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Académie des sciences de L'URSS - Institut d'histoire.

Histoire de l'URSS de l'antiquité à nos jours.

Moscou, Editions du Progrès, 1967, fort in-8°, 686 pp, 146 pl. de gravures et photos hors texte, tableau chronologique, reliure toile beige éditeur, jaquette et rhodoïd, qqs rares soulignures crayon, bon état. Bien complet des 7 cartes dépliantes volantes (dont une en couleurs) jointes

"Cet ouvrage remplira de pessimisme tous ceux qui sont attentifs aux changements intellectuels en URSS. Publié en 1967, il ressemble à s'y méprendre aux plus beaux produits de la période stalinienne, sauf le culte de Staline. A le lire il semble qu'une direction collective ait fonctionné en URSS depuis la révolution ; sans doute signale-t-on au passage, mais avec quelle discrétion, les défauts caractériels de Staline ! Le lecteur apprendra combien douce et rationnelle fut la collectivisation (pp. 428 et suivantes, « l'adhésion librement consentie des masses paysannes aux kolkhozes »), mais cherchera en vain trace des purges, des luttes politiques des années 1930, etc. Le récit de la révolution est un chef-d'œuvre, s'agissant de ne nommer que ceux qui sont reconnus comme bons « bolcheviks », et le Soviet de Pétrograd a quitté la scène de l'histoire, on devine pourquoi..." (Revue française de science politique, 1969)

ADJOUBEI (Alexei).

A l'ombre de Khrouchtchev.

La Table Ronde, 1989, in-8°, 382 pp, texte français de Galia Ackerman et Pierre Lorrain, broché, couv. illustrée, bon état

« Le mariage d'Adjoubei vaut de l'or », disaient les mauvaises langues en URSS. En épousant Rada, la fille de Khrouchtchev, Alexeï Adjoubei, fils d'une couturière, entrait dans la famille de celui qui, quatre ans plus tard, deviendrait le numéro un soviétique. Adjoubei monte avec son beau-père. Jeune journaliste chargé du courrier des lecteurs, il devient en quelques années rédacteur en chef d'un prestigieux journal, les “Izvestia” et « ministre des Affaires étrangères bénévole », comme on le raillait à Moscou. Il nous raconte cette étonnante décennie post-stalinienne, la dénonciation des purges, le premier dégel et la première perestroïka, l'ouverture vers l'étranger. Il présente un puissant portrait de Khrouchtchev, homme peu cultivé, idéaliste, despote, mais réformateur audacieux. Adjoubei parle aussi de sa propre enfance et du travail de journaliste soviétique, de ses rencontres avec les célébrités de son époque, les frères Kennedy, de Gaulle, Jean XXIII, Nasser. Il raconte les dernières années de Khrouchtchev limogé et sa mort solitaire. Il inclut aussi les témoignages des autres, dont Nina Patrovna, la compagne de toute une vie de Khrouchtchev que, pourtant, il n'épousa jamais. Et en filigrane apparaît constamment la figure dominante et sinistre de Joseph Staline qui hanta son successeur... Un livre riche, passionné et passionnant, précieux souvenir de la grande époque de l'après-guerre.

ALEXINSKY (Grégoire).

La Russie révolutionnaire. Des émeutes de la Russie agraire à l'organisation stalinienne.

Armand Colin, 1947, in-8°, 266 pp, broché, soulignures crayon et stylo, papier jauni, état correct

"[le livre] est instructif. Sérieux, mesuré. Un peu froid et compassé. On regrette, à tort sans doute, qu'il ne soit pas véhément dans un sens ou dans l'autre. C'est que l'histoire d'une suite de révolutions demande à être servie chaude. (...) Bref rappel des antécédents révolutionnaires de la Russie contemporaine. Qualification des partis à l'origine : Menchéviks, Bolcheviks. Le premier Soviet. L'Etat soviétique. La doctrine étatiste de Lénine. Le caractère international de la Révolution soviétique. Les conquêtes matérielles. L'évolution : Staline. Les suites de la guerre. Voilà ce qu'on trouve dans ce livre sage, pondéré, nourri de faits et qui veut être « objectif ». On ne le lit pas par passion. Mais on s'y instruit. Il manque de vie, mais non pas de savoir ou de bon sens. Le malheur, c'est qu'il y a des sujets exaltants qui, d'avance, vous font souhaiter des histoires exaltantes. On trouve une histoire bien sage. Et certes la sagesse a son prix." (Lucien Febvre, Annales ESC, 1949)

ALLILUYEVA (Svetlana).

En une seule année.

Laffont, 1970, gr. in-8°, 395 pp, traduit du russe, broché, couv. à rabats, bon état, bande éditeur conservée

Par la fille de Staline. — "Le témoignage le plus authentique que l'on possède en Occident sur Staline a été donné par sa propre fille, Svetlana. Bien qu'elle soit toujours restée à l'écart de la vie politique, le portrait qu'elle trace de son père à travers ses deux livres de souvenirs est sans doute la contribution la plus juste à la connaissance d'un personnage devenu légendaire. Le premier livre, “Vingt lettres à un ami” fut écrit en URSS et publié ultérieurement en Occident ; le deuxième, “Dans une seule année” fut écrit aux Etats-Unis, après son départ en exil. Si l'on peut parfois être choqué par la violence de certains réquisitoires, on ne peut qu'être sensible à la sincérité du témoignage. (...) Un aspect intéressant du livre est l'image nouvelle qui vient compléter l'iconographie stalinienne, celle de Staline père tendre et affectueux. On perçoit dans ces mémoires le souci d'humaniser Staline seul sur son Olympe, « prisonnier de sa gloire et de son propre système », n'ayant personne « à qui dire le moindre mot ». On peut y voir peut-être une des explications des excès du régime à partir de 1948 : « La solitude et le vide autour de lui avaient engendré une attitude pathologique, une véritable manie de la persécution »." (Lilly Marcou, Staline vu par l'Occident, 1972) — "Un document historique unique. Une oeuvre qui a la hardiesse, l'audace et la passion de “Docteur Jivago”." (Edmund Wilson, the New Yorker)

AMALRIK (Andréï).

Raspoutine.

Seuil, 1982, gr. in-8°, 285 pp, traduit du russe et annoté par Basile Karlinsky, préface de Léonide Pliouchtch, 7 photos sur 4 pl. hors texte, annexes, biblio, index, broché, couv. illustrée, pelliculage de la couv. lég. décollé, bon état

Au-delà de la légende, c'est la figure complexe du personnage réel que peint le biographe. Laissée inachevée par la mort inopinée d'Amalrik, l'histoire de l'énigmatique Raspoutine, moine russe débauché au talent de guérisseur...

ANDRÉIEF (Léonid).

Le Joug de la Guerre. Confidences d'un petit homme durant de grands jours.

Henri Didier, 1917, in-8°, 150 pp, traduit du russe, broché, bon état

"Léonid Andréief précise son nouvel ouvrage par un sous-titre qui est comme un appel à toutes les sincérités « Confidences d'un petit homme durant de grands jours. » C'est la dramatique histoire d'un type d'humanité moyenne pendant cette guerre, et l'histoire aussi de la Russie en crise. Ce dramatique journal est une des œuvres à la fois les plus poignantes et les plus ironiques de celui qui est peut-être le plus grand romancier russe depuis Tolstoï." (Le Figaro, 1917)

ARMSTRONG (Hamilton Fish).

Tito et Goliath.

P., Les Iles d'Or, 1952, in-8°, 363 pp, broché, bon état

Sur la rupture avec le Kominform. Tout ce qui concerne les rapports entre la Yougoslavie et l'URSS a été confirmé dans une large mesure par le développement politique ultérieur.

BALABANOFF (Angelica).

Ma vie de rebelle.

Balland, 1981, in-8°, 307 pp, traduit de l'anglais, broché, bon état

Mémoires d'une grande militante du mouvement ouvrier, de son adhésion à la IIe Internationale à son exclusion du Parti communiste soviétique en 1924. Angelica Balabanoff (1878-1965) milita pour ceux qui n’avaient pas été touchés par les idéaux socialistes, en particulier les cheminots italiens, groupe social le plus négligé au sein du prolétariat. Elle porta son engagement dans une lutte pour la justice sociale et la paix des nations. À se reporter à ses mémoires, on voit la participation qu’elle eut lors de la Conférence socialiste internationale du 5 au 8 septembre 1915, à Zimmerwald, du nom d’un village suisse où se réunirent des délégués des partis socialistes allemands, français, italiens, russes, polonais, hongrois, hollandais, suisses, suédois, norvégiens, roumains et bulgares, alors que tout contact avec un « ennemi » pouvait être jugé comme une trahison. La conférence commença par une déclaration franco-allemande commune aux socialistes et syndicalistes français et allemands. Ils prenaient une position très forte en déclarant : « Cette guerre n’est pas notre guerre ! » Cet acte eut un retentissement dans le monde ouvrier. Léon Trotsky dira que le nom de Zimmerwald, inconnu la veille, retentit dans le monde entier [32]. C’est dire l’importance de cette conférence.

BALANENKO (Youri) et Alexandre.BEREZINE.

Moscou.

Moscou, Editions Planeta, 1975, in-4°, 207 pp, traduit du russe, présenté par Dmitri Bisti, très nombreuses photographies en noir et en couleurs de Nikolai Rakhmanov dans le texte, à pleine page, sur double page et même en dépliants, reliure pleine toile blanche de l'éditeur avec titre doré au 1er plat et au dos, jaquette rempliée illustrée, sous emboîtage cartonné brique avec titre doré, bon état

"Les Editions Planeta font decouvrir les villes du pays, la beauté de la nature de diverses régions de I'URSS, les valeurs artistiques des musées soviétiques et les aspects sociaux, politiques et culturels de la vie en Union Soviétique et au-delà de ses frontières."

BARKER (A. J.) and John WALTER.

Russian Infantry Weapons of World War II.

London, Arms and Armour Press, 1971, in-8°, 197 pp, 86 photos, cart. éd., jaquette illustrée

BARRON (John).

Enquête sur le KGB.

Fayard, 1984, in-8°, 438 pp, 8 pl. de photos h.t.

BASSECHES (Nicolas).

L'Armée inconnue. Caractère et évolution de l'armée russe.

Lausanne, Marguerat, 1942, in-8°, 172 pp, traduit de l'allemand (“Die unbekannte Armee: wesen und Geschichte des russischen Heeres”), broché, bon état, envoi a.s. (en français)

Une histoire de l'armée soviétique. — "L'armée russe, car c'est d'elle qu'il s'agit, a fait et fait encore l'objet de vives controverses entre ses admirateurs et ses détracteurs, mais à défaut de données concrètes, il est assez malaisé de se former une opinion, tant sur sa valeur que sur son organisation. Ainsi que nous en informe l'auteur dans son introduction, une haute personnalité du Reich aurait déclaré, peu après l'ouverture des hostilités russo-allemandes, que la puissance combative et l'armement de l'armée russe avaient été une cause d'étonnement pour chacun. Les succès, incontestablement remportés par les Russes ces dernières semaines ne font qu'accroître cet étonnement, aussi le livre de Basseches, objectif et minutieusement documenté, vient vraiment à son heure. Il nous sort un peu de l'ignorance dans laquelle le gouvernement des Soviets lui-même – par un service de faux renseignements habilement organisé – s'était ingénié à plonger les observateurs étrangers les plus perspicaces. En quelque 160 pages d'une lecture facile, l'auteur retrace le caractère de cette armée et son évolution depuis sa création, au lendemain de la révolution bolchevique, jusqu'à nos jours. Il explique comment l'armée rouge, après bien des erreurs et des tâtonnements, est arrivée à constituer une puissante machine de guerre en se faisant l'héritière des traditions séculaires des anciennes armées des tzars, tout en se dégageant de tout ce que celles-ci avaient d'archaïque et de désuet. Les premiers chapitres de l'ouvrage, consacrés à une étude minutieuse des armées impériales russes depuis le XIe siècle jusqu'à la chute de l'ancien régime, laisse percer le mystère qui a présidé à l'évolution des forces armées de l'URSS avec lesquelles il faudra dorénavant compter quelle que soit l'issue de la lutte dans laquelle elles se trouvent actuellement engagées. Le souci d'objectivité observé par l'auteur chaque fois qu'il aborde le credo politique qui anime l'armée russe – et l'on ne saurait faire abstraction de cet élément en parlant de cette armée – enlève à cette étude tout caractère de propagande en faveur d'une idéologie que nous répudions. La lecture de ce livre se recommande tout particulièrement aux officiers, qui y trouveront non seulement maintes données du problème russe restées jusqu'ici inconnues, mais encore des enseignements utiles à l'exercice de leur commandement, l'armée russe, tout comme la nôtre, ne recrutant pas ses cadres parmi une caste, mais cherchant à attirer à elle les élites de toutes les classes de la population." (Revue militaire suisse, 1943)

BECKER (Georges).

Un Français revient d'URSS.

Alger, Chez l'auteur, 1957, in-8°, 248 pp, 8 pl. de photos et documents hors texte, broché, bon état

BEEVOR (Antony).

Stalingrad.

