Atlas du Monde islamique depuis 1500.
P., Editions du Fanal, 1987, in-4°, 238 pp, traduit de l'anglais, 53 cartes en couleurs et 302 illustrations dans le texte (192 en couleurs), tableaux chronologiques et dynastiques, glossaire, biblio, index des noms propres et des sujets, reliure toile havane de l'éditeur, gardes illustrées, jaquette illustrée, bon état
"Voici un atlas au sens non géographique du terme, c'est-à-dire un bel ouvrage, richement illustré visant à donner toute l'information fondamentale sur le sujet : le monde musulman au cours de ses cinq derniers siècles. Le champ géographique dépeint est constamment étendu à l'ensemble du domaine spatial touché par l'Islam ; au-delà de son cœur moyen-oriental, on ne perd pas de vue ses marges périphériques d'Afrique Noire, d'Europe balkanique et soviétique, de Sibérie, d'Asie centrale, de Chine, du Subcontinent indien, d'Asie du Sud-Est. L'illustration, généralement en couleurs, est abondante et de bonne qualité : de très nombreuses photos et une cinquantaine de cartes originales qui donnent une vision claire et souvent dynamique des faits représentés. Ceux-ci sont d'abord d'ordre politique : Etats, empires, souverainetés, influences et projets impérialistes, mouvements de peuples, colonisation, etc. Mais les phénomènes culturels et religieux sont, aussi, abondamment cartographiés : extension de l'Islam, proportion de musulmans, écoles (rites), ordres religieux, mouvements revivalistes et révolutionnaires, etc." (J.-L. Breton, Annales de géographie)
Aliénor d'Aquitaine.
Albin Michel, 1978, in-8°, 301 pp, nouvelle édition, broché, couv. illustrée, bon état (Prix Historia, Grand Prix littéraire de la ville de Bordeaux)
La chronique scandaleuse s'est emparée très tôt du personnage d'Aliénor d'Aquitaine. Les Français ne lui auraient-ils pas gardé rancune d'avoir abandonné la couronne de France pour celle d'Angleterre ? Quoi qu'il en soit, la réputation fâcheuse qu'on lui a faite aura marqué, pour la postérité, une personnalité féminine hors pair. Admirablement attentive à son temps, toujours prête à faire face aux situations, si tragiques fussent-elles, elle se montra au cours d'une vie particulièrement mouvementée, capable d'organiser la défense d'une forteresse, d'administrer non seulement son duché, mais tout un royaume, de prévoir l'importance qu'allait prendre, au XIIIe siècle, la bourgeoisie des villes. En suivant pas à pas une vie romanesque s'il en fut, Régine Pernoud nous a donné avec Aliénor d'Aquitaine un livre remarquable qui a été couronné par le Grand Prix littéraire de la Ville de Bordeaux et par le prix Historia.
Gennevilliers. Evocation historique.
Gennevilliers, ville de Gennevilliers, 1966-1970, 2 vol. gr. in-8°, 374 et 344 pp, très nombreuses photos, 4 pl. en couleurs, 2 plans en couleurs dépliants hors texte, brochés, couv. illustrées, bon état
Tome 1 : Des origines à la fin du 19e siècle (par R. Quinot). Tome 2 : De la fin du 19e siècle à 1970 (par J. Laffitte). — "La monographie de Gennevilliers par R. Q. est une des meilleures existant sur une commune de la région parisienne tant par son texte que par sa présentation. Elle est abondamment illustrée en photos et cartes bien choisies. Le problème posé à Gennevilliers, c’est la transformation d’un bourg rural sous l'influence d’une grande ville proche et de la grande industrie. Si les activités traditionnelles se sont maintenues plus longtemps à Gennevilliers, elles le doivent paradoxalement à une servitude indirecte de la poussée urbaine des champs d’épandage des eaux usées de Paris. Le demi-siècle que nous venons de vivre a vu le grignotage de cette économie d’abord par l'extension progressive des résidences de banlieue, et ensuite par la création sporadique d'usines, et enfin la disparition brutale des dernières cultures sous la pression administrative." (C. Pris, Arts et traditions populaires, 1967) — "Intéressante monographie, sur cette presqu'île enfermée dans une boucle de la Seine, dont le nom, qui rappellerait le patronage de Sainte Geneviève, apparaît, dès le XIIe siècle, dans les relations écrites et dont, pendant 1000 ans, le sort a été lié à celui de la formidable abbaye de Saint-Denis. Nombreuses indications sur la population : 911 habitants en 1711, 985 en 1786. Retombée à 977 en 1801, elle passera à 10 056 en 1901, mais cette progression reste cependant très inférieure à celle de la banlieue parisienne au XIXe, par suite du manque de communications ferroviaires et du maintien de l'économie rurale, favorisé par les champs d'épandage. Dès 1896, la majeure partie des habitants de Gennevilliers vient des autres provinces ou de l'étranger..." (J. Hecht, Population, 1973)
Guerre des Communeux de Paris, 18 mars - 28 mai 1871, par un officier supérieur de l'armée de Versailles.
Firmin-Didot, 1871, in-12, vi-368 pp, 3e édition, reliure demi-basane rouge, dos lisse orné de filets à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), reliure frottée, coiffe sup. arasée, coins émoussés, rousseurs éparses, état correct
Intéressant témoignage sur la Commune, vue du côté Versaillais. Ouvrage publié anonymement, puis sous le nom du major H. de Sarrepont, pseudonyme du lieutenant-colonel Eugène Hennebert. — "Classique ouvrage de militaire qui débute par un court chapitre sur la capitale, toujours résistante aux lois. Les « glorieux faits d'armes » de l'armée s'opposent aux « violations des lois de la guerre (!) » par les communeux qui rassemblent « toute l'écume de l'Europe ». Les pétroleurs se joignent aux pétroleuses pour former « une armée de huit mille furies !!! » Enfin, pour couronner le tout, « le talent de nos généraux » est si évident que « les Prussiens... ne nous refusent point des félicitations méritées »." (Le Quillec, 4170)
L'Impérialisme macédonien et l'hellénisation de l'Orient.
P., Renaissance du Livre, 1926, in-8°, xvi-503 pp, 7 planches (dont une double) et 4 cartes (3 repliées) hors texte, biblio, index, broché, couv. abîmée, intérieur propre, état correct (Coll. L'Evolution de l'Humanité)
"Les prodigieux exploits qui ont changé la face du monde et qui assurent au nom d'Alexandre une gloire incomparable, sont retracés par M. P. Jouguet avec une élégante précision. Après avoir retracé la conquête d'Alexandre, le démembrement de l'Empire et la rivalité des puissances jusqu'à la chute de l'Empire séleucide, l'auteur consacre les deux cinquièmes de son ouvrage à suivre l'hellénisation de l'Orient qu'il envisage principalement dans l'organisation de l'Egypte. Sur cinq chapitres consacrés à cette importante étude, quatre sont réservés à l'Egypte et ils sont en tout point remarquables et tels qu'on pouvait les attendre du maître papyrologue qu'est M. Jouguet..." (René Dussaud, Syria, 1927)
La Sérénissime république de Venise.
Fayard, 1946, in-12, 442 pp, broché, bon état
"S'appuyant à la fois sur des sources originales et sur les travaux monumentaux de Molmenti et d'autres auteurs, l'auteur présente une bonne histoire, directe, de la maîtresse de l'Adriatique qui, pendant tant de siècles, "a tenu en respect l'Orient magnifique". Il ajoute plusieurs chapitres intéressants sur la vie sociale et artistique à Venise, dont un sur l'amour invétéré des Vénitiens pour le jeu. Pendant des siècles, l'existence entière de la ville a dépendu, pour ainsi dire, des risques liés aux pirates, aux Turcs, aux tempêtes et aux naufrages, mais aussi, en cas de chance, des gains fabuleux réalisés au cours d'un seul voyage. C'est ainsi qu'est né un incroyable esprit de jeu qui, plus tard, a corrompu la morale de certaines des plus riches familles patriciennes." (Sidney B. Fay, Books Abroad, 1948)
Saint-Just, théoricien de la Révolution. Introduction, notes et choix de textes par Charles Vellay.
Monaco, L. Jaspard, 1946, pt in-8°, 276 pp, broché, papier lég. jauni, bon état (Coll. Les grands témoins)
"Saint-Just n'appartient pas au groupe des hommes de la Révolution qui n'ont fait que suivre la marche des événements, adaptant leur conduite au déroulement des faits, mais il est de ceux qui, ayant envisagé la Révolution comme la source d'une transformation profonde, ont cherché à en définir l'idéal. C'est cet idéal révolutionnaire de Saint-Just que Ch. Vellay s'est efforcé de mettre en lumière en plaçant sous les yeux du lecteur un choix de textes du célèbre conventionnel, rangés suivant leur ordre chronologique." (H.-D. Gardeil, Revue des Sciences philosophiques et théologiques, 1949)
La Haute banque et les trusts. (Les financiers qui mènent le monde).
P., La Librairie française, 1958, fort in-12, 438 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état
"Ce lourd pamphlet est plus révélateur sur la persistance d'un courant antisémite et anticapitaliste primaire dans certains milieux qui se disent « nationaux », que sur l'influence réelle des milieux d'affaires sur la décision politique. Au lieu d'une étude scientifique de groupes de pression importants, on y trouve tous les poncifs traditionnels qui semblaient jusqu'ici l'apanage exclusif d'un mauvais journalisme." (Revue française de science politique, 1959)
Les Germains. Cours professé à l'École du Louvre en 1924-1925.
Albin Michel, 1952 in-8°, xxvi-336 pp, avant-propos de Henri Berr, 11 cartes, 27 figures dans le texte et 4 planches hors texte, biblio, index, broché, bon état (coll. L'Evolution de l'Humanité)
"Impatiemment attendue depuis nombre d'années, voici la parution de l'ouvrage posthume de H. Hubert sur Les Germains. Longtemps perdu, son manuscrit heureusement retrouvé, a pu être publié grâce aux soins patients de son éditeur, P. Chalus qui a su reconstituer certains passages d'après des notes difficiles à déchiffrer, et compléter, vérifier et mettre à jour l'illustration et la bibliographie de l'ouvrage. La thèse de H. Hubert est que les Germains « sont un peuple indo-européanisé ou ayant adopté une langue indo-européenne », et son ouvrage apporte de solides arguments en faveur de cette opinion. Partant de l'étude des Germains à l'époque des invasions, moment où nous les connaissons le mieux, point culminant de leur civilisation, il étudie ensuite le problème de leurs origines ; situant à cette occasion la Germanie et la Scandinavie aux périodes glaciaires et interglaciaires, il suit les différentes civilisations qui se sont succédé dans ces régions depuis la fin du paléolithique jusqu'à l'apparition de cette civilisation nouvelle, dont « l'image devient de plus en plus consistante à nos yeux ». Ainsi l'ouvrage acquiert-il un intérêt des plus vifs pour l'étude des techniques depuis les premières périodes préhistoriques jusqu'à l'époque des invasions. Les renseignements donnés par H. Hubert sont à la fois clairs et précis. Comme à l'habitude, la préface lucide de M. Henri Berr ajoute encore à l'intérêt de l'ouvrage et facilite beaucoup son étude." (Juliette Taton, Revue d'histoire des sciences, 1952) — "... Il est admirable que, malgré sa rédaction déjà ancienne, le volume ne date pas. Il le doit à l'originalité profonde de la pensée autant qu'à l'ampleur de l'information. C'est vraiment une synthèse en même temps qu'une thèse." (A. Grenier, Revue des Études Anciennes, 1952) — "Un livre posthume remarquable qui renouvelle la question, en insistant sur les influences extérieures qui ont agi sur les Germains." (Albert Dauzat, Revue internationale d'onomastique, 1953)
A bras le cœur.
Laffont, 1972, gr. in-8°, 467 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, dos insolé, bon état (Coll. Vécu), envoi a.s.
Mémoires d'un célèbre gaulliste de 1939 à 1970. Les 270 premières pages sont un récit de ses combats dans les Forces Françaises Libres pendant la Seconde Guerre mondiale. — "Midi, le 10 juillet 1940, un jeune officier de marine plonge de son bateau dans la rade d'Alexandrie : Roger Barberot vient de choisir la France Libre, l'aventure. Il vient d'orienter sa vie par ce refus de la défaite. Par la décision de combattre aux côtés du général de Gaulle. Nous le suivons dans le désert de Libye devant Tobrouk et Benghazi, en Erythrée, devant Damas, à El Alamein, en Tunisie, à Rome, à Toulon, dans les Vosges et en Alsace. Il passe à travers toutes les bagarres sans une égratignure. Cela fait partie de son personnage que de croire qu'il est invulnérable et que la santé et la jeunesse sont éternelles. Sa grande aventure, vivante, colorée, joyeuse, n'est autre que la grande aventure de la France pendant ces trente dernières années. La guerre finie, il est l'officier le plus décoré de la Marine. Il est Compagnon de la Libération depuis mars 1941, Commandeur de la Légion d'honneur à trente ans (ils sont trois à l'avoir à cet âge en France). Les Américains lui ont donné leur plus haute décoration militaire pour "extrême héroïsme en action". Il est capitaine de frégate. Une carrière militaire brillante s'ouvre devant lui qui doit l'amener tout naturellement à la première place. Pour peu qu'il le veuille. Mais il remet sa mise sur le tapis et quitte, en 1947, la Marine pour servir comme militant au R.P.F. C'est une autre aventure qui commence. Tour à tour officier en Algérie, ambassadeur de France, l'actualité le prend parfois dans son objectif. Parce qu'il n'est pas homme à se taire et à dissimuler. Dans la guerre et dans la paix, il se bat partout pour ses idées. Et pour ses amis. "Spécialité : l'amitié", note Vianson-Ponté dans sa revue des Gaullistes de "A à Z" . Il n'est pas tendre pour les autres. Il est de ceux qui prennent la vie « à bras le cœur »."
Le coup d'État du 2 décembre 1851. La résistance républicaine au coup d'État.
Aubier, 1982, pt in-8°, 224 pp, 35 gravures du temps, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Floréal)
Le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte réussit sans coup férir un coup d'État. Les ouvriers regardent sans bouger le député Baudin mourir sur une barricade. Victor Hugo part à Guernesey écrire “Les Châtiments”. Sept millions de Français applaudissent le prince-président. Cela, c'est l'histoire officielle. Parfois on évoque – discrètement – la guerre sociale qui, depuis 1848, opposait le parti de l'Ordre à ces nouveaux sauvages, ces “Rouges” qu'il fallait abattre à tout prix, quitte à faire envahir la France par les cosaques, comme le suggérait Morny, le demi-frère de Louis-Napoléon. Parfois, l'on démontre – encore plus discrètement – les mécanismes de ce coup d'État : un modèle du genre, préparé et réussi comme un mauvais coup de grand style. Mais jamais on ne raconte la révolte de la province, qui se dresse contre l'Empire à venir aux cris de “Vive la Sociale” dans tout le Sud de la France. Une jacquerie ? Non. Une véritable révolution. Et tandis qu'à Paris l'archevêque chante le Te Deum à Notre-Dame devant le futur Napoléon III, ses généraux et sa cour de banquiers, en Provence flotte toujours le drapeau rouge...
Au nom de la race.
Fayard, 1975, gr. in-8°, 276 pp, 32 pl. de photos hors texte, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état, envoi a.s. des 2 auteurs
Une étude du projet nazi de création d'une race pure, du programme de "procréation dirigée" des haras humains nazis (organisation SS Lebensborn) mis en place par Himmler, et des enfants volés par la SS. Les auteurs ont pu consulter en Allemagne les quelques archives des centres Lebensborn ayant échappé à la destruction à la fin de la guerre. — "Avec ce document prodigieux sur l’élevage humain de la SS et sur le rapt des enfants de “sang pur” à travers l’Europe, on a touché à l’essence même du national-socialisme. Au cours d’une longue et difficile enquête, Marc Hillel et Clarissa Henry ont retrouvé les témoins et les victimes de l'organisation SS de Lebensborn : trente ans après, les plaies sont toujours ouvertes."
Les Maréchaux de la Légion.
Fayard, 1977, gr. in-8°, 432 pp, 16 pl. de photos hors texte, chronologie, 7 cartes et documents, broché, couv. illustrée, bon état. Bien complet des 2 cartes en dépliant volant
L'odyssée du 5e Etranger, 1940-1945. — La Légion ouvre ses portes à tous, venus du monde entier, qui parlent toutes les langues, à tous ceux qui refusent de subir leur destin et de vivre asservis. L'un fomente un complot contre les bolcheviks, un autre s'enfuit d'Autriche parce qu'il a du sang juif et que les nazis le cherchent, un troisième, chef d'une compagnie de jeunesses hitlériennes, a insulté un ministre de Hitler. Ils se retrouvent à la Légion, leur famille à présent. Une clause de l'armistice de 1940 prévoit le retour des sujets allemands dans leur pays. Pour beaucoup, ce serait la mort. Un détachement clandestin est constitué qui rejoindra, après cinq mois, l'Indochine à la fin de 1941. L'entraînement, les parachutages et les batailles sont l'ordinaire de ces hommes, attaqués en mars 1945 par les Japonais, avec une sauvagerie inouïe. Ils « sauvent l'honneur », presque seuls à lutter. Tels sont ces sous-officiers qui font la force de la Légion et dont les meilleurs mériteraient de porter, avec le galon d'adjudant-chef, le cercle d'or des Maréchaux de France sur lequel sont gravés ces mots : « Terror Belli, Decus pacis » (Terreur de la guerre, Honneur de la paix). (4e de couverture)
Le Général, les siens, les autres et lui-même.
