Histoire des Institutions politiques de l'ancienne France. La Gaule romaine, revue et complétée sur le manuscrit et d'après les notes de l'auteur par Camille Jullian.
Hachette, s.d. (v. 1920), in-8°, xiv-332 pp, notes bibliographiques, broché, bon état
"On a étudié dans ce volume l'état de la Gaule au moment de sa conquête, la manière dont elle a été soumise, les transformations politiques qu'elle a subies sous le gouvernement des empereurs, On a recherché les règles de l'organisation municipale et provinciale, en insistant sur la part qui a été laissée aux Gaulois dans l'administration de leur pays et de leurs villes."
Abrégé de l'histoire ancienne, contenant l'histoire universelle depuis l'origine du monde jusqu'à la chute de l'Empire d'Occident.
Hachette et Cie, 1852, in-12, (4)-488 pp, reliure demi-basane noire, dos lisse, titres et filets guillochés dorés soulignés à froids (rel. de l'époque), coiffes frottées, qqs rares rousseurs, bon état
Ouvrage rédigé conformément aux nouveaux programmes pour l'enseignement dans les classes de troisième, d'après les histoires ancienne, grecque et romaine de MM. Guillemin et Duruy.
Précis d'histoire romaine, depuis la fondation de Rome jusqu'à la chute de l'Empire d'Occident.
Firmin-Didot frères, 1842, in-12, x-611 pp, 3e édition revue et augmentée, reliure demi-basane noire, dos lisse, titres et filets guillochés dorés soulignés à froids (rel. de l'époque), coiffes frottées, bon état
La Ruine du Monde antique. Conception matérialiste de l'histoire.
P., Marcel Rivière, 1933, in-12, xxviii-323 pp, 3e édition, avant-propos par Édouard Berth, broché, bon état (Coll. Études sur le devenir social)
"Ce livre intéressant est singulier et inquiétant. (...) En réalité, ce qui plus que la ruine du monde antique intéresse M. Sorel, c’est sa thèse personnelle, qui est la suivante : il faut craindre une révolution qui serait le fait d’idéologues ; les révolutions idéalistes ont toujours été vaines et sanglantes ; l’exemple que nous donne le christianisme est plus que tout autre instructif. Au socialisme idéaliste, opposons le socialisme scientifique, avec à la base le matérialisme historique, « doctrine de vie, bonne pour les peuples forts ». Défions-nous des idéologues qui veulent imposer aux travailleurs un socialisme d’Eglise ou un socialisme d’Etat. Tel est le leitmotiv du livre de M. Sorel, qui en fait la véritable unité, et qui surtout appelle et mérite examen et réflexion. Mais je crains bien que M. Sorel ne soit lui-même qu’un idéologue... !" (Camille Gennevier, Revue internationale de l'enseignement, 1903)
Barbey d'Aurevilly.
Laffont, 1945, in-8°, 491 pp, reliure bradel demi-percaline carmin, dos lisse avec pièce de titre basane noire, fleuron et double filet doré en queue, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état. Edition originale sur papier d'édition
Jean Canu puise très largement ses informations dans la Correspondance de Barbey, dans les Memoranda et dans les poèmes, qui constituent l'essentiel de l'autobiographie du romancier. Le biographe réajuste dans l'ordre chronologique du vécu des éléments qui se présentent différemment dans l'ordre de l'écriture. Cette biographie de Canu est largement structurée par la série des femmes. Canu évoque « le type de femmes dont [Barbey] est avide, grande, forte, plantureuse, aux courbes accusées, aux formes fermes et abondantes, à la fois, d'une blancheur de marbre vite incendiée par la pudeur ou la passion » (p. 102), etc.
Croix gammée sur Jersey : un résumé de l'occupation allemande et de la libération de l'île.
Imprimé à Jersey par Filleul & Queen, s.d. (1968), in-8°, 31 pp, traduit de l'anglais, broché, bon état
Le Général Gérard et le Palatinat, novembre 1918-septembre 1919.
Landau-Strasbourg, Impr. du Nouveau Journal de Strasbourg, 1919, in-8°, 206-(5) pp, 39 planches de portraits et photos hors texte, broché, bon état, envoi a.s. du général Gérard
"Ce document a été rédigé par un officier, le major Paul Jacquot, membre de l'état-major du général Gérard, et semblait destiné à rendre compte des actions de Gérard dans le Palatinat et à justifier sa politique. Publié le 5 novembre 1919 à Strasbourg, il fut rapidement retiré de la circulation lorsque les autorités françaises eurent connaissance de son existence. Jacquot aurait ensuite été traduit en cour martiale." (Peter Collar, The Propaganda War in the Rhineland: Weimar Germany, Race and Occupation after World War I, 2017) — L'unité de commandement, qui avait conduit à la victoire en 1918 les armées alliées, allait être maintenue, dans une certaine mesure, pour l'occupation des pays rhénans. Le maréchal Foch continuait à exercer le commandement d'ensemble, toujours secondé par le général Weygand comme major général. Les armées françaises d'occupation formaient un groupe d'armées sous les ordres du général Fayolle, résidant à Kaiserslautern : la 8e dans le Palatinat, commandée par le général Gérard, la 10e dans la région de Mayence, commandée par le général Mangin. — "Le Palatinat rhénan est occupé par nos troupes qui vont y monter, durant quinze années, une garde vigilante. Cela veut il dire qu'elles s'y trouveront en pays ennemi ? Telle n'est pas l'impression que j'ai recueillie en visitant les villes de cette riche province et en parcourant ses plantureuses campagnes. Actuellement, en Palatinat rhénan, on ne sent pas plus la révolte sourde chez le vaincu que l'exercice d'un joug brutal et aveugle de la part du vainqueur. L'impression qui se dégage est celle d'un pénétration pacifique, agissant par une infiltration à peine sensible et comme par endosmose, avec l'aide de la bonne volonté presque unanime de la population, L'homme qui a contribué à ce résultat : c'est le général Gérard, un colonial de l'école de Galliéni, qui commanda nos troupes pendant la première année de leur occupation. Il savait qu'il existe une psychologie des peuples et que pour réussir en pays étranger, un chef doit agir avec tact et souplesse, qu'il lui faut s'attacher à comprendre l'âme locale, à en percevoir les tendances et les besoins, mais que le bon sens aussi bien que le souci des formes lui indiquent de n'intervenir qu'avec une discrétion extrême dans le gouvernement du pays. Aussi sa politique consista-t-elle à ne rien ignorer, à tirer parti de tout ce qu'il apprenait, mais à ne se mêler qu'avec une extrême circonspection des affaires intérieures du Palatinat. Cette politique trouvait une expression pittoresque et saisissante dans la formule qu'il aimait à répéter à ses commandants de cercle : "Ne mettez la main nulle part et ayez l'œil partout"..." (Louis Sonolet, correspondant, dans la région rhénane, d'un grand journal parisien)
Dictionnaire encyclopédique et biographique de l'industrie et des arts industriels.Paris, Lami Tharel & Cie Éditeurs, 1881 ; in-folio, environ 8000 pp., reliures pleine toile, dos lisse. Ce dictionnaire (1880) nous présente le monde et l'art industriel du siècle, essentiel à la compréhension de l'industrialisation. En effet, il fait le point sur les chemins de fer, les manufactures, la vapeur, l'imprimerie, la gravure. Il donne aussi les biographies des scientifiques et personnages importants dans tous les domaines. Rappelons que l’industrie naquit au début du 19è siècle et que c’est en 1820 que furent créées les premières écoles d'ingénieurs et d'architectes à vocation industrielle. Indispensable à l'historien du travail et de l'ingénierie. Bon état..
P., Librairie des Dictionnaires, 1880-1891, 8 vol. in-4°, 8. 1888. 1138 ppnombreuses gravures dans le texte, reliures demi-chagrin cerise, dos lisses, titres, tomaison, doubles filets et palette dorés (rel. de l'époque), très bon état
LAMI (E.-O.) - Dictionnaire encyclopédique et biographique de l'industrie et des arts industriels. Paris, Librairie des Dictionnaires, 1881 ; in-folio, environ 9000 pp., reliures demi-maroquin vert bouteille, dos ornés, tranches peintes. Les 9 volumes. Ce dictionnaire, nous présente le monde et l'art industriel du siècle, essentiel à la compréhension de l'industrialisation. En effet, il fait le point sur les chemins de fer, les manufactures, la vapeur, l'imprimerie, la gravure. Il donne aussi les biographies des scientifiques et personnages importants dans tous les domaines. Rappelons que l'industrie naquit au début du 19è siècle et que c'est en 1820 que furent créées les premières écoles d'ingénieurs et d'architectes à vocation industrielle. Indispensable à l'historien du travail et de l'ingénierie.
MS. Récit.Edité par Paris, Seuil, 1979., 1979.
Seuil, 1979, in-8°, 218 pp, broché, couv. lég. piquée, bon état
Edition originale de ce récit sadomasochiste homosexuel. — "Le poète Christian Pierrejouan s'est suicidé le 14 septembre [1991]. Né le 4 juin 1944, il était l'auteur de l'admirable MS (Seuil, 1979). Philippe Sollers et quelques autres avaient salué en son temps ce livre où il disait son horreur mais aussi les charmes, les fastes, les splendeurs d'une singularité sexuelle inacceptée. Il y disait surtout ce qu'il y a d'effroyable dans toute relation humaine." (Jack-Alain Léger)
Histoire du plus grand quotidien de la IIIe République : Le Petit Parisien, 1876-1944. (Thèse).
PUF, 1972, 2 vol. pt in-4°, xii-1352 pp, préface de Pierre Renouvin, pagination continue, 95 pl. de gravures hors texte, cartes, graphiques en couleurs dépliants, biblio, index, reliures cuir bleu de l'éditeur, dos lisses avec titres et tomaisons dorés, jaquettes illustrées, sous étuis carton, bon état. Édition originale et seule publiée
Tome I : « La Société du Petit Parisien », entreprise de presse, d'éditions et de messageries (p. 1 à 650). – Tome II : « Le Petit Parisien », instrument de propagande au service du régime (p. 651 à 1352). — "La thèse de doctorat de Mlle Amaury aborde un cas particulier de l'histoire de la presse : celui d'un quotidien à un sou, rédigé pour les masses et adopté par elles, s'assurant ainsi un tirage longtemps inégalé ainsi qu'une influence politique incomparable. Son ouvrage utilise les archives juridiques et financières de l'entreprise demeurées intactes dans l'ensemble et dont la substance est donnée au lecteur par de nombreux graphiques et cartes. On sait la rareté de semblables fonds ; d'où l'intérêt du travail. Le Petit Parisien naît en 1876. Les Républicains voulaient gagner les couches populaires au nouveau régime. Le Petit Journal avait déjà réalisé le modèle d'un quotidien populaire à large diffusion, mais il ne leur était pas favorable. D'où plusieurs tentatives pour lui susciter un rival à un sou, dont la formule permit d'atteindre le vaste public qui n'achetait pas les journaux polémiques. Fondé sous des influences maçonniques communes aux radicaux et aux opportunistes, le journal dériva rapidement vers une direction centre-gauche qui s'efforçait de pousser Jules Simon contre Gambetta. En janvier 1879, avec un tirage de 30.000 exemplaires vendus surtout à Paris, il tenait une place honorable sans plus. C'est alors qu'il passe au radicalisme sous la direction de Piégu, médiocre administrateur, mais grand journaliste. Désormais son tirage croît en flèche ; c'est le second de France à la fin de 1886. La crise boulangiste précipite son ascension. De Paris, il conquiert la province. En 1890, il tire à 350.000. C'est au cours de cette période décisive que Piégu meurt prématurément en 1888. Jean Dupuy devient alors le maître du journal et le restera jusqu'à sa mort en 1919, remplacé par ses fils Paul, puis Pierre jusqu'en 1944. En 1902, le tirage passe le million et en 1917 le deuxième million d'exemplaires (l'apogée) est dépassé légèrement. Réussite extraordinaire, le Petit Parisien est devenu le premier quotidien français, l'un des plus grands du monde..." (Louis Girard, Revue belge de philologie et d'histoire, 1975)
Sommario della storia d'Italia, dalle origini fino ai nostri tempi.
Firenze, Felice Le Monnier, 1856, in-12, 520 pp, index, reliure demi-percaline verte à coins, filets dorés sur les plats, dos lisse avec pièce de titre basane carmin, fleuron et double filet doré en queue, tête dorée (rel. fin XIXe signée B. Coulon, relieur à Toulouse), bon état. Texte en italien
Edizione decima (prima fiorentina) corretta ed accresciuta dallo scrittore (la première édition est parue en 1846) — Une réflexion passionnée sur le passé et le présent de l'Italie par l'historien et homme politique italien Cesare Balbo (Turin 1789 - idem 1853). S'inspirant du modèle constitutionnel anglais, Balbo fut toujours un modéré, un représentant éminent du catholicisme libéral et un théoricien du néo-guelfisme. Balbo identifiait le Piémont comme le moteur de l'unification italienne au sein d'une confédération d'États. La libération de la Lombardie-Vénétie était une condition préalable indispensable à l'indépendance et, à cette fin, Balbo espérait une expansion autrichienne dans la péninsule balkanique au détriment de l'Empire ottoman. En 1848, il fut appelé par Charles-Albert à présider le premier gouvernement constitutionnel piémontais (mars-juillet 1848). Son ministère ne se montra toutefois pas à la hauteur de la situation : la conduite de la guerre du Piémont lors de la première guerre d'indépendance et la question de l'annexion de la Lombardie provoquèrent de vifs conflits et affaiblirent la position de Balbo, incapable de servir de médiateur entre la politique dynastique de Carlo Alberto et les positions des démocrates et des républicains... — Table : 1. Età prima : de' popoli primitivi (2600 circa - 390 circa av. G.C.) – 2. Età seconda : del dominio della Repubblica romana (390 circa - 30 av. G.C.) – 3. Età terza : degli imperatori romani (30 av. G.C. - 476 dell'era crist.) – 4. Età quarta : dei barbari (476-774) – 5. Età quinta : della signoria degli imperatori e re (774-1073) – 6. Età sesta : dei Comuni (1073-1492) – 7. Età settima : delle preponderanze straniere (1492-1814) – Appendice (1814-1849).
Le Comte de Monte-Cristo.
Club français du livre, 1968, 4 vol. in-8°, 1087 pp, pagination continue, préface de Raymond Dumay, texte sur 2 colonnes, avec de nombreuses petites reproductions de gravures d'époque, reliures plein cuir havane de l'éditeur, titres dorés aux dos, initiales "A.D." dorées au centre des 1er plats (maquette de Jacques Daniel), gardes lég. salies, bon état. Un des 6.000 ex. numérotés
1815. Louis XVIII rétabli sur le trône se heurte à une opposition dont l'Empereur, relégué à l'île d'Elbe, songe déjà à profiter. Dans Marseille livrée à la discorde civile, le moment est propice aux règlements de comptes politiques ou privés. C'est ainsi que le marin Edmond Dantès, à la veille de son mariage, se retrouve, sans savoir pourquoi, arrêté et conduit au château d'If... Paru en 1844-1846, Le Comte de Monte-Cristo connut un succès qui ne s'est pas démenti, ce qui en fait une des oeuvres les plus populaires de la littérature mondiale. L'abbé Faria, l'évasion inouïe, le trésor grâce auquel les bons seront récompensés et les traîtres punis, le fabuleux destin d'Edmond Dantès possède la simplicité et la force des grands mythes. Conteur éblouissant, aussi à l'aise dans l'action que dans le dialogue, Dumas nous entraîne sans nous laisser reprendre souffle du cabinet de Louis XVIII à la Méditerranée des contrebandiers, des îles toscanes aux catacombes de Rome, puis aux salons parisiens où le mystérieux comte de Monte-Cristo se dispose à accomplir sa vengeance...
Les Mercenaires.
Presses de la Cité, 1960, in-8°, 377 pp, cart. éditeur, sans la jaquette, bon état. Edition originale sur papier courant
Ces Mercenaires, dont l'auteur des Centurions évoque le destin héroïque et pitoyable, sont des combattants du Bataillon français de Corée. Leur aventure fut celle de Lartéguy. C'est le roman de la fierté nationale déçue, des énergies qui n'ont pas trouvé leur emploi, des sacrifices sans foi et sans cause. Un général américain ambitieux et une montagne dépourvue d'intérêt stratégique, mais dont la fascination s'exerce sur les deux camps, dominent le drame des combattants. Plus encore que les centurions, ces mercenaires sont pour la plupart des aventuriers à l'état pur, inoubliables figures d'hommes, fils irrécusables d'un siècle de violence.
Souvenirs d'un officier d'État-Major. Deuxième série (1870-1894).
P., Félix Juven, s.d. (1898), pt in-8°, 305 pp, illustré de très nombreuses gravures d'après des croquis de l'auteur et des photographies, reliure demi-basane fauve, dos à 5 nerfs soulignés à froid orné de fleurons dorés, pièce de titre basane noire (rel. de l'époque), bon état
Bons mémoires sur la guerre de 1870 et ses lendemains. Le capitaine d'état-major Nathanaël-Théodore Fix (1828-1913) sera fait prisonnier à Sedan. Après le désastre de 1870, le commandant Fix, encouragé par l'État-Major et le Ministère, est à l'origine du grand renouveau intellectuel et technique opéré dans l'Armée française.
Un million de morts. Roman traduit de l'espagnol par Paul Werrie.
Plon, 1963, 2 vol. in-8°, 404 et 372 pp, reliures toile rouge, dos lisses avec pièce de titre chagrin aubergine et fleuron doré, couv. et dos conservés (rel. de l'époque), bon état (Coll. Feux croisés), envoi a.s. en français (“à M. et Mme ..., cette histoire triste”)
"Terminée depuis près d'un quart de siècle, la guerre civile espagnole n'a pas fini d'intéresser romanciers, cinéastes et public. Voici le livre d'un écrivain d'outre-Pyrénées : José-Maria Gironella, qui a vécu les années de la rébellion. Fresque plutôt que roman, “Un million de morts” est la suite d'un ouvrage intitulé “Les cyprès croient en Dieu”, dans lequel J.-M. Gironella peignait les années qui précédèrent la guerre civile. Mêmes personnages (la famille Alvear), mêmes lieux (la Catalogne et, plus précisément, la ville de Gerone), même mentalité de petites gens amis de l' "ordre" et donc favorables au soulèvement franquiste. Par souci d'équilibre, l'auteur les fait vivre dans le secteur républicain, dont il décrit presque objectivement les principaux personnages, notamment un policier un peu poète et un couple d'instituteurs marxistes, David et Olga, intelligents, sensibles, capables d'autant de cruauté idéologique que de bonté foncière : ils accepteront de cacher la fille d'un commandant fasciste, Marta, qui est aussi la fiancée de l'aîné des Alvear, Ignacio, dont le cadet, Cesar, séminariste, a été l'une des premières victimes des pelotons d'exécution anarchistes. Un million de morts embrasse, à partir d'une expérience limitée, la totalité de la guerre d'Espagne, ce qui justifie l'importance matérielle du livre (784 pages réparties en deux volumes), son aspect documentaire et le temps mis par l'auteur pour en venir à bout (1954-1960, soit six années pleines). La qualité de l'œuvre répond-elle à cet effort ? Un certain essoufflement paraît avoir incité parfois J.-M. Gironella à schématiser, par exemple à propos des portraits de Franco, de Negrin, de Durruti. La documentation, par ailleurs, perd de son efficacité à se trouver systématiquement utilisée par des protagonistes imaginaires. Il faut dire enfin qu'il y a quelque chose d'indécent à s'étendre sur la satisfaction des victorieux dans le même temps où l'on décrit l'exil des républicains et la mort en terre étrangère du poète Antonio Machado... Ce livre a cependant le mérite d'éclairer un aspect du tempérament espagnol, son côté instinctif, par quoi s'expliquent aussi bien la cruauté que l'orgueil, joints à une loyauté peu commune..." (Maurice Chavardès, Le Monde, 1963)
After the Reich: The Brutal History of the Allied Occupation.
New York, Basic Books, 2007, gr. in-8°, xxii-618 pp, 16 pl. de photos hors texte, une carte, chronologie, biblio, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état. Texte en anglais
Lorsque le Troisième Reich s'effondra en 1945, les puissances alliées convergèrent vers l'Allemagne et la divisèrent en quatre zones d'occupation. Une nation en ruines, littéralement rasée par les bombes à de nombreux endroits, fut soudainement soumise à une occupation brutale par des vainqueurs vengeurs. Les viols étaient monnaie courante. Des centaines de milliers d'Allemands et de germanophones périrent au cours de déportations brutales depuis l'Europe de l'Est. À la fin de l'année, l'Allemagne était littéralement en train de mourir de faim. Plus d'un million de prisonniers de guerre allemands sont morts en captivité, où ils ont été soumis à des rations insuffisantes et souvent torturés. Au total, 2,25 millions de civils allemands ont trouvé la mort de manière violente entre la libération de Vienne et le pont aérien de Berlin. Récit choquant d'une occupation militaire massive et cruelle, After the Reich propose une réinterprétation audacieuse de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et de ses conséquences. L'historien Giles MacDonogh a mis au jour des témoignages de brutalités qui ont été largement ignorés par les historiens ou, pire encore, justifiés comme des représailles légitimes pour les horreurs de l'Holocauste. S'appuyant sur un vaste éventail de témoignages, MacDonogh redonne la parole à des dizaines de millions de civils qui, ayant eu la chance de survivre à la guerre, se sont retrouvés obligés de lutter pour survivre à une paix infernale.
