ALEXANDRE (Bernard).

Le Horsain. Vivre et survivre en Pays de Caux.

Plon, 1988, in-8°, 553 pp, 39 photographies hors texte, 17 illustrations, une carte et un index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Terre humaine)

Le témoignage poignant et plein d'humour d'un curé – qui est de surcroît un merveilleux conteur – sur la vie sociale de la Haute-Normandie profonde. Qui nous baptisera ? Qui nous mariera ? Qui nous enterrera donc demain ? Les derniers curés vont disparaître dans les campagnes... "Métier d'curé, métier foutu !" comme l'annonçait déjà rudement un berger cauchois au jeune abbé Bernard Alexandre qui allait rejoindre sa première paroisse – qu'il ne devait plus quitter depuis : Vattetot-sous-Beaumont. Ce livre est son témoignage. Bernard Alexandre, inlassablement, a tenté de faire "entendre" à ses paroissiens la parole du Christ. Ceux-ci n'ont cessé d'opposer à leur curé une résistance souveraine... "Eglisiers", les Cauchois ne demandent guère plus à leur curé que d'être un bon sacristain ; eux, s'accrochent de toutes leurs forces à leurs traditions : "A toujou été comm'cha..." Est-ce parce qu'ils savent inconsciemment que ces traditions qui plongent leurs racines dans des rites païens ont, en eux, des résonances essentielles ? Que leur sagesse consiste, comme tant de sociétés traditionnelles, à refuser de se poser des questions sur le plan du sacré, de crainte de ne pas leur trouver de réponse ? De crainte, surtout, de perdre leur foi et que ne s'écroule un édifice religieux et, avec lui, l'ensemble de la société auxquels leur destin est lié ? Bernard Alexandre sait qu'il ne sera pas remplacé faute de vocations sacerdotales assez nombreuses. Il assiste au déclin de l'Eglise traditionnelle ; il espère de tout son coeur en une nouvelle Eglise plus restreinte, mais combattante, s'appuyant sur des laïcs responsables, agissant dans l'esprit des premiers chrétiens de l'Eglise primitive. Ce livre n'est pas seulement un poignant témoignage. C'est aussi le regard attentif, privilégié et, souvent, plein d'humour d'un homme – qui est de surcroît un merveilleux conteur – sur la vie sociale de la Haute-Normandie profonde. Il jette sur cette province une lumière différente de celle de Maupassant, d'une acuité et d'une pénétration qu'il ne sera plus possible d'oublier.

AMIET (Pierre).

Introduction à l'histoire de l'art de l'Antiquité Orientale.

Desclée de Brouwer, 1979, in-12, 189 pp, 16 pl. d'illustrations hors texte, 119 illustrations dans le texte, chronologie, index topographique, glossaire des dieux, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

C'est à partir d'espaces culturels précis – le Louvre ou les autres musées nationaux – que les spécialistes des principales collections françaises ont conçu cette série d'ouvrages : leur but est d'initier aux grands mouvements artistiques de tous les temps, à partir du contact immédiat avec un choix d'œuvres d'art. Chaque volume dépasse le cadre étroit du catalogue ou du manuel résumé : suivant l'esprit original qui préside à l'enseignement donné au Louvre, on s'interroge sur les sources, les origines idéologiques ou spirituelles, l'évolution des formes et la vie des civilisations. A ce titre, ces livres répondent aux besoins des étudiants. Mais ils s'adressent plus largement à tous ceux pour qui un musée est un lieu de rencontre nécessaire et qui souhaitent une information claire, mais également sûre et complète, pour guider leur dialogue, occasionnel ou régulier avec les grands témoignages de l'art.

[Association Polytechnique] – Évariste THÉVENIN (éd.).

Entretiens populaires. 3e série (1862).

Librairie de L. Hachette et Cie, 1867, in-12, v-253 pp, 2e édition, reliure percaline verte, dos lisse, titre doré et caissons à froid, encadrements à froid sur les plats, fer doré de la ville de Paris au 1er plat (rel. de l'époque), un mors fendu sur 4 cm, qqs rares rousseurs, bon état

Troisième série (sur 8 parues de 1860 à 1867) des Entretiens populaires de l'Association polytechnique. Contient : E. Thévenin, Avertissement de la deuxième édition. – Babinet, Pluralité des mondes. – Trousseau, De l'Empirisme. – Ferdinand de Lesseps, Origine et résultats du canal de Suez. – Bouchardat, Le Travail, son influence sur la santé. – Barral, Revue de l'Exposition universelle de 1862 à Londres. – Éd. Thierry, Influence du théâtre sur la classe ouvrière. – Samson, La Lecture à haute voix.

ATTAL (Salvatore).

Frère Elie, compagnon de François d'Assise.

Salvator, 2018, in-8°, 205 pp, traduction et présentation d'Anne-Marie Baron, annexes, biblio, index, broché, bon état

Elie de Cortone fut le premier compagnon de saint François d'Assise. Il devint le ministre général de l'Ordre et le gouverna pendant vingt ans avant d'être banni du mouvement franciscain et excommunié par Rome. Sa biographie, écrite en 1936 par l'historien Salvatore Attal, dit Soter (1877-1967), est peu connue : Elie fut volontairement laissé dans l'ombre à cause des accusations portées contre lui. Préfigurant l'approche actuelle des historiens, Soter le réhabilite énergiquement en relatant les actions extraordinaires qui, en Italie et en Terre sainte, font de la vie de frère Elie un des romans vrais les plus captivants du Moyen Age. Cette biographie, à la fois rigoureuse et vibrante, constitue un document précieux sur un personnage fondamental de l'aventure franciscaine.

AUBRY (Docteur Paul).

L'Agonie de Saint-Malo, 6 août - 14 août 1944.

Rennes, Imp. de "Les Nouvelles de Bretagne", 1945, pt in-8°, 142 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, manque le 2e plat de couv., état correct

"Si l'essentiel du récit publié ici (les six premiers chapitres, l'épilogue et la note) est le journal de bord du Dr Paul Aubry, médecin-chef à la Défense passive de Saint-Malo, d'autres médecins chargés des différents quartiers ont aussi témoigné des combats pour la libération de la ville. Le chapitre VII est écrit par le Dr Raymond Nicolleau, le chapitre VIII ("Au fort national") est l'oeuvre du Dr Pierre Lemarchand et enfin "La capitulation de la garnison allemande du château" est racontée par le Dr Yves Lebreton. Tous les auteurs ont soigné les populations et les soldats victimes des bombardements alliés et des combats particulièrement rudes qui se déroulèrent dans la ville. Port du Mur de l'Atlantique érigé en "forteresse" et défendu par de nombreux soldats allemands, la ville est sévèrement pilonnée par l'aviation alliée. Les forces américaines qui assiègent le port obtiennent la reddition du Fort national le 14 août, et du reste de la garnison allemande le 17 août. Les défenseurs de l'île de Cézembre, pour leur part, ne se rendent pas avant le 2 septembre 1944. Le médecin-chef Aubry détaille l'organisation des secours au sein de l'hôtel-Dieu (où tous les lits ont été transportés dans les caves), la visite des abris de la Défense passive, l'accueil clandestin de blessés américains, mais aussi le soin aux soldats allemands de plus en plus nombreux. Après l'évacuation de la plus grande partie des civils, le médecin négocie à la fois avec les responsables français (maire, directeur de la Défense passive, sous-préfet) et le commandement allemand qui se montre particulièrement inflexible. Pour le Dr Aubry comme pour ses confrères, l'objectif n'en reste pas moins de protéger les blessés dont ils ont la charge et d'assurer au mieux la sécurité de leurs personnels." (Morgane Barey, « Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 1939-1945)

AULNEAU (Joseph).

Histoire de l'Europe centrale, depuis les origines jusqu'à nos jours.

Payot, 1926, in-8°, 646 pp, reliure demi-basane noire, dos à 5 nerfs, titres dorés (rel. de l'époque), bon état (Bibliothèque Historique), envoi a.s.

La constitution de l'Europe centrale. – Les traités de Westphalie et l'Allemagne moderne. – L'Empire napoléonien et l'Unité allemande. – L'Empire bismarckien et les rêves de domination en Europe centrale. – Les luttes de race en Europe centrale. – La reconstruction de l'Europe centrale et les nouveaux États. – La Petite Entente et le nouvel équilibre de l'Europe centrale.

AZIZ (Philippe).

L'Europe sous la botte française.

Genève, Editions Crémille et Famot, 1983, in-8°, 264 pp, 12 pl. de gravures hors texte, 3 cartes, cart. éditeur, tiré sur bouffant de luxe, bon état (Coll. Les Grandes Erreurs historiques)

Les guerres de la Révolution et de l'Empire. "Hier et aujourd'hui, j'ai été témoin de cruautés, de meurtres, de pillages et de dévastations qui m'ont blessé du fond du coeur." (Maréchal Lefebvre)

BAEDEKER (K.).

Le Centre de la France. De Paris à la Garonne et aux Alpes. Manuel du voyageur.

Leipzig, Baedeker et P., Ollendorff, 1889, in-12, xxiv-278 pp, 3e édition entièrement refondue, 5 cartes et 14 plans de villes (Angers, Bordeaux, Dijon, Lyon, Nantes, Orléans, etc.), index, cartonnage d'éditeur en percaline rouge (lég. défraîchi), titres dorés au 1er plat et au dos, tranches jaspées, bon état

BAEDEKER (K.).

Le Sud-Est de la France. Du Jura à la Méditerranée, et y compris la Corse. Manuel du voyageur.

Leipzig, Baedeker et P., Ollendorff, 1897, in-12, xxviii-406 pp, 6e édition revue et mise à jour, 14 cartes, 15 plans de villes et un panorama, index, cartonnage d'éditeur en percaline rouge (lég. défraîchi), titres dorés au 1er plat et au dos, tranches jaspées, bon état

BAINVILLE (Jacques).

Napoléon.

Plon, 1941, 2 vol. in-8°, 316 et 299 pp, 42 gravures en phototypie hors texte, brochés, tout petit accroc au dos du tome I, bon état (Coll. Les Maîtres de l'Histoire)

Aux yeux de Jacques Bainville, l'empereur est un héros marqué par la fatalité, victime d'une logique implacable qui le condamne par avance. Son portrait saisissant, écrit dans un style inimitable, fluide et élégant, est aussi l'œuvre d'un moraliste. Jacques Bainville admirait sincèrement Napoléon, héros au sens moderne et artiste incomparable, mais il était aussi convaincu que "sauf pour la gloire, sauf pour l'art", il eût probablement mieux valu "qu'il n'eût pas existé". Car l'histoire de Napoléon est aussi une tragédie, individuelle et collective. Il ne peut que condamner la démesure impériale et le chaos engendré par les guerres napoléoniennes. Publiée en 1931, cette biographie est toujours reconnue par les historiens pour le sérieux de ses sources et la qualité de son écriture. Elle est devenue un classique. — "Chez Bainville, ce qui domine, ce qui plaît, ce qui rend commode et attachante la lecture d'un livre, dont l'aspect extérieur paraît cependant redoutable, c'est l'aisance admirable du style, d'abord, puis l'absence de toute longue citation, la netteté sobre, mais profonde des jugements, l'objectivité lucide des exposés, un don d'analyse subtile, qui s'efforce de se tenir éloigné de l'éloge ou du blâme, de l'admiration béate ou de la critique tendancieuse. (...) Que de clartés répandues tout le long de ces pages sur l'évolution même de la personnalité de Napoléon ! La formation du jeune Bonaparte par l'étude et par une immense lecture est traitée de manière à apparaître comme une nouveauté ; la mort du duc d'Enghien est à signaler ; plus loin, la politique de rapprochement avec la Russie et Alexandre Ier et les efforts désespérés tentés par l'empereur pour maintenir l'alliance envers et contre tous ; la campagne de France et l'abdication ; puis, les deux derniers chapitres, le Martyre et la Transfiguration, où l'auteur, et cela étonne un peu, ne semble pas être pris d'une pitié exagérée pour l'exilé... C'est dans ces pages consacrées à Sainte-Hélène que M. B., et ceci est une originalité de ses découvertes, nous montre en le prisonnier de Hudson Lowe, l'« homme de lettres » avec tout ce que cette expression laisse entendre de souci de gloire posthume, de vanité, d'apologie, à l'exemple de tant de mémorialistes. (...) Un livre qu'on lit et relit avec le plaisir que procure une belle et forte oeuvre d'art." (F. Magnette, Revue belge de philologie et d'histoire, 1932)

BAIRATI (Eléonora), Philippe JULLIAN et autres.

La Belle Époque 1900-1914. Les illusions délicieuses de l'Europe durant quinze ans de son existence.

Fernand Nathan, 1978, in-4°, 334 pp, nombreuses photos, illustrations et reproductions en noir et en couleurs, chronologie, reliure simili-cuir rouge orangé de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état

Préface par Paolo Monelli – La belle époque : mœurs et chroniques – Cancan et jeunes filles en fleur par Philippe Jullian – Le charme discret d'une époque par Eleonora Bairati – « Une fièvre pleine d'élans... » par Janos Riesz – L'avant-garde en chapeau melon par Eleonora Bairati – Le paysage économique par Malcolm Falkus – Été 1914 par Brunello Vigezzi – Chronologie : une époque à travers les titres des journaux et des périodiques.

BAUDEAU (Abbé Nicolas).

Explication du Tableau économique, à Mme de ***.

P., EDHIS, 1967, in-8°, 2ff et 172 pp, un tableau dépliant, broché, bon état. Réimpression de l’édition originale publiée à Paris, chez Delalain en 1776. Tirage limité à 500 exemplaires numérotés sur papier vergé

L’analyse la plus claire, la plus complète du célèbre « Tableau économique » de François Quesnay. Ce dernier est reproduit en annexe. Après sa conversion aux thèses physiocratiques en 1766, Baudeau met, dès 1767, son journal "Les Ephémérides du Citoyen ou Bibliothèque raisonnée des Sciences Morales et Politiques" au service des économistes. Pendant cette période 1767-1768, Baudeau joue un rôle essentiel au sein de la confrérie des économistes. Son journal devient l’organe de presse officiel du courant de pensée formé dix ans plus tôt par Quesnay. Il s’agit, pour les Physiocrates, non seulement d’exposer mais aussi de convaincre, de prodiguer un enseignement économique en exposant les principes de la « Science nouvelle de l’Economie Politique » et du Tableau économique, résumé synthétique de la science. Quesnay avait publié avec Mirabeau en 1760 des explications du Tableau économique, mais sans grand succès de librairie. Baudeau allait revenir à la tâche et donner une nouvelle version du Tableau économique. Baudeau tente de corriger les carences pédagogiques de Quesnay en précisant les définitions des avances et leurs fonctions. Baudeau essaie de justifier le rôle du propriétaire foncier comme acteur de la production pour finalement donner une nouvelle formulation du Tableau économique.

BAUDIN (Louis).

Frederic Bastiat. Textes choisis et présentés.

Dalloz, 1962, in-8°, 168 pp, bibliographie, plus un tableau chronologique des principaux écrits économiques parus pendant les années 1840 (autre que ceux de Bastiat), broché, bon état (Collection des Grands Économistes)

Présentation de F. Bastiat (le milieu, le libéralisme au XIXe siècle, Bastiat doctrinaire, théoricien, pamphlétaire, les controverses, Bastiat précurseur, l'influence de Bastiat, suivie de textes choisis (pp 37-164). — "Ce livre est une anthologie de textes. Des extraits des « Sophismes » économiques y voisinent avec des emprunts plus théoriques aux « Harmonies économiques », la fameuse « Pétition des marchands de chandelles » avec des études sur la théorie de la valeur. Le plus intéressant à côté de ces textes déjà connus, mais peu lus aujourd'hui, c'est la Préface de L. Baudin (28 pp), marquant bien tout ce que Bastiat, économiste, devait à ses préoccupations d'ordre moral, indiquant que le « libéralisme » du XIXe siècle était plutôt un « individualisme », et montrant que certains éléments de la théorie contemporaine (ex. : théorie du multiplicateur) se trouvaient déjà dans l'œuvre de Bastiat." (Emile James, Annales ESC, 1962)

BAUDOUIN (Charles).

Psychanalyse de Victor Hugo.

