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JAFFRÉ (Yves-Frédéric).

Les Tribunaux d'exception, 1940-1962.

Nouvelles Editions Latines, 1963, in-8°, 365 pp, index des justiciables, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

I. Pendant l'Occupation, 1940-1944 : Les tribunaux d'exception du Gouvernement de Vichy ; Deux grands procès d'Alger. – II. Après la Libération, 1944-1951 : Les tribunaux d'exception de la Libération, la Haute Cour de 1945, l'épuration... – III. Les tribunaux d'exception de la Ve République : La répression du putsch d'avril 1961 ; La répression de l'OAS. — Par Maître Yves-Frédéric Jaffré (1921-2010), avocat à la Cour de Paris depuis 1944, il fut secrétaire de la Conférence du Stage, puis membre du Conseil de l'Ordre. Il plaida notamment dans les affaires Laval, Seznec et Ben Barka. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages qui témoignent des vicissitudes de l'idée de justice : « vous voulez du roman, lisez de l'histoire. »

ALMERAS (Henri d').

Louis XVII. Fauxdauphinomanie et romans évasionnistes.

Emile-Paul, 1928, in-12, vi-265 pp, broché, dos lég. sali, bon état (Parois, 11)

"II y aura sans doute des ouvrages sur la question Louis XVII tant qu'on n'aura pas épuisé la crédulité et l'amour du romanesque du public qui n'ose pas s'avouer qu'il apporte à l'histoire la curiosité de la concierge pour son roman feuilleton. S'intéressant à la thèse de l'évasion du petit Dauphin, M. d'Alméras étudie ici, par une critique serrée mais assez confuse, la formation et les arguments du « roman évasionniste ». Voilà bien du soin dépensé pour rien : il ne convaincra pas les partisans de la survivance du Dauphin, leur conviction tient plus de la foi que de la réflexion. Quand aux autres, ils sont aussi convaincus d'avance que lui-même..." (Charles-H. Pouthas, Revue d'histoire moderne, 1928)

HUSSEY (J. M.).

Le Monde de Byzance.

Payot, 1958, in-8°, 230 pp, traduit de l'anglais, une carte, biblio, index, broché, bon état (Bibliothèque Historique)

MARY (André)(éd).

Journal d'un bourgeois de Paris sous Charles VI et Charles VII.

P., Henri Jonquières, 1929, in-8°, 360 pp, préface et notes d'André Mary, 12 pl. de gravures et un plan dépliant hors texte de Paris au XVIe siècle, biblio, broché, bon état (Coll. Jadis et naguère)

"C'est une des plus curieuses chroniques du XVe siècle. L'auteur, resté anonyme à ce jour, est bourguignon passionné jusqu'en 1420 puis se montre sévère pour Philippe Le Bon. Longtemps hostile à Charles VII et aux Armagnacs, la lourdeur du joug anglais le rallie à la cause du roi légitime. Mais il se plaint du mauvais gouvernement, des abus du pouvoir et censure la conduite des grands et de la cour. Dans une forme abrupte et sans apprêt il peint la misère du temps et ses propres infortunes. C'est l'une des meilleures chroniques du temps. On peut la comparer au fameux journal de l'Estoile." (Molinier IV, 4149).

TUCHMAN (Barbara W.).

Un Lointain miroir. Le XIVe, siècle de calamités.

Fayard, 1979, gr. in-8°, 562 pp, traduit de l'américain, 2 cartes sur les gardes, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Grand Prix des lectrices de Elle)

L’ouvrage retrace l’histoire des calamités qui affectèrent l’Europe du XIVe siècle. Le XIVe siècle n’a pas d’équivalent dans l'histoire pour sa série de famines, d'infections, de chaos social et de guerres. Il présente un contraste terrible avec les progrès et les réalisations admirables qui avaient marqué les XIIe et XIIIe siècle en Europe. L’historienne Barbara Tuchman le décrit comme « une époque violente, tourmentée, sans repères, un âge de souffrance et de désintégration, dans lequel beaucoup voyaient le triomphe de Satan. » Par exemple, en 1347, la peste noire décime, cette année-là, quasiment la moitié de la population : « Aucune [cloche] ne sonnait, et personne ne pleurait parce que presque tous s’attendaient à mourir [...] des gens disaient et croyaient : « c’est la fin du monde [...].» Le père abandonnait son enfant, la femme, son mari, un frère, l’autre frère. Et moi, Agnolo di Tura dit le Gros, j’ai enterré mes cinq enfants de mes mains et bien d’autres ont fait comme moi » (p. 88). — "Barbara Tuchman, dans “Un Lointain miroir”, démontre que le XIVe siècle était à certains égards similaire au XXe (destructions, guerres, insécurité), et le résultat est éclairant pour le lecteur." (Steven Englund) — "Un ouvrage merveilleusement écrit, précis et d'une grande érudition. Barbara Tuchman réussit mieux que personne à nous montrer « comment c'était »." (The New York Review of Books)

BROGLIE (Gabriel de).

Mac Mahon.

Perrin, 2000, gr. in-8°, 459 pp, 8 pl. de gravures hors texte, sources inédites, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état, envoi a.s.

Mac Mahon, souvent brocardé de son vivant et par la postérité, ne fut pourtant pas n'importe qui. De 1808 à 1893, sa vie s'inscrit tout entière dans le XIXe siècle. Militaire glorieux, il sert en Algérie trente ans durant, de lieutenant à gouverneur général, développant une conception aussi humaine que possible de la colonisation. La prise de Sébastopol en 1855, les victoires de Magenta et de Solferino en 1859 l'imposent comme l'un des grands chefs militaires du Second Empire, dont il reçoit la dignité de maréchal et le titre de duc de Magenta. Blessé en 1870 à Sedan, il évite ainsi d'avoir à signer la capitulation. En 1871, il reprend Paris aux insurgés de la Commune. Puis, il succède à Thiers en 1873 comme président du gouvernement de la République, en attendant le rétablissement d'une monarchie qui ne viendra jamais. Lui, le royaliste conservateur, après avoir, en 1877, tenté d'imposer un gouvernement selon son cœur à une majorité parlementaire qui n'en voulait pas, doit s'incliner et finit par démissionner en 1879, après avoir présidé aux fastes de l'Exposition universelle. Improbable président de la République, Mac Mahon, populaire par sa prestance, sa loyauté et sa franchise, a assisté ou participé à la mise en place de beaucoup d'institutions qui existent toujours : le septennat, la présidence du Conseil des ministres, le domaine réservé du chef de l'Etat, la qualité de chef des années, les difficultés de la cohabitation, les risques de la dissolution... Au total, Mac Mahon aura fait autant et plus pour l'établissement de la République que Thiers, Gambetta ou Grévy, ses contemporains et adversaires respectueux.

HAUSER (Henri).

La Pensée et l'action économiques du Cardinal de Richelieu.

PUF, 1944, in-8°, 194 pp, broché, bon état

La psychologie économique de Richelieu ; Richelieu, ministre du Commerce de la Marine ; L'Assemblée des Notables de 1626-1627 ; Le commerce du Levant ; Le « grand dessein » de Richelieu ; Le commerce transocéanique ; Le travail et la production ; Commerce intérieur, circulation, finances. — "... Le livre sur “La pensée et l'action économique du cardinal de Richelieu”, lentement préparé, depuis longtemps annoncé, nourri de recherches personnelles et de doctrine, et qui fut le dernier ouvrage d'Henri Hauser, enrichissait de données inattendues cette histoire moderne du capitalisme français qu'il avait si patiemment défrichée. Ces pages précises et neuves marquaient la continuité et, malheureusement aussi, le terme de son labeur..." (A. Renaudet, “Henri Hauser (1866-1946)”, Revue Historique, 1946)

FOUQUES DUPARC (J.).

Le Troisième Richelieu. Libérateur du territoire en 1815.

Lyon, Lardanchet, 1940, in-8°, 259 pp, un portrait du duc de Richelieu en frontispice, appendices, biblio, broché, bon état

"Un ouvrage sur l'homme qui, après Talleyrand, de septembre 1815 à l'automne 1821, a dirigé la politique française. Le "troisième Richelieu", descendant du grand cardinal et petit-fils d'un éminent maréchal du même nom, a dû, après la défaite de la France et la fin du règne de Napoléon, résoudre une tâche aussi difficile et ingrate à l'intérieur qu'à l'extérieur. Avec une grande habileté, une modération d'homme d'Etat et une grande fiabilité, il a fait sortir son pays d'une époque de profonde humiliation et de faiblesse. Il s'agit d'un livre qui mérite d'être lu à l'heure actuelle. Construit sur une étude approfondie des sources, doté d'une riche bibliographie, écrit de manière intéressante et vivante, l'ouvrage sera une source d'inspiration précieuse pour tous ceux qui s'intéressent aux questions historiques." (Die Friedens-Warte, Vol. 41, No. 2/3, 1941) — Par Jacques Fouques Duparc (1897-1966), diplomate, ambassadeur à Rome, Chef de cabinet de Léon Blum en 1946.

LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.).

Martin le visionnaire (1816-1834).

Perrin, 1924, in-12, 271 pp, une planche en frontispice, broché, bon état (Figures d'Histoire tragiques ou mystérieuses)

Haricotier au bourg de Gallardon près de Chartres, Thomas Martin (dit « Martin de Gallardon ») se dit témoin depuis 1816 d'une série d'apparitions : un homme, vêtu d'une redingote et d'un chapeau haut-de-forme, se présente à lui comme étant « L'Archange Raphaël, ange très célèbre auprès de Dieu ». Martin doit aller voir le roi et lui demander de remettre de l'ordre dans le pays, et de faire respecter le dimanche comme jour chômé pour honorer le Christ. Les visions de Martin sont d'inspiration ultraroyaliste: pour expier les fautes de la Révolution, le roi Louis XVIII doit faire reculer l'impiété grandissante et rétablir une monarchie stricte et inspirée constamment par la Foi.

GAULTIER (Léon).

Siegfried et le Berrichon. Le parcours d'un “collabo”.

Perrin, 1991, in-8°, 379 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Mémoires d'un collaborateur : Léon Gaultier, berrichon de Bourges entre en 1941 au cabinet de Paul Marion, en 1943 dans la Milice, et en 1944 dans la Waffen SS. — Un ultra-collaborateur décrit son parcours, sous son nom, à visage découvert, sans honte ni complaisance, et conscient des réactions qu'il peut susciter. La publication de cet étonnant document heurtera, en effet, ceux pour lesquels il faut rayer de notre mémoire les gens qui se sont fourvoyés dans le collaborationnisme et, par conséquent, leur refuser le droit de s'exprimer. Si cet engagement, aujourd'hui inconcevable, n'avait concerné qu'une poignée de Français, il n'eût d'ailleurs pas valu qu'on en témoignât. Mais ils furent des milliers, dont vingt-cinq mille ont porté volontairement l'uniforme allemand. Alors, tant de monde. N'est-il pas important, si l'on veut déployer sans fard l'éventail des comportements et des mentalités sous l'Occupation, de connaître le cheminement de ces hommes ? Léon Gaultier, Berrichon de Bourges, diplômé d'études supérieures de lettres classiques, entre à vingt-cinq ans, en 1941, au cabinet de Paul Marion, secrétaire général de l'Information, avec lequel il s'était lié en 1936 au sein du PPF de Doriot. Cela nous vaut la restitution saisissante du climat qui régnait au sein de ce lieu névralgique, et la rencontre de gens qui ont perdu mémoire de leurs anciennes fréquentations. Mais Gaultier évolue de plus en plus vers les idées qui sont celles d'un Benoist-Méchin. Il entre à la Milice, et la quitte en juillet 1943 (avant qu'elle ne soit armée) pour se porter volontaire sur le front de l'Est. Il suit, pendant six mois, à Cernay (Alsace), l'instruction des élèves-officiers de la Waffen SS, et nous rapporte les étonnants discours révolutionnaires que leur tenaient les commissaires politiques, prônant une Europe nationale-socialiste. Blessé dès le premier combat en juillet 1944, il vit la retraite allemande d'hôpital de campagne en hôpital de campagne, jusqu'au 7 mai 1945. Puis, c'est l'odyssée du retour en France, la capture, les interrogatoires, Fresnes, le Struthof (où, dit-il, on le charge de donner des cours à ses "camarades d'infamie" [!]) et sa libération en juin 1948. Condamné à dix ans de réclusion, il en a accompli trois. Son itinéraire, il le raconte avec talent, tel qu'il fut, sans chercher, à aucun moment, à se justifier ou à convaincre, pas plus qu'à battre sa coulpe. En restituant son évolution, son environnement, son passage à l'ennemi – qui pour lui ne l'était plus –, il apporte des éléments de réponse à des questions qu'il est trop commode d'évacuer. Comment et pourquoi des Français ont-ils pu épouser la cause de l'Occupant, s'engager à ses côtés, alors même que le vent avait tourné en faveur des Alliés ? Comment pouvaient-ils négliger l'opprobre qui s'abattait sur eux ? Comment ont-ils persisté dans leur engagement alors que se profilait la Libération ? — Léon Gaultier (1915-1997), est licencié ès lettres, diplômé d'études supérieures de lettres classiques. Après sa libération, il sera directeur des relations publiques de l'agence Havas jusqu'en 1958, puis du Syndicat des grossistes en produits alimentaires et, enfin, gérant de sociétés.

COHEN (Robert).

Athènes, une démocratie. De sa naissance à sa mort.

Fayard, 1936, in-12, 320 pp, broché, bon état (Coll. Les Grandes études historiques)

"Ce livre est vivant, alerte, clair, bien informé. Que peut-on souhaiter de plus ? On y suit aisément la lente formation de la démocratie, son épanouissement fugitif au temps de Périclès et son trop rapide déclin dont les causes sont finement analysées. Le développement de l'impérialisme athénien et son influence néfaste sur le régime démocratique qui lui avait donné naissance sont très nettement mis en lumière. Des portraits vivement brossés illustrent au passage les principaux personnages de l'histoire d'Athènes. Le style et les rapprochements suggérés à maintes reprises avec la politique contemporaine consacreront le succès de ce livre auprès du grand public." (Bulletin de Correspondance Hellénique, 1937) — "Aujourd'hui, en historien, M. Robert Cohen considère Athènes dans la forme de son gouvernement. N'est-ce pas à Athènes qu'est née la démocratie, qu'elle s'épanouit, s'étiola et révéla enfin les maux qu'elle pouvait susciter ? M. Robert Cohen a déjà écrit deux solides volumes : La Grèce et l'hellénisation du monde antique (PUF, 1934), une Nouvelle histoire grecque (Hachette, 1935), et, en collaboration avec M. Gustave Glotz, de l'Institut, il édifie une monumentale Histoire grecque qui en est à son quatrième et dernier volume. C'est dire déjà la valeur de son dernier livre. A le lire, l'intérêt ne cesse de croître par les déductions qu'il tire du passé et les leçons qui nous permettent de mieux juger les événements actuels. (...) Après avoir connu une incomparable grandeur sous Périclès, en gardant un équilibre qui avait fait sa force, Athènes s'est trouvée vaincue par les fautes d'une démocratie discoureuse. C'est la conclusion qui se dégage du livre de M. Cohen. « Que pouvait, écrit-il, un Etat dont tous les citoyens se sentaient orateurs et tenaient pour sacré le droit au bavardage, dont chaque individu entendait conserver sa pleine indépendance et ne pas obéir ? Que pouvait un Etat dont avait disparu le respect des valeurs et la notion de toute hiérarchie ? Et pourtant ? Athènes a mis deux siècles à mourir d'un mal dont elle pouvait guérir ; elle n'avait qu'à vouloir. A travers les âges, il est d'autres pays qui surent se redresser sur le bord de l'abîme et forcer le destin. »" (La Croix, 1er mai 1937)

KRIEGEL (Annie).

Ce que j'ai cru comprendre.

Laffont, 1991, fort in-8°, 842 pp, 8 pl. de photos hors texte, notes, études et articles, biblio, copieux index (41 pp), cart. éditeur, jaquette, bon état

Mémoires de la célèbre historienne du communisme en France, où elle retrace son itinéraire personnel et intellectuel au sein du Parti communiste français. "D'une petite fille des années 30, issue du vieil enracinement alsacien-lorrain, écolière et lycéenne dans le quartier juif du Marais, à l'historienne reconnue, éditorialiste au Figaro et à l'Arche en passant par l'ignominieuse défaite de 1940, la Résistance et le communisme, voici une vie : telle qu'elle a été comprise sur le moment, telle qu'elle l'est aujourd'hui et telle qu'en elle le siècle se reflète..." - "Autant déclarer tout de suite que j'ai aimé cet ouvrage, et que je me sens en profonde sympathie avec son auteur, et pas seulement par le souvenir d'un passé en partie commun. J'éprouve l'admiration que devraient inspirer à tout lecteur sans parti pris tant d'expériences narrées avec émotion, tant de portraits esquissés avec talent, tant d'analyses fines et nourries, tant de sérieux, d'esprit critique, et de sérénité. (...) Faut-il le rappeler ? Annie Kriegel a été une figure notoire du Paris étudiant et universitaire sous la Quatrième République ; elle est l'auteur d'ouvrages dont deux au moins ont fait date sur l'histoire du PCF ; elle enseigne dans une grande université parisienne ; elle a fondé une revue irremplaçable pour l'étude du communisme ; et elle tient une chronique régulière dans un grand quotidien..." (Maurice Agulhon, Revue française de science politique, 1992)

LEBIGRE (Arlette).

La Révolution des curés. Paris 1588-1594.

Albin Michel, 1980, in-8°, 294 pp, biblio, broché, bon état

13 mai 1588, un roi traqué par l'émeute s'enfuit de Paris pour n'y plus revenir. 22 mars 1594, un autre roi se glisse furtivement dans la capitale qui le repousse depuis six ans. Que cache ce vide historique entre le dernier des Valois et le premier des Bourbons ? Pourquoi tant de haine contre Henri III ? Pourquoi cette résistance désespérée à Henri IV ? Une réponse : la révolution. Révolution insolite, prêchée par des chefs religieux fanatiques et démocrates qui, une main sur l'Évangile, l'autre sur le mousquet, mettront le pays à feu et à sang pour défendre une double cause : la foi catholique, la souveraineté du peuple. Révolution née de l'exaspération de la passion religieuse, mais aussi du refus d'un pouvoir politique sans contrôle et de la prise de conscience des injustices sociales. Révolution populaire, certes, mais voulue et menée par des intellectuels, hommes d'Église et hommes de loi, transfuges de la haute bourgeoisie et étudiants contestataires. On est très loin des clichés si souvent plaqués sur ce « temps des troubles » - Henri III le dégénéré, Henri de Guise le héros, Henri IV le libérateur. Le vrai visage du drame est à chercher ailleurs, dans les rues et les églises, à la Sorbonne et à l'Hôtel de Ville, chez tous ceux qui en furent les témoins et parfois les victimes. Six ans de violence, de complots et d'assassinats, des foules en délire, des dizaines de milliers de morts : avec deux cents ans d'avance, Paris s'offre sa première grande fête révolutionnaire. — "Il s'agit de la Ligue, la Sainte Ligue, ce parti catholique qui, en ce temps de guerres de religion, préfère tout à un roi de France protestant, n'hésitant pas à légitimer théologiquement la souveraineté du peuple, voire le régicide. L'abjuration et l'avènement d'Henri IV signeront sa fin, mais une fin relative : « démocratie » en moins, toute une part de son héritage se retrouve dans ce qu'au siècle suivant on appellera le parti dévot, avant qu'on en arrive au « parti prêtre » du premier XIXe siècle." (Emile Poulat, Archives de sciences sociales des religions, 1981)

THOMAS (Hugh).

La Guerre d'Espagne.

