21223 résultats

SAMARAN (Charles).

Enfance et jeunesse d'un centenaire.

P., Ville de Paris, commission du vieux Paris, 1979, gr. in-8°, 163 pp, 40 portraits, gravures et photos hors texte, index des noms cités, broché, couv. lég. salie, bon état. On joint un article de presse sur Charles Samaran et sa vie par Patrick Chastenet (Le Monde, 5 avril 1981, une demi-page)

Souvenirs de l'historien Charles Samaran (1879-1983). Un ouvrage absolument passionnant et plein d'esprit ! Archiviste paléographe (1901), avec une thèse sur la Maison d'Armagnac, puis membre de l'École française de Rome (1901-1903), Charles Samaran est d'abord archiviste aux Archives nationales. Il donne en 1908 Les diplômes originaux des Mérovingiens, « coup d'éclat d'un jeune paléographe qui allait demeurer jusqu'à son grand âge l'infaillible déchiffreur des textes difficiles » (Jean Favier), recueil qui joua un rôle capital dans l'étude des écritures mérovingiennes... — "Écrit par le plus jeune centenaire de France, voici un livre de souvenirs d'enfance et de jeunesse qui s'arrête à la guerre de 1914 et raconte, après les années de « cage » du lycée d'Auch, la « révélation » de l'École des Chartes puis de l'École des hautes études et, en particulier, de sa IVe section. La Bibliothèque nationale, l'École française de Rome puis les Archives nationales sont également présentées avec les yeux de la découverte, dans leurs caractéristiques d'époque. À chaque étape sont évoquées des silhouettes de professeurs, de responsables, de condisciples ou de collègues qui ont marqué l'élève, l'étudiant puis le jeune archiviste." (Histoire de l'éducation n° 6, 1980)

SALVATORELLI (Luigi).

Histoire de l'Italie, des origines à nos jours.

Roanne, Editions Horvath, 1972, fort gr. in-8° carré, xi-656 pp, traduit de l'italien, préface par Pierre-Roger Gaussin, 32 pl. de gravures et photos hors texte, 6 cartes et une généalogie de la Maison de Savoie hors texte, biblio, index, glossaire historique, reliure toile bordeaux de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état (Histoire des Nations Européennes)

"Ce gros livre constitue la traduction française d'un ouvrage classique, la “Storia d'Italia” de Luigi Salvatorelli, qui a longtemps constitué la meilleure synthèse sur l'histoire des pays italiens depuis les Étrusques jusqu'aux lendemains de la seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, ce livre conserve toutes les qualités qui en ont fait naguère le prix : clarté d'expression, bonne connaissance des faits, style agréable. Mais il s'agit d'une histoire presque exclusivement politique, qui ne fait pas leur part aux faits économiques, sociaux et même culturels. Au total, cette traduction n'est pas inutile, s'agissant d'une œuvre de qualité." (André Vauchez, Revue d'histoire de l'Église de France, 1976) — "Assurément, nul n'était mieux qualifié que Luigi Salvatorelli pour composer et écrire cette Histoire d'Italie. Il n'est en effet guère de périodes de l'histoire italienne où ne se décèle son inlassable activité, de l'époque communale à celle contemporaine du fascisme, en passant par le XVIIIe siècle et les temps de la Révolution française et du Risorgimento. Aussi cette fresque que déroule L. Salvatorelli des temps préhistoriques à nos jours bénéficie-t-elle d'une compétence et d'une unité de conception rares dans les grandes compositions de ce temps. L'ampleur de la documentation, soulignée par une bibliographie sélective s'étendant sur plus de 40 pages (p. 577 à 619), et ne comprenant pas moins d'un millier de titres, est un gage de l'honnêteté scrupuleuse avec laquelle L. Salvatorelli a conçu cette œuvre. Soulignons cependant que cette bibliographie s'arrête en fait à 1950, en raison de l'époque à laquelle L. Salvatorelli écrivit sa Storia d'Italia..." (Pierre Racine, Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, 1974)

Collectif.

Sommières et son histoire. 1997, n° 5.

Montpellier, Université Paul-Valéry, 1997, in-8°, 234 pp, 24 pl. de croquis et photos hors texte (dont 2 en couleurs), broché, couv. illustrée, bon état

Sommaire : Jacqueline Gaussen Salmon, peintre de Sommières (Frédéric Gaussen) ; Au pays de Sommières (Cendrine Rubio) ; Les archers médiévaux (J.-P. Desaunay, 30 pages, 26 illustrations sur 10 pl. hors texte) ; Jean Venes, Huguenot sommiérois, architecte genevois (Aimé Jeanjean) ; Sommières il y a cent ans (Gaby Auburger) ; Défense de la ville contre les inondations (Ph. Foucher) ; L'apparition des autorail F.N.C. sur les lignes de l'étoile de Sommières (J. Chassefeyre) ; Raoul Gaussen (1886-1953) ou la vie d'un notable gardois (L. Gaussen).

SIMONIN (Michel).

Charles IX.

Fayard, 1995, in-8°, 510 pp, 8 pl. de gravures hors texte, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

En dépit d'un règne long (dix-sept ans), riche (du début des guerres de Religion à la Saint-Barthélémy, en passant par la réorganisation administrative du royaume), Charles IX n'a jamais suscité d'ouvrage d'ensemble. Sa situation, au regard des trois autres grands Valois (François Ier, Henri II et Henri III), est donc singulière. Elle s'explique sans doute par le fait que, longtemps, ce roi jeune subit l'influence de Catherine de Médicis qui exerce la réalité du pouvoir ou le partage, bon gré mal gré, avec d'autres. Cette particularité ne doit cepndant pas offusquer la personnalité de l'adolescent, qui s'affirme très tôt. Passionné par la chasse et les exercices physiques, conscient cependant de l'importance politique des écrivains et des artistes, Charles IX tentera, dans des conditions bien plus mauvaises, de revivifier les méthodes de son grand-père François Ier. Soumis pendant sa formation à l'influence de précepteurs et d'un entourage où les protestants ne manquent pas, ce roi ne saurait être réduit à l'image d'Epinal, popularisée par Michelet et Mérimée. L'homme est inquiet, tourmenté même. Il souffre jeune de l'oppression exercée par une mère possessive, autoritaire et avide de pouvoir, pour se découvrir ensuite un rival dans la personne de son frère Henri, qu'il verra, sans regret partir pour la Pologne. Ser dernières années annoncent le crépuscule de la dynastie àl aquelle, en dépit d'un enfant naturel, il ne saura pas donner de descendace mâle.

SUAREZ (Georges).

Briand, sa vie, son œuvre, avec son Journal et de nombreux documents inédits. III-IV : Le Pilote dans la tourmente, 1914-1918.

Plon, 1939-1940, 2 vol. in-8°, ii-499 et 396 pp, 16 planches de photos hors texte, biblio, brochés, bon état

Les 2 volumes relatifs à la Première Guerre mondiale de cette monumentale biographie en 6 tomes d'Aristide Briand (1862-1932). — Si on excepte Jaurès, trois hommes dominent la vie politique française durant les trente premières années du XXe siècle : Clemenceau, Poincaré et Briand. — Briand revient au gouvernement fin juillet 1914, d'abord comme ministre de la Justice de René Viviani, puis d'octobre 1915 à mars 1917, comme président du Conseil, détenant le portefeuille des Affaires étrangères. Il joue donc un rôle essentiel dans la première phase de la guerre. Le 25 décembre 1916, au début de son sixième gouvernement, dont le ministre de la Guerre est maintenant Lyautey, Joffre est remplacé comme commandant en chef par Nivelle, favorable à la reprise de la stratégie offensive et qui prépare une grande opération pour le printemps 1917. En février 1917, Briand est confronté aux débuts de la révolution en Russie. Le départ de Lyautey en mars entraîne la chute du ministère, avant que Nivelle ait lancé l'offensive du Chemin des Dames, qui sera d'ailleurs un échec. Combattu depuis des mois avec acharnement par Clemenceau, leader des jusqu'auboutistes, il cesse d'être ministre en mars 1917...

TINTOU (Jules).

Soldats limousins de la Révolution et de l'Empire.

Tulle, Editions Lemouzi, 1967, gr. in-8°, 140 pp, préface de Robert Joudoux, broché, bon état

"L'histoire militaire de notre pays se confond avec l'histoire de France et c'est sous l'angle national que sont étudiés les soldats et leurs chefs. Mais ici, c'est de combattants nés dans un pays de France, au milieu de leurs camarades de bourgs et de villages que l'histoire nous est contée. Nous ne perdons pas de vue leur petite patrie que nous apprenons ainsi à mieux connaître. Ainsi défilent devant nous avec leurs exploits le fameux général comte Dumoulin et ses camarades de combat limousins, les chefs du 1er bataillon de la Haute-Vienne, les généraux Dupuy de Saint Florent et Léonard Cacatte. Personnages légendaires ainsi que leurs humbles troupiers, soldats exemplaires tout imprégnés des qualités, des travers aussi de leur race, souvent excessifs, mais sans jamais avoir quoi que ce soit de bas ou de mesquin." (Bulletin de l'Association Guillaume Budé, 1968)

TONE (William Theobald Wolfe).

Récits de mes souvenirs et campagnes dans l'armée française.

La Vouivre, 1997, in-8° carré, viii-109 pp, édité par Stéphane Le Couëdic, traduction revue et augmentée sur l’original pour les souvenirs, suivi de divers documents sur la famille Tone, 4 cartes et une gravure dans le texte, index, broché, couv. à rabats, bon état

Fils du célèbre héros irlandais, Tone raconte son enfance sous l’Empire et sa carrière militaire (1813-1815). Blessé à Leipzig il est assiégé dans Erfurt et nous livre un témoignage précieux sur la vie dans ces places fortes. Erfurt sera la dernière à se rendre longtemps après l’abdication de Napoléon le 14 avril 1814 ! (traduction revue et augmentée sur l’original). — Sa mère nous conte le récit de son entrevue avec Napoléon, sollicitant une protection pour son fils, et la vie à la cour de Saint-Cloud (p. 79-101).

RENOUVIN (Pierre).

Histoire des relations internationales, VII et VIII : Les Crises du XXe siècle. I. De 1914 à 1929. – II. De 1929 à 1945.

Hachette, 1957-1958, 2 vol. in-8°, 376 et 426 pp, 12 cartes, biblio, index, brochés, bon état (Histoire des relations internationales, VII et VIII)

"Avec ces deux volumes consacrés aux « crises du XXe siècle » se trouve achevée la collection dont M. Renouvin été l'initiateur et le directeur et dont il a rédigé quatre tomes sur huit. L'Histoire des relations internationales constitue désormais une vaste fresque s'étendant du Moyen Age à la fin de la seconde guerre mondiale. Comme pour les volumes précédents le but de l'auteur était de « montrer quelles ont été, dans les relations entre les Etats et entre les peuples, les transformations importantes et d'en déterminer, dans la mesure du possible, les causes ». Il s'agissait de replacer les relations internationales dans le cadre de l'histoire générale, de les expliquer par les conditions géographiques, économiques, démographiques et sociales, par la psychologie collective, sans pour autant négliger le rôle personnel des dirigeants. (...) Ouvrage fondamental, indispensable à quiconque s'intéresse aux relations internationales, “Les Crises du XXe siècle” restent avant tout un livre d'histoire, dans la plus large acceptation du terme..." (Pierre Gerbet, Revue française de science politique, 1959)

TIBAL (André).

La Tchécoslovaquie. Étude économique.

Armand Colin, 1935, in-12, 224 pp, 3 cartes, biblio, broché, C. de bibl., état correct

"L'étude économique du professeur Tibal sur la Tchécoslovaquie porte principalement sur l'agriculture et les industries du pays, mais elle traite également des questions éducatives, culturelles et scientifiques. L'ouvrage est surtout remarquable pour son compte rendu de l'influence de la crise économique mondiale sur la vie nationale et des méthodes mises en œuvre pour surmonter la stagnation générale. Il est significatif que les dirigeants industriels et politiques aient demandé l'aide des hommes de science et aient adopté certaines de leurs suggestions pour tenter de surmonter leurs difficultés. Ils rencontrent déjà un certain succès." (Nature, 1935) — "André Tibal dote les lecteurs français d'une excellente introduction à l'étude économique de la Tchécoslovaquie. Cette étude est précédée des données politiques et démographiques essentielles : la nation, la création de l'État, le pays et la population , les minorités ethniques." (Revue des Études Slaves, 1935)

ALCINA (José).

L'Art précolombien.

Mazenod, 1978, fort in-4°, 613 pp, 1052 reproductions, cartes et plans, en noir et en couleurs, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, sous emboîtage cartonné havane, bon état (Coll. L'Art et les grandes civilisations)

L'art précolombien est sans doute le volume de la collection qui couvre le domaine le plus immense : vaste continent, infinie variété de paysages, innombrables cultures et langues indigènes, et enfin, une dimension temporelle qui commence vers 30.000 avant J.-C. pour s'achever avec l'arrivée de Christophe Colomb... C'est pourquoi le livre de José Alcina Franch a, depuis 1978, une place profondément originale. Sa culture et l'étendue de ses connaissances lui ont permis d'aborder avec brio et sérieux ces civilisations et empires qui eurent pour nom Maya, Toltèque, Aztèque ou Inca. Cette étude n'a pu se faire qu'en tenant compte de trois disciplines interdépendantes : l'art, l'archéologie et l'anthropologie, en étroite relation avec le système écologique, c'est-à-dire le langage, la religion, la climatologie, la biologie. Au fil des pages, l'auteur brosse l'histoire culturelle des peuples amérindiens comme une évolution unique qui, en dépit des divergences de culture, conduit ces peuples du stade de la pêche-chasse-cueillette jusqu'aux grands empires militaristes annihilés par les conquistadores. Désormais L'art précolombien se présente comme l'unique synthèse d'une civilisation qui n'a cessé de fasciner le monde occidental par la puissance de ses créations, la magie de ses ors et la qualité de ses artistes et artisans.

HACKETT (Francis).

François Ier, 1494-1547.

Payot, 1984, fort in-8°, 510 pp, traduit de l'anglais, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)

"Un ouvrage honnête où on trouvera un récit du règne qui reprend toutes les « légendes » attendues, même si on les gratifie parfois d'un point interrogatif : les rapports incestueux avec Marguerite, la syphilis du roi, l'amour jaloux de Louise de Savoie pour le Connétable. Le livre de Francis Hackett est essentiellement consacré à la jeunesse de François d'Angoulême (141 pages) et à la première partie du règne, avant Pavie (208 pages). Le reste est assez vite expédié : 70 pages pour 1526-1529, 82 pages pour les dix-huit années finales..." (Jean Jacquart, Bulletin de la Société d'histoire moderne, 1986)

LANGERON (Roger).

Decazes, ministre du Roi.

Hachette, 1960, in-8°, 303 pp, 4 gravures hors texte, broché, couv. lég. salie, bon état

Bonne biographie de celui qui, de 1815 à 1820, « a été, sous l'autorité de Louis XVIII, le maître de la politique intérieure de la France, et l'organisateur de la monarchie parlementaire », écrit à l'aide de sources de premier ordre (les notes préparées par Decazes en vue de la rédaction de mémoires, la correspondance de Louis XVIII avec son favori, et les souvenirs inédits de la duchesse Decazes). Premier Duc du nom, Elie Decazes a vécu de 1780 à 1860. Il a connu six règnes et trois révolutions. Préfet de Police, puis Ministre de la Police, de l'Intérieur et Président du Conseil, il fut ensuite ambassadeur, duc et Pair de France et enfin Grand Référendaire de la Chambre haute jusqu'à la Révolution de 1848. — "Solidement étayé tant sur les travaux généraux de l'histoire politique de la Restauration que sur les archives privées de la famille qu'il a pu consulter, l'ouvrage de M. R. Langeron apporte des précisions nouvelles sur la carrière d'un homme qui fut incontestablement le représentant le plus en vue d'une tendance politique relativement libérale en même temps que le confident le plus écouté de Louis XVIII. Un premier chapitre retrace les débuts du jeune fonctionnaire impérial, déjà rompu aux intrigues de cour par sa situation un moment délicate auprès de Louis déchu du trône de Hollande – bien que l'explication des circonstances de la naissance du futur Napoléon III, telle que l'enregistrèrent les cahiers de la jeune duchesse Decazes, puissent avoir fait croire à une naïveté qui ne paraît plus dans les actes du préfet de police de la Restauration dont l'œuvre est retracée dans le second chapitre. Et on peut bien dire que les rapports de ce débutant avec Fouché, quelles que fussent les circonstances défavorables au ministre, furent menés de main de maître. L'ascension du préfet, devenu ministre de la Police générale et confident du roi, marquait le début d'une carrière dont les chapitres suivants retracent les progrès à travers les vicissitudes de la politique générale, de la dissolution de la Chambre introuvable jusqu'à cet assassinat du duc de Berry qui devait fournir aux ultras l'occasion de briser l'homme du roi pour le remplacer par celui du comte d'Artois. Un dernier chapitre, dont on regrettera la brièveté, retrace sommairement les longues années de retraite, de l'ambassade de Londres à Decazeville, puis à la Chambre des Pairs de la monarchie de Juillet." (J. Vidalenc, Revue Historique, 1961)

WEYGAND (Général).

Turenne.

Flammarion, 1940, pt in-8°, 258 pp, broché, bon état (Coll. Les Grands Cœurs)

En 1929, le général Weygand contribue à une série d'ouvrages consacrés aux "Grands Cœurs" de l'histoire de France (éditions Flammarion) et ce, en rédigeant un livre sur le maréchal de Turenne. Pour l'auteur, il s'agit d'un chef militaire remarquable qui fait référence pour les officiers du moment, en particulier Foch par qui, si on en croit la dédicace, le général Weygand a appréhendé l'influence majeure de ce contemporain de Louis XIII et de Louis XIV. Dans cet ouvrage, on voit le jeune héritier de la maison de Bouillon rentrer au service du royaume de France dès son plus jeune âge et gravir les échelons au rythme des campagnes, d'abord à la tête d'une compagnie, puis d'un régiment avant de se voir confier une armée. Il deviendra un grand tacticien et participera aux grandes évolutions dans la conduite de la guerre au cours de cette période charnière de l'histoire militaire. — "Depuis les Commentaires de César, on sait que les grands hommes de guerre manient souvent la plume comme l'épée. Ce livre !e prouve une fois de plus. Sans aucune affectation ni recherche de style, sans rien qui vise à l'effet, il se révèle comme l'œuvre d'un maître. Il est difficile de mieux saisir et de mieux présenter Turenne. Le libérateur de Varsovie nous le montre sous tous ses aspects, stratège de premier ordre, dont la réflexion et l'expérience grandissent sans cesse le génie, diplomate, quand il le faut, très grand seigneur, malgré sa gaucherie et sa simplicité d'allure, homme profondément bon et d'une haute valeur morale. Il n'a garde d'oublier le chrétien, et le récit de la conversion du grand homme est un des meilleurs endroits du livre. Louis XIV en eut si grande joie, qu'il voulait dépêcher de suite un coursier pour en porter la nouvelle au pape Clément IX. Le pape, de son côté, songea un instant à faire de Turenne un cardinal. Si le héros s'y fut prêté, la chose était faite. Mais il préféra rester à la tête des armées de. Louis XIV... En véritable historien, le général Weygand s'efface entièrement derrière Turenne et le laisse seul apparaître. Mais, sans qu'il le veuille, quelques réflexions, quelques remarques jetées çà et là, trahissent le grand chef, l'homme qui sait observer, prévoir, commander, le patriote soucieux de l'avenir d'un pays, dont il est lui-même une gloire. Ce n'est pas là un des moindres mérites de son ouvrage." (Th. Malley, Revue d'histoire de l'Église de France, 1929) — "D'une très sûre documentation." (Annales sedanaises)

BAUDRILLART (Alfred).