Genève, Editions du Mont-Blanc, 1943, in-8°, 254 pp, broché, signature d'un précédent propriétaire au bas du 1er plat de couverture, bon état. Edition originale, un des 3000 ex. numérotés sur vergé blanc Featherweight

Il est peu d'écrivains autant étudiés que Victor Hugo, mais il est peu d'écrivains qui aient eu autant de peine à se faire entendre... En s'appuyant sur la psychanalyse – celle de Freud, Jung, Adler, notamment – Charles Baudouin est le premier à ouvrir la voie à l'exploration de l'imaginaire hugolien, à discerner dans ce monument littéraire la force active des complexes et des traumatismes, et à les suivre jusqu'à leur élaboration mythologique et spirituelle. Ainsi du complexe de Caïn, issu de la rivalité fraternelle entre Victor et Eugène, ce frère aîné frappé de folie le jour des noces du poète avec Adèle Foucher. Ainsi du complexe d'Oedipe manifesté lors de la séparation de ses parents et exacerbé par l'hostilité marquée envers le père. Ainsi, bien sûr, du traumatisme provoqué par la mort de sa fille chérie, Léopoldine, devenue Ange Liberté. Explorant l'œuvre poétique, dramatique et romanesque, Charles Baudouin nous offre ici une analyse pionnière des motifs obsessionnels qui hanteront Victor Hugo tout au long de sa vie, et qui l'amèneront à retracer, de façon magistrale, l'odyssée de la conscience humaine.

BAUMGARTEN (Jean).

Récits hagiographiques juifs.

Cerf, 2001, in-8°, 573 pp, biblio, glossaire, index, broché, très bon état (Coll. Patrimoines Judaïsme). Exemplaire du SP avec 2 petits cachets SP sur la tranche sup.

Depuis la Bible jusqu'à l'époque contemporaine, la littérature juive comprend un vaste ensemble de récits retraçant la vie exemplaire et les actions miraculeuses de saints, de justes, d'hommes pieux ou de martyrs ; à chaque époque de l'histoire émergent des figures saintes représentatives des multiples aspects de la société. “Récits hagiographiques juifs” retrace l'histoire de ces légendes au sein de la culture ashkénaze et insiste sur les conditions d'émergence, l'évolution, les formes et les contenus des différentes traditions. Apparaît ainsi une multitude de matrices narratives qui seront reprises et transformées au cours des siècles selon les contextes sociaux ou religieux. La mise en lumière de ces récits permet d'élaborer une typologie des figures saintes propres à la tradition juive et de dégager les fonctions de ces recueils : usages religieux, didactiques, moraux ou politiques. Sont étudiés ici principalement des 'exempla' (récits édifiants, personnages modèles) concernant les rabbins médiévaux, les louanges de rabbi Isaac Luria, des kabbalistes de Safed, ou d'Israël Baal Shem Tov, fondateur du hassidisme. Ces recueils de légendes auront une influence déterminante sur les récits hagiographiques des époques postérieures, entre autres les contes sur les 'tsaddikim', les 'rebbes' hassidiques ou les histoires relatant la vie de rabbins, de sages, de savants tel le Gaon de Vilna. “Récits hagiographiques juifs” est la première synthèse en langue française concernant cette tradition.

BEAUDENON-BADAIRE (Georges).

Une vie de chien fou. Un homme du peuple raconte...

Chalette-sur-Loing, Société montargoise d'éditions, 1968, in-8°, 207 pp, préface de René Dumont, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

Les souvenirs d'un des animateurs de la section montargoise de la LICP (Ligue internationale des combattants de la paix), assez substantiel sur la vie de la Ligue. Né en 1884 au Bignon-Mirabeau, près de Montargis (Loiret), Georges Beaudenon-Badaire évoque son enfance, son père, ses petits travaux à l’atelier puis raconte comment il débuta son apprentissage d’ouvrier sabotier, la vie politique dans le Loiret des années 30...

BEAUMONT (Pierre-Armel de).

Le comte de Villemanzy. L'intendant général des armées de Napoléon, 1751-1830.

SPM, 2000, in-8°, 410 pp, un portrait et 30 illustrations dans le texte, annexes, broché, couv. illustrée, bon état

Originaire d'Amboise et de Blois, Pierre-Jacques Orillard de Villemanzy, jeune commissaire des guerres de l'armée Rochambeau en Amérique, se retrouve commissaire général de l'armée du Rhin sous la Révolution. Prisonnier de l'Autriche, le Directoire le récupère et le désigne ordonnateur en chef de l'armée d'Italie auprès de Bonaparte. Puis ce sera l'inspection générale, le camp de Boulogne, la Grande Armée, où il succède à Petiet comme intendant général. Sa carrière mouvementée se poursuit, toujours comme intendant général, aux armées du Rhin et d'Allemagne, conjointement à l'administration des Territoires conquis, puis des pays entre l'Elbe et l'Oder. Entre temps, il est élu sénateur au titre de l'Indre-et-Loire. Et on le retrouve pair de France sous la Restauration, où il assume encore diverses responsabilités, dont la présidence de la nouvelle Caisse des dépôts et consignations. Respectueux de la hiérarchie comme de ses subordonnés, diplomate avec les autorités étrangères, réformateur des services et de la formation des armées, économiste et financier, il aura été un grand serviteur de l'État sous six régimes différents. Mais l'auteur nous fait aussi découvrir un homme sensible, qui s'efforce de veiller à l'organisation de sa vie de famille. — "La carrière de ce haut fonctionnaire connut une longévité remarquable, puisqu'elle commence à l'âge de 25 ans comme commissaire des guerres, en 1777, pour se terminer en août 1830, comme pair de France. Entre temps, il aura servi sous tous les régimes, sans jamais quitter l'administration militaire, si on excepte la période terminale, lorsqu'il siégea au Sénat d'Empire, puis à la Chambre des Pairs de la Restauration. Cette carrière vouée tout entière au service de l'État ne fut menacée dans son déroulement rectiligne qu'à deux moments, lorsque le cours des événements faillit rompre la trame fragile de la continuité du service public, en 1793 et en 1815. En 1793, Villemanzy, entré dans la carrière de commissaire des guerres dans l'ombre de Choiseul, passé en Amérique avec le corps expéditionnaire de Rochambeau, puis employé comme commissaire ordonnateur, le plus haut grade de l'administration militaire, à Strasbourg, en 1792, apparaît comme l'archétype du fonctionnaire d'Ancien Régime, suspect à plus d'un titre, et dénoncé comme «aristocrate ». C'est alors que sa capture par les Autrichiens vient le soustraire à un avenir incertain. Il est réintégré dans l'administration militaire en 1796. Au début de la Restauration, il figure au nombre des «girouettes », en raison du rôle qu'il joua à la tête de l'administration militaire, de l'armée d'Italie à l'armée d'Allemagne, en passant par le camp de Boulogne, où il devait gagner le poste d'intendant général de la Grande Armée. Il allait y perdre une bonne partie de sa santé, et le repli sur le Sénat Conservateur à partir de 1809 fait figure de retraite. Comme pour nombre de ses collègues, le ralliement à Louis XVIII fut une sorte de pente naturelle et, par-delà l'épisode des Cent Jours où il se confina dans un prudent silence, la monarchie selon la Charte pouvait apparaître comme le meilleur des régimes possibles. Villemanzy pouvait terminer sa carrière comme membre assidu et scrupuleux de plusieurs commissions de la Chambre des pairs, et comme président du collège électoral d'Indre-et-Loire, orateur officiel attendu appelant les électeurs à faire les «bons choix ». C'est à cette époque que le fixe pour la postérité le baron Gros, dans cet extraordinaire portrait qui figure en page de garde et partiellement en couverture. Ce beau livre présente le tableau minutieux de la fortune d'un notable, entre patrimoine familial et gestion des dotations sénatoriales, entre l'Indre-et-Loire, Paris, la Seine-et-Marne, et les majorats allemands. Une fortune qui est essentiellement tournée vers les acquisitions foncières, que la succession, elle aussi minutieusement retracée, devait morceler au cours du 19e siècle. Un ouvrage important, solidement appuyé sur des sources tant publiques que privées, avec des documents fort intéressants figurant en annexe." (Bernard Gainot, Dix-Huitième Siècle, 2001)

BELL-IRVING (E. M.).

Mayfield: The Story of an Old Wealden Village.

London, William Clowes and Sons Limited, 1903, in-8°, ix-204 pp, 4 illustrations (dont le frontispice) et 2 plans hors texte, index, reliure percaline vert-olive de l'éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, bon état. Texte en anglais. Rare

L'histoire du village de Mayfield, au sud de Tunbridge Wells, dans le Kent.

BENOÎT (Jean).

Dossier E... comme esclaves. Les soutiers de l'Europe... exploités, exclus, assassinés... Le dossier noir de l'immigration en France.

Alain Moreau, 1980, in-8°, 382-(62) pp, préface de Tahar Ben Jelloun, biblio, catalogue de l'éditeur in fine (62 pp), broché, bon état, envoi a.s.

Le dossier noir des immigrés en France – ces esclaves des temps modernes.

BERGER (Eugène).

Le vicomte de Mirabeau (Mirabeau-Tonneau), 1754-1792. Années de jeunesse, l'Assemblée constituante, l'émigration.

P, Hachette, 1904, in-12, 394 pp, biblio, cartonnage demi-toile rouge, dos lisse avec titres dorés et filets à froid (rel. de l'époque), bon état

"Le vicomte de Mirabeau, Mirabeau cadet, ou Mirabeau-Tonneau, fut tout ensemble populaire et abhorré à Paris pendant les premières années de la Révolution. Aristocrate endurci et fougueux, il fut criblé, par les Parisiens, de sarcasmes dont les moindres étaient ceux de "généralissime du ban et de l'arrière-ban de la noblesse française, conservateur honoraire de la féodalité, frelon ordinaire du pouvoir législatif". Mais en même temps, les Parisiens, comme le prouvent ces épithètes, avaient, au moins dans les premiers temps, quelque peine à le prendre au sérieux. Cela tenait d'abord à son physique, que les caricatures popularisaient, à sa large figure colorée, à son ventre de Silène, à ses jambes courtes, à sa réputation de mangeur énorme et de buveur plus formidable encore. Ensuite son esprit, ses boutades contre ses collègues, ses interruptions à l'Assemblée, joviales ou furibondes, amusaient. Il produisait l'impression d'une sorte de pandour féroce et facétieux, et c'est sous cet aspect qu'il a traversé l'histoire. La renommée qu'il a laissée était-elle celle qu'il meritait ? M. Berger a voulu répondre à cette question, en dégageant la figure quelque peu légendaire de Mirabeau-Tonneau des caricatures et des pamphlets qui exagéraient ou déformaient ses traits. (...) La biographie de M. B., remplie d'anecdotes, écrite d'une plume alerte, est amusante à lire d'un bout à l'autre. Mirabeau-Tonneau s'en dégage bien vivant, et M. B. l'a étudié et connu avec équité." (P. Muret, Revue d'histoire moderne et contemporaine, 1904)

BIOCCA (Ettore).

Yanoama. Récit d'une femme brésilienne enlevée par les Indiens.

Plon, 1976, in-8°, 474 pp, 29 illustrations dans le texte et 49 photographies hors texte, reliure toile éditeur, jaquette illustrée (lég. abîmêe), bon état (Coll. Terre humaine)

1939. Helena Valero, onze ans, est enlevée sur le Rio Dimiti par des guerriers indiens du Brésil, rebelles à tout contact amical avec les Blancs. Elle va vivre vingt-deux ans parmi les tribus de l'immense forêt équatoriale encore inexplorée. Devenue Napagnouma "Femme étrangère" chez ces Indiens où les relations familiales et sociales sont particulièrement structurées et complexes, elle a partagé leurs passions violentes : la guerre, la haine, la vengeance. Endocannibalisme, chamanisme, culte des morts, consommation d'hallucinogènes sont de pratique constante. Mais elle y trouve des vertus grâce auxquelles sa vie devient vivable: la générosité, le besoin de justice, l'amitié, et la pitié. Retournée chez les siens, redevenue Helena Valero, accablée par l'indifférence et l'égoïsme des Blancs, elle en arrivera à regretter « l'Enfer vert » qu'elle a fui. Témoignage unique, ce document ethnologique d'une société vue de l'intérieur nous fait découvrir la vie quotidienne, les peurs et les folies d'une tribu indienne guerrière au sein de laquelle, avant Helena, aucun Blanc n'avait pu pénétrer. Une exceptionnelle aventure.

BOSSUET (Jacques-Bénigne).

L’Apocalypse, avec une explication, par messire Jacques-Bénigne Bossuet.

P., Jean Villette, 1692, pt in-8°, 96-838-(32) pp, pleine reliure de l’époque en veau marbré, dos à 5 nerfs orné de caissons fleuronnés dorés, titre doré, coiffe sup. arasée, un mors fendu, bon état. Intérieur très frais avec une belle vignette et 16 ff. n. ch. (entre les pp. 496-497) contenant “l’abrégé de l’Apocalypse”

Deuxième édition (la première en 1689) de l'une des plus marquantes interprétations de l'Apocalypse faites au XVIIe siècle. Cet ouvrage constitue aussi une réponse au livre publié par l’exalté Pierre Jurieu en 1686, L’Accomplissement des prophéties, dans lequel ce célèbre réformé prédit que le rétablissement de l’Église protestante de France aura lieu infailliblement au mois d’avril 1689. Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704) est un si puissant génie que le siècle de Louis XIV le considéra comme l'ultime père de l'Eglise. Universaliste au vrai sens, et plaçant la recherche de la Vérité au-dessus de tout, sa pensée est exactement le contraire de tout ce que, de nos jours, l'homme moyen considère comme évident. Détenteur d'arguments irréfutables qui, en un verbe d'une force jamais vue et un cinglant humour, mettent à bas, sans effort et avec plusieurs siècles d'avance, les obsolètes et maigrelettes bases de notre « nouveau » monde, l'oeuvre de Bossuet est un cauchemar pour l'idéologie et le bien-pensant.

BOUILLON (Jacques), Pierre SORLIN et Jean RUDEL.

Le monde contemporain. Histoire, civilisations.

Bordas, 1977, fort in-8°, 703 pp, nombreuses photos et illustrations en noir dans le texte et sur 32 planches en couleurs hors texte, 62 cartes et croquis dans le texte, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. d'Histoire Louis Girard)

Excellent manuel de classe de terminale. L'histoire, de 1914 au lendemain de la deuxième guerre mondiale, puis une suite de synthèses sur les grandes civilisations du monde : J. Bouillon a traité la période 1914-1945 et le Monde noir ; P. Sorlin a traité les autres civilisations ainsi que l'histoire de l'URSS de 1917 à 1945 ; J. Rudel s'est chargé de l'histoire de l'art.

BROCHE (François).

L'Armée française sous l'Occupation.

Presses de la Cité, 2003, 3 vol. gr. in-8°, 515, 647 et 486 pp, annexes, biblio sélective, index, brochés, très bon état. Ouvrage couronné par l'Académie des sciences morales et politiques

Tome 1. La Dispersion : Mai 1940 : l'armée française comptait 5 millions d'hommes, encadrés par quelque 120.000 officiers. Six semaines plus tard, cette armée, l'une des plus puissantes au monde, était réduite à 100.000 hommes à peine en métropole. Ecrasée par l'armée allemande, partiellement réduite à la captivité, humiliée, dispersée, elle survécut pourtant. Certains collaborèrent avec le vainqueur, d'autres choisirent de préparer la revanche, d'autres encore s'engagèrent dans une résistance totale à l'occupant. Leur action forme la trame d'une prodigieuse aventure, qui a façonné une nouvelle France et profondément marqué la mémoire nationale. Dans ce premier volume, l'auteur retrace les diverses tentatives pour tirer le meilleur parti possible des conditions d'armistice tout en commençant à préparer ce qui deviendra la Résistance intérieure et la France Libre. — Tome 2. La Métamorphose : Novembre 1942 : écrasée, humiliée, dispersée au lendemain de la défaite de juin 1940, l'armée française met à profit le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord pour achever sa métamorphose. L'action de la Résistance intérieure, les campagnes des Forces françaises libres du général de Gaulle, l'entrée dans la guerre de l'armée d'Afrique, aux ordres de Giraud, la reconversion au sein de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) des organisations jusque-là fidèles au maréchal Pétain annoncent le grand retour des armées françaises en voie de réunification. La France même est désormais totalement occupée. Toutes les armées de l'ombre, rassemblées au sein des Forces françaises de l'intérieur (FFI), se préparent à appuyer le futur débarquement allié, d'abord envisagé en Provence et qui aura finalement lieu en Normandie. — Tome 3. Le Rassemblement : Juin 1944 : le débarquement anglo-américain en Normandie annonce le début de la libération du territoire national. La guerre ne peut plus être perdue, mais elle n'est pas encore gagnée. L'entrée en lice de la Résistance, l'explosion des maquis, les succès des armées de Juin en Italie, la marche victorieuse de la division Leclerc vers Paris, le débarquement de l'armée de Lattre en Provence marquent le grand retour de l'armée française réunifiée dans la guerre. Rassemblée sous l'autorité du général de Gaulle, elle se bat sur tous les fronts où les troupes de l'Axe résistent encore. Elle sort victorieuse du conflit, mais ébranlée par le souvenir de la défaite et de la captivité, blessée par de cruels épisodes (Mers el-Kébir, la campagne de Syrie, le sabordage de la flotte à Toulon), humiliée par les compromissions du régime de Vichy avec l'occupant allemand, traumatisée par l'épuration de ses cadres. — Ce document renouvelle une vision des "années noires" trop souvent figée par les a priori des chercheurs ou les partis pris politiques. Il aide à comprendre la plus grande tragédie de notre histoire. Un ouvrage essentiel.

