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SIMON (Jules).

La Liberté politique.

Hachette, 1867, in-12, 372 pp, 3e édition, reliure demi-chagrin chocolat, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), bon état

"Le « radicalisme » de Simon – bien que ce dernier ait été député de l'opposition républicaine – est un radicalisme philosophique, celui de la liberté : contre l'Empire, il réclame la liberté politique et intellectuelle totale, contre l'Église catholique, la liberté d'examen et de conscience totale..." (Claude Nicolet, L'Idée républicaine en France)

BIRÉ (Edmond).

Causeries historiques. Les Historiens de la Révolution et de l'Empire.

P., Bloud & Barral, s.d. (1897), in-8°, 416 pp, reliure demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. conservées, bel exemplaire

"Un ouvrage où les Historiens de la Révolution et de l'Empire les plus récents ont chacun un chapitre, dont la réunion forme un gros livre très attrayant." (La Province du Maine) — Table : M. l'abbé Augustin Sicard ; Le patriote Palloy ; Paris révolutionnaire ; Le vrai chevalier de Maison-Rouge ; Le baron de Batz ; Le centenaire de Cathelineau ; Georges Cadoudal et la chouannerie ; Le baron de Cormatin ; Le 18 Fructidor ; Un historien du Directoire ; Quiberon ; Le capitaine La Tour d'Auvergne ; L'œuvre scolaire de la Révolution ; Une conspiration sous le Consulat ; Émigrés et Chouans ; Les complots militaires sous le Consulat et l'Empire ; Eugène de Beauharnais ; La vie en France sous le Premier Empire.

SANGUINETTI (Gianfranco).

Du terrorisme et de l’État. La théorie et la pratique du terrorisme divulguées pour la première fois. Avec une préface à l'édition française.

P., distribution le fin mot de l'Histoire, 1er trimestre 1980, in-8°, 139 pp, traduit de l'italien (Del Terrorismo e dello Stato, 1979) par Jean-François Martos, broché, couverture à rabats lég. défraîchie, bon état. Édition originale française. On joint le prière d’insérer paru en 1981 : “Quelques jugements des commentateurs sur Du terrorisme et de l’État de Gianfranco Sanguinetti”, dépliant de 6 pp reproduisant 8 critiques du livre par Delfeil de Ton, Jean-Patrick Manchette, Claude Roy, etc

Dans “Du terrorisme et de l'État”, Sanguinetti révèle le rôle joué par les services secrets italiens dans les activités des Brigades rouges.

KORINMAN (Michel).

Deutschland über alles. Le pangermanisme 1890-1945.

Fayard, 1999, gr. in-8°, 701 pp, 13 pl. de cartes en couleurs hors texte, notes, 2 cartes dans le texte, index, broché, couv. illustrée, bon état

Les abominations du nazisme sont-elles le fruit d'un tragique enchaînement de circonstances, ou bien la culture politique allemande les portait-elle, fût-ce en germe, depuis des décennies ? A ce débat qui n'en finit pas de rebondir, le présent livre apporte une contribution décisive. "L'Allemagne au-dessus de tout" : le slogan ne date pas des lendemains de la défaite de 1918, mais bien de ceux de la victoire de 1871... A partir des années 1890, se développe dans les milieux intellectuels et les classes dirigeantes un puissant groupe de pression, la Ligue pangermaniste, qui entretient inlassablement dans l'opinion et les sphères politiques la peur et la frustration. Créatrice du nationalisme bourgeois moderne, elle prône la méfiance à l'endroit de toute population réputée allogène, réclame sans relâche la "réorganisation" de l'Autriche-Hongrie, revendique la construction d'un empire colonial cohérent et d'une marine surpuissante, elle exige une protection militante des minorités allemandes d'Europe centrale, la germanisation forcée en Pologne ou en Lorraine occupées, l'annexion ou la vassalisation de territoires multiples, invente le concept de déportation de masse. Ses chefs ont enraciné les complexes d'infériorité et/ou de supériorité d'une nation fragile encore, beaucoup plus fraîchement constituée que ses voisines anglaise et française, et l'ont lancée dans des rêves de puissance que Bismarck lui-même n'avait pas osé caresser. A l'issue de la Première Guerre mondiale, les obsessions pangermanistes empêcheront les Allemands et leurs élites de surmonter leur défaite et ouvriront la voie à une nouvelle révolution, menée par des groupes plus radicaux encore, qui ne craindront ni de se salir les mains ni d'opérer au grand jour. En ce sens, même si elles ne l'ont pas directement enfanté, elles ont rendu le nazisme possible.

KIÉTHÉGA (Jean-Baptiste).

L'Or de la Volta noire. Archéologie et histoire de l'exploitation traditionnelle (Région de Poura, Haute-Volta).

P., Editions Karthala, Centre de recherches africaines, 1983, gr. in-8°, 247 pp, 41 photos, 16 cartes, 17 figures, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

"La présente étude est centrée sur les exploitations aurifères de la région de Poura en pays gurunsi. Elle utilise les sources écrites – il n'en existe malheureusement pas d'anciennes et la première mention de Poura est celle de Binger en 1888. La tradition orale, riche et prometteuse, a été largement utilisée par l'auteur, mais a nécessité de longues enquêtes dans les diverses ethnies qui peuplent le pays. L'archéologie vient compléter très utilement les sources précédentes. La photographie aérienne a été d'un précieux secours pour établir la cartographie de la zone minière : les puits et les rejets d'exploitation y sont facilement identifiables. Les premiers sont nombreux et l'importance des rejets témoigne d'une exploitation intensive, qui s'est prolongée jusqu'à l'époque actuelle dans certains secteurs. Dix-sept puits ont été fouillés. Ces fouilles ont permis de connaître les techniques de creusement et d'exploitation des couches aurifères. Le matériel recueilli comprend des objets et outils ayant participé au traitement du minerai (meules et broyeurs en particulier), quelques objets métalliques (flèches, couteaux, anneaux), des parures (fragments de bracelets de pierre), débris nombreux de céramique, fusaïoles, fragments de pipes en terre. L'auteur, après avoir évoqué les 40 ans d'exploitation des mines d'or du pays lobi puis de Poura par les sociétés françaises, qui se termina par la fermeture de cette en 1965, fait le point de la situation actuelle." (Raymond Mauny, Revue française d'histoire d'outre-mer, 1985)

YONNET (Henri).

Le « Jules Verne », avion corsaire.

France-Empire, 1956, pt in-8°, 313 pp, 4 pl. de photos hors texte, broché, jaquette illustrée, bon état

Le 6 juin 1940, le « Jules Verne », avion-corsaire de l'Aéronavale, bombardait Berlin pour la première fois dans l'Histoire. Sous le commandement de Henri Daillière, figure héroïque et légendaire, tombé en 1942 en combat aérien, il devait accomplir, entre la mi-mai et l'armistice, une série ahurissante de missions, après avoir été transformé à la hâte en guerrier, alors qu'il avait été prévu pour les lignes commerciales transatlantiques. Sans repos, dans la sarabande infernale de ces mois fiévreux, il vole, de Flessingue à Anvers, de Rostock à Rome, de Livourne à Walcheren, grand oiseau noir dans la nuit, mitraillé partout, jamais vaincu. Son pilote, Henri Yonnet, Officier de la Légion d'Honneur, Médaille Militaire, Croix de guerre, raconte cette extraordinaire épopée, avec la simplicité d'un homme qui ne s'est départi de son silence que pour rendre hommage à ses camarades d'équipage et à un chef prestigieux et inoubliable. Yves Laty est le journaliste ami de Henri Yonnet qui a rédigé le livre.

NORIAC (Jules).

Le 101e régiment. Illustré par Armand-Dumarescq, G. Janet, Pelcoq, Morin et Deux Etoiles.

P., Michel Lévy, 1870, pt in-8°, 141 pp, 75 illustrations gravées sur bois dont 14 à pleine page hors texte, culs-de-lampe gravés, reliure demi-chagrin vert, dos à 5 nerfs filetés, pièce de titre basane verte (rel. de l'époque), coupes frottées, coins émoussés, qqs rares rousseurs, bon état

Physiologie militaire à succès publiée en 1858 par Jules Noriac (pseudonyme de Jules Cayron). Au cours du XIXe siècle est née en France une production culturelle divertissante prenant pour sujet l’armée et ses représentants. Apparue au théâtre dès la Restauration, déployée ensuite dans la presse, notamment la presse satirique illustrée puis dans les circuits populaires de la littérature et sur les scènes des cafés-concerts, le comique troupier construit la place du militaire dans l’imaginaire social. Leurs auteurs épinglent les travers d’une institution longtemps tenue éloignée de la nation, cette fonction critique tend néanmoins à s’étioler après la généralisation du service militaire en 1872. (Odile Roynette)

WILLEMS (H.) et J.-Y. CONAN.

Liste alphabétique des pages de la Petite Ecurie du roi. Aperçu historique présenté par D. Labarre de Raillicourt.

Verviers, Impr. Lelotte, et Suresnes, J.-Y. Conan, 1966, gr. in-8°, 143 pp, nombreux blasons et armoiries reproduits, réalisés par Jean-Yves Conan, index des noms, broché, couv. illustrée, pt tache au 2e plat, bon état. Edition originale (Saffroy I, 13570 a)

Outre l'étude des manuscrits de la Bibliothèque nationale et des Archives nationales de Paris, cet ouvrage reproduit, d'après l'Armorial Général de France dressé par Charles d'Hozier, les blasons et alliances de différentes familles encore existantes de nos jours.

LASSWELL (Harold D.) et Daniel LERNER (dir.).

Les “Sciences de la politique” aux États-Unis. Domaines et techniques. Recueil d’études.

Armand Colin, 1951, gr. in-8°, xvi-305 pp, préface de Raymond Aron, broché, bon état (Cahiers de la Fondation nationale des sciences politiques, 19)

Nombreuses et importantes contributions. — Table : I. Harold D. Lasswell, Les sciences de la politique aux États-Unis ; II. Ernest R. Hilgard et Daniel Lerner, La personne humaine, sujet et objet des sciences sociales ; III. Edward, A. Shils, L’étude du groupe élémentaire ; IV. Margaret Mead, L’étude du caractère national ; V. Clyde Kluckhohn, Le concept de culture ; VI. Rensis Likert, La méthode d’enquête par interview d’un échantillon de population ; VII. Alex Bavelas, Réseaux de communications au sein de groupes placés dans des conditions expérimentales de travail ; VIII. Kenneth J. Arrow, Utilisation des modèles mathématiques dans les sciences sociales ; IX. R.K. Merton et D. Lerner, Le “social scientist” en Amérique. — "Il existe aux Etats-Unis une catégorie de travailleurs intellectuels, qui n'a pas d'équivalent en France : les « social scientists ». Ce terme intraduisible désigne les chercheurs qui se consacrent aux sciences humaines, lesquelles englobent à la fois l'économie, la psychologie, la biologie, l'ethnologie, la sociologie, etc.. L'originalité de ces chercheurs tient au fait que leurs investigations ou leurs expériences sont toujours orientées dans une certaine mesure vers l'action. On s'adresse à eux pour « résoudre » des problèmes pratiques où se trouve impliquée l'action réciproque de « l'homme sur le milieu et du milieu sur l'homme », ce qui peut aller des problèmes de l'organisation du travail, de la psychologie industrielle, des conflits sociaux aux questions les plus diverses qui se posent à la conscience collective. Le « social scientist » formule implicitement trois désirs qu'il ne considère pas comme incompatibles : « être un homme de science au même titre que les savants des sciences physiques et biologiques, rendre des services techniques et jouer un rôle significatif dans l'élaboration des programmes d'action». Le livre comporte de longs développements sur les techniques, où les chercheurs français peuvent puiser une abondante documentation. M. Aron observe dans sa préface que les « sociologues américains reconnaissent les tensions entre catégories sociales, non les luttes entre classes, parce qu'effectivement la société américaine est riche de celles-là et, jusqu'à présent, relativement pauvre de celles-ci »..." (Alain Gérard, Population, 1951)

LEBRUN (Général).

Souvenirs des guerres de Crimée et d'Italie.

P., Dentu, 1889, in-12, (4)-336 pp, 4 cartes dépliantes hors texte, reliure demi-basane cerise, dos lisse avec titres, fleuron et doubles filets dorés (rel. de l'époque), bon état. Edition originale, bel exemplaire

Edition originale. Ces souvenirs débutent en 1855, quand Barthélémy Lebrun (1809-1889), juste nommé colonel, rejoint le corps expéditionnaire en Crimée en janvier 1855 comme chef d'état major de la 3e division (généraux Mayran, puis Mac Mahon). A ce poste, il est le témoin privilégié de l'assaut manqué du 18 juin, de la bataille de Tratkir et surtout de la prise de Malakoff qui est décrite avec beaucoup de détail. Stoppées au départ de l'armée de Crimée, ses mémoires reprennent avec la guerre d'Italie, où il est nommé chef d'état major du corps d'armée de Mac Mahon. A ce poste il est de nouveau particulièrement bien placé pour décrire les batailles de Magenta et Solférino.

FERTIAULT (François).

Dictionnaire du langage populaire verduno-chalonnais (Saône-et-Loire).

Marseille, Laffitte Reprints, 1980, in-8°, 6-472 pp, présentation de Gérard Taverdet, reliure simili-cuir havane de l'éditeur, dos lisse, pièce de titre carmin, titres dorés au 1er plat, bon état. Réimpression de l'édition de Paris, 1890

Par François Fertiault (1814-1915), écrivain et poète. — GOUINE, s. f., fille, femme de vie méprisable. Quean (kouine), truande, laissé aux Bourguignons par les Anglais au commencement du XVe siècle. « Singulière fortune des mots, dit J. Guillemin; le même veut dire ici reine, et là, femme perdue. » Dans la Table ronde, la reine Goïne, complétant les deux acceptations, trompe et tue son mari. (p. 208)

CAZIN (Paul).

Le Prince-Evêque de Varmie, Ignace Krasicki, 1735-1801. (Thèse).

P., chez l'Auteur, 1940, in-8°, 316 pp, importante bibliographie et index des noms de personnes, broché, couv. lég. abîmée, bon état

La thèse d'un des meilleurs spécialistes de la littérature polonaise de son temps. Paul Cazin (1881-1963) a soutenu sa thèse de doctorat sur l'œuvre d’Ignacy Krasicki à l'Université de Lviv en 1932 et devait le refaire à Paris en 1939, mais la guerre a retardé cette soutenance à la fin de 1949 (Lyon). Ignacy Krasicki (1735-1801) est un poète, fabuliste, écrivain, dramaturge, journaliste, encyclopédiste et traducteur polonais. Il est considéré comme le principal poète (« le prince des poètes ») des Lumières polonaises, le La Fontaine polonais, et on lui doit le premier roman polonais, les “Aventures de Nicolas Doswiaczynski”.

HAMILTON (Lieutenant-Général Sir Ian).

Journal de route d'un officier d'état-major pendant la guerre russo-japonaise.

P. et Nancy, Berger-Levrault, 1909, 2 forts vol. in-8°, x-(2)-322 et vi-354 pp, traduit de l'anglais par le lieutenant Verdet, préface du général Langlois, 32 pl. de photos, 27 vues panoramiques et 15 cartes dépliantes en couleurs hors texte, reliures demi-chagrin vert, dos lisses ornés en long, titres dorés, têtes dorées, filet doré sur les plats (rel. de l'époque), dos uniformément passés, bon état

Unique édition française, l'édition originale en anglais fut publiée en Grande-Bretagne en 1905-1907. Envoyé sur le théâtre de la guerre russo-japonaise en 1904, le général Hamilton (1853-1947), ancien chef d'état-major du général Kitchener, dirigeait la mission anglaise d'observation dépêchée auprès de l'état-major japonais en Mandchourie pendant les opérations terrestres du conflit russo-japonais. Il bénéficia de conditions exceptionnelles d'observation. Il avait prédit avant même le début des hostilités la victoire du Japon. Un journal très personnel écrit au milieu de l'action et émaillé de commentaires sans concession.

HILLAIRET (Jacques).

Dictionnaire historique des rues de Paris.

Editions de Minuit, 1964, 2 vol. in-4°, 733 et 734-(6) pp, 2e édition, plus de 2.200 illustrations, gravures, photos et plans, reliures pleine toile écrues décorées de l'éditeur avec titres en blanc au 1er plats et aux dos, gardes illustrées, jaquettes illustrées, sous étui carton, bon état

Deuxième édition de ce monumental ouvrage de référence, œuvre d'une vie. Il comprend : une histoire de la croissance de Paris, une série d’étude sur les particularités de la ville, une nomenclature complète des 5334 voies, une histoire des rues, une histoire des maisons intéressantes et des personnages célèbres qui y ont vécu, une vaste iconographie : 2200 gravures et photos, trois plans généraux : celui de Truschet et Hoyau (1551), le plan de Maire (1808) en vingt planches, le plan de Lecomte (1963) représentant le Paris actuel, un important appareil d’appoint. Au fil des 1500 pages, les quelques 5500 rues, voies, passages et autres quais que compte Paris nous narrent l'histoire de la ville. Ce dictionnaire est « dédié à tous les Parisiens et amis de Paris et faisant connaître toutes les voies passées et présentes, publiques et privées de cette Capitale : allées, avenues, boulevards, chaussées, chemins de ronde, cités, couloirs, cours, enclos, galeries, hameaux, impasses, passages, places, ponts, ports, quais, rues, ruelles, sentes et sentiers, squares et villas, avec leurs tenants et aboutissants, leur longueur et leur largeur, l'année où elles ont été ouvertes, les différents noms qu'elles ont portés ainsi que la raison de ceux-ci. On y trouvera l'historique de tous les établissements civils et religieux : abbayes, chapelles, cimetières, collèges, couvents, églises, hôpitaux, hôtels et maisons célèbres, palais, prisons, séminaires, temples et théâtres que ces rues ont desservis depuis l'époque de Lutèce jusqu'aux temps présents avec l'histoire des personnes connues qui les habitèrent et les anecdotes qui peuvent s'y rattacher. »

BARILLET (Pierre).

Quatre années sans relâche.

Editions de Fallois, 2001, gr. in-8°, 334 pp, index, reliure demi-basane verte, dos à deux fois 3 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Exemplaire très bien relié, envoi a.s.

"Pendant les années 1940-44 marquées par la peur et les privations, l'adolescent que j'étais alors, comme tant d'autres garçons entre 17 et 20 ans, poursuivait ses études et s'éveillait aux mystères d'une sexualité encore confuse. Mais ma priorité, c'était le théâtre. Jean Cocteau, Charles Trenet, Christian Bérard étaient pour moi comme des astres, et les satellites gravitant autour d'eux formaient une constellation qui éclairait la nuit noire de l'Occupation. Grâce à leur parrainage, et surmontant une timidité presque maladive, je m'étais glissé dans les coulisses des principales salles parisiennes. De la loge de Jean Marais qui s'enroulait dans les drapés pourpres de la tragédie à celle d'Yvonne Printemps en train de réinventer son visage aux couleurs de Watteau, j'assistais à la métamorphose de ces mortels en demi-dieux, et je m'épanouissais dans ces zones privilégiées qui devenaient mon Olympe. Dans une véritable course d'obstacles de théâtre en théâtre, je me lançais à la conquête des vedettes alors régnantes qui fortifiaient mes ambitions, favorisaient mon apprentissage, et me préparaient à exercer ce "plus beau métier du monde" dont parle Sacha Guitry. Je m'installais dans le trompe-l'œil de cet univers exaltant où se racontaient de si belles histoires, en ignorant celle, tragique, qui s'écrivait au-dehors, et je me trouvais comme protégé de tous les dangers qui menaçaient le monde extérieur." (Pierre Barillet)

BARILLET (Pierre).

A la ville comme à la scène.

