20733 résultats

FIELL (Charlotte et Peter).

Design Scandinave. Scandinavian Design.

Taschen, 2005, gr. in-8° carré, 352 pp, très nombreuses photographies en noir et en couleurs, tableau chronologique, index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état

Les Scandinaves ont un don pour le design. Ils sont d’ailleurs connus dans le monde entier pour leur design démocratique inimitable qui abolit la frontière entre artisanat et production industrielle. L’alliance entre l’esthétisme des formes organiques et la fonctionnalité des objets du quotidien représente un des principaux points forts du design scandinave et explique en partie pourquoi ces créations sont autant appréciées que recherchées. Charlotte et Peter Fiell ont écrit de nombreux articles et ouvrages sur le design et les designers. Ce guide offre un panorama du design scandinave de 1900 à nos jours grâce à des rubriques consacrées à la présentation détaillée de designers et d’agences de design. Il analyse également les similitudes et les différences entre les designs norvégien, suédois, finlandais, islandais et danois.

RHEIMS (Bettina).

Gender Studies.

Göttingen, Steidl, 2014, in-4°, 80 pp, 38 photographies en couleurs à pleine page, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, à l'état de neuf. Bien complet du CD audio

Recueil photographique de portraits issus des Gender Studies de Bettina Rheims. Des hommes et des femmes qui ont posé devant l'objectif de l'artiste afin d'interroger la modification de l'identité sexuelle et la complexité des genres.

[VERRERIE] – Collectif.

La Verrerie européenne des années 50.

Marseille, Michel Aveline, Musées de Marseille, 1988, in-4°, 160 pp, 85 illustrations en couleur et 77 en noir, biblio sommaire, index, broché, couv. illustrée, bon état

Ouvrage réalisé à l'occasion de l'exposition au Centre de la Vieille Charité du 31 mars au 12 juin 1988.

THORBECKE (Ellen).

People in China. Thirty-two Photographic Studies from Life by Ellen Thorbecke. With an Introduction by W.J.R. Thorbecke, formerly Netherlands Minister to China.

London, George G. Harrap, 1935, in-4°, 141 pp, une planche en couleur ("People in China") et 32 planches de portraits photos contrecollés, chaque photo étant accompagnée d'un texte décrivant avec affection la vie des personnes photographiées et leur vie quotidienne dans le Pékin des années 1930, cart. illustré de l'éditeur, dos toilé, bon état. Edition originale. Texte en anglais. Rare

Ellen Thorbecke (1902-1973) était une journaliste de presse, écrivain, photographe, et l'épouse de l'ambassadeur des Pays-Bas en Chine. Pendant son séjour en République de Chine, elle a réalisé une série unique de photos de portraits et de scènes de rue dans la campagne chinoise et dans les villes de Pékin, Shanghai et Hong Kong pour illustrer ses articles de presse. Les photos ont été publiées dans des livres dont elle a également écrit les textes. Avec ses reportages originaux et novateurs sur la Chine, Ellen Thorbecke occupe une place unique dans le genre de la photographie ethnographique.

BONFILS (Robert).

Les Cent vues de Paris.

Larousse, 1924, pt in-4°, 167 pp, illustré de 130 photos choisies et commentées par Robert Bonfils et d'une carte de Paris sur double page hors texte, reliure percale verte décorée à froid de l'éditeur, titre doré au dos et au 1er plat, dos uniformément passé, pt accroc sans gravité sur 1 cm au bas d'un mors, bon état

ARNIM (le major R. von, officier prussien).

Extraits du journal d'un chef de compagnie. Essai d'une méthode propre à instruire suffisamment la compagnie dans le combat en tirailleurs et le service en campagne. Notices militaires.

Berger-Levrault et Cie, 1875, 2 vol. in-12, viii-114 et v-144 pp, traduit de l'allemand par le commandant Leclère, du 93e de ligne, détaché au 2e Bureau de l’État-major général du Ministre de la Guerre, 8 plans de manoeuvres de combats d’après von Arnim sur 2 pl. dépliantes hors texte (une par volume), les 2 tomes reliés ensemble en un volume demi-basane noire, dos lisse avec titres et filets dorés (rel. de l'époque), mque un morceau de la page de titre du tome 1, plats et coupes frottés, qqs soulignures au crayon bleu, bon état

Première partie : Service de sûreté en marche et combat en tirailleurs. – Deuxième partie : Services d'avant-postes et manœuvres de combat de deux détachements l'un contre l'autre.

ALLSTON (Aaron).

Star Wars: Legacy of the Force: Betrayal.

New York, Del Rey Books, 2006, in-8°, 387 pp, reliure cartonnée de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état. Edition originale, First Edition. Texte en anglais

This is the era of Luke Skywalker's legacy: the Jedi Master has unified the order into a cohesive group of powerful Jedi Knights. However, as this era begins, planetary interests threaten to disrupt this time of relative peace and Luke is plagued by visions of an approaching darkness. Melding the galaxy into one cohesive political whole after the savage war with the Yuuzhan Vong is not the easiest task, and already some worlds are chafing under the demands of the new government. Civil war may be brewing, and the Skywalker-Solo clan find that they might not all be on the same side. Meanwhile, evil is rising again - out of the best intentions - and it looks like the legacy of the Skywalkers may come full circle...

PAQUIER (Jules).

L'Humanisme et la Réforme. Jérôme Aléandre, de sa naissance à la fin de son séjour à Brindes (1480-1529).

P., Ernest Leroux, 1900, gr. in-8°, lxxiii-392 pp, avec son portrait en frontispice, ses armes, un fac-similé de son écriture dépliant hors texte et un catalogue de ses œuvres, broché, pt mque en haut du dos, couv. lég. salie, bon état (ouvrage couronné par l'Académie française en 1901)

"L'humaniste italien Jérôme Aléandre était connu pour avoir enseigné le grec en France, avant François Ier. Depuis lors, les recherches se sont multipliées d'une façon singulière autour d'un personnage longtemps oublié et à qui l'histoire n'avait pas suffisamment rendu justice, car l'humaniste vénitien a été un diplomate mêlé aux plus graves questions du siècle, à la lutte contre la Réforme protestante et à la préparation de la Réforme catholique. On voit, en effet, de plus en plus, dans le gros volume que lui consacre M. l'abbé Paquier, quelle place importante a tenue chez nous, à une époque décisive pour les destinées de notre Renaissance, le jeune et savant collaborateur d'Alde Manuce, qui était arrivé à Paris, un jour de juin 1509, muni des recommandations d'Érasme auprès de ses amis, et décidé à enseigner la langue et les lettres grecques aux barbares transalpins. Aléandre a été vraiment en France le propagateur le plus actif et le plus dévoué de ces études. L'éclat de son enseignement , la supériorité d'une culture complète et d'une intelligence singulièrement souple, ont rejeté dans l'ombre son précurseur, François Tissard, d'Amboise, qui lui-même était revenu d'Italie, deux ans plus tôt, rapportant le goût et la méthode des études grecques et le désir patriotique de les répandre dans son pays. Mais on doit reconnaître qu'Aléandre a véritablement donné au grec son droit de cité dans l'enseignement français. Il appartenait à M. Paquier de nous apporter le grand travail d'ensemble qu'on attendait sur une vie aussi intéressante pour l'histoire des lettres et celle des grands mouvements religieux du XVIe siècle. La plus grande partie de son livre traite naturellement du grand rôle politique et religieux rempli par Aléandre, comme nonce en Allemagne et aux Pays-Bas, au début de la réforme de Luther. Les chapitres sur la diète de Worms, où le nonce de Léon X se tient sans cesse aux côtés de Charles-Quint, apportent de nombreuses indications nouvelles, mises en œuvre avec tact et habileté. Les chapitres sur les relations d'Erasme avec Aléandre et sur la brouille survenue entre les deux anciens amis élucident une des plus attachantes questions que présente le monde littéraire d'alors. Mais j'ai surtout à signaler ici les pages littéraires, qui racontent fort heureusement les débuts et les succès de l'enseignement d'Aléandre à Paris et à Orléans, qui font revivre son milieu d'étudiants, expliquent par le menu ses travaux d'éditeur de textes anciens grecs et latins, et mettent sous nos yeux toute cette carrière, courte mais féconde, commencée sous le patronage du grand Budé et qui laissa dans la culture française de durables traces. M. Paquier, entre autres recherches dont on lui saura gré, a complété particulièrement pour les publications latines d'Aléandre ce qu'on savait de l'activité littéraire du célèbre helléniste en France. Une bibliographie très soignée appuie ses observations. La vie privée de son héros et l'étude de son caractère l'ont retenu avec raison : il a utilisé du mieux qu'il était possible les renseignements si divers que fournissent le Journal édité par M. Omont et les correspondances du temps." (P. de Nolhac, Revue des Études Grecques, 1900)

SUAREZ (Georges).

Soixante années d'histoire française. Clemenceau.

P., Jules Tallandier, 1932, 2 vol. in-12, 271 et 345 pp, index des noms cités dans chaque volume, brochés, pt mque de papier au coin du 2e plat du tome 2, bon état

Nouvelle édition de "La Vie orgueilleuse de Clemenceau" revue, corrigée et augmentée. Tome 1 : La vie et la carrière de Clemenceau de 1852 aux élections du 20 août 1893 : Dans la mêlée : l'Empreinte, le Vendéen, l'Etudiant, Blanqui, l'Amérique, 1870, la Commune, Premiers chocs, le Destructeur, le Boulangisme, Autour de l'Elysée, la Chute. – Tome 2 : Dans l'action : le Redressement, le Pouvoir, l'Attente, la Guerre, Sur les sommets, la Paix, Dernières années.

FRIDENSON (Patrick).

Histoire des usines Renault. 1. Naissance de la grande entreprise, 1898-1939. (Thèse).

Seuil, 1972, in-8°, 359 pp, 7 graphiques, 2 cartes, annexes pp. 313-355 (organigramme, stratégies et politiques d'exportation, statistiques, effectifs, plans des usines), sources, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L'Univers historique)

Seul volume paru. — Comment est née cette grande entreprise dans les quinze dernières années du XIXe siècle, comment parmi les premières, elle introduisit en France le taylorisme, quel bond en avant elle fit pendant la Première Guerre mondiale, avec quelle habileté elle sut "négocier" la crise des années 30, c'est ce que P. Fridenson nous fait vivre dans cet ouvrage qui est l'histoire d'une grande aventure industrielle et humaine. A l'encontre des idées reçues, l'auteur montre que tout le patronat français d'avant-guerre n'était pas malthusien : un Louis Renault, mais aussi un André Citroën, étaient déjà pénétrés de "l'impératif industriel". Renault, ou les origines de la France contemporaine. — "A travers la première histoire de l'automobile française, l'image un peu inhabituelle d'une France non-malthusienne, avec un patronat dynamique et l'émergence de la grande entreprise française en marche consciente vers une « société de consommation » à l'exemple de l'Amérique, et en contrepoint un Parti communiste nullement surpris par les grèves de 1936." (Le Choix des Annales, Annales ESC, 1972)

HARDY-HÉMERY (Odette).

De la croissance à la désindustrialisation. Un siècle dans le Valenciennois.

Presses de la FNSP, 1984, in-8°, 401 pp, une carte, biblio, index, broché, qqs soulignures crayon, bon état

"Cet ouvrage est la réécriture allégée, ramassée, dense, d'une fort longue thèse d'Etat de quelque cinq mille pages dactylographiées (texte et annexes statistiques en parts égales) intitulée : “Industries, patronat et ouvriers du Valenciennois pendant le premier XXe siècle ; développements et restructurations capitalistes à l'âge du charbon et de l'acier”. (...) La recherche d'Odette Hardy a abouti à une œuvre fort solide. Elle fait honneur à l'historiographie française. Ajoutera-t-on qu'avec une grande pudeur Odette Hardy s'est cachée derrière son œuvre ? Elle parle d'un pays, d'un milieu, qu'elle connaît intimement et auxquels elle est profondément attachée." (Jean Bouvier, Annales ESC, 1986)

RAJSFUS (Maurice).

Drancy, un camp de concentration très ordinaire, 1941-1944.

Levallois-Perret, Manya, 1991, in-8°, 414 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Contrairement à une légende tenace, Drancy ne fut pas qu'un simple camp de transit. À seulement quelques kilomètres de Paris on entrait dans la mort. La violence et les souffrances physiques infligées aux déportés montrent à quel point Drancy était bien un camp de concentration très ordinaire. D'août 1941 à août 1944, 67.000 Juifs de France ont transité par le camp de Drancy. Moins de 2.000 d'entre eux reviendront des camps d'extermination. Avec l'appui de nombreuses archives et de très riches témoignages, le livre jette une lumière crue sur le fonctionnement de ce camp et surtout sur le rôle central de la police et de l'administration française dans son organisation. Placé sous l'autorité de la préfecture de police, il fut administré et gardé uniquement par des policiers et des gendarmes français jusqu'en juin 1943. Grâce à des archives inédites et de nombreux témoignages, ce livre dévoile des faits historiques trop vite passés sous silence...

DREYFUS (Robert).

La République de Monsieur Thiers (1871-1873).

Gallimard, 1930, in-12, 353 pp, broché, papier lég. jauni, bon état (Coll. Sous la Troisième). Edition originale, ex. du SP

"Cet ouvrage ne mérite que des éloges. Sans faire montre d'érudition, l'auteur connaît admirablement cette histoire et l'expose avec talent. Il a été séduit par son héros, par ce vieillard actif, ambitieux, éloquent, capable de tout comprendre et de tout diriger ; mais cette séduction ne l'empêche pas de signaler malicieusement les ruses de Thiers, ses accès de vanité parfois puérile, ses faux-fuyants. En même temps, il admire l'habileté avec laquelle le vieux pilote évolue au milieu des écueils de la politique; il admire surtout le labeur colossal qui aboutit à la libération du territoire. Le seul reproche qu'on pourrait faire à l'auteur est d'avoir un peu trop négligé la France, la province, pour ne voir que Thiers et l'Assemblée nationale." (Georges Weill, La Quinzaine critique des livres et des revues, 1930)

LANGINS (Janis).

La République avait besoin de savants. Les débuts de l'Ecole Polytechnique : l'Ecole centrale des travaux publics et les cours révolutionnaires de l'an III. Préface de Emmanuel Grison.

Belin, 1987, in-8°, 287 pp, qqs gravures et documents, notices biographiques, annexes, broché, couv. illustrée, bon état

"Maintes fois rapportée, l'histoire des origines de l'Ecole polytechnique ne l'avait cependant jamais été de façon suffisamment approfondie, permettant de saisir vraiment les raisons et les modes de sa genèse. Cette lacune est comblée par cet ouvrage d'un chercheur canadien de l'Université de Toronto. Il repose sur des documents connus mais insuffisamment exploités, et surtout sur une source précieuse qui n'avait pas encore été mise à jour : le journal de service de Charles Gardeur-Lebrun, premier inspecteur des élèves, qui ne couvre malheureusement que la première année de l'Ecole. L'histoire que retrace J. Langins ne porte pas sur les aspects institutionnels de la création de l'Ecole, mais essentiellement sur les premiers cours, qualifiés de « révolutionnaires » — ce terme n'avait pas le sens qui nous est habituel, mais était alors synonyme d'accéléré, d'expéditif. Il fallait en effet répondre en peu de temps à des besoins d'enseignement scientifique et technique. Il s'agissait de porter remède à la désorganisation de cet enseignement dans les premières années de la Révolution, de l'adapter aux progrès récents si notables des sciences et des techniques, et d'apporter à l'effort de guerre du pays les ressources de savoir et de technique qui lui étaient indispensables. Rappelons que la création de l'Ecole polytechnique qui, durant sa première année, fut dénommée Ecole centrale des travaux publics, amorcée dès le printemps de 1794, procède d'une loi de la Convention du 28 septembre 1794, donc deux mois à peine après la chute de Robespierre, loi votée après un rapport de Fourcroy, membre du Comité de Salut public. Les cours furent inaugurés le 21 décembre 1794. L'ouvrage comporte deux parties : le texte même de J. Langins (100 p.), une série d'annexes dont les deux plus importantes et les plus développées sont la reproduction du rapport de Fourcroy où sont présentés, avec la logomachie et l'emphase de l'époque, les objectifs visés par la création de l'Ecole, et les Programmes de l'enseignement tels qu'ils furent publiés le 8 février 1795. Ces cours, où l'on reconnaît l'influence de l'Encyclopédie, sont ainsi partagés : Analyse appliquée à la géométrie, Analyse appliquée à la mécanique, Stéréotomie, Architecture, Fortification, Dessin, Physique générale, Chimie (substances salines, végétales, minérales). Parmi les enseignants, à côté de Monge, il faut citer, parmi les plus illustres, Lagrange et Berthollet. Comme le note E. Grison dans la préface de l'ouvrage, la création de l'Ecole polytechnique s'inscrit dans un puissant et large effort de renouvellement de l'enseignement pour les sciences et les techniques, oeuvre d'un groupe de savants où Monge a tenu la place primordiale, qui ont pris d'autres initiatives, principalement la création de l'Ecole normale de l'an III qui avait un objectif de formation quasi encyclopédique, mais qui ne vécut que trois mois, et le Conservatoire national des Arts et Métiers, lui promis à la durée." (François Russo, Revue d'histoire des sciences, 1989)

MAUREL (Micheline).

Un camp très ordinaire.

Editions de Minuit, 1957, in-12, 191 pp, préface de François Mauriac, broché, bon état

"Micheline Maurel (1916-2009) était professeur de lettres à Lyon en 1941-1942, quand elle entra dans la Résistance et fut arrêtée et déportée en 1943 à Neubrandebourg, près de Ravensbrück. Son récit décrit le quotidien d'un camp de femmes pendant les vingt mois où elle fut emprisonnée. Il a obtenu le Prix des critiques et le Prix de la Résistance." (Vignes, 275)

FORTHOMME (Bernard).

La Folie du roi Saül.

Les Empêcheurs de penser en rond, 2002, in-8°, 279 pp, index, broché, bon état

Saül est le premier roi des Juifs. Mais Dieu lui envoie un "esprit mauvais". L'histoire de sa chute et le début de règne de David sont un épisode clef de l'invention du politique par Israël. La folie du roi Saül est le prix de ces transformations. Ce passage de la Bible est un véritable carrefour : le roi, le fou, le nécromant, le transi, le magicien, le musicien, le géant s'y rencontrent et s'y opposent sur un mode shakespearien. L'auteur mobilise une anthropologie complexe qui tend à montrer, selon les lignes directrices de l'exégèse moderne, comment le monde biblique se détache peu à peu du rapport naturaliste et magique au sacré pour accéder à un rapport au divin plus personnel dont le Christ sera la figure indépassable. Nul dogmatisme cependant dans la démonstration, mais un vrai savoir d'exégète professionnel qui mobilise une parfaite connaissance des civilisations méditerranéennes aussi bien juive que latine ou grecque. Il nous dresse le panorama de la vie sacrale, psychologique, politique de l'antiquité. Ce livre offre une grande contribution à la thérapie christique de la psyché, et l'ouverture d'une voie trop recouverte entre le meurtre rituel freudien et le pur et simple retour au paganisme. En découle une nouvelle lecture de la révélation judéo-chrétienne ou, à tout le moins, une justification concrète de sa promesse de libération des individus à l'égard des mondes de la possession.

