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BUFFON (Georges-Louis Leclerc, comte de).

Correspondance inédite à laquelle ont été réunies les lettres publiées jusqu'à ce jour, recueillie et annotée par M. Henri Nadault de Buffon.

P., Hachette, 1860, 2 vol. in-8°, xxxvii-(3)-500 et 644-(3) pp, reliures pleine toile noire, titres et tomaison dorés au dos (rel. de bibliothèque de l'époque), C. de bibl. annulés, qqs rousseurs éparses, bon état. Peu courant

"Buffon avait beaucoup d’esprit, des aperçus heureux et un grand talent pour écrire." (Condorcet)

VANDENBUSSCHE (Robert).

La Résistance dans le Nord-Pas-de-Calais.

Editions De Borée, 2012, gr. in-8°, 383 pp, nombreuses illustrations et photos, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Dès 1940, dans le Nord-Pas-de-Calais occupé, l'avant-garde des résistants cherche à répondre aux questions suivantes : que faire contre les Allemands ? Comment le faire ? On improvise des solutions en fonction des urgences et des possibilités. Puis on tente de mobiliser une opinion en plein désarroi : la presse clandestine joue dès lors un rôle important. Une activité fonctionnelle polyvalente se met en place, d'où le "militaire" est écarté. Le rapport des forces n'est pas favorable. L'entrée en guerre de l'Allemagne nazie contre l'URSS, en juin 1941, modifie la donne. Dans la région, la dégradation des conditions de vie engendre un profond malaise. La grève des mineurs de mai et juin 1941, activement soutenue par un parti communiste interdit, est sévèrement réprimée, mais confère une nouvelle dimension à la Résistance. 1942 est une année de crise terrible pour les hommes et les femmes de l'ombre. Comment la surmonter ? Il faut s'organiser, créer une sorte de front de la Résistance au niveau national. Il faut surtout disposer de moyens financiers nécessaires à une action plus structurée. Dans la région, la Résistance de terrain demeure très active, mais la tutelle gaulliste s'affirme en envoyant des hommes et des fonds. Tout en demeurant minoritaire, l'avant-garde grossit peu à peu et se renouvelle. Des gens courageux citadins et ruraux, rejoignent les résistants de la première heure. Cependant, la préparation du débarquement allié, avec ses nombreux bombardements et sabotages, asphyxie la région. Après le 6 juin 1944, la Libération est rapide. Les armées alliées en assurent l'essentiel. Si la Résistance libère seulement l'agglomération lilloise, elle joue partout ailleurs un rôle essentiel, notamment grâce à ses réseaux de renseignements et à la distribution de la presse clandestine. Première étape du projet résistant, la Libération implique la mise en œuvre du renouvellement à travers l'épuration et l'instauration des nouveaux pouvoirs. C'est toute l'histoire de la Résistance et des résistants dans le Nord-Pas-de-Calais que Robert Vandenbussche vous invite à découvrir...

NAUDON (Paul).

Histoire générale de la Franc-Maçonnerie.

Fribourg, Office du Livre, 1987, gr. in-8°, 251 pp, 2e édition, revue et mise à jour, 190 illustrations dont 31 en couleurs, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

La Franc-Maçonnerie, telle qu'elle est pratiquée de nos jours, est née en 1717 avec la Grande Loge de Londres. Il ne s'agissait pourtant pas d'une génération spontanée. Elle s'affirme comme la continuation de la Franc-Maçonnerie de métier. Ses traces se relèvent, en Angleterre et en Écosse, à une tradition infiniment plus ancienne. “L'Histoire générale de la Franc-Maçonnerie” précise ces origines. Les vieux statuts, charges et devoirs du métier font état de légendes qui montrent déjà une des caractéristiques de la Franc-Maçonnerie, le symbolisme. Il importe de les rappeler et d'en faire ressorti l'intérêt. Mais l'historien doit s'attacher aux sources réelles et cette recherche nous fait suivre un itinéraire allant des collegia romains aux communautés de métiers et aux corporations en passant par les associations monastiques et les confréries. Le rôle des Templiers est également considérable. En suivant cette évolution, il importe de déterminer les caractéristiques constitutives de la Franc-Maçonnerie "opérative" et l'adaptation qui en fut faite lors de la mutation en forme "spéculative". Ces motivations sont indispensables pour comprendre la nature et l'histoire de l'institution. Le livre s'applique à décrire, depuis 1717, jusqu'à l'époque présente, le développement de la Franc-maçonnerie dans le monde. Cette histoire est exposée dans le cadre de chaque pays ou contrée intéressé : Angleterre, Écosse, Irlande, France, Allemagne, Pays-Bas et Belgique, Suisse, Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Suède et pays scandinaves, Russie, Amérique du Nord, États-Unis, Canada, Antilles, États d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud, Moyen-Orient et Asie, Afrique. L'étude historique est faite sur le plan institutionnel de l'Ordre Maçonnique : spirituelles, artistiques, sociales, politiques... Les Francs-Maçons, qui marquèrent cette histoire, ont bien évidemment leur place et leur portrait.

WALLON (H.).

Saint Louis et son temps.

P., Hachette, 1875-1876, 2 vol. in-8°, xxxi-414 et 556 pp, notes, appendices, reliures demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres, tomaisons et fleurons dorés, encadrement à froid sur les plats, fer doré du lycée Louis-le-Grand aux 1er plats (rel. de l'époque), bon état

Reprenant tous les grands récits de l'époque et leurs analyses, Henri Wallon nous conte la vie de saint Louis : croisades, guerres contre l'Angleterre, équilibre entre les papes et Frédéric II, développement social, consolidation du pouvoir central, Louis IX est un grand politique. — "L'Histoire de saint Louis de M. Wallon est le meilleur ouvrage que nous possédions aujourd'hui sur cet important sujet. M. W. n'a pas eu la prétention de donner une histoire définitive de Louis IX ; une pareille œuvre supposerait un travail immense sur les documents manuscrits, poursuivi pendant de longues années dans les bibliothèques et les dépôts d'archives. Il a voulu résumer sous une forme brève et suffisamment agréable l'état des connaissances sur la matière, et il a atteint le but qu'il se proposait. On peut dire que son portrait de saint Louis est fidèle." (A. Molinier, Revue Historique, 1876) — Élève de Michelet à l’École normale supérieure, Henri Wallon (1812-1904) fut le suppléant de Guizot à la Faculté des lettres de Paris, puis devint titulaire de la chaire d’histoire moderne. A l’Assemblée nationale, élue en 1871, il tint une place considérable. Ministre de l’Instruction publique en 1875, il fit voter la loi sur la liberté de l'enseignement supérieur...

BOISSIER (Gaston).

L'Opposition sous les Césars.

Hachette, 1885, in-12, 350 pp, 2e édition, reliure demi-chagrin noir, dos à 5 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, filet doré sur les plats, tranches mouchetées (rel. de l'époque), qqs rousseurs, bon état

"(...) Dans ses cours du lundi, G. Boissier avait, en diverses fois, étudié la Pharsale de Lucain, le théâtre de Sénèque, les satires de Juvénal. Ces leçons lui fournirent la matière d'un livre qui suivit de près la “Religion romaine d'Auguste aux Antonins” ; il avait pour titre : “L'Opposition sous les Césars”. Si, comme on l'a dit, la vérité est dans les nuances, Boissier, par la délicatesse de la touche, a su définir cette opposition, celle des gens du monde, des salons, comme nous dirions, et celle que représentent des écrivains tels que Sénèque, Lucain, Tacite et Juvénal. Il n'y avait plus de républicains sous l'Empire, quand eut achevé de disparaître la génération qui avait été contemporaine de Pompée et de César, de Cicéron et de Brutus. L'opposition n'a donc jamais eu alors un caractère politique. Jamais elle n'a songé à mettre en question le principe même du gouvernement, de ce gouvernement monarchique qui se cachait sous des formes républicaines. Tout ce qu'elle demandait aux empereurs, c'était d'user avec modération d'un pouvoir qui était plutôt mal limité qu'illimité. Toute discrète et faible qu'elle fût, elle a réussi à prévenir un peu de mal. Elle dirigeait l'opinion, et celle-ci a eu assez de puissance pour forcer même les plus mauvais à compter avec elle, pour les contraindre, au moins pendant un certain temps, à tenir en bride leurs passions..." (Georges Perrot, Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 1908). — Table : I. Où se trouvaient les mécontents ; II. L'opposition des gens du monde ; III. L'exil d'Ovide ; IV. Les délateurs ; V. Un roman de mœurs sous Néron ; VI. Les écrivains de l'opposition.

BOISSIER (Gaston).

Cicéron et ses amis. Étude sur la société romaine du temps de César.

Hachette, 1884, in-12, 413 pp, 7e édition, reliure demi-chagrin noir, dos à 5 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, filet doré sur les plats, tranches mouchetées (rel. de l'époque), bon état

"On ne le répétera jamais assez (cf. déjà Boissier, Cicéron et ses amis, p. 18-21) : si nous pensons tant de mal de Cicéron, c'est parce qu'il s'est confíé à nous dans ses lettres, tout entier, et que nous savons sur lui ce qu'on ignore généralement des hommes..." (Henri Marrou, Revue Historique, 1936)

BERL (Emmanuel).

Histoire de l'Europe.

Gallimard, 1983, 3 vol. in-8°, 334, 326 et 302 pp, annexes, biblio, brochés, sous coffret cartonné imprimé, bon état (Coll. La Suite des temps)

Complet. – Tome 1: D'Attila à Tamerlan. – Au XVIIIe siècle, l'Histoire était généralement exempte des passions nationales : les historiens du XIXe siècle et, plus que tous les autres, les historiens allemands s'y adonnèrent avec une croissante frénésie. Ils transformèrent en arsenaux les archives. L'Europe du XXe siècle est sans doute trop menacée, elle devient trop misérable pour le luxe monstrueusement onéreux de ses antagonismes nationaux. Elle doit prendre, et elle prendra, une conscience toujours plus claire de ses profondes solidarités. Aux histoires de ses diverses patries, elle substituera celle de leur commun passé. Ce premier volume considère l'Occident chrétien d'Attila à Tamerlan : c'est l'épopée de la Chrétienté gothique. Entre la Louve et le Croissant, l'Europe, qu'après le désastre de Rome l'Asie menace de submerger, se ressaisit et se reforme : les Croisés poussent ses frontières jusqu'à la Syrie. Les contradictions du césaropapisme, les guerres intestines, les hérésies, la retombée de l'élan vital – dans l'Islam comme dans la Chrétienté – ouvrent une chance nouvelle à l'Asie, qui, en cinq siècles, produit les empires formidables et précaires des Khitais, des Ghaznévides, des Seldjoucides, de Gengis Khan, de Mengou, de Bajazet, de Tamerlan. Si bien qu'à la fin du XV ? siècle, l'Occident paraît promis aux mêmes périls qu'il avait surmontés entre le Ve et le Xe siècle. Il va d'ailleurs les surmonter encore par un nouveau miracle culturel : les grandes découvertes, l'humanisme et la Renaissance ; les sédentaires l'emportent décidément sur les nomades. Ce millénaire, si longtemps méconnu, est pourtant celui qui comporte pour nous les plus précieuses leçons. — Tome 2 : L'Europe classique. – Avec le XVIe siècle, un monde finit et un autre monde naît. C'est une banalité, mais aussi une vérité. Depuis plusieurs millénaires, une culture méditerranéenne se cherchait, se trouvait, se perdait, s'effondrait et se rebâtissait derechef ; désormais, une culture atlantique s'élabore ; sa tragique éclosion n'est sans doute pas terminée. Elle en est encore à sa période épique. Et les peuples artisans de cette épopée n'ont pas encore pris une conscience claire de sa grandeur. L'épopée européenne aura ses Homères et ses Plutarques ; on sait bien, on finira par sentir que les navigateurs occitaniens ont modifié à jamais l'équilibre millénaire du monde en faisant entrer en scène les Amériques ; l'oeuvre des Russes, qui n'est guère moins grande, est encore plus ignorée. Depuis l'origine des civilisations, les nomades de la steppe avaient abattu tour à tour les grands empires, les grandes cultures et les grandes cités, ils avaient ruiné l'Egypte de Ménès et la Crète de Minos avant de submerger l'empire romain, l'empire chinois, l'empire maurya, le grand Islam des Omeyyades, la grande Perse des Abbassides. La victoire des Russes sur les Mongols de la Horde Dorée, la lente conquête de la steppe depuis Sibir jusqu'à Vladivostok ont renversé le cours de l'Histoire et transformé tous les destins de l'humanité. La suprématie qu'on croyait éternelle de la steppe sur le champ et du reître sur le paysan cessa. Le travail s'avérait enfin plus fort, plus efficace que le pillage. Cette histoire-là, la vraie, c'est, nous en sommes persuadés, l'histoire de demain. Les hommes finiront par connaître que ce qui les divise importe moins que ce qui les rassemble. — Tome 3 : La crise révolutionnaire. – Dans ce troisième et dernier volume de sa célèbre Histoire de l'Europe, Emmanuel Berl peint une crise qui débute vers 1740. L'équilibre de l'Europe classique va être détruit. Le triomphe de la raison s'accompagne de la croissance de l'Etat. La révolte féodale, la fin de la monarchie absolue, l'avènement du libéralisme démocratique sont autant de signes que désormais l'Etat ne semble plus fait pour la Nation, mais la Nation pour l'Etat. Emmanuel Berl poursuit avec la Première République et le 18-Brumaire. L'Etat est devenu dictatorial. Succédant à vingt-trois années de guerre, le congrès de Vienne traite l'Europe comme une grande malade et instaure le "concert européen" qui va assurer la paix pour cinquante ans. Mais lorsque les émeutiers de 1848 brûlent l'hôtel de Metternich, à Vienne, c'en est fait de l'Europe dynastique. L'Europe "nationalitaire" commence. La nouvelle crise révolutionnaire, le progrès mécanique, et jusqu'aux idéologues, vont assurer la toute-puissance de l'Etat, sa dictature. Mais chaque renforcement des Etats occidentaux, des empires qu'ils construisent, coïncide en fait avec le déclin de l'Europe et la montée d'autres parties du monde. C'est que, de tout temps, montre Emmanuel Berl, "l'Europe paraît éprouver une sorte de répulsion envers l'unité". Analyse pessimiste qui mérite toujours d'être méditée.

MANGIN (Général).

Comment finit la guerre.

Plon, 1920, pt in-8°, xiii-330 pp, 11 cartes hors texte, reliure demi-chagrin fauve, dos à 4 nerfs guillochés, pièces d'auteur et de titre basane noire, filets dorés et fleuron à froid (rel. de l'époque), coiffe sup. arasée, bon état

"... La Grande Guerre avait montré le rôle que les colonies pouvaient jouer dans la défense de la nation, mais, pour que celles-ci soient, de façon durable, un élément de cette politique, il fallait aller plus loin et, en particulier, faire en sorte que les ressortissants des territoires coloniaux se sentent véritablement concernés. C’est ce que devait exposer le général Mangin dans un ouvrage paru en 1920 et qui avait pour titre “Comment finit la guerre”. Dans ce livre, Mangin développe notamment deux idées principales. D’une part, il souligne la nécessité de considérer l’espace des territoires coloniaux et celui de la métropole comme une seule entité stratégique, dans une perspective qui annonce celle du général de Gaulle vingt ans plus tard. D’autre part, il insiste sur les réformes qu’il convient d’entreprendre si l’on veut que les peuples des territoires coloniaux participent à cette nouvelle conception de la défense nationale." (Bernard Mouralis, L’Afrique dans l’histoire de la France contemporaine : enjeux mémoriels et politiques, 2016)

FÉLICE (G. de).

Histoire des Protestants de France, depuis l'origine de la Réformation jusqu'au temps présent.

P., Cherbuliez, Ducloux et Grassart, 1851, in-8°, vii-655 pp, 2e édition revue et corrigée, reliure demi-chagrin acajou, dos à 4 faux-nerfs soulignés à froid, titres et filets dorés (rel. de l'époque), dos uniformément passé, C. de bibl., traces d'humidité ancienne, sinon bon état

Dans cet ouvrage dense et richement documenté, basé sur les archives des synodes, et devenu un classique de l'histoire du protestantisme français, Guillaume de Félice (1803-1871) nous propose une lecture passionnante des tribulations des protestants de France jusqu'à la révolution de 1848. En revenant sur les principaux chapitres, pour certains peu connus, de l'histoire mouvementée du protestantisme français, Félice nous retrace l'épouvantable tragédie de cette longue et barbare persécution des huguenots, qui a ruiné la France, fait la richesse des pays qui ont accueilli ses émigrés, et nourri une des principales racines de la Révolution.

MASSONI (Pierre).

Haïti, reine des Antilles.

Nouvelles Editions Latines, 1955, in-8°, 190 pp, préface de Marcel Sauvage, une carte en frontispice, 8 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

"Tout ce qu'il faut savoir sur Haïti : historique, vie économique, répertoire des institutions d'enseignement (y compris l'Institut français de Port au Prince), renseignements pratiques de tous ordres. Cet ouvrage de vulgarisation, écrit dans un esprit de sympathie à l'égard de la République d'Haïti et de son président actuel le général Magloire, contient beaucoup de renseignements utiles." (Revue française de science politique, 1956)

BEAUPÉRIN (Franck)(dir.).

1940 : Objets, documents et souvenirs du patrimoine militaire.

Gourcuff Gradenigo, 2010, gr. in-8°, 160 pp, préface de Dominique Lormier, plus de 300 illustrations et photos en noir et en couleurs, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Soixante-dix ans après les événements qui ont marqué la mémoire collective des Français, cet ouvrage évoque l'année 1940 sous une forme chronologique. Il dresse un tableau des forces en présence et étudie les acteurs de la "Drôle de Guerre", de la campagne de France, du sursaut de juin et de l'armistice qui suivit. Enfin, il évoque l'appel lancé par le général de Gaulle depuis Londres le 18 juin et les hommes qui ont refusé la défaite et grâce auxquels la France a pu figurer parmi les vainqueurs conflit en 1945. Edité en partenariat avec la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la Défense, ce livre est abondamment illustré de photographies des hommes, des armes et du matériel utilisé, mais aussi de reproductions de lettres, d'articles de journaux ou d'affiches conservés au sein des musées de la Défense.

CIXOUS (Hélène).

L'Exil de James Joyce, ou l'art du remplacement.

Grasset, Publications de la faculté des lettres et sciences humaines de Paris-Sorbonne, 1968, fort in-8°, 851 pp, biblio, broché, bon état. Edition originale

Avant d'être une thèse monumentale, ce livre est d'abord le témoignage d'une rencontre. Avec une étonnante rigueur, Hélène Cixous restitue l'unité de l'œuvre de Joyce, et l'articule de façon singulièrement éclairante à la biographie de l'auteur. Être un artiste, pour Joyce, cela consiste dès le plus jeune âge à opérer un travail de métamorphose, passant d'un vécu oppressant à la formation d'un imaginaire, d'une symbolique et d'un style. L'exil physique, la fuite loin de Dublin sa ville marâtre, n'a pas suffi : il fallait encore que Joyce réussisse à se réapproprier ce vécu tenace pour en faire la matière même d'une création qui le sublimerait. Par-delà une compréhension intime de l'homme et de l'oeuvre, Hélène Cixous se donne et nous donne les moyens de saisir, au-delà des formules faciles dont les manuels sont encombrés, en quoi l'art est bien une possibilité de vie. — "Joyce a fait de son œuvre le double de sa vie, comme il faisait de sa vie la répétition de son œuvre : le réel tendait à se déplacer du côté du livre. C'est pourquoi l'œuvre dépasse les possibilités ordinaires de l'écriture. Penser sa vie "écrite" plutôt que vécue et, inversement, s'enfoncer dans l'écriture comme dans un temps personnel, faire de l'évolution d'un art sa propre histoire, tel fut le dessein de Joyce, passé l'enfance. Par la continuité du livre au moi, du moi au livre, l'art de Joyce participe de l'essence du jeu. Absent du livre en sa personne réelle, Joyce est cependant présent par le biais de divers remplaçants, petits ou grands, hommes ou femmes. Il se regarde vivre et, en même temps, s'imagine en train de se regarder vivre ; il introduit un voyeurisme au-delà du regard, et au-delà de l'instant un futur qui fait du présent un passé. Il est dedans et dehors. Sa création, conçue comme rivale de celle de Dieu, lui tient lieu de patrie, de temps, d'antre, et, cependant, c'est dans l'écriture que Joyce perpétue son exil. "Exilé volontaire", telle est la définition de l'artiste par lui-même, définition qui fonde les antagonismes créateurs ; hérétique, paria, fils prodigue, c'est contre l'Église, la famille, la patrie, que Joyce dresse ses substituts, Stephen Dédalus, Léopold Bloom, Richard Rowan, Shakespeare, ou la trinité complexe de Finnegans Wake en laquelle Joyce est père, fils, frère et antifrère. "Je suis un produit de cette race, de ce pays, de cette vie", dit Dédalus, projection ironique de Joyce jeune homme. L'artiste est en effet le produit négateur de ces trois puissances dangereuses. Il l'est si essentiellement que son existence dépend de sa conscience d'expulsion, de culpabilité ou de défi : c'est pourquoi l'artiste se maintient en état de séparation volontaire ; la séparation en effet est source de création, comme le péché originel est une "felix culpa" qui promet la rédemption. Les "erreurs du génie sont volontaires", ses malheurs sont nécessaires, il lui faut être l'éternel accusé, le mal venu, le mal-aimé. Loin de l'Irlande, hors de l'Église et de la famille, Joyce s'empresse de récupérer ses trois menaces vitales sous la forme de figures de remplacement, ou d'un système de correspondances symboliques. Au centre de l'œuvre, dissimulé, révélé, l'artiste à la recherche de lui-même vit dans le temps successif de l'écriture, observé par l'artiste Joyce assis dans l'espace de la mémoire, et qui feint l'indifférence. Cette thèse, magistrale, est la première grande tentative entreprise, en France, pour mettre en clair l'œuvre, l'art et la personne de James Joyce." (L'Editeur) — Table : Introduction. La réalité de l'Irlande – I. La cellule familiale – II. Héroïsme public, héroïsme privé – III. Le choix de l'hérésie – IV. La récupération de l'exil – V. La poétique joycienne – Appendice. Thoth et l'écriture – Bibliographie.