BRUNEL (Pierre).

Claudel et Shakespeare.

Armand Colin, 1971, gr. in-8°, 261 pp, biblio, index, broché, bon état

Ouvrage issu de thèse. — La thèse d’Etat de Pierre Brunel, sous la direction de Charles Dédéyan, s'intitule “Orientation britannique chez Paul Claudel” (1969). Une partie de ce travail a été reprise en volume sous le titre “Claudel et Shakespeare”. Pierre Brunel explique que dans cette partie, la plus longue de sa thèse, il démontre que, pour Claudel, Shakespeare était inséparable de certains dramaturges élisabéthains, entre autres de Christopher Marlowe.

BRUTTMANN (Tal), Laurent JOLY (prés. par).

La France antijuive de 1936. L'agression de Léon Blum à la Chambre des députés.

Editions des Equateurs, 2006, in-8°, 238 pp, préface de Michel Winock, broché, couv. illustrée, bon état

6 juin 1936. Léon Blum présente son gouvernement à la Chambre des députés. Du haut de la tribune, Xavier Vallat, l'un des chefs de l'opposition, interpelle le nouveau président du Conseil : "Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un juif." Le propos suscite un tumulte incroyable sur tous les bancs. La gauche proteste tandis que la droite soutient bruyamment l'orateur. L'incident est abondamment commenté dans les milieux politiques et la presse du lendemain. Comme il s'en vante clans son discours, le député a osé "dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas" il est insupportable qu'un "juif" et un "socialiste" dirige le pays. Les jours qui suivent, Vallat reçoit près de 250 courriers de félicitations, précieusement conservés dans ses archives personnelles. Ces réactions saisies sur le vif offrent un témoignage unique et inédit sur l'antisémitisme français des années 1930. Tous les griefs et les fantasmes antijuifs "populaires" sont ici reproduits et analysés pour la première fois. L'événement marque durablement les esprits. A partir de 1936, Xavier Vallat fait désormais figure de "héros" pour les antisémites du pays.

BUCHON (J.-A.-C.).

Esquisse des principaux faits du XIIIe et XVIIe siècles tels qu'on les trouve présentés dans leur germe, leur développement et leurs conséquences dans la collection de nos écrivains originaux de chroniques et mémoires. Pour servir d'introduction à la lecture des Chroniques du « Panthéon littéraire ».

P., Auguste Desrez, 1840, gr. in-8°, (8)-141 pp, chronologie des auteurs et des faits contenus dans la collection des Chroniques et mémoires du Panthéon littéraire, broché, couv. imprimée, pt déchirure sans manque au 1er plat, bon état. De la bibliothèque du Comte de Chambord

En 1836, Louis Aimé-Martin (1781-1847), conservateur de la bibliothèque Sainte-Geneviève, inaugure une collection remarquable qui restera inachevée : Le Panthéon littéraire (1836-1845), destiné à accueillir le meilleur de la littérature française et des traductions d'ouvrages étrangers. Jean-Alexandre Buchon (1791-1846) s'occupera essentiellement, de 1830 à 1839, de la partie historique de cette entreprise, soit 56 volumes de chroniques et mémoires du Moyen Âge et des temps modernes.

BUTTIN (Charles).

Le Guet de Genève au XVe siècle et l'armement de ses gardes.

Genève, Librairie Kündig ; Annecy, Imprimerie J. Abry, 1910, gr. in-8°, 127-(1) pp, broché, bon état

"Nous avons tenté cette monographie sur le Guet de Genève au XVe siècle, ou les Gardes chargés de la police de la ville, leur armement et leurs fournisseurs. On pourra juger, par les renseignements que nous avons trouvés sur ce sujet, quelle richesse documentaire présentent aux travailleurs les Registres du Conseil de Genève." — "M. Ch. Buttin, regardé à juste titre comme un des hommes les plus compétents pour tout ce qui concerne l'histoire et la technique des armes anciennes, et qui fait honneur à l'érudition française par l'excellence de ses travaux, a publié cette très attrayante étude. Nous sommes persuadé de rendre service aux érudits en leur en conseillant la lecture." (Em. Théodore, Revue du Nord)

BÜLOW (Bernhard, prince de).

Mémoires du chancelier prince de Bülow (1849-1919).

Plon, 1930-1931, 4 vol. in-8°, 494, 525, 346 et 527 pp, traduit de l'allemand, 68 gravures hors texte, reliures demi-chagrin vert bouteille, dos à 5 nerfs, titre, tomaisons et fleurons dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire

Complet. — I. Le secrétariat d'Etat des Affaires étrangères et les premières années de la chancellerie, 1897-1902 ; II. Du renouvellement de la Triplice jusqu'à la démission du chancelier, 1902-1909 ; III. La Grande Guerre et la débâcle, 1909-1919 ; IV. Sa jeunesse et sa carrière de diplomate, 1849-1896. — "... Les mémoires de Bülow débordent de malice et de rancune, surtout contre ceux qui ont, selon son opinion, gâté son oeuvre ou ont trompé sa confiance. Il dénigre un peu trop son successeur Bethmann-Hollweg ; il dit beaucoup de mal de ses anciens amis Eulenburg et Monts et de bien d'autres. II flétrit tous ceux qui ont dirigé la politique allemande après sa chute en 1909, politique d'imprévoyance et d'incapacité qui a mené l'Allemagne à la Grande Guerre. On voit bien que lui, Bülow, n'aurait pas fait la politique de l'ultimatum à la Serbie. On trouve dans ses mémoires une galerie de portraits de princes, de ministres, de diplomates, de généraux, d'hommes de cour allemands, aussi bien qu'étrangers. Les caractéristiques sont loin d'être objectives, mais toujours intéressantes et amusantes. C'est comme un musée Grévin des personnes qui ont gouverné l'Europe aux alentours de 1900. La figure centrale de ce musée, c'est bien l'empereur Guillaume II. On sait que l'empereur a renvoyé son chancelier en 1909 avec tous les signes de la disgrâce et qu'il l'a designé comme canaille (« Luder »). On comprend que Bülow lui en veuille et qu'il raconte ouvertement tout ce qui s'est passé entre lui et son souverain. (...) Des événements politiques traités dans le premier volume, il faut mentionner l'occupation de Kiaotcheou, la crise chinoise de 1900, les négociations anglo-allemandes de 1898-1901, la guerre des Boers, la construction de la marine allemande, les mesures contre les Polonais. Bülow donne une quantité de détails intéressants. (...) Ce livre est une source de premier ordre pour bien connaître l'esprit de l'époque de Guillaume II, pour bien connaître les caractères de l'Empereur et des hommes de sa cour, leurs faiblesses et leurs intrigues ; c'est un tableau unique des moeurs et des idées de ce monde..." (Paul Darmstaedter, Revue d'histoire moderne) — "... Bülow dépeint la vie politique et sociale des pays dans lesquels il a vécu. II parle beaucoup de sa vie amoureuse. On voit que l'octogénaire n'était pas moins fier de ses exploits amoureux que de ses succés diplomatiques. Mais la grande valeur de ce volume, comme des précédents, consiste dans les portraits qu'il nous trace de nombre des princes, hommes d'Etat et diplomates qui ont joué un rôle dans l'Europe de 1870 à 1900. L'empereur Guillaume Ier et son fils malheureux, Bismarck et ses fils, Hohenlohe et Münster, Alexandre II et III, Mac-Mahon et Grévy, Gambetta et Jules Ferry, Marco Minghetti et Crispi, le roi Charles de Roumanie et beaucoup d'autres apparaissent sur la scène. Je ne connais aucun ouvrage de notre époque qui soit, sous ce point de vue, comparable aux mémoires de Bülow..." (Paul Darmstaedter, Revue d'histoire moderne, à propos du tome IV sur la période 1849-1896)

CALLEY (Lieutenant William).

Ma confession. Recueillie par John Sack.

France-Empire, 1970, pt in-8°, 235 pp, traduit de l'américain (“Lieutenant Calley: his own story”), broché, jaquette illustrée, bon état

“En mars 1971, la cour martiale de Fort-Benning, en Géorgie, déclare le Lieutenant Calley coupable de meurtres prémédités sur les personnes de vingt-deux civils vietnamiens le 16 mars 1968 à My-Laï. Pour la première fois, en pleine guerre, un officier subalterne était jugé par son propre pays...“ — William Calley (1943-2024) est un officier de l'armée américaine, responsable en 1968 du massacre de My Laï pendant la guerre du Viêt Nam, événement qui a eu un grand retentissement dans l'opinion publique internationale. En mars 1968, le jeune lieutenant William Calley, chef de section, a conduit un massacre de civils vietnamiens principalement des femmes, des enfants et des vieillards dans un hameau proche du village de My Lai. Le carnage ne fut stoppé que lorsque deux sous-officiers américains en hélicoptère remarquèrent l'effroyable massacre et intervinrent pour empêcher leurs compatriotes d'assassiner plus de civils. Parmi les 26 officiers et soldats inculpés pour ce massacre ou pour l'avoir couvert par la suite, seul le lieutenant Calley fut condamné.

CAMPAN (Jeanne Louise Henriette Genet, Mme Berthollet, dite Mme).

Mémoires de Mme Campan sur la vie privée de Marie-Antoinette.

À La Cité des Livres, 1928, 2 vol. in-8°, xxv-240 et 248 pp, introduction de Frantz Funck-Brentano, brochés, bon état. Exemplaire numéroté sur vélin du Marais

Née à Paris en 1752 d'un père roturier, Madame Campan entre à la Cour à quinze ans et devient lectrice des filles cadettes de Louis XV. Dotée d'un tempérament vif et déterminé, elle est nommée en 1774 première femme de chambre de Marie-Antoinette qu'elle servira jusqu'en 1792. Attentive, observatrice, intelligente, Madame Campan partage non seulement l'intimité de la reine, mais aussi de nombreux secrets d'Etat. Des fastes de Versailles à la fuite à Varennes, elle se trouve aux premières loges d'événements qui s'apprêtent à bouleverser la France et l'Histoire. Sur un ton inimitable, bienveillant ou virulent, Madame Campan raconte ce qu'elle voit, ce qu'elle entend, ce qu'elle sait : un trésor inépuisable de vérités et de détails, grâce auquel ses Mémoires demeurent un témoignage unique sur l'Ancien Régime, la Révolution, la vie quotidienne et la personnalité de Marie-Antoinette. — "La meilleure édition moderne." (Fierro, 261)

CAMPS (Gabriel).

Les Berbères. Mémoire et identité.

Editions Errance, 1995, gr. in-8°, 260 pp, nombreuses photos et figures dans le texte, 2 cartes, tableau chronologique, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. des Hespérides)

Connus dès le temps des Pharaons égyptiens sous les noms de Lebou et de Temehou, les Berbères ont occupé un immense territoire, de la Méditerranée au sud du Niger, de l'Atlantique au voisinage du Nil. Aujourd'hui, de cette ancienne et immense Berbérie, il ne subsiste que des lambeaux linguistiques et des groupes parfois importants coupés les uns des autres. Mais qui sont les Berbères ? L'auteur, en partant des temps les plus anciens, cherche à comprendre comment ils ont subi des influences extérieures, tout à tour punique, romaine, africaine, arabe... et comment ils ont pu rester fidèles à leurs coutumes, à leur langue, à leurs traditions techniques.

CHABOUD (René).

La Météo. Questions de temps.

Nathan, 1993, in-8° carré, 287 pp, nombreuses illustrations en couleurs, postface d'André Lebeau, cart. illustré de l'éditeur, bon état

Confrontés aux conditions atmosphériques dès qu'ils eurent un pied sur terre, nos lointains ancêtres se posèrent d'innombrables questions. En observant la lune, les animaux, les plantes, l'aspect du ciel... ils s'essayèrent très vite aux prédictions les plus diverses, sans grand succès. Pendant longtemps, le ciel et les phénomènes atmosphériques conservèrent tous leurs secrets. Il fallut attendre le XVIIe siècle et Galilée pour connaître la vraie nature de l'air. Il fallut attendre Descartes pour expliquer le pourquoi de l'arc-en-ciel... Avec d'autres connaissances, avec d'autres moyens, les météorologistes d'aujourd'hui essaient de comprendre le fonctionnement de l'atmosphère. Satellites pour surveiller le ciel, radars pour détecter les précipitations, ballons-sondes... l'« acharnement » est à la mesure de l'enjeu. Les progrès de la science météorologique sont lents, difficiles, mais certains, et leurs conséquences sur notre vie de tous les jours deviendront de plus en plus évidentes...

CHAIX (Marie).

Les Lauriers du lac de Constance. Chronique d'une collaboration.

Seuil, 1974, in-8°, 187 pp, broché, bon état. Edition originale (il n'est pas mentionné de grand papier) (Prix des Maisons de la Presse 1974)

"Je suis née en 1942. Mon père était lieutenant de Doriot. Je suis une enfant de la Collaboration." — En 1936, Jacques Doriot avait appelé les fils de France à rejoindre le PPF, futur parti fasciste français. Albert B. répond parmi les premiers et, durant la guerre, suit la politique de "collaboration". Un jour, il revêt même l'uniforme allemand. Marie, sa fille, née en 1942, évoque les faits qui ont conduit Albert à cette situation : les rassemblements de foules nazies à Berlin, les meetings du PPF, les dîners allemands dans la maison familiale jusqu'à la débâcle de Mainau (lac de Constance) et l'emprisonnement d'Albert B. à Fresnes. Elle narre aussi sa petite enfance : une mère musicienne et résignée, l'absence d'un père trop pris par la politique, tout un passé qui se fige en une fresque tragique où le romanesque se mêle à l'Histoire. Quatrième et dernière enfant d'Albert Beugras, bras droit de Jacques Doriot pendant l'Occupation à la tête du Parti populaire français, Marie Chaix s'est inspirée des carnets tenus par son père en prison.

CHALON (Jean).

Colette. L'éternelle apprentie.

Flammarion, 1998, in-8°, 427 pp, 16 pl. de photos hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Grandes biographies)

La petite fille de Saint-Sauveur s'émerveillant devant la nature, sous la houlette de Sido. La Claudine de ses premiers romans, jeune femme amoureuse de l'amour, déçue dans son mariage. La scandaleuse Colette, celle qu'on voit nue en scène et qui ne s'interdit pas les passions saphiques. La vieille dame du Palais-Royal, enfin, adulée du tout-Paris des Lettres et entourée de ses chats favoris... On croit tout savoir de celle qui fut et demeure une des plus grandes romancières de ce siècle, l'inoubliable auteur des Vrilles de la vigne et de La Naissance du jour. Mais lui a-t-on reconnu sa vraie place ? Nul mieux que Jean Chalon, biographe de Liane de Pougy et de Thérèse de Lisieux, épris de destinées féminines exceptionnelles, ne pouvait faire revivre cette immense et attachante figure. S'appuyant sur de nombreux documents inédits – notamment ses lettres à Natalie Barney et à Maurice, son dernier compagnon –, il nous révèle le vrai visage de Colette, la parfaite épicurienne dont l'âge et la souffrance feront une stoïcienne exemplaire, l'éternelle apprentie de l'amour et de la beauté, l'écrivain admirable, enfin, dont chaque page célèbre dans une prose inégalée le déchirant émerveillement de vivre.

CHANTAVOINE (Jean) et Jean GAUDEFROY-DEMOMBYNES.

L'Ère romantique. 3. Le Romantisme dans la musique européenne.

Albin Michel, 1955, in-8°, xxvii-611 pp, introduction par Paul Chalus, biblio, index, broché, bon état (Coll. L'Evolution de l'Humanité)

"L'ouvrage est divisé en trois parties, dont la première, « Les grandes générations », étudie chaque pays et ses compositeurs représentatifs, la deuxième, « L'évolution de la technique » démontre l'excellence et la finesse de la critique de M. Chantavoine, comme par exemple dans ses analyses des accompagnements des lieder de Schubert. La troisième partie intitulée « La vie musicale en Europe » est une synthèse admirable. Il faut louer la spontanéité du style, la clarté de l'exposé et la précision de l'image générale." (Music & Letters, 1956)

CHASTENET (Jacques).

Histoire de la Troisième République. III. La République triomphante, 1893-1906.