Cercle du Nouveau Livre d'Histoire, 1968, in-8°, 273 pp, 16 pl. de photos hors texte, chronologie, reliure toile bleu-nuit de l'éditeur avec une photo du Général au 1er plat, bon état
Gaulliste de conviction, Pierre Galante éclaire dans ces pages l'aventure et l'histoire du gaullisme vues sous l'angle le plus chaleureux. Journaliste de métier, il a travaillé pour plusieurs journaux et magazines et a été également secrétaire général de “Paris-Match”. En 1955, il a épousé l'actrice américaine Olivia de Havilland. — Table : Charles de Gaulle et les siens ; Charles de Gaulle et les autres ; De Gaulle et lui-même.
Les Cinquante-deux serviteurs de Dieu. Français, Annamites, Chinois. Mis à mort pour la foi en Extrême-Orient de 1815 à 1856.
Société des Missions-Etrangères/Téqui, 1893, 2 vol. in-8°, xii-355 et 350 pp, 49 gravures, brochés, dos abîmés recollés, trace de mouillure ancienne en marge sup. du tome II, C. de bibl., état correct. Rare
La situation du catholicisme en Annam de 1798 à 1853. Prisons et instruments de supplice en Annam. Biographies.
La France nouvelle, suivi de Pages choisies. Présentation et notes de Pierre Guiral.
Garnier, 1981, in-8°, 294 pp, longue présentation par Pierre Guiral (p. 7-55), liste des œuvres de Prévost-Paradol, biblio, broché, un portrait photo de Prévost-Paradol en médaillon au 1er plat, bon état (Coll. Les Classiques de la politique)
En juillet 1868 paraît “la France nouvelle”, un essai politique qui fait l'effet d'une bombe. Son auteur, Anatole Prévost-Paradol, journaliste et académicien d'à peine 39 ans, y pose d'emblée, sous le Second Empire finissant, une question simple, "celle de savoir si nous serons enfin une nation libre", et y répond par un appel à des réformes propres à instaurer une "démocratie française" telle qu'il la conçoit. Ce percutant manifeste du libéralisme trouve bien des échos dans le temps présent... Nommé ambassadeur aux États-Unis avec pour mission de porter l'assurance de la paix en Europe. Prévost-Paradol se suicida à l'annonce de la déclaration de guerre à la Prusse.
Marie de Médicis.
GLM/Fayard, 1981, fort in-8°, 635 pp, 8 pl. de gravures hors texte, biographies, chronologie, biblio, index, cart. éditeur, jaquette illustrée (dos de la jaquette uniformément passé), bon état
Elle est grande, elle est hautaine, elle a le teint très blanc, un double menton, mauvais caractère, 27 ans déjà. En l'an 1600, Marie de Médicis épouse Henri IV. C'est un mariage d'argent : les Médicis sont une richissime famille de banquiers florentins devenus grands-ducs de Toscane. C'est un mariage politique : le Pape et l'Espagne veulent amarrer la France au catholicisme après 45 ans de troubles et de guerres religieuses. Entre Henri IV et Marie de Médicis, la vie conjugale devient souvent un enfer. Maîtresses, scènes de ménage, histoires d'argent ; Sully arbitre comme il peut. Quand Henri IV est assassiné, son fils Louis XIII n'a que 8 ans et demi. Marie de Médicis devient Régente. Elle met la France au pillage pour acheter la tranquillité des nobles, remplir les poches de ses favoris Leonora Galligaï et Concino Concini, et satisfaire une passion sans frein pour les diamants. Chassée du pouvoir par Louis XIII en 1617, elle est exilée au château de Blois, s'en évade par une échelle de corde, et fait deux années de suite la guerre à son fils. Elle se raccommode avec lui grâce à Richelieu, un jeune évêque dont elle fait la fortune et qui grâce à elle devient cardinal et premier ministre. Reine-Mère assagie et respectée, elle construit le Palais du Luxembourg à Paris, et commande à Rubens l'histoire de sa vie - un peu arrangée - en 24 tableaux. Mais elle a le démon de la jalousie et de l'intrigue. Richelieu est devenu trop puissant à son goût. Elle veut sa disgrâce, ne l'obtient pas, et, en 1631, s'enfuit du royaume de France, qu'elle quitte pour toujours. Onze ans d'exil et d'errances en Belgique, en Angleterre, en Allemagne où elle meurt dans la ville de Cologne. Onze ans de complots, négociant avec l'Espagne ennemie de la France, dressant contre Louis XIII son jeune frère Gaston d'Orléans avant de se brouiller aussi avec celui-ci. Elle meurt solitaire et dans la gêne en 1642, quelques mois avant Richelieu et Louis XIII.
Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel. Récit écrit en collaboration avec Jean Le Bitoux.
Calmann-Lévy, 1994, in-8°, 205 pp, 2 documents en fac-similé, 2 cartes, broché, couv. illustrée, bon état
Pierre Seel est né en Alsace. Il est déporté pour homosexualité en 1942 à Schirmeck, puis au camp de Struthof, sur le territoire français. — "C'est une voix devenue blanche qu'on entendra ici. Pierre Seel se souvient : la déportation dans les camps nazis, la torture et l'humiliation, puis l'enrôlement forcé – comme Alsacien – dans l'armée allemande, le front de l'Est, l'évasion et la capture par les Russes. Mais il se souvient aussi de son retour de guerre : le mur de réprobation dressé devant lui, l'homosexualité inavouable, la décision de mener une existence « comme les autres », le mariage et la vie réglée. Qu'aura-t-il fallu pour que, un beau jour d'avril 1982, il choisisse de briser cette apparence et pour que son long silence devienne un long combat pour la vérité ? Dans le récit de cette vie rompue, on lira l'aveu poignant d'un homme qui voudrait, simplement, que justice lui soit enfin rendue." (4e de couverture)
Je me suis évadé d'Auschwitz.
GLM/Ramsay, 1988, in-8°, 400 pp, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
Rudolf Vrba, né sous le nom de Walter Rosenberg (1924-2006), est un des seuls Juifs à s'être évadé du camp d'Auschwitz. Interné dans le camp de concentration en juin 1942, il est témoin de l'extermination en masse des Juifs à Auzchwitz-Birkenau. Il parvient à s'évader le 10 avril 1944, en compagnie d'Alfred Wetzler. Arrivés en Slovaquie, les deux hommes témoignent, auprès de dirigeants juifs du génocide en cours. Leur compte-rendu détaillé du mode opératoire des nazis à Auzchwitz est connu sous le nom de Rapport Vrba-Wetzler. Ce document transmis en occident en juin 1944, est rendu en partie public fin juin. Il a probablement contribué à renforcer le mouvement international de protestation contre la déportation des Juifs de Hongrie. Engagé dans l'armée des partisans tchécoslovaques en septembre 1944, Rudolf Vrba sera décoré pour sa bravoure. Il fait, après la guerre, une carrière de chercheur en neurochimie et d'enseignant en pharmacologie. En 1963, il publie un livre sur son emprisonnement à Auzchwitz (I Cannot Forgive). Il est l'un des témoin du film Shoah de Claude Lanzmann. — "Un million de Hongrois vont mourir, Auschwitz est prêt à les recevoir. Mais si vous les prévenez maintenant ils se révolteront. Ils n'iront pas dans les fours. Votre tour viendra aussi. Aujourd'hui c'est celui des Hongrois. Il faut les avertir le plus vite possible." Voici le récit effrayant d'un homme qui a passé près de deux ans dans le camp d'extermination d'Auschwitz. Le 14 avril 1944, Rudolf Vrba et son ami Fred Wetzler parviennent à s'enfuir, et le 25 avril ils remettent leur "Rapport sur les camps de concentration d'Auschwitz, Birkenau et Maïdanek". Celui-ci est immédiatement transmis au chef de la communauté juive de Hongrie. En vain : quatre cent mille juifs hongrois seront assassinés. Une chronique méticuleuse de la vie quotidienne au coeur de cet enfer, avec l'espoir insensé de s'échapper pour pouvoir témoigner, et faire cesser le massacre.
Les Relations franco-allemandes après la Première Guerre mondiale. 10 novembre 1918 - 10 janvier 1925, de l'exécution à la négociation. (Thèse).
P., Pédone, 1977, fort gr. in-8°, xix-797 pp, préface de Jacques Droz, sources et biblio, index, broché, qqs marques au crayon en marges, bon état
Par Jacques Bariéty (1930-2014), historien des relations franco-allemandes. Jacques Bariéty participa, dès sa création en 1958, aux activités de l’Institut historique allemand de Paris. Parallèlement, il poursuivit une brillante carrière universitaire comme attaché de recherche au CNRS (1964-1968), maître-assistant à la Faculté des Lettres de Metz (1971), professeur à l’Université de Strasbourg (1975), puis à la Sorbonne (Paris IV) de 1979 à 1996. Sa thèse de doctorat d’État, soutenue en 1975 et publiée en 1977, sur Les relations franco-allemandes après la première guerre mondiale (1918-1925), couronnée du prix Gobert de l’Académie Française, s’imposa internationalement comme un ouvrage de référence. Elle avait été précédée de plusieurs ouvrages sur l’Allemagne (avec Jacques Droz) et les relations franco-allemandes (avec Raymond Poidevin), ainsi que de la publication du Journal de Raymond Poincaré de 1919 (avec Pierre Miquel). (Maurice Vaïsse et Christian Baechler, Le Monde, 9 déc. 2014)
Cahiers de Sainte-Hélène. Journal 1818-1819. Manuscrit déchiffré et annoté par Paul Fleuriot de Langle.
Albin Michel, 1959 in-8°, 516 pp, broché, couv. illustrée, bon état
Deuxième volume (sur 3) des mémoires du général Bertrand. — "Document capital sur les dernières années de l'empereur." (Tulard, 143) — Dans ce second volume, le Grand Maréchal Bertrand poursuit une oeuvre entreprise au lendemain du départ de Las Cases, chassé de Sainte-Hélène. Il s'y montre le témoin sincère de la Captivité, un témoin sans complaisance qui ne se préoccupe ni de plaire ni de séduire, mais de cerner la vérité d'aussi près que possible. Sténographe impavide, greffier d'histoire, il nous livre "un portrait sans retouche" de Napoléon, il enregistre "la voix même de l'homme" selon l'expression de l'historien Pierre d'Espezel et l'appréciation du regretté Louis Madelin. C'est l'Empereur déchu, peint ad vivum, avec ses manies et ses tics, son esprit taquin et mordant, ses colères et ses accès de bon sens, la médiation de ses erreurs ou de ses fautes passées, son amour passionné pour la grandeur de son pays, ses appétits hégémoniques, ses vues prophétiques sur l'avenir de l'Europe dont le souci le hante jusque dans les tourments de l'exil. Tout a été dit, semble-t-il, sur Napoléon. On s'aperçoit en analysant le second volume des Cahiers de Sainte-Hélène, qu'il restait encore beaucoup à dire sur l'oeuvre et sur l'homme, qu'il restait beaucoup de traits neufs à recueillir et maintes leçons profitables à recevoir de celui qui fut à la fois un stratège sans égal le premier capitaine du monde, mais aussi l'un des politiques les plus clairvoyants de son siècle.
Le XVIIe siècle.
Armand Colin, 1990, gr. in-8°, 380 pp, 3 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, trace d'humidité ancienne au 2e plat, qqs rares soulignures crayon, bon état (Coll. U)
Excellent manuel. — Qu'est-ce que le 17e siècle ? Depuis longtemps déjà, les historiens cherchent, au-delà des récits traditionnels de l'histoire politique, les réalités plus complexes d'une histoire totale. Totale parce que, ne se limitant plus à la seule Europe, voire à la seule France, elle veut faire leur place légitime aux autres continents. Totale parce que, sans négliger l'événement, elle entend mettre l'accent sur toute la vie du passé, s'efforçant d'en éclairer tous les aspects. Ce "nouveau" 17e siècle, ne peut se ramener à une image simple, pas même selle du Roi-Soleil. C'est à la fois le siècle de Cromwell et de Louis XIV, des procès de sorcellerie et de Descartes, de Calderon et de Racine, de Rubens et de Rembrandt, et aussi d'Aureng-Zeb et de K'ang-hi, des "réductions" jésuites et des débuts de la traite des Noirs. Siècle foisonnant, complexe, comme la vie même.
De Gaulle. 1. Le Rebelle, 1890-1944. 2. Le Politique, 1944-1959. 3. Le Souverain, 1959-1970.
Seuil, 1984-1986 3 forts vol. gr. in-8°, 870, 724 et 866 pp, 48 planches de photos et documents hors texte, chronologie, biblio, index dans chaque tome, brochés, couv. illustrées, bon état
« Après huit cents livres sur de Gaulle, voici le premier » écrivait Pierre Nora, à la sortie de l’exceptionnelle biographie de Jean Lacouture en trois tomes : Le Rebelle, Le Politique, Le Souverain. — "Une somme à ce jour inégalée." (Alain Peyrefitte, Le Figaro) – "Lacouture aura conquis ses galons de meilleur biographe français." (Fred Kupferman, L'Express) – "Magistral ! J'en jurerais. Pour quelque vingt ou trente ans, l'étudiant qui s'informera auprès de son professeur : et sur de Gaulle, quoi de fondamental ? s'entendra forcément répondre : sur de Gaulle, voyez Lacouture." (Henri Guillemin, Le Monde) – "Un monument de la biographie." (Yves Florenne, Le Monde diplomatique) – "Une biographie exemplaire." (Claude Mauriac, Sud-Ouest) – "C'est un livre superbe. Jamais en France le talent du biographe n'a été porté si haut." (René Rémond, L'Express)
La Grande-Bretagne au travail.
Pierre Roger et Cie, 1919, pt in-8°, 292 pp, 22 photos hors texte et une carte dépliante hors texte, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Les pays modernes)
"Ce livre continue heureusement la série des Pays modernes, Ecrit d'un style simple et alerte, conçu pour instruire le lecteur autant que pour l'intéresser, il s'adresse non seulement aux industriels et aux commerçants qui sont appelés, par leurs affaires, à de fréquentes relations avec nos voisins d'Outre-Manche, mais aussi à quiconque est simplement curieux de lire une étude très documentée sur l'Angleterre de nos jours, ses grandes industries, son commerce et son agriculture." (Revue scientifique (revue rose), 1920)
Enquête sur l'echec de Varennes.
Perrin, 1988, in-8°, 237 pp, 8 pl. de gravures et documents hors texte, annexes, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Vérités et légendes)
"On termine la lecture de cet ouvrage avec un sentiment mitigé. Michel de Lombarès en effet reconstitue dans le détail les événements qui ont marqué l'itinéraire de Louis XVI dans sa tentative d'évasion. Mais il nous promet des révélations qu'il ne cesse de repousser de chapitre en chapitre. Par exemple, il nous parle de la légende que le maître de poste Drouet a su créer autour de sa personne mais il n'apporte aucune explication valable sur cette accusation. D'autre part, il semble bien que le marquis de Bouillé, qui devait recueillir le roi, ait commis des erreurs. Ordres mal donnés ou mal reçus, la question demeure en suspens. Il semble bien toutefois que le rôle joué par le fils cadet du marquis reste flou. Bref, une « enquête » qui n'apporte pas toute la lumière désirable." (Lectures, 1988)
La Philosophie occulte à l'époque élisabéthaine.
Dervy-Livres, 1987, gr. in-8°, 277 pp, 16 pl. de gravures et documents hors texte, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
"La Philosophie Occulte à l'époque élisabéthaine" explore la philosophie magique secrète qui est une des principales sources d'inspiration de certaines grandes œuvres de l'art et de la littérature de la Renaissance qui constituent une part fondamental de notre héritage culturel. Dans ce livre, en mêlant de façon unique érudition extraordinaire et perspicacité provocatrice, Dame France Yates démontre, alors que nous pensons à la Renaissance comme à un siècle de la raison triomphante, l'importance primordiale de la pensée occulte et mystique pour l'homme de ce temps. Ce courant se reflète à la fois à travers l'analyse des œuvres et de la pensée de personnages particulièrement marquants tels que Spenser, Shakespeare, Dürer, Rembrandt, Pic de la Mirandole, Marlowe, Chapman et l'énigmatique John Dee, mage et magicien d'Astrée, la Reine vierge Élisabeth 1ère d'Angleterre. La kabbale, la philosophie hermétique, l'alchimie et toutes les sciences des mutations, enseignées dans les « écoles de la nuit » de cette période empreinte de magie, en Europe et dans l'Angleterre élisabéthaine, sont ici décrites. Ce livre talisman apporte une aide essentielle à la compréhension de la culture de la Renaissance, de la Réforme et de celle d'aujourd'hui.