Laffont, 1961, fort gr. in-8°, 697 pp, traduit de l'anglais, 24 pl. de photos hors texte, 34 cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état. Première édition française

Il y a plus de quatre-vingts ans débutait la guerre civile en Espagne. Elle devait durer trois ans. Elle n'a pas cessé d'être l'objet d'études, de débats et de controverses. Hugh Thomas présente une analyse objective d'un conflit dans lequel se trouvèrent engagés à la fois le fascisme et la démocratie, le communisme et le christianisme, le centralisme et le régionalisme, une guerre civile qui prit une dimension internationale. "Un livre prodigieux, a écrit le critique anglais Michael Foot. C'est avec une application sans borne, littéralement inouïe, et une intelligence de tous les instants que l'auteur a su réunir et étudier toutes les connaissances possibles et imaginables sur l'épisode le plus héroïque et le plus pitoyable de ce siècle." Cyril Connolly, à son tour, dans le "Sunday Times", écrivait : "Je l'ai lu de la première à la dernière page, tout simplement captivé... Hugh Thomas possède la plus haute qualité de l'historien, un formidable appétit de détails et le sens de l'essentiel... Dans ce superbe ouvrage, il n'est pratiquement aucun aspect de la guerre civile, aussi douloureux ou impopulaire soit-il, qui lui ait échappé." Un document historique de premier ordre. — "Voici le premier ouvrage publié à ce jour qui puisse valablement s'intituler « Histoire de la guerre d'Espagne ». Hugh Thomas était un enfant quand, le 17 juillet 1936, le premier coup de feu de la guerre civile éclata au-dessus de l'Espagne. Vingt ans après, c'est en historien – l'historien qu'ont fait de lui Cambridge et la Sorbonne – et non en partisan que Hugh Thomas entreprend les longues recherches qui, en quatre années, lui ont permis de mener à bien ce livre dont la presse anglaise et la presse américaine unanimes ont vanté l'exactitude, l'honnêteté et l'objectivité. Fondé sur la documentation la plus sûre, puisée aux sources des deux camps et de toutes les nations qui se trouvèrent mêlées au conflit, La Guerre d'Espagne est cependant plus qu'une « étude ». C'est un livre vivant, animé, passionnant, qui fait réellement « participer » son lecteur à cette guerre qui demeure la plus grande aventure politique et morale de notre temps." (L'Editeur)

VOVELLE (Michel).

La Mentalité révolutionnaire. Société et mentalités sous la Révolution française.

Editions Sociales, 1988, in-8°, 290 pp, 8 pl. de gravures hors texte, cartes et tableaux, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

"Michel Vovelle nous prévient dans son « Avant-propos » : il s'agit d'un essai qui doit indiquer « les pistes et les territoires susceptibles d'être prospectés » car l'histoire des mentalités révolutionnaires ne saurait se réduire, ni à celle de la vie quotidienne, ni à celle des idéologies. L'histoire des mentalités a eu ses précurseurs Taine, Le Bon et surtout Georges Lefebvre qui a analysé celles des paysans dans le livre fondamental qu'il a écrit sur la Grande Peur. Sans oublier Albert Soboul. Michel Vovelle a repris ce thème de la peur, il en a ajouté d'autres : l'espérance, la vie nouvelle, la fête, la religion, la mort, le refus de la Révolution. (...) Il est difficile de donner en quelques lignes une idée de la richesse de cet ouvrage qui prend place parmi les livres fondamentaux sur la Révolution française." (Jacques Godechot, Annales historiques de la Révolution française, 1985)

ASSOULINE (Pierre).

Lourdes. Histoires d'eau.

Alain Moreau, 1980, in-8°, 280 pp, annexes, index, 48 p de catalogue de l'éditeur in fine, broché, couv. illustrée, bon état

“Une enquête historique menée par un incroyant.” — Lourdes est un théâtre permanent dont les coulisses valent bien la scène. Pas seulement la vie de Bernadette et les apparitions de la Vierge, les miracles et les guérisons, les grandes heures de la geste pèlerine et le dévouement des brancardiers, mais bien autre chose. C’est la troisième ville hôtelière de France, à la dimension d'un Clochemerle de notables jaloux de leurs privilèges, une ville qui subit à sa manière les coups de cœur et les coups de sang de l'Histoire de France depuis 1858. Lourdes, c'est un chiffre d'affaires fabuleux, une municipalité à l’aise dans sa bipolarisation bien française, une cité à scandales politiques et financiers. C’est aussi et avant tout un phénomène, permanent dans tous les chapitres de ce livre-reportage : la coexistence du spirituel et du temporel dans un chef-lieu de canton pyrénéen, avec toutes les interférences quelle suppose, d'Elysée en Vatican.

GABEL (Pasteur Charles A., aumônier français à la prison de Spandau).

Conversations interdites avec Rudolf Hess, 1977-1986.

Plon, 1988, gr. in-8°, 404 pp, 14 photos sur 8 pl. hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

"Le pasteur Protestant Gabel a été, de 1977 à 1986, aumônier militaire français à Berlin et, à ce titre, a au cours de ces années, rencontré Hess, détenu à la prison berlinoise de Spandau située en zone britannique et gérée par les Armées française, britannique, russe et américaine. Son témoignage basé sur des notes prises après chaque visite a, malgré sa résonance humaine, un caractère décevant pour les historiens car il apporte très peu de données relatives à la seconde guerre mondiale et notamment sur le parachutage de Hess en Grande-Bretagne, le 10 mai 1941. Les Russes s'opposèrent à la libération de Hess : pour eux, s'il n'avait pas commis de crimes de guerre, il symbolisait le national-socialisme. Hess mourut à Spandau en mars 1987, après avoir passé quarante-sept ans en détention et âge de 93 ans. II emporta, sans doute, dans sa tombe en Bavière bien des secrets sur le nazisme et sur le second conflit mondial." (L. Papeleux, Guerres mondiales et conflits contemporains, 1989)

VALMY-BAYSSE (Jean).

La Curieuse aventure des boulevards extérieurs (1786-1950).

Albin Michel, 1950, in-8°, 522 pp, 16 pl. de gravures hors texte, 15 bandeaux et culs-de-lampe, petite biblio, broché, couv. illustrée, papier lég. jauni comme toujours, bon état

Synthèse sérieuse et bien documentée : le carnaval romantique, les étapes galantes des boulevards extérieurs, le théâtre sur les boulevards extérieurs, misère, mystères, violences des boulevards extérieurs, Chaillot, etc. On joint une coupure de presse, critique élogieuse de l'ouvrage par Georges Mongrédien

BARTHÉLEMY (Victor).

Du communisme au fascisme. L'histoire d'un engagement politique.

Albin Michel, 1978, gr. in-8°, 508 pp, index, broché, bon état

Ancien militant communiste, Victor Barthélemy devient secrétaire général du P.P.F. de Doriot en 1939 et s'engage résolumment dans la voie de la collaboration et de la lutte antibolchevique. — "Né en 1906, Victor Barthélemy adhéra, à l'âge de vingt ans, au Parti communiste. Il fut alors, pendant dix années, un militant enthousiaste et actif. Il suivra successivement les cours de formation du parti à Bobigny et à Moscou et participera, sur la côte méditerranéenne, au "travail illégal". Les remous qui secouèrent, entre les deux guerres mondiales, l'Internationale communiste, l'emprise grandissante de Staline et la transformation des espérances de la Révolution d'Octobre en une forme de "national-communisme" identifié à l' "impérialisme russe", provoquèrent, chez nombre de militants qui avaient fait cette analyse, une crise de conscience. En France, une scission, dont l'un des principaux acteurs sera Jacques Doriot, se produira dans le parti. Opposant désormais déclaré au P.C. (Section française de l'Internationale communiste) après en avoir été l'un des dirigeants, Doriot fondera, en 1936, le Parti Populaire Français, qui connaîtra rapidement un grand succès. Victor Barthélemy rejoindra le P.P.F. dont il deviendra le secrétaire général en 1939. Il sera associé, au premier plan, à cette expérience politique qui, marquée par la formation marxiste des fondateurs, débouchera sur une forme de socialisme aux couleurs nationales et proche du fascisme. Pendant toute l'Occupation, Victor Barthélemy suivra l'engagement sans cesse grandissant du P.P.F. dans la collaboration et la lutte antibolchevique. Et cela jusqu'aux heures ultimes de la Seconde Guerre mondiale. C'est donc un itinéraire d'exception que restitue ce témoignage. Victor Barthélemy, qui n'a rien renié de ses options, nous le livre avec une sérénité totale. Fourmillant de faits, d'anecdotes, de révélations, d'entretiens exclusifs (avec Doriot, Laval, Darnand, Mussolini, Goering, etc.), il passionnera tous ceux qui s'intéressent à ces vingt-cinq ans, si riches en bouleversements, de notre histoire."

SAS (Pierre) et Yves Romanetti.

Vie d'un peuple mort. Clefs pour la Kabylie.

Editions du Scorpion, 1961, in-8°, 264 pp, préface du général Salan, une carte, biblio, petit glossaire des mots kabyles, broché, bon état, bande éditeur conservée

Monographie de la SAS (Section administrative spécialisée) de Pirette entre 1956 et 1961. L’installation par l’administration coloniale de la réforme communale en Kabylie dans le contexte de la guerre d’Algérie. Les auteurs sont Pierre Sas (pseudonyme de Pierre Charié-Marsaine) et Yves Romanetti. — "Un document de valeur dont la publication servira utilement la cause de l'Algérie française." (Général Salan) — "Ce petit ouvrage est le fruit du travail de trois ans « sur le tas » d'une équipe militaire et civile réduite, de Français de souche européenne et kabyle. D'origines provençale, poitevine, bretonne, algéroise, corse, kabyle ou morvandelle, ils prouvent par l'amitié qui les unit que l'Intégration est possible et qu'ils ont tous la même Patrie. Que tous ceux qui parcourent ces lignes sachent que lorsque la S.A.S. fut créée, ils vivaient séparés sur les deux rives de la Méditerranée. Un seul lien bien ténu commençait à les unir, la connaissance pour les uns et la mission pour les autres d'un Capitaine qui n'avait jamais servi en Afrique du Nord. Cet officier à peine rentré d'Indochine était en permission dans son Morvan natal lorsqu'il reçut sa mise à la disposition du Ministre de l'Algérie et l'ordre de rejoindre Dra-El-Mizan. Après avoir bouclé sa cantine, il se retrouve quelques jours après en Kabylie devant Monsieur Rousseau, administrateur de grande classe, qui lui donne, ainsi qu'à une dizaine de camarades officiers, sa mission, des directives, quelques moyens se résumant à : 4 contrats d'attachés civils ; 30 contrats de Moghazenis (supplétifs musulmans) ; et au petit discours suivant : « Recrutez, installez-vous. Construisez un bordj, des mairies. Formez des maires, des secrétaires de mairie, des gardes-champêtres. Encadrez et ramenez les populations. Faites ce que nous n'avons pu faire, et ne nous jugez pas, nous, vos anciens; pensez que jusqu'à ce jour, mon adjoint et moi nous étions seuls pour administrer 120.000 Kabyles ». Jamais amitié et conseils ne nous firent défaut, et c'est ainsi que l'Equipe de Pirette est née, consolidée par le prix du sang que son premier chef, le Capitaine Moreau a payé..." (Avant-propos)

PERNOUD (Régine).

Les Hommes de la Croisade.

Fayard/Tallandier, 1982, in-8°, 343 pp, nouvelle édition revue et augmentée, 8 pl. de gravures et photos hors texte, une carte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Du marchand au roi en passant par le clerc ou le baron, Régine Pernoud évoque les motivations des protagonistes des Croisades – foi, esprit de conquête ou appât du gain –, leur étonnement devant les pays découverts et les relations entre civilisations. Ce véritable tableau vivant restitue les mille épreuves qu'ils durent subir en traversant des pays inconnus, la façon remarquable dont ils surent s'adapter, bâtir églises et forteresses et "tenir" pendant deux siècles face à un adversaire supérieur en nombre. — "Avec Régine Pernoud (1909-1998), a disparu une personnalité de premier plan, connue d'un large public en France et à l'étranger, auteur de dizaines d'ouvrages, parfois traduits à l'étranger, sur saint Martin de Tours (1996), sur Héloïse et Abélard (1970), sur Hildegarde de Bingen (1994), sur Aliénor d'Aquitaine (1966), sur Richard Cœur-de-Lion (1988), sur Blanche de Castille (1972), sur saint Louis (1985), sur Christine de Pisan (1982), sur les hommes de la croisade (1984), sur les saints au Moyen Age (1984), sur la femme au temps des cathédrales (1990)... Autant de livres composés avec simplicité et élégance, où se manifestent sa familiarité avec les chroniques, la littérature et l'art du Moyen Age, mais aussi sa profonde et touchante sympathie pour les siècles qu'elle évoque." (Philippe Contamine, Bibliothèque de l'École des chartes, 2000)

BAGGE (Dominique).

Les idées politiques en France sous la Restauration. (Thèse).

PUF, 1952, in-8°, xiv-462 pp, préface de B. Mirkine-Guetzévitch et Marcel Prélot, biblio, broché, bon état (Bibliothèque de la science politique)

Intéressante étude où l'auteur présente une synthèse des principaux courants, des principales écoles : école « individualiste », comprenant les libéraux, Madame de Staël et Benjamin Constant; les doctrinaires, Royer-Collard et Guizot, et les républicains, Destutt de Tracy, Thiers, Paul-Louis Courier et Bérenger ; école théocratique et contre-révolutionnaire : Maistre, Bonald, Lamennais, Balzac ; école socialiste : Fourier, Saint-Simon, Bazard, Auguste Comte, Buonarroti.

BOURGET (Pierre).

Témoignages inédits sur le maréchal Pétain.

Fayard, 1960, in-8°, 196 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, bon état

Composé uniquement de témoignages et de documents, ce livre a pour but d'éclairer la psychologie de Philippe Pétain. Amie depuis 1881, épouse depuis 1920, Madame Pétain elle-même "raconte" son mari ; son intendant dévoile les chiffres de la "fortune" du chef de l'Etat ; les témoins de sa captivité, geôliers et prêtres, parlent du "prisonnier"... Pétain y apparaît enfin dans des lettres inédites adressées à sa famille de 1914 à 1938. (4e de couverture) — "Témoignages recueillis auprès de Madame Pétain, du commandant Alart, ancien chef du Secrétariat général du maréchal, et des quelques personnes qui vécurent auprès de lui à l'île d'Yeu, et visant à faire connaître l'homme privé. Un sentiment d'admiration naïve anime l'auteur." (Revue française de science politique, 1960)

DAUDET (Léon).

Deux idoles sanguinaires. La Révolution et son fils Bonaparte.

Albin Michel, 1988, in-8°, 252 pp, broché, bon état

"Ce que 1789 nous a incontestablement apporté, c'est l'aveuglement politique, l'erreur qui se paie le plus cher. Le romantisme est venu renforcer, sur ce point, la légende révolutionnaire, avec Hugo et Lamartine. Seuls des trois grands du XIXe siècle, Baudelaire, vu son puissant esprit critique, a échappé à la contagion, sauf un moment, en 1848. Mais toute la tournure de son esprit, dans tous les domaines, était par la suite, carrément réactionnaire. (...) Ce qui reste de la Révolution de 1789, tant célébrée, tant vantée, en prose et en vers, c'est un charnier, c'est un spectacle d'épouvante et de bêtise dont l'humanité offre peu d'exemples et dont je n'ai pu tracer qu'un tableau réduit. Bonaparte est le fils de la Révolution, et l'idolâtrie qui s'attacha à sa personne prit la suite de celle qui s'attacha à la Révolution. Pour lui comme pour elle, les historiens et apologistes n'ont pas voulu voir la vérité à la simple lumière du bon sens. Ils disait d'eux, car le jugement de la postérité le préoccupait : « Quand ils voudront être beaux, ils me loueront. » Je me résoudrai donc à n'être pas beau, car dans les pages qui vont suivre je ne compte pas le louer."

BOURBON (Prince Sixte de).

La Reine d'Etrurie, 1782-1824.

Calmann-Lévy, 1928 pt in-8°, 241 pp, un tableau généalogique hors texte, pièces justificatives, biblio, broché, bon état

Marie-Louise de Bourbon, Infante d'Espagne (1782-1824). C'est par le traité signé à Aranjuez, le 21 mars 1801, entre la République française et l'Espagne, que la Toscane, enlevée à l'Archiduc d'Autriche Ferdinand III, par le traité de Lunéville, fut érigée eu royaume et prit le nom d'Etrurie. Ce nouveau royaume, donné à l'Espagne, eut pour souverain le fils du duc de Parme, Louis, neveu de la reine Marie-Antoinette, alors âgé de vingt-huit ans et marié depuis 1793 à Marie-Louise de Bourbon, seconde fille du roi d'Espagne Charles IV. — "L'histoire de cette princesse d'ancien régime jetée dans la bataille napoléonienne : un ouvrage étayé en grande partie par les archives du prince Sixte de Bourbon." (Revue militaire française, 1929) — "La maison Calmann-Lévy inaugure une Nouvelle Collection historique avec ce livre du Prince Sixte. Il est à souhaiter que la collection ne contienne pas d'ouvrage d'un intérêt et d'une vie moindres que celui-ci. La documentation en est à peu près complètement inédite et puisée surtout dans les archives des Princes de Bourbon de Parme, dans les archives du Ministère des Affaires étrangères et dans les papiers de J. G. Eynard que possède la Bibliothèque de Genève. La bibliographie française et italienne ne semble pas laisser à désirer. Le style est simple et rapide. Le Prince Sixte s'attache surtout au récit des tribulations de la malheureuse Reine, jouet impuissant, mais non résigné, des intrigues de ses parents et de Napoléon ; tant de déboires inspirent à son historien de l'indulgence pour une ambition tout de même un peu âpre. Le Prince laisse peut-être un peu trop de côté la vie administrative et politique de l'éphémère Royaume, puis du Duché de Parme sous la direction de Marie-Louise. Mais son récit est plein de faits et très nouveau. C'est, sur un point de détail mais fort significatif, une intéressante contribution à l'étude de la politique et des procédés de Napoléon. Ni l'empereur, ni l'homme n'en sortent grandis." (Charles-H. Pouthas, Revue d’Histoire moderne et contemporaine, 1928)

LEGARET (Gustave).

Histoire du développement du commerce depuis la chute de l'Empire romain jusqu'à nos jours.

P., Eugène Belin, 1936, in-12, 480 pp, biblio, broché, bon état

"Livre destiné aux écoles supérieures de commerce. L'auteur l'a composé d'après les meilleurs ouvrages des historiens contemporains de la vie économique. Il expose avec objectivité et sous une forme claire un grand nombre de faits et d'idées générales et son manuel donnera, aux élèves qui l'utiliseront, une vue complète de l'évolution économique de l'Europe depuis environ 1.500 ans. " (Roger Picard, Revue d'histoire économique et sociale, 1929) — "Ceci est un manuel destiné spécialement aux élèves des Écoles de commerce. Mais c'est, dans toute la force du terme, un manuel intelligent, un excellent ouvrage. Les bibliographies qui terminent chacune des grandes divisions sont assez bien au courant (elles ne contiennent que des ouvrages français ou traduits en français). Dans l'ensemble, c'est un très bon exposé de l'évolution commerciale, où toutes les parties du sujet, produits, routes, marchés, technique commerciale, rapports avec l'industrie, sont présentées d'une façon intéressante. Il n'y a guère d'un peu négligé que le commerce de l'argent : s'il y a quelques mots sur le capitalisme bancaire à Augsbourg et à Anvers, il y a trop peu sur le rôle international de Lyon." (Henri Hauser, Revue Historique, 1928) — "« Le commerce part de l'état rudimentaire que les économistes ont appelé l'économie fermée... pour aboutir, à travers des siècles de reconstruction et de croissance, à une ampleur qui se confond avec les proportions de la vie universelle. Mettre en évidence les causes déterminantes de cette transformation, caractériser les étapes de cette évolution, tel a été notre but » dit l'auteur dans son avant-propos. Ce volume massif, bondé de faits, de documents, de bibliographie, ces 480 pages répondent bien à ce but. Nous assistons, depuis Rome jusqu'à l'après-guerre, à la naissance, au développement et quelques fois au déclin de ces puissances économiques que furent le Portugal, l'Espagne, la Hollande, de ces puissances économiques que sont l'Angleterre, les Etats-Unis, la France, l'Allemagne. Nous suivons la destinée des idées libres échangistes et protectionnistes. Nous y voyons l'importance qu'a pris à certains moments de l'histoire le problème de la monnaie. Il ne s'agit pas seulement de considérations techniques, mais surtout des répercussions dans la vie pratique. Voici d'ailleurs les grandes lignes de l'ouvrage : Le commerce pendant le moyen-âge. Le commerce pendant la période moderne (la formation de l'économie nationale et le système mercantile). La désorganisation du système mercantile (la formation d'une doctrine de liberté économique et ses applications au xvinc siècle). Les transformations des conditions du commerce pendant la période de 1815 à 1875. La période de 1875 à nos jours (Le commerce dans le cadre de la vie universelle). On pourrait croire à la vue de cette table des matières que la lecture n'est pas attrayante. Il n'en est rien. Le livre est très clair, malgré le grand nombre de faits." (L'École technique, bulletin trimestriel, 1935)

CHALON (Jean).

