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DIESBACH (Ghislain de).

Vieille Angleterre de ma jeunesse.

Chez l'Auteur, 1999, in-8°, 182 pp, broché, bon état. Tiré à 300 exemplaire hors commerce

À l'été 1955, Ghislain de Diesbach de Belleroche, né en 1931, découvre l'Angleterre. Un réel coup de foudre qui ne le quittera plus, revenant assidûment chaque année jusqu'en 1965, puis assistant à la métamorphose de ce pays qu'il avait tant sublimé... Les villages et les jardins du sud de l'Angleterre vont exercer une impression durable sur le jeune homme lorsqu'il débarque à Brighton dans les années 1950. Venu apprendre la langue, l'étudiant provincial est conquis par les paysages et par l'esprit suranné des Anglais qu'il rencontre. Cinquante ans plus tard, écrivain accompli et historien reconnu, Ghislain de Diesbach revisite son passé et parcourt en esprit ces routes de campagne qui cachent toujours une demeure de charme. Les portes des maisons et des salons s'ouvrent et, d'une plume amusée et bienveillante, Diesbach livre une galerie de portraits des Anglais qu'il a connus : artistes, écrivains, propriétaires terriens ou membres de la gentry. De Nancy Mitford à Violet Trefusis, des œuvres du poète Denton Welch aux figures de la communauté anglaise de Paris, l'auteur garde la nostalgie de ses voyages et de ses rencontres avec l'âme et la culture d'une certaine Angleterre qui a définitivement vécu. Ghislain de Diesbach (1931-2023) est l'auteur d'une œuvre importante (nouvelles et biographies), couronnée de nombreux prix.

DURUY (Victor).

Histoire romaine jusqu'à l'invasion des barbares.

Hachette, 1867, in-12, xxvii-587 pp, 9e édition, 12 gravures dans le texte, 7 cartes gravées sur acier en couleurs et un plan de Rome gravé sur acier en noir, index, cart. éditeur, dos toilé avec titres dorés et caissons à froid, un coin du 1er plat plié sans manque, sinon bon état

"Nous avons sur Rome d'excellents livres. L'Histoire romaine de M. Duruy, d'une érudition à la fois abondante et contenue, claire et précise, est un de ces ouvrages de bonne foi qui portent l'empreinte de toute une vie et de tout un caractère. On y trouve le dernier progrès accompli chez nous au point de vue de l'histoire générale..." (A. Geffroy, Revue des Deux Mondes)

NELLI (René).

Le Musée du catharisme.

Toulouse, Privat, 1991, gr. in-8°, 175 pp, 69 illustrations hors texte, biblio sommaire, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

"Nous voici en présence, comme l'indique l'auteur dans son introduction, d' «un répertoire photographique des objets présumés cathares ou ressortissants à une tradition cathare ». La plupart sont «depuis longtemps signalés ou restés inédits, figurant dans les musées et les collections particulières » ; on y voit aussi les monuments et objets, « les plus significatifs de ceux qui sont demeurés in situ dans nos campagnes ». On sait quel intérêt soulèvent de nos jours les événements et les objets du grand fait cathare, tant chez les savants français ou étrangers (bulgares, yougoslaves, etc.), que dans le grand public, vu « l'attente passionnée de notre époque pour en saisir le message ». Il est, par ailleurs, superflu de présenter l'auteur, René Nelli, professeur à la Faculté des Lettres de Toulouse, bien connu de tous ceux qui s'intéressent au XIIIe siècle méridional. Il a montré plus d'une fois son érudition et son intelligence dans ses travaux de chercheur, L'Amour et les Mythes du cœur (1952), Spiritualité de l'Hérésie : le Catharisme (1953), L'Erotique des Troubadours (1963), Le Phénomène cathare (1964), etc. Cet ouvrage apporte donc une contribution capitale au dévoilement historique du Catharisme, encore si mal connu ou, ce qui est pire, si défiguré à travers les images qui nous en ont été transmises par une propagande plus intéressée qu'impartiale et véridique." (E. Dardel, Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, 1967) — "René Nelli avait rassemblé en 1966 les photographies d'un certain nombre de monuments et d'objets « présumés cathares ou ressortissant à une tradition cathare ». Un quart de siècle plus tard, le même texte, les mêmes reproductions, les mêmes commentaires sont offerts au lecteur. L'éditeur reconnaît dans un avertissement que, dans ce laps de temps, des travaux considérables ont été consacrés à la question et en ont renouvelé les approches. Il a cependant pris le parti de reproduire tel quel l'ouvrage de René Nelli. Cette pieuse intention est respectable, mais n'aurait-il pas été intéressant, voire indispensable, de compléter la bibliographie, toujours limitée à 37 titres ? La mise à jour aurait rendu d'évidents services." (Bernard Guillemain, Annales du Midi, 1992)

LAMARTINE (A. de).

Gutenberg, inventeur de l'imprimerie (1400-1469) – Le Tailleur de pierre de Saint-Point, récit villageois.

P., Hachette et Cie, Furne, Jouvet et Cie, 1867 et 1904, 2 vol. in-12, 49-8 et 211 pp, 3e édition pour “Gutenberg” (1867), présentation par Edouard Charton de la "Bibliothèque des Merveilles" (8 pp) à la fin du même volume, les 2 ouvrages reliés ensemble en un volume demi-chagrin vert, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, tête dorée (rel. de l'époque), rousseurs dans le volume “Gutenberg”, qqs minuscules trous causés par des insectes bibliophiles sur les derniers feuillets du “Tailleur de pierres” (sans gêne pour la lecture) et le 2e plat de reliure, sinon bon état

Le volume sur Gutenberg, paru dans la Bibliothèque des chemins de fer, est peu courant. "L’imprimerie est le télescope de l’âme. De même que cet instrument d’optique, appelé télescope, rapproche de l’œil, en les grossissant, tous les objets de la création, les atomes et les astres même de l’univers visible ; de même, l’imprimerie rapproche et met en communication immédiate, continue, perpétuelle, la pensée de l’homme isolé avec toutes les pensées du monde invisible, dans le passé, dans le présent et dans l’avenir. On a dit que les chemins de fer et la vapeur supprimaient la distance ; on peut dire que l’imprimerie a supprimé le temps. Grâce à elle, nous sommes tous contemporains. Je converse avec Homère et Cicéron : les Homères et les Cicérons des siècles à naître converseront avec nous ; en sorte qu’on peut hésiter à prononcer si une presse n’est pas autant un véritable sens intellectuel, révélé à l’homme par Gutenberg, qu’une machine matérielle ; car il en sort sans doute du papier, de l’encre, des caractères, des chiffres, des lettres qui tombent sous les sens ; mais il en sort en même temps de la pensée, du sentiment, de la morale, de la religion, c’est-à-dire une portion de l’âme du genre humain..." (p. 1) — “Le Tailleur de pierres de Saint-Point” raconte l'histoire, contée par lui-même, de Claude des Huttes, tailleur de pierres dans un pauvre hameau du Mâconnais. La demeure familiale d'Alphonse de Lamartine était le château de Saint-Point, qui lui avait été offert par son père, en 1820, à l'occasion de son mariage avec Mary Ann Birch.

GUITRY (Sacha).

Toutes réflexions faites. Précédées d'un portrait de l'auteur par lui-même.

P., L'Elan, 1947, in-12, 142 pp, broché, dos lég. abîmé, bon état. Édition originale sur papier courant

DUBOIS (Jacques).

Versailles aux quatre saisons.

La Martinière, 2005, gr. in-4° oblong (30,5 x 43 cm), 225 pp, préface de Jean d'Ormesson, propos de Robert Doisneau, postface de Pierre Arizzoli-Clémentel, 213 superbes photographies, la plupart en couleurs et à pleine page, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, emboîtage illustré, bon état

Comme tous les grands chefs-d'œuvre, Versailles est hors du monde. Il y plonge pourtant parce que le ciel change autour du château et de ses jardins, parce que le soleil brille sur eux, parce que la neige les ensevelit. Le propre, et sans doute le coup de génie des photographies de Jacques Dubois qui sont ici réunies, c'est de rendre à la culture l'environnement de la nature et de présenter Versailles, non pas secteur par secteur, ni époque par époque, mais au fil des saisons et de leur lumière. Autour du château, tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change, gris, beige, miel, presque blanc, doré, qui apparaît dans les premières pages, se succèdent les déesses, les fleurs, les masques, les colonnes et les arbres, peints et sculptés par le temps qui passe autant que par le génie des hommes. Aussi y a-t-il deux thèmes centraux dans ces images admirables. Le premier est Versailles ; le second est la lumière. Versailles est unique : il n'y en a qu'un. La lumière aussi est unique, mais elle est partout et elle ne cesse jamais de changer. Ce sont les jeux de la lumière sur les bâtiments, les jardins, les fontaines, les statues de Versailles, sur ses allées et sur sa neige, sur ses arbres et ses eaux, qui forment la trame de cet ouvrage. L'idée la plus simple est toujours la meilleure. Celle de fixer Versailles au rythme des jours qui passent, des mois et des saisons, avait tous les pouvoirs d'évidence et d'inattendu, de naturel et de stupeur qui font la poésie. Jean d'Ormesson, de l'Académie française, a su en quelques pages sensibles traduire cette émotion et placer les jalons de l'histoire, nécessaires pour situer et comprendre le mythe de ce château et de ce parc baroques, que l'on n'a trop longtemps voulu voir qu'à travers l'ordonnance majestueuse du classicisme. Pierre Arizzoli-Clémentel, Directeur général de l'Établissement public du musée et du domaine national de Versailles, conclut en revenant sur les changements intervenus au sein du parc de Versailles depuis la première édition de cet ouvrage en 1981.

LEGRAND (Robert).

La Galerie des homonymes, 1780-1840.

Abbeville, Paillart, 1993, gr. in-8°, 134 pp, préface de Jean Tulard, 4 pl. de portraits hors texte, sources, annexes, index des noms de personnes, index des noms de lieux, index et nombre des homonymes, broché, couv. illustrée, bon état

Par Robert Legrand (1912-2006), historien spécialiste de la Révolution française et en particulier de Gracchus Babeuf. — "Il m'arrive parfois, parlant du Comte de Saint-Simon, d'avoir pour réponse : « Oui, le duc, le célèbre auteur des Mémoires... ». Certes il est facile de confondre, par manque d’attention ou de connaissances. Et des personnages ayant le même patronyme, on les croit, parfois à tort, parents. J'ai donc commencé à noter des noms, fixer des prénoms et des dates, susceptibles de prêter à confusion. Je me suis vite aperçu que les homonymes se trouvaient assez nombreux dans la période si riche en événements de la fin de l’Ancien régime à la révolution de Juillet, et j'ai continué à chercher. J'ai ainsi découvert nombre de destinées intéressantes, ou curieuses, certaines mêmes exceptionnelles. Certains homonymes ont même été confondus : l’un arrêté pour l’autre, et tel général condamné à la place de son frère. Et que de destins tragiques, heureusement parfois sauvés par l’amour ! L'ouvrage a pris corps ainsi, le livre s'est fait au cours de mes lectures, finissant par rassembler près de 110 patronymes différents, rassemblés en 490 personnages dont la vie est ici plus ou moins longuement retracée. Avec tant de destinées retrouvées, et groupées, c'est le tableau d’une époque et d’une société en conflits, d'hommes et de femmes qui luttent pour la réussite, la gloire ou les honneurs. Jean Tulard écrit dans la préface : « ce livre sera consulté avec un intérêt évident mais aussi avec plaisir car l'auteur a su donner vie à ses portraits grâce aux bons mots. Être à la fois savant et agréable à lire, tel à été le souci de Robert Legrand ». J'ai composé cette étude avec entrain, j'espère que les lecteurs liront ces pages avec curiosité, et aussi quelque étonnement." (4e de couv.) — "L'ancien « compagnon » de Babeuf, historien connu de la Révolution en Picardie, nous livre ici sa dernière moisson, une bonne centaine de patronymes que la fréquentation assidue des archives l'a amené à rencontrer. Souci d'un aîné de faciliter la route à qui s'engagerait dans des recherches ? Peut-être, et, dans cette seule perspective, l'ouvrage serait à saluer comme l'une de ces manifestations aujourd'hui si nombreuses et si enrichissantes des liens qui peuvent exister entre une recherche conduite au pays et celle qui se construit dans les établissements universitaires. Mais il ne fait aucun doute qu'un tel travail est né du plaisir même de l'auteur qui ne cesse d'ajouter des textes, des références, des anecdotes qui font de son ouvrage tout sauf un sec répertoire d'érudition. A tous ceux donc qui aiment la bonne compagnie des acteurs d'autrefois, signalons ce petit livre dont le titre ne dément pas le contenu." (J. Boissière, Dix-Huitième Siècle, 1994)

RHAIS (Elissa).

Les Juifs ou la Fille d'Éléazar.

Plon-Nourrit, 1921, in-12, 281 pp, reliure demi-basane mordorée, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièce d'auteur et de titre chagrin vert et carmin (rel. de l'époque), bon état. Edition originale sur papier courant (il a été tiré 25 ex. sur pur fil Lafuma)

Quand la fille du rabbin tombe amoureuse d'un homme trop pauvre pour elle : cette peinture de mœurs dans la communauté juive algéroise au début du 20e siècle a été saluée comme le meilleur ouvrage de la romancière juive algérienne Elissa Rhaïs (1876-1940), auteur d'ouvrages et de nouvelles orientalistes se déroulant en Algérie. Elle se fait à l'époque passer pour une musulmane ayant fui un harem. Elle avouera par la suite être une Juive d'Algérie. — "Née des amours d’un musulman et d’une juive à Blida, ville déjà hantée par Gide et Oscar Wilde,elle incarna une mythologie de religion et d’interdits. Décors de souks, soies brodées d’or, parfums d’encens, musiques d’oiseaux en cage dans les harems : elle a su incarner tous nos rêves d’Orient." (Jules Roy) — "Pendant près de vingt ans, Elissa Rhaïs ne cessera de publier avec un succès grandissant. Kerkeb, danseuse berbère, La Fille des pachas, L’Andalouse, Les Juifs ou la Fille d’Eléazar.. Truffés d’épices, d’eau de rose et de proverbes locaux, sa douzaine de romans, ses nouvelles et ses pièces de théâtre ressuscitaient les coutumes, les couleurs, les saveurs d’un Proche-Orient de légende. Traversés par la passion, muselés par les tabous, ensanglantés par la fatalité, ce n’était que contes merveilleux et tragiques; mirages situés à mi-chemin des Mille et une Nuits et des ouvrages de Pierre Loti ou des frères Tharaud. Conférences, chroniques dans les journaux, voyages, réceptions : Elissa Rhaïs, qui jamais ne se déplaçait sans celui qu’elle présentait comme son fils aîné, Raoul, de dix-huit ans son cadet, fut reçue partout et partout honorée. Dans son appartement luxueux du boulevard Saint-Jacques, les admirateurs qui lui faisaient fête s’appelaient Gide, Mauriac, Colette, Morand ou Sarah Bernhardt. Sa gloire était telle, et son talent – que seul le critique André Billy, à l’époque, osa mettre en doute –, et ses mérites, que plus d’une personnalité la soutint lorsqu’elle s’avisa d’aspirer à la Légion d’honneur. Barthou et Poincaré furent de ceux-là, qui en 1938 lui accordaient leur appui. En vue de lui décerner la rosette, on procède donc à l’enquête d’usage... En 1939, le scandale éclate : Leila Bou Mendil (également connue. sous le nom de Rosine Boumendil), alias Elissa Rhaïs, est illettrée, presque analphabète! Elle n’a fait que signer les livres écrits par son prétendu fils, en fait un parent pauvre, Raoul Dahan, qu’elle tient sous sa coupe financière et amoureuse depuis plus de vingt ans. (...) Le scandale est étouffé. Le monde de l’édition, victime de la géniale imposture, opte pour la conspiration du silence. La France en guerre a d’autres drames à pleurer. Toute trace s’apprête à disparaître de la naguère célèbre Elissa Rhaïs... Toute trace ? Pas forcément. Car Raoul Dahan, plus anonyme que jamais, mais marié et père de famille, va, sur son lit de mort, confier à son fils son secret et tous ses manuscrits précieusement conservés. Quatorze ans plus tard, en 1982, ce fils prendra la plume. Sous le nom de Paul Tabet, il clamera à la face du monde la fabuleuse histoire d’un jeune homme pauvre, juif d’Alger pétri de culture française, qui, tombé sous la coupe d’une énergique cousine, la laissera signer les milliers de pages qu’il écrira au fil de vingt années." (Le Figaro)

ZOLA (Emile).

Nouvelle campagne. 1896.

P., Bibliothèque Charpentier, 1897, in-12, 296 pp, reliure percaline verte à la bradel, dos lisse orné de filets et filets pointillés dorés, pièce de titre basane acajou, couvertures conservées, bon état. Edition originale, exemplaire du tirage courant

Table des matières : L'Opportunisme de Léon XIII. La Vertu de la République. Le Solitaire. A la Jeunesse. Le Crapaud. L'Amour des Bêtes. La Société des Gens de Lettres : Ce qu'elle est. La Société des Gens de Lettres : Ce qu'elle devrait être. La Voyante. La Propriété littéraire. Peinture. L'Élite et la Politique. Pour les Juifs. Dépopulation. Enfin couronné. Les Droits du Romancier. Auteurs et éditeurs. Les Droits du Critique.

HARISPE (Pierre).

Le Pays Basque. Histoire, langue, civilisation.

Payot, 1929, pt in-8°, 240 pp, broché, couv. illustrée avec les armoiries du Pays Basque un peu abîmée, état correct

BALZAC (Honoré de).

Rois de France.

P., René Debresse, 1942, in-12, 108 pp, avant-propos de Jean Bouhier, broché, bon état

L'ouvrage reprend des textes trop peu connus de Balzac : ses articles sur les rois de France parus en 1837 dans le “Dictionnaire de la conversation” (Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, Louis XVII et Louis XVIII). — "L'avant-propos de Jean Bouhier (pp. 9-26) s’ouvre par une vaste évocation générale de l’entreprise balzacienne, à laquelle il trouve un « sens spinoziste » (p. 11). Il y insiste avec raison sur le fait qu’en l’auteur de La Comédie humaine, le romancier cache un penseur et un savant. Sur les écrits particuliers consacrés aux Rois de France, l’analyse se fait plus critique pour Balzac, présenté comme auteur en l’occurrence de « textes sentimentaux par-dessus tout, textes d’un Balzac épique, fougueux, ambitieux et déconcertant, un Balzac comme toujours : partial » (p. 19), et révélant « ses faiblesses, son parti-pris, son aveuglement ou sa mauvaise foi » (p. 25) : détestation de Richelieu, personnage « de très mauvaise figure (...), pensant plus à son pouvoir qu’au Royaume » (p. 22), « sourde rancœur contre les protestants » (p. 23), anglophobie passionnée... Les jugements politiques balzaciens manquent-ils à ce point de nuances ? Peut-on écrire de lui que « la Révolution ne semble que peu [l’]intéresser », qu’« il avait horreur de la liberté » (p. 24), qu’« il feint d’ignorer toute autre noblesse que celle d’épée » (p. 21) ?.." (Michel Lichtlé, L'Année balzacienne, 2017)

SOISSON (Pierre et Janine).

