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RASSOW (Peter).

Histoire de l'Allemagne des origines à nos jours.

Roanne, Editions Horvath, 19691972, 2 forts vol. gr. in-8°, xlvi-704 et 504-xlv pp, traduit de l'allemand, 72 pl. de gravures et photos et 17 pl. de cartes hors texte, biblio et index dans chaque volume, reliures toile éditeur, jaquettes illustrées, très bon état (Histoire des Nations Européennes)

"Le premier volume de cette histoire de l’Allemagne, qui va des origines à 1871, présente, encadré par des textes dus à des historiens français, une quinzaine de chapitres écrits par différents spécialistes allemands qui situent les événements propres à l’Allemagne dans le large contexte de l’histoire européenne. Il s’agit essentiellement d’une histoire politique et diplomatique. La période s’étendant de 1792 à 1871 occupe près de la moitié du volume. Il est normal qu’une part plus grande ait été faite aux événements les plus récents et le lecteur ne saurait s’en plaindre. Le contraste est d’ailleurs frappant entre les deux grandes périodes séparées par la date de 1792. Avant elle, l’histoire de l’Allemagne semble se confondre avec celle de l’Europe occidentale ; après elle, au contraire, elle prend un caractère plus spécifiquement national, dès qu’apparaissent, tirées à la fois des traditions allemandes et des idées révolutionnaires françaises qui les ont activées, les tendances à l’individualité nationale, si difficiles à affirmer dans un ensemble géographique aux frontières lâches et à l’histoire mouvante. Un ouvrage sérieux, à la traduction élégante." (Jean Némo, Revue de Défense nationale, 1970, à propos du tome I)

PONCINS (Léon de).

La Franc-Maçonnerie d'après ses documents secrets. La Dictature des puissances occultes.

Beauchesne, 1941, in-12, xii-370 pp, 3e édition revue et augmentée d'une étude critique de la loi contre la F.·.-M.·. du 13 août 1940, biblio, index des noms cités, broché, bon état

Ouvrage antimaçonnique (et antisémite). La première édition (1934) ne comportait que viii-319 pages. — "L'auteur y expose d'abord ce qu'est la F.·.-M.·. ; ce que sont ses principes, ses méthodes ; quelles sont les influences qui y prédominent – occultisme et rationalisme – et après avoir montré son rôle subversif, au point de vue philosophique, passe au côté politique où il montre le jeu de la secte maçonnique, d'abord en France, puis dans les pays où cette influence a été le plus apparemment néfaste : Italie, Espagne, Portugal, Autriche, Hongrie. Enfin, l'auteur aborde la responsabilité, de la maçonnerie dans la Première – et sanglante – Guerre mondiale, qui s'éclaire ainsi d'un jour singulier. puis, après un chapitre consacré à la F.·.-M.·. anglo-saxonne (où il montre l'erreur, trop souvent émise, de son innocuité), et un autre traitant de l'influence judaïque dans la secte, l'auteur conclut avec une sévérité fondée. Il faut souligner que la majeure partie du texte est composée de citations d'auteurs maçonniques d'une autorité incontestable, ou de documents, de même source, dont l'authenticité est absolue. Mais ce qu'il faut surtout remarquer dans l'ouvrage de Léon de Poncins, c'est le calme, la pondération du ton. Même là où il s'élève avec le plus de rigueur contre ses adversaires, il sait garder une modération qui donne à l'ouvrage l'allure – et la force – d'un document historique, appuyé par une argumentation irréfutable."

POUJADE (Jean).

La route des Indes et ses navires.

Payot, 1946, in-8°, 302 pp, avec 90 dessins de l'auteur, broché, couv. illustrée, pt mque au dos, sinon bon état (Bibliothèque historique)

Les portes de la Méditerranée - La route du Cap - Les aires de navigation dans l'Antiquité - Les navires occidentaux et orientaux de la route des Indes - L'interpénétration des formes de bateaux et des techniques de construction navale. — "L'auteur, adepte de la voile, des constructions navales et de l'amiral Paris, a passé, comme magistrat dans l'une ou l'autre de nos colonies, beaucoup de temps à observer les bateaux exotiques. A ce travail de première main sur le terrain mouvant de la mer, il joint une solide connaissance des textes et des représentations figurées de l'Antiquité. Le résultat consiste en une précieuse contribution à cette science encore neuve qu'est l'ethnographie navale..." (Jean-Paul Faivre, Journal de la Société des Océanistes, 1947) — "La méthode de l'ouvrage que M. Poujade vient de publier sur la Route des Indes et ses navires est originale ; c'est, en effet, une étude d'« ethnographie navale » : pour saisir l'origine et l'évolution des navires, de leurs formes, de la technique de leur construction, de leurs gréements, M. Poujade ne se contente pas de l'étude des documents anciens, à laquelle se limitent les archéologues ; il complète et éclaire cette analyse par l'étude des types de navires actuels, dont certains, dans des pays de techniques stables, comme ceux de l'Extrême-Orient, représentent la survivance de modèles extrêmement anciens. Grâce à une connaissance directe des navires chinois et indochinois, l'auteur peut ainsi se livrer à des rapprochements ingénieux, et il est certain que ses hypothèses sur les navires de l'antiquité méritent une attention sérieuse. L'objet de la discipline pratiquée par M. Poujade est en premier lieu de déterminer des « aires ethnographiques », caractérisées par certains types de coques et de gréements. Il en distingue quatre principales : atlantico-nordique, pacifique, chinoise, et celle « de la route des Indes », longue bande s'étendant de Gibraltar au Japon et à Célébès ; il se propose dans son livre d'en démontrer l'unité et d'en indiquer les principaux caractères. (...) Ce travail d'un technicien, marin et ethnologue, ne manque donc pas d'intérêt pour l'historien." (François Crouzet, Revue Historique, 1947) — "Il est difficile de rendre compte, en une brève analyse, d’un livre aussi riche à tous égards, aussi bien du point de vue technique que du point de vue de l’histoire maritime et générale. En étudiant, au cours des siècles, la route des Indes et ses navires, c’est en effet toute l’histoire du bateau de haute mer que l’éminent membre de l’Académie de Marine et Attaché au Musée national d’histoire naturelle (Musée de l’homme) a réussi à résumer. L’étude minutieuse des techniques navales a, en effet, amené l’auteur à des observations ethnographiques d’une grande valeur archéologique. Il a pu préciser, par l’étude historique du commerce et des relations maritimes depuis l’Antiquité, exposée dans les premiers chapitres, comment les peuples des mers des Indes sont entrés en contact avec les marins de la Méditerranée, d’une part, et avec l’Extrême-Orient, de l’autre, ce qui lui a donné la faculté de préciser avec une exactitude relative quelle grande aire de navigation représente cette route maritime opposée aux autres aires de navigation qui sont celles de l’Atlantique Nord ou des Vikings, l’aire chinoise ou aire du Pacifique, enfin, l’aire arctique. De cette conclusion, fondée sur une série d’analyses souvent minutieuses, et passionnantes, il résulte que, sur la route des Indes, depuis la plus haute Antiquité jusqu’à l’époque précédent immédiatement l’actuelle, les navires de mer, qu’ils soient égéens, phéniciens, arabes ou japonais, ont un mât robuste, gros à la base, dépourvu de haubans, qui arbore une voile carrée. Celle-ci s’est conservée aux extrêmes limites de la route des Indes. Les marins qui parcourent cette dernière depuis la haute Antiquité, se sont heurtés à trois autres familles de marins auxquelles ils ne se sont pas mêlés : les Européens du Nord, les Chinois, les Océaniens. Les marins européens du Nord semblent procéder de la tradition des Vikings. La construction navale moderne paraît descendre en ligne directe de cette dernière. Les Chinois forment un monde maritime homogène autour duquel les marins de la route des Indes ont évolué. Les Océaniens, découverts bien tard, ont construit des radeaux et des pirogues munis de balanciers doubles. Par conséquent, l’unité de la culture matérielle navale tout au long de la route des Indes, ne saurait plus être discutée. On voit l’intérêt d’un pareil livre ; il touche à tous les grands problèmes relatifs à la technique et à la politique générale de l’Humanité..." (Edmond Delage, Revue Défense Nationale, 1946)

RODD (Rennell).

Frédéric III. Le Prince héritier. L'Empereur. Esquisse biographique dédiée à sa mémoire.

P., Ollendorff, 1888, in-12, viii-285 pp, introduction de S.M. l'Impératrice Frédéric, portrait et autographe de Frédéric III en frontispice, reliure demi-percaline bleue, dos lisse, pièce de titre basane noire (rel. de l'époque), qqs pâles rousseurs, bon état

Frédéric III, de son nom complet Frédéric Guillaume Nicolas Charles de Hohenzollern, est né le 18 octobre 1831 à Potsdam en Prusse et mort le 15 juin 1888 en cette même ville. Il régna seulement du 9 mars au 15 juin 1888, il est le huitième roi de Prusse et le deuxième empereur allemand. Bien que choqué par la politique bismarckienne « du sang et du fer », le Kronprinz Frédéric n’en était pas moins désireux d’unifier l’Allemagne et d’en faire une grande nation en Europe. Il s’illustra dans les conflits déclenchés par son pays dans les années 1860-1870 : guerre des Duchés (1864), guerre austro-prussienne (1866) et guerre franco-allemande (1870) pendant laquelle il se fera remarquer par son humanité. Mais, malgré ses gloires militaires, il continuera à être éloigné du pouvoir par son père, roi soumis à son ministre Bismarck. D’ailleurs, la proclamation de l’Empire allemand en 1871 ne s’accompagne pour lui d’aucune promotion politique. Resté vingt-sept ans héritier du trône, Frédéric succède finalement à son père comme roi de Prusse et empereur allemand le 9 mars 1888. Mais il est alors atteint d’un cancer du larynx avancé et il meurt après seulement 99 jours de règne... L'ouvrage comprend 70 pages sur son rôle pendant la guerre de 1870 (p. 131-197).

HEADINGS (Mildred J.).

La Franc-Maçonnerie française sous la IIIe République.

Editions du Rocher, 1998, gr. in-8°, 254 pp, avant-propos de Paul Gourdot, traduit de l'américain, annexes, notice bibliographique, notes, broché, couv. illustrée, qqs marques au stylo, sinon bon état

"La traduction tardive de cet ouvrage de synthèse paru en 1949 (French Freemasonry under the Third Republic, Baltimore, Johns Hopkins Press) peut surprendre, compte tenu des avancées considérables de l'historiographie maçonnique depuis un demi-siècle. L'explication est à rechercher dans la sympathie engagée de l'auteur en faveur de la maçonnerie française laïque, tenue de ce fait pour « irrégulière » par les obédiences anglo-saxonnes. Le regain d'intérêt pour la laïcité dans le contexte contemporain donne aux réactions de l'historienne américaine une valeur nouvelle. M.J.H. tire de son analyse de l'action de la maçonnerie française dans la vie politique et dans l'évolution de la société la conviction qu'un projet cohérent l'a sous-tendue ; elle fut le « ciment de la République » et son action lui paraît minimisée par les historiens français tant pour la structuration de la vie politique autour du Parti radical que pour les transformations sociales. Ce lien privilégié avec la démocratie apparaît ainsi comme central vu de l'extérieur alors que pour les acteurs, ce sont les ralliements politiques et les hésitations en matière d'engagement social qui tiennent le devant de la scène. Les annexes donnant des tableaux statistiques sur les implantations des loges et les listes de Grands Maîtres et Souverains Grands Commandeurs Ecossais sont bienvenues." (Jean-Pierre Laurant, Archives de Sciences Sociales des Religions, 1999)

HILLAIRET (Jacques).

Connaissance du Vieux Paris. Nouvelle édition entièrement refondue.

Club Français du Livre, 1978, in-8° carré, 658 pp, plus de 600 gravures et photos dans le texte, texte sur 2 colonnes, index alphabétique des noms de rues et des principaux établissements (couvents, églises, hôpitaux, hôtels, monuments) décrits ou cités, reliure pleine toile de l’éditeur, avec l'inscription “Lutece à présent nõmee Paris, Cité capitalle de France” en noir et jaune au 1er plat, état correct (Prix d'histoire 1957 de l'Académie française)

1. Le Paris du Moyen Age et de la Renaissance. - 2. L'extension de Paris sous Louis XIII et Louis XIV. - 3. Les faubourgs du vieux Paris, 1702-1784. - 4. Les villages qui furent rattachés à Paris en 1860. — Un très bon livre sur les rues, les principaux établissements (couvents, églises, hôpitaux, hôtels, monuments) de la ville de Paris. Avec une érudition passionnée, l'auteur nous invite à nous attarder dans de vieilles rues et dans des ruelles plus vieilles encore, à emprunter des couloirs obscurs, à traverser des courettes sordides, à gravir des escaliers vénérables, à rechercher un passé que nous rappelle tantôt un bel hôtel, tantôt une église et tantôt une simple maison. L'ouvrage comporte quatre parties : la première partie évoque le cœur de Paris, la ville du moyen âge et de la renaissance. La seconde traite des quartiers rattachés à Paris à la suite de la construction de l'enceinte de Louis XIII, qui allait de la porte Saint-Denis à notre place de la Concorde. La troisième étudie l'extension de la ville au XVIIIe siècle, après le rattachement à la capitale, en 1702, des quartiers qui en avaient constitué jusqu'alors ses Faubourgs, et que cerna ensuite, de 1784 à 1860, le « Mur des Fermiers Généraux ». La quatrième se rapporte aux villages qui, placés entre l'enceinte des Fermiers Généraux et celles des Fortifications construites en 1840, furent rattachés à leur tour en 1860 à la Ville. Jacques Hillairet fut trois fois lauréat de l'Académie Française dont le prix Gobert, en 1964, pour son Dictionnaire des rues de Paris.

FURET (François)(dir.).

L'Héritage de la Révolution française.

Hachette, 1989, in-8°, 333 pp, broché, bon état

L'Héritage de la Révolution française a pour ambition d'offrir des points de repère essentiels au long de l'itinéraire commencé il y a deux cents ans. Des spécialistes de plusieurs nations se sont réunis autour d'une question qui leur est commune : comment les principes de 1789 n'ont cessé de modeler la civilisation politique apparue à cette époque et dans laquelle nous vivons toujours. De ces principes, la première partie de l'ouvrage établit un répertoire critique, à la lumière des grandes pensées qui ont cherché à en pénétrer les difficultés et les conséquences. La seconde est plus spécifiquement consacrée à l'étude d'expériences historiques particulières, dans leur relation à l'événement matriciel français : les nationalités européennes, les socialismes, les rapports du national et du social avec la démocratie politique... Cet inventaire, s'il est lucidement fait, ne porte pas à un optimisme inconsidéré : ce temps du bicentenaire de la Révolution française est encore plein des grandes tragédies européennes du XXe siècle. Mais au moins peut-il délivrer des illusions de l'historicisme la réflexion historique sur les origines et sur la nature de la démocratie; et permettre ainsi, dans la sphère publique de cette fin du XXe siècle, des choix mieux éclairés.

LÉOUZON LE DUC. (Louis-Antoine).

Les Cours et les chancelleries. Impressions et souvenirs.

P., Dentu, 1876, in-12, (6)-332 pp, reliure demi-percaline brique rose, dos lisse, pièce de titre basane havane et fleuron doré (rel. de l'époque), bon état

Édition originale. France. Angleterre. Russie. La Grèce. Autriche-Hongrie. Danemark. Suède et Norvège. Allemagne. Égypte. — "Le présent volume est une sorte de mosaïque. « Vos Chroniques et vos Souvenirs diplomatiques, me disait-on, ont été la plupart fort remarqués; vos lecteurs vous sauraient gré de les leur représenter sous une forme moins éphémère. » Ce volume a une physionomie essentiellement cosmopolite ; c’est le voyage d’un diplomate amateur à travers ces chancelleries d'Europe où l’on s'occupe de la France, et où la France a son mot à dire et le dit. On y traite des hommes et des choses ; et chemin faisant, on sème les anecdotes, les traits caractéristiques, les appréciations, les jugements sur certaines personnalités marquantes dont le rôle public gagne ainsi en lumière. Somme toute et malgré la modestie de ses prétentions, ce volume n’en n'offrira pas moins, je l'espère, une lecture instructive, parfois attrayante, et pour plus d'un événement, pour plus d’un héros de. notre histoire contemporaine, il pourra servir à la fois de guide et de mémento." (Avant-propos, 20 mai 1876)

[LE ROY LADURIE].

Cérémonie tenue à la Bibliothèque nationale de France le 8 juin 1994, en la salle Labrouste (salle de lecture) en l’honneur de l’élection d’Emmanuel Le Roy Ladurie à l’Académie des sciences morales et politiques.

Fayard, 1995, in-8° étroit, 92 pp, broché, couv. rempliée, bon état, exemplaire de la bibliothèque d'Emmanuel Le Roy Ladurie, avec son cachet, bon état

Allocutions de Jean Favier, Georges Duby, Georges Le Rider, Jean-Sébastien Dupuit, Patrice Higonnet, Jacqueline Sanson, Alain Peyrefitte, Pierre Chaunu, et remerciements d’Emmanuel Le Roy Ladurie.

HORA (Commandant Charles).

Mon tour du monde en 80 barouds. 20 ans de Légion.

Éditions de la Pensée Moderne, 1961, in-8°, 217 pp, recueilli par Paul Vincent, 12 pl. de photos hors texte, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

Recueillis par Paul Vincent, les mémoires de l'auteur, né au Japon de père tchécoslovaque et de mère japonaise. Après avoir mené une vie aventureuse en Amérique du Sud, il s'engage à la Légion étrangère en 1939, combat en 39-40 puis est réformé. Il rejoint alors Londres, participe à la Libération puis s'installe en Tchécoslovaquie où des démêlés avec les communistes le poussent à s'engager à nouveau à la Légion, avec laquelle il participe aux Guerres d'Indochine, de Corée et d'Algérie. — "Charles Hora, l'auteur – et le héros – de ce récit a connu très tôt le « baroud ». Dès l'âge de huit ans, il était fait prisonnier par les Chinois à Shanghaï pendant la « guerre des Concessions ». II devenait d'ailleurs peu après le plus jeune évadé du monde, puisqu'il leur faussait compagnie et regagnait sans encombres la demeure de ses parents. Avant d'entrer à la Légion, il connut une vie aventureuse en Amérique du Sud. Puis ce fut la guerre de 1939-1940, qu'il fit en tant que légionnaire, le retour en Tchécoslovaquie à la Libération. Libération si l'on veut, dit Charles Hora, car il y connut de nombreux ennuis avec les communistes. II réussit à leur fausser compagnie et s'engage, pour longtemps cette fois-ci, à la Légion. II est de tous les coups durs : Indochine, Corée, Afrique du Nord. II « fait » du renseignement, de la lutte anti-terroriste, affronte les patrouilles chinoises en compagnie de son chien Dan. Entré deuxième classe à la Légion, sorti Commandant, Charles Hora est une sorte de Du Guesclin sympathique. Quand on lui parle du titre de cet ouvrage, en lui demandant : « Pourquoi 80 Barouds ? » il répond, avec une pointe d'accent tchèque : – Parce que j'ai dû en oublier..."

GREVILLE (Henry).

Perdue. Illustrations de Frédéric Régamey.

