Mémoires de la duchesse d'Abrantès. Souvenirs historiques sur la Révolution et le Directoire. Avec une introduction de Georges Girard.
La Cité des Livres, 1928, 2 vol. in-8°, xvii-308 et 337 pp, numéroté sur vélin du marais (exemplaire du SP)
Mémoires de la générale Junot, duchesse d'Abrantès. Souvenirs intimes sur l'enfance, la jeunesse, la vie privée de Napoléon Bonaparte, général et premier consul, 1769-1801.
P., Société des Publications littéraires illustrées, 1910, in-8°, 480 pp, un portrait en frontispice, broché, couv. lég. défraîchie, bon état
Plaisants souvenirs de la femme de Junot.
Les Actes des Apôtres. Chapitres I-V.
P., s.d. (1790), in-8°, (50) pp, (8-12-8-11-11 pages), broché, dérelié, bon état. Les 5 premiers chapitres de cette contrefaçon rare publiée par Beuvin en vingt volumes divisés en 283 chapitres.
« Une des feuilles royalistes les plus célèbres, et de toutes celles de l'époque la plus spirituelle et la plus piquante, fondée par Peltier. » (Hatin). Rivarol, Mirabeau le Jeune, Bergasse, Montlosier, Lauraguais, entre autres, collaborèrent à cette feuille qui parut de novembre 1789 à octobre 1791, environ tous les deux jours. (Hatin, pp. 94-96 ; Martin & Walter, Journaux, 8).
Les années d'aventure de Louis-Philippe, roi des Français.
Librairie de France, 1930, in-4°, (6)-287-(13) pp, abondamment illustré, 10 planches hors texte en couleurs, 28 planches en noir et 187 gravures et portraits dans le texte, notes, reliure demi-toile de l'éditeur, couv. imprimée très lég. salie, bon état
Biographie remarquablement illustrée. — "Rarement prince réalisa une existence aussi pittoresque, aussi remplie d'aventures extraordinaires, où se succèdent en cascades les déceptions brusques et les retours éclatants de fortune." (Préface) — "C'est une biographie de Louis-Philippe jusqu'à son avènement au trône. L'auteur n'a point cherché à renouveler le sujet en utilisant des documents inédits ; il nous donne un récit bon enfant, sans prétentions, émaillé d'anecdotes empruntées à des livres tels que le « Dictionnaire de la conversation et de la lecture » ou « Une veillée au corps de garde du Palais-Royal ». Cela se lit d'ailleurs sans ennui. Le principal attrait de l'ouvrage, c'est l'illustration, variée, abondante, souvent amusante." (Georges Weill, La Quinzaine critique des livres & des revues, 1931)
La vie sociale en Provence intérieure au lendemain de la Révolution.
P., Société des études robespierristes, 1971, gr. in-8°, viii-534 pp, 9 cartes in fine, biblio, index, broché, couv. lég. salie, état correct
Ce livre est la publication partielle de la grande thèse soutenue en Sorbonne en 1969 , élément premier dans l'ordre logique, sinon dans celui de l'édition, de la démarche de l'historien qui faisait précéder son étude d'évolution dans le temps (Une ville ouvrière au temps du socialisme utopique. Toulon de 1815 à 1851, La République au village) d'une très longue description initiale de la Provence et de la société à la fin de l'Ancien régime : « la crise traversée par la société française à la charnière des 18e et 19e siècles est assez profonde pour mériter l'étude d'un nouvel exemple départemental, et peut-être l'essai d'une nouvelle approche ». Celui qui a consacré son oeuvre à la genèse de la sociabilité villageoise et à l'histoire de la république, ne se fait pas ici l'interprète de la crise révolutionnaire de 1789, mais cherche à en évaluer le bilan social. La thèse de l'auteur soutient que le renouvellement de la société « fut, à court terme assez faible, et que bien des effets de la Révolution sont des effets différés ».
Du Pont de Nemours, honnête homme.
Philippe Ortiz, 1934, pt in-8°, (6)-414 pp, préface de Édouard Herriot, un portrait en frontispice, sources et biblio, broché, couv. lég. salie, bon état, envoi a.s. daté 8.3.45
Née en 1902 et issue d'une famille bourgeoise et juive, Denise Aimé a épousé un catholique et s'est convertie à la religion de son époux avant qu'éclate la Seconde Guerre mondiale. Elle ne se désintéresse pas pour autant du judaïsme et c'est alors qu'elle compulse différentes notes sur "l'acheminement de la pensée religieuse juive en France" qu'elle est arrêtée par deux Allemands à Paris, vraisemblablement sur dénonciation, le 23 décembre 1942. Internée à Drancy, elle est ensuite transférée à l'hôpital Claude Bernard à la mi-février 1943 et, après plus de deux mois dans cet établissement, elle retourne auprès des siens. Au printemps 1944, se sentant de plus en plus menacée en raison de sa judaïté, et après avoir refusé que son mari lui fasse établir de faux papiers de crainte de le mettre en danger, elle simule la folie lorsqu'elle est arrêtée par des policiers français et peut ainsi être internée à l'asile parisien de Sainte-Anne où elle reste jusqu'au 20 août 1944 alors que la capitale est en passe d'être libérée. Après un premier ouvrage en 1933 (Du Pont de Nemours, honnête homme) et Relais des errants, cette intellectuelle est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment sur le peintre Géricault. (« Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 1939-1945)
Les Dévotes de Robespierre. Catherine Théot et les mystères de la Mère de Dieu. Le déisme et le culte de la Raison pendant la Révolution.
P., Société française dimprimerie et de librairie, s.d., in-12, 306 pp, broché, dos lég. abîmé, état correct. Rare
"Dans le sillage de Mathiez, en plus romancé." (Louis Devance, Annales historiques de la Révolution française, 1977)
La Vie parisienne sous la Révolution et le Directoire.
Genève, Cercle du Bibliophile, s.d. (v.1968), pt in-8°, 430 pp, qqs gravures à pleine page, reliure simili-cuir bleu-nuit de l'éditeur, dos lisse orné, décor d'encadrement et fleuron doré au 1er plat, bon état
Mémoires historiques et critiques sur les plus célèbres personnages vivans de l'Angleterre. Ouvrage qui renferme les détails les plus étendus sur l'état présent de ce royaume, relativement à la littérature, à la politique, aux sciences et aux arts.
P., de l'imprimerie d'A. Egron, chez Duprat, Letellier, et compagnie, 1803, 2 vol. in-8°, (4)-viii-368 et (4)-366 pp, traduit de l'anglais sur la 3e édition, les 2 tomes reliés en un volume plein veau raciné, dos lisse à roulettes et fleurons dorés, pièce de titre basane carmin, coupes filetées, tranches marbrées (rel. de l'époque), pet. manque de cuir sur un mors (2 cm), bon état. Rare
Tome I : Préface du traducteur, M. Dundass, Sir Sydney Smith, M. Kemble, Lord Clare, chancelier d'Irlande, M. Cumberland, Mistriss Siddons, Lord Nelson, M. Fox, M. Pitt, le docteur Darwin, M. King, Lord Malmsbury, M. Arthur Murphy, Jervis, comte de Saint-Vincent, M. Sheridan, L'honorable Thomas Erskine, Lord Hawkerbury, Le duc de Richmond, Le marquis de Lansdown, Thomas Pelham, Mistriss Inchbald, M. Godwin, Adam Fergusson, Le duc de Bedford, M. Wilberforce. – Tome II : Sir Ralph Abercrombie, Le comte de Stanhope, Le docteur William Mavor, Le docteur John Gillies, Hugh Blair, Mistriss Robinson, Joseph Banks, Lord Grenville, Henri Addington, chancelier de l'échiquier, Georges-John, comte de Spenser, vicomte d'Althorpe, vicomte et baron de Spenser, etc., Lord vicomte Hode, amiral, Lord Hobart, William Herschel, Miss Hannah More, Charlotte Smith, Le colonel Edouard Marc Despard, Sir Benjamin Thompson, comte de Rumford, M. Windham, Arthur Young, John Horne Tooke, Cowper, William Franklin, ci-devant gouverneur de New-Jersey, Le général Hutchinson.
Le Moine belge qui se disait Roi de France. Mémoires insolites de Pierre-Joseph Dachet.
