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GRISERI (Giuseppe) et Diego LANZARDO.

L'Età Napoleonica nell'Albese.

Cuneo, Società per gli Studi Storici di Cuneo, 1997, gr. in-8°, 237 pp, 16 pl. hors texte de gravures, photos et plans, 2 cartes, broché, jaquette illustrée, bon état (Coll. Storia e Storiografia, XIV). Texte en italien

L'ère napoléonienne dans la région d'Alba (dans le Piémont, à une cinquantaine de kilomètres de Turin et de Cuneo).

REINHARD (Marcel R.), André ARMENGAUD et Jacques DUPAQUIER.

Histoire générale de la Population mondiale.

Montchrestien, 1968, gr. in-8°, ix-708 pp, préface d'Alfred Sauvy, 115 figures et graphiques, reliure simili-cuir bleu éditeur, titres blancs au 1er plat et au dos, bon état, envoi a.s. de M. Reinhard et J. Dupaquier à Emmanuel Le Roy Ladurie

"Un instrument de travail de premier ordre : nous avons rendu compte en leur temps des deux premières éditions de l'Histoire Générale de la Population mondiale, mais nous voudrions souligner combien chaque édition enrichit, complète ou corrige les précédentes. Il faut rappeler combien la première édition de 1948, de M. Reinhard seul, fut pour tous les historiens et géographes un incomparable instrument de travail, une véritable « somme » et aussi le vrai point de départ de l'histoire générale de la population. A l'époque, il permit aux géographes de mieux comprendre les phénomènes actuels de la population grâce à une bonne connaissance du passé. Par la suite, la participation de M. Armengaud, spécialiste du XIXe siècle, plus tard celle de J. Dupaquier, familier des problèmes du XVIIe et du XVIIIe, permirent de donner encore plus de précision et de rigueur à l'ouvrage initial et monumental de M. Reinhard. C'est donc une édition parfaite que nous présentent aujourd'hui les trois auteurs. En résumé, ce travail est non seulement une somme pour historiens, géographes, démographes, économistes, mais une réussite par son double caractère d'ouvrage scientifique et de haute vulgarisation. Nous ne saurions trop en recommander l'usage." (Germaine Veyret-Verner, Revue de Géographie Alpine, 1969)

WARNER (Rex).

Périclès l’Athénien.

Buchet/Chastel, 1964, in-8°, 198 pp, traduit de l'anglais par Geneviève Hurel, broché, couv. illustrée, bon état

En nous présentant Périclès vu et dépeint par son ami le philosophe Anaxagore de Clazomène, Rex Warner trace de façon particulièrement originale la figure attachante entre toutes de celui que Thucydide qualifia de « premier citoyen de sa patrie. » De fait, Périclès, à la fois orateur de génie, stratège et homme d’État fondateur de la puissance athénienne, fut bien de ces héros de nature à inspirer au grand romancier britannique l’exceptionnel ouvrage que l’on va lire. On retrouvera ici un Périclès entouré des grands hommes de son temps : Sophocle, Eschyle, Thémistocle, Phidias. Sans rien perdre de la fidélité à l’Histoire, ce livre a le charme et la vie du roman. À la manière à la fois familière et magistrale avec laquelle Marguerite Yourcenar traita le portrait d’Hadrien, Rex Warner nous donne un récit certes imaginaire mais grâce auquel nous approchons au plus près l’homme que fut Periclès. Un véritable tour de force littéraire. — "Cette biographie romancée combine narration fluide et réflexions philosophiques sur le pouvoir." (Le Figaro littéraire)

TÖPPEL (Roman).

Koursk 1943. La plus grande bataille de la Seconde Guerre mondiale.

Perrin, 2018, in-8°, 303 pp, traduit de l'allemand par Jean Lopez, 8 cartes, notes, chronologie, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Impliquant plusieurs millions de soldats allemands et soviétiques, plus de dix mille tanks et canons automoteurs, ainsi que des milliers d'avions, la bataille de Koursk fut l'une des plus grandes joutes de la Seconde Guerre mondiale. Rarement autant d'hommes, autant de matériels ont été engagés, et détruits, en si peu de jours et dans un tel espace. Koursk offre ainsi un échantillon concentré de la virulence du conflit germano-soviétique. Pourtant, et bien que cet affrontement entre la Wehrmacht et l'Armée rouge soit considéré comme l'un des chocs décisifs du second conflit mondial, un certain nombre de fausses informations et de légendes circulent. Pour y remédier, Roman Töppel a repris l'ensemble de la documentation et bousculé les problématiques classiques – en partant notamment de l'idée que les Mémoires des participants étaient faux, jusqu'à preuve du contraire – afin d'offrir un récit démystifié des combats de l'été 1943. L'auteur explique par exemple que le père de la bataille ne fut pas celui que l'on croit, que Koursk fut un duel tout aussi bien aérien que terrestre ou qu'Hitler n'arrêta pas l'opération pour la raison longtemps avancée... Pour la première fois, le lecteur a ainsi l'occasion de voir s'assembler la gigantesque bataille de la plaine de Prokhorovka en un puzzle logique, multidimensionnel et maîtrisable. — "Le travail sobre et objectif de Roman Töppel a détruit les légendes de la guerre germano-soviétique en 1943." (Frankfurter Allgemeine Zeitung)

Mélanges Lucien Febvre.

Hommage à Lucien Febvre. Eventail de l'histoire vivante, offert par l'amitié d'historiens, linguistes, géographes, économistes, sociologues, ethnologues.

Armand Colin, 1953, gr. in-8°, 452 pp, une photo de Lucien Febvre en frontispice, qqs planches de photos hors texte, qqs illustrations et figures, notes, broché, annotations stylo sur 2 pages, bon état

Tome I seul (sur 2). — Présentations par Fernand Braudel et André Allix suivies de 40 études érudites par Roger Dion, Pierre Vilar, Georges Duby, Paul Leulliot, Roger Bastide, J. Berque, Robert Schnerb, A. Koyré, Pierre Renouvin, Edgar Morin, Pierre Gourou, etc., etc. — "Parmi les allocutions prononcées, les plus pénétrantes ont été celles du Professeur Le Bras et du Professeur Fernand Braudel à qui on doit en guise de préface une « Présence de Lucien Febvre », si entraînante et si juste que chaque mot porte..." (François-Georges Pariset) — Table : Présence de Lucien Febvre (Fernand Braudel) ; En guise d'introduction : Le déjeuner des Baux (André Allix) ; Apostille au "Métier d'Historien" (Georges Bourgin) ; Civilisation : contribution à l'histoire du mot (E. Benveniste) ; Les diverses méthodes d'étude des grands monuments du Moyen Âge (Élie Lambert) ; Introduction à l'étude de la viticulture française (Roger Dion) ; Pérennité et diversité de l'Auvergne. Réflexions d'un géographe sur l'histoire d'une province (André Meynier) ; Géographie ou chronologie du servage ? Note sur les servi en Forez et en Mâconnais du Xe au XIIe siècle (Georges Duby) ; Villes et campagnes : la région du Rhin moyen avant la révolution industrielle (Etienne Julliard) ; Villes d'Alsace (Paul Leulliot) ; L'origine du Bocage en Bretagne (Louis Chaumeil) ; Les bases géographiques de la monarchie Hova (Hildebert Isnard) ; L'excommunication des clercs par les laïques (Gabriel Le Bras) ; Du nouveau sur la secte de Vintras. La Doctrine. Les adeptes (Emile Appolis) ; Formation d'une société protestante au Brésil (E.-G. Léonard) ; Le "Château intérieur" de l'homme noir (Roger Bastide) ; Qu'est-ce qu'une tribu nord-africaine ? (Jacques Berque) ; Economie et histoire. A propos des prix (René Baehrel) ; Bonaventura Cavalieri et la géométrie des continus (A. Koyré) ; Une révolution majeure au Mexique : la route (François Chevalier) ; Porto-Rico, île exemplaire pour le monde tropical ? (Pierre Gourou) ; etc.

PIRENNE (Henri).

Mahomet et Charlemagne.

PUF, 1992, gr. in-12, x-218 pp, préface de Jacques Pirenne, avertissement de F. Vercauteren, 3 cartes hors texte, broché, qqs marques au stylo sur 6 pages, bon état (Coll. Quadrige)

Selon Henri Pirenne, l'avancée de l'islam serait à l'origine de la rupture avec l'Antiquité. Séparant définitivement l'Orient et l'Occident, elle aurait mis fin à l'unité méditerranéenne et repoussé l'axe de la civilisation du Sud vers le Nord. L'État franc, confiné au Nord, aurait donné naissance à un monde nouveau : le royaume mérovingien, dans lequel la dynastie des Carolingiens s'imposait. Le Moyen Age commençait. Et Pirenne de conclure par cet aphorisme célèbre : "Sans l'islam, l'Empire franc n'aurait sans doute jamais existé, et Charlemagne sans Mahomet serait inconcevable." Cette thèse, qui aujourd'hui encore suscite de nombreux débats, occupa Henri Pirenne durant les vingt dernières années de sa vie. Elle compte désormais parmi les classiques.

WILMOTS (André).

Hjalmar Schacht (1877-1970). Grand argentier d'Hitler.

Bruxelles, Le Cri édition, 2001, gr. in-8°, 246 pp, 16 pl. de photos hors texte, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Selon l'accusation, Schacht fut "l'homme néfaste qui sut grouper autour de lui pour les conduire à Hitler toutes les puissances financières et industrielles pangermanisantes, qui aida Hitler à prendre le pouvoir, qui par sa présence inspira confiance en l'Allemagne nazie, qui sut doter par ses artifices financiers l'Allemagne de la plus puissante machine de guerre de l'époque, qui le fit pour permettre à l'appareil parti-état de se lancer à la conquête de l'espace, cet homme fut l'un des principaux responsables de l'activité criminelle de l'appareil parti-état. Son intelligence financière fut celle de l'Etat nazi, sa participation au crime de l'Etat n'est pas équivoque. Sa culpabilité, sa responsabilité sont entières". Malgré le sévère réquisitoire du 29 juillet 1946 du procureur Jackson, le tribunal international de Nuremberg acquitta Hjalmar Schacht. Horace Greeley Hjalmar Schacht (1877-1970), le "magicien des finances", crut que tout ce qui pouvait sauver l'Allemagne de la misère était justifié. Il n'a pas été auteur de crimes de guerre, il s'est ouvertement opposé à l'antisémitisme nazi, une idéologie qu'il présenta au Führer comme dommageable aux intérêts du Reich. Ce sont sans doute quelques-unes des raisons qui ont poussé le tribunal, alors en fin de session et qui avait déjà fait le plein de peines de pendaisons, à ne pas le condamner. Les approches qui guidèrent la vie et la carrière de Schacht furent celles qui aujourd'hui triomphent. D'abord celle de l'indispensable indépendance d'une banque centrale. A deux reprises il démissionna quand celle de la Reichsbank avait été menacée. Surtout, et ce fut sa plus tragique erreur, il était profondément convaincu, comme le sont les politiques d'aujourd'hui, que la société devait inéluctablement être modelée en fonction d'impératifs économiques. En logique avec lui-même, il crut que cette vérité finirait par s'imposer à Adolf Hitler, alors que pour ce dernier l'économique ne fut jamais qu'un instrument pour façonner le type de société qu'il voulait imposer à l'Allemagne et une partie du monde.

BERSTEIN (Serge)(dir).

La Démocratie libérale.

PUF, 1998, fort gr. in-8°, vii-950 pp, biblio, index, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (Coll. Histoire générale des systèmes politiques), envoi a.s. à Jean-Pierre Rioux de S. Berstein, Sylvie Guillaume, Jacques Portes et Nicolas Roussellier

"Un ouvrage où l'on reconnaît l'esprit de nuance de S.B., comme sa théorie des écosystèmes faits d'échanges permanents entre le social et la politique. L'histoire va du XVIe siècle européen, qui a vu éclore les prémisses de ce qui deviendra la démocratie libérale, jusqu'à la fin du XXe siècle, où ce système, défini comme une dynamique d'intégration démocratique réussie au nom de la liberté, s'étend au monde entier, ce qui ne veut pas dire que tous les pays la pratiquent mais que son aire d'extension est planétaire. Le comparatisme dans le temps et l'espace est le maître mot de cette somme qui, il faut le noter, inclut nombre de travaux étrangers, anglais, italiens ou allemands. Si la plupart des chapitres sont traités par S.B. (neuf textes), les démocraties anglo-saxonnes sont traitées par Peter Morris et Jacques Portes, les Trente Glorieuses par Sylvie Guillaume et tout ce qui a trait à la première moitié du XXe siècle par Nicolas Roussellier. Dans ce panorama général du libéralisme, à la fois démocratique et social, la France fait petite figure, tant elle a tardé à s'élargir aux femmes, à abandonner le refuge impérial, à reconnaître son statut de puissance moyenne qui, au lieu d'éclairer le monde, se voit dans l'obligation de s'y adapter. En ce sens, on pourra dire que ce livre est une date, car sa modestie théorique qui va de pair avec une grande sûreté de l'information s'accompagne, d'un grand bonheur d'écriture où se reconnaît la marque d'une excellente pédagogie." (Revue française de science politique, 1998)

SERVANT (Guy), avec la collaboration de George Frederic Lees.

1839-1939. Cent ans d'impression et d'édition.

P., Lecram-Servant, 1939, gr. in-8° carré, 59-(2) pp, préface de Lucien Lamoureux, un dessin de Pierre Desbois (1873-1939) en frontispice (représentant la façade de l'imprimerie, au 338 rue Saint-Honoré à Paris, adresse de l'éditeur), 4 gravures et 3 portraits dans le texte et hors texte, broché, « tirage à petit nombre », sans autre précision (ex. n° 591), imprimé sur papier pur fil O.C.F., bon état

Ce livre a été publié en 1939 par Marcel Servant pour célébrer l'exposition commémorant le centenaire (1839-1939) de son imprimerie située au 338 de la rue Saint-Honoré à Paris. Le livre retrace l'histoire de l'imprimerie depuis son fondateur Charles Jouaust jusqu'à son actuel propriétaire, le maître-imprimeur Marcel Servant. Parmi les éditeurs qui ont possédé et/ou utilisé l'imprimerie au fil des ans, citons Charles Jouaust, Damase Jouaust (le fils de Charles), Herbert Clarke, Sylvia Beach (Shakespeare & Company), Jack Kahane (Obelisk Press) et Marcel Servant (Vendome Press).

VENTURI (Lionello).

De Manet à Lautrec.

Albin Michel, 1953, gr. in-8°, 314 pp, traduit de l'italien, 217 illustrations en noir, dans le texte et à pleine page, biblio, reliure bradel toile écrue décorée de l'éditeur, jaquette illustrée (pt mque à la jaquette), bon état

Études sur Manet, Degas, Monry, Pissarro, Sisley, Renoir, Cézanne, Seurat, Gauguin, Van Gogh, Toulouse-Lautrec.

PLICHON (Jean-Noël).

Émilie ou la Vie de château 1869-1871.

[Aix-en-Provence], Chez l'auteur, 1989, gr. in-8°, 191 pp, 12 photos sur 8 pl. hors texte, carte, un tableau généalogique, chronologie, biblio, index des noms, broché, couv. illustrée, qqs annotations crayon, bon état

Lettres d'Émilie Guérin (1824-1909) choisies et présentées par Jean-Noël Plichon. — Emilie Guérin appartenait à une famille fortunée; elle était, notamment, propriétaire du château d'Orly. C’était une femme intelligente et cultivée et, de juin 1869 à mai 1871, elle a écrit une ou deux fois par semaine de longues lettres a son fils Jules, alors ingénieur en Moravie. Cette correspondance (environ 130 lettres) présente le double intérêt de nous fournir des aperçus sur les modes de vie et de pensée de la haute bourgeoisie à la fin du Second Empire et de donner des détails vécus pendant la guerre de 1870 et le siège de Paris qu’elle a subi. Cette source d’informations, émaillée d’anecdotes et de réflexions, accompagnée d’autres documents, et présentée dans son contexte historique, a été regroupée par sujets d’intérêt. On notera, par exemple, avec curiosité les péripéties guerrières de l'autre fils d'Emilie, Edmond, engagé dans les francs-tireurs, pour la défense de Paris, ou bien le prix des denrées pendant le siège, ou encore l'importance de la musique dans la vie sociale. Mêlant des souvenirs à de vieilles lettres, J.-N. Plichon (arriére-petit-fils d'Emilie) a essayé d’évoquer toute une manière de vivre à jamais disparue.

ALMANACH HACHETTE.

Almanach Hachette 1904. Petite encyclopédie populaire de la vie pratique.

Hachette, 1904, in-12, 640-lxxvi pp, 1200 figures dans le texte ou groupées en tableaux, cartes en 2 couleurs, publicités, reliure maroquin vert souple de l'éditeur, titres dorés au 1er plat, tranches dorées, mque de cuir en haut du dos, mque la moitié d'un feuillet (pp 99-100), état correct

Cette Petite encyclopédie populaire de la vie pratique, fourmillant de renseignements en tous genres, historiques, médicaux, culinaires, etc., eut une longévité remarquable. Elle a été publiée de 1894 à 1972 et en 1975 (soit 80 volumes). — "Lorsqu'en 1894 l'Almanach Hachette fait sa première apparition, on est loin de se douter que pendant une soixantaine d'années ce petit livre bleu va organiser, rythmer et enchanter la vie quotidienne des Français. Il existe en effet peu d'ouvrages qui, sous un aussi faible volume, aient été tout à la fois calendrier, agenda, dictionnaire, encyclopédie pratique, ménagère, médicale, religieuse, manuel d'histoire, de géographie et de sciences naturelles, magazine sportif ou économique, guide de loisirs, et bien d'autres choses encore. Est-ce une raison suffisante pour l'extirper de sa poussière et le lire encore ? Il est vrai que les illustrations et les mises en pages ne laisseront aucun esthète indifférent et que l'intérêt pour la mémoire collective d'une nation peut justifier l'envie de sortir ces milliers de pages de l'oubli, mais une démarche aussi passéiste n'est-elle pas un peu bizarre ? Bizarre ? Vous avez dit bizarre ? Le mot est lâché. Qui dit bizarre dit aussi insolite, curieux, remarquable, rare, original, étonnant, surprenant, inattendu, étrange, incroyable... Pardonnez-moi mon lyrisme, mais je suis un « Almaniaque ». J'ai ressenti les premiers symptômes de ce mal il y a longtemps, à l'aube blafarde d'un jour de chine dans l'univers impitoyable de la brocante. Le faisceau glauque de ma torche électrique guidait ma main d'une page à l'autre, et la découverte de chaque feuillet déclenchait en moi une excitation grandissante. C'est ainsi que j'ai appris ce jour-là qu'un verre de bordeaux peut tuer un enfant de 10 ans, que les porteurs de grandes oreilles sont des naïfs, que le cèpe a une durée de vie de 15 jours alors que le rossignol peut vivre 12 ans, qu'il ne faut pas mettre de ceinture ni prendre le chemin de fer si l'on veut vivre 100 ans et que, à l'intérieur de ces 100 ans, 5 ans sont consacrés à la marche et 24 au sommeil. Je découvrais enfin qu'en 1909 il y avait en Bretagne 13 maris possibles pour une seule femme alors qu'en Alsace il n'y avait que deux tiers d'homme (sic) pour une candidate au mariage. Ainsi, des dizaines d'années avant l'explosion des médias et la pénétration du petit écran et des magazines de tout poil dans les foyers, les rédacteurs des Almanach Hachette, tour à tour éditorialistes, météorologistes, historiens, jardiniers, astrologues, économistes ou musiciens réussissaient, avec une imagination hors du commun, à dispenser une information vivante et insolite et, surtout, étonnante." (Jean-Loup Chifflet)

MARTINEAU (Gilbert).

Napoléon se rend aux Anglais.

Hachette, 1969, in-8°, 284 pp, fac-similés de 2 lettres, biblio, broché, couv. illustrée, soulignures et marques au stylo en marges, état correct

Vaincu à Waterloo, Napoléon se rend aux Anglais, persuadé qu'il sera traité en souverain, et non en prisonnier politique. Ce malentendu terrible durera toute la traversée de l'Ile d'Aix à Plymouth... — "Le consul de France à Sainte-Hélène apporte des éléments inédits sur la reddition de Napoléon tirés des archives anglaises." (Jean Tulard, Annales historiques de la Révolution française, 1970) — "L'auteur a utilisé quelques documents inédits, extraits des papiers de l'amiral Keith. Aussi le récit des réactions anglaises à la reddition de Napoléon en est-il, dans une certaine mesure, renouvelé." (J. Godechot, Revue Historique) — "Dans les histoires de Napoléon les derniers jours de l'Empire ne sont qu'un chapitre auquel les auteurs n'ont pu donner un développement particulier, ce qui nous prive de connaître maint détail et les péripéties, combien nombreuses, qui se précipitèrent, se chevauchèrent en un court espace de temps. Cette lacune Gilbert Martineau, consul de France et conservateur des domaines français de Sainte-Hélène, la comble avec un certain bonheur. Partant du soir de Waterloo son récit conduit le lecteur jusqu'à l'embarquement sur le « Northumberland » emmenant l'Empereur déchu à Sainte-Hélène. On apprend les tractations qui se nouèrent, les menées des Anglais pour s'emparer de Napoléon, les intentions hostiles des ministres, la haine active de lord Bathurst. Que de mensonges, de tromperies, de fourberies, de lâchetés, de trahisons autour de celui que le monde flagornait quelques mois auparavant !" (Revue des Deux Mondes, 1969)

MONNEROT (Jules).