P., Plon, Nourrit et Cie, 1884, gr. in-8° (24,5 x 16,5 cm), (4)-324 pp, édition illustrée de 67 dessins de Frédéric Régamey, dont 8 hors texte et à pleine page, reliure percaline rouge illustrée de l'éditeur (au 1er plat, noir et or, composition florale sur laquelle est posé un médaillon orné de Marcelle, une fillette balayant, un chat à son côté, et, dans le coin inférieur droit, silhouette d'un chien déchirant joyeusement livres et papiers. Au 2ème plat, motifs géométriques et floraux, avec un médaillon central, dans un quadruple encadrement de filets, dos orné de filets et de motifs en arabesques dorés dans des caissons), plats biseautés, tranches dorées (A. Souze, graveur, A. Lenègre, relieur), bon état

En partance pour les États-Unis, Simon Monfort laisse à Paris son épouse Marie et leur petite fille Marcelle (trois ans et demi), épuisées par le voyage, qui doivent le rejoindre au Havre le lendemain. Mais Marcelle se retrouve seule dans un parc, par suite de la mort subite de sa mère. Elle est recueillie par des inconnus charitables, tandis que son père ignorant ce qu'elles sont devenues, doit s'embarquer désespéré… Un roman passionnant sur le schéma classique de la perte d'identité et la quête des origines, variation sur le thème de l'orphelin ou orpheline, que l'on retrouve aussi dans “Sans famille” ou “En famille” d'Hector Malot. Chez Henry Gréville, le thème est traité de manière particulièrement dramatique avec cette disparition de la mère et un éloignement fortuit du père : comment l'histoire va-t-elle évoluer pour que tout rentre dans l'ordre à la fin, telle est la grande question qui agrippe lecteurs et lectrices dès les premières pages. Nous entrons alors dans un roman d'apprentissage, où l'on va suivre la vie quotidienne de la petite Marcelle, de son enfance à son adolescence, à travers de multiples aventures et rencontres, dans un monde indifférent ou attendri, à la recherche de son identité. Henry Gréville est le pseudonyme de Mme Alice Durand (1842-1902). Elle avait accompagné son père professeur en Russie où elle apprit la langue et rencontré son futur mari quelle épouse en 1873. Adoptant un pseudonyme masculin (du nom d'un village normand, près de La Hague), elle a été à son époque, un écrivain à succès par ses romans sur la société russe, publiés dans le Journal de Saint-Pétersbourg, la Revue des Deux Mondes (1876), Le Siècle, Le Figaro, La Nouvelle Revue, le Journal des débats, Le Temps, Le Petit Journal, La Patrie, Le XIXe siècle, L'Illustration, Le Correspondant. Son roman Dosia obtient le prix Montyon en 1878. Avec son manuel d'Instruction morale et civique pour les jeunes filles (réédité 28 fois entre 1882 et 1891), elle participe au mouvement éducatif en faveur des jeunes filles. Son succès lui a attiré des commentaires de Guy de Maupassant et de Jules Barbey d'Aurevilly, qui lui consacre un chapitre dans “Les Bas-bleus” (1878). Oubliée après les années 1940, son œuvre est redécouverte au début du XXIe siècle, avec une réédition en 2004 de son roman Zoby (Éd. Maison, 2004), puis quatre autres titres entre 2015 et 2019 aux éditions La Gare des mots. “Perdue” vaut également pour les illustrations de Frédéric Régamey (1849-1925), artiste prolifique qui accompagna Emile Guimet dans ses “Promenades japonaises” (Charpentier, 2 vol., 1878 et 1880) et illustra de nombreux livres sur l'Alsace. (Huret)

LA VARENDE (Jean de).

Cadoudal.

Nouvelles Editions Latines, 1970, in-8°, 296 pp, reliure simili-cuir bleu de l'éditeur, dos lisse avec titres dorés, titres et portrait de Cadoudal au 1er plat, bon état

Un récit partisan écrit avec passion sur la carrière et les idéaux de Georges Cadoudal, le pieux, intrépide et gigantesque chef royaliste breton des soulèvements chouans contre la Révolution et contre Napoléon, qui fut capturé et exécuté à Paris après une tentative audacieuse d'enlèvement du Premier Consul lui-même en 1804. — "Ce livre fait appel à beaucoup de Mémoires du temps : d'Andigné, Hyde de Neuville, Puisaye, Rio, Le Guillevic, La Sicotière. A de nombreux souvenirs particuliers, à des traditions, des correspondances, des recherches sur place, des interrogatoires. A deux importants dossiers inédits, le dossier Muller et le dossier Simon. Mais surtout au livre de Georges de Cadoudal, neveu du héros, livre publié posthumement en 1887 et devenu fort rare ; que je n'ai pu trouver qu'à Kerléano et ne tenir que de Mademoiselle de Cadoudal elle-même. (.) Georges est un des Saints de la paysannerie, comme Don Bosco. Il réunit le confesseur et le martyr. Je reste partisan et ce livre est un pamphlet, mais un pamphlet de toute loyauté, qui ne demande à la passion ni son aveuglement ni sa rage, mais sa force et son mépris." (La Varende)

LANGLAIS (Colonel Pierre).

Dien-Bien-Phu.

France-Empire, 1963, pt in-8°, 270 pp, 16 pl. de photos hors texte, 3 cartes dépliantes hors texte in fine, cart. éditeur, jaquette illustrée un peu abîmée, bon état. Edition originale

"Le premier témoignage rendu public d'un combattant para ayant vécu, heure par heure, les 56 jours de la bataille" (jaquette). L'auteur a sauté le 21 novembre 1953 dans la cuvette de Dien Bien Phu à la tête du 2e Groupe Aéroporté, comprenant deux bataillons et constituant l'unique réserve du camp retranché. Le 15 mars 1954, il prend la commandement du Centre principal de résistance et celui de toutes les unités parachutistes larguées jour et nuit, commandement qu'il assurera jusqu'à la dernière heure. "Le livre (.) est relativement classique dans sa première partie. Il s'agit de la synthèse de ses souvenirs de la grande bataille. Par contre, dans sa conclusion, il diffère des autres ouvrages de souvenirs (.) : Ce livre souligne que le Corps expéditionnaire était battu en 1954 (.) Langlais n'accable pas Mendès, au contraire (.) Cette guerre, écrit-il, ne fut pas celle de la France. Non voulue par le pays, elle fut menée par des mercenaires (.) Le colonel Langlais ironise ensuite sur la pratique de ses collègues officiers qui ont lu Mao pour percer les secrets de la guerilla (alors que "ses théories sont applicables à des guérillas nationales se battant pour l'indépendance de leur pays et non à des armées étrangères cherchant à le reconquérir".)" (Ruscio, La guerre "francaise" d'Indochine, 1945-54).

LANGLOIS (Ch.-V.).

La Société française au XIIIe siècle, d'après dix romans d'aventure.

Hachette, 1911, in-12, xxiii-328 pp, index, reliure demi-percaline verte, dos lisse, dos lisse avec fleuron et double filet doré en queue, pièce de titre basane carmin (rel. de l'époque), bon état

Excellent ouvrage où Charles-Victor Langlois (1863-1929), grand érudit et historien éminent, sait – parfois d'une manière très discrète – apporter au tableau qu'offrent les sources littéraires les correctifs voulus. — "M. Langlois dit, en terminant sa préface : « Ce livre a été écrit à des moments de loisir et comme délassement : je voudrais que l'on eût autant d'agrément à le lire que j'en ai eu à le faire. » Son espoir ne sera pas trompé. Ses analyses d'anciens romans se lisent facilement ; de nombreuses notes expliquent les détails qui pourraient arrêter un lecteur peu familier avec le moyen âge, et mettent en bonne lumière tout ce que ces romans contiennent d'intéressant pour l'histoire des mœurs et de la civilisation. Le choix des compositions analysées est d'ailleurs excellent : ce sont les œuvres les plus distinguées de notre littérature courtoise (Galeran , Joufroi, Guillaume de Dole, l'Escoufle, Flamenca, le châtelain de Couci, la châtelaine de Vergi, la comtesse d'Anjou, Gautier d'Aupais, Sone de Nansai). En appendice, une bonne bibliographie des travaux sur l'histoire de la société française au moyen âge d'après les sources littéraires. L'ouvrage s'adresse au grand public plutôt qu'aux érudits; néanmoins, ceux qui croient connaître le mieux la littérature du moyen âge ne le liront pas sans profit. M. L. est parfaitement au courant de toutes les questions que soulèvent les poèmes qu'il analyse avec autant de goût que de fidélité ; souvent même il énonce en passant des vues originales et parfois des faits nouveaux (voir par exemple, p. 234, ce qui est dit de Jean Maillart). C'est un ouvrage d'excellente vulgarisation et quelque chose de plus." (Romania, 1904) — "En dépit des nombreux textes du moyen âge publiés chaque jour, où se reflètent si visiblement les mœurs et les idées de l'époque qui les a fait naître, la vie de nos aïeux du XIIIe siècle – pour ne citer que cette période de l'histoire de France si féconde et si riche – est encore bien peu connue en dehors du cercle restreint des médiévistes. M. Ch.-V. Langlois a voulu combler en partie cette lacune, et par un choix judicieux de productions littéraires et morales des années les plus brillantes du moyen âge, s'est proposé de nous la faire mieux connaître et mieux apprécier. Son ouvrage nous a initiés aux mœurs de la haute société du XIIIe siècle, où, à côté d'histoires romanesques relevant du domaine pur de la psychologie, comme La Chaslelaine de Vergy, ou d'idylles délicieuses rappelant Daphnis et Chloé, comme cette promenade d'amoureux du roman de L'Escoufle, nous rencontrons parfois des grossièretés et des indélicatesses déconcertantes pour nous..." (Gaston Raynaud, Journal des Savants, 1909)

LE ROUX (Françoise) et Christian-J. GUYONVARC'H.

Les Druides.

Rennes, Ouest-France, 1986, gr. in-8°, 448 pp, glossaire, broché, couv. illustrée, trace d'humidité en marge des derniers feuillets, bon état (Coll. De mémoire d'homme : l'histoire)

"A travers l'histoire antique et la légende médiévale, de la Gaule à la Bretagne insulaire et à l'Irlande, les auteurs ont patiemment cherché la définition du druide, premier personnage de la société celtique, détenteur d'une autorité spirituelle immense, serviteur et représentant des grandes divinités souveraines. Deux chapitres décrivent ainsi le druide dans la société, dans ses rapports avec le roi et la classe guerrière. La classe sacerdotale des Celtes ne peut être comparée qu'aux brahmanes de l'Inde : il fallait en définir la hiérarchie et les spécialisations : bardes, poètes, devins, juges, échansons, historiens, harpistes, architectes. Un long chapitre étudie les techniques rituelles et magiques ; un autre décrit les fêtes et les sanctuaires. Le dernier, et le plus important, étudie les doctrines, les croyances et les principales conceptions religieuses, du non-usage de l'écriture à l'immortalité de l'âme. De très nombreux extraits de textes, classiques et insulaires, ont été minutieusement choisis et traduits. Dans un domaine difficile, chargé d'hypothèses dont il fait le plus souvent justice, ce livre ne présente que des faits." (4e de couverture) — Sommaire : Le Druide ; Le Druide dans la société ; Techniques rituelles et magiques des Druides ; L'espace et le temps du druidisme ; La doctrine et les origines du druidisme ; Conclusion ; Répertoire des titres de récits ou de manuscrits irlandais et gallois médiévaux ; Glossaire des termes techniques gaulois, irlandais et divers.

[Photo] – TERBOIS (Pierre).

Locographies. Photographies de Pierre Terbois. Présentation d'Henri Vincenot.

Lausanne, Edita, Denoël, 1976, in-4° ( 32,5 x 29), (84) pp, non paginé, 78 photographies de locomotives en héliogravure, la plupart à pleine page, légendes des photos in fine, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, très bon état

Quiconque aime la poésie, l'écriture fugace d'un panache de fumée sur le ciel, les ruminations sourdes ou le halètement de la locomotive, appréciera ces images. Beaucoup se souviendront, les plus jeunes rêveront... Le texte d'Henri Vincenot aidera les uns et lesautres à déchiffrer le sens secret de ces « locographies ».

LONDON (Arthur G.).

Espagne. Traduit et adapté du tchèque par Lise Ricol.

Editeurs Français Réunis, 1966, in-8°, 411 pp, 214 photos sur 132 planches hors texte, 26 cartes, biblio, reliure toile éditeur, jaquette illustree en couleurs, bon état. Edition originale. Peu courant

L'histoire de la Guerre d'Espagne par par Artur London (1915-1986), qui fut un des volontaires tchèque des Brigades Internationales en Espagne. Il entrera ensuite dans la Résistance française dès août 1940. Arrêté en août 1942, il sera déporté à Mauthausen en 1944. En 1949 il est nommé vice-ministre des Affaires étrangères de Tchécoslovaquie, mais est arrêté en 1951. Il est l'un des quatorze accusés du procès de Prague en 1952, à qui l'on arrache sous la torture des aveux de « conspiration contre l’Etat », qui seront révélés par la suite fabriqués. Artur London échappe à la peine de mort, mais est condamné à la prison à perpétuité. Il est réhabilité en 1956. Il publie "Espagne...", ouvrage consacré à la guerre civile espagnole en 1963 en Tchécoslovaquie. Le livre est aussi pour lui une façon de réhabiliter les anciens des Brigades Internationales emprisonnés ou exécutés lors des procès de Prague, Budapest et Sofia. La même année, London quitte la Tchécoslovaquie et s'installe en France. En 1968, il publie “L'Aveu”, adapté au cinéma par Costa-Gavras sous le même titre en 1970. Sa femme Lise London, née Lise Ricol, est la belle-sœur du dirigeant du PCF Raymond Guyot. — "L'édition originale du livre d'Artur London parut à Prague en 1963 au moment où une première réhabilitation, après sa condamnation lors du procès Slansky, lui permettait de s'exprimer, mais avec précaution, en public (il ne sera pleinement réhabilité qu'au moment du printemps de Prague). C'était sa façon de réhabiliter ses camarades persécutés partout où des partis communistes obéirent aux ordres de Staline et pas seulement dans les démocraties dites, bien à tort, populaires. “Espagne...” est donc l'histoire de la guerre d'Espagne vue et vécue par un de ces vaincus porteurs du virus dangereux de la liberté, qui entend apporter à ses camarades l'hommage qui leur est dû. C'est donc un livre qui dérange encore aujourd'hui bien des idées régnantes." (Pierre Daix)

LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.).

Prussiens d'hier et de toujours. Première et Deuxième série.

Perrin, 1917-1918, 2 vol. in-12, 338 et 340 pp, jolies reliures demi-veau glacé cerise, dos à 4 nerfs guillochés ornés en long, auteur, titre et tomaisons dorés, têtes dorées, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état

Complet. — I : Leur démence – Les apôtres de la « Kultur » – Leurs maîtres – La Belgique suppliciée – Quand nous allons chez eux. – II : L'obsession boche – Nous et eux – Sorciers, prophètes et visionnaires – Quelques figures – La « Kultur » en Belgique – Rétrospectif. — Ouvrages anti-germaniques de circonstance (premières éditions en 1916-1917).

MAGNE (Émile).

La Fin troublée de Tallemant des Réaux, d'après des documents inédits. Bourgeois et financiers du XVIIe siècle.

Emile-Paul, 1922, in-12, 426 pp, 3 gravures hors texte, dont le frontispice, notes bibliographiques, œuvres de Tallemant des Réaux, copieux index (32 pp), broché, bon état

"La “Fin troublée de Tallemant des Réaux” évoque en maints passages le souvenir du Capitaine Fracasse et nous apporte, néanmoins, les renseignements les plus minutieux et les plus sûrs (un peu dispersés, mais le genre ne permet pas qu'il en soit autrement) sur les financiers au temps de Mazarin." (G. Pagès, Revue Historique, 1924)

MALINOWSKI (Bronislaw).

Les Argonautes du Pacifique occidental.

Gallimard, 1963, fort in-8°, 606 pp, traduit de l'anglais et présenté par André et Simonne Devyver, préface de Sir James Frazer, 75 photos sur 48 planches hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, pt traces de scotch sur les gardes, bon état (Coll. L'Espèce humaine). Édition originale en français

Ce livre presque légendaire est à l'origine de l'ethnologie contemporaine. L'auteur s'est attaché non seulement à étudier une culture dans sa totalité, la société des îles Trobriand du Pacifique qui, depuis, a d'ailleurs disparu, mais aussi à en étudier le système de l'intérieur en se coupant lui-même de la civilisation dont il était issu. Ce classique de l'anthropologie et de la culture ethnologique est à l'origine de la méthode fonctionnelle ; il constitue désormais le seul témoignage de ce que fut cette civilisation trobriandaise qui avait élaboré un système d'échanges symboliques, la Kula, capable de se substituer à la fonction guerrière. — "1922 marque un tournant dans l'histoire de l'anthropologie : Malinowski, après avoir passé plus de deux ans à partager l'existence des Trobriandais, publiait “Argonauts of Western Pacific”. Cette étude révolutionnaire dans sa conception scientifique et sa méthodologie se propose de décrire le phénomène économique que représente le système d'échange appelé la Kula, échange cérémoniel de coquillages entre insulaires mélanésiens. Il suscite immédiatement l'intérêt le plus intense ; c'est ainsi que Marcel Mauss s'en inspire directement pour rédiger son “Essai sur le Don, forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques” paru deux ans plus tard dans l'Année sociologique (1923-1924, Tome I). La présente traduction, excellente, met enfin à la portée du public français l'ouvrage magistral du fondateur de l'école fonctionnaliste." (Marie de Réals, Revue française de sociologie, 1963)

AMBRIÈRE (Francis).

Mademoiselle Mars et Marie Dorval, au théâtre et dans la vie.

Seuil, 1992, in-8°, 711 pp, chronologie, index des noms, broché, couv. illustrée, bon état

Comédiennes illustres, les plus illustres peut-être de la scène française, Mlle Mars et Marie Dorval ont fait figure de symboles, l'une des valeurs classiques, l'autre des aspirations romantiques. Toute la France s'est entretenue de leur rivalité pendant un quart de siècle et, au printemps 1835, les heurts violents qui les opposèrent tandis qu'elles répétaient “Angelo, tyran de Padoue”, le drame de Victor Hugo, mirent Paris en émoi. Il faut savoir reconnaître dans cette rivalité les séquelles d'un dissentiment profond survenu dans des familles naguère unies, dissentiment auquel les deux femmes étaient étrangères mais dont elles ont, pour ainsi dire, hérité. Voilà, documents à l'appui, ce qu'établit Francis Ambrière, Dans le même temps qu'il révèle bien des aspects ignorés de l'existence des deux illustres comédiennes, il nous offre du théâtre de leur époque un tableau neuf et vivant. Ces auteurs consacrés, les Hugo, les Vigny, les Dumas, il nous les montre non pas figés dans leur oeuvre à l'heure de la maturité, comme font les manuels, mais à leurs débuts, en pleine jeunesse, ardents à vivre, ambitieux, soucieux de faire carrière et parfois peu difficiles sur le choix des moyens. Ce n'est pas seulement la littérature, mais la vie littéraire au temps du romantisme que Francis Ambrière ressuscite ici, avec la sûreté de touche que lui confèrent cinquante ans d'une approche familière du sujet.

MARAN (René).

Brazza et la fondation de l'A.E.F.

Gallimard, 1941, in-8°, 304 pp, 18 photos sur 16 pl. hors texte, une carte, reliure pleine toile écrue, pièce de titre basane carmin (rel. de l'époque), bon état (Coll. La Découverte du monde)

Récit alerte et brillant de la vie de Brazza. Illustration photographique relative à l'A.E.F. — "Quelques mois après la mort de Livingstone, un jeune aspirant d'origine romaine, mais servant dans la marine française au titre d'étranger, mouillait à l'embouchure de l'Ogooué. C'est alors que. naquit en lui l'ambition de continuer l'œuvre d'exploration fluviale du Centre-Afrique. Naturalisé français, Pierre Savorgnan de Brazza conquerra pacifiquement, pour son pays d'adoption, un immense territoire. Ce livre de René Maran, le plus complet, semble-t-il, qu'on ait consacré jusqu'ici à la personne et à l'œuvre de Brazza, raconte par le menu, avec une évidente sympathie, cette vie ardente et féconde. A quel point René Maran connaît et comprend l'Afrique, le lecteur l'appréciera. Il aimera aussi ces pages historiques de l'expansion européenne les vues ambitieuses de Léopold II, la ténacité brutale de Stanley, les efforts des grands coloniaux français pour assurer à la métropole un empire qui soit digne de ses traditions et de sa mission civilisatrice." (Prière d'insérer)

4e Bureau de l’État-Major de l’Armée (EMA) .

Guide du permissionnaire.

S.l.n.n., 15 novembre 1939, in-12, 32 pp, illustré par Jean Bruneau, 2 grands tableaux dépliants hors texte, broché, couv. illustrée, très bon état

Guide du permissionnaire édité en 1939 par le Ministère de la défense nationale et de la guerre et distribué aux soldats français. Rare, particulièrement en si bon état. On joint une Notice d'entretien à l'usage des conducteurs de véhicules automobiles (Division Armor, 8 pp).

DESCHODT (Eric).

Histoire du Mont-de-Piété.

Le Cherche Midi, 1993, gr. in-8°, 216 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état

Depuis 1777, le Mont-de-Piété a soulagé les misères, discrètes ou criantes, des parisiens. Toutes les classes y ont déposé les objets les plus divers, hues ou précieux. Aussi, le Mont-de-Piété est-il le meilleur observatoire possible de la société dans son ensemble. À travers ces gages souvent très évocateurs, il est le lieu géométrique final des passions comme des déboires, des espérances autant que des désillusions. "Le cœur de paris a toujours palpité chez ma Tante", a-t-on écrit. l'histoire du Mont-de-Piété, institution financière (devenue le Crédit municipal de Paris), carrefour de l'art par le nombre des beaux objets qu'il ne cesse de voir défiler, dépositaire d'innombrables secrets, baromètre ultra-sensible de l'économie, est le vrai roman de Paris et des Parisiens, de la fin de l'Ancien Régime à celle du XXe siècle.

DAMAS (Ange Hyacinthe Maxence, baron de).

Mémoires du baron de Damas (1785-1862). Publiés par son petit-fils le comte de Damas. Tome II (1823-1862).