BARATIER (Edouard)(dir.).

Histoire de la Provence.

Toulouse, Privat, 1971, gr. in-8° carré, 604 pp, 40 pl. de gravures et photos hors texte (dont 2 en couleurs), 8 illustrations dans le texte, biblio, index, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, rhodoïd, bon état (Coll. Univers de la France)

Par Max Escalon de Fonton, Jean-Rémy Palanque, Edouard Baratier, Félix Reynaud, André Bourde, Michel Vovelle, Maurice Agulhon, Pierre Guiral et Louis Pierrein. — "Cet ouvrage, fruit d'un travail d'équipe, est remarquable par sa composition équilibrée puisque, sur 604 pages, 137 sont consacrées à la Préhistoire et à l'Antiquité, 118 au Moyen Age, 175 aux temps modernes et 165 à l'époque contemporaine. Chaque chapitre est suivi d'une copieuse orientation bibliographique ; le volume comporte une bonne table (grandes dates de l'histoire de Provence) et, dans les pages de gardes, une carte de la Provence dépouillée mais fort suggestive ; un index d'une vingtaine de pages (hommes et lieux de Provence) en fait un instrument de travail des plus commodes dont la consultation est rendue encore plus agréable par une typographie reposante pour les yeux, une illustration abondante et soignée, judicieusement choisie parmi des gravures et des documents d'époque. Le plan chronologique suivi replace dans un cadre plus vaste l'histoire de la Provence et en dégage, avec de netteté, les grandes lignes de force..." (R. J. Bernard, Revue d’Histoire moderne et contemporaine, 1973)

MASSIS (Henri) et Alfred de TARDE [AGATHON].

Les Jeunes Gens d'aujourd'hui.

Imprimerie Nationale, 1995, gr. in-8°, 293 pp, présentation de Jean-Jacques Becker (37 pp), notes, biblio, reliure cuir bleu de l'éditeur, bon état. Un des 450 ex. reliés, numérotés de 1 à 450 sur vergé supérieur

Célèbre essai sur la jeunesse française et les élans patriotiques de cette génération qui, quelques mois plus tard, allait partir au front "la fleur au fusil". — "L'enquête signée Agathon, parue en 1913 est restée célèbre, car elle fut interprétée comme révélatrice d'un renouveau des sentiments patriotiques dans la jeunesse française. Le but affiché par les auteurs est de s'informer sur ce que pense « l'élite novatrice, levain dans la masse informe », d'identifier « les croyances des intellectuels qui, à de longues années de distance, orientent l'esprit public et, par lui, la politique, la morale, les arts ». Pour accentuer la nouveauté des attitudes qu'ils affirment avoir décelées, Henri Massis et Alfred de Tarde ont en outre construit comme repoussoir une génération 1890 toute imprégnée d'antipatriotisme, avec pour seul indice à l'appui un article provocateur de l'écrivain (et futur chauvin) Rémy de Gourmont. En fait l'intérêt de cette « enquête » assez biaisée (puisqu'elle a visé essentiellement un public plutôt à droite et nationaliste) est de deux ordres. Elle a d'abord le mérite de nous révéler une jeunesse intellectuelle qui, même si elle ne constitue pas un échantillon représentatif, est tout de même bien intéressante à écouter, surtout lorsqu'on sait que beaucoup de ses membres périrent pendant la guerre... les commentaires sollicités auprès de personnalités moins monochromes que les jeunes directement visés par l'enquête forment le deuxième centre d'intérêt de ce livre." (Bernard Cazes)

BULFINCH (Thomas).

Bulfinch's Mythology: Including the Complete Texts of The Age of Fable, The Age of Chivalry, Legends of Charlemagne. Illustrated Edition.

New York, Gramercy Books, 1979, fort in-8°, xx-957 pp, 42 illustrations, cartes, index (80 pp), reliure demi-toile éditeur, jaquette illustrée, bon état. Texte en anglais

Thomas Bulfinch (1796-1867) était un banquier américain et un latiniste érudit. “Bulfinch's Mythology” est une compilation posthume des trois volumes publiés par Bulfinch de son vivant qui étaient destinés à présenter au lecteur les mythes et les légendes de la civilisation occidentale. Les trois volumes originaux sont L’Âge de la fable (1855), traitant en grande partie de la mythologie grecque et romaine, mais aussi abordant la mythologie d’autres cultures telles que les mythes indiens, égyptiens et nordiques ; L’Âge de la chevalerie (1858), traitant de la légende arthurienne, du Saint Graal et du Mabinogon ; et Legends of Charlemagne (1863), traitant des légendes fantastiques entourant Charlemagne et de ses « paladins » comme Orlando, Oliver et Rogero. Cette édition réunissant ses trois œuvres, titrée “Bulfinch's Mythology”, eut un grand succès et reste un des livres les plus populaires jamais publiés aux États-Unis.

[BERTRAND, Général H. G.].

Archives provenant du général comte Bertrand 1773-1844. Autographes de l'Empereur Napoléon 1er, du général Bertrand, de maréchaux de l'Empire, des proches de l'Empereur à Sainte-Hélène.

P., Hôtel Drouot, 1982, in-8°, 60 pp, 172 lots avec notices, 12 fac-similés de lettres dont un en couverture, broché, bon état

Catalogue de vente à Paris à l'Hôtel Drouot, le 13 décembre 1982. Campagne d'Egypte, Camp de Boulogne, Campagne d'Autriche, de Prusse, de Saxe, Île d'Elbe, Campagne de France, Sainte-Hélène, Testament et succession.

[Pauline Bonaparte].

Correspondance inédite de Napoléon Ier et de la Famille Impériale et de divers personnages avec la princesse Pauline Borghèse, provenant de la succession de M. Lacipiére.

P., Pierre Cornuau, 1939, in-4°, 53 pp, 93 lots avec notices, 15 fac-similés de lettres dans le texte et à pleine page dont un en frontispice, broché, couv. imprimée, bon état

Important catalogue de manuscrits napoléoniens inédits, vendus à l'hôtel Drouot le 20 juin 1939, par le ministère de Me Etienne Ader, Pierre Cornuau, expert. 93 lots décrits en détail.

BAROU (Jacques).

Mémoire et intégration.

Syros, 1993, in-8°, 116 pp, broché, couv. à rabats, bon état

Actes de la rencontre tenue le 3 février 1993 à Paris, au secrétariat d'État à l'Intégration. Contributions de Jacques Barou, Suzanne Citron, Jacqueline Costa-Lascoux, Marc Ferro, Benjamin Stora, Philippe Videlier, Annette Wieviorka...

MANDEVILLE (Laure).

La Reconquête russe.

Grasset, 2008, in-8°, 388 pp, notes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

8 août 2008, Vladimir Poutine lance ses chars contre la Géorgie sous les yeux de l'Occident stupéfait. Ce n'est ni un accident, ni un hasard de l'histoire mais l'aboutissement d'un processus enclenché au milieu des années 1990 alors que se noue, sans qu'on en ait encore conscience, le tragique échec de la démocratie en Russie. Ce livre raconte la renaissance d'un "système" qu'on croyait défunt. II décrit la reconquête idéologique, politique et économique de la population et du territoire russes engagée depuis le Kremlin par Poutine et ses hommes, et explique les raisons qui conduisent aujourd'hui à la contre-attaque de l'Empire. Parce qu'elle a été au cœur du volcan russe depuis 1989, Laure Mandeville nous livre le roman de la Russie post-communiste avec ses héros, ses mauvais génies, son peuple ballotté et sa quête d'une démocratie introuvable. De l'échec de l'ère eltsinienne qui a tourné au pillage à l'invasion de la Géorgie, de la montée au pouvoir de Poutine à la chute du nouveau prince du capitalisme russe, Mikhaïl Khodorkovski, c'est la même logique d'un pouvoir prédateur qui s'impose, détruisant systématiquement toute possibilité d'opposition. Aujourd'hui la dérive nationaliste russe sonne comme un défi majeur pour l'Occident. Saura-t-il arrêter les apprentis sorciers qui, au Kremlin, ont jusqu'ici agi en toute impunité ? Si tel n'était pas le cas, la reconquête russe sonnerait le glas de la sécurité de nos démocraties. — Grand reporter au Figaro, Laure Mandeville a été correspondante en Russie. Elle a couvert les différentes crises de l'après-communisme depuis 1989, de la Tchétchénie jusqu'aux derniers événements de Géorgie.

GOLDMAN (Marshall I.).

Petrostate: Putin, Power, and the New Russia.

Oxford University Press, 2008, gr. in-8°, x-244 pp, 2 cartes, tableaux, notes, glossaire, index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état. Texte en anglais

Au lendemain de l'effondrement financier d'août 1998, il semblait que l'époque de la Russie en tant que superpuissance était révolue. Le fait qu'elle se soit redressée et réaffirmée après moins d'une décennie n'est rien de moins qu'un miracle économique et politique. S'appuyant sur des recherches approfondies, dont plusieurs entretiens avec Vladimir Poutine, ce livre révélateur fait la chronique de la réapparition spectaculaire de la Russie sur la scène mondiale et met en lumière la raison principale de sa renaissance : l'utilisation de ses richesses énergétiques en constante expansion pour réaffirmer ses ambitions traditionnelles de grande puissance. Marshall Goldman retrace la genèse de cette situation et la manière dont la Russie utilise sa puissance pétrolière comme levier dans la politique mondiale. Le livre donne un aperçu instructif du pétrole en Russie, retrace les efforts déterminés de Vladimir Poutine pour régner sur les oligarques pétroliers arrivistes qui étaient montés au pouvoir dans l'ère post-soviétique, et décrit les efforts de Poutine pour renationaliser et remodeler les industries russes en sociétés d'État et ses « champions nationaux » vantés, des sociétés comme Gazprom, largement détenues par l'État, et qui font les affaires de l'État. Goldman montre comment la Russie a remboursé sa dette internationale et a accumulé les réserves de devises étrangères les plus importantes au monde, tout en devenant le premier producteur de pétrole et le deuxième exportateur mondial. Aujourd'hui, Vladimir Poutine et ses hommes ont stabilisé l'économie russe et recentré le pouvoir à Moscou, et ce sont les combustibles fossiles (pétrole et gaz naturel) qui ont rendu tout cela possible. L'histoire du pétrole et du gaz en Russie est une histoire de découverte, d'intrigue, de corruption, de richesse, d'égarement, de cupidité, de patronage, de népotisme et de pouvoir. Marshall Goldman raconte cette histoire avec panache, comme seul l'un des plus grands spécialistes mondiaux de la Russie peut le faire.

LeVINE (Steve I.).

Putin's Labyrinth: Spies, Murder, and the Dark Heart of the New Russia.

New York, Random House, 2008, gr. in-8°, xxiv-194 pp, notes, biblio, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état. First edition. Texte en anglais

Dans cet ouvrage, le célèbre journaliste Steve LeVine, qui a vécu dans l'ex-Union soviétique pendant plus de dix ans, livre un récit saisissant de la Russie moderne. Dans un récit pénétrant qui retrace la vie et la mort de six Russes, LeVine dépeint le développement d'une « culture de la mort » – des assassinats ciblés des ennemis de l'État à l'indifférence du Kremlin lorsque des otages innocents sont massacrés. Des entretiens avec des témoins oculaires, les familles et les amis des victimes révèlent comment les Russes parviennent à contourner le danger permanent de la violence et le tribut émotionnel que ce labyrinthe mortel fait payer aux gens ordinaires. Il en résulte une nouvelle façon d'évaluer les forces qui animent cette nouvelle confrontation majeure avec l'Occident.

CACAN (Adeline), Hernan CRESPO TORAL (dir.).

Richesses de l'Équateur. Art précolombien et colonial.

P., Petit Palais, 1973, gr. in-8° carré, (140) pp, non paginé, description de 418 objets d'art (130 avec photo), 8 planches en couleurs, chronologie, broché, couv. illustrée, bon état

Catalogue réalisé à l’occasion de l’exposition au Musée du Petit-Palais (novembre 1973 - février 1974). Les expositions en France consacrées a l’Équateur sont peu nombreuses ; elles célèbrent principalement son archéologie et son art baroque qui sont devenus des références culturelles pour la société contemporaine. À Paris, il y a eu trois grandes manifestations : « Richesses de l’Équateur : art précolombien et colonial » présentée de novembre 1973 à février 1974 au Petit Palais ; « Equateur, la terre et l’or » organisée par la Maison de l’Amérique latine de décembre 1989 a février 1990 ; et « Chamanes et divinités de l’Équateur précolombien » qui a eu lieu de février à mai 2016 au Musée du Quai Branly. Avec quarante-trois ans de décalage entre la première et la dernière, ces événements ont montrés les collections du Musée national de l’Équateur. Elles ont été organisées avec la participation des fonctionnaires équatoriens comme le muséologue et commissaire Hernán Crespo Toral...

CACAN (Adeline)(dir.).

Pompéi.

P., Petit Palais, 1973, gr. in-8° carré, (160) pp, non paginé, introduction par Georges Vallet, 19 photos des lieux, un plan, description de 400 objets et peintures (185 avec photo), 8 pl. en couleurs hors texte, une carte, glossaire, lexique mythologique, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Catalogue réalisé à l’occasion de l’exposition au Musée du Petit-Palais (janvier-mars 1973). — "... Je me suis attardé sur la peinture. Mais cette exposition, présentée avec un soin et un goût remarquables, ne néglige aucun aspect de la vie à Pompéi au Ier siècle de notre ère. Nous y rencontrons d'abord de nombreux objets usuels : écuelles, bols, pots, amphores, lampes, balances, instruments agricoles. Leur perfection nous frappe, la plus modeste coupe est en terre sigillée revêtue d'un beau vernis et cinq lampes sont supportées par un candélabre de bronze en forme d'arbre. Ces objets nous renseignent largement sur la vie quotidienne à Pompéi en l'an 79. Cet hameçon, cette aiguille à réparer les filets nous rappellent que la ville était un port de pêche et de commerce. Cette pioche, ce pic qu'elle vivait surtout de la vigne cultivée sur les flancs du Vésuve, donnant un cru réputé que d'habiles commerçants versaient dans ces amphores qui étaient transportées par bateau jusqu'à Bordeaux. Les vignerons se faisaient édifier en ville de vastes demeures laissant à leurs esclaves le soin de cultiver la terre..." (G. Charensol, Revue des Deux Mondes, 1973)

KERSHAW (Ian).

Hitler. Tome 1 : 1889-1936 : Hubris.

Flammarion, 1999, in-8°, 1159 pp, traduit de l'anglais, 58 photos sur 32 pl. hors texte, notes, biblio, index, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état

Tome 1 seul (sur 2) — "Qui était Hitler ? Une personnalité hors du commun ou un opportuniste ? Le maître du IIIe Reich ou un simple rouage de cet Etat tentaculaire et tout-puissant ? Face aux interprétations qui s'affrontent aujourd'hui encore, Ian Kershaw fait le récit d'une rencontre : en Hitler, c'est une époque tout entière qui trouva son porte-parole. Petit-bourgeois déchu au rang d'artiste minable, familier des bas-fonds de la société viennoise avant 1914, Hitler a été "fabriqué" par une Allemagne qui rongeait l'humiliation de la défaite. L'ampleur de la crise économique, l'absence de tradition démocratique, la peur du communisme et les compromissions des élites politiques permirent à ce propagandiste de génie révélé par la guerre d'accéder au pouvoir, qu'il exerça en idéologue fanatique, jamais en homme d'Etat. En suivant les étapes parcourues par un marginal devenu Führer, cette biographie magistrale enquête sur l'« énigme Hitler » et dénoue la trame d'un épisode crucial dans l'histoire de l'humanité."

Almanach Royal.

Almanach Royal. Année M. DCC. LXVII. Présenté à sa majesté pour la première fois en 1699.

P., Le Breton, 1767, in-8° (190 x 117 mm), 535 pp, reliure plein veau, dos à 5 nerfs, titre, année et caissons fleuronnés dorés, doubles filets d'encadrement avec des fleurs de lys dans les angles et armes dorés au centre des plats, toutes tranches dorées (rel. de l'époque), dos, plats et coins frottés, coiffes arasées, bon état. Bon exemplaire très frais et sans rousseurs

PROUST (Marcel) et Eugène ATGET.

Paris du temps perdu. Photographié par Eugène Atget. Textes de Marcel Proust.

Lausanne, Edita, 1985, in-4°, 211 pp, 119 photos à pleine page, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

Bel album où des extraits d' "A la recherche du temps perdu" illustrent un choix de photographies d’Atget. — Marcel Proust et Eugène Atget bien que contemporains ne se connaissaient pas. Leurs œuvres monumentales témoignent de cette même volonté patiente et méticuleuse de restituer la vie de leur temps, ce Paris légendaire de la Belle Époque. Tandis que Proust s'attachait à décrire la complexité de l'âme humaine, Atget, lui, photographiait les rues, les places, les jardins, les échoppes qui allaient servir de décor au peuple parisien. Dans cet ouvrage les photographies de l'un font subtilement écho aux mots de l'autre, c'est Odette ou encore Albertine qu'on croit reconnaître derrière les passantes furtives, c'est l'hôtel de la duchesse de Guermantes que dissimulent les lourdes portes cochères. Ces deux regards croisés sur un Paris irrémédiablement perdu suscitent une émotion teintée de mélancolie. — C'est M. Arthur D. Trottenberg, professeur à l'université de Harvard, qui eut l'idée de choisir des photographies d'Eugène Atget, conservées en Amérique par Bérénice Abbott, de les accompagner d'extraits de "A la recherche du temps perdu" de Marcel Proust et de les réunir en un volume. Eugène Atget ne connaissait ni Marcel Proust, ni son œuvre, mais l'écrivain et le photographe avaient en commun la dévorante passion d'enregistrer la vie complexe et le pouls rapide de Paris au tournant du siècle. Ils partageaient aussi le don d'user du pouvoir évocateur de l'image visuelle comme moyen de communication esthétique. Les images qui jaillissent du texte et de la photographie transcendent alors les idées et les émotions exprimées et deviennent pures œuvres d'art. En décrivant "A la recherche du temps perdu", Proust s'intéressait aux gens et à la signification de leurs rapports entre eux; son examen microscopique de leurs relations est souvent coloré et, dans une certaine mesure, motivé par sa sensibilité exceptionnelle au monde visuel. Cette même sensibilité caractérise l'œuvre d'Eugène Atget, et les deux artistes l'un par l'objectif et l'autre par la plume, ont rendu une époque et un lieu précis avec une vigueur unique. Ce livre veut rapprocher les œuvres de deux artistes inégalables afin que l'art de l'un illumine et fortifie l'art de l'autre.

LANGBEIN (Hermann).

La Résistance dans les camps de concentration nationaux-socialistes, 1938-1945.