La France intellectuelle.

P., Raymond Bourgine, 1970, in-8°, 144 pp, reliure simili-cuir vert foncé de l'éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, rhodoïd, bon état

Pamphlet du sociologue Jules Monnerot (1909-1995) dont le parcours politique qui commence au sein du surréalisme et de l’extrême gauche intellectuelle (il est le co-fondateur du Collège de sociologie avec Georges Bataille et Roger Caillois, et puis de la revue Critique en 1946) bifurquera ensuite peu à peu vers l'anticommunisme et l'extrême droite.

PETIT (Paul).

La Paix romaine.

PUF, 1982, pt in-8°, 412 pp, 8 cartes, 2 plans, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Nouvelle Clio)

"La période concernée va de la bataille d'Actium (31 av. J.-C.) à la mort de Commode (192 apr. J.-C). (...) Le livre se révèle à l'usage comme une excellente mise au point de tous les aspects généraux du Haut Empire ; il offre un exposé critique et bien informé de la production historique récente à leur sujet, y compris celle des historiens de l'Est pour les questions économiques et sociales ; P. Petit, en effet, a fait l'effort de se mettre à la langue russe pour profiter lui-même et faire profiter ses collègues et les étudiants de l'apport de la science soviétique : à elle seule cette optique, qui n'entraîne nullement une adhésion globale aux thèses ou positions qu'il recense, sera particulièrement appréciée par les lecteurs. La conclusion discute le point de savoir si le Haut Empire constitue réellement l'apogée de Rome et, sans le nier, si ces « siècles d'or » n'ont pas eu leur revers, leurs faiblesses, qui ont éclate ensuite au grand jour avec la crise de Marc-Aurèle, puis au IIIe siècle. Huit cartes et plusieurs croquis accompagnent cet ouvrage, qui constitue un excellent instrument de travail et un utile répertoire bibliographique en même temps qu'une mise au point d'ensemble et un état des questions pour toute la période et pour le vaste domaine géographique auxquels il s'est attaché." (André Chastagnol, Annales ESC, 1970)

REED (John).

Le Mexique insurgé.

Maspero, 1975, in-8° étroit, 326 pp, préface de Renato Leduc, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Voix)

Rentré du Mexique où il avait suivi les troupes de Pancho Villa jusque dans la décisive bataille de Toreon, John Reed rassembla les articles écrits sur le vif pour le Metropolitan et le matériel qu'il n'avait pas publié, pour faire une œuvre résumant son expérience de la révolution au sud du Rio Grande. Le résultat est cette vaste fresque où le témoignage est porté par un lyrisme et une poésie qui épousent l'esprit et l'atmosphère de la révolution mexicaine. Identifié à la cause de Villa dont il dresse sur plusieurs chapitres un saisissant portrait, John Reed, mêlant réalité historique et vérité des sentiments, retrace sur fond de ciels embrasés et de montagnes de porphyre le combat acharné d'un peuple pour la terre et la justice. “Le Mexique insurgé” est le premier des grands récits de Reed, précédant “La Guerre dans les Balkans” et “Dix jours qui ébranlèrent le monde”, trois ouvrages de référence sur les événements qui ont marqué le début du XXe siècle : l'insurrection mexicaine, la Première Guerre Mondiale et la révolution d'Octobre.

MADELIN (Louis).

La Crise de l'Empire, 1810-1811.

Tallandier, 1975, in-8°, 296 pp, 43 gravures, reliure plein cuir grenat de l'éditeur, dos et plats ornés d'un décor doré aux symboles impériaux, tête dorée (reliure dessinée par Mercher d'après un exemplaire original datant de l'époque impériale), bon état (Histoire du Consulat et de l'Empire, IX)

"L'auteur se propose de raconter l'histoire de l'Empire depuis le lendemain du mariage avec Marie-Louise jusqu'à la veille de la naissance du roi de Rome. Pour les affaires d'Espagne seulement, il pousse le récif jusqu'à la victoire stérile de Masséna à Fuentes de Onoro (3 juin 1811). Les opérations militaires en Espagne sont scindées en plusieurs chapitres épars. De même les craquements successifs de l'alliance russe. M. Madelin, après Vandal et Sorel, fait peser péremptoirement sur Alexandre la responsabilité de la rupture, que Thiers imputait surtout à Napoléon (chapitres VIII, XIV, XVII et XVIII). Les sept premiers chapitres sont centrés sur la disgrâce de Fouché..." (Revue d'histoire de l'Église de France, 1946) — "Cette œuvre magistrale du célèbre historien forme le plus important ouvrage qui ait été publié sur cette grande époque de notre histoire. Elle éclipse de très loin les ouvrages analogues précédemment parus, et constitue pour cette période un monument définitif dont la valeur ne saurait être égalée." (L'Editeur)

MADELIN (Louis).

L'Empire de Napoléon.

Tallandier, 1975, in-8°, 394 pp, 44 gravures, une carte de l'Empire français divisé en 130 départements, notes et références, reliure plein cuir grenat de l'éditeur, dos et plats ornés d'un décor doré aux symboles impériaux, tête dorée (reliure dessinée par Mercher d'après un exemplaire original datant de l'époque impériale), bon état (Histoire du Consulat et de l'Empire, X)

"Ce titre : l'Empire de Napoléon, donné au dixième volume d'une Histoire du Consulat et de l'Empire, ne saurait être une indication même vague de. son contenu. On y trouvera des épisodes réunis d'un lien assez lâche : d'abord la répercussion sur la famille impériale de la naissance d'un héritier (p. 9 à 38); ce fils portant le titre de Roi de Rome, c'est l'occasion d'exposer enfin le conflit entre le Pape et l'Empereur (p. 39 à 151) ; puis, c'est l'évolution du caractère et de la santé de Napoléon, jointe à la lassitude des maréchaux et des hauts fonctionnaires (p. 153 à 230) ; enfin le tableau sommaire à vol d'oiseau de « l'Europe napoléonienne », arrêté à peu près vers la fin de 1811 (p. 231 à 347). Les huit chapitres consacrés aux questions religieuses (III â X), plus encore que les autres peut-être, donnent l'impression d'une série de conférences claires, vivantes, attrayantes... La lecture et la documentation de M. Madelin sont immenses. On ne saurait lui reprocher d'avoir négligé les travaux tout récents, et d'importance capitale..." (Revue d'histoire de l'Église de France, 1947) — "Cette œuvre magistrale du célèbre historien forme le plus important ouvrage qui ait été publié sur cette grande époque de notre histoire. Elle éclipse de très loin les ouvrages analogues précédemment parus, et constitue pour cette période un monument définitif dont la valeur ne saurait être égalée." (L'Editeur)

BUISSON (Henry).

Fouché, duc d'Otrante.

Editions du Panorama, 1968, fort in-12, 654 pp, avant-propos de Boris Pregel, préface de Jean Savant, un portrait en frontispice, 16 illustrations, notes et biblio, index, broché, jaquette illustrée, sous chemise cartonnée et étui, non coupé, mque la page de faux-titre, bon état (Coll. “Académie d'Histoire”). Edition originale tirée à 700 ex. numérotés hors commerce, celui-ci un des 500 ex. réservés aux amis de l'Auteur (n° 456)

On s'intéressera à Fouché aussi longtemps qu'on s'intéressera à la Révolution française, ce quart de siècle capital de la vie de l'humanité. Fouché est associé à cette émouvante et décisive période de bout en bout. A l'aube de la renaissance du peuple français, il est là. Enfin, il est encore là, en 1815, après l'ultime désastre, et il se trouve être le « chef de l'Etat ». Personnalité aux multiples facettes, Fouché passionnera les esprits durant des siècles et des siècles. Il savait quelle importance son nom conserverait dans l'Histoire, et il disait : « Je ne suis pas un roi, mais je suis plus illustre qu'aucun d'eux. » S'il avait voulu, le « coup » de Brumaire eût été fatal à Bonaparte et à ses complices. Il s'était montré, initialement, infiniment plus utile encore à Bonaparte, et par voie de conséquence. D'où ce fameux dialogue : Napoléon : Mais quoi ! il me semble pourtant que vous êtes un de ceux qui ont envoyé Louis XVI à l'échafaud ; Fouché : Oui, et c'est même le premier service que je vous ai rendu. — "Beaucoup de renseignements inconnus jusqu'alors." (Jean Tulard, “Joseph Fouché”, 1998)

DEVOS (Denise).

La Troisième République et la mémoire du coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte. La loi de réparation nationale du 30 juillet 1881 en faveur des victimes du 2 décembre 1851 et des victimes de la loi de sûreté générale du 27 février 1858. F/15 3964 à 4223.

P., Archives nationales, 1992, gr. in-8°, lxx-598 pp, avant-propos par Jean Favier, reliure simili-cuir vert de l'éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, bon état

"Le vote de la loi sur l'amnistie pleine et entière, le 6 juillet 1880, fut, on le sait, l'œuvre personnelle de Gambetta. L'enjeu indirect visait les élections de l'été 1881 à Paris. « A la veille des élections législatives prévues pour la fin de l'été 1881 et brusquées par Jules Ferry, qui les fixe au 21 août, la loi sur les indemnités à accorder aux victimes du 2 décembre 1851 et de la loi de sûreté générale du 27 février 1858 est promulguée le 30 juillet 1881. » Denise Devos précède son inventaire d'une remarquable introduction situant, politiquement et socialement, les circonstances du vote de la loi d'amnistie, les tentatives de grâce collective ayant précédé, les rôles de Ferry, Gambetta, Waldeck-Rousseau, les modifications opérées par le Sénat, et son application. Les effets de la loi d'amnistie portèrent sur 25.209 personnes et 22.209 titres de rentes ou pensions. C'est dire l'importance de l'inventaire qui détaille, département par département, les pensions et révisions, les demandes rejetées, les demandes tardives. Comme le souligne Denise Devos, l'intérêt de ces milliers de dossiers ne réside pas tant dans des révélations inconnues sur le coup d'État de 1851 lui-même ; les récits sont peu nombreux et partiels. En revanche, le fonds présente un très grand intérêt pour son apport à l'histoire de la répression : sur ce sujet, les dossiers sont prolixes puisque c'était de ces récits que dépendait le montant des dommages. On sait donc tout sur le sort des victimes, transportées, internées et surveillées, clandestines. La loi de 1881 visait également les victimes atteintes par la loi de sûreté générale du 27 février 1858, votée après l'attentat d'Orsini, qui purent alors demander pensions et indemnités. L'inventaire concerne donc les effets sociaux, politiques et psychologiques des répressions du 2 décembre 1851 et de 1858, non seulement pendant les années 1852-1859, mais bien au-delà, jusqu'à la mort des victimes. Trois générations se trouvent en fait concernées par les documents recensés. Détail amusant : le fonds F15 3964-4223 comprend de nombreuses notes de la main de Joris Karl Huysmans qui fut fonctionnaire dans les bureaux de la Sûreté générale de février 1883 à sa retraite en 1898, expérience dont son roman “A Rebours” porte de nombreux témoignages. Le seul regret devant cet immense travail est que, n'ayant pas bénéficié d'une saisie informatique, il n'a pas d'index général. Il faut connaître le département de la victime pour retrouver son dossier. On ne trouve pas non plus d'index matières regroupant par exemple les professions, ni de recensements par départements, villes et noms de lieux. Tel qu'il est cependant, l'inventaire de Mme Devos devrait renouveler les études sur la fin de la Seconde République et le Second Empire, et sur la répression au XIXe siècle." (Odile Krakovitch, Revue d'Histoire du XIXe siècle-1848, 1993) — "Un fonds d'archives procède toujours du fonctionnement d'une institution. Il est le reflet de ses compétences et de son activité. C'est dire qu'un fonds est rarement lié à un événement précis. Et cependant, la volonté de la République de réparer les torts causés par le coup d'État du 2 décembre 1851 a fait naître l'organisme grâce auquel nous disposons des documents présentés par l'instrument de recherche que voici. Le 2 décembre était devenu et est resté un symbole. A ce titre, ces archives prennent une place prestigieuse dans notre histoire nationale. Mais elles éclairent aussi les destins individuels avec leurs engagements politiques et les conséquences de ceux-ci. Autant dire qu'un tel fonds était difficilement utilisable sans l'élaboration d'un dictionnaire, véritable prosopographie des victimes du coup d'État. Il faut savoir gré à M me Denise Devos de donner ainsi aux chercheurs l'inventaire précis de toutes les recherches sur ces républicains parfois illustres et le plus souvent obscurs. On doit aussi se réjouir des compléments, bibliographiques et autres, grâce auxquels les historiens verront s'ouvrir d'autres voies vers une documentation inévitablement éparse à travers les archives de tous les organes de l'État. C'est ainsi un Guide très complet que l'érudition de M me Devos met à la disposition des historiens du siècle passé. Je souhaite qu'il soit à l'origine de nombreux travaux." (Jean Favier, avant-propos)

[Zodiaque] – DURLIAT (Marcel).

Roussillon roman.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1964, gr. in-8°, 260 pp, 2e édition, 88 héliogravures et 6 pl. en couleurs hors texte, cartes et plans, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (la Nuit des Temps, 7)

"Nul n'était plus qualifié que M. Marcel Durliat pour conduire cette étude. Depuis plusieurs années, en effet, il s'est entièrement consacré à l'art roman en Roussillon ; il a patiemment et inlassablement fouillé les richesses ; toutes ses recherches, tous ses travaux ont été orientés dans ce sens et les nombreuses publications qu'il a déjà donnée sur la sculpture, la peinture murale, les manifestations de la civilisation sont significatives d'une activité productrice qui lui a permis d'embrasser le problème de l'archéologie médiévale dans son ensemble et d'en saisir les véritables caractères. L'ouvrage s'ouvre sur une vue générale de l'art roman en Roussillon, suivie d'un aperçu très rapide sur une trentaine d'églises. Et puis, fidèle aux formules particulières adoptées par les éditeurs, l'auteur ne les étudie pas individuellement dans le détail, mais choisit simplement les plus typiques, celles qui, par elles-mêmes, traduisent une originalité de style ou permettent de suivre une évolution architecturale et sculpturale. Celles-ci sont encore présentées suivant la conception adoptée pour les divers ouvrages de la collection, avec un aperçu général, une notice historique, un plan de visite suivant un itinéraire intelligemment conçu et une illustration photographique. (...) Tout est à retenir et à méditer dans ce beau livre, depuis les descriptions objectives, les aperçus concrets, les hypothèses savamment appuyées sur des arguments chronologiques et techniques, jusqu'aux planches photographiques, saisissantes de netteté et de vie et qui traduisent encore, par leur éclectisme et la pureté de leurs lignes ce que l'auteur a si heureusement exposé en style simple et concis, sans cesse relevé par une sûreté de vues et une érudition qui n'est jamais en défaut." (André Dupont, Annales du Midi, 1959) — "Cet ouvrage, très important et nouveau lorsqu'il fut écrit, continue d'être indispensable à toute étude sur le Roussillon à l'époque romane." (Xavier Barral i Altet, Bulletin Monumental, 1974)

[Zodiaque] – HENRY (Françoise).

L'Art irlandais 2.

La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1964, gr. in-8°, 305 pp, 112 héliogravures hors texte, 16 pl. en couleurs hors texte, 8 pl. documentaires hors texte, 41 figures, cartes et plans, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (la Nuit des Temps 19)

"Les lecteurs des Études Celtiques connaissent bien les travaux de Mlle Henry sur l’art irlandais, et qui font d’elle le maître incontesté en la matière. Le très bel ouvrage en trois volumes, publié aux éditions Zodiaque, qu’elle nous donne maintenant, est le digne couronnement de cette oeuvre. Nous avons là une somme magistrale, qui traite de l’art irlandais dans son ensemble depuis la préhistoire jusqu’à l’invasion franco-normande de la deuxième moitié du XIIe s. C’est bien, semble-t-il, l’œuvre définitive que nous attendions sur la question. Tous les aspects en sont étudiés avec la maturité approfondie du maître qui possède pleinement et domine largement son sujet, mais ne néglige aucun détail significatif. Une très vaste érudition lui permet de comparer les faits correspondants dans d’autres pays et d’autres écoles contemporaines. C’est donc ce nouvel ouvrage qu’il faudra désormais consulter en la matière. Ce livre ne s’adresse pas seulement aux érudits, il a été conçu pour initier un public beaucoup plus large à l’histoire de l’art irlandais. Les illustrations le rendent d’ailleurs particulièrement « parlant ». Les figures dans le texte sont largement employées, mais surtout les planches photographiques, d’une magnifique qualité, sont très nombreuses. Un éclairage habile y fait ressortir les reliefs et les volumes. Et un certain nombre de planches en couleurs permettent de saisir immédiatement la richesse de certaines décorations. Pour l’exposé de ses idées, Mlle Henry a adopté, avec raison, un cadre historique. Les trois volumes correspondent chacun à une période chronologique. Chacun d’entre eux commence par un exposé des circonstances historiques dans lesquelles l’art irlandais s’est développé à l’époque correspondante : au premier volume, avant les invasions des vikings ; au deuxième à l’époque des incursions des vikings, puis de la coexistence dans l’île des royaumes irlandais et des royaumes Scandinaves aux IXe et Xe s. ; au troisième, après la chute des royaumes vikings et jusqu’à l’invasion franco-normande de la 2e moitié du XIIe s. Dans chaque volume, les faits sont classés par chapitres concernant respectivement l’architecture, l’orfèvrerie, la sculpture, les manuscrits enluminés..." (E. Bachellery, Études celtiques, 1966)

ROLLENHAGEN-TILLY (Linnea).

Le 6e arrondissement. Itinéraires d'histoire et d'architecture.

P., Action Artistique de la Ville de Paris, 2000, gr. in-8°, 142 pp, 202 gravures et photos en noir et en couleurs, 5 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Paris en 80 quartiers)

Quartier de la Monnaie, Quartier de l'Odéon, Quartier Notre-Dame-des-Champs, Quartier Saint-Germain-des-Prés.

DU BARRY (Jeanne Bécu, comtesse).

Mémoires de la comtesse du Barri sur les événements qui se sont passés pendant les règnes de Louis XV et de Louis XVI et sous la Révolution. Texte rendu public par Etienne-Léon de Lamothe-Langon. Tomes 1-2.

P., Jean de Bonnot, 1967, 2 vol. in-8°, 362 et 407 pp, 2 frontispices et 81 gravures d'époque, bandeaux, lettrines, culs-de-lampe, imprimés sur papier vergé filigrané, reliures plein cuir fauve décorées de l'éditeur, dos lisses, pièces de titre basane noire, plats ornés à l'or fin, têtes dorées, bon état

Les 2 premiers tomes seuls (sur 5) de ces mémoires apocryphes de Madame du Barry "avec les détails de toute sa carrière comme favorite de Louis XV" écrits par Etienne Lamothe-Langon. L'édition originale date de 1829. Jeanne Bécu, ou Jeanne du Barry, fut la dernière favorite du roi Louis XV, entre 1768 et 1774. Née le 19 août 1743, elle est morte guillotinée à Paris le 8 décembre 1793. — Dans sa recension de l'ouvrage dans la “Gazette de France” (13 avril 1829), le critique royaliste Charles Colnet reproche avec virulence à l’auteur d’« évoquer les morts pour les forcer à calomnier les vivants » – pour autant, il ne cache pas son plaisir à la lecture d’un ouvrage qui s’arrête sur les années de « turpitudes » d’un grand personnage de cour...

DYER (Colin).

La France revisitée. Sur les traces d'Arthur Young.