Plon, 1923, in-8°, 380 pp, un portrait en héliogravure et le fac-similé d'une lettre de Charles X, index, broché, dos lég. abîmé, bon état

Tome II seul (sur 2) — Première édition de ces souvenirs très importants pour connaître de l'intérieur le point de vue d'un royaliste intransigeant : passé jeune au service de Russie, Damas servit Alexandre Ier pendant toutes les campagnes de l'Empire. Il rentrera en France avec la Restauration. — "Document de premier plan sur la Restauration." (Bertier de Sauvigny, 299) — "... Durant la seconde Restauration le baron de Damas arrive aux plus hautes fonctions. Son zèle royaliste, ses connaissances militaires et ses aptitudes diplomatiques le désignent à la confiance de Louis XVIII et de Charles X. Il commande une division pendant la guerre d'Espagne, et il devient successivement ministre de la Guerre et ministre des Affaires étrangères, où il remplace Chateaubriand. (...) Nommé en 1828 gouverneur du jeune comte de Chambord, le baron de Damas assista à la révolution de juillet 1830. Son témoignage est très précieux sur les scènes de Saint-Cloud, l'imprévoyance, le désarroi, la stupeur de l'entourage royal, l'incapacité et les illusions de Charles X, la douleur du comte de Chambord. (...) On lit avec agrément les Mémoires du baron de Damas. Son style est clair, aisé, il conserve dans sa langue la sécheresse élégante du XVIIIe siècle." (E. Le Gallo, Annales historiques de la Révolution française, 1924)

HAIG (Maréchal Douglas).

Carnets secrets 1914-1919, présentés par Robert Blake.

Presses de la Cité, 1964, in-8°, 524 pp, traduit de l'anglais, 16 pl. de photos hors texte, index, cart. éditeur, sans la jaquette, bon état

Sir Douglas Haig débarqua en France en août 1914, comme commandant du 1er corps d'armée des Forces expéditionnaires britanniques, prit ensuite la tête de la première armée et devint commandant en chef en décembre 1915. Dès lors, il resta inamovible, conduisant ses armées pendant les offensives coûteuses en vies humaines de 1916 et 1917, subissant l'assaut allemand de mars 1918, puis remportant une série de victoires qui aboutirent à l'armistice de novembre 1918. La plupart des grands chefs et les dirigeants de la Première Guerre mondiale ont écrit leur Mémoires, mais avec des souvenirs passés au laminoir du temps. Le maréchal Douglas Haig est le seul à avoir tenu un journal, où il couchait ses idées et ses réflexions au jour le jour, ce qui donne une importance toute particulière à ce document. Des passages en ont déjà été publiés par le biographe du maréchal, Duff Cooper, mais la plus grande partie demeura longtemps inédite. Elle comprenait des appréciations sur des personnages encore vivants et aussi sur les Français et leur armée qui, pensait-on, pouvait porter préjudice aux bonnes relations entre les deux pays. Cette objection n'est plus valable. Le lecteur français apprendra donc ce que le chef de la grande armée britannique pensait de ses collègues alliés et de leurs troupes. Sans doute en sera-t-il souvent choqué, mais l'outrance est telle, le préjugé si manifeste, qu'il « rectifiera de lui-même ». Le livre présent un intérêt certain. S'il nous fait connaître l'opinion de Sir Douglas Haig sur l'armée française et ses chefs, il nous permet aussi de nous faire sur lui une opinion, débarrassée du halo de la victoire. — En dehors de sa valeur historique, le livre offre l'avantage de fournir inconsciemment un excellent portrait de Douglas Haig. Celui-ci se révèle un observateur perspicace ; ses jugements sur les hommes et événements sont souvent très sûrs, voir pénétrants. Il n'était pas affligé des préjugés dont sont affectés si fréquemment les militaires et le livre dissipera la légende qui le présente comme un soldat d'intelligence plutôt obtuse. Parmi les questions discutées très franchement, et dont plusieurs étaient demeurées inconnues jusqu'ici, citons : 1) la position occupée par le roi George V dans la politique du temps de guerre, l'aide apportée par lui à Haig, ses idées sur le comportement de French et de Lloyd George, ses relations privées avec Haig. 2) l'histoire complète de la conférence de Calais, réunie en février 1917, les lettres secrètes échangées entre Haig et le roi, la duplicité de Lloyd George. 3) L'opinion de Haig sur Winston Churchill et ses relations avec lui. 4) ses rapports avec les Américains ; l'attitude du général Pershing qui retira des divisions à Haig au plus fort de l'offensive de l'été 1918. 5) l'unité de commandement, le défaitisme de Pétain, les difficultés entre Haig et Foch, beaucoup plus aiguëes qu'on ne l'admet généralement.

DUCHEMIN des CEPEAUX (Jacques).

Souvenirs de la Chouannerie.

P., Duponchelle, 1980, in-8°, 378 pp, cartonnage éditeur, dos lisse avec titre doré, jaquette, bon état. Réimpression de l'édition de Laval, 1855.

Jacques Duchemin Des Cepeaux (1784-1858) se mit à recueillir, auprès des témoins survivants, les souvenirs de la chouannerie. Les mémoires écrits et les sources officielles lui manquaient. Les renseignements des hommes instruits furent insignifiants. Seuls les paysans, acteurs de la lutte, lui fournirent les éléments de son livre. Toutefois, ces récits diffus, sans suite, sans précision, exagérés, ne constituaient pas de données nettes ; ce ne fut qu'en les confrontant et éliminant beaucoup qu'il parvint à les assembler correctement. — "Il ne s'agit nullement de souvenirs ou de mémoires, mais Duchemin Des Cépeaux a réuni des documents et témoignages constituant une histoire de la Chouannerie." (Fierro, 463).

DUROSELLE (J.-B.).

Clemenceau.

Fayard, 1988, fort in-8°, 1077 pp, notes, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

"Né" républicain – en plein Bocage vendéen ! – en 1841, Georges Clemenceau dut, tout jeune, combattre le pouvoir issu du 2 Décembre. Jusqu'à sa mort (1929), il garda de cet apprentissage la conviction que la vie publique était une lutte : lutte pour consolider la République quand d'aucuns prêchaient un modus vivendi avec ses adversaires ; lutte pour la laïcité, lutte pour Dreyfus, lutte pour renforcer l'armée quand la paix paraissait à ce prix, lutte enfin pour la victoire quand la guerre devint inévitable. Ni l'intérêt personnel – il refusa plusieurs fois le pouvoir à des conditions qui ne lui convenaient pas – ni l'idéologie – il évolua de l'extrême gauche vers le "centre" et s'opposa, lui l'athée convaincu, aux excès de l'anticléricalisme – ne le guidèrent jamais. La République et la France s'identifiant à ses yeux, il entendait les fortifier et non les diviser. Passionné, orgueilleux, d'une lucidité terrible sur les hommes, dur, brutal à l'occasion, il ne cessa, par le verbe comme parlementaire (élu de Paris, puis du Var), par la plume comme journaliste, écrivain et patron de presse, d'appeler à la vigilance et à l'effort. Et quand, en 1917, tout parut perdu, quand les politiciens et les généraux routiniers eurent échoué, il fallut bien se tourner vers le seul homme qui ne fût pas compromis dans les expériences antérieures, le seul aussi dont la combativité et l'ardeur fussent inentamées en dépit de l'âge – soixante-seize ans ! – : Clemenceau. C'est lui, on le sait, qui mena le pays à la victoire, mettant un terme à d'indicibles souffrances. A cet homme exceptionnel – au jeune médecin des pauvres, au maire de Montmartre sous la Commune, au "tombeur de ministères", au directeur de journal qui trouva le titre 'J'accuse' pour le célèbre article de Zola, à l'ami de Monet, au voyageur, à l'amoureux, à l'auteur de 'Démosthène' et de 'Au soir de la pensée' , au collectionneur de Kogos japonais, au duelliste et à ses mille autres facettes –, Jean-Baptiste Duroselle a consacré un ouvrage non moins exceptionnel, foisonnant d'informations nouvelles admirablement maîtrisées – une biographie définitive.

ELISSEEFF (Danielle et Vadime).

La Civilisation de la Chine classique.

Arthaud, 1979, fort gr. in-8° carré, 629 pp, 218 héliogravures et 15 pl. en couleurs hors texte, 42 cartes et plans, biblio, chronologie, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée (pt mque au dos de la jaquette), bon état (Coll. Les Grandes Civilisations)

Le cadre géographique et chronologique de la Chine est immense. Cet ouvrage centre l’étude de la civilisation sur trois périodes clés qui, avant la grande invasion mongole, ont dominé cette longue histoire : les périodes dynastiques des Han, des T’ang et des Song, « classicisme en trois volets ». Les Han consacrent la fondation de l’empire unitaire ; sous les Souei et les T’ang, l’urbanisation s’accélère, les liens s’affermissent entre la Chine du Nord et la Chine du Sud et le grand courant de la pensée bouddhique se répand comme un fleuve. Puis apparaît, avec les Song du Nord et ceux du Sud, l’aurore de l’époque moderne et l’imprimerie commence à diffuser le savoir. Bien des thèmes traités ici sont riches de substance. L’attention se porte particulièrement sur les phénomènes d’acculturation entre nomades des steppes et Chinois, sur le maintien d’un système d’écriture fort harmonieux mais d’une rare complexité, et, plus généralement sur la force extrême d’une tradition qui résiste à toutes les vicissitudes.

DURAND (Sophie Cohonset, veuve).

Mémoires sur Napoléon et Marie-Louise, 1810-1814, par la générale Durand.

P., Calmann-Lévy, 1886, in-12, iii-360 pp, reliure demi-basane chagrinée acajou, dos lisse orné de filets guillochés dorés, pièce de titre basane havane (rel. de l'époque), bon état

Attachée à l’impératrice Marie-Louise en qualité de première dame de compagnie, Sophie-Henriette Cohendet (1772-1850), veuve du général Michel Durand, retraça les événements et les anecdotes dont elle fut le précieux témoin. De la cérémonie du mariage impérial à la police particulière de Napoléon Ier, de la mésintelligence avec la Russie à l’ouverture de la campagne de 1813, de la tentative d’enlèvement de l’Impératrice à la chute de l’Empereur en passant par l’épopée des Cent-Jours, elle détailla les traits de caractère et les retournements d’alliance des principaux membres de la cour. « Les Français aiment en général à donner des ridicules ; lorsqu’ils n’en trouvent pas l’occasion, ils la font naître.» Portés par une plume vive, ses Mémoires constituent un tableau vivant et ne sont pas sans importance, en dépit de leur caractère nécessairement anecdotique. La première édition est de 1818, et serait l'œuvre du notaire Defaucompret, qui aurait retravaillé les notes de Sophie Cohonset, générale Durand. Selon Marchand, Napoléon l'aurait lu et annoté à Sainte-Hélène. (Tulard, 479)

FLORI (Jean).

Pierre l'Ermite et la Première Croisade.

Fayard, 1999, in-8°, 648 pp, 5 cartes et plans, chronologie, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

Pourquoi la croisade ? Qui l'a voulue ? Combien ont-ils été à prendre la route et quels ont été leurs chefs ? Les réponses à ces questions - et à bien d'autres - passent toutes par l'évocation d'un personnage clef, Pierre l'Ermite, figure familière des manuels de nos grands-parents mais à présent négligée par nombre d'historiens. Or une critique serrée des textes montre bien qu'il y eut dès le début, derrière une unité de façade, une large diversité de mobiles et de buts. Si le pape voulait d'abord affermir son contrôle sur l'Eglise et sur la société, si les Grands entendaient se tailler outre-mer des principautés, les plus humbles, fussent-ils chevaliers, croyaient fermement qu'ils allaient à Jérusalem pour livrer, avec le Christ revenu, le combat final pour instaurer le royaume de Dieu sur la terre. Et c'est Pierre l'Ermite, prédicateur ardent, souvent fanatique, qui sut mettre ces masses en mouvement pour les mener vers la cité sainte ; lui dont les harangues déclenchèrent les massacres de juifs dans les villes d'Allemagne ; lui qui inlassablement releva les énergies afin que l'entreprise reste - pour le meilleur et pour le pire - ce qu'elle était au départ : une affaire spirituelle, une guerre sainte. Il ne pouvait à la longue manquer d'apparaître comme un gêneur. Voilà pourquoi les sources, toutes cléricales, le tiennent en suspicion, occultent son rôle et vont jusqu'à le dénigrer. Pourtant l'histoire de la " première croisade " ne saurait se dispenser d'une profonde réévaluation de l'action de ce chef charismatique au courage exceptionnel et à la popularité immense. L'aisance avec laquelle se déploie l'érudition fait de ce livre capital la plus captivante des enquêtes en remettant radicalement en cause l'interprétation traditionnelle de la croisade et de ses sources.

EYCHENNE (Emilienne).

Les Portes de la Liberté. Le franchissement clandestin de la frontière espagnole dans les Pyrénées-Orientales de 1939 à 1945.

, Toulouse, Privat, 1985, gr. in-8°, 284 pp, 16 pl. de photos hors texte, 68 cartes et croquis, annexes, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Récit et techniques des évasions clandestines vers l'Espagne telles qu'elles furent pratiquées dans ce département au cours de l'occupation allemande.

FOSSIER (Robert).

Paysans d'Occident (XIe-XIVe siècles).

PUF, 1984, in-8°, 216 pp, biblio, broché, bon état (Coll. l'Historien)

"Un peu plus de vingt ans après la synthèse consacrée par G. Duby à “L'économie rurale et la vie des campagnes dans l'Occident médiéval”, Robert Fossier vient reprendre l'ensemble de la question pour les siècles centraux du Moyen Age, s'attachant à dresser le bilan – acquis et questions – des recherches les plus récentes, nombreuses et multiformes. Procédant par cercles concentriques, l'auteur va des hommes (nombre et « imaginaire », en passant par la famille et le groupe domestique) aux structures : structures de l'habitat, village et foyer, où culture matérielle et espace symbolique sont évoqués aux côtés de la trame socio-économique qui les sous-tend (richesse, pauvreté, nausologie et alimentation, qui prolongent le premier chapitre) ; structures de l'économie rurale : maîtrise et extension des terroirs, avec une analyse nuancée des défrichements, techniques, façons et rendements des cultures, élevage « tyrannique », artisanat ; structures enfin du pouvoir économique et social, où le monde seigneurial trouve une étude qui dépasse celle de ses rapports avec les paysans éponymes de l'ouvrage. Au terme de l'exposé, ces divers aspects confluent en un tableau du « village adulte », mis en place après l' « encellulement » des hommes – on sait que le terme est dû à l'auteur qui a ainsi adapté et élargi celui d'incastellamento. Pierre d'angle attendue : le problème des solidarités et des communautés. Le tout débouche normalement sur les crises du XIVe siècle. A l'image de l'ouvrage, une bibliographie condensée mais riche mêle acquis de base et secteurs de pointe de la recherche..." (Olivier Guyotjeannin, Bibliothèque de l'École des chartes, 1985)

WILLESME (Jean-Pierre)(Ed.).

La Chartreuse de Paris.

Paris Musees, 1987, gr. in-8° carré, 127 pp, 65 illustrations dans le texte et à pleine page, en noir et en couleurs, 127 objets (plans, peintures, dessins, gravures...) décrits avec notices érudites, chronologies de l'Ordre des Chartreux (1084-1971) et de la Chartreuse de Paris (1257-1866), biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Catalogue de l'exposition au Musee Carnavalet (12 mai-9 aout 1987), rédigé par Isabelle Charles, Jeanne Claracq-Deseix, Christian Lambert, et Jean-Pierre Willesme. — "Au Musée Carnavalet, jusqu'au 9 août, exposition La Chartreuse de Paris, intéressante pour l'histoire de la Faculté de Pharmacie de Paris, puisque, comme on sait, ses bâtiments ont été édifiés sur l'emplacement du couvent des Chartreux, un siècle environ après son démantèlement par la Révolution. On y voit nombre de plans de cet important établissement religieux, une partie des peintures dont il regorgeait, entre autre la fameuse « Vie de saint Bruno » de Lesueur, un petit livre concernant les lieux où sera planté le Jardin botanique, le Catalogue des plus excellents fruits... qui se cultivent dans les pépinières des Chartreux (1752), enfin une reproduction du premier folio de la recette secrète du fameux « Élixir des Chartreux » (1605)." (Revue d'Histoire de la Pharmacie, 1987) — "La Chartreuse de Paris, où Saint-Simon fut prié à dîner sous la Régence et dont il feuilleta les Le Sueur, fait l'objet d'un riche catalogue du Musée Carnavalet confié à J.-P. Willesme." (Cahiers Saint-Simon)

GUICHONNET (Paul)(dir.).

Histoire de la Savoie.

Toulouse, Privat, 1973, gr. in-8° carré, 484 pp, 32 pl. de gravures et photos hors texte (dont 2 en couleurs), 24 cartes et illustrations dans le texte, biblio, index, reliure illustrée de l'éditeur, bon état (Coll. Univers de la France et des pays francophones)

Une solide synthèse par Paul Guichonnet entouré d'une petite équipe d'historiens savoyards : Marc R. Sauter, Pierre Broise, Henri Baud, Roger Devos, Jean Nicolas, Justinien Raymond. Au contact de trois pays : France; Italie et Suisse, la Savoie a su, au cours de son histoire, conserver son originalité et bénéficier des multiples influences. Le catholique savoyard lutte contre la Genève protestante, mais gardera de bonnes relations avec la cité de Calvin. Le destin de la Savoie s'est joué au XIXe siècle, mais il a été longuement préparé : la masse de la population, pauvre et délaissée par Turin, mais qui a appris, par l'émigration, à connaître la France, sera irrésistiblement attirée vers un pays prospère et regorgeant de ressources et de capitaux. C'est en effet sous la Troisième République qu'on devait voir l'essor économique par le développement de l'élevage, de l'industrie et du tourisme.

VASCO (Fabio Puyo)(dir.).

Historia de Bogotá.

Bogotá (Colombie), Villegas Editores y Fundación Misión Colombia, 1988, 3 vol. in-folio, xxviii-342, xv-329 et xv-302 pp, 1450 illustrations : peintures, photos, gravures, portraits, fac-similés et cartes, la plupart en couleurs, dans le texte et à pleine page, 23 tableaux en annexe au tome I, index dans chaque volume, reliures demi-basane havane, dos à 4 nerfs, titres dorés, plats toilés décorés, sous emboitage cartonné illustré (rel. de l'éditeur), bon état. Edition originale. Texte en espagnol

Superbe ouvrage. — Tomo I : Conquista y Colonia, par Julián Vargas Lesmes (433 illustrations) – Tomo II : Siglo XIX, par Eugenio Gutiérrez Cely (413 illustrations) – Tomo III : Siglo XX, par Fabio Zambrano Pantoja (605 illustrations).

BUGNET (Commandant Charles).

En écoutant le maréchal Foch (1921-1929).

Grasset, 1929, in-12, 271 pp, broché, numéroté sur Alfa satiné, bon état (Coll. Les Cahiers verts)

Un document exceptionnel : le plus grand des généraux de la Première Guerre mondiale, celui qui a mené les armées alliées à la victoire, oui, le grand Foch, se confiant à son officier d’ordonnance. Un portrait vivant, plein de vigueur et d’esprit, qui révèle combien la fermeté peut être une audace et combien l’audace a besoin de fermeté. « On ne réussit que par ce qu’on vaut. »

BOUVIER (Jean).

Les deux scandales de Panama.

Genève, Cercle du Bibliophile, 1972, pt in-8°, xix-223 pp, préface de Frédéric Pottecher, 24 pl. de gravures hors texte, références, biblio sommaire, reliure skivertex havane de l'éditeur, plats et dos ornés, bon état (Coll. Les Causes célèbres)

Le scandale n'est pas celui qu'on croit : il dormait dans les caves des banques et le secret des familles, embaumé aux Archives Nationales, quarante liasses de la série 7 AQ... Jean Bouvier sort le cadavre du placard. Au lecteur de juger : deux scandales, ou pas du tout. — "L’étude de Jean Bouvier sur “Les deux scandales de Panama” a renouvelé l’histoire de cet épisode en mettant en lumière ses dimensions bancaires." (Bertrand Joly, Bibliothèque de l'école des chartes, 2003) — "La nouveauté n'est pas ici, bien entendu, dans la description du scandale politico-parlementaire, qui a été maintes fois exposé (encore que J. B. la reprenne avec une vigueur très grande). Mais, ainsi qu'il le dit lui-même, "on doit compter deux scandales de Panama, et non un seul... Le second scandale, le moins connu, s'est déroulé dans des sphères plus étroites, à l'intérieur des milieux d'affaires eux-mêmes ... Quoi qu'il en soit, des pans entiers de l'histoire réelle de Panama sont demeurés dans le clair-obscur" (pp. 5). Le livre de J. B. a pour objet de les en tirer, grâce à des documents authentiques comme cette invraisemblable série 7 AQ, aux Archives nationales (cf. pp. 7-10). L'auteur a une profonde connaissance des milieux financiers, c'est dire qu'il évolue avec aisance parmi les bilans et les rapports d'expertise. Les banques, les affairistes, les journaux ont touché sans discussion possible des sommes hors de proportion avec les services par eux rendus... à moins que ce ne soit l'absence même de services qu'il ait fallu rémunérer. "A Panama, ce n'est pas seulement le concours utile qu'on a rétribué, mais surtout l'excès et les abus. On a accepté tous les chantages". Opinion désenchantée qui représente la morale, si l'on peut dire, de cette peu édifiante histoire." (Jean Lhomme, Revue économique, 1965)

BOURGEON (Jean-Louis).

