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BEGUIN (Hubert).

L'organisation de l'espace au Maroc. (Thèse).

Bruxelles, Académie royale des Sciences d'Outre-Mer, 1974, gr. in-8°, 787 pp, 117 cartes, 21 figures et 49 tableaux, biblio, annexes, broché, jaquette, bon état

"Hubert Beguin applique à l'analyse de l'organisation de l'espace au Maroc, les méthodes de « la nouvelle géographie » : l'analyse factorielle à partir des composantes principales. Les résultats obtenus viennent enrichir et préciser la somme des connaissances déjà acquises sur ce pays : on appréciera notamment les parties consacrées à l'organisation des campagnes, au phénomène urbain et à l'espace de relations où sont étudiées les relations villes-campagnes et les différents phénomènes de polarisation urbaine." (H. Isnard, Méditerranée, 1975)

BRILLAT-SAVARIN (Jean-Anthelme).

Physiologie du Goût, ou méditations de gastronomie transcendante.

Verviers, André Gérard, 1974, pt in-4°, 257 pp, introduction de Raymond Oliver, 18 planches hors texte (dessins de Bertall gravés par Best, Hotelin et Régnier provenant de l'édition Gustave Barba de 1850), texte établi d'après les éditions Charpentier de 1841 et Calmann-Lévy de 1889, comprenant la Notice sur l'auteur, reliure toile décorée de l'éditeur, gardes illustrées, jaquette illustrée, bon état (Bibliothèque des Arts & Traditions)

Le plus célébre ouvrage gastronomique de tous les temps et toutes les littératures. — Brillat-Savarin (1755-1826) inaugure avec génie cette intellectualisation de la gastronomie qui ne devait pas cesser jusqu’à nos jours. Il est témoin de l’époque où s’impose le restaurant, lieu pour manger, au détriment de l’auberge, refuge du voyageur sans feu ni lieu, ou l’on ne faisait guère que boire et se nourrir. La cuisine se professionnalise et toute profession suscite discours ; se mettre a table est affaire de langage. Au-delà du besoin de manger, le plaisir de la table est comme une mise en scène : le « luxe » du désir. La nourriture désirée est une sorte de cérémonie ethnographique par laquelle l’homme célèbre son pouvoir, sa liberté de brûler son énergie « pour rien »... (J.-F. Revel).

GAFFAREL (Paul).

Campagnes du Consulat et de l'Empire. Période des succès (1800-1807).

Hachette, 1888, gr. in-8°, 318 pp, 33 gravures dont 16 à pleine page par Taylor, Lix, Lancelot, Laplante, Runjat, etc., 2 cartes (région de Gênes et Haïti), cart. percaline chocolat décorée de l'éditeur, dos lisse orné (uniformément passé), bon état. Édition originale (Kircheisen, 2731)

Campagnes de Masséna en Ligurie et de Moreau en Souabe. – Marengo. – Hohenlinden. –Traité de Lunéville. Perte de Malte. – Évacuation de l'Egypte. – Traité d'Amiens. Expédition de Saint-Domingue. Rupture des traités de Lunéville et d'Amiens. Camp de Boulogne. – Trafalgar. Ulm. Austerlitz. – Traité de Presbourg. Rupture avec la Prusse. Iéna et Auerstaedt. Campagnes de Pologne. – Eylau-Danzig. Friedland. – Traité de Tilsit.

HOLLENDER (Lieutenant-colonel).

Le Siège de Phalsbourg en 1870.

P., Charles-Lavauzelle, s.d. (1903), in-8°, 144 pp, 2 plans, un portrait du colonel Taillant, 3 illustrations, reliure toile havane, dos lisse, pièce de titre basane havane, couv. conservée, bon état. Rare

"La petite place de Phalsbourg fut, avec Belfort et Bitche, celle de nos forteresses de l'Est qui opposa à l'envahisseur, dans la dernière guerre, la résistance la plus tenace et la plus honorable. Le siège qu'elle soutint alors méritait bien d’être retracé, et c'est ce qu'a fait parfaitement M. le commandant Hollender, un enfant de Phalsbourg. À ses souvenirs personnels, il a joint les documents conservés dans la famille du colonel Taillant, qui était gouverneur de Phalsbourg en 1870 ; il à écrit ainsi un travail précis, clair, vivant et qui, sans la moindre phrase, sans le moindre effort de rhétorique, émeut profondément le lecteur. (...) Les moyens de défense étaient des plus pauvres : les fortifications dataient de Vauban et se trouvaient de plus en mauvais état ; l'artillerie comptait un petit nombre de pièces, presque toutes d'ancien modèle ; la garnison n'allait qu'à 1.682 hommes, dont la moitié n'avaient jamais manié un fusil, avec un seul officier du génie et trois officiers d'artillerie seulement. Et, dans ces conditions, Phalsbourg tint plus de quatre mois, du 10 août au 13 décembre, repoussa des attaques très vives, endura la famine, la variole, des bombardements répétés, et ne se rendit que faute de vivres. C'est que Phalsbourg avait ce qui manqua à Metz, un homme de cœur pour diriger la lutte. Ah ! quel brave soldat que ce colonel Taillant, alors simple commandant, et combien ferme dans son devoir ! Les Allemands lui apprennent avec soin tous nos malheurs, le désastre de Sedan, la révolution à Paris, la capitulation de Strasbourg et de Metz, et, chaque fois, ils l'invitent à leur rendre la place, en lui offrant les conditions les plus avantageuses. Toujours il refuse, et quand, enfin, il sera forcé d'ouvrir ses portes, vaincu par la faim, non par le canon, il ne le fera qu’après avoir encloué les pièces, scié les affûts, détruit les poudres et les cartouches. La garnison le seconde parfaitement : le bataillon de ligne et les isolés de divers corps qui se sont réfugiés à Phalsbourg après la défaite de Wœrth, font des sorties, toujours heureuses, surprennent et massacrent les avant-postes ennemis, et rentrent en ville en ramenant les bestiaux enlevés dans les villages voisins, qui aideront à prolonger la résistance ; les mobiles gardent les remparts, en blouse et en sabots, par ce dur hiver ; un certain nombre se font soldats du génie pour mettre les fortifications en état ; d’autres s'improvisent artilleurs pour servir les pièces, et deviennent très vite des artilleurs fort experts, dont. l’adresse ne laisse pas de répit aux Allemands. Que dire de la population civile ? Le 14 août, la ville est bombardée pendant toute la journée ; plus de 5.000 obus tombent dans cette étroite enceinte de 400 mètres de long sur 300 de large; presque toutes les maisons sont en flammes ; comme un parlementaire s'est présenté, le maire va trouver le gouverneur et le supplie de continuer la défense ! Le siège est fini qu'ils n’ont pas encore épuisé l'héroïsme et l'esprit de sacrifice : au risque d'être fusillés par les patrouilles allemandes ou de mourir dans les neiges, les jeunes gens fuient les uns après les autres pour rejoindre nos armées. Quelques-uns hésitent : les jeunes filles les apostrophent dans les rues et les obligent à s’en aller. Un enfant de dix-huit ans demande à son père la permission d’en faire autant : « Je commençais à trouver que tu tardais bien à partir », répond le père ! (...) M. le commandant Hollender a orné son livre d'un portrait du colonel Taillant, d'une reproduction de la statue du maréchal comte de Lobau, né à Phalsbourg en 1770, d’un plan de la ville et d’un croquis des environs, il l’a terminé par plusieurs appendices, entre autres une biographie de Taillant, une liste des officiers sous ses ordres, une notice historique sommaire sur Phalsbourg, enfin une série de documents sur les sièges de la place par les Alliés en 1814 et 1815." (E. Duvernoy, Annales de l'Est, 1900) — "Le Siège de Phalsbourg de M. le lieutenant-colonel Hollender, est le récit d'un épisode glorieux de la guerre de 1870, écrit d'après les papiers du colonel Taillant, le défenseur de la place. L'auteur a grossi utilement son volume de notices et d'annexes se référant à son sujet. Signalons, entre autres, celles qui ont trait au blocus de Phalsbourg en 1814 et en 1815." (Polybiblion, 1903)

GOULPHIN (Fred).

Les veillées de chasse d'Henri Guizard.

Flammarion 1987 in-8°, Broché 236 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Les meilleurs récits de chasse et de faune du guide Henri Guizard au Gabon, recueillis lors des fameuses veillées au camp d’Iguela sur les bords de la lagune dans les années 1970. Alors que se succèdent les clients, on savoure les fascinantes facettes de l’Afrique sauvage: les traques en forêt, les voyages en pirogue, les mœurs et les dangers des animaux sauvages, les rencontres avec les Pygmées, les mystères de la brousse, etc. Henri Guizard (1921-2007) a vécu au Gabon plus de soixante ans. Il a été guide de chasse pendant plus de vingt ans. Fred Goulphin, l'un de ses clients, à recueilli et rédigé ses récits, le texte a séduit Philippe de Baleine... — "Les animaux qui s’ébattent dans ces pages vivent toujours, heureux et libres dans les bois et les savanes de la réserve d’Iguela, dans le Sud sauvage du Gabon. On ne chasse plus à Iguela depuis quelques années. Mais on y vient toujours du monde entier. Pour y voir les grands animaux africains, buffles, éléphants, gorilles, qui y vivent en nombre prodigieux. Pour écouter aussi le soir, au campement, les récits extraordinaires du vieux guide de chasse, Henri Guizard, patron de la réserve et grand maître des éléphants. Henri Guizard vit depuis 40 ans au Gabon. Il a été coupeur de bois, chercheur d’or, prospecteur de diamants. La forêt vierge n’a plus de secrets pour lui. Il est guide de chasse depuis 15 ans. Quand il raconte avec verve et humour ses bêtes et ses incroyables aventures, il tient ses hôtes éveillés toute la nuit. Partagés entre l’émotion et le rire. Les veillées de chasse d’Henri Guizard : le livre vivant d’une Afrique pleine de secrets, qui va bientôt disparaître." (4e de couverture)

MÉLANDRI (Pierre).

Une incertaine alliance. Les États-Unis et l’Europe, 1973-1983.

Publications de la Sorbonne, 1988, gr. in-8°, 431 pp, notes, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s. et carte a.s. de l'auteur à Max Gallo

"A travers une approche historique et sur la base d'une très riche documentation écrite et orale, ce livre retrace dans le détail l'histoire des relations entre les États-Unis et l'Europe, ainsi que les événements de politique internationale qui ont eu une influence sur ces relations au sein de l'Alliance atlantique pendant une décennie : de 1973, qui fut baptisée « l'année de l'Europe » par Henry Kissinger, à 1983 qui fut l'année du déploiement des euromissiles. P.M. passe en revue les problèmes d'adaptation aux profonds changements intervenus depuis la création de l'Alliance atlantique, les conséquences du premier choc pétrolier, rappelle comment la recherche d'une coopération bilatérale a abouti aux sommets occidentaux, les circonstances dans lesquelles s'est posé le problème de la juste part que devrait apporter l'Europe pour la défense commune, les divergences entre alliés sur la détente, les euromissiles et le désarmement, les conséquences de l'invasion de l'Afghanistan. En 1983, les relations entre l'Europe et les États-Unis sont encore dominées par des incertitudes, notamment sur le leadership de l'Amérique, sur la place de l'Allemagne, sur la stratégie atomique, le désarmement." (Revue française de science politique, 1989)

MARÉCHAL (Sylvain).

Dictionnaire des Athées anciens et modernes. Suivi de Culte et lois d'une société d'hommes sans dieu.

Editions Coda, 2008 in-8°, Broché 356 pp, texte établi et annoté par Jean Pierre Jackson, broché, couv. illustrée, bon état

Sylvain Maréchal (1750-1803) est, avec Anacharsis Cloots, un des personnages les plus étonnants de la période révolutionnaire. Écrivain, poète et pamphlétaire français. Fils d’un marchand de vin, Pierre-Sylvain Maréchal suit des études de droit et devient avocat à Paris. A l’âge de vingt ans il publie Bergeries, un recueil d’idylles dont le succès lui vaut d’obtenir un emploi de sous-bibliothécaire au collège Mazarin, dont il retirera une grande érudition. Admirateur de Rousseau, Voltaire, Helvétius, Diderot, il fréquente un cercle d’auteurs incroyants et développe une philosophie basée sur un socialisme agraire où les biens seraient mis en commun. Les thèmes utopistes de l’âge d’or qu’il reprend dans ses oeuvres sont parfois qualifiés d’« anarchisme utopique ». Ses critiques du pouvoir absolu (Livre échappé du déluge, 1784) et son athéisme lui font perdre son emploi. Sylvain Maréchal est alors obligé de vivre modestement de ses œuvres littéraires. Il est condamné à quatre mois de prison pour son Almanach des Honnêtes Gens (1788) où il substitue aux saints des personnages célèbres, annonçant ainsi le futur calendrier révolutionnaire. Sylvain Maréchal s’enthousiasme pour la Révolution française et défend les pauvres, tout en se montrant un adversaire de l’autoritarisme. Publiant de manière anonyme après son emprisonnement de 1788, Sylvain Maréchal échappe ainsi aux poursuites judiciaires et peut écrire jusqu’à sa mort. Voulant délivrer l’homme de toute servitude, Sylvain Maréchal, « l’homme sans Dieu », est sans doute l’un des plus fervents partisans de l’athéisme durant la Révolution Française. Dans Fragments d’un poème moral sur Dieu (1780), il remplace le culte de Dieu par celui de la vertu et la foi par la raison. Il parodie la Bible dans Livre échappé au déluge et s’attaque à la religion, qu’il considère comme un instrument des gouvernements oppressifs et un moyen d’exploitation sociale et économique. Dans le journal Révolutions de Paris dont il est rédacteur en chef, Sylvain Maréchal conduit une virulente campagne anticléricale. Athée tolérant, il consacre la fin de sa vie au développement de l’athéisme avec le Dictionnaire des Athées anciens et modernes (1799), où il fait la somme de tous les personnages susceptibles d’être considérés comme athées, depuis l’Antiquité jusqu’à son époque, ajoutant citations et commentaires. Nous joignons à la suite son texte très rare de 1798 : Culte & lois d’une société d’hommes sans dieu. — « Nous avons recueilli non pas seulement les principaux sentiments des athées connus, mais encore une infinité de témoignages en leur faveur, d’autant moins suspects qu’ils sortent de la bouche ou de la plume de leurs adversaires. Nous avons surpris plusieurs théologiens de bonne foi débitant des maximes beaucoup plus philosophiques qu’ils ne pensaient, et rendant hommage à la pureté de conduite et d’intention des Hommes-sans-dieu. Disons aussi que beaucoup d’honnêtes citoyens et d’hommes instruits sont athées sans croire l’être. C’est qu’ils ne se sont pas avisés encore de tirer les conséquences et de faire l’application de certains principes qu’ils professent tout naturellement. Ajoutons : s’il n’y avait eu jamais de scélérats ni d’infortunés sur la terre, jamais on n’eût pensé à chercher un dieu dans le ciel. Tous les noms cités par nous n’appartiennent pas à des athées. Les véritables athées ne se trouvent point en aussi grand nombre. Mais j’ai cru pouvoir leur adjoindre des autorités prises chez leurs ennemis. Nous aurions pu multiplier à l’infini les citations qui accompagnent chacun des articles de ce dictionnaire. Les témoignages en faveur de l’athéisme formeraient toute une bibliothèque. Avec beaucoup plus de temps et de travail, le choix de nos citations eût été meilleur. Mais cette entreprise, dont nous ne donnons qu’une ébauche, suppose une lecture immense et réfléchie tout à la fois, ce qui semble surpasser les forces de l’esprit humain. » (Sylvain Maréchal).

DEVRIÈS (Maurice).

Le Reliquaire de la France.

P., Maurice Devriès éditeur, v. 1930-1950, 10 vol. in-4° (34,5 x 25,5 cm), Broché l'ensemble sous emboîtage cartonné toilé grège ; soit 9 volumes reproduisant 100 fac-similés contrecollés sur papier fort de documents autographes authentiques des plus grandes personnalités historiques françaises, du Moyen Age au 19e siècle (avec le texte en regard de chaque document reproduit) ; et un dixième volume paru en 1946 (Du fond de l'abîme vers la résurrection) reproduisant 46 autographes, documents et photos relatifs à la seconde guerre mondiale en France

1. Pièces rarissimes sur la grande et la petite Histoire. – 2. Quelques reliques émouvantes du passé. – 3. Reliques émouvantes ou curieuses de l'Histoire. – 4. Quinze documents historiques curieux et rares. – 5. 150 ans de conquête des cœurs. – 6. Une dernière sélection de 15 émouvantes reliques. – 7. De l'officier corse au martyre de Sainte-Hélène. – 8. Quelques reliques émouvantes de l'Histoire de France. – 9. Une gerbe éblouissante de pièces historiques. – 10. Du fond de l'abîme vers la résurrection. — "La publication toute récente d'« Une gerbe éblouissante de pièces historiques », dernier album d'une collection vraiment unique de fac-similés, ramène l'attention sur le long et méritoire effort d'un chercheur érudit, M. Maurice Devriès, qui depuis vingt ans explore les bibliothèques, les musées, les administrations publiques, les collections particulières de France et de l'étranger pour y découvrir les pièces les plus dignes d'être proposées à notre vénération. En rassemblant ainsi, par une méthode de reproduction dont il a le secret et dont l'exactitude est surprenante, ces documents rarissimes mais épars, c'est un musée innombrable de l'histoire de France que M. Maurice Devriès fait pénétrer chez nous ; ses albums mettent en effet dans nos mains une image si fidèle de ces précieuses reliques qu'on croit voir les originaux avec leurs maculations, leurs ratures, leur encre jaunie, leur papier vieilli, aux angles usés, aux bords amincis, les taches de sang d'un Marat et d'un Robespierre, ou la trace des larmes d'une Marie-Antoinette qu'attend la charrette fatale. Si l'on tentait un essai de classement de toutes les pièces dont se compose cette collection on serait amené à grouper d'une part les documents qui relèvent de la grande histoire ainsi vulgarisée, et d'autre part ceux qui apportent à la petite histoire, par des faits piquants généralement ignorés, une non moins précieuse contribution. Feuilletons ensemble les pages de ce dernier album paru : ce texte en elzévir, c'est le serment que devaient prêter au XV siècle les "apoticaires chrestiens et craignans Dieu". Ils juraient notamment "de ne médire d'aucun de leurs anciens maistres", de n'enseigner point "aux idiots" les secrets de la médecine, de respecter les femmes, de ne leur donner jamais à boire aucune potion abortive, "de ne donner jamais à boire aucune sorte de poison à personne, et ne conseiller à aucun d'en donner, non pas mesmes à ses plus grands ennemis". Sur cette autre page est inséré le gracieux billet de Louis XIII enfant à sa bonne nourrice : la nature sensible et refoulée du fils de Henri IV, sevré de tendresses par son insupportable mère Marie de Médicis, apparaît toute dans cette prière touchante : "Memie Vitry, je désire que vous me véniés bien tost voir et que me reniés tousiours vostre bon amy. Loys." Tournons encore quelques pages. Nous avons sous les yeux une lettre de Latude, dit Danry, l'aventurier aux six noms, lettre adressée à la marquise de Pompadour. Il s'avise après cent quatre-vingt-huit jours de dure captivité à la Bastille, puis au donjon de Vincennes, qu'il est grand temps pour lui d'afficher un vif repentir et d'implorer grâce et pardon. Un stupide stratagème de son invention l'a poussé, dans l'espoir de soutirer quelque argent à la favorite de Louis XV, à lui dénoncer un attentat par colis explosif dirigé contre sa personne, alors qu'il était lui-même l'auteur de cet envoi, d'ailleurs inoffensif. Cette sottise devait lui valoir trente-cinq ans d'internement, entrecoupé d'évasions précaires qui chaque fois aggravèrent son cas. En quels termes essaie-t-il d'apitoyer sa "victime" ? "Si la misère, gémit-il, présé par la faim, ma fait comettre une faute contre votre chère personne, ça na point été dans le dessint de vous faire aucun mal... Si la divine personne du plus grand Roy de la terre me fait la grâce d'obtenir de votre générosité la liberté, je mourray plutôt et mangeray que des racines avant que de l'exposer une seconde fois." La poignante supplique de ce malheureux provient du fonds "Bastille" de la bibliothèque de l'Arsenal. Elle demeura sans réponse. Parvint-elle jamais à destination ? Nous avons gardé pour la fin une lettre du cher grand Lamartine, datée d'octobre 1824. Le poète a trente-quatre ans, ses Premières Méditations (1820) et ses Nouvelles Méditations (1823) lui ont ouvert toutes grandes les voies de la renommée ; un bout de ruban rouge obtenu par faveur n'ajouterait rien à sa gloire naissante, et pourtant il le sollicite. Petite faiblesse d'un grand poète ! Il écrit au bas d'une lettre banale, qui n'a d'autre objet que d'amener ce post-scriptum, sans avoir l'air d y toucher : "Si réellement vous êtes en veine de crédit et de puissance, ne pourriez-vous pas me faire avoir la croix de la Légion d'honneur ? Vous vous étonnez de ma vanité, mais cela aurait pour moi quelques résultats qui ne seraient pas tous vanité." M. Devriès ne nous donne pas le nom de l'homme "puissant" à qui était adressée cette requête. Quoi qu'il en soit, Lamartine fut fait chevalier, mais n'accéda jamais à de plus hauts grades. Sans doute en eut-il moins le goût à mesure que la destinée le comblait d'honneurs plus solennels. Se rappelle-t-on sa boutade à un ami qui postulait la croix ? "Qu'est-ce qu'un honneur qu'on perd en ôtant son habit !" Le temps qui change tout change aussi nos humeurs." (Maurice Duval, Le Monde,1950)1. 92. 93. 94. 95. 156. 167. 158. 99. 910. 46

TABOUIS (Geneviève).