Fayard, 1981, gr. in-8°, 512 pp, traduit de l'allemand, biblio, index, broché, bon état (Les Nouvelles études historiques)

"Refusant dès l'abord la thèse de la soumission absolue des déportés au système concentrationnaire nazi, H.L. démontre l'existence de la résistance interne aux camps, résistance qui a pris de multiples formes : évasions, révoltes, sabotages, etc. Très bien documenté, ce gros livre est aussi émouvant et chaleureux. Pour H.L., « même dans une situation limite, l'humanité est plus forte que l'inhumanité »." (Revue française de science politique, 1982) — Est-il vrai que les détenus des camps de concentration nationaux-socialistes se soient laissés conduire comme des moutons à l'abattoir, qu'ils aient supporté passivement la tyrannie de gardiens très inférieurs en nombre? Non, répond Hermann Langbein, même là où l'inhumanité pouvait se déchaîner sans frein ni masque, l'humanité n'a jamais été complètement étouffée: l'existence de la résistance à l'intérieur des camps le prouve. Dans une première partie, l'auteur étudie le milieu, fait ressortir les différences entre camps anciens et camps récents, expose le fonctionnement de l'administration autonome des détenus, examine les sources et leur critique (examen très émouvant quand on pense à ce que ces quelques manuscrits ont représenté de sacrifices et de souffrances pour ceux qui sont parvenus à les soustraire aux tortionnaires), les circonstances et les buts, différents selon les camps et les époques. La deuxième partie est consacrée aux acteurs : Allemands en proie à de terribles tensions intérieures ; communistes que l'habitude de la discipline, de la hiérarchie et de la solidarité rend très aptes à la résistance ; Polonais, les plus controversés avec leur élite d'officiers et d'intellectuels, trop souvent d'un chauvinisme et d'un antisémitisme féroces ; Français méprisés et divisés, etc. La troisième partie examine les faits de résistance : sauvetage de vies, rupture de l'isolement, évasions, rébellions et sabotages, lutte contre la démoralisation. La quatrième partie, enfin, se penche sur les problèmes de la dernière période : l'évacuation. Comme dans “Hommes et Femmes à Auschwitz”, on est frappé ici par la hauteur de vue et la conscience exigeante de l'auteur : il n'avance pas un fait qui ne s'appuie sur un témoignage – ou sur plusieurs lorsque des divergences existent. Livre grave, qui ne laisse rien dans l'ombre ni rien au hasard, “La Résistance dans les camps de concentration nationaux-socialistes (1938-1945)” est la seule étude complète et impartiale sur ce sujet. — Hermann Langbein est depuis plusieurs années secrétaire du Comité international des Camps. Autrichien né à Vienne en 1912, membre des Brigades internationales en Espagne, il fut d'abord interné dans divers camps français, puis à Dachau (1941), à Auschwitz (1942) et à Neuengamme (de 1944 à la fin de la guerre). Il a consacré de nombreuses publications aux KZ nazis, dont “Hommes et Femmes à Auschwitz” (1975).

FABRE-LUCE (Alfred).

Journal de l'Europe, 1946-1947.

P., La Diffusion du Livre, 1947, fort in-8°, 354 pp, broché, couv. lég. salie, bon état

"Œuvre extrêmement vivante qui nous transporte tour à tour dans l'actualité plus ou moins secrète de trois capitales : Paris, Londres, Rome. La Mondanité proprement dite y coudoie la Chancellerie et la Politique. Nous avons été frappés par la préoccupation de justice de ces pages. Aussi peu de fanatisme que possible. C'est l'ouvrage d'un homme avant tout intelligent, très intelligent, – de la vraie race de Voltaire (beaucoup de poivre sur du pain ; mais du bon pain !). Et bien plus de vrai courage civique qu'on ne pense ! Les passages de critique théâtrale et musicale sont excellents. Somme toute, quand on a terminé cette lecture, on ne désespère plus de la France, ni de notre civilisation d'Occident. Le “De Natura Rerum”, de Lucrèce, – cet éternel chef-d'œuvre, – parut au siècle d'Auguste et ne devint célèbre qu'à la Renaissance, mille ans après la mort de l'Empire romain. Qu'est-ce à dire ? L'heure actuelle, si sombre, couve peut-être les plus grandes figures de nos destins : de grands philosophes, de grands artistes, de grands saints ; et, qui sait ? de grands politiques. On pense à tout cela en lisant Fabre-Luce. Cet homme, qu'on croit négatif et snob, est un anxieux de vérité et un vaillant. Naturellement, on n'est pas obligé de toujours penser comme lui." (Hommes et mondes, 1948)

LEGIER DESGRANGES (Henry).

Madame de Moysan et l'extravagante affaire de l'Hôpital général, 1749-1758. Du jansénisme à la Révolution.

Hachette, 1954, in-8°, xv-478 pp, préface de Pierre Gaxotte, 16 gravures hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

En marge de l’histoire de Port-Royal. Mme de Moysan dirigea pendant 37 ans l’Hôpital général, ancêtre de la Salpêtrière. Sa nomination, imposée par l’archevêque de Paris, entraîna une incroyable pagaille et une fronde des administrateurs. — "Plus que la biographie d'une femme qui pendant trente-sept ans gouverna la Salpêtrière, ce livre est le récit d'un épisode de cette rébellion du Parlement de Paris sous le règne de Louis XV où l'on peut voir en même temps qu'une séquelle du jansénisme l'un des prodromes de la Révolution. L'héroïne, Louise-Urbine Robin était fille d'un marchand de vins de la rue Montmartre. Née vers 1712, selon les conjectures de l'auteur, elle était encore bien jeune en 1727 lorsqu'elle épousa le « marchand-maistre teinturier en soye » Claude Mériel qui mourut peu après le mariage. Elle ne tarda pas à convoler en secondes noces avec le sieur Bénigne Herbert de Moysan, comme elle de bonne bourgeoisie parisienne, et qui, huit ans plus tard, périt dans un accident de voiture. Son veuvage ne fut, dit-on, pas exempt d'aventures, mais, en 1747, une grave maladie la ramena à une vie moins mondaine et, le 12 juillet 1749, quand elle fut appelée à occuper le poste de supérieure de la Salpêtrière, elle portait le cordon du tiers-ordre de Saint-François. Cette nomination, imposée par l'archevêque Christophe de Beaumont en dépit de la majorité du Bureau de l'Hôpital général fut vivement attaquée et déchaîna une campagne haineuse au cours de laquelle se distinguèrent par leur violence et leur mauvaise foi, les “Nouvelles ecclésiastiques”, organe du parti janséniste. Elle fut l'occasion d'un grave conflit entre le Parlement et l'autorité royale. Ce conflit qui eut pour conséquence, entre autres, l'attentat criminel de Damiens contre la personne du Roi, est narré avec minutie et analysé avec sagacité par M. Légier- Desgranges. Tâche difficile et d'autant plus que la perte de documents due au sac de l'archevêché sous la Monarchie de Juillet et à l'incendie de l'Hôtel-de-Ville sous la Commune a singulièrement rétréci le champ des investigations. Pour en revenir à Mme de Moysan, rappelons seulement que cette femme de tête et de cœur, abreuvée de calomnies au début de son supériorat, finit par désarmer ses pires adversaires. Quand elle mourut, le 15 septembre 1776, elle fut regrettée de tous et principalement des pauvres qui avaient vécu sous son administration. M. Pierre Gaxotte, dans sa préface, souligne l'intérêt du livre pour quiconque « voudra étudier les vicissitudes de l'autorité monarchique après la mort de Louis XIV »..." (Ernest Wickersheimer, Revue d'histoire des sciences, 1955) — "Mme de Moysan, qui devait gouverner pendant près de trente ans l'Hôpital général – ancêtre de l'actuelle Salpêtrière – devenu comme une forteresse du jansénisme parisien, avait été imposée comme Supérieure par l'archevêque Christophe de Baumont en 1749 pour y remettre de l'ordre, malgré la majorité du Bureau de l'Hôpital général, à la grande fureur du parti janséniste. D'après les papiers Joly de Fleury, ceux inédits de l'avocat Le Paige, « généralissime occulte de Paris », les “Nouvelles ecclésiastiques”, l'auteur retrace toute la violente campagne qui s'en suivit, avec appel au roi, au Parlement (1751), jusqu'au compromis final." (Paul Leuilliot, Annales ESC, 1956)

PONTEIL (Félix).

L'Eveil des nationalités et le mouvement libéral (1815-1848).

PUF, 1960, fort in-8°, 751 pp, nouvelle édition, biblio, index, broché, bon état (Coll. Peuples et civilisations)

"George Weill avait, sous le même titre et dans la même collection, publié en 1930 un volume décrivant les événements qui se déroulèrent de 1815 à 1848. L'œuvre de Weill a été profondément remaniée dans cette « nouvelle édition» ; le plan de l'ouvrage est complètement modifié, de nouveaux chapitres ont été composés pour décrire l'histoire extra-européenne de la période, la bibliographie a été considérablement augmentée ; surtout l'évolution des faits est nettement marquée ; aussi la synthèse est-elle plus ferme : la ligne générale des poussées libérales, nationales et démocratiques s'y trouve particulièrement dessinée. Tout cela prouve que nous nous trouvons devant une œuvre nouvelle, et, il faut le déclarer immédiatement, améliorée en tous points..." (Revue belge de philologie et d'histoire, 1962)

GLOTZ (Gustave).

La Cité grecque.

Renaissance du Livre, 1928, in-8°, xxii-476 pp, 12 cartes dont une hors texte, 2 pl. hors texte, biblio, index, broché, bon état (Coll. L'Evolution de l'humanité)

Avec "La Cité antique" de Fustel de Coulanges, La Cité grecque de Gustave Glotz reste l'un des plus importants ouvrages écrits sur la société antique. Cette superbe synthèse où sont pris en compte aussi bien les faits sociaux que les faits religieux, la psychologie des individus comme les structures économiques, a marqué d'un sceau indélébile notre image de la "cité grecque". Ecrit à la fin des années 1920, à une époque où la démocratie était attaquée par l'idéologie totalitaire, La Cité grecque est un témoignage irremplaçable sur l'école politique de l'humanité qu'a été l'Athènes des Ve et IVe siècles. En voulant faire une histoire totale dépassant le simple alignement des faits, en questionnant le passé à l'aune du présent, Gustave Glotz reste ainsi un de nos maîtres à penser.

BOISBOISSEL (Général Yves de).

Dans l'ombre de Lyautey.

P., André Bonne, 1954, in-8°, 361 pp, préface du maréchal Juin, 8 pl. de photos hors texte, broché, bon état

Il manquait à la série des biographies et portraits déjà publiés sur Lyautey les souvenirs et impressions d'un familier mêlé à son activité journalière et qui fût, de surcroît, un observateur attentif de ses grandes actions. Le général de Boisboissel vient de combler cette lacune en écrivant un "Lyautey" qu'il a su fort bien éclairer du coin d'ombre où il s'est trouvé placé pour le servir...

ROY (Jules).

La guerre d'Algérie.

Julliard, 1960, in-12, 215 pp, broché, bon état

"On en parlait à mots couverts: "les événements d'Algérie", "les interventions de police", "le maintien de l'ordre"... Il y avait eu Henri Alleg pour s'indigner de la torture, de Gaulle pour se faire à l'idée de l' "autodétermination". Il manquait encore un rabat-joie : ce sera lui, Jules Roy. Ce qu'il allait rapporter de son enquête en Algérie, personne, à commencer par lui-même, ne s'y attendait. Camus venait à peine de mourir, Jules Roy ne pensait pas contredire son gourou, il croyait encore à l'intégration. Sa loyauté insolente l'emportera. Devant le désespoir et la misère, déchiré face à ce qu'il entend à la fois des réfugiés musulmans, des vieillards, des enfants, des curés, des civils pieds-noirs ou du capitaine français enferré dans son devoir de "défendre l'Occident", l'écrivain fait son choix... Le livre, publié en 1960 chez Julliard, fait l'effet d'une bombe : la Guerre d'Algérie. Le titre, d'abord. Alors même qu'étaient saisis les livres et les journaux qui voulaient le révéler, voilà donc reconnue la guerre, dénoncés les tortures et les massacres, évalué le nombre des victimes musulmanes, exposée l'impossibilité de la coexistence, soupçonnée l'internationalisation du conflit, proclamée l'urgence de l'Algérie algérienne... et, de surcroît, par un pied-noir, un colonel de l'armée de l'air. Par un officier qui ose clamer que les Français doivent s'en aller, même s'ils ont gagné militairement la guerre, parce que, politiquement et moralement, elle est perdue. C'est un cri très simple, l'indignation d'un homme de coeur, le reportage consciencieux d'un témoin, le récit passionnant et chaleureux d'un écrivain à l'écoute, bouleversé, en colère, déchiré entre le devoir d'accuser, la honte de son pays et l'évidence de son choix. N'allez pas dire que c'est de l'histoire ancienne. Toutes les raisons sont bonnes pour relire la Guerre d'Algérie. Pour l'Algérie, pour la guerre et surtout pour l'écrivain qui dit vrai, tout seul, et qui dérange..." (Le Monde) — "Après six ans de guerre, et quelques mois avant le référendum du 8 janvier 1961 sur l'autodétermination, l'expression "guerre d'Algérie" entre dans le vocabulaire public, lancée par Jules Roy." (Benjamin Stora, Dictionnaire des livres de la guerre d'Algérie)

BLOND (Georges).

La Grande Armée, 1804-1815.

Laffont, 1979, gr. in-8°, 585 pp, 50 gravures d'époque sur 24 planches hors texte, 14 cartes sur 12 pl. hors texte, chronologie, biblio, index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

« Le Tondu, disaient-ils, gagne ses guerres avec nos jambes. » Et ils marchaient et, harassés, ils combattaient et longtemps ils volèrent de victoire en victoire, râlant, pillant, massacrés et massacrant, acclamés et détestés, héros et martyrs, fascinés par le génie d'un homme qui savait les rejeter en avant au mépris de la mort. Jusqu'à Moscou, jusqu'à la terrible retraite et jusqu'à Waterloo, où s'accomplit le destin... Jamais comme dans ce livre on ne nous avait fait partager la vie de ces hommes levés dans l'Europe entière : la Grande Armée, dans son odeur forte et dans sa brutalité, dans sa misère ; dans son courage et dans sa gloire...

GUILLAIN de BÉNOUVILLE (Pierre).

Le Sacrifice du matin.

Laffont, 1946, fort in-12, 607 pp, broché, bon état

Souvenirs d'un résistant "mythique" qui, pendant quatre ans, coordonna, avec Jean Moulin et Henri Frenay, l'action des réseaux de la Résistance. Pierre Guillain de Bénouville a été l'un des huit chefs nationaux de la Résistance intérieure et il fut nommé à ce titre général de brigade, en 1946, avec trois autres de ses compagnons. Encore porté par l'élan du combat, d'une plume qui révélait un grand écrivain, il fait entendre dans ce livre haut et fort la voix de tous ceux qui, au long de quatre années d'une guerre impitoyable, avaient sauvé l'honneur. La Résistance est là, nue, sincère, charnelle, dans ses actions et ses succès comme dans ses peurs, ses angoisses, ses trahisons, ses supplices. De Marseille à Lyon, de Toulon à Paris, de Toulouse à Alger, de la Corse au centre de la France, en passant par la Suisse et le front d'Italie, on revit toute l'épopée, jusqu'à la victoire.

VALTIN (Jan).

Sans patrie ni frontières. (Out of the Night).

New York, Editions de la Maison Française et P., Dominique Wapler, 1947, fort in-8°, 788 pp, traduit de l'anglais, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale française

"20 ans au service du Komintern". Né en 1904, spartakiste à 16 ans, responsable communiste à Hambourg et syndicaliste "dur", Valtin (de son vrai nom Richard Krebs) parle plus de dix langues. Il est l'un des meilleurs agents du Komintern, alors très offensif. Figure de l'ombre et du secret, il appartient à cette avant-garde "rouge" qui tentait sans relâche de mener les masses ouvrières sur le chemin de l'insurrection armée. La Gestapo l'arrêtera en 1933 et l'enverra dans les premiers camps de concentration. Il s'en sortira en faisant mine de jouer à l'agent double au sein de son organisation. Bientôt poursuivi par les tueurs de la Guépéou comme par ceux de la Gestapo, il s'exile aux Etats-Unis où il rédige ce livre témoignage à couper le souffle.

HUGO (Jean).

Le Regard de la mémoire (1914-1945).

Actes Sud, 1983, in-8°, 515 pp, 24 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée très lég. salie, bon état

De la première partie de ce siècle, Jean Hugo, arrière-petit-fils de Victor Hugo, n’a pas seulement connu les grands événements, comme les deux guerres mondiales, qu’il évoque ici avec une autorité remarquable. Il a connu aussi les créateurs auxquels son activité de peintre et de décorateur (au théâtre et au cinéma) le mêla. De Cocteau, Radiguet, Picasso, Auric, Satie, Cendrars, Dullin, Jouvet, Colette, Proust, Maritain, Max Jacob, Dreyer, Marie Bell et de bien d’autres, il trace ici des portraits où la finesse de la plume rejoint l’acuité du regard. L'un des plus remarquables documents de l'histoire de ce siècle.

SERGENT (Pierre).

La Bataille. Ma peau au bout de mes idées, II.

La Table Ronde, 1968, in-8°, 349 pp, broché, jaquette illustrée, bon état

A la fin de son premier livre, au dernier soir de l'effondrement de la révolte militaire d'avril 1961, le capitaine Sergent demande à l'un de ses compagnons : Par où allons-nous commencer ? Cette question était alors difficile à poser. On ne concevait de résistance à la politique d'abandon que sur le territoire algérien. Le capitaine Sergent, cependant, débarque clandestinement en métropole et commence à y organiser la lutte. L’amnistie maintenant totale permet à l’auteur de révéler les rôles exacts des principaux acteurs de cette aventure passionnante, avec ses espoirs, ses échecs, jusqu’à l’indépendance de l’Algérie, suivie de peu par l’exécution du lieutenant Degueldre. La sérénité et l’absence de toute polémique des jugements du capitaine Sergent font de ce livre un document qui se situe déjà au niveau de l’Histoire et un engagement politique... L’officier de Légion qui met sa peau au bout de ses idées fait place à un homme nouveau.

ARNAUD (Claude).

Chamfort. Biographie, suivie de 70 maximes, anecdotes, mots et dialogues inédits, ou jamais réédités.

Laffont, 1987, in-8°, 380 pp, 4 pl. de gravures hors texte, biblio, index, broché, bon état

On connaît ses maximes, mais rien ou presque de sa vie. Bâtard d'une aristocrate et d'un chanoine, tour à tour libertin, poète et jacobin, Chamfort accumule les contradictions. Côtoyant Rousseau, Voltaire, Diderot, Rivarol et Talleyrand, préparant dès 1785 la Révolution avec Mirabeau dans le giron de l'Ancien Régime, il préfigure les rêves et la désillusion de l'idéologie moderne. Comment soutient-on la mort de Louis XVI après l'avoir fait pleurer avec sa tragédie ? Comment se suicide-t-on sous la Terreur après avoir sacrifié son argent, sa santé et sa vie privée à la liberté ? C'est l'énigme qui a fasciné Chateaubriand, Stendhal, Nietzsche et Cioran, et que Claude Arnaud tente de résoudre dans cette première biographie exhaustive.

MOTTRAM (R. H.).

Essai sur la Spéculation. Edition française par Pierre Coste.

Payot, 1933, in-8°, 309 pp, traduit de l'anglais (“A History of Financial Speculation”), broché, couv. lég. salie, bon état (Coll. Bibliothèque politique et économique)

Un livre écrit peu avant le krach de 1929, avec un chapitre conclusif inédit du traducteur français qui remarque "Quoique l'auteur du présent essai n'ait évidemment pu prévoir, dès 1929, époque où il rédigeait son ouvrage, la série de catastrophes financières qui allaient successivement s'abattre sur le monde (krach de Wall Street, effondrement de la Credit Anstalt, difficultés bancaires allemandes, abandon de l'étalon-or en Angleterre, puis aux États-Unis), le lecteur aura constaté qu'il n'était pas sans avoir le pressentiment de bouleversements prochains..." — Table : Le « Pauvre Diable » – L'esprit mercantile – « Le crédit est de la méfiance qui sommeille » – L'âge d'or – « Utopia limited » ou la société à responsabilité limitée – La nature d'un marché – La grande Pénitence, par Pierre Coste.

CHATEAU-JOBERT (Pierre).

Manifeste politique et social.

