Histoire des Kosaques, précédée d'une introduction ou coup-d'œil sur les peuples qui ont habité le pays des Kosaques, avant l'invasion des Tartares.
P., Nicolle, Fantin et Arthus-Bertrand, 1814, 2 vol. in-8°, (4)-viii-405 et (4)-420 pp, reliures demi-veau naturel, dos lisses ornés, pièces de titre et de tomaison basane noire et vermillon (rel. de l'époque), bon état. Edition originale. Bon exemplaire, très frais et sans rousseurs (Chadenat, 5569 : "Rare")
Edition originale rare de cet ouvrage écrit à la demande de Napoléon. Dès 1807, l'empereur avait pensé à rétablir « la nation cosaque » comme il avait envisagé de restaurer l'État polonais. Il commanda en 1812 une histoire des Cosaques à Charles Lesur (1770-1849), compilation reposant en partie sur les "Annales de la Petite Russie ou histoire des Cosaques Zaporogues" publiée en 1788 par Jean-Benoît Schérer. Charles-Louis Lesur, historien et publiciste, est l'auteur d'un autre texte qui avait reçu l'approbation de Napoléon en 1807 : "Des Progrès de la Puissance Russe, depuis son origine jusqu'au commencement du XIXe siècle". — "Frappé par l’utilité pour sa propagande d’une idée d’Hauterive qui rêvait d’ériger l’Ukraine en État indépendant, et s’empressant d’agiter cette nouvelle menace devant les yeux d’Alexandre, Napoléon avait demandé à Lesur, dont la netteté de vues l’émerveillait, de rédiger une Histoire des Cosaques, dont il lut les épreuves pendant la campagne de Russie même." (Charles Corbet, L’opinion française face à l’inconnue russe, 1799-1894, Paris, 1967, p. 80). — "Un ouvrage sérieux, basé sur les écrits de ses prédécesseurs, qui relate l'histoire des Cosaques et fait un point sur la situation des communautés cosaques au début du XIXe siècle." (Amine Afellous. Étude comparative transdisciplinaire de la figure du cosaque dans la littérature et le cinéma. Université de Nanterre-Paris X, 2019) — Ce livre fut interdit par la censure en 1815 (voir Catalogue alphabétique général des livres français, défendus par la censure étrangère d’une manière absolue ou pour le public depuis 1815 jusqu’à 1853 inclusivement, Saint-Pétersbourg, 1855, et Véra Miltchina, La censure sous Alexandre Ier vue par un diplomate français, 2004).
Moralistes et philosophes.
P., Didier et Cie, 1872, in-8°, viii-484 pp, broché, non coupé, qqs rousseurs, bon état. Edition originale
Table : Avant-propos. Gerbert (le pape Sylvestre II), état de la philosophie et des sciences au Xe siècle. Levi Ben Gerson, ou la philosophie au XIVe siècle. Pétrarque et l’amour platonique. Pierre Pomponace, ou la philosophie italienne au XVe siècle. Galilée, la raison et l’autorité au commencement du XVIIe siècle. Descartes et le cartésianisme, ou la philosophie au XVIIe siècle. Spinoza. Gœthe. Maine de Biran. Victor Cousin. M. Damiron. M. Garnier. M. Barthélemy Saint-Hilaire. M. Janet. M. Ravaisson. M. Renouvier.
Horizon, trajets marxistes en anthropologie.
Maspero, 1973, in-8°, 395 pp, notes, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Bibliothèque d'Anthropologie)
La tâche de découvrir et de reconstruire par la pensée les modes de production qui se sont développés ou se développent encore dans l’histoire, est plus et autre chose que de constituer une anthropologie économique ou toute autre discipline qui recevra un nom de baptême semblable. Cette tâche impose de reprendre un par un les problèmes théoriques que pose la connaissance des sociétés et de leur histoire, c’est-à-dire les problèmes de la découverte des lois, non de l’« Histoire » en général, qui est un concept sans objet qui lui corresponde, mais des diverses formations économiques et sociales qu’analysent l’historien, l’anthropologue, le sociologue ou l’économiste. Ces lois existent et expriment les propriétés structurales inintentionnelles des rapports sociaux et leur hiérarchie et articulation propres sur la base de modes de production déterminés. A la différence du marxisme habituellement pratiqué et qui tourne très vite au matérialisme vulgaire, nous affirmons que Marx, lorsqu’il a distingué infrastructure et superstructure et supposé que la logique profonde des sociétés et de leurs histoires dépendait en dernière analyse des transformation de leur infrastructure, n’a rien fait d’autre que de mettre pour la première fois en évidence une hiérarchie de distinctions fonctionnelles et de causalités structurales, sans préjuger aucunement de la nature des structures qui, dans chaque cas, prennent en charge ces fonctions (parenté, politique, religion…), ni du nombre des fonctions que peut supporter une structure. Pour découvrir cette logique profonde, il faut aller plus avant que l’analyse structurale des formes des rapports sociaux et de la pensée, et tenter de déceler les « effets » des structures, les unes sur les autres, à travers les divers procès de la pratique sociale, et de marquer leur place réelle dans la hiérarchie des causes qui déterminent le fonctionnement et la reproduction d’une formation économique et sociale.
La Sorcière.
Club français du livre, 1959, in-8°, xxxviii-346 pp, préface de Roland Barthes, reliure pleine toile rose décorée de l'éditeur, ouvrage réalisé d'après les maquettes de Jacques Daniel, exemplaire numéroté, bon état
Dans cet essai – qui se lit comme un roman –, le grand historien de la Révolution désensorcelle la sorcière : il la réhabilite, en montrant qu'elle n'est que le résultat d'une époque. Dans la société féodale du Moyen Age, elle est l'expression du désespoir du peuple. A travers la sorcière, c'est à la femme que Michelet s'intéresse : elle dont la servitude absolue la conduit à transgresser les règles établies par l'Eglise et le pouvoir. Il met en avant sa féminité, son humanité, son innocence : ce par quoi elle subvertit tout discours visant à la cerner. En l'arrachant aux terrifiants manuels d'Inquisition et aux insupportables comptes rendus de procès, en faisant sentir ce qu'il y a d'insaisissable dans la figure de la sorcière, il la rend à sa dimension poétique. La Sorcière de Jules Michelet fut longtemps interdit par la censure, mais publié sous le manteau et amputé par ses premiers éditeurs de pages essentielles. Découvrez ce chef-d’œuvre démoniaque à la sensualité inattendue. La jeune sorcière diaboliquement perverse, que met en scène le plus rationnel des historiens français, est un hommage à l’ambiguïté de la séduction exercée par le Dieu Pan sur ses adoratrices.
Réforme sociale ou révolution ? et autres textes politiques.
Les Amis de Spartacus, 1997, in-8°, 192 pp, avant-propos par Jean-Michel Kay, “La vie héroïque de Rosa Luxemburg” par Berthe Fouchère, une photo de R. Luxemburg, broché, couv. illustrée, bon état
Ces textes ne sont pas des recettes : ils sont des leçons, tirées à chaud du combat militant, sur ce qui a conduit le socialisme dans l’impasse. Sans la sécheresse de la théorie, mais riches d’une compréhension profonde des mécanismes de notre société, les analyses de Rosa Luxemburg ont l'immense mérite d'avoir été confirmées par l'histoire du 20e siècle.
Royal Morvan, Infanterie 44.
Atelier Alpha Bleue, 1990, in-8°, 294 pp, 28 pl. de photos hors texte, reliure demi-chagrin noir à coins, dos à 5 nerfs, auteur, titre et fleurons dorés, couv. illustrées conservées, bon état. Exemplaire bien relié
En octobre 1944, le docteur Scherrer s'engage dans le 1er régiment du Morvan, le Royal-Morvan. Le 24, il est blessé lors d'un combat à Château-Lambert. En 1950, Il publie cet ouvrage qui obtient le Prix Général Muteau décerné par l'Académie française en 1951. Ce livre est un témoignage implacable et parfois terrible sur la vie et les hommes d’un régiment FFI en 1944-1945, combattant ensemble malgré des convictions politiques et religieuses très différentes. Texte sans concession qui dit aussi bien le courage et la valeur de ces résistants que leurs défaillances, leurs excès et leur injustice. — "L'histoire de la campagne d'hiver d'un régiment FFI, chargé de tenir un secteur du front des Vosges, en automne 1944, et bientôt d'enfoncer les lignes allemandes pour descendre en Alsace, constitue l'essentiel de ce récit. Mais l'intérêt du livre tient plus au « témoignage » qu'il veut être qu'à la narration des faits, somme toute connus. Le vocable FFI résonne mal aux oreilles de plusieurs pour qui il suggère la « cohorte des engagés de la douzième heure, jouant au soldat dans les villes de l'arrière », pour reprendre les expressions mêmes de M. Scherrer. Aussi l'auteur a-t-il voulu rendre justice à certaines de ces troupes qui ont activement participé à la libération du territoire." (Robert du Parc, Etudes, 1950)
Royal Morvan, Infanterie 44.
Atelier Alpha Bleue, 1990, in-8°, 294 pp, 28 pl. de photos hors texte, reliure demi-basane cerise, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon état
En octobre 1944, le docteur Scherrer s'engage dans le 1er régiment du Morvan, le Royal-Morvan. Le 24, il est blessé lors d'un combat à Château-Lambert. En 1950, Il publie cet ouvrage qui obtient le Prix Général Muteau décerné par l'Académie française en 1951. Ce livre est un témoignage implacable et parfois terrible sur la vie et les hommes d’un régiment FFI en 1944-1945, combattant ensemble malgré des convictions politiques et religieuses très différentes. Texte sans concession qui dit aussi bien le courage et la valeur de ces résistants que leurs défaillances, leurs excès et leur injustice. — "L'histoire de la campagne d'hiver d'un régiment FFI, chargé de tenir un secteur du front des Vosges, en automne 1944, et bientôt d'enfoncer les lignes allemandes pour descendre en Alsace, constitue l'essentiel de ce récit. Mais l'intérêt du livre tient plus au « témoignage » qu'il veut être qu'à la narration des faits, somme toute connus. Le vocable FFI résonne mal aux oreilles de plusieurs pour qui il suggère la « cohorte des engagés de la douzième heure, jouant au soldat dans les villes de l'arrière », pour reprendre les expressions mêmes de M. Scherrer. Aussi l'auteur a-t-il voulu rendre justice à certaines de ces troupes qui ont activement participé à la libération du territoire." (Robert du Parc, Etudes, 1950)
Obras d'Auguste Chastanet, félibre majourau.
Périgueux, Imprimario D. Joucla, 1906, gr. in-8°, xii-299 pp, prefacio de Camille Chabaneau, félibre majourau, reliure demi-chagrin noir à coins, dos à 5 nerfs soulignés de filets dorés, titres dorés, tête dorée (rel. de l'époque), bon état (Publicaciu de l'Eicolo Felibrenco dou Perigord). Première édition
Ouvrage en occitan. "Auguste Chastanet (1823-1902) a partagé avec son compatriote, l'éminent romaniste Camille Chabaneau (1825-1908), l'honneur de donner au Félibrige l'illustre province de Périgord où chantèrent au moyen âge Bertrand de Born, Guiraut de Borneil, Arnaud de Mareuil, Arnaut Daniel et tant d'autres. Après avoir fait son droit à Paris et y être resté trois ans au ministère des Finances, Chastanet revint avec joie au pays natal. Il y fit en botanique des recherches appréciées, publiées dans des revues spéciales, et son dévouement à sa cité lui fit confier pendant dix ans la direction des affaires municipales de Mussidan. Après 1873, il entra dans l'administration des contributions indirectes, dont il fit partie pendant vingt-deux ans. Ayant le culte de la petite patrie, à l'heure où le régionalisme n'existait pas encore, il comprit l'intérêt et sentit le charme de la langue d'oc avant que les Félibres l'eussent remise en honneur. Déjà, il accueillit de quelques vers le poète Jasmin à son passage en Périgord (1858) ; il fut un des premiers à lire Mireille et, au concours de la Revue des Langues romanes de Montpellier (1875), qui suivit les fêtes du cinquième centenaire de Pétrarque, il fit couronner son poème : Lous Bouqueis de la Jano (les Bouquets de la Jeanne). Mistral, sentant combien l'aimable poète pouvait être utile à sa pensée dans la province lointaine du Périgord l'appela au célèbre banquet d'Avignon (21 mai 1876), où furent dressés les statuts du Félibrige, et le proclama Félibre majoral. Depuis, Auguste Chastanet, en communion complète avec Mistral, ne cessa d'épurer sa langue qu'il étudiait en philologue, ce qui lui permit d'apporter des documents périgourdins au grand Dictionnaire de Mistral, et il ne cessa d'écrire de spirituelles poésies, de fraîches chansons et de jolis contes en vers pleins de verve, d'aimable malice, et toujours rayonnants d'une franche et saine gaieté. C'est ainsi qu'il publia Countes et Violas (Contes et Violes) en 1877, Lou Chavau de Batistou (le Cheval de Baptiste) en 1890, Lou Paradis de las Belos-mais (le Paradis des Belles-Mères), comédie, 1885, et Per tua lou temps (Pour tuer le Temps) en 1890. Resté longtemps un isolé, son long apostolat félibréen et son persévérant exemple portèrent enfin leurs fruits, et, avant de mourir (Mussidan, 6 mai 1902), il eut avec Camille Chabaneau la consolation de voir fondée sous son vénéré patronage l'Ecole félibréenne périgourdine : Lou Bournat (la Ruche) dou Perigord, qui continue brillamment son sillon avec des félibres distingués comme le majoral Dujarric-Descombes, son biographe, Robert Benoît et quelques autres qui viennent de réunir les œuvres du vieux majoral précurseur." (Armand Praviel et J.-R. de Brousse, L’Anthologie du Félibrige. Morceaux choisis des grands Poètes de la Renaissance méridionale au XIXe siècle, avec avant-propos et notices bio-bibliographiques, 1909)
Picasso. Dessins en noir et en couleurs, 15 décembre 1969 - 12 janvier 1971.
P., Galerie Louise Leiris, 1971, in-12 carré (16,6 x 16,7 cm), (112) pp, non paginé, 194 œuvres décrites et reproduites en noir et en couleurs, broché, couv. illustrée rempliée, bon état
Joli catalogue imprimé par Draeger (Catalogue N° 24 - Série A).
Le Festin des loups. Collabos, profiteurs et opportunistes sous l'Occupation.
Vuibert, 2014, in-8°, 279 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Pour certains Français, la défaite de juin 1940 et la fin de la République fut une "divine surprise". Poussés sur le chemin de la compromission avec l'occupant par des motivations aussi diverses que la conviction politique ou le simple opportunisme, des hommes et des femmes ont écrit l'une des pages les plus honteuses et controversées de notre histoire. Parmi eux, Jacques Doriot, ancien communiste qui combattit sous l'uniforme allemand ; Jean de Mayol de Lupé, un évêque royaliste, qui concluait ses prêches par un vibrant "Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Heil Hitler !" ; Marcel Petiot, un médecin psychopathe pseudo-résistant profitant de la détresse des juifs pour les faire disparaître ; Abel Bonnard, un homosexuel notoire, devenu ministre de l'Education de Vichy... Chacun à leur manière et à des degrés divers, ils ont profité du chaos né de la guerre et, en faisant le pari de la collaboration, laissé libre cours à leurs ambitions personnelles et spéculatrices. A travers ces quatorze portraits au scalpel, David Alliot revisite les années sombres de l'Occupation qui, manifestement, ne l'ont pas été pour chacun.
L'insurrection malgache de 1947. Essai d'interprétation historique. (Thèse).
P., Karthala/ Fianarantsoa, Éditions Ambozontany, 1986, in-8°, 399 pp, 16 pl. de photos hors texte, 7 cartes, documents, notices biographiques, archives, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
"Éditée pour la première fois chez François Maspero en 1974, la thèse de 3e cycle de Jacques Tronchon (préparée sous la direction du professeur Pierre Sorlin et soutenue à l'université de Paris III en 1973) reste toujours, plus de dix ans après, l'ouvrage de référence à propos de l'insurrection qui a secoué Madagascar en 1947, vu la valeur intellectuelle de la thèse et sa place privilégiée, et incontestée, parmi les publications concernant cette période de la décolonisation. Jacques Tronchon apporte, en effet, une vision nouvelle d'une brûlante question que les contextes politiques successifs ont contribué à occulter totalement..." (Lucile Rabearimanana, Revue française d'histoire d'outre-mer, 1988)
Histoire littéraire de la Révolution. Constituante. Législative. – Histoire littéraire de la Convention Nationale.
P., Chamerot ; Poulet-Malassis et de Broise, 1856 et 1860, 2 vol. in-12, 324 et 359 pp, les 2 ouvrages reliés ensemble en un fort volume demi-basane chagrinée carmin, dos à 5 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, 1er plat de couv. de l'Histoire littéraire de la Révolution conservé (rel. de l'époque), qqs rousseurs dans le 1er ouvrage, bon état
Editions originales de ces ouvrages peu communs et recherchés de l'historien Eugène Maron, dont le but était de "rechercher les sentiments qu'en dehors du mouvement politique la Révolution française a fait germer", de suivre "le mouvement général des intelligences", et "l'expression et la forme" qu'ils ont pris (pamphlets, Sieyès et Condorcet, journaux, éloquence, théâtre, roman, philosophie, poésie..). Malgré l'angle « littéraire », les volumes sont davantage consacrés à la politique qu'aux lettres.
Le Partage de Rome.
P., Bernard Grasset, 1929, in-12, 310 pp, reliure demi-basane verte, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés, couv. conservée (rel. de l'époque), bon état, envoi a.s. au général Weygand
"Cet ouvrage est l'un des meilleurs parmi les nombreuses études récentes sur la question romaine. L'auteur, le célèbre journaliste politique de l'Echo de Paris, place les traités du Latran dans leur contexte historique, les montrant comme un développement logique de la politique étrangère du Vatican au cours des cent dernières années. Des chapitres sont également consacrés à la personnalité et à la politique du pape, du cardinal Gasparri et du premier ministre Mussolini. Un dernier chapitre passe en revue les relations de la France avec le Vatican et critique l'« abdication » d'influence du gouvernement français. L'ouvrage est très documenté et écrit avec soin et imagination. Un appendice donne le texte des accords récents, ainsi que des extraits de certains documents antérieurs définissant le pouvoir temporel du pape." (William L. Langer, Foreign Affairs, 1929) — "Sous ce titre, un écrivain de haute pensée, aussi remarquable par le talent que par le caractère, un esprit large et compréhensif s'il en fut, mais qui, à l'inverse des étranges virtuoses de l'idéologie pacifiste, garde intacts le feu du patriotisme et le sens des grands intérêts nationaux, Pertinax, le bien nommé, étudie les traités signés au Latran, le 11 février dernier, par le cardinal Gasparri et le chef du gouvernement fasciste, Benito Mussolini. Cette question des rapports du Sacerdoce et de l'Empire remonte au plus lointain passé. Voilà pourquoi nous croyons devoir signaler à nos lecteurs l'ouvrage du perspicace et courageux publiciste. L'impérialisme politique et l'impérialisme religieux sont aussi vieux que le monde. Soit en s'opposant, soit en s'associant, ils ont aspiré, depuis des millénaires, à régir les hommes. Pertinax nous présente ces jumeaux dans leur évolution dernière. Il le fait, non seulement avec cette intelligence déliée des problèmes diplomatiques où il excelle, mais avec la culture approfondie d'un historien philosophe. Tel rapprochement, – par exemple, la dyarchie papalo-mussolinienne comparée au condominium d'Auguste et du Sénat (p. 46), – nous rappelle que l'auteur s'est formé à la Faculté des Lettres de Bordeaux sous les disciples immédiats de Fustel de Coulanges." (Georges Radet, Revue des Études Anciennes, 1929) — "Lorsque j'ai débuté à Genève, en 1924, Pertinax était au zénith de sa gloire et ses articles de l'Écho de Paris étaient reproduits partout. Il arrivait à la Société des Nations avec une extrême prévention à l'égard de l'organisation. Ce en quoi il avait raison. Mais, comme je faisais, moi, mes premières armes et que j'étais éblouie, enthousiaste, nos premiers contacts furent mauvais. Pourtant il était dans le vrai... À Genève, Pertinax réussissait à avoir toujours les meilleurs " tuyaux " sur tout ce qui s'y passait, et il se fit rapidement de très grands amis... et quelques ennemis ! C'était le grand journaliste par excellence, mais, tous les jours, son article de politique étrangère suscitait les amères critiques de Briand, car chacune des grandes décisions du ministre français des affaires étrangères était mise au pilori par Pertinax : ce fut le cas, en particulier, pour le pacte de Locarno et, sur la fin de la vie de Briand, pour son projet des États-Unis d'Europe... Depuis le traité de Versailles, Pertinax avait conservé de sérieuses amitiés avec les grands artisans de notre victoire : Foch, Joffre et, surtout, Weygand... Pertinax connaissait le métier à fond. Il tenait ses carnets de notes à la perfection. S'il les a gardés, ce serait là source de chroniques très amusantes, car il avait beaucoup d'esprit... avec un ton acerbe pour ceux qu'il n'aimait pas. C'était un solide raisonneur, sans imagination ; c'est pourquoi les grands projets des hommes politiques qui se sont succédé au gouvernement français lui semblaient fumeux, en particulier ceux de Briand, qui, à la fin de sa vie, était devenu sa bête noire. Très patriote, il se réconcilia avec beaucoup d'anciens amis lorsque le péril allemand commença à se faire sentir ; il mena à l'époque de superbes campagnes pour éclairer l'opinion sur l'hitlérisme. Il partit les derniers jours précédant l'occupation pour les États-Unis, où il fut admirablement reçu par tout l'entourage de Roosevelt, bien que certains aient eu quelque raison de le redouter un peu. Sous son pseudonyme, à la fois élégant et sagace, Pertinax restera dans l'histoire du journalisme français une très grande figure." (Geneviève Tabouis, Le Monde, 1974) — André Géraud (1882-1974), tout d'abord correspondant de l'Écho de Paris, est simultanément, à partir de 1911, rédacteur diplomatique à la Pall Mall Gazette, puis au Daily Telegraph. C'est en 1917 que, chargé de la rubrique de la politique étrangère à l'Écho de Paris, il signe ses articles du pseudonyme de Pertinax. En mars 1938, il devient rédacteur en cher de l'Europe nouvelle, hebdomadaire de politique étrangère. De juillet 1940 à novembre 1945, il réside à New-York et à Washington, ses articles étant distribués notamment par l'Agence française indépendante, dont le siège était à Londres. Pertinax collabore également à Foreign Affairs, la revue américaine de politique étrangère. De retour en France, il publie régulièrement dans France-Soir des articles de politique étrangère. Pertinax est l'auteur de plusieurs livres dont le Partage de Rome, étude sur les traités de Latran, et les Fossoyeurs (1943), étude sur les événements qui menèrent la France au désastre de 1940.