Denoël, 1989, in-8°, 223 pp, notes et références, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Voilà juste deux siècles, alors que la Révolution s'emparait de toute la société française, un gentleman de quarante-huit ans, né dans le Suffolk et agriculteur de son état, monté sur une jument borgne, parcourait les routes de notre pays afin de « connaître le caractère et la disposition de la nation ». Les trois voyages accomplis ainsi par Arthur Young entre 1787 et 1790, sur des milliers de kilomètres, et qu'il a scrupuleusement retracés, constituent l'une des sources les plus complètes et les plus vivantes pour connaître l'état de la France à la fin de l'Ancien Régime et au début de la Révolution. Colin Dyer a eu l'idée de mettre ses pas dans ceux de Young, deux cents ans plus tard. D'une France à l'autre, et pourtant toujours la même, le rapprochement ne manque pas d'intérêt ni de saveur.

ABBEL (Joseph).

L’Odyssée d’un Carabinier à cheval, 1806-1815. Par le général René H. Willems.

Bruxelles, Pierre de Meyère, 1969, in-8°, 279 pp, 8 pl. de gravures et portraits hors texte, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

"Souvenirs en flamand, traduits par le général Willems, d’un conscrit de l’Escaut qui participa aux campagnes d’Outre-Rhin et fut pris par les Russes en 1812. Ces mémoires, écrits vers 1817, très réalistes (description de la vermine courant sur les blessés en 1812), paraissent sincères malgré d’inévitables déformations." (Tulard, 2) — Les Mémoires de Joseph Abbeel nous offrent un témoignage rare et exceptionnel sur la réalité de la vie des soldats de la Grande Armée. Loin de se prendre pour un héros, il nous raconte crûment ses aventures, et s’il sabre des êtres humains sans faire paraître d’émotion, il raconte aussi qu’il est mort de peur pendant les batailles. C’est la réalité toute crue qu’il nous dépeint. Enrôlé en 1806, Abbeel, vu sa grande taille, sera affecté dans l’un des deux régiments de Carabiniers, l’élite de la cavalerie française. Avec les Carabiniers, il participe aux campagnes de 1806 à 1812. Lors de la retraite de Russie, il voyage « pour son compte » et décide de rentrer chez lui. Commence alors une incroyable odyssée faite de souffrances, de maladie, de faim, de lutte pour la survie. Fait prisonnier en Prusse, il sera même envoyé dans les provinces asiatiques de l’Empire russe, dont il ne reviendra qu’après la chute de Napoléon. Dans son avertissement, Abbeel déclare n’avoir eu d’autre ambition que de raconter les événements qu’il a vécus au cours de sa carrière militaire. Contrairement au grand nombre d’officiers qui nous ont laissé des volumes de justifications et de révélations, Abbeel ne cherche aucunement à se justifier, même de ses actions les moins honorables qu’il avoue avec une certaine candeur. Cela fait de ce témoignage hors du commun un des plus vrais de ceux que nous laissèrent les militaires de cette grande époque.

HOUSSAYE (Arsène).

Le Roi Voltaire. Sa généalogie - sa jeunesse - ses femmes - sa cour - ses ministres - son peuple - ses conquêtes - son Dieu - sa dynastie.

P., Dentu, 1878, in-12, xxiv-251 pp, page de titre en rouge et noir, lettrines, bandeaux, culs-de-lampes, texte encadré d'un filet noir, reliure plein cuir souple havane, dos lisse avec titres et doubles filets à froid, filet à froid encadrant les plats (rel. de l'époque), bon état

Le roi Voltaire : sa généalogie, sa jeunesse, ses maîtresses, son sacre, sa cour, son peuple, ses ministres, ses victoires et conquêtes, sa mort, son Dieu, ses œuvres, sa dynastie, la comédie voltairienne.

DUFOUR (Pierre).

Ecoles du service de santé des armées. Trois siècles d'histoire.

Boulogne, ETAI, 2011, in-4°, 223 pp, 480 illustrations en noir et en couleurs, biblio, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état

C'est l'histoire de ces écoles dont les études sont les plus longues et les plus dures de toutes celles pratiquées dans le domaine militaire. Elles ont donné à la France des Prix Nobel, des médecins et des chercheurs de renommée mondiale que l'auteur évoque dans ce bel ouvrage. — Aujourd'hui, les héritiers des Percy, Larrey, Desgenettes, les grands anciens des deux guerres mondiales, d'Indochine et d'Algérie sont formés dans cinq écoles. Deux chargées de la formation des médecins à Lyon et à Bordeaux, une école d'application au Val-de-Grâce à Paris, l'Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées à Marseille et l'École du personnel paramédical des armées à Toulon. Riches d'une histoire où se mêlent étroitement science, valeurs humaines et formation militaire, ces écoles dispensent une solide qualification technique, indispensable à la pratique de la médecine dans les hôpitaux ou dans les corps de troupe, sous toutes les latitudes. Souvenons-nous du Liban, du Tchad, de la Bosnie ou du Kosovo. Cette formation des futurs médecins, infirmiers ou techniciens du Service de santé des armées répond à la diversité des savoir-faire imposée par les besoins des armées et tient compte de l'évolution de la science médicale. Ces capacités sont acquises à l'issue d'une formation militaire, médicale, paramédicale, logistique ou administrative, longue, difficile et sélective. Elle est sanctionnée par la délivrance de diplômes reconnus dans la société civile par les ministères de l'Éducation nationale et de la Santé. Voici l'histoire de ces écoles dont les études sont les plus longues et les plus dures de toutes celles pratiquées dans le domaine militaire. Elles ont donné à la France des prix Nobel comme Alphonse Laveran, ou des médecins et chercheurs de renommée mondiale comme Albert Calmette, Eugène Jamot, ou encore, dans différents domaines, Victor Segalen, que nous évoquons dans les pages de cet ouvrage. (4e de couverture)

Collectif.

L'Homme et son image. Art millénaire japonais.

Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1989, in-4°, 386 pp, très nombreuses illustrations en couleurs, dans le texte et à pleine page, chronologie; biblio, broché, couv. illustrée, pt tache en marge de qqs feuillets, bon état

Catalogue de l'exposition "L'Homme et son image - Art millénaire japonais", consacrée à la représentation de l'homme dans l'art japonais, présentée en 1989 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles dans le cadre de Europalia 89 "Japan in Belgium" : 130 chefs-d'œuvre de coroplastie (figures d'argile des sépultures antiques), sculpture et peinture, en présentation chronologique, de la préhistoire au XIXe siècle, avec reproductions, notices et commentaires ; accompagné de textes de Nobuyoshi Yamamoto, Willy Vande Walle, Chantal Kozyreff, Karel Hellemans, Robert Duquenne, Alain Rocher, François Berthier.

DELAFOSSE (Marcel).

Petite histoire de l'Ile de Ré.

La Rochelle, Rupella, 1991, in-8°, 102 pp, 8 illustrations hors texte, biblio, broché, bon état

BARDE (Edmond).

La Vie aux champs 1790-1830. Genève d'autrefois.

Genève, Éditions du Journal de Genève, 1947, in-4°, 154 pp, 15 pl. d'héliogravures hors texte et 39 dessins contrecollés dans le texte (illustrations de Adam Töpffer, Jean Huber, Barthélemy Menn...), sources et biblio, index des noms de famille, reliure demi-basane brune mordorée, dos à 5 nerfs guillochés soulignés à froid, pièce de titre chagrin cerise, filets dorés, roulette en tête et palette en queue, couv. et dos conservés, filets dorés sur les plats (rel. de l'époque), bon état. Edition originale, tirage à 850 exemplaires, un des 800 ex. numérotés sur papier vélin

Exemplaire très bien relié de ce joli livre, sérieuse étude du Genève champêtre du début du XIXe siècle d'après les archives et les mémoires. — Table : La ferme – Agronomes de la restauration – L’école – Les Presbytères et le ‘Rural’ des pasteurs – Hygiène, police, pompiers – Des cimetières et des bois – Ménages campagnards. — "Un charmant livre dû à la plume de M. Edmond Barde et consacré à La vie aux champs il y a cent ans. M. Barde rouvre les fenêtres des vieilles maisons, pousse les volets, laisse entrer le soleil, réveille les cours de fermes, se promène dans les jardins, et tous ces objets reprennent vie, retrouvant leur jeunesse d'un jour. Seuls, leurs possesseurs ont disparu. Mais les choses restent, auxquelles va la tendresse des historiens qui, tout en suivant la route de la vérité, savent délicatement saisir au passage la poésie dont le cours des ans imprègne les coutumes, les saisons, les cimetières et même les hommes." (Paul Chaponnière, Écrivains de la Suisse romande, dans Hommes et mondes, mars 1947)

DACH (Michel) et Pierre-Emile RENARD.

Le Désert de Retz de sa création à nos jours, 1774-2024.

Chambourcy, Hiscrea, 2024, in-4°, 143 pp, nombreuses photos en noir et en couleurs, broché, couv. illustrée, bon état

En 1774 Racine de Monville lance la réalisation d'un jardin anglo-chinois de sa conception, à nul autre pareil et connu depuis sous le nom de Désert de Retz. L'ouvrage relate les 250 ans de combats qui ont accompagné aussi bien sa réalisation que son sauvetage. On y trouve également la biographie de ses propriétaires successifs qui ont à toutes époques reçu d'illustres visiteurs : rois, reine, président des États-Unis, écrivains et acteurs...

CHAROT (Médéric).

Le Bataillon de Provins (siège de Paris 1870-1871. Récit d’un garde mobile.

Provins, Le Hériché, 1872, in-12, 275-xxxvii pp, annexes, reliure demi-basane chagrinée bordeaux, dos lisse, titres et encadrement dorés, couv. conservées, qqs rares rousseurs, bon état, envoi a.s.

DORIZY (Henri).

Les Champs de bataille de 1870. Guide-album avec 122 photographies et 10 cartes.

Berger-Levrault, 1911, gr. in-8°, 32 pp, préface du général Lyautey, 122 photos et 10 cartes en rouge et noir, broché, bon état

Wissembourg, 4 août ; Frœschwiller, 6 août ; Rezonville, 16 août ; Saint-Privat, 18 août ; Borny-Noisseville, 14 et 31 août ; Sedan, 1er septembre. — "Un album où il n'y a pas moins de cent vingt-deux photographies et dix cartes commentées par un texte documentaire. C'est le vivant et tragique bilan de la guerre, ainsi que le rappelle le général Lyautey dans la préface." (Ph.-Emmanuel Glaser, Le Mouvement Littéraire, 1911)

HÉBERT (Sidney).

Carte panoramique du théâtre de la guerre, éditée par Sidney Hébert, chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'instruction publique.

P., Sidney Hébert éditeur, s.d. (v. 1915), in-8° étroit (21 x 12), carte panoramique dépliante (20 x 88 cm) sous couverture illustrée, dessinée par Poyet Frères desinateurs-graveurs, broché, bon état

HÉBERT (Sidney).

Carte panoramique à vol d'oiseau du théâtre de la guerre. Édité par Sidney Hébert, chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'instruction publique. N° 2. Dardanelles et Bosphore .

P., Sidney Hébert éditeur, s.d. (v. 1916), in-8° étroit (21 x 12), carte panoramique dépliante (20 x 55 cm) sous couverture illustrée, dessinée par Poyet Frères desinateurs-graveurs, broché, bon état

ROUSSET (Matthieu-Joseph).

La Vénérable Mère Julienne Morell, dominicaine, sa vie, sa doctrine, son institut.

Lyon-Paris, Delhomme et Briguet, 1893, in-12, xi-308 pp, un portrait en frontispice, reliure pleine toile écrue, dos lisse, pièce de titre chagrin brun, bon état. Rare

Moniale dominicaine de Sainte-Praxède d'Avignon, Juliana Morell (1594-1653), mérite de ne pas être oubliée, car elle occupe une belle place dans le monde féminin du XVIIe siècle. Elle fut la première femme à obtenir un diplôme universitaire (un doctorat en droit en 1608).

BATTISTINI (Olivier) et Pascal CHARVET (dir.).

Alexandre le Grand. Histoire et Dictionnaire.

Laffont, 2004, in-8°, xi-1090 pp, 14 cartes et plans, chronologie (Ve-IVe siècle), lexique, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Bouquins)

Au-delà des fables et des légendes, quel est cet homme à la destinée unique qui, de 334 à 323 av. J.-C., en à peine dix ans, change la face du monde et conquiert tout le territoire qui s'étend de sa Macédoine natale jusqu'aux rives de l'Indus ? Est-ce le conquérant qui, la nuit, tient près de lui une édition de l'Iliade corrigée de la main d'Aristote et se pense d'emblée en héros mythique ? Ou celui qui affirme sa divinité pour mieux exercer sa domination ? Ce philosophe en armes qui veut helléniser le monde et instaurer un espace géographique et politique nouveau où tous, Grecs et Barbares, vivraient sous la même loi de raison ? Le stratège qui possède un sens inné de la guerre, l'idée de l'infini et de la démesure ? Ou celui qui sait que la force de son Empire réside dans son audace et sa grandeur d'âme ? Ou encore ce roi capable de terribles colères, d'actes sauvages et cruels ? Afin de comprendre cet homme énigmatique, dont le destin croisa celui du monde, ce volume donne accès, dans de nouvelles traductions, à des récits qui nous plongent au cœur de l'épopée. En parcourant le Dictionnaire, les nombreuses cartes, les plans et les dessins, le lecteur pourra saisir les enjeux et les conditions d'une aventure fulgurante dans laquelle Alexandre entraîna guerriers, savants et poètes, ingénieurs et philosophes.

PITON (Camille).

Histoire de Paris. Topographie, mœurs, usages, origines de la haute bourgeoisie parisienne. Le Quartier des Halles.

P., J. Rothschild, 1891, in-8°, xvi-639 pp, 300 illustrations, portraits et plans en noir dans le texte et hors texte, broché, couv. illustrée, dos factice, état correct. Edition originale

Excellent et très érudit livre sur le Quartier des Halles à Paris, en particulier sur les demeures seigneuriales qui ont précédé l'hôtel de Soissons où vécut Catherine de Médicis. — Table des matières : Histoire du quartier de la Halle au blé. Topographie du quartier de la Halle au blé. Notes et documents historiques. Plans chronologiques. Noms et sceaux de tous les propriétaires des hôtels. Bibliographie. Appendice et pièces justificatives. Table analytique des matières. — "M. Piton a dû se borner, par suite de l'abondance des documents, à nous faire l'histoire de l'emplacement qu'occupaient la Halle au blé et ses environs immédiats. L'origine de ce quartier remonte au XIIe siècle. C'est en effet à cette époque que l'on trouve la mention de plusieurs maisons, telles que celle des seigneurs de Nesle, et c'est le récit des transformations successives de cette maison illustre que M. Piton s'est surtout attaché à nous retracer. Le premier propriétaire connu est Jean Ier, de Nesle en Picardie. La maison de Nesle devait être de quelque importance, car Louis IX la convoita pour y loger sa mère, la reine Blanche. C'est ainsi que cet hôtel devint, très légitimement, la propriété des rois de France, jusqu'au jour où Philippe de Valois le donna au roi de Bohême Jean de Luxembourg. A la fin du XIVe siècle, l'hôtel de Nesle devient l'hôtel d'Orléans. Mais le duc d'Orléans est assassiné en 1407... Un siècle passe sur l'hôtel d'Orléans, un instant devenu couvent pour abriter les pauvres Filles repenties, lorsque Catherine de Médicis, dont l'hôtel était voisin, mais trop à l'étroit, acheta cette antique demeure pour la faire abattre, et les bâtiments rasés firent place à des jardins qui vinrent à propos agrandir ceux de son hôtel. Devenu l'hôtel de Soissons au XVIIe siècle, il subsista jusqu'au milieu du siècle suivant. C'est, en effet, vers 1755 que fut décidée la construction d'une halle aux grains, ce qui fut fait sur l'emplacement du palais de Catherine... Telle est, résumée d'une façon très incomplète, l'histoire du quartier de la Halle au blé. Je regrette de ne pouvoir parler des notes, parfois si intéressantes, qui accompagnent le texte de cette consciencieuse monographie ; notes si abondantes qu'elles occupent les deux tiers du volume. Elles se trouvent réparties entre la Topographie historique, les Documents historiques suivis de plans, et les Pièces justificatives ; on aurait fort à faire de citer tous les noms de famille parisiens qui s'y trouvent mentionnés..." (A. Trudon des Ormes, Bibliothèque de l'École des chartes, 1892)

VIN (Pierre-Jean-François).

Le Premier régiment de France, 1943-1944 : pourquoi ? comment ?

[Montgeron], Chez l'Auteur, 1990, in-8°, 202-(4) pp, texte dactylographié, broché, bon état, envoi a.s.

L'ouvrage contient une « Présentation du Premier régiment de France » par le général Antoine Berlon, ainsi qu'un choix de témoignages et documents.

LAB (Frédérique ).

L'Œil de la Nuit, texte Frédérique Lab, illustrations Béatrice Coron.

New-York, Eclectic Iconoclast ; P., L'Anaphore, 2002, in-8°, 48 pp, index, broché, bon état, envoi a.s.

Un livre intrigant et plein d'esprit qui inverse de manière ludique le sens des expressions idiomatiques. Les textes de Lab sont illustrés par des collages de Béatrice Coron. — Ce livre est né d'une collaboration entre Frédérique Lab, linguiste, et Béatrice Coron, artiste et graphiste. Le français, comme d'autres langues, s'est donné un certain nombre de formes à orientation négative – qu'il s'agisse d'expressions (ne pas avoir l'air d'y toucher, ne pas mâcher ses mots), d'adjectifs (increvable), d'adverbes (indifféremment), de locutions (sans fleurs ni couronnes), ou de proverbes (Abondance de biens ne nuit pas). Que se passe-t-il dès lors que l'on "retourne" ces formes et leur redonne une orientation positive ? Les mots alors, retrouvant leur référence première, tracent un autre paysage : la pluie redevient la pluie, les chemins des chemins... Les mots s'enlacent en couples inattendus, le sens se dérobe et se recompose. Le graphiste, l'illustrateur – qui peut substituer le visuel aux mots – est sans doute le mieux armé pour affronter cette distorsion du sens et pour proposer un sens à ces nouvelles créatures de la langue. — Frédérique Lab est Maître de Conférences à l’Université Paris Denis Diderot. Spécialiste de linguistique anglaise, elle est l’auteur d’ouvrages tels que Les Mots anglais en contexte, avec C. Bouscaren (2001). Son intérêt pour le domaine de l’Utopie l’a également amenée à publier Hygeia, une Cité de la Santé, avec une préface de l’historienne Michelle Perrot (2006). Ses travaux en linguistique s’orientent désormais vers des domaines qui lient les expériences singulières ou collectives de la douleur et leur inscription dans la langue, ainsi qu’en témoigne l'article “Les temps perdus - Traumatisme et (dés-)organisation temporelle d’un récit", dans A. Gutmann (ed.) Résister et Vivre (2010). Elle anime par ailleurs une structure de micro-édition, le Studio de l'Anaphore, spécialisée dans de courtes publications qui donnent à la langue le premier rôle. Elle y a publié L’Œil de la Nuit (2002), Hokkaïdo – Les Papiers du vent (2005), Le Prix du texte (2010), Poésie des catalogues (2011), La Ressemblance (2012).

ESCHYLE.

Tragédies. Texte établi et traduit par Paul Mazon. Tome I : Les Suppliantes. Les Perses. Les Sept contre Thèbes. Prométhée enchaîné.

Les Belles Lettres, 1984, pt in-8°, xxvi-398 et xxviii-333 pp, reliure éditeur, bon état (Coll. Budé). Texte grec et traduction française en regard

Eschyle est l’« inventeur » de la tragédie attique telle que nous la connaissons : en introduisant un deuxième acteur sur scène, Eschyle bouleverse la scène tragique jusqu’ici réservée à un dialogue entre l’acteur et le chœur. Cependant la vie du « père de la tragédie » ne nous est guère connue. Il serait né aux alentours de 525 à Athènes, dans une famille d’Eupatrides. Eschyle a donc vécu successivement la domination des Pisistratides et les réformes de Clisthène, d’où sans doute son goût pour la question de la justice. Citoyen exemplaire, il a participé aux batailles de Marathon et de Salamine, dont il fait le récit dans Les Perses. Pour des raisons qui nous sont restées ignorées, il quitte Athènes et s’exile à la cour de Hiéron, tyran de Sicile. Ses succès furent nombreux, autant que ses pièces (la tradition lui prête plus de 73 œuvres), dont malheureusement seules 7 nous sont parvenues. — L’édition de Paul Mazon présente en deux volumes les tragédies d’Eschyle. Ce tome I rassemble Les Suppliantes, Les Perses, Les Sept contre Thèbes et Prométhée Enchaîné. L’introduction fait le point des connaissances relatives à un auteur qui fut sujet d’études et de glose dès l’Antiquité, et propose de judicieux critères pour distinguer la biographie de la fable. L’histoire des manuscrits est relatée en détail et assortie d’une orientation bibliographique. Chaque pièce est précédée d’une notice qui lui est propre. Celle-ci fournit, tous les éléments mythologiques, historiques et philologiques, nécessaires à la bonne compréhension de ces pièces parfois lacunaires. Des notes accompagnent la lecture.