L'Institut catholique.

P., La Nouvelle Société d'Édition, 1933, in-12, 132 pp, broché, bon état (Coll. Nos Grandes Écoles), envoi a.s.

Professeur à l'Institut catholique de Paris, Alfred Baudrillart (1859-1942) succède à Pierre-Louis Péchenard en 1907 et devient recteur de ce célèbre établissement d’enseignement supérieur catholique.

MAURRAS (Charles).

Dictionnaire politique et critique, établi par les soins de Pierre Chardon.

P., A la Cité des Livres, 1932-1934, 5 vol. pt. in-4°, xii-468, 480, 480, 480 et 471 pp, reliures demi-basane bleu-nuit, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur, titre, tomaison et un fleuron (fleur de lys) doré, couv. de relais de l'éditeur Arthème Fayard conservées, têtes dorées (rel. de l'époque), bon état. Édition originale sur papier courant, enrichie d'un envoi a.s. à pleine page de Charles Maurras ("... très cordial hommage de l'auteur")

Maurras avait développé et souvent plusieurs fois repris, dans des centaines d’articles, tous les éléments nécessaires à ce qui pourrait constituer une volumineuse « Synthèse politique » personnelle, sur le modèle de ce que fit Auguste Comte, ou de ce que faisait son contemporain Henri Bergson. Il sentait certainement que la réalisation d’une telle Synthèse était aussi nécessaire qu’elle était réclamée par ses amis, et il se résolut, après avoir passé la soixantaine, à en confier la réalisation à l’une de ses collaboratrices : madame Jules Stefani, née Rachel Legras, alias Pierre Chardon. Mme Stéfani se mit à l’ouvrage, rassemblant et classant tout ce que Maurras avait composé jusqu’en 1930. Cela donna naissance au monumental “Dictionnaire politique et critique”, organisé selon l’ordre alphabétique. Dans son dictionnaire, Maurras décline les facettes du nationalisme et de l'antilibéralisme sous le double aspect économique et politique. Quatre des volumes portent une étiquette Fayard masquant l'inscription “A la Cité des Livres” sur la page de titre, car cet éditeur racheta une partie du tirage en 1936. — "Charles Maurras est une des plus grandes forces intellectuelles d'aujourd'hui." (André Malraux, préface à Mademoiselle Monk, 1922).

MASSON (Frédéric).

Le Sacre et le couronnement de Napoléon.

Albin Michel, 1925, in-8°, xxi-342 pp, notes et renseignements sur l'habillement et les costumes de la cour impériale pp. 293-334, broché, bon état

"M. Frédéric Masson a fini par écrire un gros volume où la haute politique et la philosophie de l'histoire tiennent une large place. Le savant académicien déclare que lorsqu'il avait parlé incidemment du sacre impérial, dans l'un ou l'autre de ses nombreux volumes consacrés à Napoléon et à sa famille, il n'avait encore « vu que les comparses » et « pas assez regardé l'acteur principal ». Il ne s'était pas demandé pourquoi il avait voulu être sacré, ni dans quelles conditions il avait obtenu de l'être, ni de quel prix il avait cru payer la cérémonie, ni de quelle conséquence elle avait été. (...) Ce sous-lieutenant corse a voulu jouer aux Charlemagne ; il a voulu se rendre légitime en se couvrant de la Religion, et il a pensé que Pie VII lui devait bien cela, en échange du Concordat. En même temps il s'est cru obligé de ruser avec lui, pour ne pas avoir trop l'air d'abjurer devant la France ses origines révolutionnaires. Cela suffit pour expliquer la genèse du sacre et les différents incidents qui le précédèrent et l'accompagnèrent et que M. F. Masson nous a racontés avec son talent habituel." (Rod. Reuss, Revue Historique)

NORMANBY (Henry Constantine Phipps, marquis de).

Une année de Révolution, d'après un journal tenu à Paris en 1848.

Plon, 1860, 2 vol. in-12, 432 et 493 pp, troisième édition avec les préfaces de la première (mars 1858, 13 pp) et de la 2e édition (décembre 1858, 18 pp), index, reliures demi-veau glacé ocre, dos à 5 nerfs soulignés à froid et fleurons dorés, pièces d'auteur et de titre basane carmin et verte, tranches pennées (rel. de l'époque), qqs rousseurs éparses, bon état

Intéressant témoignage de l'ambassadeur de Grande-Bretagne sur la Révolution de 1848 et ses conséquences. Le marquis de Normanby (1797-1863) siégea dès 1818 à la chambre des Communes dans les rangs du parti libéral anglais. Il fut nommé plus tard gouverneur de la Jamaïque et favorisa de tout son pouvoir l'émancipation des esclaves. En 1846, il accepta le poste d'ambassadeur à Paris, où il fut témoin de la révolution de février 1848 et du coup d'état du 2 décembre 1851, auquel les instructions de Palmerston le forcèrent d'adhérer. Son récit fut réfuté par Louis Blanc. (Cf. Larousse du XIXe s.)

JAURÈS (Jean).

Œuvres. Tome 3 : Philosopher à trente ans. Édition établie par Annick Taburet-Wajngart.

Fayard, 2000, gr. in-8°, 446 pp, broché, bon état

Jaurès philosophe n'est certes pas l'image la mieux connue du personnage. Les mineurs de Carmaux ne s'y intéressaient guère et la plupart des histoires de la philosophie parues au XXe siècle ignorent jusqu'à son nom : le militantisme socialiste fut longtemps de mauvais aloi aux yeux des milieux intellectuels. Ce volume est conçu pour mettre fin à cette injustice et pour souligner l'enracinement philosophique de l'action de Jaurès, sans préjuger ce que lui ont apporté plus tard la défense des travailleurs et la découverte des problèmes du XXe siècle. Les textes reproduits, introduits et annotés ici s'arrêtent en 1891-1892, année où il déposa et soutint ses thèses de doctorat, avant de se définir explicitement comme socialiste engagé dans les luttes politiques et sociales. La thèse principale, « De la réalité du monde sensible », est, au sens propre du terme, une ontologie : l'être y est explicité comme la réalité concrète dans toute sa complexité et sa diversité. Jaurès y expose sa vision du monde en relation avec la tradition philosophique européenne, de Démocrite à Kant. Il dialogue avec son camarade de promotion, Bergson. Ecrite en latin, la thèse complémentaire (dont la version française a été soigneusement revue) n'est pas une étude historique sur « Les origines du socialisme allemand », comme l'a longtemps laissé croire une traduction maladroite du titre, mais un travail de philosophie qui prolonge la grande thèse en renvoyant aux traditions conceptuelles et politiques de la pensée allemande. A travers elle, l'« être en puissance » passe à l'être en acte du socialisme. La philosophie de Jaurès doit désormais intéresser non seulement les philosophes, mais les historiens et les hommes politiques, les acteurs de l'histoire à qui elle propose des fondements théoriques.

BRAIBANT (Charles).

Histoire de la Tour Eiffel.

Plon, 1964, in-8°, 252 pp, 23 gravures et photos sur 16 pl. hors texte, 7 illustrations dans le texte, notes, cart. éditeur, jaquette illustrée par Bernard Buffet, bon état

Les expositions internationales du XIXe siècle ; Gustave Eiffel ; Genèse de la tour ; Combats pour la tour ; Combats autour d'elle ; Description de la tour ; Le 31 mars 1889 ; Du 6 mai au 6 novembre 1889 ; Vie quotidienne de la tour en 1889 ; La tour dans la littérature et dans l'art ; La tour, la science et la guerre. — "La tour Eiffel est en quelque sorte un cadeau d'anniversaire à la Révolution française. Dans l'esprit de ses organisateurs, l'Exposition de 1889 était destinée à consoler nos compatriotes du désastre de 1870, en célébrant dignement les événements de 1789. Lockroy, ministre du commerce et de l'industrie de l'époque, avait décidé que le clou de la manifestation serait une tour de 300 mètres. Ce vœu pouvait paraître une chimère : à deux reprises, en 1833 et en 1874, les Anglais, puis les Américains, avaient songé, mais sans y donner suite, à bâtir "une tour de 1 000 pieds". Un concours fut organisé : parmi sept cents projets, un fut retenu, celui de Gustave Eiffel. Cet ingénieur n'était pas un inconnu, tant s'en faut. Né en 1832, dans la capitale de la moutarde, le jeune Gustave, recalé à l'oral de Polytechnique, entra à Centrale. Son premier ouvrage, il l'accomplit à vingt-six ans, pour la Compagnie des chemins de fer du Midi : ce fut le pont de Bordeaux. Peu avant la guerre de 1870, il s'établit à son compte en fondant à Levallois, les " Ateliers de constructions mécaniques "... Dès sa naissance, la tour Eiffel suscita des passions. "La Ville de Paris va-t-elle donc s'associer plus longtemps aux baroques et mercantiles imaginations d'un constructeur de machines pour s'enlaidir irréparablement et se déshonorer ? Car la tour Eiffel dont la commerciale Amérique elle-même ne voudrait pas, c'est le déshonneur de Paris", déclarait abruptement la pétition des artistes contre "l'inutile et monstrueuse tour Eiffel". Parmi les signataires : Meissonnier, Gounod, Charles Garnier, Victorien Sardou, Alexandre Dumas, François Coppée, Leconte de Lisle, Sully-Prudhomme, Maupassant et Clemenceau... Inutile ? A sa naissance, certes, tour de fer et tour de force, elle n'avait aucun but pratique. Par la suite elle devait être un précieux instrument pour trois découvertes inouïes : la télégraphie sans fil, l'aviation et la télévision. D'autre part, la tour Eiffel est aujourd'hui le monument le plus visité de France..." (Elvire de Brissac, Le Monde, 1964)

JACQUIN (Françoise).

Massignon / Abd-el-Jalil – Parrain et filleul, 1926-1962. Correspondance rassemblée et annotée par Françoise Jacquin.

Editions du Cerf, 2007, gr. in-8°, 298 pp, préface par Francis Borrmans, annexes, index des noms propres cités, broché, couv. illustrée, bon état

Trente-six ans d'échange épistolaire (1926-1962) font revivre ici l'émouvant parrainage entre l'illustre islamologue et son étudiant marocain devenu franciscain et prêtre après son baptême en 1928. Louis Massignon, en un premier temps, s'efface devant l'œuvre de la grâce ; mais cette réserve fait vite place à ses confidences d'homme déchiré par de multiples et paradoxales exigences. Décontenancé par ces excès, le jeune Jean-Mohammed minimise ses propres souffrances : la rupture avec les siens, l'incompréhension de ses confrères, sa mauvaise santé, la tension entre une vocation de recherche scientifique et de ministère pastoral, les offenses que son pays d'adoption fait subir à sa terre natale. "Unis par le haut et l'intime de l'âme" confie le filleul à son parrain, ils vont s'engager dans le même combat pour l'islam : spirituel, par la prière, qui n'est pas prosélytisme, et politique, pour l'indépendance du Maroc, dans le respect de la parole donnée. Si cette correspondance reflète plus de souffrance que de sérénité, les témoignages de respect et d'affection mutuels surabondent : "Votre amitié, écrit Massignon en 1951, est arrivée à briser ce mur et je vais pouvoir connaître quelques détours de plus de cette chaîne d'Amour que la grâce divine a passée et nouée à travers toutes les péripéties de ma vie, avec une si déchirante beauté." — In this book, thirty-six years of mutual correspondence (1926-1962) revive the poignant mentoring by the renowned Islamologist of his Moroccan student, who became a Franciscan and a priest after his baptism in 1928. At first, Louis Massignon retreats behind the work of grace; but his reserve soon gives way to the confidences of a man torn by numerous and paradoxical demands. Disconcerted by these excesses, young Jean-Mohammed minimises his own sufferings: the rupture with his family, his colleagues' incomprehension, his poor health, the tension caused by his double vocation as a research scientist and a pastor, the indignities his adopted country is inflicting on his native land. 'United by what is highest and most intimate in the soul,' the godson confides to his godfather, they resolve to engage in the same combat for Islam: spiritual, through prayer, not proselytizing; and politically, for Moroccan independence, in the respect of a promise given. If this correspondence reflects more suffering than serenity, there is also abundant evidence of their mutual respect and affection: 'Your friendship', writes Massignon in 1951, 'has succeeded in breaking down this wall, and I will be able to experience a few more twists and turns in this chain of love upon which Divine Grace has threaded and knotted all the events of my life with such heart-rending beauty.' — "Les publications autour de Louis Massignon sont déjà fort nombreuses. Le recueil de lettres échangées publié sous ce titre "Parrain et filleul" présente toutefois un intérêt réel. D’abord parce que le correspondant de Massignon était une personnalité assez hors du commun. Mohammed Abd-el-Jalil, jeune marocain venu étudier à Paris en 1925, devint catholique en 1928, Massignon étant son parrain. Il entra peu après dans l’ordre des franciscains. Le parcours de sa conversion, si totale, ne l’a pas empêché d’effectuer des travaux d’érudition – notamment sur le mystique martyr ʿAyn al-Qudāt Ḥamadānī (exécuté en 1131). J. M. Abd el-Jalil a en outre écrit des ouvrages et de nombreux articles pour un public plus large, et donné fréquemment des conférences, œuvrant toute sa vie durant pour le dialogue islamo-chrétien à une époque où cela demandait une « foi » certaine. Il quitta ce monde en 1979. Le volume est globalement déséquilibré en faveur de Massignon. Les lettres de Abd-el-Jalil sont malheureusement peu nombreuses (13, contre 155 de Massignon). Elles sont suffisantes cependant pour donner une idée très claire de la ferveur religieuse et de l’amitié mêlée de beaucoup de respect réciproque qui liait les deux personnes. Abd-el-Jalil vouait une admiration sensible à son aîné et professeur. Massignon, qui avait renoncé à contre-cœur à la vie consacrée, voyait en Abd-el-Jalil un homme accompli dans l’engagement chrétien, une manière de modèle en quelque sorte. Quant au contenu même de la correspondance, il est de portée variable. S’agissant d’une édition intégrale des courriers conservés, l’intérêt de chaque lettre évolue beaucoup en fonction des situations personnelles. De nombreux courriers font état de problèmes de documentation universitaire (ces livres arabes, si rares et difficiles à se procurer à cette époque !), ou de nouvelles concernant les familles (le frère de Mohammed Abd-el-Jalil était un dirigeant important du parti Istiqlāl), la santé, les connaissances communes, certains problèmes précis relatifs à l’organisation de l’association islamo-chrétienne Badaliyya fondée par L. Massignon et M. Kahil ; ils intéresseront surtout les lecteurs amis de Massignon et de son école. D’autres présentent un intérêt plus large. Massignon écrivait beaucoup, et avec passion, à propos de questions religieuses fondamentales, touchant notamment les implications théologiques de la reconnaissance par l’Église de la valeur de la spiritualité en islam. On trouve dans l’ouvrage de nombreuses confessions et formules fulgurantes propres à son tempérament à vif. Le ton des lettres est particulièrement passionné au moment de la décolonisation, au Maroc comme en Algérie, ou bien à propos du sort des réfugiés palestiniens. Massignon s’indigne, fulmine contre le cynisme et l’aveuglement des politiciens français et de certains membres du clergé, contre l’exploitation matérielle des populations nord-africaines. Paradoxalement, le ton de Abd-el-Jalil est plus modéré, même si c’est pour exprimer sa douleur et son anxiété devant la gravité des actes répressifs posés : «Les Français finiront par transformer en véritables ennemis leurs meilleurs amis...» (Lettre du 2/5/1951). Au total, nous avons affaire ici à de beaux témoignages, humains comme spirituels, qui prennent tout leur relief de nos jours, où les maladies des systèmes politiques comme des âmes n’ont guère faibli." (Pierre Lory, EPHE)

SAND (Shlomo).

Comment le peuple juif fut inventé.

Fayard, 2008, gr. in-8°, 446 pp, traduit de l'hébreu, notes, index, broché, bon état

Les Juifs forment-ils un peuple ? A cette question ancienne, un historien israélien apporte une réponse nouvelle. Contrairement à l’idée reçue, la diaspora ne naquit pas de l’expulsion des Hébreux de Palestine, mais de conversions successives en Afrique du Nord, en Europe du Sud et au Proche-Orient. Voilà qui ébranle un des fondements de la pensée sioniste, celui qui voudrait que les Juifs soient les descendants du royaume de David et non – à Dieu ne plaise ! – les héritiers de guerriers berbères ou de cavaliers khazars. — Quand le peuple juif fut-il créé ? Est-ce il y a quatre mille ans, ou bien sous la plume d'historiens juifs du XIXe siècle qui ont reconstitué rétrospectivement un peuple imaginé afin de façonner une nation future ? Dans le sillage de la "contre-histoire" née en Israël dans les années 1990, Shlomo Sand nous entraîne dans une plongée à travers l'histoire "de longue durée" des juifs. Les habitants de la Judée furent-ils exilés après la destruction du Second Temple, en l'an 70 de l'ère chrétienne, ou bien s'agit-il d'un mythe chrétien qui aurait infiltré la tradition juive ? L'auteur montre comment, à partir du XIXe siècle, le temps biblique a commencé à être considéré par les premiers sionistes comme le temps historique, celui de la naissance d'une nation. Ce détour par le passé conduit l'historien à un questionnement beaucoup plus contemporain : à l'heure où certains biologistes israéliens cherchent encore à démontrer que les juifs forment un peuple doté d'un ADN spécifique, que cache aujourd'hui le concept d' "État juif", et pourquoi cette entité n'a-t-elle pas réussi jusqu'à maintenant à se constituer en une république appartenant à l'ensemble de ses citoyens, quelle que soit leur religion ? En dénonçant cette dérogation profonde au principe sur lequel se fonde toute démocratie moderne, Shlomo Sand délaisse le débat historiographique pour proposer une critique de la politique identitaire de son pays. — "L'un des livres les plus fascinants et stimulants publiés depuis longtemps." (Tom Segev)

SUAREZ (Georges).

Les Hommes malades de la paix.

Grasset, 1933, in-12, 376 pp, broché, couv. lég. salie, état correct

Trop de pacifismes pour faire la paix ; La paix d'Aristide Briand ; Locarno selon Briand ; Locarno selon Stresemann ; La politique de Pierre Laval ; La paix selon Herriot ; Le pacte franco-soviétique ; Les partis allemands et la paix ; L'hitlérisme produit démocratique ; L'alliance Hitler-Papen ; Hitler et le casque d'acier ; Les juifs et la paix ; La propagande politique allemande ; Les maîtres de l'Allemagne d'aujourd'hui.

[Zodiaque] – BAUDRY (Jean), Georges Barbier, Dom Bénigne Defarzes, Abbé André Gaudillière, Abbé Denis Grivot, Dom Claude Jean-Nesmy, Dom Angelico Surchamp.

Bourgogne Romane.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1962, gr. in-8°, 261 pp, 4e édition, 107 héliogravures et 4 pl. en couleurs hors texte, très nombreux plans, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée (très lég. abîmée), bon état (la Nuit des Temps, 1)

Tournus, Paray-le-Monial, Saulieu, Autun et Vézelay.

LOTTMAN (Herbert R.).

De Gaulle/Pétain. Règlements de comptes.