Liane de Pougy. Courtisane, princesse et sainte.

Flammarion, 1994, in-8°, 388 pp, 16 pl. de documents hors texte, index, broché, couv. illustrée, bon état

Biographie de la célèbre danseuse et courtisane de la Belle Epoque, comme des "années folles", née Anne Marie Chassaigne en 1869, mariée à 16 ans. Avant de devenir la Princesse Ghika (épouse du Prince George Ghika), elle fut également la première amante de Colette, et l'amie intime de Natalie Clifford Barney...

MOURRE (Michel).

Le Monde à la mort de Socrate. Texte de présentation de Robert Flacelière.

Le Meilleur Livre d'Histoire, 1961, pt in-8°, 286 pp, nombreuses illustrations, reliure toile verte éditeur, gardes illustrées, signet, rhodoïd, bon état

"On sait combien sont à la mode aujourd'hui les histoires de la civilisation ou des civilisations, les ouvrages de synthèse consacrés à des périodes entières du passé, puisées dans le temps et dans l'espace. (...) On ne saurait donc trop inciter à la lecture du “Monde à la mort de Socrate” où l'auteur, non sans raisons, présente et résume toute l'histoire de notre globe depuis les origines jusqu'à la mort de Socrate. M. Flacelière a écrit dans l'introduction de fort bonnes choses sur ce découpage. L'ouvrage de M. Mourre écrit avec vivacité et agrément, est infiniment agréable à lire et invite aux réflexions personnelles..." (Bulletin de l'Association Guillaume Budé, 1962)

COUSSON (Jean Caradec).

Un promoteur de la renaissance hospitalière et religieuse au XIXe siècle. Paul de Magallon d'Argens, capitaine de la Grande Armée, 1784-1859.

Lyon, E. Vitte, 1960, in-8°, 345 pp, 10 gravures et fac-similés hors texte, broché, bon état

"De vieille souche provençale, né à Aix en 1784, Paul de Magallon, qui grandit à la cour de Prusse pendant l'émigration, s'illustra ensuite comme officier de la Grande Armée, notamment à Wagram et fut fait prisonnier pendant la campagne de Russie. De retour en France au début de la Restauration, il fut mis en demi-solde et songea à entrer en religion. A l'âge de 35 ans, en 1819, il alla à Rome prendre l'habit de l'ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, pour, rétablir en France cet ordre, supprimé depuis la Révolution. Devenu Provincial, il fonda plusieurs maisons, notamment à Lyon, à Paris, dans les Flandres et en Bretagne, fut plus tard Assistant général à Rome et mourut à Lyon en 1859. Cet ouvrage, rédigé d'après les archives de l'ordre, est une contribution importante à l'histoire de la restauration des ordres religieux en France au début du XIXe siècle." (Revue d'histoire de l'Église de France, 1963)

CREAGH (Ronald).

Nos cousins d'Amérique. Histoire des Français aux Etats-Unis.

Payot, 1988, fort in-8°, 512 pp, 43 tableaux, chronologie, index, broché, couv. illustrée, bon état

La première étude historique complète de l'immigration française aux Etats-Unis du XVIe siècle à nos jours. Les 4/5 du livre sont consacrés à la période XVIe-XIXe. — Il est loin le temps où la France possédait la Louisiane (pratiquement un tiers du territoire américain actuel). Cette vaste possession, Napoléon la céda à si bas prix que les diplomates des États-Unis en furent eux même surpris ! Chacun aujourd’hui parle de la Louisiane comme d’un rêve romantique. De fait l’immigration française dans la République des États-Unis condense quatre siècles d’histoire des relations internationales entre partenaires les plus divers, quatre siècles de métissage des hommes et des institutions économiques, sociales, politiques, religieuses et culturelles. Le Français a rencontré, affronté, aimé ou haï le citoyen américain, le trappeur canadien, le colon anglais, le fermier allemand, mais aussi le chef indien et l’esclave africaine. Le croisement de ces grands peuples produit une constellation franco-américaine singulière. “Nos cousins d’Amérique” et la première étude historique complète de l’immigration aux États-Unis, du XVIe siècle à nos jours. La majeure partie du livre est consacrée au passé et à ses grands moments, qui inspirèrent nombre d’écrivains et de peintres. (4e de couverture) — Table : Le face à face franco-indien (16 chapitres), Le refuge des Huguenots (4 chapitres), Pluriel et singulier, les émigrations françaises dans la jeune Amérique (12 chapitres), Rhapsodie en rouge et noir. La francophonie socialiste (10 chapitres), La cinquième minorité (8 chapitres), Conclusion : Le fait Français aux États-Unis, Chronologie des Français aux États-Unis, Index. — "Dans cette nouvelle somme, Ronald Creagh s'est attaché à retracer l'histoire des Français, ou plus exactement ! histoire du « fait français » aux Etats-Unis. Mais alors que la communauté francophone représente aujourd'hui la 5e communauté linguistique de ce pays, notre mémoire collective n'a su retenir que quelques images fugitives du rôle joué par les immigrés dans la découverte et l'exploration du territoire américain, ou encore dans la guerre d Indépendance ; l'image de la Louisiane française reste un rêve romantique. On connaît beaucoup moins bien en revanche le rôle joué par les émigrés francophones dans le mouvement social au 19e siècle, ou encore la réalité de l'émigration française aujourd'hui. Sur tous ces points et bien d'autres, R. Creagh apporte des données, des précisions, des faits nouveaux, mais surtout une vision d'ensemble couvrant toute l'histoire des USA, du 16e siècle aux années 1980. Premier auteur à tenter une telle synthèse depuis près d'un siècle, R. Creagh ouvre de fascinantes perspectives de réflexion et de recherche sur l'histoire de nos « cousins d'Amérique »." (Michel Cordillot, Revue Française d'Études Américaines, 1989)

GAIFFE (Félix).

L'envers du Grand Siècle. Étude historique et anecdotique.

Albin Michel, s.d. (1924), in-12, xxiv-366 pp, broché, couv. lég. salie, bon état

Excellent ouvrage. — "Le livre de M. Gaiffe est avant tout un recueil de textes, tous contemporains de Louis XIV, qui nous renseignent exclusivement sur « l'envers » du XVIIe siècle, c'est-à-dire sur les faiblesses, sur les tares, sur les vices de la société louis-quatorzienne. On ne peut donc reprocher à M. Gaiffe de nous montrer seulement « les vilains côtés d'un siècle qui en eut d'admirables », puisqu'il n'a pas voulu faire autre chose, que le titre même de son livre en définit l'objet et qu'il précise encore ses intentions dans la préface. On ne saurait non plus l'accuser d'immoralité, parce que certains de ses textes parlent crûment des turpitudes qu'ils dévoilent : son livre – il le dit nettement aussi – n'est point fait pour être mis dans toutes les mains. M. Gaiffe a eu soin d'emprunter les textes qu'il cite uniquement à des contemporains de Louis XIV, à des « témoins ». Il a eu soin de les citer toujours exactement et intégralement ; enfin, de les puiser aux sources les plus variées. Tout cela est de bonne méthode. Mais ces témoins ne sont, certes, pas d'égale valeur et il leur réserve à tous le même accueil : à la Palatine comme à La Bruyère ou à Bourdaloue, aux auteurs comiques comme aux moralistes, aux pamphlétaires et aux chansonniers comme aux magistrats. Il est à craindre que bien des lecteurs ne distinguent pas entre des témoignages qui leur sont offerts sans distinction, et que les imaginations graveleuses de la Palatine ou les calomnies du recueil Maurepas ne contribuent au moins autant à fixer leur conception du siècle de Louis XIV que les réflexions de La Bruyère ou les sermons de Bourdaloue..." (G. Pagès, Revue Historique, 1926) — "La persistance des opinions reçue est telle que, de nos jours encore, des historiens mondains se complaisent à représenter la société française du XVIIe siècle sous des dehors pompeux et comme l'image du bon ton, des goûts épurés, des nobles sentiments. Cependant ni Michelet, ni Lavisse, ni d'autres auteurs ne nous ont permis de souscrire à une conception aussi berquinienne du siècle de Louis XIV. Elle résiste bien moins encore à la lecture des mémoires, correspondances, gazettes et autres sources narratives de l'époque elle-même. Les archives judiciaires, les rapports de police, les études des moralistes ou des économistes du XVIIe siècle ne nous permettent plus d'ignorer que ni la majesté ni les triomphes du Grand Roi n'ont empêché son peuple de souffrir et n'ont préservé ses sujets ou son entourage des travers, des passions ou des vices qui, deux siècles et demi plus tard, autorisent à porter sur cette société un jugement moins admiratif que ne l'exigerait la légende. M. F. Gaiffe a lu tous les auteurs, feuilleté tous les dossiers du grand siècle ; il ouvre ceux-ci et laisse parler ceux-là devant nous. L'objet de son livre n'est point de rapetisser une époque qui eut ses gloires et sa beauté, mais d'en montrer un aspect méconnu, parfois volontairement, et de permettre aux hommes d'aujourd'hui de comparer leurs propres grandeurs et petitesses à celles de leurs pères, qui ne furent médiocres en rien. On lit M. Gaiffe avec agrément et profit." (Roger Picard, Revue d'histoire économique et sociale) — "La première idée de cet ouvrage m’est venue fort simplement : j’avais constaté, dans maintes conversations, l’ignorance stupéfiante autant qu’obstinée d’un grand nombre de personnes, en ce qui concerne la vie et les mœurs au XVIIe siècle. N’essayez point de corriger la vision simpliste de ces ignorants dont un supplément d’enquête dérangerait le parti pris paresseux ou gênerait les convictions politiques. Je ne me dissimule aucune des objections qui seront adressées à cette publication : elle dérangera trop d’idées préconçues, elle gênera trop ceux qui ont intérêt à entretenir le culte du Faux, pour qu’on ne tente pas de discuter la valeur des documents reproduits ici ou d’en amoindrir la portée. Il ne sera guère possible d’en contester l’authenticité : je n’ai pas inséré une ligne qui ne fût de l’époque même, pas accueilli un seul témoignage – si piquant ou si instructif qu’il fût – qui provînt d’un historien postérieur. Les critiques, les plaintes, les tableaux satiriques, les cris de détresse ou les rires indignés ne sont pas de moi : ils sont des contemporains eux-mêmes que j’ai seulement présentés en troupe nombreuse et infiniment variée depuis le haut magistrat jusqu’au chansonnier obscur, depuis la princesse de sang royal jusqu’à la sorcière issue de la lie du peuple. Je les ai laissés parler : au lecteur d’en faire son profit." (F. Gaiffe)

PARISSE (Michel).

Les nonnes au Moyen Age.

Le Puy, Christine Bonneton, 1983, in-8°, 272 pp, sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état

"C'est une histoire des ordres religieux féminins au Moyen Age (nonnes, moniales ou saintes moniales) que nous propose Michel Parisse. Une histoire pionnière, puisque à ce jour aucune étude – si l'on excepte un court article d'Eileen Power – ne leur a été consacrée. Les sources sont sans doute rares et dispersées. Mais ce manque d'intérêt reflète avant tout la condition dépréciée et marginale des femmes entrées en religion. Jamais nombreuses (au XIIe siècle, elles représentent à peine 10 % du nombre des moines et religieux masculins), considérées avec suspicion par l'Eglise, plus tolérées qu'encouragées, « les femmes en religion ont toujours constitué un défi à l'Eglise du Moyen Age »..." (Michel Zimmermann, Revue de l'histoire des religions, 1985)

CHAMBRUN (René de).

Pierre Laval devant l'Histoire.

France-Empire, 1983, gr. in-8°, 398 pp, 16 pl. de photos hors texte, documents en annexes, broché, couv. illustrée, bon état

« Pierre Laval n'a pas été réhabilité parce qu'il n'a pas été jugé. L'idée même d'une révision du procès est une absurdité. » Ces deux petites phrases de René de Chambrun indiquent bien l'esprit de son livre : portrait en pied d'un homme d'Etat exceptionnel « qui a passionnément aimé son pays ». René de Chambrun a eu accès aux archives allemandes versées aux dossiers du procès de Nuremberg grâce à la loyauté de ses amis américains, aux archives françaises (malgré le secret de cinquante ans), grâce à la probité du Président Pompidou et de son ministre de la justice, Louis Joxe. C'est ainsi un pan essentiel de l'histoire contemporaine de notre pays sur lequel on allume les projecteurs de la vérité rétablie. Car René de Chambrun ne se contente pas de braquer les lumières sur la tragédie de la guerre, il reprend toute l'histoire d'un homme dont la carrière est d'une seule coulée - des fidélités soutenant la continuité et le courage, la personnalité de « L'enfant d'Auvergne » et du « Père des Assurances Sociales » expliquant bien « la lutte de Laval contre Sauckel » (ce sont des titres de chapitres ). Désormais, Pierre Laval témoignant devant l'Histoire, c'est cette histoire même qui est à réviser.

GROUSSET (René).

L'Homme et son histoire.

Plon, 1954, in-12, ii-243 pp, broché, qqs marques au crayon en marges, bon état

L'humanisme. – La civilisation à travers l'histoire. – Ce que l'histoire nous apprend de l'homme. – Les grandes routes du commerce et leur influence dans l'art. – Echanges spirituels entre Orient et Occident. — "Après avoir étudié ce qu'est l'humanisme et avoir insisté sur l'humanisme chrétien, héritier des Grecs et des Juifs, Grousset rappelle qu'il n'est pas le seul mais qu'il existe, en face de l'humanisme occidental, un humanisme asiatique. Si la civilisation arabo-persane, d'origine méditerranéenne, est difficile à séparer de notre culture, il y a un humanisme bouddhiste et brahmanique qui, dans l'Asie du Sud-Est, a concurrencé l'influence chinoise, et ces deux formes de la pensée humaine méritent leur place dans les annales de la culture. Il y a eu d'ailleurs, au cours des siècles, des interférences nombreuses entre l'Est et l'Ouest, tout particulièrement le long des routes commerciales, et Grousset insiste tout spécialement sur le rôle d'Alexandre le Grand. Relations économiques, relations artistiques, relations humaines, tout ceci fait que le temps n'est plus à l'isolationisme intellectuel. C'est, croyons-nous, la leçon que l'on peut tirer de ce dernier recueil du grand historien que fut René Grousset." (F.-G. Dreyfus, Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, 1955) — "René Grousset est de ces auteurs dont le moindre écrit mérite d’être lu et médité ; l’idée était donc excellente de réunir en un volume ces cinq conférences, qui apparaissent à certains égards comme une sorte de testament scientifique de cet éminent historien, trop tôt disparu. Le message que René Grousset a laissé au monde se dégage clairement de ces études : c’est en premier lieu, la croyance dans l’unité de l’esprit humain, dont il trouve la preuve dans la confrontation de l’Orient et de l’Occident. Comme dans « Bilan de l’histoire », qui l’avait fait connaître au grand public, l’auteur nous communique ici les idées et les vues d’ensemble que lui a suggérées l’examen minutieux des faits de l’histoire. Une des leçons qu’il tire de cette étude, c’est que « l’histoire vraie n’est pas celle du va-et-vient des frontières. C’est celle de la civilisation. Et la civilisation, c’est d’une part le progrès des techniques, d’autre part le progrès de la spiritualité. On peut se demander si l’histoire politique, pour une bonne part, n’est pas une histoire parasite qui est venue s’accrocher sur le progrès technique, en vivre, le stimuler parfois par une surexcitation artificielle, mais le plus souvent et plus durablement le compromettre et le ralentir ». Le grand orientaliste qu’il était, et qui a ouvert en France de nouveaux horizons sur l’Asie, notamment sur l’Asie des steppes, apparaît à chacune de ces pages, qu’il nous entretienne de l’humanisme, de la civilisation à travers l’histoire, de ce que l’histoire nous apprend de l’homme, des grandes routes du commerce et de leur influence dans l’art, ou des échanges spirituels entre l’Orient et l’Occident. Ceux qui ont aimé « Bilan de l’Histoire » et « Figure de Proue » aimeront ce livre, dans lequel ils retrouveront les mêmes qualités, et qui les aidera à mieux comprendre non seulement le passé, mais aussi le présent." (Le Monde diplomatique, 1954)

[Manuels-Roret] – SAULO (J.) et DE SAINT-VICTOR.

Nouveau manuel complet de fabricant de cadres, passe-partout, chassis, encadrements, etc., suivi de la restauration des tableaux et du nettoyage des gravures, estampes, etc. Nouvelle édition entièrement refondue.

P., Léonce Laget, 1979, pt in-8°, 179 pp, 24 illustrations dans le texte par E.-E. Stahl, reliure percaline verte, pièce de titre rouge (reliure de l'éditeur), bon état. Réimpression de l'édition de Paris, 1896. Tirage limité à 500 exemplaires

[Manuels-Roret] – LACOMBE (S.).

Nouveau manuel complet de la sculpture sur bois.

P., Léonce Laget, 1977, in-12, 144 pp, 44 figures dans le texte, reliure percaline verte, pièce de titre rouge (reliure de l'éditeur), bon état. Réimpression de l'édition de Paris, 1868. Tirage limité à 500 exemplaires

Contenant la description des outils les plus usités et des bois les plus convenables, ainsi que des notions pratiques de sculpture suivi de l'art de découper et de denteler le bois et des procédés mécaniques au moyen desquels on exècute la sculpture par compression, la gravure par le feu, l'estampage et le moulage du bois, le bois moulé, le bois durci, le similibois, etc.

[Manuels-Roret] – CARDELLI (P.).

Manuel du Cuisinier et de la Cuisinière, à l'usage de la ville et de la campagne ; contenant toutes les recettes les plus simples pour faire bonne chère avec économie, ainsi que les meilleurs procédés pour la patisserie et l'office ; précédé d'un Traité sur la dissection des viandes ; suivi de la manière de conserver les substances alimentaires, et d'un Traité sur les vins.

P., Léonce Laget, 1984, pt in-8°, xvii-337 pp, 4e édition, revue, considérablement augmentée et ornée de figures, une gravure en frontispice et 3 planches hors texte, reliure percaline verte, pièce de titre rouge (reliure de l'éditeur), bon état. Réimpression de l'édition de Paris, 1826. Tirage limité à 300 exemplaires

Ouvrage classique qui selon Quérard (Supercheries littéraires) aurait été rédigé par M. H. Duval, ancien secrétaire de M. de Las Cases. A partir de 1842, les éditions suivantes prendront le titre de « Nouveau Manuel du Cuisinier ». Les planches représentent les manières de découper viandes et poissons, des plans de tables en fonction du nombre de couverts à dresser et des manières de décorer pâtisseries et gâteaux. (Vicaire, 142)

[Manuels-Roret] – THILLAYE (L.-J.-S.).

Nouveau manuel complet du Fabricant d'Indiennes, renfermant les impressions des laines, des chalis et des soies, précédé de la description botanique et chimique des matières colorantes. Ouvrage orné de planches et destiné à faire suite au Manuel du Fabricant d'étoffes imprimées et de papiers peints. Nouvelle édition augmentée par M. Vergnaud.

P., Léonce Laget, 1977, pt in-8°, vi-437 pp, 5 planches dépliantes hors texte, reliure percaline verte éditeur. Réimpression de l'édition de Paris, 1856. Tirage limité à 500 exemplaires. Bon état

[Manuels-Roret] – ROMAIN (Adolphe).

Nouveau manuel complet du fabricant de vernis de toute espèce.

P., Léonce Laget, 1977, fort in-12, 521 pp, 8 figures dans le texte, reliure percaline verte, pièce de titre rouge (reliure de l'éditeur), bon état. Réimpression fac-simile, tirage limité à 500 exemplaires

Contenant une étude générale raisonnée des matières entrant dans la préparation des vernis ; la fabrication et la composition des vernis à l'ether, à l'alcool, aux essences des vernis gras, des vernis au caoutchouc, au goudron, etc. Nouvelle édition revue et augmentée.

MANVELL (Roger) et Heinrich FRAENKEL.

L'Affaire Rudolf Hess.

Stock, 1971, in-8°, 346 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Le 10 mai 1941, à 5h45 de l'après-midi, Rudolf Hess, l'un des adjoints d'Hitler, atterrissait, seul à bord d'un avion, dans la campagne anglaise pour faire des proposition de paix au gouvernement Churchill. A l'époque et par la suite, l'événement fit couler beaucoup d'encre. Rudolf Hess avait-il agi de sa propre initiative ou sur un ordre de son Führer ? Etait-il devenu fou, comme les nazis le prétendirent ? Y avait-il sous ce coup de théâtre une manœuvre des Anglais comme le craignirent les Russes ? Hitler lâchait-il son alliée italienne comme le crut un instant Mussolini ?

