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LACRETELLE (Pierre de).

Secrets et malheurs de la reine Hortense.

Hachette, 1936, pt in-8°, 249 pp, sources, broché, couv. illustrée, bon état

"En nous présentant les Secrets et malheurs de la reine Hortense, M. P. de Lacretelle nous précise les détails d'une vie amoureuse des plus mouvementées. La fille de Joséphine, à la naissance incertaine, belle-fille de Napoléon qui en fit sa belle-soeur, fut toujours frivole et d'ailleurs charmante à force de faiblesse et de naturel. Que de mystères autour de la naissance de Napoléon III et du duc de Morny. De nouveaux documents ont permis à M. P. de Lacretelle de nous révéler avec un grand talent bien des dessous inconnus du premier et du second Empire." (B. Combes de Patris, Revue des études historiques, 1937)

DAUMAS (François).

La Civilisation de l'Egypte pharaonique.

Arthaud, 1971, fort in-8° carré, 685 pp, 255 héliogravures en noir et 8 planches en couleurs hors texte, 47 cartes et plans, tableaux chronologiques, biblio, reliure skivertex noir de l'éditeur, un médaillon à froid au 1er plat, bon état (Coll. Les Grandes Civilisations)

Au VIe siècle de notre ère, la civilisation de l'Egypte pharaonique semble engloutie à jamais. Hellénisée, romanisée, christianisée, l'Egypte se coupe de son passé : ses hiéroglyphes deviennent lettres mortes, ses sanctuaires sont désertés ou transformés en églises. Ce n'est qu'au début du XIXe siècle, avec la découverte décisive de Champollion, que commence la résurrection. Depuis cent cinquante ans, grâce aux efforts conjugués des linguistes et des archéologues, l'égyptologie a accumulé trouvailles et documents. La publication de ces derniers permet aujourd'hui de brosser un tableau d'ensemble de la civilisation égyptienne. Sans doute notre documentation reste-t-elle souvent fragmentaire et, pour une large part, tributaire du hasard, mais certains traits essentiels de l'ancienne Egypte apparaissent nettement sur le visage mutilé qui nous est restitué. Parmi les textes innombrables qui nous sont parvenus, le plus grand nombre traite de questions religieuses. Et cela n'est pas l'effet du hasard chez ce peuple épris d'éternité. On ne s'étonnera donc pas de la place qui leur est faite dans ce livre. D'une façon générale ; cet essai de synthèse, fait la part large aux textes. Pour peu que nous leur accordions une attention sympathique, textes et monuments anciens nous guident d'eux-mêmes vers la compréhension du passé et permettent de pénétrer dans le cœur de cette civilisation plus profondément qu'on n'aurait osé l'espérer.

PRINGUÉ (Gabriel-Louis).

30 ans de dîners en ville.

Editions Revue Adam, 1948, in-8°, v-282 pp, préface de J. et J. Tharaud, 24 pl. de gravures et portraits hors texte, index des noms cités, broché, bon état. Edition originale (il n'est pas mentionné de grands papiers)

Souvenirs et portraits de la haute société parisienne et cosmopolite de la Belle époque à la Seconde guerre mondiale. Avec esprit et nostalgie, Pringué (1885-1965) décrit, en chroniqueur habile et passionné, ces salons où les femmes, dans des chatoiements de soie et de bijoux, s'entourent de souverains en exil, de princes et de ducs, d'aristocrates, de diplomates, de gens de lettres, d'élégants en habit, enfin, de ce qu'on appelle alors le "gratin". Des salons parisiens aux châteaux, des chasses à courre aux cercles les plus chics, l'auteur nous fait vivre dans l'intimité et l'exubérance publique des noms qui claquent encore dans l'imaginaire collectif : Youssoupof, Boni de Castellane, la Païva, La Rochefoucauld, Rohan, Deux-Siciles, La Tour d'Auvergne, Broglie, Thurn et Taxis, Wagram, Bibesco, Orléans-Bragance, Bourbon-Parme, les grands ducs russes, le sultan du Maroc, le maharadjah de Kapurthala et tant d'autres – dont on trouvera fort opportunément l'index en fin d'ouvrage – qui forment les personnages d'exception de cette pièce à huis clos. Un témoignage de "ce temps où, du moins pour quelques-uns, il était bien agréable de vivre".

CHAMPION (Pierre).

Paris au temps de la Renaissance. Paganisme et Réforme. Fin du règne de François Ier. Henri II.

Calmann-Lévy, 1936, pt in-8°, 214 pp, une gravure en frontispice (la Nymphe de la Seine), 2 plans, broché, bon état (Coll. Notre vieux Paris). Edition originale, un des 200 ex. numérotés sur vélin du Marais

"Sous ce titre Paganisme et Réforme, M. Pierre Champion nous présente en réalité une série de promenades dans le Paris de François Ier et de Henri II. Le guide est des plus avertis, et son portefeuille est bourré de pièces d'archives, qu'il s'agisse de nous mener dans les collèges et « librairies », dans les hôpitaux, à l'Hôtel-de-Ville, de nous faire assister aux entrées de rois, aux émeutes contre les réformés, aux parties de campagne des poètes. Le ton est des plus agréables." (Henri Hauser, Revue Historique, 1939) — "Un livre érudit et charmant." (J. Pannier, Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, 1937)

TARLÉ (Evguéni).

Napoléon.

Moscou, Editions en langues étrangères, s.d. (v. 1955), in-8°, 591 pp, traduit du russe par J. Champenois, présentation de D. Bisti, un frontispice et 12 gravures hors texte, index, reliure toile décorée de l'éditeur, bon état

Cette biographie complète de Napoléon a une valeur considérable à deux points de vue. L'auteur est un spécialiste dans la question du "système continental" et l'exposé qu'il en fait est très clair. Puis, en tant que Russe, il utilise des sources difficilement accessibles aux historiens de cette période. Cela lui permet d'expliquer réellement la politique de la Russie et d'étudier le côté russe de la Campagne de 1812 d'une manière plus exacte que la plupart des historiens français et anglais.

LEACH (Edmund Ronald).

Les Systèmes politiques des hautes terres de Birmanie. Analyse des structures sociales kachin.

Maspero, 1972, in-8°, 399 pp, traduit de l'anglais, préface de Raymond Firth, postface de Jean Pouillon, 4 cartes, figures, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Bibliothèque d'Anthropologie)

LA FORCE (Duc de).

La Fin de la douceur de vivre. Souvenirs (1878-1914).

Plon, 1961, in-8°, 255 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état

"Sous une couverture ornée d'une photographie ancienne, où l'on voit circuler trois coupés et un omnibus, tiré par trois percherons et un cheval de renfort, remontant vers l'Arc de l'Etoile, voici une floraison de charmants souvenirs. M. le duc de La Force y évoque son enfance et sa jeunesse parisiennes entre l'Exposition de 1889 et la mobilisation de 1914, années durant lesquelles on connut encore en France la douceur de vivre. Historien de vocation, l'auteur trace de pittoresques portraits d'ancêtres, tel ce fils de Marie-Constance de Lamoignon qui, après avoir vécu une partie de son enfance au château de Chandai, épousa en 1833, Antonine de Celles, petite-fille de Mme de Genlis. (...) Ayant construit sa demeure dans le quartier, alors lointain, de l'Etoile, ce La Force s'entendit surnommer « le portier de Paris ». Ayant vu l'enterrement de Victor Hugo et la réception triomphale, en l'automne de 1896, des souverains russes, l'auteur promu de frais bachelier, trouva dans son soulier de Noël le premier volume de l'Histoire du Cardinal de Richelieu par Gabriel Hanotaux qui s'ouvrait sur un émouvant tableau de la France en 1614. Ce fut pour lui une révélation ; et cependant il ne pouvait prévoir qu'il deviendrait un jour le collaborateur d'Hanotaux et terminerait la dite Histoire de Richelieu. Aux derniers mois du siècle, M. de La Force entrait à l'Ecole des Sciences politiques. Il s'y rendait sur l'impériale du tramway Gare de Lyon-Pont de l'Alma. Rentré rue de Presbourg, il lisait le Nabab d'Alphonse Daudet ou l'Histoire des Variations de Bossuet, puis, entre deux promenades à bicyclette, travaillait à un ouvrage sur Napoléon et la Hollande, pays que son aïeul l'architrésorier Lebrun avait gouverné après l'abdication du roi Louis, mari de la reine Hortense. Marié en 1908, l'auteur eut la douleur de perdre en peu d'années son père, sa mère et son frère Jacques, lieutenant au 8e dragons et aviateur. Quand « Caumont la Tempête », disparut à vingt-huit ans, il était le troisième officier aviateur mort pour la France en service commandé. Les joies et les deuils qui forment la trame d'une vie humaine sont évoqués ici avec autant de poésie et de charme que de délicate mélancolie." (Revue des Deux Mondes, 1961) — La mémoire est une lanterne magique. Ses images sont fixes comme les affections irremplaçables et se parent de couleurs heureuses, celles dont on se plaît, par delà la vie d'homme, à éclairer l'âge aimable des promesses et, avant même, celui où se composent la tendresse du milieu familial, la fraîcheur des premiers intérêts et des premières admirations. Aussi bien cet album que le Duc de la Force projette pour son plaisir et pour le nôtre ne nous restitue pas seulement une époque mais encore cette émotion propre aux choses abolies et que nous aurions pu aimer : un certain Paris, celui de l'exposition de 1889, des quatorze juillet empanachés et rutilants; une certaine campagne, celle des propriétés familiales où règnent les grands-parents ; une certaine façon d'être un jeune homme studieux et d'apprendre des vers latins chez les Jésuites, d'être un jeune homme mondain et de fréquenter l'Opéra et les bals ; un certain art de soi-même, enfin, par lequel s'amorce la course d'une vie, tant sur le plan du bonheur personnel que sur celui du travail d'historien et du talent qu'on y apporte. Telle est cette douceur de vivre où baigne la jeunesse du Duc de la Force, si étrangère et si proche à la fois qu'elle nous manque comme tout ce qui nous hante et que nous ne retrouverons jamais, sinon par le miracle trompeur d'une sensibilité et d'une plume délicates.

REYNAUD (Paul).

Mémoires.

Flammarion, 1960-1963, 2 vol. in-8°, 507 et 513 pp, 24 pl. de photos et 2 cartes dépliantes hors texte (bataille navale de Narvik et offensive de mai-juin 1940), qqs caricatures de l'époque reproduites dans le texte, documents en annexes, brochés, couv. illustrées, bon état, avec un envoi a.s. de l'auteur sur chacun des volumes

Complet : 1. Venu de ma montagne. – 2. Envers et contre tous, 7 mars 1936 - 16 juin 1940. — "La première partie des mémoires de P. R. fait une large part à l'ascension politique du villageois né le 15 octobre 1878 à Barcelonnette. Devenu le brillant député et l'éloquent homme d'État que l'on sait, P. R. évoque ses luttes contre les chefs du Cartel de 1924 à 1928, contre la politique de rapprochement franco-italien menée par Pierre Laval, ses efforts pour imposer la dévaluation redoutée, ou l'armée de métier du colonel de Gaulle... Pour expliquer la solitude politique à laquelle il a toujours été condamné, P. R. conclut : « En face des problèmes d'entre les deux guerres, plaire aux Français, c'était nuire à la France ». L'ouvrage, qui n'évite pas à certains moments la polémique, est une contribution importante à l'histoire de la IIIe République à son déclin." (Revue française de science politique, 1961) — "L’an dernier, à l’âge de 82 ans, le président Paul Reynaud a entrepris la publication de ses mémoires, avec une verve, une fraîcheur, une jeunesse qui ne se démentent jamais tout au long de ce fort volume, qui nous mène de l’enfance du futur Président du conseil à la rentrée politique du Front populaire en juin 1936. On l’y voit élève à Bossuet, Louis-le-Grand, aux Hautes études commerciales (HEC) et à l’École de Droit, faire le tour du monde en 1906, puis jeune avocat, député de Grasse à la Chambre Bleu-Horizon, battu en 1924, mais réélu à Paris en 1926 ; devenir ministre des Finances d’André Tardieu en 1930, ministre des Colonies de Pierre Laval en 1931, se spécialiser dans les affaires financières, et, à partir de 1933, mener « une longue bataille » en faveur de la dévaluation monétaire. Récit toujours vivant, coloré, à l’occasion combatif, émaillé de savoureux portraits d’hommes politiques, Briand, Poincaré, Loucheur parmi d’autres. Le lecteur de la RDN s’intéressera particulièrement au chapitre intitulé « ma longue bataille pour le corps cuirassé de de Gaulle » (p. 420-442)... De pareils mémoires présentent toujours pour l’historien l’intérêt de saisir leur auteur sur le vif, et, de lui donner matière à d’éventuelles confrontations. Ceux-ci ne font pas exception à la règle. Ils se terminent sur une note de mélancolie : « Dans toutes mes batailles parlementaires, j’ai été seul. Pourquoi ? Ah ! si j’avais été soutenu par l’un ou l’autre des chefs de parti. Mais ne dois-je pas m’en prendre à moi-même ? Rôle ingrat que celui de Cassandre... L’illusion de trop croire au pouvoir de la raison a-t-elle été la faute que j’ai commise ? » On devine avec quel intérêt nous attendons le second tome des mémoires du président Reynaud, qui nous montrera Cassandre au pouvoir." (H. M., Revue de Défense nationale, 1961)

LAPIE (Pierre-Olivier) [et Jacques LE GOFF].

Cromwell.

Flammarion, 1949, in-8°, 281 pp, chronologie, biblio, broché, bon état. Edition originale, un des 110 ex. numérotés sur Beau Vélin

"Une remarquable biographie de Cromwell." (Jacques de Maupéou) — Dans ses entretiens avec Marc Heurgon, Jacques Le Goff raconte que c'est lui qui a rédigé une bonne partie de l'ouvrage : "... Avant de partir en Tchécoslovaquie, j'avais pris contact avec Victor-Lucien Tapié, professeur à la Sorbonne et grand spécialiste de l'histoire tchèque. Il avait été pour moi d'une extrême gentillesse... Or, Victor-Lucien Tapié avait un cousin qui, socialiste à l'époque, était ministre de l'Éducation nationale. C'était Pierre-Olivier Lapie, qui est mort récemment, à plus de quatre-vingt-dix ans. Notre ministre était à la recherche d'un nègre pour lui écrire un livre sur Cromwell, qui, espérait-il, lui ouvrirait les portes de l'Académie française. Je me suis plongé dans la littérature sur Cromwell et j'ai rédigé une bonne partie du livre de Lapie. Je n'ai pas aimé Cromwell, mais Lapie était sympathique." ("Une vie pour l'histoire", 1996)

RAT (Maurice).

La royale Montespan.

Editions d'Histoire et d'Art, Librairie Plon, 1959, in-8°, 206 pp, 24 pl. de gravures hors texte, reliure toile carmin, un portrait contrecollé au 1er plat (rel. de l'éditeur), bon état

"Certes, nous avions déjà maintes biographies de la belle Françoise de Tonnay-Charente, mais nul peintre ne l'a flattée avec plus de soin, d'admiration... Maurice Rat nous la fait aimer. Comme il la salue : « maîtresse vraiment royale, magnifique, triomphale », etc... Comme elle lui plaît cette Mortemart qui « voyait grand », avait le sens de l'éclat et de la splendeur et fut le rayon le plus resplendissant du règne du Roi Soleil. C'est que cette beauté a je ne sais quoi de vénusien par sa fierté physique et son orgueil, sa puissance, un peu déesse, donc parente de ces dames mythologiques que distinguait Jupiter et nous n'oublions pas que M. Rat a écrit deux livres pleins de science et de charme sur la Mythologie... Mais il sait aussi parler de sa famille, de ses premières vertus qui lui referont au déclin une noblesse personnelle. Les chapitres sur ses parents, frère, père, sœurs, sont d'attirants portraits... et le mari ! Il emprunte parfois les crayons à Saint Simon, à Tallemant et autres, car il est très strict en ses renseignements et choisit les plus savoureux. C'est un brillant tableau : chaque modèle a droit à plusieurs peintres qui le considèrent différemment. Ici nous contemplons cette superbe, un peu de profil et je veux signaler à mes lecteurs ce livre si attrayant et si réussi avec un talent toujours très sûr." (Gérard d'Houville, Revue des Deux Mondes, 1959)

MENDÈS-FRANCE (Pierre) et Gabriel ARDANT.

La Science économique et l'action.

Unesco-Julliard, 1954, in-8°, 230 pp, broché, bon état

"Qu'un homme d'État et un haut fonctionnaire publient, sur les questions économiques, un ouvrage de vulgarisation, que des personnalités si éminentes prennent la plume et se signalent à l'attention pour exposer des théories déjà anciennes, voilà qui peut déconcerter... Pourtant ce livre vient combler une véritable lacune et nous donne un grand exemple. Nous constatons aujourd'hui en France, plus qu'en beaucoup d'autres pays, un divorce – s'il y a jamais eu mariage – entre la théorie économique et l'action. D'un côté, des économistes, qui paraissent plus soucieux d'originalité que d'influence, parlent un langage souvent rébarbatif et ne sont lus que dans des cercles étroits ; de autre, les parlementaires, les chefs d'entreprise, les administrateurs publics s'intéressent peu à l'évolution de la pensée économique qui n'impressionne guère leur comportement quotidien. Or, il dépend davantage des dirigeants que des théoriciens qu'une telle ségrégation prenne fin. Mais les hommes d'action qui s'efforcent d'établir entre les chercheurs et leur propre milieu une circulation des idées restent rares. Les tentatives passées et présentes de MM. Mendès-France et Ardant sont parmi les plus marquantes. Pour ne citer qu'un exemple, M. Mendès-France a fait, il y a quelques années, devant les experts comptables, une conférence sur l'inflation qui reste un modèle du genre. C'était un exposé parfaitement clair des théories les plus récentes, appliquées à l'action gouvernementale de la façon la plus concrète. Le livre qu'il a publié avec M. Gabriel Ardant étend cette méthode et ce talent à un plus vaste sujet : il résume la théorie générale de l'emploi et l'oppose à la théorie classique de l'équilibre pour montrer que les problèmes de choix, s'ils ont été longtemps les plus négligés, sont les plus importants. C'est à la fois un travail de vulgarisation et une thèse. Son originalité – que des esthètes de l'économie politique pourront seuls contester – tient à cette dualité. C'est faire œuvre originale que d'intéresser un public non universitaire aux théories contemporaines..." (Fr. Bloch-Lainé, Revue française de science politique, 1955)

ROUSSET (David).