L'île de la Cité pendant la Fronde. Structure sociale.

Paris, 1963, in-8°, 122 pp, paginé 23-144, un plan de l'île de la Cité vers 1650 en double page, une figure, sources et biblio, broché, marques au stylo en marges sur 2 pages, bon état

Extrait du tome XIII, 1962 de “Paris et Île-de-France. Mémoires”. — "Ce mémoire, entrepris sous la direction du professeur Roland Mousnier, a été présenté en 1961 pour le diplôme d'études supérieures. Très sérieusement documenté, reposant avant tout sur le dépouillement des minutes des notaires de la Cité pour les années 1648 et 1649, commodément illustré par un plan de l'île emprunté à l'ouvrage contemporain de Jacques Gomboust, il donne un tableau aussi complet que possible de ce qu'était au point de vue social le quartier de la Cité au milieu du XVIIe siècle avec sa population très dense, évaluée à une vingtaine de mille personnes, où prédominaient ecclésiastiques, gens de robe, marchands et artisans. Intéressant en lui-même, le travail de M. Bourgeon ne l'est pas moins au point de vue de la problématique des « structures sociales ». Il se termine par un chapitre très objectif sur l'attitude et les réactions des habitants de la Cité au cours des journées dramatiques d'août 1648 et pendant les troubles de la Fronde en général." (Georges Tessier, Bibliothèque de l'École des chartes, 1964)

Collectif – Pierre-Henri Aubry, Benoît Dorigny, Mickaël Hamann et autres.

La Lune est claire. La Légion étrangère au combat, 2008-2018.

Les Belles Lettres, 2021, in-12, 305 pp, préface par François Sureau, 8 pl. de photos en couleurs hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

"La Légion étrangère au combat, c’est, dans la littérature militaire, historique ou romanesque, essentiellement l’Indochine et l’Algérie. On y croise des personnalités atypiques, pittoresques, héroïques, pour la plupart issus des armées vaincues de la Seconde Guerre mondiale, soldats perdus dont la seule expérience de vie est guerrière. On retrouve, pour raconter leur épopée, les noms célèbres, entre autres, des Bergot, Sergent, Gandy, Bonnecarrère, Muelle, Lartéguy, dont les récits ont fait vibrer les cœurs de tant de futurs soldats. Mais la geste légionnaire ne s’arrête pas là, et c’est le mérite de cet ouvrage que d’en continuer le récit. Écrit à plusieurs mains, par neuf officiers de Légion, toujours en activité, il traite de la période 2008-2018, dix années de combats entre l’Afghanistan, le Mali, la Guyane ou la République centrafricaine. Les auteurs ont choisi de nous faire vivre ces campagnes au niveau des exécutants de terrain, en privilégiant le simple légionnaire. C’est donc lui, Monsieur Légionnaire, et ses chefs directs, que l’on va suivre au cours des onze chapitres, dédiés chacun à une expérience et des personnages différents. Seuls les noms ont été changés, tout le reste est réel et vécu. Remarquable, cet ouvrage l’est à plus d’un titre. Plus qu’un livre, il est un témoignage sur ce que François Sureau, dans sa préface, appelle cet « autre monde » qu’est la Légion étrangère. Un livre écrit dans un style alerte et vivant, sans phrases inutiles, souvent émouvant." (Revue Défense Nationale, 2021)

FROUIN (Charles).

Journal de bord de Charles Frouin, chirurgien du baleinier l'Espadon (1852-1856).

France-Empire, 1978, pt in-8°, 340 pp, 12 pl. de gravures hors texte, annexes, index des termes de marine, broché, couv. illustrée, bon état

En ce temps-là, chasser la baleine, c'était partir pour trois ou quatre années de mer. C'était affronter un géant à l'aide d'un simple harpon depuis un esquif qu'un seul coup de queue réduisait en pièces. En ce temps-là, chasser la baleine, c'était l'aventure... — "Les récits de pêche qui ont été rédigés par les chirurgiens de bord sont souvent riches d’informations destinées au terrien supposé ignorant et incrédule – tel est le cas, par exemple, du « journal de bord » (1852-1856) de Charles Frouin, chirurgien du baleinier l’Espadon, ou du « Journal d’un baleinier » (1863) du docteur Louis Thiercelin. Ces récits fournissent les termes techniques nécessaires, et s’avèrent être de précieux dictionnaires donnant accès au vocabulaire des hommes d’équipage..." (Philippe Jaworski)

BULOW (Heinrich Dietrich von).

Histoire de la campagne de 1800 en Allemagne et en Italie. Suivie du Précis de la même campagne dans la Souabe, la Bavière et l'Autriche, rédigé sur les lieux par un officier de l'Etat-major.

P., Magimel, s.d. (1804), in-8°, xxviii-290 pp, traduit de l'allemand et précédé d'une introduction critique par Ch. L. Sevelinges, reliure demi-toile chagrinée havane, dos lisse avec titres dorés et filets à froid (rel. du XIXe s.), bon état. Exemplaire frais et sans rousseurs

Par M. de Bulow, officier prussien, auteur de l'Esprit du Système de Guerre moderne.

GRUZINSKI (Serge) et Gilles Mermet.

L'Aigle et la Sibylle. Fresques indiennes du Mexique.

Imprimerie Nationale Editions, 1994, gr. in-4°, 196 pp, texte de Serge Gruzinsi, photographies Gilles Mermet, une carte, notes, biblio, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

La conquête du Mexique aurait pu n'être qu'une entreprise militaire et destructrice des sociétés indiennes. Elle a aussi provoqué une invasion des formes et des styles européens qui fit découvrir la Renaissance aux peintres de l'ancien Mexique. Confrontés à cette nouvelle façon de voir le monde, ces peintres réalisèrent des fresques d'un intérêt exceptionnel, mêlant la maîtrise acquise avant la conquête espagnole aux procédés et aux images de l'Europe victorieuse. Couvrant les murs des églises et des monastères, ces fresques ouvrent un chapitre oublié, et donc inédit, de l'histoire de l'art...

COINTET (Jean-Paul).

Pierre Laval.

Fayard, 1995, in-8°, 586 pp, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

"En octobre 1945, s'ouvre devant la Haute Cour de justice le procès de Pierre Laval, chef du gouvernement dans les années de l'Occupation. D'aucuns voient en lui le traître absolu, d'autres le tiennent seulement pour le mauvais génie de Pétain. Ce procès est aussi celui de l'un des grands chefs politiques de la Troisième République, à de nombreuses reprises président du Conseil et ministre. Sorti du socialisme, fils de ses œuvres, comblé par la réussite matérielle et riche d'amitiés et de relations en tous milieux, Pierre Laval, cible des caricaturistes et des chroniqueurs, n'avait dès les années trente laissé personne indifférent, dans l'admiration comme dans la détestation. Pacifiste, conciliateur voire combinard, accroché au pouvoir, interlocuteur de Hoover, de Mussolini, de Staline, de Hitler, il avait pu se croire l'un des arbitres du destin de l'Europe. Mais, en 1935, il porte la responsabilité de la crise économique comme en 1940 celle de la mort de la République et en 1944 de la collaboration, de ses abaissements et de ses horreurs. De tout temps isolé, impopulaire, il sera jusqu'au bout convaincu d'avoir eu raison contre tous. Cette biographie, qui réinsère les années 1940-1945 dans le cours d'une destinée paradoxale, s'appuie sur des sources publiques et privées - notamment celles du procès et de son instruction -, sur des témoignages, sur les notes personnelles de Pierre Laval ainsi que sur plusieurs Journaux inédits."

COLLOMB (Michel).

Les Années folles.

Belfond/Paris Audio-Visuel, 1986, in-4° (23,5 x 29), 280 pp, 423 photos en noir et blanc, 37 en couleur, par Atget, Kertész, G. Krull, Lartigue, Man Ray, Seeberger..., textes de Michel Collomb, iconographie d'Elvire Perego, réalisation de Michel Cabaud, reliure toile éditeur, jaquette illustré, étui carton, très bon état

Prise entre la fin de la Première Guerre mondiale et le krach de 1929, une décennie de fêtes et de fastes, de débauche et de revanche, d'utopies et d'illusions : les Années folles. L'expression dit assez bien le mythe moderne, associé à un âge d'or, lui-même inséparable d'une certaine fureur de vivre... Les photographes, eux, ont fixé les années folles dans leur mythe naissant et leur réalité quotidienne. L'album fait la part belle aux photos d'Atget, Lartigue, Kertesz, Krull, Brassai, Man Ray, entre autres. Des autochromes (Fondation Kahn) complètent une iconographie-panorama surprenante, sanséquivalent à ce jour

DAUZAT (Albert).

La Géographie linguistique.

Flammarion, 1944, pt in-8°, 226 pp, 9 cartes dans le texte, broché, papier jauni, C. de bibl., état correct

"Un utile et agréable petit livre d'Albert Dauzat sur la géographie linguistique vient s'ajouter à d’autres livres aussi utiles et agréables du même auteur. Il renseigne le lecteur qui n’est pas spécialiste, avec clarté, précision et agrément, sur l’évolution d'une discipline qui naquit en France, à la fin du 19e siècle. Le livre d'Albert Dauzat permet de mesurer les progrès accomplis. Trois parties : la première est consacrée aux questions de définition, de méthode et d'outillage. La seconde passe en revue les phénomènes internes du langage, étudiés à la lumière de là géographie linguistique. La troisième examine les phénomènes externes : la variété des parlers et ses causes ; les voyages de mots ; les centres de rayonnement et d’influence. Comme tous les livres de Dauzat, celui-ci est attrayant. Cartes fort expressives aussi bien pour le linguiste que pour le géographe. C'est certainement un livre d'initiation que tous les historiens devraient lire et méditer." (Lucien Febvre, Annales, 1945)

GENET (Lucien).

Révolution-Empire. 1789-1815.

Masson, 1968, gr. in-8°, 190 pp, 4 cartes, biblio, broché, bon état (Coll. Premier cycle Histoire)

Manuel universitaire. L'auteur a conçu cet ouvrage comme un outil de travail destiné aux étudiants des deux premières années de l'enseignement supérieur. Dix-neuf chapitres de texte serré, des biographies, des lectures généralement commentées, des plans de travaux personnels, une bibliographie critique et quelques cartes pour approfondir ses connaissances.

GIRARD (Etienne-François).

Les Cahiers du colonel Girard, 1766-1846, publiés d'après le manuscrit original par Paul Desachy.

Plon, 1951, in-8°, x-320 pp, préface de Paul Desachy, broché, couv. illustrée lég. salie, bon état. Edition originale

"Etienne-François Girard, d'une famille de vignerons de Châteaudun, s'engagea en 1784, à moins de dix-huit ans, au régiment de Neustrie qui, peu après, alla tenir garnison à Wissembourg. Sur la vie dans les régiments à la fin de l'ancien régime, les Cahiers apportent d'intéressantes précisions. Le jeune soldat était alors complètement illettré, mais il avait la ferme volonté de s'instruire et de gagner des grades. De fait la Révolution aidant, Girard, en 1793, devint officier et fut affecté à l'état-major, ce qui prouve qu'il avait perfectionné son instruction. Il fut blessé au siège de Toulon, envoyé à l'armée des Pyrénées orientales, à celle d'Italie sous Bonaparte, puis en Bretagne. En 1805, sur sa demande, il est affecté à la Grande Armée, à l'état-major de Ney ; il est à léna, à Eylau, à Friedland, assiste à l'entrevue de Tilsitt. Après quoi, toujours avec Ney, il passe en Espagne où il combattra jusqu'en 1813 et deviendra chef de bataillon. A peine revenu en France, il prend part à la campagne de France en 1814. Promu colonel il quittera définitivement le service et, sous la Restauration, sera pendant quelque temps maire de Toulon. Remplis de « choses vues », de faits bien observés, les Cahiers du colonel Girard méritent de prendre place sur le rayon des meilleurs mémoires militaires relatifs à la Révolution et à l'Empire." (Revue des Deux Mondes, 1952) — "Collaborateur du maréchal Ney, souvent en contact direct avec l'Empereur, il a participé aux campagnes d'Allemagne, de Pologne et d'Espagne (où il s'est opposé à Marmont). Ses savoureux mémoires apportent d'intéressants détails sur les états-majors des armées napoléoniennes." (Tulard, 628) — "... Des Mémoires passionnants sur les guerres napoléoniennes, ce sont les Cahiers du colonel Girard publiés par Paul Desachy qui en a découvert à Châteaudun le manuscrit jauni..." (André Billy, Le Figaro) — Nombreux sont les soldats de Napoléon qui ont raconté les événements extraordinaires auxquels ils ont pris part. La plupart des récits parvenus jusqu'à nous n'étaient pas destinés à la publicité, mais au cercle familial et à la descendance des mémorialistes. Découverts plus d'un siècle après leur rédaction, les cahiers d'Etienne-François Girard sont un témoignage exceptionnel sur la vie militaire de la fin de l'Ancien Régime à la chute de l'Empire. Cette autobiographie emporte le lecteur de Châteaudun, où l'auteur voit le jour dans une famille pauvre de la paysannerie beauceronne, à Toulon, ville dont il est trois fois le maire sous la Restauration et le régime suivant. De 1784 à 1814, de quels faits d'armes l'ascension du soldat de métier Girard est-elle jalonnée ! Orphelin, analphabète, engagé comme simple fantassin au régiment de Neustrie, qui devient le 10e d'infanterie après la Révolution, il fait avec cette unité les premières campagnes de la République. Au siège de Toulon, il est de ceux qui conquièrent au sabre et à la baïonnette une redoute anglaise. A l'armée des Pyrénées-Orientales, à celle d'Italie, à la Grande Armée – il est à Iéna aux côtés de l'Empereur – en Espagne et pendant la campagne de France, où il commande une brigade, Girard risque mille morts. La modestie qui caractérise son témoignage n'en donne que plus de force à ces pages d'héroïsme.

[GIRARDIN, Emile de].

Le Dossier de la Guerre de 1870. Publication du Journal "La France" (23 septembre 1877).

P., Garnier Frères, s.d. (1877), in-12, xvi-128 pp, préface d'Emile de Girardin, reliure demi-chagrin, dos lisse, titres et filets dorés (rel. de l'époque), qqs rousseurs, bon état

"Demain, 24 septembre 1877, s'ouvrira la période électorale. Les collèges électoraux sont convoqués. Dans vingt jours, le 14 octobre prochain, auront lieu les élections générales. Dans vingt jours, la France, itérativement consultée par le dépositaire du pouvoir exécutif, répondra à son appel. Par ces deux dates s'explique la publication de ce volume, destiné à éclairer le vote des électeurs. Soit qu'ils donnent, soit qu'ils refusent leur suffrage à un candidat impérialiste, il importe qu'ils sachent ce qu'ils font. Les interventions de la France dans les affaires intérieures des autres nations, et ses expéditions militaires lui ont coûté trop cher pour que, désormais, elle s'expose aveuglément à une troisième invasion et à un troisième démembrement, qui, cette fois, serait le dernier, car ce serait le partage du territoire français entre l'Allemagne et l'Italie, dont l'alliance touche à la complicité. Ce volume, uniquement composé de documents officiels et de pièces acquises à l'histoire, convaincra tous ceux qui le liront que, d'avril 1854 à juillet 1870, la France a constamment marché vers le fatal dénouement de janvier 1871, par le fait de l'impéritie de l'empereur Napoléon III et de l'incurie de ses ministres..." (Préface)

JACQMIN (F., directeur de l'exploitation des chemins de fer de l'Est).

Les Chemins de fer pendant la Guerre de 1870-1871. Leçons faites en 1872 à l'École des Ponts-et-Chaussées.

P., Hachette, 1872, in-8°, xxiii-351 pp, reliure demi-basane noire, dos lisse, titres et doubles filets dorés (rel. de l'époque), 2 lettres autographes (de 1873) sur le sujet reliées en tête, bon état. Bon exemplaire sans les habituelles rousseurs, ce qui est rare

"En venant raconter ce que les chemins de fer ont fait et ce qu'ils auraient pu faire pendant la guerre de 1870-1871, M. Jacqmin remplit l'une des principales lacunes de notre éducation militaire. Personne n'ignore quel rôle important les voies ferrées ont joué depuis la déclaration de guerre jusqu'à la fin des hostilités ; mais les détails en sont peu connus, et il appartenait au directeur d'une grande compagnie, la plus éprouvée en cette circonstance, de dire quand on avait méconnu les ressources de son industrie ou quand on en avait mésusé. La conclusion la plus saillante de cette étude rétrospective est de démontrer qu'il est difficile d'organiser quelque chose au dernier jour et en quelque sorte sous le feu de l'ennemi. La bonne volonté ne manquait pas au personnel des compagnies, ni parfois la compétence dans les bureaux de l'administration militaire. Le ministère de la guerre était dirigé à Tours et à Bordeaux par un ancien ingénieur de chemins de fer dont l'aptitude, en ces matières du moins, était incontestable, et cependant il n'y eut alors sur le réseau français que confusion et encombrement. Ce n'est pas que la question n'eût jamais été sérieusement étudiée. Le maréchal Niel avait fait préparer en 1869 une organisation des chemins de fer en temps de guerre. Par malheur, ce que l'on avait alors décidé fut mis en oubli , tandis que nos adversaires le mettaient en pratique. (...) L'ouvrage de M. Jacqmin est remarquable. Une œuvre de ce genre mérite d'être étudiée par les ingénieurs aussi bien que par les militaires, et même par ceux qui s'intéressent, en dehors de toute question technique, à l'histoire de cette grande guerre..." (H. Blerzy, Revue des Deux Mondes, 1872)

MAKHINE (Colonel Théodore H., de l'ancienne armée russe).

L'Armée rouge. La puissance militaire de l'URSS.

Payot, 1938, in-8°, 356 pp, 3 cartes, broché, couv. illustrée, dos lég. abîmé, bon état (Coll. de documents et de témoignages pour servir à l'histoire de notre temps)

"Cette description de la nouvelle armée russe, de son organisation, de son entraînement, de son équipement et de sa tactique, est pleine de détails intéressants. Elle n'est cependant pas basée sur des observations personnelles, mais principalement déduite de publications soviétiques, et souvent de sources allemandes, ces dernières étant probablement très exactes. L'armée et les autres institutions soviétiques sont donc représentées telles qu'elles existent sur le papier, et l'esprit qui les anime est celui que les fondateurs souhaitent qu'elles possèdent. L'image peut ou non correspondre à la réalité. L'optimisme est présent tout au long du livre et culmine dans l'assurance qu'« une avalanche de vingt millions d'hommes sera prête à recevoir l'ennemi et à l'écraser ». Il ne fait aucun doute que la Russie soviétique a créé une formidable force de combat moderne et bien entraînée. L'Armée rouge défend la paix et l'indépendance des nations, affirme l'auteur. En effet, il est évident que le gouvernement soviétique ne pouvait attendre que du mal d'une agression militaire contre ses voisins, mais des activités clandestines de l'Internationale communiste (Komintern) dans les autres pays et de ses liens étroits avec le gouvernement soviétique, pas un mot n'est dit. Les exécutions périodiques de commandants de l'armée ne sont pas non plus mentionnées..." (W. J. Oudendyk, International Affairs, 1939) — "La puissance militaire de l'URSS pourrait être formidable. Elle a pour elle le nombre qui lui permet de disposer d'autant d'unités que les besoins de sa sécurité l'exigent ; 1.500.000 présents sous les drapeaux, 150.000 hommes de troupes de sûreté d'Etat, 100.000 gardes-frontières, ces deux dernières catégories formant 7 divisions entièrement motorisées aux ordres du commissaire du peuple à l'intérieur ; 24 corps d'armée de 2 à 4 divisions d'infanterie, 77 % en divisions permanentes, 23 % en divisions territoriales ; 30 divisions de cavalerie, la plupart groupées en 7 corps de cavalerie de 2 à 3 divisions chacun. La répartition de ces grandes unités sur l'ensemble des territoires de l'URSS est intéressante à connaître..." (Jacques Frontière, La Sentinelle, 5 juillet 1939)

Collectif.

Comment les Français voyaient la France au XVIIe siècle.