Perrin, 2008, in-8°, 236 pp, traduit de l'anglais, notes, broché, couv. illustrée, bon état

« En février 1945, François Mauriac confiait à son fils Claude que le sort de Pétain était le “grand souci” du Général. A cette date, une confrontation Pétain/de Gaulle par le verbe faisait même l’objet d’un projet éditorial. Sans rejeter l’idée, le Général estima celui-ci “inopportun”. Et si l’heure était venue de régler ces comptes par le biais de la confrontation historique ? Telle est l’entreprise que nous avons poursuivie dans le livre : éclairer d’un point de vue original les tenants d’une aventure conflictuelle mais jamais interrompue. Notre parcours, sans être strictement biographique, s’apparente aux “vies parallèles”, chères aux auteurs classiques. Sur les choix stratégiques avant et après 1914, sur leurs rapports humains et hiérarchiques, sur leur rôle en mai-juin 1940, en novembre 1942 ou encore en 1945, le lecteur trouvera les pièces du dossier. A lui d’en tirer d’éventuelles leçons. » (H. L.) — "Le mérite d'Herbert Lottman est de donner au lecteur les pièces d'un puzzle complexe sans imposer ses conclusions. On est loin de la légende sulpicienne. Au fil des pages on découvre un Pétain très conscient du rôle de l'aviation dès les années vingt, et un de Gaulle entrant progressivement dans son nouveau rôle en Juin 1940." (Eric Roussel, Le Figaro littéraire, 20 mars 2008)

MAGNE (Emile).

Ninon de Lanclos. Nouvelle édition remaniée et augmentée de portraits et de documents inédits.

Emile-Paul Frères, 1925, in-12, viii-382 pp, 6 pl. de portraits et gravures hors texte, dont le frontispice, œuvres de Ninon de Lanclos, biblio, index, broché, bon état

"Il faut féliciter M. Émile Magne pour le livre qu'il vient d'écrire sur Ninon de Lenclos, parce que l'ouvrage est fort bien écrit, amusant, attrayant, émaillé d'anecdotes et de faits qui le placent admirablement dans son époque. (...) Avertis par la légende, nous avions considéré jusqu'ici Ninon de Lenclos comme une courtisane, avec tout ce que ce mot comporte de préjugés. La renommée de son esprit et de sa beauté était grande, mais enfin c'était une fille qui vendait ses faveurs aux plus offrants, et ils furent nombreux. Voilà où nous en étions. Eh bien, c'était une erreur, car il paraît que Ninon fut une vertu qui eut simplement de grands besoins d'argent. Son panégyriste est bien forcé d'avouer cependant les trente années de libertinage de la belle, trente années pendant lesquelles un seul amour un peu joli, un peu propre, celui de Villarceau qui lui consacra quatre ans, illumina sa vie mouvementée. Tout le reste ne fut que passade, animalité, intérêt. (...) Oui, sans aucun doute, Ninon a été une femme à la mode : sûrement intelligente, sûrement spirituelle, certainement bonne, dans l'âge mûr surtout, mais aussi une débauchée. (...) Par conséquent, malgré la fin édifiante de Ninon, malgré les opinions de Madame, duchesse d'Orléans, de Mme de la Sablière et de la marquise de Sévigné (en voilà une qui devait être snob) qui était une autorité à cette époque, nous pensons que ce qu'il faut admirer le plus dans ce livre, c'est le talent avec lequel il est fait et la foi de son auteur." (M. Quatrelles l'Epine, Revue des études historiques)

LAVISSE (Ernest)(dir.).

Histoire de France depuis les origines jusqu'à la Révolution. Tome IV - Deuxième partie : Charles VII, Louis XI et les premières années de Charles VIII (1422-1492). Par Ch. Petit-Dutaillis.

Hachette, s.d. (v. 1930), gr. in-8° carré, 456 pp, 24 pl. de gravures hors texte, reliure demi-maroquin noir, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés (pas de tomaison), couv. conservées (rel. de l'époque), nerfs lég. frottés, bon état

LAVISSE (Ernest)(dir.).

Histoire de France depuis les origines jusqu'à la Révolution. Tome IV - Première partie : Les premiers Valois et la guerre de Cent ans (1328-1422). Par A. Coville.

Hachette, 1931, gr. in-8° carré, 448 pp, manque la page de titre, soulignés à froid, titres dorés (pas de tomaison), couv. conservées (rel. de l'époque), bon état

LAVISSE (Ernest)(dir.).

Histoire de France depuis les origines jusqu'à la Révolution. Tome II - Deuxième partie : Les Premiers Capétiens (987-1137). Par A. Luchaire.

Hachette, 1932, gr. in-8° carré, 417 pp, 24 pl. de gravures hors texte, reliure demi-maroquin noir, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés (pas de tomaison), couv. conservées (rel. de l'époque), un nerf lég. frotté, bon état

La période couverte par cet ouvrage (987-1137) est celle de l'ascension d'une famille, de la lente, difficile mais irrésistible "remontée" du pouvoir du roi de France assurée par cinq rois seulement : Hugues Capet (987-996), Robert le Pieux (996-1031), Henri Ier (1031-1060), Philippe Ier (1060-1108) et Louis VI (1108-1137) : d'une race vigoureuse, prudente, avisée, ils ont préparé les règnes de Philippe Auguste puis de Saint-Louis, qui assoiront l'hégémonie française sur l'Occident. (...) Cette contribution d'Achille Luchaire est un véritable monument d'une érudition, d'une exactitude et d'une vigueur sans pareilles.

GAY (Sophie).

Marie-Louise d'Orléans, reine d'Espagne. [1662-1689].

Plon, 1923, in-12, 248 pp, notice biographique de Sophie Gay par Amélie Carette, cartonnage papier fantaisie (rel. de l'époque), dos lisse, pièce de titre papier avec titres en noir (frottée), bon état (Œuvres des grands romanciers du XIXe siècle adaptés pour la jeunesse par Mme Carette, née Bouvet)

Fille de Philippe Ier, duc d’Orléans, et d'Henriette d'Angleterre, petite-fille de Louis XIII et d'Anne d’Autriche, nièce de Louis XIV, la princesse Marie-Louise d'Orléans, dite « Mademoiselle d'Orléans » ou simplement « Mademoiselle », est née le 26 mars 1662 à Paris et morte le 12 février 1689 à Madrid. Elle fut reine d'Espagne, de Sicile et de Naples, duchesse de Bourgogne, de Milan, de Brabant, de Luxembourg et de Limbourg et comtesse de Flandre et de Hainaut par son mariage avec le dernier roi issu de la branche espagnole de la maison de Habsbourg, Charles II. — Sophie Gay (1776-1852) tint un salon célèbre qui fut fréquenté par tous les écrivains, musiciens, acteurs et peintres distingués de son temps, attirés par sa beauté, sa vivacité et ses nombreuses qualités. Elle est la mère de Delphine de Girardin.

[Mode, costume] – BOUCHER (François).

Histoire du Costume en Occident, de l'Antiquité à nos jours.

Flammarion, 1965, in-4°, 448 pp, texte sur 2 colonnes, 817 illustrations en noir et 355 en couleurs, biblio, index, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état

De la rude vêture préhistorique à l'harmonie étudiée du costume antique, de l'habillement grave du Moyen Age aux modes recherchées et fantaisistes du vêtement des temps modernes, cet ouvrage n'est pas une énième histoire du vêtement mais plutôt une analyse transversale de ce phénomène complexe qu'est le costume, de ses données matérielles à ses motivations psychologiques. Dressant un panorama vaste et complet, l'auteur s'emploie à explorer l'évolution des formes du vêtement en liaison avec l'histoire des mœurs, sa fonction comme signe social ainsi que son rôle taxinomique entre âges, classes, fonctions ou professions mais aussi son statut en tant que reflet de l'expression personnelle de l'individu. Un outil indispensable pour tous ceux souhaitant avoir une connaissance exacte et précise du sujet.

BLOY (Léon).

Léon Bloy. Choix de textes et préface par Albert Béguin.

Fribourg, Egloff, et P., LUF, 1946, in-12, 309 pp, typographie très soignée sur vélin teinté, chronologie, biblio, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. Le Cri de la France)

Edition soignée, imprimée sur vélin par Kundig à Genève. Spécialiste reconnu du romantisme allemand et de la poésie, professeur à l’université de Bâle, fondateur pendant la guerre des Cahiers du Rhône, Albert Béguin (1901-1957) a dirigé la revue Esprit après la mort d’Emmanuel Mounier, de 1950 à 1957. Pendant la guerre, Béguin est en relation avec quelques éditeurs suisses, comme Walter Egloff, qui créé une collection d’anthologies au titre explicite « Le Cri de la France » où Béguin publia sa célèbre traduction du Livre du Graal (1944) et des anthologies consacrées à Léon Bloy et saint Bernard de Clairvaux.

[Zodiaque] – OURSEL (Raymond).

Bourgogne Romane.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1986, gr. in-8°, 328 pp, 8e édition, 133 héliogravures et 10 pl. en couleurs hors texte, carte, nombreux plans, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, sous étui carton, bon état (la Nuit des Temps, 1)

Dijon, Tournus, Cluny, Berzé-la-Ville, Paray-le-Monial, Saulieu, Autun, Vézelay, portraits du Brionnais.

MALGRAS (J.).

Les Pionniers du spiritisme en France. Documents pour la formation d'un livre d'or des sciences psychiques.

P., Librairie des Sciences Psychologiques, 1906, gr. in-8°, 479 pp, avec 62 portraits hors texte, broché, dos abîmé recollé, état correct. Edition originale. Rare

Ouvrage rare, orné de 62 portraits tels que ceux de Alan Kardec, Cahagnet, Guérin, A. de Rochas, Léon Denis, Baraduc, Delanne, Leymarie, René Caillé, etc. — "Cet ouvrage comprend deux parties : 1) La Page des Ainés, où sont représentés, par des extraits de leurs œuvres relatives au spiritisme ou inspirées par lui, tous les grands hommes de la seconde moitié du dix-neuvième siècle. – 2) Les Contemporains (et c'est la partie la plus importante de l'ouvrage) qui ont bien voulu exposer dans des études, pour la plupart inédites, leur opinion sur le spiritisme et la science psychique. Le spiritisme n'a guère plus d'un demi-siècle d'existence, et déjà son histoire est considérable. Peu de spirites – nous parlons des nouveaux – la connaissent. Mais où trouver cette histoire ? Quel en est l'historien ? Nous croyons que l'ouvrage, si consciencieusement préparé par M. Malgras, sans avoir la prétention d'être cette histoire, sera du moins la première pierre de l'édifice qui sera élevé un jour à la gloire de notre antique doctrine, passagèrement éteinte pendant de longs siècles et qui vient si merveilleusement de ressusciter et de se rajeunir au souffle des temps nouveaux. Une grande lacune sera en partie comblée, au moins en ce qui concerne la France, berceau du fondateur du spiritisme. Ceux qui ignorent encore presque tout de la science psychique trouveront dans ce livre des exposés clairs et précis des principes les plus importants sur lesquels elle est établie et ils y verront que cette science, si décriée de la masse ignorante et pour laquelle la science officielle a jusqu'ici affiché tant de dédains, est pourtant l'étude de prédilection de tout ce qui constitue, en France (comme à l'étranger, d'ailleurs), la Haute Intellectualité." (L'Initiation, publiée sous la direction de Papus, 1906)

FAURE (Edgar).

Mémoires. I. Avoir toujours raison... c'est un grand tort. – II. Si tel doit être mon destin ce soir...

Plon, 1983-1984, 2 forts vol. gr. in-8°, 691 et 691 pp, brochés, couv. illustrées, bon état

Deux fois président du Conseil sous les septennats de Vincent Auriol et de René Coty, puis ministre de l'Agriculture et de l'Education nationale auprès du général de Gaulle, Edgar Faure est ainsi le seul homme d'Etat qui, après avoir dirigé le gouvernement de la IVe République, ait joué un rôle de tout premier plan au cours de la Ve, alors que le fondateur de celle-ci se trouvait à sa tête. C'est assez dire l'importance que vont revêtir ses Mémoires qu'il se décide enfin à publier. — "C'est le second ministère Edgar Faure (février-décembre 1955) qui constitue la substance du deuxième tome des Mémoires de l'ancien président du Conseil. On y trouve relaté par le menu le bilan, parfois complaisant, mais largement exact d'une œuvre gouvernementale considérable comportant la réintégration de l'Allemagne dans la communauté atlantique, la relance de la construction européenne, l'ouverture à l'Est, le règlement du problème marocain et même, s'il faut en croire l'auteur, l'ébauche d'une restructuration d'ensemble de l'Empire français, qui aurait offert une solution au problème algérien, voire une réforme institutionnelle destinée à assurer la stabilité de l'exécutif. Sans compter cette poursuite de « l'expansion dans la stabilité », inaugurée en 1953 sous le ministère Laniel et qui permet de porter à l'actif d'Edgar Faure la plus belle période économique de la Quatrième République. Un ouvrage foisonnant, riche en détails parfois inédits, au style agréable et scintillant d'un humour qui n'épargne pas son auteur." (Serge Berstein, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 1985)

TEASDALE (Guillaume) et Tangi VILLERBU (dir.).

Une Amérique française, 1760-1860. Dynamiques du corridor créole.

Les Indes savantes, 2015, gr. in-8°, 316 pp, 4 illustrations dans le texte, broché, couv. illustrée, bon état

La Guerre de Sept Ans (1756-1763) ne peut plus être considérée comme la fin de l’Amérique française. Certes l’État français disparaît du continent nord-américain (excepté pour une brève parenthèse en 1800 et 1803), mais les dynamiques culturelles, sociales, démographiques l’emportent ici sur les événements d’ordre guerrier ou politique. Un vaste « corridor créole », qui court des Grands Lacs au golfe du Mexique le long de la vallée du Mississippi et qui inclut les basses vallées de tous les affluents de la grande rivière, se forme alors et existe jusqu’au milieu du XIXe siècle, jusqu’à ce que d’autres dynamiques mettent fin à son existence. Ce vaste ensemble demeure animé par des migrations francophones, internes ou venues des vallées du Saint-Laurent ou de la rivière Rouge, ou encore depuis la France elle-même. Ce volume collectif témoigne dans leur variété de la vigueur des recherches récentes sur le sujet. De la Louisiane à Détroit en passant par Sainte-Geneviève, Saint-Louis ou Vincennes, ce sont tous les pôles de développement de cette Amérique française qui sont analysés, du temps des révolutions atlantiques à la veille de la Guerre de Sécession quand les États-Unis cherchent encore la meilleure définition d’eux-mêmes et que les francophones doivent trouver leur place dans les évolutions de la jeune République. En croisant l’histoire culturelle et celle des relations internationales, les approches genrées et l’histoire des missionnaires, l’histoire des réseaux migratoires et celle du patrimoine, la question de la langue et celle du métissage, les auteurs espèrent donner à lire une autre Amérique. — 10 études érudites (6 en anglais).

GROUCHY (Vicomte de) et Antoine GUILLOIS.

La Révolution française racontée par un diplomate étranger. Correspondance du bailli de Virieu, ministre plénipotentiaire de Parme, 1788-1793.

Flammarion, s.d. (1903), gr. in-8°, xxxi-504 pp, un portrait en frontispice, annexes, broché, couv. lég. salie, bon état

Jean-Loup, bailli de Virieu-Beauvoir (1731-1803) fut d'abord militaire au régiment d'infanterie d'Enghien puis passa au service de Philippe, duc de Parme, dont il devint rapidement lieutenant-général de ses troupes. Il fut fait Commandeur et Bailli de l'Ordre de Malte. En 1788, il succéda au comte d'Argental comme ministre à la Cour de France; en 1789, il remplaça le bailli de Labriane, décédé, avec le titre de chargé d'affaires de Malte. Il resta en poste jusqu'en septembre 1793, date de son départ pour la Suisse, après avoir été emprisonné, puis libéré sur ordre de Danton.

DAMAS (Roger, comte de).

Mémoires du comte Roger de Damas, publiés et annotés par Jacques Rambaud. Tome I : Russie, Valmy et Armée de Condé, Naples (1787-1806).

Plon, 1912, in-8°, xxviii-487 pp, un portrait en couleurs sous serpente légendée, un portrait en noir et une carte dépliante hors texte, broché, couv. lég. abîmée, bon état (Tulard, 388)

Tome I seul (sur 2) — "Au service de la Russie en 1788, Roger de Damas retrouve Paris en décembre 1789 à l'occasion d'un congé. Ne reconnaissant plus la France où il avait grandi, il repart pour la Russie puis combat la Révolution dans les armées prussienne et de Condé avant de se réfugier à Naples en 1798, puis à Vienne. Ayant commencé à rédiger ses mémoires à partir de 1800, il consacre le premier volume à l'époque qui va de 1787 à 1806, racontant Valmy, les campagnes d'Allemagne, la résistance des armées napolitaines aux troupes du Directoire. Ses souvenirs témoignent de son intelligence et de sa lucidité ainsi que de l'admiration en tant que militaire qu'il vouait à Bonaparte tout en le combattant" (Fierro, 388). — Document de premier ordre. Mémoires "objectifs" et pourvus d'un remarquable appareil critique. Parmi les tous premiers à lire sur la période.

MOLIÈRE.

Les Œuvres complètes, iIllustrées de gravures de l'époque de l'auteur et comprenant les suites monumentales de Boucher, Coypel, Moreau le Jeune, Buguet, Desenne, Johannot, Horace Vernet, Hédouin et de la suite dite "inconnue".

P., Jean de Bonnot, 1983-1984, 6 vol. in-8°, xiii-(16)-361-(47 ff ), 445-(10 ff), 403-(34 ff), 454-(10 ff), 378-(50 ff), 331-(78 ff) pp, très nombreuses gravures de l'époque hors texte, dont un frontispice à chaque volume, bandeaux et culs-de-lampe, reliures plein cuir noir de l'éditeur, plats ornés à froid et fers dorés, dos très ornés de fers et titre dorés dans le style du XVIIe s., tranches sup. dorées, signet, imprimés sur papier vergé, très bon état

Complet en 6 volumes. — Edition intéressante pour la reproduction des grandes suites de gravures des premières éditions de Molière au XVIIe siècle (Boucher, Coypel, Moreau le Jeune, Buguet, Desenne, Johannot, Horace Vernet, Hédouin et la suite dite "inconnue"), mais aussi des reproductions d'autres illustrations dont 6 frontispices (un par volume) représentant des portraits de Molière, ainsi que 2 partitions de musique de Lully pour deux pièces musicales.

PERRENS (F.-T.).

Etienne Marcel, prévot des marchands (1354-1358).

P., Imprimerie Nationale, 1874, in-folio (35 x 25 cm), xliii-395 pp, introduction par L.-M. Tisserand sur les prévôts des marchands antérieurs à Etienne Marcel, reliure bradel cartonnée papier vert de l'éditeur, intérieur propre et frais, mais 2e plat détaché et coiffe sup. arasée, état correct (Coll. Histoire générale de Paris). Edition originale

"Le présent ouvrage, agréé en 1869 par l'ancienne Commission municipale des Travaux historiques, et imprimé en placards, aurait paru en 1870, si les circonstances en avaient permis la publication. Repris en 1871, dans l'état où les événements l'avaient laissé, c'est-à-dire privé des reproductions de miniatures et de documents originaux réunis par l'auteur et détruits dans l'incendie de l'Hôtel de Ville, il eût pu être publié dans les premiers mois de 1872 ; mais d'autres ouvrages, également en cours d'impression et se rattachant à des volumes déjà mis au jour, ont dû passer en première ligne. D'autre part, il était nécessaire d'établir pour ce livre, comme pour tous ceux de la collection , une table analytique détaillée, et de placer en tête, conformément au vœu de la Commission, une introduction sommaire où seraient exposés les actes des prédécesseurs d'Etienne Marcel. C'est ainsi qu'a été retardée jusqu'en 1874 la publication d'un ouvrage imprimé il y a près de cinq ans. (Novembre 1874)" (Avant-propos)

BESNIER (Charles).