L'Univers concentrationnaire.

Editions du Pavois, 1946, in-12, 190 pp, broché, papier jauni comme toujours, bon état (Prix Renaudot 1946). Edition originale sur papier courant

Rescapé du camp de Buchenwald, David Rousset fut le premier déporté à décrire les mécanismes et la logique des camps de concentration que le nazisme a portés aux paroxysmes de l'horreur. Son témoignage dénonce implacablement les différentes strates bureaucratiques et idéologiques de ce système. Il rend également hommage à ces hommes et à ces femmes qui, au pire de l'inhumanité, ont su garder un sens de la solidarité et de l'espoir. Une analyse aussi magistrale qu'émouvante, écrite dans un style clair et dense, pour essayer de comprendre l'incompréhensible. Un texte essentiel et désormais classique. — Durant l’Occupation, David Rousset (1912-1997) participe à la reconstitution du Parti ouvrier internationaliste clandestin. Il est arrêté par un inspecteur français et deux allemands, le 16 octobre 1943. Il est torturé rue des Saussaies pendant une journée, emprisonné à Fresnes, puis déporté à Buchenwald, puis envoyé aux camps de Porta Westphalica et de Neuengamme. Devant l'avancée des Alliés, il est déplacé avec les autres survivants plus au Nord, cette dernière marche de la mort se termina pour lui dans le kommando de Woebbelin près de Schwerin avec les déportés déplacés du camp de Neuengamme. Après la guerre, il publie "L'Univers concentrationnaire", ouvrage fondamental sur les camps nazis qui obtient le Prix Renaudot en 1946.

DENORMANDIE (Ernest).

Temps passé, jours présents. (Notes de famille).

P., Société anonyme de Publications périodiques, 1900, in-8°, 688 pp, annexes, reliure demi-maroquin brun foncé, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), bon état. Exemplaire finement relié. Rare (Bertier, 320)

Intéressant témoignage d'un grand bourgeois conservateur catholique, soixante ans en 1871 (député du centre-gauche jusqu'en 1875, puis sénateur inamovible), qui soutient sans conditions « les forces de l'ordre », et qui se loue de « la clairvoyance de l'Assemblée nationale ». Portraits de Canrobert, Bourbaki, du baron Haussmann... Ernest Denormandie (1821-1902), d'une vieille famille de robe, joua un rôle dans les débuts de la IIIe République.

SAXE-ALTENBOURG (Frédéric de).

L'Enigme de Madame Royale.

Flammarion, 1954, in-12, 234 pp, 4 portraits et 2 fac-similés sur 4 pl. hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

L’énigme de la « comtesse des Ténèbres » est liée à la princesse Marie-Thérèse de France, fille aînée du roi de France Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette d’Autriche. La princesse royale Marie-Thérèse, prisonnière au Temple, fut remise le 26 décembre 1795 au gouvernement autrichien en échange de prisonniers français. Dès lors, retrouvant sa famille proche survivante à la cour en exil de Louis XVIII, elle se lie par les liens du mariage à son cousin Louis-Antoine d’Artois, duc d’Angoulême. Duchesse d’Angoulême (1814-1824), dauphine de France (1824-1830), éphémère reine de France et de Navarre (1830), « comtesse de Marnes » (après 1830), Marie-Thérèse vécut en exil au château de Frohsdorf, en Autriche jusqu’à sa mort, se consacrant à l’éducation de son neveu le comte de Chambord (futur « Henri V »). L’identité de Marie-Thérèse et de la duchesse d’Angoulême reste cependant discutée par quelques-uns, arguant que les deux facettes de la princesse seraient en réalité deux femmes différentes. Dès le XIXe siècle, dans des familles souveraines d'Allemagne, apparaît la rumeur selon laquelle une substitution aurait permis à Marie-Thérèse de se retirer du monde, tandis qu’une autre personne aurait pris sa place auprès de Louis XVIII et au sein de la famille royale. L'auteur est convaincu de la substitution. — "Un nouveau « mystère » nous est révélé par M. Frédéric de Saxe-Altenbourg, à propos, cette fois de Madame Royale. Avant sa remise aux Autrichiens, on lui aurait substitué à Huningue, avec la complicité du ministre Benezech et à l'instigation des Bourbons, une amie d'enfance, Ernestine Lambriquet, qui s'identifierait donc avec celle que nous avons toujours cru être la duchesse d'Angoulême. Après un séjour en Suisse, la princesse aurait passé le reste de son existence, calfeutrée dans le duché de Saxe-Hildburghausen, sous la garde d'un riche Hollandais. Le rôle des Bourbons s'expliquerait par le fait que Madame Royale, séduite ou violée au Temple, aurait été enceinte. On ne contestera pas qu'il ait existé une « dame mystérieuse » dans le duché saxon et que divers personnages de l'aristocratie européenne lui aient attribué une royale origine : c'est tout ce qu'on peut retenir pour l'instant d'un invraisemblable roman." (Jacques Godechot, Revue Historique, 1955) — "Voici un petit livre de deux cents pages qui risque fort d'en provoquer plus de deux mille ! Pour son auteur, le prince de Saxe-Altenbourg, celle qu'on connaît dans l'histoire sous le nom de duchesse d'Angoulême ne serait pas la vraie fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, et par conséquent ne serait pas la sœur du Dauphin. Ainsi, le fameux testament dont on attend toujours l'ouverture ne nous apprendrait rien sur l'énigme du Temple... Jusqu'à présent on s'en tenait au fait que la fille de Louis XVI, Marie-Thérèse-Charlotte, appelée Madame Royale, avait été échangée sous la Convention contre d'importants prisonniers français retenus en Autriche, puis envoyée à la Cour de Vienne chez l'empereur François, où elle avait fini par épouser, en 1794, son cousin le duc d'Angoulême. Le prince de Saxe-Altenbourg prétend que la vraie Madame Royale fut séquestrée dans une petite cité allemande et que la duchesse d'Angoulême de l'histoire officielle avait été préfabriquée ! Sans doute, l'auteur n'en apporte pas des preuves matérielles irréfutables, parce que des documents essentiels ont été détruits (systématiquement ?), mais il groupe des témoignages, confronte des écritures et des portraits qui sont pour le moins très troublants. Il y a là une matière historique toute neuve qui risque fort de faire couler autant d'encre que l'affaire Naundorff." (Bernard Simiot, Hommes et mondes, 1954)

FELICE (Philippe de).

L'enchantement des danses et la magie du verbe. Essai sur quelques formes inférieures de la mystique.

Albin Michel, 1957, in-8°, 416 pp, broché, couv. illustrée, bon état

"Cet ouvrage, extrêmement documenté et d'une érudition considérable, expose comment la danse, avec ses effets d'exaltation mystique, a tenu une place énorme dans les religions anciennes de tous les pays, parce qu'elle était considérée comme un moyen d'entrer en communion avec la divinité. Beaucoup de survivances s'en retrouvent encore aujourd'hui, par exemple les coutumes de célébrer par ce moyen les événements importants de la vie ou certaines périodes de l'année. En revanche, il a fallu des réactions énergiques des autorités religieuses pour empêcher que les danses ne viennent perpétuer dans les cérémonies liturgiques un esprit peu conforme aux religions modernes. Une seconde partie se rapporte à la magie du verbe, au pouvoir attribué à certaines formules, à l'emploi persistant de langues inconnues du grand public pour maintenir le prestige des cérémonies, au rôle mystique de la poésie sacrée, tellement que l'on peut y voir l'origine de toute poésie, aux répétitions incessantes de formules stéréotypées, destinées à produire une sorte d'enivrement ou de méditation latente qui supplée à la faiblesse de l'attention, enfin à l'emploi très fréquent d'expressions plus ou moins mystérieuses dans certaines associations, écoles, fraternités, confréries, etc., toutes choses qui montrent combien il est difficile de s'affranchir de la magie du verbe. En résumé, livre très savant, plus sociologique que religieux, mais capable de jeter une lumière intéressante sur certains aspects de la vie humaine, d'autrefois et d'aujourd'hui." (P. Guérin, Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, 1960)

HROZNY (Bedrich).

Histoire de l'Asie Antérieure, de l'Inde et de la Crète, depuis les origines jusqu'au début du second millénaire.

Payot, 1947, in-8°, 351 pp, 3 cartes et 71 illustrations dans le texte, 73 photos sur 32 pl. hors texte, index, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)

"On ne peut qu'admirer l'ampleur des vues de M. B. Hrozny et la maîtrise avec laquelle il embrasse du regard le monde antique depuis l'Inde jusqu'à la Crète en passant par l'Asie Mineure. Plusieurs conjectures restent incertaines, mais peuvent être confirmées par de nouvelles découvertes. On sait avec quelle géniale intuition le professeur Hrozny a découvert la lecture du hittite cunéiforme, au cours de la guerre 1914-1918. On trouvera ici le récit de ce déchiffrement qui a fait apparaître le hittite cunéiforme comme une langue indo-européenne du groupe kentum (langues indo-européennes occidentales), se rattachant à la fois aux langues italo-celtiques et au tokharien. Les archives royales de Boghaz-Keui ont conservé aussi les restes d'une langue toute différente, dénommée hattite, qui s'est maintenue grâce à son caractère religieux comme le sumérien en Babylonie ou le latin en Occident. Ainsi, la population d'Asie Mineure apparaît comme fort mélangée dès une haute époque, mais l'intrusion de l'élément indo-européen est relativement récente. C'est le roi Anittash (vers le XVIIIe siècle av. J.-C.) qui, le premier, organise un important royaume indo-européen. Les inscriptions de Boghaz-Keui ont encore révélé l'existence de deux peuples non moins importants. D'abord les Hourrites qui furent identifiés avec les Aryens, ce qu'a rectifié M. Hrozny. La langue hourrite qu'on commence à entrevoir n'est pas aryenne ni indo-européenne, mais plutôt apparentée aux langues caucasiques, sans relation, cependant, avec le hattite. Ensuite les Subaryens, dont on ne sait s'ils constituent une ancienne appellation portée par les Hourrites ou bien s'ils représentent un autre peuple étroitement apparenté. Ajouter à cela que les régions hourrite et mitannienne, voisines l'une de l'autre, étaient fort mélangées au point de vue ethnique. Ainsi, au second millénaire, apparaissent les dieux aryens Mitra, Varunna, Indra et Nasatya dans les traités mitanniens. Les rapports des Hittites avec Ahhiyava, Ahhiya, amènent à discuter la localisation de ce dernier pays. Du premier coup, M. Emil Forrer y avait reconnu les Achéens grecs et, malgré de vives oppositions, il semble bien avoir raison. En tout cas, M. Hrozny se rallie à son opinion (p. 190) et ne serait même pas éloigné de reconnaître Mycènes dans la ville d'Ahhiyava. On peut relever bien des aperçus originaux contenus dans cette Histoire de l'Asie Antérieure, mais il faut signaler comme particulièrement captivant l'exposé des débuts de la civilisation indienne, sujet des plus ardus et mal présenté jusqu'ici. La traduction a été confiée à Mme Madeleine David, orientaliste distinguée, très au courant des travaux du savant maître." (René Dussaud, Syria, 1949)

VARAUT (Jean-Marc).

L'abominable docteur Petiot.

Balland, 1974, gr. in-8°, 287 pp, 8 pl. hors texte de coupures de presse de l'époque, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Premier avril 1944, Le Petit Parisien titre : "Les crimes du docteur Petiot. Quarante-cinq valises et trois caisses pleines de riches vêtements sont découvertes..." Voilà sans aucun doute les dépouilles des quelque soixante-trois victimes du doux médecin... Mais qui est le docteur Petiot ? Génial Jekyll ou diabolique Mr Hyde ? Dans ces années troubles de l'entre-deux-guerres, puis de la Seconde Guerre mondiale, le jeune médecin de province, fraîchement débarqué à Paris, a pourtant bonne réputation. Il soigne les pauvres gratuitement, réconforte les malheureux. Qui peut imaginer qu'il mène une double vie, nocturne, inavouable, baignée de sang et calcinée de chaux vive ?

REBELLIAU (Alfred).

Vauban.

Club du Livre Sélectionné, s.d. (1962), in-8°, 446 pp, préface du général Weygand, un portrait en frontispice, 16 pl. de gravures et 3 cartes repliées hors texte, reliure simili-cuir bordeaux de l'éditeur, bon état

Par Alfred Rébelliau (1858-1934), bibliothécaire à l'École normale supérieure, professeur d'université et historien. Cet ouvrage posthume, préparé pour le tricentenaire de la naissance de Vauban (1633-1707), paraît avec quelque trente ans de retard. C'est surtout à l'homme de guerre que Rébelliau s'attache, à celui pour lequel Saint-Simon créa le beau mot de « patriote ». — "Ce « Vauban » est une biographie, sans doute, puisque le héros est suivi de ses humbles commencements au sommet de son ascension. Mais il est bien davantage : le tableau d'une époque, une savante page d'histoire dont le talent de l'écrivain, l'allure du récit procurent au lecteur autant d'agrément que de profit..." (Préface).

PIMIENTA (Robert).

La Propagande bonapartiste en 1848.

P., Edouard Cornély, 1911, gr. in-8°, 128 pp, sources et biblio, index des noms de personne, des journaux, des principaux imprimeurs et éditeurs bonapartistes en 1848, broché, couv. défraîchie, dos factice, état correct (Bibliothèque de la Révolution de 1848)

Première partie : La propagande avant l'insurrection de juin. Deuxième partie : La campagne présidentielle. — "... La composante démagogique et populaire du bonapartisme, qui avait eu son heure de gloire aux Cent-Jours, réapparaît en juin 1848 accommodée au goût du jour, c'est-à-dire imprégnée de « socialisme » révolutionnaire. Pour Robert-Pimienta ce bonapartisme fait appel à tous les sentiments de « la lie de la population » (haine sociale, jalousie, rancune, colère, ambition)." (Frédéric Bluche, Le bonapartisme : aux origines de la droite autoritaire, 1980)

ROBINSON (Francis).

Atlas du Monde islamique depuis 1500.

P., Editions du Fanal, 1987, in-4°, 238 pp, traduit de l'anglais, 53 cartes en couleurs et 302 illustrations dans le texte (192 en couleurs), tableaux chronologiques et dynastiques, glossaire, biblio, index des noms propres et des sujets, reliure toile havane de l'éditeur, gardes illustrées, jaquette illustrée, bon état

"Voici un atlas au sens non géographique du terme, c'est-à-dire un bel ouvrage, richement illustré visant à donner toute l'information fondamentale sur le sujet : le monde musulman au cours de ses cinq derniers siècles. Le champ géographique dépeint est constamment étendu à l'ensemble du domaine spatial touché par l'Islam ; au-delà de son cœur moyen-oriental, on ne perd pas de vue ses marges périphériques d'Afrique Noire, d'Europe balkanique et soviétique, de Sibérie, d'Asie centrale, de Chine, du Subcontinent indien, d'Asie du Sud-Est. L'illustration, généralement en couleurs, est abondante et de bonne qualité : de très nombreuses photos et une cinquantaine de cartes originales qui donnent une vision claire et souvent dynamique des faits représentés. Ceux-ci sont d'abord d'ordre politique : Etats, empires, souverainetés, influences et projets impérialistes, mouvements de peuples, colonisation, etc. Mais les phénomènes culturels et religieux sont, aussi, abondamment cartographiés : extension de l'Islam, proportion de musulmans, écoles (rites), ordres religieux, mouvements revivalistes et révolutionnaires, etc." (J.-L. Breton, Annales de géographie)

PERNOUD (Régine).

Aliénor d'Aquitaine.

Albin Michel, 1978, in-8°, 301 pp, nouvelle édition, broché, couv. illustrée, bon état (Prix Historia, Grand Prix littéraire de la ville de Bordeaux)

La chronique scandaleuse s'est emparée très tôt du personnage d'Aliénor d'Aquitaine. Les Français ne lui auraient-ils pas gardé rancune d'avoir abandonné la couronne de France pour celle d'Angleterre ? Quoi qu'il en soit, la réputation fâcheuse qu'on lui a faite aura marqué, pour la postérité, une personnalité féminine hors pair. Admirablement attentive à son temps, toujours prête à faire face aux situations, si tragiques fussent-elles, elle se montra au cours d'une vie particulièrement mouvementée, capable d'organiser la défense d'une forteresse, d'administrer non seulement son duché, mais tout un royaume, de prévoir l'importance qu'allait prendre, au XIIIe siècle, la bourgeoisie des villes. En suivant pas à pas une vie romanesque s'il en fut, Régine Pernoud nous a donné avec Aliénor d'Aquitaine un livre remarquable qui a été couronné par le Grand Prix littéraire de la Ville de Bordeaux et par le prix Historia.

QUINOT (Robert) et Jean LAFFITTE.

Gennevilliers. Evocation historique.

Gennevilliers, ville de Gennevilliers, 1966-1970, 2 vol. gr. in-8°, 374 et 344 pp, très nombreuses photos, 4 pl. en couleurs, 2 plans en couleurs dépliants hors texte, brochés, couv. illustrées, bon état

Tome 1 : Des origines à la fin du 19e siècle (par R. Quinot). Tome 2 : De la fin du 19e siècle à 1970 (par J. Laffitte). — "La monographie de Gennevilliers par R. Q. est une des meilleures existant sur une commune de la région parisienne tant par son texte que par sa présentation. Elle est abondamment illustrée en photos et cartes bien choisies. Le problème posé à Gennevilliers, c’est la transformation d’un bourg rural sous l'influence d’une grande ville proche et de la grande industrie. Si les activités traditionnelles se sont maintenues plus longtemps à Gennevilliers, elles le doivent paradoxalement à une servitude indirecte de la poussée urbaine des champs d’épandage des eaux usées de Paris. Le demi-siècle que nous venons de vivre a vu le grignotage de cette économie d’abord par l'extension progressive des résidences de banlieue, et ensuite par la création sporadique d'usines, et enfin la disparition brutale des dernières cultures sous la pression administrative." (C. Pris, Arts et traditions populaires, 1967) — "Intéressante monographie, sur cette presqu'île enfermée dans une boucle de la Seine, dont le nom, qui rappellerait le patronage de Sainte Geneviève, apparaît, dès le XIIe siècle, dans les relations écrites et dont, pendant 1000 ans, le sort a été lié à celui de la formidable abbaye de Saint-Denis. Nombreuses indications sur la population : 911 habitants en 1711, 985 en 1786. Retombée à 977 en 1801, elle passera à 10 056 en 1901, mais cette progression reste cependant très inférieure à celle de la banlieue parisienne au XIXe, par suite du manque de communications ferroviaires et du maintien de l'économie rurale, favorisé par les champs d'épandage. Dès 1896, la majeure partie des habitants de Gennevilliers vient des autres provinces ou de l'étranger..." (J. Hecht, Population, 1973)

NICOLAŸ (Fernand).