Société d'Étude du XVIIe siècle, 1955, in-8°, 138 pp, broché, bon état (Bulletin de la Société d'Étude du XVIIe siècle n° 25-26)

I. Comment les Français voyaient la Constitution (Roland Mousnier) ; II. Comment les Français voyaient la Patrie (Victor-Lucien Tapié) ; III. Comment les Français voyaient l'impôt (Jean Meuvret) ; IV. Comment les Français voyaient le Pape (Aimé-Georges Martimort) ; V. Comment les Français voyaient l'Alsace et comment les Alsaciens voyaient la France (Georges Livet). — "La Société d'Étude du XVIIe siècle consacre périodiquement des numéros spéciaux de son bulletin à un important sujet qu'éclairent, de différents points de vue, les contributions de spécialistes. C'est ainsi que les numéros 25-26 de 1955 étudient en une élégante livraison « Comment les Français voyaient la France au XVIIe siècle ». Roland Mousnier présente l'ouvrage en dégageant l'intérêt de la question posée, puis il ouvre l'enquête par l'étude suivante : « Comment les Français voyaient la Constitution »... V.-L. Tapié a traité de la conception que les Français avaient de la patrie. Le mot n'était pas alors d'un usage courant. Le siècle a vu précisément l'idée de patrie se dissocier progressivement de la personne du monarque, suzerain suprême et fils aîné de l'Église. A la fin du règne de Louis XIV, une nation de « citoyens » se dessine. Pendant longtemps, le paysan n'a guère connu l'État que par l'exigence fiscale. C'est dire l'importance de l'étude de Jean Meuvret : comment voyaient-ils l'impôt ? Ici encore, la notion d'absolutisme est trop simple. L'impôt gardera longtemps les traces de son caractère de contribution « extraordinaire », donc consentie. Après la mise en sommeil des États Généraux, après 1614, la défense des privilèges a été la seule forme possible de résistance au despotisme. L'inconvénient était que le despotisme devenait ainsi le champion de l'égalité... Le chanoine Martimort nous explique comment les Français voyaient le Pape. Le sentiment de l'unité catholique n'a jamais été ébranlé (en dehors bien entendu des notables milieux protestants ou libertins). Mais la vivacité du gallicanisme réagit contre la « dévotion au pape » des ordres mendiants, des jésuites et des cercles pieux... Georges Livet, de l'Université de Nancy, explique dans une dernière étude, « comment les Français voyaient l'Alsace et comment les Alsaciens voyaient la France ». On sent quel intérêt nous avons pris à la lecture de ce petit volume. En un nombre de pages relativement réduit, il offre une véritable somme, sans accabler le lecteur d'un fatras d'érudition parcellaire. Ajoutons que chaque contribution est suivie d'une bibliographie à la fois étendue et pratique." (Louis Girard, Revue du Nord, 1955)

ACREMONT (Henri d').

La Terreur dans les Ardennes : Mogue-Vassant.

Paris, chez H.-G. Peyre, 1937, in-12, 208 pp, broché, bon état. Ex-libris de Labarre de Raillicourt

Les Ardennes, ce département si spécifique, marqué par les troubles fédéralistes de 1793, la Terreur de l'an II et la non moins vigoureuse réaction thermidorienne de l'an III...

ABD-AL-RAHMAN AL-JABARTÎ.

Journal d'un notable du Caire durant l'expédition française 1798-1801.

Albin Michel, 1979 in-8°, 429 pp, traduit et annoté par Joseph Cuoq, préface de Jean Tulard, une carte, notices biographiques, biblio, index, broché, couv. illustrée, dos insolé, bon état

"Jabartî, fin lettré, a tenu au jour le jour le récit des événements de l'occupation du Caire par les Français, récit dont on connaît plusieurs versions, mais dont J. Cuoq a traduit ici (et pour la première fois en français) la plus élaborée et la plus sereine. Collaborateur des Français (membre du troisième Diwan mis en place en novembre 1800), Jabartî demeure très discret sur le rôle de cet organisme et le sien propre. Relativement bien informé du fait de cette fonction et de ses relations, il voit cependant l'histoire du petit côté de la lorgnette : ainsi lui échappent l'importance de la bataille des Pyramides, et sans doute partiellement celle de cette confrontation inattendue entre l'Orient et l'Occident, de ce réveil du monde islamisé qui allait en découler. L'intérêt de son journal est ailleurs, dans cette notation quotidienne des petits et grands événements d'une occupation de trois ans : disettes, marché noir, révoltes, exécutions sommaires, exactions des soldats français, même si elles furent généralement réprimées, arrestations arbitraires, prises d'otages, vengeances, collaboration intéressée de certains. Ainsi Jabartî n'est pas tendre pour les chrétiens, Coptes ou Grecs ; il ne l'est pas davantage pour les attaques des Bédouins, coupables souvent de l'aggravation de la situation, ni pour les « voyous » responsables des séditions. Mais il est très proche du petit peuple du Caire, s'apitoye sur ses misères, ses soucis, ses angoisses. Hormis son grand intérêt historique, c'est sans doute, comme le suggère d'ailleurs le traducteur, dans la peinture des réactions populaires devant une occupation étrangère, que réside l'attrait essentiel de ce Journal, réactions de toujours et de partout que l'humanité du narrateur sait si bien mettre en valeur." (Paule Brasseur, Bulletin des bibliothèques de France, 1980) — "Grand bourgeois cairote, Al Djabarti donne un point de vue remarquable, lucide et nuancé, sur l'occupation française en Egypte." (Fierro, 2)

Collectif – ECPAD.

Avions de combat en Indochine.

La Documentation Française, 2016, in-8° carré (21 x 21), 86 pp, 78 photos d'époque, broché, couv. illustrée, bon état

Appelées dès 1945 à servir outre-mer, l'armée de l'Air et l'aéronautique navale doivent faire appel aux appareils des forces alliées désormais en grand nombre et sans emploi. Jusqu'à la fin du conflit indochinois en 1954, qu'ils soient aviateurs ou marins, les pilotes français depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale utilisent donc une douzaine d'avions de combat d'origine étrangère. Quelques appareils britanniques, comme le Supermarine Spitfire MK-IX ou le De Havilland Mosquito DH-98, mais aussi une très grande majorité d'avions américains, allant du Republic Thunderbolt P47 au Bell Kingcobra P-63 en passant par le Douglas SBD Dauntless, constituent ce parc d'Extrême-Orient. Parmi eux, six appareils ont participé aux terribles combats du camp retranché, au-dessus de la cuvette de Diên Biên Phu. Les Grumman Bearcat F8F et Hellcat F6F, le Curtiss Helldiver SB2C et le Chance Vought F4U Corsair ont fourni, comme chasseurs bombardiers, un appui aérien important aux troupes encerclées, tout comme l'ont fait les deux bombardiers, le Douglas Invader B-26 et le lourd quadrimoteur Consolidated Privateer PB4Y. Cet ouvrage, aux travers de photographies d'époque, présente ces six appareils emblématiques de la guerre d'Indochine. — Six appareils ont participé aux terribles combats du camp retranché, au-dessus de la cuvette de Diên Biên Phu : les Grumman Bearcat F8F, Hellcat F6F, Curtiss Helldiver SB2C, Chance Vought F4U Corsair, Douglas Invader B-26 et le lourd quadrimoteur Consolidated Privateer PB4Y. Cet ouvrage, aux travers de photographies d'époque, présente ces six appareils emblématiques de la guerre d'Indochine.

BERSTEIN (Serge).

Histoire du Parti Radical. 1 : La recherche de l'âge d'or. 1919-1926. – 2 : Crise du radicalisme. 1926-1939. (Thèse).

Presses de la FNSP, 1980-1981, 2 vol. gr. in-8°, 487 et 667 pp, sources et biblio, index, brochés, couv. illustrées, bon état, envoi a.s. à Jean-Pierre Rioux sur les 2 volumes

1. La recherche de l'âge d'or, c'est la tentative désespérée entreprise à l'initiative du Parti radical pour ramener la France à la Belle époque des débuts du XXe siècle, magnifiée par le souvenir, après le cauchemar de la première guerre mondiale et les déceptions de l'après-guerre. Pourquoi le Parti radical est-il apparu comme le promoteur d'une entreprise qui déborde largement ses rangs et répond aux désirs plus ou moins clairement formulés d'une grande partie des Français ? C'est à quoi l'ouvrage s'efforce de répondre en analysant la nature et la fonction du Parti radical dans la société française des débuts du XXe siècle, à travers l'héritage historique dont il est le détenteur, la sociologie de ses militants, son implantation et son audience dans le pays, ses idées et son programme. Sous la direction d'un leader prestigieux dont la personnalité domine la période, Edouard Herriot, les radicaux vont proposer aux Français, comme alternative à un présent décevant, la reconstitution d'un passé exalté. – 2. L'échec du projet de reconstitution du Bloc des gauches à travers le Cartel sur lequel s'était reconstruit le Parti radical, ouvre, à partir de 1926, la Crise du radicalisme. Au plan de la doctrine, les jeunes générations radicales entreprennent une révision des idées traditionnelles sur la base du réalisme et de l'adaptation à la France du XXe siècle, mais cette remise en cause des références historiques par les Jeunes-Turcs provoque au sein du parti un trouble considérable. Dans le domaine de l'action concrète, les leaders radicaux définissent désormais leur parti comme une formation centriste, même si l'attachement des militants à l'union des gauches conduit à pratiquer aux élections la discipline républicaine. Cette contradiction entre l'appui sur une majorité de gauche et une pratique centriste au pouvoir conduit le Parti radical à n'être plus qu'une force d'appoint des coalitions opposées de l'union nationale qui domine de 1934 à 1936, ou du Front populaire qui triomphe en 1936. En 1938, à la veille de l'effondrement d'un régime avec lequel il se confond, le Parti radical retrouve un rôle de premier plan, mais en tournant le dos aux traditions sur lesquelles il vivait depuis le XIXe siècle. — "Un lieu commun de la pensée politique est de dire que la France de l'entre deux-guerres était radicale-socialiste. Et, conséquence de cette observation donnée comme une évidence, la défaite de 1940 fut comprise comme celle de ce parti qui avait eu la prétention de se confondre avec la République (...) L'apport le plus solide de cet ouvrage est de démonter le mécanisme qui est au cœur du mystère du Parti radical, de ce parti où l'influence électorale est toujours allée de pair avec l'impuissance gouvernementale. En effet le Parti radical est dès ses origines une organisation électoralement efficace mais politiquement impuissante. Le parti naît en 1901. Mais c'est un parti qui est vieux avant d'avoir vécu. Toute la préhistoire heureusement rappelée par S. Berstein montre à quel point le poids des souvenirs été lourd. Au Parti radical il n'a jamais été question d'autre chose que de capter et de canaliser à des fins purement électorales un état d'esprit qui se disait "avancé" alors qu'en fait il était déjà "arrivé". "Arrivé" en 1901, car c'est le moment où, avec l'Affaire Dreyfus et bientôt le combisme, la franc-maçonnerie, qui en est la base, gagne des points décisifs dans sa lutte séculaire contre l'Eglise catholique. "Arrivé" encore en 1924, puisqu'après la Guerre et l'Union nationale, le Parti radical se reconstitue autour des classes moyennes dont une minutieuse étude de la nature, du comportement comme de l'assiette sociale montre que, farouchement attachées à la liberté économique et à la propriété privée qui leur donnent leur instrument de travail, elles sont déjà des classes en déclin. Efficace du point de vue électoral, le culte de l'esprit "avancé" qui domine la mentalité des militants et les motions des congrès n'a jamais été propice à l'émergence de l'esprit de gouvernement. Avec vingt ans de décalage, l'opposition entre Combes (électoralement représentatif) et Clemenceau (le solitaire qui gouverne) se retrouve dans le duel qui oppose Herriot à Caillaux. (...) Le livre de Berstein se termine en 1926, c'est-à-dire juste avant le retour de Poincaré qui sera le dernier à concilier l'inconciliable." (Odile Rudelle, Revue française de science politique, 1981)

BERSTEIN (Serge).

Histoire du Parti Radical. 1 : La recherche de l'âge d'or. 1919-1926. (Thèse).

Presses de la FNSP, 1980, gr. in-8°, 487 pp, 23 cartes, 7 tableaux, biblio, index, broché, bon état

Tome 1 seul (sur 2). — La recherche de l'âge d'or, c'est la tentative désespérée entreprise à l'initiative du Parti radical pour ramener la France à la Belle époque des débuts du XXe siècle, magnifiée par le souvenir, après le cauchemar de la première guerre mondiale et les déceptions de l'après-guerre. Pourquoi le Parti radical est-il apparu comme le promoteur d'une entreprise qui déborde largement ses rangs et répond aux désirs plus ou moins clairement formulés d'une grande partie des Français ? C'est à quoi l'ouvrage s'efforce de répondre en analysant la nature et la fonction du Parti radical dans la société française des débuts du XXe siècle, à travers l'héritage historique dont il est le détenteur, la sociologie de ses militants, son implantation et son audience dans le pays, ses idées et son programme. Sous la direction d'un leader prestigieux dont la personnalité domine la période, Edouard Herriot, les radicaux vont proposer aux Français, comme alternative à un présent décevant, la reconstitution d'un passé exalté. — "Un lieu commun de la pensée politique est de dire que la France de l'entre deux-guerres était radicale-socialiste. Et, conséquence de cette observation donnée comme une évidence, la défaite de 1940 fut comprise comme celle de ce parti qui avait eu la prétention de se confondre avec la République (...) L'apport le plus solide de cet ouvrage est de démonter le mécanisme qui est au cœur du mystère du Parti radical, de ce parti où l'influence électorale est toujours allée de pair avec l'impuissance gouvernementale. En effet le Parti radical est dès ses origines une organisation électoralement efficace mais politiquement impuissante. Le parti naît en 1901. Mais c'est un parti qui est vieux avant d'avoir vécu. Toute la préhistoire heureusement rappelée par S. Berstein montre à quel point le poids des souvenirs été lourd. Au Parti radical il n'a jamais été question d'autre chose que de capter et de canaliser à des fins purement électorales un état d'esprit qui se disait "avancé" alors qu'en fait il était déjà "arrivé". "Arrivé" en 1901, car c'est le moment où, avec l'Affaire Dreyfus et bientôt le combisme, la franc-maçonnerie, qui en est la base, gagne des points décisifs dans sa lutte séculaire contre l'Eglise catholique. "Arrivé" encore en 1924, puisqu'après la Guerre et l'Union nationale, le Parti radical se reconstitue autour des classes moyennes dont une minutieuse étude de la nature, du comportement comme de l'assiette sociale montre que, farouchement attachées à la liberté économique et à la propriété privée qui leur donnent leur instrument de travail, elles sont déjà des classes en déclin. Efficace du point de vue électoral, le culte de l'esprit "avancé" qui domine la mentalité des militants et les motions des congrès n'a jamais été propice à l'émergence de l'esprit de gouvernement. Avec vingt ans de décalage, l'opposition entre Combes (électoralement représentatif) et Clemenceau (le solitaire qui gouverne) se retrouve dans le duel qui oppose Herriot à Caillaux. (...) Le livre de Berstein se termine en 1926, c'est-à-dire juste avant le retour de Poincaré qui sera le dernier à concilier l'inconciliable." (Odile Rudelle, Revue française de science politique, 1981)

BIGELOW (Poultney).

Mes Souvenirs de Prusse.

Payot, 1917, in-12, xix-316 pp, traduit de l'anglais (“Prussian Memories, 1864-1914”), broché, dos recollé, bon état. Edition originale de la traduction française établie par M. Henriot-Bourgongne, enrichie d'un envoi a.s. sur le 1er plat de couverture, d'un petit mot manuscrit en anglais où l'auteur dit s'être laissé pousser la barbe et avoir été décoré Chevalier de la Légion d'honneur depuis la dernière fois où lui et le dédicataire se sont vus, et d'une photo originale signée de l'auteur

Poultney Bigelow (1855-1954) est le fils de John Bigelow, qui fut successivement ambassadeur des États-Unis en France, dans les dernières années du règne de Napoléon III, et en Prusse, au moment du désastre de 1870 et de la création de l'Empire d'Allemagne. Il fut le compagnon de jeux et l'ami de Guillaume II, alors petit-fils du souverain. — "M. Bigelow est le fils de John G. Bigelow, ambassadeur des États-Unis en France sous Napoléon III, puis en Prusse en 1870 et pendant les années qui suivirent le traité de Francfort. Tout enfant, il fut conduit par le Dr Hinzpeter auprès de ses deux pupilles, les princes Guillaume et Henri, fils du prince impérial Frédéric et fut le compagnon de leurs jeux. Guillaume II devenu empereur n'a pas oublié son ancien camarade qui fut invité non seulement dans le cercle intime de la cour, mais encore à des manœuvres impériales de l'armée et de la flotte, ainsi qu'au voyage de l'empereur en Grèce, lors des fiançailles du diadoque Constantin avec la sœur du Kaiser. Il a donc été en situation de voir de près le monde officiel de Berlin. On lui doit un ouvrage très documenté : “History of the german struggle for liberty, 1806-1848”, où il prouva qu'il connaissait aussi bien l'histoire du pays que les différentes classes de la société. Témoin intéressant à consulter s'il en fut. D'abord grand admirateur de l'Allemagne, il ne tarda pas à constater la place excessive et néfaste qu'y prenait de plus en plus le régime prussien. Américain à l'esprit très libéral et très libre, qui avait goûté le charme de l'esprit français et apprécié l'éminente qualité du gentleman britannique, il finit par être fatigué jusqu'à la nausée de la morgue des junkers, de l'esprit militariste qui fausse l'éducation, le caractère, la politique économique et jusqu'à la science elle-même. Quant à l'empereur, il note son intelligence, son charme personnel, mais aussi une certaine grossièreté de manières... Il regrette qu'il se soit compromis dans les aventures d'une politique personnelle qui prit de bonne heure un caractère de provocation à l'égard des puissances rivales comme l'Angleterre et la France. Il ne lui pardonne pas plus son télégramme au président Krûger que l'insolence de l'amiral Diederichs à l'égard de Dewey et de la marine de guerre américaine. La brutalité prussienne, qu'il retrouve à la base du grand effort allemand depuis un demi-siècle, lui est odieuse. Il déteste Bismarck et il ne parle de son fils Herbert qu'avec mépris." (Ch. Bémont, Revue Historique, 1917)

BINDEL (Victor).

Un rêve de Napoléon. Le Vatican à Paris (1809-1814).

Alsatia, 1942 pt in-8°, 206 pp, 4 pl. de gravures et fac-similés hors texte, note bibliographique, index, broché, bon état

Le Pape Pie VII et l'Empereur Napoléon. – L'Exode des Cardinaux romains en France. – Les Évêques entre le Pape et l'Empereur. – Le Concile impérial de 1811. – Le Pape captif à Savone. – Le Vatican à Paris. – Le Concordat de Fontainebleau en 1813. – L'Église de France au déclin de l'Empire. — "Le titre du livre veut faire entendre que tout le drame des heurts entre Napoléon et Pie VII s'explique par le rêve où s'obstina l'empereur d'Occident d'amener le pape à Paris, élevé au rang de capitale nouvelle du monde catholique. Développée avec insistance, aux chapitres Ier, IV et .VI, et en conclusion, l'idée contient une grande part de vérité ; mais, elle aurait gagné sans doute à être nuancée, en tenant plus précisément compte des divers moments du conflit politico-religieux. Ce grand rêve napoléonien fut évidemment celui de 1810, où l'empereur d'Occident jette les bases du prodigieux édifice qu'il se flatte d'élever sur l'Europe. (...) Nous soulignerons simplement un certain nombre d'aspects neufs de l'ouvrage de M. Bindel. En dehors de quelques détails intéressants sur les cardinaux noirs et sur les réactions de divers diocèses dans la crise politico-religieuse, deux chapitres se détachent nettement par leur importance. Le premier est celui qui traite du concile de 1811, ou, comme dit à bon droit l'auteur, du « concile impérial ». (...) Plus neuve encore paraît être l'étude, faite au chapitre suivant (p. 110 et suivantes), du rôle de l'archevêque de Tours, de Barral, à Savone, fin 1811-début 1812..." (A. Latreille, Revue d'histoire de l'Église de France, 1943)

BIZARDEL (Yvon).

Les Américains à Paris sous le règne de Louis XVI et la Révolution. Notices biographiques.

Chez l'Auteur, 1978, pt in-8°, 228 pp, une illustration sur double page (« Vue de Paris, prise de la maison ci-devant de Franklin », dessin à la plume de John Trumbull, daté de 1786), index, broché, couv. à rabats, bon état. Peu courant

"Yvon Bizardel a eu l'excellente idée de publier un annuaire des Américains vivant à Paris à la fin de l'Ancien Régime et au début de la Révolution. II en a exclu des noms trop connus, tels Jefferson ou Franklin. On y trouve des indications biographiques précieuses pour des hommes d'affaires, marins, officiers... qui eurent Paris pour domicile, sans aucune prescience des épisodes révolutionnaires." (Claude Fohlen, Revue Historique, 1980)

BLUMENKRANZ (Bernhard)(dir.).

