Fouquet.
Fayard, 2002, in-8°, 404 pp, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
Vaincu politique, Fouquet est surtout un vaincu de l'Histoire. L'image du ministre léger et prodigue s'est imposée comme une évidence. Pourtant, au terme de cette enquête, la personnalité du surintendant apparaît bien différente de ce poncif. Par son attitude et son caractère, il a certes renforcé l'équivoque. Mais il a perdu son bien, celui de sa famille, joué le destin de son clan, hypothéqué l'avenir de ses enfants avant de perdre sa liberté et son honneur. Vingt ans de prison pour huit année de vertige, mais aussi de bons et loyaux services : un homme capable de tout sacrifier à ses chimères et à son devoir mérite qu'on lui rende justice avant de le condamner si cela est nécessaire. Ni séducteur ni concussionnaire ni factieux, Nicolas représente en réalité l'archétype du financier virtuose, du politique efficace, de l'ami fidèle et du chrétien militant. A la croisée de tous les grands courants de l'Ancien Régime, il en assume les contradictions et les grandeurs.
Etude sur Préneste, ville du Latium. (Thèse).
P., Ernest Thorin, 1880, gr. in-8°, (4)-222 pp, notes, catalogue des antiquités prénestines, broché, bon état (Bibliothèque des Écoles d’Athènes et de Rome 17)
A l'époque où Rome était gouvernée par ses premiers rois, Préneste tenait déjà une place importante dans la confédération latine. Plus tard, elle prit part à de longues luttes contre Rome et obtint d'elle le titre de ville alliée, qu'elle garda jusqu'à la guerre sociale. Emmanuel Fernique, membre de l’École française de Rome de 1876 à 1878, est un des pionniers de la recherche archéologique de terrain au sein de cette institution. Lors de son séjour romain, il a pu s’intéresser tour à tour aux antiquités de Capoue, du pays des Marses et de Préneste en ayant à cœur de prendre en compte à chaque fois l’ensemble de la documentation disponible et de recueillir les plus infimes indices auprès des populations locales. Les membres de l’École sont invités à consulter et à ramener le plus de données possible, en particulier des inscriptions que l’on considère alors comme la clé de compréhension de tous les vestiges. E. Fernique va donc parcourir dans ce but le Latium, la Campanie et les Abruzzes et consacrer à ses découvertes des mémoires remis à l’Institut, ainsi que ses thèses, latine et française. Depuis longtemps, les vestiges de Préneste avaient attiré l’attention. Les ruines du sanctuaire de Fortuna Primigenia étaient d’ailleurs toujours restées partiellement en vue, même si le village de Palestrina, le Palais Barberini et divers jardins en recouvraient une partie. L’exploration des nécropoles commence en 1738, avec la découverte de la ciste Ficoroni, et les premiers objets mis au jour enrichissent les collections du prince Barberini ou sont revendus par les propriétaires des terrains et inondent tous les musées européens. Les découvertes de la tombe Barberini en 1855, puis de la tombe Castellani en 1861 et de la tombe Bernardini en 1876 ne font que renforcer la frénésie des propriétaires. Ces fouilles, plus ou moins contrôlées, se poursuivent durant tout le 19e siècle. Entre novembre 1877 et janvier 1878, Fiorentini découvre encore 125 à 130 sarcophages à la Colombella, ainsi que 25 inscriptions et plusieurs cistes. Fernique choisit alors de rendre compte des travaux les plus récents et l’École française de Rome lui confie en outre le soin d’effectuer à son tour une campagne de fouille dans la nécropole. De retour à Paris, tout en enseignant au Collège Stanislas et en participant à plusieurs grandes entreprises éditoriales, Fernique continue de suivre les dossiers qu’il avait ouverts lors de son séjour romain, tout en prenant part activement aux grands débats scientifiques de son temps, jusqu’à sa disparition précoce le 22 juin 1885, à l’âge de 31 ans. (Stéphane Bourdin)
De la Révolution à la Chouannerie. Paysans en Bretagne, 1788-1794.
Flammarion, 1988, in-8°, 363 pp, notes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Comment est née la Chouannerie ? Pourquoi la Bretagne a-t-elle vu s'insurger une partie d'elle-même contre la Révolution ? L'événement a longtemps divisé les historiens. Deux thèses, dès les origines, se sont longuement affrontées. Pour les républicains, dont Michelet, le soulèvement était dû à un "complot aristocratique" appuyé sur les prêtres et manipulant le fanatisme et l'ignorance des paysans. Pour les légitimistes, le peuple de Bretagne s'était soulevé spontanément pour défendre son Église et son Roi. Deux thèses qui ne faisaient que prolonger les conflits qu'elles étaient censées expliquer. Récemment, en 1960, Charles Tilly et Paul Bois ont proposé un autre type d'explication, en mettant en avant l'antagonisme des villes, bourgeoises, éclairées, et des campagnes, traditionnalistes. La multiplication des études régionales, et une patiente recherche permettent aujourd'hui à Roger Dupuy de montrer toute la complexité du problème et l'inadéquation des réponses précédentes. Phénomène tardif (il ne commence vraiment qu'en 1794), la Chouannerie doit être comprise en essayant d'analyser le rapport du monde paysan au politique, à la fin du XVIIIe siècle, et ses conséquences pour l'époque suivante. Au-delà du Chouan à la peau de bique et aux longs cheveux, tapi derrière sa haie, égrenant un chapelet, avant de "canarder" les bleus, stéréotype qui a sa part de vérité, il y a une réalité plus complexe. — "Comme le titre l'indique, il s'agit bien de la présentation du processus qui conduisit les paysans bretons de l'acceptation de la Révolution à la chouannerie, et non d'une étude sur la chouannerie elle-même qui n'apparaît qu'en un ultime chapitre : la genèse vaut explication. Comme le dit R. Dupuy, le recours à l'événement permet de comprendre la naissance d'un mouvement qui fit – et fait encore – couler beaucoup d'encre au XIXe et au XXe siècle, après avoir fait beaucoup couler de sang. Par ce livre, qui reprend et résume sa thèse d'État, R. Dupuy illustre la notion de résistance à la Révolution, qu'il a contribué à populariser, avec F. Lebrun, montrant comment des populations sont passées, sous le coup des faits, d'une position favorable à la Révolution, à une résistance de plus en plus ouverte, jusqu'à l'opposition armée." (J.-C. Martin, Annales ESC, 1989) — "On connaît les positions antagonistes sur la chouannerie, cette guérilla diffuse qui a régné à partir de 1794 au nord de la Loire, du Morbihan au Mans. La version « bleue » dénonce le complot des aristocrates et du clergé abusant de l'ignorance et du fanatisme des paysans. A l'opposé prévaut la thèse du soulèvement spontané pour défendre les vraies valeurs de la religion et de la monarchie. En 1960, les ouvrages de Paul Bois et de Charles Tilly, à partir de démarches différentes, renouvelèrent la problématique et aboutirent à une conclusion commune : l'antagonisme des villes et des campagnes était la cause essentielle de la révolte, l'agression foncière des bourgeois urbains reléguant à l'arrière-plan le rôle des prêtres et des nobles. Le grand mérite du présent ouvrage est de démontrer l'insuffisance de toute explication unilatérale qui gommerait tel événement ou telle période pour mieux conforter son point de vue. Au début de 1789, ce qui est déterminant, c'est l'alliance des ruraux et des urbains contre des nobles rivés au statu quo ; à la fin de l'année, les élites paysannes, car elles existent, continuent de faire confiance à la Constituante, même si l'activisme des villes commence à inquiéter. En 1790, la violence se déchaîne contre les châteaux ; mais dès la Constitution civile, le bas-clergé, jusque là sourd aux appels des évêques, commence à regimber. En 1791, l'affaire du serment dramatise le débat, les prêtres passent dans le camp de la résistance, soutenus par les femmes. En 1792, les rébellions se multiplient pour s'opposer aux levées des recrues tandis que les nobles non émigrés se concertent. La mise à feu a donc été progressive, atteignant successivement toutes les composantes de la société bretonne. Les paysans qui luttaient en 89 contre les abus du « féodalisme » ont parfaitement pu, 4 ans plus tard, se muer en contre-révolutionnaires, qu'ils soient des pauvres qui voient disparaître le système charitable d'antan, ou des riches mécontents des exigences fiscales de la Nation. Les recteurs, prolongement naturel et pléthorique de l'élite paysanne, exercent un magistère incontesté et ne sont pas de simples figurants, pas plus que les nobles. Bref, une société rurale isolée dans une région sous-urbanisée, majoritairement pauvre, très religieuse et bien encadrée par un clergé d'origine rurale, une noblesse active et parfois très riche, voilà les ingrédients pour un modèle de contre-révolution où se mêlent anti-révolution paysanne et contre-révolution nobiliaire." (C. Michaud, Dix-Huitième Siècle, 1989)
La fin d'une race. Raoul de Coucy-Vervins, seigneur de Poilcourt.
P., Auguste Picard, 1914, gr. in-8°, vii-140 pp, pièces justificatives, index des noms, broché, bon état
"Dans cette notice, M. de Finfe de Bussy a raconté la vie d'un puîné des seigneurs de Vervins, cadets de la maison de Coucy. Ce personnage, Raoul de Coucy, né vers 1500, mort en 1562, servit d'abord les Guises, puis le roi et devint fauconnier de François Ier. L'auteur s'est attaché surtout à démontrer que Raoul de Coucy n'avait pas laissé de postérité légitime. Il pense que Louis de Coucy, fils de Raoul et auteur d'une branche qui a subsisté jusqu'au commencement du XIXe siècle, était un bâtard. Le principal des arguments invoqués en faveur de cette thèse se tire du fait que Louis n'a pas recueilli l'héritage paternel, qui est allé à des collatéraux. S'il a tenu, après Raoul, la seigneurie de Poilcourt, c'est en vertu d'une donation “propter nuptias”. Le raisonnement paraît convaincant. Il est vrai qu'un fils légitime pouvait être déshérité par son père ; mais l'exhérédation n'était permise que dans des cas exceptionnels." (Max Prinet, Bibliothèque de l'École des chartes, 1916)
La France et son armée.
Plon, 1944, in-12, 277 pp, mention de 23e mille au 1er plat de couverture, jolie reliure bradel demi-papier bleu-nuit à coins, dos lisse avec pièce de titre et fleuron basane vermillon, couv. conservées, bon état (Coll. Présences)
Publié en 1938, “La France et son armée” retrace magistralement la genèse de l'armée française depuis ses origines jusqu'en 1918. Dans ce livre, érudit et vivant, Charles de Gaulle développe l'idée que l'histoire de France est étroitement liée à celle de son armée. Il retrace avec verve l'histoire de nos armées et de nos héros, de nos victoires et de nos revers, toujours soucieux, également, de dégager la signification humaine de tant de faits guerriers. Un livre méconnu, qui a scellé la rupture avec Pétain.
Byzance.
Payot, 1949, in-8°, 325 pp, traduit de l'allemand, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)
Empereurs et impératrices. L'Acropole du monde. La Grande Babylone. Anges et eunuques. Les Bleus et les Verts. Les Iconoclastes. Les Hérésies. Grandeur et décadence. — Par la journaliste et historienne autrichienne Bertha Eckstein-Diener (1874-1948), dont les œuvres les plus célèbres furent publiées sous pseudonyme de Sir Galahad, en référence au chevalier de la légende arthurienne. “Byzance” est le seul de ses ouvrages à avoir été traduit en français.
La Fin de l'Histoire et le dernier homme.
Flammarion, 1992 gr. in-8°, 452 pp, biblio, index, broché, bon état. Edition originale en français
Depuis sa première parution en 1992, ce livre a suscité de multiples polémiques. On a cru le réfuter, avec facilité. N'annonçait-il pas la "fin de l'Histoire", et le triomphe mondial de la démocratie libérale ? Or, si l'on a vu s'effondrer les derniers totalitarismes, la victoire idéologique, géopolitique et historique de l'Occident que semblait prophétiser Fukuyama n'a pas eu lieu. Sans doute, et Fukuyama le sait bien. Son propos est autre : sa perspective est mondialiste. Nous savons que la révolution est terminée, qu'un cycle s'est achevé, et que le nouveau n'est peut-être que le retour du pire ou l'extension de ce qui existe. Le devenir de la démocratie mérite qu'on médite les réflexions de Fukuyama, elles ne se réfutent pas aussi aisément qu'on le croit.
Christophe Colomb (1447-1506).
Payot, 1935, in-8°, 334 pp, traduit de l'allemand, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)
A peu d'êtres il était réservé d'opérer dans le destin de leurs semblables des transformations aussi profondes et d'une portée aussi illimitée qu'à Christophe Colomb, qui découvrit un monde nouveau et détermina la plus fabuleuse migration de tous les temps. Esprit inquiet et bizarre, à la fois aventurier et mystique, le grand navigateur génois était déjà une énigme pour ses contemporains. Était-ce un saint ? Un savant ? Un marin ignorant mais hardi ? Un marchand d'esclaves avide de gains ? Enfin, il est un aspect peu connu du génie de Colomb que Heinrich H. Houben met ici en valeur, c'est le grand talent littéraire de ce marin. Colomb se révèle un poète et le premier en date des peintres de la nature exotique.
L'Empire romain. 1. Le Haut-Empire de la bataille d'Actium à la mort de Sévère Alexandre (31 av. - 235 ap. J.-C.).
PUF, 1987, in-8°, 673 pp, une carte, généalogies, biblio, index, reliure toile verte éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Peuples et Civilisations)
L'Occident n'a jamais connu une paix aussi profonde et pendant aussi longtemps ; elle lui a permis de développer des institutions, un droit, une langue, un art, une civilisation aux origines diverses. — "Cette refonte de l'ouvrage d'Eugène Albertini, datant de 1927, écrit par J. Le Gall et M. Le Glay, s'arrête en 235.. Elle se distingue par la grande clarté du plan et du récit, par une sobriété d'expression qui n'exclut pas le souci du détail ; on admire en effet, pour prendre un exemple, la manière dont est exposée la genèse du régime augustéen." (André Chastagnol, Revue Historique, 1988) — "Les auteurs constatent, dans leur préface, que les lecteurs actuels, auxquels s'adresse en premier lieu leur essai de synthèse, n'ont plus guère qu'une connaissance imparfaite de l'histoire événementielle. Aussi leur ouvrage accorde-t-il la préséance aux événements de l'histoire impériale, qui leur apparaît avant tout comme une succession de règnes absolutistes..." (Lectures, juin 1988)
Le Carnaval de Romans. De la Chandeleur au mercredi des Cendres, 1579-1580.
Gallimard, 1979, in-8°, 426 pp, 2 cartes, un plan ancien de Romans sur double page, 8 fac-similés, biblio, reliure éditeur, bon état (Coll. Bibliothèque des Histoires)
Pendant quinze jours, en février 1580, les habitants de la cité de Romans (Drôme actuelle, Dauphiné d'autrefois) se sont déguisés, masqués de toutes les manières. Ils ont dansé à perdre l'âme, joué, couru, concouru, défilé. Ils se sont défiés entre artisans et notables dans le happening quotidien du Carnaval. Un théâtre populaire et spontané opposait rue contre rue, confrérie contre confrérie. Puis, au terme d'une embuscade, montée par le juge Guérin, personnage de Série Noire, les Romanais se sont entre-tués. Un événement aux significations multiples, que décrypte un grand historien. — "C'est au sein d'un monde rural accablé par les déprédations des gens de guerre, travaillé par une sourde animosité contre la noblesse, que se situent la sédition déclenchée par Jean Serve-Paumier contre l'oligarchie romanaise et l'infructueuse visite de Catherine de Médicis. Avant la Chandeleur 1579, révolte des villages ligués dans la région de Montélimar à laquelle se rallie le visénéchal, Jacques Colas, affaire de Chateaudouble et effervescence antiseigneuriale dans le plat-pays romanais. Après le Mardi gras 1580, guerre inexpiable menée par Maugiron, lieutenant général, contre les paysans de la Valloire jusqu'aux massacres de Moirans (26 mars 1580). De là l'intérêt du livre dont les rapports villes-campagnes constituent l'un des thèmes majeurs... En sus des spécialistes d'anthropologie historique ou d'institutions, cet ouvrage savant et nourri comblera les historiens des idées politiques par son dernier chapitre, Les primitifs de l'égalité..." (Vital Chomel, Bibliothèque de l'École des chartes, 1980)
Le Roi de France et la collation plénière (pleno jure) des bénéfices ecclésiastiques. Etude suivie d'un appendice sur les formulaires de la chancellerie royale.
P., Imprimerie Nationale, 1951, in-4°, 180 pp, notes, broché, couv. imprimée, bon état
Extrait des Mémoires présentés à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. — "Au roi de France appartenait jadis la prérogative de conférer un nombre assez important de bénéfices ecclésiastiques. Jusqu'ici on n'a point étudié à fond et dans son ensemble le régime auquel ceux-ci étaient soumis. Je me propose d'élucider aussi complètement que possible les multiples problèmes d'ordre canonique que pose l'exercice du droit de collation bénéficiale par la couronne, spécialement de la fin du XIIe siècle au XVe, d'après des sources en majorité inédites et recueillies principalement aux Archives nationales. Toutefois, je ne m'occuperai ici que des bénéfices auxquels pourvoyait la royauté de plein droit – pleno jure –, en vertu d'un don de joyeux avènement, à la suite d'une faveur exceptionnelle accordée par le Saint-Siège ou à l'occasion d'une circonstance extraordinaire telle que le Grand Schisme d'Occident..."
Souvenirs et campagnes d'un vieux soldat de l'Empire (1803-1814). Avec une introduction par le capitaine A. Aubier.