France-Empire, 1984, gr. in-8°, 413 pp, préface de Pierre Chaunu, 16 pages de gravures et fac-similés, broché, couv. illustrée, bon état
"Les individus tels que P.J. Dachet sont la providence de l'historien. Imaginez, en effet, un enfant qui, persuadé dès l'âge le plus tendre d'être le Grand Dauphin de France, cherche par tous les moyens à quitter la Belgique où il est élevé, pour rejoindre Versailles ; un brillant étudiant en théologie de l'Université de Louvain, qui passe au crible les textes sacrés pour prouver sa haute naissance ; un chanoine Prémontré d'une célèbre abbaye namuroise enfin, en guerre ouverte et permanente avec son Abbé, qui fait fugue sur fugue, s'imagine épouser Caroline de Berry, fille de Louis XVI et vit dans la terreur de n'avoir pas été baptisé - tout cela avec pour toile de fond, une époque parmi les plus mouvementées de l'Histoire : le Siècle des Lumières, la Révolution française, le triomphe de Napoléon, toutes choses qu'il observe et décrit en témoin engagé ! Un tel illuminé avait toutes chances de passer inaperçu, enfermé bientôt dans quelque asile. Mais la folie de Dachet lui a épargné l'oubli. Il passa en effet la fin de sa vie à écrire et à publier ses mémoires pour tenter, une fois encore, de revendiquer ses droits et de se justifier face à son abbé. C'est le Tableau historique des malheurs de la substitution, 2363 pages réparties en six épais volumes. Ce livre est rarissime ; Un fonctionnaire de l'Empire (nous sommes en 1812), en a décidé, pour des raisons politiques évidentes, la totale destruction. Mais, miraculeusement, quelques ouvrages sont préservés et, à ce jour, on ne connaît que deux séries complètes des mémoires de Dachet : la première est à la réserve de la Bibliothèque Nationale à Paris et pratiquement inaccessible ; la seconde est entre les mains de l'auteur de ce livre. Mais les mémoires de Dachet sont immenses, fastidieux et parfois confus. N'oublions pas que celui-ci était un exalté qui revendiquait ses droits. Certains passages sont en latin, d'autres se répètent et d'autres enfin défient le bon sens. Il a donc fallu mettre de l'ordre et c'est cette version abrégée, essentielle, des mémoires de Dachet que l'on va retrouver ici. Elle représente environ un cinquième du texte original. L'auteur y a joint une analyse critique et historique de l'ouvrage du chanoine de Floreffe."
La Vie amoureuse de François-Joseph Talma.
Flammarion, 1924, in-12, 183 pp, broché, bon état (Coll. “Leurs amours”)
Mémoire sur les Etats Généraux ; leurs droits, et la maniere de les convoquer.
S.l., 1788, pt in-8°, iv-278 pp, reliure demi-basane verte, dos à 5 nerfs guillochés et filets dorés, tranches marbrées (reliure postérieure), rousseurs, reliure frottée, état correct. Edition originale
Un des leaders de la noblesse libérale, d'Antraigues (1753-1812) émigra en 1790 pour se consacrer à la contre-révolution. (Cioranescu, XVIIIe s., 8204)
Les Origines doctrinales du Code civil français. (Thèse).
P., L.G.D.J., R. Pichon et Durand-Auzias, 1969, gr. in-8°, xvi-326 pp, préface de Michel Villey, un dépliant hors texte, sources et biblio, dictionnaire biographique des principaux juristes, index, reliure pleine toile rouge, dos lisse avec pièce de titre basane noire (rel. de l'époque), bon état (Coll. Bibl. de philosophie du droit, vol. IX)
M. Arnaud a choisi pour sa thèse de droit un sujet qui, par son ampleur, est assez inhabituel dans ce genre de travaux : les origines doctrinales du Code civil français. Après une introduction rapide sur les doctrines juridiques aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’auteur étudie les artisans du Code civil, examine leur formation intellectuelle, leur culture juridique. Il ne se borne pas aux quatre rédacteurs officiellement désignés par Bonaparte le 24 thermidor an VIII, Tronchet, Bigot de Préameneu, Portalis et Maleville ; il y ajoute cinq autres juristes qui eurent à son avis une influence aussi grande que les quatre rédacteurs en titre : Treilhard, Merlin de Douai, Cambacérès, Berlier et Bonaparte. Les cinq premiers étaient des hommes âgés, favorables à une monarchie constitutionnelle et peu enclins à de trop grandes innovations ; des derniers, Cambacérès, Merlin et Bonaparte avaient joué dans la Révolution le rôle que l’on sait ; Berlier, plus jeune, est moins connu, néanmoins il avait été le rapporteur d’un certain nombre de lois révolutionnaires importantes. L’auteur montre quel enseignement ils avaient reçu dans les facultés de droit, quels ouvrages juridiques ils avaient lus, quels salons ils avaient fréquentés, quels voyages les avaient formés. Ainsi est établie une base solide pour comprendre comment ces neuf hommes infléchirent les travaux préparatoires effectués par les Assemblées réunies depuis 1789. La deuxième et la troisième partie du volume montrent les efforts tentés en France depuis le milieu du XVIIe siècle en vue de l’unification du droit : les auteurs du Code civil n’étaient pas des novateurs, ils s’inscrivent à la suite d’une longue série de juristes. Partisans du droit romain et du droit coutumier, on le sait, s’opposaient. (...) Le Code civil n’est donc ni l'œuvre de Napoléon, comme certains le croient encore, ni celle d’une dizaine de juristes, mais l’aboutissement de nombreux travaux entrepris depuis le XVIIe siècle. La dernière partie est consacrée aux origines des articles 544 (droit de propriété) et 1134 (les conventions légalement formées tiennent lieu de lois à ceux qui les ont faites). L’étude sur les origines de l’article 544 est particulièrement intéressante. On dit souvent que le Code civil a établi le droit de propriété « au sens romain du mot ». L’auteur montre que c’est faux. Il analyse avec beaucoup de finesse la notion de propriété dans le droit romain et prouve qu’elle était très éloignée de la propriété « absolue » créée par le Code civil. En fait, le droit de propriété, tel que l’a formulé le Code a été établi par les romanistes modernes dont Pothier a repris la doctrine. Portalis s’est fait le porte-parole de Pothier, mais Bonaparte a beaucoup insisté pour que le droit de propriété soit aussi absolu que possible. Il s’agissait de rassurer les propriétaires, bourgeois et paysans, qui le soutenaient, et notamment les acquéreurs de biens nationaux. Quant à l’article 1134, il ne puise pas non plus ses origines dans le droit romain, mais il vient du droit canon, et a été aussi formulé par Pothier. L’ouvrage de A.-J. Arnaud se termine par des annexes très importantes : des indices des noms de matières, de lieux et de personnes ; une étude très complète des sources et de la bibliographie, présentée dans un ordre méthodique ; un tableau synoptique des influences doctrinales sur le Code civil, à partir de 1650 ; une liste chronologique des juristes et des principaux auteurs français et étrangers cités ; enfin un Dictionnaire biographique, fort bien établi des juristes français et étrangers dont l’œuvre a fait l’objet d’un commentaire ; au total cent pages qui font de l’ouvrage non seulement un livre d’un grand intérêt, mais un excellent instrument de travail. (Jacques Godechot, Annales historiques de la Révolution française, 1973) — René Rodière résume dans ces termes le travail accompli par A.-J. Arnaud : « ...thèse remarquable par l’intelligence de la méthode appliquée et la qualité de l’érudition utile qui l’appuie » (RIDC, 1974, p. 894 et suiv.).
1789, l'Eglise de Marseille dans la tourmente.
Marseille, Chez l'auteur, 1988, in-8°, 232 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Sous la Rafale. Etudes d'histoire révolutionnaire, d'après des documents inédits. Une héroïne de la piété conjugale : Madame de La Fayette. – La fin tragique d'un mariage d'amour : Madame de Bellescize. – La Terreur à Nîmes : Mademoiselle Chabaud de Latour.
