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SÉGUR (Philippe-Paul, comte de).

Un Aide de Camp de Napoléon. De 1800 à 1812. Mémoires du général comte de Ségur.

P., Firmin-Didot, 1894, in-12, xxiii-454 pp, un portrait gravé en frontispice et une carte pour l'historique des campagnes d'Allemagne repliée hors texte, broché, bon état

Edition nouvelle publiée par les soins du petit-fils de l’auteur, le comte Louis de Ségur, illustrée d'un portrait et d'une carte repliée : description des conspirations de 1804 organisées par l'Angleterre, exécution du duc d'Enghien, camp de Boulogne, Austerlitz, campagnes d'Allemagne, d'Espagne, etc.. — "Devenu aide de camp de Napoléon sous l'Empire puis attaché à la cour de Joseph, Ségur a laissé d'attachants mémoires, fort bien écrits." (Tulard, 1331)

SAINTE-BEUVE (Charles-Augustin).

P.-J. Proudhon. Sa vie et sa correspondance. 1838-1848. Cinquième édition.

P., Michel Lévy frères, 1875, in-12, (4)-352 pp, broché, qqs rousseurs sur les 7 premiers feuillets, bon état

La première édition, posthume, parut en 1872. L'ouvrage est une façon de rendre hommage à deux penseurs qu'étonnamment fréquenta le critique : Proudhon (sur le tard) et aussi Enfantin (dans la jeunesse de l'auteur, et duquel il est fait mention dans la préface).

REY (Sarah).

Manus. Une autre histoire de Rome.

Albin Michel, 2024, in-8°, 389 pp, préface de John Scheid, 24 illustrations, notes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L'Évolution de l'humanité)

Le corps est un langage à Rome, dont Sarah Rey propose d'étudier la grammaire à travers le prisme riche et original de la main. Que nous apprend-elle du monde romain, de sa symbolique et de ses usages, des plus traditionnels aux plus surprenants ? La main prête serment à Rome, scelle les contrats, pratique les rituels, soigne, commande, exécute, affranchit, est aussi éloquente que la voix... , mais elle peut encore se montrer impie, défaillante ou disgracieuse, et être frappée d'interdit. Dextra ou sinistra, célébrée ou crainte, et parfois même mutilée, la main se révèle un outil essentiel dans l'élaboration des codes moraux, sociaux et religieux des débuts de la République à l'avènement de l'Empire. Sarah Rey montre combien son importance est manifeste au sein de toutes les couches de la population romaine, des élites dirigeantes aux travailleurs manuels, artisans comme paysans, en passant par les soldats, les prêtres et les médecins. On explore ainsi, à travers la main, toute une série d'expressions de ce qui fait au quotidien la romanité. Convoquant des sources juridiques, rhétoriques, poétiques, mais aussi épigraphiques et iconographiques qui mettent en scène la main, et qu'elle traduit et analyse avec précision et finesse, Sarah Rey livre un essai très incarné, qui nous fait redécouvrir les épisodes emblématiques de la Rome antique et les personnages célèbres de son histoire.

Collectif. – LABOA (Juan-Maria)(dir.).

La Grande aventure du monachisme entre Orient et Occident.

Lethielleux, 2002, in-4°, 272 pp, nombreuses illustrations, cartes, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

"Ce livre, à la fois chronologique et géographique, touche le long terme historique et les grands espaces traditionnels et plus récents du monachisme. Les auteurs, issus pour l'essentiel du monde monastique méditerranéen, évoquent, sans surprise, l'universalité du phénomène monastique, ses origines dans le monde chrétien, son développement en Orient et en Occident jusqu'au Moyen Age avant de consacrer deux chapitres, l'un aux monachismes orientaux (de l'époque médiévale au XXe siècle) et a ses spécificités régionales et l'autre, consacré au monachisme occidental, de saint Anselme à Charles de Foucauld, avant de terminer par une série d'évocations rapides du monachisme contemporain en Amérique, en Afrique, en Asie et en Océanie. Si les illustrations, de bonne qualité, restent peu originales, la cartographie apparaît plus intéressante." (Archives de sciences sociales des religions)

BILLY (André) et Charles HUARD.

Paris vieux et neuf. Dessins de Charles Huard. Texte par André Billy. La Rive gauche. – La Rive droite.

P., Eugène Rey, 1909, 2 vol. in-8°, 290-(4 ff.n.ch.) et 278-(4 ff.n.ch.) pp, illustrés de 300 dessins originaux à la plume par Charles Huard, table des matières et des illustrations, les 2 ouvrages reliés ensemble en un fort volume demi-chagrin noir à coins, dos lisse, titres et filets dorés, couv. du volume “Rive gauche” conservée (rel. un peu postérieure), coiffe sup. lég. abîmée, mors et coupes lég. frottés, bon état

Edition originale et premier tirage des nombreux dessins de l'artiste Charles Huard (1874-1965) reproduits en noir dans le texte et hors texte. Ces illustrations capturent à la fois l’essence du vieux Paris et les nouvelles transformations de la capitale à l’époque. Le texte accompagnant les dessins, rédigé par André Billy, offre des informations historiques et culturelles sur la ville, mettant en lumière son évolution au fil des ans. Ce livre offre ainsi un regard unique sur la beauté et l’histoire de la capitale française. — "Nous rentrons à Paris sous la conduite de deux guides très savants et très spirituels, MM. Ch. Huard et André Billy, qui viennent de publier le premier volume d’une œuvre ravissante “Paris vieux et neuf”. Ce premier volume est consacré à la rive droite où le crayon incisif de Ch. Huard a noté à travers l’Etoile, les boulevards, le Temple, le Marais, les faubourgs et Montmartre, une foule de charmants croquis : maisons lézardées, palais magnifiques, coins de vieilles rues, superbes perspectives d’avenues, silhouettes pittoresques de vieux mendigots et de jolies filles, album vraiment délicieux de la vie de Paris à toutes les heures du jour et de la nuit ; le texte de M. André Billy, commente le plus aimablement du monde ces belles pages graphiques." (Ph.-Emmanuel Glaser, Le Mouvement littéraire 1909) — "Ce livre, brillamment illustré par les dessins et croquis de Ch. Huard, comprendra deux volumes. Le premier, qui vient de paraître, est consacré aux quartiers de la rive droite de la ville de Paris." – "Nous avons indiqué déjà l’intérêt que présente l’ouvrage illustré de nombreux et jolis dessins de M. Charles Huard. Le second volume, qui vient de paraître, est consacré aux quartiers de la rive gauche de Paris. Tous les amis de « Paris vieux et neuf » auront plaisir à feuilleter ce livre." (Revue pédagogique, juillet et décembre 1909) — "Au moment où l'attention publique se préoccupe très particulièrement de Paris et de sa beauté et où beaucoup de Parisiens se mettent soudain à découvrir leur ville, “Paris vieux et neuf” survient à propos et en trace le portrait actuel, vrai, vivant. Les admirables dessins du Maître Ch. Huard et le texte original et captivant d'André Billy justifient le succès de bon aloi de ces deux livres." (L'Editeur) — Charles Huard (1874-1965), est un peintre et humoriste de la Belle Epoque dont les caricatures et les scènes de genre humoristique ont rencontré un réel succès. Il commence par placer ses dessins dans les journaux illustrés comme La Libre Parole illustrée et l’Assiette au beurre. Il illustre les œuvres complètes de Balzac éditées chez Conard à partir de 1910. Il donne régulièrement des croquis humoristiques notamment aux journaux comme le Sourire, le Rire, Le journal Amusant, Le Journal pour tous, Cocorico. – André Billy (1882-1971), est un écrivain, romancier, critique littéraire. Il publie son premier roman en 1906. Son œuvre est abondante, il écrit notamment sur des thèmes parisiens : Paris vieux et neuf, rive droite-rive gauche (1909) ; Banlieue sentimentale (1929) ; Adieu aux fortifications (1930) ; La terrasse du Luxembourg (1945) ; Le Pont des Saint-Pères (1947) ; Le badaud de Paris et d’ailleurs (1959)...

FRAPPIER (Jean).

La Mort le roi Artu, roman du XIIIe siècle. Édité par Jean Frappier.

Genève, Droz ; Paris, Minard, 1964, in-12, xxxix-308 pp, 3e édition, biblio, variantes, notes, index, glossaire, broché, bon état (Textes littéraires français, 58)

Thèse complémentaire présentée à la Faculté des Lettres de l'Université de Paris. En 1936, Jean Frappier (1900-1974) publia sa thèse sous le titre : “Étude sur La Mort le Roi Artu”, et sa thèse complémentaire, qui est l'édition définitive de ce grand roman jusqu'alors méconnu. Rédigée dans le premier tiers du XIIIe siècle, “La Mort le roi Artu” dépeint un monde arthurien au bord du précipice, où l’envie et le ressentiment mettent en péril les valeurs chevaleresques traditionnelles, où l’amour interdit de la reine Guenièvre et de Lancelot du Lac risque à tout moment d’être révélé au grand jour et de détruire le fragile équilibre de la cour. Dernier volet du cycle du Lancelot-Graal, recopié sans cesse jusqu’au XVe siècle avant d’être imprimé de nombreuses fois à la Renaissance, ce roman anonyme constitue la version la plus riche et la plus complexe de la chute du royaume d’Arthur, par le biais d’un récit choral où les héros d’antan sont la proie de leurs propres désirs et des caprices de Fortune.

BRÉHIER (Louis).

Vie et mort de Byzance.

Albin Michel, 1992, fort in-12, 632 pp, préface de Gilbert Dagron, 4 cartes, notes, glossaire, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L'Evolution de l'Humanité)

"Lorsque, à la fin de sa vie, Louis Bréhier (1868-1951) fit entrer Byzance dans la prestigieuse collection de “L'Évolution de l'Humanité” en publiant “Le Monde byzantin” en trois volumes, “Vie et mort de Byzance”, “Les Institutions du monde byzantin”, “La Civilisation byzantine”, il achevait par une ample synthèse une œuvre d'historien que l'on découvre encore avec admiration. Vie et mort de Byzance, premier volume de cette trilogie, malgré les retouches de détail que suggèrent les découvertes ou mises au point postérieures, reste un modèle du genre, d'abord parce qu'il est écrit dans un style transparent, ensuite parce qu'il sélectionne les faits pour leur signification, mais les raconte dans leur foisonnement, au plus près de sources scrupuleusement notées, et presque dans leur langage." (Gilbert Dagron)

GRIMAL (Pierre).

La Civilisation romaine.

Arthaud, 1964, fort in-8° carré, 538 pp, 229 illustrations reproduites en héliogravure, 10 pl. en couleurs hors texte, 29 cartes et plans, tableaux chronologiques, biblio, imprimé sur papier bouffant Pelvoux, reliure toile éditeur, bon état (Coll. Les Grandes Civilisations), sans la jaquette, mais exemplaire enrichi d'un envoi a.s. de Pierre Grimal

"La civilisation de Rome est-elle différente de la nôtre ? Nous en sommes les héritiers, mais connaissons-nous bien notre héritage ? Et que recouvre ce terme de civilisation ? Apparemment, un ensemble complexe de coutumes, de techniques, de règles sociales formulées et informulées, des goûts, un style ou des styles de vie, une manière pour les hommes de s'insérer dans le monde. Aspirations spirituelles et contraintes matérielles s'y affrontent. Dans certaines civilisations, le poids du passé paralyse les forces de vie. A Rome, ces deux forces s'équilibrent, du moins en fut-il ainsi pendant des siècles, où l'on voit se produire une création continue, sans reniement, qui a pour effet (et sans doute pour dessein) de donner à l'homme les moyens d'affirmer et de vivre sa dignité, sa liberté, au sein de la société. Les problèmes romains ne sont jamais très loin de ceux que connaît notre temps. Ils nous aident, sinon à résoudre ceux-ci, du moins à en prendre conscience. Avec ses lumières et ses ombres, ses vertus et ses vices (qu'une tradition méchante se plaît à peindre sous les plus noires couleurs), Rome n'en reste pas moins l'un des grands moments de l'Humanité, l'un des plus inspirants et que nous ne saurions oublier sans mutiler le plus profond de notre être." — "L'ouvrage comporte trois sections. La première est un bon résumé des vicissitudes historiques depuis les origines jusqu'au Bas-Empire. Les deux autres parties constituent comme un diptyque dont les deux volets se complètent : d'une part, toutes les grandeurs de Rome sur le plan de la vie publique, des lois, de la guerre, des arts ; de l'autre, sa vie familière, ses quartiers, ses places, ses rues, ses activités, son pittoresque. Ce double tableau est présenté avec un art consommé, énormément de savoir-faire, un talent éprouvé, des formules heureuses. Rome est ainsi au centre de tout le livre, vivante et puissante, une fois ses modestes origines dépassées. Ajoutons qu'il serait injuste de se borner à indiquer le caractère brillant de ce livre ; il est aussi souvent soutenu par la réflexion : je n'en veux pour preuve que les pages consacrées à la gravitas romaine, à la fides, au stoïcisme. L'ouvrage est complété par des tableaux chronologiques, un dictionnaire historique et biographique, une bibliographie choisie." (Revue belge de philologie et d'histoire, 1962)

PERDIGUIER (Agricol, dit Avignonnais la Vertu).

Mémoires d'un compagnon. Edition intégrale.

Maspero, 1977, in-8°, 419 pp, introduction d'Alain Faure, bibliographie compagnonnique, annexes, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Agricol Perdiguier est l’homme qui a le plus fait pour populariser la grande geste du tour de France au XIXe siècle. En 1852, chassé par l’Empire parce que républicain, il rédige, au cours de son exil, ce classique de la littérature ouvrière que sont ses “Mémoires d’un compagnon”. Ce livre part du désir légitime de mieux faire connaître le paysage de la France travailleuse de cette première moitié du siècle, telle qu’à chaque étape un compagnon assoiffé de nouvelles connaissances pouvait le rencontrer et le vivre, ainsi que le détail de la pratique du compagnonnage, de ses rites et de ses coutumes. À l’époque, l’industrialisation massive constitue rapidement un immense prolétariat sous-payé, démuni de toutes les qualifications et de toutes les traditions qui formaient l’essence même du compagnonnage : celui-ci ne peut donc plus avoir le rôle irremplaçable, décisif, de ferment et d’organisateur qu’il avait joué jusque-là. Faute de modifier radicalement son esprit, ses habitudes et son recrutement, il était condamné à se couper de la majorité de la nouvelle classe ouvrière, et à ne plus représenter qu’une tradition pour une élite d’aristocrates ouvriers. — "Agricol Perdiguier, Avignonnais-la-Vertu, Représentant du Peuple en 1848, exilé du crime du 2-Décembre, auteur bien connu du Livre du compagnonnage qui inspira le Compagnon du Tour de France de George Sand et donna chair au personnage d'Agricol Baudouin du Juif errant d'Eugène Sue. Rédigés en 1852-1853 au début de l'exil, ces Mémoires d'un compagnon couvrent très précisément les quatre années du Tour du jeune menuisier provençal. De 1824 à 1828, il parcourut la France, de Montpellier à Paris en passant par Bordeaux, Toulouse, Nantes et Chartres, puis de Paris à Lyon où il fut élevé au grade de premier compagnon. Si l'expérience acquise au jour le jour nourrit le récit, celle des années ultérieures, de la politique sous la seconde République, ajoutent la dimension réflexive à la simple narration descriptive. (...) Le compagnonnage aura encore de beaux jours devant lui, jusqu'en 1848 et même sous le Second Empire, plus qu'on ne l'a cru et écrit, mais il est ce passé que l'industrie nouvelle va détruire, broyer, engendrant d'autres luttes, d'autres solidarités ouvrières, la naissance du socialisme et du syndicalisme qui supprimeront l'univers cher à Perdiguier." (Jean-Yves Mollier, Revue d'Histoire du XIXe siècle)

NOUGIER (Louis-René).

Géographie humaine préhistorique.

Gallimard, 1959, in-8°, 325 pp, préface de Pierre Deffontaines, 16 pl. de photos hors texte, 31 illustrations et cartes, biblio, 3 index, broché, couv. illustrée lég. salie, bon état (Coll. Géographie humaine)

aaaaaaaaaaaaaaaaaaLe professeur L.-R. Nougier qui découvrit à Rouffignac la grotte ornée la plus importante du monde, et qui est directeur de l'Institut d'Art Préhistorique de Toulouse, a commencé par être géographe. « Le lent triomphe de l'humanité », tel pourrait être le sous-titre suggestif de sa Géographie Humaine Préhistorique. Pour le professeur Nougier, la préhistoire n'est plus « la science des silex », mais l'étude des civilisations, des genres de vie, groupés en trois ères fondamentales : l'ère des collecteurs de nourriture, l'ère des grands chasseurs, la révolution néolithique.L'étudiant de géographie, l'étudiant d'histoire, l'« honnête homme », tous avides de mieux connaître notre passé, se passionneront pour ces chapitres vivants et alertes, évocateurs de l'habitat magdalénien, de la révolution agraire néolithique, de l'expansion démographique du troisième millénaire avant notre ère, de l'implantation de nos villages, de la structure de nos champs, des premières exploitations industrielles et minières. — "Louis-René Nougier, spécialiste connu des questions préhistoriques, a déjà tenté plusieurs synthèses sur la vie humaine à la période de la préhistoire. Cependant, jamais il ne l'avait fait avec cette ampleur, ce souci de montrer les rapprochements et les évolutions et cette préoccupation de faire une véritable « Géographie humaine de la préhistoire ». Le tableau de la page 32 résume les aspects caractéristiques de cette civilisation : on notera que l'auteur ne recule pas devant les rapprochements hardis ! Nos lointains ancêtres auraient peut-être commencé leur action à la surface du globe il y a déjà un million d'années et la première période, la plus élémentaire, aurait duré plus de 950.000 ans ! Ensuite, tout s'accélère : les chasseurs vivant dans ces grottes dont nous admirons les peintures et dont M. Nougier a exploré plusieurs, n'ont guère dominé que pendant une vingtaine de milliers d'années, puis est venue la « révolution néolithique », avec ses défrichements de forêts, sa mise en culture de manière systématique, ses échanges commerciaux... On trouve là des éléments dont la permanence s'affirmer jusqu'à notre époque. Ce sont les Néolithiques nos véritables grands ancêtres. On lira, avec un intérêt souvent passionné, les reconstitutions proposées par l'auteur, l'allusion et la discussion relatives aux techniques... et devant tant d'ingéniosité, on ne pourra que conclure comme Nougier lui-même : « Le miracle humain reste enfermé entre deux énigmes, celle de sa création et celle de son avenir, de son éternité, de sa fin ». L'accélération de la courbe nous donne, il est vrai, bien peu d'espoir pour une éternité ! Le volume se termine par une abondante bibliographie et des index très pratiques. Instrument de travail, livre de grande information : ce volume est les deux à la fois." (J. Beaujeu-Garnier, L'Information Géographique, 1960)

TYLER (Royall).

Charles Quint.

Club des Editeurs, 1959, in-8°, (44)-329-(12) pp, traduit de l'anglais, avant-propos de Carl J. Burckhardt, 16 pl. de portraits hors texte, chronologie de Charles Quint 1498-1558, 3 tableaux généalogiques, imprimé sur pur alfa d'Avignon et numéroté, reliure pleine toile verte avec décor à froid et vignette au 1er plat, rhodoïd, qqs soulignures au crayon rouge, bon état (Hommes et Faits de l'Histoire)

"Charles Quint fut un des souverains les plus puissants de son temps. Outre les domaines propres aux Habsbourg, il possédait les Pays-Bas, le comté palatin de Bourgogne, les royaumes d'Espagne, une partie de l'Italie, d'immenses territoires en Amérique, d'autres en Asie et en Afrique. A la vérité ces possessions en Europe, le double du royaume de François Ier, dont il devait devenir l'adversaire, étaient bien dispersés, ce qui fut une des causes de la longue lutte qui opposera Charles Quint au royaume de France. « Quand le pape donna à ce jeune César l'investiture de Naples, écrit Royall Tyler, Charles, afin d'assurer ses lignes de communication avec son nouveau royaume entreprit de chasser les Français d'Italie ». Une telle hétérogénéité commençait d'ailleurs de sembler une anomalie. L'Europe alors apparaissait en pleine transformation. Les Etats nationaux étaient en voie de remplacer les royaumes féodaux, composés d'éléments disparates. Autre cause de changements : les systèmes économiques traditionnels , étaient bouleversés par l'afflux des métaux précieux d'Amérique. Les soucis du pouvoir, la goutte, qui avait précocement vieilli Charles Quint, le déterminèrent à abdiquer peu à peu à partir de 1554 en faveur de son fils Philippe qui devait devenir Philippe II ; il abandonna successivement Naples, les Pays-Bas, les royaumes d'Espagne et leurs dépendances, et se retira au monastère de Yuste, où il abandonnera la couronne impériale, et mourra en 1558 à cinquante-huit ans. Cette retraite a conféré à l'ex-roi et empereur un caractère dramatique particulier qui fait de lui – dont la carrière et la physionomie revivent dans le livre de Royall Tyler – une des figures saisissantes de l'histoire." (Revue des Deux Mondes, 1960) — "Charles-Quint, sujet immense, tente fréquemment auteurs et éditeurs ; dans cette vaste production, le livre de feu M. Royall Tyler tient une place très honorable. On nous dit qu'il fut l'œuvre de la vie de cet Américain, fin et cultivé, animé d'une profonde sympathie pour la tradition habsbourgeoise et particulièrement pour l'empereur Charles, qui en fut le plus prestigieux représentant. Le biographe de Charles-Quint doit choisir de suivre le cours chronologique de la vie de l'empereur, ou de décrire l'histoire du règne, pays par pays. M. Tyler a curieusement choisi la seconde solution, lui qui semblait pourtant attiré avant tout par le charme de la personnalité du monarque. Ce choix montre toutefois le sérieux de son propos; en effet, l'auteur a étudié avec soin les événements de chacun des royaumes, a consacré aussi des chapitres au mariage anglais du futur Philippe II, au péril turc, etc. Il a basé ses récits sur un dépouillement attentif de toutes les sources diplomatiques aujourd'hui publiées - notamment de la correspondance de Dantiscus, ambassadeur polonais, que les historiens occidentaux ont, parait-il, presque toujours ignorée. (...) En raison du sérieux et du soin apportés à sa confection, cet ouvrage est sans doute le meilleur ouvrage d'ensemble consacré à Charles Quint actuellement disponible en librairie." (A. Dufour, Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, 1961)

MICHELET (Jules).