Editions du Fuseau, 1964, pt in-8°, 157 pp, broché, couv. illustrée d'une photo de l'auteur, bon état. Edition originale (il n'est pas mentionné de grands papiers)

Un exposé des fondamentaux de l’ordre politique et social naturel, sur les bases de la doctrine catholique. Le colonel Chateau-Jobert entend proposer ici un manuel ayant pour objet « de rappeler la base doctrinale théorique qui doit être l’assise de l'action contrerévolutionnaire » où tous pourront puiser, avec profit, la marche à suivre. La Révolution a ses manuels, ses orateurs, ses doctrinaires, eh bien, la Contrerévolution doit aussi avoir ses manuels. Regrettant le fait qu'il soit nécessaire de consulter bon nombre d'ouvrages différents afin de balbutier sur la loi naturelle et l'ordre, Chateau-Jobert nous propose ici une somme de ses lectures. Le militant contrerévolutionnaire a maintenant son « bréviaire ». Table : I. Une doctrine politique et sociale ; II. Le fondement de l'ordre naturel face à la mystification marxiste ; III. Une doctrine universelle ; IV. La conclusion s'impose : un mouvement contrerévolutionnaire.

CHESSMAN (Caryl).

Fils de la haine.

Presses de la Cité, 1959, in-8°, 298 pp, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

"La violence est ma loi." Tel pourrait être le sous-titre de ce récit impitoyable dans lequel, pour la première fois, Caryl Chessman, auteur de « Cellule 2455, couloir de la mort », « A travers les barreaux » et « Face à la justice », ne fait pas œuvre autobiographique. Faut-il croire pour cela que, selon la formule consacrée, les personnages décrits dans ce premier roman de l'écrivain-condamné à mort n'offrent aucune ressemblance avec des personnages réels ? Non pas. Car le « gars Ted », élevé dans la violence et qui ne connaît d'autre loi que la violence,est le symbole même de tous ces gars à la « tête brûlée » que la société. par ses méthodes de répression aveugle, rejette, chaque jour davantage, vers la violence. Il est plus facile, bien sûr, de les condamner que de chercher à comprendre par quels cheminements évidents ou secrets un être humain, né avec les mêmes droits, les mêmes possibilités que les autres, peut se réveiller, un jour, dans la peau vouée d'avance à une fin misérable d'un de ces hors-la-loi. (L'Editeur) — La guerre juridique menée par Caryl Chessman contre les tribunaux fédéraux de Californie a un écho répercutant avec trois best-sellers de l’édition mondiale de 1954 à 1960 : « Cellule 2455 couloir de la mort », traduit en quatorze langues, « À travers les barreaux », « Face à la justice », sortis clandestinement de prison. Le dernier livre de Chessman publié, « The Kid was a killer » (Fils de la haine) est un roman, en réalité son troisième écrit. Il paraît en France en janvier 1959 aux Presses de la Cité, qui ont édité ses livres précédents. Chessman entre dans la chambre à gaz de la prison de San Quentin le 2 mai 1960. Il nie, farouchement, durant douze ans, être "le bandit à la lumière rouge". Accusé de viol et de kidnapping, Chessman n’a pas d’antécédent pour crimes sexuels. 1955, un film Columbia avec William Campbell est réalisé par le prolifique Fred F. Sears, « Cellule 2455 couloir de la mort ». Il s’inspire du récit des aventures de Chessman, voyou en liberté sur parole, multipliant vols de voitures, attaques à main armée de drugstores, avec une dextérité qui rendait nerveux les policiers à ses trousses.

ROTH (Georges).

La Geste de Cûchulainn, le héros de l'Ulster. D'après les anciens textes irlandais.

L'Edition d'Art, H. Piazza, 1977, pt in-8°, xii-175 pp, ornementation dessinée par Paul de Pidoll, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Épopées et légendes)

Les aventures du plus célèbre des héros irlandais : le terrible Cuchulainn. Témoins d'une immense tradition orale celtique, les mythes irlandais ouvrent une fenêtre passionnante sur les croyances, la société et la culture des Celtes protohistoriques. — "Quand les filles de Calatin, sous la figure de trois corbeaux, reparurent à Emania, le héros en était parti (...) Alors les horribles femelles virèrent au-dessus du vallon (...) une grande terreur s’empara de tous ceux qui entendaient le hourvari ; les chiens se mirent à hurler. (...) Alors le courroux poignit Babb, la plus acharnée des trois monstres..." — Fondée en 1920 par l'éditeur d'origine italienne Henri Piazza installé à Paris au 19 rue Bonaparte, active durant plus d'un demi-siècle, la collection « Épopées et légendes » proposa un important fonds de grands textes fondateurs de toutes les civilisations (épopée, chanson de geste, mythe fondateur, matière de Bretagne et de France, saga, etc.). Chaque texte était dit renouvelé, c'est-à-dire réécrit, adapté en français moderne, et présenté par un spécialiste.

CHAUNU (Pierre).

Le Temps des Réformes. Histoire religieuse et système de civilisation. La Crise de la chrétienté. L'Eclatement (1250-1550).

Fayard, 1975, fort in-8°, 570 pp, 5 cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

“Le Temps des Réformes” est bien autre chose qu'une nouvelle histoire de l'Eglise au temps de la pré-réforme et de la Réforme. Pierre Chaunu retrace l'évolution de la pensée, de la sensibilité, de la vie des doctes – universitaires, humanistes, érudits – et des humbles au temps des Réformes, largement entendu de 1250 à 1550. Mais ce livre est aussi une méditation sur les origines d'un système de civilisation héritier de l'Antiquité gréco-latine, de l'innovation technologique du Moyen Age, du message d'éternité du temps de la Loi, des prophètes et des apôtres, de la grande construction théologique des IVe et Ve siècles ; un système qui a duré un bon demi-millénaire et qui achève de se défaire sous nos yeux. — "Un ouvrage dont l'immense mérite est de totaliser l'apport de plusieurs générations d'historiens qui, depuis Lucien Febvre, se sont efforcés de mieux poser la question des origines de la Réforme ; un ouvrage qui propose des hypothèses neuves dont on peut, dès maintenant, pressentir la fécondité, car elles égalent en ampleur la problématique wéberienne tout en rendant mieux compte des dimensions spirituelles de la grande mutation de la chrétienté occidentale." (Marc Venard, Revue d'histoire de l'Eglise de France, 1978)

DANIEL (James) et John G. HUBBELL.

Le Coup de tonnerre de Cuba. Histoire d'une crise internationale. 22 octobre 1962.

Laffont, 1963, in-8°, 251 pp, traduit de américain, 24 pl. de photos hors texte, une carte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Ce jour-là)

"En septembre 1962, des missiles soviétiques à moyenne portée sont installés à Cuba, à la demande, semble-t-il, des dirigeants cubains. Comment les Américains s'en aperçurent et comment le 22 octobre 1962 le président Kennedy proclama la « quarantaine », ce que fut la réaction de l'Union Soviétique le lendemain et les jours suivants, James Daniel et John Hubbell le racontent en détail dans leur récit du “Coup de tonnerre de Cuba”. Ils se montrent sévères pour « l'entêtement » et « l'inintelligence » de Washington au cours des semaines précédentes..." (Manuela Semidei, Revue française de science politique, 1964)

CAUBET (Etienne).

Rescapé. Récit recueilli par Max Roth.

P., Del Duca, 1958, in-8°, 256 pp, dos lég. abîmé avec pt manques, sans la jaquette,

Mémoires d'un Français, arrêté à Toulouse en décembre 1942, puis déporté en Allemagne. Il s'évade et rejoint la résistance polonaise, pour être finalement arrêté par les Soviétiques et envoyé dans un camp au Kazakhstan. Il ne rentrera en France qu'en 1957.

BACZKO (Bronislaw)(prés. par).

Une éducation pour la démocratie. Textes et projets de l'époque révolutionnaire.

Garnier, 1982, in-8°, 526 pp, repères chronologiques, notes, biblio, broché, bon état (Coll. Les Classiques de la Politique)

"Cet ouvrage est l'édition de seize grands projets relatifs à l'éducation présentés aux différentes assemblées révolutionnaires entre 1791 et 1795 : de Mirabeau et Talleyrand à Lakanal et Daunou, en passant par Condorcet, Lepeletier et Barère, nous avons là une précieuse anthologie de textes soigneusement annotés et introduits par une notice qui situe précisément chaque discours au sein des débats dans lesquels il s'insère. Cette publication in extenso des textes (à l'exception du Rapport de Talleyrand pour lequel l'éditeur a dû procéder, en raison de son ampleur, à quelques coupures) ne peut que réjouir tous les historiens qui ne disposaient d'aucun recueil récent (...). Dans une dense introduction générale, Bronislaw Baczko retrace avec vigueur les enjeux du projet pédagogique de la Révolution française." (Dominique Julia, Histoire de l'éducation, 1983)

Collectif.

Du Tchad au Danube : l'armée française dans la guerre.

P., Editions G.P., 1948, in-4°, 340 pp, illustré de très nombreuses photos dans le texte et à pleine page reproduites en héliogravure, reliure simili chagrin vert à la Bradel de l'éditeur, dos orné d'un fleuron central doré et de filets dorés, plats ornés de motifs floraux frappés à froid et d'un char d'assaut doré, coins émoussés, bon état

Réédition revue et augmentée et réunie en un seul volume des 4 tomes parus au lendemain de la Libération, achevée d'imprimer en février 1948 sur les presses de Draeger frères. — "Il suffit d’ouvrir, au hasard, ce magnifique ouvrage pour se trouver en pleine épopée, celle d’un passé encore tout récent mais qui, déjà, appartient à l’Histoire, ou à cette forme de l’Histoire qui est le plus assurée de survivre dans la mémoire des hommes : la légende. Épopée d’efforts surhumains, de sang et de gloire, à laquelle nous devons d’être restés des Français et d’être redevenus libres. Il y aura bientôt six ans, le général de Gaulle lançait, de Londres, son appel à la résistance et, quelques mois plus tard, commençait l’étonnante aventure des Forces françaises libres, qui, à travers les déserts d’Afrique, la Tunisie, l’Italie, la terre de France, ne devait finir qu’au-delà du Rhin, à Berchtesgaden, dans l’apothéose du rêve devenu réalité : la revanche française et l’écrasement de l’Allemagne hitlérienne. Cette épopée revit sous nos yeux, dans cet album en quatre parties : « Fezzan, Tripolitaine, Tunisie » ; « Le Corps expéditionnaire français dans la campagne d’Italie » ; « La libération du territoire » ; « Du Rhin au Danube ». Le grand et double mérite de cette œuvre, consacrée à la reproduction, particulièrement soignée, de documents photographiques authentiques empruntés au Service cinématographique de l’armée et aux services anglais et américain d’information – consiste d’une part, dans le choix judicieux des clichés qui donnent une connaissance exacte du cadre dans lequel se sont déroulées les opérations, des hommes – soldats et chefs – qui y ont participé, de leur armement, de leur équipement, en un mot de leur vie à la fois obscure et héroïque : et, d’autre part, dans une remarquable synthèse de ces quatre années de campagnes qui suffiraient à établir la valeur militaire d’une nation : des textes brefs, clairs, précis, alertes, qui permettent de suivre le déroulement, l’enchaînement des épisodes de cette lutte farouche incessante pour l’honneur, la liberté et la grandeur de la patrie. Il faut savoir gré à la Direction des services de presse du ministère de la Guerre d’avoir mené à si bonne fin cette belle et nécessaire réalisation." (Henry Freydenberg, Revue Défense Nationale, 1946)

RENOUVIN (Pierre).

La Crise européenne et la Première Guerre mondiale.

PUF, 1962, fort in-8°, 779 pp, 4e édition revue et augmentée, biblio, index, broché, bon état (Coll. Peuples et Civilisations)

"Un ouvrage dont l'éloge n'est plus à faire. Historiens et étudiants apprécieront que les facteurs militaires, diplomatiques, économiques et sociaux, qui influencèrent le cours des événements de 1904 à 1919, soient présentes ici avec la clarté qui distingue le professeur et le souci des nuances qui révèle le spécialiste parfaitement informé." (Revue française de science politique)

LEQUIN (Yves)(dir.).

La Mosaïque France. Histoire des étrangers et de l'immigration en France.

Larousse, 1988, pt in-4°, 479 pp, préface de Pierre Goubert, nombreuses illustrations dans le texte et hors texte en noir et en couleurs, 13 cartes et schémas, biblio, index, reliure simili-cuir éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Mentalités : vécus et représentations)

Par Noël Coulet, Maurice Garden, Jean Gaudemet, Yves Lequin, Frances Malino, Jean-Pierre Poly, Jean-Pierre Poussou, Pierre Riché, Dominique Schnapper, Georges Tapinos. — "Indéniablement, l'immigration est en passe de devenir un élément légitime de la mémoire nationale. En témoigne le beau livre publié sous la direction de Y. Lequin, avec la collaboration de plusieurs des meilleurs spécialistes de la question, qui propose une histoire du phénomène des origines à nos jours, agrémentée d'un grand nombre d'illustrations, gravures, cartes, tableaux." (Gérard Noiriel, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 1989) — "De La mosaïque France, commençons par dire qu'elle est bien composée : elle s'ouvre, après une préface généreuse de Pierre Goubert, par un inventaire d'idées générales sur l'étranger, son image et son statut. Elle se clôt par un double essai de démographie actuelle et prospective et de philosophie de l'histoire de l'étrangeté. Une vision globale, indispensable à l'intelligence de l'histoire de l'immigration en elle-même, est ainsi proposée. De ce beau livre, poursuivons le commentaire en saluant l'ampleur des investigations historiques qu'il suggère plus qu'il ne les accomplit vraiment ; c'est que l'histoire longue des migrations qui ont irrigué la France reste à faire, et ce n'est pas un mince mérite que de l'avoir inaugurée par une recherche obstinée des mouvements de fond qui l'ont caractérisée, peut-on dire, dès les origines : extraordinaire diversité des flux et des provenances, vivacité des « petites patries » ainsi constituées, mais non moindre permanence des réactions xénophobes qui, depuis le bas Moyen-Age, ont dans la figure du Juif et celle du Maure deux représentations de prédilection. L'histoire des communautés juives en France fait à elle seule l'objet de développements nombreux : à très juste raison. L'époque contemporaine (1815-1945), dont Yves Lequin et Dominique Schnapper se sont réservés le traitement, est l'illustration d'un exercice pleinement réussi d'application de l'analyse historique à l'intelligence de durables phénomènes de société..." (André-Clément Decouflé, Revue européenne de migrations internationales, 1990)

VERDÈS-LEROUX (Jeanine).

Au service du Parti. Le parti communiste, les intellectuels et la culture (1944-1956). (Thèse).

P., Fayard/Editions de Minuit, 1983, fort in-8°, 585 pp, notes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

"Il s'agit, pour l'essentiel, de la thèse soutenue par l'auteur à la Sorbonne le 16 avril 1983, thèse dans laquelle elle s'est efforcée d'analyser les productions des intellectuels membres ou « compagnons de route » du Parti Communiste français, qui s'étaient mis « au service de la classe ouvrière » ; elle a voulu comprendre et expliquer comment ces intellectuels ont accompli les tâches que leur fixait la direction du parti : trouver des arguments, créer des œuvres justifiant ou exaltant la ligne politique et les mots d'ordre du parti français – ou du parti soviétique – en cette période de guerre froide. Jeannine Verdès-Leroux a raison de distinguer plusieurs catégories dans l'intelligentsia communiste : 1) les « grands intellectuels », intellectuels autonomes, qui ont pu ainsi « sauvegarder une certaine autonomie au niveau de leur production » ; 2) les « intellectuels-de-parti », opposés aux premiers « dans des luttes souvent âpres, attisées et arbitrées par la direction » et qui « recevaient leur position, leur pouvoir, leurs privilèges uniquement du parti » ; elle fait un sort à la génération issue de la Résistance, qui subit une rupture dans ses études et fut sollicitée par le parti pour devenir des « permanents », spécialement dans la presse. Ces « intellectuels prolétaroïdes » (selon l'expression de Max Weber) ont été souvent des agents d'exécution de la direction. « Cette intelligentsia ne s'est pas contentée d'être alignée sur tous les aspects de politique générale ; elle a été massivement « jdanovienne » en matière culturelle, par ignorance, par inexpérience. Elle a donné une direction typique à la période, par l'étendue de son fanatisme, intervenant dans tous les domaines alors que les intellectuels autonomes gardaient des zones de quant-à-soi, faisaient des restrictions mentales et exprimaient leurs réserves par leurs silences » ; 3) l'auteur y associe « l'intelligentsia autodidacte des couches négativement privilégiées » (Max Weber), en clair les militants d'origine ouvrière, paysanne ou petite bourgeoise sur lesquels elle porte cette appréciation : « A ces permanents privés de capital scolaire et de capital culturel, le parti apportait, à travers ses écoles, non des connaissances, mais une saisie unitaire du monde social, une nouvelle façon de se conduire et de se percevoir dans ce monde et tout un ensemble de croyances et de certitudes. Après une sélection dont ils ignoraient les critères, ils recevaient des responsabilités, inespérées à leurs yeux, qui les remplissaient d'émerveillement. Ces positions étaient toujours plus valorisantes que ce qu'ils s'attendaient à vivre mais il convient de noter que l'étroitesse de leur connaissance du monde extérieur les conduisait à surestimer grandement la fonction de permanent ». Jeannine Verdès-Leroux décrit assez bien la mise en condition de ces intellectuels qui « étaient entrés au parti communiste pour faire l'Histoire ». Ils participaient aux combats de la classe ouvrière mais non pas à l'élaboration de la politique du parti (privilège réservé au groupe dirigeant). La plupart, accaparés par les tâches pratiques, la multiplicité des réunions, n'avaient pas le temps de réfléchir, de se documenter sérieusement ailleurs que dans les publications du parti, de se former une opinion personnelle ; il faut dire que même au niveau du Comité central, des élus et permanents la sous-information, voire la désinformation était la règle. Les intellectuels, comme les autres, avaient foi dans les dirigeants et avaient tendance à accepter et à défendre leurs analyses politiques puis, par entraînement progressif, leurs opinions sur les sujets les plus divers – sauf dans leur discipline, là où ils se sentaient compétents. Les nécessités de la lutte et « l'esprit de parti » faisaient le reste..." (Robert Brécy, Revue d'histoire moderne et contemporaine, 1985) — "Contre le lieu-commun qu'entretiennent aussi bien la direction du parti communiste que les "ex", ce livre établit d'abord que l'essentiel des intellectuels dont les oeuvres dominèrent l'après-guerre n'étaient pas communistes. Quelques grandes figures, Picasso ou Joliot-Curie, que la direction met sans cesse en avant, avaient déjà construit leur oeuvre en première personne. Quant à la production que la direction a encouragée, celle des intellectuels-de-parti, par exemple la peinture et le roman réalistes-socialistes, elle ne put jamais s'imposer en dehors des cercles du parti en raison de son caractère de propagande. Cet "art" satisfaisait trop bien à la recommandation de Jdanov : "l'art doit être tendancieux". Plus qu'à la caution apportée par quelques "grands" intellectuels, et plus qu'à leurs silences, on s'est attaché à analyser ici les productions "artistiques" et "scientifiques" des intellectuels-de-parti et les conditions de cette production. Les caractéristiques, les dispositions et la trajectoire de ces intellectuels les rattachent à cette intelligentsia paria dont Max Weber a montré le rôle dans les Eglises. Renonçant à l'autonomie propre aux intellectuels professionnels pour se mettre "au service de la classe ouvrière", ils se transforment en rhéteurs, prêts à toutes les "tâches" que leur désigne la direction du parti : "théoriser" l'existence d'une science prolétarienne opposée à la science bourgeoise, ou approuver l'arrestation des "Blouses blanches", médecins accusés par Staline de comploter l'assassinat de dirigeants soviétiques. Pour rendre intelligibles des oeuvres et des conduites que Sartre se contenta de qualifier de monstrueuses, il a fallu accomplir un va-et-vient entre les productions de l'époque et ceux qui les ont produites ou les ont contrôlées. L'enquête, menée au long de cinq années, s'appuyant sur une mémoire involontaire des acteurs, a permis d'aller bien au-delà de ce que les écrits, utilisant la mémoire volontaire, prétendent imposer et, plus encore, au-delà de la façade monolithique présentée alors par le parti communiste." (J. V.-L.)

MICHEL (Henri) et B. MIRKINE-GUETZEVITCH.

Les Idées politiques et sociales de la Résistance. Documents clandestins, 1940-1944.

PUF, 1954, in-8°, xi-410 pp, préface de Georges Bidault, avant-propos de Lucien Febvre, broché, bon état (Coll. Esprit de la Résistance)

"Un livre important, dû à Henri Michel, le très actif et excellent secrétaire général du Comité d'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale et Boris Mirkine-Guetzevitch, juriste de haute qualité, spécialiste des problèmes constitutionnels contemporains, dont l'action aux Etats-Unis, pendant les années 40-45 fut si remarquable et si importante en faveur de la France résistante." (Lucien Febvre, Annales ESC, 1955)

ARNAUD (Raoul).