P. et Nancy, Berger-Levrault, 1892, in-8°, xxxvi-394 pp, un portrait en frontispice et un tableau dépliant hors texte, index, reliure demi-basane cerise, dos lisse, titres et doubles filets dorés (rel. de l'époque), dos et mors lég. frottés, coiffe inf. arasée, pt mque de cuir au bas du dos, sinon, bon état
Deuxième édition. Mémoires écrits en prison après l'échec de la tentative de Louis-Napoléon Bonaparte à Boulogne. A côté d'aventures galantes et d'exploits individuels, on retiendra le récit de la mort du prince Louis de Prusse à Saafeld, une évocation de la campagne de 1809 et une narration de la bataille de Leipzig. L'ouvrage s'achève en 1814 sur les adieux de Fontainebleau. Charles Parquin (1786-1845) s'engagea volontaire à seize ans au 20e régiment de chasseurs à cheval. Il prit part aux batailles d'Iéna et Eylau avant d'être fait prisonnier à Königsberg le 15 février 1807. Libéré par la paix de Tilsit, il rejoint son régiment en Prusse, puis en opération en Allemagne et en Autriche. Sous-lieutenant en 1809, il combat à Amstetten, Wagram et Znaïm. En 1810, il part pour l'Espagne, où il reste deux ans. Lieutenant en 1813, il entre dans la Garde, obtient la Légion d'honneur. Il participe aux combats à Hanau et Leipzig, et en décembre 1813, devient capitaine. Il fait aussi la campagne de France. En 1815, son régiment de chasseurs ne sera pas à Waterloo, et lui-même ne combat pas avec le 11e cuirassiers. Par la suite, il s'attache à la personne de Louis-Napoléon, est plusieurs fois arrêté, et finalement condamné après l'échec de l'expédition de Boulogne, le 6 août 1840. Emprisonné à Doullens, il y meurt le 19 décembre 1845. Ces "Souvenirs", peu remarqués à leur première parution (1843) furent republiés en 1892 et sont toujours considérés parmi les plus intéressants et agréables des récits sur les guerres napoléoniennes. Utilisés par tous les historiens militaires comme l'archétype des "aventures" d'un officier de cavalerie légère, ils comportent des passages souvent reproduits sur la vie de régiment et la guerre d'Espagne. (Tulard, Dictionnaire Napoléon, 1309) — "Ces mémoires d'un officier de cavalerie légère rédigés avec bonheur méritent leur réputation." (Tulard, 1117)
Sèvres en Ile-de-France.
Condé-sur-Noireau, Ch. Corlet, 1976, gr. in-8°, 240 pp, 43 pl. de gravures et photos hors texte, cartes, notes et références, biblio, broché, couv. illustrée, non coupé, bon état
Après le changement climatique, penser l’histoire.
Gallimard, 2023, in-8°, 396 pp, traduit de l'anglais, préface par François Hartog, index, broché, bon état (Bibliothèque des Histoires) (Prix Européen de l'Essai)
Ce livre est l'accomplissement d'une réflexion engagée depuis une dizaine d'années sur les effets du changement climatique : changement de la discipline historique elle-même, du rapport de l'homme au temps et au monde, et finalement de la condition humaine. Chakrabarty a bien compris que le "global" (autrement dit ce que nous appelons "mondial") de la mondialisation et le "global" du changement climatique ne sont pas des notions homogènes. Rendre compte du second suppose une approche nouvelle et particulière : rien de moins que l'élaboration d'une anthropologie philosophique. Le problème est que, dès les Temps modernes, nous avons appris à distinguer deux ordres de globalité : le premier relève du temps régi par l'histoire, le deuxième du temps réglé par la nature. Or, nous avons compris depuis une vingtaine d'années que le temps humain agissait sur le temps naturel. Nous savons notamment que notre action sur la Terre a déjà modifié le climat pour peut-être cent mille ans. C'est ce que l'on a nommé "l'Anthropocène" , et que Chakrabarty appelle "l'entrée dans l'âge planétaire" . La difficulté est évidente : nous avons affaire à deux échelles de temps radicalement différentes et qui pourtant, à partir de maintenant, s'entremêlent. L'auteur ne propose pas de solution toute faite ; il se contente d'éclairer la question. En bon humaniste, il ne peut que souhaiter en conclusion qu'Homo sapiens se transforme en Homo prudens.
Les Intellectuels, le peuple et la révolution. Histoire du populisme russe au XIXe siècle. Tome II.
Gallimard, 1972, in-8°, 494 pp, traduit de l'italien, paginé 673-1166, notes bibliographiques, table chronologique, 3 index, reliure toile éditeur, jaquette, bon état (Bibliothèque des Histoires)
Tome II seul (sur 2) — "La Préhistoire de la Russie révolutionnaire au XIXe siècle. La naissance et le développement, en pays sous-développé et autocratique, d'une intelligentsia moderniste qui passe en cinquante ans, à travers la persécution, du nihilisme au populisme puis au marxisme."
Les États Généraux de France (1302-1789). Étude historique, comparative et doctrinale. (Thèse).
UGA, Heule, 1968, gr. in-8°, iv-252-(40) pp, préface de P.-C. Timbal, 5 planches hors texte, annexes, biblio, broché, bon état (Études présentées à la Commission internationale pour l'histoire des assemblées d'États./ Studies presented to the International Commission for the History of representative and parliamentary institutions, 35), envoi a.s.
La Puissance pauvre. Une histoire de la Russie de 1815 à nos jours.
Fayard, 1993, gr. in-8°, 937 pp, 12 cartes, biblio, annexes, chronologie, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
Ce livre ne serait pas une histoire de la Russie si on n'y trouvait pas des personnages hors du commun, de furieux débats d'idées, des calamités terribles et d'innombrables victimes. Ils sont donc là, de Nicolas Ier – le tsar à la "sévérité inquiète" – au secrétaire de charme qu'à été Mikhaïl Gorbatchev ; des prises de bec entre slavophiles et occidentalistes aux récents affrontements entre réformateurs radicaux et patriotes réactionnaires ; des famines aux guerres mondiales ; de la paysannerie martyrisée aux victimes des répressions de masse. Derrière ces débordements épiques, on trouve, constamment présente, une intrigue. Au XVIIIe siècle, on parlait déjà de la Russie comme du colosse aux pieds d'argile. Et ce qui n'a pas cessé de frapper depuis les observateurs – russes comme étrangers – de l'Empire, c'est qu'il n'avait pas les moyens économiques de ses prétentions internationales. Ainsi déséquilibré, le bateau russe a parfois considérablement tangué. Triomphant en 1815, il est en détresse quarante ans plus tard, à l'issue de la petite guerre de Crimée. Brisé en 1920, il croise avec toute la majesté d'une superpuissance globale en 1975. Moins spectaculaire, mais plus éclairant au fond, est ce qui se passe entre ces grands bouleversements. Tsars et secrétaires parviennent à maintenir la Russie en équilibre bien qu'elle soit – paradoxe d'autant plus inexplicable qu'il dure longtemps – un empire sous-développé. Où chercher la clef du mystère ? Sans doute dans l'enchaînement de diverses formes d'exploitation – de l'asservissement tsariste au terrorisme stalinien – qui ont précisément permis de bâtir la gloire de l'Etat sur l'indigence du peuple...
Vivre ensemble. Ordre et désordre en Languedoc (XVIIe-XVIIIe siècles).
Julliard, 1981, gr. in-12, 286 pp, 36 illustrations sur 16 pl. hors texte, sources, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Archives)
Vivre ensemble : maison, famille, parenté, classe d'âge, communauté, territoire tissent les liens de la sociabilité provinciale d'Ancien Régime. Solidarités et hiérarchies, affrontements aussi y sont vécus selon des règles d'autant plus contraignantes qu'elles sont presque toujours tacites : elles fixent les rôles, le rang, les stratégies. Ainsi, au-delà du désordre des jours, un ordre plus profond s'impose à ces hommes dont la vie tout entière se passe sous le regard d'autrui, puisqu'il faut vivre là où l'on naît avec ce que l'on a reçu, avec les autres.
Constantinople, des origines à nos jours.
Payot, 1948, in-8°, 323 pp, traduit de l'anglais, un plan de Constantinople hors texte, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)
L'empire romain – L'empire byzantin – L'empire osmanli – L'empire ottoman. — "Il s'agit de la traduction française du volume "Constantinople" de George Young publié à Londres en 1926. Ce livre présente une certaine valeur pour les observations personnelles et les souvenirs, souvent teintés d'humour, de l'auteur, qui a longtemps servi la diplomatie britannique à Constantinople et qui est l'auteur du "Corps de Droit Ottoman" (Oxford, 1906-1907, 7 volumes). On peut néanmoins trouver bizarre la curieuse distinction faite par l'auteur entre l'empire osmanli (jusqu'au début des réformes sous Mahmoud II, 1808-1839) et l'empire ottoman (jusqu'en 1922)." (Ettore Rossi, Oriente Moderno, 1935)
La Faillite de la paix (1918-1939). 1. De Rethondes à Stresa (1918-1935) – 2. De l'affaire éthiopienne à la guerre (1936-1939).
PUF, 1951, 2 vol. in-8°, 949 pp, 3e édition refondue et augmentée, pagination continue, index, brochés, qqs soulignures crayon et stylo (très propres) au tome 1, bon état (Coll. Peuples et Civilisations)
"Déclarons tout de suite la haute valeur, la tenue scientifique de ce livre. Faire tenir en 800 pages l'essentiel d'une période qui fut sans doute la plus troublée depuis que l'homme a une histoire, y décrire les événements explicatifs, ne pas se perdre dans le détail tout en parlant de tous les pays ; montrer les connexions des faits, caractériser la nature des courants sociaux, juger la portée des événements maîtres, la valeur des chefs ; garder, enfin, une objectivité, une impartialité qui nous ont semblé sans défaillance, on avouera qu'un tel résultat ne peut être le fait que d'un esprit vraiment averti et supérieur..." (J. Didier, Revue Philosophique de la France et de l'étranger, 1949) — "C'est en 1945 que parut la première édition de cet ouvrage sur les relations internationales entre les deux guerres. La qualité du récit, et plus particulièrement l'analyse de l'engrenage par lequel les démocraties perdirent le bénéfice de leur victoire, ont assuré le succès de ce livre..." (Revue française de science politique, 1968)
Considérations sur la France. Présenté par Jean Tulard.
Garnier, 1980, in-8°, 135 pp, introduction, notes et bibliographie par Jean Tulard, broché, bon état (Coll. Les Classiques de la Politique)
"La republication des Considérations sur la France se défend d'elle-même, ne serait-ce que par l'écho rencontré par l'ouvrage après la chute de l'empereur (1814). Ce texte fit figure de prophétie tant le scénario de la Restauration se conformait aux prévisions de de Maistre. Ce n'était pas là son seul intérêt, et cette analyse, à chaud, de la Révolution doit être replacée dans la liste des grandes historiographies révolutionnaires, dont son providentialisme par trop passionnel semble l'avoir écartée. Cette réédition s'assortit d'une préface, véritable essai qui parvient à brosser une fresque intellectuelle tout en cernant les contours spécifiques de l'oeuvre ; de notices biographiques et bibliographiques qui guident le lecteur en quête d'informations ; de notes qui savent garder la bonne mesure entre l'érudition et la vulgarisation ; d'un choix de variantes qui renseigne sur le travail de la pensée sans alourdir le texte. Des documents divers, lettres, témoignages etc., joints en annexe contribuent à cet éclairage historique qui semble être le souci majeur de la collection." (Françoise Gaillard, Romantisme, 1982)
La Guerre. 1870-18.
P., Jules Rouff, s.d. (1888), 2 vol. in-4°, 1600 pp, pagination continue, nombreuses gravures et cartes, tableaux, 7 chromolithographies en couleurs hors texte, reliures pleine percaline olive, dos lisses, titres et filets dorés (rel. de l'époque), qqs pages froissées et lég. abîmées au tome I, bon état. Peu courant
Tomes I et II seuls (sur 3). Une description fouillée de l'armée française, dix-sept ans après la guerre et la défaite. — "La 37e série de la Guerre, par M. H. Barthélemy, vient de parailre. L'auteur y continue l'étude du système pénitentiaire dans l'armée, il nous montre le fonctionnement des conseils de guerre, des conseils de revision, des prévotés, etc. etc. Il passe ensuite aux conditions de l'avancement en temps de paix et en temps de guerre. Cinq gravures ornent le texte. Elles représentent Un pénitencier militaire, une prévoté, un concours de capitaines, une épreuve sur le terrain et une conférence sur le terrain à des sous-lieutenants de réserve." (Tunis-Journal, 15 août 1889)
Historique de ma vie. 1. Précis des événements auxquels j'ai pris part (1792-1836) – 2. Journal des événements arrivés en Algérie et plus particulièrement à la division d'Oran (depuis juillet 1830 jusqu'en juillet 1848).
La Vouivre, 1999, 2 vol. in-8° carré, xvi-241 et 255 pp, édition de Jacqueline Le Gallic-Holleaux et de Didier Paineau, texte sur 2 colonnes, 3 gravures dans le texte, 8 pl. hors texte et 8 cartes (pour le T. 1), une gravure dans le texte, 3 pl. hors texte et 4 cartes (pour le T. 2), index, brochés, bon état
De 1792 à 1848, Pierre Boyer participe aux campagnes de la Révolution et à celles de l’Empire. Il poursuit sa carrière militaire en Algérie, au temps de la conquête. Jeune officier, en Belgique puis en Catalogne, il participe aux campagnes victorieuses de la République. Il gravit rapidement les grades militaires. Après l’avènement de Bonaparte, il part en Italie, puis en Egypte. Échappant à la capture, il est choisi pour participer à la reconquête de la colonie de Saint-Domingue. Il est capturé à son retour par un navire anglais. Prisonnier, il résiste à sa façon, et finit par être échangé contre un officier anglais. Il retourne dans le tourbillon de l’Empire : l’Allemagne en 1806, la conférence d’Erfurt, le Portugal, l’Espagne. En 1813 il lutte contre les partisans, puis est refoulé avec le roi Joseph. La France est envahie, Napoléon a besoin de vétérans et rappelle Boyer en 1814. En 1815, il reprend du service puis est mis à la retraite. Après un long exil, Boyer continue sa destinée militaire, il repart en Egypte entraîner les soldats de Méhémet-Ali. Il revient en France et joue un rôle dans la chute de Charles X. Louis-Philippe l’envoie en Algérie. Boyer combat à Médéa puis est nommé gouverneur d’Oran. C’est lui qui, le premier, entreprend l’aménagement de la baie de Mers-el-Kébir, pour contre balancer le Gibraltar anglais. Rappelé en France, il ne cesse de suivre par le menu et de raconter l’impitoyable guerre contre Abd-el-Kader. Il arrête son récit en 1848, après la capture de l’émir et l’achèvement des installations de Mers-el-Kébir.
La Fin de l'Ancien Régime et la Révolution américaine (1763-1789).
PUF, 1952, fort in-8°, 622 pp, 3e édition revue et augmentée, biblio, index, broché, bon état (Coll. Peuples et Civilisations)
"L'ensemble du livre révèle une érudition magnifique, l'universalité d'esprit et le sens de l'exposition d'un historien de grande classe. Ce livre, vraiment très beau, ajoute un fleuron à l'œuvre déjà si remarquable de M. Sagnac. (...) A juste titre, M. Sagnac considère la fin du XVIIIe s. avant tout comme une période de profonde crise morale et intellectuelle. Il y constate, parmi les facteurs généraux, les progrès de la natalité, le maintien d'une puissante aristocratie foncière conservatrice, l'élan du capitalisme industriel et bancaire, l'ascension et l'enrichissement des classes moyennes, un ardent épanouissement artistique et scientifique..." (Frans van Kalken, Revue belge de philologie et d'histoire)
La Torture aux Pays-Bas autrichiens pendant le XVIIIe siècle. Son application, ses partisans et ses adversaires, son abolition. Etude historique.
S.l. [Bruxelles, Académie Royale de Belgique], s.d. (1897), in-4°, 176 pp, pièces justificatives, index, modeste cartonnage souple d'attente, bon état
La place de la torture et le fonctionnement de l’instruction judiciaire dans les Pays-Bas autrichiens et l’ancien pays de Liège pendant la dernière partie de l’ancien régime. L'auteur expose dans un premier chapitre la législation en vigueur depuis les ordonnances de Philippe II. Il étudie ensuite le mouvement qui se produisit dans les esprits au XVIIe et surtout au XVIIIe siècle contre la cruauté des peines en général, et spécialement contre la torture... — "Travail approfondi, d'après les documents en grande partie inédits, très complet et du plus haut intérêt. « Le travail de M. Hubert, à dit M. Duvivier à l'Académie, présente un grand intérêt : il est riche de faits, il expose avec netteté et exactitude la législation sur la torture, le rôle que jouait celle-ci dans l'instruction judiciaire, le mouvement de l'opinion en faveur de son abolition, les résistances que rencontra cette suppression. » C'est à Joseph II qu'est due, pendant la vie de sa mère, Marie-Thérèse, l'abolition de la torture dans les états héréditaires de l'Autriche. Dans les Pays-Bas catholiques, la réforme fut plus difficile, rencontrant une vive opposition dans tous les conseils de justice. Il fallut louvoyer. Le gouvernement commença par décider que l'application à la torture ne pourrait désormais avoir lieu que moyennant son autorisation spéciale après communication des procédures. Et dans chaque cas particulier, il refusait l'autorisation demandée. En 1781, le Conseil de Flandre insiste pour être autorisé à appliquer à la torture le prêtre Bauwens... Une longue procédure s'engage : « On arrache rarement, dit le Conseil de Flandre, aux scélérats endurcis au crime par une longue habitude, tel que celui-ci, des confessions autrement que par la réalité et la violence des tourments. » Le gouvernement finit par écrire qu'il n'autorisera plus la torture. Et malgré tout le mécontentement et les aigres observations des conseils de justice. l'empereur Joseph II prononce la complète abolition de la torture par l'article 63 du décret du 3 avril 1787. L'on continua cependant à torturer les accusés en 1790, 1791 et jusqu'en 1794, car la Révolution brabançonne amena l'abrogation des réformes de Joseph II..." (La Belgique judiciaire, 1897) — Extrait du tome 55 des Mémoires couronnés et Mémoires des savants étrangers de l'Académie Royale (de Belgique).