Histoire romaine – République.

Calmann-Lévy, 1883, 2 vol. in-12, xv-390 et 411 pp, 6e édition, préface de l'auteur de 1866 (15 pp) en tête du 1er tome, reliures demi-basane havane, dos lisses avec titres, tomaisons, filets, filets pointillés et palettes en queue (rel. de l'époque), dos uniformément passés et lég. frottés, coiffes frottées, bon état

BESNARD (Jérôme).

Pierre Boutang.

Muller édition, 2012, in-8°, 154 pp, bibliographie de Pierre Boutang in fine, broché, annotations crayon sur les 2 premiers feuillets, bon état

Etonnant parcours que celui de Pierre Boutang (1916-1998), tour à tour étudiant de la rue d'Ulm, membre de cabinets ministériels, journaliste politique, critique littéraire, professeur de métaphysique à la Sorbonne... A sa suite, ce livre nous emmène de Saint-Etienne à Saint Germain-en-Laye, en passant par Lyon, Paris, Vichy, Rabat, Alger, Brest et Collobrières. On y croise au fil des pages Antoine Blondin, Gabriel Marcel, Roger Nimier, Charles Maurras, Eric Rohmer, Michel Déon, Jean Paulhan, le comte de Paris, le général de Gaulle, Daniel Halévy, George Steiner... Bagarreur impénitent, lecteur de Dante, saint Thomas, Maurice Scève, William Blake et Heidegger, éternel camelot du roi, l'auteur de l'Ontologie du secret et des Abeilles de Delphes a traversé le XXe siècle en acteur et en observateur de la vie politique et intellectuelle. Quinze ans après sa disparition, son épopée chevaleresque et foisonnante renaît dans ce livre qui remédie au silence qui s'est installé autour de cette singulière voix française.

LEBRUN.

Manuel complet du voyageur dans Paris ou Nouveau guide de l'étranger dans cette capitale, soit pour la visiter, ou s'y établir ; contenant la description historique, géographique et statistique de Paris ; son tableau politique ; sa description intérieure ; tout ce qui concerne à Paris les besoins, les habitudes de la vie : 1) le logement ; 2) la nourriture ; 3) les établissemens publics et particuliers qui concernent les vêtemens ; 4) établissemens hygiéniques ; 5) les établissemens de médecine, pharmacie, etc. ; 6) les édifices et sociétés de religion ; 7) établissemens et sociétés de bienfaisance ; 8) édifices consacrés aux sciences et aux arts ; sociétés littéraires et savantes ; 9) commerce et manufactures ; 10) amusemens, théâtres, bals, promenades, curiosités ; 11) les moyens de transport, comme poste, messageries, voitures de place, etc. ; 12) les prisons, cimetières, catacombes, etc.

P., Roret, 1828, fort in-16, 586 pp, une planche de monuments hors texte (sur 2), reliure pleine toile bleue, couv. conservées (rel. moderne), bon état. Edition originale, mais il manque le plan dépliant

"Après la fin des guerres qui ont ravagé l'Europe, les conditions redeviennent favorables pour les voyageurs. C'est alors qu'apparaît la première génération de collections de guides, entre 1814 et 1830." (Goulven Guilcher in Les Guides imprimés, p. 85).

HASQUIN (Hervé)(dir.).

Histoire de la laïcité, principalement en Belgique et en France.

Bruxelles, La Renaissance du livre, 1979, gr. in-8°, xvii-333 pp, 16 pl. de gravures et photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

"Réalisée à l'initiative du Centre d'Action Laïque, Histoire de la laicité, publiée à la Renaissance du Livre vient enfin combler une des lacunes les plus criantes de l'histoire générale des idées en Europe occidentale. Décrivant, principalement en Belgique et en France la longue – et souvent dramatique – histoire de la sécularisation de l'Etat et de la Société, cet ouvrage, de haute tenue scientifique, rompt en effet avec certaines traditions trop enclines à maintenir la laïcité dans telles annexes plus ou moins vagues de systèmes de pensée beaucoup plus vastes (Humanisme, Pensée des Lumières, Positivisme, etc...) pour en considérer la structuration dans un contexte hic et nunc, à la fois en tant qu'idéologie définie et cohérente, et comme moyen d'action dans les grands débats politiques et sociaux du XVIe siècle à nos jours..." (Jacques Marx, Raison présente, 1980) — "Un prestigieux recueil d'études approfondies au style clair, publié sous la direction scientifique de H. Hasquin. La conception moderne de la pensée laïque est le résultat d'un long processus dans les consciences né principalement à la Renaissance, et qui n'a cessé de progresser, par essais et erreurs, à travers les « philosophe » du siècle des Lumières et la Révolution, comme le montre d'une manière pénétrante dans les textes de l'époque R. Mortier. Aussi fut lente la sécularisation de l'État comme l'émancipation de la société, qui avait à se dégager d'une doctrine à caractère théocratique, depuis que le christianisme était devenu la religion de l'Empire romain (la séparation de l'Église et de l'État n'est pas encore entièrement acquise en Belgique). Hervé Hasquin, qui suit l'évolution des rapports des pouvoirs temporel et spirituel au cours de deux millénaires, en donne une synthèse brillante. J. Stengers décrit ensuite la décadence du cléricalisme, combattu dans sa doctrine comme dans sa pratique, depuis le début du XIXe siècle, non sans restituer l'esprit satirique du temps avec une pointe d'humour. Et la déchristianisation, quantitative aussi bien que qualitative, étudiée par E. Witte, sera précisée autrement encore par l'examen des luttes successives du libéralisme (A. Miroir) et du socialisme (Ph. Moureaux). Chaque chapitre envisage ainsi la montée diverse du rationalisme, qui trouve une de ses expressions privilégiées dans les conceptions éducatives de chaque génération, comme le révèle A. Uyttebrouck dans un historique fort documenté de l'enseignement laïque. Parmi les contributions, dont chacune éclaire le sujet sous un angle particulier, on retiendra celles des regrettés R. Hamaide, « L'affirmation de la Laïcité en Belgique », J. Bartier, « La franc-maçonnerie et les associations laïques en Belgique », P. Foriers, « Le droit naturel, évolution d'une notion », qui prennent valeur de testament philosophique... Un bilan historique et éthique à méditer." (Revue belge de Philologie et d'Histoire)

VANDROMME (Pol).

Libre parcours.

Editions du Rocher, 2005, in-8°, 190 pp, broché, couv. illustrée, annotations crayon sur les 2 premiers feuillets, bon état

Ce libre parcours du grand écrivain Pol Vandromme porte bien son titre. En effet, plus que de mémoires à proprement parler, il s'agit ici d'un itinéraire réellement libre, d'une évocation à la structure éclatée de certains, les plus marquants, des souvenirs de l'auteur. Ici apparaissent toutes les étapes de sa formation intellectuelle et culturelle : l'enfance et l'adolescence dans une Belgique ardemment catholique et monarchiste, ainsi que la crise politique et morale de la question royale. L'ouvrage comporte également des passages hilarants sur le ton des journaux catholiques belges des années 1950, tout comme des remarques aussi pénétrantes que spirituelles sur les particularités de la vie politique du pays à cette époque. Journaliste, mais aussi et surtout écrivain, Pol Vandromme ne pouvait manquer d'évoquer aussi, avec une délectation très sensible pour le lecteur, les hommes de lettres qui l'ont marqué, comme Simenon. Un parcours, en résumé, aussi libre qu'intéressant, aussi personnel que touchant de sincérité, d'acuité du regard et de drôlerie, restitué dans un style qui en fait un authentique texte littéraire.

WILSON (Woodrow).

George Washington, fondateur des États-Unis (1732-1799).

Payot, 1927, in-8°, 334 pp, édition française avec notes par Georges Roth, préface de Charles Cestre, nombreux textes en annexes (pp. 239-332), broché, couv. illustrée, état correct (Bibliothèque Historique)

En 1893, Woodrow Wilson, futur président des États-Unis (1913-1921), écrit cette biographie de George Washington (1732-1799) alors qu'il n'est encore que professeur d'histoire et de sciences politiques à Princeton. S'intéressant avant tout à l'exemple moral de son héros, vainqueur de Yorktown à l'issue de la guerre d'Indépendance et premier président de la nation américaine, il dépeint un personnage sans faiblesses ni états d'âme, qui s'imposa dans la carrière militaire par sa droiture, une grande dignité et le souci de ses hommes. Glorieux général, homme politique averti, partisan d'un conservatisme tempéré et d'un renforcement du pouvoir fédéral, Washington incarne ce nationalisme américain que Wilson cherche à raviver. Portrait hagiographique, témoignage précieux d'un futur homme d'État.

SALLMANN (Jean-Michel).

Charles Quint. L'Empire éphémère.

Payot, 2000, in-8°, 405 pp, 8 pl. de gravures hors texte, 6 cartes, 3 généalogies, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Des Flandres à l'Espagne, de l'Allemagne aux Amériques, en passant par l'Autriche, la Bohême, la Franche-Comté, une partie de la Hongrie et la moitié de l'Italie, l'immense empire que construisit Charles Quint (1500-1558) défie l'imagination par ses dimensions inouïes et sa toute-puissance. S'inspirant des principes élaborés par Erasme, il réussit ce tour de force de donner cohésion et unité à cet agrégat improbable, fruit de trois héritages successifs et d'une politique audacieuse de conquêtes. Dernier empereur romain couronné en Italie des mains du pape, Charles Quint poursuivit toute sa vie le rêve éphémère d'être ce nouveau Charlemagne qui fédérait la Chrétienté sous son autorité. De guerre lasse, impuissant devant la montée du luthéranisme et l'éclatement de révoltes nationalistes, il abdiqua après quatre décennies de règne, laissant son fragile édifice s'effondrer comme un château de cartes. Jean-Michel Sallmann dresse un impressionnant panorama géopolitique de l'Empire dans toutes ses composantes. Avec une écriture limpide et rigoureuse, il tient le difficile pari de nous aider à comprendre les rouages de cette gigantesque machine et les causes de son grippage.

CAZAUX (Yves).

Naissance des Pays-Bas.

Albin Michel, 1983, in-8°, 348 pp, annexes, généalogie des Orange-Nassau, chronologie, 4 cartes, index, broché, couv. illustrée, bon état

Un sujet inédit ? On aura peine à le croire. Pourtant, aucun autre ouvrage français n'a été consacré à la formation en Europe de cet État original. République marchande, bourgeoise et calviniste, elle fut l'alliée principale d'Henri IV, de Richelieu et de Mazarin. En guerre contre l'Espagne, son indépendance ne fut reconnue qu'au traité de Munster en 1648. Elle dut ses succès à la valeur de ses marins, à la capacité de ses chantiers maritimes, où Pierre le Grand alla faire le stage que l'on sait, à la hardiesse de ses navigateurs qui découvrirent le cap Horn et lui assurèrent la maîtrise des océans et surtout de la mer du Sud. Elle répandit sur l'Europe les épices de l'archipel de la Sonde, les porcelaines de la Chine et du Japon, bientôt suivies de ses propres productions. Elle porta sa peinture nationale à un point de maîtrise qui fait encore notre plaisir. Elle ouvrit bien des portes en connaissance pure - mathématiques, médecine et biologie - et fit notamment voir au monde étonné les globules rouges du sang et les spermatozoïdes. Sa littérature fut belle et son théâtre annonça celui du romantisme allemand. Cette république marchande créa la banque d'Amsterdam qui servit de modèle à la célèbre banque d'Angleterre. Et, dès 1618, elle disposa d'une presse périodique, multiple, concurrentielle, paraissant à jour fixe. Voici, de 1568 à 1648, les années fécondes du peuple néerlandais. Ici, la prospérité remplaça la mégalomanie des souverains. Un ouvrage exhaustif, d'une lecture passionnante.

DROZ (Jacques).

Histoire de l'Allemagne. 1. La formation de l'Unité allemande, 1789-1871.

Hatier, 1984, in-8°, 224 pp, 6 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. d'Histoire contemporaine)

WELSCHINGER (Henri).

Le Maréchal Ney. 1815.

Plon, 1893, gr. in-8°, iv-427 pp, 2 portraits hors texte d'après Gérard, reliure demi-chagrin fauve à coins, dos à 5 nerfs filetés, titres et fleurons dorés, filets dorés sur les plats, tête dorée (rel. de l'époque), bon état

"En étudiant dans ses diverses phases l'affaire Ney, du 7 mars au 7 décembre 1815, M. Welschinger a écrit une page d'histoire générale, du plus puissant intérêt. Louis XVIII, Talleyrand, Fouché, le duc de Richelieu, Wellington, et derrière eux la foule des étrangers et des ultras, y figurent unis contre son héros dans une coalition meurtrière. Ce récit, très vivant et très documenté, est écrit d'un bout à l'autre sur le ton du plaidoyer. L'auteur met en lumière, dans ce procès, « l'impatience des juges, l'àpreté fougueuse du procureur général, l'abus fait par le chancelier de son pouvoir discrétionnaire, l'interdiction de plaider à fond les moyens importants » ; il indique mieux qu'on ne l'avait fait jusqu'ici comment l'Europe victorieuse s'acharna à la perte du vaincu de Waterloo, à son exécution par des mains françaises ; enfin dans le chapitre intitulé « La faute », il apprécie de haut, en invoquant avec à-propos les précédents de Condé et de Turenne, ce que la sentence des pairs de 1815 a appelé la « haute trahison » de Ney." (Revue des lectures)

PETITFRÈRE (Claude).

L'Œil du maître. Maîtres et serviteurs de l'époque classique au romantisme.

Bruxelles, Complexe, 1986, gr. in-8°, 251 pp, 14 gravures hors texte, notes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Le Temps et les Hommes), envoi a.s. à Jean-François Revel

"L'évolution est marquée. Au 17e siècle, la hiérarchie sociale est définie par la Providence. Au 18e, le bonheur de la terre prend désormais le pas sur les délices du ciel. D'où chez les auteurs bourgeois du siècle suivant l'idée d'un véritable dressage des serviteurs au sein de leur famille d'adoption. On saisit vite les nuances dans les rapports. Ceux-ci connaîtront cependant une trève durant la Révolution ou l'on ira jusqu'à supprimer le valet dans les jeux de cartes. Court répit : la réaction thermidorienne rétablira l'ordre traditionnel. Une remarquable étude des mentalités." (Lectures, 34, 1986) — "Après plusieurs ouvrages partiellement ou totalement consacrés à la domesticité urbaine, le livre de Claude Petitfrère a su trouver un angle d'attaque original parfaitement défini par son titre même. C'est en effet le regard du maître sur le domestique qui se trouve ici privilégié, à travers la littérature pédagogique et normative, les travaux des observateurs et des moralistes, les œuvres littéraires, l'iconographie et les sources publiques ou privées. Seconde originalité majeure de ce travail, cette perspective est suivie dans une longue durée qui mène le lecteur de l'époque de Louis XIV à celle de Charles X. Le premier des six chapitres rappelle l'importance numérique d'un milieu qui, dans la plupart des cas, constitue à la fin de l'Ancien Régime 7 à 10 % de la population urbaine, et sa double fonction : les hommes-machines de la domesticité accomplissent un certain nombre de tâches, mais ils sont là aussi « pour la décence et pour la montre », organisés en une hiérarchie très étirée. L'apport neuf du livre de C. Petitfrère réside surtout dans les chapitres suivants, consacrés à l'analyse des rapports entre maîtres et serviteurs. Ceux-ci sont d'abord d'autorité et de sujétion, mais, dans des sociétés urbaines qui, au point de départ de l'étude, sont profondément marquées par des valeurs religieuses, ne s'y limitent pas. L'égalité des hommes devant Dieu crée à chacun non seulement des obligations, mais, en fonction de sa condition, des devoirs envers l'autre : le maître est aussi « père et patron », c'est-à-dire protecteur, voire banquier et confident ; le serviteur peut être lui aussi un confident, un conseiller, un soutien, dans les moments difficiles dévoué jusqu'au sacrifice. La proximité, la familiarité suffiraient d'ailleurs à faire glisser les rapports sur le plan de l'affectivité : le domestique connaît trop bien son maître, sa maison et ses affaires pour ne pas susciter la méfiance, la peur du vol – aussi est-il plus durement réprimé que chez tout autre coupable – mais aussi de l'indiscrétion, voire de la trahison. Le serviteur, la servante doivent être des alliés, des complices : cette complicité peut devenir tendre ou abusive lorsque s'y mêle l'attirance des cœurs et le désir des corps qui, comme des études régionales l'ont également montré, font de la domesticité féminine le milieu d'origine le plus fréquent des filles-mères. Sur tous ces points, C. Petitfrère a su rendre avec finesse la diversité, dans le même instant, des situations réelles. Mais il a aussi démontré, notamment par l'analyse, menée sur 150 ans, de la littérature destinée aux maîtres et aux serviteurs, à quel point le discours des maîtres avait changé. La religion se dégrade en morale utilitaire, propre à améliorer le rendement de la machine domestique, ou en moyen de préservation sociale ou morale. Les nouvelles élites contemporaines de l'âge des Lumières et que la crise révolutionnaire renforce, « rêvent de dissocier le couple maître-serviteur, de mettre fin à ce corps à corps alternativement tendre et brutal pour le remplacer par des relations policées, purement fonctionnelles, faites de surveillance renforcée et de distanciation prudente ». Une fois de plus, cette échelle de temps se révèle opératoire pour jalonner l'histoire d'une mutation sociale et mentale, à laquelle le livre de C. Petitfrère apporte une remarquable contribution." (J. Quéniart, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1987) — Ce livre est avant tout l'histoire d'un regard, celui que les maîtres de l'ancien temps portaient sur leurs domestiques. Regard riche et ambigu, nourri de la foi, des désirs, des fantasmes, des préjugés, des peurs de ceux qui le portent, autant que des réalités matérielles. Regard que l'on surprend non seulement dans l'abondante littérature que les élites ont consacrée à définir les normes de leurs rapports avec leurs serviteurs, mais dans de multiples témoignages épars : dispositions d'une loi, extraits de Mémoires, pages d'un livre de comptes, anecdote d'un roman, scènes de théâtre (Le Malade imaginaire de Molière, Le Barbier de Séville de Beaumarchais, La Fausse Suivante de Marivaux) aussi bien que dessin réaliste ou gravure licencieuse. Ce regard a ainsi une histoire qui ne saurait se satisfaire de l'image "à plat" d'un "bon vieux temps" sans âge. De l'époque du Roi Soleil à celle du dernier des Bourbons on le voit évoluer au rythme lent (mais bousculé par la Révolution) des changements d'une société qui s'individualise, invente l'intimité et consacre l'argent au centre de la relation humaine. Le regard du maître façonne en grande partie le comportement et jusqu'à la conscience de soi du domestique. C'est pourquoi L'Œil du Maître, histoire d'une subjectivité, apporte aussi une importante contribution à la connaissance "objective" de la condition ancillaire en France du XVIIe au XIXe siècle.

WEISS (Louise).

Combats pour les femmes, 1934-1939. Mémoires d’une Européenne.

