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ELGEY (Georgette).

Histoire de la IVe République. IV. La République des Tourmentes, 1954-1959, tome 2 : Malentendu et passion.

Fayard, 1997, in-8°, 691 pp, avec la collaboration de Marie-Caroline Boussard, notes, glossaire, index des noms cités, reliure souple de l'éditeur, bon état

Dans ce quatrième volume, le classique qu'est déjà L'Histoire de la IVe République traite, sous un jour et avec un matériau nouveaux, deux problèmes qui dépassent de beaucoup la France et concernent directement l'état du monde au cours de ce dernier demi-siècle. Le Malentendu de l'histoire, c'est l'affaire de Suez, l'expédition militaire franco-britannico-israélienne déclenchée en 1956 contre Nasser après qu'il eut nationalisé le Canal de Suez. Cette affaire, démontée comme elle ne l'avait jamais été, explique en partie la force de l'Etat d'Israël, à qui elle a permis d'accéder à la capacité nucléaire, et la prédominance américaine dans cette partie du monde. La guerre du Golfe a été un aboutissement logique de ce conflit. La Passion, c'est le drame de la France et de l'Algérie, de l'Algérie et de la France. Parce que l'auteur a perçu que la compréhension de la guerre d'Algérie exigeait un retour en arrière très en-deçà des dérives de la décolonisation au milieu du XXe siècle, l'historique des relations de la France et de l'Algérie de 1515 à 1956 donne un éclairage neuf et saisissant à ce drame, ce qui semblait une gageure après les milliers d'ouvrages qui lui ont déjà été consacrés. Paradoxalement, il permet de comprendre aussi la violence actuelle qui déchire ce pays, trente-cinq ans après son accession à l'indépendance, et qui risque encore d'atteindre indirectement, voire de plein fouet, l'ex-puissance colonisatrice. Grâce à des archives françaises et étrangères jamais encore consultées, "Malentendu et passion" fourmille d'informations inédites, parfois stupéfiantes. L'ampleur exceptionnelle de la documentation a obligé à couper "La République des Tourmentes", dont "Malentendu et passion" constitue le deuxième tome, en trois volumes.

ELGEY (Georgette).

Histoire de la IVe République. III. La République des Tourmentes, 1954-1959, tome 1 : Métamorphoses et mutations.

Fayard, 1992, in-8°, 674 pp, avec la collaboration de Marie-Caroline Boussard, notes, index des noms cités, reliure souple de l'éditeur, bon état

Commencée il y a près de trente ans par 'La République des Illusions (1945-1951)' et 'La République des Contradictions (1951-1954)', cette monumentale Histoire de la IVe République se continue avec cette troisième partie, 'La République des Tourmentes (1954-1959)', période si dense et riche d'événements – elle s'étend du gouvernement de Pierre Mendès France à la chute du régime et à l'élection de Charles de Gaulle à la présidence de la République – qu'elle fait l'objet de deux volumes. Ce premier tome traite principalement de la situation de la France en 1954, du "cas Mendès France", de la singularité de son expérience gouvernementale et de la naissance du "mendélisme", de la paix en Indochine, de l'autonomie interne accordée à la Tunisie, du problème de la Communauté Européenne de Défense, de l'"affaire des fuites", des débuts de l'insurrection algérienne, du surgissement du phénomène poujadiste, du gouvernement Edgar Faure, de la victoire du Front Républicain et de la formation du gouvernement Guy Mollet, de la conférence de Bandoung et de l'entrée en scène du "tiers-monde", de la question marocaine, de la décolonisation en Afrique noire, de la conférence de Genève et des débuts de la détente avec l'arrivée au pouvoir à Moscou de Nikita Krouchtchev, des débuts de la "saga atomique" française, de la naissance d'Euratom et du Marché Commun, etc. Mêlant superbement l'analyse et le récit, les portraits et les témoignages toujours saisissants, les documents le plus souvent méconnus ou totalement inédits, les lignes de force et les humbles vérités humaines, cet ouvrage constituera la référence incontournable pour tous ceux qui voudront étudier cette passionnante et terrible période où un pays profondément malade de ses institutions a su assurer son redressement économique, se dégager de l'Extrême-Orient, amorcer la décolonisation en Afrique, contribuer à la création de l'Europe, participer aux premiers pas de la détente, jeter les bases de l'énergie nucléaire et de la future force de frappe française, etc. Mais ce livre n'est pas qu'objet d'étude. Pour tous ceux qui se sont éveillés à l'engagement politique à cette époque, pour la génération entière qu'ont si fort marquée l'inspiration mendésiste, les drames de la décolonisation, les turpitudes mais aussi les richesses du régime d'assemblée, l'espérance tenace en la construction européenne, nul doute aussi qu'il tiendra lieu d'irremplaçable mémoire partagée.

DELAVENNE (André)(dir.).

Recueil généalogique de la bourgeoisie ancienne.

Paris, Editions S.G.A.F., 1954-1955, 2 vol. gr. in-4° (32 x 24,8 cm), 446-(1) et 445 pp, préface du duc de Brissac, brochés, couv. rempliées, dos du tome 2 recollé avec manque, intérieurs solides et propres, bon état. Ex-libris Dominique Labarre de Raillicourt

Cet ouvrage est le seul donnant des généalogies complètes de familles de pure bourgeoisie. Soit trois cents familles reconnues bourgeoises au dix-huitième siècle et demeurées telles. On y croise des noms tels que Carnot, Casimir-Périer, Darblay, Denfert-Rochereau, Durand-Ruel, Firmin-Didot, De Gaulle, Halévy, Lattre de Tassigny, Lyautey, Peugeot, etc. "Soigneusement vérifié... on peut le considérer comme un ouvrage de base." (Saffroy, III, 34361) — "On pourrait s’étonner que la publication de cet ouvrage n’ait pas été entreprise plus tôt. En effet depuis la fin du XVIIIe siècle la bourgeoisie a joué en France un rôle prépondérant dans le domaine économique et social, et à certaines périodes aussi au point de vue politique. Il s’agit bien entendu de ce qu’on est convenu d’appeler la grande bourgeoisie..." (Le Monde diplomatique, 1955)

GARRISSON (Janine).

Marguerite de Valois.

Fayard, 1994, in-8°, 373 pp, 5 cartes, notes, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

Celle que l'on nomme la reine Margot n'est pas tout à fait cette femme de luxe et de volupté que l'on s'est plu à imaginer. Fille d'une époque de fer et de sang, celle des guerres civiles, elle endure les horreurs et la Saint-Barthélemy la marque à tout jamais. Princesse puis reine, elle croit pouvoir jouir des atouts de son rang. Comme un prince, comme un roi, elle affiche ses amours, elle déploie le luxe ostentatoire des puissants et participe aux clans politiques : vaine liberté, vains espoirs qui la renvoient sans cesse à elle-même, à cette femme qui ne peut exister ailleurs que dans le faste de la représentation. Car Marguerite subit jusque dans sa chair le joug de sa famille qui toujours l'utilise pour après la rejeter. Être la fille de Catherine de Médicis, être la soeur de Henri III distordent sa vie et sa destinée au point de la rendre misérable. Contrainte d'épouser le huguenot Henry de Navarre, futur Henry IV, premier roi Bourbon, elle ne trouve dans cette alliance qu'incompréhensions et infidélités. Marguerite de Valois, femme de scandale et de volupté, sûrement ! Mais que de courage, voire de témérité puisque, à la fin de sa vie, la dernière des Valois, sans renoncer à cette liberté qui lui a coûté si cher, appuie et favorise la nouvelle dynastie des Bourbons.

GAXOTTE (Pierre).

La France de Louis XIV. Nouvelle édition illustrée de portraits, de peintures, de manuscrits et de documents du temps.

Club des Libraires de France, 1959, in-8°, 420 pp, 31 gravures dont certaines dépliantes, facs-similés et un tableau généalogique dépliant hors texte, reliure soie blanche de l'éditeur avec un portrait en médaillon contrecollé au 1er plat (maquette de Pierre Faucheux), rhodoïd, tirage numéroté sur papier bouffant, bon état

"Tenant compte des travaux publiés depuis la première édition de son grand ouvrage sur Louis XIV (1946), M. Pierre Gaxotte en présente aujourd'hui une mise à jour. Le plan et les principaux thèmes du livre restent identiques, mais d'importantes précisions sont apportées, de-ci de là, notamment en matière de politique financière. Les pages consacrées à la religion ont, elles aussi, bénéficié de cette révision..." (R. Darricau, Revue d'histoire de l'Eglise de France)

GRETERIN (Louis).

D'un Empire à l'autre. Un grand commis de la douane française. Théodore Gréterin, 1794-1861.

Neuilly-sur-Seine, AHAD, 1983, in-8°, 194 pp, un portrait hors texte, notes, biblio, 10 fac-similés en annexes, broché; bon état

Fils de douanier, Théodore Gréterin entre dans les douanes, au ministère des Finances. À la Restauration, il est chef de bureau des douanes, et après 1830, chef de division de ce service, puis directeur de la division des douanes au ministère de l'Intérieur. Il est ainsi le Directeur de cette administration pendant plusieurs décennies, maintenu malgré les changements de régimes (Monarchie de juillet, Deuxième République puis Second Empire). Le Second Empire le nomme en outre conseiller d'État, le fait membre d'office dans la nouvelle section d'administration de l'Académie des sciences morales et politiques en 1855. Il est nommé sénateur du Second Empire le 3 mars 1860. Il meurt l'année suivante.

HERRIOT (Edouard).

Episodes 1940-1944.

Flammarion, 1950, in-12, 207 pp, broché, bon état

"Ces Mémoires portent sur les événements de 1940, à Bordeaux et à Vichy, puis sur l'arrestation dont la victime a gardé, on le conçoit, un amer souvenir. Il est seulement fâcheux que M. Herriot n'ait pas su conserver un jugement plus impartial sur les affaires publiques. C'est ainsi que l'armistice lui apparaît non seulement comme une manifestation anglophobe, mais comme une mesure dirigée contre le Parlement et même la République !" (Henri du Passage, Etudes, 1950) — "Jules Jeanneney et Edouard Herriot, le 10 juillet 1940, n'avaient brillé ni par leur courage, ni par leur clairvoyance. Sacrifiant à un juridisme pointilleux, les deux présidents s'étaient résolus à immoler la République sur l'autel de l'unité nationale. Sans adhérer aux principes de la révolution nationale, ils admettaient la légalité d'un régime qu'ils n'aimaient guère, sans chercher pour autant à le combattre." (Olivier Wieviorka). — Le 9 juillet 1940 au matin, Edouard Herriot prend la parole devant la Chambre des députés. Après avoir fait état du décret de convocation, il déclare ouverte la session extraordinaire et enchaîne par une brève allocution écoutée debout par les députés, sans faire mention, même d'un mot, à l'armistice. Une véritable ode au Maréchal Pétain, et aucune mise en garde sur les périls du débat qui s'ouvre... Il conclut, en appelant au rassemblement autour du maréchal Pétain. Il n'hésite pas à parler de « vénération », avant de critiquer une République devenue « trop facile ».

HESS (Rémi).

Les maoïstes français, une dérive institutionnelle.

Anthropos, 1974, pt in-8°, x-244 pp, annexes, biblio, broché, couv. illustrée très lég. salie, bon état

Entre 1963 et 1973, les maoïstes vont jouer un rôle d'analyseur des institutions politiques françaises, c'est-à-dire qu'ils vont révéler les limites de nos institutions à plusieurs niveaux... Avant Mai 68, les maos « organisationnels » vont montrer les limites de la légitimité qu'ont les organisations, dites « de la classe ouvrière », à représenter le mouvement. La révolution culturelle chinoise va être la référence des maoïstes « idéologiques ». La Cause du Peuple va être le pôle de regroupement de militants qui vont être analyseurs de l'idéologie bourgeoise. « A l'idéologie bourgeoise, opposons l'idéologie prolétarienne ». Mais parallélement, se développe depuis mai 1968 un courant de maos « libidinaux ». A la suite du mouvement du 22 mars, les maos vont dériver. Un glissement institutionnel, un effritement amène des militants du maoïsme orthodoxe à « Vive la Révolution », puis à « Tout ». Ce mouvement voit aujourd'hui son prolongement dans le M.L.F. ou le F.H.A.R... Mais, où donc se trouvent les maos ? Ce livre, qui s'inscrit dans la perspective de la construction d'une contre-sociologie, propose une analyse de la dialectique institutionnelle.

HÉRUBEL (Michel).

Berlin. Les Murs de braise (janvier-mai 1945).

Jean Picollec, 1990, in-8°, 284 pp, 8 pl. de photos hors texte, 4 cartes, broché, couv. illustrée, bon état

Commencée à la mi-janvier 1945 sur les bords de la Vistule, la bataille de Berlin s'achève trois mois et demi plus tard dans la capitale du IIIe Reich avec le suicide d'Hitler et la mainmise de Staline sur la moitié du continent. Michel Herubel nous décrit l'avancée soviétique et la résistance inouïe des Allemands, mais aussi de tous leurs alliés européens qui croyait en la Croisade antibolchévique, jusqu'au bunker d'Hitler, au métro de la capitale allemande en ruine et en flammes. L'auteur nous fait revivre ce combat de titans, des deux cotés du front, et nous fait côtoyer Himmler et Joukov, Koniev et Guderian mais nous entraîne aussi dans la vie du bunker lors de ces derniers jours cruciaux avec Eva Braun, Speer, Goring ou Goebbels.

KAMEKE (Claus von).

L'Hôtel de Beauharnais. La résidence de l'Ambassadeur d'Allemagne à Paris.

Stuttgart, Deutsche Verlags-Anstalt, 1968, in-8°, 84 pp, 26 portraits etr photos, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

L’hôtel de Beauharnais, situé 78 rue de Lille, dans le 7e arrondissement, conserve les plus beaux décors parisiens de style Consulat et Empire. A la chute de l’Empire, le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume III, réquisitionne l’hôtel puis l’achète à Eugène de Beauharnais en 1818. En 1862, Bismarck, alors ambassadeur de Prusse en France, y réside. En 1867, lors de l’Exposition universelle, le roi de Prusse Guillaume 1er y reçoit Napoléon III et l’impératrice Eugénie. Depuis 1968, l’hôtel de Beauharnais est la résidence de l’ambassadeur d’Allemagne à Paris.

KESSEL (Patrick).

Le Prolétariat français. Avant Marx : 1789, 1830, 1848, les Révolutions escamotées.

Plon, 1968, in-8°, 508 pp, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

Seul volume paru. — "P. K. a voulu se différencier d'autres historiens du mouvement ouvrier français en se préoccupant principalement de l'histoire du « prolétariat » (au sens large) en tant que classe sociale. Il met donc l'accent sur le rôle révolutionnaire de cette classe. Il commence cette histoire à la fin de l'Ancien Régime et la conduit jusqu'à la révolution de 1848. Une étude constamment stimulante et bien documentée." (Revue française de science politique, 1969) — "Cet ouvrage traite successivement de la condition ouvrière sous Louis XVI, de l'attitude des classes populaires pendant la Révolution française, de l'exploitation et de la révolte du monde ouvrier dans la première moitié du XIXe siècle. L'auteur témoigne de la connaissance détaillée de nombreux auteurs et documents de l'époque étudiée." (Revue d'histoire économique et sociale, 1970)

KNIBIEHLER (Yvonne) et Catherine FOUQUET.

L'Histoire des mères du Moyen Age à nos jours.

P., Montalba, 1980, pt in-4°, 367 pp, 150 illustrations en noir et en couleurs, biblio, reliure pleine toile éditeur, jaquette illustrée, bon état, envoi a.s. de Catherine Fouquet

Les mères ont une histoire, même si jusqu'à présent les historiens ne se sont guère occupés d'elles. A des rares exceptions près – Blanche de Castille ou Marie de Médicis – les mères appartenaient à la vie quotidienne, à l'intimité familiale : elles n'étaient pas dans l'histoire. D'où l'importance et l'intérêt de ce livre. — "Ce livre nous présente, sur la très longue durée et à l'échelle de toute une société, les transformations de la fonction et de la condition maternelles. Soulignons d'emblée que nous sommes en présence d'une grande réussite éditoriale. Une très riche iconographie, admirablement reproduite, vient à l'appui du texte des deux auteurs et constitue par elle-même une documentation précieuse qui n'avait sans doute jamais été réunie ; mais les images n'ont pas été choisies gratuitement et s'articulent sur les problèmes évoqués dans les pages où elle s'insèrent. Par ailleurs, les auteurs ont inscrit dans les marges de leur propre écriture toute une série de textes contemporains de la période qu'elles étudient : ceux-ci renforcent l'argumentation mise en œuvre et le lecteur est ainsi invité à juger sur pièces. Enfin, le texte même des auteurs constitue une synthèse originale sur un sujet qui touche à plusieurs domaines historiques trop souvent cloisonnés : parfaitement informées de la démographie historique et de l'histoire de la médecine, Yvonne Knibiehler et Catherine Fouquet ne négligent en aucune façon les différenciations sociales et ont su rassembler les résultats obtenus par tout un groupe de jeunes historiens (et surtout historiennes) qui, depuis quelques années, ont débroussaillé les terrains les moins défrichés de l'historiographie : sexualité, familles, petite enfance, femmes. (...) Ce compte rendu n'a pu donner qu'un faible aperçu de la richesse de ce livre qui est appelé à être désormais une référence indispensable. L'Histoire des mères est d'ailleurs en soi un titre presque trompeur puisque nos auteurs montrent à quel point, à toutes les époques, la fonction maternelle ne saurait être dissociée des autres rôles sociaux de la femme : son histoire déborde donc sur celle du travail féminin, celle du couple, débouche sur celle des formes éducatives et du savoir médical. L'Histoire des mères est une contribution majeure à l'histoire sociale." (Dominique Julia, Histoire de l'éducation, 1980)

LA GOURNERIE (Eugène de).

Histoire de François Ier et de la Renaissance.