Perrin, 1913, fort in-8°, 391 pp, 6 pl. de gravures hors texte, broché, état correct
"M. Raoul Arnaud ajoute une étude très solide et très intéressante à celles qu'il a déjà publiées sur la Rvolution. “Sous la Rafale” est un ouvrage documentaire. Mais les récits, simplement traités, sont si émouvants par eux-mêmes ; ils nous font pénétrer la psychologie. des personnages de l'époque d'une façon si précise, que je ne connais guère de lecture plus attachante. Les romans d'aventures sont fades à côté de ces histoires tragiquement vécues, et c'est bien là qu'il faut rechercher la vérité sur le jacobinisme, la Terreur, et toutes les illusions « libérales » qui les ont enfantées. La Fayette est le type achevé des illusionnistes « constitutionnels » de 1789. Sa femme, – « héroïne de la piété conjugale, » comme la qualifie M. Arnaud, – a suivi pas à pas son mari dans toutes ses erreurs. Dans son salon se pressèrent « en foule » les « républicains de la plus belle eau » (Gouv. Morris). Le marquis, « dont toutes les préférences étaient pour la République, » avait employé une grande partie de sa fortune à « mettre son nom à la tète de la Révolution, » et cette « sainte folie » se perpétua. En son château de Chavagnac, Mme de La Fayette, devenue « suspecte, » préférait toujours la compagnie des « patriotes » à celle des aristocrates. Le supplice de Louis XVI lui fit horreur, mais les régicides, – Vergniaud, Desmoulins, Hérault, Danton, Robespierre – n'étaient-ils pas ses anciens commensaux ? Qu'avait-elle à en redouter ?.... En 1794, elle fut incarcérée au collège du Plessis, – la « boutique à Fouquier, » – où dix-sept cents détenus attendaient la guillotine. Parmi eux, se trouvait sa soeur, la vicomtesse de Noailles, dont le mari avait, lui aussi, donné tant de gages aux démagogues. Cependant, « elle ne fut jamais assaillie d'aucune crainte ; » elle était « patriote » et n'avait fait que du bien... Les « fournées » vidaient la prison : il y eut alors jusqu'à treize cent soixante-seize exécutions en sept semaines ! Mme de La Fayette, d'ailleurs bonne chrétienne, restait calme : « Je pardonne de tout mon coeur à mes ennemis, écrivit-elle dans son testament...., à mes persécuteurs quels qu'ils soient et même aux persécuteurs de ceux que j'aime. » Ces « persécuteurs, » c'étaient les guillotineurs de la maréchale de Noailles qui monta sur l'échafaud à l'âge de soixante-dix-sept ans, avec sa fille, la duchesse d'Ayen, sa petite-fille, la vicomtesse de Noailles, et une demi-douzaine d'autres dames... Le 9 thermidor sauva Mme de La Fayette qui, très courageusement, alla s'enfermer avec son mari dans la prison autrichienne d'Olmültz, où le « héros des deux mondes » expiait « le crime d'avoir été l'apôtre de la liberté. » Elle crut y mourir du scorbut. Délivrée en 1797, la famille alla s'établir à Witmold (Holstein), chez la soeur du duc d'Ayen, la comtesse de Tessé, toujours « libérale et voltairienne, » puis à Vianen, en Hollande, où La Fayette « se réjouissait de voir un arbre de la liberté devant sa fenêtre, » enfin à la Grange-Blesneau (en Brie). Elle mourut, en 1807, à Paris, chez Mme de Tessé, et fut enterrée au cimetière de Picpus : là reposaient seize cents victimes de la Révolution, parmi lesquelles sa mère, sa grand'mère et sa soeur, guillotinées cinq jours avant la chute de Robespierre... “Sous la Rafale” renferme deux autres récits intitulés : La fin tragique d'un mariage d'amour, Mme de Bellescize, et La Terreur à Nîmes : Mlle Chabaud de Latour. Le premier de ces « épisodes » présente de curieux détails sur les massacres de Pierre-en-Cise, – la « Bastille lyonnaise, » – dont le marquis de Bellescize était gouverneur, et sur les émigrés de Turin. Fille unique du marquis de Troussebois, l'héroïne épouse, malgré son père, Charles de Bellescize, vagabond déclassé qui s'est fait colporteur et vient à Paris traîner sa misère. Il se dit « bon patriote » : la section des Tuileries lui accorde des « mentions civiques ; » il monte la garde au Comité et au Temple ! Au reste, la situation du jeune couple est épouvantable : tandis qu'Armande se meurt de faim et de froid dans sa mansarde, Charles court à la recherche d'un morceau de pain ; la nuit, il se terre où il peut, et « deux fois il dormit avec les dogues qui gardaient les halles. » Dénoncé par son beau-père, – que son acte infâme ne sauve pas, du reste, de l'échafaud, – il est ar¬rêté comme conspirateur (!) et guillotiné le 26 ventôse an II : Fouquier-Tinville s'est servi contre lui du réquisitoire déjà prononcé contré Troussebois... Folle de douleur, Armande ne veut pas survivre à son amour : elle va se livrer elle-même aux administrateurs de la police, se nomme, se garde de dire qu'elle est sur le point d'être mère, comparaît, le 7 flôréal, devant le tribunal révolutionnaire, n'entend même pas qu'on l'accuse « d'avoir conspiré contre le peuple français, » et monte, le soir même, sur l'échafaud. – Son corps rejoignit au cimetière de la Madeleine ceux de son mari et de son père... Mlle Chabaud de Latour n'eut pas une fin si tragique : mais elle n'y échappa et ne sauva son frère, le lieutenant-colonel Antoine Chabaud, que grâce à sa merveilleuse énergie. L'auteur trace du mouvement révolutionnaire à Nîmes un tableau qui nous paraît trop favorable aux protestants devenus les maîtres de la cité. Au reste, M. Arnaud ne tarde pas à étaler leur lâcheté : en juillet 1793, leur simulacre de résistance à la Montagne conventionnelle aboutit à la plus servile des soumissions. A Pont-Saint-Esprit, les « guerriers » nîmois se rendirent sans verser une goutte de sang. Parmi les marchands, qui avaient « voué au mépris public » les proconsuls jacobins, ce fut « à qui, le plus tôt, ferait amende honorable. » Et Nîmes fut livré à de féroces terroristes qui firent tomber jusqu'à trente et une têtes en une seule journée : « Les jours d'exécution, de véritables orgies avaient lieu chez Courbis, dont la maison donnait sur l'Esplanade. Le représentant Borie, les juges au tribunal, les membres de la municipalité et du Comité révolutionnaire, viennent là comme au spectacle. » Vers thermidor, plus de quatre mille personnes étaient en prison. Mme Chabaud était parmi elles : la chute de Robespierre obligea le tribunal à l'acquitter, et elle put rejoindre son mari, que Mlle Chahaud avait réussi à faire évader de la citadelle quelques heures avant sa comparution devant les exécuteurs." (Gustave Gautherot, Revue des Questions historiques, 1914)
Rapport de la Commission d'Enquête sur l'insurrection qui a éclaté dans la journée du 23 juin et sur les événements du 15 mai.
P., Assemblée Nationale, 1848, 3 vol. in-4°, 376, 335 et 256 pp, 3 volumes in-4 reliés en un volume demi-chagrin noir, dos à 4 larges nerfs filetés et caissons (rel. de l'époque), bon état
Tome 1 : Rapport - Rapport sommaire de M. Bertrand, juge d'instruction, sur le 15 mai - Documents relatifs à M. Louis Blanc - Documents relatifs à M. Caussidière - Pièces relatives au 15 mai, au 23 juin et autres évènements qui s'y rattachent - Déposition
Atlas de la Révolution française. 2. L'Enseignement, 1760-1815.
P., EHESS, 1987, in-4°, 105 pp, conception graphique Huguette Bertrand, Serge Bonin, Alexandra Laclau, nombreuses cartes, biblio, broché, bon état, envoi a.s. de Dominique Julia
Tome 2 seul (sur 11 parus de 1987 à 2000). Dans une inlassable pédagogie, tout le discours de la Révolution vise à construire une nation de citoyens éclairés et à former un homme nouveau, enfin libéré des préjugés et des superstitions de l’Ancien Régime. L'objet de ce volume est de mesurer les ruptures introduites par la Révolution dans le dispositif éducatif, les innovations qu'elle a mises en place, comme les continuités qui se font jour entre l'Ancien Régime et la reconstruction impériale. La chronologie retenue (1760-1815) permet à la fois de saisir les phénomènes de longue durée – ainsi l'alphabétisation et les transformations liées à la conjoncture politique (les écoles centrales par exemple). Pour comprendre les obstacles auxquels se sont heurtés les administrateurs chargés d'appliquer la législation révolutionnaire, il convient en effet de restituer avec précision les fonctionnements sociaux du champ éducatif, depuis la petite école rurale jusqu'aux universités. Cartes et graphiques les inscrivent dans l'espace, de l'exemple départemental ou régional à la pesée nationale. Ainsi présentés, les enjeux apparaissent plus complexes, et les situations scolaires plus diverses que ne l'envisageait le volontarisme des conventionnels. — "Instrument de recherche, bilan en marche, ouverture sur de nouveaux chantiers... Cet atlas, au-delà des cartes d'inventaire, présente des cartes (et des graphiques) de réflexion et d'interprétation. Il invite à poser les bases d'une réflexion sur la géopolitique de la France révolutionnaire." (François Furet, Michel Vovelle). "Un atlas de cartes et de graphiques : à terme, mille pages pour voir la Révolution sous tous ses aspects, pour mieux la comprendre." (Serge Bonin, Claude Langlois)
Le Problème des subsistances et le maximum à Douai (1792-1794).
Lille, Impr. Robbe, 1923, gr. in-8°, 24 pp, broché, bon état, envoi a.s. Tiré à part extrait de la Revue du Nord, nov. 1923
"Notre collaborateur. M. Aubert. a fait paraître dans la Revue du Nord de novembre dernier, une étude fort bien faite sur le problème des subsistances et le maximum à Douai (1792-1794). Il met surtout en lumière les efforts du club pour faire appliquer la réglementation économique, tâche difficile et même tragique. Si le maximum des salaires ne paraît pas avoir soulevé des critiques, il n'en fut pas de même du maximum des denrées qu'on ne put faire respecter que par la contrainte." (A. Mathiez, Annales historiques de la Révolution française, 1924)
Le roman de Napoléon. Brumaire.
Tallandier, 1938, in-8°, 248 pp, 13 gravures hors texte, broché, couv. illustrée lég. défraîchie, état correct (Coll. Bibliothèque Historia)
Les Prisonniers de Malagra. Episode de l'Armée catholique et royale, décembre 1793-janvier 1794.