Histoire des Juifs en France.

Toulouse, Privat, 1972, gr. in-8° carré, 478 pp, 36 pl. de gravures et photos hors texte, 5 cartes, repères chronologiques, index, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état (Coll. Franco-Judaïca, 1). Edition originale, un des 3150 ex. numérotés sur vélin spécial Condat

"... Gràce au gros volume que dix historiens, conduits par Bernhard Blumenkranz, consacrent aux Juifs français, on possède désormais une synthèse commode, claire et bien documentée, qui fournit les références indispensables, classe les faits et les dates et permet de dépasser le niveau du simple récit pour arriver à une interrogation plus profonde sur la condition et la personnalité des Juifs français." (Pierre Sorlin, Annales ESC, 1976)

BLASSELLE (Bruno).

Chemins de rencontre : l'Europe avant la lettre.

Editions Hervas, 1992, in-4°, 180 pp, préface d'Emmanuel Le Roy Ladurie, nombreuses illustrations, la plupart en couleurs, biblio, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état

Une histoire de l'Europe à travers ces voyageurs pacifiques que furent pèlerins, marchands, imprimeurs, savants ou diplomates du Moyen Age et de la Renaissance, incarnant les valeurs qui constituent le ciment de l'unité européenne : l'hospitalité, l'échange et la solidarité. L'illustration de l'ouvrage puise dans les collections de la Bibliothèque nationale de France.

BOIGNE (Eléonore Adèle d'Osmond, comtesse de).

Récits d'une tante. Mémoires de la comtesse de Boigne née d'Osmond, publiés intégralement d'après le manuscrit original par Charles Nicoullaud.

Plon, 1908, 4 vol. in-8°, xxxv-505, 434, 448 et 547 pp, 3 portraits en frontispice (le 1er volume est orné d'un portrait en héliogravure sanguine de la comtesse d'après un portrait peint par J. Isabey, le second d'un portrait d'Éléonore Dillon, marquise d'Osmond par le même peintre, le 4e volume comprend un portrait de la comtesse de Boigne plus âgée), un fac-similé recto-verso, pièces justificatives, index, reliures demi-basane fauve, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et tomaisons dorés, dos lég. frottés, bon état

Complet. Texte de premier ordre sur l'émigration, l'opposition sous l'Empire et pour l'histoire de la Restauration. Tome 1 : 1781-1814 ; Tome 2 : 1815-1819 ; Tome 3 : 1820-1830 ; Tome 4 : 1831-1866. Fragments. « Seul le tome I intéresse l’Empire. Il est particulièrement riche en anecdotes sur l’opposition royaliste (portraits de Mme Récamier, de Mme de Chevreuse, d'Alexis de Noailles, de Chateaubriand). Quelques détails peu connus sur le mécontentement suscité par les gardes d'honneur et la conscription. Mais on ne perdra pas de vue qu'il s'agit de l'œuvre d'un adversaire de l'Empire.» (Tulard, 173). Texte également capital pour l'Emigration (Fierro, 169), et, d'une façon générale, pour la Restauration : «Commencés en 1835 et tenus ensuite au jour le jour, ces mémoires intéressent la Restauration pour les vol. 2 et 3. Trait d’union entre la société impériale et les milieux liés à l’émigration, la comtesse de Boigne a joué un rôle non négligeable en 1814. Elle a ensuite suivi son père, ambassadeur, à Turin et à Londres, avant de se fixer définitivement en France. Après la Révolution de Juillet, elle a mis toute son influence au service du nouveau régime. Du fait de sa liaison intime avec Pasquier, elle a pu connaître bien des choses.» (Bertier, 131)

MIQUEL (Bastien).

Joseph de Maistre. Un philosophe à la cour du Tsar.

Albin Michel, 2000, in-8°, 254 pp, postface de Jean-Louis Darcel, notes bibliographiques, broché, couv. illustrée, bon état

En 1802, Joseph de Maistre, écrivain, magistrat, noble exilé par la Révolution, est nommé, par Victor-Emmanuel 1er de Sardaigne, ambassadeur auprès du Tsar. Pendant quinze ans, il va observer le monde depuis Saint-Pétersbourg (notamment la Russie et le destin de Napoléon). Historien, Bastien Miquel livre ici une partie de sa correspondance (1803-1820), issue des archives de la famille de Maistre. — En 1802, Joseph de Maistre, écrivain et philosophe, exilé en Savoie puis en Sardaigne par la Révolution, est nommé par le roi Victor-Emmanuel 1er de Sardaigne ambassadeur auprès du tsar Alexandre 1er. La route est longue – Pompéi, Rome, Florence, Venise, Bologne, puis Vienne et Cracovie – qui le mènera jusqu'à Saint-Pétersbourg. C'est de cette ville éclatante où de nombreux Européens ont trouvé refuge qu'il va, quinze années durant, observer et commenter le destin de la France, contempler Napoléon, ses gloires et ses défaites. C'est là aussi qu'il écrira Les Soirées de Saint-Pétersbourg, publiées en 1821. Fondé sur des archives familiales inédites, cet ouvrage reconstitue l'extraordinaire parcours d'un des personnages les plus controversés de son époque. Décrié par Sartre, redécouvert par Camus puis par Cioran qui souligne son importance dans la philosophie de l'histoire, le sulfureux comte savoyard méritait aujourd'hui d'être reconsidéré. En historien passionné, Bastien Miquel s'y attache avec un indéniable talent.

SÉDILLOT (René).

Les deux cents familles.

Perrin, 1988, in-8°, 238 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Vérités et légendes)

Il eut son heure de gloire, le slogan des « deux cents familles », maîtresses occultes des destinées françaises. C'est le 28 octobre 1934, à la tribune du congrès radical de Nantes, qu'Edouard Daladier l'a lancé. La formule a fait recette, elle a contribué à la victoire du Front populaire. Ce monstre à deux cents têtes – toujours les mêmes – qui, de génération en génération, aurait tenu, directement ou indirectement, les rênes du pouvoir et symbolisé l'exploitation des travailleurs, a eu la vie longue. Un demi-siècle plus tard, le slogan et ses succédanés gardent encore des vertus politiques. Tour à tour, il a engendré « le mur de l'argent », les trusts, les grands monopoles, les multinationales - et jusqu'aux « noyaux durs » des sociétés privatisées. Riche progéniture, que ne cesse d'entretenir le mythe des puissances d'argent auxquelles s'allieraient ou se heurteraient les gouvernements. Est-ce bien un mythe ? Il a pris sa source dans l'ancien statut de la Banque de France, qui réservait son assemblée à ses deux cents plus gros actionnaires. Il s'est concrétisé dans le conseil de régence de cette même Banque de France, où-siégèrent durant des décennies des Rothschild, des Mallet, des Hottinguer et des Wendel. Il ne s'est pas volatilisé du jour où la Banque est devenue une institution d'État. Avec la clarté et la précision qu'on lui connaît, René Sédillot démêle, de 1804 à nos jours, dans les antécédents et la postérité des « deux cents familles », la part de la légende ou de la polémique et la part de la vérité. Le rôle de certaines lignées économiques ou financières, dans l'histoire de la France, n'est pas négligeable. Mais il est loin d'être décisif et il n'a pas joué, seulement en faveur de la droite. Il a été tenu en échec plus souvent qu'il ne s'est imposé. Les individus, en fin de compte, ont pesé plus que les familles. Mais les slogans ont la vie dure. Celui des « deux cents familles », plus ou moins rajeuni, est toujours prêt à resservir.

ANGLADE (Jean).

Les Montgolfier.

Perrin, 1990, in-8°, 333 pp, 16 pl. de gravures hors texte, un tableau généalogique, 2 fac-similés, biblio, reliure skivertex éditeur, demi-jaquette illustrée, rhodoïd, bon état

Extrêmement documenté sur l'ensemble de la famille Montgolfier depuis son origine et plein d'humour, le livre retrace la belle aventure de ces Auvergnats qui, de père en fils, depuis le XVe siècle n'ont cessé de perfectionner la fabrication du papier. En 1783, Joseph et Etienne inventèrent la montgolfière en même temps qu'ils introduisirent en France le vélin. — "Leur père exploitait une manufacture de papiers qu'il avait étendue et perfectionnée et dont il vivait à l'aise au milieu de ses neuf enfants, de plusieurs parents et de ses ouvriers. Chose curieuse, tous ses enfants montrèrent du goût pour les sciences. principalement pour la mécanique. mais deux d'entre eux seulement ont laissé un souvenir durable. Joseph-Michel et Jacques-Etienne car l'aérostat, c'est eux. Mais le véritable inventeur fut Joseph. Toutefois, on peut bien dire « les » Montgolfier ainsi qu'il ressort du livre que Jean Anglade vient de leur consacrer." (Lectures, 58, nov-déc 1990)

ALPHANDÉRY (Paul) et Alphonse DUPRONT.

La Chrétienté et l'idée de Croisade. 2. Recommencements nécessaires (XIIe-XIIIe siècles).

Albin Michel, 1959, in-8°, ix-336 pp, biblio, index, broché, qqs soulignures crayon, bon état (Coll. L'Evolution de l'Humanité)

"D'autres ouvrages ont retracé l'histoire militaire et politique des croisades ; celui-ci analyse un phénomène d'histoire des religions et de sociologie religieuse : « la croisade » telle que l'ont sentie et vécue ces troupes d'hommes, de femmes et d'enfants qui sont partis, trois siècles durant, à la conquête de la Terre Sainte. Celle-ci est « comprise comme conquête du royaume des saints, de la Jérusalem céleste s'identifiant à la Jérusalem terrestre » t. II, p. 74). On a l'espoir que là se réalisera une société nouvelle et s'instaurera la justice. Cette certitude apocalyptique est surtout sensible dans les lettres d'Innocent III et dans les croisades d'enfants qui sont étudiées d'une manière saisissante au cours du tome II. Mais tout est mélange dans ces mouvements de foule. Les sentiments mystiques les plus purs, sinon les plus sages, s'allient aux intérêts et aux passions les plus sordides. Le visionnaire côtoie le marchand d'esclaves (nombre d'enfants partis pour Jérusalem furent vendus par des « croisés » comme esclaves aux Sarrazins) ; le pénitent côtoie l'homme qui fuit ses créanciers ; et les enfants marchent la main dans la main avec les prostituées, pendant que d'autres font des affaires avec ceux-là mêmes que l'on vient combattre. On voit aussi les croisades engendrer les persécutions et le massacre des Juifs, puis des hérétiques : quand on va tuer du Sarrazin, pourquoi laisser derrière soi des infidèles ? Ce n'est qu'avec les Vaudois et les Cathares, puis avec François d'Assise, que naît la question : en fait, est-il légitime d'aller tuer des hommes, même s'ils ne sont pas chrétiens ? Ce livre est une innovation dans l'historiographie des croisades par l'angle nouveau sous lequel il les étudie. Et son intérêt n'est pas moins grand par les réflexions qu'il provoque. C'est une étude magistrale." (Pierre Nautin, Revue de l'histoire des religions, 1961) — Salué comme novateur lors de sa parution dans les années cinquante, cet ouvrage issu d'un manuscrit laissé inachevé par Paul Alphandéry (1875-1932), repris et augmenté par son disciple Alphonse Dupront (1905-1990), a considérablement renouvelé l'historiographie de la Croisade. Selon Michel Balard, professeur d'histoire médiévale, les deux auteurs ont su mettre "au premier plan la masse du peuple chrétien dans sa sensibilité et ses comportements quotidiens en un moment où l'histoire des mentalités en était encore à ses premiers balbutiements." — "Avec le chanoine Etienne Delaruelle, P. Alphandéry est sans conteste l'un des médiévistes français qui ont le mieux contribué à la métamorphose de l'histoire de la chrétienté médiévale. Contestant le monopole de l'histoire ecclésiastique traditionnelle, résolument politique et institutionnelle, ses recherches novatrices ont ouvert la voie à une histoire religieuse apte à saisir, dans un même regard, clercs et laïcs, champions de la vie spirituelle et croyants ordinaires. Sans négliger le rôle de l'institution ecclésiale, il a mis l'accent sur des aspects jusque-là négligés de la culture religieuse des chrétiens du Moyen Age, comme les mentalités populaires prophétiques, les pratiques pénitencielles et dévotionneïïes qu'étaient les pèlerinages, les liturgies collectives, les mouvements de masse tels que les croisades... La grande force du livre réside dans sa prise en compte délibérée d'un matériau, si l'on peut dire, souterrain, comme dans une sensibilité novatrice aux foules, aux chefs populaires, aux prophéties, aux miracles, à tous les débordements d'enthousiasme collectif. La Chrétienté et l'idée de Croisade demeure, près d'un demi-siècle après sa première parution, le meilleur ouvrage disponible sur les phénomènes qu'il étudie." (Gary Dickson, Bibliothèque de l'École des chartes, 1997)

ARMENGAUD (André).

Les Populations de l'Est-Aquitain au début de l'époque contemporaine. Recherches sur une région moins développée (vers 1845 - vers 1871). (Thèse).

P. et La Haye, Mouton et Co, 1961, gr. in-8°, 592 pp, 32 cartes et tableaux, biblio, index, broché, marque au dos, pt tache sur la couverture, bon état

"Etude sur l'Ariège, la Haute-Garonne, le Tarn et le Tarn-et-Garonne, divisée en trois parties : La première décrit l'état économique, social et démographique de la région vers la fin de la Monarchie de Juillet. La seconde traite des transformations de l'économie, de la société, et de la population régionales, de la fin de la Monarchie de Juillet aux premières années de la Troisième République. La troisième, est consacrée à l'étude de l'esprit public. (...) On voit ce que l'ouvrage apporte de nouveau : à l'image d'un sud-ouest prospère, il substitue le tableau d'une région à l'économie et au niveau de vie médiocres, où, dans la période considérée, la dépopulation s'explique plus par l'émigration que par la « dénatalité »." (Population, 1963)

MIOT-PUTIGNY.

Putigny, grognard d'Empire.

Gallimard, 1950, in-12, 254 pp, broché, un portrait de Putigny en médaillon au 1er plat, bon état. Edition originale (Tulard, 1191)

Jean-Marie Putigny est une des figures de l'Épopée qui, comme Coignet ou Barrès, attirent le respect et la sympathie. Né en 1774, orphelin, il s'engage en 1791 dans l'armée française, rejoignant à pied son régiment, le Navarre-Infanterie. Il est dépourvu de toute éducation, mais, comme Coignet, il apprendra à lire et écrire au hasard de sa carrière. Il fait les campagnes d'Italie, rencontrant Bonaparte pour la première fois à Rivoli. Il assiste au sacre, le 2 décembre 1804, avant d'être à Austerlitz, avec la division Friant, du corps d'armée de Davout. Il y sauve son drapeau, ce qui lui vaut la croix des mains de l'empereur. Il se distingue à Eylau et, en 1809, à Eckmühl, Ratisbonne (où il gagne ses galons de lieutenant et... une baronnie). Il est bien sûr à Wagram, dont il nous compte quelques épisodes. Il sera capitaine lorsqu'il fera la campagne de Russie. Il n'en revient qu'avec 4 des 136 soldats de sa compagnie. Durant les Cent-Jours, il est blessé à Ligny, mais ne participe pas à Waterloo, se trouvant avec Grouchy à Wavre.. Lorsque le nouveau régime met fin à sa carrière, il a derrière lui 24 années de service et 60 batailles. En 1840, il assiste au Retour des Cendres. Il décède le 5 mai 1849, à l'âge de 75 ans, soit le jour du 28e anniversaire de la mort de l'empereur ! — "Mémoires très arrangés..., les récits d'Auerstaedt, Eylau, Wagram, de la campagne de Russie et de Waterloo sont probablement enjolivés." (Tulard, 1191)

GYP.

Du temps des cheveux et des chevaux. Souvenirs du Second Empire.

Calmann-Lévy, 1929, in-12, 236 pp, broché, bon état

"Qui lit encore Gyp aujourd'hui ? Au mieux on réduit la femme de lettres à ses passions politiques : nationalisme, fidélité à ses convictions bonapartistes. Son conservatisme à tous crins, son antisémitisme notoire, son engagement et son militantisme actif dans les rangs des antidreyfusards, n'appellent guère, au premier abord, la sympathie d'un lecteur qui, lui, bénéficie du recul et du jugement de l'Histoire. Au reste, de l'abondante production de Gyp, plus de cent romans, un seul a été réédité, Le Mariage de Chiffon, dans la collection du « Livre de Poche », en 1972... Femme de lettres, Gyp l'est devenue par nécessité, afin de gagner sa vie et d'élever ses trois enfants quand, après quelques années d'un mariage décevant, elle se sépare de son mari, le comte Roger Martel de Janville. Elle n'en reçoit alors qu'une aide financière épisodique, qui cesse d'ailleurs complètement en 1895... D'après son autobiographie (“Souvenirs d'une petite fille”, 1928), Sibylle Aimée Marie Antoinette Gabrielle de Riqueti de Mirabeau est née le 16 août 1849 à Coët-Sal, « un petit château situé à côté du village de Mériadec (...) tout près de Sainte-Anne d'Auray et de Quiberon ». Très vite ses parents se séparent. Elle est élevée à Nancy, chez et par ses grands-parents maternels. Avant d'épouser le comte Martel de Janville, à 20 ans, la jeune Sibylle a fait l'objet de plusieurs demandes en mariage qui n'ont pas abouti. Elle demeure à Nancy jusqu'en 1879, date où elle s'installe avec ses trois enfants dans la maison de Neuilly où elle devait vivre jusqu'à sa mort, en 1932. En 1879, Gyp a 30 ans. Elle a écrit deux autres livres de souvenirs : “Du temps des cheveux et des chevaux” (1929) et “La Joyeuse Enfance de la Troisième République” (1931)." (Lucette Czyba, Romantisme, 1992)

SUAREZ (Georges).

Briand, sa vie, son œuvre, avec son Journal et de nombreux documents inédits. Tome II. Le Faiseur de calme, 1904-1914.

Plon, 1938, in-8°, iii-515 pp, 9 gravures hors texte, broché, bon état

Tome II seul (sur 6) de cette monumentale biographie d'Aristide Briand (1862-1932).

GIRARDIN (Stanislas de).

Discours et opinions, Journal et souvenirs.

P., Moutardier, 1828 3 vol. in-8°, xii-655,532,444 pp, tomes I à III seuls (sur 4), reliures demi-veau glacé, dos à nerfs ornés, tranches jaspées (rel. de l'époque). Edition originale. Bon exemplaire finement relié à l'époque, mais il manque le tome IV et dernier

Député à l'Assemblée Législative, emprisonné sous la Terreur, libéré à la mort de Robespierre, président du Tribunat, rallié à Napoléon, Girardin (1762-1827) siègea dans le rang des libéraux sous la Restauration. Les deux premiers volumes renferment les Discours et opinions de 1791 à 1826. Les tomes III et IV contiennent le Journal et souvenirs. Avec entre autres des souvenirs sur le camp de Boulogne et la création de la Légion d'honneur, l'armée de Naples aux côtés de Joseph (1806-1807) qu'il suivit en Espagne en 1808, etc. (Fierro, 632, Tulard, Addendum, Bertier, 649).

CHRISTOPHE (Robert).

Mademoiselle de Sombreuil. Héroïne de la Révolution française.

Plon, 1965, in-8°, 291 pp, sources, broché, couv. illustrée à rabats, bon état, envoi a.s. à un camarade de captivité (Oflag XVII A)

"Une bonne biographie de Mlle de Sombreuil. Elle était la fille du gouverneur des Invalides, ce qui nous vaut un récit de la prise de l'hôtel le 14 juillet 1789 au matin. Mais Mlle de Sombreuil est surtout fameuse pour avoir sauvé son père au cours des massacres de septembre 1792, en buvant, dit-on, un verre de sang : l'auteur, pas plus que Pierre Caron, n'a pu déterminer s'il s'agissait de vin rouge ou de vin taché de sang. Sauvé alors, le marquis de Sombreuil devait être condamné à mort, à la suite de la loi du 22 prairial, par le Tribunal révolutionnaire et exécuté avec les « parricides » Ladmirat et Cécile Renault le 17 juin 1794. Sa fille fut libérée après le 9 thermidor, son fils, qui avait émigré, participa à l'expédition de Quiberon et fut fusillé le 28 juillet 1795. Après la mort de son frère, Mlle de Sombreuil gagna l'Angleterre. Elle y épousa Charles de Villelume ; le ménage vécut en Allemagne pendant l'Empire et rentra en France en 1814, il ne reçut guère de faveurs du gouvernement de la Restauration. Mme de Villelume mourut en 1824." (J. Godechot, Revue Historique)

SUBILEAU-WISEMAN (Claude).

"Histoire de France". Période mouvementée : humoristique. Le Débarquement du 6 juin 1944 et la Libération.