Editions de Fallois, 1999, in-8°, 443 pp, 31 photos sur 16 pl. hors texte, 6 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Un tableau complet de l'affrontement qui changea les donnes de la Seconde Guerre mondiale, la bataille de Stalingrad (hiver 1942-43), basé sur les archives soviétiques, celles de la Wehrmacht et des témoignages de survivants allemands. — "Stalingrad est sans doute le tournant capital de la Seconde Guerre mondiale. Sa chute aurait livré à Hitler les pétroles du Caucase. Et quel symbole que de prendre la ville qui portait le nom du "petit père des peuples"... De ces enjeux résulta un des plus gigantesques – et des plus atroces – affrontements militaires de l'Histoire. La Wehrmacht en ressortit brisée, l'Armée rouge y forgea la légende d'un communisme libérateur. Pour conter cette épopée, où l'héroïsme et la barbarie se côtoient à chaque page, l'historien britannique Antony Beevor a pu accéder, le premier, aux archives soviétiques, jalousement tenues secrètes jusqu'à la chute du régime, qu'il a confrontées aux archives allemandes ainsi qu'à d'innombrables témoignages. Opérations militaires, relations entre les hauts gradés et le pouvoir politique, souffrances quotidiennes des combattants des deux bords et des civils : à tous les niveaux, ce récit rigoureux et inspiré apporte des révélations et des éclairages nouveaux. Il nous fait revivre au jour le jour une bataille où se joua le sort du monde. On sort de ce bilan magistral abasourdi par l'ampleur et l'horreur des destructions humaines... mais aussi par le temps qu'il a fallu à l'Histoire pour qu'elle reprenne, sur un tel sujet, ses droits. Voilà qui est fait." (Pierre Daix, Le Figaro littéraire)

BELZNER (Emil).

Le Train de la révolution.

Hachette, 1974, in-8°, 273 pp, traduit de l'allemand, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

"Dans l'Allemagne de 1917, un jeune lycéen de seize ans monte clandestinement dans un train mystérieux transportant des évadés de Sibérie qui retournent en Russie. Il y rencontre Lénine, Inès Armand, Radek et d'autres révolutionnaires. Cinquante ans plus tard, Belzner nous dévoile le secret de ce voyage magnifié par le souvenir." — "Un demi-siècle après sa mort (du typhus en 1920) elle ressuscite soudain, Inès Armand, la belle bolchevique qu'aima Lénine. Non pas dans une biographie, mais dans un étrange récit, "le Train de la révolution". Emil Belzner, Allemand de Bade, né en 1901, journaliste et poète, mêle dans la spirale du souvenir deux ou trois choses qu'il apprit d'elle les quelques heures où il l'a vue. En 1917, affecté spécial dans une gare, un adolescent allemand attend comme les autres d'aller mourir au champ d'honneur. Voilà qu'on lui signale, dans un train en attente, des "forçats évadés de Sibérie". "Il fallait que je les voie." On veut le jeter hors du wagon extraterritorial, on le mène au chef, au Démon, petit homme trapu. Pouces au gilet, cette sorte d' "Allemand asiatique" l'interroge. Puis Emil la voit, elle, Inès Armand, fille de musiciens français, élevée dans de puissantes familles russes et richement mariée. "J'avais tout en abondance mais l'Autre, l'Étranger, l'Inconnu m'attira." À seize ans, on peut construire en soi un mythe pour toute la vie. En quelques heures, Emil tombe amoureux pour toujours. Sa vie durant il nourrira le souvenir d'une nuit passée entre le Démon et la Belle. "Un jour, me dit Inès Armand, tu apprendras qui nous sommes." A-t-il vraiment vu Lénine déchirer une lettre et la piétiner, trépignant dans une féroce et joyeuse colère ? L'a-t-il imaginé, collectant les rumeurs d'un demi-siècle ? Un autre voyageur du train lui en dira plus sur Inès, y compris sa mort, plus tard, à Berlin. C'est Karl Sobelsohn, Radek qui, devant le procureur et les juges de Staline, se roulera dans la fange, s'accusera du pire. Mais dans les années 20, il racontera l'enterrement d'Inès. Lénine (de ce point on est sûr) a suivi le cercueil, chancelant. Gorki montrera au jeune Allemand l'autre face de sa belle. L'écrivain avait arraché à Lénine la grâce de deux officiers de la garde dont les épouses venaient le remercier. En descendant elles ont croisé une femme : c'était Inès apportant la copie de l'ordre d'exécution et priant Gorki, au nom de Lénine, de ne plus "se rendre suspect par des interventions irréfléchies"... C'est que jadis ces mêmes officiers avaient voulu trancher les tresses d'Inès prisonnière..." (Le Monde, 1974)

BENNIGSEN (Alexandre) et Chantal LEMERCIER-QUELQUEJAY.

Sultan Galiev, le père de la révolution tiers-mondiste.

Fayard, 1986, in-8°, 305 pp, analyse critique des sources, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Les Inconnus de l'histoire)

Que veulent les Musulmans révolutionnaires ? Alexandre Bennigsen et Chantal Lemercier-Quelquejay, tous deux islamologues et turcologues, ont les premiers redécouvert le rôle-clé joué dans l'émergence de leurs idées par un instituteur et journaliste tatar, Sultan Galiev, des débuts de la révolution d'Octobre à la fin de 1928, date de son élimination par Staline. Sultan Galiev est le père de la révolution tiers-mondiste, parce qu'il a élaboré la doctrine du "communisme national musulman", un socialisme réalisé par les travailleurs musulmans et non imposé par le prolétariat européen, impliquant aussi la décolonisation des territoires occupés par l'ancien empire tsariste. Si des dirigeants du Tiers-Monde comme Nasser, Ben Bella, Tan Malaka ou Khadafi ont reconnu en lui un précurseur, c'est qu'il fut l'un des inspirateurs de la révolution coloniale qui a embrasé l'Afrique et l'Asie. Calomnié ou "oublié" par l'historiographie soviétique (pour qui il fut un "Trotsky musulman") Sultan Galiev, révolté contre tous les impérialismes, est donc un peu le prophète des grandes luttes de libération d'aujourd'hui, de celle des combattants palestiniens à celle des Modjahidins afghans. Au coeur de ces luttes, sa vie pose la question fondamentale de la coexistence du marxisme et de l'Islam. Les auteurs sont tous deux spécialistes de l'Union soviétique et des musulmans en Asie.

BERSTEIN (Serge).

La Révolution russe de 1917.

Les Cahiers de l'Histoire, 1967, pt in-4°, 127 pp, texte sur 2 colonnes, illustrations dans le texte et hors texte, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Revue Les Cahiers de l'Histoire n° 69, septembre 1967)

BERTRAM (Christoph)(dir.).

La menace soviétique.

Berger-Levrault, 1982, in-8°, 212 pp, préface d'Hélène Carrère d'Encausse, (Coll. Stratégies)

BIKOV (P. M., ancien président du Soviet de l'Oural à Ekaterinbourg).

Les derniers jours des Romanov.

Payot, 1931, in-8°, 176 pp, traduit du russe par le prince G. Sidamon-Eristov, broché, bon état

"Personne ne le conteste plus avec sérieux : la vérité est maintenant établie sur la fin de la famille impériale. N. Sokoloff a été l'artisan de la vérité, pour toutes les circonstances de l'assassinat et la personne des assassins, dans sa fameuse “Enquête judiciaire sur l'assassinat de la famille impériale” (traduite en français et éditée chez Payot). N. Sokoloff n'a pas été un témoin oculaire du drame, mais il reçut, en novembre 1918, du gouverneur Koltchak la mission de mener bien l'instruction languissante et l'on peut dire qu'il fut un juge d'instruction, non seulement sagace, mais héroïque. Si ses conclusions avaient besoin d'une confirmation, elles la trouveraient dans ce témoignage bolcheviste. L'auteur, le bolcheviste Bikov, a été le successeur à la présidence du Soviet de l'Oural de ce Bieloborodof qui, le 30 avril 1918, signa le reçu, « en dépôt », du Tsar Nicolas, de l'impératrice et de la grande-duchesse Marie, qui, le 4 juillet suivant, était un des artisans des préliminaires de l'assassinat et qu'on retrouve dans la décisive réunion du Soviet du 15 juillet... Le 16 juillet à l'aube, la famille impériale, réunie dans un sous-sol du palais Ignatieff, était massacrée à coups de revolver et de baïonnette, Tel est le fait qui prévaut contre les légendes. L'autre fait est que Les derniers jours des Romanov ont paru en 1930, aux éditions d'Etat, en Russie, et constituent donc un aveu. Le bolcheviste Bikov, bien entendu, justifie l'assassinat et du Tsar et du grand-duc Michel par des arguments faciles : les masses ouvrières l'exigeaient, les Blancs préparaient l'enlèvement, etc... Mais, là, le traducteur, le Prince G. Sidamon-Eristov, a su parfaitement mettre au point un exposé tendancieux." (Jean Fréteval, Le Figaro, 24 juin 1931)

BIKOV (P. M., ancien président du Soviet de l'Oural à Ekaterinbourg).

Les derniers jours des Romanov.

Payot, 1931, in-8°, 176 pp, traduit du russe par le prince G. Sidamon-Eristov, reliure demi-chagrin vert, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), nerfs lég. frottés, C. de bibl., bon état

"Personne ne le conteste plus avec sérieux : la vérité est maintenant établie sur la fin de la famille impériale. N. Sokoloff a été l'artisan de la vérité, pour toutes les circonstances de l'assassinat et la personne des assassins, dans sa fameuse “Enquête judiciaire sur l'assassinat de la famille impériale” (traduite en français et éditée chez Payot). N. Sokoloff n'a pas été un témoin oculaire du drame, mais il reçut, en novembre 1918, du gouverneur Koltchak la mission de mener bien l'instruction languissante et l'on peut dire qu'il fut un juge d'instruction, non seulement sagace, mais héroïque. Si ses conclusions avaient besoin d'une confirmation, elles la trouveraient dans ce témoignage bolcheviste. L'auteur, le bolcheviste Bikov, a été le successeur à la présidence du Soviet de l'Oural de ce Bieloborodof qui, le 30 avril 1918, signa le reçu, « en dépôt », du Tsar Nicolas, de l'impératrice et de la grande-duchesse Marie, qui, le 4 juillet suivant, était un des artisans des préliminaires de l'assassinat et qu'on retrouve dans la décisive réunion du Soviet du 15 juillet... Le 16 juillet à l'aube, la famille impériale, réunie dans un sous-sol du palais Ignatieff, était massacrée à coups de revolver et de baïonnette, Tel est le fait qui prévaut contre les légendes. L'autre fait est que Les derniers jours des Romanov ont paru en 1930, aux éditions d'Etat, en Russie, et constituent donc un aveu. Le bolcheviste Bikov, bien entendu, justifie l'assassinat et du Tsar et du grand-duc Michel par des arguments faciles : les masses ouvrières l'exigeaient, les Blancs préparaient l'enlèvement, etc... Mais, là, le traducteur, le Prince G. Sidamon-Eristov, a su parfaitement mettre au point un exposé tendancieux." (Jean Fréteval, Le Figaro, 24 juin 1931)

BOBROWSKI (Czeslaw).

Formation du système soviétique de planification.

Paris, La Haye, Mouton & Co, 1956, gr. in-8°, 92 pp, broché, bon état (Ecole pratique des hautes études. VIe section. Sciences économiques et sociales. Centre d'études économiques. Etudes sur l'économie et la sociologie des pays slaves. I.)

"Auteur d'un livre justement apprécié sur “La Yougoslavie socialiste”, C. Bobrowski étudie ici la planification soviétique, et notamment le premier plan quinquennal. Comme le titre le suggère, l'auteur s'intéresse moins aux méthodes de planification en elles-mêmes qu'à la manière dont elles ont été façonnées par les conditions historiques et sociologiques, depuis les premiers tâtonnements de 1918 jusqu'à l'heure actuelle. Il souligne avec raison que le système soviétique doit infiniment moins à la réflexion des théoriciens qu'à l'improvisation de techniciens mus par des considérations politiques. C. Bobrowski conclut que la méthode consistant à donner une priorité absolue à certains objectifs, quelles que soient les conséquences sur l'ensemble de l'économie, et sans même que le coût des sacrifices ainsi imposés soit calculé, aboutit souvent à des gaspillages. En même temps, il souligne que ces méthodes étaient à certains égards bien adaptées à la Russie de l'époque des premiers plans, et qu'elles ont permis de jeter en quelques années les bases du développement ultérieur de l'industrie. Dès le début, écrit-il, le régime « a mieux su manier des grandes masses humaines. allumer leur enthousiasme, les soumettre à des contraintes efficaces et même impitoyables, que rechercher les formules d'organisation vraiment efficaces ». L'essai suggestif de C. Bobrowski constitue une contribution très utile à la compréhension non seulement de l'organisation économique de l'URSS. mais de l'histoire des années 1917 à 1933 en général." (Stuart R. Schram, Revue française de science politique, 1958)

BODY (Marcel).

Au coeur de la Révolution. Mes années de Russie, 1917-1927.