Napoléon Ier au camp de Boulogne. D'après de nombreux documents inédits.

Perrin, 1907, in-8°, ii-455 pp, un portrait de Bonaparte en frontispice, nombreux portraits et illustrations dans le texte et hors texte, broché, non coupé, bon état

Recueil d'anecdotes de toute sorte sur le séjour de Napoléon à Boulogne. — "M. Fernand Nicolaÿ s'est appliqué à faire revivre Napoléon au camp de Boulogne, « d'après de nombreux documents inédits ». Propriétaire de terrains historiques au plateau d'Odre, d'où le nouvel empereur surveilla jadis la mer et les falaises britanniques, M. Nicolay a réuni de bonne heure des dossiers écrits et des traditions locales sur le séjour de Napoléon au camp de Boulogne. Son livre est une relation plutôt anecdotique, dans laquelle l'auteur englobe d'ailleurs une foule d'histoires absolument étrangères à son sujet, depuis la pêche du hareng au XVIe siècle, les poux des galériens du XVIIe, la garde-robe impériale et les poulets du mamelouk Roustan, jusqu'à la psychologie de Louis XVIII, ses propres souvenirs de garde mobile en 1870 et de défenseurs des Congrégations en 1880. On y rencontre quelques anecdotes curieuses, comme celle de la piquante espionne anglaise, comme celle de la mine d'or offerte à la Grande Armée; mais il y en a de bien invraisemblables, comme celle du maître d'école, agent secret de Lord Keith, qui télégraphiait, en plein jour, aux Anglais en gesticulant sur la falaise..." (Rod. Reuss, Revue Historique, 1907) — "Un ouvrage où l'auteur a fixé l'une des pages les plus intéressantes de l'histoire napoléonienne." (Ph.-Emmanuel Glaser, Le Mouvement littéraire, 1907)

[SARREPONT, Major H. de].

Guerre des Communeux de Paris, 18 mars - 28 mai 1871, par un officier supérieur de l'armée de Versailles.

Firmin-Didot, 1871, in-12, vi-368 pp, 3e édition, reliure demi-basane rouge, dos lisse orné de filets à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), reliure frottée, coiffe sup. arasée, coins émoussés, rousseurs éparses, état correct

Intéressant témoignage sur la Commune, vue du côté Versaillais. Ouvrage publié anonymement, puis sous le nom du major H. de Sarrepont, pseudonyme du lieutenant-colonel Eugène Hennebert. — "Classique ouvrage de militaire qui débute par un court chapitre sur la capitale, toujours résistante aux lois. Les « glorieux faits d'armes » de l'armée s'opposent aux « violations des lois de la guerre (!) » par les communeux qui rassemblent « toute l'écume de l'Europe ». Les pétroleurs se joignent aux pétroleuses pour former « une armée de huit mille furies !!! » Enfin, pour couronner le tout, « le talent de nos généraux » est si évident que « les Prussiens... ne nous refusent point des félicitations méritées »." (Le Quillec, 4170)

JOUGUET (P.).

L'Impérialisme macédonien et l'hellénisation de l'Orient.

P., Renaissance du Livre, 1926, in-8°, xvi-503 pp, 7 planches (dont une double) et 4 cartes (3 repliées) hors texte, biblio, index, broché, couv. abîmée, intérieur propre, état correct (coll. L'Evolution de l'Humanité)

"Les prodigieux exploits qui ont changé la face du monde et qui assurent au nom d'Alexandre une gloire incomparable, sont retracés par M. P. Jouguet avec une élégante précision.Après avoir retracé la conquête d'Alexandre, le démembrement de l'Empire et la rivalité des puissances jusqu'à la chute de l'Empire séleucide, l'auteur consacre les deux cinquièmes de son ouvrage à suivre l'hellénisation de l'Orient qu'il envisage principalement dans l'organisation de l'Egypte. Sur cinq chapitres consacrés à cette importante étude, quatre sont réservés à l'Egypte et ils sont en tout point remarquables et tels qu'on pouvait les attendre du maître papyrologue qu'est M. Jouguet..." (René Dussaud, Syria, 1927)

BAILLY (Auguste).

La Sérénissime république de Venise.

Fayard, 1946, in-12, 442 pp, broché, bon état

"S'appuyant à la fois sur des sources originales et sur les travaux monumentaux de Molmenti et d'autres auteurs, l'auteur présente une bonne histoire, directe, de la maîtresse de l'Adriatique qui, pendant tant de siècles, "a tenu en respect l'Orient magnifique". Il ajoute plusieurs chapitres intéressants sur la vie sociale et artistique à Venise, dont un sur l'amour invétéré des Vénitiens pour le jeu. Pendant des siècles, l'existence entière de la ville a dépendu, pour ainsi dire, des risques liés aux pirates, aux Turcs, aux tempêtes et aux naufrages, mais aussi, en cas de chance, des gains fabuleux réalisés au cours d'un seul voyage. C'est ainsi qu'est né un incroyable esprit de jeu qui, plus tard, a corrompu la morale de certaines des plus riches familles patriciennes." (Sidney B. Fay, Books Abroad, 1948)

SAINT-JUST (Louis-Antoine de).

Saint-Just, théoricien de la Révolution. Introduction, notes et choix de textes par Charles Vellay.

Monaco, L. Jaspard, 1946, pt in-8°, 276 pp, broché, papier lég. jauni, bon état (Coll. Les grands témoins)

"Saint-Just n'appartient pas au groupe des hommes de la Révolution qui n'ont fait que suivre la marche des événements, adaptant leur conduite au déroulement des faits, mais il est de ceux qui, ayant envisagé la Révolution comme la source d'une transformation profonde, ont cherché à en définir l'idéal. C'est cet idéal révolutionnaire de Saint-Just que Ch. Vellay s'est efforcé de mettre en lumière en plaçant sous les yeux du lecteur un choix de textes du célèbre conventionnel, rangés suivant leur ordre chronologique." (H.-D. Gardeil, Revue des Sciences philosophiques et théologiques, 1949)

COSTON (Henry).

La Haute banque et les trusts. (Les financiers qui mènent le monde).

P., La Librairie française, 1958, fort in-12, 438 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état

"Ce lourd pamphlet est plus révélateur sur la persistance d'un courant antisémite et anticapitaliste primaire dans certains milieux qui se disent « nationaux », que sur l'influence réelle des milieux d'affaires sur la décision politique. Au lieu d'une étude scientifique de groupes de pression importants, on y trouve tous les poncifs traditionnels qui semblaient jusqu'ici l'apanage exclusif d'un mauvais journalisme." (Revue française de science politique, 1959)

HUBERT (Henri).

Les Germains. Cours professé à l'École du Louvre en 1924-1925.

Albin Michel, 1952 in-8°, xxvi-336 pp, avant-propos de Henri Berr, 11 cartes, 27 figures dans le texte et 4 planches hors texte, biblio, index, broché, bon état (coll. L'Evolution de l'Humanité)

"Impatiemment attendue depuis nombre d'années, voici la parution de l'ouvrage posthume de H. Hubert sur Les Germains. Longtemps perdu, son manuscrit heureusement retrouvé, a pu être publié grâce aux soins patients de son éditeur, P. Chalus qui a su reconstituer certains passages d'après des notes difficiles à déchiffrer, et compléter, vérifier et mettre à jour l'illustration et la bibliographie de l'ouvrage. La thèse de H. Hubert est que les Germains « sont un peuple indo-européanisé ou ayant adopté une langue indo-européenne », et son ouvrage apporte de solides arguments en faveur de cette opinion. Partant de l'étude des Germains à l'époque des invasions, moment où nous les connaissons le mieux, point culminant de leur civilisation, il étudie ensuite le problème de leurs origines ; situant à cette occasion la Germanie et la Scandinavie aux périodes glaciaires et interglaciaires, il suit les différentes civilisations qui se sont succédé dans ces régions depuis la fin du paléolithique jusqu'à l'apparition de cette civilisation nouvelle, dont « l'image devient de plus en plus consistante à nos yeux ». Ainsi l'ouvrage acquiert-il un intérêt des plus vifs pour l'étude des techniques depuis les premières périodes préhistoriques jusqu'à l'époque des invasions. Les renseignements donnés par H. Hubert sont à la fois clairs et précis. Comme à l'habitude, la préface lucide de M. Henri Berr ajoute encore à l'intérêt de l'ouvrage et facilite beaucoup son étude." (Juliette Taton, Revue d'histoire des sciences, 1952) — "... Il est admirable que, malgré sa rédaction déjà ancienne, le volume ne date pas. Il le doit à l'originalité profonde de la pensée autant qu'à l'ampleur de l'information. C'est vraiment une synthèse en même temps qu'une thèse." (A. Grenier, Revue des Études Anciennes, 1952) — "Un livre posthume remarquable qui renouvelle la question, en insistant sur les influences extérieures qui ont agi sur les Germains." (Albert Dauzat, Revue internationale d'onomastique, 1953)

BARBEROT (Roger).

A bras le cœur.

Laffont, 1972, gr. in-8°, 467 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, dos insolé, bon état (Coll. Vécu), envoi a.s.

Mémoires d'un célèbre gaulliste de 1939 à 1970. Les 270 premières pages sont un récit de ses combats dans les Forces Françaises Libres pendant la Seconde Guerre mondiale. — "Midi, le 10 juillet 1940, un jeune officier de marine plonge de son bateau dans la rade d'Alexandrie : Roger Barberot vient de choisir la France Libre, l'aventure. Il vient d'orienter sa vie par ce refus de la défaite. Par la décision de combattre aux côtés du général de Gaulle. Nous le suivons dans le désert de Libye devant Tobrouk et Benghazi, en Erythrée, devant Damas, à El Alamein, en Tunisie, à Rome, à Toulon, dans les Vosges et en Alsace. Il passe à travers toutes les bagarres sans une égratignure. Cela fait partie de son personnage que de croire qu'il est invulnérable et que la santé et la jeunesse sont éternelles. Sa grande aventure, vivante, colorée, joyeuse, n'est autre que la grande aventure de la France pendant ces trente dernières années. La guerre finie, il est l'officier le plus décoré de la Marine. Il est Compagnon de la Libération depuis mars 1941, Commandeur de la Légion d'honneur à trente ans (ils sont trois à l'avoir à cet âge en France). Les Américains lui ont donné leur plus haute décoration militaire pour "extrême héroïsme en action". Il est capitaine de frégate. Une carrière militaire brillante s'ouvre devant lui qui doit l'amener tout naturellement à la première place. Pour peu qu'il le veuille. Mais il remet sa mise sur le tapis et quitte, en 1947, la Marine pour servir comme militant au R.P.F. C'est une autre aventure qui commence. Tour à tour officier en Algérie, ambassadeur de France, l'actualité le prend parfois dans son objectif. Parce qu'il n'est pas homme à se taire et à dissimuler. Dans la guerre et dans la paix, il se bat partout pour ses idées. Et pour ses amis. "Spécialité : l'amitié", note Vianson-Ponté dans sa revue des Gaullistes de "A à Z" . Il n'est pas tendre pour les autres. Il est de ceux qui prennent la vie « à bras le cœur »."

WILLETTE (Luc).

Le coup d'État du 2 décembre 1851. La résistance républicaine au coup d'État.

Aubier, 1982, pt in-8°, 224 pp, 35 gravures du temps, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Floréal)

Le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte réussit sans coup férir un coup d'État. Les ouvriers regardent sans bouger le député Baudin mourir sur une barricade. Victor Hugo part à Guernesey écrire “Les Châtiments”. Sept millions de Français applaudissent le prince-président. Cela, c'est l'histoire officielle. Parfois on évoque – discrètement – la guerre sociale qui, depuis 1848, opposait le parti de l'Ordre à ces nouveaux sauvages, ces “Rouges” qu'il fallait abattre à tout prix, quitte à faire envahir la France par les cosaques, comme le suggérait Morny, le demi-frère de Louis-Napoléon. Parfois, l'on démontre – encore plus discrètement – les mécanismes de ce coup d'État : un modèle du genre, préparé et réussi comme un mauvais coup de grand style. Mais jamais on ne raconte la révolte de la province, qui se dresse contre l'Empire à venir aux cris de “Vive la Sociale” dans tout le Sud de la France. Une jacquerie ? Non. Une véritable révolution. Et tandis qu'à Paris l'archevêque chante le Te Deum à Notre-Dame devant le futur Napoléon III, ses généraux et sa cour de banquiers, en Provence flotte toujours le drapeau rouge...

HILLEL (Marc) et Clarissa Henry.

Au nom de la race.

Fayard, 1975, gr. in-8°, 276 pp, 32 pl. de photos hors texte, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état, envoi a.s. des 2 auteurs

Une étude du projet nazi de création d'une race pure, du programme de "procréation dirigée" des haras humains nazis (organisation SS Lebensborn) mis en place par Himmler, et des enfants volés par la SS. Les auteurs ont pu consulter en Allemagne les quelques archives des centres Lebensborn ayant échappé à la destruction à la fin de la guerre. — "Avec ce document prodigieux sur l’élevage humain de la SS et sur le rapt des enfants de “sang pur” à travers l’Europe, on a touché à l’essence même du national-socialisme. Au cours d’une longue et difficile enquête, Marc Hillel et Clarissa Henry ont retrouvé les témoins et les victimes de l'organisation SS de Lebensborn : trente ans après, les plaies sont toujours ouvertes."

SERGENT (Pierre).

Les Maréchaux de la Légion.

Fayard, 1977, gr. in-8°, 432 pp, 16 pl. de photos hors texte, chronologie, 7 cartes et documents, broché, couv. illustrée, bon état. Bien complet des 2 cartes en dépliant volant

L'odyssée du 5e Etranger, 1940-1945. — La Légion ouvre ses portes à tous, venus du monde entier, qui parlent toutes les langues, à tous ceux qui refusent de subir leur destin et de vivre asservis. L'un fomente un complot contre les bolcheviks, un autre s'enfuit d'Autriche parce qu'il a du sang juif et que les nazis le cherchent, un troisième, chef d'une compagnie de jeunesses hitlériennes, a insulté un ministre de Hitler. Ils se retrouvent à la Légion, leur famille à présent. Une clause de l'armistice de 1940 prévoit le retour des sujets allemands dans leur pays. Pour beaucoup, ce serait la mort. Un détachement clandestin est constitué qui rejoindra, après cinq mois, l'Indochine à la fin de 1941. L'entraînement, les parachutages et les batailles sont l'ordinaire de ces hommes, attaqués en mars 1945 par les Japonais, avec une sauvagerie inouïe. Ils « sauvent l'honneur », presque seuls à lutter. Tels sont ces sous-officiers qui font la force de la Légion et dont les meilleurs mériteraient de porter, avec le galon d'adjudant-chef, le cercle d'or des Maréchaux de France sur lequel sont gravés ces mots : « Terror Belli, Decus pacis » (Terreur de la guerre, Honneur de la paix). (4e de couverture)

GRAUWIN (Médecin-Commandant).

J'étais médecin à Diên Biên Phu.

France-Empire, 1954, pt in-8°, 382 pp, 12 pl. de photos hors texte, plans et croquis, broché, jaquette illustrée, pt trace d'humidité ancienne au coin du 2e plat de couv., bon état. Edition originale (il n'est pas mentionné de grands papiers)

Placé au centre de cette hécatombe que fut la dernière bataille de l'histoire de l'Indochine française, le docteur Grauwin, chirurgien du camp, décrit cette bataille meurtrière avec ses nombreux morts et blessés. — Le 7 mai 1954, après cinquante-six jours de combats acharnés contre les forces du Viêt-Minh, la garnison française du camp retranché de Diên-Biên-Phu cessait le feu. Des deux côtés les pertes en hommes étaient terribles ; 7.000 tués et 15.000 blessés chez l'adversaire, 80% des effectifs de paras et de légionnaires mis hors de combat. Placé au centre de cette hécatombe, le médecin-commandant Paul Grauwin, chirurgien du camp, a écrit de ce drame, qui constitue la dernière page de l'histoire de l'Indochine française, l'un des récits les plus hallucinants et les plus bouleversants que la guerre ait jamais inspirés. (...) Durant cinquante-six jours et cinquante-six nuits, s'enfonçant à la fin dans la boue jusqu'aux mollets, assisté par quelques infirmiers puis, à partir du 13 mars, par une convoyeuse de l'air au nom aujourd'hui légendaire, Geneviève de Galard, mille cinq cents fois le médecin-commandant Grauwin s'est penché sur un champ opératoire. Comme un chemin de croix, le processus chirurgical se déroulait. Les blessés, les opérés, bloqués de plus en plus nombreux dans un espace réduit, transformaient l'antenne chirurgicale en un étrange hôpital qui aurait mieux été à sa place sur une rive du Styx. Les cris, la boue, le sang, la pourriture, la puanteur, la chaleur terrible... et la défaite !

RENOUVIN (Pierre).

Histoire des relations internationales. Tome VI : Le XIXe siècle. II. De 1871 à 1914. L'apogée de l'Europe.