Tours, Ad. Mame, 1852, in-8°, 395 pp, 2e édition, 3 gravures en taille douce hors texte dont le frontispice, page de titre gravée, reliure pleine basane aubergine, dos lisse, titre, caissons et palette dorés, plats avec décor frappé à froid et encadrement doré, fer doré au 1er plat, tranches marbrées (rel. de l'époque), coiffe sup. arasée, coins émoussés, bon état. Bon exemplaire sans les habituelles rousseurs

Ouvrage classique retraçant le règne du roi emblématique de la période de la Renaissance, régulièrement réédité entre 1847 et 1896, par l'historien Eugène de La Gournerie (1807-1887). — Table : 1. Jeunesse de François Ier. Cour de Louis XII – 2. Avènement de François Ier à la couronne. État de la France et de l'Europe. Campagne de 1515. Bataille de Marignan – 3. Entrevue de Bologne. Concordat (1515-1518) – 4. Campagne de 1516. Influences diverses à la cour. Traité de Noyon. Traité de Fribourg – 5. Traité avec l'Angleterre. Élection à l'Empire. Camp du Drap-d'or (1518-1520) – 6. Luther. Commencement de la réforme en Allemagne. Condamnation de ses doctrines en France (1517-1523) – 7. Guerre avec l'Empire. Perte du Milanais (1521-1522) – 8. Procès et mort de Semblançay. Procès du connétable de Bourbon ; sa fuite – 9. Campagnes de 1522 à 1525. Siège de Marseille. Bataille de Pavie – 10. Captivité du roi. Traité de Madrid. Sainte ligue. Campagnes de Lautrec en Italie. Défection de Doria. Traité de Cambrai (1525-1530) – 11. Mœurs de la cour. Chevalerie. Caractère de François Ier – 12. Gouvernement, finances, justice, guerre, marine, commerce, agriculture – 13. Littérature et hommes de lettres. Marot, Rabelais, Postel, Amyot, Budée, etc. Fondation du collège de France – 14. Beaux-arts. Esthétique chrétienne. Renaissance, Chambord, Madrid, Fontainebleau. Tombeaux de François II, du cardinal d'Amboise, de Louis XII. Vitraux. Emaux de Limoges. Musique – 15. Progrès de l hérésie (1523-1534) – 16. Alliance avec les protestants. Entrevue de Marseille. Renouvellement de la guerre. Mort de François Sforce (1530-1535) – 17. Campagnes de 1536 et 1537. Mort du dauphin. Trêve de Nice. Entrevue d Aigues-Mortes – 18. Administration du connétable de Montmorency et du cardinal de Tournon. Passage de Charles-Quint à travers la France. Assassinat des ambassadeurs Frégose et Rincon. Disgrâce de Montmorency (1536-1542) – 19. Campagnes de 1542 et 1543. Bataille de Cérisoles – 20. Invasion de la France. Traité de Crespy. Campagne navale. Paix avec l'Angleterre (1544-1546) – 21. Naissance et progrès du calvinisme – 22. Dernières négociations. Craintes de guerre. Mort de François Ier (1546-1547) – Appendice.

LABARRE de RAILLICOURT (Dominique).

Généalogie sommaire des comtes d'Auvergne.

P., Chez l'Auteur, 1967, in-8°, (4)-16 pp, broché, bon état

On joint une lettre dactylographiée d'un lecteur à l'auteur, qui apporte une précision sur Jeanne de Boulogne et d'Auvergne.

LAMBERT (Pierre Philippe) et Gérard LE MAREC.

Partis et mouvements de la Collaboration : Paris 1940-1944.

Jacques Grancher, 1993, gr. in-8°, 257 pp, nombreuses photos dans le texte et 16 pl. d'insignes et écussons en couleurs hors texte, sources, index, broché, couv. illustrée, bon état, signé par P. H. Lambert

Le premier volet de cet ouvrage était consacré à toutes les organisations, civiles et militaires, relevant directement de l'Etat français, En zone occupée – dite zone Nord, à partir de 1943 – l'ensemble de la vie politique est soumis au bon vouloir de l'occupant. Durant quatre années, les Allemands préféreront voir se multiplier les groupements et leurs mouvements de jeunesse plutôt que d'encourager le parti unique dont rêve chacun des Chefs, au lendemain de la disparition de la IIIe République. D'où la multiplicité d'organisations dont les effectifs ne seront jamais en rapport avec les prétentions des "frères ennemis". Tous portent uniformes et insignes, Parfois des armes, car le "collabo" en uniforme est bien souvent l'homme à abattre. "Collaborationnistes", ils ne le furent pas tous. La défaite de la France a également encouragé les mouvements centrifuges et au régionalisme a parfois fait place l'autonomisme. En Alsace et Moselle, annexées par le IIIe Reich, ont existé des mouvements-passerelles qui préludaient à l'entrée dans le parti national-socialiste. Les traces de cet ensemble complexe avaient été bien souvent perdues et l'histoire négligée. Une fols encore, Pierre-Philippe Lambert et Gérard Le Marec se sont attachés à les analyser dans ce "précis" où seules sont retenues les structures et non pas les motivations.

LAMBERT (Pierre Philippe) et Gérard LE MAREC.

Les Français sous le casque allemand. Europe 1941-1945.

Jacques Grancher, 1994, gr. in-8°, 248 pp, nombreuses photos dans le texte et 16 pl. d'insignes, écussons et décorations en couleurs hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s. de P. H. Lambert

En France, de 1941 à 1945, plusieurs milliers d'hommes – et quelques centaines de femmes – ont porté l'uniforme allemand. Leur motivation principale annoncée était la guerre contre le bolchevisme, mais certains d'entre eux, très jeunes, étaient mus aussi par le goût insensé de l'aventure. Le lecteur découvrira ici des itinéraires incroyables, au sein de toutes les unités allemandes, y compris les plus difficiles à pénétrer: ainsi, même la Leibsiandarte Adolf Hitler a compté quelques Français. Si les unités spécifiquement issues du régime de Vichy (ou de ses satellites) telles que la LVF ou la division Charlemagne sont bien connues, il n'en va pas de même pour toutes celles, nombreuses, au sein desquelles des Français se sont portés volontaires pour revêtir l'uniforme allemand. Combattants ou auxiliaires de l'armée et de la police – qu'il convient de distinguer en raison de leur utilisation –, ces Français perdus sont présents sur tous les fronts. En France, afin d'assurer la sécurité des arrières de la Wehrmacht, mais également à l'Est, en Italie et même en Afrique du Nord, vêtus de tenues disparates et porteurs d'insignes mal connus. Plus d'un demi-siècle après la déroute du IIIe Reich, censé durer mille ans, Pierre-Philippe Lambert et Gérard Le Marec ont recherché les protagonistes de cette épopée tragique et sanglante.

LECOY de LA MARCHE (A.).

La France sous saint Louis et sous Philippe le Hardi.

P., Ancienne Maison Quantin, Librairies-Imprimeries Réunies, May & Motteroz, 1893, in-8°, 250 pp, nombreuses gravures, reliure percaline rouge décorée de l'éditeur (lég. salie, ors ternis), bon état

"La France sous saint Louis et Philippe le Hardi (May et Motteroz) présente un réel intérêt, et la ferveur religieuse de l'auteur donne l'accent qui convient à ce tableau de la France sous un roi qui fut vraiment un saint et dans un siècle qui est le siècle d'or de l'Église. M. Lecoy connaît à merveille la littérature des sermonnaires du moyen âge, et il a su en tirer bon profit pour la peinture de l'époque. Avec sobriété et précision il a touché les points essentiels de son sujet, et l'illustration du volume, bien choisie et d'une excellente exécution, témoigne aussi du soin apporté par M. Lecoy à son travail." (Revue Historique, 1894)

LEFLON (Jean).

Nicolas Philbert, évêque constitutionnel des Ardennes.

Mézières, Archives départementales, 1954, in-8°, 193 pp, un portrait de Philbert hors texte, une carte, broché, bon état. Ex-libris Dominique Labarre de Raillicourt

"Le personnage dont M. Leflon retrace la vie intéresse à plus d'un titre. Philbert, qui fut évêque constitutionnel des Ardennes de la fin de 1790 à 1797, n'a certes pas l'intelligence, même à œillères, ou le caractère, même abrupt, qui distinguent tel ou tel autre prélat de cette Eglise. Il est plus « retors » que subtil, plus opportuniste que constant en sa théologie, plus coutumier des voies indirectes que du combat à visage découvert. Cela se discerne non seulement dans sa carrière ecclésiastique, mais lors des événements politiques auxquels le mêlèrent, après le 10 août 1792, la révolte de La Fayette et l'attitude « fédéraliste » de la municipalité sedanaise. Il arriva pourtant à cet évêque de se montrer rigide et courageux. Un mandement de janvier 1793 contre le mariage des prêtres et le divorce lui valut d'être conduit sous bonne escorte à la Convention. La chose aurait pu mal tourner. Bien sûr, Philbert, en fâcheuse posture, déploya en faveur de sa cause quelques-unes des « astuces » auxquelles il était loin de répugner. Mais ce n'est pas un mince honneur pour lui de se voir inscrit à côté des Grégoire et des Gratien, parmi ceux qui s'élevèrent vigoureusement contre les plus graves réformes religieuses de la Révolution toute-puissante. On appréciera beaucoup l'étude de M. Leflon sur le serment constitutionnel dans le département des Ardennes. L'intérêt historique de cette question est loin d'être épuisé..." (Ch. Ledré, Revue d'histoire de l'Église de France, 1955)

LECŒUR (Auguste).

Croix de guerre pour une grève. Cent mille mineurs contre l'occupant, 27 mai-10 juin 1941.

Plon, 1971, pt in-8°, 186 pp, 8 pl. de fac-similés et photos hors texte, broché, bon état. On joint des articles de presse sur le livre avec des entretiens avec l'auteur (le Monde, le Figaro)

En mai-juin 1941, en pleine zone interdite, les mineurs cessent le travail face à l'occupant allemand. Auguste Lecœur, à l'époque dauphin de Maurice Thorez, qui organisa cette « manifestation patriotique » en explique le sens à une époque où le PCF entretenait avec l'Allemagne des « rapports de neutralité bienveillante ». — Lecœur, dirigeant de la fédération communiste du Pas-de-Calais, sera l'un des principaux animateurs de la grande grève des mineurs de mai-juin 1941. Cette grève a représenté, dans les premières années de l'occupation, le seul mouvement de rébellion d'une certaine ampleur développé sur le territoire national. L'organisation syndicale clandestine qui s'est mise en place dans le bassin minier, – les CUSA (Comités d'unité syndicale et d'action) –, a, dès la fin 1940, développé en dehors des directives nationales une ligne revendicative qui n'excluait pas l'affrontement avec les Allemands. Les traditions patriotes sont plus vivaces qu'ailleurs dans cette région qui a déjà connu l'occupation pendant la première guerre mondiale et qui, de surcroît, est directement rattachée à l'administration allemande de Bruxelles. Les conditions de vie sont aussi dures que dans tout le pays, mais les Allemands maintiennent les cadences de production à un niveau extrêmement élevé. À la suite d'un incident banal entre des mineurs et un chef porion, le débrayage de la fosse numéro 7 de Dourges s'étend en quelques jours à tout le bassin minier. Lecœur et la direction des CUSA ont lancé le mot d'ordre de grève. Le mouvement culmine le 4 juin : 100.000 mineurs sont alors en grève dans le bassin, soit la quasi-totalité de l'effectif ouvrier. Les mineurs obtiennent rapidement satisfaction, mais les Allemands se sont lancés dans une sanglante chasse aux meneurs : emprisonnement et déportation d'hommes et de femmes, souvent désignés avec la complicité des cadres des Compagnies minières. Jusqu'à la fin de l'occupation, la résistance ouvrière demeurera particulièrement vivace dans la région du Nord.

MABIRE (Jean).

La Division "Tête de mort" sur le front de l'Est, 1941-1945.

Grancher, 1994, in-8°, 261 pp, nombreuses photos, cartes, annexes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

De toutes les unités allemandes engagées sur le Front de l'Est, la division Totenkopf « Tête de mort » fut l'une des plus redoutables. Se targuant d'avoir été recrutés parmi les formations de l'Ordre noir SS, les combattants de choc qui servaient dans ses rangs étaient considérés comme des nationaux-socialistes fanatiques à qui on pouvait confier les plus dures missions. C'est sur le Front de l'Est que la « Tête de mort » devait donner toute sa mesure ; elle y gagna une réputation qui amena tous les généraux à souhaiter son intervention dans leur secteur. La division participa à la grande attaque sur Leningrad et s'ouvrit de vive force un passage à travers la ligne Staline. Encerclée au sud-est du lac Ilmen, par un froid de -40°, les combattants allemands, ravitaillés par avion, parvinrent à résister à tous les assauts russes. Pratiquement réduite à néant après ces durs combats, la Totenkopf fut reformée en France et équipée de blindés. Elle participa à la reprise de Kharkov avant de devenir, quelques mois plus tard, une unité d'intervention que l'on engageait partout où le Front allemand craquait sous les coups de boutoir des forces soviétiques, lancées dans la course vers l'ouest et le Reich lui-même. Les rares survivants de la formation se battirent en Autriche dans les derniers jours de la guerre. Ils furent livrés aux Soviétiques par les Américains. Bien peu revinrent des camps de prisonniers.

MABIRE (Jean).

La Brigade Frankreich. La tragique aventure des SS français.

Fayard, 1989, gr. in-8°, 468 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

En août 1944, le premier bataillon de la Sturmbrigade, la Brigade d'assaut des volontaires français de la Waffen SS, se trouve engagé sur le front des Carpates. Sur un millier de combattants, on comptera cent trente tués, plus de six cent soixante blessés et une cinquantaine de prisonniers, en moins de deux semaines de combat. Pourquoi de jeunes français ont-ls voulu s'engager dans les troupes d'assaut du Reich et comment se sont-ils battus dans un des plus terribles secteurs du front de l'Est ? C'est à cette double question que répond le livre de Jean Mabire, La Brigade Frankreich, une fresque historique particulièrement haute en couleur.

MABIRE (Jean).

La Bataille des Alpes 1944-1945.

Presses de la Cité, 1986-1990, 2 vol. gr. in-8°, 318 et 288 pp, 32 pl. de photos hors texte, 5 cartes, ordres de bataille en annexes, sources, brochés, couv. illustrées, bon état

Les exploits de la 7e brigade du colonel Le Ray. – Au début du mois de novembre 1944, trois bataillons de FFI, les Forces Françaises de l'Intérieur issues de la Résistance, venant de l'Isère, arrivent en haute Maurienne. Les chasseurs de montagne allemands et les parachutistes italiens de la division "Folgore" ont été chassés de la vallée de l'Arc, mais ils tiennent les cols de la frontière et tout le massif du Mont-Cenis. Après avoir mené, pendant un très rude hiver, une guerre de harcèlements et de patrouilles, les éclaireurs-skieurs des 6e, 11e et 15e BCA passent à l'attaque au printemps 1945... Tome 1 : Maurienne – Novembre 1944-Mai 1945. Tome 2 : Septembre 1944-Mai 1945. Mont-Blanc, Tarentaise, Haute-Maurienne, Névachie.

HOWARD Walter et Irmgard AURAS.

Musique et sexualité.

PUF, 1957, in-8°, 205 pp, traduit de l'allemand, broché, couv. illustrée, non coupé, bon état (Bibliothèque Internationale de Musicologie)

GAIDA (Peter).

Camps de travail sous Vichy. Les « Groupes de travailleurs étrangers » (GTE) France et Afrique du Nord 1940-1944. (Thèse).

Les Indes savantes, 2023, gr. in-8°, 393 pp, cartes, annexes, biblio, sources, broché, couv. illustrée, bon état

Durant les « années noires », la France et ses colonies d’Afrique du Nord se couvrent de nombreux camps de travail, pour des chômeurs français, des soldats « coloniaux » et des réfugiés étrangers, tous gérés par un nouveau « Commissariat à la lutte contre le chômage » créé par le régime de Vichy. Des milliers d’étrangers – dont 30.000 Espagnols réfugiés politiques de la Guerre d’Espagne – sont incorporés par le régime de Vichy dans de nombreux « Groupes de travailleurs étrangers » (GTE) et forcés de travailler dans l’agriculture et dans l’industrie de la zone dite « libre ». Cette « xénophobie d’État » trouve son prolongement en Afrique française du Nord où plusieurs milliers de réfugiés étrangers et de communistes français déportés de la métropole sont également regroupés dans des GTE afin de réaliser un vieux rêve colonial : un chemin de fer à travers le désert, le « Transsaharien ». Dans le cadre de la Collaboration d’État, le régime de Vichy « livre » également 40.000 réfugiés espagnols à l’Organisation Todt (OT) qui construit pour l’armée allemande sur le littoral français cinq bases sous-marines et 8.000 bunkers du « Mur de l’Atlantique ». Dans une centaine de camps de travail peu connus, l’Organisation Todt emploie des milliers de travailleurs forcés français, espagnols, russes, « coloniaux » et juifs. Les camps les plus durs de l’OT sont ouverts dans les îles de la Manche où 800 travailleurs forcés trouvent la mort. Avec environ 10000 « guérilléros », les réfugiés espagnols évadés des GTE sont le plus important groupe d’étrangers dans la Résistance. Cette étude, basée sur de nombreuses archives, retrace pour la première fois cette histoire d’une « France des camps de travail ».

MALET (Albert) et Jules ISAAC.

De la Révolution de 1789 à la Révolution de 1848.

Hachette, 1978, pt in-8°, 576 pp, 294 gravures, cartes et plans dans le texte, 9 cartes en couleurs sur 12 pl. hors texte, cart. illustré de l'éditeur, bon état (Cours Malet-Isaac, classe de Seconde, programmes de 1960)

Par Jules Isaac, André Alba, Ch. H. Pouthas, Jean Michaud. — Un manuel classique, qui a formé des générations successives de lycéens : le « Malet-Isaac » occupe une place de choix dans la mémoire scolaire française. Un succès dû à ses qualités : un récit chronologique bien construit, écrit dans une langue claire, qui constitue un aide-mémoire de choix pour tous publics. Pour les historiens, c'est aussi le témoignage de ce que fut la vulgarisation historique à l'intention des classes secondaires pendant près d'un demi-siècle.