La Vie des Aztèques dans l'ancien Mexique.

Minerva/France Loisirs, 1978, pt in-4°, 144 pp, 203 illustrations en noir et en couleurs, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état

PAGE (Thomas).

Les Indiens d'Amérique du Nord.

Minerva/France Loisirs, 1979, pt in-4°, 192 pp, 189 illustrations en noir et en couleurs, dans le texte et à pleine page, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état

Un jeune écrivain américain nous présente ici un tableau véritablement inédit de la manière dont vivaient les Indiens d'Amérique du Nord, leurs coutumes, leurs connaissances, leurs croyances, etc. L'ouvrage est enrichi de documents rares et, pour beaucoup, inédits en Europe, fournis spécialement pour ce volume par différents musées et bibliothèques des USA et du Canada. A bien des égards, ce livre constituera une véritable révélation.

FAILLON (Étienne-Michel).

Vie de M. Olier, fondateur du Séminaire de Saint-Sulpice, accompagnée de notices sur un grand nombre de personnages contemporains.

P., Poussielgue-Rusand ; Le Mans, Richelet, 1841, 2 vol. in-8°, lxvi-643 et xiv-603 pp, un portrait gravé en frontispice, 6 gravures (dont une dépliante) et 2 fac-similés hors texte, reliures demi-veau glacé vert, dos lisses, titre, tomaison, doubles filets et palettes dorés (rel. de l'époque), dos passés, bon état. Edition originale

Le prêtre Jean-Jacques Olier de Verneuil (1608-1657), dit aussi « Monsieur Olier » a créé le premier séminaire français, à la suite du concile de Trente. Il a fondé la compagnie des prêtres de Saint-Sulpice. Sa communauté a participé à l'essor des missions dans les campagnes de France, aux développements des séminaires en France et à l'évangélisation du Canada. — Par Étienne-Michel Faillon, prêtre, sulpicien, professeur et historien (1799-1870), dont le nom n’apparaît jamais sur la page de titre de ses volumes. "Commencée au début de 1830, une première édition en deux volumes de la Vie de M. Olier, fondateur du séminaire de S. Sulpice accompagnée de notices sur un grand nombre de personnages contemporains (Paris) voit le jour en 1841. L’historien français René-François Rohrbacher s’inspirera de cette œuvre dans sa monumentale Histoire universelle de l’Église catholique (Paris, 1842-1849) en 29 volumes. La vie de l’abbé Jean-Jacques Olier est particulièrement goûtée des ultramontains : « un livre extraordinaire [...] la biographie la plus admirable que j’ai lue », s’exclame Louis Veuillot. Pour la revue l’Université catholique de Paris, il s’agit d’un ouvrage « écrit à la manière allemande », c’est-à-dire caractérisé par le souci de l’érudition. Ce livre a le grand mérite de ressusciter le contexte socio-religieux dans lequel s’est insérée l’œuvre d’Olier. Une quatrième édition de ce maître ouvrage paraît en 1873, trois ans après la mort de Faillon, et deux éditions anglaises en 1861 et 1885. Le premier volume relate l’origine de son apostolat auprès du clergé ; le second, la tranche de la vie d’Olier consacrée au ministère dans la paroisse Saint-Sulpice." (Dictionnaire biographique du Canada, vol IX : 1861-1870)

MIQUEL (Pierre).

La Grande Guerre au jour le jour.

Les Editions Retrouvées, 2014, in-8°, 470 pp, broché, couv. illustrée, bon état

On ne retient habituellement des guerres que les événements les plus spectaculaires, et l'on oppose volontiers les civils aux combattants, dont l'incompréhension réciproque est, il est vrai, l'une des constantes des conflits prolongés. Pourtant, la Grande Guerre changea aussi les mentalités de l'arrière. On devait improviser une vie nouvelle, entièrement consacrée à l'effort nécessaire pour nourrir, ravitailler en munitions et en renforts les combattants. Ceux-ci ne pouvaient tenir que par la concentration et l'organisation de tout un pays. il fallait assurer la distribution de tabac des poilus, même si l'arrière fumait moins, acheminer vers les tranchées des milliers de têtes de bétail, installer des boulangeries géantes d'où sortaient les "boules" du soldat, distribuer le courrier aux armées, mettre les mercantis hors d'état de nuire, encourager les efforts bénévoles pour les soins aux blessés. Les civils aussi étaient mobilisés : les femmes les premières, qui prenaient le chemin des usines, devenaient aides agricoles ou contrôleuses de métro. Parfois, les travailleuses se mettaient en grève, demandant le même salaire que les hommes et bouleversant les habitudes des syndicats. La guerre n'épargnait pas les écoles où les enfants étaient engagés par des maîtres chenus dans la récolte des plantes sauvages ou des pièces d'or des grands-pères (à livrer aux emprunts patriotiques). La vie du pays en guerre s'exprime par les témoignages réunis dans ce livre, qui s'efforce de mesurer les changements de mentalité annonciateurs des années vingt. En effet, les quatre années de la Grande Guerre ont été pour les pays belligérants une épreuve telle que le XXe siècle a fait une entrée rapide et fracassante dans les sociétés européennes, bousculant les habitudes et les certitudes d'un autre temps. Aussi n'est-il pas inutile de suivre de près les étapes de ce changement décisif, en retournant sur le terrain, c'est-à-dire aux témoignages qui seuls peuvent donner à l'histoire les couleurs de la vie.

ANDRIEUX (Maurice).

Henri IV.

Club du livre sélectionné, s.d. (v. 1960), in-8°, 429 pp, une pl. en couleurs et 12 gravures hors texte, abrégé chronologique, reliure simili-cuir bordeaux de l'éditeur, bon état. Tiré à 3000 ex. tous numérotés

"La Révolution et les débuts du XIXe siècle n'ont pas rendu à Henri IV la justice qui lui était due et la Restauration n'a utilisé sa légende que pour l'opposer au prestige napoléonien. C'est de ce temps que date le portrait du roi Henri, image d'Epinal en nuances molles et fades ! Heureusement ce portrait faux les historiens modernes l'ont récusé et nul aussi bien que M. Andrieux n'a remis en belle lumière les traits virils dont on avait paradoxalement dépouillé un personnage qui est sans doute le plus haut en couleurs de notre histoire." (Albert Vincent, Revue des Sciences religieuses, 1956)

PALÉOLOGUE (Maurice).

Un grand tournant de la politique mondiale, 1904-1906.

Plon, 1934, in-8°, 455 pp, un portrait hors texte, 7 cartes, broché, bon état

"Ce livre, sous forme de journal, est une composition faite sur un vrai journal, peut-être discontinu, dont quelques fragments sont cités. Il est écrit avec talent, dans le style du genre. Le livre nous offre, d'ailleurs, la plus vivante peinture des relations franco-russes pendant la guerre d'Extrême-Orient et des relations franco-allemandes pendant la première alerte marocaine ; il y a des documents, des renseignements nouveaux, ainsi sur l'existence d'un ancien accord de « souverains » entre Guillaume ler et Alphonse XII, sur les conseils très prudents, donnés à Paris par Edouard VII en mai 1905 ; la presse a fait connaître le curieux épisode de l'informateur allemand, dit le Vengeur, révélant en 1904 le plan Schlieffen. L'ouvrage est en somme centré sur Delcassé, dont M. M. Paléologue, sous-directeur adjoint au Quai d'Orsay, était l'actif second. Il nous est décrit avec force : silencieux, passionné, absorbé par son travail et sa patrie..." (A. Lajusan, Revue d'histoire moderne, 1935) — "... dans cet ouvrage si intéressant, M. Paléologue, l'éminent académicien, a consigné les souvenirs de sa vie diplomatique au moment de la guerre russo-japonaise. Cette publication a fait apparaître tout ce qu'il y avait d'hypocrite dans l'attitude de Guillaume II, qui a vraiment été le mauvais génie de Nicolas II. Guillaume II excitait le Tsar à l'assaut contre le Japon. Pourquoi ? Pour repousser, certes, la Russie vers l'Asie, mais surtout, par-dessus tout, dans le but d'affaiblir la force et la valeur de l'alliance franco-russe..." (Albert Sarraut)

TRAWINSKI (F.).

La Vie Antique. Manuel d'archéologie grecque et romaine. Première partie : La Grèce.

P., Librairie J. Rothschild, Lucien Laveur éditeur, 1902, in-8°, xxviii-472 pp, traduit sur la 4e édition de E. Guhl et W. Koner, 2e édition ornée de 578 gravures, index, reliure percaline rouge de l'éditeur, tranches dorées, bon état

SASSO (Bernard) et Lyne COHEN-SOLAL.

Le Tunnel sous la Manche. Chronique d'une passion franco-anglaise.

Lyon, La Manufacture, 1987, in-4°, 294 pp, introduction de Théodore Zeldin, 166 illustrations en noir et en couleurs, repères chronologiques, repères bibliographiques, index, reliure cartonnée de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état

À travers un bon siècle d'avatars de toutes sortes et de mille et un projets toujours remis à plus tard – Lloyd George l'avait proposé en mars 1919 à Clemenceau pour sceller le traité de garantie entre Alliés –, l'histoire du tunnel sous la Manche est un vrai régal de malentendus franco-britanniques et d'utopismes d'ingénieurs. Longtemps, les représentations sociales ou nationales, comme la peur de l'invasion ou le viol de l'insularité britannique, se sont révélées plus coriaces que le défi technologique lui-même. (Vingtième Siècle. Revue d'histoire)

LATREILLE (André).

L'ère napoléonienne.

Armand Colin, 1974 gr. in-8°, 384 pp, 8 cartes et tableaux, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, C. de bibl. annulé, état correct (Coll. U)

PLANCKE (R.-C.).

Histoire de Seine-et-Marne. Vie paysanne du Moyen Age au début du XXe siècle.

Le Mée-sur-Seine, Editions Amatteis, 1986, gr. in-8°, 431 pp, 360 illustrations, reproductions de cartes postales anciennes, biblio, index des communes, broché, couv. illustrée, bon état

Une Histoire de Seine-et-Marne sous-titrée La Vie paysanne, illustrée par des cartes postales retrouvées. Ici, apparaît la vie du paysan au travers des âges. Représentation, que l'auteur a voulue sans prétention, des difficultés, des joies et des rythmes de la vie des ancêtres des Seine-et-Marnais.

SOL (Chanoine Eugène).

Le Vieux Quercy. 1. Usages anciens.

Cahors, Bibliothèque de la Maison des Oeuvres, 1969, gr. in-8°, 275 pp, dessins originaux de Bertheline Monteil, notice sur le Chanoine Sol par M. Fourgous, biblio générale des écrits de M. Sol, broché, bon état (Coll. Etudes historiques sur le Quercy)

Premier volume seul (sur 2 : le deuxième concerne les traditions et coutumes). — "Le titre de cet ouvrage ne renseigne que très imparfaitement sur son contenu. Le vieux Quercy, dont il fait l'objet, n'est pas le Quercy monumental, avec ses châteaux, ses églises ou ses ruines, mais bien le Quercy, dont les traditions, les superstitions et les croyances se sont manifestées, au cours des siècles et à propos de mille circonstances de la vie, par une foule de dictons et de proverbes. Il doit donc être classé dans la division spéciale de l'histoire qui est consacrée au folklore." (C. Couderc, Bibliothèque de l'école des chartes) — Table : I. Usages relatifs à la naissance, à l’enfance et à la jeunesse. – II. Le mariage. – III. L’habitation et ses dépendances. – IV. La nourriture. – V. Les costumes locaux. – VI. Le langage. Noms et surnoms. Vieilles expressions et jurons. – VII. Sorcelleries et superstitions anciennes. – VIII. Une manière de prier des anciens. – IX. Coutumes se rapportant à certains jours de l’année. – X. Corporations et confréries. – XI. Le vieux Quercy monastique. Ruines et monuments conservés. – XII. La charité en Quercy avant la Révolution. – XIII. Fêtes et foires.

WEIGALL (Arthur).

Cléopâtre, sa vie et son temps.

Payot, 1952, in-8°, 347 pp, 8 pl. de portraits hors texte, 5 croquis et plans, généalogie des Ptolémées, broché, bon état (Coll. Bibliothèque historique)

"Une œuvre d'historien, qui brise, sans pitié, des légendes. Les historiens romains ont mis en circulation l'image d'une Orientale voluptueuse, démoniaque, à la beauté fatale et perfide. Non pas, réplique M. Weigall, qui semble d'ailleurs être, lui aussi, sous le charme : peut-on croire que Cléopâtre a séduit César ? Cette jeune fille de vingt et un ans, dont la moralité n'était pas niée, aurait mis sous son joug, par des artifices, un séducteur illustre comme le dictateur de Rome ? L'historien présente une femme honnête qui, installée même à Rome par César, échappe aux mœurs de la décadence. Maîtresse femme, fort intelligente et audacieuse, mais dont le vrai secret fut d'être une mère ambitieuse ; elle a poursuivi obstinément le rêve de l'Empire pour Césarion. L'ouvrage de M. Weigall, qui offre, soulignons-le, une grande fresque d'histoire, est d'un attrait extrême." (Le Figaro, 16 avril 1931)

BAUDEAU (Abbé Nicolas).

Explication du Tableau économique, à Mme de ***.

P., EDHIS, 1967, in-8°, 2ff et 172 pp, un tableau dépliant, broché, bon état. Réimpression de l’édition originale publiée à Paris, chez Delalain en 1776. Tirage limité à 500 exemplaires numérotés sur papier vergé

L’analyse la plus claire, la plus complète du célèbre « Tableau économique » de François Quesnay. Ce dernier est reproduit en annexe. Après sa conversion aux thèses physiocratiques en 1766, Baudeau met, dès 1767, son journal "Les Ephémérides du Citoyen ou Bibliothèque raisonnée des Sciences Morales et Politiques" au service des économistes. Pendant cette période 1767-1768, Baudeau joue un rôle essentiel au sein de la confrérie des économistes. Son journal devient l’organe de presse officiel du courant de pensée formé dix ans plus tôt par Quesnay. Il s’agit, pour les Physiocrates, non seulement d’exposer mais aussi de convaincre, de prodiguer un enseignement économique en exposant les principes de la « Science nouvelle de l’Economie Politique » et du Tableau économique, résumé synthétique de la science. Quesnay avait publié avec Mirabeau en 1760 des explications du Tableau économique, mais sans grand succès de librairie. Baudeau allait revenir à la tâche et donner une nouvelle version du Tableau économique. Baudeau tente de corriger les carences pédagogiques de Quesnay en précisant les définitions des avances et leurs fonctions. Baudeau essaie de justifier le rôle du propriétaire foncier comme acteur de la production pour finalement donner une nouvelle formulation du Tableau économique.

MALTHUS (Thomas Robert).

Principles of Political Economy considered with a view to their practical application.

London, John Murray, 1820, in-8°, vi-601 pp, reliure plein maroquin acajou, titre doré au 1er plat, dos à 5 nerfs soulignés de filets dorés, titre, auteur et fleurons dorés, roulette en tête, palette en queue (rel. postérieure), trace d'humidité ancienne en marge des derniers feuillets, bon état. Edition originale. Texte en anglais

Edition originale. — "Malthus a conçu et publié cet ouvrage pour établir sa propre position par rapport à celle de Ricardo, avec qui il avait eu un débat permanent sur la nature du travail, de la demande et du profit. Dans ses "Principles of Political Economy", Malthus proposait d'investir dans le travail public et le luxe privé comme moyen d'augmenter la demande effective, et donc comme palliatif à la détresse économique. La nation, pensait-il, doit équilibrer le pouvoir de produire et la volonté de consommer." (Dictionary of Scientific Biography) — "Les “Principles” n'ont eu qu'un impact limité à l'époque et ont été sévèrement critiqués par J. R. McCulloch et Ricardo ; ce dernier a rédigé des notes critiques détaillées. Mais plus récemment, ils ont bénéficié d'une plus grande reconnaissance, en grande partie grâce aux commentaires de J. M. Keynes dans les années 1930. Keynes soutenait que la théorie de la demande effective de Malthus fournissait une explication scientifique du chômage et que la domination centenaire de Ricardo sur Malthus avait été un désastre pour le progrès de l'économie. Keynes pensait que si la science économique avait suivi Malthus plutôt que Ricardo, le monde serait beaucoup plus sage et plus riche." (Oxford Dictionary of National Biography)

BAUDOUIN (Charles).

Psychanalyse de Victor Hugo.

Genève, Editions du Mont-Blanc, 1943, in-8°, 254 pp, broché, signature d'un précédent propriétaire au bas du 1er plat de couverture, bon état. Edition originale, un des 3000 ex. numérotés sur vergé blanc Featherweight

Il est peu d'écrivains autant étudiés que Victor Hugo, mais il est peu d'écrivains qui aient eu autant de peine à se faire entendre... En s'appuyant sur la psychanalyse – celle de Freud, Jung, Adler, notamment – Charles Baudouin est le premier à ouvrir la voie à l'exploration de l'imaginaire hugolien, à discerner dans ce monument littéraire la force active des complexes et des traumatismes, et à les suivre jusqu'à leur élaboration mythologique et spirituelle. Ainsi du complexe de Caïn, issu de la rivalité fraternelle entre Victor et Eugène, ce frère aîné frappé de folie le jour des noces du poète avec Adèle Foucher. Ainsi du complexe d'Oedipe manifesté lors de la séparation de ses parents et exacerbé par l'hostilité marquée envers le père. Ainsi, bien sûr, du traumatisme provoqué par la mort de sa fille chérie, Léopoldine, devenue Ange Liberté. Explorant l'œuvre poétique, dramatique et romanesque, Charles Baudouin nous offre ici une analyse pionnière des motifs obsessionnels qui hanteront Victor Hugo tout au long de sa vie, et qui l'amèneront à retracer, de façon magistrale, l'odyssée de la conscience humaine.

ERMAN (A.) et H. RANKE.

La Civilisation égyptienne.

Payot, 1983, fort in-8°, 751 pp, traduit de l'allemand, 285 figures, broché, couv. illustrée, dos insolé, bon état (Coll. Le Regard de l'histoire)

Dans chaque discipline il existe des classiques, c'est-à-dire des ouvrages qui, par la nature de leur sujet, par la beauté de leur composition, la profondeur des vues qui y sont exprimées, et généralement aussi par la perfection de leur style, se sont assuré une espèce d'immortalité. L'égyptologie elle aussi possède ses classiques, mais il est peu de livres concernant l'Egypte qui jouissent d'une plus grande faveur que celui de Erman et Ranke. Le nom d'Erman est en effet l'un de ceux qui comptent dans les annales. C'est lui qui a donné une impulsion nouvelle aux études égyptologiques par ses travaux sur l'écriture, la langue et la littérature de l'Egypte, ainsi que par ses ouvrages sur la religion de l'époque des Pharaons. Ce livre fournit un vaste tableau d'ensemble qui donne en raccourci la somme de tout ce que l'on connaît sur la civilisation de l'époque pharaonique. Depuis que l'ouvrage a vu le jour, la science égyptologique a pu accomplir des progrès dans divers domaines, par suite des découvertes nouvelles ou en raison des travaux des spécialistes, mais à tout prendre l'exposé d'Ad. Erman et H. Ranke garde toute sa valeur, et leur livre restera longtemps encore la meilleure évocation du passé pharaonique. (B. van de Walle)

MADAULE (Jacques).