Les Editions de Paris, 2003, in-8°, 302 pp, présentation et notes par Alexandre Skirda, broché, couv. illustrée, bon état

Volontaire de la Mission militaire française en Russie, le typographe et militant syndicaliste Marcel Body (1894-1984) fut un témoin privilégié de la révolution d'Octobre. Dans ce livre, publié initialement en 1981 et aujourd'hui introuvable, Marcel Body restitue à la fois l'atmosphère des coulisses du Kremlin et de la tragédie révolutionnaire. Témoin privilégié et acteur discret, il n'est en rien le mémorialiste froid et distant d'une époque révolue. Son récit précis, sans se contenter de dresser une fresque haute en couleur, analyse minutieusement ce qui faisait déjà l'essence du système soviétique. Certains épisodes, dont celui de la liquidation de trois délégués français, Lefebvre, Lepetit et Vergeat, supprimés pour leur clairvoyance et leur volonté de révéler aux ouvriers français la vérité sur le régime, éclairent de nombreux points restés troubles en déboulonnant bien des statues. Un témoignage de première importance pour comprendre la révolution russe et son détournement, un récit critique et savoureux empreint d'humour et de chaleur humaine.

BONNER (Elena).

De mères en filles. Un siècle russe.

Gallimard, 2002, in-8°, 445 pp, traduit du russe, 37 photos sur 16 pl. hors texte, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Témoins)

Lucidité, intégrité, courage – tels sont les traits du caractère d'Elena Bonner qui lui permirent de vivre et de lutter aux côtés de son mari Andreï Sakharov, figure de proue de la dissidence en URSS. Née en 1923 en Asie centrale, d'origine juive par sa mère et arménienne par son père, Elena Bonner grandit à Leningrad et à Moscou : ses parents sont des bolcheviks de la première heure, de fervents communistes, et son père occupe un poste important dans la nomenklatura du Komintern. Au cours d'une enfance privilégiée, tandis que le pays est plongé dans la misère, la famine et la répression, la petite Elena côtoie des grands noms du communisme russe et international, Kirov, Togliatti, la Pasionaria ou le fils de Tito. Cette autobiographie couvre les quatorze premières années de la vie d'Elena Bonner, mais de fréquentes incursions dans des époques plus tardives (la guerre, la mort de sa mère qui a déclenché ces souvenirs, sa vie avec Sakharov) lui donnent une dimension plus vaste. Mais ce livre est surtout une passionnante saga familiale dominée par trois fortes personnalités : Elena, sa grand-mère et sa mère. Les hommes disparaissant dans le courant de l'histoire, ce sont les femmes russes qui transmettent les valeurs et se repassent le flambeau au fil des générations – flambeau de la lucidité, de l'intégrité, du courage...

BORNET (Francisque).

Je reviens de Russie.

Plon, 1947, in-12, 244 pp, broché, couv. salie, état correct (Coll. Choses vues)

Témoignage important sur l'incarcération arbitraire en 1940 de citoyens Français, suite à la signature du pacte germano-soviétique, dans le goulag de Karaganda ainsi que des communistes Espagnols, réfugiés en Russie depuis la fin de la guerre d'Espagne et accusés de trahison suite à l'alliance entre Staline et Hitler. Francisque Bornet était un ingénieur qui avait vécu en Russie de 1909 à 1946, dont une période de cinq ans et de deux mois, à la suite de l'invasion allemande en Russie, qu'il avait passée dans les camps de concentration soviétiques. Avec l'appui de l'ambassadeur français à Moscou, Bornet fut rapatrié le 3 novembre 1946. Son témoignage, "Je reviens de Russie", sortit en 1947. — "Le 3 Novembre 1946, rapatrié de Russie par les soins de l'ambassade, je montais, à Moscou, dans l'avion du général Guillaume. Je laissais derrière moi trente deux années de travail en usines, cinq ans et deux mois de camp de concentration. J'avais été, à deux reprises dépouillé d'abord de tous mes biens par la Révolution de 1917 qui m'avait enlevé toutes mes économies et l'héritage de mon père ; puis du peu que je possédais encore lors de mon internement en 1941."

BORTCHAGOVSKI (Alexandre).

L'hHolocauste inachevé. Ou comment Staline tenta d'éliminer les Juifs d'URSS. Traduit du russe.

JC Lattès, 1995, in-8°, 382 pp, glossaire des noms propres, index, broché, bon état

BOUKOVSKY (Vladimir).

... Et le vent reprend ses tours. Ma vie de dissident.

Laffont, 1978, gr. in-8°, 405 pp, traduit du russe, 12 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée d'un portrait photo, bon état

Vladimir Boukovsky contre Luis Corvalan : à lire "Et le vent reprend ses tours", on comprend qu'en décembre 1976, Brejnev ait échangé le plus jeune et l'un des plus célèbres des dissidents soviétiques contre le leader du parti communiste chilien. C'est que Vladimir Boukovsky est de l'espèce des hommes indestructibles. Chassé du lycée à dix-sept ans pour avoir fondé une revue illégale, enfermé dans des prisons ou des asiles psychiatriques (douze ans d'incarcération pour trente-trois ans de vie !), il oppose aux policiers, aux infirmiers, aux gardiens, l'invention intraitable d'un homme libre. Son récit nous fait découvrir toute la société soviétique. En suivant pas à pas Boukovsky, nous apprenons comment la révolte contre un système oppresseur peut surgir dès l'adolescence et comment, par fidélité à des principes un homme choisit de risquer sa vie. Humour, héroïsme, générosité, réflexion : "Et le vent reprend ses tours" est l'un de ces grands textes qui, par leur force et leur vérité, ébranlent les empires.

BREJNEV (Léonid) et Gérard WALTER.

Lénine, suivi d'une vue panoramique de l'oeuvre de Lénine commentée par G. Walter.

Albin Michel, 1974, in-8°, 678 pp, 10 portraits de Lénine sur 4 pl. hors texte, aperçu bibliographique, broché, couv. illustrée d'un portrait à rabats, bon état (Coll. Le Mémorial des Siècles)

L'oeuvre de Lénine vit et triomphe, par Léonid Brejnev ; suivi de Textes : vue panoramique de l'oeuvre de Lénine de 1894 à 1923, commentée par Gérard Walter ; suivi d'un appendice : Lénine juge les hommes. — "Tandis qu'il fallut trois siècles au christianisme pour être reconnu dans les limites de l'Empire romain, cinquante années ont suffi au léninisme pour conquérir la moitié du monde entier. De l'œuvre titanique accomplie par Lénine, un fils du Grand Octobre, son digne émule et fidèle continuateur, Léonid Brejnev, dont le nom a acquis une résonance mondiale, donne ici un ample bilan circonstancié, qui est suivi d'une vue panoramique des écrits de Lénine, où, année par année, dans une stricte succession chronologique, est offerte aux lecteurs la substance de l'idéologie léniniste."

BRISSAUD (André).

Staline. Trente millions de morts pour un empire.

JC Lattès, 1974, fort in-8°, 635 pp, annexes, glossaire, biblio, broché, état correct

BROUÉ (Pierre).

Le Parti bolchevique. Histoire du P.C. de l'URSS.

Editions de Minuit, 1972, fort in-8°, 652 pp, nouvelle édition augmentée, chronologie, notices biographiques, biblio, index des noms cités, reliure toile éditeur, sans la jaquette, coin sup. du 1er plat de la reliure abîmé, intérieur propre, état correct

"Somme classique de l'historien trotskyste Pierre Broué décrivant l'élimination de la génération de Lénine par les staliniens et le retour au pouvoir de traditions séculaires, qui font du PCUS un parti n'ayant plus rien à voir avec le parti révolutionnaire de 1917." (Vignes, 434)

BROUÉ (Pierre).

Les Procès de Moscou, présentés par Pierre Broué. Comptes rendus du Commissariat du peuple à la justice. Dossier de la revision depuis le XXe congrès du P.C. de l'URSS.

Gallimard/Julliard, 1964, in-12, 301 pp, 16 pl. de photos hors texte, biblio, broché, bon état (Coll. Archives)

"Se fondant surtout sur les comptes rendus des procès des années 1936-1938, P. B. a retracé de manière passionnante non seulement l'histoire de cette période tragique, mais aussi toute l'histoire de la lutte pour le pouvoir en URSS. Les extraits présentés ont été choisis de manière très judicieuse et donnent une image vivante et claire des événements et du climat dans lequel ils se déroulèrent. Ce petit livre est sans nul doute une des plus sûres réussites de la collection « Archives »." (Revue française de science politique, 1966)

BROUÉ (Pierre).

Les trotskystes en Union soviétique (1929-1938).

P., Institut Léon Trotsky, 1980 gr. in-8°, 191 pp, numéro 6 des "Cahiers Léon Trotsky", 7 photos, repères chronologiques, broché, bon état

Numéro 6 des "Cahiers Léon Trotsky" consacré aux trotskystes en Union soviétique. L'étude de Pierre Broué (61 pp) est suivie de 125 pp de documents. "Si les trotskystes avaient été des « sectaires » impénitents ou des « rêveurs » utopistes, coupés de la réalité, croit-on vraiment qu'il aurait été nécessaire, pour venir à bout de leur existence – qui était en elle-même déjà une forme de résistance – de les massacrer jusqu'au dernier à Vorkouta ? Sur les millions de détenus libérés des camps de concentration après la mort de Staline, (...) les trotskystes survivants peuvent se compter sur les doigts d'une seule main ? Est-ce vraiment par hasard ?"

BUCHARINE (N.) [Nikolaï Boukharine].

Le Programme des Communistes (Bolchéviki).

S.l., Edition des Jeunesses socialistes romandes, s.d. (v. 1919) in-8°, 86 pp, broché, bon état

"Programma kommunistov (bol’ševikov)" est publié à Moscou et dans de nombreux lieux en 1918. D'après le biographe de Boukharine Ignat Efimovitch Gorelov, l'édition russe avait paru en mai 1918. L’édition suisse est parue sous le titre « Le programme communiste » (par « N. Bucharine »). Cette édition est indiquée par W. Hedeler en 1919 [WH 364], mais elle semble être parue en 1918, à La Chaux de Fonds et non à Paris, comme c’est écrit dans la bibliographie, édité par la Bibliothèque des Jeunesses socialistes romandes.

BÉRARD (Ewa)(dir.).

Saint-Pétersbourg : une fenêtre sur la Russie, 1900-1935.

P., Editions de la Maison des sciences de l'homme, 2000, gr. in-8°, 309 pp, 27 illustrations en couleurs sur 20 pl. hors texte, 43 illustrations en noir dans le texte, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Construit par Pierre le Grand sur le modèle d'Amsterdam et de Versailles, peuplé sur oukase, Saint-Pétersbourg défie tous les schémas de l'histoire urbaine et constitue pour cette raison même un champ d'études exceptionnel. Le présent volume s'attache à l'explorer à travers le Pétersbourg-Petrograd-Leningrad du XXe siècle. Capitale d'apparat envahie par une métropole industrielle, centre cosmopolite et urbain par excellence dans une Russie rurale et populiste, Saint-Pétersbourg a connu tous les paradoxes de la modernité. Avec la cassure révolutionnaire de 1917, s'agit-il encore de la même ville ? Soviétisée, comment reproduit-elle les codes identitaires de ses citadins et de son architecture ? Par-delà les bouleversements de société, comment dégager un devenir urbain ? Une vingtaine de chercheurs venus d'horizons divers se penchent sur l'histoire du logement ouvrier, des usines et des prisons, de l'Université et des cafés de poètes, sur le patrimoine néo-classique et les contradictions de la mentalité urbaine, sur le ténébreux mythe pétersbourgeois et l'avant-garde léningradoise, sur les rapports avec Moscou-la-rivale mais aussi sur les affinités avec Vienne, Paris et Berlin. La capitale impériale, "berceau de la révolution", se retrouve-t-elle dans le Saint-Pétersbourg d'aujourd'hui, qui revendique à nouveau son appartenance européenne ?

CARBONELL (Charles-Olivier).

Le Grand Octobre russe, 1917 : la révolution inimitable.