MARTIN (Percy Alvin).

Who's Who In Latin America. A Biographical Dictionary of the Outstanding Living Men and Women of Spanish America and Brazil.

Stanford Ca, Stanford University Press / Oxford University Press, 1935, in-8°, xxiv-438 pp, texte sur 2 colonnes, reliure toile éditeur, titres argentés au 1er plat et au dos, bon état. Texte en anglais. Edition originale, Ex-libris Dominique Labarre de Raillicourt

MARCÈRE (Émile de).

L'Assemblée nationale de 1871. 1. Gouvernement de M. Thiers. 2. La présidence du maréchal de Mac-Mahon.

Plon, 1904-1907, 2 vol. in-12, iii-334 et iv-290 pp, brochés, bon état

"M. de Marcère, au temps où il était activement mêlé à la politique comme membre influent du Centre gauche, avait pris des notes au jour le jour. Mais de ces notes nous n'avons ici que de minces extraits : une conversation avec Thiers sur les négociations avec Bismarck (p. 63), une conversation chez Thiers le soir de la démission de Grévy et une visite chez Grévy le lendemain (p. 292-296), un portrait de Tolain (pp 215-217), un portrait de Renan (p. 218-220). M. de Marcère a préféré composer, avec ses souvenirs et les documents, un résumé de l'histoire parlementaire entrecoupé de lamentations sur le temps présent et parsemé d'anecdotes. Mais du moins l'ouvrage éclaire d'une vive lumière l'état d'esprit de M. de Marcère. Il nous apprend (p. 112) que la Commune est l'oeuvre des francs-maçons (« Aux traits essentiels de la révolte, on reconnaît l'ingérence de la franc-maçonnerie ») –, que dès 1871, la franc-maçonnerie préparait sa revanche qui devait être gagnée, trente ans plus tard, sous le triumvirat Loubet, Waldeck et Combes (pp. 119), – que dans la formation de l'Internationale nous n'avons pas de peine à reconnaître la main de la puissance occulte judéo-maçonnique qui s'est intronisée (sic) chez nous (p. 214)..." (Ch. Seignobos)

La Revue Napoléon N° 29.

La bataille d'Eylau.

Editions de la revue Napoléon, 2007, in-4°, 80 pp, 60 illustrations en noir et en couleurs, dans le texte et à pleine page, 2 plans de la bataille en couleurs, un tableau généalogique des Walewski avec blason sur 2 pages, broché, couv. illustrée, bon état

Numéro 29 de La Revue Napoléon, revue encyclopédique sur le Consulat et l'Empire. Articles de Bernard Quintin, Jacques-Olivier Boudon, Thierry Lentz, Jean Tulard, Dominique de la Barre de Raillicourt, André Palluel-Guillard...

MILLER-BROWN (Conrad).

The Queen & Her Royal Relations : a Who's Who of the Royal Families of Europe.

London, Rupert Hart-Davis, s.d. (1953), gr. in-8°, 47 pp, 7 tableaux généalogiques dont un grand dépliant en couleurs hors texte, 5 blasons, index, cart. illustré de l'éditeur, coiffe sup. arasée, bon état, envoi a.s. à Dominique Labarre de Raillicourt

[Paris].

Le Conseil municipal. Nos édiles. Annuaire illustré, municipal et administratif de la Ville de Paris et du département de la Seine. 1926.

P.. Publications du journal municipal La Cité, 1926, fort in-8°, 936 pp, introduction par Georges Guillaumin, préface de Léopold Bellan, illustrations de Henri Manuel, nombreux portraits et photos dans le texte et à pleine page, fac-similé dépliant d'une feuille de présence des membres du Conseil municipal de Paris, avec les signatures, nombreuses pages de publicités, reliure pleine toile écrue de l'éditeur, 1er plat avec titres en noir traversé par une bande bleue et rouge en diagonale, couv. un peu salie, bon état. Rare

A Paris et dans le département de la Seine, les maires ont leur annuaire biographique où ils exposent et comparent leurs titres, leurs cursus et leurs réalisations édilitaires. Cet annuaire, fort rare aujourd'hui, a eu quatorze éditions entre 1895 et 1941. C'est un instrument de travail fort utile pour les biographies.

MOURAVIEFF (Boris).

La Monarchie Russe.

Payot, 1962, in-8°, 205 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque historique)

De Pierre le Grand à Nicolas II. — Historien, philosophe, ésotériste et maître spirituel, Boris Mouravieff (1890-1969) fut avant tout un homme inclassable. Professeur d’histoire à l’université de Genève, il quittera ses fonctions officielles pour se consacrer à l’enseignement ésotérique. Arrivé en France en 1924, Mouravieff travaille comme ingénieur consultant dans diverses compagnies pétrolières, tout en se consacrant à l’étude et à ses écrits jusqu’en 1941. Il rencontre aussi fréquemment Gurdjieff et quelques-uns de ses disciples. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, en 1944, refusant de collaborer avec les Allemands, il est arrêté par la Gestapo, mais parvient à s’échapper en Suisse avec sa famille. Alors âgé de 55 ans, il entreprend un cursus universitaire à l’Institut des Hautes Études Internationales à Genève, où il défend en 1951 une thèse sur l’Alliance Russo-turque pendant la période napoléonienne. Quatre années plus tard, il devient privatdozent (enseignant en attente d’une chaire universitaire) à l’Université de Genève après avoir présenté une leçon sur « La politique de Pierre le Grand dans la question d’Orient ». Cette fonction universitaire couronne ses recherches d’historien qui s’étaient déjà vues concrétisées par la publication de plusieurs ouvrages, notamment "Le Testament de Pierre le Grand, légende et réalité" et "La Monarchie Russe", ainsi que plusieurs articles. (Olivier Santamaria, Boris Mouravieff et l'ésotérisme chrétien, 2009)

POETE (Marcel).

L'Enfance de Paris. Formation et croissance de la ville des origines jusqu'au temps de Philippe-Auguste.

Armand Colin, 1908, in-12, 286 pp, reliure demi-chagrin vert, dos à 4 faux-nerfs, titres et caissons dorés très ornés, tranches dorées, encadrements à froid sur les plats, fer doré de la Ville de Paris au 1er plat (rel. de l'époque), bon état. Edition originale

"Dans ce volume, M. Poëte a voulu mettre à la portée du grand public les résultats des travaux auxquels a donné lieu l'histoire de Paris des origines à l'année 1180 et en tirer quelques vues nouvelles sur la formation de l'agglomération parisienne. Il a surtout insisté sur l'intérêt que présente l'étude du sol sur lequel s'est développée cette agglomération, idée juste et féconde." (Revue Historique, 1908) — Table : Paris à la haute époque gallo-romaine ; à la basse époque gallo-romaine ; au VIe siècle ; aux âges mérovingien et carolingien ; Paris et les invasions normandes ; La formation féodale de Paris par les établissements religieux ; Saint-Germain-des-Prés, élément formateur de Paris ; La Cité aux XIe et XIIe siècles ; La rive droite aux XIe et XIIe siècles ; La rive gauche aux XIe et XIIe siècles ; La collectivité parisienne ; Paris, centre intellectuel et artistique (XIIe siècle).

Office d'informations de guerre des Etats-Unis.

La Bataille de France.

S.l., Office d'informations de guerre des Etats-Unis, s.d. (nov.-déc. 1944), in-4° (21 x 27 cm), (72) pp, 114 photographies, une carte de la France en 1944 en 3 couleurs, broché, couv. photo sur fond bleu, blanc, rouge, dos lég. abîmé, bon état

GÉRARD (Robert).

Sur un prieuré bénédictin de la route des pèlerinages. Saint-Gilles de Montoire (XIe siècle).

P., Editions d'Art et d'Histoire, 1935, pt in-4° (19 x 25), 70 pp, 24 planches hors texte en héliotypie présentant 34 reproductions des fresques de la chapelle Saint-Gilles et d'oeuvres du Moyen Age prises par l'auteur comme termes de comparaison, imprimé sur papier vergé, broché, couv. à rabats, bon état

Plusieurs fois abandonnée et reprise, la thèse du rayonnement d'art, parti du Mont-Cassin vers la fin du XIe siècle, semble devoir trouver une vigueur nouvelle dans l'étude de la vie des établissements bénédictins qui jalonnèrent les routes des pèlerinages, comme dans la constatation des rapports incessants, administratifs et religieux, qui lièrent étroitement entre eux, dès le haut Moyen Age, ces établissements, haltes des pèlerins. La remarquable étude de M. R. Gérard sur l'un des établissements situé sur la route du grand pèlerinage de Tours, puis de Compostelle, abonde, dans ce sens, en aperçus nouveaux. Consacré à l'importante décoration murale intérieure de la chapelle Saint-Gilles de Montoire, il sera fort utile à ceux qui cherchent à éclaircir le processus par lequel les ateliers ambulants, possesseurs des cartons et albums provenant vraisemblablement du Mont-Cassin, par l'intermédiaire de Cluny, les appliquèrent dans les sanctuaires bénédictins de France. Les différentes écoles, celles de Desiderius, c'est-à-dire du Mont-Cassin, et l'école plus particulièrement française y sont bien classées et examinées. — "En présentant la chapelle du prieuré bénédictin de Saint-Gilles de Montoire, M. Robert Gérard n'a pas eu la prétention d'en étudier l'architecture, qui a fait l'objet d'un travail très poussé que M. l'abbé Plat a écrit dans le volume du Congrès de Blois en 1925, aussi n'y consacre-t-il que quelques pages pour situer l'objet principal de son livre : les peintures qui l'ornent. Ce n'est pas que celles-ci aient échappé à M. l'abbé Plat, mais, depuis 1925, un fait nouveau a surgi, qu'il eût été bon de rappeler : il y a quelques années seulement, il a été retrouvé au Musée de peintures d'Orléans une suite d'aquarelles copiées très fidèlement en 1841, à Saint-Gilles de Montoire, par J.-J. Jorand, qui furent exécutées alors que les peintures étaient dans un état de conservation bien supérieur à celui d'aujourd'hui, où il est fort difficile de les examiner avec fruit . On peut maintenant retrouver les thèmes iconographiques, jusqu'ici, faute d'une bonne vision, mal interprétés, et la technique dont on se rendait difficilement compte. Ainsi armé, M. Gérard s'est attaché à rechercher les origines de cet ensemble et il l'a fait avec talent et courage : il ne craint pas d'aller à l'encontre de théories admises par de nombreux archéologues, et non des moindres. A bien lire l'auteur, non seulement il y a une école architecturale de Cluny, mais c'est à Cluny qu'on doit les peintures murales qui enrichirent les églises du XIIe siècle : « Ce sont les cartons et albums de mosaïques importés d'Italie pour Cluny qui servirent de base à la plupart des peintures murales du XIIe siècle. » M. Gérard étend même le sujet juscju'à rechercher les sources d'inspiration dont Cluny a bénéficié. Montoire, situé, – comme tant d'autres localités, – sur une route de pèlerins, devait subir cette emprise." (François Deshoulières, Bulletin Monumental, 1935) — "... Saint-Gilles de Montoire méritait bien l'honneur que vous lui faites, car il est peu d'églises du Moyen Age à présenter encore un tel et si curieux ensemble de peintures. J'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre commentaire et je vous en félicite d'autant plus vivement qu'il contribuera, je l'espère, à attirer efficacement l'attention sur nosanciennes peintures murales, charmants vestiges d'un monde évanoui qui fournissent un témoignage beaucoup plus précis sur les origines de notre civilisation romanes que les sculptures et les miniatures des manuscrits." (Jean Hubert)

GALLIOU (Patrick).

L'Armorique romaine.

Braspars, Les Bibliophiles de Bretagne, 1984, gr. in-8°, 310 pp, 24 pl. de photos hors texte, 76 figures et cartes, biblio, index, broché, couv. à rabats, bon état

En 56 avant notre ère, les peuples armoricains coalisés subissent une défaite face aux armées de César. Quatre siècles et demi séparent cette date des bouleversements sociaux et politiques qui marquèrent les premières années du Ve siècle. Cette période est l'une des plus mal connues de l'histoire de la péninsule armoricaine. Bien que les enquêtes de terrain, les fouilles archéologiques et les travaux scientifiques consacrés à l'Armorique romaine se soient multipliés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, élargissant considérablement le champ de nos connaissances en ce domaine, le grand public reste encore trop souvent attaché à l'image d'Epinal, pourtant totalement dépassée, d'une Armorique martyrisée par l'envahisseur romain, quasi déserte, économiquement et culturellement sous-développée. Le lecteur trouvera dans le présent ouvrage une synthèse objective rassemblant les multiples données archéologiques et historiques jusqu'alors éparpillées dans d'innombrables publications d'accès souvent difficile.

MAINE de BIRAN (Marie François Pierre Gonthier de Biran, dit).

Œuvres de Maine de Biran, accompagnées de notes et d'appendices, publiées par Pierre Tisserand. Tome XIV : Nouveaux essais d'anthropologie.

PUF, 1949, in-8°, xvi-440 pp, introductions par Pierre Tisserand et Henri Gouhier, broché, qqs soulignures au crayon rouge, bon état (Coll. Bibliothèque de philosophie contemporaine). Peu courant

En 1920 paraissait le tome I de l'édition des oeuvres de Maine de Biran de Pierre Tisserand. Cette édition se limitait volontairement aux textes d'intérêt philosophique. La mort de P. Tisserand survenue en 1935 ne devait pas interrompre cet important travail. Il s'achève par la publication du dernier tome. Le tome XIV présente la “Note sur l'idée d'existence”, les “Nouveaux essais d' anthropologie” et les “Notes sur l'évangile de saint Jean”. Précédé de deux introductions historiques, le texte de la “Note sur l'idée d'existence” comporte d'abondantes notes destinées à en faciliter la compréhension. Les volumes de cette édition auront fait connaître le grand intérêt du travail de Pierre Tisserand qui rendra les plus grands services à tous ceux qui désirent approfondir leur connaissance de la riche pensée du psychologue français. (H. Haroux, Revue Philosophique de Louvain, 1949)

GOBINEAU (Comte de).

Deux études sur la Grèce moderne. Capodistrias. Le royaume des Hellènes.

P., Plon-Nourrit et Cie, 1905, in-12, iv-325 pp, broché, non coupé, bon état. Edition originale dont il n'a pas été tiré de grands papiers

Ces deux études présentent une analyse approfondie de la Grèce moderne. En 1878, libéré de ses fonctions, Gobineau est libre de s'exprimer. Il le fait à sa manière, en analyste averti, sans pathos, dans une prose éclatante. Il examine les changements politiques, sociaux et culturels qui ont eu lieu dans le pays depuis l'indépendance en 1821. Le livre est divisé en deux parties : La première traite de la Grèce sous le règne du roi Othon Ier, qui a régné de 1832 à 1862. Gobineau examine les défis auxquels le pays a été confronté pendant cette période, notamment la lutte pour l'indépendance, les conflits avec la Turquie et les problèmes économiques. La deuxième partie traite de la Grèce après la chute d'Othon Ier et de l'arrivée de Georges Ier en 1863. Gobineau examine les changements politiques et sociaux qui ont eu lieu pendant cette période, dont l'abolition de l'esclavage et l'expansion de l'éducation.

CHAFFANJON (Arnaud).

Les Grands Ordres de Chevalerie.

Editions Serg, 1977, gr. in-8°, 398 pp, préface du duc de Castries, très nombreuses illustrations dans le texte, 21 planches hors texte dont 9 dépliantes et 12 en couleurs, gardes illustrées, reliure simili-cuir carmin de l'éditeur, dos orné, croix de Malte et filet d'encadrement dorés sur les 2 plats et le dos, jaquette illustrée, bon état

Tome 1 (seul paru). Ce volume traite de trois Ordres français anciens – Saint-Michel, Saint-Esprit, Saint-Louis, trois modernes – Légion d'Honneur, Libération, Mérite ; et dix Ordres étrangers anciens – Malte, Saint-Sépulcre, etc... Iconographie particulièrement soignée (Saffroy V, 52454). Un tome II, annoncé, n'est jamais paru.

MICHELET (Jules).

Renaissance et Réforme. Histoire de France au XVIe siècle.

Laffont, 1982, fort in-8°, 816 pp, préface de Claude Mettra, chronologie de Véronique Bedin, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Bouquins)

Cette histoire du XVIe siècle tient une place capitale dans l'oeuvre de Michelet. Pendant dix ans, il s'est enseveli dans l'histoire de la Révolution, il en a, en son coeur et en sa chair, partagé intimement les fièvres, les angoisses, et les illusions. Il en est sorti dans un état de grand épuisement intérieur. C'est à travers la Renaissance qu'il va s'efforcer de renaître à lui-même, d'opérer sa propre résurrection. "Un homme est son propre Prométhée", dira-t-il en 1867 en dressant l'inventaire de toute son oeuvre, et nulle époque ne répond mieux pour lui à cette vocation prométhéenne de l'humanité. Car, au coeur du XVIe siècle, il retrouve cette passion d'être, cette ardeur de vivre que la civilisation moderne lui semblait avoir profondément érodées. La figure centrale de cette fresque, c'est Rabelais, celui qui s'aventure dans les chemins de la connaissance comme le fit aux temps mythiques l'enchanteur Merlin : en riant. Et ce qu'il nous murmure ici, à travers Michel-Ange, Dürer ou Luther, c'est que la seule voie ouverte à notre désir est celle de la joie. Le XVIe siècle est une expérience du bonheur : somptueuse et dérisoire, tragique et absurde comme toutes les entreprises humaines, elle est cependant la seule expérience que les dieux nous jalousent, la seule qui nous ouvre à notre condition vraiment divine.