Le drame albigeois et le destin français. Essai historique.

Grasset, 1962, in-8°, 262 pp, 2 cartes hors texte, chronologie, biblio, broché, bon état

"Jacques Madaule se penche sur la Croisade contre les Albigeois. De son aveu, son ouvrage est un « essai historique » sur la naissance de la « nation française ». L'auteur commence par regretter que ses prédécesseurs aient surtout insisté sur les aspects religieux du « drame albigeois ». En effet, il s'agit avant tout pour lui d'un affrontement entre deux nations en gestation. Le rappel des faits est intéressant. Le dernier chapitre examine ce que fut le « destin français » du Languedoc, jusqu'à nos jours..." (Jean Séguy, Archives des sciences sociales des religions, 1962) — "La croisade des Albigeois est un des drames les plus cruels de notre histoire nationale. Elle a fait l’objet, ces dernières années, tant en France qu’à l’étranger, d’une série d’études, qui dispenseraient d’y revenir encore une fois si, quelle que soit leur tendance propre, elles n’étaient viciées par un préjugé fâcheux, qui consiste à majorer l’aspect religieux du drame et à diminuer d’autant son aspect politique et proprement national. L’auteur de cet ouvrage ne s’est donc pas proposé d’écrire une fois de plus l’histoire des événements, mais plutôt de dégager les lignes de force qui les ont conduits. On ne peut pas dire que la civilisation méridionale, au début du XIIIe siècle, soit différente dans son essence de celle qui fleurissait aussi entre la Loire et le Rhin. Mais un sentiment authentique commençait alors à se développer dans le Midi languedocien. La France n’était pas faite. Deux possibilités existaient alors : celle d’un Etat occitano-catalan, groupé par les rois d’Aragon de part et d’autre des Pyrénées et celle d’un Etat purement occitanien autour de Toulouse. Elles ont été l’une et l’autre écartées par la Croisade, au profit de la France capétienne. Tel est le drame dont l’auteur s’est efforcé de dégager la ligne d’ensemble dans un essai historique qui ne s’appuie sur le délai des événements que pour en mieux marquer l’enchaînement. Le lecteur y découvrira de larges perspectives qui l’amèneront à réfléchir sur les origines de la nation française et sur la signification de notre unité nationale d’autant plus solide qu'elle a été plus difficilement conquise." (4e de couverture)

BAINVILLE (Jacques).

Histoire de deux peuples, continuée jusqu'à Hitler.

Fayard, 1941, in-12, 252 pp, broché, couv. lég. salie, bon état (Coll. Les Grandes Études historiques)

Histoire des rapports entre la France et l'Allemagne. L'ouvrage se présente comme une longue réflexion sur l'évolution respective des deux peuples. À chaque époque, Bainville rappelle les constantes de l'Histoire. Dans des démonstrations rigoureuses, étayées par des textes, il donne de magistrales leçons de politique. Le bon sens revendiqué par Bainville fonde en effet la paix en Europe sur l’équilibre des puissances. Un équilibre qui ne peut qu’être rompu par l’unité allemande, qu’il convient donc d’empêcher... — Table : La monarchie héréditaire des Capétiens et l'anarchie allemande ; Les traités de Westphalie ; La France entre la Prusse et l'Autriche ; La Révolution et l'Empire prépare l'unité allemande ; « La politique que le peuple élaborait depuis 1815 » nous conduit à Sedan ; La catastrophe ; Le réveil de la Walkyrie. — "M. J. Bainville nous offre une réédition de son Histoire de deux peuples continuée jusqu'à Hitler. L'éloge n'est plus à faire d'un volume désormais classique, où est exposée, avec cette lucidité qui est la marque propre de l'esprit de M. J. Bainville, l'évolution parallèle de la France et de l'Allemagne au cours des siècles. Étude des causes et des effets, qui dénote un sagace esprit politique, livre de haute sagesse et de profonde pénétration, que chacun devrait lire et méditer. L'édition nouvelle est heureusement complétée par deux chapitres sur la guerre et l'Allemagne d'après-guerre qui achève d'éclairer jusqu'à nos jours cette passionnante et tragique « histoire de deux peuples »." (B. Combes de Patris, Revue des études historiques, 1933) — "Tout s'est passé, hélas, comme Jacques Bainville l'avait prévu. Pourquoi ne l'a-t-on pas écouté ?" (Maurras)

GROSSER (Alfred).

Affaires extérieures. La politique de la France, 1944-1984.

Flammarion, 1984, gr. in-8°, 347 pp, broché, bon état

Le point sur plus de quarante années d'engagements de la France dans le monde, économiques, politiques et militaires, d'octobre 1944 au printemps 1989. Les Affaires extérieures ? C'est aussi bien la décolonisation que la construction de l'Europe, les relations avec l'allié américain et l'Union soviétique, ou le rôle de la France dans le Tiers-Monde. Elles ont provoqué les divisions les plus durables et les plus profondes dans cette "puissance moyenne particulière". La Quatrième République en est morte. Les Présidents depuis 1958 les considèrent comme leur domaine de prestige. Et pourtant, malgré les alternances, les apparences, les volte-face, les succès et les échecs, on retrouve une grande continuité dans la politique extérieure de la France, souvent plus ambitieuse qu'efficace. — "... Vouloir couvrir une période de quarante ans en 320 pages (le reste du livre est constitué d'une bibliographie sélective et commentée) est manifestement une gageure. Alfred Grosser réussit cependant son entreprise, dans un style très personnel et avec le don de synthèse qu'on lui connaît. Les jugements portés sur la conduite des affaires notamment de Valéry Giscard d'Estaing et de son successeur trahissent le souci de se démarquer des camps politiques en présence et de prendre du champ pour se concentrer sur la question à son avis essentielle : quelle est la place de la France dans le monde, pour quoi faire et à quelles fins ?" (Walter Schütze, Politique étrangère, 1984)

GALTIER-BOISSIÈRE (Jean), avec la collaboration de Charles Alexandre.

Histoire de la guerre 1939-1945.

P., Editions de la Jeune Parque, 1965, 2 vol. in-8° carré, 363 et 365 pp, 461 portraits, photos, caricatures, fac-similés et cartes dans le texte, reliures toile illustrées de l'éditeur, bon état

"Quand, en 1948, Galtier-Boissière se décida à faire renaître de ses cendres le Crapouillot d’avant guerre, ce « magazine non conformiste », ainsi qu'il était précisé, il décida de dresser en quatre numéros spéciaux, richement illustrés, l’Histoire de la guerre 1939-1945. Il prétendait livrer une histoire loin de toute hagiographie, de tout dogmatisme : une histoire singulière et non pas politique. Ne se flattait-il pas, d’ailleurs, d’être le point de rencontre des opinions les plus extrêmes, comme si cette place centrale était un gage d’honnêteté, de vérité et de libéralisme : « Peut-être le Crapouillot seul pouvait-il tenir cette gageure, écrit Galtier-Boissière deux ans plus tard : donner la parole dans un même numéro aux personnalités les plus opposées, aux adversaires politiques les plus irréductibles. Sous le pavillon crapouillard, Jean Oberlé, de la radio française de Londres, fait vis-à-vis au professeur Louis Rougier, que Pétain envoya en 1940 négocier avec Churchill en cachette du général de Gaulle, et à Marcel Aymé, véhément défenseur des maréchalistes et des collaborationnistes sincères. Héros des deux guerres, le frénétique “rebelle” Georges Loustaunau-Lacau, de retour du camp nazi de Mauthausen, que d’aucun tiennent pour le plus dangereux des “ fâchistes”, se présente au côté de Roger Mennevée, célèbre détecteur de sociétés secrètes et contempteur de la fameuse “synarchie”. (...) Chèvrechouisme, comme le pense Marcel Aymé ? Ou dernière manifestation d’un libéralisme que le Crapouillot entend perpétuer contre vents et marées ? Aux lecteurs de juger... »." (Florent Brayard)

GOLDONI (Carlo).

Mémoires de M. Goldoni pour servir à l'histoire de sa vie et à celle de son théatre.

Mercure de France, 1982, in-8°, 436 pp, édition présentée et annotée par Paul de Roux, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Le Temps retrouvé)

Carlo Goldoni (1707-1793), le "Molière italien" , a écrit : "On ne peut nier que je sois né sous l'influence d'une étoile comique, puisque ma vie même a été une comédie". Ses Mémoires, rédigés directement en français et publiés à Paris en 1787, relatent cette "comédie" . Son existence riche en épisodes picaresques fait entrer de plain-pied dans la folle et fascinante société vénitienne du XVIIIe siècle, puis à la cour de Louis XV et de Louis XVI. Homme curieux de tout, observateur avisé et malicieux, Goldoni évoque les coulisses des théâtres, les cabinets de diplomates ou les champs de bataille, pénètre chez les grands seigneurs comme chez les petites gens et rapporte, en passant, un entretien avec Vivaldi à Venise ou avec Rousseau à Paris.

VAÏSSE (Maurice)(dir.).

8 mai 1945 : la Victoire en Europe. Actes du colloque de Reims, 1985.

Lyon, La Manufacture, 1985, pt in-8°, 458 pp, 29 photos, index, broché, couv. illustrée, bon état

"Comment commémorer le 8 mai 1945 ? Cette date signifie la fin d'un long cauchemar et le triomphe sur le nazisme. L'acte de capitulation demeure un événement mal connu dont même la date est controversée. Reims, avant Berlin, a été témoin d'une reddition partielle, jugée sans valeur par les alliés russes. Après une présentation de Maurice Vaisse, Professeur à l'Université de Reims, les chapitres successifs, stratégie pour la victoire, les capitulations, les puissances face à la victoire et son retentissement en France, sont traités par d'éminents universitaires étrangers et français. Ils constituent une mise au point sur une des périodes les plus tragiques de l'Histoire du monde." (Académie Nationale de Reims, 1985) — "Ouvert par J.-B. Duroselle, qui met en lumière les erreurs prévisionnelles des plus grands chefs, et clos par F. Bedarida, plus intéressé par les problèmes de réinvestissement par la mémoire contemporaine d'événements reconstruits à posteriori, les actes de ce colloque sont un excellent exemple de ce que ce genre d'entreprise peut donner de meilleur : une confrontation internationale à l'intersection du national et du local (puisque c'est à Reims que la capitulation est signée), une mise au point scientifique sur une date destinée à devenir à la fois symbolique et conflictuelle (la signature de la capitulation est du 7 et le jour officiel est le 8 pour les Occidentaux, mais le 9 pour Staline), enfin une méditation sur le pouvoir créateur de l'Histoire, aussi indispensable quand il permet d'éviter le retour des erreurs, que dangereux quand on raisonne, de façon trop systématique, par analogie." (Revue française de science politique, 1986) — Jour officiel de la victoire en Europe, le 8 mai 1945 reste La date symbole de la libération européenne. Les historiens qui participent à ce livre nous présentent cette triode cruciale qui va de la conférence de Yalta à celle de Potsdam. Les vainqueurs se consultent et se heurtent, les ambitions individuelles se dessinent derrière les stratégies nationales souvent antinomiques. L'heure st à la reconstruction et à la mise en place des institutions internationales à venir. Cependant, déjà se profilent les conflits d'intérêts, les tensions dans le Maghreb, la difficulté à envisager l'Europe, les prises de positions nationales qui vont à l'encontre de la paix retrouvée. Date emblématique de la victoire sur l'ennemi fasciste, le 8 mai 1945 est aussi le symbole d'une "victoire pleine de larmes".

GAUTHEROT (Gustave).

L'échange des otages. Thiers et Mgr Darboy. D'après des documents inédits.

Plon, 1910, in-12, xxxv-255 pp, préface de M. de Marcère, un portrait de l'abbé Lagarde en frontispice et 2 fac-similés hors texte, broché, bon état (Le Quillec, 1979)

"Un livre récent de M. Gautherot vient de rappeler un des plus douloureux et plus tragiques souvenirs de notre histoire contemporaine, l’assassinat des otages à la Roquette le 24 mai 1871. Ce livre est particulièrement consacré à la défense de l’abbé Lagarde, envoyé en négociations à Versailles le 11 avril auprès de M. Thiers, chef du pouvoir exécutif, pour obtenir, sur la proposition même de la Commune, la mise en liberté de l’abbé Deguerry, du président Bonjean, de l’abbé Lagarde lui-même, de Mgr Darboy et de sa sœur en échange de Blanqui. M. Gautherot a entrepris le récit détaillé de ces négociations d’après des documents provenant des archives de la famille Lagarde. Placé dans la cruelle alternative de provoquer le massacre immédiat des otages en revenant tout de suite à Paris avec une réponse négative, ou d’encourir les pires accusations en ajournant ce retour, l’abbé Lagarde préféra ce dernier parti... M. Gautherot s’est tourné contre M. Thiers et l’a rendu responsable de ce qui s’est passé..." (Henri Welschinger, M. Thiers et les otages de la Commune, Revue des Deux Mondes, 1910)

TAINE (Hippolyte).

Carnets de Voyage. Notes sur la province, 1863-1865.

P., Hachette, 1897, in-12, vi-351 pp, reliure demi-percaline bordeaux, pièce de titre basane havane, dos lisse orné d'un fleuron et d'un filet doré en queue, couv. et dos conservés (rel. de l'époque), bon état. Édition originale

Les 'Carnets de Voyage' ont été écrits pendant les tournées que M. Taine fit de 1863 à 1866 comme examinateur d’admission à l’École militaire de Saint-Cyr. Ce sont des notes prises au jour le jour, sur de tout petits cahiers, la plupart du temps au crayon, presque toujours sans corrections ni ratures. Dans sa correspondance, il manifeste à plusieurs reprises l’intention de les publier. Il aurait sans doute, en ce cas, refondu le texte, complété son enquête et rédigé à nouveau certaines parties, comme il le fit pour les 'Notes sur Paris' et, plus tard, pour les 'Notes sur l’Angleterre', tirées de carnets analogues... Mais il commençait à écrire en 1867 son traité de l’Intelligence, énorme travail auquel il avait pensé depuis sa sortie de l’École normale. Puis vinrent la guerre et la chute de l’Empire : du bouleversement politique et social qui suivit, sortait une France différente de celle que décrivent les Carnets. – M. Taine se consacra dès lors tout entier aux 'Origines de la France Contemporaine', et y travailla sans trêve jusqu’à la fin de sa vie. Les petits cahiers sur la France restèrent enfouis dans ses cartons... (L'éditeur, novembre 1896)

PRITTIE (Terence).

Des Allemands contre Hitler.

Cercle du Nouveau Livre d'Histoire, 1966, gr. in-8°, 311 pp, traduit de l'anglais, 8 pl. de photos hors texte, reliure toile havane de l'éditeur avec vignette illustrée au 1er plat, bon état

"C'est à un vaste public que s'adresse cet essai qui constitue de grandes recherches. Avec une sûreté de méthode impressionnante, l'auteur montre où étaient et comment travaillaient les vrais Allemands, adversaires d'Hitler. C'est, pour beaucoup, un courage à toute épreuve ; c'est aussi le drame impitoyable de la solitude ou du camp de concentration. Terence Prittie, serrant les choses de très près, distingue avec clarté ceux qui furent les martyrs et les grands caractères de la dernière guerre dans cette lutte dangereuse, inégale et impitoyable. En lisant les souffrances endurées par le pasteur Schneider et par le père Bernhard Lichtenberg, en voyant les détails du travail de Stauffenberg, le lecteur pourra rendre hommage aux chrétiens, adversaires du régime hitlérien ainsi qu'aux vrais soldats face aux effrayants échecs subis. Les témoignages qu'apporte Terence Prittie donnent à ce livre un caractère d'incontestable vérité !" (Nouvelliste du Rhône, 1966) — "On n'a écrit que peu de choses sur l'opposition à Hitler avant le 20 juillet, presque rien sur la résistance communiste et social-démocrate de 1933 à 1939, non plus que sur l'opposition antifasciste pendant la guerre. Si bien que, somme toute, on aura une vue plus juste de la résistance allemande en consultant l'ouvrage récent de Terence Prittie : Des Allemands contre Hitler." (Gilbert Badia, Annales ESC, 1967)

SCHLUMBERGER (Gustave).

Récits de Byzance et des Croisades.

Plon, 1917, in-12, 341 pp, nouvelle édition, broché, couv. lég. salie, bon état

"Nous sommes en retard pour signaler ce recueil d'articles du maître byzantiniste, mais ces pages précises et vivantes ont gardé toute leur actualité. Quelques-unes évoquent les luttes pour la conquête de Constantinople au septième siècle, au dixième, au quinzième ; mais nous devons signaler tout particulièrement le récit de la Prise de Jérusalem par les guerriers de la première Croisade, le 15 juillet 1099 ; L'Histoire d'après les monnaies, les premiers princes francs en Syrie ; Les Arméniens au moyen âge ; Les Croisés au désert du Sinaï ; Au soir de la bataille de Tibériade, la mort de Renaud de ChâtilIon, etc." (R. Dussaud, Syria, 1921) — "Sous ce titre assez large, M. Gustave Schlumberger a réuni un certain nombre d'articles publiés par lui à diverses époques dans le Journal des Débats, le Gaulois, le Temps et la Revue hebdomadaire. « Presque tous, écrit-il, sont consacrés à la tragique histoire de Byzance ou aux actions héroïques des guerriers de la Croisade. Le lecteur... trouvera peut-être quelque intérêt à ces récits de sièges et de combats fameux illustrés par la vaillance de nos pères, les Francs de la Croisade,. aux rives lointaines du saint royaume de Jérusalem, comme à ceux des luttes courageuses des basileis byzantins durant tant de siècles contre tant d'ennemis acharnés d'Occident ou d'Orient. » Ajoutons cependant que les cinq « récits d'époques diverses », qui terminent le recueil, débordent le cadre de Byzance et des Croisades." (S. Salaville, Revue des études byzantines, 1920) — "Le grand maître des études byzantines en France, M. Gustave Schlumberger, a été bien inspiré en recueillant, pour en former une gerbe, des articles dispersés dans des journaux parisiens et dans la Revue hebdomadaire. Ils sont presque tous consacrés à la tragique histoire de Byzance ou aux actions héroïques des guerriers de la Croisade. Ce sont donc surtout des récits de guerre et, comme ils ont pour théâtre Constantinople, Athènes, Salonique, Trébizonde, la Syrie, l'Egypte, toutes cités et régions où nous combattons aujourd'hui, nos alliés ou nous-mêmes, le bon combat, ils nous touchent de plus près qu'il ne semble..." (Journal des Savants, 1917)

DULONG (Claude).

Anne d'Autriche, mère de Louis XIV.