Editions de Fallois, 2004, gr. in-8°, 472 pp, notes, index, reliure demi-basane verte, dos à deux fois 3 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Exemplaire très bien relié

Soixante ans de théâtre et de vie parisienne. Pierre Barillet nous raconte le parcours d'un auteur dramatique, de la Libération à nos jours : une farandole de comédiens, de célébrités, de figures moins connues, qu'il a admirés et aimés et dont il brosse les portraits avec autant d'humour que d'émotion. En 1950, il signe avec Jean-Pierre Grédy une première comédie. Le Don d'Adèle leur vaut d'emblée la célébrité. Ils multiplient les succès. Fleur de Cactus connaît un retentissement mondial. Spectateur attentif, Pierre Barillet ressuscite le souvenir de soirées mémorables. S'il rend à Jean Anouilh et aux auteurs dits de Boulevard la place qu'ils méritent, il s'intéresse tout autant aux entreprises plus audacieuses, plus engagées. Parallèlement à son parcours personnel qu'il indique en filigrane, il décrit l'évolution de l'homosexualité dans le théâtre, sujet encore tabou, il y a un demi-siècle. Il évoque aussi le Paris des années 50, ses fêtes luxueuses, ses frivolités ; ses expériences professionnelles à Broadway, la faune d'Hollywood ; l'explosion de Mai 68 et son influence sur la création. À la ville comme à la scène, une vie remplie de rencontres exceptionnelles, d'amitiés, de quelques chagrins, mais surtout d'enthousiasmes et de passions.

RAMON (Gabriel).

Histoire de la Banque de France, d'après les sources originales.

P., Bernard Grasset, 1929, pt in-4° (19 x 24 cm), 501 pp, un portrait de Mollien, ministre du Trésor, en frontispice et 8 pl. de gravures et fac-similés hors texte, biblio, index des noms cités, reliure demi-chagrin noir, dos à nerfs filetés, auteur et titre dorés (rel. de l'époque), bon état

Un ouvrage classique, très complet, qui reste une référence indispensable. — "Il faut louer M. Gabriel Ramon, tout d'abord de son courage. Car, écrire sur la première page d'un livre, de dimensions d'ailleurs moyennes, ce simple titre : Histoire de la Banque de France d'après les sources originales – c'est évidemment témoigner d'une belle intrépidité. Qu'on songe à tout ce qu'implique, et à tout ce qui est impliqué dans une telle histoire ? Suivre les destins du grand établissement que créèrent les décrets de 1800, et ne pas se perdre, ne pas se noyer dans l'océan illimité de faits politiques, économiques et financiers d'ordre national, d'ordre international aussi, qui constituent ce qu'on pourrait nommer « l'histoire large » de la Banque de France ; rester, au contraire, sans se laisser divertir de cette tâche, l'historiographe attentif de l'établissement lui-même ; retracer ses vicissitudes en marquant à l'occasion les liens étroits qui les rattachent, naturellement, à tel ou tel ensemble d'événements : crises politiques ou nationales, crises économiques ou financières, sans cependant céder à la tentation de faire, ou de refaire, l'histoire de ces crises même : c'est un mérite qu'il ne faut pas sous-estimer. (...) Nous ne saurions entrer dans l'examen particulier des faits qu'a réunis M. Ramon. Ce serait ou résumer son livre, ou, en ne s'attaquant qu'à un ou deux chapitres pour en marquer le fort et le faible, s'exposer au risque de demander à ce précis clair, correct, bien ordonné – j'ajoute bien présenté et bien illustré – tout autre chose que ce qu'il a voulu nous donner. Bornons-nous, au contraire, à en signaler l'apparition, le caractère et, en même temps que les qualités, les limites. Il comble assurément une lacune, une grave lacune de notre littérature historique." (Lucien Febvre, Annales, 1931) — "L'auteur, chance rare, a eu accès aux Archives de la Banque de France. Il s'est documenté en outre dans les séries AD XI et F IV des Archives nationales. Bien qu'il n'ait utilisé ni la correspondance des préfets ni les archives locales, il nous apporte des données très précieuses, des bilans, les éléments pour dresser une courbe de l'encaisse comparée à une courbe de la circulation. Son livre sera utile. L'appendice contient les instructions secrètes que le gouverneur Pallain avait préparées en vue d'une guerre possible. Ce document est du plus haut intérêt, comme beaucoup des choses que nous apporte M. Ramon." (Revue d’Histoire moderne et contemporaine, 1930) — "On a déjà beaucoup écrit sur la Banque de France, depuis plus d'un siècle qu'elle existe, mais l'ouvrage de M. Ramon est, croyons-nous, le premier qui constitue l'histoire complète et détaillée de notre institut d'émission et le seul dont l'auteur ait pu puiser largement aux sources originales. (...) On ne doit pas s'attendre à trouver dans le livre de M. Ramon un exposé critique du système bancaire français ; l'auteur a fait avant tout œuvre d'historien, mais il l'a faite entièrement, c'est-à-dire qu'il ne s'est pas borné à une monographie étroitement limitée à la vie intérieure de la Banque, à ses aspects successifs, à ses pratiques commerciales. Il a réintégré son sujet dans l'histoire économique et financière du XIXe siècle et, grâce à sa connaissance approfondie des problèmes économiques, il a su, très exactement, montrer le rôle joué par la Banque dans toutes les circonstances où le gouvernement et l'économie nationale ont eu besoin d'elle, que ce soit pendant les nombreuses crises politiques traversées par notre pays depuis vingt cinq lustres ou pendant les périodes, heureusement longues et répétées, d'essor économique. D'excellentes pages viennent, de temps à autre, interrompre la chronologie détaillée de la Banque et le minutieux examen des innombrables questions particulières qui composent l'histoire d'un grand organisme financier, pour résumer à larges traits toute une période de son activité. Il n'est pas un des chapitres de ce beau livre qui, même pour le lecteur non spécialisé dans l'histoire ou dans l'économique, ne présente un puissant élément d'intérêt. La création de la Banque et l'intervention tenace de Bonaparte pour lui faire conférer les caractères qu'elle possède encore, puis ses débuts et la vigilance de l'Empereur pour la maintenir dans la ligne qu'il lui a tracée, l'action de soutien apportée par la Banque au gouvernement pendant les dernières et sombres années de l'Empire constituent autant de sujets saisissants que M. Ramon traite avec un grand souci de la composition, mais sans rien sacrifier de la précision documentaire qui est la raison d'être principale d'un tel livre. On en peut dire autant des chapitres consacrés à la Révolution de 1848 ou à la guerre de 1870. Parmi les chapitres particulièrement utiles à la connaissance de notre histoire économique, il faut citer ceux que M. Ramon consacre à la crise des subsistances (1840-45), à la création du réseau ferroviaire, à la période du cours forcé consécutive à la guerre de 1870, on saisit là, sur le vif, quantité de problèmes techniques que les dirigeants de la Banque durent se poser et résoudre. Enfin, il va sans dire que tout ce qui concerne l'histoire interne de la Banque, de son organisation, de ses méthodes et même la psychologie de ses chefs et de son personnel est traité par M. Ramon avec un soin particulier. Nous n'aurions pas entièrement dit tout le bien qu'il faut penser de cet ouvrage, solidement charpenté et élégamment écrit, si nous ne faisions, en terminant, l'éloge de sa présentation matérielle, qui fait honneur aux arts graphiques." (Roger Picard, Revue d'histoire économique et sociale, 1930)

TULOUP (François).

Saint-Malo. Histoire générale. Deuxième édition revue et augmentée.

P., Klincksieck, 1984, gr. in-8°, 597 pp, 32 dessins dans le texte, unr carte et un plan dépliants hors texte, broché, bon état (ouvrage couronné par l'Académie française)

Importante étude historique. Sûrement le livre le plus complet sur l'histoire de Saint-Malo. Passionnant même s'il est écrit dans un style plus universitaire que romancé. On y comprend parfaitement quel a toujours l'état d'esprit des Malouins épris de liberté et toujours prêts à ouvrir leurs portes au souverain anglais ou français qui leur donnera le plus de liberté et qui exigera le moins d'impôts.

COHEN (Robert).

Athènes, une démocratie. De sa naissance à sa mort.

Fayard, 1941, in-12, 320 pp, reliure demi-percaline chocolat, dos à 3 larges nerfs soulignés à froid, pièce de titre basane carmin, fleuron à froid (rel. de l'époque), bon état (Coll. Les Grandes études historiques). Exemplaire très bien relié

"Ce livre est vivant, alerte, clair, bien informé. Que peut-on souhaiter de plus ? On y suit aisément la lente formation de la démocratie, son épanouissement fugitif au temps de Périclès et son trop rapide déclin dont les causes sont finement analysées. Le développement de l'impérialisme athénien et son influence néfaste sur le régime démocratique qui lui avait donné naissance sont très nettement mis en lumière. Des portraits vivement brossés illustrent au passage les principaux personnages de l'histoire d'Athènes. Le style et les rapprochements suggérés à maintes reprises avec la politique contemporaine consacreront le succès de ce livre auprès du grand public." (Bulletin de Correspondance Hellénique, 1937) — "Aujourd'hui, en historien, M. Robert Cohen considère Athènes dans la forme de son gouvernement. N'est-ce pas à Athènes qu'est née la démocratie, qu'elle s'épanouit, s'étiola et révéla enfin les maux qu'elle pouvait susciter ? M. Robert Cohen a déjà écrit deux solides volumes : La Grèce et l'hellénisation du monde antique (PUF, 1934), une Nouvelle histoire grecque (Hachette, 1935), et, en collaboration avec M. Gustave Glotz, de l'Institut, il édifie une monumentale Histoire grecque qui en est à son quatrième et dernier volume. C'est dire déjà la valeur de son dernier livre. A le lire, l'intérêt ne cesse de croître par les déductions qu'il tire du passé et les leçons qui nous permettent de mieux juger les événements actuels. (...) Après avoir connu une incomparable grandeur sous Périclès, en gardant un équilibre qui avait fait sa force, Athènes s'est trouvée vaincue par les fautes d'une démocratie discoureuse. C'est la conclusion qui se dégage du livre de M. Cohen. « Que pouvait, écrit-il, un Etat dont tous les citoyens se sentaient orateurs et tenaient pour sacré le droit au bavardage, dont chaque individu entendait conserver sa pleine indépendance et ne pas obéir ? Que pouvait un Etat dont avait disparu le respect des valeurs et la notion de toute hiérarchie ? Et pourtant ? Athènes a mis deux siècles à mourir d'un mal dont elle pouvait guérir ; elle n'avait qu'à vouloir. A travers les âges, il est d'autres pays qui surent se redresser sur le bord de l'abîme et forcer le destin. »" (La Croix, 1er mai 1937)

Fédération Française de la Montagne – OLLIVIER (R.).

Pyrénées Centrales III : Vallées d'Aure et de Luchon, par André Armengaud, François Comet, auteurs de la première édition revue, complétée, remaniée par Robert Ollivier, Jean et Pierre Ravier.

Auteur-Éditeur R. Ollivier, 1969, in-12, xv-371 pp, 470 itinéraires, 70 dessins et croquis, 10 cartes-itinéraires, cart. simili-cuir fauve de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état

Les guides les plus complets sur les Pyrénées. Les guides Robert Ollivier existent depuis les années 1940. Ils sont devenus la référence en matière de randonnées et d'escalade dans les Pyrénées.

VENTURI (Lionello).

De Manet à Lautrec.

Albin Michel, 1953, gr. in-8°, 314 pp, traduit de l'italien, 217 illustrations en noir, dans le texte et à pleine page, biblio, reliure bradel toile écrue décorée de l'éditeur, jaquette illustrée (pt mque à la jaquette), bon état

Études sur Manet, Degas, Monry, Pissarro, Sisley, Renoir, Cézanne, Seurat, Gauguin, Van Gogh, Toulouse-Lautrec.

[Zodiaque] – HENRY (Françoise).

L'Art irlandais 2.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1964, gr. in-8°, 305 pp, 112 héliogravures hors texte, 16 pl. en couleurs hors texte, 8 pl. documentaires hors texte, 41 figures, cartes et plans, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (la Nuit des Temps 19)

"Les lecteurs des Études Celtiques connaissent bien les travaux de Mlle Henry sur l’art irlandais, et qui font d’elle le maître incontesté en la matière. Le très bel ouvrage en trois volumes, publié aux éditions Zodiaque, qu’elle nous donne maintenant, est le digne couronnement de cette oeuvre. Nous avons là une somme magistrale, qui traite de l’art irlandais dans son ensemble depuis la préhistoire jusqu’à l’invasion franco-normande de la deuxième moitié du XIIe s. C’est bien, semble-t-il, l’œuvre définitive que nous attendions sur la question. Tous les aspects en sont étudiés avec la maturité approfondie du maître qui possède pleinement et domine largement son sujet, mais ne néglige aucun détail significatif. Une très vaste érudition lui permet de comparer les faits correspondants dans d’autres pays et d’autres écoles contemporaines. C’est donc ce nouvel ouvrage qu’il faudra désormais consulter en la matière. Ce livre ne s’adresse pas seulement aux érudits, il a été conçu pour initier un public beaucoup plus large à l’histoire de l’art irlandais. Les illustrations le rendent d’ailleurs particulièrement « parlant ». Les figures dans le texte sont largement employées, mais surtout les planches photographiques, d’une magnifique qualité, sont très nombreuses. Un éclairage habile y fait ressortir les reliefs et les volumes. Et un certain nombre de planches en couleurs permettent de saisir immédiatement la richesse de certaines décorations. Pour l’exposé de ses idées, Mlle Henry a adopté, avec raison, un cadre historique. Les trois volumes correspondent chacun à une période chronologique. Chacun d’entre eux commence par un exposé des circonstances historiques dans lesquelles l’art irlandais s’est développé à l’époque correspondante : au premier volume, avant les invasions des vikings ; au deuxième à l’époque des incursions des vikings, puis de la coexistence dans l’île des royaumes irlandais et des royaumes Scandinaves aux IXe et Xe s. ; au troisième, après la chute des royaumes vikings et jusqu’à l’invasion franco-normande de la 2e moitié du XIIe s. Dans chaque volume, les faits sont classés par chapitres concernant respectivement l’architecture, l’orfèvrerie, la sculpture, les manuscrits enluminés..." (E. Bachellery, Études celtiques, 1966)

LOTA (Paul-Antoine).

Corsaire et para. Mémoires.

Éditions des Ternes, 1981, in-8°, 186 pp, fac-similé d'une dédicace du général de Gaulle à l'auteur, 16 pl. de photos et documents hors texte, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

Premier volume (sur 2). — Enseigne de vaisseau en 1940 et se trouvant à Gibraltar, le commandant Lota a signé à cette date un engagement pour la durée de la guerre dans les Forces Françaises Libres. Il a immédiatement participé dès 1941 à la bataille de l'Atlantique ; commandant d'un torpilleur lors de la bataille d'Angleterre il n'a pas cessé de combattre dans les différents secteurs (Atlantique Nord et Sud, Océan Indien...) Affecté au 2e Bureau à la "Marine Egypte" il participe à la bataille du désert. Blessé en 1942 à El Alamein il se retrouve à Port Saïd...

CLERGET (Marcel).

La Turquie. Passé et Présent.

Armand Colin, 1938, in-12, 207 pp, 7 cartes et 2 plans, biblio sommaire, broché, C. de bibl., pt accroc au dos, bon état

"Un sujet passionnant : l'étude d'une renaissance. Un petit livre riche de faits, d'idées, de descriptions, de formules heureuses. M. Marcel Clerget connaît le pays et les hommes..." (Annales de géographie, 1939) — "Parmi les bouleversements dont la grande guerre a été la cause, il n'en est sans doute pas de plus profond, de plus saisissant que celui de la Turquie sous la direction volontaire du Gazi Mustafa Kemal." (Avant-Propos)

HAGENER (Henri).

Fokker – the Man and the Aircraft.

Harleyford Publications, 1961, in-4°, 224 pp, compiled and written by Henri Hegener, edited by Bruce Robertson, tone paintings by W. F. Hepworth, based on original drawings by J. D. Carrick, Frank Yeoman and Paul R. Matt, très nombreuses photos, 66 pages de profils d'avions, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée (pt déchirure au 1er plat de la jaquette), bon état

"Un ouvrage d'histoire de l'aviation minutieux et somptueusement réalisé – rien de moins que l'histoire de la vie d'Anthony Fokker, « le Hollandais volant », et des avions construits par sa célèbre société. Illustré de centaines de photographies et de splendides peintures de W. F. Hepworth, d'après les dessins originaux de J. D. Carrick, cet ouvrage est une fantastique « histoire de l'aéronautique ». L'auteur a rencontré Fokker en 1919, a souvent volé avec lui et a été étroitement associé au concepteur en chef de Fokker, Reinhold Platz. Le livre est découpé en trois parties, d'abord une biographie de Fokker et de sa société, puis une section consacrée à 49 avions Fokker dessinés en trois vues à l'échelle 1/72e, de l'Araignée (1910) jusqu'au F.27 (1955), et enfin une étude type par type de plus de 200 avions Fokker, avec une photographie de presque chacun d'entre eux. Il s'agit vraiment d'un livre fabuleux et peu d'ouvrages sont aussi complets sur un seul constructeur aéronautique." (Book Reviews, october 1961)

FAIN (Agathon-Jean-François, baron).

Manuscrit de mil huit cent douze, contenant le précis des événements de cette année, pour servir à l'histoire de l'Empereur Napoléon. Tome second.

P., Delaunay, 1827, in-8°, 494-(2) pp, 4 cartes dépliantes (bataille de la Moskowa, région de Moscou, passage de la Bérézina, et une grande "Carte des pays compris entre la Vistule, Moscou et St Pétersbourg pour servir à l’intelligence du Manuscrit de 1812"), pièces historiques, table alphabétique et raisonnée (38 pp), reliure demi-veau fauve, dos lisse, titres, filets et palette dorés, tranches marbrées (rel. de l'époque), dos lég. frotté, bon état. Édition originale. Bon exemplaire très frais et sans les habituelles rousseurs, mais il manque le premier tome

Tome II seul (sur 2) : bataille de la Moskowa, incendie de Moscou, Bérézina, retraite vers Wilna et départ de l'empereur. — Ouvrage essentiel pour la campagne de Russie. Ce témoignage est considéré comme fondamental par les historiens du Premier Empire. "Sources de tout premier ordre pour l’histoire de l’Empire." (Tulard, 522)

ROPKE (Wilhelm).

Au-delà de l'offre et de la demande. Vers une économie humaine.

Payot, 1961, in-8°, 295 pp, préface de Jacques Rueff, broché, bon état (Bibliothèque Économique). Édition originale française

Le titre ne doit pas tromper : dans la perspective de Wilhelm Röpke (1899-1966), l'un des chefs de file de l'influente école allemande de l'« ordo-libéralisme » pendant les années 1935-1965, aller « au-delà de l'offre et de la demande » ne revient pas à dépasser et encore moins répudier l'économie de marché, mais à la réintégrer dans un lien social et un ordre moral aux connotations parfois très conservatrices. Et s'il récuse le laissez-faire utilitariste, l'auteur ne ménage pas davantage ses critiques à l'encontre de Keynes et surtout de l'Etat providence et du « socialisme fiscal » – accusés de conduire à un collectivisme liberticide et ruineux. Édition originale française de "Jensseits von Angebot un Nachfrage" (1958).

LECKIE (Robert).

Great American Battles.

New York, Random House, 1968, in-4°, 177 pp, 90 dessins d'uniformes, gravures et photos, 12 cartes et plans, index, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état. Texte en anglais

Un compte rendu clair et saisissant des neuf grandes guerres des États-Unis (de la guerre de Sept Ans à la guerre de Corée), mettant en lumière onze batailles importantes. Québec : Wolfe et Montcalm s'affrontent pour un continent ; Trenton : Washington rallie la révolution ; La Nouvelle-Orléans : Old Hickory tient bon ; Mexico : Winfield Scott gagne un empire ; Chancellorsville : Le triomphe tragique de Lee et Jackson ; Appomattox : Grant et Sheridan mettent fin à la guerre de Sécession ; Santiago : Le combat terre-mer qui a humilié l'Espagne ; Bois Belleau : les Marines sauvent Paris ; Guadalcanal : La bataille qui a condamné le Japon ; Normandie : Le grand pari d'Eisenhower ; Pusan-Inchon : MacArthur répond et attaque.

GAGET (Général Robert).

Commando Cobra. Les ceinturons noirs en Algérie.

