MALTHUS (Thomas Robert).

Essai sur le principe de population.

Seghers, 1963, in-8°, 373 pp, préface, introduction et traduction par le docteur Pierre Theil, broché, couv. illustrée, bon état

Traduction partielle du second Essai, paru en 1803, avec une substantielle introduction de Pierre Theil. Ce traité d'allure scientifique est une sociologie de la population : les principes de base en sont que la population s'accroît en progression géométrique, les subsistances en progression arithmétique ; la difficulté de se nourrir forme un frein puissant ; le vice et la misère freinent la multiplication de la population ; le principe de population empêche la perfectibilité de la société; les lois des pauvres multiplient la pauvreté...

MARVILLE (L.).

Au Mess.

P., Didier et Méricant, s.d. (1898), in-16, 116-(12) pp, 3 illustrations, 11 pp de catalogue éditeur in fine, reliure demi-basane noire, dos à 2 larges nerfs soulignés à froid, auteur, titre et fleurons dorés (rel. de l'époque), bon état. Rare

2 récits : Rêve d'Orient (voyage d'un militaire en Extrême-Orient : Indochine, Hong-Kong, Chine, Japon, pp 5-84), Le Capitaine Rognard (pp 85-116).

MASSILLON (Jean-Baptiste).

Petit Carême, sermons et morceaux choisis de Massillon, précédés de son éloge.

P., Firmin Didot, 1858, in-12, 653 pp, un portrait gravé en frontispice, pleine reliure chagrin cerise, dos lisse avec titres et caissons dorés très ornés, décor à froid et encadrement doré sur les plats, toutes tranches dorées (rel. de l'époque), coins émoussés, bon état. Exemplaire très bien relié avec fer doré du Lycée impérial Napoléon au 1er plat

Ces Sermons ne sont que des entretiens particuliers faits pour l'instruction du roi (Louis XV) avant sa majorité, et pour les personnes de la cour, qui composaient seules l'auditoire de la chapelle du château des Tuileries, quand ces discours y furent prononcés. Jean-Baptiste Massillon (1663-1742), oratorien, professeur, prédicateur célèbre, fut évêque de Clermont et prononça ces Sermons qu’il réunit sous le titre de Petit Carême, ainsi que des panégyriques et des oraisons funèbres, dont la plus connue est celle de Louis XIV. Ses discours ne furent publiés qu’après sa mort.

Mc KENNA (Marthe, du Service Secret britannique).

Comment on devient espion.

Payot, 1935, in-8°, 220 pp, traduit de l'anglais, broché, bon état (Coll. de Mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de la Guerre mondiale)

Autobiographie de l’espionne anglaise Marthe Mc Kenna. — "L’espionnage, sujet controversé pendant la Grande Guerre, a eu un succès considérable dans les années 1930. Actuellement, les témoignages des espions et des services secrets, même s’ils ne sont pas tous véridiques, permettent, en complétant par les archives, de mieux comprendre l’importance du renseignement pendant la Grande Guerre, l’organisation de l’espionnage chez les alliés, le recrutement des espions, la surveillance des agissements de l’ennemi, la découverte d’un nouveau rôle de la femme passant des travaux à l’arrière à l’espionnage en territoire occupé ou dans les milieux interlopes. Les femmes qui espionnent sont conscientes de participer à la guerre à l’égal du soldat, leur ville et leur pays devenant un champ de bataille non délimité et très dangereux. Elles refusent le nom d’espionne pour celui d’agent secret et réclament fréquemment d’être incorporées dans l’armée pour avoir un statut militaire et donc reconnu. L’espionne anglaise Marthe Mc Kenna souligne la difficulté à faire reconnaître son statut : « J’étais un Agent du Service secret, pas une ridicule jeune fille ! »" (Chantal Antier, « Espionnage et espionnes de la Grande Guerre », Revue historique des armées, 2007) — "Le récit de Marthe Mc Kenna est si captivant, il est animé d'une vie si intense, que l'on n'exige pas, pour expliquer l'intérêt qu'on y trouve, des documents authentiques. C'est, somme toute, le drame d'une conscience, et si le récit nous paraît quelque peu romanesque, on a l'impression très nette qu'un tel conflit de sentiments dut être fréquent parmi les soldats allemands. Un jeune volontaire badois s'éprend d'une Flamande rencontrée dans de terribles circonstances et, à la fois bouleversé par son amour et travaillé par les doutes qui surgissent en lui au sujet du bon droit de son pays, navré aussi à la vue des rigueurs de l'occupation, il se fait espion, tout dévoué à la cause belge. Ce jeune soldat, de nature si sensible, a un ami qui forme avec lui le plus parfait et en même temps le plus tragique des contrastes. Et l'auteur en prend prétexte pour nous dépeindre le soldat allemand. Si le héros est une fiction, nous sentons par contre que les comparses sont des gens en chair et en os, qui ont vécu, souffert, travaillé pour la Belgique, tel cet insaisissable « Manton », le délicat Verhagen, le grand Jan van Candelaere, spécialiste du « fameux fil de fer » et tant d'autres héros obscurs, depuis l'humble « Maman Cantine » jusqu'au puissant général von Schulz..." (Revue militaire suisse, 1936)

MERCIER (Sébastien).

Paris pendant la Révolution (1789-1798) ou le Nouveau Paris.

Livre Club du Libraire, 1962, in-8°, 316 pp, préface de Pierre Bessand-Massenet, 18 pl. de gravures et portraits hors texte, reliure toile bleue de l'éditeur, gardes illustrées, bon état

Mémoires sur la Révolution du chroniqueur et écrivain Louis-Sébastien Mercier (1740-1814), publiés sous le Directoire, où il évoque les sulfureuses nuits au Palais-Royal.

MEYER (Daniel).

L'histoire du Roy.

P., Réunion des Musées Nationaux, 1980, in-4°, 143 pp, très nombreuses illustrations en noir et en couleurs dans le texte et hors texte, broché, couv. à rabats illustrée en couleurs, bon état

Une monographie de la célèbre tenture de "L'histoire du Roy", aussi érudite que plaisante à consulter : la description des principaux événements du règne de Louis XIV évoqués à travers la description des 14 pièces de cette tapisserie tissée à la gloire de Louis XIV sous la direction de Charles Lebrun, directeur de la Manufacture Royale des Gobelins.

MICHAUT (Jacques).

Les mémoires du château de Rochechouart. Mille ans d'Histoire de France.

Limoges, Editions René Dessagne, 1987, gr. in-8° carré, 158 pp, nombreuses illustrations, photos et cartes en noir et en couleurs, en appendice, reproduction en fac-similé d'un extrait du rapport écrit en 1821 par Charles-Nicolas Allou, ingénieur au Corps royal des mines : "Description des monumens des différens âges observés dans le département de la Haute-Vienne", 1821), biblio, broché, couv. illustrée, bon état

MITCHELL-HEDGES (F. A.).

Mes combats avec les monstres marins.

Payot, 1938, in-8°, 310 pp, traduction du capitaine de frégate René Jouan (Battles with Giant Fish), 8 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. de documents et de témoignages pour servir à l'histoire de notre temps)

Par Frederick Albert Mitchell-Hedges ["Aka Mike Hedges", 1882-1959], explorateur et aventurier britannique, membre de la Royal Geographical Society, chargé de missions par le British Museum. Il affirmait avoir réalisé des découvertes archéologiques en Mésoamérique. En 1924, sa fille adoptive Anna Mitchell-Hedges, qui l'accompagnait sur le site maya de Lubaantun au Belize y aurait découvert un crâne de cristal dans les ruines d'une pyramide. En 1930, l'américain George Gustav Heye, homme d'affaires et collectionneur d'objets amérindiens, finance une expédition vers la Mosquitia à la recherche de la mythique cité de Ciudad blanca. Il en confie la direction à Frederick Mitchell-Hedges. Lors de cette première expédition, ce dernier tombe gravement malade, terrassé par la dysenterie et une crise de paludisme. Rétabli, il revient aux États-Unis avec plus d'un millier d'objets prétendument archéologiques et affirme que les populations locales lui ont parlé d'une cité abandonnée où s'élèverait une gigantesque statue de singe qu'ils appelleraient la Cité perdue du dieu singe. Heye lui confie alors la responsabilité d'une seconde expédition vers la Mosquitia mais Mitchell-Hedges se contente d'explorer des îles au large des côtes honduriennes où il découvre des statues de pierre qu'il affirme être des vestiges de l'Atlantide. Les supercheries de Mitchell-Hedges finissent par s'ébruiter et lui retirer tout crédit auprès des archéologues. Dans ses écrits ultérieurs, Mitchell-Hedges prétendra avoir combattu au côté de Pancho Villa, d'avoir travaillé comme agent secret pour les États-Unis durant la Première Guerre mondiale, d'avoir recherché des monstres marins dans l'Océan Indien avec le fils de Conan Doyle...