Hachette, 1980, gr. in-8°, 427 pp, 8 pl. de gravures hors texte, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Anne d'Autriche, c'est bien le personnage des Trois Mousquetaires, indissociable des deux cardinaux ministres : le premier Richelieu, qui la persécuta ; l'autre, Mazarin, qu'elle aima et dont elle fit la prodigieuse ascension. La reine de France était née, dona Ana, le 21 septembre 1601 : deux fois Habsbourg, par l'Espagne et l'Autriche. A dix ans, elle est mariée à Louis XIII, sur l'idée d'une autre femme de caractère, Marie de Médicis, qui voit en Anne une catholique intransigeante, une enfant à modeler et surtout, grâce à ce mariage, la fin de la querelle franco-espagnole. Ces pronostics seront démentis par la personnalité de la reine : écartée du pouvoir parle roi et Richelieu, elle se laissa entraîner dans les complots menés contre le cardinal. Mais elle résista à la Fronde. A la mort de son mari, elle se fit accorder la régence, qu'elle exerça dix-huit ans, aidée de Mazarin - qu'elle aima peut-être secrètement. Comme dans les romans de cape et d'épée, la vie de la reine illustra à la perfection le vers de son contemporain, Corneille : "Le trône met une âme au-dessus des tendresses."

LA GORCE (Paul-Marie de).

L'Empire écartelé, 1936-1946.

Denoël, 1990, in-8°, 511 pp, 16 pl. de photos hors texte, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée (lég. abîmée), bon état (Coll. L'Aventure coloniale de la France)

L'empire colonial de la France a constitué un enjeu majeur et suscité une sourde interrogation durant les six années de la dernière guerre mondiale. Un enjeu mis en évidence par les affrontements entre vichystes et gaullistes en terre africaine après l'armistice, puis au Levant ou à Madagascar, par les périlleuses négociations de l'amiral Darlan avec Hitler avant sa volte-face de novembre 1942, enfin par les décisives péripéties d'Alger qui ont conduit à l'installation du gouvernement provisoire sous la présidence du général de Gaulle, face à l'Etat français maintenu dans sa fiction par le maréchal Pétain, malgré l'occupation totale de la métropole. Une interrogation formulée dès les années 30 par les jeunes élites des peuples colonisés – sans que le Front populaire ait le temps de mettre sur pied de durables réformes – et avivée au fil de la guerre, sous la cendre d'un loyalisme réel, par la participation des troupes coloniales aux batailles européennes, par l'imbroglio franco-français, par l'imposante présence des alliés en Afrique ou des équivoques tuteurs japonais dans la lointaine Indochine. Avec la rigueur de l'historien qui a pu disposer d'archives inédites, et le regard du journaliste, dont la jeunesse a connu ces années tragiques, Paul-marie de la Gorce fait revivre les complexes événements qui ont écartelé l'empire et leurs acteurs aux destins si divers. — "En huit chapitres, l'auteur présente l'évolution de l'Empire de 1936 à 1946. C'est un récit ordonné dont les sous-titres rythment et facilitent la lecture. La typographie est aérée (merci à l'éditeur !). Le volume est illustré par un dossier de seize pages de photographies fort intéressantes et par la reproduction, en annexe, de quelques textes essentiels, cités in extenso." (Revue française d'histoire d'outre-mer, 1991)

MANAC'H (Etienne M.).

Mémoires d'Extrême Asie, II : La Chine.

Fayard, 1980, gr. in-8°, 678 pp, une carte, tableau chronologique, index, broché, couv. illustrée, bon état

Deuxième volume (sur 3) des mémoires de l'auteur, diplomate, puis ambassadeur de France à Pékin de 1969 à 1975. — "Tout simplement intitulé « La Chine », ce second tome est consacré à la période 1969-1972, période charnière de la politique extérieure chinoise qui voit le président des États-Unis d'Amérique Richard Nixon se rendre en visite officielle en Chine, amorçant l'ère du jeu des forces triangulaires et mettant fin au tête à tête planétaire entre les deux superpuissances, USA-URSS. Les entretiens avec Mao Zedong et Zhou Enlai (pp. 203-209, 263-266 et 350-356) sont particulièrement intéressants, de même que sont significatives les rencontres et les conversations avec les dirigeants et diplomates indochinois avec lesquels M. Manac'h avait noué des relations amicales et personnelles lorsqu'il était directeur d'Asie-Océanie au ministère français des Affaires étrangères. (...) Comme dans le tome premier, l'intérêt historique et documentaire de cet ouvrage complété de riches annexes et d'une utile chronologie, se double d'un intérêt littéraire dû à l'écrivain raffiné qui se cache sous le diplomate de talent." (Tsien Tche-hao, Revue d’études comparatives Est-Ouest, 1983).

LAPOUGE (Gilles).

Les Pirates. Forbans, flibustiers, boucaniers et autres gueux de mer.

Phébus, 1987, in-8°, 235 pp, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Pourquoi s'intéresser aux pirates ? Comment écrire cette histoire débutée dans la nuit des temps et illusoirement terminée au siècle dernier ? Il y eut des bateaux noirs et des noms terrifiants. Des naufragés et le gibet, des mythes et des trésors. De la littérature aussi avec Garneray, Melville, Conrad, Stevenson ou, plus proches, t'Serstevens ou Claude Farrère. Des films aussi... Nous pensons tout savoir et nous ne savons rien. Leur manière de se battre. Leurs origines. Leurs fêtes et leurs débauches. Pirates ? Gredins ? Corsaires ? Parias ? La métaphore radicale de nos révoltes ? ... L'ouvrage de Gilles Lapouge ne se borne pas à raconter cette histoire universelle ; il évoque les boucaniers, les barbaresques, les flibustiers et les écumeurs de la mer de Chine comme autant de figures fascinantes dressées contre l'ordre établi, mais aussi contre l'image qu'ils se faisaient de la condition humaine. Un classique.

COMTE (Gilbert).

L'Empire triomphant, 1871-1936. 1. Afrique occidentale et équatoriale.

Denoël, 1988, in-8°, xi-390 pp, 16 pl. de documents hors texte, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée (lég. abîmée), bon état (Coll. L'Aventure coloniale de la France)

"Un empire ne se bâtit jamais sans horreurs ni violence, écrit Gilbert Comte dans cet ouvrage, qui relate une aventure fertile en images d’Epinal exotiques, dont l’Exposition coloniale de 1931 fut le mémorable kaléidoscope. Pour autant, l’auteur ne se propose pas d’exalter cette « épopée », comme on disait, mais plutôt d’en éclairer les multiples ambiguïtés. Le même patriotisme – ou la même ambition – habitait-il les capitaines Voulet et Chanoine, responsables d’atrocités au Niger, et le quasi angélique Savorgnan de Brazza, prenant possession du Congo sans tirer un coup de fusil ? Quelle ambiguïté, enfin, dans la carrière de Blaise Diagne, le premier Noir élu député, chargé par Clemenceau du recrutement des tirailleurs sénégalais, chair à canon privilégiée des ultimes assauts de la guerre des tranchées. Aussi bien, après que les Gallieni, Mangin et autres Marchand aient bâti cet empire, de bons esprits comme André Gide se sont alarmés d’une mise en valeur parfois forcenée des colonies, comme pour la construction du chemin de fer du Congo-Océan, où mourait en moyenne un manœuvre noir par traverse de rail posée..." (Claude Wauthier, Le Monde diplomatique, 1988)

BONNAL (Edm.).

Le Royaume de Prusse.

P., Dentu, Dumaine, 1883, in-8°, ix-474 pp, pièces justificatives, reliure demi-toile verte, dos lisse, titres dorés et filets à froid (rel. de l'époque), bon état

Edition originale de cet ouvrage de référence. Par Edmond Bonnal de Ganges, conservateur des archives au Dépôt de la Guerre. — "Par ordre de la Prusse ! – Il y a environ seize ans, Gambetta fit attribuer à M. Bonnal, auteur d'un remarquable ouvrage sur les capitulations prussiennes après Iéna, les fonctions de directeur des importantes archives du ministère de la guerre, devenues vacantes par la mort de M. Camille Rousset. En 1883, le nouvel archiviste eut la malencontreuse idée de publier un autre ouvrage sous ce titre : “Le royaume de Prusse”. Consacré presque entièrement à l'œuvre de Frédéric II, ce livre appréciait des événements antérieurs à 1807 ; il avait donc une valeur purement historique. A peine avait-il paru, que M. Bonnal était mandé par ordre au bureau du colonel du service géographique. Là il était avisé qu'à la suite d'une note de l'ambassade de France à Berlin, le gouvernement avait résolu sa révocation. On promit d'ailleurs à M. Bonnal une compensation qu'il attend encore... Cependant le gouvernement avait pris ses mesures pour échapper à tout recours en justice. Préoccupé d'éviter le scandale d'un débat judiciaire qui aurait révélé son ignominie, la révocation de M. Bonnal avait été purement verbale ; de telle sorte que l'infortuné n'avait en main aucune pièce pouvant servir de base à une revendication judiciaire. Et pour comble de précaution, on avait omis de le remplacer. Mais enfin vint le jour – tout récent du reste – où, après des années de laborieux efforts, la victime des susceptibilités allemandes et de la couardise républicaine, obtint une pièce officielle constatant qu'il n'était plus archiviste de la guerre. Muni de cette preuve, il a introduit une instance actuellement pendante devant le Conseil d'Etat. Procès intéressant qui nous montrera à quel degré d'abaissement est tombée la République radico-dreyfusarde." (Journal du Loiret, 2 mars 1900)

MANAC'H (Etienne M.).

Mémoires d'Extrême Asie, I : La Face cachée du monde.

Fayard, 1977, gr. in-8°, 593 pp, annexes, tableau chronologique, index, broché, bon état

Premier volume (sur 3) des mémoires de l'auteur, diplomate, puis ambassadeur de France à Pékin de 1969 à 1975. — "Directeur du Département d'Asie-Océanie au ministère des Affaires étrangères pendant neuf ans, de 1960 à 1969, Etienne Manac'h est nommé ambassadeur à Pékin en 1969. Ses Mémoires d'Extrême-Asie sont constitués pour l'essentiel par le journal – au sens propre du terme – auquel durant ses fonctions à l'Administration centrale comme à Pékin le diplomate confiait avec les faits marquants du jour ses réflexions personnelles sur les "affaires". L'intérêt du texte réside ainsi en ce qu'il est en quelque sorte en "prise directe" sur les événements qui marquèrent ces deux années cruciales, 1968-1969. (...) Un ouvrage qui doit être lu pour qu'on en puisse apprécier toute la substance. Le grand mérite de ces mémoires me semble provenir de la sympathie que l'auteur n'a cessé d'avoir tant pour les Vietnamiens luttant pour leur indépendance que pour les Chinois mobilisés pour restaurer à travers la révolution leur dignité nationale." (Jacques Vernant, Politique étrangère, 1978) — "L'ouvrage est exceptionnellement riche. (...) La lecture de ce livre à la fois dense et distrayant fait attendre avec impatience le volume suivant." (Tsien Tche-hao, Revue d’études comparatives Est-Ouest, 1980).

DICK de LONLAY (Georges Hardouin, dit).

Français et Allemands. Histoire anecdotique de la guerre de 1870-1871.

P., Garnier Frères, 1887-1891, 6 vol. in-8°, nombreux dessins de l'auteur, cartes et plans, reliures demi-chagrin carmin, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et tomaisons dorés (rel. de l'époque), bon état

Complet en 6 tomes : 1 : Niederbronn, Wissembourg, Froeschwiller, Châlons, Reims, Buzancy, Beaumont, Mouzon, Bazeilles, Sedan ; 2 : Sarrebruck, Spickeren, la retraite sur Metz, Pont-à-Mousson, Borny ; 3 : Gravelotte, Rézonville, Vionville, Mars-la-Tour, Saint-Marcel, Flavigny ; 4 : Les lignes d'Amanvillers, Saint-Privat, Sainte-Marie-aux-Chênes, Montigny-la-Grange, Moscou, Saint-Hubert, le Point du Jour ; 5 : L'investissement de Metz, la journée des Dupes, Servigny, Noisseville, Flanville, Nouilly, Coincy ; 6 : Le blocus de Metz, Peltre, Mercy-le-Haut, Ladonchamps, la capitulation. — Par Georges Hardouin (1846-1893), écrivain, journaliste et dessinateur français spécialisé dans l'histoire militaire, ancien du régiment des guides de la Garde Impériale, connu sous le pseudonyme de Dick de Lonlay.

BLANCHARD (Joël)(édité par).

Représentation, pouvoir et royauté à la fin du Moyen Age.

Picard, 1995, gr. in-8°, 340 pp, postface de Philippe Contamine, 60 illustrations, index, broché, couv. illustrée, bon état

Actes du colloque organisé par l'Université du Maine les 25-26 mars 1994 : 18 études érudites par Jacques Krynen, Françoise Autrand, Bernard Chevalier, Jean-Philippe Genet, Peter Lewis, Philippe Buc, Alain Boureau, etc. — "Dix-huit contributions, en provenance de France (11), des Etats-Unis (3), de Grande-Bretagne (2), d'Italie (1) et de Suisse (1), proposent au lecteur d'infinies variations sur l'agencement des trois concepts énoncés dans le titre du volume et que structurait déjà entre eux la formule de Pascal : « La puissance royale n'a d'autre fondement que sa représentation. » (...) Le programme du colloque dont sont issus ces actes n'a pas cédé à la facilité, requérant du lecteur quelques connaissances de base solides et un intérêt direct pour le champ fécond de l'imaginaire, des idées, des symboles. Le volume est muni d'une Postface sobre et utile de la main de Philippe Contamine (p. 313-316) et – on en saura gré au soigneux éditeur – d'un index détaillé de noms propres et communs où, parcours des siècles et des mémoires oblige, Charlemagne côtoie Salomon, les rois mages, les anges et le lit de justice, l'ordre de la Jarretière." (Revue belge de philologie et d'histoire, 1999)

FARINET (Commandant Alexandre).

L'Agonie d'une armée (Metz, 1870). Journal de guerre d'un porte-étendard de l'Armée du Rhin.

P., Boivin et Cie, 1914, in-8°, xvi-392 pp, publié sous la direction de Charles Robert-Dumas avec des notes historiques et des croquis par Pierre Davaud, biographie du Cdt Farinet par Dumas, un croquis dans le texte et 5 croquis dépliants hors texte des batailles de Spickeren, Borny, Rezonville, Saint-Privat, et du blocus de Metz, broché, dos fendu proprement recollé, bon état, envoi a.s. de Ch. Robert-Dumas

"Le commandant Farinet nous raconte les événements militaires auxquels il a pris part en 1870, non pas seulement les derniers jours de l'armée de Metz, mais les opérations complètes de cette armée depuis sa formation jusqu'à la capitulation. Né en 1835 aux Riceys, en Champagne, Farinet était lieutenant au 7e cuirassiers quand éclata la guerre de 1870. C'est dans ce régiment qu'il fit la campagne, notant au jour le jour les faits qui lui paraissaient dignes d'être retenus, les conversations entendues de ci, de là, les observations soit militaires soit d'ordre général qu'il recueillait un peu partout. Ce manuscrit, extrêmement intéressant, valait la peine d'être publié : c'est un journal à la fois humoristique et historique, une série de croquis rapides dont l'ensemble constitue une relation complète des opérations de l'armée de Metz tout au moins pour le corps dont fit partie Farinet." (Polybiblion, t. 79, 1914) — « ... La cavalerie apprend avec une profonde consternation que le moment du plus grand sacrifice est arrivé ! A partir de ce jour, chaque régiment doit envoyer à tour de rôle à l’abattoir le nombre de chevaux désigné pour suppléer à la viande de boucherie que l’on ne peut plus se procurer. Des scènes pénibles se produisent au moment de la séparation du cavalier et de sa monture. Pour comprendre cela il faut savoir qu’en campagne, le cheval est plus qu’en tout autre temps l’ami du cavalier, un ami entouré de soins et de tendresse. Beaucoup de cavaliers ont été sauvés par la vivacité et la souplesse de leurs chevaux. Quand nos cavaliers quittaient, pour ne plus les revoir, leurs pauvres bêtes vouées à l’abattoir, c’étaient des scènes déchirantes ou des désespoirs muets, profondément poignants. C’était le coeur crevé qu’on assistait au départ de ces pauvres bêtes si fringantes autrefois, dressant les oreilles avec fierté au son de la trompette, maintenant efflanquées et mornes. Il faut être cavalier et aimer le cheval pour comprendre une telle navrance ! Qui aurait osé penser deux mois auparavant que nos régiments seraient sacrifiés pour nourrir l’armée ? » (Extrait)

WILCKEN (Ulrich).

Alexandre le Grand.

Payot, 1933, in-8°, 334 pp, préface de Victor Martin, 8 gravures et une carte dépliante hors texte, index, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)

"L'auteur a conçu le sujet d'une façon très ample et il l'a traité d'une allure rapide. Au lieu de s'enfermer dans la seule histoire d'Alexandre, il la relie à l'époque qui précède et à celle qui suit. Un premier chapitre trace le tableau du monde grec au IVe siècle jusqu'à Philippe ; un second résume le règne du fondateur de l'hégémonie macédonienne, marque l'influence des idées d'Isocrate sur lui et définit ce que fut, après Chéronée, le programme du généralissime à qui la Ligue corinthienne confia les destinées de l'Hellade. Entre le programme de Philippe et celui d'Alexandre, une différence s'aperçoit d'abord. Tandis que le père ne voit dans l'expédition vengeresse soigneusement préparée contre la Perse qu'un prétexte et un moyen pour réaliser la souveraine puissance de la Macédoine, le fils, au contraire, renverse les rôles. Son objectif, cessant d'être purement national et interne, vise l'établissement d'un ordre extérieur et cosmopolite. Il s'agit, tout en annexant les satrapies d'Asie et d'Afrique, de féconder la conquête à l'aide de cette culture grecque dont Aristote lui a inoculé l'intelligence et le goût (p. 58-59). Ainsi, la tâche poursuivie par le jeune Argéade, descendant et imitateur d'Achille, consiste tout ensemble dans l'agrandissement territorial de la Macédoine et dans la diffusion de la civilisation hellénique. C'est ce que Wilcken appelle la dualité de ses buts de guerre..." (G. Radet, Revue des Études Anciennes, 1931)

IDEVILLE (Comte Henry d').

Le Maréchal Bugeaud, d'après sa correspondance intime et des documents inédits, 1784-1849, par le comte H. d'Ideville, ancien préfet d'Alger.

P., Firmin-Didot, 1881-1882, 3 vol. gr. in-8°, xi-414, 602 et 459 pp, un portrait et 3 fac-similés hors texte, reliures demi-chagrin vert époque, dos à nerfs, bon état

"Ce sont surtout les documents qui font la valeur de l'ouvrage entrepris par le comte d'Ideville sur le Maréchal Bugeaud. Le t. lI qui vient de paraître se rapporte à la période la plus brillante de la vie du général (1836-1844). Si l'homme politique en lui est discutable, l'homme de guerre est depuis longtemps mis au premier rang. C'est la guerre d'Afrique et l'organisation du pays conquis que Bugeaud nous raconte lui-même avec entrain et esprit dans ses lettres, ses rapports, ses ordres du jour. Il est peu de lectures à la fois aussi attachantes et instructives." (Revue Historique, 1882) – "Le 3e et dernier volume de la biographie écrite par M. le comte H. d'Ideville sur le Maréchal, Bugeaud vient de paraître ; il embrasse les six dernières années de la vie de ce célèbre homme de guerre, un de ces esprits de féconde initiative dont la réputation n'a rien à redouter des oublis du temps ni de la sévérité de l'histoire (1845-49). Les lettres du maréchal ont gardé le mouvement de cette vie d'activité extraordinaire ; la lecture en est attachante, disons plus, elle est fortifiante ; l'exemple des grandes vertus militaires que prodigua l'ancienne armée d'Afrique élève l'âme au-dessus des petites misères de la vie journalière et d'une époque sans direction. A un autre point de vue, on ne lira pas sans émotion une longue lettre où le maréchal raconte le rôle qu'il a joué le 24 février 1848 : elle confirme ce qu'on savait déjà de l'incurie du ministère et de la faiblesse du roi ; mais le biographe oublie de nous dire pourquoi le maréchal, qui manifesta d'abord une médiocre estime pour le prince Napoléon, n'a pas hésité un seul moment à se rallier à l'élu du 10 décembre." (Revue Historique, 1883)

CHARLES-ROUX (François).