WOLLENBERG (Erich).

Hitler, le militarisme allemand et la paix européenne. Deuxième édition revue et augmentée du : Hitler et le militarisme allemand.

S.l., Z. Kaganski, éditeur, 1945, in-12, 246 pp, introduction de Jean-Philippe Lepêtre, broché, bon état, envoi a.s.

KRIEGEL-VALRIMONT (Maurice), avec Olivier Biffaud.

Mémoires rebelles.

Odile Jacob, 1999, in-8°, 265 pp, 20 documents et photos en annexes, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s. de M. K.-V. et O. B. à Emmanuel Le Roy Ladurie

Antifasciste, syndicaliste, résistant, puis dirigeant du Parti communiste français, avec lequel il a rompu en 1960, Maurice Kriegel-Valrimont s'est trouvé au centre d'événements qui ont marqué notre histoire. Sa vie a traversé le siècle. Né en 1914, il se trouve en 1944, à la libération de Paris, au commandement national des Forces françaises de l'intérieur. Député de Meurthe-et-Moselle pendant toute la IVe République, il exerce les fonctions de vice-président de la Haute Cour de justice. Jugeant le temps venu de verser quelques pièces inédites au dossier de ce siècle, il se confie à Olivier Biffaud, journaliste au Monde, pour donner à comprendre les raisons de son long combat victorieux contre le stalinisme et celles qui lui ont fait préférer la " mort politique " à la complicité avec un dogmatisme criminel sans rien abandonner de l'idéal de ses vingt ans.

LEVIS MIREPOIX (Duc de).

La France féodale, 987-1515.

P., Jules Tallandier, 1974-1977, 6 vol. in-8°, 380, 414, 380, 380, 396 et 330 pp, une illustration contrecollée en couleurs en frontispice de chaque tome, 432 gravures en noir, chronologies, cartes, reliures plein cuir bleu médiéval à décor doré de l'éditeur, têtes dorées, bon état

Complet. – "De 987 à 1515, cinq siècles d'une histoire tumultueuse et inconnue, qui ont vu naître la France. “La France Féodale”, est l'œuvre d'un spécialiste, d'un grand historien et d'un conteur passionné qui a consacré sa vie à l'étude du Moyen Age. En 6 volumes, le duc de Levis Mirepoix vous raconte les hommes et les événements, l'histoire complète de cette époque de foi ardente, inconnue et méconnue, débordante de vie, brutale, superstitieuse qui aimait l'ordre et la fantaisie, "avait ses crimes et ses vices mais n'avait pas de médiocrité"..." (L'Éditeur) — Première édition illustrée enrichie de nombreux documents d'époque et augmentée de notes et annexes : chronologie, extraits des chroniques du temps, texte de traités, etc. — Première édition de luxe reliée en plein cuir : fini à la main, chaque volume est relié en plein cuir teinté dans un bleu doux rare et précieux. Dans un double encadrement de filets ornés de motifs fleuris stylisés, le décor à répétition de fers entrelacés couvre les deux plats d'un or chatoyant. Ce magnifique décor reproduit celui d'un exemplaire unique provenant de la bibliothèque du Connétable de Montmorency (maquette réalisée par Michel Schefer, reliure dessinée par Mercher, gravée par Couvreur). Pages de garde en couleurs, signets de soie bleue et tranchefiles assorties. — Tome 1. L'Implantation des Capétiens (987 à 1180). Sur deux siècles l'aventure des 6 premiers rois capétiens d'Hugues Capet à Louis VII. • tome 2 : Les Affrontements (1180 à 1226) Le long règne de Philippe-Auguste et le drame cathare. • tome 3 : Le Siècle de Saint-Louis (1226 à 1285). Les Croisades et le règne éblouissant qui dura 46 ans... • tome 4 : Le Roi et l'Église (1285 à 1328) Philippe le Bel et ses trois fils, et la tragédie des Templiers. • tome 5 : La France entre deux couronnes (1328 à 1461). La guerre de Cent Ans ou le drame d'un peuple. • tome 6 : La Main passe au Roi (1461 à 1515) De Louis XI à François 1er : la fin du Moyen Age.

DOTY (Bennett J.).

La Légion des damnés.

Stock, 1930, in-12, 253 pp, traduit de l'anglais par M. Prévost, broché, couv. illustrée par Becan (Bernhard Khan), pt travail de vers sans atteinte au texte en marge des derniers feuillets, bon état

Mémoires d'un légionnaire américain qui combattit les Druzes en Syrie en 1925-1926 sous le nom de Gilbert Clare. L'édition originale américaine date de 1928. — "S'il est une liberté, c'est bien celle d'entrer ou de n'entrer pas à la Légion Étrangère ; ceux qui s'y engagent savent ce qui les y attend : ils sont suffisamment avertis. Pourquoi s'y engagent-ils ? Maurois répond, mais sa réponse, selon Doty, ne s'applique qu'aux Européens. Ceux-ci, qui seraient uniquement les humiliés, les offensés de la vie, les criminels, y vont pour s'évader de leur personnalité, pour faire peau neuve, pour changer d'horizon ; les Américains, selon l'auteur, s'y enrôlent pour bien d'autres motifs. Quant à lui, avant de s'y engager, il avait erré des mois durant à travers le monde sans but déterminé, et puis, surtout, la jeune fille qu'il aimait s'était mariée avec un autre. Apprenant que la Légion se battait au Maroc, Doty voulut, lui aussi, s'y battre. De son passage parmi ceux qu'il appelle les damnés, il ne rapporte nulle vision de supplices infligés aux hommes coupables de peccadilles – comme la légende se plaît à le raconter ; – même pour des fautes graves ; les gradés sont sévères, certes, mais jamais injustes, – opinion qu'il est bon d'enregistrer. La vie est dure à la légion ; avec les cerveaux brûlés dont elle se compose, la douceur ne serait pas de saison ; une vigueur exceptionnelle est exigée par les minutieuses visites médicales. Doty acceptait bien la dureté de cette existence dès qu'il s'agissait du dressage nécessaire, ou bien de participer à des engagements, de marcher en colonne pesamment chargé, sous un ciel brûlant. mais ce qui le révoltait, c'était ce métier de porteur de pierres, de bâtisseur de murailles, de remparts, dès qu'il fallait installer un camp. Un beau jour, écœuré, il déserta, fut repris et n'échappa au peloton d'exécution que grâce à des interventions puissantes. Avec sobriété, pittoresque, avec le souci louable d'éviter les crudités, habituelles dans pareil milieu. Doty nous conte son odyssée parmi les légionnaires. Son récit est passionnant, et le lecteur s'y abandonne d'autant plus volontiers qu'il le sent impartial." (M. B., Revue Bleue, politique et littéraire, 1930)

AUTHIER (Denis).

La Gauche allemande. Pour l'histoire du mouvement communiste en Allemagne de 1918 à 1921. Textes du KAPD, de L'AAUD, de L'AAUE et de la KAI (1920-1922). Avec notes et présentation.

La Vieille Taupe, 1973, in-8°, 169 pp, biblio, broché, bon état

Intéressant recueil de textes sur une période difficile et particulièrement embrouillée de l'histoire du mouvement ouvrier allemand.

CHAVIGNY (Jean).

Le Château de Ménars. Un des joyaux du Val de Loire.

Librairie des Champs-Elysées, 1954, in-4°, 110 pp, 50 reproductions photographiques sur 31 pl. hors texte in fine, 2 tableaux généalogiques (Charron, branche de Ménars et Caraman-Chimay), broché, couv. illustrée, bon état

Description du château, histoire de ses hôtes. Construit vers 1646, le château de Ménars fut un temps la résidence de Mme de Pompadour. — Vers 1646, Jacques Charon fait bâtir à Ménars, dans un site superbe dominant la Loire, un château composé d'un corps de logis et de deux pavillons symétriques. Son fils, Jean-Jacques Charon, président à mortier au Parlement de Paris et beau-frère de Colbert (qui épouse Marie Charon de Ménars), en hérite en 1669 ; il fait ajouter au château deux ailes inégales et agrandit considérablement le domaine que Louis XIV érige en marquisat en 1676. En 1760 Ménars est acquis par Mme de Pompadour, qui charge l'architecte Ange-Jacques Gabriel de construire deux nouvelles ailes de part et d'autre des deux pavillons, pour remplacer celles édifiées au XVIIe siècle. En 1764, à la mort de la marquise, le domaine passe à son frère, Abel-François Poisson de Vandières, marquis de Marigny, directeur général des Bâtiments du roi ; de nouveaux travaux sont réalisés sous la direction de Jacques-Germain Soufflot. En 1804 Claude-Victor Perrin, maréchal d'Empire, fait duc de Bellune par Napoléon Ier, acquiert le château, qui a subi de multiples dégradations pendant la Révolution. Devenu ministre de la Guerre de Louis XVIII, il y donnera de somptueuses fêtes. Après 1830, le prince Joseph de Riquet de Caraman crée au château un établissement dénommé « Prytanée » ou école professionnelle qui vise à réunir des jeunes gens de conditions et de nationalités différentes pour leur donner une éducation commune...

JOHNSTON (Reginald F.).

Au cœur de la Cité interdite.

Mercure de France, 1995, in-8°, 362 pp, traduit de l'anglais, notes, glossaire, plans (Pékin, la Cité interdite), index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Le Temps retrouvé)

R. F. Johnston (1874-1938), fut précepteur, de 1919 à 1924, du dernier empereur de la dynastie Ch'ing, Pu-Yi (1906-1967), qui sans tenir de rôle politique, a vécu avec sa cour dans la Cité interdite jusqu'à son expulsion en novembre 1924. Johnston retrace l'histoire de la Chine depuis son arrivée en 1898 et décrit ses rapports avec son élève, la vie de la cour mandchoue, les événements, etc.

ODIC (C.-J.).

Demain Buchenwald. KLB 43.105.

Buchet/Chastel, 1972, in-8°, 163 pp, broché, état correct

Les camps de concentration ont marqué une date. Utilisant des pratiques qui ont sévi plus ou moins sévèrement à toutes les époques et dans tous les pays, l’Allemagne d’Hitler a systématisé, codifié deux types d’entreprise, les camps d’extermination qui tuent vite et ceux qui tuent lentement. Jamais volonté d’avilissement et d’anéantissement n’est arrivée à une telle perfection. L’auteur, à son retour de Buchenwald, a écrit ces pages sur son expérience d’un camp qui utilisait ses détenus avant de les tuer. Dans la profusion d’une littérature de circonstance, il avait renoncé à les publier. Il les a relues ; il les croit d’actualité car elles touchent à un certain fond d’inhumanité qui est latent chez les hommes sans contrôle. Il relatait sans s’étendre sur ce sujet personnel la vie qu’il mena mais il tentait de s’élever objectivement à la compréhension du mécanisme d’une entreprise férocement meurtrière. Il a relu ces pages, il n’y ajoute rien et n’en retranche rien. Le jugement qu’il porte sur les Allemands l’offusquerait maintenant qu’il a repris des relations sur un autre plan mais, au camp, SS et détenus qu’il chargeait de responsabilités se rassemblaient étrangement, rivalisaient dans la brutalité, le mépris, la cruauté, la rigueur burlesque. Il eut de brèves occasions de constater que l’Allemagne silencieuse était tout autre mais n’est-il pas judicieux de signaler, en toute franchise, que les défauts de ces brutes fanatisées par l’hystérie nazie ou consentant à la servir sont comme le revers de vertus solides, précieuses, réconfortantes pour un Européen, qu’ils sont pour les Allemands eux-mêmes une leçon à ne pas oublier, pour les Français une sollicitation à faire un examen de conscience. (4e de couverture) — "Charles Odic, usant d'un pseudonyme, est un médecin résistant catholique qui témoigne des persécutions antisémites mises en œuvre pendant l’Occupation. Décrivant des épisodes douloureux vécus à l'hôpital Rothschild où il était en fonction durant la guerre, il évoque également le sort des juifs internés s'appuyant vraisemblablement pour cela sur les témoignages de médecins, d'infirmières ou d'assistantes sociales de sa connaissance. Le récit est un mélange de réflexions historiques, philosophiques et politiques auxquelles se greffent des éléments romanesques. Il débute ainsi par la confession d'un chauffeur de bus que l'on devine avoir participé à la rafle du Vél d'hiv, et qui rumine sa honte de n'avoir su écouter sa conscience et agir en conséquence. L'horreur des conditions d'internement au vélodrome et le calvaire des enfants séparés de leurs parents à Drancy sont ensuite évoqués avec une forte puissance évocatrice, tout comme la description du sort subi par les internés de Beaune-la-Rolande ou du camp juif de Royallieu, avec en toile de fond l'extermination à Auschwitz-Birkenau. Éprouvant un intense sentiment de culpabilité, lui qui apporta pourtant son aide à ces victimes de la barbarie nazie, l'auteur dénonce l'inaction de la majorité de ses compatriotes. Animé par une volonté farouche de détruire les fondements même de l'antisémitisme tel qu'il existe en France durant l'Occupation, il dresse le portrait de juifs engagés sous les drapeaux en 1914 ainsi que dans les rangs de la Résistance et témoigne à l'aide d'exemples de la solidarité mise en œuvre par de nombreux non-juifs envers leurs frères et sœurs pourchassés, donnant finalement à ce récit une touche d'espoir. Cela n'atténue néanmoins pas la violente et omniprésente charge germanophobe : l'ensemble des Allemands étant accusés d'avoir activement souhaité et participé à la destruction du peuple juif." (Manuel Valls-Vicente, « Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 1939-1945)

FICHTENAU (Henri).

L'empire carolingien.

Payot, 1958, in-8°, 214 pp, traduit de l'allemand, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)

L'ouvrage du Professeur Fichtenau est un bel exemple de la manière dont on peut unir à un solide travail d'érudition un intérêt vigoureux pour les problèmes humains, religieux, sociaux et culturels. Pas de systématisation, pas de tentative de dépeindre une époque comme un tout bien ordonné. Le tableau qui apparaît est mouvant et s'attache plus aux tensions et pressions dans la société carolingienne et aux conflits qui en sortirent, qu'à une énumération systématique de tous les détails connus.

MARTIN (Jean-Clément).

La Vendée de la mémoire, 1800-1980.

Seuil, 1989, in-8°, xvi-299 pp, préface de Emmanuel Le Roy Ladurie, 4 cartes, notes, index, broché, couv. illustrée, qqs rares annotations crayon, bon état

Ouvrage issu de thèse. — Dans les idées reçues de nos contemporains, la Vendée, rurale, archaïque, catholique et réactionnaire, constitue l'antithèse permanente de la France moderne et républicaine. Mythe ou réalité ? Jean-Clément Martin a suivi sur deux siècles l'imaginaire de la guerre de Vendée. — "Comment une région peut-elle s'identifier à un combat vieux de deux siècles ? C'est-à-dire, être reconnue par tous comme telle, « la Vendée » ; et, dans le même temps, fonder la légitimité de son propre discours sur cet événement. Les recherches de Jean-Clément Martin s'organisent à partir de cette interrogation. La mise en perspective prend corps dans trois livres et un long essai, sans compter les multiples articles d'érudition ou de vulgarisation, les mémoires universitaires ou les catalogues d'exposition : “La Vendée et la France”, puis “La Vendée de la mémoire”, ouvrages parus aux éditions du Seuil en 1987 et 1989, reprenant les deux parties d'une thèse d'Etat intitulée : “La guerre de vendée et son souvenir 1793-1980”..." (Antoine de Baecque, La Vendée de Jean-Clément Martin, in “Mots, n° 31”, juin 1992)

SMITH (William).

Eugénie, Impératrice et femme, 1826-1920.

Olivier Orban, 1989, in-8°, 401 pp, 12 pl. de gravures et photos, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Le 5 mai 1826, naît à Grenade, pendant un tremblement de terre, la future impératrice des Français, Eugénie. Considérée comme la plus belle femme de son temps, elle s'éteindra presque un siècle plus tard à l'âge de 94 ans. Pourtant, après un mariage d'amour avec Napoléon III et un début de règne heureux et glorieux, sa vie basculera dans la tragédie : le drame du Mexique et l'exécution de Maximilien d'Autriche, la défaite de Sedan, la destitution de l'empereur, l'exil en Grande-Bretagne, la mort de Napoléon III et de leur fils unique et chéri, Eugène-Louis. Malgré ce destin si cruel, Eugénie reste auprès des historiens un personnage néfaste, ambitieux et responsable de la chute de l'Empire. Le livre de William Smith, grâce à des documents inédits, nous permet de découvrir une femme généreuse, passionnée et qui, jusqu'à la fin de sa vie, est restée attentive à la naissance du monde moderne.

IMBERT de SAINT-AMAND (Arthur-Léon).

La Cour du Second Empire (1856-1858).

P., Dentu, s.d. (1898), in-12, 482 pp, reliure demi-basane carmin, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), pt accroc à la coiffe sup., bon état (Coll. Les femmes des Tuileries)

Par le baron Arthur-Léon Imbert de Saint-Amand (1834-1900), écrivain et diplomate de carrière. Parmi les femmes qui avaient brillé à la cour de Napoléon III, il réserve dans ce volume à la comtesse de Castiglione – retirée du monde en 1898 – un bref portrait centré uniquement sur sa beauté et dépourvu de sympathie. — "Le phénomène curial a longtemps été lu à travers les critiques qui lui ont été faites. La cour, présentée comme futile, archaïque et inutile, vestige de l’Ancien Régime dans un monde qui a connu la Révolution, fut déconsidérée, voire considérée comme contre-révolutionnaire. La description de la vie de cour est un genre littéraire qui fait souvent la part belle à l’anecdote et parfois à l’imagination. Pour le Second Empire, les livres de Frédéric Loliée ou encore d'Imbert de Saint-Amand sont agréables à la lecture mais demeurent bien difficiles à exploiter par l'absence d'indication sur leurs sources." (Xavier Mauduit, Le Ministère du faste, 2016)

GÉRIN-RICARD (Lazare de).

L'Histoire des Institutions Politiques de Fustel de Coulanges.

SFELT, 1936, in-12, 136 pp, broché, bon état (Coll. Les grands événements littéraires)

Fustel de Coulanges avant la publication de l'Histoire des Institutions Politiques. « L'Histoire bien connue unit ». La guerre des Erudits. L'héritage de Fustel.

CAUTE (David).

La Gauche en Europe depuis 1789.

Hachette, 1965, pt in-8°, 255 pp, 97 illustrations en noir et en couleurs, biblio, index, broché, bon état (Coll. L'Univers des connaissances)

Cet ouvrage étudie les parallélismes et les divergences qui ont marqué l'histoire des mouvements politiques de gauche en Europe depuis la Révolution française. Qu'est ce que la "gauche" et comment se distingue-t-elle de la "droite" dans un contexte politique quelconque ? L'auteur nous propose d'abord une définition originale, en fonction de la souveraineté populaire. Il décrit la montée de la gauche dans les différents pays d’Europe, examine les dilemmes face auxquels elle s'est souvent trouvées : révolution ou réforme ? démocratie ou dictature ? capitalisme ou socialisme ? et il présente une "anatomie de la révolution", utilisant les événements des grandes années révolutionnaires depuis 1789 pour comparer les facteurs qui déterminent le cours des révolutions et leur succès ou leur échec final. Il considère ensuite les résultats obtenus par les mouvements de gauche dans l'exercice du pouvoir et leur embarras devant des questions comme le nationalisme et l'internationalisme. Enfin il se tourne vers la sociologie de la gauche et tente de répondre à ces questions : quelles classes sociales ont généralement soutenu la gauche, où, quand et pourquoi ? "La Gauche en Europe" est un ouvrage concis sur un immense sujet. Il dénonce quelques mythes familiers et propose des conclusions sur de nombreuses questions qui restent habituellement sans réponse ou qu'on ne se pose même pas,sur un point essentiel de l'histoire contemporaine. (4e de couverture) — "Une interprétation parfois contestable mais toujours stimulante et brillante de l'histoire de la gauche en Europe. Les premiers chapitres sont consacrés à une discussion de la notion même de gauche ; après en avoir rejeté plusieurs définitions, D. C. s'arrête à la notion de souveraineté populaire comme critère central. Les derniers chapitres sont consacrés à une brève sociologie de la gauche dans son rapport avec les différentes classes sociales." (Revue française de science politique, 1971)

LESURE (Michel).