La Du Barry. Nouvelle édition revue et augmentée de lettres et documents inédits, tirés de la Bibliothèque nationale, de la Bibliothèque de Versailles, des archives nationales et de collections particulières.
P., G. Charpentier, 1880, in-12, 407 pp, notes, reliure demi-toile gris-clair à la bradel, dos lisse, titres dorés (presque effacés) (rel. du début du XXe s.), bon état
La marquise de Pompadour, la comtesse du Barry et la reine Marie-Antoinette ont en commun une même destinée : d’abord adulées, encensées, idolâtrées, elles ont fini leurs jours dans l’opprobre des calomnies ou de la guillotine. Après l’apothéose : le mépris et la haine. Favorites ou reine, elles sont unies par un même symbole, le roi, et une même tentation, la politique. A une époque où la femme souffre encore d’un préjugé humiliant et discriminatoire, où on lui reproche sa faiblesse physique, sa pauvreté intellectuelle et toutes les perversions que l’on attribue à son sexe, toutes trois s’aventurèrent en effet dans une carrière que les femmes ne pouvaient ambitionner, pensait-on alors, sans déraison et sans malice : la politique. Eussent-elles borné leur ambition au délassement du roi et au divertissement de la cour, elles auraient sans doute échappé aux injures et à la haine qu’excita leur implication dans un domaine réservé. Mais toutes trois furent de véritables reines, reines de cœur, reines gouvernantes et figures dominantes de la cour, un statut excentrique qui les a vouées, dans un même élan, à la vénération et à l’exécration publique...
Les Jardins de Versailles. Photographies de Jacques de Givry.
Scala, 2005, in-4°, 231 pp, très nombreuses gravures et photos, en noir et en couleurs, un plan des Jardins et du Trianon hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
Parmi les très nombreux ouvrages parus sur le parc de Versailles, il faut distinguer l’approche scientifique et historique, remarquablement documentée de Pierre-André Lablaude. — C'est en 1990, après des tempêtes dévastatrices, qu'un vaste projet de remise en état du parc de Versailles a été décidé. La réalisation en a été confiée à Pierre-André Lablaude, architecte en chef des Monuments Historiques, avec pour objectif le pari d'en restaurer au plus près possible les dispositions originelles. Cette entreprise ambitieuse a nécessité un travail de recherches considérable, pour retrouver tant les principes généraux d'aménagement de l'espace que le détail des diverses innovations décoratives, botaniques ou hydrauliques, aux époques successives de la création des jardins. L'auteur retrace ici l'histoire des jardins de Versailles, depuis le petit domaine acquis par Louis XIII comme rendez-vous de chasse jusqu'au parc actuel où affluent promeneurs et touristes, en passant par cette période fastueuse, unique au monde, où Versailles devient l'extraordinaire symbole du Roi-Soleil. Arbres plantés ou transplantés, bassins et canaux, sculptures et bosquets, tout est pensé pour s'accorder au dessein de Louis XIV Viendra ensuite l'époque de Louis XV, où Trianon devient un des lieux privilégiés de la cour, puis celle de Louis XVI qui voit l'espace alentour se transformer en l'un des plus étonnants jardins anglais du XIXe siècle français. Tout au long du XIXe siècle, le parc est entretenu, restauré, replanté jusqu'à nos jours où l'on travaille désormais à un retour aux états historiques respectant les apports les plus significatifs des différentes époques.
La Guerre des Services secrets soviétiques.
Club des Éditeurs, 1962, in-8°, ii-279 pp, traduit de l'américain, imprimé sur pur alfa d'Avignon et numéroté, reliure toile noire illustrée d'une étoile rouge de l'éditeur, C. de bibl., bon état (Hommes et Faits de l'Histoire)
"L'auteur ne se contente pas de retracer l'histoire des Services secrets soviétiques ou d'en évoquer l'organisation, il montre, au moyen d'exemples, l'activité subversive deployée par l'espionnage moscovite durant les années de crise qui se situent entre la Révolution d'Octobre et le début de la seconde guerre mondiale. Bailey brosse un tableau assez saisissant de la guerre que se livrèrent, aussi bien dans le maquis que dans les centres d'émigration en Europe occidentale et en particulier ä Paris, les Services secrets des Soviets et ceux de leurs ennemis, les Russes blancs. Bien que l'objet principal de ce livre soit d'offrir « une esquisse composée de grands traits, mais cohérente et complète, d'un tissu d'intrigues qui est peut-être sans exemple dans l'histoire de l'humanité » (p. ii), l'auteur tente néanmoins d'expliquer, à la fin de son étude, le pourquoi des purges ordonnées par Staline contre la vieille garde et contre les chefs de l'armée rouge. Bailey prétend notamment que la Gestapo aurait fourni ä Staline des preuves de la trahison commise envers l'Union soviétique par le maréchal Tuchatschewski et par son entourage. Cette dénonciation aurait été la cause des mesures impitoyables prises par le maître du Kremlin. — En lisant l'ouvrage de Bailey, on est frappé par la parenté qui existe entre les méthodes (espionnage, déportations, assassinats) utilisées par Moscou contre les Russes blancs au cours des années 20 et 30, et l'activité intense déployée par l'Union soviétique dans les pays occidentaux, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, en vue de connaître les secrets détenus par les Alliés dans le domaine de l'armement nucléaire, des fusées et de la recherche spatiale. — L'auteur a tiré ses informations de périodiques, de rapports de presse, de récits émanant de témoins oculaires, de communiqués gouvernementaux, de comptes rendus de procès et de mémoires d'agents ayant appartenu aux Services secrets occidentaux (Lokhart, Reilly et autres) et soviétiques (Krivitzky, Bessedovsky, Souvarine, Barmine, etc.). — Ce livre mérite d'être lu non seulement par ceux qui s'occupent de l'histoire soviétique, mais encore par ceux qui contemplent avec une admiration béate les succès enregistrés par le Kremlin." (L. Haas, Revue suisse d'histoire, 1963) — "Après bien d’autres, l’auteur a entrepris d’apporter un peu plus de lumière sur certains événements qui entre la fin de la première guerre mondiale et le début de la seconde n’ont jamais été entièrement éclaircis. L’enlèvement des généraux Koutiepov et Miller, la condamnation de Toukhatchevski, la grande purge de Staline sont du nombre. La méthode de l’auteur est basée sur l’analyse prudente de toute la documentation existante ; c’est la seule qui puisse offrir des garanties de sérieux." (Le Monde diplomatique, 1963) — "La lutte des services de renseignement soviétiques et de l'émigration russe est dépeinte à travers quelques épisodes célèbres. Le souci de précision confère à cette enquête la valeur d'un bon reportage." (Revue française de science politique, 1963)
Algérie perdue.
Editions du Fuseau, 1965, pt in-8°, 263 pp, préface du Bachaga Boualam, broché, bon état. Édition originale enrichie d'un envoi autographe signé et d'une carte de visite a.s. de l'auteur
Le baptême et ses symboles. Aux sources du salut.
Beauchesne, 2001, in-8°, 196 pp, biblio, index, broché, bon état
Cet ouvrage a pour but d'ouvrir à l'intelligence du sacrement de baptême, d'offrir aux catéchistes, aux pasteurs et aux si nombreux catéchumènes ou "grands recommençants" un dossier qui dévoile les richesses spirituelles de la liturgie baptismale. L'auteur reprend ici la méthode des Pères de l'Église, toujours actuelle et efficace, dont Vatican II a souligné la grande valeur pédagogique : il présente, analyse et commente chacun des symboles fondamentaux de l'initiation chrétienne, non seulement bibliques mais universels, mis en jeu dans l'action liturgique et qui contribuent par eux-mêmes à l'éducation chrétienne : l'eau, l'huile d'onction, le vêtement blanc, le symbole du sceau, la métaphore des deux voies..., ainsi que la grande symbolique paulinienne de la mise au tombeau avec le Christ, pour ne citer que les plus significatifs. Ces symboles ne relèvent pas dune curiosité archéologique : touchant les sens et l'intelligence, ils expriment et effectuent à la fois l'action sacramentelle. En les mettant en lumière, l'auteur permet d'accéder à la dynamique interne du baptême. — "La mentalité occidentale est particulièrement insensible au monde du symbole, notamment dans la célébration des sacrements dont on a surtout retenu l'efficacité. Or, c'est au travers du signe que s'exprime et s'actualise le don de Dieu dans les médiations sacramentelles du salut. Le baptême (mais aussi la confirmation et l'eucharistie), objet de la présente recherche, est particulièrement riche au plan de la symbolique littéraire et rituelle. C'est en scrutant les significations bibliques de chaque symbole, mais aussi la préhistoire des symboles dans les religions non bibliques, leur interprétation dans les textes patristiques et leur situation à l'intérieur de l'action rituelle que l'A. inventorie les mille facettes de chacun. Cette approche transversale est particulièrement heureuse. L'A. passe en revue les symboles les plus importants de l'initiation chrétienne : le « sacrement de l'eau » (Tertullien) qui porte la vie, la mise au tombeau (certaines cuves baptismales, comme à Arles, avaient la forme d'un sarcophage), l'huile du salut étendue sur la tête ou le corps (tantôt dans l'exorcisme, tantôt dans la consécration du baptisé), le « sacrement de la lumière » (le Christ plongeant dans les eaux du baptême n'est-il pas comme le soleil qui se perd dans les eaux ?), le « sacrement de la liberté chrétienne » (le baptême comme « sacrement frontière » postulant une décision libre exprimée dans la double renonciation vers l'ouest et profession de foi vers l'est), la nourriture et la boisson de l'eucharistie (notamment la triple coupe mentionnée dans la Tradition Apostolique : coupe d'eau, de lait et de miel, et de vin consacré), le sacrement du « sceau de la foi » (Tertullien), appelé tantôt signum tantôt signaculum, signe du croyant, sceau de l'Esprit exprimant l'appartenance à l'Alliance et la protection du Christ." (A. Haquin, Revue Théologique de Louvain, 2003)
Abidjan "côté cours". Pour comprendre la question de l'habitat.
Karthala-ORSTOM, 1987, gr. in-8°, 277 pp, 20 photos et un plan d'Abidjan en 1986 hors texte, qqs figures, tableaux, biblio, broché, couv. illustrée, qqs annotations crayon sur 5 pp., bon état
"Abidjan « côté cours » ou l'envers de la métropole, aux immeubles de glace, signes de prestige et d'occidentalisation, dans un décor de lagunes et de végétation tropicale. En 1987 comme en 1963, plus de sept citadins sur dix résident dans des « cours communes », alors que les dirigeants ivoiriens ont consenti un effort financier considérable pour mettre en œuvre un projet urbain moderniste se fixant pour objectif la suppression de l'habitat « hors normes ». Les trois auteurs, chercheurs en démographie, en géographie et en urbanisme, ont engagé un travail collectif pour tenter de comprendre la genèse, le développement et la signification de cette ville des « cours communes » qui, pour n'être pas des bidonvilles, manquent le plus souvent de tout équipement. L'administration a choisi le site de la capitale pour y créer un port en eau profonde et constituer la plaque tournante d'un système d'échanges caractérisé par l'exportation de produits agricoles et de bois et par l'importation de produits manufacturés. Ainsi s'est créé un marché du travail important qui attire les migrants en grand nombre. Les choix politiques et économiques effectués à l'indépendance et depuis ont amplifié cette dynamique..." (Janine Forestier, Les Annales de la Recherche Urbaine, 1988)
Pierre Messmer, une conscience française. Textes et photos réunis par Romain Mazenod.
Éditions Nicolas Chaudun, 2008, in-4°, 143 pp, préface de Gabriel de Broglie, 140 photos, chronologie, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état
Un album commémoratif où le parcours de Pierre Messmer (1916-2007) est retracé par des photographies et des textes d'intimes : l'enfance, les Forces françaises libres à Londres, l'administrateur colonial, le ministre des Armées, le Premier ministre, l'Académie française. Le portrait d'un homme discret rehaussé de l'hommage rendu par Maurice Druon, Jean Mesnard, Gabriel de Broglie, Geneviève Brousse, et al. — Il y a un peu plus d'un an disparaissait Pierre Messmer, et avec lui l'incarnation séculière d'« une certaine idée de la France ». Séculière car Pierre Messmer ne fut et ne voulut être que lui-même, un homme donc, doué à la fois de hauteur et de lucidité, habité du plus total désintéressement, vertus qu'il mit sans compter au service de son pays. Un serviteur, oui. Ce fut sa grandeur. Héros par la force des armes, il voulut n'en retenir que le mérite du devoir accompli ; administrateur colonial, il encadra avec tact la marche à l'émancipation ; ministre des Armées, il introduisit une pondération toute philosophique dans le code de discipline militaire ; chef du gouvernement, il ne maintint le pays sur la voie du « tout nucléaire » que dans l'idée supérieure de garantir son indépendance... Sur le chemin, impeccable, littéralement, il ne sème que des pierres blanches. Pour être exposé, l'homme n'en fut pas moins discret. Sa vie ne se lit encore qu'à travers les grandes lignes. Une biographie reste à venir. Néanmoins, alors que nos contemporains peinent à se trouver des exemples, il nous a semblé que l'épopée laconique de Pierre Messmer pouvait éclairer la voie. C'est le sens de cet album de portraits pour la plupart inédits, rehaussé de l'hommage que lui ont rendu MM. Maurice Druon, Jean Mesnard ou encore Gabriel de Broglie, son successeur à la chancellerie de l'Institut de France. (L'Éditeur)
Renaissance du bolchévisme en URSS. Mémoires d'un bolchévik-léniniste.
Maspero, 1970, in-8°, 188 pp, traduit du russe, introduction de Pierre Frank, précédé de la "Déclaration du Secrétariat Unifié de la IVe Internationale", une photo en frontispice, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Livres « Rouge »)
Les « Mémoires d'un bolchevik-léniniste », texte anonyme publié par l'ex-Ligue Communiste, sont intitulées « Renaissance du bolchevisme en URSS », et sont précédées d'une déclaration non moins claire du Secrétariat Unifié de la IVe Internationale commençant ainsi : « La naissance d'une nouvelle opposition communiste en URSS constitue un des événements les plus importants des dernières années. Toute proportion gardée, elle représente un véritable tournant de la situation mondiale... ». — Ce livre n'est pas un témoignage supplémentaire sur les crimes de la réaction stalinienne. A travers lui, le passé révolutionnaire d'Octobre secoue les décombres accumulés de l'Histoire. C'est l'un des tous premiers textes qui ne se contente pas de décrire et de narrer, mais qui repose sur une interprétation politique du stalinisme et se revendique ouvertement – par les geôles ou les camps de Vorkouta ou Verkhné-Ourask – de la tradition trotskyste. Ce livre donne le ton à la collection qu'il inaugure. A une époque de renaissance de la Révolution. Il s'agit d'affirmer que les littérateurs, les compilateurs et les autorités académiques ont fait leur temps. Il s'agit de rendre la plume comme la parole aux militants qui se sont réellement donnés à la tache révolutionnaire. Le bolchévik-léniniste dont nous publions ici les mémoires est digne de les représenter. Ce qu'il a vécu – l'Épopée révolutionnaire du premier État ouvrier puis la contre-révolution la plus sanglante de l'Histoire – a été enfoui sous l'imposture et la simplification grotesque des textes staliniens. Mais nul ne peut empêcher que ce qui a été ait été. Peu à peu, après quarante ans, la vérité se fait jour. Des archives s'ouvrent, des témoins parlent. En racontant ce qu'il a vu, l'auteur de ce livre entend participer, dans la mesure de ses moyens, à la redécouverte de la vérité, premier pas vers la révolution politique qui mettra fin à la dictature de la bureaucratie. Il symbolise le renouveau de la littérature militante à laquelle sera consacrée notre collection: elle présentera les écrits de révolutionnaires aujourd'hui engagés dans la lutte, à côté de certains "classiques" délibérément "oubliés" lors d'une sombre période où les directions traditionnelles du mouvement ouvrier ont d'avantage œuvré à la préservation de l'ordre établi qu'à son renversement révolutionnaire à l'échelle internationale. (4e de couverture)
Nicolas II. La Transition interrompue. Une biographie politique.
Fayard, 2007, in-8°, 552 pp, 4 cartes, sources et biblio, généalogies, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
Le règne du dernier empereur de Russie a-t-il marqué l'inexorable déclin d'un régime ne pouvant déboucher que sur une rupture violente et radicale – celle d'octobre 1917 – ou bien recelait-il les éléments d'une transition interrompue ? S'attachant au destin du dernier tsar de Russie, l'ouvrage soulève une multitude de questions. Plus que tout autre, Nicolas II, héritier des réformes d'Alexandre II, a œuvré pour la modernisation de son pays, apportant des changements profonds à l'Etat, à la société et à l'économie russes. L'échec et la révolution étaient-ils alors inscrits dès le départ dans le processus de modernisation ? Faut-il accepter l'idée défendue par certains historiens que toute tentative de réforme est en Russie condamnée à ouvrir la voie à la barbarie ? Ou bien peut-on regarder le stalinisme puis la stagnation néostalinienne comme une funeste parenthèse ? Tel sont les thèmes sous-jacents de cette chronique et analyse du règne de Nicolas II.
Dominique Vivant Denon et le Louvre de Napoléon.
Perrin, 1999, gr. in-8°, 375 pp, 32 pl. de gravures et documents hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Diplomate, écrivain, artiste et voyageur sous l'Ancien Régime, il participa aux côtés de Bonaparte à l'expédition d'Égypte. Directeur général de la Monnaie, des Gobelins, de Sèvres, directeur du Musée du Louvre, il s'efforça de l'enrichir avec les œuvres saisies durant les campagnes napoléoniennes. — "La biographie d'un diplomate d'Ancien Régime devenu le « Lebrun » du Consulat et de l'Empire. Vivant Denon, petit noble bourguignon né en 1747, fut en poste à Pétersbourg au moment de la visite de Diderot, à Stockholm, à Genève, à Naples enfin où il séjourna 7 ans et où il parfit sa connaissance de l'Italie du sud et où il commença sa carrière de collectionneur (des vases étrusques) et de graveur. Il quitta la carrière en 1785, fut reçu en 1787 à l'Académie de peinture et de sculpture, s'installa à Venise en 1788 pour 4 ans. Il dut rentrer en France en pleine Terreur, heureusement rayé de la liste des émigrés grâce à David. Il avait fait la connaissance de Joséphine, ce qui lui permit de participer à l'expédition d'Égypte ; il remonta le Nil jusqu'à Philae, accumula dessins et documents qui lui permirent de publier en 1802 son Voyage dans la Basse et la Haute-Égypte. Cette même année, Bonaparte le nomma directeur général des musées, David et Lebrun (l'époux de Mme Vigée-Lebrun) ayant décliné l'offre. Avec ses collaborateurs, dont un certain Henri Beyle, Denon eut aussi en charge les manufactures de Sèvres, des Gobelins et de la Savonnerie. Il eut un rôle déterminant pour choisir dans les pays conquis les œuvres d'art qui enrichirent le musée Napoléon. C'est avec boulimie qu'il garnit les cimaises et les réserves du Louvre, supportant mal la concurrence des collections de Fesch ou de Joséphine ou même les dépôts dans les palais impériaux et les églises. En 1811, 1 176 tableaux étaient visibles, plus les statues et autres objets. Il s'occupa également de la conception de la colonne Vendôme, arrêta les commandes illustrant les grands faits et batailles de l'Empire, fit prévaloir dans la peinture historique la fidélité, l'exactitude du décor, la vérité des costumes, étant plus attentif à ce qui est signe qu'à ce qui est beau, laissant plus de latitude pour des mises en scène et des attitudes qui devaient néanmoins produire un effet. Retenu par Louis XVIII, il présida, contraint et forcé, résistant, avec l'aval du roi, autant qu'il le pouvait, à la restitution d'un certain nombre d'œuvres confisquées, imposée après les Cent-Jours. Les rapports furent meilleurs avec les Anglais, les Autrichiens et les Espagnols qu'avec les Prussiens. Ce furent au total 2 065 tableaux, 130 statues, 150 bas-reliefs et bustes, 289 bronzes, 197 vases, 471 camées, 1 199 émaux et majoliques, 271 dessins qui repassèrent les frontières. Le musée réussit à conserver, entre autres, les Noces de Cana, le Couronnement de la Vierge de Fra Angelico, la Vierge aux anges de Cimabue. D. démissionna en 1815 et durant une décennie de retraite, continua à graver et à enrichir une colossale collection personnelle dans ses appartements du quai Voltaire..." (Claude Michaud, Dix-Huitième Siècle, 2000)
Vidocq.