Hachette, 1967, in-8°, 401 pp, 5 cartes, index, broché, bon état

"Ce n'est pas une histoire détaillée des conflits diplomatiques, mais « une recherche des explications » de l'évolution générale. Pourquoi de 1870 à 1914, l'Europe est-elle maîtresse du monde ? pourquoi cette Europe divisée contre elle-même a-t-elle glissé sur la pente terrible d'une guerre qui a sonné le glas de son règne ? La division en trois livres, le premier traitant des années 1871 à 1893, le deuxième de 1893 à 1913, le troisième réservé à une remarquable et très neuve étude intitulée « L'Europe et le monde en 1914 » se justifiait dès lors que l'auteur voulait répondre aux deux questions capitales qu'il s'était proposé de résoudre. Dans chacune des deux premières parties, l'expansion européenne d'une part, l'essor et le conflit des impérialismes à travers le monde d'autre part, sont bien mis en évidence, sans que soient négligés les classiques conflits franco-allemand ou méditerranéens. (...) On souhaiterait disposer d'ouvrages de semblable valeur pour l'histoire politique interne ou pour l'histoire économique de la même période." (Robert Demoulin, Revue belge de philologie et d'histoire, 1956)

GALANTE (Pierre), avec le concours de Gaston Bonheur.

Le Général, les siens, les autres et lui-même.

Cercle du Nouveau Livre d'Histoire, 1968, in-8°, 273 pp, 16 pl. de photos hors texte, chronologie, reliure toile bleu-nuit de l'éditeur avec une photo du Général au 1er plat, bon état

Gaulliste de conviction, Pierre Galante éclaire dans ces pages l'aventure et l'histoire du gaullisme vues sous l'angle le plus chaleureux. Journaliste de métier, il a travaillé pour plusieurs journaux et magazines et a été également secrétaire général de “Paris-Match”. En 1955, il a épousé l'actrice américaine Olivia de Havilland. — Table : Charles de Gaulle et les siens ; Charles de Gaulle et les autres ; De Gaulle et lui-même.

LAUNAY (Adrien).

Les Cinquante-deux serviteurs de Dieu. Français, Annamites, Chinois. Mis à mort pour la foi en Extrême-Orient de 1815 à 1856.

Société des Missions-Etrangères/Téqui, 1893, 2 vol. in-8°, xii-355 et 350 pp, 49 gravures, brochés, dos abîmés recollés, trace de mouillure ancienne en marge sup. du tome II, C. de bibl., état correct. Rare

La situation du catholicisme en Annam de 1798 à 1853. Prisons et instruments de supplice en Annam. Biographies.

PRÉVOST-PARADOL (A.).

La France nouvelle, suivi de Pages choisies. Présentation et notes de Pierre Guiral.

Garnier, 1981, in-8°, 294 pp, longue présentation par Pierre Guiral (p. 7-55), liste des œuvres de Prévost-Paradol, biblio, broché, un portrait photo de Prévost-Paradol en médaillon au 1er plat, bon état (Coll. Les Classiques de la politique)

En juillet 1868 paraît “la France nouvelle”, un essai politique qui fait l'effet d'une bombe. Son auteur, Anatole Prévost-Paradol, journaliste et académicien d'à peine 39 ans, y pose d'emblée, sous le Second Empire finissant, une question simple, "celle de savoir si nous serons enfin une nation libre", et y répond par un appel à des réformes propres à instaurer une "démocratie française" telle qu'il la conçoit. Ce percutant manifeste du libéralisme trouve bien des échos dans le temps présent... Nommé ambassadeur aux États-Unis avec pour mission de porter l'assurance de la paix en Europe. Prévost-Paradol se suicida à l'annonce de la déclaration de guerre à la Prusse.

CARMONA (Michel).

Marie de Médicis.

GLM/Fayard, 1981, fort in-8°, 635 pp, 8 pl. de gravures hors texte, biographies, chronologie, biblio, index, cart. éditeur, jaquette illustrée (dos de la jaquette uniformément passé), bon état

Elle est grande, elle est hautaine, elle a le teint très blanc, un double menton, mauvais caractère, 27 ans déjà. En l'an 1600, Marie de Médicis épouse Henri IV. C'est un mariage d'argent : les Médicis sont une richissime famille de banquiers florentins devenus grands-ducs de Toscane. C'est un mariage politique : le Pape et l'Espagne veulent amarrer la France au catholicisme après 45 ans de troubles et de guerres religieuses. Entre Henri IV et Marie de Médicis, la vie conjugale devient souvent un enfer. Maîtresses, scènes de ménage, histoires d'argent ; Sully arbitre comme il peut. Quand Henri IV est assassiné, son fils Louis XIII n'a que 8 ans et demi. Marie de Médicis devient Régente. Elle met la France au pillage pour acheter la tranquillité des nobles, remplir les poches de ses favoris Leonora Galligaï et Concino Concini, et satisfaire une passion sans frein pour les diamants. Chassée du pouvoir par Louis XIII en 1617, elle est exilée au château de Blois, s'en évade par une échelle de corde, et fait deux années de suite la guerre à son fils. Elle se raccommode avec lui grâce à Richelieu, un jeune évêque dont elle fait la fortune et qui grâce à elle devient cardinal et premier ministre. Reine-Mère assagie et respectée, elle construit le Palais du Luxembourg à Paris, et commande à Rubens l'histoire de sa vie - un peu arrangée - en 24 tableaux. Mais elle a le démon de la jalousie et de l'intrigue. Richelieu est devenu trop puissant à son goût. Elle veut sa disgrâce, ne l'obtient pas, et, en 1631, s'enfuit du royaume de France, qu'elle quitte pour toujours. Onze ans d'exil et d'errances en Belgique, en Angleterre, en Allemagne où elle meurt dans la ville de Cologne. Onze ans de complots, négociant avec l'Espagne ennemie de la France, dressant contre Louis XIII son jeune frère Gaston d'Orléans avant de se brouiller aussi avec celui-ci. Elle meurt solitaire et dans la gêne en 1642, quelques mois avant Richelieu et Louis XIII.

SEEL (Pierre).

Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel. Récit écrit en collaboration avec Jean Le Bitoux.

Calmann-Lévy, 1994, in-8°, 205 pp, 2 documents en fac-similé, 2 cartes, broché, couv. illustrée, bon état

Pierre Seel est né en Alsace. Il est déporté pour homosexualité en 1942 à Schirmeck, puis au camp de Struthof, sur le territoire français. — "C'est une voix devenue blanche qu'on entendra ici. Pierre Seel se souvient : la déportation dans les camps nazis, la torture et l'humiliation, puis l'enrôlement forcé – comme Alsacien – dans l'armée allemande, le front de l'Est, l'évasion et la capture par les Russes. Mais il se souvient aussi de son retour de guerre : le mur de réprobation dressé devant lui, l'homosexualité inavouable, la décision de mener une existence « comme les autres », le mariage et la vie réglée. Qu'aura-t-il fallu pour que, un beau jour d'avril 1982, il choisisse de briser cette apparence et pour que son long silence devienne un long combat pour la vérité ? Dans le récit de cette vie rompue, on lira l'aveu poignant d'un homme qui voudrait, simplement, que justice lui soit enfin rendue." (4e de couverture)

VRBA (Rudolf) avec Alan Bestic.

Je me suis évadé d'Auschwitz.

GLM/Ramsay, 1988, in-8°, 400 pp, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

Rudolf Vrba, né sous le nom de Walter Rosenberg (1924-2006), est un des seuls Juifs à s'être évadé du camp d'Auschwitz. Interné dans le camp de concentration en juin 1942, il est témoin de l'extermination en masse des Juifs à Auzchwitz-Birkenau. Il parvient à s'évader le 10 avril 1944, en compagnie d'Alfred Wetzler. Arrivés en Slovaquie, les deux hommes témoignent, auprès de dirigeants juifs du génocide en cours. Leur compte-rendu détaillé du mode opératoire des nazis à Auzchwitz est connu sous le nom de Rapport Vrba-Wetzler. Ce document transmis en occident en juin 1944, est rendu en partie public fin juin. Il a probablement contribué à renforcer le mouvement international de protestation contre la déportation des Juifs de Hongrie. Engagé dans l'armée des partisans tchécoslovaques en septembre 1944, Rudolf Vrba sera décoré pour sa bravoure. Il fait, après la guerre, une carrière de chercheur en neurochimie et d'enseignant en pharmacologie. En 1963, il publie un livre sur son emprisonnement à Auzchwitz (I Cannot Forgive). Il est l'un des témoin du film Shoah de Claude Lanzmann. — "Un million de Hongrois vont mourir, Auschwitz est prêt à les recevoir. Mais si vous les prévenez maintenant ils se révolteront. Ils n'iront pas dans les fours. Votre tour viendra aussi. Aujourd'hui c'est celui des Hongrois. Il faut les avertir le plus vite possible." Voici le récit effrayant d'un homme qui a passé près de deux ans dans le camp d'extermination d'Auschwitz. Le 14 avril 1944, Rudolf Vrba et son ami Fred Wetzler parviennent à s'enfuir, et le 25 avril ils remettent leur "Rapport sur les camps de concentration d'Auschwitz, Birkenau et Maïdanek". Celui-ci est immédiatement transmis au chef de la communauté juive de Hongrie. En vain : quatre cent mille juifs hongrois seront assassinés. Une chronique méticuleuse de la vie quotidienne au coeur de cet enfer, avec l'espoir insensé de s'échapper pour pouvoir témoigner, et faire cesser le massacre.

BARIETY (Jacques).

Les Relations franco-allemandes après la Première Guerre mondiale. 10 novembre 1918 - 10 janvier 1925, de l'exécution à la négociation. (Thèse).

P., Pédone, 1977, fort gr. in-8°, xix-797 pp, préface de Jacques Droz, sources et biblio, index, broché, qqs marques au crayon en marges, bon état

Par Jacques Bariéty (1930-2014), historien des relations franco-allemandes. Jacques Bariéty participa, dès sa création en 1958, aux activités de l’Institut historique allemand de Paris. Parallèlement, il poursuivit une brillante carrière universitaire comme attaché de recherche au CNRS (1964-1968), maître-assistant à la Faculté des Lettres de Metz (1971), professeur à l’Université de Strasbourg (1975), puis à la Sorbonne (Paris IV) de 1979 à 1996. Sa thèse de doctorat d’État, soutenue en 1975 et publiée en 1977, sur Les relations franco-allemandes après la première guerre mondiale (1918-1925), couronnée du prix Gobert de l’Académie Française, s’imposa internationalement comme un ouvrage de référence. Elle avait été précédée de plusieurs ouvrages sur l’Allemagne (avec Jacques Droz) et les relations franco-allemandes (avec Raymond Poidevin), ainsi que de la publication du Journal de Raymond Poincaré de 1919 (avec Pierre Miquel). (Maurice Vaïsse et Christian Baechler, Le Monde, 9 déc. 2014)

BERTRAND (Général, Grand Maréchal du Palais).

Cahiers de Sainte-Hélène. Journal 1818-1819. Manuscrit déchiffré et annoté par Paul Fleuriot de Langle.

Albin Michel, 1959, in-8°, 516 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Deuxième volume (sur 3) des mémoires du général Bertrand. — "Document capital sur les dernières années de l'empereur." (Tulard, 143) — Dans ce second volume, le Grand Maréchal Bertrand poursuit une oeuvre entreprise au lendemain du départ de Las Cases, chassé de Sainte-Hélène. Il s'y montre le témoin sincère de la Captivité, un témoin sans complaisance qui ne se préoccupe ni de plaire ni de séduire, mais de cerner la vérité d'aussi près que possible. Sténographe impavide, greffier d'histoire, il nous livre "un portrait sans retouche" de Napoléon, il enregistre "la voix même de l'homme" selon l'expression de l'historien Pierre d'Espezel et l'appréciation du regretté Louis Madelin. C'est l'Empereur déchu, peint ad vivum, avec ses manies et ses tics, son esprit taquin et mordant, ses colères et ses accès de bon sens, la médiation de ses erreurs ou de ses fautes passées, son amour passionné pour la grandeur de son pays, ses appétits hégémoniques, ses vues prophétiques sur l'avenir de l'Europe dont le souci le hante jusque dans les tourments de l'exil. Tout a été dit, semble-t-il, sur Napoléon. On s'aperçoit en analysant le second volume des Cahiers de Sainte-Hélène, qu'il restait encore beaucoup à dire sur l'oeuvre et sur l'homme, qu'il restait beaucoup de traits neufs à recueillir et maintes leçons profitables à recevoir de celui qui fut à la fois un stratège sans égal le premier capitaine du monde, mais aussi l'un des politiques les plus clairvoyants de son siècle.

LEBRUN (François).

Le XVIIe siècle.

Armand Colin, 1990, gr. in-8°, 380 pp, 3 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, trace d'humidité ancienne au 2e plat, qqs rares soulignures crayon, bon état (Coll. U)

Excellent manuel. — Qu'est-ce que le 17e siècle ? Depuis longtemps déjà, les historiens cherchent, au-delà des récits traditionnels de l'histoire politique, les réalités plus complexes d'une histoire totale. Totale parce que, ne se limitant plus à la seule Europe, voire à la seule France, elle veut faire leur place légitime aux autres continents. Totale parce que, sans négliger l'événement, elle entend mettre l'accent sur toute la vie du passé, s'efforçant d'en éclairer tous les aspects. Ce "nouveau" 17e siècle, ne peut se ramener à une image simple, pas même selle du Roi-Soleil. C'est à la fois le siècle de Cromwell et de Louis XIV, des procès de sorcellerie et de Descartes, de Calderon et de Racine, de Rubens et de Rembrandt, et aussi d'Aureng-Zeb et de K'ang-hi, des "réductions" jésuites et des débuts de la traite des Noirs. Siècle foisonnant, complexe, comme la vie même.

LACOUTURE (Jean).

De Gaulle. 1. Le Rebelle, 1890-1944. 2. Le Politique, 1944-1959. 3. Le Souverain, 1959-1970.

Seuil, 1984-1986 3 forts vol. gr. in-8°, 870, 724 et 866 pp, 48 planches de photos et documents hors texte, chronologie, biblio, index dans chaque tome, brochés, couv. illustrées, bon état

« Après huit cents livres sur de Gaulle, voici le premier » écrivait Pierre Nora, à la sortie de l’exceptionnelle biographie de Jean Lacouture en trois tomes : Le Rebelle, Le Politique, Le Souverain. — "Une somme à ce jour inégalée." (Alain Peyrefitte, Le Figaro) – "Lacouture aura conquis ses galons de meilleur biographe français." (Fred Kupferman, L'Express) – "Magistral ! J'en jurerais. Pour quelque vingt ou trente ans, l'étudiant qui s'informera auprès de son professeur : et sur de Gaulle, quoi de fondamental ? s'entendra forcément répondre : sur de Gaulle, voyez Lacouture." (Henri Guillemin, Le Monde) – "Un monument de la biographie." (Yves Florenne, Le Monde diplomatique) – "Une biographie exemplaire." (Claude Mauriac, Sud-Ouest) – "C'est un livre superbe. Jamais en France le talent du biographe n'a été porté si haut." (René Rémond, L'Express)

HERBERT (J.-F.) et George MATHIEU.

La Grande-Bretagne au travail.

Pierre Roger et Cie, 1919, pt in-8°, 292 pp, 22 photos hors texte et une carte dépliante hors texte, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Les pays modernes)

"Ce livre continue heureusement la série des Pays modernes, Ecrit d'un style simple et alerte, conçu pour instruire le lecteur autant que pour l'intéresser, il s'adresse non seulement aux industriels et aux commerçants qui sont appelés, par leurs affaires, à de fréquentes relations avec nos voisins d'Outre-Manche, mais aussi à quiconque est simplement curieux de lire une étude très documentée sur l'Angleterre de nos jours, ses grandes industries, son commerce et son agriculture." (Revue scientifique (revue rose), 1920)

RICHARD (Michel) et Roger DUFRAISSE.

Grands notables du Premier Empire. Notices de biographie sociale publiées sous la direction de Louis Bergeron et Guy Chaussinand-Nogaret. 3. Bas-Rhin, Sarre, Mont-Tonnerre, Rhin-et-Moselle, Roër.

Editions du CNRS, 1978, gr. in-8°, 181 pp, sources et biblio, broché, bon état, envoi a.s. de Michel Richard

Bas-Rhin, par Michel Richard. – Sarre, Mont-Tonnerre, Rhin-et-Moselle, Roër, par Roger Dufraisse. Une grande partie de l'histoire du dix-neuvième siècle a été portée par la bourgeoisie de la province. Dans de nombreux cas, c'est précisément en comparant la couche supérieure locale et régionale avant et après la période révolutionnaire que l'on peut retracer l'impact du changement de régime politique et social, du moins en ce qui concerne les élites et leur formation. Les listes de notables de l'Empire constituent à cet égard une source non négligeable. — "« Un dictionnaire d'un genre nouveau » : « ni dictionnaire de biographies individuelles, ni curiosités d'antiquaire, ni who's who des mondanités ou semi-mondanités impériales ». Une collection de portraits, dressée par département et dans l'ordre alphabétique, de tous ceux qui, en leur temps, formaient l'élite de la société française. Une « élite de masse », osent dire les entrepreneurs de cette histoire typologique et biographique, « qui intègre et absorbe, non sans résistances ni omissions, tout ce qui parvient à répondre aux exigences du groupe par l'accès aux valeurs qu'il privilégie : illustration, capacités, fortune ». En bref, les survivants de l'Ancien Régime (on vérifiera à la lecture qu'ils sont nombreux, mais inégalement selon les départements), et les profiteurs de la Révolution sont accrochés aux cimaises de cette grande galerie des notables. Mais bon nombre de portraits sont inachevés : les collaborateurs départementaux de l'enquête n'ont pu reconstituer toutes les carrières, toutes les alliances, toutes les fortunes. Le public se trouve donc invité à compléter les notices, et à parfaire une entreprise d'histoire en construction, celle des classes dirigeantes. On comprendra aisément l'intérêt d'une telle publication. L'érudit local (au meilleur sens du terme), le sociologue et le politologue, l'historien auront recours à ce guide biographique. Un bon moyen de décentraliser l'histoire de France, et de mettre au travail prosographique la foule des amateurs d'histoire. L'histoire des élites, une autre façon, en somme, de faire de l'histoire..." (S. Chassagne, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1979)

LOMBARÈS (Michel de).

Enquête sur l'echec de Varennes.

