Dieu dans le vaudou haïtien.
P., Maisonneuve & Larose, 2002, in-8°, 268 pp, préface de Geneviève Calame-Griaule, petit glossaire du Vaudou, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Le regard ici posé sur le vaudou est celui d'un ethnologue et philosophe autant que théologien. L'interprétation qu'il donne du vaudou est nouvelle : elle est présentée comme une vision du monde originale et comme l'effort d'un peuple pour s'affirmer contre les conditions dramatiques de son histoire, qui l'ont fait passer de l'esclavage et de la domination étrangère au sous-développement et à la dictature politique. Et cette interprétation, malgré, ou plutôt à cause de la rigueur scientifique qui l'étaye, constitue le plus éloquent des cris de révolte et des plaidoyers en faveur d'un peuple opprimé. Du point de vue humain et scientifique, ce qui passionnera dans cet ouvrage, c'est l'ardeur avec laquelle, sans, bien entendu, faire l'apologie du vaudou, Laënnec Hurbon s'efforce de cerner sa signification profonde comme "langage propre" d'un peuple placé dans des conditions historiques, économiques et sociales telles qu'il ne pouvait survivre qu'en trouvant lui-même sa propre réponse, qu'en s'affirmant dans ses propres "modes originaux d'exister". On sort de ce livre attachant convaincu que le vaudou constitue pour les masses haïtiennes une solution de survie parce qu'il les aide à prendre conscience d'elles-mêmes et à s'assurer contre l'existence malheureuse, en "recousant les déchirures du tissu du monde".
Reflets et miroir de l'Histoire.
Economica, 1990, fort gr. in-8°, 681 pp, manque la page de titre, index, broché, bon état
Dis moi quelle image de ton passé tu te construis, je saurai qui tu es. Ces « reflets de la production scientifique et littéraire dans le vaste champ des sciences humaines, sociales et plus spécialement de l'histoire » – à l'Index plus de 1.500 auteurs cités – couvrent deux ans du printemps 1987 au printemps 1989. Rarement la vision du passé a façonné aussi évidemment le présent qu'au cours de ces 22 mois qu'encombre notre triste, ennuyeuse et très sotte Commémoration et qui préparent, hors de l'attention des Medias, la plus gigantesque Contre-Révolution libératrice de l'histoire des hommes. Oui, dis moi quelle historiographie ils produisent, quelle histoire ils demandent, je te dirais qui ils sont. (4e de couverture) — Quelques reprises, certes, dans ces 681 pages, mais pour plus des deux tiers du texte des inédits forment ensemble la chronique vivante de notre historiographie intimement mêlée aux préoccupations du Présent, soit des sujets très variés tels que l'histoire et ses méthodes, de la nécessaire commémoration, Napoléon après Napoléon, Maurras et l'Action Française, éditer sous l'Occupation, Jacques Cœur à Bourges, la Lorraine et l'Europe, la galanterie à Paris au Siècle des Lumières, sexualité et religion, la conquête spirituelle du Mexique, évolution et évolutionnisme, etc.
Christianisme et Révolution : Cinq leçons d'histoire de la Révolution française.
Nouvelles Editions Latines, 1988, in-8°, 280 pp, nouvelle édition revue, corrigée et augmentée, broché, bon état
« Cet ouvrage de premier ordre, très fortement documenté, montre à quel point la question religieuse se trouve au cœur de l'histoire de la Révolution... L'auteur, avec un sens du détail révélateur, étudie les étapes de la politique de déchristianisation... Un livre scientifiquement solide, agréablement écrit, accessible à tous. » (Bulletin critique du livre français). « Synthèse claire et solide sur l'histoire de l'Eglise pendant la Révolution française. » (Revue thomiste)
The Armenian Question and International Law.
Beyrouth, Hamaskaïne Press, 1973, gr. in-8°, 330 pp, biblio, index, reliure pleine toile brique de l'éditeur, jaquette, ex-dono manuscrit sur la 1ère garde, bon état (Middle East Law Series, II). Texte en anglais
Le Nouveau Décaméron. Deuxième journée : Dans l'atelier.
P., Dentu, 1884, 3 vol. in-12, 194 pp, un double portrait d'Alphonse Daudet et de son personnage Sapho en frontispice et une eau-forte hors texte de Vogel, les 2 sous serpentes, lettrines et culs-de-lampe, reliure demi-basane acajou, dos lisse avec titre, tomaison et triples filets dorés (rel. de l'époque), coiffes et mors lég. frottés, bon état. Édition originale
Recueil collectif de 10 contes par Guy de Maupassant, Théodore de Banville, Armand Silvestre, Alphonse Daudet, Edmond de Goncourt, Charles Monselet, Ludovic Halévy, Léon Cladel, Catulle Mendès et Villiers de l'Isle-Adam. Il a été publié en tout 10 volumes (10 "journées") rassemblant 100 contes écrits par les principaux auteurs de la deuxième moitié du XIXe siècle. — "La pratique du récit encadré, sur le modèle de Boccace, correspond au désir d’agencer les textes dans un ensemble bien délimité : une intrigue englobante place des personnages en situation de raconter des histoires et les règles du jeu de ces récits sont annoncées. A cela s’ajoute une structuration interne en parties : elles correspondent souvent à une journée – dont l’unité est soulignée par un titre et un thème annoncé et avec laquelle la partie suivante contraste. La formule jouit au XVIe et au XVIIe siècles d’une faveur certaine. On la retrouve d’ailleurs – mais avec un zeste de pastiche – au XIXe, dans un recueil collectif de Maupassant, Banville et Silvestre intitulé Le Nouveau Décaméron (1884)." (Marie-Claudette Kirpalani, 2000)
Le Nouveau Décaméron. Troisième journée : Les amours mondaines.
P., Dentu, 1885, 3 vol. in-12, 156 pp, un double portrait de Catulle Mendès et du personnage de sa nouvelle en frontispice et une eau-forte hors texte de Vogel, les 2 sous serpentes, lettrines et culs-de-lampe, reliure demi-basane acajou, dos lisse avec titre, tomaison et triples filets dorés (rel. de l'époque), coiffes et mors lég. frottés, bon état. Édition originale
Recueil collectif de 10 contes par Guy de Maupassant, Théodore de Banville, Armand Silvestre, Catulle Mendès, Paul Bourget, Aurélien Scholl, Jane Thilda, Emile Zola, François Coppée et René Maizeroy. Il a été publié en tout 10 volumes (10 "journées") rassemblant 100 contes écrits par les principaux auteurs de la deuxième moitié du XIXe siècle. — "La pratique du récit encadré, sur le modèle de Boccace, correspond au désir d’agencer les textes dans un ensemble bien délimité : une intrigue englobante place des personnages en situation de raconter des histoires et les règles du jeu de ces récits sont annoncées. A cela s’ajoute une structuration interne en parties : elles correspondent souvent à une journée – dont l’unité est soulignée par un titre et un thème annoncé et avec laquelle la partie suivante contraste. La formule jouit au XVIe et au XVIIe siècles d’une faveur certaine. On la retrouve d’ailleurs – mais avec un zeste de pastiche – au XIXe, dans un recueil collectif de Maupassant, Banville et Silvestre intitulé Le Nouveau Décaméron (1884)." (Marie-Claudette Kirpalani, 2000)
Madame de Girardin, avec des lettres inédites de Lamartine, Chateaubriand, Mlle Rachel.
P., Plon et Cie, 1875, in-12, 271 pp, un portrait gravé de madame de Girardin en frontispice sous serpente, reliure demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et caissons fleuronnés dorés, toutes tranches dorées (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire finement relié
Madame Émile de Girardin, née Delphine Gay (1804-1855).
Mémoires. Fin d'un Empire.
Presses de la Cité, 1970-1974, 4 vol. in-8°, 443, 479, 445 et 380 pp, 156 planches de photos et documents hors texte, 42 cartes, index, cartonnages éditeur, dos lisses avec titres dorés, jaquettes illustrées (sur les 3 premiers volumes ; manque la jaquette du tome IV), bon état. Edition originale
Complet en 4 volumes : I. Le sens d'un engagement (juin 1899 – septembre 1946) – II. Le Viêt-minh, mon adversaire (octobre 1946 – octobre 1954) – III. Algérie française (1er novembre 1954 – 6 juin 1958) – IV. L'Algérie, de Gaulle et moi (7 juin 1958 – 10 juin 1960). — "Dans le premier volume de ses Mémoires, le général Salan, a retracé ses premières années d'Indochine de 1924 à 1937, alors qu'il était jeune officier au Laos et au Tonkin, ainsi que les affrontements diplomatiques et militaires qui, entre octobre 1945 et septembre 1946, ne firent que retarder l'ouverture de la guerre en Indochine du Nord où il commandait le C.E.F.E.O. Il ne devait pas cesser, ensuite, d'être impliqué dans le conflit ; aux plus hautes responsabilités, puisqu'il fut l'adjoint du général de Lattre et exerça le commandement en chef par intérim à deux reprises, notamment de novembre 1951 à mars 1953 ; et jusqu'à la fin, puisqu'il retourna en Indochine en juin 1954, comme adjoint du général Ely, diriger les opérations d'évacuation du Nord. Ses souvenirs intéressent avant tout l'histoire militaire proprement dite et composent une chronique vivante des activités du haut et des principales opérations. De l'offensive sur Caobang et Bac Kan à l'automne 1947 jusqu'à l'opération « Auvergne » dans le delta du fleuve Rouge en juin 1954, celles-ci sont toutes relatées, à l'exception de Dien Bien Phu. L'exposé des plans de bataille et de leurs développements sur le terrain est détaillé, et on le suit facilement grâce aux nombreux croquis qui le résument. Il est complété par de nombreux extraits de documents et de officiels dont l'auteur fut le signataire ou le destinataire. Le témoignage est à classer parmi les sources de l'histoire militaire de la guerre d'Indochine. (...) En dehors même de son intérêt pour l'histoire militaire, ce deuxième volume de Mémoires, témoignage « de l'intérieur » sur la vision des hauts responsables français en Indochine, n'est pas à négliger." (Daniel Hémery, Revue française d'histoire d'outre-mer, 1973, à propos du tome II)
An Encyclopedic Dictionary of Marxism, Socialism and Communism. Economic, philosophical, political and sociological theories, concepts, institutions and practices – Classical and Modern, East-West Relations included.
Berlin , New York, De Gruyter, 1981, gr. in-8°, (4)-660 pp, texte sur 2 colonnes, reliure toile éditeur, bon état. Texte en anglais
"Ce dictionnaire définit et explique tous les termes touchant au marxisme, au socialisme et au communisme en URSS, dans le camp socialiste et le mouvement communiste international, dans les domaines économique, politique, philosophique, idéologique, sociologique et institutionnel. Les théories non marxistes, lorsque les marxistes ont sur elles une opinion, sont mentionnées ; les partis communistes et socialistes dans le monde sont décrits et toutes les personnalités qui ont ou ont eu un impact théorique ou/et politique important sont prises en compte." (Revue française de science politique, 1982)
Les Secrets des Archives américaines. 2. Ni de Gaulle ni Thorez.
Albin Michel, 1983, gr. in-8°, 346 pp, repères chronologiques, annexes, sources, index, broché, bon état
1945-1946, le monde émergeait de la guerre ; l'Europe commençait à relever ses ruines, la France elle-même sortait exsangue de l'occupation et des destructions, elle était libérée mais elle allait être confrontée à une longue période d'instabilité politique, au conflit d'Indochine et aux soulèvements nationalistes en Afrique du Nord. C'est cette période, celle des "années difficiles", mais essentiellement entre 1945 et 1954, que Nerin Gun explore à travers ce deuxième tome des Archives américaines. De nombreux documents inexploités – notamment les rapports des ambassadeurs en poste à Paris au Département d'État – lui permettent de reconstituer les coulisses de la politique intérieure française et des grandes confrontations internationales. Le lancement du plan Marshall et la "guerre froide", les rapports entre le général de Gaulle et les États-Unis, la démission du général et l'exclusion des ministres communistes du gouvernement, le cheminement difficile de la "Troisième Force" entre deux oppositions puissantes, la guerre d'Indochine, etc., sont ainsi revécus, touche par touche, à travers de nombreuses conversations et confidences, loin des interprétations classiques et officielles.
La Diplomatie n'est pas un dîner de gala. Mémoires d'un ambassadeur. Paris-Pékin-Berlin.
Éditions de l'Aube, 2018, gr. in-8°, 946 pp, index des noms, broché, couv. à rabats, bon état
"Claude Martin, ambassadeur de France (ils sont quelques-uns seulement à pouvoir porter ce titre), nous embarque dans un demi-siècle d'histoire de la Chine, de l'Europe et de la France. Observateur passionné, et passionnant, il nous propose ici un récit aussi précis que foisonnant, émaillé d'anecdotes et de portraits. "La France n'envoyait pas ses diplomates à Pékin pour y fréquenter des Suédois ou des Mexicains. Nous étions là pour connaître la Chine." L'on peut affirmer, au travers de cet extraordinaire ouvrage, qu'il la connaît parfaitement ! Comme il connaît l'Allemagne qu'il a parcourue en voiture, à pied, à vélo, pendant neuf ans. Cet ambassadeur non conformiste a vite compris que la diplomatie "n'est pas un dîner de gala". Elle est un dialogue entre les peuples. Et entre les hommes qui les gouvernent. Après Charles de Gaulle et Mao Zedong, les personnages célèbres ou inconnus se succèdent – présidents, ministres, ambassadeurs, acteurs de la diplomatie française. Derrière eux, c'est au Quai d'Orsay que l'auteur rend finalement hommage, cette maison qu'il ne cesse de fustiger mais à laquelle il adresse pourtant, à travers ces pages, une belle déclaration d'amour. Ces "Mémoires d'un ambassadeur" sont à lire comme un livre d'histoire bien sûr, mais aussi, dans un monde où toutes les alliances sont à nouveau bouleversées, comme un traité de tolérance que Voltaire aurait certainement apprécié à sa juste valeur." (Marion Hennebert, éditrice) — Claude Martin né en 1944, diplômé de l'IEP Paris, ancien élève des Langues O' et de l'ENA, est envoyé pour la première fois en Chine à vingt ans. De simple attaché à ambassadeur, il y restera trente ans. De retour à Paris en 1994, il prend la direction générale des Affaires européennes au Quai d'Orsay, avant d'être nommé ambassadeur de France en Allemagne jusqu'en 2007.
Un du Stalag.
P., Éditions Centrales, s.d. (1941), in-12, 184 pp, broché, bon état
Récit de captivité collaborationniste. La « Bibliographie française » recense ce livre en 1941. — "Mobilisé en septembre 1939, Pierre-Henri Vital laisse seuls sa femme et ses trois enfants. Affecté au 400e régiment de pionniers à la frontière avec l'Allemagne, il découvre durant la Drôle de guerre une armée dans un état d'impréparation patent et souffre au fil des mois de cette « incertitude mortelle »... Lorsque la guerre éclate, acculé par l'ennemi, il parvient avec ses hommes à rejoindre Strasbourg puis les Vosges. C'est à Gérardmer qu'ils décident de mener une contre-offensive désespérée, prenant pour modèle les poilus de la Grande guerre. Blessé, Pierre-Henri Vital est soigné dans un hôpital de guerre par des Allemands qui contre toute attente se révèlent bienveillants et plus proches de lui que ses propres camarades, qu'il juge avec une grande sévérité. Face à ces célibataires qui évoquent avec fierté leurs multiples conquêtes, il prône une sexualité inscrite dans le seul cadre du mariage et exalte le « foyer ». Accusant le « libéralisme économique » d'être responsable de cette perte des valeurs ayant conduit la France à sa défaite, Pierre-Henri Vital se fait le héraut d'un catholicisme des plus réactionnaires, allant jusqu'à clore son récit par un « Notre Père ». Travail, Famille, Patrie, mais plus encore exaltation de la religion et admiration aveugle de l'Allemagne... Comme autant de thématiques favorables au maréchal Pétain, au gouvernement de Vichy et à la politique de collaboration." (Manuel Valls-Vicente, « Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 1939-1945)
Le Relèvement de l'Allemagne 1918-1938.