P., Editions Grancher, 1988, gr. in-8°, 372 pp, présenté par le général Bigeard (Bruno), 125 photos et 48 cartes dans le texte, broché, couv. illustrée, bon état

On a beaucoup parlé des "Commandos Cobra", ces soldats de Bigeard qui, sans être des professionnels ni des paras, se sont néanmoins couverts de gloire dans le Secteur de Saïda et la Zone Sud Oranais. Qui étaient-ils, ces nouveaux guerriers en casquettes ? Voici leur véritable Histoire ! Le Général Robert Gaget, alias "Cobra" nous décrit la formation de ses hommes, leur engagement, leur foi, leur réussite. Il nous entraîne derrière ses Sticks, dans les épais maquis de Saïda, sur les monts brûlés des Ksour, le long des falaises de la frontière Algéro-marocaine. Il nous invite à découvrir comment cette Unité de circonstance, formée à la méthode Bigeard, va devenir le fameux Commando de deux cents guerriers capable d'agir en finesse contre l'organisation politico-militaire adverse ou de donner l'assaut à une Katiba retranchée dans les rochers du Djebel. (4e de couverture)

DURUY (Victor).

Histoire des Grecs depuis les temps les plus reculés jusqu'à la réduction de la Grèce en Province Romaine.

P., Librairie Hachette et Cie, 1874, 2 vol. in-8°, xxxii-481 et 520 pp, nouvelle édition, reliures demi-chagrin havane, dos lisses, titres, filets et filets pointillés dorés (rel. de l'époque), 2 coins réparés avec du scotch, rousseurs, bon état

"Le récit est clair, intéressant, parfois même éloquent : il n'y a pas de meilleure initiation à l'étude de l'antiquité grecque, et si les ouvrages les plus utiles aux études helléniques sont ceux qui peuvent procurer le plus d'amis à la Grèce ancienne, nul n'a mieux atteint le but que M. Duruy." (Revue des Études Grecques)

Collectif.

"Il y a trois siècles le Masque de fer...". Actes du colloque international sur la célèbre énigme (12–13 septembre 1987).

Cannes, Office Municipal de l'Action Culturelle et de la Communication de la ville de Cannes, 1987, in-4°, 122 pp, 11 illustrations, annexes, biblio, reliure toile bleue à la bradel de l'éditeur, bon état

Édition originale des actes de ce colloque dédié à la véritable histoire du Masque de fer, sous le patronage d'Alain Decaux. Contributions de Dominique Labarre de Raillicourt (“Autour du Masque de fer : la condition carcérale en France au début du XVIIIe siècle”, 36 pp), Hubert d'Hérouville, Stanislas Brugnon, Bernard Caire, Pierre-Marie Dijol, John Noone, Harry Thompson, Fernand Carlhian-Ribois, Ettore Patria, Mauro Maria Perrot, et Paul Gonnet.

LACHÈVRE (Frédéric).

Le Libertinage au XVIIe siècle. IV. Les Recueils collectifs de poésies libres et satiriques publiés depuis 1600 jusqu'à la mort de Théophile (1626).

P., Edouard Champion, 1914, in-4°, xvi-597-(6) pp, index des noms cités, broché, bon état. Très rare édition originale dédiée à Pierre Louÿs, tiré à 305 ex. numérotés seulement (n° 222)

Édition originale de cette monumentale bibliographie par l’érudit bibliographe français Fr. Lachèvre (1855-1943), spécialiste du libertinage au XVIIe s. Contient une biographie et bio-bibliographie des auteurs de recueils imprimés ou mss, une table des anonymes et une table des noms cités.

PELLETIER (Yannick)(dir.).

Histoire générale de la Bretagne et des Bretons. Du Ve siècle avant Jésus-Christ à la fin du XXe siècle.

Nouvelle Librairie de France, 1995, 2 vol. pt in-4° (26 x 20,5), 759 et 762 pp, 1000 illustrations dont 700 en couleurs, 66 cartes et graphiques en couleurs, chronologie, biblio, index des noms de personnes et des noms de lieux, reliures simili-cuir vélin crème décorées de l’éditeur, plats estampés et imprimés, illustrés par une image dorée, gardes illustrées, jaquettes illustrées, bon état

La saga d'un peuple. L’un des meilleurs ouvrages de synthèse sur la Bretagne. Tome I : Les Bretons des Vénètes à nos jours ; Les faits et la mémoire ; La personnalité bretonne et la mer ; Le monde rural breton ; La Bretagne et l’industrie. - T. II : Cultures et mentalités bretonnes ; La religion en Bretagne ; L’art en Bretagne ; La Bretagne par l’écrit ; Langue et culture bretonne ; La musique bretonne. Glossaire. Bibliographie. Liste des cartes et graphiques. Index des noms de personnes. Index des noms de lieux. Poids sans emballage : 4,83 kg

TURQUAN (Joseph) et Lucy ELLIS.

La Belle Paméla (Lady Edward Fitz Gerald), 1773-1831. D'après des correspondances et mémoires inédits, des traditions et documents de famille.

P., Emile-Paul Frères, 1923-1924, 2 vol. in-8°, xv-358 et 351 pp, 25 pl. de portraits inédits hors texte, brochés, couv. du 1er volume lég. salie, bon état

Rare complet du second volume. — La belle Paméla était l'une des deux filles adultérines de Mme de Genlis et de Philippe d'Orléans, duc de Chartres, futur Philippe-Egalité, qui finira sur l'échafaud. — "... On connaît les singulières aventures de cette fille adoptive de Mme de Genlis. Les mauvaises langues pourtant nommaient tout haut le père et la mère : c'était le fruit, disait-on, de la liaison du duc d'Orléans et de Mme de Genlis. Quoi qu'il en soit, recueillie par Mme de Genlis qui s'en amusait comme d'un jouet, la petite étrangère fut élevée avec les enfants du duc d'Orléans qui, voulant lui donner un nom poétique et harmonieux l'avait baptisée « Paméla Seymour ». La petite fille en grandissant était devenue « une créature divine toute blanche sans beaucoup de couleurs avec des attitudes nonchalantes. » Bien que de nuance différente, ce qui ajoutait au piquant de sa physionomie, ses beaux yeux séduisirent lord Edward Fitz-Gérald qui pleurait la mort d'une maîtresse adorée et qui crut la voir revivre en elle. Il s'empressa de demander sa main, et, pour symboliser les idées de liberté dont les deux époux se montraient enthousiastes, la jeune femme se maria coiffée d'un bonnet rouge qu'elle orna de fleurs d'oranger ! A l'instigation de sa femme, lord Fitz-Gérald avait essayé de soulever l'Irlande pour y établir le régime de la liberté; son projet échoua et il mourut dans un combat au cours de sa lutte contre les Anglais. La belle Paméla ne porta pas longtemps son deuil, elle épousa au bout de quelques mois un consul d'Amérique, à Hambourg, du nom de Petcairn et après avoir divorcé rentra à Paris où elle se réfugia à l'abbaye au Bois pour y faire pénitence. Ce fut là que par une nouvelle lubie, elle se fit enlever par le duc de La Force et conduire à Montauban. Elle vécut chez lui jusqu'en 1830, époque où lui-même quitta Montauban. Paméla alors regagna Paris et vint s'y recommandera la bienveillance de Louis-Philippe. Mais l'ancien compagnon de son enfance, qui, s'il ne lui était pas uni par les liens du sang devait lui être attaché tout au moins par ceux de l'amitié, resta sourd à ses prières et se refusa même à lui accorder une audience ou à lui faire tenir le moindre secours. La belle Paméla ne survécut pas à tant de disgrâces, elle végéta quelques mois et mourut en 1831, réfugiée dans un grenier dans une situation voisine de l'indigence..." (Vicomte de Reiset) — "La Belle Paméla (Lady Edward FitzGerald) est l'œuvre conjointe de l'arrière-petite-fille de Paméla, Miss Lucy Ellis, et de l'historien français Joseph Turquan, et traite de cette vie intéressante avec beaucoup d'exhaustivité et d'autorité. Sur la question de la filiation, il ne laisse aucun doute – les responsables sont Philippe Egalité et Madame de Genlis." (The American Historical Review, 1924)

MACELIN (Paul).

La Résistance au village. Journal d’un secrétaire de mairie (St Saturnin lès Apt, 1942-1944).

C'est-à-dire éditions, 2024, gr. in-8°, 192 pp, préface et édition de Jean-Marie Guillon, nombreuses photos et fac-similés (la plupart en couleurs), sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Le journal de guerre de Paul Macelin est un document rare. C’est d’abord le témoignage d’un secrétaire de mairie, qui, par ses fonctions, se trouve au centre de la vie d’une commune rurale confrontée aux problèmes du temps, les pénuries, les réquisitions, les diverses menaces qui pèsent sur la tranquillité de la population et la sécurité de ceux qui y ont trouvé refuge. Sa commune, Saint-Saturnin-lès-Apt, entre Luberon et Monts du Vaucluse, se trouve dans une zone de Résistance active. Elle n’est pas épargnée par la répression. Le 1er juillet 1944, elle est même le cadre de l’un des pires crimes de guerre de la région. Macelin en livre le récit horrifié. Mais il ne se contente pas de faire la chronique de Saint-Saturnin et d’une guerre dont il se réjouit qu’elle tourne mal pour l’Axe. Il n’est pas un témoin passif. S’il ne combat pas les armes à la main, il raconte, en partie, à mots plus ou moins couverts, comment il résiste à sa façon et comment il protège les habitants, anciens ou récents, de ce village qui est son univers, mais qui est aussi une parcelle de la France républicaine qu’il vénère. S’il n’est pas membre de l’organisation clandestine, il en est de fait l’un des maillons importants et son témoignage illustre comment « la République au village » sert de substrat à « la Résistance au village ». C’est, entre autres raisons, ce qui en fait le prix.

Collectif.

Mulhouse en 1870.

Mulhouse, Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1970, in-4°, 133 pp, introduction par Paul Leuilliot, 21 gravures, photos et cartes, 2 grandes cartes repliées hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

Sommaire : Mulhouse à la fin du Second Empire ; La vie quotidienne à Mulhouse ; La guerre vue à travers les récits de contemporains ; Conclusion : notes sur les origines de la guerre et ses conséquences sur Mulhouse.

[Zodiaque] – MUSSET (Lucien).

Normandie romane. 1. La Basse-Normandie.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1967, gr. in-8°, 341 pp, 145 héliogravures hors texte, 4 pl. en couleurs hors texte, nombreux plans, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (la Nuit des Temps 25)

Cet ouvrage de L. Musset traite de la basse Normandie (Calvados, Manche, Orne). L'ouvrage ne se limite pas aux édifices célèbres, comme ceux de Caen, mais passe aussi en revue beaucoup d'églises habituellement négligées par les ouvrages à grand tirage. Le texte apporte une documentation sûre et une masse d'informations neuves, peu connues ou récemment acquises, présentées avec modestie, et de façon toujours attrayante pour le non-spécialiste.

SANCERME (Charles).

Les Serviteurs de l'ennemi.

Chez l'auteur, dépôt général Librairie Victorion, 1917, in-8°, (4)-352 pp, reliure percaline bleue, dos lisse avec pièce de titre basane havane, fleuron et doubles filets dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état. Edition originale

Violente attaque contre le journal le “Bonnet Rouge” et la propagande pacifiste. — "M. Charles Sancerme, l'auteur du livre “les Serviteurs de l'ennemi”, a adressé la lettre suivante à M. le procureur Lescouvé. Cette lettre, déposée par lui, le 10 juillet, à dix heures et demie du matin, au cabinet du. M. Lescouvé, n'a pas encore reçu de réponse. – « Paris, le 10 juillet 1917. Monsieur le Procureur de la République, Le soussigné, Sancerme Charles, demeurant à Paris, 52, rue de Bourgogne, père, parent et ami de soldats tués ou blessés en défendant la patrie, A l'honneur de déposer entre vos mains une plainte pour intelligence avec l'ennemi et trahison contre : 1) Vigo, dit Miguel Almereyda, directeur du journal le “Bonnet Rouge” ; 2) Emile Para, dit Georges Clairet, rédacteur au même:journal ; 3) Marion et Duval, administrateurs du “Bonnet Rouge” ; 4) Brizon, député, rédacteur audit journal ; 5) Contre inconnus, rédacteurs anonymes ou bailleurs de fonds audit journal. A l'appui de ma plainte, j'ai l'honneur de vous remettre un ouvrage intitulé : “les Serviteurs de l'ennemi”, dont je suis l'auteur et où vous trouverez, jour par jour, les preuves de mon accusation. Veuillez agréer, etc. Charles Sancerme. » – Le procureur de la République a reçu la plainte et a transmis à M. Drioux, juge d'instruction, le volume que lui a remis M. Sancerme et qui constitue le document que le plaignant a déposé à l'appui de sa requête." (Le Figaro, 2 août 1917) — "Le 26 mai 1917, Almereyda publia, malgré l'interdiction des censeurs, un article qui se terminait par une menace de révolution à peine déguisée. Il est important de souligner que chaque ligne du journal était passée au crible, ce qui rendait impossible toute action de propagande au bénéfice de l'Allemagne. Le 18 juin, le Président du Conseil et le ministre de la Guerre apprirent du préfet de police les détails relatifs à la saisie du chèque Duval et de sa restitution ; Ribot fit immédiatement saisir le Garde des Sceaux par l'intermédiaire du ministre de la Guerre. Le scandale du “Bonnet Rouge” – relayé par l'extrême droite d'un côté, et par Clemenceau de l'autre – risquait d'avoir de graves répercussions politiques en France ; en effet, l'enquête avait établi que les fonds provenaient d'un banquier de Mannheim nommé Marx, réputé pour être un homme de paille du S.R. allemand. Une instruction judiciaire fut ouverte... Charles Sancerme, un publiciste, profita de ce climat délétère pour publier un recueil de coupures du “Bonnet Rouge” ; son ouvrage voulait mettre en évidence l'existence d'un plan de propagande en faveur de l'Allemagne dans les colonnes du journal depuis 1915. Sancerme fit remarquer que des articles, parus dans “La Gazette des Ardennes”, la “Frankfurter Allgemeine” et le “Berliner Tageblatt”, reprenaient les mêmes thèmes que ceux du “Bonnet Rouge”..." (Olivier Lahaie, La guerre secrète en Suisse, 1914-1918)

ARON (Raymond).

Penser la guerre, Clausewitz. 1. L'âge européen. – 2. L'âge planétaire.

Gallimard, 1976, 2 vol. in-8°, 472 et 365 pp, biblio, index des noms et index thématique dans chaque volume, broché, bon état (Bibliothèque des sciences humaines). Edition originale (il n'est pas fait mention de grand papier)

1. « J'ai lu “De la guerre” pour la première fois il y a une vingtaine d'années, puis je l'ai cité comme tout le monde. En 1971-1972, j'étudiais l'ensemble des écrits militaires, politiques, personnels de Clausewitz et crus constater que la pensée du plus célèbre des stratèges restait à découvrir et à comprendre », écrit Raymond Aron en 1976. La pensée de Carl von Clausewitz retrouve ici sa dimension essentielle : être une théorie en devenir, qui jamais ne trouva sa forme définitive, puisque le général prussien, né en 1780, mourut en 1831, victime du choléra. Dans ce premier tome, Raymond Aron reconstruit, avec la rigueur qu'on lui connaît, le système intellectuel de celui qui voulut mettre à jour l'esprit, c'est-à-dire la nature et l'essence, de la guerre, "véritable caméléon". Formation du système, tendances divergentes, synthèse finale, équivoque irréductible, rapport à Montesquieu, à Kant ou à Hegel – sur tous ces sujets Aron formule ses analyses qu'il confronte aux jugements des critiques allemands. – 2. Ce tome deuxième prend l'exacte mesure de la place de Clausewitz dans le monde d'aujourd'hui. Les grandes écoles d'état-major l'enseignent, Moltke comme Foch, Lénine comme Mao Zedong l'ont lu, étudié ou appliqué. Qui d'entre tous s'y montre le plus fidèle ? Clausewitz peut-il lui-même être tenu pour responsable des massacres militaires et civils de la Première Guerre mondiale ou bien pour le plus farouche procureur contre la guerre d'anéantissement menée par Hitler ? Grâce à son échec dans l'action, Clausewitz, tel Machiavel, a trouvé le loisir et la résolution d'achever au niveau de la conscience claire la théorie d'un art qu'il a imparfaitement pratiqué. Son héritage consiste en deux idées maîtresses: le principe d'anéantissement et la suprématie de l'intelligence politique sur l'instrument militaire. L'arme nucléaire confirme la deuxième et modifie le sens de la première.

CARBONELL (Charles-Olivier)(dir.).

Une Histoire européenne de l'Europe. D'une renaissance à l'autre ? (XVe-XXe siècle).

Toulouse, Privat, 1999, gr. in-8°, 320 pp, 20 cartes, index, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque historique Privat)

Une histoire où le continent européen est davantage défini par ses traits constitutifs culturels forgés au cours des siècles que par ses caractères géographiques. — Cet ouvrage envisage la période du XVe siècle à nos jours : les mutations culturelles de la Renaissance, les révolutions européennes – des savoirs, des pouvoirs, des droits de l'Homme – durant cette longue guerre civile que fut la parenthèse 1913-1989. — Cette Histoire est celle d'un "être historique", d'une "réalité indivise"; l'histoire d'une vaste communauté de civilisation qui tire son nom du continent dans lequel elle fut approximativement inscrite, non par la quête d'un espace identitaire mais par la force d'un destin hostile. Elle est l'histoire des hommes qui ont participé à la même aventure, connu les mêmes conditions, partagé les mêmes situations, vécu les mêmes événements ; aventure, conditions, situations, événements qui constituent leur passé commun, unique objet de cette Histoire. Cette Histoire est donc celle de l'Europe singulière – de l'Europe au singulier d'une part, de l'Europe dans sa singularité d'autre part. Dégager le tronc commun des mémoires européennes, l'élaguer des mémoires nationales qui lui font ombrage tant leurs branches ont poussé dru, tel est l'objet que poursuit cette Histoire européenne de l'Europe, telle est la raison qui a guidé le choix de son titre insistant. Car le temps est venu de dire aux Européens pourquoi ils sont Européens. Ils le sont certes pour des raisons géographiques – ils sont nés, ils vivent entre Oural et Atlantique – ou politiques – ils sont citoyens d'un Etat membre de l'Union européenne. Raisons existentielles ; raisons révocables. Ils le sont aussi, essentiellement, – mais le savent-ils ? – par décret de l'Histoire.

RAEDER (Grand-Amiral Erich).

Ma Vie.