Editions EDITIC, 1994, in-8°, 16 pp, broché agrafé, couv. illustrée, bon état

Curieuse plaquette, peu courante, décrivant en dessins en couleurs avec légendes (un peu à la façon des livres d'enfants d'autrefois) le Débarquement et la Libération. Les personnages sont tous des canards (jaunes : Français et Alliés, verts : Allemands ou boches, rouges : communistes).

GUNTHER (Hans F. K.).

Mon témoignage sur Adolf Hitler.

Éditions Pardès, 1990, in-8°, 171 pp, traduit de l'allemand (Mein Eindruck von Adolf Hitler, 1969), broché, bon état

Hitler fut-il réellement – comme je me le demande – un être privé de ce "soi-même", de ce noyau de l'essence du calme intérieur ? Qui serait autorisé à le lui reprocher ? Il est permis de désapprouver ou d'approuver les actes d'un homme, de les juger utiles ou nuisibles ; on peut le trouver apte ou inapte à assumer un poste de direction ; il n'est point permis de lui reprocher la nature qu'il tient de ses ascendants. – Dans la vie politique de Hitler y eut-il jamais des heures de recueillement ? A-t-il jamais réussi à faire dériver son grand "intellect" de la voie de sa volonté fanatique ? – Hitler fut-il ce que l'on a coutume d'appeler une "figure tragique" ? Non. Sa mort, dans l'état d'aliénation mentale causé par les "remèdes" de son médecin personnel, fut tout simplement effroyable et non tragique. Ce fut une mort dans un état d'irresponsabilité et, dès lors, nullement une mort "tragique". – Mes impressions se bornent à une rétrospective générale se situant de 1919 à 1945 – rétrospective qui s'achève avec la mort de Hitler.

DAIX (Pierre).

J'ai cru au matin.

Laffont/Opéra Mundi, 1976, gr. in-8°, 471 pp, 18 photos et un plan de Mauthausen sur 8 pl. hors texte, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Vécu)

Souvenirs de l'auteur (1922-2014), communiste en 1939, arrêté en 1941, interné à Mauthausen jusqu'en 1945, intime de Picasso, collaborateur d’Aragon, écrivain et critique d’art, il fut un témoin exceptionnel des engagements et des contradictions du XXe siècle. — Pierre Daix : un nom qui a symbolisé, pour plusieurs générations, l'intellectuel communiste. Et, au temps de la guerre froide, l'intellectuel stalinien. Contre David Rousset ne défendait-il pas, aux Lettres Françaises, la thèse selon laquelle le Goulag n'existait pas ? Mais, en 1963, c'est lui qui préface l'édition française d'« Une journée d'Ivan Denissovitch », et c'est le bannissement de Soljenitsyne qui le conduit à quitter le Parti communiste en 1974. Cette trajectoire qui paraît ressembler à quelques autres est, en fait, exceptionnelle. Car Daix, résistant en 1940, déporté à Mauthausen, secrétaire de Charles Tillon, ministre de l'Armement de De Gaulle en 1945, rédacteur en chef des Lettres Françaises, a connu bien des centres de décision du Parti. Intime de Picasso, second d'Aragon durant un quart de siècle, protégé par Maurice Thorez, aujourd'hui gendre d'Artur London, acteur et témoin Pierre Daix a mesuré les silences qui dénaturent l'histoire du Parti. Aussi ressuscite-t-il dans son récit de nombreux militants que les zigzags de la politique ont jetés dans les oubliettes et dont certains ont tenu des rôles de premier plan... — "Ceci n'est pas l'histoire de ma vie, ni même exactement une autobiographie politique. ... j'ai voulu reconstruire l'itinéraire de guerre au terme duquel je me suis trouvé être un stalinien..." — "Il a longtemps été « le plus jeune » : dans sa classe du lycée Henri-IV, un endroit où un gamin de banlieue comme lui était une exception ; au Parti communiste clandestin dans lequel il entre l'année de ses dix-sept ans, en 1939 ; au camp de Mauthausen, où il passe treize mois (mars 1944-avril 1945). « Moi j'étais survivant à vingt ans, mes copains, eux, ont été fusillés en 1942, dit Pierre Daix. J'ai toujours été un survivant. Et quand je pense à toutes ces vies fauchées... » Au terme d'une destinée mouvementée, dans ce XXe siècle qui vient de s'achever, Pierre Daix, romancier, essayiste (une soixantaine de livres en tout), qui fut rédacteur en chef du quotidien “Ce soir”, puis de l'hebdomadaire “Les Lettres françaises”, a gardé intact son désir de comprendre et de penser sa vie. Biographe d'Aragon et de Fernand Braudel, ami de Picasso, il a beaucoup écrit sur lui, mais également sur Matisse, Soulages et quelques autres. Il fut l'un des premiers, il y a un quart de siècle, à s'interroger sur son aventure communiste, qui prenait fin (J'ai cru au matin, 1976)..." (J. Savigneau, Le Monde, 2001) — Table : Les années d'apprentissage (1939-1944) ; Je fais la guerre (1944-1947) ; Les années de certitude (1947-1950) ; Les soupçons (1951-1956) ; Le temps de la réparation (1956-1976).

ARON (Jean-Paul), Paul DUMONT, Emmanuel LE ROY LADURIE.

Anthropologie du conscrit français, d'après les comptes numériques et sommaires du recrutement de l'armée (1819-1826). Présentation cartographique.

P.-La Haye, Mouton, 1972, gr. in-8°, 262 pp, nombreux tableaux et cartes, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Ecole Pratique des Hautes Etudes, VIe section. Civilisations et Sociétés, 28), envoi a.s. de J.-P. Aron (nom du destinataire découpé)

De 1819 à 1830, les bureaucrates des conseils de révision ont accumulé des données de toute sorte, sur la santé, la stature, le comportement, le métier, l’instruction des millions de jeunes Français qui défilaient chaque année sous la toise du recrutement militaire. C’est ce regard collectif des bureaucrates sur les conscrits que reconstitue le présent ouvrage. Émerge de ce regard une anthropologie de la jeunesse française, dans ses masses innombrables, à la veille de la révolution industrielle. — "Bilan annuel d'une « classe d'âge », les comptes numériques et sommaires établis à la suite des appels de recrues pour le service militaire, au cours de la Restauration, sont conservés aux Archives nationales. C'est un matériau d'ordre démographique, d'abord, mais assorti de nombreuses données anthropologiques – au sens le plus large de ce dernier mot – et répondant en outre à certaines questions que pose l'histoire sociale. (...) L'étude de M. Jean-Paul Aron (Taille, maladie et société : essai d'histoire anthropologique, p. 191-262) procure un premier exemple d'interprétation, au bénéfice de confrontations diverses : celles des chiffres avec les dossiers de correspondance qui les éclairent, mais aussi celle du « corpus anthropologique des conseils de révision » avec son cadre propre – la société sous la Restauration, plus particulièrement saisie sur le plan socio-militaire, ou encore socio-médical... Que révèlent ces confrontations ? C'est à une population épuisée par les guerres, la disette, la misère que l'armée demande ses contingents, préalablement tirés au sort et examinés par les conseils de revision..." (Jean Waquet, Bibliothèque de l'École des chartes, 1975) — "Cet ouvrage réunit en fait deux études, une de 190 pages due à P. Dumont et à E. Le Roy Ladurie sur « l'exploitation quantitative et cartographique des comptes numériques et sommaires » des années 1819-1826 ; l'autre, celle de J.-P. Aron, est sous le titre « Taille, maladie et société, essai d'histoire anthropologique ». Après une introduction générale, vingt pages de statistiques et cent vingt-cinq de cartes viennent ensuite, dans l'ordre où les diverses indications sont fournies par les rapports des fonctionnaires de la Restauration. Se succèdent ainsi par exemple les cartes montrant la répartition de la France de 1819 à 1826, en pourcentages pour chaque département, des enrôlés volontaires, des dispensés, des inscrits maritimes, des étudiants ecclésiastiques, des enseignants liés par contrat, des élèves des écoles normales primaires, des diverses écoles de recrutement des services publics, des diverses professions (bois, fer, pierre et mines, laboureurs, terrassiers, et autres ruraux). Viennent ensuite les cartes montrant le pourcentage des conscrits souffrant de diverses affections, infirmités et difformités (doigts, dents, mutisme, maladies des os, de la peau, de la poitrine, ou de « faiblesse de constitution »), enfin des conscrits illettrés, ou sachant simplement lire, ou lire et écrire. Ces mêmes cartes servent de base à l'étude de 70 pages de M. J.-P. Aron. L'auteur, tout en faisant le point de travaux antérieurs, insiste sur la conséquence en quelque sorte qualitative des guerres et famines de 1812 à 1817, amorce d'une « dégénération biologique » en dépit de la réduction, ou à cause d'elle, de la mortalité infantile et juvénile avec les progrès de la vaccine. Et les conséquences dramatiques des guerres et des épidémies se voient dans la qualité du « matériel humain » quelques années plus tard, par exemple dans le Bas-Rhin, si éprouvé par l'épidémie de typhus qui accompagna la retraite de la Grande Armée après sa campagne d'Allemagne. (...) Ainsi, les auteurs ont pu apporter une information aussi précise que le leur permettaient les sources, dont ils font, au passage, une critique serrée, de la situation intellectuelle, physiologique et professionnelle de la France à la fin du règne de Louis XVIII et au début de celui de Charles X. On ne peut que souhaiter voir d'autres études aussi fouillées utiliser pour l'ensemble du XIXe siècle les indications fournies par les sources militaires." (Jean Vidalenc, Revue d'histoire économique et sociale, 1974)

DUBECH (Lucien) et Pierre d'ESPEZEL.

Histoire de Paris.

Payot, 1926, in-8°, 509 pp, un plan dépliant hors texte, biblio, broché, bon état (Bibliothèque historique)

PIKE (David Wingeate).

Les Français et la guerre d'Espagne, 1936-1939.

PUF, 1975, gr. in-8°, 467 pp, préface de Pierre Renouvin, 16 pl. de photos et documents hors texte, cartes et diagrammes hors texte, une carte dépliante in fine, biblio, index, jaquette illustrée, bon état

Nouvelle édition revue, corrigée et augmentée de la thèse américaine de l'auteur, “Conjecture, Propaganda and Deceit, and the Spanish Civil War” (Stanford, 1968) — "L'auteur de ce livre sur “Les Francais et la guerre d'Espagne” a accompli un travail considérable. II a dépouillé systématiquement la presse française de 1936 à 1939, toute la presse parisienne et une importante partie de la presse provinciale, notamment celle du Sud-Ouest ; c'est la base essentielle de sa documentation. II faut y ajouter les archives des départements frontaliers, de l'Aude, des Pyrénées-Orientales, de l'Ariège, de la Haute-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques, qui se sont révélées d'une richesse inégale, mais parfois très grande ; il s'agit, pour l'essentiel, d'une étude de presse, avec tout l'intérêt que comporte un tel travail. (...) Le problème essentiel est de savoir si l'analyse de la presse rend suffisamment compte de l'état d'esprit des Français. Pendant ces années 1936-1939, on peut bien parler de crise passionnelle dans l'opinion française. Par l'âpreté de leurs commentaires, par la violence de leurs polémiques, dont le livre de David W. Pike fournit de multiples exemples, les journaux en rendent bien compte. (...) Le livre s'ouvre par un chapitre d'analyse de la presse française, très précis et très utile. (...) Cet ouvrage représente un effort documentaire qui donne droit à notre gratitude, comme le dit Pierre Renouvin dans sa préface ; effort documentaire dont témoigne son abondante bibliographie, assortie de glossaires et d'index qui en facilitent la consultation." (J.-M. d'Hoop, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale)

CONSTANT (Jean-Marie).

Les Guise.

Hachette, 1989, in-8°, 266 pp, tableaux généalogiques, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

L'histoire des Guise se confond avec l'histoire de la France, et même de l'Europe, pendant un demi-siècle. Généraux victorieux, politiciens intransigeants, les Guise traversent une époque de complots, de duels et d'amours haute en couleurs. Jean-Marie Constant établit la responsabilité de cette puissante famille dans le déclenchement et la poursuite des guerres de Religion. Il essaie aussi de percer l'un des mystères les mieux gardés de l'histoire : pourquoi l'assassinat du duc de Guise à Blois en 1588 ? Car l'enjeu dépassait de loin les basses ambitions et les intrigues : la Ligue posait le problème de l'exercice du pouvoir. La France serait-elle gouvernée par un monarque absolu ou vivrait-elle dans le cadre d'une monarchie représentative à l'anglaise ou à la suédoise ? Le choix ultime devait sceller l'évolution de la France pour quatre siècles.

DIAMANT (David).

Les Juifs dans la Résistance française 1940-1944 (Avec armes ou sans armes).

Le Pavillon, Roger Maria éditeur, 1971, in-8°, 245 pp, préface d'Albert Ouzoulias (Colonel André), postface de Charles Lederman, 8 pl. de photos hors texte, tableaux, chronologie, annexes (liste de 725 martyrs juifs de la Résistance avec indication de leur appartenance, répartition de ceux-ci dans les groupements de la Résistance, liste des maquis où ils ont combattu, etc.), importante bibliographie de la presse clandestine en français et en yiddish, index, broché, bon état

"Le livre de David Diaman est préfacé par Albert Ouzoulias, dont on sait quel fut le rôle de premier plan qu'il joua au sein des FTPF ; c'est dire qu'il met l'accent sur la participation des Juifs dans le combat livré contre les envahisseurs nazis aux côtés ou au sein des organisations militaires clandestines, animées par le Parti communiste, après l'agression de la Russie soviétique par les armées hitlériennes en octobre 1941. En plus du témoignage de plus de 200 participants à la résistance juive, l'auteur a disposé d'une documentation considérable qu'il exploite avec beaucoup de clarté et de précision ; des tableaux chronologiques, des sous-titres bien choisis, des listes de militants et de victimes de la persécution nazie, la publication des textes essentiels, une illustration pertinente, des statistiques, une bibliographie de la presse clandestine, un index des noms de personnes accroissent sensiblement la valeur des services que l'on peut attendre de l'ouvrage." (Marcel Baudot, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 1974)

LINDON (Raymond).

Le Livre du citoyen français. Initiation aux problèmes politiques et électoraux. Education civique.

Flammarion, 1966, in-12, 284 pp, index, broché, bon état, bande conservée

LACHOUQUE (Commandant Henry).

Iéna.

Editions Guy Victor, 1962, gr. in-8°, 320 pp, préface du prince Achille Murat, 28 pl. de gravures hors texte, gravures et croquis de bataille dans le texte, une carte dépliante hors texte, biblio, index des noms cités, cart. éditeur, gardes illustrées, jaquette illustrée, bon état

Ouvrage de qualité, de par la compétence de l'historien, la minutie des recherches, la parfaite compréhension de la technique militaire qui rendent le déroulement de cette bataille, passionnant et lumineux. — "Iéna est ici étudiée de façon vivante." (Jean Tulard, “Napoléon ou le mythe du sauveur”, 1987)

SCHWARTZKOPPEN (Maximilian von).

Les Carnets de Schwartzkoppen. La vérité sur Dreyfus. Édités par Bernhard Schwertfeger et traduits sur le texte allemand par Alexandre Koyré. Préface de Lucien Lévy-Bruhl.

Rieder, s.d. (1930), in-12, xxviii-376 pp, une photo de l'attaché militaire allemand, M. de Schwartzkoppen, en frontispice, broché, bon état

"... M. Schwertfeger a été autorisé par la veuve de Schwartzkoppen, l'ancien attaché militaire à l'ambassade d'Allemagne à Paris (10 décembre 1891-10 mai 1896), qui mourut à Berlin en janvier 1917, à publier ses mémoires sur l'Affaire ; ils ont été rédigés en août 1903, avant la réhabilitation d'Alfred Dreyfus, et présentent un intérêt exceptionnel. Ils exposent, en effet, avec la plus grande précision dans les faits et dans les dates, les relations que le colonel eut avec Esterhazy. C'est le 20 juillet 1894 que celui-ci vint, sans dire encore son nom, offrir ses services à l'officier allemand : il avouait de très grands besoins d'argent et, tout en reconnaissant ce que sa démarche avait de louche et de vil, il ne trouvait pas, disait-il, d'autre moyen de payer promptement ses dettes. Fort mal reçu d'abord par l'attaché militaire qui lui fit honte d'un acte pareil, Esterhazy revint à la charge, promit et finit par apporter d'intéressants secrets militaires. Encore hésitant, parce qu'il pouvait craindre une tentative de contre-espionnage, Schwartzkoppen en référa, non à l'ambassadeur, le comte de Münster, mais à ses chefs directs de l'État-major à Berlin ; autorisé par eux à suivre cette piste utile, il consentit à recevoir Esterhazy et lui paya le juste prix de sa félonie. Parmi les pièces secrètes ainsi livrées, si certaines contenaient de très utiles indications, d'autres étaient insignifiantes ou fausses, au point que Schwartzkoppen finit par rompre avec son informateur. Il fut d'ailleurs rappelé bientôt à Berlin où l'attendait un avancement rapide..." (Ch. Bémont, Revue Historique, 1930) — "Trente-six ans après l'ouverture de l'« Affaire », voici enfin la déposition du témoin principal. Bien qu'elle ne révèle aucun fait nouveau, comme le remarque M. Lévy-Bruhl, elle ne manquera pas de susciter un intérêt très vif. Le livre se compose de deux parties. Les « carnets » proprement dits forment la première. C'est un récit de l'affaire jusqu'à la mi-novembre 1896. Schwartzkoppen y expose ses relations avec Esterhazy et met complètement hors de cause le capitaine Dreyfus. Ces pages, écrites plusieurs années après les événements, étaient destinées à la publication. Il n'y a pas lieu, d'une façon générale, d'en suspecter la sincérité, mais il est clair que l'auteur s'y efforce de dégager autant que possible sa responsabilité involontaire dans la condamnation de Dreyfus, en montrant qu'il n'a vu la relation entre l'affaire Dreyfus et l'affaire Esterhazy qu'au moment de la publication du bordereau. Pour savoir si le récit a été arrangé, et dans quelle mesure, il faudrait connaître le journal que tenait Schwartzkoppen et auquel il fait allusion dans un passage de ses carnets [page 85]. Le même souci d'apologie se retrouve dans la deuxième partir de l'ouvrage où M. Schwertfeger expose, à l'aide de nombreux documents, les efforts tentés de divers côtés pour amener Schwartzkoppen à parler. Il y a là des lettres fort émouvantes. Mais si Schwartzkoppen dut avouer à son ancien chef, l'ambassadeur comte de Munster, qu'il était bien l'auteur du « Petit Bleu », il se refusa toujours à faire une déclaration publique. II obéissait aux ordres de ses chefs militaires et aussi aux instructions de Bülow qui jugeait conformes aux intérêts de l'Allemagne ces luttes où la France se déchirait. Ce dernier détail, M. Schwertfeger omet de l'indiquer, mais M. Lévy-Bruhl le rappelle fort opportunément dans sa préface." (Jean Dubois, La Quinzaine critique des livres et des revues, 1930)

[Mirabeau].

Les Mirabeau et leur temps. Actes du colloque d'Aix-en-Provence, 17 et 18 décembre 1966.