BERTIÈRE (Simone).

Les Reines de France au temps des Bourbons. 4. Marie-Antoinette l'insoumise.

Editions de Fallois, 2002, fort in-8°, 735 pp, 32 pl. de gravures hors texte (dont 16 pl. en couleurs), généalogies, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Prix de la Biographie de l'Académie française)

L'Insoumise : un titre singulier, qu'appelle une image de Marie-Antoinette largement renouvelée par une relecture critique des sources. Contrairement à une légende tenace, elle n'est ni douce, ni timide. L'acharnement qu'elle déploie pour obtenir ce qu'elle désire n'a d'égal que la résistance qu'elle oppose à ce qui lui déplaît. Face aux servitudes écrasantes qui sont le lot d'une reine de France, elle se rebelle, refuse de se sacrifier à sa fonction, prétend mener une vie indépendante, conforme à ses goûts, sans mesurer qu'elle donne prise à la calomnie et s'aliène l'opinion. Mais son énergie, son intransigeance, longtemps galvaudées pour des objets frivoles, lui vaudront d'atteindre dans l'ultime épreuve à une authentique grandeur. A ses côtés, deux personnages de premier plan, sa mère, l'impératrice Marie-Thérèse, et son mari. Sur le roi Louis XVI, si maltraité par les biographes de la jeune femme, les documents d'archives apportent des révélations capitales. Toute l'histoire des relations conjugales du couple royal est donc reprise ici à zéro, sur des bases nouvelles. Fidèle à son goût pour la peinture de société, Simone Bertière a fait place à d'autres figures importantes de cette époque, de Louis XV vieillissant et de sa dernière maîtresse la Du Barry à quelques-unes des têtes d'affiche de la Révolution française, comme Mirabeau et Barnave. Tout un monde sur le point de sombrer dans la tourmente. C'est donc un quart de siècle d'histoire de France, un des plus tumultueux, qui est évoqué ici. Mais la politique, omniprésente, est présentée de façon aussi objective que possible, hors de tout esprit partisan. — S'appuyant sur une lecture nouvelle et rigoureuse des sources, Simone Bertière restitue ici sa vérité psychologique et historique à la dernière de ses Reines de France. Marie-Antoinette fut une femme rebelle aux servitudes écrasantes de sa fonction, aspirant à une vie indépendante et conforme à ses goûts. Sa mère – l'impératrice d'Autriche –, Louis XV, la comtesse du Barry, Axel de Fersen, Mirabeau et bien d'autres figures capitales de l'époque revivent dans ces pages. Sur le roi Louis XVI, les documents analysés par Simone Bertière apportent des révélations et, pour la première fois, l'histoire du couple apparaît sous son vrai jour. Le dernier volume d'une fresque historique qui a valu à son auteure de nombreuses récompenses littéraires.

WILLEMS (H.) et J.-Y. CONAN.

Liste alphabétique des pages de la Grande Ecurie du roi [1668-1761]. Aperçu historique présenté par D. Labarre de Raillicourt.

Suresnes, J.-Y. Conan, 1962, gr. in-8°, 111 pp, nombreux blasons dessinés dans le texte, index, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale (Saffroy I, 13570 a)

Ce répertoire des noms de familles nous place en présence des grandes familles tant du Languedoc, Artois, Poitou, Bretagne, Lorraine, Alsace, Berry, Flandre, Hainaut, Champagne que d'ailleurs. Chaque nom de famille est accompagné du prénom, de la région dont est originaire la famille et de la source manuscrite qui doit permettre au généalogiste et héraldiste une étude plus approfondie de nos anciennes familles. A partir du XVe siècle les pages de la Grande Ecurie du Roi de France devaient être de famille noble sur au moins quatre générations. Leur responsabilité était de servir le roi dans sa chambre, à table, à la chasse et dans ses visites.

BRUN (Patrice).

Princes et princesses de la Celtique. Le premier Age du Fer en Europe, 850-450 avant J.-C.

Editions Errance, 1987, gr. in-8°, 219 pp, nombreuses illustrations dans le texte, biblio, index, reliure cartonnée de l'éditeur, sans la jaquette, bon état (Coll. des Hespérides)

Du 9e au 5e siècle avant notre ère, le monde celtique occupe le centre de l'Europe, de la Méditerranée à la Baltique. Pendant ce "premier âge du fer", un nouveau système économique, fait d'échanges entre les civilisations grecque, étrusques et le reste du monde, se met en place. Les centres de développement méditerranéens traitent avec l'aristocratie locale pour se procurer matières premières et main d'œuvre. Ces Princes et Princesses, à leur mort, se font ensevelir avec un somptueux mobilier dans des tombeaux monumentaux, énormes tertres funéraires élevés au pied de leur résidence fortifiée. A Vix, par exemple, fut découverte une de ces tombes princières où gisaient entre autres le fameux cratère, élément du service de banquet, et le traditionnel char d'apparat. L'archéologie fera encore de nombreuses découverts de tombes princières. Au-delà du merveilleux, leur analyse nous fera mieux connaître ces cinq siècles, pendant lesquels se sont forgées les racines de l'Europe et que certains appellent encore l'Europe « barbare ».

GODECHOT (Jacques).

Les Révolutions, 1770-1799.

PUF, 1963, pt in-8°, 410 pp, biblio, index, cart. éditeur lég. défraichi, bon état (Coll. Nouvelle Clio), envoi a.s. de R. Boutruche (le directeur de la collection)

"... Le plan en fait un instrument de travail merveilleux : la première partie est une bibliographie critique ; la seconde partie est un exposé des faits essentiels ; la troisième soulève les problèmes et suggère des perspectives de recherche. Nul n'était plus qualifié que le doyen de la Faculté des Lettres de Toulouse dont on a apprécié l'histoire des “Institutions de la France sous la Révolution et l'Empire” et, plus récemment, la “Contre-Révolution”, pour traiter d'un sujet vaste et complexe. Il l'a fait avec une richesse d'information remarquable, avec une impassibilité un peu froide qui a l'avantage de ne pas exciter les passions dans un sujet toujours brûlant. Une thèse inspire l'ouvrage, c'est l'étendue extrême de ces Révolutions, leur existence hors de France, hors des pays où elle a été concrètement importée par les Français. Les idées « révolutionnaires », nul ne le conteste, ont inspiré les faits qui se sont déroulés en Amérique du Nord puis en France, mais en même temps elles ont déchaîné des phénomènes semblables, quoique généralement moins poussés, chez d'autres nations d'Europe et hors d'Europe. Cet élargissement des vues donne au livre de M. Godechot une grande utilité..." (B.-A. Pocquet du Haut-Jussé, Annales de Bretagne, 1963)

MOREAU (Jean-Pierre)(publ. par).

Un Flibustier français dans la mer des Antilles, 1618-1620. Manuscrit du début du XVIIe siècle présenté par Jean-Pierre Moreau.

Seghers, 1990, in-8°, 316 pp, préface de Jean Meyer, cartes, glossaire français, glossaire caraïbe, biblio, index; broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Etonnants voyageurs)

Récit anonyme d’un participant à une expédition dans les Antilles qui montre les errances des marins français ainsi que les contacts avec la civilisation indigène, les animaux et les plantes de ces îles. Informe avec précision et sans fioritures sur le langage marin comme sur le langage indien. — "Il serait dommage que cet ouvrage n'attire l'attention que des amateurs d'odyssées maritimes même si ceux-ci ne peuvent qu'être comblés par un récit haut en couleurs, prodigue en drames, rebondissements et fracas, exhalant une forte odeur de poudre et d'épices. Ce manuscrit anonyme du début du XVIIe siècle, découvert à la Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras par Jean-Pierre Moreau, et édité par ses soins, se révèle en effet et à plus d'un titre d'un grand intérêt anthropologique. Il constitue le témoignage écrit le plus ancien dont nous disposions sur la société caraïbe des petites Antilles, antérieur de plus de vingt ans à celui du père Breton. Après un pitoyable échec dans la guerre de course sur les côtes brésiliennes, un groupe de flibustiers affamés atteint en avril 1619 les rivages de la Martinique et réside dix mois, accueilli et restauré par les indigènes en échange des produits de traite habituels, outils de fer et verroterie. Le chroniqueur, désoeuvré mais attentif, enregistre tout ce qu'il voit, soucieux du détail et le regard nullement troublé par le devoir pastoral qui affectera la vision des missionnaires des décennies suivantes. La « description de quelques sauvages des Indes » à laquelle est consacrée la moitié du manuscrit, rédigée après le retour en France du narrateur, s'organise un peu à la manière ethnographique classique : après un jugement synthétique sur le « naturel » des indigènes, sont présentées les ressources végétales et animales dont ils tirent leur subsistance, avec leurs appellations vernaculaires, les manières de les apprêter et les postures dans lesquelles elles sont consommées ; puis vient la description approfondie de ce qui, pour l'auteur, constitue la clé de voûte de l'organisation sociale caraïbe, le caouynage, grand festin et surtout libations qui attristeront tant le père Breton. L'enchaînement se fait sur les croyances et « superstitions », les jeux et les danses, les rites de mariage (avec une partie originale consacrée la sanction de l'adultère), l'intronisation des « capitaines » et enfin la guerre, le sort des captifs et la mort... Soulignons enfin la qualité du travail éditorial de Jean-Pierre Moreau : présentation éclairante, notes utiles, glossaire français indispensable et qui rend toute la saveur de la langue maritime de l'époque." (Christian Deverre, L'Homme, 1991) — "Pirates, commerçants, colonisateurs, ils sont un peu tout cela les hommes embarqués à Dieppe en 1618 sur quatre bateaux en direction des Antilles. Un voyage de plusieurs mois marqué par la maladie, la faim, la révolte, presque la mutinerie, les conduit en Martinique puis jusqu'aux côtes de la Floride et du Mexique, avant un retour piteux à Dieppe. Le récit de ces aventures nous est conté par un des participants resté anonyme et qui eût, tant pour son écriture que pour son témoignage, mérité la gloire."

KANNIK (Preben).

Les Uniformes militaires du monde entier. Adaptation française de Paul Martin.

Fernand Nathan, 1969, gr. in-12, 280 pp, 512 illustrations en couleurs d'après les dessins de l'auteur, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

"Malgré ses dimensions modestes, ce petit guide sur Les uniformes militaires du monde entier peut être considéré comme l'ouvrage le plus complet paru dans ce domaine depuis la dernière guerre." (préface). Texte et planches présentent les uniformes par ordre chronologique et classés par campagnes (des troupes de gardes avant 1670 jusqu'à nos jours).

BENOIST-MÉCHIN (Jacques).

Lyautey l'Africain, ou le rêve immolé.

Perrin, 1998, in-8°, 486 pp, une carte, 21 illustrations, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

Lyautey ou le rêve fracassé est l'une des sept grandes biographies que Jacques Benoist-Méchin a rassemblées sous le titre "Le rêve le plus long de l'Histoire". Benoist-Méchin ne pouvait qu'être fasciné par Lyautey (1854-1934), cet homme de passion, d'action, de pouvoir, de panache, dévoré par le besoin de peuples à élever et d'espaces à féconder. En 1897, avant d'être rappelé du Tonkin où il est considéré comme le grand homme du pays nouvellement pacifié, craignant de retrouver l'étroitesse du monde parisien, il écrit ces mots révélateurs : "J'ai cru que j'allais être un de ceux auxquels les hommes croient, dans les yeux duquel des millions d'yeux cherchent l'ordre, à la voix et à la plume duquel les routes se rouvrent, des pays se repeuplent, des villes surgissent... je me suis bercé de tout cela..." Ce rêve, on le sait, il le poursuivra au Maroc. Après avoir donné sa mesure en Indochine, à Madagascar et en Algérie, il fondera le Maroc moderne, renforçant le trône chérifien, conquérant les Marocains par son sens de la grandeur, son œuvre de bâtisseur, son respect des croyances de l'Islam, rêvant pour le Maghreb d'une fédération franco-musulmane qui s'appuierait sur le pouvoir religieux du Sultan. En 1925, l'hostilité que lui voue la gauche, l'attribution à Pétain du commandement des troupes engagées dans la guerre du Rif le contraignent à démissionner, à quitter "le royaume exemplaire". Le rêve est fracassé.

BORIES (Edmond).

Histoire du canton de Meulan, comprenant l'origine des vingt communes depuis les origines jusqu'à nos jours. Ouvrage illustré de quatre cents dessins de l'auteur et accompagné de trente plans.

Marseille, Laffitte Reprints, 1978, gr. in-8°, 763 pp, 400 dessins de l'auteur, 30 plans, reliure simili-cuir havane de l'éditeur, dos lisse, titres dorés au 1er plat et au dos, bon état. Réimpression de l'édition de Paris, 1906

Consacrer une monographie à l’histoire d’une localité dont les origines sont aussi anciennes que celles de Meulan (...) n’est pas en soi une tâche mineure, mais réaliser le même travail sur le canton dans sa totalité, c’est-à-dire à travers l’étude de vingt communes qui offrent toutes un intérêt substantiel pour leurs habitants et tous les amoureux du passé, relève véritablement de l’exploit. C’est pourtant ce qu’a accompli Edmond Bories (1857-1925), auteur de cet ouvrage impressionnant, qui fait aujourd’hui encore autorité, près d’un siècle après sa première publication, et qui est enrichi de quatre cents illustrations de sa main, prolongement étonnant d’un texte foisonnant de renseignements. — "Il est à souhaiter que tous les cantons de France trouvent un historien aussi consciencieux que M. Bories. Les habitants de la région, qu'il a si minutieusement étudiée, liront avec intérêt une quantité de renseignements, de notices et d'extraits de toute nature, sur les vingt communes composant la circonscription cantonale de Meulan : descriptions géographiques, histoire, usages, souvenirs historiques anciens et récents, fiefs, seigneuries, généalogies. Remarquons ici que l'archéologie n'a pas été oubliée. Parmi les illustrations très abondantes, dues à la plume de l'auteur, les plus importantes ou les mieux réussies sont consacrées aux monuments et aux objets les plus remarquables de ce canton : les ponts de Meulan, le clocher et l'église d'Hardricourt,avec ses colonnes monocylindriques, l'un des plus anciens exemples de ce genre de support dans une nef de l'Ile-de-France..." (L. Serbat, Bulletin Monumental, 1906) — Aubergenville, Aulnay-sur-Mauldre, Bazemont, Bouafle, Chapet, Ecquevilly, Evecquemont, Flins, Gaillon, Hardricourt, Herbeville, Mareil-sur-Mauldre, Maule, Meulan, Mézy, Montainville, Les Mureaux, Nézel, Tessancourt, Vaux-sur-Seine.

JOHNSON (Ian).

Une mosquée à Munich. Les nazis, la CIA et la montée des Frères musulmans en Occident.

JC Lattès, 2011, in-8°, 382 pp, traduit de l'anglais, notes, sources, broché, bon état

En recrutant les musulmans soviétiques pour combattre Staline, Hitler n'imaginait pas que cette alliance se répercuterait jusqu'aux événements du 11 Septembre. Car, après la guerre, les services secrets américains et ouest-allemands vont à leur tour s'appuyer sur les mêmes réseaux et les mêmes hommes pour lutter contre le communisme durant la guerre froide. A travers cette enquête passionnante, Ian Johnson reconstitue l'accumulation de maladresses stratégiques et politiques qui permit à l'islam radical d'installer sa première tête de pont en Occident. Et comment de la paisible mosquée de Munich, une communauté musulmane influente et impénétrable a pu organiser ses futures actions. Ian Johnson dresse le portrait des principaux acteurs de cette histoire méconnue, notamment celui de Gerhard Von Mende, ancien nazi qui dirigea un bureau de propagande ouest-allemand et celui de Said Ramadan – le père de Tariq –, principal dirigeant en exil des Frères musulmans, lié de près aux services secrets occidentaux. "Une mosquée à Munich", qui analyse avec une lucidité rare la rencontre désastreuse entre l'Occident et l'islam radical, se révèle aussi captivant qu'indispensable pour comprendre les erreurs commises hier et aujourd'hui vis-à-vis des islamistes. — "Lorsque la nouvelle se répandit que les pirates de l’air du 11 Septembre avaient vécu en Europe, le journaliste Ian Johnson se demanda comment des partisans d’un islam radical avaient pu s’implanter en Occident. La plupart des explications avancées jusqu’ici font état du soutien des États-Unis aux combattants islamistes d’Afghanistan, vingt ans plus tôt. Ian Johnson, lui, s’est penché sur le début de la Guerre froide en racontant l’histoire méconnue de musulmans soviétiques passés dans le camp allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. En devenant de par la volonté des agents nazis un outil de propagande antisoviétique, ils établirent à leur insu un lien ténu, dont nul n’aurait alors imaginé les conséquences, entre l’islam politique et l’Occident. Pendant que les agents des services de renseignement ouest-allemands et américains luttaient en vue de s’assurer le contrôle de cette communauté musulmane influente mais impénétrable – dont le combat clandestin s’organisait depuis la paisible mosquée de Munich – l’islam radical installa sa première tête de pont en Occident. En s’appuyant sur un nombre impressionnant de sources (dont certaines accessibles depuis peu seulement aux chercheurs), Une Mosquée à Munich s’attache à un érudit nazi ayant pris la tête d’un réseau d’espions dans l’après-guerre, à des dirigeants musulmans du monde entier, dont certains, membres des Frères Musulmans, et à des agents de la CIA naïfs résolus à employer une nouvelle arme contre le communisme : l’islam. Une Mosquée à Munich – une analyse d’une lucidité rare de l’espionnage en temps de Guerre froide, doublée d’un récit révélateur de la rencontre désastreuse entre l’Occident et l’islam radical – s’avère aussi captivant qu’indispensable si l’on souhaite comprendre les erreurs encore commises vis-à-vis des islamistes aujourd’hui."

JOSEPHINE DE BEAUHARNAIS, Camille-Hilaire DURAND.