France-Empire, 1958, pt in-8°, 411 pp, traduit de l'allemand, 8 pl. de photos hors texte, broché, couv. factice très bien réalisée à partir d'une reproduction en couleurs de la jaquette originale, bon état

Souvenirs de l'amiral commandant en chef la flotte allemande jusqu'en janvier 1943. Erich Johann Albert Raeder (1876-1960) a servi dans la marine allemande au cours de la Grande Guerre et de la Seconde Guerre mondiale. Officier général de la Reichsmarine pendant l'entre-deux guerre, puis de la Kriegsmarine sous le Troisième Reich, il atteint le plus haut rang de la hiérarchie militaire navale, celui de Grand Amiral, en 1939. Il dirige la Marine allemande jusqu'à sa démission en 1943, date à laquelle il est remplacé par Karl Dönitz. Il est condamné à la prison à vie au tribunal de Nuremberg et est libéré en 1955 pour raisons médicales. — "Entré dans la marine impériale en 1895, Erich Raeder est chef d'état-major de l'amiral Hipper à la bataille du Jutland. Peu avant la révolte des marins, prélude de la révolution de 1918, il est appelé à Berlin où il joue un rôle de plus en plus déterminant dans l'organisation de la nouvelle marine définie par le traité de Versailles. En 1928, il en devient le chef. Quand Hitler arrive au pouvoir, en janvier 1933, l'amiral Raeder préside à l'extraordinaire expansion d'une marine qui se promet d'être millénaire et qui va sombrer, au bout de douze années, sous une tempête de sang et d'horreurs... Condamné par le tribunal international de Nuremberg, il est libéré de la prison de Spandau, en 1955, à l'âge de 80 ans. L'homme qui a façonné la Kriegsmarine, qui en a été la figure de proue pendant quinze ans, nous livre son histoire déterminante, dramatique et passionnée. Il revendique hautement ses responsabilités... « Ma vie » du grand amiral Raeder est un document d'un intérêt exceptionnel. Il apporte une contribution essentielle à l'histoire de l'Europe et du monde." (2e plat de la jaquette) — "La vie du Grand-Amiral Raeder, qui dirigea la marine allemande de 1928 à 1943, a été tout entière consacrée à celle-ci, au cours d’une carrière de près de cinquante ans. Il connut la marine allemande à ses grandes étapes : au moment où elle se constituait pour la première fois, au moment où elle était engagée dans la Première Guerre mondiale, au moment où elle se reconstituait pendant l’entre-deux-guerres, enfin au moment où elle se trouvait à nouveau au combat pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour le lecteur d’aujourd’hui, ce sont évidemment les dernières périodes qui sont les plus intéressantes. Le Grand-Amiral expose, de façon très claire et fort simple, sur quelles données s’est reformée la marine allemande, lorsque Hitler se fut affranchi des stipulations du Traité de Versailles, puis comment la guerre sur mer a été menée par l’Allemagne dans les premières années du dernier conflit. Une figure domine : celle de Hitler ; sa personnalité s’éclaire d’un jour nouveau chaque fois qu’un des grands acteurs allemands du drame raconte ses mémoires. Pour le Grand-Amiral Raeder, Hitler reste un homme au caractère changeant, malgré sa détermination, une nature secrète, malgré les nombreux entretiens qu’il accordait aux grands chefs militaires et les grands discours qu’il leur adressait. Il est curieux, voire stupéfiant, de voir comment le responsable de la marine allemande était mal orienté par le Führer et devait déduire de ce qu’il disait et plus souvent de ce qu’il ne disait pas, les directives qu’il y avait lieu d’appliquer. Souvent en désaccord avec Hitler, le Grand-Amiral Raeder trouvait, dans la haute conception qu’il s’était faite de ses devoirs, une ligne de conduite à laquelle il restait fidèle. Son amour passionné de la marine, son désir de servir avec droiture, l’objectivité avec laquelle il envisageait les problèmes qui lui étaient soumis et ceux qui pourraient lui être proposés, lui masquaient quelque peu les conditions réelles dans lesquelles Hitler menait sa politique à l’intérieur même de l’Allemagne et hors de ses frontières. Aussi peut-on aisément croire l’Amiral Raeder lorsqu’il affirme qu’il eut connaissance pour la première fois au procès de Nuremberg, où il figurait avec les autres chefs allemands poursuivis comme criminels de guerre, des faits monstrueux qui étaient reprochés au régime nazi. Le récit du procès de Nuremberg, et le jugement qu’il porte sur lui, ne sont pas les parties les moins intéressantes du livre, dont les dernières pages ne manquent pas de grandeur. La traduction est particulièrement claire." (Jean Némo, revue Défense Nationale, 1959)

ABRANTÈS (Laure Junot, duchesse d').

Mémoires de la duchesse d'Abrantès. I. Les coulisses du Consulat. II. Bonaparte intime. III. Les coulisses de l'Empire. IV. Napoléon intime et familier. Notices, notes et commentaires par Albert Meyrac.

Albin Michel, s.d. (1925), 4 vol. in-8°, 312, 315, 311 et 320 pp, introduction par Albert Meyrac, reliures demi-chagrin vert, dos à 4 faux-nerfs guillochés ornés en long, décor doré et à froid, têtes dorées, pièces de titres basane vermillon, couv. illustrées conservées (rel. de l'époque), bon état

Édition complète en 4 volumes. — Née en 1784, Laure de Saint Martin Permon (1784-1838) se trouve, dès l'enfance, mêlée aux événements tragiques de la Révolution. Élevée à la manière de l'Ancien Régime par un père et une mère attachés aux traditions, elle devient à seize ans l'épouse d'un général républicain, Junot, aide de camp et favori de Napoléon Bonaparte que sa famille et elle-même ont intimement connu dès sa jeunesse. Tour à tour, épouse du Gouverneur militaire de Paris, ambassadrice au Portugal aux côtés de Junot fait Duc d'Abrantès par l'Empereur, témoin direct des horreurs de la guerre d'Espagne, maîtresse de Metternich, ambassadeur d'Autriche à Paris, elle vit au plus près chaque instant de l'épopée consulaire et impériale. Veuve et ruinée à la chute de l'Empire, elle n'en joue pas moins un rôle éminent sous la Restauration. Elle se met alors à écrire et ses mémoires, parus de 1831 à 1835, connaissent un succès prodigieux. Toujours le destin l'a placée ou il le fallait, et, vingt ans plus tard elle restituera ce vu et ce vécu en un récit touffu, décousu, passionnant. Avec un dédain superbe de la chronologie, elle va, vient, vagabonde, anticipe, retourne en arrière, ressuscite le passé. Témoin irremplaçable de l'épopée consulaire et impériale, elle plante le décor, brosse une fresque immense, fourmillante de petits faits pris sur le vif, de détails piquants, de portraits malicieux qui donnent le ton de l'époque et lui restituent sa saveur première. Il faut dire qu'à presque chaque page s'y profile la silhouette de Napoléon. Elle l'a vu penché sur son berceau, elle a suivi de près son ascension, elle lui doit sa fortune, sa gloire, son nom même. Qui mieux qu'elle pouvait peindre Napoléon ? — “Célèbres mémoires qui doivent beaucoup à Balzac et dont Chateaubriand, Victor Hugo et Alexandre Dumas firent grand cas. C’est dire le prestige de ces souvenirs riches en anecdotes curieuses et en portraits piquants.” (Tulard, 5) — "Les travailleurs appliqués à l'histoire du Consulat et de l'Empire savent le crédit qu'il faut accorder aux Mémoires de la duchesse d'Abrantès – ou plutôt qu'il ne faut pas leur accorder, mais ce n'est point à eux que s'adresse la présente édition, destinée, semble-t-il, à un public qui apprécie surtout dans l'histoire, les historiettes d'alcôve." (Jean Bourdon, Revue d’Histoire moderne et contemporaine, 1929)

VALLOTTON (Henry).

Marie-Thérèse impératrice (1740-1780).

Fayard, 1963, in-12, 425 pp, un tableau généalogique des 16 enfants de Marie-Thérèse dépliant hors texte, biblio, reliure demi-chagrin carmin à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. Les Grandes Études historiques)

JULIEN (Jean-Joseph).

Nouveau commentaire sur les Statuts de Provence. Tome second.

À Aix, chez Esprit David, 1778, in-4°, viii-673 pp, reliure basane fauve marbré, dos à 5 nerfs orné de caissons fleuronnés dorés, pièces de titre et de tomaison basane ocre et verte, tranches rouges (rel. de l'époque), dos et plats frottés, coiffes arasées, reliure solide, intérieur très propre et frais, bon état

Tome II seul (sur 2). — Edition originale, peu commune, de ce recueil de droit coutumier de l'Ancien régime en Provence. Très précieux et savants commentaires des statuts de Provence dus à J.-J. Julien, conseiller à la Cour des Comptes et premier professeur royal de Droit à l'université d'Aix. C'est un véritable exposé parfaitement clair du droit provençal. Il s'agit donc en définitive d'un coutumier très complet de l'Ancien Régime en Provence. La typographie de David est très belle. — Table : Des tailles. Des impositions. Des péages. Des bannalités. Statuts. Du droit de latte. Du précaire. Des prescriptions. Statuts concernant les seuls citoyens d'Aix.

DMYTRYCHYN (Iryna).

Grégoire Orlyk. Un cosaque ukrainien au service de Louis XV.

L'Harmattan, 2006, gr. in-8°, 370 pp, biblio et sources, broché, bon état

Au début du XVIIIe siècle, la Pologne constituait un élément stratégique de la diplomatie française. Son rôle s'accrut encore lors du mariage en 1729 de Louis XV avec Marie Leszczynska, fille de l'ancien roi Stanislas, que la Cour de Versailles s'employa dès lors à remettre sur le trône. Parmi les moyens envisagés pour ce faire figuraient les Cosaques ukrainiens exilés, depuis 1709. La cheville ouvrière de cette « carte ukrainienne » fut Grégoire Orlyk. Il joua un rôle important dans la tentative de restauration du roi Stanislas en 1733.

ROSCOE (Theodore).

Le Service Silencieux.

France-Empire, 1955, pt in-8°, 300 pp, 12 pl. de photos hors texte, une carte, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

Le livre de référence sur les sous-marins américains pendant la guerre du Pacifique. Le nom donné aux sous-marins américains est "The Silent Service", "Le Service Silencieux". Représentant 2% de la Marine des Etats-Unis, leurs équipages ont détruit durant la guerre contre le Japon 214 bâtiments de guerre nippons, soit 29% des navires de combat, 1178 navires marchands, soit 55% de la flotte de commerce.

DESCHAUMES (Guy).

Vers la Croix de Lorraine.

Flammarion, 1945, in-12, 235 pp, broché, 1er plat en partie insolé, bon état. Édition originale, un des 220 ex. numérotés sur Alfa (seuls grands papiers)

Publié par Guy Deschaumes, en 1945, un « roman » sur la vie quotidienne à Nantes pendant l'occupation « d'après le manuscrit de René Berthier ». Le personnage sert de double fictionnel à l'auteur et instaure une distance qui rend supportable sa conversion de vieux pétainiste au gaullisme. Dans l'ouvrage, prisonnier de guerre rapatrié en 1942, Berthier reprend son travail de professeur dans un lycée nantais. Encore embué par sa captivité, ressentant encore confusément et sans pouvoir clairement la formuler, l’oppression nazie sur la France, n’ayant, en un mot, pas encore accompli le chemin de conscience vers la Résistance, Berthier réussit tout de même à faire surgir de lui un incontrôlable mouvement de résistance... Il voit que la domination allemande en France ne produit rien de bon, surtout parce qu’elle corrompt l’esprit de la vraie France : "Pour réaliser ce rêve ignoble de honte et d’asservissement, ils [les collabos] avaient vendu leur âme au démon germanique, et, désormais, ces eunuques à l’échine flexible baisaient, très humbles, les pieds du despote, en souhaitant ardemment son éternelle faveur et sa grandeur dans les siècles des siècles."...

FROMENTIN (Eugène).

Un été dans le Sahara.

Plon, 1882, in-12, xxiii-286 pp, 7e édition, reliure demi-charin carmin, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), cachets de la Société mutuelle de prévoyance des employés de commerce du Havre, bon état

Récit du voyage d'Eugène Fromentin à travers le sud algérien, de Medeah à Tadjemout-Aïn-Mahdy, et de son séjour à Laghouat pendant l'été 1853. C'est un document précieux sur les difficultés des Français à terminer la conquête de l’Algérie, les gens de l’intérieur étant encore plus farouches, plus décidés, que ceux des côtes, plus faciles à maintenir en paix... Contrairement à ce qu'aurait décrit un voyageur ordinaire, Eugène Fromentin ne se satisfait pas de simples descriptions, de trajets, de portraits et de paysages. Il y ajoute de l'émotion, de la sensualité, des couleurs et de l'odeur. La justesse de l'écriture ajoute un supplément de sensation et fait surgir, chez le lecteur, une folle envie de découverte et de besoin d'exotisme. Entre 1846 et 1853, Eugène Fromentin effectua trois voyages en Algérie qui seront la matière de ses premiers livres. Ne pouvant vivre de sa peinture, il confiera ses souvenirs de voyage à la “Revue de Paris” de juin à décembre 1854. Deux ans plus tard, il les regroupera, profondément remaniés, dans son premier livre, “Un été dans le Sahara”.

PETITFILS (Jean-Christian).

Le véritable D'Artagnan.

Tallandier, 1981, in-8°, 286 pp, 16 pl. de gravures hors texte, sources, broché, couv. illustrée, bon état

S'il n'eut sans doute que fort peu à voir avec le héros de Dumas, le véritable d'Artagnan se révèle, à la lecture des archives, un fascinant personnage. Charles de Batz Castelmore connut, grâce à sa seule valeur, une ascension sociale exceptionnelle au cœur du Grand Siècle. Autant qu'un habitué des camps et des sièges, le commandant de la compagnie des mousquetaires du roi est un personnage clef du système de pouvoir louis-quatorzien. Proche de Lionne, Le Tellier, Louvois, fréquentant Mme de Sévigné, d'Artagnan s'impose comme l'agent de confiance de Mazarin. Il est l'homme des missions délicates (l'arrestation de Fouquet, l'emprisonnement de Lauzun). Une mort glorieuse au siège de Maëstricht, en juin 1673, viendra clore la carrière de ce petit gentilhomme devenu grand seigneur… Cette biographie de Jean-Christian Petitfils, spécialiste du Grand Siècle et de l'Ancien Régime, est le fruit de multiples recherches d'archives – comportant un grand nombre de documents inédits, elle a été couronnée par l'Académie française.

BIRÉ (Edmond).

Causeries historiques. Les Historiens de la Révolution et de l'Empire.

P., Bloud & Barral, s.d. (v. 1880), in-8°, 416 pp, 4e édition, broché, dos brisé recollé, état correct

"Un ouvrage où les Historiens de la Révolution et de l'Empire les plus récents ont chacun un chapitre, dont la réunion forme un gros livre très attrayant." (La Province du Maine) — Table : M. l'abbé Augustin Sicard ; Le patriote Palloy ; Paris révolutionnaire ; Le vrai chevalier de Maison-Rouge ; Le baron de Batz ; Le centenaire de Cathelineau ; Georges Cadoudal et la chouannerie ; Le baron de Cormatin ; Le 18 Fructidor ; Un historien du Directoire ; Quiberon ; Le capitaine La Tour d'Auvergne ; L'œuvre scolaire de la Révolution ; Une conspiration sous le Consulat ; Émigrés et Chouans ; Les complots militaires sous le Consulat et l'Empire ; Eugène de Beauharnais ; La vie en France sous le Premier Empire.

[BRAUDEL, Fernand].

Une Leçon d'histoire de Fernand Braudel. Châteauvallon, Journées Fernand Braudel, 18, 19 et 20 octobre 1985.

Arthaud-Flammarion, 1986, in-12, 255 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

En octobre 1985, le Centre Culturel de Châteauvallon consacra à Fernand Braudel et à son oeuvre – La Méditerranée, le capitalisme, la France – un colloque de trois jours que vinrent animer, autour de journalistes réputés, des historiens, des économistes et des personnalités de renom international. Fernand Braudel mena les débats avec vivacité et rigueur, malice et gentillesse. Aux cours de joutes intellectuelles, d'échanges et de confrontations passionnantes, le grand historien qui devait disparaître un mois plus tard montra une fois encore son sens prodigieux de la synthèse immédiate. Au-delà des discussions sur son oeuvre et des enseignements sur la pratique et sur la méthode historiques, Fernand Braudel se laissait parfois aller à la confidence... Dans le grand théâtre de la colline ouverte sur la Méditerranée, et pour des centaines de participants enthousiastes, ce séminaire public fut une fête. — Fernand Braudel (1902-1985) est historien, membre de l'Académie française à partir de 1984. Figure éminente de l'école des Annales – il sera un temps directeur de la revue homonyme –, il a bouleversé l'historiographie du XXe siècle en inaugurant une nouvelle manière de faire de l'histoire, basée sur le temps long plutôt que sur la succession d'événements.

SUDREAU (Pierre).

L'enchaînement.

Plon, 1967, in-8°, 310 pp, cart. éditeur, jaquette, bon état

"Pierre Sudreau a été ministre du général. il ne l'est plus depuis le référendum sur l'élection du Président de la République au suffrage universel : Le « pouvoir personnel » l'inquiète maintenant, mais beaucoup plus encore cet « enchaînement » de la fatalité atomique qui fait l'objet de sa réflexion et de son angoisse. Comment sortir du cercle infernal ? Nous sommes très près de retenir l'analyse concise, toujours claire qu'il fait de l'engrenage international présent et sa critique de la « dissuasion » parait techniquement de bon sens..." (La Revue administrative, 1967) — "Ce livre est un cri d'angoisse. Un homme que toute sa carrière administrative, puis politique, a sans cesse contraint de regarder vers l'avenir - pour construire des villes, pour travailler à l'éducation de millions de jeunes, pour pousser au développement économique du pays - pose en préalable le dilemme de la guerre ou de la paix atomiques. Car l'enchaînement qu'il dénonce et étudie dans ses causes, ses conséquences, ses remèdes aussi, c'est bien sûr l'enchaînement nucléaire. Il écrit : "L'ensemble des guerres subies par l'humanité depuis des millénaires, y compris les deux guerres mondiales, paraîtront aux survivants, s'il y en a, des jeux d'enfants, comparativement à l'embrasement nucléaire.” (...) La guerre, expose Pierre Sudreau, est la loi de l'espèce, elle a toujours dominé l'histoire. Dans le monde où nous vivons, les luttes d'influences des pays industrialisés sont des querelles d'enfants gâtés : il a fallu dix-huit siècles pour multiplier par deux, sur la terre, le nombre des humains ; or, au rythme actuel, la population mondiale doublera en moins de trente ans. Malheureusement cette époque, où tout ce qui, depuis toujours, entravait le développement de l'humanité semble en voie de disparition, est aussi l'ère nucléaire. Il est faux de croire que "la bombe, c'est la paix", faux de prétendre que la dissuasion puisse revêtir une valeur absolue, faux d'espérer que l'arme ne sera pas employée. Au contraire, il est vrai que la guerre future – et fatale – ne connaîtra pas de vainqueurs, mais uniquement des vaincus : Les frontières, les océans, la neutralité ne protègent plus, il n'y a plus de distinction entre combattants et civils. (...) "Les réalités françaises" décrites dans la seconde partie du livre ne sont pas plus encourageantes. Notre prétentieuse et coûteuse panoplie nucléaire ne constituera une force utilisable sur mer qu'à partir de 1980 – si nous lançons chaque année, d'ici là, un sous-marin atomique ; dans les airs qu'en 1975 – si les programmes de fusées, de satellites et d'avions sont exécutés ; sur terre que dans quinze années au mieux – si les forces de manœuvre et la défense opérationnelle du territoire sont mises en place au rythme prévu. Et tout cela évidemment à condition que les parades n'aient pas été trouvées avant l'échéance. (...) Les jugements sont sévères dans la description exhaustive et impressionnante de la vision gaulliste de la politique nationale..." (Pierre Viansson-Ponté, Le Monde, 1967)

[Bible Segond].

Le Nouveau Testament de Notre Seigneur Jésus-Christ. Traduction nouvelle d'après le texte grec par Louis Segond, docteur en théologie.

P., Delessert, 1899, pt in-4°, viii-352 pp, texte sur 2 colonnes, notes, index des citations de l'Ancien Testament, index des principales notes géographiques, historiques, archéologiques, étymologiques, reliure demi-percaline noire, dos lisse avec titres dorés, tranches rouges, bords bisautés (rel. de l'époque), très bon état

Cette Bible connut un grand succès, l’époque de sa parution correspondant avec celle d’un grand élan missionnaire avec la création des sociétés bibliques : éditée d’abord à Oxford, elle parut en outre à Paris, à Lausanne, à Neuchâtel et à Genève à titre de 300.000 exemplaires jusqu’en 1910, année de sa première révision. Un auteur tel que Paul Claudel en est un lecteur assidu. Louis Segond (1810-1885) est un pasteur et théologien protestant suisse. Il traduit entre 1874 et 1880 la Bible en français connue comme la Bible Segond à partir des textes en hébreu et en grec. En 1872, Louis Segond est nommé professeur d’hébreu et d’exégèse de l’Ancien Testament à la faculté de théologie protestante de Strasbourg. Il entreprend, sur la base de l’édition critique de Constantin Tischendorf, la traduction du Nouveau Testament. L'Évangile de Matthieu est publié en 1878, l'Évangile de Jean en 1879 et enfin, l'intégralité du Nouveau Testament paraît en 1880. La première publication de sa traduction de l'Ancien Testament date de 1874. Les deux seront publiées en un seul volume pour la première fois à Oxford en 1880. Elle sera durant un siècle la référence au sein du protestantisme français.

DARRAS (Pierre).

À travers Paris. Décors et fantômes. Photographies de Laure Albin-Guillot.

P., Henri Colas, et Bordeaux, Rousseau frères, s.d. (1944), pt in-4° (27,6 x 22,6), 96 pp, nombreuses photos dans le texte et hors texte, broché sous couverture gaufrée décorée, dos abîmé recollé, intérieur propre et frais, bon état. Première édition. Les photographies ont été imprimées en néogravure

Texte de Pierre Darras, directeur honoraire des beaux-Arts de la Ville Paris, photographies de rues et de monuments par Laure Albin Guillot, reproduction de documents.