Albin Michel, 1980, in-8°, 270 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Édition définitive du tome III des mémoires de Louise Weiss. — Ce volume, qui se suffit en lui-même, est l'histoire de la violente campagne menée par l'auteur, de 1934 jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, pour l'égalité politique et civique des Françaises. Françaises jusqu'alors, ainsi que le clamait à travers le pays son armée de suffragettes se référant aux Codes : « Majeures pour leurs fautes et mineures pour leurs droits ! » Des scènes héroïco-comiques se déroulent, décrites par la plume ironique de Louise Weiss. Tout le monde y passe. Sénateurs récalcitrants battus dans leurs circonscriptions par « Les Femmes nouvelles », députés apeurés et chafouins, vieilles féministes outrées par les procédés spectaculaires des jeunes propagandistes et renâclant devant l'audio-visuel encore tenu pour insolite, jouvencelles stupides ou délurées, foules enthousiastes, ministres craintifs, veuves de guerre remariées en conflit avec les veuves esseulées. Un sentiment dramatique domine ce pandémonium. À la fin de la Première Guerre mondiale, sélective quant à ses victimes – on ne tuait que les jeunes mâles –, fonder le foyer pour les joies duquel elles avaient été élevées était pour deux millions de Françaises devenu impossible. L'histoire n'a pas suffisamment insisté sur le calvaire de ces autres victimes. En arrière-plan de ces « Combats » que toutes les femmes d'aujourd'hui se doivent de connaître (grâce à eux leur condition a été changée), sont implacablement notés les soubresauts d'un régime à l'agonie. L'armistice de 1919-1939 prend fin. On voit la Troisième République s'effondrer, après Munich, avant le premier coup de canon de la Seconde Guerre mondiale. À peine la nation est-elle consciente des nouveaux enjeux de la politique internationale. Émouvant entre tous est le chapitre enclavé dans ce livre, au cours duquel Louise Weiss, par surcroît secrétaire générale du comité des Réfugiés, sauve les mille passagers juifs du paquebot Saint-Louis errant sur l'Atlantique à la recherche d'un havre d'accueil.

ERLANGER (Philippe).

Le Régent.

Gallimard, 1968, in-8°, 356 pp, un tableau de généalogies dépliant hors texte, sources, index des personnages cités, broché, un portrait du Régent en médaillon au 1er plat, bon état (Coll. Leurs figures)

Le Régent (1938) est une attachante biographie de Philippe d'Orléans (1674-1723), comme homme d'Etat et dans sa vie intime. Montrant que la Régence (1715-1723) n'est pas une période de décadence mais bien de renouveau, Erlanger met en valeur le courant de liberté qui accompagne la fin du règne de Louis XIV de France. Sans pour autant se complaire dans l'histoire grivoise et les gauloiseries, il évoque avec brio la culture licencieuse associée à la Régence et sa figure emblématique Marie Louise Elisabeth d'Orléans, duchesse de Berry...

ERNOUF (Baron Alfred-Auguste).

Maret, duc de Bassano.

P., Charpentier, 1878, in-8°, iii-691 pp, reliure demi-veau glacé fauve à coins, dos à 5 nerfs pointillés et caissons fleuronnés dorés, doubles filets dorés sur les plats, tête dorée (rel. de l'époque), mors et coupes lég. frottés, une garde recollée, bon état. Edition originale

Critiqué par Talleyrand ("Je ne connais qu'un homme plus bête que Maret, c'est le duc de Bassano") et dépeint sous des traits peu flatteurs par Thiers dans son Histoire du Consulat et de l'Empire, Hugues-Bernard Maret (1763-1839) fut pourtant l'un des pivots essentiels du régime napoléonien pendant près de quinze ans. Fils de médecin, avocat, diplomate et journaliste, il est nommé en 1799 secrétaire général des consuls et entame une ascension fulgurante. Secrétaire d'Etat ayant rang de ministre, il est la plaque tournante du gouvernement napoléonien et en recueille les fruits par des dotations, des décorations et des titres : comte de l'Empire, puis duc de Bassano en 1809. Son passé de diplomate justifie encore que l'Empereur l'emploie dans les grandes négociations (Presbourg, Tilsit, Bayonne) avant de lui confier pour un temps le ministère des Relations extérieures. Sa carrière se poursuit à la chute de l'Empire, d'abord dans les rangs des bonapartistes les plus affirmés, puis dans les cercles du pouvoir de la monarchie de Juillet. Louis-Philippe tente même sans succès d'en faire son président du Conseil. Travailleur acharné et homme d'autorité, Maret reste pour la postérité l'un des plus fidèles serviteurs de Napoléon et une figure méconnue de l'épopée. — "Les mémoires authentiques de Maret, écrits sous la seconde Restauration et dont le manuscrit fut volé par un secrétaire infidèle, ont été reproduits pour les parties restées en possession du fils de Maret par le baron Ernouf." (Tulard, 958) — "Maret joua un rôle discret mais certain dans la diplomatie révolutionnaire, surtout sous le Directoire." (Fierro, 950) — "Sur la première partie de la vie de Maret, avant l’an VIII, [le livre] apporte maints renseignements inédits, tirés de papiers de famille ou de souvenirs laissés par l’intéressé (...) Plus de la moitié de l’étude est une analyse du rôle de Maret comme ministre des Relations extérieures entre 1810 et 1813." (Thierry Sarmant, Bibliothèque Napoléon).

[GAMBETTA].

Biographie populaire illustrée de Gambetta. L'avocat et le tribun. L'organisation de la Défense Nationale en province. L'homme d'État.

P., Librairie Illustrée, Dreyfous, s.d. (1880), in-4°, 226 pp, un portrait en frontispice, nombreux portraits et gravures dans le texte et à pleine page, reliure demi-basane bleu-nuit, dos à 5 nerfs, titre et fleurons dorés (rel. de l'époque), dos lég. frotté, bon état

Signé E. Vero, et daté mai 1880, en fin d'ouvrage p. 550.

DROZ (Georges).

Feu... l'absinthe.

Moutier (Suisse), Éditions de la Prévôté, 1973, pt in-4° carré, 101 pp, préface de Robert Fernier, 52 illustrations, broché, couv. imprimée couleur d'absinthe, bon état. Edition originale sur papier courant

Un ouvrage de référence, insolent et insolite. L'absinthe, la « fée verte », fait partie de ces boissons alcooliques dont l'histoire nous permet de comprendre que l'alcool est bien un objet socialement construit.

PALANQUE (Jean-Rémy)(dir.).

Le diocèse de Marseille.

P., Letouzey & Ané, 1967, pt in-8°, 337 pp, 5 cartes à pleine page in fine, biblio, index, broché, bon état (Histoire des diocèses de France)

"Le premier volume de l'Histoire des diocèses de France, tout en demeurant dans la tradition d'une chronologie exacte, adopte cette nouvelle conception d'une histoire vivante, qui embrasse tous les aspects de la structure et de la vie du peuple chrétien. Temps anciens, qui couvrent le premier millénaire ; Moyen âge prolongé jusqu'à 1481 ; Temps modernes, arrêtés seulement à 1801 ; Époque contemporaine qu'il fallait bien suspendre en 1966, ces divisions larges ont permis des développements aérés et homogènes. Après Lyon, Marseille fut peut-être la première ville de la Gaule à posséder un siège episcopal, mais le premier évêque dont on sache le nom est Oresius, qui signa les actes du concile d'Arles, en 314, et le premier évêque sur qui nous ayons d'abondantes informations est Proculus (380-c. 430), à qui le Concile de Turin décerne le titre personnel et viager de primat de la province de Narbonnaise Seconde. Autoritaire et batailleur, il entra en conflit avec Patrocle, métropolitain d'Arles et Rome dut intervenir. Sous son pontificat s'éleva la première cathédrale et Cassien fonda le monastère de Saint-Victor, qui partage avec Lérins la direction du monachisme provençal..." (G. Le Bras, Revue d'histoire de l'Église de France, 1969) — "... Ce livre est aussi un modèle de clarté et de brièveté : au lieu de l'in-quarto encombré d'un pesant appareil de notes qu'aurait pu légitimer un si vaste sujet, nous avons un ouvrage élégant, accessible à tout lecteur cultivé ou simplement curieux de bonne histoire, élégance qui n'exclut nullement la rigueur scientifique : en fin de volume, une bibliographie sur l'histoire de Marseille, des cartes du diocèse aux trois étapes des XIIIe, XVIIIe et de la pratique contemporaine, des évêques et des saints permettent de prolonger la recherche et font de ce livre un instrument de travail maniable et indispensable." (J. Gadille, Revue Historique, 1969)

SAPPER (Dr. K.).

L'alimentation de l'humanité.

Payot, 1942, in-8°, 219 pp, une carte, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque scientifique)

"Le professeur K. Sapper, de l'Université de Würzburg étudie dans cet ouvrage l'économie, la répartition et les possibilités des moyens mis à la disposition des hommes pour subsister. Le travail du savant allemand offre un double intérêt historique et d'actualité et pourrait fournir des bases précieuses à ceux qui seront appelés à remettre un peu d'ordre logique sur notre planète bouleversée par la guerre. Une bonne partie de l'ouvrage est consacrée à l'exposé des modes d'alimentation des générations passées et actuelles, sous les tropiques et en dehors des tropiques, selon les conditions du climat et du sol. Elle montre comment les hommes tirent leurs aliments de la mer et de la terre, quels sont les moyens qu'ils utilisent pour obtenir une quantité toujours plus abondante de nourriture et quelle est la part respective de l'homme et de la femme dans cette récolte nécessaire. Des exemples bien choisis illustrent les conditions naturelles des différentes provinces climatiques du globe et leur faculté d'entretenir une population ; on voit comment à la « cueillette » pure et simple, s'est substituée une exploitation rationnelle des ressources naturelles et combien la situation s'est modifiée lorsque, quelques millénaires avant notre ère déjà, l'homme se livra, dans l'Ancien et le Nouveau-Monde, à un entretien systématique des plantes utiles et à un élevage régulier d'animaux. Il s'ensuivit, dans les zones favorisées, une augmentation rapide de la population." (Revue économique et sociale, 1943)

CORTEGGIANI (Jean-Pierre).

L'Égypte des Pharaons au musée du Caire.

P., Somogy, 1979, in-8°, 256 pp, 44 reproductions en couleurs, 115 reproductions en noir, repères chonologiques, glossaire, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

Le musée égyptien du Caire est un monde fascinant où plus de cent mille objets nous parlent d'une des grandes civilisations de l'Antiquité, celle de l'Egypte des pharaons. Jean-Pierre Corteggiani, égyptologue, bibliothécaire de l'Institut Français d'Archéologie Orientale du Caire, nous en propose une visite, conçue comme une véritable initiation à cette civilisation de trois millénaires. Il a choisi 120 pièces parmi les plus représentatives des collections ; certaines sont très célèbres, d'autres peu connues, parfois même des spécialistes. Chacune est présentée dans une notice détaillée, accompagnée d'une photographie originale. Statues monumentales, masques royaux, palettes de scribe, outils de maçons ou de charpentiers... autant de trésors qui nous permettent d'imaginer comment, sur les bords du Nil, se déroulait la vie quotidienne, de quel faste étaient entourés les dieux et les pharaons, de quels rites mystérieux s'accompagnait la mort.

FORTUNATUS – [Fortuné MESURÉ].

Le Rivarol de 1842, dictionnaire satirique des célébrités contemporaines, par Fortunatus.

P., Bureau du Feuilleton mensuel, 1842, in-12, (4)-236 pp, reliure demi-basane fauve, dos lisse orné, titre, triples filets et fleurons dorés (rel. de l'époque), qqs petites rousseurs, bon état. Edition originale

Recueil d'environ 300 portraits au vitriol de publicistes et personnalités politiques du temps. Un exemple : "BOREL (Pétrus). Le préfet de police ayant cru, sur la dénonciation de quelques lecteurs de ce lycanthrope, que son style était capable de communiquer la rage, lui a fait défendre d’écrire dans les temps chauds, et surtout dans la canicule. En conséquence, pendant trois mois de l’année, de juin à septembre, sa plume reste enchaînée dans son cabinet et gardée à vue par trois gardes municipaux." (pp. 36-37).

BARLOY (Jean-Jacques).

Les Survivants de l'ombre. Enquête sur les animaux mystérieux.

Arthaud, 1985, gr. in-8°, 266 pp, 30 illustrations, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Le point sur les énigmes zoologiques : Bête du Gévaudan, Monstre du loch Ness, Abominable Homme des Neiges, chats géants, éléphants nains, etc. — Le monstre du loch Ness existe-t-il ? Si oui, quel est-il ? Que fut exactement la Bête du Gévaudan dont l'identité suscite toujours des polémiques ? Et l'abominable Homme des Neiges ? Est-il homme, singe ou homme-singe ? "Des mammouths survivent en Sibérie!"... "Un animal inconnu se cache encore dans les Alpes !" ... La zoologie recèle encore d'innombrables mystères. Surgis des profondeurs, des monstres marins épouvantent toujours les navigateurs. Au cœur de l'Afrique, des scientifiques espèrent découvrir un dinosaure vivant. Une expédition vient de s'envoler pour Madagascar à la recherche d'un lémurien perdu. Dans les eaux de l'Amazone ondulent, affirme-t-on, de gigantesques serpents. Ce livre – véritable guide des animaux mystérieux du monde – fait le point, pays par pays, sur les énigmes zoologiques, des plus fameuses aux plus récentes. Traversée de chats-géants et d'éléphants-nains, de pieuvres colossales et d'insaisissables hommes-singes, une enquête scientifique qui se lit comme un roman policier. Un nouveau champ d'exploration, donc d'aventures, avec l'espoir de fabuleuses découvertes.

SAIRIGNÉ (Guillemette de).

Pechkoff, le manchot magnifique.

Allary Éditions, 2019, gr. in-8°, 608 pp, 22 pl. de photos hors texte, une carte, chronologie, sources, broché, couv. illustrée à rabats, tranche lég. salie, bon état (Prix de la Biographie de l'Académie Française)

Fils adoptif de Gorki, héros de la Légion étrangère, homme d'influence, ambassadeur de France, grand séducteur, Zinovi Pechkoff, surnommé le « Manchot magnifique », est une légende oubliée du XXe siècle. — Nijni-Novgorod, années 1900. Un adolescent traîne sur les bords de la Volga. Il est pauvre, il est juif, il n'a pas d'avenir dans la Russie tsariste. Jusqu'au jour où il croise l'immense écrivain Gorki qui en fait son assistant et l'adopte. Yeshua Sverdlov devient Zinovi Pechkoff. En exil à Capri avec son nouveau père, il découvre la littérature, la politique, se lie avec Lénine, l'écrivain Bounine ou le chanteur Chaliapine. Mais il brûle d'agir. Quand la Première Guerre mondiale éclate, il s'engage en France dans la Légion étrangère au côté de Blaise Cendrars, connaît la rude vie des tranchées et la gloire des combats – il y perd le bras droit. La France l'adopte à son tour et le dépêche aux États-Unis pour les inciter à entrer en guerre. En 1918, alors que son frère Iakov Sverdlov s'apprête à devenir le premier chef d'État soviétique, Pechkoff est au cour de la guerre civile russe, avec les Armées blanches. Dans les années vingt, au Maroc, il gagne son surnom de « Manchot magnifique » pendant la guerre du Rif. Puis ce sera la Syrie, le Liban, ses premiers succès diplomatiques. Et la France Libre. De Gaulle en fait son envoyé spécial, un général-ambassadeur abonné aux missions délicates, en Chine auprès de Chiang Kaï-Shek, au Japon auprès de MacArthur dont il devient l'ami. Pechkoff parcourt le monde, connaît tout le monde, séduit tout le monde. Son courage, son goût de la vie, sa connaissance de l'âme humaine ont révélé sa nature, celle d'un héros de roman. A partir d'archives inédites, notamment la magnifique correspondance avec Gorki, Guillemette de Sairigné signe la première grande biographie de Zinovi Pechkoff.

WOLTON (Thierry).

Une histoire mondiale du communisme. Essai d'investigation historique, 3. Une vérité pire que tout mensonge. Les complices.

Grasset, 2017, gr. in-8°, 1175 pp, broché, couv. à rabats, bon état

Sans le soutien des partis communistes du monde entier, la multitude des intellectuels qui ont cru en l'utopie, la complaisance des responsables politiques occidentaux à l'égard des dirigeants totalitaires, l'aide apportée aux économies socialistes par des capitalistes cupides, les régimes communistes n'auraient sans doute pas duré si longtemps. Bien des souffrances auraient pu être épargnées. Il est désormais établi que l'espoir s'est mué en tragédie, ce qui rend ce passé si douloureux et si persistante la volonté de l'oublier. Les responsabilités sont multiples et planétaires : regarder ces vérités en face, sans honte mais sans concession, est un préalable à la compréhension de notre époque, héritière directe de ce siècle d'engagements. Après “Les Bourreaux” et “Les Victimes”, Thierry Wolton clôt avec “Les Complices” sa monumentale “Histoire mondiale du communisme”. Fidèle à sa méthode, il brosse un grand récit ponctué de témoignages, d'anecdotes, d'analyses qui complètent sa réflexion. La chronique de cette aventure humaine, qui a façonné le visage de notre nouveau siècle, donne la clef de lecture profonde de notre présent.

MERMOZ (Jean).

Défricheur du ciel. Correspondance 1923-1936, rassemblée et présentée par Bernard Marck.

L'Archipel, 2001, gr. in-8°, 428 pp, 8 pl. de photos hors texte, qqs fac-similés de lettres, chronologie, biographies, broché, couv. illustrée, bon état

De ses premiers vols en Syrie, en 1921, à sa disparition aux commandes du Croix-du-Sud, le 7 décembre 1936, Jean Mermoz est l'un de ces hommes dont le nom se confond avec l'histoire de l'aviation. Il manquait pourtant une pierre à cette légende : sa correspondance. Singulier destin que celui de ces lettres, dont une grande partie repose depuis 1955 dans le caveau de "Mangaby", sa mère, qui avait voulu les emporter dans son dernier voyage. Son vœu fut respecté. Par chance, l'exécuteur testamentaire avait pris soin d'en faire des copies. Que nous apprennent donc ces 178 missives inédites sur le vainqueur de l'Atlantique Sud et de la Cordillère des Andes, celui que ses compagnons de l'Aéropostale surnommaient le "Grand" ? Si nombre d'entre elles montrent l'intensité du lien unissant Mermoz à sa mère et à ses grands-parents, d'autres, adressées notamment à Henri Guillaumet, Didier Daurat ou René Couzinet, éclairent de façon inattendue le destin de leur auteur, de ses débuts aux Lignes Latécoère, en 1924, aux grands défis des années 30. Postées de Casablanca, de Dakar, de Rio ou de Buenos Aires, ces courriers révèlent un homme enthousiaste dans la conquête, modeste dans l'exploit, direct dans l'expression. Ils permettent en outre de replacer l'engagement politique controversé de Mermoz dans son contexte historique et personnel. Ils disent, enfin, sa colère d'avoir vu l'une des plus extraordinaires épopées du XXe siècle bradée à des intérêts commerciaux. Rassemblée à l'occasion du centenaire de la naissance de l'aviateur par Bernard, Marck, auteur d'un Dictionnaire de l'aviation (Flammarion, 1997) et de Il était une foi : Mermoz (Picollec, rééd. 2001), cette correspondance est complétée d'une chronologie détaillée et de documents inédits.

Collectif.

Jules Isaac. Actes du Colloque de Rennes 1977.