Armand Colin, 1939, in-8°, viii-424 pp, 3e édition, biblio, broché, bon état
Par Albert Rivaud (1876-1956), professeur honoraire à la Sorbonne, professeur à l'Ecole des sciences politiques. Germanophobe et philosémite avant-guerre, il sera un des inspirateurs de la Révolution nationale en dénonçant l'invasion étrangère et l'esprit de revendication. Il appartenait depuis janvier 1939 à l'Académie des sciences morales et politiques. Appelé par le maréchal Pétain à participer au gouvernement du 16 juin 1940 comme ministre de l'Education nationale, il devait quitter le ministère à peine un mois plus tard, les autorités occupantes ayant exigé son retrait le 12 juin ; il fut d'ailleurs arrêté ultérieurement par les mêmes autorités d'occupation. Ce livre a reçu le prix de critique historique de l'Académie française et a été saisi par les Allemands en 1940. — "Après tant de livres sur la Russie soviétique ou stalinienne, il est temps que le public français commence à se renseigner sur la question hitlérienne, autrement brûlante et immédiate. Le livre de M. Rivaud nous y aidera. Il faut le lire avant de lire Mein Kampf ou les traductions plus ou moins fidèles et tronquées qu’on nous en offre. Car M. Rivaud a le grand mérite d’avoir situé le développement du national-socialisme à l’intérieur du développement pangermaniste, qui a précédé Hitler, qui le soutient, et qui peut-être lui survivra. La première partie de ce gros ouvrage est à mon sens la plus sérieuse et la plus riche d’enseignements. C’est un historique de l’Allemagne d’avant-guerre, des origines du conflit de 1914, de la guerre, de la révolution, puis de la République de Weimar et de l’ascension hitlérienne. À la lumière des événements de septembre, cette lecture prend une actualité vraiment bouleversante. Nous venons d’assister à la répétition du coup de juillet 1914. Mêmes manœuvres simultanées de bluff guerrier et d’assurances pacifiques, même duplicité dans le détail des négociations, mêmes tentatives pour « localiser le conflit », là à la Serbie, ici à la Tchécoslovaquie. Le dénouement a été différent, certes. En 1914, la guerre a éclaté et l’Allemagne, au terme du conflit, n’a rien obtenu. En 1938, la guerre n’a pas éclaté, et l’Allemagne a tout obtenu... Dans la seconde partie, l’auteur entreprend de décrire le régime nazi : État et armée, doctrine et formation des esprits, système économique et financier. Nous aurions beaucoup de réserves à formuler sur le détail de ces chapitres et sur l’intention qui préside à la « description » qu’ils nous offrent. Certes, il est malaisé de se renseigner exactement sur le fonctionnement d’un régime autarcique, où nul organe de libre critique ne peut corriger les chiffres officiels... Quand il parle des doctrines nazies, on doit reprocher à M. Rivaud de mêler trop souvent ses commentaires à l’exposé objectif des thèses hitlériennes. Son résumé de Mein Kampf reste flou : on ne sait trop ce qui est dit par Hitler et ce qui est du cru de l’auteur. Par ailleurs, en effet, quand il parle des méthodes nazies d’usage interne, en politique et en économie. M. Rivaud ne cache pas l’admiration que lui inspirent les Allemands : c’est qu’il voit dans ces méthodes l’antithèse exacte de ce qui se passe en France... Que ces critiques n’empêchent personne de lire ce livre ! Elles n’ont pour but que de faciliter une lecture à tant d’égards urgente et révélatrice." (Denis de Rougemont, La Flèche, 28 octobre 1938)
La Légion étrangère.
Stock, 1964, in-8°, 427 pp, 17 cartes, broché, bon état
L'histoire de la Légion étrangère, c'est à la fois le plus extraordinaire récit d'aventures et un siècle et demi d'histoire de France. Des têtes brûlées, des grands seigneurs décavés, des enfants perdus du malheur, d'anciens officiers redevenus troupiers ont servi sous un nom d'emprunt dans ce corps militaire à nul autre pareil. Une légende de la Légion s'est élaborée. La réalité est plus intéressante que toute invention. La Légion étrangère a participé à tous les combats sur le sol national et ailleurs en Europe, de la guerre de 1870 aux deux guerres mondiales, de Narvik au Danube. Elle a été au cœur de l'entreprise coloniale, de l'Afrique noire à l'Algérie. La Légion étrangère a peu à peu changé de visage. Les successeurs des aventuriers du début sont désormais des spécialistes utilisant les armes les plus sophistiquées. Et cependant, l'esprit de corps et la tradition y sont maintenus comme un culte. Rien ne ressemble à la Légion. Ce livre est un classique de l'histoire militaire. — "Fresque épique retraçant la geste de la Légion de 1831 à 1962 : si le style et la construction de cet ouvrage en font avant tout un livre d'aventures, l'ampleur de la documentation en fait aussi un livre d'histoire, où l'on retrouvera, dépouillée de la légende, une évocation du climat humain de cette troupe exceptionnelle." (Revue française de science politique, 1965)
Histoire de l'établissement, des progrès et de la décadence du christianisme dans l'empire du Japon, ou l'on voit les différentes révolutions qui ont agité cette monarchie pendant plus d'un siècle. Par le R. P. de Charlevoie [sic].
P., Bureau de la Bibliothèque catholique, s.d. (1828), 2 vol. in-12, (4)-xxiv(2)-362 et (4)-476 pp, reliures pleine basane blonde racinée, dos lisses ornés de fleurons, filets et roulette, pièces de titre et de tomaison basane noire, tranches marbrées (rel. de l'époque), coiffes frottées, bon état
Première réédition de cette œuvre parue originellement en 1715, elle a été publiée en même temps dans la bibliothèque catholique à Lyon chez Rusand. Après une description du Japon et des mœurs de ses habitants, l'ouvrage raconte le début du christianisme au Japon vers le milieu du XVIe siècle par Saint François Xavier. Après une bonne réception, les choses se dégradent assez vite et les premières persécutions commencent en 1597. En 1614, le Shogun de la dynastie des Tokugawa interdit le Christianisme.
Le Moyen Age. L'expansion de l'Orient et la naissance de la civilisation occidentale.
PUF, 1955, fort gr. in-8° carré, 681 pp, 48 planches d'illustrations en héliogravure hors texte, 18 cartes, tableau synchronique, biblio, index, broché, bon état (Coll. Histoire générale des civilisations)
"Cette œuvre comporte 3 parties : 1. Prééminence des civilisations orientales (Ve-Xe siècles), 2. Les temps de l'Europe féodale, de l'Islam turc et de l'Asie mongole (XIe-XIIIe siècles). 3. Les temps difficiles (XIVe-XVe siècles). La première partie part du déclin du monde romain dans l'Orient et dans l'Occident et passe alors aux peuples de l'Asie ; suit l'essor de l'Islam et sa position à l'égard de Byzance ; ensuite il est traité de l'Europe dans sa première manifestation sous les Carolingiens et aussi du déclin de cette Europe jusqu'à l'an mil ; alors l'exposé revient à l'histoire du proche Orient en décrivant son essor et sa crise et finit par un aperçu sur les peuples asiatiques à l'apogée de leur développement. La deuxième partie commence avec le redressement de l'Europe au XIe siècle, auquel s'oppose le déclin de l'Islam et de Byzance. Ensuite vient un tableau de l'Asie à l'époque mongole, et cette partie s'achève avec le récit de l'apogée de l'Europe médiévale jusqu'à la fin du XIIIe siècle. La troisième partie s'inscrit davantage sous le signe de la prépondérance de l'histoire européenne. Les difficultés et les troubles de l'équilibre politique aux XIVe et XVe siècles sont opposés à la formation d'une grande puissance ottomane. La fin de cette partie est un regard sur la structure nouvelle de l'Europe, structure qui sera déterminante pour l'évolution de l'époque moderne." (Walter Mohr, Revue belge de philologie et d'histoire)
La Guerre de 1914 vue en son cours chaque semaine. La première année de guerre (août 1914 à fin juillet 1915).
Delagrave, s.d. (1916), in-12, vi-507 pp, broché, dos recollé avec mque en queue, état correct. Peu courant
"Parmi tant de récits instructifs qu'aura inspirés la grande lutte européenne, celui que rédige, semaine par semaine, le savant directeur de L'Économiste Français, restera comme un monument imposant de patriotisme éclairé. S'étant attaché depuis tant d'années à étudier par les méthodes les plus scientifiques tous les aspects de la vie politique, M. Paul Leroy-Beaulieu se trouvait préparé à comprendre et à juger sur des bases sérieuses les événements qui se déroulent depuis août 1914. Comme il le dit lui-même : « L'histoire qui ne s'élabore que tardivement aura sans doute des corrections à opérer dans cet exposé des faits. Il répond en tous cas aussi exactement que possible aux données qui se sont révélées au cours de la guerre. » A titre documentaire et par l'intensité de vie avec laquelle il présente les faits, la hauteur de vues avec laquelle il les commente, ce livre, en dehors de son intérêt d'actualité, méritera toujours d'être consulté." (Journal de la société statistique de Paris, tome 57, 1916) —"Instructif." (Revue Historique, 1916) — "Dès la guerre déclarée, l'Économiste Français inaugurait une série d’articles de tête intitulés : la guerre, la situation, les perspectives, dans lesquels Paul Leroy-Beaulieu s’attachait, avec une autorité et une sélection d’informations des plus remarquables, à mettre en relief les faits essentiels, pour en tirer des conclusions toujours sobres et lumineuses. Le public ne tarda pas à apprécier l’intérêt de ces comptes rendus, dont il suivait la lecture, chaque semaine, avec la plus scrupuleuse fidélité. L’auteur encouragé réunit alors ses articles de l’année 1914-1915 en volume..." (Revue des Deux Mondes, 1917)
La Logique de l'Histoire.
Gallimard, 1967, in-12, 327 pp, broché, couv. rempliée, bon état (Coll. Les Essais CXXIX). Edition originale
"Œuvre marquante ou essai téméraire, le dernier livre de M. Morazé ? Partagé entre l'admiration et l'inquiétude, le critique hésite à trancher. “La Logique de l'Histoire” est à la fois synthèse des courants fondamentaux de l'histoire et mise en valeur de lignes de forces commandant son évolution. Fruit d'un labeur de plus de quinze ans, résumé de milliers de pages écrites (p. 38), elle illustre aussi une thèse chère à l'école des « Annales » : la connaissance des sociétés humaines du passé postule la collaboration de toutes les sciences ayant l'homme pour objet. Aussi, linguistique, psychologie, biologie, mathématiques même sont-elles invoquées par M. M., non dans une perspective épistémologique, mais, conjointement avec l'histoire, comme autant de moyens d'élaboration d'une synthèse. (...) D'une écriture raffinée, ciselée de main de maître, “La Logique de l'Histoire” ne laisse pas indifférent. Par les perspectives mêmes qu'elle découvre elle invite à la discussion. Rares sont les ouvrages si riches en prolongements. Ce livre austère mérite d'être lu..." (Jacques Paquet, Revue belge de philologie et d'histoire, 1968)
Le Mémorial de Sainte-Hélène. Première édition intégrale et critique établie et annotée par Marcel Dunan. Tome II : Juillet 1816 - 1821.
Flammarion, 1951, fort in-8°, 922 pp, armes des Las Cases, appendices, index des noms, broché, bon état (Coll. Les Grands Mémoires)
Tome II seul (sur 2). — "Il convient d'utiliser l'édition établie par Marcel Dunan : l'appareil critique est d'une étonnante érudition." (Tulard, 850).
À l'Ouest, rien de nouveau.
Stock, 1929, in-12, 304 pp, traduit de l'allemand par Alzir Hella et Olivier Bournac, reliure demi-percaline gris-clair, dos lisse, pièce de ttre basane brune, fleuron et double filet dorés, couv. illustrée par Becan (Bernhard Khan) conservée (rel. de l'époque), dos lég. frotté, bon état. Édition originale sur papier courant
"Quand nous partons, nous ne sommes que de vulgaires soldats, maussades ou de bonne humeur et, quand nous arrivons dans la zone où commence le front, nous sommes devenus des hommes-bêtes." Témoignage d'un jeune soldat allemand de la guerre 1914-1918, À l'Ouest, rien de nouveau, roman pacifiste, réaliste et bouleversant, connut, dès sa parution en 1928, un succès mondial retentissant et reste l'un des ouvrages les plus remarquables sur la monstruosité de la guerre. Plus de glorification des faits d'armes, mais l'omniprésence de la mort et le tableau de l'Apocalypse. Le livre sera interdit en Allemagne. Il deviendra un film mythique, que les autorités allemandes essaieront de condamner également. Mais la puissance d'évocation de cette œuvre est telle qu'elle résiste à toute censure. Elle incarne si justement la bêtise et la cruauté infinies des hommes qu'on ne peut que penser au désastre des conflits suivants, à la marque indélébile laissée aux survivants. Écrit à la première personne, au présent, avec une sobriété qui souligne l'horreur quotidienne du front et de la vie dans les tranchées, ce roman nous interpelle du fin fend de l'enfer, dans la plus déchirante intimité.
Camargue. Photos Hans W. Silvester.
Lausanne, Clairefontaine, s.d. (1960), in-4°, 28-108 pp, 23 pages de texte de Jean Giono, suivies de 100 pages de photos de Hans W. Silvester, cartonnage éditeur illustré d'une photographie en noir et blanc, bon état. Edition originale
"Camargue est un album publié en 1960 à Lausanne par les éditions La Guilde du Livre et Clairefontaine. Un texte de Giono, d’une vingtaine de pages, y précède une série de cent photographies de Hans Silvester. Quelques pages non signées à caractère documentaire et une table commentée des illustrations complètent le volume. Le texte de l'album a été repris dans "Ennemonde et autres caractères", dont il constitue la seconde partie. Lorsque le livre paraît, Giono est un écrivain consacré qui, à soixante-cinq ans, a publié l’essentiel de son œuvre romanesque. Hans Silvester est au contraire un jeune photographe allemand de vingt-deux ans, dont c’est le premier album. C'est à la demande de son éditeur allemand qu’il est allé montrer à Giono la maquette de son travail sur la Camargue, pour essayer d’obtenir de lui une préface. L'écrivain reçoit le jeune photographe dans son bureau, regarde longuement les clichés, qui lui plaisent, et accepte d’écrire un texte. Comme souvent, il tardera à s'exécuter, mais l’album paraîtra finalement, à la satisfaction du romancier..." (Jean-Yves Laurichesse)
A ce Titre (Réponse au libelle de Charondas). Essai de catalogue de l'aristocratie française titrée contemporaine. Tome XXXI : de Schonen à Scott.
P., Chez l'Auteur, 1987, in-4°, 36 pp, broché, bon état. Tiré à 400 ex.
Réponse au pamphlet de Philippe du Puy de Clinchamps (“Le Cahier Noir”, paru en 1957 aux Cahiers Nobles, sous le pseudonyme de Charondas) où étaient fustigées les familles "faussement nobles".
A ce Titre (Réponse au libelle de Charondas). Essai de catalogue de l'aristocratie française titrée contemporaine. Tome XXXII : de Secondat de Montesquieu à Séguier et suppléments.
P., Chez l'Auteur, 1988, in-4°, 32 pp, broché, bon état. Tiré à 400 ex.
Réponse au pamphlet de Philippe du Puy de Clinchamps (“Le Cahier Noir”, paru en 1957 aux Cahiers Nobles, sous le pseudonyme de Charondas) où étaient fustigées les familles "faussement nobles".
A ce Titre (Réponse au libelle de Charondas). Essai de catalogue de l'aristocratie française titrée contemporaine. Tome XXXIII : de Seguin à Sénécal.
P., Chez l'Auteur, 1988, in-4°, 28 pp, broché, bon état. Tiré à 400 ex.
Réponse au pamphlet de Philippe du Puy de Clinchamps (“Le Cahier Noir”, paru en 1957 aux Cahiers Nobles, sous le pseudonyme de Charondas) où étaient fustigées les familles "faussement nobles".
A ce Titre (Réponse au libelle de Charondas). Essai de catalogue de l'aristocratie française titrée contemporaine. Tome XXXIV : de Sénigon à Sergent.
P., Chez l'Auteur, 1988, in-4°, 32 pp, broché, bon état. Tiré à 400 ex.
Réponse au pamphlet de Philippe du Puy de Clinchamps (“Le Cahier Noir”, paru en 1957 aux Cahiers Nobles, sous le pseudonyme de Charondas) où étaient fustigées les familles "faussement nobles".
A ce Titre (Réponse au libelle de Charondas). Essai de catalogue de l'aristocratie française titrée contemporaine. Tome XXXVII : de Signoris à Solaro.
P., Chez l'Auteur, 1989, in-4°, 32 pp, broché, bon état. Tiré à 400 ex.
Réponse au pamphlet de Philippe du Puy de Clinchamps (“Le Cahier Noir”, paru en 1957 aux Cahiers Nobles, sous le pseudonyme de Charondas) où étaient fustigées les familles "faussement nobles".
A ce Titre (Réponse au libelle de Charondas). Essai de catalogue de l'aristocratie française titrée contemporaine. Tome XL : de Suyrot à Talleyrand.
P., Chez l'Auteur, 1990, in-4°, 32 pp, broché, bon état. Tiré à 400 ex.
Réponse au pamphlet de Philippe du Puy de Clinchamps (“Le Cahier Noir”, paru en 1957 aux Cahiers Nobles, sous le pseudonyme de Charondas) où étaient fustigées les familles "faussement nobles".
A ce Titre (Réponse au libelle de Charondas). Essai de catalogue de l'aristocratie française titrée contemporaine. Tome XLII : de Tastes à Tessières et supplément.
P., Chez l'Auteur, 1990, in-4°, 32 pp, broché, bon état. Tiré à 400 ex.
Réponse au pamphlet de Philippe du Puy de Clinchamps (“Le Cahier Noir”, paru en 1957 aux Cahiers Nobles, sous le pseudonyme de Charondas) où étaient fustigées les familles "faussement nobles".
A ce Titre (Réponse au libelle de Charondas). Essai de catalogue de l'aristocratie française titrée contemporaine. Tome XLIII : de Testa à Theurier et suppléments.