MOLINELLI-CANCELLIERI (Lucia).

Spada, dernier bandit corse.

Julliard, 1986, gr. in-8°, 245 pp, 26 photos et documents sur 16 pl. hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

L'exécution du bandit Spada le 21 juin 1935 dans le vieux quartier de la Citadelle de Bastia marqua sans aucun doute en Corse la fin d'une époque. L'étrange personnalité de ce hors-la-loi qui sema la terreur et mourut sur l'échafaud, illuminé par l'espérance d'une vie éternelle, constitue la charnière entre le banditisme dit « d'honneur et de vengeance » chanté dans les “lamenti” et le gangstérisme « commercial » que les insulaires reniaient. A travers l'émotion vécue des souvenirs personnels de l'auteur et l'authenticité d'une documentation exceptionnelle et inédite, héritée en grande partie de son père dont l'immense talent d'avocat ne suffit pas à sauver la tête du bandit, la vie de Spada s'inscrit dans une chronique saisissante de la Corse... Celle-ci nous est peinte avec la rudesse de ses mœurs, la violence des luttes électorales, la vendetta, l'amour passionné de ce peuple ardent et fier pour les armes, un procès hors du commun succédant à la démesure de la répression policière, la splendeur farouche de sa nature, l'envoûtement du maquis qui fut toujours l'auxiliaire tragique de son histoire.

MONNIER (Philippe).

Venise au XVIIIe siècle.

Bruxelles, Complexe, 1981, gr. in-8°, (18)-308 pp, préface d'Henri Zerner, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Le Temps & les Hommes) (ouvrage couronné par l'Académie française)

Depuis sa création au VIe siècle, Venise, perle nichée au coeur de la lagune, ne cesse de fasciner. La ville des peintres relie l'Occident à l'Orient avec son architecture byzantine, son dédale de canaux et sa mosaïque de petites rues. Au XVIIIe siècle, tandis qu'elle a perdu toute importance politique, elle voit s'épanouir la culture la plus originale d'Italie. Elle jouit alors d'un rayonnement artistique mondial et devient capitale du plaisir. Jamais Venise n'a été plus affranchie de l'oppression romaine, plus adéquate à son esprit léger, plus uniquement vénitienne. Jamais elle n'a connu autant d'esprits brillants... Philippe Monnier plonge avec brio dans les ors et les gestes de cette ville envoûtante et fait revivre l'âme de la Venise du XVIIIe siècle, avec son luxe et son faste, mais aussi sa musique, sa peinture, son théâtre, ses fêtes somptueuses, sans compter ses Vénitiens hors normes : aventuriers comme Casanova, bourgeois, marchands tout droit sortis d'un tableau signé Canaletto.

MONTETY (Etienne de).

Honoré d'Estienne d'Orves. Un héros français.

France Loisirs, 2001, in-8°, 337 pp, 16 pl. de photos hors texte, biblio, index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

La seule biographie de référence d'un héros, symbole de la France libre. Quand on a le panache d'un chevalier, comment accepte-t-on le risque d'un destin obscur et sans gloire, d'une vie errante, entre faux papiers, espionnage et conspiration ? Quand, depuis la première heure de la défaite de 1940, on éprouve l'occupation nazie comme une oppression, par quel mystère surmonte-t-on son ardeur patriotique jusqu'à se choisir pour ultime confident un aumônier allemand ? Eclaircir ces paradoxes qui ont nourri la légende d'Honoré d'Estienne d'Orves, tel est le pari réussi dans ce livre, grâce à de nombreuses sources inédites.

MORAND (Paul).

Isabeau de Bavière, femme de Charles VI. Histoire tragique.

P., Editions de France, 1938, in-8°, vii-370 pp, un plan de Paris au temps d'Isabeau, 2 pl. hors texte (portraits de Charles VI et de Jean sans Peur), reliure demi-chagrin acajou, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. conservées, pt accroc en queue, bon état (Coll. Les Reines de France)

"M. Paul Morand est sans doute le prince de la chronique à notre époque. La chronique est entre autres une forme de l'histoire, qui nous vaut aujourd'hui cette imagerie dialoguée dont Isabeau de Bavière est l'héroïne... M. Paul Morand a voulu faire une sorte d'estampe parlante du quatorzième siècle. Et cela est quatorzième siècle à la perfection : luxueux, épicé, excentrique, cruel, raffiné, décadent, tragique. Rien n'y manque, les costumes absurdes, les plaisirs délirants, les poètes rhétoriqueurs, les amants qui ne le sont guère moins, les princes qui s'entretuent, les cabochiens, l'Anglais vainqueur, le roi fou, la France à l'abîme. La grande histoire, celle des traités, des batailles, des édits, des choses officielles et plus ou moins arides, est à la cantonnade mais présente au bord de ce drame en trente-cinq tableaux. Ce qui compte le plus, sous le pittoresque et l'anecdote, c'est l'histoire humaine, c'est la vérité des personnages, d'Isabeau de Bavière surtout, et de Charles VI, car le duc d'Orléans et Jean sans Peur manquent un peu de relief. Sont-ils vrais, tels que M. Paul Morand les fait parler ? Ils paraissent fort vraisemblables, et c'est le plus important..." (Andre Rousseaux, Le Figaro, 16 juillet 1938) — "Les Editions de France commencent la publication d'une collection historique nouvelle, « Les Reines de France », dans laquelle de grands écrivains évoqueront, du moyen âge au second Empire, les émouvantes, curieuses et tragiques figures des femmes qui ont partagé la vie des rois et des empereurs français. Les deux premiers volumes sont Anne d'Autriche, par Jean de La Varende, et Isabeau de Bavière, par Paul Morand." (Courrier des Lettres, Le Figaro, juillet 1938)

MOURIAUX (René).

Les Syndicats dans la société française.

Presses de la FNSP, 1983, in-8°, 271 pp, cartes et graphiques, index, broché, bon état, envoi a.s.

A l'origine porteurs de démocratie, les syndicats de salariés ne se seraient-ils pas transformés en institutions très contraignantes par la structure de participation qu'ils proposent ? La formidable aspiration à la dignité, à la justice, au bien-être que les organisations ouvrières ont incarnée se serait-elle retournée en corporatisme ? Dans la France socialiste de l'après-10 mai 1981, à quels obstacles le mouvement syndical se heurte-t-il ? Pourquoi ne parvient-il pas à assurer une réelle mobilisation populaire ? Ces grandes questions sont resituées dans le processus des luttes sociales en France, présenté sans idéalisation, avec ses rites, ses ratés, ses ruptures.

MURRAY (Gilbert).

The Trojan Women of Euripides. Translated into English rhyming verse with explanatory notes.

New York, Oxford University Press, 1915, in-8°, x-246 pp, notes, reliure percaline verte de l'éditeur, titre doré au 1er plat et au dos, bon état. Texte en anglais

NEEDHAM (Joseph).

Science et civilisation en Chine. Une introduction.

Philippe Picquier, 1995, in-8°, 359 pp, traduit de l'anglais, 29 figures, gravures et cartes, 18 tableaux, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Peu de travaux auront, dans la deuxième moitié du XXe siècle, autant renouvelé notre vision de la civilisation chinoise que ceux menés à Cambridge par Joseph Needham et son équipe. La gigantesque somme Science and Civilisation in China, dont dix-sept volumes ont déjà paru, aborde en effet l'histoire et la culture de la Chine par le biais, jusqu'alors inexploité, des sciences et des techniques : histoire de l'hydraulique ou des textiles, de l'alchimie ou de la botanique, des machines de guerre ou des mathématiques... Le livre proposé au lecteur français est une version abrégée des deux premiers tomes de la série, consacrés à une présentation générale de la civilisation chinoise du point de vue de l'histoire des idées et des techniques ; y sont abordées, par exemple, la langue, la géographie, la philosophie ou l'histoire des contacts scientifiques entre la Chine et l'Occident. Cette version destinée à un large public est une synthèse sans équivalent de travaux dont l'importance s'affirme grandissante, à un moment où l'européocentrisme n'est plus de mise.

NELLI (René).

Le Musée du catharisme.