Mémoires et correspondance de l'impératrice Joséphine. – Relié avec : Détails particuliers sur la journée du 10 août 1792, par un bourgeois de Paris, témoin oculaire, suivis de deux notices historiques...

P., Plancher et J.-J. Blaise, 1820 et 1822, 2 vol. in-8°, 260-(4) et xxxix-199 pp, les “Détails particuliers sur la journée du 10 août 1792...” contiennent in fine deux notices historiques, l'une sur le Duc d'Enghien, l'autre sur le Prince de Conti, les 2 ouvrages reliés ensemble en un volume demi-basane naturelle, dos lisse avec titre (“Joséphine”), et triples filets dorés (rel. de l'époque lég. frottée), un accroc p. 73 du 1er ouvrage, bon état

D’après Quérard, ces “Mémoires et correspondance de l'impératrice Joséphine” (P., Plancher, 1820) sont apocryphes, et l'auteur en est Régnault-Warin (Quérard, Supercheries II, 420 ; Tulard, 746). Quant aux “Détails particuliers sur la journée du 10 août 1792...” (P., J.-J. Blaise, 1822), Fierro indique que : "Ces souvenirs sont attribués à Camille-Hilaire Durand par Barbier. L'auteur était de garde aux Tuileries au moment de l'attaque du palais. Il donne une relation détaillée de l'assaut en marquant nettement ses sympathies pour la monarchie." (Fierro, 489 bis). Selon Quérard, l'auteur est Ch. Durand, ancien caissier des vivres de l'armée d'Italie.

VAUVENARGUES (Luc de Clapiers, marquis de).

Noblesse de Vauvenargues. Choix de textes et présentation de Samuel de Sacy.

Club des Libraires de France, 1956, in-8°, 375 pp, notes, reliure toile gris clair de l'éditeur, titre doré au 1er plat et au dos, rhodoïd (maquette de Pierre Faucheux), tirage numéroté sur alfa, bon état (Coll. Livres de Sagesse)

Mort à Paris le 28 mai 1747 à l'âge de 31 ans, Vauvenargues (1715-1747) a laissé peu d'écrits, mais qui ont suscité un intérêt considérable. Dans son “Introduction à la connaissance de l'esprit humain”, ses “Réflexions et Maximes” et d'autres fragments mineurs, il évoque des questions de philosophie morale et de critique littéraire mais il brille surtout en tant que moraliste.

WEISS (Louise).

Combats pour l'Europe, 1919-1934. Mémoires d’une Européenne.

Albin Michel, 1979, in-8°, 361 pp, une carte sur double page, broché, bon état

Édition définitive du tome II des mémoires de Louise Weiss. — Au moment où l'Europe occupe avec force le devant de la scène, où elle est au centre des préoccupations, des débats et des espoirs, il est passionnant et il est capital de lire ce second tome des “Mémoires d'une Européenne” de Louise Weiss. Un ouvrage dont le titre même : “Combats pour l'Europe” est déjà une leçon. Dans “Une petite fille du siècle”, Louise Weiss racontait ses luttes d'adolescente, le désastre que fut pour sa génération la Première Guerre mondiale, et aussi comment, devenue journaliste, elle avait fondé un hebdomadaire : « L'Europe nouvelle », qui avait pris, dès les négociations pour le traité de Versailles, une dimension internationale. Nous la voyons maintenant, la paix signée, parcourir inlassablement le continent ruiné, se vouer à la réconciliation de la France avec l'Allemagne, à l'épanouissement des nouvelles démocraties danubiennes, à la reprise des relations avec la Russie de Lénine et de Staline (qu'elle rencontre tous deux en 1921, à Moscou), mais surtout à la pérennité de la Société des Nations. En même temps, Louise Weiss, dont le talent et l'autorité s'affirment de jour en jour, et qu'entourent d'illustres amitiés (Aristide Briand, Gustav Stresemann, Paul Valéry et bien d'autres), suit les conférences internationales, connaît à fond les dossiers, fonde une École de la Paix dont les orateurs sont les plus illustres Européens d'alors. Ce qui ne l'empêche pas de s'intéresser à la littérature et à l'art de son temps. Son journal, son école, sa maison deviennent des centres de pensées et d'actions généreuses. Elle est infatigable, gaie, curieuse, humaine. Hélas, l'Europe démocratique va être manquée, cependant que monte le fascisme et que Goebbels, mandaté par Hitler, vocifère à la tribune de la Société des Nations... Ce naufrage est noté par Louise Weiss dans sa réalité quotidienne. Les analyses de la jeune femme sont éblouissantes, ses portraits inoubliables, ses aventures exceptionnelles. Et le récit dramatique de l'échec de l'Europe, au seuil de la Seconde Guerre mondiale, est extraordinairement riche d'enseignements pour ceux qui souhaitent que l'Europe se fasse enfin aujourd'hui.

LAMBERT (Pierre Philippe) et Gérard LE MAREC.

Organisations, mouvements et unités de l'Etat français : Vichy 1940-1944.

Jacques Grancher, 1992, gr. in-8°, 266 pp, nombreuses photos dans le texte et 16 pl. d'insignes et écussons en couleurs hors texte, broché, couv. illustrée, bon état, signé par P. H. Lambert

De 1940 à 1944, dans la zone Sud de la France non soumise à l'occupation de l'armée allemande, le gouvernement de l'Etat Français exerce sa pleine autorité. S'il a interdit l'existence des mouvements politiques d'avant-guerre ou la présence de ceux nés en zone occupée et fait obstruction à toute tentative de parti unique, il a multiplié nombre d'organisations destinées à soutenir le nouveau régime et la Révolution Nationale. On peut l'observer surtout en ce qui concerne celles qui regroupent les jeunes et qui prolifèrent aux côtés du Scoutisme. Sans oublier les structures d'accueil pour jeunes chômeurs afin de contribuer, d'une manière artisanale au moins, au relèvement du pays. Si l'on ajoute aux 100.000 hommes de l'Armée de l'Armistice, ceux des forces de l'ordre, les anciens combattants encadrés – et leurs Service d'ordre légionnaire d'où naîtra, pour partie, la Milice – et les quelque 400.000 jeunes des Chantiers de la Jeunesse astreints à un Service National, c'est probablement un total d'un million de Français qui, volontairement ou non, portèrent insignes et tenues. Cet aspect de la réalité politique de Vichy avait été négligé.

OUELLET (Réal)(dir.).

Rhétorique et conquête missionnaire : le jésuite Paul Lejeune.

Editions du Septentrion, CÉLAT (Québec), 1993, in-8°, 137 pp, un portrait de Paul Lejeune, notes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Le livre examine l'activité missionnaire de Paul Lejeune, premier supérieur des Jésuites de Nouvelle-France, après le court exil de ces derniers aux mains des frères Kirke de 1629 à 1632. Lejeune avait eu la possibilité de mettre en pratique sa méthode missionnaire pendant son premier hiver passé parmi les Montagnais, et ses idées sont parvenues jusqu'à nous grâce aux deux premières publications de Relations qu'il a lui-même rédigées. Une longue tradition historiographique présente le jésuite Paul Lejeune comme le prototype du missionnaire colonisateur dont le Canada avait besoin après l'occupation de Québec par les Kirke entre 1629 et 1632 : homme de terrain énergique et propagandiste éloquent, il aurait inventé une stratégie missionnaire efficace, adaptée au Canada, et imposé un style d'écriture qui a fait des “Relations des jésuites” un monument littéraire et historique de premier ordre. Cet ouvrage propose une lecture plurielle du texte, tel qu'il se présente à nous aujourd'hui, non pas dans sa visée hagiographique, mais en tant que phénomène textuel rendant compte d'une expérience et la dépassant.

BAUDSON (Emile) et Henri LABASTE.

Le peintre J. B. Couvelet et son temps, 1772-1830. Un artiste ardennais.

Charleville-Mézières, Editions de la Société des écrivains ardennais, 1934, gr. in-8°, 107 pp, 10 portraits et illustrations sur 8 pl. hors texte, tableau généalogique de la famille du peintre, biblio, broché, bon état. Edition originale publiée dans les Cahiers Ardennais, tiré à 1000 ex. sur Vélin bouffant, tous numérotés

Jean Baptiste Couvelet (1772-1830) est un peintre miniaturiste. — I. Les origines ; II. Enfance et jeunesse ; III. L'Ecole Centrale des Ardennes ; IV. Sa vie ; V. Le peintre et ses élèves ; VI. Ses œuvres. — On ne sait pas avec certitude s'il a été ou non l'élève de Jacques-Louis David. Nommé professeur de dessin de l'École centrale de Charleville le 4 avril 1798, Couvelet mène à la fois sa carrière de peintre et de professeur, réalisant un très grand nombre de miniatures et portraits dont celui du général Morin alors directeur de la manufacture d'armes de Charleville. En 1815, il est nommé adjoint à la commission des finances de Charleville alors occupée par les troupes prussiennes. Couvelet meurt à son domicile de Mézières en 1830.

PORCHÉ (François).

Le Poème de la Tranchée. – L'Arrêt sur la Marne.

P., Editions de la Nouvelle Revue Française, 1916, 2 vol. in-8°, 50 et 63 pp, imprimés sur vergé, les 2 ouvrages élégamment reliés ensemble en un volume plein vélin, avec filet d'encadrement rouge sur les plats, titres et auteur en rouge et noir au 1er plat, couvertures conservées (rel. de l'époque), bon état

Réunion de deux recueils de François Porché (1877-1944), dédiés respectivement à Maurice Barrès et à la mémoire de Charles Péguy, où l'auteur a voulu retrouver le souffle épique d'un Victor Hugo pour décrire les combats de la Grande Guerre. — "... Puis ce fut l’horrible catastrophe de 1914 et François Porché nous apparut – et ses amis n’en furent point surpris – comme un vrai poète-soldat digne de chanter la Grande Guerre, avec L’Arrêt sur la Marne (1916), Le Poème de la Tranchée (1916), où il trouva des accents nouveaux tout en restant bien lui-même, toujours soucieux d’être vrai." (Gérard Walch, Poètes nouveaux, 1924)

MIREAUX (Emile).

La Vie quotidienne au temps d'Homère.

Hachette, 1957, in-8°, 266 pp, broché, couv. illustrée, dos lég. taché, qqs marques au stylo en marge sur les 6 premières pages, bon état

"Monsieur Mireaux est trop passionné des poèmes homériques pour n'avoir pas réussi à écrire un ouvrage d'une lecture facile, agréable, voire attachante, sans excès d'érudition. Écrit avec amour d'une façon alerte et claire, ce livre n'en apporte pas moins un tableau d'ensemble de la vie quotidienne des héros de l'Iliade et l'Odyssée." (L'Antiquité Classique, 1955)

LAROUCHE (Lyndon) et Jacques CHEMINADE.

La France après de Gaulle.

Parti ouvrier europeen, 1981, in-12, 197 pp, broché, couv. illustrée, bon état

"En 1981, Lyndon LaRouche a cosigné avec moi un livre intitulé "La France après De Gaulle". Il en a écrit la majeure partie, attendant de nous la meilleure contribution pour libérer notre pays de l’emprise de l’oligarchie. Pourquoi avoir choisi la France à ce moment-là ? LaRouche a toujours parlé et écrit pour répondre à un défi ; sa méthode consiste à apporter une réponse créative lorsque la réalité exige de rompre avec « les règles du jeu ». Là, il savait que ce qui était en jeu dans mon pays, était soit de perdre la précieuse et héroïque contribution de De Gaulle pour relever le défi de son époque, soit d’aller plus loin, sous une forme plus élevée. Et il a situé la base de cette amélioration continue dans l’histoire de l’humanisme républicain de la France." (Jacques Cheminade)

MONTALEMBERT (Charles de).

Les Moines d'Occident depuis saint Benoit jusqu'à saint Bernard.

P., Jacques Lecoffre, Lecoffre Fils et Cie, 1860-1877, 7 vol. in-8°, ccxcii-282, 587, 508, 509, 413, 646 et 712 pp, une carte en couleurs hors texte, notes, reliures demi-chagrin noir, dos lisses avec filets à froid et titres dorés (“Les Moines d'Occident I-VII” et “Œuvres de Montalembert 10-16”) (rel. de l'époque), coiffes abîmées, arasées ou épidermées, qqs rares rousseurs, sinon bon état

Les tomes I et II sont en édition originale (1860), le tome III est en 4e édition (1876), les tome IV et V en 2e édition (1868), les tomes VI et VII en édition originale (1877). — "C'est à Solesmes que Montalembert, hôte pendant quelque temps de dom Guéranger, conçut l'idée d'écrire une étude sur saint Bernard. De proche en proche, il fut ainsi amené à remonter aux grands moines à la lignée desquels appartenait l'abbé de Clairvaux. Finalement il n'eut jamais le temps d'arriver au XIIe siècle. “Les Moines d'Occident”, avec leurs cinq volumes parus du vivant de l'auteur, ne dépassent pas le VIIIe siècle ; les tomes VI et VII, publiés après sa mort, ne donnent que l'histoire des papes sortis du monde monastique de Grégoire VII à Calixte II. (...) Il n'existe pas, à notre connaissance, d'autre ouvrage qui retrace du VIe au XIIe siècle la courbe générale décrite par cette institution." (E. Amann, Revue des sciences religieuses, 1935)

CASTELLI (Enrico)(dir.).

Herméneutique de la sécularisation. Actes du colloque organisé par le Centre international d'études humanistes et par l'Institut d'études philosophiques de Rome. Rome, 3-8 janvier 1976.

Aubier, Editions Montaigne, 1976, gr. in-8°, 503 pp, broché, bon état

MOMIGLIANO (Arnaldo).

Philippe de Macédoine. Essai sur l'histoire grecque au IVe siècle av. J.-C.

Editions de l'Eclat, 1992, in-8°, 246 pp, traduit de l'italien, biblio, index, broché, jaquette illustrée, bon état

Chez Philippe de Macédoine, « un homme à l'âme profonde et ambiguë qui suscitera à chaque pas notre hésitation, une qualité pourtant se détache avec une grande netteté: la vertu du guerrier, prêt à payer de sa personne, audacieux jusqu'à la témérité, capable de toutes les surprises, meneur de soldats. » Au-delà de ce portrait efficace, le Philippe de Momigliano est plus qu'une simple biographie. Le personnage est intégré à la réalité grecque et barbare de son temps, comme à l'histoire de la Macédoine, esquissées avec une habileté et une vigueur synthétiques, non seulement au plan de l'histoire événementielle, mais aussi de leurs fondements plus profonds et contradictoires, comme la conception de la liberté politique rapportée à la conception moderne. C'est cette ample contextualisation qui constitue la grande originalité de ce livre – écrit en 1932 – ce qui fit écrire à un critique de l'époque : « C'est un chef d'oeuvre... Momigliano a l'imagination d'un véritable historien. » Réédité peu avant sa mort, cet ouvrage a fait l'objet d'une nouvelle préface dans laquelle Momigliano écrit: « Ce que je peux dire c'est que dans ce petit livre, naquit un ensemble de questions auxquelles j'ai consacré toute ma vie. » Philippe introduit à la grande œuvre d'Arnaldo Momigliano en ce qu'il contient en germe ce qui sera par la suite sa préoccupation première, à savoir les questions de la liberté et de l'articulation des Sagesses barbares au corps de l'hellénisme.

ANDRÉ (Pol) (pseud. d'Hector Fleischmann).

Le Dix-huitième siècle galant et libertin. Recueil de documents curieux et rares sur l'amour et les femmes galantes au XVIIIe siècle, précédé d'une introduction par le bibliophile Pol André.

Albin Michel, s.d. (1913), in-8°, xv-330 pp, 16 pl. de gravures hors texte, reliure demi-toile verte à coins, dos lisse avec titre et fleurons dorés, filets à froid, couv. illustrée conservée, bon état

"Le pamphlétaire libertin (...) écrit parce que cela lui fait plaisir d'écrire, et qu'il connait le goût de ses contemporains pour ces petites choses légères, spirituelles et gauloises, et que la société d'alors est elle-même légère, spirituelle et libertine." (Introduction). Le terme « pamphlet » désigne ici l'écrit libertin, excuse et légitime sa publication (ce recueil comportant surtout des fictions pornographiques : la “Correspondance de Mme Gourdan dite la comtesse”, “Les Lauriers ecclésiastiques ou les campagnes de l'abbé T.***”, la “Correspondance d'Eulalie ou Tableau du libertinage de Paris”). L'historien belge Hector Fleischmann n'en fut pas moins un vrai connaisseur des “Pamphlets libertins contre Marie-Antoinette” sur lesquels il avait fait paraître une étude pionnière en 1908. (Jean-Christophe Abramovici)

SAUVY (Alfred).

La montée des jeunes.