ROUX (Jean-Paul).

Tamerlan.

Fayard, 1994, in-8°, 380 pp, 3 cartes, glossaire, généalogies, chronologie, biblio, index, reliure souple éditeur

Tamerlan (1336-1405) a laissé dans l'histoire un souvenir qui rivalise presque avec celui de Gengis Khan. Ce Mongol turquisé régna trente-cinq ans, de 1370 à 1404, à Samarkande, et mena inlassablement des campagnes militaires, toutes victorieuses, qui le conduisirent de Delhi à la mer Egée, de Damas au Turkestan chinois. Entreprises au nom de la guerre sainte musulmane, par un étrange paradoxe, elles eurent pour résultat essentiel la ruine ou l'affaiblissement des plus grandes puissances de l'Islam. Il y a un mystère Tamerlan et même un véritable mythe, né sans doute de ses retentissants succès et aussi de la complexité du personnage. Imprégné des traditions païennes de l'Asie centrale, il se posait en musulman fervent. Boiteux, infirme du bras et de la main, il avait une énergie et une résistance physiques sans égales. Ne pouvant supporter qu'on évoquât devant lui les horreurs de la guerre, il laissait publier, souvent avec une exagération manifeste, le récit de ses innombrables meurtres, et faisait édifier, partout où il allait, des minarets de crânes. Destructeur de villes millénaires, il construisait en même temps dans sa capitale les plus somptueux édifices et jetait les fondements de la Renaissance timouride, l'un des plus beaux fleurons de la religion musulmane. Son époque fut, comme lui-même, au confluent de deux cultures – celle de l'Asie centrale, chamaniste et nomade, et celle de l'Iran, musulmane et sédentaire. Avec ses incroyables raids équestres s'achève le temps où les cavaliers armés d'arcs et de flèches imposaient leur loi dans toute l'Eurasie. — "L'historien Jean-Paul Roux retrace l'itinéraire de ce génie militaire qui bouleversa pour plusieurs siècles l'échiquier du monde." (Pierre Chaunu)

DEFOURNEAUX (Marcelin).

La Vie quotidienne en Espagne au Siècle d'or.

Hachette, 1965, in-8°, 283 pp, biblio, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

"Rendant compte, il y a quelques années, d'un ouvrage relatif au Siècle d'or espagnol, je constatais que le grand livre sur ce grand sujet restait à à écrire. Voilà qui est fait. Ou presque. Cette restriction est motivée par les limites que l'esprit et le style de la collection imposaient à l'auteur. Tenu de brosser le tableau de « la vie quotidienne », il devait évidemment renoncer à toute étude en profondeur de l'art et de la pensée du Siècle d'or. Mais telle est la connaissance qu'il possède de son sujet et tel son talent d'exposition qu'il parvient par toute une série d'allusions à rendre sensibles aux lecteurs les idéaux de l'Espagne de ce temps et leurs formes d'expression. (...) C'est toujours avec brio que M. Defourneaux fait revivre les aventures de la condition féminine et celles de la vie militaire, les fastes et les inconvénients de la vie universitaire... Enfin dans « vie picaresque » l'auteur montre l'envers du siècle d'or, la caricature qu'il propose de lui-même en bafouant ses idéaux les plus puissants, par exemple l'honneur... Un livre plus riche encore que le titre ne l'indique, une réussite d'autant plus complète que l'agrément de la lecture est encore augmenté par la fluidité et l'éclat du style. Un livre qui mérite de très nombreux lecteurs." (B. Bennassar, Annales du Midi, 1965)

BOURQUIN (Maurice).

Histoire de la Sainte Alliance.

Genève, Georg & Cie, 1954, gr. in-8°, 507 pp, un fac-similé hors texte d'une lettre du Prince de Metternich au Baron Hubner, biblio, broché, bon état

La Sainte-Alliance est formée le 26 septembre 1815 à Paris par trois monarchies européennes victorieuses de l'Empire napoléonien héritier de la France révolutionnaire, dans le but de maintenir la paix dans un premier temps, puis de se protéger mutuellement d'éventuelles révolutions. Constituée dans un premier temps par l'Empire russe, l'empire d'Autriche et le royaume de Prusse, elle fut transformée en Quadruple Alliance puis en Quintuple Alliance. Elle fut rejetée par les États pontificaux et la majorité des pays européens n'y participèrent pas, comme le royaume d'Espagne, le royaume du Portugal, les royaumes scandinaves, la Suisse, le Luxembourg, la Belgique, l'Islande, la Pologne, le royaume des Deux-Siciles. Lord Castlereagh, ministre britannique des Affaires étrangères, l'a qualifiée de « sublime mysticisme et de non-sens ». Ce n'est qu'en 1818, après avoir mis fin à l'occupation étrangère, que la France y prend part. Elle fut dissoute de fait en 1825, à la mort de l'empereur Alexandre Ier, qui en était l'instigateur. — "C'est un exposé clair et complet que procure M. Bourquin. Dès 1804 le tsar Alexandre Ier avait suggéré à Pitt un « système général de droit public en Europe ». Sa formation fut faite d'apports successifs. L'auteur donne leur place aux aspirations fédéralistes. Surtout il combat la légende tenace de l'influence de Mme de Krüdener. Il relève pourtant l'influence de l'illuminisme..." (Paul Leuilliot, Annales ESC, 1957) — "Un exposé clair et complet, dans lequel l'auteur montre comment, pièce par pièce, la construction s'édifia de 1813 à 1818, comment et dans quelles limites une procédure et une philosophie virent le jour. Philosophie moins réactionnaire qu'on ne l'a dit, mais procédure étriquée dès le début, puisque les « Quatre » de Chaumont bornèrent leur garantie d'assistance mutuelle à la seule éventualité d'une agression française ; observons toutefois qu'ils se considéraient en même temps comme les interprètes du « concert européen »." (Jacques Willequet, Revue belge de philologie et d'histoire)

CARRÈRE d'ENCAUSSE (Hélène).

Nicolas II. La transition interrompue. Une biographie politique.

Fayard, 1996, in-8°, 552 pp, 4 cartes, sources et biblio, généalogies, index, reliure souple éditeur illustrée lég. abîmée, bon état

Le règne du dernier empereur de Russie a-t-il marqué l'inexorable déclin d'un régime ne pouvant déboucher que sur une rupture violente et radicale – celle d'octobre 1917 – ou bien recelait-il les éléments d'une transition interrompue ? S'attachant au destin du dernier tsar de Russie, l'ouvrage soulève une multitude de questions. Plus que tout autre, Nicolas II, héritier des réformes d'Alexandre II, a œuvré pour la modernisation de son pays, apportant des changements profonds à l'Etat, à la société et à l'économie russes. L'échec et la révolution étaient-ils alors inscrits dès le départ dans le processus de modernisation ? Faut-il accepter l'idée défendue par certains historiens que toute tentative de réforme est en Russie condamnée à ouvrir la voie à la barbarie ? Ou bien peut-on regarder le stalinisme puis la stagnation néostalinienne comme une funeste parenthèse ? Tel sont les thèmes sous-jacents de cette chronique et analyse du règne de Nicolas II.

Collectif – LAFFITTE (Henri)(dir.).

Allach, Kommando de Dachau.

Amicale des Anciens de Dachau, 1982, in-8°, 233 pp, préface du colonel Charles Arnould, illustrations, 11 photos, plans, dessins, fac-similés, annexes, broché, couv. illustrée, bon état (prix de la Résistance 1985)

Remarquable ouvrage relatant, avec une précision impressionnante, l'histoire de ce camp de la mort dépendant de la "maison-mère" de Dachau dont il n'était pas très éloigné. Ce recueil de témoignages vécus a été réalisé par l'Amicale des Anciens de Dachau, sous la direction de Henri Laffitte. — Créé en 1943 à l’ouest de Munich, le camp annexe d’Allach a compté jusqu’à 10.000 détenus travaillant au profit des usines d’aviation de la firme BMW et voisinant avec des camps de travailleurs du STO et des camps de prisonniers de guerre. Il incluait également une fabrique de porcelaine. Le camp, qui vécut comme beaucoup d’autres, des instants d’angoisse extrême sur la conduite finale des SS, fut libéré le 30 avril 1945.

AUTRAND (Françoise).

Charles V.

Fayard/GLM, 2000, fort in-8°, 909 pp, 8 pl. d'illustrations hors texte, 7 cartes, 12 tableaux généalogiques, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur lég. abîmée, bon état

La guerre de Cent Ans, la Peste noire et les grandes compagnies, les révoltes et les défaites. Malgré tant de malheurs, l'espoir n'a pas manqué aux contemporains qui ont vu dans leur temps le beau XIVe siècle et encore moins à Charles V : dès le jour de son avènement, il affirmait sa volonté de "bouter les ennemis hors du royaume". Un roi sage, un règne réparateur. Arrivé au pouvoir à dix-huit ans, en pleine crise, ayant fait face à Etienne Marcel et aux états généraux, à la contestation dynastique et à la levée de boucliers contre l'Etat moderne, Charles V, devenu roi, sans quitter sa chambre ni son étude, dirigea la reconquête du royaume. La sagesse de l'homme fut la patience. La sagesse du roi, ce fut de porter le débat politique sur le terrain intellectuel, de penser l'Etat, de l'expliquer en clair et en français. La science politique moderne est sortie de là. Ce fut d'abandonner les méthodes brutales du gouvernement et de leur préférer la loi et la justice. Ce fut encore d'engager la royauté dans le chemin qui conduit à l'Etat de droit.

SERVAN-SCHREIBER (Sabine).

Les Epices de la République. ESCP École supérieure de commerce de Paris. Itinéraire d’une grande école, 1819-1994.

P., CpL, 1994, in-4°, 165 pp, préface de Bernard Cambournac, 160 gravures et photos en noir et en couleurs, dans le texte et à pleine page, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

Un « beau livre » sur l’Ecole de commerce de Paris, désormais ESCP Business School. L’Ecole supérieure de commerce de Paris est créée en 1819, mais, jusqu’aux années 1960, les élites boudent ces « formations d’épiciers », comme on les appelle alors.

BOGDAN (Henry).

Histoire des pays de l'Est. Des origines à nos jours.

Perrin, 1990, fort in-8°, 622 pp, broché, état correct

"De Varsovie à Sofia, l'Europe de l'Est a subi en quelques mois une formidable transformation politique, économique et sociale. Il n'est pas possible de comprendre ces événements et de réfléchir convenablement sur ce qui peut advenir de ces pays sans connaître, des origines à nos jours, l'histoire des peuples qui les composent. Ce livre est une référence, car aucune époque n'est laissée dans l'ombre. Sont successivement analysés : La mise en place des peuples dans l'Antiquité - La naissance des Etats nationaux (Moyen Age) - L'Europe de l'Est entre l'Empire ottoman, les Habsbourg et les Russes (de la Renaissance au XVIIIe siècle) - Le réveil des nationalités au XIXe siècle - Les Balkans, enjeu des rivalités entre les grandes puissances (1848 à 1913) - La Première Guerre mondiale et les nations issues de la décomposition de l'Empire ottoman et de l'Empire austro-hongrois (1914-1938) - Munich, la deuxième Guerre mondiale et la mainmise de Moscou - Le totalitarisme communiste, mais la permanence souterraine des religions et des ethnies - Le rôle de Jean Paul II et de Solidarité - La situation économique sans issue - L'implosion de l'automne de 1989, la chute du mur de Berlin et de la quasi-totalité des dirigeants - La renaissance des vieux particularismes que les frontières politiques et le centralisme communiste n'ont pas effacés. Ce livre arrive à point pour répondre à toutes les questions que l'on se pose au sujet de cette mosaïque de peuples à l'histoire chaotique." (2e de couv.)

CHAPPUIS (Jean-Pierre).

Croisade en Crimée, 1854-1855. La guerre qui arrêta les Russes.

Société de Production Littéraire, 1978, gr. in-8°, 262 pp, biblio, broché, bon état

Le 8 juin 1854, à Constantinople, le prince Napoléon harangue l'avant-garde de l'armée d'Orient : "... Vous êtes les premiers soldats français qui depuis les croisades faîtes votre entrée dans ce pays..." Avec leurs alliés protestants anglais, les soldats de Napoléon III sont venus défendre, aux côtés des musulmans turcs, la papauté de Rome contre la papauté des tsars. A 3.000 kilomètres de Notre-Dame, dans cette presqu'île de Crimée labourée par l'histoire ; sous les murs de Sébastopol, d'où la flotte russe menace la Méditerranée et la route des Indes, "les croisés de la civilisation," vont lutter sans peur ; en face d'eux, les guerriers intrépides d'un autre empereur qui défendent leur terre natale et les images sacrées que les popes passent avant chaque assaut entre les rangs agenouillés. Une guerre oubliée. Il n'en reste trop souvent que des dessins de zouaves chapardeurs et des images de bombes à mèche qui ressemblent à des bombes de conspirateurs mexicains. Une guerre étrange. Entre les sorties sanglantes, poitrine contre poitrine, des trêves pour la récupération des blessés et le relèvement des morts. La Croix-Rouge avant Dunant. Une guerre moderne. Le boulet laisse la place à l'obus ; la batterie flottante imaginée par Napoléon III annonce le cuirassé. Une guerre trahie par l'histoire. Sébastopol a été effacé par la défaite de 70. Le livre de Jean-Pierre Chappuis rend leur gloire aux conquérants de Malakoff ensevelis sous Sedan, aux héros de l'Alma enfermés avec Bazaine, aux vainqueurs d'Inkermann désarmés comme Bourbaki.

MAILLOCHON (Florence).

La passion du mariage.

PUF, 2016, in-8°, xiii-379 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. le Lien social)

Le nombre de mariages n'a pas cessé de diminuer depuis les années 1970, mais leur visibilité a progressé. Dans un contexte d'exhortation à la « réalisation de soi », la cérémonie de mariage ne suit plus un rituel « traditionnel », mais est conçue comme un « événement » singulier et « personnalisé ». Dégagé de sa fonction initiatrice du couple, le mariage a surtout une fonction expressive : il n'en est plus le nécessaire début, mais en quelque sorte, une « fin » possible et surtout une mise en scène parfaite. Ce livre montre comment cette quête d'innovation et de perfection conduit moins à la disparation des contraintes sociales qu'à l'élaboration de nouvelles normes matrimoniales : de nouvelles étapes comme la « demande en mariage » s'imposent, les « préparatifs » s'allongent et se rationnalisent, les exigences esthétiques deviennent impérieuses. Le mariage devient une épreuve sportive, photographique et ordalique pour les futurs époux qui contribue à renforcer les inégalités sociales de classe et de genre. — "... La force de l’ouvrage de Florence Maillochon réside dans la description fine des rôles de genre, qui tendent à se renforcer en pratique par l’organisation d’un événement asymétrique dans ses représentations, tout comme certaines inégalités peuvent se renforcer à la naissance d’un enfant. Pour autant, les effets de classe ne sont pas sous-estimés, et l’étude montre notamment que les nouvelles formes romantiques de l’union, en se fondant sur des cadres luxueux, excluent de fait les catégories les moins favorisées de la population, qui peuvent aller jusqu’à renoncer à se marier faute de moyens nécessaires, ou à retarder la date afin de faire des économies." (Gaëlle Meslay, Population, 2016)

LERNER (Henri).

Catroux.

Albin Michel, 1990, gr. in-8°, 432 pp, préface de Jean Lacouture, 8 pl. de photos hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

"De tous les compagnons du général de Gaulle, peu lui furent aussi proches, accédèrent à un rang aussi important que le général Georges Catroux. Ceci explique pour une large part l'intérêt de la biographie exhaustive que lui consacre l'historien Henri Lerner et que souligne la préface de Jean Lacouture. Formé à l'école de Lyautey, Georges Catroux en conserva toute sa vie l'influence. Et son ralliement au général de Gaulle en 1940, alors qu'il était Gouverneur général de l'Indochine, constitua un choix qui orienta des actions souvent difficiles aux côtés du chef de la France libre auquel il devait témoigner une fidélité sans failles mais exigeante. Nommé commissaire au Levant en 1941 au moment des dramatiques événements de Syrie, il assuma en 1943 la double charge de Gouverneur général de l'Algérie et de commissaire d'État pour les Affaires musulmanes. Ambassadeur en URSS en 1945, il fut un témoin privilégié de la Russie d'après-guerre. Le général Catroux, renouant avec la filiation « lyautéenne », se révéla l'homme de la conciliation – trait fondamental de son caractère – lors des pourparlers qui permirent le retour du sultan Mohammed V sur le trône chérifien. En 1956, nommé ministre de l'Algérie par le gouvernement Guy Mollet, il fut au centre d'une tourmente politique qui constitua pour lui une épreuve à l'image de celle que traversait le pays. Il fut également grand Chancelier de la Légion d'honneur de 1954 à 1969. L'évocation de cette prestigieuse carrière éclaire d'un jour plus vif les péripéties souvent dramatiques, mais parfois méconnues, de la politique de la France en Afrique du Nord et au Moyen-Orient." (4e de couverture) — "Avoir pratiqué le fait impérial à l'école de Lyautey, être le seul haut dignitaire de la Troisième République à rallier presque sur le champ l'homme du 18 juin, pressentir la décolonisation et soutenir en ce sens Mendès France et Edgar Faure, tels sont quelques-uns des jalons ornant le parcours prestigieux d'un général hors série dont Jean Lacouture, en préface, rappelle qu'il avait à la fois « de la branche » et « de la gueule ». (...) L'auteur débrouille, avec un luxe de détails excessif, les fils du jeu politique qui tissèrent l'itinéraire de Catroux, mais n'évoque que très fugitivement le décor où évolua ce « soldat de l'Empire ». Le Maghreb, le Levant, l'Indochine défilent à l'arrière-plan comme des ombres portées à l'horizon." (Daniel Rivet, Vingtième Siècle, Revue d'histoire, 1991) — Un grand seigneur de la République : c'est le titre qu'avait donné Emile Dana à une émission consacrée, en 1967, par l'ORTF, au général Georges Catroux. Titre d'une parfaite justesse pour évoquer celui qui, avec René Cassin, fut l'une des plus prestigieuses – et des plus efficaces – personnalités de la France libre. Georges Catroux, né en 1877, descend d'une famille modeste des bleus d'Anjou , de cette région du Saumurois obstinément fidèle aux idées de 1789 contre les Vendéens. A sa sortie de Saint-Cyr, il choisit de servir outre-mer, au Tonkin d'abord, puis en Afrique du Nord, où Lyautey lui donne l'exemple d'une politique libérale qui accompagne la force des armes par une diplomatie intelligente. Chef de bataillon en 1914, très grièvement blessé devant Arras, fait prisonnier, Catroux est interné par les Allemands à la forteresse d'Ingolstadt où il se trouve avec un certain capitaine de Gaulle. En 1920, la confiance de Clemenceau l'envoie au Proche-Orient où il s'initie aux arcanes de la politique syrienne et libanaise que compliquent encore les intrigues anglaises : Londres n'a pas admis sans réticences la présence des Français sur cette route des Indes, chasse gardée de l'impérialisme britannique. Aussi le colonel Catroux, malgré le charme de Damas, où il s'est fait par son libéralisme de précieuses amitiés, a-t-il hâte de revenir vers le Maghreb, et en 1934 il a la gloire de terminer l'unification du Maroc, autour du sultan, par la pacification de Marrakech. En novembre 1935, le général Catroux commande en France les troupes de Haute-Alsace. Devant l'occupation de la Rhénanie par Hitler, et sans attendre les ordres d'un gouvernement pusillanime, le 7 mars 1936, il prépare ses forces à l'offensive qui eût alors écrasé le nazisme dans l'oeuf. Démarche audacieuse, blâmée à Paris et qui contribua à faire mettre à la retraite ce chef trop clairvoyant. Arrive 1939. Georges Mandel, indomptable ministre des colonies, rappelle Catroux au service et le nomme gouverneur de l'Indochine. Parfaitement conscient que la défense de cette terre lointaine est inséparable de l'alliance anglaise, Catroux refuse l'armistice de 1940, rompt avec le défaitisme de Vichy et rejoint de Gaulle : il donne alors un exemple, destiné malheureusement à rester unique, de dérogation à la routine de l'armée française. Scandale de voir un général d'armée se placer sous les ordres d'un général de brigade à titre temporaire ! Catroux, d'emblée, a compris que de Gaulle, par l'appel du 18 juin, n'est plus seulement un militaire, mais incarne le gouvernement de la France réelle. Les relations de Gaulle-Catroux seront souvent orageuses d'ailleurs : les deux hommes diffèrent de tempérament ; aussi fermes sur les principes certes, le premier est l'homme des décisions hardies, au risque de tout casser, le second compte davantage sur la négociation patiente. Et, en maintes occasions, la séduction habile de Catroux amortira efficacement les rugosités gaulliennes. Par exemple en 1941 (et surtout en novembre 1943) au Liban et en Syrie. Par exemple, encore, en 1942-1943, dans le rapprochement nécessaire entre de Gaulle et le pauvre général Giraud, aussi borné en politique que vaillant soldat. Par exemple, enfin, dans l'insoluble problème des réformes en Afrique du Nord, où Catroux professait des idées sociales de vingt ans en avance sur son temps.