Paris, capitale de la France. Son histoire et ses monuments.

Charles-Lavauzelle, 1948, gr. in-8°, vi-213 pp, 48 gravures et photos, notes, biblio, lexique des termes d'art, index, broché, bon état

"Cet ouvrage ne saurait être par ses dimensions modestes un précis complet d'histoire... Il ambitionne seulement d'inspirer la curiosité affectueuse et compréhensive de Paris, de son passé, de ses monuments... Paris est saturé d'histoire..." (Préface)

QUINONERO (Frédéric).

Les années 60. Rêves et révolutions.

Editions Didier Carpentier, 2009, in-4°, 238 pp, très nombreuses photos en noir et en couleurs, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état

Flamboyantes années 60 ! Inventives, allègres, colorées, mais aussi rigoristes, violentes, sombres. De feu et de sang. De guerre et de paix. De rires et de larmes. Armées et désarmées. Tout en paradoxes. Cet ouvrage se présente comme la biographie "enchantée" d'une génération qui, de la guerre d'Algérie à Mai 68, du déferlement du rock'n'roll à la conquête spatiale, de l'explosion de la jeunesse à la libération des moeurs, entra dans l'ère de la consommation tout en exprimant une certaine idée de liberté, d'insouciance, de modernité. La chanson sert de fil conducteur au récit. Brassens, Brel, Ferrat, Ferré, Bécaud, Piaf, Barbara côtoient Hallyday, Cloclo, Anthony, Adamo, Vartan, Hardy, Sheila, puis la période "post-yé-yé" emmenée par Polnareff, Dutronc, Clerc... On retrouve également, au fil des pages, les grands artistes internationaux, chanteurs et groupes, qui ont parallèlement accompagné les grands bouleversements idéologiques et sociaux de l'époque, exerçant une influence notoire sur l'évolution de la musique en général et de la chanson française en particulier. De nombreuses photographies et documents, très colorés, redonnent vie à ces années lumière.

BOIGNE (Eléonore Adèle d'Osmond, comtesse de).

Récits d'une tante. Mémoires de la comtesse de Boigne née d'Osmond, publiés intégralement d'après le manuscrit original par Charles Nicoullaud.

Plon, 1908, 4 vol. in-8°, xxxv-505, 434, 448 et 547 pp, 3 portraits en frontispice, un fac-similé recto-verso, pièces justificatives, index, reliures demi-basane noire, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres, tomaisons et fleurons dorés (rel. de l'époque), dos lég. abîmés, mque la partie sup. du dos du tome 1, sinon bon état

Complet. Tome 1 : 1781-1814 ; Tome 2 : 1815-1819 ; Tome 3 : 1820-1830 ; Tome 4 : 1831-1866. Fragments. «Seul le tome I intéresse l’Empire. Il est particulièrement riche en anecdotes sur l’opposition royaliste (portraits de Mme Récamier, de Mme de Chevreuse, d'Alexis de Noailles, de Chateaubriand). Quelques détails peu connus sur le mécontentement suscité par les gardes d'honneur et la conscription. Mais on ne perdra pas de vue qu'il s'agit de l'œuvre d'un adversaire de l'Empire.» (Tulard, 173). Texte également capital pour l'Emigration (Fierro, 169), et, d'une façon générale, pour la Restauration : «Commencés en 1835 et tenus ensuite au jour le jour, ces mémoires intéressent la Restauration pour les vol. 2 et 3. Trait d’union entre la société impériale et les milieux liés à l’émigration, la comtesse de Boigne a joué un rôle non négligeable en 1814. Elle a ensuite suivi son père, ambassadeur, à Turin et à Londres, avant de se fixer définitivement en France. Après la Révolution de Juillet, elle a mis toute son influence au service du nouveau régime. Du fait de sa liaison intime avec Pasquier, elle a pu connaître bien des choses.» (Bertier, 131).

AMSON (Daniel) Jean-Gaston MOORE, Charles AMSON.

Les Grands Procès.

PUF, 2007, in-8°, 447 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Depuis le procès de Jésus jusqu’aux récents procès contemporains, les grandes affaires judiciaires ont passionné l’opinion et ont symbolisé diverses périodes de l’histoire. Cet ouvrage retrace, d’une manière vivante et avec rigueur, les différentes étapes de ces procès historiques dont les auteurs, familiers des prétoires, expliquent pourquoi ces moments judiciaires continuent d’exercer une telle fascination sur le public pour lequel c’est un affrontement où l’une des parties risque toujours son honneur, sa liberté et parfois même sa vie.

GRISERI (Giuseppe) et Diego LANZARDO.

L'Età Napoleonica nell'Albese.

Cuneo, Società per gli Studi Storici di Cuneo, 1997, gr. in-8°, 237 pp, 16 pl. hors texte de gravures, photos et plans, 2 cartes, broché, jaquette illustrée, bon état (Coll. Storia e Storiografia, XIV). Texte en italien

L'ère napoléonienne dans la région d'Alba (dans le Piémont, à une cinquantaine de kilomètres de Turin et de Cuneo).

WARNER (Rex).

Périclès l’Athénien.

Buchet/Chastel, 1964, in-8°, 198 pp, traduit de l'anglais par Geneviève Hurel, broché, couv. illustrée, bon état

En nous présentant Périclès vu et dépeint par son ami le philosophe Anaxagore de Clazomène, Rex Warner trace de façon particulièrement originale la figure attachante entre toutes de celui que Thucydide qualifia de « premier citoyen de sa patrie. » De fait, Périclès, à la fois orateur de génie, stratège et homme d’État fondateur de la puissance athénienne, fut bien de ces héros de nature à inspirer au grand romancier britannique l’exceptionnel ouvrage que l’on va lire. On retrouvera ici un Périclès entouré des grands hommes de son temps : Sophocle, Eschyle, Thémistocle, Phidias. Sans rien perdre de la fidélité à l’Histoire, ce livre a le charme et la vie du roman. À la manière à la fois familière et magistrale avec laquelle Marguerite Yourcenar traita le portrait d’Hadrien, Rex Warner nous donne un récit certes imaginaire mais grâce auquel nous approchons au plus près l’homme que fut Periclès. Un véritable tour de force littéraire. — "Cette biographie romancée combine narration fluide et réflexions philosophiques sur le pouvoir." (Le Figaro littéraire)

Mélanges Lucien Febvre.

Hommage à Lucien Febvre. Eventail de l'histoire vivante, offert par l'amitié d'historiens, linguistes, géographes, économistes, sociologues, ethnologues.

Armand Colin, 1953, gr. in-8°, 452 pp, une photo de Lucien Febvre en frontispice, qqs planches de photos hors texte, qqs illustrations et figures, notes, broché, annotations stylo sur 2 pages, bon état

Tome I seul (sur 2). — Présentations par Fernand Braudel et André Allix suivies de 40 études érudites par Roger Dion, Pierre Vilar, Georges Duby, Paul Leulliot, Roger Bastide, J. Berque, Robert Schnerb, A. Koyré, Pierre Renouvin, Edgar Morin, Pierre Gourou, etc., etc. — "Parmi les allocutions prononcées, les plus pénétrantes ont été celles du Professeur Le Bras et du Professeur Fernand Braudel à qui on doit en guise de préface une « Présence de Lucien Febvre », si entraînante et si juste que chaque mot porte..." (François-Georges Pariset) — Table : Présence de Lucien Febvre (Fernand Braudel) ; En guise d'introduction : Le déjeuner des Baux (André Allix) ; Apostille au "Métier d'Historien" (Georges Bourgin) ; Civilisation : contribution à l'histoire du mot (E. Benveniste) ; Les diverses méthodes d'étude des grands monuments du Moyen Âge (Élie Lambert) ; Introduction à l'étude de la viticulture française (Roger Dion) ; Pérennité et diversité de l'Auvergne. Réflexions d'un géographe sur l'histoire d'une province (André Meynier) ; Géographie ou chronologie du servage ? Note sur les servi en Forez et en Mâconnais du Xe au XIIe siècle (Georges Duby) ; Villes et campagnes : la région du Rhin moyen avant la révolution industrielle (Etienne Julliard) ; Villes d'Alsace (Paul Leulliot) ; L'origine du Bocage en Bretagne (Louis Chaumeil) ; Les bases géographiques de la monarchie Hova (Hildebert Isnard) ; L'excommunication des clercs par les laïques (Gabriel Le Bras) ; Du nouveau sur la secte de Vintras. La Doctrine. Les adeptes (Emile Appolis) ; Formation d'une société protestante au Brésil (E.-G. Léonard) ; Le "Château intérieur" de l'homme noir (Roger Bastide) ; Qu'est-ce qu'une tribu nord-africaine ? (Jacques Berque) ; Economie et histoire. A propos des prix (René Baehrel) ; Bonaventura Cavalieri et la géométrie des continus (A. Koyré) ; Une révolution majeure au Mexique : la route (François Chevalier) ; Porto-Rico, île exemplaire pour le monde tropical ? (Pierre Gourou) ; etc.

WILMOTS (André).

Hjalmar Schacht (1877-1970). Grand argentier d'Hitler.

Bruxelles, Le Cri édition, 2001, gr. in-8°, 246 pp, 16 pl. de photos hors texte, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Selon l'accusation, Schacht fut "l'homme néfaste qui sut grouper autour de lui pour les conduire à Hitler toutes les puissances financières et industrielles pangermanisantes, qui aida Hitler à prendre le pouvoir, qui par sa présence inspira confiance en l'Allemagne nazie, qui sut doter par ses artifices financiers l'Allemagne de la plus puissante machine de guerre de l'époque, qui le fit pour permettre à l'appareil parti-état de se lancer à la conquête de l'espace, cet homme fut l'un des principaux responsables de l'activité criminelle de l'appareil parti-état. Son intelligence financière fut celle de l'Etat nazi, sa participation au crime de l'Etat n'est pas équivoque. Sa culpabilité, sa responsabilité sont entières". Malgré le sévère réquisitoire du 29 juillet 1946 du procureur Jackson, le tribunal international de Nuremberg acquitta Hjalmar Schacht. Horace Greeley Hjalmar Schacht (1877-1970), le "magicien des finances", crut que tout ce qui pouvait sauver l'Allemagne de la misère était justifié. Il n'a pas été auteur de crimes de guerre, il s'est ouvertement opposé à l'antisémitisme nazi, une idéologie qu'il présenta au Führer comme dommageable aux intérêts du Reich. Ce sont sans doute quelques-unes des raisons qui ont poussé le tribunal, alors en fin de session et qui avait déjà fait le plein de peines de pendaisons, à ne pas le condamner. Les approches qui guidèrent la vie et la carrière de Schacht furent celles qui aujourd'hui triomphent. D'abord celle de l'indispensable indépendance d'une banque centrale. A deux reprises il démissionna quand celle de la Reichsbank avait été menacée. Surtout, et ce fut sa plus tragique erreur, il était profondément convaincu, comme le sont les politiques d'aujourd'hui, que la société devait inéluctablement être modelée en fonction d'impératifs économiques. En logique avec lui-même, il crut que cette vérité finirait par s'imposer à Adolf Hitler, alors que pour ce dernier l'économique ne fut jamais qu'un instrument pour façonner le type de société qu'il voulait imposer à l'Allemagne et une partie du monde.

SERVANT (Guy), avec la collaboration de George Frederic Lees.

1839-1939. Cent ans d'impression et d'édition.

P., Lecram-Servant, 1939, gr. in-8° carré, 59-(2) pp, préface de Lucien Lamoureux, un dessin de Pierre Desbois (1873-1939) en frontispice (représentant la façade de l'imprimerie, au 338 rue Saint-Honoré à Paris, adresse de l'éditeur), 4 gravures et 3 portraits dans le texte et hors texte, broché, « tirage à petit nombre », sans autre précision (ex. n° 591), imprimé sur papier pur fil O.C.F., bon état

Ce livre a été publié en 1939 par Marcel Servant pour célébrer l'exposition commémorant le centenaire (1839-1939) de son imprimerie située au 338 de la rue Saint-Honoré à Paris. Le livre retrace l'histoire de l'imprimerie depuis son fondateur Charles Jouaust jusqu'à son actuel propriétaire, le maître-imprimeur Marcel Servant. Parmi les éditeurs qui ont possédé et/ou utilisé l'imprimerie au fil des ans, citons Charles Jouaust, Damase Jouaust (le fils de Charles), Herbert Clarke, Sylvia Beach (Shakespeare & Company), Jack Kahane (Obelisk Press) et Marcel Servant (Vendome Press).

ALMANACH HACHETTE.

Almanach Hachette 1904. Petite encyclopédie populaire de la vie pratique.

Hachette, 1904, in-12, 640-lxxvi pp, 1200 figures dans le texte ou groupées en tableaux, cartes en 2 couleurs, publicités, reliure maroquin vert souple de l'éditeur, titres dorés au 1er plat, tranches dorées, mque de cuir en haut du dos, mque la moitié d'un feuillet (pp 99-100), état correct

Cette Petite encyclopédie populaire de la vie pratique, fourmillant de renseignements en tous genres, historiques, médicaux, culinaires, etc., eut une longévité remarquable. Elle a été publiée de 1894 à 1972 et en 1975 (soit 80 volumes). — "Lorsqu'en 1894 l'Almanach Hachette fait sa première apparition, on est loin de se douter que pendant une soixantaine d'années ce petit livre bleu va organiser, rythmer et enchanter la vie quotidienne des Français. Il existe en effet peu d'ouvrages qui, sous un aussi faible volume, aient été tout à la fois calendrier, agenda, dictionnaire, encyclopédie pratique, ménagère, médicale, religieuse, manuel d'histoire, de géographie et de sciences naturelles, magazine sportif ou économique, guide de loisirs, et bien d'autres choses encore. Est-ce une raison suffisante pour l'extirper de sa poussière et le lire encore ? Il est vrai que les illustrations et les mises en pages ne laisseront aucun esthète indifférent et que l'intérêt pour la mémoire collective d'une nation peut justifier l'envie de sortir ces milliers de pages de l'oubli, mais une démarche aussi passéiste n'est-elle pas un peu bizarre ? Bizarre ? Vous avez dit bizarre ? Le mot est lâché. Qui dit bizarre dit aussi insolite, curieux, remarquable, rare, original, étonnant, surprenant, inattendu, étrange, incroyable... Pardonnez-moi mon lyrisme, mais je suis un « Almaniaque ». J'ai ressenti les premiers symptômes de ce mal il y a longtemps, à l'aube blafarde d'un jour de chine dans l'univers impitoyable de la brocante. Le faisceau glauque de ma torche électrique guidait ma main d'une page à l'autre, et la découverte de chaque feuillet déclenchait en moi une excitation grandissante. C'est ainsi que j'ai appris ce jour-là qu'un verre de bordeaux peut tuer un enfant de 10 ans, que les porteurs de grandes oreilles sont des naïfs, que le cèpe a une durée de vie de 15 jours alors que le rossignol peut vivre 12 ans, qu'il ne faut pas mettre de ceinture ni prendre le chemin de fer si l'on veut vivre 100 ans et que, à l'intérieur de ces 100 ans, 5 ans sont consacrés à la marche et 24 au sommeil. Je découvrais enfin qu'en 1909 il y avait en Bretagne 13 maris possibles pour une seule femme alors qu'en Alsace il n'y avait que deux tiers d'homme (sic) pour une candidate au mariage. Ainsi, des dizaines d'années avant l'explosion des médias et la pénétration du petit écran et des magazines de tout poil dans les foyers, les rédacteurs des Almanach Hachette, tour à tour éditorialistes, météorologistes, historiens, jardiniers, astrologues, économistes ou musiciens réussissaient, avec une imagination hors du commun, à dispenser une information vivante et insolite et, surtout, étonnante." (Jean-Loup Chifflet)

PETIT (Paul).

La Paix romaine.

PUF, 1982, pt in-8°, 412 pp, 8 cartes, 2 plans, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Nouvelle Clio)

"La période concernée va de la bataille d'Actium (31 av. J.-C.) à la mort de Commode (192 apr. J.-C). (...) Le livre se révèle à l'usage comme une excellente mise au point de tous les aspects généraux du Haut Empire ; il offre un exposé critique et bien informé de la production historique récente à leur sujet, y compris celle des historiens de l'Est pour les questions économiques et sociales ; P. Petit, en effet, a fait l'effort de se mettre à la langue russe pour profiter lui-même et faire profiter ses collègues et les étudiants de l'apport de la science soviétique : à elle seule cette optique, qui n'entraîne nullement une adhésion globale aux thèses ou positions qu'il recense, sera particulièrement appréciée par les lecteurs. La conclusion discute le point de savoir si le Haut Empire constitue réellement l'apogée de Rome et, sans le nier, si ces « siècles d'or » n'ont pas eu leur revers, leurs faiblesses, qui ont éclate ensuite au grand jour avec la crise de Marc-Aurèle, puis au IIIe siècle. Huit cartes et plusieurs croquis accompagnent cet ouvrage, qui constitue un excellent instrument de travail et un utile répertoire bibliographique en même temps qu'une mise au point d'ensemble et un état des questions pour toute la période et pour le vaste domaine géographique auxquels il s'est attaché." (André Chastagnol, Annales ESC, 1970)

MADELIN (Louis).

La Crise de l'Empire, 1810-1811.

Tallandier, 1975, in-8°, 296 pp, 43 gravures, reliure plein cuir grenat de l'éditeur, dos et plats ornés d'un décor doré aux symboles impériaux, tête dorée (reliure dessinée par Mercher d'après un exemplaire original datant de l'époque impériale), bon état (Histoire du Consulat et de l'Empire, IX)

"L'auteur se propose de raconter l'histoire de l'Empire depuis le lendemain du mariage avec Marie-Louise jusqu'à la veille de la naissance du roi de Rome. Pour les affaires d'Espagne seulement, il pousse le récif jusqu'à la victoire stérile de Masséna à Fuentes de Onoro (3 juin 1811). Les opérations militaires en Espagne sont scindées en plusieurs chapitres épars. De même les craquements successifs de l'alliance russe. M. Madelin, après Vandal et Sorel, fait peser péremptoirement sur Alexandre la responsabilité de la rupture, que Thiers imputait surtout à Napoléon (chapitres VIII, XIV, XVII et XVIII). Les sept premiers chapitres sont centrés sur la disgrâce de Fouché..." (Revue d'histoire de l'Église de France, 1946) — "Cette œuvre magistrale du célèbre historien forme le plus important ouvrage qui ait été publié sur cette grande époque de notre histoire. Elle éclipse de très loin les ouvrages analogues précédemment parus, et constitue pour cette période un monument définitif dont la valeur ne saurait être égalée." (L'Editeur)

MADELIN (Louis).

L'Empire de Napoléon.