P., Perrin, 1938, in-8°, 175 pp, 5 pl. de gravures hors texte, 20 illustrations dans le texte, broché, couv. illustrée, mque au dos, bande éditeur conservée, bon état
Poignant épisode de la Virée de Galerne dans lequel l’auteur raconte la prise, le jugement et l’exécution du prince de Talmont à Malagra, non loin de Fougères. (Vachon, 173). Documents inédits sur la première guerre de Vendée, sur Antoine de la Trémoïlle, prince de Talmond, sur Bougon-Longrais, ami de Charlotte Corday.
Mémoires secrets de J. M. Augeard, secrétaire des commandements de la reine Marie-Antoinette (1760 à 1800). Documents inédits sur les événements accomplis en France pendant les dernières années du règne de Louis XV, le règne de Louis XVI et la Révolution jusqu'au 18 brumaire, précédés d'une introduction par Evariste Bavoux.
P., Henri Plon, 1866, gr. in-8°, (4)-372 pp, reliure plein papier marbré à la bradel, dos lisse, titres dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état. Edition originale (Fierro, 52). Rare
"L'auteur (1731-1805) s'attache particulièrement aux difficultés financières de la monarchie et se montre très critique vis à vis de la gestion des fonds publics sous Louis XVI." (Fierro, 52). Ces mémoires mettent en lumière l'âpreté de la lutte entre le Roi et le Parlement. Ce témoignage d'un chroniqueur de la cour familier des milieux ministériels, partisan mais bien informé, est riche en anecdotes politico-financières sur les dernières années du règne de Louis XV et sur celui du roi Louis XVI.
Henri Forestier ... général à 18 ans.
Cholet, Editions du Choletais, 1997, in-8°, 258 pp, notes, broché, bon état
Biographie d'un jeune officier vendéen, farouche opposant à la Révolution et à l'Empire. "Révolution. Directoire, Consulat, Empire..., dans ce quart de siècle de conflits, de combats, de coups d'Etat, de guerre civile... c'est l'histoire authentique d'un Angevin, Henri Forestier, le fils d'un cordonnier de La Pommeraye-sur-Loire en Anjou, qui nous est proposée par Frédéric Augris. Nommé à 18 ans général de la cavalerie de la Grande Armée Catholique et Royale, fidèle ami de « Monsieur Henri » et du général Stofflet, il participa à de nombreux combats, en Vendée et en Bretagne. Elu général en chef de l'Armée d'Anjou, il lutta avec acharnernent contre Napoléon Bonaparte et signa, avec l'aide l'Angleterre, l'un des plus importants complots contre l'empereur, « l'Affaire des Plombs », une conspiration qui aurait pu soulever l'Europe entière contre la France. Il parvint à déjouer toutes les polices de Fouché avant de disparaître tragiquement en octobre 1806."
Le Tragédien de Napoléon, François-Joseph Talma.
Albin Michel, 1942, in-12, 334 pp, 8 pl. de gravures et portraits hors texte, notes, sources et biblio, reliure originale demi-papier vélin à coins, dos lisse peint à la main, avec titres et portrait en buste de Talma en couleurs (rel. de l'époque), bon état
François-Joseph Talma (1763-1826) fut l'acteur français le plus prestigieux de son époque. — "... Ne surestimons pas le degré d’intensité des liens qui ont pu exister entre l’acteur vedette du Français et Bonaparte-Napoléon. Si le Premier Consul devenu l’Empereur aimait vraiment le théâtre et le grand répertoire autant qu’il appréciait l’interprétation qu’en donnait Talma, il s’estimait en son for intérieur d’une nature toute singulière. À son sentiment, son rôle face au destin et à la politique (qui en était selon lui le champ d’application) relevait d’une sphère radicalement différente de celle de la carrière, même auréolée de succès exceptionnels, d’un comédien de génie. Hobhouse, dans ses souvenirs parus à Londres en 1816, rapporte un propos prêté à l’Empereur censé avoir déclaré un jour : « Chateaubriand assure que vous me donnez des leçons pour jouer l’Empereur, je prends ceci pour un compliment, parce qu’il fait voir du moins que j’ai assez bien rempli mon rôle. »" (Jean-Marie Valentin, L'Empereur et le comédien, 2012)
Talleyrand.
Tallandier, 1946, in-12, 287 pp, biblio, broché, bon état
Registre des Délibérations du Consulat provisoire, 20 brumaire-3 nivôse an VIII (11 novembre-24 décembre 1799), publié pour la première fois d'après le manuscrit des Archives Nationales par F.-A. Aulard.
P., Société d'Histoire de la Révolution Française, 1894, gr. in-8°, viii-110 pp, reliure demi-chagrin vert bouteille, dos à 5 nerfs (rel. de l'époque), dos passé et lég. frotté, bon état
Anacharsis Cloots, l'Orateur du genre humain.
Champ Libre, , 1976, gr. in-8°, 525 pp, reliure pleine toile bleue de l'éditeur, jaquette illustrée, rhodoïd, bon état. Réédition de l'édition de 1865
Bonne biographie de ce curieux personnage, d'une riche famille hollandaise installée en Allemagne et fervent partisan de la Révolution ; il s'installe en France à la fin de 1789, et devient député de l'Oise à la Convention, se proclamant "orateur du genre humain". À l’instigation de Robespierre qui ne pardonne à Cloots ni son parti-pris du parti de la guerre ni son athéisme militant, la Convention vote son exclusion, ainsi que celle de Paine comme étrangers. Arrêté deux jours plus tard, amalgamé aux hébertistes et traduit devant le tribunal révolutionnaire, il est condamné à mort et exécuté le 24 mars 1794.
Lundis révolutionnaires 1871-1874. Nouveaux éclaircissements sur la Révolution française. A propos des travaux historiques les plus récents et des faits politiques contemporains.
P., Ernest Leroux, 1875, gr. in-8°, iv-412 pp, index, reliure demi-maroquin carmin, dos à 5 nerfs filetés soulignés à froid, titres dorés, double filet doré sur les plats, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état, envoi a.s. de l'éditeur Ernest Leroux. Peu courant
"Ceci est le recueil de tous les articles que j'ai publiés sur la Révolution dans le journal “La République Française”, depuis 1871, date de l'appartion de cette feuille, jusqu'à la fin de 1874. Au lendemain de l'invasion allemande et de la guerre civile, à la vue de la France entamée et de Paris décapitalisé, et pendant le sabbat qu'allaient mener les factions dynastiques cantonnées à Versailles, l'affolement des esprits était à craindre. Pour les maintenir dans la foi nationale, je crus qu'il importait surtout de leur rappeler la grande époque où s'était constituée la France nouvelle et de leur faire la glorification raisonnée du régime républicain qui avait sauvé cette France à son berceau..." (Liminaire).
L'Europe sous la botte française.
Genève, Editions Crémille et Famot, 1983, in-8°, 264 pp, 12 pl. de gravures hors texte, 3 cartes, cart. éditeur, bon état (Coll. Les Grandes erreurs historiques)
Les guerres de la Révolution et de l'Empire. "Hier et aujourd'hui, j'ai été témoin de cruautés, de meurtres, de pillages et de dévastations qui m'ont blessé du fond du coeur." (Maréchal Lefebvre)
Paris en 1789.
P., Christine Bonneton, 1991 fort in-8°, v-536 pp, préface de Jacques Chirac, 96 gravures dans le texte et hors texte, biblio, index, reliure skivertex bleu de l'éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, tête dorée, bon état
Réimpression du classique d'Albert Babeau (1889), augmentée d'une bibliographie complémentaire par Alfred Fierro. Cet ouvrage est un tableau particulièrement vivant de la capitale à la veille de la Révolution. On y découvre avec plaisir ses chanteurs de cantiques et ses troupes ambulantes, ses porteurs d'eau et ses écrivains publics, ses Bains chinois et ses restaurateurs, ses théâtres et ses salons littéraires, ses églises et ses couvents. On y parcourt avec curiosité des rues aux noms étranges comme les rues Pot-au-Diable, Tire-Boudin, Trop-va-qui-dure, Fosse-aux-Chiens. On déambule aussi dans les grandes artères que sont les rues Saint-Denis, Saint-Honoré ou Dauphine... Paris en 1789, une ville qui attire, comme aujourd'hui, étrangers et provinciaux séduits par la variété de ses charmes et de ses arts.
Ecrits. Introduction et annotations par Claude Mazauric.
Messidor/Editions Sociales, 1988, in-8°, 327 pp, broché, couv. illustrée, bon état
Textes choisis de Gracchus Babeuf. Introduction nouvelle, annotations, sources et travaux, nouvelle édition revue, augmentée et corrigée. — "Claude Mazauric présente ici en introduction Babeuf et ses idées en tenant compte des recherches les plus récentes (p. 9-86). Une chronologie succincte et un bon choix de textes font de ce livre un excellent instrument de référence." (Revue française de science politique)
Une éducation pour la démocratie. Textes et projets de l'époque révolutionnaire.