Perrin, 2007, in-8°, 295 pp, sources, index, broché, couv. illustrée, bon état
La vie et le rôle dans la police de cet extraordinaire ancien forçat, qui a inspiré les plus grands romanciers de son époque. — François-Eugène Vidocq, né à Arras en 1775, mort à Paris en 1857, acquiert dans sa jeunesse quelque notoriété dans la pègre, mais plus par ses évasions de la prison de Douai et des bagnes de Brest et Toulon que par ses délits. Las d'être en cavale, il propose en 1809 à la préfecture de police de trahir ses anciens amis en échange de sa liberté. Mouchard à l'essai dans les prisons de Bicêtre et de la Force, puis lâché dans Paris, il montre une telle efficacité, une telle intelligence et une telle intuition que, au grand scandale de beaucoup de monde, il devient le premier chef de la brigade de sûreté, en 1812. Nommé sous Napoléon, il le restera sous Louis XVIII et Charles X, en dépit de multiples ennemis et malgré les pièges qui lui sont constamment tendus pour le faire tomber. Écarté en 1827, il publie des Mémoires qui achèvent d'en faire une grande vedette de son époque et fonde la première agence privée de renseignements, où la clientèle afflue et dont les résultats spectaculaires lui valent les attentions de la presse, de la justice et de la police officielle, jalouse de ses succès et exaspérée par ses agents, tous issus du " milieu ". Grand policier, manipulateur, dissimulateur, provocateur, opportuniste, il passionne les journalistes et les écrivains, inspire son Vautrin à Balzac, son Jean Valjean à Hugo, fournit l'essentiel de sa matière à Eugène Sue pour Les Mystères de Paris. Un siècle plus tard, il inspire même une série télévisée à succès...
Explorations dans l'Amérique du Sud. I. A la recherche de la mission Crevaux. II. Dans le Delta du Pilcomayo. III. De Buenos Aires à Sucre. IV. Dans le Chaco Boréal. Ouvrage contenant 60 gravures d’après les dessins de Riou et 2 cartes.
P., Librairie Hachette et Cie, 1891, in-12, (2)-421 pp, 2 cartes repliées hors texte, 60 gravures, reliure demi-chagrin havane, dos à 5 nerfs soulignés à froid, pièce de titre basane havane, couv. conservée (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire, très bien relié et sans rousseurs. Peu courant
En 1883, le gouvernement français charge Emile Arthur Thouar de rechercher les traces de l'expédition de Jules Crevaux, disparue dans le Chaco en 1882. Rappelons qu'à l'époque, Jules Crevaux voulait explorer le fleuve Pilcomayo jusqu’à sa confluence avec le Paraguay et rejoindre Buenos Aires par le Parana. Thouar quitte La Paz en juin 1883, pour Sucre puis Tarija, en compagnie de 150 militaires boliviens. Ensemble, ils traversent le Chaco en suivant le cours du Pilcomayo. Ils trouvent enfin les traces de la mission Crevaux après avoir affrontés de nombreux dangers dont une attaque des Indiens Tobas. Malheureusement, Crevaux et son équipe tombèrent dans un guet-apens préparé par les Indiens Tobas. Un seul membre de l'expédition eut la vie sauve : un jeune indien prénommé Zévallos. Celui-ci raconta que les Tobas tuèrent Crevaux et ses hommes et les mangèrent selon leurs coutumes. Puis, Thouar et son expédition rejoignent en novembre Asunción, au confluent avec le fleuve Paraguay : « C'est la première fois qu'une expédition réussit à descendre de bout en bout la Pilcomayo ». De retour en France, ces exploits lui valent de recevoir la médaille d'or pour « voyages d'étude, missions et travaux de reconnaissance » de la Société de géographie en 1884. Thouar repart pour l'Amérique du Sud et dévient un agent de prospection du Gran Chaco au service du gouvernement bolivien. A l'époque cette région du Gran Chaco était une terre vierge, très peu connue, peuplées de tribus indiennes rebelles. A la fin du XIXe siècle cette région va devenir un enjeu important de reconquête pour la Bolivie et le Paraguay. Surtout pour la Bolivie qui souhaitait trouver un débouché sur la mer depuis qu'elle avait perdue sa façade maritime. Ainsi, l'explorateur propose à la Bolivie de chercher une autre route terrestre au travers du Chaco nord jusqu'au fleuve Paraguay. Malheureusement, après plusieurs tentatives infructueuses en 1886 et 1887, Thouar renonce à ce projet et regagne la France en 1890. — "Ce volume contient le récit de quatre voyages accomplis par M. Thouar, de 1882 à 1887, le premier à la recherche des restes du Dr Crevaux, les trois autres « en quête d'un projet de route » entre la Bolivie et l'Argentine, dans le delta du Pilcomayo ; de Buenos Aires à Sucre ; et dans le Chaco Boréal. Ces voyages sont certainement importants ; ils ont été conduits par l'auteur avec persévérance et courage..." (Annales de géographie, 1892)
Lettres de Mademoiselle de Lespinasse, avec une notice biographique par Jules Janin.
P., Amyot, s.d. (1847), fort in-12, 593-(6) pp, reliure toile verte, pièce de titre chagrin havane, couv. conservée, marques au crayon en marges, bon état
Edition originale de cette édition contenant une copieuse et passionnante notice biographique par Jules Janin (228 pages, plus du tiers du volume) suivie de 180 lettres du 15 mai 1773 à 1776. Fille naturelle du cardinal de Tencin, Julie de Lespinasse (1732-1776) fut l'associée puis la rivale de Mme Du Deffand par son salon et ses relations. Elle a reçu toute la fine fleur des encyclopédistes et fut aimée à la folie par d'Alembert. Elle-même amoureuse du comte de Mora et de Guibert, elle mourut de désespoir quand elle se vit abandonnée.
Sociologie du cinéma. Ouverture pour l'histoire de demain.
Aubier, 1977, in-8°, 319 pp, 32 pl. de photos hors texte in fine, filmographie, note bibliophique, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. historique)
La lumière se rallume, les yeux clignent; la rupture brutale de la fin du film crée chez le spectateur un manque, un vide que l'on chercher à combler par une discussion ou par le recours à des commentaires, à des articles critiques. Mais comment lire un film ? Pierre Sorlin, prenant l'exemple du cinéma italien – celui qui en Europe permet le mieux d'envisager les problèmes de notre société – propose une méthode de "lecture" qui tienne compte de la spécificité du fait filmique. — "Pierre Sorlin (1933-2025) a été un des artisans du renouvellement des études du champ cinématographique. Grâce à ses travaux, le cinéma devient un nouvel objet à problématiser. Né à Bourg-en-Bresse, le 19 août 1933, agrégé d’histoire en 1955, il fut, avec Marc Ferro (1924-2021), Annie Goldmann (1931-2020) et Michèle Lagny (1938-2018), un des représentants significatifs du courant cinéma et histoire en France. Après avoir commencé sa carrière universitaire comme historien de l’époque contemporaine, Pierre Sorlin s’intéresse ensuite essentiellement aux rapports entre cinéma et historiographie. Il théorise l’usage du document audiovisuel comme outil de compréhension essentielle du XXe siècle à une époque où l’archive écrite restait sacralisée par les historiens. Dans “Sociologie du cinéma” (Aubier, 1977), le document audiovisuel devenait un témoignage dans le domaine de l’histoire sociale..." (Kristian Feigelson, Le Monde, 28 jan. 2025)
Géographie historique du monde méditerranéen.
Publications de la Sorbonne, 1988, gr. in-8°, 312 pp, figures, photos, cartes et tableaux, 2 cartes repliées hors texte, broché, bon état (Byzantina Sorbonensia)
Voici rassemblés les premiers résultats encore partiels d'une vaste enquête lancée avec l'aide de la Fondation Européenne de la Science sur le territoire byzantin, notamment le monde littoral. Enquête multiple sur des régions variées (de la Sicile au Proche-Orient), des époques différentes (IVe-XIVe siècles), des sources diverses (topographie, architecture, archives, voyageurs), les documents sont là de première main. Leur déchiffrage ne fait que commencer mais il bousculera, grâce au croisement des regards, beaucoup d'idées reçues. Leur moindre mérite ne sera pas la mise en lumière du rôle de Byzance en Méditerranée orientale et dans les Balkans. Byzance, ou l'autre façon de comprendre l'Europe orientale et les pays arabes.
Michel de la Roche (1775-1852). Ses aieux et ses descendants.
Alès, Imp. Marès, 1990, in-8°, 156 pp, 2e édition mise à jour par Hubert Latham, un portrait, broché, bon état
Généalogie de l'homme politique, banquier et négociant Michel Delaroche (ou de La Roche ; Genève, 31 octobre 1775 - Ingouville, 7 août 1852). Il fut président du Tribunal de commerce et de la Chambre de commerce du Havre de 1814 à 1819, membre du conseil général de la Seine-Inférieure de 1818 à 1832, et député du département de 1819 à 1824, puis de 1831 à 1833. Il sera également maire du Havre de 1830 à 1831.
Mémoires de Maximilien de Béthune, Duc de Sully, Principal Ministre de Henri-le-Grand ; Mis en ordre, avec des Remarques, par M. L. D. L. D. L. (l'Abbé de l'Ecluse des Loges). Nouvelle édition, revue & corrigée.
Londres, 1778, 8 vol. in-12, 447, 473, 463, 456, 424, 405, 440 et 442 pp, avec en frontispice du premier volume, un portrait de Henri IV d'après Boizot et un autre de Sully gravé par Fessard, bandeaux, lettrines, culs-de-lampe, notes de notes de l'abbé de l'Écluse des Loges, tables des noms dans chaque volumereliures plein veau marbré, dos lisses à caissons fleuronnés dorés, pièces de titre et de tomaison chagrin carmin et noir, tranches rouges (rel. de l'époque), dos lég. frottés, qqs coiffes arasées, bon état
Complet en 8 volumes. — Disgracié peu de temps après l'assassinat d'Henry IV (1610), le tout puissant surintendant des finances, duc de Sully, rassemble ses papiers pour dresser un plaidoyer de son action politique aux côtés du premier des Bourbons. Engagé très jeune au service de celui qui n'était encore que l'héritier du royaume de Navarre, Sully est un témoin de première importance. Même s'il a tendance à s'attribuer partout le premier rôle, son information, sa connaissance des hommes et des dossiers, font de ses Mémoires une source capitale pour l'histoire du XVIe siècle, de ses guerres religieuses, et de la mutation de la France en puissance mondiale. — Les mémoires dictés par Sully à ses secrétaires se présentent sous une forme peu abordable, confuse et d'une lecture rébarbative. En les mettant en ordre sans les tronquer, l'abbé de L'Ecluse les a rendus lisibles. — "Bien que devant être maniées avec précaution, soit en ce qui touche les documents y insérés, soit même pour les scènes qui y sont rapportées, les Œconomies royales gardent une haute valeur historique et, sans elles, nous ne connaîtrions pas du tout Sully et beaucoup moins bien le caractère de Henri IV. (...) L'abbé de l'Ecluse des Loges a repris le texte des "Œconomies Royales", remplaçant la deuxième personne par la première, atténuant les éloges outrés, émoussant les traits, substituant aux documents les analyses, bref faisant des "Mémoires" de Sully « élégants et agréables »." (Hauser, Sources IV, 2574) — "Seconde rédaction, d’une lecture plus agréable que la première." (Brunet V, 588)
Memoirs of the Life of Colonel Hutchinson, Governor of Nottingham Castle and Town, Representative of the County of Nottingham in the Long Parliament, and of the Town of Nottingham in the First Parliament of Charles II , etc. With original anecdotes of many of the Most Distinguished of his contemporaries, and a Summary Review of Public affairs: Written by his Widow Lucy... Now first published from the original manuscript by the Rev. Julius Hutchinson. To which is prefixed The Life of Mrs. Hutchinson, Written by Herself, a Fragment. Third Edition.
London: printed for Longman, Hurst, Rees, and Orme, by T. Bensley, 1810, 2 vol. in-8°, xxviii-348 et 384 pp, 3e édition, portraits gravés du colonel Hutchinson et de Mrs Lucy Hutchinson en frontispices, un tableau généalogique dépliant, un fac-similé et un plan repliés, une gravure hors texte, reliures plein veau glacé fauve, dos à 5 nerfs soulignés à froid, fleurons dorés et à froid, roulettes dorées, pièces de titre et de tomaison basane noire, triples filets dorés et large filet à froid encadrant les plats (rel. de l'époque), bon état. Exemplaire bien relié. Texte en anglais
"The Life of John Hutchinson of Owthorpe in the Country of Nottinghamshire", composée par Lucy Hutchinson entre 1664 et 1667, rapporte le destin tragique du Colonel Hutchinson qui mourut en captivité le 11 septembre 1664. Signataire de l’arrêt de mort du roi Charles Ier et soupçonné d’avoir participé à un complot contre Charles II, celui-ci fut arrêté en octobre 1663 sans avoir jamais été jugé. S’il s’écoula presque cent quarante ans entre l’écriture et la publication de « The Life », c’est qu’il était impensable pour la famille Hutchinson d’autoriser la publication de la Vie d’un régicide au temps de la monarchie restaurée. À la fin du XVIIIe siècle, alors que des récits du même genre avaient été publiés, la famille Hutchinson refusa à l’antiquaire Mark Noble, qui écrivait The Lives of the English Regicides (1798), le droit de consulter le manuscrit. Une demande similaire de l’historienne Catharine Macaulay (1731-1791) fut rejetée. Ainsi, même si l’existence de cette Vie de John Hutchinson était connue, il semble qu’elle ait peu circulé avant sa publication en 1806 par Julius Hutchinson, qui avait hérité des écrits de son aïeule. Ce volume, publié sous le titre “Memoirs of the Life of Colonel Hutchinson”, rassemble en fait plusieurs pièces : un fragment autobiographique (« The Life of Mrs. Hutchinson Written by Herself. A Fragment »), la dédicace aux enfants (« To My Children »), la Vie du Colonel (« The Life of John Hutchinson »), l’inscription qui figure sur le Monument du Colonel Hutchinson à Owthorpe, et quelques vers tirés du volume aujourd’hui perdu où Lucy Hutchinson avait consigné sa Vie. Dans sa préface, Julius Hutchinson présente les “Memoirs” comme « l’histoire de l’une des époques les plus remarquables des annales britanniques. »
Les seigneurs d'Ivry, Bréval et Anet aux XIe et XIIe siècles: Châteaux et familles à la frontière normande.
Caen, Société des antiquaires de Normandie, 2011, in-4°, 410 pp, 143 plans, photos et figures en noir et en couleurs, tableaux généalogiques, annexes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, t. XLVI)
Peut-on vivre avec un pied en Normandie et l’autre en France, quand la frontière est un enjeu des luttes entre rois-ducs et rois de France ? À la fin du XIe siècle, un homme haut en couleurs, Ascelin Goël, parvint à créer, à partir d’Ivry-la-Bataille, puissant bastion des ducs face à la Couronne, un petit ensemble territorial transfrontalier s’étendant de part et d’autre de l’Eure, qui se maintint jusqu’à la conquête de la Normandie en 1204. Il s’appuyait sur un réseau de châteaux, dont les plus importants étaient Ivry dans la mouvance d’Évreux, Anet dans la mouvance de Dreux, Bréval enfin dans celle de Mantes. Suivre pas à pas l’évolution de ce réseau castral et de la famille qui le tint fait pénétrer au cœur de l’histoire complexe de cette partie de la frontière franco-normande aux XIe et XIIe siècles. Le défrichement battait alors son plein, les luttes d’influence entre familles s’exacerbèrent, relayant la politique d’implantation des grandes abbayes du Bec-Hellouin et de Coulombs. Après avoir décrit ce riche environnement historique. Jean Mesqui, spécialiste d’architecture militaire, mène une enquête de terrain approfondie pour identifier et analyser les châteaux et fortifications qui formèrent l’armature du réseau. Ivry, avec sa turris famosa révélée par les fouilles depuis un demi-siècle seulement ; de l’autre côté de l’Eure, Guainville, magnifique ouvrage d’architecture royale de la fin du XIIe siècle ; au Sud, Anet, plus célèbre pour son château Renaissance, et d’autres encore dont les vestiges sont moins connus (Breuilpont, Grossoeuvre, Illiers-l’Évêque, Saint-André-de-l’Eure, Villiers-en-Désœuvre et Bréval). C’est une passionnante synthèse d’histoire et d’architecture qui s’offre avec ce livre, à la découverte d’un pays mal connu à la rencontre entre Normandie, Île-de-France et Centre. —
La descendance du général de Montholon (1783-1853), compagnon de Napoléon à Sainte-Hélène.
Éditions Christian, 2006, gr. in-8°, 135 pp, un tableau généalogique, biblio et index des familles citées in fine, broché, couv. illustrée, bon état
Né en 1783 à Paris, Charles-Tristan de Montholon est élevé et adopté par le second mari de sa mère, Louis Huguet de Sémonville, qui lui fait connaître les Bonaparte. Une longue amitié avec Napoléon le mène à partager, six années de captivité à Sainte-Hélène et plus tard six autres au fort de Ham avec le futur Napoléon III... De ses deux mariages avec Albine de Vassal et Caroline O'Hara, il a cinq enfants, dont deux meurent jeunes et un sans postérité. Son second fils, Charles-Frédéric, est l'ancêtre des familles Arago, de Candé, Garcin, de Malherbe. Secrétan... De sa fille Napoléone descendent les du Couëdic de Kergoualer, Lacombe de Lapeyrouse, de Launay, Éacoret de Saint-Bon, de Villeneuve-Flayosc, Sabatier d'Espeyran, de Zélicourt et bien d'autres... La descendance du général de Montholon présente les alliances et l'évolution d'une famille à travers huit générations et deux siècles d'histoire.
Mémoires pour servir à l'histoire de la ville de Dieppe, publiés pour la première fois avec une introduction, des suppléments jusqu'à 1790 et des notes historiques, par Michel Hardy.
Hérissey, Éditions Page de Garde, s.d. (v. 1999), 2 vol. in-8°, xxxv-414 et 460 pp, index des matières, brochés, bon état. Réimpression tirée à petit nombre de l'édition de Dieppe, 1878.
"(...) Dans sa chronique rédigée en 1761, l'abbé Guibert (1697-1784) n'a rien oublié de ce qui peut intéresser sa ville natale. On est effrayé du terrain qu'il a à parcourir. Tout à l'heure c'étaient les églises, les monastères, les confréries, les hôpitaux, toutes choses qui paraissent tomber nécessairement dans son domaine : maintenant, ce sont les pêches, les expéditions maritimes, les franchises municipales, les siéges et les batailles. La plume du prêtre devient tour à tour guerroyante ou pacifique, aventurière ou domestique, commerciale ou controversiste. Il n'a pas, comme Anseline, Bichot, Croisé, et plusieurs autres, suivi l'ordre des temps, mais, classé par ordre de matières, son travail évite au lecteur de pénibles recherches..." (Abbé Cochet, Revue de Rouen et de Normandie, 1842)
Goebbels. Portrait d’un manipulateur.
Bruxelles, André Versaille éditeur, 2008, in-8°, 279 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
"Lionel Richard livre ici un portrait, non une biographie, de Joseph Goebbels. Lionel Richard se méfie des reconstructions « où se complaisent tous les sophistes qui se dérobent aux analyses sociales » (p. 271). Ce refus d’une « psychiatrisation de l’Histoire » (idem), s’accompagne de la méfiance envers les sources – les premiers portraits de Goebbels sous le IIIe Reich sont apologétiques – et la littérature historique d’après 1945 sur le sujet, manifestant bien souvent « au mieux, une attirance pour le romanesque » (p. 273). (...) Le sel du portrait tient d’abord à la mise en évidence des manipulations auxquelles Goebbels se livre pour conforter l’image du parti, le charisme du chef. Il modifie ainsi la voix d’Hitler à la radio pour lui donner plus de substance, de pouvoirs de séduction. Il est aussi à l’origine des cérémonies funèbres données pour les « martyrs » de la cause nazie, comme Horst Wessel. En matière de propagande, Goebbels se montre attentif à tout, maniant le ciseau et les coupes... Écrit d’une plume alerte, Goebbels portrait d’un manipulateur, est une bonne introduction à la lecture de son journal, réédité il y a peu (Tallandier, 2005). Les chapitres consacrés par Lionel Richard aux ambitions littéraires de Goebbels s’avèrent ici précieux pour comprendre que le carnet n’est pour lui qu’un lieu où se projeter dans la postérité et aussi se protéger de celle-ci. Par touches, Lionel Richard a su composer un portrait attentif aux analyses sociales." (Vincent Chambarlhac, Cahiers d’histoire, 2009)
Deux siècles de franc-maçonnerie maritime au Havre et en Normandie 1738-1940. Gens de mer et métiers du monde maritime. Essai de prosographie normande.