La Vie turbulente de Camille Desmoulins.

Plon, 1928, in-12, 296 pp, biblio, broché, bon état (Coll. Le Roman des grandes existences)

"Camille Desmoulins, dont Raoul Arnaud, l'historien de la Princesse de Lamballe et de Cambon. nous narre la Vie turbulente, fut-il un grand homme, comme on voulut, un temps, nous le faire croire ? Raoul Arnaud ne le pense pas une seconde, et nous lui devons un portrait enfin vrai de ce brouillon, de cet intrigant, de ce diffamateur auquel, on doit pour une bonne part, les infâmes calomnies contre la Reine. Ce qui rachète la mémoire de l'affreux pamphlétaire de la France libre et des Révolutions du procureur de la lanterne, de l'instigateur des massacres, c'est l'appel à la pitié, à la clémence, qu'il finit par lancer dans le Vieux Cordelier. Cet appel, d'ailleurs, devait lui coûter la vie. Robespierre ne devait plus l'oublier. Ce qui nous incline encore à nous montrer indulgents envers ce néfaste Camille, c'est l'amour héroïque que lui porta la tendre et charmante Lucile..." (Raymond Escholier, La Gazette de Paris, 1928) — "Après avoir hurlé aux quatre vents avec la meute sanguinaire, après avoir même suscité ses pires débordements et mérité le titre de procureur de la lanterne, Camille Desmoulins pris conscience de la folie qui animait la Terreur, et, sous couvert d’érudition et de retour aux éternelles tragédies grecques, il osa ces deux brûlots que sont les numéros 3 et 4 du “Vieux Cordelier”, les dérobant avant édition à la vigilante censure de Rosbespierre… et ça lui vaudra une grande balafre en travers du col le 5 avril 1794 !" (La Carène)

WALTER (Philippe).

Perceval, le pêcheur et le Graal.

Imago, 2004, in-8°, 260 pp, biblio, broché, bon état

Jeune « naîf » ébloui par la rencontre de beaux chevaliers, Perceval abandonne sa mère et se rend chez le roi Arthur pour se faire adouber. Là, il tue le chevalier Vermeil qui terrorise la cour et, après de multiples aventures, se retrouve au château du Roi Pêcheur à la terre stérile. Voyant défiler d'étranges objets, dont le Graal, Perceval ne pose aucune question et reste muet. Mutisme fatal qui l'éloignera à tout jamais du précieux "plat" et de ses révélations. Le Conte du Graal de Chrétien de Troyes fonde le mythe le plus important du Moyen Age. De ce texte énigmatique et fascinant va procéder, en effet, toute une moisson de chefs-d'œuvre, de représentations et de questions qui continuent d'inspirer l'imaginaire de l'Occident. Eminent spécialiste de littérature médiévale, Philippe Walter entreprend de répondre aux nombreuses interrogations suscitées par ce livre que l'on dit souvent, à tort, inachevé. Grand connaisseur du monde celtique, s'appuyant également sur les recherches de Claude Lévi-Strauss et de Georges Dumézil, il montre que le roman du poète champenois constitue un ensemble parfait recelant bel et bien un contenu initiatique : les mythologies de la pêche et du poisson sacré éclairent une part du mystère. Au terme de cette magistrale étude, le Conte du Graal revêt alors sa véritable dimension, celle d'une authentique méditation spirituelle. Philippe Walter est professeur émérite de littérature française du Moyen Age à l'Université de Grenoble III. Il dirige l'édition et les traductions des romans en prose du Graal dans la Bibliothèque de la Pléiade (Gallimard). — "Un livre fort stimulant pour l’esprit surtout si le lecteur, comme c’est notre cas, aspire depuis longtemps à toujours mieux percer le mystère qui entoure le roman arthurien et la quête du Graal. Livre captivant aussi, car, à notre connaissance, il va plus loin que tous ses prédécesseurs et en prenant plus de risques, ce dont nous ne saurions blâmer l’auteur, tout au contraire ! Enfin un livre, pourra-t-on dire, qui ose s’aventurer dans ce labyrinthe romanesque en tentant de donner des clés, de fournir des instruments de connaissance appropriés ! Car, avec la quête du Graal de Chrétien de Troyes, il s’agit bien d’un roman, et Ph. Walter a parfaitement raison de le souligner dès son premier chapitre, comme de rappeler qu’il n’en existe pas un mais plusieurs, parmi ceux qui sont parvenus jusqu’à nous. Nombreuses sont les informations qu’offre cet ouvrage qui se lit comme un roman policier, tant l’intrigue est riche et passionnante ! Et de nous apprendre, par exemple, que le roman du Graal s’éclaire d’autant mieux si on le replace dans une tradition de légende royale, avec une recherche de talismans royaux initiée par un chevalier, dernier enfant d’une lignée ou d’une famille en quête de légitimité. Ou que le plat désigné comme « Graal » peut contenir aussi bien le symbole d’une tête coupée que celui d’un saumon, poisson de connaissance initiatique dans la mythologie celtique. Ou encore, que la quête de Perceval le mène, par les chemins mystérieux de l’Au-delà, vers les Iles au Nord du Monde, dont le Roi pêcheur serait à la fois le gardien et l’initiateur. Enfin, que la mélancolie de ce dernier, qui touche aussi bien notre chevalier, est une maladie placée sous le signe de Saturne, et donc symptomatique de ceux qui cherchent à atteindre les secrets du Graal, ou de ceux qui détiennent certaines connaissances essentielles. Il y a comme cela, tout au long de ce livre, des intuitions et des perspectives qui éclairent le lecteur dans sa propre quête et le font avancer toujours plus loin, ce dont il peut être d’ailleurs particulièrement reconnaissant à l’auteur. En effet, trop nombreux sont les livres écrits sur ce sujet qui sont soit superficiels et redondants, soit inutilement compliqués, ou qui complexifient inutilement une matière déjà trop riche et difficilement cernable. Non que l’interprétation de Ph. Walter soit abusivement simplificatrice ou réductrice, mais elle donne, en dix chapitres denses et concis, des pistes que l’on a plaisir à parcourir et qui donnent envie d’aller encore au-delà..." (Bruno Delorme, Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 2008)

ANCEL (Jacques).

Les Balkans face à l'Italie.

Delagrave, 1928, in-12, 126 pp, une carte, broché, couv. lég. salie, bon état (Bibliothèque d'histoire et de politique). Edition originale, prière d'insérer, envoi a.s.

"Jacques Ancel est à bien des égards un personnage à part dans la géographie française. Il est le seul à faire de la géographie politique sa préoccupation centrale. Il fut un élève fidèle de Vidal de La Blache auquel il n’a cessé de rendre des hommages appuyés, et aux idées duquel il s’est toujours efforcé de se rattacher. La Première Guerre mondiale fut l’occasion de sa rencontre avec les Balkans. Envoyé à Salonique en 1916, il y devint le responsable du département politique de l’état-major de Franchet d’Esperey. Il était donc fort bien situé à la fois pour collecter de l’information et pour la traiter. Dans le champ balkanique, nous lui devons à la fois une sorte de livre de souvenirs, “Les Travaux et les jours de l’Armée d’Orient”, et des livres d’histoire, tels “Unité de la politique bulgare (1870-1919)”, “Manuel historique de la question d’Orient” et aussi “Les Balkans face à l’Italie”. Nous lui sommes redevables de deux ouvrages de géographie politique : “Peuples et nations des Balkans, étude de géographie politique” et “La Macédoine, son évolution contemporaine”." (Michel Sivignon, Le politique dans la géographie des Balkans : Reclus et ses successeurs, 2005)

TULARD (Jean).

Napoléon ou le mythe du sauveur.

Fayard, 1977, in-8°, 496 pp, une carte, notes, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

"Jean Tulard est notre grand spécialiste de Napoléon, il connaît l'histoire de cette période dans tous ses détails et recoins, il a tout lu, tout exploré : aussi ce monumental Napoléon est la synthèse de multiples travaux, une synthèse réfléchie, menée avec rigueur et méthode ; rien n'est négligé, tout remis à sa juste place. Ce Napoléon se lit fort agréablement et on doit louer hautement J. Tulard d'avoir méthodiquement fait suivre chaque chapitre d'un « état des questions » où il donne le dernier état des recherches, fait le point des débats : c'est une innovation importante – communément on croit que tout est connu, et certain, pour l'histoire de cette période. Ouvrage à lire." (La Revue administrative, 1977) — Après le coup d'Etat de Brumaire, Bonaparte affirme : "Je suis la Révolution", pour ajouter "La Révolution est finie". Trois voies sont alors offertes : le retour au système monarchique, la consolidation des conquêtes bourgeoises et paysannes ou la satisfaction des aspirations des sans-culottes parisiens. Biographie traditionnelle mais aussi ouvrage de référence, ce Napoléon ou le mythe du sauveur est devenu au fil des ans un véritable classique dont nul ne saurait se passer.

CONSTANT (Benjamin).

Mémoires sur les Cent-Jours. Préface, notes et commentaires de O. Pozzo di Borgo.

Jean-Jacques Pauvert, 1961, in-8°, lii-284 pp, un portrait en frontispice, autographe hors texte, index, broché, bon état

Essai historique majeur sur les Cent-Jours. — "Excellente édition critique qui éclaire tous les problèmes posés par cette œuvre fondamentale pour la compréhension de « l'empire libéral ». Il faut voir naturellement dans ces mémoires présentés sous forme de lettres une justification de l'attitude de Benjamin Constant en 1815, justification au demeurant prudente en raison de la réaction qui suivit l'assassinat du duc de Berry." (Tulard, 350)

FRÉDÉRIC (Louis).

La Vie quotidienne au Japon à l'époque des Samouraï, 1185-1603.

Hachette, 1968, in-8°, 264 pp, une carte, biblio, avec in fine la liste des Shôgun, régents et dictateurs, les périodes historiques du Japon, la table des mesures et des monnaies, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état, envoi a.s. à Jean-François Revel

A partir du Xe siècle, le pouvoir échappe peu à peu à l'Empereur du Japon. Les seigneurs locaux ou chefs des clans guerroient sans cesse les uns contre les autres, entretenant un climat de guerre civile, tandis que la cour, tout imprégnée de culture chinoise, semble se désintéresser des affaires du pays. En 1191, le clan des Minamoto se rend maître des désordres et finit par s'imposer. A la mollesse et au luxe de la période précédente va succéder une ère rude et passionnée, empreinte d'idéal chevaleresque et de fidélité aux traditions. Travail, respect de la hiérarchie, culte de l'esprit national, sens du sacrifice et du devoir, tel est le nouveau cours. Tout Samouraï peut sabrer sur place, sans avertissement, quiconque ne s'y conforme pas... Le peuple trouve là une raison de vivre et d'espérer, perce qu'il peut ainsi se libérer de l'influence chinoise et se forger une âme. En outre, la doctrine bouddhique du Zen apparaît. Elle va donner à l'organisation des Samouraï un soutien mystique: dès lors, l'esprit japonais tend vers un ascétisme politique et religieux qui influencera très fortement les manifestations de l'art, de la pensée et de la vie quotidienne. Parfait connaisseur de cette époque "classique", Louis Frédéric montre quelle fut la vie du peuple japonais pendant ces cinq siècles, et comment les sentiments et les esprits se transformèrent jusqu'à établir une civilisation aussi originale que profonde.

VIAL (Pierre).

La Bataille du Vercors, 1943-1944.

France Loisirs, 1993, gr. in-8°, 303 pp, 16 pl. de photos hors texte, 2 cartes, sources, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

Cet ouvrage retrace, de 1943 à 1944, la véritable histoire de la bataille du Vercors, reconstituée grâce à des témoignages et des documents inédits à ce jour. 21 juillet 1944. Alarmés par la présence, dans le massif du Vercors, d'une importante force française, les Allemands passent brusquement à l'attaque. Ils ont rassemblé d'importants moyens et feront même acheminer des SS par planeurs. A Valchevrière, le combat s'engage, d'une sauvagerie inouïe. Dépourvus d'armes lourdes, les Français font face. Chasseurs du 6 BCA, reconstitué dans la clandestinité, réfractaires au STO, maquisards dauphinois, résisteront, au coude à coude, jusqu'au bout. Leur sacrifice fera entrer le nom du Vercors dans l'Histoire. Un récit haletant, puisé aux meilleures sources par un historien rigoureux.

Hoover Institute.

La Vie de la France sous l'Occupation (1940-1944).

Plon, 1957, 3 vol. gr. in-8°, 1797 pp, pagination continue, préface d'Easton Rothwell, reliures cartonnées bleu foncées de l'éditeur, titres en blanc sur les plats et aux dos, bon état

Très intéressant ensemble de 312 témoignages de personnages officiels de cette période, réunis et rassemblés par Mme de Chambrun, fille de Pierre Laval, et son époux et remis au Hoover Institute de Stanford. — Tome I : Vie économique. Vie politique (616 pp). Tome II : Vie politique (suite). Questions militaires. Vie sociale et culturelle ; Le Maréchal Pétain ; Pierre Laval (pp. 620 à 1174). Tome III : Pierre Laval (suite). Le Maréchal Pétain et Pierre Laval ; Documents divers (pp. 1177 à 1797). — "Cette massive publication de 312 témoignages a provoqué déjà des mouvements divers plutôt vifs. Comme l'a suggéré dans Le Monde, M. Robert Aron, orfèvre impartial, l'événement ne mérite ni cet excès d'honneur ni cette indignité. Certes, la liste des témoins est impressionnante : ministres et hauts fonctionnaires, généraux et amiraux, diplomates et gouverneurs, journalistes, membres des cabinets du maréchal Pétain et de Pierre Laval, etc. Mais le lecteur qui cherche à déterminer la contribution de ces textes à l'histoire de France est contraint de faire des réserves sérieuses sur l'entreprise telle qu'elle a été menée. D'abord, le titre est choquant, car il ne s'agit certes pas d'un tableau complet de la vie de la France sous l'Occupation. L'autre côté de l'histoire – la Résistance – n'apparaît guère que dans les injures des uns ou, sous la plume des autres, comme une aventure dont Pierre Laval a sauvé beaucoup de téméraires participants. Du côté de la France « officielle », bien des aspects importants sont à peine esquissés : du collaborationisme parisien ou milicien, on ne signale à peu près que les heurts avec les pouvoirs publics. Le Vichy de Pétain tient infiniment moins de place que celui de Laval, pour reprendre la juste distinction d'André Siegfried. Les querelles intérieures de Vichy, entre 1940 et la fin de 1943, sont rarement évoquées : il est vrai qu'il suffit de quelques textes pour les rappeler de façon inoubliable : ainsi la lettre de Mme de Chambrun à Paul Baudouin, ou les témoignages de MM. Jardin, Tracou et de Sardan. (...) sur le fond, nous sommes loin de l'histoire « objective, impartiale et vraie » qu'annonçait M. de Chambrun dans une conférence. D'une part, les textes relatifs à Laval sont des hommages plutôt que des témoignages : ce sont les pièces d'un dossier de réhabilitation. Il eût été plus juste et plus utile de présenter l'ouvrage comme une contribution à la révision d'un procès scandaleux, plutôt que de le décrire comme la révélation de l'entière vérité. Car on sent que les témoignages ont été non seulement suscités, mais guidés : certains points sont traités à de multiples reprises, en particulier la fameuse phrase « Je souhaite la victoire de l'Allemagne », l'affaire des entretiens Laval-Herriot en août 1944 (devenue ténébreuse à force de témoignages). la résistance de Laval à Sauckel, la protection des victimes des Allemands par Laval et son entourage. Il s'agit, semble-t-il, d'imposer au lecteur l'image d'un Laval parangon des vertus paysannes, martyr volontaire et prophète (...) Ces réserves faites, l'intérêt de l'ouvrage est loin d'être négligeable. La partie proprement politique contient quelques inédits remarquables, tels les textes de MM. Gabolde, Bousquet et Benoist-Méchin, et quelques confirmations ou controverses troublantes : ainsi, divers renseignements sur l'appui donné à la Milice par Laval d'abord, puis par le maréchal au moment où Laval cherchait à la freiner ; ou la contradiction éclatante entre ceux qui, pour mieux peindre un Laval « républicain », attribuent le coup du 13 décembre 1940 à un conflit de politique intérieure, et M. Bouthillier qui, dans un texte bref mais pénétrant, soutient la thèse inverse, jette ainsi le doute sur une grande partie de l'ouvrage et attire l'attention sur le peu de place qu'y tient le Laval de 1940... En vérité, c'est la partie administrative (essentiellement le tome I) qui est la plus captivante. Tout n'y est pas inédit (ainsi les textes de M. Cathala) : mais les contributions de MM. Belin, Caziot, Hilaire, et les témoignages des préfets sont d'un intérêt capital. La thèse de Lüthy selon laquelle Vichy fut l'armature administrative de la République fonctionnant pour ainsi dire à nu s'en trouve confirmée : il est juste de reconnaître que Laval avait fort bien compris l'importance du rôle que pouvait jouer l'appareil de l'Etat, que les efforts doctrinaires des révolutionnaires amateurs dans l'entourage du maréchal risquaient d'endommager. (...) L'historien ou le sociologue trouveront encore à cet ouvrage une autre sorte d'intérêt. Il constitue un vaste témoignage au second degré : sur les témoins. (...) Pendant longtemps encore, il y aura au moins autant de façons d'écrire l'histoire de cette période qu'il y a de clans." (Stanley Hoffmann, Revue française de science politique, 1958) — "... Ces trois volumes avaient été interdits par la Résistance lors de leur parution en 1957." (René de Chambrun, juin 1991)

HAGEN (Walter).

Le Front secret.

P., Les Iles d'Or, 1952, in-8°, 419 pp, traduit de l'allemand, index, broché, bon état

Histoire du Service secret allemand en Europe pendant la Deuxième Guerre mondiale. Walter Hagen était le chef de la section "Sud-Est" du Service secret allemand. — "L'auteur, catholique autrichien diplômé en philosophie à un très jeune âge, chef de la section sud-est des services secrets allemands pendant la dernière guerre, est à double titre un témoin qualifié et objectif de toute l'aventure hitlérienne de 1933 à 1945. D'abord, Hägen, doté d'une grande indépendance d'esprit, ne s'est jamais laissé contaminer par la doctrine nazie, ni n'a pris la peine - et c'est important - de cacher ses sentiments à son égard. Deuxièmement, s'étant retrouvé, grâce à sa seule intelligence et à son habileté, à la tête d'un des départements les plus délicats de l'organisation étatique allemande, il est en mesure de nous fournir aujourd'hui des données intéressantes et absolument inédites sur les coulisses, les désaccords et les rivalités, les luttes féroces et acharnées qui ont eu lieu entre les plus hautes sphères du régime ; en même temps, il nous offre un tableau documenté et détaillé de la politique étrangère de l'Allemagne dans les pays d'Europe centrale : Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Roumanie, Bulgarie et Italie pendant le conflit jusqu'à la victoire soviétique et l'assassinat de Mussolini en Italie. Ce que nous voudrions souligner à propos de l'ouvrage de Hägen, c'est qu'il ne s'agit pas, cette fois-ci, des mémoires habituels. En raison de son objectivité, l'ouvrage a un caractère historique précis, puisque dans aucun chapitre l'auteur n'oublie qu'il était lui-même historien avant de devenir l'un des acteurs de l'histoire." (Francesco Mirabile, Rivista di Studi Politici Internazionali, 1956) — "Le livre le plus valable sur la guerre européenne et les services secrets allemands." (L'Editeur)

DIEULAFOY (Jane).

La Perse, la Chaldée et la Susiane. Relation de voyage contenant 336 gravures sur bois d'après les photographies de l'auteur et deux cartes.