LEWIS (Bernard).

Histoire du Moyen-Orient. Deux mille ans d'histoire de la naissance du christiannisme à nos jours.

Albin Michel, 1996, in-8°, 482 pp, traduit de l'anglais, 24 pl. de gravures et photos hors texte, 7 cartes, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Le Moyen-Orient, où naquirent les trois grandes religions monothéistes, fut pendant des siècles un haut lieu de l'histoire des sciences et des idées, des inventions techniques et du commerce, mais aussi une terre soumise à des luttes de pouvoir incessantes. Au fil de cette somme aussi captivante que foisonnante d'érudition, Bernard Lewis, l'un des plus grands historiens contemporains, spécialiste de l'Orient, retrace les événements politiques, militaires et religieux qui modelèrent la région depuis l'ère chrétienne jusqu'à nos jours : la grandeur et le déclin des deux Empires romain et perse qui se disputèrent la région il y a deux mille ans ; le développement des monothéismes ; l'incroyable et fulgurante expansion de l'islam ; les vagues successives d'envahisseurs venus de l'est ou de l'ouest (hordes mongoles de Gengis Khan ou chrétiens des croisades) ; la puissance et la chute de l'immense Empire ottoman. Mais, plus encore que les faits, l'auteur nous propose l'analyse brillante et limpide des différentes forces en présence dans ce monde en constante mutation : la religion islamique, le système politique, l'extraordinaire réseau d'échanges commerciaux et culturels, l'organisation sociale au sein de laquelle il examine, entre autres, le statut des femmes, des infidèles et des esclaves. Une fois de plus à la croisée des chemins – ceux de l'affrontement violent et du partage de l'ancien héritage avec le reste du monde –, le Moyen-Orient reste un mystère que Bernard Lewis, avec cette synthèse unique et très personnelle, tente d'élucider dans ses moindres secrets.

MASSA-GILLE (Geneviève).

Histoire des emprunts de la Ville de Paris, 1814-1875. (Thèse).

P., Ville de Paris, Commission des travaux historiques, 1973, in-4°, 439 pp, préface de Michel Fleury, importante biblio (pp. 17 à 97), choix de textes et documents en appendice, index, broché, couv. lég. salie, bon état, envoi a.s.

"C'est un très important livre que nous apporte Mme Gille avec son travail sur les emprunts de la Ville de Paris au XIXe siècle, et aussi une étude très neuve. Mme Gille a trouvé dans les archives privées, mais surtout pour le Second Empire, de nombreux renseignements soit dans les papiers d'hommes politiques (Billault, Baroche, Fortoul, Fould, Morny, Rouher, etc.) soit dans ce qui subsiste des archives des grands établissements de crédits. L'ouvrage proprement dit, on ne saurait trop en féliciter Mme Gille, se lit avec agrément. Le style est clair et n'emprunte rien au jargon que la plupart des jeunes historiens se croient obligés d'utiliser. Même les lecteurs les moins avertis de la technique financière prendront connaissance de l'ouvrage avec intérêt et en suivront sans peine les détours. Ce talent pédagogique est lui aussi trop rare dans ce genre d'ouvrage pour qu'on ne le note pas. (...) La politique d'emprunts de Paris va changer radicalement sous l'effet de l'impulsion de Napoléon III qui veut développer une politique de grands travaux dans la capitale, financés par le crédit. Dès 1851, encore prince-président, il prend l'initiative d'un emprunt de 40 millions. Puis, après la nomination en juin 1854 de Haussmann au poste de préfet de la Seine, les gros emprunts se succèdent : 60 millions en 1855, 130 millions en 1860, 250 millions en 1865. (...) La hausse continue des terrains, l'augmentation du nombre des travaux prévus, plaçaient Haussmann dans une situation financière de plus en plus délicate. Tout l'édifice financier de ses « comptes fantastiques » ne reposait que sur la confiance de l'Empereur envers le préfet de la Seine. Dès l'affaiblissement de l'Empire, en 1869, l'opposition s'acharna contre Haussmann. Après 1870, la Ville se trouva devant de graves difficultés puisque le paiement de l'exorbitante contribution de guerre, la Commune vinrent accroître les charges. Une loi du 6 septembre 1871 autorisa la Ville à émettre un emprunt de 350 millions, suivi en 1874 d'un emprunt de 220 millions. On est loin des petits emprunts de 10 à 15 millions de l'époque de la Restauration ! Le succès des emprunts fut éclatant. Il fut suivi de négociations assez sordides entre Thiers et la Ville de Paris, pour que le gouvernement prenne une part des charges de la capitale (la Commune, la contribution de guerre pouvant passer pour des dettes nationales). On voit tout l'intérêt du beau livre de Mme Gille qui dépasse l'histoire financière mais qui, même dans ce seul domaine, apporte beaucoup d'idées et de faits intéressants." (Robert Marquant, Bibliothèque de l'École des chartes, 1974)

MICHELET (Edmond).

Rue de la Liberté. Dachau 1943-1945.

Seuil, 1955, in-8°, 248 pp, un plan, broché, qqs soulignures crayon, bon état. Edition originale sur papier courant (il a été tiré 25 ex. numérotés sur vélin Neige)

"La « rue de la liberté » est, par dérision, l'allée centrale du camp de Dachau, où E. M. fut détenu près de vingt et un mois, du 15 septembre 1943 au 27 mai 1945. Proclamant, après tant d'autres, « tristement la vie triste », E. M. assure : « Ni sains, ni saufs. Décourageante formule et vraie ... une certaine candeur nous est à tout jamais interdite ». Il écrit un livre attachant dont on n'oublie aisément ni le ton, ni le témoignage, ni, finalement, la sérénité." (Revue française de science politique, 1961) — "Le livre tiré par Edmond Michelet de ses notes de Dachau constitue un des documents les plus vivants et les plus honnêtes sur l’aventure concentrationnaire (...) : avec une objectivité remarquable, Michelet décrit ce que fut la vie d’un résistant français qui a dû et pu tenir près de vingt mois dans un block de Dachau ; il analyse les conflits qui surgissaient entre classes de détenus – politiques et « droit commun » – allemands, latins et slaves ; il démonte la curieuse machine politique qui avait fini par s’organiser, l’équilibre des pouvoirs dans une cité d’esclaves hantés par la mort et qui, pourtant, ne cessaient de regarder vers la vie. Une galerie de beaux portraits psychologiques alterne avec des scènes dramatiques et de larges fresques, comme l’épidémie de typhus de l’hiver 44-45 et la pagaïe ubuesque d’une libération de fantômes. Le témoignage du chrétien, qui dit ce qu’il a tiré de sa foi, est porté sans ostentation et avec noblesse. Et il n’était pas possible de faire ressortir plus honnêtement l’ambiguïté d’une aventure où l’homme a révélé les pires côtés de sa nature (...) mais aussi ses virtualités héroïques et son irrépressible spiritualité." (Pierre-Henri Simon) — "Un témoignage de première importance sur l'expérience concentrationnaire." (O. Wieviorka)

NATAF (André)(dir.).

Dictionnaire du mouvement ouvrier.

P., Editions Universitaires, 1970, in-8° oblong, 541 pp, gravures et photos, index, reliure pleine toile rouge de l'éditeur, titres blancs au 1er plat et au dos, bon état. Edition originale

Par Gérard Adam, René Furth, André Monjardet, Gilbert Mury et André Nataf. Contient pages 9-98 plusieurs essais préliminaires : André Nataf : Des Capacités ouvrières, esquisse historique ; Gérard Adam : Le Catholicisme social ; René Furth : L'anarchisme ou la révolution intégrale ; Gilbert Mury : Lettre d'un marxiste-léniniste au lecteur ; La partie Dictionnaire (pp 99-525) contient des illustrations, portraits, cartes en noir et blanc ; En fin d'ouvrage : Repères historiques et Index.

SOISSON (Pierre).

Allemagne, réveille-toi ! Histoire générale de l'Allemagne nazie.

Productions de Paris, 1967, in-8°, 480 pp, 16 pl. de photos et documents hors texte, 7 tableaux, biblio, cart. éditeur, sans la jaquette, bon état

Premier volume, seul paru. La montée au pouvoir d'Hitler.

VIALLES (Pierre).

L'Archichancelier Cambacérès, 1753-1824, d'après des documents inédits.

Perrin, 1908, fort in-8°, 437 pp, 12 gravures hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

"En 1908, Pierre Vialles, un historien montpelliérain qui a déjà fait paraître un ouvrage sur la cour des Comptes de Montpellier, publie cette biographie importante. L'auteur a disposé de documents inédits sur sa carrière à Montpellier. Il insiste aussi sur le rôle de chef d'Etat qu'a tenu Cambacérès en 1794 et 1795." (Laurence Chatel de Brancion) — "L'œuvre de M. P. Vialles est solide, exacte, intéressante. Il nous fait mieux connaître l'intéressante figure de ce petit conseiller à la Cour des Aides de Montpellier que la Révolution porta jusqu'aux plus hautes charges de l'Etat. On a coutume de l'y voir briller au second rang, comme second consul ou archi-chancelier de l'Empire. L'un des mérites de ce livre est de nous rappeler que Cambacérès sut occuper dignement le premier rang, puisqu'il fut, depuis Thermidor jusqu'à la fin de la période conventionnelle, le véritable chef du gouvernement, comme président des Comités de législation, de sûreté générale et de salut public. Le livre de M. V. mérite plus particulièrement d'être signalé ici pour le long chapitre (pp. 12-66) consacré à la vie de Cambacérès à Montpellier jusqu'au début de la Révolution. On y trouve de précieux détails sur l'administration municipale du père de Cambacérès, qui fut maire de Montpellier durant de longues années (1753-1756 et 1761-1778), et sur la célèbre querelle de la Cour des Aides et des Etats de Languedoc. On a l'impression que dans ces conflits entre la noblesse terrienne, la noblesse de robe et la noblesse administrative doit résider la cause déterminante qui fit, dès les premiers jours de 1789, de hardis révolutionnaires d'hommes aussi éminemment modérés et amis de l'ordre que le président Bonnier ou le conseiller Cambacérès..." (L.-J. Thomas, Annales du Midi, 1910) — "M. Vialles a écrit un livre consciencieux, intéressant, souvent même amusant, et par certains endroits légérement scabreux, sur celui qui fut le grand jurisconsulte de la Convention, le second consul de la République et l'archichancelier de l'Empire. La tâche était rendue difficile par la disparition de documents importants tels le dossier Cambacérès qui a existé dans les papiers de la police générale jusqu'en 1814, et la collection des lettres que l'archichancelier envoyait quotidiennement à l'Empereur absent, et qu'il semble avoir brûlées dans la nuit du 29 au 30 mars 1814, avant de partir pour Blois avec Marie-Louise. Quarante et une de ces intéressantes lettres envoyées par Cambacérès à Napoléon pendant la campagne de France, du 25 janvier au 28 février 1814, échappées au feu et conservées aux Archives nationales, ont été réimprimées en annexe par M. Vialles." (André Fribourg, Revue de synthèse historique, 1908)

Collectif - COULON (Gérard), Dr VLAEMINCK (dir.).

Childéric-Clovis, Rois des Francs, 482-1983 : de Tournai à Paris, naissance d'une nation.

Tournai, Casterman, 1983, pt in-4°, 159 pp, préface de K. F. Werner (Conquête Franque de la Gaule ou changement de régime ?, pp. 5-14), 9 cartes en couleurs, 202 objets décrits avec notices érudites, nombreuses illustrations en noir et en couleurs, un tableau généalogique, cartonnage illustré de l'éditeur, bon état. On joint un article d'une page sur l'exposition par Georges Duby (le Nouvel Observateur, 1983)

Catalogue de l'exposition consacrée à la naissance de la nation franque en Belgique et en France au Centre Culturel de la Communauté Française de Belgique à Paris du 9 février au 15 mai 1983. Clovis, roi des Francs et premier "roi de France" avait succédé à son père Childéric en 482. Ce catalogue présente de nombreuses poteries, armes et bijoux, tous objets trouvés dans des tombes. L'exposition a d'ailleurs été présentée en premier lieu à Tournai où fut retrouvée, en 1653, la sépulture de Childéric Ier. Les objets sont souvent magnifiques, le catalogue est excellent et réconciliera avec l'archéologie médiévale ceux qui n'y voient, à tort, que l'austère remuement de couches obscures et tristes...

STAMAN (A. Louise).

Assassinat d'un éditeur à la Libération. Robert Denoël (1902-1945).

E-dite, 2005, in-8°, 342 pp, traduit de l'américain, 4 photos hors texte, annexes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Assassinat d'un éditeur à la Libération : une histoire d'ambition, de cupidité, d'infidélité et de trahison dans le Paris de l'Occupation et de la Libération. Tableau foisonnant et sans fard de l'édition française, quand Robert Denoël, dandy et aventurier, décide de se tailler un royaume face à l'empire Gallimard. Robert Denoël se compromet. Il n'est pas le seul, les autres ne peuvent que l'imiter. Il ne manque pas d'audace, surtout en un moment critique où son poulain le plus prestigieux, Céline, a abandonné les fourgons vichyssois, en déroute, à Sigmaringen, pour traverser l'Europe en feu et se réfugier au Danemark où il connaîtra les affres des geôles scandinaves. Mais Denoël a confiance : il a de solides atouts, quelques amitiés et de l'argent. Mieux de l'or. On retrouvera son cadavre, près de sa voiture, abattu par balles, quelques jours avant l'ouverture de son procès. L'enquête piétinera, classée et instruite à plusieurs reprises. En 1950, on rouvre une dernière fois l'enquête. Mais le mystère demeure entier.

DAUDET (Léon).

Les Nouveaux Chatiments. Raymond Poincaré, Aristide Briand, Louis Barthou. Dessins de Sennep.

P., Editions du Capitole, 1931, in-12, 298 pp, illustré, broché, bon état

"Aux trois ministres du plus infâme régime, Poincaré, Briand et Barthou, ave mon absolu mépris et l'assurande de mon vif dégoût." (Léon Daudet) — Le Nain de Lorraine : Raymond Poincaré – Le Voyou de passage : Aristide Briand – Le Garde des Seaux : Louis Barthou. — Journaliste et homme politique (1867-1942), monarchiste orienté à l'extrême-droite, Léon Daudet fut l'une des principales figures politiques de l'Action française et l'un des collaborateurs les plus connus du journal du mouvement. Ecrivain passionné et pamphlétaire prodigieux, il a beaucoup écrit. La bibliographie de ses oeuvres est énorme : plus de 300 notices sur le catalogue de la BNF. Il reste aujourd'hui son oeuvre de mémorialiste, six volumes de « choses vues » de 1880 à 1921, « prodigieux souvenirs », selon Marcel Proust qui ajoutait : « Les ressemblances entre Saint-Simon et Léon Daudet sont nombreuses : la plus profonde me semble l'alternance, et l'égale réussite, des portraits magnifiquement atroces et des portraits doux, vénérants, nobles. »

[Danse macabre, Emblèmes] – CHERTABLON (M. de).

La manière de se bien préparer à la Mort par des considérations sur la Cène, la Passion et la Mort de Jésus-Christ, avec de très belles estampes emblématiques, expliquées par M. de Chertablon.

Anvers (Antverpen), George Gallet, 1700, in-4° (26 x 19 cm), 63-(1) pp, y compris la page de titre imprimée en rouge et noir, un frontispice et 42 belles planches hors texte gravées à la riche symbolique d'inspiration baroque d'après Romeyn de Hooghe, réparties en trois groupes de 13 planches avec chacun un frontispice A, B et C, tirées sur vergé fort. L'ouvrage contient également la page de titre de l'édition hollandaise (1694) et 9 planches de texte expliquant les planches en flamand ; Reliure plein veau brun de l'époque, dos à nerfs orné de caissons dorés, mors fendus, dos abîmé avec mques de cuir, coiffes arasées, intérieur propre et sans rousseurs. – Avec relié à la suite : GOVERTS (Abraham). Een waar Christen op zyn sterfbed (Un vrai Chrétien à son lit de mort), Amsterdam, H. vande Gaete, Voor den Auteur, s.d. (1715), 20 pp non foliotées dont le titre

Bien complet du frontispice et des 42 gravures hors texte à pleine page de Romeyn (ou Romain) de Hooghe (numérotées 1 à 39 et A, B, C). — Adaptation du Miroir de la bonne mort du père espagnol David de La Vigne, d’abord publié en 1646 puis en 1673 avec la reprise des figures allégoriques du peintre graveur Romeyn de Hooghe (1645-1708) regravées pour cette édition. On y trouve l’homme sur son lit de mort, tourmenté par des démons ou entouré d’anges, qui lui présentent des scènes de la vie du Christ pour lui servir d’exemple et d’encouragement. — “Cette ample et grave suite de gravures compose une iconographie originale, et à mon avis assez rare, de la mort des élites dévotes au début du XVIIe siècle. Deux registres sont continuellement mêlés, d’une part la représentation de la Passion, rythmée par un choix de textes évangéliques et figurée dans une succession de tableautins décorant la chambre du malade, appui matériel d’une méditation qui tend à identifier l’histoire individuelle du patient à celle du Christ sauveur ; d’autre part les péripéties de l’homme de qualité en proie à la maladie et à la mort. La double lecture, immédiate, conforte l’expérience spirituelle” (Daniel Roche. « La Mémoire de la Mort » : recherche sur la place des arts de mourir dans la Librairie et la lecture en France aux XVIIe et XVIIIe siècles. In : Annales ESC, 1976. pp. 76-119).