Lépante, la crise de l'Empire ottoman.

Gallimard/Julliard, 1972, in-12, 283 pp, 16 pl. d'illustrations hors texte, 5 cartes, biblio., broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Archives), envoi a.s. à Emmanuel Le Roy Ladurie

À Lépante, le 7 octobre 1571, trois heures durant, près de 170.000 hommes s'affrontent sur la mer. C'est l'une des plus gigantesques batailles navales de l'histoire. L'immense flotte ottomane – 280 navires, 34.000 combattants – est anéantie, et douze à quinze mille esclaves chrétiens libérés. L'histoire paraît se retourner : victorieuse du Turc, l'Europe chrétienne croit achever la croisade. De cette bataille à la mesure du monde on ne connaissait que la part du vainqueur. Michel Lesure ouvre ici le trésor des archives ottomanes : sous le triomphe chrétien, il montre la crise profonde puis le ressaisissement de l'empire turc. Un ressaisissement qui conduira bientôt l'Espagne, tournée vers l'Atlantique, à faire la paix et à abandonner la Méditerranée aux corsaires. Lépante, dont le mythe éclatant vit encore, est d'abord une hécatombe inutile, où les ennemis s'épuisent dans la bravoure et le sang avant de comprendre que le temps des croisades comme celui de la guerre sainte est passé. — "Ce précieux petit volume nous apporte, avec un découpage savoureux de sources narratives une vision nouvelle du gigantesque combat qui mit aux prises les flottes chrétienne et musulmane à Lépante le 7 octobre 1571. Il ouvre en effet pour la première fois à l'intention du grand public le « trésor des archives ottomanes ». La rencontre du 7 octobre 1571 au large du mouillage de Lépante oppose 208 galères et 26 à 36 navires chrétiens à 230 galères et 70 galiotes turques. On dénombrera à son terme 7.500 morts et 20.000 blessés du côté des Chrétiens, environ 8.000 morts et de 20.000 à 30.000 blessés du côté des Musulmans. La quantité de navires turcs capturés est considérable: 117 galères, 13 galiotes; en outre 62 bâtiments ont été coulés pendant la bataille et une cinquantaine très endommagés avant d'être détruits. Les pertes des Chrétiens sont loin d'atteindre cette ampleur... Chronique raisonnée d'un fait d'arme extraordinaire, cet ouvrage comblera de satisfaction quiconque rêve de « vivre l'histoire »." (Ivan Cloulas, Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, 1972)

CARON (François).

Le Résistible déclin des sociétés industrielles.

Perrin, 1985, gr. in-8°, 330 pp, introduction de Pierre Chaunu, biblio, index, broché, couv. illustrée, dos passé, bon état (Coll. Histoire et décadence), envoi a.s.

"François Caron s'attache à retrouver les continuités qui ont tissé la trame du libéralisme. Sa quête le conduit à reconsidérer les thèmes originels nécessaires à la réussite de la Révolution industrielle. Egratignant Sismondi et Marx dans ce que leur pensée a de rétrograde, l'auteur donne en revanche une place prééminente à J.-B. Say, quelque peu délaissé de nos jours. L'essentiel du livre réside dans l'analyse des liens entre le changement technique et la recherche scientifique ; dans l'évolution des schémas de production et de consommation. S'appuyant sur des exemples qu'il connaît bien (sidérurgie, chimie, machines à vapeur) mais tout particulièrement sur l'électricité, F. Caron montre les interactions complexes entre science et technologie. Il met en exergue le rôle capital des besoins du marché, de la pression de la demande dans l'activité innovatrice. Il tente aussi de dresser le tableau de l'économie de l'innovation en distinguant produits et procédés. Il dénonce le rôle stérilisant des grandes entreprise vis-à-vis des possibilités créatrices ainsi que les dangers de certaines politiques d'intervention trop préoccupées des seules garanties sociales. Après avoir déroulé les différents modèles techniques qui se sont succédé en presque deux siècles, le livre se termine par l'analyse des atouts qui ont permis l'essor des Trente Glorieuses. S'il s'agit d'un livre en réaction contre le « catastrophisme » anticapitaliste ambiant, il faut aussi y voir une synthèse des connaissances sur les sources de la croissance des sociétés industrielles." (Alain Beltran, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 1985)

ACTON (Harold).

Les derniers Médicis (1639-1743).

Perrin, 1984, in-8°, 368 pp, traduit de l'anglais, 16 pl. de gravures hors texte, biblio, reliure skivertex carmin de l'éditeur, bon état

Penser à Florence, c'est penser Médicis. Et avant tout Laurent, les heures glorieuses de la ville, l'ascension sans pareille de cette maison et sa suprématie auréolée de gloire, en pleine Renaissance. La décadence de la famille et sa fin sont moins connues. Longtemps sont restées dans l'ombre les dernières figures des Médicis. Harold Acton a cherché le secret de ces personnages aujourd'hui oubliés – Cosme III, Jean-Gaston et Ferdinand II – et de leur époque, des années 1660 au milieu du XVIIIe siècle. Autour d'eux, s'agite une étonnante famille pleine d'enfants mélancoliques, de cardinaux libertins, de femmes au destin tragique jusqu'à Anne-Marie-Louise, ultime et pathétique représentante des Médicis disparue en 1743. Pourtant, ces années d'engloutissement final se déroulent de manière "médicéenne" : fastes gigantesques, épisodes magnifiques et, enfin, somptueuses funérailles, celles d'une famille qui avait dominé l'esprit italien et la culture européenne pendant trois siècles. Un classique, par le plus autorisé des spécialistes.

PONSOT (Pierre).

Études sur le dix-neuvième siècle espagnol.

Córdoba, Instituto De Historia de Andalucía, 1981, in-8°, 201 pp, qqs tableaux, biblio, broché, couv. à rabats, bon état. Texte en français, envoi a.s. à Emmanuel Le Roy Ladurie

Prologue : réflexions sur l'étude du dix-neuvième siècle dans la péninsule ibérique. – Révolution dans les campagnes espagnoles au XIXe siècle : les désamortissements. – La crise agraire en Andalousie dans la seconde moitié du XIXe siècle et le début du XXe, et sa perception par l'opinion. – Esquisse de l'évolution du grand domaine en Andalousie occidentale. – Rendement des céréales et rente foncière dans la campiña de Cordoue au début du XVIIe siècle et au début du XIXe. – Les Nouveaux Établissements de Sierra Morena et d’Andalousie en 1818 : un témoignage de leur intendant Pedro de Alcocer. – etc. — "Le caractère général du titre ne doit pas tromper : les études contenues dans ce recueil, dont certaines sont inédites et d'autres complétées et mises à jour, sont consacrées pour l'essentiel à l'histoire agraire de l'Espagne du XIXe siècle. Mais cette précision ne fait que souligner l'intérêt de l'ouvrage : les problèmes agraires de la période, encore très mal connus en France, ne pouvaient être mieux présentés que par P. Ponsot, qui en est devenu depuis longtemps déjà l'un des meilleurs spécialistes. L'ampleur de l'information bibliographique et la capacité de synthèse de l'auteur, particulièrement évidentes dans l'étude des désamortissements et dans celle de la crise agraire andalouse, doivent faire de ce livre un outil de travail précieux pour le chercheur." (Gérard Chastagnaret, Annales ESC, 1985)

AGULHON (Maurice).

Pénitents et Francs-Maçons de l'ancienne Provence. Essai sur la sociabilité méridionale.

Fayard, 1968, in-8°, 452 pp, une carte, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. L'Histoire sans frontières). Edition originale

Confréries de paroisse, confréries de métiers, confréries de pénitents : qu'elles soient gestionnaires, corporatives ou d'affinités électives, ces associations tissent la vie sociale de l'Ancien Régime dans la France du Midi. En évoquant leurs institutions mystiques et fraternelles, leur histoire faite de tradition et de turbulences, le livre de Maurice Agulhon fait revivre tout un monde de sociabilité méridionale, c'est-à-dire indissolublement urbaine et villageoise. Mais voici qu'au dernier tiers du XVIIIe siècle, les loges maçonniques, les cercles, les clubs, superposent leurs réseaux à ceux des vieilles confréries. La vie sociale emprunte des formes nouvelles, à la fois laïcisées et « francisées », mais fidèles aussi à la vieille tradition méridionale de sociabilité. Maurice Agulhon mesure ainsi, à travers mutations et rétrécissements, ce qui meurt et ce qui demeure d'un certain Midi dans l'histoire de France. — Cet ouvrage a sans doute contribué plus que tout autre à inclure dans le stock de concepts et de catégories historiques, à lancer dans le vocabulaire des historiens, la " sociabilité ", un champ de recherche naguère négligé, ou jugé marginal. Sur cet exemple provençal, l'auteur avait bien entrevu comment pouvaient s'entrelacer les faits de la vie quotidienne, ceux de la vie " associative ", ceux de la politique même. La sociabilité, si l'on peut ainsi nommer la façon dont les hommes vivent leurs relations inter-personnelles et s'insèrent dans leurs divers entourages, ne caractérise pas seulement des psychologies individuelles. Elle varie avec les milieux sociaux, peut-être avec les pays, certainement avec les époques. A tout prendre, la découverte n'était pas si isolée: vers le même temps, d'autres démontraient l'historicité de la maîtrise de la vie, celle du sentiment de la mort ou des attachements familiaux les plus simples. Pourquoi pas, aussi, celle de la sociabilité ? L'ouvrage contribuait ainsi, pour sa part, à constituer l'histoire des mentalités collectives. — "Il s'agit pour l'auteur d'étudier les groupements dans lesquels se liaient, dans la Provence des XVIIe et XVIIIe siècles, des relations d'amitié, de distraction, d'entraide. Les pénitents et les francs-maçons sont pris pour objets typiques de la recherche, mais celle-ci porte sur quantité d'autres groupements, sociologiquement semblables : organisations municipalisées, guet, « bravade », jeunesse, « chambrées », auberges et débits de boisson, etc. La problématique est historique, mais avec un biais sociologique bien venu. Pour l'auteur, les différentes formes de « sociabilité » qu'il évoque entretiennent un certain lien de succession historique... L'étude des confréries, qui nous intéresse particulièrement ici, est menée de main de maître, à partir d'archives et de monographies." (Jean Séguy, Archives de Sciences Sociales des Religions, 1969)

DUPAQUIER (Jacques).

Introduction à la démographie historique.

Paris/Tournai/Montréal, Gamma, 1974, in-8°, 126 pp, 11 pl. hors texte, 10 figures, biblio, index, broché, très bon état (Bibliothèque d'humanités contemporaines, 3)

"Dans un style alerte et à partir d'exemples concrets, D. expose les méthodes utilisées en démographie historique, passée, depuis une vingtaine d'années, en particulier grâce aux travaux de Louis Henry, « de l'âge de la photo à celui du cinéma ». Après un chapitre général sur les buts que se propose la démographie et où il est rappelé que la statistique ne doit pas être seulement « l'art de faire parler les chiffres », D. aborde son sujet en s'adressant aux généalogistes puis aux historiens locaux auxquels il montre combien l'exploitation systématique des registres paroissiaux, des listes nominatives et des rôles d'impôt peut renouveler l'histoire sociale. La deuxième partie expose brièvement la méthode de reconstitution des familles et les divers résultats qu'on peut en tirer. Le dernier chapitre retrace les progrès de cette discipline et ses orientations récentes. Selon D. les nombreuses monographies locales dont la plupart ne sont guère publiées cessent d'apporter du nouveau. A présent c'est vers les siècles délaissés qu'il convient de se tourner. Il s'agit du XVIe où on se heurte à des difficultés de lecture et à celles du sous-enregistrement et du XIXe, longtemps méconnu parce que les historiens croyaient disposer de bonnes statistiques qui, à l'expérience, s'avèrent défectueuses. Enfin la démographie des villes a été jusqu'ici peu étudiée, du fait de l'énorme quantité de travail que nécessite l'utilisation de la méthode de reconstitution des familles." (J. Houdaille, Population, 1976)

BARRAL (Georges).

Histoire des sciences sous Napoléon Bonaparte.

P., Albert Savine, 1889 in-12, 290 pp, 2e édition, broché, état correct

Une grande partie de l'ouvrage est consacrée à des notices historiques sur les savants, découvertes scientifiques, fondations et applications industrielles en France de 1769 à 1821.

BLOND (Georges).

Convois vers l'URSS.

Fayard, 1950, in-12, 277 pp, une carte, biblio, broché, jaquette illustrée, bon état

Ce livre raconte l'histoire de ces convois partis d'Écosse dès 1941 pour aller ravitailler et aider en matériel de guerre l'URSS, envahie par les Nazis. Une seule voie courte, l'Océan Glacial Arctique, en passant par l'Islande, entre la Norvège et le Groenland, avec six mois de jour et six mois de nuit. Il s'agissait de partir des îles Britanniques et de rejoindre Arkangelsk ou Mourmansk pour y décharger la précieuse marchandise pour l'allié soviétique. Pour cela, il fallait affronter les avions allemands basés en Norvège, les U-boot en chasse perpétuelle, et puis les navires corsaires, genre Tirpitz, cachés dans les fjords... Sans compter les périodes de clarté, favorable à la Luftwaffe, les hivers glaciaux, l'eau à une température proche de 1ºC, les tempêtes hivernales, les icebergs... Des dizaines de choses qui rendirent la vie infernale aux équipages des navires marchands. Beaucoup d'événements, de drames, de miracles, de technique et stratégie maritime relatés dans ce livre passionnant. — D'août 1941 à la fin de la guerre, des convois de navires marchands escortés, appareillant des ports d'Écosse ou rassemblés à Reykjavik, en Islande, ont franchi l'Océan Glacial Arctique pour transporter du matériel de guerre et des approvisionnements jusqu'aux ports russes de Mourmansk et d'Arkangelsk. Cargos et escorteurs naviguaient au milieu des glaces, dans la brume et dans les tempêtes de neige, sur la mer démontée, sans pouvoir éviter de passer à proximité des aérodromes allemands installés en Norvège. Certains convois furent attaqués pendant huit à dix jours sans interruption par des bombardiers en altitude et par des bombardiers en piqué, par des avions-torpilleurs, par des meutes de sous-marins et par des navires de surface. L'un d'eux fut dispersé à 240 milles au nord du Cap Nord et, sur les trente-trois navires marchands qu'il comptait, onze parvinrent finalement à destination; les vingt-deux autres furent coulés. Des naufragés, recueillis par d'autres navires, puis de nouveaux naufragés, longèrent pendant des semaines les rivages glacés, absolument déserts, de la nouvelle Zemble, les pieds gelés, à demi morts de faim. Un certain nombre de marins de ces cargos et de ces pétroliers furent si éprouvés qu'ils durent être soignés dans les services de neurologie des hôpitaux alliés. C'est l'histoire de ces hommes et de ces navires que Georges Blond nous raconte. On assiste, comme si on était le témoin ou même l'acteur, à tous les détails de ces traversées mortelles. Ce récit, absolument authentique, rédigé d'après les documents officiels, les journaux de bord des navires et les témoignages des survivants, nous fait revivre avec une proximité bouleversante, l'une des épopées les plus dramatiques de la Deuxième Guerre mondiale.

BONALD (Vicomte de).

François Chabot, membre de la Convention (1756-1794).

P., Emile-Paul, 1908, in-8°, xii-356 pp, 2e édition, 2 portraits réalisés au physionotrace reproduits en héliogravure, index des noms de personnes, broché, couv. lég. salie, bon état

"... Son rôle dans les grands événements de 1792 parait assez secondaire. Il est, bien entendu, régicide, mais il n'a pas trempé dans les massacres de septembre. En 1793 la Convention, encore girondine au début, l'envoie en mission avec beaucoup d'autres montagnards, éloignés de Paris sous ce prétexte, dans les départements du Tarn et de l'Aveyron. Chabot y déploie une activité turbulente et brouillonne. (...) Quelle curieuse figure, laide au moral, mais non pas repoussante, humaine par ses faiblesses, inspirant un juste mépris, mais aussi une involontaire pitié, que ce prêtre manqué, ce joyeux drille, ami des femmes et du vin, savourant tous les plaisirs de la vie , puis mettant bientôt, les bouchées doubles, comme s'il pressentait que la fête ne peut durer, résigné à la fortune quand elle est venue, avouant ses fautes, à ses ennemis, laissant enfin, dans son testament politique, l'impression d'un bon diable, d'un valet de l'ancienne comédie, amusant et coquin, pas méchant de son naturel, qui vole à l'office et ne s'étonne ni ne se plaint, s'étant fait prendre, d'être pendu !" (Albert Meynier, Annales du Midi, 1909)

BOUCHON (Geneviève).

Vasco de Gama.

Fayard, 1997, in-8°, 409 pp, 12 pl. de gravures en couleurs hors texte, 8 cartes, chronologie, biblio, glossaire, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

Les hommes de mer sont hommes de mystère. Vasco de Gama n'échappe pas à la règle, lui qui, il y a tout juste cinq siècles, ouvrit les portes de l'Asie et traça le premier chemin reliant les peuples d'Afrique, d'Europe, d'Asie et d'Amérique. Il dessinait ainsi l'image de la terre où se construisait une ère nouvelle qui fut, comme la nôtre, celle de la conquête de l'espace et de la communication. Vasco de Gama grandit parmi les chevaliers et les corsaires dont il partage les passions, les rancunes et les espérances. Sur les navires du roi, il s'entraîne aux techniques de navigation qui donnent au Portugal la maîtrise de l'Atlantique, avant de traverser l'océan indien où il découvre un monde maritime prospère, un espace immense marqué par la puissance croissante de l'Islam. Sa personnalité a été occultée par une gloire posthume farouchement exaltée par ses descendants. Celle-ci a culminé à la fin du XVIe siècle avec la publication de la célèbre épopée des Lusiades où le poète Camoens en fait un héros mythique, digne de l'Odyssée ou de l'Enéide, bien différent de l'homme dont on peut retracer le portrait à travers les témoignages de son temps : un capitaine impitoyable, un caractère forgé dans la violence des éléments. — "Vasco de Gama est de retour ! Directrice de recherche honoraire au CNRS, solide spécialiste de l'histoire des Découvertes en Orient et de la présence portugaise en Asie méridionale, Geneviève Bouchon possède un remarquable talent de biographe et de narratrice. Écrit d'une plume remarquablement élégante et allègre, mais toujours sûre, qui sait parfaitement mettre à profit les larges connaissances accumulées sans cacher ce que l'on ignore toujours, qui ordonne le tout de façon claire et subtile, et qui parvient à maintenir d'un bout à l'autre le même plaisir soutenu de la lecture, sous la forme d'une aventure personnelle qui se lit, c'est bien le cas de le dire, « comme un roman » . Il y a, on le savait et cela se confirme, du Georges Duby chez Geneviève Bouchon. Certes, l'ouvrage obéit à la loi du genre, qui veut que l'attention portée au personnage central oblige à ne consacrer à son environnement politique, économique, social et culturel que la fonction de paysage d'arrière-plan, comme dans les tableaux des peintres de la Renaissance de la même époque. Cet arrière-plan n'en est pas moins très finement esquissé, et une bibliographie consistante permettra aux curieux d'aller au-delà." (F. Guichard, Lusotopie, 1998)

CAHUET (Albéric).

Claude-Adolphe Nativelle, 1812-1889. Histoire d'une vie dans l'histoire d'une époque.

Presses de Draeger frères, 1937, gr. in-8° carré (19 x 24,5), 128 pp, illustré de 20 gravures dans le texte et à pleine page et d'un portrait de C. Nativelle, broché, couv. rempliées, bon état

Nativelle, pharmacien installé au Marais, d'idées avancées, décrivit en 1844 le principe actif de la digitale, employée comme tonique cardio-vasculaire : la digitaline. Il réussit à l'isoler en 1868. — "On ne saurait trop rappeler le magnifique travail et la vie splendide de ce chercheur acharné que fut Nativelle, dont l'existence fut consacrée à l'étude de la digitaline. Dès son adolescence, Claude Nativelle se passionna pour les végétaux : « J'aime plus que tout les fleurs et les plantes... il y a un trésor dans les plantes », et il étudia la pharmacie, on sait avec quel succès. Il se passionna pour l'étude de la digitale, non sans polémique avec des confrères. Un soir il appela tout son monde. Comme l'a excellemment écrit mon regretté ami Albéric Cahuet, « il tenait deux petites carafes où s'étaient fixés en aiguilles fines, blanches et brillantes, les purs cristaux qu'il avait si longtemps cherché à obtenir, les diamants de la médecine du cœur, le miracle venu des plantes »... « Mes amis, s'écriait Nativelle, je vous présente la digitaline, la vraie, la digitaline cristallisée pure. » L'Académie de Médecine attribua le prix fondé par le doyen Orfila au savant qui avait effectué cette découverte et qui désormais allait occuper dans la banlieue parisienne un pavillon où était aménagé un petit laboratoire, égayé d'un jardin. On connaît de nombreuses préparations de digitaline (suppositoires, poudres de feuilles, macérations, infusions de feuilles fraîches, alcoolature, vin composé, intrait) ; on sait surtout la puissance de la digitaline cristallisée en thérapeutique cardiaque : « Elle ralentit, renforce, régularise le cœur, provoque la diurèse et réduit les œdèmes... » On dit volontiers qu'elle est la quinine du cœur..." (Léon Binet, Revue des Deux Mondes)

CHÉDEVILLE (André)(dir.).