Libération de l'Est de la France.
Hachette, 1974, gr. in-8°, 275 pp, préface de C. Hettier de Boislambert, 12 pl. de photos et documents hors texte, 3 cartes, biblio, index, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. La Libération de la France), avec un copieux envoi a.s. à Alain Decaux
"L'ouvrage porte la signature d'un acteur et d'un historien. Chef des F.F.I, de la région C depuis novembre 1943, Gilbert Grandval a cumulé ces fonctions avec celles de D.M.R. désigné par le G.F.L.N. avant d'être nommé, par le général de Gaulle, commandant militaire du 20e corps. Quant à A.-J. Collin, c'est un universitaire de souche lorraine, qui a participé tout jeune à la Résistance..." (Claude Lévy, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale)
Contributions à l'histoire paysanne de la Révolution française.
Editions sociales, 1977, in-8°, 407 pp, broché, couv. illustrée, bon état
"Considérant le marxisme comme une « méthode d’approche parmi d’autres » et non comme un dogme, la conception d'Albert Soboul de la « Révolution d’en bas » fut au cœur de vifs débats. Son insistance sur l’histoire sociale, sur le caractère créateur du mouvement populaire, notamment paysan, s’opposait à une tradition politique et à une lecture trop exclusivement jacobinophile d’A. Mathiez, mais aussi à l’idée, soutenue par Daniel Guérin dans son livre Bourgeois et bras nus (1946), que la sans-culotterie fût un prolétariat, idée que partageaient alors de nombreux militants communistes et d’extrême-gauche..." (Maitron) — De Tocqueville à Georges Lefebvre, le problème paysan et la question agraire ont été au coeur de l'historiographie de la Révolution française. Dans la France révolutionnaire, la destruction de l'ancienne société fut imposée d'en-bas, de 1789 à 1794 par les masses populaires elles-mêmes. Mais si la Révolution française fut à la fois "contagieuse" et conquérante, l'évolution conservatrice du système napoléonien, comme des spécificités nationales et sociales commandées par des facteurs historiques et géographiques, explique qu'en d'autres pays, comme la Prusse, la transformation de la société fut octroyée d'en-haut : voie de compromis qui sauvegarde en partie l'ancien mode de production et les rapports sociaux traditionnels. Révolution imposée d'en-bas ou réforme octroyée d'en-haut, il est bien évident que de l'une ou l'autre voie découlent des modalités diverses pour les solutions apportées au problème paysan, et donc, pour la société nouvelle, des caractères fondamentalement différents. Les aspects négatifs de l'évolution de l'agriculture française au XIXe siècle, la lenteur de la pénétration capitaliste dans les campagnes proviendraient moins de ce que la petite paysannerie a su imposer à la bourgeoisie révolutionnaire, comme l'affirmait G. Lefebvre, que de ce qu'elle n'a pas su lui arracher : la disparition de la rente foncière et la destruction de la grande propriété. Le triomphe de la révolution paysanne aurait entraîné une restructuration de la propriété foncière au profit des petits producteurs, large base pour une évolution capitaliste rapide. Le retard ultérieur du capitalisme agraire en France serait ainsi dû au caractère incomplet de la révolution paysanne, à l'impossibilité où se trouvèrent les masses rurales de suivre jusqu'au bout leur "voie révolutionnaire". (4e de couv.)
Dossier E... comme esclaves. Les soutiers de l'Europe... exploités, exclus, assassinés... Le dossier noir de l'immigration en France.
Alain Moreau, 1980, in-8°, 382-(62) pp, préface de Tahar Ben Jelloun, biblio, catalogue de l'éditeur in fine (62 pp), broché, bon état, envoi a.s.
Le dossier noir des immigrés en France – ces esclaves des temps modernes.
La Prison, le Bagne et l'Histoire.
Librairie des Méridiens, 1984, in-8°, 233 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Déviance et société)
Vingt études érudites par M. Ignatieff, J. A. Conley, Nicole Castan, Yves Castan, André Zysberg, Jacques Valette, Michel Pierre, Michelle Perrot, Claude Langlois, Jacques Léonard, Alain Corbin, Jacques G. Petit, etc. — 'Cet ouvrage réunit vingt communications présentées en septembre 1982 au Colloque international d'histoire pénitentiaire de Fontevraud. Cinq articles, de haute tenue, concernent des pays étrangers: États-Unis, Pays-Bas, Suisse, Suède, Russie. La moitié du livre environ a trait aux prisons et aux bagnes français du XIXe siècle. On se bornera donc à évoquer trois grandes diagonales. La première retrace une évolution, une suite de changements complexes dans l'histoire pénitentiaire. L'Ancien Régime, c'est l'évidence, est loin d'ignorer les prisons... (...) Seconde remarque générale : l'histoire pénitentiaire plonge toute entière dans l'histoire sociale. La prison (comme le bagne) exprime la nature des rapports entre ceux qui sont dedans et ceux qui sont dehors. C'est pourquoi, au fil des chapitres, il est beaucoup question des personnalités et des groupes qui, à des titres divers, s'occupent des murs et des hôtes des prisons, des politiciens et des théoriciens comme Charles Lucas, Moreau-Christophe ou Tocqueville. (...) Enfin le troisième pôle d'intérêt – qui n'est pas le moindre – réside dans les descriptions concrètes de la vie quotidienne des galériens, des bagnards et des prisonniers. On a des aperçus très significatifs, par exemple, sur le travail en atelier ou en cellule, sur le silence imposé et ses transgressions, sur les odeurs et les fièvres, sur les perversions et les suicides, sur les sanctions et les sévices... (Jacques Léonard, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1985)
Les Antonins (96-192).
Lausanne, Editions Rencontre, 1969, pt in-8°, 345 pp, 64 pl. de gravures et photos hors texte, une carte, généalogies, chronologie, biblio, cart. vélin crème de l'éditeur, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe)
Les Orange-Nassau (1020-1966).
Lausanne, Editions Rencontre, 1968, pt in-8°, 427 pp, 64 pl. de gravures et photos hors texte, généalogie, chronologie, biblio, cart. vélin éditeur, état correct (Coll. Grandes dynasties d'Europe)
"Ce livre retrace de manière très vivante la longue marche vers le trône d'une famille noble établie dans la région de la Lahn. Dès 1292, elle a donné un empereur à l'Allemagne : Adolphe de Nassau et, aujourd'hui, la branche aînée, Weilburg, règne sur le Luxembourg. De riches mariages et d'heureux héritages ont favorisé l'ascension de la branche cadette. Jeanne de Polanen l'établit aux Pays-Bas (1404), Claude de Chalon dans la Bourgogne, le Dauphiné et surtout dans cette principauté d'Orange grâce à laquelle les Nassau-Dillenbourg prenaient rang parmi les souverains. Dans cette galerie, deux portraits se détachent qui sont à deux tournants. D'abord celui du Taciturne ; véritable fondateur des Pays-Bas. On suit son évolution religieuse et politique qui le conduisit à la rupture avec Philippe II et avec l'Eglise. Il adopta sans passion la confession de ceux qu'il protégeait et s'attacha, vainement, à faire triompher la tolérance. Ses fils, Maurice et Frédéric, reprirent et sa devise « Je maintiendrai » et sa politique, non sans succès. Mais l'autre grande figure est Guillaume III « souverain sans le nom », le principal adversaire de Louis XIV..." (Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, 1970)
Les Médicis (1201-1743).
Lausanne, Editions Rencontre, 1968, pt in-8°, 415 pp, 64 pl. de gravures hors texte, généalogie, chronologie, biblio, cart. vélin crème de l'éditeur, armes des Médicis dorées au 1er plat, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe)
Les Hohenstaufen (1138-1268).
Lausanne, Editions Rencontre, 1969, pt in-8°, 398 pp, 64 pl. de gravures et photos hors texte, 2 cartes, généalogies, chronologie, biblio, cart. vélin crème de l'éditeur, armes des Hohenstaufen dorées au 1er plat, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe)
"Destiné à un large public français d'amateurs, le livre de M. Jundt sur les Hohenstaufen, qualifié modestement par l'auteur d'esquisse, est bien informé et de lecture agréable, s'appuyant souvent sur les chroniques et comportant en appendice des traductions de textes intéressants, ainsi qu'une chronologie. L'ouvrage est copieusement illustré, soit de miniatures anciennes, notamment empruntées au manuscrit de Maness, ce qui est bien, soit de « portraits » datant de l'époque moderne, voire du XIXe siècle, ce qui est moins heureux." (Revue Historique)
Les Bourbons.
Lausanne, Editions Rencontre, 1968, 2 vol. pt in-8°, 370 et 338 pp, 128 pl. de gravures et photos hors texte, généalogies, chronologie, biblio, cartonnages vélin crème de l'éditeur, armes des Bourbons dorées au 1er plat, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe) (ouvrage couronné par l'Académie Française, Prix de l'Académie, Prix Thérouanne 1969)
Les Bourbons d'Espagne.
Lausanne, Editions Rencontre, 1968, pt in-8°, 440 pp, 64 planches de gravures hors texte, généalogie, chronologie, biblio, cart. vélin crème de l'éditeur, armes des Bourbons d'Espagne dorées au 1er plat, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe)
Les Bourbons qui régnèrent à Madrid de 1700 à 1931 furent des rois exemplaires tant ils s'imposèrent de contraintes et furent soumis à leurs vices. Le premier de tous, Philippe V, vécut dans un palais désert et demeura hanté par la couronne de France, par les scrupules et les obsessions. Son fils aîné, Ferdinand VI, eut le goût du malheur jusqu'à en mourir. Et ainsi de suite, tragiquement. Le dernier des Bourbons quitta volontairement l'Espagne en 1931, mettant la couronne en dehors et au-dessus des passions. Le pays s'enfonça dans l'anarchie, et de drames en drames, dans la guerre civile et la dictature...
Les Bonaparte.
Lausanne, Editions Rencontre, 1968, pt in-8°, 486 pp, 64 pl. de gravures et photos hors texte, généalogie, chronologie, biblio, cart. vélin crème de l'éditeur, armes des Bonaparte dorées au 1er plat, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe)
"Dans son préambule comme dans l'ouvrage même, l'auteur souligne la fragilité de cette « dynastie » contestée parce qu'elle est issue de la Révolution, parce qu'elle repose sur l'adhésion nationale et non sur le droit divin et qu'elle a instauré un césarisme en contradiction fréquente avec les principes de libéralisme et de progrès dont se réclamaient Napoléon Ier et Napoléon III. Dans cet ouvrage, la vie privée des Bonaparte et la vie politique de leur temps sont étroitement associées. D'utiles annexes généalogiques et bibliographiques complètent le texte." (Marguerite Maire, Journal de Genève, 1969)
Les Romanov.
Lausanne, Editions Rencontre, 1968, pt in-8°, 427 pp, 64 pl. de gravures et photos hors texte, généalogies, 2 cartes, biblio, cart. vélin crème de l'éditeur, armes des Romanov dorées au 1er plat, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe)
Ce qui fait l'originalité de cette dynastie (1613-1917), à tel point qu'elle ne peut être comparée à nulle autre dans notre vieille Europe, c'est cette dualité entre le peuple russe et ses tsars, entre ces deux pouvoirs qui, pour le meilleur et pour le pire, construisirent ensemble la Russie... Dans les armes des Romanov, l'aigle à deux têtes semble être le symbole le plus lumineux de ces deux forces, souveraine et populaire, qui se fécondèrent et se nourrirent l'une à l'autre.
Les Valois.
Lausanne, Editions Rencontre, 1968, pt in-8°, 359 pp, 64 pl. de gravures hors texte, généalogies, chronologie, biblio, cart. vélin crème de l'éditeur, armes des Valois dorées au 1er plat, bon état (Coll. Grandes dynasties d'Europe)
Récits hagiographiques juifs.
Cerf, 2001, in-8°, 573 pp, biblio, glossaire, index, broché, très bon état (Coll. Patrimoines Judaïsme). Exemplaire du SP avec 2 petits cachets SP sur la tranche sup.
Depuis la Bible jusqu'à l'époque contemporaine, la littérature juive comprend un vaste ensemble de récits retraçant la vie exemplaire et les actions miraculeuses de saints, de justes, d'hommes pieux ou de martyrs ; à chaque époque de l'histoire émergent des figures saintes représentatives des multiples aspects de la société. “Récits hagiographiques juifs” retrace l'histoire de ces légendes au sein de la culture ashkénaze et insiste sur les conditions d'émergence, l'évolution, les formes et les contenus des différentes traditions. Apparaît ainsi une multitude de matrices narratives qui seront reprises et transformées au cours des siècles selon les contextes sociaux ou religieux. La mise en lumière de ces récits permet d'élaborer une typologie des figures saintes propres à la tradition juive et de dégager les fonctions de ces recueils : usages religieux, didactiques, moraux ou politiques. Sont étudiés ici principalement des 'exempla' (récits édifiants, personnages modèles) concernant les rabbins médiévaux, les louanges de rabbi Isaac Luria, des kabbalistes de Safed, ou d'Israël Baal Shem Tov, fondateur du hassidisme. Ces recueils de légendes auront une influence déterminante sur les récits hagiographiques des époques postérieures, entre autres les contes sur les 'tsaddikim', les 'rebbes' hassidiques ou les histoires relatant la vie de rabbins, de sages, de savants tel le Gaon de Vilna. “Récits hagiographiques juifs” est la première synthèse en langue française concernant cette tradition.
Des Républiques, des justices et des hommes. Mémoires.
Albin Michel, 1976, gr. in-8°, 410 pp, 6 documents en fac-similé, index, broché, couv. illustrée, bon état
"Le temps est aux mémoires. J.-L. T.-V. a décidé d'écrire les siens. L'entreprise en valait la peine de la part d'un homme qui, au coeur des combats politiques des quarante dernières années, n'a pas ménagé sa voix pour la cause qu'il défendait. Le livre est plutôt une suite de saynètes dans lesquelles le héros s'est illustré, parsemée de larges citations de ses plaidoiries et de ses interventions au Parlement. Intercalées entre l'évocation de ses riches heures et diverses victoires, quelques considérations sur le monde qui manifestent plus la crispation que la nostalgie, plus la colère que l'espérance (voir notamment pp. 68, 117, 188, 262, etc.). Quelques révélations aussi, que l'on pourra lire avec humour : J.-L. T.-V. nous apprend que depuis 1928 le PCF a dirigé de jeunes communistes vers le sacerdoce catholique afin d'y poursuivre un travail habile de désagrégation à l'intérieur de l'Eglise. Certains, ayant gravi les échelons de la hiérarchie, étaient déjà évêques en 1955. Ainsi s'expliquerait le dernier concile et l'aggiornamento sacrilège : le Kremlin a pénétré le Vatican et est ainsi parvenu à disloquer en dix ans ce qui avait duré vingt siècles. Deuxième révélation moins épouvantable : lors de l'enlèvement de la dépouille du Maréchal Pétain à l'île d'Yeu en janvier 1973, l'estafette contenant le cercueil « a pris soin de passer place de l'Etoile et de descendre les Champs Elysées que l'illustre défunt avait parcourus, à la tête de l'armée française, le 14 juillet 1919, sur son cheval blanc ». Des manifestations des années 20 devant la statue de Jeanne d'Arc au dérisoire défilé de l'estafette en 1973, ce livre incite à s'interroger sur l'étonnant itinéraire d'une famille politique qui avait sans doute trop épousé un monde pour pouvoir changer avec lui." (Revue française de science politique, 1977) — "Les mémoires de Me Tixier-Vignancour ne sont pas un témoignage ordinaire. Ecrits avec talent, ils émanent d'un homme qui a vécu en acteur les événements politiques des quarante dernières années. Avant la Seconde Guerre mondiale, dans les bagarres du Quartier latin. Le 6 février 1934, sur la place de la Concorde. En 1936, contre le Front populaire. En 1938, pour les accords de Munich. En 1939, contre la déclaration de guerre. En 1940, comme combattant puis, jusqu'en mai 1941, aux côtés du Maréchal Pétain. Après la Libération, comme l'un des porte-parole les plus incisifs d'une droite traditionaliste que les bouleversements de la Seconde Guerre mondiale avaient pratiquement décimée. Au moment de la guerre d'Algérie, comme l'un des partisans les plus déterminés de la présence française. En 1958 et dans les années suivantes, puis en 1965, opposant inconditionnel au général de Gaulle. Sur ces années décisives, Me Tixier-Vignancour apporte une moisson d'informations et de révélations qui ne manqueront pas de provoquer commentaires et polémiques. Enraciné dans ses choix et ses convictions, croisant le fer, il conserve néanmoins à cet ouvrage le ton élevé qui consacre les vrais mémorialistes. Avocat que le bâtonnier Jacques Charpentier a désigné comme l'un des plus prestigieux de sa génération, il plaide avec fougue et précision ses dossiers. Nul ne saurait y être indifférent : il s'agit de notre propre histoire." (4e de couverture).