Classiques Hachette, 1979, in-8°, 158 pp, broché, couv. illustrée, bon état

"Ce colloque organisé par l'Université de Haute Bretagne commémorait le centenaire de la naissance de Jules Isaac (1877-1963), universitaire, écrivain, militant. Né à Rennes, au hasard d'une garnison de son père, officier d'artillerie, Isaac était issu d'une famille juive de l'Est de la France. Orphelin à treize ans, interne dans un lycée parisien, il se destine à l'Université. Agrégé d'histoire et géographie en 1902, marié la même année, il enseigne en province jusqu'en 1914 où la guerre fait du professeur un fantassin des tranchées ; une blessure à Verdun le ramène à l'arrière en 1917, chargé d'une expérience ineffaçable. Professeur dans un lycée parisien, il se voit confier par la maison Hachette la continuation et l'adaptation des manuels d'Albert Malet, tué à l'ennemi en 1915. Isaac accomplit cette mission délicate avec un éclatant succès: maintenant l'attrait du texte, il le modernise, lui donne ainsi qu'à l'illustration une tonalité plus scientifique, cite des textes. On pourrait dire que le Malet-Isaac prend le caractère d'une institution, dirigeant les premiers pas en histoire de la majorité des lycéens français. En 1936, Jules Isaac est nommé inspecteur général. À ce titre (la fonction ne comprenait alors que trois titulaires), il exerce une autorité universellement respectée sur le corps professoral et semble n'avoir plus rien à désirer lorsque, encore une fois, la guerre va saccager sa vie. À la fin de 1940, le gouvernement de Vichy l'élimine des cadres de l'Université ; il se fixe alors à Aix-en-Provence. Puis c'est en novembre 1942, l'occupation de la « zone non occupée » et en novembre 1943 l'arrestation comme résistants de sa femme, de son fils, de sa fille et de son gendre ; seul, son second fils reviendra de la déportation. Isaac a soixante-six ans et il lui reste vingt ans à vivre. Mais Jules Isaac ne fut pas seulement un professeur ; toute sa vie, il fut un militant, par la plume et par l'action. Son père déjà était républicain sous l'Empire. En 1897, au Quartier latin, Isaac fait la connaissance de Péguy dont il reçoit une empreinte qui le marquera pour la vie. Pendant dix ans, il suit son ami dans ses luttes de l'Affaire Dreyfus. Louis Joxe nous le décrit « familier des sociétés de pensée ... Union pour la Vérité, Ligue des Droits de l'Homme, Action morale, plus tard Comité de Vigilance des intellectuels anti-fascistes ». Républicain socialiste et laïque, il écrit (comme Alain) dans les journaux locaux. Après la guerre, Jules Isaac, fort de son prestige de combattant, polémique pour corriger le conformisme de guerre, défendant Lanrezac contre Joffre, et surtout critiquant l'idée d'une responsabilité unilatérale des Empires centraux dans les origines du conflit. Il s'oppose alors à Poincaré, à Paléologue, à Pierre Renouvin. Son espoir était d'œuvrer ainsi à une réconciliation franco-allemande. Pour le même motif, il est un des promoteurs d'un examen international des manuels d'histoire, pour les purger des préjugés nationalistes. Efforts qui ne devaient porter leur fruit qu'après une nouvelle hécatombe... Jules Isaac ne pouvait qu'être un opposant déterminé au gouvernement de Vichy et à ses complicités avec l'antisémitisme nazi. Avant l'arrestation de sa famille, en Vivarais, il commence, en lisant l'Écriture, l'ultime combat de sa vie militante. Les racines de l'antisémitisme sont, pour l'essentiel, chrétiennes. Il faut donc arracher ces racines en obtenant un changement de la catéchèse des Églises. Désormais toute son œuvre, à commencer par Jésus et Israël (1948), tend à lutter contre le « mythe du déicide» en démontrant la continuité, la solidarité de Jésus et des Juifs. Non spécialiste, Isaac se heurte à Daniel Rops et à Irénée Marrou. Mais son action est favorisée par l'horreur suscitée après la guerre chez les chrétiens par le martyr des juifs. D'une rencontre à Seelisberg, en Suisse, avec un groupe de théologiens chrétiens (1947) naissent les groupes d'amitié judéo-chrétienne, voués au rapprochement entre les deux communautés pour une œuvre de réforme. Il faut ici préciser que si Jules Isaac, à la fin de sa vie, semble bien avoir cru en un Dieu créateur, il resta toujours à l'écart des Églises chrétiennes comme de la religion juive, fidèle à un humanisme rationaliste qu'il avait en commun avec beaucoup d'hommes de sa génération. Son action, pourtant, aboutit. Octogénaire, sourd, Isaac est reçu longuement par Jean XXIII en 1960. Il semble que ses efforts aient contribué à l'inflexion de la catéchèse catholique contemporaine de Vatican II. On voit la richesse de cette longue vie dont les dix-huit contributions au colloque montrent les divers aspects : le dreyfusard ami de Péguy, l'historien des origines de la guerre de 1914 et le combattant de la paix, l'universitaire, enseignant modèle, auteur d'un grand manuel, conseiller des professeurs qu'il visite dans leurs classes, enfin le militant juif luttant pour une prise de conscience par les chefs de l'Église d'erreurs à désavouer. Ce livre intéresse donc à beaucoup de titres, le moindre n'étant pas la qualité des auteurs de contributions, universitaires, membres de l'amitié judéo-chrétienne, témoins d'une vie qui s'est voulue vouée à la vérité." (L. Girard, Revue belge de philologie et d'histoire, 1983)

MESNIG (Thierry).

Voyage d'un enlumineur dans la Bretagne du Moyen Age.

Ouest-France, 2008, in-4° à l'italienne, 144 pp, préface de Gilles Servat, 60 enluminures en couleurs à pleine page, généalogie des souverains de Bretagne, termes techniques, biblio, notes, chronologie, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état

Cet ouvrage nous invite à découvrir la Bretagne du Moyen-Age, à travers soixante magnifiques enluminures, réalisées selon les techniques de peinture médiévale (sur parchemin, pigments historiques, liant à l'œuf, dorure à la feuille). Les différentes planches sont à plusieurs lectures, une lecture principale de la miniature (peinture principale de l'enluminure), et de plusieurs "histoires" à découvrir dans les marges (chansons, scènes, bâtiments...), ces dernières nous donnant de précieux indices quant à l'interprétation de l'enluminure en elle-même. Un texte est placé en regard de chacune d'elles, nous éclairant ainsi sur le sens ou l'histoire de la légende, de l'allégorie ou du lieu illustré. De Rennes à Saint-Aubin-du-Cormier en passant par Nantes, Vannes, Brest ou Morlaix, Thierry Mesnig s'est glissé dans la peau d'un enlumineur de l'époque afin de nous emmener sur les traces de ces hommes et de ces femmes qui ont façonné ce pays magique et ensorcelant.

TOMAN (Rolf)(éd.).

The High Middle Ages in Germany.

Cologne, Benedikt Taschen, 1990, in-4°, 140 pp, 131 illustrations en noir et en couleurs dans le texte et à pleine page, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état. Texte en anglais

Introduction – Ways of Life in the Estates of Society in the Middle Ages (Tilmann Lohse) – Monarchy and Nobility: On the Delicate Balance of Power in the Middle Ages (Ludwig Vones) – Forms of Economic Life in the High Middle Ages (Manfred Groten) – The Age of Christendom: A View of the Life of Christians in the High Middle Ages (Thomas Ruster) – The Fine Arts in the High Middle Ages (Peter Gerlach) – The Minnesang and Tales of King Arthur: German Literature in the High Middle Ages (Klaus Kramp) – Modes of Thought and Consciousness in the Middle Ages (Günter Meller).

MOORE (Ruth).

Les Commencements de l'Homme.

Arthaud, 1957, in-8°, 343 pp, traduit de l'américain (Man, Time, and Fossils. The Story of Evolution), 10 héliogravures hors texte, 8 croquis dans le texte, broché, jaquette illustrée, bon état (Coll. Clefs de l'aventure, clefs du savoir), bande éditeur conservée ("De Darwin à Teilhard de Chardin")

"Ruth Moore présente dans ce livre les progrès de la théorie de l'évolution et son application à la question particulière de l'évolution de l'anatomie de l'homme. L'auteur est américaine et a été en contact particulièrement étroit avec le professeur Washburn de Chigago qui a tant contribué à la biologie humaine. Il y a des chapitres sur les grands penseurs, trois sur Charles Darwin et un sur Lamarck, Giard, Cope, de Vries, Mendel, J. B. S. Haldane, Sir R. A. Fisher et Sewall Wright. Les deux omissions notables sont T. H. Huxley et Dobzhansky, mais ils sont mentionnés. L'hommage à Lamarck est généreux comme il se doit, tout en rejetant de manière décisive la théorie de l'hérédité des caractères acquis. Le renforcement de la théorie de la sélection naturelle au cours des dernières années est bien mis en évidence. L'histoire de la découverte d'hommes et de singes anciens à Java, en Chine du Nord et en Afrique est relatée de manière intéressante, de même que les nouvelles méthodes de datation par mesure de l'absorption du fluor dans les os et par désintégration du carbone radioactif (poids atomique 14) dans les restes organiques..." (Geography, Vol. 40, No. 4)

ROY (Yvon).

Le testament des Templiers à Chinon.

Tours, Mame, 1974, in-8°, 255 pp, 16 pl. de photos hors texte, figures dans le texte, biblio, broché, tranches noires, jaquette argentée illustrée, qqs rares soulignures crayon, bon état (Coll. Pensées et sociétés secrètes)

Pour la première fois, les graffitis gravés sur les pierres du donjon du château de Chinon livrent leurs secrets. Chaque graffiti est reproduit et commenté dans le texte. — Depuis des siècles, le Temple, les Templiers sont l'objet de polémiques et d'accusations passionnées. S'appuyant sur des documents et des textes d'époque, sur l'analyse de la Règle de l'Ordre, Yvon Roy a voulu restituer aux Templiers leur vrai visage : il nous livre ainsi le mystère de leur fondation, il démonte les rouages complexes de leur organisation, il conte l'histoire de leurs démêlés avec le pouvoir royal et la papauté envieux de leur richesse et de leur puissance, et acharnés à les perdre. De patientes recherches l'ont conduit jusqu'à Chinon où de mystérieux graffiti gravés dans les pierres du donjon lui ont permis de cerner la vérité : plus fidèles que la mémoire des hommes, ces inscriptions apportent des révélations capitales sur la captivité des Templiers au château. Elles nous donnent l'identité des prisonniers, du Grand Maître jusqu'au plus humble de ses compagnons ; elles relatent les affres de leur détention au fil des jours, elles témoignent de leur foi que ni les accusations d'hérésies, ni les interrogatoires, ni la torture n'ont pu un seul instant entamer. Les découvertes d'Yvon Roy donnent ainsi corps à la légende qui veut que Chinon renferme le testament des templiers. Une énigme passionnante enfin déchiffrée ! Après des siècles, les pierres qui parlent et hurlent la vérité !

GUINGUAND (Maurice).

Chartres : les Templiers architectes.

Tours, Mame, 1974, in-8°, 250 pp, 37 illustrations, annexe documentaire, broché, tranches noires, jaquette argentée illustrée, qqs rares soulignures crayon, bon état (Coll. Pensées et sociétés secrètes)

Dans cet ouvrage, Maurice Guinguand nous révèle la signification cachée de la Cathédrale...

GUINGUAND (Maurice).

Le Berceau des Cathédrales.

Tours, Mame, 1973, in-8°, 244 pp, 74 illustrations, annexe documentaire, broché, tranches noires, jaquette argentée illustrée, qqs rares soulignures crayon, bon état (Coll. Pensées et sociétés secrètes)

L'auteur présente les différents courants ésotériques qui furent à la base des implantations successives des cathédrales. Par leur langage "argoté", les maîtres maçons médiévaux révèlent dans une technique, si simple qu'elle nous échappe, les mots secrets d'un savoir permanent. Ces nombres, ces rythmes, ces formes sont les éléments d'un message initiatique dont Maurice Guinguand donne ici la clé.

MARIEL (Pierre).

Rituels et initiations des Sociétés secrètes.

Tours, Mame, 1974, in-8°, 286 pp, 11 illustrations, annexes, biblio, broché, tranches noires, jaquette argentée illustrée, bon état (Coll. Pensées et sociétés secrètes)

Il n'est pas de société secrète sans rite, sans initiation ; le rituel est l'âme de la société secrète, en un sens, il est comme la clef qui y donne accès, l'écriture mystérieuse qu'il faut savoir lire pour y pénétrer...

CALMETTE (Joseph).

Le Monde féodal.

PUF, 1946, pt in-8°, xlviii-512 pp, nouvelle édition mise à jour, tableaux généalogiques, biblio, index, reliure demi-chagrin acajou, dos à 4 nerfs avec auteur et titre dorés, couv. et dos conservés, dos lég. frotté, bon état (Coll. Clio)

"Un excellent manuel... Le texte proprement dit est excellent. Il se répartit en 8 chapitres embrassant l'histoire du moyen âge, depuis les invasions jusqu'aux croisades : 1. Les Peuples et les États nouveaux, 2. Le vieil empire : Byzance, 3. Le nouvel empire : du renouveau carolingien au Saint Empire germanique, 4. Les nouvelles conditions politiques et sociales de l'Occident, 5. L'organisation de la chrétienté, 6. Les rapports du spirituel et du temporel, 7. France et Angleterre. La rivalité des Capétiens et des Anglo-Normands, 8. L'offensive chrétienne contre l'Islam. On doit féliciter l'auteur d'avoir fixé l'attention sur des régions d'un haut intérêt historique, mais qui sont fréquemment négligées, telles notamment l'Espagne et les pays slaves." (Charles Verlinden, Revue belge de philologie et d'histoire, 1935)

REUILLY (Jean de).

La Raucourt et ses amies. Etude historique des mœurs saphiques au XVIIIe siècle. Les lesbiennes du théatre et de la ville – Melpomène et Sapho – Lesbos à Paris – Courtisanes – Filles galantes et "honnestes dames". D'après les documents inédits des archives judiciaires, les mémoires secrets, la chronique scandaleuse.

H. Daragon, 1909, in-8°, 240 pp, 3 planches gravées hors texte, index, reliure demi-toile écrue, dos lisse, pièce de titre chagrin noir, tranches mouchetées, couvertures conservées, bon état (Coll. Bibliothèque du vieux Paris)

Sous le règne de Louis XVI, pour la première fois de manière aussi manifeste, des femmes sont nommément désignées comme « aimant les femmes » et quelques-unes affichent ouvertement leur préférence dans les milieux très confinés de la Cour de Versailles et du demi-monde parisien. Il se formerait même un « milieu », qualifié par Mathieu-François Pidansat de Mairobert, un espion au service de la famille des Choiseul, de « secte des Anandrynes ». — La comédienne Françoise Raucourt (1756-1815) a fait couler beaucoup d'encre pour ses mœurs dites scandaleuses ! Non seulement elle était actrice, vouée aux gémonies par tous ses créanciers mais, de plus, revendiquait son lesbianisme. La biographie de Jean de Reuilly est intéressante à plus d'un titre. D'abord parce qu'il décrit la vie d'une actrice de théâtre au XVIIIe siècle ; aussi parce que l'on en apprend beaucoup sur le cercle restreint des amies de La Raucourt, de Sophie Arnould, Jeanne Sourques, La Clairon et bien d'autres. Reuilly reproduit également une bonne partie de "l'Espion Anglais", cet ouvrage patriarcalement fantasmatique qui prend pour cible la Secte des Anandrynes, groupe lesbien dont la leader aurait été La Raucourt : rappelons que le mot "anandryne" qualifie une fleur sans pistil, donc sans organe mâle... Quant à la sculpture reproduite en héliogravure, elle est bien rare, puisque ce buste qui surmontait la tombe de la Raucourt au Père Lachaise a été volé en 2000... — "Les lesbiennes fameuses sont légion, mais c'est surtout au XVIIIe siècle qu'elles étalèrent au grand jour le scandale de leur dépravation." (préface) — Jean de Reuilly est le pseudonyme de Henri Vial (1866-1910), spécialiste d'art et d'archéologie, notamment co-auteur d'une somme sur "Les artistes décorateurs du bois : répertoire alphabétique des ébénistes, menuisiers, sculpteurs, doreurs sur bois, etc., ayant travaillé en France aux XVIIe et XVIIIe siècles" (1912).

COMISSO (Giovanni).

Les agents secrets de Venise au XVIIIe siècle (1705-1797). Documents choisis et publiés par Giovanni Comisso.

Grasset, 1944, in-8°, 260 pp, 16 pl. de gravures hors texte, index, broché, bon état

Les textes choisis par Giovanni Comisso sont tirés des archives du Conseil des Dix, autorité suprême de la Sérénissime : ce sont des billets que ses « confidents », délateurs patentés mais jamais anonymes pour être recevables, déposaient dans les « bouches de lion », ces boîtes à lettres destinées à recueillir ces confidences. Cependant, si l'on peut ressentir quelque tristesse à voir ces citoyens, dont certains fort bien nés, chuchoter aux oreilles des inquisiteurs les turpitudes de leurs voisins, le livre fait tout de même ressortir que la plume de certains de ces confidents ne manquait pas de style, de mordant, d'ironie. Ces dénonciations dessinent en creux un portait de Venise et des Vénitiens, dans leurs activités tant publiques que privées...

BENEVOLO (Leonardo).

Histoire de l'architecture moderne. 1. La révolution industrielle. 2. Avant-garde et mouvement moderne (1890-1930). 3. Les conflits et L'après-guerre.

Dunod, 1979-1981, 3 vol. in-8° carré, 278, 300 et 343 pp, traduit de l'italien, 1090 illustrations dans le texte, biblio, brochés, couv. illustrées, bon état (Coll. Espace & Architecture)

"Écrite entre 1957 et 1959 et publiée en 1960, traduite en espagnol en 1963, en allemand en 1964, en anglais en 1971, rééditée huit fois, la Storia dell' architettura moderna de l'architecte italien Benevolo voit enfin le jour en français, dans une traduction irréprochable, dix-huit ans après sa première édition, symptôme tragique de notre sous-développement culturel en matière d'architecture. Le titre de l'ouvrage doit être bien compris. Ce livre n'est pas à proprement parler une histoire de l'architecture au XIXe et XXe siècle ; mais une histoire du seul « mouvement moderne ». Le XIXe siècle notamment est pris de biais, et en quelque sorte rétrospectivement, par référence aux événements ultérieurs. Depuis sa première édition, l'ouvrage de Benevolo a été mis à jour, le matériel iconographique enrichi et les développements récents intégrés, mais l'organisation du livre est restée inchangée et date un peu, surtout dans le premier volume. Il faut lire cet ouvrage comme un livre de mémoires, celles du mouvement moderne ; Benevolo expose de façon claire et commode l'ensemble des thèses, textes et images, sur lesquels la tradition moderne a vécu, et c'est là l'essentiel. L'iconographie, à laquelle l'édition française a conservé heureusement toute sa qualité, est particulièrement suggestive. Le tome I, dans lequel Benevolo cherche à saisir l'émergence des diverses composantes du mouvement moderne, est sans doute le moins satisfaisant. Les considérations sur le néo-gothique et l'éclectisme sont sommaires ; alors que l'aménagement haussmanien de Paris est suivi dans ses moindres détails, les expériences anglaises et le Ring viennois sont traités en quelques lignes. Pourquoi consacrer un développement particulier à Robert Owen, Charles Fourier, Etienne Cabet, plutôt qu'à Saint-Simon, Proudhon ou Maro ? Le tome II, qui suit la formation et le développement du mouvement moderne et constitue le cœur de la recherche de Benevolo, est beaucoup plus satisfaisant, Benevolo pouvant s'appuyer sur les témoignages directs des protagonistes..." (Claude Mignot, Bulletin Monumental, 1981)

CHOUQUET (Gustave).

Histoire de la musique dramatique en France, depuis ses origines jusqu'à nos jours.

P., Firmin Didot, 1873, gr. in-8°, xv-448 pp, répertoire du Théâtre de l'Académie de Musique de 1671 à 1873 (110 pp) et bibliographie (18 pp) in fine, broché, couv. lég. salie, bon état. Ouvrage couronné par l'Institut

"Fils d'un banquier ruiné émigré en Amérique pour refaire fortune, Gustave Chouquet (1819-1886) vit de 1840 à 1860 aux Etats-Unis, où il enseigne pendant seize ans. Nommé conservateur du musée instrumental du Conservatoire en 1871, il rédige en 1878, pour l'Exposition universelle, le Rapport sur les instruments de musique et les éditions musicales. Il est l'auteur d'oeuvres musicales diverses, mais aussi d'ouvrages consacrés à l'histoire de la musique dont le plus important est cette "Histoire de la musique dramatique en France depuis ses origines jusqu'à nos jours", premier ouvrage du genre." (Patrick Dubois) — "A l'opéra religieux, qui nous a légué ses processions et qui a enfanté le moderne oratorio, ont succédé des représentations théâtrales à l'usage exclusif de l'aristocratie, et nous avons indiqué par quelle suite de transformations ces ballets de cour ont conduit à l'opéra-ballet et aux divertissements qui n'ont cessé d'orner nos grands ouvrages lyriques et qui trop souvent en ralentissent la marche. Avec la sécularisation du théâtre, nous avons vu grandir un art vraiment populaire, et, dans les farces que les compagnies d'acteurs laïques jouaient sur des échafauds, nous avons aperçu le premier modèle des opérettes qui, depuis 1855, ont envahi toutes nos scènes secondaires. Enfin de la fusion des trois éléments religieux, aristocratique et populaire, est sorti le drame musical, tel que l'ont compris et perfectionné tour à tour les maîtres français et les maîtres étrangers. Nous avons dit ce qu'a été notre tragédie lyrique depuis Lully jusqu'à ce jour ; nous avons énuméré les services que l'Italie et la France se sont mutuellement rendus ; nous avons signalé la révolution musicale opérée par les symphonistes allemands, nous avons marqué chacun des progrès accomplis, et nous avons fini par arriver à cette conclusion que nos opéras-comiques l'emportent à tous les points de vue sur ceux des autres nations et que, dans tous les genres de musique dramatique, nous avons conquis à présent le premier rang." (p. 305)

BRÉHIER (Louis).