P., Chez l'Auteur, 1991, in-4°, 24 pp, broché, bon état
Réponse au pamphlet de Philippe du Puy de Clinchamps (“Le Cahier Noir”, paru en 1957 aux Cahiers Nobles, sous le pseudonyme de Charondas) où étaient fustigées les familles "faussement nobles".
A ce Titre (Réponse au libelle de Charondas). Essai de catalogue de l'aristocratie française titrée contemporaine. Tome XLIV (44) : de Thévenard à Thoisy et suppléments.
P., Chez l'Auteur, 1992, in-4°, 32 pp, broché, bon état
Réponse au pamphlet de Philippe du Puy de Clinchamps (“Le Cahier Noir”, paru en 1957 aux Cahiers Nobles, sous le pseudonyme de Charondas) où étaient fustigées les familles "faussement nobles".
Le Cœur de Marie-Louise. Marie Louise Impératrice des Français, 1810-1814. Lettres et documents oubliés et inédits.
Calmann-Lévy, 1938 pt in-8°, viii-230 pp, 3 planches de portraits hors texte, reliure demi-chagrin fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre chagrin vert et vermillon, fleurons dorés, couv. conservée, bon état (Coll. Nouvelle collection historique)
La figure de la seconde épouse de Napoléon est l'une de celles qui ont été le plus durement traitées par les survivants, puis par les historiens de l'époque napoléonienne. On lui a contesté même un agrément physique dont, dans sa jeunesse au moins, elle était loin d'être dépourvue... Le baron de Bourgoing, dans ce livre, a mis à nu le cœur de l'Impératrice. Il la montre d'abord violemment hostile à l'ennemi de sa Maison et au conquérant de son pays, puis, tour à tour, inquiète, résignée, étonnée, conquise et bientôt éprise, subjuguée par tout ce que le maître du monde avait su mettre de tendresse dans son attitude vis-à-vis d'elle. Prise par les sens, Marie-Louise aima l'Empereur. Il n'a pas tenu à sa volonté de l'accompagner dans son premier exil. Mais, selon la propre expression de son mari, elle était bonne, mais faible, douée par surcroît de l'un de ces caractères mobiles et légers pour lesquels l'absence est un grand tort... L'ouvrage s'arrête au moment où Napoléon abdique à Fontainebleau.
L'Art au service du pouvoir. Napoléon Ier – Napoléon III.
Perrin, 2018 in-4°, 191 pp, 171 photos et gravures en couleurs, broché, couv. illustrée à rabats, bon état, envoi a.s. de P. Branda et X. Mauduit
Dans l'intérêt qu'ont les souverains à magnifier leur règne au moyen des arts, les deux Empires se distinguent par leur réussite. Napoléon voulait être l'empereur des rois et à ce titre surpasser les autres monarchies européennes. Dans ce but, il mit en scène une cour fastueuse et employa les arts au service de sa grandeur. Les artistes talentueux d'alors David, Gros, Ingres, Canova et Girodet, pour ne citer qu'eux, travaillèrent à sa gloire. Le régime s'employa aussi à magnifier la figure de l'empereur, le représentant par exemple toujours au travail pour le bien de ses sujets. La légende dans ce domaine n'était cependant pas très éloignée de la réalité. Napoléon III s'inscrit dans la continuité de son oncle, avec une politique artistique soutenue. Flandrin, Winterhalter, Meissonier, Carpeaux ou encore Disderi : peintres, sculpteurs, photographes, tous les artistes contribuent à la gloire du régime et de la France. Les arts bénéficient alors de progrès techniques qui favorisent la reproduction et la diffusion des oeuvres choisies par le souverain, celles d'un art officiel soutenu par des institutions efficaces, tels l'Académie et l'Ecole des beaux-arts, les Salons et les musées. Le monde des arts et l'industrie du luxe profitent de cette politique de mise en scène du pouvoir. Ce catalogue d'exposition, richement illustré, permet ainsi de relire le parcours hors-norme de deux Empereurs, tout en revisitant l'art du XIXe siècle.
Notice historique sur les finances de la France (de l'an 8 - 1800 - au 1er avril 1814).
P., Imprimerie d'Ange Clo, 1818 in-8°, 8-240 pp, cartonnage plein papier bleu de l'époque, dos lisse avec titres et larges filets dorés, plats très frottés, intérieur propre et sans rousseurs, bon état. Edition originale
Martin-Michel-Charles Gaudin, duc de Gaëte fut ministre des finances de 1799 à 1814, puis gouverneur de la Banque de France. — "M. le duc de Gaëte ne parle que de choses qu'il a vues et auxquelles il a prit part. Son livre est certainement le plus intéressant à consulter sur les finances de l'Empire." (Blanqui dans : Coquelin et Guillaumin, “Dictionnaire d'Economie politique”, I/816)
Nicolas II. Le dernier tsar.
Flammarion, 1991, in-8°, 458 pp, 16 pl. de photos hors texte, un tableau généalogique, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
D'un naturel flexible et velléitaire, Nicolas II, le dernier tsar, "n'était pas né, selon son propre ministre des Finances, le comte Witte, pour le magistral rôle historique que la destinée lui avait imposé". Et il est vrai que, dans la Russie tumultueuse du début de ce siècle, déchirée par les attentats, les guerres, les grèves et l'agitation révolutionnaire, il eût fallu un tout autre souverain que ce personnage de série, bon père, bon époux, attaché à la tradition et soumis à trente-six influences contradictoires. Par le biais des mémoires contemporains et de l'étonnant journal intime de Nicolas II, Henri Troyat évoque, avec cette vivacité qu'on lui connaît, les ultimes feux de la cour impériale, les intrigues de palais, les hésitations du tsar face à la montée des périls, la figure exaltée de la tsarine livrée au pouvoir du ténébreux Raspoutine, le quatuor charmant des grandes-duchesses, les souffrances du jeune tsarévitch hémophile et l'horrible tragédie de la fin à Iékaterinbourg...
Les Mythes fondateurs de la politique israélienne.
Samiszdat - Roger Garaudy, 1996, in-8°, 277 pp, broché, bon état
En face de la page de texte figure le texte suivant : "Après avoir, pendant plus d'un demi-siècle, publié mes ouvrages chez les plus grands éditeurs français, je suis contraint d'éditer aujourd'hui en samizdat, à compte d'auteur, cette anthologie de l'hérésie sioniste, parce que j'ai, depuis 1982, violé un tabou : la critique de la politique israélienne, défendue désormais par la loi scélérate Gayssot-Fabius du 13 juillet 1990, qui restaure en France le délit d'opinion du Second Empire, en suppléant par une loi répressive à la carence des arguments. C'est pourquoi les libraires qui entendent continuer à faire leur métier doivent passer leurs commandes à la Librairie du Savoir, Librairie Roumaine de Paris, qui a accepté le dépôt de ce samizdat comme elle le faisait au temps de Ceaucescu où régnait déjà – mais ailleurs qu'en France – la pensée unique et le terrorisme intellectuel. R.G. " — "Certains plumitifs ont présenté ce livre comme l'œuvre de Satan... ou d'Hitler. Ils parlent tous d'une même voix. Ils récitent un bréviaire de la haine. – Le Canard enchaîné : "Avec Roger Garaudy, on peut s'attendre à tout." – La Croix : "Roger Garaudy est broyé par son propre engrenage idéologique. Naufrage suicidaire d'un homme qui aurait pu être le témoin d'une époque." – L'Humanité se réjouit que la "loi Gayssot" puisse faire taire "un homme dont l'humanisme a marqué une époque". – Libération : "Garaudy est passé dans le camp antisémite." – Le Monde : "Un ancien rouge passé de l'autre coté du miroir : les bruns." – Le Figaro cite l'auteur de polars qui m'aurait "débusqué" pour dénoncer la "collusion brun-rouge (fasciste-communiste)". Je n'ai d'autre défense que de faire lire ce que j'ai écrit, et qu'ils n'ont pas lu. N'ayant jamais considéré la philosophie, l'histoire ou la théologie comme une carrière libérale, mais comme un combat pour l'homme contre tous les intégrismes, j'ai défendu : – Marx contre une Union Soviétique et un parti qui le fossilisaient (et m'excluait en 1970) ; – Jésus contre toute théologie de la domination ; – L'Islam contre l'islamisme et la trahison des princes ; – Les grands prophètes juifs contre le sionisme tribal. Le lecteur jugera..." (4e de couverture)
Le Roman d'une Princesse.
Perrin, 1891, in-12, 300 pp, [traduit par A. Chevalier], reliure demi-percaline bleue à coins, dos lisse, pièce de titre basane acajou, fleuron et filets dorés, couv. et dos conservés (rel. de l'époque), bon état. Edition originale française. Rare
Un roman délicieux, aussi charmant et désuet que sa langue en est châtiée, par la reine Elisabeth de Roumanie, qui écrivait sous le pseudonyme de Carmen Sylva. Mariée au prince Charles de Hohenzollern qui devint le roi Carol Ier de Roumanie, la reine Elisabeth, née princesse de Wied (1843-1916) écrivait aisément en quatre langues. — "Cet ouvrage est sans contredit l'ouvrage en prose le plus vivant et le mieux composé de Carmen Sylva et de sa collaboratrice. L'intention de l’auteur est de représenter deux sphères sociales opposées, entre lesquelles il y a tout l’abîme creusé par le préjugé, la différence des classes et de l'éducation. Ulla, princesse de Horst-Rauchenstein, appartient à la haute noblesse allemande, le docteur Bruno est professeur à l’Université de Greifswald. Les deux jeunes gens sont étrangers l’un à l’autre. Un jour, le professeur publie un livre sur l’histoire de l’art, le livre tombe entre les mains de l'héritière des Horst-Rauchenstein ; enthousiaste, elle s'engoue, s’enflamme, prend la plume et adresse dans l'élan d'une candide imprudence ses remerciements à l’auteur inconnu... Les lettres d'Ulrique, princesse de Horst-Rauchenstein, sont de Carmen Sylva : celles du professeur Bruno, de Madame Mite Kremnitz." (G. Bengesco, Bibliographie de Carmen Sylva, 1904) — "Le nouveau roman de Carmen Sylva nous montre comment un innocent badinage peut conduire quelquefois plus loin qu'on ne pense. Ulrique, princesse de Horst-Rauchenstein, enthousiasmée d'un livre du professeur Dr Bruno Hallmuth, ne peut résister à l'envie de lui écrire pour lui témoigner son admiration. Le professeur, très intrigué et croyant que sa correspondante a pris un pseudonyme, répond, et, de fil en aiguille, on arrive à s'aimer. Mais c'est là que commence le drame : un simple professeur ne peut pas épouser une princesse. Aussi les deux amoureux ne pourront-ils être l'un à l'autre qu'après bien des vicissitudes émouvantes et qu'en bravant la volonté formelle du père d'Ulrique. Tout est bien qui finit bien ; la venue d'un superbe poupon réconcilie le père avec sa fille, et le lecteur ferme le livre avec un soupir de soulagement. Tout ce roman se déroule sous forme de lettres. Nous n'insisterons pas sur les qualités littéraires bien connues de S. M. la reine de Roumanie ; nous préférons nous arrêter au caractère vraiment attachant de ses deux héros. La princesse Ulrique, élevée dans un château solitaire, est une figure de jeune fille tout à fait captivante ; elle s'est fait sur les hommes et sur les choses des idées qui sont loin d'être banales et qui font parfois bondir son aristocratique père. Quant au professeur Hallmuth, son esprit a subi quelque peu l'influence des brumes du Nord, au milieu desquelles il vit. On comprend que ses paradoxes enflammés sur la vie, sur les prérogatives de la naissance, sur l'art, fassent une impression profonde sur l'âme vierge de la jeune princesse. On suit avec anxiété les péripéties qui conduisent au dénouement... Mais nous conseillons de ne pas laisser lire ce roman aux jeunes filles trop sentimentales." (A. V., Bibliothèque universelle et Revue suisse, 1891)
Précis historique, militaire et critique des batailles de Fleurus et de Waterloo, dans la campagne de Flandres, en juin 1815.
Editions Douin, 2010 in-8°, 78 pp, broché, couv. illustrée, bon état. Réédition de l'édition de 1818
Absent de Tulard. Réédition (texte entièrement recomposé) de l'édition originale de 1818, relation désormais classique de la bataille de Waterloo rédigée avec un souci d'impartialité par le général Jean-Baptiste Berton (1768-1822), qui avait commandé une brigade du corps d'Exelmans et se fit remarquer à Waterloo. — "Le général Berton présente une esquisse des faits tels qu’il les a vus ; et cette esquisse, bien tracée et bien raisonnée, peut servir à jeter du jour sur des points jusqu’alors obscurs ou mal éclairés. Ce qu’il a écrit sur la bataille de Waterloo se rapporte plus particulièrement aux mouvemens de l’aile droite de l’armée française, dont la brigade, commandée par le général Lierlon, faisait partie." (Esprit des journaux, avril 1818) — J. B. Breton dit Berton : général et conspirateur, né à Francheval, près de Sedan en 1769, décapité à Poitiers le 5 octobre 1822. Elève des écoles de Brienne et de Châlons, il entra, en 1792, comme sous-lieutenant, dans la légion des Ardennes, et fit, avec ce corps, les campagnes de l’armée de Sambre-et-Meuse, sous Moreau, obtint le grade de capitaine, et servit successivement sous Bernadotte et Victor. Il se distingua de la manière la plus brillante à Austerlitz, dans les campagnes de Prusse, à Friedland et en Espagne. Nommé général de brigade en 1813, il assista à la bataille de Toulouse, et commanda les dragons du général Exelmans à Waterloo. Rentré à Paris après le licenciement de l’armée de la Loire, il publia ce "Précis historique de la bataille de Waterloo", qui fut cité avec de grands éloges par les journaux libéraux.
Retz et son temps.
Tallandier, 1955, in-8°, 251 pp, 16 pl. de gravures hors texte, biblio, imprimé sur beau papier, broché, bon état
Célèbre pour avoir laissé des mémoires intéressants sur la Fronde et les débuts du règne de Louis XIV, Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz (1613-1679) fut également un acteur de la vie politique de son temps. Adversaire résolu de Mazarin, objet de la rancune du Roi, il fut aussi, selon Jacques Castelnau, un des précurseurs de la pensée du siècle des Lumières.
La fête des kalendes de janvier dans l'empire romain. Etude d'un rituel de Nouvel An.
Bruxelles, Revue d'Etudes latines, 1970, gr. in-8°, 138 pp, biblio, index, broché, bon état (Coll. Latomus, vol. 115)
"Les rites de la nouvelle année sont peut-être, parmi les rites anciens voire archaïques, ceux que nous pouvons le plus facilement comprendre : en effet, certains de leurs éléments ont subsisté jusqu'à nous. Ainsi l'ouvrage de M. Meslin montre que la fête romaine des kalendes de janvier représente le cas très rare de la persistance bi-millénaire d'un rituel célébrant le temps nouveau." (Hervé Rousseau, L'Antiquité classique, 1972)
Histoire de Napoléon, de sa famille et de son époque, au point de vue de l'influence des idées napoléoniennes sur le monde.
P., Plon Frères, 1853-1854 5 vol. in-8°, iv-460, 544, 544, 576 et 616 pp, brochés, couv. imprimées, 3 dos recollés, rousseurs éparses, état correct. Rare (Davois, I, 75)
Complet. Emile-Auguste Bégin (1802 ou 1803-188), médecin et historien, participa aux travaux de la commission chargée de la collecte et la publication de la correspondance de Napoléon Ier. Il fut nommé bibliothécaire du Louvre en 1869, puis responsable de la Bibliothèque Nationale en 1874.
Œuvres de Mirabeau : Les Discours. Avec une préface et des notes par Louis Lumet. Tome second.
P., Charpentier et Fasquelle, 1921, in-12, xvi-275 pp, broché, papier lég. jauni, état correct (Coll. L'élite de la Révolution)
Tome II seul (sur 2). Remarquable synthèse qui contient, pour chaque discours de Mirabeau, un historique et de larges extraits.
Au cœur de la Tartarie.
Gallimard, 1938, in-8°, 294 pp, traduit de l'anglais, une carte hors texte, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Géographie humaine)
"Au coeur de la Tartarie : un voyage de Pékin au Cachemire" (1936) est un livre où Peter Fleming décrit son périple et la situation politique au Turkestan. Le livre détaille son voyage de Pékin, en Chine, jusqu'au Cachemire, en Inde, de février à août 1935. Fleming était accompagné dans ce voyage par Ella Maillart (Kini). L'objectif du voyage était de savoir ce qui se passait au Sinkiang (aussi connu comme le Turkestan chinois), suite à la guerre civile.
Chefs-d'œuvre oratoires de Mirabeau, ou choix des plus éloquens discours de cet orateur célèbre. Précédé d'une notice biographique, Et suivi du Plaidoyer que Mirabeau prononça à la sénéchaussée d'Aix, dans son procès avec sa femme. Seconde édition, revue et augmentée.
P., Collin de Plancy, 1823, 2 vol. in-12, xlvj-396 et 423 pp, un portrait de Mirabeau gravé par Rouargue d'après Chasselot en frontispice du premier volume, reliures demi-basane naturelle, dos lisses ornés de filets et de fleurons dorés, plats de papier marbré (rel. de l'époque), un mors faible, sinon bon état
Napoléon et Venise.