Perrin, 1988, in-8°, 237 pp, 8 pl. de gravures et documents hors texte, annexes, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Vérités et légendes)

"On termine la lecture de cet ouvrage avec un sentiment mitigé. Michel de Lombarès en effet reconstitue dans le détail les événements qui ont marqué l'itinéraire de Louis XVI dans sa tentative d'évasion. Mais il nous promet des révélations qu'il ne cesse de repousser de chapitre en chapitre. Par exemple, il nous parle de la légende que le maître de poste Drouet a su créer autour de sa personne mais il n'apporte aucune explication valable sur cette accusation. D'autre part, il semble bien que le marquis de Bouillé, qui devait recueillir le roi, ait commis des erreurs. Ordres mal donnés ou mal reçus, la question demeure en suspens. Il semble bien toutefois que le rôle joué par le fils cadet du marquis reste flou. Bref, une « enquête » qui n'apporte pas toute la lumière désirable." (Lectures, 1988)

YATES (Frances A.).

La Philosophie occulte à l'époque élisabéthaine.

Dervy-Livres, 1987, gr. in-8°, 277 pp, 16 pl. de gravures et documents hors texte, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

"La Philosophie Occulte à l'époque élisabéthaine" explore la philosophie magique secrète qui est une des principales sources d'inspiration de certaines grandes œuvres de l'art et de la littérature de la Renaissance qui constituent une part fondamental de notre héritage culturel. Dans ce livre, en mêlant de façon unique érudition extraordinaire et perspicacité provocatrice, Dame France Yates démontre, alors que nous pensons à la Renaissance comme à un siècle de la raison triomphante, l'importance primordiale de la pensée occulte et mystique pour l'homme de ce temps. Ce courant se reflète à la fois à travers l'analyse des œuvres et de la pensée de personnages particulièrement marquants tels que Spenser, Shakespeare, Dürer, Rembrandt, Pic de la Mirandole, Marlowe, Chapman et l'énigmatique John Dee, mage et magicien d'Astrée, la Reine vierge Élisabeth 1ère d'Angleterre. La kabbale, la philosophie hermétique, l'alchimie et toutes les sciences des mutations, enseignées dans les « écoles de la nuit » de cette période empreinte de magie, en Europe et dans l'Angleterre élisabéthaine, sont ici décrites. Ce livre talisman apporte une aide essentielle à la compréhension de la culture de la Renaissance, de la Réforme et de celle d'aujourd'hui.

MERMAZ (Louis).

Les Hohenzollern.

Lausanne, Editions Rencontre, 1969, pt in-8°, 515 pp, 64 pl. de gravures et photos hors texte, chronologie, généalogie, biblio, cart. vélin crème de l'éditeur, armes des Hohenzollern dorées au 1er plat, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe)

GRANDVAL (Gilbert) et A. Jean COLLIN.

Libération de l'Est de la France.

Hachette, 1974, gr. in-8°, 275 pp, préface de C. Hettier de Boislambert, 12 pl. de photos et documents hors texte, 3 cartes, biblio, index, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. La Libération de la France), avec un copieux envoi a.s. à Alain Decaux

"L'ouvrage porte la signature d'un acteur et d'un historien. Chef des F.F.I, de la région C depuis novembre 1943, Gilbert Grandval a cumulé ces fonctions avec celles de D.M.R. désigné par le G.F.L.N. avant d'être nommé, par le général de Gaulle, commandant militaire du 20e corps. Quant à A.-J. Collin, c'est un universitaire de souche lorraine, qui a participé tout jeune à la Résistance..." (Claude Lévy, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale)

SOBOUL (Albert)(dir.).

Contributions à l'histoire paysanne de la Révolution française.

Editions sociales, 1977, in-8°, 407 pp, broché, couv. illustrée, bon état

"Considérant le marxisme comme une « méthode d’approche parmi d’autres » et non comme un dogme, la conception d'Albert Soboul de la « Révolution d’en bas » fut au cœur de vifs débats. Son insistance sur l’histoire sociale, sur le caractère créateur du mouvement populaire, notamment paysan, s’opposait à une tradition politique et à une lecture trop exclusivement jacobinophile d’A. Mathiez, mais aussi à l’idée, soutenue par Daniel Guérin dans son livre Bourgeois et bras nus (1946), que la sans-culotterie fût un prolétariat, idée que partageaient alors de nombreux militants communistes et d’extrême-gauche..." (Maitron) — De Tocqueville à Georges Lefebvre, le problème paysan et la question agraire ont été au coeur de l'historiographie de la Révolution française. Dans la France révolutionnaire, la destruction de l'ancienne société fut imposée d'en-bas, de 1789 à 1794 par les masses populaires elles-mêmes. Mais si la Révolution française fut à la fois "contagieuse" et conquérante, l'évolution conservatrice du système napoléonien, comme des spécificités nationales et sociales commandées par des facteurs historiques et géographiques, explique qu'en d'autres pays, comme la Prusse, la transformation de la société fut octroyée d'en-haut : voie de compromis qui sauvegarde en partie l'ancien mode de production et les rapports sociaux traditionnels. Révolution imposée d'en-bas ou réforme octroyée d'en-haut, il est bien évident que de l'une ou l'autre voie découlent des modalités diverses pour les solutions apportées au problème paysan, et donc, pour la société nouvelle, des caractères fondamentalement différents. Les aspects négatifs de l'évolution de l'agriculture française au XIXe siècle, la lenteur de la pénétration capitaliste dans les campagnes proviendraient moins de ce que la petite paysannerie a su imposer à la bourgeoisie révolutionnaire, comme l'affirmait G. Lefebvre, que de ce qu'elle n'a pas su lui arracher : la disparition de la rente foncière et la destruction de la grande propriété. Le triomphe de la révolution paysanne aurait entraîné une restructuration de la propriété foncière au profit des petits producteurs, large base pour une évolution capitaliste rapide. Le retard ultérieur du capitalisme agraire en France serait ainsi dû au caractère incomplet de la révolution paysanne, à l'impossibilité où se trouvèrent les masses rurales de suivre jusqu'au bout leur "voie révolutionnaire". (4e de couv.)

BENOÎT (Jean).

Dossier E... comme esclaves. Les soutiers de l'Europe... exploités, exclus, assassinés... Le dossier noir de l'immigration en France.

Alain Moreau, 1980, in-8°, 382-(62) pp, préface de Tahar Ben Jelloun, biblio, catalogue de l'éditeur in fine (62 pp), broché, bon état, envoi a.s.

Le dossier noir des immigrés en France – ces esclaves des temps modernes.

PETIT (Jacques G.)(dir.).

La Prison, le Bagne et l'Histoire.

Librairie des Méridiens, 1984, in-8°, 233 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Déviance et société)

Vingt études érudites par M. Ignatieff, J. A. Conley, Nicole Castan, Yves Castan, André Zysberg, Jacques Valette, Michel Pierre, Michelle Perrot, Claude Langlois, Jacques Léonard, Alain Corbin, Jacques G. Petit, etc. — 'Cet ouvrage réunit vingt communications présentées en septembre 1982 au Colloque international d'histoire pénitentiaire de Fontevraud. Cinq articles, de haute tenue, concernent des pays étrangers: États-Unis, Pays-Bas, Suisse, Suède, Russie. La moitié du livre environ a trait aux prisons et aux bagnes français du XIXe siècle. On se bornera donc à évoquer trois grandes diagonales. La première retrace une évolution, une suite de changements complexes dans l'histoire pénitentiaire. L'Ancien Régime, c'est l'évidence, est loin d'ignorer les prisons... (...) Seconde remarque générale : l'histoire pénitentiaire plonge toute entière dans l'histoire sociale. La prison (comme le bagne) exprime la nature des rapports entre ceux qui sont dedans et ceux qui sont dehors. C'est pourquoi, au fil des chapitres, il est beaucoup question des personnalités et des groupes qui, à des titres divers, s'occupent des murs et des hôtes des prisons, des politiciens et des théoriciens comme Charles Lucas, Moreau-Christophe ou Tocqueville. (...) Enfin le troisième pôle d'intérêt – qui n'est pas le moindre – réside dans les descriptions concrètes de la vie quotidienne des galériens, des bagnards et des prisonniers. On a des aperçus très significatifs, par exemple, sur le travail en atelier ou en cellule, sur le silence imposé et ses transgressions, sur les odeurs et les fièvres, sur les perversions et les suicides, sur les sanctions et les sévices... (Jacques Léonard, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1985)

SCHMIDT (Joël).

Les Antonins (96-192).

Lausanne, Editions Rencontre, 1969, pt in-8°, 345 pp, 64 pl. de gravures et photos hors texte, une carte, généalogies, chronologie, biblio, cart. vélin crème de l'éditeur, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe)

RICHARD (Michel).

Les Orange-Nassau (1020-1966).

Lausanne, Editions Rencontre, 1968, pt in-8°, 427 pp, 64 pl. de gravures et photos hors texte, généalogie, chronologie, biblio, cart. vélin éditeur, état correct (Coll. Grandes dynasties d'Europe)

"Ce livre retrace de manière très vivante la longue marche vers le trône d'une famille noble établie dans la région de la Lahn. Dès 1292, elle a donné un empereur à l'Allemagne : Adolphe de Nassau et, aujourd'hui, la branche aînée, Weilburg, règne sur le Luxembourg. De riches mariages et d'heureux héritages ont favorisé l'ascension de la branche cadette. Jeanne de Polanen l'établit aux Pays-Bas (1404), Claude de Chalon dans la Bourgogne, le Dauphiné et surtout dans cette principauté d'Orange grâce à laquelle les Nassau-Dillenbourg prenaient rang parmi les souverains. Dans cette galerie, deux portraits se détachent qui sont à deux tournants. D'abord celui du Taciturne ; véritable fondateur des Pays-Bas. On suit son évolution religieuse et politique qui le conduisit à la rupture avec Philippe II et avec l'Eglise. Il adopta sans passion la confession de ceux qu'il protégeait et s'attacha, vainement, à faire triompher la tolérance. Ses fils, Maurice et Frédéric, reprirent et sa devise « Je maintiendrai » et sa politique, non sans succès. Mais l'autre grande figure est Guillaume III « souverain sans le nom », le principal adversaire de Louis XIV..." (Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, 1970)

JOURCIN (Albert).

Les Médicis (1201-1743).

Lausanne, Editions Rencontre, 1968, pt in-8°, 415 pp, 64 pl. de gravures hors texte, généalogie, chronologie, biblio, cart. vélin crème de l'éditeur, armes des Médicis dorées au 1er plat, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe)

JUNDT (Pierre).

Les Hohenstaufen (1138-1268).

Lausanne, Editions Rencontre, 1969, pt in-8°, 398 pp, 64 pl. de gravures et photos hors texte, 2 cartes, généalogies, chronologie, biblio, cart. vélin crème de l'éditeur, armes des Hohenstaufen dorées au 1er plat, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe)

"Destiné à un large public français d'amateurs, le livre de M. Jundt sur les Hohenstaufen, qualifié modestement par l'auteur d'esquisse, est bien informé et de lecture agréable, s'appuyant souvent sur les chroniques et comportant en appendice des traductions de textes intéressants, ainsi qu'une chronologie. L'ouvrage est copieusement illustré, soit de miniatures anciennes, notamment empruntées au manuscrit de Maness, ce qui est bien, soit de « portraits » datant de l'époque moderne, voire du XIXe siècle, ce qui est moins heureux." (Revue Historique)

METTRA (Claude).

Les Bourbons.

Lausanne, Editions Rencontre, 1968, 2 vol. pt in-8°, 370 et 338 pp, 128 pl. de gravures et photos hors texte, généalogies, chronologie, biblio, cartonnages vélin crème de l'éditeur, armes des Bourbons dorées au 1er plat, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe) (ouvrage couronné par l'Académie Française, Prix de l'Académie, Prix Thérouanne 1969)

JACQUET (Jean-Louis).

Les Bourbons d'Espagne.

Lausanne, Editions Rencontre, 1968, pt in-8°, 440 pp, 64 planches de gravures hors texte, généalogie, chronologie, biblio, cart. vélin crème de l'éditeur, armes des Bourbons d'Espagne dorées au 1er plat, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe)

Les Bourbons qui régnèrent à Madrid de 1700 à 1931 furent des rois exemplaires tant ils s'imposèrent de contraintes et furent soumis à leurs vices. Le premier de tous, Philippe V, vécut dans un palais désert et demeura hanté par la couronne de France, par les scrupules et les obsessions. Son fils aîné, Ferdinand VI, eut le goût du malheur jusqu'à en mourir. Et ainsi de suite, tragiquement. Le dernier des Bourbons quitta volontairement l'Espagne en 1931, mettant la couronne en dehors et au-dessus des passions. Le pays s'enfonça dans l'anarchie, et de drames en drames, dans la guerre civile et la dictature...

RIOUX (Jean-Pierre).

Les Bonaparte.

Lausanne, Editions Rencontre, 1968, pt in-8°, 486 pp, 64 pl. de gravures et photos hors texte, généalogie, chronologie, biblio, cart. vélin crème de l'éditeur, armes des Bonaparte dorées au 1er plat, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe)

"Dans son préambule comme dans l'ouvrage même, l'auteur souligne la fragilité de cette « dynastie » contestée parce qu'elle est issue de la Révolution, parce qu'elle repose sur l'adhésion nationale et non sur le droit divin et qu'elle a instauré un césarisme en contradiction fréquente avec les principes de libéralisme et de progrès dont se réclamaient Napoléon Ier et Napoléon III. Dans cet ouvrage, la vie privée des Bonaparte et la vie politique de leur temps sont étroitement associées. D'utiles annexes généalogiques et bibliographiques complètent le texte." (Marguerite Maire, Journal de Genève, 1969)

OLIVIER (Daria).

Les Romanov.

Lausanne, Editions Rencontre, 1968, pt in-8°, 427 pp, 64 pl. de gravures et photos hors texte, généalogies, 2 cartes, biblio, cart. vélin crème de l'éditeur, armes des Romanov dorées au 1er plat, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe)

Ce qui fait l'originalité de cette dynastie (1613-1917), à tel point qu'elle ne peut être comparée à nulle autre dans notre vieille Europe, c'est cette dualité entre le peuple russe et ses tsars, entre ces deux pouvoirs qui, pour le meilleur et pour le pire, construisirent ensemble la Russie... Dans les armes des Romanov, l'aigle à deux têtes semble être le symbole le plus lumineux de ces deux forces, souveraine et populaire, qui se fécondèrent et se nourrirent l'une à l'autre.

MARTIN (Jean-Joseph).

Les Valois.

Lausanne, Editions Rencontre, 1968, pt in-8°, 359 pp, 64 pl. de gravures hors texte, généalogies, chronologie, biblio, cart. vélin crème de l'éditeur, armes des Valois dorées au 1er plat, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe)

BAUMGARTEN (Jean).

Récits hagiographiques juifs.

Cerf, 2001, in-8°, 573 pp, biblio, glossaire, index, broché, très bon état (Coll. Patrimoines Judaïsme). Exemplaire du SP avec 2 petits cachets SP sur la tranche sup.

Depuis la Bible jusqu'à l'époque contemporaine, la littérature juive comprend un vaste ensemble de récits retraçant la vie exemplaire et les actions miraculeuses de saints, de justes, d'hommes pieux ou de martyrs ; à chaque époque de l'histoire émergent des figures saintes représentatives des multiples aspects de la société. “Récits hagiographiques juifs” retrace l'histoire de ces légendes au sein de la culture ashkénaze et insiste sur les conditions d'émergence, l'évolution, les formes et les contenus des différentes traditions. Apparaît ainsi une multitude de matrices narratives qui seront reprises et transformées au cours des siècles selon les contextes sociaux ou religieux. La mise en lumière de ces récits permet d'élaborer une typologie des figures saintes propres à la tradition juive et de dégager les fonctions de ces recueils : usages religieux, didactiques, moraux ou politiques. Sont étudiés ici principalement des 'exempla' (récits édifiants, personnages modèles) concernant les rabbins médiévaux, les louanges de rabbi Isaac Luria, des kabbalistes de Safed, ou d'Israël Baal Shem Tov, fondateur du hassidisme. Ces recueils de légendes auront une influence déterminante sur les récits hagiographiques des époques postérieures, entre autres les contes sur les 'tsaddikim', les 'rebbes' hassidiques ou les histoires relatant la vie de rabbins, de sages, de savants tel le Gaon de Vilna. “Récits hagiographiques juifs” est la première synthèse en langue française concernant cette tradition.

BAINES (John) et Jaromir MALEK.

Atlas de l'Egypte ancienne.

P., Editions du Fanal, 1990, in-4°, 240 pp, traduit de l'anglais, 36 cartes en couleurs, environ 450 illustrations en couleurs, glossaire, tableau chronologique, biblio, index, reliure toile havane de l'éditeur, gardes illustrées, jaquette illustrée, bon état

Ce livre traite la civilisation de l'Égypte ancienne sous la forme d'un atlas, enrichi de multiples cartes et tableaux chronologiques, et d'un texte très nourri, qu'illustrent de nombreuses photographies en couleurs et des dessins des sites existants. Le lecteur est ainsi invité à un voyage fascinant sur le Nil à travers l'histoire, l'art, la vie quotidienne au temps des pharaons. L'Atlas de l'Égypte ancienne allie le sérieux et la fiabilité d'un livre de référence à l'agréable et surprenante découverte d'un itinéraire intellectuel et visuel à travers l'une des plus grandes civilisations de l'Antiquité. — "Comment découvrir l'Égypte sans connaître son prestigieux passé ? Le livre des deux égyptologues Jaromir Malek et John Baines, “Atlas de l'Égypte ancienne” a pour but de présenter dans un langage dénué de termes techniques, l'une des plus anciennes et des plus grandes civilisations de l'Humanité. Cet atlas présente les plus importants sites de l'Antiquité et les fait découvrir dans leur contexte historique et culturel. Une place importante est également donnée à la civilisation de l'époque pharaonique. Ainsi, le lecteur est invité à descendre le Nil, d'Assouan au Delta, tout en faisant un détour par la Nubie et les Oasis. Au fil du voyage, il pénètre au travers de l'histoire, de l'art, et de la vie quotidienne au temps des pharaons. Il est important de noter que cet ouvrage indique de nombreux sites ignorés par les circuits traditionnels offerts aux touristes. Par ailleurs, cet atlas s'agrémente de nombreuses photographies en couleurs et dessins de sites existants. Un glossaire facilite la compréhension des termes spécialisés." (Christiane Maze, Bulletin des bibliothèques de France)

ROBIQUET (Jean).

La Vie quotidienne au temps de Napoléon.