Toulouse, Privat, 1991, gr. in-8°, 175 pp, 69 illustrations hors texte, biblio sommaire, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

"Nous voici en présence, comme l'indique l'auteur dans son introduction, d' «un répertoire photographique des objets présumés cathares ou ressortissants à une tradition cathare ». La plupart sont «depuis longtemps signalés ou restés inédits, figurant dans les musées et les collections particulières » ; on y voit aussi les monuments et objets, « les plus significatifs de ceux qui sont demeurés in situ dans nos campagnes ». On sait quel intérêt soulèvent de nos jours les événements et les objets du grand fait cathare, tant chez les savants français ou étrangers (bulgares, yougoslaves, etc.), que dans le grand public, vu « l'attente passionnée de notre époque pour en saisir le message ». Il est, par ailleurs, superflu de présenter l'auteur, René Nelli, professeur à la Faculté des Lettres de Toulouse, bien connu de tous ceux qui s'intéressent au XIIIe siècle méridional. Il a montré plus d'une fois son érudition et son intelligence dans ses travaux de chercheur, L'Amour et les Mythes du cœur (1952), Spiritualité de l'Hérésie : le Catharisme (1953), L'Erotique des Troubadours (1963), Le Phénomène cathare (1964), etc. Cet ouvrage apporte donc une contribution capitale au dévoilement historique du Catharisme, encore si mal connu ou, ce qui est pire, si défiguré à travers les images qui nous en ont été transmises par une propagande plus intéressée qu'impartiale et véridique." (E. Dardel, Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, 1967) — "René Nelli avait rassemblé en 1966 les photographies d'un certain nombre de monuments et d'objets « présumés cathares ou ressortissant à une tradition cathare ». Un quart de siècle plus tard, le même texte, les mêmes reproductions, les mêmes commentaires sont offerts au lecteur. L'éditeur reconnaît dans un avertissement que, dans ce laps de temps, des travaux considérables ont été consacrés à la question et en ont renouvelé les approches. Il a cependant pris le parti de reproduire tel quel l'ouvrage de René Nelli. Cette pieuse intention est respectable, mais n'aurait-il pas été intéressant, voire indispensable, de compléter la bibliographie, toujours limitée à 37 titres ? La mise à jour aurait rendu d'évidents services." (Bernard Guillemain, Annales du Midi, 1992)

PASQUET (Désiré).

Histoire politique et sociale du peuple américain. 2.2. De 1825 à nos jours.

Picard, 1931, in-8°, (381) pp, paginé 707-1087, 34 illustrations et cartes hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Seconde partie seule du tome II sur la période de 1825 à nos jours. Cet important ouvrage en 2 tomes (et 3 volumes : le tome II est découpé en 2 volumes) suit l'évolution historique, politique, économique et sociale des États-Unis : industrialisation intensive, complexité des problèmes liés aux Indiens, aux esclaves, au flux continu des migrants.

PASQUET (Désiré).

Histoire politique et sociale du peuple américain. 1. Des origines à 1825.

Picard, 1924, in-8°, x-410 pp, 25 gravures et cartes hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

"L'ouvrage de M. D. Pasquet, qui repose sur des lectures extrêmement abondantes, n'a cependant rien d'une compilation. L'auteur a repensé son sujet, et, sur un grand nombre de points, il nous présente des vues neuves et personnelles, ainsi, pour ne citer qu'un exemple, sur le peuplement des colonies anglaises de l'Amérique du Nord (p. 125). Son exposé, d'une clarté et d'une simplicité qui ne laissent rien à désirer, s'agrémente, çà et là, mais très discrètement, d'une pointe d'humour. L'illustration, empruntée à des gravures du temps ou à des relations de voyages, est des plus instructives, ainsi que les cartes. Somme toute, un beau livre que tout ami de l'histoire lira d'un seul trait." (F. Lot, Bibliothèque de l'École des chartes, 1925) — "Un beau livre, et qui nous manquait. Nous n'avions, en français, que des résumés, parfois commodes mais tous incomplets, de l'histoire des États-Unis. Nous aurons maintenant une vraie histoire du peuple américain, et où je crois que les Américains reconnaîtront leur image. (...) Sur la coupure de 1825 : date capitale : c'est le moment où l'expansion vers l'Ouest commence à donner ses premiers résultats importants, où la révolution industrielle prépare l'émancipation économique, où va déferler le flot des immigrants, où la question des voies de communication apparaît comme le problème vital pour les États jusqu'alors isolés ; c'est le lendemain du message de Monroe, c'est bien la naissance de « la nouvelle Amérique ». (...) Cet excellent livre, bien présenté, illustré de documents qui sont toujours contemporains, marquera dans notre littérature historique." (Henri Hauser, Revue Historique, 1924)

PERNOUD (Régine).

Héloïse et Abélard.

Albin Michel, 1970, in-8°, 298 pp, notes, biblio, broché, couv. illustrée, dos lég. sali, bon état

Héloïse et Abélard : deux noms bien et mal connus ; en réalité, une « très haute histoire d'amour », vécue au siècle de Tristan et Iseut. Cette page d'« amours célèbres » qui fut quelque peu travestie au XVIIIe siècle et romancée au XIXe nous apparaît aujourd'hui dans sa vérité, à travers une correspondance dont l'authenticité est désormais reconnue, avec des accents étonnamment modernes ; c'est l'échange entre deux êtres séparés par la vie, engagés malgré eux dans une voie de renoncement et qu'une dialectique passionnée amène, l'un par l'autre, à la sainteté. Pour toile de fond : l'Université de Paris, ou plutôt, ses prémisses, frayant sa voie parmi les vignobles de la Montagne Sainte-Geneviève, l'art roman dans son plein épanouissement, avec déjà ces recherches vers l'« architecture raisonnée » et la voûte gothique, l'essor de la logique qui donnera leur structure aux grandes sommes médiévales. Dialectique du couple, affrontement de la passion et de la philosophie, de la foi et de la raison, et, pour finir, triomphe d'un amour au-dessus de l'amour, sont ici évoqués avec les confidences mêmes laissées par les acteurs de ce grand drame humain à deux personnages. — "L'auteur s'attache à pénétrer et faire comprendre les sentiments de ses personnages ; d'Héloïse notamment, mais aussi bien d'Abélard, dont l'évolution et l'enrichissement de la personnalité sont précisément décrits et analysés. Discrètement, mais efficacement, en des points bien choisis, des anecdotes et des citations littéraires, poétiques surtout, reconstituent pour le lecteur moderne l'atmosphère affective et culturelle dans laquelle se mouvaient ces esprits actifs. Cela est essentiel pour la reconstruction de leur aventure personnelle, et contribue grandement à donner à ce livre la saveur et la solidité historiques du vécu, qui en font l'intérêt principal. C'est une très bonne évocation d'Héloïse et d'Abélard, de leur milieu, de leur époque, et même à qui pense bien les connaître sa lecture apportera quelque chose de neuf, de vif à respirer." (Jean Jolivet, Cahiers de civilisation médiévale, 1974)

PETIT (Jacques G.)(dir.).

La Prison, le Bagne et l'Histoire.

Librairie des Méridiens, 1984, in-8°, 233 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Déviance et société)

Vingt études érudites par M. Ignatieff, J. A. Conley, Nicole Castan, Yves Castan, André Zysberg, Jacques Valette, Michel Pierre, Michelle Perrot, Claude Langlois, Jacques Léonard, Alain Corbin, Jacques G. Petit, etc. — 'Cet ouvrage réunit vingt communications présentées en septembre 1982 au Colloque international d'histoire pénitentiaire de Fontevraud. Cinq articles, de haute tenue, concernent des pays étrangers: États-Unis, Pays-Bas, Suisse, Suède, Russie. La moitié du livre environ a trait aux prisons et aux bagnes français du XIXe siècle. On se bornera donc à évoquer trois grandes diagonales. La première retrace une évolution, une suite de changements complexes dans l'histoire pénitentiaire. L'Ancien Régime, c'est l'évidence, est loin d'ignorer les prisons... (...) Seconde remarque générale : l'histoire pénitentiaire plonge toute entière dans l'histoire sociale. La prison (comme le bagne) exprime la nature des rapports entre ceux qui sont dedans et ceux qui sont dehors. C'est pourquoi, au fil des chapitres, il est beaucoup question des personnalités et des groupes qui, à des titres divers, s'occupent des murs et des hôtes des prisons, des politiciens et des théoriciens comme Charles Lucas, Moreau-Christophe ou Tocqueville. (...) Enfin le troisième pôle d'intérêt – qui n'est pas le moindre – réside dans les descriptions concrètes de la vie quotidienne des galériens, des bagnards et des prisonniers. On a des aperçus très significatifs, par exemple, sur le travail en atelier ou en cellule, sur le silence imposé et ses transgressions, sur les odeurs et les fièvres, sur les perversions et les suicides, sur les sanctions et les sévices... (Jacques Léonard, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1985)

PHILIPPE (Robert) et Michel ROUCHE.

Histoire. Rome. Le Haut Moyen Age.

Belin, 1961, gr. in-8°, 255 pp, 195 illustrations et 26 cartes en noir et en couleurs, cart. illustré de l'éditeur, très bon état (Manuel scolaire, classe de 5e)

PICTET (Bénédict).

La Théologie chrétienne, et la science du salut, ou L'exposition des veritez que Dieu a révelées aux hommes dans la Sainte Ecriture. Avec la refutation des erreurs contraires à ces véritez, l'histoire de la plupart de ces erreurs, les sentimens des Anciens Péres, & un abregé de ce qu'il y a de plus considerable dans l'histoire sainte & profane.