Garnier Frères, 1982, in-8°, 526 pp, repères chronologiques, biblio, broché, bon état (Coll. Les Classiques de la Politique)
"Cet ouvrage est l'édition de seize grands projets relatifs à l'éducation présentés aux différentes assemblées révolutionnaires entre 1791 et 1795 : de Mirabeau et Talleyrand à Lakanal et Daunou, en passant par Condorcet, Lepeletier et Barère, nous avons là une précieuse anthologie de textes soigneusement annotés et introduits par une notice qui situe précisément chaque discours au sein des débats dans lesquels il s'insère. Cette publication in extenso des textes (à l'exception du Rapport de Talleyrand pour lequel l'éditeur a dû procéder, en raison de son ampleur, à quelques coupures) ne peut que réjouir tous les historiens qui ne disposaient d'aucun recueil récent (...). Dans une dense introduction générale, Bronislaw Baczko retrace avec vigueur les enjeux du projet pédagogique de la Révolution française." (Dominique Julia, Histoire de l'éducation, 1983)
Condorcet (1743-1794). Un intellectuel en politique.
Fayard, 1989, fort in-8°, 659 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Lorsque la Révolution commence, le marquis de Condorcet occupe une situation privilégiée dans la société. Mathématicien célèbre à vingt-cinq ans, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences à trente-deux ans, il est membre de l'Académie française et inspecteur des Monnaies. Ami de Voltaire et d'Alembert, il apparaît comme le dernier des encyclopédistes. Il est célèbre dans toute l'Europe des Lumières et lié aux plus brillants esprits du temps. Disciple de Turgot, il a vécu à ses côtés ses réformes et sa disgrâce. Enfin il est le mari heureux de la belle et spirituelle Sophie de Grouchy. Cet homme comblé est aussi un homme passionné de justice. Il s'est élevé contre toutes les erreurs judiciaires de la fin de l'Ancien Régime. Ami des Noirs, il lutte contre l'esclavage et la traite. Ami des Protestants et des Juifs, il milite pour la reconnaissance de leur citoyenneté. Adversaire de la peine de mort, il soutient la cause de l'abolition. Et il est le seul à réclamer pour les femmes l'égalité entière des droits. Dès le début de la Révolution, cet intellectuel s'engage dans la lutte politique. Sous la Constituante, il se prononce parmi les premiers en faveur de la République. Député à la Législative, il propose son célèbre plan d'Instruction publique qui inspirera un siècle plus tard les fondateurs de l'Ecole républicaine. Député à la Convention, il refuse par conviction abolitionniste de voter la mort du Roi et rédige le projet de Constitution le plus démocratique qu'on ait élaboré jusqu'alors. Partisan de l'union des républicains, il se détache de ses amis Girondins sans pour autant rallier les Montagnards. Décrété d'accusation en juillet 1793, il se cache à Paris jusqu'en mars 1794. Il écrit alors l'Esquisse d'un tableau des Progrès de l'Esprit humain, son œuvre maîtresse. Pour ne pas compromettre la sûreté de celle qui l'héberge, il quitte son refuge. Arrêté, il est trouvé mort dans sa cellule le 29 mars 1794. Telle fut la vie de cet intellectuel engagé qui connut l'échec politique mais dont la pensée, selon le mot de Jean Jaurès, fait partie du patrimoine de la République. — "Intellectuel, philosophe, défenseur des Noirs, des Juifs, des femmes, abolitionniste convaincu et militant, et accompagné dans la vie par une femme aussi belle qu'intelligente, la célèbre Sophie à la tête bien faite, Condorcet ne pouvait qu'attirer le ministre de la Justice qui fit voter l'abolition de la peine de mort, et son épouse, philosophe, féministe et passionnée par le Siècle des lumières." (Michel Gazier, Télérama) – "Que devient "un intellectuel en politique" selon le sous-titre de ce livre ? Est-ce une pensée qui s'altère ? Le Condorcet des premiers temps, celui d'Elisabeth Badinter, est-il le même que le révolutionnaire de 1789 étudié par l'ancien ministre de la Justice ? La question qui traverse ce livre n'a rien de théorique. Elle est intime, brûlante même. Et la réponse que donne ce Condorcet est lumineuse." (Marianne Alphant, Libération) – "Les auteurs, sans doute parce qu'ils sont deux, se gardent d'intervenir en leur nom. Ils font œuvre d'historiens, non d'essayistes ... Mais quel beau travail, sobre, fouillé, habité de discrets élans, d'évidentes tendresses !" (Bertrand Poirot-Delpech, Le Monde) – "Il était grand temps de rendre à un intellectuel d'exception, philosophe et homme politique, la place éminente qui lui revient. Grâce à Elisabeth et Robert Badinter, c'est chose faite. Leur Condorcet répare une injustice trop longtemps perpétrée à l'endroit d'un homme éblouissant qui, justement, a consacré sa vie à combattre toutes les iniquités." (Claude Servan-Schreiber, Marie-France)
La Gloire et l'Effroi. Sept morts sous la Terreur.
Grasset, 1997 in-8°, 285 pp, notes bibliographiques, broché, couv. illustrée, bon état
Quel symbole plus clair du gouvernement de la Terreur que la "sainte guillotine" ? Entre l'été 1791 et celui de Thermidor an II, la mort est omniprésente dans un pays qui se voit comme assiégé. Le cadavre de l'ennemi ou du républicain est au coeur des pensées de la Révolution française. Cet essai dessine, avec la couleur de l'époque et le recul de l'histoire, sept portraits de cadavres célèbres : Mirabeau (le premier grand homme de la Révolution), Voltaire (promené nu vers le Panthéon, étendu sur un char de triomphe), Louis XVI (dont les restes sont dispersés dans une fosse commune), la Princesse de Lamballe (courtisane démembrée), le républicain Geffroy, Robespierre, et Madame Necker. Sept morts infamantes ou glorieuses, à l'époque de la nuit et des tombeaux, des mélodrames gothiques et du goût du morbide. Mais aussi la description détaillée et vivace d'un cérémonial funèbre qui est l'épreuve de vérité de tout un système politique.
Mémoires d'un témoin de la Révolution. Tome III.
Genève, Mégariotis, 1975, in-8°, iv-436 pp, reliure simili-cuir éditeur, bon état. Réimpression de l'édition de 1821
Tome III seul (sur 3) — Mémoires de Jean-Sylvain Bailly (1736-1793), astronome et député du Tiers aux Etats généraux. Après la prise de la Bastille, il fut nommé maire de Paris par acclamation et reçut Louis XVI à l'Hôtel de Ville. Arrêté à Melun en 1793, il fut traduit devant le tribunal révolutionnaire et condamné à mort pour sa participation aux massacres du Champ-de-Mars. Mémoires très importants pour l'histoire de Paris et des débuts de la Révolution de 1789 à 1791. (Tourneux, I, 416 ; Fierro, 63)
Le Dix-huit brumaire.
Hachette, 1925, in-12, 127 pp, broché, qqs marques au crayon, état correct (Coll. Récits d'autrefois)
Une relation du coup d'Etat du 18 brumaire. — La prise du pouvoir en 1799, par Napoléon Bonaparte. De son retour aux journées du 18 et 19 brumaire. Comme à son habitude, Bainville nous brosse des portraits psychologiques savoureux des ambitions, hésitations, des principaux protagonistes et déroule les événements de ces deux journées qui ont prolongé la Révolution française et ses conquêtes. Un coup d’Etat qui faillit d’ailleurs se terminer en véritable fiasco. — "« Le dix-huit brumaire » de M. J. Bainville est destiné à rectifier plus d'une erreur et à dissiper plus d'un préjugé. Nous apprenons que cette journée, présentée à tort comme réactionnaire, fut une journée révolutionnaire comme les autres, provoquée dans l'intérêt de la révolution et réalisée non point par la force militaire, représentée par Bonaparte, mais par l'élément civil incarné en Sieyès. Il faut lire ces pages où l'on retrouve les qualités de concision, de clarté et de force qui caractérisent la manière de M. J. Bainville." (Revue des études historiques, 1925)
Madame Elisabeth.
Ed. Spes, 1935, in-12, 254 pp,
Clermont révolutionnaire. Journal d'un bourgeois, 1790-1800. Seize compositions originales de Louis Tézenas. Témoignages, documents, récits, scènes historiques et pittoresques, chansons avec musique, décors et typographie d'époque.
Clermont-Ferrand, G. de Bussac, 1961, in-4°, 192 pp, 16 compositions originales de Louis Tézenas sur 16 planches hors texte, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. Le Bibliophile en Auvergne). Edition originale, tirée à 528 exemplaires numérotés, celui-ci un des 400 ex. sur Marais
"On doit au docteur Pierre Balme, directeur de "L'Auvergne littéraire", un bel ouvrage sur "Clermont Révolutionnaire", remarquablement illustré par M. Tézenas." (M. Reinhard, Annales historiques de la Révolution française, 1963)
Souvenirs de Jean-Nicolas Barba, ancien libraire au Palais-Royal.