Hachette, 1945, in-8°, 288 pp, biblio, broché, couv. et papier lég. jaunis, bon état

Les idées, les habitudes, le comportement et les mœurs des Français sous le Consulat et l'Empire, de l'amélioration du niveau de vie des paysans à la débauche de luxe de la cour impériale. Une étonnante collection d'images d'Épinal en marge de l'Épopée. — "M. Jean Robiquet a décrit avec verve et à la manière anecdotique la vie quotidienne à l'époque napoléonienne, presque uniquement à Paris et principalement dans la « société »." (G. Lefebvre, Revue Historique, 1946)

TIXIER-VIGNANCOUR (Jean-Louis).

Des Républiques, des justices et des hommes. Mémoires.

Albin Michel, 1976, gr. in-8°, 410 pp, 6 documents en fac-similé, index, broché, couv. illustrée, bon état

"Le temps est aux mémoires. J.-L. T.-V. a décidé d'écrire les siens. L'entreprise en valait la peine de la part d'un homme qui, au coeur des combats politiques des quarante dernières années, n'a pas ménagé sa voix pour la cause qu'il défendait. Le livre est plutôt une suite de saynètes dans lesquelles le héros s'est illustré, parsemée de larges citations de ses plaidoiries et de ses interventions au Parlement. Intercalées entre l'évocation de ses riches heures et diverses victoires, quelques considérations sur le monde qui manifestent plus la crispation que la nostalgie, plus la colère que l'espérance (voir notamment pp. 68, 117, 188, 262, etc.). Quelques révélations aussi, que l'on pourra lire avec humour : J.-L. T.-V. nous apprend que depuis 1928 le PCF a dirigé de jeunes communistes vers le sacerdoce catholique afin d'y poursuivre un travail habile de désagrégation à l'intérieur de l'Eglise. Certains, ayant gravi les échelons de la hiérarchie, étaient déjà évêques en 1955. Ainsi s'expliquerait le dernier concile et l'aggiornamento sacrilège : le Kremlin a pénétré le Vatican et est ainsi parvenu à disloquer en dix ans ce qui avait duré vingt siècles. Deuxième révélation moins épouvantable : lors de l'enlèvement de la dépouille du Maréchal Pétain à l'île d'Yeu en janvier 1973, l'estafette contenant le cercueil « a pris soin de passer place de l'Etoile et de descendre les Champs Elysées que l'illustre défunt avait parcourus, à la tête de l'armée française, le 14 juillet 1919, sur son cheval blanc ». Des manifestations des années 20 devant la statue de Jeanne d'Arc au dérisoire défilé de l'estafette en 1973, ce livre incite à s'interroger sur l'étonnant itinéraire d'une famille politique qui avait sans doute trop épousé un monde pour pouvoir changer avec lui." (Revue française de science politique, 1977) — "Les mémoires de Me Tixier-Vignancour ne sont pas un témoignage ordinaire. Ecrits avec talent, ils émanent d'un homme qui a vécu en acteur les événements politiques des quarante dernières années. Avant la Seconde Guerre mondiale, dans les bagarres du Quartier latin. Le 6 février 1934, sur la place de la Concorde. En 1936, contre le Front populaire. En 1938, pour les accords de Munich. En 1939, contre la déclaration de guerre. En 1940, comme combattant puis, jusqu'en mai 1941, aux côtés du Maréchal Pétain. Après la Libération, comme l'un des porte-parole les plus incisifs d'une droite traditionaliste que les bouleversements de la Seconde Guerre mondiale avaient pratiquement décimée. Au moment de la guerre d'Algérie, comme l'un des partisans les plus déterminés de la présence française. En 1958 et dans les années suivantes, puis en 1965, opposant inconditionnel au général de Gaulle. Sur ces années décisives, Me Tixier-Vignancour apporte une moisson d'informations et de révélations qui ne manqueront pas de provoquer commentaires et polémiques. Enraciné dans ses choix et ses convictions, croisant le fer, il conserve néanmoins à cet ouvrage le ton élevé qui consacre les vrais mémorialistes. Avocat que le bâtonnier Jacques Charpentier a désigné comme l'un des plus prestigieux de sa génération, il plaide avec fougue et précision ses dossiers. Nul ne saurait y être indifférent : il s'agit de notre propre histoire." (4e de couverture).

LAGIER (Mgr C.).

L'Orient chrétien. I : Des Apôtres jusqu'à Photius (de l'an 33 à l'an 850). – II : De Photius à l'Empire Latin de Constantinople (de l'an 850 à l'an 1204).

P., Au Bureau de l'Oeuvre d'Orient, 1935-1950, 2 vol. in-8°, xxv-472 et xii-609 pp, 8 cartes dépliantes, dont 4 en couleurs, biblio, index, tome I imprimé sur papier Edita Prioux, brochés, bon état. Ouvrages couronnés par l’Académie française en 1936 et 1951

Complet. — Par Monseigneur Charles Lagier (1868-1958), directeur général de L'Œuvre d’Orient du 22 juillet 1921 à sa mort le 31 janvier 1958. Un tome III (de l'an 1204 à 1950), annoncé, n'est jamais paru. — "La lecture de ce livre, œuvre de haute vulgarisation, est plus que simplement intéressante. Elle est attachante. Le sujet de l'ouvrage est grandiose et émouvant. C'est l'histoire des splendeurs et des infortunes de l'Orient chrétien depuis l'âge apostolique jusqu'à la veille du schisme de Photius : histoire des splendeurs qui furent celles de l'Orient uni jusqu'à l'établissement du nestorianisme et du monophysisme, histoire des infortunes de l'Orient divisé, depuis le Ve siècle jusqu'à la fin de la querelle iconoclaste (843). Quatre magnifiques cartes géographiques, illustrées d'un bref commentaire, terminent l'ouvrage." (J. M. Hanssens, Gregorianum, 1938, à propos du tome I)

TARTARY (Madeleine).

Sur les traces de Napoléon.

P., J. Peyronnet & Cie, 1955, pt in-8°, 413 pp, lettre de S.A.I. le prince Napoléon, préface de Marcel Dunan, broché, couv. très lég. salie, bon état

Un excellent répertoire des souvenirs napoléoniens, monuments, œuvres d'art et objets de toute sorte, conservés dans les collections publiques, dressé par Madeleine Tartary (1903-1955), au cours de ses lectures et ses recherches comme de ses voyages. Bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, s'intéressant surtout à la période napoléonienne, elle avait voué à l'Empereur un véritable culte et appartenait depuis de longues années à l'Institut Napoléon, dont elle était devenue, en 1938, la secrétaire. L'Empereur ou la famille impériale sont au centre de la plupart de ses articles. On lui doit également un livre sur Nogent-sur-Seine en 1814 (1938).

AULNEAU (Joseph).

Histoire de l'Europe centrale, depuis les origines jusqu'à nos jours.

Payot, 1926, in-8°, 646 pp, reliure demi-basane noire, dos à 5 nerfs, titres dorés (rel. de l'époque), bon état (Bibliothèque Historique), envoi a.s.

La constitution de l'Europe centrale. – Les traités de Westphalie et l'Allemagne moderne. – L'Empire napoléonien et l'Unité allemande. – L'Empire bismarckien et les rêves de domination en Europe centrale. – Les luttes de race en Europe centrale. – La reconstruction de l'Europe centrale et les nouveaux États. – La Petite Entente et le nouvel équilibre de l'Europe centrale.

MUCHEMBLED (Robert).

Les derniers bûchers. Un village de Flandre et ses sorcières sous Louis XIV.

Ramsay, 1981, in-8°, 277 pp, une carte de Bouvignies aux XVIIe et XVIIe siècles, annexes, note bibliographique, broché, couv. illustrée, bon état

Bouvignies, au nord-est de Douai, en 1679. Six procès, quatre coupables, quatre femmes brûlées sur le bûcher. La mise à mort des quatre sorcières, loin de nous conter l’aventure de déviantes ou de marginales, témoigne puissamment de la pathologie propre au monde rural flamand, et plus généralement français, sous le règne de Louis XIV. — En 1679, Bouvignies, non loin de Douai, est le cadre d’une tragédie diabolique. Quatre femmes sont sacrifiées aux feux des bûchers. Les corps, la chair, le sang se consument en cendres dans d’abominables cris. Le village brûle ses sorcières. Victimes des croyances sataniques du monde paysan et de la volonté répressive des élites judiciaires, elles sont les ultimes suppliciées d’une longue vague d’exécutions qui parcourt l’Occident du XVe au XVIIe siècle. Les derniers bûchers raconte avec minutie le déroulement de cette affaire. Il explore aussi l’univers de la sorcellerie quotidienne. Tout autant que la peur du diable, les fantasmes sexuels et l’insécurité des temps, c’est la lutte pour le pouvoir local, les rivalités de groupes, les haines familiales qui provoquent l’horrible dénouement. Les femmes de Bouvignies, martyres consentantes, n’ont pas eu de chance. C’est en leur honneur que le théâtre de Satan donne sa dernière représentation. Peu après, un édit royal inspiré par Colbert met fin au sinistre rituel...

HAMMAN (A.).

La Geste du Sang. Textes choisis et traduits par A. Hamman.

Fayard, 1953, in-12, 412 pp, 2 cartes, index, broché, bon état (Textes pour l'Histoire sacrée, choisis et présentés par Daniel-Rops). Edition originale, un des 30 ex. numérotés sur papier Alfa Marais

Les Passions des Martyrs, de 138 à 438. — "Après les Prières des premiers chrétiens, la collection «Textes pour l'Histoire sacrée » présente une série d'extraits d'actes de martyrs dans La Geste du Sang. Si le premier ouvrage nous permettait de pénétrer la piété profonde des chrétiens d'autrefois et l'élan de leurs cœurs vers Dieu, c'est un autre aspect de leur foi qui nous est ici proposé. Il s'agit de la foi qui, refusant toute compromission avec les vieux cultes du paganisme antique, avec le culte de l'empereur, reste ferme jusqu'à la mort et témoigne au travers du martyre de son indéfectible attachement à son Sauveur. En quelques pages d'introduction, D. Rops situe les textes publiés, en dégageant succinctement les grandes étapes des persécutions, le rôle des martyrs dans l'expansion du christianisme ancien et la valeur permanente du témoignage par le sang dans l'Eglise chrétienne. Le corps de l'ouvrage est constitué par des extraits d'Actes de martyrs classés depuis le règne d'Antonin jusqu'à celui de Licinius (138-323), c'est-à-dire recouvrant la grande période de persécution. Très judicieusement, l'auteur introduit ensuite dans son recueil un certain nombre d'extraits d'Actes de martyrs perses, allant de 308 à 438. Car il ne faut pas oublier que si, à la suite de la conversion de Constantin, la persécution s'affaiblit et finit par cesser à l'intérieur de l'Empire, elle commence alors à l'extérieur, en Perse. L'intérêt de ces textes c'est de nous montrer les premiers chrétiens sous un éclairage très particulier. A part quelques traits de merveilleux, point de sentimentalité déplacée, point de paroles grandiloquentes, mais au contraire une grande retenue, une grande sobriété dans le témoignage, une foi très simple et très ferme, que rien, ni les souffrances, ni la mort ne parvenaient à ébranler." (André Benoît, Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, 1954) — "Le sang des martyrs a mis le sceau au témoignage des apôtres : leur sacrifice a toujours été tenu dans l'Eglise pour des plus précieux ; et, de bonne heure, les communautés chrétiennes se sont efforcées de conserver leur souvenir. Toutefois ce souvenir tient le plus souvent en un nom, une date, une mention de lieu. Rares sont les récits authentiques qui permettent de connaître d'une façon certaine les circonstances de la mort d'un Polycarpe, des martyrs de Lyon, d'un saint Cyprien ; beaucoup plus nombreuses sont les légendes par lesquelles on a cherché à suppléer au silence des sources. Il faut féliciter le R. P. Hamman d'avoir mis à la portée des lecteurs chrétiens les plus authentiques de ces récits." (S. Giet, Revue des sciences religieuses, 1955) — "Cette nouvelle collection se propose de mettre à la disposition des lecteurs les documents et les textes qui servent de bases à l'histoire sainte et à l'histoire du christianisme. Chacun de ces choix sera replacé dans son cadre historique et spirituel, et commenté sobrement. Les textes seront tous donnés dans les traductions originales et faites par des spécialistes."

LACARRIÈRE (Jacques).

L'Eté grec. Une Grèce quotidienne de 4000 ans.

Plon, 1984, in-8°, 457 pp, nouvelle édition revue, corrigée et augmentée d'une postface et de débats et critiques, 51 photographies hors texte, 21 illustrations et 2 cartes, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Terre humaine)

C'est sous les portiques de l'Agora d'Athènes qu'on aimerait lire ou entendre lire "L'Eté grec", témoignage passionné, approche vivante de la Grèce, chronique heureuse de vingt années d'amour avec une terre, un peuple et une histoire. Toutes les Grèces sont contenues ici : celle d'Hésiode et de Sophocle, celle des hymnes byzantins et des chants médiévaux de Digénis, celle des mémoires de Makryannis et des kleftika, ces chants épiques de la guerre d'Indépendance, et celle des poètes et des écrivains d'aujourd'hui. Il fallait bien ces vingt années de mémoire grecque pour que cette terre si visitée retrouve enfin son vrai visage et nous révèle en sa vie quotidienne, ses gestes, sa langue et ses passions, le fil secret qui relie Eschyle à Séféris, Homère à Elytis, et Pindare à Ritsos. Mais le plus rare peut-être en ce beau livre où passe un souffle libertaire est que l'érudition de l'auteur n'ait en rien entamé l'étonnement, la jeunesse et l'acuité de son regard.

IMBERT de SAINT-AMAND (Arthur-Léon).

Marie-Louise et l'invasion de 1814.

P., Dentu, 1892, in-12, 371 pp, reliure demi-maroquin bleu nuit époque, dos à nerfs lég. épidermé, titre en lettres dorées, tête dorée (Les femmes des Tuileries)

Table : Le Début de la campagne ; La Première quinzaine de février ; La Seconde quinzaine de février ; La Première quinzaine de mars ; Le Congrès de Châtillon ; Arcis-sur-Aube ; La Marche vers l'Est ; Paris à la fin de mars ; La Fuite de la régente ; La Bataille de Paris ; Napoléon aux fontaines de Juvisy ; La Régence en fuite ; Napoléon à Fontainebleau ; La Première abdication ; La Défection d'Essonnes ; La Seconde abdication ; Les Angoisses de l'impératrice ; Marie-Louise à Orléans ; Tentative de suicide ; La Dernière Semaine à Fontainebleau ; Les Adieux de Fontainebleau ; Le Voyage vers l'île d'Elbe ; Derniers jours de Marie-Louise en France. — "... L'auteur, à la richesse du style, à l'élévation de la pensée, joint la scrupuleuse exactitude des détails. Chacun de ces livres, par l'immensité des recherches qu'il a dû nécessiter, est digne de la patience d'un bénédictin. La plus petite cérémonie y est l'objet de minutieux renseignements, et M. le baron Imbert de Saint-Amand émaille ses études d'appréciations philosophiques d'une valeur incontestée; il éclaire l'histoire d'un jour nouveau en nous montrant les souverains français dans leur correspondance intime, ce qui est bien différent des documents diplomatiques. On les voit tels qu'ils étaient et non pas tels qu'ils se montraient. Aussi, que de jugements faux ses livres détruisent ! Dans ce livre sur Marie-Louise en 1814, on trouve, à côté des faits historiques, des anecdotes inédites d'un charme tout particulier..." (Journal de Monaco, 1885)

SAGE (Pierre), d'après Raoul Morçay.

Le Préclassicisme.

P., del Duca, 1968, in-8°, 486 pp, 12 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio, index, broché, bon état (Coll. Histoire de la Littérature française)

La littérature de 1600 à 1630. L'élaboration de l'idéal classique. La littérature de 1630 à 1660. La pensée de 1600 à 1660.

BERTHAUT (Henri).

De Candide à Atala.

P., del Duca, 1968, in-8°, 462 pp, 16 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio, index, broché, bon état (Coll. Histoire de la Littérature française)

"Ce volume, auquel a collaboré M. R, Ceillier, docteur es sciences naturelles, pour le chapitre consacré à Buffon, n'est pas le moins important de la grande histoire de la littérature que dirige, depuis des années, Mgr Calvet. L'époque qu'il étudie (de 1759, date de Candide, à 1801, date d'Atala) est bien, comme l'affirme l'auteur dans son avant-propos, « l'une des plus importantes de notre histoire littéraire ». On admettra avec lui que la date de 1759 (ou environ) est bien celle où « se rompt l'équilibre entre les forces antagonistes de tradition et de nouveauté » et où « la balance commence à pencher en faveur de ces dernières ». Autrement dit, la date – évidemment approximative, mais il faut choisir une date – du triomphe de l'esprit philosophique, lequel ne cesse pas évidemment d'être combattu, mais s'affirme de plus en plus fort et de plus en plus ouvertement. Voltaire, à Ferney, exerce une sorte de royauté intellectuelle. Inutile de justifier, d'autre part, le choix d'Atala comme point final de cette large évocation. Les prémices du génie de Chateaubriand ne sont pas seulement l'affirmation d'un goût littéraire nouveau (auquel n'ont pas manqué les précurseurs au XVIIIe siècle) ; on peut encore dater de ce moment la liquidation de l'aventure « philosophique » et le profond bouleversement de 1789 clôt incontestablement une époque dans l'histoire de la pensée." (R. Lespire, Revue belge de philologie et d'histoire)

JAUFFRET (Jean-Charles).

Parlement, Gouvernement, Commandement : L'Armée de métier sous la IIIe République, 1871-1914. (Thèse d'État).

Vincennes, Service Historique de l'Armée, 1988, 2 forts vol. in-4°, 1355 pp, texte dactylographié, pagination continue, sources et biblio, index, brochés, couv. illustrées, bon état

Thèse de doctorat d'Etat, sous la direction de André Martel et Guy Pédroncini, obtenue avec la plus haute mention à l'unanimité.

WEIGALL (Arthur).

Cléopâtre, sa vie et son temps.