REISET (Vicomte de).

Les Reines de l'émigration. Louise d'Esparbès, comtesse de Polastron.

P., Emile-Paul, 1907, in-8°, xii-385 pp, un portrait gravé sous serpente légendée en frontispice, sources, broché, couv.. lég. salie, état correct

"M. le vicomte de Reiset nous donne une attachante biographie de la femme qui eut le singulier honneur de fixer définitivement le cœur volage du bouillant comte d'Artois. La comtesse de Polastron, née Louise d'Esparbès, a encouru la vindicte de nombreux historiens, non point tant pour avoir manqué à son serment conjugal que pour avoir, nous dit-on, détourné, par sa tendresse, son illustre amant des entreprises militaires contre la France révolutionnaire. M. le vicomte de Reiset s'est appliqué à la disculper, en faisant revivre pour nous tous le charme de celle que les contemporains appelaient « la bonne Louise », « Bichette » et « Luzy ». Une foule de documents puisés dans des archives privées et publiques lui ont permis d'éclairer d'une manière presque toujours inédite plusieurs coins du tableau déjà si souvent tracé de la cour de Marie-Antoinette et des aventures de l'émigration. Nous ne pleurerons donc point l'infortune de M. de Polastron, qui la porta si bien, et absoudrons son épouse de n'avoir pas été d'une moralité plus sévère que son milieu. Et quant à l'inaction du comte d'Artois, plus qu'à l'influence de Mme de Polastron, qui agissait conformément à son droit d'amante en le retenant, nous en attribuerons la véritable origine à une autre cause. Si, selon le mot de La Rue, M. le comte d'Artois « était condamné à cacher ses vertus », il faut en accuser moins les circonstances en la maîtresse que ce qu'un contemporain a qualifié de « la lâcheté de ce prince »..." (André Lichtenberger, Revue Historique, 1908)

HÉRISSON (Comte d').

Autour d'une Révolution (1788-1799).

P., Ollendorff, 1888, in-12, x-338 pp, 9e édition, 9 gravures hors texte, reliure percaline noire, dos lisse avec titres dorés (rel. de l'époque), bon état, ex-libris Marcel Dunan (Parois, 518)

"On sait quel chercheur infatigable est le Comte d'Hérisson. Après avoir successivement étudié la chute du second empire dans le « Journal d'un officier d'ordonnance », la campagne de Chine dans le « Journal d'un interprète », la police de la Restauration dans le « Cabinet noir » et le procès de Trianon dans la « Légende de Metz », l'éminent historien aborde aujourd'hui cette période de notre histoire qui est toujours d’une si poignante actualité : La Révolution Française. Dans « Autour d'une Révolution », le comte d'Hérisson publie, avec cette impartialité qui donne à ses œuvres une valeur toute exceptionnelle, une série de documents sur les grands hommes de 89. Les révélations les plus inattendues sont données tant sur les gros bonnets du parti républicain que sur les têtes couronnées : Danton, Robespierre et Mirabeau, le due d’Orléans, Louis XVIII (alors comte de Provence) et Louis XVI lui même, sont tour à tour mis en scène et jugés avec une sûreté de touche dont on peut d'autant mieux faire l'éloge que c'est aux prédictions presque divinatoires de Mallet du Pan que le Comte d’Hérisson a emprunté les plus terribles de ses documents. « Il n’y aurait qu'à recueillir ses articles et ses brochures pour avoir une histoire complète de la Révolution » a dit M. Taine en parlant de Mallet du Pan. Le tour attrayant que le comte d'Hérisson a donné à ces documents, en les réunissant dans son livre, est un charme de plus pour le lecteur, car on trouve dans « Autour d'une Révolution » des renseignements qui, pour être présentés sous une forme séduisante, n'en sont pas moins d’une importance considérable pour l'établissement défìnitif de la vérité historique." (La Cultura, 1889)

HÉRISSON (Comte d').

Le Cabinet noir. Louis XVII, Napoléon, Marie-Louise.

P., Ollendorff, 1887 in-12, viii-350 pp, reliure demi-toile chagrinée verte à coins, dos à 5 nerfs, titres dorés, couv. (salies) conservées, bon état

D'après les papiers du baron Mounier, secrétaire de Napoléon, puis directeur général de la police sous la Restauration (Parois, 517). — "L'auteur s'est surtout fait connaître par deux ouvrages qui ont fait sensation, “Le Journal d'un Officier d'ordonnance” et “Le Journal d'un interprète en Chine”, dans lesquels il rapporte des faits encore inconnus et intéressants sur des événements politiques importants ; les documents qu'il publie dans son livre “Le Cabinet noir” ne sont pas moins curieux. Ce cabinet, où le secret des lettres était violé sans vergogne, était l'un des plus puissants moyens de police secrète sous les gouvernements monarchiques de la France. Le baron Mounier, qui fut secrétaire de Napoléon Ier et plus tard directeur de la police sous Louis XVIII, s'est constitué dans cette position une collection de documents importants, et c'est un extrait de ces documents que publie d'Hérisson. Ceux qui concernent le fils de Louis XVI, le duc de Berry, Napoléon Ier et Marie Louise sont d'un intérêt particulier. – La question de savoir si Louis XVIl est mort au Temple ou si on l'a laissé s'échapper n'a pas encore été tranchée par l'histoire. L'historien Chantelauze, qui a beaucoup étudié ce problème, est d'avis que le malheureux enfant est mort en prison ; D'Hérisson cherche à prouver, par les pièces qu'il a publiées, que Louis XVII n'est mort qu'en 1846 et que Naundorff n'était pas un imposteur. Il appuie son opinion sur une lettre du docteur Martin, dans laquelle celui-ci déclare que la duchesse d'Angoulême, en mourant, avoua au général La Rochejacquelein que son frère n'était pas mort, et que ce secret l'avait accablée toute sa vie. – Dans son étude sur Napoléon Ier, l'auteur prouve que ce dernier est né le 7 janvier 1768 et non le 15 août 1769, et qu'il a pris l'anniversaire de son frère pour le sien afin de pouvoir entrer à Brienne. Habitué de bonne heure à la duplicité, il montra plus tard le plus détestable manque de sens moral. Ses relations coupables avec sa sœur Pauline et avec la fille de sa femme, Hortense Beauharnais, qu'il donna plus tard en mariage à son frère, sont des faits avérés, et Pauline elle-même en a fourni les preuves. – La lecture de ce livre est aussi piquante qu'attirante." (K. Wilhelmi, Franco-Gallia, 1887)

HÉRISSON (Comte d').

Les Girouettes politiques. Un secrétaire de Napoléon Ier. (D'Iéna à Waterloo).

P., Ollendorff, 1894, in-12, 452 pp, reliure demi percaline terre de Sienne à la bradel, dos lisse orné d'un fleuron doré, double filet doré en queue, pièce de titre chagrin havane (rel. de l'époque), bon état, envoi a.s.

Le secrétaire en question est Édouard Mounier (1784-1843). Il est le fils du révolutionnaire Jean-Joseph Mounier, qu'il suit en émigration. Il rentre en France après le 18 brumaire. En 1805, son ami Stendhal tombe très amoureux de sa sœur, Victorine Mounier, rencontrée à Grenoble. En 1806, Il devient auditeur au Conseil d'État. L'année suivante, il est envoyé à Weimar et en Silésie en tant qu'intendant puis il entre au cabinet de Napoléon Ier en tant que secrétaire en 1809. Il est alors fait baron de l'Empire le 31 décembre 1809. Il se marie à Liegnitz, avec l'accord de l'empereur le 11 mai 1810 avec une Prussienne, Wilhelmine Lighton. En 1813, il est intendant des bâtiments et conserve cette dernière fonction à la Restauration, se ralliant à Louis XVIII. Il se retire en Allemagne pendant les Cent-Jours. Bonne biographie, écrite d'après ses papiers de famille.

HÉRISSON (Comte d').

Journal d'un officier d'ordonnance. Juillet 1870 - Février 1871.

P., Ollendorff, 1885, in-12, 384 pp, broché, couv. factice, état correct

Le capitaine Maurice d'Hérisson, après avoir participé à la conquête de Pékin avec le général Cousin de Montauban, a appartenu à l'état-major du général Trochu et a assisté Jules Favre lors des négociations avec Bismarck. Il raconte ici sa guerre de 1870 contre les Prussiens. Excellent journal, rempli d'intéressants détails et anecdotes sur Paris pendant le Siège. — "Un volume au titre modeste, consacré en grande partie au siège de Paris par les Allemands. L'auteur, simple capitaine de mobiles, devenu officier d'ordonnance du général Trochu, parlant facilement plusieurs langues étrangères, et en particulier l'allemand, a été souvent chargé de missions importantes ; s'est trouvé en contact, à plusieurs reprises, avec des hommes considérables français, allemands et même américains ; il a pris part à de grands événements et les raconte dans son livre avec un charme inexprimable. Son ouvrage est amusant, saisissant, intéressant au dernier point. Nous allons l'analyser rapidement. Le comte d'Hérisson, capitaine de mobiles, ayant fait l'expédition de Chine auprès du général de Montauban, se trouvait à New-York au moment de la guerre avec la Prusse. II s'embarque aussitôt, vient à Paris trouver le ministre de la guerre, son ancien général, qui le dirige sur le camp de Châlons. Connu du général Schmitz, chef d'état-major de Trochu, il est attaché comme officier d'ordonnance à ce dernier général avec lequel il revient à Paris. II prend au siège la part la plus active, est journellement envoyé en mission, et, au moment des négociations, il est cédé à M. Jules Favre, qu'il accompagne, lorsqu'il s'agit de conclure l'armistice. Bien accueilli par les officiers allemands et par M. de Bismarck lui-même, il voit à plusieurs reprises ce dernier et M. de Moltke dans les conférences. II peint avec un grand brio ces différentes circonstances ; enfin, il est le héros de deux aventures curieuses : l'une relative à M. de Moltke, l'autre relative à M. de Bismarck, auquel il arrache in extremis une concession heureuse pour l'armée de Paris, et cela par sa seule initiative. Ce livre contient des appréciations très vraies et très justes sur les troupes, leur mise en route et le désordre qu'elles montrèrent dans les premiers moments de la guerre et au camp de Châlons. Un long épisode relatif au départ de l'impératrice de Paris, quelques mots élogieux sur la façon noble et digne avec laquelle la princesse Marie-Clotilde s'est retirée, enfin différents épisodes racontés de la façon la plus amusante nous ont paru de nature à intéresser les lecteurs, quels qu'ils soient. Une fois le volume commencé, on a de la peine à l'abandonner. Terminons en disant que le capitaine d'Hérisson, malgré les obligations qu'il a eues au loquace général Trochu, et tout en cherchant à l'exonérer des fautes qu'on lui a reprochées, tout en cherchant à expliquer sa conduite au 4 septembre et ses opérations pendant le siège, ne peut s'empêcher de laisser percer ce qu'il pense sur cet officier général, plus éloquent discoureur que grand chef militaire. L'auteur a imité en cela le général Lebrun qui, lui aussi, n'a pas craint de laisser entrevoir dans son livre la vérité sur le duc de Magenta." (Baron A. Du Casse, Revue Historique, 1885)

HÉRISSON (Comte d').

Le Prince Impérial (Napoléon IV).

P., Ollendorff, 1890, in-12, iii-423 pp, 3e édition, important index des noms cités, broché, couv. lég. salie, bon état

Vie et mort d'Eugène Louis Napoléon, fils de Napoléon III, qui vécut en Angleterre après la chute de l'Empire, et mourut tué par les Zoulous en Afrique du Sud en 1879. — "Le livre de M. d'Hérisson sur Napoléon IV sera lu avec intérêt à cause de celui qui en est l'objet. Peu de destinées sont aussi mélancoliques que celle de ce jeune prince, chevaleresque, enthousiaste, jeté dans l'exil au moment où il arrivait à l'adolescence, sur qui retombait l'effroyable responsabilité de crimes et de fautes dont il était innocent, poussé involontairement à la mort par une mère qui, pourtant, l'adorait. (...) La thèse de l'auteur est que Napoléon IV ait été victime d'une trahison organisée par les républicains avec l'aide des communards. En rapportant sérieusement de pareils contes, sur la foi de Fidus (E. Loudun), d'après le récit d'un communard anonyme publié par un journal dont on ne dit pas le nom, M. d'Hérisson donne la mesure de son esprit critique." (L. Farges, Revue historique, 1891)

RIOUX (Jean-Pierre)(dir.).

Dictionnaire de la France coloniale.

Flammarion, 2007, fort pt in-4°, 936 pp, nombreuses illustrations, cartes et photos dans le texte, 16 pl. hors texte en couleurs, chronologie, biblio, index, cart. éditeur, titres acajou au 1er plat et au dos, sans la jaquette, bon état

Décrire les multiples visages de la France coloniale, telle a été l'ambition de cet ouvrage, qui lui consacre plus de 120 entrées et une iconographie abondante. Visages divers dans le temps : dix-sept grandes dates ont été retenues, de 1815 à 1998, depuis l'effritement du premier empire colonial jusqu'à l'accord de Nouméa. Visages divers dans l'espace, car la France coloniale, avec une volonté et une violence inégales en intensité, s'est faite au Maghreb et au Levant, en Afrique et en Asie, dans l'Océan indien et le Pacifique, mais aussi dans les Amériques. Visages incarnés par des hommes, qu'ils fussent des conquérants militaires, des résistants héroïques, des hommes de paix ou d'humbles soldats ; visages magnifiés ou caricaturés par les affiches, le cinéma, la littérature, les manuels... Cette histoire douloureuse et complexe, il est enfin temps de se la réapproprier : parce que le premier devoir de l'historien est celui de l'intelligence active, ce livre voudrait aider la France ex-coloniale à sortir de sa guerre des mémoires et à affronter son passé. — "Quelque 44 auteurs ont été mobilisés autour d'un historien brillant dans ce gros livre attrayant. Certes, la mode des dictionnaires a fleuri, mais ici, les entrées sont plus fournies, et parfois proches de l'essai. C'est plus un parcours « culturel » méthodique dans le monde ultramarin qu'une encyclopédie méticuleuse. L'enjeu est autant l'analyse des « représentations » et des « cultures coloniales » (tant outre-mer qu'en métropole) que des tranches de récit, même si les faits sont là. Certaines entrées sont flamboyantes, notamment celles rédigées par D. Rivet, M. Michel ou G. Pervillé, qui ont brassé faits, idées et mise en perspective avec talent. Et J.-P. Rioux ponctue chaque partie d'interventions qui renforcent sa stratégie de « donner du sens » à ce dictionnaire « raisonné », qui n'est donc pas un empilement de notices « neutres », mais souvent le reflet de parti pris historiens – notamment avec de mini-débats au sein de certaines notices, qui en font la légitimité." (Hubert Bonin, Outre-Mers. Revue d'histoire, 2008)

[Lévi-Strauss] – Collectif.

Le Siècle de Lévi-Strauss.

CNRS Éditions, Éditions Saint-Simon, 2008, in-8°, 353 pp, avant-propos de Jean Daniel, broché, couv. illustrée, qqs soulignures stylo sur 7 pages, bon état

Claude Lévi-Strauss, né en novembre 1908, est bien plus que le fondateur de la théorie structuraliste française, le rénovateur de l'anthropologie, vénéré et étudié comme tel dans toutes les institutions culturelles, l'écrivain classique désormais publié dans la Pléiade. Ainsi que l'écrit Jean Daniel dans son avant-propos, il est celui qui "mieux que les autres, a conceptualisé l'altérité, la différence, la comparaison, l'accouchement du moi par l'autre". Un savant, sans doute, mais aussi un philosophe et un humaniste qui, étudiant de près, sur le terrain, les mœurs des civilisations qu'on disait "primitives", a pénétré au plus secret de ce qui nous fait hommes, tous différents, tous semblables. — Pourquoi Lévi-Strauss ? Respecté, idolâtré et déjà statufié dans toute les institutions culturelles de la République, que prête-t-on à ce penseur aujourd'hui centenaire ? De l'étude sur le terrain des mœurs des sociétés primitives à la définition du structuralisme, de Tristes tropiques à La pensée sauvage, cet ouvrage fait le point sur l'héritage de ce maître tout à la fois dépassé et irremplaçable. Les plus grands spécialistes de la question y montrent comment Lévi-Strauss, mieux que les autres, a conceptualisé l'altérité, la différence, la comparaison, l'accouchement du moi par l'autre. Dans une seconde partie, anthropologues et ethnologues lui rendent hommage avec 11 études sur le terrain pour comprendre les derniers peuples sans écritures.

SIMON (Jules).

La Liberté de conscience.

Hachette, 1857, in-12, 488 pp, 2e édition, reliure demi-veau glacé havane, dos à 4 faux-nerfs filetés, titres et filets dorés, dos uniformément passé (rel. de l'époque), bon état

"Une en son principe, en fait la liberté se divise; mais, parce qu’elles dérivent toutes du même principe, toutes les libertés sont solidaires, et entre elles il y a génération mutuelle. Libertés civiles, libertés politiques, liberté de conscience, liberté religieuse, liberté de toutes les manifestations de la pensée, ne sont qu’organes divers de cette liberté primordiale et fondamentale qui est la liberté intérieure de la personne humaine. Les libertés même d’ordre matériel, liberté du travail, liberté des échanges, qui ont une valeur propre comme causes de richesse, ont aussi comme les autres une valeur morale, et sont, comme les autres, des agents d’affranchissement. C’était là, au cercle le plus intérieur de sa pensée, sa cité idéale, et c’est de là qu’il partait pour les combats de chaque jour, et c’est là qu’il venait se ravitailler. Le programme d’idéalisme républicain qu’il traçait il y a plus de trente ans est, trait pour trait, une expression de sa doctrine. « Quelle doit être la doctrine de l’école radicale en matière de presse ? la liberté totale ; en matière d’enseignement ? la liberté totale ; en matière de droit de réunion, de droit d’association ? la liberté totale ; en matière de liberté religieuse, de liberté de conscience ? la liberté totale ; point d’autorisation préalabl e; point de restrictions; point de salaire du clergé, point d’alliance avec Rome, point de concordat. Quelle doit être la théorie de l’école sur l’origine des fonctions ? le suffrage universel ; sur l’organisation de la justice ? l’élection des juges , la généralisation du jury, sur l’impôt ? l’impôt unique; sur les douanes, sur l’octroi ? abolition ; sur les patentes ? abolition ; sur les ministres ? responsabilité ; sur les agents administratifs à tous les degrés ? responsabilité ; sur les communes ? affranchissement de la tutelle administrative ; liberté totale dans la gestion de leurs affaires ; élection des maires par le suffrage universel. Plus d’arcanes dans la politique étrangère; point de guerre de conquête ; point d’armée permanente ; point d’autre alliance politique que nos alliances naturelles, c’est-à-dire l’alliance avec les peuples libéraux, les alliances commerciales fondées sur le principe de la liberté absolue du commerce et sur celui de la réciprocité. » En un mot, « la revendication complète de tous les droits de la personne humaine ». La politique radicale de M. Jules Simon fut donc un libéralisme à peu près illimité..." (L. Liard, Revue pédagogique, 1898)

HOUETTE (Alfred).

Les Courants de la Manche.

P., Imprimerie Nationale, 1894, pt in-4°, 30 pp, 10 cartes en couleurs volantes (26 x 36 cm) sous étui in fine, cart. imprimé de l'éditeur, bon état

"La navigation côtière a pris, depuis quelques années, un développement considérable dans notre marine militaire et attiré l'attention des officiers sur des questions de navigation laissées depuis longtemps dans l'oubli. La connaissance de la côte, de ses ports, de la manière d'y naviguer, l'étude du pilotage des côtes de France, en un mot, a succédé, chez beaucoup de nos camarades, à l'étude du régime général des vents ou des routes de circumnavigation, legs intéressant de la marine à voiles et des voyages réguliers en Nouvelle-Calédonie..." (Introduction) — "Essai de simplification des nombreux documents existants. Les cartes sont dressées de façon à donner une vue simultanée des courants dans toute l'étendue de la Manche, à chacune des huit différentes heures le jour d'une marée de syzygie moyenne. On y voit que le mouvement des eaux dans la Manche est constitué par oscillation de trois grandes masses liquides. L'une de ces masses est intermédiaire et comme emprisonnée entre les deux autres ; elle se meut d'E.N.E. à W.S.W., en sens inverse de la direction commune qu'ont les deux autres masses liquides." (Annales de géographie, 1895)

GUÉNÉ (Élie)(dir.).