Waterloo. “La fin d'un monde”.
Editions Haussmann, 1958, in-8°, 48 pp, 45 portraits, gravures et photos, index des noms, broché, bon état, envoi a.s.
L'élévation et la chute de l'empereur Maximilien. Intervention française au Mexique, 1861-1867.
P., Lib. internationale, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1868, in-8°, xx-372 pp, précédé d'une préface de Prévost-Paradol, pièces justificatives, reliure demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs pointillés soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), bon état
Le comte de Keratry, ayant démissionné de l'armée en 1865 où il avait été officier d'ordonnance de Bazaine et capitaine de la contre-guérilla du colonel Dupin chargé à ce titre de la répression des troupes de Juarez et de Diaz, évoque l'incohérence de l'empire de Maximilien et la duplicité de Morny et Jecker.
1814.
Perrin, 1888, in-8°, viii-647 pp, une carte dépliante hors texte in fine, broché, couv. défraîchie, intérieur propre, bon état. Edition originale
La campagne de France. — Janvier 1814. La Grande Armée, durement éprouvée par le revers de Leipzig le 19 octobre, doit abandonner le théâtre d'opérations allemand pour défendre son territoire national. Acculé et pourchassé par les Prussiens et Russes de Blücher, les Suédois de Bernadotte et les Autrichiens de Schwarzenberg, l'Empereur doit recomposer, à partir des débris de Leipzig, une armée capable de lui apporter la victoire finale. La campagne qu'il s'apprête à livrer sera son chef d'œuvre militaire. Accourant sur tous les fronts, il prend les armées coalisées à revers par des actions éclairs avec une justesse stupéfiante, si bien qu'aujourd'hui encore, la campagne de France est un cas d'école enseigné dans les académies militaires du monde entier. Publié pour la première fois en 1888, “1814” de Henry Houssaye (1848-1911) est un grand classique de l'histoire napoléonienne. Le style de l'auteur, à la fois littéraire et d'une redoutable précision, nous emporte au cœur de l'action, nous immerge dans les méandres politiques de cet épisode fondamental de l'Histoire de France.
1815. Waterloo.
Perrin, 1898, in-8°, (4)-512 pp, 2e édition, 3 cartes dépliantes hors texte in fine, broché, couv. lég. piquée, bon état
A Waterloo la conception stratégique de l'empereur est parfaite et Napoléon a toujours cette intelligence de la bataille qui émerveille. Mais après les premiers succès de Ligny contre les Prussiens et des "Quatre bras" contre les Anglais, les erreurs d'exécution s'enchaînent les unes après les autres : retards dans l'acheminement des troupes, mauvais déploiement de l'infanterie française du général comte d'Erlon et de Reille, mauvais choix de départ pour une partie de la cavalerie française qui n'a pas la place voulue pour se déployer et charger, retards dans les attaques que dirige Ney qui ne saisit pas toutes les opportunités, mauvaise direction suivie par Grouchy qui refuse d'écouter ses généraux qui lui conseillent de "marcher au canon". Napoléon n'a plus auprès de lui Berthier, le génial logisticien remplacé par Soult, dont ce n'est pas la fonction, et ses lieutenants ne savent plus anticiper sa pensée. L'empereur doit tenir le rôle de "sergent de bataille" pour suppléer à leurs méprises, à leurs oublis et à leurs défauts. La déroute est au bout de la journée. Le 18 juin 1815. La défaite tient aussi à la valeur de l'ennemi : ténacité de l'infanterie anglaise, obstination de Blücher qui, vaincu la veille à Ligny et qu'une charge de la cavalerie française a désarçonné à plus de 70 ans, remonte en selle et rejoint Wellington pour l'aider avec ce qui lui reste de troupes. A Sainte-Hélène, Napoléon, regrettant d'avoir refusé à Murat de rejoindre l'armée, dira : "A Waterloo, Murat nous eût valu peut-être la victoire".
1815. La seconde abdication – La Terreur blanche.
Perrin, 1905, in-8°, 602 pp, un portrait gravé de l'auteur en frontispice, broché, couv. lég. salie, bon état. Edition originale
Edition originale. — Le “1815” de Henry Houssaye est un ouvrage inouï où l’on suit, au jour le jour, parfois même d’heure en heure, le déroulement haletant des événements. Par son style alerte, sa précision éclairante du détail, sa minutie, son souffle dans l’évocation, sa documentation faramineuse et toujours édifiante, “1815” donne la fascinante impression de remonter deux siècles de temps et d’être immergé au coeur de l’Histoire aux instants décisifs et précis durant lesquels elle se déroule le plus intensément. C’est certainement un des plus brillants, des plus complets et des plus compréhensibles ouvrages sur la chute du Premier Empire et la réaction royaliste (la Terreur blanche) qui s’ensuivit. L'ouvrage s'appuie sur la quasi-totalité des sources alors disponibles et comporte un appareil critique extrêmement abondant. (Davois II, 98)
Gros, ses amis et ses élèves.
P., Floury, 1936, gr. in-8°, 23 pp, avec 70 reproductions dont deux en couleurs, 65 planches hors texte, texte explicatif plus index, broché, couv. illustrée, mque un coin du 2e plat de couv., bon état
Catalogue de l'exposition organisée au Petit-Palais à Paris de mai à juillet 1936. Les peintures et portraits de l'époque napoléonienne d'Antoine-Jean Gros, dit Baron Gros (1771-1835), l’un des plus célèbres élèves du peintre Jacques-Louis David, et de ses amis et élèves.
Paysages et images de l'Iliade.
Les Belles Lettres, 1945, gr. in-8°, 191 pp, 204 illustrations (dont une en dépliant), 3 cartes hors texte, broché, couv. rempliée, bon état (Coll. Les Textes grecs illustrés par les documents)
"Dans son livre, M. Béquignon a voulu illustrer « l'Iliade par des paysages, par des documents directs empruntés aux fouilles minoennes ou mycéniennes, par des documents indirects, plastiques ou céramiques. » II nous invite par l'image à une randonnée à travers la Grèce homérique dans toutes les régions citées par l'Iliade, sans oublier l'Olympe, séjour des dieux, puis en Troade. La seconde partie traite, des récits et coutumes de l'Iliade. Divisée en trois chapitres : 1) Avant l'Iliade, 2) Les dieux et les héros, 3) Épisodes et combats homériques, elle offre un choix très varié où une place privilégiée a été faite aux documents les plus anciens, à ceux des riches collections du Louvre et de la Bibliothèque Nationale que l'auteur pouvait utiliser facilement. Trois cartes sont annexées à l'ouvrage, l'une de la Grèce la deuxième de la plaine de Troie et la troisième de l'Asie antérieure. Le livre se termine par un Index des passages cités dans le commentaire des planches et par une Table des matières. C'est un manuel agréable à consulter et à utiliser pour illustrer un cours sur l'Iliade." (Alice Leroy-Molinghen, L'Antiquité Classique, 1947)
Napoléon au Chat Noir : L'Epopée vue par Caran d'Ache.
Adam Biro, Musée de l'Armée, 1999, pt in-4° carré (21,1 x 24), 143 pp, nombreuses reproductions en noir et en couleurs, broché, couv. illustrée, bon état
En 1886, le dessinateur Caran d'Ache crée pour le théâtre d'ombres un spectacle relatant l'aventure napoléonienne, “L'Epopée”. D'une maîtrise technique et formelle exceptionnelle, accompagnée d'un commentaire assez libre et de musique, la pièce d'ombres rencontra un vif succès au cabaret anti-conformiste du Chat Noir. Autour du chef-d'œuvre de Caran d'Ache, ce livre retrace l'histoire des cabarets montmartrois de la fin du XIXe siècle, du théâtre d'ombres, du mythe napoléonien et des répercussions qu'il eut dans l'art populaire et la littérature. L'ensemble des plaques de zinc y est présenté accompagné d'une récréation du boniment de l'époque. — Ouvrage publié à l'occasion de l'exposition "L'Epopée vue par Caran d'Ache – Napoléon au Chat Noir" organisée par le musée de l'Armée, à Paris, du 12 octobre 1999 au 16 janvier 2000.
Napoléon. Poëme en dix chants, par H.-L. Lorquet, élève de la première Ecole normale. Précédé d'une notice historique. Nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée par l'auteur.
P., Gaultier-Laguionie (maison Anselin), 1840, in-8°, xxxi-300 pp, broché, couv. papier bleu muette d'attente de l'époque, les 2 derniers feuillets lég. salis en marge, bon état
Cet hommage à Napoléon a longtemps été attribué à Joseph Bonaparte (et réédité sous son nom ! Par exemple : "Napoléon, poème historique en dix chants, par Joseph Bonaparte, frère aîné de l'Empereur ; précédé d'une notice sur l'enfance et la jeunesse du héros, suivi des Cendres de Napoléon, et de quelques autres poésies sur son exil et sur sa mort ; par Th. Villenave fils". Paris, A. Gardembas, 1840, in-8°, 240 pp). Il est en réalité l'œuvre de Hubert-Louis Lorquet, professeur à l'île Maurice qui le publia anonymement en 1822. — Dans le mois d'octobre de 1840, peu de mois après la réimpression de ce poème, parut dans l'Estafette, un article qui fut reproduit, en septembre 1841, dans le Cernéen, journal anglais-français qui parait à l'île Maurice. Cet article contenant l'historique de la publication de ce poème et de ses réimpressions, nous le reproduisons ici : « Le Roi couvert des dépouilles du poète. – Ce ne sont pas ordinairement des dépouilles poétiques qu'ambitionnent les rois, et on leur voit voler plus habituellement des provinces que des vers : il est vrai qu'il s'agit, dans le cas actuel, non d'un roi régnant, mais d'un ex-roi, et à. défaut d'autre couronne, celle du poète peut, à la rigueur consoler des grandeurs déchues. Cet ex-roi n'est autre que Joseph Bonaparte, qui fut successivement roi de Naples, et de toutes les Espagnes. Nous dirons toutefois, pour la justification du roi, de l'empereur, du comte, ou tout simplement de M. Joseph Bonaparte, qu'il n'a jamais dit lui-même qu'il fût l'auteur et le propriétaire des vers en question, mais seulement qu’il l’a laissé dire, et cela pendant assez longtemps, pour qu'il y eût en sa faveur prescription ; les vers sont intitulés : « Napoléon, poëme historique en dix chants ». Il vient d'en paraître une nouvelle édition, et voici quelques extraits de la préface qu'y a jointe M. Th. Villenave, fils : « Napoléon, poëme en dix chants, par un de ses frères ! Voilà un livre appelé à un grand succès, à un long retentissement. Ce poëme a paru en 1823, à Philadelphie, sous le voile de l’anonyme ; mais il est généralement attribué « au prince .Joseph, ancien roi de Naples et d Espagne, frère aîné de l’empereur, et aujourd'hui comte de Survilliers. Ce prince, instruit à l'école du malheur, cultive loin de la terre de France, dans les pénibles loisirs de l’exil, les lettres et la poésie, ces deux grandes consolatrices dans les vicissitudes humaines ». Le poëme de Napoléon est à peu près inconnu en France ; quelques personnes en possèdent un exemplaire, qu'elles gardent précieusement. L'une d'elles, M Roosmalen, habile professeur de diction, reçut autrefois, de Philadelphie, ce poëme sous le couvert du général Bernard, alors fixé en Amérique et lié avec le prince. Cet ouvrage fut envoyé comme un souvenir précieux d'amitié, et comme étant l’œuvre du comte de Survilliers. L’exemplaire, que j'ai entre les mains, est venu aussi de Philadelphie, et a été envoyé à un de mes amis, au nom de l'ancien roi d'Espagne. Ce poëme, traduit en vers italiens, par Petroni, a paru à Londres en 1834, 2 vol. in-8°, avec le texte français en regard. D'autres indices, d'autres informations, d’autres faits, viennent corroborer encore cette opinion accréditée, et le doute n’est plus permis. Le poëme est sans signature ; mais tout autre que l'ex-roi Joseph l'aurait signé. Il renferme trop de beautés pour que son illustre auteur demeure plus longtemps ignoré ; il est temps de soulever le voile qui le couvre, et de rendre à César ce qui appartient à César ». C’est précisément ce que nous allons faire. L'auteur réel du poëme est l'ami intime d'un de nos compatriotes, capitaine de port, à Brest, et depuis longtemps il nous l'avait fait connaître. Voici quelques détails sur cet auteur : M. Lorquet, qui a l'honneur de voir depuis vingt ans, son œuvre attribuée à une plume royale, et qui, croyons-nous, se serait assez volontiers privé de cet honneur. Lorquet (Hubert-Louis) est né le 19 décembre 1768, en Argonne. Après avoir fait ses études à l’Université de Reims, il vit arriver la Révolution, et loin de chercher à se produire au milieu des factions à travers lesquelles la médiocrité même, pour peu qu'elle fût audacieuse, pouvait si aisément se faire jour à cette époque, il se tint à l'écart et dans une obscurité profonde jusqu'à la fin du règne de la Terreur. Il fut alors nommé par le département de l’Yonne, élève de la première Ecole Normale établie à Paris après la mort de Robespierre. Il fut ensuite maître de pension pendant huit ans, à Gien, département du Loiret. C'est de là qu'il partit, pendant la courte paix d'Amiens, pour l'Ile-de-France, où il arriva en février 1803, et où il a toujours résidé depuis. Admis peu de temps après son débarquement comme professeur de latin au Collège colonial, qui prit successivement les noms d'Ecole centrale et de Lycée sous les Français, il fut continué dans les mêmes fonctions au Collège Royal, sous les Anglais. Il y composa son ouvrage et le publia à Maurice, presque aussitôt qu'on y eut appris la mort du héros. Il le donna sous le voile de l'anonyme et sous les rubriques de Philadelphie, G. Tell, parce que la censure a toujours existé à Maurice, et qu'il n'avait pu obtenir la permission de faire imprimer sur les lieux. Le poëme parut, et il faut rendre aux Anglais la justice de dire qu'ils ne semblaient nullement disposés à rechercher ni à inquiéter l'auteur, quoiqu’ils le connussent parfaitement, car le manuscrit avait couru partout avant l'impression, et il s'était ouvert une souscription qui avait été rapidement couverte de nombreuses signatures, parmi lesquelles se trouvaient celles de toutes les personnes les plus notables de la colonie, et même beaucoup de signatures anglaises. Pendant plusieurs jours, l'autorité demeura muette, et l'on pourrait dire bienveillante ; mais les passions étant alors dans toute leur violence, l'auteur fut dénoncé à la commission d'instruction publique. Le président de la commission, le colonel Barry, à qui la dénonciation fut d'abord remise, la garda plusieurs jours avant de la communiquer à ses collègues réunis. La commission fut convoquée, la pièce fut mise sous ses yeux, et l'auteur mandé devant elle. Dès la première question, il avoua franchement la vérité, et déclara même que, s’il avait gardé l'anonyme, c'était bien moins par crainte personnelle, que par déférence et ménagement pour quelques personnes d'une circonspection trop timide, qui craignaient de voir tomber sur le collège la désapprobation du gouvernement anglais. La commission fit son rapport au gouverneur, M. Farquhar, homme doux et ami des lettres, mais qui, tremblant de se compromettre auprès de la Métropole, en ne sévissant pas, sacrifia l'auteur à sa propre tranquillité, et le renvoya du collège. Il y eut même une enquête judiciaire, à l'effet de constater si l'ouvrage avait été imprimé à Maurice, ce qui exposait les imprimeurs et l'auteur à payer 500 piastres d’amende ; mais, grâce au juge d'instruction, M. C, qui trouvait cette persécution aussi injuste que ridicule, l’enquête n’eut aucune suite, et l'auteur ne fut pas même obligé de comparaître. La mesure de rigueur prise contre lui, loin d'obtenir l'approbation du public, le mit tout entier dans ses intérêts, et le triomphe du dénonciateur fut accompagné d'une si cruelle amertume, que le dénoncé se crut trop vengé d'un homme qu'il jugeait plus faible que méchant, et chercha lui-même à adoucir la sévérité de l'opinion. On lui témoigna par suite, et à plusieurs reprises, le désir de le revoir au collège, où il peut dire sans forfanterie qu'il était aimé et estimé, mais il ne voulut pas y rentrer. Un exemplaire du poëme, peu de temps après sa publication, fut envoyé par M, Bickam, consul américain, au prince Joseph, qui en fit faire une belle édition, à Philadelphie, chez Palmer. Dès que l'auteur en eut connaissance, il adressa par le conseil de ses amis, et de M. Bickam lui-même, une dédicace au prince, avec des corrections et additions à faire à l'ouvrage. Cet envoi fut répété plusieurs fois et toujours sans succès. Le poëme fut ensuite réimprimé deux fois à Bruxelles, chez Demat, puis à Paris, à Londres, etc. (et récemment encore avec une excellente traduction en vers italiens), sans que jamais l'auteur, malgré ses efforts réitérés, ait pu parvenir jusqu’à présent à se faire reconnaître. Aujourd'hui enfin, cette propriété qui est constatée par les journaux de l'époque et par des documents aussi certains qu'on peut le désirer, va cesser d'être attribuée à l'usurpateur poétique qui, si longtemps, a indûment gardé sur sa tête la couronne d'un autre. M. G.... a menacé le dernier éditeur de le poursuivre au nom de M. Lorquet, et il vient d'écrire à M. J. Bonaparte, pour l'inviter à une loyale et solennelle restitution en faveur du propriétaire légitime. Ce long et royal quiproquo touche donc à sa fin. Un journal de Brest, L’Armoricain, du 20 janvier, contient la lettre suivante du secrétaire de M. le Comte de Survilliers : "Lutterworth, 5 janvier 1841. Monsieur, M. le Comte de Survilliers a reçu votre lettre du 3 octobre 1840. Il me charge de vous répondre qu'il a eu connaissance du poëme en dix chants. Napoléon, par M. Lorquet, dont vous faites mention ; mais que jamais il n'a eu l'intention ni même l'idée de se faire passer pour l'auteur de cet ouvrage. Ayant déjà, en plusieurs occasions, démenti cette assertion, il apprend avec regret qu'on persiste à lui en attribuer une nouvelle édition au détriment de l'auteur ; il désire, comme vous, Monsieur, que cette erreur soit rectifiée, et, à cet effet, vous pouvez au besoin cous servir de cette lettre. J'ai l'honneur, etc .. L. Maillard, Secrétaire de M. le Comte de Survilliers". » (Quérard, surpercheries littéraires dévoilées, Tome I, A-D, p. 141-144) (Davois, Bibliographie napoléonienne française jusqu'en 1908, tome I, A-E, p. 99-101, 1909)
Les Chemins de l'aube.
Editions Ampelos, 2022, pt in-8°, 111 pp, fac-similé d'une lettre d'Elie Wiesel, broché, couv. illustrée, bon état
En 1985, Elie Wiesel écrivait à Sylvain Vergara : "J'ai lu votre manuscrit, je le trouve bouleversant, vibrant de vérité – il faut le publier". 37 ans plus tard (et 30 ans après la mort de Sylvain Vergara), ce texte est retrouvé et enfin publié. Seul un extrait en avait paru en 1964 dans la revue “Esprit”10. Arrêté en octobre 1943 comme résistant, Sylvain Vergara, âgé de 18 ans, est emprisonné à Fresnes, torturé puis déporté “Nacht und Nebel” en février 1944. Il est l'un des plus jeunes internés non-juifs de Buchenwald dont il devait être libéré le 11 avril 1945. Marqué à vie par cette épreuve, il n'a rien écrit d'autre que ce témoignage, rédigé au tout début des années 1960 alors qu'il désespérait de faire entendre sa voix. Ce texte évoquera probablement à bien des lecteurs “La Nuit” de Wiesel ou “Si c'est un homme” de Primo Levi.
Uniformes napoléoniens.
Musée de l'Armée, Bibliothèque de l'Image, 2001, in-4°, 92 pp, préface de Frédéric Lacaille, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
Des lointaines steppes de Russie où il s'était imprudemment aventuré, Napoléon envoya l'ordre à Paris en 1812 d'étudier de nouveaux uniformes pour la Grande Armée dont on espérait un retour victorieux, et voulait remettre à neuf les parements usés par tant de campagnes : c'est le colonel Bardin qui en fut chargé. Bardin se mit promptement au travail et commença par choisir, en la personne du peintre Carle Vernet, le collaborateur qui devait dessiner les nouveaux costumes. Napoléon revint des steppes, seul, porteur d'une tragédie inattendue : la Grande Armée s'était évanouie dans les neiges. Les élégants uniformes peints par Vernet ne furent réalisés qu'en partie pour habiller les conscrits de 1813. Les planches d'uniformes reproduites ici sont extraites d'un recueil de deux cent quarante cinq aquarelles originales peintes par Carle Vernet. La qualité du dessin et de l'aquarelle, la fraîcheur des couleurs, parfaitement conservées en font la plus belle source de documentation sur l'uniforme du premier empire.
Nos Parlementaires.
P., Henry Goulet, 1925, pt in-8°, 316 pp, broché, couv. illustrée (lég. salie), état correct. Peu courant
Réunion de 100 portraits de deux à cinq pages chacun de députés de l'époque : Louis Barthou, Léon Blum, Paul-Boncour, Georges Bonnet, Aristide Briand, Marcel Cachin, Joseph Caillaux, Compère-Morel, Clemenceau, Daladier, Léon Daudet, Paul Doumer, Gaston Doumergue, Edouard Herriot, Henry de Jouvenel, Pierre Laval, l'abbé Lemire, Le Trocquer, Louis Loucheur, André Maginot, Louis Malvy, Georges Mandel, Jules Méline, A. de Monzie, Painlevé, Raymond Poincaré, Maurice Sarraut, André Tardieu, Albert Thomas, Alexandre Varenne, Maurice Violette, etc., etc. Naguère, Louis Damon intéressait nombre de lecteurs en brossant savamment le portrait des ministres et des ministrables.