Hachette, 1958, in-8°, 372-(7) pp, cartes, index, reliure demi-toile verte, dos lisse avec titres et doubles filets dorés, couv. illustrée et dos conservés (rel. de l'époque), bon état

Tome III seul (sur 7) — "L'auteur aborde ici, avec le même souci d'objectivité que dans les précédents volumes, ce qu'on est convenu d'appeler la « belle époque ». Le récit s'ordonne autour de quelques événements-clés, comme l'affaire Dreyfus et la séparation de l'Eglise et de l'Etat. La politique extérieure tient une place importante dans ce volume qui couvre l'époque où prennent une forme définitive les constellations d'où sortira la guerre. L'ouvrage débute et se termine par un tableau de la société française, du genre de vie, des activités économiques, intellectuelles, artistiques." (Revue française de science politique, 1955)

Collectif.

Dernières lettres de Stalingrad.

GLM/Buchet/Chastel, 2001, in-8°, 117 pp, traduites de l'allemand par Charles Billy, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

39 lettres écrites par des soldats allemands en janvier 1943. — Les 39 lettres que transportait le dernier avion envolé de l'enfer de Stalingrad sont de 39 auteurs bien différents, de par leur caractère et de par leur culture ; il n’empêche que leur recueil pourrait s’intituler « l’homme face à la peur ». Les unes sont naïves, les autres implacables. Sur toutes plane la mort, fatale, inexorable, et leur lecture est une des plus terribles qu’il soit donné de faire. Témoignage plus que document, ces lettres constituent le plus effrayant réquisitoire contre la guerre, et c’est pourquoi elles nous concernent tous. Ce livre est aussi incommensurable que le désespoir. Ecrit du sein même de la destruction, il est inoubliable. (Louis Martin-Chauffier) — Parce qu'elles voulaient connaître l'état réel du moral des soldats allemands encerclés à Stalingrad, les autorités nazies firent confisquer, quelques jours avant la reddition, des sacs postaux contenant leurs lettres. Cachées à la fin de la guerre, elles n'ont été retrouvées que très récemment, et ont immédiatement donné lieu à une publication retentissante en Allemagne. Jamais en effet il n'avait été possible d'observer d'aussi près – et comme de l'intérieur – un désastre qui a marqué le tournant de la Seconde Guerre mondiale, puisqu'il représenta la première et la plus décisive défaite de la Wehrmacht : après des mois de lutte acharnée, les Soviétiques firent prisonniers 24 généraux et 160.000 hommes. Écrites du plus profond de l'horreur, par des hommes que le froid, la faim et le désespoir rendent implacablement lucides sur leur destinée et celle de l'État hitlérien, elles constituent un document bouleversant qui révèle, près de soixante ans plus tard, un aspect moins connu de la réalité nazie. (Thomas Ferrier) — "Le dernier, avion envolé de Stalingrad, en janvier 1943, rapportait tout un courrier, qui fut saisi. En voici des fragments. S'ils ne parvinrent jamais à leurs destinataires, c'est peut-être qu'ils méritaient une plus large audience : nous tous. Car cela nous concerne tous, cette détresse de l'homme au bord du gouffre inévitable. Il n'y a plus « guère que deux directions : le ciel ou la Sibérie » pour ceux-là. Les uns crânent encore un peu, beaucoup désespèrent, tous ou presque tous sont étonnamment lucides. Le moment est venu où ils ne peuvent plus compter que sur leurs richesses intérieures. Or voici que, dépouillés de ces richesses par une doctrine insensée, la plupart restent sans défense contre les tentations, du désespoir et de là lâcheté, du doute ou du blasphème : « le temps de la foi n'était que minutes gaspillées ». L'imposture de l'idole une fois découverte, plus rien ne reste pour garder l'homme debout. Témoignage poignant que ces trente-neuf lettres ou fragments de lettre. Il faudra peu de temps pour les lire. Mais combien pour les oublier ? Et, au fait, convient-il qu'on les oublie ?" (Roger Tandonnet, Revue Etudes, 1957)

Collectif – Michel ZINK, Jacques JOUANNA et Henri LAVAGNE (éd.).

La Grèce antique dans la littérature et les arts, de la Belle Époque aux années trente.

P., Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2013, gr. in-8°, 311 pp, nombreuses illustrations et photos en noir et en couleurs, broché, bon état

Actes du 23e colloque de la Villa Kerylos à Beaulieu-sur-Mer, les 5 et 6 octobre 2012. — La Grèce ancienne, ses mythes et ses figures légendaires ont constitué une source d’inspiration pour de nombreux intellectuels et artistes français à partir de la Belle Epoque. De Proust à Debussy en passant par Matisse, la puissance et le lyrisme de cet univers fascinant ont trouvé, en cette période de brillante création, une forme d’expression artistique nouvelle, servant aussi de décor exotique à l’évocation de l’actualité française ; que l’on songe au Démosthène de Clemenceau qui laisse percevoir tant d’analogies entre l’auteur et la figure du célèbre orateur d’Athènes. Considérée à la fois comme modèle par excellence de la Modernité et berceau de la civilisation européenne triomphante, la Grèce antique, dont l’étude avait bénéficié depuis la seconde moitié du XIXe siècle de progrès considérables, suscita alors un intérêt passionné qui contribua à insuffler un air neuf dans les esprits les plus féconds. Les innovations et les métamorphoses des divers genres artistiques du premier XXe siècle, les subtilités révolutionnaires dont les nouvelles oeuvres classiques étaient empreintes devaient beaucoup à son influence. La symphonie chorégraphique Daphnis et Chloé de Ravel et Michel Fokine, composée pour les célèbres Ballets russes, compte au nombre des illustrations les plus irradiantes de ce courant novateur. S’interroger sur la place tenue par la Grèce antique dans la littérature et les arts de la Belle Époque aux années trente est sans doute également une autre façon d’éclairer les échelles de valeur d’une société en mutation, dont les arts offrent un miroir continuant à en refléter, à un siècle de distance, les aspirations, les pensées et les rêves.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 474. Avril-Juin 1965.

PUF, 1965, gr. in-8°, 288 pp, paginé 293-580, broché, bon état (T. 233, Fasc. 2)

Contient : Pour une meilleure compréhension entre économistes et historiens. « Histoire quantitative » ou économétrie rétrospective ? (Pierre Vilar) ; L'Espagne impériale et les historiens britanniques (Henri Lapeyre) ; Le commerce russe au milieu du XVIIe siècle d'après la correspondance du chargé d'affaires suédois Rodès (D. Eeckaute) ; Abd el-Kader et la nationalité algérienne. Interprétation de la chute de la Régence d'Alger et des premières résistances à la conquête française (1830-1839) (René Gallissot) ; L'Allemagne et les problèmes de la paix pendant la première guerre mondiale (Jacques Bariéty) ; Bulletins historiques : Histoire grecque ; Afrique du Sud.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 475. Juillet-Septembre 1965.

PUF, 1965, gr. in-8°, 284 pp, broché, bon état (T. 234, Fasc. 1)

Contient : Les grands problèmes politiques et économiques de la Méditerranée médiévale (Robert-Henri Bautier) ; Les archives privées (Geneviève Gille) ; L'Inde et l'histoire (A propos de l'œuvre de Louis Dumont) (Madeleine Biardeau) ; Humanisme et argent à Florence au XVe siècle (Jean Delumeau) ; Bilan de l'économie britannique pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire (François Crouzet) ; Empires et impérialismes (Henri Brunschwig) ; Note sur la thèse principale d'histoire pour le doctorat ès lettres (Roland Mousnier) ; Bulletins historiques : Histoire romaine ; Histoire du protestantisme.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 476. Octobre-Décembre 1965.

PUF, 1965, gr. in-8°, 280 pp, paginé 285-564, broché, bon état (T. 234, Fasc. 2)

Contient : La tombe de Vix et le mont Lassois. Essai d'interprétation (F. Bourriot) ; L'orientation des études historiques en Turquie (Robert Mantran) ; Les débuts de la politique allemande au Maroc (1870-1877) (P. Guillen et J.-L. Miège) ; Instituteurs et colonisation en Algérie au XIXe siècle (Y. Turin) ; L'intervention française en Sibérie (1918-1919) (J. F. N. Bradley) ; Bulletins historiques : Histoire romaine ; Histoire de l'Italie médiévale.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 477. Janvier-Mars 1966.

PUF, 1966, gr. in-8°, 296 pp, broché, bon état (T. 235, Fasc. 1)

Contient : Les buts de guerre du gouvernement français, 1914-1918 (Pierre Renouvin) ; Isidore de Séville et les origines de la culture médiévale (Henri Irénée Marrou) ; Contribution à l'étude des milieux culturels dans le Proche-Orient médiéval : « l'encyclopédisme » arabo-musulman de 850 à 950 de l'ère chrétienne (Roger Paret) ; Capitalisme et protestantisme : la science et le mythe (Robert Mandrou) ; L'évolution intérieure de l'Angleterre au XVIIIe siècle : Quelques problèmes (Paul Vaucher) ; Des lettres inédites de Léonie Léon (J. P. T. Bury) ; Bulletin historique : Histoire de l'Italie médiévale.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 478. Avril-Juin 1966.

PUF, 1966, gr. in-8°, 290 pp, paginé 297-586, broché, bon état (T. 235, Fasc. 2)

Contient : Introduction à une Histoire intérieure de la Régence d'Alger (P. Boyer) ; Polybe tel qu'en lui-même... (Édouard Will) ; Les problèmes de frontières entre la France et l'Empire dans la seconde moitié du XVIIe siècle (Jean-François Noël) ; Forêts françaises et forêts allemandes. Étude historique comparée (1ère partie) (Michel Devèze) ; Les intérêts français dans l'Empire ottoman au début du XXe siècle : étude de sources (Jacques Thobie) ; Colonisation, décolonisation et coopération (Henri Brunschwig) ; Bulletins historiques : Histoire de l'Allemagne du milieu du XVIIe siècle à la première guerre mondiale ; Histoire ouvrière aux XIXe et XXe siècles.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 479. Juillet-Septembre 1966.

PUF, 1966, gr. in-8°, 304 pp, broché, bon état (T. 236, Fasc. 1)

Contient : Problèmes sur l'origine de l'hérésie au Moyen Age (R. Morghen) ; La Gaule nord-orientale à la veille de la grande invasion germanique de 407 (Émilienne Demougeot) ; Forêts françaises et forêts allemandes. Étude historique comparée (suite et fin) (Michel Devèze) ; Autour du centenaire de la guerre de Sécession (Claude Fohlen) ; Les inspecteurs généraux et l'inspection générale de l'Instruction publique de 1802 à 1882 (Paul Gerbod) ; Directions nouvelles de l'histoire des Balkans (Georges Castellan) ; Bulletins historiques : Histoire de l'Église au Moyen Age ; La période révolutionnaire et impériale.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 480. Octobre-Décembre 1966.

PUF, 1966, gr. in-8°, 296 pp, paginé 305-600, broché, bon état (T. 236, Fasc. 2)

Contient : L'ethno-histoire. Buts et méthodes (Hubert Deschamps) ; L'Histoire de l'Église de 1378 à 1449 (Ch.-Edmond Perrin) ; Le mouvement fédéraliste en Chine (1920-1923) (Jean Chesneaux) ; La Commission d'Histoire économique et sociale de la Révolution française (Marc Bouloiseau) ; Bulletins historiques : La période révolutionnaire et impériale ; Afrique orientale.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 482. Avril-Juin 1967.

PUF, 1967, gr. in-8°, 270 pp, paginé 277-546, broché, bon état (T. 237, Fasc. 2)

Contient : Des « portes » de Thugga à la « Constitution » de Carthage (William Seston) ; Espagne préislamique et Espagne musulmane (Claudio Sanchez-Albornoz) ; Ibn Khaldoûn, sociologue et historien (1332-1406) (Vincent Monteil) ; A partir du Languedoc. De la peste noire à Malthus. Cinq siècles d'histoire sérielle (Pierre Chaunu) ; Les colons de Saint-Domingue et la métropole (Charles Frostin) ; Bulletin historique : La vie politique en Grande-Bretagne vers la fin du XVIIIe siècle.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 483. Juillet-Septembre 1967.

PUF, 1967, gr. in-8°, 278 pp, broché, bon état (T. 238, Fasc. 1)

Contient : Méthodes d'étude en archéologie préhistorique (Jean Roche) ; Économie et absolutisme dans la Chine moderne : le cas des marchands de sel de Yangchow (Saeki Tomi) ; La Hongrie des Habsbourgs au XVIIe siècle. République nobiliaire ou monarchie limitée ? (Jean Bérenger) ; Pour une histoire monétaire du XIXe siècle : la crise monétaire de l'automne 1810 (Guy Thuillier) ; La Grèce entre l'Angleterre et l'Allemagne de 1936 à 1941 (Dimitri Kitsikis) ; La sociologie électorale et l'histoire (Pierre Barral) ; Bulletin historique : Au Canada, un siècle après la Confédération.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 484. Octobre-Décembre 1967.

PUF, 1967, gr. in-8°, 287 pp, paginé 281-567, broché, bon état (T. 238, Fasc. 2)

Contient : Une énigme à Delphes : A propos de la base de Marathon (Pausanias, X, 10, 1-2) (Pierre Vidal-Naquet) ; L'étude historique de la comptabilité de l'agriculture : L'exemple de l'Indre-et-Loire (Jean Poperen) ; Les sources privées de l'histoire contemporaine du catholicisme en France (Jacques Gadille) ; Les relations internationales en 1932-1933. Documents français ; études étrangères (Jacques Bariéty) ; Le climat et l'histoire. A propos d'un livre récent (Pierre Chaunu) ; Bulletin historique : Histoire grecque.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 485. Janvier-Mars 1968.

PUF, 1968, gr. in-8°, 264 pp, broché, bon état (T. 239, Fasc. 1)

Contient : Recherches récentes sur les catacombes de Rome : IIIe et IVe siècles (Paul-Albert Février) ; Victor Considérant et le problème social au Mexique (Silvio Zavala) ; Conon de Lausanne et les revenus de Louis VII (Marcel Pacaut) ; Aspects de la criminalité au XVIIe siècle (Yves-Marie Bercé) ; Sur la population française au XVIIe et au XVIIIe siècle (Jacques Dupaquier) ; Couleur et liberté à propos d'un ouvrage récent (Marcel David) ; Les cadres sociaux de l'économie agraire dans le Proche-Orient au début du XIXe siècle : le cas du mont Liban (Dominique Chevallier) ; La première édition du Capital. Note sur sa diffusion (Maximilien Rubel) ; Généalogie et histoire : approches méthodiques (Michel Peronnet) ; Les inventaires, répertoires et catalogues de périodiques (revues et journaux) (Gilbert Nigay) ; Bulletin historique : Le Congo.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 486. Avril-Juin 1968.

PUF, 1968, gr. in-8°, 268 pp, paginé 265-532, broché, bon état (T. 239, Fasc. 2)

Contient : Richelieu et le Rhin (Hermann Weber) ; Les processus d'industrialisation : le cas de l'Angleterre et de la France (Maurice Lévy-Leboyer) ; Y a-t-il eu une révolution agricole en France au XVIIIe siècle? (Michel Morineau) ; Finance et politique : Le refus en France de l'emprunt ottoman de 1910 (Jacques Thobie) ; La composition de la Chambre des Députés de 1827 à 1831 (Patrick-Bernard Higonnet) ; Bulletin historique : L'Afrique occidentale.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 487. Juillet-Septembre 1968.

PUF, 1968, gr. in-8°, 292 pp, broché, bon état (T. 240, Fasc. 1)

Contient : Les traditions mixtes de l'Étrurie méridionale et les premiers chemins de l'hellénisme religieux à Rome (Jean Gagé) ; La Révolution française et la « féodalité ». Notes sur le prélèvement féodal (Albert Soboul) ; Orient-Occident. A la lumière d'un récent Congrès d'histoire maritime (Simon Ayache et Serge Robert) ; Aux origines du canal de Suez. Le conflit entre F. de Lesseps et les Saint-Simoniens (1ère partie) (Georges Taboulet) ; Les préfets d'Émile Ollivier (Vincent Wright) ; Bulletin historique : Les États-Unis.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 488. Octobre-Décembre 1968.

PUF, 1968, gr. in-8°, 297 pp, paginé 293-589, broché, bon état (T. 240, Fasc. 2)

Contient : Berbérie et Ibérie médiévales : un problème de rupture (Charles-Emmanuel Dufourcq) ; Crimes et criminels au XIVe siècle (Yvonne Lanhers) ; Vers une analyse historique de la Correspondance de Jean-Jacques Rousseau (Daniel Roche et Michel Launay) ; Aux origines du canal de Suez. Le conflit entre F. de Lesseps et les Saint-Simoniens (Suite et fin) (Georges Taboulet) ; Le Sentiment national dans le Maroc du XIXe siècle (Germain Ayache) ; Les recherches d'histoire rurale en Belgique depuis 1959 (A. Verhulst) ; Bulletin historique : Histoire ancienne du Christianisme.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 489. Janvier-Mars 1969.