Le Havre, Éditions Au Vent de la Bouée, 2010, in-8°, 468 pp, 2e édition entièrement revue, corrigée et augmentée, préface d'Eric Saunier, broché, couv. illustrée, bon état
Près de 1360 capitaines, lieutenants, matelots, corsaires, pilotes, lamaneurs, pêcheurs, baleiniers, voiliers, gréeurs, hydrographes, officiers et juges d'amirauté, officiers de plume, commissaires et intendants de la marine, armateurs, négociants et assureurs maritimes, courtiers et dépeceurs de navires, pharmaciens et chirurgiens navigants, sauveteurs en mer, peintres et photographes de la marine des origines de la franc-maçonnerie normande à la seconde guerre mondiale dans les Orients de Caen, Caudebec-en-Caux, Cherbourg, Dieppe, Eu, Fécamp, Granville, Honfleur, Le Havre, Rouen, Valognes et même dans les colonies françaises d'Amérique. Voici la deuxième édition revue, corrigée et considérablement augmentée du Dictionnaire des marins francs-maçons paru en 2008. Conçu comme un outil de travail utile aux historiens comme aux simples curieux et aux érudits, ce travail a puisé aux meilleures sources d'archives maritimes, administratives et maçonniques afin de tenter de recenser tous les gens de mer de Normandie qui furent francs-maçons, permettant ainsi de leur restituer cette identité fréquemment ignorée ou imaginée et d'évoquer une sociabilité originale mise en œuvre dans les ports en escale ou en mer. — Cette nouvelle édition du dictionnaire recense au total 1.364 personnes et plus de 1.400 références des marins francs-maçons de Normandie. Les notices biographiques sont classées dans l’ordre alphabétique des Orients, c’est-à-dire ville par ville, puis dans l’ordre alphabétique des patronymes des marins francs-maçons. Ce dictionnaire propose aux chercheurs un instrument de travail de premier ordre. Ces différentes notices biographiques témoignent du cosmopolitisme des gens de mer qui se regroupent au sein de la fraternité maçonnique.
Histoire de Marseille.
Laffont, Jeanne Laffitte, 1998, gr. in-8°, 457 pp, nouvelle édition revue et augmentée par Constant Vautravers pour la période 1944-1998, 16 pl. de gravures hors texte, notes, broché, couv. illustrée, bon état
"Faire tenir l'histoire de Marseille, l'histoire économique, sociale, artistique, non moins que politique et municipale, en un seul volume, inférieur à 500 pages, l'enrichir d'une illustration documentaire bien choisie, constitue un tour de force que peut seul exécuter un érudit et un historien connaissant à fond l'histoire de Marseille et de la Provence, et tel est le cas de l'auteur, ancien archiviste des Bouches-du-Hhône. Après une première et attentive lecture de ce livre, j'ai tenu, après un assez long intervalle, à le reprendre. Ma première impression s'est confirmée : l'ouvrage de M. R. Busquet doit être tenu pour le modèle du genre. C'est une large synthèse de recherches sur toutes les parties de l'histoire si complexe de ce grand port. C'est ainsi que l'auteur apporte des vues nouvelles sur l'étendue de l'enceinte de Crinas, sur la renaissance de Marseille au cours du XIe siècle, sur l'origine et les vicissitudes de ses institutions municipales, sur la dynastie angevine, les guerres de religion et leurs suites, etc. Sur la cause de la terrible peste de 1720 l'auteur fournit des lumières imprévues. De même sur les origines marseillaises de la réaction thermidorienne, etc. L'exposé de l'auteur ajoute à l'intérêt du sujet. Il écrit d'une plume alerte, agrémentée d'une très légère pointe d'humour à l'occasion..." (Ferdinand Lot, Revue Historique, 1948) — Dites "Marseille" et aussitôt les images se bousculent : Massilia la grecque, Massilia la romaine, Marseille de la peste et de la "Marseillaise", porte d'Orient et port du monde, ville internationale et bigarrée... Lieu pétri d'histoire, Marseille déroule le plus long passé où alternent les flamboyantes prospérités et les misères noires. Et il n 'est pas un chantier de son urbanisme contemporain où ne soient exhumés de nouveaux vestiges : remparts, mosaïques, navires... Ce passé qui surgit dans lr présent de Marseille, Raoul Busquet l'a mis au jour dans un récit au style limpide et à la documentation sûre. Après sa disparition (1954), l'excellent historien Pierre Guiral, professeur à l'Université de Provence, a raconté à sa suite Marseille, de la Libération aux années soixante-dix. Son disciple et ami, le journaliste Constant Vautravers prend le relais et retrace, en témoin, les péripéties de la vie marseillaise qui marquent ce dernier quart de siècle. Voici donc sur Marseille le livre d'histoire le plus complet, guide indispensable à quiconque veut pénétrer la mémoire de la ville-doyenne.
Les Lamaignère. Une famille de négociants à Bayonne, Nantes, Le Havre, aux Isles (1650-1850).
Presses universitaires de Rennes, 2010, gr. in-8°, 215 pp, préface d'Olivier Pétré-Grenouilleau, 4 pl. d'illustrations en couleurs hors texte, tableaux généalogiques, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
Madeleine Dupouy recrée sur deux siècles l'itinéraire collectif d'une famille de Bayonne, les Lamaignère et de ses alliés, les Labarthe, les Drouilhet, les Despinose et les Drouillard, dans les ports où ils se sont installés : Nantes, Lisbonne, Le Havre, l'Isle de France et Saint-Domingue. Elle brosse leur évolution, leur cadre et leur mode de vie ainsi que les liens qui les unissent. Elle souligne l'importance des femmes, garantes des valeurs de la culture du négoce et aptes à diriger la maison de commerce en l'absence du chef de famille. Au sein de ce groupe se détache la famille Drouilhet, banquiers bayonnais tentés par la « savonnette à vilain » dont la réussite spectaculaire a pour cadre Madrid.
L'Affaire des Fiches, 1900-1904. Chronique d'un scandale.
P., Éditions universitaires, 1989, gr. in-8°, 239 pp, 8 pl. de photos hors texte, notes, sources, liste des officiers dont le nom figure dans les fiches, broché, couv. illustrée, bon état
"Fondée sur les papiers du député nationaliste Guyot de Villeneuve, menée de façon alerte à la manière d'un roman policier, cette étude concerne 2 836 fiches rassemblées par ce parle¬ mentaire à la barbe du Grand Orient. L'affaire des fiches met directement en cause la franc-maçonnerie, lorsque, dans les années 1900, elle sort de son cadre associatif pour être au centre d'une grande entreprise de délation destinée à « républicaniser » l'armée. En effet, François Vindé prouve que le général André, ministre de la Guerre de 1900 à 1904, s'est délibérément appuyé sur le réseau des loges du Grand Orient, via les officiers francs-maçons de son cabinet, pour connaître en détail les opinions politiques, les croyances religieuses et les détails de la vie privée de l'ensemble du corps des officiers. Ayant paralysé les commissions de classement rendues responsables des « jésuitières » de l'affaire Dreyfus, le ministre contrôle désormais l'avancement des officiers. Ceux-ci sont jugés trop réactionnaires par les républicains intransigeants : sur le total des fiches contenues dans le fonds Guyot de Villeneuve, seules 210 font l'objet d'un jugement favorable par les 230 délateurs francs-maçons. L'affaire des fiches, qui éclate en octobre 1904, n'est pas seulement une suite d'aventures rocambolesques pour les principaux acteurs, comme le député nationaliste Syveton retrouvé « suicidé » dans d'étranges circonstances, mais elle porte aussi témoignage de cette guerre civile endémique franco-française des beaux temps de l'anticléricalisme. Elle représente l'ultime manœuvre de la droite conservatrice pour éviter la séparation de l'Église et de l'État en tentant le renversement du ministère Combes. L'ouvrage souligne également les graves conséquences de cette vaste opération de dénonciation sur le moral et l'efficacité de l'armée. Ce n'est qu'à partir de 1911-1912, pour cause de crise d'Agadir et de réarmement, que le ministère fait cesser pour les officiers subalternes les procédés d'enquête politique inquisitoriale, les francs-maçons étant relayés, depuis la fin 1904, par les préfets." (Revue historique des Armées, 1990) — "Pour un scandale ce fut un beau scandale. Jaurès, Clemenceau, Doumer donnèrent de la voix, il y eut à la Chambre des « glapissements sauvages et des rugissements d’animaux », des soufflets et des duels et même un peu de sexe in fine. Curieusement, assez peu d’argent, sinon quelques deniers versés à un corbeau vénal et défroqué, personnage falot évoluant entre loge et sacristie. On comprend que François Vindé ait été alléché par un scandale d’aussi haute qualité, qu’il présente avec un parti pris évident, ce qui est son droit le plus strict et rend le récit encore plus coloré. En fait, avec le recul, on comprend la position des uns et des autres : une république de 25 printemps souhaiterait plutôt être courtisée que de se faire traiter de gueuse dans les popotes par ceux qu’elle paye pour la défendre, d’où (en admettant par la vitesse acquise que la conviction religieuse est incompatible avec une sincère adhésion au régime) la tentation de sonder les reins et les cœurs avant de distribuer galons, étoiles, croix et commandements ; de leur côté, beaucoup d’officiers de tradition, issus de milieux conservateurs mais parfaitement loyaux dans le service, s’estiment libres d’aller à confesse lorsqu’ils le désirent. Au fond Jaurès, lors de la mémorable séance du 4 novembre (1904), fait preuve d’une sagesse digne de Salomon : prendre des renseignements, d’accord, mais sous réserve d’une part qu’ils ne touchent pas à la vie privée, d’autre part qu’ils soient contrôlés. L’histoire que conte Vindé se déroule en gros en trois phases : premièrement, le successeur de Galliffet, liquidateur intrépide et gouailleur de la précédente affaire (Dreyfus), est le général André, polytechnicien maniaque et sectaire qui vient de réussir à la tête de son ancienne école à « résister à l’envahissement de la gangrène cléricale ». Le nouveau ministre se lance à corps perdu dans l’épuration du corps des officiers, vaste entreprise à laquelle ni ses carnets personnels, pourtant bien fournis, ni le zèle de son cabinet « prêt à en découdre avec la réaction » ne suffisent à faire face. Il s’adresse donc au Grand-Orient, bien que non adhérent lui-même, par l’intermédiaire de ses collaborateurs maçons. Ainsi se constitue systématiquement, grâce au réseau des 400 loges, un fichier très complet suivant une procédure bien au point, mais ne répondant guère aux préceptes de Jaurès : non seulement, en contravention avec la liberté de pensée, les présences à la messe sont pointées et reportées en termes parfois peu convenables tels que « cléricafard » ou « cléricanaille », mais la fortune est dénoncée (« à 20 000 francs de rente »), l’origine reprochée (« ancêtres à l’armée de Condé ») et la vie privée étalée, de façon bien réjouissante à l’occasion – il faut en convenir – : « vit avec une Bretonne ! » Des affirmations relativement mesurables (« sa femme est la plus grande catin de la région ») voisinent avec d’autres plus difficiles à cerner, comme « rastaquouère ». Deuxième acte : des fiches provenant directement du secrétariat général du Grand-Orient, rue Cadet, par le canal du traître Bidegain, tombent entre les mains de Guyot de Villeneuve, une sorte de paladin, député de droite de Neuilly, qui se trouve en outre avoir du goût pour la photocopie naissante et qui s’associe avec un collègue de profil plus discutable nommé Syveton. La suite est prévisible : intervention tonitruante à la Chambre, chute d’André malgré le sacrifice de quelques lampistes et, après une défense désespérée de trois mois, du président du Conseil lui-même, le « petit père » Combes. Épilogue : comme toujours en matière de scandale, le temps apaise les choses. Une fois Syveton suicidé ou assassiné dans des conditions mystérieuses et Villeneuve battu aux élections de 1906, le coup de Tanger renoue l’union sacrée, Millerand finit par faire brûler les fiches et tout le monde part coude à coude pour la Grande Guerre. C’est là, selon l’auteur, qu’apparaîtront les dégâts : il faudra, par l’« hécatombe des généraux », limoger près de la moitié des titulaires de hauts commandements, apparemment promus pour des motifs étrangers à leur pure capacité professionnelle ; en contrepartie, sur 19 officiers qui connaîtront alors un avancement foudroyant, 14 avaient été retardés dans leur carrière après un fichage défavorable, dont Maudhuy, d’Urbal et Pétain..." (Pierre Morisot, Revue Défense Nationale, 1990)
La famille de Jeanne d'Arc.
P., Éditions Comédit, 1991, in-8°, iv-295 pp, 8 gravures hors texte, qqs illustrations, bandeaux et culs-de-lampe, broché, couv. illustrée, bon état, "tirage strictement limité", ex. numéroté mais justification non précisée. Réimpression de l'édition de 1878
Reprenant l'étude de Charles du Lys publiée en 1628, les auteurs se proposent de la réactualiser, de 1612 à 1875. Une entreprise rendue difficile par la rareté de la descendance masculine emportée par la mort depuis le XVIIe siècle. Les filles, épargnées, ont donné naissance à des branches féminines et collatérales. En dépit des « changements de races, de noms, de conditions et de pays » ainsi générés, E. de Bouteiller et G. de Braux nous convient à la découverte des branches de la famille de Jeanne d'Arc moins connues, comme les Haldat. Ils ont réuni plus de cinq cents patronymes depuis 1380, date de naissance du père de la Pucelle, jusqu'au XIXe siècle. Une œuvre monumentale complétée par l'armorial de Jeanne et des familles les plus importantes issues de la souche d'Arc. L'une des qualités de cet ouvrage est de fournir les preuves écrites et témoignages qui confirment les révélations des auteurs. Il offre également un intérêt historique certain, renforcé par les lettres inédites de Jean Hordal et de Claude du Lys, petits-neveux de Jeanne d'Arc, datant du XVIIe siècle. Elles dressent un tableau des mœurs de l'époque, révélant l'importance de la vie de famille. On y trouve une haine féroce contre les Anglais « perfides et déloyaux »... (Audrey Martial)
Saint Louis.
Tallandier, 1977, in-8°, 377 pp, une miniature médiévale en couleurs représentant saint Louis contrecollée en frontispice, 36 gravures, chronologie, reliure plein cuir carmin avec décor doré de l'éditeur, tête dorée, bon état (Coll. Figures de proue)
"Avec son art habituel, M. Bailly évoque tous les épisodes et tous les aspects du règne de saint Louis. A signaler le chapitre qui traite de d'intérêt qu'il a porté à la vie intellectuelle de son royaume ; celui qui analyse, de façon nuancée, ses rapports avec l'Église ; celui enfin qui évoque sa conception du « service de Dieu » et qui explique, en grande partie, son œuvre." (Revue d'histoire de l'Église de France)
Le drame de Sainte-Hélène.
Presses de la Cité, 1959 fort in-8°, 558 pp, 13 gravures hors texte, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
Le 15 octobre 1815, l'œil vissé à sa lorgnette, Napoléon découvre l'éboulis de rochers volcaniques qui constitue son domaine. Trois mois auparavant, il a doublé le cap Ouessant et aperçu pour la dernière fois la terre de France. Pour celui qui a porté la couronne impériale, s'ouvre le "temps de la couronne d'épines", entre un geôlier tatillon et acariâtre, sir Hudson Lowe, et une légende à forger avec la plume. André Castelot a rassemblé les mémoires et les souvenirs de tous les acteurs du drame de Sainte-Hélène, de Montholon et Las Cases en passant par Bertrand, Gourgaud et, bien sûr, les Britanniques Maitland et O'Hearn. Dans une sorte de tapisserie historique qui emprunte aux meilleures sources, on voit non seulement l'Empereur vivre au jour le jour dans le réduit de Langwood, mais on discerne les caractères de ce huis clos et les enjeux qu'il porte jusque dans la conscience politique des Français. André Castelot établit ainsi la chronique de la dernière bataille de Napoléon, celle qui le fait entrer dans la légende.
Gobineau.
Plon, 1930, in-12, iv-343 pp, broché, bon état (Coll. Le Roman des grandes existences)
"La biographie que nous donne M. Faure-Biguet du poète, du romancier, du philosophe, de l'essayiste, du journaliste, du voyageur, du diplomate que fut le multiple Gobineau est des plus remarquables, documentée, avec une abondante. précision, écrite dans une langue élégante et souple. Elle est en même temps de la critique intelligente et sympathique, car si M. Faure-Biguet est attiré par Gobineau, il n'en discerne pas moins ce qu'il y a d'un peu agaçant dans le personnage et de décevant dans son œuvre de polygraphe infatigable. Gobineau est une figure intéressante de haut intellectuel aux visées plus ambitieuses que réalisées et dont la vie fut malchanceuse aussi bien littérairement que diplomatiquement. D'ailleurs, l'homme fut séduisant et brillant causeur. M. Faure-Biguet nous donne de lui une image très vivante et nous le rend très présent en sa séduction et en sa distinction. Le portrait que M. Faurei,Biguet nous trace de ce gentilhomme un peu hautain est d'une touche, très fine et d'un dessin très poussé. Si M. Faure-Biguet ne m'a pas rendu « gobiniste », il m'a aidé à mieux connaître un écrivain qui fut méconnu et qui a droit à ne pas l'être, même si l'on en prend pour lui plus d'estime que d'admiration." (Henri de Régnier, Le Figaro, 16 septembre 1930) — "Un ouvrage qui fait honneur aux « vies romancées », que tant d'autres ouvrages déshonorent." (Henry de Montherlant, Le Figaro, 27 janvier 1933)
La Véritable Scission dans l'Internationale. Circulaire publique de l'Internationale Situationniste.
Champ Libre, 1972, in-8°, 146 pp, broché, couverture imprimée à rabats, bon état. Edition originale de la traduction française pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers
Contributions de Guy Debord, Gianfranco Sanguenetti, Raoul Vaneigem.
Louis XI. "... L'universelle araigne...".
Fayard, 1976, fort in-8°, 584 pp, traduit de l'anglais, 16 pl. de gravures hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
L'histoire de Louis XI est celle d'un homme qui sut imposer ses décisions, qui dut garder sans cesse l'esprit en éveil, plier le temps à ses desseins, être deux fois plus habile et trois plus rapide que ses semblables, et cacher son sens de la comédie derrière les gestes du conformisme. Ce livre nous montre l'image d'un homme aux capacités exceptionnelles, doué d'une personnalité diverse et complexe. Certains le considéraient comme "le plus subtil qui soit" . Pourtant, peu après sa mort, on racontait qu'il s'abreuvait du sang des nouveau-nés au cours de sa dernière maladie, était l'assassin de son frère et se délectait à écouter les cris de ses victimes torturées. En abandonnant la légende pour retrouver la vie, Paul Murray Kendall révèle les vraies dimensions de l'homme, son habileté à charmer, son insatiable curiosité, son goût de la loyauté. Tout cela dans une biographie qui apporte une contribution essentielle à l'histoire du XVe siècle tout en demeurant d'une lecture facile et passionnante. Paul Murray Kendall (1911-1973), spécialiste de la fin du Moyen Âge, a enseigné l'histoire pendant plus de trente ans à l'université de l'Ohio puis à celle du Kansas. Il a consacré plusieurs ouvrages à l'histoire du XVe siècle.
Néron.
Fayard, 1982, in-8°, 474 pp, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
La publication du Néron d'Eugen Cizek constitue un événement à plus d'un titre: d'abord par la compétence de son auteur, universitaire roumain considéré comme le spécialiste mondial de l'empereur romain et de son époque; ensuite, du fait même de la personnalité hors série du personnage étudié. Néron vécut au 1er siècle ap. J.-C. Son tempérament passionné, sa soif de pouvoir, ses visions d'esthète, sa fascination pour le monde gréco-oriental et la civilisation alexandrine le poussèrent aux actes les plus extrêmes et l'amenèrent aux bords de la folie. Outre qu'il chercha à instaurer l'un des régimes les plus absolutistes de l'histoire romaine, cet homme qui se voulait un dieu avait aussi l'ambition de réformer, pour ne pas dire révolutionner les moeurs de la vieille et austère Rome, dont il souhaitait qu'elle adoptât les modes de vie et de pensée de l'Orient méditerranéen, au point qu'on le soupçonna un moment de vouloir y transférer la capitale de l'empire. Pour arriver à ses fins, Néron ne recula devant rien, éliminant tout à tour son demi-frère et rival Britannicus, sa mère Agrippine, le philosophe Sénèque, son fidèle conseiller, et, bientôt, tous ceux, de plus en plus nombreux, qui s'opposaient à sa folle entreprise - en particulier les membres de l'aristocratie et du Sénat, traditionnellement attachés aux valeurs "puritaines" qui avaient donné à Rome sa vigueur et sa rigueur. Meurtres, trahisons, conspirations jalonnent les quatorze années de ce règne qui érigea presque en vertus le luxe, la dépense et la débauche.
Gobineau.