PINDARE.

Tome II : Pythiques. Texte établi et traduit par Aimé Puech.

Les Belles Lettres, 1977, pt in-8°, 273 pp, reliure éditeur, bon état (Coll. Budé). Texte grec et traduction française en regard

La région de Delphes, dominée par le Parnasse et ouvrant sur le golfe de Corinthe, était un des plus hauts lieux de la spiritualité grecque, d'abord dédié aux puissances chtoniennes, à la terre Gê, dont l'emblème était le serpent Python. Apollon, arrivé par la mer, aurait tué le serpent et pris possession des lieux. C’est cette victoire que commémoraient les jeux pythiques. Ils se déroulaient tous les quatre ans et comportaient deux séries d’épreuves, musicales et sportives. C’est aux vainqueurs de ces concours que s’adressent les treize Pythiques. Cette édition expose de manière détaillée l’histoire des jeux et du sanctuaire. La notice générale présente en outre l’histoire du recueil et de la tradition manuscrite. Chaque poème, notamment la « Première Pythique » dédiée à Hiéron de Syracuse, et qui est un des plus beaux textes de Pindare, est précédé d’une notice ainsi que du schéma métrique, et accompagné d’abondantes notes. — Né à Cynoscéphales en Béotie, vraisemblablement en 518 avant J.-C., Pindare est le plus important représentant de la lyrique chorale grecque. Cependant, des 17 livres qui formaient, selon les Anciens, le recueil de ses œuvres, seuls quatre livres nous sont parvenus (Olympiques, Pythiques, Néméennes, Isthmiques). Si l'on sait que le poète a écrit, entre autres, des péans, des hymnes et des dithyrambes, les textes que nous avons conservés appartiennent tous au genre de l'épinicie, ode triomphale célébrant la victoire aux jeux sportifs.

PLOTIN.

Ennéades. Tome III. Texte établi et traduit par Emile Bréhier.

Les Belles Lettres, 1981, pt in-8°, 304 pp, reliure éditeur, bon état (Coll. Budé). Texte grec et traduction française en regard

En souhaitant tout au long de sa vie transmettre l’enseignement platonicien, Plotin s’est distingué tout autant si ce n’est plus par la fécondité de sa réinterprétation volontiers personnelle des textes de Platon que par ses qualités d’exégète, au point de mériter pour l’histoire de la philosophie le titre de fondateur du néoplatonisme. Reconnu par la postérité, Plotin l’était encore plus par ses contemporains. Figure mythique et mythifiée par son disciple et biographe, Porphyre, il a fasciné et rassemblé parmi ses adeptes non seulement des philosophes de profession, mais aussi des mondains, des sénateurs et jusqu’à l’empereur Galien lui-même et sa femme Salonina. Les Ennéades sont ce qu’il reste des pensées de ce directeur de conscience. Au nombre de six, elles rassemblent chacune neuf traités qui sont issus des réflexions du maître lorsqu’il mettait la pensée de Platon et la sienne à l’épreuve des objections de ses disciples. Au gré du style inimitable, souvent poétique, parfois mystique, de Plotin, on s’interroge sur les modalités de la purification de l’âme nécessaire à l’ascension vers l’Un, chemin exigeant mais non pas doloriste puisqu’il offre les précieux plaisirs de la contemplation. L’édition proposée offre à la lecture les traités dans l’ordre tel qu’ils nous ont été légués par Porphyre, qui n’est pas l’ordre chronologique de leur rédaction. Des notices précises avant chaque traité s’attachent à lever ces dernières, explicitant notamment les références, platoniciennes mais aussi stoïciennes ou aristotéliciennes, auxquelles fait appel Plotin. — Né à Lycopolis, en Égypte, le philosophe Plotin (205-270) fit sans doute ses études à Alexandrie, sous la direction notamment d’Ammonius Saccas dont il suivit les leçons durant onze années. Après avoir suivi l’empereur Gordien lors d’une expédition funeste contre les Perses, Plotin rejoignit Rome où il allait fonder, en 244, une école qui connut un grand succès, fréquentée par des notables, des politiques, mais aussi et surtout des élèves étrangers attirés par son maître prestigieux. En 268, après le départ de ses deux meilleurs disciples, Plotin renonça à poursuivre son enseignement.Plotin est le véritable fondateur de cette tradition d’exégèse de Platon qu’on nomme néoplatonisme et qui domina la vie philosophique de langue grecque jusqu’au début du VIe siècle. Plotin développe sa doctrine dans un ensemble de 54 traités, que son disciple Porphyre éditera en six Ennéades.

POLYBE.

Histoires. Tome IV : Livre IV. Texte établi et traduit par Jules de Foucault.

Les Belles Lettres, 1972, pt in-8°, 260 pp, 2 cartes dépliantes en 3 couleurs hors texte, broché, bon état (Coll. Budé). Texte grec et traduction française en regard

Le livre IV de l'Histoire de Polybe forme le second volet d'un tryptique qui comprend, également, les livres III et V. Cet ensemble expose l'histoire du monde antique au cours de la 140e olympiade (220-216) et suit le plan que l'historien devait appliquer année par année dans la suite de son ouvrage, à partir du livre VII. Dans le livre IV, Polybe traite les affaires du Péloponnèse (Guerre des alliés ou Guerre sociale), la guerre entre Byzance et Rhodes, les événements de Crète et la guerre entre Sinope et le royaume de Pont. — Arcadien né à Mégalopolis en 200 av. J.-C., cité appartenant alors à la Ligue achéenne, Polybe fut le plus grand historien grec de son temps. Militaire comme son père, Lycortas, plusieurs fois général au sein de cette ligue, que dirigea Philopoemen jusqu’en 182, il fut élu hipparque en 170 ou 169. À la victoire de Paul Émile à Pydna en 168, il fut désigné parmi les mille otages emmenés à Rome pour y être jugés. Le procès n’eut jamais lieu et Polybe s’attira la bienveillance de Scipion Émilien, si bien qu’il l’accompagna dans ses campagnes en Gaule et en Afrique et assista à la chute de Carthage en 146. Entre 146 et 145, il fit office de négociateur entre les Grecs et les Romains et participa à la réorganisation politique de sa patrie. Après de nombreux voyages, à Alexandrie, à Sardes, à Numance et en Atlantique, il meurt en 118, à la suite d’une chute de cheval. Nous ne possédons qu’un tiers de son oeuvre principale, Les Histoires, composées de quarante livres. Seuls les livres I -V sont entièrement conservés. L’auteur discute, critique même ses sources et se soucie avant tout de la vérité historique ; son travail est vraiment un modèle du genre.

POLYBE.

Histoires. Tome V : Livre V. Texte établi et traduit par Paul Pédech.

Les Belles Lettres, 1977, pt in-8°, 318 pp, 2 cartes dépliantes en 3 couleurs hors texte, reliure éditeur, bon état (Coll. Budé). Texte grec et traduction française en regard

Le livre V de l'Histoire de Polybe forme le dernier volet d'un tryptique qui comprend, d'abord, les livres III et IV. Cet ensemble expose l'histoire du monde antique au cours de la 140e olympiade (220-216) et suit le plan que l'historien devait appliquer année par année dans la suite de son ouvrage, à partir du livre VII. Le livre V traite, d'une part, des événements des annés 218-216 en Grèce, d'autre part, de l'histoire de la Syrie et de l'Egypte durant toute la durée de l'olympiade, relatant également l'anéantissement par Prusias des hordes gauloises sur l'Hellespont. Ainsi se trouvent réunies en un même tableau l'histoire des trois grands royaumes issus de l'empire d'Alexandre, la Macédoine, la Syrie et l'Egypte, et celle de leurs souverains du moment, Philippe V, Antiochus III et Ptolémée IV. — Arcadien né à Mégalopolis en 200 av. J.-C., cité appartenant alors à la Ligue achéenne, Polybe fut le plus grand historien grec de son temps. Militaire comme son père, Lycortas, plusieurs fois général au sein de cette ligue, que dirigea Philopoemen jusqu’en 182, il fut élu hipparque en 170 ou 169. À la victoire de Paul Émile à Pydna en 168, il fut désigné parmi les mille otages emmenés à Rome pour y être jugés. Le procès n’eut jamais lieu et Polybe s’attira la bienveillance de Scipion Émilien, si bien qu’il l’accompagna dans ses campagnes en Gaule et en Afrique et assista à la chute de Carthage en 146. Entre 146 et 145, il fit office de négociateur entre les Grecs et les Romains et participa à la réorganisation politique de sa patrie. Après de nombreux voyages, à Alexandrie, à Sardes, à Numance et en Atlantique, il meurt en 118, à la suite d’une chute de cheval. Nous ne possédons qu’un tiers de son oeuvre principale, Les Histoires, composées de quarante livres. Seuls les livres I -V sont entièrement conservés. L’auteur discute, critique même ses sources et se soucie avant tout de la vérité historique ; son travail est vraiment un modèle du genre.

POLYBE.

Histoires. Tome VIII : Livre X. Texte établi et traduit par Éric Foulon, et Livre XI. Texte établi et traduit par Raymond Weil.

Les Belles Lettres, 1990, pt in-8°, 309 pp, 2 cartes dépliantes en 3 couleurs hors texte, reliure éditeur, bon état (Coll. Budé). Texte grec et traduction française en regard

Le livre X des HIstoires de Polybe couvre les années 210/208, moment de la naissance de l'auteur et instant historique essentiel, celui de l'émergence politique et militaire de deux hommes à la destinée exemplaire : Scipion à Rome, Philopoemen en Achaïe. Plus que jamais, c'est l'occasion pour Polybe de polémiquer contre les autres historiens en montrant ce qu'est une histoire rationnelle, scientifique, qui ne laisse place ni à la fortune ni au hasard; et de faire œuvre didactique, en traçant le portrait du bon chef, celui qui détient le savoir et assure la sécurité de ses hommes et donc, de sa cité. Par ailleurs, phénomène rarissime, Polybe se livre, en révélant des éléments de sa biographie et des aspects de sa sensibilité. — Arcadien né à Mégalopolis en 200 av. J.-C., cité appartenant alors à la Ligue achéenne, Polybe fut le plus grand historien grec de son temps. Militaire comme son père, Lycortas, plusieurs fois général au sein de cette ligue, que dirigea Philopoemen jusqu’en 182, il fut élu hipparque en 170 ou 169. À la victoire de Paul Émile à Pydna en 168, il fut désigné parmi les mille otages emmenés à Rome pour y être jugés. Le procès n’eut jamais lieu et Polybe s’attira la bienveillance de Scipion Émilien, si bien qu’il l’accompagna dans ses campagnes en Gaule et en Afrique et assista à la chute de Carthage en 146. Entre 146 et 145, il fit office de négociateur entre les Grecs et les Romains et participa à la réorganisation politique de sa patrie. Après de nombreux voyages, à Alexandrie, à Sardes, à Numance et en Atlantique, il meurt en 118, à la suite d’une chute de cheval. Nous ne possédons qu’un tiers de son oeuvre principale, Les Histoires, composées de quarante livres. Seuls les livres I -V sont entièrement conservés. L’auteur discute, critique même ses sources et se soucie avant tout de la vérité historique ; son travail est vraiment un modèle du genre.

PORPHYRE.

Vie de Pythagore - Lettre à Marcella. Texte établi et traduit par Edouard des Places, avec un appendice d'A.-Ph. Segonds.

Les Belles Lettres, 1982, pt in-8°, 255 pp, index, notes complémentaires, reliure éditeur, bon état (Coll. Budé). Texte grec et traduction française en regard

De l'œuvre immense et variée du philosophe Porphyre, il nous reste aujourd’hui une liste et une infime partie de ses textes, des fragments le plus souvent : parmi eux, la Vie de Pythagore et la Lettre à Marcella. La première fait partie de la vaste Histoire de la philosophie, tandis que le second est une consolation écrite par le philosophe à sa femme. Derrière la biographie de l’auteur des Vers d’Or, comme derrière les recommandations du penseur à sa femme, se cachent les grands thèmes de Porphyre, auxquels les détails biographiques ou personnels donnent une émotion et véracité toutes particulières. Point n’est question dans ces lignes de principes désincarnés, comme il a été souvent reproché au néoplatonisme, mais bien plutôt d’anecdotes savoureuses, dont la valeur métaphorique, voire ésotérique, n’ôte rien au charme. « Pourquoi être végétarien » « Mieux vaut jeter au hasard une pierre qu’une parole », telles sont, entre autres, les réflexions pratiques que le lecteur verra abordées. cette édition rassemble en un volume ces deux brefs opuscules. Chaque texte est précédé d’une notice explicative donnant toutes les informations nécessaires à la bonne intelligence de ces textes aux implications complexes et replace l’œuvre dans la vie du philosophe de Tyr. Les sources, tant explicites qu’implicites, sont analysées en profondeur, de même que les nombreuses hypothèses de lecture que ces textes ont soulevées. Chaque traité est assorti d’un Index Fontium et d’un Index Verborum qui lui est propre ; tandis que l’histoire du texte est brièvement relatée. Une bibliographie sommaire est proposée au lecteur soucieux d’approfondir. Des notes éclairent la lecture. L’ouvrage est en outre enrichi par un précieux appendice relatif aux fragments de l’Histoire de la Philosophie. — Porphyre est un philosophe mort vers 305 après J-C. Il a été notamment le disciple de Plotin, fondateur d'une nouvelle interprétation de la pensée de Platon, théologique et mystique, que nous appelons le « néoplatonisme ». Son importance dans l’histoire de la pensée ne réside pas seulement dans la Vie de Plotin et l’édition des traités du maître, les Ennéades, dont il s’est chargé. On a conservé de Porphyre deux commentaires sur les Catégories d’Aristote, une Introduction aux Catégories qui a été très utilisée au Moyen Âge, en traduction latine. Porphyre est également l’auteur de plusieurs commentaires d’Homère et d’un traité contre les chrétiens aujourd’hui perdu.

GARRIER (Gilbert).

Paysans du Beaujolais et du Lyonnais, 1800-1970. (Thèse).

Presses Universitaires de Grenoble, 1973, 2 vol. gr. in-8°, 714 et 246 pp, sources et bibliographie, 15 documents, 58 tableaux, 35 pl. de graphiques, 50 cartes, brochés, couv. illustrées lég. défraîchies, qqs rares marques au stylo, bon état

Deux siècles d'histoire rurale régionale... De l'Ancien Régime finissant, aux incertitudes et aux interrogations les plus contemporaines sur la survie et l'avenir des campagnes beaujolaises ou lyonnaises et de leurs paysans. D'une polyculture céréalière et d'une économie de subsistances, cependant vivifiées de l'intérieur par les progrès de la viticulture et la diffusion de l'artisanat textile, à la protection nécessaire du vignoble, des prairies et des vergers contre les tentacules de l'urbanisation et l'accaparement de l'espace rural par les citadins. D'une société immobile, figée dans des rapports sociaux hiérachisés et paternalistes, à l'éclatement du cadre villageois et à la fin des paysans. L'auteur, pour réaliser cet ouvrage, ne s'est pas contenté des sources de documentation publique, mais a largement utilisé les documents privés les plus rares, les testaments, la correspondance et les souvenirs des vieux paysans, ce qui n'est, d'ailleurs, pas allé sans accroître ses propres connaissances en matières d'œnologie. Cette longue histoire biséculaire, brusquement et parfois dramatiquement accélérée sous nos yeux, est celle des déclins mais aussi des résistances et des renaissances de nos campagnes. — "L'étude de G. Garrier menée sur le long terme, deux siècles d'évolution, apporte beaucoup sur le monde rural. Elle est aussi un modèle de composition rigoureuse où les questions méthodologiques sont rarement laissées à l'abandon. Elle constitue, à notre sens, l'exemple de point de départ nécessaire pour toute étude monographique des milieux ruraux. Le fil conducteur du livre est une vaste interrogation sur les rapports entre une métropole urbaine et la campagne qui l'entoure. L'Ouest du département du Rhône apparaît de nos jours sous la totale dépendance de Lyon... Les trois grandes parties chronologiques sont d'ampleur inégale: environ 300 pages jusqu'au milieu du XIXe siècle, environ 200 pages pour la deuxième moitié du XIXe siècle et seulement 150 pages pour le XXe siècle..." (Jacques Girault, Le Mouvement social, 1977)

PORTAL (Roger).

Les Slaves. Peuples et nations (VIIIe-XXe siècles).

Armand Colin, 1965, fort gr. in-8° carré, 519 pp, 200 illustrations la plupart inédites, dans le texte (87 figures) et sur 40 planches hors texte (8 en couleurs), 27 cartes, tableaux chronologiques, lexique, 3 index, reliure toile éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, sans la jaquette, bon état (Coll. Destins du Monde)

"Le thème de ce bel ouvrage, profondément original, c'est l'histoire des peuples et des nations slaves : Russes, Ukrainiens, Biélorusses, Polonais, Tchèques, Slovaques, Croates, Slovènes, Bulgaro- Macédoniens depuis le VIIIe siècle jusqu'à nos jours. Il n'existait en français aucun livre d'ensemble sur cette histoire mouvementée, souvent tragique et combien singulière. En effet, pour la plupart de ces pays slaves, aux destins longtemps séparés, le Moyen Age s'imbrique avec les Temps Modernes : le servage dure en Russie jusqu'au milieu du XIXe siècle, le développement économique y est tardif et lent. Subitement, après une période de renouveau national, c'est l'accélération des changements en tous les domaines, le passage rapide à des formes capitalistes, la transformation des structures sociales. (...) Comme dans tous les tomes de cette collection de synthèse, fondée par Lucien Febvre, dirigée par Fernand Braudel, l'illustration est copieuse et originale : 200 illustrations en couleurs et en noir, dessins dans le texte, cartes en couleurs et en noir très significatives... L'appareil scientifique est important : une bibliographie sélective, une chronologie synoptique, un lexique des principaux termes slaves, un index des noms de personnes, des noms de lieux, des sujets traités." (Louis Trénard, Revue du Nord, 1970) — "Les Slaves comblent une lacune de notre littérature historique, qui s'était jusque-là surtout attachée à l'étude des peuples slaves pris individuellement, mais qui n'avait pas abordé l'étude d'ensemble. Remarquons cependant que le livre peut se lire verticalement, et qu'on y peut suivre aisément le déroulement continu des histoires nationales de tous les membres de la famille slave. On trouvera, à côté d'une abondante illustration et de nombreuses cartes, une bibliographie, un lexique, des tableaux chronologiques, des index (noms de personnes, noms de lieux, sujets) qui donnent à ce maître-livre les commodités du manuel." (Pierre Péchoux, Revue d’Histoire moderne et contemporaine, 1968) — "Le lecteur français peut réellement se sentir comblé. Il lui manquait un ouvrage de consultation facile, mais sûre, sur l'ensemble du monde slave. Actuellement il le possède grâce à la sagacité de M. Portal, qui a su présenter une vue générale et suffisante d'un domaine trop peu connu des Occidentaux. M. Portal a fait oeuvre de pionnier en ce sens qu'il a présenté un ouvrage très personnel, où les appréciations sont mesurées." (Charles Hyart, Revue belge de philologie et d'histoire, 1967)

CHAUNU (Pierre).

L'Amérique et les Amériques de la Préhistoire à nos jours.

Armand Colin, 1964, gr. in-8° carré, 470 pp, 200 illustrations la plupart inédites, dans le texte (90 figures) et sur 40 planches hors texte (8 en couleurs), 15 cartes, tableaux chronologiques, lexique, biblio, index, reliure toile éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, sans la jaquette, bon état (Coll. Destins du Monde)

"Historien, P. Chaunu ne craint pas, on le sait, les grandes entreprises. Il en a donné une nouvelle preuve en s'attaquant cette fois à un immense et difficile sujet : l'histoire de l'Amérique. Entendons, comme l'indique bien le titre, d'une Amérique saisie dans son unité aussi bien que dans sa diversité. (...) Pierre Chaunu nous a donné un beau livre, provocant, parfois irritant, mais qui force à réfléchir. Synthèse « prématurée », comme le confesse lui-même l'auteur ? Oui, dans la mesure eu les recherches sur lesquelles elle se fonde restent encore incomplètes. Mais il était important que les vrais problèmes fussent enfin posés dans une perspective d'ensemble. L'ouvrage de P. Chaunu est en tout cas, une étape de première importance sur la voie d'une histoire totale, sans cesse en cours d'achèvement." (Jean-Pierre Berthe, Annales ESC, 1966)

MORAZÉ (Charles).

Les Bourgeois conquérants. XIXe siècle.