Histoire de Chartres et du Pays Chartrain.

Toulouse, Privat, 1983, gr. in-8° carré, 324 pp, 15 photos sur 14 pl. hors texte, dont 2 en couleurs, 4 cartes, biblio, grandes dates de l'histoire de Chartres, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée (pelliculage de la jaquette lég. décollé), bon état

"Sous la direction d'André Chédeville, qui a écrit lui-même une partie du volume, J.-C. Farcy, J. Villette, F. Carré, Cl. Billot et J.-M. Constant viennent de publier cette histoire de Chartres : un livre muni d'une attrayante illustration, agréable à lire et appuyé sur les travaux d'érudition, universitaires ou non, les plus solides..." (B. Chevalier, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1984)

CHEVALIER (Bernard) et Robert SAUZET (dir.).

Les Réformes : enracinement socio-culturel. XXVe colloque international d'études humanistes, Tours, 1er-13 juillet 1982.

P., Guy Trédaniel, Editions de La Maisnie, 1985, gr. in-8°, 448 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état. 41 études érudites

Actes du 25e colloque international du Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance qui s'est tenu à Tours du 1er au 13 juillet 1982. Le titre marque le désir de privilégier l'approche sociologique et l'étude des mentalités autant que la volonté de respecter l'unité profonde du mouvement réformateur. Les 41 communications sont groupées selon cinq directions de recherche : perspectives eschatologiques et Réforme, milieux urbains et Réformes, champs culturels et Réformes, les critères de rupture, Reformatio (champs sémantique et mythique). Cette rencontre a été organisée par un « médiéviste » et un « moderniste » dans le ferme propos de récuser la barrière artificielle de nos cloisonnements universitaires en adoptant la problématique nettement dessinée par Pierre Chaunu : « prendre un champ de deux siècles pour juger et situer dans la longue durée le temps spécifique des Réformes de l'Eglise. » (Bernard Chevalier, Robert Sauzet)

CHEVALIER (Bernard).

Tours, ville royale (1356-1520). Origine et développement d'une capitale à la fin du Moyen Age. (Thèse).

P. et Louvain, Nauwelaerts, 1975, gr. in-8°, 634 pp, 13 cartes et plans hors texte dont un grand plan dépliant de Tours au début du XVe siècle, généalogies, biblio, index, broché, bon état

"Une œuvre aussi riche, et d'un agencement aussi achevé, se laisse difficilement enfermer dans un compte rendu de quelques pages. Aussi voudrions-nous insister ici sur la captation progressive du lecteur par ce texte dense et clair, d'une écriture très soutenue. L'enjeu véritable de cette thèse imposante se révèle peu à peu : il s'agit d'opérer, à partir du cas tourangeau, une descente dans les profondeurs de la société de la fin du Moyen Age, beaucoup d'idées reçues dussent-elles en souffrir. (...) On aurait mauvaise grâce à faire la moindre critique à cet ouvrage..." (Hervé Martin, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1977)

COMMYNES (Philippe de).

Mémoires. Nouvelle édition publiée avec une introduction et des notes d'après un manuscrit inédit et complet ayant appartenu à Anne de Polignac, comtesse de La Rochefoucauld, nièce de l'auteur, par B. de Mandrot.

P., Alphonse Picard, 1901-1903, 2 vol. in-8°, 473-(2) et cxl-483 pp, excellente introduction (140 pp) de Bernard de Mandrot au début du tome II, une carte dépliante hors texte, notes, index, brochés, tome I en état correct avec dos recollé, tome II en bon état

Tome I : 1464-1477 • tome II : 1477-1498. — "Philippe de Commines est le plus remarquable à coup sûr de tous les historiens du moyen âge. Pour apprécier la valeur des Mémoires, il faut avant tout connaître la carrière de l'auteur ; sa biographie est aujourd'hui assez bien connue ; on la suivra dans l'excellente préface du dernier éditeur, M. Bernard de Mandrot. Cette dernière édition, donnée de 1901 à 1903 (2 vol. in-8°), était bien nécessaire. Une collation attentive de tous les manuscrits connus a permis de corriger une foule de menues erreurs, que tous les éditeurs avaient servilement reproduites ; pour les deux derniers livres, M. de Mandrot a connu un manuscrit, le seul signalé jusqu'ici qui les contienne. Enfin une introduction étendue, une annotation sobre et précise, ajoutent au texte tous les éclaircissements désirables." (Molinier, Les Sources de l'Histoire de France des origines aux guerres d'Italie, 4663) — "Le choix du manuscrit utilisé par Bernard de Mandrot est bon : il est le seul à comporter les huit livres, et surtout il fut fait à l'intention d'Anne, fille de Jean de Polignac, seigneur de Beaumont et de Randan, qui fut un temps lieutenant général pour le roi en Italie. Or Jean de Polignac avait épousé en 1493 Jeanne de Chambes, sœur d'Hélène, l'épouse de Commynes. Anne de Polignac était donc la nièce du mémorialiste : elle épousa en premières noces Charles de Bueil, comte de Sancerre, et en secondes noces François II, vicomte de La Rochefoucauld. De nouveau veuve, elle se retira au château de Verteuil qui, encore aujourd'hui, domine de sa plaisante et puissante architecture la vallée de la Charente. Cette grande dame qui, en 1539, eut l'honneur d'accueillir dans sa résidence Charles Quint, y installa sa célèbre « librairie ». Après maintes tribulations, celle-ci fut dispersée en 1879 lors d'une vente aux enchères à Drouot." (Philippe Contamine) — "Le célèbre historien (voy. Molinier 4663) s'était arrêté à la mort de Louis XI. Il se remit à l'œuvre, peu de temps après la mort de Charles VIII, pour écrire le récit de l'expédition. Ce travail parut seulement en 1528, sous le titre de Chronique de Charles VIII. Depuis l'éd. de Sauvage 1559, il forme les livres VII et VIII des Mémoires. Dans sa nouvelle édition, Bernard de Mandrot a pris pour base un ms. inconnu de tous les éditeurs antérieurs, précisément le seul qui contienne l'expédition d'Italie (le t. II, qui renferme cette partie, est paru en 1903). Commynes a donc rédigé cette partie deux ou trois ans seulement après les événements ; il y avait été mêlé très étroitement, notamment par ses ambassades à Venise et son rôle au moment de Fornoue. Cependant sa chronologie est d'une inexactitude surprenante, il y a des lacunes et des confusions, et les toutes dernières pages portent, dit M. de Mandrot, « la trace d'une certaine précipitation ». Il ne faut pas oublier que Commynes n'a pas accompagné le roi entre Asti et la veille de son arrivée à Fornoue : il ne peut donc nous donner un itinéraire. D'autre part, il n'a jamais retrouvé auprès de Charles VIII la faveur dont il avait joui antérieurement ; il a déconseillé l'expédition ; il la juge sévèrement et en rejette toute la responsabilité sur de Vesc et Briçonnet. Aussi a-t-il été durement traité, non seulement par Kervyn de Lettenhove, qui reprend contre lui les vieilles accusations bourguignonnes, mais par les modernes apologistes des guerres d'Italie, de la Pilorgerie, de Boislisle, Delaborde. Mandrot a montré que si Commynes est défavorable à l'expédition, il est exact et sincère, et que la seconde partie de ses Mémoires vaut la première." (Hauser, Les Sources de l'Histoire de France, 1494-1610, 15)

CORNELY (Jules).

Notes sur l'affaire Dreyfus (Édition du Figaro).

P., Société française d'éditions d'art L.-Henri May, s.d. (1900), fort in-12, (6)-643 pp, reliure demi-chagrin noir, dos à 5 nerfs pointillés, titres et fleurons dorés, 1er plat de couv. conservé (rel. de l'époque), bon état (Lispschutz, 214)

Seule édition publiée. Jules Cornély (1845-1907) avait appartenu à la rédaction du Gaulois jusqu'au jour où, convaincu de l'innocence de Dreyfus, il fut congédié par Arthur Meyer et entra au Figaro en décembre 1897. Ces Notes sont les articles qu'il publia au lendemain de la condamnation de Dreyfus qu'il croyait alors coupable, et ceux qu'il donna au Figaro, après la dénonciation d'Esterhazy par Mathieu Dreyfus.

CHASTELLUX (François-Jean de).

Voyages dans l'Amérique septentrionale dans les années 1780, 1781 et 1782. Première réédition depuis 1788 augmentée d'une notice bibliographique, d'annexes et de lettres inédites en français, de Washington à Chastellux.

Tallandier, 1980, fort in-8°, 566 pp, préface du duc de Castries, 2 portraits, 2 cartes sur double page, broché, couv. illustrée, bon état

"François-Jean de Chastellux, officier de l'armée royale, combattant de la guerre de Sept ans, appartient à l'aristocratie éclairée de la fin du XVIIIe siècle, curieux des événements de son époque, préoccupé par les problèmes politiques, conscient de la transition entre deux systèmes de société. Devançant, en Amérique, Tocqueville, il associe à ses descriptions quotidiennes nombre de réflexions sur la société en devenir et sur les formes de gouvernement. Ce livre rassemble le récit de trois voyages qui se situent dans l'immédiate après-guerre de la lutte pour l'Indépendance : un journal où défilent tour à tour les paysages, les hommes, les événements locaux, les modes d'implantation, de lutte et de création des premiers colons. On assiste au défrichement des forêts de la Nouvelle-Angleterre, à la création des premières exploitations agricoles, à la construction des maisons de bois. Comme plus au nord, au Québec, dans un pays où tout est à faire, chacun apprend à tout faire, et la solidarité pallie les difficultés momentanées de chacun. Le commerce, les petites villes, les universités sont déjà en place, mais la circulation par des routes de terre est encore difficile, surtout lors des grandes pluies et des rafales de neige. La société de Haute-Virginie est différente, plus fruste, toute proche de celle du « Vieux Sud » avec ses esclaves noirs, ses planteurs avisés, mais aussi ses pauvres Blancs, colons malhabiles ou malchanceux d'une société plus égoïste. Aux incertitudes de l'« après-guerre » avec les Anglais s'ajoutent les attaques-surprises des Indiens. Les voyages sont encore une aventure, mais donnent l'occasion d'observer une nature presque vierge, une faune inconnue en Europe, dans les grandes forêts de chênes encore presque intactes, sillonnées de rivières peuplées d'esturgeons. Par sa précision à noter tout ce qu'il voit chaque jour, les portraits de ses hôtes, François-Jean de Chastellux nous a laissé un témoignage précieux de géographie historique sur une Amérique que l'on aurait aujourd'hui quelque peine à imaginer... Un très beau livre bien présenté qui a sa place dans une bibliothèque géographique comme dans une bibliothèque d'histoire ou de science politique." (Pierre George, Annales de Géographie, 1983)

DUPONT (Marcel).

Fournier-Sarlovèze, le plus mauvais sujet de l'armée.

Hachette, 1936, gr. in-12, 254 pp, broché, couv. illustrée, cachets d'un précédent propriétaire, bon état

Né en 1772, d'abord clerc de procureur à Sarlat, François Louis Fournier-Sarlovèze s'engage dans l'armée en 1791. Sans doute en raison d'une intelligence et d'une culture de premier ordre, il est connu pour ses frasques, sa liberté de parole et ses duels ; sa carrière ne fut pas sans rebondissements. Destitué suite à ses prises de position, suspecté de complot contre le Premier Consul, réintégré grâce à la protection du général de Lasalle, il termine néanmoins sa carrière en tant que général et meurt dans son lit en 1827. Officier de cavalerie d'une efficacité hors pair, brutal au besoin, il s'est illustré par ses exploits, notamment à Eylau, Montebello, Lugo, Fuentès de Oñoro et lors de la bataille de la Bérézina. — "Marcel Dupont est un bon historien, même s'il ne cite pas ses sources." (Pierre-Henri Zaidman)

DUPUY (André).

Histoire chronologique de la civilisation occitane.

Genève, Slatkine, 1998, 3 vol. gr. in-8°, 1006 pp, pagination continue, très nombreuses gravures, portraits, cartes et fac-similés, index, reliures cartonnées illustrées de l'éditeur, cachet de la bibl. d'Emmanuel Le Roy Ladurie sur les pages de faux-titre, bon état

L'ensemble des trois volumes (1006 pages), chacun se divisant en trois parties précédées d'un tableau synoptique, comprend environ 2.000 notices se rapportant à l'histoire, la politique, la religion, l'économie, les littératures occitane et française, à tous les arts... La table des noms de lieux convertit l'ouvrage en un dictionnaire des principales villes occitanes et celle des noms de personnes en fait le premier dictionnaire biographique occitan. Prise sous ses différents aspects, l'Histoire chronologique de la civilisation occitane peut être considéré comme l'inventaire le plus complet qui ait été fait à ce jour de cette civilisation. A travers ce dédale d'événements et cette foule innombrable de personnages illustres ou anonymes, c'est au lecteur de découvrir à son tour l'étendue, l'importance, la richesse et la vitalité de la civilisation occitane. — I. Des origines à 1599. L'Occitanie à la recherche d'elle-même. – II. De 1600 à 1839. Tentative d'assimilation de l'Occitanie à la France. – III. De 1840 à nos jours. Émergence d'une conscience nouvelle. — Détail : Tome I : Ce premier volume couvre la période allant des origines aux temps modernes (1599) et traite de l'Occitanie à la recherche d'elle même. Le lecteur peut suivre la longue gestation de notre civilisation jusqu'à l'aube du second millénaire, puis assister à sa naissance et à son épanouissement avant d'être le témoin de ses premières tribulations. La civilisation occitane, éprise de liberté dans tous les domaines, rayonne sur l'Europe d'alors, communiquant aux autres l'humanisme qu'elle porte en elle. Troubadours, maîtres d'œuvres, sculpteurs, peintres, mais aussi commerçants, moines et pèlerins véhiculent partout ce message d'amour né en terre occitane. Cette civilisation puise elle-même dans le profond courant de la pensée judéo-islamique répandue en pays d'Oc par le canal des florissantes communautés juives qui y sont établies. Il faut insister sur l'existence à cette époque d'une véritable osmose des civilisations méditerranéennes entretenue par d'incessants rapports commerciaux et culturels. Ainsi se prépare la fédération occitano-catalane qui se concrétise le 27 janvier 1213 avec Pierre II d'Aragon. La mort de ce dernier, quelques mois plus tard à la bataille de Muret, suivie de la défaite de nos troupes, la remettra malheureusement en question et pour toujours. Décidément, l'Occitanie, brillante civilisation certes, ne devait pas avoir vocation d'État. — Tome II : Ce second volume couvre la période allant de 1600 à 1839, au cours de laquelle le pouvoir central français a tout mis en œuvre pour que les diverses régions occitanes soient assimilées à la France. Le processus de colonisation se poursuit et s'intensifie tandis que le pouvoir royal affermit sa férule. Malgré le vide qui se creuse toujours un peu plus, l'Occitanie connaît encore, au XVIIe et au XVIII' siècles, un certain rayonnement européen avec ses savants et ses artistes que l'on rencontre dans les principales villes et cours d'Europe. La civilisation occitane n'a cessé d'être présente dans le débat que se livrent les écoles philosophiques, littéraires et artistiques, ouverte à toute innovation de l'esprit mais hostile à tout dogmatisme, fidèle en cela aux principes qui firent sa grandeur passée. Nous y retrouvons des maîtres à penser courageux (Gassendi, Bayle, Montesquieu) plus ou moins suspects d'hérésie par les hommes du pouvoir. Avec son Académie Royale de Peinture, Sculpture et Architecture, Toulouse est plus que jamais la capitale artistique de l'Occitanie et son activité dans ce domaine est deux fois plus importante que celle de la capitale française. Après la tourmente révolutionnaire et l'absolutisme napoléonien, avec le Romantisme naissant qui remet les nationalités malheureuses à l'honneur, on fait l'éloge de la civilisation occitane en France et en Europe, on étudie sa langue, sa littérature et l'on écrit son histoire. Les Occitans continuent à mettre une volonté aussi farouche à la défendre que ses adversaires à la détruire. — Tome III. Au cours de la période allant de 1840 à nos jours que couvre ce troisième volume, on constate l'émergence d'une conscience nouvelle, préparée par les travaux de Mary Lafon, le premier historien des Pays d'Oc. Ligues et Républiques du Midi, plus ou moins éphémères jalonnent la vie politique et sociale occitanes; le plus important de ces mouvements fut probablement la révolte des vignerons (1907). Les Occitans ayant toujours un souci constant de l'homme, nous les retrouvons aux postes avancés du socialisme, du syndicalisme et du coopératisme. Dans l'ordre des sciences qui connaissent un grand essor, ils ont le goût de la recherche pure dominée cependant par le souci de l'application pratique. La littérature d'Oc connaît de nouveaux maîtres avec Fabre d'Olivet, Navarrot, Jasmin, Gélu..., qui précèdent la Renaissance dont Mistral Prix Nobel contre la volonté de l'Académie française a porté haut et loin le flambeau. Pendant un siècle, ce sera une floraison de poètes et d'écrivains occitans dont certains de grande valeur, d'Arbaud, Aubanel, Perbosc, Camélat,... pour les anciens, Boudou, Manciet, Lafbn, Rouquette,... pour les modernes. Aujourd'hui, la défense et l'illustration de la langue occitane, clé de notre civilisation, passe par l'enseignement et c'est l'éclosion des « calandretas », écoles occitanes laïques et gratuites, qui essaiment à travers toute l'Occitanie. Le premier collège bilingue vient d'ouvrir ses portes à Lattes, dans la banlieue de Montpellier, en octobre 1997. Une ouverture sur l'avenir. — « Qu'il s'agisse de la grande ou de là petite histoire, le volume I est d'une richesse rare et prenante tels que le sont les dictionnaires qui ne sont pas ennuyeux. Avec les tomes II et III, cet ouvrage apparaîtra ce qu'il se propose d'être, c'est-à-dire indispensable.» (Paul Mesplé, Conservateur honoraire du Musée des Augustins, L'Auta)

FAVIER (Jean).

Paris, deux mille ans d'histoire.

Fayard, 1997 fort gr. in-8°, 1007 pp, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

"Deux mille ans d'histoire ont fait Paris. Au départ, il y a le carrefour des fleuves et des routes. Il y a la Seine et ses îles. Peu à peu, le site s'impose. Mais c'est la capitale qui donne à la ville un destin d'exception, celui d'une ville où tous les Français ont une part de leur histoire, et où se retrouve le monde entier. Tout un pays a nourri la croissance de sa capitale, et le monde a formé une société parisienne aux mille facettes. Ce livre n'est pas un simple récit, qui eût été celui d'une histoire de France vue de Paris. C'est l'analyse d'une construction politique, économique, intellectuelle et sociale dans un espace organisé pour ces fonctions qui n'ont cessé de se conjuguer. S'attachant d'abord aux structures qui émergent lentement dans l'espace comme toutes les couches de la société, l'auteur en vient à ce qui compose, selon les moments, l'exception parisienne. Puis il décrit la vie du Parisien au jour le jour, sa vie chez lui, dans sa rue et dans son quartier, depuis le lointain Moyen Age jusqu'à nos jours. Une dernière partie est consacrée, à une relation de ces moments où l'histoire de la France se fait à Paris, même si ceux qui la font sont plus souvent des Parisiens d'adoption que des Parisiens de souche."

BROTHÉ (Éric).

Un chevalier de la France libre. Jacquelin de la Porte des Vaux.