Paris-Atlas.
Larousse, 1989, in-4°, xvi-239 pp, 595 reproductions photographiques, 32 dessins de Léon-Charles Libonis et 28 plans dont 24 en couleurs (Paris, les 20 arrondissements, Versailles, environs de Paris, Fontainebleau), page de titre illustrée imprimée en rouge et noir, index, reliure percaline bordeaux de l'éditeur, dos lisse avec titre doré et décor végétal à froid, 1er plat avec titre doré et décor végétal à froid avec au centre les armes de Paris, 2e plat avec médaillon Larousse à froid, bon état
Réimpression à l'identique de l'édition de 1900 de cet excellent ouvrage de l'archiviste et historien de Paris, Fernand Bournon (1857-1909). — "Paris-Atlas est une publication illustrée, paraissant par livraisons à cette librairie Larousse si habile aux ouvrages de vulgarisation. Chaque livraison, consacrée à un des vingt arrondissements de Paris, est accompagnée d'un plan de l'arrondissement en huit couleurs. La description des rues, places et bâtiments est l'oeuvre d'un des historiens qui connaissent le mieux le vieux Paris et le nouveau, de M. Fernand Bournon. Elle est claire, vivante et toujours instructive. L'auteur a soigneusement évité de faire parade de son érudition ; à peine a-t-il osé risquer çà et là la cote d'un carton des Archives nationales ou une étymologie nouvelle (ex. le Louvre, qui serait que l'Ouvre, ou l'oeuvre capitale de défense élevée sur la rive droite par Philippe-Auguste) ; mais c'est seulement quand on connaît les choses à fond qu'on peut en parler avec cette substantielle concision. Quatre fascicules sont réservés aux environs de Paris." (Revue Historique, 1900)
Les Banques anglaises et leur organisation, par T. Balogh.
P., Librairie du Recueil Sirey, 1949, in-8°, xii-399 pp, traduit de l'anglais, nombreux tableaux, notes bibliographiques, broché, bon état (Enquête sur les changements de structure du crédit et de la banque, 1914-1940, III)
Un aperçu d'un pan décisif de l’histoire financière de la première moitié du XXe siècle. Les répercussions de la première guerre mondiale bouleversent à la fois les systèmes bancaires national et international, le financement de l’économie, les conditions de travail dans les banques, le métier bancaire, mais aussi le rapport des citoyens à leur argent. En premier lieu, ce moment de crise financière modifie durablement les relations entre les banques et l’État. — Cet ouvrage est le troisième volume des résultats de l'Enquête entreprise par la Fondation Rockefeller, avec le concours de l'Institut scientifique de recherches économiques et sociales, présidé par M. Charles Rist, sur les grands problèmes de technique économique susceptibles d'intéresser les relations internationales : protectionnisme économique ; – changement dans les méthodes et la réglementation du commerce international ; – transformation de structure de la banque et du crédit. Ce livre n'est pas une histoire. C'est un bilan. Partant de la structure de l'économie bancaire britannique en 1913, il y compare son organisation vingt-cinq ans plus tard et il n'évoque les faits que dans la mesure où ils expliquent les changements constatés. Le trait dominant de révolution est l'intervention grandissante de l'Etat dans l'activité bancaire. (Revue d'économie politique)
Les Banques italiennes, par E. d'Albergo. – Les Banques suisses, par C. Viret, S. Schweizer et P. Ackermann.
P., Librairie du Recueil Sirey, 1940, in-8°, viii-451 pp, tableaux (certains dépliants hors texte), annexes, broché, bon état (Enquête sur les changements de structure du crédit et de la banque, 1914-1938, II)
Un aperçu d'un pan décisif de l’histoire financière de la première moitié du XXe siècle. Les répercussions de la première guerre mondiale bouleversent à la fois les systèmes bancaires national et international, le financement de l’économie, les conditions de travail dans les banques, le métier bancaire, mais aussi le rapport des citoyens à leur argent. En premier lieu, ce moment de crise financière modifie durablement les relations entre les banques et l’État. — Cet ouvrage est le deuxième volume des résultats de l'Enquête entreprise par la Fondation Rockefeller, avec le concours de l'Institut scientifique de recherches économiques et sociales, présidé par M. Charles Rist, sur les grands problèmes de technique économique susceptibles d'intéresser les relations internationales : protectionnisme économique ; changement dans les méthodes et la réglementation du commerce international ; transformation de structure de la banque et du crédit. Ce livre n'est pas une histoire. C'est un bilan. Partant de la structure des économies bancaires italiennes et suisses en 1913, il y compare leur organisation vingt-cinq ans plus tard et il n'évoque les faits que dans la mesure où ils expliquent les changements constatés. Le trait dominant de révolution est l'intervention grandissante de l'Etat dans l'activité bancaire. (Revue d'économie politique)
Rommel.
Club du Livre Slectionné, 1951, in-12, 284 pp, traduit de l'anglais (“Rommel, the Desert Fox”), préface du maréchal Auchinleck, un portrait de Rommel en frontispice, 10 photos hors texte, 11 cartes sur un dépliant hors texte, états de service et « papiers » de Rommel en annexe, reliure simili-cuir bordeaux décorée de l'éditeur, rhodoïd, bon état. Tiré à 3000 ex., tous numérotés
Desmond Young, général anglais, retrace, de 1914 à sa mort, la carrière de Rommel qu'il a connu en pleine action puisqu'il fut son adversaire dans le désert de Libye. L'auteur s'est attaché à dégager la personnalité de cet étrange général du Reich qui avait, en quelques mois acquis une stature légendaire aux yeux des soldats anglais d'Afrique, peu sensibles pourtant au prestige personnel. Qui était Rommel ? Grâce à la famille et aux compagnons d'armes du Feld-maréchal, Desmond Young a pu compulser des archives privées qui lui permettent de donner une réponse détaillée et définitive à cette question. Il décrit toutes les étapes de son grand adversaire : son commandement dans les Alpes autrichiennes, son action dans la campagne de France en 1940, ses offensives et ses retraites à la tête de l'Afrika Korps, son rôle dans la défense du Mur de l'Atlantique et enfin sa participation au tragique complot contre Hitler, rôle qui lui valut d'être assassiné par l'homme qui avait fait de lui un maréchal du Reich. — "Voici une étude sur Rommel à laquelle d'autres historiens ajouteront peut-être quelques details notamment en ce qui touche les opérations mais qui ne sera dépassée par aucune autre pour la probité qui a constamment guidé l'auteur. D'ailleurs, le brigadier général Desmond Young ne s'est pas proposé de suivre Rommel pas à pas dans tous ses combats, mais bien de mettre en lumière les traits d'une physionomie remarquable d'officier allemand. A cet effet il ne s'est epargné aucune peine pour nous laisser un portrait fidèle d'un modèle qui lui a inspiré une grande admiration. Après avoir fait une bonne partie de la campagne de Libye au cours de laquelle les troupes de Rommel le capturèrent devant Gazala, D. Young, qui s'est evadé d'Italie à l'époque de la débâcle de Mussolini, s'est rendu en Allemagne après la fin des hostilités et y a séjourné auprès de la famille, des amis, des anciens officiers de Rommel, pour mener une enquête scrupuleuse et nourrie de données puisées aussi près des sources que possible. (...) La dernière partie de l'ouvrage, longuement développée par Desmond Young est tout spécialement intéressante. Les témoignages de Mme Rommel, ceux du général Speidel, dernier chef d'état-major du maréchal, qui fut arrête par les S.S. et eut la chance de se tirer d'une situation désespérée, ceux de l'ancien maire de Stuttgart, le Dr Strölin, qui entraîna Rommel dans la conspiration devant mettre Hitler hors d'état de nuire, d'autres encore, éclairent d'une manière saisissante la fin de Rommel. (...) Cette étude sera utile aux historiens par l'impartialité scrupuleuse et le soin avec lesquels le général Desmond Young a voulu peindre le caractère d'un grand chef allemand." (Général Renondeau, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale)
La Luftwaffe attaque à l'Ouest (France 1939-1942).
Bayeux, Heimdal, 1991, in-4°, 96 pp, 211 photographies, 2 cartes, index, cart. illustré de l'éditeur, bon état
Dimanche 24 septembre 1939. L'Europe est de nouveau en guerre. La Pologne, envahie par les troupes allemandes depuis plus de trois semaines, est à la veille de capituler. A l'Ouest, les deux alliées, la Grande-Bretagne et la France, assistent impuissantes à son agonie. Seules une timide avancée française au-delà de la frontière vers Sarreguemines et de régulières incursions de l'armée de l'Air dans le ciel de l'Allemagne, témoignent de l'état de guerre à l'Ouest. Ce jour là, il est un peu plus de midi, lorsqu'une nouvelle fois dix Morane Saulnier MS 406 du groupe de chasse I/3, répartis en quatre patrouilles, pénètrent l'espace aérien ennemi vers Sarrebruck, pour accompagner un Mureaux 115 du groupe d'observation aérien 1/520. Quelques minutes se sont à peine écoulées que six Messerschmitt Bf 109D, appartenant au Jagdgruppe 152, interviennent déjà et s'attaquent à une section de quatre Morane emmenés par le capitaine Roger Gérard. Le combat aérien qui s'engage est d'une rare violence : sa machine étant trop sévèrement atteinte, Gérard est obligé de l'évacuer et saute en parachute; à son tour le sergent Garnier, blessé, doit rompre le combat. Suivi par ses adversaires, il est tué par une dernière rafale alors qu'il tente de se poser vers Ettling. Plus chanceux que son camarade, l'adjudant-chef Combette rejoint son terrain de Velaine malgré les vingt-huit impacts qui ont criblé son Morane...
La Roue des fortunes royales ou la Gloire d'Artus, empereur de Bretagne, d'après les anciens textes.
L'Edition d'Art, H. Piazza, 1925, pt in-8°, xvi-128 pp, bandeaux et lettrines ornés (ornementation spécialement dessinée par Paul de Pidoll), broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Epopées et légendes)
"Cet agréable sommaire de la légende d'Artur pourra servir d'introduction à la lecture des romans arthuriens, latins et français." (Romania, 1926). — Fondée en 1920 par l'éditeur d'origine italienne Henri Piazza installé à Paris au 19 rue Bonaparte, active durant plus d'un demi-siècle, la collection « Épopées et légendes » proposa un important fonds de grands textes fondateurs de toutes les civilisations (épopée, chanson de geste, mythe fondateur, matière de Bretagne et de France, saga, etc.). Chaque texte était dit renouvelé, c'est-à-dire réécrit, adapté en français moderne, et présenté par un spécialiste.
Léon Blum.
Fayard, 2006, in-12, 835 pp, biblio, notes, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
De l'assassinat de Jaurès en 1914 à sa propre mort, Léon Blum (1872-1950) a exercé sur le socialisme français un magistère qui ne se limite pas à ses brèves expériences de gouvernement. La première d'entre elles, qui fait suite à la victoire du Front populaire, garde soixante-dix ans après la force symbolique d'un grand mythe républicain. Cela tient peut-être en partie à une conception de la politique : intellectuel, esthète, mondain, juriste, Blum n'a jamais cherché le pouvoir en tant que tel comme bon nombre d'hommes d'Etat de son temps. L'amour des hommes, la croyance au progrès, la révérence pour les principes et les institutions de la République ont nuancé en lui l'influence d'un marxisme dogmatique et fortifié son incontestable courage moral et politique. Pour accabler sa mémoire, on peut gloser à l'infini sur les conséquences de la non-intervention en Espagne, et Vichy lui a imputé la responsabilité de la défaite de 1940... Mais il faudrait quelque mauvaise foi pour négliger que Blum a collaboré avec Marcel Sembat au ministère des Travaux publics durant la Grande Guerre, rejeté l'ultimatum bolchevique en 1920, donné une forme politique et juridique aux aspirations ouvrières en 1936. Enfin, pour oublier que la plupart des socialistes se sont ralliés sous son impulsion à la Résistance gaullienne. Soixante-dix ans après le Front populaire et à l'aide d'archives longtemps inaccessibles, Serge Berstein dresse de Léon Blum un portrait équitable et nuancé, à cent lieues de l'histoire partisane qui sévit encore souvent à droite certes mais aussi à gauche...
Talleyrand.
Payot, 1991, fort in-8°, xvii-1454 pp, préface de François Furet, notes, index, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état
"Des ouvrages importants écrits par M. Lacour-Gayet et qui lui ont valu un siège à l'Institut de France, nul ne dépasse en intérêt ainsi qu'en valeur sa biographie de Talleyrand. Cet ouvrage sera-t-il, comme l'ont dit des critiques autorisés, un livre définitif sur le trop célèbre évêque d'Autun ? Nous le croyons, au moins pour la plus grande partie. M. Lacour-Gayet a excellement bien interprété le caractère ondoyant, souple et dissimulé de ce personnage qui servit tant de régimes divers sans s'y montrer fidèle, sauf au dernier, pour lequel la vieillesse et la mort le rendirent inoffensif. C'est toute la vie politique, la vie privée, la vie morale du personnage que retrace l'auteur dans une synthèse pénétrante, solide et pittoresque. Les qualités de Talleyrand, ses mérites, car il en eut comme il eut des défaillances et des vices, sa vaste intelligence, sa rouerie, ses incomparables aptitudes diplomatiques, son habileté à faire passer ses insuccès pour des victoires, apparaissent burinés avec talent et exactitude dans des tableaux où se déroulent les divers événements caractéristiques d'une carrière exceptionnelle non moins qu'extraordinairement remplie. Jamais jusqu'ici n'avaient été aussi bien retracés notamment les rapports de Talleyrand avec Napoléon – faveur et disgrâce – sa libération du caractère ecclésiastique, sa liaison et son mariage avec Mme Grant, le luxe de son existence intime, etc." (A. de Ridder, Revue belge de philologie et d'histoire)
La monarchie de Juillet, 1830-1848.
GLM/Fayard, 2011, gr. in-8°, 462 pp, notes, index, broché, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
Le changement dynastique n'est que l'un des effets de la révolution de 1830. Les Trois Glorieuses et la monarchie qu'elles engendrèrent, portées par les parties les plus dynamiques de la société – gens de plume, artistes, entrepreneurs, jeunesse étudiante –, par l'impressionnante galerie des « hommes nouveaux », par la frange la plus éclairée de l'aristocratie et des catholiques, ne sacrifièrent guère à l'utopie. La volonté d'implanter en France des mœurs et des institutions libérales était un projet solide, réaliste, conçu pour l'avenir. C'est lui qu'il faut créditer du progrès des libertés, du développement économique, du maintien de la paix au prix de quelques déconvenues et même de l'exceptionnelle floraison romantique. Si ces avancées, cette acclimatation au parlementarisme, cet enrichissement, certes bien inégalitaire, du pays ont fini emportés par le torrent de 1848, c'est en partie parce que les équipes dirigeantes, à l'épreuve du pouvoir, n'ont pas bien su accompagner le projet : défaut d'imagination devant l'événement, routine, rivalités personnelles, aveuglement ou sincérité douteuse du roi, scandales, résistance au changement, particulièrement en matière sociale, tout vint pervertir et gauchir une construction qui aurait peut-être assuré à la France un avenir meilleur. On aurait tort de condamner les idées et les aspirations des hommes de 1830 au motif que le régime a sombré dans le discrédit et a partiellement échoué à unir la nation. Nourri de l'intime connaissance que son auteur a de l'orléanisme, éclairé par de longs passages dus à d'illustres témoins – de Hugo à Chateaubriand, de Tocqueville à Guizot, de Rémusat à Louis Blanc… –, enrichi des recherches et des problématiques les plus récentes, ce livre offre la synthèse précise et vivante qui manquait.
La bataille d'Obenheim, 4-11 janvier 1945.
Obenheim, Fondation BM 24, 1993, gr. in-8°, 159 pp, 42 illustrations (photos, cartes, dessins), broché, couv. illustrée, bon état
La page d'histoire du Bataillon de Marche 24, qui s'est terminée à Obenheim le 11 janvier 1945 est ancrée dans celle de la 1ère Division Française Libre. L'épopée historique de cette Division, les combats menés par ses officiers généraux, officiers, sous-officiers et soldats sont rappelés dans ce livre, avec des témoignages de soldats et d'habitants d'Obenheim ayant combattu lors de cette bataille.
Le Roi et ses Ministres pendant les trois derniers siècles de la monarchie.
P., Librairie de la société du recueil Sirey, 1912, in-8°, x-615 pp, bibliographies par chapitre, index, reliure demi-chagrin vert bouteille, dos à 3 nerfs soulignés à froid, titres, fleurons et filets dorés, bon état (Histoire des institutions politiques et administratives de la France)
Important ouvrage où l’auteur déploie une érudition sans faille et une clarté d’expression également remarquable ce qui justifie qu’Olivier Martin l’ait placé parmi les fondateurs de l’histoire du droit moderne. Philippe Sueur (Histoire du droit public français, 2007) souligne que malgré la date d’édition ce volume continue de constituer l’ouvrage de référence sur cette question. Comme on l’a dit, il complète l’histoire des institutions politiques et administratives publiée jusqu’en 1903 et qui couvre la période allant jusqu’au XVIe siècle. Comme d’habitude la bibliographie est extrêmement complète et on peut également souligner de captivantes monographies de certaines des grandes figures administratives de la période de la monarchie absolue et en particulier d’intendants. — "La tâche qui s'offrait à M. Paul Viollet était rude, puisqu'il avait affaire à une époque qui est restée longtemps singulièrement délaissée par les historiens entre le Moyen âge et les temps contemporains. Ce n'était pas trop de la forte érudition de M. V., ni de sa puissante faculté de synthèse pour avoir le droit d'entreprendre un tel travail. Les neuf chapitres qu'il nous donne concernent le Royaume, le Roi, le Chancelier, les Secrétaires d'État, le Surintendant et le Contrôleur général des Finances, l'Armée, la Marine, divers Grands services publics, enfin les Intendants..." (Revue d’Histoire moderne et contemporaine, 1913)
Lumières de l'alchimie.