Les Origines du Crucifix dans l'art religieux.

P., Bloud & Cie, 1908, in-12, 62 pp, 4e édition, biblio, broché, soulignures au crayon bleu, notes manuscrites d'un précédent lecteur in fine, sinon bon état

Dans l'antiquité, la croix, un instrument de torture des Romains qui ne fut aboli que par l'empereur Constantin, était une chose infamante comme le rapporte Louis Bréhier dans cette excellente étude. Il signale que les premiers crucifix ne datent que du VIe siècle. — "La collection Science et Religion, qui fait si grand honneur à la librairie Bloud, vient de s'enrichir d'un nouveau volume aussi intéressant pour l'histoire de l'art que pour celle de la théologie. M. L. Bréhier, son auteur, nous y montre pourquoi l'on se mit, un beau jour du VIe siècle, en Syrie, à représenter le Christ sur la croix. D'Orient, où les discussions christologiques lui avaient donné naissance, le crucifix passa peu à peu dans l'Eglise entière, et la Gaule pour sa part, au moins la Gaule méridionale, le connut dès 593. Peut-être de nouvelles découvertes viendront-elles tôt ou tard ajouter quelques détails à la thèse de M. L. Bréhier, mais il n'est pas probable qu'elles en doivent changer les grandes lignes." (J. Pargoire, Revue des études byzantines, 1904)

COPPENS (Yves) et Pascal PICQ (dir.).

Aux Origines de l'humanité. 1 : De l'apparition de la vie à l'homme moderne. – 2 : Le propre de l'homme.

Fayard, 2001, 2 vol. gr. in-8°, 649 et 569 pp, 400 illustrations dont trois quarts de photos, la plupart en couleurs, 40 dessins et 40 cartes, glossaires, biblio, index, reliures toile éditeur, jaquettes illustrées, bon état

Un livre événement : pour la première fois, l'histoire des origines de l'homme est narrée à la lumière des découvertes les plus récentes, de l'apparition de la vie jusqu'à l'homme moderne et à ses différentes cultures. Sous la direction de Yves Coppens et Pascal Picq, membres du Collège de France, les plus grands scientifiques actuels apportent leur contribution : Jean-Jacques Jaeger, Brigitte Senut (qui a découvert le « fossile du millénaire », Orrorin tugenensis, démontrant que le processus d'hominisation a débuté il y a près de 7 millions d'années), Louis de Bonis, Michel Brunet (le découvreur d'Abel, l'australopithèque de l'Ouest)... Un livre qui fera date car il remet en cause les idées reçues Les différentes contributions montrent que, à notre grande surprise, l'homme n'est pas issu d'une évolution graduelle et « déterminée », mais qu'il est le résultat d'une incroyable et presque improbable arborescence. Ainsi, plusieurs espèces d'australopithèques, plusieurs espèces d'hommes ont existé et parfois coexisté. Un ouvrage vivant qui privilégie une approche multidisciplinaire La réflexion fait appel non seulement à la paléontologie (l'histoire des fossiles), mais aussi à la génétique, à la climatologie (les grandes crises climatiques), à la géologie (les mouvements des plaques tectoniques, la dérive des continents), pour retracer le chemin chaotique et fascinant de l'évolution. — Le second volume constitue lui aussi un véritable événement. Les plus grands scientifiques internationaux ... éthologues (Boris Cyrulnik), paléoanthropologues (Pascal Picq, Albert Ducros), primatologues (Jacques Vauclair, Frans de Waal, J. Van Hooff, James Anderson), philosophes (Elisabeth de Fontenay) – se penchent, à la lumière des études récentes menées sur nos frères d'évolution, les grands singes, sur une question jamais réellement abordée : qu'est-ce qui constitue le propre de l'homme ? Sont ainsi remarquablement étudiés la bipédie, l'alimentation, les capacités cérébrales, le langage, les relations et l'organisation sociales, le principe de reconnaissance de soi, celui de conscience de soi et de l'autre, le rire, l'art... Un livre qui révolutionne notre idée de l'Autre, le monde animal, et de nous-mêmes. Aujourd'hui, cet ouvrage démontre combien il est peu aisé de tracer une frontière tangible entre l'homme et les grands singes, notamment. Chaque idée développée est illustrée par des histoires ou des études réalisées sur le monde animal, en particulier sur les grands singes. Le lecteur se trouve ainsi confronté à des comportements, des attitudes, des formes d'intelligence étonnants dont il ne soupçonnait pas l'existence. — Deux volumes destinés à un large public et remarquables par leur présentation : environ 400 illustrations dont trois quarts de photos, 40 dessins et 40 cartes.

ORSINI (Filippo).

Mémoires du Prince Orsini : 7 ans de Vatican.

La Table Ronde, 1964, in-8°, 265 pp, broché, bon état (Coll. L'Ordre du jour)

Vers la fin de l'année 1957, l'actrice britannique Belinda Lee se rend en Italie pour jouer un mannequin dans le péplum "Aphrodite, déesse de l'amour". Pendant le tournage, elle eut une liaison très médiatisée avec un noble marié, le prince Filippo Orsini... Les journaux italiens rapportèrent que Belinda Lee avait pris une surdose de somnifères. Trois jours plus tard, Orsini, un prince pontifical, fut hospitalisé après s'être tailladé les veines du poignet. La police refusa de commenter les articles de presse établissant une liaison entre Belinda Lee et lui. Le prince Orsini, dont les blessures étaient légères, refusa de dire à la police pourquoi il a agi de la sorte. Belinda Lee déclara qu'elle souffrait d'insomnie et qu'elle avait fait une surdose par erreur de posologie. Tous deux étaient mariés à l'époque. Le Vatican déclara qu'Orsini perdrait son titre s'il était prouvé qu'il avait tenté de se suicider, et le pape Pie XII, alors âgé, destitua Orsini et la famille Orsini de leur position héréditaire de prince assistant du trône papal... — "La presse Italienne consacre une large place à la tentative de suicide du prince Filippo Orsini, qu'elle est unanime à rapprocher de celle de l'actrice anglaise Belinda Lee. Celle-ci, qui a quitté l'hôpital, a reçu la visite de son mari, M. Cornell Lucas, dont elle est séparée depuis septembre, et qui était venu spécialement de Londres. M. Lucas a déclaré à la presse que sa femme était encore alitée, qu'il ignorait tout du prince Orsini, et qu'avec beaucoup de compréhension de part et d'autre il espérait aboutir à une réconciliation. Quant au prince, qui s'était tailladé les poignets, il est toujours hospitalisé, mais son état s'améliore. Son geste a provoqué une vive émotion au Vatican. La famille Orsini partage en effet avec la famille Colonna, depuis des siècles, l'insigne honneur de fournir l' "assistant au trône pontifical". Il paraît exclu que le prince puisse désormais exercer cette fonction, qui l'amène à participer aux canonisations et à certaines grandes cérémonies..." (Le Monde, 30 janvier 1958)

DOUKAN (Dr Gilbert).

Face aux requins de la mer Rouge.

Julliard, 1954, in-8°, 271 pp, 16 pl. de photos en noir et une double planche en couleurs hors texte, lexique, broché, jaquette illustrée, C. de bibl., état correct (Coll. La Croix du Sud, dirigée par Paul-Emile Victor)

Les requins n'attaquent jamais l'homme lorsqu'il est complètement immergé : telle est la conclusion que le docteur Gilbert Doukan put tirer des récits de ceux qui s'étaient trouvés aux prises avec les squales. Aussi, lorsqu'il reçut d'Egypte la proposition de mettre lui-même sa théorie à l'épreuve, n'hésita-t-il pas à gagner la côte inhospitalière de la mer Rouge. Là, un univers merveilleux de couleurs et de formes s'ouvrit à ses yeux jamais blasés d'explorateur sous-marin. Mais le requin ne se laisse pas étudier facilement. La détente d'un coup de queue, le frémissent d'un aileron, le projettent sur sa proie en un centième de seconde... Le récit de ces aventures, journal de bord passionnant, neuf et prodigieusement vivant, confirme la nouvelle voie d'observations et d'expériences ouverte aux savants par les hommes aux masques de verre et aux bouteilles d'air comprimé. — "Le Prix de littérature sportive, fondé il y a cinq ans, a été attribué hier au docteur Gilbert Doukan pour son livre “Face aux requins de la mer Rouge” (Julliard). Ce prix, décerné sous le patronage du ministère de l'éducation nationale, est dolé par la direction générale de la jeunesse et des sports d'une somme de 100.000 francs. Le docteur Gilbert Doukan, animateur et pionnier de la chasse sous-marine, s'était proposé de vérifier que les requins n'attaquent pas l'homme sous la mer. Son livre retrace les expériences qu'il a réalisées en mer Rouge avec une équipe intrépide, associant ainsi le lecteur à des aventures pleines de péril, instructives et passionnantes tout à la fois. Il a obtenu 8 voix, contre 4 à Philippe Tailliez pour “Plongées sans câble” (Arthaud)." (Le Monde, 10 mars 1955)

GUÉGUEN (Pierre).

Roland Oudot.

P., Éditions Séquana, 1942, pt in-12, 31 pp, avec 4 illustrations dans le texte, suivies de 31 reproductions d'œuvres de l'artiste hors texte en noir et blanc, broché, couv. illustrée d'un portrait contrecollé, bon état (Coll. Les Maîtres de demain)

"Ces quelques pages sur un de nos peintres les plus purement français de nos jours – français de la suite de nos miniaturistes médiévaux et des Le Nain – ont été l'occasion pour M. Pierre Guéguen, d'une brillante dissertation sur la peinture « terrestre » opposée à la peinture « céleste » des primitifs italiens ou « solaire » des impressionnistes, sur la ressemblance en art et sur la transposition de celle-ci au type. Une note biographique sommaire mais suffisante complète ce court essai." (Michel Florisoone, Études, janvier 1945) — "Peintre, graveur, auteur de décors de théâtres et illustrateur, Roland Oudot fut un des représentants de la tradition française réaliste, qui s'était affirmée dans les années 20, au sortir de la guerre, comme un "retour à l'ordre" après l'agitation des avant-gardes fauves, cubistes, dadaïstes et surréalistes. Cette génération qui jetait un pont vers les réalistes du siècle dernier, précédant les impressionnistes, et dont les maîtres étaient Corot et Courbet, s'exprimait au Salon d'Automne. C'est là que Roland Oudot avait exposé pour la première fois en 1919. Formé à l'école des Arts décoratifs, très tôt intéressé par le décor de théâtre (il avait jusqu'en 1923 collaboré avec Bakst aux décors des ballets russes de Diaghilev), Roland Oudot se référait à Cézanne pour la rigueur de la construction des formes et à Bonnard pour la couleur. Peintre de lieux, de paysages qu'il allait chercher à travers la France, le monde, et qu'il restituait avec autant de sensibilité que de rigueur, il fut, avec Brianchon et Legueult, le chef de file de ces "peintres de la réalité poétique" qui s'étaient imposés aux années 30." (Jacques Michel, Le Monde)

DITTMAR (Gérald).

Histoire de la Commune de Paris de 1871.

Editions Dittmar, 2008, gr. in-8°, 472 pp, 100 portraits à pleine page, 53 photos, gravures et fac-similés, biographies, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée, tranche lég. salie, bon état

CEINMAR (Olivier de).

Les Doctrines des congrès ouvriers en France. Paris--Lyon--Marseille.

Plon et Cie, 1880, in-12, iv-236 pp, avec en appendice le Programme de Belleville, la résolution du Troisième Congrès ouvrier de France, l'encyclique du 6 décembre 1864, broché, couv. lég. salie, C. de bibl., fortes rousseurs, état correct. Rare

Olivier de Ceinmar est le pseudonyme d'Olivier-Marie Carné (1848-1892), fils de Louis-Joseph-Marie de Carné, comte de Carné-Marcein, un des fondateurs du premier “Correspondant”. Il entra au service de marine en 1864, et comme enseigne de vaisseau en 1870 il fut décoré de la Légion d’honneur pour sa conduite lors du siège de Paris au plateau d’Avron. Lieutenant de vaisseau en 1875, il prit sa retraite en 1889. Carné s’occupa aussi d’action sociale et religieuse et publia en 1880 “Les doctrines des congrès ouvriers en France”, où il écrit que « le but de la Révolution est de terroriser le capital à l'aide des chambres syndicales et des conseils de prud'hommes érigés en tribunaux révolutionnaires » (p. 141).

Collectif.

La Classe ouvrière française et la politique : essais d'analyse historique et sociale.

Editions Sociales, 1980, in-8°, 234 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Par Raymond Huard, Maurice Moissonnier, Danielle Tartakowsky, Serge Wolikow, Annie Lacroix, Michel Dion, Michel Simon. — "Un cycle de conférences-débats a été organisé en 1978-1979 à l'Institut Maurice Thorez pour étudier les rapports entre la classe ouvrière et la politique. Ce livre reprend, sans modifications importantes, les textes rédigés à cette occasion par sept chercheurs communistes spécialisés en histoire et sociologie. Sont donc envisagés aussi bien la longue marche entreprise à la fin du XIXe siècle pour construire un parti ouvrier (Maurice Moissonnier) que la bolchevisation du PCF (Danielle Tartakowsky) ou encore les comportements politiques des ouvriers (très clairement analysés par Michel Simon)..." (Revue française de science politique, 1981) — "... On ne saurait résumer ces études à travers lesquels s'expriment, souvent fortement, la personnalité de chaque auteur, sa problématique, et l'ampleur inégale de ses travaux antérieurs. R. Huard, par exemple, n'a pas besoin de nombreuses pages pour faire comprendre les conditions d'élaboration de la notion de discipline républicaine qui a si fortement marqué la politisation populaire en France. Et, de même, les analyses de D. Tartakowsky sur les significations historiques de la bolchevisation sont aujourd'hui classiques. Il est bien d'autres contributions utiles dans ce volume..." (Madeleine Rebérioux, Annales ESC)

PETIT (André).

Gomery : son château, ses seigneurs. [Province de Luxembourg, Belgique].

Virton, Editions du Musée gaumais, 1962, gr. in-8°, 144 pp, 45 gravures et portraits, 2 photos, armes, généalogies, dont un tableau hors texte, annexes, biblio, broché, bon état

SERY (Jean).

L'évolution de la statuaire mariale du Moyen-Age à nos jours. L'exemple des Ardennes.

S.l.n.n. [Charleville, Impr. Lenoir], 1977, gr. in-8°, viii-278 pp, 301 photos, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

"Trop longtemps les historiens d'art français, préoccupés avant tout d'esthétique, ont restreint leurs recherches aux œuvres maîtresses. Peu d'entre eux abordèrent le domaine infiniment vaste mais essentiel de l'iconographie religieuse. Emile Mâle fut un des premiers à révéler à quel point l'image religieuse, avant d'être une œuvre d'art, est un irremplaçable document d'histoire et de spiritualité. Plus récemment, Victor-Lucien Tapié a ouvert d'immenses champs de connaissance à l'histoire par l'étude des manifestations les plus humbles comme les plus prestigieuses de l'art baroque. De telles leçons ne pouvaient rester longtemps sans écho. Le présent ouvrage a le mérite de s'inscrire dans ces problématiques, les seules véritablement fécondes pour qui s'intéresse à l'histoire de la civilisation. Il constitue une première approche de la statuaire mariale populaire du pays ardennais. On y trouvera un inventaire complet des sculptures mariales existant encore dans la plus grande partie du diocèse de Reims, accompagné d'une étude iconographique attentive. Trois cents illustrations ajoutent à la valeur de ce travail de base, indispensable à qui voudra mener des enquêtes plus approfondies en ce domaine." (Charles Teisseyre, Revue d'histoire de l'Église de France, 1979)

CORDELIER (Jérôme).

L'espérance est un risque. Sur les traces des résistants chrétiens 1939-1945.

Calmann-Lévy, 2021, in-8°, 299 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Jérôme Cordelier est parti à la rencontre de ces chrétiens, catholiques, protestants, orthodoxes qui résistèrent aux nazis et dont les rôles sont de nos jours minimisés. On a souvent souligné les compromissions avec le régime de Vichy des chefs des Eglises, à raison, sans se souvenir que plusieurs d'entre eux furent aussi reconnus Justes pour avoir sauvé des juifs. On a oublié que de nombreux religieux et simples croyants furent parmi les premiers à se dresser contre l'occupant. Certains sur le devant de l'Histoire, la plupart dans un secret absolu. Nourrie des confidences de survivants, cette enquête met l'accent sur ceux qui se sont engagés pour la liberté, sans tout le temps combattre au nom de leur foi, mais toujours avec la haute idée qu'ils se font de l'humanité.

HAUSER (Henri) et Augustin RENAUDET.

Les Débuts de l'âge moderne. La Renaissance et la Réforme.

PUF, 1956, in-8°, 667 pp, quatrième édition, revue et augmentée, une carte dépliante hors texte, biblio, index, broché, bon état (Coll. Peuples et Civilisations)

"II sera malheureusement impossible de rendre ici pleine justice au beau livre de Henri Hauser et Augustin Renaudet sur « les débuts de l'âge moderne ». La partie, traitée, avec tant de talent, par M. Renaudet – histoire religieuse, intellectuelle et artistique – échappe entièrement à la compétence de cette revue. Comment, cependant, un historien, ayant lu l'ouvrage d'un bout à l'autre, se priverait-il d'indiquer, fût-ce d'un mot, tout le profit qu'il en a tiré ? Inutile d'insister sur la solidité de l'information, dont les noms des deux collaborateurs, par avance, nous étaient garants, ni même sur la lucidité du récit, ou la pénétrante finesse de tant d'observations de détail. Bornons-nous à noter une qualité plus haute encore et plus exceptionnelle. Faire la synthèse d'une époque, ce n'est pas simplement, quoi que puissent croire certains auteurs, juxtaposer en mosaïque des phénomènes différents par les lieux où ils se déroulèrent, ou par leur nature même ; c'est, avant tout, marquer entre ces éléments, en apparence fort éloignés, les liaisons profondes. Pour avoir réussi, avec un rare bonheur, à déceler ce réseau délicat de causes et d'effets, l'œuvre commune de MM. Hauser et Renaudet demeurera, aux yeux de l'histoire tout court, sans acception de spécialité, un modèle de travail synthétique. Aussi bien, ce sens aigu des relations, qu'on observe dans tout le livre, est-il tout particulièrement appréciable dans les développements que M. Hauser a consacrés à l'histoire économique. Celle-ci n'est jamais isolée de l'atmosphère générale du temps. L'accent est mis, principalement, sur la finance et le grand commerce. Rien de plus naturel. De toutes les formes de l'activité économique, ces deux-là, qui, en vérité, n'en font qu'une, caractérisent, mieux qu'aucune autre, « l'âge des Fugger ». Ce sont celles, en outre, dont l'influence sur les événements tout à fait saillants – grandes découvertes, politique internationale, avec tous ses contre-coups religieux – se perçoit avec le plus de netteté. Sur les rapports du mouvement financier avec les vicissitudes des diplomaties habsbourgeoise et française, sur le commerce des épices et ses liens avec les premières firmes bancaires (dyptique Lisbonne- Anvers), sur l'évolution qui mena « de la foire à la bourse », sur l'inflation monétaire enfin, M. Hauser a écrit des pages lumineuses, suggestives sans anachronisme, vivantes sans fausses couleurs, et qui resteront..." (Marc Bloch, Annales d'histoire économique et sociale, 1929)

VOLNEY (C.-F.).

La Loi naturelle. Leçons d'histoire. Présenté par Jean Gaulmier.

Garnier, 1980, in-8°, 164 pp, broché, un portrait de Volney en couv., bon état (Coll. Les Classiques de la Politique)

Une tête froide, dit-on, ce Constantin-François Volney (1757-1819), qui sera fait sous l'Empire comte de Chasseboeuf. Ses voyages ne lui font jamais perdre la vue scientifique des choses. D'Egypte et de Syrie, où il partit jeune plusieurs années, ayant appris l'arabe, il revient sans tableaux lyriques. Il préfère édifier une somme de connaissances positives, géographiques et économiques. La publication le rend célèbre, à trente ans. Elle servira en outre à l'expédition de Bonaparte. Député en 1789, Volney est emprisonné après Thermidor. Il s'embarque peu après pour le Nouveau Monde. Au retour, il se confirme que l'homme est d'une autre époque, voire d'une autre trempe, que Chateaubriand. Il publie simplement un exact et austère Tableau du climat et du sol des Etats-Unis... Rien ne lui est plus étranger que le fanatisme : "Je me préserve surtout du tétanos de l'intolérance", écrit joliment Volney. Evidemment, c'est aussi un styliste... (Le Monde) À noter la remarquable préface de J. Gaulmier qui nous brosse de Volney le portrait d'un positiviste avant la lettre, incarnant l'esprit laïc et républicain.