Manuel d'art musulman. I. L'Architecture.
P., Alphonse Picard, 1907, fort in-8°, xxiii-594 pp, 420 photos et plans dans le texte et à pleine page, biblio, chronologie, table alphabétique des matières, table générale, reliure pleine percaline gris-clair, dos lisse avec titres dorés (rel. de l'époque), reliure lég. salie, bon état
Tome I seul (sur 2). Le second volume, écrit par Gaston Migeon est consacré aux « arts plastiques et industriels ». C'est le premier manuel français consacré à l'art d'Islam qui fait réellement référence. — "Ce manuel est la première étude d'en semble qui ait paru sur l'art musulman, du moins dans notre langue. Dans le premier volume, M. Saladin étudie l'architecture. Il la considère d'abord en elle-même dans ses éléments essentiels, puis dans les différentes écoles où ses caractères généraux se sont diversifiés : l'école syro-égyptien ne, inspiratrice des monuments de l'Egypte, de la Syrie et de l'Arabie ; l'école du Moghreb, embrassant dans son vaste domaine la Tunisie, l'Algérie, le Maroc, l'Espagne et la Sicile ; l'école persane, créatrice des chefs-d'œuvre de la Perse, de la Mésopotamie et du Turkestan ; l'école ottomane de Turquie d'Europe et d'Asie Mineure ; enfin l'école indoue avec ses floraisons variées qui s'épanouirent dans l'Inde, la Chine et l'Extrême-Orient. L'auteur, qui est architecte et membre de la Commission archéologique de l'Afrique du Nord, constate avec raison que la civilisation musulmane est avant tout une civilisation arabe qui s'est inspirée des modèles grecs, persans, syriens, égyptiens, espagnols et indous. (...) Tous les spécialistes que passionnent les questions d'art trouveront condensées dans ces deux volumes les réponses aux divers problèmes que l'on peut se poser au sujet de l'art musulman. Les 420 figures du premier volume, toutes très soignées, contribuent en même temps que la nouveauté du sujet et la largeur de vues dans laquelle a été conçu le manuel, à en rendre la lecture très attrayante." (E. Montmasson, Revue des études byzantines)
Le Socialisme intégral. Première partie : Histoire des théories et tendances générales. 2e partie : Des réformes possibles et des moyens pratiques.
P., Félix Alcan et Librairie de la « Revue Socialiste », 1891, 2 vol. gr. in-8°, 469 et 462 pp, 2e édition revue et complétée, un portrait photographique de l'auteur en frontispice du 1er volume, reliures demi-chagrin acajou, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et tomaisons dorés, têtes doréesè (rel. de l'époque), papier lég. jauni comme toujours, le tome II est en bon état, mais la reliure du tome I est très abîmée (mque de cuir au bas du 1er plat et du dos)
Théoricien d'un socialisme démocratique, Benoît Malon (1841-1893) achève peu avant sa mort son grand ouvrage, “Le Socialisme intégral”. En 900 pages, Benoît Malon nous offre à la fois une synthèse de l’histoire humaine, lente montée vers le socialisme, et la description de moyens concrets pour réaliser le socialisme. Quel socialisme ? Un socialisme intégral : intégral dans sa finalité, la plénitude de l’épanouissement de l’homme ; intégral dans son moteur, l’affrontement économique dans les rapports de production, mais aussi l’aspiration des hommes à la fraternité ; intégral parce qu’il donne sens à la totalité de l’histoire humaine. Appuyé sur les apports de Marx, Benoît Malon complète le marxisme en enracinant le projet socialiste dans le déploiement de la liberté et de la conscience marchant vers une complète humanisation. Sa phénoménologie de l’histoire articule en permanence luttes sociales et mouvement des idées exprimées par ceux que nous appellerions aujourd’hui les intellectuels. L’histoire humaine apparaît comme l’évolution d’un système complexe, régi par une loi principale interne au système, la réalisation progressive de la « protestation communiste » présente dès l’origine. À travers la description de moyens concrets pour construire ce socialisme, se dessine un projet de société solidaire, dans laquelle l’organisation économique libère l’initiative individuelle en même temps qu’elle en tempère les excès. L’organisation du système démocratique permet d’échapper à la fausse alternative entre démocratie représentative et démocratie participative. Dans nombre de domaines, statut des femmes, internationalisme, écologie, intercommunalité, traitement des crises économiques, etc., Benoît Malon trace des orientations qui ont un siècle d’avance. Benoît Malon a fondé et dirigé “La Revue socialiste” de 1885 à sa mort en 1893 (où une partie des textes du livre a été prépubliée). Le passé de Benoît Malon, – il a été membre de l'Internationale et de la Commune – son absence d'ambition partisane et son goût de la synthèse lui ont permis de faire de sa revue un véritable laboratoire d'idées, un lieu d'échanges ouvert à tous, avec une dimension européenne. À une époque où s'affirme la Troisième République, la “Revue socialiste” participe à l'élaboration d'un socialisme français qui se construit, malgré ses divisions, entre révolution et réformisme, tradition républicaine classique et souvenir assumé de la Commune, souci d'autonomie des pouvoirs et attachement aux services publics.
Faut-il autoriser les Congrégations ? Les Frères des Écoles chrétiennes, les Pères Blancs, les Missionnaires africains de Lyon, les Missionnaires du Levant, les Franciscains.
Plon-Nourrit et Cie, 1924, in-12, xiv-292 pp, reliure demi-maroquin carmin, dos lisse, titres dorés, couvertures et dos conservés, bon état. Edition originale sur papier courant
"La commission des Affaires Étrangères avait chargé Barrés, en 1922, de rédiger des rapports sur plusieurs projets de loi tendant à autoriser cinq congrégations : la société des missionnaires du Levant, la société des missions africaines de Lyon, la congrégation des Fransciscains français pour les missions à l'étranger, les Pères blancs et les frères des écoles chrétiennes. Ce sont ces rapports qui paraissent sous le titre : Faut-il autoriser les Congrégations ? Le livre de Barrés constitue une sorte d'histoire des missions au XXe siècle. Il établit avec clarté et impartialité le bilan des œuvres françaises à l'étranger. Quelques conclusions se dégagent qu'il convient de mettre en évidence. Tout d'abord l'application de la loi du 7 juillet 1904, concernant les congrégations, a eu ce résultat de tarir les vocations religieuses. En dix-huit ans la moyenne des novices entrés dans deux noviciats des frères des écoles chrétiennes a été de 8 ! De 1911 à 1920, les missionnaires africains de Lyon font 193 recrues, au lieu de 215 en 1890-1900, etc. La guerre ayant achevé de dépeupler les congrégations de sujets français, un fait se constate : le nombre des religieux étrangers augmente dans des proportions impressionnantes, de telle sorte que des instituts, d'origine purement française, deviendront internationaux et que leurs chefs ne tarderont pas à être des étrangers. Puisque nous ne suffisons plus à la tâche, des nations, qui autrefois ne se souciaient que peu des missions, veulent actuellement recueillir notre héritage. Parmi elles l'Allemagne se place en tête, puis viennent l'Italie, l'Amérique, la Hollande. Rien, à ce point de vue, n'est plus significatif que ce qui se passe actuellement au Japon et en Chine. Peu à peu, des vicariats s'y créent à nos dépens faute d'ouvriers français. Ainsi se vérifie le mot d'un éminent missionnaire : « Nous sommes à une période d'épanouissement missionnaire au point de vue catholique et d'effondrement au point de vue français »." (G. Mollat, Revue des sciences religieuses, 1925)
Memento du bibliophile. Philobiblion. Guide alphabétique de l'édition et des arts graphiques.
P., Editions Eryx, 1958, in-8°, 211 pp, préface de Yves Gandon, 47 illustrations et fac-similés dans le texte, à pleine page, et sur 32 pl. hors texte, biblio, reliure pleine toile grège de l'éditeur, dos lisse avec pièce de titre basane carmin, couv. et dos conservés, emboîtage toilé, bon état. Edition originale
Edition originale tirée à 2000 exemplaires numérotés. Un des 1800 ex. sur Sirène afnor (n° 228). L'auteur se propose de procurer aux amateurs comme aux libraires des notions précises sur l'histoire du livre, sur les techniques anciennes et modernes, afin de permettre à chacun de mieux goûter les joies de la bibliophilie. Il nous donne un glossaire de l'édition et des arts graphiques, contenant aussi des notices biographiques sommaires sur les plus célèbres imprimeurs et quelques articles un peu plus étendus sous les rubriques : Bibliothèque et Histoire du livre. Ce volume est imprimé avec beaucoup de soin et de goût et est orné de planches qui reproduisent des pages de livres et des reliures de diverses époques.
Les mondialisations, des années 1880 au milieu des années 1930.
P., Editions Atlande, 2023, fort in-12, 862 pp, 4 cartes, chronologie, biblio, glossaire, index, broché, bon état (Coll. Clefs concours Histoire contemporaine)
Le vieux Tibet face à la Chine nouvelle.
Plon, 1981, in-8°, 205 pp, une carte sur double page, annexes, broché, couv. illustrée, bon état
"Le vieux Tibet regarde la plus vieille Chine, celle que nous qualifions de « nouvelle » parce que nous discernons mal le passé profond dans lequel plongent les racines des événements dont elle est actuellement le théâtre. Le Tibet regarde, observe, il réfléchit peut-être, mais son attitude diffère passablement de celle que les Occidentaux lui prêtent."
Vie de Louis XIII. Nouvelle édition revue, augmentée et illustrée.
Grasset, 1944, fort pt in-8°, 580 pp, un portrait en frontispice et 23 pl. de gravures hors texte, une illustration dans le texte, reliure demi-basane mordorée à coins, dos à nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état
"Riche de multiples détails, précis et colorés, le livre de M. Vaunois constitue un beau portrait de Louis XIII. Il retiendra l'attention de tous ceux qui s'intéressent au renouveau spirituel du XVIIe siècle français." (Charles du Chesnay, Revue d'histoire de l'Église de France)
Histoire du cardinal de Granvelle, archevesque de Besançon, vice-roi de Naples, ministre de l'empereur Charles-Quint et de Philippe second, Roi d'Espagne.
Paris, Duchesne, 1761, in-12, (4)-615-(5) pp, un portrait gravé en frontispice, reliure veau fauve marbré, dos lisse à caissons fleuronnés dorés, pièce de titre basane fauve, filets dorés sur les coupes, tranches rouges (rel. de l'époque), coiffes arasées, bon état. Bel exemplaire très propre et exempt de rousseurs
Edition originale, ornée d’un joli portrait d’Antoine Perrenot, cardinal de Granvelle, gravé en taille-douce par Chenu d’après Garand. Au service de Charles-Quint puis de Philippe II, le Comtois Antoine Perrenot de Granvelle (1517-1586) fut l'artisan de la politique d'hégémonie européenne des Habsbourg : alliance avec l'Angleterre et mariage anglais, traité de Cateau-Cambrésis, unité religieuse... L’auteur Luc Courchetet d'Esnans (1695-1776) était natif de Besançon.
Mémoires d'Espoir. Le Renouveau (1958-1962). L'Effort (1962...). Suivies d'un choix d'Allocutions et messages sur la IVe et la Ve Républiques (1946-1969).
Omnibus-Plon, 1994, fort in-8°, 1163 pp, avant-propos et choix des textes par Philippe de Gaulle, broché, couv. illustrée, bon état
Les réflexions stratégiques et philosophiques de Charles de Gaulle, de 1958 à 1962. Au mois de mai 1958, à la veille d'un déchirement désastreux de la nation et devant l'anéantissement du système prétendument responsable, de Gaulle, n'ayant pour moyen que sa légitimité, doit prendre en charge le destin... De même que le général de Gaulle avait écrit un compte rendu complet de son action entre 1940 et 1946 dans ses “Mémoires de guerre”, les “Mémoires d'espoir” devaient comprendre trois volumes couvrant son retour aux affaires politiques en 1958 : “Le Renouveau 1958-1962” ; “L'Effort 1962-1965” ; “Le Terme 1966-1969”. La mort en a interrompu la rédaction, alors que le Général venait d'achever les deux premiers chapitres du tome II. Avec les conférences de presse, allocutions, discours et messages sélectionnés ici par son fils, l'amiral Philippe de Gaulle, on dispose néanmoins d'un ensemble cohérent et explicite permettant de connaître les conceptions qu'avait le Général des problèmes institutionnels, politiques et conjoncturels de l'époque où il a dirigé la France et d'en extraire à sa source l'esprit même de la Ve République.
Abrégé de l'Histoire ecclésiastique. Contenant les événemens considérables de chaque siècle, avec des réflexions. Tome huitième. Nouvelle édition revue & corrigée.
Cologne, Aux dépens de la Compagnie, 1755, in-12, xxxvi-756 pp, reliure veau fauve marbré, dos à 5 nerfs pointillés et caissons fleuronnés dorés, pièce de titre maroquin carmin, filets dorés sur les coupes (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire très propre et exempt de rousseurs
Tome VIII seul (sur 13) qui renferme les 12 premiers articles du seizième siècle. — "L’Histoire ecclésiastique" fut un véritable best-seller dû à la plume de Claude Fleury (1640-1723), fameux précepteur du duc de Bourgogne que Madame de Sévigné admirait. Le premier volume fut publié à l’automne 1690. Les dix-neuf suivants parurent avec régularité jusqu’en 1720. Fleury mourut le 14 juillet 1723, frappé d’apoplexie : il avait couvert la période allant de l'établissement du christianisme jusqu’à l'année 1414 et la réunion du Concile de Constance. La poursuite de la publication, à partir de 1726, fut prise en charge par l’oratorien Jean-Claude Fabre (1668-1753), avec l’aide de son ancien confrère Claude-Pierre Goujet (1697-1767). Seize volumes parurent encore par leurs soins à partir de 1726 jusqu’en 1738, mais les deux derniers furent saisis et Fabre sommé de renoncer à la publication des suivants. Pour cette raison, l’Histoire ecclésiastique ne fut pas poursuivie au-delà de l'année 1594. Cette "Histoire ecclésiastique" était regardée par Voltaire comme la meilleure histoire de l’Église connue. À partir de 1748 fut publié cet "Abrégé de l’Histoire ecclésiastique" (Cologne-Paris, Aux dépens de la Compagnie, 13 volumes), rédigé par un protégé de Mgr de Caylus, évêque d’Auxerre : il s’agissait de l’abbé Bonaventure Racine (1708-1755) que son jansénisme avait fait expulser de tous les collèges dans lesquels il avait tenté d’enseigner. La publication s’en poursuivit de manière posthume jusqu’en 1762, et l’abrégé assurait également la continuation de l’Histoire jusqu’au XVIIIe siècle.
Histoire de la procédure criminelle en France, et spécialement de la procédure inquisitoire, depuis le XIIIe siècle jusqu'à nos jours.
Hachette Livre BNF, s.d. (2012), gr. in-8°, xi-596 pp, broché, bon état. Ouvrage couronné par l'Académie des sciences morales et politiques
Réimpression de l'édition de 1882. — L'histoire de la procédure criminelle est inséparable de l'Histoire tout court, tant les événements qui en ont marqué les principales étapes se fondent dans ceux qui ont finalement eu raison des régimes politiques. De grandes pages leur sont ici consacrées et le traduisent avec pertinence. Elles sont l'expression, non seulement d'un savoir, mais aussi d'une élégance. D'un savoir, par la richesse d'une restitution à laquelle rien ne manque. D'une élégance, par la perfection d'un style finement maîtrisé, à la hauteur de ce que la langue française contient de subtilités et de nuances. L'historien y trouvera de quoi approfondir ses certitudes, le positiviste de quoi se situer dans un mouvement dont il est l'héritier direct, et l'amateur de beaux écrits de quoi renouer avec un genre de composition qui n'est plus Autant de qualités cumulées, mises à l'honneur hier par l'Académie des sciences morales et politiques, et qui ne peuvent aujourd'hui qu'inspirer respect et admiration. — "Cette Histoire de la procédure criminelle avait vu le jour afin de répondre à un concours pour un prix proposé par l'Académie des Sciences morales et politiques, qu'il remporta. Quoique cette Histoire eût été composée et rédigée rapidement en vue du concours académique, les références et les textes y sont notés avec abondance et précision, ce qui est remarquable (et utile) pour la procédure médiévale, car la partie moderne offrait des textes plus clairs. L'évolution complexe et parfois semi-obscure des procédures médiévales vers la procédure inquisitoire est décrite avec une intuition assez sûre, alors que l'auteur n'a pas eu le soutien des archives judiciaires méridionales, ni de celles du Parlement à l'exception des Olim, les unes et les autres encore peu connues ou insuffisamment exploitées de son temps. De là, des affirmation peut-être un peu trop rigides sur le duel judiciaire et sa fréquence. Cette rareté de l'appel aux archives, qui n'est évidemment pas imputable à Esmein, se manifestera de nouveau, lorsque l'auteur jugera la procédure des XVIIe-XVIIIe siècles, avec une sévérité trop empruntée aux écrits de Beccaria, de Voltaire et des « Lumières » sans la nuancer par des observations et des statistiques fondées sur l'étude des décisions des justices royales et d'abord celles des parlements. Esmein s'est tenu à l'analyse des textes et du déroulement des actes selon les grandes ordonnances royales de 1498, 1536, 1539 et 1670, étudiées avec exactitude et précision, sans omettre même de les comparer brièvement aux codifications européennes contemporaines de l'Allemagne, de l'Espagne, de l'Italie et des Pays-Bas. En résumé, un livre remarquable par son contenu, sa nouveauté, son style... " (André Laingui, Revue historique de droit français et étranger)
Virginie Déjazet, d'après ses papiers et sa correspondance. Vie de l'artiste, Déjazet et ses contemporains, Déjazet amoureuse.
P., Librairie illustrée, Mongrédien et Cie, s.d. (1904), in-12, 336 pp, avec en appendice la liste complète des rôles joués par Déjazet (p. 310-330), reliure demi-basane havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. illustrée conservée (les 2 plats) (rel. de l'époque), bon état
Henri VIII (1491-1547).
Payot, 1981, fort in-8°, 522 pp, traduit de l'anglais, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)
"M. Hackett ne pouvait guère trouver un meilleur sujet d'étude que la vie et le caractère, la politique et les amours du plus versatile et du plus despotique des souverains : Henri VIII. C'est à travers l'homme qu'il voit et qu'il peint son époque. Dans une longue entrée en scène, il nous présente trois potentats qui, pendant un tiers de siècle, vont ébranler le monde en se disputant l'hégémonie : Charles-Quint, François Ier, Henri VIII ; trois portraits en pied, au physique et au moral ; c'est autour de leur rivalité, de leurs accords intéressés, de leurs inimitiés, que le récit se développe en sept tableaux, le premier consacré à l'enfance du futur roi d'Angleterre, qui sera naturellement le héros de la pièce. Celle-ci sera à son tour divisée en six actes, chacun pour une de ses femmes couronnées. Disons tout de suite que M. Hackett s'est préparé à sa tâche par une étude pénétrante des documents contemporains. Le précieux recueil des “Letters and Papers” lui a fourni de solides matériaux pour une œuvre qui abonde en détails savoureux. Son récit est d'ailleurs d'une lecture divertissante ; le style est le plus souvent alerte, pittoresque, truculent. Il ne craint pas de raconter crûment certaines aventures scabreuses. Ses portraits sont vivants, tels celui de Catherine d'Aragon, qu'il plaint et qu'il admire, et celui de Thomas More, sans oublier le roi lui-même. Ses pages ne laisseront pas indifférents les gens de métier." (Ch. Bémont, Revue Historique, 1931) — Henry VIII hérita du trône alors qu’il avait à peine 11 ans. Il est certainement le roi le plus connu mais aussi le plus controversé d’Angleterre. Ses amours volages, et sa volonté d’être père d’un héritier mâle, le conduisit à épouser 6 femmes. Il divorça de sa première femme Catherine d’Aragon ce qui le conduisit à renier l'Eglise Catholique et à instaurer l’Eglise Reformée d’Angleterre. Les guerres de religion qui s'ensuivirent durèrent des siècles. Henry VIII était le père d’Elizabeth Ière, qui devint l’une des plus puissantes monarque d’Angleterre et aussi celle dont le règne dura la plus longtemps. Son fils, Edouard VI, né de Jane Seymour lui succéda. Le livre est composé de 8 chapitres, le premier sur l'enfance d'Henry VIII, 6 chapitres consacrés à chacune de ses femmes, le dernier sur le contexte politique de l'époque.
Septuaginta. Id est Vetus Testamentum graece iuxta LXX interpretes edidit Alfred Rahlfs. Duo volumina in uno. .
Stuttgart, Deutsche Bibelgesellschaft, 1979, fort pt in-8°, lxix-1184 et 941 pp, imprimé sur papier bible, reliure simili-cuir bleu de l'éditeur, très bon état
Volumen I : Leges et historiae. Volumen II : Libri poetici et prophetici. — La bible juive telle qu'elle a été traduite avant J.-C. avec les textes deutérocanoniques. La "Septuaginta" ou Bible des Septante, doit son nom aux 72 traducteurs alexandrins, qui ont traduit la Torah des Juifs en grec ancien, dont la connaissance est absolument indispensable. Cette édition grecque est parfaite, avec apparat critique en bas de page. Attention : il n'y que le texte grec dans ce volume, sans traduction moderne. Ce livre est réservé à des hellénistes qui veulent approfondir les Ecritures. — La Septante (LXX, latin : Septuaginta) est l'ensemble des plus anciennes traductions de l'intégralité de la Bible hébraïque d'alors en grec de la koinè aux IIIe et IIe siècles av. J.-C. Cette collection de traductions tire son nom du récit légendaire rapportant la traduction du Pentateuque au IIIe siècle av. J.-C. à Alexandrie. Selon une tradition rapportée dans la Lettre d'Aristée (IIe siècle av. J.-C.), la traduction de la Torah (les cinq premiers livres) aurait été réalisée par 72 (septante-deux, six pour chacune des douze tribus d'Israël) traducteurs à Alexandrie, vers 270 av. J.-C., à la demande de Ptolémée II, d'où le nom de Septante. Selon Philon d'Alexandrie, ces 72 érudits auraient chacun traduit séparément l'intégralité de leur texte et, au moment de comparer leurs travaux, auraient constaté avec émerveillement que les 72 traductions étaient toutes identiques.