Editions du Centurion, 1967, in-8°, 285 pp, 16 pl. de photos hors texte, 2 cartes dans le texte, broché, couv. illustrée, bon état. Bien complet du feuillet volant avec les 2 plans de Petrograd

"Ce récit vivant, circonstancié – objectif et bien informé – des célèbres événements qui se déroulent à Pétrograd du 7 octobre au 3 novembre 1917 (calendrier julien) entre dans la catégorie des ouvrages que le cinquantième anniversaire va susciter un peu partout. On est séduit par le détail pittoresque – par exemple la lanterne rouge que recherchent les assaillants du Palais d'Hiver pour déclencher l'attaque, et qu'ils trouvent tardivement seulement – et on est entraîné d'un bout à l'autre par les éléments les plus spectaculaires. A peine se demande-ton si le découpage ainsi opéré dans le temps, au détriment de la révolution de février, de la répression de juillet, et de ce qui suivra l'Octobre russe, m'est pas arbitraire et (pour ceux que cela pourrait préoccuper) contraire à la méthode marxiste. L'originalité de l'ouvrage apparaît, cependant, lorsque l'auteur se livre à une série d'analyses sur les motivations sous-jacentes. Est-ce là l'aboutissement d’un complot allemand pour se débarrasser du front de l'Est, de l'armée russe ? Charles-Olivier Carbonell mène l'enquête. Il ouvre le dossier de l'aspirant Ermolenko (prisonnier des Allemands et libéré par eux, soi-disant, pour inciter l'agitation en faveur d’une paix séparée), reprend l'argumentation du procureur général de Pétrograd, Karpinsky, à la suite de laquelle, fin juillet 1917, un mandat d'amener est lancé contre Lénine, et conclut, avec beaucoup de bon sens, que s'il y avait eu quelque chose de vrai dans tout cela, la propagande nazie n'aurait pas manqué d'utiliser contre le gouvernement soviétique toutes les pièces d'archives qui n'auraient pas fait défaut ! De même, l'auteur rejette, preuve l'appui, la fable du complot judéo-marxiste, L'intérêt s’accentue quand on aborde toute une série d’analyses doctrinales d'importance capitale. La révolution d'Octobre était-elle inutile ? Pouvait-on en faire l'économie en attendant que se réunisse le deuxième congrès pan-russe des soviets de députés ouvriers et soldats, où se dégagerait, sans faute, une majorité révolutionnaire ? ..." (Jacques Nantet, La Quinzaine littéraire, juillet 1967)

CARELL (Paul).

Hitler's War on Russia. The Story of the German Defeat in the East. Translated from the German.

London, George Harrap, 1964, fort in-8°, 640 pp, 32 pl. de photos en noir et 16 pl. de photos en couleurs hors texte, 36 cartes dans le texte et une grande carte de l'Opération Barbarossa en dépliant in fine, biblio, index, reliure pleine toile bordeaux de l'éditeur, édition originale en anglais, bon état

CARRÈRE d'ENCAUSSE (Hélène).

La gloire des nations ou la fin de l'Empire soviétique.

Fayard, 1990, gr. in-8°, 431 pp, 4 cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

1917-1990 : dernier empire, superpuissance militaire, l'Union soviétique est le lieu des deux grandes révolutions de ce siècle. En 1917, le coup d'Etat de Lénine a supprimé les chances d'une révolution démocratique et reconstitué l'Empire russe que le conflit mondial de 1914 avait fait exploser. En 1990, l'Empire soviétique et, avec lui, l'ensemble du système soviétique fondé par Lénine ont cessé d'exister. Depuis 1985, par les soulèvements et les affrontements sanglants du Caucase et de l'Asie centrale, par l'indépendance démocratique proclamée des Etats baltes, les nations de l'URSS ont rétabli leur droit d'exister et de décider de leur destin. Face à cette révolution venue d'en bas, des sociétés elles-mêmes, l'Etat soviétique, le Parti communiste, l'armée, le KGB se sont révélés aveugles et impuissants. Les projets de Mikhaïl Gorbatchev visant à sauver l'URSS par quelque nouveau traité d'Union ont-ils la moindre chance d'aboutir ? Comment vont s'organiser à présent les relations entre les Etats-nations qui composèrent l'URSS – Russie, Ukraine, pays baltes, Etats musulmans d'Asie centrale, Etats du Caucase – et qui accèdent à la pleine souveraineté ? Au temps de l' "Empire éclaté", le pourrissement du système soviétique a nourri les volontés d'indépendance nationale. Aujourd'hui, les nations ont triomphé de sa domination et du communisme qui la justifiait. C'est le temps de la "gloire des Nations". L'analyse du passage de l'un à l'autre permet d'esquisser des hypothèses pour l'avenir. Si, pour Gorbatchev, la révolution des nations est un coup de poignard porté à la perestroïka, elle scelle en fait le tombeau du communisme. Pour les nations qui retrouvent aujourd'hui leur liberté et leur dignité, c'est aussi la plus grande chance d'avancer réellement dans la voie de la démocratie. (H. C. E.)

CARRÈRE d'ENCAUSSE (Hélène).

Le Grand frère. L'Union soviétique et l'Europe soviétisée.

Flammarion, 1983, gr. in-8°, 382 pp, notes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale, envoi a.s.

L'Empire éclaté, d'Hélène Carrère d'Encausse, évoquait le réveil des nations soviétiques et la menace qu'elles faisaient peser sur le pouvoir central, au Kremlin. Rongé de l'intérieur, cet empire est pourtant le seul qui, aujourd'hui, fasse des conquêtes territoriales. Le glacis protecteur qu'il a édifié après la seconde guerre mondiale est devenu une base d'expansion. Lorsque l'URSS s'empare d'un pays, elle ne peut plus reculer et y impose sa domination. En manipulant des révolutions, en coulant les pays d'Europe de l'Est dans le moule soviétique, elle a su constituer un puissant camp communiste. Peu importent les luttes, les tensions, les combats désespérés des peuples qui tiennent à garder leur identité. Depuis trente ans, Berlin, Budapest, Prague, Varsovie se sont révoltées. Malgré ces craquements spectaculaires, le système ne cesse de se renforcer. Un processus irréversible est à l'œuvre dans cette "affaire de famille". Il impose un modèle, récupère les rébellions, consolide sans relâche un bloc d'où partent d'autres avancées vers le reste du monde. La fuite en avant serait-elle la seule logique du Grand frère ?

CARRÈRE d'ENCAUSSE (Hélène).

Le Malheur russe. Essai sur le meurtre politique.

Fayard, 1988, fort in-8°, 547 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Pour Hélène Carrère d'Encausse, l'histoire russe peut s'analyser comme une histoire continue du meurtre politique... Pour échapper à ce cycle fatal, estime à juste titre l'auteur au terme de cet essai fort instructif, une ultime exécution est indispensable, celle de Lénine lui-même, l'idole embaumée qui continue de trôner dans son mausolée de la place rouge. Les lecteurs d'Hélène Carrère d'Encausse connaissaient déjà l'ampleur de son information, la rigueur de ses analyses, la pondération de son jugement : ils découvriront, ici, avec plaisir, d'autres facettes de son talent, un don d'évocation, un sens de la mise en scène, un art du portrait qui lui permettent de redonner vie de manière admirable au passé de la sainte Russie, si riche de crimes effrayants et de figures atroces. Sous nos yeux, se déroule le reportage dont le commentaire est parfait. — "A qui tente d'établir un atlas et une chronologie des meurtres politiques, trois évidences s'imposent. Nulle société n'a été continûment à l'abri du meurtre politique sous ses aspects divers. Mais il est des temps historiques où le meurtre connaît une fortune remarquable: le XVIe siècle européen, par exemple ; ou encore le XXe, où, sous la forme de la terreur de masse et des mouvements terroristes, il gagne plus ou moins tous les continents. Il est aussi des moments où le meurtre politique régresse et apparaît plutôt comme un moyen exceptionnel de résoudre des conflits de pouvoir. Pourtant, à cette conception qui met à un moment ou à un autre toutes les cités sur le même plan et qui fait du meurtre politique la clé des épisodes tragiques de leur histoire, un pays – peut-être pas le seul, mais son exemple est le plus éclatant, s'agissant d'un grand pays d'Europe – fait exception: la Russie. L'histoire de ce pays dans lequel Tocqueville, lorsqu'il scrute l'avenir, discerne qu'il est appelé "par un dessein secret de la Providence à tenir un jour dans ses mains la moitié du monde" à égalité avec les seuls Etats-Unis, dont il dit que le monde "découvrira tout à la fois la naissance et la grandeur", est avant tout une histoire continue du meurtre politique. Du moment où se fonde la Russie, au IXe siècle, et où commence sa christianisation, jusqu'à l'apogée prévue par Tocqueville, il n'est guère de génération qui n'y ait assisté, pétrifiée, à l'éternelle liaison entre meurtre et politique. Les temps de répit, dans ce pays, ce sont les guerres et les invasions qui les ont apportés, autres formes de violence et de mort, mais dont l'avantage est qu'agissant de l'extérieur, elles unissent pour un temps pouvoir et société contre l'ennemi porteur de mort. Cette longue tradition meurtrière a sans nul doute façonné une conscience collective où l'attente d'un univers politique pacifié tient peu de place, tandis que la violence ou sa crainte y sont profondément ancrées. De ce malheur si profondément ressenti à tous les âges, que les esprits superficiels nomment l'âme russe, l'on peut se demander où est la cause, où est l'effet. Est-ce le meurtre politique trop longtemps utilisé qui a produit une conscience sociale malheureuse et soumise, et, par là, incapable d'imposer, comme ailleurs, un autre cours au politique? Ou bien est-ce cette conscience malheureuse, épouvantée, qui appelle sur elle, sinon la colère des dieux, du moins le déchaînement des meurtriers." (Hélène Carrère d'Encausse)

CARRÈRE d'ENCAUSSE (Hélène).

Le Pouvoir confisqué. Gouvernants et gouvernés en URSS.

Flammarion, 1980, in-8°, 329 pp, broché, couv. illustrée, bon état

CARRÈRE d'ENCAUSSE (Hélène).

Lénine.

Fayard, 1998, in-8°, 684 pp, biblio, chronologie, glossaire, index, reliure souple illustrée de l'éditeur,bon état

La vie de Lénine (1870-1924) couvre deux périodes distinctes. D'abord vingt ans d'exil passés à rêver la révolution et à forger son instrument : le parti bolchevique. En février 1917, la révolution russe se fait pourtant sans lui. Mais en octobre, Lénine s'empare du pouvoir. En quatre ans seulement, il édifie un Etat tout-puissant, reconstruit l'Empire, crée le Parti mondial de la révolution, installe le communisme dans l'histoire pour soixante-dix ans. Comment expliquer, dans un pays peuplé de cent quarante millions d'habitants, la conquête puis le maintien au pouvoir d'un parti qui ne compte à l'origine que quelques milliers de membres ? Comment expliquer la pérénnité et le rayonnement mondial du léninisme ? En dépit du bilan terrible du régime qu'il a institué – plus de cent millions de morts –, le constat s'impose : génie politique, Lénine a été l'inventeur d'un système de pouvoir sans équivalent dans l'histoire de ce siècle.

CARRÈRE d'ENCAUSSE (Hélène).

Lénine.

GLM/Fayard, 1998, in-8°, 684 pp, biblio, chronologie, glossaire, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

La vie de Lénine (1870-1924) couvre deux périodes distinctes. D'abord vingt ans d'exil passés à rêver la révolution et à forger son instrument : le parti bolchevique. En février 1917, la révolution russe se fait pourtant sans lui. Mais en octobre, Lénine s'empare du pouvoir. En quatre ans seulement, il édifie un Etat tout-puissant, reconstruit l'Empire, crée le Parti mondial de la révolution, installe le communisme dans l'histoire pour soixante-dix ans. Comment expliquer, dans un pays peuplé de cent quarante millions d'habitants, la conquête puis le maintien au pouvoir d'un parti qui ne compte à l'origine que quelques milliers de membres ? Comment expliquer la pérénnité et le rayonnement mondial du léninisme ? En dépit du bilan terrible du régime qu'il a institué – plus de cent millions de morts –, le constat s'impose : génie politique, Lénine a été l'inventeur d'un système de pouvoir sans équivalent dans l'histoire de ce siècle.

CARRÈRE d'ENCAUSSE (Hélène).

Ni paix ni guerre. Le nouvel Empire soviétique ou du bon usage de la détente.

Flammarion, 1986, gr. in-8°, 416 pp, 2 cartes, biblio, broché, bon état

"Le 31 juillet 1975, la conférence d'Helsinki consacre la volonté de paix de trente-cinq nations, et d'abord des deux super-grands, URSS et Etats-Unis. Le 27 décembre 1979, l'URSS envahit l'Afghanistan. Cette guerre, en pleine paix, fait voler en éclats le mythe de la détente. Le monde s'aperçoit soudain qu'à l'apogée du temps de paix - 1975-1979 - l'URSS a bâti un nouvel empire. Le premier situé dans l'Est européen avait été conquis dans la foulée de la guerre. Le second s'étend en Afrique, en Asie et en Extrême-Orient. Puissance seulement européenne, il y a encore vingt ans, l'URSS est maintenant présente sur la plupart des continents."

CATHALA (Jean).

Sans fleur ni fusil.