La Manche.

Coutances, Editions Paul Bellée, s.d. (1967), in-4°, 294 pp, 248 photos de Jean Feuillie légendées par Pierre Leberruyer reproduites en héliogravure, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

Superbe ouvrage édité par l'Office départemental du tourisme sous la direction d'Élie Guéné : Cherbourg et le Nord-Corentin ; De Carentan à Carteret ; Les Bocages de Coutances-Saint-Lô ; La région de Granville à Villedieu ; Les Bocages de mortain et d'Avranches ; Le Mont-Saint-Michel. — Textes de Bernard Beck, Chanoine Léon Blouet, Michèle Bonnard, Prince Gonzague de Broglie, Gilles Buisson, Michel Delalonde, Georges Delange, Abbé Georges Duval, André Dupont, Jean Follain, Yves-Marie Froidevaux, Fernand Lechanteur, Abbé Marcel Lelegard, Georges Lepelley, Jean Mabire, Jean Matillon, Charles de la Morandière, Hermann Queru, Alexandre Renaud, Jean-Louis Vaneille, Geneviève Vautier, Rémy Villand.

GUÉNÉ (Élie)(dir.).

Valognes.

Coutances, Imp. Arnaud-Bellée, 1975, in-4°, 120 pp, 122 gravures et photos (de Pierre Leberruyer) reproduites en héliogravure, un plan de 1797 replié et une planche en couleurs hors texte, reliure toile éditeur, jaquette illustrée (par Jacques Vigot), bon état. Édition originale tirée à 3.000 exemplaires (2.150 ex. brochés, 400 ex. reliés numérotés, 450 ex. hors commerce), celui-ci un des 400 exemplaires reliés et numérotés (n° 253)

Superbe ouvrage édité par Manche-Tourisme sous la direction d'Élie Guéné avec la collaboration de Pierre Leberruyer. Valognes ville d'art et d'histoire ; Valognes dans l'Histoire ; Écrivains et artistes ; L'Abbaye Royale Notre-Dame de Protection ; La Manufacture de porcelaine de Valognes ; La Bibliothèque municipale ; Le Musée du cidre ; La douce vie valognaise d'avant 1914. — Textes de Mlle Anne Le Bouteiller et de MM. l'Abbé Jean Canu, le Commandant Pierre Chavanne de Dalmassy, Louis Dorléans et Pierre Leberruyer.

NAUDÉ des MOUTIS (Jean-Pierre).

Vieux Logis de la Manche.

P., Éditions d'Art des anciennes Demeures Françaises, 1976, in-4° (35 x 25 cm), 28 pp, présentation de Jean de Saint-Jorre (24 pp) suivi de 30 planches de châteaux en noir (dessins de Pascal Quéré ou photos) et de la reproduction dépliante d'une carte ancienne du département de la Manche, l'ensemble en feuilles sous chemise toilée havane de l'éditeur, bon état. Édition originale tirée à 1.525 exemplaires (1.500 ex. numérotés et 25 ex. hors commerce), celui-ci un des 1.500 ex. numérotés

Chacune des demeures sélectionnées est abondamment commentée : Elles sont situées à Airel, Beauficel, Bion, Bricqueboscq, Cambernon, Brion, Fermanville, Flottemanville, Gatteville, Joganville, Marcilly, Le Mesnillard, La Pernelle, Rauville, Réville, Le Rozel, Saint-Aubin-de-Terregatte, Saint-Christophe-du-Foc, Saint-Côme-du-Mont, Saint-Germain-le-Gaillard, Saint-Martin-le-Hébert, Saint-Romphaire, Gonfreville, Sartilly, Urville-Bocage, Urville-Nacqueville, Vauville, Yvetot-Bocage. On trouve in fine la liste des souscripteurs.

MORLET (Dr. A.).

Glozel (1929) et Glozel. Tome II (1962).

P., G. Desgrandchamps, et Mâcon, Editions Buguet-Comptour, 1929-1962, 2 vol. gr. in-8° carré (19 x 24 cm), 299 et 125 pp, ouvrages ornés respectivement de 437 et 65 figures dans le texte, brochés, bon état

Important ouvrage sur les découvertes archéologiques de Glozel par l'un des acteur les plus célèbres des fouilles, ardent défenseur de l'authenticité du site et des objets trouvés. Bien complet du tome II publié seulement en 1962. — Glozel est un hameau de quatre maisons dans la commune de Ferrières (Allier), à une vingtaine de kilomètres au sud de Vichy. L’affaire débuta le 1er mars 1924, quand le jeune Émile Fradin et son grand-père, Claude, trouvèrent des briques, des tablettes gravées, deux tranchets, deux petites haches et deux galets portant des inscriptions. Trente-trois témoins, dont M. Augustin Bert, instituteur à Ferrières, et l’abbé Naud, curé-doyen de la paroisse, attestèrent l’authenticité de la trouvaille. La découverte est relatée dans le journal régional et le bulletin de la société savante locale. Et c’est ainsi qu’Antonin Morlet (1882-1965), médecin et archéologue amateur de Vichy, apprend l’existence de Glozel. Intéressé par cette étrange découverte, il se rend sur place et loue le champ afin de faire des fouilles. Nous sommes alors en mai 1925. Dès le début, Morlet trouve d’autres objets dans ce qu’il nomme « le Champ des morts » ; car il partage l’opinion générale selon laquelle il s’agit là d’un cimetière, la cavité étant qualifiée de « tombe ». Il exhume ainsi quantité d’artéfacts en céramique, en pierre et en os, dont certains gravés des mêmes signes mystérieux. Devant l’importance de sa récolte, il décide de publier une première brochure, qu’il cosigne avec Émile Fradin...

BARTHES (Roland), Robert MAUZI, Jean-Pierre SEGUIN.

L'Univers de l'Encyclopédie.

P., Les Libraires Associés, 1964, fort in-folio (36 x 26,5 cm), en feuilles sous chemises, l'ensemble dans un emboîtage toilé vert de l'éditeur (bords lég. abîmés), tiré sur vergé Royal des Papeteries Barjon, un des 2.000 ex. numérotés, bon état

Réimpression des 135 planches les plus célèbres de l'Encyclopédie Diderot et d'Alembert, finement reproduites avec leurs légendes, réunies en 14 sections, précédées de textes de Roland Barthes (Image, raison, déraison), Robert Mauzi (Une souveraineté éphémère) et Jean-Pierre Seguin (Courte histoire des planches de l'Encyclopédie), et de notices biographiques sur les dessinateurs et les graveurs. — « Bien avant la littérature, l'Encyclopédie, singulièrement dans ses planches, pratique ce que l'on pourrait appeler une certaine philosophie de l'objet : c'est-à-dire qu'elle réfléchit sur son être, opère à la fois un recensement et une définition... », écrit Roland Barthes. Mais c'est surtout en séparant les planches du texte, dès le projet initial de l'ouvrage, que l'Encyclopédie « s'engageait dans une iconographie autonome de l'objet », qui vaut d'être considérée en elle-même, par pure délectation, « ce qui ajoute à la fin didactique de l'illustration une justification plus gratuite, d'ordre esthétique ou onirique ». Cette préface lointaine à la littérature objectale, ainsi que la qualité propre aux images justifieraient pleinement cette admirable présentation des cent trente-cinq planches les plus célèbres de l'Encyclopédie. Trois textes servent d'ouverture à cette édition : Image, raison, déraison de Roland Barthes, sorte d'analyse spectrale des planches et des vignettes ; Une souveraineté éphémère de Robert Mauzi, éclairant les intentions de l'ouvrage encyclopédique : « sorte de légende dorée de l'artisanat » qui « parallèlement à la philosophie sensualiste... scelle la réconciliation entre l'homme et le monde » ; enfin une Courte histoire des planches de l'Encyclopédie par Jean-Pierre Séguin, conservateur à la Bibliothèque Nationale, qui expose la fameuse question du plagiat. J'ai pris un plaisir très vif à déchiffrer ces images, apparemment si claires, à la lumière de ces trois guides, et je ne crois pas que l'édition nous ait donné cette année un livre plus passionnant et d'une qualité plus rare que celui-ci... (Camille Bourniquel, revue Études, 1965)

BIALOSTOCKI (Jan).

L'Art du XVe siècle des Parler à Dürer.

LGF/Le Livre de Poche, 1993, pt in-8°, 526 pp, nombreuses illustrations en noir et en couleurs, notes, biblio, index, broché, couv. illustrée, qqs marques au crayon en marges, bon état

Les triomphes de la Renaissance italienne sont si éclatants qu'ils ont eu tendance à reléguer dans l'ombre des pans entiers de l'art européen au XVe siècle. Dans cette synthèse sans équivalent, Jan Bialostocki, historien de l'art de renommée mondiale, corrige cette perspective et présente un tableau de toute l'activité artistique dans l'ensemble de l'Europe, de l'Espagne à la Russie, de l'Angleterre à la Bohême. Sans jamais diluer dans de vagues généralisations la personnalité de génies tels que Sluter, Fouquet, Van Eyck ou Schongauer, il caractérise les styles et les nouveaux types iconographiques en les reliant constamment aux bouleversements politiques et religieux de ce siècle qu'on a pu surnommer « l'automne du Moyen Âge ».

BORGÉ (Jacques) et Nicolas VIASNOFF.

Archives d'Alsace.

Éditions Michèle Trinckvel, 1993, in-4°, 233 pp, préface de F.-G. Dreyfus, 150 photographies en noir dans le texte et à pleine page, biblio, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Archives de la France)

La vie en Alsace à la fin du XIXe siècle ; Le fleuve ; La ville ; La montagne ; La ferme ; Le Juif ; Le Prussien.

DECAUX (Alain)(dir.).

Les Grandes Favorites de toutes les époques et dans tous les pays. Textes réunis par Alain Decaux.

Les Amis du Club du Livre du Mois, 1960, fort in-8° carré, 494 pp, plus de 200 illustrations, reliure soie verte décorée de l'éditeur (insolée), bon état

Théodora (par Gérard Walter), Agnès Sorel (par Régine Pernoud), Diane de Poitiers (par Philippe Erlanger), Bianca Cappello (par J. Lucas-Dubreton), Gabrielle d'Estrées (par Raymond Ritter), les favorites de l'histoire russe (par Constantin de Grunwald), Louise de La Vallière (par Jacques Castelnau), les favorites de Charles II (par Jeanine Delpech), Madame de Montespan (par Georges Mongrédien), Madame de Pompadour (par Charles Kunstler), Madame Du Barry (par Alfred Leroy), Marie Waleska (par le comte d'Ornano), la comtesse de Castiglione (par Alain Decaux), Hitler et les femmes (par Guy Breton), Claretta Petacci et Mussolini (par Hubert Giraud).

JULLIAN (Philippe).

Robert de Montesquiou, un prince 1900.

Perrin, 1987, in-8°, 314 pp, préface de Ghislain de Diesbach, 12 pl. de gravures hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Un grand nom, une belle fortune, une jolie silhouette, infiniment d’esprit et de goût auraient suffi à faire du comte Robert de Montesquiou-Fezensac un des hommes les plus agréables de son temps, mais une intransigeante passion pour la beauté, autant qu’une impitoyable insolence, isolèrent – au milieu de la fête Fin de Siècle – cet arbitre des élégances poétiques et mondaines. Descendant de d’Artagnan, Montesquiou devint, grâce à Huysmans, le prince des décadents, et prêta ses gilets à Dorian Gray ; pour le Paon de Chantecler, Rostand lui emprunta sa voix et son panache. Quant à Proust, qui avait tant appris au cours d’une amitié de vingt années, il en fit le baron de Charlus. Sous tant de caricatures, Philippe Jullian a retrouvé le poète qu’aimèrent Mallarmé et Verlaine ; le modèle de Whistler, de Boldini et de Helleu ; le critique qui lança le Modern’ style. Philippe Jullian a également suivi le poète dans des recherches qui furent imitées par Apollinaire ou Roussel, et jusque dans de singulières expériences spirites. Observateur de la vie parisienne, l’auteur a replacé son héros du côté de Guermantes, comme à Sodome et Gomorrhe ; il nous transporte dans les demeures de Versailles et de Neuilly, où l’on pu entendre les premières mélodies de Fauré et de Debussy, où l’on rencontra Anna de Noailles et Barrès, Anatole France ou Rodin. À côté de l’esthète, se dresse donc un Montesquiou à la verve mordante, un chroniqueur qui tient à la fois de Pétrone et de Tallemant des Réaux, Philippe Jullian en a retrouvé les modèles dans cette équivoque et scintillante Belle Époque, dont Montesquiou demeure une des plus extraordinaires figures. La famille de Robert de Montesquiou ouvrit ses archives à Philippe Jullian qui, le premier, dépouilla le fonds Montesquiou, dans lequel il découvrit des lettres d’amis aussi variés que Hérédia ou Cocteau, Sarah Bernhardt ou Colette, Henry James ou Whistler, Mallarmé ou Raymond Roussel.

COLOMB (Christophe).

Journal de bord, 1492-1493.

Imprimerie Nationale, 1992, in-4°, 250 pp, présenté par Michel Balard, 110 illustrations et cartes en couleurs, notes, chronologie du voyage, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

1492 : découverte de l'Amérique, dilatation prodigieuse de l'espace, rencontre de deux mondes qui s'ignoraient. Chacun croit connaître l'événement. Mais Christophe Colomb, le Découvreur, qui est-il vraiment ? Génois, sans aucun doute, comment a-t-il pu concevoir son projet insensé, "aller en Orient par l'Occident", l'imposer aux Rois catholiques et mener son entreprise avec succès, en dépit de l'incrédulité et des résistances des politiques et des hommes de science ? Mieux vaut l'écouter lui-même et essayer de le comprendre à travers les notes quotidiennes de son Journal de bord, transcrit par Las Casas. On y découvrira le plus grand navigateur de tous les temps, qui a trouvé ce qu'il ne cherchait pas – l'Amérique – mais n'a pas trouvé ce qu'il cherchait – les Indes orientales. On y découvrira surtout l'homme dans son approche de l'autre : un mélange de fascination, de désir de conversion et d'avidité, prémices de la colonisation du Nouveau Monde. (Michel Balard) — "Cette nouvelle édition du Journal de bord de Christophe Colomb, parue dans la collection « Voyages et découvertes » que dirige Michel Mollat, est marquée du sceau de la qualité. Qualité de la forme, d'abord, car le travail réalisé par les éditions de l'Imprimerie Nationale fait de ce livre un ouvrage de luxe, superbe livre cadeau : reliure toilée, jaquette et gardes en quadrichromie, papier épais, signet. Il faut insister sur l'iconographie remarquable, sélectionnée avec soin et subtilement articulée avec le texte. Les images ne sont pas là pour le seul plaisir de l'œil : qu'il s'agisse des cartes, des pièces d'archives, des portraits, des instruments de navigation, des peintures et dessins extraits d'ouvrages nautiques, géographiques ou de récits de voyages, elles participent à l'explication d'un document souvent austère et répétitif, le rendent plus concret, en facilitent grandement la compréhension. Car la qualité du fond n'a rien à envier à celle de la forme. Il s'agit aussi d'un livre savant et l'édition du Journal s'accompagne d'un apparat critique abondant, d'un index commode, d'une orientation bibliographique. L'ensemble est dû à Michel Balard, qui signe aussi l'introduction. Spécialiste de la colonisation et du commerce génois, l'auteur met sa parfaite connaissance des archives et de la bibliographie du sujet au service de l'explication du texte, et dresse un portrait tout en nuances de Christophe Colomb, fait le point sur ses origines, sa double formation pratique et théorique, nourrie de lectures savantes, son existence agitée. (...) Le Journal est exceptionnel à plus d'un titre. On retiendra d'abord la précision avec laquelle il relate la découverte : la traversée angoissante et interminable pour les équipages, l'arrivée à Guanahani (San Salvador, aux Bahamas), la fuite en avant, presque haletante, d'île en île, à la recherche du continent mythique et riche en or, dont l'Amiral sent la présence proche et dont les îles rencontrées ne peuvent être, à ses yeux, que les sentinelles avancées ; le repérage des terres inventées, dont il lui arrive de dresser lui-même la carte ; la consignation d'une multitude de renseignements nautiques dans la perspective d'un inévitable retour (coordonnées, ouverture des baies et des embouchures, barrières de corail, profondeur des passes...), et la volonté d'appropriation qui se traduit par le baptême des îles, des caps, des baies, des fleuves ; enfin, la rencontre des indigènes, qui lui apparaissent presque tous sous les traits bientôt classiques du « bon sauvage », dont la nudité naturelle reflète la simplicité d'esprit, des indigènes inoffensifs pour la plupart, sauf les Caraïbes cannibales, des indigènes prêts à recevoir des dieux blancs la lumière civilisatrice..." (Jean Kerhervé, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1993)

SALIN (Édouard).

La Civilisation mérovingienne, d'après les sépultures, les textes et le laboratoire. Tome 2 : Les sépultures.

Picard, 1952, gr. in-8°, 417 pp, 10 planches hors texte, 160 figures dans le texte, 3 tableaux, broché, bon état

Deuxième partie seule (sur 4) — "La première partie du monumental ouvrage que M. É. Salin consacre à la civilisation mérovingienne avait paru en 1950. L'auteur y avait esquissé le cadre historique de la période des invasions et de l'époque de la monarchie franque, de Clovis à Charlemagne. Il y avait étudié les grandes voies de communication et la diffusion des idées et des denrées d'Orient en Occident et de la Méditerranée à la Scandinavie. Il avait essayé, enfin, de déterminer, en se basant sur les sépultures, l'anthropologie et la toponymie, le peuplement de la Gaule à l'époque mérovingienne. Dans ce second tome, l'auteur étudie les sépultures mérovingiennes sous tous leurs aspects. Après avoir examiné les survivances du rite de l'incinération à l'époque mérovingienne, M. S. décrit soigneusement les lieux de sépultures, tant dans les campagnes que dans les églises et autour d'elles. Il passe en revue les marques extérieures des tombes (haies, murettes, stèles, épitaphes, etc.), puis il s'attaque au problème des sépultures mêmes : mode d'ensevelissement, sarcophages (signalons ici un chapitre de grande valeur consacré à l'étude des sarcophages mérovingiens et à leur décor), cercueils, caissons en pierres sèches, listres, linceuls, etc. Passant de la tombe au cimetière, l'auteur décrit longuement les différents aspects des cimetières... Un long chapitre est consacré à la question de la datation des sépultures mérovingiennes. On y trouvera un excellent résumé sur les éléments datables du mobilier funéraire et sur leur : fibules, plaques de ceinture, armes. Enfin, l'auteur étudie les lésions et les déformations osseuses rencontrées sur les squelettes mérovingiens, les blessures, les traces de sacrifices humains et d'anthropophagie rituelle, les mutilations rituelles, l'enclouage des cadavres. En annexe, on trouvera rassemblés une série de textes du plus haut intérêt. Voici un ouvrage de toute première importance tant pour les archéologues que pour les historiens." (S. J. De Laet, L'Antiquité Classique, 1953)

SALIN (Édouard).

La Civilisation mérovingienne, d'après les sépultures, les textes et le laboratoire. Tome 4 : Les croyances.

Picard, 1959, gr. in-8°, 579 pp, 13 planches hors texte, 198 figures dans le texte, 13 tableaux, index général, broché, bon état

Quatrième partie seule (sur 4) : Les croyances. Conclusions. Index général. — "Ce volume est le dernier du grand ouvrage de synthèse qu'E. Salin a consacré à la civilisation mérovingienne et où il a renouvelé notre connaissance de la période par l'application de méthodes empruntées à l'archéologie préhistorique pour la fouille des nécropoles, et aux sciences physico-chimiques pour l'étude des objets en laboratoire. Ici l'historien exploite, en s'appuyant sur les textes, les données fournies dans les volumes précédents sur « les sépultures » et « les techniques ». L'auteur se propose d'étudier les croyances des populations mérovingiennes à partir des éléments observés dans les nécropoles : dispositions spéciales des tombes, débris organiques ou objets divers recueillis dans les sépultures, figurations symboliques décorant les pièces de l'habillement ou du mobilier du mort, etc. En pratique, K. Salin, alerté par les auteurs chrétiens qui stigmatisent les superstitions des Germains jusqu'en pleine période carolingienne, est tenté de reconnaître une signification à tout ce que l'on peut trouver à côté du squelette. (...) L'œuvre magistrale de M. Salin est un ouvrage technique. Mais les non-spécialistes peuvent l'aborder commodément, puisque l'auteur a pris la précaution de signaler typographiquement les étapes de sa démonstration et ses conclusions essentielles." (Noël Duval, Revue de l'histoire des religions, 1962)

Collectif.