Tours, Mame, 1973, in-8°, 271 pp, 13 gravures (dont une au 2e plat de la jaquette), annexes, biblio, broché, tranches noires, jaquette argentée illustrée, bon état (Coll. Pensées et sociétés secrètes)
L'Alchimie est une science, un art, une sagesse; mais elle est aussi la Science, l'Art et la Sagesse. Il serait vain de voir en elle une chimie à l'état infantile. Elle est, à travers les siècles, et jusqu'à nos jours, la recherche de l'Unité ; son grand dessein : dépasser les contraires, faire de l'infiniment petit l'image exacte de l'infiniment grand, faire de l'homme le parfait reflet du cosmos. Dans cet ouvrage, Arnold Waldstein nous explique à travers l'histoire ce qu'est l'alchimie, pourquoi elle est appelée Grand Art ou Art Royal. A sa suite, nous découvrons l'alchimie antique, l'hermétisme oriental, les grandes oeuvres de l'alchimie médiévale et renaissante et jusqu'aux travaux les plus récents des alchimistes contemporains. Ce livre nous invite au voyage : partons à la recherche de la Pierre philosophale et de l'Or des Sages.
La Grande aventure du monachisme entre Orient et Occident.
Lethielleux, 2002, in-4°, 272 pp, nombreuses illustrations, cartes, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
"Ce livre, à la fois chronologique et géographique, touche le long terme historique et les grands espaces traditionnels et plus récents du monachisme. Les auteurs, issus pour l'essentiel du monde monastique méditerranéen, évoquent, sans surprise, l'universalité du phénomène monastique, ses origines dans le monde chrétien, son développement en Orient et en Occident jusqu'au Moyen Age avant de consacrer deux chapitres, l'un aux monachismes orientaux (de l'époque médiévale au XXe siècle) et a ses spécificités régionales et l'autre, consacré au monachisme occidental, de saint Anselme à Charles de Foucauld, avant de terminer par une série d'évocations rapides du monachisme contemporain en Amérique, en Afrique, en Asie et en Océanie. Si les illustrations, de bonne qualité, restent peu originales, la cartographie apparaît plus intéressante." (Archives de sciences sociales des religions)
La Mort le roi Artu, roman du XIIIe siècle. Édité par Jean Frappier.
Genève, Droz ; Paris, Minard, 1964, in-12, xxxix-308 pp, 3e édition, biblio, variantes, notes, index, glossaire, broché, bon état (Textes littéraires français, 58)
Thèse complémentaire présentée à la Faculté des Lettres de l'Université de Paris. En 1936, Jean Frappier (1900-1974) publia sa thèse sous le titre : “Étude sur La Mort le Roi Artu”, et sa thèse complémentaire, qui est l'édition définitive de ce grand roman jusqu'alors méconnu. Rédigée dans le premier tiers du XIIIe siècle, “La Mort le roi Artu” dépeint un monde arthurien au bord du précipice, où l’envie et le ressentiment mettent en péril les valeurs chevaleresques traditionnelles, où l’amour interdit de la reine Guenièvre et de Lancelot du Lac risque à tout moment d’être révélé au grand jour et de détruire le fragile équilibre de la cour. Dernier volet du cycle du Lancelot-Graal, recopié sans cesse jusqu’au XVe siècle avant d’être imprimé de nombreuses fois à la Renaissance, ce roman anonyme constitue la version la plus riche et la plus complexe de la chute du royaume d’Arthur, par le biais d’un récit choral où les héros d’antan sont la proie de leurs propres désirs et des caprices de Fortune.
Mémoires d'un compagnon. Edition intégrale.
Maspero, 1977, in-8°, 419 pp, introduction d'Alain Faure, bibliographie compagnonnique, annexes, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
Agricol Perdiguier est l’homme qui a le plus fait pour populariser la grande geste du tour de France au XIXe siècle. En 1852, chassé par l’Empire parce que républicain, il rédige, au cours de son exil, ce classique de la littérature ouvrière que sont ses “Mémoires d’un compagnon”. Ce livre part du désir légitime de mieux faire connaître le paysage de la France travailleuse de cette première moitié du siècle, telle qu’à chaque étape un compagnon assoiffé de nouvelles connaissances pouvait le rencontrer et le vivre, ainsi que le détail de la pratique du compagnonnage, de ses rites et de ses coutumes. À l’époque, l’industrialisation massive constitue rapidement un immense prolétariat sous-payé, démuni de toutes les qualifications et de toutes les traditions qui formaient l’essence même du compagnonnage : celui-ci ne peut donc plus avoir le rôle irremplaçable, décisif, de ferment et d’organisateur qu’il avait joué jusque-là. Faute de modifier radicalement son esprit, ses habitudes et son recrutement, il était condamné à se couper de la majorité de la nouvelle classe ouvrière, et à ne plus représenter qu’une tradition pour une élite d’aristocrates ouvriers. — "Agricol Perdiguier, Avignonnais-la-Vertu, Représentant du Peuple en 1848, exilé du crime du 2-Décembre, auteur bien connu du Livre du compagnonnage qui inspira le Compagnon du Tour de France de George Sand et donna chair au personnage d'Agricol Baudouin du Juif errant d'Eugène Sue. Rédigés en 1852-1853 au début de l'exil, ces Mémoires d'un compagnon couvrent très précisément les quatre années du Tour du jeune menuisier provençal. De 1824 à 1828, il parcourut la France, de Montpellier à Paris en passant par Bordeaux, Toulouse, Nantes et Chartres, puis de Paris à Lyon où il fut élevé au grade de premier compagnon. Si l'expérience acquise au jour le jour nourrit le récit, celle des années ultérieures, de la politique sous la seconde République, ajoutent la dimension réflexive à la simple narration descriptive. (...) Le compagnonnage aura encore de beaux jours devant lui, jusqu'en 1848 et même sous le Second Empire, plus qu'on ne l'a cru et écrit, mais il est ce passé que l'industrie nouvelle va détruire, broyer, engendrant d'autres luttes, d'autres solidarités ouvrières, la naissance du socialisme et du syndicalisme qui supprimeront l'univers cher à Perdiguier." (Jean-Yves Mollier, Revue d'Histoire du XIXe siècle)
Pierre Boutang.
Muller édition, 2012, in-8°, 154 pp, bibliographie de Pierre Boutang in fine, broché, annotations crayon sur les 2 premiers feuillets, bon état
Etonnant parcours que celui de Pierre Boutang (1916-1998), tour à tour étudiant de la rue d'Ulm, membre de cabinets ministériels, journaliste politique, critique littéraire, professeur de métaphysique à la Sorbonne... A sa suite, ce livre nous emmène de Saint-Etienne à Saint Germain-en-Laye, en passant par Lyon, Paris, Vichy, Rabat, Alger, Brest et Collobrières. On y croise au fil des pages Antoine Blondin, Gabriel Marcel, Roger Nimier, Charles Maurras, Eric Rohmer, Michel Déon, Jean Paulhan, le comte de Paris, le général de Gaulle, Daniel Halévy, George Steiner... Bagarreur impénitent, lecteur de Dante, saint Thomas, Maurice Scève, William Blake et Heidegger, éternel camelot du roi, l'auteur de l'Ontologie du secret et des Abeilles de Delphes a traversé le XXe siècle en acteur et en observateur de la vie politique et intellectuelle. Quinze ans après sa disparition, son épopée chevaleresque et foisonnante renaît dans ce livre qui remédie au silence qui s'est installé autour de cette singulière voix française.
Manuel complet du voyageur dans Paris ou Nouveau guide de l'étranger dans cette capitale, soit pour la visiter, ou s'y établir ; contenant la description historique, géographique et statistique de Paris ; son tableau politique ; sa description intérieure ; tout ce qui concerne à Paris les besoins, les habitudes de la vie : 1) le logement ; 2) la nourriture ; 3) les établissemens publics et particuliers qui concernent les vêtemens ; 4) établissemens hygiéniques ; 5) les établissemens de médecine, pharmacie, etc. ; 6) les édifices et sociétés de religion ; 7) établissemens et sociétés de bienfaisance ; 8) édifices consacrés aux sciences et aux arts ; sociétés littéraires et savantes ; 9) commerce et manufactures ; 10) amusemens, théâtres, bals, promenades, curiosités ; 11) les moyens de transport, comme poste, messageries, voitures de place, etc. ; 12) les prisons, cimetières, catacombes, etc.
P., Roret, 1828, fort in-16, 586 pp, une planche de monuments hors texte (sur 2), reliure pleine toile bleue, couv. conservées (rel. moderne), bon état. Edition originale, mais il manque le plan dépliant
"Après la fin des guerres qui ont ravagé l'Europe, les conditions redeviennent favorables pour les voyageurs. C'est alors qu'apparaît la première génération de collections de guides, entre 1814 et 1830." (Goulven Guilcher in Les Guides imprimés, p. 85).
Histoire de la laïcité, principalement en Belgique et en France.
Bruxelles, La Renaissance du livre, 1979, gr. in-8°, xvii-333 pp, 16 pl. de gravures et photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
"Réalisée à l'initiative du Centre d'Action Laïque, Histoire de la laicité, publiée à la Renaissance du Livre vient enfin combler une des lacunes les plus criantes de l'histoire générale des idées en Europe occidentale. Décrivant, principalement en Belgique et en France la longue – et souvent dramatique – histoire de la sécularisation de l'Etat et de la Société, cet ouvrage, de haute tenue scientifique, rompt en effet avec certaines traditions trop enclines à maintenir la laïcité dans telles annexes plus ou moins vagues de systèmes de pensée beaucoup plus vastes (Humanisme, Pensée des Lumières, Positivisme, etc...) pour en considérer la structuration dans un contexte hic et nunc, à la fois en tant qu'idéologie définie et cohérente, et comme moyen d'action dans les grands débats politiques et sociaux du XVIe siècle à nos jours..." (Jacques Marx, Raison présente, 1980) — "Un prestigieux recueil d'études approfondies au style clair, publié sous la direction scientifique de H. Hasquin. La conception moderne de la pensée laïque est le résultat d'un long processus dans les consciences né principalement à la Renaissance, et qui n'a cessé de progresser, par essais et erreurs, à travers les « philosophe » du siècle des Lumières et la Révolution, comme le montre d'une manière pénétrante dans les textes de l'époque R. Mortier. Aussi fut lente la sécularisation de l'État comme l'émancipation de la société, qui avait à se dégager d'une doctrine à caractère théocratique, depuis que le christianisme était devenu la religion de l'Empire romain (la séparation de l'Église et de l'État n'est pas encore entièrement acquise en Belgique). Hervé Hasquin, qui suit l'évolution des rapports des pouvoirs temporel et spirituel au cours de deux millénaires, en donne une synthèse brillante. J. Stengers décrit ensuite la décadence du cléricalisme, combattu dans sa doctrine comme dans sa pratique, depuis le début du XIXe siècle, non sans restituer l'esprit satirique du temps avec une pointe d'humour. Et la déchristianisation, quantitative aussi bien que qualitative, étudiée par E. Witte, sera précisée autrement encore par l'examen des luttes successives du libéralisme (A. Miroir) et du socialisme (Ph. Moureaux). Chaque chapitre envisage ainsi la montée diverse du rationalisme, qui trouve une de ses expressions privilégiées dans les conceptions éducatives de chaque génération, comme le révèle A. Uyttebrouck dans un historique fort documenté de l'enseignement laïque. Parmi les contributions, dont chacune éclaire le sujet sous un angle particulier, on retiendra celles des regrettés R. Hamaide, « L'affirmation de la Laïcité en Belgique », J. Bartier, « La franc-maçonnerie et les associations laïques en Belgique », P. Foriers, « Le droit naturel, évolution d'une notion », qui prennent valeur de testament philosophique... Un bilan historique et éthique à méditer." (Revue belge de Philologie et d'Histoire)
George Washington, fondateur des États-Unis (1732-1799).
Payot, 1927, in-8°, 334 pp, édition française avec notes par Georges Roth, préface de Charles Cestre, nombreux textes en annexes (pp. 239-332), broché, couv. illustrée, état correct (Bibliothèque Historique)
En 1893, Woodrow Wilson, futur président des États-Unis (1913-1921), écrit cette biographie de George Washington (1732-1799) alors qu'il n'est encore que professeur d'histoire et de sciences politiques à Princeton. S'intéressant avant tout à l'exemple moral de son héros, vainqueur de Yorktown à l'issue de la guerre d'Indépendance et premier président de la nation américaine, il dépeint un personnage sans faiblesses ni états d'âme, qui s'imposa dans la carrière militaire par sa droiture, une grande dignité et le souci de ses hommes. Glorieux général, homme politique averti, partisan d'un conservatisme tempéré et d'un renforcement du pouvoir fédéral, Washington incarne ce nationalisme américain que Wilson cherche à raviver. Portrait hagiographique, témoignage précieux d'un futur homme d'État.
Le Maréchal Ney. 1815.
Plon, 1893, gr. in-8°, iv-427 pp, 2 portraits hors texte d'après Gérard, reliure demi-chagrin fauve à coins, dos à 5 nerfs filetés, titres et fleurons dorés, filets dorés sur les plats, tête dorée (rel. de l'époque), bon état
"En étudiant dans ses diverses phases l'affaire Ney, du 7 mars au 7 décembre 1815, M. Welschinger a écrit une page d'histoire générale, du plus puissant intérêt. Louis XVIII, Talleyrand, Fouché, le duc de Richelieu, Wellington, et derrière eux la foule des étrangers et des ultras, y figurent unis contre son héros dans une coalition meurtrière. Ce récit, très vivant et très documenté, est écrit d'un bout à l'autre sur le ton du plaidoyer. L'auteur met en lumière, dans ce procès, « l'impatience des juges, l'àpreté fougueuse du procureur général, l'abus fait par le chancelier de son pouvoir discrétionnaire, l'interdiction de plaider à fond les moyens importants » ; il indique mieux qu'on ne l'avait fait jusqu'ici comment l'Europe victorieuse s'acharna à la perte du vaincu de Waterloo, à son exécution par des mains françaises ; enfin dans le chapitre intitulé « La faute », il apprécie de haut, en invoquant avec à-propos les précédents de Condé et de Turenne, ce que la sentence des pairs de 1815 a appelé la « haute trahison » de Ney." (Revue des lectures)
L'Œil du maître. Maîtres et serviteurs de l'époque classique au romantisme.
Bruxelles, Complexe, 1986, gr. in-8°, 251 pp, 14 gravures hors texte, notes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Le Temps et les Hommes), envoi a.s. à Jean-François Revel
"L'évolution est marquée. Au 17e siècle, la hiérarchie sociale est définie par la Providence. Au 18e, le bonheur de la terre prend désormais le pas sur les délices du ciel. D'où chez les auteurs bourgeois du siècle suivant l'idée d'un véritable dressage des serviteurs au sein de leur famille d'adoption. On saisit vite les nuances dans les rapports. Ceux-ci connaîtront cependant une trève durant la Révolution ou l'on ira jusqu'à supprimer le valet dans les jeux de cartes. Court répit : la réaction thermidorienne rétablira l'ordre traditionnel. Une remarquable étude des mentalités." (Lectures, 34, 1986) — "Après plusieurs ouvrages partiellement ou totalement consacrés à la domesticité urbaine, le livre de Claude Petitfrère a su trouver un angle d'attaque original parfaitement défini par son titre même. C'est en effet le regard du maître sur le domestique qui se trouve ici privilégié, à travers la littérature pédagogique et normative, les travaux des observateurs et des moralistes, les œuvres littéraires, l'iconographie et les sources publiques ou privées. Seconde originalité majeure de ce travail, cette perspective est suivie dans une longue durée qui mène le lecteur de l'époque de Louis XIV à celle de Charles X. Le premier des six chapitres rappelle l'importance numérique d'un milieu qui, dans la plupart des cas, constitue à la fin de l'Ancien Régime 7 à 10 % de la population urbaine, et sa double fonction : les hommes-machines de la domesticité accomplissent un certain nombre de tâches, mais ils sont là aussi « pour la décence et pour la montre », organisés en une hiérarchie très étirée. L'apport neuf du livre de C. Petitfrère réside surtout dans les chapitres suivants, consacrés à l'analyse des rapports entre maîtres et serviteurs. Ceux-ci sont d'abord d'autorité et de sujétion, mais, dans des sociétés urbaines qui, au point de départ de l'étude, sont profondément marquées par des valeurs religieuses, ne s'y limitent pas. L'égalité des hommes devant Dieu crée à chacun non seulement des obligations, mais, en fonction de sa condition, des devoirs envers l'autre : le maître est aussi « père et patron », c'est-à-dire protecteur, voire banquier et confident ; le serviteur peut être lui aussi un confident, un conseiller, un soutien, dans les moments difficiles dévoué jusqu'au sacrifice. La proximité, la familiarité suffiraient d'ailleurs à faire glisser les rapports sur le plan de l'affectivité : le domestique connaît trop bien son maître, sa maison et ses affaires pour ne pas susciter la méfiance, la peur du vol – aussi est-il plus durement réprimé que chez tout autre coupable – mais aussi de l'indiscrétion, voire de la trahison. Le serviteur, la servante doivent être des alliés, des complices : cette complicité peut devenir tendre ou abusive lorsque s'y mêle l'attirance des cœurs et le désir des corps qui, comme des études régionales l'ont également montré, font de la domesticité féminine le milieu d'origine le plus fréquent des filles-mères. Sur tous ces points, C. Petitfrère a su rendre avec finesse la diversité, dans le même instant, des situations réelles. Mais il a aussi démontré, notamment par l'analyse, menée sur 150 ans, de la littérature destinée aux maîtres et aux serviteurs, à quel point le discours des maîtres avait changé. La religion se dégrade en morale utilitaire, propre à améliorer le rendement de la machine domestique, ou en moyen de préservation sociale ou morale. Les nouvelles élites contemporaines de l'âge des Lumières et que la crise révolutionnaire renforce, « rêvent de dissocier le couple maître-serviteur, de mettre fin à ce corps à corps alternativement tendre et brutal pour le remplacer par des relations policées, purement fonctionnelles, faites de surveillance renforcée et de distanciation prudente ». Une fois de plus, cette échelle de temps se révèle opératoire pour jalonner l'histoire d'une mutation sociale et mentale, à laquelle le livre de C. Petitfrère apporte une remarquable contribution." (J. Quéniart, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1987) — Ce livre est avant tout l'histoire d'un regard, celui que les maîtres de l'ancien temps portaient sur leurs domestiques. Regard riche et ambigu, nourri de la foi, des désirs, des fantasmes, des préjugés, des peurs de ceux qui le portent, autant que des réalités matérielles. Regard que l'on surprend non seulement dans l'abondante littérature que les élites ont consacrée à définir les normes de leurs rapports avec leurs serviteurs, mais dans de multiples témoignages épars : dispositions d'une loi, extraits de Mémoires, pages d'un livre de comptes, anecdote d'un roman, scènes de théâtre (Le Malade imaginaire de Molière, Le Barbier de Séville de Beaumarchais, La Fausse Suivante de Marivaux) aussi bien que dessin réaliste ou gravure licencieuse. Ce regard a ainsi une histoire qui ne saurait se satisfaire de l'image "à plat" d'un "bon vieux temps" sans âge. De l'époque du Roi Soleil à celle du dernier des Bourbons on le voit évoluer au rythme lent (mais bousculé par la Révolution) des changements d'une société qui s'individualise, invente l'intimité et consacre l'argent au centre de la relation humaine. Le regard du maître façonne en grande partie le comportement et jusqu'à la conscience de soi du domestique. C'est pourquoi L'Œil du Maître, histoire d'une subjectivité, apporte aussi une importante contribution à la connaissance "objective" de la condition ancillaire en France du XVIIe au XIXe siècle.