Albin Michel, 1982, gr. in-8°, 403 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Jean Cathala de Tallin au Kremlin : Mémoires d'un vacciné. — En juin 1940, au moment où la France est envahie par les forces de la Wehrmacht, Jean Cathala assiste à une autre occupation, qui a peu retenu l'attention, mais inaugure le sort réservé à la moitié de l'Europe : l'annexion des États baltes. L'existence de l'auteur de ce livre se poursuit alors sous le signe de l'exceptionnel : transféré d'un camp à l'autre sur le territoire russe, confronté aux souffrances physiques, Jean Cathala découvre, tout au long de ses pérégrinations, un peuple broyé par les terribles épreuves de la guerre. Il réussit enfin à prendre contact avec la France Libre, dont il deviendra membre de la délégation diplomatique en URSS. Cet autre aspect du récit de Jean Cathala n'est pas le moins passionnant : les révélations abondent sur ce milieu, très peu connu, des Français qui poursuivent la guerre du côté russe, sur Maurice Thorez et les exilés du Parti communiste français, sur le régime lui-même, le Goulag dont il comprend qu'il n'est pas l'envers d'une société, mais qu'il s'inscrit dans la logique de cette société. Jean Cathala est le témoin d'événements politiques aussi considérables que la rencontre entre de Gaulle et Staline, ici décrits "sur le vif", dans l'affrontement d'une négociation dramatique où fut scellé le destin de la Pologne, et la signature des accords de décembre 1944 entre la France et l'Union soviétique. Sans fleur ni fusil : un itinéraire unique à travers l'apocalypse de la Seconde Guerre mondiale. — Jean Cathala est né en 1905. En poste à l'étranger depuis 1927 : Tchécoslovaquie, Estonie, et URSS à partir de 1940. A été, au fil des événements, professeur de lettres, correspondant du Temps, attaché de presse, chômeur, déporté en Russie d'Europe et d'Asie, diplomate de la France Libre et de la IVe République, journaliste communiste, traducteur de Soljénitsyne, de Cholokhov, d'Eisenstein, de Dombrovski, d'Alexis Tolstoï, d'Edouard Kouznetsov, et auteur de travaux sur les rapports de la littérature et du pouvoir en URSS. Rentre à Paris en 1973, immunisé par trente-trois ans d'expérience soviétique partagée avec Lucia Cathala.

CATROUX (Général).

J'ai vu tomber le Rideau de fer. Moscou, 1945-1948.

Hachette, 1952, in-8°, 318 pp, broché, bon état

"Lorsque le général Catroux, en octobre 1944, reçut du général de Gaulle la proposition de devenir ambassadeur à Moscou, la France n'avait pas encore opté entre ses alliés de l'Ouest et ceux de l'Est : les Trois Grands, n'ayant pas encore été confrontés avec les difficultés surgies de conceptions différentes sur le statut futur des pays d'Europe orientale, vivaient en assez bonne intelligence. Etant resté à son poste jusqu'au 10 avril 1948, le général Catroux a pu assister à la rupture progressive, et il a vu la France, déçue et mortifiée du peu de cas que faisait d'elle son alliée de décembre 1944, se ranger de façon de plus en plus marquée dans le camp occidental. L'historien trouvera dans son livre un récit fidèle des principales conférences internationales auxquelles la France a participé, notamment en 1946 et 1947. On lira aussi avec profit les pages qui décrivent la vie à Moscou et les jugements de l'auteur sur les principales personnalités du régime soviétique." (J.-B. Duroselle, Revue française de science politique, 1952) — "Le général Catroux a été ambassadeur de France à Moscou de décembre 1944 à avril 1948. Arrivé en Russie au lendemain de la signature du pacte franco-soviétique, il a été, en dépit de tous ses efforts, témoin de la ruine progressive de toutes les espérances que ce pacte avait fait naître : attitude de plus en plus cassante de l'URSS à l'égard des puissances occidentales jusqu'à la scission définitive consacrée par la chute du “rideau de fer”. Le général Catroux, témoin agissant et observateur lucide, a su tirer pour l'avenir des conclusions pénétrantes des événements historiques auxquels il a été mêlé." (L'Editeur) — "D'autres témoins, M. Coulondre, Mme Cerruti, l'ambassadrice italienne, l'Américain Bedell Smith, ont déjà relaté ce qu'il leur avait été officiellement permis de voir et ce qu'il leur avait été possible d'entrevoir au pays des Soviets. Le général Catroux, qui a représenté la France libérée à Moscou, de 1945 à 1948, prend la suite de ces devanciers. Sur la vie économique, politique, sociale, il confirme leurs dires. Mais il s'étend davantage sur les relations internationales et le rôle insidieux de la diplomatie russe dans les tractations où cherchait péniblement à s'établir la paix tandis que tombait le rideau de fer..." (Henri du Passage, Etudes, 1952)

CHAMBRE (Henri).

Le Marxisme en Union Soviétique. Idéologie et institutions. Leur évolution de 1917 à nos jours.

Seuil, 1955, in-8°, 510 pp, (Coll. Esprit)

CHAMPARNAUD (François).

Révolution et contre-révolution culturelles en URSS : De Lénine à Jdanov.

Anthropos, 1975, in-8°, 485 pp, broché, couv. illustrée, bon état. Avec des textes inédits de Bogdanov, Boukharine, Lounatcharsky et Kollontaï

Les précieuses miettes de Marx et de Engels ; L'art et la culture russes à la veille de la révolution ; Plekhanov ; Lénine ; L'école en Union soviétique ; Boukharine ; URSS 1917/1925 ; Bogdanov ; Lounatcharsky ; Kollontai ; URSS 1925/1932 ; Mise en scene révolutionnaire de la réaction bureaucratique ; Trotsky ; Le « formalisme » et la critique marxiste soviétique ; Conclusion ; Annexes.

CHARAGUINE (A.)(pseud.).

En prison avec Tupolev.

Albin Michel, 1973, in-8°, 159 pp, traduit du russe, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

En 1938, Béria, alors chef tout-puissant de la police secrète soviétique – le NKVD – crée à Moscou, pour d'éminents spécialistes de l'aviation, une charaga, bureau d'études et de construction dont tout le personnel est composé de détenus. C'est là que l'auteur, un de ces spécialistes en aéronautique, retrouve une centaine de savants, ingénieurs et techniciens. En tête, Andréi Tupolev, un des plus célèbres constructeurs d'avions qui, après des voyages d'études à l'étranger, a été accusé d'avoir vendu des plans à l'Allemagne nazie. “En prison avec Tupolev” est l'histoire de cette captivité ubuesque de 1938 à 1941 où Tupolev, Petliakov, Miassichtchev, Neman, Putilov, Tvhijevski, Tchériomoukhine, Markov, Bazenkov... bref toute l'élite de la construction aéronautique russe furent arrêtés, envoyés en camp, puis transférés dans des "charagas" (ou charachkas, bureaux d'études au personnel principalement composé de détenus) lorsqu'on eut besoin d'eux.

CHENTALINSKI (Vitali).

La Parole ressuscitée. Dans les archives littéraires du KGB.

Laffont, 1993, gr. in-8°, 462 pp, traduit du russe, glossaire des principaux noms cités, index, broché, bon état

Vitali Chentalinsky a, pendant des années, fouillé dans les « terribles » archives littéraires du KGB et cherché tout ce qui concernait les maîtres de la littérature russe, poètes et écrivains, que le régime stalinien a emprisonnés, fait mourir dans les camps, parfois même liquidés d'une balle dans la nuque, et dont il a fait interdire les oeuvres. Grâce aux dossiers d'instruction, aux rapports de procès, aux aveux et à la correspondance interceptée mais aussi grâce aux manuscrits retrouvés, nous découvrons de quels talents nous a privés la répression stalinienne et la folie sanguinaire de l'époque. L'auteur ouvre les dossiers d'Issak Babel, Mikhaïl Boulgakov, Pavel Florenski, Nina Hagen-Thorn, Gueorgui Demidov, Boris Pilniak, Ossip Mandelstam, Léon Tolstoï, Nikolaï Kliouïev, Andreï Platonov, Maxime Gorki...

CHVERNIK (N.).

Le camarade Staline, continuateur de l'oeuvre grandiose de Lénine.

Moscou, Ed. en langues étrangères, 1950, in-12, 12 pp, broché, bon état

CITRINE (Sir Walter).

A la recherche de la vérité en Russie. (I search for truth in Russia).

Berger-Levrault, 1937, in-8°, xi-391 pp, traduit de l'anglais par Jacques Tasté, 14 photos et un tableau dépliant hors texte (niveaux de vie comparés des ouvriers russes et français), une carte-itinéraire, index, broché, état correct

Relation d'un voyage en URSS, effectué en 1935 par un responsable syndicaliste anglais. — "... Les Trade-Unions sont, depuis longtemps, pénétrés du souci de limiter la production par crainte du chômage et de l'avilissement des salaires. Organisés plus tôt que les syndicats des autres pays, ils se sont, à maintes reprises, opposés au travail aux pièces, donnant même à leurs membres des normes à ne pas dépasser. Au cours de son voyage en URSS, Sir Walter Citrine s'étonnait de voir les ouvriers soviétiques travailler aux pièces ou au rendement." (Alfred Sauvy, Population, 1947)

CLARION (Nicolas).

Le glacis soviétique. Théorie et pratique de la démocratie nouvelle.

P., Somogy, 1948, in-12, 283 pp, index

COLE (John).

L'URSS. Analyse géographique.

Armand Colin, 1969, gr. in-8°, 328 pp, choix de textes et traduction par Mary Blinoff, 51 cartes et figures, 45 tableaux, biblio, cart. éditeur, soulignures crayon, bon état (Coll. U)

Collectif.

Aspects des relations russo-roumaines - Aspects des relations soviéto-roumaines.

Minard, 1967-1971, 2 vol. in-8°, 276 et 242 pp, 4 cartes (dont 3 dépliantes) et 2 tableaux dépliants hors texte, biblio, brochés, bon état. Rétrospective et orientations. Etudes de George Cioranesco, Grigore Filiti, Radu Floresco, Dionisie Ghermani, Alexandru Gorjiu, Mihaï Korne, Nicoara Neculce, A. Missirliu, A. Suga.

Collectif.

Dernières lettres de Stalingrad.

GLM/Buchet/Chastel, 2001, in-8°, 117 pp, traduites de l'allemand par Charles Billy, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

39 lettres écrites par des soldats allemands en janvier 1943. — Les 39 lettres que transportait le dernier avion envolé de l'enfer de Stalingrad sont de 39 auteurs bien différents, de par leur caractère et de par leur culture ; il n’empêche que leur recueil pourrait s’intituler « l’homme face à la peur ». Les unes sont naïves, les autres implacables. Sur toutes plane la mort, fatale, inexorable, et leur lecture est une des plus terribles qu’il soit donné de faire. Témoignage plus que document, ces lettres constituent le plus effrayant réquisitoire contre la guerre, et c’est pourquoi elles nous concernent tous. Ce livre est aussi incommensurable que le désespoir. Ecrit du sein même de la destruction, il est inoubliable. (Louis Martin-Chauffier) — Parce qu'elles voulaient connaître l'état réel du moral des soldats allemands encerclés à Stalingrad, les autorités nazies firent confisquer, quelques jours avant la reddition, des sacs postaux contenant leurs lettres. Cachées à la fin de la guerre, elles n'ont été retrouvées que très récemment, et ont immédiatement donné lieu à une publication retentissante en Allemagne. Jamais en effet il n'avait été possible d'observer d'aussi près – et comme de l'intérieur – un désastre qui a marqué le tournant de la Seconde Guerre mondiale, puisqu'il représenta la première et la plus décisive défaite de la Wehrmacht : après des mois de lutte acharnée, les Soviétiques firent prisonniers 24 généraux et 160.000 hommes. Écrites du plus profond de l'horreur, par des hommes que le froid, la faim et le désespoir rendent implacablement lucides sur leur destinée et celle de l'État hitlérien, elles constituent un document bouleversant qui révèle, près de soixante ans plus tard, un aspect moins connu de la réalité nazie. (Thomas Ferrier) — "Le dernier, avion envolé de Stalingrad, en janvier 1943, rapportait tout un courrier, qui fut saisi. En voici des fragments. S'ils ne parvinrent jamais à leurs destinataires, c'est peut-être qu'ils méritaient une plus large audience : nous tous. Car cela nous concerne tous, cette détresse de l'homme au bord du gouffre inévitable. Il n'y a plus « guère que deux directions : le ciel ou la Sibérie » pour ceux-là. Les uns crânent encore un peu, beaucoup désespèrent, tous ou presque tous sont étonnamment lucides. Le moment est venu où ils ne peuvent plus compter que sur leurs richesses intérieures. Or voici que, dépouillés de ces richesses par une doctrine insensée, la plupart restent sans défense contre les tentations, du désespoir et de là lâcheté, du doute ou du blasphème : « le temps de la foi n'était que minutes gaspillées ». L'imposture de l'idole une fois découverte, plus rien ne reste pour garder l'homme debout. Témoignage poignant que ces trente-neuf lettres ou fragments de lettre. Il faudra peu de temps pour les lire. Mais combien pour les oublier ? Et, au fait, convient-il qu'on les oublie ?" (Roger Tandonnet, Revue Etudes, 1957)

Collectif.

Histoire de la Révolution russe, préparée sous la direction de Maxime Gorki, V. Molotov, K. Vorochilov, Serge Kirov, A. Jdanov et J. Staline. Tome 1 : Du début de la guerre mondiale aux journées de juillet 1917.