Genève, Gabriel de Tournes et fols, 1721, 3 vol. in-4°, 30 ff.-780, (6)-821-(2) et (8)-314-272-196 pp, nouvelle edition corrigée & augmentée d'un troisieme tome, un portrait gravé de l'auteur, reliures plein vélin crème, dos à 6 nerfs filetés et soulignés à froid, encadrements et décor central à froid sur les plats (rel. de l'époque), bon état Bel exemplaire, très frais et sans rousseurs

Édition définitive et augmentée, publiée pour la première fois en 1702, du principal ouvrage de théologie de Benedict Pictet (1655-1724), théologien réformé genevois. Pictet a beaucoup soutenu les huguenots, qu'ils soient restés en France ou réfugiés à Genève, entretenant une correspondance régulière avec de nombreuses personnalités du monde protestant (Antoine Court, Claude Brousson, pour n'en citer que quelques-uns). Le troisième volume contient des indice des principaux écrivains et docteurs de l'Eglise, des papes de Rome, des hérétiques, des Conciles, un Abregé de l'histoire de l'Eglise et les Antiquitez judaïques.

PIMIENTA (Robert).

La Propagande bonapartiste en 1848.

P., Edouard Cornély, 1911, gr. in-8°, 128 pp, sources et biblio, index des noms de personne, des journaux, des principaux imprimeurs et éditeurs bonapartistes en 1848, broché, couv. défraîchie, dos factice, état correct (Bibliothèque de la Révolution de 1848)

Première partie : La propagande avant l'insurrection de juin. Deuxième partie : La campagne présidentielle. — "... La composante démagogique et populaire du bonapartisme, qui avait eu son heure de gloire aux Cent-Jours, réapparaît en juin 1848 accommodée au goût du jour, c'est-à-dire imprégnée de « socialisme » révolutionnaire. Pour Robert-Pimienta ce bonapartisme fait appel à tous les sentiments de « la lie de la population » (haine sociale, jalousie, rancune, colère, ambition)." (Frédéric Bluche, Le bonapartisme : aux origines de la droite autoritaire, 1980)

POINCARÉ (Raymond).

Questions et figures politiques [1896-1907].

P., Bibliothèque-Charpentier, 1907, in-12, 506 pp, reliure demi-percaline brun foncé, dos lisse orné d'un fleuron et d'un double filet dorés en queue, pièce de titre basane noire (frottée) (rel. de l'époque), bon état. Édition originale sur papier d'édition (il y a eu 15 ex. sur Hollande)

"Il y a, chez un grand nombre d'électeurs, un tel détachement des choses politiques qu'on pourrait les croire étrangers à leur temps et à leur pays. Et je ne parle même pas de cette indifférence ironique ou de cet éloignement attristé qui peut s'expliquer quelquefois par les déceptions de l'expérience. Non ; ce n'est pas à des découragements motivés qu'il faut attribuer le mal croissant des abstentions ; c'est à une sorte d'insouciance aveugle, de torpeur morale et de paresse de volonté. Il est de notre devoir de secouer cet étrange sommeil des énergies civiques, et ce ne sont pas seulement les élus, sénateurs, députés, conseillers généraux, conseillers municipaux, qui doivent contribuer à cette oeuvre de résurrection, ce sont tous ceux qui ont le souci de l'avenir de la République et qui pensent qu'un peuple capable de s'abandonner lui-même se rendrait indigne de la liberté et serait tôt ou tard la victime désignée des effrontés et des aventuriers." (p. 85)

POULET (Edgard).

Le voyage au Havre du duc et de la duchesse d'Orléans (août 1837).

Le Havre, Imp. du Journal Le Petit Havre, 1937, gr. in-8°, 20 pp, 4 gravures sur 2 pl. hors texte, broché, bon état

PUIBOUBE (Daniel).

Maisons et paysages en Île-de-France.

Toulouse, Privat, 1995, in-4° (31,6 x 24,8), 157 pp, nombreuses illustrations dans le texte et hors texte, vocabulaire de la maison d'Île-de-France, biblio, index, reliure pleine toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

Qui ne rêve de s'approprier – dans sa région d'origine, d'adoption ou de villégiature régulière – un lieu de vie en harmonie avec les paysages, avec les signes d'identité d'un pays qui provoquent et symbolisent un tel désir d'attachement ? La maison d'Ile-de-France, dans la mesure même où elle connaît la proximité obligée de l'agglomération parisienne, puise dans son environnement l'essentiel de ses caractéristiques. Pays des vastes étendues céréalières, des vallées pittoresques encaissées où se blottissent de calmes villages bâtis en grès ou en pierre meulière, des plus belles forêts dont Fontainebleau est le point d'orgue, l'Ile-de-France est aussi le pays des châteaux et des grandes demeures, des places fortes du moyen-âge aux "folies" de la fin du 18e siècle. Ni parcours touristique, ni traité technique d'architecture, l'ouvrage donne les clés d'un habitat rural et urbain, place l'architecture dans sa perspective historique et propose les lignes essentielles d'un "art de construire" et de vivre en Ile-de-France.

[Renaissance] – Collectif.

Revue de la Renaissance. Tome IV.

P., Librairie Emile Lechevalier, 1903, gr. in-8° carré, 328 pp, 22 gravures, reliure demi-vélin, dos lisse, pièces de titre basane vermillon et filets dorés (rel. de l'époque), bon état. Edition originale. Rare

Quatrième volume (3e année) de cette revue érudite sur le XVIe siècle dirigée par Léon Séché, "Organe international des Amis de la Pléiade", qui parut jusqu'en 1914. — Table : Etudes italiennes (Ad. Van Bever) ; La musique française au temps de la Renaissance (Henry Expert) ; Les hommes de lettres au XVIe siècle dans le diocèse du Mans (L. Froger) ; Moyen âge et Renaissance à propos d'un dizain inédit du rhétoriqueur poitevin Jean Bouchet (Paul Laumonier) ; Deux cent vingt vers inédits de Ronsard (P. Laumonier) ; Luigi Alamanni (P. Laumonier) ; Un humaniste provençal : Jean-Antoine Berluc, de Forcalquier (V. Lieutaud) ; a belle Genièvre, première en date des tragi-comédies françaises (Jacques Madeleine) ; Genève et Caen: De Bèze, Antoine Le Chevalier et l'Université de Caen (Prentout) ; Les châteaux de la Loire : Le château de Nantes (Jean de La Rouxière) ; Strasbourg et la Réformation, vieilles maisons, vieilles églises (J. de La Rouxière) ; Parenté des du Bellay avec les Baïf (Léon Séché) ; Le mausolée de Langey du Bellay (L. Séché) ; Les origines du sonnet régulier (J. Vianey) ; La garde-robe de Lucrèce Borgia (X...) ; Le XVIe siècle à travers les journaux et les livres ; Bibliographie du XVIe siècle ; etc.

RENAN (Ernest).

Vie de Jésus.

P., Calmann-Lévy, 1923, in-12, (6)-xiii-262 pp, reliure demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs pointillés et doubles caissons dorés, pièces d'auteur et de titre chagrin noir, tête dorée, couv. et dos conservés (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire

Publiée pour la première fois en 1863, la Vie de Jésus d'Ernest Renan rencontra aussitôt dans toute l'Europe un succès considérable. Renonçant à une démarche mystique ou fidéiste, Renan se proposait de reconstituer avec exactitude la vie et le caractère de l'homme Jésus, tel qu'il vécut au début de notre ère en Palestine. Utilisant les Évangiles comme des sources parmi d'autres, mettant en lumière leurs concordances et leurs divergences, les soumettant à un minutieux travail de critique historique, élaguant du corpus testamentaire les adjonctions tardives et, surtout, s'affranchissant des dogmes, Renan écrivait ainsi la première "biographie", au sens moderne du terme, de Jésus. Une biographie admirable, écrite dans une langue étincelante, et qui constituait le premier volume de sa monumentale Histoire des origines du christianisme. En dépit de la sympathie profonde et du respect que Renan manifeste à l'égard de son sujet, sa Vie de Jésus fit scandale dans les milieux catholiques conservateurs de l'époque, et lui coûta sa chaire d'hébreu au Collège de France. Il paraissait alors sacrilège qu'une démarche strictement historique – quel que fût son sérieux – fût appliquée à ce qui procédait de la foi. Hostilité de principe et blocages obscurantistes qui nous semblent aujourd'hui bien saugrenus. Le travail de Renan a traversé le temps et survécu à ses détracteurs. Ce livre éblouissant, dont plusieurs générations de lecteurs, chrétiens ou athées, ont nourri leur réflexion, demeure aujourd'hui le mieux documenté, le mieux étayé et le plus honnête de tous ceux qui, à sa suite, ont abordé ce sujet essentiel.