Combats pour les femmes, 1934-1939. Mémoires d’une Européenne.
Albin Michel, 1980, in-8°, 270 pp, broché, couv. illustrée, bon état
Édition définitive du tome III des mémoires de Louise Weiss. — Ce volume, qui se suffit en lui-même, est l'histoire de la violente campagne menée par l'auteur, de 1934 jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, pour l'égalité politique et civique des Françaises. Françaises jusqu'alors, ainsi que le clamait à travers le pays son armée de suffragettes se référant aux Codes : « Majeures pour leurs fautes et mineures pour leurs droits ! » Des scènes héroïco-comiques se déroulent, décrites par la plume ironique de Louise Weiss. Tout le monde y passe. Sénateurs récalcitrants battus dans leurs circonscriptions par « Les Femmes nouvelles », députés apeurés et chafouins, vieilles féministes outrées par les procédés spectaculaires des jeunes propagandistes et renâclant devant l'audio-visuel encore tenu pour insolite, jouvencelles stupides ou délurées, foules enthousiastes, ministres craintifs, veuves de guerre remariées en conflit avec les veuves esseulées. Un sentiment dramatique domine ce pandémonium. À la fin de la Première Guerre mondiale, sélective quant à ses victimes – on ne tuait que les jeunes mâles –, fonder le foyer pour les joies duquel elles avaient été élevées était pour deux millions de Françaises devenu impossible. L'histoire n'a pas suffisamment insisté sur le calvaire de ces autres victimes. En arrière-plan de ces « Combats » que toutes les femmes d'aujourd'hui se doivent de connaître (grâce à eux leur condition a été changée), sont implacablement notés les soubresauts d'un régime à l'agonie. L'armistice de 1919-1939 prend fin. On voit la Troisième République s'effondrer, après Munich, avant le premier coup de canon de la Seconde Guerre mondiale. À peine la nation est-elle consciente des nouveaux enjeux de la politique internationale. Émouvant entre tous est le chapitre enclavé dans ce livre, au cours duquel Louise Weiss, par surcroît secrétaire générale du comité des Réfugiés, sauve les mille passagers juifs du paquebot Saint-Louis errant sur l'Atlantique à la recherche d'un havre d'accueil.
Le Régent.
Gallimard, 1968, in-8°, 356 pp, un tableau de généalogies dépliant hors texte, sources, index des personnages cités, broché, un portrait du Régent en médaillon au 1er plat, bon état (Coll. Leurs figures)
Le Régent (1938) est une attachante biographie de Philippe d'Orléans (1674-1723), comme homme d'Etat et dans sa vie intime. Montrant que la Régence (1715-1723) n'est pas une période de décadence mais bien de renouveau, Erlanger met en valeur le courant de liberté qui accompagne la fin du règne de Louis XIV de France. Sans pour autant se complaire dans l'histoire grivoise et les gauloiseries, il évoque avec brio la culture licencieuse associée à la Régence et sa figure emblématique Marie Louise Elisabeth d'Orléans, duchesse de Berry...
Le diocèse de Marseille.
P., Letouzey & Ané, 1967, pt in-8°, 337 pp, 5 cartes à pleine page in fine, biblio, index, broché, bon état (Histoire des diocèses de France)
"Le premier volume de l'Histoire des diocèses de France, tout en demeurant dans la tradition d'une chronologie exacte, adopte cette nouvelle conception d'une histoire vivante, qui embrasse tous les aspects de la structure et de la vie du peuple chrétien. Temps anciens, qui couvrent le premier millénaire ; Moyen âge prolongé jusqu'à 1481 ; Temps modernes, arrêtés seulement à 1801 ; Époque contemporaine qu'il fallait bien suspendre en 1966, ces divisions larges ont permis des développements aérés et homogènes. Après Lyon, Marseille fut peut-être la première ville de la Gaule à posséder un siège episcopal, mais le premier évêque dont on sache le nom est Oresius, qui signa les actes du concile d'Arles, en 314, et le premier évêque sur qui nous ayons d'abondantes informations est Proculus (380-c. 430), à qui le Concile de Turin décerne le titre personnel et viager de primat de la province de Narbonnaise Seconde. Autoritaire et batailleur, il entra en conflit avec Patrocle, métropolitain d'Arles et Rome dut intervenir. Sous son pontificat s'éleva la première cathédrale et Cassien fonda le monastère de Saint-Victor, qui partage avec Lérins la direction du monachisme provençal..." (G. Le Bras, Revue d'histoire de l'Église de France, 1969) — "... Ce livre est aussi un modèle de clarté et de brièveté : au lieu de l'in-quarto encombré d'un pesant appareil de notes qu'aurait pu légitimer un si vaste sujet, nous avons un ouvrage élégant, accessible à tout lecteur cultivé ou simplement curieux de bonne histoire, élégance qui n'exclut nullement la rigueur scientifique : en fin de volume, une bibliographie sur l'histoire de Marseille, des cartes du diocèse aux trois étapes des XIIIe, XVIIIe et de la pratique contemporaine, des évêques et des saints permettent de prolonger la recherche et font de ce livre un instrument de travail maniable et indispensable." (J. Gadille, Revue Historique, 1969)
L'alimentation de l'humanité.
Payot, 1942, in-8°, 219 pp, une carte, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque scientifique)
"Le professeur K. Sapper, de l'Université de Würzburg étudie dans cet ouvrage l'économie, la répartition et les possibilités des moyens mis à la disposition des hommes pour subsister. Le travail du savant allemand offre un double intérêt historique et d'actualité et pourrait fournir des bases précieuses à ceux qui seront appelés à remettre un peu d'ordre logique sur notre planète bouleversée par la guerre. Une bonne partie de l'ouvrage est consacrée à l'exposé des modes d'alimentation des générations passées et actuelles, sous les tropiques et en dehors des tropiques, selon les conditions du climat et du sol. Elle montre comment les hommes tirent leurs aliments de la mer et de la terre, quels sont les moyens qu'ils utilisent pour obtenir une quantité toujours plus abondante de nourriture et quelle est la part respective de l'homme et de la femme dans cette récolte nécessaire. Des exemples bien choisis illustrent les conditions naturelles des différentes provinces climatiques du globe et leur faculté d'entretenir une population ; on voit comment à la « cueillette » pure et simple, s'est substituée une exploitation rationnelle des ressources naturelles et combien la situation s'est modifiée lorsque, quelques millénaires avant notre ère déjà, l'homme se livra, dans l'Ancien et le Nouveau-Monde, à un entretien systématique des plantes utiles et à un élevage régulier d'animaux. Il s'ensuivit, dans les zones favorisées, une augmentation rapide de la population." (Revue économique et sociale, 1943)
Le Rivarol de 1842, dictionnaire satirique des célébrités contemporaines, par Fortunatus.
P., Bureau du Feuilleton mensuel, 1842, in-12, (4)-236 pp, reliure demi-basane fauve, dos lisse orné, titre, triples filets et fleurons dorés (rel. de l'époque), qqs petites rousseurs, bon état. Edition originale
Recueil d'environ 300 portraits au vitriol de publicistes et personnalités politiques du temps. Un exemple : "BOREL (Pétrus). Le préfet de police ayant cru, sur la dénonciation de quelques lecteurs de ce lycanthrope, que son style était capable de communiquer la rage, lui a fait défendre d’écrire dans les temps chauds, et surtout dans la canicule. En conséquence, pendant trois mois de l’année, de juin à septembre, sa plume reste enchaînée dans son cabinet et gardée à vue par trois gardes municipaux." (pp. 36-37).
The High Middle Ages in Germany.
Cologne, Benedikt Taschen, 1990, in-4°, 140 pp, 131 illustrations en noir et en couleurs dans le texte et à pleine page, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état. Texte en anglais
Introduction – Ways of Life in the Estates of Society in the Middle Ages (Tilmann Lohse) – Monarchy and Nobility: On the Delicate Balance of Power in the Middle Ages (Ludwig Vones) – Forms of Economic Life in the High Middle Ages (Manfred Groten) – The Age of Christendom: A View of the Life of Christians in the High Middle Ages (Thomas Ruster) – The Fine Arts in the High Middle Ages (Peter Gerlach) – The Minnesang and Tales of King Arthur: German Literature in the High Middle Ages (Klaus Kramp) – Modes of Thought and Consciousness in the Middle Ages (Günter Meller).
Le Monde féodal.
PUF, 1946, pt in-8°, xlviii-512 pp, nouvelle édition mise à jour, tableaux généalogiques, biblio, index, reliure demi-chagrin acajou, dos à 4 nerfs avec auteur et titre dorés, couv. et dos conservés, dos lég. frotté, bon état (Coll. Clio)
"Un excellent manuel... Le texte proprement dit est excellent. Il se répartit en 8 chapitres embrassant l'histoire du moyen âge, depuis les invasions jusqu'aux croisades : 1. Les Peuples et les États nouveaux, 2. Le vieil empire : Byzance, 3. Le nouvel empire : du renouveau carolingien au Saint Empire germanique, 4. Les nouvelles conditions politiques et sociales de l'Occident, 5. L'organisation de la chrétienté, 6. Les rapports du spirituel et du temporel, 7. France et Angleterre. La rivalité des Capétiens et des Anglo-Normands, 8. L'offensive chrétienne contre l'Islam. On doit féliciter l'auteur d'avoir fixé l'attention sur des régions d'un haut intérêt historique, mais qui sont fréquemment négligées, telles notamment l'Espagne et les pays slaves." (Charles Verlinden, Revue belge de philologie et d'histoire, 1935)
Histoire de la musique dramatique en France, depuis ses origines jusqu'à nos jours.
P., Firmin Didot, 1873, gr. in-8°, xv-448 pp, répertoire du Théâtre de l'Académie de Musique de 1671 à 1873 (110 pp) et bibliographie (18 pp) in fine, broché, couv. lég. salie, bon état. Ouvrage couronné par l'Institut
"Fils d'un banquier ruiné émigré en Amérique pour refaire fortune, Gustave Chouquet (1819-1886) vit de 1840 à 1860 aux Etats-Unis, où il enseigne pendant seize ans. Nommé conservateur du musée instrumental du Conservatoire en 1871, il rédige en 1878, pour l'Exposition universelle, le Rapport sur les instruments de musique et les éditions musicales. Il est l'auteur d'oeuvres musicales diverses, mais aussi d'ouvrages consacrés à l'histoire de la musique dont le plus important est cette "Histoire de la musique dramatique en France depuis ses origines jusqu'à nos jours", premier ouvrage du genre." (Patrick Dubois) — "A l'opéra religieux, qui nous a légué ses processions et qui a enfanté le moderne oratorio, ont succédé des représentations théâtrales à l'usage exclusif de l'aristocratie, et nous avons indiqué par quelle suite de transformations ces ballets de cour ont conduit à l'opéra-ballet et aux divertissements qui n'ont cessé d'orner nos grands ouvrages lyriques et qui trop souvent en ralentissent la marche. Avec la sécularisation du théâtre, nous avons vu grandir un art vraiment populaire, et, dans les farces que les compagnies d'acteurs laïques jouaient sur des échafauds, nous avons aperçu le premier modèle des opérettes qui, depuis 1855, ont envahi toutes nos scènes secondaires. Enfin de la fusion des trois éléments religieux, aristocratique et populaire, est sorti le drame musical, tel que l'ont compris et perfectionné tour à tour les maîtres français et les maîtres étrangers. Nous avons dit ce qu'a été notre tragédie lyrique depuis Lully jusqu'à ce jour ; nous avons énuméré les services que l'Italie et la France se sont mutuellement rendus ; nous avons signalé la révolution musicale opérée par les symphonistes allemands, nous avons marqué chacun des progrès accomplis, et nous avons fini par arriver à cette conclusion que nos opéras-comiques l'emportent à tous les points de vue sur ceux des autres nations et que, dans tous les genres de musique dramatique, nous avons conquis à présent le premier rang." (p. 305)
Face aux requins de la mer Rouge.
Julliard, 1954, in-8°, 271 pp, 16 pl. de photos en noir et une double planche en couleurs hors texte, lexique, broché, jaquette illustrée, C. de bibl., état correct (Coll. La Croix du Sud, dirigée par Paul-Emile Victor)
Les requins n'attaquent jamais l'homme lorsqu'il est complètement immergé : telle est la conclusion que le docteur Gilbert Doukan put tirer des récits de ceux qui s'étaient trouvés aux prises avec les squales. Aussi, lorsqu'il reçut d'Egypte la proposition de mettre lui-même sa théorie à l'épreuve, n'hésita-t-il pas à gagner la côte inhospitalière de la mer Rouge. Là, un univers merveilleux de couleurs et de formes s'ouvrit à ses yeux jamais blasés d'explorateur sous-marin. Mais le requin ne se laisse pas étudier facilement. La détente d'un coup de queue, le frémissent d'un aileron, le projettent sur sa proie en un centième de seconde... Le récit de ces aventures, journal de bord passionnant, neuf et prodigieusement vivant, confirme la nouvelle voie d'observations et d'expériences ouverte aux savants par les hommes aux masques de verre et aux bouteilles d'air comprimé. — "Le Prix de littérature sportive, fondé il y a cinq ans, a été attribué hier au docteur Gilbert Doukan pour son livre “Face aux requins de la mer Rouge” (Julliard). Ce prix, décerné sous le patronage du ministère de l'éducation nationale, est dolé par la direction générale de la jeunesse et des sports d'une somme de 100.000 francs. Le docteur Gilbert Doukan, animateur et pionnier de la chasse sous-marine, s'était proposé de vérifier que les requins n'attaquent pas l'homme sous la mer. Son livre retrace les expériences qu'il a réalisées en mer Rouge avec une équipe intrépide, associant ainsi le lecteur à des aventures pleines de péril, instructives et passionnantes tout à la fois. Il a obtenu 8 voix, contre 4 à Philippe Tailliez pour “Plongées sans câble” (Arthaud)." (Le Monde, 10 mars 1955)
Roland Oudot.
P., Éditions Séquana, 1942, pt in-12, 31 pp, avec 4 illustrations dans le texte, suivies de 31 reproductions d'œuvres de l'artiste hors texte en noir et blanc, broché, couv. illustrée d'un portrait contrecollé, bon état (Coll. Les Maîtres de demain)
"Ces quelques pages sur un de nos peintres les plus purement français de nos jours – français de la suite de nos miniaturistes médiévaux et des Le Nain – ont été l'occasion pour M. Pierre Guéguen, d'une brillante dissertation sur la peinture « terrestre » opposée à la peinture « céleste » des primitifs italiens ou « solaire » des impressionnistes, sur la ressemblance en art et sur la transposition de celle-ci au type. Une note biographique sommaire mais suffisante complète ce court essai." (Michel Florisoone, Études, janvier 1945) — "Peintre, graveur, auteur de décors de théâtres et illustrateur, Roland Oudot fut un des représentants de la tradition française réaliste, qui s'était affirmée dans les années 20, au sortir de la guerre, comme un "retour à l'ordre" après l'agitation des avant-gardes fauves, cubistes, dadaïstes et surréalistes. Cette génération qui jetait un pont vers les réalistes du siècle dernier, précédant les impressionnistes, et dont les maîtres étaient Corot et Courbet, s'exprimait au Salon d'Automne. C'est là que Roland Oudot avait exposé pour la première fois en 1919. Formé à l'école des Arts décoratifs, très tôt intéressé par le décor de théâtre (il avait jusqu'en 1923 collaboré avec Bakst aux décors des ballets russes de Diaghilev), Roland Oudot se référait à Cézanne pour la rigueur de la construction des formes et à Bonnard pour la couleur. Peintre de lieux, de paysages qu'il allait chercher à travers la France, le monde, et qu'il restituait avec autant de sensibilité que de rigueur, il fut, avec Brianchon et Legueult, le chef de file de ces "peintres de la réalité poétique" qui s'étaient imposés aux années 30." (Jacques Michel, Le Monde)
Gomery : son château, ses seigneurs. [Province de Luxembourg, Belgique].