Plon, 1930, in-12, iv-343 pp, reliure demi-maroquin vert à coins, dos à 5 nerfs, titres dorés, tête dorée, couv. et dos conservés (rel. de l'époque signée Favre-Petit-Mermet), dos uniformément passé, bon état (Coll. Le Roman des grandes existences)
"La biographie que nous donne M. Faure-Biguet du poète, du romancier, du philosophe, de l'essayiste, du journaliste, du voyageur, du diplomate que fut le multiple Gobineau est des plus remarquables, documentée, avec une abondante précision, écrite dans une langue élégante et souple. Elle est en même temps de la critique intelligente et sympathique, car si M. Faure-Biguet est attiré par Gobineau, il n'en discerne pas moins ce qu'il y a d'un peu agaçant dans le personnage et de décevant dans son œuvre de polygraphe infatigable. Gobineau est une figure intéressante de haut intellectuel aux visées plus ambitieuses que réalisées et dont la vie fut malchanceuse aussi bien littérairement que diplomatiquement. D'ailleurs, l'homme fut séduisant et brillant causeur. M. Faure-Biguet nous donne de lui une image très vivante et nous le rend très présent en sa séduction et en sa distinction. Le portrait que M. Faurei,Biguet nous trace de ce gentilhomme un peu hautain est d'une touche, très fine et d'un dessin très poussé. Si M. Faure-Biguet ne m'a pas rendu « gobiniste », il m'a aidé à mieux connaître un écrivain qui fut méconnu et qui a droit à ne pas l'être, même si l'on en prend pour lui plus d'estime que d'admiration." (Henri de Régnier, Le Figaro, 16 septembre 1930) — "Un ouvrage qui fait honneur aux « vies romancées », que tant d'autres ouvrages déshonorent." (Henry de Montherlant, Le Figaro, 27 janvier 1933)
Expériences et langage de la Commune de Paris.
Editions de La Nouvelle Critique, 1971, pt in-4° carré, 168 pp, 55 gravures et photos, texte sur 2 colonnes, broché, lég. gauchi, bon état (Le Quillec, 3403)
Neuf études par André Wurmser, Maurice Moissonnier, Louis Guilbert, Georges Cogniot, Serge Wolikow (Les instituteurs et la Commune), Jacques Girault (Les étudiants et la Commune), Jean Bruhat (Les interprétations de la Commune), Etya Sorel (La Commune dans les manuels scolaires) et François Hincker. Numéro spécial de “La Nouvelle Critique”, réalisé en collaboration avec “L'Ecole et la Nation”.
Les Juifs en Allemagne de l'époque romaine à la République de Weimar.
Könemann, 1998, pt in-4°, 440 pp, 974 illustrations, gravures et photos, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
L'iconographie et le documentation rassemblée dans cet ouvrage sont l'œuvre de toute une vie. Nachum Gidal brosse un large tableau du judaïsme et des Juifs allemands. Juif du Munich de Karl Valentin, il était lié d'amitié avec le célèbre cabarettiste dont il partageait le dialecte. Descendant de Juifs lithuaiens, N. T. Gidal n'a jamais dissimulé ses origines. Très tôt, il rejoignit les mouvements de la jeunesse sioniste. Sa formation et son tempérament, il les a dus à Munich et aux paysages de la Haute-Bavière, aux chansons populaires allemandes et yiddish, à des poètes comme Itzhac Leibush Peretz et Stefan George, à des philosophes des religions tels Martin Buber et Gershom Scholem. Cet ouvrage abondamment illustré, dédié à la vie et au quotidien des Juifs allemands, permet aussi de retrouver une Allemagne qui, tout comme la communauté juive d'Outre-Rhin, a disparu à l'époque nazie...
Dora. Dans l'enfer du camp de concentration où les savants nazis préparaient la conquête de l'espace.
JC Lattès, 1975, in-8°, 440 pp, écrit avec la collaboration de Louis Nucera, broché, couv. illustrée, bon état (Prix littéraire de la Résistance 1975)
"Mémoires d'un des esclaves de Himmler dans l'enfer du camp de concentration de Dora où les savants nazis préparaient la conquête de l'espace." — "Ce livre est un hurlement dans le silence. Il saisit, à bras le corps, le grand secret du XXe siècle. Il dit comment des processions de martyrs permirent à l'homme de faire ses premiers pas sur la Lune, sans quitter le cercle d'un Enfer que Dante n'avait su imaginer. Le tunnel de Dora fut "l'enfer de tous les camps de concentration". Dora abrita, dans ses flancs, les fusées secrètes de Hitler. Trente mille hommes, déportés des quatre coins de l'Europe, sont morts pour construire les pyramides de la science. Cela, on devait l'oublier, car les savants de Dora sont, aujourd'hui, les conquérants encensés de l'espace. Jean Michel fut un des esclaves de Himmler dans les entrailles de la terre. Il a décidé, trente ans après, en collaboration avec Louis Nucera, de dynamiter la conspiration du silence. Un document de fin du monde. Une apocalypse vécue, écrite comme le plus captivant des romans où la chaleur humaine survit encore, alors que tout nous entraîne vers la souffrance sans limite et le gel de la mort." (4e de couverture) — Célèbre témoignage dont le but n’est pas l’unique compte-rendu de l’expérience concentrationnaire de l'auteur. L'ambition de Jean Michel est de réparer l’injustice subie par les déportés du camp de Dora, usine des V.1 et V.2, dont les souffrances ont été occultées par la célébrité de von Braun et la politique spatiale occidentale.
Dora.
Hachette, Club pour vous, 1975, in-8°, 442 pp, écrit avec la collaboration de Louis Nucera, reliure simili-cuir de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état (Prix littéraire de la Résistance 1975)
"Mémoires d'un des esclaves de Himmler dans l'enfer du camp de concentration de Dora où les savants nazis préparaient la conquête de l'espace." — "Ce livre est un hurlement dans le silence. Il saisit, à bras le corps, le grand secret du XXe siècle. Il dit comment des processions de martyrs permirent à l'homme de faire ses premiers pas sur la Lune, sans quitter le cercle d'un Enfer que Dante n'avait su imaginer. Le tunnel de Dora fut "l'enfer de tous les camps de concentration". Dora abrita, dans ses flancs, les fusées secrètes de Hitler. Trente mille hommes, déportés des quatre coins de l'Europe, sont morts pour construire les pyramides de la science. Cela, on devait l'oublier, car les savants de Dora sont, aujourd'hui, les conquérants encensés de l'espace. Jean Michel fut un des esclaves de Himmler dans les entrailles de la terre. Il a décidé, trente ans après, en collaboration avec Louis Nucera, de dynamiter la conspiration du silence. Un document de fin du monde. Une apocalypse vécue, écrite comme le plus captivant des romans où la chaleur humaine survit encore, alors que tout nous entraîne vers la souffrance sans limite et le gel de la mort." (4e de couverture) — Célèbre témoignage dont le but n’est pas l’unique compte-rendu de l’expérience concentrationnaire de l'auteur. L'ambition de Jean Michel est de réparer l’injustice subie par les déportés du camp de Dora, usine des V.1 et V.2, dont les souffrances ont été occultées par la célébrité de von Braun et la politique spatiale occidentale.
La Chanson du Cidre. Augmentée de Comment j'épousai Suzanne et Messe et Kermesse.
Quimper, Librairie Le Goaziou, 1928, in-8°, xxviii-266 pp, avant-propos de l'auteur, préface de Jean des Cognets, broché, couv. lég. abîmée, dos réparé,
Scientifique dissertation sur l'ivrognerie bretonne, hymne au cidre, propos de beuverie, l'andouille du Recteur, le menhir de Locmariaker, Mathurin l'aveugle, etc, etc.
Histoire du Tibet.
Fayard, 1997, in-8°, 461 pp, 10 cartes, chronologie, sources et biblio, index, glossaire, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
Né du ciel et des dieux, le Tibet survit à peine au milieu de ses cendres. Il y a plus de mille ans, ses empereurs clamaient haut et fort leur suprématie au cœur de l'Asie, guerroyant tour à tour contre les Turcs, les Mongols et les Chinois ou s'alliant avec eux. Puis le bouddhisme s'installa peu à peu sur le haut plateau où les monastères remplacèrent les forteresses. Ses saints et ses ermites furent vénérés des empereurs mongols et chinois qui apportaient leur protection au pays. Mais sur le Toit du Monde, pouvoir politique et pouvoir religieux étaient depuis toujours inséparables, et les ordres religieux, qui constituaient de véritables seigneureries, s'affrontèrent. De ces longues luttes d'influence, la lignée des Guélougpa, fondée au XIVe siècle par Tsongkhapa, sortit victorieuse. C'est en son sein que furent choisis les premiers Dalaïs Lamas, "Océans de sagesse", appelés à diriger le pays. Le cinquième Dalaï Lama, au XVIIe siècle, se révèle être un véritable chef d'État et fait entrer le Tibet dans une ère nouvelle. Ses successeurs ne peuvent cependant maintenir l'unité du pays, qui devient un protectorat de l'empire chinois. Bientôt, la Grande-Bretagne et la Russie convoitent la demeure du Lion des neiges. Profitant de leurs rivalités, le treizième Dalaï Lama s'efforce tant bien que mal d'affirmer l'indépendance du Tibet et de l'ouvrir au monde moderne. Dans son dernier message public, en 1933, il annonçait : "Les monastères seront détruits. Tous les esprits seront immergés dans la souffrance et la nuit sera longue et obscure". Moins de vingt ans plus tard, les troupes de la Chine communiste déferlaient sur le Toit du Monde. Aujourd'hui, deux Tibet tentent de survivre : celui de la Région autonome, dont l'identité semble disparaître, et celui de l'exil, animé par le quatorzième Dalaï Lama.
Marques et Signatures de la Faïence française.
P., Massin, 1969, gr. in-8° (16 x 24,5), 152 pp, cart. éditeur illustré,
Brèves monographies sur les manufactures suivies des marques figuratives et des signatures. Index des manufactures.
Le problème de Mahomet, essai de biographie critique sur le fondateur de l'Islam.
PUF, 1952, in-8°, viii-133 pp, biblio sommaire, broché, couv. illustrée, bon état
"Comme l'indique le sous-titre, ce volume se présente comme un "essai de biographie critique du fondateur de l'Islam". Ce but est fort bien rempli. Le maître de conférences à la Sorbonne était connu par une Introduction au Coran (1947) et une traduction critique : Le Coran (1949) en deux volumes. Dans ce volume, il nous donne le fruit d'une expérience mûrie dans le seul souci de faire œuvre d'historien. On possède dans le Coran une œuvre inestimable, mais les pièces en sont mal classées et les auteurs arabes qui ont rédigé avec un zèle méritoire la Vie de Mahomet n'ont pas su choisir dans la multiplicité des traditions venues jusqu'à eux. La critique occidentale ne s'est pas découragée et, après avoir passé par des phases diverses allant jusqu'à l'hypercritique, elle est entrée dans la juste voie avec Nöldeke ; c'est elle que poursuit M. Blachère, se fondant principalement sur le Coran lui-même. La Mecque était un centre commercial très actif, elle abritait le panthéon de toute la région, ce qui explique l'importance de son pèlerinage. Ses relations s'étendaient jusqu'au sud de l'Arabie et en Éthiopie, d'une part, en Syrie et dans le sud de la Mésopotamie, de l'autre. On aurait tort de considérer cette métropole et sa population comme barbare. Dès avant l'Islam l'écriture était répandue non seulement dans les centres sédentaires de l'Arabie, mais même chez les nomades. La preuve en est fournie par ]es milliers de textes gravés sur le basalte du nord de l'Arabie et du désert de Syrie. Au temps de Mahomet les nord-Arabes – y compris les Mecquois en relation avec Hira – avaient adopte I'écriture nabatéenne pour transcrire leur langue. Après la chute de Palmyre (272), les rois de Hira avaient en effet imposé aux Arabes cette écriture qui se survit dans l'écriture arabe moderne. Le niveau intellectuel des Mecquois était plus élevé qu'on ne l'imagine généralement. M. Blachère a donc raison (p. 32) de ne pas admettre la thèse de l'analphabétisme de Mahomet. En particulier, il estime que les 24 sourates renfermant le message reçu par le Prophète, entre son émigration à Médine (622) et sa mort dans cette ville (632) ont été écrites de son vivant, parfois par lui-même. A partir de l'Hégire, la Tradition devient plus précise et offre des repères qui ont permis, surtout a Nöldeke et à Schwally, de classer ces sourates. D'après ce classement, M. Blachère suit la progression des idées religieuses chez le Prophète..." (René Dussaud, Syria, 1953)
Un Soldat dans la tourmente.
Albin Michel, 1963, pt in-8°, 523 pp, 56 photos hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats lég. salie, bon état
"Une biographie du général Weygand, pleine de sympathie à son égard. G. R. a eu en communication bon nombre de textes inédits..." (Revue française de science politique, 1964) — Maxime Weygand (1867-1965), adjoint de Foch en 1914, généralissime en 1940, favorable à l'armistice, incarna, dans la politique de Pétain, les velléités de résistance à l'Allemagne. Membre de la Commission d'Instruction de la Haute Cour, l'auteur a directement participé à l'instruction de l'affaire Weygand après le retour du général de sa captivité en Allemagne et à l'issue de son arrestation sur l'ordre du général de Gaulle. — L'auteur d'« Un soldat dans la tourmente » ne s'est pas borné à relater comment un enfant, né à Bruxelles le 21 janvier 1867, de père et mère inconnus, devint le bras droit du plus illustre de nos maréchaux, ensuite Commandant en chef de nos forces armées, puis Proconsul en Afrique, avant d'être incarcéré en Allemagne, détenu en France et finalement dispensé de comparaître devant la Haute Cour. En réalité, le jeune Maxime, après avoir été reconnu, en 1888, par François Weygand, est devenu le personnage central d'une oeuvre qui ressuscite des péripéties peu communes et met en scène les hommes exceptionnels qui en furent les protagonistes ou les héros. Décrivant les étapes primordiales de la longue existence de cet homme rigide et entier, « ombrageux et violent » qu'est le Général d'armée Weygand, Guy Raissac évoque sous un éclairage nouveau certains aspects dramatiques ou parfois saugrenus des évènements souvent confus, contradictoires et âprement controversés qui se sont déroulés de 1940 à nos jours. L'auteur, après de minutieuses recherches et maintes vérifications, relie entre eux, pour la première fois, des faits peu compréhensibles jusqu'alors. Il compose un portrait vivant de ceux qui, sur des plans différents et à des degrés divers, eurent un rôle à remplir au cours de ces années cruciales. Cette vaste fresque littéraire et historique entraîne le lecteur de la France occupée à la capitale britannique, de l'Afrique au Moyen-Orient et à l'Allemagne en guerre. Elle dépeint au passage les coulisses de l'Assemblée Nationale à Vichy, relate les délibérations secrètes de l'hôtel du Parc ou du Palais d'Hiver à Alger, évoque même les réactions de l'Académie française lors des temps difficiles. Elle retrace la mise en route laborieuse de la Haute Cour de Justice, de la Libération, et éclaire certains incidents curieux ou significatifs survenus au cours du procès Pétain. L'exposé détaillé du long conflit qui a opposé Weygand à De Gaulle permet à l'auteur de révéler quelques données particulières de l'antagonisme aussi pénible que fondamental qui a, peu à peu, mais inexorablement, dressé Pétain et De Gaulle face à face. Il décrit à cette occasion, et pour la première fois, les phases les plus caractéristiques du contentieux judiciaire dont, au cours de l'été 1940, Charles de Gaulle fut la victime, à titre d'ailleurs symbolique et analyse les mesures de révision qui en furent la conséquence. L'affrontement durable et souvent passionné qui a successivement mis aux prises le Général Weygand avec Pierre Laval et avec l'Amiral Darlan est relaté, tout au long, avec une complète impartialité. Telle est la substance d'un ouvrage qui comporte maintes révélations inédites et nombre de mises au point historiquement nécessaires. En le rédigeant, son auteur, réputé pour son indépendance d'esprit, sa pondération et sa probité intellectuelle, a eu le souci constant de sauvegarder son entière liberté d'appréciation à l'égard de tous. Il a entendu ne servir que la seule vérité. (4e de couverture)
Paris inconnu.
Albin Michel, 1984, in-4°, 97 pp, 92 estampes reproduites, dont les 11 premières en couleurs, dans le texte et hors texte, avec des notices érudites, index des noms d'artistes, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état (Les albums du Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale) (Ouvrage couronné par l'Académie française)
Abondamment illustré de reproductions de gravures de la collection de l'architecte Hippolyte Destailleur (1822-1893). Un Paris des rois et du petit peuple, celui qui a fait rêver peintres et romanciers : portes altières,églises dentelées, demeures pompeuses, prisons humides, abbayes et couvents, fontaines gracieuses... A noter des dessins et des aquarelles datant du XVIIIe siècle qui montrent la Seine et ses rives.
Histoire du système protecteur en France depuis le ministère de Colbert jusqu'à la révolution de 1848, suivie de pièces, mémoires et documents justificatifs.
P., Guillaumin et Cie, 1854, in-8°, xi-367 pp, pièces justificatives, reliure demi-basane vert bouteille, dos lisse à doubles filets dorés, palette en queue (rel. de l'époque), dos lég. frotté, coupes frottées, bon état. Édition originale
Excellent et précurseur ouvrage sur l'histoire économique de la France. Les mémoires sur l'état général du commerce de France, et d'autres mémoires sur l'état du commerce de telle ville ou de telle province sont depuis longtemps connus des historiens. Dareste de la Chavanne, dans son 'Histoire de l'administration en France' (1848) ; Pierre Clément, dans son 'Histoire du système protecteur en France' (1854) ; plus tard Germain Martin, dans 'La grande industrie sous le règne de Louis XIV' (1899), ont été les premiers à en publier, sous forme de pièces justificatives, des analyses ou des extraits.
Eysses contre Vichy, 1940-...
Éditions Tiresias, 1992, in-8°, 220 pp, 33 pl. de photos et documents hors texte, mémorial des Eyssois et des familles de disparus, broché, bon état
En octobre 1943, la prison d'Eysses, à Villeneuve-sur-Lot, devient un lieu stratégique où les autorités de Vichy décident de concentrer tous les condamnés politiques de la zone Sud. Le chiffre des prisonniers politiques détenus à Eysses atteindra 1.400 début 1944. Eysses contre Vichy est le récit unique des hommes, – tant par leur part dans la résistance, – tant par leur comportement en prison, – tant part leur attitude en déportation – que part leur combat d’hier jusqu’à nos jours, qui surent en plus conjuguer le mot humanité. De leur expérience au bagne d’Eysses (47), ils donnèrent sens et existence aux mots : Vie, Liberté, Respect, Solidarité, Culture, Démocratie, Instruction, République. Après leur insurrection, ils furent pour leur très grande majorité déportés au camp de la mort lente de Dachau. 12 furent fusillés par les GMR... — "En 1943, toutes les prisons de France regroupent des “terroristes” : le gouvernement de Pétain-Laval ne reconnaît pas de détenus politiques ; pourtant en regroupant, à l'automne 43, a la Centrale d'Eysses prés de Villeneuve-sur-Lot, des centaines d'emprisonnés politiques jusqu'alors disséminés dans diverses prisons (de la zone sud en majorité), il s'agissait pour lui de mieux empêcher les évasions qui se multipliaient dans les petites prisons, en même temps que de garder sous la main une masse d'otages tout désignés. Les 1200 détenus sont représentatifs de la Résistance considérée dans la diversité de ses composantes et de ses formes d'action. Mais “frères d’armes”, déjà organises, dés les premiers jours, les détenus patriotes et anti-fascistes élisent une délégation générale des différents “préaux” qui réussit a arracher à la direction de la Centrale des avantages (droit de fumer, d'enseigner, d’envoyer et recevoir des lettres...) qui permettent, entre autres, a l'organisation clandestine “militaire” de se renforcer sous couvert d'activités sportives. Bien vite, le collectif prend en main toute la vie quotidienne des détenus, sans un esprit de solidarité qui a imprégné ces militants bien au-delà des quelques mois passés à Eysses, et dont témoigneront les quelques survivants rescapés des camps ou les hitlériens, “conscients du danger que leur faisait courir ce rassemblement de patriotes indomptables, merveilleusement unis et organisés”, les avaient déportés après que Vichy les eut remis aux autorités allemandes en mai 44. En effet, tout entière tournée vers la perspective d'une évasion collective, I'héroïque action du bataillon d’Eysses, entreprise le 19 février 44, a échoué : livrant combat à armes inégales contre des GMR abrités dans des blockhaus qu'a fait élever récemment le nouveau directeur du fort (un colonel milicien nommé a la suite de l'évasion réussie, le 3 janvier, de 54 détenus politiques français et anglais), et malgré la complicité de quelques gardiens et l'attente des groupes locaux de résistance, les détenus, pris sous les mitraillettes et les grenades des miradors, durent se rendre plutôt que d'attendre le carnage (les Allemands alertés se préparaient à bombarder la partie de la prison tenue par les insurgés). Sans doute faut-il chercher la cause de cet insuccès en partie aussi dans la mauvaise liaison avec la Résistance à l'extérieur : l'insurrection à l'intérieur de la Centrale devait être appuyée par une action des Groupes Francs de Lyon à l'extérieur (sous la direction du COMAC). En février, sachant ne plus pouvoir compter sur une aide extérieure rapide et efficace, le collectif décide de l'action : on ne peut risquer de voir les miliciens découvrir les armes cachées à l'intérieur, et d'autre part les combattants libérés pourront former un noyau de résistance renforçant les actions des bataillons Soleil, Hercule, Carlos de Dordogne-Sud (eux-mêmes constituant un important élément de diversion pour soulager les maquis de Savoie). Il faut lire le récit détaillé de ce combat, avec ses moments d'espoir et de repli, les multiples actes d’héroïsme de la part de ces hommes jeunes (moyenne d'âge : 28 ans) mais ayant déjà de nombreuses luttes et actions derrière eux (y compris dans la guerre d'Espagne) : il faut lire le récit de sa féroce répression par les miliciens (12 fusillés le 23 février) et l'horrible rappel des conditions de la déportation, dans des wagons à bestiaux ou les hommes sont entassés sans nourriture, et, plus horrible encore, sans eau (d'où l'hécatombe du convoi de la mort, de Compiégne à Dachau, 2-5 juillet 44). Ce livre écrit par Michel Reynaud à la demande de I'Amicale d’Eysses, après et d'après celui de Jean-Guy Modin, maintenant épuisé, en citant les noms et les actions de nombreux combattants de l'ombre, rappelle utilement qu'au-delà des statistiques et des explications historiques, c'est l'engagement individuel dans l'esprit de révolte et de désobéissance au “désordre établi” et à la honte comme politique qui a été le terreau de la Résistance..." (Claude Papp, Gavroche, 1993)
La Jeune Captive : Aimée de Coigny, duchesse de Fleury et la société de son temps (1769-1820), d'après des documents nouveaux et inédits.