PUF, 1969, gr. in-8°, 295 pp, broché, bon état (T. 241, Fasc. 1)

Contient : Où en est l'archéologie médiévale? (Michel de Boüard) ; Aux origines de la civilisation byzantine : Langue de culture et langue d'État (Gilbert Dagron) ; Pauvreté, vie évangélique et prédication chez les Vaudois (Marcel Pacaut) ; Philippe le Bon et le problème hussite : Un projet de croisade bourguignon en 1428-1429 (Yvon Lacaze) ; Notes critiques sur « Les classes sociales au XVIIIe siècle à Bordeaux d'après les contrats de mariage » (Robert Wheaton) ; Les projets d'entente balkanique 1930-1934 (Dimitri Kitsikis) ; L'évolution de la population mondiale (A l'occasion d'un livre récent) (Pierre Léon) ; Bulletins historiques : La Nubie ancienne ; Histoire de l'Allemagne au Moyen Age.

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 490. Avril-Juin 1969.

PUF, 1969, gr. in-8°, 244 pp, paginé 297-540, broché, bon état (T. 241, Fasc. 2)

Contient : Les utopies égalitaires à l'époque hellénistique (Claude Mossé) ; Le mouvement du 4 mai 1919 en Chine : La conjoncture économique et le rôle de la bourgeoisie nationale (Marie-Claire Bergère) ; François Sublet de Noyers Superintendant des bâtiments de France (Claude Michaud) ; L'idée de nature en France dans la première partie du XVIIIe siècle (Louis Trénard) ; La musicologie dans les Universités françaises (Édith Weber) ; Bulletins historiques : L'Angleterre au XVIe siècle ; Histoire de l'Allemagne au Moyen Age (Suite et fin).

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 491. Juillet-Septembre 1969.

PUF, 1969, gr. in-8°, 284 pp, broché, bon état (T. 242, Fasc. 1)

Contient : Latin et langues vernaculaires dans la Hongrie du XVIIe siècle (Jean Bérenger) ; Vingt ans après, ou une direction de recherches fécondes : Les révoltes populaires en France au XVIIe siècle (Robert Mandrou) ; Les missions intérieures des Doctrinaires toulousains au début du XVIIIe siècle : un missionnaire, le père Jean-Baptiste Badou (Jean de Viguerie) ; Un projet avorté des Pereire : le transport des émigrants chinois à Cuba (M. Temine) ; L'accession des Malgaches à la citoyenneté française (1909-1940). Un aspect de la politique d'assimilation aux colonies (Francis Kœrner) ; L'armistice de Rethondes, A propos d'un livre récent (F. Gadrat) ; Introduction aux Archives anciennes de la Guadeloupe (1754-1848) (Christian Schnakenbourg) ; Bulletins historiques : La Grande-Bretagne au XVIIIe siècle ; Histoire de l'Allemagne (1789-1914).

Collectif – Revue Historique.

Revue Historique n° 492. Octobre-Décembre 1969.

PUF, 1969, gr. in-8°, 282 pp, paginé 285-566, broché, bon état (T. 242, Fasc. 2)

Contient : Offices et officiers royaux en France sous Charles VI (Françoise Autrand) ; Les femmes dans l'Histoire (Robert Mandrou) ; La colonisation militaire par les smalas de spahis en Algérie (Xavier Yacono) ; La médecine des Chinois (Jean Noël Biraben) ; Bulletin historique : Histoire du Protestantisme.

CONSTANTIN-WEYER (Maurice).

Naundorff ou Louis XVII ?

SFELT, 1950, in-12, 230 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Parois, 261)

"L'exhumation des restes de Naundorff à Delft, le 27 septembre 1950 – dont l'auteur analyse les résultats dans son avant-dernier chapitre – donne une actualité nouvelle à la plus grande énigme de notre Histoire, celle qui concerne Louis XVII, et à son corollaire désormais inséparable, l'affaire Naundorff. M. Constantin-Weyer a condensé dans un livre vivant et objectif l'histoire de ce drame qui conserve depuis son origine, et en dépit de la succession des régimes, son allure de secret d'Etat et ne cesse de passionner les esprits." (Prière d'insérer)

COSTON (Henry).

La Haute banque et les trusts. (Les financiers qui mènent le monde).

P., La Librairie française, 1958, fort in-12, 438 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état

"Ce lourd pamphlet est plus révélateur sur la persistance d'un courant antisémite et anticapitaliste primaire dans certains milieux qui se disent « nationaux », que sur l'influence réelle des milieux d'affaires sur la décision politique. Au lieu d'une étude scientifique de groupes de pression importants, on y trouve tous les poncifs traditionnels qui semblaient jusqu'ici l'apanage exclusif d'un mauvais journalisme." (Revue française de science politique, 1959)

DEDET (Joséphine).

Géraldine, reine des Albanais.

P., Critérion, 1996, gr. in-8°, 387 pp, 16 pl. de photos hors texte, 3 tableaux généalogiques, une carte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Avec l'arrivée de Géraldine Apponyi à la cour de Tirana en 1938, le glamour et la modernité entrent en Albanie. De mère américaine et de père hongrois, de confession catholique et apparentée à toutes les familles royales de la vieille Europe, la "Rose blanche de Hongrie" tombe sous le charme du petit Etat des Balkans et de Zog 1er, son souverain musulman. Si la rencontre a été arrangée, le coup de foudre surprend la jeune comtesse et le roi dès le premier regard, dès le premier bal. Mais, un an plus tard, c'est le drame : l'Italie fasciste envahit l'Albanie et, tandis qu'elle vient de mettre au monde le prince héritier Leka, la reine doit fuir. Commence alors pour elle une vie d'errance, plus de soixante années d'exil qui ne prendront fin qu'en 2002, lorsque Géraldine rentrera triomphalement dans une Albanie délivrée du communisme. De l'Empire austro-hongrois à la montée du nazisme, de la guerre froide à la chute du mur de Berlin, Géraldine, reine des Albanais est une superbe fresque historique où l'épopée lumineuse et tragique de l'héroïne se confond avec celle d'une Europe à jamais disparue.

DEDET (Joséphine).

Géraldine, reine des Albanais.

Belfond, 2016, gr. in-8°, 355 pp, préface d'Eric Faye, 16 pl. de photos hors texte, 3 tableaux généalogiques, une carte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Avec l'arrivée de Géraldine Apponyi à la cour de Tirana en 1938, le glamour et la modernité entrent en Albanie. De mère américaine et de père hongrois, de confession catholique et apparentée à toutes les familles royales de la vieille Europe, la "Rose blanche de Hongrie" tombe sous le charme du petit Etat des Balkans et de Zog 1er, son souverain musulman. Si la rencontre a été arrangée, le coup de foudre surprend la jeune comtesse et le roi dès le premier regard, dès le premier bal. Mais, un an plus tard, c'est le drame : l'Italie fasciste envahit l'Albanie et, tandis qu'elle vient de mettre au monde le prince héritier Leka, la reine doit fuir. Commence alors pour elle une vie d'errance, plus de soixante années d'exil qui ne prendront fin qu'en 2002, lorsque Géraldine rentrera triomphalement dans une Albanie délivrée du communisme. De l'Empire austro-hongrois à la montée du nazisme, de la guerre froide à la chute du mur de Berlin, Géraldine, reine des Albanais est une superbe fresque historique où l'épopée lumineuse et tragique de l'héroïne se confond avec celle d'une Europe à jamais disparue.

DEPERTHES (Jean-Louis-Hubert-Simon) et J.-Fr. Née de la Rochelle.

Le Guide de l'histoire à l'usage de la jeunesse et des personnes, qui veulent la lire avec fruit ou l'écrire avec succès.

P., Bidault, an XI - 1803, 3 vol. in-8°, xxii-423, 467 et 478 pp, reliures plein veau marbré, dos lisses très ornés, pièces de titre et de tomaison chagrin carmin, filets dorés encadrant les plats, coupes guillochées, tranches jaspées (rel. de l'époque), bon état. Edition originale

Recueil contenant 1) Les traités les plus courts et les meilleurs sur l'étude et l'utilité de l'Histoire, sur la chronologie, sur les devoirs et les qualités de l'historien, et sur le mérite des principaux historiographes – 2) Le tableau de l'histoire universelle ancienne et moderne, jusqu'à la paix d'Amiens, en 1809, et l'avènement de Bonaparte au Consulat à vie – 3) Une bibliothèque choisie des meilleurs livres de géographie, de chronologie, d'histoire et de droit public, composés ou traduits en français.

DERRECAGAIX (Général).

La Guerre moderne. Première partie : Stratégie.

P., Librairie militaire Baudouin et Cie, 1890, fort in-8°, 690 pp, 2e édition, reliure demi-basane verte, dos lisse avec titres et filets dorés (rel. de l'époque), plats frottés, C. de bibl., état correct

Sans la deuxième partie (Tactique, 491 pp) —Avec les règles de base de la planification, la modélisation de l’affrontement, le sens du terrain et l’étude des armées étrangères, on trouve, dans La Guerre moderne, le remède aux principaux défauts constatés chez les officiers français en 1870. Tous les exemples concernent les principales campagnes militaires de 1792 à 1878. — Table : I. Organisation des armées – II. Préparation de la guerre – III. Des opérations.

DESTERNES (Suzanne) et Henriette CHANDET.

Louis, prince impérial, 1856-1879.

Hachette, 1957, pt in-8°, 253 pp, broché, couv. illustrée d'un portrait, bon état

"On sait qu'après la chute de Napoléon III, le prince, âgé de quatorze ans, avait été conduit en Angleterre où l'impératrice l'avait précédé, et où l'empereur, fait prisonnier à Sedan, les rejoignit. Le prince, à qui ses fidèles, depuis la mort de Napoléon III, en 1872, décernaient le titre de Napoléon IV, étudia quelques années à l'école militaire anglaise de Woolwich. En 1879, il obtint de la reine Victoria de se joindre à une expédition dirigée dans le sud africain contre les Zoulous ; il devait trouver la mort dans cette campagne, le 1er juin 1879, à vingt-trois ans. Mmes Suzanne Desternes et Henriette Chandet, dans leur livre si attachant, évoquent avec talent la courte existence du prince, de façon à la fois précise et vivante, en la replaçant dans le cadre des événements politiques du temps : le Second Empire, la guerre de 1870, les luttes politiques en France entre républicains et partisans des régimes anciens, Monarchie et Empire, l'activité du parti bonapartiste. Et l'avant-dernier chapitre : « La guerre au Zoulouland » relate de façon émouvante la fin tragique du jeune prince." (Revue des Deux Mondes, 1957)

DIEHL (Charles).

Figures byzantines.

Armand Colin, 1906-1908, 2 vol. in-12, 342 et vii-353 pp, reliures demi-percaline acajou, dos lisses avec pièce de titre chagrin noir, fleurons et double filet dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire

Tome 1 : La vie d'une impératrice à Byzance ; Athénais ; Théodora ; L'impératrice Irène ; Les romanesques aventures de Basile le Macédonien ; Les quatre mariages de l'empereur Léon le sage ; Théophano ; Zoé la Porphyrogénète ; Une famille de bourgeoisie à Byzance au XIe siècle ; Anne Dalassène. Tome 2 : Byzance et l'Occident à l'époque des Croisades ; Anne Comnène ; Irène Doukas ; Andronic Comnène ; Un poète de cour ; Princesses d'Occident ; A la cour des Comnènes et des Paléologues ; Deux romans de chevalerie byzantins.

DIEHL (Charles).

Théodora, impératrice de Byzance.

P., Edition H. Piazza et Cie, Eugène Rey, s.d. (1904), in-12, 314 pp, reliure demi-percaline acajou, dos lisse avec pièce de titre chagrin noir, fleurons et double filet dorés, couv. illustrées conservées (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire

"M. Charles Diehl a écrit une biographie de Theodora. Est-il besoin d'exposer la thèse de l'auteur, que déjà son beau travail sur Justinien et la civilisation byzantine au VIe siècle nous a rendue familière ? Oui, Theodora eut une jeunesse orageuse, et les anecdotes de Procope dans son Histoire secrète reposent sur un fonds véridique ; mais, déjà au moment où Justinien l'épousa, en 523, elle avait fait une conversion éclatante ; elle avait connu en Egypte les chefs illustres de la secte des monophysites et elle avait écouté leurs austères préceptes. Montée sur le trône avec Justinien en 527, elle n'eut garde de retomber dans les fautes passées (...) En tout cas, l'impératrice Theodora dévoila des talents tout à fait supérieurs. Pendant vingt et un ans qu'elle régna aux côtés de Justinien (527-548), elle gouverna autant que lui, et elle est mêlée à tous les grands événements comme à toutes les réformes de l'époque. Grâce à elle, Justinien a été victorieux en janvier 532 de la sédition Nika ; à elle Narsès et tant d'autres durent leur rapide fortune -, son nom est inscrit en tête de la grande ordonnance de 535. Elle eut sa politique religieuse ; elle recueillit dans le palais d'Hormisdas à Constantinople les partisans d'Eutychès que Justinien persécutait en Egypte et en Syrie. M. Diehl nous décrit tous ces faits, mais surtout il reconstitue les scènes où ils se déroulèrent: l'hippodrome avec ses courses et ses révoltes ; le palais avec son cérémonial et ses magnificences ; l'église Sainte-Sophie ou celle des Saints-Apôtres avec leurs pompes religieuses. Les descriptions succèdent aux descriptions, riches, chatoyantes, variées, semblables à ces mosaïques qui ornent les parois et les coupoles des édifices byzantins ; et sous nos yeux éblouis se dresse toute l'ancienne Constantinople de Justinien et de Théodora. Le livre de M. Diehl, où derrière chaque fait mentionné on devine l'interprétation patiente et solide des textes, est l'ouvrage à la fois d'un érudit et d'un brillant écrivain." (Chr. Pfister, Revue Historique, 1905)

DIESBACH (Ghislain de).

Aix-Marseille 1949-1955.

Chez l'Auteur, Presses de la Simped, 1981, in-8°, 175 pp, broché, bon état. Tiré à 500 exemplaire hors commerce

"Pour ses cinquante ans, Ghislain de Diesbach avait hésité entre donner une grande fête (mais l'époque n'est plus aux fêtes...) ou s'offrir la publication, « aux dépens de l'auteur », comme on disait si joliment autrefois, de ses souvenirs de jeunesse – des années où il était lycéen à Marseille et étudiant à Aix-en-Provence. C'est finalement ce dernier parti qu'il a adopté, pour son plaisir sans doute, mais surtout pour celui de ses lecteurs. « J'avais dix-sept ans et je venais du Nord lorsqu'un matin d'avril 1949, après une nuit passée en chemin de fer, je découvris du haut de l'escalier de la gare Saint-Charles un des aspects de Marseille ... Je fus d'abord conquis par cette ville avant de songer à la conquérir » : ainsi commence ce livre délicieux qui raconte un apprentissage de la mondanité. S'il est fasciné par les personnes âgées (« Aucun vieillard jouissant d'un nom, d'une réputation ou d'une certaine fortune, écrit-il plaisamment, ne pouvait se vanter de mourir sans m'avoir vu »), s'il est également attiré par l'histoire (« moins par vocation de chartiste que par goût des grands de ce monde »), c'est parce qu'il a une passion pour les ébats mondains qui le pousse à parcourir une centaine de kilomètres sur sa moto pour un déjeuner ou une simple visite. On peut dire qu'il élève la mondanité à la dignité de l'un des beaux-arts. Marseille qu'il doit quitter pour Aix, où il poursuit des études de droit, ou pour Dax, où ses parents habitent, devient son « côté de Guermantes ». Marseille ne cessera jamais de l'enchanter, parce que le patriciat, qui constitue l'élément éminent de la société, y conserve ses privilèges et notamment une nuée de serviteurs comme dans la Case de l'oncle Tom ; mais il est riche aussi en figures pittoresques dont se délecte l'auteur. Ceux que Ghislain de Diesbach préfère entre tous sont les mondains humanistes – tels que lui, car il a déjà l'ambition d'écrire : on le voit dans ces pages s'essayant, comme le jeune Proust, à composer un roman et se désespérant de n'y pas parvenir. Il lit beaucoup – presque autant qu'il sort – et, dès qu'il en a l'occasion, se précipite chez des écrivains, Ferdinand Bac, Giono, La Varende, Marguerite Yourcenar. Cet « Apostolat d'un petit frère des riches », ainsi que le livre devait s'appeler, contient des portraits à la Saint-Simon et maintes notations psychologiques. Il est non seulement savoureux mais écrit à la perfection. Nul doute que, lorsque l'historien de Necker et de l'émigration publiera intégralement ses Mémoires, ce sera son chef-d'œuvre." (Jacques de Ricaumont, La Nouvelle Revue des Deux Mondes, 1982)

DIESBACH (Ghislain de).

Vieille Angleterre de ma jeunesse.