Armand Colin, 1957, gr. in-8° carré, xi-491 pp, préface par Fernand Braudel, 32 pl. de gravures et photos en noir et 8 pl. en couleurs hors texte, 21 cartes, chronologie, biblio, 3 index, reliure toile éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, sans la jaquette, bon état (Coll. Destins du Monde)

"Nous disposons d'innombrables portraits du XIXe siècle tracés de main d'historien, portraits plus ou moins complets, ou justes, ou tristes, ou franchement poussés au noir. Aucun, à ma connaissance, ne ressemble à celui que nous offre Charles Morazé : aucun ne sacrifie pareillement au besoin exigeant de comprendre, de dégager l'essentiel, d'expliquer, de voir clair. Le faux et facile pittoresque ne le retiendra guère, mais, seule, la recherche d'une explication qui nous touche forcément au cœur, car elle met en cause, violemment, l'existence présente de chacun d'entre nous. Le XIXe siècle est vraiment le père du nôtre, si forts que soient, à son endroit, nos reniements, nos révoltes ou nos découragements. Nous nous inquiétons de lui, inquiets de notre propre destin..." (F. Braudel, préface)

HILLAIRET (Jacques).

Connaissance du Vieux Paris.

Club Français du Livre, 1959, in-8° carré, 658 pp, plus de 600 gravures et photos dans le texte, texte sur 2 colonnes, index alphabétique des noms de rues et des principaux établissements (couvents, églises, hôpitaux, hôtels, monuments) décrits ou cités, reliure pleine toile de l’éditeur, avec l'inscription “Lutece à présent nõmee Paris, Cité capitalle de France” en noir et jaune au 1er plat, bon état. Bien complet du plan dépliant volant en 2 couleurs indiquant enceintes et monuments (Prix d'histoire 1957 de l'Académie Française)

Un très bon livre sur les rues, les principaux établissements (couvents, églises, hôpitaux, hôtels, monuments) de la ville de Paris. Avec une érudition passionnée, l'auteur nous invite à nous attarder dans de vieilles rues et dans des ruelles plus vieilles encore, à emprunter des couloirs obscurs, à traverser des courettes sordides, à gravir des escaliers vénérables, à rechercher un passé que nous rappelle tantôt un bel hôtel, tantôt une église et tantôt une simple maison. L'ouvrage comporte quatre parties : la première partie évoque le cœur de Paris, la ville du moyen âge et de la renaissance. La seconde traite des quartiers rattachés à Paris à la suite de la construction de l'enceinte de Louis XIII, qui allait de la porte Saint-Denis à notre place de la Concorde. La troisième étudie l'extension de la ville au XVIIIe siècle, après le rattachement à la capitale, en 1702, des quartiers qui en avaient constitué jusqu'alors ses Faubourgs, et que cerna ensuite, de 1784 à 1860, le « Mur des Fermiers Généraux ». La quatrième se rapporte aux villages qui, placés entre l'enceinte des Fermiers Généraux et celles des Fortifications construites en 1840, furent rattachés à leur tour en 1860 à la Ville. Jacques Hillairet fut trois fois lauréat de l'Académie Française dont le prix Gobert, en 1964, pour son Dictionnaire des rues de Paris.

ROUVEYRE (Edouard, sous le pseud. de Roger de Parnes).

Anecdotes secrètes du règne de Louis XV. Portefeuille d'un petit-maître. Avec préface par Georges d'Heylli.

P., Librairie Edouard Rouveyre et G. Blond, 1882, in-8°, xxxi-253 pp, un frontispice et 2 planches dessinés et gravés à l'eau-forte par Oudart, plus quelques vignettes, bandeaux et culs-de-lampe, index, tiré à petit nombre sur papier vergé, reliure demi-maroquin vert à coins, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, plats de couv. illustrée conservées, tête dorée (rel. de l'époque), bon état

Edition originale "tirée à petit nombre". Portraits anecdotiques – Maîtresses royales. (Vicaire, VI, 1231). Bel exemplaire, très bien relié, très frais, imprimé sur papier vergé de Hollande à la forme.

MATHIEX (Jean) et Gérard VINCENT.

Aujourd'hui 1945-1970.

Masson, 1972-1973, 2 vol. gr. in-8°, 205 et 316 pp, brochés, qqs annotations stylo au tome 2, bon état (Coll. Premier cycle Histoire)

1. Généralités. La France. Les pays socialistes. L'Amérique latine (par Gérard Vincent) – 2. Les États capitalistes. L'Asie. Les relations internationales. Conclusions (par Jean Mathiex).

TACEL (Max).

Restaurations, révolutions, nationalités. 1815-1870.

Masson, 1970, gr. in-8°, 205 pp, 4 cartes, biblio, broché, qqs annotations stylo sur 12 pp, bon état (Coll. Premier cycle Histoire)

"L'ouvrage, manuel pour les premières années de l'enseignement supérieur, s'ouvre sur le Congrès de Vienne et la reconstruction européenne, et s'achève sur l'unification allemande et italienne. Le capitalisme libéral et l'apparition du socialisme en occupent le quart. Après quatre chapitres sur le Royaume Uni (de 1815 à 1867), les États-Unis (de 1801 à 1865), l'Amérique latine (de 1808 à 1870) et la Russie (de 1815 à 1881), l'auteur expose l'évolution politique du reste de l'Europe entre 1815 et 1848, puis les mouvements révolutionnaires de 1848, traitant à part, chaque fois, le cas de la France dont il poursuit l'étude jusqu'à la chute du Second Empire. Le livre se clot par deux brefs chapitres à propos de la colonisation et des courants spirituels. Dépourvu de toute illustration, cet ouvrage vaut surtout par la densité du texte qui permet à l'auteur de nous fournir une avalanche de faits dont il restera généralement à l'étudiant ou au professeur à tirer la synthèse." ( Revue belge de Philologie et d'Histoire)

Lota (Paul-Antoine).

Corsaire et para. Mémoires.

Éditions des Ternes, 1981, in-8°, 186 pp, fac-similé d'une dédicace du général de Gaulle à l'auteur, 16 pl. de photos et documents hors texte, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

Premier volume (sur 2). — Enseigne de vaisseau en 1940 et se trouvant à Gibraltar, le commandant Lota a signé à cette date un engagement pour la durée de la guerre dans les Forces Françaises Libres. Il a immédiatement participé dès 1941 à la bataille de l'Atlantique ; commandant d'un torpilleur lors de la bataille d'Angleterre il n'a pas cessé de combattre dans les différents secteurs (Atlantique Nord et Sud, Océan Indien...) Affecté au 2e Bureau à la "Marine Egypte" il participe à la bataille du désert. Blessé en 1942 à El Alamein il se retrouve à Port Saïd...

DA VINHA (Mathieu).

Le Versailles de Louis XIV. Le fonctionnement d'une résidence royale au XVIIe siècle.

GLM, Perrin, 2009, gr. in-8°, 427 pp, annexes, notes, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Le 6 mai 1682, Louis XIV, la famille royale et la cour se rendent solennellement à Versailles, désormais résidence officielle de la monarchie. Mais emménager dans cet ancien pavillon de chasse "encore rempli de maçons" ne va pas être chose aisée. Mathieu Da Vinha a imaginé la situation d'un nouvel arrivant en quête d'un logement dans ce palais où fourmillent toutes sortes d'individus, gens de la cour, ministres et domestiques. Chemin faisant, l'historien nous dévoile la mécanique complexe de cette "ville dans la ville" et révèle les rouages de la microsocieté qui la compose. Ainsi s'offre un Versailles mal connu, continuellement en travaux, devenu le cœur de l'État et géré sous la seule autorité du Grand Roi.

Archives nationales.

Documents du Minutier central des notaires de Paris concernant l’histoire économique et sociale (1800-1830).

P., Centre historique des Archives nationales, 1999, fort in-8°, xliv-1224 pp, Inventaire par Claude Pris. Introduction et index revus, complétés et corrigés par le personnel du Minutier central sous la direction d’Andrée Chauleur, broché, bon état

Regroupant plus de 8500 analyses d'actes notariaux extraits des minutes de quatre études parisiennes, l'ensemble documentaire présenté dans cet inventaire fournit de très nombreux renseignements sur les divers aspects de la vie économique et sociale au début du XIXe siècle. Répartis en une vingtaine de rubriques (métallurgie, textile, bâtiment, imprimerie, commerce, administration, etc.), les actes recensés (contrats de mariage, inventaires après décès, baux et ventes, actes de société) témoignent de la mise en place des structures économiques qui gouverneront la suite du XIXe siècle. Permanence des petits métiers traditionnels, émergence des grandes entreprises bancaires et industrielles, c'est tout un monde qui vit et évolue au jour le jour. Un index détaillé permet d'orienter les recherches dans cet inventaire particulièrement dense et qui apporte de nombreuses informations sur Paris et les Parisiens au début du XIXe siècle. — "Le Centre historique des Archives nationales publie l’inventaire réalisé par Claude Pris entre 1972 et 1975, résultat d’un dépouillement des minutes de quatre études parisiennes entre 1800 et 1830. Il regroupe 8.546 analyses d’actes notariaux, inventaires après décès, contrats de mariage, baux de vente et actes de société. Les analyses sont réparties en 25 rubriques portant par exemple sur la métallurgie ou la banque, sur le textile ou les transports, sur les administrations civiles et militaires, sur les professions libérales ou sur la noblesse. Conçu au départ pour servir à l’histoire économique, l’inventaire offre aussi un gisement d’informations pour l’histoire sociale. On y rencontre aussi bien le monde des petits métiers traditionnels que celui des grands entrepreneurs à l’origine des bouleversements du XIXe siècle. Les conservateurs sous la direction d’Andrée Chauleur chargée du Minutier central des notaires de Paris ont procédé à une refonte complète de l’index des mots-matière et des noms de personnes et de lieux. Mis aux normes actuelles, il facilite le maniement d’un incomparable instrument de travail." (Jean-Paul Bertaud, Annales historiques de la Révolution française, 2001)

GALLOIS (Jean).

Les Polignac, mécènes du XXe siècle.

Editions du Rocher, 1995, in-8°, 358 pp, préface de S.A.S. le Prince Rainier III de Monaco, 16 pl. de photos hors texte, 3 tableaux généalogiques, annexes, biblio, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état (ouvrage couronné par l'Institut social de France et de l'Union Européenne)

Ce livre retrace l'action de mécénat entreprise par la famille de Polignac, de 1880 à nos jours. Commandé par le prince Rainier III pour saluer le centenaire de son père, ce livre, en réalité, cherche à faire revivre l'actualité intellectuelle, artistique, musicale et littéraire de la France durant toute cette période, à travers des figures marquantes : le Prince Edmond (mort en 1901), son épouse, Winnaretta Singer, Armande de Polignac, Jean et Marie-Blanche de Polignac, enfin, Pierre de Polignac, devenu par son mariage Prince de Monaco...

PEYREFITTE (Roger).

Voltaire, sa jeunesse et son temps.

Albin Michel, 1985, 2 vol. gr. in-8°, 483 et 390 pp, index, brochés, couv. illustrées, qqs marques et annotations stylo au tome I, bon état, envoi a.s. au tome I

On a souvent appelé Roger Peyrefitte « le Voltaire moderne » par rapport à ce que son style, son tour d'esprit, son ironie et le ton de son oeuvre peuvent évoquer de son illustre devancier. Mais c'est pour des raisons plus profondes qu'il devient maintenant son biographe. Voltaire était son héros français, comme Alexandre le Grand son héros grec. Après s'être acquitté envers l'un par une trilogie mémorable, il aborde aujourd'hui celui que Goethe a qualifié « le Français suprême, le plus grand écrivain de tous les temps ». L'amour qu'il lui porte depuis son enfance, et qu'il entretient par un commerce continuel avec les ouvrages de l'auteur de Candide, n'est évidemment pas aveugle, mais éclairé. Les lumières qu'il jette sur des aspects de sa vie et de son entourage, font de ce livre quelque chose de tout à fait nouveau. Le Voltaire qu'il nous campe, dans « sa jeunesse et son temps », n'est pas un Voltaire traditionnel, mais inattendu et parfois scandaleux, c'est-à-dire authentique. Le XVIIIe siècle est la période littéraire française la plus particulièrement chère à l'auteur de la Jeunesse d'Alexandre. Il était donc à son aise, à travers mémorialistes, historiens et chansonniers de cette époque, pour la faire revivre avec minutie, sans préjugé et sans fard. Homme de la liberté, il libère de leurs masques Voltaire et son temps.

ROUSSEL (le Citoyen).

État militaire de France pour l’année 1793. Trente-cinquième édition.

À Paris, Chez le libraire Onfroy, 1793, in-12 (14,5 x 8 cm), (8)-324 pp, (mal chfr. : la pagination saute de 63 à 73), reliure basane fauve marbrée, dos lisse orné, pièce de titre chagrin carmin, tranches rouges (rel. de l'époque), pt mque de papier sur la la partie inf. du dernier feuillet (pp. 323-324) avec perte de 2 lignes de texte (pp. 323-324), coiffes arasées, coins émoussés, bon état

Année rare.

MAUROIS (André).

Lyautey.

Editions d'Histoire et d'Art, Librairie Plon, 1939, in-8°, 282 pp, un frontispice et 20 planches d'héliogravures hors texte, reliure demi-chagrin brun-acajou à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur, titre et fleuron dorés, tête dorée, couv. illustrée d'un portrait de Lyautey et dos conservés (rel. de l'époque), bon état (Coll. Les Maîtres de l'Histoire)

"Sur la période du protectorat français au Maroc, peu d'études complètent l'ouvrage de Maurois." (Jean-Louis Miège et Viviane Michel, Le Maroc : État des travaux, in Revue française de science politique, 1965)

GOEBBELS (Joseph).

Combat pour Berlin. (Kampf um Berlin).

P., Société de presse et d'éditions, 1966, in-8°, 230 pp, traduit de l'allemand, 14 illustrations et une planche présentant 38 insignes du Parti ouvrier national-socialiste allemand, broché, sans la jaquette, bon état (Coll. Action)

La conquête de Berlin par le parti national-socialiste, 1923-1927. — Un jour de novembre 1926, un jeune Rhénan arrivait à Berlin pour y implanter le mouvement national-socialiste d’Adolf Hitler. Joseph Goebbels fit de la section de Berlin du NSDAP le fer de lance du mouvement. Sur sa route, il se heurte aux concurrents marxistes, qu’il écarte par la force, lors de combats où la SA voit tomber les meilleurs de ses militants ; il doit affronter la mauvaise foi des partis « nationaux » qui suivent d’un œil critique les progrès des plébéiens nationaux-socialistes. Il voit également se dresser contre lui les forces policières qui interdisent le parti. Mais Joseph Goebbels a ouvert la voie qui mènera SA et SS au défilé de la victoire du 30 janvier 1933... — "Récit de la lutte menée en 1926-1927 par Goebbels, alors âgé de vingt-neuf ans, pour réorganiser le NSDAP à Berlin et affirmer son existence contre les autres partis et la police. Si ce document a une valeur historique très discutable, il révèle cependant quelques traits caractéristiques de l'action national-socialiste : sens de l'organisation, de la propagande et de la démagogie, don pour s'attribuer les meilleurs rôles, même dans les situations les plus contestables, au terme d'analyses très rudimentaires." (Revue française de science politique, 1967)

KEITA (Sidiki Kobélé).

Qui a organisé l'agression du 22 novembre 1970 contre la Guinée ?

Conakry, Les Éditions universitaires, 1993, in-8°, 121 pp, 6 photos, références bibliographiques, broché, bon état

En novembre 1970, des troupes portugaises, assistées de dissidents guinéens, tentent de renverser le régime de Sékou Touré, de neutraliser les rebelles actifs en Guinée-Bissau et de libérer des prisonniers portugais détenus à Conakry. L'opération connaît un succès mitigé qui isole davantage le Portugal sur la scène internationale. — En 1968, la guérilla en Guinée-Bissau avait lancé 147 attaques sur les forces portugaises et prit le contrôle des deux tiers de la colonie. Le Portugal devait maintenir 30.000 soldats pour la combattre. Le général Antonio Spinola réussit au cours des deux années suivantes à regagner le terrain perdu, après une offensive fructueuse sur la frontière avec la Guinée et le Sénégal. Pour détruire les bases des rebelles en Guinée, le Portugal décide en 1970 de lancer une attaque amphibie contre la capitale, Conakry. Exécutée par quelques centaines d'hommes, dont des dissidents guinéens, « l'opération verte » doit permettre de prendre le contrôle de la mer et du ciel, de libérer les prisonniers de guerre portugais, ainsi que de détruire le quartiers général de la guérilla et, si possible, capturer son chef, Amilcar Cabral. De plus, la force d'intervention doit servir de fer de lance pour un mouvement visant à renverser le régime de Sékou Touré. Débarquées dans la nuit du 22 novembre, les troupes détruisent rapidement la maison d'été du président, mais sans capturer ce dernier. Ils font aussi sauter des armes et des véhicules et s'emparent du quartier général de la guérilla. Cabral, qui est alors en Europe, leur échappe. Ils échouent aussi à prendre l'aéroport et à détruire les avions MIG. L'opération coûte la vie à quelque 500 Guinéens et à trois membres des commandos. Identifié comme le responsable de l'opération, le Portugal est condamné par le Conseil de sécurité comme une menace à la paix en Afrique. Cuba et l'Union Soviétique en profitent pour augmenter leur aide militaire à la Guinée et à la guérilla anti-portugaise. Le pouvoir de Sékou Touré, qui déclare la loi martiale et lance une vaste campagne de répression, sortira renforcé de cette opération.

ROBLIN (Michel).

Le terroir de l'Oise aux époques gallo-romaine et franque. Peuplement, défrichement, environnement.

A. et J. Picard, 1978, gr. in-8°, 346 pp, 35 figures dans le texte, documents en annexe, biblio, index, broché, couv. à rabats, bon état

Une étude dense, riche et solidement documentée (en annexe 77 extraits de documents). L'auteur mène son enquête dans huit civitates antiques en s'appuyant sur des textes féodaux et ecclésiastiques, utilisant les données toponymiques et archéologiques. Le critère central de l'étude est sutout l'examen des suffixes, qui permet de ranger les noms de lieux en catégories chronologiques : noms gaulois, gallo-romains, latino-francs, latino-romans, et de déboucher sur une perspective historique. Il existe une certaine continuité de peuplement depuis les temps préhistoriques jusqu'au Moyen Age ; comme en témoigne l'examen de la vie religieuse (situation des sanctuaires, vocables ecclésiastiques) qui unit le paganisme antique au christianisme. — "L'étude du terroir de l'Oise aux époques gallo-romaine et franque paraît tenir de la gageure tant est grande la pénurie des sources, surtout pour la période antique. Elle nous est proposée toutefois par M. Roblin et elle est menée avec la maîtrise qu'on lui connaît en ce domaine. Pour ce faire, il use d'une méthode, déjà pratiquée dans son ouvrage sur le terroir de Paris, qui fait appel à un grand nombre de disciplines. Ainsi, l'indispensable pratique du terrain, la parfaite connaissance des sites et des lieux, s'accompagnent de l'étude de la documentation archéologique, hélas très rare, des sources écrites (pour l'essentiel, médiévales), des cartes, plans cadastraux, et surtout de l'onomastique . (...) C'est donc un travail très documenté que propose M. Roblin, très vivant, où abondent les études exhaustives, les analyses pertinentes, les remarques judicieuses." (Annales ESC, 1980)

BARRACLOUGH (Geoffrey).

La Papauté au Moyen Age.

Flammarion, 1970, in-8°, 216 pp, 98 illustrations en noir et en couleurs, 2 cartes, notes bibliographiques, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Histoire illustrée de l'Europe)

"Voici l'histoire des papes du moyen âge ; bien que ce livre concerne le développement de la papauté médiévale depuis le IIe s., il sera à peine exagéré de le considérer comme essentiellement une étude de la monarchie pontificale de la fin du XIIe au XIVe s. Après 1420, le manque d'espace a réduit le récit à une série de notes brèves. Mais la période qui s'étend entre la réorganisation de la Curie, après 1100, et la restauration de l'unité à Constance avec Martin V, constitue le thème d'un essai particulier, élégant, cohérent, instructif, clairement rédigé, qui occupe la moitié du volume, et qui indubitablement sera précieux pour les étudiants comme pour le grand public. (...) Lors de la traduction, nombre de changements ont été opérés d'un texte à l'autre, lesquels rendent l'édition française supérieure à l'originale." (Cahiers de Civilisation médiévale, 1973)

DE GAULLE (Julien).

Nouvelle histoire de Paris et de ses environs. Avec des notes et une introduction par M. Ch. Nodier.