P., Société des Etudes Robespierristes, 1968, gr. in-8°, 252 pp, avant-propos d’Albert Soboul, broché, bon état (Bibliothèque d'Histoire Révolutionnaire)

17 études érudites par Michel Vovelle, Jean Ehrard, Jacques Voisine, Jean Fabre, Daniel Ligou, André Lebois, Roger Barny, Maurice Agulhon, Pierre Guiral, Madeleine Rebérioux, etc. — La première partie de ce volume est consacrée à Mirabeau père, Victor Riqueti, marquis de Mirabeau, dont l’ouvrage célèbre "L’Ami des hommes" est réexaminé et replacé dans son contexte. La deuxième partie intéresse celui dont l’éloquence révolutionnaire fit la gloire du nom, Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau. Comment faire l’étude d’une pensée sans considérer le contexte de sa naissance et de son développement ? « il faut saisir ce commencement, puis suivre son mouvement en relation avec le monde des pensées vivantes de son temps ; avec l’histoire aussi, c’est-à-dire avec une situation historique concrète et des rapports sociaux précis, ceux de la société française dans la seconde moitié du XVIIIe siècle » (A. Soboul) — "Le Centre aixois d'études et de recherches sur le XVIIIe siècle avait organisé les 17 et 18 décembre 1966 un colloque consacré aux deux Mirabeau : le marquis, dit « l'ami des hommes » (1715-1789), et le comte, Honoré-Gabriel de Riquetti (1749-1791). Les communications présentées à ce colloque ont été publiées par la Société des Études Robespierristes. On trouvera ci-après la liste des auteurs et des sujets traités. Sur le marquis de Mirabeau : Michel Vovelle (Mirabeau et Beaumont. Deux communautés paysannes face à leurs seigneurs) ; Paul Chanier (Le dilemme de Mirabeau : Cantillon ou Quesnay) ; Jean Ehrard (L'Ami des hommes, Paris et la capitale du royaume) ; Jacques Voisine (Un appendice à L'Ami des hommees : le Corps complet d'oeconomie rustique [ouvrage de John Hill, traduit par Henry Pattullo]) ; Jean Deprun (L'éthique de l'Ami des hommes) ; Gérard Namer (Mirabeau et Rousseau. Réflexions sur un texte inédit [note prise en lisant la Théorie de l'impôt, conservée à la Bibliothèque de la Ville de Neuchâtel]) ; Jean Fabre (Le marquis de Mirabeau, interlocuteur et protecteur de Rousseau). –. Sur le comte de Mirabeau : Femand Ettori (Mirabeau en Corse [1769-1770]) ; Daniel Ligou (Mirabeau a-t-il été franc-maçon ? [rien ne permet de l'affirmer]) ; André Lebois (Comment parlait Mirabeau) ; Jean Molino (L'Erotika Biblion de Mirabeau) ; David G. Plank (Le comte de Mirabeau et le père Roger Boscovich. A propos de l'Erotika Biblion) ; Isabelle Vissière (Les Dialogues du comte de M. et de la marquise de M. Autobiographie ou roman ? [mélange des deux]) ; Roger Barny (L'image de l'amour dans les oeuvres de Mirabeau et de Rousseau. Une réaction contradictoire au rousseauisme) ; Maurice Agulhon (Portalis adversaire de Mirabeau) ; Pierre Guiral (Lamartine peintre de Mirabeau) ; Madeleine Rebérioux (Mirabeau vu par les bistoriens de la Troisième République, 1871-1914). Cette simple énumération donne quelque idée de la richesse et de l'intérêt de ce volume. Retenons seulement que l'aspect le moins étudié a été le rôle politique de Mirabeau de 1789 à 1791." (Michel Eude, Bulletin de la Société d'histoire moderne, 1969)

VIONNET DE MARINGONÉ (Louis-Joseph).

Souvenirs du général Vionnet, vicomte de Maringoné. Publiés par André Lévi. Campagnes de Russie et de Saxe (1812-1813), insurrection de Lyon (1816).

P., Librairie et imprimerie militaires Edmond Dubois, 1913, in-8°, vii-402 pp, un portrait sous serpente en frontispice, reliure demi-maroquin brun, dos lisse orné en long, titres et cartouche fleuronné dorés, filets dorés sur les plats, tête dorée, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire. Rare

Souvenirs sur les campagnes de Russie en 1812, de Saxe en 1813, de Belgique en 1814 et le retour des Bourbons, ainsi que sur l'insurrection de Lyon en 1816. — "Intéressants mémoires relatifs à la campagne de Russie et d'Allemagne écrits entre 1820 et 1823." (Tulard, 1503) —"Le récit des campagnes de Russie et de Saxe écrit par le lieutenant général L.-J. Vionnet de Maringoné n'est pas absolument contemporain des faits narrés, – il date de 1820-1823, – mais il n'en laisse pas moins l'impression d'événements profondément vécus. Ce fils d'ouvriers, enrôlé en 1789, capitaine en 1794, chef de bataillon à Wagram, baron de l'Empire en 1813 et fait maréchal de camp dès 1814 par Louis XVIII, écrivait ses mémoires pendant qu'il était encore en activité de service. De là, sans doute, son ton frondeur et parfois dédaigneux quand il parle de Napoléon. Mais on relèvera dans son récit de la retraite de Moscou des traits de souffrances inouïes, racontés avec une espèce de réalisme brutal, qui permettront d'illustrer de quelques détails nouveaux cet épisode si souvent raconté déjà." (Revue Historique) — "Nommé commandant du département du Rhône par Louis XVIII, Vionnet décrit les conspirations bonapartistes : Rosset à Lyon et Didier à Grenoble en janvier 1816, l'arrestation et la mort de Mouton-Duvernet, la conspiration du 8 juin 1817 à Lyon. Mis en non-activité à la fin de 1817, Vionnet poursuit son récit jusqu'en 1820." (Bertier, 1005)

BRICKHILL (Paul).

Les Briseurs de barrages.

Flammarion, 1954, in-8°, 234 pp, traduit de l'anglais, préface de Pierre Clostermann, 15 photos sur 8 pl. hors texte, broché, jaquette illustrée, bon état (Coll. L'Aventure vécue)

La 617e escadrille de la R.A.F. pendant la 2ème Guerre mondiale. — Ce livre décrit une des expériences de guerre les plus passionnantes : une de celles où l'intelligence et l'obstination d'un inventeur rejoignent l'héroïsme et l'ingéniosité d'une équipe combattante. Barnes Wallis, dessinateur de prototypes d'avions, avait une idée bien à lui pour hâter la victoire de l'Angleterre : il lui fallait inventer un moyen infaillible de bombarder et de détruire les grands barrages allemands. L'auteur de ce livre nous raconte par quels efforts l'ingénieur réussit à convaincre les états-majors où on le prenait pour un fou, à obtenir que l'on fabrique le Lancaster, porteur de bombes de dix tonnes. Il nous raconte aussi comment vécut et combattit le groupe de pilotes extraordinaires qui utilisèrent ce bombardier et qui, grâce à lui, tirent sauter le barrage de la Moehne, dévastèrent la Ruhr et détruisirent la base de Peenemunde.

NORMANBY (Henry Constantine Phipps, marquis de).

Une année de Révolution, d'après un journal tenu à Paris en 1848. Tome II.

Plon, 1858, in-8°, 487 pp, index, reliure demi-toile (rel. de l'époque), bon état

Tome II seul (sur 2), contenant le Journal du 22 mai au 31 décembre 1848.

GIRARDET (Raoul).

Mythes et mythologies politiques.

Seuil, 1986, in-8°, 211 pp, notes et références, index, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale

C'est par l'examen de ses rêves qu'une société révèle le plus sûrement ses désordres et ses souffrances. Essai d'exploration de l'imaginaire politique à travers les deux derniers siècles de notre histoire, le livre de Raoul Girardet montre comment les grands moments d'effervescence mythologique ont toujours correspondu à des phénomènes de crise, de mutation ou de rupture. C'est autour de l'étude de quatre "grands ensemble" politico-mythologiques que s'organise l'ouvrage : la Conspiration, le Sauveur, l'Age d'or et l'Unité. S'inspirant des leçons de Bacherlard et de Lévi-Strauss, il en décrit les thèmes et en analyse les stuctures. Mais il s'efforce aussi d'apporter un élément nouveau d'interprétation et de compréhension en les replaçant dans le cadre de l'histoire générale d'une société et d'une culture. C'est en fait à une nouvelle lecture de l'histoire idéologique de la France contemporaine que l'ouvrage de Raoul Girardet nous invite. — "Sur quatre motifs – la Conspiration, le Sauveur, l'Age d'or, l'Unité – quatre essais incisifs et sensibles pour traverser l'imaginaire politique de la France contemporaine. Un beau livre fondé sur un vaste savoir accumulé, épuré, maîtrisé." (Annales ESC, 1986)

ISABELLE (Comtesse de Paris).

Tout m'est bonheur. (Mémoires).

Laffont, 1979, in-8°, 441 pp, 16 pl. de photos hors texte, généalogies hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

MISTLER (Jean).

Madame de Staël et Maurice O'Donnell, 1805-1817, d'après des lettres inédites.

Calmann-Lévy, 1926, in-8°, ii-336 pp, 2e édition, appendices, broché, bon état

"Il y a deux ans, le comte et la comtesse Roderich O'Donnell m'ont confié, pour en assurer la publication, un manuscrit contenant soixante-dix-neuf lettres autographes écrites de 1805 à 1810 par madame de Staël à leur ancêtre, le comte Maurice O'Donnell. Les travaux préparatoires de cette édition m'ont conduit beaucoup plus loin que je ne le pensais, et les documents que j'ai découverts à Vienne m'ont amené à joindre à la simple édition projetée une étude suivie des relations de madame de Staël avec la société autrichienne... J'ai numéroté à part les lettres de madame de Staël à Maurice O'Donnell, pour qu'on puisse facilement les lire d'une traite, si l'on veut. Pour toutes les lettres et pour tous les documents que j'ai reproduits, j'ai généralement corrigé l'orthographe fantaisiste de madame de Staël et de ses amis..." (Avertissement)

WEBER (Eugen).

La Fin des terroirs. La modernisation de la France rurale (1870-1914).

Fayard, Editions Recherches, 1984 fort in-8°, 843 pp, traduit de l'anglais, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

La modernisation tardive de la paysannerie française : le livre d’Eugen Weber fit, à l’époque de sa parution, l’effet d’une bombe : contrairement à ce que l’on croyait jusqu’alors, la France rurale était longtemps restée prisonnière de coutumes, de traditions, de cultures routinières et de particularismes locaux. La modernisation de cette France rurale fut très tardive : l’auteur la date des dernières années du XIXe siècle. Ce n’est qu’avec la troisième République qu’on transforma les paysans en Français, pour reprendre le titre original de ce livre. Ce livre, devenu un classique, fait revivre un monde disparu celui des ruralités particularistes, d’une vie quotidienne vouée à la répétition, de modes de vie routiniers scandés par d’innombrables rituels, où l’on parle une multiplicité de dialectes et de patois, où les principales distractions sont les veillées et les chansons. — Voici un portrait saisissant, nouveau, étrange du paysan français du XIXe siècle. Etrange en effet, et étranger, ce "sauvage" couchant dans des huttes sur des bottes de fougère, largement illettré, ignorant le système métrique, la monnaie et la langue française, parfois même le plus grand pays au-delà du sien. Les proverbes – ce livre en fourmille –, les chansons et les contes populaires, les témoignages des contemporains – fonctionnaires, magistrats, prêtres, militaires, instituteurs, touristes – constituent la palette de l'historien Eugen Weber. L'un des bénéfices de son approche est de faire apparaître le fossé qui sépare la France des villes de la France des campagnes, et la diversité de ces dernières. Fiction d'une nation une et indivisible, qui ne fut réalisée qu'au XXe siècle. La communauté paysanne n'est pas une non plus. De notables différences existent entre les paysans bretons et ceux du Limousin, de l'Ardèche, des Alpes, du Morvan, des Pyrénées, entre les parlers, les coutumes, l'alimentation, l'habitat, les modes de cultures... Autant de chapitres encore sur les fêtes et les veillées, la religion, l'émigration, la criminalité et la nuptialité, les communications et la politique, les foires et les marchés, la circulation des nouvelles... Une foison de détails tantôt saugrenus, tantôt monstrueux, insoupçonnés. Weber fait renaître, ce monde disparu. Car le "sauvage" s'est urbanisé, civilisé, policé. Il a gagné les villes, parce que c'est là qu'on peut gagner sa vie ; et les modes des villes l'ont gagné à leur tour. Les grandes peurs, les anciennes croyances, la misère, les maladies ont reculé. Comment ce monde est-il passé de son isolement à l'ouverture sur l'extérieur, d'une économie de subsistance à une économie de marché, de l'usage de la langue locale à celui de la langue officielle ? Weber analyse les facteurs de changement : la francisation de la France.

SONIER (André).

Mes palaces.

Laffont, 1982, in-8°, 276 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, cachets sur la tranche, broché, couv. illustrée, bon état

Une vie peu commune que celle d'André Sonier. Successivement directeur du Carlton à Cannes et du George V à Paris, André Sonier raconte les cinquante années qu'il a vécues dans la grande hôtellerie. Habitué à côtoyer les grands de ce monde : hommes politiques, Altesses royales, stars et vedettes de toutes sortes, celui que le monde entier appelait "M. Carlton" offre la vision singulière – à la fois lucide et généreuse – d'un hôtelier face aux incroyables exigences de sa clientèle. En physionomiste expert, il décrit les caprices et les extravagances des maharajahs, des lords, d'un Farouk ou d'un Nubar Gulbenkian, de tous ceux également dont on ne connaîtra jamais la véritable identité : les faux princes et les faussaires. Qui n'a jamais rêvé de se promener dans les coulisses d'un grand palace ? Grâce à André Sonier, nous en découvrons les décors, des cuisines aux appartements, nous en surprenons les secrets, nous en comprenons le fonctionnement. Les palaces ne sont-ils pas nos modernes tours de Babel ?

SERANT (Paul).

Les Vaincus de la Libération. L'épuration en Europe occidentale à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Laffont, 1964, in-8°, 423 pp, biblio, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. L'Histoire que nous vivons), envoi a.s.

Les lendemains de la victoire alliée ne furent pas pour tous des « lendemains qui chantent » : partout l'épuration a immédiatement suivi la Libération. C'est l'histoire des réprouvés de 1945 – les « vaincus de la Libération » que Paul Sérant a entrepris d'écrire. L'auteur évoque les conditions dans lesquelles fut conduite l'épuration, non seulement en France et dans les autres pays ayant connus l'occupation, mais aussi en Grande-Bretagne et dans les pays de l'Axe. Il examine les origines, les aspects insurrectionnels, les aspects officiels et les conditions d'un apaisement. — "M. Sérant nous montre en quelque sorte l’envers de la libération en présentant l’histoire de la répression qui l’a suivie." (Le Monde diplomatique)

RENOUVIN (Pierre).

Histoire des relations internationales, VI : Le XIXe siècle. II. De 1871 à 1914. L'apogée de l'Europe.

Hachette, 1967, in-8°, 401 pp, 5 cartes, index, broché, bon état

"Ce n'est pas une histoire détaillée des conflits diplomatiques, mais « une recherche des explications » de l'évolution générale. Pourquoi de 1870 à 1914, l'Europe est-elle maîtresse du monde ? pourquoi cette Europe divisée contre elle-même a-t-elle glissé sur la pente terrible d'une guerre qui a sonné le glas de son règne ? La division en trois livres, le premier traitant des années 1871 à 1893, le deuxième de 1893 à 1913, le troisième réservé à une remarquable et très neuve étude intitulée « L'Europe et le monde en 1914 » se justifiait dès lors que l'auteur voulait répondre aux deux questions capitales qu'il s'était proposé de résoudre. Dans chacune des deux premières parties, l'expansion européenne d'une part, l'essor et le conflit des impérialismes à travers le monde d'autre part, sont bien mis en évidence, sans que soient négligés les classiques conflits franco-allemand ou méditerranéens. (...) On souhaiterait disposer d'ouvrages de semblable valeur pour l'histoire politique interne ou pour l'histoire économique de la même période." (Robert Demoulin, Revue belge de philologie et d'histoire, 1956)

RIALS (Stéphane)(dir.).

Le Miracle capétien, 987-1789.

Perrin, 1987, in-8°, 402 pp, annexes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Une évocation et un bilan des 800 ans de règne des Capétiens. Publié à l'occasion du millième anniversaire de l'élection d'Hugues Capet. Une trentaine d'études, thème par thème, par 23 historiens dont J. Barbey, C. Beaune, F. Bluche, A. Corvisier, O. Guillot, J. Meyer, J. Richard, B. Schnerb, J.-F. Solnon, E. Taillemite, J. Tulard, J. de Viguerie, etc. — "987-1987 : mille ans se sont écoulés depuis l'élection et le sacre royal de Hugues Capet et deux siècles seulement depuis la Révolution française. Pendant huit cents ans, par-delà les drames et les crises, avant comme après l'apparition du sentiment national, l'histoire de la France est restée liée à celle d'une seule dynastie : les Capétiens. Continuité, solidarité et complicité uniques en leur genre. C'est ce temps long - très long - que les auteurs de ce livre ont voulu évoquer. Avec le recul du temps, une fois oubliées les polémiques d'un autre âge, notre pays n'a pas à rougir du bilan. Le "miracle capétien" est aussi celui de la France ; il fait à jamais partie du patrimoine commun de tous les Français. Sous la direction de Stéphane Rials et de Frédéric Bluche, quelques-uns des meilleurs spécialistes actuels du Moyen Age et de l'Ancien Régime ont analysé, thème par thème, de Hugues Capet à Louis XVI, les fondements dynastiques, spirituels et juridiques de la continuité capétienne, l'action et l'évolution du pouvoir royal sur tous les plans : justice, armée, administration, instruction, arts et lettres, religion, législation, économie et finances. Des annexes importantes consacrées à la symbolique et à la généalogie des rois de France contribuent à faire de ce "livre du millénaire" une indispensable contribution à la compréhension de ces huit cents ans qui ont forgé le territoire, l'âme et le prestige de la France." (4e de couverture)

HARMAND (Jacques).

Vercingétorix.

Fayard, 1984, in-8°, 420 pp, 8 pl. de photos et documents hors texte, 28 figures et cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

"Si l'ouvrage de J. Harmand est lu par le grand public – et nous le souhaitons –, il risque de provoquer quelques remous dans les esprits et de désarçonner bien des lecteurs. C'est que, dans cet ouvrage, J. Harmand développe longuement une théorie sur le rôle joué par Vercingétorix face à César au cours de l'année 52 de la guerre des Gaules. Résumons celle-ci en quelques phrases : avant la fin légale de son proconsulat, en 50, César a besoin d'une grande victoire pour asseoir définitivement son prestige, aussi bien vis-à-vis des Gaulois que des Romains. Pour obtenir cette grande victoire, il suscite une révolte générale de la Gaule en 52 avec l'aide de Vercingétorix, agent double au service à la fois du proconsul et des druides qui sont les véritables instigateurs de la révolte. Vercingétorix ayant ainsi favorisé le massacre de plusieurs dizaines de milliers de ses compatriotes peut se rendre à César à Alésia. Il disparaît alors du récit césarien et a sans doute eu la vie sauve en remerciement de ses bienfaits, comme son contemporain Lucterios, chef des Cadurques, qui en 51 favorisa la prise d'Uxellodunum et que, dans les années suivantes, l'on voit battre monnaie. Vercingétorix, traître à la nation gauloise ! Voilà quelque chose de difficile à avaler. Certes, il y a des faits troublants dans le récit de César, la liberté laissée à Vercingétorix jusqu'à Gergovie, le ménagement des Arvennes après 52 contrastant avec la surveillance à l'égard des Eduens, mais César ne dit pas tout et César est, malheureusement, notre seule source. Alors disons que J. Harmand soulève un problème, émet une hypothèse, mais évitons de prendre l'un et l'autre pour une certitude. D'autant que, visiblement, l'auteur a choisi son camp : il est proromain. Les Gaulois sont des rebelles – le terme est sans cesse employé – et les Romains sont chez eux en Gaule. (...) Il est indéniable que la démarche scientifique de l'auteur est intéressante. Son tableau de la Gaule indépendante au début de l'ouvrage, la relation de la guerre des Gaules jusqu'en 52, la manière dont est disséqué le texte de César, tout cela constitue une étude de qualité, mais il est toujours dangereux de toucher aux idoles de l'histoire de France..." (André Pelletier, Revue archéologique du Centre de la France, 1985)

JACQUART (Jean).

François Ier.

Fayard, 1981, in-8°, 440 pp, 12 pl. de gravures hors texte, chronologie, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

1515 : Marignan. Une date que tous les Français connaissent. L'image du Roi-Chevalier, brillant vainqueur, puis digne prisonnier, grand amateur de chasse et d'amoureuses conquêtes, protecteur des artistes et des écrivains, reste populaire. Elle n'est qu'un aspect de la personnalité du souverain qui a créé en bonne partie l'Etat moderne en France, aidé à l'introduction de l'humanisme et de la Renaissance, et involontairement de la Réforme, en la réinsérant dans la vie économique, sociale, intellectuelle du Royaume dans la première moitié du XVIe siècle. Au-delà de la vie de François Ier, de la chronologie des événements heureux ou malheureux de son règne, il y a seize ou dix-huit millions de sujets qui peuplent le Royaume de France. Autant et plus qu'une nouvelle biographie de François de Valois, cet ouvrage est un tableau de la France du premier XVIe siècle. Une France riche, peuplée, puissante, capable de résister à l'Empereur. Une France largement pénétrée et vivifiée par toutes les nouveautés du temps, économiques, intellectuelles, esthétiques, religieuses. L'action personnelle du souverain pour renforcer son autorité sur l'ensemble du corps social y est constamment rapportée et confrontée aux évolutions profondes des choses et des esprits.

AUBERT de LA RÜE (E.).

La Somalie française.

Gallimard, 1939, in-8°, 162 pp, 32 pl. de photos de l'auteur et une carte dépliante de la Côte française des Somalis hors texte, qqs cartes dans le texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Géographie humaine)

SPERCO (Willy).

Tel fut Mussolini.

Fasquelle, 1955, in-8°, 253 pp, sources, broché, bon état

Journaliste témoin de l'époque fasciste, Willy Sperco (1887-1970) a essayé de définir Mussolini plus par ses réalisations qu'il juge importantes que par son idéologie qu'il considère comme inexistante.