[LEFRANC, Mme Georges].

Conformisme et Pensée libre dans la littérature française. 1. Moyen Age et seizième siècle.

P., Centre confédéral d'éducation ouvrière, s.d. (1936), gr. in-8°, 65 pp, broché, bon état (Publications de l'Institut Supérieur Ouvrier)

Le Centre confédéral d’éducation ouvrière (CCEO) de la CGT tient une place particulière dans l’histoire de la formation syndicale puisque, fondé en 1933, il constitue la plus ancienne structure syndicale éducative encore en activité... Si la question de l’éducation est présente depuis les origines du syndicalisme, force est de constater que les réalisations pérennes ont été très rares durant l’entre-deux-guerres. Les cours de formation mis en place en 1923 par l’Union des syndicats de la région parisienne font figure d’exception. Fixé au siège de la CGT, le CCEO a pour objectif de centraliser au sein d’une structure unique l’ensemble des initiatives et de fournir aux Collèges du Travail les supports de cours nécessaires à leur bon fonctionnement. Il est placé sous la direction de Georges Lefranc, normalien, agrégé d’histoire. En 1935, les effectifs atteignent 3.650 élèves. Parallèlement, le CCEO multiplie le nombre de ses publications, en plus des cours par correspondance dont l’offre se diversifie. Quinze publications sortent ainsi des presses durant l’année 1935. Mais c’est avec le Front Populaire que le CCEO connaît un véritable apogée... (M. Poggioli, Entre éducation populaire et propagande syndicale : les cours de la CGT sous le Front Populaire, 2011)

[LEFRANC, Mme Georges].

Conformisme et Pensée libre dans la littérature française. 2. Le double visage du dix-septième siècle.

P., Centre confédéral d'éducation ouvrière, s.d. (1936), gr. in-8°, 107 pp, un tableau hors texte, broché, bon état (Publications de l'Institut Supérieur Ouvrier)

Le Centre confédéral d’éducation ouvrière (CCEO) de la CGT tient une place particulière dans l’histoire de la formation syndicale puisque, fondé en 1933, il constitue la plus ancienne structure syndicale éducative encore en activité... Si la question de l’éducation est présente depuis les origines du syndicalisme, force est de constater que les réalisations pérennes ont été très rares durant l’entre-deux-guerres. Les cours de formation mis en place en 1923 par l’Union des syndicats de la région parisienne font figure d’exception. Fixé au siège de la CGT, le CCEO a pour objectif de centraliser au sein d’une structure unique l’ensemble des initiatives et de fournir aux Collèges du Travail les supports de cours nécessaires à leur bon fonctionnement. Il est placé sous la direction de Georges Lefranc, normalien, agrégé d’histoire. En 1935, les effectifs atteignent 3.650 élèves. Parallèlement, le CCEO multiplie le nombre de ses publications, en plus des cours par correspondance dont l’offre se diversifie. Quinze publications sortent ainsi des presses durant l’année 1935. Mais c’est avec le Front Populaire que le CCEO connaît un véritable apogée... (M. Poggioli, Entre éducation populaire et propagande syndicale : les cours de la CGT sous le Front Populaire, 2011)

WILDENSTEIN (Daniel) et Yves STAVRIDÈS.

Marchands d'Art.

Plon, 1999, in-8°, 236 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

Ce ne sont ni des mémoires ni une somme autobiographique. C'est juste un homme qui parle. Mais pas n'importe qui : Daniel Wildenstein, 82 ans, empereur et patriarche des marchands d'art. Basée à New York, la Wildenstein Inc s'adosse à un stock évalué en milliards de dollars, qui balise près de six siècles de peinture. Petit-fils de Nathan, fils de Georges, « Monsieur Daniel » – c'est ainsi qu'on l'appelle à son institut ou sur les hippodromes – est donc le troisième maillon de la dynastie de marchands de tableaux la plus puissante au monde et la plus secrète qui soit. Depuis près d'un demi-siècle et du bout des lèvres, Daniel Wildenstein n'acceptait de parler que de ses chevaux. De rien d'autre. Il ne répondait à aucune question, à aucune attaque, à aucune polémique. Une véritable abstraction vivante. Pour la première fois de son existence, il a brisé son mutisme légendaire. Aujourd'hui, il nous raconte « quelques petites choses vues, entendues ou vécues ». Passent alors dans le paysage : Clemenceau, Picasso, Maurice de Rothschild, Randolph Hearst, Bonnard, Malraux, Paul VI et « quelques » autres... Daniel Wildenstein nous convie à une promenade intime, à travers des instants de sa vie, des portraits, des récits, des éclairages, des révélations, des réflexions. Et promène son oeil aigu de faucon pèlerin sur la fabuleuse planète des arts.

LARUE (Sylvain).

Les Grandes affaires criminelles de Paris.

Editions De Borée, 2007, gr. in-8°, 476 pp, 60 gravures et photos, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Du régicide qui rate sa cible, mais pas le badaud innocent, au tueur en série insaisissable en passant par l'assassin crapuleux, aussi prompt à dégainer un revolver qu'à jouer du couteau pour voler le passant, découvrez un Paris peu reluisant : celui de la mort et du crime ! Sous ses atours chamarrés de luxe et de sensualité, notre capitale suinte l'horreur et la monstruosité : un vrai bain de sang ininterrompu depuis deux siècles... Remontez dans ce temps où la justice était aussi impitoyable que l'assassin, et où ce n'est pas peu dire que les bourreaux avaient du pain sur la planche à bascule ! D'histoires restées fameuses malgré les ans en faits divers sombrés dans l'oubli, Les Grandes Affaires Criminelles de Paris vous offre, grâce au récit d'une soixantaine d'affaires, une image assez méconnue de la Ville-Lumière des XIXe et XXe siècles. Même à deux pas de la Tour Eiffel, on a tôt fait de tomber sur un délinquant sordide et digne des romans d'Eugène Sue...

BONN (Maurice J.).

“Prosperity”. La Crise américaine.

Grasset, 1932, in-12, xxii-220 pp, traduit de l'allemand, préface de Henri Hauser, broché, petit cachet au 1er plat, bon état (Coll. Les Écrits)

Réflexions sur la crise américaine de 1929 et ses conséquences, par le Dr Maurice J. Bonn, professeur à l'Ecole des Hautes Etudes Commerciales de Berlin. — "« Prosperity » ! un titre qui fait image et semble une dérision, l'expression d'une amère ironie, appliqué à l'Amérique d'aujourd'hui : cet innocent petit mot a cependant incarné toute une politique, celle de la prospérité illimitée ; M. Hoover n'en fut-il pas longtemps à la fois le porte-drapeau et le symbole ? On sait ce qu'il est advenu depuis : la crise économique est là, avec toutes ses désastreuses conséquences. M. M.-J. Bonn, économiste allemand réputé, s'est plu précisément à en rechercher les origines lointaines ; il l'a fait avec un remarquable bonheur d'expression et une profondeur qui lui valent, avec raison, les éloges décernés dans la préface par M. Henri Hauser, professeur à la Sorbonne. Quel film nous retracera donc un jour l'étonnant contraste des deux Amériques, celle d'hier, emportée par le vertige du succès, persuadée de l'excellence, mieux, de la précellence de ses méthodes industrielles et commerciales, et celle d'aujourd'hui, éprouvée par la plus dure des crises économiques ; nul tableau ne serait, croyons-nous, plus évocateur, plus riche aussi d'enseignements ! Le livre de M. J. Bonn pourrait en constituer le scénario, la trame : il y met en relief l'opposition entre les deux époques, il nous montre une Amérique tout entière occupée, comme il le dit si joliment « à la chasse au dernier consommateur », une Amérique mécanisée à l'extrême, une Amérique usant et abusant du crédit, sans frein ; une Amérique où « les appareils de production s'accroissent suivant une progression géométrique, alors que les consommateurs ne s'accroissent que suivant une progression arithmétique » ; l'auteur souligne – c'est là la partie la plus originale du livre – l'espèce de « colonisation intellectuelle » à laquelle se livra alors l'Amérique au dehors, en Europe plus particulièrement, en Allemagne singulièrement, et qui devait porter des fruits si amers aujourd'hui..." (Jean Hugonnot, La Revue du Pacifique, janvier 1933)

LEFÈVRE (Corinne).

Pouvoir impérial et élites dans l'Inde moghole de Jahangir.

Les Indes savantes, 2018, gr. in-8°, 465 pp, 20 pl. de gravures en couleurs hors texte, 2 cartes, 2 tableaux généalogiques, chronologie, glossaire, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état. Ouvrage issu de thèse

30 août 1569. Naissance près d'Agra de celui qui deviendra le quatrième monarque de la dynastie moghole (1526-1857) : Jahangir de son nom de règne, un des principaux protagonistes de cet ouvrage. Son père Akbar était doté d'une ascendance doublement prestigieuse puisqu'il avait pour ancêtres à la fois le Mongol Chingiz Khan (Gengis Khan, mort en 1227) et le Turc Timur (Tamerlan, mort en 1405) - deux insatiables conquérants qui avaient porté l'idée d'empire universel à travers l'Eurasie et dont la mémoire est encore bien vivante. Centré sur le règne de Jahangir (1605-1627), l'ouvrage en propose non pas une histoire linéaire, mais une relecture ciblée basée sur la mise en regard d'une large palette de sources impériales et non-impériales (chroniques, mémoires, littérature "confessionnelle" et documents administratifs en persan mais aussi vestiges de la culture matérielle contemporaine). Ce faisant, il met à jour les inflexions qui marquèrent le premier quart du XVIIe siècle tant en matière de définition et de projection de l'autorité impériale moghole qu'en matière de gestion de la diversité ethnique et religieuse et de centralisme étatique. Préliminaire à la réflexion globale engagée sur le pouvoir moghol à l'époque de Jahangir, le prologue démonte les processus historiographiques qui présidèrent à la construction de l'image d'incapacité politique généralement attachée à ce souverain. A travers une analyse croisant les perspectives sur l'imperium jahangiride, le corps de l'étude en propose une interprétation renouvelée et le confronte aux diverses conceptions et formes de pouvoir coexistant dans le cercle des élites mogholes, que leur spécialisation soit militaire, administrative ou religieuse et qu'elles soient ou non intégrées dans l'appareil d'Etat. L'épilogue, enfin, élargit la réflexion aux relations entre le pouvoir jahangiride et deux des autres grandes puissances de l'Asie musulmane de la première modernité - l'Iran safavide et le khanat chingizide d'Asie centrale.

ARISTOTE.

Politique. Livres I et II. Texte établi et traduit par Jean Aubonnet.

Les Belles Lettres, 1960, in-8°, ccvi-261 pp, reliure demi-basane fauve mordorée à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés, filets à froid sur les plats (rel. de l'époque), dos uniformément passé, un mors recollé, bon état (Coll. Budé). Texte grec et traduction française en regard

"Début d'une édition critique (texte et traduction) de “La politique” d'Aristote, dont le besoin se faisait cruellement sentir. L'introduction de deux cents pages, due au traducteur, constitue un véritable ouvrage qui examine successivement la place de “La politique” dans la vie et l'oeuvre d'Aristote, la composition et la date de “La politique” (il soutient avec raison, semble t-il, l'unité de sa composition et la valeur de l'ordre traditionnel des livres), enfin le destin de l'oeuvre : la place de “La politique” dans l'histoire des idées, ce qui lui permet d'esquisser un véritable tableau de l'histoire de la pensée politique." (Revue française de science politique, 1961)

BERTIER de SAUVIGNY (Guillaume de).

La Révolution parisienne de 1848 vue par les Américains.

P., Association pour la publication d'une Histoire de Paris, 1977, in-4°, 239 pp, broché, bon état

Une approche de la révolution parisienne depuis le continent américain où elle a suscité un vif intérêt, aiguisant l'espoir de voir naître une république fraternelle à l'image des Etats-Unis. L'auteur étudie le traitement des événements par la presse et les répercussions de la Révolution de 1848 dans trois grands centres américains : New York capitale du journalisme ; Washington capitale politique ; la Nouvelle-Orléans ville largement francophone. Il publie des témoignages de citoyens américains présents à Paris pendant la période qui va de la Révolution de février aux journées de juin. L'ensemble constitue un recueil de textes publiés dans le journaux ou des ouvrages introuvables en France.

[Zodiaque] – LUGAND (Jacques), Jean NOUGARET et Robert SAINT-JEAN.

Languedoc roman.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1975, gr. in-8°, 421 pp, 158 héliogravures et 4 pl. en couleurs hors texte, très nombreux plans, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, étui carton, bon état (la Nuit des Temps, 43)

VAUGEOIS (J.-F. Gabriel).

Histoire des Antiquités de la ville de l'Aigle et de ses environs. Comprenant des recherches historiques sur les invasions des Romains, des Francs et des Normands dans les Gaules, sur l'origine de Verneuil, sur les antiquités romaines de Condé-sur-Iton, sur les forges à bras, etc.

Bruxelles, Culture et civilisation, 1977, in-8°, xxxii-590 pp, une gravure dépliante (vue de la ville), reliure simili-cuir havane de l'éditeur, dos lisse avec auteur et titre dorés, bon état. Réimpression de l'édition de L'Aigle, 1841

Le passé de l'Aigle a fait l'objet de plusieurs études intéressantes, notamment et surtout cette Histoire des Antiquités de la ville de l'Aigle et de ses environs, par Gabriel Vaugeois (1753-1839), travail copieux et consciencieux, bien que passablement touffu. Cette étude très complète, fruit de plus de 25 ans de travaux, fut éditée et publiée après la mort de l'auteur, en 1841, par son neveu Hippolyte Vaugeois.

JULLIAN (Philippe).

Dreamers of Decadence. Symbolist painters of the 1890's.

New York, Praeger Publishers, 1975, gr. in-8°, 272 pp, 149 illustrations, index, broché, couv. illustrée, pt accroc au dos, sinon bon état. Texte en anglais

Traduction en anglais de "Esthètes et Magiciens. L'art fin de siècle" (1969). Importante étude richement illustrée sur l'Art fin de siècle suivie d'une Petite anthologie des thèmes symbolistes. — "« L'art n'a pas besoin de luxe, de bijoux, de cabochons, de pastilles du sérail fumant dans le sang de Jean-Baptiste, comme un mégot dans un vieux pot de confitures, de promenades le long du fleuve avec de grands lévriers et des idées de suicide, d'héroïnes intoxiquées, de madones pharmaceutiques, de penseurs à tête de gendarme anémique, d'esthètes aux postures de lion fatigué, de villes d'art... » Cette phrase de Fargue dans "Sous la lampe" , écrite vers les années 1920, vise à peu près tout ce qu'exalte le livre de M. P. Jullian : l'art fin de siècle, les « exquisites » des décadents, la queue de Des Esseintes. Dira-t-on qu'il nous révèle Khnopff, Klinger et Toorop, peintres oubliés ? Sans doute. Et de surcroît, il replace dans leur atmosphère des écrivains qui vont de Verlaine à Wilde, de d'Annunzio au premier Barrés. M. Jullian le fait avec talent, avec verve, avec une érudition remarquable. Reste un livre orné, paré, précieux, un brin spécieux, un brin pervers : bref, un parfait miroir de l'art qu'il décrit." (Revue des Deux Mondes, 1969) — "C'est dans une maison de Senlis, à ses yeux balzacienne, que Jullian trouve le temps et le recueillement nécessaires à l'écriture des biographies qui établiront sa réputation de spécialiste de l'esthétique fin-de-siècle. Son 'Montesquiou, un prince 1900' bouscule la biographie littéraire traditionnelle par une érudition confondante, l'approche esthétique venant à la rescousse de la seule analyse de l'oeuvre. Il en sera de même avec son Oscar Wilde, dans lequel il révèle l'influence de Paul Bourget sur 'Intentions' et celle de Jean Lorrain sur 'Dorian Gray' ! Cependant, c'est avec son essai 'Esthètes et Magiciens', qu'il réalise la synthèse de ses différentes approches des mouvements qui, depuis longtemps, ont trouvé grâce à ses yeux..." (François Rivière, Le Figaro, 2009)

BROMBERGER (Merry et Serge), Georgette Elgey et J.-F. Chauvel.

Les 13 complots du 13 mai ou la délivrance de Gulliver. Suivi de : Barricades et colonels. 24 janvier 1960.

Fayard, 1959-1960 2 vol. in-8°, 443 et 444 pp, un plan d'Alger, brochés, bon état

"Ce livre sur les événements de mai 1958 est beaucoup plus complet et plus important que ceux qui l'ont précédé. Les frères Bromberger sont des journalistes expérimentés. Leur livre, alertement écrit, se lit comme un roman et contient quelques portraits pittoresques. Ils ont manifestement procédé à une enquête sérieuse et ont recueilli de nombreux témoignages. Ils apportent des précisions inédites sur le rôle de plusieurs hommes, et notamment de quelques officiers généraux. Mais leur livre dépasse le plan de l'anecdote et il tend à proposer une interprétation des événements. L'idée maîtresse du livre – idée qui s'exprime dans le titre – est que le 13 mai n'est pas le produit d'un complot, mais de plusieurs complots mal coordonnés les uns avec les autres et ne rassemblant qu'un très petit nombre de conspirateurs actifs : les indications fourmes par les frères Bromberger sur les effectifs des principaux groupements sont à cet égard extrêmement éloquentes. D'autre part, les auteurs montrent combien le camp des futurs vainqueurs était divisé : les activistes d'Alger jouent (déjà) un jeu très différent de celui que jouent les gaullistes et ils organisent la journée du 13 mai pour les prendre de vitesse (pp. 151-162) ; quant aux chefs militaires, ils paraissent surtout éprouver le désir de ne pas engager l'armée dans une aventure : dans la soirée du 13 mai, M. Delbecque, principal organisateur du complot gaulliste à Alger, est traité de «voyou» par un colonel puis par le général Salan... Quant au général de Gaulle, les frères Bromberger soulignent son souci de légitimité..." (Jean Touchard, Revue française de science politique, 1959) — "Il serait injuste de méconnaître l'intérêt de “Barricades et colonels”. Les auteurs ont manifestement eu accès à des sources officielles. Ils ont procédé à de nombreuses interviews. Certaines de leurs informations (concernant notamment le rôle du général Zeller) ont été ultérieurement confirmées par les faits. C'est sans nul doute le mieux documenté et le plus impartial des livres consacrés aux événements du 24 janvier. (...) Car si une conclusion se dégage du livre, c'est bien que la fusillade du 24 janvier 1960 n'est ni la conséquence d'une mystérieuse machination ni l'effet d'un hasard tragique. Il est clair que les insurgés ont trouvé un large soutien dans la population européenne d'Alger et que l'armée, à tous les échelons même aux plus élevés, a été tentée de jouer le rôle d'arbitre entre les barricades et le gouvernement." (Jean Touchard, Revue française de science politique, 1961)

MALHERBE (Michel).