P., Pourrat frères, 1839, 4 vol. gr. in-8° (25,5 x 17 cm), 631, 635, 639 et 645 pp, un plan dépliant et 39 planches hors texte de lieux emblématiques de Paris, portraits et scènes animées, gravées sur acier, sous serpentes, texte dans un double encadrement, reliures demi-chagrin rouge, dos lisses ornés en long, titres et tomaisons dorés (rel. romantique de l'époque), coiffes lég. frottées, qqs cahiers un peu brunis, rousseurs éparses, bon état. Peu courant

Édition originale de cette somme sur l'histoire de Paris par le grand-père du Général. Le premier volume évoque le Paris sous la domination romaine jusqu’à Philippe le Bel, le second volume se poursuit jusqu’au règne de François Ier, le troisième nous conduit au début du règne de Louis XIII, le quatrième se projette jusqu’à Louis-Philippe en 1840. Sans le volume V qui ne parut que tois ans plus tard, en 1842, très rarement joint, et qui traite des environs de Paris. L'ouvrage voulait concurrencer le succès de l' “Histoire physique, civile et morale de Paris” de Dulaure, mais en le critiquant, avec un point de vue plus monarchiste et catholique (Dulaure étant nettement républicain et anticlérical). — Par Julien-Philippe de Gaulle (1801-1883), ancien élève de l'École des Chartes et professeur d'histoire. Habitant alors à Valenciennes, il publia ses premiers travaux dans la revue “Archives historiques et littéraires du nord de la France et du midi de la Belgique” en 1834, sur une ancienne chronique en langue vulgaire de Valenciennes, exhumée à la bibliothèque de l'Arsenal ; puis en 1837 sur Isabelle de Hainaut. Ce fut peu après le retour dans la capitale que parut le premier des cinq volumes de son impressionnante “Nouvelle histoire de Paris et de ses environs”. Les biographes du Général ont beaucoup évoqué les travaux de Julien qui se succédèrent jusqu'à sa disparition, mais ne l’enrichirent guère... Les vastes connaissances historiques de Charles de Gaulle prennent naissance chez son grand-père. — Détail : Tome I. 14 planches hors texte, soit un plan dépliant et 13 vues gravées sur acier, sous serpentes. – II. 4 planches hors texte, sous serpentes. – III. 8 planches hors texte, sous serpentes. – IV. 14 planches hors texte, sous serpentes. — Bibliographie : Vicaire III, 877 et Vicaire VI, 169 (pour le volume V).

VILLARD (Maurice).

De la régence d'Alger à l'Algérie française. Le 14 juin 1830 les premiers soldats français prennent pied sur la terre d'Afrique.

ACEP Ensemble, 1998, gr. in-8°, 175 pp, une carte et un plan contrecollés, 32 pl. d'illustrations hors texte (dont 8 pl. en couleurs), composition de l'Armée d'Afrique en mai 1830 en annexe, broché, couv. illustrée, bon état

CASTELLANE (Comte Pierre de).

Souvenirs de la vie militaire en Afrique.

P., Victor Lecou, 1852, in-12, (4)-438 pp, reliure demi-basane carmin, dos lisse, titres et doubles filets dorés, palettes dorées en tête et en queue (rel. de l'époque), rousseurs éparses, bon état. Edition originale peu courante

La Province d'Alger ; Zouaves et Spahis ; le Dahra ; le Khamis des Beni-Ouragh ; Une campagne d'hiver ; le Serrsous, le Sahara et le Grand Désert ; la Province d'Oran ; l'expédition de Kabylie (mai, juin, juillet 1851). — "Alger, si vous arrivez par mer, vous apparaît comme une ville endormie le long d'une colline, calme et insouciante au milieu des fraîches campagnes qui l'entourent ; mais si vous approchez, si vous pénétrez dans ses murailles blanchies, vous vous apercevez bientôt que cette apparence nonchalante cache une activité tout européenne. C'en est fait, Alger la musulmane disparaît chaque jour pour faire place à la cité française. De la terrasse d'une maison où nous avions reçu une bienveillante hospitalité, nous ne pouvions nous lasser de regarder cette foule agitée, où personne ne marche, où tout le monde court..."

CADIOU (Georges).

L'Hermine et la Croix gammée. Le mouvement breton et la collaboration.

Editions Mango, 2001, gr. in-8°, 262 pp, biblio, notices biographiques, sigles, mouvements et partis, broché, couv. illustrée, bon état

Histoire des mouvements de collaboration en Bretagne au cours de la Seconde Guerre mondiale et de leurs dérives idéologiques vers le fascisme : l'avant-guerre, le coup d'État manqué de 1940, l'été 1940 et l'été 1941 ; les illusions de l'été 1942 et 1943 ; la débâcle des nationalistes bretons de 1943 à 1945. — Août 1939. A quelques jours du début de la Seconde guerre mondiale, Olier Mordrel et Fransez Debauvais, les deux principaux responsables du PNB, le Parti National Breton, sont à Berlin. Ils rencontrent plusieurs dirigeants du Troisième Reich. Leur but : l'indépendance de la Bretagne dans le cadre de l'Europe allemande. En juin 1940, ils rentreront en Bretagne à l'occasion de la défaite de l'armée française. Ils pensent alors leur but tout proche. Comme beaucoup de membres de l'Emsav (le mouvement breton), ils vont résolument "jouer la carte allemande" dans ce conflit. Pour cela ils ne vont rien négliger pour plaire aux maîtres du moment, adoptant les slogans racistes et antisémites. Ayant pignon sur rue, un parti, des organisations, une presse et même une radio, les militants bretons vont côtoyer le pire. Certains d'entre eux, une toute petite minorité, iront même jusqu'à endosser l'uniforme allemand pour combattre la Résistance bretonne. En 1945, c'est la fin de ce rêve fou, d'une indépendance à l'ombre du fascisme. C'est l'opprobre et le rejet par l'immense majorité du peuple breton de ceux qui avaient prétendu parler en son nom. Pourtant cette histoire avait commencé dans la ferveur, avec un journal, Breiz Atao, fondé en 1919 et qui va regrouper des jeunes Bretons soucieux de tirer leur pays du sous-développement et de l'oppression linguistique dont il était victime. Dans ce combat, les militants de l'Emsav vont rencontrer les forces de gauche, notamment communistes, à la fin des années 1920. Mais le choix délibéré de certains de coller aux tenants des idéologies nordiques et nazies va donner à cette histoire une toute autre orientation au cours des années 1930. C'est cette dérive que conte ici L'Hermine et la Croix gammée.

VALENTIN (François).

Les Ducs de Bourgogne. Histoire des XIVe et XVe siècles.

Péronnas, Editions du Bastion, 1999, gr. in-8°, 372 pp, double page de titre dont une gravée, 9 pl. de gravures hors texte, culs-de-lampe, reliure simili-cuir vert de l'éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, jaquette illustrée, bon état. Exemplaire numéroté 066 (justification non précisée)

Réimpression de l'édition de 1842.

GUITARD (Louis).

La petite histoire de la Troisième République. Souvenirs de Maurice Colrat.

Les Sept Couleurs, 1959, in-12, 183 pp, préface de J. Paul-Boncour, , broché, bon état

"Dans la seconde moitié des années 1920 l’ancien ministre modéré Maurice Colrat avait conçu le projet de rédiger un Pourquoi je suis du centre gauche. Le livre n’est jamais paru. Le personnage a retenu l’attention de quelques historiens grâce principalement à la véritable mine de renseignements constituée par les Souvenirs de Maurice Colrat, un petit livre publié en 1959 par l’avocat Louis Guitard, heureux bénéficiaire des confidences de l’intéressé. Louis Guitard est l’un des premiers auteurs à avoir introduit le concept de « génération » en histoire politique. Né en 1872, Maurice Colrat est mort en 1954. Henry Lémery était de 1872, J. Paul-Boncour de 1873, Léon Bérard, Henry de Jouvenel et Anatole de Monzie de 1876..." (Gilles le Béguec, Maurice Colrat ou les pièges du centrisme, 2012) — "Ce ne sont pas des souvenirs écrits par Maurice Colrat. M. Louis Guitard l'a connu, et semble-t-il a reçu de lui des confidences. Je me souviens de ce qu'on disait de Maurice Colrat vers 1928. On répétait de lui des propos assez cruels sur les conseils des ministres auxquels il avait participé et sur Raymond Poincaré, à qui pourtant il devait beaucoup... Dans la préface qu'il a donnée à cet ouvrage, M. Paul-Boncour évoque un Colrat plus sérieux, qu'il voit comme un garde des sceaux plein de dignité, un grand bourgeois qui ne daignait pas même faire état de son titre de marquis de Montrozier, mais un bourgeois qui fonda le groupement des classes moyennes en quoi il plaçait le salut de la France. Maurice Colrat avait créé l'Opinion, qui eut sa splendeur avant la guerre de 1914, au temps de l'enquête d'Agathon sur les Jeunes Gens d'aujourd'hui. C'est assez dire que Maurice Colrat n'était pas un révolutionnaire si l'apparence le montre souvent comme un sceptique à travers les propos que M. Louis Guitard rapporte. Il semble que l'une des parties essentielles de ce travail veuille prouver l'erreur que Poincaré aurait commise lors de l'occupation de la Ruhr : au moment où l'Allemagne cédait il craignit la désapprobation de l'Angleterre et laissa passer l'occasion pour la France de reprendre ce que le traité de Versailles lui avait refusé, et sans doute la direction de l'Europe..." (Le Monde, 1959)

RECOULY (Raymond).

Louis-Philippe, roi des Français. Le chemin vers le trône.

Editions de France, 1936, in-12, 248 pp, biblio, reliure demi-percale bleue, dos lisse avec titres dorés et filets à froid, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état

Une biographie de Louis-Philippe jusqu'à 1830, jusqu'au trône, avec ses hauts et ses bas, ses grandeurs et ses misères, ses longues années d'exil, ses voyages à travers les deux continents, le roman de son mariage, le mélange savamment dosé d'opposition frondeuse et de loyalisme envers le souverain légitime... L'auteur insiste sur l'âpreté proverbiale du roi-bourgeois et va jusqu'à intituler un chapitre : ça, de l'argent ! ça, de l'argent ! Toute la fin du livre se passionne pour l'attitude « double » du possible successeur. Avec une excellente bibliographie, chapitre par chapitre. (Revue d'Histoire du XIXe siècle)

FABER-KAISER (Andreas).

Jésus a vécu au Cachemire. La tombe de Jésus à Srinagar ?

Editions de Vecchi, 1978, in-8°, 238 pp, traduit de l'espagnol, 24 pl. de photos hors texte (16 en couleurs), 3 cartes et plans, notes, biblio, broché, couv. illustrée, qqs marques au crayon en marge, bon état

Il existe un tombeau, le « Râza Bal », situé dans la ville de Srinagar, au nord-ouest de l’Inde, où Jésus aurait été enterré. Selon cette interprétation, Jésus aurait survécu à la crucifixion. Il aurait été soigné par ses disciples puis serait parti vers l’est pour rassembler les tribus d’Israël. Ce périple l’aurait conduit à Srinagar, où il serait mort à l’âge respectable de 120 ans. Le moins que l’on puisse dire est que cette hypothèse ne fait pas l’unanimité. Elle figure d’abord dans un petit livre composé par Hazrat Mîrzâ Ghulâm Ahmad en 1899 (trad. anglaise, 1978). Les meilleurs spécialistes concernant cette tombe la rattachent plutôt à une tradition concernant le Bouddha. Par contre, le catalan Andreas Faber-Kaiser (Jésus a vécu au Cachemire, 1976) et Gérald Messadié (L’Homme qui devint Dieu, t. 4 : Jésus de Srinagar, 1995), des auteurs avides de mystère et de fantastique, ont plutôt popularisé cette version... — "Pour N. Notovich (La Vie inconnue de Jésus Christ, 1894) les « années cachées » de Jésus-Christ auraient correspondu à un séjour de celui-ci en Inde. Pour le présent auteur, il aurait survécu à la crucifixion pour rejoindre, au cours d'un second voyage, en compagnie de sa mère Marie et de son apôtre Thomas, les « tribus perdues d'Israël » disséminées vers l'ancien Cachemire, pour décéder, vers l'an 109, à Srinagar et y être inhumé. Cette hypothèse, en soi inimaginable, est soutenue ici par une convergence d'observations de terrain et de survivances de traditions locales qui semblent avoir été relevées avec soin : témoignages de sources textuelles afganes, cachemiri et tibétaines, lieux de pèlerinage correspondances linguistiques (dont toponymiques) entre l'hébreu et les dénominations de personnes et de lieux indigènes. Un dossier curieux, doté d'une solde et large bibliographe, qui intriguera l'historien des religions." (Lectures n° 76)

POISSON (Georges).

Napoléon et Paris.

Berger-Levrault, 1964, pt in-8°, 302 pp, 23 gravures, index des monuments et principaux artistes, reliure demi-maroquin bleu-nuit, dos à 5 nerfs soulignés à froid, pièce de titre chagrin carmin, nef de Paris en fleuron doré, bon état (Grand prix du Conseil général de la Seine)

Napoléon voulait une capitale majestueuse pour servir la gloire de son règne il la trouva tout naturellement dans Paris. Outre la rue de Rivoli, les deux arcs de triomphe, la colonne Vendôme, la Madeleine, la Bourse, la façade de la Chambre des députés, faut-il rappeler que nous lui devons l'achèvement de la Cour Carrée, les ponts des Arts et d'Iéna, douze fontaines, les rues de la Paix et de Castiglione, la place Saint-Sulpice, les catacombes... Cette ville que nous voyons vivre aujourd'hui, avec ses rues à trottoirs, ses quais, ses cimetières, ses marchés, son administration elle-même, est en partie sa création. Mais la personnalité de l'Empereur est telle que l'on ne peut étudier ses réalisations sans essayer de comprendre les motifs qui les ont inspirées. On rencontrera ici un Napoléon bien différent des champs de bataille : un Napoléon réfléchi, prudent et presque hésitant, écoutant les conseils, acceptant de modifier sa décision première ; un Napoléon héritier des traditions classiques de la fin du XVIIIe siècle, mais désirant également, comme Louis XIV, utiliser les monuments dans l'intérêt de l'Etat. Bien sûr, il est impossible de séparer les réalisations urbanistiques et architecturales des événements principaux de l'époque. Aussi trouvera-t-on également dans cet ouvrage de nombreux épisodes marquants de l'histoire parisienne de ce temps comme l'attentat de la rue Saint-Nicaise, le Sacre ou le mariage autrichien. A travers l'histoire, souvent pittoresque, des projets et des réalisations de l'Empereur, le lecteur découvrira l'intérêt passionné porté par Napoléon à la vie, au développement et à l'embellissement d'une cité qu'il voulait éblouissante. — "A propos d'un récent ouvrage de la comtesse Biver sur les embellissements que Napoléon 1er a apporté à la ville de Paris, nous signalions qu'aucun souverain français n'avait, au cours de son règne agrémenté ou enrichi la ville d'autant de ponts, arcs de triomphe, colonnes, fontaines, abattoirs, et autres monuments utiles. C'est également l'opinion que M. Georges Poisson vient d'exprimer, avec preuves à l'appui, dans un charmant ouvrage illustré et relié consacré à Napoléon et Paris. Sur le Paris consulaire et impérial, sur les projets et la réalisation de la voie triomphale est-ouest, sur l'âge d'or des fontaines parisiennes, les ponts, les églises rouvertes et rendues au culte, sur les marchés, le Louvre, comme sur cet éléphant de la place de la Bastille dans le ventre duquel Victor Hugo hébergera le Gavroche des Misérables, on trouve en cet élégant volume maintes preuves de l'intérêt constant porté à l'embellissement de la capitale par celui qui en fut le premier empereur." (André Gavoty, Revue des Deux Mondes, 1964)

LEQUIN (Yves)(dir.).

Histoire des Français, XIXe-XXe siècles. 1. Un peuple et son pays. – 2. La société. – 3. Les citoyens et la démocratie.

Armand Colin, 1983-1984, 3 vol. pt in-4°, 587, 623 et 523 pp, 96 planches en couleurs hors texte, nombreuses illustrations en noir dans le texte et à pleine page, biblio, index, reliures toile chocolat de l'éditeur, titres en blanc aux 1er plats et aux dos, sans les jaquettes, bon état

Tome 1 : Un peuple et son pays, par Colin Lucas, Yves Lequin, Maurice Garden et Henri Morsel ; tome 2 : La société, par Ronald Hubscher, Louis Bergeron, Yves Lequin et Henri Morsel ; tome 3 : Les citoyens et la démocratie, par Jean-Luc Pinol, Yves Lequin et Pascal Ory. — "Le deuxième tome, consacré à la société, constitue le cœur de l'ouvrage ambitieux dessiné par Yves Lequin ; deux volumes l'encadrent, l'un propose un tableau de la France et de sa population, l'autre une longue analyse de la vie politique. Pour l'essentiel, trois milieux font, dans le deuxième tome, l'objet d'un excellent chapitre d'histoire sociale : la paysannerie, confiée à Ronald Hubscher, le patronat de l'industrie et du négoce, disséqué par Louis Bergeron, le prolétariat ouvrier, minutieusement étudié par le directeur de l'ouvrage. Chacun des trois auteurs a consacré de longues années et la quasi-totalité de sa recherche au sujet qu'il traite ; ce qui nous vaut des exposés informés, clairs et rigoureux. Ronald Hubscher, au fil d'un discours linéaire parfaitement maîtrisé, dessine un modèle d'ethnohistoire ; sa démarche novatrice le conduit en outre à consacrer autant de pages passionnantes à l'imaginaire social qu'à la la description des conditions ; un tel parti constitue, pour l'heure, une exception et mérite d'être souligné. Avec Louis Bergeron commence l'impressionnante démolition des idées reçues qui constitue l'un des charmes majeurs de l'ouvrage. Fort de son immense érudition, l'auteur de la deuxième partie montre qu'il n'existe pas de coupure franche entre patronat de l'Ancien Régime et patronat de la révolution industrielle, entre capitalisme mobilier et capitalisme immobilier, entre industrie et propriété foncière, aux intérêts trop souvent jugés antagonistes. Immergé dans le milieu des notables, le patron se trouve soumis à des modèles culturels qui l'amènent à se laisser tenter par le prestige du service de l'Etat, les délices de la vie de château ou, plus simplement, par les plaisirs sages de l'otium cum dignitate des Romains. Admirables de pénétration, les portraits du grand négociant, du fabricant, du « Monsieur du Sentier », du commissionnaire. Louis Bergeron souligne que la présence du nouveau patronat, doté d'une formation scientifique de haut niveau, se révèle plus massive dans les industries anciennes, en perpétuelle évolution technique, que dans des industries nouvelles, souvent enracinées dans l'artisanat. Yves Lequin, à son tour, participe à ce jeu de massacre des poncifs. L'image des foules usinières du XIXe siècle est trompeuse, l'industrialisation doucereuse, aux conséquences obliques fait que la grande usine demeure une anomalie dont le travailleur lui-même surmonte difficilement l'étrangeté. Parfois, la mise au point, solidement étayée, frise la provocation : « la paupérisation [...] est déjà à mettre au rang des vieilles lunes métaphysiques » (p. 410) ; le prolétariat de la Belle Epoque souffre avant tout de se voir dépossédé de ses savoir-faire et, par conséquent, d'une partie de ses pouvoirs traditionnels ; et, sans doute, de se sentir victime d'un véritable bouclage à l'intérieur de sa condition. A la fin du siècle, tandis que s'estompe le spectre de la misère profonde, l'ouvrier se sent condamné à un nouveau mode de résignation. Un des grands mérites du livre est, en effet, de faire une large place à l'histoire de la mobilité sociale..." (Alain Corbin, Annales ESC, 1985)

LOUYS (Pierre).

Les Chansons de Bilitis traduites du grec, avec douze gravures imprimées en couleurs de Kuhn-Régnier.

P., Editions Kra, 1930, in-8°, 298 pp, 12 illustrations en couleurs de Kuhn-Régnier sous serpentes, reliure percaline bleue à bandes argentées sur les plats et au dos, dos lisse avec auteur et titre argentés, tête argentée, bon état. Édition tirée à 3.300 exemplaires sur vélin du Marais (celui-ci non numéroté)

Jolie édition de ce recueil de poésies érotiques, initialement publié en 1894. — Ce livre constitue le premier volume de la très belle collection Byblis, réalisée par les éditions Kra au début des années 1930. “Les Chansons de Bilitis” sont ici illustrées d’après douze planches en couleurs originales de Kühn-Régnier, reproduites et colorées au pochoir. Cet illustrateur est notamment devenu populaire grâce à son travail dans la collection « Contes et Légendes » chez Fernand Nathan. — Ensemble de 143 poèmes en prose par Pierre Louys, “Les Chansons de Bilitis” reste son œuvre la plus connue. Lors de sa publication, Louÿs fit passer ces poèmes pour une traduction d'une poétesse grecque contemporaine de Sappho, Bilitis, une courtisane de la Grèce antique. La mystification ne dura pas longtemps. Ce recueil de courts poèmes en prose est marqué par les influences du Parnasse hellénisant et du symbolisme avec un profond goût de la sensualité, du bucolique (dans sa première partie) et de l'érotisme élégant. Les évocations naturelles et précieuses y côtoient ainsi des scènes érotiques ardentes, dans un style parfait

DUPUY (Victor).