P., Ledoyen et Giret, 1846, in-8°, iii-292 pp, acec les portraits lithographiés de l'auteur et de Pigault-Lebrun, reliure demi-chagrin maroquiné bordeaux, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. conservées, rousseurs éparses, bon état. Rare
Né en novembre 1769, mort en mai 1846, Jean-Nicolas Barba est en activité comme libraire de 1790 à 1839. Originaire de Sommelan, dans l’Aisne, il s’installe à Paris en 1785, et y travaille chez un oncle assembleur d’impression. Après avoir tenté le colportage à Reims, il s’établit en 1790-1791 au Palais-Royal, galerie vitrée. Il tient boutique rue Gît-le-Cœur en 1795, mais retourne de l’autre côté de la rive droite. Il crée en 1798 un « magasin de pièces de théâtre et de romans nouveaux » près du Pont-Neuf. Le rachat de plusieurs fonds (Duchesne, Maradan...) lui permet de se spécialiser dans l’édition théâtrale. Malgré les succès, il est en faillite en septembre 1806, puis à nouveau en 1830. En 1810, à l’initiative de Napoléon, est adopté un nouveau règlement sur l’imprimerie et la librairie : une Direction générale de l’imprimerie et de la librairie ayant droit de censure est attachée au ministère de l’Intérieur. Le nombre des imprimeurs est réduit ; les imprimeurs et les libraires doivent être brevetés et assermentés. Barba reçoit un brevet de libraire le 1eroctobre 1812, qu’on lui retire le 7 août 1825 pour la publication licencieuse de L’Enfant du carnaval dont c’est la seizième édition. Il continue cependant à exercer à l’aide d’un prête-nom, et plaide trois ans avant de gagner son procès. Malheureusement son magasin brûle en 1828 dans l’incendie du Palais-Royal et la situation de son commerce s’aggrave. Il peut compter sur le duc d’Orléans, futur roi des Français, qui met à sa disposition un autre magasin, et l’aide à reconstruire. Barba obtient un nouveau brevet le 30 août 1838. Atteint de cécité, il se retire en juillet 1839, après avoir vendu la moitié de son fonds à son premier commis Christophe Tresse. Il continue cependant à exercer la librairie chez son fils Gustave Barba, rue Gît-le-Cœur,jusqu’aux alentours de 1842... Pendant quarante ans, Barba publie tout le théâtre de son époque, toutes les pièces représentées en France... — "L'auteur fréquenta le milieu théâtral à l'époque révolutionnaire et brosse des portraits d'acteurs souvent savoureux." (Fierro, 69)
Lettres du P. Barbe, Doctrinaire, sur la Révolution française publiées pour la première fois et précédée d'une introduction par J. Carnandet.
Saint-Dizier, Typographie Carnandet, 1876, in-8°, xxiv-220 pp, reliure demi-basane brune lég frottée, dos lisse à filets (rel. de l' époque), bon état
Le père Barbe correspondait de Paris avec son ami M. Percheron qui habitait Chaumont. Il échappa de justesse aux massacres de Septembre. Il s'agit d'une correspondance intime qui donne néanmoins des renseignements intéressants sur l'ambiance qui régnait à Paris, des débuts de la Révolution à la fin de l'année 1792. Ouvrage rare, publié à un très petit nombre d'exemplaires et pour quelques bibliophiles seulement.
André Chénier ou 90, 92, 94. Drame en vers, en trois époques.
P., Chez tous les libraires, 1849, in-12, 62 pp, couv. lég. salie, édition originale, qqs piqures
Le comte de Montlosier. Les théories constitutionnelles à la Constituante, d'après des papiers inédits.
P., Revue des Deux-Mondes, 1874, in-8°, 26 pp, broché, bon état. Extrait de la “Revue des Deux-Mondes” du 15 décembre 1874
Thomas-Augustin de Gasparin, officier de l'armée royale et conventionnel (d'après sa correspondance et ses papiers inédits). Orange : 1754-1793.
Marseille, Jeanne Laffitte, 1982 in-8°, 306 pp, 2 portraits, un fac-similé de lettre, généalogies, notices sur les personnages cités, biblio, broché, couv. à rabats, jaquette illustrée, bon état
Gasparin (1754-1793) prend une part active à la Révolution. Elu député à l'Assemblée législative, il est réélu à la Convention où, sincèrement républicain, il restera jusqu'à sa mort fidèle à ses principes. Militaire de carrière, il siège – pratiquement à vie – au Comité militaire et au Comité de la guerre, luttant pour mettre sur pied une armée républicaine. Commissaire auprès des armées, il a tout pouvoir pour surveiller "la conduite des généraux, officiers et soldats". Nommé membre du "Grand Comité de salut public" en juillet 1793, il démissionne quelques jours après car, resté libéral, il refuse la "terreur". Enfin, lors de sa dernière mission à l'armée du Midi, il rencontre et soutient le capitaine Buonaparte au siège de Toulon. Il participe même aux combats mais, malade, il meurt d'épuisement à Orange le 11 novembre 1793.
Mémoires de Barras, membre du Directoire. Publiés avec une introduction générale, des préfaces et des appendices par Georges Duruy.
Hachette, 1895-1896, 4 vol. in-8°, lxxxiii-372, xvi-543, xxxvi-526 et xxxii-548 pp, 7 portraits en héliogravure dont 4 en frontispice, 3 fac-similés et 2 cartes, index, brochés, manque la moitié du 1er plat du tome 1, dos du tome 4 recollé avec petits manques, sinon bon exemplaire.
Complet en 4 volumes : tome I : Ancien Régime - Révolution ; tome II : Le Directoire jusqu'au 18 fructidor ; tome III : Le Directoire du 18 fructidor au 18 brumaire ; tome IV : Consulat, Empire, Restauration. Index analytique. Barras est une des personnalités de premier plan et des plus controversées de la Révolution et de l'Empire : Conventionnel régicide, proche de Bonaparte à partir du siège de Toulon, nommé général commandant les armées de Paris pour réprimer Robespierre et son parti, puis, plus tard, l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV à l'aide de Bonaparte, il est élu Directeur le 31 octobre 1795. Jugé trop dangereux par Napoléon, il est écarté de la vie politique sous le Consulat et l'Empire. La publication de ses mémoires est très controversée. Il faut lire à ce sujet la longue notice de Jean Tulard (n° 82 de sa bibliographie) ainsi que l'article de Biré dans les Mémoires et Souvenirs (III, 83-102). Edition originale de ces importants et intéressants mémoires qui correspondent aux papiers que Barras avait légués à Rousselin de Saint-Albin et que ce dernier avait renoncé à publier. (Fierro, 78. Tulard, 82)
De la Loi Naturelle, par M. ***.
P., Defer Demaisonneuve, 1790, 2 vol. in-8°, iv-344 et 291 pp, culs-de-lampe, reliures plein veau marbré, dos lisses ornés, pièces de titre et de tomaison basane rouge et verte, coupes filetées, tranches rouges (rel. de l'époque), un mors faible, bon état. Edition originale (Barbier, 2, 1337)
Jean-Jacques de Barrett (1717-1792) était d'origine écossaise, sa famille ayant suivi les Stuarts dans leur exil. Il fut nommé professeur de langue latine à l'École militaire en 1762 ; il en devint le directeur des études trois ans après. Franc-Maçon, il était troisième secrétaire de la Loge des Neuf Soeurs.
Mémoires historiques et diplomatiques de Barthélémy, depuis le 14 juillet jusqu'au 30 prairial an VII.
Paris, s.d. (1799), in-8°, 223 pp, un portrait en frontispice, reliure demi-basane verte, dos lisse à doubles filets (rel. postérieure), rousseurs importantes par endroit, état correct. Secrétaire d'ambassade à Londres, ambassadeur près la confédération helvétique à partir d'octobre 1791, Barthélémy, d'opinions modérées, s'est attaché à calmer un pays exaspéré par le traitement infligé aux gardes suisses de la monarchie. Il a participé à toutes les négociations diplomatiques importantes de cette époque, avant de devenir, en 1797, un des cinq Directeurs. Cette édition des mémoires est apocryphe : ils ont été rédigés par Jean-Louis Soulavie (1752-1813).
Papiers de Barthélemy, ambassadeur de France en Suisse (1792-1797), publiés, sous les auspices de la Commission des Archives diplomatiques, par M. Jean Kaulek. Tome I (année 1792). – Tome II (janvier-août 1793). – Tome III (septembre 1793-mars 1794).– Tome IV (avril 1794-février 1795).