Virton, Editions du Musée gaumais, 1962, gr. in-8°, 144 pp, 45 gravures et portraits, 2 photos, armes, généalogies, dont un tableau hors texte, annexes, biblio, broché, bon état
L'espérance est un risque. Sur les traces des résistants chrétiens 1939-1945.
Calmann-Lévy, 2021, in-8°, 299 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Jérôme Cordelier est parti à la rencontre de ces chrétiens, catholiques, protestants, orthodoxes qui résistèrent aux nazis et dont les rôles sont de nos jours minimisés. On a souvent souligné les compromissions avec le régime de Vichy des chefs des Eglises, à raison, sans se souvenir que plusieurs d'entre eux furent aussi reconnus Justes pour avoir sauvé des juifs. On a oublié que de nombreux religieux et simples croyants furent parmi les premiers à se dresser contre l'occupant. Certains sur le devant de l'Histoire, la plupart dans un secret absolu. Nourrie des confidences de survivants, cette enquête met l'accent sur ceux qui se sont engagés pour la liberté, sans tout le temps combattre au nom de leur foi, mais toujours avec la haute idée qu'ils se font de l'humanité.
La Loi naturelle. Leçons d'histoire. Présenté par Jean Gaulmier.
Garnier, 1980, in-8°, 164 pp, broché, un portrait de Volney en couv., bon état (Coll. Les Classiques de la Politique)
Une tête froide, dit-on, ce Constantin-François Volney (1757-1819), qui sera fait sous l'Empire comte de Chasseboeuf. Ses voyages ne lui font jamais perdre la vue scientifique des choses. D'Egypte et de Syrie, où il partit jeune plusieurs années, ayant appris l'arabe, il revient sans tableaux lyriques. Il préfère édifier une somme de connaissances positives, géographiques et économiques. La publication le rend célèbre, à trente ans. Elle servira en outre à l'expédition de Bonaparte. Député en 1789, Volney est emprisonné après Thermidor. Il s'embarque peu après pour le Nouveau Monde. Au retour, il se confirme que l'homme est d'une autre époque, voire d'une autre trempe, que Chateaubriand. Il publie simplement un exact et austère Tableau du climat et du sol des Etats-Unis... Rien ne lui est plus étranger que le fanatisme : "Je me préserve surtout du tétanos de l'intolérance", écrit joliment Volney. Evidemment, c'est aussi un styliste... (Le Monde) À noter la remarquable préface de J. Gaulmier qui nous brosse de Volney le portrait d'un positiviste avant la lettre, incarnant l'esprit laïc et républicain.
Historique de ma vie. 2. Journal des événements arrivés en Algérie et plus particulièrement à la division d'Oran (depuis juillet 1830 jusqu'en juillet 1848).
La Vouivre, 1999, in-8° carré, 255 pp, édité par Jacqueline Le Gallic-Holleaux et Didier Paineau, une gravure dans le texte, 3 pl. hors texte et 4 cartes, index, broché, bon état
De 1792 à 1848, Pierre Boyer participe aux campagnes de la Révolution et à celles de l’Empire. Il poursuit sa carrière militaire en Algérie, au temps de la conquête. Boyer combat à Médéa puis est nommé gouverneur d’Oran. C’est lui qui, le premier, entreprend l’aménagement de la baie de Mers-el-Kébir, pour contrebalancer le Gibraltar anglais. Rappelé en France, il ne cesse de suivre par le menu et de raconter l’impitoyable guerre contre Abd-el-Kader. Il arrête son récit en 1848, après la capture de l’émir et l’achèvement des installations de Mers-el-Kébir.
Lieutenant à 19 ans dans les tranchées. Henri Sentilhes, lettres à ses parents, 1915-1916.
Editions Point de vues, Société historique & archéologique du Maine, 2013, in-8° carré, 300 pp, texte et illustrations rassemblés et annotés par Henri Sentilhes, son fils, très nombreuses photos en noir, sépia et couleurs, index thématique, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état
Deux cents lettres écrites des tranchées par Henri Sentilhes à ses parents, presque chaque jour, entre février 1915 et avril 1916, jusqu'à sa blessure. Ce tout jeune officier, à peine admis à Saint-Cyr et envoyé sur le front, y relate le déroulement de ses journées et celles de son régiment, livrant un témoignage rare par la diversité des informations exceptionnellement précises qu'il apporte. Sans se soucier de la censure, il ne cache pas les questions qu'il se pose sur le déroulement des combats, le commandement et la conduite des hommes, la proximité avec la mort. Equipé d'un appareil Kodak, il joint à ses lettres de nombreuses photographies qu'il décrit et commente une à une. Elles sont complétées par celles de deux de ses camarades de la même Compagnie qu'il a été possible de retrouver. L'ensemble s'apparente ainsi à un véritable "reportage de guerre", saisi sur le vif. Deux contributions d'historiens de la Guerre de 14-18, N. J. Chaline et S. Tison, permettent de situer cette correspondance dans son contexte historique.
Voyages dans le Nord de l'Europe. Un tour en Norvège. Une promenade dans la mer Glaciale (1871-1873).
Tours, Alfred Mame et fils, 1882, in-12, 352 pp, un frontispice et 3 planches gravées sur bois, 13 gravures dans le texte (costumes norvégiens), reliure percaline rouge décorée de l'éditeur, tranches dorées, qqs rares rousseurs, bon état
Voyage en Norvège en 1871 et au sud-ouest de la Norvège en 1873 : les fjords, Stavange, Bergen, Christianfund, les pêcheurs, Throndhjem, l'organisation de la poste en Norvège, le cheval norvégien, le mont Romsdalshon et sa légende, l'hiver en Norvège, les routes norvégiennes, les forêts et le commerce du bois, Christiania, randonnées dans la région de Thelemark, les coutumes uniques des habitants, escalade du Gausta-Fjeld. – Deuxième partie : Promenade dans la mer Glaciale en 1873 : le cercle polaire, la zone glaciaire, les Lofoten, les blizzards, l'histoire d'un lapon, Tromso, les rennes, les camps lapons, Hammerfest, le Cap Nord, les pays des baleines, les usines d'huile de baleine, détails sur la pêche à la baleine.
Troisième voyage de Cook, ou voyage à l'Océan Pacifique, ordonné par le roi d'Angleterre, pour faire des découvertes dans l'Hémisphère Nord, pour déterminer la position et l'étendue de la Côte Ouest de l'Amérique septentrionale, sa distance de l'Asie, et résoudre la question du Passage au Nord. Exécuté sous la direction des Capitaines Cook, Clerke et Gore, sur les vaisseaux la Résolution et la Découverte, en 1776, 1777, 1778, 1779 & 1780. Traduit de l´anglois, par M. D******** (Demeunier).
P., Chez Raymond, 1819 4 vol. in-8°, 96-368, 390, 448 et 103-386 pp, préface du traducteur, 2 tableaux dépliants, reliures demi-basane brune, dos lisses, pièces de titres et de tomaison basane noire, filets et monogramme dorés, tranches marbrées (rel. de l'époque), mors faibles, 2e plat frotté au tome I, qqs pages salies à la fin du tome I, restauration ancienne au dos du tome IV, bon état
Récit du troisième et dernier voyage d'exploration de James Cook, au cours duquel le navigateur a visité la Nouvelle-Zélande, la Polynésie (Tonga et Tahiti), a découvert les îles Hawaï et les îles de l'archipel. Le 9 février 1776, l’Amirauté britannique chargea le lieutenant James Cook de faire un voyage d’exploration afin de découvrir un passage Nord-Ouest entre le Pacifique et l’Atlantique. De nombreuses îles furent visitées et une île australe fut découverte (Tubuai). Cette relation du troisième et dernier voyage du capitaine Cook – qui mourut assassiné en 1779 par les indigènes des îles polynésiennes – apporta de nombreuses observations nouvelles sur les mœurs et coutumes insulaires et une description plus précise des îles visitées. La fin du voyage a été écrite par le capitaine James King.
L'Afrique bascule vers l'avenir. L'Algérie en 1957 et autres textes.
Editions de Minuit, 1961, in-12, 177 pp, broché, couv. lég. piquée, bon état (Coll. Documents)
Ethnologue, résistante déportée à Ravensbrück, Grand Croix de la Légion d’honneur. Dans ces pages, publiées en partie pendant la guerre d'Algérie, l'auteur analyse les problèmes d'un grand pays rural que sa démographie oblige à devenir citadin.Quarante-cinq ans plus tard, la population algérienne a triplé comme prévu...
Péguy et les Cahiers de la Quinzaine.
Grasset, 1941, in-12, 393 pp, broché, bon état. Edition originale sur papier courant (achevé d'imprimer du 12 mars 1941)
"Ce livre offre un grand intérêt. (...) C'est à travers la vie de Péguy que nous pouvons apercevoir, grâce à M. Daniel Halévy, tout un pan de l'histoire de la IIIe République. A coup sûr, M. Daniel Halévy n'est pas tendre à l'égard de celle-ci, mais peu nous importe, et il nous suffit qu'il introduise honnêtement le témoignage de Péguy lui-même pour que nous lui sachions gré de son effort, en vue de faire revivre les milieux humains où a vécu son héros. La politicaillerie dont Péguy s'est dégagé et qui l'a fait souffrir dans son âme et dans son corps, les milieux universitaires, l'école de Georges Sorel, les mouvements littéraires personnifiés par Claudel et Romain Rolland, l'École normale du temps de Perrot et de Lucien Herr, la Sorbonne historique et sociologique, et, avant encore, le collège Sainte-Barbe et les milieux populaires d'Orléans, – comme, au terme du livre, et de la vie de Péguy, – l'attente de la guerre de 1914 et ses premières réalités, – jusqu'à la mort de Péguy, le 5 septembre 1914, tout cela défile dans le livre de M. Daniel Halévy, avec les précisions, les références, les discussions utiles. Ainsi ce livre, qui est l'hommage d'un admirateur et d'un ami, est aussi une contribution historique de premier ordre." (Georges Bourgin, Revue Historique, 1943) — "La jeune floraison des Cahiers dura dix ans. De 1910 à 1914, il y aura Péguy et sa grandeur solitaire portée par les Cahiers, mais dressée plus haut qu’eux. De 1900 à 1910, il y eut les Cahiers, c’est-à-dire Péguy dans un entourage, en plein travail et entrain de jeunesse fraternelle. Après avoir quelques mois campé dans la chambre de Jérôme Tharaud, il transporta ses dossiers rue de la Sorbonne, dans une École de Journalisme qu’une agitée du dreyfusisme, Mme Dick May, avait installée là. Les Cahiers eurent une table, un espace réservé au premier étage. À côté des paperasses de Péguy, il y avait celles de Guieysse et de ses Pages libres. L’École de Dick May commença un voisinage qui dura longtemps. En octobre 1901, les Cahiers et les Pages libres, se déplaçant ensemble, s’installèrent, à vingt pas de l’École, dans une boutique dont une inscription rappelle aujourd’hui l’ancien emploi. La boutique, étroite et longue, fut divisée et cloisonnée. On ouvrait la porte : un couloir (plutôt un boyau) menait vers l’arrière boutique, où se tenait Guieysse : à gauche, une porte, et, franchie cette porte, il restait un petit espace qui était le domaine de Péguy. Sa boutique." (p. 102-103)
Ecriture et histoire dans l'œuvre de Péguy. (Thèse).
Université de Lille III, Service de reproduction des thèses, 1981, 2 vol. gr. in-8°, 914 pp, pagination continue, texte dactylographié, biblio, chronologie, 3 index, brochés, bon état
"Loin d’être un ennemi de l’histoire, comme certaines apparences pourraient le faire croire, Péguy est au contraire un passionné d’histoire. Pour lui, l’histoire – non seulement la grande histoire, celle qui se fait avant de s’écrire, l’histoire en tant que devenir de l’humanité, mais l’histoire comme connaissance (Geschichte) – est l’épicentre de l’existence. C’est pourquoi le sujet a inspiré d’excellents travaux, notamment Françoise Gerbod, “Écriture et histoire dans l’œuvre de Péguy”, thèse, université de Lille III, 1981." (François Bédarida, “Histoire et mémoire chez Péguy”, in Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2002)
Les Découvertes sous-marines modernes.
Payot, 1954, in-8°, 329 pp, 16 pl. de photos hors texte, 43 figures dans le texte, biblio, broché, couv. illustrée lég. défraîchie, état correct (Coll. Bibliothèque scientifique)
Exploration sous-marine indirecte ; Chasse sous-marine ; Exploration directe au scaphandre autonome ; Tourisme sous-marin ; Archéologie sous-marine ; Les épaves ; Profondeurs extrêmes ; Photographie et cinéma sous-marins ; Télévision sosu-marine ; Plongées et biologie marine.
La Vie quotidienne en Grèce au siècle de Périclès.
Hachette, 1978, in-8°, 375 pp, nouvelle édition revue et corrigée, 16 pl. de photos hors texte, index des mots grecs, broché, couv. illustrée, bon état
La Grèce au siècle de Périclès (Ve siècle avant J.-C.), celle d'Eschyle, de Phidias, de Sophocle, d'Euripide, de Socrate et de Thucydide, c'est avant tout Athènes, dont on a pu dire qu'elle fut "la Grèce de la Grèce". Mais c'est aussi Sparte. où la vie quotidienne était rythmée par les impératifs d'une société à vocation militaire. Faisant appel à tous les acquis de la littérature, de l'histoire et de l'archéologie, Robert Flacelière brosse une fresque extrêmement vibrante de la Grèce à cette époque : la ville et la campagne, le mariage et la famille, la vie des femmes et des enfants dans le gynécée, l'éducation et les sports, les travaux et les métiers, la toilette et les plaisirs, la vie religieuse et le théâtre. Ne voilant rien des ombres et des misères, il nous donne un tableau sincère et complet de la plus brillante civilisation que le monde ait jamais connue.
14-18, le Cri d'une génération. La correspondance et les carnets intimes rédigés au front. La Grande Guerre passée au filtre de la censure et de l'autocensure, au filtre du temps et de la fiction. De la parole confisquée à la parole libérée...
Toulouse, Privat, 2003, in-8°, 160 pp, illustrations dans le texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Entre légendes et histoire)
Le cri d'une génération, c'est celui poussé par des milliers de poilus, connus ou inconnus, qui, de multiples manières, ont porté témoignage de la Grande Guerre : la vie dans les tranchées, la fraternité des poilus ou même avec l'ennemi, la peur, la mort toujours présente... Destiné aux amateurs de récits de vie, mais aussi aux étudiants et aux chercheurs, ce livre dresse tout d'abord une typologie des témoignages de guerre, des journaux de tranchée aux carnets de route, des correspondances aux mémoires et romans. Sont ensuite retracées les grandes étapes de cette formidable prise de parole combattante. Dans l'entre-deux-guerres, l'histoire faite "à l'ancienne" privilégie les papiers de l'état major, les grands mouvements de troupe... et ne sait pas toujours discerner, lorsqu'elle s'y intéresse, les témoignages les plus fiables. Peu d'anciens poilus se reconnaissent dans cette histoire officielle de la guerre. Quelques-uns, révoltés, tentent d'écrire une autre histoire, fondée sur le témoignage des hommes qui ont fait la guerre en première ligne, les pieds dans la boue et la tête sous les obus. Dans le débat qui oppose aujourd'hui certains historiens aux témoins, Rémy Cazals et Frédéric Rousseau plaident pour l'apport irremplaçable du témoignage : récit de vie et de mort, qui donne du sens et de la chair à la guerre trop abstraite dans les autres types de sources ; indépassable lorsqu'il s'agit de partager, dans la limite du possible, l'expérience humaine des combattants.
L'Imposture socialiste dans l'œuvre de Charles Péguy.
Nouvelles Editions Latines, 1986, in-8°, 187 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Œuvres latines et Cantique de frère Soleil. Traduction, introduction et notes d'Alexandre Masseron.
Albin Michel, 1959, in-8°, 265 pp,
Œuvres complètes. Tome VI : Discours, première partie, 1789-1790. Edition préparée sous la direction de Marc Bouloiseau, Georges Lefebvre, Albert Soboul.
PUF, 1950, gr. in-8°, xxxii-703 pp, préface par Georges Lefebvre, introduction par Marc Bouloiseau, broché, bon état
Assemblées électorales d'Artois – Etats généraux – Assemblée Nationale Constituante.
Œuvres. Nouvelle édition, revue et annotée par Charles d'Héricault.
P. Jannet, 1857, 2 vol. in-12, cli-200 et 399 pp, reliure percaline rouge éditeur (Coll. Bibliothèque Elzévirienne)
Louis XI. "... L'universelle araigne...".
Fayard, 1977, fort in-8°, 584 pp, traduit de l'anglais, 16 pl. de gravures hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
L'histoire de Louis XI est celle d'un homme qui sut imposer ses décisions, qui dut garder sans cesse l'esprit en éveil, plier le temps à ses desseins, être deux fois plus habile et trois plus rapide que ses semblables, et cacher son sens de la comédie derrière les gestes du conformisme. Ce livre nous montre l'image d'un homme aux capacités exceptionnelles, doué d'une personnalité diverse et complexe. Certains le considéraient comme "le plus subtil qui soit" . Pourtant, peu après sa mort, on racontait qu'il s'abreuvait du sang des nouveau-nés au cours de sa dernière maladie, était l'assassin de son frère et se délectait à écouter les cris de ses victimes torturées. En abandonnant la légende pour retrouver la vie, Paul Murray Kendall révèle les vraies dimensions de l'homme, son habileté à charmer, son insatiable curiosité, son goût de la loyauté. Tout cela dans une biographie qui apporte une contribution essentielle à l'histoire du XVe siècle tout en demeurant d'une lecture facile et passionnante. Paul Murray Kendall (1911-1973), spécialiste de la fin du Moyen Âge, a enseigné l'histoire pendant plus de trente ans à l'université de l'Ohio puis à celle du Kansas. Il a consacré plusieurs ouvrages à l'histoire du XVe siècle.