Tallandier, 1975, in-8°, 394 pp, 44 gravures, une carte de l'Empire français divisé en 130 départements, notes et références, reliure plein cuir grenat de l'éditeur, dos et plats ornés d'un décor doré aux symboles impériaux, tête dorée (reliure dessinée par Mercher d'après un exemplaire original datant de l'époque impériale), bon état (Histoire du Consulat et de l'Empire, X)

"Ce titre : l'Empire de Napoléon, donné au dixième volume d'une Histoire du Consulat et de l'Empire, ne saurait être une indication même vague de son contenu. On y trouvera des épisodes réunis d'un lien assez lâche : d'abord la répercussion sur la famille impériale de la naissance d'un héritier (p. 9 à 38); ce fils portant le titre de Roi de Rome, c'est l'occasion d'exposer enfin le conflit entre le Pape et l'Empereur (p. 39 à 151) ; puis, c'est l'évolution du caractère et de la santé de Napoléon, jointe à la lassitude des maréchaux et des hauts fonctionnaires (p. 153 à 230) ; enfin le tableau sommaire à vol d'oiseau de « l'Europe napoléonienne », arrêté à peu près vers la fin de 1811 (p. 231 à 347). Les huit chapitres consacrés aux questions religieuses (III â X), plus encore que les autres peut-être, donnent l'impression d'une série de conférences claires, vivantes, attrayantes... La lecture et la documentation de M. Madelin sont immenses. On ne saurait lui reprocher d'avoir négligé les travaux tout récents, et d'importance capitale..." (Revue d'histoire de l'Église de France, 1947) — "Cette œuvre magistrale du célèbre historien forme le plus important ouvrage qui ait été publié sur cette grande époque de notre histoire. Elle éclipse de très loin les ouvrages analogues précédemment parus, et constitue pour cette période un monument définitif dont la valeur ne saurait être égalée." (L'Editeur)

BUISSON (Henry).

Fouché, duc d'Otrante.

Editions du Panorama, 1968, fort in-12, 654 pp, avant-propos de Boris Pregel, préface de Jean Savant, un portrait en frontispice, 16 illustrations, notes et biblio, index, broché, jaquette illustrée, sous chemise cartonnée et étui, non coupé, mque la page de faux-titre, bon état (Coll. “Académie d'Histoire”). Edition originale tirée à 700 ex. numérotés hors commerce, celui-ci un des 500 ex. réservés aux amis de l'Auteur (n° 456)

On s'intéressera à Fouché aussi longtemps qu'on s'intéressera à la Révolution française, ce quart de siècle capital de la vie de l'humanité. Fouché est associé à cette émouvante et décisive période de bout en bout. A l'aube de la renaissance du peuple français, il est là. Enfin, il est encore là, en 1815, après l'ultime désastre, et il se trouve être le « chef de l'Etat ». Personnalité aux multiples facettes, Fouché passionnera les esprits durant des siècles et des siècles. Il savait quelle importance son nom conserverait dans l'Histoire, et il disait : « Je ne suis pas un roi, mais je suis plus illustre qu'aucun d'eux. » S'il avait voulu, le « coup » de Brumaire eût été fatal à Bonaparte et à ses complices. Il s'était montré, initialement, infiniment plus utile encore à Bonaparte, et par voie de conséquence. D'où ce fameux dialogue : Napoléon : Mais quoi ! il me semble pourtant que vous êtes un de ceux qui ont envoyé Louis XVI à l'échafaud ; Fouché : Oui, et c'est même le premier service que je vous ai rendu. — "Beaucoup de renseignements inconnus jusqu'alors." (Jean Tulard, “Joseph Fouché”, 1998)

[Zodiaque] – DURLIAT (Marcel).

Roussillon roman.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1964, gr. in-8°, 260 pp, 2e édition, 88 héliogravures et 6 pl. en couleurs hors texte, cartes et plans, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (la Nuit des Temps, 7)

"Nul n'était plus qualifié que M. Marcel Durliat pour conduire cette étude. Depuis plusieurs années, en effet, il s'est entièrement consacré à l'art roman en Roussillon ; il a patiemment et inlassablement fouillé les richesses ; toutes ses recherches, tous ses travaux ont été orientés dans ce sens et les nombreuses publications qu'il a déjà donnée sur la sculpture, la peinture murale, les manifestations de la civilisation sont significatives d'une activité productrice qui lui a permis d'embrasser le problème de l'archéologie médiévale dans son ensemble et d'en saisir les véritables caractères. L'ouvrage s'ouvre sur une vue générale de l'art roman en Roussillon, suivie d'un aperçu très rapide sur une trentaine d'églises. Et puis, fidèle aux formules particulières adoptées par les éditeurs, l'auteur ne les étudie pas individuellement dans le détail, mais choisit simplement les plus typiques, celles qui, par elles-mêmes, traduisent une originalité de style ou permettent de suivre une évolution architecturale et sculpturale. Celles-ci sont encore présentées suivant la conception adoptée pour les divers ouvrages de la collection, avec un aperçu général, une notice historique, un plan de visite suivant un itinéraire intelligemment conçu et une illustration photographique. (...) Tout est à retenir et à méditer dans ce beau livre, depuis les descriptions objectives, les aperçus concrets, les hypothèses savamment appuyées sur des arguments chronologiques et techniques, jusqu'aux planches photographiques, saisissantes de netteté et de vie et qui traduisent encore, par leur éclectisme et la pureté de leurs lignes ce que l'auteur a si heureusement exposé en style simple et concis, sans cesse relevé par une sûreté de vues et une érudition qui n'est jamais en défaut." (André Dupont, Annales du Midi, 1959) — "Cet ouvrage, très important et nouveau lorsqu'il fut écrit, continue d'être indispensable à toute étude sur le Roussillon à l'époque romane." (Xavier Barral i Altet, Bulletin Monumental, 1974)

HOUSSAYE (Arsène).

Le Roi Voltaire. Sa généalogie - sa jeunesse - ses femmes - sa cour - ses ministres - son peuple - ses conquêtes - son Dieu - sa dynastie.

P., Dentu, 1878, in-12, xxiv-251 pp, page de titre en rouge et noir, lettrines, bandeaux, culs-de-lampes, texte encadré d'un filet noir, reliure plein cuir souple havane, dos lisse avec titres et doubles filets à froid, filet à froid encadrant les plats (rel. de l'époque), bon état

Le roi Voltaire : sa généalogie, sa jeunesse, ses maîtresses, son sacre, sa cour, son peuple, ses ministres, ses victoires et conquêtes, sa mort, son Dieu, ses œuvres, sa dynastie, la comédie voltairienne.

DUFOUR (Pierre).

Ecoles du service de santé des armées. Trois siècles d'histoire.

Boulogne, ETAI, 2011, in-4°, 223 pp, 480 illustrations en noir et en couleurs, biblio, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état

C'est l'histoire de ces écoles dont les études sont les plus longues et les plus dures de toutes celles pratiquées dans le domaine militaire. Elles ont donné à la France des Prix Nobel, des médecins et des chercheurs de renommée mondiale que l'auteur évoque dans ce bel ouvrage. — Aujourd'hui, les héritiers des Percy, Larrey, Desgenettes, les grands anciens des deux guerres mondiales, d'Indochine et d'Algérie sont formés dans cinq écoles. Deux chargées de la formation des médecins à Lyon et à Bordeaux, une école d'application au Val-de-Grâce à Paris, l'Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées à Marseille et l'École du personnel paramédical des armées à Toulon. Riches d'une histoire où se mêlent étroitement science, valeurs humaines et formation militaire, ces écoles dispensent une solide qualification technique, indispensable à la pratique de la médecine dans les hôpitaux ou dans les corps de troupe, sous toutes les latitudes. Souvenons-nous du Liban, du Tchad, de la Bosnie ou du Kosovo. Cette formation des futurs médecins, infirmiers ou techniciens du Service de santé des armées répond à la diversité des savoir-faire imposée par les besoins des armées et tient compte de l'évolution de la science médicale. Ces capacités sont acquises à l'issue d'une formation militaire, médicale, paramédicale, logistique ou administrative, longue, difficile et sélective. Elle est sanctionnée par la délivrance de diplômes reconnus dans la société civile par les ministères de l'Éducation nationale et de la Santé. Voici l'histoire de ces écoles dont les études sont les plus longues et les plus dures de toutes celles pratiquées dans le domaine militaire. Elles ont donné à la France des prix Nobel comme Alphonse Laveran, ou des médecins et chercheurs de renommée mondiale comme Albert Calmette, Eugène Jamot, ou encore, dans différents domaines, Victor Segalen, que nous évoquons dans les pages de cet ouvrage. (4e de couverture)

Collectif.

L'Homme et son image. Art millénaire japonais.

Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1989, in-4°, 386 pp, très nombreuses illustrations en couleurs, dans le texte et à pleine page, chronologie; biblio, broché, couv. illustrée, pt tache en marge de qqs feuillets, bon état

Catalogue de l'exposition "L'Homme et son image - Art millénaire japonais", consacrée à la représentation de l'homme dans l'art japonais, présentée en 1989 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles dans le cadre de Europalia 89 "Japan in Belgium" : 130 chefs-d'œuvre de coroplastie (figures d'argile des sépultures antiques), sculpture et peinture, en présentation chronologique, de la préhistoire au XIXe siècle, avec reproductions, notices et commentaires ; accompagné de textes de Nobuyoshi Yamamoto, Willy Vande Walle, Chantal Kozyreff, Karel Hellemans, Robert Duquenne, Alain Rocher, François Berthier.

DELAFOSSE (Marcel).

Petite histoire de l'Ile de Ré.

La Rochelle, Rupella, 1991, in-8°, 102 pp, 8 illustrations hors texte, biblio, broché, bon état

DACH (Michel) et Pierre-Emile RENARD.

Le Désert de Retz de sa création à nos jours, 1774-2024.

Chambourcy, Hiscrea, 2024, in-4°, 143 pp, nombreuses photos en noir et en couleurs, broché, couv. illustrée, bon état

En 1774 Racine de Monville lance la réalisation d'un jardin anglo-chinois de sa conception, à nul autre pareil et connu depuis sous le nom de Désert de Retz. L'ouvrage relate les 250 ans de combats qui ont accompagné aussi bien sa réalisation que son sauvetage. On y trouve également la biographie de ses propriétaires successifs qui ont à toutes époques reçu d'illustres visiteurs : rois, reine, président des États-Unis, écrivains et acteurs...

CHAROT (Médéric).

Le Bataillon de Provins (siège de Paris 1870-1871. Récit d’un garde mobile.

Provins, Le Hériché, 1872, in-12, 275-xxxvii pp, annexes, reliure demi-basane chagrinée bordeaux, dos lisse, titres et encadrement dorés, couv. conservées, qqs rares rousseurs, bon état, envoi a.s.

HÉBERT (Sidney).

Carte panoramique à vol d'oiseau du théâtre de la guerre. Édité par Sidney Hébert, chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'instruction publique. N° 2. Dardanelles et Bosphore .

P., Sidney Hébert éditeur, s.d. (v. 1916), in-8° étroit (21 x 12), carte panoramique dépliante (20 x 55 cm) sous couverture illustrée, dessinée par Poyet Frères desinateurs-graveurs, broché, bon état

ROUSSET (Matthieu-Joseph).

La Vénérable Mère Julienne Morell, dominicaine, sa vie, sa doctrine, son institut.

Lyon-Paris, Delhomme et Briguet, 1893, in-12, xi-308 pp, un portrait en frontispice, reliure pleine toile écrue, dos lisse, pièce de titre chagrin brun, bon état. Rare

Moniale dominicaine de Sainte-Praxède d'Avignon, Juliana Morell (1594-1653), mérite de ne pas être oubliée, car elle occupe une belle place dans le monde féminin du XVIIe siècle. Elle fut la première femme à obtenir un diplôme universitaire (un doctorat en droit en 1608).

PITON (Camille).

Histoire de Paris. Topographie, mœurs, usages, origines de la haute bourgeoisie parisienne. Le Quartier des Halles.

P., J. Rothschild, 1891, in-8°, xvi-639 pp, 300 illustrations, portraits et plans en noir dans le texte et hors texte, broché, couv. illustrée, dos factice, état correct. Edition originale

Excellent et très érudit livre sur le Quartier des Halles à Paris, en particulier sur les demeures seigneuriales qui ont précédé l'hôtel de Soissons où vécut Catherine de Médicis. — Table des matières : Histoire du quartier de la Halle au blé. Topographie du quartier de la Halle au blé. Notes et documents historiques. Plans chronologiques. Noms et sceaux de tous les propriétaires des hôtels. Bibliographie. Appendice et pièces justificatives. Table analytique des matières. — "M. Piton a dû se borner, par suite de l'abondance des documents, à nous faire l'histoire de l'emplacement qu'occupaient la Halle au blé et ses environs immédiats. L'origine de ce quartier remonte au XIIe siècle. C'est en effet à cette époque que l'on trouve la mention de plusieurs maisons, telles que celle des seigneurs de Nesle, et c'est le récit des transformations successives de cette maison illustre que M. Piton s'est surtout attaché à nous retracer. Le premier propriétaire connu est Jean Ier, de Nesle en Picardie. La maison de Nesle devait être de quelque importance, car Louis IX la convoita pour y loger sa mère, la reine Blanche. C'est ainsi que cet hôtel devint, très légitimement, la propriété des rois de France, jusqu'au jour où Philippe de Valois le donna au roi de Bohême Jean de Luxembourg. A la fin du XIVe siècle, l'hôtel de Nesle devient l'hôtel d'Orléans. Mais le duc d'Orléans est assassiné en 1407... Un siècle passe sur l'hôtel d'Orléans, un instant devenu couvent pour abriter les pauvres Filles repenties, lorsque Catherine de Médicis, dont l'hôtel était voisin, mais trop à l'étroit, acheta cette antique demeure pour la faire abattre, et les bâtiments rasés firent place à des jardins qui vinrent à propos agrandir ceux de son hôtel. Devenu l'hôtel de Soissons au XVIIe siècle, il subsista jusqu'au milieu du siècle suivant. C'est, en effet, vers 1755 que fut décidée la construction d'une halle aux grains, ce qui fut fait sur l'emplacement du palais de Catherine... Telle est, résumée d'une façon très incomplète, l'histoire du quartier de la Halle au blé. Je regrette de ne pouvoir parler des notes, parfois si intéressantes, qui accompagnent le texte de cette consciencieuse monographie ; notes si abondantes qu'elles occupent les deux tiers du volume. Elles se trouvent réparties entre la Topographie historique, les Documents historiques suivis de plans, et les Pièces justificatives ; on aurait fort à faire de citer tous les noms de famille parisiens qui s'y trouvent mentionnés..." (A. Trudon des Ormes, Bibliothèque de l'École des chartes, 1892)

LAB (Frédérique ).

L'Œil de la Nuit, texte Frédérique Lab, illustrations Béatrice Coron.

New-York, Eclectic Iconoclast ; P., L'Anaphore, 2002, in-8°, 48 pp, index, broché, bon état, envoi a.s.

Un livre intrigant et plein d'esprit qui inverse de manière ludique le sens des expressions idiomatiques. Les textes de Lab sont illustrés par des collages de Béatrice Coron. — Ce livre est né d'une collaboration entre Frédérique Lab, linguiste, et Béatrice Coron, artiste et graphiste. Le français, comme d'autres langues, s'est donné un certain nombre de formes à orientation négative – qu'il s'agisse d'expressions (ne pas avoir l'air d'y toucher, ne pas mâcher ses mots), d'adjectifs (increvable), d'adverbes (indifféremment), de locutions (sans fleurs ni couronnes), ou de proverbes (Abondance de biens ne nuit pas). Que se passe-t-il dès lors que l'on "retourne" ces formes et leur redonne une orientation positive ? Les mots alors, retrouvant leur référence première, tracent un autre paysage : la pluie redevient la pluie, les chemins des chemins... Les mots s'enlacent en couples inattendus, le sens se dérobe et se recompose. Le graphiste, l'illustrateur – qui peut substituer le visuel aux mots – est sans doute le mieux armé pour affronter cette distorsion du sens et pour proposer un sens à ces nouvelles créatures de la langue. — Frédérique Lab est Maître de Conférences à l’Université Paris Denis Diderot. Spécialiste de linguistique anglaise, elle est l’auteur d’ouvrages tels que Les Mots anglais en contexte, avec C. Bouscaren (2001). Son intérêt pour le domaine de l’Utopie l’a également amenée à publier Hygeia, une Cité de la Santé, avec une préface de l’historienne Michelle Perrot (2006). Ses travaux en linguistique s’orientent désormais vers des domaines qui lient les expériences singulières ou collectives de la douleur et leur inscription dans la langue, ainsi qu’en témoigne l'article “Les temps perdus - Traumatisme et (dés-)organisation temporelle d’un récit", dans A. Gutmann (ed.) Résister et Vivre (2010). Elle anime par ailleurs une structure de micro-édition, le Studio de l'Anaphore, spécialisée dans de courtes publications qui donnent à la langue le premier rôle. Elle y a publié L’Œil de la Nuit (2002), Hokkaïdo – Les Papiers du vent (2005), Le Prix du texte (2010), Poésie des catalogues (2011), La Ressemblance (2012).

PINDARE.

Tome II : Pythiques. Texte établi et traduit par Aimé Puech.

Les Belles Lettres, 1977, pt in-8°, 273 pp, reliure éditeur, bon état (Coll. Budé). Texte grec et traduction française en regard

La région de Delphes, dominée par le Parnasse et ouvrant sur le golfe de Corinthe, était un des plus hauts lieux de la spiritualité grecque, d'abord dédié aux puissances chtoniennes, à la terre Gê, dont l'emblème était le serpent Python. Apollon, arrivé par la mer, aurait tué le serpent et pris possession des lieux. C’est cette victoire que commémoraient les jeux pythiques. Ils se déroulaient tous les quatre ans et comportaient deux séries d’épreuves, musicales et sportives. C’est aux vainqueurs de ces concours que s’adressent les treize Pythiques. Cette édition expose de manière détaillée l’histoire des jeux et du sanctuaire. La notice générale présente en outre l’histoire du recueil et de la tradition manuscrite. Chaque poème, notamment la « Première Pythique » dédiée à Hiéron de Syracuse, et qui est un des plus beaux textes de Pindare, est précédé d’une notice ainsi que du schéma métrique, et accompagné d’abondantes notes. — Né à Cynoscéphales en Béotie, vraisemblablement en 518 avant J.-C., Pindare est le plus important représentant de la lyrique chorale grecque. Cependant, des 17 livres qui formaient, selon les Anciens, le recueil de ses œuvres, seuls quatre livres nous sont parvenus (Olympiques, Pythiques, Néméennes, Isthmiques). Si l'on sait que le poète a écrit, entre autres, des péans, des hymnes et des dithyrambes, les textes que nous avons conservés appartiennent tous au genre de l'épinicie, ode triomphale célébrant la victoire aux jeux sportifs.

PLOTIN.

Ennéades. Tome III. Texte établi et traduit par Emile Bréhier.