CARRÉ-TORNEZY (Hélène).

Enlevée par le maquis. Mon extravagante aventure - 1944.

Editions des Écrivains, 2002, gr. in-8°, 338 pp, broché, couv. illustrée, bon état

"Hélène Carré Tornézy assure relater des faits réels en ne modifiant que les noms. Elle est infirmière aux Chantiers de la Jeunesse de sa Provence natale lorsque, le 7 août 1944, au cours d'un coup de main, des maquisards FTP la prennent pour une étrangère et l’emmènent pour vérification. Son ami Roland demande à la suivre. Refusant d’acheter sa liberté en livrant les noms de membres des Chantiers qui risqueraient des représailles, l'auteure partage pendant trois semaines le quotidien de maquisards souvent fort entreprenants avec elle. Leur langage très cru, leurs manières grossières, leurs idées politiques sont aux antipodes de ses conceptions. Les combats excitent leur ardeur belliqueuse, sinon leur goût de la violence. Hélène Carré Tornézy se prend néanmoins d'affection pour ces jeunes gens courageux et désintéressés qui risquent leur vie pour leur patrie. Le 16 août, elle les suit dans leur retraite après un assaut allemand. Roland, qui a intégré le maquis, est tué au combat, ainsi que le capitaine François, également amoureux d’elle. Le 28 août, elle est remise à un état-major FFI voisin et quitte ses hôtes." (Raphaël Spina, « Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 1939-1945)

SALLMANN (Jean-Michel).

Le grand désenclavement du monde, 1200-1600.

GLM/Payot, 2011, in-8°, 690 pp, 16 cartes, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

Ce livre est né d'une constatation : notre monde est en train de vivre des bouleversements considérables et les modalités d'ajustement sont difficiles. Tout se passe comme si l'effondrement de notre monde bipolaire, entre États-Unis et Union Soviétique, avait ouvert la boîte de Pandore des conflits disséminés auxquels nous avons bien du mal à donner un sens. Pourtant, si le monde est devenu plus insaisissable, parce redevenu multipolaire, il l'était déjà il y a plusieurs siècles. C'est entre 1200 et 1600 que l'ensemble du monde a progressivement été mis en relation, aboutissant à un grand désenclavement, ou à une première "mondialisation" pour reprendre un terme à la mode. Refusant l'approche traditionnelle, européo-centrée, de l'histoire des relations internationales, basée sur le concept de l'État-nation, Jean-Michel Sallmann privilégie dans cet essai "politiquement incorrect" le paradigme civilisationnel tel que l'ont décrit Samuel Huntington dans son Choc des civilisations et avant lui Fernand Braudel. Il souligne combien au début du XIIIe siècle, l'humanité est cloisonnée, divisée en quatre grandes civilisations – chinoise, européenne, musulmane et hindoue – qui, par leur poids démographique et leur dynamisme, jouent un rôle majeur sur le plan stratégique, culturel et économique, laissant pourtant des territoires entiers coupés du reste du monde : l'Amérique, l'Afrique noire et le continent austral. Les invasions mongoles viendront briser partiellement l'isolement de cet Ancien Monde, avant que le cataclysme de la seconde moitié du XIVe siècle, engendré par la Peste noire et ses conséquences, redistribue les cartes en faveur de l'Occident chrétien. C'est lui qui sera finalement, contre toute attente, le catalyseur du désenclavement qui se produira avec les Grandes Découvertes du XVe siècle. Un livre foisonnant et ambitieux, à la curiosité salutaire, qui nous entraîne dans un style enlevé sur les routes humaines qui, d'Alep à Quanzhou, d'Ormuz à Calicut, ont de tout temps sillonné le globe, nous offrant un regard neuf sur le monde d'aujourd'hui.

BOYER (Général Pierre-François-Xavier).

Historique de ma vie. 2. Journal des événements arrivés en Algérie et plus particulièrement à la division d'Oran (depuis juillet 1830 jusqu'en juillet 1848).

La Vouivre, 1999, in-8° carré, 255 pp, édité par Jacqueline Le Gallic-Holleaux et Didier Paineau, une gravure dans le texte, 3 pl. hors texte et 4 cartes, index, broché, bon état

De 1792 à 1848, Pierre Boyer participe aux campagnes de la Révolution et à celles de l’Empire. Il poursuit sa carrière militaire en Algérie, au temps de la conquête. Boyer combat à Médéa puis est nommé gouverneur d’Oran. C’est lui qui, le premier, entreprend l’aménagement de la baie de Mers-el-Kébir, pour contrebalancer le Gibraltar anglais. Rappelé en France, il ne cesse de suivre par le menu et de raconter l’impitoyable guerre contre Abd-el-Kader. Il arrête son récit en 1848, après la capture de l’émir et l’achèvement des installations de Mers-el-Kébir.

SENTILHES (Henri).

Lieutenant à 19 ans dans les tranchées. Henri Sentilhes, lettres à ses parents, 1915-1916.

Editions Point de vues, Société historique & archéologique du Maine, 2013, in-8° carré, 300 pp, texte et illustrations rassemblés et annotés par Henri Sentilhes, son fils, très nombreuses photos en noir, sépia et couleurs, index thématique, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état

Deux cents lettres écrites des tranchées par Henri Sentilhes à ses parents, presque chaque jour, entre février 1915 et avril 1916, jusqu'à sa blessure. Ce tout jeune officier, à peine admis à Saint-Cyr et envoyé sur le front, y relate le déroulement de ses journées et celles de son régiment, livrant un témoignage rare par la diversité des informations exceptionnellement précises qu'il apporte. Sans se soucier de la censure, il ne cache pas les questions qu'il se pose sur le déroulement des combats, le commandement et la conduite des hommes, la proximité avec la mort. Equipé d'un appareil Kodak, il joint à ses lettres de nombreuses photographies qu'il décrit et commente une à une. Elles sont complétées par celles de deux de ses camarades de la même Compagnie qu'il a été possible de retrouver. L'ensemble s'apparente ainsi à un véritable "reportage de guerre", saisi sur le vif. Deux contributions d'historiens de la Guerre de 14-18, N. J. Chaline et S. Tison, permettent de situer cette correspondance dans son contexte historique.

LECLERCQ (Jules).

Voyages dans le Nord de l'Europe. Un tour en Norvège. Une promenade dans la mer Glaciale (1871-1873).

Tours, Alfred Mame et fils, 1882, in-12, 352 pp, un frontispice et 3 planches gravées sur bois, 13 gravures dans le texte (costumes norvégiens), reliure percaline rouge décorée de l'éditeur, tranches dorées, qqs rares rousseurs, bon état

Voyage en Norvège en 1871 et au sud-ouest de la Norvège en 1873 : les fjords, Stavange, Bergen, Christianfund, les pêcheurs, Throndhjem, l'organisation de la poste en Norvège, le cheval norvégien, le mont Romsdalshon et sa légende, l'hiver en Norvège, les routes norvégiennes, les forêts et le commerce du bois, Christiania, randonnées dans la région de Thelemark, les coutumes uniques des habitants, escalade du Gausta-Fjeld. – Deuxième partie : Promenade dans la mer Glaciale en 1873 : le cercle polaire, la zone glaciaire, les Lofoten, les blizzards, l'histoire d'un lapon, Tromso, les rennes, les camps lapons, Hammerfest, le Cap Nord, les pays des baleines, les usines d'huile de baleine, détails sur la pêche à la baleine.

CHAMBRUN (Lieutenant-Colonel de) et Capitaine de MARENCHES.

L'Armée américaine dans le conflit européen.

Payot & Cie, 1919, in-8°, 416 pp, belle reliure demi-chagrin vert bouteille à coins, dos à 5 nerfs filetés, titres et caissons dorés, filets dorés sur les plats, tête dorée, couv. conservées, papier lég. jauni comme toujours, bon état. Bel exemplaire (ouvrage couronné par l'Académie française, Prix Halphen 1920)

"Ce livre, sans hyperboles ni métaphores, mais avec une précision mathématique, rappelle l'œuvre accomplie par l'Armée américaine dans le conflit européen." (Général Verraux)

FASSIER (Robert).

Une Lorraine dame de Sibérie ou L'amour mouvementé et le long exil de Pauline Geuble.

Poisy, La Main multiple, 2005, gr. in-8°, 269 pp, portraits, biblio, broché, bon état

L'histoire de Polina Egorovna Annenkova (1799-1876), épouse du décembriste Ivan Alexandrovitch Annenkov. Pauline, jeune française vendeuse de mode installée à Moscou, est l’amoureuse rebelle d’un prince insurgé. Quand ce dernier est condamné, en 1825, avec 120 autres camarades décembristes, à « l’exil éternel » aux confins de l’empire russe, elle lui promet: « Je te suivrai en Sibérie »...

ROUSSELET (Marcel).

Histoire de la Magistrature française des origines à nos jours.

Plon, 1957, 2 vol. in-4°, vi-448 et 437 pp, 104 gravures dans le texte, 128 documents hors texte et 8 photos en couleurs, index, reliures simili-cuir bordeaux sous étuis de l'éditeur, bon état

"M. Marcel Rousselet, Premier Président de la Cour d'appel de Paris, nous donne aujourd'hui, avec cette remarquable Histoire de la magistrature française, le fruit de trente-cinq ans de travaux et d'études passionnément et patiemment poursuivis dans le domaine à la fois historique et judiciaire. Comme il le souligne lui-même en tête de son nouvel ouvrage, ce serait en effet une erreur de croire que les institutions judiciaires actuelles datent uniquement de l'An VIII ou du Premier Empire. Elles remontent en réalité à l'Ancienne France, et c'est depuis des siècles que s'est élaborée cette conception même de la fonction de magistrat. Ce qui frappe en effet tout d'abord dans cet ouvrage c'est que l'auteur n'a pas cherché seulement à entasser une documentation historique ou à accumuler des précisions réglementaires. Ce qu'il a voulu dégager surtout, c'est l'esprit de cette magistrature française qui s'est constituée, puis maintenue, puis transformée à la suite des événements historiques, tout en restant foncièrement semblable à elle-même. C'est l'esprit du magistrat, c'est plus exactement l'homme-magistrat qui intéresse M. Rousselet et que ce livre fait admirablement revivre. On y trouvera tout d'abord l'histoire même des juridictions et des institutions judiciaires, depuis la justice seigneuriale ou la Curia régis jusqu'aux réformes du XXe siècle. M. Rousselet étudie ensuite le recrutement des magistrats, mais il éclaire aussitôt l'examen des conditions réglementaires par des aperçus extrêmement vivants sur les grandes familles de magistrats. Le magistrat est alors envisagé dans sa profession : le costume, les cérémonies judiciaires, les audiences, les droits et les devoirs du magistrat, le problème de son indépendance sont alors tour à tour substantiellement examinés... Nous avons dit déjà que ce livre était d'une lecture agréable. Il est du reste admirablement présenté, en deux volumes d'une typographie remarquable et particulièrement bien aérée. Les illustrations sont nombreuses et toujours choisies avec infiniment de discernement et d'à propos. La fonction judiciaire possède ainsi le grand ouvrage qui lui manquait et où elle peut enfin trouver son véritable portrait." (La Revue administrative, 1958)

ROMAND (Jean-Claude).

Confessions d’un malheureux. Vie de Jean-Claude Romand, forçat libéré, écrite par lui-même, et publiée par M. Edouard Servan de Sugny.

Hachette Livre BNF, s.d. (2017), gr. in-8°, xxxii-336 pp, introduction de Servan de Sugny, broché, bon état

Réimpression de l'édition de 1846. — "Jean-Claude Romand, connu pour avoir fait le coup de feu de Lyon en novembre 1831 aux côtés des canuts et leur avoir soufflé, selon ses dires, la formule fameuse : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant », a raconté dans ses Confessions sa carrière de tailleur parisien sous la Restauration. Né près de Nantua, apprenti à Lyon, ouvrier à Paris puis chef coupeur à Provins, il regagne la capitale pour conquérir « une position indépendante » : « J'avais pour connaissances des ouvriers de différents corps d'état, mes compatriotes, qui habitaient Paris ; j'entretenais aussi quelques relations avec des personnes plus importantes qui pouvaient m'être utiles. Je me mis donc tailleur à façons, en ajoutant toutefois à mon commerce, ainsi que c'est l'usage quand on a pas encore une assez forte clientèle, la confection d'habillements pour les marchands tailleurs qui font travailler en ville ; néanmoins, quand l'occasion s'en présentait, je fournissais à mes cliens. » L'affaire tourne mal : la clientèle boude ces vêtements préfabriqués, et c'est la faillite, la prison pour dettes puis la fuite en province. Plus tard, de nouveau simple appiéceur en garni, il tente de se remettre à flot, mais l'offre d'une place de « premier garçon » dans un atelier l'amène à Lyon où il reprend l'affaire de son patron en déconfiture : nouvel échec. Il se dépeint ensuite, ruiné, errant dans Lyon, fou de politique et de misère, et se mêlant à la révolte parce qu'il avait cru voir au bout de son fusil, « la fortune, le doux loisir, l'indépendance, tous les avantages sociaux dont j'avais tant de fois rêvé la possession ». A chacun d'apprécier ces paroles dictées par le repentir, mais reste cette tumultueuse carrière qui nous fait entrevoir les méandres du chemin ouvert devant tous les sans grade possédés par la rage de parvenir." (Alain Faure)

COOK (James).

Troisième voyage de Cook, ou voyage à l'Océan Pacifique, ordonné par le roi d'Angleterre, pour faire des découvertes dans l'Hémisphère Nord, pour déterminer la position et l'étendue de la Côte Ouest de l'Amérique septentrionale, sa distance de l'Asie, et résoudre la question du Passage au Nord. Exécuté sous la direction des Capitaines Cook, Clerke et Gore, sur les vaisseaux la Résolution et la Découverte, en 1776, 1777, 1778, 1779 & 1780. Traduit de l´anglois, par M. D******** (Demeunier).

P., Chez Raymond, 1819 4 vol. in-8°, 96-368, 390, 448 et 103-386 pp, préface du traducteur, 2 tableaux dépliants, reliures demi-basane brune, dos lisses, pièces de titres et de tomaison basane noire, filets et monogramme dorés, tranches marbrées (rel. de l'époque), mors faibles, 2e plat frotté au tome I, qqs pages salies à la fin du tome I, restauration ancienne au dos du tome IV, bon état

Récit du troisième et dernier voyage d'exploration de James Cook, au cours duquel le navigateur a visité la Nouvelle-Zélande, la Polynésie (Tonga et Tahiti), a découvert les îles Hawaï et les îles de l'archipel. Le 9 février 1776, l’Amirauté britannique chargea le lieutenant James Cook de faire un voyage d’exploration afin de découvrir un passage Nord-Ouest entre le Pacifique et l’Atlantique. De nombreuses îles furent visitées et une île australe fut découverte (Tubuai). Cette relation du troisième et dernier voyage du capitaine Cook – qui mourut assassiné en 1779 par les indigènes des îles polynésiennes – apporta de nombreuses observations nouvelles sur les mœurs et coutumes insulaires et une description plus précise des îles visitées. La fin du voyage a été écrite par le capitaine James King.

Collectif.

Brazzaville, janvier-février 1944. Aux sources de la décolonisation. Colloque organisé par l'Institut Charles-de-Gaulle et l'Institut d'Histoire du Temps présent les 22 et 23 mai 1987.

Plon, 1988, in-8°, 384 pp, une carte, 2 index, broché, couv. illustrée, dos passé, bon état (Coll. Espoir)

"La conférence organisée par le Comité français de libération nationale à Brazzaville, au début de 1944, par ses ambiguïtés et ses contradictions, a suscité des interprétations : point de départ d'une nouvelle politique coloniale dont la logique conduirait à l'autonomie et à l'indépendance, ou continuité d'une politique conservatrice refusant toute ouverture sur l'avenir. Plus de quarante ans après sa tenue, le moment semblait venu d'en analyser le contenu et d'en dégager la portée réelle. C'est ce qu'ont pensé l'Institut Charles de Gaulle et l'Institut du temps présent qui ont organisé un colloque réunissant historiens et acteurs sous la direction scientifique de Ch.-R. Ageron. C'est l'ensemble des communications, des témoignages et des débats articulés autour de thèmes bien choisis qui sont rassemblés dans ce volume. (...) Le rapport de synthèse de Ch.-R. Ageron, le maître-d'œuvre du colloque, clair et méthodique, est plus que cela. Sans doute, il dresse le bilan des acquis et indique ce qui reste à élucider, par exemple le rôle et l'influence de P.-O. Lapie, les réactions aux recommandations du général de Gaulle, d'Ébouê et de Catroux... Mais surtout, il apporte des précisions, des compléments et l'avis d'un historien de la colonisation qui tient « la conférence de Brazzaville envisagée dans sa totalité (préparation, délibérations, recommandations, retombées à long et à court terme) pour un événement historique d'importance, pour un tournant de la politique coloniale ». Après tant de controverses suscitées par la conférence de Brazzaville, voici un ouvrage qui situe cet événement dans sa vraie grandeur. Au-delà des spécialistes de la décolonisation, tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de la France contemporaine auront profit à s'y référer." (Roger Pasquier, Revue française d'histoire d'outre-mer, 1991) — "La décolonisation reste bien la grande affaire qui domine la période de l'après-guerre mondiale jusqu'aux années 1960. Pourtant, dès janvier 1944, la conférence de Brazzaville organisée par le général de Gaulle n'a-t-elle pas anticipé sur ce phénomène majeur en jetant les bases pour une autre politique ? Cette question a été débattue par des historiens en présence de témoins et acteurs de l'époque, au cours d'un colloque organisé par l'Institut d'histoire du temps présent, et l'Institut Charles-de-Gaulle, en mai 1987. Les Actes de ce colloque viennent d'être publiés. Après l'effondrement de 1940, de Gaulle conçoit l'empire colonial comme base de sa reconquête contre le pouvoir de Vichy. Il lui faut, à la fois, conforter et s'appuyer sur le loyalisme des populations et élites indigènes à l'égard de la France ; dans le même temps, prendre en compte leurs aspirations identitaires dans un monde qui change. Le discours de Brazzaville illustre cette difficulté. De Gaulle dit « qu'il n'y aurait aucun progrès qui soit un progrès si les hommes sur leur terre natale n'en profitaient pas moralement et matériellement », et ne « pouvaient s'élever peu à peu jusqu'au niveau où ils soient capables de participer chez eux à la gestion de leurs propres affaires ». Et il ajoute, prudent, « qu'il appartient à la nation française de procéder le moment venu aux réformes impériales de structure qu'elle décidera dans sa souveraineté ». De nombreuses communications analysent cette audace calculée du chef de la France Libre, décrivent les réticences de l'administration et des hommes d'affaires coloniaux. Tout en soulignant, comme Jacques Marseille, que « dans les recommandations de la conférence de Brazzaville, les continuités l'emportent en fait largement sur les ruptures ». Nous sommes, en effet, loin d'une élaboration du droit à l'indépendance pour les colonies, clairement formulée. Reste à savoir comment Brazzaville a pu apparaître comme point de départ d'une politique de décolonisation. Dans son rapport de synthèse, Charles-Robert Ageron évoque la manière dont Brazzaville a été « érigée au rang de mythe fonctionnel justifiant le présent et expliquant l'avenir »." (Benjamin Stora, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 1989) — Par Claude Lévy, Charles-Robert Ageron, Jacques Marseille, Hélène d'Almeida-Topor, Denise Bouche, etc.

PANGE (Comtesse Jean de).

Comment j'ai vu 1900.

Grasset, 1968, pt in-8°, 252 pp, 8 planches de photos hors texte, broché, couv. illustrée, décharges de scotch sur les gardes, bon état

Premier volume (sur 4 parus de 1962 à 1973) des souvenirs délicieux et vifs de Pauline de Broglie, arrière-arrière-petite-fille de Madame de Staël et de Necker, petite-fille du fameux ministre de la "République des Ducs", petite-nièce de la comtesse de Ségur et sœur des grands physiciens Maurice et Louis de Broglie. — Pauline a grandi dans une famille vivant dans une tradition au parfum d'Ancien Régime, tout en ayant su entrer dans le monde moderne. Dans un hôtel particulier, deux valets gardent l'escalier d'honneur, un maître d'hôtel commande à quatorze domestiques et les repas sont aussi solennels qu'à la cour de Versailles. Un temps où l'on savait vivre heureux : l'hiver à Paris, dans de vastes demeures ; les jeux, les fiacres, les soirées somptueuses ; puis la transhumance estivale vers Dieppe, les demeures à la campagne, les déjeuners sur l'herbe... On a peine à croire qu'on ait pu vivre ainsi, au début du XXe siècle : on perçait alors les Champs Elysées pour y bâtir les deux palais de l'exposition universelle ; on rêvait que bientôt le métropolitain gronderait sous les pavés, et que des arches franchiraient la Seine d'un seul bond... C'était l'avenir. C'était 1900 !