Les Princes de la paix.

Albin Michel, 1980, in-8°, Broché 459 pp, broché, couv. illustrée, bon état, bande éditeur conservée

Ce livre comble une lacune dans notre connaissance de l'histoire contemporaine. Il raconte comment les « princes de la paix » ont commandé le destin des hommes et le déclenchement des guerres - ou le maintien de la paix — au cours de la période 1940-1959. Qui sont-ils, ces princes de la paix ? Des géants : Roosevelt, Churchill, Staline, Mao Tsé-toung, de Gaulle. De grands hommes d'État : Truman, Eisenhower, Eden, MacMillan, Molotov, Vichinsky, Khrouchtchev, Chou En-lai, Nehru, Hô Chi Minh, sans oublier Herriot, Schumann et Mendès France... Et ces hommes, la célèbre journaliste politique et diplomatique Geneviève Tabouis les a rencontrés et vus à l'œuvre durant ces années cruciales. Elle nous en donne de passionnants portraits. Son livre commence en mai 1940, lorsqu'elle s'exile en Angleterre puis aux États-Unis. La Seconde Guerre mondiale va s'achever par la victoire sur les nazis, les fascistes et les « Japs ». Voici l'après-guerre : l'ère des conférences et le cheminement au bord du gouffre, la cassure du monde entre l'Est et l'Ouest, les incidents de parcours : Prague, le blocus de Berlin, les guerres de Corée et d'Indochine, Suez, les problèmes du Proche-Orient... Et à chaque alerte la menace nucléaire apparaît et disparaît... Ainsi est retracée toute l'histoire des tiraillements et des tensions entre les deux blocs, et raconté par le biais diplomatique le déroulement de la guerre froide jusqu'en 1959, année où de Gaulle réapparaît sur la scène mondiale. Grâce à Geneviève Tabouis, nous entrons dans les coulisses des relations internationales, de l'histoire du monde donc, cependant que les récits de ses voyages ajoutent une note de pittoresque et aussi d'humanité à cet ouvrage. L'essentiel demeurant un témoignage qui est assez en recul par rapport à l'événement pour aller toujours à l'essentiel.

PALMIER (Jean-Michel).

L'Expressionnisme et les arts. 1. Portrait d'une génération.

Payot, 1979, in-8°, 358 pp, nombreuses illustrations dans le texte, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)

"L'Expressionnisme et les arts" s'efforce de saisir ce que fut sur le plan artistique la révolution formelle qu'apporta l'expressionnisme allemand. L'auteur interroge le théâtre, la peinture, le cinéma, les arts plastiques et la poésie pour tenter de découvrir ce qu'a signifié cette nouvelle sensibilité, comment elle s'est incarnée dans de nouvelles formes, brisant les anciennes, laissant sa marque sur tous les artistes qui l'ont rencontrée. Dans ce premier volume sont regroupés les textes consacrés à la vie artistique berlinoise, aux artistes qui l'ont incarnée, des études sur la poésie expressionniste et des essais sur ses représentants.

SZAMVÉBER (Norbert).

Les Panzers de la Hitlerjugend. Normandie 44.

Heimdal, 2011, in-4°, 256 pp, environ 500 photos et documents, qqs-uns en couleurs, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état

Grâce au journal de marche du Panzer-Regiment de la « Hitlerjugend » retrouve par l’auteur, ainsi que les éléments de celui de son groupe de chasseurs de chars, nous pouvons suivre, jour par jour, l’engagement des panzers de cette célèbre division dans les très durs combats de la Bataille de Normandie. Nous retrouvons le nombre de chars engages, les pertes et les succès de manière très précise, avec un important appareil de notes et de commentaires. Cette impressionnante approche de l'événement et des décisions de commandement au niveau tactique met en lumières les techniques de combat des blindés qui permirent d'entraver la percée du groupe d'Armée de Montgomery à travers les lignes allemandes près de Caen pendant deux mois. Cette étude comprend en outre une série de cartes détaillées et environ 500 photos dont des photographies rares.

CARLYLE (Thomas).

Histoire de la Révolution française. Nouvelle édition précédée d'un avertissement de A. Aulard.

Félix Alcan, s.d. (1929), 3 vol. in-12, xxxii-381, 427 et 455 pp, traduit de l'anglais par Jules Roche, brochés, bon état

Dans ce livre sauvage et fou qui n’a jamais été réédité en France depuis cent ans, mais qui fut très lu en son temps, l’historien britannique Thomas Carlyle raconte la Révolution de manière peu orthodoxe. Tome I : La Bastille. Tome II : La Constituante. Tome III : La Guillotine. — Thomas Carlyle (1795-1881) est un écrivain, satiriste et historien écossais, dont le travail eut une très forte influence durant l'époque victorienne. — "Plusieurs études ont souligné la popularité et l'influence de la Révolution française de Thomas Carlyle. Paru pour la première fois en 1837, réédité à de nombreuses reprises, tiré à des dizaines de milliers d'exemplaires, ce récit a été la représentation dominante de la Révolution française en Grande-Bretagne pendant tout le XIXe siècle, et au-delà. L'ouvrage porte la marque du changement de perspective opéré pendant la décennie qui a précédé sa publication : le « souffle » de la Révolution y est rendu. Mais le peuple, la populace, y sont violents voire féroces, contribuant ainsi à entretenir un stéréotype britannique du XIXe siècle qui opposait le pacifisme du peuple anglais à la brutalité des Français. Et le jacobinisme est fustigé par une histoire dont le premier héros est Mirabeau." (Fabrice Bensimon, L'écho de la Révolution française dans la Grande-Bretagne du XIXe siècle, 2005) — "Dans le premier volume de son histoire de la Révolution française, Carlyle décrit la fameuse procession qui avait ouvert les États généraux du clergé de la noblesse et du tiers état à Versailles, le 4 mai 1789. Il invite le lecteur à jeter sur elle, comme lui, «un regard prophétique». Il isole dans la foule les personnages auxquels la Révolution réserve un bel avenir. Parmi eux, les plus importants sont Mirabeau et Robespierre. Honoré Gabriel Riquetti de Mirabeau devait devenir le leader officieux du tiers état. (...) Tout comme Louis XIV avait déclaré « L’État c’est moi », Mirabeau aurait pu dire « L’Assemblée nationale, c’est moi ». Le contraste avec l’obscur avocat d’Arras, Maximilien Robespierre, est délibérément souligné : « Mais, si Mirabeau est le plus grand, lequel de ces six cents pourrait être le plus misérable ? Signalerons-nous cet homme mince, âgé de moins de 30 ans, portant des lunettes, d’un aspect inquiet, insignifiant, les yeux ternes (lorsqu’il retirait ses verres), circonspects et attentifs, le nez en l’air, flairant avec anxiété l’incertitude des temps futurs ; le teint bilieux des hépatiques, dont la nuance finale pourrait être verdâtre. » Pour l’historien Richard Cobb, Carlyle « aborde la Révolution en quête d’un Héros ». Mirabeau, bien qu’encore très loin de le satisfaire, est son meilleur candidat, jusqu’à sa mort brutale en 1791; mais Robespierre est pour lui l’antihéros par excellence. (...) D’Edmund Burke à Simon Schama, de nombreux exégètes de la Révolution l’ont décrite comme une erreur inutile et gratuitement sanglante. Ce n’est pas l’opinion de Carlyle. Pour lui, la Révolution est un phénomène transcendant, « le Phénix du monde, consumé dans le feu et renaissant dans le feu (...) : la mort et la naissance d’un monde ». Se demander d’où elle venait et où elle allait, c’était poser des questions sans réponse. Au lieu d’analyser – tâche vaine, dans ces conditions, à ses yeux du moins –, Carlyle cherche à évoquer et à décrire. À la fin du premier volume, il dépeint dans des termes apocalyptiques, « le Sans-Culottisme, surgissant de la fumée des Enfers avec ses têtes multiples et son haleine de feu et demandant: “Que pensez-vous de moi?”». Il fait ainsi de la figure du sans-culotte un monstre inconnaissable. Dans le deuxième volume, Carlyle décrit les célébrations à Paris du premier anniversaire de la prise de la Bastille la fête de la Fédération au Champ-de-Mars, qu’il rebaptise «la fête des Piques». […] Plus loin, il compare cette fête célébrant ouvertement l’acceptation de la Révolution par Louis XVI à un mariage aussi tendre qu’insensé devant lequel, au milieu des feux d’artifice et des réjouissances, les anciens hocheraient la tête d’un air entendu, conscients que l’union serait amère et malheureuse. Moins d’un an après la fête de la Fédération, les relations entre Louis XVI et la nation étaient devenues impossibles; Mirabeau était le dernier espoir de réparation, et Mirabeau agonisait: il «ne put vivre une année de plus, pas plus qu’il n’aurait pu vivre encore pendant mille ans». Il mourut le 2 avril 1791. Carlyle n’est ni le premier ni le dernier à imaginer que la Révolution aurait pris une tout autre tournure si Mirabeau avait survécu. (...) Le troisième tome du livre s’intitule fort à propos «La guillotine», puisque c’est après l’effondrement de la monarchie que l’instrument d’exécution est installé pour la première fois près du palais des Tuileries (soit sur la place du Carrousel, soit sur la place de la Révolution, l’actuelle place de la Concorde). La première utilisation publique de cette invention, qui doit son nom au docteur Guillotin, remonte au 25 avril 1792. Mais, ce jour-là, elle avait servi à exécuter un criminel devant l’Hôtel de Ville. Ce déplacement de la guillotine à côté du palais des Tuileries recelait un symbolisme sinistre. Qu’allait-il arriver à Louis XVI ? « Il est malheureux, bien que naturel, note Carlyle, que l’histoire de cette période ait été si souvent écrite dans l’exaltation. Tout n’est qu’exagération, exécration, hurlements; et par-dessus tout, obscurité. » On ne peut pas dire que lui-même ait fait beaucoup pour ramener le calme. Assurément, lui aussi exagère et embellit. Sur Robespierre en septembre 1792, il écrit: « L’incorruptible Robespierre n’y manque pas, maintenant que le fort de la lutte est passé ; l’homme au teint verdâtre y siège à la dérobée, ses yeux de chat sont excellents dans le crépuscule ». « Pauvre Robespierre, notait Richard Cobb, qui pouvait à peine voir à la lumière du jour et qui devait porter des verres teintés. » D’où, si ce n’est de son imagination, Carlyle a-t-il tiré le détail d’un Robespierre qui, tel un chat, voyait mieux dans le noir ? Mais Carlyle est aussi capable d’une juste concision. (...) La phrase: « À l’intérieur, cette mort du roi a divisé tous les amis, et à l’extérieur, elle a uni tous les ennemis » est un condensé brillant des conséquences du procès et de l’exécution de Louis XVI le 21 janvier 1793. (...) Quand il en arrive à la Terreur, Carlyle aborde de front la difficulté d’en écrire l’histoire. À première vue, au sujet des « horreurs de la Révolution française », il y avait « beaucoup à dire et à hurler ». Mais ces horreurs ne sont, selon lui, que l’ombre du phénomène, et non le phénomène lui-même. (...) La haine que Carlyle voue à Rousseau, et son mépris pour le rôle qu’ont joué ses idées et ses partisans dans la Révolution nourrissent l’ensemble de l’œuvre. Il conseillait à ses collègues historiens de reconnaître que la Révolution, phénomène sans précédent, avait dévoilé de nouvelles lois de la nature, impossibles à décrire avec les mots et les théories d’autrefois. Pour l’heure, les historiens devaient renoncer à la prétention de nommer ou de raconter de manière définitive la Révolution, et la regarder honnêtement, en ne nommant que ce qu’ils pouvaient, morceau par morceau. Il ne trouvait en elle rien de constructif, seulement l’évangile de Rousseau, théorème devenu credo, et dont l’application détruisit tout ce qui pouvait l’être." (Ruth Scurr, Times Literary Supplement, traduit dans BoOks 34, 2012)

UNRUH (Fritz von).

Verdun. (Opfergang). Avec une préface inédite.

P., Editions du Sagittaire, Simon Kra, 1923, in-12, 224 pp, traduction de Benoist-Méchin, une photo de l'auteur en uniforme en frontispice, tiré sur papier vélin, broché, dos recollé, état correct (Coll. de la Revue Européenne)

Ecrit en campagne, devant Verdun, au printemps 1916, "Opfergang" paru en 1919, fut en 1923 le premier livre allemand relatif à la guerre à avoir été traduit en français sous le titre "Verdun". Il est probable qu’en France seuls les lecteurs de Romain Rolland savent encore de nos jours qui est Fritz von Unruh, dont le livre – « une des œuvres capitales de la guerre », disait Alexandre Vialatte – connut à sa sortie dans son pays d’origine un retentissement certain. Le livre raconte la vie d’une compagnie d’infanterie dont l'auteur évoque avec un lyrisme ardent les atroces souffrances. Mais une fois "Verdun" écrit, à savoir en juin 1916, son texte, bien que très patriotique, sera interdit de publication et, quand l’éditeur, immédiatement après la guerre, voudra le publier à la fois dans une version remaniée et dans un tout autre contexte, il n’en reprendra pas le titre, qui rappelait trop la défaite, choisissant Opfergang (holocauste) alors que « Verdun » était bien le titre primitif.

BLOCH (Marc).

Apologie pour l'histoire ou Métier d'historien.

Armand Colin, 2019, gr. in-8°, Broché 160 pp, préface de Jacques Le Goff, broché, couv. illustrée, bon état

Cofondateur, en 1929, de la revue Annales, le grand historien Marc Bloch fut une des victimes de Klaus Barbie. Fusillé le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain), près de Lyon, il laissait inachevé un ouvrage de méthodologie, Apologie pour l'histoire ou Métier d'historien – sous-titré dans son plan le plus ancien ou Comment et pourquoi travaille un historien –, qui fut publié en 1949 par Lucien Febvre. L’édition ici présentée de l’ouvrage posthume de Marc Bloch est celle que son fils aîné, Étienne Bloch, livrait il y a vingt-cinq ans : le texte y apparaît dans son intégralité et sans modification aucune. On découvre dans ces pages l’œuvre dans sa forme intégrale et cette œuvre prenant forme, le travail d’un homme la construisant et d’un historien affirmant l’intérêt de l’histoire, légitimant une science historique, définissant des pratiques, des objectifs, une éthique, son « métier ». On y redécouvrira aussi la modernité de cette réflexion, du regard porté sur l’histoire, cette « science en marche », cette « science des hommes dans le temps », grâce auquel se fonde l’espoir que « les sociétés consentiront enfin à organiser rationnellement, avec leur mémoire, leur connaissance d’elles-mêmes ». — « Ce livre inachevé est un acte complet d’histoire ». (Jacques Le Goff)

BERLIÈRE (Jean-Marc) et René LÉVY.

Histoire des polices en France de l'Ancien Régime à nos jours.

Nouveau Monde éditions, 2011 22,5 x 14 x 3,9 cm. Broché 768 pp, annexes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Combinant histoire longue et histoire immédiate, ce livre propose la première synthèse globale des polices sur trois siècles, couvrant leurs principales missions : l’ordre public, la police criminelle et la police politique. De la création de la lieutenance de police par Colbert et Louis XIV en 1667 au récent rattachement de la gendarmerie nationale au ministère de l’Intérieur, en passant par la création de la Police Nationale par Vichy au printemps 1941 et le rattachement de la préfecture de police à la Police Nationale par de Gaulle en 1966… tout montre l’attention extrême de tous les régimes pour un instrument qui semble inséparable du politique. Malgré l’image courante d’une institution purement étatique et centralisée, l’ouvrage s’attache à décrire un monde pluriel, traversé de concurrences séculaires entre le privé et le public, le local et le national (voire l’international), le civil et le militaire, les amateurs et les professionnels. C’est l’histoire de toutes ces polices, de leurs rapports délicats avec le pouvoir, de leurs réformes et de leurs missions, des fantasmes et des sentiments contradictoires qu’elles suscitent qui constitue l’objet de cet ouvrage sans précédent. — Jean-Marc Berlière, historien, professeur émérite à l'université de Bourgogne, et René Lévy, sociologue et directeur de recherches au CNRS, tous deux chercheurs au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), étudient l'objet « police » depuis trente ans et lui ont consacré de nombreux ouvrages et articles.

PONTAUT (Jean-Marie) et Éric PELLETIER.

Chronique d'une France occupée. Les rapports confidentiels de la gendarmerie 1940-1945.

Michel Lafon, 2008 gr. in-8°, Broché 733 pp, repères chronologiques, broché, couv. illustrée, bon état

Pendant cinq ans, de la défaite de juin 1940 à la capitulation allemande de mai 1945, les gendarmes ont été les greffiers de ces temps troublés. Déportations, maquis, marché noir, crimes de guerre ou épuration sauvage : ils ont observé des Français embringués dans la pièce tragique qui se jouait des terrils du Nord aux montagnes corses, de la Manche aux Alpes, des forêts du Jura aux pinèdes des Landes. Eux-mêmes ont arrêté. Certains ont résisté. Ces milliers de rapports confidentiels, rédigés au jour le jour, portent la marque du temps. Dactylographiés, couchés sur du mauvais papier, ils ont jauni. Mais les événements qu'ils consignent réveillent une mémoire toujours à vif. Au terme de plus de soixante ans de sommeil, ces archives offrent un témoignage saisissant et inédit de la France sous l'Occupation.

FAURE (Paul).

Alexandre.

Fayard, 1994, in-8°, 578 pp, 8 pl. d'illustrations hors texte, 10 cartes et plans, repères chronologiques, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

"Les ouvrages sur Alexandre ne manquent pas. Mais celui de M. Faure mérite, parmi eux, une place à part. Il frappe d'emblée par l'originalité de sa conception. En effet, les sept chapitres qu'il comprend sont, en quelque sorte, des variations sur un seul et même thème : la vie du conquérant. Celle-ci, vue d'abord comme une succession de faits (pp. 25-141), donne ensuite lieu à différentes enquêtes ; sur sa personnalité et son caractère (pp. 143-207) ; sur les modalités et les avatars de son héroïsation (pp. 209-276) ; sur la position des moralistes anciens, qui faisaient plutôt de lui un anti-héros (pp. 277-336) ; sur sa divinisation, son assimilation à Dionysos, son entrée dans le mythe et la religion (pp. 337-395) ; sur la valeur de symbole que peut lui reconnaître le sociologue (pp. 397-466) ; sur les formes prises par son action créatrice (pp. 467-513). De nombreux points reviennent de chapitre en chapitre, mais sans redondance, à chaque fois sous un nouvel éclairage. Ainsi en est-il, entre autres (voir le tableau récapitulatif p. 469), de la mort d'Alexandre, pour laquelle sont proposées sept explications : paludisme, empoisonnement, delirium tremens, apothéose, épuisement, accident. Remarquable par sa structure, l'étude l'est également par la grande richesse de sa documentation. M. Faure joint à une profonde connaissance des témoignages littéraires, même orientaux, une compétence d'épigraphiste et d'archéologue professionnel. Des références précises et des cartes sont fournies partout où il en faut ; des notes, souvent copieuses, viennent s'y ajouter pp. 518-546, après une table chronologique (p. 517), avant une « bibliographie générale » (pp. 547-552) et un index des noms propres (pp. 555-574). C'est dire que l'appareil scientifique ne fait pas défaut dans cet ouvrage, si bien fait cependant pour la lecture. Car il se lit avec autant de plaisir que d'intérêt – vertu d'une langue claire et ferme, mise au service d'une pensée qui ne l'est pas moins." (Jules Labarbe, L'Antiquité Classique, 1987)

HURET (Jules).

En Amérique. [1] De New-York à la Nouvelle-Orléans. [2] De San Francisco au Canada.