L'Orient chrétien. I : Des Apôtres jusqu'à Photius (de l'an 33 à l'an 850). – II : De Photius à l'Empire Latin de Constantinople (de l'an 850 à l'an 1204).
P., Au Bureau de l'Oeuvre d'Orient, 1935-1950, 2 vol. in-8°, xxv-472 et xii-609 pp, 8 cartes dépliantes, dont 4 en couleurs, biblio, index, tome I imprimé sur papier Edita Prioux, brochés, bon état. Ouvrages couronnés par l’Académie française en 1936 et 1951
Complet. — Par Monseigneur Charles Lagier (1868-1958), directeur général de L'Œuvre d’Orient du 22 juillet 1921 à sa mort le 31 janvier 1958. Un tome III (de l'an 1204 à 1950), annoncé, n'est jamais paru. — "La lecture de ce livre, œuvre de haute vulgarisation, est plus que simplement intéressante. Elle est attachante. Le sujet de l'ouvrage est grandiose et émouvant. C'est l'histoire des splendeurs et des infortunes de l'Orient chrétien depuis l'âge apostolique jusqu'à la veille du schisme de Photius : histoire des splendeurs qui furent celles de l'Orient uni jusqu'à l'établissement du nestorianisme et du monophysisme, histoire des infortunes de l'Orient divisé, depuis le Ve siècle jusqu'à la fin de la querelle iconoclaste (843). Quatre magnifiques cartes géographiques, illustrées d'un bref commentaire, terminent l'ouvrage." (J. M. Hanssens, Gregorianum, 1938, à propos du tome I)
Sur les traces de Napoléon.
P., J. Peyronnet & Cie, 1955 pt in-8°, 413 pp, lettre de S.A.I. le prince Napoléon, préface de Marcel Dunan, broché, couv. très lég. salie, bon état
Un excellent répertoire des souvenirs napoléoniens, monuments, œuvres d'art et objets de toute sorte, conservés dans les collections publiques, dressé par Madeleine Tartary (1903-1955), au cours de ses lectures et ses recherches comme de ses voyages. Bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, s'intéressant surtout à la période napoléonienne, elle avait voué à l'Empereur un véritable culte et appartenait depuis de longues années à l'Institut Napoléon, dont elle était devenue, en 1938, la secrétaire. L'Empereur ou la famille impériale sont au centre de la plupart de ses articles. On lui doit également un livre sur Nogent-sur-Seine en 1814 (1938).
Histoire de l'Europe centrale, depuis les origines jusqu'à nos jours.
Payot, 1926, in-8°, 646 pp, reliure demi-basane noire, dos à 5 nerfs, titres dorés (rel. de l'époque), bon état (Bibliothèque Historique), envoi a.s.
La constitution de l'Europe centrale. – Les traités de Westphalie et l'Allemagne moderne. – L'Empire napoléonien et l'Unité allemande. – L'Empire bismarckien et les rêves de domination en Europe centrale. – Les luttes de race en Europe centrale. – La reconstruction de l'Europe centrale et les nouveaux États. – La Petite Entente et le nouvel équilibre de l'Europe centrale.
Les derniers bûchers. Un village de Flandre et ses sorcières sous Louis XIV.
Ramsay, 1981, in-8°, 277 pp, une carte de Bouvignies aux XVIIe et XVIIe siècles, annexes, note bibliographique, broché, couv. illustrée, bon état
Bouvignies, au nord-est de Douai, en 1679. Six procès, quatre coupables, quatre femmes brûlées sur le bûcher. La mise à mort des quatre sorcières, loin de nous conter l’aventure de déviantes ou de marginales, témoigne puissamment de la pathologie propre au monde rural flamand, et plus généralement français, sous le règne de Louis XIV. — En 1679, Bouvignies, non loin de Douai, est le cadre d’une tragédie diabolique. Quatre femmes sont sacrifiées aux feux des bûchers. Les corps, la chair, le sang se consument en cendres dans d’abominables cris. Le village brûle ses sorcières. Victimes des croyances sataniques du monde paysan et de la volonté répressive des élites judiciaires, elles sont les ultimes suppliciées d’une longue vague d’exécutions qui parcourt l’Occident du XVe au XVIIe siècle. Les derniers bûchers raconte avec minutie le déroulement de cette affaire. Il explore aussi l’univers de la sorcellerie quotidienne. Tout autant que la peur du diable, les fantasmes sexuels et l’insécurité des temps, c’est la lutte pour le pouvoir local, les rivalités de groupes, les haines familiales qui provoquent l’horrible dénouement. Les femmes de Bouvignies, martyres consentantes, n’ont pas eu de chance. C’est en leur honneur que le théâtre de Satan donne sa dernière représentation. Peu après, un édit royal inspiré par Colbert met fin au sinistre rituel...
La Geste du Sang. Textes choisis et traduits par A. Hamman.
Fayard, 1953, in-12, 412 pp, 2 cartes, index, broché, bon état (Textes pour l'Histoire sacrée, choisis et présentés par Daniel-Rops). Edition originale, un des 30 ex. numérotés sur papier Alfa Marais
Les Passions des Martyrs, de 138 à 438. — "Après les Prières des premiers chrétiens, la collection «Textes pour l'Histoire sacrée » présente une série d'extraits d'actes de martyrs dans La Geste du Sang. Si le premier ouvrage nous permettait de pénétrer la piété profonde des chrétiens d'autrefois et l'élan de leurs cœurs vers Dieu, c'est un autre aspect de leur foi qui nous est ici proposé. Il s'agit de la foi qui, refusant toute compromission avec les vieux cultes du paganisme antique, avec le culte de l'empereur, reste ferme jusqu'à la mort et témoigne au travers du martyre de son indéfectible attachement à son Sauveur. En quelques pages d'introduction, D. Rops situe les textes publiés, en dégageant succinctement les grandes étapes des persécutions, le rôle des martyrs dans l'expansion du christianisme ancien et la valeur permanente du témoignage par le sang dans l'Eglise chrétienne. Le corps de l'ouvrage est constitué par des extraits d'Actes de martyrs classés depuis le règne d'Antonin jusqu'à celui de Licinius (138-323), c'est-à-dire recouvrant la grande période de persécution. Très judicieusement, l'auteur introduit ensuite dans son recueil un certain nombre d'extraits d'Actes de martyrs perses, allant de 308 à 438. Car il ne faut pas oublier que si, à la suite de la conversion de Constantin, la persécution s'affaiblit et finit par cesser à l'intérieur de l'Empire, elle commence alors à l'extérieur, en Perse. L'intérêt de ces textes c'est de nous montrer les premiers chrétiens sous un éclairage très particulier. A part quelques traits de merveilleux, point de sentimentalité déplacée, point de paroles grandiloquentes, mais au contraire une grande retenue, une grande sobriété dans le témoignage, une foi très simple et très ferme, que rien, ni les souffrances, ni la mort ne parvenaient à ébranler." (André Benoît, Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, 1954) — "Le sang des martyrs a mis le sceau au témoignage des apôtres : leur sacrifice a toujours été tenu dans l'Eglise pour des plus précieux ; et, de bonne heure, les communautés chrétiennes se sont efforcées de conserver leur souvenir. Toutefois ce souvenir tient le plus souvent en un nom, une date, une mention de lieu. Rares sont les récits authentiques qui permettent de connaître d'une façon certaine les circonstances de la mort d'un Polycarpe, des martyrs de Lyon, d'un saint Cyprien ; beaucoup plus nombreuses sont les légendes par lesquelles on a cherché à suppléer au silence des sources. Il faut féliciter le R. P. Hamman d'avoir mis à la portée des lecteurs chrétiens les plus authentiques de ces récits." (S. Giet, Revue des sciences religieuses, 1955) — "Cette nouvelle collection se propose de mettre à la disposition des lecteurs les documents et les textes qui servent de bases à l'histoire sainte et à l'histoire du christianisme. Chacun de ces choix sera replacé dans son cadre historique et spirituel, et commenté sobrement. Les textes seront tous donnés dans les traductions originales et faites par des spécialistes."
L'Eté grec. Une Grèce quotidienne de 4000 ans.
Plon, 1984, in-8°, 457 pp, nouvelle édition revue, corrigée et augmentée d'une postface et de débats et critiques, 51 photographies hors texte, 21 illustrations et 2 cartes, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Terre humaine)
C'est sous les portiques de l'Agora d'Athènes qu'on aimerait lire ou entendre lire "L'Eté grec", témoignage passionné, approche vivante de la Grèce, chronique heureuse de vingt années d'amour avec une terre, un peuple et une histoire. Toutes les Grèces sont contenues ici : celle d'Hésiode et de Sophocle, celle des hymnes byzantins et des chants médiévaux de Digénis, celle des mémoires de Makryannis et des kleftika, ces chants épiques de la guerre d'Indépendance, et celle des poètes et des écrivains d'aujourd'hui. Il fallait bien ces vingt années de mémoire grecque pour que cette terre si visitée retrouve enfin son vrai visage et nous révèle en sa vie quotidienne, ses gestes, sa langue et ses passions, le fil secret qui relie Eschyle à Séféris, Homère à Elytis, et Pindare à Ritsos. Mais le plus rare peut-être en ce beau livre où passe un souffle libertaire est que l'érudition de l'auteur n'ait en rien entamé l'étonnement, la jeunesse et l'acuité de son regard.
La Vie quotidienne des Aztèques à la veille de la conquête espagnole.
Hachette, 1964, in-8°, 318 pp, une gravure en frontispice, une carte sur double page, biblio, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
"Présenter une monographie sur « la vie quotidienne » d'une nation à telle ou telle phase de son histoire, cela peut revenir assez souvent à regrouper sous un jour nouveau des faits déjà connus, et l'entreprise risque de côtoyer la vulgarisation. Mais il arrive aussi que certaines de ces coupes dans le courant de l'histoire aient un intérêt très supérieur à celui-là et répondent véritablement à un besoin. Tel est le cas, à coup sûr, du livre de Jacques Soustelle, qui offre un tableau de la vie quotidienne des Aztèques à la veille de l'arrivée au Mexique de Fernand Cortès. Nul ne pouvait être mieux qualifié que lui pour l'écrire. A la fois ethnologue et historien, — qualités indispensables à qui aborde un tel sujet, — il a observé longuement les Indiens qui sont les descendants directs des peuples de l'empire aztèque, et, d'autre part, il a déjà publié plusieurs études sur la religion et le système cosmologique de l'ancien Mexique..." (Jean Cazeneuve, Annales ESC, 1959)
Marie-Louise et l'invasion de 1814.
P., Dentu, 1892 in-12, 371 pp, reliure demi-maroquin bleu nuit époque, dos à nerfs lég. épidermé, titre en lettres dorées, tête dorée (Les femmes des Tuileries)
Table : Le Début de la campagne ; La Première quinzaine de février ; La Seconde quinzaine de février ; La Première quinzaine de mars ; Le Congrès de Châtillon ; Arcis-sur-Aube ; La Marche vers l'Est ; Paris à la fin de mars ; La Fuite de la régente ; La Bataille de Paris ; Napoléon aux fontaines de Juvisy ; La Régence en fuite ; Napoléon à Fontainebleau ; La Première abdication ; La Défection d'Essonnes ; La Seconde abdication ; Les Angoisses de l'impératrice ; Marie-Louise à Orléans ; Tentative de suicide ; La Dernière Semaine à Fontainebleau ; Les Adieux de Fontainebleau ; Le Voyage vers l'île d'Elbe ; Derniers jours de Marie-Louise en France. — "... L'auteur, à la richesse du style, à l'élévation de la pensée, joint la scrupuleuse exactitude des détails. Chacun de ces livres, par l'immensité des recherches qu'il a dû nécessiter, est digne de la patience d'un bénédictin. La plus petite cérémonie y est l'objet de minutieux renseignements, et M. le baron Imbert de Saint-Amand émaille ses études d'appréciations philosophiques d'une valeur incontestée; il éclaire l'histoire d'un jour nouveau en nous montrant les souverains français dans leur correspondance intime, ce qui est bien différent des documents diplomatiques. On les voit tels qu'ils étaient et non pas tels qu'ils se montraient. Aussi, que de jugements faux ses livres détruisent ! Dans ce livre sur Marie-Louise en 1814, on trouve, à côté des faits historiques, des anecdotes inédites d'un charme tout particulier..." (Journal de Monaco, 1885)
Le Préclassicisme.
P., del Duca, 1968, in-8°, 486 pp, 12 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio, index, broché, bon état (Coll. Histoire de la Littérature française)
La littérature de 1600 à 1630. L'élaboration de l'idéal classique. La littérature de 1630 à 1660. La pensée de 1600 à 1660.
De Candide à Atala.
P., del Duca, 1968, in-8°, 462 pp, 16 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio, index, broché, bon état (Coll. Histoire de la Littérature française)
"Ce volume, auquel a collaboré M. R, Ceillier, docteur es sciences naturelles, pour le chapitre consacré à Buffon, n'est pas le moins important de la grande histoire de la littérature que dirige, depuis des années, Mgr Calvet. L'époque qu'il étudie (de 1759, date de Candide, à 1801, date d'Atala) est bien, comme l'affirme l'auteur dans son avant-propos, « l'une des plus importantes de notre histoire littéraire ». On admettra avec lui que la date de 1759 (ou environ) est bien celle où « se rompt l'équilibre entre les forces antagonistes de tradition et de nouveauté » et où « la balance commence à pencher en faveur de ces dernières ». Autrement dit, la date – évidemment approximative, mais il faut choisir une date – du triomphe de l'esprit philosophique, lequel ne cesse pas évidemment d'être combattu, mais s'affirme de plus en plus fort et de plus en plus ouvertement. Voltaire, à Ferney, exerce une sorte de royauté intellectuelle. Inutile de justifier, d'autre part, le choix d'Atala comme point final de cette large évocation. Les prémices du génie de Chateaubriand ne sont pas seulement l'affirmation d'un goût littéraire nouveau (auquel n'ont pas manqué les précurseurs au XVIIIe siècle) ; on peut encore dater de ce moment la liquidation de l'aventure « philosophique » et le profond bouleversement de 1789 clôt incontestablement une époque dans l'histoire de la pensée." (R. Lespire, Revue belge de philologie et d'histoire)
Cléopâtre, sa vie et son temps.
P., Club du meilleur livre, 1960, fort in-8°, (44)-286 pp, préface de Benoist-Méchin, 24 gravures hors texte, reliure toile jaune de l'éditeur (lég. salie), portrait en médaillon au 1er plat, bon état
"Une œuvre d'historien, qui brise, sans pitié, des légendes. Les historiens romains ont mis en circulation l'image d'une Orientale voluptueuse, démoniaque, à la beauté fatale et perfide. Non pas, réplique M. Weigall, qui semble d'ailleurs être, lui aussi, sous le charme : peut-on croire que Cléopâtre a séduit César ? Cette jeune fille de vingt et un ans, dont la moralité n'était pas niée, aurait mis sous son joug, par des artifices, un séducteur illustre comme le dictateur de Rome ? L'historien présente une femme honnête qui, installée même à Rome par César, échappe aux mœurs de la décadence. Maîtresse femme, fort intelligente et audacieuse, mais dont le vrai secret fut d'être une mère ambitieuse ; elle a poursuivi obstinément le rêve de l'Empire pour Césarion. L'ouvrage de M. Weigall, qui offre, soulignons-le, une grande fresque d'histoire, est d'un attrait extrême." (Le Figaro, 16 avril 1931)
Le Pape et le Prince. Les Borgia.
Hachette, 1953, in-8°, 315 pp, biblio, broché, bon état
Orgies, népotisme, concussions, meurtres politiques ou privés, licence sexuelle et incestes, il n'est pas un scandale qui n'ait pas été associé au nom des Borgia. Entretenue et grossie par les calomnies de leurs ennemis politiques, une légende noire s'est créée autour du pape Alexandre VI et de ses enfants, César et Lucrèce Borgia. C'est oublier que toute l'Italie fut elle-même gangrenée par la décadence des moeurs. Historien et romancier hors pair, Marcel Brion s'est attaché à replacer l'histoire de cette famille dans son siècle, et faire ainsi la part du mélodrame et de la vérité historique.
Du Nautilus (1800) au Redoutable. Histoire critique du sous-marin dans la marine française.