P., Editions Sociales Internationales, 1937, in-8°, 256 pp, qqs illustrations et portraits dans le texte et hors texte, 2 cartes, chronologie, index, cart. havane clair de l'éditeur, titres en blanc au 1er plat et au dos, bon état

Tome 1 seul (sur 4, publiés entre 1937 et 1950). – "C'est une histoire au jour le jour, éditée par les soins des autorités soviétiques, des événements qui se sont produits en Russie d'août 1914 à l'instauration du Gouvernement communiste de Lénine en 1917. Tout y est interprété du point de vue communiste. Tout y est propagande. Et pourtant l'historien et l'économiste ont l'un et l'autre à glaner en cette oeuvre partiale : l'historien, un récit alerte et vif de faits et de prises d'attitude imparfaitement connus ; l'économiste, un exposé du programme que Lénine voulait appliquer en prenant le pouvoir..." (Emile James, Revue économique, 1952) — "Edition officielle du parti communiste, ce premier volume va du début de la guerre mondiale aux journées de juillet 1917, c'est-à-dire à l'ouverture de la IIe conférence bolchevik de Pétrograd. Bien que constituant une très minutieuse relation des événements, ce volume n'est pas un simple exposé chronologique. L'attitude des acteurs est jugée, les fautes relevées, les responsabilités dénoncées selon l'optique politique soviétique. De larges emprunts sont faits aux commentaires de Lénine et de Staline. Ne se réclamant pas d'une objectivité scientifique, parfaitement illusoire en ce domaine, l'ouvrage est empreint d'un ton passionné qui en facilite la lecture. Dans cette histoire, ce n'est pas seulement le passé qui est enregistré, c'est le présent qui s'annonce et s'explique : c'est dire qu'elle vaut d'être lue avec attention." (Georges Burdeau, Revue française de science politique, 1952)

Collectif.

Histoire du Parti communiste (bolchévik) de l'URSS. Précis rédigé par une commission du Comité central du P.C. (b) de l'URSS. Approuvé par le Comité central du P.C. (b) de l'URSS, 1938.

Editions Norman Béthune, 1971, in-8°, 408 pp, broché, bon état

Précis rédigé par une commission du P.C. (b) de l'URSS sous la direction de Joseph Staline en 1938 et approuvé par le comité central du P.C. (b). Fac-similé de l'édition de Moscou, Editions en langues étrangères, 1949.

Collectif.

La Russie contestataire. Documents de l'opposition soviétique.

Fayard, 1971, in-8°, 330 pp, chronologie, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Le Monde sans frontières)

Si ce livre n'a pas d'auteur, c'est qu'il est la trancription d'un malheur et d'un cri collectif. Il nous transmet la voix d'une intelligentsia russe aux prises avec la répression gouvernementale et l'incompréhension populaire. A travers Larissa Daniel, Pavel Litvinov, le général Grigorenko, et le plus grand d'entre eux, Soljenitsyne, voilà le XIXe siècle qui recommence au pays des Soviets. Ce livre, composé de manuscrits clandestins qui circulent sous le manteau, relate leurs protestations, leurs procès, leurs prisons – le très vieux drame de l'intellectuel russe flottant entre l'immense peuple paysan et un Éta tout-puissant. Le texte qui clôt l'ouvrage – le manifeste du « Mouvement démocratique », l'une des organisations clandestines actuelles en URSS – est unique en son genre. Cinquante ans après la Révolution d'octobre, voici le premier bilan critique, fait par des citoyens soviétiques, de leur propre société. (4e de couverture)

Collectif.

Le pouvoir sovietique et la paysannerie dans les rapports de la police politique (1930-1934).

P., CNRS (Bulletin de l’Institut d’Histoire du Temps Present), 2003, in-8°, 329 pp, longue introduction par Nicolas Werth (pp. 4-46), broché, bon état

Collectif.

Les Syndicats soviétiques. Documents et chiffres avec un rapport officiel de Chvernik, Secrétaire du Conseil Central des Syndicats Soviétiques. Introduction par V.S.

P., Editions Pierre Tisné, 1938, in-12, 126 pp, broché, papier lég. jauni, bon état (Coll. Le Travail et la vie). Edition originale, prière d'insérer joint

"Voici un petit livre plein de substance qui donnera à réfléchir à ceux des syndicalistes français trop prompts à s'enthousiasmer pour tout ce qui vient de l'URSS. (.) Purement objectif donc, cet essai sur les Syndicats Soviétiques n'en est que plus accablant pour l'organisation syndicale actuelle de la Russie, dont l'indépendance est nulle, les cadres formés de "candidats" désignés par le parti communiste." (prière d'insérer)

Collectif.

Russie et Chrétienté. Revue bimestrielle. 2e année, n° 3 - Juin 1935.

Lille, Centre dominicain d'études russes "Istina", 1935, in-12, 32 pp, paginé de 101 à 169 puis de 45 à 102, broché, état correct

L'itinéraire religieux de la conscience russe - Littérature soviétique et littérature russe - De quelques jugements sur la Russie (pp. 101-169) - Document : La crise de l'éducation en Russie Soviétique (pp. 45-102).

Collectif.

Tsarisme, bolchévisme, stalinisme. Vingt regards d'historiens.

Institut d'Etudes Slaves, 1990, gr. in-8°, 484 pp, 4 pl. d'illustrations et 2 cartes hors texte, broché, bon état

23 études érudites par Jean-Louis Van Regemorter, Claudio Ingerflom, Basile Kerblay, René Girault, Tamara Kondratieva, Marc Ferro, F.-X. Coquin, Francis Conte, Michel Heller, W. Berelowitch, Andrea Graziosi, Jean-Paul Depretto, Jacques Sapir, Régine Robin, Alexandre Bennigsen, Hélène Carrère d'Encausse, Claire Mouradian, Alain Besançon, Etienne Fouilloux.

Collectif – Maxime Gorki, Viatcheslav Molotov, Kliment Vorochilov, Sergueï Kirov, Andreï Jdanov, Joseph Staline.

Histoire de la guerre civile en URSS. 1. Préparation de la grande révolution prolétarienne, du début de la guerre au début d'octobre 1917.

Moscou, Coopérative d'Éditions des ouvriers étrangers en URSS, 1937, in-4°, 319 pp, traduit du russe par Alice Orane et Georges Roux, texte sur 2 colonnes, nombreuses photos, gravures et caricatures, planches hors texte sous serpentes en noir et en couleurs (portraits, photos, cartes), un brassard de garde rouge contrecollé hors texte, index bibliographique, index des noms cités, chronologie, reliure percaline rouge de l'éditeur, un Lénine en médailllon estampé à froid au 1er plat, titre en blanc au 1er plat et au dos, 1er plat très lég. sali, bon état. Rare

Tome 1 seul. – Le tome 2 (La Grande Révolution prolétarienne, octobre-novembre 1917), ne paraîtra qu'en 1946. – Table : La veille de la révolution démocratique bourgeoise ; La révolution démocratique bourgeoise de février ; Arrivée de Lénine ; La Conférence d'avril du P.O.S.D.R. (bolchévik) ; Le Parti bolchévik en lutte pour les masses ; La Garde rouge ; Les journées de juillet ; Le VIe congrès du Parti bolchévik ; Le coup de force Kornilov ; La ruine économique ; La plate-forme économique du Parti bolchévik à la veille de la révolution prolétarienne ; La montée de la crise révolutionnaire ; L'armée et la flotte à la veille de la Révolution d'Octobre ; Les manoeuvres des conciliateurs et les plans de la bourgeoisie devant la montée de la revolution ; Disposition des forces de combat de la contre-révolution à la veille de la grande revolution prolétarienne ; Index du tome premier.

Collectif - Observatoire des Etats post-soviétiques.

De l'URSS à la CEI. Douze Etats en quête d'identité.

Ellipses, 1998, gr. in-8°, 208 pp, cartes, biblio. Très bon état

Collectif – Pharmacie.

Pharmacopée d'État de l'Union des Républiques socialistes soviétiques.

Moscou, Ministère de la Santé publique de l'URSS, 1961, pt in-4°, 967 pp, IXe édition, 22 figures dans le texte, tableaux, deux index (latin, français), feuillet d'errata in fine, reliure pleine toile bleu-nuit de l'éditeur, dos lisse, titres dorés au dos et au 1er plat, bon état

La neuvième édition du Codex Pharmaceutique contient 781 articles concernant les préparations médicinales. La nomenclature des préparations médicinales incluse dans cette édition du Codex est complétées par les antibiotiques, les vitamines, les hormones de synthèse, etc. Elle se divise en deux parties. La première partie, « Préparations » comprend les articles sur les produits officinaux isolés et les articles généraux englobant des groupes. la deuxième partie, « Annexes », comprend les descriptions des méthodes d'analyses chimiques, physico-chimiques et biologiques, les tableaux des doses maximales par unité de prise ou par 24 heures de produits toxiques ou à effet virulent pour l'enfant et l'adulte, ainsi que d'autres données... (Introduction)

COMMEAU-RUFIN (Irène).

Lettres des profondeurs de l'URSS. Le courrier des lecteurs d'Ogoniok (1987-1989). Présenté par Irène Commeau-Rufin.

Gallimard, 1989, in-8°, 253 pp, broché, qqs rares soulignures crayon, bon état (Coll. Témoins)

COMTE (Gilbert).

La Révolution Russe par ses témoins.

La Table Ronde, 1963, pt in-8°, 320 pp, broché, qqs soulignures crayon, état correct

« Ce livre ne prétend pas apporter une histoire complète et originale de la Révolution russe. Il se propose, seulement, d'en fournir une esquisse simple et vivante à l'aide des témoignages laissés par ceux qui l'ont vécue. »

COQUIN (François-X.).

La Révolution de 1917.

PUF, 1974, in-12, 96 pp, biblio, broché, bon état (Coll. Dossiers Clio)

COQUIN (François-Xavier).

Des Pères du peuple au Père des peuples. La Russie de 1825 à 1929.

P., SEDES, 1991, fort in-12, x-483 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Regards sur l'histoire)

COSTANTINI (Colonel Aimé).

L'Union soviétique en guerre (1941-1945). 1. L'Invasion. 2. Echec à la Wehrmacht. 3. De Kharkov à Berlin.

P., Imprimerie Nationale, 1968-1969, 3 vol. gr. in-8°, 311, 282 et 392 pp, 59 cartes et croquis, annexes, biblio, reliures skivertex vert de l'éditeur, bon état (Ministère des Armées. État-major de l'Armée de Terre. Service historique), envoi a.s.

COURRIÈRE (Yves).

Normandie-Niémen. Un temps pour la guerre.

Presses de la Cité, 1987, gr. in-8°, 420 pp, 16 pl. de photos hors texte, une carte, biblio, broché, couv. illustrée, état correct

"Une poignée de Français, venus des quatre continents, n'a qu'un désir : combattre les nazis ; qu'une passion : l'aviation. Ils forment une unité de chasse, en URSS, aux côtés des Soviétiques. Par-delà les bouleversements de l'Histoire qu'au cours de ces dernières décennies connurent la France et l'URSS, l'épopée de l'escadrille « Normandie-Niemen » restera à tout jamais le symbole de l'amitié entre deux peuples que tant de choses séparaient, à commencer par une idéologie aujourd'hui bien périmée. Quelle aventure que celle dont une poignée de Français si dissemblables furent les protagonistes, unis par une seule idée : lutter contre le nazisme ! On les appelait familièrement « Tutu », « Pépito », « Bébert », le « Marquis », « Finochard » ou « Trompe-la-mort »... Venus des quatre coins du monde et d'horizons sociaux bien différents, ils réalisent un projet fou, né à Londres aux heures les plus noires de la Seconde Guerre mondiale : former une unité de chasse composée de Français Libres et combattant aux côtés des Soviétiques ! Des aventuriers ? Des hommes braves à coup sûr, qui valurent à leur régiment, outre le titre « d'ambassadeur du courage » selon Ilya Ehrenbourg, celui de Compagnon de la Libération décerné par le général de Gaulle. Des héros ? Certes, mais indifférents à la politique, francs buveurs, joyeux paillards et défiant quotidiennement le danger... De ces hommes dont Yves Courrière aime à faire découvrir le prodigieux parcours à ses lecteurs."

COURSIER (Henri).

Une Europe d'avant-guerre. Choses vues 1923-1926.

Etampes, Clovis, 1998, in-8°, 205 pp, présentation et notes de Philippe Pévost, 35 illustrations, annexes, 3 index, broché, couv. illustrée, bon état

Jeune diplomate français, Henri Coursier a l'occasion de voyager entre 1923 et 1926, soit pour son agrément et son instruction, soit en raison de missions officielles. Mais un heureux hasard veut qu'il se rende dans certains pays au moment précis où des événements historiques d'une importance extrême sont en train de s'y dérouler. C'est l'Allemagne plongée dans un chaos financier sciemment provoqué afin d'échapper aux réparations de guerre. C'est l'Union Soviétique, exsangue après la guerre civile et les grandes famines, engagée dans la "Nouvelle Politique Économique", la N.E.P. C'est encore l'Angleterre en proie à la grève générale, ou l'Irlande tout récemment indépendante cherchant son destin. C'est enfin la Turquie rêvant de passer en quelques années, avec Kemal Atatürk, d'un pays pauvre croupissant dans l'obscurantisme musulman à un État moderne et prospère. Henri Coursier, après une carrière dans la diplomatie française, deviendra chef du service juridique du Comité International de la Croix-Rouge. Les récits de ses voyages de jeunesse, rédigés à l'époque, nous transmettent le témoignage direct d'un homme ouvert, curieux et cultivé.