L'Harmattan, 2017, gr. in-8°, 233 pp, annexes, biblio, notes, index des noms, broché, couv. illustrée, bon état

Londres, juillet 1940. Après la débâcle des armées françaises, ils ne sont qu'une poignée à rejoindre les rangs de la "légion De Gaulle", pour suivre un chef emblématique qui s'érige en rempart d'un ennemi implacable, tout en symbolisant à leurs yeux des valeurs qu'ils partagent tous à un haut point. Jacquelin de la Porte des Vaux est de ceux-là. Entre idéal chevaleresque et personnalité singulière, il va même s'imposer comme une figure pittoresque de la France libre, connue aussi bien pour son courage que par ses excentricités. Naufragé à deux reprises, porté disparu à Dunkerque, fait chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume, il est l'un de ces premiers "Free French" à partir défier l'ennemi avec son aviso, quitte à être versé par la suite dans les parachutistes pour poursuivre la lutte. Marin, parachutiste, commando, il cultivera l'inattendu au quotidien avec un certain art. Parfois suranné, chevalier sans peur et sans reproche, figure de corsaire chère à Georges Bernanos, Joseph Kessel et Romain Gary, le fil de sa vie est un roman d'aventures, entre panache et désillusions, parce que, comme le décrivait Kessel, il "joue au pirate comme un enfant et paie le prix comme un homme".

GIROU (Jean).

Simon de Montfort, du catharisme à la conquête.

La Colombe, 1953, in-8°, 206 pp, préface par le duc de Lévis Mirepoix, broché, couv. illustrée, bon état

"La tragédie cathare est de celles qui continuent à passionner le pays d'oc, et le Dr. Girou, qui en avait déjà donné un magnifique épisode dans son « Trencavel » évoque ici la figure terrible et superbe de Simon de Montfort." (Préface par le duc de Lévis Mirepoix)

GRAS (Solange et Christian).

La Révolte des régions d'Europe occidentale de 1916 à nos jours.

PUF, 1982, in-8°, 263 pp, préface de Roland Mousnier, biblio, index, broché, bon état (Coll. L'Historien)

Les particularismes locaux, toujours vivaces en Europe malgré des siècles de centralisation, se transforment progressivement au vingtième siècle en régionalismes puis en infranationalismes combatifs. Jusqu'au début des années 80, alors que l'Italie acceptait le fait régional, que le Royaume-Uni s'engageait dans la dévolution, que l'Espagne fondait l'État des autonomies, la France se crispait dans son jacobinisme traditionnel et on pouvait craindre l'affrontement. L'année 1981 est celle d'un curieux renversement des politiques. Le Royaume-Uni se durcit jusqu'à l'inacceptable dans l'affaire irlandaise ; l'Espagne, qui craint des réactions militaires, freine l'évolution. La France, au contraire, sous l'impulsion du gouvernement socialiste issu de l'élection de mai, engage une vaste réforme qui va redonner vie à la démocratie locale et aux assemblées régionales. La mise en place de cette réforme occupera les premiers mois de 1982. Il n'est pas inutile, dans ce contexte, de rappeler le vaste mouvement de révolte des régions qui, du coup de tonnerre irlandais de 1916 aux derniers attentats corses, n'a cessé de peser sur l'évolution des États-Nations d'Europe occidentale.

GREY (Marina).

Qui a tué Raspoutine ?

In Fine, 1995, gr. in-8°, 190 pp, 4 pl. de photos hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Qui a tué Raspoutine ? A cette question personne ne pouvait apporter une réponse définitive avant l'ouverture des archives ex-soviétiques. Marina Grey, forte de l'aide des académiciens et des archivistes russes donne les résultats de sa minutieuse enquête. Ainsi se trouvent dissipés les mystères et résolues les contradictions ayant entouré jusqu'ici le meurtre de Raspoutine. La suppression du staretz, assez audacieux pour être devenu un favori de Nicolas II et, plus encore, de l'impératrice Alexandra, pouvait-elle sauver le régime impérial ou bien a-t-elle constitué le prélude de sa chute ? L'affaire Raspoutine, loin de ressortir à l'anecdote, relève de la grande Histoire. Marina Grey, dont les travaux sur les contre-révolutions française et russe ont été consacrés par de nombreux prix dont ceux de l'Académie Française et de la Ville de Paris, fille du dernier régent de Russie – le lieutenant général Dénikine – apporte avec cet ouvrage une nouvelle preuve de ses qualités d'historienne et fait revivre un monde disparu : la Cour, la Ville, l'Administration, les Moujiks. L'atmosphère est restituée, les portraits des grands et des petits sont brossés et les protagonistes accompagnés jusqu'au bout de leur destin. (4e de couverture)

HENWOOD (Philippe).

Bagnards à Brest.

Rennes, Ouest-France, 1986, in-8°, 204 pp, 56 gravures dans le texte et à pleine page, annexes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

"Lorsque le roi se décida enfin en 1748 à supprimer le corps des galères dont l'existence n'avait plus aucune justification navale, il fallut cependant trouver une solution pour assurer la fonction répressive de cette institution. C'est ainsi que, pendant plus d'un siècle, la marine continuera a être chargée, à son grand dépit d'ailleurs, de la gestion des bagnes remplaçant les galères. Après les très beaux travaux d'André Zysberg et de Marc Vigié sur le monde des galériens jusqu'à 1748, Philippe Henwood nous offre aujourd'hui une étude de la période suivante, de 1749 à 1858, qui vit défiler au bagne de Brest environ 70.000 condamnés. Utilisant avec talent l'abondante documentation dont il a la charge en qualité de conservateur des archives de la IIe Région maritime, l'enrichissant de nombreux témoignages littéraires, l'auteur nous brosse un tableau très complet et vivant de ce que fut la vie dans cet univers carcéral dont les propos de Vautrin, de Vidocq ou de Jean Valjean nous avaient donné un apercu. (...) Un livre riche de talent et d'érudition completé par une excellente iconographie et de précieuses annexes." (Etienne Taillemite, Revue Historique, 1987)

HORST (Eberhard).

César. Une biographie.

Fayard, 1981, in-8°, 468 pp, traduit de l'allemand, 5 cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabat, bon état

La carrière et le destin de César – dont le nom devait plus tard rayonner au-delà des frontières de l'Empire romain pour désigner, dans les langues des peuples barbares, le roi ou l'empereur – ont trop souvent été présentés par les historiens et les biographes comme une nécessité historique. En s'appuyant sur toutes les sources dignes de foi accessibles au chercheur, Eberhard Horst s'est employé à démontrer la fausseté de cette idée reçue. Il décrit et analyse les points de rupture dans la carrière du général et de l'homme d'Etat, les contre-courants qui faillirent l'emporter, les défaites auxquelles il ne survécut que par miracle, les victoires qu'il ne dut qu'à sa chance. Au cours de ses campagnes, César ne représentait pas seulement pour les peuples soumis un général vainqueur, mais le symbole de Rome: César était Rome. Ce regard des vaincus s'avéra déterminant pour la suite de sa carrière: César s'identifia lui-même à Rome, et lorsqu'il sauvait Rome, César sauvait aussi César. Cette imbrication est une autre "découverte" de la biographie d'Eberhard Horst, tout comme l'extraordinaire impatience de César – qui se jetait avec une audace frisant l'inconscience dans les actions et les situations les plus périlleuses. Seule une chance incroyable empêcha les campagnes d'Egypte et d'Afrique, par exemple, de tourner à la catastrophe. Sur les champs de bataille comme dans la vie politique, César s'efforça toujours de conserver l'initiative : c'est là que réside le secret de son succès.

HELLER (Michel).

Histoire de la Russie et de son empire.

Plon, 1997, fort in-8°, 986 pp, 5 cartes hors texte, chronologie, glossaire, index, broché, couv. lég. tachée, bon état

Dans ce livre, terminé quelques mois avant sa mort et fruit de dix années de travail, le grand historien Michel Heller brosse le tableau fascinant de mille ans de l'histoire russe. Comment ce "continent de steppes", peuplé de nomades, deviendra-t-il au fil des siècles un gigantesque Etat multinational forgé par un pouvoir impérial brutal et singulier ? Chef d'œuvre d'érudition et de rigueur, l'Histoire de la Russie et de son empire éclaire la décadence de Kiev puis la domination de Moscou, la plus faible des principautés russes. Elle mettra habilement à profit le joug tatar pour s'élever au-dessus de toutes les autres. De multiples événements ponctuent cette magistrale fresque d'un univers marqué par la violence et la démesure. La chute de Bysance qui permet à la Terrible, le "temps des troubles", au début du XVIIe siècle, l'avènement de Pierre le Grand, puis de Catherine II, moins d'un siècle plus tard de Nicolas II. Michel Heller boulerverse également de nombreuses idées reçues : alors que la plupart des historiens considéraient le passé russe comme la préhistoire de la révolution d'Octobre et de la création de L'URSS, il ne voit dans le système soviétique qu'un avatar de l'histoire russe millénaire. Destiné à devenir un ouvrage de référence, l'Histoire de la Russie et de son empire se termine sur une double interrogation. Par deux fois au cours du XXe siècle, la Russie aura perdue son empire. Quelles leçons tirera-t-elle du passé ? Quelles réponses donnera-t-elle au défi de l'histoire ?

JUIN (Maréchal).

La Brigade marocaine à la bataille de la Marne (30 août au 17 septembre 1914). Suivi d'un Guide des champs de bataille de l'Ourcq.

Librairie Polytechnique Béranger, Presses de la Cité, 1964, in-12, 166 pp, nombreuses photos et cartes, cart. illustré de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état

"Ce petit livre comprend d’une part un récit des combats de la Brigade marocaine entre le 30 août et le 17 septembre 1914, et d’autre part un guide des champs de bataille de l’Ourcq. Le Maréchal Juin était alors lieutenant à la 12e compagnie du 2e Régiment de chasseurs indigènes, commandé par le chef de bataillon Poeymirau. Ce sont donc des souvenirs personnels qu’évoque le Maréchal, avec une précision et une puissance qui rendent la lecture particulièrement saisissante." (Jean Némo, Revue Défense Nationale, 1965)

KOLENDIC (Anton).

Les derniers jours. De la mort de Staline à celle de Béria (mars-décembre 1953).

Fayard, 1982, in-8°, 357 pp, traduit du serbo-croate, notices biographiques, broché, bon état

"Bien loin de se contenter d'évoquer la période qui s'étend de la mort de Staline à l'exécution de Beria, ce livre traite de toute une série d'aspects de la politique de terreur et de répression du stalinisme, en remontant aux années trente et en s'achevant avec l'affaire Kostov en Bulgarie. Il est pour une grande part le résultat d'un montage de textes connus empruntés aux Souvenirs de Khrouchtchev, aux Mémoires de Svetlana, la fille de Staline, ..., ou à des ouvrages d'historiens comme le Staline d'Isaac Deutscher ou le Stalinisme de Roy Medvedev. Pour le reste, et c'est ce qui fait son originalité, cet ouvrage s'appuie sur les archives de Beria que l'auteur, qui nous est présenté comme un haut fonctionnaire yougoslave, a pu consulter..." (Jean-Jacques Becker, Bulletin de la Société d'histoire moderne)

LA GORCE (Paul-Marie de).

L'après-guerre, 1944-1952. Naissance de la France moderne.

Grasset, 1978, gr. in-8°, 525 pp, annexes (référendums, gouvernements, biblio, index), broché, bon état

Dans la nuit de l'Occupation, les Français avaient rêvé d'un autre monde, d'une autre société. L'après-guerre fut d'abord le choc de ces rêves et de la réalité. Au lieu du bonheur neuf et de l'union, la misère, les déchirements. Au lieu d'une révolution, une restauration. L'histoire de la IVe République n'a pas été faite que de combinaisons ministérielles et parlementaires. Elles occupent dans ce livre moins de place que le mouvement des idées, l'évolution des esprits, les sentiments collectifs, les transformations de l'économie et de la société. L'après-guerre, c'est aussi ce temps de réflexion et de mise en question des tabous. Un temps de gestation. L'existentialisme entre en scène avec Sartre et Simone de Beauvoir. L'Eglise tente de se rétablir, au lendemain des attaques auxquelles se prêtait son attitude envers Vichy. Les mentalités changent. La jeunesse ne croit plus aux dogmes et se jette dans l'action quand elle ne trouve plus refuge dans l'imaginaire : les sources de la France moderne sont là, dissimulées par le vacarme des crises politiques et des guerres d'outre-mer. Ce livre est l'histoire de la faillite d'un régime et du déchirement d'un pays, mais c'est aussi celle du réveil des Français.

LA GORCE (Paul-Marie de).

39-45, une guerre inconnue.

Flammarion, 1995, gr. in-8°, 640 pp, 15 cartes hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, signet, bon état

Ce livre est une exploration des choix stratégiques faits par les deux camps à chaque étape de la guerre. Elle conduit à de nouveaux éclairages qui surprendront et parfois stupéfieront de nombreux lecteurs, sur quelques-uns des événements principaux des années 1939-1945 : les projets franco-anglais de guerre contre l'Union soviétique en 1940, les pressions et manœuvres des dirigeants britanniques partisans d'un arrangement avec l'Allemagne, la fascination exclusive que la guerre à l'Est exerçait sur Hitler. Mais aussi la mise en échec par Roosevelt des négociations avec le Japon, l'engrenage qui conduisit les Alliés à retarder le débarquement en France jusqu'en 1944, les fautes de commandement qui les empêchèrent de gagner la guerre cette année-là... Ceux qui pensaient qu'il n'y avait plus rien à apprendre sur le second conflit mondial seront heureusement détrompés : en dépit des milliers d'ouvrages et de témoignages déjà parus, mais surtout grâce à l'ouverture des différentes archives dans tous les pays, il est enfin possible de procéder à une relecture complète et critique de cette guerre, dont on pourrait croire, au fond, qu'elle était inconnue... — "Cette guerre qu'on croyait connue, elle nous était en fait inconnue. On sait gré à P.-M. de la Gorce de nous offrir cette fresque de la seconde guerre mondiale dans sa globalité, militaire avant tout. Avec une maîtrise totale des questions d'armement, de stratégie, de moyens militaires d'état-major, l'auteur reconstitue la somme des fronts, des batailles, des victoires et des échecs qui ont marqué à tour de rôle ce conflit et, au-delà, le monde de cette seconde partie du siècle. D'une plume alerte et dans un style concis et limpide, l'auteur nous brosse le choix des alliances, la redistribution des rôles, les politiques des uns et des autres, les tactiques plus ou moins heureuses pour contrecarrer la guerre lorsqu'elle n'en était qu'à ses débuts, à un moment où la diplomatie tentait encore de l'arrêter ou au moins de l'ajourner, puis les péripéties du conflit et ses conséquences. Il ne se fie qu'à la vérité des faits, aux éclairages que donnent les archives consultées, au-delà de tout ce qui fut dit ou écrit en fonction d'un climat politique donné, d'un moment donné, sur tel ou tel aspect de cette gigantesque conflagration qui vit s'embraser la planète et faillit la détruire. Fondée sur une multitude de documents de première main – français, allemands, britanniques, soviétiques – et sur une masse considérable d'ouvrages consacrés à ce sujet au fil du temps, analysés honnêtement, objectivement, scientifiquement, cette immense étude permet aujourd'hui de porter un regard d'ensemble sur tous les aspects déterminants de cette guerre..." (Lilly Marcou, Revue française de science politique, 1995)

LE BON (Émile).

Joseph Le Bon dans sa vie privée et dans sa carrière politique, par son fils Emile Le Bon.

P., E. Dentu, 1861, in-8°, ii-375 pp, cartonnage demi-percaline bordeaux, dos lisse, pièce de titre chagrin noir (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état

Notice historique d'après des documents retrouvés, en 1858, aux Archives de l'Empire. – Quelques lettres de Joseph Le Bon antérieures à sa carrière politique (1788-1791). – Ses lettres à sa femme pendant les quatorze mois de prison qui ont précédé sa mort. – Réfutation, article par article, du rapport de la Convention sur sa mise en accusation. — Émile Le Bon était juge au Tribunal de 1ère instance de Chalon-sur-Saône. — "Travail fort important." (Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - L-Leo, 1873)

LE GOFF (T. J. A.).

Vannes et sa région. Ville et campagne dans la France du XVIIIe siècle. (Thèse).

Loudéac, Yves Salmon, 1989, gr. in-8°, 396 pp, préface de Jean Meyer, 16 pl. de gravures hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats (très lég. abîmée), bon état

Cet ouvrage décrit l'économie et la société du Vannetais, petit pays de la Bretagne du Sud qui, avec sa ville, comprenait environ 50.000 habitants au XVIIIe siècle, entre 1730 et 1793. L'auteur évoque les liens économiques entre la ville et sa campagne et entre les divers groupes sociaux, esquisse l'image que se faisaient ces groupes de leurs voisins, et analyse l'évolution de la société locale à travers ses vicissitudes économiques. La première partie étudie la ville de Vannes, s'intéressant surtout aux liens entre la fortune et le statut social, aux phénomènes de mobilité sociale et geographique (...) L'auteur analyse les luttes pour le pouvoir à l'intérieur de l'élite urbaine, querelles qui ont débouché sur les événements révolutionnaires de 1788-89. La société rurale forme la matière de la seconde partie, où sont analysés les modes de propriété, l'économie paysanne, les hiérarchies de fortune, l'acquisition de la terre, et les solidarités de base de la communauté paysanne. — "La Bretagne a offert à T. J. A. Le Goff l’occasion d’écrire une admirable étude sur Vannes. C’est une étude régionale, à la manière des études régionales françaises, revues et corrigées à l’anglaise. Deux parties : la ville de Vannes, l'une de ces villes typiques « moyennes », de moins de 10.000 habitants comme il y en a tant en France, mais qui est aussi ville maritime dont on voit ici ses relations avec la campagne, ses traits, sa société, sa vie politique, et même les prémonitions de la Révolution ; la deuxième partie traite du plat pays : les problèmes de la propriété et d’exploitation, si particulière en cette Basse-Bretagne où dominait le « domaine congéable », la répartition de la richesse et de la pauvreté, le monde des paysans, l’Eglise et le clergé, enfin, les évolutions économiques et sociales entre 1730 et 1789, avec, en guise d’épilogue, la Révolution dans le Vannetais. La documentation force l’admiration, les analyses sont pertinentes. Voilà l’un de ces livres que l'on aimerait avoir soi-même écrit. T. J. A. Le Goff s’est naturalisé vannetais, totalement. Historien il l’a toujours été. Or il a joué l'extrême difficulté : le sujet était sinon vierge, du moins peu exploité, et la bibliographie régionale limitée. Sous l’aisance du style se cache un énorme travail, une profonde sympathie : au total un livre qui, d’un sujet «limité », fait œuvre novatrice et profonde." (Jean Meyer, Revue Historique, 1985)

MALCOR (Colonel Roger).

Grandeur de l'Armée : rôle moral de l'officier.

La Colombe, 1958, in-8°, 200 pp, préface du général Henri Zeller, 5 cartes in fine, broché, bon état, bande éditeur conservée

"Le livre de Malcor vient à son heure, pour rappeler que si les principes de l'art de commander restent constants, il est indispensable d'y revenir toujours et encore. « Le malaise » en particulier de l'armée française, qui ne date certes pas d'hier, donne à l'auteur l'occasion, par le récit toujours vivant et particulièrement humain des premières et dernières années de la guerre 1914-1918, de revenir sans cesse sur le problème des rapports constants entre le combattant et son « commandant » et de montrer que ces problèmes demeurent permanents. Le corps des officiers formé pour la revanche était souvent remarquable et la disparition de milliers de chefs a saigné notre voisine en la privant d'une élite. A cette ponction est venu s'ajouter le creusement d'un fossé toujours plus large entre l'armée et une opinion, parfois indifférente, souvent hostile et soumise à toutes les pressions et toutes les influences du matérialisme, encouragée et entretenue dans son erreur par le poison savamment distillé par l'idéologie nihiliste de la guerre psychologique. Ce panorama d'une époque glorieuse, le chapelet de ces souvenirs et de ces exemples bien venus, veulent donc réveiller dans la conscience de la génération actuelle des chefs, jeunes et moins jeunes, le sens de la fidélité à un idéal indispensable pour ressouder en un bloc solide les rapports de confiance entre l'Etat et l'armée et la nation, les cadres et la troupe." (Revue Militaire Suisse, 1960)

LÉVIS MIREPOIX (Duc de).

La guerre de Cent Ans.