WALDSTEIN (Arnold).

Lumières de l'alchimie.

Tours, Mame, 1973, in-8°, 271 pp, 13 gravures (dont une au 2e plat de la jaquette), annexes, biblio, broché, tranches noires, jaquette argentée illustrée, bon état (Coll. Pensées et sociétés secrètes)

L'Alchimie est une science, un art, une sagesse; mais elle est aussi la Science, l'Art et la Sagesse. Il serait vain de voir en elle une chimie à l'état infantile. Elle est, à travers les siècles, et jusqu'à nos jours, la recherche de l'Unité ; son grand dessein : dépasser les contraires, faire de l'infiniment petit l'image exacte de l'infiniment grand, faire de l'homme le parfait reflet du cosmos. Dans cet ouvrage, Arnold Waldstein nous explique à travers l'histoire ce qu'est l'alchimie, pourquoi elle est appelée Grand Art ou Art Royal. A sa suite, nous découvrons l'alchimie antique, l'hermétisme oriental, les grandes oeuvres de l'alchimie médiévale et renaissante et jusqu'aux travaux les plus récents des alchimistes contemporains. Ce livre nous invite au voyage : partons à la recherche de la Pierre philosophale et de l'Or des Sages.

BERSTEIN (Serge).

Léon Blum.

Fayard, 2006, in-12, 835 pp, biblio, notes, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

De l'assassinat de Jaurès en 1914 à sa propre mort, Léon Blum (1872-1950) a exercé sur le socialisme français un magistère qui ne se limite pas à ses brèves expériences de gouvernement. La première d'entre elles, qui fait suite à la victoire du Front populaire, garde soixante-dix ans après la force symbolique d'un grand mythe républicain. Cela tient peut-être en partie à une conception de la politique : intellectuel, esthète, mondain, juriste, Blum n'a jamais cherché le pouvoir en tant que tel comme bon nombre d'hommes d'Etat de son temps. L'amour des hommes, la croyance au progrès, la révérence pour les principes et les institutions de la République ont nuancé en lui l'influence d'un marxisme dogmatique et fortifié son incontestable courage moral et politique. Pour accabler sa mémoire, on peut gloser à l'infini sur les conséquences de la non-intervention en Espagne, et Vichy lui a imputé la responsabilité de la défaite de 1940... Mais il faudrait quelque mauvaise foi pour négliger que Blum a collaboré avec Marcel Sembat au ministère des Travaux publics durant la Grande Guerre, rejeté l'ultimatum bolchevique en 1920, donné une forme politique et juridique aux aspirations ouvrières en 1936. Enfin, pour oublier que la plupart des socialistes se sont ralliés sous son impulsion à la Résistance gaullienne. Soixante-dix ans après le Front populaire et à l'aide d'archives longtemps inaccessibles, Serge Berstein dresse de Léon Blum un portrait équitable et nuancé, à cent lieues de l'histoire partisane qui sévit encore souvent à droite certes mais aussi à gauche...

LACOUR-GAYET (Georges).

Talleyrand.

Payot, 1991, fort in-8°, xvii-1454 pp, préface de François Furet, notes, index, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état

"Des ouvrages importants écrits par M. Lacour-Gayet et qui lui ont valu un siège à l'Institut de France, nul ne dépasse en intérêt ainsi qu'en valeur sa biographie de Talleyrand. Cet ouvrage sera-t-il, comme l'ont dit des critiques autorisés, un livre définitif sur le trop célèbre évêque d'Autun ? Nous le croyons, au moins pour la plus grande partie. M. Lacour-Gayet a excellement bien interprété le caractère ondoyant, souple et dissimulé de ce personnage qui servit tant de régimes divers sans s'y montrer fidèle, sauf au dernier, pour lequel la vieillesse et la mort le rendirent inoffensif. C'est toute la vie politique, la vie privée, la vie morale du personnage que retrace l'auteur dans une synthèse pénétrante, solide et pittoresque. Les qualités de Talleyrand, ses mérites, car il en eut comme il eut des défaillances et des vices, sa vaste intelligence, sa rouerie, ses incomparables aptitudes diplomatiques, son habileté à faire passer ses insuccès pour des victoires, apparaissent burinés avec talent et exactitude dans des tableaux où se déroulent les divers événements caractéristiques d'une carrière exceptionnelle non moins qu'extraordinairement remplie. Jamais jusqu'ici n'avaient été aussi bien retracés notamment les rapports de Talleyrand avec Napoléon – faveur et disgrâce – sa libération du caractère ecclésiastique, sa liaison et son mariage avec Mme Grant, le luxe de son existence intime, etc." (A. de Ridder, Revue belge de philologie et d'histoire)

BROGLIE (Gabriel de).

La monarchie de Juillet, 1830-1848.

GLM/Fayard, 2011, gr. in-8°, 462 pp, notes, index, broché, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

Le changement dynastique n'est que l'un des effets de la révolution de 1830. Les Trois Glorieuses et la monarchie qu'elles engendrèrent, portées par les parties les plus dynamiques de la société – gens de plume, artistes, entrepreneurs, jeunesse étudiante –, par l'impressionnante galerie des « hommes nouveaux », par la frange la plus éclairée de l'aristocratie et des catholiques, ne sacrifièrent guère à l'utopie. La volonté d'implanter en France des mœurs et des institutions libérales était un projet solide, réaliste, conçu pour l'avenir. C'est lui qu'il faut créditer du progrès des libertés, du développement économique, du maintien de la paix au prix de quelques déconvenues et même de l'exceptionnelle floraison romantique. Si ces avancées, cette acclimatation au parlementarisme, cet enrichissement, certes bien inégalitaire, du pays ont fini emportés par le torrent de 1848, c'est en partie parce que les équipes dirigeantes, à l'épreuve du pouvoir, n'ont pas bien su accompagner le projet : défaut d'imagination devant l'événement, routine, rivalités personnelles, aveuglement ou sincérité douteuse du roi, scandales, résistance au changement, particulièrement en matière sociale, tout vint pervertir et gauchir une construction qui aurait peut-être assuré à la France un avenir meilleur. On aurait tort de condamner les idées et les aspirations des hommes de 1830 au motif que le régime a sombré dans le discrédit et a partiellement échoué à unir la nation. Nourri de l'intime connaissance que son auteur a de l'orléanisme, éclairé par de longs passages dus à d'illustres témoins – de Hugo à Chateaubriand, de Tocqueville à Guizot, de Rémusat à Louis Blanc… –, enrichi des recherches et des problématiques les plus récentes, ce livre offre la synthèse précise et vivante qui manquait.

VOISIN (Jean-Louis)(dir.), Philippe Boutry, Olivier Guyotjeannin, Marie-Louise Pelus-Kaplan.

Dictionnaire des personnages historiques.

LGF/Le Livre de Poche, 1995, fort pt in-8°, 1166 pp, texte sur 2 colonnes, très nombreux portraits en noir et en couleurs, index des familles et dynasties, index général, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. La Pochothèque/Encyclopédies d'aujourd'hui)

Le présent ouvrage est un usuel d'histoire universelle qui s'efforce de présenter les grands moments de l'aventure humaine à travers ses témoins privilégiés : hommes d'État et chefs de guerre, législateurs et hommes de foi, théoriciens de la vie sociale ou religieuse dont l'action ou la réflexion ont modelé de nouvelles représentations collectives. Ces grandes figures de proue renvoient donc à l'arrière-plan historique dont elles se détachent. Ainsi le roi Porsenna nous révèle un aspect du monde étrusque, Charles le Chauve évoque l'empire carolingien tandis que la vie de Pie V éclaire la réforme catholique. Mais ce dictionnaire n'est pas simplement le Who's who du passé. Il fait une large place au monde contemporain. Plus de 5.000 personnages de l'Antiquité à nos jours y sont présentés à travers près de 1.800 notices. Le simple lecteur curieux d'histoire, l'homme politique attentif aux exempla du passé, l'étudiant ou le journaliste en quête d'une référence y trouveront leur provende tout comme le spécialiste désireux d'arpenter des champs qui ne sont pas les siens.

TALLEYRAND (Ch.-M. de).

La mission de Talleyrand à Londres, en 1792. Correspondance inédite de Talleyrand avec le Département des Affaires étrangères, le général Biron, etc. Ses lettres d'Amérique à Lord Lansdowne. Avec introduction et notes par G. Pallain.

Plon, 1889, gr. in-8°, xxxii-479 pp, un portrait en frontispice, index biographique, reliure demi-chagrin vert, dos lisse avec titre et fleurons dorés et filets à froid (rel. de l'époque), qqs rousseurs, bon état

De nombreuses lettres qui n'émanent pas de Talleyrand viennent compléter sa correspondance.

Collectif – 1ère Division Française Libre.

La bataille d'Obenheim, 4-11 janvier 1945.

Obenheim, Fondation BM 24, 1993, gr. in-8°, 159 pp, 42 illustrations (photos, cartes, dessins), broché, couv. illustrée, bon état

La page d'histoire du Bataillon de Marche 24, qui s'est terminée à Obenheim le 11 janvier 1945 est ancrée dans celle de la 1ère Division Française Libre. L'épopée historique de cette Division, les combats menés par ses officiers généraux, officiers, sous-officiers et soldats sont rappelés dans ce livre, avec des témoignages de soldats et d'habitants d'Obenheim ayant combattu lors de cette bataille.

VIOLLET (Paul).

Le Roi et ses Ministres pendant les trois derniers siècles de la monarchie.

P., Librairie de la société du recueil Sirey, 1912, in-8°, x-615 pp, bibliographies par chapitre, index, reliure demi-chagrin vert bouteille, dos à 3 nerfs soulignés à froid, titres, fleurons et filets dorés, bon état (Histoire des institutions politiques et administratives de la France)

Important ouvrage où l’auteur déploie une érudition sans faille et une clarté d’expression également remarquable ce qui justifie qu’Olivier Martin l’ait placé parmi les fondateurs de l’histoire du droit moderne. Philippe Sueur (Histoire du droit public français, 2007) souligne que malgré la date d’édition ce volume continue de constituer l’ouvrage de référence sur cette question. Comme on l’a dit, il complète l’histoire des institutions politiques et administratives publiée jusqu’en 1903 et qui couvre la période allant jusqu’au XVIe siècle. Comme d’habitude la bibliographie est extrêmement complète et on peut également souligner de captivantes monographies de certaines des grandes figures administratives de la période de la monarchie absolue et en particulier d’intendants. — "La tâche qui s'offrait à M. Paul Viollet était rude, puisqu'il avait affaire à une époque qui est restée longtemps singulièrement délaissée par les historiens entre le Moyen âge et les temps contemporains. Ce n'était pas trop de la forte érudition de M. V., ni de sa puissante faculté de synthèse pour avoir le droit d'entreprendre un tel travail. Les neuf chapitres qu'il nous donne concernent le Royaume, le Roi, le Chancelier, les Secrétaires d'État, le Surintendant et le Contrôleur général des Finances, l'Armée, la Marine, divers Grands services publics, enfin les Intendants..." (Revue d’Histoire moderne et contemporaine, 1913)

PAUPHILET (Albert).

La Roue des fortunes royales ou la Gloire d'Artus, empereur de Bretagne, d'après les anciens textes.

L'Edition d'Art, H. Piazza, 1925, pt in-8°, xvi-128 pp, bandeaux et lettrines ornés (ornementation spécialement dessinée par Paul de Pidoll), broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Epopées et légendes)

"Cet agréable sommaire de la légende d'Artur pourra servir d'introduction à la lecture des romans arthuriens, latins et français." (Romania, 1926). — Fondée en 1920 par l'éditeur d'origine italienne Henri Piazza installé à Paris au 19 rue Bonaparte, active durant plus d'un demi-siècle, la collection « Épopées et légendes » proposa un important fonds de grands textes fondateurs de toutes les civilisations (épopée, chanson de geste, mythe fondateur, matière de Bretagne et de France, saga, etc.). Chaque texte était dit renouvelé, c'est-à-dire réécrit, adapté en français moderne, et présenté par un spécialiste.

YOUNG (Desmond).

Rommel.

Club du Livre Slectionné, 1951, in-12, 284 pp, traduit de l'anglais (“Rommel, the Desert Fox”), préface du maréchal Auchinleck, un portrait de Rommel en frontispice, 10 photos hors texte, 11 cartes sur un dépliant hors texte, états de service et « papiers » de Rommel en annexe, reliure simili-cuir bordeaux décorée de l'éditeur, rhodoïd, bon état. Tiré à 3000 ex., tous numérotés

Desmond Young, général anglais, retrace, de 1914 à sa mort, la carrière de Rommel qu'il a connu en pleine action puisqu'il fut son adversaire dans le désert de Libye. L'auteur s'est attaché à dégager la personnalité de cet étrange général du Reich qui avait, en quelques mois acquis une stature légendaire aux yeux des soldats anglais d'Afrique, peu sensibles pourtant au prestige personnel. Qui était Rommel ? Grâce à la famille et aux compagnons d'armes du Feld-maréchal, Desmond Young a pu compulser des archives privées qui lui permettent de donner une réponse détaillée et définitive à cette question. Il décrit toutes les étapes de son grand adversaire : son commandement dans les Alpes autrichiennes, son action dans la campagne de France en 1940, ses offensives et ses retraites à la tête de l'Afrika Korps, son rôle dans la défense du Mur de l'Atlantique et enfin sa participation au tragique complot contre Hitler, rôle qui lui valut d'être assassiné par l'homme qui avait fait de lui un maréchal du Reich. — "Voici une étude sur Rommel à laquelle d'autres historiens ajouteront peut-être quelques details notamment en ce qui touche les opérations mais qui ne sera dépassée par aucune autre pour la probité qui a constamment guidé l'auteur. D'ailleurs, le brigadier général Desmond Young ne s'est pas proposé de suivre Rommel pas à pas dans tous ses combats, mais bien de mettre en lumière les traits d'une physionomie remarquable d'officier allemand. A cet effet il ne s'est epargné aucune peine pour nous laisser un portrait fidèle d'un modèle qui lui a inspiré une grande admiration. Après avoir fait une bonne partie de la campagne de Libye au cours de laquelle les troupes de Rommel le capturèrent devant Gazala, D. Young, qui s'est evadé d'Italie à l'époque de la débâcle de Mussolini, s'est rendu en Allemagne après la fin des hostilités et y a séjourné auprès de la famille, des amis, des anciens officiers de Rommel, pour mener une enquête scrupuleuse et nourrie de données puisées aussi près des sources que possible. (...) La dernière partie de l'ouvrage, longuement développée par Desmond Young est tout spécialement intéressante. Les témoignages de Mme Rommel, ceux du général Speidel, dernier chef d'état-major du maréchal, qui fut arrête par les S.S. et eut la chance de se tirer d'une situation désespérée, ceux de l'ancien maire de Stuttgart, le Dr Strölin, qui entraîna Rommel dans la conspiration devant mettre Hitler hors d'état de nuire, d'autres encore, éclairent d'une manière saisissante la fin de Rommel. (...) Cette étude sera utile aux historiens par l'impartialité scrupuleuse et le soin avec lesquels le général Desmond Young a voulu peindre le caractère d'un grand chef allemand." (Général Renondeau, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale)

FRAPPÉ (Jean Bernard).

La Luftwaffe attaque à l'Ouest (France 1939-1942).

Bayeux, Heimdal, 1991, in-4°, 96 pp, 211 photographies, 2 cartes, index, cart. illustré de l'éditeur, bon état

Dimanche 24 septembre 1939. L'Europe est de nouveau en guerre. La Pologne, envahie par les troupes allemandes depuis plus de trois semaines, est à la veille de capituler. A l'Ouest, les deux alliées, la Grande-Bretagne et la France, assistent impuissantes à son agonie. Seules une timide avancée française au-delà de la frontière vers Sarreguemines et de régulières incursions de l'armée de l'Air dans le ciel de l'Allemagne, témoignent de l'état de guerre à l'Ouest. Ce jour là, il est un peu plus de midi, lorsqu'une nouvelle fois dix Morane Saulnier MS 406 du groupe de chasse I/3, répartis en quatre patrouilles, pénètrent l'espace aérien ennemi vers Sarrebruck, pour accompagner un Mureaux 115 du groupe d'observation aérien 1/520. Quelques minutes se sont à peine écoulées que six Messerschmitt Bf 109D, appartenant au Jagdgruppe 152, interviennent déjà et s'attaquent à une section de quatre Morane emmenés par le capitaine Roger Gérard. Le combat aérien qui s'engage est d'une rare violence : sa machine étant trop sévèrement atteinte, Gérard est obligé de l'évacuer et saute en parachute; à son tour le sergent Garnier, blessé, doit rompre le combat. Suivi par ses adversaires, il est tué par une dernière rafale alors qu'il tente de se poser vers Ettling. Plus chanceux que son camarade, l'adjudant-chef Combette rejoint son terrain de Velaine malgré les vingt-huit impacts qui ont criblé son Morane...

HUBERT (Eugène).

La Torture aux Pays-Bas autrichiens pendant le XVIIIe siècle. Son application, ses partisans et ses adversaires, son abolition. Etude historique.

S.l. [Bruxelles, Académie Royale de Belgique], s.d. (1897), in-4°, 176 pp, pièces justificatives, index, modeste cartonnage souple d'attente, bon état

La place de la torture et le fonctionnement de l’instruction judiciaire dans les Pays-Bas autrichiens et l’ancien pays de Liège pendant la dernière partie de l’ancien régime. L'auteur expose dans un premier chapitre la législation en vigueur depuis les ordonnances de Philippe II. Il étudie ensuite le mouvement qui se produisit dans les esprits au XVIIe et surtout au XVIIIe siècle contre la cruauté des peines en général, et spécialement contre la torture... — "Travail approfondi, d'après les documents en grande partie inédits, très complet et du plus haut intérêt. « Le travail de M. Hubert, à dit M. Duvivier à l'Académie, présente un grand intérêt : il est riche de faits, il expose avec netteté et exactitude la législation sur la torture, le rôle que jouait celle-ci dans l'instruction judiciaire, le mouvement de l'opinion en faveur de son abolition, les résistances que rencontra cette suppression. » C'est à Joseph II qu'est due, pendant la vie de sa mère, Marie-Thérèse, l'abolition de la torture dans les états héréditaires de l'Autriche. Dans les Pays-Bas catholiques, la réforme fut plus difficile, rencontrant une vive opposition dans tous les conseils de justice. Il fallut louvoyer. Le gouvernement commença par décider que l'application à la torture ne pourrait désormais avoir lieu que moyennant son autorisation spéciale après communication des procédures. Et dans chaque cas particulier, il refusait l'autorisation demandée. En 1781, le Conseil de Flandre insiste pour être autorisé à appliquer à la torture le prêtre Bauwens... Une longue procédure s'engage : « On arrache rarement, dit le Conseil de Flandre, aux scélérats endurcis au crime par une longue habitude, tel que celui-ci, des confessions autrement que par la réalité et la violence des tourments. » Le gouvernement finit par écrire qu'il n'autorisera plus la torture. Et malgré tout le mécontentement et les aigres observations des conseils de justice. l'empereur Joseph II prononce la complète abolition de la torture par l'article 63 du décret du 3 avril 1787. L'on continua cependant à torturer les accusés en 1790, 1791 et jusqu'en 1794, car la Révolution brabançonne amena l'abrogation des réformes de Joseph II..." (La Belgique judiciaire, 1897) — Extrait du tome 55 des Mémoires couronnés et Mémoires des savants étrangers de l'Académie Royale (de Belgique).

BOURNON (Fernand).

Paris-Atlas.

Larousse, 1989, in-4°, xvi-239 pp, 595 reproductions photographiques, 32 dessins de Léon-Charles Libonis et 28 plans dont 24 en couleurs (Paris, les 20 arrondissements, Versailles, environs de Paris, Fontainebleau), page de titre illustrée imprimée en rouge et noir, index, reliure percaline bordeaux de l'éditeur, dos lisse avec titre doré et décor végétal à froid, 1er plat avec titre doré et décor végétal à froid avec au centre les armes de Paris, 2e plat avec médaillon Larousse à froid, bon état

Réimpression à l'identique de l'édition de 1900 de cet excellent ouvrage de l'archiviste et historien de Paris, Fernand Bournon (1857-1909). — "Paris-Atlas est une publication illustrée, paraissant par livraisons à cette librairie Larousse si habile aux ouvrages de vulgarisation. Chaque livraison, consacrée à un des vingt arrondissements de Paris, est accompagnée d'un plan de l'arrondissement en huit couleurs. La description des rues, places et bâtiments est l'oeuvre d'un des historiens qui connaissent le mieux le vieux Paris et le nouveau, de M. Fernand Bournon. Elle est claire, vivante et toujours instructive. L'auteur a soigneusement évité de faire parade de son érudition ; à peine a-t-il osé risquer çà et là la cote d'un carton des Archives nationales ou une étymologie nouvelle (ex. le Louvre, qui serait que l'Ouvre, ou l'oeuvre capitale de défense élevée sur la rive droite par Philippe-Auguste) ; mais c'est seulement quand on connaît les choses à fond qu'on peut en parler avec cette substantielle concision. Quatre fascicules sont réservés aux environs de Paris." (Revue Historique, 1900)

LAUFENBURGER (Henry)(dir.).