Téhéran (Iran), Sahab Geographic and Drafting Institute, 1989, gr. in-4°, (16)-739-(1) pp, 336 gravures dans le texte et à pleine page, 2 cartes hors texte in fine, reliure décorée de l'éditeur, bon état. Réimpression de l'édition Hachette de 1887

Importante relation de voyage où Jane Dieulafoy (1851-1916) raconte les étapes et les péripéties de son expédition à travers le Proche-Orient en 1881-1882. — Dès les premières années de son mariage, Jane Dieulafoy avait eu l’occasion de développer son attirance pour les voyages et son intérêt pour l’Orient en particulier. Avec son mari qui avait étudié les monuments antiques en Algérie où il avait débuté sa carrière d’ingénieur, elle avait voyagé, entre 1873 et 1878, en Égypte et au Maroc, partageant ainsi avec lui son goût pour l’Orient et l’archéologie. De retour en France, tout en poursuivant sa carrière, notamment au service des Monuments Historiques où il travaille sous les ordres de Viollet-le-Duc, Marcel Dieulafoy développe ses idées sur les rapports de l’art oriental et de l’art occidental et ses théories sur les origines de l’art gothique et les influences de l’art oriental sur l’architecture. Au sujet de l’origine de l’architecture musulmane, il est convaincu du rôle prépondérant de la Perse sassanide et juge essentielle l’étude de ses monuments. Ainsi s’était formé son projet d’un voyage en Perse qu’il concrétise, après bien des difficultés, au début de l’année 1881. Malgré les dangers prévisibles, Jane l’accompagne dans cette expédition de quatorze mois (février 1881 à avril 1882) pendant laquelle les deux voyageurs parcourent, jusqu’aux limites de leurs forces, près de 6000 kilomètres. Pendant ce périple, tandis que Marcel se consacre à l’étude des monuments – principalement achéménides, perses et sassanides –, Jane se charge de relater leur voyage et assume également le rôle de photographe. Après avoir traversé la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, les deux voyageurs ont pour projet de gagner Téhéran et de poursuivre à travers la Perse en passant par Qom, Kashan, Ispahan, Persépolis, Shiraz... Ils se proposent également de pénétrer par le sud en Mésopotamie, alors province de l’Empire ottoman, pour remonter la vallée du Tigre et de l’Euphrate jusqu’à Bagdad afin d’explorer les ruines de Ctésiphon, Séleucie et Babylone… Surtout, Marcel Dieulafoy veut rejoindre la Susiane, une région dangereuse livrée aux exactions de nombreuses tribus, et qu’aucun voyageur français n’avait pu jusque-là visiter... (Nicole Chevalier) — "Nous sommes heureux d’avoir l’occasion de présenter le magnifique ouvrage que Madame Dieulafoy vient d’écrire sur des pays qu’elle a explorés avec une intrépidité rare et qu’elle a su en compagnie de M. Dieulafoy, observer et apprécier avec une expérience et une sagacité qu’on voudrait rencontrer toujours chez les explorateurs. Ce volume, sans doute, n’est pas consacré exclusivement à l’archéologie et à la description des ruines et des fouilles : il est rempli d’anecdotes pittoresques, de scènes de mœurs originales ; c’est en un mot le récit au jour le jour, d’un voyage des plus périlleux, des plus mouvementés et des plus intéressants. (...) En résumé, l’ouvrage de Mme Dieulafoy, en dehors de l’intérêt pittoresque qu’il offre à tous ceux qui aiment les récits de voyage, est d’une importance exceptionnelle pour l’histoire archéologique et artistique de l’Iran." (Ernest Babelon, Gazette archéologique, 1886)

BIBL (Victor).

Napoléon II. Roi de Rome, Prince de Parme, Duc de Reichstadt, 1811-1832.

Payot, 1935, in-8°, 326 pp, traduit de l'allemand, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)

"La vie brève et malheureuse du fils de l'empereur Napoléon et de l'archiduchesse Marie-Louise soulève toujours un grand intérêt. De nouvelles informations ont été trouvées par Viktor Bibl." (Revue d’Histoire moderne et contemporaine)

BOITEAU (Pierre).

Contribution à l'histoire de la nation malgache.

P., Editions Sociales ; Antananarivo, Ministère de la culture et de l'art, 1982, in-8°, 445 pp, qqs cartes, annexes, broché, couv. illustrée, bon état

La période Vazimba. Formation des royaumes féodaux et évolution vers l'état malgache unifié. L'apogée de la monarchie malgache (1810-1863). Fin de l'indépendance. La mainmise impérialiste. Le mouvement national malgache. Annexes. — "Depuis la tentative de R. W. Rabemananjara (Histoire de la Nation malgache, Paris 1952), aucun livre d'envergure à notre connaissance n'est venu apporter sa contribution à l'histoire de Madagascar. Il appartenait à M. Pierre Boiteau de combler ce vide et de donner, dans un livre dense et intelligent, une vision nouvelle de l'histoire des Malgaches. L'apport de cet ouvrage est considérable, et son analyse constitue à elle seule un ensemble de critiques que l'on peut adresser aux livres traitant de l'histoire malgache : on est frappé de constater le souci constant de Pierre Boiteau « d'intégrer » l'histoire malgache, de ne pas la restreindre aux horizons de l'Imerina ou aux rivages de l'île, mais de l'élargir par une étude consciencieuse des événements européens, des phénomènes économiques qui ont précédé, accompagné ou déterminé les faits marquants de l'histoire malgache..." (Henri Raharijaona, Présence Africaine)

[CROKER, John Wilson].

Révolution de Février 1848 : revue critique de quelques-uns des ouvrages publiés récemment sur l'histoire de cette époque. Départ de Louis-Philippe au 24 février. Relation authentique de ce qui est arrivé au roi et à sa famille, depuis leur départ des Tuileries jusqu'à leur débarquement en Angleterre.

P., Au Bureau de la Revue Britannique, 1850, gr. in-8°, 86 pp, broché, état correct

Article du Quarterly Review reproduit par la Revue Britannique, traduit de l'anglais de Croker, par Amédée Pichot. John Wilson Crocker (1780-1857), ex-secrétaire de l'Amirauté, était un des rédacteurs les plus anciens de la grande revue des Tories, la "Quarterly Review", Tory exalté lui-même et se déclarant légitimiste.

CHATELET (François)(dir.).

Histoire des idéologies. 3. Savoir et Pouvoir du XVIIIe au XXe siècle.

Hachette, 1978, in-8°, 446 pp, tableau synoptique, index des thèmes, broché, bon état

Tome 3 seul (sur 3) – Ont collaboré a ce volume : François Châtelet, Hélène Clastres, Christian Descamps, André Glucksmann, Michel Korinman, Gérard Mairet, Pierre-François Moreau, Evelyne Pisier-Kouchner, Raphaël Pividal, Maurice Ronai. — Les Temps modernes voient le politique et l'économique prendre leur autonomie pratique et conceptuelle. L'homme devient le centre de l'univers, et place son avènement sous le signe de la conquête : la Science, le Progrès, la Richesse déterminent de nouvelles conceptions de l'ordre. Au nom de l'avenir et du bonheur, l'Occident impose au-dehors son modèle, tandis que l'État achève de s'emparer de la vie des sociétés et des individus. Ce troisième et dernier volume introduit ainsi aux grands débats de notre temps. — Après le succès de « l'Histoire de la Philosophie », cette « Histoire des Idéologies » était attendue. Cette entreprise se propose de mettre en évidence la constitution et les fonctions de l'idéologie dans les sociétés, de l'Antiquité jusqu'aujourd'hui, en Asie et en pays d'Islam comme en Occident. L'histoire des idéologies montre donc les idées en action dans l'histoire. Par idéologie il faut entendre la façon dont les hommes, depuis toujours, se sont représentés le monde – tant le cosmos que Dieu ou la science –, comment ces conceptions se sont inscrites dans la vie sociale et culturelle, et ont servi à la définition et à la pratique du pouvoir. Cette histoire des idéologies est ainsi une tentative pour relier les mouvements de surface traversant la vie des sociétés aux conceptions profondes qui les constituent et qui les animent. Par là, elle est aussi notre histoire. — "Cette Histoire des Idéologies est une réussite. François Châtelet a réuni, avec Gérard Mairet, une équipe de chercheurs qui n'ont pas seulement vulgarisé les résultats de leur recherche mais qui ont apporté des contributions originales." (Philippe Soulez, L'Homme et la société, 1979)

VAN DEDEM DE GELDER (Antoine-Baudouin Gisbert).

Un général hollandais sous le Premier Empire. Mémoires du général baron de Dedem de Gelder, 1774-1825.

Plon, 1900, in-8°, vi-414 pp, un portrait en héliogravure en frontispice, broché, bon état. Edition originale (Tulard, 1452)

"La mission diplomatique en Westphalie et à Naples, l'annexion de la Hollande et l'expédition de Russie, la campagne d'Allemagne. Nombreux détails sur les atrocités françaises en Russie, la retraite, la mort de Duroc, la désertion de Jomini jugée très sévèrement." (Tulard, 1452) — "Ces mémoires, très intéressants et d'ailleurs bien annotés, comprennent en somme trois parties. Dans la première, Dedem, fils de l'ambassadeur des Provinces Unies à Constantinople, retrace ce qu'il a vu en Orient ; le voyage qu'il fit en Egypte avec M. Fauvel est particulièrement attachant. La deuxième partie nous le montre ministre plénipotentiaire du roi Louis de Hollande près du roi de Westphalie et du roi de Naples ; le portrait du roi Jérôme et des personnages qui l'entouraient est vivant ; piquante, la description de la cour de Piombino ; instructive, la peinture de Naples sous Murat. La troisième partie représente Dedem devenant, de général-major au service de Hollande, général de brigade dans les armées de Napoléon et tenant si bien son nouveau rôle qu'il s'étonne et se fâche de n'être pas général de division. Ses jugements sur les hommes de guerre qu'il fréquente alors, ont du prix. Il fait un grand éloge de Davout, bourru, malhonnête, brutal, mais nullement cruel ; « il n'était pas toujours aimable, mais je suis fier d'avoir servi sous ses ordres, d'avoir été chez lui à une école instructive ; avec lui, on est sûr d'être bien commandé, ce qui est quelque chose et de petits desagréments sont compensés par de grands avantages. » Il voit dans Priant un vrai manœuvrier mais un homme de peu d'esprit. Il trouve que Ney avait le sens droit et jugeait bien sur le champ de bataille, mais « dans les moments difficiles autres que ceux de la guerre, tombait dans le vague et l'incertitude ». Son récit de la campagne de 1812 renferme plus d'un curieux détail : il note, par exemple, que Napoléon était cruellement trompé par les rapports qu'on lui faisait et qu'on osa lui dire officiellement avant Moscou que la division Priant avait des vivres pour dix-sept jours alors qu'elle était réduite aux expédients ; il remarque qu'on eut tort à la Moskowa de ne pas pousser en avant dès le matin l'aile droite de l'armée pour déborder l'ennemi et que la faute est due au manque de bonnes cartes et à l'ignorance complète des localités ; il assure qu'il y avait à Moscou de grands approvisionnements, qu'avec un peu d'ordre on aurait pu distribuer des vivres pour trois mois, mais que la discipline n'existait plus ; lui aussi est d'avis que l'empereur eut mieux fait de rester à Smolensk, d'empêcher ainsi la Porte de faire la paix, de réorganiser les troupes et d'entrer en campagne l'année d'après ; mais l'empereur « ne savait ni négocier ni temporiser ». Dedem l'a observé pendant la retraite : « Il était calme sans colère, mais aussi sans abattement ; c'était l'homme qui voit le désastre et reconnaît tout ce que sa position offre de difficile, mais qui se dit : c'est un échec, il faut s'en aller, mais on me retrouvera. » Durant la campagne de 1813, Dedem appartint à la division Girard. Il loue la bravoure de ses soldats ; presque tous avaient la gale ; mais, disaient-ils, « si nous sommes sales, nous nous battrons bien ». Et, en effet, ces jeunes gens se battirent bien. Mais après la lutte, ils étaient comme « ahuris » et « pétrifiés » : leur coup d'essai avait été trop violent, et s'ils avaient dû recommencer vingt-quatre heures après, ils n'auraient rien valu : « peu à peu ils reprirent de la gaieté, mais il ne fallait point leur donner le loisir de réfléchir, car ils retombaient dans la tristesse, et par la suite ils gagnèrent tout à fait le spleen, » Une courte narration de la seconde journée de Leipzig et des opérations de l'armée d'Italie sur la ligne du Taro termine le volume. Quoi qu'on puisse penser de certaines appréciations de Dedem et bien qu'il nous paraisse un ambitieux qui, bien qu'aristocrate et dédaigneux des « simagrées plébéiennes » accepte de la démocratie honneurs et emplois, il avait, comme il dit lui-même, de la perspicacité et de la finesse ; ses mémoires ne sont pas du tout à dédaigner." (Revue critique d'histoire et de littérature, 1900)

LARGEAUD (Jean-Marc).

Mosaïque du récit de guerre. Essai.

Les Indes savantes, 2023, gr. in-8°, 282 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état

L'histoire ne serait qu'une succession de sanguinaires folies guerrières. S'il est différentes manières de rendre compte du fait ou de le déplorer, depuis une trentaine d'années, les sciences sociales, les historiens, ont ramené la guerre au premier plan des préoccupations scientifiques, provoquant un renouvellement du questionnement sur l'activité guerrière, des réalités des combats à leurs représentations. Dans la même perspective, pour débusquer les rationalités de la guerre, ce volume reprend des expériences militaires, des "témoins", des récits de guerre, des batailles. Ils ont été enrôlés pour les besoins de la cause. L'entreprise fait partie du renouvellement de l'histoire des guerres. Un constat préliminaire s'impose : il n'existe pas de discours de la méthode spécifique aux thèmes militaires. Le seul recours, la fabrication empirique considérée comme intrinsèque au métier d'historien, peut le cas échéant ouvrir sur d'autres disciplines comme l'économie ou l'anthropologie. Dans ce volume, le point de départ est la notion de "récit de guerre", croisée avec des interrogations sur "l'événement" guerrier, sur "l'histoire-batailles", sur le "guerrier", sur le volontariat militaire, sur la nature du combat, sur la mémoire des guerres. L'axe de recherche suivi reste l'articulation des faits militaires et d'une histoire englobante qu'on définira, faute de mieux, comme "culturelle". Une histoire où on s'attache à revisiter les lieux communs du récit de guerre, le questionnement du témoignage de guerre et, par voie de conséquence, la fabrication de l'histoire militaire. Un des buts de ce livre est de reprendre la question du "récit de guerre" comme élément structurant du récit des historiens.

DESQUESNES (Rémy).

Normandie 1944. Le débarquement, la bataille, la vie quotidienne.

Editions Ouest-France/Mémorial de Caen, 1993, in-4°, 236 pp, 240 photos dans le texte et à pleine page (13 en couleurs), 6 cartes et plans, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état

Dans la longue histoire de la Seconde Guerre mondiale, Overlord, nom de code du Débarquement en Normandie, occupe une place particulière. Pour les militaires, l’entreprise alliée demeure un chef-d’œuvre de planification, d’organisation et de coordination. Pour les populations civiles soumises depuis quatre années à la dure loi de l’occupation allemande, l’offensive du 6 juin est inscrite dans les mémoires comme synonyme de fin du cauchemar, de délivrance et de retour de la liberté. A la fois exploit stratégique alliant la surprise à l’audace et événement porteur d’une immense espérance, telle est la place qu’occupe le Débarquement de Normandie dans l’histoire du XXe siècle.

DESSERT (Daniel).

Fouquet.

Fayard, 2002, in-8°, 404 pp, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

Vaincu politique, Fouquet est surtout un vaincu de l'Histoire. L'image du ministre léger et prodigue s'est imposée comme une évidence. Pourtant, au terme de cette enquête, la personnalité du surintendant apparaît bien différente de ce poncif. Par son attitude et son caractère, il a certes renforcé l'équivoque. Mais il a perdu son bien, celui de sa famille, joué le destin de son clan, hypothéqué l'avenir de ses enfants avant de perdre sa liberté et son honneur. Vingt ans de prison pour huit année de vertige, mais aussi de bons et loyaux services : un homme capable de tout sacrifier à ses chimères et à son devoir mérite qu'on lui rende justice avant de le condamner si cela est nécessaire. Ni séducteur ni concussionnaire ni factieux, Nicolas représente en réalité l'archétype du financier virtuose, du politique efficace, de l'ami fidèle et du chrétien militant. A la croisée de tous les grands courants de l'Ancien Régime, il en assume les contradictions et les grandeurs.

FERNIQUE (Emmanuel).

Etude sur Préneste, ville du Latium. (Thèse).

P., Ernest Thorin, 1880, gr. in-8°, (4)-222 pp, notes, catalogue des antiquités prénestines, broché, bon état (Bibliothèque des Écoles d’Athènes et de Rome 17)

A l'époque où Rome était gouvernée par ses premiers rois, Préneste tenait déjà une place importante dans la confédération latine. Plus tard, elle prit part à de longues luttes contre Rome et obtint d'elle le titre de ville alliée, qu'elle garda jusqu'à la guerre sociale. Emmanuel Fernique, membre de l’École française de Rome de 1876 à 1878, est un des pionniers de la recherche archéologique de terrain au sein de cette institution. Lors de son séjour romain, il a pu s’intéresser tour à tour aux antiquités de Capoue, du pays des Marses et de Préneste en ayant à cœur de prendre en compte à chaque fois l’ensemble de la documentation disponible et de recueillir les plus infimes indices auprès des populations locales. Les membres de l’École sont invités à consulter et à ramener le plus de données possible, en particulier des inscriptions que l’on considère alors comme la clé de compréhension de tous les vestiges. E. Fernique va donc parcourir dans ce but le Latium, la Campanie et les Abruzzes et consacrer à ses découvertes des mémoires remis à l’Institut, ainsi que ses thèses, latine et française. Depuis longtemps, les vestiges de Préneste avaient attiré l’attention. Les ruines du sanctuaire de Fortuna Primigenia étaient d’ailleurs toujours restées partiellement en vue, même si le village de Palestrina, le Palais Barberini et divers jardins en recouvraient une partie. L’exploration des nécropoles commence en 1738, avec la découverte de la ciste Ficoroni, et les premiers objets mis au jour enrichissent les collections du prince Barberini ou sont revendus par les propriétaires des terrains et inondent tous les musées européens. Les découvertes de la tombe Barberini en 1855, puis de la tombe Castellani en 1861 et de la tombe Bernardini en 1876 ne font que renforcer la frénésie des propriétaires. Ces fouilles, plus ou moins contrôlées, se poursuivent durant tout le 19e siècle. Entre novembre 1877 et janvier 1878, Fiorentini découvre encore 125 à 130 sarcophages à la Colombella, ainsi que 25 inscriptions et plusieurs cistes. Fernique choisit alors de rendre compte des travaux les plus récents et l’École française de Rome lui confie en outre le soin d’effectuer à son tour une campagne de fouille dans la nécropole. De retour à Paris, tout en enseignant au Collège Stanislas et en participant à plusieurs grandes entreprises éditoriales, Fernique continue de suivre les dossiers qu’il avait ouverts lors de son séjour romain, tout en prenant part activement aux grands débats scientifiques de son temps, jusqu’à sa disparition précoce le 22 juin 1885, à l’âge de 31 ans. (Stéphane Bourdin)

DUPUY (Roger).

De la Révolution à la Chouannerie. Paysans en Bretagne, 1788-1794.