Les Religions de l'humanité.

P., Critérion, 2004, gr. in-8°, 701 pp, 3e édition revue et augmentée, index des religions, biblio, broché, bon état

Religion et laïcité ? Interprétation du fait religieux ? Guerres de religion ou conflits politiques ? Alors que les Français sont de moins en moins nombreux à revendiquer une appartenance confessionnelle, que les pratiques s'érodent, la religion n'a jamais été autant au coeur de l'actualité politique, sociale et culturelle. En revenant sur les fondements des divers courants spirituels, cette véritable "encyclopédie des religions", fait aujourd'hui référence. Dans un style alerte et clair, Michel Malherbe aborde les problématiques fondamentales : la place de l'Homme dans le monde, l'essence et l'avenir des grandes religions, leurs points d'accord et de divergence, la place des religions dans la société...

SITERRE (Nicolas).

Un an dans le kaki.

P., La Brèche/Syros, 1980, in-8°, 143 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Témoignage antimilitariste, dénonçant, au-delà des seules conditions de la vie militaire, le rôle jugé éminemment politique des armées, la caserne et le service militaire remplissant les fonctions de « dressage » d’un « appareil idéologique d’État ». — “L’engrenage dans lequel se trouve happé un jeune appelé et la façon don il le vit, non seulement dans la caserne mais aussi dans tous ses rapports affectifs ; Nicolas Siterre ne s’est pas contenté d’écrire, il a lutté au sein même de l’armée au jour le jour, ce livre est le premier témoignage de l’intérieur sur les comités de soldats.” (Tribune Socialiste, 1980). — Nicolas Siterre est le pseudonyme de Pierre Mouterde.

HUET (Michel) et Simone JEANSON.

Congo. Photographies de Michel Huet choisies et mises en page par Simone Jeanson et préfacées par Robert Delmarcelle.

Bruxelles, Office national de librairie / Léopoldville, La Librairie Congolaise, 1958, in-4°, 164 pp, nombreuses photos en noir et en couleurs, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

SIVÉRY (Gérard).

Philippe III le Hardi.

GLM/Fayard, 2003, in-8°, 359 pp, notes, tableau généalogique, sources et biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

Long de quinze années, le règne de Philippe III le Hardi a été négligé par les historiens. Probablement son père, Louis IX (Saint Louis), et son fils, Philippe le Bel, lui font-ils tous deux de l'ombre par-delà les siècles... En outre, la personnalité effacée, évanescente d'un roi sachant à peine lire, capable des plus surprenants enfantillages, mais féru de violence et d'exploits militaires donna par la force des choses le pouvoir à son entourage familial et à ses conseillers. Sans les solides réformes administratives et fiscales faites sous Louis IX, la monarchie française aurait pu connaître entre 1270 et 1285 une mutation semblable à celle que la Couronne anglaise avait subie quelques décennies plus tôt : le régime des grandes assemblées mêlant l'aristocratie, les princes territoriaux, les techniciens du droit et de la fiscalité, les évêques et les grands abbés. Ponctué d'expéditions guerrières calamiteuses - y compris la dernière où il laissa la vie - et de secousses politiques comme l'exécution du favori Pierre de Brosse, ce court règne aux péripéties parfois shakespeariennes est passionnant à suivre, car on y voit l'Histoire hésiter : le renforcement du pouvoir central va-t-il s'arrêter là, l'édifice capétien est-il sur le point de se défaire, ou bien les institutions vont-elles se montrer plus fortes que les individus ? Bien sûr - nous connaissons la suite -, ces quinze années de flottement seront oubliées, mais elles auront enrichi l'expérience politique de la dynastie. Première biographie de Philippe III depuis plus d'un siècle, cet ouvrage clôt la magnifique galerie des portraits du "siècle de Saint Louis" que l'auteur a mis plus de trente ans à composer.

DAUMAS (Maurice)(dir.).

Histoire générale des techniques.

PUF, 1962-1979, 5 forts vol. gr. in-8° carré, xvi-652, xix-750, xxiv-884, xxviii-754 et xi-599 pp, 1679 figures et tableaux, 192 planches de photos hors texte en héliogravure, biblio, index des noms et index des matières, reliures toile crème décorées de l'éditeur, sans les jaquettes, bon état

Complet. — Tome I : Les origines de la civilisation technique. Tome II : Les premières étapes du machinisme. Tome III : L'expansion du machinisme. Tomes IV et V : Les techniques de la civilisation industrielle (T. IV : Energie et matériaux. T. V : Transformation. Communication. Facteur humain). — "Il n'existait jusqu'à présent aucune véritable histoire générale des techniques en français. Dans le présent ouvrage, le terme technique est entendu dans le sens restreint d'activités portant sur les matériaux et produits naturels et visant une utilité pratique. De la technique ainsi entendue dans ce sens restreint, il est exact de dire, avec M. Daumas, que, jusqu'au début du XIXe siècle, elle s'est développée dans une indépendance à peu près complète de la science. L'ouvrage débute par une magistrale préface de M. Daumas, qui pose avec profondeur le problème d'ensemble de l'évolution de la technique. André Leroi-Gourhan, Daniel Faucher, André Haudricourt traitent ensuite des sociétés primitives. Les exposés suivants sont consacrés à l'Antiquité méditerranéenne, l'Asie du Sud et extrême-orientale, l'Islam et Byzance, l'Amérique précolombienne. L'ouvrage s'achève par un remarquable exposé de Bertrand Gille sur la technique dans le Moyen Occidental du Ve siècle à 1350. M. Gille évoque successivement les transports, l'énergie et le machinisme, l'assemblage, l'organisation de l'espace." (F. Russo, Revue d'histoire des sciences, 1965) — "L'Histoire générale des techniques, dont la publication a commencé en France depuis quelques années, constituera, lorsqu'elle sera achevée, le plus important ouvrage en langue française consacré à cette discipline, et sera probablement le second ouvrage dans la littérature mondiale contemporaine après A History of Technology dont la publication en Angleterre, en cinq volumes, s'est achevée en 1958." (J.-A. Melderen, Revue d'histoire des sciences, 1971)

ANTONETTI (Guy).

Histoire contemporaine politique et sociale.

PUF, 1989, fort in-8°, 618 pp, 2e édition revue et augmentée, index des noms et des matières, broché, dos insolé, bon état

I. La France des Blancs et des Bleus (1789-1870) ; II. La France des Bleus et des Rouges (1870-1958).

REVAL (Gabrielle).

Les Sévriennes.

P., Société d'éditions littéraires et artistiques, Librairie Paul Ollendorff, 1900, in-12, viii-368 pp, mention de 9e édition, reliure demi-basane havane, dos lisse avec titres et triples filets dorés (rel. de l'époque), coiffe sup. arasée, dos lég. frotté et passé, bon état. Edition originale

Gabrielle Reval fut l’une des premières diplômées (classe 1890) de l’École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres. Elle obtint son agrégation en 1893. Enseignante au lycée de filles de Niort, elle entame sa carrière littéraire avec Les Sévriennes (1900), s'appuyant sur son environnement pour décrire la vie des jeunes étudiantes et la place qui leur est faite dans la société. Rachilde rapprochera ce roman sur les études et l'émancipation des jeunes filles de "Claudine à l'école". En 1904, Gabrielle Reval publie L'Avenir de nos filles, qui recense les métiers féminins. Elle co-fonde le prix "La Vie heureuse", contre-proposition au prix Goncourt jugé misogyne, qui deviendra le prix Fémina. Ses romans de mœurs lui assurent une certaine célébrité qui lui vaudra d'être nommée Chevalier de la Légion d'Honneur (1927) et d'être saluée par lAcadémie française pour l'ensemble de son oeuvre en 1938. Gabrielle Reval (1869-1938) est le nom de plume de Gabrielle Logerot. — "Le premier roman de Mme Gabrielle Réval, Les Sévriennes (1900), où l’on voulut voir un livre à clef, fit sa fortune littéraire ; le mérite du livre, le petit scandale qu’il causait, les documents qu’il apportait sur un milieu mal connu, la curiosité qu’on avait de cet animal encore mal connu, « la jeune fille qui travaille », lança l’ouvrage et les suivants. Mme Reval, avant d’aborder le roman psychologique ou le roman historique, s’est longuement consacrée, en bonne féministe, aux milieux où les femmes luttent pour gagner leur vie. Il y avait encore une psychologie un peu conventionnelle dans ses premiers livres ; mais déjà du mouvement, un joli sens descriptif, et ce don de conter qui entraîne à sa suite le lecteur." (Eugène Montfort, Vingt-cinq ans de littérature française, 1920)

LATOUCHE (John), André CAUVIN.

Congo. Written by John Latouche, photographed by André Cauvin.

Willow, White & Co., 1945, in-4°, 195 pp, nombreuses photos en noir, cart. toilé carmin de l'éditeur, titre en noir au 1er plat et au dos, sans la jaquette, trace d'humidité ancienne au bas des plats (n'affectant pas l'intérieur), sinon bon état

Un récit vivant, illustré et descriptif du Congo belge. Ce livre est le résultat d'un voyage à travers le Congo, effectué sous le patronage du gouvernement belge. M. Latouche a fourni le texte et André Cauvin les nombreuses et excellentes photographies. Le premier s'expose à la critique en essayant de minimiser les pratiques néfastes liées au règne de Léopold II. Le texte et les illustrations montrent bien la rapidité avec laquelle l'Africain s'adapte à certains aspects de la vie industrielle moderne. (Foreign Affairs, 1946) — M. Latouche, pour le citer, "n'avance aucune théorie économique ou coloniale. Ce qui m'intéresse, c'est de transmettre l'esprit d'une Afrique qui s'éveille peu à peu. Le Congo belge est significatif de ce réveil, et le voir clairement, sans que les séquelles émotionnelles de l'idée "impérialiste" n'entravent une vision claire, est particulièrement important aujourd'hui pour une Amérique troublée par les tensions raciales..."

SEVIGNÉ (Marie de Rabutin-Chantal, marquise de).

Lettres de Madame de Sévigné à sa fille et à ses amis ; nouvelle édition, míse dans un meilleur ordre, enrichie dʹéclaircissemens et de notes historiques ; augmentée de lettres, fragmens, notices sur Madame de Sévigné et sur ses amis, éloges et autres morceaux inédits ou peu connus, tant en prose quʹen vers ; par Ph. A. Grouvelle, ancien ministre plénipotentiaire, ex-législateur et correspondant de l'Institut National.

P., Bossange, Masson et Besson, 1806, 11 vol. in-12, ccii-241, 455, 452, 456, 430, 456, 432, 432, 455, 464 et cxii-270-(2) pp, 2 portraits hors-texte d'après Chasselat (Madame de Sévigné et Madame de Grignan), notes et notices de Grouvelle, réflexions de l’abbé de Vauxelles au tome XI, notice sur Madame de Simiane et lettres de la marquise de Simiane au tome XI, table générale et raisonnée des matières (pp. 187-270 du tome XI), reliures plein veau marbré, encadrement à froid sur les plats, dos lisses avec caissons étoilés et fleurons dorés, pièces de titre et de tomaison chagrin carmin (rel. de l'époque), dos et coiffes lég. frottés, mors frottés, bon état. Bon exemplaire sans rousseurs, enrichi de 2 autres portraits gravés de Mme de Sévigné et de sa fille, insérés en tête du premier tome

"Bonne édition plus complète que les précédentes." "Aux Lettres imprimées dans les précédentes éditions, Grouvelle en a ajouté d'autres. Celles de madame de Grignan et du marquis de Sévigné. Celles de Bussy-Rabutin, de Coulanges, de Corbinelli, forment, par les différences de leur style, des contrastes piquants et une agréable variété. L'idée d'avoir classé dans l'ordre de dates où elles furent écrites toutes les Lettres indistinctement, qui jusqu'alors formaient autant de recueils séparés, qu'il y avait de correspondances particulières, est très heureuse ; elle ôte les lacunes où, pendant la réunion de la mère et de la fille, on les perdait totalement de vue : mais par ce moyen, depuis l'âge de vingt-deux ans jusqu'au moment de sa mort, on suit tous les instants de cette femme intéressante, et le recueil de ses lettres devient presque l'histoire de sa vie. C'est à l'ancien bibliothécaire de Napoléon et du conseil d'État, A.-A-Barbier, que Grouvelle était redevable du plan de son édition ; notre érudit bibliographe avait indiqué ce plan dans le Magasin encyclopédique. Les notes sont beaucoup plus exactes que celles des précédentes éditions ; elles servent de complément à ce que les lettres ne laissent quelquefois qu'entrevoir, et elles lèvent l'anonyme des noms qui n'étaient auparavant indiqués que par des initiales. Une amélioration non moins importante est une table des matières très étendue." (Quérard, La France Littéraire, IX)

BRASILLACH (Robert).

Poèmes de Fresnes.

Sans lieu [Paris], La Pensée française, 1946, gr. in-8° carré, 80 pp, broché, couverture imprimée rempliée, bon état. Troisième édition, en partie originale, et la première complète (imprimée de manière clandestine et vendue sous le manteau), tirage à 350 exemplaires (XII sur Alfa des papeteries Navarre + 338 sur Bouffant supérieur), celui-ci non numéroté

Poèmes de captivité, composés en cachette par Robert Brasillach dans la prison de Fresnes jusqu'au matin de son exécution. Quand vint la libération de Paris, en août 1944, Brasillach refusa d'émigrer, se cacha, mais se livra à la police en septembre quand il apprit l'arrestation de sa mère. Il fut alors placé en prison à Noisy puis à Fresnes : ce fut nénanmoins pour lui une période de grande activité littéraire. Il fut condamné le 19 janvier 1945, et exécuté le 6 février. — Les poèmes écrits par Brasillach en captivité connurent une première édition clandestine incomplète le 15 septembre 1945, sous le pseudonyme de Robert Chénier et avec le titre de “Barreaux” (Éditions de Minuit et demi), ne comprenant que les pièces écrites avant la condamnation. Les poèmes écrits ensuite et le texte « La Mort en face » parurent séparément et clandestinement en février 1946 à Genève sous le titre “La Mort en face. Derniers poèmes écrits de la prison de Fresnes”. Dans le même temps paraissait clandestinement à Paris cette édition datée du 6 février 1946 (premier anniversaire de la mort de Brasillach). C'est la première édition qui soit complète des 26 poèmes (dont "La mort en face"). La première édition publique, quant à elle, ne fut donnée qu'en 1947 par les éditions Le Soleil noir. — "Robert Brasillach livre ses états d'âme sous la forme de poèmes. Répartis en deux parties, avant et après l'annonce de sa condamnation à mort, ses écrits expriment l'inquiétude de ne plus revoir les siens, l'extrême solitude à laquelle il n'est pas habitué et, étrangement, le sentiment de communauté qu'il souhaite créer avec les anciens captifs et victimes de la prison de Fresnes ("Les noms sur les murs"), ses ennemis d'hier. Le dernier texte ("La mort en face") a été écrit quelques heures avant son exécution, le 6 février 1945." (Françoise Passera, EGO 39-45)

TATON (René)(dir.).

Histoire générale des sciences.

PUF, 1957-1964, 4 forts vol. pt in-4°, viii-627, vii-800, viii-755 et viii-1080 pp, 208 planches de gravures hors texte, 133 figures et tableaux, biblio, index des noms et des notions, reliures toile verte décorées de l'éditeur, sans les jaquettes, dos passés, bon état

Tome 1 : La science antique et médiévale (des origines à 1450). Tome 2 : La science moderne (De 1450 à 1800). Tome 3 : La science contemporaine, le XIXe siècle. Tome 4 : La science contemporaine, le XXe siècle. — Très précieuse documentation. Pour l'historien des sciences, cette somme restera un ouvrage de référence de premier ordre pour tout ce qui a trait à la vie intense et mouvementée de la recherche scientifique aux siècles passés. — "Ce n'est pas un mince mérite que d'offrir, pour la première fois, au public de langue française, un instrument d'information et de culture où rien n'est sacrifié du passé de la science humaine, où la science indienne et chinoise, la science hébraïque, la science américaine précolombienne ont leur place au même titre que la science égyptienne et la science grecque, au même titre et au même niveau d'intérêt. Les documents d'utilité générale, illustrations, index des noms, index des matières, représentent le fruit d'un travail considérable dont il est juste d'attribuer le mérite à celui qui en eut la responsabilité, à M. René Taton." (G. Canguilhem, Revue Historique, 1959) — "Il n'existait pas d'ouvrage qui permît au lecteur français de prendre facilement de l'histoire des sciences une vue complète, précise et conforme à l'état des recherches récentes. Point n'est besoin d'insister sur l'intérêt de ce livre. J'attirerai seulement l'attention sur les pages consacrées par G. Beaujouan à l'Occident chrétien et que je suis plus capable de juger. La liaison est là fort bien établie entre les destinées du savoir et celles du milieu général, et j'ai apprécié en particulier l'effort mené pour définir exactement les rapports entre les connaissances scientifiques et les techniques." (Georges Duby, Revue d'histoire économique et sociale, 1958)

COURRIÈRE (Yves).

La Guerre d'Algérie. 1. Les Fils de la Toussaint. – 2. Le Temps des Léopards. – 3. L'Heure des Colonels. – 4. Les Feux du Désespoir. – 5. La guerre d'Algérie en images.

Editions Rombaldi, 1976, 5 vol. in-8°, 392, 505, 513, 568 et 279 pp, préface de Joseph Kessel, annexes, références bibliographiques, chronologie, reliures simili-cuir noir décorée de l'éditeur, bon état

De 1958 à 1962, Yves Courrière, grand reporter, "couvre" la guerre d'Algérie sur le terrain. En 1967, il entreprend de raconter par le détail ce que fut cette épopée, tant du côté FLN que du côté français. Quatre ans plus tard, il achève cette remarquable fresque en quatre volets. Il recevra en 1966 le prix Albert-Londres du meilleur reportage et, en 1970, celui de l'Académie française pour “Le Temps des Léopards”. — Bien complet du cinquième volume, un recueil de près de 350 photos légendées extraites du film "La guerre d'Algérie" d'Yves Courrière et Philippe Monnier. Yves Courrière a écrit un commentaire direct et précis qui replace chaque photo dans son contexte historique. — "Yves Courrière procède en chroniqueur. Il fouille les épisodes les plus mal connus parce que les plus mystérieux, éclaire les drogués du "coup tordu" (...) montre aussi dans ceux que l'on croyait mieux connaître, la faiblesse, la confusion parfois, l'humanité souvent..." (Jean Planchais, Le Monde) — "Il dit vrai et ne blesse personne. Son objectivité est garantie par un recul d'historien dépourvu de toute passion partisane, par une documentation minutieuse qui, dans sa recherche, équilibre les sources françaises et algériennes." (Albert-Paul Lentin, Le Nouvel Observateur) — "Il se garde des phrases abstraites ou des jugements moraux. Il dit les faits tels qu'ils furent, les hommes tels qu'ils se comportèrent." (Max Gallo, L'Express).