P., Alphonse Lemerre, 1921, pt in-8°, 342 pp, un portrait en frontispice, broché, bon état
Anne-Françoise-Aimée de Franquetot de Coigny est plus célèbre par le nombre de ses amants illustres que par son rôle effectif dans l’histoire, mais elle a eu un moment d’influence lors de la Restauration... — "Cette épithète de Jeune Captive sous laquelle apparaîtra toujours Aimée de Coigny, c'est André Chénier qui l'en a pour toujours couronnée en lui offrant ces stances délicieuses qui chantent dans toutes les mémoires. Pourtant il ne fut ni son amant, ni son amoureux ; elle lui apparut dans la prison sinistre à plusieurs reprises et la grâce de la jeunesse menacée par la mort fut pour le poète un sentiment plus beau que l'amour. Or, la jeune Aimée, au nom prédestiné, était prisonnière à Saint-Lazare avec son amant M. de Montrond qui sauva leur vie en soudoyant le geôlier. Libres ils s'épousèrent, voyagèrent, se quittèrent... Aimée n'en était pas au début de ses aventures. Mariée à quinze ans au duc de Fleury, divorcée et presque ruinée, elle aima le duc de Lapzun, émigra en Italie, connut à Rome et Naples d'autres admirateurs, revint imprudemment en France, y aima Montrond, camarade de son ex-mari et le plus séduisant des garçons sans scrupules... L.-J. Arrigon nous offre un portrait de la Jeune Captive, dans son livre si intéressant et d'un talent si précis et documenté." (Revue des Deux Monde)
De Lattre. Documents inédits.
Perrin, 1990, in-4°, 142 pp, 141 photos pour la plupart inédites, cart. illustré de l'éditeur, bon état
Après la publication des écrits du maréchal de Lattre (trois volumes parus chez Plon) couvrant la totalité de sa vie et de son action, une partie essentielle de ses archives restait à explorer : un fond iconographique considérable et largement inédit. Parfaitement classés, inventoriés au prix de longues années de travail par la maréchale de Lattre, ces albums constituent autant de documents historiques, parfois plus explicites qu'un discours, plus révélateurs qu'une lettre. Ce livre n'a pas pour objet d'ajouter à une liste déjà longue un monument de plus en hommage au chef et à ses hommes. Il se propose au contraire, l'image aidant, d'entrer dans le vif d'une destinée et d'un caractère encore trop ensevelis sous le marbre de la légende. Homme de communication avant l'heure, metteur en scène magistral de sa propre épopée, le chef de la 1ère Armée et le Commandant en chef en Indochine savait utiliser la photographie à la fois pour sa propre image et comme un moyen d'agir sur les hommes. Il forma des équipes spécialisées pour "illustrer" la guerre sur les lieux des combats. Issu de leur travail, cet album n'est pas un livre de plus sur le roi Jean. Contournant une légende quelque peu écrasante, celui-ci révèle un de Lattre plus intime, en famille, avec sa femme et son fils comme au milieu de ses hommes. Souvent, l'image révèle une vérité profonde. Ainsi, en 1941, ce général au regard désespéré parmi les dignitaires de Vichy... L'enfant de Mouilleron-en-Pareds, l'élève officier de St-Cyr et de Saumur, le combattant de la Grande Guerre et du Maroc, le jeune général de 1940, le stratège implacable qui conduit la 1ère Armée jusqu'au Danube et redresse en une année la situation en Indochine, est saisi à chaque étape de sa vie dans le feu de l'action et la fraternité de ses soldats, "lieutenants et capitaines" ou "maréchaux". Pour la première fois, la maréchale de Lattre a accepté d'ouvrir l'intégralité de ses albums, les confiant à Jean-Luc Barré, qui a déjà publié ses archives. Voici donc un document historique de premier ordre. Sous le masque souverain du Maréchal, c'est le visage d'un homme sensible et généreux qui se dévoile, un homme d'idéal emporté jusqu'au bout de ses combats.
Le comte de Boigne, général des Mahrattes, 1751-1830.
Hachette, 1956, in-8°, 224 pp, un portrait en frontispice, une carte, sources et biblio, reliure demi-toile verte à bandes, dos lisse, pièce de titre basane verte, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état. Edition originale
Benoît Leborgne, plus connu sous le nom de comte de Boigne, né le 8 mars 1751 à Chambéry (alors duché de Savoie du royaume de Sardaigne) et mort dans la même ville, le 21 juin 1830, est un aventurier savoyard qui fit fortune aux Indes. Fils de commerçants bien établis, il fit une carrière militaire. Formé au sein de régiments européens, il rencontra le succès en Inde en se mettant au service de Mahâdâjî Sindhia, qui régnait sur l'empire marathe, en Inde. Celui-ci lui confia la création et l'organisation d'une armée. Devenu général, il entraîna et commanda une force de près de cent mille hommes organisée sur le modèle européen qui permit à la Confédération marathe de dominer l'Inde du nord et de rester le dernier État autochtone de l'Hindoustan à résister aux Anglais. Après une vie mouvementée, Benoît de Boigne revint en Europe, d'abord en Angleterre, où il se remaria avec une émigrée française Adèle d'Osmond, fille du 4e marquis d'Osmond, d'une antique et illustre famille normande (après avoir répudié sa première épouse d'origine persane), puis en France, à Paris durant le Consulat, et enfin en Savoie, sa terre d'origine. Devenu notable, il consacra la fin de sa vie à des œuvres de bienfaisance au profit de Chambéry, sa ville natale. Le roi de Sardaigne lui attribua le titre de comte. Il fut également président du conseil général du département du Mont-Blanc, nommé par l'empereur Napoléon Ier.
Histoire générale illustrée du Théâtre.
P., Librairie de France, 1931-1934, 5 vol. in-4°, vi-236, 301, 269, 296 et 438 pp, très nombreuses gravures (plus de 1000), important index des auteurs, des acteurs et des pièces, reliures toile brique, dos lisses avec pièces de titre et de tomaison basane vert olive (frottées), couv. et dos conservés, bon état. Compte-tenu du poids important de l'ensemble (10 kg), nous serons amenés à demander des frais d'expédition plus importants en cas d'envoi
Ouvrage de référence. Complet. Cette monumentale histoire du théâtre par Lucien Dubech, un des meilleurs critiques de son temps, est illustrée de plus de 1000 reproductions in et hors-texte, en noir et en couleurs avec de belles photographies en héliogravure. Dans le cinquième et dernier volume, un chapitre entier est consacré au Théâtre Libre. Texte établi avec la collaboration de Jacques de Montbrial et de Claire-Eliane Engel. C'est à Madeleine Horn-Monval, bibliothécaire à l'Arsenal, qu'on doit la très riche iconographie. — Tome 1 : Le théâtre grec – Le théâtre latin. Tome 2 : Le théâtre des miracles et des mistères – Le théâtre profane au Moyen Âge – Le théâtre espagnol – Le théâtre italien. Tome 3 : Le théâtre anglais aux XVIe eyt XVIIe siècles – Le théâtre français. Tome 4 : Le théâtre français au XVIIIe siècle – Le théâtre européen au XVIIIe siècle. Tome 5 : Le théâtre français au XIXe et au début du XXe siècle – Le théâtre européen au XIXe siècle.
Fouquet.
Fayard, 1987, in-8°, 404 pp, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
Vaincu politique, Fouquet est surtout un vaincu de l'Histoire. L'image du ministre léger et prodigue s'est imposée comme une évidence. Pourtant, au terme de cette enquête, la personnalité du surintendant apparaît bien différente de ce poncif. Par son attitude et son caractère, il a certes renforcé l'équivoque. Mais il a perdu son bien, celui de sa famille, joué le destin de son clan, hypothéqué l'avenir de ses enfants avant de perdre sa liberté et son honneur. Vingt ans de prison pour huit année de vertige, mais aussi de bons et loyaux services : un homme capable de tout sacrifier à ses chimères et à son devoir mérite qu'on lui rende justice avant de le condamner si cela est nécessaire. Ni séducteur ni concussionnaire ni factieux, Nicolas représente en réalité l'archétype du financier virtuose, du politique efficace, de l'ami fidèle et du chrétien militant. A la croisée de tous les grands courants de l'Ancien Régime, il en assume les contradictions et les grandeurs.
Les Principes de 1789 et la science sociale.
Hachette, 1889, in-12, viii-362 pp, reliure demi-percaline anthracite, dos lisse, pièce de titre basane noire, fleuron et double filet doré en queue (rel. de l'époque), qqs pâles rousseurs, bon état
Thomas Ferneuil est l’un des pseudonymes qu’utilise Fernand Samazeuilh (1845-1921), banquier bordelais et très actif président de la Société des Amis de l’Université de Bordeaux. — "Qu’on le regrette ou non, la Révolution française, d’objet de foi qu’elle était, devient de plus eil plus un objet de science. La doctrine révolutionnaire ne nous apparaît plus comme un évangile impeccable ni comme un tissu de monstrueuses aberrations, mais nous nous habituons peu à peu à n’y voir qu’un fait social de la plus haute importance, dont nous cherchons à connaître les origines et la portée. Les temps commencent à être mûrs pour une étude objective et impartiale de cette histoire. Le très intéressant livre que vient de nous donner M. Ferneuil est une nouvelle et importante manifestation de cet état d’esprit. La question que s’est posée M. Ferneuil n’est pas de celles que l’on peut résoudre d’un mot, car les principes de 89 peuvent être considérés sous des aspects très différents. Ils sont un événement historique, un fait politique, en même temps qu’une théorie scientifique de la société. Oubliez les conditions sociales dans lesquelles ils se sont produits pour les considérer en eux-mêmes, et vous n’y verrez qu’une suite de propositions abstraites, définitions, axiomes, théorèmes, qui se présentent comme le résumé d’une science définitive : c’est une sorte de bréviaire de sociologie, du moins d’une certaine sociologie. Mais replacez-les dans leur milieu historique, et le point de vue change. Les hommes de la Révolution n’étaient pas des savants qui imaginaient un système dans le silence du cabinet, mais des hommes d’action qui se croyaient appelés à reconstruire la société sur des bases nouvelles ; et il est trop clair qu’une pareille reconstruction ne pouvait pas se faire d’après une méthode scientifique. En réalité ce sont les besoins, les aspirations de toute sorte dont était travaillée la société française qui ont guidé les hommes d’État de l’époque et déterminé les grandes lignes de l’œuvre à la fois destructive et réparatrice qu’ils avaient entreprise. Les fameux principes ne font qu’exprimer ces tendances, bien plutôt que les rapports réels des choses..." (Émile Durkheim, Revue internationale de l'enseignement, 1890) — "D'autres ont jugé, et jugé sévèrement, les principes de 1789 à lumière de l'histoire ; après M. Taine, ce point de vue est épuisé. M. Ferneuil entreprend de les critiquer à la lumière d'une science embryonnaire, la sociologie. Aux solutions des problèmes sociaux dogmatisées par nos aïeux révolutionnaires, il oppose celles que préconisent nos contemporains évolutionnistes. Comme on le voit, sa critique n'est pas seulement négative, elle ne se borne pas à démolir, elle reconstruit et d'ailleurs, jamais haineuse ni passionnée, elle ne s'inspire d'aucun esprit de parti... Le livre que nous venons d'apprécier est intéressant, instructif et opportun, et digne assurément d'être recommandé aux lecteurs de la “Revue”." (Gabriel Tarde, Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, 1889) — "... « Les droits garantis aux citoyens sont contenus dans cette formule fameuse : les principes de 1789 », ces principes de 1789 « ne sont pas autre chose, considérés en eux-mêmes, que l'expression de la justice dans l'organistion politique et sociale » (Aucoc, 1878). Pouvaient s'établir ainsi, à partir des déclarations des droits, maintes constructions déductives se réclamant des sciences politiques ou sociales. C'est le cas de “Les principes de 1789 et la science sociale” dans lequel Th. Ferneuil parcourt tous les chapitres de la science sociale avant de dire son mot sur le droit politique (suffrage universel, système représentatif, nature et distinction des pouvoirs) et ce qu'il dit être le droit privé( il y rattache les questions du collectivisme et du socialisme)." (Pierre Favre, “La constitution d'une science du politique”, Revue française de science politique, 1983)
Naissance de Rome (Jupiter, Mars, Quirinus, II).
Gallimard, 1944, in-12, 221 pp, broché, bon état
"Naissance de Rome paraît en 1944, Comme son titre l’indique, le livre reprend le dossier de la fondation de l’Urbs qui avait été esquissé dans Jupiter Mars Quirinus. La question était passionnément discutée chez les latinistes qui essayaient de faire la part de la légende et de l’histoire. L'interprétation dominante mettait l’accent sur une fusion de diverses ethnies qui aurait abouti à un synœcisme (un contrat de fondation), ou sur l’alliance des composantes sociales. Dès 1940, Dumézil a déplacé l’explication sur le seul terrain de la mythologie : à partir d’un texte de Properce, il affirme que la description et la caractérisation des trois tribus primitives de Rome « définissent excellemment les trois fonctions sociales indo-européennes » et que la guerre entre Latins et Sabins est un exemple type de guerre de fondation dont on retrouve d’autres illustrations dans les mythologies germanique (guerre des Ases et des Vanes), indienne (querelle d’Indra et des Açvin) et celtique (querelle des Tuatha Dé Danann et des Fomôre). Une telle lecture, purement légendaire, aboutit en fait à remettre en cause toutes les interprétations admises jusqu’alors, ce à quoi les latinistes, notamment André Piganiol et Jérôme Carcopino à cette époque tout-puissants, ne peuvent se résoudre. Dumézil estime donc nécessaire, face à des critiques extrêmement violentes, de reprendre le dossier sur un plan purement romain..." (Hervé Coutau-Bégarie)
Guinguettes et lorettes. Bals publics et danse sociale à Paris entre 1830 et 1870.
Aubier, 1986, in-8°, 343 pp, 16 pl. de gravures hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Sous l'œil bienveillant du garde municipal, les Parisiens évacuent leurs soucis quotidiens dans la danse. A chaque classe sociale son bal : guinguette pour les plus pauvres, bal de l'Opéra pour les plus riches, le plaisir est toujours le même. Étudiants chahuteurs autant que bourgeois pudibonds s'enivrent de musique et de danse. Des excès du carnaval révolutionnaire, dans les années 1830, à la subite attaque du bal et de ses mœurs jugées soudain scandaleuses au début du second empire, François Gasnault ressuscite pour ses lecteurs un Paris insolent et remuant. Ce livre, œuvre d'historien, est une contribution complète, claire et vivante à l'histoire culturelle de Paris au XIXe siècle. — "Que la fête soit pour les historiens un mode d'approche particulièrement fécond de la société et des mentalités n'est plus à démontrer aujourd'hui. Mais on n'avait, dans cette perspective, pas étudié le bal. François Gasnault veut combler cette lacune pour le Paris du milieu du XIXe siècle. (...) Les bals d'avant 1840 pouvaient susciter dans la société un apparent unanimisme. Mais l'image plus sensuelle des danses nouvelles entraîne vite une gêne insurmontable dans une société où s'affirme la pudibonderie. Ainsi, un temps amusement et défoulement collectifs, la danse dans les bals publics en vient à ne plus pouvoir être l'exutoire des fantasmes d'une société « malade de ne pouvoir associer respectabilité et sexualité ». Ouvrage agréable à lire, très vivant, développant avec finesse des analyses originales, le livre de François Gasnault est une intéressante contribution à l'histoire des comportements sociaux dans le Paris du XIXe siècle." (J. Bouillon, Revue d’Histoire moderne et contemporaine, 1987)
Pauline Borghèse, sœur fidèle.
Pierre Amiot, 1958 in-8°, 235 pp, 12 pl. de gravures hors texte, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
Biographie de Pauline Bonaparte (1780-1825), la plus belle des sœurs de Napoléon Bonaparte et sa préférée.
Dictionnaire de l'Antiquité. Mythologie, littérature, civilisation. Publié par l'Université d'Oxford sous la direction de M.C. Howatson. Traduit de l'anglais.
Laffont, 1993, in-8°, 1066 pp, 5 cartes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Bouquins)
Version française, complétée et mise à jour, du célèbre Oxford Companion to Classical Literature. Un instrument de travail unique en son genre. Destiné à tous les amateurs de la Grèce et de Rome et pas seulement aux spécialistes, ce dictionnaire fait revivre les aspects les plus variés – les plus insolites aussi – de la civilisation antique. Biographies souvent haute en couleurs des grands personnages historiques, tel Néron, Vespasien ou Zénobie, carrière de philosophes et de poètes, d’Euripide à Sapho et à Virgile, évocation de sites (Thèbes, Rhodes), d’institutions politiques, de traits de mœurs, etc. En 3000 articles, c’est toute l’histoire de la Grèce et de Rome qui défile, de l’époque archaïque à l’invasion des barbares, de l’Asie Mineure à la Gaule et aux îles Britanniques.
Août 1944 – Libération de Paris. Aquarelles de Pierre Albert Leroux. Textes de I. Blanchot.
P., A. Lahure, 1945, in-8° à l'italienne (18,5 x 28), 24 pp, 24 pages de texte + 40 planches d'illustrations en couleurs, broché, couv. illustrée en couleurs, bon état
La libération de Paris en aquarelles par le peintre militaire Pierre Albert Leroux (1890-1959). Au moment de la Libération, il descend dans la rue et saisit quelques scènes qui seront publiées dans Libération de Paris, parue en mars 1945. Une grande page de l'histoire de France est ainsi saisie sur le vif par un artiste.
Rome et l'intégration de l'Empire (44 av. J.-C.- 260 ap. J.-C.). Tome 1 : Les structures de l'empire romain.
PUF, 2015, in-8°, liv-412 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Nouvelle Clio)
Du Haut Empire, on donne volontiers une image caricaturale. Défini sans précaution comme une monarchie brutale et brouillonne, le régime du principat est considéré tantôt comme un système prédateur, tantôt comme une période idyllique de paix et de félicité, interrompue par quelques rares guerres civiles et progressivement détruite par les barbares. C'est contre ces excès que veut réagir ce livre. Le principat était indéniablement un régime autoritaire et répressif, fondé sur le pouvoir militaire et sur l'exploitation des pauvres, libres ou non libres. Mais il n'était ni une monarchie absolue, ni une simple machine impérialiste. Très souple et en mutation permanente, le régime du principat a réussi à maintenir une relative paix intérieure et à gouverner, voire à intégrer dans l'empire, sur le plan politique, social et économique, les régions, les cités et les élites de tout le monde méditerranéen.
La Société celtique dans l'idéologie trifonctionnelle et la tradition religieuse indo-européennes.