Flammarion, 1988, in-8°, 363 pp, notes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Comment est née la Chouannerie ? Pourquoi la Bretagne a-t-elle vu s'insurger une partie d'elle-même contre la Révolution ? L'événement a longtemps divisé les historiens. Deux thèses, dès les origines, se sont longuement affrontées. Pour les républicains, dont Michelet, le soulèvement était dû à un "complot aristocratique" appuyé sur les prêtres et manipulant le fanatisme et l'ignorance des paysans. Pour les légitimistes, le peuple de Bretagne s'était soulevé spontanément pour défendre son Église et son Roi. Deux thèses qui ne faisaient que prolonger les conflits qu'elles étaient censées expliquer. Récemment, en 1960, Charles Tilly et Paul Bois ont proposé un autre type d'explication, en mettant en avant l'antagonisme des villes, bourgeoises, éclairées, et des campagnes, traditionnalistes. La multiplication des études régionales, et une patiente recherche permettent aujourd'hui à Roger Dupuy de montrer toute la complexité du problème et l'inadéquation des réponses précédentes. Phénomène tardif (il ne commence vraiment qu'en 1794), la Chouannerie doit être comprise en essayant d'analyser le rapport du monde paysan au politique, à la fin du XVIIIe siècle, et ses conséquences pour l'époque suivante. Au-delà du Chouan à la peau de bique et aux longs cheveux, tapi derrière sa haie, égrenant un chapelet, avant de "canarder" les bleus, stéréotype qui a sa part de vérité, il y a une réalité plus complexe. — "Comme le titre l'indique, il s'agit bien de la présentation du processus qui conduisit les paysans bretons de l'acceptation de la Révolution à la chouannerie, et non d'une étude sur la chouannerie elle-même qui n'apparaît qu'en un ultime chapitre : la genèse vaut explication. Comme le dit R. Dupuy, le recours à l'événement permet de comprendre la naissance d'un mouvement qui fit – et fait encore – couler beaucoup d'encre au XIXe et au XXe siècle, après avoir fait beaucoup couler de sang. Par ce livre, qui reprend et résume sa thèse d'État, R. Dupuy illustre la notion de résistance à la Révolution, qu'il a contribué à populariser, avec F. Lebrun, montrant comment des populations sont passées, sous le coup des faits, d'une position favorable à la Révolution, à une résistance de plus en plus ouverte, jusqu'à l'opposition armée." (J.-C. Martin, Annales ESC, 1989) — "On connaît les positions antagonistes sur la chouannerie, cette guérilla diffuse qui a régné à partir de 1794 au nord de la Loire, du Morbihan au Mans. La version « bleue » dénonce le complot des aristocrates et du clergé abusant de l'ignorance et du fanatisme des paysans. A l'opposé prévaut la thèse du soulèvement spontané pour défendre les vraies valeurs de la religion et de la monarchie. En 1960, les ouvrages de Paul Bois et de Charles Tilly, à partir de démarches différentes, renouvelèrent la problématique et aboutirent à une conclusion commune : l'antagonisme des villes et des campagnes était la cause essentielle de la révolte, l'agression foncière des bourgeois urbains reléguant à l'arrière-plan le rôle des prêtres et des nobles. Le grand mérite du présent ouvrage est de démontrer l'insuffisance de toute explication unilatérale qui gommerait tel événement ou telle période pour mieux conforter son point de vue. Au début de 1789, ce qui est déterminant, c'est l'alliance des ruraux et des urbains contre des nobles rivés au statu quo ; à la fin de l'année, les élites paysannes, car elles existent, continuent de faire confiance à la Constituante, même si l'activisme des villes commence à inquiéter. En 1790, la violence se déchaîne contre les châteaux ; mais dès la Constitution civile, le bas-clergé, jusque là sourd aux appels des évêques, commence à regimber. En 1791, l'affaire du serment dramatise le débat, les prêtres passent dans le camp de la résistance, soutenus par les femmes. En 1792, les rébellions se multiplient pour s'opposer aux levées des recrues tandis que les nobles non émigrés se concertent. La mise à feu a donc été progressive, atteignant successivement toutes les composantes de la société bretonne. Les paysans qui luttaient en 89 contre les abus du « féodalisme » ont parfaitement pu, 4 ans plus tard, se muer en contre-révolutionnaires, qu'ils soient des pauvres qui voient disparaître le système charitable d'antan, ou des riches mécontents des exigences fiscales de la Nation. Les recteurs, prolongement naturel et pléthorique de l'élite paysanne, exercent un magistère incontesté et ne sont pas de simples figurants, pas plus que les nobles. Bref, une société rurale isolée dans une région sous-urbanisée, majoritairement pauvre, très religieuse et bien encadrée par un clergé d'origine rurale, une noblesse active et parfois très riche, voilà les ingrédients pour un modèle de contre-révolution où se mêlent anti-révolution paysanne et contre-révolution nobiliaire." (C. Michaud, Dix-Huitième Siècle, 1989)

FINFE DE BUSSY (A. de).

La fin d'une race. Raoul de Coucy-Vervins, seigneur de Poilcourt.

P., Auguste Picard, 1914, gr. in-8°, vii-140 pp, pièces justificatives, index des noms, broché, bon état

"Dans cette notice, M. de Finfe de Bussy a raconté la vie d'un puîné des seigneurs de Vervins, cadets de la maison de Coucy. Ce personnage, Raoul de Coucy, né vers 1500, mort en 1562, servit d'abord les Guises, puis le roi et devint fauconnier de François Ier. L'auteur s'est attaché surtout à démontrer que Raoul de Coucy n'avait pas laissé de postérité légitime. Il pense que Louis de Coucy, fils de Raoul et auteur d'une branche qui a subsisté jusqu'au commencement du XIXe siècle, était un bâtard. Le principal des arguments invoqués en faveur de cette thèse se tire du fait que Louis n'a pas recueilli l'héritage paternel, qui est allé à des collatéraux. S'il a tenu, après Raoul, la seigneurie de Poilcourt, c'est en vertu d'une donation “propter nuptias”. Le raisonnement paraît convaincant. Il est vrai qu'un fils légitime pouvait être déshérité par son père ; mais l'exhérédation n'était permise que dans des cas exceptionnels." (Max Prinet, Bibliothèque de l'École des chartes, 1916)

DE GAULLE (Charles).

La France et son armée.

Plon, 1944, in-12, 277 pp, mention de 23e mille au 1er plat de couverture, jolie reliure bradel demi-papier bleu-nuit à coins, dos lisse avec pièce de titre et fleuron basane vermillon, couv. conservées, bon état (Coll. Présences)

Publié en 1938, “La France et son armée” retrace magistralement la genèse de l'armée française depuis ses origines jusqu'en 1918. Dans ce livre, érudit et vivant, Charles de Gaulle développe l'idée que l'histoire de France est étroitement liée à celle de son armée. Il retrace avec verve l'histoire de nos armées et de nos héros, de nos victoires et de nos revers, toujours soucieux, également, de dégager la signification humaine de tant de faits guerriers. Un livre méconnu, qui a scellé la rupture avec Pétain.

GALAHAD (Sir).

Byzance.

Payot, 1949, in-8°, 325 pp, traduit de l'allemand, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)

Empereurs et impératrices. L'Acropole du monde. La Grande Babylone. Anges et eunuques. Les Bleus et les Verts. Les Iconoclastes. Les Hérésies. Grandeur et décadence. — Par la journaliste et historienne autrichienne Bertha Eckstein-Diener (1874-1948), dont les œuvres les plus célèbres furent publiées sous pseudonyme de Sir Galahad, en référence au chevalier de la légende arthurienne. “Byzance” est le seul de ses ouvrages à avoir été traduit en français.

FUKUYAMA (Francis).

La Fin de l'Histoire et le dernier homme.

Flammarion, 1992 gr. in-8°, 452 pp, biblio, index, broché, bon état. Edition originale en français

Depuis sa première parution en 1992, ce livre a suscité de multiples polémiques. On a cru le réfuter, avec facilité. N'annonçait-il pas la "fin de l'Histoire", et le triomphe mondial de la démocratie libérale ? Or, si l'on a vu s'effondrer les derniers totalitarismes, la victoire idéologique, géopolitique et historique de l'Occident que semblait prophétiser Fukuyama n'a pas eu lieu. Sans doute, et Fukuyama le sait bien. Son propos est autre : sa perspective est mondialiste. Nous savons que la révolution est terminée, qu'un cycle s'est achevé, et que le nouveau n'est peut-être que le retour du pire ou l'extension de ce qui existe. Le devenir de la démocratie mérite qu'on médite les réflexions de Fukuyama, elles ne se réfutent pas aussi aisément qu'on le croit.

HOUBEN (Heinrich H.).

Christophe Colomb (1447-1506).

Payot, 1935, in-8°, 334 pp, traduit de l'allemand, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)

A peu d'êtres il était réservé d'opérer dans le destin de leurs semblables des transformations aussi profondes et d'une portée aussi illimitée qu'à Christophe Colomb, qui découvrit un monde nouveau et détermina la plus fabuleuse migration de tous les temps. Esprit inquiet et bizarre, à la fois aventurier et mystique, le grand navigateur génois était déjà une énigme pour ses contemporains. Était-ce un saint ? Un savant ? Un marin ignorant mais hardi ? Un marchand d'esclaves avide de gains ? Enfin, il est un aspect peu connu du génie de Colomb que Heinrich H. Houben met ici en valeur, c'est le grand talent littéraire de ce marin. Colomb se révèle un poète et le premier en date des peintres de la nature exotique.

LE GALL (Joël) et Marcel LE GLAY.

L'Empire romain. 1. Le Haut-Empire de la bataille d'Actium à la mort de Sévère Alexandre (31 av. - 235 ap. J.-C.).

PUF, 1987, in-8°, 673 pp, une carte, généalogies, biblio, index, reliure toile verte éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Peuples et Civilisations)

L'Occident n'a jamais connu une paix aussi profonde et pendant aussi longtemps ; elle lui a permis de développer des institutions, un droit, une langue, un art, une civilisation aux origines diverses. — "Cette refonte de l'ouvrage d'Eugène Albertini, datant de 1927, écrit par J. Le Gall et M. Le Glay, s'arrête en 235.. Elle se distingue par la grande clarté du plan et du récit, par une sobriété d'expression qui n'exclut pas le souci du détail ; on admire en effet, pour prendre un exemple, la manière dont est exposée la genèse du régime augustéen." (André Chastagnol, Revue Historique, 1988) — "Les auteurs constatent, dans leur préface, que les lecteurs actuels, auxquels s'adresse en premier lieu leur essai de synthèse, n'ont plus guère qu'une connaissance imparfaite de l'histoire événementielle. Aussi leur ouvrage accorde-t-il la préséance aux événements de l'histoire impériale, qui leur apparaît avant tout comme une succession de règnes absolutistes..." (Lectures, juin 1988)

LE ROY LADURIE (Emmanuel).

Le Carnaval de Romans. De la Chandeleur au mercredi des Cendres, 1579-1580.

Gallimard, 1979, in-8°, 426 pp, 2 cartes, un plan ancien de Romans sur double page, 8 fac-similés, biblio, reliure éditeur, bon état (Coll. Bibliothèque des Histoires)

Pendant quinze jours, en février 1580, les habitants de la cité de Romans (Drôme actuelle, Dauphiné d'autrefois) se sont déguisés, masqués de toutes les manières. Ils ont dansé à perdre l'âme, joué, couru, concouru, défilé. Ils se sont défiés entre artisans et notables dans le happening quotidien du Carnaval. Un théâtre populaire et spontané opposait rue contre rue, confrérie contre confrérie. Puis, au terme d'une embuscade, montée par le juge Guérin, personnage de Série Noire, les Romanais se sont entre-tués. Un événement aux significations multiples, que décrypte un grand historien. — "C'est au sein d'un monde rural accablé par les déprédations des gens de guerre, travaillé par une sourde animosité contre la noblesse, que se situent la sédition déclenchée par Jean Serve-Paumier contre l'oligarchie romanaise et l'infructueuse visite de Catherine de Médicis. Avant la Chandeleur 1579, révolte des villages ligués dans la région de Montélimar à laquelle se rallie le visénéchal, Jacques Colas, affaire de Chateaudouble et effervescence antiseigneuriale dans le plat-pays romanais. Après le Mardi gras 1580, guerre inexpiable menée par Maugiron, lieutenant général, contre les paysans de la Valloire jusqu'aux massacres de Moirans (26 mars 1580). De là l'intérêt du livre dont les rapports villes-campagnes constituent l'un des thèmes majeurs... En sus des spécialistes d'anthropologie historique ou d'institutions, cet ouvrage savant et nourri comblera les historiens des idées politiques par son dernier chapitre, Les primitifs de l'égalité..." (Vital Chomel, Bibliothèque de l'École des chartes, 1980)

MOLLAT (Guillaume).

Le Roi de France et la collation plénière (pleno jure) des bénéfices ecclésiastiques. Etude suivie d'un appendice sur les formulaires de la chancellerie royale.

P., Imprimerie Nationale, 1951, in-4°, 180 pp, notes, broché, couv. imprimée, bon état

Extrait des Mémoires présentés à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. — "Au roi de France appartenait jadis la prérogative de conférer un nombre assez important de bénéfices ecclésiastiques. Jusqu'ici on n'a point étudié à fond et dans son ensemble le régime auquel ceux-ci étaient soumis. Je me propose d'élucider aussi complètement que possible les multiples problèmes d'ordre canonique que pose l'exercice du droit de collation bénéficiale par la couronne, spécialement de la fin du XIIe siècle au XVe, d'après des sources en majorité inédites et recueillies principalement aux Archives nationales. Toutefois, je ne m'occuperai ici que des bénéfices auxquels pourvoyait la royauté de plein droit – pleno jure –, en vertu d'un don de joyeux avènement, à la suite d'une faveur exceptionnelle accordée par le Saint-Siège ou à l'occasion d'une circonstance extraordinaire telle que le Grand Schisme d'Occident..."

PARQUIN (Denis-Charles).

Souvenirs et campagnes d'un vieux soldat de l'Empire (1803-1814). Avec une introduction par le capitaine A. Aubier.

P. et Nancy, Berger-Levrault, 1892, in-8°, xxxvi-394 pp, un portrait en frontispice et un tableau dépliant hors texte, index, reliure demi-basane cerise, dos lisse, titres et doubles filets dorés (rel. de l'époque), dos et mors lég. frottés, coiffe inf. arasée, pt mque de cuir au bas du dos, sinon, bon état

Deuxième édition. Mémoires écrits en prison après l'échec de la tentative de Louis-Napoléon Bonaparte à Boulogne. A côté d'aventures galantes et d'exploits individuels, on retiendra le récit de la mort du prince Louis de Prusse à Saafeld, une évocation de la campagne de 1809 et une narration de la bataille de Leipzig. L'ouvrage s'achève en 1814 sur les adieux de Fontainebleau. Charles Parquin (1786-1845) s'engagea volontaire à seize ans au 20e régiment de chasseurs à cheval. Il prit part aux batailles d'Iéna et Eylau avant d'être fait prisonnier à Königsberg le 15 février 1807. Libéré par la paix de Tilsit, il rejoint son régiment en Prusse, puis en opération en Allemagne et en Autriche. Sous-lieutenant en 1809, il combat à Amstetten, Wagram et Znaïm. En 1810, il part pour l'Espagne, où il reste deux ans. Lieutenant en 1813, il entre dans la Garde, obtient la Légion d'honneur. Il participe aux combats à Hanau et Leipzig, et en décembre 1813, devient capitaine. Il fait aussi la campagne de France. En 1815, son régiment de chasseurs ne sera pas à Waterloo, et lui-même ne combat pas avec le 11e cuirassiers. Par la suite, il s'attache à la personne de Louis-Napoléon, est plusieurs fois arrêté, et finalement condamné après l'échec de l'expédition de Boulogne, le 6 août 1840. Emprisonné à Doullens, il y meurt le 19 décembre 1845. Ces "Souvenirs", peu remarqués à leur première parution (1843) furent republiés en 1892 et sont toujours considérés parmi les plus intéressants et agréables des récits sur les guerres napoléoniennes. Utilisés par tous les historiens militaires comme l'archétype des "aventures" d'un officier de cavalerie légère, ils comportent des passages souvent reproduits sur la vie de régiment et la guerre d'Espagne. (Tulard, Dictionnaire Napoléon, 1309) — "Ces mémoires d'un officier de cavalerie légère rédigés avec bonheur méritent leur réputation." (Tulard, 1117)

PORTET (Mariette).

Sèvres en Ile-de-France.

Condé-sur-Noireau, Ch. Corlet, 1976, gr. in-8°, 240 pp, 43 pl. de gravures et photos hors texte, cartes, notes et références, biblio, broché, couv. illustrée, non coupé, bon état

CHAKRABARTY (Dipesh).

Après le changement climatique, penser l’histoire.

Gallimard, 2023, in-8°, 396 pp, traduit de l'anglais, préface par François Hartog, index, broché, bon état (Bibliothèque des Histoires) (Prix Européen de l'Essai)

Ce livre est l'accomplissement d'une réflexion engagée depuis une dizaine d'années sur les effets du changement climatique : changement de la discipline historique elle-même, du rapport de l'homme au temps et au monde, et finalement de la condition humaine. Chakrabarty a bien compris que le "global" (autrement dit ce que nous appelons "mondial") de la mondialisation et le "global" du changement climatique ne sont pas des notions homogènes. Rendre compte du second suppose une approche nouvelle et particulière : rien de moins que l'élaboration d'une anthropologie philosophique. Le problème est que, dès les Temps modernes, nous avons appris à distinguer deux ordres de globalité : le premier relève du temps régi par l'histoire, le deuxième du temps réglé par la nature. Or, nous avons compris depuis une vingtaine d'années que le temps humain agissait sur le temps naturel. Nous savons notamment que notre action sur la Terre a déjà modifié le climat pour peut-être cent mille ans. C'est ce que l'on a nommé "l'Anthropocène" , et que Chakrabarty appelle "l'entrée dans l'âge planétaire" . La difficulté est évidente : nous avons affaire à deux échelles de temps radicalement différentes et qui pourtant, à partir de maintenant, s'entremêlent. L'auteur ne propose pas de solution toute faite ; il se contente d'éclairer la question. En bon humaniste, il ne peut que souhaiter en conclusion qu'Homo sapiens se transforme en Homo prudens.

VENTURI (Franco).

Les Intellectuels, le peuple et la révolution. Histoire du populisme russe au XIXe siècle. Tome II.

Gallimard, 1972, in-8°, 494 pp, traduit de l'italien, paginé 673-1166, notes bibliographiques, table chronologique, 3 index, reliure toile éditeur, jaquette, bon état (Bibliothèque des Histoires)

Tome II seul (sur 2) — "La Préhistoire de la Russie révolutionnaire au XIXe siècle. La naissance et le développement, en pays sous-développé et autocratique, d'une intelligentsia moderniste qui passe en cinquante ans, à travers la persécution, du nihilisme au populisme puis au marxisme."

SOULE (Claude).

Les États Généraux de France (1302-1789). Étude historique, comparative et doctrinale. (Thèse).

UGA, Heule, 1968, gr. in-8°, iv-252-(40) pp, préface de P.-C. Timbal, 5 planches hors texte, annexes, biblio, broché, bon état (Études présentées à la Commission internationale pour l'histoire des assemblées d'États./ Studies presented to the International Commission for the History of representative and parliamentary institutions, 35), envoi a.s.

SOKOLOFF (Georges).

La Puissance pauvre. Une histoire de la Russie de 1815 à nos jours.

Fayard, 1993, gr. in-8°, 937 pp, 12 cartes, biblio, annexes, chronologie, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

Ce livre ne serait pas une histoire de la Russie si on n'y trouvait pas des personnages hors du commun, de furieux débats d'idées, des calamités terribles et d'innombrables victimes. Ils sont donc là, de Nicolas Ier – le tsar à la "sévérité inquiète" – au secrétaire de charme qu'à été Mikhaïl Gorbatchev ; des prises de bec entre slavophiles et occidentalistes aux récents affrontements entre réformateurs radicaux et patriotes réactionnaires ; des famines aux guerres mondiales ; de la paysannerie martyrisée aux victimes des répressions de masse. Derrière ces débordements épiques, on trouve, constamment présente, une intrigue. Au XVIIIe siècle, on parlait déjà de la Russie comme du colosse aux pieds d'argile. Et ce qui n'a pas cessé de frapper depuis les observateurs – russes comme étrangers – de l'Empire, c'est qu'il n'avait pas les moyens économiques de ses prétentions internationales. Ainsi déséquilibré, le bateau russe a parfois considérablement tangué. Triomphant en 1815, il est en détresse quarante ans plus tard, à l'issue de la petite guerre de Crimée. Brisé en 1920, il croise avec toute la majesté d'une superpuissance globale en 1975. Moins spectaculaire, mais plus éclairant au fond, est ce qui se passe entre ces grands bouleversements. Tsars et secrétaires parviennent à maintenir la Russie en équilibre bien qu'elle soit – paradoxe d'autant plus inexplicable qu'il dure longtemps – un empire sous-développé. Où chercher la clef du mystère ? Sans doute dans l'enchaînement de diverses formes d'exploitation – de l'asservissement tsariste au terrorisme stalinien – qui ont précisément permis de bâtir la gloire de l'Etat sur l'indigence du peuple...

CASTAN (Nicole et Yves).

Vivre ensemble. Ordre et désordre en Languedoc (XVIIe-XVIIIe siècles).

Julliard, 1981, gr. in-12, 286 pp, 36 illustrations sur 16 pl. hors texte, sources, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Archives)

Vivre ensemble : maison, famille, parenté, classe d'âge, communauté, territoire tissent les liens de la sociabilité provinciale d'Ancien Régime. Solidarités et hiérarchies, affrontements aussi y sont vécus selon des règles d'autant plus contraignantes qu'elles sont presque toujours tacites : elles fixent les rôles, le rang, les stratégies. Ainsi, au-delà du désordre des jours, un ordre plus profond s'impose à ces hommes dont la vie tout entière se passe sous le regard d'autrui, puisqu'il faut vivre là où l'on naît avec ce que l'on a reçu, avec les autres.

YOUNG (Georges).

Constantinople, des origines à nos jours.

Payot, 1948, in-8°, 323 pp, traduit de l'anglais, un plan de Constantinople hors texte, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)

L'empire romain – L'empire byzantin – L'empire osmanli – L'empire ottoman. — "Il s'agit de la traduction française du volume "Constantinople" de George Young publié à Londres en 1926. Ce livre présente une certaine valeur pour les observations personnelles et les souvenirs, souvent teintés d'humour, de l'auteur, qui a longtemps servi la diplomatie britannique à Constantinople et qui est l'auteur du "Corps de Droit Ottoman" (Oxford, 1906-1907, 7 volumes). On peut néanmoins trouver bizarre la curieuse distinction faite par l'auteur entre l'empire osmanli (jusqu'au début des réformes sous Mahmoud II, 1808-1839) et l'empire ottoman (jusqu'en 1922)." (Ettore Rossi, Oriente Moderno, 1935)

BAUMONT (Maurice).