DARD (Frédéric).

Plomo para ellas.

Barcelona, Buenos Aires, Editiones Toray, 1968, in-12, 200 pp, broché, couv. illustrée par Noiquet, bon état (Coll. Hurón, nº 22). Traduction en espagnol de “Du plomb pour ces demoiselles”

"En aquellas manos estaba la clave del oscuro enigma. Y sin embargo, eran manos vacias. Ellas inocentes o culpables, eran tan bellas!"

LEPINE (Jean).

Hommes 40 – Chevaux (en long) 8.

P., Au Sans Pareil, 1933 in-12, 222 pp, broché, couv. illustrée, dos recollé, état correct

Important témoignage sur Verdun. Le plus grand tort de ce livre est peut-être d'être paru un an après “Voyage au bout de la nuit”. Il partage avec le chef d'oeuvre de Céline une même indétermination de genre (roman ? autobiographie ?) et un même pessimisme, un même dégoût pour la guerre et la grotesque marche à la mort de pantins sans personnalité, dans un fracas d'usine en folie. L'auteur, Jean Lépine (1896-1968), se fait aussi chroniqueur de l'enfer de Verdun, où les chevaux et les hommes blessés, piégés par la boue, crient sans que les vivants puissent les secourir, et où les morts sont épars, déchiquetés, mutilés, mêlés au limon de la terre. — "Une seule consigne : tenir, ne reculer sous aucun prétexte. Nous serons dans des trous d'obus. Il est interdit sous prétexte de mieux voir de se placer dans un trou d'obus un peu plus en arrière ; vous devez vous faire casser la gueule là où on vous mettra, pas ailleurs."

ROUGEOT (André) et Jean-Michel VERNE.

L'affaire Yann Piat. Des assassins au cœur du pouvoir.

Flammarion, 1997 in-8°, 298 pp, documents en annexes, broché, bon état

"Il n'est pas question de sortir un document sur l'affaire Piat. Nous ne lèverons jamaisle secret-défense sur ce dossier". Cette confidence, c'est un haut personnage de l'Etat qui l'a faite à l'avocat de la famille de Yann Piat. A partir du témoignage d'un général de la Direction du renseignement militaire, confirmé par des documents et des révélations, les auteurs ont reconstitué l'affaire Yann Piat, députée du Var, assassinée en février 1994. Ils dévoilent ainsi des éléments-clés sur l'identité des commanditaires...

MARTINEZ (Henri).

Et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine. Oran 1962.

Laffont, 1982 gr. in-8°, 371 pp, 3 cartes et plans d'Oran, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale, bande éditeur conservée

"L'engagement des Européens d'Algérie dans les rangs de l'OAS ne nous est connu que par ses cadres. Les motivations d'un dirigeant sont en général éloignées de celles du militant de base, qui plus est pour une organisation clandestine terroriste. Grâce au récit autobiographique de Martinez, nous pénétrons dans la conscience pied-noir et cheminons ensemble dans le groupe Delta auquel il a décidé d'adhérer. (...) Les opérations terroristes sont racontées en chronologie mois après mois avec de menus détails. L'encadreur est un déserteur dont les connaissances militaires sont indispensables au groupe. La composition ethnique du Delta bouleverse les idées reçues. Selon Paul Henissart (Les combattants du crépuscule) les Israélites d'Oran avaient composé leurs propres unités de défense, les « Hagana Magen ». Si cela est vrai pour la majorité d'entre eux, certains ont rejoint les rangs des Deltas d'Oran. Cette découverte est de taille, elle marque la formation d'une conscience pied-noir et la jonction des intérêts des Européens et des Israélites francisés le 24 octobre 1870. (...) L'auteur n'a pas su ou voulu comprendre le processus de décolonisation. Cela s'inscrit en filigrane tout au long de son livre, à commencer par le titre. L'autochtone reste pour lui l'Arabe, cet Autre qu'il n'a jamais connu bien qu'il l'ait croisé tous les jours..." (Karim Rouina, Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, 1985)

COURRIÈRE (Yves).

La Guerre d'Algérie. II : Le Temps des Léopards.

Fayard, 1971 in-8°, 612 pp, 24 pl. de photos hors texte, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état. Bien complet du dépliant volant

Volume centré sur bataille d'Alger de 1957. — "Avec “Les Fils de la Toussaint”, Yves Courrière s'était révélé comme le premier historien de cette époque tragique, et comme un chroniqueur de grand talent. “Le Temps des Léopards” tient largement les promesses du premier volume." (Philippe Herreman, Le Monde)

ROMILLY (Jacqueline de).

"Patience, mon cœur !" L'essor de la psychologie dans la littérature grecque classique.

Les Belles Lettres, 1991 in-8°, 241 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état

Lorsque Ulysse, de retour en son palais, tente de modérer sa fureur et son désir de vengeance en s'écriant, au chant XX de l'Odyssée : "Patience, mon cœur !", il prononce une petite phrase qui va changer la face du monde. Pour la première fois sans doute, l'homme dialogue avec lui-même, analyse ses sentiments, découvre sa vie intérieure. La psychologie est née. Désormais, le chemin qui mène la pensée humaine vers "La princesse de Clèves" et "A la recherche du temps perdu" est tracé. En fait, l'analyse psychologique proprement dite se développe au cours du Ve siècle athénien. Dans la tragédie, l'histoire, la philosophie, Jacqueline de Romilly en démontre l'évolution capricieuse et fondamentale qui commande toutes les littératures à venir. Essai d'une intelligence souveraine et d'une intuition surprenante, " Patience, mon cœur ! " constitue l'examen le plus original et le plus passionnant de notre héritage intellectuel. — "Tout ce que nous considérons avec raison comme la marque la plus précieuse de notre modernité, nous le devons à ce cinquième siècle athénien où, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, l'homme s'affranchit de la pensée mythique pour entrer dans le rationalisme. C'est cette aventure que retrace Jacqueline de Romilly dans une étude, Patience, mon cœur !, qui allie la plus vaste érudition à l'intelligence la plus aiguë du surgissement de la psychologie chez Homère, Eschyle, Sophocle, Euripide, Hérodote, Thucydide, Platon et Aristote. Patience, mon cœur ! est la traduction habituelle de ce qu'Ulysse se dit à lui-même, lorsqu'il est tenté de tuer les servantes infidèles qui courent rejoindre les prétendants de Pénélope. Il y a là, observe Jacqueline de Romilly, un des rares moments où Homère exprime par le biais du monologue intérieur une crise morale. Texte si exceptionnel que la réflexion ultérieure s'appuiera volontiers sur lui, Platon le commentant notamment à trois reprises. "C'est pourquoi, ajoute l'auteur, nous l'avons choisi pour titre : il constitue le premier texte "psychologique", ce sur quoi le reste se construira. Mais sa célébrité même illustre le fait que, normalement, l'époque se désintéressait de ce genre d'analyse." Le héros homérique n'est d'ailleurs en général pas conçu comme étant à la source de ses actes, et l'agitation d'Ulysse sera aussitôt calmée par Athéna, qui l'endormira..." (Roland Jaccard, Le Monde)

FRÈRE (Jean-Claude).

La Victoire ou la mort. Histoire de Robespierre et la Révolution.

Flammarion, 1983 in-8°, 458 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Une biographie très favorable à l'Incorruptible en qui l'auteur voit un utopiste sincère, mais aussi un avocat pointilleux et travailleur, en quête d'une « cité humaine », lieu d'harmonie de bonheur et de foi. Pour Jean-Claude Frère, Robespierre est l'âme de la Révolution qui, en quelque sorte, mourra avec lui. Il évoque certes le fait que son héros ait dû, sous la pression des circonstances, se rallier à une « justice, prompte sévère et inflexible » (page 424), doux euphémisme en préambule à la Terreur, mais c'est pour mieux mettre en lumière l'idéologie défendue par Robespierre, inspiré du Contrat Social de Rousseau et très éloignés des compromissions auxquelles conduit l'action politique du gouvernement des comités. — "Jean-Claude Frère a écrit une biographie classique. Il insiste sur le rôle de Robespierre à la Constituante. Sa voix faible déclenche parfois des rires. Mais son programme de démocratie intégrale donne une grande cohérence à ses interventions. De plus ses meilleurs discours sont publiés dans Les Révolutions de France et de Brabant de Camille Desmoulins, son camarade du collège Louis-le-Grand. Il avait demandé, en vain, l'abolition de la peine de mort et s'était opposé à la guerre pendant l'hiver 1791-1792, mais, celle-ci une fois engagée, il se fait l'avocat de la Terreur (époque trop rapidement traitée) et, de juillet 1793 à juillet 1794, il eut une influence prépondérante sur le Comité de Salut public, c'est-à-dire le gouvernement de la France. Toutefois l'auteur estime que « la dictature robespierriste est une fable, ou mieux une simplification proposée par des historiens partiaux afin de ne pas s'interroger davantage sur les raisons fondamentales de sa fortune politique ». Jean-Claude Frère passe très vite sur les idées religieuses de Robespierre et la création du culte de l'Etre suprême." (Jacques Godechot, Revue Historique, 1988)

ZIEGLER (Gilette).

Les coulisses de Versailles : Louis XV et sa cour.

Cercle du Nouveau Livre d'Histoire, 1965 gr. in-8°, 412 pp, une gravure d'époque de la cour en dépliant, un tableau généalogique, sources, reliure toile grise de l'éditeur avec une vignette illustrée au 1er plat, bon état

"Après avoir brillamment poursuivi ses études à l'École des chartes et publié la thèse qu'elle avait soutenue pour l'obtention du diplôme d'archiviste paléographe, une histoire de la ville de Grasse au Moyen Age, Mme Gillette Ziegler nous offre aujourd'hui un tableau d'une lecture agréable, mais pas toujours édifiante, de Versailles. L'ouvrage est le fruit de lectures abondantes et d'une connaissance sérieuse du XVIIIe siècle. En outre, il échappe à la banalité grâce à la conception personnelle qu'a eue l'auteur de son œuvre. Il est composé de vingt-cinq chapitres dont les titres sont suggestifs ; on en jugera par quelques exemples pris au hasard : « Enrichissez vous ; Un roi qui ressemble à l'Amour ; Le doux cardinal ». La teneur de chacun des chapitres est empruntée à des correspondances et mémoires contemporains, dont les extraits sont adroitement présentés par l'auteur et accompagnés de commentaires appropriés, le tout lié avec ingéniosité. Le lecteur a ainsi l'impression de pénétrer dans les mystères de la cour et d'être initié à des secrets qui lui sont dissimulés par la version officielle des événements. Portraits et anecdotes vivifient l'évocation. A vrai dire, cette promenade à travers les coulisses n'est guère propre à nous donner une haute idée du monde de la cour de Louis XV, d'autant plus que Mme Ziegler s'est plu à relever toutes les intrigues souvent scandaleuses qui s'y nouaient et à noter les potins qui y circulaient sans ménager personne, même le souverain. Nous ne saurions résumer un ouvrage qui vaut surtout par la richesse de ses détails et leur agencement. Disons seulement qu'il nous aide à mieux connaître les personnages qui ont joué un rôle décisif au cours du long règne de Louis XV. C'est d'abord le monde de la régence, le régent Philippe d'Orléans, ses adversaires, le duc du Maine et les auteurs du « complot de la Mouche à miel », le banquier Law et son entourage. Ce sont ensuite, lorsque Louis XV fut devenu majeur, toutes les femmes qui ont gravité autour de lui depuis la reine Marie Leczinska qu'il épousa quand il eut quinze ans, et de laquelle Mme Ziegler ne cache pas les travers. Puis ce furent les sœurs de Mailly, « successivement exploitées », pour reprendre un euphémisme du marquis d'Argenson qui constate, en parlant d'elles, que l'amour volage coûte cher aux Finances, ensuite Mme de Pompadour de qui la « royauté fut un combat perpétuel » et qui, naturellement, fait les frais de plusieurs chapitres pittoresques. Ce sont aussi les demoiselles du célèbre Parc aux Cerfs, où le premier valet de chambre du roi tenait des pensionnaires pour le plaisir de son maître, et c'est enfin la nouvelle « reine de la main gauche », Mme du Barry, dite l'Ange, seule capable, prétendait méchamment Mme Campan, d'égayer les dernières années d'un être « usé par les plaisirs et les voluptés ». La verve cruelle des mémorialistes de qui l'auteur a recueilli les propos s'est exercée également aux dépens des ministres de Louis XV, d'autant plus que ce roi, par suite de son caractère défiant et curieux, n'a jamais accordé sa confiance totale à aucun d'eux, même à celui qui en était sans doute le plus digne, Choiseul, et l'un des chapitres les plus suggestifs du livre est celui que Mme Ziegler a intitulé « Agents secrets », dans lequel elle expose la création par Louis XV, en marge du gouvernement officiel, d'une sorte de gouvernement clandestin dont le prince de Conti a été le premier chef. Ces intrigues perpétuelles, le double jeu où se complaisait Louis XV avec un plaisir malsain ont empêché son règne d'être un grand règne, malgré l'importance capitale des événements qui se sont déroulés pendant sa durée. C'est la conclusion qui découle de cet intéressant volume dans lequel un sujet bien connu est renouvelé grâce à l'adresse avec laquelle son auteur a su le traiter." (Robert Latouche, Bibliothèque de l'École des chartes, 1965)

BENFREDJ (Charles).

L'Affaire Jean Moulin. La contre-enquête.

Albin Michel, 1990 in-8°, 258 pp, préface de Jacques Soustelle, nombreux documents en annexe, broché, bon état

Henri Frenay, l'une des personnalités les plus éminentes de la Résistance, et parmi les premières engagées dans la lutte contre l'occupant, a été, personnellement et pour son combat, récemment mis en cause dans les ouvrages que Daniel Cordier a consacrés à Jean Moulin. Un certain nombre de ces allégations ont provoqué la stupeur et l'indignation des anciens compagnons du fondateur de l'Armée secrète. S'estimant largement dépositaire de la pensée et de l'action d'Henri Frenay, Charles Benfredj, avocat à la cour de Paris, qui fut son défenseur, apporte dans L'Affaire Jean Moulin les réponses d'un ami et d'un confident. Dépassant le cadre de la pure polémique, examinant avec la minutie d'un chercheur documents et ouvrages, l'avocat pose à son tour des questions sur les desseins de Jean Moulin. Le livre de Charles Benfredj ne contribue pas seulement au rétablissement de la vérité ; il explore des zones d'ombre – notamment à propos de l'affaire de Caluire – sur lesquelles bien peu avant son auteur avaient osé s'interroger.

MATARASSO (Henri) et Pierre PETITFILS.

Vie d'Arthur Rimbaud.

Hachette, 1962 in-8°, 277 pp, préface de Jean Cocteau, 57 illustrations et fac-similés, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

MANTRAN (Robert).

La Vie quotidienne à Constantinople au temps de Soliman le Magnifique et de ses successeurs (XVIe et XVIIe siècles).

Hachette, 1965 in-8°, 319 pp, 2 cartes, biblio, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

"Publier une vie quotidienne moins de trois ans après avoir soutenu brillamment une vaste thèse sur la seconde moitié du XVIIe siècle à Istamboul constitue, à nos yeux, une véritable gageure si l'on considère qu'il s'agit, du moins en apparence, de concentrer en 300 pages deux siècles d'une histoire sociale alors que l'auteur avait consacré (sans longueurs inutiles) 731 pages à un demi-siècle de la même période. (...) Byzance, Constantinople, Istamboul, autant de noms évocateurs d'une ville qui, en réalité en comporte au moins deux, celle de la rive droite de la Corne d'Or, la musulmane, et celle de la rive gauche, la combien cosmopolite Galata ! mais Uskûdar, au-delà du Bosphore a toujours participé à la vie de la capitale, et Eyoub, au fond de la Corne d'Or, paraît difficile à dissocier de la cité même. C'est donc un grand ensemble urbain qu'il s'agit d'évoquer sans tenir compte des limites naturelles ou artificielles qui circonscrivent la capitale proprement dite, la ville administrative et impériale. La période choisie par l'auteur marque l'apogée de l'empire turc, l'âge d'or en quelque sorte, celui où la domination de la Sublime Porte s'étend progressivement du sud de l'Europe, profondément et largement entamée, aux frontières du Maroc, en passant par le Moyen-Orient, une partie de l'Arabie (la moins pauvre naturellement et la plus glorieuse, pour ne pas dire la plus sacrée) puis l'Egypte, la Libye, la Tunisie et l'Algérie. Epoque faste où les présents affluent à Constantinople devenue une métropole économique de première grandeur..." (Lucien Golvin, Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, 1966)

ELISSEEFF (Nikita).

L'Orient musulman au Moyen Age, 622-1260.

Armand Colin, 1979 gr. in-8°, 324 pp, cartes, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, tache claire au 2e plat, bon état (Coll. U)

De l'avènement de l'Islam à l'échec de la poussée mongole en Orient, cet ouvrage qui se veut d'abord un précis clair et utile, retrace le déroulement de six siècles d'une histoire qui va transformer le monde... (4e de couverture) — "L'ouvrage de Nikita Elisseeff, professeur d'histoire et d'archéologie du monde musulman à l'Université de Lyon II, mérite bien mieux que le qualificatif de manuel à l'usage des étudiants arabisants. En effet, l'A. réussit à nous présenter en 324 pages, non seulement les principaux événements historiques de l'Orient musulman entre 622 et 1260 avec une foule impressionnante de renseignements historiques précis, mais encore à les relier par des thèmes fondamentaux qui, visiblement, sont au centre de ses préoccupations de chercheur. Cette maîtrise provient, nous semble-t-il, d'une triple connaissance : celle des documents arabes eux-mêmes, celle de la vie quotidienne en Orient due aux longues années que l'A. y a passées et, enfin, celle de l'histoire et de l'archéologie de l'Orient ancien et de l'histoire byzantine et ottomane, familiarité qui manque souvent aux historiens du monde arabe et islamique. Le livre se compose de 10 chapitres précédés d'une concise, mais précieuse, introduction géographique (p. 7-16). Le premier chapitre est consacré au Proche-Orient avant l'Hégire. Les éléments que l'A. fournit sur la situation religieuse de la péninsule arabique avant l'islam aideront à mieux comprendre les rapides succès de l'islam qui n'ont rien de miraculeux, surtout lorsqu'il s'est propagé dans un environnement chrétien profondément divisé par les querelles christologiques et peu éclairé théologiquement. Le deuxième chapitre, sur la naissance de l'islam, nous rappelle, non seulement, les premières prédications de Muhammad, mais aussi les principes essentiels d'islamologie nécessaires à tout jeune arabisant et à tout historien peu au fait de l'islam. Les cinq chapitres suivants épousent la périodisation habituelle de l'histoire musulmane : les premiers califes (p. 57-83), le califat omeyyade (p. 84-117), l'empire abbasside (p. 118-149), les aspects politiques, administratifs, financiers et commerciaux de l'empire (p. 150-182), la désintégration de l'empire abbasside (p. 183-207). Le ch. 8 porte sur les Seldjouquides (p. 208-229). Le ch. 9 a pour objet les croisades, le règne de Nûr ad-Dîn, sur lequel l'A. a écrit sa thèse de doctorat, et le règne de Saladin. L'étude s'achève sur le XIIIe siècle avec le règne des Ayyoubides, l'arrivée des Mongols et la chute de Bagdad..." (C. Gilliot, Revue des Sciences philosophiques et théologiques, 1978)

CALMETTE (Joseph), R. Grousset et J.-J. Gruber.