Les Mazarinettes ou les sept nièces de Mazarin.
Editions de Minuit, 1976, in-8°, 147 pp, broché, couv. illustrée, bon état
De ses deux sœurs italiennes, le cardinal Jules Mazarin eut sept nièces, qui devinrent vite célèbres : Anne-Marie et Laura Martinozzi, Vittoria, Olympe, Marie, Hortense et Marianne Mancini. Invitées, encore enfants, à venir vivre en France, elles s'adaptèrent d'autant mieux à leur nouvelle patrie que trois d'entre elles furent élevées au Palais-Royal, avec le futur Louis XIV, partageant ses jeux et certaines de ses études. Quand elles en eurent l'âge, le cardinal tint à leur faire contracter des mariages qui puissent servir autant les intérêts de la France que ceux de la famille Mazarin. Il y réussit si bien, que ces jeunes femmes de condition honorable mais modeste, n'allaient pas tarder à participer aux fastes de l'Histoire de France et d'Europe. Apparentées aux plus grandes familles, aux Condé, aux Savoie-Carignan, aux Richelieu, aux Colonna, aux Bouillon, aux Turenne, les sept Mazarinettes, comme les appelaient les Parisiens, eurent maints descendants illustres, à commencer par les derniers Stuart. Mais ce qu'on retiendra surtout de ces existences hautes en couleurs et riches d'anecdotes piquantes, comme des portraits qu'en ont tracé le duc de Saint-Simon ou Mme de Sévigné, c'est l'extraordinaire liberté d'allure et de pensée dont surent faire preuve, au sein d'une Cour assez compassée, ces sept petites Italiennes non dépourvues d'esprit, et dont l'une d'elles au moins fut à deux doigts de devenir reine de France.
Mémoires de la duchesse d'Abrantès, avec une introduction de Georges Girard.
À la Cité des Livres, 1928-1931, 7 vol. in-8°, xvii-308, 337, xx-329, 324, 309, 305 et vii-308 pp, brochés, bon état. Exemplaires numérotés sur Vélin du Marais
Complet de tout ce qui est paru : I. Souvenirs historiques sur la Révolution et le Directoire (2 volumes) – II. Souvenirs historiques sur le Consulat (4 volumes) – III. Souvenirs historiques sur l'Empire (1 volume). — "Célèbres mémoires qui doivent beaucoup à Balzac et dont Chateaubriand, Victor Hugo et Alexandre Dumas firent grand cas. C'est dire le prestige de ces souvenirs riches en anecdotes curieuses et en portraits piquants. Le succès fut considérable. Il convient toutefois de n'utiliser qu'avec précaution ce témoignage de la duchesse d'Abrantès que Théophile Gautier a surnommé, non sans raison, la duchesse d'Abracadabrantès. La très bonne édition de La Cité des Livres est malheureusement inachevée et s'arrête aux premières années de l'Empire (7 vol. parus)." (Tulard, 5)
La Civilisation de l'Empire Inca. Un Etat totalitaire du passé.
Payot, 1957, in-8°, 270 pp, traduit de l'anglais, qqs illustrations dans le texte, biblio, notes, broché, couv. illustrée, qqs rares soulignures crayon, bon état (Bibliothèque historique)
Après une présentation géographique du milieu, l'auteur brosse à grands traits l'histoire du Pérou, des origines à la conquête espagnole de 1532. Ensuite sont évoqués la vie urbaine à Cuzco, la vie rurale, l'organisation sociale et politique, la propriété, la législation sociale et criminelle, la justice, le mariage et l'éducation à l'apogée de l'empire. Un chapitre est consacré au problème de l'écriture inca : Karsten tente de prouver que les quipus, ou cordes nouées, constituaient non seulement un système de numérotation, mais également un système narratif. Il est pourtant difficile de croire que ces cordelettes nouées aient pu contenir « des lois et des règlements » et, à ma connaissance, les spécialistes actuels de la question ont généralement infirmé cette thèse. Enfin, les six derniers chapitres du livre traitent en une centaine de pages de la religion inca : les grands dieux, le culte du Soleil, la hiérarchie sacerdotale, les cultes mineurs, les sacrifices, l'exorcisme et la « confession », le culte des morts et des ancêtres. Cette dernière partie est la plus intéressante... (Robert Muchembled, Revue du Nord) — Compte tenu de son milieu géographique et de certaines influences extérieures, la civilisation inca doit être considérée essentiellement comme une création sud-américaine originale. Ses traits les plus caractéristiques, son organisation sociale, et son "communisme" agraire particuliers, de même que son fameux art céramique, ont leurs fondations dans les cultures de la basse Amérique du Sud. Mais l'organisation sociale que nous constatons dans l'Empire inca à l'époque de sa grande floraison doit être considérée comme un phénomène presque sans parallèle. On peut en effet se demander si dans l'histoire d'aucun peuple un ordre social "socialiste", voire "communiste", a jamais été réalisé avec autant de succès qu'ici. Un autre phénomène politique caractérise la civilisation inca : la forme théocratique du gouvernement, dont on ne trouve aucune analogie en Amérique du Sud (bien qu'on la rencontre chez les Aztèques d'Amérique centrale et chez les peuples de culture asiatique). Elle est étroitement associée avec la religion de l'Empire inca qui, partant de croyances animistes primitives, atteignit des formes plus évoluées, caractéristiques du polythéisme. Cette religion d'Etat, le culte du soleil, eut une énorme importance sociale et politique, que Rafael Karsten analyse à la fois en ethnologue, en sociologue et en historien des religions. Il s'interroge enfin sur le brusque effondrement de cet empire si bien organisé, face à un envahisseur espagnol numériquement très inférieur, mais prélude à d'autres effondrements, d'autres conquêtes et d'autres colonisations.
La Civilisation de l'Empire Inca. Un Etat totalitaire du passé.
Payot, 1957, in-8°, 270 pp, traduit de l'anglais, qqs illustrations dans le texte, biblio, notes, broché, couv. illustrée, qqs soulignures au feutre rouge sur 28 des 90 premières pages, bon état (Bibliothèque Historique)
Après une présentation géographique du milieu, l'auteur brosse à grands traits l'histoire du Pérou, des origines à la conquête espagnole de 1532. Ensuite sont évoqués la vie urbaine à Cuzco, la vie rurale, l'organisation sociale et politique, la propriété, la législation sociale et criminelle, la justice, le mariage et l'éducation à l'apogée de l'empire. Un chapitre est consacré au problème de l'écriture inca : Karsten tente de prouver que les quipus, ou cordes nouées, constituaient non seulement un système de numérotation, mais également un système narratif. Il est pourtant difficile de croire que ces cordelettes nouées aient pu contenir « des lois et des règlements » et, à ma connaissance, les spécialistes actuels de la question ont généralement infirmé cette thèse. Enfin, les six derniers chapitres du livre traitent en une centaine de pages de la religion inca : les grands dieux, le culte du Soleil, la hiérarchie sacerdotale, les cultes mineurs, les sacrifices, l'exorcisme et la « confession », le culte des morts et des ancêtres. Cette dernière partie est la plus intéressante... (Robert Muchembled, Revue du Nord) — Compte tenu de son milieu géographique et de certaines influences extérieures, la civilisation inca doit être considérée essentiellement comme une création sud-américaine originale. Ses traits les plus caractéristiques, son organisation sociale, et son "communisme" agraire particuliers, de même que son fameux art céramique, ont leurs fondations dans les cultures de la basse Amérique du Sud. Mais l'organisation sociale que nous constatons dans l'Empire inca à l'époque de sa grande floraison doit être considérée comme un phénomène presque sans parallèle. On peut en effet se demander si dans l'histoire d'aucun peuple un ordre social "socialiste", voire "communiste", a jamais été réalisé avec autant de succès qu'ici. Un autre phénomène politique caractérise la civilisation inca : la forme théocratique du gouvernement, dont on ne trouve aucune analogie en Amérique du Sud (bien qu'on la rencontre chez les Aztèques d'Amérique centrale et chez les peuples de culture asiatique). Elle est étroitement associée avec la religion de l'Empire inca qui, partant de croyances animistes primitives, atteignit des formes plus évoluées, caractéristiques du polythéisme. Cette religion d'Etat, le culte du soleil, eut une énorme importance sociale et politique, que Rafael Karsten analyse à la fois en ethnologue, en sociologue et en historien des religions. Il s'interroge enfin sur le brusque effondrement de cet empire si bien organisé, face à un envahisseur espagnol numériquement très inférieur, mais prélude à d'autres effondrements, d'autres conquêtes et d'autres colonisations.
Au Bon Marché, 1869-1920. Le consommateur apprivoisé.
Armand Colin, 1987, gr. in-8°, 239 pp, 16 pl. de gravures hors texte, notes, biblio, broché, couv. illustrée, trace d'humidité ancienne sur les derniers feuillets, bon état
Petite entreprise familiale à ses débuts, le Bon Marché devient, après un essor remarquable, le prototype du grand magasin moderne ; une importante affaire qui, à la veille de la guerre de 14-18, compte des milliers d’employés, disciplinés, policés, reflet d’une organisation impeccable, rationalisée au possible. Pour la première fois sont offerts en un même lieu, le luxe et le pas cher, le futile et l’indispensable avec des moyens nouveaux, des méthodes inédites comme la publicité ou la promotion. Le succès fait du Bon Marché la grande curiosité de Paris : on s’y précipite, les gens sont conquis et l’acte de consommer devient un plaisir. Le Bon Marché est le reflet d’une culture et d’un mode de vie bourgeois, l’instrument de conquête des classes moyennes ainsi que le symbole de la production et de la consommation de masse. Il témoigne d’une aventure économique réussie, au XIXe siècle, pour laquelle le maintien d’une situation familiale n’a pas été un obstacle et où le paternalisme a constitué la réponse aux tensions créées par la rationalisation et la division du travail. — "L'ouvrage de M.B. Miller, publié originellement aux USA en 1981, insiste sur l'étroite symbiose entre l'évolution du marché, la politique commerciale et la politique de gestion interne du grand magasin de la famille Boucicaut, dont E. Zola s'est inspiré pour écrire « Au bonheur des dames ». L'évolution du marché, c'est l'important accroissement de la clientèle potentielle qui découle de l'organisation, de l'abaissement des coûts de la production textile, du développement des moyens de transport qui acheminent facilement produits et clients. La politique commerciale, c'est la vente permettant une rotation rapide des stocks grâce à des prix fermes et bas d'articles de qualité correcte et de plus en plus diversifiés, la vente au comptant, l'entrée libre, l'acceptation des échanges, les périodes spécifiques – le blanc et les soldes – la publicité, la vente par correspondance, le contrôle et la domination sur les producteurs. 5...° Le livre de M.B. Miller est tout à fait passionnant et remet en cause bien des idées établies sur l'évolution des grandes organisations." (Pierre Dubois, Sociologie du travail, 1989)
Histoire de la sexualité.
Gallimard, 2004-2005, 3 vol. gr. in-12, 211, 339 et 334 pp, brochés, couv. illustrées, bon état (Coll. Tel)
I : La Volonté de savoir. II : L'Usage des plaisirs. III : Le Souci de soi. — 1. Nommé au Collège de France, Michel Foucault a entrepris, durant la fin des années soixante-dix, un cycle de cours consacré à la place de la sexualité dans la culture occidentale : l'Histoire de la sexualité, articulée en trois volumes (La volonté de savoir, L'usage des plaisirs et Le souci de soi). Il y prolonge les recherches entreprises avec L'archéologie du savoir et Surveiller et punir, mais en concentrant ses analyses sur la constellation de phénomènes que nous désignons par le "sexe" et la sexualité. L'axe de cette entreprise n'est pas de s'ériger contre une "répression" de la sexualité afin de la "libérer", mais de montrer comment la vie sexuelle a enclenché une volonté systématique de tout savoir sur le sexe qui s'est systématisée en une "science de la sexualité", laquelle, à son tour, ouvre la voie à une administration de la vie sexuelle sociale, de plus en plus présente dans notre existence. Foucault fait ainsi l'archéologie des discours sur la sexualité (littérature érotique, pratique de la confession, médecine, anthropologie, psychanalyse, théorie politique, droit, etc.) depuis le XVIIe siècle et, surtout, au XIXe, dont nous héritons jusque dans les postures récentes de libération sexuelle, l'attitude de censure et celle d'affranchissement se rencontrant finalement dans le même type de présupposé : le sexe serait cause de tous les phénomènes de notre vie comme il commanderait l'ensemble de l'existence sociale. – 2. Dans le deuxième volume, Foucault poursuit son enquête historique sur les sources de notre sexualité occidentale. Il a dû infléchir son projet initial pour s'intéresser aux sources antiques, grecques et surtout romaines. La recherche se développe selon tous les aspects concernés par la sexualité et prend ainsi les dimensions d'une anthropologie générale du plaisir. Foucault ne néglige pas non plus l'économie de la sexualité et son inscription dans un cadre social et juridique, et il étudie le statut du mariage, ainsi que l'organisation des foyers. Enfin, l'ouvrage se conclut sur un traité d'érotique et une réflexion sur ce que serait l'amour véritable. – 3. Le troisième et dernier volume de l'histoire de la sexualité est consacré à un thème à la fois antique et très contemporain : la formation de l'individu telle qu'elle a été développée à travers des textes souvent peu analysés – Artémidore, Galien, le Pseudo-Lucien –, mais déterminants dans la mise en place d'une finalité générale de la culture qui culmine dans l'émergence d'une personnalité singulière, capable de faire le meilleur usage de son corps et de son esprit harmonieusement éduqué pour le rendre à même d'assumer les fonctions politiques auxquelles il est d'emblée destiné. La formation du corps, la perspective du mariage, les relations avec la femme comme celles avec les autres garçons, les représentations du plaisir s'inscrivent toutes à l'horizon politique et culturel de la Cité, et toutes se confrontent à l'idéal de la vie bonne. Le souci de son corps, de son éducation au plaisir ne sont pas compris d'un point de vue naïvement eudémoniste d'un culte du moi, mais toujours interprétés en fonction d'un idéal de vie qui n'est absolument pas celui de l'excellence chrétienne du saint ou l'ascèse préfigure le détachement du monde. Le souci de soi n'est pas égoïsme étroit, mais recherche de la vie selon un ordre qui assure la pérennité de la Cité, et que l'on cherche à déduire de la nature telle qu'on en comprend les lois. Foucault se révèle ainsi en quête de rétablir certains liens, rompus par la modernité, avec une tradition antique classique qu'il nous fait redécouvrir. — Cette œuvre est une magistrale exposition des différents rôles sociaux, économiques et politiques, qu’a tenu la sexualité à travers l’histoire. Les codes, les tenants et aboutissants et les règles y sont analysés et décortiqués dans un style relativement classique et infiniment plus accessible que le reste de ses ouvrages. Encore une fois, Foucault y apparaît comme un penseur remettant systématiquement en cause ce qui paraît être établi pour montrer les constructions sociales qui sont à l’origine de tout cela.
Mémoires du sergent Bourgogne (1812-1813). Publiés d'après le manuscrit original par Paul Cottin et Maurice Hénault.
P., Librairie Hachette et Cie, 1905, in-4°, xv-249 pp, 12 planches hors texte gravées par Raymond d'après les aquarelles d'Alfred Paris et imprimées en couleurs, 6 gravures en-têtes et 6 culs-de-lampe gravés en noir dans le texte, 2 portraits d'Adrien Bourgogne, reliure percaline rouge décorée noir et or, dos lisse orné en long, tranches dorées (rel. de l'éditeur), coiffe sup. arrachée, sinon bon état (Tulard, 208)
Célèbres mémoires relatifs en particulier à la Campagne de Russie. Première édition illustrée de ces extraordinaires mémoires publiés pour la première fois en 1896-1897 dans la Nouvelle Revue Rétrospective. Ils appartiennent aux récits populaires mythiques de ces épopées, au même titre que ceux de Parquin ou de Coignet La relation de la campagne et surtout de la retraite-de Russie par ce simple sergent est particulièrement saisissante. Tulard (208) termine sa notice sur Bourgogne par ces mots : "Mais quelle vie !" — Le 22 juin 1812 commence la campagne de Russie, l'une des plus mémorables des temps modernes. Une armée de 650.000 hommes se lance à la conquête d'un immense empire. Six mois plus tard, à peine en revint-il un sur dix. Adrien Bourgogne, sergent vélite de la Garde impériale, fut de ceux qui, à pied, parcoururent ces milliers de kilomètres et furent de tous les combats. Borodino, l'incendie de Moscou, la retraite et le passage de la Bérézina, il y était, et il raconte l'horreur à nu. Son témoignage, d'une extraordinaire intensité de vie, représente le point de vue du soldat sur cette épopée qui tourna au désastre. — "Le sergent Bourgogne est le premier à convenir que ses mémoires sont mal écrits : le style fourmille d’incorrections : la grammaire, la syntaxe sont souvent violées, et si l’orthographe paraît respectée, c’est que l’éditeur a eu soin de la rectifier quand il était besoin. Mais le sergent Bourgogne sait bien que malgré tout ses récits intéresseront le lecteur : il le dit et il a raison. Le directeur de la Nouvelle Revue rétrospective, M. Paul Cottin, qui les a publiés en 1896 dans sa Bévue, nous les donne aujourd’hui sous forme de volume. C’est bien, comme il le dit, une œuvre inédite. Il est vrai qu’un journal, L'Echo de la Frontière, les fit paraître en feuilleton, en 1857 ; mais la collection est si rare que M. Cottin n’en connaît qu’un seul exemplaire, celui de la bibliothèque de Valenciennes. Et puis le texte était si bien corrigé qu’il perdait sa couleur et son originalité. C’est une copie exacte, scrupuleusement respectée, qui nous est aujourd’hui présentée. A côté des mémoires militaires, dus à des officiers supérieurs, toute une littérature nouvelle a été dans ces dernières années exhumée par des chercheurs et par des érudits, celle des notes, souvenirs et carnets de simples soldats ou de bas gradés. Nul mieux qu’eux qui les ont vécus, ne pouvait nous dire les misères et les joies, les angoisses et les enthousiasmes, rabattement ou l’exaltation d’une armée en campagne. Et ces humbles, qui n’ont pas appris à écrire, racontent avec un tel accent de sincérité, avec un naturel, une spontanéité telle que souvent, portés par le récit même, ils atteignent sans la chercher la véritable grandeur, et leur simplicité revêt une éloquente beauté. Par le détail naïvement rapporté de ce qu’ils ont vu, de ce qui leur advint, sans rien cacher, sans rien embellir ni rien grossir, par des scènes amusantes ou par des épisodes d’une dramatique horreur, par des traits d’humanité ou par des actes infâmes, contés sans prétention, ils en disent plus long que les narrations savamment composées d’un homme instruit : par eux revit l'àme des régiments, Pâme d'armées entières. « Il fallait être de fer pour résister à tous les maux, à toutes les misères de la retraite de Moscou. » L’endurance des troupes nous parait dépasser la mesure des forces humaines. Ceux même qui y furent, comme le sergent Bourgogne, se demandaient parfois, longtemps après, si tout ce qu’ils avaient vu. enduré avec tant de patience et de courage dans cette terrible campagne n’était pas l’effet de leur imagination frappée : et il leur arrivait de ne croire à la réalité d’un passé invraisemblable, et pourtant bien vrai, que sur le témoignage, sur la continuation d’anciens militaires avant jadis partagé les mêmes infortunes. Si ces souvenirs étaient jugés exacts par ceux-là qui vécurent celte histoire, s’ils nous paraissent, après bientôt un siècle, dignes de crédit, c’est que le sergent Bourgogne les avait recueillis, alors que sa mémoire était fraîche encore : il écrivit des notes en 1813, pendant sa captivité en Allemagne : il les compléta à l’aide des lettres écrites à sa mère pendant la campagne, lettres qu’il s’était fait restituer. Dès ce moment le journal était rédigé : en 1835 il fut mis en ordre. Bourgogne avait alors repris du service, sous le drapeau tricolore, comme adjudant de place à Valenciennes. On aimera à placer les souvenirs d’un simple sergent à côté des mémoires du comte de Ségur ou de tout autre officier général." (Maurice Fallex, Revue internationale de l'enseignement, 1899)
A l'ouest barbare de la vaste Chine.
Plon, 1981, in-8°, 284 pp, une carte sur double page, broché, couv. illustrée, bon état
Le retour d'Alexandra David-Neel aux pays des Khams, après les orages de la guerre. — "A vrai dire, j'ai le mal du pays pour un pays qui n'est pas le mien. Les steppes, les solitudes, les neiges éternelles et le grand ciel clair de "là-haut" me hantent ! Les heures difficiles, la faim, le froid, le vent qui me tailladait la figure (...) les camps dans la neige, dormant dans la boue glacée, et les haltes parmi la population crasseuse jusqu'à l'invraisemblance, la cupidité des villageois, tout cela m'importait peu, ces misères passaient vite et l'on restait perpétuellement immergé dans le silence où seul le vent chantait, dans les solitudes presque vides même de vie végétale, les chaos de roches fantastiques, les pics vertigineux et les horizons de lumière aveuglante. Pays qui semble appartenir à un autre monde, pays de titans ou de dieux. Je reste ensorcelée."
Bazak. La guerre d'Israël.
Seuil, 1967, in-8°, 255 pp, 11 cartes dans le texte, reliure demi-chagrin vert bouteille, dos à 5 nerfs, titres et fleurons dorés, couv. conservées, bon état (Coll. L'Histoire immédiate)
"Le reporter d'Europe n° 1 qui a été le témoin « sur le terrain » du conflit israélo-arabe relate ici ce que fut la « guerre de six jours ». Il explique la victoire d'Israël, Etat pour lequel il ne cache pas sa sympathie, par la tactique offensive de l'armée, par son choix du terrain et des moyens et par la ténacité et l'initiative de chaque combattant. Si la victoire militaire a été écrasante, la victoire diplomatique semble beaucoup plus incertaine." (Revue française de science politique, 1968)
Dieu dans le vaudou haïtien.