RENOUVIN (Pierre).

Histoire des relations internationales. Tomes VII et VIII : Les Crises du XXe siècle. I. De 1914 à 1929. – II. De 1929 à 1945.

Hachette, 1957-1958, 2 vol. in-8°, 376 et 426 pp, 12 cartes, biblio, index, brochés, bon état (Histoire des relations internationales, VII et VIII)

"Avec ces deux volumes consacrés aux « crises du XXe siècle » se trouve achevée la collection dont M. Renouvin été l'initiateur et le directeur et dont il a rédigé quatre tomes sur huit. L'Histoire des relations internationales constitue désormais une vaste fresque s'étendant du Moyen Age à la fin de la seconde guerre mondiale. Comme pour les volumes précédents le but de l'auteur était de « montrer quelles ont été, dans les relations entre les Etats et entre les peuples, les transformations importantes et d'en déterminer, dans la mesure du possible, les causes ». Il s'agissait de replacer les relations internationales dans le cadre de l'histoire générale, de les expliquer par les conditions géographiques, économiques, démographiques et sociales, par la psychologie collective, sans pour autant négliger le rôle personnel des dirigeants. (...) Ouvrage fondamental, indispensable à quiconque s'intéresse aux relations internationales, “Les Crises du XXe siècle” restent avant tout un livre d'histoire, dans la plus large acceptation du terme..." (Pierre Gerbet, Revue française de science politique, 1959)

REY (Abel).

La Philosophie moderne.

Flammarion, 1921, in-12, 369 pp, reliure demi-basane chocolat à coins, dos lisse avec titres et doubles filets dorés (rel. de l'époque), bon état (Bibliothèque de philosophie scientifique)

"M. Rey distingue deux courants principaux dans la philosophie contemporaine. D'un côté sont les scientistes, ceux qui se contentent de ce que peut apprendre la science ; de l'autre, ceux qui cherchent ailleurs le complément nécessaire, et, à leurs yeux, le meilleur de leur savoir. Si on laisse de côté les quelques rares métaphysiciens, chercheurs d'absolu et héritiers lointains des grands rationalistes, le second courant est, avec ses nuances multiples, ce qu'on peut nommer le « pragmatisme ». C'en est fait d'ailleurs de la vieille philosophie, trop exclusivement littéraire. La science et la philosophie sont maintenant unies, et ce rapprochement en a entraîné un autre, celui de la science et de l'action. Seulement pour les uns l'action dérive de la science, pour les autres, c'est l'inverse. Les premiers sont les novateurs, les partisans du libre examen, de la route libre pour la science dans toutes les directions ; l'attitude des seconds conduit à la réhabilitation des vieilles formes de la pensée humaine : « religion, métaphysique, dogmatisme moral, au fond autoritarisme social »..." (G. Milhaud, Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, 1909)

RHAIS (Elissa).

Les Juifs ou la Fille d'Éléazar.

Plon-Nourrit, 1921, in-12, 281 pp, reliure demi-basane mordorée, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièce d'auteur et de titre chagrin vert et carmin (rel. de l'époque), bon état. Edition originale sur papier courant (il a été tiré 25 ex. sur pur fil Lafuma)

Quand la fille du rabbin tombe amoureuse d'un homme trop pauvre pour elle : cette peinture de mœurs dans la communauté juive algéroise au début du 20e siècle a été saluée comme le meilleur ouvrage de la romancière juive algérienne Elissa Rhaïs (1876-1940), auteur d'ouvrages et de nouvelles orientalistes se déroulant en Algérie. Elle se fait à l'époque passer pour une musulmane ayant fui un harem. Elle avouera par la suite être une Juive d'Algérie. — "Née des amours d’un musulman et d’une juive à Blida, ville déjà hantée par Gide et Oscar Wilde,elle incarna une mythologie de religion et d’interdits. Décors de souks, soies brodées d’or, parfums d’encens, musiques d’oiseaux en cage dans les harems : elle a su incarner tous nos rêves d’Orient." (Jules Roy) — "Pendant près de vingt ans, Elissa Rhaïs ne cessera de publier avec un succès grandissant. Kerkeb, danseuse berbère, La Fille des pachas, L’Andalouse, Les Juifs ou la Fille d’Eléazar.. Truffés d’épices, d’eau de rose et de proverbes locaux, sa douzaine de romans, ses nouvelles et ses pièces de théâtre ressuscitaient les coutumes, les couleurs, les saveurs d’un Proche-Orient de légende. Traversés par la passion, muselés par les tabous, ensanglantés par la fatalité, ce n’était que contes merveilleux et tragiques; mirages situés à mi-chemin des Mille et une Nuits et des ouvrages de Pierre Loti ou des frères Tharaud. Conférences, chroniques dans les journaux, voyages, réceptions : Elissa Rhaïs, qui jamais ne se déplaçait sans celui qu’elle présentait comme son fils aîné, Raoul, de dix-huit ans son cadet, fut reçue partout et partout honorée. Dans son appartement luxueux du boulevard Saint-Jacques, les admirateurs qui lui faisaient fête s’appelaient Gide, Mauriac, Colette, Morand ou Sarah Bernhardt. Sa gloire était telle, et son talent – que seul le critique André Billy, à l’époque, osa mettre en doute –, et ses mérites, que plus d’une personnalité la soutint lorsqu’elle s’avisa d’aspirer à la Légion d’honneur. Barthou et Poincaré furent de ceux-là, qui en 1938 lui accordaient leur appui. En vue de lui décerner la rosette, on procède donc à l’enquête d’usage... En 1939, le scandale éclate : Leila Bou Mendil (également connue. sous le nom de Rosine Boumendil), alias Elissa Rhaïs, est illettrée, presque analphabète! Elle n’a fait que signer les livres écrits par son prétendu fils, en fait un parent pauvre, Raoul Dahan, qu’elle tient sous sa coupe financière et amoureuse depuis plus de vingt ans. (...) Le scandale est étouffé. Le monde de l’édition, victime de la géniale imposture, opte pour la conspiration du silence. La France en guerre a d’autres drames à pleurer. Toute trace s’apprête à disparaître de la naguère célèbre Elissa Rhaïs... Toute trace ? Pas forcément. Car Raoul Dahan, plus anonyme que jamais, mais marié et père de famille, va, sur son lit de mort, confier à son fils son secret et tous ses manuscrits précieusement conservés. Quatorze ans plus tard, en 1982, ce fils prendra la plume. Sous le nom de Paul Tabet, il clamera à la face du monde la fabuleuse histoire d’un jeune homme pauvre, juif d’Alger pétri de culture française, qui, tombé sous la coupe d’une énergique cousine, la laissera signer les milliers de pages qu’il écrira au fil de vingt années." (Le Figaro)

ROTHAN (G.).

La Prusse et son roi pendant la guerre de Crimée. Souvenirs diplomatiques.

Calmann-Lévy, 1888, in-8°, (4)-396 pp, reliure demi-chagrin carmin, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), rousseurs éparses, bon état, envoi a.s.

"Ce qui fait le mérite principal des lumineuses études de M. Rothan sur la politique française de 1866 à 1870, c'est qu'elles sont à la fois des mémoires personnels et l'œuvre d'un historien philosophe. L'auteur ne se contente pas de raconter ce qu'il a vu, il l'éclaire par une connaissance précise des antécédents historiques, par une intelligence pénétrante du sens et du caractère du rôle de la Prusse depuis Frédéric II. M. Rothan, qui a occupé pendant de longues années divers postes diplomatiques en Allemagne, avait su sinon prévoir les hautes destinées de la Prusse, du moins pénétrer ses vastes ambitions. Son nouveau volume de Souvenirs diplomatiques : la Prusse et son roi pendant la guerre de Crimée, nous reporte au temps où M. Rothan était second secrétaire à Berlin, où la Prusse, sous la direction fantaisiste de Frédéric-Guillaume IV, oscillait entre l'alliance de la Russie et celle des puissances occidentales, entre les féodaux et les nationaux-libéraux, où M. de Bismarck, représentant de la Prusse à la Diète, renonçait aux traditions ultra-conservatrices dans lesquelles il avait été élevé, pour concevoir le projet audacieux de reprendre les plans de Frédéric II et de détruire au profit de la Prusse..." (G. Monod, Revue Historique, 1888)

ROUART (Jean-Marie).

Morny, un voluptueux au pouvoir.