Bonaparte, gouverneur d'Egypte.

Plon, 1936, in-8°, 383 pp, 25 gravures et une grande carte dépliante hors texte, broché, pt morceau de scotch en haut du dos, bon état

L'ouvrage n'est pas seulement un ouvrage de référence sur la campagne d'Egypte. En effet l'auteur s'intéresse à l'administration du futur empereur. Pour lui cette période d'apprentissage permit à Bonaparte de développer des idées qu'il devait employer plus tard. — "Excellent sur l'œuvre intérieure." (Jean Tulard, Napoléon) — "Un très remarquable ouvrage." (Georges Spillmann, Revue du Souvenir Napoléonien, 1979) — "M. François Charles-Roux, ancien ministre de France à Prague, nous propose un nouvel ouvrage extrêmement précieux pour les historiens de la colonisation française et aussi pour le grand public qui sera heureux d'y trouver exposé avec une objectivité remarquable, un sens historique aïgu et, ce qui ne nuit point, beaucoup d'agrément, un chapitre peu connu de l'histoire de Napoléon et une étude des principes d'une méthode de colonisation. L'auteur définit tout de suite les caractères de l'expédition d'Egypte, qui ne fut pas seulement décidée pour des motifs politiques d'intérêt immédiat temporaire, mais en considération d'un établissement définitif. A cet égard l'organisation de cette grande mission de 165 savants et spécialistes que le général Bonaparte s'adjoignit (astronomes, géomètres, chimistes, physiciens, ingénieurs, géographes, architectes, zoologistes, botanistes, minéralogistes, artistes, compositeurs, littérateurs, économistes, antiquaires, orientalistes, imprimeurs, chirurgiens, médecins, pharmaciens) est tout à fait probante. Avec adresse, l'auteur évite d'encombrer son récit des péripéties multiples de l'expédition d'Egypte, et ne met en lumière les grandes lignes de l'histoire militaire que dans la mesure où elles ont influé sur la politique colonisatrice de Bonaparte. C'était la première fois que la France colonisatrice prenait contact avec l'Islam africain. Ce fut le mérite de Bonaparte de comprendre tout de suite la puissance de l'Islam et de ménager cette puissance. Ayant dû recourir à la force pour s'emparer d'Alexandrie, puis du Caire, Bonaparte se trouvait devant un problème délicat : ne pas brusquer une population indigène à laquelle il voulut apparaître sous les espèces d'un libérateur. D'où une sorte de politique de protectorat : postes de responsabilité confiés à des indigènes, intérêts matériels de la population ménagés, stricte discipline maintenue dans l'armée d'occupation, etc. L'habileté avec laquelle Bonaparte gouverneur de l'Egypte pratique cette politique fait pressentir Napoléon et, comme le remarque fort justement M. F. Charles-Roux, c'est dès cette époque et non plus tard que « Napoléon perçait sous Bonaparte ». Au risque de ne pas être compris des Français qui l'accompagnaient. Bonaparte témoigna non seulement de la déférence, mais de la sympathie pour l'Islam. Il le fit pour ne pas rendre plus difficile encore sa tâche; d'organisation singulièrement compliquée par les difficultés financières et les hostilités engagées avec l'Angleterre et la Porte Ottomane. Très vite, il apparut que la cohorte de savants qu'il avait amenés avec lui et qui constituèrent l'Institut d'Egypte, fondé le 2 août 1798, pouvait être son plus utile auxiliaire. Les difficultés matérielles du début ne furent point médiocres pour ces intellectuels français peu habitués aux fatigues des camps, mais elles s'atténuèrent ou disparurent quand l'Institut fut royalement installé au Caire dans la palais de Quassim-Bey. L'insurrection du Caire (octobre 1798) due à la duplicité orientale – avec laquelle Bonaparte n'avait pas assez compté – à la propagande anglaise, à celle des Mameluks, anciens maîtres du pays, aux vicissitudes de l'expédition de Syrie, à la guerre avec la Turquie, au « cafard » qui travailla à un moment donné les troupes françaises, tout cela retarda l'organisation méthodique du pays, compromit son succès. Toutefois il est équitable de reconnaître, qu'à aucune époque de l'histoire militaire de la France la guerre n'avait été accompagnée d'un tel effort d'investigation dans le passé du pays, d'un tel effort d'organisation et d'amélioration matérielle du pays occupé. Bonaparte, pour cette œuvre grandiose ne disposa que de 13 mois et 20 jours. Son départ secret et précipité qui toutefois n'amena point l'évacuation immédiate, laissa inachevée l'œuvre qu'il n'avait pu qu'ébaucher, mais dont il est resté quelque chose. Une étude historique à la fois instructive, solide et brillante." (Alfred Fichelle, Revue Française de Prague)

SOLÉ (Robert).

Les Savants de Bonaparte.

Seuil, 1998, in-8°, 252 pp, 16 pl. de gravures hors texte, divers documents et annexes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Pour conquérir l'Egypte en 1798, Bonaparte se fait accompagner par quelque cent soixante savants et artistes appartenant à toutes les disciplines. Parmi eux, de grandes figures, comme Monge, Berthollet ou vivant Denon, et de brillants jeunes gens, comme Fourier ou Geoffroy Saint-Hilaire, appelés à devenir célèbres. Mathématiciens, chimistes, ingénieurs, orientalistes, peintres ou musiciens, ces héritiers des Lumières mèneront en Egypte, pendant trois ans, la plus extraordinaire enquête scientifique jamais réalisée. Grâce à eux, la terre des pharaons sera révélée aux Français et au reste du monde. On oubliera les erreurs sanglantes de l'occupation militaire pour ne retenir que la découverte émerveillée d'un pays, consignée dans une publication monumentale, la “Description de l'Egypte”...

ABAUTRET (René).

Dieppe, le sacrifice des Canadiens. 19 août 1942.

Laffont, 1969, gr. in-8°, 250 pp, 12 pl. de photos hors texte, 6 cartes, annexes, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Ce jour-là)

808 morts, 558 blessés, 1536 prisonniers... Tel est le bilan de la journée de Dieppe. Première répétition des débarquements futurs ? Entreprise insensée et gratuite ? Ce livre répond et ressuscite la lutte de ces Canadiens héroïques qui se firent tuer sur le sol de France. — Pourquoi, ce jour de l’été 1942, Churchill et le Haut Commandement anglais décidèrent-ils de tenter ce débarquement de Dieppe qui fit couler beaucoup de sang et qui a fait couler, depuis, beaucoup d’encre ? Première répétition des débarquements futurs ? Démonstration pour satisfaire l’allié russe ?... C’est en reconstituant dans ses moindres détails l’opération du 19 août 1942 que René Abautret répond à ces questions, et à d’autres, de caractère tactique et technique. Nous assistons au déclenchement de l’engagement naval, nous remontons la vallée de la Saane derrière le pull-over à col roulé de Lord Lovat, nous suivons les Fusiliers Mont-Royal, nous pénétrons dans la ville en compagnie de Hickson, Hill, Dumais, Stapleton, et nous subissons le déchaînement de la riposte allemande, avant le tragique rembarquement. Ce livre redonne sa véritable place à ce premier acte du Jour J.

ARTOM (Guido).

« Napoléon est mort en Russie ! ». 23 octobre 1812.

Laffont, 1969 gr. in-8°, 254 pp, traduit de l'italien par Anne et Claude Manceron, un plan, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Ce Jour-là)

La conspiration du général Malet. « Napoléon est mort en Russie ! ». C'est la nouvelle qui se chuchotte puis s'enfle à travers Paris de caserne en caserne au matin du 23 octobre 1812. Le Sénat a nommé un gouvernement provisoire, étrange amalgame de républicains et de royalistes, pour remplacer l'Empire. Aux premières heures du jour, le général Malet, nouveau gouverneur de Paris, fait arrêter Savary, le ministre de la Police, Pasquier, le préfet de police, et d'autres dignitaires... On s'apercevra ensuite que Malet avait inventé la nouvelle de la mort de l'Empereur et qu'il avait édifié, seul, sur elle, la plus étonnante conspiration de tous les temps...

BABELON (Ernest) (publié par).

Les Derniers Carolingiens, d'après Richer et d'autres sources originales.

P., Librairie de la Société bibliographique, 1878, in-12, xi-388 pp, texte traduit et établi par Ernest Babelon, un frontispice, reliure demi-chagrin noir, dos à nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), bon état

Archiviste paléographe diplômé (1878), après avoir soutenu sa thèse sur « Les bourgeois du roi au Moyen-Age », Ernest Babelon publie, à 24 ans, son premier ouvrage, “Les derniers Carolingiens” d’après le moine Richer. Choisi pour intégrer le cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale, il se familiarise avec l’archéologie et la numismatique, apprend l’hébreu, le phénicien, l’assyrien à l’Institut des hautes études. Et pour approfondir ses connaissances, le Haut-Marnais participe à des fouilles à Carthage (Tunisie) en 1883. Conservateur du cabinet des médailles (1892), professeur au Collège de France, Ernest Babelon est élu le 7 décembre 1897 à l’Académie des inscriptions et belles lettres (Institut de France) en remplacement de Léon Gautier. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de numismatique et d’histoire.

BAILLY (Auguste).

Byzance.

Fayard, 1941, in-12, 442 pp, reliure demi-chagrin vert bouteille, dos à 5 nerfs, titres et fleurons dorés, tranches mouchetées, bon état

I. L'ascension : les origines de Byzance, l'âge d'or. Justinien et Théodora, l'Empire sous les successeurs de Justinien, la Dynastie isaurienne et l'iconoclasme. – II. L'apogée – La dynastie macédonienne (867-1081) – III. Byzance et l'Occident : l'Empire au mains de la féodalité militaire (les Comnènes, 1081-1185), la Course aux abîmes, les derniers sursauts, les Paléologues. — "Saviez-vous que la puissance de Byzance a été due pendant très longtemps à ce que ses guerriers étaient seuls à connaître le secret du « feu grégeois » ? Vous trouverez bien d'autres choses étonnantes dans ce livre magnifique." (Le Figaro, 4 mars 1939)

BARATIER (Edouard)(dir.).

Histoire de la Provence.

Toulouse, Privat, 1969, gr. in-8° carré, 604 pp, 40 pl. de gravures et photos hors texte (dont 2 en couleurs), 8 illustrations dans le texte, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Univers de la France)

Par Max Escalon de Fonton, Jean-Rémy Palanque, Edouard Baratier, Félix Reynaud, André Bourde, Michel Vovelle, Maurice Agulhon, Pierre Guiral et Louis Pierrein. — "Cet ouvrage, fruit d'un travail d'équipe, est remarquable par sa composition équilibrée puisque, sur 604 pages, 137 sont consacrées à la Préhistoire et à l'Antiquité, 118 au Moyen Age, 175 aux temps modernes et 165 à l'époque contemporaine. Chaque chapitre est suivi d'une copieuse orientation bibliographique ; le volume comporte une bonne table (grandes dates de l'histoire de Provence) et, dans les pages de gardes, une carte de la Provence dépouillée mais fort suggestive ; un index d'une vingtaine de pages (hommes et lieux de Provence) en fait un instrument de travail des plus commodes dont la consultation est rendue encore plus agréable par une typographie reposante pour les yeux, une illustration abondante et soignée, judicieusement choisie parmi des gravures et des documents d'époque. Le plan chronologique suivi replace dans un cadre plus vaste l'histoire de la Provence et en dégage, avec de netteté, les grandes lignes de force..." (R. J. Bernard, Revue d’Histoire moderne et contemporaine, 1973)

BORRICAND (René).

Malte. Histoire de l'Ordre souverain, militaire et hospitalier de Saint-Jean-de-Jérusalem, de Rhodes et de Malte.

Aix-en-Provence, Editions Borricand, 1981, pt in-4°, 211 pp, gravures, illustrations et fac-similés, plans, biblio, broché, couv. à rabats, bon état

Contient la chronologie des grands maîtres de l'Ordre souverain de Saint-Jean-de-Jérusalem des origines à nos jours, avec leurs Armes, la date de leur élection et de leur mort, le lieu de résidence.

BUCHEZ (P. J. B.).

Histoire de l'Assemblée Constituante, précédée d'une Histoire abrégée des Français depuis l'établissement de la nationalité française jusqu'en 1789.

P., Hetzel, 1846, 5 vol. in-12, iv-500, 520, 513, 554 et 680 pp, 2e édition. revue, corrigée et entièrement remaniée par l'auteur, reliures demi-basane brun foncé, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et tomaisons dorés (rel. de l'époque), discrets C.de bibl., bon état (Histoire parlementaire de la Révolution française). Bon exemplaire, très frais et sans rousseurs

Buchez (1796-1865), libéral, saint-simonien, publia son "Histoire parlementaire de la Révolution française" entre 1834 et 1840. Cet immense ouvrage en 40 volumes était une compilation de débats d'assemblée et d'articles de journaux, entrecoupée de commentaires exposant ses propres idées. Cette seconde édition de l' "Histoire parlementaire" a été entièrement remaniée par l'auteur avec la collaboration de Jules Bastide, Charles-Joseph-Edmond Sain de Bois-le-Comte et Auguste Ott. Elle fut suivie d'une "Histoire de l'Assemblée Législative" en 2 volumes.

COMBES (François).

Histoire du cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux. Sa vie et ses œuvres, son influence et son rôle, sous Louis-Philippe, sous l'Empire et sous les deux Républiques. D'après sa correspondance et son journal (1834-1882).

P., Périsse Frères, Bordeaux, Ve Cadoret, 1888, gr. in-8°, 402 pp, reliure demi-chagrin brun, dos à 5 nerfs filetés, titres et fleurons, encadrements à froid sur les plats (rel. de l'époque), bon état

"Le cardinal Donnet est le témoin et l’acteur d’un XIXe siècle bien contrasté et il faut d’abord le fixer dans son époque. Sa longévité (87 ans) permet de lire son temps dans la vie de ce patriarche. Il n’a que cinquante-cinq ans en 1850 et il a déjà été mêlé à bien des problèmes ! Né en 1795 à Bourg-Argental dans la Loire, il a vingt ans pour Waterloo et est le témoin des bouleversements de cette période épique. Pour un jeune catholique, beaucoup de questions se posent comme les rapports de l’Église et de l’État, et sa rencontre de Pie VII le marque profondément. Après des études au séminaire dans un diocèse de Lyon gouverné par le cardinal oncle de Napoléon, il est ordonné en 1819. Il pratique les deux ministères du prêtre : la paroisse (sa cure à Villefranche est restée célèbre, puisqu’il crée un corps de sapeurs-pompiers et qu’il multiplie les actions charitables) et la mission (on parle déjà de déchristianisation et il fait partie des Missionnaires de Tours). Le rôle social du prêtre ne lui échappe pas. Il rencontre la grande histoire plusieurs fois : en 1830, il est contraint de défendre son église contre des anticléricaux. L’Église était trop liée au trône de Charles X. C’est d’ailleurs ce qui lui valut son accession à l’épiscopat : l’évêque de Nancy, Mgr de Forbin-Janson, le demande comme coadjuteur car – légitimiste – il est détesté dans son diocèse, malgré de solides qualités. Il le sacre personnellement le 30 mai 1835. Pourquoi ce choix ratifié par Louis-Philippe ? Avant son ordination, Donnet avait fréquenté l’École des Hautes-Études ecclésiastiques où il avait rencontré des prélats influents... Bientôt, en 1837, il est à la surprise générale, car il a 42 ans, nommé archevêque de Bordeaux. Cette promotion rapide est due au fait que la Monarchie de Juillet a du mal à trouver des évêques modérés d’opinion dans une France où les déchirures profondes se font sentir. On l’accuse cette fois d’orléanisme ! ... Donnet n’est pas indifférent au souffle de 1848, mais il trouve son bonheur surtout dans un Second Empire qui rejoint nombre de ses aspirations. Il a applaudi à la loi Falloux. Il demande un coadjuteur légitimiste durant la période 1871-1875, mais il n’hésite pas à braver une opinion catholique conservatrice en entretenant de bons rapports avec Jules Simon, et même d’une certaine manière avec Jules Ferry..." (Marc Agostino, Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, 1982)

COURAU (Robert).

Histoire pittoresque de l'Allemagne.

Plon, 1956, 2 vol. in-8°, 501 et 411 pp, notes, brochés, couv. illustrées, bon état

"Il n'est que de choisir au hasard tel chapitre, celui consacré à Luther par exemple, ou au grand Frédéric, ou plus près de nous à Bismarck, pour se laisser prendre au charme d'un récit, d'un portrait, d'une véritable reconstitution historique où rien ne manque. C'est là sans doute le plus grand mérite de M. Courau. Sans que l'ensemble de son œuvre y ait perdu le moins du monde en continuité, ni même en cohérence, il a su reconstituer véritablement toute une série d'Allemagnes, plus attachantes les unes que les autres, et qui se sont succédé tout le long d'une histoire longue et troublée. Depuis la "France-Allemagne" de Charlemagne, le grand empereur d'Occident, jusqu'au Deuxième Reich de Bismarck et de Guillaume II, en passant par le Reich médiéval avec ses grands empereurs hauts en couleur : Otton le Grand, Frédéric Barberousse, Frédéric II le Germano-Sicilien, et la longue théorie des Allemagnes tantôt pacifiques, comme au quinzième siècle, tantôt révoltées comme à l'époque de la Réforme, ou sombrant dans le chaos comme lors des guerres sociales, de la guerre civile du seizième siècle et pendant la guerre de Trente Ans, sans oublier l'énorme secousse de la Révolution, puis de l'occupation française, républicaine d'abord, impériale ensuite, c'est une galerie de tableaux, grouillant de vie, toujours dramatiques, se haussant quelquefois jusqu'au tragique, que l'auteur fait défiler sous nos yeux..." (Roland Delcour, Le Monde, 1957) — "Deux volumes bien écrits, couvrant l'histoire allemande des Teutons à Guillaume II. L'auteur recommande une lecture discontinue de son ouvrage qui contient de nombreux portraits brillamment rédigés." (Revue française de science politique, 1957)

DARMON (Pierre).

Le Tribunal de l'impuissance. Virilité et défaillances conjugales dans l'ancienne France.