Editions de Fallois, 2002, in-8°, 399 pp, 16 pl. d'illustrations en noir et en couleurs hors texte, 9 cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Napoléon et Venise : la chute de la Sérénissime République a été racontée bien souvent. Mais la liaison forcée entre Napoléon et Venise ne s'arrête pas à ces prémices. Elle se prolonge tout au long de la prodigieuse épopée de l'Aigle, dans un chaos d'événements qui vont bouleverser la carte de l'Europe, et singulièrement celle de l'Italie. Aucun livre n'avait jusqu'à présent relaté l'étroite et étrange relation qui, de 1796 à 1814, s'est établie entre le conquérant le plus célèbre de toute l'Histoire moderne et la ville la plus célébrée dans toutes les littératures. En cédant, après l'avoir trahie et dépouillée, la vieille dame des lagunes à l'Autriche qui en rêvait depuis toujours, Bonaparte ouvrait la route de la fortune à Napoléon. Ce forfait allait salir durablement sa gloire. Devenu président de la première République italienne, empereur des Français, il n'aura de cesse de coiffer la couronne de fer des rois lombards pour racheter sa faute et régner sur cette Italie dont Venise était le joyau. Venise "napoléonisée", c'est aussi une page mal connue de cette histoire que la légende a quelque peu escamotée. Malgré une visite réussie dans la Cité des Doges et de sérieuses réformes pour la sauver de la ruine, l'aventure se solda par un échec cuisant et le rejet complet de la présence française. "Je serai un Attila pour Venise", la terrible menace prononcée par le général en chef de l'armée d'Italie en 1797 était décidément prophétique. L'Aigle et le Lion n'ont jamais fait bon ménage.
Ce que je n ai pas dit...
Jean Dullis Editeur, 1975, gr. in-8°, 215 pp, lettre-préface de Jean Rostand, 32 pl. de photos et fac-similés hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
Second volume des souvenirs de l'actrice Mary Marquet (1895-1979) qui fut la maîtresse de Firmin Gémier, l'égérie d'André Tardieu, l'amante de Serge Lifar, etc. Sa carrière, de plus de soixante ans, débutée dans les années 1910, se termine peu avant la fin de sa vie dans les années 1970 : elle est présente au cinéma, à la télévision à partir des années 1960, et surtout au théâtre où elle a notamment été sociétaire de la Comédie-Française pendant dix-sept ans, de 1928 à 1945. — "Avec le quatre-vingtième mille de “Ce que j’ose dire”, Mary Marquet fête ses quatre-vingts ans. Elle a osé dire ce qui se tait le plus souvent. Elle vous livre le second tome de ses mémoires : “Ce que je n’ai pas dit”. Sa franchise lui a conquis tous les cœurs. Aujourd’hui, elle pousse plus loin encore ses aveux. Sans y être forcée, par un souci constant de vérité, elle nous dit ses erreurs et ses faiblesses, ses audaces et ses doutes. Le dernier chapitre est consacré à son fils, François. Le drame pressenti dans son premier tome, éclate dans le second. Mais “Ce que je n’ai pas dit”, c’est aussi le reflet d’une vie exceptionnelle, où le rire fuse et atténue les rigueurs du destin. Il ne se tait que face à la douleur, et cette douleur elle-même s’estompe devant « l’explication finale », où la vie d’une âme rayonne." (4e de couverture) — Durant cinquante ans, Mary Marquer a été l'une des figures de proue de la scène française, passant avec un égal bonheur de Rostand à Géraldy, de Claudel à Giraudoux. Son premier livre de souvenirs, “Ce que j'ose dire”, a dépassé les 80.000 exemplaires. Si franche et hardie que l'on se veuille, quand on parle de soi-même pour la première fois, on garde certains silences, on laisse planer des ombres... En ce second volume. Mary Marquet ose tout dire : le plus piquant, le plus fou, le plus intime, le plus grave... Au fil d'un demi-siècle, la grande comédienne nous entraîne dans le tourbillon de sa carrière, de sa vie – riche en liaisons plus ou moins dangereuses, en amitiés fidèles... Apparaissent ainsi, dans la chaude lumière du souvenir, Gémier, le président Tardieu, Victor Francen – le mari des Années folles –, Anna de Noailles, Courteline, Mermoz... Le livre s'achève sur les images d'un fils, tendre et héroïque, trop tôt disparu. La voix puissante et gaie n'est plus alors qu'un douloureux murmure...
La Culture des individus. Dissonances culturelles et distinction de soi.
La Découverte, 2004, gr. in-8°, 777 pp, annexes, biblio, broché, couv. illustrée, qqs rares surlignures au stabilo jaune, bon état (Coll. Textes à l'appui)
De caricatures en vulgarisations schématiques des travaux sociologiques, on a fini par penser que nos sociétés, marquées par le maintien de grandes inégalités sociales d'accès à la culture, étaient réductibles à un tableau assez simple : des classes dominantes cultivées, des classes moyennes caractérisées par une "bonne volonté culturelle" et des classes dominées tenues à distance de la culture. Dans ce livre qui combine solidité argumentative et ampleur du matériau empirique, Bernard Lahire propose de transformer cette vision simpliste. Il met ainsi en lumière un fait fondamental : la frontière entre la "haute culture" et la "sous-culture" ou le "simple divertissement" ne sépare pas seulement les classes sociales, mais partage les différentes pratiques et préférences culturelles des mêmes individus, dans toutes les classes de la société. Il montre qu'une majorité d'individus présentent des profils dissonants qui associent des pratiques culturelles allant des plus légitimes aux moins légitimes. Si le monde social est un champ de luttes, les individus sont souvent eux-mêmes les arènes d'une lutte des classements, d'une lutte de soi contre soi. Une nouvelle image du monde social apparaît alors, qui ne néglige pas les singularités individuelles et évite la caricature culturelle des groupes.
Ce que j'ose dire...
Jean Dullis Editeur, 1974, gr. in-8°, 331 pp, lettre-préface de Colette, 32 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
Souvenirs de l'actrice Mary Marquet (1895-1979) qui fut la maîtresse de Firmin Gémier, l'égérie d'André Tardieu, l'amante de Serge Lifar, etc. Sa carrière, de plus de soixante ans, débutée dans les années 1910, se termine peu avant la fin de sa vie dans les années 1970 : elle est présente au cinéma, à la télévision à partir des années 1960, et surtout au théâtre où elle a notamment été sociétaire de la Comédie-Française pendant dix-sept ans, de 1928 à 1945. — "A soixante-dix-neuf ans, Mary Marquet ose tout dire de son passé, de sa carrière, de ses amours. Elle ose dévoiler des détails inédits de la vie de Sarah Bernhardt, d'Edmond Rostand, de Maurice Escande, de Firmin Gémier, de Paul Mounet, de de Max, d'Antoine ; elle ose préciser le drame qui a causé la mort de Max Linder et évoquer Eve Lavallière, et sa conversion dont elle fut la seule à recueillir le secret. Elle brosse un portrait exact d'André Tardieu, homme politique et homme passionné, aborde la création de « Christine » de Paul Géraldy avec Victor Francen, puis son second mariage et sa vie conjugale avec ce dernier... Un rapide « pas de deux » et voici Serge Lifar... La Danse nous mène à la Poésie, et aux Récitals qu'elle a créés en 1940. Puis jaillit la grande figure de Paul Fort, et l'amitié unique, exceptionnelle, de Max de Rieux. – Un dernier volet s'entrouvre : la tragédienne se mue en actrice comique et nous fait rire, rire jusqu'à la fin du livre." (4e de couverture)
Les Bérets verts.
Stock, 1965, in-8°, xvi-296 pp, traduit de l’américain, préface de Jean Hougron, broché, couv. illustrée, bon état
"M. Robin Moore est un journaliste qui a voulu participer au combat des « bérets verts » – parachutistes, « Forces spéciales » – au Vietnam, pour écrire son livre en connaissance de cause. Témoignage de première main, donc, et une main qui se met bravement à la pâte. Rien de clandestin dans l’aventure : elle a été autorisée et rendue possible par les autorités militaires ; et, ce qui nous surprend davantage, son compte rendu a paru avec la bénédiction du Pentagone. M. J. Hougron, qui le préface, souligne à quel point cela serait inconcevable en France. Et voilà justement l’un des enseignements de ce livre véridique, d’une franchise vraiment étonnante. Mais où se situent les confins de la franchise, de l’innocence, de la bonne conscience, de l’inconscience ? Robin Moore n’a pas été un correspondant de guerre à la mode européenne : civil, sans doute, mais en vrai uniforme ; il s’est engagé – au sens plein – avec un grand mérite. Car avant de partager les dangers du combat il a subi l’entraînement très dur, et très « spécialisé », des Forces spéciales..." (Yves Florenne, le Monde diplomatique, 1966)
Le Moyen Age. L'expansion de l'Orient et la naissance de la civilisation occidentale.
PUF, 1967, fort gr. in-8° carré, 681 pp, 48 planches d'illustrations en héliogravure hors texte, 18 cartes, tableau synchronique, biblio, index, reliure toile bleue de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Histoire générale des civilisations)
"Cette œuvre comporte 3 parties : 1. Prééminence des civilisations orientales (Ve-Xe siècles), 2. Les temps de l'Europe féodale, de l'Islam turc et de l'Asie mongole (XIe-XIIIe siècles). 3. Les temps difficiles (XIVe-XVe siècles). La première partie part du déclin du monde romain dans l'Orient et dans l'Occident et passe alors aux peuples de l'Asie ; suit l'essor de l'Islam et sa position à l'égard de Byzance ; ensuite il est traité de l'Europe dans sa première manifestation sous les Carolingiens et aussi du déclin de cette Europe jusqu'à l'an mil ; alors l'exposé revient à l'histoire du proche Orient en décrivant son essor et sa crise et finit par un aperçu sur les peuples asiatiques à l'apogée de leur développement. La deuxième partie commence avec le redressement de l'Europe au XIe siècle, auquel s'oppose le déclin de l'Islam et de Byzance. Ensuite vient un tableau de l'Asie à l'époque mongole, et cette partie s'achève avec le récit de l'apogée de l'Europe médiévale jusqu'à la fin du XIIIe siècle. La troisième partie s'inscrit davantage sous le signe de la prépondérance de l'histoire européenne. Les difficultés et les troubles de l'équilibre politique aux XIVe et XVe siècles sont opposés à la formation d'une grande puissance ottomane. La fin de cette partie est un regard sur la structure nouvelle de l'Europe, structure qui sera déterminante pour l'évolution de l'époque moderne." (Walter Mohr, Revue belge de philologie et d'histoire)
La Treizième tribu. L'Empire khazar et son héritage.
Calmann-Lévy, 1976, in-8°, 300 pp, traduit de l'anglais par Georges Fradier, une planche hors texte, une carte, biblio, index, broché, bon état. Edition originale de la traduction française (il n'est pas annoncé de grand papier)
« À l'époque où Charlemagne se fit couronner empereur d'Occident, l'extrémité orientale de l'Europe, entre le Caucase et la Volga, était dominée par un Etat juif connu sous le nom d'Empire khazar... » Ainsi débute le récit d'Arthur Koestler sur l'une des plus passionnantes énigmes des temps médiévaux. Les Khazars, en effet, étaient une peuplade d'ethnie turque d'un très haut degré de civilisation, et, fort curieusement, convertie au judaïsme. Elle régna entre la Caspienne et la mer Noire du Ve au XIIe siècle. Puis cet Etat disparut, sans qu'il y ait trace de génocide. Ne serait-il pas à l'origine d'une partie des communautés juives d'Europe orientales ? Les ancêtres des "Fils d'Israël" victimes de l'holocauste nazi ne serait-ils pas cette "treizième tribu" qui fit souche dans le Caucase où l'on a vu le berceau de la race aryenne ? En historien novateur, il retrace méticuleusement l'épopée des Khazars, de leurs origines à leur déclin. S'attardant sur la composition de la mosaïque ethnique de ce peuple guerrier et sur ses mythes, l'auteur dépeint un monde méconnu qui contribua à façonner la destinée de l'Europe médiévale. De son étude ressort l'influence de cet épisode sur le développement du judaïsme russe et européen. Aux confins des mondes occidentaux et orientaux, à une époque riche en épopées guerrières, l'autorité khazare est le seul exemple concret d'un Etat juif avant la fondation de l'Israël contemporain.
Vivre au pays au XVIIIe siècle. Essai sur la notion de pays dans l'ouest de la France.
PUF, 1984, in-8°, 340 pp, préface de Pierre Chaunu, biblio, broché, couv. à rabats, dos insolé, bon état, ex. du SP
"Cet ouvrage attire justement notre attention sur une réalité essentielle et pourtant souvent oubliée : le pays. Ce sous-titre définit le cadre examiné. Mais, si de nombreux exemples sont pris en Normandie, en Bretagne, dans le Maine, en Anjou et en Poitou, des comparaisons sont faites avec l'ensemble de la France qui n'est jamais perdu de vue. Le livre est consacré au XVIIIe siècle mais cette époque est expliquée, chaque fois que cela est nécessaire, par des allusions au XVIIe siècle ou à des temps plus anciens. Le plan est solidement construit. Une définition du pays est proposée. Ensuite, la première partie concerne le territoire avec les marques du pays : la géographie des tempéraments, les langues régionales, le costume, l'habitat, le mobilier et la nature du pays, qui s'exprime dans ses frontières, ses cadres juridiques et institutionnels, les rapports entre la ville et la campagne. La seconde partie est composée par l'étude des hommes, du nombre des habitants, de leur démographique, de leur instruction. Ils forment des hiérarchies et des solidarités. Le rôle de la noblesse est mis en valeur. Ouvert ou fermé, selon les affaires envisagées, le pays souffre de la lenteur des communications. Les marchés et les foires lui permettent de nouer des rapports fréquents avec le monde extérieur. La sensibilité religieuse des pays les met en contact avec l'Église universelle par le culte des saints locaux et la construction de splendides retables. Le pays se défend contre les agressions dont il estime être la victime. Il lutte contre une fiscalité excessive sous l'Ancien Régime. Surtout, il se soulève contre la Convention qui est pour lui une épouvantable tyrannie. La troisième partie de l'ouvrage nous offre le récit et l'explication des guerres de l'Ouest dans la Vendée, le Bas-Empire et le pays d'Ancenis. Ce grand livre est très riche d'enseignements de tous ordres puisés aux sources d'une érudition exemplaire. Yves Durand veut débarrasser l'histoire des préjugés qui simplifient dangereusement la réalité. Il définit des idées à partir d'une étude très approfondie de la situation exacte des pays. Cet ouvrage passionnant nous fait comprendre de l'intérieur les sociétés provinciales de la France, à la fin de l'Ancien Régime." (Jean-Pierre Labatut, Revue d’Histoire moderne et contemporaine, 1986)
Heur et malheur du guerrier. Aspects mythiques de la fonction guerrière chez les Indo-Européens.
PUF, 1969, gr. in-8°, 148 pp, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Hier)
Professeur au Collège de France et membre de l'Académie française, Georges Dumézil fut l'auteur d'une ouvre abondante, qui n'a cessé d'explorer la civilisation perdue des Indo-Européens et dont l'influence atteint l'ensemble des sciences humaines. “Heur et malheur du guerrier” aborde le dossier des mythes et des rites de la fonction guerrière chez les Indo-Européens. L'œuvre de Georges Dumézil est aujourd'hui reconnue comme l'une des références majeures à laquelle doivent se reporter les historiens, les ethnologues, mais aussi " l'honnête homme " désireux de mieux comprendre la fantastique aventure des mythes et des religions des Indo-Européens, ces peuples qui se sont répandus à partir d'un foyer central, des rives de l'Atlantique nord aux plaines de l'Inde et aux montagnes du Caucase. "Heur et malheur du guerrier" s'attache à caractériser la deuxième fonction idéologique de ces peuples, celle de la force guerrière. Comparant mondes indien, romain, germanique et scandinave, Dumézil retrace un fascinant et passionnant tableau de la figure du guerrier.
La Voie paysanne dans la Révolution française. L'exemple picard. (Thèse).