P., Bibliothèque-Charpentier, Eugène Fasquelle éditeur, 1904-1905, 2 vol. in-12, 420 et 564 pp, pas de mention sur le volume New York (édition originale 1904 sur papier courant : il y a eu 25 ex. numérotés sur Japon) et mention de 4e mille en page de titre pour le volume San Francisco (mais année de l'originale 1905), index analytique des 2 volumes (24 pp) à la fin du deuxième, reliures demi-percaline verte, dos lisse avec pièce de titre basane havane, fleuron et double filet dorés en queue (rel. de l'époque), bon état

Volume 1. De New-York à la Nouvelle-Orléans : Premières impressions - L'hôtel Waldorf-Astoria - Petites notes et croquis - Le football (américain) - L'éveil belliqueux - Boston - Philadelphie - Les industries françaises menacées - Au théâtre - L'université d'Harvard - Comment les comptes se règlent, comment on se défend - La vie de campagne - Un drame de Mme Clarence Mackay - Il y a aussi des pauvres - La police privée (l'agence Pinkerton) - Un collège de filles (Smith College) - Keeley institute - Pittsburg - Cincinnati - Comment on voyage - La Nouvelle-Orléans (le carnaval, l'élément français) - Mœurs nègres - Position de la question nègre - A Tuskegee (l'école normale des nègres - Encore la question nègre. — Volume 2. De San Francisco au Canada : A travers le Texas et l'Arizona - Los Angeles - Plages de milliardaires - San Francisco - La ville chinoise (China-town) - La Californie - Le Lac Salé (les Mormons) - Histoire et doctrines du Mormonisme - Les Mormons (la polygamie) - Le chef des apôtres mormons - Conversation avec sept femmes mormonnes - Une école de Peaux-Rouges - Les chercheurs d'or - Une mine d'or dans le Colorado - Les Canyons - Denver - Pueblo - Kansas-City - Saint-Louis - Chicago - Les abattoirs de Chicago - Niagara - Les domestiques - La réclame - Les femmes - Choses ouvrières - Montréal et les Iroquois - Québec et les Hurons - Richesse du Canada - Ellis-Island - Dernières notes avant le retour.

TRENO (Roland).

L'Anti-France. Textes choisis par R. Treno et les lecteurs du Canard Enchainé.

Jean-Jacques Pauvert, 1962, pt in-8°, 154 pp, page de titre en rouge et noir, reliure pleine basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièce de titre basane vermillon (rel. de l'époque), bon état (Coll. Refus d'obtempérer). Édition originale

"Recueil fameux de textes choisis par les lecteurs du “Canard Enchaîné” et son rédacteur en Chef R. Tréno, "L'Anti-France" est une réponse cinglante au "mot" de Michel Debré qui qualifia ainsi l'opposition. Bien mal lui en a pris. Les 141 pages de citations vont échiner sans faiblir l'idée que seuls les gouvernants ont raison. Sabre et goupillon constituent deux des chapitres les plus fameux. ceux dévolus aux colonies et au régime présidentiel quasi monarchique ne sont pas mal non plus. Une plongée dans les écrits des "pères" de la démocratie mais aussi de ses détracteurs." (Mercure, 2014)

LARTÉGUY (Jean).

Visa pour l'Iran.

Gallimard, 1962, in-8°, 262 pp, 3 cartes hors texte, reliure pleine basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièce de titre basane vermillon (rel. de l'époque), bon état (Coll. L'Air du temps). Édition originale

Dès les premières lignes, l'auteur vous conseille vivement, si vous tenez à visiter l'Iran en touriste paisible, encombré d'appareils photographiques, de vous en référer au « Guide Bleu », dans lequel « les monuments et les paysages ont des notes comme les élèves d'un cours élémentaire : une, deux ou trois étoiles ». Mais si vous aimez les situations insolites, les personnages burlesques et tragiques, si vous voulez connaître le dessous des cartes, dans un pays où tous les jeux sont truqués par les plus subtils, les plus poétiques, les plus charmants tricheurs qu'ait portés la terre, si vous avez une âme de vagabond curieux, tendre et cynique, jamais pressé, alors Jean Lartéguy vous offre de vous prendre par le bras et de vous entraîner dans ce pays où il vécut deux ans quelque peu en marge des lois et des conventions. Du bazar de Téhéran aux mosquées d'Ispahan, de Tahiz aux frontières de l'URSS, du palais du Chah aux masures des révolutionnaires Tomdohs, il vous fera connaître ce peuple iranien, l'un des plus anciens et des plus attachants qui soient. Et vous aurez cette impression de vivre sans visa, en clandestin, dans ce pays où quelques tracasseries parfois se mêlent à une immense tolérance, comme cela arriva à l'auteur de ce livre, qui, un beau matin, s'aperçut que son visa était périmé de six mois. Mais commençons ce livre comme un de ces contes persans que l'on raconte encore au bazar : « Il était une fois, il était vraiment une fois un pays qui n'était pas comme les autres... mais pour le savoir, il fallait se mettre des lunettes d'une certaine couleur. Or, il n'en existait qu'une paire que le chef de la police tenait enfermée dans un coffre bardé de fer...» — "On reste confondu devant le livre de Jean Lartéguy, qui se dit une clé pour l'Iran. Tout d'abord, la manière dont l'auteur raconte l'histoire de ce pays est stupéfiante, car, tandis que les historiens les plus compétents hésitent même à avancer une hypothèse pour expliquer un certain nombre d'événements, tels le meurtre du général Razmara ou la chute du gouvernement Mossadegh, J. Lartéguy a composé avec assurance un véritable roman policier dont on ne peut jurer qu'il est totalement faux puisqu'on ignore la vérité, mais qui est presque toujours invraisemblable et contraire à toutes les informations sérieuses dont on dispose. Pour exaspérant que soit ce parti pris d'inventer, et de mal inventer l'histoire, il y a plus grave, c'est le « truquage » systématique de la réalité politique iranienne. Si le clergé chiite iranien, et surtout de troubles personnages comme le tumultueux mollah Kachani, portent certes de lourdes responsabilités dans la dégradation des mœurs politiques iraniennes, il n'est guère admissible de transformer le meurtre de Razmara haï de tout le peuple en une défaite du progrès devant la réaction, pas plus qu'il n'est admissible de soutenir la thèse du complot communiste de l'armée dans les années qui suivirent la chute de Mossadegh. Il y a derrière ces déformations systématiques, et qui vont toujours dans le même sens, un parti pris implicite aussi déplaisant que la position condescendante de J. Lartéguy à l'égard des Persans, « ces grands enfants » (p. 150), qui ressuscite tous les mythes les plus éculés de la « psychologie des peuples »..." (Hélène Carrère d'Encausse, Revue française de science politique, 1966)

FURON (Raymond).

L'Iran. Perse et Afghanistan.

Payot, 1951, in-8°, 336 pp, nouvelle édition refondue avec 18 cartes et 14 photos, biblio sommaire, reliure pleine basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièce de titre basane vermillon (rel. de l'époque), bon état (Bibliothèque géographique)

Table : I. Perse : Géographie – Préhistoire et protohistoire (-4000 à -800) – L'Empire Mède (-800 à -558) – L'Empire des Perses achéménides (-558 à -331) – Alexandre le Grand. Les Grecs séleucides. Les Parthes arsacides et la lutte avec Rome (-331 à 225) – L'Empire perse Sassanide (225 à 632) – L'Islam. Les califes. Le schisme Shiite et l'émancipation de la Perse (632 à 1220) – La Perse mongole (1220 à 1500) – La Perse persane. Les Séfévides (1500 à 1787) – La dynastie des Kadjars (1787 à 1925). La Perse et la guerre de 1914 – L'Iran. Reza Shah Pahlavi – La Perse actuelle. — II. Afghanistan : Géographie – Des origines à Alexandre le Grand – Hellénisme et Bouddhisme (de -300 à +500) – Les débuts de l'Islam (de 500 à 1200) – L'Empire mongol (1200-1747) – L'unité Afghane (1747-1901) – L'Indépendance (1901-1933) – L'Afghanistan actuel. — "M. R. Furon, qui a vécu de longues années dans le Moyen-Orient, a beaucoup écrit sur ces régions ; il nous donne aujourd'hui une refonte complète de deux de ses anciens ouvrages, épuisés. Selon la conception des volumes de cette collection, les vues historiques tiennent une large place entre une présentation physique, faite dans les limites administratives, et une mise au point des conditions politiques et économiques actuelles. Le plan est deux fois le même pour les deux États considérés. Les chiffres sont ceux de 1948-1949, parfois 1950. Le livre, dans l'ensemble précis mais un peu sec, prend un intérêt particulier en raison des événements actuels, certes, mais aussi parce qu'il ouvre sur l'Afghanistan, plus inconnu encore que la Perse, quelques aperçus intéressants." (Jacqueline Beaujeu-Garnier, L'information géographique, 1951) — "Le savant sous-directeur du Muséum national d’Histoire naturelle, M. Raymond Furon, avait antérieurement consacré à la Perse et à l’Afghanistan deux ouvrages qui sont épuisés depuis plusieurs années. Il les a fondus et complétés dans le présent volume. Alors que l’attention se porte plus que jamais sur l’Iran, il importe de connaître les populations de cette région dans leur histoire, leur développement, leur position d’aujourd’hui au milieu des activités européennes et asiatiques. C’est ce que l’on trouvera dans cette étude d’une très grande sûreté d’information et d’une parfaite clarté d’exposition. L’auteur présente le passé, mais c’est pour éclairer la situation présente, sur laquelle il s’arrête longuement, donnant des précisions sur les révolutions récentes qui ont, en quelques années, transformé ces États. Des cartes nombreuses accompagnent le texte de cet ouvrage, indispensable aujourd’hui à qui veut s’initier aux questions de l’Orient." (Revue Défense Nationale, 1952)

MAYANI (Zacharie).

Les Etrusques commencent à parler.

Arthaud, 1961, in-8°, 466 pp, 20 héliogravures hors texte, 80 dessins de l'auteur dans le texte, biblio, index, reliure pleine basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièce de titre basane vermillon (rel. de l'époque), bon état

"La civilisation étrusque nous a livré un ensemble considérable de 9.000 inscriptions, sur lesquelles une trentaine de mots seulement avaient été déchiffrés ; mais l'on était resté jusqu'à présent dans l'ignorance, et de l'origine de ce peuple (oriental ou italique autochtone ?), et de la signification de sa langue... En associant la méthode comparative et la méthode combinatoire, Mayani a trouvé dans la langue albanaise la clé qui lui a permis d'interpréter de nombreuses inscriptions laissées par un des peuples les plus secrets de l'Antiquité. Ainsi se trouvent élucidés nombre de mots, qui apparaissent en harmonie avec la nature de la fresque ou de l'objet où ces mots sont inscrits; ils nous font pénétrer le milieu étrusque, aussi bien sur le marché que chez le médecin, le prêtre ou l'administrateur, et ils nous font comprendre le sens des paroles prononcées. Certes tout n'est pas devenu facile, mais le silence de la langue étrusque est désormais rompu, ce qui semblait mort est ramené doucement à la vie, tantôt avec une netteté stupéfiante, tantôt sous des aspects encore voilés et imprécis. La valeur d'un tel travail est considérable." (Max Vauthey, Revue archéologique du Centre de la France, 1962)

t'SERSTEVENS (Albert).

Itinéraires de la Grèce continentale.

Arthaud, 1961, gr. in-8°, 273 pp, 82 photographies, dont 56 de l'auteur, et 17 dessins originaux au pinceau par Amandine Doré, 2 cartes dépliantes en couleurs in fine, index des noms cités, reliure pleine basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièce de titre basane vermillon (rel. de l'époque), bon état

"Avec quel meilleur guide que M. A. t'Serstevens pourrait-on parcourir les Itinéraires de la Grèce continentale, en un in-octavo enrichi de dix-sept dessins originaux d'Amandine Doré, quatre-vingt-deux photographies et deux cartes de la Grèce continentale et insulaire ! L'Acropole, les musées, les églises byzantines d'Athènes, Corinthe, Mycène, Epidaure, Sparte, Lagadia, Olympie sont les étapes décrites par l'auteur dans sa randonnée à travers le Péloponèse. Chéronée, l'emplacement présumé des Thermophyles, Volos, le mont Pélion, Salonique, le mont Athos, Igouménitza et Delphes celles de son itinéraire de la Sterea Hellas. Quant à la Thrace, elle a droit à un chapitre à part. Evoqués par la plume de cet excellent écrivain, les sites et vestiges de l'art grec dont il parle sont reproduits par des héliogravures qui permettent des confrontations attachantes." (André Gavoty, Revue des Deux Mondes, 1962)

MAIURI (Amedeo).

Naples, Pompei, Herculanum. Promenades en Campanie.

Arthaud, 1962, in-8°, 273 pp, traduit de l'italien, préface de Jacques Heurgon, 38 héliogravures et une carte dépliante hors texte, tiré sur papier bouffant Vercors, reliure pleine basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièce de titre basane vermillon (rel. de l'époque), bon état

"Comme le note M. Jacques Heurgon dans sa préface à cette traduction du livre estimé de M. Maiuri, “Passeggiate Campane”, c'est une chance pour le public français cultivé d'avoir directement accès à ces promenades en Campanie, sous la direction de celui à qui Herculanum doit sa résurrection ; toutes les antiquités campaniennes ont d'ailleurs bénéficié de l'énergie indomptable d'un savant, amoureux de cette région enchanteresse. Mais la surprise de cet ouvrage se découvre au fil d'une prose admirable, dont la traduction n'a pas trahi la luminosité. Le luxe de l'édition, la netteté des héliogravures et de la carte font honneur à une maison d'édition qui a pu mettre cet ouvrage à la portée de toutes les bibliothèques, tant privées que publiques." (Jean-G. Préaux, Latomus, 1962) — "Le Professeur Maiuri est sans contredit la plus haute autorité scientifique en ce qui concerne les antiquités campaniennes" (Jacques Heurgon), région riche entre toutes des apports des quatre civilisations, étrusque, italique, grecque et romaine.

FOURASTIÉ (Jean).

Le grand espoir du XXe siècle. Édition définitive.

Gallimard, 1963, in-12, 372 pp, reliure pleine basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièce de titre basane vermillon (rel. de l'époque), bon état (Coll. Idées)

"Peu de théories ont été aussi rapidement confirmées par les faits que celles du professeur Fourastié. Lorsque sa première édition est parue il y a une dizaine années, il s'agissait une hypothèse. Aujourd'hui, “Le grand espoir du XXe siècle” est déjà un classique, traduit et lu dans le monde entier. L'auteur expose quel avenir il envisage pour l'homme-consommateur- producteur dans une économie où la production se trouve constamment réorientée par le progrès technique. La productivité étant le point de rencontre économique de l'homme avec le progrès économique, elle est la clé de voûte de l'ouvrage. Avec une grande originalité, l'auteur nous familiarise avec les servitudes du progrès sur le capital, la mentalité de l'ouvrier, et l'épargne. Le style fort clair devient souvent attrayant grâce aux nombreux exemples d'histoire économique qui remontent jusqu'au début du XIXe siècle. Les États-Unis, la France, la Suède et la Chine illustrent, le plus souvent, les démonstrations de l'auteur. Partant de la constatation troublante que « si le progrès technique n'était pas intervenu, aucun des phénomènes économiques contemporains ne se serait produit », il devient passionnant de découvrir, grâce à Jean Fourastié, comment le progrès technique conditionne les principaux phénomènes économiques. En premier lieu, il analyse les migrations de la population active et introduit dans la théorie économique la notion de « période transitoire ». Plus facile à définir qu'à déterminer, elle constitue un outil précieux pour l'observateur du long terme. En matière de prix, les lacunes de la théorie des prix sont comblées quand on introduit le progrès technique dans le raisonnement. « Le prix réel de vente varie comme l'inverse du rendement du travail » lorsqu'on élimine le facteur monétaire qui pourtant, lui aussi, varie différemment selon les secteurs économiques et selon l'espace. Avec la même clairvoyance, l'auteur analyse ensuite le chômage, les crises économiques, le commerce extérieur et l'équilibre mondial en se référant au progrès technique comme facteur non pas déterminant mais prépondérant de leur évolution séculaire. Certains théoriciens regretteront sans doute l'absence totale de référence aux phénomènes monétaires dans les chapitres relatifs aux prix, aux crises économiques et au chômage. On peut craindre, en effet, qu'une explication de la vie économique moderne en termes strictement réels ne soit trop schématique. On retrouve dans la troisième partie les préoccupations de l'expert des problèmes de la population, de la famille et de la main-d'œuvre. Jean Fourastié replace en effet l'économie devant sa cause finale : l'homme, en abordant les problèmes de niveau de vie et en dégageant une notion nouvelle, celle de « genre de vie ». Le grand public sera séduit par cette optique humaniste, tandis que l'économiste sera convaincu que cet ouvrage très original apporte une remarquable contribution à la théorie économique contemporaine." (Michèle Saint Marc, Revue économique, 1964)

GOES (Albrecht).

Jusqu'à l'aube.

Albin Michel, 1954, in-12, 164 pp, traduit de l'allemand par Pierre Bertaux, imprimé sur Alfa Cellunaf, broché, jaquette illustrée, bon état

Un aumônier militaire de l'armée allemande, qui se bat en Russie, est envoyé par ses supérieurs assister un déserteur qui doit être fusillé le lendemain. Dans l'esprit des chefs il ne s'agit que d'une formalité commandée par le règlement, mais pour le pasteur lui-même, d'une mission très grave, très importante : apporter au condamné à mort le réconfort d'une présence humaine au moment suprême de sa vie où il n'est plus lui-même qu'une créature douloureuse broyée par une machine cruellement insensible. Une nuit inquiète que le pasteur vivra jusqu'à l'exécution... Lorsque, comme Albrecht Goes, on a assisté, angoissé, à la montée du nazisme ; lorsque, comme lui, on a été aumônier militaire sur le front russe, on sait tout du mal qui règne sur le monde ! Que faire alors, sinon tenter d'adoucir la peine des hommes : par la présence, la parole, l'écoute. La paix revenue, Albrecht Goes a pensé que tous ces cris lancés vers lui devaient être transmis. Tels quels. Ainsi, en Ukraine, sa nuit auprès d'un déserteur qui, demain à l'aube, sera fusillé. Et le soldat perdu parle. Jamais il ne s'était ainsi confié. Sur cette terre, il aura connu une dernière nuit de paix...

[Chasse] – BALEINE (Philippe de), Fred GOULPHIN.

Les veillées de chasse d'Henri Guizard.

Libreville (Gabon), Editions Raponda Walker, 2005, gr. in-8°, 218 pp, 28 pl. de photos hors texte, reliure toile éditeur, dos lisse avec titres dorés, titres et motif d'éléphants dorés au 1er plat, jaquette illustrée, bon état

Les meilleurs récits de chasse et de faune du guide Henri Guizard au Gabon, recueillis lors des fameuses veillées au camp d’Iguela sur les bords de la lagune dans les années 1970. Alors que se succèdent les clients, on savoure les fascinantes facettes de l’Afrique sauvage: les traques en forêt, les voyages en pirogue, les mœurs et les dangers des animaux sauvages, les rencontres avec les Pygmées, les mystères de la brousse, etc. Henri Guizard (1921-2007) a vécu au Gabon plus de soixante ans. Il a été guide de chasse pendant plus de vingt ans. Fred Goulphin, l'un de ses clients, à recueilli et rédigé ses récits, le texte a séduit Philippe de Baleine...

LINDWER (Willy).

Anne Frank, les sept derniers mois: Témoignages.

Stock, 1989, in-8°, 152 pp, traduit du néerlandais, 8 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, tranche, premiers et derniers feuillets piqués, état correct (Coll. Judaïsme/Israël)

Le Journal d'Anne Frank s'arrête le 1er août 1944. Le 4, la famille Frank fut arrachée à la relative sécurité de « l'Annexe », et déportée. Seul, M. Frank revint. Anne mourut au camp de Bergen-Benson en mars 1945. Six femmes ont partagé sa captivité, au camp de transit de Westerbork à Auschwitz-Birkenau, puis Bergen-Belsen. Willy Lindwer, un journaliste néerlandais, à recueilli leur témoignage. Avec des mots simples, déchirants, ces survivantes parlent d'elles et de l'ultime calvaire de la petite Anne. Le récit des sept derniers mois de sa courte vie, dont on savait jusqu'à présent peu de chose, se présente comme le complément nécessaire du Journal. Il est aussi l'éclairage indispensable d'une des pages les plus sombres de l'histoire de l'humanité.

[Zodiaque] – MAURY (Jean), Marie-Madeleine S. GAUTHIER, Jean PORCHER.

Limousin roman.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1960, gr. in-8°, 320 pp, 2e édition, 102 héliogravures et 19 pl. en couleurs hors texte, cartes et plans, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (la Nuit des Temps 11)

[Zodiaque] – HERBECOURT (Pierre d') et Jean PORCHER.