P., Maisonneuve & Larose, 2002, in-8°, 268 pp, préface de Geneviève Calame-Griaule, petit glossaire du Vaudou, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Le regard ici posé sur le vaudou est celui d'un ethnologue et philosophe autant que théologien. L'interprétation qu'il donne du vaudou est nouvelle : elle est présentée comme une vision du monde originale et comme l'effort d'un peuple pour s'affirmer contre les conditions dramatiques de son histoire, qui l'ont fait passer de l'esclavage et de la domination étrangère au sous-développement et à la dictature politique. Et cette interprétation, malgré, ou plutôt à cause de la rigueur scientifique qui l'étaye, constitue le plus éloquent des cris de révolte et des plaidoyers en faveur d'un peuple opprimé. Du point de vue humain et scientifique, ce qui passionnera dans cet ouvrage, c'est l'ardeur avec laquelle, sans, bien entendu, faire l'apologie du vaudou, Laënnec Hurbon s'efforce de cerner sa signification profonde comme "langage propre" d'un peuple placé dans des conditions historiques, économiques et sociales telles qu'il ne pouvait survivre qu'en trouvant lui-même sa propre réponse, qu'en s'affirmant dans ses propres "modes originaux d'exister". On sort de ce livre attachant convaincu que le vaudou constitue pour les masses haïtiennes une solution de survie parce qu'il les aide à prendre conscience d'elles-mêmes et à s'assurer contre l'existence malheureuse, en "recousant les déchirures du tissu du monde".
Sœurs d'armes. Episodes inspirées par l'héroïsme de Louis de Bettignies, de Léonie Vanhoutte et de toutes les femmes admirables des pays envahis, 1914-1918.
Tours, Maison Mame, 1938, in-12, 224 pp, 82 photographies du film dans le texte, reliure demi-basane fauve, dos à 5 faux-nerfs filetés et soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane vermillon et verte, tête dorée (rel. de l'époque), sous étui cartonné recouvert de papier fantaisie, bon état
“Sœurs d'armes” est un film français réalisé par Léon Poirier et sorti en 1937 (d'après le livre d'Antoine Redier, “La Guerre des femmes”). Le film retrace la vie de Louise de Bettignies et de Léonie Vanhoutte qui, durant la guerre de 14-18, organisèrent dans le nord de la France et en Belgique un service de renseignements au profit des services secrets britanniques.
Une histoire populaire des Etats-Unis d'Amérique. De 1492 à nos jours.
Agone, 2002, in-8°, 810 pp, traduit de l'anglais, biblio, index, broché, couv. illustrée, qqs soulignures stylo sur 9 des 16 premières pages, bon état
Cette histoire des Etats-Unis présente le point de vue de ceux dont les manuels d'histoire parlent habituellement peu. L'auteur confronte avec minutie la version officielle et héroïque (de Christophe Colomb à George Walker Bush) aux témoignages des acteurs les plus modestes. Les Indiens, les esclaves en fuite, les soldats déserteurs, les jeunes ouvrières du textile, les syndicalistes, les GI du Vietnam, les activistes des années 1980-1990, tous, jusqu'aux victimes contemporaines de la politique intérieure et étrangère américaine, viennent ainsi battre en brèche la conception unanimiste de l'histoire officielle.
L'Impératrice Eugénie et son temps.
Bruxelles, Club international du Livre, s.d. (1956), in-8°, 380 pp, 6 gravures et portraits, reliure simili-cuir rouge de l'éditeur avec un profil blanc de l'impératrice au 1er plat, étui cartonné, bon état. Tirage à 3000 ex., tous numérotés
"Ce n’est pas seulement à un portrait de l’impératrice Eugénie que s’est attaché M. Jules Bertaut, mais à un vivant tableau de la société et de la politique du Second Empire. On a cent fois conté (et le cent unième récit dû à M. Bertaut, qui ne s’y attarde pas, est l’un des plus prestes) l’amitié de Mérimée pour les Montijo, son affection paternelle pour les deux sœurs qu’il connut enfants. Et n’est-ce pas son ami Beyle qui passionna Eugénie pour l’épopée impériale ? La comtesse de Montijo avait fui à Paris la peste qui ravageait Madrid. Mérimée fit son introducteur dans la bonne société... Douze ans plus tard le prince-président, qui avait au moins de l’aigle le regard s’il s’agissait de découvrir quelque belle proie nouvelle dans une foule de jolies femmes, distinguait Eugénie chez la princesse Mathilde et se la faisait aussitôt présenter. Eugénie de Montijo s’était juré que pour elle ce serait « tout ou rien » : elle voulait bien être impératrice – et même elle le voulait, – elle n’accepterait jamais d’être une La Vallière. Il fallait de la fermeté d’âme et une tête froide pour se tenir parole et tout risquer dans un jeu qui n’avait certes rien de frivole. Ayant gagné « tout », c’est-à-dire la couronne, elle parut d’abord ne souhaiter régner que sur le « monde », au sens le plus parisien. Il fallut le voyage en Angleterre pour que ses dispositions changeassent sous l’influence de la reine Victoria, qui, s’étant prise d’amitié pour elle, lui conseilla de ne point rester indifférente à la politique, de s’initier, puis de prendre part aux affaires. L’Italie semble être la première occasion importante qui lui soit donnée d’influer sur la politique extérieure française. Par tradition et par religion elle est opposée à cette libération de l’Italie, où elle voit d’abord une menace contre le pape. Les complots carbonari, qui troublent Napoléon III, ne font, elle, que l’exaspérer et l’enfoncer dans son opinion. « Libérateur de peuples, a-t-elle dit, c’est un métier de sot. » Au fond, note M. Bertaut, « elle est de cœur avec l’Autriche, et elle le sera toujours, de même que Napoléon demeurera le carbonaro qu’il fut jadis ». Or Cavour, qui ne se déplait pas aux intrigues de la comédie à l’italienne, a imaginé de contrebalancer cette influence conjugale par une autre influence féminine (car l’infidélité de Napoléon III est déjà notoire), et il remet ses instructions – « Réussissez par tous les moyens qu’il vous plaira, mais réussissez ! » – à un étrange ambassadeur : la comtesse de Castiglione. La « plus belle femme de l’Europe » auprès de l’homme plus qu’inflammable qu’était Napoléon III devait infailliblement « réussir ». Tout au moins à ce faire un souvenir d’ambition et d’amour assez vif pour que sa dernière volonté fût qu’on l’ensevelit dans « la chemise de nuit de Compiègne ». Pour le reste il semble bien qu’elle se faisait des illusions quand elle déclarait : « J’ai fait l’Italie et sauvé la papauté. » Mais enfin le résultat était là, même si elle y avait été directement pour peu de chose. Et l’aventure permet à M. Jules Bertaut d’ajouter un très joli chapitre de « galanterie diplomatique » ceux qu’il nous a récemment donnés et dont j’ai loué ici même l’agrément. Cette campagne d’Italie, désapprouvée par l’impératrice et rendue encore plus haïssable à ses yeux par son prélude galant, va néanmoins avoir pour elle une importance capitale en donnant une consécration officielle à son rôle et à son ambition politiques : investie de la régence pendant l’absence de Napoléon III, elle s’acquittera de ses fonctions avec application, sérieux, assiduité, presque avec passion. Dès lors l’impératrice pèsera de plus en plus sur la conduite de la politique étrangère. Que ce poids ait été néfaste, sans doute ; surtout dans l’affaire mexicaine, où son influence fut malheureusement déterminante. En revanche, son instinct, sinon sa clairvoyance, n’avait-il pas raison qui lui fit presser Napoléon III, au lendemain de Sadowa, de mobiliser sur le Rhin ? Il faut en tout cas saluer le courage et la fermeté que l’impératrice montra dans le désastre ; une manière de violence presque sauvage, vraiment héroïque (elle s’évanouit de douleur et de colère en apprenant que Napoléon avait capitulé au lieu de se faire tuer), qui n’étonne pas trop dans une âme espagnole ; mais aussi, plus inattendue, une hardiesse politique qui fit dire à Augustin Filon : « Votre Majesté agit révolutionnairement. » Trochu, peu suspect de complaisance pour elle, s’écriait : « Cette dame est une Romaine. »..." (Yves Florenne, le Monde Diplomatique, juin 1956)
Au Chevet de la Turquie. Quarante jours de guerre.
P., Arthème Fayard, 1913, in-12, 276 pp, reliure demi-percaline verte, dos lisse avec titres, fleuron et doubles filets dorés (rel. de l'époque), bon état. Edition originale
Des guerres oubliées... Les guerres des Balkans... Pourtant, juste à la veille du premier conflit mondial, elles ont été une épreuve redoutable et ont eu un impact certain dans le déclin de l’Empire ottoman. Les guerres des Balkans sonnent le glas à l’emprise d’un Empire déjà confronté à une véritable poudrière dans la région. En octobre 1912, les peuples des Balkans se soulevèrent contre la domination ottomane. La Grèce, la Bulgarie, la Serbie et le Monténégro entrent en guerre contre la Sublime Porte, espérant ainsi acquérir leur indépendance. L’Empire ottoman, gouverné depuis peu par les Jeunes-Turcs, alors complètement dépassé, n’est pas à même d’y faire face et s’enlise. De batailles sanglantes en défaites cuisantes, Stéphane Lauzanne livre le témoignage rare d’un « reporter de guerre ». De rencontres de hauts dirigeants ottomans, comme le ministre des Affaires étrangères Noradounghian Gabriel, d’origine arménienne, en découvertes des champs de batailles, de la misère des soldats turcs, c’est toute l’ampleur d’une véritable catastrophe qui nous est alors révélée. Par milliers, des Turcs et des musulmans des Balkans sont massacrés ou se réfugient à Istambul. Le journaliste, en fin observateur des événements, retrace ces quarante jours passés là-bas et témoigne des difficultés d’un Empire à gouverner des deux côtés du Bosphore. — Stéphane Lauzanne (1874-1958) était correspondant du quotidien “Le Matin”, pendant la guerre balkanique de 1912-1913 avant d'en devenir le rédacteur en chef pendant la première moitié du XXe siècle.
Géographie de la pêche.
Gallimard, 1965, fort in-8°, 523 pp, 22 illustrations et photos sur 16 pl. hors texte, figures et cartes dans le texte, biblio sommaire, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Géographie humaine)
Le prodigieux développement de la pêche est une des caractéristiques de l'histoire contemporaine depuis le dernier tiers du XIXe siècle. Mais d'abord, que doit-on entendre par pêche ? Est considérée comme pêche toute activité de cueillette effectuée par l'homme aux dépens de l'hydrosphère, quelle que soit la composition chimique du milieu liquide (eau salée, douce, saumâtre), que cette cueillette vise des animaux ou des végétaux, et même des produits minéraux. Il convient donc de mentionner aussi le sel, qui joue un rôle fondamental dans la géographie de la pêche, les éponges, la nacre, et bientôt peut-être le plancton. Jacques Besançon a étudié le problème de la pêche sous ses aspects biologique, historique, géographique, économique et sociologique. C'est la première fois qu'une étude aussi complète est consacrée à l’une des plus anciennes activités de l’homme.
Trente ans d'histoire 1871-1900. Histoire générale de la France de la Troisième République. 1. La République conservatrice, 1871-1875.
P., Librairie illustrée Jules Tallandier, s.d. (1912), in-4°, 320-x pp, très riche iconographie : 20 planches hors texte en noir et en couleurs, 134 tableaux et dessins (par Lix, Pils, Robida, Vierge, etc.), 110 portraits, 76 scènes diverses, monuments, cartes et autographes dans le texte, reliure demi-chagrin vert, dos lisse orné, plats percaline vert bouteille décorés de fers dorés, tranches rouges (reliure de l'éditeur), bon état
Premier volume seul (sur 3) : Livre I. La Paix (pp. 1-29) ; II. La Commune (pp. 30-112) ; III. La Libération du Territoire (pp. 113-197) ; IV. L'« Ordre Moral » (pp. 198-279) ; V. La Constitution de 1875 (pp. 280-320). — "M. le lieutenant-colonel Rousset a entrepris, sous le titre de "Trente ans d'histoire", une histoire de la France contemporaine depuis la guerre de 1870. Il traite le sujet avec une grande clarté (les opérations militaires, en particulier, sont excellemment exposées) et avec une remarquable impartialité." (E. Driault, Revue Historique, 1912)
Mon Paris et ses Parisiens. IV : Le Faubourg Saint-Honoré.
Pierre Horay, 1956, in-8°, 252 pp, 12 pl. de portraits et photos hors texte, index des noms cités, broché, bon état
Quatrième volume (sur 5) des souvenirs parisiens d'un mondain, André de Fouquières (1876-1959), homme de lettres et "arbitre des élégances" pendant les cinquante ans de panache qui constituent sa carrière. Vers la fin de sa vie, il est élu président des Parisiens de Paris. Il est évoqué dans un des 480 souvenirs cités par Georges Perec dans “Je me souviens”. Patrick Modiano le met en scène dans un chapitre de son roman “Villa Triste”. — "J’ai eu le privilège de fréquenter beaucoup les diverses sociétés parisiennes. J’ai beaucoup regardé, beaucoup écouté, beaucoup enregistré. En feuilletant de vieilles notes, prises je ne sais trop pourquoi, en retrouvant dans des tiroirs ou entre les feuillets d’un livre une carte d’invitation, un carnet de bal, une lettre jaunie, l’ambition m’est venue de rédiger une manière de Supplément au voyage de Rochegude. Non que je me pique, certes, de posséder l’érudition du marquis de Rochegude, auteur d’un guide classique à travers le Paris d’autrefois. Mais je pense être assez qualifié pour offrir un fil conducteur dans ce Paris d’hier que les Parisiens d’aujourd’hui ignorent souvent. Ce Paris fut mon Paris, et ses Parisiens, je les ai presque tous connus. Je n’ai pas d’autre mérite que d’être un témoin, et l’ouvrage que j’entreprends de rédiger n’a pas d’autre vertu que celle d’un témoignage..." (A. de Fouquières)
La Duchesse de Bourgogne. Une princesse de Savoie à la cour de Louis XIV, 1685-1712.
Hachette, 1934, pt in-8°, 244 pp, broché, couv. illustrée, bon état
"M. le lieutenant-colonel Henri Carré vient de consacrer à la Duchesse de Bourgogne un ouvrage d'une belle tenue littéraire. Malgré sa vénération pour son héroïne, il n'est guère parvenu à rendre celle-ci sympathique. De son livre se dégage une figure juvénile, gracieuse, plaisante, assez semblable à celle que laissa, dans l'histoire de la cour de Louis XIV, Madame (Henriette d'Angleterre), duchesse d'Orléans, mais bien plus futile encore, bien plus superficielle et bien moins touchante ; car, au contraire d'Henriette d'Angleterre, Adélaïde de Savoie ne possédait aucune culture d'esprit, n'avait d'autre goût que celui du plaisir, n'était capable de rendre à la couronne aucun service d'ordre politique. Tandis que la première eut de sérieuses raisons de mépriser son époux, la seconde trompa le sien, qui péchait par excès de vertu, sans motifs vraiment plausibles. La grande gloire d'Adélaïde de Savoie consista, en définitive, à avoir pris tout le cœur de Louis XIV, éveillé en celui-ci la fibre paternelle qui n'avait guère vibré, avant sa venue à la cour. Elle était fille de Victor-Amédée II, duc de Savoie, et d'Anne d'Orléans, princesse française. Elle atteignait l'âge de onze ans quand le roi de France négocia son mariage avec son petit-fils, le duc de Bourgogne à peine adolescent, dans le but d'empaumer le Savoyard plutôt enclin à soutenir les intérêts de l'Autriche. La petite princesse, dotée par Sa Majesté de 200.000 écus d'or, survint en France dans un éclat d'apothéose. Elle n'était point belle à proprement parler, mais intelligente, rieuse, mignoteuse et, d'instinct, diplomate. Elle sut, tout de suite, en le cajolant, émouvoir le vieux souverain, apprivoiser la coriace marquise de Maintenon qu'elle appela sa tante. On la mit, pour achever son éducation, au couvent de Saint-Cyr, mais elle n'y apprit guère que balivernes. Elle entrevoyait, de temps à autre, son fiancé, le duc de Bourgogne, prince dont le duc de Beauvilliers, son gouverneur, et Fénelon, son précepteur, entraînaient si fâcheusement l'esprit vers la dévotion qu'ils étouffèrent, sous celle-ci, tous ses dons. Elle l'épousa en décembre 1697, chapitrée par Mme de Maintenon. Elle fut vivement aimée de cet adolescent virginal qui connut, pour la première fois, par elle, les délices de la chair. L'aima-t-elle ? On en peut douter. Avec les années le duc, dégénéré au physique, devint quasiment bossu, tourna vers l'ascétisme, prit dans les affaires militaires fort importantes qui lui furent confiées, une figure lamentable de vaincu. Il ne lui fit pas honneur. A ce docte en toutes sortes de sciences, à ce bigot, toujours en oraisons et toujours prêchant, qu'elle ne pouvait endurer dans sa couche, elle préféra le marquis de Nangis, beau comme un berger de l'Astrée, et même le marquis de Maulevrier, un fol, qui se suicida pour elle. M. le lieutenant-colonel Henri Carré tient, dans son livre, avec complaisance et agrément, la gazette des divertissements de son héroïne, choqué parfois cependant de découvrir tant de puérilité dans l'esprit de cette princesse. La duchesse de Bourgogne fut grande joueuse, gaspillant des sommes immenses les cartes en mains ; elle fut également ardente danseuse de ballets et de mascarades et furieuse chasseresse ; dans les derniers temps de sa vie, elle osa même monter sur les tréteaux de la cour et y interpréter des rôles de comédie. Le goût de la maternité ne l'animait guère ; elIe eut, par ses imprudences, de nombreuses fausses-couches. Le dernier de ses enfants, le duc d'Anjou, survécut seul de tous les héritiers de Louis XIV et devint le roi Louis XV..." (Emile Magne, Mercure de France, 1934)
Napoléon II, 1811-1832.
Hachette, 1934, in-8°, 248 pp, broché, couv. illustrée, bon état
"A parcourir ces pages, on peut relever quelques points. Une fois de plus il est établi que la triste Marie-Louise, vers la fin de 1814, n'avait pas hésité, pour obtenir ses duchés, à sacrifier, aussi facilement que les intérêts de son époux, les droits de son fils (p. 88). Il fut un moment question, paraît-il, – la pitié du grand'père seule s'y serait opposée – d'infliger au pauvre abandonné cet excès de froide cruauté : la prêtrise (p. 91). Quant au père, dès les derniers jours de janvier 1815, « Pozzo di Borgo parle ouvertement de Sainte-Hélène » et ce serait grâce à une confidence du Tzar, transmise par le prince de Beauharnais à l'Ile d'Elbe, que l'Empereur aurait précipité son évasion (p. 97). Le dernier Vol de l'Aigle ne fait que contrister l'ex-impératrice, qui ne pense qu'à ses affaires de Parme (p. 100, 101). La vraie « maman » c'est décidément Madame de Montesquiou (p. 103). En mai 1815, lorsque « Monsieur Méva » prend congé de l'ex-souveraine, celle-ci ne l'entretient guère que d'un projet de séparation amiable dont l'Empereur devait comprendre la nécessité : c'est que la comtesse de Neipperg vient de décéder et que Napoléon, demeurait le seul obstacle aux amours de l'Archiduchesse (p. 108, 109). Le petit Roi ne fut effectivement Napoléon II – sans le savoir – que durant quinze jours, du 24 juin au 7 juillet 1815 (p. 113, 114). On connaît l'épisode du « fils de l'Homme » – garçonnet de onze ans – déclarant à l'Empereur d'Autriche qu'il veut aller voir le champ de bataille d'Austerlitz (p. 142), et l'on sait assez que Metternich, à l'égard de son douloureux prisonnier, – qui, à défaut de rentrée en France, rêva de devenir au moins, pour sa patrie forcée, un nouveau Prince Eugène, – l'artisan raffiné d'un assassinat moral et lent (p. 163) : ce qui ne l'empêcha pas de s'en servir contre Louis-Philippe, encore tremblant sur son trône de barricades, comme d'un épouvantail (p. 207)." (Bulletin de la Société des professeurs d'histoire et de géographie, 1935)
La Grande Débâcle de la collaboration, 1944-1948.
Le Cherche Midi, 2007, gr. in-8°, 304 pp, sources, index, broché, couv. illustrée, bon état
Des dernières exactions de la Milice, de la Gestapo française et des divers groupes collabos aux procès devant la Haute Cour de justice, en passant par les exécutions sommaires à la Libération, Philippe Bourdrel narre avec talent et minutie quelques-unes des pages les plus noires et sanglantes de la France du siècle passé. Le regard froid de l'historien ne nous épargne rien, sans en rajouter toutefois dans l'indignation. Les faits se suffisent à eux-mêmes. Accablants pour la plupart de ces hommes qui, par idéologie, opportunisme ou intérêt, se sont fourvoyés dans la voie de la collaboration la plus abjecte. L'auteur n'est pas tendre non plus pour les résistants de la vingt-cinquième heure, car la justice des vainqueurs est rarement la Justice.
Voyage d'une Parisienne à Lhassa. A pied et en mendiant de la Chine à l'Inde à travers le Thibet.
Plon, 1951, pt in-8°, xii-332 pp, 28 photos et une carte dépliante hors texte, broché, pt mque au bas du dos, papier lég. jauni, bon état
1924. Pour la première fois, une femme étrangère réussit à entrer dans Lhassa, capitale interdite du Tibet ! Huit mois auront été nécessaires à Alexandra David-Néel pour relever ce défi extraordinaire ! Huit mois d'un long périple à travers les immenses solitudes du "pays des Neiges". Huit mois d'une vie rude et dangereuse sous l'apparence d'une mendiante tibétaine ! A une époque où personne ne parle de "raid", c'est une aventure exceptionnelle que nous décrit ici l'auteur ! Elle y ajoute sa propre quête spirituelle, et ce regard fasciné qu'elle porte sur la civilisation tibétaine.
Mon Paris et ses Parisiens. Les Quartiers de l'Étoile.