Maspero, 1977, in-8°, 241 pp, sources et travaux, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. Textes à l'appui)
"Cette excellente étude, de lecture aisée et passionnante, apporte sur le « mouvement paysan » au début de la dévolution française à la fois une réflexion théorique, critique, élaborée et structurée, et une documentation de première main qui, pour être localisée étroitement, n'en a pas moins de valeur générale. L'analyse historique concrète porte sur une quinzaine de communes du district d'Amiens, comptant près de 2000 feux en 1780. Elle présente d'abord, en quelques pages exemplaires, la structure sociale des villages, reconstituée d'après les rôles de la taille : le prolétariat rural y constitue le quart de la population ; plus de la moitié de celle-ci est faite de paysans pauvres, incapables de subsister avec le produit de leur très petite exploitation ; les paysans moyens ne représentent que 17 % du total ; tandis que, à eux tous, paysans riches, fermiers des droits féodaux, meuniers et bourgeois forment l'étroit sommet de la pyramide sociale (8 % ). La connaissance de cette structure sera indispensable pour comprendre les deux parties suivantes, dynamiques, du travail de F. Gauthier : avant la Révolution, la lutte de la paysannerie contre l'expropriation ; pendant la Révolution, les tentatives de réappropriation et de partage des biens communaux. La résistance de la paysannerie aux usurpations féodales, à la politique monarchique d'adjudication de biens communaux, aux tentatives d'expropriation est décrite avec précision. (...) Contre F. Furet et D. Richet, contre N. Poulantzas, critiqués avec autorité dans l'introduction (pour avoir négligé « le caractère spécifique du mouvement de masse »), contre G. Lefebvre présentant ce mouvement paysan comme « rétrograde », F. Gauthier reconnaît aux paysans pauvres, égalitaristes radicaux, d'inspiration « petite-bourgeoise », dit-elle, un rôle de premier plan dans la Révolution à la campagne. L'utilisation de leur mouvement dans l'intérêt de la paysannerie aisée et l'échec de leurs projets égalitaires n'autorisent pas, pour autant, a les faire disparaître de l'histoire." (Bernard Kayser, Études rurales, 1979)
Gaston d'Orléans, 1608-1660. Séducteur, frondeur et mécène.
Albin Michel, 1999, in-8°, 332 pp, 8 pl. de gravures hors texte, généalogie des Bourbons, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s. à Emmanuel Le Roy Ladurie
Prince des arts, protecteur des poètes et des artistes, collectionneur passionné, Gaston d'Orléans – fils de Henri IV et de Marie de Médicis, frère cadet de Louis XIII – fut sans conteste l'un des esprits les plus cultivés de son temps. Il fut aussi, pendant toute sa vie, un charmeur de grand talent et un comploteur impénitent, rebelle à son roi. Monsieur, comme on l'appelait, fomentait des cabales avec ses complices Chalais, Cinq-Mars, de Thou, et échouait régulièrement, avant d'obtenir le pardon royal. C'est le portrait de cet homme, à la fois Bourbon et Médicis, imprégné de Renaissance et précurseur des Lumières en ce XVIIe siècle classique et baroque, que trace Christian Bouyer. Un homme dont l'appétit de vivre et les penchants libertins blessent certes la morale mais ne font qu'ajouter à sa séduction.
Histoire des campagnes de 1814 et de 1815, Comprenant l'histoire politique et militaire des deux Invasions de la France, de l'entreprise de Buonaparte au mois de mars, de la chute totale de sa puissance, de la double restauration du Trône, et de tous les événements dont la France a été le théâtre, jusqu'à la seconde Paix de Paris, inclusivement. Rédigés sur des matériaux authentiques ou inédits.
P., Le Normant, 1816-1817 4 vol. in-8°, lvi-471, 554, xxiv-521 et 607 pp, reliures pleine basane racinée, dos lisses à caissons ornés et à fleurons, les plats, les tranches et les motifs des dos sont différents entre les 2 premiers tomes et les 2 derniers (rel. de l'époque), dos lég. frottés aux tomes 3 et 4, bon état. Bon exemplaire
Marseille-sur-Fos ou la conquête de l'Ouest. Histoire du commerce et de l'industrie de Marseille, XIXe-XXe siècles, tome III.
Marseille, Chambre de Commerce et d'Industrie, 1989, gr. in-8°, 300 pp, 52 photos et cartes, nombreux tableaux, annexes, sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état
L'histoire et le bilan de l'expansion du port de Marseille vers le golfe de Fos de 1974 à 1989. — "George Ricard, l'ancien Secrétaire Général de la Chambre de Commerce, nous relate l'histoire de cette grande idée marseillaise et de ce grand aménagement national que fut Fos-sur-Mer. Avec compétence, mais aussi avec distance et mesure, l'auteur nous explique les étapes, les réussites, les erreurs du nouvel avatar du port de Marseille. L'ouvrage qu'il faut lire à tête reposée, est le meilleur qu'on puisse trouver sur ce thème si brûlant." (B. Barbier, Méditerranée, 1991)
Mémoires, souvenirs, opinions et écrits du duc de Gaëte, ancien ministre des Finances, ex-député, gouverneur de la Banque de France. Suivi du Supplément aux Mémoires et Souvenirs de M. Gaudin, duc de Gaëte.
Armand Colin, 1926 3 vol. in-8°, viii-336, 599 et 331 pp, brochés, bon état
Réimpression en fac-similé tirée à 1100 ex. numérotés des très rares et très importants mémoires du ministre des finances de Napoléon (P., Baudouin, 1826 pour les tomes I et II, P., Imp. de Goetschy, 1834, pour le troisième volume de “Supplément”). — Cet ouvrage traite presque exclusivement des finances. Martin Michel Charles Gaudin, duc de Gaëte (1756-1841), entra à l'âge de dix-sept ans dans les bureaux des contributions publiques, et fut mis à la tête d'une division de ce service lors du premier ministère de Necker ; nommé, en 1791, l'un des six administrateurs de la Trésorerie nationale, il démissionna lors de la Terreur mais accepta le portefeuille des finances après le 18 brumaire, qu'il conservera jusqu'à la chute de l'Empire. Il réorganisera totalement l'administration du système des finances : reprise de l'opération du cadastre décrétée par l'Assemblée constituante, création de la Cour des comptes, établissement d'un nouveau systême fiscal. Gaudin est le remarquable auteur du système moderne de l'administration des finances. N'étant pas un homme de parti, Louis XVIII lui donna la direction de la Banque de France en 1820, il y restera jusqu'en 1834. — "Ces mémoires sont d'une grande importance pour l'histoire des finances impériales." (Tulard, 600) — Publié en 1826, le premier tome de cet ouvrage est de la plus saisissante actualité. On y voit comment le ministre de Bonaparte, puis de Napoléon, empereur, sut dénouer une crise aussi grave que celle que nous traversons aujourd'hui ; dans le tome second, on trouvera maintes suggestions fécondes du célèbre financier sur la caisse d'amortissement, le monopole des tabacs, etc. ; le troisième et dernier volume, d'un intérêt plus vif encore que les précédents, contient le récit anecdotique du duc de la collaboration du duc de Gaëte avec l'Empereur, et, en appendice, une note encore inédite sur la Banque de France, de la plus vivante actualité. (L'Editeur)
Marc Bloch, 1886-1944. Une biographie impossible / An Impossible Biography.
Limoges, Culture et Patrimoine en Limousin, 1997, in-4°, 152 pp, préface de Jacques Le Goff, abondamment illustré de près de 150 photos, gravures et fac-similés, broché, couv. illustrée à rabats, bon état. Texte bilingue en français et en anglais
Préface ; Repères chronologiques ; Généalogie de Marc Bloch et de Simonne Vidal ; L'enfance de Marc Bloch ; Les années de formation ; La guerre de 1914-1918 ; Strasbourg ; Paris ; La guerre de 1939-1940 ; Les années noires ; Fougères ; Marc Bloch et Simonne Vidal, un couple indissoluble ; L'œuvre ; Les archives de Marc Bloch ; Hommages à Marc Bloch ; Bibliographie. / Preface. Milestones. Genealogy of Marc Bloch and Simonne Vidal. Childhood. The formative years. World War I - 1914-1918. Strasbourg. Paris. World War II - 1939-1940. The dark years. Fougères. Marc Bloch and Simonne Vidal, an unseparable couple. Marc Bloch's writings. The Archives of Marc Bloch. Tributes to Marc Bloch. Bibliography of Marc Bloch.
Franco, la conquête du pouvoir, 1892-1937.
Denoël, 1975, fort in-8°, 558 pp, 16 pl. de photos hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
"L'ouvrage de P. N. ne fait pas double emploi avec les autres livres consacrés au général Franco. Considérant pour l'essentiel la période écoulée entre la révolte des Asturies, en octobre 1934, et la création de la « Phalange-parti unique », en avril 1937, il met pleinement en lumière la façon dont le Caudillo s'est emparé du pouvoir suprême, après s'être imposé comme arbitre entre les généraux espagnols insurgés le 18 juillet 1936. Agréablement et clairement présenté, ce livre devrait enrichir la connaissance que le public français peut avoir de l'histoire de la guerre d'Espagne." (Revue française de science politique, 1975)
Cassino.
Amiot-Dumont, 1953, in-8°, 221 pp, 10 pl. de photos hors texte, 11 cartes, broché, jaquette illustrée, bon état (Coll. Archives d'histoire contemporaine), bande éditeur conservée
"En septembre 1943 les Anglo-Américains, qui occupaient déjà la Sicile, débarquaient dans la baie de Salerne ; il s'agissait pour eux de remonter vers le nord, d'envahir l'Italie centrale et de marcher sur Rome. Tout de suite ils se heurtèrent aux armées allemandes commandées par Kesselring ; celles-ci se retirèrent vers le Volturno et s'établirent « sur la ligne qui part du golfe de Gaète et rejoint la coupure du Sangro sur l'Adriatique ; dette ligne passe par Cassino ». Au sommet du Monte Cassino, qui s'érige parmi d'autres hauteurs, s'élevait la célèbre abbaye fondée au VIe siècle et berceau de l'ordre des Bénédictins. Octobre était venu, venteux et pluvieux ; les opérations s'engagèrent sous les averses et les rafales. Aux Anglo-Américains s'était jointe une armée française dont, au début de janvier 1944, le général Juin prit le commandement. La campagne devait durer de longs mois, jusqu'en mai-juin 44 ; l'abbaye et ses dépendances n'étaient plus alors qu'un amas de ruines. Jacques Mordal décrit cette rude et pénible campagne avec la précision qui convient dans le détail, mais aussi avec l'art de rendre vivant et émouvant son récit." (Revue des Deux Mondes, 1953)
Le brigandage pendant la Révolution.
Plon, 1934, in-12, xiii-253 pp, une gravure en frontispice, broché, bon état
"C'est là une question fort importante, que M. Marcel Marion a eu l'heureuse idée de vouloir mettre au point, et sur laquelle, grâce à ses recherches aux Archives nationales, il nous apporte bon nombre de données nouvelles. L'intéressant volume apparaît souvent comme un recueil de faits divers, plutôt terrifiants. L'auteur indique très justement que, déjà sous l'Ancien Régime, la sécurité était loin de régner dans les villes et surtout dans les campagnes ; les cahiers de doléances de 1789 insistent fréquemment sur les dangers de la mendicité et du vagabondage, que l'on considérait comme de véritables fléaux. Les troubles politiques et sociaux de l'époque révolutionnaire, la détresse économique ont certainement contribué à accroître les actes de brigandage. M. Marion marque avec quelque complaisance les effets des troubles agraires de 1789-1790 et aussi de la désorganisation administrative qu'il attribue à la politique de la Constituante. A l'époque de la Terreur « rouge », les documents mentionnent moins de brigandages caractérisés, mais, remarque notre auteur, « sitôt la Terreur finie, le crime de droit commun réapparut avec une soudaineté, une violence, une généralité qui excluent l'hypothèse qu'à aucun moment il ait cessé ». Quoi qu'il en soit, il semble bien que le brigandage ait redoublé avec la Terreur blanche et les soulèvements contre-révolutionnaires, particulièrement actifs dans l'Ouest et dans certaines régions du Midi. Sous le Directoire, le fléau est à son comble, car les troubles ne sont pas éteints et la pénurie des finances publiques empêche la constitution d'une police vraiment forte et efficace. Le mal était bien profond, puisque, dans les deux premières années du Consulat, l'insécurité était encore très grande. M. Marion montre avec netteté les efforts du gouvernement consulaire pour rétablir l'ordre intérieur, et il insiste sur l'efficacité de la loi du 8 pluviôse an IX, qui créa des tribunaux spéciaux, sans jurys, pour juger les cas d'attaques à main armée et les sinistres exploits des « chauffeurs »." (Henri Sée, Annales de Bretagne, 1935)
La Résistance bretonne à Napoléon Bonaparte (1799-1815).
Albatros, DUC, 1986 in-8°, 314 pp, broché, couv. illustrée, bon état
En octobre 1799, la loi des otages et les persécutions religieuses rallument la guerre en Bretagne : Nantes, St Brieuc, Sarzeau, La Roche-Bernard, Locminé, Redon tombent aux mains des insurgés qui procèdent ensuite à de grands débarquements d’armes. Bonaparte réagit avec violence : le 25 janvier 1800 se livre prés de Grandchamp, entre Bonapartistes et chouans un ultime combat dont l'issue reste indécise. Peu après, Georges et de Sol sont à Paris pour négocier avec “le Corse", mais vainement. Les opérations vont alors continuer sous forme de guerre de police : des nuées d'espions s'abattent sur la Bretagne pour saisir Georges mort ou vif tandis que des insurgés, la nuit de Noël 1800, tentent de faire sauter Bonaparte... En septembre 1803, Cadoudal et ses affidés sont de nouveau à Paris pour "le coup essentiel”. Mais la conspiration est bientôt découverte. Georges est guillotiné le 25 juin 1804 avec onze de ses officiers ; en janvier 1805, Guillemot, le célèbre “roi de Bignan" est fusillé à Vannes, sur la Garenne. En 1805, de Sol réorganisa si bien l'armée de Georges qu'elle resta maîtresse de la situation. Elle enleva à "I'Ogre" 25 000 soldats qui, à Waterloo, auraient pu assurer sa victoire. Elle fut aussi la seule armée devant laquelle les Prussiens s'arrêtèrent et laissèrent intact l'immense matériel de guerre renfermé à Brest et à Lorient. En septembre 1815, les plénipotentiaires français voulant maintenir l'intégrité territoriale et diminuer les charges imposées firent valoir l'effort de guerre fourni par la Bretagne qui devint ainsi un paratonnerre contre les convoitises de Metternich, Capo d'lstria, Castlereagh et Hardenberg.
Le Procès de Nuremberg.
Corrêa, Buchet-Chastel, 1959, in-8°, 341 pp, traduit de l'allemand par Max Roth, broché, bon état
"Considérant que la littérature sur les aspects juridiques du procès est déjà abondante, les auteurs n'y reviennent pas et décrivent – sténographie, témoignages, interviews à l'appui – le déroulement du procès lui-même. Le chapitre le plus original est le premier, qui raconte les arrestations des futurs condamnés ; les plus saisissants, ceux qui sont respectivement consacrés à la période 1933-1938 et à ce qui se passait derrière le front pendant la guerre. On regrettera que l'éditeur français ait cru devoir supprimer les cinquante photos remarquables qui illustraient l'original, ainsi que les annexes contenant l'acte d'accusation et la sentence." (Revue française de science politique)
Le Nouveau Décaméron. Première journée : Le temps d'aimer.
P., Dentu, 1884, 3 vol. in-12, 170 pp, un double portrait de Théodore de Banville et de Cypris Aphrodite en frontispice et une eau-forte hors texte de Vogel, les 2 sous serpentes, lettrines et culs-de-lampe, un feuillet lég. taché, reliure demi-basane acajou, dos lisse avec titre, tomaison et triples filets dorés (rel. de l'époque), coiffes et mors lég. frottés, bon état. Édition originale
Recueil collectif de 10 contes par Guy de Maupassant, Théodore de Banville, Armand Silvestre, François Coppée, Léon Cladel, Catulle Mendès, Alphonse Daudet, René Maizeroy, Ernest d'Hervilly et Paul Arène. Il a été publié en tout 10 volumes (10 "journées") rassemblant 100 contes écrits par les principaux auteurs de la deuxième moitié du XIXe siècle. — "La pratique du récit encadré, sur le modèle de Boccace, correspond au désir d’agencer les textes dans un ensemble bien délimité : une intrigue englobante place des personnages en situation de raconter des histoires et les règles du jeu de ces récits sont annoncées. A cela s’ajoute une structuration interne en parties : elles correspondent souvent à une journée – dont l’unité est soulignée par un titre et un thème annoncé et avec laquelle la partie suivante contraste. La formule jouit au XVIe et au XVIIe siècles d’une faveur certaine. On la retrouve d’ailleurs – mais avec un zeste de pastiche – au XIXe, dans un recueil collectif de Maupassant, Banville et Silvestre intitulé Le Nouveau Décaméron (1884)." (Marie-Claudette Kirpalani, 2000)
Les Russes à Berlin.
Laffont, 1967, gr. in-8°, 383 pp, traduit de l'allemand, 12 pl. de photos hors texte, un plan du bunker de Hitler, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
"1945 : la chute du IIIe Reich, l'occupation soviétique. Ce que les Allemands n'avaient jamais voulu dire." — "Les débats qui se poursuivent depuis plus de vingt ans sur les derniers mois de la guerre en Allemagne, sur la prise et l'occupation de Berlin, ont amené Erich Kuby à reconstituer l'atmosphère dans la capitale du Reich où, selon lui, l'Armée rouge aurait pu entrer dès février 1945, les hitlériens ont fini dans l'anarchie la plus lamentable et les vainqueurs ont eu envers la population une attitude moins brutale que ne l'a affirmé la propagande antisoviétique ; son livre, qui date de 1965, vient d'être traduit en français." (Revue des Études Slaves, 1968)
Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses.