Calmann-Lévy, 1959, in-12, 264 pp, 4 figures, index des noms cités, broché, couv. lég. salie, bon état, bande éditeur conservée, envoi a.s. à l'économiste Jean Marchal

"Un petit livre alerte et profond qui devrait avoir de nombreux lecteurs. Chantre de l'expansion, Alfred Sauvy y trace un bilan passionné mais lucide de notre pays tiraillé entre le dynamisme dû à son renouveau démographique et un malthusianisme si fortement enraciné." (Le Monde) — "S'appuyant sur une large documentation statistique et utilisant toutes les ressources de sa grande expérience en matière de démographie, Alfred Sauvy a rédigé ce livre pour le grand public. Ayant tout d'abord décrit la situation passée de la natalité en France en en montrant les causes et les conséquences malheureuses, il analyse ensuite le mouvement de renouveau qui s'est dessiné dans notre pays depuis la récente guerre. Mais quel sera l'accueil fait à ce flot montant de jeunesse ? C'est une critique clairvoyante de toutes les formes de malthusianisme et un plaidoyer, parfois virulent, pour que la Nation prenne enfin conscience des charges mais aussi des espoirs que représentent des enfants plus nombreux, qu'elle leur fasse une place, qu'elle bouleverse ses vieilles traditions politiques et économiques et qu'elle reconstruise une France nouvelle." (J. Beaujeu-Garnier, L'Information Géographique, 1960) — "... Ce qui plaît, dans ces pages, c'est à la fois l'information très étendue qu'elles recèlent et l'esprit hautement scientifique qui les anime : ce est pas chez A. S. qu'on pourrait trouver de références à une quelconque idéologie préconçue (cf les pp. 221-224 sur les solutions autoritaires ; les pp. 234- 235 sur le colonialisme et l'anti-colonialisme ; la réponse pp. 216-217 à la question : faut-il protéger le grand capital ?)..." (Jean Lhomme, Revue économique, 1961) — "Après un rappel historique, montrant comment la baisse des naissances n'a pas apporté la richesse, S. évoque l'effort de ceux qui, entre les deux guerres, et à la veille du drame de 1939, surent faire passer dans les institutions la politique qui permit le redressement. Un hommage à l'action d'Adolphe Landry prend toute sa signification dans cette perspective. Mais, comme des enquêtes l'ont montré, si le comportement des Français a changé, puisqu'ils ont plus d'enfants, leur psychologie est restée malthusienne; ils ne sont pas encore remis de la peur de la croissance. Le problème est d'accueillir les jeunes, grâce à une politique appropriée d'investissements dans les bonnes directions. Dans les trois domaines-clefs de l'enseignement, du logement et de l'emploi, S. dénonce les dispositifs malthusiens toujours en place, et éclaire par antithèse les voies où il ne serait que temps de s'engager pour les faire sauter. Par l'effet de la croissance retrouvée, « la France est condamnée au progrès ». Éclairer l'opinion, pour qu'elle pèse de tout son poids dans le sens de l'avenir, et non dans celui du passé, est l'un des moyens pour provoquer le climat psychologique nécessaire à l'expansion. Ce nouveau livre témoigne de la volonté inlassable de S. d'œuvrer en vue de cet objectif." (A. Girard, Population, 1959)

GRISÉ (Catherine).

Jean de la Fontaine : Tromperies et Illusions.

Gunter Narr Verlag , 2010, in-8°, 251 pp, une gravure, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

L'univers poétique de La Fontaine se joue sous les bannières de l'illusion et de la tromperie. Si, dans les Fables et les Contes, son approche aux énigmes de la vie est ludique, cela ne l'empêche pas d'évoquer dans ses vers l'ambiance d'incertitude, de méfiance et de scepticisme qui déstabilise son époque. Pour bien comprendre son œuvre, il est essentiel de reconnaître ses racines intellectuelles. Des découvertes scientifiques menacent de bouleverser les idées reçues sur le monde physique et la culture environnante. Une multiplicité de perspectives devient alors possible; La Fontaine incorpore toutes ces notions dans sa propre esthétique. Dans le monde animalier des Fables, tout comme dans le monde humain des Contes, les démarches séductrices du mensonge, de la casuistique et des fausses promesses révèlent un langage qui fonctionne comme leurre. La parole devient elle-même séduction. Transformant les récits d Ésope, de Marguerite de Navarre, de Rabelais et de Boccace à ses propres fins, La Fontaine crée donc son propre theatrum mundi mettant en scène le sobre spectacle de la vanité humaine, mais filtré à travers le regard amusé du poète.

LACROIX (Auguste).

Abrégé de l'histoire contemporaine de la France, accompagné de réflexions.

P., A. Dupret, 1886, in-8°, xv-589 pp, cartonnage percaline carmin, dos lisse avec titre et caissons, décor noir et or aux 1er plat (rel. de l'époque), reliure un peu défraîchie, mais intérieur propre et sans rousseurs. Peu courant

"M. Auguste Lacroix paraît être un ancien industriel, d'opinion monarchique, qui, d'après son aveu même, a « la passion d'écrire ». Comme il a vu 1830, 1848, 1852 et 1870, il a voulu « défendre ses principes contre un système de gouvernement comme la République, qui ne nous a donné que des tourments, des ennemis et des embarras. » Son livre va de la Révolution de 1789 à la fin du second Empire. Les événements qu'il évoque servent de prétexte à d'honnêtes réflexions, parfois à des souvenirs personnels. En résumé, c'est un livre de saine polémique." (Victor Pierre, Revue des questions historiques, 1887)

PARAIN (Charles).

Octave-Auguste. La naissance d'un pouvoir personnel.

Editions sociales, 1978, in-12, 224 pp, note bibliographique, broché, couv. illustrée, bon état

Charles Parain nous livre ici le récit de ce siècle "exemplaire" que fut le siècle d'Auguste.

GOHAU (Gabriel).

Les Sciences de la terre aux XVIIe et XVIIIe siècles : Naissance de la géologie.

Albin Michel, 1990, in-8°, 420 pp, qqs gravures, notes, biblio, index, broché, bon état (Coll. L'Evolution de l'Humanité)

Dès l'Antiquité, les hommes ont été intrigués par la présence de coquilles fossiles loin de la mer. Léonard de Vinci est toutefois le premier à comprendre leur intérêt géologique. Avec Descartes et Stenon, qui formulent au XVIIe siècle les idées nouvelles sur la formation des reliefs, il est le fondateur de la science moderne. Au XVIIe siècle se développent les « théories de la terre ». Voltaire, Buffon, Linné s'interrogent sur les rapports de la terre et des eaux. Philosophes et naturalistes ne travaillent plus sur l'univers mais sur les archives de la terre, et s'efforcent de faire apparaître, derrière le désordre apparent de la nature, l'ordre des mécanismes. La géologie historique est née. Nourri de la pensée de Bachelard et de Georges Canguilhem, Gabriel Gohau cherche les ruptures, les discontinuités, là où Emile Guyénot, qui présentait dès 1941 Les Sciences de la vie aux XVIIe et XVIIIe siècles aux lecteurs de « L'Evolution de l'Humanité », voulait établir la continuité et l'ancienneté de l'idée transformiste. La synthèse de Gabriel Gohau, enrichie de textes rares, apporte une contribution inégalée à ce domaine de l'histoire des sciences.

DUMONT (Etienne).

Souvenirs sur Mirabeau et sur les deux premières Assemblées législatives. Ouvrage posthume publié par M. J.-L. Duval.

P., Charles Gosselin/Bossange, 1832, in-8°, xxiv-478 pp, 11 fac-similés hors texte (9 reproductions de lettres prouvant l'aide que Dumont apporta à Mirabeau dans ses travaux), reliure demi-toile carmin, dos lisse avec titre doré et filets à froid (rel. fin XIXe), bon état. Bon exemplaire sans rousseurs

"Collaborateur de Mirabeau au Courrier de Provence, Dumont quitta la France pour l'Angleterre lorsque la Révolution dégénéra en régime terroriste. Ses "Souvenirs sur Mirabeau" sont à la fois une biographie de ce dernier et des souvenirs personnels dignes d'intérêt." (Fierro 478)

Collectif.

Le Maréchal de Rochambeau. Exposition au musée de Vendôme, juin-août 1988.

Vendôme, musée municipal, 1988, gr. in-8°, 47 pp, 16 gravures et photos, broché, couv. illustrée, bon état

Vendômois illustre, le général Jean-Baptiste-Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau (1725-1807) s'illustre à la tête du corps expéditionnaire français lors de la guerre d'indépendance des États-Unis (1775-1783). Il termine sa carrière militaire avec la dignité de maréchal de France.

DONIOL (Henri).

La Basse-Auvergne. Sol, populations, personnages, description.

Editions du Bastion, 1990, fort in-8°, xv-480 pp, 16 pl. de gravures hors texte, broché, couv. illustrée, jaquette illustrée, tirage numéroté, bon état. Réimpression de l'édition de 1900

GALLI (Florent, aide de camp du général Mina).

Mémoires sur la dernière guerre de Catalogne.

P., Bossange, 1828, in-8°, (6)-486 pp, reliure demi-veau glacé fauve, dos lisse avec pièces d'auteur et de titre basane fauve, filet, filets pointillés, roulette en tête, palette en queue, tranches marbrées (rel. de l'époque), bon état. Rare

Mémoires de la campagne du général Francisco Espoz y Mina (1781-1836) en Catalogne, par son aide de camp Florencio Galli. L’expédition d’Espagne est la campagne menée en avril 1823 par la France afin de mettre fin au régime constitutionnel instauré à la suite de la Révolution de 1820. Le 22 janvier 1823, un traité secret est signé lors du congrès de Vérone, qui permet à la France d'envahir l'Espagne pour rétablir Ferdinand VII en monarque absolu. Avec cet accord de la part de la Sainte-Alliance, Louis XVIII annonce le 28 janvier 1823, que « cent mille Français sont prêts à marcher en invoquant le nom de Saint Louis pour conserver le trône d'Espagne à un petit-fils d'Henri IV ». Les Espagnols appelleront l'armée française : los Cien Mil Hijos de San Luis (les Cent Mille Fils de Saint Louis) ; le corps expéditionnaire français comporte en réalité 95.000 hommes. L'armée constitutionnelle espagnole, y compris les milices actives, ne s'élevait pas à plus de 120.000 hommes, dont le 2e corps ou armée de Catalogne, commandé par le lieutenant-général Mina. En Catalogne, le maréchal Moncey parvint difficilement à réduire les unités régulières et les guérilléros du général Mina. Les troupes françaises passèrent la frontière les 13 et le 14 avril 1823. Mina, pris au dépourvu, résistera pendant plus de deux mois, avec 6.000 hommes, au maréchal Moncey, dont l'armée forte de 20.000 fantassins et de 2.500 chevaux est appuyée par plus de 7.000 insurgés... Le gouvernement constitutionnel ayant été renversé à Madrid, Mina entrera en pourparlers le 1er novembre 1823 avec le maréchal Moncey et obtiendra une capitulation honorable.

Collectif.

Revue des Deux Mondes. XLIe année. - Seconde période. Tome 94.

P., Bureau de la Revue des Deux Mondes, 1871, fort in-8°, 912 pp, reliure demi-veau glacé fauve, dos à 4 faux-nerfs filetés, titre, tomaison et année dorés (rel. de l'époque), dos lég. frotté, bon état

Le Vingtième corps de l’armée de la Loire (Capitaine de vaisseau Th. Aube, Cdt de la 2e brigade) ; La Grèce et ses volontaires dans la guerre de 1870 (A. Mézières) ; Les Affaires de Chine et la question chinoise en 1871 depuis les massacres de 1870 (H. Blerzy) ; Le Budget de la république et les réformes financières (L. Bouchard) ; Les Honnêtes gens de Paris sous la commune (Émile Beaussire) ; Récits d’un soldat : une armée prisonnière de guerre (Amédée Achard) ; Les Explorations sous-marines (Gaston de Saporta) ; L’Exposition internationaie de Londres (René Ménard) ; La fin de la bohème. - Les influences littéraires dans les derniers événemens (E. Caro) ; Les Fusiliers-marins au siège de Paris, trois mois dans les tranchées (L. Louid-Lande) ; La Marine d’aujourd’hui. 1. La Flotte de la Mer-Noire (Vice-amiral Jurien de La Gravière) ; De la Forme du gouvernement dans les sociétés modernes, à propos de récentes publications (Émile de Laveleye) ; Souvenirs de la Roumélie. 1. Les communautés grecques et les paysans turcs (Albert Dumont) ; La Marine d’aujourd’hui. 2. L’amiral Bruat et le général Pélissier (Vice-amiral Jurien de La Gravière) ; L’Organisation de la justice dans l’antiquité et les temps modernes. 3. La justice royale au moyen âge (M. Fustel de Coulanges) ; Récits d’un soldat : une campagne devant Paris (Amédée Achard) ; Les Laboratoires scientifiques en France et à l’étranger (Fernand Papillon) ; L’Usine d’Essen et les canons Krupp (Louis Reybaud) ; De la forme du gouvernement dans les sociétés modernes. 2. La république et la monarchie constitionnelle (Émile de Laveleye) ; La Marine d’aujourd’hui. 3. La guerre d’Italie et les Institutions nécessaires (Vice-amiral Jurien de La Gravière) ; Le Monde byzantin : Le Sport et l’Hippodrome à Constantinople (Alfred Rambaud) ; Le Traité de Washington du 8 mai 1871 (Auguste Laugel) ; Souvenirs de la Roumélie. 2. Andrinople, l’administration d’une province turque (Albert Dumont) ; L’Éloquence politique et judiciaire à Athènes : Lysias, l’avocat athénien (George Perrot) ; Où en est la révolution française ? 1. Simples notes sur la situation actuelle (Émile Montégut).

Anonyme – [MORPHY, Michel].

Histoire patriotique du Général Boulanger. Ouvrage illustré de nombreuses gravures inédites.

P., A. Fayard, s.d. (1887-1891), 3 vol. in-4°, (2)-3191 pp, pagination continue, 400 gravures à pleine page, 400 livraisons reliées en 3 volumes demi-basane vert bouteille, dos à 5 nerfs pointillés, titre et tomaisons dorés (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état. Peu courant

Arthème Fayard, le grand éditeur du boulevard, fit de son entreprise de librairie l'auxiliaire de la propagande du général Boulanger en publiant, de l'automne 1887 au printemps 1891, l' “Histoire patriotique du Général Boulanger” en 400 livraisons. "L’Histoire patriotique du Général Boulanger est le fruit de nombreuses et minutieuses recherches. Cet ouvrage a été rédigé sur des documents authentiques absolument nouveaux qui produiront un énorme retentissement. Il a été écrit en outre d’après les Historiques des Régiments français, les pièces officielles et les narrations militaires les plus autorisées. C’est une œuvre de haute vérité, aussi consciencieuse dans le fond que brillante dans la forme..." C'est dans cette « biographie » illustrée, “écrit(e) sur des documents authentiques”, non signée mais attribuée à la plume de Michel. Morphy, que la propagande boulangiste vante les qualités de leader du général. Distribuée deux fois par semaine, elle obtint un succès énorme. Dans l'avant-propos (“A nos lecteurs”), l'Editeur évoque le général Boulanger comme ancien ministre et commandant du 13e Corps d'Armée à Clermont-Ferrand, soit après le 8 juillet 1887, date du départ du général pour Clermont-Ferrand. Fayard ne cite pas d'auteur "pour empêcher d'inévitables polémiques". A noter que le titre change en cours de route à partir de la 250e livraison : “Histoire patriotique du Général Boulanger” devenant “Histoire politique du Général Boulanger”. — "L'Histoire patriotique du général Boulanger, rédigée par Michel Morphy, est un nouveau réquisitoire contre le gouvernement. Le Figaro a beau affirmer que cet ouvrage de pure propagande a été dicté par le général, l'éditeur Arthème Fayard l’imprime à plus de 3 millions d’exemplaires, et lance une campagne sans précédent, à grands renforts d'affiches et de voitures publicitaires. Plus de 200.000 francs sont ainsi dépensés pour promouvoir le « produit » Boulanger, soit autant que pour Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, le best-seller de l’époque. Fayard a flairé la bonne affaire : L'Histoire patriotique du général Boulanger « fait un tabac » en librairie. Désormais, tous les Français connaissent le général Revanche !" (Jean Garrigues, Le général Boulanger, 1991) — Le général Georges Boulanger (1837-1891) fait son entrée dans la vie politique française comme ministre de la guerre dans les cabinets Freycinet et Goblet (1886). Associées à son nationalisme revanchard et à ses partis pris républicains, les mesures qu'il adopte (modernisation de l'armement, améliorations des conditions de vie des soldats, radiation des cadres de l'armée des membres de famille ayant régné sur la France) lui assurent une popularité considérable. Il abandonne son portefeuille ministériel à la chute du cabinet Goblet (1887). Mais l'engouement persistant qu'il suscite agace et inquiète le gouvernement, qui l'écarte en l'envoyant à Clermont-Ferrand. Le jour venu, la foule de ses partisans, réunie gare de Lyon, tente d'empêcher son départ. C'est alors qu'éclate le scandale des décorations, provoquant la démission du président Jules Grévy et affaiblissant considérablement le pouvoir. Plusieurs manquements de Boulanger à ses obligations militaires entraînent sa mise à la retraite. Devenu éligible, il réunit autour de sa personne une hétéroclite coalition de mécontents, allant de l'extrême-gauche à la droite monarchiste et bonapartiste. Par un double jeu périlleux et habile, le « général Revanche » parvient à concilier l'inconciliable, pour bénéficier du soutien financier des uns (la duchesse d'Uzès, notamment), de la logistique des autres (la Ligue des patriotes de Déroulède) et des voix de tous. Il vole de succès électoral en succès électoral, remportant notamment un siège parisien le 27 janvier 1889. Au soir de cette victoire, ses partisans les plus fiévreux (Déroulède, Rochefort) le pressent de tenter un coup d'Etat. Boulanger refuse, par pusillanimité sans doute, mais surtout par légalisme républicain. Pour lui, la conquête du pouvoir passe par les urnes. La déception est grande dans les rangs boulangistes. Rasséréné, le Gouvernement réagit en accusant Boulanger et deux de ses principaux soutiens, Rochefort et Dillon, d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Menacé d'arrestation, le général abandonne ses fidèles pour fuir avec sa maîtresse, Marguerite de Bonnemains, à Bruxelles, puis à Londres. Le 12 avril 1889, le Sénat, réuni en Haute Cour, ordonne l'instruction du procès. Les audiences commencent le 8 août. Le dossier d'accusation est faible, mais l'absence des prévenus, présentée comme un aveu de culpabilité, leur nuit considérablement. Le 14, la Haute Cour les reconnaît coupables de « complot et d'attentat pour changer la forme du gouvernement » et les condamne par contumace à la déportation. Cette condamnation et la défaite électorale de septembre 1889 sonnent le glas du boulangisme... (www.senat.fr)

ARAGO (Jacques).

Souvenirs d'un Aveugle. Voyage autour du monde. Nouvelle édition revue et augmentée. Enrichie de notes scientifiques par François Arago et précédée d'une introduction par Jules Janin.