Celticum III. Actes du Second Colloque international d'études gauloises, celtiques et protoceltiques. Mediolanvm Bitvrigum. MCMLXI. Châteaumeillant (Cher), 28-31 juillet 1961.

Rennes, Ogam, 1962, gr. in-8°, vii-455 pp, 128 planches, broché, bon état (supplément à Ogam Tradition Celtique N° 79-81)

"Les actes de ces colloques représentent une véritable mine de documents, aussi variés qu'intéressants, et constituent un puissant stimulant à la recherche, en faisant surgir des quantités de problèmes d'une complexité à laquelle on ne s'attendait pas. La conjonction des efforts de l'archéologue, du linguiste, de l'historien, laisse entrevoir, au-delà des contributions de détail, la possibilité de synthèses ou, en tous cas, de travaux plus généraux sur l'articulation des grandes périodes protohistoriques, surtout celles de Hallstatt et de La Tène, sur la comparaison des grands ensembles des diverses régions d'Europe, sur l'implantation, l'aménagement et la dénomination des sites, sur les conceptions religieuses qui y étaient attachées." (Revue belge de philologie et d'histoire) — Sommaire : J. André. Les enceintes circulaires du Morbihan ; J.-M. Blazquez. Expansion celtibéra en Carpetania, Betica, Levante y sus causas (Siglos III-II a. J.-C.) ; J. Cabotse. Essai de classification de la céramique « commune » gallo-romaine du site de la « Nouvelle Poste » à Roanne (Loire) ; M. Cavaroc. Notes d'archéologie. 1. Des tournettes et supports d'enfournement. 2. Un prolongement de la « sigillée » au Moyen-Orient ; J.-M. Cornet. Notes sur un outil perforé provenant de Romans-sur-Isère (Drôme) ; A. Cotton. Quelques enceintes rectangulaires de petite dimension en Angleterre et en Corrèze. - Late Celtic oppida in Germany ; W. Dehn. Aperçu sur les oppida d'Allemagne de la fin de l'époque celtique ; P. Desaulle. Essai de datation des constructions en pierres sèches ; J. Durand. L'oppidum de Vals (Ariège) ; P. Durvin. A propos de quelques oppida du pays des Bellovaques ; Caves des sanctuaires gallo-romains dans l'Oise ; P. Eychart. L'oppidum des Côtes, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; S. Gagnière et J. Granier. Épées, poignards et couteaux en bronze du Musée Calvet d'Avignon (Vaucluse) ; La stèle anthropomorphe de Lauris (Vaucluse) ; R. Gavelle. Notes sur les fibules gallo-romaines recueillies à Lugdunum Convenarum (Saint-Bertrand-de-Comminges, Haute-Garonne) ; J. Gourvest. Un vase à décor excisé aux environs de Clermont (Oise) ; J. Guilaine. Réflexions sur la chronologie des vases polypodes pyrénéo-aquitains. Existe-t-il une « civilisation de la Hallade »? ; Chr. Guyonvarc'h. Études sur le vocabulaire gaulois : 1. Le théonyme gaulois BELISAMA « la très brillante ». 2. Le toponyme gaulois BRATUSPANTIUM ; C. Hugues. Le grand tumulus du Serre de Fontaines (Saint-Geniès-de-Malgoirès, Gard) ; W. Jörns. L'industrie du sel aux sources de Bad Nauheim à la fin de La Tène et à l'époque carolingienne ; J.-J. Jully. Note sur une plaque arquée en os et sur des anses de type quadrangulaire provenant du Gard ; M. Labrousse. Imitation gauloise de drachme ampuritaine trouvée dans l'Aveyron,sur le site de Cosa (Tarn-et-Garonne) ; J. Le Gall. Les sous-sols gallo-romains d'Alésia ; Fr. Le Roux. Études sur le festiaire celtique. II. La fête irlandaise de février IMBOLC. III. — BELTAINE, la fête sacerdotale ; Cl. Lorenz. La statue mérovingienne de Saint-Pierre-de-Maillé (Vienne) ; J. Mertens. Le refuge protohistorique de Montauban-sous-Buzenol (Belgique) ; A. Murat. A propos de la période de La Tène III. Apports récents de la station du Puy-du-Tour (Corrèze) ; R. Périchon. Aperçu sur le site du Terrail à Amplepuis (Rhône) ; J. Pinault. Notes sur le vocabulaire gaulois : Les noms de mois du calendrier de Coligny (Ain) ; J. P. Preynat. Un site de La Tène en Forez: l'oppidum d'Essalois (Loire) ; G. Rancoule et J. Guilaine. Sur les origines de Limoux (Aude) : le site de Montrèalat ; J. Renaud. Notes sur l'oppidum d'Essalois (Loire). Le tracé et la structure du rempart ; N. K. Sandars. Wheelwrights and Smiths ; W. Schleiermacher. Les surnoms des divinités celtiques et germaniques en Rhénanie ; A. Soutou. Une monnaie gauloise à légende ibérique controversée : NMY ; O. et J. Taffanel. Les épingles du Premier Age du Fer et leur système de fixation.

Collectif.

Celticum VI. Actes du troisième Colloque international d'études gauloises, celtiques et protoceltiques. Châteaumeillant-Bourges (Cher), 27-30 juillet 1962.

Rennes, Ogam, 1962, gr. in-8°, vi-454 pp, nombreuses planches, broché, bon état (supplément à Ogam Tradition Celtique N° 86)

Contient une quarantaine de contributions dont : Roger Agache. Archéologie protohistorique et photographies aériennes d'amateur ; Robert Boudet.L'enceinte romaine de Bourges (Cher) ; Gabriel Chapotat. Le problème des enceintes successives de Vienne depuis la conquête romaine jusqu'au Bas-Empire ; Pierre Durvin. Les sépultures du second Age de fer à Verneuil-en-Halatte (Oise) ; André Noché. Fossés romains d'Alésia et fossés récemment découverts sur les chatelets près de Breteuil-sur-Noye (Oise) ; François Vasselle. L'enceinte urbaine du Bas-Empire de Samarobriva (Amiens - Somme) ; etc, etc. — "Les actes de ces colloques représentent une véritable mine de documents, aussi variés qu'intéressants, et constituent un puissant stimulant à la recherche, en faisant surgir des quantités de problèmes d'une complexité à laquelle on ne s'attendait pas. La conjonction des efforts de l'archéologue, du linguiste, de l'historien, laisse entrevoir, au-delà des contributions de détail, la possibilité de synthèses ou, en tous cas, de travaux plus généraux sur l'articulation des grandes périodes protohistoriques, surtout celles de Hallstatt et de La Tène, sur la comparaison des grands ensembles des diverses régions d'Europe, sur l'implantation, l'aménagement et la dénomination des sites, sur les conceptions religieuses qui y étaient attachées." (Revue belge de philologie et d'histoire)

MANDELA (Nelson).

Un long chemin vers la liberté.

Fayard, 1995, gr. in-8°, 659 pp, 24 pl. de photos, une carte, index, broché, couv. illustrée, bon état

L'autobiographie de Nelson Mandela, du petit campagnard qu'il était jusqu'à ce qu'il ouvre le premier cabinet d'avocats noirs d’Afrique du Sud et devienne un des principaux responsables de l’ANC. Ce récit mêle les souvenirs personnels, voire intimes, aux analyses politiques et aux descriptions des luttes contre la domination blanche et l’apartheid. — En 1974, alors qu'il est au pénitencier de Robben Island, Nelson Mandela rédige clandestinement des "souvenirs". C'est ce texte, sorti en fraude, qu'il retrouvera lors de sa libération en 1990, après plus de vingt-sept ans de détention, et qu'il reprendra pour en faire “Un long chemin vers la liberté”. Nelson Mandela raconte comment le petit campagnard, né en 1918 au Transkei, dans la famille royale des Thembus, va ouvrir le premier cabinet d'avocats noirs d'Afrique du Sud et devenir un des principaux responsables de l'ANC. Ce récit mêle les souvenirs personnels, voire intimes, aux analyses de la situation en afrique du Sud et aux descriptions des luttes et des combats contre la domination blanche et l'apartheid. L'enfance et les rites d'initiation, la fuite à Johannesburg, le travail dans les mines et les études de droit, le premier mariage et le divorce, puis le second mariage avec Winnie, la découverte du nationalisme africain, les Campagnes de défi, la clandestinité, la lutte armée et la prison. Commencent alors les longues années de travail forcé – treize ans dans une carrière de chaux –, d'attente, mais aussi d'espoir et de luttes. Dans les années 80, le régime d'apartheid bousculé à l'intérieur par la résistance noire, étranglé par les sanctions économiques, n'aura d'autre issue que la négociation. Nelson Mandela, qui est devenu un mythe, sera l'homme clef pour sortir son pays de l'impasse où l'ont enfermé quarante années d'apartheid. “Un long chemin vers la liberté” est le récit d'une vie exemplaire entièrement consacrée à l'affirmation de la dignité de l'homme. C'est aussi un document exceptionnel sur un des bouleversements majeurs de la fin de XXe siècle.

SURRE-GARCIA (Alem).

Au-delà des rives. Les Orients d'Occitanie. De la fondation de Marseille à l'expulsion des juifs du royaume de France.

Dervy, 2005, gr. in-8°, 316 pp, préface de Bruno Étienne, 32 photos en couleurs sur 8 pl. hors texte, 32 photos dans le texte, 6 cartes, glossaire, biblio, chronologie, broché, couv. illustrée, bon état

Cet ouvrage présente une vue générale des relations que les actuels pays occitans ont entretenues et ce de façon autonome avec les Orients grec, byzantin, levantin et arabo-andalou depuis la fondation de Marseille par les phocéens en 600 av J.-C. jusqu'au XIIIe siècle soit sur une période de 20 siècles. Il fut un temps ou les Pyrénées ont plus uni qu'elles n'ont séparé, un temps ou l' "Entre-deux-mers" tournait résolument le dos au nord de l'Europe et était essentiellement animé par une dynamique méditerranéenne. Des Ibères à l'époque médiévale, ce territoire a connu un brassage très important de peuples et de civilisations et ses populations ont régulièrement noué contact avec celles des rives opposées. Il en est résulté, pour les pays d'Oc et les Pyrénées, un imaginaire riche et complexe, profondément original, ou s'entrelacent la légende et l'histoire, la passion et la raison, le dogme et le doute. A travers l'évocation des routes séfarades, des principautés pyrénéennes, des conquêtes et reconquêtes, l'errance des troubadours, les mosquées et forteresses musulmanes, les foyers d'art roman, les pensées et spiritualités hétérodoxes, c'est toute une civilisation qui resurgit, longtemps occultée par les historiens français. Cette passionnante fresque d'un passé oublié invite le lecteur à une conversion du regard lui permettant de reconsidérer sa vision de l'histoire et de la géographie.

MÂLE (Emile).

Rome et ses vieilles églises.

Flammarion, 1946, in-8°, 250 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

"Le séjour de M, Emile Mâle à Rome nous a valu le couronnement de l'admirable enquête qu'il poursuit depuis un demi-siècle sur le développement et les sources de l'art chrétien, son magnifique volume sur « L'art religieux après le concile de Trente ». Mais il est arrivé qu'en visitant les 300 églises, dont le décor devait lui permettre de reconstituer les lois de l'iconographie chrétienne des temps modernes, il a retrouvé l'œuvre de la fin de l'antiquité et de ce moyen âge qu'il connaît si bien et pour l'étude duquel il a une véritable prédilection. Un certain nombre de sanctuaires anciens ont attiré sa curiosité, soit parce qu'ils sont mal connus, soit parce que des problèmes intéressants se posent à leur sujet, soit parce qu'ils évoquent de grands souvenirs historiques. Ce sont ces monuments qu'il a explorés, en marge en quelque sorte de ses principales recherches, qui forment la matière de son nouvel ouvrage sur Rome et ses vieilles églises. (...) Un livre plein de faits et d'observation personnelles, si rempli surtout de pensée et de vues d'ensemble et qui fera date dans notre littérature archéologique." (Louis Bréhier, Journal des débats politiques et littéraires, 6 mars 1943)

LE GALL (Joël).

Alésia. Archéologie et histoire.

Fayard, 1973, in-8° carré, 223 pp, 92 photos, figures, carte et plans, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Résurrection du passé)

"Cet ouvrage est un classique sur la question : il renseignera ceux qu'intéresse le passé gaulois, et en particulier les touristes qui s'arrêtent au Mont-Auxois. Joël Le Gall, professeur à la Sorbonne et directeur des fouilles, y raconte l'histoire d'Alésia et les péripéties des travaux archéologiques qui y ont été menés depuis Napoléon III. D'importants vestiges ont été dégagés, qui authentifient le site comme celui où César fit le siège de l'armée gauloise : ils aident à comprendre la stratégie employée. De nombreux objets ont été exhumés ; ils témoignent de la vie et de l'art dans la cité devenue gallo-romaine, puis chrétienne. Certaines pièces sont reproduites par les illustrations du livre et donnent envie de visiter le musée d'Alésia où elles sont conservées." (Pierre Frison, revue Études, 1980) — "Mis à part le livre de J. Carcopino, “Alésia et les ruses de César” (1958), consacré essentiellement à l'épisode de 52 av. J.-C. et à l'identification du lieu de la bataille, on ne disposait pas jusqu'ici d'une étude d'ensemble sur le site gaulois et gallo-romain du mont Auxois à Alise-Sainte-Reine (Côte-d'Or). Cette lacune est maintenant comblée grâce à un ouvrage vraiment exhaustif, agréable à lire, agrémenté de nombreuses photographies et cartes. L'auteur, M. Joël Le Gall, professeur à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Paris, est le guide le plus compétent pour nous présenter ce haut lieu de notre histoire nationale, puisqu'il y assume depuis 1958 la direction des fouilles. (...) Il nous reste donc à espérer que les fouilles actuelles et futures apportent de quoi confirmer et compléter le tableau que fournit cet excellent ouvrage d'un site aussi célèbre et combien attachant." (André Chastagnol, Annales ESC, 1969)

CHAS LABORDE.

La Porte Ouverte. 75 dessins et commentaires par Chas Laborde.

P., Henri Jonquières, 1931, in-8°, non paginé, 75 dessins à pleine page sur fonds de différentes couleurs, légendés en regard, broché, couv. rempliée, bon état. Édition originale, tirage limité à 600 exemplaires, celui-ci un des 524 ex. numérotés sur vélin pur fil, seul tirage après 1 Japon et 75 Annam

GONCOURT (Edmond et Jules de).

L'Italie d'hier. Notes de voyages 1855-1856. Entremêlées des croquis de Jules de Goncourt jetés sur le carnet de voyage.

P., Charpentier et Fasquelle, 1894, in-12, viii-287 pp, 48 illustrations, reliure demi-percaline brique, dos lisse, pièce de titre basane noire (rel. de l'époque), bon état. Edition originale

Journal de voyage, journal autobiographique, ouvrage de critique d'art encore plus que d'histoire de l'art, “L'Italie d'hier” montre les Goncourt tournés vers le rendu de leurs sensations. Tout aussi intéressés aux œuvres d'art que Taine en 1864-1865, ils le sont de manière plus dilettante, moins didactique. Ils ont ce souci quasi baudelairien du Beau et de la perfection. Ils ne voyagent pas que dans l'histoire, ils manifestent à tous instants leur intérêt pour le présent, pour les gens. Mais leur désir le plus profond, c'est de construire à partir de ces simples notes "un livre de prose poétique, fantastique, lunatique – un livre de rêve, donné comme le produit d'une suite de nuits hallucinatoires". Ils souhaitent dépasser, transgresser la réalité par l'écriture artiste, ne donner qu'une vision artiste du monde par l'écriture. — Lors de la parution du livre en 1894, Edmond de Goncourt se remémore l’entremêlement des techniques et l’usage de la plume et du crayon par Jules comme l’acte de naissance de cette pratique d’écriture double qu’ils cultiveront tout au long de leur carrière. — Clemenceau, à la sortie du livre écrivit, étonnamment louangeur : « Le sujet de l’Italie d’hier, ce n’est pas l’Italie en soit, c’est l’œil des Goncourt en Italie. Où tombe cet œil, il s’arrête, et l’image apparaît. »

[Hygiène].

Les Dessous de Paris. (Le Temps, 2 avril 1883).

P., Grande Imprimerie, 1883, gr. in-8°, 16 pp, cartonnage papier rose, dos lisse, pièce de titre basane carmin, couv. imprimée conservée (rel. de l'époque), bon état. Edition originale

Tiré à part de cet article du “Temps” sur les égouts de Paris et l'évacuation des matières à Paris, et aux améliorations possibles (canalisation ou tout-à-l'égout). L'auteur anonyme est plutôt hostile à la solution du tout-à-l'égout. — "En 1878, le Congrès international d'hygiène, qui se tient à Paris, recommande l'évacuation totale des matières à l'égout et leur épandage. En octobre 1882, le préfet de la Seine Floquet institue une commission technique de l'assainissement de Paris, rassemblant 40 spécialistes. Médecins favorables à la canalisation et ingénieurs partisans du tout-à-l'égout s'y affrontent. A l'issue des délibérations, le rapport général du 18 juillet 1883 préconise l'adoption du tout-à-l'égout. Le Conseil Municipal adopte en avril 1884 un projet de règlement s'inspirant de ces travaux. Il est soumis à une enquête publique ouverte dans les mairies des 20 arrondissements : à une large majorité, les parisiens approuvent le projet. Un arrêté préfectoral de novembre 1886 autorise « à titre d'essai » les maisons riveraines des égouts nettoyés par un fort courant d'eau à rejeter directement leurs matières au réseau. Cette phase du tout-à-l'égout facultatif dure jusqu'en 1894. Enfin, le parlement tranche : la loi du 10 juillet 1894, préparée par le préfet Poubelle, rend obligatoire le tout-à-l'égout. Mais les propriétaires multiplient les procédures juridiques, retardant de plusieurs années l'application du système. Ce n'est guère qu'à partir de 1905 que la bataille du tout-à-l'égout paraît gagnée. En 1900,on recense encore 51.500 fosses fixes et sur 71.500 immeubles, 23.000 sont dotés de chutes spéciales..." (Fabrice Laroulandie, Les égouts de Paris au XIXe siècle : l'enfer vaincu et l'utopie dépassée, 1993)

MICHELET (Jules).

Histoire de la Révolution française. Nouvelle édition, revue et augmentée. Avec illustrations par Vierge.

P., Marpon et Flammarion, s.d. (1879), 9 vol. in-8°, xlvii-384, 395, 320, ix-396, 394, 455, 360, 367 et 366 pp, nombreuses vignettes, culs de lampe et gravures pleine page hors texte par Daniel Vierge, reliures demi-percaline verte, dos lisses avec titres dorés (rel. début 20e s.), bon état

La fameuse et superbement écrite "Histoire de la Révolution française" de Michelet, des origines jusqu'à la mort de Robespierre (10 thermidor), publiée originellement de 1847 à 1853. — Pour la nation française, la Révolution est une résurrection. Des profondeurs cachées de l'âme populaire monte un chant glorieux qui abolit une réalité devenue stérile et qui célèbre l'avènement d'une humanité nouvelle. C'est bien ainsi que l'Europe accueillera la parole de la Révolution, comme l'Empire romain, jadis, avait accueilli la parole évangélique: une route jusque-là ignorée s'ouvre, où les siècles futurs trouveront racine. Tel est le paysage où, pendant plus de dix ans, Michelet va s'aventurer, dans une fièvre où l'enchantement et l'angoisse sont constamment mêlés. A travers la Révolution, Michelet s'abandonne à la quête fascinée des passions humaines confrontées à un drame de nature divine, puisque là, l'homme cherche à fonder une histoire antérieurement gouvernée par les dieux. Mais son vrai projet, c'est sa propre résurrection. Comme tout être vivant au cours de son périple terrestre, il est alors en proie à son propre enfer, rongé par le doute, la désespérance et la mélancolie. Cette image noire de sa propre existence, il va la régénérer en la plongeant dans la lumière. Il en sortira illuminé. Et c'est par là que la lecture de l'Histoire de la Révolution française reste si fondamentale pour tout homme d'aujourd'hui. Car ici est manifesté de manière exemplaire comment, au-delà de nos déchirements ou de nos incertitudes personnelles, une vision amoureuse du passé peut nous aider à retrouver place dans le devenir humain et à restituer ainsi une signification à notre destin individuel si souvent abandonné au hasard. Contre les puissances de mort à l'oeuvre dans notre temps, Michelet a inscrit ici l'histoire dans une polyphonie somptueuse où la Vie éclate avec une bouleversante fécondité. (Claude Mettra)

BOULOUCH (Nathalie).