Anjou Roman.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1959, gr. in-8°, 260 pp, 86 héliogravures et 16 pl. en couleurs hors texte, plans, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (la Nuit des Temps 9)

[Zodiaque] – DURLIAT (Marcel).

Roussillon roman.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1958, gr. in-8°, 260 pp, 94 héliogravures et 4 pl. en couleurs hors texte, cartes et plans, index, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (la Nuit des Temps, 7)

"Nul n'était plus qualifié que M. Marcel Durliat pour conduire cette étude. Depuis plusieurs années, en effet, il s'est entièrement consacré à l'art roman en Roussillon ; il a patiemment et inlassablement fouillé les richesses ; toutes ses recherches, tous ses travaux ont été orientés dans ce sens et les nombreuses publications qu'il a déjà donnée sur la sculpture, la peinture murale, les manifestations de la civilisation sont significatives d'une activité productrice qui lui a permis d'embrasser le problème de l'archéologie médiévale dans son ensemble et d'en saisir les véritables caractères. L'ouvrage s'ouvre sur une vue générale de l'art roman en Roussillon, suivie d'un aperçu très rapide sur une trentaine d'églises. Et puis, fidèle aux formules particulières adoptées par les éditeurs, l'auteur ne les étudie pas individuellement dans le détail, mais choisit simplement les plus typiques, celles qui, par elles-mêmes, traduisent une originalité de style ou permettent de suivre une évolution architecturale et sculpturale. Celles-ci sont encore présentées suivant la conception adoptée pour les divers ouvrages de la collection, avec un aperçu général, une notice historique, un plan de visite suivant un itinéraire intelligemment conçu et une illustration photographique. (...) Tout est à retenir et à méditer dans ce beau livre, depuis les descriptions objectives, les aperçus concrets, les hypothèses savamment appuyées sur des arguments chronologiques et techniques, jusqu'aux planches photographiques, saisissantes de netteté et de vie et qui traduisent encore, par leur éclectisme et la pureté de leurs lignes ce que l'auteur a si heureusement exposé en style simple et concis, sans cesse relevé par une sûreté de vues et une érudition qui n'est jamais en défaut." (André Dupont, Annales du Midi, 1959) — "Cet ouvrage, très important et nouveau lorsqu'il fut écrit, continue d'être indispensable à toute étude sur le Roussillon à l'époque romane." (Xavier Barral i Altet, Bulletin Monumental, 1974)

[Zodiaque] – LABANDE-MAILFERT (Yvonne).

Poitou Roman.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1957, gr. in-8°, 260 pp, 119 héliogravures et 6 pl. en couleurs hors texte, nombreux plans, index, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (la Nuit des Temps, 5)

[Zodiaque] – DARAS (Charles).

Angoumois Roman.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1961, gr. in-8°, 260 pp, 90 héliogravures et 4 pl. en couleurs hors texte, cartes et plans, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (la Nuit des Temps 14)

[Zodiaque] – DUBOURG-NOVES (Pierre).

Guyenne Romane.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1969, gr. in-8°, 364 pp, 163 héliogravures et 8 photos en couleurs hors texte, cartes et plans, index, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (la Nuit des Temps 31)

[Zodiaque] – BEIGBEDER (Olivier).

Forez-Velay Roman.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1962, gr. in-8°, 288 pp, 136 héliogravures et 4 pl. en couleurs hors texte, cartes et plans, index, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (la Nuit des Temps 15)

[Zodiaque] – CRAPLET (Bernard).

Auvergne romane.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1955, gr. in-8°, 252 pp, 120 photographies en héliogravure sur 80 planches hors texte, 2 pl. en couleurs hors texte, cartes et plans, reliure toile éditeur, sans la jaquette, dos uniformément passé, bon état (la Nuit des temps 2)

L'Auvergne est l'un des hauts lieux de l'art roman français. Cinq églises du Puy-de-Dôme ont ainsi reçu l'appellation d'« églises majeures » car elles constituent des joyaux de l'art roman auvergnat. Toutefois, à côté de ces remarquables manifestations architecturales il existe toute une constellation d'édifices discrets, rustiques qui méritent d'être reconnus. N'est-il pas courant, en effet, de dire que plus de deux cent cinquante édifices romans sont présents en terre auvergnate !

[Zodiaque] – BAUDRY (Jean), Georges Barbier, Bénigne Defarges, André Gaudillière, Denis Grivot, Claude Jean-Nesmy, Angelico Surchamp.

Bourgogne Romane.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1954, gr. in-8°, 252 pp, 107 photographies en héliogravure sur 80 planches hors texte, 2 pl. en couleurs hors texte, cartes et plans, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (la Nuit des temps 1)

Tournus, Paray-le-Monial, Saulieu, Autun et Vézelay.

[Zodiaque] – WILL (Robert).

Alsace romane.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1965, gr. in-8°, 351 pp, préface de Hans Haug, 155 héliogravures et 4 pl. en couleurs hors texte, plans, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (la Nuit des Temps 22)

"Ce vingt-deuxième volume de la collection, dont la large diffusion contribue à raffermir le goût de l'art roman, mérite, pour son texte, des éloges particuliers ; ouvrage scientifique dans le plein sens du mot, L'Alsace romane dépasse, par sa documentation et par le caractère de ses « notices », la formule primitive de la collection, qui est de bonne vulgarisation. Ce livre est l'ouvrage le plus considérable en langue française sur ce sujet. Ainsi que l'exigeait la formule de la collection, un choix fut opéré parmi les monuments romans d'Alsace, sept seulement ayant été retenus pour donner des monographies largement illustrées (Ottmarsheim, Eschau, Epfig, Murbach, Marmoutier, Rosheim et Sainte-Foy de Sélestat). Mais des « notes » préliminaires ajoutent trente monographies abrégées et une dernière partie, intitulée « fragments divers » (p. 253-334), fait état de quatre monuments encore ; à quoi s'ajoutent des notices sur des œuvres de ferronnerie, d'orfèvrerie et de peinture sur verre. Ainsi, à part les manuscrits enluminés, l'ensemble de l'art en Alsace entre le Xe et le XIIIe siècle est analysé dans ses œuvres essentielles, situées dans la chronologie et le contexte historique. Chacune des « notices » de ce volume, quelle que soit sa longueur, est le fruit de constatations et de réflexions personnelles de l'auteur et non le simple « état de la question » résumant la bibliographie..." (Louis Grodecki, Bulletin Monumental, 1966)

[Zodiaque] – Collectif.

Touraine romane.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1957, gr. in-8°, 256 pp, 91 héliogravures hors texte, 18 pl. en couleurs hors texte, une carte, nombreux plans, index, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (la Nuit des Temps 6)

"La Touraine romane, éditée par les soins de l'abbaye de la Pierre-qui-vire, vient prendre place dans une série déjà bien définie qui comprend des volumes consacrés à la Bourgogne, à l'Auvergne, au Val de Loire et au Poitou. Par rapport au Val de Loire roman, cet ouvrage concerne les pays situés plus en aval auxquels sont joints ceux de la vallée du Loir... A une introduction générale font suite des notices consacrées à un choix représentatif des édifices essentiels. Les textes sont soutenus et éclairés par une illustration photographique originale et, le plus souvent, d'excellente qualité tant en ce qui concerne la manière dont sont choisis les angles de prise de vues qu'en ce qui regarde les procédés de reproduction... Ce livre contribuera à mieux faire connaître les créations artistiques d'une époque attachante entre toutes." (René Crozet, Cahiers de civilisation médiévale, 1958)

[Zodiaque] – VIDAL (Marguerite), Jean MAURY et Jean PORCHER.

Quercy Roman.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1959, gr. in-8°, 340 pp, 148 héliogravures sur 128 planches (photographies de Jean Dieuzaide) et 4 pl. en couleurs hors texte, nombreux plans, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (la Nuit des Temps, 10)

[Zodiaque] – DESCHAMPS (Paul).

Terre Sainte Romane.

Zodiaque, 1964, gr. in-8°, 323 pp, 130 héliogravures et 8 pl. en couleurs hors texte, cartes et plans, index, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (la Nuit des Temps, 21)

"Il faut certainement se féliciter de voir paraître dans la collection « La nuit des temps », éditée par l'abbaye de La Pierre-qui-Vire, ce livre sur l'art « roman » en Terre sainte, dont le texte est tout entier de M. Paul Deschamps. Que l'auteur ait été obligé de briser un peu le cadre de la collection, qui se veut exclusivement romane, était fatal : le Crac des chevaliers est en grande partie gothique, Margat ne peut passer pour une œuvre romane ; quels sont d'ailleurs les critères qui distinguent roman et gothique dans le domaine de l'architecture militaire ? Il importe peu que le titre soit quelque peu inadéquat au sujet, pourvu que le sujet soit bien traité, et il l'est, comme on pouvait s'y attendre. Et il est singulièrement utile d'avoir, de la main d'un spécialiste éminent, un ouvrage facilement accessible où l'on trouvera des études, brèves mais précises, sur quelques monuments de Terre sainte pour lesquels il fallait se reporter à des ouvrages devenus introuvables. (...) Le texte de M. Paul Deschamps dont on voit assez l'intérêt, s'accompagne d'un grand nombre de plans très précieux et, comme il est habituel dans cette collection, d'admirables photos tant en noir qu'en couleur. Leur nombre et leur qualité réjouiront les archéologues qui n'ont pas facilement sous la main des vues de ces monuments lointains. Les éditeurs de Zodiaque n'ont pas hésité à faire le pèlerinage de Terre sainte pour cette fructueuse campagne photographique. Il convient de les en remercier chaleureusement." (Francis Salet, Bulletin Monumental, 1965)

[Zodiaque] – BERLAND (J.-M.), , Angelico Surchamp et autres.

Val de Loire roman.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1956, gr. in-8°, 252 pp, 113 photographies en héliogravure sur 80 planches hors texte, 4 pl. en couleurs hors texte, cartes et plans, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (la Nuit des temps 1)

[Zodiaque] – BARRUOL (Guy).

Provence romane 2 : La Haute-Provence.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1981, gr. in-8°, 439 pp, 2e édition, 146 héliogravures et 4 planches en couleurs hors texte, cartes et plans, index, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (la Nuit des Temps 46)

"Terre de montagnes et de vallées lointaines, sans grandes cathédrales ni monastères célèbres, sans les grands centres d'urbanisation qui se trouvent en Provence rhodanienne, la Haute-Provence est une région peu connue des touristes et même des spécialistes en histoire de l'architecture. Il n'est donc pas surprenant que le livre de G. Barruol, second tome consacré à la Provence paru chez Zodiaque (le t. I, de J.-M. Rouquette, est paru en 1974), soit le premier à traiter exclusivement des bâtiments médiévaux de cette région obscure. Aussi beaucoup de surprises nous attendent dans les pages de ce livre, où l'on peut trouver un véritable trésor d'architecture presque inconnu jusqu'ici, d'un intérêt capital pour l'histoire de l'art roman. La première surprise tient au nombre d'églises se rattachant par leur style au premier art roman... L'exposé consacré au premier art roman en Haute-Provence est suivi par trois études, l'une sur le pays de Forcalquier, une autre sur le pays d'Albion, et la dernière sur le pays d'Apt..." (Alan Borg, Cahiers de civilisation médiévale, 1978)

[Zodiaque] – JUNYENT (Edouard).

Catalogne Romane.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1960-1961, 2 vol. gr. in-8°, 288 et 302 pp, 200 héliogravures et 26 photos en couleurs de Jean Dieuzaide hors texte, cartes et plans, reliures toile éditeur, sans les jaquettes, bon état (la Nuit des Temps 12 et 13)

Tome 1 : Montbui, Cardona, Cassérres, San Llorenç del Munt, Corbera, Frontanyà, Taüll, Ripoll. – Tome 2 : Seu d'Urgell, Sant Pau del Camp, Sant Benet de Bages, Cathédrale de Gérone, Sant Cugat del Valles, Sainte-Marie de L'Estany, peintures, objets et statues.

HALE (John).

La civilisation de l'Europe à la Renaissance.

Perrin, 1998, gr. in-8°, 677 pp, traduit de l'anglais, 184 illustrations dans le texte, chronologie, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

Entre 1450 et le début du XVIIe siècle, l'idée d'Europe obsède rois et marchands, artistes et navigateurs, hommes de foi et chefs de guerre. On cartographie l'Europe, on la peint, on dessine des alliances, on rédige des codes et des lois. Période si exceptionnelle qu'on la baptise "Renaissance". John Hale a voulu montrer la façon dont les Européens de ce temps se représentaient leurs voisins, amis ou ennemis, leurs habitudes de commerce, de navigation ; leur table ou leurs vêtements, leurs objets de luxe ou quotidiens. On comprend l'impact d'événements aussi décisifs que les Grandes Découvertes, les querelles religieuses ou la rivalité franco-anglo-espagnole. Ce livre a été couronné par le Time-Life Silver Pen et le prix de la Société royale de littérature.

VALLAUD (Pierre).

L'Étau. Le siège de Leningrad, juin 1941-janvier 1944.

Fayard, 2011, in-8°, 378 pp, 3 cartes, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Leningrad fut le Verdun soviétique. En 900 jours de siège – de juin 1941 à janvier 1944 –, plus d’un million de soldats et de civils ont trouvé la mort. Là, se sont concentrés tous les aspects militaires de la guerre à l’Est : bombardements aériens dévastateurs, duels d’artillerie, manœuvres stratégiques des corps d’armée, coups de main des partisans, embuscade des francs-tireurs, extermination des résistants et des Juifs. Mais le siège de Leningrad fut aussi inouï parce qu’en plein XXe siècle, se déroulait un siège digne du Moyen Age.La faim, la soif, le froid, le feu furent aussi des ennemis redoutables. Exploitant les journaux intimes, les lettres, les archives et même le témoignage d’un ancien combattant « franco-allemand », Pierre Vallaud donne toute son épaisseur tragique à cette sanglante aventure humaine. Il pointe l’héroïsme des citoyens, l’ignominie de quelques-uns, l’épuisement des soldats dans les deux camps ; mais aussi l’incurie du système soviétique. Depuis un demi-siècle, aucun livre original en français n’avait raconté cet épisode majeur de la guerre totale.

COZIC (Jean-Charles) et Daniel GARNIER.

La presse à Nantes de 1757 à nos jours. 2 : Les années Schwob (1876-1928).

Nantes, L'Atalante, 2008, in-8°, 397 pp, 8 pl. de photos hors texte, repères chronologiques, biblio, index des noms de personnes et des titres de presse, broché, couv. illustrée, bon état

Le vendredi 30 juin 1876, l'information fait le tour de la ville : Evariste, le dernier de la dynastie des Mangin, cède la main. Mais qui est donc ce George Schwob qui achète le Phare de la Loire ? Un nom difficile à prononcer. Une fiche à la préfecture : « appartient à la religion juive, affiche des idées matérialistes ». Une fortune acquise en Egypte. Elle court, la rumeur. L'antisémitisme s'affirme sans honte. D'origine alsacienne, lettré, ardent défenseur de la République et patriote sourcilleux, il veut faire de Nantes, comme les Mangin, un foyer de la lumière républicaine. Avec ses fils, Maurice, polytechnicien, qui lui succédera, et Marcel, le « roi au masque d'or », écrivain dédicataire du Père Ubu, qui collabore au journal, il va connaître l'âge d'or de la presse : les mutations techniques et la transformation de la profession que la loi du 29 juillet 1881 libère. Le nombre et les tirages des journaux s'envolent. A la charnière des XIXe et XXe siècles, un bouquet de lois fonde un régime démocratique et laïque que défendent d'illustres « Nantais », Waldeck Rousseau, Clemenceau, Briand. Le Phare en est l'un des soutiens tandis que se profile une concurrence venue de Rennes, L'Ouest-Eclair...

KLEIN (Michel).

L'Algérie française, un tragique malentendu ou les périls de l'ambiguïté.

Nice France-Europe, 2005, in-8°, 518 pp, biblio, repères chronologiques, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

Ce document aborde la guerre d'Algérie d'un point de vue qui va à l'encontre de celui généralement présenté. Il s'agit du tragique malentendu qui a entouré le concept de l'Algérie française, une controverse qui a été entretenue par les ambiguïtés d'un pouvoir politique complètement dépassé par la tournure des événements. Cette grande équivoque de l'Histoire a durablement marqué notre société contemporaine, et traumatisé ceux que l'auteur appelle les trois otages de ce conflit atypique : l'Armée française, les Pieds-noirs et les Harkis. Le sujet reste d'autant plus sensible que, plus de quarante ans après le drame algérien, les passions demeurent vives et certaines plaies ne sont toujours pas cicatrisées. Malgré le caractère explosif de nombreux faits qui s'appuient sur des réalités historiques, et des témoignages d'acteurs mêlés directement à ce douloureux épisode de la décolonisation, le récit conserve un ton mesuré. Cette approche signe l'impartialité de l'ouvrage. (4e de couverture)

BARRÈS (Maurice).

Mes Cahiers, 1896-1923. Présenté par Guy Dupré.

Plon, 1993, gr. in-8°, xxvii-1128 pp, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état

Les Cahiers sont un miroir le long de la vie et l’œuvre de Maurice Barrès, qui oscillèrent entre égotisme et nationalisme. C’est aussi la matrice de ses romans. L'un des derniers grands documents sur le monde littéraire et politique de la IIIe République. On y croise notamment Jean Jaurès, Émile Zola, Alphonse Daudet, Paul Bourget, Anatole France et tous les figurants d’un théâtre lyrique sur lequel roulent le feu de la vie, l’obsession de la mort, la vulnérabilité des hommes. — "Don prodigieux de 'reporter'. Admirable quand il relate (mariage d'Arthur Meyer). Pages surprenantes (récit d'une visite à l'hôpital de la Pitié), comparables aux meilleures de 'Choses vues' de Hugo... La connaissance et l'acceptation de ses limites, de ses manques, de ses faiblesses (souvent il se les exagère) donnent à ces pages un accent qui saisit le cœur. Et comment ne point admirer l'expression, presque toujours parfaite, d'une volonté si constamment appliquée à obtenir de soi le meilleur ?" (André Gide) — "Peut-on sauver Barrès, faire relire aujourd’hui ses Cahters ? Le temps serait-il venu de tirer l’auteur du Culte du moi et des Déracinés, mort en 1923, de l’enfer où il séjourne depuis un bon demi-siècle ? Barrès est un antimoderne exemplaire car nul ne fut plus ambivalent, plus joueur que lui à l'égard de la modernité, à la fois partie prenante de celle-ci, l'exténuant dans sa vie, mais lui résistant dans ses conséquences politiques et sociales, égotiste à la Stendhal ou à la Baudelaire, mais réactionnaire à la Balzac ou à la Barbey d'Aurevilly. Barrès entama la rédaction de ses cahiers le 11 janvier 1896, au lendemain des funérailles de Verlaine. Les Cahiers semblent relever du genre des souvenirs, mais l’entreprise se révèle vite plus diverse, plus complexe..." (Antoine Compagnon)

AMOUROUX (Henri).

La Grande Histoire des Français sous l'Occupation. 2. Quarante millions de pétainistes. Juin 1940 - Juin 1941.

GLM/Laffont, 1978, gr. in-8°, 550 pp, 8 pl. de photos hors texte, biblio, chronologie, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale

Avec Quarante millions de pétainistes, Henri Amouroux aborde la période qui va de juin 1940 à juin 1941, période pendant laquelle, unis par la défaite, beaucoup de Français se rangent derrière le maréchal Pétain à qui, le 10 juillet, consentante plus encore que résignée, l'Assemblée nationale a donné tous les pouvoirs. La France de la défaite, une défaite si totale qu'elle paraît, à presque tous, envoyée par le Ciel, entrera donc en pétainisme comme l'on entre en religion. Henri Amouroux donne mille exemples de la ferveur des foules et des individus, ferveur qui, pour les lecteurs de 1977, s'exprime en mots ridicules ou naïfs, mots qui, en 1940, traduisent simplement le désarroi des âmes et sont l'écho de tous les malheurs du temps. A côté de la foule des fidèles, Henri Amouroux a su voir et décrire les adversaires du régime dont l'évolution est intéressante, puisque, pendant de nombreux mois, ils épargnent le Maréchal, se contentant d'attaquer son entourage...

AMOUROUX (Henri).

La Grande Histoire des Français sous l'Occupation. 7 : Un printemps de mort et d'espoir. Novembre 1943 - 6 juin 1944.