Félix Alcan, 1886-1889, 4 vol. gr. in-8°, 520, 527, 562 et 658 pp, reliures demi-chagrin vert bouteille, dos à 5 nerfs filetés, titre et tomaisons dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), mouillures importantes, manques de papier sur les plats, état correct (Inventaire analytique du Ministère des Affaires étrangères). Exemplaire de travail
Tomes I à IV seuls (sur 6). — Diplomate de grand talent et de haute autorité, François Barthélémy servit les divers régimes politiques, de l'Ancien Régime à la Restauration, dans une droiture universellement reconnue. Si l'acte le plus ostensible de sa carrière fut la conclusion, après des négociations délicates, du traité de Bâle entre la France et la Prusse (1795) qui mit fin à la coalition des Impériaux, son ambassade en Suisse démontra son habileté. Il sut, malgré des débuts difficiles résultant du licenciement des régiments suisses au 10 août 1792, gagner l'estime des Suisses – à tel point qu'ils ne se joignirent pas à la coalition qui menaçait la France – et demeurer indépendant devant le pouvoir de Robespierre qu'il inclina vers une politique de conciliation avec les cantons helvétiques. — "La vaste et patiente compilation de M. Kaulek, qui dépasse le cadre des Annales du Midi à certains égards, les intéresse cependant en raison de l'origine méridionale de l'ambassadeur Barthélémy, neveu de l'auteur du Voyage d'Anacharsis, et qui, après avoir commencé sa carrière diplomatique sous l'ancien régime, la continua sous la Convention et mourut marquis après la Restauration. C'est surtout aux historiens de l'Europe pendant la Révolution et de la diplomatie révolutionnaire que sera utile cet inventaire analytique de plus de cinq mille cinquante pièces d'archives, soigneusement établi par M. Kaulek, abondamment garni de textes cités in extenso, muni de très bons index, et dont on pourrait dire qu'il présente en raccourci les preuves du livre classique de Sorel. Même en négligeant les textes insignifiants, on arrive à un total de documents fort utiles qui serviront a faire connaître d'une façon aussi complète que sincère Barthélémy. Unique représentant de la France à l'étranger pendant quelques mois, intermédiaire entre la République et l'Europe tout entière, son activité et son habileté sont véritablement surprenantes. En neuf mois, d'avril 1794 à février 1795, on ne compte pas moins de deux cent quarante correspondances entretenues par lui, dont plusieurs se chiffrent par des cinquantaines de lettres. Les pièces citées in extenso, généralement bien choisies, ne donnent pas une moindre idée de la netteté des vues du diplomate provençal. On ne peut analyser un inventaire analytique ; il suffit que nous ayons signalé son importance pour l'histoire diplomatique." (Léon-Gabriel Pélissier, Annales du Midi, 1892, à propos des 4 premiers volumes)
Mirabeau.
Hachette, 1913, in-8°, 322 pp, un portrait en frontispice, reliure demi-chagrin vert, dos à nerfs, couv. et dos conservés (rel. de l'époque), bon état
"Un ouvrage important. Avec "Mirabeau" revient d'une façon impressionnante la singulière physionomie de celui que l'on a considéré comme le meilleur homme d'Etat de la Révolution française. M. L. Barthou a suivi le célèbre tribun au milieu des misères matérielles et morales de son existence aventureuse et romanesque ; il a surtout fait valoir ce qu'il y a eu de libéralisme intelligent dans les idées de Mirabeau, d'action dramatique dans son éloquence, de séduction mystérieuse dans sa contradictoire personnalité. A l'intérêt qu'offre la psychologie d'un des héros de la Révolution, s'ajoute l'attrait d'une belle oeuvre largement pensée et fortement écrite." (Jean Alcide Picard, The Lotus Magazine, 1913)
Pasquale Paoli, père de la patrie corse.
Albatros, 1974, gr. in-8°, 204 pp, avant-propos de A. Spacensky-Sirinelli et L. Felli, 8 pl. de gravures hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
"À défaut d'un ouvrage récent sur l'ensemble de la carrière de Pascal Paoli (1725-Londres, 1807), l'éditeur a exhumé le vieux livre de M. Bartoli (1860), rempli d'anecdotes, curieux mélange d'informations étonnamment précises et de mythologie historique. Il est significatif d'un début de réhabilitation, dans le milieu républicain de la seconde moitié du 19e siècle, de la figure morale et historique de Paoli, quelque peu ternie par son appel, après sa rupture en 1793 avec la Convention, qui le déclare traître à la patrie, à la protection de l'île par la flotte et la monarchie anglaises. L'auteur comprend et explique ce retournement circonstanciel. Cette biographie retrace utilement les diverses périodes de la carrière politique de Paoli, élu général en chef des Corses en 1755, héros de la résistance insulaire à la domination des grandes puissances maritimes ; elle utilise des histoires de la Corse antérieures et s'appuie sur certains documents et des correspondances d'époque : celle de Paoli et de Choiseul révèle, derrière le formalisme et les ruses de la politesse épistolaire, deux stratégies inconciliables : le faux semblant diplomatique de la cession à la monarchie française, par la république de Gênes, des « droits » de sa souveraineté sur l'île (traité de Compiègne, 7 août 1764) et le refus par les Corses de ce transfert de domination..." (Henry Deneys, Dix-Huitième Siècle)
François Suleau, le fou du Roi. Textes réunis et présentés par Nathalie Basset.
France-Empire, 1989, gr. in-8°, 273 pp, introduction par Nathalie Basset, chronologie des oeuvres de Suleau, biblio, broché, pelliculage très lég. décollé, bon état (Coll. Lire la Révolution)
"Il fut l'ami d'enfance de Camille Desmoulins, picard comme lui, et son ennemi intime ; il fut le collaborateur de Rivarol et le confident de Mirabeau ; on a dit de lui qu'il avait été le plus spirituel des pamphlétaires de la Révolution. Pourtant aujourd'hui, François Suleau est bien oublié. C'est tout juste si l'on veut bien garder le souvenir de sa mort, le jour même où meurt la monarchie, le 10 août 1792, devant les Tuileries assiégiées, quand, pris à parti par Théroigne de Méricourt, il est massacré par la foule..."
Mémoires de Linguet sur la Bastille, et de Dusaulx sur le 14 juillet, avec des notices, des notes et des éclaircissemens historiques, par MM. Berville et Barrière.
P., Baudouin Frères, 1822, in-8°, xl-470 pp, reliure demi-veau blond glacé époque, dos lisse orné de fleurons et de filets dorés, tranches jaunes (Collection des Mémoires relatifs à la Révolution française). Bel exemplaire
Ardent, impétueux, injuste, excessif, cynique, rebelle, talentueux en diable, Linguet (1736-1794) consacra sa vie tout entière à la lutte : lutte contre les Lumières et les coteries littéraires, luttes contre les Parlements et l'injustice, lutte contre la puissance naissante de l'argent, lutte contre les dérives de l'administration royale et l'arrogance de la noblesse de cour... Tant d'ardeur et de hargne finirent par l'envoyer à la Bastille, où il resta deux ans. À sa libération, en 1782, il passa en Angleterre. Il y rédigea ces Mémoires, dont le succès fut immense et qui demeurent à ce jour le plus saisissant tableau de la vie quotidienne dans la célèbre prison. Pamphlétaire, philosophe, historien, économiste, journaliste, Linguet fut l'homme de toutes les audaces, de tous les paradoxes, de toutes les intuitions... — "Secrétaire du duc d'Orléans, Dusaulx fut vraisemblablement dans le secret de la préparation de l'insurrection parisienne du 12 juillet 1792 et se trouva à l'Hôtel-de-Ville lorsque la municipalité insurrectionnelle y supplanta les autorités légales. Il fut vraisemblablement aussi de la prise de la Bastille. Ses “Mémoires sur la Bastille” sont un historique, non des souvenirs. Ses vrais souvenirs se trouvent p. 267-324 de l'édition Berville et Barrière de 1821, sous le titre « L'oeuvre des sept jours, ou Notice tirée de mon journal, depuis le 12 juillet 1789 jusqu'au 18 du même mois inclusivement »." (Fierro, 496)
Le peintre J. B. Couvelet et son temps, 1772-1830. Un artiste ardennais.
Charleville-Mézières, Editions de la Société des écrivains ardennais, 1934, gr. in-8°, 107 pp, 10 portraits et illustrations sur 8 pl. hors texte, tableau généalogique de la famille du peintre, biblio, broché, bon état. Edition originale publiée dans les Cahiers Ardennais, tiré à 1000 ex. sur Vélin bouffant, tous numérotés
Jean Baptiste Couvelet (1772-1830) est un peintre miniaturiste. — I. Les origines ; II. Enfance et jeunesse ; III. L'Ecole Centrale des Ardennes ; IV. Sa vie ; V. Le peintre et ses élèves ; VI. Ses œuvres. — On ne sait pas avec certitude s'il a été ou non l'élève de Jacques-Louis David. Nommé professeur de dessin de l'École centrale de Charleville le 4 avril 1798, Couvelet mène à la fois sa carrière de peintre et de professeur, réalisant un très grand nombre de miniatures et portraits dont celui du général Morin alors directeur de la manufacture d'armes de Charleville. En 1815, il est nommé adjoint à la commission des finances de Charleville alors occupée par les troupes prussiennes. Couvelet meurt à son domicile de Mézières en 1830.
Marie-Antoinette et Axel Fersen.