Le Ciel est bleu. Une histoire de la photographie couleur.

P., Éditions Textuel, 2011, in-8°, 218 pp, 60 photos en couleurs, notes, repères bibliographiques, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L’Écriture photographique)

La couleur domine aujourd'hui le champ de la photographie contemporaine, mais n'a pourtant jamais fait l'objet d'une étude approfondie. Le plus souvent envisagée du seul point de vue technique, elle a occupé une place discrète, voire refoulée, dans les ouvrages sur la photographie. Son histoire a longtemps été celle de sa marginalisation. Loin des approches technicistes, ce livre envisage la photographie couleur comme un phénomène à la fois esthétique et culturel. Écrit par Nathalie Boulouch, la meilleure spécialiste française de la question, il propose une véritable histoire de la reconnaissance artistique de la photographie couleur au XXe siècle, de l’Autochrome à l’art le plus contemporain, en passant par des figures majeures comme Edward Steichen, Edward Weston, Luigi Ghirri, mais aussi Guy Bourdin, William Eggleston, Stephen Shore, Martin Parr et Andreas Gursky. — "Dans un petit livre aussi concis que passionnant, Nathalie Boulouch revient sur les raisons qui ont fait de la photo couleur une pratique marginale : problèmes de conservation, de diffusion, et surtout préventions contre le trop grand "réalisme" de la couleur, jugée peu artistique par rapport au noir et blanc..." (Claire Guillot, Le Monde, 2011)

MOORE (Kevin).

Jacques Henri Lartigue. L'invention d'un artiste.

P., Éditions Textuel, 2012, in-8°, 335 pp, traduit de l'anglais, 100 photos en noir et blanc, annexes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L’Écriture photographique)

De Jacques Henri Lartigue on croyait tout connaître : les espiègleries de l’enfant photographe, les débuts rocambolesques de l’aviation, les courses de voitures déformées par la vitesse, les visages de la Belle Époque, puis des Années folles, jusqu’au portrait officiel de Valéry Giscard d’Estaing en président de la République. Il aura cependant fallu attendre le présent ouvrage pour comprendre que ces images n’étaient pas seulement le fruit d’un regard ingénu, mais qu’elles devaient beaucoup au contexte de la photographie amateur dans lequel elles avaient été produites, à la presse illustrée et au cinéma que Lartigue avait à l’époque beaucoup regardés. Le rôle capital joué par le Museum of Modern Art de New York dans la reconnaissance du photographe français est également analysé ici avec une très grande perspicacité. À travers cette étude extrêmement bien documentée et illustrée d’une centaine d’images, Kevin Moore tord le cou à quelques-uns des mythes qui ont fondé la popularité de Lartigue, mais sans jamais ôter au personnage sa truculence.

WHITEHOUSE (Patrick) et Allen LEVY.

Histoire illustrée des trains miniatures.

Editions Princesse, 1981, in-4°, 192 pp, très nombreuses gravures et photos en noir et en couleur, cart. illustré de l'éditeur, bon état

SCLARESKY (Monique).

Caprices de la mode romantique : reflets d'un art de vivre.

Rennes, Éditions Ouest-France, 2000, in-4°, 124 pp, 250 gravures, chromos et documents anciens en couleurs, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état

La mode depuis le Second Empire jusqu'à la Belle Epoque. — Entre le regard et la mémoire, le visage de la mode romantique, charmante, imprévisible, pleine de suggestions, fait chaque saison une entrée remarquée pour recréer l'illusion et le mouvement de la vie. Paris est une prestigieuse vitrine qui donne le ton, dicte les tendances, exerce son emprise sur les inséparables activités qui en découlent et en vivent. En filigrane apparaît un tableau de la société bourgeoise, de son charme discret et de ses bonnes manières. Le second Empire brille de tous ses feux aux Tuileries et à Compiègne, dans les salons, les bals, les réceptions, au théâtre comme au concert. Dans le halo du romantisme, passent et repassent les silhouettes de messieurs en habit et haut-de-forme, de dames en crinoline. Les quartiers chics, le bois de Boulogne, les champs de courses sont les lieux de prédilection du Tout-Paris huppé qui fait la pluie et le beau temps de la mode. Le boulevard de Gand fourmille à l'heure de "Tortoni", incontournable rendez-vous des dandies et des courtisanes. Au gré des événements, des circonstances ou cérémonies, la mode décline un code qui régit un réseau d'habitudes et tout un art de vivre. Les écrivains, les peintres, les artistes tentent en pionniers l'aventure du voyage, ou la découverte de la mer, d'autres savourent la quiétude des villégiatures. Les gravures et aquarelles du temps donnent à la mode ses lettres de noblesse à travers des scènes intimistes qui ont gardé leur couleur, leur fraîcheur et leur spontanéité.

DEL PERUGIA (Paul).

Céline.

Nouvelles Editions Latines, 1987, gr. in-8°, 663 pp, indications biographiques, indications bibliographiques, broché, couv. illustrée, bon état

Tout livre sur Céline comporte de vastes considérations sur l'antisémitisme. Celui-ci fera exception. L'auteur a voulu seulement retenir deux points que Céline a toujours revendiqués comme essentiels le concernant : il s'est défini mystique et s'est proclamé chroniqueur. Ainsi lie-t-il son "Voyage" à une série de vues intérieures inextricablement mêlées à l'Espace et au Temps qu'il a traversés. L'Espace où se déroule le "Voyage", c'est la marche hébétée ressentie par les hommes de l'ancien peuple européen. Le Temps, c'est celui de cette rupture brutale avec des millénaires de sagesse. Personne n'a prévu comme Céline la nature de la Nuit, éclairée de lumières artificielles, où l'homme moderne a été jeté : par quelle manipulation destructive on a réussi à faire croire que l'humanité "mutait" alors qu'en son fond l'homme demeure inchangeable, classique, invétéré... et pourquoi - sinon pour faire accepter à l'homme la civilisation hors nature qu'on lui prépare.

ROY (J.-J.-E.).

Les Français en Espagne. Souvenirs des guerres de la Péninsule, 1808-1814.

Tours, Alfred Mame et fils, 1878, in-8°, 235 pp, une gravure en frontispice, cartonnage percaline acajou décoré noir et or de l'éditeur, tranches dorées, rousseurs, bon état (Tulard, 1286 et Garnier, Supplément, 1285)

Irun, Valladolid, el Escorial, Madrid, Aranjuez, Alcolea, Cordoba, Andujar, Baylen, Tembleque, Madrilejos, Albuquerque, Elvas, Frejenal, Sanlucar de Barrameda, Cidiz, Puerto Real, Puerto de Santa Maria, Jerez, Séville, Granada, Aranjuez, Madrid.

MAUROIS (André).

De Proust à Camus.

Perrin, 1963, in-8°, 347 pp, 16 pl. de portraits hors texte, cart. éditeur, rhodoïd, bon état, envoi a.s.

Un ouvrage qui relève de ce qui vaut bien d'être appelé la littérature de culture. De Proust à Camus, c'est la libre critique d'un grand lettré, curieux de tous les livres et des âmes qu'ils enveloppent, et qui nous conduit au fil des heures à la rencontre de Proust, Bergson, Valéry, Alain, Claudel, Mauriac, Duhamel, Saint-Exupéry, Lacretelle, Jules Romains, Malraux et Camus. (P.-H. Simon)

COLOMBIER (Marie).

Les mémoires de Sarah Barnum. Avec une préface par Paul Bonnetain.

P., chez tous les libraires, s.d. (1883), in-12, xv-332 pp, reliure demi-percaline verte, dos lisse avec pièce de titre basane havane, fleuron et double filet dorés en queue (rel. de l'époque), bon état. Edition originale sans mention

Marie Colombier, amie de Sarah Bernhardt l'accompagna en Amérique lors de sa tournée. Mais après une brouille entre les deux amies, Marie Colombier publia cette virulente biographie satirique décrivant une Sarah Barnum à la vie décadente, qui meurt d'une surdose d'absinthe. Elle fut poursuivie pour outrages aux bonnes mœurs, condamnée à trois mois de prison et 1.000 francs d'amende, et le livre saisi et retiré de la vente. L'éditeur le réédita ensuite dans une version expurgée, sans les passages incriminés et avec une lettre explicative de l'auteur... Voir Pascal Pia, “Les livres de l'Enfer”, pp. 473-474, qui consacre plus d'une page à cette affaire qui défia la chronique : "Marie Colombier et Sarah Bernhardt avaient débuté à peu près en même temps au théâtre et dans le demi-monde..." — Marie Colombier (1844-1910) débute au Théâtre du Châtelet le 26 mars 1864 dans le rôle de Paolo dans La jeunesse du Roi Henri. En 1870, elle est repérée par George Sand qui la fait embaucher pour jouer sa pièce L'Autre dont le rôle principal est tenu par Sarah Bernhardt, au Théâtre de l'Odéon. En 1880, Sarah Bernhardt l'emmène pour une tournée théâtrale de huit mois aux États-Unis et au Canada. Marie Colombier en tire deux pamphlets : “Voyage de Sarah Bernhardt en Amérique” en 1881, puis “Les Mémoires de Sarah Barnum” en 1883. Le scandale est énorme. Octave Mirbeau, très ami avec Sarah Bernhardt, provoque en duel le préfacier du livre, Paul Bonnetain, et le blesse légèrement. Sarah Bernhardt entraîne son fils et le poète Jean Richepin dans une expédition punitive pour saccager l'appartement de Marie Colombier, rue de Thann... « Sarah Bernhardt eût mieux fait de rester chez elle, de s'envelopper dans sa dignité de grande artiste et de laisser le dédain public faire justice d'un livre abominable. Maintenant, le mal est fait ; le volume dont personne n'avait parlé s'arrache ; c'est Sarah qui l'aura voulu ainsi, la colère est toujours mauvaise conseillère. » (Albert Wolff du Figaro, cité dans “Affaire Marie Colombier - Sarah Bernhardt, les pièces à convictions”, Paris, 1884) ; « Avant le scandale, on avait fait de “Sarah Barnum” un tirage de dix mille. En trois jours, Paris a acheté ces dix mille volumes. La maison Marpon, qui s'était faite l'éditeur anonyme du livre, ne s'était jamais trouvée à pareille fête. (...) le succès de ce mauvais ouvrage est le plus grand succès de librairie de l'année. Et cela va continuer. L'éditeur a été forcé de suspendre la vente avant-hier soir, pour cause d'épuisement de l'édition (...) Les commissionnaires en librairie d'Allemagne, à Leipzig, Stuttgart, Berlin, ont déjà fait des commandes qui se montent à quinze mille exemplaires ; l'Italie en demande autant ; la Russie davantage. Et nous ne parlons pas de la province qui réclame par centaines de télégrammes des envois énormes qu'on ne peut lui faire. (...) La diffamation dont se plaint très justement celle qu'on a voulu peindre aura donc une publicité énorme. Et qui a fait autour de cette diffamation toute cette publicité ? La diffamée, la victime. » (Mermeix dans Le Gaulois, cité dans “Affaire Marie Colombier - Sarah Bernhardt, les pièces à convictions”, Paris, 1884) . Marie Colombier sera condamnée pour « outrage aux bonnes mœurs » en 1884, et le livre retiré de la vente... — 1862-1883 : Marthe Pigeonnier, comédienne, suit les déboires financiers de Sarah Barnum, comédienne également. Femme entretenue, mais l'argent lui brûle les doigts, elle est toujours "dans la dèche". Extravagante, autoritaire, orgueilleuse, égoïste, sans coeur, jalouse, vulgaire, menteuse, s'évanouissant ou crachant du sang avec ruse, faisant du chantage au suicide, piquant ses amants à sa petite sœur Reine, avec "sa meute de créanciers et d'amants" qui l'entretiennent. Sarah Barnum a une proposition de tournée au Mexique, elle engage sa soeur comédienne également, mais celle-ci tombe malade : elle se rabat sur Marthe Pigeonnier avec le contrat d'Antoinette : "c'est une question de vie ou de mort". Bonne pâte, celle-ci accepte. Le jour de la paye, naturellement, le contrat n'est pas respecté. “Roman” très intéressant sur la (à peine cachée) grande Sarah Bernhardt. La bonne copine, Marthe Pigeonnier est, bien sûr, Marie Colombier, actrice, qui fit effectivement la tournée avec Sarah. Ce livre fit scandale : oser toucher à l'intégrité de la déesse des planches à son apogée ! Les 10.000 livres édités furent confisqués par l'État, un procès fut intenté à l'auteure qui fut condamnée. Le préfacier Paul Bonnetain fut provoqué en duel par Octave Mirbeau, ami de Sarah. Alors, qui est la menteuse ? Marie Colombier, qui aurait pu être jalouse du succès de Sarah, et surtout de son maigre paiement de la tournée de 1881, ... ou Sarah Bernhardt, gloire nationale, proche du duc de Morny, et de Victor Hugo, amante de plusieurs hommes français de premier plan, politique ou littéraire, un "monstre sacré", d'après Jean Cocteau...

TUDESQ (A.-J.) et J. RUDEL.

1789-1848.

Bordas, 1971, gr. in-8°, 592 pp, 532 gravures, photos et cartes, broché, couv. illustrée, très bon état (Collection d'histoire Louis Girard)

Excellent manuel de classe de Seconde.

GIRARD (L.), M. BONNEFOUS et J. RUDEL.

1848-1914.

Bordas, 1961, fort in-8°, 584 pp, 532 gravures, photos et cartes, cart. illustré de l'éditeur, très bon état (Collection d'histoire Louis Girard)

Excellent manuel de classe de Première.

CLEMENT (Martine).

Music-hall. Demandez le programme !

Boulogne-Billancourt, Editions Du May, 2008, in-4°, 160 pp, très nombreuses illustrations en noir et en couleurs, courte biblio, cart. illustré de l'éditeur, bon état

Sous la Révolution, le peuple aime, entre deux coups de guillotine, boire, chanter et se réunir autour du bon vin pour constituer les "sociétés bachiques". Sous la Restauration, ces sociétés prennent le nom de goguettes, d'où l'expression "partir en goguette" qui signifie aller boire, s'amuser. Les goguettes se multiplient et, petit à petit, deviennent des cafés chantants dont le plus connu sur les Champs-Élysées s'appelle : le café Bosquet. Un orchestre, une estrade, ouvert toute l'année, le concert fait désormais partie de la soirée, d'où le nom café-concert. Puis, les établissements se tournent vers la chanson accompagnée d'autres disciplines comme la pantomine, le ballet, le cirque, les attractions foraines, de petites pièces de théâtre, voire même des ballets... Ainsi, le café-concert évolue vers le music-hall ! Ce livre retrace l'histoire du music-hall et des grandes vedettes ou clown qui s'y sont produits: Foottit, Grock, La Goulue, Colette Willy, Fréhel, Mistinguett, Maurice Chevalier, Joséphine Baker et tous les autres. Ce récit, tout en images, raconte l'évolution et les grandes heures des Folies-Bergère, de Bobino, du Casino de Paris, de l'Olympia et du Moulin Rouge, qui a gardé la tradition du 19e siècle.

Collectif.

Dictionnaire des usages socio-politiques (1770-1815). Fasc. 1 : Désignants socio-politiques : aristocrates, buveurs de sang, crétois, fanatiques, honnêtes gens, mandataires, sans-culottes, suspects.

P., INALF, 1985, in-8°, 185 pp, broché, lég. défraîchi, bon état (Coll. Saint-Cloud)

"Cet ouvrage est le premier d'une série d'études menées par l'équipe « 18e et Révolution » de l'Institut de Lexicologie Politique de Saint-Cloud. Il s'agit de dresser un bilan de l'usage de la langue française pendant la Révolution, qui puisse prolonger et systématiser le monumental travail entrepris par F. Brunot. La Révolution française ayant provoqué aussi un bouleversement lexical de grande ampleur, il est passionnant de suivre, à partir de quelques mots-clés, les nouvelles stratégies de discours mises en place. Les neuf collaborateurs de ce premier volume ont utilisé des sources d'archives, des journaux et des dictionnaires. J. Guilhaumou a étudié l'évolution du terme « aristocrates », D. Godineau, celle de « buveur de sang », véritable tic de langage pendant l'an III ; M. Dorigny et F. Wartelle se sont intéressés à la notion d'« honnêtes gens », expression qui, de positive, devient franchement insultante dès septembre 1792. L'article central est celui d'A. Geffroy sur les « Sans-culottes » qui montre comment ce néologisme politique, devenu un des enjeux cruciaux de l'an II, s'est greffé sur un thème grivois issu de l'Ancien Régime. On attend avec intérêt la suite de ces travaux, tout en déplorant l'austérité de la présentation typographique." (L. Andries, Dix-Huitième Siècle, 1987)

LOISY (Alfred).

L'Évangile selon Marc.

P., Emile Nourry, 1912, in-12, 503 pp, reliure demi-chagrin havane, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), bon état

"M. Loisy a publié en 1908 un commentaire savant et minutieux des trois premiers Évangiles, après celui du quatrième, paru en 1903 : œuvre considérable, mais accessible seulement à un nombre de lecteurs assez restreint. Il en a donné en 1911 les conclusions essentielles dans un petit livre, Jésus et la Tradition évangélique. Maintenant il en détache ce qui a trait au second Évangile, le plus ancien de tous. Nous n'avons ici aucun appareil critique, déconcertant pour le lecteur profane, mais un exposé direct et continu, fait en ce style toujours clair, bien qu'infiniment nuancé, très littéraire en même temps que très précis, dont l'auteur a le secret. Par ailleurs, la pensée de M. Loisy s'est encore développée. En ce qui concerne le second Évangile, ses études comparées des religions l'ont depuis lors amené à préciser la nature de la doctrine paulinienne, à constater que la grande innovation de l'Apôtre des Gentils a été de regarder le Christ comme un être céleste descendu sur la terre pour sauver en mourant et en ressuscitant les hommes de bonne volonté qui s'incorporeraient à lui, de faire jusqu'à un certain point, du christianisme une religion de mystère analogue aux mystères païens d'Osiris, d'Adonis, de Mithra. Cette constatation l'a amené à mieux définir le paulinisme du second Évangile, à montrer que l'auteur, quel qu'il soit, de ce livre combine les données traditionnelles concernant le Christ avec l'idée du Dieu mourant pour sauver ses fidèles. Beaucoup de détails du texte évangélique s'expliquent, par cela seul, d'une façon nouvelle et bien meilleure. Ainsi, ce commentaire fait avancer la science exégétique tout en contribuant à la vulgariser. Nous souhaitons vivement que M. Loisy, dont l'activité littéraire est inlassable, nous donne bientôt des travaux de la même valeur sur les deux autres Synoptiques et sur le quatrième Évangile." (Prosper Alfaric, Revue des Études Anciennes, 1912)

CROCHET (Bernard) et Gérard PIOUFFRE.

Pirates, Flibustiers et Forbans. Des origines au XXIe siècle.

Boulogne-Billancourt, Editions Du May, 2009, in-4°, 144 pp, nombreuses illustrations, la plupart en couleurs, biblio, cart. illustré de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état

Ce livre retrace l'histoire des pirates, flibustiers et forbans, de leurs origines jusqu'au XXIe siècle. Bernard Crochet explore les différentes figures de ces aventuriers des mers, leurs codes, leurs actions et leur impact sur la société. Il analyse également la manière dont ces personnages ont été représentés dans la culture populaire. Un ouvrage captivant pour les amateurs d'histoire maritime et de récits d'aventures.