Les Belles Lettres, 1981, pt in-8°, 304 pp, reliure éditeur, bon état (Coll. Budé). Texte grec et traduction française en regard

En souhaitant tout au long de sa vie transmettre l’enseignement platonicien, Plotin s’est distingué tout autant si ce n’est plus par la fécondité de sa réinterprétation volontiers personnelle des textes de Platon que par ses qualités d’exégète, au point de mériter pour l’histoire de la philosophie le titre de fondateur du néoplatonisme. Reconnu par la postérité, Plotin l’était encore plus par ses contemporains. Figure mythique et mythifiée par son disciple et biographe, Porphyre, il a fasciné et rassemblé parmi ses adeptes non seulement des philosophes de profession, mais aussi des mondains, des sénateurs et jusqu’à l’empereur Galien lui-même et sa femme Salonina. Les Ennéades sont ce qu’il reste des pensées de ce directeur de conscience. Au nombre de six, elles rassemblent chacune neuf traités qui sont issus des réflexions du maître lorsqu’il mettait la pensée de Platon et la sienne à l’épreuve des objections de ses disciples. Au gré du style inimitable, souvent poétique, parfois mystique, de Plotin, on s’interroge sur les modalités de la purification de l’âme nécessaire à l’ascension vers l’Un, chemin exigeant mais non pas doloriste puisqu’il offre les précieux plaisirs de la contemplation. L’édition proposée offre à la lecture les traités dans l’ordre tel qu’ils nous ont été légués par Porphyre, qui n’est pas l’ordre chronologique de leur rédaction. Des notices précises avant chaque traité s’attachent à lever ces dernières, explicitant notamment les références, platoniciennes mais aussi stoïciennes ou aristotéliciennes, auxquelles fait appel Plotin. — Né à Lycopolis, en Égypte, le philosophe Plotin (205-270) fit sans doute ses études à Alexandrie, sous la direction notamment d’Ammonius Saccas dont il suivit les leçons durant onze années. Après avoir suivi l’empereur Gordien lors d’une expédition funeste contre les Perses, Plotin rejoignit Rome où il allait fonder, en 244, une école qui connut un grand succès, fréquentée par des notables, des politiques, mais aussi et surtout des élèves étrangers attirés par son maître prestigieux. En 268, après le départ de ses deux meilleurs disciples, Plotin renonça à poursuivre son enseignement. Plotin est le véritable fondateur de cette tradition d’exégèse de Platon qu’on nomme néoplatonisme et qui domina la vie philosophique de langue grecque jusqu’au début du VIe siècle. Plotin développe sa doctrine dans un ensemble de 54 traités, que son disciple Porphyre éditera en six Ennéades.

POLYBE.

Histoires. Tome IV : Livre IV. Texte établi et traduit par Jules de Foucault.

Les Belles Lettres, 1972, pt in-8°, 260 pp, 2 cartes dépliantes en 3 couleurs hors texte, broché, bon état (Coll. Budé). Texte grec et traduction française en regard

Le livre IV de l'Histoire de Polybe forme le second volet d'un tryptique qui comprend, également, les livres III et V. Cet ensemble expose l'histoire du monde antique au cours de la 140e olympiade (220-216) et suit le plan que l'historien devait appliquer année par année dans la suite de son ouvrage, à partir du livre VII. Dans le livre IV, Polybe traite les affaires du Péloponnèse (Guerre des alliés ou Guerre sociale), la guerre entre Byzance et Rhodes, les événements de Crète et la guerre entre Sinope et le royaume de Pont. — Arcadien né à Mégalopolis en 200 av. J.-C., cité appartenant alors à la Ligue achéenne, Polybe fut le plus grand historien grec de son temps. Militaire comme son père, Lycortas, plusieurs fois général au sein de cette ligue, que dirigea Philopoemen jusqu’en 182, il fut élu hipparque en 170 ou 169. À la victoire de Paul Émile à Pydna en 168, il fut désigné parmi les mille otages emmenés à Rome pour y être jugés. Le procès n’eut jamais lieu et Polybe s’attira la bienveillance de Scipion Émilien, si bien qu’il l’accompagna dans ses campagnes en Gaule et en Afrique et assista à la chute de Carthage en 146. Entre 146 et 145, il fit office de négociateur entre les Grecs et les Romains et participa à la réorganisation politique de sa patrie. Après de nombreux voyages, à Alexandrie, à Sardes, à Numance et en Atlantique, il meurt en 118, à la suite d’une chute de cheval. Nous ne possédons qu’un tiers de son oeuvre principale, Les Histoires, composées de quarante livres. Seuls les livres I -V sont entièrement conservés. L’auteur discute, critique même ses sources et se soucie avant tout de la vérité historique ; son travail est vraiment un modèle du genre.

POLYBE.

Histoires. Tome V : Livre V. Texte établi et traduit par Paul Pédech.

Les Belles Lettres, 1977, pt in-8°, 318 pp, 2 cartes dépliantes en 3 couleurs hors texte, reliure éditeur, bon état (Coll. Budé). Texte grec et traduction française en regard

Le livre V de l'Histoire de Polybe forme le dernier volet d'un tryptique qui comprend, d'abord, les livres III et IV. Cet ensemble expose l'histoire du monde antique au cours de la 140e olympiade (220-216) et suit le plan que l'historien devait appliquer année par année dans la suite de son ouvrage, à partir du livre VII. Le livre V traite, d'une part, des événements des annés 218-216 en Grèce, d'autre part, de l'histoire de la Syrie et de l'Egypte durant toute la durée de l'olympiade, relatant également l'anéantissement par Prusias des hordes gauloises sur l'Hellespont. Ainsi se trouvent réunies en un même tableau l'histoire des trois grands royaumes issus de l'empire d'Alexandre, la Macédoine, la Syrie et l'Egypte, et celle de leurs souverains du moment, Philippe V, Antiochus III et Ptolémée IV. — Arcadien né à Mégalopolis en 200 av. J.-C., cité appartenant alors à la Ligue achéenne, Polybe fut le plus grand historien grec de son temps. Militaire comme son père, Lycortas, plusieurs fois général au sein de cette ligue, que dirigea Philopoemen jusqu’en 182, il fut élu hipparque en 170 ou 169. À la victoire de Paul Émile à Pydna en 168, il fut désigné parmi les mille otages emmenés à Rome pour y être jugés. Le procès n’eut jamais lieu et Polybe s’attira la bienveillance de Scipion Émilien, si bien qu’il l’accompagna dans ses campagnes en Gaule et en Afrique et assista à la chute de Carthage en 146. Entre 146 et 145, il fit office de négociateur entre les Grecs et les Romains et participa à la réorganisation politique de sa patrie. Après de nombreux voyages, à Alexandrie, à Sardes, à Numance et en Atlantique, il meurt en 118, à la suite d’une chute de cheval. Nous ne possédons qu’un tiers de son oeuvre principale, Les Histoires, composées de quarante livres. Seuls les livres I -V sont entièrement conservés. L’auteur discute, critique même ses sources et se soucie avant tout de la vérité historique ; son travail est vraiment un modèle du genre.

POLYBE.

Histoires. Tome VIII : Livre X. Texte établi et traduit par Éric Foulon, et Livre XI. Texte établi et traduit par Raymond Weil.

Les Belles Lettres, 1990, pt in-8°, 309 pp, 2 cartes dépliantes en 3 couleurs hors texte, reliure éditeur, bon état (Coll. Budé). Texte grec et traduction française en regard

Le livre X des Histoires de Polybe couvre les années 210/208, moment de la naissance de l'auteur et instant historique essentiel, celui de l'émergence politique et militaire de deux hommes à la destinée exemplaire : Scipion à Rome, Philopoemen en Achaïe. Plus que jamais, c'est l'occasion pour Polybe de polémiquer contre les autres historiens en montrant ce qu'est une histoire rationnelle, scientifique, qui ne laisse place ni à la fortune ni au hasard; et de faire œuvre didactique, en traçant le portrait du bon chef, celui qui détient le savoir et assure la sécurité de ses hommes et donc, de sa cité. Par ailleurs, phénomène rarissime, Polybe se livre, en révélant des éléments de sa biographie et des aspects de sa sensibilité. — Arcadien né à Mégalopolis en 200 av. J.-C., cité appartenant alors à la Ligue achéenne, Polybe fut le plus grand historien grec de son temps. Militaire comme son père, Lycortas, plusieurs fois général au sein de cette ligue, que dirigea Philopoemen jusqu’en 182, il fut élu hipparque en 170 ou 169. À la victoire de Paul Émile à Pydna en 168, il fut désigné parmi les mille otages emmenés à Rome pour y être jugés. Le procès n’eut jamais lieu et Polybe s’attira la bienveillance de Scipion Émilien, si bien qu’il l’accompagna dans ses campagnes en Gaule et en Afrique et assista à la chute de Carthage en 146. Entre 146 et 145, il fit office de négociateur entre les Grecs et les Romains et participa à la réorganisation politique de sa patrie. Après de nombreux voyages, à Alexandrie, à Sardes, à Numance et en Atlantique, il meurt en 118, à la suite d’une chute de cheval. Nous ne possédons qu’un tiers de son oeuvre principale, Les Histoires, composées de quarante livres. Seuls les livres I -V sont entièrement conservés. L’auteur discute, critique même ses sources et se soucie avant tout de la vérité historique ; son travail est vraiment un modèle du genre.

GARRIER (Gilbert).

Paysans du Beaujolais et du Lyonnais, 1800-1970. (Thèse).

Presses Universitaires de Grenoble, 1973, 2 vol. gr. in-8°, 714 et 246 pp, sources et bibliographie, 15 documents, 58 tableaux, 35 pl. de graphiques, 50 cartes, brochés, couv. illustrées lég. défraîchies, qqs rares marques au stylo, bon état

Dense et exploitant une gamme variée de sources, cet ouvrage d'histoire démographique, économique et sociale étudie les campagnes du Lyonnais et du Beaujolais à l'époque contemporaine. Il est divisé en trois parties chronologiques. La première couvre la première moitié du XIXe siècle et montre la persistance d'une société héritée de l'Ancien Régime. La deuxième décrit les transformations profondes de l'économie et de la société rurale dans la seconde moitié du XIXe siècle, jusqu'en 1914. La troisième, plus courte, s'étend de la Première Guerre mondiale à 1970. — Deux siècles d'histoire rurale régionale... De l'Ancien Régime finissant, aux incertitudes et aux interrogations les plus contemporaines sur la survie et l'avenir des campagnes beaujolaises ou lyonnaises et de leurs paysans. D'une polyculture céréalière et d'une économie de subsistances, cependant vivifiées de l'intérieur par les progrès de la viticulture et la diffusion de l'artisanat textile, à la protection nécessaire du vignoble, des prairies et des vergers contre les tentacules de l'urbanisation et l'accaparement de l'espace rural par les citadins. D'une société immobile, figée dans des rapports sociaux hiérachisés et paternalistes, à l'éclatement du cadre villageois et à la fin des paysans. L'auteur, pour réaliser cet ouvrage, ne s'est pas contenté des sources de documentation publique, mais a largement utilisé les documents privés les plus rares, les testaments, la correspondance et les souvenirs des vieux paysans, ce qui n'est, d'ailleurs, pas allé sans accroître ses propres connaissances en matières d'œnologie. Cette longue histoire biséculaire, brusquement et parfois dramatiquement accélérée sous nos yeux, est celle des déclins mais aussi des résistances et des renaissances de nos campagnes. (L'Editeur) — "L'étude de G. Garrier menée sur le long terme, deux siècles d'évolution, apporte beaucoup sur le monde rural. Elle est aussi un modèle de composition rigoureuse où les questions méthodologiques sont rarement laissées à l'abandon. Elle constitue, à notre sens, l'exemple de point de départ nécessaire pour toute étude monographique des milieux ruraux. Le fil conducteur du livre est une vaste interrogation sur les rapports entre une métropole urbaine et la campagne qui l'entoure. L'Ouest du département du Rhône apparaît de nos jours sous la totale dépendance de Lyon... Les trois grandes parties chronologiques sont d'ampleur inégale: environ 300 pages jusqu'au milieu du XIXe siècle, environ 200 pages pour la deuxième moitié du XIXe siècle et seulement 150 pages pour le XXe siècle..." (Jacques Girault, Le Mouvement social, 1977)

MORAZÉ (Charles).

Les Bourgeois conquérants. XIXe siècle.

Armand Colin, 1957, gr. in-8° carré, xi-491 pp, préface par Fernand Braudel, 32 pl. de gravures et photos en noir et 8 pl. en couleurs hors texte, 21 cartes, chronologie, biblio, 3 index, reliure toile éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, sans la jaquette, bon état (Coll. Destins du Monde)

"Nous disposons d'innombrables portraits du XIXe siècle tracés de main d'historien, portraits plus ou moins complets, ou justes, ou tristes, ou franchement poussés au noir. Aucun, à ma connaissance, ne ressemble à celui que nous offre Charles Morazé : aucun ne sacrifie pareillement au besoin exigeant de comprendre, de dégager l'essentiel, d'expliquer, de voir clair. Le faux et facile pittoresque ne le retiendra guère, mais, seule, la recherche d'une explication qui nous touche forcément au cœur, car elle met en cause, violemment, l'existence présente de chacun d'entre nous. Le XIXe siècle est vraiment le père du nôtre, si forts que soient, à son endroit, nos reniements, nos révoltes ou nos découragements. Nous nous inquiétons de lui, inquiets de notre propre destin..." (F. Braudel, préface)

HILLAIRET (Jacques).

Connaissance du Vieux Paris.

Club Français du Livre, 1959, in-8° carré, 658 pp, plus de 600 gravures et photos dans le texte, texte sur 2 colonnes, index alphabétique des noms de rues et des principaux établissements (couvents, églises, hôpitaux, hôtels, monuments) décrits ou cités, reliure pleine toile de l’éditeur, avec l'inscription “Lutece à présent nõmee Paris, Cité capitalle de France” en noir et jaune au 1er plat, bon état. Bien complet du plan dépliant volant en 2 couleurs indiquant enceintes et monuments (Prix d'histoire 1957 de l'Académie Française)

Un très bon livre sur les rues, les principaux établissements (couvents, églises, hôpitaux, hôtels, monuments) de la ville de Paris. Avec une érudition passionnée, l'auteur nous invite à nous attarder dans de vieilles rues et dans des ruelles plus vieilles encore, à emprunter des couloirs obscurs, à traverser des courettes sordides, à gravir des escaliers vénérables, à rechercher un passé que nous rappelle tantôt un bel hôtel, tantôt une église et tantôt une simple maison. L'ouvrage comporte quatre parties : la première partie évoque le cœur de Paris, la ville du moyen âge et de la renaissance. La seconde traite des quartiers rattachés à Paris à la suite de la construction de l'enceinte de Louis XIII, qui allait de la porte Saint-Denis à notre place de la Concorde. La troisième étudie l'extension de la ville au XVIIIe siècle, après le rattachement à la capitale, en 1702, des quartiers qui en avaient constitué jusqu'alors ses Faubourgs, et que cerna ensuite, de 1784 à 1860, le « Mur des Fermiers Généraux ». La quatrième se rapporte aux villages qui, placés entre l'enceinte des Fermiers Généraux et celles des Fortifications construites en 1840, furent rattachés à leur tour en 1860 à la Ville. Jacques Hillairet fut trois fois lauréat de l'Académie Française dont le prix Gobert, en 1964, pour son Dictionnaire des rues de Paris.

ROUVEYRE (Edouard, sous le pseud. de Roger de Parnes).

Anecdotes secrètes du règne de Louis XV. Portefeuille d'un petit-maître. Avec préface par Georges d'Heylli.

P., Librairie Edouard Rouveyre et G. Blond, 1882, in-8°, xxxi-253 pp, un frontispice et 2 planches dessinés et gravés à l'eau-forte par Oudart, plus quelques vignettes, bandeaux et culs-de-lampe, index, tiré à petit nombre sur papier vergé, reliure demi-maroquin vert à coins, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, plats de couv. illustrée conservées, tête dorée (rel. de l'époque), bon état

Edition originale "tirée à petit nombre". Portraits anecdotiques – Maîtresses royales. (Vicaire, VI, 1231). Bel exemplaire, très bien relié, très frais, imprimé sur papier vergé de Hollande à la forme.

MATHIEX (Jean) et Gérard VINCENT.

Aujourd'hui 1945-1970.

Masson, 1972-1973, 2 vol. gr. in-8°, 205 et 316 pp, brochés, qqs annotations stylo au tome 2, bon état (Coll. Premier cycle Histoire)

1. Généralités. La France. Les pays socialistes. L'Amérique latine (par Gérard Vincent) – 2. Les États capitalistes. L'Asie. Les relations internationales. Conclusions (par Jean Mathiex).

DA VINHA (Mathieu).

Le Versailles de Louis XIV. Le fonctionnement d'une résidence royale au XVIIe siècle.

GLM, Perrin, 2009, gr. in-8°, 427 pp, annexes, notes, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Le 6 mai 1682, Louis XIV, la famille royale et la cour se rendent solennellement à Versailles, désormais résidence officielle de la monarchie. Mais emménager dans cet ancien pavillon de chasse "encore rempli de maçons" ne va pas être chose aisée. Mathieu Da Vinha a imaginé la situation d'un nouvel arrivant en quête d'un logement dans ce palais où fourmillent toutes sortes d'individus, gens de la cour, ministres et domestiques. Chemin faisant, l'historien nous dévoile la mécanique complexe de cette "ville dans la ville" et révèle les rouages de la microsocieté qui la compose. Ainsi s'offre un Versailles mal connu, continuellement en travaux, devenu le cœur de l'État et géré sous la seule autorité du Grand Roi.

Archives nationales.

Documents du Minutier central des notaires de Paris concernant l’histoire économique et sociale (1800-1830).

P., Centre historique des Archives nationales, 1999, fort in-8°, xliv-1224 pp, Inventaire par Claude Pris. Introduction et index revus, complétés et corrigés par le personnel du Minutier central sous la direction d’Andrée Chauleur, broché, bon état

Regroupant plus de 8500 analyses d'actes notariaux extraits des minutes de quatre études parisiennes, l'ensemble documentaire présenté dans cet inventaire fournit de très nombreux renseignements sur les divers aspects de la vie économique et sociale au début du XIXe siècle. Répartis en une vingtaine de rubriques (métallurgie, textile, bâtiment, imprimerie, commerce, administration, etc.), les actes recensés (contrats de mariage, inventaires après décès, baux et ventes, actes de société) témoignent de la mise en place des structures économiques qui gouverneront la suite du XIXe siècle. Permanence des petits métiers traditionnels, émergence des grandes entreprises bancaires et industrielles, c'est tout un monde qui vit et évolue au jour le jour. Un index détaillé permet d'orienter les recherches dans cet inventaire particulièrement dense et qui apporte de nombreuses informations sur Paris et les Parisiens au début du XIXe siècle. — "Le Centre historique des Archives nationales publie l’inventaire réalisé par Claude Pris entre 1972 et 1975, résultat d’un dépouillement des minutes de quatre études parisiennes entre 1800 et 1830. Il regroupe 8.546 analyses d’actes notariaux, inventaires après décès, contrats de mariage, baux de vente et actes de société. Les analyses sont réparties en 25 rubriques portant par exemple sur la métallurgie ou la banque, sur le textile ou les transports, sur les administrations civiles et militaires, sur les professions libérales ou sur la noblesse. Conçu au départ pour servir à l’histoire économique, l’inventaire offre aussi un gisement d’informations pour l’histoire sociale. On y rencontre aussi bien le monde des petits métiers traditionnels que celui des grands entrepreneurs à l’origine des bouleversements du XIXe siècle. Les conservateurs sous la direction d’Andrée Chauleur chargée du Minutier central des notaires de Paris ont procédé à une refonte complète de l’index des mots-matière et des noms de personnes et de lieux. Mis aux normes actuelles, il facilite le maniement d’un incomparable instrument de travail." (Jean-Paul Bertaud, Annales historiques de la Révolution française, 2001)

GALLOIS (Jean).

Les Polignac, mécènes du XXe siècle.

Editions du Rocher, 1995, in-8°, 358 pp, préface de S.A.S. le Prince Rainier III de Monaco, 16 pl. de photos hors texte, 3 tableaux généalogiques, annexes, biblio, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état (ouvrage couronné par l'Institut social de France et de l'Union Européenne)

Ce livre retrace l'action de mécénat entreprise par la famille de Polignac, de 1880 à nos jours. Commandé par le prince Rainier III pour saluer le centenaire de son père, ce livre, en réalité, cherche à faire revivre l'actualité intellectuelle, artistique, musicale et littéraire de la France durant toute cette période, à travers des figures marquantes : le Prince Edmond (mort en 1901), son épouse, Winnaretta Singer, Armande de Polignac, Jean et Marie-Blanche de Polignac, enfin, Pierre de Polignac, devenu par son mariage Prince de Monaco...