Seuil, 1979, in-8°, 320 pp, appendices, sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L'Univers Historique)

"Issu d'une thèse de doctorat et heureusement présenté au public dans une forme et dans une langue très accessibles, ce livre devrait rencontrer un succès mérité. Il retrace le calvaire méconnu des impuissants de l'âge classique, traînés devant la justice pour faire la preuve de leur virilité. Contre eux s'exerce ainsi un mécanisme d'exclusion, qui permet en même temps aux tribunaux d'Eglise de réaffirmer solennellement l'intangible et séculaire doctrine du mariage chrétien, fondé avant tout sur la consommation charnelle. L'ouvrage s'ouvre sur une définition de l'impuissance, toujours formulée par rapport au mariage, se poursuit par l'étude des procédures juridiques de nullité de mariage et culmine dans une sombre et trouble description des recherches de preuves médico-légales : visite des parties génitales de la femme ou de l'homme, preuve publique de "l'érection", épreuve du "congrès", c'est-à-dire accomplissement du devoir conjugal sur ordonnance de justice et en présence de témoins (entre 1550 et 1677, date à laquelle le "congrès" fut aboli). En somme, l'attribut viril devait fonctionner selon les normes du droit canon, sous peine de poursuites ! Le mérite de l'auteur n'est pas seulement de décrire et de démontrer ce mécanisme répressif. Il est aussi d'en éclairer la genèse et les objectifs. Il est de montrer que ceux qui répriment, défendent des valeurs sociales et morales, mais éprouvent souvent une grande fascination et une profonde délectation à stigmatiser de tels déviants et à les observer se débattre dans une situation sans issue et toujours traumatisante. A tel point que le procès en impuissance sexuelle "ne survécut pendant trois siècles que grâce à la complaisance trouble de l'Eglise et à l'abus de ses privilèges dans la société sclérosée d'Ancien Régime" (p. 231)." (Robert Muchembled, Revue du Nord, 1981

DUCHEIN (Michel.).

Jacques Ier Stuart. Le roi de la paix.

Presses de la Renaissance, 1985, gr. in-8°, 428 pp, 8 pl. de gravures hors texte, 2 taleaux généalogiques, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Entre le règne glorieux et quasi mythique d'Elisabeth et celui, tragique entre tous, du malheureux Charles Ier, les années du roi Jacques apparaissent un peu, vu de France, comme une transition sans éclat : ce n'est plus la grande époque de l'Armada et des corsaires d'Amérique ; ce n'est pas encore celle de Cromwell et des Têtes rondes. Et pourtant, que d'événements durant les vingt-deux ans qui séparent la mort d'Élisabeth du couronnement de Charles ! La conspiration des Poudres, l'exécution de Walter Raleigh, la fondation des premières colonies outre-Atlantique, l'expansion du commerce anglais aux extrémités de l'Asie, le drame de Prague et les débuts de la guerre de Trente Ans, tout cela appartient à ce règne injustement négligé par les historiens français. Ajoutons qu'avant de succéder à Elisabeth Jacques avait régné trente-six ans sur l'Ecosse, comme fils et héritier de Marie Stuart, dans une atmosphère de guerre civile et religieuse digne des meilleurs romans d'aventures. Ce sont donc cinquante-huit ans de l'histoire britannique et européenne, à la charnière du Moyen Age et des Temps modernes, que recouvre la carrière d'un homme que ses contemporains ont surnommé "le roi de la paix" et "le nouveau Salomon", et qu'Henri IV, son "compère", a considéré comme "le fol le plus sage de la chrétienté". "Plût à Dieu que l'Angleterre n'eût jamais eu un meilleur roi, ni un pire", écrivait, quelques années après sa mort, un homme qui n'avait pas été tendre pour lui. Tout compte fait, on peut difficilement imaginer, pour un souverain et pour un homme, plus bel éloge, et plus mélancolique.

[Zodiaque] – DIMIER (M.-Anselme) et Jean PORCHER.

L'Art cistercien. France.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1982, gr. in-8°, 376 pp, 3e édition, 152 héliogravures hors texte, 5 pl. en couleurs hors texte, plans, reliure toile éditeur, jaquette illustrée (pelliculage de la jaquette lég. décollé), soulignures crayon sur les 20 premières pages, bon état (la Nuit des temps, 16)

"Ce livre a la netteté et la clarté qui conviennent au sujet dont il traite. Il est également, ce qui explique ses qualités, l'œuvre d'hommes qui par leur vocation, leur vie et leurs travaux sont mieux à même que quiconque de dégager l'esprit qui imprègne l'art monastique en général, et plus particulièrement l'aspect exceptionnel que revêt l'art cistercien. Il s'agit de dom Angelico Surchamp, religieux bénédictin, et, pour la majeure partie de l'ouvrage, du r.p. Marie-Anselme Dimier, religieux cistercien, auteur de nombreux et remarquables travaux sur l'histoire, l'expansion et l'architecture de l'Ordre auquel il appartient. Les dernières pages du livre, consacrées aux manuscrits, ont été demandées à M. Jean Porcher, éminent spécialiste en la matière. Nous sommes ici pourvus de douze monographies solides et claires s'appliquant aux ensembles majeurs, entendons ceux qui nous sont parvenus. Le choix de ceux-ci ne pouvait être imprévisible ; cependant, des abbayes relativement peu connues comme l'Escale-Dieu, Léoncel ou Flaran sont mises ici très légitimement à l'honneur. On trouvera également, en tête de l'ouvrage, trente-six notices brèves consacrées trop souvent, hélas, à une manière de nécrologe dans lequel sont évoquées les abbayes mutilées dont certaines, ne seraient-ce que Cîteaux et Clairvaux, devraient revêtir, sans la stupidité des hommes, une importance capitale. Ces notices sont intelligemment présentées dans l'ordre historique, un index alphabétique permettant de retrouver aisément chacune d'elles. Tout cela, disions-nous, est clair, net, sans fioritures ni vaine littérature..." (René Crozet, Cahiers de Civilisation Médiévale, 1963)

DEVILLERS (Philippe).

La politique soviétique de dissuasion 1944-1978 : une interprétation française.

S.l. (Paris), s.n. (Fondation pour les études de défense nationale), s.d. (1978), gr. in-8°, 192 pp, broché, bon état. Peu courant

Table : Introduction. L'image de la Russie en France ; 1. La fin d'un long siècle ; 2. Coexistence pacifique et équilibre de la terreur ; 3. A la recherche de structures de paix.

DICK de LONLAY (Georges Hardouin, dit).

Français et Allemands. Histoire anecdotique de la guerre de 1870-1871.

P., Garnier Frères, 1887-1891, 6 vol. in-8°, 720, 652, 454, 514, 449 et 849 pp, nombreux dessins, cartes et plans de l'auteur, reliures demi-basane verte, dos lisse avec titres et filets dorés (rel. de l'époque), dos uniformément passés, qqs épidermures, qqs pâles rousseurs, bon état

Complet en 6 tomes : 1 : Niederbronn, Wissembourg, Froeschwiller, Châlons, Reims, Buzancy, Beaumont, Mouzon, Bazeilles, Sedan ; 2 : Sarrebruck, Spickeren, la retraite sur Metz, Pont-à-Mousson, Borny ; 3 : Gravelotte, Rézonville, Vionville, Mars-la-Tour, Saint-Marcel, Flavigny ; 4 : Les lignes d'Amanvillers, Saint-Privat, Sainte-Marie-aux-Chênes, Montigny-la-Grange, Moscou, Saint-Hubert, le Point du Jour ; 5 : L'investissement de Metz, la journée des Dupes, Servigny, Noisseville, Flanville, Nouilly, Coincy ; 6 : Le blocus de Metz, Peltre, Mercy-le-Haut, Ladonchamps, la capitulation. — Par Georges Hardouin (1846-1893), écrivain, journaliste et dessinateur spécialisé dans l'histoire militaire, ancien du régiment des guides de la Garde Impériale, connu sous le pseudonyme de Dick de Lonlay.

DUQUESNE (Jacques).

Saint Eloi.

Fayard, 1985, in-8°, 233 pp, chronologie, généalogie des Mérovingiens, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Une biographie de Saint Eloi, personnage considérable du VIIe siècle. Le VIIe siècle est un moment crucial de l'histoire de la Gaule: les peuples installés là depuis cent ans se stabilisent, leurs rapports avec les Gallo-romains s'assouplissent, la vie économique, anémiée, s'accommode vaille que vaille du repli sur eux-mêmes de l'Occident et des petites communautés qui le composent. Cruel encore, débauché, massivement inculte, vulnérable aux épidémies et aux catastrophes, ce monde sent pourtant un sang neuf le parcourir. C'est en effet le temps où l'Eglise "passe aux barbares" et où, devant la défaillance de l'Etat (enjeu des luttes de princes qu'animent toutes les passions sauf celle de la chose publique), les évêques s'emploient à structurer et à moraliser la société, favorisant le métissage ethnique et culturel. Eloi est orfèvre, un métier des plus recherchés: l'or est devenu si rare qu'il fait de ses détenteurs et de ses utilisateurs les vrais puissants; Eloi est honnête, ce qui est plus recherché encore, et amènera les rois Clotaire II et son fils Dagobert à lui confier leurs Finances. Eloi est lettré, il sait les voies de la sainteté, et il connaît aussi la loi : l'ancienne – héritée de Rome – et la nouvelle – les multiples Codes des peuples barbares – : c'est un remarquable administrateur. Eloi est un Gallo-romain du Limousin, né tout près de cette Aquitaine demeurée très "romaine", qui sera un peu l' "institutrice" des autres provinces. Eloi enfin est évêque : il évangélise (lui-même ou par missionnaires interposés) les païens des régions encore peu christianisées, le Nord-Est en particulier, qu'il parsème de monastères. Lui et aussi son inséparable Dadon (plus connu sous le nom de saint Ouen) peuvent à bon droit compter parmi les architectes de l'édifice que Charlemagne bâtira. Il est resté le patron d'une multitude de corporations, son culte a longtemps rivalisé avec celui des plus grands saints, son souvenir se survit dans les chansons et la légende.

HARMAND (Jean).

Madame de Genlis. Sa vie intime et politique, 1746-1830, d'après des documents inédits.

Perrin, 1912, in-8°, xii-557 pp, préface d'Émile Faguet, 8 pl. de gravures hors texte, sources, biblio, broché, couv. lég. salie, bon état

"Étiennette-Félicité du Crest comtesse de Genlis a vécu un roman qui ne saurait être mis entre toutes les mains. Le désaccord piquant entre ses actes et ses préceptes, sa conduite et sa morale a égayé ou irrité ceux qui l'ont rencontrée dans la vie ou dans l'histoire, – contemporains ou érudits. La savante pécheresse vient de trouver grâce devant Jean Harmand qui l'a confessée avec sympathie, seule clef pour pénétrer l'âme des bons ou des méchants. Tout en mettant galamment à profit la littérature d'hier et d'aujourd'hui, cette biographie apporte sa part d'information nouvelle et précise plusieurs points litigieux. La biographie est le règne du détail : ce livre donne confiance par le souci d'exactitude et la loyauté de sa méthode. (...) La vie privée de Madame de Genlis ne nous importe guère qu'en raison de son rôle politique. M. Harmand me semble avoir trop accordé à l'ambition de son héroïne ; il lui a prêté une grande part du premier rôle qu'elle voulut jouer, en dépit de sa dénégation – et il s'en faut qu'elle l'ait tenue de fait. « Maîtresse des secrets de sa politique comme de ceux de son ménage... Mme de Genlis, à partir du voyage à Forges, régente sans conteste, le futur Égalité... A partir de 1772, le Palais Royal est aux mains de Mme de Genlis ; elle y régnera secrètement pendant près de vingt années » (p. 116). Plus loin (p. 207) : « Mme de Genlis embrassa les doctrines anti-aristocratiques, les inculqua à ses élèves et en persuada leur père... elle manœuvra ce pitoyable instrument... Le duc, aveuglé par sa haine contre Marie-Antoinette, se laissa faire, sans l'ombre d'une résistance, par sa chère Genlis. Pour le reste... ses amis du Palais Royal, principalement Laclos, s'en chargeront avant peu, reléguant Mme de Genlis au second plan. A eux certainement revient la grande responsabilité des actes du parti Orléanais. »..." (Amédée Britsch, Annales révolutionnaires, 1912)

GRIMAL (Pierre).

Rome. Les siècles et les jours.

Arthaud, 1982, gr. in-8°, 245 pp, 16 pl. de gravures et photos hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Pierre Grimal (1912-1996), latiniste, archéologue, historien de Rome, nous livre, dans ce texte merveilleux, dense et subtil, sa vision passionnée et passionnante de Rome, oeuvre d'un humaniste dont le rêve se nourrit au contact de la réalité. Arriver à Rome, Les chemins de l'histoire, Nourritures romaines, Rome crucifiée, Les ombres du Trastevere, Rome des jardins, des palais et des églises, Rome et le Sacré... — "Rome est une ville inépuisable et qui n'abandonne plus ceux qui ont succombé à son charme. Pierre Grimal est de ceux-là. Il évoque ses premiers contacts avec la Ville éternelle, décrit ses divers quartiers, ses jardins, ses palais, déployant une rare érudition à l'endroit du passé de la ville et de ses monuments. Ce n'est pas à proprement parler un guide de tourisme. Mais c'est un compagnon de voyage à consulter." (Lectures n° 14, juillet-août 1983)

GROSSER (Alfred).

Les Occidentaux. Les pays d'Europe et les Etats-Unis depuis la guerre.

Fayard, 1978, gr. in-8°, 438 pp, notes, index, broché, couv. à rabats, bon état

Les rapports entre les États-Unis et les pays européens n'ont jamais été simples – notamment depuis la Seconde Guerre mondiale. Malgré la continuité des alliances, les suspicions, les divergences et les désaccords ne manquent pas. La décolonisation, l'attitude envers l'URSS et le Tiers Monde, la crise de Berlin ou celle de Cuba... autant d'occasions de contradictions entre les puissances occidentales. Cette fresque qui nous est présentée ici, Alfred Grosser l'a peinte avec un maximum de sympathie pour les hommes et les différents courants de pensée qui ont fait ces trente-cinq dernières années. Un souci rare d'objectivité. Une remise en cause de tous les préjugés nationaux. Un livre pour l'explication de notre temps. — "Bien peu de livres, dans l'abondante production que l'édition française consacre depuis peu aux relations internationales, deviendront des classiques et présenteront encore quelque intérêt, disons dans une dizaine d'années. C'est l'histoire des malentendus occidentaux qui constitue la trame majeure du beau livre d'Alfred Grosser..." (Pierre Milza, Revue française de science politique, 1980)

GAMBETTA (Léon).

Discours et plaidoyers choisis.

P., Charpentier et Cie, 1883, in-12, lxxv-430 pp, édition ornée du Médaillon de Gambetta par J.-C. Chaplain (en frontispice), copieuse notice biographique (75 pp) par Joseph Reinach, reliure demi-chagrin carmin, dos à 5 nerfs filetés, titre et doubles filets dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état. Bon exemplaire finement relié

"Avant même d'avoir terminé le recueil complet qu'il s'est promis d'offrir des discours et plaidoyers de l'illustre homme d'État, M. Joseph Reinach s'est appliqué à faire un choix de ces mêmes discours : dix ou douze volumes de grand format, a-t-il pensé, ne peuvent être lus aisément, et parce que les électeurs peuvent, en effet, à réentendre, pour ainsi dire, la parole de l'orateur, recueillir de véritables leçons de sagesse nationale, il importe de publier à l'usage de la plupart, non pas la suite des discours les plus importants au point de vue politique, mais avec quelques uns de ceux là, ceux qui établissent surtout la nécessité de réformer nos mœurs, héritage d'un passé catholique et monarchique." (La Critique philosophique, 1883)

HUS (Alain).

Les Etrusques et leur destin.

Picard, 1980, in-8°, 365 pp, 24 pl. de photos hors texte, 50 figures, broché, couv. illustrée, bon état

"Une synthèse aussi sérieuse et complète que possible sous un volume aisément maniable. Le livre ne s'arrête pas à la défaite de Cumes, mais se prolonge au-delà de 474 par le récit du déclin de l'Etrurie et de son intégration à l'Italie romaine. Il s'ouvre par un tableau du monde méditerranéen et de l'Italie, du bronze final au VIIe siècle, qui voit les Etrusques faire leur entrée dans « l'Histoire »... Sont étudiés ensuite successivement l'art des Étrusques et les principaux aspects de leur civilisation, leur religion, les structures politiques et sociales, les sciences et techniques, la vie quotidienne. Ce qui cependant constitue la grande originalité de ce travail, ce sont ses dernières pages : la fin du chapitre IV – où A. Hus s'attache à la survie du génie étrusque depuis la christianisation des deux Tusciae et le choix pour successeur immédiat de saint Pierre d'un enfant de Volterra jusqu'aux survivances dans le folklore d'aujourd'hui – et tout le chapitre V intitulé « Les Etrusques vus par les autres ou le mythe étrusque ». On ne peut s'empêcher ici d'admirer la culture de l'auteur, car si les témoignages des Grecs et des Romains sur les Etrusques, d'ailleurs souvent mensongers, sont en général bien répertoriés, il n'en va pas de même pour toute une vaste production littéraire ou pseudoscientifique qui, du Moyen Age à nos jours, n'a cessé de donner de l'Etrurie une image subjective..." (Roger Lambrechts, Revue belge de philologie et d'histoire, 1982)

HUSSON (Edouard).

Une culpabilité ordinaire ? Hitler, les Allemands et la Shoah. Les enjeux de la Controverse Goldhagen.

Francois-Xavier de Guibert, 1997, in-8°, 198 pp, broché, bon état

Tous les Allemands étaient-ils d'accord avec Hitler pour tuer les Juifs ? C'est ce qu'affirme un jeune sociologue de Harvard, Daniel Goldhagen, dans un livre qui suscite en Allemagne une discussion sans précédent : "Les bourreaux volontaires de Hitler". Le chercheur américain ne manque pas de bons arguments : il accumule en particulier les documents sur les bataillons de police qui ont effectué le génocide sur le terrain ; des milliers d'Allemands ordinaires ont ainsi assassiné les Juifs ou les ont déportés vers les camps de la mort. Tous les Allemands auraient-ils participé au massacre s'ils en avaient eu l'occasion ? Daniel Goldhagen en veut pour preuve la virulence de l'antisémitisme allemand dès le début du XIXe siècle. Malgré les critiques des spécialistes de l'histoire de la Shoah, le livre s'est vendu à des centaines de milliers d'exemplaires dans le monde. En Allemagne, surtout, on se l'arrache. Depuis la réunification, les Allemands ordinaires pensaient avoir tourné la page de l'examen de conscience collectif. L'investigation sur les crimes du régime communiste de RDA éclipsait doucement la mémoire des crimes nazis. "Les bourreaux volontaires de Hitler" est un coup de tonnerre dans le ciel bleu de la normalité allemande retrouvée.

JOFFROY (René) et Andrée THÉNOT.

Initiation à l'archéologie de la France. I. Préhistoire et Protohistoire. II. Gallo-romain et Mérovingien.