Laffont/GLM, 1985, gr. in-8°, 572 pp, 8 pl. de photos hors texte, biblio, chronologie, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale

1943-1944... Lentement, l'hiver de l'occupation se dissipe. Rien n'est fini sans doute, mais l'on devine que tout va finir. C'est pourquoi Henri Amouroux a voulu donner au septième volume de sa Grande histoire des Français sous l'occupation ce titre symbolique : Un printemps de mort et d'espoir. Se sachant condamnés, les Allemands accentuent leur pression, leurs exigences, leurs représailles. De Vichy, ils vont faire un État satellite dont le chef nominal, Philippe Pétain, devra accepter l'arrivée au gouvernement des plus fanatiques partisans de la collaboration : Henriot, Darnand, Déat. Quarante millions de pétainistes ? Ce fut vrai pour l'automne de 1940... même si Paris, en avril 44, réserve encore une ovation au maréchal, à l'occasion de son unique visite à la capitale. A l'horizon, désormais, l'étoile de De Gaulle ne cesse de grandir. Après le combat vainqueur mené contre Giraud, voici De Gaulle solidement installé en Algérie, enfin reconnu par les alliés, ayant passé avec les communistes l'un de ces accords provisoires qui camouflent mal les méfiances réciproques, mais lui permettent de se présenter en unificateur de toutes les Résistances à un moment où l'avenir se met en place. Henri Amouroux évoque l'élaboration, tant à Alger que dans la clandestinité parisienne, de ces nombreux décrets et de ces lois à l'origine de IVe République et qui, très longtemps encore après la Libération, régleront l'existence des Français. Mais il dit aussi le combat héroïque des maquisards de Glières ; la lutte en Tunisie, en Corse, en Italie, de l'armée française ressuscitée ; le tragique des camps de concentration ; le drame, généralement ignoré, des Alsaciens et des Lorrains, enrôlés contre leur gré dans l'armée allemande ; les horreurs de la guerre civile ; les bombardements qui ravagent les villes françaises ; la montée en puissance de la Résistance jusqu'à ce 6 juin 1944 où le débarquement libère toutes ses forces ; la vie quotidienne, enfin, cette vie quotidienne, partie intégrante de tous les livres d'Henri Amouroux comme elle est partie intégrante de notre histoire.

ARREN (Jules).

Guillaume II. Ce qu'il dit, ce qu'il pense.

Pierre Lafitte et Cie, 1911, in-8°, 330 pp, préface de Paul Adam, 8 pl. hors texte, tableau chronologique, index, broché, dos brisé recollé, couv. lég. abîmée, exemplaire de travail, état moyen

"Le préfacier chante la gloire de Guillaume II, « une force », « un Empereur », dont Londres, Paris, Saint-Pétersbourg ne sont que les capitales de provinces : l'exagération est plus que poétique. En somme, il ne s'agit ici que d'un recueil de discours ou de conversations authentiques de l'actuel empereur d'Allemagne, où l'on retrouve ses idées, sa conception de la royauté de droit divin, de l'autorité patriarcale, la force nationale de la religion, l'armée colonne de la royauté, l'art école d'idéalisme, la paix et la force allemande, le rôle éminemment civilisateur et chrétien de l'Allemagne impériale ; tout cela est en effet très imposant." (É. Driault, Revue Historique, 1912)

[Atlas].

Atlas Larousse classique, avec la collaboration de Donald Curran et de Michel Coquery.

Larousse, 1964, in-4°, (8)-128-40 pp, préface de René Clozier, 128 planches en couleurs + 40 p. d'index, reliure pleine toile brique de l'éditeur, bon état

"Cet ouvrage n'est pas seulement un nouvel atlas, mais un atlas qui apporte du neuf. Tout d'abord par la place accordée à la géographie générale ; 8 planches et 50 cartes et cartons. Les planches concernent les données que la géographie retient de la géodésie, de la géologie, de la cosmographie et de la météorologie ; elles sont ainsi un utile rappel de la méthode et des procédés de travail de la géographie, discipline de liaison entre diverses sciences connexes. Les cartes suivantes peuvent alors présenter les éléments de climatologie et de morphologie, puis la géographie générale humaine et économique sous ses aspects les plus concrets ; signalons entre autres cartes : les races, les types d'économie l'indice d'urbanisation, population et consommation d'énergie, ainsi que les cartes des principaux produits. Celles-ci sont un véritable panorama de l'économie mondiale ; elles signalent non seulement l'extension et la localisation des cultures, de l'élevage et des matières premières industrielles, mais précisent les moyennes de production des années récentes et indiquent, en pourcentage à l'aide de graphiques, les principaux pays producteurs. 100 planches sont consacrées à la géographie régionale (France, pays européens, Asie, Afrique, Amérique, Océanie) ; elles reproduisent les cartes classiques physiques et politiques, et apportent aussi bien des nouveautés : ainsi, par continent, une carte d'utilisation des sols et une carte du degré de développement économique des pays, établie selon des critères où interviennent le revenu national, la consommation d'énergie, les communications, l'enseignement, la presse, le commerce, la population active. La France donne lieu à des cartes originales, telles les planches 44 et 45 relatives à la géographie urbaine (types de villes, armature du réseau urbain) et surtout les planches 50 à 65 qui sont une présentation cartographique toute nouvelle des régions françaises : chaque région est un diptyque, d'un côté la carte de base morphologique et chorographique avec les liaisons routières et ferroviaires, de l'autre 4 ou 5 cartons figurant la localisation et l'extension des productions agricole et industrielle, mais aussi l'évolution de la population urbaine pour les villes de plus de 7.500 habitants, de la population rurale dans ses phases d'augmentation, de stabilité ou de diminution de 1866 à 1962. Au total, ce bel atlas pose et résout le problème des atlas classiques ; ceux-ci doivent être établis avec la rigueur scientifique des atlas généraux, avec le même souci esthétique de présentation, avec la même préoccupation de couvrir le monde entier ; ils peuvent ainsi tenir lieu d'atlas généraux et apporter une documentation analogue ; ils ont sur ces derniers l'avantage d'une présentation plus pédagogique, plus synthétique, plus conforme à la méthode et à l'esprit géographique. Ainsi l'Atlas Larousse classique est au service de l'élève, de l'étudiant comme de l'homme cultivé." (R. Clozier, L'Information Géographique, 1964)

AREMORS.

Études et documents sur la Révolution à Saint-Nazaire et dans sa région, 1789-1794, par l'Association de Recherches et d'Etudes du Mouvement Ouvrier de la Region de Saint-Nazaire.

Saint-Nazaire, AREMORS, 1988, pt in-8°, 256 pp, 20 illustrations et fac-similés, chronologie, lexique, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Cet ouvrage,qui s'inscrit dans la perspective du Bicentenaire de la Révolution, traite des origines et du déroulement des quatre premières années de la Révolution dans la région de Saint-Nazaire et de Savenay. Il porte davantage sur l'examen des acteurs et des enjeux de la Révolution dans la région et pendant la période, et sur la portée et les limites des changements qu'elle y introduit.

BROWN (Raymond E.).

Que sait-on du Nouveau Testament ?

Bayard, 2011, in-8°, 921 pp, traduit de l'anglais, broché, couv. illustrée, bon état

Cet ouvrage présente, dans une langue accessible à un large public, l'ensemble des connaissances disponibles sur le Nouveau Testament. Après une présentation générale de la situation religieuse, sociale, politique, économique de la Palestine au temps de Jésus et de ses disciples, ainsi que des écrits datant de cette époque, l'auteur commente livre par livre tous les écrits du Nouveau Testament : présentation globale du livre, commentaire suivi du texte avec arrêt sur un certain nombre de difficultés ou particularités, questions relatives à l'auteur, la date de rédaction, le milieu de composition du livre et enfin repérage des principaux problèmes posés par le texte avec exposé de thèses et choix personnel de Brown. Un ouvrage synthétique d'une très grande valeur. La traduction française de cet ouvrage est présentée par Pierre Debergé, recteur de l'Institut catholique de Toulouse, qui en a assuré la révision et a complété la bibliographie en français. — "Ce livre monumental, dont la version originale est parue en 1997, moins d'un an avant la mort de l'auteur, est un chef d'œuvre du genre et sans doute la meilleure introduction récente au N.T. Il a pour but de guider celui qui lit pour la première fois le N.T., tout en abordant des questions plus spécifiques. Une des options importantes de ce livre est de se concentrer sur le texte existant des livres du N.T. et non sur leur préhistoire, à la différence de beaucoup d'autres introductions. Les livres sont présentés selon l'ordre chronologique le plus plausible plutôt que selon l'ordre devenu canonique. Dans le but d'inciter le lecteur à lire les livres du N.T. eux-mêmes, la priorité est donnée à une analyse générale de leur message, les questions classiques d'introduction (auteur, date, sources...) ne venant qu'ensuite. La plupart des chapitres se terminent par une sous-section intitulée Questions ouvertes, où sont abordées des questions soulevées par le N.T. à propos de Dieu, du Christ, de l'Église, de l'éthique... Écrit dans une perspective œcuménique, ce livre se veut «centriste» et équilibré. Il fait donc la part belle aux positions majoritaires plutôt qu'aux thèses nouvelles et osées, car « beaucoup trop souvent, ce qui retient l'attention des médias est peu reconnu et peu plausible » (p. 13). La présentation systématique de tous les livres du N.T. occupe les quatre cinquièmes de l'ouvrage. Elle est précédée d'une partie consacrée à la nature et à l'origine du N.T., aux témoins de son texte, aux méthodes de son interprétation, et à une présentation du monde (politique, social, religieux, philosophique) dans lequel il est né. Elle est suivie d'un appendice consacré au Jésus de l'histoire et un autre aux écrits juifs et chrétiens en relation avec le N.T. Le livre se termine par un précieux index des sujets. Quant à la bibliographie, les listes en anglais ont été conservées, mais elles sont complétées par des listes de livres et articles en français proches des sujets traités, avec une prédilection pour les livres les plus récents. Écrit dans une langue accessible par un des meilleurs connaisseurs, cet ouvrage synthétique de premier plan mérite une bonne place dans nos bibliothèques." (Camille Focant, Revue Théologique de Louvain, 2001)

DOLLMANN (Dr. Eugen).

J'étais l'interprète de Hitler et de Mussolini.

France-Empire, 1965, in-8°, 284 pp, traduit de l'allemand par R. Jouan, 8 pl. de photos hors texte, cart. éditeur, sans la jaquette, bon état

Etudiant l'histoire de la Renaissance à Rome, Eugen Dollmann se retrouve propulsé interprète auprès d'Hitler. IL revêt un uniforme SS mais c'est plutôt un SS de salon. Le colonel Dollman a laissé surtout une galerie de portraits des principaux dirigeants fascistes. Des anecdotes croustillantes : il explique à Hitler comment manger des spaghetti, il conduit Heydrich dans un bordel napolitain, fréquente Ciano et déteste Rommel. La partie la plus intéressante concerne la République sociale italienne (ou RSI) et l'opération Sunrise.

VOLTAIRE.

La Pucelle d'Orléans, poëme en vingt et un chants.

P., Amable Gobin et Cie, 1830, in-8°, xx-484 pp, notice par Louis Du Bois, reliure demi-basane verte, dos lisse avec titres et filets dorés (rel. de l'époque), plats et coupes frottés, rousseurs sur les premiers feuillets et les derniers, bon état (Œuvres complètes de Voltaire, avec des remarques et des notes historiques, scientifiques et littéraires, XIV)

La Pucelle d'Orléans est un poème héroï-comique en vingt-et-un chants de Voltaire, paru à Genève en 1762. Voltaire commence à le rédiger en 1730 et en écrit les quatre premiers chants. L'œuvre, enrichie pendant plus de trois décennies, n'est pas destinée à un large public : elle circule secrètement au sein d'un groupe d'initiés. Les milieux aristocratiques libertins se réjouissent de cette œuvre irrévérencieuse. L'œuvre se met à « fuiter », et de nombreuses versions pirates et non reconnues par Voltaire ont vu le jour, à Genève, Paris, Amsterdam, Louvain, Londres, Glasgow... Un grand nombre d'entre elles n'hésitent pas renchérir dans l'obscène pour satisfaire la demande des lecteurs. Voltaire, voyant son œuvre lui échapper, décide d'en reprendre le contrôle en faisant paraître chez Cramer, à Genève, en 1762, une première édition « autorisée ». Cette œuvre provoqua un véritable scandale à la cour de France. Elle fut censurée et fit longtemps partie de l'Enfer de la Bibliothèque nationale de France.

Paroissien.

Paroissien latin-français selon le rit romain avec les offices propres au diocèse de Coutances et Avranches imprimé par ordre de Mgr Joseph Guérard.

Coutances, Daireaux, s.d. (1900), in-16, (8)-882 pp, une gravure de St Hilaire en frontispice, reliure plein maroquin noir, dos à 5 nerfs filetés et soulignés à froid, titre et fleurons dorés, double encadrement doré sur les plats, dentelle intérieure, coupes filetées, tranches dorées (rel. de l'époque), bon état. Très bel exemplaire, finement relié

Joseph Guérard fut évêque de Coutances et Avranches de 1899 à 1924.

VASILIEV (A. A.).

Histoire de l'Empire byzantin. Tome II : 1081-1453.

P., Picard, 1932, fort gr. in-8°, 482 pp pp, traduit du russe par P. Brodin et A. Bourguina, 14 pl. de gravures hors texte, 14 tableaux généalogiques, 7 cartes repliées hors texte, biblio, index, broché, bon état

Tome II seul (sur 2). "Une remarquable histoire générale de l'Empire byzantin où les cadres adoptés sont ceux de la chronologie. L'auteur décrit successivement (...) le temps des quatre premières croisades (1081- 1204), l'empire grec de Nicée et l'empire latin de Constantinople (1204-1261), enfin la chute de Byzance (1261-1453). Tous les chapitres sont suivis d'une bibliographie systématique et critique. M. C. Diehl écrit que « cet ouvrage représente, à la date de 1931, l'état exact et la bibliographie complète de nos connaissances sur l'histoire de Byzance ». On s'aperçoit vite, à la lecture, que cette appréciation flatteuse répond à la vérité. M. Vasiliev a fait entrer dans ses volumes les résultats les plus sûrs des recherches les plus récentes ; il a largement utilisé les travaux des byzantinistes russes, qui furent, on le sait, nombreux et importants, depuis la seconde moitié du siècle dernier. Tous les ouvrages essentiels sont utilisés et cités. La traduction est pour ainsi dire parfaite. C'est du français authentique, aux phrases limpides et aux vocables précis. Rares sont les passages où se devine une tournure slave sous la phrase française. Jamais on n'hésite sur le sens des phrases. Le volume deuxième se termine par une liste des empereurs byzantins, des tables généalogiques des dynasties et un index." (R. Draguet, Revue belge de philologie et d'histoire, 1933)

CHARACHIDZÉ (Georges).

Le Système religieux de la Géorgie païenne. Analyse structurale d'une civilisation. (Thèse).

Faculté des Lettres et des Sciences humaines ; Maspero, 1968, fort in-8°, 738 pp, biblio, index, broché, couv. à rabats, bon état. Édition originale

"Le présent livre se propose de décrire et d'analyser les cultes païens que pratiquaient encore au début de ce siècle les montagnards de la Géorgie orientale. L'entreprise est conçue comme une introduction à la connaissance de l'archaïque culture géorgienne, ce dernier terme devant être compris dans sa plus large acception : l'ensemble des "inventions" au moyen desquelles un groupe humain déterminé exprime les qualités définissant son génie spécifique." Cette monographie du paganisme géorgien tel qu'il se présentait au début du XXe siècle, à la veille de sa mort, est un modèle de l'analyse structurale. Placée sous le triple patronage théorique d'Émile Benveniste, de Claude Lévi-Strauss et de Georges Dumézil, cette analyse rigoureuse dévoile peu à peu la trame d'une civilisation pure de toute influence occidentale. Économie insolite, où les ors acquis par le travail et le pillage s'entassent dans des caches aussitôt oubliées, société prisonnière de sa propre perfection, où le jeu des règles voue les clans à n'échanger que des morts ou des femmes, où la passion se révèle indiscernable de la coutume, c'est une philosophie radicalement différente qui nous est décrite dans cet ouvrage magistral qui illustre la puissance interprétative du structuralisme. — "C'est l'analyse structurale de toute une civilisation qu'entreprend d'écrire G. Ch. en définissant les grandes articulations de la pensée religieuse des Géorgiens. Centré principalement sur les Pshav et les Xevsur, l'ouvrage se présente, dans une première partie, comme une mise en place des différentes institutions de la Géorgie païenne : depuis les types de mariage et les modes d'activité économique jusqu'aux différents types d'agents chargés d'assurer la communication entre le groupe social et le monde des dieux. La Géorgie de la montagne peut d'abord se définir comme une civilisation de la bière et du beurre. Ces deux produits agricoles assurent la communication entre la société humaine et les « deux grands univers surnaturels » : le monde des morts et le monde des dieux. Beurre et bière circulent dans le même sens : ils sont offerts par les hommes du clan. Toutefois, le beurre, baratté par les femmes, est destiné aux morts, tandis que la bière, brassée par les hommes, est réservée aux dieux. Mais l'opposition la plus importante se marque dans l'emploi rituel : alors que le beurre est utilisé d'une manière « discrète », la bière se place sous le signe du « continu ». Elle a pour fonction essentielle de représenter l'unité du lignage et d'affirmer la continuité du clan dans le temps et l'espace... (...) Par sa clarté, par sa rigueur, par sa richesse, l'analyse de G. Ch. se situe d'emblée au pr mier rang des grands livres d'anthropologie structurale." (M. Détienne, Archives de Sciences Sociales des Religions, 1970)

BLAESSINGER (Edmond).

Les grandes figures du service de santé militaire. 1ère série : Quelques grandes figures de la chirurgie et de la médecine militaires. 2e série : Quelques grandes figures de la pharmacie militaires. 3e série : Quelques grandes figures de la chirurgie, de .

BAILLIERE, 1947, P., J.-B. Baillière 1947/48, et A. Blanchard 1852, 3 volumes in-8, 422, 381 & 418p., illustrations (cachets de bibliothèque, sinon bon état).

OUZOULIAS (Pierre) et Laurence TRANOY (dir.).

Comment les Gaules devinrent romaines.

La Découverte, 2010, in-8°, 319 pp, illustrations, cartes et plans, copieuse bibliographie (32 pp), broché, soulignures et annotations crayon, bon état

La conquête et l'incorporation des Gaules au monde romain ont longtemps été considérées, sous l'influence de l'idéologie romaine, comme un processus permettant à un monde celtique "archaïque et barbare" d'accéder à un degré "supérieur" de civilisation. Cette vision est aujourd'hui profondément remise en question par les recherches historiques et archéologiques conduites depuis les années 1980 ; on cerne désormais davantage les transformations liées aux étapes de la conquête romaine. On voit également émerger une civilisation gauloise complexe, dont on connaît mieux les villes et les campagnes, les techniques et l'agriculture, la religion et la culture, et qui entretenait de longue date des liens politiques, militaires, économiques et culturels avec Rome. Cet ouvrage propose une synthèse des connaissances sur cette période, en s'appuyant sur de nombreuses fouilles récentes en France, en Belgique, en Suisse et en Allemagne, pour présenter un nouveau modèle de l'acculturation des Gaules. — Agriculture, urbanisme, occupation militaire, religion, pratiques funéraires, politique, administration, etc. : un tour d'horizon complet et un état des connaissances internationales qui remet en cause bien des idées reçues.

HAEGELE (Vincent), Frédéric BEY, Nicolas GUILLERAT.

Infographie de l'Empire napoléonien.

Passés Composés, 2023, in-4°, Broché 158 pp, nombreuses illustrations, figures et cartes en couleurs, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

La richesse des formes de l'infographie, alliant récit et modélisation des données historiques, permet de renouveler en profondeur l'histoire de l'empire napoléonien. C'est le pari des auteurs de ce livre conjuguant la finesse d'analyse de Frédéric Bey et Vincent Haegele au talent du data designer Nicolas Guillerat. A travers une nouvelle narration aussi ludique qu'esthétique mêlant considérations globales et singulières, concepts et émotions, c'est toute la complexité d'une période fascinante qui est restituée. L'empire français et ses caractéristiques politiques, économique et territoriales, la Grande Armée ou la marine impériale et leurs ennemis, les guerres et les coalitions, l'action et le poids de Napoléon, la chute de l'empire et son bilan, autant de sujets que cette approche aussi rigoureuse qu'originale espère mettre en lumière grâce au supplément de sens porté par l'infographie. (4e de couverture) — Il y a plusieurs manières d'aborder un sujet aussi complexe que le Premier Empire : considérer qu'il s'agit de l'aventure personnelle, enivrante mais vouée à l'échec d'un seul homme, ou bien le traiter sous l'angle d'une histoire plus ample, celle d'un monde en transition. Les auteurs de cette infographie n'ont pas voulu se concentrer sur l'une ou l'autre option : Napoléon est bien au centre des institutions qu'il a contribué à créer. Il est également le cerveau d'une machine de guerre que rien ne semble pouvoir arrêter. Néanmoins, il était indispensable de dépasser sa seule figure pour mieux mettre en valeur les enjeux qui attendaient la France après dix années de Révolution, prise dans un conflit long contre sa rivale britannique et dont la politique devait s'adapter à un espace en perpétuelle expansion au nom de la théorie des "frontières naturelles". L'Empire français et ses caractéristiques, la Grande Armée et ses ennemis, les victoires et la chute, enfin l'héritage et l'empreinte laissés par Napoléon sont autant de thèmes qu'une représentation aussi rigoureuse qu'originale espère contribuer à mettre en lumière. (Introduction)

HENRIQUET (Michel)(prés. par).