Souvenirs militaires d'un chef d'escadrons de Hussards, 1794-1816, publiés avec une préface par le général Thoumas.

Calmann-Lévy, 1892, in-12, viii-316 pp, reliure demi-basane fauve, dos à 5 nerfs soulignés à froid, pièce de titre chagrin carmin (rel. de l'époque), un mors fendu, bon état. Rare

"Nommé capitaine seulement après Wagram, retraité comme chef d'escadron par la Restauration, Victor Dupuy nous représente très bien l'état d'esprit des officiers subalternes de la Grande Armée pour lesquels l'admiration de Napoléon était un culte et qui restèrent pour le drapeau blanc des adversaires irréconciliables. Les horreurs de la campagne de Russie, les souffrances endurées pendant sa captivité en Autriche, le désastre de Waterloo n'enlevèrent rien à Dupuy de son dévouement à l'empereur. Il faut rapprocher des Mémoires de Rochechouart ce qu'il dit (p. 248) de l'influence de la franc-maçonnerie, et signaler surtout les pages vraiment émouvantes dans lesquelles il raconte le licenciement de l'armée de la Loire." (Louis Farges, Revue Historique, 1892) — “Engagé en 1798 au IIe régiment de chasseurs, il ne devient brigadier qu’en 1802. Il sera adjudant après Austerlitz, sous-lieutenant après Iéna. (...) On lira surtout avec intérêt le récit des batailles d’Austerlitz et de Wagram, celui de la captivité en Hongrie en 1813, la description de l’armée sous la première Restauration, les événements de 1815 et le licenciement de l'armée de la Loire.” (Tulard, 476)

DIEHL (Charles).

Une république patricienne. Venise.

Flammarion, 1918, in-12, viii-316 pp, reliure demi_percaline aubergine à la bradel, dos lisse avec titre doré (rel. de l'époque), bon état (Bibliothèque de philosophie scientifique)

"Tout est à louer dans ce volume. M. Diehl a visité souvent Venise, s'est imprégné de son atmosphère. Dans les chroniques latines ou italiennes, et aussi dans les chroniques grecques – car l'Orient byzantin permet seul de comprendre cette cité toute grecque – il a étudié à fond son histoire ; derrière chacune de ses assertions nous devinons le texte précis. En plus il a disposé sa matière avec beaucoup d'art ; on suit avec un véritable intérêt ses développements toujours clairs; on lit avec un grand plaisir ses descriptions chatoyantes. Qu'on compare ce volume avec un ouvrage à peu près analogue publié en Allemagne, le “Venedig als Weltmacht und Weltstadt” de H. v. Zwidineck- Südenhorst ; autant celui-ci est lourd, doctrinal, et malgré tout superficiel, autant celui-là est gracieux, pimpant, et aussi très solide. Parcourons rapidement les quatre livres dont se compose le volume. Le premier nous entretient des origines de Venise et de la formation de sa grandeur. Par le traité de 812, Venise échappa à la domination des Carolingiens ; placée sous la suzeraineté de Byzance, gouvernée par ses ducs qui cherchèrent à rendre leur charge héréditaire, elle établit son autorité solidement sur l'Adriatique et jeta les fondements de sa grandeur maritime. Avec le livre II, nous entrons au cœur du sujet. Du XIe à la fin du XVe siècle, Venise est, dans la Méditerranée, la grande puissance commerciale ; et avec beaucoup de raison, M. Diehl insiste sur l'organisation de ce commerce, sur l'essor que lui donnèrent les croisades et la conquête de Constantinople en 1204. (...) Le livre III montre l'évolution de Venise du milieu du XVe à la fin du XVIe siècle. Les causes de décadence sont déjà très visibles. Les Turcs enlèvent à Venise son bel empire colonial... (...) Le livre IV, « la fin de Venise », n'est qu'un épilogue assez court. En 1669, Venise perd la Crète ; la conquête de la Morée par François Morosini le Péloponésiaque ne fut que passagère ; Venise ne la garda que trente années (1685-1715). Et dès lors elle renonça à toutes ses ambitions. Elle devint l'hôtellerie décrite dans Candide, la ville où s'arrêtèrent tous les voyageurs du XVIIIe siècle, celle des comédies de Goldoni et des farces de Gozzi, jusqu'au jour où, après les Pâques véronaises, Bonaparte la livra à l'Autriche. Ici s'arrête le livre de M. Diehl." (Ch. Pfister, Revue Historique, 1916) — Il y a une Venise romantique, celle de Byron, de Musset, de George Sand : de cette Venise, charmante assurément, un peu conventionnelle aussi peut-être, et dont la gloire est faite de beaucoup de littérature et d'un peu de snobisme, il n'est pas question dans ce livre. Il y a une autre Venise, celle dont on a joliment dit qu'elle est "La plus formidable leçon d'énergie active et d'utilisation pratique qui se rencontre dans l'histoire". C'est de cette Venise que l'auteur a voulu ici, non point sans doute écrire une fois de plus l'histoire, mais étudier le régime politique, l'évolution historique, et déterminer les causes qui firent sa grandeur et sa décadence. Dans la succession, compliquée et diverse, des formes politiques que connurent tour à tour les peuples européens, Venise tient une place à part. Sa constitution est une des créations les plus originales qu'ait comptées l'histoire des institutions ; elle offre le type classique – et presque unique – d'un gouvernement purement aristocratique, d'une république patricienne, où le pouvoir se concentre aux mains d'une oligarchie peu nombreuse, étroitement fermée et singulièrement jalouse de ses privilèges. Mais ce qui est peut-être plus remarquable encore, c'est que cette œuvre politique, née des circonstances, et par bien des côtés artificielle, a été, par la ferme volonté de ceux qui y présidèrent, une œuvre durable. L'ouvrage de Charles Diehl est devenu un classique.

ARON (Jean-Paul), Paul DUMONT, Emmanuel LE ROY LADURIE.

Anthropologie du conscrit français, d'après les comptes numériques et sommaires du recrutement de l'armée (1819-1826). Présentation cartographique.

P.-La Haye, Mouton, 1972, gr. in-8°, 262 pp, nombreux tableaux et cartes, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état (Ecole Pratique des Hautes Etudes, VIe section. Civilisations et Sociétés, 28)

De 1819 à 1830, les bureaucrates des conseils de révision ont accumulé des données de toute sorte, sur la santé, la stature, le comportement, le métier, l’instruction des millions de jeunes Français qui défilaient chaque année sous la toise du recrutement militaire. C’est ce regard collectif des bureaucrates sur les conscrits que reconstitue le présent ouvrage. Émerge de ce regard une anthropologie de la jeunesse française, dans ses masses innombrables, à la veille de la révolution industrielle. — "Bilan annuel d'une « classe d'âge », les comptes numériques et sommaires établis à la suite des appels de recrues pour le service militaire, au cours de la Restauration, sont conservés aux Archives nationales. C'est un matériau d'ordre démographique, d'abord, mais assorti de nombreuses données anthropologiques – au sens le plus large de ce dernier mot – et répondant en outre à certaines questions que pose l'histoire sociale. (...) L'étude de M. Jean-Paul Aron (Taille, maladie et société : essai d'histoire anthropologique, p. 191-262) procure un premier exemple d'interprétation, au bénéfice de confrontations diverses : celles des chiffres avec les dossiers de correspondance qui les éclairent, mais aussi celle du « corpus anthropologique des conseils de révision » avec son cadre propre – la société sous la Restauration, plus particulièrement saisie sur le plan socio-militaire, ou encore socio-médical... Que révèlent ces confrontations ? C'est à une population épuisée par les guerres, la disette, la misère que l'armée demande ses contingents, préalablement tirés au sort et examinés par les conseils de revision..." (Jean Waquet, Bibliothèque de l'École des chartes, 1975) — "Cet ouvrage réunit en fait deux études, une de 190 pages due à P. Dumont et à E. Le Roy Ladurie sur « l'exploitation quantitative et cartographique des comptes numériques et sommaires » des années 1819-1826 ; l'autre, celle de J.-P. Aron, est sous le titre « Taille, maladie et société, essai d'histoire anthropologique ». Après une introduction générale, vingt pages de statistiques et cent vingt-cinq de cartes viennent ensuite, dans l'ordre où les diverses indications sont fournies par les rapports des fonctionnaires de la Restauration. Se succèdent ainsi par exemple les cartes montrant la répartition de la France de 1819 à 1826, en pourcentages pour chaque département, des enrôlés volontaires, des dispensés, des inscrits maritimes, des étudiants ecclésiastiques, des enseignants liés par contrat, des élèves des écoles normales primaires, des diverses écoles de recrutement des services publics, des diverses professions (bois, fer, pierre et mines, laboureurs, terrassiers, et autres ruraux). Viennent ensuite les cartes montrant le pourcentage des conscrits souffrant de diverses affections, infirmités et difformités (doigts, dents, mutisme, maladies des os, de la peau, de la poitrine, ou de « faiblesse de constitution »), enfin des conscrits illettrés, ou sachant simplement lire, ou lire et écrire. Ces mêmes cartes servent de base à l'étude de 70 pages de M. J.-P. Aron. L'auteur, tout en faisant le point de travaux antérieurs, insiste sur la conséquence en quelque sorte qualitative des guerres et famines de 1812 à 1817, amorce d'une « dégénération biologique » en dépit de la réduction, ou à cause d'elle, de la mortalité infantile et juvénile avec les progrès de la vaccine. Et les conséquences dramatiques des guerres et des épidémies se voient dans la qualité du « matériel humain » quelques années plus tard, par exemple dans le Bas-Rhin, si éprouvé par l'épidémie de typhus qui accompagna la retraite de la Grande Armée après sa campagne d'Allemagne. (...) Ainsi, les auteurs ont pu apporter une information aussi précise que le leur permettaient les sources, dont ils font, au passage, une critique serrée, de la situation intellectuelle, physiologique et professionnelle de la France à la fin du règne de Louis XVIII et au début de celui de Charles X. On ne peut que souhaiter voir d'autres études aussi fouillées utiliser pour l'ensemble du XIXe siècle les indications fournies par les sources militaires." (Jean Vidalenc, Revue d'histoire économique et sociale, 1974)

FRANKLIN (Benjamin).

Mémoires écrits par lui-même, traduits de l'anglais et annotés par Edouard Laboulaye.

Hachette, 1866, in-12, (4)-400 pp, 2e édition, reliure demi-chagrin noir, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), dos et mors frottés, ors ternis, bon état

"La première partie recouvre la période qui va de la naissance de Franklin en 1706 jusqu'en 1730 et la seconde partie va de 1730 à 1757. Les passages les plus caractéristiques sont sans doute ceux où Franklin expose la règle morale qu'il s'est fixée et précise sa pensée sur l'utilité de la vertu. L'inventeur du « bonhomme Richard » est un beau type de bourgeois, et la séance du 27 avril 1778 à l'Académie des Sciences, où Franklin et Voltaire s'embrassent sous les applaudissements de la foule est une des grandes scènes du XVIIIe siècle." (Revue française de science politique, 1956)

DICK de LONLAY (Georges Hardouin, dit).

Français et Allemands. Histoire anecdotique de la guerre de 1870-1871. Les lignes d'Amanvillers, Saint-Privat, Sainte-Marie-aux-Chênes, Montigny-la-Grange, Moscou, Saint-Hubert, le Point-du-Jour.

P., Garnier frères, 1888, in-8°, 514 pp, dessins de l'auteur, cartes et plans de batailles, broché, couv. illustrée, état correct

Tome 4 seul (sur 6, parus entre 1887 et 1891). — Par le spécialiste d'histoire militaire Dick de Lonlay (1846-1893). — "Pour arriver à cette variété de faits, de détails, d'anecdotes, M. de Lonlay a dû lire tout ce qui a été écrit, ou à peu près, sur la guerre franco-allemande. Prenant chaque corps d'armée, chaque division, chaque régiment, parfois une compagnie, un escadron, l'un après l'autre, l'auteur les suit pas à pas, en marche, au bivouac, au cantonnement, sur le champ de bataille, mêlant au récit des combats les épisodes de la vie militaire en campagne..." (Polybiblion, 1888)

ANCEL (Jacques).

Peuples et nations des Balkans. Géographie politique.

Armand Colin, 1941, in-12, 220 pp, seconde édition, revue et mise à jour (2e tirage), 3 cartes, biblio, broché, C. de bibl., état correct

"Un ouvrage majeur, pour qui veut approfondir la question balkanique, en mieux connaître les structures profondes. Sa lecture permet aussi de mesurer les filtres de perception qu'un auteur introduit implicitement dans son texte, en fonction de sa sensibilité et de son époque. Inutile de chercher ici une délimitation des « Balkans »; pour l'auteur, il s'agit d'un « entre-deux », de la croisée des chemins maritimes et terrestres qui vont d'Europe en Asie, incluant la Roumanie, et où la « pénétration européenne » depuis le XIXe siècle s'en dispute les carrefours. La démarche et la problématique, que pratique l'enseignant à l'Institut des hautes études internationales, séduisent par l'actualité de l'attitude géographique. Conscient d'une nécessaire pluridisciplinarité pour aborder la très complexe question d'Orient, il n'en fait ni l'histoire ni la sociologie ; mais il y participe par sa contribution à titre de géographe, en analysant les objets spatiaux construits par les sociétés politiques et sur lesquels ces sociétés doivent édifier leurs territoires. Très au fait de la diversité des genres de vie dans leurs liaisons avec les milieux géographiques locaux, J. Ancel en dresse un tableau synthétique passionnant. La description volontairement qualitative, littéraire, impressionniste, est continuement sous-tendue par une connaissance précise des faits..." (Violette Rey, L'Espace géographique, 1993)

CLERGET (Marcel).

La Turquie. Passé et Présent.

Armand Colin, 1938, in-12, 207 pp, 7 cartes et 2 plans, biblio sommaire, broché, C. de bibl., pt accroc au dos, bon état

"Un sujet passionnant : l'étude d'une renaissance. Un petit livre riche de faits, d'idées, de descriptions, de formules heureuses. M. Marcel Clerget connaît le pays et les hommes..." (Annales de géographie, 1939) — "Parmi les bouleversements dont la grande guerre a été la cause, il n'en est sans doute pas de plus profond, de plus saisissant que celui de la Turquie sous la direction volontaire du Gazi Mustafa Kemal." (Avant-Propos)

COURTILLIER (Gaston).

Les anciennes Civilisations de l'Inde.

Armand Colin, 1938, in-12, 216 pp, 2e édition, 5 planches hors texte, biblio sommaire, broché, C. de bibl., bon état

"Excellent aperçu de l'histoire ancienne de l'Inde, des origines jusqu'à l'époque des Gupta (env. VIe s. ap. J.-C). Ce livre, qui est plus qu'une œuvre de vulgarisation, retrace rapidement, dans un style clair, sobre et soigné, les grandes lignes de la vie d'un « petit monde » souvent émietté, souvent influencé et contaminé par les étrangers, mais gardant néanmoins son originalité dans tous les domaines où il s'est manifesté. Littérature, art, philosophie, situation politique et sociale, tout est ici puissamment et clairement synthétisé. Un livre d'une lecture facile, agréable même ; l'auteur a heureusement illustré son exposé, de quelques planches mais il nous semble qu'une carte de l'Inde et un Index n'eussent pas été superflus." (Gérard Cotton, Revue belge de philologie et d'histoire, 1931) — "Le livre de M. G. Courtillier fait partie de cette « Collection Armand Colin » (Section d'histoire et sciences économiques, n° 122) qui a pris pour devise : « Vulgariser sans abaisser ». Ce n'est pas un mince éloge à lui faire que de dire qu'il remplit parfaitement ce difficile programme. Restant toujours à la portée du lecteur de culture moyenne, il donne un résumé exact et consciencieux des grands faits de l'histoire de l'Inde, retrace d'une façon claire et intelligible « les mouvements variés d'une culture que nous ne connaissons souvent qu'à l'état fragmentaire et qui est en proie à des réactions continuelles » (p. 1). Ce petit volume est la première tentative vraiment sérieuse, en langue française, d'une « initiation » à l'indologie par un indianiste, et à ce titre il mérite la reconnaissance à la fois des spécialistes dont les recherches sont si intelligemment vulgarisées, et du grand public auquel il est destiné." (G. Cœdès, Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, 1930)

MÉTRAUX (Alfred).

Le Vaudou haïtien.

Gallimard, 1958, in-8°, 358 pp, 16 pl. de photos hors texte, 13 illustrations dans le texte, une carte, glossaire, notes, biblio, index, broché, couv. lég. salie, pelliculage absent, trace de pli au 1er plat, bon état (Coll. L'Espèce humaine, 14)

"«Mon propos dans ce livre est de parler du vaudou en ethnographe, c'est-à-dire avec méthode et prudence» ; ainsi s'exprime M. Alfred Métraux, dans l'avant-propos de cet ouvrage. On sait que le vaudou constitue la religion de la plus grande partie de la paysannerie et du prolétariat urbain de la République noire d'Haïti. Ce qui a donné au Vaudou sa réputation équivoque, c'est son caractère de religion syncrétique, mêlant un ensemble de croyances et de rites d'origine africaine à des pratiques chrétiennes. Ce mot « suggère habituellement des visions de morts mystérieuses, de rites secrets ou de saturnales, célébrées par des nègres ivres de sang, de stupre et de Dieu ». A la lecture de l'ouvrage d'A. Métraux, on se rend compte que le Vaudou n'a pas le caractère hallucinant et diabolique qu'une littérature en mal d'exotisme lui prête communément. L'auteur nous présente les matériaux très abondants qu'il a recueillis dans le temple vaudou de « maman » Lorgina, dans de nombreux autres sanctuaires où l'accueillirent les houngan, au cours de ses conversations avec les paysans des vallées et des mornes d'Haïti. Il ressort de ces descriptions qu'il n'existe pas une seule doctrine et une seule liturgie vaudou : chaque confrérie a son style et ses traditions propres. Au total, le vaudou paraît être une religion africaine considérablement abâtardie et intégrée à un nouveau système religieux. On lira avec le plus vif intérêt les pages remarquablement documentées que M. Alfred Métraux consacre au monde surnaturel et au rituel du Vaudou. Les phénomènes de possession sont analysés avec une remarquable finesse. L'ouvrage, richement illustré, constitue une documentation de premier ordre." (Guy Lasserre, Les Cahiers d'Outre-Mer, 1959) — "Un livre sérieux sur cet « ensemble de croyances et de rites d'origine africaine qui, étroitement mêlés à des pratiques catholiques, constituent la religion de la plus grande partie de la paysannerie et du prolétariat urbain de la République noire d'Haïti ». Après avoir rappelé l'histoire et les cadres sociaux du Vaudou, l'auteur étudie le monde surnaturel dans lequel il évolue et le rituel qui l'exprime, avant de traiter de ses rapports avec la magie et la sorcellerie d'une part, et le christianisme de l'autre." (Revue française de science politique, 1960) — "Le vaudou appartient à notre monde moderne, sa langue rituelle dérive du français et ses divinités se meurent dans un temps industrialisé qui est le nôtre ; ne serait-ce qu'à ce titre, il relève de notre civilisation." (Alfred Métraux)

ARON (Raymond).

Les Dernières Années du siècle.

Julliard, 1984, in-8°, 249 pp, préface de Pierre Hassner, broché, soulignures stylo, bon état

Consacré aux relations internationales et à la géostratégie, il s'agit du dernier ouvrage auquel Aron travailla (l'un des chapitres est d'ailleurs resté inachevé). Au bout du compte, toutes choses revues et correctifs apportés, la conclusion générale de l’auteur reste la même que celle qu’il exprimait en 1947, dans une formule lapidaire : « Paix impossible, guerre improbable ».

PIRENNE (Jacques).

Histoire de la civilisation de l'Egypte ancienne. Premier cycle : Des origines à la fin de l'Ancien Empire (2200 av. J.-C.).