Pierre Horay, 1953, in-8°, 297 pp, 12 pl. de portraits et photos hors texte, index des noms cités, broché, bon état
Premier volume (sur 5) des souvenirs parisiens d'un mondain, André de Fouquières (1876-1959), homme de lettres et "arbitre des élégances" pendant les cinquante ans de panache qui constituent sa carrière. Vers la fin de sa vie, il est élu président des Parisiens de Paris. Il est évoqué dans un des 480 souvenirs cités par Georges Perec dans “Je me souviens”. Patrick Modiano le met en scène dans un chapitre de son roman “Villa Triste”. — "J’ai eu le privilège de fréquenter beaucoup les diverses sociétés parisiennes. J’ai beaucoup regardé, beaucoup écouté, beaucoup enregistré. En feuilletant de vieilles notes, prises je ne sais trop pourquoi, en retrouvant dans des tiroirs ou entre les feuillets d’un livre une carte d’invitation, un carnet de bal, une lettre jaunie, l’ambition m’est venue de rédiger une manière de Supplément au voyage de Rochegude. Non que je me pique, certes, de posséder l’érudition du marquis de Rochegude, auteur d’un guide classique à travers le Paris d’autrefois. Mais je pense être assez qualifié pour offrir un fil conducteur dans ce Paris d’hier que les Parisiens d’aujourd’hui ignorent souvent. Ce Paris fut mon Paris, et ses Parisiens, je les ai presque tous connus. Je n’ai pas d’autre mérite que d’être un témoin, et l’ouvrage que j’entreprends de rédiger n’a pas d’autre vertu que celle d’un témoignage..." (A. de Fouquières)
La Maison de Bourbon, 1256-2004. 2e édition revue et augmentée.
Villeneuve d'Ascq, chez l'Auteur, 2004, 2 vol. pt in-4°, xviii-1010 pp, pagination continue, préface de Hervé Pinoteau, 12 tableaux généalogiques, biblio, index, broché, bon état
La Confusion des langues, La crise idéologique de l’Eglise.
Calmann-Lévy, 1978, in-8°, 168 pp, broché, bon état (Coll. Archives des sciences sociales)
"L'essai d'A. Besançon est à la fois percutant et nuancé. Situant la crise idéologique de l'Église par rapport au romantisme, au communisme et au nazisme, il opère de suggestifs regroupements. Tout en ayant souhaité ne pas remonter au delà des Concordats, l'auteur n'évite pas d'éclairer les dérives décisives par l'hérésie de Marcion – au second siècle de notre ère. En disjoignant le Nouveau Testament de l'Ancien, le Marcionisme préparait en effet toute sortes de totalitarismes, aux dépens des racines et de la mémoire qui l'accompagne. Ainsi dans la littérature russe du XIXe siècle, à commencer par Dostoïevski, l'aspiration piétiste « à un monde où l'obligation serait rendue inutile par la transparence sociale et l'amour universel » aboutit à aider le criminel, plutôt qu'à défendre le « bourgeois » (p. 12 et 13). Dès lors la crise idéologique de l'Église tient à l'incidence d'un romantisme qui lui fit trop longtemps récuser corrélativement le libéralisme et le socialisme, en côtoyant corporatisme et autoritarisme et en ne voyant pas que le bolchévisme n'est pas la continuation de la social-démocratie. Car pour faire cesser la confusion des langues, il faut largement débrancher le théologique du politique, en distinguant suffisamment ses ennemis pour ne pas en devenir la victime." (André Jacob, L'Homme et la société, 1980) — Derrière les péripéties de ce qu'on appelle la « crise » de l'Eglise, il y a des conditions plus générales que l'historien doit tenter de repérer. Le présent essai en énumère plusieurs, apparues successivement depuis deux siècles et qui agissent simultanément sur la vie actuelle de l'Eglise : la pénétration de la sensibilité romantique ; le désétablissement consenti par rapport à la société et à l'Etat ; un malentendu sur le libéralisme, le socialisme, le communisme ; une certaine attitude envers les Juifs sous le nazisme. Cette série d'événements, troublant la relation de l'Eglise à la société contemporaine, expose son organisme, son clergé, à l'invasion de l'idéologie, spécialement sous sa forme léniniste. A ce point l'analyse politique doit faire une place à la réflexion théologique et recourir aux antiques notions de « gnose » et de « marcionisme ». On ne peut en effet séparer les deux dimensions du phénomène, tant il est vrai, comme l'écrivait Bossuet, que « la religion et le gouvernement politique sont les deux points sur lesquels roulent les choses humaines ». (4e de couverture)
Hugues Capet. Naissance d'une dynastie.
Fayard, 1986, in-8°, 357 pp, 3 cartes, chronologie, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
En mai 987, le Carolingien Louis V meurt des suites d'un accident de chasse. Six semaines plus tard, l'accession au trône du duc des Francs, Hugues Capet, marque l'avènement d'une dynastie qui régnera pendant huit siècles sur la France. Le succès du "coup d'Etat" qui fait de Hugues Capet un roi n'est pas purement fortuit. Il tient aux bouleversements politiques et sociaux d'un Xe siècle volontiers décrit comme la période la plus sombre du Moyen Age. Il tient aussi à l'exceptionnelle réussite d'un lignage, celui des Robertiens, qui, en moins de deux générations, est parvenu à imposer sa primauté dans l'ordre politique franc. Enfin, il doit sans doute beaucoup à la personnalité d'un homme longtemps méconnu et maltraité par l'historiographie. Prince sur le déclin, Hugues Capet n'eut certes ni la vigueur d'un conquérant ni les moyens matériels de s'imposer comme un grand chef d'Etat. Dans ce royaume franc, déchiré depuis près d'un siècle par les luttes entre grands, théâtre de l'effondrement des structures carolingiennes, il se contenta de mériter sa royauté, de l'assumer avec dignité et mesure en tenant à distance ceux qui la menaçaient, et de la transmettre à sa descendance. Ce faisant, il en rehaussa l'éthique, la sauva du naufrage et prépara l'avenir.
La Peinture à Florence et à Sienne après la peste noire. Les arts, la religion, la société au milieu du XIVe siècle.
Hazan, 1994, pt in-4°, 320 pp, traduit de l’anglais, préface de Georges Didi-Huberman, 175 illustrations dont 17 en couleurs, appendices, notes, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
La peste de 1348, qui décima des millions de Toscans, fut dans l’histoire un événement majeur. Les historiens d’art, eux, négligèrent de s’en préoccuper, à l’instar de Vasari, prenant prétexte de la rareté des descriptions littéraires et picturales. La peste noire, pourtant, fut, sur la voie de la Renaissance, un événement essentiel qui suscita une crise fondamentale de l’humanisme. Millard Meiss fut le premier, en 1951, à s’intéresser de près à ce point aveugle de l’histoire de l’art. Étudiant d’abord quelques caractéristiques essentielles des évolutions du style à la fin du XVIe siècle, ce collègue de Panofsky tente d’en découvrir les raisons dans les profondeurs des sociétés florentine et siennoise, sans pour autant forcer les liens de cause à effet. L’érudition, la probité et le tact de Millard Meiss font ce ce livre un maître ouvrage. — Un classique de l’histoire de l’art qui a mis l’accent sur les tensions entre histoire et histoire de l’art en prenant en défaut l’historiographie instaurée par les premiers historiens de l’art à la Renaissance, au premier rang desquels Vasari. 1348 : La peste anéantit la moitié de la population de Sienne et de Florence. Un événement si considérable et si traumatisant ne pouvait rester sans conséquences sur l’histoire de la représentation. Occultée par la tradition qu’inaugure Vasari et qui s’efforce de décrire la montée de l’idéal renaissant comme un chemin lisse et pratiquement sans accrocs, la peste de 1348 vient pourtant briser net un élan de confiance en soi-même et semer, avec de violents tourbillons, le doute dans les esprits. C’est cette césure qui fait l’objet du livre aujourd’hui classique de Millard Meiss, lequel vient éclairer d’un jour inoubliable cet art du Trecento où, comme l’a écrit Émile Mâle, « la mort se montre soudain dans toute son horreur ». Mais la relation de la peinture à l’événement n’est ni un simple lien de cause à effet, ni celui d’une illustration directe. Avec la peste, l’image d’un monde ordonné et stable – d’un monde qui commençait à ordonner et à espacer ses images – bascule. Mais les chemins sont lents et complexes, qui vont du traumatisme de l’événement au dérèglement qui se voit dans les peintures. Ils passent notamment par le « désordre de l’imagination » dont la peste est le foyer et par toute l’agitation intellectuelle et mystique qui cherche à lire des signes dans ce désordre. Aussi les figures de sainte Catherine de Sienne ou de Boccace ou encore les courants de prophétie fanatique qui se répandent alors en Toscane sont ils évoqués dans ce livre avec autant de ferveur que les images elles mêmes. De telle sorte qu’entre histoire de l’art et histoire tout court un pont, prudent mais solide, est ici tendu.— "Plus de la moitié de la population européenne périt de la peste noire de 1348, qui fit 43 millions de victimes, selon le pape Clément VI. Cette catastrophe démographique l'emporte de fort loin sur les guerres de Religion, les massacres révolutionnaires, la sanglante épopée napoléonienne, et dispute même leur sinistre record aux guerres mondiales et techniques de notre siècle. De juin à septembre 1348, la population de Florence passa de 90.000 à 45.000 habitants et celle de Sienne, de 42.000 à 15.000. On conçoit ce qu'une telle hécatombe a pu avoir de traumatisant pour les esprits. Ainsi, le chroniqueur siennois Agnolo di Tura rapporte qu'il enterra cinq de ses enfants de ses propres mains et ajoute: « Personne ne pleurait les morts, car chacun songeait que sa propre fin était proche.» Curieusement, l'histoire de l'art a longtemps négligé un séisme qui venait ébranler la peinture en pleine révolution giottesque, car Giotto était mort en 1337 et la génération de ses élèves était à l'œuvre..." (Jacques Bonnet, L'Express)
Les voyages de Gulliver. Voyages en plusieurs lointaines contrées de l'Univers par Lemuel Gulliver, d'abord médecin puis capitaine à bord de plusieurs navires en quatre parties...
Stock, 1945, pt in-8°, 390 pp, traduction d'André Desmond, préface d'Emile Pons, illustré de 8 dessins de Samivel reproduits en héliogravure à pleine page, reliure demi-basane mordorée à coins, dos à nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. des Voyages imaginaires). Un des 2.200 exemplaires numérotés sur vélin supérieur des papeteries Navarre (seul tirage avec 100 hors-commerce) (Samivel, 56)
Dictionnaire de la Grande Armée.
Tallandier, 2002, gr. in-8°, 815 pp, texte sur 2 colonnes, biblio, reliure éditeur, titres argentés sur le 1er plat et au dos, jaquette illustrée, bon état (Bibliothèque napoléonienne)
Si l'on a publié de nombreux ouvrages traitant de l'armée de Napoléon, il n'en existe aucun qui référence, explique et analyse systématiquement tout ce qui se rapporte à la Grande Armée, cette formidable concentration de troupes réunie par Napoléon à partir de 1804 pour tenter de conquérir l'Europe. Alain Pigeard propose aujourd'hui cet imposant ouvrage, fruit de milliers d'heures de recherches en archives et dans les mémoires d'époque. Et le résultat est à la hauteur ! Le Dictionnaire de la Grande Armée propose en effet la définition précise de plus de 1.800 termes se rapportant à l'institution militaire sous le premier Empire. Notions stratégiques et tactiques, objets de la vie quotidienne, acteurs de l'épopée impériale, armements, pièces d'équipement, unités mythiques engagées sur tous les théâtres d'opérations européens, etc., les curieux comme les passionnés du premier Empire y découvriront une somme de connaissances jamais réunies à ce jour. Enfin, comment aborder la Grande Armée sans parler de ces batailles qui ont contribué à établir la légende impériale ? Le lecteur trouvera ainsi en fin d'ouvrage un catalogue des 100 batailles les plus importantes de l'Empire, présentées sous forme de fiches techniques. Il y découvrira des renseignements précieux et souvent ignorés : topographies des lieux, forces en présence, pertes, conditions météorologiques, récits des témoins, etc.
Dames et bourgeoises amoureuses ou galantes du XVIe siècle.
Editions d'Histoire et d'Art, Librairie Plon, 1955, pt in-8°, 230 pp, 16 pl. de gravures et portraits hors texte, reliure toile carmin, une illustration contrecollée au 1er plat (rel. de l'éditeur), bon état
Jean Jaurès. L'homme, le penseur, le socialiste.
P., L'Emancipatrice, 1915, in-8°, viii-434 pp, avec une préface d'Anatole France, une photographie de Jaurès en frontispice et une lettre autographe du même, reliure demi-chagrin carmin, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), bon état
Edition originale de 1915, juste après l'assassinat du leader socialiste. Charles Rappoport (1865-1941), grande figure des débuts du socialisme, désapprouva la position de la SFIO dans le conflit mondial, avant de faire partie, au Congrès de Tours, de la majorité qui fonda la Section Française de l'Internationale Communiste (qui devient plus tard le PCF). — "Dans cette première biographie de Jaurès on retrouve l’homme, son combat, mais aussi les documents pertinents contre la guerre. Il est condamné par les socialistes majoritaires – ceux de l’Union sacrée – les Guesde et les Vaillant – mais il reçoit des louanges d’Anatole France, de Romain Rolland, et d’autres. C’est un acte de courage de rappeler les discours de Jaurès contre la guerre (notamment ceux du « Tivoli-Vaux-Hall » en septembre 1907 à Paris et celui de Vaise en juillet 1914), de défier les socialistes majoritaires et de laisser entendre que Jaurès se serait opposé au conflit..." (Marc Lagana, Cahiers Jaurès 215-216)
Discours de réception de M. le maréchal Pétain à l'Académie française et Réponse de M. Paul Valéry.
Gallimard, 1931, pt in-8°, 136 pp, broché, non rogné, couv. lég. salie, bon état. Edition originale, un des 570 exemplaires numérotés sur Vélin pur fil.
"Lorsque le Maréchal parut, en grande tenue bleu horizon, entre ses deux parrains, MM. Paul Bourget et Maurice Paléologue, – celui-ci remplaçait M. Louis Barthou, empêché au dernier moment par la crise ministérielle, – un silence d'église parcourut la salle comble des grands jours. Tout le monde évoquait la figure géniale, d'imperturbable audace et de bonhomie puissante, qui était là il y a dix ans, et dont la mâle présence allait dominer les discours. Ce n'était plus l'ivresse des premiers jours de la victoire: c'était le souvenir, l'admiration et l'amour. Le sentiment des deuils récents se mêlait à la gratitude pour le chef, qui venait à son tour partager tant de gloire. Rarement on sentit atmosphère plus émue. L'impassible soldat y fut gagné lui-même : le sang colorait son masque de marbre légendaire. Aux premiers mots de son remerciement, qu'il cherchait à tenir dans une note impersonnelle, sa voix se brisa sur le mot « armée ». Les applaudissements éclatèrent. (...) M. Paul Valéry répondait au maréchal Pétain. L'Académie aime ces jeux de la gloire et du hasard, où la Muse répond à l'Église, la diplomatie à l'histoire et la poésie à l'épée. Le poète de la Jeune Parque a montré qu'il excelle à ces exercices, dont aucun ne déconcerte sa virtuosité..." (Louis Gillet, Revue des Deux Mondes, 1931) — Belle édition relatant l'entrée à l'Académie Française du Héros de Verdun avec sa gloire encore intacte. Le 20 juin 1929, Philippe Pétain est élu à l’unanimité membre de l’Académie française, au 18e fauteuil, où il succède au maréchal Foch. Le 22 janvier 1931, il est reçu à l'Académie française par Paul Valéry, dont le discours de réception, qui retrace sa biographie, rappelle et développe une phrase sur laquelle insistait Pétain, « le feu tue » et comporte des considérations sur la façon dont « la mitrailleuse a modifié durablement les conditions du combat à terre » et les règles de la stratégie. Le discours rappelle aussi les désaccords, dans le respect mutuel, entre Pétain et Joffre. Le discours de réception du maréchal Pétain est un hommage au maréchal Foch auquel il succède. Philippe Pétain sera exclu de l'Académie française en 1944 suite à sa peine de dégradation nationale. Toutefois l'Académie s'abstiendra d'élire un remplaçant de son vivant, égard dont bénéficiera également Charles Maurras...
Mes Souvenirs.
Plon, 1901-1902, 2 vol. in-8°, vii-479 et iv-453 pp, préface par Robinet de Cléry, 2 héliogravures en frontispices (le roi Charles-Albert et le comte de Reiset au combat en Italie en 1848, et une photo de Napoléon III et du prince impérial), brochés, couv. du tome I salie, bon état. Edition originale
Tome 1 et 2 seuls (sur 3). Tome 1 : Les débuts de l'indépendance italienne, tome 2 : La Guerre de Crimée et la cour de Napoléon III. — "M. de Reiset fut envoyé, en 1852, à Saint-Pétersbourg comme premier secrétaire de la légation de France. Il quitta la Russie au commencement de 1854. Ce sont les impressions de ce séjour et quelques descriptions et souvenirs de la cour impériale et du monde diplomatique, jusqu'au départ de l'empereur pour la guerre d'Italie, qui forment la matière principale du récit. Il est d'un ton aisé et de bonne compagnie, plein d'anecdotes qui sont presque toujours amusantes et contées avec simplicité. Le long séjour et les relations du comte de Reiset en Piémont donnent un intérêt historique particulier aux parties de ses mémoires qui se rapportent aux origines de la guerre d'Italie. Il adressa au mois de février 1859 à l'empereur un rapport (reproduit dans son livre, p. 385 et suiv.) qui est fort intéressant. Le défaut visible de sympathie de M. de Reiset pour le vulgaire Victor-Emmanuel et son antipathie marquée pour Cavour l'entraînent à certaines appréciations discutables. Il n'empêche que le deuxième volume de ses mémoires est peut-être d'un intérêt encore supérieur au premier." (André Lichtenberger, Revue Historique, 1902)
Trente ans d'histoire 1871-1900. Histoire générale de la France de la Troisième République.
P., Librairie illustrée Jules Tallandier, s.d. (1912-1921), 3 vol. in-4°, 320, 336 et 280 pp, 52 tableaux et portraits hors texte, 396 tableaux et dessins (par Lix, Pils, Robida, Daniel Vierge, etc.), 433 portraits, 217 scènes diverses, monuments, cartes et autographes dans le texte, reliures demi-chagrin vert, dos lisses ornés, plats de percaline vert bouteille décorés de fers dorés, tranches rouges (rel. de l'éditeur), très bon état
Très riche iconographie en noir et en couleurs : grands faits historiques, commémorations, fêtes, allégories, batailles et expéditions coloniales, portraits des célébrités politiques, militaires, littéraires, artistiques et scientifiques, cartes et plans hors texte... — "M. le lieutenant-colonel Rousset a entrepris, sous le titre de "Trente ans d'histoire", une histoire de la France contemporaine depuis la guerre de 1870. Il traite le sujet avec une grande clarté (les opérations militaires, en particulier, sont excellemment exposées) et avec une remarquable impartialité." (E. Driault, Revue Historique, 1912) — "Une « Histoire de la France de la Troisième République » en 3 volumes par le grand spécialiste de l'histoire de la guerre franco-allemande, qui fut officier de l'armée de Versailles. Naturellement hostile à l'insurrection, l'ancien député de la Meuse consacre à la Commune le livre II du premier volume avec les habituelles exagérations réactionnaires (« les troupeaux de femmes un seau de pétrole à la main » !)..." (Le Quillec, 4076)
D'Héloïse à Marie Bashkirtseff. Portraits de femmes.
Editions d'Histoire et d'Art, Librairie Plon, 1935, in-8°, 240 pp, 16 héliogravures hors texte, reliure demi-basane mordorée à coins, dos à nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. Les Maîtres de l'Histoire)
26 « portraits de femmes » : Héloïse, la reine de Navarre, Hortense et Marie Mancini, la Champmeslé, la religieuse portugaise, la Palatine, Mlle Aïssé, Mme de Staal, Mme du Deffand, la marquise de Créqui, Julie de Lespinasse, la Grande Catherine, Aimée de Coigny, Mme de Charrière, Anna Lindsay, Julie Talma, Benjamin Constant et sa femme Charlotte, Marceline Desbordes-Valmore, Louise Colet, un amour de Flaubert : Eulalie, Alice Ozy, la Dame aux Camélias, Hélène de Racowitza, Isabelle Eberhardt, Marie Bashkirtseff.
La Navigation à travers les âges. Evolution de la technique nautique et de ses applications. Avec vingt dessins de L. Haffner.
Payot, 1952, in-8°, 307 pp, 20 dessins de L. Haffner à pleine page et 12 croquis dans le texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Bibliothèque historique)
"Le commandant (R.) Robert de Loture, de l’Académie de Marine, a entrepris et réussi de condenser en un seul livre admirablement illustré par le Maître Haffner, tout ce qu’un homme cultivé doit savoir sur la navigation à travers les âges, aussi bien depuis l’Antiquité, en passant par les grandes découvertes de la Renaissance, jusqu’à nos jours. Il y décrit non seulement les bateaux, leur conception, leur coque et leur gréement, mais aussi les ports, les canaux et toutes les inventions de plus en plus perfectionnées réalisées pour les conduire. Œuvre considérable où l’érudition a su se rendre accessible grâce à un réel talent d’exposition." (Edmond Delage, Revue Défense Nationale, 1953)
L'homme qui a sauvé Londres. L'histoire de Michel Hollard, croix de guerre, D.S.O.