Chez l'Auteur, 1999, in-8°, 182 pp, broché, bon état. Tiré à 300 exemplaire hors commerce

À l'été 1955, Ghislain de Diesbach de Belleroche, né en 1931, découvre l'Angleterre. Un réel coup de foudre qui ne le quittera plus, revenant assidûment chaque année jusqu'en 1965, puis assistant à la métamorphose de ce pays qu'il avait tant sublimé... Les villages et les jardins du sud de l'Angleterre vont exercer une impression durable sur le jeune homme lorsqu'il débarque à Brighton dans les années 1950. Venu apprendre la langue, l'étudiant provincial est conquis par les paysages et par l'esprit suranné des Anglais qu'il rencontre. Cinquante ans plus tard, écrivain accompli et historien reconnu, Ghislain de Diesbach revisite son passé et parcourt en esprit ces routes de campagne qui cachent toujours une demeure de charme. Les portes des maisons et des salons s'ouvrent et, d'une plume amusée et bienveillante, Diesbach livre une galerie de portraits des Anglais qu'il a connus : artistes, écrivains, propriétaires terriens ou membres de la gentry. De Nancy Mitford à Violet Trefusis, des œuvres du poète Denton Welch aux figures de la communauté anglaise de Paris, l'auteur garde la nostalgie de ses voyages et de ses rencontres avec l'âme et la culture d'une certaine Angleterre qui a définitivement vécu. Ghislain de Diesbach (1931-2023) est l'auteur d'une œuvre importante (nouvelles et biographies), couronnée de nombreux prix.

Documents.

Les Documents secrets de l'Etat-Major général français. Auswärtiges Amt, 1939/41 N° 6.

Berlin, Deutscher Verlag, 1941, in-4°, 399 pp, nombreux fac-similés de documents officiels, broché, papier jauni, qqs annotations crayon, bon état

Dossiers secrets de l'Etat-Major général français, tombés entre les mains des Allemands, à la suite de la trouvaille fortuite faite dans quelques wagons de marchandises à la gare de la petite ville française de La Charité et à d'autres endroits. Les éditeurs nazis ont choisis 70 documents empruntés à ce volumineux matériel, qui dévoilent de façon saisissante les plans élaborés par les Alliés pour la conduite de la guerre. Tous ces plans ont un point en commun : la recherche de nouveaux théâtres d'opérations, et les efforts déployés pour utiliser les petits peuples d'Europe pour ces plans d'extension de la guerre. On a d'abord le texte intégral des documents (pp 17-157), puis leur reproduction en fac-similé (pp 161-399). — Composition du Corps Expéditionnaire en Orient, préparatifs pour l'entreprise de Salonique, proposition pour une obstruction du Danube, opérations de Norvège, campagne de France, etc.

DUBOIS (Jacques).

Versailles aux quatre saisons.

La Martinière, 2005, gr. in-4° oblong (30,5 x 43 cm), 225 pp, préface de Jean d'Ormesson, propos de Robert Doisneau, postface de Pierre Arizzoli-Clémentel, 213 superbes photographies, la plupart en couleurs et à pleine page, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, emboîtage illustré, bon état

Comme tous les grands chefs-d'œuvre, Versailles est hors du monde. Il y plonge pourtant parce que le ciel change autour du château et de ses jardins, parce que le soleil brille sur eux, parce que la neige les ensevelit. Le propre, et sans doute le coup de génie des photographies de Jacques Dubois qui sont ici réunies, c'est de rendre à la culture l'environnement de la nature et de présenter Versailles, non pas secteur par secteur, ni époque par époque, mais au fil des saisons et de leur lumière. Autour du château, tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change, gris, beige, miel, presque blanc, doré, qui apparaît dans les premières pages, se succèdent les déesses, les fleurs, les masques, les colonnes et les arbres, peints et sculptés par le temps qui passe autant que par le génie des hommes. Aussi y a-t-il deux thèmes centraux dans ces images admirables. Le premier est Versailles ; le second est la lumière. Versailles est unique : il n'y en a qu'un. La lumière aussi est unique, mais elle est partout et elle ne cesse jamais de changer. Ce sont les jeux de la lumière sur les bâtiments, les jardins, les fontaines, les statues de Versailles, sur ses allées et sur sa neige, sur ses arbres et ses eaux, qui forment la trame de cet ouvrage. L'idée la plus simple est toujours la meilleure. Celle de fixer Versailles au rythme des jours qui passent, des mois et des saisons, avait tous les pouvoirs d'évidence et d'inattendu, de naturel et de stupeur qui font la poésie. Jean d'Ormesson, de l'Académie française, a su en quelques pages sensibles traduire cette émotion et placer les jalons de l'histoire, nécessaires pour situer et comprendre le mythe de ce château et de ce parc baroques, que l'on n'a trop longtemps voulu voir qu'à travers l'ordonnance majestueuse du classicisme. Pierre Arizzoli-Clémentel, Directeur général de l'Établissement public du musée et du domaine national de Versailles, conclut en revenant sur les changements intervenus au sein du parc de Versailles depuis la première édition de cet ouvrage en 1981.

DUQUESNE (Sylvie).

La Gloire des Bleuets. D'après le Journal de guerre de René Duquesne de 1913 à 1919.

P., Société des Ecrivains, 2014, in-8°, 356 pp, 24 illustrations (photos, cartes postales de l'époque, correspondances), broché, couv. illustrée, bon état

"Ma chère fiancée, J'ai reçu ta lettre ce matin, juste au moment de partir et je t'en remercie beaucoup. Mais contrairement à ce que tu me dis, il y a plus de grabuge qu'on ne le pense. Nous allons en ce moment sur la frontière, et pour la première étape, nous nous sommes enfoncés de soixante-dix kilomètres, nous sommes arrivés à 4 heures du soir et nous repartons à 2 heures du matin sur Verdun. Mais heureusement nous sommes des gais et joliment bien équipés, ça serait malheureux de laisser ça là. Le plus pénible pour moi, ça a été les pauvres cultivateurs qui sont venus apporter le matin tous leurs chevaux réquisitionnés et qui s'en retournaient avec le licol en pleurant. Dans tous les pays où nous passons c'est le même trafic, des pleurs partout." — Exceptionnelle et touchante, cette correspondance entre un soldat et la femme qu'il aime alors que la Première Guerre mondiale approche, éclate... et perdure inlassablement. Plus particulièrement, c'est le ton même du combattant qui étonne tout au long de ces lettres, mêlant légèreté et gravité, ironie et lassitude, terribles nouvelles et espérances de retrouvailles prochaines. Comme s'il s'agissait, finalement, de dédramatiser la situation présente pour mieux se projeter dans un avenir que l'on veut clément. En cela, "La Gloire des bleuets" nous immerge, de manière saisissante et bouleversante, au sein d'une jeune génération française qui vit ses projets toujours retardés et mis entre parenthèses à cause du premier conflit du XXe siècle.

DURIF (François) et Paul LABAL.

Histoire. Rome et le moyen âge jusqu'en 1328.

Hachette, 1964, gr. in-8°, 256 pp, 240 illustrations et cartes en noir et en couleurs, cart. illustré de l'éditeur, très bon état (Manuel scolaire, classe de 5e)

DURUY (Victor).

Histoire romaine jusqu'à l'invasion des barbares.

Hachette, 1867, in-12, xxvii-587 pp, 9e édition, 12 gravures dans le texte, 7 cartes gravées sur acier en couleurs et un plan de Rome gravé sur acier en noir, index, cart. éditeur, dos toilé avec titres dorés et caissons à froid, un coin du 1er plat plié sans manque, sinon bon état

"Nous avons sur Rome d'excellents livres. L'Histoire romaine de M. Duruy, d'une érudition à la fois abondante et contenue, claire et précise, est un de ces ouvrages de bonne foi qui portent l'empreinte de toute une vie et de tout un caractère. On y trouve le dernier progrès accompli chez nous au point de vue de l'histoire générale..." (A. Geffroy, Revue des Deux Mondes)

FOUCAULT (Michel).

L'usage des plaisirs. Histoire de la sexualité. II.

Gallimard, 1984, in-8°, 285 pp, index des textes cités, broché, soulignures crayon, bon état (Coll. Bibliothèque des Histoires). Edition originale, achevé d'imprimer du 12 avril 1984

Dans ce volume, Foucault poursuit son enquête historique sur les sources de notre sexualité occidentale. Il a dû infléchir son projet initial pour s'intéresser aux sources antiques, grecques et surtout romaines. La recherche se développe selon tous les aspects concernés par la sexualité et prend ainsi les dimensions d'une anthropologie générale du plaisir. Foucault ne néglige pas non plus l'économie de la sexualité et son inscription dans un cadre social et juridique, et il étudie le statut du mariage, ainsi que l'organisation des foyers. Enfin, l'ouvrage se conclut sur un traité d'érotique et une réflexion sur ce que serait l'amour véritable.

FULLER (John Frederick Charles).

The Decisive Battles of the Western World and their influence upon history.

London, Eyre & Spottiswoode, 1963, 3 forts vol. in-8°, xiii-602, x-561 et xii-666 pp, 109 cartes, index dans chaque volume, reliures pleine toile vermillon de l'éditeur, dos lisses avec titres dorés, bon état. Texte en anglais

Complet en 3 tomes. L'œuvre monumentale de J.F.C. Fuller. Les 3 volumes sont organisés en chroniques (chapitres) présentant d'abord l'arrière-plan politique et technique, puis les batailles elles-mêmes. Pour chaque conflit, l'auteur en retient deux ou trois. Tome 1 : From the Earliest Times to the Battle of Lepanto. Tome 2 : From the defeat of the Spanish Armada to the Battle of Waterloo. Tome 3 : From the American Civil War to the end of the Second World War.

FÜRER HAIMENDORF (Christoph von).

Les Sherpas du Népal. Montagnards bouddhistes.

Hachette, 1980, in-8°, 352 pp, 16 pl. de photos hors texte, 2 cartes, glossaire, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

"Au nombre des populations bhotia (bouddhistes de langue et culture tibétaines vivant au-dessus de 2800 mètres), les Sherpas se distinguent par leur faculté d'adaptation à la très haute altitude, un mode d'organisation sociale très spécifique et un genre de vie limité à un secteur défini de l'Himalaya. Le groupe étudié ici est le plus septentrional, au Khumbu, voisin du Tibet, au pied de l'Everest. Il frappe par son haut degré d'intégration (intégration de l'individu à la communauté de village ; intégration des communautés monastiques aux communautés laïques ; intégration des arrivants récents du Tibet, ou « Khamba », aux vieilles familles sherpas), et par sa tendance à une harmonisation remarquablement équilibrée et égalitaire des rapports sociaux. L'auteur trouve la cause fondamentale de ces caractéristiques dans un bouddhisme profondément vécu : la conviction intime que les réincarnations ultérieures de l'individu et son arrivée éventuelle au paradis final, le Devachen (selon la transcription propre à l'A.), sont déterminées par sa libre action seule incite à la tolérance, à la conciliation et au respect de la personnalité (p. 327-38). (...) Un livre passionnant." (Françoise Aubin, Archives de sciences sociales des religions, 1981)

GINISTY (Paul).

Souvenirs de journalisme et de théâtre.

Editions de France, 1930, in-12, 230 pp, broché, bon état

Paul Ginisty (1855-1932) est un écrivain, chroniqueur et journaliste. Chroniqueur régulier à la revue Gil Blas, il y fait la connaissance de Guy de Maupassant qui lui dédiera la nouvelle Mon oncle Sosthène. De 1896 à 1906, il est directeur du Théâtre de l'Odéon. — "Je voulais être journaliste. Je l'ai été, je le suis resté quand les circonstances firent de moi un directeur de théâtre." (p. 20) — "II y avait au Gil Blas une bonne camaraderie. C'était encore le temps des salles de rédaction où fermentaient les idées, où se reflétait la vie de Paris, où s'échangeaient les nouvelles et les opinions. Le journal était situé en plein boulevard, des amis d'ancienne ou de fraîche date en montaient l'escalier et se mêlaient à ces causeries. C'était un mouvement qu'on ne voit plus aujourd'hui, avec les éditions successives qui doivent être bouclées à heure fixe. Il se pouvait que la copie fût donnée, parfois, un peu en retard mais ces conversations à bâtons rompus faisaient l'effet d'un stimulant ; (...) Pour certains, voyant le monde du perron de Tortoni ou du café Riche, tout ce qui n'avait pas été passé au crible des discussions du boulevard n'existait pas..." (p. 48)

GORDON (Alexander).

A Cavalry Officer in the Corunna Campaign 1808-1809 : The Journal of Captain Gordon of the 15th Hussars.

London, John Murray, 1913, in-8°, xvi-238 pp, edited by Colonel H. C. Wylly, un portrait de l'auteur en couleurs en frontispice sous serpente, 3 cartes, index, reliure toile havane de l'éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, bon état. Edition originale. Texte en anglais

"Le témoignage d'Alexander Gordon est celui d'un officier de cavalerie légère qui rapporte les patrouilles et les escarmouches pendant la retraite de la Corogne sous l'incessante pression des poursuivants français, avec les maigres rations, les privations de toutes sortes, les difficultés du terrain et les rigueurs de la saison, dans une armée qui battait en retraite sans toutefois s'admettre vaincue. Alexander Gordon donne une relation extrêmement vivante de cette affaire ainsi que de la retraite de la Corogne." (Jean Dif, Bibliographie des autobiographies, mémoires, journaux, correspondances et documents officiels publiés en anglais sur la période napoléonienne) – Le capitaine Gordon dirigeait une troupe du 15e hussard lors de la première campagne de l'armée britannique en Espagne, sous le commandement de Sir John Moore. Retrouvé et publié de nombreuses années après sa rédaction par le colonel Wylly, historien réputé du régiment, son journal témoigne des événements de la retraite vers la Corogne. Gordon raconte ses aventures avec verve, esprit et parfois un peu de venin lorsqu'il parle de son ancien commandant Moore ; il décrit abondamment les Portugais et les Espagnols auxquels les Britanniques sont venus en aide. Par exemple, lorsqu'il décrit les qualités d'un vin local, il ne peut « comparer son goût qu'à un mélange de vinaigre et d'encre ». En ce qui concerne les questions militaires, il ne respecte pas les grades et distribue les blâmes et les louanges là où il estime qu'ils doivent être correctement répartis. Il donne un excellent compte rendu de première main de la célèbre escarmouche de Sahagun, qui, selon lui, a marqué le début de l'ascension morale de la cavalerie britannique sur ses homologues français. Malgré un équipement défectueux et, selon Gordon, une conduite dilatoire du commandant, il atteint la Corogne, contrairement à un certain nombre de ses camarades et compatriotes. Une lecture agréable qui, malgré son format de journal, conserve un certain rythme, et qui donne un excellent aperçu de la retraite du point de vue d'un expert militaire.

GRAUWIN (Médecin-Commandant).

J'étais médecin à Diên Biên Phu.

France-Empire, 1954, pt in-8°, 382 pp, 12 pl. de photos hors texte, plans et croquis, broché, jaquette illustrée, pt trace d'humidité ancienne au coin du 2e plat de couv., bon état. Edition originale (il n'est pas mentionné de grands papiers)

Placé au centre de cette hécatombe que fut la dernière bataille de l'histoire de l'Indochine française, le docteur Grauwin, chirurgien du camp, décrit cette bataille meurtrière avec ses nombreux morts et blessés. — Le 7 mai 1954, après cinquante-six jours de combats acharnés contre les forces du Viêt-Minh, la garnison française du camp retranché de Diên-Biên-Phu cessait le feu. Des deux côtés les pertes en hommes étaient terribles ; 7.000 tués et 15.000 blessés chez l'adversaire, 80% des effectifs de paras et de légionnaires mis hors de combat. Placé au centre de cette hécatombe, le médecin-commandant Paul Grauwin, chirurgien du camp, a écrit de ce drame, qui constitue la dernière page de l'histoire de l'Indochine française, l'un des récits les plus hallucinants et les plus bouleversants que la guerre ait jamais inspirés. (...) Durant cinquante-six jours et cinquante-six nuits, s'enfonçant à la fin dans la boue jusqu'aux mollets, assisté par quelques infirmiers puis, à partir du 13 mars, par une convoyeuse de l'air au nom aujourd'hui légendaire, Geneviève de Galard, mille cinq cents fois le médecin-commandant Grauwin s'est penché sur un champ opératoire. Comme un chemin de croix, le processus chirurgical se déroulait. Les blessés, les opérés, bloqués de plus en plus nombreux dans un espace réduit, transformaient l'antenne chirurgicale en un étrange hôpital qui aurait mieux été à sa place sur une rive du Styx. Les cris, la boue, le sang, la pourriture, la puanteur, la chaleur terrible... et la défaite !

GUENIFFEY (Patrice)(dir.).

Les derniers jours des rois.