Presses de la Cité, 1969, in-8°, 455 pp, 32 pl. de photos hors texte, qqs figures et plans, annexes sur les sous-marins de la marine française, sources et biblio, index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
L'histoire du sous-marin dans la marine française commence sous le Consulat lorsque le célèbre ingénieur Fulton construit son “Nautilus” à Paris. Puis il y eut le “Plongeur” de Bourgeois et Brun, et le “Goubet”, le micro sous-marin qui venait de Russie. En 1886, le “Gymnote” est le premier sous-marin dans le monde qui navigue convenablement en plongée. C'est ensuite en 1899, la révolution du submersible avec le “Narval” de Laubeuf qui se prolonge jusqu'à une nouvelle révolution, celle du sous-marin nucléaire en 1954. L'année 1969 voit les essais du “Redoutable”, premier sous-marin français lanceur de missiles à propulsion nucléaire...
Les Boisneuf (1585-1828) : L'ascension d'une famille de Corbeil. (77 pp).
Bulletin de la société historique et archéologique de Corbeil, de l'Essonne et du Hurepoix, 1999, in-8°, 208 pp, un portrait, qqs fac-similés, tableaux généalogiques, gravures et photos, broché, couv. illustrée, bon état
Autres contributions : La mort de Jean Jacquart (1928-1998) ; La population de l'Etampois (Michel Martin) ; L'installation des Américains à Orly en 1918 (Jeannine Henin) ; Le site d'Etiolles en 1998 ; La Seine - prospection archéologique ; Une cave médiévale à Milly-la-Forêt ; Les polissoirs de La Guigneraie à Souzy-la-Briche ; Vigneux-sur-Seine : destruction du site de La Magnanerie.
La Maison de Savoie. Les Origines. Le Comte Vert. Le Comte Rouge.
Albin Michel, 1956, in-8°, 425 pp, préface de Benedetto Croce, 36 pl. de gravures hors texte, 6 cartes (dont une dépliante hors texte), 17 tableaux généalogiques, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Premier volume de la trilogie de la reine d'Italie sur les origines de la maison de Savoie (Saffroy III, 50090). — "En ouvrant cette Maison de Savoie (premier volume d'un ensemble qui comprendra deux tomes), force est de reconnaître que, sous la plume de S. M. la reine Marie José, l'érudition est dépassée et fait place à l'histoire. Une histoire consciencieuse, appuyée sur d'abondantes lectures, dont témoigne une bibliographie détaillée, et sur des dépouillements d'archives importants. Une histoire qui n'est jamais pesante, et que l'on parcourt avec agrément si on la lit avec profit. Lecture profitable en effet : les Savoie tenaient les cols alpestres, et cette situation, jointe à un esprit politique avisé, a fait leur fortune. Mais ce fut en se mêlant au faisceau des intrigues italiennes comme à celui des affaires françaises : l'écheveau est difficile à démêler. C'est dire combien l'on apprécie de tenir un livre de lecture aisée, qui permet de se retrouver au milieu de questions embrouillées, à l'aide d'excellents tableaux généalogiques et de cartes claires. « Les origines » : ce titre ne doit pas nous induire en erreur. L'avant- propos nous avertit que l'auteur s'est attaché avant tout aux deux princes qui ont tourné l'activité de leur maison vers l'Italie : Amédée VI et Amédée VII. Leur prédécesseur immédiat, Aymon (1328-1343), fait l'objet d'un chapitre ; tous ceux qui l'ont précédé, d'un autre... Mais, pour nous en tenir aux personnages qui font l'objet du volume, nous les suivons dans toutes les péripéties de leur existence. C'est le Comte Vert, Amédée VI, qui va gouverner la Savoie durant quarante ans, contraignant à l'obéissance une branche cadette de sa famille, les Achaïe, rachetant à d'autres cadets le pays de Vaud, conduisant une croisade au secours de Byzance avant de mourir dans le royaume de Naples où il soutenait les ambitions de Louis d'Anjou et les prétentions de Clément VII. Avec lui, pour la dernière fois, les Savoie peuvent espérer se voir confier le vicariat impérial dans le royaume d'Arles ; mais la concession solennelle consentie par Charles IV, en 1365, est révoquée à la demande des évêques de Genève, et les comtes n'en retirent qu'une autorité accrue à l'intérieur de leurs propres États, surtout sur les terres d'Église. Mais c'est vers le sud et l'est que s'ouvrent désormais les seules perspectives d'agrandissement, depuis que le roi de France a acquis le Dauphiné. Amédée VII, dans son très court gouvernement, se borne à mettre la main sur le comté de Nice en profitant des luttes entre Angevins de France et de Hongrie. Mais la cession d'Asti à Louis d'Orléans vient interdire provisoirement tout pas en avant du côté du Piémont. Reste la période pendant laquelle la mère d'Amédée VII, Bonne de Bourbon, gouverne le comté au nom de son petit-fils (1391-1396). C'est un drame de cour qui retient ici l'attention : le Comte Rouge a-t-il été empoisonné par son médecin, à l'instigation de sa mère ? Les ducs de Bourgogne et de Berry interviennent dans cette affaire, qui se termine par le célèbre duel où Otton de Grandson trouva la mort. Partout où le livre s'attache à narrer les événements qui ont marqué l'histoire de la maison de Savoie durant l'époque considérée, on reste frappé par la minutie des recherches, par la précision de l'exposé, par le souci permanent de contrôler les dires des historiens. La Maison de Savoie vient combler une lacune importante de notre littérature historique en langue française, et cela de la façon la plus heureuse. Puisque ce beau livre attend une suite, nous ne pouvons qu'en souhaiter la prochaine parution." (Jean Richard, Revue belge de philologie et d'histoire, 1957)
De Gaulle, mon père. Entretiens avec Michel Tauriac.
Plon, 2003-2004 2 vol. gr. in-8°, 578 et 556 pp, 32 pl. de photos hors texte, chronologie, index, brochés, couv. illustrées, bon état
S'il est un homme d'Etat qui a inspiré les biographes, c'est bien Charles de Gaulle. Mais qui peut mieux le connaître que son propre fils, ce témoin privilégié qui a vécu au plus près toutes les étapes de son épopée ? Qui peut mieux le décrire en famille, toutes portes de la maison refermées, entouré de ses enfants et petits-enfants, et veillé amoureusement par son épouse, l'écouter quand il parle et ne veut pas être entendu, traduire la moindre inflexion de sa voix et ses silences ? Qui peut atteindre son cœur jusque dans les moments les plus secrets, partager ses confidences sur tout, aussi bien sur sa vie privée que sur l'Histoire, sur ses bras de fer avec Churchill et Roosevelt, sur ses démêlés avec Pétain ou Giraud ? Sur la poésie et sur la forêt, comme sur l'échec de Dakar, ses relations avec les résistants et son face à face avec Staline ? Si Philippe de Gaulle a accepté pour la première fois de se livrer aussi profondément aux questions incisives de Michel Tauriac, ce n'est pas seulement pour répondre aux interrogations que l'on continue de se poser sur l'auteur de ses jours, c'est également pour détruire les affabulations et les interprétations abusives, remettre les pendules à l'heure, éclaircir les mystères qui planent encore sur différentes affaires - tels l'assassinat de Darlan et le coup de force du Général contre les Alliés pour libérer Paris, conserver Strasbourg et traverser le Rhin. Plus qu'un recueil d'entretiens, ce livre est un témoignage sans précédent qui se lit comme un roman. Au moment où s'ouvre le second tome, le Général vient d'entrer à l'Elysée, et bientôt, à Alger, va éclater la tragédie. Dix années vont se succéder, magnifiques ou terribles, à travers lesquelles nous suivrons Charles de Gaulle pas à pas et au plus près. Rien ne nous échappera jamais. Nous vivons avec lui en famille, l'entendons deviser avec ses proches, assistons au cheminement de ses idées, prenons part à ses réflexions intimes. Nous sommes à ses côtés quand les généraux se révoltent, quand on tire sur sa voiture au Petit-Clamart, quand il nomme Pompidou Premier ministre puis se fâche avec lui, quand éclate la chienlit, quand il atterrit à Baden-Baden, quand il perd le référendum et se retire dans son village. Et, loin des affabulations et des légendes trompeuses, s'éclaire la vérité dans toute sa rigueur. Mais cette biographie définitive veut également corriger les coups de ciseau qui ont ébréché la statue de l'homme de Gaulle par négligence ou malveillance. Dans la bouche du fils apparaît alors à nu, près d'une mère assez inattendue, un père insoupçonné avec les multiples secrets de son caractère. Apparaît aussi, jusqu'à ses derniers jours dont les mystères sont levés, l'amour exceptionnel d'une femme qui se serait fait tuer pour son mari.
"L'entourage" et De Gaulle. Actes du Colloque des 26-27 mai 1978.
Plon, 1979, gr. in-8°, 385 pp, préface de René Rémond, annexes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Espoir)
Les collaborateurs personnels du général de Gaulle. – La prise de décision après longue préparation. – La prise de décision sur urgence particulière. – Conclusions. Annexes. Etudes par René Rémond, Jean Charlot, Charles-Louis Foulon, Samy Cohen, Edmond Jouve, Bernard Tricot, Nicholas Wahl, Catherine Grémion, Charles-Robert Ageron, Alain Plantey, Jean-Marie d'Hoop, Pierre Lefranc, etc. — "Un an après sa tenue, en mai 1978, ce livre est l'exact compte rendu d'un colloque scientifique de l'Institut Charles de Gaulle. Selon la méthode désormais classique, il a réuni universitaires et témoins privilégiés, et réussi à préciser certains points d'histoire ou de science politique. Citons par exemple, les témoignages de B. Tricot et J.-M. Jeanneney sur la dissolution du 30 mai 1968 ou la non-dévaluation de novembre 1968 ; ou encore celui d'E. Burin des Roziers sur la réalité d'une évolution de la pratique institutionnelle après le départ de Michel Debré qui, avec la généralisation et la banalisation des conseils restreints dans la ligne du Comité des affaires algériennes, accentuera la marche du régime vers la présidentialisation." (Revue française de science politique, 1980)
Souvenirs de journalisme et de théâtre.
Editions de France, 1930, in-12, 230 pp, broché, bon état
Paul Ginisty (1855-1932) est un écrivain, chroniqueur et journaliste. Chroniqueur régulier à la revue Gil Blas, il y fait la connaissance de Guy de Maupassant qui lui dédiera la nouvelle Mon oncle Sosthène. De 1896 à 1906, il est directeur du Théâtre de l'Odéon. — "Je voulais être journaliste. Je l'ai été, je le suis resté quand les circonstances firent de moi un directeur de théâtre." (p. 20) — "II y avait au Gil Blas une bonne camaraderie. C'était encore le temps des salles de rédaction où fermentaient les idées, où se reflétait la vie de Paris, où s'échangeaient les nouvelles et les opinions. Le journal était situé en plein boulevard, des amis d'ancienne ou de fraîche date en montaient l'escalier et se mêlaient à ces causeries. C'était un mouvement qu'on ne voit plus aujourd'hui, avec les éditions successives qui doivent être bouclées à heure fixe. Il se pouvait que la copie fût donnée, parfois, un peu en retard mais ces conversations à bâtons rompus faisaient l'effet d'un stimulant ; (...) Pour certains, voyant le monde du perron de Tortoni ou du café Riche, tout ce qui n'avait pas été passé au crible des discussions du boulevard n'existait pas..." (p. 48)
La Guerre moderne. Première partie : Stratégie.
P., Librairie militaire Baudouin et Cie, 1890, fort in-8°, 690 pp, 2e édition, reliure demi-basane verte, dos lisse avec titres et filets dorés (rel. de l'époque), plats frottés, C. de bibl., état correct
Sans la deuxième partie (Tactique, 491 pp) —Avec les règles de base de la planification, la modélisation de l’affrontement, le sens du terrain et l’étude des armées étrangères, on trouve, dans La Guerre moderne, le remède aux principaux défauts constatés chez les officiers français en 1870. Tous les exemples concernent les principales campagnes militaires de 1792 à 1878. — Table : I. Organisation des armées – II. Préparation de la guerre – III. Des opérations.
Démonolâtrie et sorcellerie au Moyen Age. Fantasmes et réalités.
Payot, 1982, in-8°, 317 pp, traduit de l'anglais, notes bibliographiques, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque historique)
Dans l'histoire européenne on a souvent accusé certains groupes minoritaires de dévorer des enfants et de se livrer à des orgies. De telles accusations ont été portées contre les chrétiens au IIe siècle, puis, au cours du Moyen Âge finissant, contre diverses sectes hérétiques ainsi que contre les chevaliers du Temple. Le professeur Cohn retrouve les origines de ce stéréotype traditionnel et montre ensuite comment il contribua à la fin du Moyen Âge à la formation d'une notion nouvelle : celle d'une organisation secrète de sorciers tenant des "sabbats" périodiques... — "Il reste que pour comprendre les origines médiévales de la « chasse aux sorcières », ce livre est fondamental." (Jean-Claude Schmitt, Archives des sciences sociales des religions, 1983)
Venise au dix-huitième siècle. Peintures, dessins et gravures des collections françaises.
P., Réunion des Musées Nationaux, 1971, pt in-4° (24 x 21), 209 pp, introduction de Gaston Palewski, une étude de Nicolas Ivanoff sur “La France et Venise au XVIIIe siècle, relations artistiques”, suivies de 332 descriptions d'œuvres avec notices, dont environ 250 reproduites en noir, 4 planches en couleurs, biblio, broché, couv. illustrée en couleurs, bon état
Ce catalogue raisonné a été édité à l'occasion de l'exposition “Venise au dix-huitième siècle. Peintures, dessins et gravures des collections françaises” présentée au musée de l'Orangerie des Tuileries, à Paris, du 21 septembre au 29 novembre 1971. Un vaste panorama des artistes et des œuvres.
Le dernier corsaire (1914-1918). Souvenirs.
Payot, 1929, in-8°, 252 pp, traduit de l'allemand par Louis Berthain, 15 photos hors texte, broché, bon état (Coll. de mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de Guerre mondiale)
L'extraordinaire aventure du navire corsaire allemand “Seeadler” qui s'illustra durant la guerre de 1914-1918 sous le commandement du comte von Luckner. Mauvais, très mauvais élève à l'école, Felix von Luckner disparaît de chez lui à l'âge de 13 ans. Après avoir bourlingué sur toutes les mers du globe pour se faire la main et devenu officier de Guillaume II, il réapparaît auprès des siens au terme de quinze années d'aventures. Mais sa plus grande aventure reste à venir : de Guillaume II en personne, Luckner reçoit une mission de corsaire dans l'océan Pacifique pendant la guerre 14-18, loin, très loin des tranchées. Sa guerre à lui ne fait qu'un mort, par accident ; il prendra à son bord tous les équipages des quatorze bateaux ennemis coulés par le fond. Et tous, loueront l'humanisme et la joie de vivre de cet homme hors du commun. Félix von Luckner, le “Nelson allemand”, racontera son odyssée quelques années après la fin du conflit. Un livre de souvenirs digne des meilleurs romans...
Manuscrits inédits, 1786-1791. Publiés d'après les originaux autographes par Frédéric Masson et Guido Biagi.
Albin Michel, 1927, fort in-8°, xv-581 pp, qqs fac-similés dépliants hors texte de manuscrits de Napoléon, broché, bon état
Les écrits de jeunesse de Bonaparte. — 52 textes inédits sur la Corse, la Grèce, les espions anglais, la disposition des canons, la Compagnie des Indes, etc. — "Pour étudier Napoléon, pour essayer de se former une opinion sur les impressions que son cerveau a reçues et qui ont déterminé le courant de ses idées, rien de plus nécessaire que de connaître exactement et dans le plus grand détail, ses années d'enfance et de jeunesse – ses années de formation intellectuelle. (.) Nous fournissons ici, pour l'étude de la jeunesse de Napoléon, une contribution qui est sans doute la plus importante qu'on ait imprimée jusqu'ici : la plupart des écritures d'étude qu'il a faites en France de 1786 à 1792." (Introduction)
Histoire illustrée du Pays de Montbéliard.
Montbéliard, Imprimerie Montbéliardaise, 1942, in-8°, 254 pp, 2e édition, 77 illustrations et 6 cartes, biblio, broché, bon état
"Une synthèse qui rassemble beaucoup de faits épars sur les comtes de Montbéliard, la seigneurerie d'Héricourt, les anciennes institutions, l'évolution économique, surtout récente, d'Audincourt et de Valentigney. Beaucoup de détails pittoresques." (Annales ESC)
Le Maréchal de Fabert (1599-1662). Etude historique d'après ses lettres et des pièces inédites tirée de la Bibliothèque et des Archives nationales, des Archives des Affaires étrangères, du Dépôt de la Guerre, etc.