Tallandier, 1987-1990, 2 vol. in-8°, 303 et 236 pp, nouvelle édition totalement refondue pour le tome I, 95 planches de figures hors texte, 20 photos, biblio, index, brochés, couv. illustrées, bon état (ouvrage couronné par l’Académie Française)

Présenter, par le texte et l'image, les objets de la vie quotidienne depuis l'aube de la Préhistoire jusqu'aux temps mérovingiens ; en expliquer la fabrication et en montrer l'usage et la valeur artistique ou symbolique ; décrire ainsi l'évolution – ou, au contraire, les ruptures – des nombreuses cultures qui se sont succédé ou ont coexisté en France (l'un des sols archéologiques les plus riches du monde), tel est le propos du livre de René Joffroy et Andrée Thénot. A la fois atlas et aide-mémoire d'archéologie, cet ouvrage unique en son genre, avec ses cartes, sa bibliographie, son répertoire des musées archéologiques, etc., est un manuel très complet qui s'adresse à tous ceux que notre passé profond intéresse : professionnels ou archéologues amateurs, historiens, étudiants et enseignants de tous niveaux et, très largement, au public sans cesse plus nombreux que l'archéologie fascine.

JOLLY (Jules).

Philippe le Bel. Ses desseins, ses actes, son influence.

P., Amyot, 1869, in-12, xxviii-466 pp, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 faux-nerfs filetés, pièces d'auteur et de titre basane carmin (rel. de l'époque), bon état

1. La féodalité : nécessité, avantages, inconvénients et décadence du régime féodal ; 2. La royauté : Luttes avec la noblesse, administration générale, finances, industrie et commerce, armée de terre et de mer, possessions et acquisitions territoriales ; 3. L'Eglise : La papauté, le clergé et l'inquisition, le procès de Boniface VIII, les Templiers ; 4. Le Tiers-Etat : Les affranchissements, les bourgeoisie, les Etats généraux, les communes ; 5. La Justice : Les légistes, les juridictions provinciales, le Parlement ; 6. La réaction : Les dernières années de Philippe le Bel, les fils de Philippe le Bel.

MONTALIVET (Comte André de).

Les Bachasson de Montalivet.

P., Chez l'auteur, 1955, pt in-8°, 517-(11) pp, 35 gravures hors texte, broché, bon état, envoi a.s. (Saffroy, Biblio. généalogique, héraldique et nobiliaire de la France, III, 35390)

Intéressant historique de la famille Montalivet, qui a porté plusieurs personnages illustres. Jean-Pierre de Montalivet fut ministre sous Napoléon. Son fils Camille Bachasson, comte de Montalivet, le fut sous Louis-Philippe. Un tableau général de la généalogie occupe les 80 premières pages. Le volume contient 35 reproductions de vues ou de portraits. — "Une série de notices, généalogiques d'abord, individuelles ensuite... Dans le corps du livre, essentiellement tiré d'archives familiales, les extraits bien choisis des notes et correspondances conservées apportent un complément documentaire de prix aux innombrables dossiers d'archives nationales et départementales dans lesquels s'est marquée la prodigieuse activité du ministre de l'Empereur et de celui du Roi-citoyen, son digne fils Camille, membre de l'Institut, mort sénateur inamovible de la Troisième République." (Marcel Dunan, Revue des Deux Mondes, 1956)

TAILHIÉ (Jacques).

Abrégé de l'Histoire Ancienne, de Rollin.

Lyon et P., Périsse Frères, 1856, 5 vol. in-12, lii-347, 334, 291, 330 et 457 pp, 8e édition soigneusement revue, corrigée et augmentée d'un index géographique, reliures demi-basane verte, dos lisses avec titre, (“Histoire Ancienne”), tomaisons et quadruples filets dorés (rel. de l'époque), rousseurs, bon état

Complet – L'abbé Jacques Tailhié, né vers 1700 à Villeneuve, mort en 1778, historien et religieux, fut l'élève de Charles Rollin, qui lui proposa, peu de temps avant sa mort, de rédiger cette édition abrégée.

NEGRIÉ (Dr J.).

Histoire de l'Autriche.

Editions du Scorpion, 1961, in-8°, 278 pp, 2 cartes, biblio, 2 tableaux généalogiques hors texte, biblio, broché, bon état. Edition originale

Par Joseph Negrié (1887-1975) : médecin chef de la marine, il publie une histoire du village d’Ardus (où il réside) et participe aux travaux de l’Académie de Montauban et de la Société archéologique. Il a écrit cette “Histoire de l’Autriche” (1961) et des “Contes et récits de la terre occitane” (1964).

PADO (Dominique).

13 Mai. Histoire secrète d'une révolution.

P., Editions de Paris, 1958, in-12, 156 pp, documents, broché, couv. illustrée, ex. mal coupé par endroits, bon état

"Une révolution vient d’avoir lieu en France. Elle a eu, en Alger, son berceau. Nous avons voulu, en journaliste et en témoin, ici raconter, révéler, expliquer, car, au cours de ces 23 jours français qui ont stupéfié le monde, des événements ont mal été interprétés, d’autres ne furent pas connus, d’autres eurent un côté inexplicable. D’Alger, un nouveau régime est né. Il est trop tôt pour le juger et pour examiner ses chances. Mais la France sentait confusément qu’elle avait besoin d’un renouveau. Le printemps de l’année 1958 lui a apporté les premiers fruits. Ces fruits survivront-ils en automne ? Ou bien connaîtrons-nous, à nouveau, le chaos et des dangers infiniment plus graves ? L’histoire de demain n’est pas encore faite. Celle d’hier a ses secrets et ses leçons. Le lecteur est seul juge." (4e de couv.)

PELLETAN (Eugène).

Décadence de la Monarchie.

P., Pagnerre, 1861, in-8°, 500 pp, 3e édition revue et augmentée, reliure demi-chagrin noir, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), qqs rousseurs éparses, bon état

La décadence de la monarchie française : l'auteur accable Louis XIV et Louis XV et leurs règnes.

PINAUD (Pierre-François).

Cambacérès, 1753-1824.

Perrin, 1996 in-8°, 272 pp, sources, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Cambacérès, homme de l'ombre, des réseaux, du pouvoir et de l'argent, est un personnage clef de la Révolution et de l'Empire. Ce provincial, né à l'époque des Lumières, sait prendre le vent d'où qu'il vienne. Révolutionnaire de la première heure, il rédige les cahiers de doléances de la noblesse de Montpellier. Juriste habile, il se taille une réputation comme président du tribunal criminel de l'Hérault. Franc-maçon militant, il s'attache des fidélités indéfectibles. Mais c'est à Paris que se fait l'histoire du temps. Et Cambacérès y montre les mêmes qualités de sérieux et d'entregent, d'abord à la Convention, puis au Comité de Salut public et au Directoire. Son triomphe, il le doit à un homme, Napoléon Bonaparte, auprès duquel il devient tout à la fois le premier juriste de l'Empire – c'est lui qui rédige le code civil – et une sorte de vice-empereur qui, derrière le goût du luxe, de la pompe, de la table et des fêtes, régente la Cour et dispute à Talleyrand les rênes du pouvoir intérieur. Grâce à des archives inédites, Pierre-François Pinaud, enseignant à l'Ecole pratique des Hautes Etudes, brosse le portrait de celui qui fut, avant la lettre, le "Premier ministre" de la France.

POISSON (Georges).

Monsieur de Saint-Simon.

Berger-Levrault, 1973, gr. in-8°, 447 pp, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bandes conservées ("avec de nombreux inédits", "Prix Malherbe 1975"), bon état

"Il s'agit bien, précisons-le, d'une biographie, et non d'une analyse littéraire des Mémoires. Tout au contraire, – et c'est peut-être là un des aspects les plus originaux et les plus nouveaux du livre – , M. Poisson insiste tout au long sur ce fait, évident mais souvent négligé ou perdu de vue, que les Mémoires ont été écrits très longtemps après les événements qu'ils relatent : quarante-cinq ans pour le début des Mémoires, vingt-cinq ou vingt-six ans pour la fin. Prendre pour argent comptant le récit des Mémoires et rebâtir d'après lui la vie de l'auteur serait donc, non seulement inutile (pourquoi récrire après Saint-Simon ce qu'il a écrit mieux que personne ?) mais illusoire. M. Poisson s'est fixé pour règle de ne recourir aux Mémoires, pour relater la vie de Saint-Simon, qu'à titre d'appoint, et toutes vérifications faites à l'extérieur : ce qui l'amène à citer, dans ses notes, une impressionnante quantité de documents d'archives. Un des éléments neufs et originaux du livre de M. Poisson est le développement consacré au sort posthume des Mémoires et des autres écrits de Saint-Simon, ainsi qu'à l'évolution et à l'épanouissement du saint-simonisme aux XIXe siècle et XXe siècle. On a l'impression, quand on referme l'ouvrage, de mieux connaître la curieuse, irritante et, finalement, malgré tout, attachante personnalité du coléreux duc et pair. « Nous avons essayé moins de le juger que de le comprendre », écrit M. Poisson dans son avant-propos. Il y a pleinement réussi, et au-delà. On se sent l'envie, après lui, de relire aussitôt les Mémoires ; c'est le plus beau compliment, je pense, qu'on puisse faire à l'auteur de ce livre." (Michel Duchein, La Gazette des archives, 1974) — "Cette biographie est à la fois sérieuse et palpitante. Exploitant son fichier avec un sens très sûr du vivant, du coloré et du caractéristique, Georges Poisson révèle d'emblée des qualités d'écrivain et d'historien. L'honnête homme désireux de mieux connaître l'existence de l'un des plus extraordinaires écrivains de langue française qui furent jamais, pourra revivre le curieux destin de Louis de Rouvroy, deuxième duc de Saint-Simon et premier mémorialiste de France ; il constatera en tournant les pages l'intérêt constant porté par le biographe aux mentalités, aux manières de vivre, de sentir et de penser d'une époque qui coïncide avec les règnes de Louis XIII et Louis XIV, et la Régence. Le lecteur des Mémoires sera ravi de découvrir que le dernier quart du livre se penche avec un luxe de détails sur Saint-Simon après 1723 (c'est-à-dire après la mort du Régent qui clôt les Mémoires), et sur « Saint-Simon après Saint-Simon »." (Dirk Van Der Cruysse, Cahiers Saint-Simon) — "Cet ouvrage constitue une biographie minutieuse et admirablement documentée de Saint-Simon. On y suit le personnage depuis l'enfance jusqu'aux dernières années dans ses multiples aspects de courtisan, de politique et de mémorialiste. Ce livre se recommande par sa très riche information, sa clarté et, ce qui ne gâte rien, l'agrément de la lecture." (Raymond Trousson, Dix-Huitième Siècle)

ROUX (Georges).

La Mésopotamie. Essai d'histoire politique, économique et culturelle.

Seuil, 1985, gr. in-8°, 474 pp, préface de Jean Bottéro, figures et plans dans le texte, tableaux chronologiques, 4 cartes, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. L'Univers historique)

C'est en Mésopotamie, vers trois mille ans avant notre ère, qu'est née la plus vieille civilisation connue et l'une des plus durables. — "Je me félicite que nous soit donné à tous, professionnels aussi bien que grand public cultivé, ce guide excellent, clair, complet, agréable à lire, qui rappellera aux premiers et révélera aux seconds la trajectoire entière de cette antique civilisation exemplaire, désormais intégrée à notre patrimoine." (Jean Bottéro directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, assyriologie) — Georges Roux (1914-1999) est considéré par les assyriologues comme un grand spécialiste de la Mésopotamie.

SPÉRANSKI (Valentin).

La « Maison à destination spéciale ». La tragédie d'Ekaterinenbourg.

P., J. Ferenczi et Fils, 1929, in-12, 285 pp, broché, bon état

L'assassinat de Nicolas II et de sa famille. Valentin Speranski, ancien professeur à l’Université de Saint-Pétersbourg, a écrit en 1928 ce livre, le résultat d’une enquête personnelle menée au printemps 1924 à Saint-Pétersbourg et dans ses environs. Il écrit : « Presque six ans après l’assassinat de la Famille impériale, j’ai examiné le lieu de l’atroce évènement. » ... « Après avoir regardé le jardin Ipatief, je commençai à examiner attentivement la cour attenante. Sur les dalles noires, les assassins ont traîné les corps encore tièdes de leurs victimes. Sur le sol légèrement incliné a coulé le sang de onze martyrs. Après six ans, les traces du crime ont disparu, si ce n’est sur les marches du perron où j’ai remarqué à la loupe, les traces non équivoques d’une teinte rougeâtre, demeurée, malgré le temps, dans certaines rainures... ». Un des intérêts du livre est de donner les témoignages de quelques-uns des gardes de la maison Ipatiev (certains identifiés, d'autres anonymes), qu'on ne trouve nulle part ailleurs.

SLOCOMBE (Georges).

Guillaume le Conquérant.

Payot, 1962, in-8°, 290 pp, traduit de l'anglais (“William the Conqueror”), 3 cartes, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)

TRUC (Louis).

MM. de Vendôme ou les pourceaux d'Epicure.

P., La Librairie Française, 1956, pt in-8°, 317 pp, broché, couv. illustrée à rabats, bon état. Edition originale, un des 900 ex. numérotés sur papier Offset Royal, seul grand papier, envoi a.s.

Louis-Joseph (1654-1712) et Philippe de Vendôme (1655-1727), petits-fils de César de Bourbon, duc de Vendôme (1594-1665), fils naturel de Henri IV. — "Lorsque, surpris de trouver dans Saint-Simon une caricature aussi effroyable de Louis-Joseph de Vendôme, et une charge aussi malveillante de son frère Philippe, le lecteur éprouve la curiosité d'en contempler un moins fanatique portrait, il se met en quête de quelque ouvrage destiné à faire mieux connaître ces figures peu ordinaires d’un temps révolu. Et alors sa surprise redouble, car il ne trouve rien. Non, il ne trouve rien : ni histoire, ni biographie, ni même une « vie romancée »... Et pourtant, peut-on rêver êtres plus exceptionnels ? Scandaleux, mais amusants ; paresseux, mais cultivés ; grands seigneurs, mais encanaillés ; orgueilleux, mais affables ; insouciants, mais courageux ; débauchés, mais pleins d’esprit ; mauvais sujets, mais qui eussent pu faire d’adroits monarques ; sybarites, mais sachant être spartiates, telles sont les contradictions qui font de ces Princes les figures, sinon les plus estimables, du moins les plus picaresques et les plus hautes en couleurs de la fin du règne de Louis XIV. Dans la grisaille d’une Cour attristée par les défaites et glacée par la bigoterie croissante du Grand Roi, ils sont les éclaireurs de la badine Régence. Ils sont les pionniers du futur Palais Royal, et les hérauts de ce XVIlIle siécle, si superficiel, si léger, si déraisonnable, mais si exquis, si aimable et si brillant. Leur goût pour les poètes et leur bienveillance pour les artistes devraient suffire à les tirer de l'oubli, et plus encore cette qualité peu commune, plus rare encore dans une Cour souveraine que partout ailleurs : ils furent, tous deux extrêmement bons. Bienveillance, indulgence, générosité, délicatesse de coeur, voilà, hélas, des titres bien insuffisants pour l’Histoire. Mais celle-ci ne peut oublier tout à fait que Louis-Joseph de Vendôme ne fut pas seulement un pervers et un glouton, quoique brave homme. Il fut aussi un homme brave, et un général avisé, que son Maître n’envoya jamais en vain réparer les bévues de ses autres maréchaux. Car tel fut l'essentiel de la besogne militaire de celui qui, par une ultime et décisive victoire, donna au vieux Monarque la suprême satisfaction de goûter, malgré les incommodités physiques et les deuils de famille, un bon lustre de paix politique avant le repos éternel..." (Avant-propos)

ROBLIN (Pierre).

Pierre de Masparraulte, seigneur de Chennevières-sur-Marne (1532-1602). Un officier royal pendant les guerres de religion.

La Toison d'or, 2004, gr. in-8°, 288 pp, préface de Michel Balard, 25 illustrations, généalogies, biblio, index, broché, bon état

LEVER (Evelyne).

Marie-Antoinette, journal d'une reine.

Laffont, 2002, gr. in-8°, 333 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Frivole et sentimentale, animée d'un irrésistible désir de plaire et d'être aimée, indépendante et passionnée, Marie-Antoinette nous dévoile jour après jour les ressorts les plus intimes de sa vie. Avec une spontanéité parfois désarmante, elle confie à son journal ses joies, ses déceptions, sa recherche effrénée des plaisirs, son amour secret pour le comte de Fersen, mais aussi les rivalités de cour et les intrigues politiques. On suit pas à pas sa destinée singulière et tragique, depuis son arrivée à Versailles, à l'âge de 15 ans, jusqu'à l'effondrement de la monarchie en 1792. Grâce à ce journal imaginaire de Marie-Antoinette, Evelyne Lever offre la plus vivante des leçons d'histoire.

P... (Paul de).

Ligue des nobles et des prêtres contre les peuples et les rois depuis le commencement de l'ère chrétienne jusqu'à nos jours ; ou Tableau des conspirations, révoltes, détrônemens, actes arbitraires, jugemens iniques, violations des lois, etc., dont les privilégiés se sont rendus coupables (...).

P., J.-N. Barba, 1820, 2 vol. in-8°, x-327 et 372 pp, broché, non rognés, couv. papier bleu de l'époque, pt déchirure marginale aux 12 premiers feuillets du tome II (sans atteinte au texte), sinon bon état

"Ouvrage où l'on trouvera des détails intéressans et des considérations nouvelles, sur le pouvoir absolu des druides ; la conduite séditieuse des évêques anglais Wilfrid, Dunstan, Langton et Thomas de Cantorbery ; le massacre de la Saint-Brice ; l'exil du Cid ; la donation de l'Angleterre au pape ; la querelle des Investitures ; l'union d'Aragon ; la fondation de la liberté helvétique ; le serment de révolte des nobles de Castille ; Nicolas Rienzi, restaurateur de la liberté romaine ; la persécution des Lollards et des Réformés ; le soulèvement des Copyholders ; la Ligue et la Fronde ; la mort du Czarowitz Alexis ; les révolutions de Danemarck, de France, d'Espagne, etc, etc." — L'auteur se propose par des exemples historiques allant de l'Antiquité au XIXe siècle de répondre à deux questions : "Est-ce que la noblesse est une institution vicieuse, et la religion, encourage-t-elle le crime en le récompensant ?" — "Cet ouvrage curieux, où les faits historiques sont rassemblés avec exactitude et présentés d'une manière piquante, avait été jugé digne des persécutions de la défunte censure, qui en a obstinément défendu l'annonce. La lutte de l'aristocratie contre les intérêts nationaux y répand un puissant intérêt." (Ch. Tresse, acquéreur des fonds de J.-N. Barba et V. Bezou, 1841)

LOISEL (Jean-Jacques).

Le Crapaud de nuit. Un prêtre du Vendômois dans la tourmente révolutionnaire.