P., H. Lebrun, 1868, in-4°, xii-412 pp, illustrations en noir de MM. Andrew, Best, Leloir, P. Giradet, Lebreton, Morel-Fatio, Gérard-Séguin, etc, 2 portraits lithographiés de Jacques et de François Arago par Sixdeniers en frontispice, texte sur deux colonnes, reliure demi-basane noire, dos lisse avec titre et quadruples filets dorés (rel. de l'époque), dos lég. frotté, mors frottés, coiffe sup. arasée, plats frottés, intérieur frais et sans rousseurs (sauf sur 15 pages avec qqs rousseurs), bon exemplaire

186 gravures d'après les croquis de l'auteur : scènes de genre, types, portraits, vues. Embarqué en 1817 en qualité de dessinateur, Arago fit partie de l'expédition du vaisseau l'Uranie, qui exécutait un voyage de circumnavigation sous les ordres du capitaine Freycinet. Revenu en France, il publia, en les accompagnant de dessins et de planches lithographiées, deux ouvrages intitulés “Promenade autour du monde” et “Souvenirs d'un aveugle, voyage autour du monde”. Ce dernier est consacré en grande partie à l'Océanie et contient de nombreuses observations sur les mœurs des insulaires de la mer du Sud. La troisième partie est consacrée à Hawaï et la quatrième contient des détails sur l'Australie et ses habitants.

HERM (Gerhard).

Les Phéniciens. "L'antique royaume de la pourpre".

Fayard, 1996, in-8°, 351 pp, traduit de l'allemand, 16 pl. de photos hors texte, 4 illustrations, 8 cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Une des entreprises les plus impressionnantes de l'histoire humaine. Que l'on y réfléchisse. Les membres d'un peuple ridiculement peu nombreux, possesseurs d'un microscopique lambeau du littoral méditerranéen, perché dans ce qui ressemblait assez à des nids d'oiseaux de mer sur les falaises et les rochers, se lancèrent dans des expéditions auxquelles pas un de leurs voisins n'aurait songé. A bord de bateaux gros comme des coquilles de noix, ils cinglèrent au large sur des eaux dont les deux millions et demi de kilomètres carrés leur étaient plus inconnus que la surface de la lune pour nous. Ils ne savaient ni où cette mer finirait, ni quelle était sa profondeur, ni quels dangers elle recélait. S'ils considéraient l'univers – ce qui est probable – comme un oeuf ouvert, ils devaient craindre d'arriver à un moment donné à la limite de la terre et ce qui pouvait les attendre là, ils n'en avaient aucune idée. Pourtant, ils ont fait voile vers le grand large. Qu'est-ce qui les poussait donc à affronter de tels périls ? L'appât du gain ? Il paraît inconcevable que tout un peuple se fût engagé à fond pour ce seul but. Il devait s'y ajouter autre chose: humeur vagabonde héritée des Bédouins, goût de la découverte, de l'aventure, du risque. Quels qu'aient été les bénéfices rapportés aux marchands par ces expéditions, ceux qui les entreprenaient étaient certainement plus que de simples commerçants. Ces hommes devaient avoir le désir ardent de s'accomplir et de s'affirmer. C'est pourquoi il convient de considérer l'exploration de la Méditerranée comme une oeuvre culturelle de grande valeur, même si aucun Homère sémitique ne s'est trouvé là pour la chanter. Gerhard Herm a retrouvé et suivi les traces des Phéniciens. De nombreux spécialistes confirment sa thèse: les hommes du Liban n'étaient pas seulement des filous et des imposteurs, comme il est écrit dans l'Odyssée. Déjà pour les habitants du bassin méditerranéen, ce peuple microscopique, ou plutôt ces peuples hétéroclites constituaient une énigme: comment étaient-ils parvenus à faire de la Phénicie la première puissance commerciale de l'époque en dominant tout l'Est de la Méditerranée ? Comment avaient-ils pu accumuler dans leurs comptoirs autant de richesses ? Un peuple uniquement voué au commerce, ne s'appuyant que sur sa supériorité maritime n'aurait jamais pu aller si haut. Ce n'est pas un hasard, si, même pour leurs ennemis, " Made in Phenicia " était un label de qualité... Raconter la formation, l'essor phénoménal puis le déclin de ce petit peuple, c'est raconter une des entreprises les plus extraordinaires de l'histoire humaine.

LE PLAY (Frédéric).

Les Ouvriers européens. Études sur les travaux, la vie domestique et la condition morale des populations ouvrières de l’Europe d’après les faits observés de 1829 à 1879. Deuxième édition en six tomes.

Tours, Alfred Mame et fils ; Paris, Dentu, Larcher, 1877-1879, 6 vol. gr. in-8°, xii-648, xxxiv-560, xlii- 513, xlii-575, L- 535 et L-568 pp, un portrait gravé de l'auteur en frontispice et une carte en couleurs hors texte au tome I, reliures demi-chagrin noir, dos à 5 nerfs soulignés à froid, encadrements à froid sur les plats, fer de prix doré aux 1er plats (reliure de l’époque), qqs coiffes lég. abîmées, nerfs lég. frottés, bon état. Exemplaire bien relié, très propre et sans rousseurs

Deuxième édition largement augmentée. — Comment vivaient les travailleurs des deux sexes, et leur famille ? Comment étaient-ils logés ? Comment se nourrissaient-ils ? Comment étaient-ils habillés ? Quelles étaient leurs conditions de travail ? Quelles étaient leurs distractions et leurs aspirations ? Des réponses précises, irrécusables... Des enquêtes qui se lisent comme un roman. — Par Frédéric Le Play, sociologue nostalgique et inspiré, dont le concept de « famille-souche » et les méthodes d'enquêtes de « terrain » connaissent aujourd'hui dans les sciences sociales un succès posthume prodigieux. — "C’est en 1855, après un quart de siècle de travaux, que cédant aux conseils de François Arago, de Dumas et d’autres amis, Le Play commissaire général à la première exposition universelle française, se décida à publier ses premières monographie dans son grand ouvrage des Ouvriers européens. L’opinion publique n’étant pas encore prête à accepter ses conclusions, il réduisit son texte à un rapide commentaire de ses monographies et se borna à un court appendice, où il déclarait que « sa méthode lui avait fait retrouver, dans toute l’Europe, les éternelles traditions de l’humanité ». Encouragé par l’Académie des Sciences, qui lui décerna le prix Montyon de Statistique, il fonda, en 1856, la Société d’Économie sociale qui, s’inspirant de la méthode de son fondateur et restée fidèle à ses traditions, a puissamment contribué aux progrès de la science sociale et continue, dans une collection intitulée les Ouvriers des deux mondes, la publication des monographies de famille, d’après le cadre et le type consacrés par les Ouvriers européens." (Annales des Mines) — Tome I : La Méthode d’observation appliquée, de 1829 à 1879, à l’étude des familles ouvrières. – Tome II : Les Ouvriers de l’Orient et leurs essaims de la Méditerranée. Populations soumises à la tradition, dont le bien-être se conserve sous trois influences dominantes : le décalogue éternel, la famille patriarcale et les productions spontanées du sol. – Tome III : Les Ouvriers du Nord et leurs essaims de la Baltique et de la Manche. Population guidée par un juste mélange de tradition et de nouveauté, dont le bien-être vient de trois influences principales, le décalogue éternel, la famille-souche et les productions spontanées du sol ou des eaux. – Tome IV : Les Ouvriers de l’Occident. 1e série. Populations stables fidèles à la tradition devant les envahissements de la nouveauté, soumises au décalogue et à l’autorité paternelle, suppléant à la rareté croissantes des productions spontanées par la communauté, la propriété individuelle et le patronnage. – Tome V : Les Ouvriers de l’Occident. 2e série. Populations ébranlées envahies par la nouveauté, oublieuses de la tradition, peu fidèles au décalogue et à l’autorité paternelle, suppléant mal à la rareté croissante des productions spontanées par la communauté, la propriété individuelle et le patronnage. – Tome VI : Les Ouvriers de l’Occident. 3e série. Populations désorganisées égarées par la nouveauté, méprisant la tradition, révoltées contre le décalogue et l’autorité paternelle, empêchées par la désorganisation du travail et de la propriété de suppléer à la suppression des productions spontanées.

DEBU-BRIDEL (Marie-Adélaïde).

Lettres, articles, conférences.

P., Chez Jacques Debû-Bridel, 1962, in-8°, 263 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, bon état. Edition hors commerce

Emouvant ouvrage hors commerce publié par Jacques Debû-Bridel (1902-1993) en hommage à son épouse Marie-Adélaïde Debû-Bridel, née Pluzanski (1898-1961). Cette dernière fut une conférencière demandée dans les public-schools, les cercles d'ouvriers, les associations féminines en Angleterre et en France, l'animatrice d'un club d'Anglais à l'Ecole Alsacienne où elle enseigna vingt ans, une résistante vaillante aussi, une travailleuse courageuse, une grande dame enfin...

COOK (Theodore Andrea).

The Story of Rouen. Illustrated by Helen M. James and Jane E. Cook.

London, J. M. Dent & Co., 1899, in-12, xvi-407 pp, 67 illustrations dans le texte, à pleine page et sur 2 pl. hors texte, 6 cartes dont 5 repliées hors texte, reliure percaline gris-clair décorée à l'or fin de l'éditeur, qqs annotations, bon état (Coll. Mediaeval towns). Texte en anglais

MAUROIS (André).

Byron.

Bibliotheque Grasset, 1930, 2 vol. in-8°, 368 et 361 pp, ex. numéroté sur vélin pur chiffon Lafuma, brochés, couv. rempliées, bon état (Œuvres de André Maurois)

André Maurois a signé beaucoup de biographies d'écrivains, mais celle qu'il consacra à Lord Byron (1788-1824) est sans doute la plus hantée tant le poète romantique anglais, avec son génie et son pied-bot, était plein d'amertume, fier, infernal. Pour les romantiques, écrit Maurois, la vie est une œuvre. L'inverse est également vrai : Byron a fait de son œuvre un miroir, un tableau, nu drapeau, un tombeau. Mort à 36 ans à Missolonghi pour la liberté de la Grèce, le poète de Childe Harold a aussi laissé des lettres et des journaux d'une terrible liberté de mœurs et d'esprit. En affrontant sa vérité, Maurois atteint aux mystères de l'âme romantique. Son art du récit, précis et fiévreux, tire le héros des flammes pour le plonger dans un bain de lumière.

HENSEL (Witold).

Les Origines de l'État polonais.

Varsovie, Éditions Polonia, 1960, pt in-8°, 206 pp, 56 illustrations, 3 cartes repliées in fine, broché, jaquette illustrée, qqs marques au stylo en marges sur 15 pages, bon état

JOUAULT (Alphonse).

George Washington d'après ses mémoires et sa correspondance. Histoire de la Nouvelle France et des États-Unis d'Amérique au XVIIIe siècle.

Hachette, 1876, in-12, xv-282 pp, sources, cart. percaline bleue, dos lisse avec titres dorés et caissons à froid, encadrement à froid sur les plats, fer doré au 1er plat, bon état. Bon exemplaire très frais et sans rousseurs. Edition originale. Peu courant

Première partie : La Nouvelle France. Premières armes de Washington (1732-1761) – Deuxième partie : La guerre de l'indépendance (1761-1783) – Troisième partie : La République des États-Unis. Présidence de Washington (1783-1799).

NAUDEAU (Ludovic).

Le Japon moderne. Son évolution.

P., Ernest Flammarion, 1909, in-12, 404 pp, reliure demi-basane cerise, dos lisse avec titres et triples filets dorés (rel. de l'époque), bon état (Bibliothèque de philosophie scientifique)

"M. Naudeau vint au Japon « avec les vaincus » de la bataille de Moukden ; et pourtant, en dépit des circonstances qui l'y amenaient, dès qu'il vit le Japon, nous dit-il, il l'aima. Il venait de le voir à l'œuvre en Mandchourie ; il voulut l'étudier, étudier surtout dans ses origines et ses aspects divers, ce qui l'avait le plus frappé, « la bravoure japonaise ». C'est le titre du premier livre de son ouvrage, de beaucoup de plus développé. Le second, sorte de hors d'œuvre, raconte les échauffourées de septembre 1905 ; le troisième et le quatrième, avec « la question sociale » et « la femme japonaise », reprennent l'étude du Japon moderne ; et le cinquième, « visions et réflexions », ramène quelques descriptions ne se reliant pas intimement au sujet de l'ouvrage, et se termine par des vues auxquelles l'auteur ne veut donner que le caractère d'hypothèses. M. N. écrit sans idée préconçue ; il a vu et il cherche en toute sincérité à se rendre compte, à s'expliquer à lui-même et aux autres ce qu'il a vu. Il ne craint pas de rapporter des faits en apparence contradictoires et d'avouer même son embarras. Il ne cache pas les défauts et les faiblesses du caractère japonais, mais il en sait aussi les beaux côtés. (...) Il faut donc féliciter M. N. de son équité tout autant que de sa sincérité. Sa récompense est d'avoir fait un livre non seulement intéressant, mais sérieux et utile, de beaucoup supérieur à ce que donne la majorité des voyageurs et dont la lecture laisse somme toute une impression exacte. (...) En résumé, cet ouvrage représente un effort sincère et le plus souvent heureux, pour comprendre et faire connaître certains traits du caractère japonais et de l'évolution du Japon moderne." (N. Péri, Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, 1909)

GARAND (Jean).

Mai 1722 : Charles-Louis d'Alsace s'empare des terres de Revin, Fumay et Fepin.

Dinant, L. Bourdeaux-Capelle, 1978 [i.e. 1980], gr. in-8°, 293 pp, 4 portraits hors texte, 2 cartes en couleurs, tableaux généalogiques, documents, broché, couv. illustrée, bon état

... (mais) « La France ne fera pas la guerre (à l'Autriche) pour le Prince de Chimay !...» (Cardinal Dubois) — La couverture indique un titre un peu différent : “1722 : Un coup d'État dans les terres de Revin, Fumay et Fépin ou Les tribulations de Charles-Louis d'Alsace, Prince de Chimay”.

LABARRE de RAILLICOURT (Dominique).

Les barons de Barchon (Maison des Prez).

Paris, 1969, in-8°, 16 pp, paginé 308-320, broché, bon état

Généalogie des barons de Barchon de la Maison des Prez (alias des Pret ou Després) (Liège-Ardennes) depuis le XVe siècle.

LABARRE de RAILLICOURT (Dominique).

Généalogie et biographie de la Maison d'Armagnac. Essai.

P., Chez l'Auteur, 1966, in-8°, (2)-17 pp, broché, bon état

MATHY (Joseph).

Histoire de l'Abbaye de Signy.

Reims, Imprimerie Coulon, 1970, in-8°, 386 pp, une gravure en frontispice, 32 illustrations, broché, bon état

Monographie très complète malgré la rareté des sources. L'abbaye Notre-Dame de Signy est une abbaye de moines cisterciens ayant existé entre 1135 et 1793. Elle est située sur la commune de Signy-l'Abbaye, dans les Ardennes. L'abbaye fut fondée le 25 mars 1135, jour de l'Annonciation. Elle fut vendue comme bien national en 1793, puis entièrement démolie. Sa bibliothèque fut totalement brûlée.

FERNÁNDEZ MONTAÑA (José).

Los Covarrubias, familia cristiana, de sabios, amiga de Dios.

Madrid, Hijos de Gregorio del Amo, 1935, in-12, 172 pp, broché, bon état. Texte en espagnol

Prêtre connu sous le nom de Père Montaña, l'auteur était juriste, linguiste, historien et confesseur de la reine María Cristina.

Centre polonais des recherches généalogiques.

Armorial généalogique de la noblesse polonaise. Tome I.

P., Editions du Dialogue, 1992, in-8°, 274 pp, illustrations et portraits, blasons dans le texte, broché, bon état

Seul volume paru.

MALO (Henri).

Le Château de Chantilly.

Calmann-Lévy, 1938, in-12, 222 pp, une gravure sur double page hors texte et 2 plans, broché, bon état (Nouvelle Collection historique - Château,x décors de l'histoire). Edition originale sur papier vélin du Marais, exemplaire nominatif imprimé spécialement pour Madame Paul Brenot

"Quand, visitant Chantilly, on admire le château, les étangs, la forêt, on oublie souvent combien de siècles ont passé depuis la construction de la maison forte, bâtie par le gallo-romain Cantilius sur un rocher au milieu des marécages. M. Henri Malo retrace, dans un ouvrage d'une érudition remarquable, toute l'histoire du château de Chantilly ; bien plus, l'histoire guerrière et artistique, glorieuse et somptueuse d'une longue époque. Que de transformations subies par la forteresse primitive construite contre les envahisseurs barbares ! Cette région fut le berceau de la monarchie capétienne. C'est à Senlis que le duc de France, Hugues Capet, fut proclamé roi par son frère le duc de Bourgogne et par les principaux seigneurs et évêques de France, Le chevalier Rothold de Senlis, « qui participa à ce grand événement fut le premier seigneur de Chantilly que nous connaissions ». Des siècles passèrent. Le château fut reconstruit, agrandi. Mais ce ne fut qu'au XVIe siècle que les châteaux, au lieu de répondre à un but de défense comme c'était le cas depuis le début de l'âge féodal, durent satisfaire à un désir d'agrément. Anne de Montmorency, le grand connétable, fit transformer entièrement le château et le domaine. Henri de Montmorency y passa de courts moments de bonheur auprès de sa femme. Louis XIII confisqua les biens du malheureux prince, exécuté à Toulouse, et se réserva Chantilly. Après sa mort, Anne d'Autriche restitua le domaine à la sœur de Henri de Montmorency, la princesse de Condé, dont le fils venait de remporter la bataille de Rocroi. Le grand Condé en devint donc le maître. Louis XIV aurait désiré se réserver Chantilly ; Condé réussit à le conserver. Mais après tant d'années mouvementées, après ses victoires, ses triomphes, sa rébellion, Condé vieillissant retrouva « un parc dévasté par la guerre un château longtemps inhabité ». Il reconstitua le domaine avec somptuosité... M. Malo retrace avec une prodigieuse quantité de détails les transformations successives de Chantilly, la vie du domaine, les embellissements apportés par ses maîtres successifs ; puis les pillages et les destructions de la Révolution. C'est Louis XVIII qui fit rendre son domaine à Louis-Joseph de Condé. Ce prince en reprit possession en 1818 ; avec ténacité il récupéra ses biens, ses archives, recueillies par les Archives nationales, des meubles, des objets d'art. A sa mort en 1818, son fils, le duc de Bourbon s'établit à Chantilly et continua l'œuvre de reconstitution de son père. Encore enfant, en 1830, le duc d'Aumale, Henri d'Orléans, cinquième fils de Louis-Philippe, devint le possesseur de Chantilly, le duc de Bourbon l'ayant désigné comme son légataire universel. Ce n'est qu'en 1845, après la campagne d'Algérie et la prise de la Smala que le duc d'Aumale s'établit à Chantilly. Ce fut l'œuvre de sa vie « d'en faire un reliquaire d'histoire, un temple de l'art, un foyer d'intelligence, l'un des joyaux les plus resplendissants de la culture française ». En léguant Chantilly à l'Institut, c'est «un musée historique et un document » que le duc d'Aumale a voulu lui laisser. M. Malo, conservateur du Musée Condé, connaît en érudit et met en valeur les trésors d'art qui lui sont confiés." (H. Dehérain, Journal des Savants, 1939)

SHIH-SHUO HSIN-YÜ.