PEYREFITTE (Roger).

Voltaire, sa jeunesse et son temps.

Albin Michel, 1985, 2 vol. gr. in-8°, 483 et 390 pp, index, brochés, couv. illustrées, qqs marques et annotations stylo au tome I, bon état, envoi a.s. au tome I

On a souvent appelé Roger Peyrefitte « le Voltaire moderne » par rapport à ce que son style, son tour d'esprit, son ironie et le ton de son oeuvre peuvent évoquer de son illustre devancier. Mais c'est pour des raisons plus profondes qu'il devient maintenant son biographe. Voltaire était son héros français, comme Alexandre le Grand son héros grec. Après s'être acquitté envers l'un par une trilogie mémorable, il aborde aujourd'hui celui que Goethe a qualifié « le Français suprême, le plus grand écrivain de tous les temps ». L'amour qu'il lui porte depuis son enfance, et qu'il entretient par un commerce continuel avec les ouvrages de l'auteur de Candide, n'est évidemment pas aveugle, mais éclairé. Les lumières qu'il jette sur des aspects de sa vie et de son entourage, font de ce livre quelque chose de tout à fait nouveau. Le Voltaire qu'il nous campe, dans « sa jeunesse et son temps », n'est pas un Voltaire traditionnel, mais inattendu et parfois scandaleux, c'est-à-dire authentique. Le XVIIIe siècle est la période littéraire française la plus particulièrement chère à l'auteur de la Jeunesse d'Alexandre. Il était donc à son aise, à travers mémorialistes, historiens et chansonniers de cette époque, pour la faire revivre avec minutie, sans préjugé et sans fard. Homme de la liberté, il libère de leurs masques Voltaire et son temps.

MAUROIS (André).

Lyautey.

Editions d'Histoire et d'Art, Librairie Plon, 1939, in-8°, 282 pp, un frontispice et 20 planches d'héliogravures hors texte, reliure demi-chagrin brun-acajou à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur, titre et fleuron dorés, tête dorée, couv. illustrée d'un portrait de Lyautey et dos conservés (rel. de l'époque), bon état (Coll. Les Maîtres de l'Histoire)

"Sur la période du protectorat français au Maroc, peu d'études complètent l'ouvrage de Maurois." (Jean-Louis Miège et Viviane Michel, Le Maroc : État des travaux, in Revue française de science politique, 1965)

ROBLIN (Michel).

Le terroir de l'Oise aux époques gallo-romaine et franque. Peuplement, défrichement, environnement.

A. et J. Picard, 1978, gr. in-8°, 346 pp, 35 figures dans le texte, documents en annexe, biblio, index, broché, couv. à rabats, bon état

Une étude dense, riche et solidement documentée (en annexe 77 extraits de documents). L'auteur mène son enquête dans huit civitates antiques en s'appuyant sur des textes féodaux et ecclésiastiques, utilisant les données toponymiques et archéologiques. Le critère central de l'étude est sutout l'examen des suffixes, qui permet de ranger les noms de lieux en catégories chronologiques : noms gaulois, gallo-romains, latino-francs, latino-romans, et de déboucher sur une perspective historique. Il existe une certaine continuité de peuplement depuis les temps préhistoriques jusqu'au Moyen Age ; comme en témoigne l'examen de la vie religieuse (situation des sanctuaires, vocables ecclésiastiques) qui unit le paganisme antique au christianisme. — "L'étude du terroir de l'Oise aux époques gallo-romaine et franque paraît tenir de la gageure tant est grande la pénurie des sources, surtout pour la période antique. Elle nous est proposée toutefois par M. Roblin et elle est menée avec la maîtrise qu'on lui connaît en ce domaine. Pour ce faire, il use d'une méthode, déjà pratiquée dans son ouvrage sur le terroir de Paris, qui fait appel à un grand nombre de disciplines. Ainsi, l'indispensable pratique du terrain, la parfaite connaissance des sites et des lieux, s'accompagnent de l'étude de la documentation archéologique, hélas très rare, des sources écrites (pour l'essentiel, médiévales), des cartes, plans cadastraux, et surtout de l'onomastique. (...) C'est donc un travail très documenté que propose M. Roblin, très vivant, où abondent les études exhaustives, les analyses pertinentes, les remarques judicieuses." (Annales ESC, 1980)

VILLARD (Maurice).

De la régence d'Alger à l'Algérie française. Le 14 juin 1830 les premiers soldats français prennent pied sur la terre d'Afrique.

ACEP Ensemble, 1998, gr. in-8°, 175 pp, une carte et un plan contrecollés, 32 pl. d'illustrations hors texte (dont 8 pl. en couleurs), composition de l'Armée d'Afrique en mai 1830 en annexe, broché, couv. illustrée, bon état

CASTELLANE (Comte Pierre de).

Souvenirs de la vie militaire en Afrique.

P., Victor Lecou, 1852, in-12, (4)-438 pp, reliure demi-basane carmin, dos lisse, titres et doubles filets dorés, palettes dorées en tête et en queue (rel. de l'époque), rousseurs éparses, bon état. Edition originale peu courante

La Province d'Alger ; Zouaves et Spahis ; le Dahra ; le Khamis des Beni-Ouragh ; Une campagne d'hiver ; le Serrsous, le Sahara et le Grand Désert ; la Province d'Oran ; l'expédition de Kabylie (mai, juin, juillet 1851). — "Alger, si vous arrivez par mer, vous apparaît comme une ville endormie le long d'une colline, calme et insouciante au milieu des fraîches campagnes qui l'entourent ; mais si vous approchez, si vous pénétrez dans ses murailles blanchies, vous vous apercevez bientôt que cette apparence nonchalante cache une activité tout européenne. C'en est fait, Alger la musulmane disparaît chaque jour pour faire place à la cité française. De la terrasse d'une maison où nous avions reçu une bienveillante hospitalité, nous ne pouvions nous lasser de regarder cette foule agitée, où personne ne marche, où tout le monde court..."

GUITARD (Louis).

La petite histoire de la Troisième République. Souvenirs de Maurice Colrat.

Les Sept Couleurs, 1959, in-12, 183 pp, préface de J. Paul-Boncour, broché, bon état

"Dans la seconde moitié des années 1920 l’ancien ministre modéré Maurice Colrat avait conçu le projet de rédiger un Pourquoi je suis du centre gauche. Le livre n’est jamais paru. Le personnage a retenu l’attention de quelques historiens grâce principalement à la véritable mine de renseignements constituée par les Souvenirs de Maurice Colrat, un petit livre publié en 1959 par l’avocat Louis Guitard, heureux bénéficiaire des confidences de l’intéressé. Louis Guitard est l’un des premiers auteurs à avoir introduit le concept de « génération » en histoire politique. Né en 1872, Maurice Colrat est mort en 1954. Henry Lémery était de 1872, J. Paul-Boncour de 1873, Léon Bérard, Henry de Jouvenel et Anatole de Monzie de 1876..." (Gilles le Béguec, Maurice Colrat ou les pièges du centrisme, 2012) — "Ce ne sont pas des souvenirs écrits par Maurice Colrat. M. Louis Guitard l'a connu, et semble-t-il a reçu de lui des confidences. Je me souviens de ce qu'on disait de Maurice Colrat vers 1928. On répétait de lui des propos assez cruels sur les conseils des ministres auxquels il avait participé et sur Raymond Poincaré, à qui pourtant il devait beaucoup... Dans la préface qu'il a donnée à cet ouvrage, M. Paul-Boncour évoque un Colrat plus sérieux, qu'il voit comme un garde des sceaux plein de dignité, un grand bourgeois qui ne daignait pas même faire état de son titre de marquis de Montrozier, mais un bourgeois qui fonda le groupement des classes moyennes en quoi il plaçait le salut de la France. Maurice Colrat avait créé l'Opinion, qui eut sa splendeur avant la guerre de 1914, au temps de l'enquête d'Agathon sur les Jeunes Gens d'aujourd'hui. C'est assez dire que Maurice Colrat n'était pas un révolutionnaire si l'apparence le montre souvent comme un sceptique à travers les propos que M. Louis Guitard rapporte. Il semble que l'une des parties essentielles de ce travail veuille prouver l'erreur que Poincaré aurait commise lors de l'occupation de la Ruhr : au moment où l'Allemagne cédait il craignit la désapprobation de l'Angleterre et laissa passer l'occasion pour la France de reprendre ce que le traité de Versailles lui avait refusé, et sans doute la direction de l'Europe..." (Le Monde, 1959)

RECOULY (Raymond).

Louis-Philippe, roi des Français. Le chemin vers le trône.

Editions de France, 1936, in-12, 248 pp, biblio, reliure demi-percale bleue, dos lisse avec titres dorés et filets à froid, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état

Une biographie de Louis-Philippe jusqu'à 1830, jusqu'au trône, avec ses hauts et ses bas, ses grandeurs et ses misères, ses longues années d'exil, ses voyages à travers les deux continents, le roman de son mariage, le mélange savamment dosé d'opposition frondeuse et de loyalisme envers le souverain légitime... L'auteur insiste sur l'âpreté proverbiale du roi-bourgeois et va jusqu'à intituler un chapitre : ça, de l'argent ! ça, de l'argent ! Toute la fin du livre se passionne pour l'attitude « double » du possible successeur. Avec une excellente bibliographie, chapitre par chapitre. (Revue d'Histoire du XIXe siècle)

FABER-KAISER (Andreas).

Jésus a vécu au Cachemire. La tombe de Jésus à Srinagar ?

Editions de Vecchi, 1978, in-8°, 238 pp, traduit de l'espagnol, 24 pl. de photos hors texte (16 en couleurs), 3 cartes et plans, notes, biblio, broché, couv. illustrée, qqs marques au crayon en marge, bon état

Il existe un tombeau, le « Râza Bal », situé dans la ville de Srinagar, au nord-ouest de l’Inde, où Jésus aurait été enterré. Selon cette interprétation, Jésus aurait survécu à la crucifixion. Il aurait été soigné par ses disciples puis serait parti vers l’est pour rassembler les tribus d’Israël. Ce périple l’aurait conduit à Srinagar, où il serait mort à l’âge respectable de 120 ans. Le moins que l’on puisse dire est que cette hypothèse ne fait pas l’unanimité. Elle figure d’abord dans un petit livre composé par Hazrat Mîrzâ Ghulâm Ahmad en 1899 (trad. anglaise, 1978). Les meilleurs spécialistes concernant cette tombe la rattachent plutôt à une tradition concernant le Bouddha. Par contre, le catalan Andreas Faber-Kaiser (Jésus a vécu au Cachemire, 1976) et Gérald Messadié (L’Homme qui devint Dieu, t. 4 : Jésus de Srinagar, 1995), des auteurs avides de mystère et de fantastique, ont plutôt popularisé cette version... — "Pour N. Notovich (La Vie inconnue de Jésus Christ, 1894) les « années cachées » de Jésus-Christ auraient correspondu à un séjour de celui-ci en Inde. Pour le présent auteur, il aurait survécu à la crucifixion pour rejoindre, au cours d'un second voyage, en compagnie de sa mère Marie et de son apôtre Thomas, les « tribus perdues d'Israël » disséminées vers l'ancien Cachemire, pour décéder, vers l'an 109, à Srinagar et y être inhumé. Cette hypothèse, en soi inimaginable, est soutenue ici par une convergence d'observations de terrain et de survivances de traditions locales qui semblent avoir été relevées avec soin : témoignages de sources textuelles afganes, cachemiri et tibétaines, lieux de pèlerinage correspondances linguistiques (dont toponymiques) entre l'hébreu et les dénominations de personnes et de lieux indigènes. Un dossier curieux, doté d'une solde et large bibliographe, qui intriguera l'historien des religions." (Lectures n° 76)

LEQUIN (Yves)(dir.).

Histoire des Français, XIXe-XXe siècles. 1. Un peuple et son pays. – 2. La société. – 3. Les citoyens et la démocratie.

Armand Colin, 1983-1984, 3 vol. pt in-4°, 587, 623 et 523 pp, 96 planches en couleurs hors texte, nombreuses illustrations en noir dans le texte et à pleine page, biblio, index, reliures toile chocolat de l'éditeur, titres en blanc aux 1er plats et aux dos, sans les jaquettes, bon état

Tome 1 : Un peuple et son pays, par Colin Lucas, Yves Lequin, Maurice Garden et Henri Morsel ; tome 2 : La société, par Ronald Hubscher, Louis Bergeron, Yves Lequin et Henri Morsel ; tome 3 : Les citoyens et la démocratie, par Jean-Luc Pinol, Yves Lequin et Pascal Ory. — "Le deuxième tome, consacré à la société, constitue le cœur de l'ouvrage ambitieux dessiné par Yves Lequin ; deux volumes l'encadrent, l'un propose un tableau de la France et de sa population, l'autre une longue analyse de la vie politique. Pour l'essentiel, trois milieux font, dans le deuxième tome, l'objet d'un excellent chapitre d'histoire sociale : la paysannerie, confiée à Ronald Hubscher, le patronat de l'industrie et du négoce, disséqué par Louis Bergeron, le prolétariat ouvrier, minutieusement étudié par le directeur de l'ouvrage. Chacun des trois auteurs a consacré de longues années et la quasi-totalité de sa recherche au sujet qu'il traite ; ce qui nous vaut des exposés informés, clairs et rigoureux. Ronald Hubscher, au fil d'un discours linéaire parfaitement maîtrisé, dessine un modèle d'ethnohistoire ; sa démarche novatrice le conduit en outre à consacrer autant de pages passionnantes à l'imaginaire social qu'à la la description des conditions ; un tel parti constitue, pour l'heure, une exception et mérite d'être souligné. Avec Louis Bergeron commence l'impressionnante démolition des idées reçues qui constitue l'un des charmes majeurs de l'ouvrage. Fort de son immense érudition, l'auteur de la deuxième partie montre qu'il n'existe pas de coupure franche entre patronat de l'Ancien Régime et patronat de la révolution industrielle, entre capitalisme mobilier et capitalisme immobilier, entre industrie et propriété foncière, aux intérêts trop souvent jugés antagonistes. Immergé dans le milieu des notables, le patron se trouve soumis à des modèles culturels qui l'amènent à se laisser tenter par le prestige du service de l'Etat, les délices de la vie de château ou, plus simplement, par les plaisirs sages de l'otium cum dignitate des Romains. Admirables de pénétration, les portraits du grand négociant, du fabricant, du « Monsieur du Sentier », du commissionnaire. Louis Bergeron souligne que la présence du nouveau patronat, doté d'une formation scientifique de haut niveau, se révèle plus massive dans les industries anciennes, en perpétuelle évolution technique, que dans des industries nouvelles, souvent enracinées dans l'artisanat. Yves Lequin, à son tour, participe à ce jeu de massacre des poncifs. L'image des foules usinières du XIXe siècle est trompeuse, l'industrialisation doucereuse, aux conséquences obliques fait que la grande usine demeure une anomalie dont le travailleur lui-même surmonte difficilement l'étrangeté. Parfois, la mise au point, solidement étayée, frise la provocation : « la paupérisation [...] est déjà à mettre au rang des vieilles lunes métaphysiques » (p. 410) ; le prolétariat de la Belle Epoque souffre avant tout de se voir dépossédé de ses savoir-faire et, par conséquent, d'une partie de ses pouvoirs traditionnels ; et, sans doute, de se sentir victime d'un véritable bouclage à l'intérieur de sa condition. A la fin du siècle, tandis que s'estompe le spectre de la misère profonde, l'ouvrier se sent condamné à un nouveau mode de résignation. Un des grands mérites du livre est, en effet, de faire une large place à l'histoire de la mobilité sociale..." (Alain Corbin, Annales ESC, 1985)

DIEHL (Charles).

Une république patricienne. Venise.

Flammarion, 1918, in-12, viii-316 pp, reliure demi-percaline aubergine à la bradel, dos lisse avec titre doré (rel. de l'époque), bon état (Bibliothèque de philosophie scientifique)

"Tout est à louer dans ce volume. M. Diehl a visité souvent Venise, s'est imprégné de son atmosphère. Dans les chroniques latines ou italiennes, et aussi dans les chroniques grecques – car l'Orient byzantin permet seul de comprendre cette cité toute grecque – il a étudié à fond son histoire ; derrière chacune de ses assertions nous devinons le texte précis. En plus il a disposé sa matière avec beaucoup d'art ; on suit avec un véritable intérêt ses développements toujours clairs; on lit avec un grand plaisir ses descriptions chatoyantes. Qu'on compare ce volume avec un ouvrage à peu près analogue publié en Allemagne, le “Venedig als Weltmacht und Weltstadt” de H. v. Zwidineck- Südenhorst ; autant celui-ci est lourd, doctrinal, et malgré tout superficiel, autant celui-là est gracieux, pimpant, et aussi très solide. Parcourons rapidement les quatre livres dont se compose le volume. Le premier nous entretient des origines de Venise et de la formation de sa grandeur. Par le traité de 812, Venise échappa à la domination des Carolingiens ; placée sous la suzeraineté de Byzance, gouvernée par ses ducs qui cherchèrent à rendre leur charge héréditaire, elle établit son autorité solidement sur l'Adriatique et jeta les fondements de sa grandeur maritime. Avec le livre II, nous entrons au cœur du sujet. Du XIe à la fin du XVe siècle, Venise est, dans la Méditerranée, la grande puissance commerciale ; et avec beaucoup de raison, M. Diehl insiste sur l'organisation de ce commerce, sur l'essor que lui donnèrent les croisades et la conquête de Constantinople en 1204. (...) Le livre III montre l'évolution de Venise du milieu du XVe à la fin du XVIe siècle. Les causes de décadence sont déjà très visibles. Les Turcs enlèvent à Venise son bel empire colonial... (...) Le livre IV, « la fin de Venise », n'est qu'un épilogue assez court. En 1669, Venise perd la Crète ; la conquête de la Morée par François Morosini le Péloponésiaque ne fut que passagère ; Venise ne la garda que trente années (1685-1715). Et dès lors elle renonça à toutes ses ambitions. Elle devint l'hôtellerie décrite dans Candide, la ville où s'arrêtèrent tous les voyageurs du XVIIIe siècle, celle des comédies de Goldoni et des farces de Gozzi, jusqu'au jour où, après les Pâques véronaises, Bonaparte la livra à l'Autriche. Ici s'arrête le livre de M. Diehl." (Ch. Pfister, Revue Historique, 1916) — Il y a une Venise romantique, celle de Byron, de Musset, de George Sand : de cette Venise, charmante assurément, un peu conventionnelle aussi peut-être, et dont la gloire est faite de beaucoup de littérature et d'un peu de snobisme, il n'est pas question dans ce livre. Il y a une autre Venise, celle dont on a joliment dit qu'elle est "La plus formidable leçon d'énergie active et d'utilisation pratique qui se rencontre dans l'histoire". C'est de cette Venise que l'auteur a voulu ici, non point sans doute écrire une fois de plus l'histoire, mais étudier le régime politique, l'évolution historique, et déterminer les causes qui firent sa grandeur et sa décadence. Dans la succession, compliquée et diverse, des formes politiques que connurent tour à tour les peuples européens, Venise tient une place à part. Sa constitution est une des créations les plus originales qu'ait comptées l'histoire des institutions ; elle offre le type classique – et presque unique – d'un gouvernement purement aristocratique, d'une république patricienne, où le pouvoir se concentre aux mains d'une oligarchie peu nombreuse, étroitement fermée et singulièrement jalouse de ses privilèges. Mais ce qui est peut-être plus remarquable encore, c'est que cette œuvre politique, née des circonstances, et par bien des côtés artificielle, a été, par la ferme volonté de ceux qui y présidèrent, une œuvre durable. L'ouvrage de Charles Diehl est devenu un classique.