P., Club du meilleur livre, 1960, fort in-8°, (44)-286 pp, préface de Benoist-Méchin, 24 gravures hors texte, reliure toile jaune de l'éditeur (lég. salie), portrait en médaillon au 1er plat, bon état

"Une œuvre d'historien, qui brise, sans pitié, des légendes. Les historiens romains ont mis en circulation l'image d'une Orientale voluptueuse, démoniaque, à la beauté fatale et perfide. Non pas, réplique M. Weigall, qui semble d'ailleurs être, lui aussi, sous le charme : peut-on croire que Cléopâtre a séduit César ? Cette jeune fille de vingt et un ans, dont la moralité n'était pas niée, aurait mis sous son joug, par des artifices, un séducteur illustre comme le dictateur de Rome ? L'historien présente une femme honnête qui, installée même à Rome par César, échappe aux mœurs de la décadence. Maîtresse femme, fort intelligente et audacieuse, mais dont le vrai secret fut d'être une mère ambitieuse ; elle a poursuivi obstinément le rêve de l'Empire pour Césarion. L'ouvrage de M. Weigall, qui offre, soulignons-le, une grande fresque d'histoire, est d'un attrait extrême." (Le Figaro, 16 avril 1931)

BRION (Marcel).

Le Pape et le Prince. Les Borgia.

Hachette, 1953, in-8°, 315 pp, biblio, broché, bon état

Orgies, népotisme, concussions, meurtres politiques ou privés, licence sexuelle et incestes, il n'est pas un scandale qui n'ait pas été associé au nom des Borgia. Entretenue et grossie par les calomnies de leurs ennemis politiques, une légende noire s'est créée autour du pape Alexandre VI et de ses enfants, César et Lucrèce Borgia. C'est oublier que toute l'Italie fut elle-même gangrenée par la décadence des moeurs. Historien et romancier hors pair, Marcel Brion s'est attaché à replacer l'histoire de cette famille dans son siècle, et faire ainsi la part du mélodrame et de la vérité historique.

LE MASSON (Henri).

Du Nautilus (1800) au Redoutable. Histoire critique du sous-marin dans la marine française.

Presses de la Cité, 1969, in-8°, 455 pp, 32 pl. de photos hors texte, qqs figures et plans, annexes sur les sous-marins de la marine française, sources et biblio, index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

L'histoire du sous-marin dans la marine française commence sous le Consulat lorsque le célèbre ingénieur Fulton construit son “Nautilus” à Paris. Puis il y eut le “Plongeur” de Bourgeois et Brun, et le “Goubet”, le micro sous-marin qui venait de Russie. En 1886, le “Gymnote” est le premier sous-marin dans le monde qui navigue convenablement en plongée. C'est ensuite en 1899, la révolution du submersible avec le “Narval” de Laubeuf qui se prolonge jusqu'à une nouvelle révolution, celle du sous-marin nucléaire en 1954. L'année 1969 voit les essais du “Redoutable”, premier sous-marin français lanceur de missiles à propulsion nucléaire...

LE BLOHIC (Yvon).

Les Boisneuf (1585-1828) : L'ascension d'une famille de Corbeil. (77 pp).

Bulletin de la société historique et archéologique de Corbeil, de l'Essonne et du Hurepoix, 1999, in-8°, 208 pp, un portrait, qqs fac-similés, tableaux généalogiques, gravures et photos, broché, couv. illustrée, bon état

Autres contributions : La mort de Jean Jacquart (1928-1998) ; La population de l'Etampois (Michel Martin) ; L'installation des Américains à Orly en 1918 (Jeannine Henin) ; Le site d'Etiolles en 1998 ; La Seine - prospection archéologique ; Une cave médiévale à Milly-la-Forêt ; Les polissoirs de La Guigneraie à Souzy-la-Briche ; Vigneux-sur-Seine : destruction du site de La Magnanerie.

MARIE JOSÉ de BELGIQUE, reine d'Italie.

La Maison de Savoie. Les Origines. Le Comte Vert. Le Comte Rouge.

Albin Michel, 1956, in-8°, 425 pp, préface de Benedetto Croce, 36 pl. de gravures hors texte, 6 cartes (dont une dépliante hors texte), 17 tableaux généalogiques, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Premier volume de la trilogie de la reine d'Italie sur les origines de la maison de Savoie (Saffroy III, 50090). — "En ouvrant cette Maison de Savoie (premier volume d'un ensemble qui comprendra deux tomes), force est de reconnaître que, sous la plume de S. M. la reine Marie José, l'érudition est dépassée et fait place à l'histoire. Une histoire consciencieuse, appuyée sur d'abondantes lectures, dont témoigne une bibliographie détaillée, et sur des dépouillements d'archives importants. Une histoire qui n'est jamais pesante, et que l'on parcourt avec agrément si on la lit avec profit. Lecture profitable en effet : les Savoie tenaient les cols alpestres, et cette situation, jointe à un esprit politique avisé, a fait leur fortune. Mais ce fut en se mêlant au faisceau des intrigues italiennes comme à celui des affaires françaises : l'écheveau est difficile à démêler. C'est dire combien l'on apprécie de tenir un livre de lecture aisée, qui permet de se retrouver au milieu de questions embrouillées, à l'aide d'excellents tableaux généalogiques et de cartes claires. « Les origines » : ce titre ne doit pas nous induire en erreur. L'avant- propos nous avertit que l'auteur s'est attaché avant tout aux deux princes qui ont tourné l'activité de leur maison vers l'Italie : Amédée VI et Amédée VII. Leur prédécesseur immédiat, Aymon (1328-1343), fait l'objet d'un chapitre ; tous ceux qui l'ont précédé, d'un autre... Mais, pour nous en tenir aux personnages qui font l'objet du volume, nous les suivons dans toutes les péripéties de leur existence. C'est le Comte Vert, Amédée VI, qui va gouverner la Savoie durant quarante ans, contraignant à l'obéissance une branche cadette de sa famille, les Achaïe, rachetant à d'autres cadets le pays de Vaud, conduisant une croisade au secours de Byzance avant de mourir dans le royaume de Naples où il soutenait les ambitions de Louis d'Anjou et les prétentions de Clément VII. Avec lui, pour la dernière fois, les Savoie peuvent espérer se voir confier le vicariat impérial dans le royaume d'Arles ; mais la concession solennelle consentie par Charles IV, en 1365, est révoquée à la demande des évêques de Genève, et les comtes n'en retirent qu'une autorité accrue à l'intérieur de leurs propres États, surtout sur les terres d'Église. Mais c'est vers le sud et l'est que s'ouvrent désormais les seules perspectives d'agrandissement, depuis que le roi de France a acquis le Dauphiné. Amédée VII, dans son très court gouvernement, se borne à mettre la main sur le comté de Nice en profitant des luttes entre Angevins de France et de Hongrie. Mais la cession d'Asti à Louis d'Orléans vient interdire provisoirement tout pas en avant du côté du Piémont. Reste la période pendant laquelle la mère d'Amédée VII, Bonne de Bourbon, gouverne le comté au nom de son petit-fils (1391-1396). C'est un drame de cour qui retient ici l'attention : le Comte Rouge a-t-il été empoisonné par son médecin, à l'instigation de sa mère ? Les ducs de Bourgogne et de Berry interviennent dans cette affaire, qui se termine par le célèbre duel où Otton de Grandson trouva la mort. Partout où le livre s'attache à narrer les événements qui ont marqué l'histoire de la maison de Savoie durant l'époque considérée, on reste frappé par la minutie des recherches, par la précision de l'exposé, par le souci permanent de contrôler les dires des historiens. La Maison de Savoie vient combler une lacune importante de notre littérature historique en langue française, et cela de la façon la plus heureuse. Puisque ce beau livre attend une suite, nous ne pouvons qu'en souhaiter la prochaine parution." (Jean Richard, Revue belge de philologie et d'histoire, 1957)

DE GAULLE (Philippe).

De Gaulle, mon père. Entretiens avec Michel Tauriac.

Plon, 2003-2004 2 vol. gr. in-8°, 578 et 556 pp, 32 pl. de photos hors texte, chronologie, index, brochés, couv. illustrées, bon état

S'il est un homme d'Etat qui a inspiré les biographes, c'est bien Charles de Gaulle. Mais qui peut mieux le connaître que son propre fils, ce témoin privilégié qui a vécu au plus près toutes les étapes de son épopée ? Qui peut mieux le décrire en famille, toutes portes de la maison refermées, entouré de ses enfants et petits-enfants, et veillé amoureusement par son épouse, l'écouter quand il parle et ne veut pas être entendu, traduire la moindre inflexion de sa voix et ses silences ? Qui peut atteindre son cœur jusque dans les moments les plus secrets, partager ses confidences sur tout, aussi bien sur sa vie privée que sur l'Histoire, sur ses bras de fer avec Churchill et Roosevelt, sur ses démêlés avec Pétain ou Giraud ? Sur la poésie et sur la forêt, comme sur l'échec de Dakar, ses relations avec les résistants et son face à face avec Staline ? Si Philippe de Gaulle a accepté pour la première fois de se livrer aussi profondément aux questions incisives de Michel Tauriac, ce n'est pas seulement pour répondre aux interrogations que l'on continue de se poser sur l'auteur de ses jours, c'est également pour détruire les affabulations et les interprétations abusives, remettre les pendules à l'heure, éclaircir les mystères qui planent encore sur différentes affaires - tels l'assassinat de Darlan et le coup de force du Général contre les Alliés pour libérer Paris, conserver Strasbourg et traverser le Rhin. Plus qu'un recueil d'entretiens, ce livre est un témoignage sans précédent qui se lit comme un roman. Au moment où s'ouvre le second tome, le Général vient d'entrer à l'Elysée, et bientôt, à Alger, va éclater la tragédie. Dix années vont se succéder, magnifiques ou terribles, à travers lesquelles nous suivrons Charles de Gaulle pas à pas et au plus près. Rien ne nous échappera jamais. Nous vivons avec lui en famille, l'entendons deviser avec ses proches, assistons au cheminement de ses idées, prenons part à ses réflexions intimes. Nous sommes à ses côtés quand les généraux se révoltent, quand on tire sur sa voiture au Petit-Clamart, quand il nomme Pompidou Premier ministre puis se fâche avec lui, quand éclate la chienlit, quand il atterrit à Baden-Baden, quand il perd le référendum et se retire dans son village. Et, loin des affabulations et des légendes trompeuses, s'éclaire la vérité dans toute sa rigueur. Mais cette biographie définitive veut également corriger les coups de ciseau qui ont ébréché la statue de l'homme de Gaulle par négligence ou malveillance. Dans la bouche du fils apparaît alors à nu, près d'une mère assez inattendue, un père insoupçonné avec les multiples secrets de son caractère. Apparaît aussi, jusqu'à ses derniers jours dont les mystères sont levés, l'amour exceptionnel d'une femme qui se serait fait tuer pour son mari.

PILLEUL (Gilbert)(prés. par).

"L'entourage" et De Gaulle. Actes du Colloque des 26-27 mai 1978.

Plon, 1979, gr. in-8°, 385 pp, préface de René Rémond, annexes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Espoir)

Les collaborateurs personnels du général de Gaulle. – La prise de décision après longue préparation. – La prise de décision sur urgence particulière. – Conclusions. Annexes. Etudes par René Rémond, Jean Charlot, Charles-Louis Foulon, Samy Cohen, Edmond Jouve, Bernard Tricot, Nicholas Wahl, Catherine Grémion, Charles-Robert Ageron, Alain Plantey, Jean-Marie d'Hoop, Pierre Lefranc, etc. — "Un an après sa tenue, en mai 1978, ce livre est l'exact compte rendu d'un colloque scientifique de l'Institut Charles de Gaulle. Selon la méthode désormais classique, il a réuni universitaires et témoins privilégiés, et réussi à préciser certains points d'histoire ou de science politique. Citons par exemple, les témoignages de B. Tricot et J.-M. Jeanneney sur la dissolution du 30 mai 1968 ou la non-dévaluation de novembre 1968 ; ou encore celui d'E. Burin des Roziers sur la réalité d'une évolution de la pratique institutionnelle après le départ de Michel Debré qui, avec la généralisation et la banalisation des conseils restreints dans la ligne du Comité des affaires algériennes, accentuera la marche du régime vers la présidentialisation." (Revue française de science politique, 1980)

GINISTY (Paul).

Souvenirs de journalisme et de théâtre.

Editions de France, 1930, in-12, 230 pp, broché, bon état

Paul Ginisty (1855-1932) est un écrivain, chroniqueur et journaliste. Chroniqueur régulier à la revue Gil Blas, il y fait la connaissance de Guy de Maupassant qui lui dédiera la nouvelle Mon oncle Sosthène. De 1896 à 1906, il est directeur du Théâtre de l'Odéon. — "Je voulais être journaliste. Je l'ai été, je le suis resté quand les circonstances firent de moi un directeur de théâtre." (p. 20) — "II y avait au Gil Blas une bonne camaraderie. C'était encore le temps des salles de rédaction où fermentaient les idées, où se reflétait la vie de Paris, où s'échangeaient les nouvelles et les opinions. Le journal était situé en plein boulevard, des amis d'ancienne ou de fraîche date en montaient l'escalier et se mêlaient à ces causeries. C'était un mouvement qu'on ne voit plus aujourd'hui, avec les éditions successives qui doivent être bouclées à heure fixe. Il se pouvait que la copie fût donnée, parfois, un peu en retard mais ces conversations à bâtons rompus faisaient l'effet d'un stimulant ; (...) Pour certains, voyant le monde du perron de Tortoni ou du café Riche, tout ce qui n'avait pas été passé au crible des discussions du boulevard n'existait pas..." (p. 48)

LA FORCE (Duc de).

Amours et usages de jadis.

Fayard, 1959, in-12, 265 pp, index, broché, couv. rempliée (lég. salie), bon état (Coll. Les Quarante), envoi a.s. à Jérôme Carcopino

Anne d'Autriche – Mademoiselle de La Fayette – Une romancière au XVIIIe siècle (Charlotte-Rose de Caumont, Mlle de La Force) – Madame de Genlis et la douceur de vivre. — "Quatre silhouettes de femmes, séduisantes, émouvantes ou aventureuses, surgissent de ces feuilles ou le duc de La Force évoque les “Amours et Usages de jadis”. Une reine, une fille d'honneur, une aristocrate romancière connurent les troubles et les douceurs de l'amour tandis que la sage Genlis se préoccupait de l'éducation des princes et des foules. Le duc de La Force a suivi leurs destins d'un sourire amusé et indulgent, quelquefois tendre comme s'il s'était épris à son tour de ses modèles. Voici la reine Anne d'Autriche, dont les vingt-trois ans un instant émus par la grâce de Buckingham surent résister à la passion du jeune duc. L’aventure vécue que nous conte l'historien est peut-être encore plus émouvante que celle imaginée par Alexandre Dumas. Voici aussi Louis XIII, bouleversé à son tour, mais sans succomber, par une fille d'honneur de la reine. Mlle de La Fayette. C’est un chaste roman d'amour que raconte le duc de La Force, ou l'on voit le roi mener un combat contre lui-même et dont l'issue fut le départ au couvent de la jeune Louise. Mlle de La Force, elle, connut des heures plus agitées. Un irascible beau-père fit casser son mariage. Elle s’en consola en écrivant des romans que Mme de Genlis, enfant, lisait avec passion. Le duc de La Force consacre précisément de longues et passionnantes pages à Mme de Genlis. La jolie gouvernante du futur roi Louis-Philippe, l’intarissable écrivain, a eu une existence romanesque. Ayant vécu sous l’ancien régime, elle transmit à la société née après la Révolution le savoir-vivre de l'ancienne cour." (Le Devoir (Montréal), 7 mars 1959)

DERRECAGAIX (Général).

La Guerre moderne. Première partie : Stratégie.

P., Librairie militaire Baudouin et Cie, 1890, fort in-8°, 690 pp, 2e édition, reliure demi-basane verte, dos lisse avec titres et filets dorés (rel. de l'époque), plats frottés, C. de bibl., état correct

Sans la deuxième partie (Tactique, 491 pp) —Avec les règles de base de la planification, la modélisation de l’affrontement, le sens du terrain et l’étude des armées étrangères, on trouve, dans La Guerre moderne, le remède aux principaux défauts constatés chez les officiers français en 1870. Tous les exemples concernent les principales campagnes militaires de 1792 à 1878. — Table : I. Organisation des armées – II. Préparation de la guerre – III. Des opérations.

COHN (Norman).

Démonolâtrie et sorcellerie au Moyen Age. Fantasmes et réalités.

Payot, 1982, in-8°, 317 pp, traduit de l'anglais, notes bibliographiques, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque historique)

Dans l'histoire européenne on a souvent accusé certains groupes minoritaires de dévorer des enfants et de se livrer à des orgies. De telles accusations ont été portées contre les chrétiens au IIe siècle, puis, au cours du Moyen Âge finissant, contre diverses sectes hérétiques ainsi que contre les chevaliers du Temple. Le professeur Cohn retrouve les origines de ce stéréotype traditionnel et montre ensuite comment il contribua à la fin du Moyen Âge à la formation d'une notion nouvelle : celle d'une organisation secrète de sorciers tenant des "sabbats" périodiques... — "Il reste que pour comprendre les origines médiévales de la « chasse aux sorcières », ce livre est fondamental." (Jean-Claude Schmitt, Archives des sciences sociales des religions, 1983)

IVANOFF (Nicolas), Roseline Bacou, Michel Laclotte, Pierre Rosenberg.

Venise au dix-huitième siècle. Peintures, dessins et gravures des collections françaises.

P., Réunion des Musées Nationaux, 1971, pt in-4° (24 x 21), 209 pp, introduction de Gaston Palewski, une étude de Nicolas Ivanoff sur “La France et Venise au XVIIIe siècle, relations artistiques”, suivies de 332 descriptions d'œuvres avec notices, dont environ 250 reproduites en noir, 4 planches en couleurs, biblio, broché, couv. illustrée en couleurs, bon état

Ce catalogue raisonné a été édité à l'occasion de l'exposition “Venise au dix-huitième siècle. Peintures, dessins et gravures des collections françaises” présentée au musée de l'Orangerie des Tuileries, à Paris, du 21 septembre au 29 novembre 1971. Un vaste panorama des artistes et des œuvres.

LUCKNER (Comte Félix de).

Le dernier corsaire (1914-1918). Souvenirs.