Gallimard, 1995, in-8°, 251 pp, broché, jaquette illustrée, bon état

L'homme de toutes les séductions. Morny a fasciné ses contemporains. Sa vie aventureuse, ses passions, l'énigme de sa naissance n'ont pas cessé de nourrir l'imagination des romanciers acharnés à percer son secret. Balzac, s'est inspiré de lui pour créer le cynique et fastueux Marsay ; Daudet en a fait un des héros du Nabab ; Zola le dépeint comme un érotomane. Personnage digne à la fois de Marivaux et de Tacite, dit Victor Hugo qui voit en lui l'illustration des turpitudes élégantes du Second Empire. Fils adultérin de la reine Hortense, petit-fils caché de Talleyrand, est-ce dans sa bâtardise que Morny puise une énergie redoublée pour la conquête du pouvoir et la quête frénétique des femmes ? Dandy de la politique, affairiste sans scrupule, amateur d'art, auteur de vaudevilles, ministre, ambassadeur, promoteur de l'essor indutriel et des chemins de fer, il mène de front plusieurs vies. Aristocrate de sa propre volonté, passant des salons des Tuileries aux coulisses où l'attendent les actrices et les demi-mondaines, qu'a-t-il cherché dans le pouvoir : un apaisement à sa frénésie de plaisirs ou à la blessure de l'illégitimité de sa naissance ? Personnalité paradoxale : cynique et libéral, organisateur du coup d'Etat du 2 décembre mais aussi cheville ouvrière de l'Empire libéral, il est à la fois jouisseur et visionnaire, homme d'argent et homme d'Etat. C'est avec Napoléon III, son demi-frère, la personnalité la plus passionnante et la plus mystérieuse du Second Empire.

SAINT-SIMON (Louis de Rouvroy, Duc de).

Anecdotes, scènes et portraits extraits des Mémoires du Duc de Saint-Simon.

Livre Club du Libraire, 1961, in-8°, xxiv-314 pp, préface de Pierre Gaxotte (18 pp), fac-similé de la page de titre de l'édition originale de 1788 et 10 gravures hors texte (2 dépliantes et 6 doubles provenant « de la Suite des appartements ou amusements de la famille royale à Versailles », reliure toile carmin décorée de l'éditeur à l'imitation du portefeuille aux armes de Saint-Simon contenant le manuscrit des Mémoires conservé à la Bibliothèque Nationale (lég. passée), bon état

Bien complet du dépliant volant présentant 2 pages du manuscrit en fac-similé.

SAINT-VICTOR (Paul de).

Barbares et bandits. La Prusse et la Commune.

P., Michel Lévy, 1872, in-12, iii-283 pp, 4e édition, reliure demi-chagrin brun foncé, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), bon état

"Recueil d'articles, 29 courts chapitres, « feuilles jetées au vent de l'orage » ; les quarante dernières pages sont consacrées aux « convulsions de la guerre civile ». Le titre annonce le contenu : les Prussiens sont les Barbares, mais les Communards sont les bandits ! ..." (Le Quillec, 4137)

SALLES (Catherine).

Les bas-fonds de l'Antiquité.

Laffont, 1982, gr. in-8°, 259 pp, 8 pl. d'illustrations hors texte, glossaire, biblio, index, broché, couv. illustrée (lég. abîmée), bon état (Coll. Les Hommes et l’Histoire)

Hétaïres de haut vol ou filles à matelots, voyous, gitons... Le monde des plaisirs dans la Grèce et la Rome antiques. — "Catherine Salles sait retracer avec brio la face cachée de la vie grouillante des ports méditerranéens et des grandes agglomérations de l’Empire romain. La période historique couverte est antérieure à celle de l’Antiquité tardive puisqu’il s’agit surtout de la République et du Haut Empire. Une première partie présente le monde grec avec le portrait de trois grandes villes, Athènes, Corinthe et Alexandrie, et une deuxième partie, plus volumineuse, le monde latin avec sa capitale, Rome, où déferle l’invasion de «la vie à la grecque ». Au pied des colonnes du Parthénon ou des monuments de Rome, Catherine Salles veut illustrer le revers d’une médaille que les spécialistes abordent trop souvent par sa face littéraire, philosophique, politique ou aristocratique. L’auteur plonge alors son lecteur avec talent dans un grand nombre de citations de textes originaux, parfois traduits pour la première fois ici. Les textes des comédiens antiques et des poètes servent de conservatoire archéologique de la vie quotidienne et de ses lieux de plaisir. L’univers de la prostitution féminine et enfantine apparaît à travers des destins uniques à peine romancés (cf la carrière de Nééra). Des contrats juridiques aux traités anciens sur les spectacles, on découvre la panoplie complète des spectacles et des jeux proposés aux gagne-petit de la Rome antique, surtout après la tombée de la nuit. Les fêtes et les banquets, les paris et les jeux de société, les cabarets et les tripots louches, les bandits et les escrocs, tout est passé en revue. Un parcours à travers les quartiers sombres de Rome « by night ». Il s’agit d’un essai fort agréable à lire. Quelques illustrations bien choisies, des croquis, des index et glossaires en facilitent encore la lecture." (J.-D. Dubois, Études théologiques et religieuses, 1985)

[SARREPONT, Major H. de].

Guerre des Communeux de Paris, 18 mars - 28 mai 1871, par un officier supérieur de l'armée de Versailles.

Firmin-Didot, 1871, in-12, vi-368 pp, 3e édition, reliure demi-basane rouge, dos lisse orné de filets à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), reliure frottée, coiffe sup. arasée, coins émoussés, rousseurs éparses, état correct

Intéressant témoignage sur la Commune, vue du côté Versaillais. Ouvrage publié anonymement, puis sous le nom du major H. de Sarrepont, pseudonyme du lieutenant-colonel Eugène Hennebert. — "Classique ouvrage de militaire qui débute par un court chapitre sur la capitale, toujours résistante aux lois. Les « glorieux faits d'armes » de l'armée s'opposent aux « violations des lois de la guerre (!) » par les communeux qui rassemblent « toute l'écume de l'Europe ». Les pétroleurs se joignent aux pétroleuses pour former « une armée de huit mille furies !!! » Enfin, pour couronner le tout, « le talent de nos généraux » est si évident que « les Prussiens... ne nous refusent point des félicitations méritées »." (Le Quillec, 4170)

SAUREL (Louis).

La Légion étrangère.

Editions Rouff, 1965, in-12, 190 pp, préface d'Alain Decaux, 8 pl. de gravures et photos hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Dossiers de l'histoire)

SCHAMA (Simon).

Rembrandt's Eyes.

The Penguin Press, 1999, pt in-4°, xi-750 pp, illustrations en noir et en couleurs dans le texte, notes, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état. Edition originale anglaise. Texte en anglais

Dans un livre a facettes multiples crépitant d'énergie intellectuelle, le grand historien Simon Schama s'attache à montrer comment Rembrandt est devenu Rembrandt, comment celui qui voulait être le Rubens de la Hollande – et qui a échoué dans cette ambition – est devenu peu à peu le maître admirable que nous mettons aujourd'hui au-dessus du peintre d'Anvers, mais au prix d'une gloire décroissante auprès de ses contemporains, qui lui préférèrent des artistes de second ordre et le laissèrent terminer sa vie dans la pauvreté. L'étude de ce parcours est minutieuse, se fonde sur un examen très fouillé de nombreux tableaux et dessins, d'un ton singulièrement personnel et passionné, d'une autorité aussi convaincante que provocante. Jamais livre ne nous a pareillement plongés dans l'œuvre d'un peintre. Dans l'œuvre et la vie de deux peintres, devrait-on dire, car Schama, étudie successivement le modèle puis le disciple, Rubens, puis Rembrandt. Du même coup, il fait revivre leur environnement, la lutte acharnée qui a donné naissance aux Pays-Bas catholiques et aux Provinces-Unies protestantes. De telle sorte que la vie et l'oeuvre de ces deux peintres s'encadrent dans une fresque historique et sociale d'une magnifique ampleur.

SCHMIDT (Joël).

Louise de Prusse. La reine qui défia Napoléon.

Perrin, 1995 in-8°, 214 pp, 2 tableaux généalogiques, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Epouse exemplaire d'un roi, Frédéric-Guillaume III, hésitant et velléitaire, Louise de Prusse (1776-1810) est une héroïne de l'Histoire de l'Allemagne. Célèbre pour sa beauté, généreuse, habile, ardente et forte s'il le faut, elle est tout à la fois aimée, admirée et respectée par le peuple, par la noblesse, par l'armée, par les écrivains et par les artistes. Quelle autre souveraine a suscité une telle unanimité ? Ame du parti de la guerre face à la menace napoléonienne, elle a vingt-neuf ans quand la Prusse est enfin obligée de quitter la neutralité à laquelle son mari s'accrochait. La reine suit l'armée pour l'encourager. A Tilsit, en 1807, elle tente vainement d'user de son charme pour obtenir de Napoléon des conditions moins dures. Au cours des trois ans qui lui restent à vivre, Louise met toute son ardeur à redonner à son pays le courage, le patriotisme et les moyens nécessaires pour entreprendre la guerre de libération du joug français. Elle meurt trop tôt pour voir cette reconquête qu'elle a amorcée. Soixante ans plus tard, son fils Guillaume 1er réalisera son ambition en se faisant proclamer, à Versailles, empereur d'Allemagne. Joël Schmidt fait revivre cette figure tutélaire et populaire de l'Allemagne en utilisant la correspondance de Louise de Prusse, notamment celle qu'elle entretint avec le tsar Alexandre 1er pour lequel elle éprouva une incontestable amitié amoureuse.