Editions Ouest-France, 1991, in-8°, 200 pp, biblio, broché, couv. illustrée, qqs annotations crayon, surlignures stabilo sur 3 pp, sinon bon état
Après la description des druides et celle de l'ensemble de la civilisation, les auteurs traitent de la société celtique, non pas dans le détail de descriptions qu'un seul livre aurait de la peine à contenir, mais dans le principe de son organisation et de son fonctionnement, c'est à dire dans le cadre d'une idéologie traditionnelle et religieuse, ternaire et tri fonctionnelle indo-européenne, qui règle et équilibre les capacités et les compétences de chacun : druides qui administrent le sacré ; guerriers détenteurs d'une force brutale canalisée et commandée par le roi pour la défense et la tranquillité de tous ; artisans et producteurs qui procurent à la communauté le moyen de subsister. Ce sont les fondements et les articulations des trois classes indo-européennes, sacerdotale, guerrière et productrice, dans leur stricte définition "dumézilienne" qui sont examinées minutieusement, du point de vue celtique, par référence et par comparaison à l'archétype indien raidi et durci en castes étanches et définitives. Il en ressort l'existence d'une société celtique des hommes et des dieux, non pas primitive ou embryonnaire, grossière et cruelle, telle qu'on s'est souvent plu à la décrire, mais au contraire parfaitement équilibrée, dans laquelle l'autorité spirituelle du druide et le pouvoir temporel du roi, favorisent la coexistence et la pratique d'innombrables techniques, intellectuelles et artisanales. Les brillantes réalisations de la civilisation celtique que nous découvrent les archéologues n'ont pas d'autres causes. — Les auteurs travaillent depuis très longtemps à la même œuvre. Françoise Le Roux est spécialiste de l'histoire des religions. Christian-J. Guyonvarc'h est professeur de celtique à l'Université de Rennes 2. Il est spécialisé dans l'étude des textes irlandais médiévaux. Ils ont notamment publié "Les Druides" aux Editions Ouest-France.
“Conformément à l'ordre de nos chefs...” Le drame des forces de l'ordre sous l'Occupation.
Plon, 1985, in-8°, 326 pp, préface de Jean d'Escrienne, qqs fac-similés, broché, couv. illustrée, bon état
Henri Longuechaud montre avec quelle constance, dès 1940, et surtout à partir de 1941, les hommes du nouveau régime organisent la répression contre tout ce qui se révèle anti-allemand, gaulliste ou pro-anglais. C'est la création des "polices spéciales", c'est le serment de fidélité à Pétain, ce sont les premières mesures antisémites, c'est enfin la réorganisation de la gendarmerie...On s'oriente vers une Gestapo française – ce sera la Milice avec Darnand – la police judiciaire devient pour finir police de sûreté...
Une Province française au temps du Grand Roi : la Brie.
Hachette, 1979, in-8°, 350 pp, préface de Pierre Goubert, sources, biblio, liste des noms de lieux cités, broché, couv. illustrée, bon état
Panorama de l'activité rurale en Brie au XVIIe siècle et analyse de la vie quotidienne des villages sous Louis XIV. — "Étude d'histoire sociale, fondée sur le Mémoire de la généralité de Paris, rédigé en 1699, et sur le dépouillement d'archives administratives, judiciaires, ecclésiastiques et notariales conservées à Melun. Après avoir décrit les cadres de la vie rurale en Brie à la fin du XVIIe siècle et la hiérarchie féodale des terres, Émile Mireaux montre que la prépondérance de la grande propriété y est récente, et qu'elle résulte d'un accaparement. Le tableau qu'il brosse de la vie et de l'activité économique des fermes et des villages, des rapports entre villageois, citadins, châtelains et gens d'Église est précis et vivant." (Revue française de science politique) — La Brie est une région naturelle située dans la partie orientale du bassin parisien, approximativement entre les vallées de la Marne au nord, de la Seine au sud et la côte d'Île-de-France à l'est. Elle couvre une superficie d'environ 5.000 km2. D'un point de vue géographique, on distingue une Haute-Brie (autour de Meaux) et une Basse-Brie (autour de Provins). Historiquement parlant, on distingue la Brie française (Brie-Comte-Robert), la Brie champenoise (Meaux) et la Brie pouilleuse (Château-Thierry). — "Aux premières pages de ce livre remarquable M. Emile Mireaux évoque l’histoire « événementielle », celle des empires, des guerres et des révolutions. Il y ajoute celle de la pensée et des lettres. Laissons la pensée qui nous obligerait à nous interroger sur sa valeur. Il suffit de constater que les « lettres » et l’objet qu’elles choisissent généralement : les modes différentes de l’amour, comptent pour peu sur le fond. M. Emile Mireaux dit : la toile de fond — de l’histoire des conditions vraies de la vie, le travail — il s’agit ici de celui de la terre, le salaire qu’en reçoivent ceux qui l’accomplissent, et le profit de ceux à qui cette terre appartient. C’est pourquoi il me semble que ce livre est important. Il l’est d’autant plus que son auteur ne peut être accusé de conclusions tendancieuses. Il expose le résultat de ses recherches ; elles rejoignent les observations que l’on pourrait faire aujourd’hui dans la Brie. L’agriculture s’y exerce au profit d’un « régime capitaliste de grande propriété et de grande exploitation ». Ce régime a commencé à s’établir à la fin du quinzième siècle pour trouver sous Louis XIV une forme que la Révolution n’a fait que confirmer. Les bénéficiaires seuls en furent changés. M. Emile Mireaux s’appuie sur une remarque de Camille Jullian qui avait vu, à la suite des troubles de la seconde moitié du troisième siècle en Gaule, que la grande propriété sort toujours plus grande encore d’une période d’anarchie. La misère issue de la guerre de Cent Ans avait dépeuplé la terre connue ; elle appartenait depuis trois siècles aux paysans qui l’avaient reçue à mesure que les défrichements créaient les parcelles cultivées de manière quasi communautaire. Un fait nouveau apparut dans la distribution des terres qui se fit au début du seizième siècle. On chercha bien à retenir le petit peuple et les artisans nécessaires à la société rurale, mais pour la première fois des baux portant sur de grandes superficies furent consentis à ceux que M. Mireaux nomme les laboureurs. Il cite en exemple : 120 arpents (47 hectares) à Sucy-en-Brie, 140 arpents (54 hectares) à Mory, 148 arpents (63 hectares) à Rozoy. Souvent un même bénéficiaire cumula plusieurs baux. Ainsi serait apparu dans la région parisienne la constitution de grandes propriétés formées par des terres tenues en roture. Les conséquences en furent nombreuses. Elles durent encore. Je ne peux pas ici suivre toutes les analyses de M. Emile Mireaux. Cette révolution, écrit-il, dura deux siècles, ce qui est peu dans l’histoire d’une nation. Les « riches laboureurs », pour parler comme La Fontaine, ou les marchands qui, à Rozoy, avaient accaparé les huit dixièmes des terres baillées à cens, eurent des héritiers qui prirent rang parmi les bourgeois et les anoblis. Ils rejoignent les rangs de la bourgeoisie parisienne, de la noblesse de cour et des hommes d’Eglise qui par achat ou par legs provoqués se constituent des placements sûrs. La terre est alors le meilleur de ces placements. En 1588, le chapitre de Notre-Dame cède à la Grande Paroisse 300 arpents de terres en friche (127 hectares) au greffier en chef du bailliage de Montereau. Ce domaine sera au dix-huitième siècle celui de M. de Trudaine, seigneur de Montigny. Chaque période de troubles donne lieu à de nouvelles distributions de la terre, allant de plus en plus au profit des classes supérieures, riches ou aisées, et au détriment de la classe paysanne qui a été progressivement évincée. Cette classe paysanne, on la retrouve dans les ouvriers de culture et les manouvriers employés par les « riches laboureurs » qui font figure déjà d’industriels. Et ceux-ci travaillent aussi pour des propriétaires qui ne résident pas et ne prennent aucune part, sauf de rares exceptions, au travail qui s’accomplit pour eux. Il arrive ainsi que la Brie paie en location quelquefois plus qu’elle ne recevra de Paris par la vente de ses produits. Les années de récolte abondante lui sont aussi désastreuses, à cause de la baisse des prix, que celles de disette où elle n’a pas assez à vendre après avoir dû prélever ce qui est nécessaire à la consommation de la ferme et à celle des bêtes. Autant que le permettent les chiffres qui résultent de ce genre de recherches, M. Emile Mireaux estime à 17,5 pour cent la part du revenu qui va aux propriétaires. Proportion considérable, écrit-il, à laquelle il faut ajouter la dîme qui est supérieure elle-même au produit de l’impôt. On lira le chapitre Revenus et niveaux de vie, qui traite de cette question. L’une des conclusions les plus intéressantes de ce livre note le renversement qui s’est fait à notre époque : la ville industrielle et commerçante prenant quelquefois en charge l’agriculture nécessaire et frappée d’anémie. Sous Louis XV, la ville était un « compartiment économiquement sous-développé ». La civilisation était agricole. La Brie, en l’occurrence, nourrissait et finançait Paris." (Robert Coiplet, Le Monde diplomatique, 1959)
Temps cyclique et gnose ismaélienne.
Berg International, 1982, gr. in-8°, 208 pp, broché, couv. illustrée à rabats, qqs annotations et soulignures stylo, sinon bon état
"Ce volume regroupe le texte de trois conférences déjà anciennes (respectivement de 1952, 55 et 56), et rééditées à l’intention d’un public plus vaste. Le thème général en est la perception du temps dans la pensée gnostique iranienne (mazdéenne) et musulmane (ismaélienne). La question et ses implications sont bien sûr immenses. La philosophie et l’ethnologie contemporaines ont souligné combien la conception quantitative du temps, découpé en heures et en jours, n’est qu’une vision parmi d’autres dont se servent les humains pour se situer dans leur devenir, et que bien des peuples et des courants de pensée ont une approche beaucoup plus complexe de l’évaluation du changement. C’est à explorer les rythmes de certaines autres façons de vivre la durée, que s’est attaché ici Henry Corbin. (...) Au cours de ces développements d’une ampleur intellectuelle et d’un mouvement parfois magistraux, Henry Corbin donne au lecteur de pénétrer dans des mondes mentaux, intégrant « quelque chose comme une autre dimension encore », et cette impulsion même vers l’exploration des « formes de l’esprit » en Iran est aussi un des apports les plus féconds du livre." (Pierre Lory, Bulletin critique des Annales islamologiques, 1986)
Vingt années de la Vie d'un Négrier.
Les Libertés françaises, 1938, pt in-8°, 389 pp, broché, bon état
Cette histoire véridique est racontée par un authentique aventurier, qui n’invente rien des navigations qu’il fait, des paysages qu’il décrit, des crimes qu’il commet. L’histoire de la vie et des aventures du capitaine Théodore Canot, trafiquant en or, en ivoire et en esclaves sur la côte de Guinée entre 1820 et 1840. Ces Confessions, mémoires confiées à un journaliste américain, Brantz Mayer, et publiées à New York au milieu du XIXe siècle, furent longtemps considérées comme un classique de la littérature d'aventures : naufrages, beuveries, batailles rangées entre trafiquants... rien ne manque aux amateurs. Mais aujourd'hui, tout le prix de ce récit exceptionnel réside également dans le tableau exhaustif de la traite négrière après les guerres napoléoniennes. On y trouve données économiques de base, description de la logistique des diverses branches de ce commerce, ainsi que le raisonnement intellectuel permettant de justifier ce « négoce », et qui constituera l'un des fondements de l'histoire du racisme. Né en 1804 à Florence d'une mère Italienne et d'un père Français, Théodore Canot navigua presque toute sa vie sous les pavillons du monde entier, devenant l'un des négriers les plus connus du XIXe siècle. Ses mémoires lui assurèrent la notoriété, et il finit sa vie en France en 1860 après avoir été administrateur colonial en Nouvelle-Calédonie.
Mémoires 1754-1815. Introduction, notes et établissement du texte par Paul-Louis et Jean-Paul Couchoud.
Plon, 1982, in-8°, 832 pp, nouvelle édition revue par Jean-Paul Couchoud, biblio, index, reliure cuir vert de l'éditeur, bon état (Coll. Les Mémorables)
"Voici les Mémoires les plus attendus, les plus lus et les plus contestés sur le règne de Napoléon." (Jean Tulard) — Les Mémoires de Talleyrand ont eu une histoire éditoriale compliquée à l'image de leur auteur. Vol d'un premier manuscrit par un secrétaire infidèle en 1827, faux Mémoires écrits par le "teinturier" Lamothe-Langon en 1838, publication en 1891 par le duc de Broglie à partir d'un texte préparé par le diplomate Adolphe de Bacourt avant sa mort en 1865, enfin cette excellente édition critique publiée par Paul-Louis et Jean-Paul Couchoud en 1957. Comme le fait justement remarquer Jean Tulard, la vraie question est moins de l'authenticité du texte, tantôt écrit, tantôt dicté, et remanié, composé sans ordre chronologique en chapitres séparés, que du contenu proprement dit. On attendait des révélations, ce sont surtout des justifications car Talleyrand, quand il écrit, est encore aux affaires, soucieux de contrer les attaques sur des épisodes discutables de son lourd passé... — "Taillerand, Talrand, Tallérand – Napoléon l'appelait Taillerand, – on ne sait au juste comment le nommer ; on ne sait pas non plus qui il est, et il l'avait voulu ainsi, préférant rester une énigme, un mystère, aux yeux de la postérité. La prétention était adroite. L'énigme convient au politique ; le mystère peut cacher le traître. Il avait treize fois prêté serment à des gouvernements divers, et il ne se sentait pas gêné de ses dévouements prodigués à des "légitimités successives", comme disait Lavisse. Il expliquait qu'il avait toujours mieux suivi l'intérêt de la France que celui de ses maîtres passagers. Bonne excuse pour les doubles jeux. Malgré la parole donnée, l'explication serait plausible si les arrangements de politique extérieure de ce tortueux diplomate ne s'étaient pas accompagnés d'infâmes tractations financières et d'une "immense fortune" scandaleuse... La publication des Mémoires a été longtemps différée. Ils ont paru en 1891, en cinq volumes présentés par le duc de Broglie, d'après la copie authentique préparée par Mme de Dino, duchesse de Courlande, héritière des biens et du nom de Talleyrand. Le texte imprimé en 1891, aujourd'hui introuvable, reste bon ; c'est celui que MM. Couchoud reproduisent, en y ajoutant après chaque chapitre d'importants "Documents" tirés des archives de Talleyrand, de sa correspondance et de Mémoires ou lettres de contemporains le concernant. L'édition présente ne réimprime que la première partie des Mémoires, celle que Talleyrand avait arrêtée en 1816 lors de sa sortie de la vie politique, qu'il croyait alors achevée. Mais son ambassade de Londres, sous Louis-Philippe, entre 1830 et 1834, devait lui fournir la matière de deux autres tomes... L'intérêt de cette dernière partie est moins grand que de la première, où "le prince" rapporte les événements de la Révolution et de l'Empire auxquels il a été mêlé, et le rôle qu'il y a joué..." (Émile Henriot, Le Monde, 1958)
Les Églises comtoises. Leur architecture, des origines au XVIIIe siècle. Préface de Lucien Febvre.
Picard, 1954, fort in-4°, 448 pp, illustré de 10 cartes, de 82 plans d'églises, de 26 figures dans le texte et de 72 planches hors texte, index, broché, qqs rousseurs, bon état. Un des 1200 ex. numérotés sur fleur d'Alpha des papeteries d'Avignon, seul tirage
Les églises comtoises se répartissent dans les départements du Doubs, du Jura, de la Haute-Saône et le Territoire de Belfort. Celles qui sont étudiées ou citées dans ce volume s'élèvent à près d'un millier. C'est donc un ouvrage monumental que vient de leur consacrer M. René Tournier, singulièrement bien placé pour les connaître et les étudier en sa qualité d'architecte des Monuments historiques du Doubs. C'est en même temps le premier ouvrage d'ensemble sur des édifices dont il n'existait guère jusqu'à présent que des études disséminées pour la plupart dans des articles de revues. Pour mesurer l'effort de M. Tournier, il suffit de rappeler que les synthèses de l'abbé Brune, vieilles déjà d'une soixantaine d'années, concernaient seulement le Jura, ne consacraient que vingt-six pages aux églises romanes de ce département et moins encore aux églises gothiques. L'auteur décrit l'architecture religieuse dans la Comté suivant les grandes étapes de son évolution : époque romane précédée des expériences pré-romanes, époque gothique, époque classique. Dans chacune de ces grandes divisions, il étudie dans leur plan et leur ordonnance intérieure les monuments les plus importants sans oublier pour autant la construction, la décoration, les élévations extérieures, les clochers, et rattache les autres édifices à l'analyse des plus caractéristiques. (...) Tel qu'il se présente, ce travail comble une importante lacune. Il est non seulement un bilan des connaissances acquises enrichi de notions inédites et d'aperçus très nouveaux, mais aussi un excellent instrument de travail qui, avec ses cartes, ses plans réduits à la même échelle, sa copieuse illustration et son index, peut servir de point de départ à des recherches nouvelles. (Jean Vallery-Radot, Revue d'histoire de l'Église de France, 1955)
Le Secret de Pearl Harbor (7 décembre 1941).
Payot, 1955, in-8°, 158 pp, traduit par le capitaine de vaisseau R. Jouan, préfaces du contre-amiral Kimmel et de l'amiral de la flotte W. F. Halsey, broché, bon état (Coll. de mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de la guerre)
"L'auteur, qui commandait les destroyers américains à Pearl Harbor lors de l'attaque du 7 décembre 1941, a réuni ici une documentation abondante pour prouver la thèse suivante : le gouvernement américain, c'est-à-dire le président Roosevelt, fut bien informé des plans japonais, mais il ne fit rien pour en empêcher la réalisation ; il ne les communiqua même pas au commandement de la flotte, afin que l'émotion provoquée par l' « attaque surprise » des Japonais amène l'opinion américaine à sortir de la neutralité. Cette thèse est loin d'emporter la conviction, mais le livre intéressera sans nul doute tous les historiens de la deuxième guerre mondiale." (Revue française de science politique, 1956) — "Le dossier de l'attaque japonaise contre Pearl-Harbor est déjà volumineux, mais il nous manquait la thèse de ceux qui firent d'abord figure d'accusés. Le contre-amiral Theobald, qui commandait les destroyers à Pearl-Harbor lors de l'agression du 7 décembre 1941, a réuni dans un volume clair et précis les arguments et les documents qui tendent à décharger les chefs militaires de toute responsabilité pour en faire retomber le poids entièrement sur le président Roosevelt. On ne s'étonnera pas que l'amiral Kimmel, qui commandait alors la flotte du Pacifique, et l'amiral de la flotte Halsey, aient donné à cette étude deux préfaces pleines de reconnaissance. Ce dernier présente l'amiral Kimmel et le général Short comme de "grands martyrs militaires". Les voilà maintenant lavés de tout soupçon. Les informations et, en particulier, les "messages Magic" qui auraient pu les éclairer sur la gravité de la situation et sur les intentions japonaises n'avaient pas été portés à leur connaissance. Les documents produits lors de l'enquête de la commission Roberts ont permis de blanchir les secrétaires à la guerre et à la marine, le général Marshall et l'amiral Stark. "Si Pearl-Harbor fut un désastre du point de vue naval, écrit l'auteur, ce fut aussi le prélude à la défaite totale des puissances de l'Axe." La réserve des isolationnistes disparut en effet lorsque l'opinion américaine apprit qu'au matin du 7 décembre 1941 l'agression japonaise avait provoqué la mort de 4.303 marins et soldats, en détruisant six cuirassés et une centaine d'avions. L'Amérique entrait en guerre sans soupçonner que Roosevelt avait sciemment maintenu dans les eaux hawaïennes une flotte affaiblie, comme pour inviter le Japon à l'attaquer, et que le premier souci du président était d'entraîner le pays dans le conflit. L'auteur évite de formuler le moindre jugement. Il se contente d'exposer, d'analyser, de rétablir la chronologie des faits, écartant toute "discussion morale" sur l'habileté avec laquelle Roosevelt sut vaincre l'isolationnisme des États-Unis. Mais le lecteur possédera tous les éléments d'une méditation sur l'art d'engager un peuple dans un conflit en laissant à l'adversaire le rôle d'agresseur." (Claude Julien, Le Monde, 1955)
Souvenirs de voyage. Nouvelles. Illustrations de Claude Delaroche-Vernet.
Monaco, Editions du Rocher, 1948, in-12, 222 pp, broché, couv. à rabats, état correct. Le Mouchoir rouge, Akrivie Phrangopoulo, La Chasse au caribou : les 2 premières nouvelles se rapportent au séjour de Gobineau en Grèce (1864-1868), la troisième à la mission à Terre-Neuve dont il fut chargé en 1859.
Études sur le Paris d'autrefois. Les Juges. Le Clergé.
P., Roustan et Champion, 1904, pt in-8°, 223 pp, broché, couv. abîmée avec pt manques, dos abîmé, état correct
Les juges, les avocats, les tribunaux. – Le clergé, les ordres religieux. — "Un beau livre d'une très forte et très aimable érudition." (Ph.-Emmanuel Glaser, Le Mouvement littéraire, petite chronique des lettres)
Deux études sur la Grèce moderne. Capodistrias. Le royaume des Hellènes.