Julliard, 1960, pt in-8°, 318 pp, traduit de l'anglais, broché, couv. illustrée, bon état. Première édition française, ex. du SP
Résistant hors du commun, Michel Hollard a joué un rôle déterminant dans la Seconde Guerre mondiale en découvrant les bases de lancement des missiles V1, redoutables armes secrètes des Allemands. George Martelli a recueilli son témoignage après la guerre. Michel Hollard crée le réseau Agir, avec une centaine d’agents recrutés entre 1941 et 1944. Cet ingénieur et père de famille, intrépide et méthodique, traverse 98 fois clandestinement la frontière franco-suisse pour entrer en contact avec l’Intelligence Service avant d’être dénoncé, arrêté, torturé, déporté, puis libéré à la fin de la guerre. À travers sa découverte des bases de lancement des V1 que Hitler comptait utiliser pour détruire Londres et inverser le cours de la guerre, on entre dans le récit d’une des plus incroyables opérations de renseignement de la guerre. — "C'est en anglais qu'a paru l'édition originale de cet ouvrage : les exploits de Michel Hollard intéressent, en effet, particulièrement les Britanniques, puisque Michel Hollard était, pendant l'occupation, membre de l'Intelligence Service : les indications qu'il a données ont permis à l'aviation anglaise de détruire assez de rampes de V1 pour « sauver Londres » de la destruction. Pour écrire cette histoire, l'auteur, M. Georges Martelli, a longuement interrogé Michel Hollard, chef du réseau Agir, et quelques-uns de ses camarades. Son récit est tout à fait conforme aux articles que Michel Hollard avait consacrés à l'histoire de son réseau dans le Bulletin du réseau Agir en juillet, septembre, octobre 1948, et mars 1949 (pages qu'il avait communiquées au Comité d'Histoire de la deuxième guerre mondiale). Le récit qui est publié aujourd'hui est plus riche en détails et en péripéties pittoresques et il comprend aussi l'arrestation, l'emprisonnement, la déportation de Michel Hollard (les 100 dernières pages). II donne les noms de plusieurs résistants qui, dans le Bulletin, n'étaient désignés que par leurs initiales. L'ouvrage de M. Martelli n'est donc pas un livre d'aventures fantaisistes, mais le récit véridique des exploits exécutés avec beaucoup de calme, de volonté et de modestie par Michel Hollard." (Marie Granet, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 1965)
Bonaparte en Egypte.
Editions des Portiques, 1932, in-12, 251 pp, broché, couv. illustrée, état correct
Les ancêtres d'Alfred de Musset, d'après des documents inédits.
P., Emile-Paul, 1911, in-12, 196 pp, 8 gravures hors texte et un tableau généalogique dépliant in fine, index, broché, bon état (Saffroy III, 46420)
L'origine des Musset ; Le père et la mère d'Alfred de Musset ; Victor de Musset, homme de lettres ; Alfred de Musset et ses parents ; etc. — "Un livre rempli de choses curieuses et inédites sur les ancêtres d'Alfred de Musset. Une tradition de famille, recueillie par Paul de Musset dans la biographie de son frère. veut que la fauiille du poète soit originaire du duché de Bar. Près de Bar-le-Duc, en effet, se trouve le village de Mussey, qui a donné son nom à une famille de Mussey dont on trouve des représentants dans l'armée que commandait Jeanne d'Arc. La même tradition vent qu'après la bataille de Patay, pour les récompenser de la bravoure qu'ils avaient témoignée, on leur donna des terres dans le pays de Vendômois et ils y auraient fait souche de la maison de Musset. Il n'y a qu'un obstacle la véracité de cette tradition – obstacle capital en matière d'histoire nobiliaire – c'est que la famille lorraine de Mussey a des armes différentes de la famille vendômoise de Musset. Il est beaucoup plus probable que les Musset, qui tireraient leur nom du nom bas-latin d'un oiseau de proie, sorte d'épervier, “Muscetus”, d'où, par corruption et adoucissement, on a fait émouchet, sorlirent de la masse obscure du peuple et s'élevèrent peu à peu à la bourgeoisie. Leurs armoiries, lorsqu'ils en eurent, semblent fortifier cette hypothèse onomastique, car elles étaient : “d'azur à un épervier d'or, chaperonné, Iongé et perché de gueules”..."
Grands artilleurs. Drouot, Senarmont, Éblé.
Berger-Levrault, 1895, gr. in-8°, 465 pp, avec 4 portraits dont un en frontispice, pièces justificatives, reliure demi-chagrin bordeaux, dos à 4 nerfs filetés et soulignés à froid, titres et fleurons dorés, bon état
"Un ouvrage qui contient les biographies détaillées des grands artilleurs Drouot (1774-1847), Alexandre-François de Senarmont (1732-1805), Alexandre-Antoine de Senarmont (1769-1810), Eblé (1758-1812), avec en annexes des lettres, des témoignages et des rapports de grands contemporains, de sorte qu'il est difficile d'imaginer une écriture plus passionnante et plus vivante." (Neue Militärische Blätter, premier semestre 1896)
Les Cadets de Saumur. Juin 1940.
Presses de la Cité, 1993, gr. in-8°, 396 pp, 16 pl. de photos hors texte, 4 cartes, broché, couv. illustrée, bon état
Juin 1940. L'armée française cède sous la pression de la Wehrmacht... Les élèves-officiers de l'École de Cavalerie de Saumur, encadrés par leurs instructeurs, réagissent et bloquent sur les bords de la Loire deux divisions allemandes durant trois jours. Premiers résistants de la Seconde Guerre mondiale, aidés par les élèves-officiers d'infanterie de Saint-Maixent, les hommes du 1er Groupe Franc motorisé et par un régiment de tirailleurs algériens, ils défendent à 2.200 contre 40.000 ennemis un front de 30 km de Gennes à Montsoreau. Leurs adversaires admiratifs leur donnent le surnom de Kadetten, devenus Cadets et le général allemand Feldt leur accorde la liberté avec les honneurs militaires.
Souvenirs d'un Gabelou de Napoléon. Publiés par Gustave Charlier.
Bruxelles, La Renaissance du Livre, s.d. (1947), in-12, 279 pp, broché, couv. salie, état correct. Édition originale
Édition originale de ces passionnants mémoires, témoignage capital sur les douanes sous le Premier Empire. On y trouvera de très précieux renseignements sur le recrutement des fonctionnaires des douanes impériales chargés d’appliquer la législation concernant le commerce extérieur et notamment le fameux « blocus continental ». (Tulard, 657) — "En 1798, sous le Directoire, arrivait à Paris un jeune Bruxellois que sa famille, aisée, destinait à l’École Polytechnique. En vue de préparer l’examen d’entrée il allait prendre pension chez le mathématicien Garnier, qui y professait alors l’analyse. Malgré de bonnes dispositions, des circonstances fortuites le faisaient échouer. Il contractait alors un engagement au 3e régiment de canonniers à Bruxelles qu’il quittait bientôt pour devenir sergent-major au 58e de Ligne. En 1800, le Bruxellois était versé à l’Armée de Réserve rassemblée à Dijon. Par Genève, Lausanne et Vevey, il gagnait Martigny, entreprenait le passage du Grand Saint-Bernard et recevait le baptême du feu à l’affaire du Fort de Bard. Après quoi il allait faire, sous Bonaparte, la deuxième campagne d’Italie. Bien qu’il achevât cette campagne d’Italie avec le grade de sous-lieutenant de cavalerie et les fonctions d’aide de camp du général Gobert et la protection particulière des généraux Dufour et Dupont, Gruyer préféra les voies plus paisibles du fonctionnariat. Il devenait en 1801, surnuméraire dans l’Administration des douanes consulaires. Il allait y faire carrière et y graviter aux marches de l’Empire français, de Rouen à Cahors, d’Anvers à Honfleur et de Narbonne à Voghera en Piémont, ou il séjourna près de trois ans, pour revenir ensuite à Ostende, ou le surprendra l’invasion alliée en 1814. Gruyer, qui se piquait aussi de littérature, devait mourir seulement en 1866." (Introduction)
Le « Mystère du Temple ». La vraie mort de Louis XVII.
Claire Vigne Editrice, 1996, in-8°, 364 pp, 16 pl. de portraits, gravures, plans et fac-similés hors texte, annexes, broché, couv. illustrée, bon état
Le 8 juin 1795, l'enfant Louis XVII, entré au Temple en août 1792, meurt d'une tuberculose. Pour certains il s'agit d'une tromperie : celui-ci se serait évadé bien avant la date de sa mort officielle et l'enfant mort dans les bras de son gardien n'aurait été qu'un enfant substitué. Pour l'auteur, ces "arguments évasionnistes" ne sont pas crédibles. Louis XVII est bien mort au Temple, à l'âge de dix ans. Les témoins de sa mort, de sa maladie, les reconnaissances extérieures et intérieures ne constituent pas les seules preuves : le résultat des fouilles réalisées au cimetière de Sainte-Marguerite et l'analyse scientifique de la dépouille du prétendu dauphin, Karl Wilhelm Naudorff, réapparu sous la Restauration, confirment ses certitudes : le dossier Louis XVII devrait donc être classé. Véritable investigation, l'ouvrage retrace avec précision les diverses étapes de cette affaire et nous invite à découvrir les dessous d'une histoire passionnante mais très controversée.
Montgomery of Alamein.
Plon, 1976, gr. in-8°, 345 pp, une lettre en fac-similé, 8 pl. de photos hors texte, 13 cartes, broché, couv. illustrée, bon état. Texte en français
"A. C. a voulu décrire l'homme plutôt que le vainqueur d'El Alamein. Une part importante de ses recherches a donc porté sur l'enfance, l'éducation, le développement psychologique, les rapports personnels, et les premiers chapitres de sa biographie sont d'une exceptionnelle qualité. Un grand équilibre dans le jugement se manifeste de même lorsqu'il s'agit de considérer l'homme de guerre. Si la maîtrise du champ de bataille n'était pas le point fort de Montgomery, il est indiscutable que ses qualités d'entraîneur d'hommes dépassaient la moyenne. C'est à ce titre qu'il est entré dans l'histoire comme une des personnalités militaires éminentes du XXe siècle." (Revue française de science politique, 1978)
Miroirs d'un désastre. Chronique de la conquête espagnole de l'Amérique.
Plon, 1990, in-8°, 334 pp, 10 cartes, annexe, sources, chronologie, broché, couv. illustrée, bon état
Evénement majeur de la découverte des Amériques, la conquête du Mexique et du Pérou est ici reflétée comme dans un miroir à faces multiples par les récits croisés des Indiens et des Espagnols. A partir des textes rédigés par les conquérants et de documents recueillis auprès des vaincus, ce livre restitue, avec le souffle d'un poème épique, la stratégie des vainqueurs et le désastre des vaincus, à la lumière de la sensibilité et du savoir historique contemporains. "Je trouve lucide et équilibrée votre appréciation sur les événements presque incroyables de Mexico et de Cuzco. Tous mes compliments", écrivait, peu avant sa mort, Jacques Soustelle en saluant la première édition de ce livre.
Paris au temps de la Renaissance. Paganisme et Réforme. Fin du règne de François Ier. Henri II.
Calmann-Lévy, 1936, pt in-8°, 214 pp, une gravure en frontispice (la Nymphe de la Seine), 2 plans, broché, bon état (Coll. Notre vieux Paris)
"Sous ce titre Paganisme et Réforme, M. Pierre Champion nous présente en réalité une série de promenades dans le Paris de François Ier et de Henri II. Le guide est des plus avertis, et son portefeuille est bourré de pièces d'archives, qu'il s'agisse de nous mener dans les collèges et « librairies », dans les hôpitaux, à l'Hôtel-de-Ville, de nous faire assister aux entrées de rois, aux émeutes contre les réformés, aux parties de campagne des poètes. Le ton est des plus agréables." (Henri Hauser, Revue Historique, 1939) — "Un livre érudit et charmant." (J. Pannier, Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, 1937)
Journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple pendant la captivité de Louis XVI, roi de France.
P., Société catholique des bons livres, 1825, in-12, (4)-296 pp, reliure plein veau havane, dos lisse à fleurons et doubles filets dorés, pièce de titre basane noire (rel. de l'époque), qqs pâles rousseurs, bon état
La mort de Louis XVI, la captivité de la famille royale au Temple, le mystère Louis XVII : cette suite d'événements où l'histoire touche au mythe est par elle-même légendaire. Pour les connaître dans leur réalité quotidienne, il faut retourner aux rares pièces authentiques. Voici rassemblés ici deux témoignages majeurs : ceux de Cléry, le valet de chambre du roi (p. 1-192), et d'Edgeworth de Firmont, le confesseur du roi (p. 195-226), suivis de Détails curieux et exacts sur les quatre prisonniers du Temple qui ont survécus à sa Majesté Louis XVI (Marie-Antoinette, Madame Elisabeth, Louis XVII, Madame Royale) (p. 229-296).
Le peuplement des Antilles françaises au XVIIe siècle. Les engagés partis de La Rochelle (1683-1715).
Le Caire, imprimé sur les presses de l'Institut français d'archéologie, 1942, gr. in-8°, 223 pp, qqs tableaux, broché, bon état. Rare
"M. Debien a publié depuis une dizaine d'années une série d'études qui sont une contribution précieuse à la connaissance de l'histoire antillaise. Dans leurs dimensions restreintes, ses articles ou plaquettes apportent plus que de gros livres ; d'un passé qui demeurait imprécis, dans la mesure même ou sa légende nous était familière, ils nous rendent la vie et sont un excellent exemple du renouvellement, par une méthode rigoureuse, de questions superficiellement déblayées. L'œuvre entreprise s'informe aux sources les plus sures : littérature récente, souvent dispersée dans des revues étrangères, et fonds des archives publiques que l'auteur connaît bien - et aussi les plus neuves : les papiers de famille, mine trop peu exploitée ou même explorée jusqu'à présent. (...) II a commencé à dégager le résultat de ses enquêtes dans quelques mémoires où il a fait passer de la manière la plus suggestive la substance des archives consultées. (...) On voit donc tout ce qu'apportent, au point de vue économique et social, ces études, dont on peine à rendre la richesse nuancée. Avec elles l'on passe décisivement d'une histoire exotisante – papiers « du temps des Isles », recueils de « curiosités » – à la réalité quotidienne." (L. Dermigny, Revue Historique, 1950)
Verdun sauvé par le général Chrétien et le 30e Corps d'armée (21-25 février 1916).
Berger-Levrault, 1953, in-8°, xvi-145 pp, préface du Général Weygand, 12 planches de photos hors texte, 7 croquis de E. Virtel, une carte dépliante in fine, broché, couv. lég. salie, bon état, bel envoi a.s. de l'auteur au général Weygand
"La bataille de Verdun a valu à l'Armée Française l'admiration du monde. Elle y a conquis une gloire impérissable. Pendant plus de quatre mois, les combattants de Verdun ont fait preuve d'exceptionnelles qualités d'endurance et de courage et brisé dans des combats acharnés les assauts, dont l'Allemagne escomptait un triomphe définitif. Mais si cette bataille a été possible, si les trois Corps d'Armée allemands lancés à l'attaque le 21 février 1916 ne sont pas arrivés le soir du lendemain jusqu'au corps de Place, jusqu'à la ville elle-même, c'est parce qu'ils ont trouvé devant eux les trois divisions du 30e Corps d'armée français, magnifiquement commandées par le Général Chrétien. Avant l'arrivée de renforts, avant la prise de commandement du Général Pétain, leur résistance opiniâtre et efficace s'est prolongée jusqu'au 24 février. C'est le récit de ces quatre sanglantes et glorieuses journées que présente un témoin, le Commandant Douare, qui fut l'officier d'ordonnance du Général Chrétien et les vécut près de lui..." (Weygand, préface)
Histoire de l'Ordre des Assassins.
P., Club Français du Livre, 1961, in-8°, 316 pp, traduit de l'allemand par J. Hellert et P. A. de La Nourais, reliure demi-basane noire éditeur, dos lisse, titres dorés et larges filets à froid, signet, bon état
Réédition soignée de cet ouvrage dont l'édition originale française date de 1833. L'Autrichien Joseph von Hammer-Purgstall (1774-1856), envoyé dès 1799 à Constantinople, fut l'un des orientalistes les plus en vue du début du XIXe siècle ; il est considéré comme le premier à avoir initié une étude vraiment scientifique du monde ottoman. Comme l'on sait, cette bizarre dénomination d'Assassins, à l'étymologie très incertaine, désigne le corps d'élite des Ismaéliens Nizarites, secte shiite islamique très active aux XIIe et XIIIe siècles. — "Il existe tant d'analogies entre l'Ordre des Assassins et d'autres Ordres, contemporains ou postérieurs, que, aujourd'hui, certains n'ont pas manqué d'en établir une supplémentaire entre cet Ordre et les réseaux terroristes, d'autant plus que l'idée du "Paradis à l'ombre des épées" est toujours présente chez certains musulmans définis comme "fondamentalistes". Que faut-il penser de ces rapprochements ? Cet ouvrage, extrêmement documenté, permettra à chacun de se faire son opinion là-dessus. Pour l'auteur : "Si les Templiers, sous beaucoup de rapports, marchèrent sur les traces des Assassins, ils trouvèrent des imitateurs dans les Jésuites" (ceux-ci, après la suppression de leur Ordre, firent comme les Assassins après la chute d'Alamout ; ils tâchèrent de conserver, sinon une puissance politique, du moins une influence cachée). La constitution de la loge du Caire, la série graduée des initiations, les dénominations de maîtres, de compagnons, d'apprentis, la doctrine publique et la doctrine secrète, le serment d'obéissance passive, nous retrouvons tout cela dans ce que nous avons vu, lu ou entendu, de nos jours, sur les sociétés secrètes qui ont été les instruments de tant de révolutions. Toutefois, on ne peut nier que quelques-unes de leurs institutions fussent réellement dignes d'éloges ; elles n'avaient d'autre but que la propagation des connaissances et la protection réciproque des initiés. C'était en proclamant partout leur amour des lumières, leur bienfaisance et leur philanthropie, qu'ils séduisaient la multitude et parvenaient à leur fin. L'auteur de cette histoire s'est proposé un double but : de montrer la désastreuse influence des sociétés secrètes sous les gouvernements faibles et, ensuite, d'exhumer les trésors historiques si importants, si rares et souvent trop dédaignés de la littérature orientale."
Une sœur de Louis XVI : Madame Elisabeth.
Nouvelles Editions Latines, 1989, in-8°, 140 pp, 8 pl. de gravures hors texte, biblio, broché, jaquette illustrée, envoi a.s. (Coll. Autour des dynasties françaises, III).
Les années heureuses (1764-1789) – Madame Elisabeth aux Tuileries (6 octobre 1789 - 10 août 1792) – Madame Elisabeth au Temple (1792-1794). — Voici un voyage poignant à travers le Palais de Versailles où meurt avec élégance la société la plus raffinée que la France ait connue ; le château des Tuileries, grande geôle dorée, où l'angoisse croît de jour en jour et le sombre donjon du Temple où une interminable agonie conduit à l'échafaud. Voici la courte existence de la petite Princesse de France accompagnant la famille royale jusqu'au coeur du Drame, Madame Elisabeth, petite-fille de la fille de Dauphin, soeur de Louis XVI. Enfant, elle avait couru sous les arbres de Trianon et de Montreuil, mais un autre destin l'attendait, qui s'accomplira dans l'offrande suprême : elle souffrira les terribles journées d'octobre 89, partagera les espoirs et déceptions de Varennes, supportera sans trembler les émeutes sanglantes de la Révolution parisienne. En prison, elle aidera un roi et une reine à se préparer à la mort, elle subira le froid, la faim et la solitude pour finalement, à 30 ans, gravir l'échelle de Sanson. Toujours sereine dans un destin si tragique, toujours entièrement abandonnée à la Providence de Dieu, Elisabeth trace un sillon de lumière dans cette patrie déchirée qu'elle a tant aimée ; sa robe blanche n'est éclaboussée ni par le libertinage des courtisans, ni par la grossièreté sinistre des Tape-dur et des Bonnets rouges. Cette fille de France humblement héroïque, impose le respect. « Madame Elisabeth, cet ange ! » murmuraient les personnes qui avaient eu le bonheur de l'approcher.
Les Grands Penseurs de l'Inde. Etude de philosophie comparée.
Payot, 1956, in-8°, 238 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque scientifique)
Initiation à la pensée hindoue, son évolution, les problèmes qu’elle envisage, les positions qu’elle défend, les grandes personnalités qui l’ont incarnée, ce livre est aussi une méditation personnelle sur les grandes questions de la vie humaine. La lecture de Schopenhauer avait révélé au jeune Albert Schweitzer (1875-1965) la pensée de l’Inde ; il s’attacha, dès lors, à trouver un point de convergence entre les visions du monde occidentale et hindoue, à concilier réalisme et éthique. « Nous devons tendre, écrit-il, vers une pensée plus profonde et plus puissante, plus riche en énergies morales et spirituelles, une pensée capable de s’emparer des hommes et des peuples et de s’imposer à eux. » En 1953, Albert Schweitzer a reçu le prix Nobel de la paix.
Les Parisiens.