Chambray-lès-Tours, C.L.D., 1982, gr. in-8°, 181 pp, préface de Jean Courty, 16 pl. de gravures, fac-similés, cartes et généalogie, broché, couv. illustrée, bon état

"Malgré un titre énigmatique – le crapaud de nuit représente le prêtre réfractaire, l'ouvrage de J.-J. Loisel est une biographie solide et bien documentée consacrée à Joseph Jacquet de La Haye, prêtre de l'ancien diocèse du Mans. Celui-ci appartient à une famille de bonne bourgeoisie rurale où abondent chirurgiens, notaires et surtout négociants. Né en 1751, il est ordonné avant 1776 et nommé curé en 1784 de Ternay, le village où il est né. En 1791, Joseph Jacquet refuse le serment et se trouve de ce fait en position minoritaire dans le Vendômois. Resté sur place, vivant dans la clandestinité, il prend une stature de plus en plus importante jusqu'à devenir, après Thermidor, l'un des principaux responsables de l'équipe de missionnaires qui reprend en main l'Église romaine. On notera, sur un sujet qui continue à susciter les passions, la justesse du ton, la qualité de l'information rassemblée et plus encore une volonté méritoire de ne pas aller au-delà de ce qu'une documentation nécessairement lacunaire fait connaître de notre héros. Aussi a-t-on parfois l'impression que celui-ci se « fond » littéralement dans le paysage révolutionnaire, apparaissant seulement au détour d'un interrogatoire de suspect, caché souvent devant un quotidien fait de folles rumeurs, de raids de chouans, de réticences paysannes à livrer blé et autres produits de la terre contre un assignat qui se dévalue. On ne fera qu'un reproche, léger d'ailleurs, à ce beau travail, celui de n'avoir pas accordé une attention aussi soutenue à ce qu'il advient de Joseph Jacquet après la reconstruction concordataire. Celui-ci termine sa vie comme curé de Vendôme et il se trouve confronté, particulièrement au début de la Restauration, à une hostilité de la Petite Église qui est ici fort présente..." (Claude Langlois, Revue d'histoire de l'Église de France, 1985)

TRISTAN (Flora).

Morceaux choisis, précédés de la Geste romantique de Flora Tristan, contée par Lucien Scheler.

P., La Bibliothèque Française, 1947, in-12, 296 pp, broché, bon état

"Flora Tristan, âpôtre du socialiste et du féminisme, est peu connue du grand public. Le livre que nous présente aujourd'hui Lucien Scheler a été élaboré très soigneusement, et ses lecteurs y trouveront à la suite d'une biographie passionnante, une anthologie de Flora Tristan qui donne une idée très suffisante de cette œuvre peu répandue. Lucien Scheler a choisi fort intelligemment ses morceaux dans les Pérégrinations d'une Paria (1838), dans les Promenades dans Londres (1840) et dans Union ouvrière (1843). Le premier de ces ouvrages est essentiellement autobiographique, mais contient aussi des aperçus pittoresques et instructifs sur la vie au Pérou vers 1830, alors que Flora Tristan y était venue tenter, auprès de l'aristocratique famille de feu son père, une démarche pour récupérer la succession de celui-ci. Les Promenades dans Londres (1840) contiennent d'intelligentes considérations et une grande masse de données sur l'Angleterre politique, économique, sociale, ouvrière, morale, etc... Dès lors la vocation de Flora Tristan s'est affirmée : le spectacle de la misère qu'elle sait observer et méditer lui découvre des vérités premières qu'elle va formuler dans son petit livre Union ouvrière (1843). Déjà les saint-simoniens avaient révélé l'existence des classes sociales, dont la classe ouvrière, la plus nombreuse, la plus utile, est la plus pauvre. Flora Tristan proclame, quatre ans avant Marx, que ces classes sont en lutte et que la classe ouvrière ne s'émancipera que par ses propres efforts. Mais l'apôtre, solidariste, souhaite que les autres classes sociales collaborent à cette émancipation, laquelle ne sera d'ailleurs possible que lorsque les ouvriers seront sortis de l'abjection dans laquelle ils croupissent, la plupart sans s'en douter. Reprenant et révisant les projets des réformateurs du compagnonnage, Flora Tristan entreprend de provoquer dans les milieux ouvrier ce noble désir de progrès laborieusement gagné. Après avoir fréquenté les miteux de l'Atelier et de la Ruche Populaire à Paris, ou telles autres élites ouvrières, elle part à travers la France, suivant l'itinéraire habituel des « Compagnons » ; d'avril à septembre 1844, elle prêche de ville en ville, le « nouvel évangile », signalée, surveillée par la police et parfois même inquiétée. Elle est diversement accueillie, obtenant çà et là des résultats qui l'enthousiasment, notamment à Lyon, à Marseille, à Toulon, à Carcassonne. Chemin faisant, elle cause avec des patrons, avec des bourgeois, avec des curés et des pasteurs ; quatre évêques lui accordent audience. Après quatre mois d'un voyage épuisant, voyage de propagande et aussi voyage d'études, elle vient mourir à Bordeaux en novembre 1844... Lucien Scheler a bien conté cette belle histoire, montrant avec exactitude les influences que notre apôtre avait subies, ou tout au moins les suggestions ; notamment les leçons d'outre-Manche : Robert Owen, les Chartistes, O'Connell. Il a aussi mis en valeur la tendance internationaliste de Flora Tristan. Je ne vois d'ailleurs aucune omission dans ce petit volume qu'il faudrait largement répandre. L'excellente étude donne une idée très exacte de l'apôtre." (Jules-L. Puech, Revue d'Histoire du XIXe siècle - 1848, 1949) — "Curieuse Flora Tristan. Elle meurt en 1844 à 41 ans, après un apostolat social de dix-huit mois qui n'a frappé « l'opinion » – celle qui lisait les journaux – que de façon marginale. Si elle a été l'amie de Victor Considérant, si elle a admiré Robert Owen, elle a brisé, vite, avec le Père Enfantin et le saint-simonisme, et les socialistes de sa génération qui lui survivront l'ignorent ; non seulement Marx, qu'elle aurait pu rencontrer pourtant à Paris, mais Proudhon qui, en elle, méprise d'abord la femme..." (Madeleine Rebérioux, Annales ESC, 1974) — "Ma grand'mère était une drôle de bonne femme. Elle se nommait Flora Tristan." (Paul Gauguin)

AGHION (Max).

A travers l'Europe sanglante.

Flammarion, 1916, in-12, (8)-268 pp, un dessin d'Abel Faivre en fontispice, 35 dessins de l'auteur et 16 photos et fac-similés dans le texte, broché, bon état

Max Aghion était correspondant de guerre du Matin et du Figaro. — "L'auteur, sujet égyptien, était en Belgique, aux mois d'août et de septembre 1914, pour le compte du Figaro ; à Berlin, en octobre, pour le compte du Matin ; au cours de l'année 1915, il est allé en Egypte, en Serbie, à Salonique, en Italie, d'où il a envoyé des notes et « interviews » à divers journaux. Il reproduit dans ce volume la collection de ses articles." (Jean Vic, La Littérature de guerre, Manuel méthodique et critique)

JOFFROY (René) et Andrée THÉNOT.

Initiation à l'archéologie de la France. Préhistoire et Protohistoire.

Tallandier, 1983, in-8°, 273 pp, 14 photos et 53 pl. de figures hors texte, biblio, broché, couv. illustrée (pelliculage lég. décollé sur les bords), bon état. Edition originale, envoi a.s. des auteurs

Présenter, par le texte et l'image, les objets de la vie quotidienne depuis l'aube de la Préhistoire jusqu'aux temps mérovingiens ; en expliquer la fabrication et en montrer l'usage et la valeur artistique ou symbolique ; décrire ainsi l'évolution – ou, au contraire, les ruptures – des nombreuses cultures qui se sont succédé ou ont coexisté en France (l'un des sols archéologiques les plus riches du monde), tel est le propos du livre de René Joffroy et Andrée Thénot. A la fois atlas et aide-mémoire d'archéologie, cet ouvrage unique en son genre, avec ses cartes, sa bibliographie, son répertoire des musées archéologiques, etc., est un manuel très complet qui s'adresse à tous ceux que notre passé profond intéresse : professionnels ou archéologues amateurs, historiens, étudiants et enseignants de tous niveaux et, très largement, au public sans cesse plus nombreux que l'archéologie fascine.

BEEVOR (Antony).

D-Day et la bataille de Normandie.

Calmann-Lévy, 2009 gr. in-8°, 638 pp, 42 photos sur 24 pl. hors texte, 16 cartes, glossaire, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Le débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944, passe à juste titre pour un des grands tournants de la Seconde Guerre mondiale – à tel point que, dans l'esprit de nombreux Français, le reste de la guerre ne fut qu'une formalité. Or il n'en est rien. La bataille de Normandie fut longue, difficile, émaillée d'atrocités – et décisive.“D-Day et la bataille de Normandie” est le premier livre d'historical narrative à l'anglo-saxonne sur ces trois mois de guerre totale publié en France depuis “Le Jour le plus long”, de Cornelius Ryan (1959). Antony Beevor a pu consulter des archives récemment ouvertes aux États-Unis et en Angleterre, mais aussi des documents inédits allemands, français et canadiens, et retrouver des enregistrements originaux, dont les debriefings des soldats américains sur le terrain, nous offrant ainsi une reconstitution entièrement nouvelle et à rebours des mythes dominants. Un travail monumental, parcouru d'émotion et d'intelligence, servi par une écriture limpide. (Christian Makarian, L'Express)

LANGFELDER (Erzsébet Magda).

Les Séjours en Suisse, en France et en Belgique du comte de Zinzendorf d'après son Journal, 1764-1770.

Szeged, Institut français de l'Université de Szeged, 1933, in-8°, 119-(2) pp, une planche de fac-similé hors texte, broché, bon état (Etudes françaises, fasc. 9). Rare

L'intérêt du Journal du comte de Zinzendorf (1739-1813), figure majeure du protestantisme allemand du XVIe siècle, est qu'il fournit un tableau fidèle de la vie spirituelle et de la vie de cour de trois pays européens et donne des informations sur des personnages importants de l'époque (Rousseau, Voltaire). Karl von Zinzendorf n’est pas un illustre inconnu. Neveu du fameux comte Nikolaus Ludwig von Zinzendorf, fondateur de l’Église morave, demi-frère du comte Ludwig von Zinzendorf, grand administrateur des finances de Marie-Thérèse, il est devenu membre du conseil aulique de commerce, gouverneur de Trieste (1776-1782), puis directeur de la Cour des comptes (Hofrechenkammer) à Vienne. Son autobiographie publiée au XIXe siècle par Eduard Gaston von Pettenegg, puis les travaux d’Erzsébet Magda Langfelder fournissent plusieurs informations sur sa vie et sa carrière. – "Des 63 tomes qui font ce Journal manuscrit aux Archives de l'Etat à Vienne, on en a utilisé une vingtaine, quelques-uns en allemand, tous les autres en français... En Suisse, Zinzendorf voit Rousseau, Voltaire. Il fait plusieurs séjours à Paris, le premier sous la conduite du prince de Ligne ; il note ses impressions sur tout ; on cueillera plus d'un intéressant détail à le suivre dans les salons du temps, parmi les physiocrates et les gens de lettres (dont Marmontel si populaire alors), dans les milieux sociaux, artistiques, aux théâtres où il est fort assidu." (Henri Tronchon)

MITFORD (Nancy).

Madame de Pompadour.

Club du Livre d'Histoire, 1955, in-8°, 264 pp, traduit de l'anglais par René Chalupt, une gravure en frontispice, tirage à 3000 ex. sur Alfa Mousse Navarre, plus quelques exemplaires hors commerce, le notre un des ex. marqués H.C., reliure demi-basane carmin de l'éditeur, dos à 3 faux-nerfs, titres dorés, emboîtage, bon état

Des favorites royales, la marquise de Pompadour est sans aucun doute la plus célèbre. Pourtant, son ascendance bourgeoise aurait dû lui fermer les portes de la Cour. Et c'est grâce à sa beauté, à sa prodigieuse énergie et à son intelligence qu'elle parvint à séduire Louis XV. Même lorsque leur relation prit un tour platonique, elle resta sa plus chère amie. Avec talent et habileté, elle sut également s'imposer à Versailles et y exerça une influence qui ne se démentit jamais au cours des vingt années de son "règne" : faisant et défaisant les ministres, se mêlant de politique et de prodiguer ses conseils. Femme de goût, elle fut encore un véritable mécène, soutien indéfectible des érudits et artistes de son temps. Dans l'intimité de cette femme de pouvoir, Nancy Mitford fait revivre la cour de Louis XV et décrit avec malice ses intrigues et l'entourage de la marquise.

BULAWKO (Henry).

Le Défi sioniste.

P., Presses du Temps Présent, 1968, in-8°, 230 pp, 16 pl. de photos et documents hors texte, cartes, chronologie, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Présence du siècle). Edition originale, enrichie d'un envoi a.s. de l'auteur

"Œuvre d'un sioniste convaincu mais serein, ce livre brosse à grands traits une fresque historique du sionisme et de la vie de l'Etat d'Israël. Il permet au non-initié de se faire une idée rapide du problème sioniste et israélien. Il n'apporte rien que l'on ne connaisse déjà, si ce n'est une moisson abondante de citations et de textes souvent difficiles à trouver et qu'il est utile de connaître. Sur le conflit israélo-arabe, les conclusions de H. B. sont modérées et constructives : s'il est exclu qu'Israël se « désionise », l'Etat hébreu doit tenir compte du fait palestinien, renoncer au « Grand Israël », et rechercher la compréhension et l'amitié des Arabes." (Revue française de science politique, 1969)

DICK de LONLAY (Georges Hardouin, dit).

Français et Allemands. Histoire anecdotique de la guerre de 1870-1871. Sarrebruck, Spickeren, la retraite sur Metz, Pont-à-Mousson, Borny.

P., Garnier, 1889, in-4°, 956 pp, 121 illustrations en couleurs (dessins de l'auteur, cartes et plans), importantes annexes, reliure demi-chagrin carmin à coins, dos à 5 nerfs filetés et soulignés à froid, orné de caissons dorés, titres dorés, filets dorés sur les plats, tête dorée (rel. de l'époque), dos lég. sali, bon état

Deuxième volume seul (sur 6) de la copieuse Histoire de la guerre de 1870-1871 de Dick de Lonlay, pseudonyme de Georges Hardouin (1846-1893), écrivain, journaliste et dessinateur. Ancien du régiment des guides de la Garde Impériale, Lonlay publie d'importants récits et se spécialise dans l'histoire militaire contemporaine avec ses récits de la guerre franco-prussienne, qu'il illustre lui-même. Il deviendra ensuite correspondant de guerre pour “Le Monde Illustré”, notamment lors de la guerre russo-turque de 1877-1878. En 1889, il est rédacteur en chef du journal “Le Drapeau”, organe officiel de la Ligue des patriotes fondée par Paul Déroulède.

FLEURY (Michel), Alain ERLANDE-BRANDENBURG et Jean-Pierre BABELON.

Paris Monumental, photographié par Max et Albert Hirmer.

Flammarion, 1974 in-4° (25,5 x 32), 409 pp, 383 illustrations en noir, 57 en couleurs (photographies de Max et Albert Hirmer), biblio, index des artistes, index des monuments, reliure toile écrue de l'éditeur, jaquette illustrée, sous emboîtage, bon état

Le prétexte de cette nouvelle approche de l'archéologie parisienne a été fourni par les campagnes de ravalement ordonnées par M. André Malraux. Les prises de vues se sont déroulées sur plusieurs années, suivant l'ordre de remise en valeur des différents monuments étudiés et permettant ainsi de fixer une vue idéale d'un Paris neuf, que la pollution n'a malheureusement pas tardé à ramener à la grisaille. Ce livre est dédié à tous ceux qui refusent de passer indifférents devant les églises, les palais et même les maisons les plus modestes, à tous ceux pour qui ces façades intégrées dans la trame très particulière de chaque quartier et de chaque rue représentent vraiment le vêtement de pierre que lui ont légué des générations de Parisiens. (L'éditeur)

LEHOUCK (Émile).

Fourier aujourd'hui.

Denoël, 1966, in-8°, 278 pp, index des noms cités, broché, couv. à rabats lég. salie, état correct (Dossiers des Lettres Nouvelles). Edition originale, ex. du SP, prière d'insérer joint

"Charles Fourier a connu pendant un siècle une existence obscure ; il passait pour une tête fantasque. Or depuis quelques années, il bénéficie d'un regain de faveur ainsi que tous les socialistes que Marx qualifiait avec beaucoup de dédain, d'utopiques. L'essai d'Emile Lehouck a le mérite de remettre en lumière un représentant de la littérature officieuse, lançant des idées insolites pour reconstruire et améliorer le monde. De façon plus précise, cet essai renverse une hiérarchie de valeurs : au lieu de l'économiste, c'est le réformateur moral, le visionnaire, l'écrivain que ces pages réhabilitent." (Louis Trenard, Revue belge de philologie et d'histoire, 1970) — "Fourier fut trahi par l'Ecole sociétaire, comme le fut Saint-Simon par les saint-simoniens. M. E. Lehouck a voué à Fourier une vive admiration et il est probablement le premier à l'étudier dans sa totalité et non pas seulement en sociologue. En effet, Fourier ne fut pas uniquement le critique impitoyable de la société admiré par Engels, il fut de plus un grand créateur poétique et le théoricien d'une sociologie qui pressent la psychanalyse. Précurseur de Marx, précurseur de Freud, Fourier fut-il l'inventeur du freudo-marxisme ? Assurément non, mais le surréalisme a pu réclamer son héritage. Cela explique aussi bien l'actualité de Fourier de nos jours que son anachronisme de son temps. Son originalité fut d'être entièrement indifférent au christianisme. Alors que l'oeuvre des « lumières », de Voltaire et Diderot à Sade, n'a de signification que par référence à l' « Infâme » et à sa morale, Fourier n'est pas anti- mais a-chrétien. Il peut ainsi construire son utopie sociale optimiste sur une éducation et une morale dégagées de l'observation objective de la sexualité avec la plus grande indifférence au tabou. Cela aurait suffi à le rendre inintelligible à son époque, dont l'éloigna encore un langage ésotérique et un génie littéraire rabelaisien peu répandu chez les économistes. S'il ne resta pas inconnu, bien que les socialistes l'aient jugé compromettant, c'est que la bourgeoisie cafarde trouvait utile d'exploiter le « pornocrate » comme repoussoir du socialisme. Aujourd'hui, bien des affirmations qui furent scandaleuses semblent être devenues vérités premières. Fourier garde cependant cette force révolutionnaire qui séduisit André Breton, celui-ci l'admire pour le rejet de « la trinité abjecte : la famille, la patrie et la religion ». Comme Fourier est paradoxalement un esprit religieux, il eût été plus exact de parler de la trinité : père, patrie, patron, selon la formule de Georges Bataille. La pensée de Fourier est exposée par l'auteur avec beaucoup de clarté, de façon révélatrice, avec le souci de convaincre. L'enthousiasme de M. Lehouck rend un son parfois très polémique. Il est facile d'enfoncer le médiocre Cabet. Il n'est pas certain que le phalanstère soit une préfiguration du kibboutz et que la reconnaissance du rôle du profit par les économistes soviétiques puisse être considérée comme une revanche de Fourier sur Marx. Le livre est bien écrit, bien présenté ; les textes cités ont une saveur merveilleuse." (H. Dubief, Le Mouvement social, 1967)

ZÖLLNER (Erich).

Histoire de l'Autriche, des origines à nos jours.

Roanne, Editions Horvath, 1966, fort gr. in-8°, 729 pp, traduit de l'allemand, préface de Victor-L. Tapié, 36 pl. de gravures hors texte, 4 cartes et 3 tableaux généalogiques, biblio, index, reliure toile bordeaux de l'éditeur, sans la jaquette, bon état (Coll. Histoire des Nations)