Perrin, Le Figaro Histoire, 2014, in-8°, 359 pp, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Prix Provins Moyen Age)

Comment sont morts les principaux souverains qui ont fait la France de Charlemagne à Napoléon III ? Les meilleurs historiens actuels répondent pour la première fois à cette question dans des contributions qui conjuguent exigence scientifique et écriture enlevée. Qu'elles soient criminelles, accidentelles, longues ou spectaculaires, toutes les morts sont à la fois tragiques et éminemment politiques, comme le démontre Patrice Gueniffey dans sa présentation. La mort du monarque est paradoxalement le moment clé de son existence car elle conditionne son inscription dans la postérité. Sa fin marque un commencement car elle l'oblige à s'élever au-dessus de la souffrance par l'exemplarité et le sens de la grandeur. Ce "savoir-mourir" est l'apanage des hommes d'Etat. Riche en anecdotes et découvertes, cet ouvrage sans précédent offre ainsi un regard inédit sur le tragique et la mystique du pouvoir à la française. — Paru en 2014, Les Derniers Jours des rois réunit les meilleurs historiens (S. Bertière, J. Le Goff, T. Lentz, J.-C. Petitfils) pour raconter la fin des monarques français les plus illustres. Comment et pourquoi sont morts les grands souverains qui ont fait notre histoire ? Le sujet fascine car il croise la petite histoire et la grande, convoque son lot de mystères, de crimes, de souffrances et d'exils. Si chaque mort est particulière et souvent exceptionnelle, ne serait-ce que par la nature des personnages travaillés, l'ensemble offre un regard inédit sur notre histoire, de Charlemagne à Napoléon III. Au final, "dix neuf chapitres qui se lisent d'une traite, ou se dégustent séparément" (Royauté), précédés d'une superbe préface de Patrice Gueniffey, qui a assumé la direction de cet ouvrage.

GUITRY (Sacha).

Si j'ai bonne mémoire.

Livre Club du Libraire, s.d. (v. 1960), pt in-8°, xx-237 pp, 7 croquis hors texte, reliure pleine toile carmin, bon état. Bien complet de l'enveloppe contenant 14 photos volantes

Premier volume, seul paru, des mémoires de Sacha Guitry. — Que l'auteur de ces souvenirs ait eu "bonne mémoire", tout le prouve dans ce livre – véritable feu d'artifice – qui raconte sa jeunesse. Nul autre que lui ne s'est fait renvoyer de tant d'écoles, de collèges et de lycées. Nul autre ne s'en est si bien justifié : "Pourquoi apprendre ce qui est dans les livres, puisque c'est dans les livres ?" Etonnez-vous, comme lui-même, en le voyant se métamorphoser, à vingt ans, en un auteur dont les contemporains acclament la première pièce et sifflent la suivante : "J'ai été applaudi – j'ai été sifflé : je me considère comme un véritable auteur dramatique."

GUITRY (Sacha).

Toutes réflexions faites. Précédées d'un portrait de l'auteur par lui-même.

P., L'Elan, 1947, in-12, 142 pp, broché, dos lég. abîmé, bon état. Édition originale sur papier courant

[HALPHEN, Louis].

Mélanges d'histoire du Moyen Age dédiés à la mémoire de Louis Halphen.

PUF, 1951, gr. in-8°, xxxiii-713 pp, préface de Charles-Edmond Perrin, un portrait en frontispice, bibliographie des travaux de Louis Halphen, broché, bon état

80 études érudites par Robert-Henri Bautier, Bernhard Blumenkranz, André Bossuat, Jacques Boussard, Louis Bréhier, Claude Cahen, Joseph Calmette, Emile Coornaert, Marcelin Defourneaux, Jan Dhont, etc. — "Ce volume de Mélanges devait être remis à Louis Halphen par ses amis et ses élèves à l’occasion de son soixante-dixième anniversaire. Le jubilaire n’a plus eu la joie d’en voir l’achèvement et de recevoir personnellement le témoignage d’estime qui lui était destiné. Du moins ce copieux recueil nous reste-t-il pour attester l’étendue de l’influence exercée par Halphen et le rayonnement de son enseignement. Aux historiens français qui ont contribué à sa rédaction se sont associés de nombreux savants étrangers soucieux de rappeler qu’en dehors de nos frontières aussi, le renom de Halphen s’était affirmé avec éclat. Le volume se compose de quatre-vingts articles touchant aux domaines les plus variés de l’histoire médiévale. Il va de soi qu’on ne peut rendre compte d’un recueil aussi riche et multiple, ni même en esquisser le contenu..." (Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, 1951)

HAMANN (Brigitte).

Elisabeth d'Autriche.

Fayard, 1985, in-8°, 611 pp, traduit de l'allemand, 2 généalogies, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Impératrice d'Autriche-Hongrie, la monarchie la plus autoritaire et la plus compassé qui fût en Europe, elle haïssait l'Etiquette et se disait démocrate ; Bavaroise d'origine et autrichienne par son mariage avec François-Joseph, elle n'aimait que la Hongrie ; censée animer la Cour et rehausser l'éclat de Vienne, elle vivait le plus souvent à la campagne ou dans de lointains séjours méditérranéens. Elle ne manifesta qu'indifférence pour l'Empire (sauf quand il s'agissait de la Hongrie), fut une épouse distante et négligea son seul fils, le prince héritier Rodolphe, dont la mort dramatique ne la toucha pas plus que celle de plusieurs autres proches. Martyrisant son corps par d'extravagants régimes alimentaires et d'épuisants exercices de gymnastique afin d'être toujours plus belle, elle était insensible aux hommes et ne cherchait à plaire qu'à elle-même. Rarement personnage officiel aura autant revendiqué le droit de vivre sa vie – et le XIXe finissant fut peut-être la période de l'Histoires qui s'y prêtait le moins... – , et pourtant elle ne cultiva ni le plaisir ni le devoir. Intolérables furent ses frustrations, terrible fut sa solitude, bien peu réconfortantes furent les consolations que lui procurèrent les exercices de plein air et les milliers de vers gauchement imités de Heine qu'elle composait. Certes, voilà un destin pathétique, mais combien loin des clichés douceâtres complaisamment distillés depuis bientôt cent ans sur une femme prise à tort pour une héroïne romantique ! C'est grâce à une fantastique érudition – des milliers de lettres ont été dépouillées, des dizaines de journaux intimes consultés, des centaines de poèmes inédits analysés – que l'historienne autrichienne Brigitte Hamann est parvenue pour la première fois à faire le portrait véridique de la légendaire Sissi.

HENRIOT (Philippe).

Les Miettes du banquet.

Edition Rémi Perrin, 2000, in-12, 64 pp, broché, couv. illustrée, bon état

"Passionnément admiré de ses partisans, passionnément haï de ses adversaires, Philippe Henriot (1889-1944), fut l'un des grands orateurs politiques du XXe siècle. Par le truchement de ces aphorismes, sa voix parvient jusqu'à nous." (L'Editeur)

[HERBIN DE HALLE, Pierre Etienne].

Conquêtes des Français en Egypte.

P., Charles Pougens, et Malherbe, An VII [1799], in-8°, vii-364 pp, reliure plein veau havane, dos lisse avec titre et caissons fleuronnés dorés (rel. de l'époque), manque la première garde et le faux-titre, qqs cahiers déboîtés, reliure lég. frottée, coiffes sup. arasée, état moyen. MANQUE la carte dépliante établie par Mentelle et Chanlaire

Edition originale. "Ouvrage dans lequel on a joint à la description géographique, l'histoire des révolutions, le tableau des mœurs et coutumes des peuples anciens et modernes qui ont habité ce pays, depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'époque de sa conquête par les Français, avec des observations sur les expéditions militaires entreprises jusqu'ici pour pénétrer par terre dans l'Inde et des notes sur le commerce que l'Égypte fait annuellement, etc., etc. Avec une nouvelle carte des citoyens Mentelle, de l'Institut national, et Chanlaire, l'un des auteurs de l'Atlas national. Par P. E. H... n, ex-C. d. G."

HERMANT (Abel).

Chroniques de Lancelot, du "Temps". Défense de la langue française.

Larousse, 1936, in-12, 580 pp, index, reliure toile éditeur, titres blancs au 1er plat et au dos, bon état

"Abel Hermant est sans doute la figure archétypale du puriste de l'entre-deux-guerres. Comme plusieurs autres, ce n'est pas un savant, mais un lettré qui commença sa carrière littéraire par des romans. Normalien doué d'une solide culture classique, il démontre son conservatisme culturel et linguistique en devenant, en 1911, membre du comité de direction de la ligue "Pour la culture française". Lorsqu'il entre à l'Académie française en 1927, il a déjà publié deux livres traitant de la grammaire sous une forme fictionnelle : Xavier ou les entretiens sur la grammaire française (1923) et les Lettres à Xavier sur l'art d'écrire (1926). C'est dans ces ouvrages qu'il introduit le personnage de M. Lancelot, vieil amateur de grammaire retiré du monde. Le personnage (inspiré du grammairien de Port Royal Claude Lancelot 1615-1695, dont il est le descendant fictif) lui sert ensuite de pseudonyme transparent pour les chroniques de langue qu'il fait paraître dans le supplément littéraire du Figaro puis au Temps. Ces chroniques, qui donnent l'occasion à Hermant de commenter le courrier des lecteurs, ont ensuite été rassemblées en plusieurs volumes : Remarques et Nouvelles remarques de Monsieur Lancelot (1929), Les Samedis de Monsieur Lancelot (1931), Chroniques de Lancelot du Temps (1936-1938). Les écrits d'Hermant, et pas seulement sa Grammaire de l'Académie, ont connu un succès considérable, si l'on en croit le nombre de correspondants mentionnés, le nombre de tirages des livres, mais surtout celui des auteurs qui le citent en modèle ; qu'il s'agisse de Thérive, de Moufflet, de Joran ou de Grévisse. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, Abel Hermant est une figure de référence du purisme, aussi bien comme chroniqueur que comme écrivain." (Vincent Berthelier) — "L'œuvre d'Abel Hermant (1862-1950) est une chronique humoristique de son temps : mœurs « républicaines » (Monsieur Rabosson, 1884 ; la Carrière, 1894), monde libertin et « parisien » (Confidences d'une aïeule, 1893 ; Confidences d'une biche, 1909), modes sentimentales (Serge, 1891). Élu à l'Académie française en 1927, il en fut exclu en 1945, et condamné à la réclusion perpétuelle pour « intelligence avec l'ennemi ayant favorisé ses entreprises dans le pays » pendant l'Occupation." (Vincent Berthelier, Le style réactionnaire : positions de la droite littéraire française sur la langue et le style au XXe siècle, thèse 2021) — "C'est bien de l'enseignement qu'en dépit de leur laborieuse désinvolture, relèvent cette centaine de chroniques parues dans le Temps du jeudi, et dont l'auteur se propose de défendre la langue française contre ceux qui la dégradent en la parlant mal. Pourquoi parions-nous mal ? Par ignorance, par négligence, par snobisme. Tantôt pour faire comme tout le monde, tantôt pour nous distinguer. Abel Hermant a bien raison de nous en vouloir. Mais au nom de quelle autorité prononce-t-il ces jugements? De la science ? Non pas – il ne se pique nullement d'être philologue, il se piquerait plutôt de ne pas l'être, et s'abrite sous le masque du vieux Lancelot, plus philosophe que grammairien. De l'ancien usage ? Il s'en défend encore et bien qu'il ait lui-même un penchant marqué pour l'archaïsme, il professe que la langue française a toujours été peu ou prou malmenée. Mais il se fait le chevalier du bon usage, du bon goût et du bon sens. Le malheur est que le bon goût étant comme le bon sens et le bon usage « la chose la mieux partagée », nous n'acceptons pas que Lancelot ait raison contre nous, si d'aventure notre bon goût et notre bon sens sans parler de notre usage, qui est forcément le bon, ne se rencontrent pas avec le sien. De là ces interminables querelles entre ses lecteurs et lui, querelles dont les échos se prolongent de chronique en chronique sur le ton d'une acrimonie parfois divertissante et souvent monotone mais qui sont toutes bien réconfortantes car elles témoignent combien les Français, même ceux qui parlent le plus mal, attachent d'importance au beau langage. Plus tard ces Chroniques fourniront aux spécialistes un précieux document sur l'état de la langue française en l'année 1935. Ils y trouveront, par exemple, la dernière protestation que doive sans doute susciter l'emploi transitif du verbe réussir, et les ondes de ce remous que le lancement du – ou de la – Normandie a soulevé dans la mare aux grammairiens. Quant aux lecteurs étrangers, ce livre leur apportera d'utiles conseils et pas mal de ces curiosités de phonétique et d'étymologie dont ils sont friands." (Revue française de Prague, 1936)

HROZNY (Bedrich).

Histoire de l'Asie Antérieure, de l'Inde et de la Crète, depuis les origines jusqu'au début du second millénaire.

Payot, 1947, in-8°, 351 pp, 3 cartes et 71 illustrations dans le texte, 73 photos sur 32 pl. hors texte, index, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)

"On ne peut qu'admirer l'ampleur des vues de M. B. Hrozny et la maîtrise avec laquelle il embrasse du regard le monde antique depuis l'Inde jusqu'à la Crète en passant par l'Asie Mineure. Plusieurs conjectures restent incertaines, mais peuvent être confirmées par de nouvelles découvertes. On sait avec quelle géniale intuition le professeur Hrozny a découvert la lecture du hittite cunéiforme, au cours de la guerre 1914-1918. On trouvera ici le récit de ce déchiffrement qui a fait apparaître le hittite cunéiforme comme une langue indo-européenne du groupe kentum (langues indo-européennes occidentales), se rattachant à la fois aux langues italo-celtiques et au tokharien. Les archives royales de Boghaz-Keui ont conservé aussi les restes d'une langue toute différente, dénommée hattite, qui s'est maintenue grâce à son caractère religieux comme le sumérien en Babylonie ou le latin en Occident. Ainsi, la population d'Asie Mineure apparaît comme fort mélangée dès une haute époque, mais l'intrusion de l'élément indo-européen est relativement récente. C'est le roi Anittash (vers le XVIIIe siècle av. J.-C.) qui, le premier, organise un important royaume indo-européen. Les inscriptions de Boghaz-Keui ont encore révélé l'existence de deux peuples non moins importants. D'abord les Hourrites qui furent identifiés avec les Aryens, ce qu'a rectifié M. Hrozny. La langue hourrite qu'on commence à entrevoir n'est pas aryenne ni indo-européenne, mais plutôt apparentée aux langues caucasiques, sans relation, cependant, avec le hattite. Ensuite les Subaryens, dont on ne sait s'ils constituent une ancienne appellation portée par les Hourrites ou bien s'ils représentent un autre peuple étroitement apparenté. Ajouter à cela que les régions hourrite et mitannienne, voisines l'une de l'autre, étaient fort mélangées au point de vue ethnique. Ainsi, au second millénaire, apparaissent les dieux aryens Mitra, Varunna, Indra et Nasatya dans les traités mitanniens. Les rapports des Hittites avec Ahhiyava, Ahhiya, amènent à discuter la localisation de ce dernier pays. Du premier coup, M. Emil Forrer y avait reconnu les Achéens grecs et, malgré de vives oppositions, il semble bien avoir raison. En tout cas, M. Hrozny se rallie à son opinion (p. 190) et ne serait même pas éloigné de reconnaître Mycènes dans la ville d'Ahhiyava. On peut relever bien des aperçus originaux contenus dans cette Histoire de l'Asie Antérieure, mais il faut signaler comme particulièrement captivant l'exposé des débuts de la civilisation indienne, sujet des plus ardus et mal présenté jusqu'ici. La traduction a été confiée à Mme Madeleine David, orientaliste distinguée, très au courant des travaux du savant maître." (René Dussaud, Syria, 1949)

HÉRODOTE.

L'Orient barbare vu par un voyageur grec, Hérodote. Présentation de Philippe Sellier.

Calmann-Lévy, 1966, in-8°, 261 pp, 17 pl. de photos hors texte, dont un buste de Hérodote en frontispice, 2 cartes, tableau des principaux dieux grecs, tableau des poids, volumes et mesures, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Temps et continents)

"Témoignage unique sur la richesse, la grandeur ou l'intérêt de civilisations dont la peinture enchante l'imagination."

JOHNSON (Paul).

Une histoire du monde moderne, de 1917 aux années 1980.