Shih-shuo Hsin-yü. A New Account of Tales of the World. By Liu I-ch'ing ; with commentary by Liu Chün ; translated with introduction and notes by Richard B. Mather.

Ann Arbor, The University of Michigan Press, Center for Chinese Studies, 2002, gr. in-8° (16 x 23.5 cm), xxxviii-735 pp, 2nd revised edition, notices biographiques, glossaire, biblio, index, reliure toile bleue, titres en noir au 1er plat et au dos, bon état. Texte en anglais

Le Shih-shuo hsin-yu (Nouveau récit des histoires du monde), compilé par Liu I-ch'ing (403-444), est un recueil d'anecdotes, de courtes conversations et d'observations lapidaires sur des personnalités ayant vécu en Chine entre 150 et 420 après J.-C. environ. En son temps, le texte était considéré comme une aide à la conversation, et l'un de ses objectifs était d'offrir une lecture agréable. C'est pour cette raison qu'il a été vaguement associé aux « romans » (hsiao-shuo) ultérieurs, tels que le « Roman des trois royaumes » (San-kuo yen-i). Le Shih-shuo hsin-yü est organisé de manière thématique, avec des sections consacrées aux vertus civiques et morales, aux réalisations cultivées et intellectuelles, aux reclus, aux femmes, à la technologie, à l'art et à la fragilité humaine. Cependant, la vision de ces sujets reste étroite : les empereurs et les princes, les courtisans, les fonctionnaires, les généraux, les ermites raffinés et les moines urbains occupent le devant de la scène. Ces personnages sont dépeints dans une atmosphère raréfiée, avec beaucoup de raffinement et de sensibilité, alors qu'ils sont généralement pris dans un monde très terrestre, souvent sanglant, de guerre et d'intrigues entre factions. La traduction classique de Mather a été la première traduction anglaise de l'œuvre lorsqu'elle est parue en 1971. Mather intègre le commentaire de Liu Chun (461-521), qui fournit des informations contextuelles inestimables sur des ouvrages perdus des IIIe et IVe siècles. Cette seconde édition a été entièrement révisée, introduisant de nombreuses corrections et améliorations. Richard B. Mather (1913-2014) était professeur émérite de langue et de littérature chinoises à l'université du Minnesota. Il a publié des articles sur la littérature des Six Dynasties et des livres sur Shen Yueh et Lu Kuang.

PAPON ( J.-P.).

De la Peste, ou époques mémorables de ce fléau, et les moyens de s'en prévenir.

P., Lavillette et Compagnie, an 8 (1800), 2 vol. in-8°, (4)-xii-372-ii-(1) et (4)-294-vi pp, reliures demi-veau glacé carmin, dos lisses avec titres, tomaisons, fleurons et sextuples filets dorés, palettes en queue (rel. de l'époque), coiffes lég. abîmées, ors ternis, qqs marques au crayon bleu en marges, bon état. Rare

Première et seule édition, rare. Cet ouvrage fut rédigé au moment de l'expédition d'Egypte, pays où l'affection était endémique. Jean-Pierre Papon y retrace l'histoire de la peste depuis celle qui frappa Athènes (l'an 331 avant J.-C.) jusqu'à celle de Marseille en 1720. Il rapporte de nombreux détails sur les pestes d'Athénes, Constantinople, Milan, Lyon, Montpellier, Digne, Toulon, Marseille et Aix-en-Provence. La deuxième partie est consacrée aux précautions sanitaires à prendre dans les villes, les ports ; des chapitres sont consacrés aux quarantaines, au lazaret, On trouve à la fin un index chronologique des épidémies de peste. Cet ouvrage fut très bien accueilli et reçu les éloges de Guyton de Morveau, pionnier de l'hygiène. Papon (1734-1803) fit partie de la congrégation de l'Oratoire et fut nommé conservateur de la bibliothèque de Marseille. Il se fixa ensuite à Paris pour se consacrer à des recherches historiques. Il fut membre associé de l'Institut. — « Le bruit des tombereaux, mêlé au frémissement qu’occasionnait le ballottement des cadavres, portait l’épouvante dans le cœur des malades et des personnes en santé ; les boutiques étaient fermées, le commerce interdit, les travaux interrompus, les églises, le collège, la bourse, en un mot tous les lieux publics fermés, les offices divins suspendus et le cours de la justice arrêté. Un deuil funèbre couvrait la ville ; un morne silence régnait partout. Il n’y eut plus parmi les citoyens aucun lien qui les unît. Les parents évitaient de se voir ; les amis se fuyaient, le voisin craignait de recevoir de son voisin un trait contagieux, et lui inspirait les mêmes craintes : ainsi, on s’enferma parce que tout devint suspect et dangereux […]. La peste enlevait souvent toute une famille et frappait des rues entières où d’un bout à l’autre il ne restait pas une maison saine. » Voilà comment l’historien de la peste l’abbé Jean-Pierre Papon décrivait les effets de la peste de Marseille en 1720 dans son ouvrage 'De la peste, ou époques mémorables de ce fléau et les moyens de s'en préserver' publié en 1800. (Annick Perrot et Maxime Schwartz, Pasteur et ses lieutenants, 2013)

NELLI (René).

Joë Bousquet, sa vie, son oeuvre.

Albin Michel, 1975, in-8°, 245 pp, annexes, biblio, index des noms cités, broché, bon état

Dans les années 1928-1930, et jusqu'en 1950, René Nelli a été très lié avec le poète Joë Bousquet et a pris à ses côtés une part active à l'élaboration du « surréalisme méditerranéen ». Ce mouvement se développait alors, un peu en marge du surréalisme parisien, à Marseille dans Les Cahiers du Sud, et à Carcassonne autour de la revue Chantiers.

BAUDELAIRE (Charles).

Curiosités esthétiques.

P., Michel Lévy frères, 1868, in-12, 440 pp, reliure demi-chagrin brun foncé à coins, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, monogramme doré en queue (pas de tomaison au dos), tête dorée (rel. de l'époque), dos lég. frotté, bon état

Edition en partie originale, avec le faux-titre, qui porte l'intitulé "Œuvres complètes". L'ouvrage se vendait séparément seul ou comme le second volume des œuvres complètes dont l'édition s'étalera sur plusieurs années. Clouzot précise : "ne se rencontre qu'exceptionnellement en reliure d'époque sans tomaison au dos". Tout au long de sa carrière littéraire, Baudelaire n'a cessé de rechercher et de glorifier les témoins de l'art pur, quelle que pût être leur célébrité ou leur obscurité, quelles que fussent leurs théories ou leurs écoles. Ces textes, composés entre 1845 et 1863, parurent d'abord dans les journaux puis en volume (1868), après la mort du poète, chez l'éditeur Michel Lévy. Ce volume comprend, outre les deux Salons de 1845 et 1846 déjà parus, six textes de critique d’art en édition originale : Le Musée classique du bazar Bonne-Nouvelle, De l’Essence du rire, Quelques caricaturistes français, Quelques caricaturistes étrangers, Exposition universelle de 1855 et Salon de 1859. — Baudelaire y écrit par exemple dans son étude sur Boudin : « À la fin de tous ces nuages aux formes fantastiques et lumineuses, ces ténèbres chaotiques [...], ces firmaments de satin noir ou violet, fripé, roulé ou déchiré, ces horizons en deuil ou ruisselants de métal fondu, toutes ces profondeurs [...], me montèrent au cerveau comme une boisson capiteuse ou comme l’éloquence de l’opium. Chose assez curieuse, il ne m’arriva pas une seule fois, devant ces magies liquides ou aériennes, de me plaindre de l’absence de l’homme » (p. 334).

LAURENT (Paul, archiviste des Ardennes).

Mézières pendant la défense de Bayard.

P., Alphonse Picard, 1893, in-8°, 51 pp, broché, bon état (Variétés historiques ardennaises). Tiré à 75 ex. numérotés seulement

L'histoire de la cité de Mézières connaît un tournant décisif en 1521, lorsque la ville est assiégée par les troupes de l’empereur Charles Quint. Suite à un différend entre l’empereur du Saint-Empire et Robert II de la Marck, prince de Sedan, soutenu par le roi François Ier, les troupes germaniques s’abattent sur la florissante ville de Mézières, et commencent un long et fastidieux siège. La cité n’est alors sauvée que par l’intervention de Pierre du Terrail, le chevalier Bayard, surnommé « sans peur et sans reproche »... — "M. Paul Laurent, archiviste des Ardennes, poursuit avec un zèle studieux et persévérant ses “Variétés historiques ardennaises”. Utilisant les renseignements fournis par les anciens comptes de la ville de Mézières, il retrace ici une page entièrement inédite du siège de 1521 et ajoute aux noms de Bayard, de Montmorency, de Villeclair, d'Annebaud, de Sassenage, de Lorge, etc., ceux des Macériens qui contribuèrent à un titre quelconque à la résistance." (Revue critique d'histoire et de littérature, 1893)

Collectif.

1848 dans les Ardennes.

Mézières, Editions du Comité du Centenaire de la IIe République, 1948, gr. in-8°, 64 pp, préface de Charles Braibant, une planche hors texte, broché, bon état

17 études. I. La société ardennaise. II. Les idées. III. Les événements. IV. Figures ardennaises.

EXELMANS du CREST de VILLENEUVE (Françoise).

Histoire d'une famille (1550-1965).

Dison, Presses G. Lelotte, [Chez l'auteur], 1972, in-12 carré, 78 pp, broché, armes et devise des du Crest en couv., bon état. Ouvrage tiré à 500 ex. (celui-ci non numéroté). Rare

BONFILS (Robert).

200 vues de Paris : Guide des musées, églises, monuments, bibliothèques, curiosités, spectacles.

Larousse, 1930, in-8°, 167 pp, une carte dépliante hors texte, 200 reproductions photographiques choisies et commentées, plans, index, reliure demi-basane acajou, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titre et éditeur dorés (rel. de l'époque), dos lég. frotté, bon état

"C'est une idée infiniment ingénieuse qui a inspiré les auteurs de ce nouveau guide illustré de Paris. Et combien utile ! Les étrangers et les touristes y trouveront tout ce qu'ils ont besoin de voir et de savoir. D'abord, ils auront la joie de regarder ces deux cents vues, admirablement prises et reproduites, des principaux aspects de la capitale, de ses monuments et de ses trésors artistiques ou historiques les plus fameux. Mais ils pourront, en outre, dans les quelques lignes aussi concises que substantielles qui les accompagnent, et qui sont d'un érudit plein de goût et parfaitement informé, puiser les renseignements indispensables et – chose précieuse ! – ceux-là seulement. Car, il va de soi que le promeneur n'a pas de temps à perdre, même lorsqu'il n'est à Paris que pour flâner. Aussi bien, ce n'est pas seulement le touriste et l'étranger qui éprouveront un vif plaisir à compulser ce recueil. Le vieux Parisien lui-même sera enchanté de l'avoir sous la main afin d'y rafraîchir ses souvenirs et de préciser les notions, trop vagues souvent, que nous possédons sur les monuments devant lesquels nous passons chaque jour et dont nous remettons sans cesse au lendemain le soin de nous enquérir. Cinq ou six lignes, dix lignes au plus suffisent à M. Robert Bonfils pour condenser ce qu'il convient de savoir. Et, en parcourant ces notices, on est stupéfait de constater qu'elles nous enseignent une foule de détails oubliés ou ignorés. Pour faciliter les recherches, M. Bonfils a divisé Paris en six quadrilatères qui ont pour centre l'Arc de Triomphe, la Bastille, Montmartre, la Cité, les Gobelins et Montparnasse : cette disposition permet de s'orienter facilement. Au surplus, on aura, à la fin de ce remarquable volume, une liste succincte de toutes les particularités dignes d'intérêt que renferment les palais, les monuments et les institutions de la capitale." (Le Temps, 15 juillet 1930)

THIERS (Adolphe).

Histoire de la Révolution française.

P., Lecointe, 1834, 10 vol. in-8°, 4e édition, 95 gravures sur acier hors texte, notes et pièces justificatives, une grande carte dépliante du théâtre de la campagne de 1796, table alphabétique des matières à la fin du tome 10, reliures demi-veau glacé fauve, dos à 4 petits nerfs filetés et caissons dorés, pièces de titre et de tomaisons veau glacé noir (rel. de l'époque), dos lég. frottés, un coin abîmé au tome 2, rousseurs, bon état

Exemplaire finement relié.

FLEURIOT de LANGLE (P.).

La Paolina, sœur de Napoléon.

Editions Colbert, 1944, gr. in-8°, 320 pp, marbre de Canova représentant Pauline Bonaparte en frontispice, 2 pl. hors texte, broché, bon état (Coll. Au temps jadis)

Pauline, la préférée, la plus fidèle des soeurs de Napoléon. À Sainte-Hélène encore, Napoléon affirmait qu’elle avait été « sans contredit la plus jolie femme de Paris ». Sa liberté de moeurs était grande. On sait comment, fière de ses charmes, elle se fit sculpter par Canova en Vénus victorieuse. Relayés par les mémoires attribués à Fouché qui prétendent que Napoléon, « au sortir de ses ravissements », proclamait sa soeur « la belle des belles », les pamphlets de la Restauration ont affirmé que l’Empereur aurait entretenu des relations incestueuses avec sa soeur. Pure calomnie. Mais il semble d’après certains billets publiés dans la “Revue des Deux Mondes” par Fleuriot de Langle en juin 1939, que la Paolina ait servi parfois d’entremetteuse à la cour, en glissant dans les bras du maître quelques jeunes beautés...

CARREL (Armand).

Œuvres politiques et littéraires. Mises en ordre, annotées et précédées d'une notice biographique sur l'auteur par M. Littré, de l'Institut, et M. Paulin, ancien gérant du “National”.

P., Chamerot, 1857-1859, 5 vol. in-8°, lxxii-477, 479, 598, 510 et 495 pp, un portrait gravé en frontispice au tome 2, reliures demi-chagrin vert bouteille, dos à 5 nerfs filetés, caissons à froid, titres et fleurons dorés, tranches pennées (rel. de l'époque), discrets C. de bibl., qqs rousseurs, bon état. Rare

“Recueil – essentiel pour l'histoire des idées politiques – des articles publiés par le rédacteur en chef du “National”, depuis le ministère Polignac jusqu'à sa mort (juillet 1836). Journaliste brillant et souvent profond, Carrel reste le prototype des déçus de l'orléanisme convertis à l'idée républicaine par l'attitude du peuple durant les Trois Glorieuses et la déception engendrée par le tournant conservateur adopté à partir du ministère Périer.” (Benoît Yvert)

FREYCINET (C. de).

La question d'Egypte.

Calmann-Lévy, 1905, in-8°, 451 pp, broché, bon état

Charles de Freycinet (1828-1923) s’était opposé, comme chef du gouvernement, en 1882 à une participation française à une intervention militaire en Égypte aux côtés des Anglais. — Table : L'expédition d'Egypte, la question d'Orient. – Le canal de Suez, le condominium anglo-français. – La crise égyptienne. – L'occupation anglaise. — "Le livre de M. de Freycinet est inspiré par cette idée générale, que la meilleure solution de la question égyptienne est que l'Egypte n'appartienne en propre à aucune des grandes puissances européennes, mais que, demeurant sous la suzeraineté du sultan, son intégrité soit garantie par toute l'Europe, comme celle du reste de l'empire ottoman... (...) Bien qu'il justifie la politique d'un homme qui fut très attaqué, le livre de M. de F. ne donne pas l'impression d'une apologie ou d'une défense personnelles. Le ton est simple, sans aucun effet oratoire. La personnalité de l'auteur, même quand il prend les responsabilités principales, semble s'effacer ; les jugements sur les hommes sont mesurés et courtois, toujours exempts de passion. D'autre part, quoique la thèse se dégage et soit dégagée à certains endroits très nettement, on n'a pas le sentiment en lisant le livre d'une construction artificielle. Cela tient d'abord au grand nombre de faits et de documents qu'il renferme. Cela tient aussi aux qualités de clarté, de sobriété et de précision de l'auteur. Le livre est certainement très remarquable par sa forme. Nous n'avons pu ici que montrer son intérêt quant au fond. Souhaitons que des études de détail permettent de reprendre et de discuter les idées et les théories que l'auteur a présentées avec une habileté consommée." (P. Muret, Revue d’Histoire moderne et contemporaine, 1905)