Hachette, 1967, in-8°, 392 pp, broché, couv. illustrée d'après une aquarelle d'Andrée Michel, bon état. Edition originale
Paris – ses monuments et quelques-uns de ses quartiers, toujours les mêmes – a souvent été décrit, ou plutôt vanté. L'histoire des Parisiens a souvent été racontée ou contée. Mais, à l'exception de quelques puissants romanciers, jamais personne n'a encore osé mettre en lumière les caractères originaux des Parisiens de notre temps, leur manière d'être en toutes choses, banales ou grandes, et ce qui les distingue des habitants d'autres métropoles du monde. Tel est le sujet de ce livre. La thèse en est que l'originalité de la personnalité parisienne – et, à bien des égards, sa supériorité – résulte moins de l'appartenance des gens à tel ou tel groupe professionnel ou social, que de la participation de chaque individu, en tant qu'individu, dans les limites de son être et comme de plein fouet, à une existence globale intense, qui le submerge, le bouleverse et l'entraîne. C'est cette vie collective rassemblée, fiévreuse, créatrice, exaltante – comme ne l'est peut-être celle d'aucune capitale du monde – qui explique la plupart des caractères des Parisiens, leur génie particulier, et tout ce qui fait bien apparaître, en fin d'ouvrage, l'étude de ces deux composantes essentielles de leur personnalité, de la plupart de leurs activités, et du travail lui-même, l'amour et l'esprit. (4e de couverture) — Il n'y a pas si longtemps, les Parisiens ne différaient guère, pour l'essentiel, dans leur âme et dans leur corps, de ceux qui les avaient précédés au cours des siècles : tels que les ont décrits Hugo, Balzac, Mercier, Marivaux, Molière... et sur leurs traces, Louis Chevalier dans ce livre né d'un enseignement au Collège de France, mais qui doit sa couleur et sa pénétration à une pratique buissonnière de la rue pendant près d'un demi-siècle. Après les bouleversements qu'a connu "la ville des villes" depuis une cinquantaine d'années, peut-on encore parler de Parisiens ? A peine d'habitants de Paris, répond J.-P. Garnier : des êtres de nulle part s'agitant dans une sous-culture "médiatique" à la fois planétaire et provinciale. Et ce livre que son auteur croyait promis à une perpétuelle actualité est devenu un irremplaçable document d'histoire. — "Partant de la constatation « qu'il existe des Parisiens » qui ne sont pas seulement les habitants de Paris, mais des individus doués d'une authenticité certaine, conservée depuis des siècles, en dépit des flux d'immigrants qu'ils ont absorbés et assimilés, C. commence par déterminer les principaux traits de cette personnalité, tant d'après l'idée que les Parisiens s'en font eux-mêmes que selon l'opinion qu'en ont les autres, provinciaux ou étrangers, et qui, lorsqu'elle est péjorative n'est, bien souvent, qu'une jalousie déguisée. Si contradictoires que soient parfois louanges et critiques, les avis concordent pour reconnaître que l'essentiel de l'originalité des Parisiens c'est « l'esprit », surtout une certaine forme d'esprit, prompte à la répartie et à l'ironie subtile, transmise de génération en génération. Et pourtant, ce qui frappe d'abord, c'est l'extrême variété des groupes composant cette population qui résulte moins de celle de classes sociales plus ou moins hiérarchisées que d'une étonnante diversité professionnelle. Diversité des lieux, aussi, qui donne à C. l'occasion de nous mener à travers les « pays parisiens » les plus typiques : Noble Faubourg Saint-Germain, société « charnelle » des Halles, Montmartre, alentours de la Place Maubert et de la Rue Mouffetard, quartiers d'artisans de la rue Saint-Antoine et de Belleville, avec leurs prolongements vers la banlieue septentrionale ouvrière, Saint-Denis ou Aubervilliers, auxquels on sent que vont ses secrètes préférences, pour tout le contenu d'humanité vraie qu'ont su préserver leurs habitants. Cherchant alors comment une si profonde diversité des gens et des sites a pu aboutir à l'unité affirmée et constatée, il en voit la source dans l'intensité d'une vie collective résultant de la densité et de la permanence du cadre. Densité : Paris rassemble le plus grand nombre d'habitants sur l'espace le moins étendu. Permanence, car si certaines parties de la ville naissent et meurent, a subsisté et survécu à toutes les vicissitudes le vrai cœur de la cité, le « centre des centres » qui, dans un étroit périmètre, autour de la toujours bouillonnante rue Saint-Denis, continue à rassembler autour d'une profusion de commerçants et d'artisans, les théâtres, la Bourse et surtout la « Presse » dont la localisation s'explique par la proximité de celle-ci et de ceux-là, et reste obstinément fidèle à ces lieux, chargés d'histoire..." (A. C., Population, 1968)
La guerre de Sécession (1861-1865).
Laffont, 1992, fort in-8°, xxix-1004 pp, traduit de l'américain par Béatrice Vierne, préface de Philippe Raynaud, 33 cartes, chronologie, notices bibliographiques, index, broché, état correct (Coll. Bouquins)
La guerre de Sécession demeure méconnue du public français. Sans doute parce qu'elle est la principale tragédie de l'histoire des Etats-Unis, et qu'elle contredit ainsi l'idée familière selon laquelle l'expérience américaine aurait été essentiellement paisible et heureuse. Elle l'a été jusqu'au milieu du XIXe siècle, quand, bouleversée par l'afflux des immigrants, l'éveil du nationalisme et des extrémismes, la remise en cause de l'esclavage, l'Union découvre soudain sa fragilité. Les compromis qui ont marqué sa naissance en 1776 ne résistent pas à un triple conflit : politique, entre l'autorité fédérale et celle des Etats ; idéologique, entre esclavagistes et antiesclavagistes ; économique et social, entre deux civilisations : le Nord et le Sud, que l'élection de Lincoln, en 1860, précipite dans un sanglant affrontement qui ne prendra fin qu'avec la reddition complète du Sud en 1865. Commencée dans l'improvisation, cette lutte fratricide entraîne vite la mobilisation totale des hommes et des ressources, avec des conséquences particulièrement meurtrières, puisqu'elle a fait plus de victimes militaires à elle seule – 620000 dont 360000 nordistes – que tous les autres conflits (Viêt-nam compris) dans lesquels les Etats-Unis se sont engagés depuis 1776. Une société nouvelle émergea de la guerre, très différente de celle qui avait vu le jour avec l'Indépendance. De cette mutation, qui s'apparente à une révolution, James M. McPherson, professeur d'histoire à l'université de Princeton, nous donne un récit très vivant et coloré, salué dès sa parution comme la meilleure synthèse des connaissances sur le sujet.
Comment j'ai vu 1900.
Grasset, 1962-1973, 4 vol. pt in-8°, 252, 239, 254 et 272 pp, 45 pl. de photos hors texte, brochés, couv. illustrées, bon état
Les souvenirs délicieux et vifs de Pauline de Pange sont pour nous comme un conte de fées. Car l'arrière-petite-fille de Madame de Staël, et nièce de la comtesse de Ségur, a connu un monde plus proche du XVIIIe siècle que du nôtre. Un temps où l'on savait vivre heureux : l'hiver à Paris, dans de vastes demeures ; les jeux, les fiacres, les soirées somptueuses ; puis la transhumance estivale vers Dieppe, les demeures à la campagne, les déjeuners sur l'herbe... On a peine à croire qu'on ait pu vivre ainsi, il y a tout juste cinq générations : on perçait alors les Champs-Elysées pour y bâtir les deux palais de l'Exposition universelle ; on rêvait que bientôt le Métropolitain gronderait sous les pavés, et que des arches franchiraient la Seine d'un seul bond... C'était l'avenir. D'un œil complice mais ironique, tendre aussi, la petite fille d'alors nous tend la main et nous appelle : oui, ce monde-là a existé, ce monde d'hier c'est encore le nôtre, et quelle joie de s'y plonger ! C'était 1900. — Bien complet du quatrième volume, assez peu courant. 1. Comment j'ai vu 1900. ~ 2. Comment j'ai vu 1900. Confidences d'une jeune fille. ~ 3. Comment j'ai vu 1900. Derniers bals avant l'orage. ~ 4. Comment j'ai vu 1900. 1900 s'éloigne. Derniers souvenirs publiés avec une introduction et des notes par son fils le comte Victor de Pange. — 1. Comment j'ai vu 1900 : Pauline a grandi dans une famille vivant dans une tradition au parfum d'Ancien Régime, tout en ayant su entrer dans le monde moderne. Dans un hôtel particulier, deux valets gardent l'escalier d'honneur, un maître d'hôtel commande à quatorze domestiques et les repas sont aussi solennels qu'à la cour de Versailles. Un temps où l'on savait vivre heureux : l'hiver à Paris, dans de vastes demeures ; les jeux, les fiacres, les soirées somptueuses ; puis la transhumance estivale vers Dieppe, les demeures à la campagne, les déjeuners sur l'herbe... On a peine à croire qu'on ait pu vivre ainsi, au début du XXe siècle : on perçait alors les Champs Elysées pour y bâtir les deux palais de l'exposition universelle ; on rêvait que bientôt le métropolitain gronderait sous les pavés, et que des arches franchiraient la Seine d'un seul bond... C'était l'avenir. C'était 1900 ! – 2. Confidences d'une jeune fille : après son enfance, Pauline de Pange relate son adolescence dans ce deuxième volume de ses mémoires. On y retrouve la jeune Pauline, en 1903, adolescente de quinze ans errant d'ennui dans l'hôtel familial, entre des parents plus que conservateurs et une vieille nourrice envahissante. Plus ouverts, son frère et sa belle-soeur l'aideront à s'éloigner de ce "milieu factice". Avec eux, Pauline découvre le cinéma, la photographie, sort au Châtelet, à l'Odéon, voyage pour la première fois dans une automobile sans autre domestique qu'un chauffeur, découvre la Suisse, l'Italie. Exaltée par l'effervescence de ce XXe siècle commençant, elle se dit qu'on l'a élevée "avec les yeux fermés". Pauline abandonne ses capelines de soie beige et ses robes de broderie anglaise, oublie les leçons de maintien et les convenances, bien décidée à embrasser "un univers merveilleux où tout est en mouvement, où tout est à la fois promesse et menace". – 3. Derniers bals avant l'orage : après ses souvenirs d'enfance, puis d'adolescence, l'auteur en arrive ici à ses souvenirs de jeune fille, qui vont de 1907 – elle a dix-neuf ans – à la veille de la Grande Guerre... – 4. 1900 s'éloigne : "Quand, voici une douzaine d'années, la comtesse de Pange commença de raconter, dans la Revue des deux mondes, "comment elle avait vu 1900", on sentit qu'il y avait là quelque chose de tout autre qu'une évocation pittoresque ou brillante de la Belle Époque. C'était le "vrai" monde de Proust vu par une petite fille, puis par une adolescente dont la mémorialiste retrouvait tout le primesaut et la fraîcheur, avec une lucidité à la fois tendre et implacable. Le dessein fut poursuivi, le tableau élargi. Le troisième volume publié, elle voulait, en tout cas, s'en tenir là, et il a fallu de l'insistance pour qu'elle donnât celui-ci, qui est déjà bien loin de 1900. La guerre d'abord, où Mme de Pange remplit avec simplicité et constance des missions dangereuses : c'est pourtant dans ce chapitre que surgissent, une fois encore, l'insolite, le merveilleux, l'enfance ; puis la grande tâche, avec Jean de Pange, dans l'Alsace en état de "malaise" ; enfin, des voyages, et le tableau de famille et d'histoire de la "phratrie" Broglie, les deux princes, ses frères, Maurice et Louis, leurs travaux, leur gloire, le prix Nobel... C'est le dernier regard en arrière d'une âme ferme et sereine que le malheur n'a pas épargnée. Le matin même de sa mort, la comtesse de Pange voulait dicter la préface du livre : c'est à son fils qu'est revenu ce soin." (Yves Florenne, Le Monde)
Les Batailles de Napoléon.
Seuil, 2000, gr. in-8°, 242 pp, préface de Jean Tulard, nombreuses cartes et gravures en couleurs, dépliants, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état
Dans cet ouvrage enrichi de très belles illustrations, Laurent Joffrin raconte en détail huit des plus célèbres batailles de Napoléon : le Pont de Lodi, les Pyramides, Marengo, Austerlitz, Auerstaedt, Eylau, Wagram et Waterloo. — Pourquoi et comment Napoléon gagnait-il ses batailles ? Pourquoi a-t-il finalement perdu ? Comment se passait réellement une bataille, telle que la vivaient les hommes, les officiers et l'état-major ? Sur l'épopée militaire de l'Empire, il existe une littérature technique abondante et une multitude de témoignages partiels. Mais très peu d'ouvrages ont cherché à restituer la réalité quotidienne des combats, vécus à hauteur d'homme. Peu d'auteurs sont parvenus à expliquer à un public de non-spécialistes la stratégie qui a permis à la France de dominer l'Europe pendant plus d'une décennie. Laurent Joffrin tente de combler cette lacune en écrivant comme l'aurait fait un correspondant de guerre auprès de la Grande Armée. Avec l'aide de cartes en perspective, d'illustrations, chacune de ces batailles est racontée sous un angle et un point de vue spécifique : vécue par le simple soldat, dirigée par l'état-major, gagnée grâce à des prouesses d'intendance, etc. Sous une forme à la fois attrayante et pédagogique, c'est un nouveau regard jeté sur les guerres et les stratégies napoléoniennes. — "Cet ouvrage, qui référence ses illustrations, sélectionne huit batailles, Lodi, les Pyramides, Marengo, Austerlitz, Auerstaedt, Eylau, Wagram et Waterloo. Pour chacune d'elles, une carte en dépliant permet de suivre les mouvements des troupes, la tactique et la stratégie. Ici, l'auteur se mue en correspondant de guerre pour livrer un récit vivant, alerte, avec des sous-titres évocateurs." (Claude Michaud, Dix-Huitième Siècle, 2001)
La Liberté tombée du ciel, 1939-1945.
Ramsay, 1977, in-8°, 250 pp, broché, couv. illustrée, qqs annotations crayon, bon état
Henri Deplante, commando SAS de la France Libre, fut parachuté en Bretagne dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Il témoigne des opérations, des combats et des événements survenus dans le Morbihan, et notamment à Pontivy, après le débarquement allié en Normandie. Un livre passionnant. — Après avoir suivi un entraînement sévère avec le 2e Régiment de Chasseurs Parachutistes dans les camps d’Écosse, l'auteur fut désigné pour commander un des quatre premiers sticks qui sautèrent en France dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 ; deux dans le Morbihan et deux dans les Côtes-du-Nord. L’objectif était de reconnaître des zones de largage et de prendre contact avec la Résistance locale afin de préparer l’arrivée des éléments du 2e RCP qui étaient chargés de fixer sur place, le plus longtemps possible les 150.000 Allemands stationnés en Bretagne, empêchant ou retardant ainsi l’arrivée de renforts dans les jours qui suivraient le débarquement en Normandie. Le 13 juin, le commandant Bourgoin l’envoya créer une zone intermédiaire au nord-ouest du Morbihan. Il réussit là un travail extraordinaire, amalgamant avec diplomatie diverses tendances de la Résistance. Il sut en se déplaçant aussi souvent que possible échapper à la traque ennemie tout en organisant des parachutages d’armes. Son sens aigu de la méthode lui permit avec ses SAS d’armer et d’encadrer la Résistance et de préparer la libération du Centre-Bretagne, où les Américains début août purent effectuer une marche triomphale. Après deux mois et demi de combats meurtriers, les survivants se regroupèrent et se rééquipèrent à Vannes fin août. Henri Deplante, à la tête de son squadron de Jeep puissamment armées, se distingua une fois encore au sud de la Loire lors d’opérations de harcèlement de colonnes ennemies refluant du sud-ouest, tentant d’échapper au piège qui se refermait. À Noël 1944, c’est encore à la tête de son squadron de Jeep du 2e RCP qu’il partit pour la Belgique, où les Allemands avaient repris l’offensive. (Fondation de la France Libre)
Les Invasions. Les vagues germaniques.
PUF, 1969, pt in-8°, 329 pp, 2e édition mise à jour, 5 cartes, biblio, index, cart. illustré de l'éditeur, bon état (Coll. Nouvelle Clio)
"... Le plan de ce livre n'est pas banal. L'auteur y présente, dans un premier chapitre, les deux adversaires, en nous conduisant d'abord « du côté des Barbares » dans le monde des Germains et dans celui des steppes, ensuite « du côté de Rome » et de l'Empire romain dont il observe la progressive décomposition. Les chapitres suivants sont consacrés à la description des « vagues » successives. (...) Tel quel, cet ouvrage, plein de dynamisme, représente un tournant et une sorte de rajeunissement dans l'étude de l'histoire des Grandes invasions. Son originalité réside moins dans les solutions neuves que dans l'esprit vif et agile qui l'anime." (Robert Latouche, Bibliothèque de l'école des chartes, 1965)
Jeunesse, quelle France veux-tu ? Dialogue avec le lecteur sur les crises et les réformes.
Gallimard, 1936, in-8°, 96 pp, broché,
1809. Campagne de Pologne. Depuis le commencement jusqu'à l'occupation de Varsovie. Volume I (seul paru) : documents et matériaux français.
Plon, 1911, in-8°, iv-447 pp, index, broché, couv. lég. salie, bon état
Correspondance de Napoléon, Davout, Poniatowsky, etc. et documents divers. — "M. Wladyslaw de Fedorowicz entreprend la publication de documents sur la Campagne de 1809. Il vient de publier les documents français ; les pièces sont extraites des archives historiques de la Guerre ou de celles du ministère des Affaires étrangères, du moins pour la plupart. Il y a là des documents de grand intérêt, où il n'est pas seulement question de la campagne de Pologne, mais des négociations des alliés à l'occasion de cette campagne : des lettres de Poniatowski, ou de Rapp, ou du colonel Saunier, commandant à Varsovie, à Davout sur la situation des armées et sur quelques opérations ; des lettres du comte Friedrich-Lothar Stadion, ambassadeur d'Autriche à Munich, au ministre, au comte Philippe Stadion, sur l'état des esprits en Allemagne et notamment sur les sentiments particuliers du prince royal de Bavière ; des lettres de Philippe Stadion à Stahremberg, ambassadeur en Angleterre ; les instructions du gouvernement autrichien au lieutenant Wagner envoyé à Londres pour obtenir des subsides, organiser une expédition navale combinée, appeler l'Anglelerre à une descente sur les côtes de la Baltique; des instructions pour le baron de Wessenberg à Berlin, sa correspondance avec Stadion, des notes sur la mission de Schwarzenberg à Saint-Pétersbourg, pour faire sortir la Russie de sa réserve diplomatique et militaire : toutes pièces importantes sur la situation diplomatique, du moins pour les premiers mois de 1809." (Édouard Driault, Revue Historique, 1912)
Service B. Le réseau d'espionnage le plus secret de la Seconde Guerre mondiale.
Fayard, 1985, in-8°, 342 pp, 20 pl. de photos et documents hors texte, notices biographiques, index, broché, bon état
"Voici un excellent livre de vacances pour qui aime les romans d'espionnage. Chacun sait, en effet, qu'un roman d'espionnage n'est vraiment bon que lorsqu'il n'est pas... un roman et qu'il n'est qu'une mise en forme d'un dossier bien réel. C'est le cas de Service B. On peut s'étonner que, dans le grand tintamarre qui a entouré la projection du film de Mosco ; les Terroristes à la retraite, personne, ni dans la presse, qui consacra pourtant à l'affaire Manouchian des dizaines et des dizaines de pages souvent bien venues, ni dans l'indigent débat qui eut lieu au petit écran, n'ait eu l'idée d'aller chercher chez Faligot et Kauffer quelques-unes des réponses aux questions posées dans et par le film de Mosco. Pourtant, le livre venait de paraître et, conçu à l'écart d'une polémique de presse hâtivement nouée, il apportait de précieuses données et un éclairage que deux enquêteurs, spécialistes de divers services spéciaux, aussi confirmés que nos deux auteurs, avaient pris le temps de rendre sûrs. Qu'est-ce que le Service B ? « Le réseau d'espionnage le plus secret de la Seconde Guerre mondiale », répond la jaquette du livre. Le plus secret ? A vrai dire pas plus secret qu'un autre : « resté secret » aurait mieux convenu. Les communistes n'ont pas en effet pour habitude, sauf exceptions dues le plus souvent à des luttes politiques internes, de gaspiller et révéler leurs secrets une fois le délai raisonnable écoulé. Pas de prescription pour eux en la matière : voilà pourquoi rien n'avait jusqu'ici été écrit sur ce qui avait été le service de renseignements, l'équivalent d'un deuxième bureau, dont la résistance militaire communiste, les F.T.P., s'était dotée comme, de son côté, l'avait fait la résistance militaire gaulliste, avec le B.C.R.A. C'est un service de renseignements dépendant de l'état-major des F.T.P. qui est ici minutieusement décrit – avec les lacunes inévitables mais toujours très honnêtement soulignées et reconnues – par Faligot et Kauffer, grâce à une enquête directe auprès d'une multitude de survivants, mais aussi grâce à la possibilité qui leur fut donnée d'exploiter des archives miraculeusement demeurées en des mains privées. Par-delà les mille visages et péripéties ici évoqués, une conclusion essentielle se dégage : tandis que les services de renseignements gaullistes constituaient une instance de triage qui, autonome, communiquait ce qu'elle entendait communiquer aux Alliés, britanniques et américains, de la France libre (ce qui faisait d'ailleurs qu'opéraient parallèlement en France occupée des réseaux indépendants directement reliés à l'appareil militaire allié), le service de renseignements communiste – ce Service B – était à l'évidence non seulement contrôlé par, mais intégré au quatrième bureau de l'état-major de l'Armée Rouge c'est-à-dire la direction du renseignement militaire soviétique, celle qui, aujourd'hui, est connue sous les initiales du G.R.U. On vient, par exemple, d'assister à une discussion pour savoir de qui dépendaient en fait le groupe Manouchian et surtout ses cadres. On a soupçonné que la direction politique clandestine du P.C.F., en la personne de Jacques Duclos, n'était pas à même de prendre certaines décisions stratégiques affectant le secteur militaire des organisations comme la M.O.I. C'est probablement vrai. Mais contrairement à ce qu'on a dit, ce n'est pas le Komintern – d'ailleurs dissous le 15 mai 1943 même s'il devait aussitôt partiellement renaître sous la forme d'un secrétariat international du P.C. de l'Union soviétique – et ce n'est pas davantage le N.K.V.D. – le K.G.B. de l'époque autrement dit la police politique – qui avaient la haute main sur les cadres de l'action militaire dans les territoires européens occupés : à une époque où la dimension militaire des choses avait pour les dirigeants soviétiques une priorité absolue. C'était le G.R.U., c'est-à-dire l'appareil de renseignement de l'Armée Rouge, qui était la clef de voûte et l'instance de décision stratégique centrale même si les instances politiques locales étaient éventuellement tenues au courant des décisions prises. Il ne faut ni surestimer, ni sous-estimer cette intégration de l'appareil militaire communiste français dans le système militaire soviétique : ce n'était pas, même à l'époque, le tout du phénomène communiste français. Mais c'en était un aspect qui s'était mis en place dès le tournant des années trente et qui s'est prolongé bien au-delà de la victoire de 1945. Il valait la peine que cette histoire fût analysée et racontée avec la maîtrise dont font preuve Faligot et Kauffer." (Annie Kriegel)
Elisa et Pauline, sœurs de Napoléon.
Tallandier, 1954, pt in-8°, 268 pp, 16 gravures hors texte, reliure demi-chagrin vert, dos à 2 larges nerfs, auteur et titre dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état
Première édition en 1896. Première édition Tallandier en 1927. — "Les curieux et piquants volumes de Joseph Turquan sur la Générale Bonaparte, l'Impératrice Joséphine, les Sœurs de Napoléon et la Reine Hortense, sont particulièrement recherchés." (Le Temps, 5 août 1896)