DICK de LONLAY (Georges Hardouin, dit).

Français et Allemands. Histoire anecdotique de la guerre de 1870-1871. Les lignes d'Amanvillers, Saint-Privat, Sainte-Marie-aux-Chênes, Montigny-la-Grange, Moscou, Saint-Hubert, le Point-du-Jour.

P., Garnier frères, 1888, in-8°, 514 pp, dessins de l'auteur, cartes et plans de batailles, broché, couv. illustrée, état correct

Tome 4 seul (sur 6, parus entre 1887 et 1891). — Par le spécialiste d'histoire militaire Dick de Lonlay (1846-1893). — "Pour arriver à cette variété de faits, de détails, d'anecdotes, M. de Lonlay a dû lire tout ce qui a été écrit, ou à peu près, sur la guerre franco-allemande. Prenant chaque corps d'armée, chaque division, chaque régiment, parfois une compagnie, un escadron, l'un après l'autre, l'auteur les suit pas à pas, en marche, au bivouac, au cantonnement, sur le champ de bataille, mêlant au récit des combats les épisodes de la vie militaire en campagne..." (Polybiblion, 1888)

COURTILLIER (Gaston).

Les anciennes Civilisations de l'Inde.

Armand Colin, 1938, in-12, 216 pp, 2e édition, 5 planches hors texte, biblio sommaire, broché, C. de bibl., bon état

"Excellent aperçu de l'histoire ancienne de l'Inde, des origines jusqu'à l'époque des Gupta (env. VIe s. ap. J.-C). Ce livre, qui est plus qu'une œuvre de vulgarisation, retrace rapidement, dans un style clair, sobre et soigné, les grandes lignes de la vie d'un « petit monde » souvent émietté, souvent influencé et contaminé par les étrangers, mais gardant néanmoins son originalité dans tous les domaines où il s'est manifesté. Littérature, art, philosophie, situation politique et sociale, tout est ici puissamment et clairement synthétisé. Un livre d'une lecture facile, agréable même ; l'auteur a heureusement illustré son exposé, de quelques planches mais il nous semble qu'une carte de l'Inde et un Index n'eussent pas été superflus." (Gérard Cotton, Revue belge de philologie et d'histoire, 1931) — "Le livre de M. G. Courtillier fait partie de cette « Collection Armand Colin » (Section d'histoire et sciences économiques, n° 122) qui a pris pour devise : « Vulgariser sans abaisser ». Ce n'est pas un mince éloge à lui faire que de dire qu'il remplit parfaitement ce difficile programme. Restant toujours à la portée du lecteur de culture moyenne, il donne un résumé exact et consciencieux des grands faits de l'histoire de l'Inde, retrace d'une façon claire et intelligible « les mouvements variés d'une culture que nous ne connaissons souvent qu'à l'état fragmentaire et qui est en proie à des réactions continuelles » (p. 1). Ce petit volume est la première tentative vraiment sérieuse, en langue française, d'une « initiation » à l'indologie par un indianiste, et à ce titre il mérite la reconnaissance à la fois des spécialistes dont les recherches sont si intelligemment vulgarisées, et du grand public auquel il est destiné." (G. Cœdès, Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, 1930)

PIRENNE (Jacques).

Histoire de la civilisation de l'Egypte ancienne. Premier cycle : Des origines à la fin de l'Ancien Empire (2200 av. J.-C.).

Neuchâtel, La Baconnière et P., Albin Michel, 1961, fort in-4°, 366 pp, 104 illustrations et photos en noir reproduites en héliogravure, 9 pl. en couleurs hors texte, une grande carte dépliante en couleurs hors texte, notes bibliographiques, index, reliure toile moutarde décorée de l'éditeur (maquette de Paul Bonnet), jaquette illustrée, bon état

Premier volume seul (sur 3) de cet ouvrage classique d'une pharaonique érudition. — "Dans cette monumentale Histoire de la civilisation de l'Egypte ancienne, le spécialiste du Proche-Orient aura beaucoup à apprendre, car l'auteur, historien en même temps que juriste et sociologue, met en lumière nombre de traits de la vie du pays du Nil sur lesquels généralement on passe assez vite lorsqu'on ne les ignore pas tout simplement. Autre intérêt de l'œuvre nouvelle de Jacques Pirenne c'est qu'elle insère l'histoire du Proche-Orient ancien dans celle de l'Egypte et qu'il en résulte un éclairage très particulier, car vus du Nil, certains événements apparaissent tout autrement qu'observés des bords de l'Euphrate. Ce sera particulièrement net durant tout le cours du IIe millénaire et plus sans doute qu'au IIIe, où les rapports sont davantage commerciaux que politiques. On sait en effet que dès la IIe dynastie, les bateaux de Khasékhemoui venaient à Byblos charger les bois de cèdre coupés au Liban. M. J. Pirenne insiste avec raison sur la dualité qui existe entre Basse Egypte et Haute Egypte. Ici, une longue vallée de quelque 800 km, où la terre arable est un mince ruban entre deux déserts ; là, un delta qui ne manque jamais d'eau avec un sol étonnamment fertile. D'un côté, une civilisation à forme individualiste ; de l'autre, la nécessité plus grande d'un solide pouvoir central qui organise systématiquement l'irrigation et quand il fait défaut, un régime seigneurial qui prend la relève. Il est bien noté que la côte phénicienne avec Byblos en particulier, fut un point de rencontre où convergeaient marchands sumériens, marins crétois, caravaniers asiatiques et navigateurs égyptiens..." (André Parrot, Syria, 1963)

JAURÈS (Jean).

Œuvres. Tome 4 : Le militant ouvrier (1893-1897). Édition établie par Alain Boscus.

Fayard, 2017, gr. in-8°, 569 pp, biblio, index des noms de personnes, broché, bon état

Le militant ouvrier est le premier des deux volumes qui couvrent la période de janvier 1893 à octobre 1897. Élu et réélu député socialiste de Carmaux, Jaurès doit affronter un très dur conflit social avec le 'lock-out' des verriers de Carmaux. Le pouvoir politique et le patronat se coalisent pour abattre aussi bien la position politique de Jaurès que toute implantation syndicale et socialiste dans sa région : années d'intenses luttes menées à Carmaux et à Toulouse comme à Paris, dans la presse, en réunion publique ou à la Chambre des députés. L'aventure épique de la Verrerie Ouvrière d'Albi se construit, non sans crises. Jaurès combat la dérive répressive et conservatrice du gouvernement républicain (les « lois scélérates ») et cherche à définir une politique socialiste distincte du radicalisme comme de l'anarchie.

JAURÈS (Jean).

Œuvres. Tome 5 : Le Socialisme en débat (1893-1897). Édition établie par Alain Boscus.

Fayard, 2018, gr. in-8°, 668 pp, biblio, index des noms de personnes, broché, bon état

Le socialisme en débat couvre la période allant de février 1893 à octobre 1897. Après Le militant ouvrier, ce tome s'attache au théoricien socialiste, qui fait un choix de doctrine, le revendique, l'explicite et l'approfondit. Ce volume reprend des textes fondateurs : la controverse sur la propriété avec Bernard Lavergne dans La Dépêche de Toulouse et la série sur L'organisation socialiste de l'avenir : cinq articles parus dans la Revue socialiste en 1895-1896 auxquels s'ajoute l'ébauche du sixième, un inédit retrouvé dans les archives Renaudel. Jaurès adhère au socialisme sans se rallier à une interprétation particulière, lui apportant la marque de sa personnalité. Celle-ci s'affirme dans la conférence connue sous le nom d'Idéalisme et matérialisme dans la conception de l'histoire, mais également dans de grands discours et articles sur les liens entre théorie et pratique pour le socialisme, aussi bien concernant le monde paysan que la vie intellectuelle et universitaire ou les grandes questions internationales : alliance franco-russe, massacres d'Arménie et guerre gréco-turque, mise en place de l'empire colonial.

JAURÈS (Jean).

Œuvres. Tome 11 : Voici le XXe siècle ! Le socialisme, la République et la guerre (1905-1907). Édition établie par Vincent Duclert.

Fayard, 2019, gr. in-8°, 683 pp, biblio, index des noms de personnes, broché, bon état

Ce volume couvre deux années décisives, de la fin 1905 à l'automne 1907. Tout se transforme en France et dans le monde. Face au gouvernement Clemenceau qui s'arc-boute sur la défense de l'ordre et fait un usage disproportionné de la force, Jaurès fait entendre les revendications de justice des mineurs après la catastrophe de Courrières, des électriciens de Paris ou des vignerons du Midi, et même, fugitivement, des « suffragettes ». Il soutient les demandes de syndicalisation des fonctionnaires, instituteurs et postiers. Ces mouvements sociaux l'amènent à réfléchir sur le rôle de l'État, les moyens de la démocratie et les obligations de la République, alors que s'achève son long combat pour la réhabilitation du capitaine Dreyfus et que se met en place le nouveau régime de la Séparation des Églises et de l'État. Contre les dangers de guerre, il s'emploie à créer les conditions d'une politique d'action socialiste internationale tout en récusant l'antipatriotisme. Il combat le colonialisme et se dresse contre les expéditions au Maroc. Réflexions et actions nouvelles, qui l'amènent à débattre et parfois à se heurter avec ses anciens alliés républicains et radicaux, y compris ses anciens camarades Briand et Viviani, voire avec son affectueuse amie, la marquise Arconati-Visconti. L'édition, la présentation et l'annotation de ce volume sont dues à Vincent Duclert, chercheur au Centre d'études sociologiques et politiques Raymond Aron de l'EHESS, dont il est l'ancien directeur, et vice-président de la Société d'études jaurésiennes.

LEROY-BEAULIEU (Paul).

De la colonisation chez les peuples modernes.

P., Guillaumin, 1882, in-8°, xvi-659 pp, 2e édition, revue, corrigée et augmentée, reliure demi-chagrin fauve, dos à 5 nerfs guillochés soulignés par des doubles filets dorés, pièce de titre basane aubergine, roulette en tête, palette en queue (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire

Deuxième édition, revue, corrigée et augmentée, de ce texte très favorable à une nouvelle expansion coloniale, couronné par l'Institut et publié pour la première fois en 1874. — "Malgré l’existence d’une profonde résistance des économistes à l’expansion coloniale, le fait colonial a de nombreux et ardents partisans dans les milieux politiques, intellectuels, et industriels de la France du Second Empire. Cette position colonialiste va davantage s’épanouir dans les premières années de la IIIe République, se matérialisant notamment par l’existence du parti colonialiste ; c’est à cette époque que se construit une vraie doctrine de l’impérialisme français. Chez les économistes, un ouvrage va faire date, « De la colonisation chez les peuples modernes » publié par Paul Leroy-Beaulieu en 1874, ouvrage qui connaîtra plusieurs rééditions, la 6e et dernière édition datant de 1908. C’est à partir de cette œuvre que le débat chez les économistes va s’engager. Le grand paradoxe tient à ce que des hommes politiques de premier plan et notamment Jules Ferry vont défendre l’expansion coloniale sur la base d’arguments d’abord économiques alors que les économistes eux-mêmes pour la plupart s’opposent à de tels projets..." (Alain Clément, Revue d'économie politique, 2013)

NIKIFOROW (B.M.).

Kurzer Abriss der Geschichte der sowjetischen Malerei von 1917 bis 1945.

Dresden, VEB Verlag der Kunst, 1953, gr. in-8°, 190 pp, 89 reproductions de tableaux en noir dans le texte ou à pleine page, reliure toile éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, bon état. Texte en allemand

Une histoire de la peinture soviétique de 1917 à 1945.

GIRAUDOUX (Jean).

Pleins pouvoirs.

Québec, Éditions Variétés, Gallimard, 1944, in-12, 211 pp, broché, bon état

Rare édition canadienne imprimée en juillet 1944 de ce célèbre essai paru en 1939 chez Gallimard. — "Il est des livres qui déshonorent leur auteur. C’est le cas de « Pleins pouvoirs », de Jean Giraudoux (Gallimard 1939). Fasciné par l’Allemagne, imbu de mythologie rhénane, imaginant une confrontation amicale entre Siegfried et le Limousin, Giraudoux sinue entre l’amour de la patrie et l’acquiescement de l’ordre nazi. Prudent comme le laquais qu’il est, patelin comme le serviteur de l’État Français qu’il sera, courbé comme l’ex-répétiteur du fils du prince de Saxe qu’il a été, l’auteur d’« Ondine » et d’« Intermezzo » écrit : « La proximité d’autres idéologies, d’autres ardeurs, n’est pas en soi en péril, mais un bénéfice » (les lois du Nüremberg datent de 1935). Il poursuit : « La France est un des pays dont l’ingérence dans le conseil d’administration de l’univers passe pour naturelle et justifiée ». Ce qui justifie l’emprise sur d’autres peuples : « Notre colonisation est provocatrice qui est, non pas l’exploitation d’une nation industrieuse ou avide, mais la liaison avec d’autres continents et d’autres races ». Éloge du corps (« Il n’est pas un héros de Racine qui ne soit un sportif »), condamnation de la politique d’immigration (« Notre terre est devenue terre d’invasion… par infiltration continue des Barbares »), racisme bien calibré envers certains étrangers (« Nous les trouvons grouillants sur chacun de nos arts ou de nos industries nouvelles et anciennes, dans une génération spontanée qui rappelle celle des puces sur le chien à peine né ») et, enfin, antisémitisme abject (« Des centaines de mille Ashkenazis, échappés de ghettos polonais ou roumains... Ils apportent là où ils passent l’à peu près, l’action clandestine, la concussion, la corruption et sont des menaces constantes à l’esprit de précision, de bonne foi, de perfection qui était celui de l’artisanat français »). (...) Dans la foulée, voici que Daladier propose à notre homme le poste du Haut-Commissaire à la Propagande. Giraudoux accepte avec une modestie calculée : « Il n’y avait pas à refuser ». Chargé de la censure, Giraudoux sera bien vite surnommé « Cisaudoux ». Tout est dit." (François Forestier, Le Nouvel Obs, 2022) — "Concluons. Dans l'équipe toujours remarquable des hommes d’État qui prétendent à la conduite de la France, le seul qui aura compris, celui auquel il conviendra de tresser plus tard des couronnes aussi belles qu'au ministre de la paix, sera le ministre de la race (...). Qu'importe que les frontières du pays soient intactes, si les frontières de la race se rétrécissent et si la peau de chagrin française est le Français ! (...) Le pays ne sera sauvé que provisoirement par les seules frontières armées : il ne peut l'être définitivement que par la race française, et nous sommes pleinement d'accord avec Hitler pour proclamer qu'une politique n'atteint sa forme supérieure que si elle est raciale, car c'était aussi la pensée de Colbert et de Richelieu. Mais il y a race et race. Il y a les races naturelles, déterminées par des caractéristiques physiques primaires, et il y a les races constituées, produit de la fusion de divers éléments ethniques. Les Prussiens – non les Allemands – peuvent prétendre appartenir à la première variété. Nous appartenons à la seconde."

FROSSARD (André).

La Maison des otages.

Editions du Livre français, septembre 1945, in-12, 153 pp, texte et illustrations d'André Frossard, broché, agrafé, bon état

Ce livre bouleversant a été écrit à Lyon, pendant l'hiver 1944. Un an plus tôt, André Frossard, jeune résistant chrétien "à 25 % juif", était arrêté par la Gestapo et interné à la prison militaire de Montluc à Lyon. Alors que certains de ses compagnons sont encore aux mains de l'ennemi, c'est avec une plume ardente toujours traversée d'humour qu'il restitue le quotidien pathétique et tragique de cette détention soumise à l'arbitraire des SS, qui les exécutent en représailles aux actions de la résistance. Sur soixante-dix-neuf détenus, presque tous juifs, il sera, avec Marcel Dassault, l'un des sept rescapés. " J'ai vu les juifs aux prises avec leurs bourreaux. J'ai compris que l'antisémitisme n'est ni un réflexe, ni une passion. Une vraie passion a quelque chose de noble et de désespéré qui est complétement absent de l'antisémitisme. C'est une maladie de l'esprit. Chez les moins mauvais, elle prend la forme d'un rhumatisme chronique."

MAETERLINCK (Maurice).

Bulles bleues. Souvenirs heureux.

Editions du Rocher, 1948, in-12, 234 pp, broché, papier lég. jauni, bon état

Les Bulles bleues que Maeterlinck rassemble au soir de ses jours sont les souvenirs heureux de son enfance. Bulles fragiles et innocentes, elles sont autant d’îlots de bonheur dont les couleurs s’irisent en s’élevant de la mémoire d’un vieil homme. Non pas remparts illusoires contre la mort, mais humbles grains de poussière que l’on voudrait emporter avec soi au-delà de la vie parce que, précisément, ces souvenirs accompagnent toute une vie. Il est rare de voir un écrivain à l’œuvre si marquante, si novatrice, recueillir avec tant de simplicité les menus faits de sa jeunesse, sans prétention au moindre effet. Toute trace d’effort et d’intention abolie, il en résulte une telle légèreté, une telle « transparence », qu’il ne reste plus au lecteur que le plaisir, sans mélange, de l’écriture. Bien sûr, l’anecdote n’y est pas sans intérêt. L’univers d’un jeune garçon élevé dans la bourgeoisie gantoise du dernier quart du XIXe siècle ne manque pas de pittoresque à nos yeux. Certains contrastes sont savoureux. Ainsi celui entre l’aisance, la douceur de vivre, l’opulence de repas magnifiques et toute l’énergie qu’il faut déployer pour se déplacer en famille, avec armes et bagages, de quelques vingt kilomètres dans l’espoir de contempler la mer (en vain, le but ne sera jamais atteint). Ou encore entre le décor familier du jeune Maeterlinck, arbres, fleurs, abeilles et canaux, et l’austérité du collège de Jésuites où il fait ses études. Étonnants aussi sont les premiers pas, gauches, hésitants, de l’écrivain dans la vie littéraire, où l’on perçoit plus de surprise à être reconnu que de vanité. S’il est des souvenirs plus graves, ou plus étranges, toutes ces bulles bleues, « si pâles qu’elles soient, (...) planent encore dans les rayons d’azur qui les revêtirent d’illusions ». (Dominique Crahay, Le Carnet et les Instants n° 76, 1993)

DURRY (Marie-Jeanne).

Gérard de Nerval et le mythe.

Flammarion, 1976, in-12, 204 pp, notes, broché, bon état

"Un bel ouvrage où Mme Durry a su donner son espace transcendantal à l'imaginaire." (Manuel de Diéguez, Annales de Bretagne)

BÉRAUD (Henri).

Les Derniers Beaux Jours.

Plon, 1953, in-12, 272 pp, broché, papier lég. jauni, bon état

"On savait qu'Henri Béraud était un bon écrivain et un homme courageux. Les souvenirs qu'il nous raconte dans “les Derniers Beaux Jours” nous font connaître les années brillantes de sa vie de grand reporter et nous conduisent dans toutes les grandes capitales de l'Europe où Béraud, plus attentíf que la plupart de nos politiques et autres diplomates d'avant-guerre, entendit venir la guerre et ne ménagea pas ses avertissements. Parmi ces capitales, Paris tient une place importante dans les souvenirs de Béraud. Là, l'auteur apparaît au milieu de ses amis et dans les milieux littéraires. Ces dernières pages ne sont pas les moins vivantes. Il faut lire ce livre à la fois brillant et émouvant." (B. Simiot, Hommes et mondes, 1953)