La Faillite de la paix (1918-1939). 1. De Rethondes à Stresa (1918-1935) – 2. De l'affaire éthiopienne à la guerre (1936-1939).

PUF, 1951, 2 vol. in-8°, 949 pp, 3e édition refondue et augmentée, pagination continue, index, brochés, qqs soulignures crayon et stylo (très propres) au tome 1, bon état (Coll. Peuples et Civilisations)

"Déclarons tout de suite la haute valeur, la tenue scientifique de ce livre. Faire tenir en 800 pages l'essentiel d'une période qui fut sans doute la plus troublée depuis que l'homme a une histoire, y décrire les événements explicatifs, ne pas se perdre dans le détail tout en parlant de tous les pays ; montrer les connexions des faits, caractériser la nature des courants sociaux, juger la portée des événements maîtres, la valeur des chefs ; garder, enfin, une objectivité, une impartialité qui nous ont semblé sans défaillance, on avouera qu'un tel résultat ne peut être le fait que d'un esprit vraiment averti et supérieur..." (J. Didier, Revue Philosophique de la France et de l'étranger, 1949) — "C'est en 1945 que parut la première édition de cet ouvrage sur les relations internationales entre les deux guerres. La qualité du récit, et plus particulièrement l'analyse de l'engrenage par lequel les démocraties perdirent le bénéfice de leur victoire, ont assuré le succès de ce livre..." (Revue française de science politique, 1968)

MAISTRE (Joseph de).

Considérations sur la France. Présenté par Jean Tulard.

Garnier, 1980, in-8°, 135 pp, introduction, notes et bibliographie par Jean Tulard, broché, bon état (Coll. Les Classiques de la Politique)

"La republication des Considérations sur la France se défend d'elle-même, ne serait-ce que par l'écho rencontré par l'ouvrage après la chute de l'empereur (1814). Ce texte fit figure de prophétie tant le scénario de la Restauration se conformait aux prévisions de de Maistre. Ce n'était pas là son seul intérêt, et cette analyse, à chaud, de la Révolution doit être replacée dans la liste des grandes historiographies révolutionnaires, dont son providentialisme par trop passionnel semble l'avoir écartée. Cette réédition s'assortit d'une préface, véritable essai qui parvient à brosser une fresque intellectuelle tout en cernant les contours spécifiques de l'oeuvre ; de notices biographiques et bibliographiques qui guident le lecteur en quête d'informations ; de notes qui savent garder la bonne mesure entre l'érudition et la vulgarisation ; d'un choix de variantes qui renseigne sur le travail de la pensée sans alourdir le texte. Des documents divers, lettres, témoignages etc., joints en annexe contribuent à cet éclairage historique qui semble être le souci majeur de la collection." (Françoise Gaillard, Romantisme, 1982)

BARTHÉLEMY (Hippolyte).

La Guerre. 1870-18.

P., Jules Rouff, s.d. (1888), 2 vol. in-4°, 1600 pp, pagination continue, nombreuses gravures et cartes, tableaux, 7 chromolithographies en couleurs hors texte, reliures pleine percaline olive, dos lisses, titres et filets dorés (rel. de l'époque), qqs pages froissées et lég. abîmées au tome I, bon état. Peu courant

Tomes I et II seuls (sur 3). Une description fouillée de l'armée française, dix-sept ans après la guerre et la défaite. — "La 37e série de la Guerre, par M. H. Barthélemy, vient de parailre. L'auteur y continue l'étude du système pénitentiaire dans l'armée, il nous montre le fonctionnement des conseils de guerre, des conseils de revision, des prévotés, etc. etc. Il passe ensuite aux conditions de l'avancement en temps de paix et en temps de guerre. Cinq gravures ornent le texte. Elles représentent Un pénitencier militaire, une prévoté, un concours de capitaines, une épreuve sur le terrain et une conférence sur le terrain à des sous-lieutenants de réserve." (Tunis-Journal, 15 août 1889)

BOYER (Général Pierre-François-Xavier).

Historique de ma vie. 1. Précis des événements auxquels j'ai pris part (1792-1836) – 2. Journal des événements arrivés en Algérie et plus particulièrement à la division d'Oran (depuis juillet 1830 jusqu'en juillet 1848).

La Vouivre, 1999, 2 vol. in-8° carré, xvi-241 et 255 pp, édition de Jacqueline Le Gallic-Holleaux et de Didier Paineau, texte sur 2 colonnes, 3 gravures dans le texte, 8 pl. hors texte et 8 cartes (pour le T. 1), une gravure dans le texte, 3 pl. hors texte et 4 cartes (pour le T. 2), index, brochés, bon état

De 1792 à 1848, Pierre Boyer participe aux campagnes de la Révolution et à celles de l’Empire. Il poursuit sa carrière militaire en Algérie, au temps de la conquête. Jeune officier, en Belgique puis en Catalogne, il participe aux campagnes victorieuses de la République. Il gravit rapidement les grades militaires. Après l’avènement de Bonaparte, il part en Italie, puis en Egypte. Échappant à la capture, il est choisi pour participer à la reconquête de la colonie de Saint-Domingue. Il est capturé à son retour par un navire anglais. Prisonnier, il résiste à sa façon, et finit par être échangé contre un officier anglais. Il retourne dans le tourbillon de l’Empire : l’Allemagne en 1806, la conférence d’Erfurt, le Portugal, l’Espagne. En 1813 il lutte contre les partisans, puis est refoulé avec le roi Joseph. La France est envahie, Napoléon a besoin de vétérans et rappelle Boyer en 1814. En 1815, il reprend du service puis est mis à la retraite. Après un long exil, Boyer continue sa destinée militaire, il repart en Egypte entraîner les soldats de Méhémet-Ali. Il revient en France et joue un rôle dans la chute de Charles X. Louis-Philippe l’envoie en Algérie. Boyer combat à Médéa puis est nommé gouverneur d’Oran. C’est lui qui, le premier, entreprend l’aménagement de la baie de Mers-el-Kébir, pour contre balancer le Gibraltar anglais. Rappelé en France, il ne cesse de suivre par le menu et de raconter l’impitoyable guerre contre Abd-el-Kader. Il arrête son récit en 1848, après la capture de l’émir et l’achèvement des installations de Mers-el-Kébir.

SAGNAC (Philippe).

La Fin de l'Ancien Régime et la Révolution américaine (1763-1789).

PUF, 1952, fort in-8°, 622 pp, 3e édition revue et augmentée, biblio, index, broché, bon état (Coll. Peuples et Civilisations)

"L'ensemble du livre révèle une érudition magnifique, l'universalité d'esprit et le sens de l'exposition d'un historien de grande classe. Ce livre, vraiment très beau, ajoute un fleuron à l'œuvre déjà si remarquable de M. Sagnac. (...) A juste titre, M. Sagnac considère la fin du XVIIIe s. avant tout comme une période de profonde crise morale et intellectuelle. Il y constate, parmi les facteurs généraux, les progrès de la natalité, le maintien d'une puissante aristocratie foncière conservatrice, l'élan du capitalisme industriel et bancaire, l'ascension et l'enrichissement des classes moyennes, un ardent épanouissement artistique et scientifique..." (Frans van Kalken, Revue belge de philologie et d'histoire)

HUBERT (Eugène).

La Torture aux Pays-Bas autrichiens pendant le XVIIIe siècle. Son application, ses partisans et ses adversaires, son abolition. Etude historique.

S.l. [Bruxelles, Académie Royale de Belgique], s.d. (1897), in-4°, 176 pp, pièces justificatives, index, modeste cartonnage souple d'attente, bon état

La place de la torture et le fonctionnement de l’instruction judiciaire dans les Pays-Bas autrichiens et l’ancien pays de Liège pendant la dernière partie de l’ancien régime. L'auteur expose dans un premier chapitre la législation en vigueur depuis les ordonnances de Philippe II. Il étudie ensuite le mouvement qui se produisit dans les esprits au XVIIe et surtout au XVIIIe siècle contre la cruauté des peines en général, et spécialement contre la torture... — "Travail approfondi, d'après les documents en grande partie inédits, très complet et du plus haut intérêt. « Le travail de M. Hubert, à dit M. Duvivier à l'Académie, présente un grand intérêt : il est riche de faits, il expose avec netteté et exactitude la législation sur la torture, le rôle que jouait celle-ci dans l'instruction judiciaire, le mouvement de l'opinion en faveur de son abolition, les résistances que rencontra cette suppression. » C'est à Joseph II qu'est due, pendant la vie de sa mère, Marie-Thérèse, l'abolition de la torture dans les états héréditaires de l'Autriche. Dans les Pays-Bas catholiques, la réforme fut plus difficile, rencontrant une vive opposition dans tous les conseils de justice. Il fallut louvoyer. Le gouvernement commença par décider que l'application à la torture ne pourrait désormais avoir lieu que moyennant son autorisation spéciale après communication des procédures. Et dans chaque cas particulier, il refusait l'autorisation demandée. En 1781, le Conseil de Flandre insiste pour être autorisé à appliquer à la torture le prêtre Bauwens... Une longue procédure s'engage : « On arrache rarement, dit le Conseil de Flandre, aux scélérats endurcis au crime par une longue habitude, tel que celui-ci, des confessions autrement que par la réalité et la violence des tourments. » Le gouvernement finit par écrire qu'il n'autorisera plus la torture. Et malgré tout le mécontentement et les aigres observations des conseils de justice. l'empereur Joseph II prononce la complète abolition de la torture par l'article 63 du décret du 3 avril 1787. L'on continua cependant à torturer les accusés en 1790, 1791 et jusqu'en 1794, car la Révolution brabançonne amena l'abrogation des réformes de Joseph II..." (La Belgique judiciaire, 1897) — Extrait du tome 55 des Mémoires couronnés et Mémoires des savants étrangers de l'Académie Royale (de Belgique).

BOURNON (Fernand).

Paris-Atlas.

Larousse, 1989, in-4°, xvi-239 pp, 595 reproductions photographiques, 32 dessins de Léon-Charles Libonis et 28 plans dont 24 en couleurs (Paris, les 20 arrondissements, Versailles, environs de Paris, Fontainebleau), page de titre illustrée imprimée en rouge et noir, index, reliure percaline bordeaux de l'éditeur, dos lisse avec titre doré et décor végétal à froid, 1er plat avec titre doré et décor végétal à froid avec au centre les armes de Paris, 2e plat avec médaillon Larousse à froid, bon état

Réimpression à l'identique de l'édition de 1900 de cet excellent ouvrage de l'archiviste et historien de Paris, Fernand Bournon (1857-1909). — "Paris-Atlas est une publication illustrée, paraissant par livraisons à cette librairie Larousse si habile aux ouvrages de vulgarisation. Chaque livraison, consacrée à un des vingt arrondissements de Paris, est accompagnée d'un plan de l'arrondissement en huit couleurs. La description des rues, places et bâtiments est l'oeuvre d'un des historiens qui connaissent le mieux le vieux Paris et le nouveau, de M. Fernand Bournon. Elle est claire, vivante et toujours instructive. L'auteur a soigneusement évité de faire parade de son érudition ; à peine a-t-il osé risquer çà et là la cote d'un carton des Archives nationales ou une étymologie nouvelle (ex. le Louvre, qui serait que l'Ouvre, ou l'oeuvre capitale de défense élevée sur la rive droite par Philippe-Auguste) ; mais c'est seulement quand on connaît les choses à fond qu'on peut en parler avec cette substantielle concision. Quatre fascicules sont réservés aux environs de Paris." (Revue Historique, 1900)

LAUFENBURGER (Henry)(dir.).

Les Banques anglaises et leur organisation, par T. Balogh.

P., Librairie du Recueil Sirey, 1949, in-8°, xii-399 pp, traduit de l'anglais, nombreux tableaux, notes bibliographiques, broché, bon état (Enquête sur les changements de structure du crédit et de la banque, 1914-1940, III)

Un aperçu d'un pan décisif de l’histoire financière de la première moitié du XXe siècle. Les répercussions de la première guerre mondiale bouleversent à la fois les systèmes bancaires national et international, le financement de l’économie, les conditions de travail dans les banques, le métier bancaire, mais aussi le rapport des citoyens à leur argent. En premier lieu, ce moment de crise financière modifie durablement les relations entre les banques et l’État. — Cet ouvrage est le troisième volume des résultats de l'Enquête entreprise par la Fondation Rockefeller, avec le concours de l'Institut scientifique de recherches économiques et sociales, présidé par M. Charles Rist, sur les grands problèmes de technique économique susceptibles d'intéresser les relations internationales : protectionnisme économique ; – changement dans les méthodes et la réglementation du commerce international ; – transformation de structure de la banque et du crédit. Ce livre n'est pas une histoire. C'est un bilan. Partant de la structure de l'économie bancaire britannique en 1913, il y compare son organisation vingt-cinq ans plus tard et il n'évoque les faits que dans la mesure où ils expliquent les changements constatés. Le trait dominant de révolution est l'intervention grandissante de l'Etat dans l'activité bancaire. (Revue d'économie politique)

LAUFENBURGER (Henry)(dir.).

Les Banques italiennes, par E. d'Albergo. – Les Banques suisses, par C. Viret, S. Schweizer et P. Ackermann.

P., Librairie du Recueil Sirey, 1940, in-8°, viii-451 pp, tableaux (certains dépliants hors texte), annexes, broché, bon état (Enquête sur les changements de structure du crédit et de la banque, 1914-1938, II)

Un aperçu d'un pan décisif de l’histoire financière de la première moitié du XXe siècle. Les répercussions de la première guerre mondiale bouleversent à la fois les systèmes bancaires national et international, le financement de l’économie, les conditions de travail dans les banques, le métier bancaire, mais aussi le rapport des citoyens à leur argent. En premier lieu, ce moment de crise financière modifie durablement les relations entre les banques et l’État. — Cet ouvrage est le deuxième volume des résultats de l'Enquête entreprise par la Fondation Rockefeller, avec le concours de l'Institut scientifique de recherches économiques et sociales, présidé par M. Charles Rist, sur les grands problèmes de technique économique susceptibles d'intéresser les relations internationales : protectionnisme économique ; changement dans les méthodes et la réglementation du commerce international ; transformation de structure de la banque et du crédit. Ce livre n'est pas une histoire. C'est un bilan. Partant de la structure des économies bancaires italiennes et suisses en 1913, il y compare leur organisation vingt-cinq ans plus tard et il n'évoque les faits que dans la mesure où ils expliquent les changements constatés. Le trait dominant de révolution est l'intervention grandissante de l'Etat dans l'activité bancaire. (Revue d'économie politique)

YOUNG (Desmond).

Rommel.

Club du Livre Slectionné, 1951, in-12, 284 pp, traduit de l'anglais (“Rommel, the Desert Fox”), préface du maréchal Auchinleck, un portrait de Rommel en frontispice, 10 photos hors texte, 11 cartes sur un dépliant hors texte, états de service et « papiers » de Rommel en annexe, reliure simili-cuir bordeaux décorée de l'éditeur, rhodoïd, bon état. Tiré à 3000 ex., tous numérotés

Desmond Young, général anglais, retrace, de 1914 à sa mort, la carrière de Rommel qu'il a connu en pleine action puisqu'il fut son adversaire dans le désert de Libye. L'auteur s'est attaché à dégager la personnalité de cet étrange général du Reich qui avait, en quelques mois acquis une stature légendaire aux yeux des soldats anglais d'Afrique, peu sensibles pourtant au prestige personnel. Qui était Rommel ? Grâce à la famille et aux compagnons d'armes du Feld-maréchal, Desmond Young a pu compulser des archives privées qui lui permettent de donner une réponse détaillée et définitive à cette question. Il décrit toutes les étapes de son grand adversaire : son commandement dans les Alpes autrichiennes, son action dans la campagne de France en 1940, ses offensives et ses retraites à la tête de l'Afrika Korps, son rôle dans la défense du Mur de l'Atlantique et enfin sa participation au tragique complot contre Hitler, rôle qui lui valut d'être assassiné par l'homme qui avait fait de lui un maréchal du Reich. — "Voici une étude sur Rommel à laquelle d'autres historiens ajouteront peut-être quelques details notamment en ce qui touche les opérations mais qui ne sera dépassée par aucune autre pour la probité qui a constamment guidé l'auteur. D'ailleurs, le brigadier général Desmond Young ne s'est pas proposé de suivre Rommel pas à pas dans tous ses combats, mais bien de mettre en lumière les traits d'une physionomie remarquable d'officier allemand. A cet effet il ne s'est epargné aucune peine pour nous laisser un portrait fidèle d'un modèle qui lui a inspiré une grande admiration. Après avoir fait une bonne partie de la campagne de Libye au cours de laquelle les troupes de Rommel le capturèrent devant Gazala, D. Young, qui s'est evadé d'Italie à l'époque de la débâcle de Mussolini, s'est rendu en Allemagne après la fin des hostilités et y a séjourné auprès de la famille, des amis, des anciens officiers de Rommel, pour mener une enquête scrupuleuse et nourrie de données puisées aussi près des sources que possible. (...) La dernière partie de l'ouvrage, longuement développée par Desmond Young est tout spécialement intéressante. Les témoignages de Mme Rommel, ceux du général Speidel, dernier chef d'état-major du maréchal, qui fut arrête par les S.S. et eut la chance de se tirer d'une situation désespérée, ceux de l'ancien maire de Stuttgart, le Dr Strölin, qui entraîna Rommel dans la conspiration devant mettre Hitler hors d'état de nuire, d'autres encore, éclairent d'une manière saisissante la fin de Rommel. (...) Cette étude sera utile aux historiens par l'impartialité scrupuleuse et le soin avec lesquels le général Desmond Young a voulu peindre le caractère d'un grand chef allemand." (Général Renondeau, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale)

FRAPPÉ (Jean Bernard).

La Luftwaffe attaque à l'Ouest (France 1939-1942).

Bayeux, Heimdal, 1991, in-4°, 96 pp, 211 photographies, 2 cartes, index, cart. illustré de l'éditeur, bon état

Dimanche 24 septembre 1939. L'Europe est de nouveau en guerre. La Pologne, envahie par les troupes allemandes depuis plus de trois semaines, est à la veille de capituler. A l'Ouest, les deux alliées, la Grande-Bretagne et la France, assistent impuissantes à son agonie. Seules une timide avancée française au-delà de la frontière vers Sarreguemines et de régulières incursions de l'armée de l'Air dans le ciel de l'Allemagne, témoignent de l'état de guerre à l'Ouest. Ce jour là, il est un peu plus de midi, lorsqu'une nouvelle fois dix Morane Saulnier MS 406 du groupe de chasse I/3, répartis en quatre patrouilles, pénètrent l'espace aérien ennemi vers Sarrebruck, pour accompagner un Mureaux 115 du groupe d'observation aérien 1/520. Quelques minutes se sont à peine écoulées que six Messerschmitt Bf 109D, appartenant au Jagdgruppe 152, interviennent déjà et s'attaquent à une section de quatre Morane emmenés par le capitaine Roger Gérard. Le combat aérien qui s'engage est d'une rare violence : sa machine étant trop sévèrement atteinte, Gérard est obligé de l'évacuer et saute en parachute; à son tour le sergent Garnier, blessé, doit rompre le combat. Suivi par ses adversaires, il est tué par une dernière rafale alors qu'il tente de se poser vers Ettling. Plus chanceux que son camarade, l'adjudant-chef Combette rejoint son terrain de Velaine malgré les vingt-huit impacts qui ont criblé son Morane...

PAUPHILET (Albert).

La Roue des fortunes royales ou la Gloire d'Artus, empereur de Bretagne, d'après les anciens textes.

L'Edition d'Art, H. Piazza, 1925, pt in-8°, xvi-128 pp, bandeaux et lettrines ornés (ornementation spécialement dessinée par Paul de Pidoll), broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Epopées et légendes)

"Cet agréable sommaire de la légende d'Artur pourra servir d'introduction à la lecture des romans arthuriens, latins et français." (Romania, 1926). — Fondée en 1920 par l'éditeur d'origine italienne Henri Piazza installé à Paris au 19 rue Bonaparte, active durant plus d'un demi-siècle, la collection « Épopées et légendes » proposa un important fonds de grands textes fondateurs de toutes les civilisations (épopée, chanson de geste, mythe fondateur, matière de Bretagne et de France, saga, etc.). Chaque texte était dit renouvelé, c'est-à-dire réécrit, adapté en français moderne, et présenté par un spécialiste.