P., Didier et Cie, 1881, 2 vol. in-8°, xi-445 et 438 pp, un portrait gravé sous serpente en frontispice, un tableau généalogique hors texte, reliures demi-maroquin bleu-nuit, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titre, tomaison et fleurons dorés (rel. de l'époque), qqs très rares rousseurs, qqs très rares annotations crayon, bon état. Peu courant
Abraham de Fabert, maréchal de France en 1658, fut l'un des plus illustres généraux du XVIIe siècle. Il gagna tous ses grades à la pointe de l'épée et assista à une infinité de sièges et de combats. Lieutenant général en 1650, il reçoit le bâton de maréchal de France en 1658. Il est aussi gouverneur de l’ancienne principauté de Sedan en 1642-1662, s’illustre pendant la guerre de Trente Ans et assiège Stenay en 1654. — "Le nom et le souvenir de Fabert sont restés populaires ; mais on ignore trop les titres tout particuliers que le maréchal sut acquérir à la reconnaissance de ses contemporains et particulièrement de nos provinces de l'Est, par ses qualités d'administrateur et par ses plans de réformes militaires et financières. Ces tentatives honorables et trop peu connues d'un homme qui a été animé, comme Vauban, de la passion du bien public, font la matière du second volume ; dans le premier, l'auteur traite de la jeunesse de Fabert, de ses campagnes, et de ses débuts comme gouverneur à Sedan. L'ouvrage repose sur des recherches étendues et consciencieuses." (Revue des Deux Mondes, 1880)
Le Monde Irlandais. Histoire et civilisation du peuple irlandais.
P., Albin Michel, Anvers, Fonds Mercator, 1978, in-4°, 296 pp, traduit de l'anglais, texte sur 2 colonnes, nombreuses illustrations en noir et en couleurs dans le texte et à pleine page, une carte, biblio, index, reliure toile verte de l'éditeur, jaquette illustrée, trace d'humidité ancienne sur les plats, bon état
"L'Irlande des origines à nos jours : un superbe album à feuilleter pour les admirables reproductions photographiques, mais aussi pour les textes dus à la plume d'historiens. Une belle réussite qui fait honneur à l'édition." (Pierre Joannon, Etudes irlandaises, 1979)
Mémoires du chancelier prince de Bülow (1849-1919).
Plon, 1930-1931, 4 vol. in-8°, 494, 525, 346 et 527 pp, traduit de l'allemand, 68 gravures hors texte, reliures demi-chagrin vert bouteille, dos à 5 nerfs, titre, tomaisons et fleurons dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire
Complet. — I. Le secrétariat d'Etat des Affaires étrangères et les premières années de la chancellerie, 1897-1902 ; II. Du renouvellement de la Triplice jusqu'à la démission du chancelier, 1902-1909 ; III. La Grande Guerre et la débâcle, 1909-1919 ; IV. Sa jeunesse et sa carrière de diplomate, 1849-1896. — "... Les mémoires de Bülow débordent de malice et de rancune, surtout contre ceux qui ont, selon son opinion, gâté son oeuvre ou ont trompé sa confiance. Il dénigre un peu trop son successeur Bethmann-Hollweg ; il dit beaucoup de mal de ses anciens amis Eulenburg et Monts et de bien d'autres. II flétrit tous ceux qui ont dirigé la politique allemande après sa chute en 1909, politique d'imprévoyance et d'incapacité qui a mené l'Allemagne à la Grande Guerre. On voit bien que lui, Bülow, n'aurait pas fait la politique de l'ultimatum à la Serbie. On trouve dans ses mémoires une galerie de portraits de princes, de ministres, de diplomates, de généraux, d'hommes de cour allemands, aussi bien qu'étrangers. Les caractéristiques sont loin d'être objectives, mais toujours intéressantes et amusantes. C'est comme un musée Grévin des personnes qui ont gouverné l'Europe aux alentours de 1900. La figure centrale de ce musée, c'est bien l'empereur Guillaume II. On sait que l'empereur a renvoyé son chancelier en 1909 avec tous les signes de la disgrâce et qu'il l'a designé comme canaille (« Luder »). On comprend que Bülow lui en veuille et qu'il raconte ouvertement tout ce qui s'est passé entre lui et son souverain. (...) Des événements politiques traités dans le premier volume, il faut mentionner l'occupation de Kiaotcheou, la crise chinoise de 1900, les négociations anglo-allemandes de 1898-1901, la guerre des Boers, la construction de la marine allemande, les mesures contre les Polonais. Bülow donne une quantité de détails intéressants. (...) Ce livre est une source de premier ordre pour bien connaître l'esprit de l'époque de Guillaume II, pour bien connaître les caractères de l'Empereur et des hommes de sa cour, leurs faiblesses et leurs intrigues ; c'est un tableau unique des moeurs et des idées de ce monde..." (Paul Darmstaedter, Revue d'histoire moderne) — "... Bülow dépeint la vie politique et sociale des pays dans lesquels il a vécu. II parle beaucoup de sa vie amoureuse. On voit que l'octogénaire n'était pas moins fier de ses exploits amoureux que de ses succés diplomatiques. Mais la grande valeur de ce volume, comme des précédents, consiste dans les portraits qu'il nous trace de nombre des princes, hommes d'Etat et diplomates qui ont joué un rôle dans l'Europe de 1870 à 1900. L'empereur Guillaume Ier et son fils malheureux, Bismarck et ses fils, Hohenlohe et Münster, Alexandre II et III, Mac-Mahon et Grévy, Gambetta et Jules Ferry, Marco Minghetti et Crispi, le roi Charles de Roumanie et beaucoup d'autres apparaissent sur la scène. Je ne connais aucun ouvrage de notre époque qui soit, sous ce point de vue, comparable aux mémoires de Bülow..." (Paul Darmstaedter, Revue d'histoire moderne, à propos du tome IV sur la période 1849-1896)
Percement de l'Isthme de Suez. Meetings anglais en faveur du canal de Suez. Documents publiés par Ferdinand de Lesseps. Quatrième série.
P., Aux Bureaux de l'Isthme de Suez et chez Henri Plon, 1857, gr. in-8°, 320 pp, broché, dos fendu recollé, sinon bon état
L'Enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime.
Seuil, 1973, fort in-8°, xx-502 pp, 26 gravures hors texte, notes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L'Univers historique)
Philippe Ariès (1914-1984) s'est imposé par quelques ouvrages devenus des classiques de ce qu'on appelle « l'histoire des mentalités », et qu'on pourrait appeler ici l'histoire des sentiments profonds et secrets qui, à la limite du biologique et du sociologique, commandent la vie quotidienne des hommes. — L'objet de cet ouvrage – qui est devenu un classique de notre historiographie – est d'approcher les sentiments anciens l'égard de l'enfance et de la vie familiale, à travers l'existence quotidienne, du Moyen Age au XVllle siècle, et de montrer, chemin faisant, à quel point le sentiment de la famille est un sentiment “moderne” qui n'a pu se développer qu'aux dépens de la société. La découverte de l'enfance est, en effet, récente. Dans la succession des âges, l'enfance était jadis comme “télescopée”. Partant, si la famille existait comme réalité, elle n'était pas considérée en tant que valeur morale et sentimentale. Mais voici que, peu à peu, on répugne à mélanger les enfants aux adultes; un nouveau sentiment familial apparaît alors qui s'organise autour des enfants et de leur éducation. Les contemporains n'ont pu percevoir un changement aussi lent : c'est de biais que l'auteur l'a saisi, grâce à l'iconographie, à l'histoire des jeux et de l'éducation... Ainsi, la famille s'est transformée profondément dans la mesure où elle a modifié ses relations internes avec l'enfant. Ce livre replace cette métamorphose de la famille dans l'ensemble de l'histoire sociale de l'Ancien Régime, tout en opposant à grands traits les caractères de cette société à ceux de notre temps. — "À l'enquête que notre temps poursuit sur la famille et l'enfance, le livre de Philippe Ariès apporte une contribution capitale." (Claude Mettra, Les Nouvelles littéraires) – "La leçon de ce livre est immense pour nous Occidentaux scolarisés, familiarisés, œdipianisés. Comme tous les livres d'histoire qui s'enfoncent à cette profondeur dans ce qui constitue notre archéologie, il nous dote d'un savoir comparatif déterminant, il nous permet de penser vraiment que tout n'a pas toujours été pareil." (Raymond Bellour, Le Magazine littéraire) – "Un livre étonnant, le seul à vrai dire qui propose une approche historique de l'enfance, un travail monumental qu'il faut connaître..." (Jean-Michel Damian, Politique hebdo).
1817 : Louis Vicat invente le ciment artificiel.
Vif, Groupe Vicat, 2000, in-8°, 190 pp, avant-propos par André Coulmeau, préface de Maurice Merceron-Vicat (1903), 8 pl. de gravures et fac-similés en noir et en couleurs hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
Notice biographique par Mary ; Extrait de l'ouvrage de Louis Vicat de 1818 : Recheches expérimentales sur les chaux de construction, les bétons et les mortiers ordinaires ; Extrait des mémoires de l'Académie Royale des Sciences de l'Institut de France, année 1818 ; Les travaux de Vicat jugés par ses contemporains ; Extrait des délibérations du Conseil Municipal de la Ville de Paris, séance du 13 août 1841 ; Rapport fait à la Chambre des Députés en juin 1845 par Arago ; Rapport fait à la Chambre des Pairs en juillet 1845 par le baron Thénard ; Extrait du Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale, séance du 18 février 1846. — "Quelle sera la récompense de Vicat, ... qui a fait faire le seul progrès réel à la science pratique des constructions ?" (Balzac, Le curé de village, 1839)
La Guerre allemande. D'Agadir à Sarajevo, 1911-1914.
Félix Alcan, 1915, in-12, xv-256 pp, index, broché, bon état (Bibliothèque d'histoire contemporaine)
Déceptions allemandes : Maroc et Libye. – Les victoires balkaniques : hantise du "péril slave". – Les lois militaires de 1913. – La mission Liman von Sanders. – Autriche et Serbie. – La mort de François-Ferdinand. – Un défi allemand. – Le jeu des alliances. — "On assiste dans cet ouvrage aux menées agressives de l'Allemagne, cherchant à tout prix un motif de rupture que les États voisins, inquiets et sur leurs gardes, s'efforcent de ne pas lui présenter." (Jean Vic, La littérature de guerre, 1918) — "M. Pierre Albin résume d'une façon vivante, dramatique, les origines de la crise universelle. Il établit très bien que, pour les comprendre, il faut remonter à la date « fatidique » de 1911, au jour où la volonté de puissance de l'Allemagne trouva sur sa route ces trois obstacles : une France qui ne croyait pas que l'infériorité du taux d'accroissement de sa population la vouât à la servitude ; une Angleterre décidée à garder la maîtrise des mers; une Italie désireuse d'acquérir, elle aussi, sa place au soleil. Il montre comment les mécontentements et les déceptions tombèrent sur une âme de peuple que la folie pangermaniste avait chauffée à blanc. Il établit avec précision la succession chronologique des efforts militaires français et allemands. N'avons-nous pas entendu – ceci était avant la guerre – des Français, des historiens, soutenir que la dernière loi militaire allemande était une réponse à notre loi des trois ans, sous prétexte que le dépôt de notre projet était antérieur, sinon à l'annonce, du moins au dépôt du projet allemand ? M. Albin expose également les raisons profondes, économiques et stratégiques, qui faisaient souhaiter à l'Allemagne de brusquer le conflit avec la Russie. Il étudie la responsabilité de l'Autriche. On a voulu – par une sorte de tendresse pour cette Autriche qui a rendu jadis des services à l'équilibre européen, par une sorte d'angoisse en présence de l'abîme qui va s'ouvrir à la place où fut la Double-Monarchie – plaider pour le gouvernement de François-Joseph les circonstances atténuantes, voir en lui un instrument semi-aveugle de la politique germanique, croire qu'au dernier moment il aurait, sans M. de Tschirsky, essayé de reculer. Cette thèse, que ne justifient ni le Livre blanc ni le Livre rouge (et à laquelle le Livre vert est venu donner, depuis, un formel démenti), n'est point celle de M. Albin. Après Konopischt (12 juin 1914), le bloc austro-allemand est cimenté..." (Henri Hauser, Revue Historique, 1915)
La Belle Époque 1900-1914. Les illusions délicieuses de l'Europe durant quinze ans de son existence.
Fernand Nathan, 1978, in-4°, 334 pp, nombreuses photos, illustrations et reproductions en noir et en couleurs, chronologie, reliure simili-cuir rouge orangé de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état
Préface par Paolo Monelli – La belle époque : mœurs et chroniques – Cancan et jeunes filles en fleur par Philippe Jullian – Le charme discret d'une époque par Eleonora Bairati – « Une fièvre pleine d'élans... » par Janos Riesz – L'avant-garde en chapeau melon par Eleonora Bairati – Le paysage économique par Malcolm Falkus – Été 1914 par Brunello Vigezzi – Chronologie : une époque à travers les titres des journaux et des périodiques.
Histoire des Espagnols. 1 : VIe-XVIIe siècle.
Armand Colin, 1985, pt in-4°, 560 pp, 32 pl. d'illustrations en couleurs hors texte, nombreuses illustrations en noir dans le texte, cartes, biblio, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
Tome 1 seul (sur 2) : Les Espagnes médiévales, VIe-XVe siècle (Pierre Bonnassie, Pierre Guichard, Marie-Claude Gerbet) ; Les générations de l'apogée et du déclin, 1519-1700 (Bartolomé Bennassar). — Une Histoire des Espagnols et non une histoire de l'Espagne. Les auteurs ont accordé la primauté aux hommes et aux femmes qui furent les acteurs de cette longue traversée, en réduisant à l'indispensable la part des institutions, des analyses abstraites et des événements ponctuels. Ils racontent la naissance, la vie, l'éducation, les amours, le travail de ces Espagnols ; ils décrivent les divertissements, les croyances et les idéaux de ce peuple...
Recueil d'Emblèmes divers, representez dans cent quarante figures en taille douce. Enrichis de discours moraux, philosophiques, politiques, et hystoriques.
P., Aux Amateurs de Livres, 1989, 2 forts vol. in-12, (22)-679-(9) et 619-(11) pp, 140 gravures à pleine page, reliures cartonnées de l'éditeur avec planches contrecollées aux 1er plats, bon état (Les recueils d'emblèmes et les traités de physiognomonie de la Bibliothèque Interuniversitaire de Lille, 6)
Réimpression anastatique de cette somme rassemblant tout le savoir qui a nourri le genre emblématique. La vaste compilation réalisée par Jean Baudoin est reproduite ici selon deux exemplaires appartenant à deux éditions différentes. Chaque volume reprend en fait le volume correspondant de l'édition originale publiée en 1638-1639 par Jacques Villery. Jean Baudoin (ca. 1584-1650), polygraphe et traducteur abondant, membre de l’Académie française dès sa fondation, fut l’un des médiateurs discrets et méconnus du dessein de Louis XIII et de Richelieu, l’élaboration au lendemain des guerres de religion d’un consensus politique et d’un nouvel ethos au service de la nation France et de la monarchie. Baudoin avait compris la puissance signifiante de l’image et l’intérêt de son emploi à des fins politiques. Il fut témoin et acteur de la promotion à la fois anthropologique et idéologique des domaines alors en vogue de l’emblème et de l’allégorie. L’intérêt de Baudoin pour l’image gravée dans les livres à figures fut sans doute d’abord toute pragmatique avant de devenir une conviction enthousiaste. C’est lui qui restaura en France le genre de l’emblème dans son Recueil d’emblèmes divers.
La France sous les armes (Frankreich unter den Waffen).
P., Librairie Illustrée, s.d. (1887), in-12, 396 pp, traduit de l'allemand par le lieutenant-colonel Hennebert, chevalier de l'Ordre de Sainte-Anne de Russie, broché, rousseurs éparses, bon état
"« La France sous les armes » n'est autre chose qu'une anthologie d'extraits d'ouvrages techniques, d'articles de journaux ou de revues, de mémoires ou souvenirs historiques, de discours parlementaires, etc. C'est un résumé synthétique de ce que les Allemands ont dit ou publié, depuis quinze ans, sur la situation militaire de la France. Ce livre est signé Baron Blanchard de Meisendorf, général-major, mais ce n'est là qu'un nom d'emprunt, lequel nom ne figure point sur l'Etat du Corps des officiers allemands." (Avis au lecteur) — Extrait de la table des matières : La Revanche ; Guerre ou paix ; La reine des nations ; Hommes et chevaux ; Matériel de guerre ;Les combattants ; Expressions diplomatiques ; Châteaux de cartes ; Les communications ; Les cadres ; Stratèges et tacticiens (rivalités de généraux, circonstances atténuantes, les généraux français d'aujourd'hui, mode de recrutement) ; Institutions militaires ; La prochaine guerre.
Le monde contemporain. Histoire, civilisations.
Bordas, 1977, fort in-8°, 703 pp, nombreuses photos et illustrations en noir dans le texte et sur 32 planches en couleurs hors texte, 62 cartes et croquis dans le texte, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. d'Histoire Louis Girard)
Excellent manuel de classe de terminale. L'histoire, de 1914 au lendemain de la deuxième guerre mondiale, puis une suite de synthèses sur les grandes civilisations du monde : J. Bouillon a traité la période 1914-1945 et le Monde noir ; P. Sorlin a traité les autres civilisations ainsi que l'histoire de l'URSS de 1917 à 1945 ; J. Rudel s'est chargé de l'histoire de l'art.