Neuchâtel, La Baconnière et P., Albin Michel, 1961, 3 forts vol. in-4°, 366 pp, 104 illustrations et photos en noir reproduites en héliogravure, 9 pl. en couleurs hors texte, une grande carte dépliante en couleurs hors texte, notes bibliographiques, index, reliure toile moutarde décorée de l'éditeur (maquette de Paul Bonnet), jaquette illustrée, bon état

Premier volume seul (sur 3) de cet ouvrage classique d'une pharaonique érudition. — "Dans cette monumentale Histoire de la civilisation de l'Egypte ancienne, le spécialiste du Proche-Orient aura beaucoup à apprendre, car l'auteur, historien en même temps que juriste et sociologue, met en lumière nombre de traits de la vie du pays du Nil sur lesquels généralement on passe assez vite lorsqu'on ne les ignore pas tout simplement. Autre intérêt de l'œuvre nouvelle de Jacques Pirenne c'est qu'elle insère l'histoire du Proche-Orient ancien dans celle de l'Egypte et qu'il en résulte un éclairage très particulier, car vus du Nil, certains événements apparaissent tout autrement qu'observés des bords de l'Euphrate. Ce sera particulièrement net durant tout le cours du IIe millénaire et plus sans doute qu'au IIIe, où les rapports sont davantage commerciaux que politiques. On sait en effet que dès la IIe dynastie, les bateaux de Khasékhemoui venaient à Byblos charger les bois de cèdre coupés au Liban. M. J. Pirenne insiste avec raison sur la dualité qui existe entre Basse Egypte et Haute Egypte. Ici, une longue vallée de quelque 800 km, où la terre arable est un mince ruban entre deux déserts ; là, un delta qui ne manque jamais d'eau avec un sol étonnamment fertile. D'un côté, une civilisation à forme individualiste ; de l'autre, la nécessité plus grande d'un solide pouvoir central qui organise systématiquement l'irrigation et quand il fait défaut, un régime seigneurial qui prend la relève. Il est bien noté que la côte phénicienne avec Byblos en particulier, fut un point de rencontre où convergeaient marchands sumériens, marins crétois, caravaniers asiatiques et navigateurs égyptiens..." (André Parrot, Syria, 1963)

HAGENER (Henri).

Fokker – the Man and the Aircraft.

Harleyford Publications, 1961, 3 forts vol. in-4°, 224 pp, compiled and written by Henri Hegener, edited by Bruce Robertson, tone paintings by W. F. Hepworth, based on original drawings by J. D. Carrick, Frank Yeoman and Paul R. Matt, très nombreuses photos, 66 pages de profils d'avions, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée (pt déchirure au 1er plat de la jaquette), bon état

"Un ouvrage d'histoire de l'aviation minutieux et somptueusement réalisé par les éditions Harleyford – rien de moins que l'histoire de la vie d'Anthony Fokker, « le Hollandais volant », et des avions construits par sa célèbre société. Édité par Bruce Robertson, et illustré de centaines de photographies et de splendides peintures de W. F. Hepworth, d'après les dessins originaux de J. D. Carrick, cet ouvrage est une fantastique « histoire de l'aéronautique ». L'auteur a rencontré Fokker en 1919, a souvent volé avec lui et a été étroitement associé au concepteur en chef de Fokker, Reinhold Platz. Le livre est découpé en trois parties, d'abord une biographie de Fokker et de sa société jusqu'à aujourd'hui, puis une section consacrée à 49 avions Fokker dessinés en trois vues à l'échelle 1/72e, de l'Araignée (1910) jusqu'au F.27 (1955), les plus grands de ces dessins sur double page, et enfin une étude type par type de plus de 200 avions Fokker, avec une photographie de presque chacun d'entre eux. Il s'agit vraiment d'un livre fabuleux et peu d'ouvrages sont aussi complets sur un seul constructeur aéronautique." (Book Reviews, october 1961)

ALPHANDÉRY (Paul) et Alphonse DUPRONT.

La Chrétienté et l'idée de Croisade. 2. Recommencements nécessaires (XIIe-XIIIe siècles).

Albin Michel, 1959, in-8°, ix-336 pp, biblio, index, broché, couv. lég. frottée, bon état (Coll. L'Evolution de l'Humanité)

"D'autres ouvrages ont retracé l'histoire militaire et politique des croisades ; celui-ci analyse un phénomène d'histoire des religions et de sociologie religieuse : « la croisade » telle que l'ont sentie et vécue ces troupes d'hommes, de femmes et d'enfants qui sont partis, trois siècles durant, à la conquête de la Terre Sainte. Celle-ci est « comprise comme conquête du royaume des saints, de la Jérusalem céleste s'identifiant à la Jérusalem terrestre » t. II, p. 74). On a l'espoir que là se réalisera une société nouvelle et s'instaurera la justice. Cette certitude apocalyptique est surtout sensible dans les lettres d'Innocent III et dans les croisades d'enfants qui sont étudiées d'une manière saisissante au cours du tome II. Mais tout est mélange dans ces mouvements de foule. Les sentiments mystiques les plus purs, sinon les plus sages, s'allient aux intérêts et aux passions les plus sordides. Le visionnaire côtoie le marchand d'esclaves (nombre d'enfants partis pour Jérusalem furent vendus par des « croisés » comme esclaves aux Sarrazins) ; le pénitent côtoie l'homme qui fuit ses créanciers ; et les enfants marchent la main dans la main avec les prostituées, pendant que d'autres font des affaires avec ceux-là mêmes que l'on vient combattre. On voit aussi les croisades engendrer les persécutions et le massacre des Juifs, puis des hérétiques : quand on va tuer du Sarrazin, pourquoi laisser derrière soi des infidèles ? Ce n'est qu'avec les Vaudois et les Cathares, puis avec François d'Assise, que naît la question : en fait, est-il légitime d'aller tuer des hommes, même s'ils ne sont pas chrétiens ? Ce livre est une innovation dans l'historiographie des croisades par l'angle nouveau sous lequel il les étudie. Et son intérêt n'est pas moins grand par les réflexions qu'il provoque. C'est une étude magistrale." (Pierre Nautin, Revue de l'histoire des religions, 1961) — Salué comme novateur lors de sa parution dans les années cinquante, cet ouvrage issu d'un manuscrit laissé inachevé par Paul Alphandéry (1875-1932), repris et augmenté par son disciple Alphonse Dupront (1905-1990), a considérablement renouvelé l'historiographie de la Croisade. Selon Michel Balard, professeur d'histoire médiévale, les deux auteurs ont su mettre "au premier plan la masse du peuple chrétien dans sa sensibilité et ses comportements quotidiens en un moment où l'histoire des mentalités en était encore à ses premiers balbutiements." — "Avec le chanoine Etienne Delaruelle, P. Alphandéry est sans conteste l'un des médiévistes français qui ont le mieux contribué à la métamorphose de l'histoire de la chrétienté médiévale. Contestant le monopole de l'histoire ecclésiastique traditionnelle, résolument politique et institutionnelle, ses recherches novatrices ont ouvert la voie à une histoire religieuse apte à saisir, dans un même regard, clercs et laïcs, champions de la vie spirituelle et croyants ordinaires. Sans négliger le rôle de l'institution ecclésiale, il a mis l'accent sur des aspects jusque-là négligés de la culture religieuse des chrétiens du Moyen Age, comme les mentalités populaires prophétiques, les pratiques pénitencielles et dévotionneïïes qu'étaient les pèlerinages, les liturgies collectives, les mouvements de masse tels que les croisades... La grande force du livre réside dans sa prise en compte délibérée d'un matériau, si l'on peut dire, souterrain, comme dans une sensibilité novatrice aux foules, aux chefs populaires, aux prophéties, aux miracles, à tous les débordements d'enthousiasme collectif. La Chrétienté et l'idée de Croisade demeure, près d'un demi-siècle après sa première parution, le meilleur ouvrage disponible sur les phénomènes qu'il étudie." (Gary Dickson, Bibliothèque de l'École des chartes, 1997)

JAURÈS (Jean).

Œuvres. Tome 4 : Le militant ouvrier (1893-1897). Édition établie par Alain Boscus.

Fayard, 2017, gr. in-8°, 569 pp, biblio, index des noms de personnes, broché, bon état

Le militant ouvrier est le premier des deux volumes qui couvrent la période de janvier 1893 à octobre 1897. Élu et réélu député socialiste de Carmaux, Jaurès doit affronter un très dur conflit social avec le 'lock-out' des verriers de Carmaux. Le pouvoir politique et le patronat se coalisent pour abattre aussi bien la position politique de Jaurès que toute implantation syndicale et socialiste dans sa région : années d'intenses luttes menées à Carmaux et à Toulouse comme à Paris, dans la presse, en réunion publique ou à la Chambre des députés. L'aventure épique de la Verrerie Ouvrière d'Albi se construit, non sans crises. Jaurès combat la dérive répressive et conservatrice du gouvernement républicain (les « lois scélérates ») et cherche à définir une politique socialiste distincte du radicalisme comme de l'anarchie.

JAURÈS (Jean).

Œuvres. Tome 5 : Le Socialisme en débat (1893-1897). Édition établie par Alain Boscus.

Fayard, 2018, gr. in-8°, 668 pp, biblio, index des noms de personnes, broché, bon état

Le socialisme en débat couvre la période allant de février 1893 à octobre 1897. Après Le militant ouvrier, ce tome s'attache au théoricien socialiste, qui fait un choix de doctrine, le revendique, l'explicite et l'approfondit. Ce volume reprend des textes fondateurs : la controverse sur la propriété avec Bernard Lavergne dans La Dépêche de Toulouse et la série sur L'organisation socialiste de l'avenir : cinq articles parus dans la Revue socialiste en 1895-1896 auxquels s'ajoute l'ébauche du sixième, un inédit retrouvé dans les archives Renaudel. Jaurès adhère au socialisme sans se rallier à une interprétation particulière, lui apportant la marque de sa personnalité. Celle-ci s'affirme dans la conférence connue sous le nom d'Idéalisme et matérialisme dans la conception de l'histoire, mais également dans de grands discours et articles sur les liens entre théorie et pratique pour le socialisme, aussi bien concernant le monde paysan que la vie intellectuelle et universitaire ou les grandes questions internationales : alliance franco-russe, massacres d'Arménie et guerre gréco-turque, mise en place de l'empire colonial.

JAURÈS (Jean).

Œuvres. Tome 11 : Voici le XXe siècle ! Le socialisme, la République et la guerre (1905-1907). Édition établie par Vincent Duclert.

Fayard, 2019, gr. in-8°, 683 pp, biblio, index des noms de personnes, broché, bon état

Ce volume couvre deux années décisives, de la fin 1905 à l'automne 1907. Tout se transforme en France et dans le monde. Face au gouvernement Clemenceau qui s'arc-boute sur la défense de l'ordre et fait un usage disproportionné de la force, Jaurès fait entendre les revendications de justice des mineurs après la catastrophe de Courrières, des électriciens de Paris ou des vignerons du Midi, et même, fugitivement, des « suffragettes ». Il soutient les demandes de syndicalisation des fonctionnaires, instituteurs et postiers. Ces mouvements sociaux l'amènent à réfléchir sur le rôle de l'État, les moyens de la démocratie et les obligations de la République, alors que s'achève son long combat pour la réhabilitation du capitaine Dreyfus et que se met en place le nouveau régime de la Séparation des Églises et de l'État. Contre les dangers de guerre, il s'emploie à créer les conditions d'une politique d'action socialiste internationale tout en récusant l'antipatriotisme. Il combat le colonialisme et se dresse contre les expéditions au Maroc. Réflexions et actions nouvelles, qui l'amènent à débattre et parfois à se heurter avec ses anciens alliés républicains et radicaux, y compris ses anciens camarades Briand et Viviani, voire avec son affectueuse amie, la marquise Arconati-Visconti. L'édition, la présentation et l'annotation de ce volume sont dues à Vincent Duclert, chercheur au Centre d'études sociologiques et politiques Raymond Aron de l'EHESS, dont il est l'ancien directeur, et vice-président de la Société d'études jaurésiennes.

LEROY-BEAULIEU (Paul).

De la colonisation chez les peuples modernes.

P., Guillaumin, 1882, in-8°, xvi-659 pp, 2e édition, revue, corrigée et augmentée, reliure demi-chagrin fauve, dos à 5 nerfs guillochés soulignés par des doubles filets dorés, pièce de titre basane aubergine, roulette en tête, palette en queue (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire

Deuxième édition, revue, corrigée et augmentée, de ce texte très favorable à une nouvelle expansion coloniale, couronné par l'Institut et publié pour la première fois en 1874. — "Malgré l’existence d’une profonde résistance des économistes à l’expansion coloniale, le fait colonial a de nombreux et ardents partisans dans les milieux politiques, intellectuels, et industriels de la France du Second Empire. Cette position colonialiste va davantage s’épanouir dans les premières années de la IIIe République, se matérialisant notamment par l’existence du parti colonialiste ; c’est à cette époque que se construit une vraie doctrine de l’impérialisme français. Chez les économistes, un ouvrage va faire date, « De la colonisation chez les peuples modernes » publié par Paul Leroy-Beaulieu en 1874, ouvrage qui connaîtra plusieurs rééditions, la 6e et dernière édition datant de 1908. C’est à partir de cette œuvre que le débat chez les économistes va s’engager. Le grand paradoxe tient à ce que des hommes politiques de premier plan et notamment Jules Ferry vont défendre l’expansion coloniale sur la base d’arguments d’abord économiques alors que les économistes eux-mêmes pour la plupart s’opposent à de tels projets..." (Alain Clément, Revue d'économie politique, 2013)

NIKIFOROW (B.M.).

Kurzer Abriss der Geschichte der sowjetischen Malerei von 1917 bis 1945.

Dresden, VEB Verlag der Kunst, 1953, gr. in-8°, 190 pp, 89 reproductions de tableaux en noir dans le texte ou à pleine page, reliure toile éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, bon état. Texte en allemand

Une histoire de la peinture soviétique de 1917 à 1945.

GIRAUDOUX (Jean).

Pleins pouvoirs.

Québec, Éditions Variétés, Gallimard, 1944, in-12, 211 pp, broché, bon état

Rare édition canadienne imprimée en juillet 1944 de ce célèbre essai paru en 1939 chez Gallimard. — "Il est des livres qui déshonorent leur auteur. C’est le cas de « Pleins pouvoirs », de Jean Giraudoux (Gallimard 1939). Fasciné par l’Allemagne, imbu de mythologie rhénane, imaginant une confrontation amicale entre Siegfried et le Limousin, Giraudoux sinue entre l’amour de la patrie et l’acquiescement de l’ordre nazi. Prudent comme le laquais qu’il est, patelin comme le serviteur de l’État Français qu’il sera, courbé comme l’ex-répétiteur du fils du prince de Saxe qu’il a été, l’auteur d’« Ondine » et d’« Intermezzo » écrit : « La proximité d’autres idéologies, d’autres ardeurs, n’est pas en soi en péril, mais un bénéfice » (les lois du Nüremberg datent de 1935). Il poursuit : « La France est un des pays dont l’ingérence dans le conseil d’administration de l’univers passe pour naturelle et justifiée ». Ce qui justifie l’emprise sur d’autres peuples : « Notre colonisation est provocatrice qui est, non pas l’exploitation d’une nation industrieuse ou avide, mais la liaison avec d’autres continents et d’autres races ». Éloge du corps (« Il n’est pas un héros de Racine qui ne soit un sportif »), condamnation de la politique d’immigration (« Notre terre est devenue terre d’invasion… par infiltration continue des Barbares »), racisme bien calibré envers certains étrangers (« Nous les trouvons grouillants sur chacun de nos arts ou de nos industries nouvelles et anciennes, dans une génération spontanée qui rappelle celle des puces sur le chien à peine né ») et, enfin, antisémitisme abject (« Des centaines de mille Ashkenazis, échappés de ghettos polonais ou roumains... Ils apportent là où ils passent l’à peu près, l’action clandestine, la concussion, la corruption et sont des menaces constantes à l’esprit de précision, de bonne foi, de perfection qui était celui de l’artisanat français »). (...) Dans la foulée, voici que Daladier propose à notre homme le poste du Haut-Commissaire à la Propagande. Giraudoux accepte avec une modestie calculée : « Il n’y avait pas à refuser ». Chargé de la censure, Giraudoux sera bien vite surnommé « Cisaudoux ». Tout est dit." (François Forestier, Le Nouvel Obs, 2022) — "Concluons. Dans l'équipe toujours remarquable des hommes d’État qui prétendent à la conduite de la France, le seul qui aura compris, celui auquel il conviendra de tresser plus tard des couronnes aussi belles qu'au ministre de la paix, sera le ministre de la race (...). Qu'importe que les frontières du pays soient intactes, si les frontières de la race se rétrécissent et si la peau de chagrin française est le Français ! (...) Le pays ne sera sauvé que provisoirement par les seules frontières armées : il ne peut l'être définitivement que par la race française, et nous sommes pleinement d'accord avec Hitler pour proclamer qu'une politique n'atteint sa forme supérieure que si elle est raciale, car c'était aussi la pensée de Colbert et de Richelieu. Mais il y a race et race. Il y a les races naturelles, déterminées par des caractéristiques physiques primaires, et il y a les races constituées, produit de la fusion de divers éléments ethniques. Les Prussiens – non les Allemands – peuvent prétendre appartenir à la première variété. Nous appartenons à la seconde."

FROSSARD (André).

La Maison des otages.

Editions du Livre français, septembre 1945, in-12, 153 pp, texte et illustrations d'André Frossard, broché, agrafé, bon état

Ce livre bouleversant a été écrit à Lyon, pendant l'hiver 1944. Un an plus tôt, André Frossard, jeune résistant chrétien "à 25 % juif", était arrêté par la Gestapo et interné à la prison militaire de Montluc à Lyon. Alors que certains de ses compagnons sont encore aux mains de l'ennemi, c'est avec une plume ardente toujours traversée d'humour qu'il restitue le quotidien pathétique et tragique de cette détention soumise à l'arbitraire des SS, qui les exécutent en représailles aux actions de la résistance. Sur soixante-dix-neuf détenus, presque tous juifs, il sera, avec Marcel Dassault, l'un des sept rescapés. " J'ai vu les juifs aux prises avec leurs bourreaux. J'ai compris que l'antisémitisme n'est ni un réflexe, ni une passion. Une vraie passion a quelque chose de noble et de désespéré qui est complétement absent de l'antisémitisme. C'est une maladie de l'esprit. Chez les moins mauvais, elle prend la forme d'un rhumatisme chronique."

MAETERLINCK (Maurice).

Bulles bleues. Souvenirs heureux.

Editions du Rocher, 1948, in-12, 234 pp, broché, papier lég. jauni, bon état

Les Bulles bleues que Maeterlinck rassemble au soir de ses jours sont les souvenirs heureux de son enfance. Bulles fragiles et innocentes, elles sont autant d’îlots de bonheur dont les couleurs s’irisent en s’élevant de la mémoire d’un vieil homme. Non pas remparts illusoires contre la mort, mais humbles grains de poussière que l’on voudrait emporter avec soi au-delà de la vie parce que, précisément, ces souvenirs accompagnent toute une vie. Il est rare de voir un écrivain à l’œuvre si marquante, si novatrice, recueillir avec tant de simplicité les menus faits de sa jeunesse, sans prétention au moindre effet. Toute trace d’effort et d’intention abolie, il en résulte une telle légèreté, une telle « transparence », qu’il ne reste plus au lecteur que le plaisir, sans mélange, de l’écriture. Bien sûr, l’anecdote n’y est pas sans intérêt. L’univers d’un jeune garçon élevé dans la bourgeoisie gantoise du dernier quart du XIXe siècle ne manque pas de pittoresque à nos yeux. Certains contrastes sont savoureux. Ainsi celui entre l’aisance, la douceur de vivre, l’opulence de repas magnifiques et toute l’énergie qu’il faut déployer pour se déplacer en famille, avec armes et bagages, de quelques vingt kilomètres dans l’espoir de contempler la mer (en vain, le but ne sera jamais atteint). Ou encore entre le décor familier du jeune Maeterlinck, arbres, fleurs, abeilles et canaux, et l’austérité du collège de Jésuites où il fait ses études. Étonnants aussi sont les premiers pas, gauches, hésitants, de l’écrivain dans la vie littéraire, où l’on perçoit plus de surprise à être reconnu que de vanité. S’il est des souvenirs plus graves, ou plus étranges, toutes ces bulles bleues, « si pâles qu’elles soient, (...) planent encore dans les rayons d’azur qui les revêtirent d’illusions ». (Dominique Crahay, Le Carnet et les Instants n° 76, 1993)

DURRY (Marie-Jeanne).

Gérard de Nerval et le mythe.

Flammarion, 1976, in-12, 204 pp, notes, broché, bon état

"Un bel ouvrage où Mme Durry a su donner son espace transcendantal à l'imaginaire." (Manuel de Diéguez, Annales de Bretagne)