Un Précieux de Province au XVIIe siècle. René Le Pays. Sa vie, ses œuvres et son milieu. (Thèse).
Association des étudiants de doctorat, 1925, gr. in-8°, 288 pp, broché, bon état
Œuvres romanesques. Texte établi avec présentation et notes par Henri Bénac.
Garnier, 1965, fort in-12, xxx-906 pp, 4 gravures hors texte, chronologie
Message actuel de l'Inde. Œuvres et études. Sous la direction de Jacques Masui, Jean Herbert et René Daumal.
Marseille, les Cahiers du Sud, 1941, in-8°, 406 pp, biblio, bon état
Unité de la pensée hindoue. – Continuité dans sa tradition. – L'Inde, réservoir de spiritualité. – Son influence sur la prise de conscience de l'Occident. — "Jean Herbert (1897-1980), d’abord disciple de Sri Aurobindo, qu’il rencontre en Inde en 1934, s’installe en Suisse et devient l’introducteur de la spiritualité indienne vivante dans l’espace francophone européen mais ne trouve aucun éditeur stable pour ses traductions paraissant à partir de 1937. Jacques Masui (1909-1975), actif au sein de la revue bruxelloise “Hermès” et qui coordonnera à Marseille en 1941 le numéro spécial des “Cahiers du Sud” intitulé “Message actuel de l’Inde”, dans une forme de résistance spirituelle où brillent les noms de tout ce que la France, en marge des indianistes professionnels, compte alors d’amoureux de l’Inde : Jean Grenier, Émile Dermenghem, Lanza del Vasto, Jean Herbert ou René Daumal, qui l’aide en outre à concevoir le numéro dans sa globalité..." (Guillaume Bridet, L'événement indien de la littérature française, 2014) — Œuvres et études de Jacques Masui, Jean Herbert, René Daumal, Shankaracharya, Chandidas, Ravidas, Ramakrishna, Vivekananda, Aurobindo, Rabindranath Tagore, Mahatma Gandhi, Kamir, Pratima Tagore, Satyaryana, Swami Pavitrananda, Anilbaran Roy; Swami Siddheswarananda, Camille Rao, Prof. Akshaya Banerji, K. G. Mashruwala, Dr. G. B., Lizelle Reymond, Louise Morin, Humbert-Sauvageot, Prof. L. Barbillion, Emile Dermenghem, Lanza Del Vasto, F. Le Lionnais, Jean Grenier, B. Fondane.
Œuvres. Traduction française de La Harpe, refondue avec le plus grand soin par M. Cabaret-Dupaty.
Garnier frères, s.d. (v. 1909), in-12, xix-462 pp, texte latin et traduction française, reliure demi-basane rouge époque
Œuvres choisies du Chevalier de Bonnard. Publiés avec une introduction par Alexandre Piedagnel.
Jouaust, Librairie des Bibliophiles, 1891, in-12, xii-127 pp, ex. sur papier vergé, broché, bon état (Coll. Les petits chefs-d'oeuvre, publiée par Jouaust)
Œuvres complètes. Texte établi et annoté par Gustave Michaut. Dessins de Henri Jadoux, gravés par H. Renaud.
Bibliothèque des Editions Richelieu, 1947-1949, 11 vol. in-8° carré, 4080 pp, brochés, couv. rempliées (traces anciennes d'humidité au dos, sinon très bon état). Exemplaire numéroté sur alfa ivoire. Edition tirée sur les presses de l'Imprimerie Nationale (le caractère employé est le Grandjean ou Romain du Roi gravé sur l'ordre de Louis XIV), illustrée de bois gravés en en-tête, culs-de-lampe et hors-texte
Tome I. Avant-propos de René Groos. Molière, par Gustave Michaut : La vie - L'homme - Sa pensée - Ses idées littéraires - Les précurseurs & l'originalité de Molière - Avertissement - Bibliographie - Iconographie. L'estourdy ou Les contre-temps. Appendice: Le dépit amoureux en deux actes, adaptation de Valville ; II. Les Précieuses ridicules. Dom Garcie de Navarre ou Le Prince jaloux. L'escole des maris. Documents contemporains: Récit en prose & en vers de la farce des Précieuses, par Mlle des Jardins - Commentaire de Sganarelle, par Neuf-Villenaine ; III. Les facheux. L'escole des femmes. La critique de l'escole des femmes. Documents contemporains: La précaution inutile, par Scarron - Zélinde, ou le véritable critique de l'école des femmes, par Donneau de Visé - Le portrait du peintre, par Boursault ; IV. L'impromptu de Versailles. Le mariage forcé. La Princesse d'Élide. Le Tartuffe ou L'imposteur. Documents contemporains: La vengeance des marquis, par Donneau de Visé - Lettre sur les affaires du théâtre, par Donneau de Visé - Panégyrique de L'école des femmes, par Robinet - L'impromptu de l'Hôtel de Condé, par A.-J. Monfleury - Les amours de Calotin, par Chevalier - La guerre comique, par Philippe de La Croix - Lettre sur la comédie de L'imposteur ; V. Dom Juan ou Le festin de Pierre. L'amour médecin. Le Misantrope. Documents contemporains: Observations sur une comédie de Molière intitulée Le festin de Pierre - Responses aux observations touchant Le festin de Pierre de monsieur de Molière - Lettre sur les observations d'une comédie du sieur Molière intitulée Le festin de Pierre ; VI. Le médecin malgré-luy. Mélicerte. Pastorale comique. Le Sicilien ou L'Amour peintre. Amphytrion ; VII. George Dandin ou Le mary confondu. Le grand divertissement royal de Versailles. L'Avare. Monsieur de Pourceaugnac ; VIII. Les amants magnifiques. Le Bourgeois gentilhomme. Psiché ; IX. Les fourberies de Scapin. La comtesse d'Escarbagnas. Les femmes savantes. Documents contemporains: La soeur, par Rotrou - Le pédant joué, par Cyrano de Bergerac - La comédie des Académistes, par Saint-Évremond - L'Académie des femmes, par S. Chappuzeau ; X. Le Malade imaginaire. Poésies: Remerciement au Roy - La gloire du Val-de-Grace. Poésies diverses: A Monsieur de La Mothe le Vayer sur la mort de Monsieur son fils - Quatrains - Sonnet au Roy, sur la conqueste de la Franche-Comté - Bouts-rimez commandez sur le Bel-air. Oeuvres attribuées à Molière: Farces: La jalousie du barbo¥illé - Le médecin volant. Poésies: Couplet - Les maris - Les Bohémiennes. Documents biographiques contemporains: Nouvelles Nouvelles, par Donneau de Visé - Zélinde, par Donneau de Visé - Elomire hypocondre ou les Médecins vengez, par Le Boulanger de Chalyssay - Préface de La Grange & Vivot ; XI. Notes et Variantes (des 10 tomes). La langue de Molière, par Georges Matoré: Introduction à la stylistique de Molière - Bibliographie de la langue de Molière - Index grammatical - Lexique. Addenda à la Bibliographie. Table alphabétique des Œuvres de Molière.
Œuvres complètes de Régnier. Nouvelle édition avec le commentaire de Brossette publié en 1729, des notes littéraires, un index des mots vieillis ou hors d'usage et une étude biographique et littéraire par Prosper Poitevin.
Adolphe Delahays, 1860, in-12, xxxiii-346 pp, reliure demi-toile époque
Œuvres, publiées en trois volumes et précédées d'une préface par F. Sarcey.
Jouaust, Librairie des Bibliophiles, 1882, 2 vol. in-12 (sur 3), xxxi-274 et 304 pp, reliure demi-chagrin rouge époque, dos à nerfs orné de caissons dorés (reliure de l'époque)
Le premier volume contient les Lettres et pamphlets jusques et y compris le procès de Courier, le second comprend la fin des Lettres et pamphlets et la Conversation chez la princesse d'Albany, le troisième (qui manque à notre exemplaire) contient les Lettres de France et d'Italie.
Œuvres poétiques complètes.
P., Editions du Capitole, 1929, in-12, 223 pp, broché, bon état. Exemplaire numéroté sur alfa
Première édition collective. L'inflation sentimentale. Simone de Montmartre. Boutiques. Fêtes foraines. Quelques films sentimentaux.
Les Finances municipales de Dijon du milieu du XIVe siècle à 1477. (Thèse).
P., Les Belles Lettres, 1961, gr. in-8°, 278 pp, 5 tableaux, dont 3 dépliants en fin d'ouvrage, biblio, index, broché, bon état (Publications de l'Université de Dijon, XXIII)
"Cet ouvrage qui a été, dans l'origine, une thèse de l'Ecole des chartes, soutenue il y a quelque cinq ans, porte sur un sujet que les belles archives de Dijon justifient amplement. Cette ville qui possède dans son dépôt départemental les magnifiques comptes des deux premiers ducs de la maison de Valois, conserve dans ses archives municipales une incomparable série financière. C'est là que Mlle Humbert a puisé l'idée de sa thèse en même temps que son cadre chronologique et son plan. Car c'est au « milieu du XIVe siècle » que débute la principale collection des comptes et cette époque concorde avec l'avènement d'une dynastie qui donna un rayonnement nouveau à sa capitale. (...) Cette étude est poussée avec soin et précision." (B.-A. Pocquet du Haut-Jussé, Annales de Bretagne, 1962) — "Qu'ils complètent les procès verbaux de délibérations communales ou qu'ils suppléent à leur absence, les registres de comptes municipaux constituent une des sources capitales de l'histoire urbaine dans toutes ses dimensions. C'est un des mérites de l'étude que Françoise Humbert consacre aux finances de Dijon au Bas Moyen-Age que d'avoir tenu, avant d'aborder les aspects plus techniques et fiscaux de son sujet, à esquisser les autres possibilités d'exploitation de ses documents. Les premières pages de son travail apportent ainsi, plus qu'une simple mise en situation, une contribution non négligeable à l'histoire urbaine de Dijon, au triple plan de la démographie, de la sociologie et des institutions. (...) Le même souci d'ouvrir l'histoire financière sur l'histoire sociale marque la première partie du livre : L'organisation administrative des finances. Tout autant qu'à étudier les techniques de la comptabilité l'auteur s'y attache à préciser l'origine sociale des gens de finance. (...) Dijon n'est pas une ville quelconque, mais le « chief de toutes les aultres villes du duchié de Bourgogne », et cette situation éminente dans le duché pèse sur ses finances. L'étude des dépenses, qui constitue la dernière partie de l'ouvrage, fait apparaître cet autre caractère original. (...) Un jeu important de pièces justificatives complète et illustre ce livre sobre et précis, riche de faits et de sens." (Noël Coulet, Annales ESC, 1964)
Mémoires de la Comtesse de Kielmannsegge sur Napoléon Ier, d'après le manuscrit original des archives du Comte Guerrino zu Lynar.
Paris-Neuchatel, Éditions Victor Attinger, 1928, 2 vol. in-8°, 206 et 213 pp, traduits de l'allemand par Joseph Delage, 32 pl. de gravures et 8 fac-similés autographes hors texte, les 2 tomes réunis en un volume relié demi-toile verte, pièce de titre basane verte, couv. conservées, dos uniformément passé, bon état (Tulard, 779)
De bonne noblesse saxonne, favorable à l'influence française, Charlotte de Kielmannsegge (1777-1863) vécut à la cour impériale de 1809 à 1813, dont elle décrit les fêtes et grandes réceptions. Admise grâce à la duchesse de Courlande auprès de Napoléon, elle fut, à partir de 1809, un agent de renseignements tout dévoué à l'Empereur. — "Traduction ? Il est toujours à craindre que ce soit trahison. Celle-ci semble fidèle et assez heureuse pour qu'on ait le sentiment d'y retrouver quelque chose du style personnel d'une femme particulièrement sympathique. La comtesse Kielmannsegge : une amie de Napoléon et de la France. Napoléon fut, pour elle, comme une idole; elle eut les meilleures relations avec Caroline, avec le duc et la duchesse de Rovigo. Arrivée à Paris en 1809, elle y fut mêlée à des événements intéressants, au premier plan. Tout de suite elle détesta Talleyrand, « son raffinement diabolique et sa cruauté de bête féroce ». Elle raconte en jolis termes sa première réception par Napoléon, qui lui laissa une impression dès lors ineffaçable, puis le divorce, ses visites à la Malmaison qui apportent un nouveau témoignage bien favorable à Joséphine, le baptême du Roi de Rome, et tous autres spectacles de la cour impériale en ce temps. En 1813, elle fut obligée de rentrer en Saxe pour l'administration de ses biens rendue plus difficile par les mauvais procédés de son mari. Son témoignage, en ce théâtre nouveau, devient plus original. Son château fut le quartier-général du maréchal Oudinot; elle eut de la tendresse pour le général Letellier. Elle vit Napoléon à Dresde au palais Marcolini ; il lui confia à l'adresse du tsar un message dont le caractère demeure mystérieux. Napoléon tombé, elle demeura en Saxe, vraiment exilée. Elle y constata et y partagea la joie de toute la population à la nouvelle du retour de l'Ile d'Elbe. Son mari redoubla ses persécutions dont elle ne fut délivrée par le divorce qu'en 1817. Elle resta en amitié et en correspondance avec les Montfort, c'est-à-dire l'ancien roi et reine de Westphalie, avec la duchesse de Saint-Leu sur laquelle elle apporte une note qui n'est pas celle des Mémoires de la Reine Hortense... Bien avant Locarno, et même sous Napoléon, il y avait en Allemagne de jolies femmes qui aimaient bien la France. On en trouverait d'autres que la comtesse Kielmannsegge..." (Edouard Driault, Revue des études napoléoniennes, 1929)
Le Comité central de la garde nationale (1870-1871).
Pages d'Histoire, libraire-éditeur, 2023, gr. in-8°, 240 pp, biographies des membres du Comité central de la garde nationale, broché, couv. illustrée, bon état
Né de la défaite de l’armée française et de la faillite du gouvernement de Défense nationale, le Comité central de la garde nationale de la Seine fut le moteur de la révolution communaliste à Paris au printemps 1871. Composé d’hommes simples, sans ambition politique, il élabora des idées démocratiques et sociales auxquelles il resta fidèle pendant tout le déroulement des événements parisiens. Détenteur légitime du pouvoir que lui avait donné l’insurrection du 18 mars, le Comité central le confia à une institution élue, le Conseil de la Commune qu’il surveilla et affronta pendant plus de deux mois. Dans la déroute de la Commune, au milieu des cadavres, le 26 mai, il exerça un pouvoir dérisoire pendant deux jours mais toujours en restant fidèle à ses idéaux démocratiques. — Ce petit livre reprend avec quelques corrections, une étude parue dans la revue Gavroche en janvier 2008 sur la naissance du Comité central plus deux chapitres inédits sur la transition du pouvoir entre le 18 et le 26 mars entre le Comité central et le Conseil de la Commune et l’affrontement jusqu’à la fin de la Commune entre les deux ainsi que des annexes.
La Faillite de la paix (1918-1939). 1. De Rethondes à Stresa (1918-1935).
PUF, 1967, in-8°, 531 pp, 5e édition revue et mise à jour, reliure toile éditeur, jaquette illustrée (lég. frottée), bon état (Coll. Peuples et Civilisations)
Tome 2 seul (sur 2) — "Déclarons tout de suite la haute valeur, la tenue scientifique de ce livre. Faire tenir en 800 pages l'essentiel d'une période qui fut sans doute la plus troublée depuis que l'homme a une histoire, y décrire les événements explicatifs, ne pas se perdre dans le détail tout en parlant de tous les pays ; montrer les connexions des faits, caractériser la nature des courants sociaux, juger la portée des événements maîtres, la valeur des chefs ; garder, enfin, une objectivité, une impartialité qui nous ont semblé sans défaillance, on avouera qu'un tel résultat ne peut être le fait que d'un esprit vraiment averti et supérieur..." (J. Didier, Revue Philosophique de la France et de l'étranger, 1949) — "C'est en 1945 que parut la première édition de cet ouvrage sur les relations internationales entre les deux guerres. La qualité du récit, et plus particulièrement l'analyse de l'engrenage par lequel les démocraties perdirent le bénéfice de leur victoire, ont assuré le succès de ce livre qui atteint sa cinquième édition. Notons simplement que le choix de la conférence de Stresa (avril 1935) comme coupure des deux volumes ne paraît pas d'une logique évidente." (Revue française de science politique, 1968)
La Civilisation romaine.
Arthaud, 1995, pt in-8°, 384 pp, 10 cartes et plans, biblio, index documentaire, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Les Grandes Civilisations)
Edition brochée "semi-poche" reprenant le texte intégral du livre de Pierre Grimal (1960), mais sans les 229 illustrations en noir, les 10 planches couleurs et les tableaux chronologiques. — "La civilisation de Rome est-elle différente de la nôtre ? Nous en sommes les héritiers, mais connaissons-nous bien notre héritage ? Et que recouvre ce terme de civilisation ? Apparemment, un ensemble complexe de coutumes, de techniques, de règles sociales formulées et informulées, des goûts, un style ou des styles de vie, une manière pour les hommes de s'insérer dans le monde. Aspirations spirituelles et contraintes matérielles s'y affrontent. Dans certaines civilisations, le poids du passé paralyse les forces de vie. A Rome, ces deux forces s'équilibrent, du moins en fut-il ainsi pendant des siècles, où l'on voit se produire une création continue, sans reniement, qui a pour effet (et sans doute pour dessein) de donner à l'homme les moyens d'affirmer et de vivre sa dignité, sa liberté, au sein de la société. Les problèmes romains ne sont jamais très loin de ceux que connaît notre temps. Ils nous aident, sinon à résoudre ceux-ci, du moins à en prendre conscience. Avec ses lumières et ses ombres, ses vertus et ses vices (qu'une tradition méchante se plait à peindre sous les plus noires couleurs), Rome n'en reste pas moins l'un des grands moments de l'Humanité, l'un des plus inspirants et que nous ne saurions oublier sans mutiler le plus profond de notre être."