Cahiers de doléances du Tiers État du bailliage de Gisors (secondaire de Rouen) pour les États Généraux de 1789.
P., Bibliothèque Nationale, 1971, gr. in-8°, 271 pp, 2 pl. hors texte, sources et biblio, index des doléances, broché, bon état (Coll. de documents inédits sur l'histoire économique de la Révolution française), envoi a.s. à François Furet
"M. M. Bouloiseau qui s'est fait une spécialité de l'édition des cahiers de doléances, en publie cette fois en collaboration avec M. B. Cheronnet. Cinquante-neuf paroisses composaient ce bailliage; toutes, à l'exception d'une seule qui fait actuellement partie du département du Val d'Oise, appartiennent au département de l'Eure. Les documents publiés sont précédés d'une substantielle introduction (histoire, aperçu administratif, contexte économique). Dans cette France rurale qu'était le bailliage de Gisors, on restait catholique et attaché à la monarchie. Les vœux concernent essentiellement « la fiscalité, la justice, les dîmes, la corvée, la milice, le droit de chasse et les colombiers » ; il s'agit là comme le remarquent les auteurs « d'un fonds commun à la France entière ». La fiscalité royale, comme le prélèvement féodal ne sont pas contestés dans leur principe « mais dans la manière dont ils sont répartis » ; c'est l'injustice qui choque ; un chiffre édifiant : il n'est que deux paroisses qui réclament l'abolition du champart et de la dîme ! L'ouvrage se termine par un excellent Index des doléances qui facilite à l'extrême la consultation." (H. Hasquin, Revue belge de Philologie et d'Histoire)
Histoire de la ville de Poissy. Nouvelle édition.
Poissy, Impr. de Poissy, 1925, in-12, 254 pp, ouvrage illustré de 160 dessins de l'auteur et de plusieurs plans, broché, bon état
2e édition, de petit format, publiée par l'auteur (1857-1925) l’année de son décès. L'édition originale est parue chez Champion en 1901. Le texte n'a pas été modifié : seule la préface de la première édition n'a pas été reprise. — "Chez M. Bories l'historien est doublé d'un artiste ; et ce n'est pas un des moindres charmes du livre que de trouver, en regard du texte, de très agréables croquis de l'auteur ou des reproductions d'estampes anciennes ; ici, c'est un coin de paysage croqué à la plume, une église, un pont, une maison ; là, des détails d'architecture, chapiteaux, clefs de voûte, etc., des statues, des sceaux, des méreaux ; voici encore différents plans ou vues panoramiques." (Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire) — "Patrie de saint Louis, dont elle fêta le VIIe centenaire le 25 avril 1914, et lieu d'élection du peintre Ernest Meissonier, Poissy donnait déjà le vertige à Edmond Bories, l'auteur du présent ouvrage, quand il passait, d'un pas alerte, du quartier de la vieille cité au chemin de fer qui allait de Paris à Rouen, de l'ancienne tour romane au tramway de Saint-Germain et de la collégiale Notre-Dame aux rues sillonnées par les automobiles et les bicyclettes. « C'est toujours vers le passé qu'il nous faut remonter si nous voulons connaître le présent », conclut-il dans les dernières pages de son livre, étourdi par le fracas et la rapidité du modernisme..." (Micberth)
John Kennedy. La marche à la présidence.
Berger-Levrault, 1961, pt in-8°, 385 pp, traduit de l'américain (“John Kennedy, a political profile”), 12 photos pleine page hors texte, reliure pleine toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
"Le biographe de Roosevelt présente le candidat démocrate à la présidence des Etats-Unis (l'ouvrage a été publié aux Etats-Unis plusieurs mois avant l'élection). Portrait très favorable, concluant à la capacité de M. Kennedy de devenir un « leader charismatique », la présidence lui permettant de développer ses qualités incontestables." (Revue française de science politique, 1961)
Le Guet de Genève au XVe siècle et l'armement de ses gardes.
Genève, Librairie Kündig ; Annecy, Imprimerie J. Abry, 1910, gr. in-8°, 127-(1) pp, broché, bon état
"Nous avons tenté cette monographie sur le Guet de Genève au XVe siècle, ou les Gardes chargés de la police de la ville, leur armement et leurs fournisseurs. On pourra juger, par les renseignements que nous avons trouvés sur ce sujet, quelle richesse documentaire présentent aux travailleurs les Registres du Conseil de Genève." — "M. Ch. Buttin, regardé à juste titre comme un des hommes les plus compétents pour tout ce qui concerne l'histoire et la technique des armes anciennes, et qui fait honneur à l'érudition française par l'excellence de ses travaux, a publié cette très attrayante étude. Nous sommes persuadé de rendre service aux érudits en leur en conseillant la lecture." (Em. Théodore, Revue du Nord)
Les Casques de combat du monde entier de 1915 à nos jours.
Charles-Lavauzelle, 1984, in-4°, 272 pp, 200 photos en noir, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état
Minutieuse étude, référence pour les collectionneurs, tant par la documentation historique, que par la description des particularités de chaque casque. Ce tome 1, complet pour les sujets traités, présente les casques de la France, de la Belgique, de la Grèce, du Luxembourg, de l'Italie, de la Hollande, de la Pologne, de la Roumanie et des États-Unis. — Le casque d'acier fait partie intégrante de l'équipement du soldat moderne. Il avait pourtant disparu depuis près de trois siècles, à l'exception de la tenue de certains corps de cavalerie ou unités de prestige, quand éclate la Grande Guerre en 1914. Au cours des épouvantables hécatombes des premiers mois du conflit, l'on s'aperçoit que les têtes sont exposées à quantités de projectiles légers que le métal pourrait arrêter, à défaut de protéger contre balles et gros éclats. C'est un officier français, l'intendant militaire Adrian, qui fait le premier adopter à son gouvernement un casque d'acier, dit "modèle 1915", après essai de calottes de métal baptisées "cervelières". De protection, le casque Adrian allait devenir le symbole, personnifiant à lui seul l'homme de guerre moderne. Il sera la Guerre. Les modèles de casques adoptés par les autres armées après 1915 reflètent les particularismes propres aux nations auxquelles elles appartiennent. Il n'est pas osé de d'écrire que Jeanne d'Arc – de retour en France en 1917 – aurait immédiatement identifié un parti de soldats anglais ! Une fois la paix revenue, l'étude des formes et des profils, l'utilisation d'alliages nouveaux, de nouvelles méthodes de fabrication font du casque d'acier une arme défensive de plus en plus efficace. Mais l'on s'efforce toujours de respecter les traditions nationales. Après la Seconde Guerre mondiale, ce souci s'estompe et les concepteurs des casques – comme ceux des tenues – n'en retiennent que le caractère fonctionnel. L'acier lui-même cède la place à la résine Kevlar avec le nouveau casque américain PAGST adopté en 1978. Traitée en deux volumes par une dizaine d'auteurs réunis par Jean-Gabriel Dagnas, Yves Plasseraud et Pierre-Paul Struye, cette étude minutieuse englobe les armées du monde entier et tous les modèles de casques d'acier expérimentés et adoptés. L'histoire de chacun d'eux est brossée dans son contexte historique et complétée par une fiche descriptive. Dans ce premier volume sont rassemblés les casques des armées de Belgique, de Suisse, de France, de Grèce, d'Italie, du Luxembourg, des Pays-Bas, de Pologne, de Roumanie et des Etats-Unis. Le tome 2 ne sera publié qu'en 1991, chez un autre éditeur.
L'Ère romantique. 3. Le Romantisme dans la musique européenne.
Albin Michel, 1955, in-8°, xxvii-611 pp, introduction par Paul Chalus, biblio, index, broché, bon état (Coll. L'Evolution de l'Humanité)
"L'ouvrage est divisé en trois parties, dont la première, « Les grandes générations », étudie chaque pays et ses compositeurs représentatifs, la deuxième, « L'évolution de la technique » démontre l'excellence et la finesse de la critique de M. Chantavoine, comme par exemple dans ses analyses des accompagnements des lieder de Schubert. La troisième partie intitulée « La vie musicale en Europe » est une synthèse admirable. Il faut louer la spontanéité du style, la clarté de l'exposé et la précision de l'image générale." (Music & Letters, 1956)
Laurent le Magnifique.
Fayard, 1987, in-8°, 421 pp, 16 pl. de gravures hors texte, généalogie, sources et biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
"Ecrire en historien la vie et le cadre de vie d'un personnage aussi prestigieux que Laurent de Médicis n'est pas une mince affaire. La bibliographie du sujet, ou plutôt des sujets, est immense; tous les aspects de l'histoire y paraissent tour à tour, et M. Cloulas a su les harmoniser en un récit constamment passionnant. Les premiers chapitres sont surtout l'histoire de la banque Médicis, basée sur les travaux de R. De Roover et de ses élèves. Et l'histoire de cette fabuleuse fortune culmine en effet avec Cosme l'Ancien, tandis que le Magnifique aura à traverser des crises et à régler la déconfiture des filiales de la banque Médicis à l'étranger, – ce qui n'est pas pour diminuer les mérites du personnage, bien au contraire. De belles pages montrent le jeune Laurent, homme de fêtes et de plaisirs – il ne sera mécène que plus tard – séduisant tout Florence aussi bien que les princes étrangers. Le point culminant du livre est la conjuration des Pazzi, qui est montrée dans son contexte international aussi bien que florentin. Le népotisme de Sixte IV (Della Rovere et Riario), la volonté pontificale de recupérer les bénéfices de l'alun romain, trop longtemps drainés par les Médicis, l'antagonisme du roi de Naples, font de cette conjuration l'épisode le plus dramatique d'une guerre italienne. Et la conjuration elle même, qui voulait réveiller les instincts républicains du peuple de Florence, tout comme l'assassinat de Galeazzo Maria Sforza a Milan en 1476, n'a pas abouti. Ces échecs sont un signe des temps: A Florence comme à Milan, le peuple n'a pas suivi les Brutus. Les institutions républicaines sont devenues, depuis longtemps, des jouets aux mains des puissants. Le peuple le sait et s'y est resigné. Il ne se soulève plus. C'est là que l'on touche du doigt le passage d'une époque à l'autre, de l'Italie communale à celle des principats. Puisque les institutions communales fonctionnent, hypocritement et moyennant de constantes refontes, en faveur d'une famille ou d'un personnage, mieux vaut que le maître soit magnifique, prestigieux, et sachant manoeuvrer pour le bien de la patrie. Or tel est le cas de Laurent, qui sait rééquilibrer les ligues princières qui se redivisent sans cesse la Péninsule. L'art politique du Quattrocento, c'est celui de maintenir l'équilibre des forces, et la gloire de Laurent c'est d'avoir été l'aiguille de la balance. Laurent le Magnifique s'éteint alors que l'audience de Savonarole commence à grandir et peu avant la descente de Charles VIII en Italie. C'est à nouveau la fin d'une époque. Mais quelle époque ! Ivan Cloulas se livre au plaisir de décrire le palais et les villas, les oeuvres d'art, les peintures célèbres et leur significations symboliques, l'idéal de vie exprimé par les humanistes et par les oeuvres de Laurent lui-même, abondamment citées et élégamment traduites. Parvenu à la dernière page, le lecteur soupire : dejà fini !" (Alain Dufour, Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, 1983)
Les grandes œuvres politiques, de Machiavel à nos jours.
Armand Colin, 1966, in-8°, xiii-406 pp, préface d'André Siegfried, biblio, broché, couv. lég. défraîchie, bon état
Epinay-sur-Seine, son histoire. De l'origine jusqu'à notre époque avec ceux qui l'ont aimé ou haï dans ses bons et ses mauvais jours. Suivie de la signification des noms de lieux, leur emplacement, la nomenclature des noms de rues anciens, actuels et d'usage.
Chez l'auteur, 1970, gr. in-8° carré, 350 pp, nombreuses photos, illustrations et plans, biblio, index, imprimé sur alfa mousse des Papeteries Navarre, reliure pleine toile acajou de l'éditeur, dos lisse avec titres dorés, 1er plat avec titre et blason de la ville dorés, bon état
Excellente monographie de cette ville de la banlieue nord de Paris, située à une dizaine de kilomètres du centre de la capitale, le long d'un méandre de la Seine. Avec en particulier des chapitres sur la culture de la vigne, la guerre de 1870, la Libération en août 1944...
L'Europe et l'Orient. De la balkanisation à la libanisation : histoire d'une modernité inaccomplie.
La Découverte, 1989, in-8°, 385 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Textes à l'appui)
Ce livre propose une enquête historique en profondeur sur les causes des conflits qui déchirent le Proche-Orient depuis plusieurs décennies. Au départ de cette enquête, un constat : l'étonnant parallélisme entre le processus de violence né en Europe centrale avec la "balkanisation" de la fin du XIXe siècle et celui qui caractérise aujourd'hui la "libanisation" du Machrek. En mobilisant une documentation historique considérable, trop souvent oubliée, Georges Corm montre que ces deux processus ont une origine commune : le déclin puis l'effondrement des empires multiethniques – l'Empire austro-hongrois, l'Empire ottoman et celui des tsars –, sous l'effet de la montée en puissance des Etats-nations modernes. Cette analyse, nourrie notamment des travaux de Hannah Arendt, permet à l'auteur de porter un regard neuf sur les bouleversements nés du choc de la modernité européenne dans l'Orient contemporain : intrusion du wahabisme et du sionisme qui conduit à la création de l'Arabie saoudite et de l'État d'Israël, mutations sociales qui traversent les élites dirigeantes du Machrek, révolution palestinienne et éclatement du Liban pluraliste... Elle lui permet aussi de faire une critique radicale de la nouvelle école française d'orientalisme, pour laquelle l'islamisme constitue trop souvent la clé d'explication unique des événements du Proche-Orient.
Mémoire sur la captivité de Madame la Duchesse de Berry.
P., Le Normant, 1833, in-8°, 121 pp, reliure demi-veau fauve, dos lisse à filets guillochés dorés, tranches citron (rel. de l'époque), mors fendus, pt mques en tête et en queue, qqs pâles rousseurs, bon état
Édition originale et seule publiée. Mis en vente le 29 décembre 1832, cet écrit, plaidoyer magnifique pour la "duchesse captive", constitue la dernière brochure politique de Chateaubriand.
Géraldine, reine des Albanais.
P., Critérion, 1996, gr. in-8°, 387 pp, 16 pl. de photos hors texte, 3 tableaux généalogiques, une carte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Avec l'arrivée de Géraldine Apponyi à la cour de Tirana en 1938, le glamour et la modernité entrent en Albanie. De mère américaine et de père hongrois, de confession catholique et apparentée à toutes les familles royales de la vieille Europe, la "Rose blanche de Hongrie" tombe sous le charme du petit Etat des Balkans et de Zog 1er, son souverain musulman. Si la rencontre a été arrangée, le coup de foudre surprend la jeune comtesse et le roi dès le premier regard, dès le premier bal. Mais, un an plus tard, c'est le drame : l'Italie fasciste envahit l'Albanie et, tandis qu'elle vient de mettre au monde le prince héritier Leka, la reine doit fuir. Commence alors pour elle une vie d'errance, plus de soixante années d'exil qui ne prendront fin qu'en 2002, lorsque Géraldine rentrera triomphalement dans une Albanie délivrée du communisme. De l'Empire austro-hongrois à la montée du nazisme, de la guerre froide à la chute du mur de Berlin, Géraldine, reine des Albanais est une superbe fresque historique où l'épopée lumineuse et tragique de l'héroïne se confond avec celle d'une Europe à jamais disparue.
Les Documents secrets de l'Etat-Major général français. Auswärtiges Amt, 1939/41 N° 6.
Berlin, Deutscher Verlag, 1941, in-4°, 399 pp, nombreux fac-similés de documents officiels, broché, papier jauni, qqs annotations crayon, bon état
Dossiers secrets de l'Etat-Major général français, tombés entre les mains des Allemands, à la suite de la trouvaille fortuite faite dans quelques wagons de marchandises à la gare de la petite ville française de La Charité et à d'autres endroits. Les éditeurs nazis ont choisis 70 documents empruntés à ce volumineux matériel, qui dévoilent de façon saisissante les plans élaborés par les Alliés pour la conduite de la guerre. Tous ces plans ont un point en commun : la recherche de nouveaux théâtres d'opérations, et les efforts déployés pour utiliser les petits peuples d'Europe pour ces plans d'extension de la guerre. On a d'abord le texte intégral des documents (pp 17-157), puis leur reproduction en fac-similé (pp 161-399). — Composition du Corps Expéditionnaire en Orient, préparatifs pour l'entreprise de Salonique, proposition pour une obstruction du Danube, opérations de Norvège, campagne de France, etc.
La guerre de M. Wilson. L'intervention américaine dans la Première Guerre mondiale.