Les Banques anglaises et leur organisation, par T. Balogh.

P., Librairie du Recueil Sirey, 1949, in-8°, xii-399 pp, traduit de l'anglais, nombreux tableaux, notes bibliographiques, broché, bon état (Enquête sur les changements de structure du crédit et de la banque, 1914-1940, III)

Un aperçu d'un pan décisif de l’histoire financière de la première moitié du XXe siècle. Les répercussions de la première guerre mondiale bouleversent à la fois les systèmes bancaires national et international, le financement de l’économie, les conditions de travail dans les banques, le métier bancaire, mais aussi le rapport des citoyens à leur argent. En premier lieu, ce moment de crise financière modifie durablement les relations entre les banques et l’État. — Cet ouvrage est le troisième volume des résultats de l'Enquête entreprise par la Fondation Rockefeller, avec le concours de l'Institut scientifique de recherches économiques et sociales, présidé par M. Charles Rist, sur les grands problèmes de technique économique susceptibles d'intéresser les relations internationales : protectionnisme économique ; – changement dans les méthodes et la réglementation du commerce international ; – transformation de structure de la banque et du crédit. Ce livre n'est pas une histoire. C'est un bilan. Partant de la structure de l'économie bancaire britannique en 1913, il y compare son organisation vingt-cinq ans plus tard et il n'évoque les faits que dans la mesure où ils expliquent les changements constatés. Le trait dominant de révolution est l'intervention grandissante de l'Etat dans l'activité bancaire. (Revue d'économie politique)

LAUFENBURGER (Henry)(dir.).

Les Banques italiennes, par E. d'Albergo. – Les Banques suisses, par C. Viret, S. Schweizer et P. Ackermann.

P., Librairie du Recueil Sirey, 1940, in-8°, viii-451 pp, tableaux (certains dépliants hors texte), annexes, broché, bon état (Enquête sur les changements de structure du crédit et de la banque, 1914-1938, II)

Un aperçu d'un pan décisif de l’histoire financière de la première moitié du XXe siècle. Les répercussions de la première guerre mondiale bouleversent à la fois les systèmes bancaires national et international, le financement de l’économie, les conditions de travail dans les banques, le métier bancaire, mais aussi le rapport des citoyens à leur argent. En premier lieu, ce moment de crise financière modifie durablement les relations entre les banques et l’État. — Cet ouvrage est le deuxième volume des résultats de l'Enquête entreprise par la Fondation Rockefeller, avec le concours de l'Institut scientifique de recherches économiques et sociales, présidé par M. Charles Rist, sur les grands problèmes de technique économique susceptibles d'intéresser les relations internationales : protectionnisme économique ; changement dans les méthodes et la réglementation du commerce international ; transformation de structure de la banque et du crédit. Ce livre n'est pas une histoire. C'est un bilan. Partant de la structure des économies bancaires italiennes et suisses en 1913, il y compare leur organisation vingt-cinq ans plus tard et il n'évoque les faits que dans la mesure où ils expliquent les changements constatés. Le trait dominant de révolution est l'intervention grandissante de l'Etat dans l'activité bancaire. (Revue d'économie politique)

SAGNAC (Philippe).

La Fin de l'Ancien Régime et la Révolution américaine (1763-1789).

PUF, 1952, fort in-8°, 622 pp, 3e édition revue et augmentée, biblio, index, broché, bon état (Coll. Peuples et Civilisations)

"L'ensemble du livre révèle une érudition magnifique, l'universalité d'esprit et le sens de l'exposition d'un historien de grande classe. Ce livre, vraiment très beau, ajoute un fleuron à l'œuvre déjà si remarquable de M. Sagnac. (...) A juste titre, M. Sagnac considère la fin du XVIIIe s. avant tout comme une période de profonde crise morale et intellectuelle. Il y constate, parmi les facteurs généraux, les progrès de la natalité, le maintien d'une puissante aristocratie foncière conservatrice, l'élan du capitalisme industriel et bancaire, l'ascension et l'enrichissement des classes moyennes, un ardent épanouissement artistique et scientifique..." (Frans van Kalken, Revue belge de philologie et d'histoire)

BAKER (G. P.).

Annibal, 247-183 av. J.-C.

Payot, 1952, in-8°, 316 pp, traduit de l'anglais, 5 cartes, index, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)

Le grand capitaine de la Deuxième Guerre punique, que G. P. Baker surnomme le « Magicien », le stratège invincible en rase campagne, quoique peut-être moins brillant dans la guerre de siège, qui expédia ad patres près de la moitié des fils de Rome aptes à combattre, saignée démographique sans précédent... — "A l'heure où les regards se tournent vers l'Espagne, la Méditerrannée et l'Afrique, il n'est pas sans intérêt, nous semble-t-il, de lire l'évocation saisissante que vient de tracer G. Baker de la lutte de Rome contre Carthage. Les hauts faits du grand capitaine, la traversée des Alpes, la bataille de Trasimène, la victoire de Cannes, la marche sur Rome, multiples témoignages d'un sens tactique très averti, sont relatés en un style aimable et souvent enrichi de ce sens de l'humour tout britannique. L'ouvrage est d'une lecture extrêmement intéressante et nous le recommandons à tous ceux que la personnalité des grands chefs militaires ne laisse pas indifférents." (Cap. E. Privat, Journal militaire suisse, 1936)

BORY (Jean-Louis).

Eugène Sue, le roi du roman populaire.

Hachette, 1962, pt in-8°, 448 pp, biblio, cart. toile jaune avec un portrait en couleur d'Eugène Sue contrecollé au 1er plat (reliure éditeur), rhodoïd, bon état

Biographie très complète et vivante. Voir notamment p. 370 et suiv., la lettre à l'éditeur Hetzel, du 14 décembre 1852, dans laquelle Süe analyse son parcours politique, de la contre Révolution au socialisme utopique. Mais qui se souvient d'Eugène Süe (1804-1857) ? Pourtant sa popularité fut immense. Des milliers de lecteurs suivaient, dans la presse (le Journal des débats ou Le Constitutionnel), les épisodes haletants des Mystères de Paris et du Juif errant, sous le regard soupçonneux des autorités, qui y voyaient des écrits séditieux, socialistes. Ses livres étaient interdits. L’Église l'excommuniait. Converti à un socialisme militant, il devint député, fut proscrit et dut quitter la France pour Annecy-le-Vieux, dans le Duché de Savoie, où il mourut en 1857. 3.000 personnes suivirent son enterrement. L'armée était mobilisée pour prévenir les débordements ! — "Sous une élégante reliure de toile citron, ornée de la reproduction en couleurs du portrait d'Eugène Sue par Lépaule conservé au Musée Carnavalet, M. Jean-Louis Bory publie une biographie très complète de l'auteur des Mystères de Paris, du Juif errant et de vingt autres romans populaires qui connurent le plus vif succès. Eugène Sue fut successivement médecin, marin, joyeux viveur, feuilletoniste célèbre, fondateur du Jockey-Club et agitateur politique, avant de finir ses jours, le 3 août 1857, en Savoie, où il avait été banni par le neveu de son parrain devenu l'empereur Napoléon III. Romancier confirmé, M. Jean-Louis Bory s'est révélé un biographe de mérite en ce livre bien documenté, où il peint son héros mais où il évoque aussi les milieux différents dans lesquels il vécut. On ne pourrait adresser à l'auteur qu'un seul reproche : celui d'avoir accumulé tant de précisions que certains de ses chapitres en sont un peu alourdis... Mais, à une époque où le goût de la recherche disparaît chez trop d'historiens, on ne saurait se plaindre que la moisson de M. Bory ait été trop belle." (A. Gavoty, Revue des Deux Mondes, 1962)

PÉAN (Pierre).

La diabolique de Caluire.

Fayard, 1999, in-8°, 257 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Pour son malheur, René Hardy, jusque-là grand résistant, rencontra un jour Lydie Bastien. Cette femme étrangement belle, fascinante, se vantait de pouvoir hypnotiser qui elle voulait ; il en devint fou amoureux. On la vit alors, au printemps de 1943, avec ses talons compensés, son large chapeau et ses robes extravagantes, accompagner le chef de Résistance-Fer dans ses rendez-vous les plus secrets. Poussée par une inextinguible soif de pouvoir sur les hommes, elle plongea d'abord au coeur de la Résistance à Lyon, pour travailler très vite à la solde des Allemands. C'est ainsi qu'elle piégea René Hardy qui, passé à son tour à l'ennemi, n'hésita pas à livrer Jean Moulin à Klaus Barbie lors de la fameuse réunion de Caluire. A travers le portrait de cette Mata Hari, morte en 1994, Pierre Péan déroule devant nos yeux le parcours tumultueux d'une femme dont le destin, en 1943, a funestement croisé l'Histoire de notre pays.

RAYNAUD (Ernest).

Souvenirs de police. Au temps de Félix Faure.

Payot, 1925, in-12, 250 pp, broché, annotations crayon, bon état

Souvenirs d'un officier de paix parisien, relatifs aux dernières années du XIXe siècle. Dans ce volume, le commissaire Raynaud est affecté à la surveillance des rois en visite, le Tsar Nicolas II en 1896 entre autres. Il nous rapporte les crises d'hystérie de l'impératrice, comment il a mangé à la table du Tsar, etc. Des causes célèbres auxquelles il fut mêlé sont relatées, comme les troubles relations de Mme Steinheil avec le président Félix Faure, la reprise de l'affaire Dreyfus... Et des anecdotes par centaines... — Ernest Raynaud (1864-1936) était également écrivain et poète. Il fut l'un des poètes éminents du groupe de l'école romane, fondé par Jean Moréas en 1891, qui compta également parmi ses membres Charles Maurras, Maurice du Plessys, Raymond de La Tailhède, Frédéric Amouretti et Lionel des Rieux. il fréquentait Verlaine et Mallarmé et collabora à de nombreuses revues, notamment à la Revue critique des idées et des livres.

BARTHÉLEMY (Hippolyte).

La Guerre. 1870-18.

P., Jules Rouff, s.d. (1888), 2 vol. in-4°, 1600 pp, pagination continue, nombreuses gravures et cartes, tableaux, 7 chromolithographies en couleurs hors texte, reliures pleine percaline olive, dos lisses, titres et filets dorés (rel. de l'époque), qqs pages froissées et lég. abîmées au tome I, bon état. Peu courant

Tomes I et II seuls (sur 3). Une description fouillée de l'armée française, dix-sept ans après la guerre et la défaite. — "La 37e série de la Guerre, par M. H. Barthélemy, vient de parailre. L'auteur y continue l'étude du système pénitentiaire dans l'armée, il nous montre le fonctionnement des conseils de guerre, des conseils de revision, des prévotés, etc. etc. Il passe ensuite aux conditions de l'avancement en temps de paix et en temps de guerre. Cinq gravures ornent le texte. Elles représentent Un pénitencier militaire, une prévoté, un concours de capitaines, une épreuve sur le terrain et une conférence sur le terrain à des sous-lieutenants de réserve." (Tunis-Journal, 15 août 1889)

BOYER (Général Pierre-François-Xavier).

Historique de ma vie. 1. Précis des événements auxquels j'ai pris part (1792-1836) – 2. Journal des événements arrivés en Algérie et plus particulièrement à la division d'Oran (depuis juillet 1830 jusqu'en juillet 1848).

La Vouivre, 1999, 2 vol. in-8° carré, xvi-241 et 255 pp, édition de Jacqueline Le Gallic-Holleaux et de Didier Paineau, texte sur 2 colonnes, 3 gravures dans le texte, 8 pl. hors texte et 8 cartes (pour le T. 1), une gravure dans le texte, 3 pl. hors texte et 4 cartes (pour le T. 2), index, brochés, bon état

De 1792 à 1848, Pierre Boyer participe aux campagnes de la Révolution et à celles de l’Empire. Il poursuit sa carrière militaire en Algérie, au temps de la conquête. Jeune officier, en Belgique puis en Catalogne, il participe aux campagnes victorieuses de la République. Il gravit rapidement les grades militaires. Après l’avènement de Bonaparte, il part en Italie, puis en Egypte. Échappant à la capture, il est choisi pour participer à la reconquête de la colonie de Saint-Domingue. Il est capturé à son retour par un navire anglais. Prisonnier, il résiste à sa façon, et finit par être échangé contre un officier anglais. Il retourne dans le tourbillon de l’Empire : l’Allemagne en 1806, la conférence d’Erfurt, le Portugal, l’Espagne. En 1813 il lutte contre les partisans, puis est refoulé avec le roi Joseph. La France est envahie, Napoléon a besoin de vétérans et rappelle Boyer en 1814. En 1815, il reprend du service puis est mis à la retraite. Après un long exil, Boyer continue sa destinée militaire, il repart en Egypte entraîner les soldats de Méhémet-Ali. Il revient en France et joue un rôle dans la chute de Charles X. Louis-Philippe l’envoie en Algérie. Boyer combat à Médéa puis est nommé gouverneur d’Oran. C’est lui qui, le premier, entreprend l’aménagement de la baie de Mers-el-Kébir, pour contre balancer le Gibraltar anglais. Rappelé en France, il ne cesse de suivre par le menu et de raconter l’impitoyable guerre contre Abd-el-Kader. Il arrête son récit en 1848, après la capture de l’émir et l’achèvement des installations de Mers-el-Kébir.

WILSON (Sir Robert).

Relation de la Campagne de Russie – 1812.

La Vouivre, 1998, 2 vol. in-8° carré, iv-294 pp, pagination continue, traduction de Bernadette de Castelbajac et d'Hubert Pichelin, 3 cartes et 3 croquis hors texte, index, brochés, bon état

Tome 1. Jusqu'à Moscou. – Tome 2. La Retraite. — Envoyé par le gouvernement anglais auprès de l’état-major russe, Wilson participe aux batailles de Smolensk et Malo-Jaroslavets, aux conseils houleux entre les généraux russes, à la libération de la Russie. Dans sa relation, traduite pour la première fois en français, il raconte sa campagne avec un détachement et une fatuité des plus britanniques. Sans concession pour les vainqueurs comme pour les vaincus, il s’attache à révéler les erreurs des commandants, les conflits et tensions des états-majors, les dessous d’une campagne titanesque. — "Dans la campagne de Russie entamée en juin 1812, Napoléon emmena avec lui près de 600.000 soldats et officiers. Sur ce total, environ 60.000 à 80.000 (les sources divergent) retraversèrent le Niémen en décembre 1812 et, entre 150.000 et 200.000 hommes, souvent blessés et malades, furent faits prisonniers. Compte tenu du désordre et de l’absence de réglementation dans lesquels ces arrestations se produisirent, le destin de ces prisonniers, de plus en plus nombreux au fil de la campagne, a été très variable. Le plus souvent, c’est une mort immédiate qui attendait les soldats tombés entre les mains des Cosaques ou des partisans. Peu suspect de sympathie à l’égard des combattants de la Grande Armée, le général britannique Robert Wilson, alors conseiller militaire du tsar Alexandre Ier, a décrit avec épouvante et force détails les traitements barbares infligés aux prisonniers." (Marie-Pierre Rey, Annales historiques de la Révolution française, 2012)

OZANAM (A.-F.).

La Civilisation chrétienne chez les Francs. Recherches sur l'histoire ecclésiastique, politique et littéraire des temps mérovingiens et sur le règne de Charlemagne.

P., Lecoffre, 1893, in-12, 588 pp, 6e édition, notes, broché, état correct (Etudes germaniques, 2)

S'intéressant aux origines chrétiennes, l'étude de Fréderic Ozanam (1813-1853) sur le passage de l'Antiquité au Moyen Age à l'occasion de ses leçons faites à la Sorbonne de 1847 et 1848 (Etudes germaniques) fait de lui un historien précurseur. Avant Henri Pirenne, il montre qu'il n'y a pas de coupure entre l'Antiquité et le Moyen Age ; avant H.-I. Marrou, il étudie en détail l'école au IVe siècle et sa survie aux siècles suivants ; avant Dumézil, il compare la société germanique et celle de l'Inde et de la Perse. La nouveauté de son travail réside autant dans les « champs » qu'il aborde (étude de la « civilisation matérielle », des voies de commerce, des grands domaines agricoles, de la vie urbaine) que dans ses méthodes : il va aux sources et les cite ; il publie des documents inédits ; il s'informe des fouilles archéologiques et se sert de la numismatique. Il s'affirme en historien chrétien, mais malgré « un peu trop d'emphase, une certaine tendance à l'hagiographie » (J.-B. Duroselle), Ozanam reste historien, sa critique dans l'appréciation des faits et ses méthodes de travail sont scientifiques.

YOUNG (Georges).

Constantinople, des origines à nos jours.

Payot, 1948, in-8°, 323 pp, traduit de l'anglais, un plan de Constantinople hors texte, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque Historique)

L'empire romain – L'empire byzantin – L'empire osmanli – L'empire ottoman. — "Il s'agit de la traduction française du volume "Constantinople" de George Young publié à Londres en 1926. Ce livre présente une certaine valeur pour les observations personnelles et les souvenirs, souvent teintés d'humour, de l'auteur, qui a longtemps servi la diplomatie britannique à Constantinople et qui est l'auteur du "Corps de Droit Ottoman" (Oxford, 1906-1907, 7 volumes). On peut néanmoins trouver bizarre la curieuse distinction faite par l'auteur entre l'empire osmanli (jusqu'au début des réformes sous Mahmoud II, 1808-1839) et l'empire ottoman (jusqu'en 1922)." (Ettore Rossi, Oriente Moderno, 1935)

BAUMONT (Maurice).

La Faillite de la paix (1918-1939). 1. De Rethondes à Stresa (1918-1935) – 2. De l'affaire éthiopienne à la guerre (1936-1939).

PUF, 1951, 2 vol. in-8°, 949 pp, 3e édition refondue et augmentée, pagination continue, index, brochés, qqs soulignures crayon et stylo (très propres) au tome 1, bon état (Coll. Peuples et Civilisations)

"Déclarons tout de suite la haute valeur, la tenue scientifique de ce livre. Faire tenir en 800 pages l'essentiel d'une période qui fut sans doute la plus troublée depuis que l'homme a une histoire, y décrire les événements explicatifs, ne pas se perdre dans le détail tout en parlant de tous les pays ; montrer les connexions des faits, caractériser la nature des courants sociaux, juger la portée des événements maîtres, la valeur des chefs ; garder, enfin, une objectivité, une impartialité qui nous ont semblé sans défaillance, on avouera qu'un tel résultat ne peut être le fait que d'un esprit vraiment averti et supérieur..." (J. Didier, Revue Philosophique de la France et de l'étranger, 1949) — "C'est en 1945 que parut la première édition de cet ouvrage sur les relations internationales entre les deux guerres. La qualité du récit, et plus particulièrement l'analyse de l'engrenage par lequel les démocraties perdirent le bénéfice de leur victoire, ont assuré le succès de ce livre..." (Revue française de science politique, 1968)

MURET (Pierre), avec la collaboration de Philippe Sagnac.

La Prépondérance anglaise (1715-1763).

PUF, 1949, fort in-8°, 690 pp, 3e édition, revue et augmentée, biblio, index, broché, bon état (Coll. Peuples et Civilisations)

"Ce volume que publie M. Muret est de nature à donner large satisfaction au public lettré auquel il s'adresse. Cette période du 18e siècle qui va des traités d'Utrecht à ceux de Paris et de Hubertsbourg est peut-être l'âge d'or de la diplomatie. La physionomie du monde change considérablement : la Prusse et la Russie prennent figure de grandes puissances, l'Angleterre conquiert son Empire colonial sur les dépouilles françaises et espagnoles, l'affaiblissement de l'Empire ottoman ouvre la question d'Orient, la France et l'Autriche, traditionnellement opposées, opèrent ce renversement des alliances qui rétablit dans une certaine mesure l'équilibre européen. Toutes ces modifications donnent lieu à une intense activité diplomatique et l'on ne peut être étonné de la place qu'occupe celle-ci dans le livre de M. Muret..." (Paul Harsin, Revue belge de philologie et d'histoire)