Atlas historique. II : Le Moyen Age.

PUF, 1936 gr. in-8° carré (17 x 22), 18 pp, + 24 cartes dépliantes hors texte, biblio, broché, bon état

"Il convient de féliciter M. Calmette et ses collaborateurs, MM. R. Grousset et J.-J. Gruber, d'avoir voulu combler une lacune depuis longtemps déplorée dans l'étude de la géographie historique, et d'avoir, selon les termes de leur introduction, « permis aux étudiants et à tous ceux qu'intéresse l'histoire du Moyen Âge de se reconnaître à travers les ouvrages généraux qu'ils sont appelés à consulter ». Le meilleur guide existant jusqu'alors, l'Atlas historique de Longnon, est introuvable et s'arrête à 1380 ; depuis lors, en France, sauf les cartes de format réduit et forcément sommaires des atlas Vidal La Blache et Schrader, rien n'a été publié. Les vingt-quatre cartes de l'atlas de M. Calmette comblent cette lacune, et d'autant plus heureusement qu'un certain nombre sont relatives à des régions, à des découvertes, à des voies économiques et commerciales pour lesquelles il n'existait pour ainsi dire rien ; ce sont les n°s XVII à XXIV, et plus particulièrement les cartes consacrées à l'essor atlantique, à l'Asie, et les cartes archéologique et économique de l'Europe au Moyen Âge." (Bibliothèque de l'École des chartes, 1937) — Les cartes sont précédées d'une bibliographie qui renseigne de nombreux atlas et ouvrages de géographie historique ou encore des études de caractère plus général.

RODRIGUEZ (Horacio Daniel).

Che Guevara, mythe ou réalité.

Julliard, 1969 in-8°, 316 pp, traduit de l'espagnol, cart. éditeur, jaquette illustrée, tranche sup. lég. salie, bon état

"Tour à tour exalté et démystifié, le «Che» a déjà suscité beaucoup d'ouvrages. Entre toutes les publications qui lui ont été consacrées, ce livre s'efforce de réunir tout ce qui a été vérifié sur la vie de Guevara, de son enfance jusqu'à sa mort, en tenant compte toujours du contexte historique. A lire ce rapport exhaustif sur un personnage déjà légendaire, on a l'impression de vivre une tragédie à la fois grandiose et dérisoire dont le Vieux Monde n'a pas fini de subir les contre-coups. Voici donc un livre important qui nous donne la vision totale d'une histoire dont nous ne réussirons peut-être jamais à élucider le mystère."

ROUX (Jean-Paul).

Tamerlan (1336-1405).

Fayard/GLM, 1991, in-8°, 380 pp, 3 cartes, glossaire, généalogies, chronologie, biblio, index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état.

Tamerlan (1336-1405) a laissé dans l'histoire un souvenir qui rivalise presque avec celui de Gengis Khan. Ce Mongol turquisé régna trente-cinq ans, de 1370 à 1404, à Samarkande, et mena inlassablement des campagnes militaires, toutes victorieuses, qui le conduisirent de Delhi à la mer Egée, de Damas au Turkestan chinois. Entreprises au nom de la guerre sainte musulmane, par un étrange paradoxe, elles eurent pour résultat essentiel la ruine ou l'affaiblissement des plus grandes puissances de l'Islam. Il y a un mystère Tamerlan et même un véritable mythe, né sans doute de ses retentissants succès et aussi de la complexité du personnage. Imprégné des traditions païennes de l'Asie centrale, il se posait en musulman fervent. Boiteux, infirme du bras et de la main, il avait une énergie et une résistance physiques sans égales. Ne pouvant supporter qu'on évoquât devant lui les horreurs de la guerre, il laissait publier, souvent avec une exagération manifeste, le récit de ses innombrables meurtres, et faisait édifier, partout où il allait, des minarets de crânes. Destructeur de villes millénaires, il construisait en même temps dans sa capitale les plus somptueux édifices et jetait les fondements de la Renaissance timouride, l'un des plus beaux fleurons de la religion musulmane. Son époque fut, comme lui-même, au confluent de deux cultures – celle de l'Asie centrale, chamaniste et nomade, et celle de l'Iran, musulmane et sédentaire. Avec ses incroyables raids équestres s'achève le temps où les cavaliers armés d'arcs et de flèches imposaient leur loi dans toute l'Eurasie. — "L'historien Jean-Paul Roux retrace l'itinéraire de ce génie militaire qui bouleversa pour plusieurs siècles l'échiquier du monde." (Pierre Chaunu)

LE BOURG-OULÉ (Anne-Marie).

Roi d'un jour. Les métamorphoses d'un rêve dans le théâtre européen.

Albin Michel, 1996, in-8°, 283 pp, biblio, broché, bon état (Bibliothèque Albin Michel Histoire)

Cultures anciennes, contes, oeuvres théâtrales, reprennent, sur des registres différents, le motif du roi d'un jour, cet homme de modeste condition transporté endormi au palais pour y exercer durant une journée le pouvoir et rendu ensuite à sa condition d'origine. Le pauvre hère croit à un rêve qu'il s'en va raconter. Dans des contextes différents, les uns dramatiques – les rites annuels de sacrifices d'un substitut royal dans certaines sociétés –, les autres burlesques – l'inversion carnavalesque, le roi de la fève, etc. –, c'est toujours au même miroir que l'homme se reflète : être autre, rêver, ne serait-ce qu'un moment, que l'on est beau, riche et puissant. Constatant qu'à partir du XVIe siècle, le théâtre européen met très souvent en scène le thème de la royauté temporaire, l'auteur, pour en comprendre les raisons, lui restitue toute sa richesse symbolique et montre qu'il met en jeu l'essence même du théâtre comme représentation du désir humain et du monde.

RIBOUD (Jacques).

Souvenirs d'une bataille perdue (1939-1940).

Centre Jouffroy - JRSC Editions, 1994 in-8°, (20)-428 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

"Ce récit relate les expériences d'un officier de réserve d'artillerie montée, en France, dans les premiers temps de la deuxième guerre mondiale. Il commence et s'achève à Paris. Entre les deux, la drôle de guerre, en position sur la ligne Maginot, puis la grande offensive de chars de la Somme. C'est ensuite la retraite vers le sud, en passant par Paris, le jour même de son occupation par les Allemands. C'est une histoire simple, celle d'un régiment comme beaucoup d'autres, qui a dû faire face à une tâche au-dessus de ses forces. Il n'y a pas de gloire dans la défaite. Le soldat qui retourne de la guerre vaincu, sait qu'à l'épreuve d'un combat inégal, s'ajoutera l'amertume de la défaite. Mais la mémoire de mon régiment perdu et de la conduite des gradés et des canonniers a toujours été pour moi un motif de fierté, une raison d'espérer". (J. Riboud, juin 1941) — Cette narration faite par l'auteur des événements auxquels il a participé est complétée par des réflexions sur les choix militaires et politiques qui les ont précédés. Dans ces pages réalistes et lucides, parfois teintées d'humour, Jacques Riboud donne avant tout un bel exemple de courage serein et d'esprit positif. Ainsi détaille-t-il le nouveau modèle d'affût qu'il a dessiné et réalisé à partir de l'expérience acquise au combat, et qui a été à l'origine de son activité dans l'armement, aux Etats-Unis et au Canada, pendant plusieurs années. Jacques Riboud a écrit de nombreux ouvrages, la plupart à contre-courant des idées dominantes, et il s'est efforcé de mettre en pratique ses propositions: sur le pétrole, contre le gigantisme industriel (Théorie des Raffineries grappes, 1962); sur le développement urbain, contre la mode des « grands ensembles » préconisée par Le Corbusier (La Ville Heureuse, 1971); sur les mines de charbon, pour retarder leur fermeture (Extraction du carbone diffus, 1975); sur la monnaie européenne, pour promouvoir un euro constant qui retrouve le mérite de l'étalon-or au lieu de s'aligner sur les monnaies en usage (Mécanique des monnaies, 1980). Ces « souvenirs » sont, eux aussi, à contre-courant, car ils montrent les hommes et les femmes, les militaires et les civils, tels que l'auteur les a vus en juin 1940, au combat et sur les routes; et autrement que ne les peignent, le plus souvent, les écrits sur ce temps-là.

MOINE (André).

La Déportation et la Résistance en Afrique du Nord (1939-1944).

Editions Sociales, 1972 pt in-8°, 310 pp, 8 pl. de photos hors texte, biblio, broché, couv. illustrée lég. salie, bon état (Coll. Souvenirs)

"Qui connaît la déportation en Afrique de nombreux antifascistes et patriotes, dès le printemps 1941 ? Bien peu ! Car il s'agit d'une déportation méconnue. Avec la collaboration d'une centaine de ceux qui vécurent ce drame, utilisant des témoignages directs, l'auteur a reconstitué l'itinéraire de ces hommes et de leurs frères de combat d'Algérie, du Maroc et de Tunisie. Pour beaucoup il s'agira de véritables révélations. L'ouvrage constitue aussi une auscultation psychologique de la vie concentrationnaire et une analyse historique d'événements trop restés dans l'ombre, notamment pour l'Afrique du Nord." (4e de couv.) — "Recueil de souvenirs et de témoignages de Français déportés en Afrique du Nord dès 1939-40, ce livre ajoute à la masse des documents historiques concernant la dernière guerre mondiale. A. M. revendique pour ces insoumis de la première heure la qualité de « résistants » glorieusement reconnue à leurs successeurs dans la France occupée. Le dossier est intéressant, la thèse soutenue fragile." (Revue française de science politique, 1973)

SÉDILLOT (René).

L'Histoire n'a pas de sens.

Fayard, 1965 in-8°, 196 pp, broché, qqs rares marques au crayon en marges, bon état

"L'histoire, fruit de la conscience que nous avons de notre existence et de son enserrement dans le processus déclenche avec l'avènement de notre espèce, est mystérieuse. Nous la faisons. Mais elle nous fait aussi, et en nous faisant, elle nous échappe et nous transcende. Elle intrigua nos prédécesseurs, et elle continue à nous intriguer. Sans remonter jusqu'à Thucydide, rappelons les thèses de Hegel, « remises sur leurs pieds » par K. Marx. Depuis, de nombreuses études furent consacrées à la question. Les opinions d'A. Toynbee particulièrement provoquèrent beaucoup de remous. En 1958 elles agitaient encore les esprits, et elles furent largement débattues, en présence de l'auteur, au cours d'un colloque tenu a Cerisy. Plus récemment encore la revue Janus posait la question « L'Histoire a-t-elle un sens ? » Non, répond résolument René Sédillot. L'Histoire n'a pas de sens. Tel est le titre, intentionnellement provocant, du brillant plaidoyer que cet auteur vient de consacrer à la question..." (M. Talbi, 1967) — On joint une coupure de presse sur l'ouvrage par André Latreille (Le Monde).

ASTIER (Emmanuel d').

Portraits.

Gallimard, 1969 in-8°, 346 pp, une trentaine de photos, couv. illustrée à rabats, bon état

"Ecartant le cirque de l'interview et du “Face à face”, Emmanuel d'Astier cherche des personnages derrière les institutions et les sociétés. De Svetlana Staline à la cover-girl, de Sagan à Hô Chi Minh, du clochard à Edgar Faure, de Nasser à Joan Baez, chacun a son portrait, chacun passe à travers la grille d'un questionnaire personnel, vies publique et quotidienne mêlées. En se racontant, les personnages ont souvent posé : ils se sont trompés eux-mêmes et ils ont trompé d’Astier. C’est un jeu aussi équivoque qu’en son temps le jeu surréaliste de la vérité. Emporté par son style, d'Astier s'est aussi décrit. A-t-il trouvé des témoins de notre temps ? S'est-il trouvé lui-même ? En fin de compte, il y a l'image d’une société qui court de Paris à Moscou, de Hanoi au Caire." — Entretiens avec Anna Karina, Françoise Sagan, Jean Vilar, Hô Chi Minh, Guy Béart, Jacques Brel, Louis Vallon, Sempé, Svetlana Staline, Joan Baez, André Malraux, Giscard d'Estaing, Nasser, Hussein de Jordanie, Raymond Queneau, Alain Resnais, Edgar Faure, Nguyen Thi Binh, Artur London, etc.

ROUGEMONT (Denis de).

L'Amour et l'Occident.

UGE, 1962 in-12, 314 pp, biblio, reliure demi-percaline carmin à la bradel, dos lisse avec pièce de titre basane verte fleuron et double filet doré en queue (rel. de l'époque), bon état (Coll. 10/18)

On joint une longue interview (8 pp) de Denis de Rougemont sur le livre (L'Express, 12-18 avril 1971).

KUBALSKI (Mikołaj Ambroży).

Voyages et découvertes en Océanie depuis 1791 jusqu’à nos jours, recueillis par N. A. Kubalski.

Tours, Ad. Mame, 1853 in-12, 188 pp, 2e édition, une gravure en frontispice par Pisan, cartonnage romantique de l'éditeur pleine percaline gris clair richement décoré de motifs floraux sur fond doré, cartonnage un peu frotté, qqs rousseurs, bon état (Bibl. des écoles chrétiennes)

2e édition (la première en 1852). Ce qui est intéressant ici c’est la proximité des voyages effectués : le livre est découpé en trois parties concernant les expéditions des navigateurs suivants : le capitaine Georges Vancouver (Îles Chatam, Tahiti et Hawaï), le contre-amiral d’Entrecasteaux (Îles Salomon, de l’Amirauté, des Moluques, la Tasmanie, la Nouvelle-Zélande, les Tonga et la Nouvelle-Calédonie) ainsi que le capitaine Peter Dillon (Îles Fidji, la Nouvelle-Zélande et les Tonga). En ce qui concerne la Nouvelle-Calédonie le récit de d’Entrecasteaux se veut différent de celui relaté par James Cook. Il signale l’extrême maigreur des habitants rencontrés, les plantations dévastées, les cases brûlées et leurs dispositions pour le chapardage...

ESPAGNAC du RAVAY [Amiral Louis de la Monneraye].

Vingt ans de politique navale, 1919-1939.

Grenoble, Arthaud, 1941 in-8°, xv-302 pp, préface de l'Amiral de la Flotte F. Darlan, 16 pl. de photos hors texte, broché, bon état

"Un ouvrage de commande publié en mai 1942 par « Espagnac du Ravay », pseudonyme du commissaire général de la marine Louis de La Monneraye, membre du cabinet de Darlan qui en signe la préface : il s’agit d’une défense et illustration quasi officielle de sa politique menée dans les années 1930, influencée en outre par l’idéologie de Vichy. La Monneraye minore l’action des prédécesseurs de Darlan, Salaün et surtout Durand-Viel. Le livre garde pourtant un certain intérêt en ce qu’il présente de nombreux documents et aborde des thèmes peu traités ailleurs : personnel, bases, pétrole, etc. Surtout, il occupe une place singulière par son étonnante postérité : pendant un demi-siècle, il a été utilisé par les historiens français, sans que soient toujours critiquées ses hypothèses et conclusions (la tâche n’a été menée à bien qu’en 1989, par Hervé Coutau-Bégarie et Claude Huan). À ce titre, La Monneraye a atteint son but : asseoir durablement le mythe de « la marine de Darlan »." (Martin Motte et Jean de Préneuf, L’écriture de l’histoire navale française à l’époque contemporaine, Revue Historique des Armées, 2009)

TATON (René)(dir.).

Histoire générale des sciences.

PUF, 1961-1969, 4 forts vol. gr. in-8° carré, viii-724,viii-873,viii-755 et viii-1080 pp, 208 planches de gravures et photos hors texte, 137 figures et tableaux, biblio, index des noms et des notions, reliures toile décorées de l'éditeur, jaquettes illustrées, sous étuis carton, bon état

Complet. — Tome I : La science antique et médiévale (des origines à 1450). Tome II : La science moderne (De 1450 à 1800). Tome III.1 : La science contemporaine, vol. 1 - Le XIXe siècle. Tome III.2 : La science contemporaine, vol. 2 - Le XXe siècle. Les tomes I et II sont des exemplaires de la deuxième édition, refondue et augmentée (97 pages de plus dans le tome I, 73 pages de plus dans le tome II). — Pour l'historien des sciences, cette somme restera un ouvrage de référence de premier ordre pour tout ce qui a trait à la vie intense et mouvementée de la recherche scientifique aux siècles passés. Très précieuse documentation. — "Ce n'est pas un mince mérite que d'offrir, pour la première fois, au public de langue française, un instrument d'information et de culture où rien n'est sacrifié du passé de la science humaine, où la science indienne et chinoise, la science hébraïque, la science américaine précolombienne ont leur place au même titre que la science égyptienne et la science grecque, au même titre et au même niveau d'intérêt. Sous ce rapport, un tel tableau, à la fois aussi largement ouvert et aussi soigneusement coordonné dans ses détails, où le lecteur attentif peut prendre le goût et les moyens de rapprochements qu'on ne lui propose pas tout faits, est probablement sans équivalent. Les documents d'utilité générale, illustrations, index des noms, index des matières, représentent le fruit d'un travail considérable dont il est juste d'attribuer le mérite à celui qui en eut la responsabilité, à M. René Taton." (G. Canguilhem, Revue Historique, 1959) — "Il n'existait pas d'ouvrage qui permît au lecteur français de prendre facilement de l'histoire des sciences une vue complète, précise et conforme à l'état des recherches récentes. Point n'est besoin d'insister sur l'intérêt de ce livre. J'attirerai seulement l'attention sur les pages consacrées par G. Beaujouan à l'Occident chrétien et que je suis plus capable de juger. La liaison est là fort bien établie entre les destinées du savoir et celles du milieu général, et j'ai apprécié en particulier l'effort mené pour définir exactement les rapports entre les connaissances scientifiques et les techniques." (Georges Duby, Revue d'histoire économique et sociale, 1958) — Tome I : Les sciences antiques de l'Orient (l'Egypte, la Mésopotamie, Phénicie et Israël, la science indienne antique, la science chinoise antique. Les sciennces dans le monde gréco-romain (physique et cosmologie de Thalès à Démocrite, les mathématiques, les sophistes : Socrate, Platon, Aristote et son école, la médecine grecque des origines à la fin de l'époque classique). La science helléniste et romaine (mathématiques pures et appliquées, astronomie et géographie mathématique, sciences physiques et biologiques, la médecine). Le Moyen Age (la science chez les peuples de l'Amérique précolombienne, la science arabe, la science indienne médiévale, les sciences en Chine médiévale, la science byzantine, la science hébraïque médiévale, la science dans l'Occident médiévale chrétien). – Tome II : La Renaissance (les mthématiques, la révolution corpernicienne, la physique au XVe et au XVIe siècles, les sciences de la terre, la chimie, la biologie humaine et l'art de guérir, la zoologie, la botanique) - le XVIIe siècle (sciences mathématiques et physiques, sciences de la nature) - Le XVIIIe siècle (les sciences théoriques, les sciences physiques, les sciences de la nature : les grandes problèmes dela biologie, la physiologie animale, la médecine, la botanique, les sciences de la terre). Les sciences hors d'Europe. – Tome III.1 : Le XIXe siècle (mathématiques, mécanique et astronomie, l'optique, l'acoustique, électricité et matnétisme, l'étude expérimentale des phénomènes thermiques, genèse et développement de la thermodynamique, l'essor de la chimie, minéralogie, géologie, les sciences de la vie, les théories explicatives de l'évolution, les origines de la génétique, les sciences médicales, la vie scientifique). – Tome III.2 : Le XXe siècle (sciences mathématiques, physiques, chimiques, de la terre et de l'univers, de la vie, génétique et évolution, la médecine, la vie scientifique).