CRANKSHAW (Edward).

Khrouchtchev.

Cercle du Nouveau Livre d'Histoire, 1967, in-8°, 300 pp, 16 pl. de photos hors texte, reliure toile éditeur avec une vignette illustrée sur le premier plat, rhodoïd, bon état

CRISENOY (Chantal de).

Lénine face aux moujiks.

Seuil, 1978, in-8°, 379 pp, 4 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L'Univers historique)

Ce livre retrace l'ensemble du parcours intellectuel et politique de Lénine, en s'attachant particulièrement à ses analyses sur (et sa stratégie vis-à-vis de) la paysannerie. La démonstration est implacable : le dirigeant bolchevik a réussi le tour de force de conduire une révolution au nom du peuple, mais contre la composante de loin la plus nombreuse du peuple russe, les paysans. De Crisenoy montre combien il les méprisait et ne souhaitait qu'une chose, leur disparition, parce qu'ils constituaient un obstacle à l'essor du capitalisme et au fumeux projet de société industrielle communiste.

DALLIN (Alexander).

La Russie sous la botte nazie.

Fayard, 1970, in-8°, 500 pp, traduit de l'anglais (“German Rule in Russia”), 15 cartes et organigramme, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. l'Histoire sans frontières)

De juin 1941 à 1944 la domination nazie s'est étendue sur une partie des territoires soviétiques. Si l'histoire militaire de ce conflit de géants est assez bien connue, nul, avant Alexander Dallin, n'a mis à nu les ressorts, les contradictions, les incohérences de la politique imposée par la « race des seigneurs » aux « sous-hommes » conquis. Du doctrinaire Rosenberg, sans caractère ni influence, vaticinant dans ses rêves d'encercler la « Moscovie », à la brutalité d'Himmler et de Bormann, des exigences pratiques qui s'imposaient à la Wehrmacht aux visées chimériques de l'entourage de Hitler, ce fut un jeu puéril de rivalités sur le fond sinistre d'une des plus effroyables saignées que l'humanité ait jamais connues. — "L'occupation allemande en Union soviétique fournit à Alexander Dallin un point de départ pour une étude sur le totalitarisme. Le système totalitaire est fermé sur lui-même, il trouve en soi sa propre justification, n'a besoin d'aucune confrontation avec l'extérieur ; sa vision du possible s'identifie avec celle de ses propres moyens d'intervention, sans qu'intervienne aucune notion des contradictions dialectiques. En Russie, les Allemands agissent comme s'ils étaient seuls face à une nuée d'individus isolés dont il faudrait seulement briser la résistance physique. Le caractère univoque de la doctrine interdit toute forme de mise en relation d'un domaine avec un autre ; trois thèmes majeurs orientent la politique d'Hitler : désir de s'ouvrir un espace à l'Est, haine du judéo-bolchevisme, volonté de puissance militaire ; mais, de l'un à l'autre, le passage ne s'établit pas. La conquête des marches orientales, vieux thème de l'expansionnisme germanique, semble trouver sa réalisation au début de l'été 1941 ; en fait, la tactique définie par le "Plan Barberousse" ignore les impératifs économiques et prend pour objectif Moscou et Leningrad au lieu des plaines à blé ou des gisements pétrolifères : la logique militaire qui préside à l'offensive s'embarrasse peu des autres ordres de préoccupations. Ultérieurement, la prolongation des hostilités contraindrait bien l'Allemagne à exploiter le potentiel russe ; pourtant, ici encore, deux lignes contradictoires s entrecroisent, l'une supposant la collaboration avec les indigènes, l'autre postulant leur extermination. Au long des quatre années de guerre l'idéologie, les besoins matériels et la stratégie interfèrent sans jamais se recouper, entraînant de brusques revirements qui, de toute manière, ne tiennent aucun compte des populations soviétiques. L'ouvrage d'Alexander Dallin s'ordonne un peu comme un voyage cauchemardesque au pays de l'absurde." (Pierre Sorlin, Le Monde, 22 janvier 1971)

DAVYDOVA (Vera Alexandrovna) et Léonard GENDLIN.

J'ai été la maîtresse de Staline.

Genève, Télédition, 1985, gr. in-8°, 249 pp, 14 photos pleine page, une carte, broché, couv. illustrée lég. abîmée, ex-dono manuscrit sur une garde, bon état

Souvenirs de Vera Alexandrovna Davydova, première chanteuse étoile du Bolchoï dans les années trente, qui a été pendant dix-neuf ans la maîtresse de Joseph Staline (de 1932 à 1952) avant de tomber en disgrâce, rédigés par Léonard Gendlin avec la collaboration de la chanteuse. En 1932, Davydova, alors mariée, s’est vu remettre une note lors d’une réception au Kremlin. Il était écrit qu'un chauffeur l'attendait près de là. Davydova s'est rendue donc à la mystérieuse réunion. Elle a alors été emmenée chez Staline. Après un café serré, celui-ci l'a invitée dans une pièce avec un grand canapé bas. Il a demandé s'il pouvait éteindre la lumière car c'était mieux pour la conversation et, sans attendre de réponse, s'est exécuté. Lors de réunions ultérieures, il pouvait simplement dire : « Camarade Davydova, déshabillez-vous ! ». « Comment aurais-je pu résister, refuser ? À tout instant, ma carrière pouvait se terminer ou ils auraient pu me détruire physiquement », raisonnait-elle alors. Au cours de sa relation avec Staline, Davydova a reçu un appartement de trois pièces à Moscou et est devenue trois fois la lauréate du prix Staline.

DEBU-BRIDEL (Marie-Adélaïde).

Lettres, articles, conférences.

P., Chez Jacques Debû-Bridel, 1962, in-8°, 263 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, bon état. Edition hors commerce

Emouvant ouvrage hors commerce publié par Jacques Debû-Bridel (1902-1993) en hommage à son épouse Marie-Adélaïde Debû-Bridel, née Pluzanski (1898-1961). Cette dernière fut une conférencière demandée dans les public-schools, les cercles d'ouvriers, les associations féminines en Angleterre et en France, l'animatrice d'un club d'Anglais à l'Ecole Alsacienne où elle enseigna vingt ans, une résistante vaillante aussi, une travailleuse courageuse, une grande dame enfin...

DELILLE (Jacques).

U.R.S.S. Terre d'oppression ? En lisant André Gide.

P., Editions Spes, 1937, in-12, 32 pp, agrafé, bon état

DEUTSCHER (Isaac).

La Révolution inachevée. Cinquante années de révolution en Union soviétique, 1917-1967.

Laffont, 1967, in-12, 230 pp, broché, couv. à rabats, qqs soulignures stylo, bon état

Le dernier livre d'Isaac Deutscher, premier biographe de Trotsky, mort brutalement en août 1967, à 60 ans. — "Ce n'est pas sans émotion que l'on voit paraître, quelques mois après sa mort, le texte des six conférences faites par Isaac Deutscher à Cambridge sur l'esprit et les objectifs de la révolution russe, le destin de la lutte des classes, le problème des rapports avec la révolution chinoise et la politique mondiale." (Fr.-X. Coquin, Michel Laran, R. Philippot, Revue des Etudes Slaves, 1968) — "Ce petit volume reproduit six conférences prononcées par l’auteur de la biographie de Trotski à l’occasion du cinquantième anniversaire du régime soviétique. M. Isaac Deutscher, qui appartint au parti communiste polonais puis en fut exclu comme trotskiste, est toujours un marxiste convaincu. Adversaire du régime stalinien, il estime néanmoins que l’URSS est restée socialiste parce que la propriété des biens de production est collective, ce qui empêche la constitution d’une classe de nouveaux riches. La révolution russe est, selon l’auteur, sans égale au monde parce qu’elle seule a duré au moins cinquante ans. Pour M. Deutscher, elle était inéluctable. Cette révolution est indiscutable, mais elle est inachevée, car Staline a fait de la nécessité (le socialisme dans un seul pays) une vertu, s’opposant ainsi à la conception universelle du marxisme. Puisqu’il s’intéressait peu au socialisme dans les autres pays, qu’en tout cas il ne voulait pas prendre de risques pour l’y installer, Il rassurait la bourgeoisie. En ce sens d’ailleurs ses successeurs sont de parfaits staliniens. Conséquence dramatique, selon M. Deutscher, de cette politique : en présentant l’URSS comme la patrie du socialisme, en niant les tares et la pauvreté de cette société, la propagande communiste a détourné du socialisme beaucoup d’ouvriers qui vivent et travaillent dans des pays mieux équipés. (...) Un livre qui suscite la réflexion même chez ceux qui n’ont pas pour le marxisme les yeux de M. Deutscher." (Bernard Féron, le Monde diplomatique, 1967)

DEVILLERS (Philippe).

Guerre ou paix. Une interprétation de la politique extérieure soviétique depuis 1944.

Balland, 1979, gr. in-8°, 288 pp, préface d'André Fontaine, broché, couv. illustrée, bon état

Sur la perception d'une "menace soviétique" a été construite, depuis trente ans, la défense atlantique. De quelle nature est cette "menace" ? Existe-t-elle réellement ? Une politique adéquate à l'égard de l'URSS ne peut s'élaborer et se pratiquer que sur la base d'une interprétation cohérente et vraisemblable du jeu du Kremlin. Encore faut-il se représenter comment "le monde est vu de Moscxou". Le secret de toute diplomatie, disait Leibniz, est de se placer au point de vue de l'autre. Dans ce livre, Philippe Devillers propose une interprétation du jeu du Kremlin depuis 1944, c'est-à-dire une analyse globale de la problématique de l'Autre. L'Autre (l'URSS) a, naturellement, sa propre perception de la réalité. Lui aussi perçoit une menace, celle que constitue pour lui une expansion occidentale dont l'histoire atteste la permanence, sous des formes variées...

DEVILLERS (Philippe).

La politique soviétique de dissuasion 1944-1978 : une interprétation française.

S.l. (Paris), s.n. (Fondation pour les études de défense nationale), s.d. (1978), gr. in-8°, 192 pp, broché, bon état. Peu courant

Table : Introduction. L'image de la Russie en France ; 1. La fin d'un long siècle ; 2. Coexistence pacifique et équilibre de la terreur ; 3. A la recherche de structures de paix.

DIBOLD (Hans).

J'étais médecin à Stalingrad.

France-Empire, 1955, pt in-8°, 302 pp, traduit de l'allemand, 4 photos hors texte, broché, jaquette illustrée, bon état

"Ce sont les souvenirs d’un médecin militaire allemand, fait prisonnier dans son poste de secours, à Stalingrad. Il ne raconte à peu prés rien de la bataille elle-même ; mais il s’étend beaucoup plus sur l'année de captivité passée ensuite dans ce secteur reconquis par les Russes. Affecté à plusieurs hôpitaux successifs, où il est chargé de soigner les prisonniers, il insiste sur les conditions précaires d’existence : manque d’air et de lumière (les malades sont entassés souvent dans des caves ou des abris), de chauffage, de nourriture, de médicaments ; il décrit les maladies auxquelles il a fallu faire face, surtout le typhus, la dysenterie, les maladies de carence et, finalement, la tuberculose. Le ton s’efforce d’étre objectif ; les médecins russes avec lesquels il a été en contact lui ont paru parfois méfiants (certains reprochaient aux médecins allemands de laisser mourir leurs malades pour ne pas fournir de main-d’oeuvre à l’URSS), mais compétents et humains ; assaillis eux-mémes de difficultés matérielles, soumis à une bureaucratie tatillonne, ils ne pouvaient souvent rien pour les malades, réduits à un sort misérable. Il réserve ses jugements les plus sévères pour certains de ses compagnons de captivité. Ce récit, qui manque malheureusement d’indications précises de lieux et de dates et qui a été reconstitué aprés coup, reste, cependant, un témoignage vivant et intéressant." (J.-M. d'Hoop, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 1956) — "Le témoignage de l'un des survivants allemands de cette bataille titanesque qui joua un rôle décisif dans l'issue de la guerre mondiale. Le médecin-commandant Dibold était en effet affecté à l'une des unités qui combattit longtemps encore après l'encerclement de la 6e armée. Il nous fait revivre les dernières heures de cette lutte et la tragique condition de ses camarades enfermés dans un vaste abri souterrain, éclairé uniquement par des lampes à pétrole faites avec des boîtes de conserves, sans autre défense contre le froid que des vêtements en loques et la chaleur qui montait des corps entassés, sans la moindre installation hygiénique, presque sans médicaments. Le docteur Dibold nous conte le long et douloureux calvaire des survivants faits prisonniers et décimés par le typhus, le scorbut, le paludisme, enfin la tuberculose, cette maladie de la misère et des ténèbres. Les circonstances, à elles seules, confèrent à son récit un caractère pathétique, infiniment émouvant."

DIXON (Général G. Aubrey) et Otto HEILBRUNN.

La Guerre sur le front russe. Guérilla et contre-guérilla (Communist Guerrilla Warfare).

Charles-Lavauzelle, 1956, gr. in-8°, xiii-191 pp, préface du général de corps d'armée Sir Reginald F. S. Denning, 8 planches de photos hors texte, 8 cartes, broché, qqs rares annotations stylo, bon état

DOS PASSOS (John).