Editions Payot Lausanne, 1982-1983, 3 vol. gr. in-8°, 367, 301 et 328 pp, nombreuses illustrations et cartes, tableaux chronologiques, glossaire, biblio, reliures pleine toile de l'éditeur, jaquettes illustrées, bon état
Complet en 3 volumes. Table des matières : Avant-propos. – Introduction : Des chroniques de l'ancienne Confédération à la Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses (Ulrich Im Hof). – 1. L'empreinte des anciennes civilisations (de la Préhistoire à 401) (Pierre Ducrey). – 2. Les racines de l'indépendance (401-1394) (Guy P. Marchal). – 3. L'heure de la puissance (1394-1536) (Nicolas Morard). – 4. Réformes, ruptures, croissances (1515-1648) (Martin Körner). – 5. Vie et mort de l'Ancien Régime (1648-1815) (François de Capitani). – 6. La quête d'un Etat national (1798-1848) (Georges Andrey). – 7. La suisse des radicaux (1818-1914) (Roland Ruffieux). – 8. Menace et repliement (1914-1945) (Hans-Ulrich Jost). – 9. Une course accélérée vers l'avenir (1945-...) (Peter Gilg et Peter Hablützel). – Annexes .
Le coup d'Etat du 13 mai.
P., Editions l'Esprit nouveau, 1962, pt in-8°, 269 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, jaquette illustrée, bon état
Le coup d'État ici consiste en la confiscation de la révolution du 13 mai par les gaullistes qui ont réussi à imposer de Gaulle au prix de l'abandon de l'Algérie. — "Le colonel Trinquier, ancien commandant du 3e R.P.C., a joué un rôle important à Alger en mai 1958 et a fait partie, auprès du général Massu, du premier Comité de salut public. Profondément déçu par l'évolution du gaullisme, il estime aujourd'hui que « le 13 mai a été un véritable coup d'Etat qui a permis à une équipe sans scrupule de s'emparer du pays ». Son livre constitue un bon témoignage sur l'état d'esprit des officiers qui, jugeant sévèrement l'égoïsme et l'étroitesse de vues de la plupart des Français d'Algérie, ont cru en 1958 que seule une politique d'intégration, rompant spectaculairement avec le passé, permettrait d'éviter une sécession." (Revue française de science politique, 1963)
Problèmes paysans de la Révolution, 1789-1848. Etudes d'histoire révolutionnaire.
Maspero, 1976, in-8°, 442 pp, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
"Heureuse initiative que d'avoir rassemblé en un volume divers articles et contributions d'Albert Soboul sur le sujet évoqué par le titre. Certains sont déjà assez anciens ou se trouvent disséminés dans plusieurs revues et volumes de rapports de congrès. Cette confrontation a été pour l'auteur une occasion de redéfinir sa théorie et de compléter l'ensemble par quelques inédits. Élève entre autres de Georges Lefebvre, Albert Soboul est comme chacun sait un des spécialistes les plus représentatifs de l'histoire de la Révolution Française d'après la dernière guerre mondiale. Il y a consacré un nombre impressionnant de livres dont plusieurs destinés à un large public de lecteurs éclairés. C'est surtout “Les Sans-Culottes parisiens en l'an II” (1958) qui a largement contribué à une nouvelle interprétation – grâce à la mise en œuvre d'une documentation massive – marxiste de la lutte des classes à l'époque de Robespierre. Soboul n'a jamais caché son appartenance idéologique au PCF, ce qui lui a valu d'être contesté par des historiens plus à droite aussi bien que par des collègues plus « gauchistes ». Si on lui a parfois reproché un certain degré de sectarisme, peut-être surtout à cause de l'ardeur avec laquelle il défend ses vues, nul n'a pu sérieusement mettre en doute l'envergure et la fertilité de ses conceptions et son sincère désir d'en arriver à une interprétation aussi « objective » que possible. (...) Voilà de la matière à discussion. Il y a à prendre et à laisser dans cette « anthologie » sortie de la main d'un des plus grands connaisseurs de la Révolution et de ses effets au XIXe siècle." (J. Craeybeckx, Revue belge de philologie et d'histoire)
La Guerre au Moyen Age.
PUF, 1986, pt in-8°, 516 pp, 2e édition mise à jour, 7 cartes, 4 figures, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Nouvelle Clio)
Aux yeux du public, la dimension guerrière du Moyen Age occidental est d'une évidence massive. Dans cette perspective largement partagée, l'espace médiéval, la société médiévale apparaissent dominés l'un par le château-fort, l'autre par le chevalier. La présente synthèse, visant à évoquer la guerre en tant que phénomène social et fait de mentalité à travers tout un millénaire, ne prétend pas remettre en cause cette vision mais la nuancer, la compléter. Elle s'interroge sur la profondeur de la rupture que les différentes vagues de "grandes invasions" ont entraînée dans le domaine militaire, soupèse les forces et les faiblesses des armées carolingiennes, rappelle le contexte guerrier qui a entouré et en grande partie conditionné la féodalité, examine les changements dans la conduite de la guerre qui ont accompagné et suscité la croissance de l'Etat. De ce survol ressort l'image d'un Moyen Age inventif, complexe et mobile, où s'exerça un art militaire moins fruste qu'on ne l'a parfois pensé. Les rapports entre guerre et christianisme font l'objet d'une attention particulière. Même si la conception chrétienne cautionna non seulement l'idée de guerre juste parce que nécessaire mais aussi l'idée de guerre sainte forgée dans l'exaltation de la lutte contre les forces du Mal, elle eut aussi le sens et le souci de la paix, ce qui devait aboutir chez plusieurs courants hétérodoxes aux notions clairement exprimées de pacifisme et de non-violence. — "Ce livre de P. Contamine est un tableau autant sociologique que technique d'une activité longtemps coutumière à l'aristocratie ; plus centré sur les périodes finales de l'époque, familières à l'auteur, la vision n'en est pas moins cinétique et dégage les traits de cette « industrie nationale ». On y trouvera des notices techniques sur l'armement, le recrutement, l'artillerie, mais aussi un tableau des aspects juridiques de la guerre ; il semble impossible de ne pas recourir à cette fresque chaque fois que se profilera dans une recherche un conflit même économique." (Robert Fossier, Revue Historique, 1984)
La Légion étrangère.
Stock, 1964, in-8°, 427 pp, 17 cartes, broché, une tache au bas du 1er plat de couverture et au bord des 6 premiers feuillets, état correct
Un classique de l'histoire militaire. — "Fresque épique retraçant la geste de la Légion de 1831 à 1962 : si le style et la construction de cet ouvrage en font avant tout un livre d'aventures, l'ampleur de la documentation en fait aussi un livre d'histoire, où l'on retrouvera, dépouillée de la légende, une évocation du climat humain de cette troupe exceptionnelle." (Revue française de science politique, 1965)
Le Journal de Napoléon.
Denoël, 1978 in-4°, 127 pp, nombreuses illustrations, broché, couv. illustrée, bon état
Amusante évocation du Premier Empire sous forme de "Unes" de journaux fictives.
La République clandestine 1818-1848. Traduit de l'anglais par J.-B. Duroselle.
Aubier, 1997, in-8°, iii-452 pp, une carte, notes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état, ex. du SP
Le livre retrace la longue marche des républicains pendant la Restauration et la Monarchie de Juillet, quand opposition souterraine, lutte clandestine et féroce répression étaient leur lot quotidien. — À partir de nombreuses recherches dans les archives (correspondances, rapports de police ou notes diplomatiques), Jeanne Gilmore retrace dans ce livre la « longue marche » des républicains pendant la Restauration et la monarchie de Juillet. Tout au long de ces années, on l’oublie parfois, opposition souterraine et lutte clandestine ne cessèrent pas. Il y eut d’innombrables complots. La répression fut terrible. Dès 1822, un coup d’État préparé sous le patronage de La Fayette échoue faute de coordination et jusqu’en 1830 le pays connaîtra une agitation endémique. Lorsque les erreurs de Charles X eurent précipité la chute des Bourbons, la république sembla à portée de main mais Louis-Philippe, aidé par Thiers et Talleyrand, rafla la mise. Le combat continuera, plus violent, dans un climat lourd de menaces. Les ministres de Louis-Philippe, Thiers et Guizot en particulier, se serviront d’armes multiples pour écraser les républicains : procès, agents doubles, arrestations, emprisonnements… mais toujours, sous les coups, les têtes de l’hydre repoussaient et toujours le phénix renaissait de ses cendres! Les républicains apprirent enfin à s’organiser, formés aussi bien par la stratégie révolutionnaire que par les mille aspects de la répression. Si la République est proclamée en 1848, ce sera pour peu de temps : il n’y avait pas, parmi tous ces hommes héroïques, de chefs incontestables. On trouvera ici l’histoire d’une «traversée du désert» aux épisodes parfois bouleversants ou poignants et qui ramène au jour un nombre impressionnant de noms, les noms oubliés de ceux-là mêmes qui modelèrent, dans les ténèbres de la clandestinité, la République.
Une société rurale au XIXe siècle. Les Paysans du Calvados, 1815-1895. (Thèse) .
Université de Lille III, Service de reproduction des thèses, 1975, 3 vol. in-8°, 1247-212 pp, pagination continue, 1247 pages dactylographiées + 212 pages d'appendices (biblio, sources, 83 annexes, 88 cartes et 46 graphiques), broché, bon état, envoi a.s. à Emmanuel Le Roy Ladurie
Thèse présentée devant l'université de Paris I le 8 mai 1971. — Né à Condé-sur-Noireau, cité de tradition industrielle, particulièrement textile, Gabriel Désert (1924-2004) se revendiquait volontiers « Bocain ». Il fut marqué par ce milieu mi-ouvrier mi-rural qui constitua l'un des sujets principaux de son travail d'historien. C'est donc tout naturellement que Gabriel Désert devint un spécialiste d'histoire économique et sociale, d'une histoire mesurable, d'une « histoire des classes, des catégories, des métiers... dans sa liaison évidente avec l'économie », mais, par « social », il entendait également une histoire de la vie quotidienne englobant aussi bien la culture, les loisirs que les besoins matériels. Bref, une volonté, voire une pratique, d'histoire globale puisque le politique et le religieux ne lui étaient pas étrangers. C'est tout aussi naturellement que son champ de prédilection fut la Normandie, la connaissance des hommes, des lieux, des archives... étant essentiels à la recherche historique. Sa thèse en constitue le premier élément. Une thèse préparée sous la direction d'Ernest Labrousse qui rêvait alors de renouveler l'histoire économique et sociale de la France en multipliant les monographies départementales. — "Lorsqu'il y a dix-sept ans je décidais d'entreprendre des recherches sur l'Histoire des Paysans du Calvados au XIXe siècle, mon but était de décrire un monde méconnu, bien que dominant, non de défendre quelque hypothèse. Je voulais appréhender la société rurale dans sa totalité, en dégager les composantes, donc attribuer une place égale au monde des Notables et au Peuple, aux exploitants et à la masse des salariés. En avançant dans mes recherches, je me suis rendu compte à quel point la vie des campagnards et son évolution, les rapports sociaux et leurs mutations, sont commandés par les structures et la conjoncture économiques. De multiples problèmes surgissaient. Ils me ramenaient sans cesse à l'Économie qui, ainsi, prenait le pas sur la Société. J'étais devant un choix. Devais-je étudier l'économie, la société, les mentalités, la politique, dégager les liens de dépendance existant entre ces divers domaines, esquisser une histoire totale, ou bien privilégier l'économique et le social, en pousser l'analyse plus à fond afin de mieux comprendre les évolutions, sacrifiant ainsi les mentalités ? J'ai finalement opté pour la deuxième solution. Elle répondait mieux à mes préoccupations, elle permettait de répondre aux interrogations que je me posais, en particulier à la plus importante d'entre elles : pourquoi l'agriculture locale a-t-elle connu un déclin relatif au XIXe siècle ? (...) Les renseignements ainsi collectés m'ont permis d'atteindre l'objectif fixé : reconstituer à grands traits l'histoire des paysans bas-normands, présenter les difficultés qu'ils ont rencontrées, expliquer les origines des mutations économiques et sociales enregistrées. Afin de bien dégager les caractères originaux du milieu socio-économique, il fallait, en premier lieu, brosser un tableau de l'économie et de la société au début du XIXe siècle, soit à la fin des guerres impériales. Le Calvados est alors un département très peuplé et peu urbanisé..." (G. Désert, Annales de Normandie, 1971)
La Guerre de 1870-1871, par Boert, d'après le colonel fédéral suisse Rustow.
Germer-Baillière, 1872, in-12, 283 pp, broché, dos recollé, qqs rousseurs éparses, état correct (Bibliothèque d'histoire contemporaine)
Introduction. – Politique intérieure et extérieure de la France de 1866 à 1870. – L'armée française. – Histoire de l’Allemagne de 1866 à 1870. – Forces en présence. Déclaration de guerre. – Déploiement des armées. Ouverture des hostilités. Sarrebrück. – Vissembourg. Wœrth. Saarbrück. – Evénements de Paris. Siège de Metz. Sedan. – La République. Tentatives pour la paix. – Strasbourg. – Metz. – La délégation de Tours. Paris et la Province. – Le nouvel empire d’Allemagne. – Capitulation de Paris. Armistice. Opérations dans l’Est. – Le traité de Paris. La contribution de guerre. – Considérations militaires.
Les Tribunaux d'exception, 1940-1962.
Nouvelles Editions Latines, 1963, in-8°, 365 pp, index des justiciables, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
I. Pendant l'Occupation, 1940-1944 : Les tribunaux d'exception du Gouvernement de Vichy ; Deux grands procès d'Alger. – II. Après la Libération, 1944-1951 : Les tribunaux d'exception de la Libération, la Haute Cour de 1945, l'épuration... – III. Les tribunaux d'exception de la Ve République : La répression du putsch d'avril 1961 ; La répression de l'OAS. — Par Maître Yves-Frédéric Jaffré (1921-2010), avocat à la Cour de Paris depuis 1944, il fut secrétaire de la Conférence du Stage, puis membre du Conseil de l'Ordre. Il plaida notamment dans les affaires Laval, Seznec et Ben Barka. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages qui témoignent des vicissitudes de l'idée de justice : « vous voulez du roman, lisez de l'histoire. »
Louis XVII. Fauxdauphinomanie et romans évasionnistes.
Emile-Paul, 1928, in-12, vi-265 pp, broché, dos lég. sali, bon état (Parois, 11)
"II y aura sans doute des ouvrages sur la question Louis XVII tant qu'on n'aura pas épuisé la crédulité et l'amour du romanesque du public qui n'ose pas s'avouer qu'il apporte à l'histoire la curiosité de la concierge pour son roman feuilleton. S'intéressant à la thèse de l'évasion du petit Dauphin, M. d'Alméras étudie ici, par une critique serrée mais assez confuse, la formation et les arguments du « roman évasionniste ». Voilà bien du soin dépensé pour rien : il ne convaincra pas les partisans de la survivance du Dauphin, leur conviction tient plus de la foi que de la réflexion. Quand aux autres, ils sont aussi convaincus d'avance que lui-même..." (Charles-H. Pouthas, Revue d'histoire moderne, 1928)
Le Monde de Byzance.
Payot, 1958, in-8°, 230 pp, traduit de l'anglais, une carte, biblio, index, broché, bon état (Bibliothèque Historique)
Journal d'un bourgeois de Paris sous Charles VI et Charles VII.
P., Henri Jonquières, 1929, in-8°, 360 pp, préface et notes d'André Mary, 12 pl. de gravures et un plan dépliant hors texte de Paris au XVIe siècle, biblio, broché, bon état (Coll. Jadis et naguère)
"C'est une des plus curieuses chroniques du XVe siècle. L'auteur, resté anonyme à ce jour, est bourguignon passionné jusqu'en 1420 puis se montre sévère pour Philippe Le Bon. Longtemps hostile à Charles VII et aux Armagnacs, la lourdeur du joug anglais le rallie à la cause du roi légitime. Mais il se plaint du mauvais gouvernement, des abus du pouvoir et censure la conduite des grands et de la cour. Dans une forme abrupte et sans apprêt il peint la misère du temps et ses propres infortunes. C'est l'une des meilleures chroniques du temps. On peut la comparer au fameux journal de l'Estoile." (Molinier IV, 4149).
Un Lointain miroir. Le XIVe, siècle de calamités.
Fayard, 1979, gr. in-8°, 562 pp, traduit de l'américain, 2 cartes sur les gardes, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Grand Prix des lectrices de Elle)
L’ouvrage retrace l’histoire des calamités qui affectèrent l’Europe du XIVe siècle. Le XIVe siècle n’a pas d’équivalent dans l'histoire pour sa série de famines, d'infections, de chaos social et de guerres. Il présente un contraste terrible avec les progrès et les réalisations admirables qui avaient marqué les XIIe et XIIIe siècle en Europe. L’historienne Barbara Tuchman le décrit comme « une époque violente, tourmentée, sans repères, un âge de souffrance et de désintégration, dans lequel beaucoup voyaient le triomphe de Satan. » Par exemple, en 1347, la peste noire décime, cette année-là, quasiment la moitié de la population : « Aucune [cloche] ne sonnait, et personne ne pleurait parce que presque tous s’attendaient à mourir [...] des gens disaient et croyaient : « c’est la fin du monde [...].» Le père abandonnait son enfant, la femme, son mari, un frère, l’autre frère. Et moi, Agnolo di Tura dit le Gros, j’ai enterré mes cinq enfants de mes mains et bien d’autres ont fait comme moi » (p. 88). — "Barbara Tuchman, dans “Un Lointain miroir”, démontre que le XIVe siècle était à certains égards similaire au XXe (destructions, guerres, insécurité), et le résultat est éclairant pour le lecteur." (Steven Englund) — "Un ouvrage merveilleusement écrit, précis et d'une grande érudition. Barbara Tuchman réussit mieux que personne à nous montrer « comment c'était »." (The New York Review of Books)
Mac Mahon.