SCHŒLCHER (Victor).

Histoire des crimes du 2 décembre. Édition considérablement augmentée.

Bruxelles, chez tous les libraires, s.d. (1853), 2 vol. in-16, 399 et 384 pp, reliures demi-basane noire, dos à 5 nerfs, titres, tomaisons et fleurons dorés (rel. de l'époque), bon état. Rare

Relation du coup d’État du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte, par un Représentant du peuple. Schoelcher organisa la résistance aux côtés de Victor Hugo, Carnot, Madier de Montjau ou encore Michel de Bourges, en s’illustrant notamment sur les barricades. Contraint à l’exil, il se réfugia d’abord à Bruxelles, puis s’enfuit à Londres où il écrivit cet ouvrage. Edition publiée dans un petit format (7 x 11 cm), facile à dissimuler pour une distribution secrète sur le territoire français.

SEEL (Pierre).

Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel. Récit écrit en collaboration avec Jean Le Bitoux.

Calmann-Lévy, 1994, in-8°, 205 pp, 2 documents en fac-similé, 2 cartes, broché, couv. illustrée, bon état

Pierre Seel est né en Alsace. Il est déporté pour homosexualité en 1942 à Schirmeck, puis au camp de Struthof, sur le territoire français. — "C'est une voix devenue blanche qu'on entendra ici. Pierre Seel se souvient : la déportation dans les camps nazis, la torture et l'humiliation, puis l'enrôlement forcé – comme Alsacien – dans l'armée allemande, le front de l'Est, l'évasion et la capture par les Russes. Mais il se souvient aussi de son retour de guerre : le mur de réprobation dressé devant lui, l'homosexualité inavouable, la décision de mener une existence « comme les autres », le mariage et la vie réglée. Qu'aura-t-il fallu pour que, un beau jour d'avril 1982, il choisisse de briser cette apparence et pour que son long silence devienne un long combat pour la vérité ? Dans le récit de cette vie rompue, on lira l'aveu poignant d'un homme qui voudrait, simplement, que justice lui soit enfin rendue." (4e de couverture)

SERGENT (Pierre).

Les Maréchaux de la Légion.

Fayard, 1977, gr. in-8°, 432 pp, 16 pl. de photos hors texte, chronologie, 7 cartes et documents, broché, couv. illustrée, bon état. Bien complet des 2 cartes en dépliant volant

L'odyssée du 5e Etranger, 1940-1945. — La Légion ouvre ses portes à tous, venus du monde entier, qui parlent toutes les langues, à tous ceux qui refusent de subir leur destin et de vivre asservis. L'un fomente un complot contre les bolcheviks, un autre s'enfuit d'Autriche parce qu'il a du sang juif et que les nazis le cherchent, un troisième, chef d'une compagnie de jeunesses hitlériennes, a insulté un ministre de Hitler. Ils se retrouvent à la Légion, leur famille à présent. Une clause de l'armistice de 1940 prévoit le retour des sujets allemands dans leur pays. Pour beaucoup, ce serait la mort. Un détachement clandestin est constitué qui rejoindra, après cinq mois, l'Indochine à la fin de 1941. L'entraînement, les parachutages et les batailles sont l'ordinaire de ces hommes, attaqués en mars 1945 par les Japonais, avec une sauvagerie inouïe. Ils « sauvent l'honneur », presque seuls à lutter. Tels sont ces sous-officiers qui font la force de la Légion et dont les meilleurs mériteraient de porter, avec le galon d'adjudant-chef, le cercle d'or des Maréchaux de France sur lequel sont gravés ces mots : « Terror Belli, Decus pacis » (Terreur de la guerre, Honneur de la paix). (4e de couverture)

SKAKUN (Michael).

Vivre et c'est tout.

Laffont, 2006, gr. in-8°, 270 pp, traduit de l'américain, préface de Marek Halter, une carte, broché, couv. illustrée, bon état

Avec beaucoup de pudeur, Michael Skakun nous raconte l'incroyable histoire de son père, qui a hanté toute son enfance... : comment, à Novogrudek, en décembre 1941, Joseph, jeune étudiant qui se destine au rabbinat, sauve sa mère d'une rafle nazie ; comment, après sa disparition (elle n'échappera pas à une seconde rafle), Joseph décide de fuir, seul, son village et les siens ; comment sa blondeur lui donne l'idée d'adopter une identité chrétienne ; comment il se fait envoyer comme travailleur volontaire près de Berlin, au cœur du Reich ; et comment le piège se referme sur lui et le contraint de s'enfoncer toujours plus loin dans l'impensable pour sauver sa peau : devenir SS, en se faisant passer pour un citoyen lituanien d'origine musulmane. C'est dans la gueule du loup que Joseph est allé chercher la plus sûre des protections. Heureusement, la guerre finit avant qu'il n'ait à commettre l'irréparable. Mais une question le hantera toujours : jusqu'où aurait-il été prêt à aller pour survivre ? Vivre et c'est tout est un extraordinaire récit de survie en même temps que l'hommage d'un fils à son père et un livre d'une authentique qualité littéraire. — "Quelle vie! Cette histoire, il fallait la raconter." (Elie Wiesel)

SOCARD (Émile).

Biographie des personnages de Troyes et du département de l'Aube.

P., Léopold Lacroix, 1882, in-8°, 445 pp, reliure demi-toile grise à la bradel, pièce de titre basane noire, bon état

Émile Socard (1818-1889) était le conservateur de la bibliothèque municipale de Troyes. Membre résidant de la société académique de l'Aube dès 1857, il a été lauréat des concours de la Sorbonne. Ses mérites sont grands, notamment celui d’avoir écrit et publié, en 1882, cette Biographie des personnages de Troyes et du département de l’Aube, que chaque Aubois a consultée au moins une fois dans sa vie. Mais il est aussi l’auteur d’une foule de travaux remarquables qui font toujours autorité.

THOMAS (Chantal).

Un air de liberté. Variations sur l'esprit du XVIIIe siècle.

Payot, 2014, in-8°, 294 pp, sources, broché, couv. illustrée, bon état

Ces variations célèbrent un esprit rebelle, vagabond, attaché à la jouissance singulière et à l'imagination. Les œuvres de Casanova, Mozart, Sade ou Tiepolo que je présente ici ne cessent d'explorer une philosophie du plaisir, une intelligence du désir, un génie du moment. Un esprit révolutionnaire ? Libertin et libertaire plutôt, comme va le révéler le croisement avec 1789 et surtout avec la Terreur. Mais ces texte peuvent aussi se lire selon la ligne d'une trajectoire : celle qui, de Mme de Tencin, la "scélérate chanoinesse" , en passant par l'héroïque Mme Roland, brise le silence des femmes et aboutit à Mme de Staël, la première à oser se proclamer auteure et à incarner, par sa puissance intellectuelle, et financière, une force politique de liberté.

VEYRE (Marius).

Mandrin et ses compagnons sur les rives du Guiers. Avec un abrégé sur la contrebande, l'introduction et la culture du tabac en Savoie et en Dauphiné.

P.-Strasbourg, Librairie Oberlin, 1967, in-8°, 78 pp, 40 gravures et photos, broché, bon état

"Les hommes de Mandrin n'ont jamais été tenus pour des malfaiteurs par les populations dauphinoises qui, de nos jours encore, s'enorgueillissent volontiers des exploits de ces bandes et ont gardé un culte frondeur pour leur capitaine. C'est que les « mandrins » étaient, à de rares exceptions près, des enfants du pays. Recrutés dans les villages et les bourgades situées de part et d'autre du Guiers parmi les artisans et les commerçants, ou encore parmi d'anciens soldats qui avaient fini leur temps ou déserté mais appartenaient originellement au même milieu, beaucoup de ces hommes, plus du tiers, avaient pris femme ou maîtresse dans le pays. Mettant leur petite fortune en sûreté chez des membres de leurs familles et parfois même chez le curé de leur paroisse, ils se livraient à la contrebande et au commerce pour leur propre compte dans l'intervalle des grandes « campagnes » qu'organisait Mandrin. Celui-ci, qui était reçu dans divers châteaux de la région et même occasionnellement à Ferney chez Voltaire, bénéficiait de tout un réseau de complicités des deux côtés de la frontière pour entreposer ses marchandises ou faire héberger ses troupes ; et des gentilshommes du cru n'hésitaient pas à engager des fonds dans les opérations qu'il organisait. Impitoyables pour les hommes du Roi et de la Ferme, les « mandrins » évitaient de molester les populations et même affectaient de s'en faire les protecteurs et les bienfaiteurs : non seulement ils vendaient bon marché diverses marchandises et notamment du sel et du tabac dont la culture avait été introduite au début du XVIIIe siècle en Savoie et dont l'usage se répandait rapidement, mais il leur arrivait de libérer les prisonniers pour dettes et de distribuer quelque argent aux nécessiteux. Lorsqu'après la capture de Mandrin, en 1755, ses bandes se replieront vers le Valais, les populations, ainsi qu'en témoignent chansons populaires et complaintes, regretteront fort la disparition de ces contrebandiers redresseurs de torts." (Annales ESC, 1968)

VIDAL-NAQUET (Pierre).