Les Maîtres de l'Équitation classique.

Verviers, André Gérard, 1974, pt in-4°, 295 pp, introduction de Michel Henriquet, planches hors texte, figures, reliure toile brique décorée de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état (Bibliothèque des Arts & Traditions)

Textes des auteurs équestres français du XVIIIe siècle, choisis et présentés par Michel Henriquet. L'ouvrage comprend la Manière de dresser les chevaux (seconde partie de l'École de cavalerie [1729]) de François Robichon de la Guérinière, ainsi que les extraits les plus significatifs de Bourgelat (Le nouveau Newcastle [1744]), Gaspard Saunier (Les vrais principes de la cavalerie [1749] et L'Art de la cavalerie [1756]), Dupaty de Clam (Pratique de l'équitation [1749] et Traités sur l'équitation [1771]) et Montfaucon de Rogles (Traité d'équitation [1778]).

POISSON (Georges)(dir.).

Dictionnaire des Monuments d'Île-de-France.

P., Editions Hervas, 1999, in-4°, 958 pp, introductions par Alice Saunier-Seïté, Georges Poisson, Anne Prache, Dominique Hervier, texte sur 3 colonnes, très nombreuses photos, la plupart en couleurs, liste des communes, glossaire des termes d'architecture, index des noms propres, biblio, reliure simili-cuir bleu décoré or de l'éditeur, dos lisse avec titre doré, emboîtage cartonné et toilé imprimé en couleurs, très bon état

Ce dictionnaire répertorie près de 4.000 monuments situés dans la région d’Ile-de-France, classés par commune et par ordre chronologique. N’ont été retenus que les espaces verts historiques ornés d’édifices (fabriques). De même les monuments d’hommage public ou la partie sculptée est dominante ont été laissés de côté. Par contre sont cités les vestiges architecturaux et les édifices de « petit patrimoine », qu’ils soient ou non protégés au titre des monuments historiques et même certaines maisons d’hommes célèbres, souvent qualifiées de lieux de mémoire. Un tel recensement, qui s’étend des monuments mégalithiques jusqu’aux édifices les plus récents, est nouveau en ce sens qu’il n’avait jamais été tenté avec une telle ampleur, l’Ile-de-France étant à la différence de Paris, encore une terre en partie inexplorée. Le présent ouvrage concerne sept départements : Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Val-d'Oise, Yvelines, Essone, Seine-et-Marne. — "En novembre 1999, Georges Poisson se voyait décerner le prix littéraire des Vieilles Maisons Françaises pour le Dictionnaire des Monuments d'Ile-de-France dont il a assuré la direction et rédigé un grand nombre d'articles." (Cahiers Saint-Simon, 1999)

BENOIST-MÉCHIN (Jacques).

L'empereur Julien, ou le rêve calciné (331-363).

Perrin, 1979, fort in-8°, 478 pp, 19 illustrations, une carte, tableau généalogique des Flaviens, notes et commentaires, biblio, index des personnages et des noms de lieux, reliure skivertex éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, bon état (Le rêve le plus long de l'Histoire, III)

Pour Benoist-Méchin, "Le Rêve le plus long de l'Histoire" sous le signe duquel il a écrit sept magnifiques biographies, est celui de la fusion de l'Occident et de l'Orient. Et il s'est attaché à célébrer les personnages d'exception à travers lesquels l'Histoire a poursuivi ce rêve. Parmi eux, l'empereur Julien (331-363) qui, estime-t-il, a été submergé sous un tel déluge de calomnies que les effets s'en font toujours sentir, ne serait-ce que par le qualificatif d'apostat accolé à son nom. Ainsi Benoist-Méchin réhabilite-t-il ce "jeune empereur-philosophe qui voulut régénérer le paganisme et aurait sans doute modifié le cours de l'Histoire si, en Mésopotamie, un javelot ne lui avait percé le flanc à l'âge de trente-deux ans" Avec lui mourront à la fois les anciens dieux et l'Empire romain d'Occident et d'Orient. Sans doute l'unité de l'Empire se reconstitua-t-elle trente plus tard sous Théodose, mais elle ne dura qu'un an.

DU GUESCLIN (Bertrand).

Chronique de Du Guesclin, collationnée sur l'édition originale du XVe siècle, et sur tous les manuscrits, avec une notice bibliographique et des notes, par M. Fr. Michel.

P., Bureau de la Bibliothèque Choisie, 1830, in-16, 474-(5) pp, une gravure médiévale de Bertrand du Guesclin en frontispice, notice bibliographique, reliure plein veau havane, dos lisse, titre, fleurons et filets dorés, encadrement doré sur les plats, fer doré au 1er plat (Institution de Mme d'Aubrée), tranches marbrées (rel. de l'époque), un mors proprement recollé, un C. de bibl. sur la page de titre, bon état

Du Guesclin a été étroitement mêlé à l’histoire du duché de Bretagne, du royaume de France et de l’Europe. Né autour de 1320 dans une famille de la petite noblesse bretonne, il a gravi tous les échelons de la hiérarchie militaire pour accéder au grade de connétable. Il a joué un rôle de premier plan dans la guerre de succession de Bretagne puis dans celle de de Cent Ans. Il a mis un terme à la série de défaites françaises et dirigea, sous le règne de Charles V, la reconquête des territoires perdus. Il intervint aussi en Espagne pour soutenir Henri de Trastamare, prétendant au trône de Castille et conduisit outre-Pyrénées les grandes compagnies qui dévastaient la France. Alors qu’il était chargé de faire appliquer la décision royale de confiscation du duché de Bretagne, son inertie le rendit suspect dans certains milieux de la cour et il reçut pour mission de combattre les compagnies de routiers retranchés en Auvergne. Il mourut en 1380, devant la forteresse de Châteauneuf-de-Randon, près du Puy-en-Velay...

MARBOT (Jean-Baptiste Antoine, baron de).

Mémoires du général baron de Marbot.

Plon, s.d. (1930), 3 vol. in-8°, xii-390, 495 et 446 pp, un fac-similé replié hors texte, un article biographique de 1854 sur Marbot par Cuvillier-Fleury à la fin du tome 3, états de service et index des noms, reliures demi-basane chocolat, dos à 5 nerfs, titres dorés, têtes dorées (rel. de l'époque), sous étui cartonné recouvert de papier marbré d'époque, bon état

Tome I : Gênes, Austerlitz, Eylau ; Tome II : Madrid, Essling, Torrès-Védras ; Tome III : Polotsk, La Bérésina, Leipzig, Waterloo. — "Les plus populaires des mémoires d'Empire." (Tulard, 952).

FOUCHÉ (Joseph).

Mémoires de Joseph Fouché, Ministre de la Police, duc d'Otrante.

P., Editions de Saint-Clair, 1968, 2 vol. pt in-8°, 293 et 269 pp, un portrait-frontispice en couleurs, 24 gravures et portraits hors texte, tiré sur bouffant alfa vergé, reliures simili-cuir décorées de l'éditeur, bon état

Homme de la manigance et du complot, ministre de la Police sous le Directoire et le Consulat, mais aussi sous l'Empire et durant les Cent-Jours, nul n’incarna mieux que Joseph Fouché (1759-1820) l’omnipotence ambiguë des forces de l’ombre et le cynisme de l’Histoire cachée. Survivant aux changements de régimes, tenant les puissants à merci, il fut fait comte d’Empire puis duc d’Otrante par Napoléon. Ses sulfureux Mémoires, rédigés pendant son exil en Autriche, en 1816, apportent sur la Révolution et l’Empire l’extraordinaire témoignage d’un des hommes les mieux renseignés de son temps. À l'image de leur auteur, ses Mémoires, publiés quatre ans après sa mort, en 1824, ont suscité une vive controverse. S'ils sont unanimement jugés passionnants, beaucoup de contemporains ont mis en doute que Fouché en soit l'auteur. Louis Madelin les tient pour authentiques, Jean Savant non, Jean Tulard ne se prononce pas. Une source indispensable à quiconque s'intéresse à l'histoire de la Révolution et de l'Empire. — "Il est certain que Fouché a songé à écrire ses mémoires entre 1815 et 1820. Le texte paru en 1824, quatre ans après sa mort, est-il authentique ? Alphonse de Beauchamp, ancien employé du comité de sureté générale puis du ministère de la police, historien des guerres de Vendée et fabricant de mémoires s'en est déclaré l'auteur. (...) Autre problème : celui de la partialité du témoignage. L'intérêt de l'ouvrage n'en est pas moins certain". (Tulard, 560

MAINE (René).

Trafalgar. Le Waterloo naval de Napoléon.

Editions Rombaldi, 1971, in-8°, 292 pp, 16 pp. de portraits, gravures et cartes, reliure skivertex bleu décorée or de l'éditeur, bon état (Coll. Splendeurs et mystères de la mer)

Trafalgar, dernière grande bataille de la marine à voile, où Napoléon vit basculer à jamais son espoir de réduire l’Angleterre. — "On oublie trop souvent que dès le 21 octobre 1805 la bataille de Trafalgar avait pratiquement décidé du conflit qui opposait la France et l'Angleterre. Trafalgar est le dernier épisode d'une gigantesque et complexe campagne navale. M. René Maine raconte cette campagne de manière vivante et claire. On regrettera qu'il reprenne le slogan d'une marine française ruinée par la Révolution : c'est oublier aussi que la marine française avait pu reconquérir en 1796 la maîtrise de la Méditerranée. En ce qui concerne les responsabilités de Trafalgar, M. Maine observe que les ordres donnés par l'Empereur et transmis par le ministre Decrès étaient confus et imprécis. L'Empereur eut surtout le grand tort de destituer Villeneuve et de le remplacer par l'amiral Rosily, sans avertir l'intéressé, qui n'apprit sa disgrâce que par des on-dit, et voulut sauver son honneur en engageant son escadre dans une bataille risquée et, en tout état de cause, inutile. Enfin, au cours de la bataille même, le contre-amiral Dumanoir, par sa mollesse et ses hésitations a permis à Nelson de remporter la victoire, alors que son intervention, si elle s'était produite à temps, eût pu renverser la situation. M. Maine ne consacre que de très brèves pages aux conséquences immenses de Trafalgar. Tout au long de son ouvrage, il n'envisage que les points de vue strictement militaires et stratégiques." (J. Godechot, Annales historiques de la Révolution française, 1957)

CHEVALIER (Mgr C.).

Tours capitale. La délégation gouvernementale et l'occupation prussienne (1870-1871).

Tours, Imp. A. Mame et Fils, 1896, gr. in-8°, 349 pp, index, broché, dos fendu proprement recollé, bon état. Peu courant

"En 1871, le conseil municipal de Tours chargea Mgr Chevalier de recueillir les documents et les détails relatifs à l'histoire de la capitale de la Touraine, devenue pour quelques semaines la capitale de la France. Après de consciencieuses et habiles recherches, après de longs entretiens avec les personnages les plus qualifiés pour juger les actes du gouvernement de la Défense nationale et les mesures administratives, Mgr Chevalier rédigea un important ouvrage, qui ne fut pas publié de son vivant, et que la maison Mame a eu l'heureuse idée d'éditer, On y suit les efforts patriotiques d'une population prête à se sacrifier pour résister à l'invasion, mais l'on voit aussi l'indiscipline et le découragement de certaines troupes de francs-tireurs, mal recrutées et mal commandées, dont la tenue contraste avec l'allure martiale et l'esprit militaire des zouaves de Charette et des volontaires de Cathelineau, Mgr Chevalier trace un curieux tableau de l'arrivée à Tours de Gambetta, de Garibaldi et de plusieurs députés républicains espagnols, « missionnaires de l'idée internationale accourus pour asseoir, sur les ruines sanglantes de notre patrie, le règne de leurs chimères et de leurs utopies. » Après le combat de Monnaie, la Touraine fut envahie el. les troupes françaises se retirèrent sur Angers. Le 21 décembre, sous prétexte qu'une patrouille de uhlans avait été assaillie aux portes de Tours, les Prussiens bombardèrent Tours jusqu'à ce qu'une délégation de la municipalité eût obtenu la cessation du feu. La Touraine eut ses otages et ses victimes, et les Prussiens se signalèrent particulièrement dans la région par des exactions et une brutalité indignes d'une armée victorieuse. Enfin, le 9 mars 1871, l'armée prussienne évacua Tours. Une statistique soigneusement contrôlée évalue à sept millions les pertes causées par l'occupation allemande dans les arrondissements de Tours, Loches et Chinon, la ville de Tours exceptée." (Revue des Questions historiques, 1897)

LATTA (Claude).

Eugène Baune (1799-1880). Un républicain dans les combats du XIXe siècle.

Montbrison, 1995, gr. in-8°, 198 pp, préface d'Alain Corbin, 8 pl. de gravures et portraits, 2 tableaux généalogiques, sources et biblio, broché, couv. illustrée, C. de bibl. annulé, bon état

Eugène Baune (1799-1880) est l’une des figures du mouvement républicain au XIXe siècle : ce fils d’instituteur, après de brillantes études au collège de Montbrison (Loire), s’engage en 1815 et se bat à Ligny. Puis il part plusieurs années en Italie où il adhère à la Charbonnerie. Rentré en France, il est professeur à l’école de commerce de Lyon, défend les canuts et devient le chef des républicains lyonnais. Arrêté au début de l’insurrection lyonnaise de 1834, Eugène Baune est condamné à la déportation à vie par la Cour des Pairs. Amnistié en 1837, il fait une carrière de journaliste, au National puis à la Réforme. Après s’être battu sur les barricades de 1848, Eugène Baune devint commissaire du gouvernement provisoire à Montbrison (alors préfecture de la Loire) puis député de ce département (1848-1851) et président du groupe parlementaire de la Nouvelle Montagne. Arrêté lors du coup d’Etat du 2 décembre 1851, il est expulsé de France et vit un long et difficile exil en Belgique de 1851 à 1871. Retiré auprès de se fille, il meurt en 1880 à Bâle (Suisse). La vie mouvementée d’Eugène Baune traverse toute l’histoire du XIXe siècle et en illustre toutes les tempêtes. Une belle figure de femme l’accompagne : celle de Julie Baune, républicaine indomptable dont la correspondance avec Mme Edgar Quinet a permis de retracer les années d’exil. La bibliographie d’Eugène Baune tente de répondre à une question essentielle : qu’est-ce qu’un républicain au XIXe siècle ? Elle est destinée à tous ceux que passionne cette époque. Mais l’histoire d’Eugène Baune appartient aussi à celle du Forez et de Montbrison et à celle de Lyon et ses canuts.

BUHLER (Pierre).

Histoire de la Pologne communiste. Autopsie d'une imposture.

Karthala, 1997, gr. in-8°, Broché 808 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Le 4 juin 1989, le régime communiste du général Jaruzelski implose à l'épreuve du suffrage universel, libre et secret. En dévoilant les premiers l'imposture de l'« État du prolétariat », les électeurs polonais déclenchent une réaction en chaîne qui, en l'espace de trente mois, met fin à l'aventure dramatique du socialisme réel sur le continent européen. Ce scrutin décisif, qui précipite un mouvement probablement inéluctable, est l'aboutissement d'une démarche réfléchie, cohérente, inlassable de refus du mensonge, de l'arbitraire, de l'asservissement. une démarche menée par ceux-là mêmes qui devaient former l'avant-garde du système, les intellectuels de gauche et les ouvriers, dont la révolte finit par rencontrer l'appui d'une autre victime, l'Église et, à partir de 1978, la protection de Jean-Paul II. Imposé en 1944 et maintenu par la force pendant près d'un demi-siècle, le régime a succombé, terrassé par les poisons qu'il a sécrétés. Cette Autopsie d'une imposture est l'histoire de cette lente décomposition, avec ses rebondissements et ses retours en arrière, ses crises et ses espoirs déçus. Empruntant aux registres du roman noir, de l'absurde et du tragique, l'Histoire de la Pologne communiste est le premier ouvrage de synthèse et de référence qui traite cette période comme un tout, avec une approche délibérément politique. L'ouverture de nombreuses archives et une abondante production de mémoires de la part des protagonistes de ces événements, soucieux de se justifier devant la postérité, apporte une moisson d'anecdotes et de témoignages qui illustrent le rôle des individus dans une histoire qui ne se laisse pas appréhender par une simple lecture déterministe.

DUPUIS (Jacques).

Histoire de l'Inde et de la civilisation indienne.

Payot, 1963, in-12, 386 pp, une carte, biblio, glossaire, index, reliure pleine basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièce de titre basane vermillon (rel. de l'époque), bon état (Petite Bibliothèque Payot). Édition originale

Du faste empire de Vijayanagar à l'émancipation du XXe siècle en passant par l'empire Mogol ; de l'empire d'Asoka à la domination britannique, de l'Indépendance aux années 1990... Sans oublier les arts et la religion. Cette Histoire de l'Inde permet de mieux comprendre cette partie du monde : la grandeur d'anciens empires méconnus en Occident, l'origine de certains conflits récents...

HÖSS (Rudolf), Pery BROAD, Johann Paul KREMER.

Auschwitz vu par les SS.

Oswiecim, Edition du Musée d'Etat, 1974, in-8°, 352 pp, préface de Jerzy Rawicz, choix des textes, annotations et notes biographiques par Jadwiga Bezwinska et Danuta Czech, 27 photos, 3 plans dépliants hors texte, annexes, biblio, index des noms, index géographique, broché, sans la jaquette, bon état

Trois textes dont les auteurs sont des SS ayant sévi à Auschwitz. Pour Höss, le premier chef du camp d'Auschwitz, ce sont la partie des ses mémoires, écrits dans la prison de Cracovie avant son procès, concernant le Lager. Pour Broad c’est un récit qu’il remet aux autorités anglaises qui l’ont fait prisonnier. Pour Kremer il s’agit de son journal. Avec préface, postface, notes et annexes. — Recueil de textes de trois responsables d'Auschwitz à des postes divers. Rudolf Höss fut le premier chef du camp d'Auschwitz I, et l'homme qui mit en action les premiers crématoires et les chambres à gaz au Zyklon B. Perry Broad était un SS du camp. J. Kremer était un médecin rengagé dans la Waffen-SS à 60 ans, et à ce titre participa à une dizaine de Sonderbehandlungen, bref de gazages. Il est important de noter qu'aucun de ces personnages ne nie l'existence de la solution finale. Pour autant il faut évidemment prendre ces textes avec du recul, car ils ont été écrits dans un contexte bien particulier. Höss signe une déclaration en attendant son jugement, qui aboutira à sa condamnation par pendaison dans Auschwitz même, près du crématoire ! Par conséquent il fait tout pour minimiser ses responsabilités et ment beaucoup par omission. Le récit de Pery Broad fournit une description du fonctionnement du camp, et son regard est curieusement très empathique vis-à-vis des victimes et à charge contre la brutalité des SS. Quant à Kremer, c'est la source la plus directe, bien que la moins bavarde, puisqu'on a conservé son journal, écrit au jour le jour. Il reste cependant assez pudique sur ce qu'il a vu, mais lors de son procès ultérieur on lui demanda de détailler les entrées de son journal et il s'y prêta de bonne grâce. L'ouvrage comporte aussi un cahier de photographies, dont des photos anthropométriques des nazis prises lors de leur détention, l'album d'Auschwitz, les photos volées par quelques Sonderkommando d'un bûcher et celles de la libération des camps par les soviétiques. Ces photos, quoique d'un tirage de mauvaise qualité, sont terrifiantes. L'ouvrage compte des notes de bas de page fort détaillées et documentées, qui précisent la chronologie et les faits quand il est besoin. De ce point de vue il n'y a pas grand chose à dire de l'appareil critique. Rudolf Höss (à ne pas confondre avec Rudolf Hess) présente le témoignage le plus détaillé, mais aussi le plus orienté et le plus ahurissant dans son système de défense. Alors qu'il avait une réputation de sadisme, Höss ose avancer qu'il aurait aimé donner aux détenus des conditions humaines, mais qu'il était pris par le calendrier infernal de développement du camp qu'on lui imposait, et surtout qu'il n'avait pas la main sur ce qu'il se passait dans le camp, puisqu'on ne lui envoyait que des SS sadiques dont il condamnait fermement l'attitude vis-à-vis des détenus. "Ha, si seulement il y avait eu des SS gentils à Auschwitz !". Oui, c'est vraiment le système de défense retenu... Malgré tous ses efforts et sa vigilance pour tenter de se blanchir, la dureté de Höss et son racisme transparaissent dès qu'il est question des Juifs. Il parle avec beaucoup de détails des difficultés logistiques que lui ont posé l'extension du camp et le manque de matières premières. Höss ne cache rien de la mise en oeuvre des chambres à gaz et en parle avec un détachement pratique terrible. Bref, le journal de Höss est la pièce maîtresse de ce livre et est fascinant d'aveuglement volontaire en vue de se justifier et de sauver sa peau. – Perry Broad a écrit un texte d'une quarantaine de pages, un texte étrange, qui n'hésite pas à aller dans le pathos envers les victimes et qui insiste sur l'insensibilité sadique des nazis. C'est un bon complément à Höss, car il revient au contraire sur de nombreux épisodes ayant causé des morts, comme la révolte de Budy, l'extermination des prisonniers de guerre soviétiques, les procédures du Block 11 (consacré à la torture et aux exécutions) et le fonctionnement de la solution finale. Il ne nous épargne pas les détails sordides... – Kremer est un profil atypique, mais son journal, dont on publie les entrées des années 1940-1945, est intéressant. Il était nazi dès le milieu des années 1930 et fait partie des médecins qui ont intégré l'idéologie raciale du Reich. En 1941, en tant que SS, il officie à Dachau comme médecin, mais il raconte peu de choses de sa vie au camp. Il est frappant que les entrées (courtes) de son journal s'attachent plutôt à sa vie familiale, les films qu'il a vus, ses espoirs professionnels. Courant 1942, il est muté à Auschwitz. Il notera dans son journal chaque gazage dont il sera témoin, même si son implication concernait surtout la sélection et le fait d'être disponible si jamais il y avait un problème à cause du gaz. Les entrées de ses premiers contacts avec le Sonderbehandlung sont laconiques mais traduisent une intense détresse "l'enfer de Dante a l'air d'une comédie à côté" "Untel avait raison de me dire que nous sommes ici dans l'anus mundi". "Scènes insoutenables". Soucieux de faire avancer la science, il fera également des prélèvements d'organes internes sur des condamnés à mort pour mieux connaître les dégénérescences liées à la sous-alimentation... C'est absolument soufflant, car Kremer n'a pas vraiment l'air d'un monstre, plutôt d'un scientifique un peu loufoque. Il a cependant participé à des exécutions, cela faisait partie de ses "obligations professionnelles". Kremer ne passe pas toute la guerre à Auschwitz : il retourne à Prague, Munich, Münster. Ses espoirs d'obtenir une chaire à l'université s'envolent car on lui reproche d'être scientifique avant d'être nazi, ce qui bloque son avancement. La fin de son journal concerne son retour à Munster, où il a des querelles familiales, et où les bombardements prennent une ampleur de plus en plus importante. La fin montre une population allemande désemparée où aucune maison n'est sûre face aux cambriolages et où la nourriture devient la principale préoccupation. A noter qu'il est frappé par la bonne santé des soldats américains, mais aussi par leur physique qui traduit "une mixité des races". Même après la défaite... (zardoz6704, SensCritique)

MONTEIL (Vincent).