Perrin, 2000, gr. in-8°, 459 pp, 8 pl. de gravures hors texte, sources inédites, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état, envoi a.s.
Mac Mahon, souvent brocardé de son vivant et par la postérité, ne fut pourtant pas n'importe qui. De 1808 à 1893, sa vie s'inscrit tout entière dans le XIXe siècle. Militaire glorieux, il sert en Algérie trente ans durant, de lieutenant à gouverneur général, développant une conception aussi humaine que possible de la colonisation. La prise de Sébastopol en 1855, les victoires de Magenta et de Solferino en 1859 l'imposent comme l'un des grands chefs militaires du Second Empire, dont il reçoit la dignité de maréchal et le titre de duc de Magenta. Blessé en 1870 à Sedan, il évite ainsi d'avoir à signer la capitulation. En 1871, il reprend Paris aux insurgés de la Commune. Puis, il succède à Thiers en 1873 comme président du gouvernement de la République, en attendant le rétablissement d'une monarchie qui ne viendra jamais. Lui, le royaliste conservateur, après avoir, en 1877, tenté d'imposer un gouvernement selon son cœur à une majorité parlementaire qui n'en voulait pas, doit s'incliner et finit par démissionner en 1879, après avoir présidé aux fastes de l'Exposition universelle. Improbable président de la République, Mac Mahon, populaire par sa prestance, sa loyauté et sa franchise, a assisté ou participé à la mise en place de beaucoup d'institutions qui existent toujours : le septennat, la présidence du Conseil des ministres, le domaine réservé du chef de l'Etat, la qualité de chef des années, les difficultés de la cohabitation, les risques de la dissolution... Au total, Mac Mahon aura fait autant et plus pour l'établissement de la République que Thiers, Gambetta ou Grévy, ses contemporains et adversaires respectueux.
La Pensée et l'action économiques du Cardinal de Richelieu.
PUF, 1944, in-8°, 194 pp, broché, bon état
La psychologie économique de Richelieu ; Richelieu, ministre du Commerce de la Marine ; L'Assemblée des Notables de 1626-1627 ; Le commerce du Levant ; Le « grand dessein » de Richelieu ; Le commerce transocéanique ; Le travail et la production ; Commerce intérieur, circulation, finances. — "... Le livre sur “La pensée et l'action économique du cardinal de Richelieu”, lentement préparé, depuis longtemps annoncé, nourri de recherches personnelles et de doctrine, et qui fut le dernier ouvrage d'Henri Hauser, enrichissait de données inattendues cette histoire moderne du capitalisme français qu'il avait si patiemment défrichée. Ces pages précises et neuves marquaient la continuité et, malheureusement aussi, le terme de son labeur..." (A. Renaudet, “Henri Hauser (1866-1946)”, Revue Historique, 1946)
Le Troisième Richelieu. Libérateur du territoire en 1815.
Lyon, Lardanchet, 1940, in-8°, 259 pp, un portrait du duc de Richelieu en frontispice, appendices, biblio, broché, bon état
"Un ouvrage sur l'homme qui, après Talleyrand, de septembre 1815 à l'automne 1821, a dirigé la politique française. Le "troisième Richelieu", descendant du grand cardinal et petit-fils d'un éminent maréchal du même nom, a dû, après la défaite de la France et la fin du règne de Napoléon, résoudre une tâche aussi difficile et ingrate à l'intérieur qu'à l'extérieur. Avec une grande habileté, une modération d'homme d'Etat et une grande fiabilité, il a fait sortir son pays d'une époque de profonde humiliation et de faiblesse. Il s'agit d'un livre qui mérite d'être lu à l'heure actuelle. Construit sur une étude approfondie des sources, doté d'une riche bibliographie, écrit de manière intéressante et vivante, l'ouvrage sera une source d'inspiration précieuse pour tous ceux qui s'intéressent aux questions historiques." (Die Friedens-Warte, Vol. 41, No. 2/3, 1941) — Par Jacques Fouques Duparc (1897-1966), diplomate, ambassadeur à Rome, Chef de cabinet de Léon Blum en 1946.
Martin le visionnaire (1816-1834).
Perrin, 1924, in-12, 271 pp, une planche en frontispice, broché, bon état (Figures d'Histoire tragiques ou mystérieuses)
Haricotier au bourg de Gallardon près de Chartres, Thomas Martin (dit « Martin de Gallardon ») se dit témoin depuis 1816 d'une série d'apparitions : un homme, vêtu d'une redingote et d'un chapeau haut-de-forme, se présente à lui comme étant « L'Archange Raphaël, ange très célèbre auprès de Dieu ». Martin doit aller voir le roi et lui demander de remettre de l'ordre dans le pays, et de faire respecter le dimanche comme jour chômé pour honorer le Christ. Les visions de Martin sont d'inspiration ultraroyaliste: pour expier les fautes de la Révolution, le roi Louis XVIII doit faire reculer l'impiété grandissante et rétablir une monarchie stricte et inspirée constamment par la Foi.
Siegfried et le Berrichon. Le parcours d'un “collabo”.
Perrin, 1991, in-8°, 379 pp, broché, couv. illustrée, bon état
Mémoires d'un collaborateur : Léon Gaultier, berrichon de Bourges entre en 1941 au cabinet de Paul Marion, en 1943 dans la Milice, et en 1944 dans la Waffen SS. — Un ultra-collaborateur décrit son parcours, sous son nom, à visage découvert, sans honte ni complaisance, et conscient des réactions qu'il peut susciter. La publication de cet étonnant document heurtera, en effet, ceux pour lesquels il faut rayer de notre mémoire les gens qui se sont fourvoyés dans le collaborationnisme et, par conséquent, leur refuser le droit de s'exprimer. Si cet engagement, aujourd'hui inconcevable, n'avait concerné qu'une poignée de Français, il n'eût d'ailleurs pas valu qu'on en témoignât. Mais ils furent des milliers, dont vingt-cinq mille ont porté volontairement l'uniforme allemand. Alors, tant de monde. N'est-il pas important, si l'on veut déployer sans fard l'éventail des comportements et des mentalités sous l'Occupation, de connaître le cheminement de ces hommes ? Léon Gaultier, Berrichon de Bourges, diplômé d'études supérieures de lettres classiques, entre à vingt-cinq ans, en 1941, au cabinet de Paul Marion, secrétaire général de l'Information, avec lequel il s'était lié en 1936 au sein du PPF de Doriot. Cela nous vaut la restitution saisissante du climat qui régnait au sein de ce lieu névralgique, et la rencontre de gens qui ont perdu mémoire de leurs anciennes fréquentations. Mais Gaultier évolue de plus en plus vers les idées qui sont celles d'un Benoist-Méchin. Il entre à la Milice, et la quitte en juillet 1943 (avant qu'elle ne soit armée) pour se porter volontaire sur le front de l'Est. Il suit, pendant six mois, à Cernay (Alsace), l'instruction des élèves-officiers de la Waffen SS, et nous rapporte les étonnants discours révolutionnaires que leur tenaient les commissaires politiques, prônant une Europe nationale-socialiste. Blessé dès le premier combat en juillet 1944, il vit la retraite allemande d'hôpital de campagne en hôpital de campagne, jusqu'au 7 mai 1945. Puis, c'est l'odyssée du retour en France, la capture, les interrogatoires, Fresnes, le Struthof (où, dit-il, on le charge de donner des cours à ses "camarades d'infamie" [!]) et sa libération en juin 1948. Condamné à dix ans de réclusion, il en a accompli trois. Son itinéraire, il le raconte avec talent, tel qu'il fut, sans chercher, à aucun moment, à se justifier ou à convaincre, pas plus qu'à battre sa coulpe. En restituant son évolution, son environnement, son passage à l'ennemi – qui pour lui ne l'était plus –, il apporte des éléments de réponse à des questions qu'il est trop commode d'évacuer. Comment et pourquoi des Français ont-ils pu épouser la cause de l'Occupant, s'engager à ses côtés, alors même que le vent avait tourné en faveur des Alliés ? Comment pouvaient-ils négliger l'opprobre qui s'abattait sur eux ? Comment ont-ils persisté dans leur engagement alors que se profilait la Libération ? — Léon Gaultier (1915-1997), est licencié ès lettres, diplômé d'études supérieures de lettres classiques. Après sa libération, il sera directeur des relations publiques de l'agence Havas jusqu'en 1958, puis du Syndicat des grossistes en produits alimentaires et, enfin, gérant de sociétés.
Athènes, une démocratie. De sa naissance à sa mort.
Fayard, 1936, in-12, 320 pp, broché, bon état (Coll. Les Grandes études historiques)
"Ce livre est vivant, alerte, clair, bien informé. Que peut-on souhaiter de plus ? On y suit aisément la lente formation de la démocratie, son épanouissement fugitif au temps de Périclès et son trop rapide déclin dont les causes sont finement analysées. Le développement de l'impérialisme athénien et son influence néfaste sur le régime démocratique qui lui avait donné naissance sont très nettement mis en lumière. Des portraits vivement brossés illustrent au passage les principaux personnages de l'histoire d'Athènes. Le style et les rapprochements suggérés à maintes reprises avec la politique contemporaine consacreront le succès de ce livre auprès du grand public." (Bulletin de Correspondance Hellénique, 1937) — "Aujourd'hui, en historien, M. Robert Cohen considère Athènes dans la forme de son gouvernement. N'est-ce pas à Athènes qu'est née la démocratie, qu'elle s'épanouit, s'étiola et révéla enfin les maux qu'elle pouvait susciter ? M. Robert Cohen a déjà écrit deux solides volumes : La Grèce et l'hellénisation du monde antique (PUF, 1934), une Nouvelle histoire grecque (Hachette, 1935), et, en collaboration avec M. Gustave Glotz, de l'Institut, il édifie une monumentale Histoire grecque qui en est à son quatrième et dernier volume. C'est dire déjà la valeur de son dernier livre. A le lire, l'intérêt ne cesse de croître par les déductions qu'il tire du passé et les leçons qui nous permettent de mieux juger les événements actuels. (...) Après avoir connu une incomparable grandeur sous Périclès, en gardant un équilibre qui avait fait sa force, Athènes s'est trouvée vaincue par les fautes d'une démocratie discoureuse. C'est la conclusion qui se dégage du livre de M. Cohen. « Que pouvait, écrit-il, un Etat dont tous les citoyens se sentaient orateurs et tenaient pour sacré le droit au bavardage, dont chaque individu entendait conserver sa pleine indépendance et ne pas obéir ? Que pouvait un Etat dont avait disparu le respect des valeurs et la notion de toute hiérarchie ? Et pourtant ? Athènes a mis deux siècles à mourir d'un mal dont elle pouvait guérir ; elle n'avait qu'à vouloir. A travers les âges, il est d'autres pays qui surent se redresser sur le bord de l'abîme et forcer le destin. »" (La Croix, 1er mai 1937)
Ce que j'ai cru comprendre.
Laffont, 1991, fort in-8°, 842 pp, 8 pl. de photos hors texte, notes, études et articles, biblio, copieux index (41 pp), cart. éditeur, jaquette, bon état
Mémoires de la célèbre historienne du communisme en France, où elle retrace son itinéraire personnel et intellectuel au sein du Parti communiste français. "D'une petite fille des années 30, issue du vieil enracinement alsacien-lorrain, écolière et lycéenne dans le quartier juif du Marais, à l'historienne reconnue, éditorialiste au Figaro et à l'Arche en passant par l'ignominieuse défaite de 1940, la Résistance et le communisme, voici une vie : telle qu'elle a été comprise sur le moment, telle qu'elle l'est aujourd'hui et telle qu'en elle le siècle se reflète..." - "Autant déclarer tout de suite que j'ai aimé cet ouvrage, et que je me sens en profonde sympathie avec son auteur, et pas seulement par le souvenir d'un passé en partie commun. J'éprouve l'admiration que devraient inspirer à tout lecteur sans parti pris tant d'expériences narrées avec émotion, tant de portraits esquissés avec talent, tant d'analyses fines et nourries, tant de sérieux, d'esprit critique, et de sérénité. (...) Faut-il le rappeler ? Annie Kriegel a été une figure notoire du Paris étudiant et universitaire sous la Quatrième République ; elle est l'auteur d'ouvrages dont deux au moins ont fait date sur l'histoire du PCF ; elle enseigne dans une grande université parisienne ; elle a fondé une revue irremplaçable pour l'étude du communisme ; et elle tient une chronique régulière dans un grand quotidien..." (Maurice Agulhon, Revue française de science politique, 1992)
La Révolution des curés. Paris 1588-1594.
Albin Michel, 1980, in-8°, 294 pp, biblio, broché, bon état
13 mai 1588, un roi traqué par l'émeute s'enfuit de Paris pour n'y plus revenir. 22 mars 1594, un autre roi se glisse furtivement dans la capitale qui le repousse depuis six ans. Que cache ce vide historique entre le dernier des Valois et le premier des Bourbons ? Pourquoi tant de haine contre Henri III ? Pourquoi cette résistance désespérée à Henri IV ? Une réponse : la révolution. Révolution insolite, prêchée par des chefs religieux fanatiques et démocrates qui, une main sur l'Évangile, l'autre sur le mousquet, mettront le pays à feu et à sang pour défendre une double cause : la foi catholique, la souveraineté du peuple. Révolution née de l'exaspération de la passion religieuse, mais aussi du refus d'un pouvoir politique sans contrôle et de la prise de conscience des injustices sociales. Révolution populaire, certes, mais voulue et menée par des intellectuels, hommes d'Église et hommes de loi, transfuges de la haute bourgeoisie et étudiants contestataires. On est très loin des clichés si souvent plaqués sur ce « temps des troubles » - Henri III le dégénéré, Henri de Guise le héros, Henri IV le libérateur. Le vrai visage du drame est à chercher ailleurs, dans les rues et les églises, à la Sorbonne et à l'Hôtel de Ville, chez tous ceux qui en furent les témoins et parfois les victimes. Six ans de violence, de complots et d'assassinats, des foules en délire, des dizaines de milliers de morts : avec deux cents ans d'avance, Paris s'offre sa première grande fête révolutionnaire. — "Il s'agit de la Ligue, la Sainte Ligue, ce parti catholique qui, en ce temps de guerres de religion, préfère tout à un roi de France protestant, n'hésitant pas à légitimer théologiquement la souveraineté du peuple, voire le régicide. L'abjuration et l'avènement d'Henri IV signeront sa fin, mais une fin relative : « démocratie » en moins, toute une part de son héritage se retrouve dans ce qu'au siècle suivant on appellera le parti dévot, avant qu'on en arrive au « parti prêtre » du premier XIXe siècle." (Emile Poulat, Archives de sciences sociales des religions, 1981)
La Guerre d'Espagne.
Laffont, 1961, fort gr. in-8°, 697 pp, traduit de l'anglais, 24 pl. de photos hors texte, 34 cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état. Première édition française
Il y a plus de quatre-vingts ans débutait la guerre civile en Espagne. Elle devait durer trois ans. Elle n'a pas cessé d'être l'objet d'études, de débats et de controverses. Hugh Thomas présente une analyse objective d'un conflit dans lequel se trouvèrent engagés à la fois le fascisme et la démocratie, le communisme et le christianisme, le centralisme et le régionalisme, une guerre civile qui prit une dimension internationale. "Un livre prodigieux, a écrit le critique anglais Michael Foot. C'est avec une application sans borne, littéralement inouïe, et une intelligence de tous les instants que l'auteur a su réunir et étudier toutes les connaissances possibles et imaginables sur l'épisode le plus héroïque et le plus pitoyable de ce siècle." Cyril Connolly, à son tour, dans le "Sunday Times", écrivait : "Je l'ai lu de la première à la dernière page, tout simplement captivé... Hugh Thomas possède la plus haute qualité de l'historien, un formidable appétit de détails et le sens de l'essentiel... Dans ce superbe ouvrage, il n'est pratiquement aucun aspect de la guerre civile, aussi douloureux ou impopulaire soit-il, qui lui ait échappé." Un document historique de premier ordre. — "Voici le premier ouvrage publié à ce jour qui puisse valablement s'intituler « Histoire de la guerre d'Espagne ». Hugh Thomas était un enfant quand, le 17 juillet 1936, le premier coup de feu de la guerre civile éclata au-dessus de l'Espagne. Vingt ans après, c'est en historien – l'historien qu'ont fait de lui Cambrigde et la Sorbonne – et non en partisan que Hugh Thomas entreprend les longues recherches qui, en quatre années, lui ont permis de mener à bien ce livre dont la presse anglaise et la presse américaine unanimes ont vanté l'exactitude, l'honnêteté et l'objectivité. Fondé sur la documentation la plus sûre, puisée aux sources des deux camps et de toutes les nations qui se trouvèrent mêlées au conflit, La Guerre d'Espagne est cependant plus qu'une « étude ». C'est un livre vivant, animé, passionnant, qui fait réellement « participer » son lecteur à cette guerre qui demeure la plus grande aventure politique et morale de notre temps." (L'Editeur)
La Mentalité révolutionnaire. Société et mentalités sous la Révolution française.