Sur toute la Terre. Union soviétique, Mexique, Espagne, etc.

Gallimard, 1936, in-12, 222 pp, traduit de l'anglais par Albine Loisy et May Windett, broché, couv. illustrée, état correct

DUCLOS (Jacques).

Octobre 17 vu de France.

Editions Sociales, 1967, in-8°, 382 pp, 17 pl. de documents hors texte, broché, bon état

DUNNIGAN (James F.).

The Russian Front. Germany's War in the East, 1941-45.

London, 1978, gr. in-8°, 184 pp, 16 pl. de photos hors texte, 132 cartes en 2 couleurs, biblio, index, cart. éditeur, jaquette illustrée

DUPUY (René-Jean) et Mario BETTATI.

Le Pacte de Varsovie.

Armand Colin, 1969, in-12, 96 pp, biblio (Coll. U2)

DURAND (Pierre).

Les Sans-culottes du bout du monde (1917-1921). Contre-révolution et intervention étrangère en Russie.

Moscou, Editions du Progrès, 1977, in-8°, 262 pp, 28 pl. de photos et documents hors texte, chronologie, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

Un récit des événements qui ont suivi la prise du Palais d'Hiver en octobre 1917 et qui marquent, à travers des péripéties dramatiques, la victoire définitive de la Révolution (1917-1921).

DURTAIN (Luc).

L'autre Europe. Moscou et sa foi.

Gallimard, 1928, in-12, 351 pp, broché, bon état

Luc Durtain (1881-1959) publia ce récit de voyage en Russie soviétique en 1928. — "Cet ouvrage qui parut d’abord dans "Europe" fut, après ceux de Béraud et de Duhamel, un des premiers récits de voyage en Russie soviétique, d’un écrivain français. Le point de vue y était celui d’un observateur sympathique, admirant les réalisations du régime dans de nombreux domaines (hygiène, santé publique) mais déplorant les dangers d’une culture de parti. Durtain apparaissait dans les années trente comme un « compagnon de route » au sens large, dans la mesure où il se faisait le défenseur de l’expérience soviétique." (Nicole Racine, dans Maitron, Dictionnaire biographique...)

EHRENBOURG (Ilya).

La Russie en guerre.

Gallimard, 1968, in-8°, 322 pp, Gallimard 1968, 336p., in-8, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Le cinquième volume des Mémoires d'Ehrenbourg est son témoignage sur la guerre en Russie, de 1941 à 1945. Journaliste, il a tout vu, l'arrière comme le front, les grands hommes comme les plus humbles combattants. On vit ces années avec lui, car il se révèle un témoin passionné, humain, généreux : « Jamais, ni avant ni après, je n'ai rencontré tant de gens, écrit Ehrenbourg. Il m'arriva de m'entretenir, en l'espace d'un jour, avec des dizaines d'êtres humains que j'ignorais auparavant. Dans un abri ou dans une clairière, j'écoutais des histoires drôles, ou de longs récits, ou des aveux intimes. En temps de paix, on rencontre parfois quelqu'un tous les jours, sans jamais rien apprendre de sa vie, de lui-même. Mais à la guerre, tout est en mouvement: à peine a-t-on connu un homme qu'il vous ouvre son cœur, souvent pour disparaître à jamais.» Il y a ici des pages inoubliables. Le général Vlassov parle de fidélité, avant de trahir sa patrie. On découvre les coulisses de la visite de de Gaulle, Juin et Bidault à Moscou, en décembre 1944. L'auteur fait un inoubliable portrait d'Édouard Herriot, après sa libération par l'armée soviétique. Ehrenbourg évoque le jour tragique où Staline, devenu humain dans le désastre, s'adresse aux Russes en les appelant : « Frères et sœurs...» Et le jour de la victoire, avec son immense joie, n'empêche pas de pressentir de nouvelles menaces.

EHRENBOURG (Ilya).

Le Sceau du temps.

Moscou, Editions du Progrès, 1989, in-8°, 380 pp, traduit du russe, 35 pl. de photos hors texte, notes, broché, couv. illustrée, bon état

Recueil d'articles, impressions de voyage, essais et souvenirs d'Ilya Ehrenbourg. Choix des textes établi par A. Ouchakov.

ELLEINSTEIN (Jean).

Staline.

Fayard, 1984, in-8°, 574 pp, 6 cartes et plans, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Comment un militant révolutionnaire clandestin, emprisonné et déporté, devient-il un des tyrans les plus sanguinaires de l'histoire ? Quelle est la part du système et celle de l’homme dans ces événements ? Quelle fut vraiment la vie de celui qui fut adulé comme le Vojd (le Guide) de l’Union Soviétique ? Avec passion et rigueur, sans complaisance, Jean Elleinstein tente de répondre à ces questions. La révolution de 1917, la guerre civile, la NEP, la collectivisation des terres, l’industrialisation, la terreur de masse contre les communistes, tous les peuples de l’URSS et toutes les catégories sociales, le pacte germano-soviétique, la seconde guerre mondiale, Stalingrad, Téhéran, Yalta et Potsdam, la fondation d’un Empire, la guerre froide, la reconstruction, à nouveau la terreur : tels sont les épisodes d’une vie qui est au cœur de l’histoire contemporaine. Jean Elleinstein n’hésite pas, à ce propos, à comparer la vie et l’œuvre des deux grands dictateurs du XXe siècle : Hitler et Staline qui, s’il n’a pas créé Auschwitz, a créé des centaines de Buchenwald et de Dachau, et a fait tuer des millions de Soviétiques. Ce livre irritera peut-être certains lecteurs qui restent reconnaissants à l’Union Soviétique d’avoir aidé à libérer l’Europe. C’est la ruse de l’Histoire que l’un et l’autre points de vue soient vrais. Comme disait Marx : « les faits sont têtus ». Staline restera à la fois comme le vainqueur de Stalingrad et le fondateur du Goulag. (4e de couverture)

ESSAD BEY.

Histoire du Guépéou. La Police secrète de l'URSS, 1917-1933.

Payot, 1934 in-8°, 297 pp, traduit par Adrien F. Vochelle, reliure demi-chagrin carmin, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. illustrée conservé, bon état (Coll. Etudes, documents et témoignages pour servir à l'Histoire de notre temps). Bel exemplaire

Par Lev Nussimbaum (1905-1942), juif azéri converti à l'islam, proche de l'extrême-droite nationaliste allemande, écrivain politique sous le nom d'Essad Bey, connu aussi sous celui de Kurban Saïd. Né à Bakou, alors située en Russie, il était le fils unique de l'industriel du pétrole géorgien Abraham Nussimbaum et de la bolchévique russe Berta Slusky, qui se suicida en 1911. — "L’auteur donne le chiffre officiel de 662.000 détenus au 1er mai 1930 pour les seuls camps de Solovki et parle de plusieurs millions de déportés pour l’ensemble du pays. Il raconte qu’après intervention du Guépéou, inquiet de la réputation de Solovki à l’étranger, « on put lire dans les feuilles soviétiques une protestation générale des prisonniers contre les “inventions calomnieuses des bandits de la plume du camp capitaliste” »." (Christian Jelen, Thierry Wolton, L'Occident des dissidents, 1979)

ETKIND (Efim).

Dissident malgré lui.

Albin Michel, 1977, in-8°, 313 pp, traduit du russe, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. Les Grandes Traductions/Document)

FAINSOD (Merle).

How Russia is Ruled. Revised Edition.

Harvard University Press, 1965, gr. in-8°, ix-698 pp, notes, index, reliure pleine toile brique de l'éditeur (un peu défraîchie), soulignures stylo, état correct. Texte en anglais

Le politologue américain Merle Fainsod a publié en 1953 un livre important, “How Russia is ruled” (une édition révisée a été publiée en 1963). L’étude fondamentale de Fainsod a influencé toute une génération d’analystes de l’Union soviétique.

FAINSOD (Merle).

Smolensk à l'heure de Staline.

Fayard, 1967, in-8°, 495 pp, traduit de l'anglais (“Smolensk under Soviet rule”), glossaire, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. L'Histoire sans frontières)

Remarquable étude sur une grande province de l'URSS entre 1918 et 1938 (vie intérieure du Parti, lutte antireligieuse, collectivisation agraire, "grande purge" de 1936-1937, etc.). — "Les archives du parti communiste de la région de Smolensk pour la période 1917-38. capturées par le Allemands en 1941 et transportées ensuite aux États-Unis, fournissent la documentation sans parallèle sur laquelle se fonde cette étude. Si de nombreux chercheurs ont utilisé ces archives, M. F. est le seul à en avoir tiré une synthèse politique d'envergure. A travers l'histoire de Smolensk, c'est toute l'histoire du développement du pouvoir en URSS qu'il décrit, en même temps qu'il dégage clairement les mécanismes de ce pouvoir. L'organisation du Parti, les divers contrôles de l'échelon régional aux échelons les plus bas, les relations entre les divers appareils, Parti, État, sécurité, justice, tout ici devient compréhensible. Les liens entre ces appareils et les diverses structures socio-économiques de l'URSS sont aussi analysés dans la perspective d'un changement continu. Écrit il y a quinze ans, ce livre reste à présent encore la meilleure analyse du système politique soviétique." (Revue française de science politique, 1974)

FEJTÖ (François).

Les Juifs et l'antisémitisme dans les pays communistes (entre l'intégration et la sécession). Suivi de documents et de témoignages.

Plon, 1960, in-8°, 273 pp, broché, état correct (Coll. Les documents de "Tribune libre")

"On sait la monstrueuse histoire qui, sous le règne d'Hitler et des nazis, fut celle des victimes juives. Voici maintenant un livre qui relate les fastes de l'antisémitisme en URSS et dans les pays satellites. La persécution des Juifs, officielle ou officieuse, avait pu être une tare du tsarisme. Avec la révolution de 1917, Israël a connu, pour un temps, une destinée meilleure en raison même de l'idéologie égalitaire communiste. Mais après Lénine, et surtout avec Beria, de 1948 à 1953, un revirement brutal a multiplié chez les sémites des purges tristement sensationnelles. La mort de Staline a provoqué, en ce domaine, comme en d'autres, une accalmie relative. Toutefois, en dépit des proclamations, les Juifs n'ont pas un droit de cité intégral. Les préjugés et les procédés hostiles à leur endroit proviennent surtout d'un attachement, assez général chez eux, aux espoirs sionistes. Même du point de vue politique, l'URSS, favorable aux ambitions arabes, dénonce dans l'État d'Israël, et dans ses tenants, des clients du capitalisme occidental. De plus, à mesure que la jeunesse russe plus évoluée occupe davantage les postes de direction, elle tend à évincer nombre d'intellectuels juifs qui en étaient titularisés. Telles sont les principales causes qui, jointes à des atavismes séculaires, avec les nuances locales, provoquent les heurts sur lesquels le livre de M. Fejtö apporte un très copieux dossier." (Etudes, 1960)

FERRO (Marc).

Des soviets au communisme démocratique. Les mécanismes d'une subversion.

Gallimard/Julliard, 1980, in-12, 264 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Archives)

Une lecture historique détaillée du processus de centralisation et de bureaucratisation du système politique soviétique. Non pas une histoire de plus de la Révolution russe : mais, fondée sur des textes inédits, oubliés, ensevelis, l'analyse des mécanismes qui ont fait passer la société soviétique de la revendication démocratique à la bureaucratie autoritaire et au socialisme totalitaire.

FERRO (Marc).

La Révolution russe de 1917.

Flammarion, 1967, in-12, 143 pp, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Questions d'histoire). Edition originale

Ce volume aborde l'un des problème les plus discutés de l'époque contemporaine, le passage de la Russie du tsarisme au bolchévisme. Diverses interprétations ont été données de cet événement majeur de l'histoire de notre temps : positions partisanes, le plus souvent, qui participent d'une conception héritée tantôt de la tradition libérale, tantôt des diverses interprétations du marxisme. Marc Ferro discute les problèmes qui font l'objet de polémiques ou de controverses : le rôle des bolcheviks pendant les événements de Février, les rapports entre Lénine et le gouvernement allemand, la position de Trotsky à la veille de l'insurrection d'octobre, etc.

FERRO (Marc).

La Révolution russe de 1917.

Flammarion, 1972, in-12, 186 pp, 2e édition revue et mise à jour, chronologie, biblio, glossaire, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Questions d'histoire)

Ce volume aborde l'un des problème les plus discutés de l'époque contemporaine, le passage de la Russie du tsarisme au bolchévisme. Diverses interprétations ont été données de cet événement majeur de l'histoire de notre temps : positions partisanes, le plus souvent, qui participent d'une conception héritée tantôt de la tradition libérale, tantôt des diverses interprétations du marxisme. Marc Ferro discute les problèmes qui font l'objet de polémiques ou de controverses : le rôle des bolcheviks pendant les événements de Février, les rapports entre Lénine et le gouvernement allemand, la position de Trotsky à la veille de l'insurrection d'octobre, etc.

FICHELLE (Alfred).

Géographie physique et économique de l'URSS.

Payot, 1946, in-8°, 223 pp, 21 cartes, broché, bon état