Le Persan contemporain: Textes et vocabulaires.

P., Librairie C. Klincksieck, 1954, gr. in-8°, 163 pp, reliure pleine basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièce de titre basane acajou (rel. de l'époque), bon état

CHENOUNE (Farid).

Les dessous de la féminité : Un siècle de lingerie.

Assouline 1998, in-4°, Couverture rigide 200 pp, nombreuses illustrations et photos en noir et en couleurs, repères chronologiques, notes, biblio, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état

Les femmes portent des dessous ; les hommes ne portent que des sous-vêtements. Cette formule marque la différence des sexes. Surtout, elle fait la part belle à un univers, plus ou moins caché, plus ou moins mystérieux, secret, toujours fascinant, charmant, envoûtant, celui des dessous féminins, aux vocations évidemment érotiques. Entre rêve et réalité, rien moins qu'une affaire d'intimité : le cri d'une soie, le léger craquement d'un corset, le bruissement électrique d'une paire de bas sous une combinaison ou une robe, le frou-frou d'un jupon... Spécialiste de la mode , Farid Chenoune livre ici un siècle de lingerie, une véritable archéologie de ces dessous, du caraco au corset, des porte-jarretelles aux collants à dentelles, du soutien-gorge à bonnets au bas nylon, jusqu'à la formidable guêpière. Tout un arc-en-ciel de saveurs lingères où l'on croise Arletty, Marilyn Monroe, Silvana Mangano, Brigitte Bardot, les top-models de Calvin Klein ou encore Laetitia Casta. Au-delà d'une coquette et divertissante épopée de la lingerie, qui dissimulerait pour mieux laisser deviner, c'est aussi une histoire (richement illustrée) de la femme au XXe siècle, dans sa manière d'être, de paraître. (Céline Darner) — Corsets, porte-jarretelles, soutiens-gorge, guêpières, combinaisons, strings, caracos, jarretières, brassières, gaines, brésiliens, etc.: la chronique des sous-vêtements féminins ne se limite pas à une simple énumération de catalogue. En un siècle, les femmes sont en effet passées de l'ère du linge de corps et du trousseau à celle des dessous. Changements de mots, changements de murs. A cette invention des dessous correspond un nouveau théâtre de la féminité, imaginaire dont ce livre explore les coulisses les plus intimes. De la taille encorsetée des courtisanes du début du siècle aux seins pigeonnants des top models du début des années quatre-vingt-dix, des sous-vêtements plats de la garçonne des années vingt à la lingerie sexy de la pin up des années cinquante, de la corseterie du new-look d'après-guerre aux soutiens-gorge transparents ou totalement absents des années soixante-dix, les sous-vêtements féminins forment aussi une charpente invisible au service des canons esthétiques du moment. Leur histoire est également histoire des murs et de la mode. Au fil d'une revue où se pressent la Belle Otéro et Marlène Dietrich, La Goulue et Madonna, Marilyn Monroe et Claudia Schiffer, sex symbols glamours et petites Vénus anonymes, Les Dessous de la féminité déshabille le siècle, ses images et ses corps fétiches. (L'Éditeur)

NERZIC (Jean-Yves) et Christian Buchet.

Marins et flibustiers du Roi-Soleil : Carthagène, 1697.

Aspet, PyreGraph, 2002, gr. in-8°, Couverture rigide 276 pp, nombreuses illustrations en noir dans le texte et sur 16 pl. en couleurs hors texte, annexes, sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état

L'exploitation des richesses du Nouveau Monde, les guerres de religions et la soif de liberté, firent fleurir aux Indes occidentales une demi-caste tantôt adulée, tantôt vilipendée, suivant le besoin que l'on en avait : les flibustiers. Il est rare de voir présentés, agissant de concert sous un même commandement, des vaisseaux du roi et des frégates flibustières, des troupes régulières et des frères de la Côte : planteurs, flibustiers ou nègres. L'expédition de Carthagène est l'une de ces exceptions. À la fin du XVIIe siècle, la politique de grandeur du Roi-Soleil a vidé les caisses de l'État. Même la capitation ne suffit plus pour soutenir l'effort militaire. C'est donc assez facilement que le roi se laisse convaincre qu'il peut aller se servir directement dans les coffres que l'Espagne possède en Amérique. Les deux grands protagonistes sont des Pyrénéens : Pointis est le seul amiral commingeois et Ducasse est béarnais. Voilà décrite l'expédition de Carthagène. Ultime engagement entre France et Espagne avant le traité de Ryswick. Le duc de Saint-Simon écrit dans ses Mémoires : "Cette expédition, qui a tout à fait l'air d'un roman, fut conduite avec un jugement, et, dans l'exécution, avec une présence d'esprit égale à la valeur."... Cette passionnante étude sur l'expédition de Carthagène, que l'on connaît mal bien qu'on la cite souvent, est basée sur un lot de manuscrits mis en vente en 1960 qui concernent cette expédition et la famille de Pointis, complétés par de nombreuses recherches au Service Historique de la Marine à Vincennes et à Brest. L'expédition unissait "sous un même commandement, des vaisseaux du Roi et des frégates flibustières", fait exceptionnel. Les annexes donnent historique, caractéristiques et personnels des bâtiments, liste des officiers morts, blessés, disparus ou prisonniers, état des munitions et dépenses faites... et la longue liste des sources.

ARON (Raymond).

Dix-huit leçons sur la société industrielle.

Gallimard, 1964, in-12, 375 pp, reliure pleine basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièce de titre basane vermillon (rel. de l'époque), bon état (Coll. Idées). Édition originale

Édition originale parue directement au format poche de ces cours professés à la Sorbonne durant l'année 1955-56. — "Ce cours n'est et ne veut être qu'une introduction, objective je pense, à l'étude, d'un problème chargé de passions politiques. Il s'adresse non au spécialiste mais à l'étudiant et à l'honnête homme. Il n'impose pas de réponses dogmatiques, il dissipe les mythes : celui d'une évolution nécessaire du capitalisme au soviétisme, celui d'une convergence fatale des deux types de société industrielle, celui du caractère homologue des diverses phases de la croissance, quelle que soit l'époque et quel que soit le régime politique."

THIERS (Adolphe).

Histoire de la Révolution Française.

P., Lecointe, 1834, 10 vol. in-8° + un atlas, 4e édition, avec 95 gravures sur acier hors texte, notes et pièces justificatives, une grande carte dépliante du théâtre de la campagne de 1796, très copieux index à la fin du tome 10, reliures demi-veau glacé fauve, dos à 4 petits nerfs filetés et caissons dorés, pièces de titre et de tomaisons veau glacé noir, dos lég. frottés, un coin abîmé au tome 2, rousseurs, bon état. Bel exemplaire finement relié à l'époque. Avec l'« Atlas pour servir à l'intelligence des Campagnes de la Révolution Française », dressé par Th. Duvotenay, gravé par Ch. Dyonnet. P., Furne, Jouve et Cie., s.d., in-4° à l'italienne (44 x 28 cm) comprenant 32 cartes et plans gravées sur acier, cartonnage demi-toile verte, pièces de titre chagrin carmin, bon état

Publiée de 1823 à 1827, cette “Histoire de la Révolution” valut à Adolphe Thiers de nombreux éloges et son élection à l'Académie Française en 1833. — "Comme son ami Mignet, Thiers est partisan d'une histoire philosophique, d'une histoire qui explique. Il revendique les acquis de la Révolution puis ceux du Consulat et de l'Empire. Son fatalisme le conduit à porter la raison d'État au rang de vertu. Il exalte l'ordre et trouve une légitimation à la grandeur, fut-elle guerrière. Subordonnant l'histoire à la politique, il destine ses ouvrages aux dirigeants et les conçoit comme une propédeutique du pouvoir. L'historien sert le politique. Cependant, le Thiers historien est encore plus un peintre qu'un philosophe. Très narratif et descriptif, il est un remarquable vulgarisateur qui veut tout savoir de l'époque qu'il évoque pour mieux la faire comprendre. Il est ainsi l'un des pionniers de l'histoire scientifique (utilisation des archives, visite des lieux décrits comme les champs de bataille, recours à des témoins directs et à des spécialistes). Entre la légende dorée et la légende noire, il inscrit son oeuvre dans l'histoire critique. Après avoir encensé le génie de Napoléon, il sait infléchir son jugement après le 2 décembre. Il est désormais convaincu que la patrie ne peut se livrer à un « homme providentiel ». Jean Tulard déplore que Thiers, en dépit de ses erreurs et de ses lacunes, n'ait pas été réédité, contrairement à Taine ou à Michelet..." (Eric Anceau, Revue historique, 1999) — Alfred Nettement louait en ses termes les qualités de l’auteur : « C’est le naturel et la puissante imagination de cet esprit supérieur, qui semble évoquer les temps qu’il décrit, montrer ce qu’il peint et qui fait palpiter le cœur de ses lecteurs aux émotions de la génération de 1789 ; c’est le sens profond avec lequel il explique les situations, la clarté et l’intérêt saisissant avec lequel il expose les grandes affaires, les finances, la diplomatie, la politique ». Si cette opinion peut paraître aujourd'hui trop laudative, il n’en pas moins vrai que cette “Histoire de la Révolution” reste une grande synthèse qu’il faut absolument connaître.

MEZZADRI (Luigi).

Vincent de Paul (1581-1660).

Desclée De Brouwer, 1985, in-8°, 205 pp, traduit de l'italien, broché, couv. illustrée, bon état

Avec sa figure de bonté, son sens actif de la charité, saint Vincent est sans doute l'un des saints les plus populaires, avec François d'Assise ou Thérèse de Lisieux. Ce berger landais cherchait au départ à faire carrière. La vie de Vincent de Paul comporte ombres et lumières. La grâce de Dieu aidant, il est devenu l'âme de tout un peuple, l'ami des indigents et affamés, des galériens et des prisonniers. Par ailleurs, il est le confident des grands de ce monde et des personnalités religieuses de son temps. Il est le fondateur des lazaristes et, avec lui, Louise de Marillac fonde les Filles de la Charité. On l'appelera d'ailleurs le « saint du Grand Siècle ». La figure lumineuse de Vincent éclaire l'Église et l'Europe un siècle avant la Révolution française, avec une spiritualité très incarnée. — Luigi Mezzadri, prêtre lazariste italien, est professeur d'histoire au collège Alberoni de Plaisance (Emilie). Il est membre du secrétariat d'Études vincentiennes et auteur de nombreux ouvrages de spiritualité.

HABERBUSCH (Benoît ).

La gendarmerie en Deux-Sèvres sous l'Occupation.

La Crèche, Geste éditions, 2007, gr. in-8°, 374 pp, 8 pl. de photos hors texte, annexes, sources, biblio, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

Figure familière des campagnes, le gendarme des Deux-Sèvres a laissé des rapports riches d'enseignements sur le quotidien de ses contemporains durant la Seconde Guerre mondiale. Ces archives éclairent surtout l'un des épisodes le plus sombre de l'histoire de cette institution. En septembre 1939, la compagnie des Deux-Sèvres participe à l'effort de guerre en assurant la mobilisation des forces armées. En juin 1940, les gendarmes, restés à leur poste, assistent impuissants à l'arrivée de l'envahisseur. La défaite impose une double pression au personnel de la compagnie des Deux-Sèvres, devenu le seul représentant de l'armée en zone occupée. Chaque unité se voit imposer des missions impopulaires comme les arrestations de juifs et de réfractaires au STO. En septembre 1944, la libération des Deux-Sèvres ne signifie pas la fin des épreuves. Les brigades doivent affronter les difficultés liées à la pénurie, l'épuration et la persistance de la menace allemande jusqu'en mai 1945. Oeuvre pionnière dans le nouveau chantier historique de la gendarmerie, Benoît Haberbusch a exploité les archives départementales à Niort. Il a surtout recueilli les récits de témoins directs dont plusieurs ont disparu depuis. — Texte remanié d’un mémoire de maîtrise d’histoire soutenu en 1997 à l’université de Poitiers.

CHAMS (Eric).

Un amour inconnu du jeune Victor Hugo. Honorine Babillon, fille de la générale Lucotte, et le poème « Sur Glycère ». Décembre 1817.

La Ferté-Vidame, Editions Les Temps neufs, 2020, in-8°, 73 pp, 8 pl. d'illustrations hors texte en couleurs, postface de Jean-Marc Hovasse, biographe de Victor Hugo, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale sur papier courant tirée à 200 ex. seulement

Il est un petit poème que Victor Hugo a composé à l’âge de quinze ans, en 1817, mais qui n’a été publié qu’en 1934, peu avant le cinquantenaire de sa mort, et qui dissimule dans son acrostiche le prénom, inaperçu depuis deux siècles, d’un amour de prime jeunesse : Honorine. Qui était Honorine ? En admirateur inconditionnel et passionné du grand écrivain depuis ses vertes années, Éric Chams, qui a percé le secret de ce poème découvert à dix-neuf ans en 1973, conduit pas à pas le lecteur dans les arcanes d’une (en)quête au long cours. Avec une minutie implacable, comme dans sa seconde recherche relative à un mot trompeusement flatteur de Sainte-Beuve sur Hugo, dont il restitue le véritable sens. Et un humour acéré que révèle le billet d’humeur final visant à extirper le grand Hugo de la griffe du temps présent.

[Zodiaque] – DIMIER (M.-Anselme) et Jean PORCHER.

L'Art cistercien. France.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1962, gr. in-8°, 356 pp, 150 héliogravures hors texte, 4 pl. en couleurs hors texte, cartes et plans, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (la Nuit des Temps, 16)

"Ce livre a la netteté et la clarté qui conviennent au sujet dont il traite. Il est également, ce qui explique ses qualités, l'œuvre d'hommes qui par leur vocation, leur vie et leurs travaux sont mieux à même que quiconque de dégager l'esprit qui imprègne l'art monastique en général, et plus particulièrement l'aspect exceptionnel que revêt l'art cistercien. Il s'agit de dom Angelico Surchamp, religieux bénédictin, et, pour la majeure partie de l'ouvrage, du r.p. Marie-Anselme Dimier, religieux cistercien, auteur de nombreux et remarquables travaux sur l'histoire, l'expansion et l'architecture de l'Ordre auquel il appartient. Les dernières pages du livre, consacrées aux manuscrits, ont été demandées à M. Jean Porcher, éminent spécialiste en la matière. Nous sommes ici pourvus de douze monographies solides et claires s'appliquant aux ensembles majeurs, entendons ceux qui nous sont parvenus. Le choix de ceux-ci ne pouvait être imprévisible ; cependant, des abbayes relativement peu connues comme l'Escale-Dieu, Léoncel ou Flaran sont mises ici très légitimement à l'honneur. On trouvera également, en tête de l'ouvrage, trente-six notices brèves consacrées trop souvent, hélas, à une manière de nécrologe dans lequel sont évoquées les abbayes mutilées dont certaines, ne seraient-ce que Cîteaux et Clairvaux, devraient revêtir, sans la stupidité des hommes, une importance capitale. Ces notices sont intelligemment présentées dans l'ordre historique, un index alphabétique permettant de retrouver aisément chacune d'elles. Tout cela, disions-nous, est clair, net, sans fioritures ni vaine littérature..." (René Crozet, Cahiers de Civilisation Médiévale, 1963)

DELVERT (Capitaine Charles).

Carnets d'un fantassin, 7 août 1914 - 16 août 1916.

Le Fantascope Éditions, 2008, gr. in-8°, 387 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Mémorial de Verdun)

Un témoignage des plus sérieux, selon Norton Cru. — "Le capitaine Charles Delvert est un véritable héros ; le combat auquel il a participé avec ses hommes aux alentours du fort de Vaux, en pleine bataille de Verdun est l'un de ceux qui ont forgé l'Histoire. Il raconte dans ses "Carnets d'un Fantassin" (1916) cet épisode, ainsi que la vie des tranchées sur la Main de Massiges. Mais Charles Delvert est un héros modeste et un officier très humain, ainsi qu'un observateur précis et objectif. Un très bon livre, donc." (Passion & Compassion 1914-1918)

LESNE (Marcel).

Histoire d'un groupement berbère, les Zemmour. (Thèse complémentaire).

Sans lieu, Chez l'auteur, 1959, in-4°, 173 pp, tapuscrit ronéoté, 6 cartes in fine, glossaire, biblio, broché, pt manque en haut du dos, bon état. Rare

Thèse complémentaire pour le doctorat ès lettres présentée à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Paris. — Au début du XXe siècle, un groupe puissant de tribus berbérophones illustre, par des actes d'hostilité ou de brigandage, sa présence turbulente aux portes de Rabat et de Meknès. D'humeur guerrière, tout imprégnés des souvenirs de la rude vie en montagne menée par leurs pères, encore exaltés par une récente victoire sur la puissante tribu des Bni-Ahsene qu'ils repoussent pas à pas depuis des générations, les Zemmour font du bled Siba une réalité vivante jusque sous les murs de Salé. Aucun étranger ne traverse leur territoire sans s'assurer, contre paiement, la protection coutumière ou mezrag ; le Sultan lui-même contourne la forêt de la Mâmora, ravie par les Zemmour aux Bni-Ahsene, et longe la côte pour se diriger vers Meknès. Hostiles aux étrangers certes, mais aussi profondément divisées et en proie à des luttes intestines sans cesse renaissantes, les tribus Zemmour apportent ainsi, dans les plaines arabisées, l'ardeur guerrière et la rudesse des mœurs de la montagne berbère, jusqu'à l'intervention française et le rétablissement de l'autorité centrale. Les tribus Zemmour comptent à l'époque plus de 12.000 tentes groupant environ 60.000 personnes... (Introduction) — "Les Zemmour sont un important groupement de tribus berbérophones qui vivent actuellement sur la bordure N-O du massif central du Maroc, de part et d'autre de la route de Salé à Meknès ; ils sont près de 140 000. D'origine saharienne en partie, mais ayant vécu au XVIIe siècle et au début du XVIIIe dans le Moyen-Atlas et la Haute-Moulouya, les Zemmour font partie, avec les Zaër, les Guérouane, les Ait Youssi, les Béni Ahsen et les Zaïan, de ce flot de Sahariens qui s'est écoulé, lentement mais de façon continue, depuis la fin du XVIe siècle, des pays du Tafilalet et du Saghro jusqu'au N-O du Maroc et que le protectorat français a arrêtés... Comment se pose le problème de l'origine des différents groupes zemmour, quels sont les éléments de cohésion de cette confédération ancienne mais hétérogène, que sait-on de son passé, en particulier de sa vie dans le Moyen-Atlas et de sa progression de la montagne aux emplacements qu'il occupe aujourd'hui, quels ont été enfin ses rapports avec ses voisins et les dynasties marocaines au cours de cette progression vers le Nord-Ouest ? c'est là le sujet de la thèse complémentaire présentée récemment par M. Lesne, thèse d'histoire plus que de sociologie, mais thèse appuyée davantage sur les traditions et l'information orale que sur des textes. Tout compte fait on retiendra que ce furent certainement « les aventures vécues ensemble et le genre de vie imposé par les conditions historiques et géographiques qui contribuèrent [le plus] à rassembler et unir les tribus de la confédération zemmour »." (J. Despois, Annales de géographie 1960)

CHARBONNEAU (Jean).