Stock, 1970, gr. in-8°, 420 pp, traduit de l'américain, préface de Jacques Cabau, 16 pl. de photos hors texte, 2 cartes, broché, couv. illustrée à rabats, dos insolé, bon état (Coll. Témoins de notre temps)
En 1913, Woodrow Wilson devient le 28e président des États-Unis. L’année suivante, la Grande Guerre éclate en Europe. Un carnage comme on n’en avait jamais vu. Aux États-Unis, l’opinion publique est d’abord franchement hostile à tout engagement dans le conflit européen. Les Américains désirent se tenir à l’écart de la lutte entre les grandes puissances européennes. Le président Wilson aspire sincèrement à sauvegarder la neutralité et l’isolement de l’Amérique. Cependant, les événements lui échappent. En 1915, un sous-marin allemand envoie par le fond le Lusitania, avec 128 ressortissants américains. Malgré tout, Wilson se refuse à déclarer la guerre à l’Allemagne. En 1916 il est réélu président des États-Unis sur le slogan “Il nous a préservés de la guerre”. L’année suivante, l’Allemagne annonce que ses sous-marins torpilleront dorénavant tous les navires, belligérants ou neutres. Cela signifie que les bateaux américains ne sont plus en sûreté en haute mer. Wilson pense dès lors qu’il n’a plus le choix. La mort dans l’âme, il finit par déclarer la guerre à l’Allemagne... — "Le célèbre écrivain américain délaisse ici le roman pour l'histoire, une histoire qu'il raconte avec une curieuse absence de passion. En refermant le livre, on en est encore à se demander ce qu'il pense de l'homme qui en engageant son pays aux côtés des alliés, en 1917, a brisé avec la tradition de l'isolationnisme, lui substituant un Interventionnisme qui, chez ce lecteur assidu de la Bible, était avant tout moraliste ou, si l'on veut, idéologique. Le talent de l'auteur fait oublier l'épaisseur du volume." (Le Monde, 1971)
Les Lionnes de la Riviera.
Pygmalion, 2009, gr. in-8°, 239 pp, 8 pl. d'illustrations en couleurs, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
A leur façon d'arpenter le tapis rouge sous les palmiers frémissants, on reconnaît les Lionnes : être à l'aise est une grâce. Qu'elles soient Américaines comme Grace de Monaco ou Florence Gould, Russes comme Lydia Varsano, Italiennes comme Ljuba Rizzoli, Françaises comme Carven, Ultra Violet ou Béatrice Ephrussi de Rothschild, elles ont léoninement oeuvré à l'aura de la Riviera, à son art de vivre, à son chic si particulier. Souvent nées sous le signe du Lion - ou ascendant -, archiconnues ou moins connues, elles n'écoutent que leur courage et foncent. Ce livre permet d'en découvrir une quinzaine dans leur vie quotidienne et leurs extravagances, d'hier comme d'aujourd'hui.
L'embarcadère des lettres. Marseille et les écrivains.
JCLattès, 2013, in-8°, 510 pp, biblio, notes, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
Marseille et les écrivains (1900-1950). Ils sont tous passés par Marseille... Les voyageurs les plus célèbres comme Malraux et Camus ; les plus académiques, Gide et Valery ; les plus fameux poètes, Cocteau et Eluard ; les plus acharnés Larbaud, et Cendrars... Il y a aussi ceux que le hasard a conduit... Colette pour ses tournées de music-hall, Céline à la recherche d'un emploi, Beauvoir pour son premier poste de prof, Genet déserteur embastillé ; les refugiés aussi, Breton, Gracq, Char, Aragon... Et il ne faut pas oublier les locaux : Artaud, Cohen, Pagnol, Brauquier, les fondateurs des cahiers du Sud... et les voisins, Giono, Apollinaire... Ils ont admiré son port, jubilé de ses quartiers louches, découvert sa longue histoire et son cosmopolitisme. Rémi Duchêne, en se replongeant dans la vie et des œuvres de ces écrivains nous restitue ces rencontres entre les écrivains et la méditerranée.
Psychanalyse de l'antilibéralisme. Les français ont-ils raison d'avoir peur ?
Editions Saint-Simon, Institut d'Histoire de l'Industrie, 2006, in-8°, 280 pp, broché, bon état
Cet ouvrage provient pour l'essentiel de communications faites à un colloque en Sorbonne le 18 juin 2003 : il s'agit là d'un livre d'histoire de la pensée politique, avec une question qui prend des allures de hantise : pourquoi le libéralisme, né en France, s'y développe-t-il si peu et si mal, alors qu'il a gagné le monde ? Pourquoi la France a-t-elle perdu cette bataille des idées alors qu'elle les avait trouvées la première... — "Le débat intellectuel et public français cherche ses nouveaux repères. Après l'échec des régimes communistes, les idées marxistes sont aujourd'hui frappées de discrédit. Leur emprise s'est relâchée : les substituts altermondialiste ou populiste ne sont pas les seules alternatives. En réalité, le nouveau contexte libère l'espace de la pensée politique en autorisant la remise au débat du libéralisme. La France se déclare quasi unanimement anti-libérale dans un monde devenu libéral. Pourtant, la plupart de ses gouvernements, de gauche comme de droite, ont conduit, sans parfois oser l'avouer, nombre de réformes inspirées par le libéralisme – à commencer par l'adhésion à l'Europe et à ses règles. Pourtant, inventé par la France au Siècle des Lumières, le libéralisme irrigue profondément les racines de notre Révolution et de notre République, se distinguant de sa définition anglo-saxonne. En éclairant son passé et en lui restituant son importance, c'est toute l'histoire de notre démocratie qui pourra apparaître sous un jour nouveau. Le divorce entre l'opinion française et le libéralisme paraît ainsi relever d'un vaste malentendu qu'il faut aujourd'hui dissiper. Que s'est-il donc passé ? De quelles frustrations ce paradoxe est-il révélateur ? Comment le libéralisme, synonyme de la gauche progressiste en France jusqu'au début du XIXe siècle – et encore aujourd'hui presque partout ailleurs que chez nous – s'est-il trouvé rejeté à la droite – voire à l'extrême droite – de notre échiquier politique ? Comment notre société s'est-elle édifiée un aussi monumental tabou ? Le moment est venu de faire la psychanalyse de cette peur irraisonnée qui gangrène depuis trop longtemps la pensée politique de notre pays. Pour s'implanter durablement dans notre pays, le libéralisme doit redevenir populaire."
Histoire diplomatique de 1919 à nos jours.
Dalloz, 1953, in-8°, 744 pp, biblio, index, broché, bon état
"L'un des grands ouvrages d'histoire des relations internationales. La période embrassée est considérable et dépourvue d'unité, ne serait-ce que du fait de la cassure de la Seconde Guerre mondiale et de l'émergence d'un système international comprenant plus de 150 États. L'œuvre de J.B. Duroselle unit clarté et précision : le récit, remarquable puzzle, part des événements, les analyse et reconstitue avec minutie les enchaînements chronologiques. Enfin, le livre est d'un index et d'une bibliographie, qui en font un instrument de travail exceptionnel." (Philippe Moreau Defarges, Politique étrangère)
La Vie quotidienne en Gaule pendant la paix romaine (Ier-IIIe siècles après J.-C.).
Hachette, 1967, in-8°, 364 pp, biblio, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
Après les campagnes de César, la Gaule pacifiée connaît, pour la première fois, l'unité politique et administrative. Pendant plus de trois siècles, dans la paix et la prospérité, deux peuples, deux styles de vie, vont s'associer, fusionner même, sans pour autant perdre leur caractère propre, et créer ainsi une civilisation originale dont nous sommes les héritiers. Partout les villes se construisent, des monuments s'élèvent et, la verve gauloise venant revigorer le classicisme latin, un art nouveau apparaît, puissant et humain, souvent presque familier, car il puise son inspiration dans les scènes de la vie quotidienne. C'est cette vie de chaque jour que Paul-Marie Duval nous fait connaître, nous entraînant aussi bien dans les villes que dans les campagnes, chez les riches ou chez les pauvres, les intellectuels ou les artisans, les paysans ou les esclaves. Tout un monde surgit. Il a la France pour cadre et nos ancêtres pour acteurs.
Cahiers de doléances des paroisses du bailliage de Troyes pour les États Généraux de 1614, publiés avec une présentation et des notes.
PUF, 1966, gr. in-8°, viii-362 pp, préface de Roland Mousnier, biblio, index, broché, dos lég. taché, bon état (Publications de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Paris-Sorbonne, série « Textes et Documents » tome XIII. Travaux du Centre de recherches sur la civilisation de l'Europe moderne, fascicule 4)
"En publiant ces documents, dont la rareté est soulignée par M. Mousnier dans la préface, M. Yves Durand apporte une contribution de choix à l'histoire religieuse. En effet, parmi de multiples plaintes contre les tailles et les gabelles, contre le passage des gens de guerre, le nombre excessif des officiers royaux, et le mauvais temps qui ruine les récoltes, les habitants du bailliage de Troyes, interrogés de village en village, ou réunis pour rédiger leurs cahiers, dénoncent les insuffisances du service paroissial. Ils le font sans indulgence, et avec un accent de vérité qui nous convainc mieux que tant de pieux développements inspirés aux apôtres du XVIIe siècle. (...) M. Yves Durand, à la fin d'une très riche introduction, souligne l'écart de mentalité qui sépare ces doléances de 1614 de celles de 1789, et il a amplement raison. Cette remarquable publication – dont j'ai omis de dire qu'elle était, dans sa méthode, irréprochable — apporte à l'historien, et en particulier à l'historien de l'Église." (Marc Venard, Revue d'histoire de l'Église de France, 1968)
Un rêve algérien. Histoire de Lisette Vincent, une femme d'Algérie.
Dagorno, 1994, in-8°, 279 pp, annexes, index, broché.
Le récit de la vie de Lisette Vincent permet de découvrir un pan de l'histoire algérienne. Née en 1908 en Oranie dans une famille de colons, Lisette Vincent est une institutrice pionnière en utilisant les méthodes pédagogiques nouvelles : imprimerie à l'école, méthode Freinet... Favorable aux idées de "progrès", on la retrouve aussi à Barcelone en 1938, enrôlée parmi les Brigades internationales. Puis elle participe à la reconstitution du Parti communiste algérien, ce qui lui vaut d'être emprisonnée. Militant pour l'indépendance de l'Algérie dont elle deviendra citoyenne en 1962, elle finira par s'expatrier dans les années 1970. — "Le récit de la vie de Lisette Vincent permet de découvrir tout un pan occulté de l'histoire algérienne. Il faut dire que Jean-Luc Einaudi n'en est pas à sa première tentative de rappel d'une histoire cachée algérienne. Après Pour l'exemple, l'affaire Femand Yveton (1986), puis La ferme Ameziane, enquête sur un centre de torture pendant la guerre d'Algérie (1991), il a récidivé avec La bataille de Paris, 17 octobre 1961 (1991). Ces ouvrages et le dernier, Un rêve algérien, s'inscrivent dans une volonté de cerner la réalité algérienne, non pas l'officielle mais celle qui porte à la réflexion pour saisir la situation actuelle. Rencontrer Lisette Vincent à travers ce récit, c'est retrouver une part de la mémoire collective, de la lutte pour l'indépendance algérienne et suivre la prise de conscience d'une femme issue d'une famille de colons. Sa prise de conscience du colonialisme fut d'autant plus violente qu'elle sera sans concession et avec toute l'ardeur d'une jeune enseignante. Véritable témoignage sur les campagnes et les conditions de vie des colons comme des Algériens du début du 20e siècle, le récit retrace l'itinéraire d'une femme engagée dans son métier et dans la lutte pour l'émancipation des peuples. L'enseignante, confrontée à une réalité sociale dramatique en particulier en ce qui concerne les enfants algériens, se tournera vers des méthodes pédagogiques nouvelles. Institutrice pionnière, Lisette Vincent apptique la méthode Freinet et fait figure de révolutionnaire : « Ou bien on est libre de dire ce que l'on veut sans craindre la censure adulte, et on s'affirme, on se libère... ou bien on se sent surveillé et dominé et il ne saurait y avoir de liberté... L'école traditionnelle a tellement vidé le travaU scolaire de toute finalité que l'enfant placé devant une feuUle de papier sentait un grand vide se faire dans son esprit ». Le parcours de cette femme nous mène à Barcelone où, en 1938, elle participe aux Brigades internationales en organisant un foyer d'enfants, « une république d'enfants », jusqu'à la Retirada. Puis c'est le retour en Algérie où « le pétainisme triomphait ». « Les Juifs d'Algérie n'étaient plus des citoyens français ; ils étaient redevenus des indigènes, au même titre que les Musulmans. En application du Statut spécial décrété par Pétain, de nombreuses professions leur étaient désormais interdites. » Elle participe à la reconstitution du Parti communiste algérien, vit dans la clandestinité et est finalement arrêtée. Fervente militante de l'indépendance algérienne, elle devient citoyenne algérienne en 1962 et participe à la création de l'Union des femmes d'Algérie qui sera interdite après le coup d'État militaire du colonel Boumedienne en 1965. « J'ai rêvé d'une Algérie où nous aurions vécu avec toutes ces populations mêlées, toutes ces cultures, ces coutumes si diverses qui étaient une véritable richesse. » Elle quittera l'Algérie dans les années 70, « regardée par les autorités comme une étrangère » et déchirée de « quitter ce peuple qu'elle aimait tant. » Un itinéraire hors du commun pour cette femme modeste et intrépide, militante de base. L'ouvrage de Jean-Luc Einaudi raconte sa traversée du siècle, lucide et engagée : « Tant de sang versé, tant de souffrances pour cette indépendance. Et quand je vois mon pays ruiné, ces terres incultes [...] ces seigneurs [...] qui ont dilapidé toutes nos richesses humaines et matérielles. Nous avions fait de si beaux rêves... Et ces années 1962-1965 ont été si exaltantes... » Un rêve algérien qui confirme encore, s'il est besoin, les liens existant entre les deux populations, algériennes et françaises." (Christiane Passevant, L'Homme et la société, 1994)
L'Angleterre d'après-guerre et le conflit houiller, 1919-1926. Etude de psychologie sociale.
Armand Colin, 1930, in-8°, xiv-424 pp, sources et documents, broché, qqs soulignures crayon, bon état. Bande éditeur conservée (“L'économie anglaise est touchée dans sa force vive. Son charbon ne trouve plus preneur”. André Siegfried)
"M. Delattre a consacré aux problèmes économiques et sociaux de l'Angleterre d'après-guerre, une étude très sérieuse et admirablement documentée. Documentée sans aucune surcharge de pédantisme, les innombrables références étant toutes rejetées à la fin du volume et n'alourdissant pas un exposé remarquablement clair et conduit avec une très grande habileté. Ce livre savant est en même temps un livre humain, passionnément intéressant. Le plus souvent, quand on commence à lire un ouvrage de cet ordre, on s'attend à un pensum, cette fois on trouve un homme. Un homme à l'esprit large et pénétrant qui dans une affaire aussi délicate et compliquée a fait effort pour comprendre les deux parties. Nous trouverons, sans doute que, en définitive, son jugement est trop favorable à l'Angleterre officielle, mais il y a bien de la sympathie intelligente dans l'étude du prolétariat minier et nous voudrions avoir sur des sujets pareils beaucoup de livres aussi compréhensifs. C'est que, ici, les problèmes économiques ne sont pas étudiés uniquement à coup de statistiques, mais en tenant compte des hommes. La partie la plus vivante du livre est certainement la partie psychologique, où il ne s'agit pas de classer aristocrates et prolétaires, mais d'étudier des hommes d'un certain pays et d'un certain milieu avec une hérédité de misère ou de richesse et leur tradition de puritanisme, de religion encore vivante ou déjà morte. Ce qu'a pu être la vie des mineurs anglais au milieu du siècle dernier au moment le plus affreux peut-être de l'évolution ouvrière, au fond de cette misère que quelques poètes furent seuls à voir et à maudire, M. Delattre ne craint pas de l'évoquer..." (Pierre Vignard, Europe, 1931)
Les rues de Paris à travers les croquis d'Albert Laprade.
Berger-Levrault, 1980, in-4° oblong (24,5 x 31), 136 pp, édition augmentée de 12 nouvelles planches, présentation par Yvan Christ, 122 planches dont de très nombreux croquis, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, étui carton, très bon état
Entre 1920 et 1950, l'architecte parisien Albert Laprade a sillonné les rues de Paris, avec en poche des carnets dans lesquels il croquait tous les détails d'architecture remarquables : façades, détails d'escaliers, d'échauguettes, de porches, de lanternes, etc. et les agrémentait d'explications manuscrites, de cotes ou de personnages destinés à fixer les échelles. Un vade-mecum où est enclos tout le génie de l'ancien Paris : tel est cet album de croquis, minutieusement constitué par un architecte qui voyait, la mort dans l'âme, s'effondrer de larges pans de ce royaume de l'architecture que fut, à travers les siècles, le cœur de la ville.