Payot, 1929, in-8°, 252 pp, traduit de l'allemand par Louis Berthain, 15 photos hors texte, broché, bon état (Coll. de mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de Guerre mondiale)

L'extraordinaire aventure du navire corsaire allemand “Seeadler” qui s'illustra durant la guerre de 1914-1918 sous le commandement du comte von Luckner. Mauvais, très mauvais élève à l'école, Felix von Luckner disparaît de chez lui à l'âge de 13 ans. Après avoir bourlingué sur toutes les mers du globe pour se faire la main et devenu officier de Guillaume II, il réapparaît auprès des siens au terme de quinze années d'aventures. Mais sa plus grande aventure reste à venir : de Guillaume II en personne, Luckner reçoit une mission de corsaire dans l'océan Pacifique pendant la guerre 14-18, loin, très loin des tranchées. Sa guerre à lui ne fait qu'un mort, par accident ; il prendra à son bord tous les équipages des quatorze bateaux ennemis coulés par le fond. Et tous, loueront l'humanisme et la joie de vivre de cet homme hors du commun. Félix von Luckner, le “Nelson allemand”, racontera son odyssée quelques années après la fin du conflit. Un livre de souvenirs digne des meilleurs romans...

KORNGOLD (Ralph).

Les Dernières années de Napoléon. Sa captivité à Sainte-Hélène.

Payot, 1962, in-8°, 398 pp, traduit de l'anglais, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Bibliothèque historique)

"L'étude de l'historien américain Ralph Korngold sur “Les dernières années de Napoléon” est sérieuse. L'auteur a tiré une synthèse objective de l'immense littérature relative au captif de Sainte-Hélène. Il montre que Napoléon a engagé contre ses geôliers une bataille acharnée, surtout pour que son personnage soit, dans l'histoire et dans la légende, en harmonie avec ce qu'il avait été avant la défaite. On comprend mieux l'obstination marquée par l'empereur, pour obtenir satisfaction sur certaines questions qui, aujourd'hui, peuvent nous paraître ridicules. Il espérait provoquer la compassion des Alliés et, peut-être, son transfert en Amérique. Hudson Lowe est peint comme un être borné et craintif, esclave du règlement, sans le moindre souci des conséquences « historiques » de son attitude. L'Angleterre, d'ailleurs, ne le récompensera pas : son grade « provisoire » de lieutenant général ne lui sera pas confirmé, il n'obtiendra pas la pension sollicitée et mourra pauvre et méprisé de ses compatriotes. Les compagnons de l'empereur semblent aussi avoir été bien compris. Las Cases espérait, de son séjour, la gloire, et la richesse que lui vaudraient d'opulents droits d'auteur. Bertrand, Montholon se souciaient de figurer sur le testament du maître. Seul le médecin anglais O'Meara sort à peu près intact de cette implacable revue. Il refusa de se plier aux exigences de Lowe et fut renvoyé le 2 août 1818. Mais il tira profit de son livre, “Napoléon en exil”, publié avant le “Mémorial”. Quant à la maladie finale de Napoléon, qui a suscité tant de controverses, Ralph Korngold penche pour un ulcère – peut-être un cancer – de l'estomac. En tout cas c'est la perforation de celui-ci qui a entraîné la mort." (J. Godechot, Revue Historique) — "Rédigé primitivement en anglais, bien traduit, ce robuste volume débute par une première partie relative au sort de Napoléon entre l'abdication de Fontainebleau et le débarquement à Jamestown. Quatre autres parties, de cinq à sept chapitres chacune, correspondent aux années passées dans l'île, aux conditions de vie, aux domiciles successifs et aux conflits incessants entre le captif et Sir Hudson Lowe envers lequel l'auteur n'éprouve visiblement aucune sympathie. Cet in-octavo d'une sûre information et d'une louable impartialité fait honneur à la « Bibliothèque Historique Payot » où il vient de prendre place." (André Gavoty, Revue des Deux Mondes, 1963) — Sommaire : 1. La marche sur Paris. De Waterloo à La Malmaison. De La Malmaison au Bellérophon. Du Bellérophon au Northumberland. Sur le Northumberland. - 2. Sainte-Hélène. The Briars. Longwood. La "maison" de Napoléon. La vie à Longwood. - 3. Sir Hudson Lowe. L'Empereur et le nouveau gouvernement. Les commissaires. Rupture définitive avec le gouverneur. La vengeance d'Hudson Lowe. - 4. Las Cases est expulsé. Dissentiment entre Lowe et Malcolm. La lutte continue avec Lowe. Le départ de Gourgaud. Le renvoi d'O'Meara. Napoléon fait des avances aux commissaires. Les vicissitudes du Dr. Stokoe. L'inutile victoire de Napoléon. - 5. Les nouveaux venus. La dernière maladie de Napoléon. La fin approche. La mort. L'autopsie et les funérailles. Ce qu'il advint d'Hudson Lowe.

NAPOLÉON.

Manuscrits inédits, 1786-1791. Publiés d'après les originaux autographes par Frédéric Masson et Guido Biagi.

Albin Michel, 1927, fort in-8°, xv-581 pp, qqs fac-similés dépliants hors texte de manuscrits de Napoléon, broché, bon état

Les écrits de jeunesse de Bonaparte. — 52 textes inédits sur la Corse, la Grèce, les espions anglais, la disposition des canons, la Compagnie des Indes, etc. — "Pour étudier Napoléon, pour essayer de se former une opinion sur les impressions que son cerveau a reçues et qui ont déterminé le courant de ses idées, rien de plus nécessaire que de connaître exactement et dans le plus grand détail, ses années d'enfance et de jeunesse – ses années de formation intellectuelle. (.) Nous fournissons ici, pour l'étude de la jeunesse de Napoléon, une contribution qui est sans doute la plus importante qu'on ait imprimée jusqu'ici : la plupart des écritures d'étude qu'il a faites en France de 1786 à 1792." (Introduction)

RENARD (Louis).

Histoire illustrée du Pays de Montbéliard.

Montbéliard, Imprimerie Montbéliardaise, 1942, in-8°, 254 pp, 2e édition, 77 illustrations et 6 cartes, biblio, broché, bon état

"Une synthèse qui rassemble beaucoup de faits épars sur les comtes de Montbéliard, la seigneurerie d'Héricourt, les anciennes institutions, l'évolution économique, surtout récente, d'Audincourt et de Valentigney. Beaucoup de détails pittoresques." (Annales ESC)

BOURELLY (Jules).

Le Maréchal de Fabert (1599-1662). Etude historique d'après ses lettres et des pièces inédites tirée de la Bibliothèque et des Archives nationales, des Archives des Affaires étrangères, du Dépôt de la Guerre, etc.

P., Didier et Cie, 1881, 2 vol. in-8°, xi-445 et 438 pp, un portrait gravé sous serpente en frontispice, un tableau généalogique hors texte, reliures demi-maroquin bleu-nuit, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titre, tomaison et fleurons dorés (rel. de l'époque), qqs très rares rousseurs, qqs très rares annotations crayon, bon état. Peu courant

Abraham de Fabert, maréchal de France en 1658, fut l'un des plus illustres généraux du XVIIe siècle. Il gagna tous ses grades à la pointe de l'épée et assista à une infinité de sièges et de combats. Lieutenant général en 1650, il reçoit le bâton de maréchal de France en 1658. Il est aussi gouverneur de l’ancienne principauté de Sedan en 1642-1662, s’illustre pendant la guerre de Trente Ans et assiège Stenay en 1654. — "Le nom et le souvenir de Fabert sont restés populaires ; mais on ignore trop les titres tout particuliers que le maréchal sut acquérir à la reconnaissance de ses contemporains et particulièrement de nos provinces de l'Est, par ses qualités d'administrateur et par ses plans de réformes militaires et financières. Ces tentatives honorables et trop peu connues d'un homme qui a été animé, comme Vauban, de la passion du bien public, font la matière du second volume ; dans le premier, l'auteur traite de la jeunesse de Fabert, de ses campagnes, et de ses débuts comme gouverneur à Sedan. L'ouvrage repose sur des recherches étendues et consciencieuses." (Revue des Deux Mondes, 1880)

DE BREFFNY (Brian)(dir.).

Le Monde Irlandais. Histoire et civilisation du peuple irlandais.

P., Albin Michel, Anvers, Fonds Mercator, 1978, in-4°, 296 pp, traduit de l'anglais, texte sur 2 colonnes, nombreuses illustrations en noir et en couleurs dans le texte et à pleine page, une carte, biblio, index, reliure toile verte de l'éditeur, jaquette illustrée, trace d'humidité ancienne sur les plats, bon état

"L'Irlande des origines à nos jours : un superbe album à feuilleter pour les admirables reproductions photographiques, mais aussi pour les textes dus à la plume d'historiens. Une belle réussite qui fait honneur à l'édition." (Pierre Joannon, Etudes irlandaises, 1979)

BÜLOW (Bernhard, prince de).

Mémoires du chancelier prince de Bülow (1849-1919).

Plon, 1930-1931, 4 vol. in-8°, 494, 525, 346 et 527 pp, traduit de l'allemand, 68 gravures hors texte, reliures demi-chagrin vert bouteille, dos à 5 nerfs, titre, tomaisons et fleurons dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire

Complet. — I. Le secrétariat d'Etat des Affaires étrangères et les premières années de la chancellerie, 1897-1902 ; II. Du renouvellement de la Triplice jusqu'à la démission du chancelier, 1902-1909 ; III. La Grande Guerre et la débâcle, 1909-1919 ; IV. Sa jeunesse et sa carrière de diplomate, 1849-1896. — "... Les mémoires de Bülow débordent de malice et de rancune, surtout contre ceux qui ont, selon son opinion, gâté son oeuvre ou ont trompé sa confiance. Il dénigre un peu trop son successeur Bethmann-Hollweg ; il dit beaucoup de mal de ses anciens amis Eulenburg et Monts et de bien d'autres. II flétrit tous ceux qui ont dirigé la politique allemande après sa chute en 1909, politique d'imprévoyance et d'incapacité qui a mené l'Allemagne à la Grande Guerre. On voit bien que lui, Bülow, n'aurait pas fait la politique de l'ultimatum à la Serbie. On trouve dans ses mémoires une galerie de portraits de princes, de ministres, de diplomates, de généraux, d'hommes de cour allemands, aussi bien qu'étrangers. Les caractéristiques sont loin d'être objectives, mais toujours intéressantes et amusantes. C'est comme un musée Grévin des personnes qui ont gouverné l'Europe aux alentours de 1900. La figure centrale de ce musée, c'est bien l'empereur Guillaume II. On sait que l'empereur a renvoyé son chancelier en 1909 avec tous les signes de la disgrâce et qu'il l'a designé comme canaille (« Luder »). On comprend que Bülow lui en veuille et qu'il raconte ouvertement tout ce qui s'est passé entre lui et son souverain. (...) Des événements politiques traités dans le premier volume, il faut mentionner l'occupation de Kiaotcheou, la crise chinoise de 1900, les négociations anglo-allemandes de 1898-1901, la guerre des Boers, la construction de la marine allemande, les mesures contre les Polonais. Bülow donne une quantité de détails intéressants. (...) Ce livre est une source de premier ordre pour bien connaître l'esprit de l'époque de Guillaume II, pour bien connaître les caractères de l'Empereur et des hommes de sa cour, leurs faiblesses et leurs intrigues ; c'est un tableau unique des moeurs et des idées de ce monde..." (Paul Darmstaedter, Revue d'histoire moderne) — "... Bülow dépeint la vie politique et sociale des pays dans lesquels il a vécu. II parle beaucoup de sa vie amoureuse. On voit que l'octogénaire n'était pas moins fier de ses exploits amoureux que de ses succés diplomatiques. Mais la grande valeur de ce volume, comme des précédents, consiste dans les portraits qu'il nous trace de nombre des princes, hommes d'Etat et diplomates qui ont joué un rôle dans l'Europe de 1870 à 1900. L'empereur Guillaume Ier et son fils malheureux, Bismarck et ses fils, Hohenlohe et Münster, Alexandre II et III, Mac-Mahon et Grévy, Gambetta et Jules Ferry, Marco Minghetti et Crispi, le roi Charles de Roumanie et beaucoup d'autres apparaissent sur la scène. Je ne connais aucun ouvrage de notre époque qui soit, sous ce point de vue, comparable aux mémoires de Bülow..." (Paul Darmstaedter, Revue d'histoire moderne, à propos du tome IV sur la période 1849-1896)

LESSEPS (Ferdinand de).

Percement de l'Isthme de Suez. Meetings anglais en faveur du canal de Suez. Documents publiés par Ferdinand de Lesseps. Quatrième série.

P., Aux Bureaux de l'Isthme de Suez et chez Henri Plon, 1857, gr. in-8°, 320 pp, broché, dos fendu recollé, sinon bon état

VENTURI (Franco).

Europe des lumières. Recherches sur le 18e siècle.

P., La Haye, École Pratique des Hautes Études et Mouton, 1971, gr. in-8°, 300 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Les articles les plus importants de l’éminent spécialiste de l’Europe des Lumières sur les différents aspects de la culture du XVIIIe siècle et de ses rapports avec les milieux sociaux se trouvent réunis dans ce volume dont l’auteur s’attache à distinguer « dans la méthode de recherche comme dans l'œuvre de compréhension historique, ce qui est le mouvement des idées et ce qui est la réalité politique, sociale et économique ». — "La publication de ce livre est une heureuse nouvelle, car il regroupe, traduits en français par Françoise Braudel, un grand nombre d'articles jusqu'ici épars dans des revues peu répandues. F. V. a profité de cette réédition pour corriger, compléter ou mettre à jour quelques-uns de ses travaux, nous faisant ainsi bénéficier de ses dernières recherches ou des découvertes de ses confrères. F. V. a regroupé ses articles en quatre chapitres : 1) Pour une histoire des lumières, qui compte 2 articles : « Les lumières dans l'Europe du 18e siècle » et « Sapere aude ! » Ce sont là deux études assez générales, à la faveur desquelles F. V. définit implicitement ses méthodes, sur un ton parfois polémique. 2) Au cœur des lumières, qui est composé de 4 articles consacrés à Alexandre Deleyre, à Fougeret de Monbron, à l'abbé du Bignon et au Despotisme oriental. 3) Le 18e siècle italien, qui groupe également 4 articles : « Beccaria en Russie », « Francesco Dalmazzo Vasco », « Galiani entre les encyclopédistes et les physiocrates », et « Gaetano Filangieri ». 4) La Russie et les lumières, qui est constitué de 3 articles : « Pietro Verri en Allemagne et en Russie », « Qui est le traducteur de l'Essai sur la littérature russe ? » et « Quelques notes sur le rapport de Horst Jablonowski ». Cette somme n'apprendra évidemment rien aux lecteurs sur les qualités de F. V. Ils n'auront que le plaisir d'y retrouver sa rigueur, son érudition, et sa curiosité véritablement encyclopédique, comme l'atteste la variété même des sujets." (P. Sadrin, Dix-Huitième Siècle, 1973)

ARIÈS (Philippe).

L'Enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime.

Seuil, 1973, fort in-8°, xx-502 pp, 26 gravures hors texte, notes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L'Univers historique)

Philippe Ariès (1914-1984) s'est imposé par quelques ouvrages devenus des classiques de ce qu'on appelle « l'histoire des mentalités », et qu'on pourrait appeler ici l'histoire des sentiments profonds et secrets qui, à la limite du biologique et du sociologique, commandent la vie quotidienne des hommes. — L'objet de cet ouvrage – qui est devenu un classique de notre historiographie – est d'approcher les sentiments anciens l'égard de l'enfance et de la vie familiale, à travers l'existence quotidienne, du Moyen Age au XVllle siècle, et de montrer, chemin faisant, à quel point le sentiment de la famille est un sentiment “moderne” qui n'a pu se développer qu'aux dépens de la société. La découverte de l'enfance est, en effet, récente. Dans la succession des âges, l'enfance était jadis comme “télescopée”. Partant, si la famille existait comme réalité, elle n'était pas considérée en tant que valeur morale et sentimentale. Mais voici que, peu à peu, on répugne à mélanger les enfants aux adultes; un nouveau sentiment familial apparaît alors qui s'organise autour des enfants et de leur éducation. Les contemporains n'ont pu percevoir un changement aussi lent : c'est de biais que l'auteur l'a saisi, grâce à l'iconographie, à l'histoire des jeux et de l'éducation... Ainsi, la famille s'est transformée profondément dans la mesure où elle a modifié ses relations internes avec l'enfant. Ce livre replace cette métamorphose de la famille dans l'ensemble de l'histoire sociale de l'Ancien Régime, tout en opposant à grands traits les caractères de cette société à ceux de notre temps. — "À l'enquête que notre temps poursuit sur la famille et l'enfance, le livre de Philippe Ariès apporte une contribution capitale." (Claude Mettra, Les Nouvelles littéraires) – "La leçon de ce livre est immense pour nous Occidentaux scolarisés, familiarisés, œdipianisés. Comme tous les livres d'histoire qui s'enfoncent à cette profondeur dans ce qui constitue notre archéologie, il nous dote d'un savoir comparatif déterminant, il nous permet de penser vraiment que tout n'a pas toujours été pareil." (Raymond Bellour, Le Magazine littéraire) – "Un livre étonnant, le seul à vrai dire qui propose une approche historique de l'enfance, un travail monumental qu'il faut connaître..." (Jean-Michel Damian, Politique hebdo).

MERCERON-VICAT (Maurice).

1817 : Louis Vicat invente le ciment artificiel.

Vif, Groupe Vicat, 2000, in-8°, 190 pp, avant-propos par André Coulmeau, préface de Maurice Merceron-Vicat (1903), 8 pl. de gravures et fac-similés en noir et en couleurs hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

Notice biographique par Mary ; Extrait de l'ouvrage de Louis Vicat de 1818 : Recheches expérimentales sur les chaux de construction, les bétons et les mortiers ordinaires ; Extrait des mémoires de l'Académie Royale des Sciences de l'Institut de France, année 1818 ; Les travaux de Vicat jugés par ses contemporains ; Extrait des délibérations du Conseil Municipal de la Ville de Paris, séance du 13 août 1841 ; Rapport fait à la Chambre des Députés en juin 1845 par Arago ; Rapport fait à la Chambre des Pairs en juillet 1845 par le baron Thénard ; Extrait du Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale, séance du 18 février 1846. — "Quelle sera la récompense de Vicat, ... qui a fait faire le seul progrès réel à la science pratique des constructions ?" (Balzac, Le curé de village, 1839)