Laffont/L'Express, 1985, 2 vol. gr. in-8°, 499 et 414 pp, index, brochés, bon état

1. La fin de la vieille Europe (1917-1945) – 2. Le nouvel échiquier (1945-1980). — "L'auteur a du souffle et de la culture." (Jean-François Sirinelli) — "En cette fin de siècle, la tentative d'établir un bilan et de fonder une appréciation synthétique des événements majeurs et du déroulement de l'histoire mondiale depuis la Grande Guerre (1914-1918), n'est pas dépourvue de sens, bien au contraire. Aussi, l'entreprise de Paul Johnson (journaliste de carrière, auteur de plusieurs études historiques, et ex-directeur du journal britannique le “New Statesman”), souscrit-elle à une volonté de reconstitution d'ensemble de cette histoire, cherchant à y dégager, à travers les convulsions et les agitations de l'époque contemporaine, les lignes de forces de la politique mondiale et les mobiles apparents ou dissimulés de ses principaux protagonistes. Le résultat se présente sous la forme de deux volumes dont le premier couvre la période de 1917 à 1945 et s'attache à décrire puis analyser, notamment, les diverses configurations sociales et politiques qui conduiront à ce qu'il nomme « la fin de la vieille Europe »; le second volume porte sur l'après-guerre jusqu'aux années 80 et tente de cerner « le nouvel échiquier » de la politique mondiale. La capacité de l'auteur à capter l'attention du lecteur tient d'abord à une écriture journalistique soignée qui ne cède par ailleurs en rien à l'exigence d'utilisation de références judicieuses, saisissantes, empruntées à diverses archives comme aux meilleures études sur les matières abordées, et dont s'enorgueuillissent très souvent les ouvrages à prétention scientifique déclarée. Mais aussi et surtout à une incontestable faculté de synthèse de l'auteur..." (Pierre Yves Soucy, Études internationales, 1987)

JOHNSON (Thomas M.).

G. 2. L'Intelligence Service Américain pendant la Guerre.

Payot, 1933, in-8°, 282 pp, traduit de l'anglais, préface de Sir Basil Thomson, ancien chef de l'Intelligence Service britannique, avertissement du lieutenant-colonel L. Koeltz, broché, bon état (Coll. de Mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de la Guerre mondiale)

JOUGUET (P.).

L'Impérialisme macédonien et l'hellénisation de l'Orient.

P., Renaissance du Livre, 1926, in-8°, xvi-503 pp, 7 planches (dont une double) et 4 cartes (3 repliées) hors texte, biblio, index, broché, bon état (Coll. L'Evolution de l'Humanité)

"Les prodigieux exploits qui ont changé la face du monde et qui assurent au nom d'Alexandre une gloire incomparable, sont retracés par M. P. Jouguet avec une élégante précision. Après avoir retracé la conquête d'Alexandre, le démembrement de l'Empire et la rivalité des puissances jusqu'à la chute de l'Empire séleucide, l'auteur consacre les deux cinquièmes de son ouvrage à suivre l'hellénisation de l'Orient qu'il envisage principalement dans l'organisation de l'Egypte. Sur cinq chapitres consacrés à cette importante étude, quatre sont réservés à l'Egypte et ils sont en tout point remarquables et tels qu'on pouvait les attendre du maître papyrologue qu'est M. Jouguet..." (René Dussaud, Syria, 1927)

KENTZINGER (Antoine-François-Xavier de).

Documens historiques relatifs à l'histoire de France, tirés des archives de la ville de Strasbourg.

Strasbourg, F. G. Levrault, Imprimeur du Roi, 1818, in-8°, 356 pp, reliure plein veau marbré, dos lisse très orné, pièce de titre chagrin carmin, coupes filetées, tranches jaunes (rel. de l'époque), qqs rousseurs, bon état. Bel exemplaire

Du règne de François 1er à 1673. Édition originale de cette monographie historique rédigé par Antoine de Kentzinger qui fut maire de Strasbourg de 1815 à 1830. — "Le premier magistral de Strasbourg, M. le chevalier de Kentzinger, qui aime donner aux lettres les moments qu'il peut dérober à ses importants travaux, avait déjà publié en 1818 des Documens historiques relatifs à l'histoire de France, tirés des archives de la ville de Strasbourg. Les notices dont M. de Kentzinger avait accompagné ces pièces dérobées à la poussière des archives avaient fait désirer que les hautes fonctions de l'auteur lui laissassent encore quelques loisirs pour d'autres publications. Une nouvelle production de sa plume, sous le titre de Strasbourg et l'Alsace, ou Choses mémorables des vieux temps, a répondu à cette attente..." (Journal de la Société des sciences, agriculture et arts du département du Bas-Rhin, 1825)

KORNGOLD (Ralph).

Les Dernières années de Napoléon. Sa captivité à Sainte-Hélène.

Payot, 1962, in-8°, 398 pp, traduit de l'anglais, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Bibliothèque historique)

"L'étude de l'historien américain Ralph Korngold sur “Les dernières années de Napoléon” est sérieuse. L'auteur a tiré une synthèse objective de l'immense littérature relative au captif de Sainte-Hélène. Il montre que Napoléon a engagé contre ses geôliers une bataille acharnée, surtout pour que son personnage soit, dans l'histoire et dans la légende, en harmonie avec ce qu'il avait été avant la défaite. On comprend mieux l'obstination marquée par l'empereur, pour obtenir satisfaction sur certaines questions qui, aujourd'hui, peuvent nous paraître ridicules. Il espérait provoquer la compassion des Alliés et, peut-être, son transfert en Amérique. Hudson Lowe est peint comme un être borné et craintif, esclave du règlement, sans le moindre souci des conséquences « historiques » de son attitude. L'Angleterre, d'ailleurs, ne le récompensera pas : son grade « provisoire » de lieutenant général ne lui sera pas confirmé, il n'obtiendra pas la pension sollicitée et mourra pauvre et méprisé de ses compatriotes. Les compagnons de l'empereur semblent aussi avoir été bien compris. Las Cases espérait, de son séjour, la gloire, et la richesse que lui vaudraient d'opulents droits d'auteur. Bertrand, Montholon se souciaient de figurer sur le testament du maître. Seul le médecin anglais O'Meara sort à peu près intact de cette implacable revue. Il refusa de se plier aux exigences de Lowe et fut renvoyé le 2 août 1818. Mais il tira profit de son livre, “Napoléon en exil”, publié avant le “Mémorial”. Quant à la maladie finale de Napoléon, qui a suscité tant de controverses, Ralph Korngold penche pour un ulcère – peut-être un cancer – de l'estomac. En tout cas c'est la perforation de celui-ci qui a entraîné la mort." (J. Godechot, Revue Historique) — "Rédigé primitivement en anglais, bien traduit, ce robuste volume débute par une première partie relative au sort de Napoléon entre l'abdication de Fontainebleau et le débarquement à Jamestown. Quatre autres parties, de cinq à sept chapitres chacune, correspondent aux années passées dans l'île, aux conditions de vie, aux domiciles successifs et aux conflits incessants entre le captif et Sir Hudson Lowe envers lequel l'auteur n'éprouve visiblement aucune sympathie. Cet in-octavo d'une sûre information et d'une louable impartialité fait honneur à la « Bibliothèque Historique Payot » où il vient de prendre place." (André Gavoty, Revue des Deux Mondes, 1963) — Sommaire : 1. La marche sur Paris. De Waterloo à La Malmaison. De La Malmaison au Bellérophon. Du Bellérophon au Northumberland. Sur le Northumberland. - 2. Sainte-Hélène. The Briars. Longwood. La "maison" de Napoléon. La vie à Longwood. - 3. Sir Hudson Lowe. L'Empereur et le nouveau gouvernement. Les commissaires. Rupture définitive avec le gouverneur. La vengeance d'Hudson Lowe. - 4. Las Cases est expulsé. Dissentiment entre Lowe et Malcolm. La lutte continue avec Lowe. Le départ de Gourgaud. Le renvoi d'O'Meara. Napoléon fait des avances aux commissaires. Les vicissitudes du Dr. Stokoe. L'inutile victoire de Napoléon. - 5. Les nouveaux venus. La dernière maladie de Napoléon. La fin approche. La mort. L'autopsie et les funérailles. Ce qu'il advint d'Hudson Lowe.

[LABOUVRIE, Marc].

Relation de l'Ordre de la triomphante et magnifique monstre du mystère des SS. Actes des Apostres, par Arnoul et Simon Gréban, ouvrage inédit de Jacques Thiboust, sieur de Quantilly, secrétaire du roi, élu en Berry ; suivie 1°. De l'inventaire de la Sainte-Chapelle de Bourges ; 2°. D'un recueil de faits historiques sur la ville de Bourges et les départements formés de l'ancien Berry, dont plusieurs sont inédits ; 3°. Du plan visuel de la ville de Bourges ; 4°. De gravures représentant l'ancienne Sainte-Chapelle, la Grosse-Tour, le Château de Mehun, les Dyptiques et autres objets ; le tout recueilli par Me Labouvrie, notaire honoraire.

Bourges, Manceron, 1836, in-8°, 432 pp, avec 7 planches hors texte gravées au trait, dont une grande vue dépliante de la ville de Bourges, culs-de-lampe et vignettes, reliure plein maroquin brun foncé à grains longs, dos lisse orné en long, palette en queue, encadrement et motif à froid, décor d'encadrement doré sur les plats, coupes filetées, dentelle intérieure, tranches dorées (rel. de l'époque), dos uniformément passé, qqs rares rousseurs, bon état. Rare

Le Mystère des SS. Actes des Apôtres, composé vers 1465 par les frères compiégnois Arnoul et Simon Gréban, connut un tel succès à la fin du moyen âge qu'il se maintint en scène pendant plus d'un siècle : il fut encore représenté justement à Bourges, le 30 avril 1536, et c'est le rapport de cette représentation qui a été conservé sous ce titre de Relation de l'Ordre de la triomphante et magnifique monstre, édité ici pour la première fois, en compagnie d'autres pièces sur la ville de Bourges et les départements formant l'ancien Berry.

LACHOUQUE (Henri).

Dix siècles de costume militaire.

Hachette, 1963, gr. in-8°, 96 pp, 164 illustrations en noir et en couleurs, cart. illustré de l'éditeur, bon état

"Le costume militaire protège l'homme contre les intempéries, voire contre les coups, augmente son prestige, le grandit par ses panaches les matins de bataille, l'enorgueillit les jours de victoire, le console les soirs de défaite, s'impose à lui, finit par le séduire, le transformer, de sorte qu'un habit familier, même en loques, un détail vestimentaire, la couleur d'une écharpe ou d'un parement, le dessin d'un bouton, la forme d'un insigne dégourdissent les malhabiles, corrigent les dévoyés, donnent aux fatigués du courage, aux débraillés de la « tenue », au point que ce mot et « costume militaire » s'identifient, unissent enfin ceux qui les portent, créent l'esprit de corps, grâce auquel on peut ne pas manger quand on a faim, boire quand on n'a pas soif, crâner quand on a peur. Si l'habit ne fait pas le moine, l'uniforme, qu'il soit enluminé, bariolé, uniformisé, tricolore, multicolore ou unicolore, fait le soldat..." (Introduction)

LAFAYETTE (Madame de).

Histoire de la Princesse de Monpensier sous le règne de Charles IXe roy de France.

P., La Connaissance, 1926, pt in-8°, 162 pp, texte original rétabli et copieuse préface (55 pp) par André Beaunier, 2 portrait gravés de Mme de Lafayette, dont le frontispice, broché, un des 800 ex. numérotés sur Corvol-l'Orgueilleux, bon état

"M. de Guise ne se mêlait point dans la conversation, et sentant réveiller dans son cœur si vivement tout ce que Mme de Montpensier y avait autrefois fait naître, il pensait en lui-même qu'il pourrait y demeurer aussi bien pris dans les liens de cette belle princesse que le saumon l'était dans les filets du pêcheur." La Princesse de Montpensier, publiée sous l’anonymat en 1662, est le premier récit de Mme de Lafayette. Écrit avec la collaboration de Ménage, ou du moins repris par celui-ci en vue de la version imprimée, cet ouvrage est par la suite érigé en manifeste de la nouvelle française, et considéré comme l’acte de naissance d’un nouveau genre littéraire, que Segrais avait cherché à définir dans le prologue et le récit-cadre de ses Nouvelles françaises (1657). Le récit connaît un succès vif et immédiat, et cinq nouvelles éditions, toujours anonymes, en sont proposées au cours du XVIIe siècle. Il fait véritablement école, au point que non seulement il oriente la poétique romanesque des décennies qui suivent, mais que les principaux personnages en sont repris dans d’autres nouvelles historiques. Madame de Lafayette (1634-1693) est l'auteur de l'un des romans les plus connus de la littérature française, La Princesse de Clèves, paru en 1678. Amie de Madame de Sévigné et de quelques grandes figures littéraires de son temps, elle a également écrit des mémoires, des nouvelles historiques et un long roman, Zaïde.

LA FUYE (Maurice de) et Emile Albert BABEAU.

La Fayette, soldat de deux patries.

Amiot-Dumont, 1953, in-8°, 292 pp, sources, broché, jaquette illustrée, bon état

Une biographie qui souligne la double existence de La Fayette, son combat aux côtés des « Insurgents » d’Amérique et son rôle de premier plan en France à partir de la Révolution française. Maurice de La Fuye considère que La Fayette a fauté dans son interprétation de la Révolution française : « la plus grave erreur de La Fayette est de n’avoir pas saisi, comme Mirabeau, le rythme de la révolution, une course de vitesse dans laquelle il ne peut être que distancé. »

LAMARTINE (A. de).

Gutenberg, inventeur de l'imprimerie (1400-1469) – Le Tailleur de pierre de Saint-Point, récit villageois.

P., Hachette et Cie, Furne, Jouvet et Cie, 1867 et 1904, 2 vol. in-12, 49-8 et 211 pp, 3e édition pour “Gutenberg” (1867), présentation par Edouard Charton de la "Bibliothèque des Merveilles" (8 pp) à la fin du même volume, les 2 ouvrages reliés ensemble en un volume demi-chagrin vert, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, tête dorée (rel. de l'époque), rousseurs dans le volume “Gutenberg”, qqs minuscules trous causés par des insectes bibliophiles sur les derniers feuillets du “Tailleur de pierres” (sans gêne pour la lecture) et le 2e plat de reliure, sinon bon état

Le volume sur Gutenberg, paru dans la Bibliothèque des chemins de fer, est peu courant. "L’imprimerie est le télescope de l’âme. De même que cet instrument d’optique, appelé télescope, rapproche de l’œil, en les grossissant, tous les objets de la création, les atomes et les astres même de l’univers visible ; de même, l’imprimerie rapproche et met en communication immédiate, continue, perpétuelle, la pensée de l’homme isolé avec toutes les pensées du monde invisible, dans le passé, dans le présent et dans l’avenir. On a dit que les chemins de fer et la vapeur supprimaient la distance ; on peut dire que l’imprimerie a supprimé le temps. Grâce à elle, nous sommes tous contemporains. Je converse avec Homère et Cicéron : les Homères et les Cicérons des siècles à naître converseront avec nous ; en sorte qu’on peut hésiter à prononcer si une presse n’est pas autant un véritable sens intellectuel, révélé à l’homme par Gutenberg, qu’une machine matérielle ; car il en sort sans doute du papier, de l’encre, des caractères, des chiffres, des lettres qui tombent sous les sens ; mais il en sort en même temps de la pensée, du sentiment, de la morale, de la religion, c’est-à-dire une portion de l’âme du genre humain..." (p. 1) — “Le Tailleur de pierres de Saint-Point” raconte l'histoire, contée par lui-même, de Claude des Huttes, tailleur de pierres dans un pauvre hameau du Mâconnais. La demeure familiale d'Alphonse de Lamartine était le château de Saint-Point, qui lui avait été offert par son père, en 1820, à l'occasion de son mariage avec Mary Ann Birch.

LANGLOIS (Claude).

Un diocèse breton au début du XIXe siècle. (Thèse).

Rennes, Université de Haute-Bretagne, 1974, in-8°, 630 pp, préface de Louis Girard, biblio, 24 cartes, 8 graphiques, index, reliure demi-chagrin bordeaux, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons fleurs de lys dorés, très bon état

"Le gros ouvrage de Claude Langlois a pour sous-titre "Société cléricale et reconstruction religieuse en Bretagne". Le cadre, un diocèse, se définissait naturellement. La période choisie, 1800-1830, c'est le « temps de la reprise », depuis le moment où l'histoire bascule en l'an VIII, jusqu'à l'achèvement de la remise en ordre religieuse. Un sujet vierge : l'histoire du Morbihan ayant été jusqu'ici a trop réduite aux affrontements politico-religieux de la Révolution. L'étude s'oriente autour de deux axes : la politique et la vie religieuse. (...) Rendre compte ainsi de cet ouvrage, c'est ne donner qu'une faible idée de la richesse de l'œuvre, tant au niveau de la documentation qu'à celui des idées. Un livre clair, de lecture agréable. Entreprise audacieuse, l'auteur a dépassé les limites de l'histoire ecclésiastique pour « tenter une exploration de la psychologie religieuse populaire ». C'est une contribution particulièrement riche que Cl. Langlois vient d'apporter à l'histoire du Morbihan." (Françoise Mosser, Bibliothèque de l'Ecole des chartes, 1977)