Editions Sociales, 1988, in-8°, 290 pp, 8 pl. de gravures hors texte, cartes et tableaux, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
"Michel Vovelle nous prévient dans son « Avant-propos » : il s'agit d'un essai qui doit indiquer « les pistes et les territoires susceptibles d'être prospectés » car l'histoire des mentalités révolutionnaires ne saurait se réduire, ni à celle de la vie quotidienne, ni à celle des idéologies. L'histoire des mentalités a eu ses précurseurs Taine, Le Bon et surtout Georges Lefebvre qui a analysé celles des paysans dans le livre fondamental qu'il a écrit sur la Grande Peur. Sans oublier Albert Soboul. Michel Vovelle a repris ce thème de la peur, il en a ajouté d'autres : l'espérance, la vie nouvelle, la fête, la religion, la mort, le refus de la Révolution. (...) Il est difficile de donner en quelques lignes une idée de la richesse de cet ouvrage qui prend place parmi les livres fondamentaux sur la Révolution française." (Jacques Godechot, Annales historiques de la Révolution française, 1985)
Lourdes. Histoires d'eau.
Alain Moreau, 1980, in-8°, 280 pp, annexes, index, 48 p de catalogue de l'éditeur in fine, broché, couv. illustrée, bon état
“Une enquête historique menée par un incroyant.” — Lourdes est un théâtre permanent dont les coulisses valent bien la scène. Pas seulement la vie de Bernadette et les apparitions de la Vierge, les miracles et les guérisons, les grandes heures de la geste pèlerine et le dévouement des brancardiers, mais bien autre chose. C’est la troisième ville hôtelière de France, à la dimension d'un Clochemerle de notables jaloux de leurs privilèges, une ville qui subit à sa manière les coups de cœur et les coups de sang de l'Histoire de France depuis 1858. Lourdes, c'est un chiffre d'affaires fabuleux, une municipalité à l’aise dans sa bipolarisation bien française, une cité à scandales politiques et financiers. C’est aussi et avant tout un phénomène, permanent dans tous les chapitres de ce livre-reportage : la coexistence du spirituel et du temporel dans un chef-lieu de canton pyrénéen, avec toutes les interférences quelle suppose, d'Elysée en Vatican.
Conversations interdites avec Rudolf Hess, 1977-1986.
Plon, 1988, gr. in-8°, 404 pp, 14 photos sur 8 pl. hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
"Le pasteur Protestant Gabel a été, de 1977 à 1986, aumônier militaire français à Berlin et, à ce titre, a au cours de ces années, rencontré Hess, détenu à la prison berlinoise de Spandau située en zone britannique et gérée par les Armées française, britannique, russe et américaine. Son témoignage basé sur des notes prises après chaque visite a, malgré sa résonance humaine, un caractère décevant pour les historiens car il apporte très peu de données relatives à la seconde guerre mondiale et notamment sur le parachutage de Hess en Grande-Bretagne, le 10 mai 1941. Les Russes s'opposèrent à la libération de Hess : pour eux, s'il n'avait pas commis de crimes de guerre, il symbolisait le national-socialisme. Hess mourut à Spandau en mars 1987, après avoir passé quarante-sept ans en détention et âge de 93 ans. II emporta, sans doute, dans sa tombe en Bavière bien des secrets sur le nazisme et sur le second conflit mondial." (L. Papeleux, Guerres mondiales et conflits contemporains, 1989)
Carnets de captivité, 1941-1945.
Fayard, 1997, gr. in-8°, 390 pp, repères biographiques, index, broché, couv. illustrée, bon état
"Dans les années 30, Paul Reynaud fut l'un des rares hommes politiques à dénoncer les faiblesses et les impasses de la France, en particulier dans le domaine militaire, et c'est beaucoup trop tard (le 21 mars 1940) qu'il fut appelé au pouvoir. Vichy ne pouvait dès lors que vouer aux gémonies l'avant-dernier président du Conseil de la IIIe République, qui s'était farouchement opposé à tout armistice : arrêté dès le 6 septembre 1940, il fut interné en France avant d'être livré à l'occupant en novembre 1942 et de passer encore deux ans et demi en captivité sur le sol même du Reich. Totalement inédits à ce jour, les carnets qu'il rédige durant cette période noire et auxquels il livre ses méditations sur les événements récents, sur les informations – partielles et partiales – qui lui parviennent, sur ses entretiens avec ses compagnons de détention (Mandel, Jouhaux, Daladier, Michel Clemenceau, Weygand, etc.), sur sa vision de l'avenir constituent un document précieux entre tous sur la guerre, sur Vichy et aussi bien sûr sur Reynaud lui-même. Celui-ci s'y montre, en dépit de conditions de vie très dures, un démocrate indéfectible et un patriote inflexible, un homme d'Etat et un humaniste authentique." — "Un document non dénué d'intérêt (posthume, et donc d'autant plus fiable) sur les « années de plomb » au cours desquelles Paul Reynaud, constamment quoique maintes fois (mais pas toujours) confortablement emprisonné, fait preuve d'un antivychisme sans faille. Avec pourtant quelques défaillances d'analyse puis des longueurs, de temps à autre. Deux scoops : d'abord un « superbe » texte propétainiste de Paul Hazard (les grandes intelligences ont de ces faiblesses) ; et puis De Gaulle (d'après sa sœur emprisonnée avec l'auteur), aurait été (contrairement aux affirmations de ses biographes) pro-maurrassien (?) jusqu'à Munich, événement qui marquera bien sûr la rupture gaullo-maurrassienne définitive. Les dernières cent pages où les « gaullistes » (Reynaud, Jouhaux... et Gamelin sic) sont enfermés en Allemagne avec les ex-pétainistes devenus pro-alliés (Borotra, Weygand,..), tandis que Daladier joue les arbitres au sein de ce petit monde d'Enfermés, parmi les détestations mutuelles et les intrigues amoureuses franco-allemandes (le « château-prison » est mixte), sont à la fois hilarantes et tragiques. Un guignol, dit lui-même Paul Reynaud, qui fait faire preuve d'humour, inévitablement très noir, à ce propos." (Annales ESC, Choix des Annales, 1998)
La Curieuse aventure des boulevards extérieurs (1786-1950).
Albin Michel, 1950, in-8°, 522 pp, 16 pl. de gravures hors texte, 15 bandeaux et culs-de-lampe, petite biblio, broché, couv. illustrée, papier lég. jauni comme toujours, bon état
Synthèse sérieuse et bien documentée : le carnaval romantique, les étapes galantes des boulevards extérieurs, le théâtre sur les boulevards extérieurs, misère, mystères, violences des boulevards extérieurs, Chaillot, etc. On joint une coupure de presse, critique élogieuse de l'ouvrage par Georges Mongrédien
Du communisme au fascisme. L'histoire d'un engagement politique.
Albin Michel, 1978, gr. in-8°, 508 pp, index, broché, bon état
Ancien militant communiste, Victor Barthélemy devient secrétaire général du P.P.F. de Doriot en 1939 et s'engage résolumment dans la voie de la collaboration et de la lutte antibolchevique. — "Né en 1906, Victor Barthélemy adhéra, à l'âge de vingt ans, au Parti communiste. Il fut alors, pendant dix années, un militant enthousiaste et actif. Il suivra successivement les cours de formation du parti à Bobigny et à Moscou et participera, sur la côte méditerranéenne, au "travail illégal". Les remous qui secouèrent, entre les deux guerres mondiales, l'Internationale communiste, l'emprise grandissante de Staline et la transformation des espérances de la Révolution d'Octobre en une forme de "national-communisme" identifié à l' "impérialisme russe", provoquèrent, chez nombre de militants qui avaient fait cette analyse, une crise de conscience. En France, une scission, dont l'un des principaux acteurs sera Jacques Doriot, se produira dans le parti. Opposant désormais déclaré au P.C. (Section française de l'Internationale communiste) après en avoir été l'un des dirigeants, Doriot fondera, en 1936, le Parti Populaire Français, qui connaîtra rapidement un grand succès. Victor Barthélemy rejoindra le P.P.F. dont il deviendra le secrétaire général en 1939. Il sera associé, au premier plan, à cette expérience politique qui, marquée par la formation marxiste des fondateurs, débouchera sur une forme de socialisme aux couleurs nationales et proche du fascisme. Pendant toute l'Occupation, Victor Barthélemy suivra l'engagement sans cesse grandissant du P.P.F. dans la collaboration et la lutte antibolchevique. Et cela jusqu'aux heures ultimes de la Seconde Guerre mondiale. C'est donc un itinéraire d'exception que restitue ce témoignage. Victor Barthélemy, qui n'a rien renié de ses options, nous le livre avec une sérénité totale. Fourmillant de faits, d'anecdotes, de révélations, d'entretiens exclusifs (avec Doriot, Laval, Darnand, Mussolini, Goering, etc.), il passionnera tous ceux qui s'intéressent à ces vingt-cinq ans, si riches en bouleversements, de notre histoire."
L'expédition d'Espagne, 1808-1810.
Perrin, 1983 in-8°, 526 pp, préface de Michel Poniatowski, introduction et notes par Catherine Desportes, 16 pl. de gravures hors texte, biblio, index, reliure skivertex éditeur, demi-jaquette illustrée, rhodoïd, bon état. Edition originale. Peu courant
"Gaspard de Clermont-Tonnerre était aide de camp de Joseph Bonaparte, alors roi d'Espagne. Ses souvenirs concernent uniquement l'expédition de la Péninsule. Observation lucide de cette guerre qu'il désapprouve tout en restant loyal au roi. Importante préface de M. Poniatowski et très bon appareil critique de C. Desportes." (Tulard, 331).
Vie d'un peuple mort. Clefs pour la Kabylie.
Editions du Scorpion, 1961, in-8°, 264 pp, préface du général Salan, une carte, biblio, petit glossaire des mots kabyles, broché, bon état, bande éditeur conservée
Monographie de la SAS (Section administrative spécialisée) de Pirette entre 1956 et 1961. L’installation par l’administration coloniale de la réforme communale en Kabylie dans le contexte de la guerre d’Algérie. Les auteurs sont Pierre Sas (pseudonyme de Pierre Charié-Marsaine) et Yves Romanetti. — "Un document de valeur dont la publication servira utilement la cause de l'Algérie française." (Général Salan) — "Ce petit ouvrage est le fruit du travail de trois ans « sur le tas » d'une équipe militaire et civile réduite, de Français de souche européenne et kabyle. D'origines provençale, poitevine, bretonne, algéroise, corse, kabyle ou morvandelle, ils prouvent par l'amitié qui les unit que l'Intégration est possible et qu'ils ont tous la même Patrie. Que tous ceux qui parcourent ces lignes sachent que lorsque la S.A.S. fut créée, ils vivaient séparés sur les deux rives de la Méditerranée. Un seul lien bien ténu commençait à les unir, la connaissance pour les uns et la mission pour les autres d'un Capitaine qui n'avait jamais servi en Afrique du Nord. Cet officier à peine rentré d'Indochine était en permission dans son Morvan natal lorsqu'il reçut sa mise à la disposition du Ministre de l'Algérie et l'ordre de rejoindre Dra-El-Mizan. Après avoir bouclé sa cantine, il se retrouve quelques jours après en Kabylie devant Monsieur Rousseau, administrateur de grande classe, qui lui donne, ainsi qu'à une dizaine de camarades officiers, sa mission, des directives, quelques moyens se résumant à : 4 contrats d'attachés civils ; 30 contrats de Moghazenis (supplétifs musulmans) ; et au petit discours suivant : « Recrutez, installez-vous. Construisez un bordj, des mairies. Formez des maires, des secrétaires de mairie, des gardes-champêtres. Encadrez et ramenez les populations. Faites ce que nous n'avons pu faire, et ne nous jugez pas, nous, vos anciens; pensez que jusqu'à ce jour, mon adjoint et moi nous étions seuls pour administrer 120.000 Kabyles ». Jamais amitié et conseils ne nous firent défaut, et c'est ainsi que l'Equipe de Pirette est née, consolidée par le prix du sang que son premier chef, le Capitaine Moreau a payé..." (Avant-propos)
Les Hommes de la Croisade.
Fayard/Tallandier, 1982, in-8°, 343 pp, nouvelle édition revue et augmentée, 8 pl. de gravures et photos hors texte, une carte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
Du marchand au roi en passant par le clerc ou le baron, Régine Pernoud évoque les motivations des protagonistes des Croisades – foi, esprit de conquête ou appât du gain –, leur étonnement devant les pays découverts et les relations entre civilisations. Ce véritable tableau vivant restitue les mille épreuves qu'ils durent subir en traversant des pays inconnus, la façon remarquable dont ils surent s'adapter, bâtir églises et forteresses et "tenir" pendant deux siècles face à un adversaire supérieur en nombre. — "Avec Régine Pernoud (1909-1998), a disparu une personnalité de premier plan, connue d'un large public en France et à l'étranger, auteur de dizaines d'ouvrages, parfois traduits à l'étranger, sur saint Martin de Tours (1996), sur Héloïse et Abélard (1970), sur Hildegarde de Bingen (1994), sur Aliénor d'Aquitaine (1966), sur Richard Cœur-de-Lion (1988), sur Blanche de Castille (1972), sur saint Louis (1985), sur Christine de Pisan (1982), sur les hommes de la croisade (1984), sur les saints au Moyen Age (1984), sur la femme au temps des cathédrales (1990)... Autant de livres composés avec simplicité et élégance, où se manifestent sa familiarité avec les chroniques, la littérature et l'art du Moyen Age, mais aussi sa profonde et touchante sympathie pour les siècles qu'elle évoque." (Philippe Contamine, Bibliothèque de l'École des chartes, 2000)
Les idées politiques en France sous la Restauration. (Thèse).
PUF, 1952, in-8°, xiv-462 pp, préface de B. Mirkine-Guetzévitch et Marcel Prélot, biblio, broché, bon état (Bibliothèque de la science politique)
Intéressante étude où l'auteur présente une synthèse des principaux courants, des principales écoles : école « individualiste », comprenant les libéraux, Madame de Staël et Benjamin Constant; les doctrinaires, Royer-Collard et Guizot, et les républicains, Destutt de Tracy, Thiers, Paul-Louis Courier et Bérenger ; école théocratique et contre-révolutionnaire : Maistre, Bonald, Lamennais, Balzac ; école socialiste : Fourier, Saint-Simon, Bazard, Auguste Comte, Buonarroti.
Témoignages inédits sur le maréchal Pétain.
Fayard, 1960, in-8°, 196 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, bon état
Composé uniquement de témoignages et de documents, ce livre a pour but d'éclairer la psychologie de Philippe Pétain. Amie depuis 1881, épouse depuis 1920, Madame Pétain elle-même "raconte" son mari ; son intendant dévoile les chiffres de la "fortune" du chef de l'Etat ; les témoins de sa captivité, geôliers et prêtres, parlent du "prisonnier"... Pétain y apparaît enfin dans des lettres inédites adressées à sa famille de 1914 à 1938. (4e de couverture) — "Témoignages recueillis auprès de Madame Pétain, du commandant Alart, ancien chef du Secrétariat général du maréchal, et des quelques personnes qui vécurent auprès de lui à l'île d'Yeu, et visant à faire connaître l'homme privé. Un sentiment d'admiration naïve anime l'auteur." (Revue française de science politique, 1960)
Deux idoles sanguinaires. La Révolution et son fils Bonaparte.
Albin Michel, 1988, in-8°, 252 pp, broché, bon état
"Ce que 1789 nous a incontestablement apporté, c'est l'aveuglement politique, l'erreur qui se paie le plus cher. Le romantisme est venu renforcer, sur ce point, la légende révolutionnaire, avec Hugo et Lamartine. Seuls des trois grands du XIXe siècle, Baudelaire, vu son puissant esprit critique, a échappé à la contagion, sauf un moment, en 1848. Mais toute la tournure de son esprit, dans tous les domaines, était par la suite, carrément réactionnaire. (...) Ce qui reste de la Révolution de 1789, tant célébrée, tant vantée, en prose et en vers, c'est un charnier, c'est un spectacle d'épouvante et de bêtise dont l'humanité offre peu d'exemples et dont je n'ai pu tracer qu'un tableau réduit. Bonaparte est le fils de la Révolution, et l'idolâtrie qui s'attacha à sa personne prit la suite de celle qui s'attacha à la Révolution. Pour lui comme pour elle, les historiens et apologistes n'ont pas voulu voir la vérité à la simple lumière du bon sens. Ils disait d'eux, car le jugement de la postérité le préoccupait : « Quand ils voudront être beaux, ils me loueront. » Je me résoudrai donc à n'être pas beau, car dans les pages qui vont suivre je ne compte pas le louer."