Les Assassins de la mémoire. "Un Eichmann de papier" et autres essais sur le révisionnisme.

La Découverte, 1987, in-12, 231 pp, notes, broché, bon état

"Face à un Eichmann réel, il fallait lutter par la force des armes et, au besoin, par les armes de la ruse. Face à un Eichmann de papier, il faut répondre par du papier. Nous sommes quelques-uns à l'avoir fait et nous le ferons encore. Ce faisant, nous ne nous plaçons pas sur le terrain où se situe notre ennemi. Nous ne le "discutons pas", nous démontons les mécanismes de ses mensonges et de ses faux, ce qui peut être méthodologiquement utile aux jeunes générations." Ces lignes, qu'écrivait en 1981 l'historien Pierre Vidal-Naquet, gardent toute leur actualité. Robert Faurisson et ceux qui nient avec lui la réalité du génocide hitlérien n'ont pas désarmé, et certains médias continuent à réserver un accueil surprenant à leurs thèses délirantes. Comprendre comment une telle aberration a pu voir le jour est donc plus que jamais nécessaire. Tel est le but des essais réunis dans ce livre.

VOSS (Jürgen).

Jean-Daniel Schoepflin (1694-1771). Un Alsacien de l’Europe des Lumières.

Strasbourg, Société savante d'Alsace, 1999, gr. in-8°, 386 pp, traduit de l'allemand, préface de Bernard Vogler, un portrait, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Publications de la Société savante d'Alsace, collection Recherches et documents, 63)

Johann Daniel Schoepflin (1694-1771) est l’un des fondateurs de l’histoire moderne d’Alsace. Ce professeur de l’université de Strasbourg, lié à toutes les cours d’Europe, fondateur d’une école diplomatique, se passionne pour les textes anciens qu’il publie et étudie selon des méthodes proches de celles des bénédictins de Saint-Maur. C’est un représentant de l’Aufklärung qui propose, au-delà de ses études historiques, des réformes de la société et des systèmes politiques. — "La publication par la Société savante d'Alsace d'une traduction française de l'ouvrage de J. Voss, prolongement d'une thèse soutenue à Mannheim en 1976, paru en 1979, rend accessible à un plus large public la connaissance de Jean-Daniel Schoepflin, savant des Lumières et citoyen de la République des lettres, dont l'action est bien souvent réduite à la formation des diplomates au travers de l'école qu'il avait créée en marge de l'université de Strasbourg, ou à la rédaction de l'Alsatia illustrata. Il ne s'agit certes pas d'une réhabilitation, mais d'une étude globale sur un homme de son siècle qui a fortement influencé et marqué de son empreinte les domaines où il exerça des responsabilités. La variété, la nouveauté et l'analyse critique des sources font que cet ample travail offre un regard neuf sur le sujet. Cela est d'autant plus remarquable que le caractère lacunaire de certaines sources d'archives (la bibliothèque et les papiers du savant ont brûlé lors du siège et du bombardement de Strasbourg en 1870) a été très bien surmonté..." (Jean-François Lutz, Bibliothèque de l'école des chartes, 2001) — "La Société savante d'Alsace a eu l'heureuse idée de publier la traduction française de la thèse de Jürgen Voss consacrée à Jean-Daniel Schoepflin. Soutenue en 1976 et publiée en 1979, cette thèse, fruit de larges dépouillements à travers plusieurs dépôts d'archives et bibliothèques européennes, met en lumière la personnalité étonnante et l'action de ce représentant de l'Aufklärung. Ce maître de l'Université de Strasbourg a joué un rôle majeur dans cette institution où il a fondé une véritable école historique et en 1752, une École diplomatique qui a suscité un véritable attrait à travers toute l'Europe, notamment au sein de l'aristocratie des Pays-Bas autrichiens. Par ailleurs, Schoepflin fut très actif dans le mouvement académique de son temps. Fondateur et président honoraire de l'Académie de Mannheim, il a participé activement à la fondation de l'Académie de Bruxelles. Érudit de premier plan, il rédigea la première histoire d'ensemble de l'Alsace, l'Alsatia Illustrata, basée sur une étude approfondie des sources (1751-1761) et se révèle ainsi l'un des pionniers en matière d'histoire régionale. Cette compétence d'historien scientifique était connue internationalement et explique par exemple qu'il servit de conseiller historique à Voltaire (p. 68-73). Relevons également l'action en qualité de diplomate de Schoepflin, qui jouissait d'un grand prestige à la cour de Versailles (p. 287-310). Notons enfin qu'homme curieux, il fit de nombreux voyages qui lui permirent ainsi d'admirer la bibliothèque et le cabinet célèbres du baron de Crassier à Liège. Cet ouvrage important apportera donc aux lecteurs francophones un éclairage neuf sur une personnalité prestigieuse de la « République des Lettres »." (Bruno Demoulin, Revue belge de philologie et d'histoire, 2001)

WEIGALL (Arthur).

Cléopâtre, sa vie et son temps.

P., Club du meilleur livre, 1960, fort in-8°, (44)-286 pp, préface de Benoist-Méchin, 24 gravures hors texte, reliure toile jaune de l'éditeur (lég. salie), portrait en médaillon au 1er plat, bon état

"Une œuvre d'historien, qui brise, sans pitié, des légendes. Les historiens romains ont mis en circulation l'image d'une Orientale voluptueuse, démoniaque, à la beauté fatale et perfide. Non pas, réplique M. Weigall, qui semble d'ailleurs être, lui aussi, sous le charme : peut-on croire que Cléopâtre a séduit César ? Cette jeune fille de vingt et un ans, dont la moralité n'était pas niée, aurait mis sous son joug, par des artifices, un séducteur illustre comme le dictateur de Rome ? L'historien présente une femme honnête qui, installée même à Rome par César, échappe aux mœurs de la décadence. Maîtresse femme, fort intelligente et audacieuse, mais dont le vrai secret fut d'être une mère ambitieuse ; elle a poursuivi obstinément le rêve de l'Empire pour Césarion. L'ouvrage de M. Weigall, qui offre, soulignons-le, une grande fresque d'histoire, est d'un attrait extrême." (Le Figaro, 16 avril 1931)

YOUSSOUPOFF (Prince Félix).

Lost Splendour.

London, Jonathan Cape, 1954, in-8°, 288 pp, 18 portraits et photos sur 12 pl. hors texte, cart. toilé de l'éditeur, jaquette illustrée lég. défraîchie, bon état. Texte en anglais

"L'ouvrage est une autobiographie qui paraît sincère et se lit très agréablement. L'auteur, membre d'une des familles princières les plus riches de la Russie, décrit avec talent sa vie fastueuse, et – faut-il ajouter – bien vide, tout au moins jusqu'au moment où il organise, avec quelques autres, l'exécution de Raspoutine. Mais c'est là épisode connu, et que Félix Youssoupoff a déjà raconté dans un précédent ouvrage : "La fin de Raspoutine", paru en 1927. L'historien pourra glaner cependant, au fil de ces nouveaux et légers souvenirs, de nombreux traits de mœurs qui l'aideront à comprendre la haute société tsariste à la veille de sa dispersion. Il y retrouvera aussi des noms qui évoquent l'époque 1900 à Londres et à Paris. Belles photographies de palais et de membres de la famille impériale." (Roger Portal, Revue Historique, 1953)

ZOLA (Emile).

Nouvelle campagne. 1896.

P., Bibliothèque Charpentier, 1897, in-12, 296 pp, reliure percaline verte à la bradel, dos lisse orné de filets et filets pointillés dorés, pièce de titre basane acajou, couvertures conservées, bon état. Edition originale, exemplaire du tirage courant

Table des matières : L'Opportunisme de Léon XIII. La Vertu de la République. Le Solitaire. A la Jeunesse. Le Crapaud. L'Amour des Bêtes. La Société des Gens de Lettres : Ce qu'elle est. La Société des Gens de Lettres : Ce qu'elle devrait être. La Voyante. La Propriété littéraire. Peinture. L'Élite et la Politique. Pour les Juifs. Dépopulation. Enfin couronné. Les Droits du Romancier. Auteurs et éditeurs. Les Droits du Critique.