La jeunesse passionnée de Gallieni. Les années d'apprentissage d'un grand Chef.

Bourg-en-Bresse, Éditions touristiques et littéraires, 1952, gr. in-8°, 124 pp, préface de l'amiral Lacaze, 6 photos, 7 fac-similés et une carte sur 10 planches hors texte, qqs figures dans le texte, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s. à Pierre Chanlaine

"Le général Jean Charbonneau, dont nous avons signalé à plusieurs reprises les ouvrages historiques, et notamment en 1950 un substantiel “Galliéni à Madagascar”, nous donne un nouveau livre consacré à ce dernier sous le titre “La jeunesse passionnée de Galliéni”. L’auteur a eu la bonne fortune de retrouver dans les Archives de la Marine deux études écrites au Sénégal en 1877 par le futur Maréchal alors lieutenant, et de pouvoir consulter le carnet de notes personnelles de celui-ci de 1876 à 1879. Ce précieux carnet, propriété de la famille Galliéni, présente cette particularité d’être rédigé presque entièrement en allemand, en italien et en anglais, comme son titre même, assez cocasse : Erinnerungen (souvenirs) of my life (de ma vie) di ragazzo (de garçon). À l’aide de ces documents, le général Jean Charbonneau trace du jeune Galliéni un portrait psychologique, dans lequel il étudie successivement l’homme dans sa vie intérieure et son comportement extérieur, l’officier français avec ses belles qualités et ses petits travers, l’officier colonial dont il montre, au cours de circonstances critiques, parfois tragiques, la formation tactique, la formation politique, la formation morale. Ce livre est agrémenté de plusieurs fac-similés des notes ou travaux de Galliéni, ou de ses photos comme « brution » (élève du Prytanée militaire), « cyrard » et jeune officier." (Edmond Delage, Revue Défense Nationale, 1953)

SEMPRONIUS.

Histoire de la Commune de Paris en 1871. La Période impériale. La Révolution du 4 septembre. Le Gouvernement de la Défense nationale. Le Parti républicain et le Parti socialiste. L'Association internationale des travailleurs, etc.

Bruxelles, F. Claassen, s.d. (1871), in-12, viii-267 pp, reliure demi-chagrin rouge, dos lisse avec titres dorés, bon état. Exemplaire très bien relié

La Période impériale. – La Révolution du 4 Septembre. – Le Gouvernement de la Défense nationale. – Le Parti républicain et le Parti socialiste. – L'Association internationale des travailleurs. – Menées du parti socialiste. – La Commune en 1793. – Le 31 octobre et le 22 janvier. – La Capitulation de Paris. – Le 18 mars. – L'Assassinat des généraux Clément Thomas et Lecomte. – Le Comité central de la Garde nationale. – La Commune. – Ses Agissements. – Son Budget. – La Terreur. – Insolence des Fédérés. – Les Journaux. – Les Otages. – Les Opérations militaires. – Les Fusillades. – Les Vols. – Les Barricades. – Les Incendies. – Documents officiels de la Commune. — Sempronius est le pseudonyme collectif des deux journalistes Charles-Octave Moget, dit Octave Féré (1815-1875), et de Joseph Décembre, dit Décembre-Alonnier (1836-1906). (Le Quillec, 4223)

RÉCAMIER (Jeanne-Françoise-Julie-Adélaïde, dite Juliette).

Souvenirs et correspondance tirées des papiers de Madame Récamier.

P., Michel Lévy, 1859, 2 vol. in-8°, xxvi-462 et 582 pp, reliures demi-veau glacé bleu nuit, dos lisses avec titre, tomaisons et doubles filets dorés, roulettes en tête et palettes en queue (rel. de l'époque), bon état. Édition originale, bel exemplaire

Édition originale rare. Madame Récamier avait commencé à rédiger elle-même ses Mémoires, cependant elle demanda qu'ils soient détruits à sa mort. Tout ne fut pas anéanti et des fragments figurent dans ce recueil : séjour au couvent, première entrevue avec Mme de Staël, destitution de Bernard, exil de Mme de Staël et affaire Moreau. —"Recueil dû à Mme Lenormant, nièce et fille adoptive de Mme Récamier, qui a rédigé l'introduction. Guizot aurait été consulté sur certains points de rédaction..." (Tulard, 1214) — "Courtisée en 1814 par Wellington et Benjamin Constant, Madame Récamier fut à partir de 1817 l'amie de Chateaubriand, qui lui resta fidèle lorsque des revers de fortune l'eurent obligée à se retirer à l'Abbaye-aux-Bois. Ces mémoires ont été détruits en conformité avec les dispositions testamentaires de Madame Récamier." (Bertier de Sauvigny, 853)

RIOUX (Jean-Pierre) et Jean-François SIRINELLI (dir.).

La culture de masse en France de la Belle Epoque à aujourd'hui.

Fayard, 2002, gr. in-8°, 461 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état

L’émergence, l’affirmation puis le déferlement de la « culture de masse » a profondément marqué les consommations et les pratiques culturelles, les sensibilités et les rêves, les grands et petits bonheurs, la vie tout simplement des Françaises et des Français de toutes générations. Ce livre souligne les chronologies singulières et les ressorts dramatiques du siècle culturel, mais sans dissimuler la force intrinsèque de ce flot montant qui a contribué à promouvoir les masses en les divertissant. Il examine pas à pas cette combinaison constante d’un air du temps changeant et d’une aspiration foncière à cette nouvelle culture où le cinéma, le disque, la radio jouent un rôle prépondérant et qui n’a jamais été une simple et banale importation anglo-saxonne. Il permet de découvrir ainsi que cette consommation de masse fut et demeure une expression de l’individualisme conquérant, démultiplié et devenu consommateur, une forme de revanche sur le tragique et sur la mort qui ont tant frappé et tant désespéré dans ce siècle de fer.

MOTHÉ (Daniel).

Journal d'un ouvrier, 1956-1958.

Editions de Minuit, 1959, in-12, 176 pp, broché, pt mque au bas du dos, état correct (Coll. Documents)

"Pour avoir travaille et milite pendant vingt-deux ans au sein de la « forteresse Renault », de 1950 à 1972, Daniel Mothé témoigne du quotidien de la vie ouvrière à la Régie, aux beaux temps de la croissance économique. Et de la CGT triomphante qui faisait régner l'ordre. Jacques Gautrat, alias Daniel Mothé, est entré chez Renault comme fraiseur en 1950, après avoir fait mille et un métiers depuis sa sortie de l'école à quatorze ans. Militant trotskiste, il fait ensuite partie de l'équipe de "Socialisme ou barbarie", animée par Cornélius Castoriadis et Claude Lefort, avant de devenir délégué de la CFDT et collaborateur de la revue Esprit. Il a quitté Renault en 1972, pour entrer au CNRS." (revue L'Histoire, 1996) — "Recueil de chroniques parues d'abord dans la revue "Socialisme ou barbarie", sur les conditions du travail à la chaîne chez Renault, le rôle des syndicats et la solidarité prolétarienne. Militant trotskyste, de son vrai nom Jacques Gautrat, l'auteur (né en 1924) s'était fait embaucher à la Régie en 1950 comme fraiseur-outilleur." (Vignes, 324) — "Romanciers, sociologues, économistes, journalistes, hommes politiques sont nombreux à avoir, ces temps-ci, exprimé sur la « classe ouvrière » une opinion qui, même lorsqu'elle est appuyée sur une documentation sérieuse, reste toujours plus ou moins extérieure à son sujet. Mais voici le témoignage direct, pris sur le vif, d'un ouvrier lui-même. « P 2 » aux Usines Renault, Mothé nous dépeint la vie quotidienne de l'atelier et brosse un portrait vécu du « métallo » parisien. A l'occasion d'événements récents: le soulèvement hongrois, la guerre d'Algérie et [le rappel des disponibles, le 13 mai et l'avènement de la Ve République, etc., il expose objectivement les réactions de ses compagnons de travail et analyse leurs divergences d'opinion, suivant leurs tendances politiques et leur affiliation syndicale. Il souligne, avec regret, la primauté donnée aux luttes intersyndicales, dont l'âpreté arrive à faire passer au second plan la solidarité prolétarienne et parfois même à estomper la conscience de classe." (A. Сailar, Population, 1961)

VAST (Henri).

Histoire de l'Europe et particulièrement de la France de 1270 à 1610.

P., Garnier Frères, 1893, fort in-12, x-835 pp, 6e édition revue et corrigée, 11 cartes en couleurs repliées hors texte, 72 gravures et tableaux chronologiques et généalogiques, biblio, cart. percaline rouge de l'éditeur, nombreuses rousseurs,sinon bon état

Copieux Manuel de classe de seconde, rédigé conformément aux programmes du 28 janvier 1890. L'auteur (1847-1921), normalien en 1867, auteur d'une excellente thèse sur le cardinal Bessarion (1403-1472) publiée en 1878, était professeur agrégé d'histoire au lycée Condorcet. — "Ce manuel est digne d'éloges ; il est bien présenté ; les faits y sont abondants, exposés d'un style net et rapide. Il est certainement un des meilleurs qu'on puisse mettre aux mains des élèves." (Revue Historique)

Collectif.

Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français de 1792 à 1815. Par une société de militaires et de gens de lettres.

P., Panckoucke, 1817-1821, 27 vol. in-8°, 350 à 450 pages environ par volume, 4 plans hors texte, 16 fac-similés, index dans chaque volume, reliures demi-veau glacé havane, dos lisses à doubles filets, titres et tomaisons dorés, tranches mouchetées (rel. de l'époque), qqs rousseurs, qqs plats lég. frottés, bon état. Édition originale, bien reliée à l'époque, mais sans les cartes et plans

Complet, mais relié sans les cartes et plans (que le relieur a oublié d'insérer, ou que celui qui a fait relier la collection à l'époque a gardé à part...), à l'exception de 4 plans. – Remarquable ouvrage décrivant avec précision toutes les batailles des guerres révolutionnaires et impériales, orné de fac-similés des écritures de Napoléon et des maréchaux d’Empire. L'une des meilleures et des plus complètes histoires des guerres de la Révolution et de l'Empire. Rédigée par des personnages qui avaient vécu les événements, tels les généraux Vignole, Thiébault ou Kellermann, elle aida nombre de mémorialistes à remettre en place leurs souvenirs et beaucoup d'historiens à étudier la période. Le tome 25 est un volume d'appendices et d'errata, suivi d'un copieux dictionnaire biographique militaire qui se poursuit au tome 26 (445 pp.), suivie d’une table géographique très détaillée des batailles, combats, sièges, etc., et d’une liste de souscripteurs. On trouve dans le 27e et dernier volume la Couronne poétique et surtout les fac-similés des écritures des principaux personnages.

HUBY (A.).

De la fin de l'Empire Romain d'Occident au début des Temps Modernes. I. L'Europe au début du Moyen Age.

Delagrave, 1939, pt in-8°, 144 pp, 50 illustrations et cartes, broché, trace de mouillure ancienne, état correct (Cours d'histoire A. Huby, classes de 5e, programmes du 8 avril 1938)

E.-M. du L. (Étiennette-Marie Villeroy du Lys).

Madame Élisabeth de France, sœur de Louis XVI. 1 : 1764-1791. Versailles, les Tuileries.

Perrin, 1932, in-8°, 665 pp, un portrait en frontispice et 9 gravures hors texte, broché, qqs annotations crayon, bon état

Tome I seul (sur 2) : jusqu'en décembre 1791, quelques mois après Varennes. — Copieuse étude historique écrite par une carmélite, à qui ses vœux imposaient l'anonymat, pour avancer un éventuel procès en béatification de Madame Élisabeth. Le second volume traite la période 1792-1794 (les Tuileries (suite), le Temple).

SAVELLI (Agostino).

Histoire d'Italie de l'Empire Romain jusqu'à nos jours.

Payot, 1950, in-8°, 295 pp, nouvelle édition française revue et complétée par Fernand Hayward, 2 cartes, chronologie, broché, papier jauni, bon état (Bibliothèque Historique)

ROSEBERY (Archibald Philip Primrose, comte de).

Napoléon : la dernière phase.

Hachette, 1901 in-12, xii-328 pp, traduit de l'anglais avec l’autorisation de l’auteur par Augustin Filon, index, reliure demi-percaline orange, dos lisse orné d'un fleuron et d'un double filet doré en queue, pièce de titre chagrin noir, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire sans rousseurs

"L'ouvrage de Lord Rosebery peut assez facilement se diviser en trois parties : la première (chap. I-III) est une étude des sources que nous avons sur le séjour de Napoléon à Sainte-Hélène ; dans la seconde (chap. IV-XII), lord R., à l'aide de ces sources, nous décrit la vie que l'on menait à Sainte-Hélène de 1815 à 1821, et étudie les questions qui se rattachent à la déportation de Napoléon dans cette île ; la dernière partie enfin (chap. XIII-XVI) place Napoléon dans ce cadre, nous fait assister à ses conversations, à ses pensées, et se termine par un jugement général sur l'homme et l'oeuvre. Dans l'étude des sources dont il avait à se servir, lord R. a temoigné d'un soin et d'une conscience des plus louables. (...) Après cet ouvrage, on pourra encore tirer de la littérature de Sainte-Hélène beaucoup d'autres indications intéressantes sur Napoléon ; mais, comme description de ce petit monde si curieux que fut Sainte-Hélène de 1815 à 1821, comme peinture de la vie que Napoléon y mena, l'oeuvre de lord R. semble, dans l'état actuel de la documentation, – et il ne parait pas que cette documentation puisse à bref delai s'accroître beaucoup, – définitive." (Ph. Gonnard, Revue d'histoire moderne et contemporaine, 1902) — Philip Primrose, comte de Rosebery publie en 1900 'Napoléon, La Dernière Phase'. Très attaché à la tradition britannique, il est d'esprit ouvert. Il s'est donné pour tâche d'examiner tous les témoignages concernant la détention de Napoléon à Sainte-Hélène, ne craignant pas de critiquer le gouvernement anglais lui-même. Il trace un tableau sans concession de l'existence de Napoléon à Sainte-Hélène.

GHEUSI (P.-B.).

Cinquante ans de Paris. Mémoires d'un témoin, 1889-1939. 2 : Leurs femmes.

Plon, 1941, in-8°, 468 pp, index, broché, lég. défraîchi, état moyen

Tome 2 seul (sur 4) — Les souvenirs de l'ancien directeur de l'Opéra Comique sous la IIIe République. Pierre-Barthélemy Gheusi, connu aussi sous le pseudonyme de Norbert Lorédan, est un journaliste, écrivain et directeur de théâtre français né à Toulouse le 21 novembre 1865 et mort à Paris le 30 janvier 1943. Ses mémoires, Cinquante ans de Paris, sont un document très précieux sur la vie politique et mondaine sous la IIIe République. — "Rares sont les narrateurs qui parviennent à intéresser le lecteur, à le mettre dans le jeu, à le captiver pour des gens qu'il n'a pas connus et des aventures qu'il n'a pas partagées. Pour y réussir, il faut que l'homme qui parle, qui se raconte. éveille la sympathie, ait un accent humain qui touche le coeur. M. P.-B. Gheusi possède ces dons..." (Jean Vignaud, Le Petit Parisien, 1939)

DÉCARREAUX (Jean).

Byzance ou l’autre Rome.

Editiond du Cerf, 1982, in-8°, 274 pp, lexique, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Byzance. Ce mot évoque pour nous le faste d'un empire prestigieux, d'une Eglise illustrée par d'innombrables saints et docteurs de l'Eglise, par des milliers et milliers de moines et d'ascètes. “L'autre Rome” évoque la rivalité séculaire, puis les conflits entre l'Eglise grecque et l'Eglise latine, qui devaient aboutir à la séparation, on ne sait au juste à quel moment. Les Eglises d'Orient ont longtemps été méprisées et méconnues par les chrétiens latins. Aujourd'hui, elles fascinent nombre de catholiques. Pour autant, les connaissent-ils mieux ? Dans cet ouvrage, le P. Décarreaux nous invite à un voyage dans le temps et dans l'espace. A grands traits, il nous présente l'histoire de l'empire byzantin, de sa décadence, de sa conquête par les croisés latins puis par les Turcs, de sa survivance. Il nous montre l'aventure extraordinaire des moines grecs d'hier et d'aujourd'hui. Il nous raconte enfin tous les efforts de rapprochement au cours des siècles entre Latins et Grecs, jusqu'à la rencontre extraordinaire de Paul VI et du patriarche Athênagoras. Il nous révèle enfin le rayonnement de l'Eglise grecque, dans le monde slave notamment. Cet ouvrage se lit comme un passionnant récit de voyage, car le P. Décarreaux n'est pas seulement un érudit connaissant tout de l'histoire de Byzance ; il connaît de l'intérieur l'Eglise grecque, y ayant fait de longs séjours, en particulier au Mont Athos. Quiconque aura lu ce livre comprendra mieux à la fois les chances et les difficultés d'un rapprochement entre les deux Eglises "soeurs", pour reprendre la formule même de Paul VI. Il ne pourra pas ne pas s'en faire l'apôtre. — "Le P. Décarreaux, dont on connaît et apprécie les études historiques sur le monachisme médiéval et moderne, leur ajoute une suggestive initiation à l'histoire de l'orthodoxie grecque et slave, qui est en même temps un plaidoyer pour la symphonie réconciliée des Églises orthodoxe et catholique. Ce livre s'inspire des meilleures autorités en histoire byzantine, tant profane qu'ecclésiastique, ainsi que d'oecuménistes contemporains, tant orthodoxes que catholiques. Mais l'auteur possède également une expérience personnelle de l'orthodoxie grecque, et en particulier du Mont Athos, où il a accompli plusieurs pèlerinages. S'adressant au catholique cultivé, il a moins visé à l'originalité érudite qu'à une vulgarisation de qualité. Par surcroît, un indéniable talent narratif et un style alerte font de cette introduction une lecture très agréable." (Revue Théologique de Louvain, 1983)

MAINE (René).

Nouvelle histoire de la marine. 3. La Marine volante. Le duel avion-navire commence.

Editions Maritimes et d'Outre-Mer, 1981, gr. in-8°, 663 pp, 10 photos, 8 cartes, chronologie maritime et politique de l'entre-deux-guerres 1920-1939, broché, bon état

Tome 3 seul (sur 3) — "Le mérite de René Maine est d’avoir écrit une histoire illustrée en trois volumes, en écartant délibérément les péripéties secondaires et les chiffres, et en axant chaque volume sur l’une des grandes batailles qui illustrèrent les principales périodes de l’histoire maritime. « J’ai considéré, nous dit-il, qu’il était possible de faire une synthèse nouvelle et originale, à la fois spectaculaire et précise, en présentant comme autant de périodes caractéristiques chacun des cinq âges que la mer et la marine ont traversé jusqu’à nos jours, c’est-à-dire l’âge de la rame, puis l’âge de la voile, de la vapeur, de la cuirasse et du canon, l’âge de la marine volante (l’aviation navale), enfin l’âge de la propulsion nucléaire. » (...) Le tome III nous montre, après le déclin des cuirassés, la naissance et l’apogée du porte-avions, avec la bataille de Midway, dans laquelle l’empire nippon vit fondre ses espoirs d’enlever aux Etats-Unis le monopole économique du monde asiatique. Ce même tome couvre le cinquième âge de la marine, l’ère actuelle nucléaire, encore heureusement non illustrée d’une bataille navale. Il n’est pas excessif d’écrire que René Maine a parfaitement réussi dans sa tentative d’écrire un livre à la fois sérieux, documenté et accessible a tous. Les cartes, très nombreuses, sont de premier ordre." (J.-J. Antier, Revue historique des Armées, 1978)