Albin Michel, 1973, in-8°, 467 pp, un frontispice hors texte en couleurs, 2 cartes et 2 tableaux généalogiques, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Le Mémorial des Siècles, XIVe siècle, les événements)

Etude historique par le duc de Lévis-Mirepoix, suivi de textes : Les chroniques de Froissart ; Journal des Etats généraux ; Le traité de Brétigny ; Complainte sur la bataille de Poitiers et Vues critiques sur la bataille de Poitiers par Siméon Luce.

MAHJOUBI (Ammar).

Les cités romaines de Tunisie.

Tunis, Societé tunisienne de diffusion, s.d. (1967), in-8° carré, 157 pp, 10 pl. hors texte en couleurs, 32 photos en noir, la plupart à pleine page, 5 plans, biblio, reliure toile rouge de l'éditeur, titre doré au 1er plat et au dos, sans la jaquette, bon état

MAURIAC (François).

Mémoires politiques.

Grasset, 1967, in-8°, 477 pp, appendices, broché, couv. à rabats, bon état. Premier tirage

Du 6 février 1934 à l'effondrement de l'OAS, François Mauriac a participé à tous les drames, à toutes les joies de notre histoire. "Il a émergé, dit-il de lui-même dans sa Préface, à la vie politique dans les premières années du siècle et depuis bientôt trente ans ne s'est pas privé de la commenter." Il évoque le climat politique de son enfance et de sa jeunesse : sa mère était catholique et conservatrice, son père républicain et antidreyfusard. Marqué par la défaite de 1870, ébranlé par "l'Affaire", formé par Charles Maurras et Marc Sangnier, le jeune bourgeois bordelais a découvert seul, à travers les contradictions de sa famille, de ses maîtres, de ses amis, les chemins de la liberté. Ce survivant de l'ancienne France vaincue en 1870, prolongée jusqu'en 1914, a su se dégager de tous les liens qui enserraient son milieu et son temps quand l'exigaient la justice, la foi en l'homme et en Dieu. Avant la dernière guerre, il dénonce l'attentat de Mussolini contre l'Ethiopie et l'Albanie, la montée du fascisme en Europe, il fustige la droite française, prête à toutes les alliances par peur du Front populaire. Pendant la guerre d'Espagne, il ose, avec quelques catholiques courageux, se révolter contre les crimes de ceux qui brandissent l'étendard du Christ : Guernica. Il avait trop pris conscience de "la lâcheté des démocraties" pour être surpris par la guerre de 1939. Durant "la traversée de la nuit", enfermé à Malagar, il crie, dans "le Cahier noir", publié sous le pseudonyme de Forez, sa honte et son espérance. Après la Libération, ce résistant se dresse au nom de la charité contre la fausse justice issue de la Résistance, demande la grâce de Brasillach, obtient celle de Béraud, s'oppose à Albert Camus, Pierre Hervé. La IVe République le déçoit vite : le système politique se détraque, la démocratie chrétienne trahit sa mission. Le monde connaît l'angoisse de la guerre froide. Le drame colonial surgit qui va ébranler la France. Au cours de trente ans d'histoire, François Mauriac n'a pas tenté de jouer un rôle, de tracer une ligne politique : à travers des contradictions qu'il reconnaît s'expriment une fidélité à soi-même, un esprit et un coeur en éveil. — "Le livre reproduit la plupart des écrits politiques publiés par F. M. de 1933 à 1953, précédés d'une courte préface de l'auteur, toute empreinte de tendresse inquiète envers lui-même." (Revue française de science politique, 1968)

MERCIER (Sébastien).

Paris pendant la Révolution (1789-1798) ou le Nouveau Paris.

Livre Club du Libraire, 1962, in-8°, 316 pp, préface de Pierre Bessand-Massenet, 18 pl. de gravures et portraits hors texte, reliure toile bleue de l'éditeur, gardes illustrées, bon état

Mémoires sur la Révolution du chroniqueur et écrivain Louis-Sébastien Mercier (1740-1814), publiés sous le Directoire, où il évoque les sulfureuses nuits au Palais-Royal.

MIGEO (Marcel).

Les Rostand.

Stock, 1973, gr. in-8°, 301 pp, 16 pl. de photos hors texte, 2 pp. de fac-similés, notes bibliographiques, broché, couv. illustrée à rabats, bon état, envoi a.s.

Eugène Rostand, Edmond Rostand, Rosemonde Gérard, Maurice Rostand, Jean Rostand. — "Marcel Migeo est l'auteur d'une vie de Saint-Exupéry qui fait autorité. Passionné par Jean Rostand et la « dynastie » des Rostand, Marcel Migeo a entrepris d'écrire un portrait sincère non seulement de Jean Rostand mais de son illustre père Edmond Rostand, de sa mère Rosemonde Gérard, de son frère Maurice Rostand, et de remonter dans un arbre généalogique des plus surprenants. C'est certainement le meilleur ouvrage et le plus complet qu'on ait encore écrit sur les Rostand. L'auteur a pleinement réalisé son idée initiale, c'est-à-dire la description extérieure et intérieure d'une famille un peu « hors série » et intoxiquée par la gloire. Il a su mettre en relief, avec justesse et finesse, les relations psychologiques, affectives, esthétiques, des différents Rostand les uns avec les autres et montré quelle était, sous l'apparente diversité, l'unité intense du groupe familial. Tout cela sous la plume reste vivant, colorié, intéressant, original. On ne sent jamais la « thèse », le désir d'imposer une idée préconçue. Après avoir lu, on comprend, on pénètre mieux l'œuvre de chacun des Rostand."

MUMFORD (Lewis).

La Cité à travers l'histoire.

Seuil, 1964, fort in-8°, 783 pp, traduit de l'américain, 159 photos sur 64 pl. hors texte, biblio, index, reliure éditeur, jaquette illustrée (trace d'humidité ancienne sur la jaquette), bon état (Coll. Esprit)

Qu'est-ce que la cité ? Comment a-t-elle commencé ? Quelles ont été les phases de son développement ? Est-elle destinée à disparaître, ou notre planète se transformera-t-elle en une immense ruche urbaine, ce qui serait, pour les villes individualisées, une autre façon de disparaître ? Les besoins qui conduisirent les hommes vers ce mode d'existence recevront-ils un jour les satisfactions qu'ont pu promettre autrefois Jérusalem, Athènes ou Florence ? Est-il encore possible de construire une cité permettant à l'homme de poursuivre un développement harmonieux ? Avant de penser un nouveau mode d'existence urbaine, il faut comprendre la nature historique de la cité et l'évolution de son rôle primitif. Nous serons mieux à même alors d'envisager les décisions qui nous incombent. Il nous appartient de diriger nos efforts vers l'accomplissement de la plus profonde valeur humaine ; ou sinon de subir l'automatisme des forces que nous avons déclenchées. Par l'analyse de la formation des regroupements urbains, cet ouvrage classique fait apparaître les limites démographiques, technologiques et économiques au-delà desquelles la cité ne rend plus possible la survie d'une unité communautaire. Critique d'une organisation économique qui sacrifie le progrès de l'humanité au perfectionnement des machines, l'auteur revient au souci du bien public, à la recherche d'un équilibre écologique et à la coopération sociale comme base de notre milieu de vie. — "La monumentale et captivante synthèse de Lewis Mumford montre comment la connaissance objective des origines et du développement de la cité éclaire la tâche des bâtisseurs de la cité d'aujourd'hui." (Livres et Lectures) — "La vocation sociale de la ville, son rôle essentiel à l'origine, puis ses défaillances à travers l'histoire, tel est le thème dominant de cet ouvrage. Mais l'historien se sépare de L. Mumford au moment où celui-ci, fort de l'enseignement global du passé, qu'il vient de transmettre à ses contemporains, embouche la trompette du prophète pour dénoncer les dangers que représente l'état actuel de la civilisation urbaine." (C. Beutler, Annales ESC, 1966)

MITTERRAND (François).

La Paille et le grain. Chronique.

Flammarion, 1975, in-8°, 301 pp, broché, bon état (Coll. La Rose au poing). Edition originale sur papier d'édition (il n'y a eu que 30 ex. numérotés sur vélin d'alfa)

Chronique qui couvre la période de 1971 à l'été 1974. Mitterrand y évoque les grandes questions politiques de l'époque, réfléchit, fixe ses idées à partir de ces notes. Il aborde le programme commun de la gauche et les questions d'unité, d'identité, les inégalités en particulier celles suscitées par la fiscalité, la guerre endémique au proche-Orient. Il dresse aussi à sa manière le portrait d'hommes politiques tels les présidents Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing ou celui de son ami le poète chilien Pablo Neruda.

NOEL (Bernard).

Dictionnaire de la Commune.

P., Fernand Hazan, 1971, gr. in-8°, 367 pp, iconographie et légendes de Marie-José Villotte, texte sur 2 colonnes, 800 articles, 92 illustrations, chronologie, biblio, reliure toile noire de l'éditeur avec titres en rouge, jaquette illustrée, bon état

" ... Plus d'un millier d'articles à propos des événements, des acteurs et des idées du mouvement insurrectionnel ..." — Mars-mai 1871 : trois mois qui, avec le trésor perdu d'un désir de révolution durement réprimé, ne cessent de nourrir la réflexion politique d'aujourd'hui. A Paris, les révoltés idéalistes s'opposent au pouvoir de la République de Jules Grévy, président, et de Louis Adolphe Thiers, chef du pouvoir exécutif, qui gouvernent la France après l'écrasante défaite de Sedan. Varlin, Ferré, Vallès et tant d'autres créent et animent la Commune de Paris sur les principes des penseurs collectivistes, tels que Proudhon et Fourier. A travers le pays, d'autres villes sont le siège de rebellions identiques qui revendiquent elles aussi l'appellation de "communes". Dans la capitale, les Communards détruisent les symboles du pouvoir bourgeois (la colonne Vendôme) et mettent en place des réformes égalitaires : séparation de l'Eglise et de l'Etat, reconnaissance juridique des enfants naturels et des "concubines"... Repliés à Versailles, Thiers et l'armée entrent en guerre avec le mouvement libertaire et populaire. La répression par les troupes "versaillaises" est impitoyable. Au cours de la "Semaine sanglante", du 21 au 28 mai, des milliers de Communards – entre 20.000 et 35.000 – sont exécutés. Des milliers d'autres sont arrêtés et déportés. "Les hommes, les faits, les sentiments, les idées, la vie quotidienne sont les principaux matériaux de ce “Dictionnaire de la Commune”. Sa composition affiche l'arbitraire de l'ordre alphabétique et démonte par là le récit même qu'elle appelle et alimente : c'est un texte sans hiérarchie, sans chronologie et, par nature, pluriel. L'événement s'y démultiplie et retourne à cet état de chantier que l'histoire a pour habitude de nier en faisant de lui un monument fini. Sur ce chantier le texte demeure en état de travail : il permet d'établir des rapports entre toutes les parties de l' "histoire" mais il n'achève aucun de ces rapports afin de s'en approprier l'intelligence et le mérite – ceux-là sont laissés au lecteur. Pas de vérité toute faite, uniquement des relations que la lecture établit pour s'en aller à la recherche de la vérité."

BUSANICHE (José Luis).

Historia Argentina.

Buenos Aires, Solar/Hachette, 1965, fort in-8°, 786 pp, broché, bon état (Coleccion El pasado argentino). Texte en espagnol. Edition originale posthume, un des 50 exemplaires numérotés imprimés sur papier Mathiesen (n° 5) en feuilles, sous couverture illustrée à rabats et emboîtage carton marbré crème

Très rare en grand papier. — "Connaisseur profond et authentique de notre histoire, mais aussi de l'histoire universelle, José Luis Busaniche (1895-1959) a mûri tout au long de sa vie un projet ambitieux : écrire une Histoire de l'Argentine qui soit à la fois un document, une doctrine et un message. Rien n'était plus étranger à sa sensibilité et à sa formation que d'écrire un texte conventionnel, de servir un programme académique ou de justifier une idée préconçue. Le risque et l'aventure étaient les siens, et il les prenait avec plaisir. Dans ces pages – publiées à titre posthume – vibrent sa sincérité, son amour intime pour l'Argentine et sa dimension temporelle. Nous ne partageons pas nécessairement ses conclusions, la conception de certains événements ou le profil de certains personnages principaux, mais cela ne peut en aucun cas être transformé en un argument qui minerait sa fécondité et son importance créative. L'ouvrage, qui n'était pas destiné à rechercher la controverse, suscitera sans doute des polémiques. Mais le sérieux avec lequel il est documenté, la rigueur avec laquelle il a été conçu et l'amour avec lequel il a été ressenti et écrit le placent sur des bases très solides, bien au-dessus des bourrasques circonstancielles. Malheureusement, la mort a interrompu l'œuvre initialement conçue comme une vaste fresque qui devait s'achever en 1912. On comprend que cette Histoire argentine constitue, à certains égards, l'aboutissement de tout un courant historiographique, voire d'une conception du monde. Formé aux canons d'une discipline intellectuelle sévère, Busaniche a travaillé sans relâche à ses dimensions politiques et juridiques, avec la responsabilité de l'intellectuel honnête et sagace, et avec l'indéniable passion d'un homme de chair et de sang. C'est pourquoi nous attribuons à son œuvre une valeur de référence, une référence dans l'art toujours renouvelé d'écrire l'histoire." (texte (traduit) des rabats de couverture, par Gregorio Weinberg) — "L'œuvre du Dr. J. L. Busaniche a été interrompue par la mort alors qu'il était sur le point d'arriver à la présidence de D. F. Sarmiento. Notons la prose élégante et précise de l'auteur, qui s'illustre avec éloquence dans ce livre post-mortem. En résumé, l'Historia Argentina du Dr J. L. Busaniche est une contribution importante qui enrichit notre patrimoine historiographique." (Mario Guillermo Saraví, Revista de Historia de América, 1965) — "Il s'agit d'un ouvrage d'une valeur historique indiscutable." (Sara Sabor Vila, Revista de Historia de América, 1965)

Collectif.

Octobre 1917, la révolution russe et son destin.

S.E.P.A.L., 1967, in-8°, 264 pp, broché, couv. lég. salie, bon état

Numero spécial de la revue "La Table Ronde", n° 237-238, octobre-novembre 1967. Textes : L'intelligentsia et le populisme (Alain Besançon) – La ligne générale a-t-elle été brisée ? (débat entre Jean Bruhat, Stanislas Fumet, Pierre Pascal et Pierre Sorlin) – L'URSS, modèle des États totalitaires (Richard Lowenthal) – Situation de la femme en URSS, 1917-1967 (Hélène Zamoyska) – Les transformations de l'économie soviétique, 1917-1967 (Basile Kerblay) – Dieu n'est pas mort (Olivier Clément) – Les Paillettes d'or (Gabriel Matzneff) – L'héritage de la Russie (Wladimir Weidle) – Coup d'œil sur les cinquante dernières années (Arnold Toynbee) – Livres sur la Russie révolutionnaire (Henri Burke).

PIRENNE (Jacques).

Les Grands Courants de l'Histoire universelle. V : De 1830 à 1904.

Neuchâtel, La Baconnière et Bruxelles, Office de Publicité, 1953, fort in-8°, xvii-708 pp, une carte dépliante en couleurs hors texte, 14 cartes en noir, broché, couv. très lég. salie, bon état

"Le thème essentiel de cet ouvrage, qui étudie la période 1830-1904, est l'histoire du libéralisme dont le succès donnera « à la civilisation atlantique une suprématie universelle incontestée ». L'auteur nous montre, de 1830 à 1848, l'Europe divisée en deux « zones de civilisation » l'une libérale, formée par les puissances maritimes et occidentales, l'autre autoritaire, s'étendant aux pays continentaux. C'est la vieille division de Francis Delaisi entre « l'Europe du cheval de trait et l'Europe du cheval-vapeur ». Dans ce plan, la réaction qui a suivi la flambée révolutionnaire de 1848, l'empire autoritaire de Napoléon III, gênent bien un peu l'auteur. Il s'en tire par un chapitre intitulé : « La crise du libéralisme en France », où il analyse les caractères particuliers du pouvoir de Napoléon III. L'expansion du libéralisme et, par là, la création d'une véritable solidarité économique mondiale lui permettent de revenir à son propos. Cet essor du libéralisme, l'auteur le salue aux États-Unis, et même en Amérique du Sud, ce qui est évident pour le Brésil, où, grâce à Pedro II, le régime parlementaire l'emporte. L'Europe est alors à la tête du monde, et la Grande-Bretagne détient une hégémonie mondiale, appuyée sur le libre-échange, et sur la primauté de sa flotte, tandis que son alliée, la France, après la campagne de Crimée, est la première puissance continentale. Mais voici les signes annonciateurs des grands changements : les nationalités, aidées au début par Napoléon III, s'imposent. La Prusse réalise « l'unité de l'Allemagne sur les ruines du Second Empire français ». Et le nouvel état fait peser son hégémonie en Europe, tandis que les États-Unis devenus la plus grande puissance du monde, s'imposent au continent américain tout entier, et s'apprêtent à en déborder. Il y a là un autre climat, et tandis que les appétits des puissances impérialistes s'opposent, et que les annexions transforment la carte politique de continents hier ignorés, – l'Afrique par exemple, – le libéralisme recule aussi, devant les courants hostiles, tels le socialisme. De nouveaux pays comme le Japon, des pays jeunes comme les États-Unis, menacent sur le plan économique comme sur le plan politique la prépondérance européenne et, – ce qui paraît le plus important à l'auteur, – le protectionnisme et l'impérialisme ramènent l'Europe vers une politique agressive, vers la guerre qu'engendre la politique des blocs. Telles sont les grandes lignes de cette vaste fresque. On ne peut que féliciter l'auteur d'avoir su organiser autour de ces grandes idées toute l'histoire de la période, et de n'avoir pas forcé, en général, le sens des faits, pour les faire entrer dans le cadre qu'il s'était tracé. Cette habileté de la construction a son revers. Le livre se présente comme une mosaïque. On va, dans un même chapitre, de la guerre des Duchés à la fin de la première Internationale, en passant par la guerre de 1866, la crise du Second Empire français, l'organisation de la première Internationale, le concile du Vatican, la guerre de 1870 et la Commune. Tout cela est un peu comprimé, un peu mêlé. Le lecteur, soucieux de ne pas perdre le fil, de respecter les intentions de l'auteur, devra souvent se reporter à la table des matières, d'ailleurs très complète, et qui sera un instrument indispensable. L'histoire fragmentée est à la mode. C'est peut-être une façon plus intelligente de concevoir l'histoire que celles d'autrefois. Félicitons donc l'auteur d'avoir aussi aisément fait sa démonstration, même si l'on regrette que certains faits soient plus longuement étudiés que d'autres. Ainsi la guerre de 1870 est expédiée en trois pages, alors que l'auteur insiste sur la guerre du guano et les conflits d'Amérique du Sud. Dans l'ensemble, toutefois, il y a un grand souci d'équilibre. Dans un ouvrage de ce genre, qui doit tout son intérêt aux idées générales, à la construction délicate d'un ensemble compliqué et vaste, on est reconnaissant à l'auteur de témoigner d'une information généralement précise et neuve. Ce qu'on retiendra, c'est la hauteur de vues de l'historien, l'habileté du plan, la bonne présentation du livre – les cartes sont de lecture facile, et fort utiles, – qualités qui permettent de tirer le plus large profit de cette histoire universelle." (L. Genet, Revue belge de philologie et d'histoire, 1955)

PASQUELOT (Maurice).

Les dossiers secrets de la Marine. Londres - Vichy (1940-1944).

Nouvelles Editions Latines, 1977, in-8°, 298-(4) pp, 8 pl. de photos et fac-similés hors texte, 4 pp de fac-similés in fine, broché, couv. illustrée, bon état

Maurice Pasquelot avait 23 ans en 1940. Il était alors à Londres où il suivait des cours dans une école spéciale de l'Intelligence Service. Sur ordre, en août 1940, il revint en France et fut affecté à la S.E.E., service secret qui dépend du Deuxième Bureau de la Marine. Il a donc été espion pendant quatre ans. Et ce livre "Les dossiers secrets de la Marine" contient des révélations dont les historiens devront tenir compte. C'est d'ailleurs le premier ouvrage qui soit consacré à l'histoire des services secrets de la Marine pendant la guerre de 1939-44. Il apporte, entre autres, de surprenantes révélations sur l'Affaire d'Estienne d'Orves, la fin du Bismarck, le cambriolage de la commission d'armistice italienne à Sète auquel a participé le Commandant Cousteau, sur le vol du "Livre des suspects" dans un immeuble occupé par la Gestapo. Aussi ce livre d'histoire se lit-il comme un roman d'espionnage...