CHESNELONG (Charles).

Les derniers jours de l'Empire et le gouvernement de M. Thiers. Mémoires publiés par son petit-fils.

Perrin, 1932 in-12, ii-245 pp, broché, bon état

Une partie seulement du manuscrit laissé par M. Chesnelong, celle qui concernait sa mission à Froshdorf en 1873, avait été publiée sous le titre de “La Campagne monarchique d'octobre 1873”. Le petit-fils de M. Chesnelong a cru le temps venu d'en détacher aussi les chapitres relatifs à la fin de l'Empire et aux débuts de la 3e République, et on ne saurait trop le féliciter d'avoir eu cette pensée, car peu de lectures offrent un aussi vif intérêt. (...) Chesnelong raconte avec beaucoup d'intérêt les luttes parlementaires qui préparèrent le 24 mai 1873. Il faisait partie, en même temps que de la droite modérée, du groupe spécial dénommé « groupe des conservateurs n'appartenant à aucun groupe », dont le concours, tout entier et sans aucune exception, était indispensable pour renverser Thiers, s'il ne voulait pas adopter une politique de résistance au radicalisme nette et sans équivoque. La réunion tout entière décida de voter à l'unanimité contre le ministère, dût la crise ministérielle aller jusqu'à une crise gouvernementale. Le 24 mai «acte non de passion irréfléchie mais de préservation déjà tardive et d'autant plus nécessaire »

MARTY (André).

Dans les prisons de la République.

Editeurs Français Réunis, 1951 in-12, 94 pp, préface de Henri Barbusse, un portrait hors texte, broché, bon état

Le récit de la condition de prisonnier par André Marty, condamné en 1918 à vingt ans de travaux forcés à la suite de la mutinerie des marins de la flotte française en mer Noire.

GRABAR (André).

L'Art du Moyen Age en Europe orientale.

Albin Michel, 1968 pt in-4°, 243 pp, 53 pl. en couleurs (reproductions contrecollées), 28 figures, 15 photos en noir sur 8 planches, une carte, biblio, index, reliure toile verte de l'éditeur, manque l'étui cartonné illustré, état correct (Coll. “L'Art dans le monde, ses fondements historiques, sociologiques et religieux”)

"Il s'agit d'un essai, qui me semble être le premier en son genre, de présenter en une seule étude, l'œuvre artistique de tous les pays de l'Europe orientale, au Moyen Âge. Car jusqu'ici, l'art médiéval, dans ce vaste domaine, a été toujours considéré pays par pays, et dans le cadre de l'histoire nationale de chaque peuple pris isolément. Tous les arts de l'Europe orientale au Moyen Âge dépendent en grande partie de sources byzantines, et c'est pourquoi – sans retracer l'histoire de l'œuvre byzantine – nous avons commencé notre ouvrage par un chapitre dans lequel nous définissons l'action de Byzance sur les activités artistiques des divers pays de l'Europe de l'Est. Nous nous efforçons ensuite de suivre le sort des arts – architecture et arts plastiques – sur tout le territoire de cette partie de l'Europe, en tenant compte naturellement de l'histoire de tel État ou de telle région, dans la mesure où cette histoire a trouvé un reflet dans les arts ou en a conditionné le caractère. Cela nous a amené, entre autres, à relever l'apport croissant de l'Occident, alors en plein essor artistique, aux arts qu'on pratiquait dans les pays de l'aire d'expression byzantine, et tout ce qu'on y doit aux créations originales des praticiens locaux. Le Moyen Âge, en Europe orientale, se prolongeant bien au delà du XVe siècle, notamment en ce qui concerne l'art, j'ai été tenu d'en considérer les œuvres allant jusqu'au XVIIIe siècle, aussi bien dans le Sud, en Grèce et dans les autres pays soumis au régime turc, que dans le Nord, en Roumanie et en Russie. Notre texte, de plus de 200 pages effectives, est illustré d'un grand nombre de reproductions en noir et surtout en couleurs, et accompagné d'une carte, d'un index et d'une bibliographie sommaire." (André Grabar, Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1968)

GRAUWIN (Médecin-Commandant).

J'étais médecin à Diên Biên Phu.

France-Empire, 1992 in-8°, 301 pp, 2 plans, broché, couv. illustrée, bon état

Placé au centre de cette hécatombe que fut la dernière bataille de l'histoire de l'Indochine française, le docteur Grauwin, chirurgien du camp, décrit cette bataille meurtrière avec ses nombreux morts et blessés. — Le 7 mai 1954, après cinquante-six jours de combats acharnés contre les forces du Viêt-Minh, la garnison française du camp retranché de Dièn Biên Phu cessait le feu. Des deux côtés les pertes en hommes étaient terribles ; 7.000 tués et 15.000 blessés chez l'adversaire, 80 % des effectifs de paras et de légionnaires mis hors de combat. Placé au centre de cette hécatombe, le médecin-commandant Paul Grauwin, chirurgien du camp, a écrit de ce drame, qui constitue la dernière page de l'histoire de l'Indochine française, l'un des récits les plus hallucinants et les plus bouleversants que la guerre ait jamais inspirés. Durant cinquante-six jours et cinquante-six nuits, s'enfonçant à la fin dans la boue jusqu'aux mollets, assisté par quelques infirmiers puis, à partir du 13 mars, par une convoyeuse de l'air au nom aujourd'hui légendaire, Geneviève de Galard, mille cinq cents fois Paul Grauwin s'est penché sur un champ opératoire. Comme un chemin de croix, le processus chirurgical se déroulait. Les blessés, les opérés, bloqués de plus en plus nombreux dans un espace réduit, transformaient l'antenne chirurgicale en un étrange hôpital qui aurait mieux été à sa place sur une rive du Styx. Les cris, la boue, le sang, la pourriture, la puanteur, la chaleur terrible... et la défaite. — "Le médecin-commandant Grauwin a été nommé responsable des opérations de chirurgie du camp. Il fait un récit des moments d'épouvante qu'on connu les combattants. Nombreuses anecdotes émouvantes sur le courage quotidien." (Ruscio, 411)

MURATORI-PHILIP (Anne).

Le roi Stanislas (1677-1766).

Fayard, 2000 in-8°, 478 pp, sources et biblio, chronologie, glossaire, 2 cartes, index, reliure souple éditeur illustrée, bon état

Biographie de Stanislas Leszczynski, roi de Pologne, beau-père de Louis XV et à ce titre duc de Lorraine. Lettré brillant, esprit curieux à l'affût des découvertes et des inventions de son temps, grand seigneur fastueux, il a fortement marqué son temps. — Romantique et candide, il est élu roi de Pologne à vingt-sept ans mais il perd son trône aussi vite qu'il l'a conquis. Stanislas Leszczynski (1677-1766) entame alors une vie errante d'exilé permanent, ballotté entre les coups de chance et les catastrophes. Le destin lui fait signe en 1725, le jour où le tout-puissant roi de France, Louis XV, décide d'épouser sa fille, Marie Leszczynska. Huit ans plus tard, la chance se confirme en l'aidant à remonter sur le trône en 1733, mais le trahit de nouveau en le faisant tomber après vingt-quatre jours de règne... Réfugié en France, il a soixante ans quand son gendre lui confie, en 1736, la souveraineté sur les duchés de Lorraine et de Bar : un viager aux pouvoirs limités, en attendant le rattachement de ces territoires à la couronne de France. Mais le "pion" de Louis XV ne l'entend pas de cette oreille. Il gagne le cœur des Lorrains par sa bienfaisance et les amuse par sa passion pour les fêtes qui illuminent son château de Lunéville. La belle histoire va durer vingt-neuf années et permettre aux duchés de conquérir une place brillante dans l'Europe des Lumières. Protecteur attentif des arts, lettres et sciences, Stanislas invente une architecture festive unique en son genre. Féru d'urbanisme, il s'entoure des meilleurs architectes pour offrir à Nancy un exceptionnel ensemble monumental, digne d'une vraie capitale. Soucieux des pauvres, il crée des fondations pour venir en aide aux démunis et veille à l'éducation de ses sujets, fondant à Nancy une académie, une bibliothèque publique et donnant à son université ses lettres de noblesse. Pacifiste et réformateur, utopiste et théoricien du bonheur, il est également l'auteur de travaux littéraires qui conjuguent pragmatisme, esprit des Lumières et traditions chrétiennes. Il demeure l'une des figures éminentes les plus attachantes du XVIIIe siècle européen.

BABELON (Jean).

L'Art espagnol.

PUF, 1963 in-8°, 185 pp, 7 pl. d'illustrations en couleurs et 32 pl. d'illustrations en noir hors texte, 9 figures, biblio, reliure illustrée de l'éditeur, étui carton, bon état (Coll. Les Neuf Muses, Histoire générale des arts)

Préhistoire et Antiquité ; Espagne barbare et chrétienne ; Espagne arabe ; Espagne romane ; Espagne gothique ; Châteaux et palais ; Renaissance et Plateresque ; L'essor de la peinture ; La sculpture jusqu'au XVIe siècle ; Du sévère au baroque ; Siècle d'or ; Les lumières ; Extension de l'art hispanique ; Du XIXe siècle à nos jours.

PARISET (François-Georges).

L'Art classique.

PUF, 1965 in-8°, vi-181 pp, 7 pl. d'illustrations en couleurs et 32 pl. d'illustrations en noir hors texte, biblio, cart. illustré de l'éditeur, bon état (Coll. Les Neuf Muses, Histoire générale des arts)

"Une remarquable vue d'ensemble sur l'art classique est fournie par François-Georges Pariset, professeur à l'Université de Bordeaux. L'introduction situe d'abord le classicisme et le classicisme français par rapport aux autres époques. Il naît, au XVIe siècle qui connaît le legs romain et la production hellénistique plus que l'art grec. Siècle après siècle, les classiques découvrent des valeurs différentes dans ce large héritage antique. Ces artistes glorifient tour à tour la Cité, l'Etat, les vertus, la charité chrétienne. Ils imitent les modèles antiques, mais sans verser dans une imitation servile et froide qui constituerait un académisme. Ce n'est qu'au XIXe siècle que le nom de « classicisme » apparaît comme le symbole de la tradition française contre laquelle luttent les romantiques. Il devient une sorte de mythe résumant un idéal d'ordre, de morale, d'héroïsme (p. 6). L'ouvrage, illustré de 39 planches dont quelques-unes en couleurs, comprend trois parties : le classicisme de la Renaissance (pp. 17-64), le classicisme du XVIIe siècle (pp. 67-123), le classicisme ludovisien (pp. 125-165). Trois sections donc, parfaitement équilibrées qui conduisent le lecteur, des origines au triomphe de l'art de Le Brun. L'auteur recherche les éléments classiques dans l'architecture, la peinture, la sculpture italienne avant de retracer les tentatives et les échecs dans les pays germaniques et néerlandais ainsi que dans la peinture ibérique. L'accent est mis sur les aspects pré-classiques de la Renaissance en France. La deuxième partie, Le classicisme au XVIIe siècle, débute par la description du classicisme en Europe. L'Italie qui avait créé cet art, l'abandonne au moment où triomphe la réforme catholique. Les académies fleurissent, mais s'adonnent à des discussions, recherchent des principes, des thèmes, des iconographies parmi les modèles grecs. C'est l'académie maniériste de la seconde moitié du XVIe siècle..." (Revue du Nord, 1969) — Table : Les éléments classiques dans la Renaissance italienne. Les tentatives et les échecs du classicisme en Europe. Aspects classiques de la Renaissance en France. Le classicisme au XVIIe siècle. Elaboration du classicisme français. Les arts graphiques en France. La tentation baroque : son refus. Versailles, Architecture, Sculpture, Jardins. Le Brun. Peinture et décoration : vers le rococo. Du classicisme au néo-classicisme.

CROQUEZ (Albert).

Roubaix, les Seigneurs et la Seigneurie, d'après des documents inédits.

Lille, Raoust, 1931, in-4°, xxvi-390 pp, 6 fac-similés, bandeaux, culs-de-lampe sur bois, 2 annexes, index, broché, couverture rempliée, rousseurs, bon état. Ouvrage tiré à 287 exemplaires numérotés seulement, celui-ci un des 250 ex. sur vélin de Rives (n° 104)

Saffroy, 22178 : "Ouvrage rare".

GAUCHER (Roland).

1917. Le roman vrai de la révolution russe.

Albin Michel, 1967 in-8°, 298 pp, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Histoire du XXe siècle)

LA PLACE de CHAUVAC (Gaston de).

La crise dans les finances publiques en 1848. (Thèse).

Toulouse, Marqueste, 1916 gr. in-8°, 272 pp, broché, couv. lég. défraîchie, bon état. Rare

Le bilan financier de la Monarchie de Juillet. – Les finances et le Gouvernement provisoire.

CHAMOUX (François).

La Civilisation hellénistique.

Arthaud, 1992 pt in-8°, 439 pp, 30 cartes, dessins et plans, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Les Grandes Civilisations)

Edition brochée "semi-poche" reprenant le texte intégral du livre de François Chamoux (1981), mais sans les 243 illustrations en noir, les 15 planches couleurs et l'index. — Entre l'épopée d'Alexandre et l'établissement par Auguste de l'ordre impérial romain s'étend une période de trois siècles, dont l'histoire complexe et tourmentée est moins familière à l'homme d'aujourd'hui que la brillante époque de la Grèce classique, qui la précède. Pourtant peu de périodes de l'histoire se sont montrées aussi riches d'expériences et d'innovations. Dépositaire des traditions classiques, qu'elle révérait, la civilisation hellénistique fit aussi preuve, en maints domaines, d'une étonnante audace et d'une fécondité dont nous sommes toujours les bénéficiaires, souvent sans le savoir. Il était nécessaire d'en esquisser un bilan, pour compléter le tableau de la civilisation grecque archaïque et classique proposé dans un autre ouvrage de cette collection. L'auteur a conçu ce livre comme une suite du précédent, dont il suppose que les thèmes essentiels sont connus du lecteur. Il a tenté de définir, en multipliant les exemples, ce que les Grecs hellénistiques ont conservé de l'âge antérieur et maintenu en vie, à côté des solutions nouvelles auxquelles ils ont été conduits, à l'occasion, par le jeu du hasard ou sous la contrainte des faits, par les contacts avec les autres peuples ou par la hardiesse de leur propre esprit. On voudrait que cette peinture nuancée, tout incomplète qu'elle demeure par la force des choses, aidât à mieux apprécier, dans une juste perspective historique, une époque chatoyante et pleine d'attraits qui reste encore, sous bien des aspects, mal connue.

BAROZZI (Jacques).

La Libération de Paris.

Rennes, Ouest-France, 1980 gr. in-8°, 187 pp, très nombreuses photos, un plan sur double page, broché, couv. illustrée, bon état

Recueil de photographies réunies et présentées par] Jacques Barozzi. "Après une période d'occupation de 4 ans, 2 mois et 5 jours, Paris s'insurge, Paris se soulève, Paris se libère. Le 14 juin 1940, les allemands entraient dans Paris "Ville ouverte" ; le 25 août 1944 à 14 h 45, leur représentant dans la capitale : le général Von Choltitz, signait la capitulation. L'insurrection avait commencé le 19 août 1944. Il fallut une semaine pleine aux Parisiens pour se retrouver libres chez eux ; à peine plus que le temps prêté à Dieu pour faire le monde..."

ISELIN (Henri).

Au pays des cigognes. Histoires et coutumes d'Alsace.

Liège, Editions Chagor, 1947 gr. in-8° carré, 231 pp, 8 pl. en couleurs hors texte et 163 illustrations de l'auteur en noir dans le texte et à pleine page, cart. illustré de l'éditeur, dos lég. frotté, bon état

BOIS (Jean-Pierre).

Maurice de Saxe.

Fayard, 1992 in-8°, 538 pp, 25 cartes et tableaux, tableau généalogique, repères chronologiques, notes, sources et biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

Maurice de Saxe, vainqueur légendaire de Prague en 1741 et de Fontenoy en 1745, est l'un des grands hommes de guerre de son temps. On réduit souvent la vie du maréchal de Louis XV à une série de stéréotypes pittoresques : général chanceux et aventurier infatigable, amoureux ardent mais peu exigeant sur la qualité de ses conquêtes, toujours tenu à distance par une Cour raffinée à cause de ses grossièretés de reître, fils de roi sans royaume qui aurait pu devenir duc de Courlande ou roi de Tobago... Européen avant l'heure, Maurice de Saxe est d'abord l'un des hommes du XVIIIe siècle qui a le mieux connu l'Europe de son temps. Saxon de coeur et Français d'adoption, il connaît aussi bien les Cours que les champs de bataille. Sa carrière militaire se double d'une réflexion sur la guerre. Ses campagnes, où il met en application ses intuitions tactiques, font de lui à la fois le successeur de Turenne et le précurseur de Frédéric II. En même temps, Maurice de Saxe pèse sur l'évolution de la politique décidée à Versailles. Acteur diplomatique discret, il reste un conseiller militaire écouté, jusque dans sa retraite fastueuse de Chambord, où il mène grande vie et où il choque par certaines de ses fantaisies, entre autres la compagnie de uhlans noirs de son régiment de cavalerie, Saxe-Volontaires.

CATTANT (Jean).

Les Civilisations oubliées des sites désertés de Palaiseau.

Palaiseau, Maison des jeunes et de la culture, 1978 gr. in-8°, 265 pp, nombreuses photos, figures et plans, broché, couv. illustrée, bon état

Cet ouvrage présente les principaux résultats des fouilles précédant la construction de l'Ecole Polytechnique à Palaiseau. Sur les sites de la remise de Villebois, des trois mares et de la mare aux cannettes, ce sont principalement des indices d’un habitat gallo-romain qui ont été mis à jour avec aux trois mares des fragments de silex attribuables au paléolithique. Les sites de la Vauve et de la Troche ont livré un matériel abondant s’échelonnant de la fin de l’âge de fer à l’époque gallo-romaine puis à nos jours...