P., Plon-Nourrit et Cie, 1905, in-12, iv-325 pp, broché, non coupé, bon état. Edition originale dont il n'a pas été tiré de grands papiers
Ces deux études présentent une analyse approfondie de la Grèce moderne. En 1878, libéré de ses fonctions, Gobineau est libre de s'exprimer. Il le fait à sa manière, en analyste averti, sans pathos, dans une prose éclatante. Il examine les changements politiques, sociaux et culturels qui ont eu lieu dans le pays depuis l'indépendance en 1821. Le livre est divisé en deux parties : La première traite de la Grèce sous le règne du roi Othon Ier, qui a régné de 1832 à 1862. Gobineau examine les défis auxquels le pays a été confronté pendant cette période, notamment la lutte pour l'indépendance, les conflits avec la Turquie et les problèmes économiques. La deuxième partie traite de la Grèce après la chute d'Othon Ier et de l'arrivée de Georges Ier en 1863. Gobineau examine les changements politiques et sociaux qui ont eu lieu pendant cette période, dont l'abolition de l'esclavage et l'expansion de l'éducation.
La Galilée.
Calmann Lévy, 1896, in-12, iv-248 pp, reliure demi-chagrin chocolat, dos lisse orné en long, titres dorés, tête dorée, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état
Pierre Loti (1850-1923) fut un romancier à succès et un mondain courtisé. C'est pourtant le même homme qui, délaissant les honneurs, partit pour le Sinaï en février 1894. Son ami Claude Farrère le décrivait comme "un agnostique qui ne se résigna jamais à renoncer à Dieu", d'où ce voyage en Terre sainte qui nourrira son inquiétude religieuse et lui inspirera l'une de ses œuvres majeures, récit de voyage autant que quête spirituelle. Loti espère en foulant la Terre Sainte retrouver la foi de son enfance. Ce récit relève plus du journal intime. Le récit commence le 17 avril 1894, lorsqu'il quitte Jérusalem, en direction de Damas puis Beyrouth où doit prendre fin son voyage en Terre Sainte. C'est l'occasion d'un superbe portrait de Damas entre les ruines silencieuses de son passé et l'agitation qui animait ses ruelles et ses souks au début du XXe siècle. Le voyage de Loti met aussi en lumière cette part d'âme que les villes perdent avec l'avènement du tourisme : le tourisme spirituel de Jérusalem ou l'arrivée massive des touristes européens à Damas avec l'achèvement du chemin de fer.
Correspondance avec sa sœur, Mère Bénédicte de Gobineau, 1872-1882. Publiée et annotée par A. B. Duff, avec la collaboration de R. Rancœur.
Mercure de France, 1958, 2 vol. in-8°, 319 et 329 pp, 7 planches hors texte, dont le frontispice du tome I, brochés, bon état. Première et unique édition
223 lettres (154 de Gobineau, 69 par sa sœur Caroline). Cet ouvrage contient aussi 4 importants fragments des souvenirs de la comtesse de La Tour sur les dernières années de Gobineau. La Correspondance de Gobineau est en grande partie inédite, à l’exception de celle échangée avec sa sœur et de celle avec Tocqueville. — "Ces deux cent vingt-trois lettres ont été échangées en l'espace de dix ans entre Gobineau et sa sœur, religieuse bénédictine à Sainte-Cécile de Solesmes. Au début de cette correspondance l'auteur de l'Essai sur l'inégalité des races humaines était ministre de France à Stockholm. De part et d'autre les lettres sont extrêmement affectueuses : Gobineau prend sa sœur pour confidente, l'entretient de ses soucis de famille (il vivait séparé de sa femme), de ses fonctions de diplomate, de ses travaux littéraires. En 1877, la « carrière » lui réservait une amère déception : il était assez brusquement mis à la retraite. D'un caractère maladif et d'une médiocre santé, il allait en outre souffrir d'embarras d'argent. Il alla vivre en Italie, à Rome, où il fréquentait la haute société cosmopolite, se consolant de n'être qu'un écrivain méconnu en s' adonnant à la sculpture. Malade, assombri, il devait mourir en octobre 1882." (Revue des Deux Mondes, 1958)
Wagner et Gobineau. Existe-t-il un racisme wagnérien ?
Le Cherche Midi, 1998, in-8°, 255 pp, préface de Serge Klarsfeld, index, broché, couv. illustrée, bon état
Les dramatiques événements de notre siècle ont donné de Wagner une image sulfureuse. L'approximation de sa pensée, ses erreurs manifestes (son antisémitisme, par exemple) conduisent souvent à le ranger parmi ceux que Daniel Goldhagen a récemment appelés les « bourreaux volontaires de Hitler », c'est-à-dire ceux qui en Allemagne ont préparé intellectuellement et moralement la politique d'extermination du dictateur nazi. Le débat est ouvert depuis un demi-siècle et semble loin d'être clos. L'auteur de ce livre apporte toutefois des pièces importantes à ce dossier. En effet, Wagner vers la fin de sa vie a rencontré, fréquenté et lu celui qui est unanimement reconnu comme le père du racisme moderne. Bien plus, Wagner a commenté “l'Essai sur l'inégalité des races humaines”, l'oeuvre majeure de Gobineau. Il a pénétré le fond des positions gobiniennes. Il a présenté à ces thèses des réponses d'autant plus intéressantes que personne ne les lui réclamait puisque l'écrivain français était inconnu à cette époque. Les conclusions du travail d'Éric Eugène montrent un Wagner qui, malgré ses erreurs et ses lâchetés, n'a pas failli sur l'essentiel. Elles expliquent également comment et par quels moyens Hitler pourra ensuite détourner la pensée de Wagner à son profit. C'est un livre important aussi bien pour les lecteurs qui s'intéressent à l'histoire des idées que pour ceux qui veulent tirer des leçons du passé afin de mieux affronter les dangers de notre temps.
Précis de décomposition.
France Loisirs, 1991, in-8°, 249 pp, préface de Jean-Paul Enthoven, reliure simili cuir éditeur noir, rouge et or très ornée, bon état (Coll. La Bibliothèque du XXe siècle)
"Toute idée devrait être neutre ; mais l'homme l'anime, y projette ses flammes et ses démences : le passage de la logique à l'épilepsie est consommée... Ainsi naissent les mythologies, les doctrines, et les farces sanglantes. Point d'intolérance ou de prosélytisme qui ne révèle le fond bestial de l'enthousiasme. Ce qu'il faut détruire dans l'homme, c'est sa propension à croire, son appétit de puissance, sa faculté monstrueuse d'espérer, sa hantise d'un dieu." (Cioran)
L'Inégalité des races. Précédé de La Révolution Gobinienne par J.-G. Malliarakis.
Editions du Trident/La Pensée Française, 1984, in-8°, 224 pp, broché, bon état
Gobineau (1816-1882). Un Don Quichotte tragique.
Hachette, 1981, gr. in-8°, 376 pp, 8 pl. de gravures et photos hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
"La plus récente et la plus complète biographie de Gobineau est celle de J. Boissel." (Jean Gaulmier, Romantisme, 1982)
Histoire des levées de la Loire.
P., Chez l'Auteur, 1961, gr. in-8°, 312 pp, 20 pl. de gravures et photos hors texte, 25 figures, sources et biblio, index des termes et locutions propres au langage des riverains de la Loire et au vocabulaire technique concernant les levées, index géographique et historique, reliure cartonnée de l'éditeur, bon état
Depuis plusieurs siècles se joue, dans une riante et fertile vallée de France, un drame intense entre les hommes et la nature, entre la Loire et ses riverains. Car cette Loire moyenne, entre Decize et Angers, apparemment si paisible, peut se montrer brusquement sauvage, débordant de son lit et emportant avec elle les patients produits de l’agriculture et du négoce. Les inondations de 1790, 1856 ou de 1910 sont encore inscrites dans les esprits et les pierres des maisons. Depuis l’Antiquité, à Tours, Saint-Benoît-sur-Loire, Blois ou Saumur, les hommes ont élevé des murailles de terre, de pieux et de fagots pour mettre à l’abri les riches terres du Val et leurs communautés. Et c’est un prince, Henri II Plantagenêt, qui, en 1160, va réussir à établir les premières grandes levées – les « turcies ». L’endiguement du fleuve ne cessera plus jusqu’à nos jours, alternant tâtonnements, succès et échecs. Une histoire passionnante que nous conte un maître de la géographie historique. Digne héritier de Marc Bloch, Roger Dion mêle ici observation perçante des paysages et analyse critique de toutes les sources archivistiques. — "Auteur d'une magistrale Histoire de la vigne et du vin en France des origines au XIXe siècle, entre autres beaux ouvrages qui font autorité, M. Dion nous donne aujourd'hui un modèle dans une discipline qu'il a portée à sa perfection : la géographie des humanistes selon la meilleure tradition de l'école française. A vrai dire, ce volume est la réédition sous une forme allégée de sa thèse sur le Val de Loire (1934). Il en a gardé la partie centrale avec ses assises scientifiques et leur apparat. Mais ici, la vocation historique de l'auteur s'affirme non seulement dans l'hommage liminaire qu'il rend au maître et initiateur que fut Marc Bloch, mais encore dans la prédilection accordée à la vie et au comportement du grand fleuve dans son Val, à l'action des hommes et à la réaction des forces naturelles. Une histoire qui part de l'époque de saint Martin de Tours, pour s'achever en notre temps, et qui tire sa matière aussi bien des documents d'archives, des chroniques, des rapports des ingénieurs et des décisions des pouvoirs publics que de l'observation et de l'analyse du paysage rural ou urbain, dans ses constantes et dans ses variables. (...) Nous ne saurions mieux faire en terminant, que d'en conseiller la méditation aux jeunes chercheurs – géographes autant qu'historiens – et d'attirer l'attention sur cette Loire moyenne, partie intégrante à bien des égards de l'ensemble des pays de l'ouest de la France dont l'histoire, les coutumes, les institutions furent jadis si étroitement solidaires." (Raymonde Foreville, Annales de Bretagne, 1961)
Les Bourbons. De Henri IV à Louis XV, 1589-1774.
Pygmalion, 2005, fort gr. in-8°, 862 pp, notices biographiques, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Les Rois qui ont fait la France)
Quatre règnes qui sonnent l'apogée de la France. Parti du petit royaume de Navarre, lointain cousin de la branche régnante des Valois, Henri IV conquiert pièce à pièce son royaume et relève la France des ruines engendrées par les guerres de religion. Ses trois successeurs poursuivent avec acharnement son œuvre : Louis XIII se montre un inflexible serviteur du devoir politique en se sacrifiant au bien de l'Etat. Louis XIV, roi à chaque instant de sa vie et travailleur infatigable, incarne le Grand Siècle même si l'éclat engendré par ses cinquante premières années de règne est terni par une fin tragique, suscitée par des guerres désastreuses. Louis XV, enfin, conscient de la nécessité d'amorcer des réformes qui seront reprises par les Révolutionnaires et Napoléon 1er, permet à l'économie nationale de prendre son essor ; il rattache la Lorraine et la Corse à la France. Pour les seconder, tous ces princes savent promouvoir des ministres de grande envergure (Sully, Richelieu, Mazarin, Colbert) qui consacrent leur intelligence et leur énergie au rayonnement de la France dans le monde occidental.
A la découverte de la Réunion. Tout l'univers réunionnais de ses origines à nos jours.
Saint-Denis, Editions Favory, 1980-1982, 10 vol. in-4°, texte sur 2 colonnes, très nombreuses photographies, gravures, figures et cartes, en noir et en couleurs, lexique et biblio, reliures simili-cuir rouge de l'éditeur, titres dorés sur les plats supérieurs et aux dos, bon état. Peu courant
10 volumes pour mieux connaître l’île de la Réunion. L’île de la Réunion, ce petit caillou de basalte en plein milieu de l’Océan Indien, est un lieu où de nombreuses coutumes et croyances se mélangent. Les différentes colonisations, qui ont eu lieu depuis sa découverte, ont défini le mode de vie et ce mélange de cultures. En effet, les réunionnais partagent différentes cultures, croyances et art de vivre. De plus, la flore et la faune, souvent endémique, se découvrent sur tous les pans de l’île. Cette encyclopédie permet de découvrir ou redécouvrir toutes ces coutumes, toute cette flore ou encore la langue créole... — Détail : Volume 1 : Géologie et volcanisme, par Lucien Montaggioni • Vol. 2 : Histoire, par Daniel Cadet • Vol. 3 : Approche géographique, par René Robert • Vol. 4 : Flore 1, par Thérésien Cadet • Vol. 5 : Flore 2, par Thérésien Cadet • Vol. 6 : Faune, par Harry Gruchet • Vol. 7 : L'homme et la langue créoles, par René Robert • Vol. 8 : Rites et croyances, par Christian Robert • Vol. 9 : L'art de vivre, par Michel Albany • Vol. 10 : L'art de dire : la littérature réunionnaise, par Jean-Claude Fruteau. — "... Ces dix volumes sont donc pour nous l'occasion de procéder à un inventaire que nous souhaitons aussi complet que possible de notre univers. Il ne s'est posé à moi aucune difficulté pour recueillir la signature d'un certain nombre de spécialistes dont les travaux depuis quelques années font autorité dans le domaine qui leur est propre – qu'ils soient fils de Bourbon pour la plupart ou, mieux encore, passionnés par cette île, par ses contrastes." (Michel Albany, présentation)
La Chevalerie. Édition préparée et adaptée par Jacques Levron.
P., Arthaud, 1960, in-8°, 368 pp, 180 illustrations tirées en héliogravure, imprimé sur papier hélio, index bibliographique, broché, jaquette illustrée, un coin de la page de titre découpé, état correct
"Les Éditions Arthaud viennent de rééditer l'ouvrage sur “La Chevalerie” de Léon Gautier, qui eut un grand retentissement à la fin du XIXe siècle. M. Jacques Levron, directeur du Service des Archives de Seine-et-Oise, a été chargé d'en rajeunir la présentation. Dans un avant-propos émouvant, il a fait revivre la belle figure de Léon Gautier, qui a passé toute sa vie de savant à étudier les textes poétiques du Moyen Age et qui, à la lumière de ces textes, a dressé un véritable code de la chevalerie aux XIIe et XIIIe siècles, époque à laquelle elle atteignit son apogée. On suit le seigneur depuis sa naissance jusqu'à sa mort à travers ses occupations, ses distractions, ses aspirations et ses vicissitudes : la chasse, la danse, les tournois, la guerre sont tout naturellement évoqués. M. Levron a eu l'heureuse idée de rejeter à la fin du volume, dans un substantiel appendice, certaines notes de Léon Gautier, qui, malgré leur grand intérêt, alourdissaient le texte et qui traitent des vêtements, des armes, des chevaux et de la fauconnerie. La présentation est impeccable. L'illustration, excellemment choisie, fait revivre le texte par l'image à travers les manuscrits ou toute autre œuvre d'art contemporaine." (Marc Thibout, Bulletin Monumental, 1960) — "Cet ouvrage, quoique déjà ancien, reste encore la meilleure étude que l'on ait faite sur la chevalerie." (Saffroy, I, 3577)
Paris - Haussmann. Le pari d'Haussmann.
Edition du Pavillon de l'Arsenal et Picard, 1991, in-4° oblong, 365 pp, texte sur 2 colonnes, nombreuses illustrations (croquis, gravures, photos, plans) en noir et en couleurs, tableau chronologique des principales percées, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
En 1891 meurt le baron Haussmann ; cent ans plus tard, une équipe d'architectes, d'urbanistes, de juristes, de paysagistes et d'historiens de l'art fait revivre son oeuvre, la création du Paris moderne. Dix-sept années seulement ont permis à l'énergique Préfet de réaliser cet extraordinaire bouleversement, cette métamorphose sans précédent qui hissa Paris au rang des prestigieuses capitales du monde. Souvenirs de familles, plans, cartes, relevés, mobilier urbain, témoignages des contemporains ont été rassemblés pour reconstituer le roman de cette transformation longtemps décriée et contestée. À l'heure où l'avenir des villes suscite de nouvelles et graves interrogations, il est indispensable de connaître cette leçon du passé tout proche : Haussmann, en s'attaquant aux problèmes d'hier, abordait bien des difficultés d'aujourd'hui et recensait des solutions audacieuses et originales que l'on n'a pas fini d'évoquer et de méditer.
La Société du Spectacle.
P., Champ Libre, 1972, in-8°, 143 pp, deuxième tirage. Dépôt légal 1er trimestre 1973. Achevé d'imprimer 4e trimestre 1972, broché, couverture à rabats illustrée d'une carte en couleurs, bon état
En 1957, Guy Debord participe à la création de l'Internationale situationniste, mouvement révolutionnaire fortement marqué par la philosophie hégélienne. Alors qu'il en dirige l'organe théorique français depuis neuf ans, il publie La Société du Spectacle. Aboutissement de ses travaux au sein du mouvement, cet essai constituera, en outre, la référence idéologique des évènements de mai 68, au sein de ses factions les plus radicales. En 1987, Debord rappelle dans ses Commentaires sur la Société du spectacle, la définition de la « société spectaculaire »: « règne autocratique de la société marchande ayant accédé à un statut de souveraineté irresponsable, et l'ensemble des nouvelles techniques qui accompagnent ce règne ». Il est sans doute celui qui a le plus clairement énoncé ce que chacun, confusément et de manière éparse, rejette dans la médiatisation de nos sociétés contemporaines.
Aku-Aku, le secret de l'île de Pâques.
Albin Michel, 1958, in-8°, 345 pp, traduit du norvégien, 40 pl. de photos en couleurs hors texte, 5 illustrations, 3 cartes, broché, jaquette illustrée, bon état
L'ouvrage raconte l'histoire de la première expédition archéologique conduite à l'île de Pâques (1955) et qui fut à la source de découvertes appelées à bouleverser nos conceptions du peuplement du monde. Par-delà la chronique d'une mission scientifique, “Aku-Aku” témoigne de l'affrontement pathétique de deux cultures : aux chercheurs norvégiens affairés à déterrer leur passé, les derniers Pascuans mentent – parce qu'ils hésitent à confier leurs secrets, et notamment celui de leur réseau de cavernes sacrées surveillées par les aku-aku, ces esprits gardiens invisibles. À travers le désarroi de ces hommes oubliés de l'Histoire, mais dépositaires d'une tradition millénaire perpétuée dans l'ombre, se donne ainsi à entendre miraculeusement la rumeur d'un monde perdu. — "Thor Heyerdahl peut être un grand savant, mais je lui trouve un humour, une modestie, un sens du pittoresque, un talent de conteur qu'on ne voit pas toujours à ses rivaux." (La Libre Belgique)
Sur la scène internationale avec Hitler.
Perrin, 2014, gr. in-8°, 441 pp, traduit de l'allemand par René Jouan, préface et notes de Jean-Paul Bled, chronologie, index, broché, couv. illustrée, bon état
Traducteur d'Hitler et des principaux hiérarques nazis, Paul-Otto Schmidt raconte en témoin privilégié l'ascension et la chute du IIIe Reich, en particulier les principales réunions et rencontres diplomatiques qui émaillèrent son histoire. Excellent observateur, volontiers sarcastique envers ces "fous" qui gouvernent l'Allemagne, le mémorialiste abonde en anecdotes savoureuses et portraits enlevés, à commencer par Hitler lui-même et sa Cour : Ribbentrop et ses vanités, Goering et ses enfantillages, Goebbels et Himmler. Mais aussi Mussolini, Ciano, Franco, Daladier (excellent récit de Munich), Pétain à Montoire, Laval, Molotov et de nombreux autres. "Paul Schmidt se révèle l'un des observateurs les plus lucides d'un régime sur lequel il n'existe finalement que peu de témoignages fiables et aucun d'aussi bien écrit", résume Jean-Paul Bled dans sa préface intitulée "Le Saint-Simon du IIIe Reich". — "Un livre vivant, intéressant, empreint d'une grande honnêteté de pensée et d'expression." (André François-Poncet)
Gobineau, l'Orient et l'Iran. I. 1816-1860. Prolégomènes et essai d'analyse. (Thèse).
Klincksieck, 1974, gr. in-8°, 476 pp, une carte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
Seul volume paru. — "Le 21 novembre 1970, Jean Boissel, chargé d’enseignement à l’Université de Montpellier, a soutenu en Sorbonne une thèse sur Gobineau et l’Orient. On sait que Gobineau a été très lié avec Renan et c’est, en partie au moins, aux travaux de Renan que Gobineau doit sa vocation d'orientaliste. La thèse de Jean Boissel retrace avec bonheur le mouvement de curiosité scientifique à l’égard de l’Orient et est amené naturellement à évoquer souvent la personne, l’autorité et la vaste érudition de Renan. Cette étude fort consciencieuse ne suit Gobineau que jusqu’à l’année 1860, c’est-à-dire avant que, ministre de France en Grèce, il eût l’occasion de recevoir Renan à Athènes. Jean Boissel se propose dans un travail ultérieur de continuer cette importante monographie et il retrouvera Renan dont la carrière est parallèle à celle de Gobineau, encore que les recherches de ce dernier en matière d’orientalisme, soient d’une fantaisie que Renan n’a guère prise au sérieux." (Jean Gaulmier, Études Renaniennes, 1970) — "Une mise au point massive sur la pensée la moins innocente et la plus déformée du XIXe siècle." (Le Choix des Annales, Annales ESC, 1974)