Le Mémorial de Sainte-Hélène. Propos de l'Empereur recueillis par le comte Emmanuel de Las Cases.
P., Jean de Bonnot, 1969, 4 vol. pt in-4°, xxii-462, 484, 447 et 474 pp, 4 frontispices, la série complète des 52 gravures originales de Carle Vernet représentant les batailles de Napoléon en dépliants hors texte, 100 portraits d'époque des Maréchaux et Généraux de l'Empire, 46 gravures hors texte : épopée napoléonienne, vues de Sainte-Hélène, Retour des Cendres, fac-similés, portraits inédits de l'Empereur, 32 gravures d'agrément, plus de 1.200 petits portraits gravés des personnages de l'Empire, imprimé sur papier chiffon naturel vergé à la forme, reliures plein mouton couleur vert Empire richement décorées de l'éditeur : un décor empire d'époque dit "aux lauriers" avec les armes de l'Empereur sur les 2 plats, pages de garde en tissu de soie moirée vert Empire, toutes tranches dorées, bon état
Complété d'extraits des Mémoires de O'Meara et Antommarchi, médecins de l'Empereur à Sainte-Hélène, du Mémorial de « La Belle Poule » par M. Emmanuel de Las Cases fils et de notices biographiques sur Sir Hudson Lowe, geôlier de Napoléon. Edition réalisée à l'occasion du bicentenaire de la naissance de l'Empereur. — « Après tout, ils auront beau retrancher, supprimer, mutiler, il leur sera bien difficile de me faire disparaître tout à fait. Les faits parlent, ils brillent comme le soleil. J'ai refermé le gouffre anarchique et débrouillé le chaos. J'ai déssouillé la Révolution, ennobli les peuples et raffermi les rois. J'ai excité toutes les émulations, récompensé tous les mérites, et reculé les limites de la gloire ! Tout cela est bien quelque chose ! Et puis sur quoi pourrait-on m'attaquer, qu'un historien ne puisse me défendre ? Serai-ce mes intentions ? Mais il est en fonds pour m'absoudre. Mon despotisme ? Mais il démontrera que la dictature était de toute nécessité. Dira-t-on que j'ai gêné la liberté ? Mais il prouvera que la licence, l'anarchie, les grands désordres, étaient encore au seuil de la porte. M'accusera-t-on d'avoir trop aimé la guerre ? Mais il montrera que j'ai toujours été attaqué ; d'avoir voulu la monarchie universelle ? Mais il fera voir qu'elle ne fut que l'œuvre fortuite des circonstances, que ce furent nos ennemis eux-mêmes qui m'y conduisirent pas à pas. Enfin sera-ce mon ambition ! Ah ! Sans doute, il m'en trouvera, et beaucoup, mais de la plus grande et de la plus haute qui ne fût peut-être jamais ! Celle d'établir, de consacrer enfin l'empire de la raison et le plein exercice, l'entière jouissance de toutes les facultés humaines ! Et ici l'historien peut-être se trouvera réduit à devoir regretter qu'une telle ambition n'ait pas été accomplie, satisfaite ! Mon cher, a dit l'Empereur, en bien peu de mots, voilà pourtant toute mon histoire. » (Napoléon à Las Cases, Sainte-Hélène, 1er mai 1816)
Vie spirituelle et vie sociale entre Rhin et Baltique au XVIIe siècle, de J. Arndt à P.J. Spener. (Thèse).
Klincksieck, 1967, gr. in-8°, xlvii-934 pp, 8 portraits et 2 cartes sur 10 pl. hors texte, 8 cartes dans le texte, un tableau chronologique dépliant hors texte, notes, sources et biblio, 2 index, reliure pleine toile écrue, dos lisse, pièce de titre basane brun-foncé, couv. conservées, C. de bibl., bon état (Publications de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Paris-Nanterre)
"Cette thèse, aux dimensions monumentales, étudie l'évolution spirituelle de l'Empire germanique au XVIIe siècle. L'auteur présente d'abord une quarantaine de portraits de personnages qui ont marqué ces régions durant le siècle, ainsi que l'héritage politique, économique, social et spirituel du XVIe siècle. Puis il montre les rapports de l'homme avec Dieu par l'analyse successive dé la prière, des cantiques, de la prédication, de la connaissance de Dieu, de l'idée de la mort et de la vie mystique. Ensuite il présente les hommes dans leurs rapports avec les Eglises (juridiction, épiscopalisme, enseignement et pédagogie, catéchisme, mission, tolérance et union des Eglises chrétiennes). Enfin la dernière partie, très neuve, étudie la communauté chrétienne : le couple et ses problèmes, les pauvres, les juifs, les sectes et la vie paroissiale et communautaire. Les mérites de ce travail sont considérables : une érudition énorme qui cite pour chaque point particulier une moyenne de dix ouvrages ou articles, une comparaison constante des points de vue catholique, luthérien et calviniste sur chaque thème étudié, une étude dynamique qui retrace non seulement l'évolution des idées depuis la Réforme, mais se réfère constamment au Moyen Age et souvent même au christianisme primitif. L'auteur situe cette évolution spirituelle dans le contexte politique et social des Etats allemands et essaie de voir les imbrications complexes entre ces différents éléments. Il s'efforce de situer à leur vraie place certains personnages jusqu'alors trop respectés, en montrant leurs ambitions réelles (Komensky, Spener). Les rapports avec le monde polonais et tchèque, jusque-là pratiquement ignorés, apparaissent en pleine lumière. (...) Cet ouvrage n'intéresse pas seulement les historiens et les littéraires : il est aussi tentative d'histoire « totale ». La solidité de son érudition, l'universalité de ses connaissances feront date dans la connaissance du XVIIe siècle." (B. Vogler, Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, 1968)
L'espion timide. Le plus extravagant des agents secrets.
Gallimard, 1960, in-8°, 290 pp, broché, bon état (Coll. L'Air du temps). Edition originale, ex. du SP, envoi a.s.
L'espion timide, c'est un jeune Anglo-Espagnol farfelu qui, pendant la guerre, désireux d'aider son pays en danger, parvient à le rejoindre après une série d'aventures cocasses ou tragiques. Parce qu'il a travaillé pour les services secrets britanniques, en Espagne, Eric Piquet-Wicks sait mieux qu'un autre ce dont il parle. Et, par le biais de la fiction, il éclaire d'un jour neuf la guerre des services secrets. — Par un officier de renseignement anglais qui travailla pendant la guerre aux côtés du colonel Passy et avec Jean Moulin, Fred Scamaroni, Henri Labit, et Pierre Brossolette.
Ville de Paris. Budget de l'exercice 1935. Suivi de : Ville de Paris. Budget de l'exercice 1935. Tableaux annexes.
Paris, 1935, 2 vol. gr. in-4°, 508 et 397 pp, brochés, couv. lég. abîmées, 2e plat du premier volume taché, bon état. Rare
1830. La révolution tricolore.
Julliard, 1965, gr. in-8°, 430 pp, 31 gravures, sources, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Il y a toujours un reporter)
1830 : Révolution de la bourgeoisie parisienne. Dans une époque de profonde transformation économique et sociale, deux classes, presque deux quartiers de Paris, rivalisent pour la conquête du pouvoir. – 1830 : Un drame de famille. Un épisode de la lutte séculaire des deux branches des Bourbons. Les Atrides en gibus et redingote. – 1830 : Les trois journées que l'on qualifiera de « Glorieuses ». La monarchie légitime s'effondre. – 1830 : Révolution tricolore. Au son de « la Marseillaise », l'insurrection parisienne hisse les trois couleurs, que la France conservera désormais, sans solution de continuité, comme emblème national. — "Pour peu qu'on aime l'anecdote, on prendra un véritable plaisir à lire ce livre qui utilise avec bonheur les mémoires et les correspondances du temps pour évoquer les « Trois glorieuses » et le système compliqué d'intrigues qui les provoquèrent." (Revue française de science politique, 1965)
Au jour le jour.
P., Ollendorff, s.d. (1910), in-12, xxiii-360 pp, broché, bon état. Edition originale, envoi a.s.
Malmaison ; Magenta ; La Corse ; La Maison des Carmes ; On meurt dans les Casernes ; Messieurs de la Science ; Les Maubreuil ; Les émigrés et la Restauration. — Recueil d’articles parus dans le Gaulois et l’Echo de Paris au long de l’année 1910, plus le texte de trois conférences données à l'Université des Annales sur les émigrés et la Restauration. Le livre comprend également un texte inédit sur la crue de janvier 1910, non publié car jugé trop sévère pour les ingénieurs auxquels il attribue la responsabilité de l’inondation de Paris : « l’eau n’est point venue de la rivière, elle est venue des trous qu’ont faits les ingénieurs de l’Etat, de la Ville et des compagnies particulières... » (p. 166-173).
Pierre le Cruel. Le vrai et le faux.
Plon, 1961, in-8°, iii-239 pp, généalogies, biblio, broché, jaquette illustrée (lég. abîmée), bon état
Biographie et étude de l'inexplicable légende du roi Pierre de Castille dont le règne (1350-1369) fut terrible. À sa personnalité singulière, l'histoire a attaché les deux surnoms de « le Cruel » ou « le Justicier ». Pour F. Pietri, le surnom de « Justicier » est le résultat d'une véritable mystification, et il retrace, dans sa première partie, l'histoire d'un règne qui n'est qu'un tissu de trahisons, de vengeances et de crimes, pour nous convaincre qu'aucun motif élevé n'a animé la conduite privée et publique du monarque. Dans la seconde partie, il suit l'évolution de cette « fable » à travers les historiens et surtout les dramaturges, de Lope de Vega à Voltaire – celui-ci faisant de son Don Pèdre, tout à la fois l'ennemi de l'Église et de l'aristocratie, un prototype du « despote éclairé »...
Vers l'Empire d'Occident, 1806-1807.
Hachette, 1945, in-8°, 390 pp, 5 cartes, notes et références, broché, couv. illustrée, bon état (Histoire du Consulat et de l'Empire, VI).
"M. Louis Madelin continue de dérouler le sujet qu'il n'a pas craint d'aborder après Thiers, et de justifier son entreprise par ses qualités de narrateur : rapidité, clarté, information extrêmement abondante et avertie. La vertigineuse épopée : Iéna, Auerstaedt, Eylau, Friedland, Tilsitt, se déroule avec un éclat et un entrain dignes des événements. Dans ce volume, le grand mérite, et même l'originalité de M. Madelin, est d'avoir fort bien démêlé les symptômes qui, petit à petit, de l'irritante question des Articles organiques jusqu'à l'organisation du blocus continental, rendent chaque jour plus inévitable la rupture entre le pape et l'empereur. De même, au-dessus de l'esprit de clan qui a si fâcheusement poussé Napoléon à hisser ses frères sur des trônes, l'auteur met le premier en lumière la conception profonde de l'Empire fédératif, conçu et réalisé presque à l'insu des corps constitués, et en marge de l'armature de l'Empire français." (E. Lavaquery, Revue d'histoire de l'Église de France, 1942) — Cette œuvre magistrale du célèbre historien forme le plus important ouvrage qui ait été publié sur cette grande époque de notre histoire. Elle éclipse de très loin les ouvrages analogues précédemment parus, et constitue pour cette période un monument définitif dont la valeur ne saurait être égalée. (L'Editeur)
Le Printemps des camarades.
Seuil, 1996, gr. in-8°, 341 pp, 16 pl. de photos et documents hors texte, broché, couv. illustrée, bon état (L'Echeveau du temps, 2)
Aux sources de notre idéal. – Moscou et les petites prolétaires du Komintern. – La guerre d'Espagne, les Brigades internationales. — Après “La Mégère de la rue Daguerre”, où Lise London rapportait ses souvenirs de résistance et de déportation, voici le deuxième tome de ses mémoires – lequel remonte en arrière, aux souvenirs d'enfance et de jeunesse de l'auteur. Née de parents immigrés espagnols, Lise Ricol grandit à Saint-Etienne, dans un milieu prolétarien très « naturellement » imprégné du communisme alors naissant. Militante de la première heure, elle va épouser la trajectoire de l'activiste parfaite, trajectoire qui est aussi celle de sa génération ou d'une bonne partie de celle-ci. Très vite, elle est envoyée par le Parti à Moscou, où elle est enrôlée dans l'appareil du Komintern ; elle rencontre là-bas Artur London, cadre du Parti tchèque. L'un et l'autre seront ultérieurement envoyés en Espagne. Récit singulier, récit à la première personne, respectant la fraîcheur du souvenir spontané, ce témoignage évoque aussi la culture d'une époque, l'époque de l'internationalisme et des lendemains qui chantent. L'effervescent, chaleureux et éphémère printemps des camarades. — « Fille du peuple », Lise Ricol a dix-huit ans en 1934 et travaille déjà au siège du Komintern à Moscou. Elle lie désormais sa vie à celle d’Arthur London, depuis les Brigades internationales en Espagne jusqu’aux procès staliniens qui les frapperont tous deux en Tchécoslovaquie.
Les Vaincus de la Libération. L'épuration en Europe occidentale à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Laffont, 1964, in-8°, 423 pp, biblio, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. L'Histoire que nous vivons)
Les lendemains de la victoire alliée ne furent pas pour tous des « lendemains qui chantent » : partout l'épuration a immédiatement suivi la Libération. C'est l'histoire des réprouvés de 1945 – les « vaincus de la Libération » que Paul Sérant a entrepris d'écrire. L'auteur évoque les conditions dans lesquelles fut conduite l'épuration, non seulement en France et dans les autres pays ayant connus l'occupation, mais aussi en Grande-Bretagne et dans les pays de l'Axe. Il examine les origines, les aspects insurrectionnels, les aspects officiels et les conditions d'un apaisement. — "M. Sérant nous montre en quelque sorte l’envers de la libération en présentant l’histoire de la répression qui l’a suivie." (Le Monde diplomatique)
Front de l'Est 1941-1945.
La Table Ronde, 1969, in-8°, 447 pp, une carte, broché, couv. illustrée, pourtour des plats de couverture consolidé avec du scotch, bon état
"La guerre germano-soviétique a été et reste l'occasion de récits et de témoignages, ou passionnés ou passionnants, ou irrécusables, intelligents parfois, malhonnêtes il arrive... L'auteur ici, n'a pas été un témoin mais un acteur. Un acteur en première ligne. Ce qu'il a vu, il l'a vécu. Ce qu'il a vécu, il le rapporte sans fards. Il s'agit ici d'un des trois ou quatre documents originaux et essentiels sans lesquels la guerre à l'Est ne pourrait pas être racontée. La vie, la boue, le froid, la mort, la neige, le soleil de la victoire, le sang, le vent glacial de la défaite, l'agonie des camarades, le courage des hommes quelle que soit la couleur de leur uniforme, tout est ici et d'abord un témoignage pour l'Histoire. Quant à l'auteur; Léon Degrelle, parti simple soldat sur le front de l'Est, il ne demande pas à être présenté davantage." (4e de couv.)
Armée, Guerre, Société : soldats languedociens (1889-1919).
Publications de la Sorbonne, 1982, gr. in-8°, 750 pp, 52 figures, sources et biblio, broché, bon état. Édition originale
Parmi les travaux importants sur l'histoire de la Grande Guerre figurent assurément les recherches menées par Jules Maurin. Aujourd'hui encore, sa thèse d'État consacrée aux combattants languedociens demeure un jalon incontournable dans l'historiographie de la Première Guerre mondiale. Bien que celle-ci soit fondée en grande partie sur des sources sérielles – les registres matricules notamment – Jules Maurin s'est aussi appuyé sur un certain nombre de témoignages lorsqu'il s'est agi d'éclairer le moral des combattants, leur rapport à la discipline, leur sentiment national, etc. Témoignages écrits, mais pas seulement, car Jules Maurin est également l'un des derniers historiens à avoir pu interroger malgré leur âge avancé d'anciens Poilus survivants. — "... La période intéressant l’étude est déterminée par les 31 classes qui de 1889 à 1919 ont été appelées à servir entre août 1914 et novembre 1919. Dans la première partie, les sources font l’objet d’une présentation critique. (...) La seconde partie est quant à elle consacrée à l’étude des hommes, conscrits puis soldats encasernés, et de l’environnement où ils ont grandi. Arrive ensuite celle des mobilisés, de « l’homme quelconque vêtu en soldat » de Paul Valéry, du citoyen-soldat, du combattant vivant la guerre ou y mourant ; mais du coup, et par contraste, surgissent ceux qui s’en tirent, les planqués « de tout poil »... Cette troisième partie est intitulée La Guerre vécue. La quatrième partie, La Guerre perçue est consacrée plus précisément à l’impact de la guerre sur les mentalités. Après la guerre telle qu’elle fut vécue, voici la guerre telle qu’elle fut perçue et ressentie. Cette thèse veut allier sans cesse les réalités sociales et militaires. Trente ans après sa soutenance, son approche multidimensionnelle, historique, sociologique, anthropologique demeure d’une grande modernité ; témoigne aussi de celle-ci son recours précoce aux ressources de la statistique et de l’informatique ou encore l’exploitation des témoignages et l’enquête orale réalisée avant la disparition des derniers poilus languedociens." (Frédéric Rousseau, Combats. Hommage à Jules Maurin, 2010)