Grasset, 1931, pt in-8°, 269 pp, imprimé sur papier Alfax Navarre, reliure demi-basane havane, dos lisse avec titres et doubles filets dorés, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état
"Il convient à un livre comme celui-ci d'avoir des parties romanesques, mais je n'ai pas voulu qu'il fût un roman. Aucun épisode n'est fictif ; de rares détails sont supposés vrais, d'après des inductions vraisemblables ; je prends soin, là où elle se dérobe, de ne jamais violenter l'histoire. La discrétion des deux personnages, les ratures ou les lacunes dans le Journal de Fersen, dans ses lettres et celles de Marie-Antoinette rendent délicates à suivre les phases des sentiments. On serait aujourd'hui ridicule de qualifier « d'innocente idylle » une liaison si forte et tragique. Sur l'intimité de la Reine et de son ami je me garde pourtant d'une conclusion décisive. Ni l'un ni l'autre n'a fait d'aveux à personne – à personne du moins qui les ait trahis, – nul témoignage contemporain n'impose une présomption, encore moins une certitude. Quant aux rumeurs publiques, on sait le peu qu'elles valent à l'égard d'une femme assassinée chaque jour par les plus atroces calomnies et trop souvent insouciante de mettre contre elle les apparences..." (Avant-propos) — "C'est aussi dans un passé tragique que nous conduit M. Emile Baumann, à Versailles aux dernières années du dix-huitième siècle. Le roi Louis XVI gouverne son royaume avec une honnête bonne volonté et la reine Marie-Antoinette illumine la Cour de sa blonde, majestueuse et élégante beauté. Versailles est le lieu du monde où le luxe s'allie le mieux au bon goût. Son éclat attire les regards de l'étranger. On y vient de tous les points de l'Europe prendre des leçons et choisir des exemples de politesse raffinée. C'est dans ce but qu'y paraissent un prince de Ligne ou un Fersen, et c'est d'Axel Fersen, gentilhomme suédois, que M. Emile Baumann nous conte la merveilleuse et mystérieuse aventure. Axel Fersen a dix-huit ans, il est d'une beauté singulière, de haute naissance il vient de loin et il a, comme on dit, tout pour plaire. Il plait. S'il séduit, il l'est aussi. A peine a-t-il entrevu la Reine qu'il éprouve pour elle une ardente et muette admiration. Marie-Antoinette n'est pas insensible au charme du jeune Suédois. Elle le distingue et bientôt l'admet en sa société la plus particulière. Il ressemble si peu aux favoris auxquels elle s'est intéressée jusqu'alors : n'a-t-elle pas eu à se défendre des hardiesses de quelques-uns d'entre eux ? Oh Fersen ne leur ressemble pas. Il est discret, respectueux. La Reine le sent dévoué. Elle comprend qu'il pourra être pour elle un ami sur la fidélité de qui elle peut compter. Elle devine qu'il l'aime, d'un amour passionné, et elle-même n'éprouve-t-elle pas pour lui un sentiment plus tendre que l'amitié ? Lui a-t-elle donné plus que ses pensées et que son coeur ? Il serait ridicule, comme le dit M. Emile Baumann, de qualifier d' « innocente idylle » une liaison si forte et tragique, mais sur l'intimité de la Reine et de Fersen aucune conclusion décisive n'est possible. Ni l'un ni l'autre n'a fait d'aveux à personne. Nul témoignage contemporain n'impose une présomption, encore moins une certitude. Marie-Antoinette et Axel Fersen ont emporté leur secret avec eux. Ce qui subsiste de ce que fut leur amitié ou leur amour, c'est ce que, cet amour ou cette amitié eut de sévère, de poignant, d'héroïque. Ils s'unirent moins dans l'illusion des joies que dans l'attente d'un destin sinistre, mêlés tous deux au plus formidable des cataclysmes. En ces jours de malheur, si Marie-Antoinette ne cessa de montrer sa grandeur d'âme, Axel Fersen y donna les marques de son absolu dévouement. Il y fut présent par ses conseils et par ses actes. Il fit tout pour sauver la Reine, mais il y a des destinées qui n'échappent pas leur sanglante fatalité. Il en fut ainsi pour Marie-Antoinette et pour Axel Fersen. La sienne attendit plus de six années après la mort de la Reine pour se réaliser. Les dernières pages de l'émouvant et beau livre de M. Emile Baumann nous montrent Fersen déchiré par les mains brutales d'une populace imbécile et pardonnant à ses assassins, de même que MarieAntoinette, avant de partir pour l'échafaud, avait pardonné à ses bourreaux." (Le Figaro, 1931)
Les Socialistes-révolutionnaires. De mars 1881 à mars 1917.
Laffont, 1979, gr. in-8°, 395 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, bon état
Histoire des deux faux Dauphins.
P., Germain Mathiot, 1818, in-8°, xii-546 pp, 2 portraits gravés hors texte, broché, couv. muette, non rogné, bon état (Parois, 76)
Affaires Hervagault et Mathurin Bruneau. Ouvrage orné de deux frontispices représentant les deux prétendants.
Louis XVII. Sa vie, son agonie, sa mort ; captivité de la famille royale au Temple.
P., Henri Plon, 1866 2 vol. in-12, xxiv-571 et 534 pp, cinquième édition enrichie d'autographes, de portraits et de plans, qqs gravures dans le texte, documents et pièces justificatives, reliures demi-chagrin carmin à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres, tomaisons et caissons fleuronnés dorés, encadrements à froid sur les plats, tranches dorées (rel. de l'époque), plats salis, coins émoussés, qqs rousseurs et salissures, état correct. Manque une planche hors texte (acte de décès de Louis XVII)
Bon exemplaire de ce grand classique de l'histoire de la Révolution française. Cet ouvrage édité pour la première fois en 1852 est considéré par la bibliographie de Parois comme "un ouvrage de référence" et l'historien Philippe Delorme, qui a rendu compte des dernières recherches scientifiques en la matière, fait de cet auteur "l'un des plus fameux spécialistes de la question Louis XVII. Cet historien a interrogé, au début du XIXe siècle, les survivants du Temple". En effet, Beauchesne a fait oeuvre d'historien, compulsé toutes les archives disponibles, reconstitué le Temple, interrogé les témoins directs des faits, comme Gomin et Lasne. Son travail demeure encore de nos jours une incomparable mine d'informations sur la vie et la mort de Louis XVII.
Louis XVII. Sa vie, son agonie, sa mort. Captivité de la famille royale au Temple.
Plon-Nourrit et Cie, 1905, 2 forts vol. in-12, xxiv-571 et 534 pp, dix-huitième édition enrichie d'autographes, de portraits et de plans et précédée d'une Lettre de Mgr Dupanloup (2 portraits gravés sous serpentes en frontispices, 2 plans et 4 autographes et fac-similés hors texte, certains dépliants), documents et pièces justificatives, reliures demi-maroquin acajou, dos lisses avec titres et encadrements dorés, têtes dorées, bon état. Exemplaire très bien relié, très frais et sans les habituelles rousseurs
Bel exemplaire de ce grand classique de l'histoire de la Révolution française. Cet ouvrage édité pour la première fois en 1852 est considéré par la bibliographie de Parois comme "un ouvrage de référence" et l'historien Philippe Delorme, qui a rendu compte des dernières recherches scientifiques en la matière, fait de cet auteur "l'un des plus fameux spécialistes de la question Louis XVII. Cet historien a interrogé, au début du XIXe siècle, les survivants du Temple". En effet, Beauchesne a fait oeuvre d'historien, compulsé toutes les archives disponibles, reconstitué le Temple, interrogé les témoins directs des faits, comme Gomin et Lasne. Son travail demeure encore de nos jours une incomparable mine d'informations sur la vie et la mort de Louis XVII.
La Découverte de l'Egypte.
Flammarion, 1989, in-4°, 272 pp, 241 illustrations en noir et en couleurs, chronologie, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
La découverte de l'Egypte ancienne par les Européens et la naissance de l'égyptologie dans la première moitié du XIXe siècle à partir de l'Expédition d'Egypte. L'aventure militaire (Fernand Beaucour) ; Les savants en Egypte (Yves Laissus) ; Les conquêtes archéologiques (Chantal Orgogozo) ; La naissance de l'égyptologie (Chantal Orgogozo).
The Massacre at the Carmes in 1792 ; when an Archbishop, two Bishops, and about two Hundred Priests suffered Martyrdom for the Faith.
London, 1855, in-8°, viii-152 pp, reliure toile souple de l'éditeur, titres dorés au 1er plat, encadrements à froid sur les plats, état correct. Texte en anglais
La Vie tragique de Danton.
P.-Bruxelles, Editions du Globe, 1946, in-12, 440 pp, un portrait gravé de Danton en frontispice, broché, couv. illustrée à rabats lég. salie, bon état
"Le nom de Danton traverse l'histoire comme un rugissement. Il eut un visage monstrueux et une voix de tempête. Généreux et patriote, il fut l'âme ardente de la Révolution. (...) M. Octave Beliard a écrit, sur des bases scrupuleusement historiques, cette vie exaltante que le rêve prolonge à l'infini..." (L'éditeur)
Portraits de révolutionnaires ardennais. Quand les Ardennes étaient Sans-Culottes !
Dominique Guéniot, 2002, in-8°, 127 pp, 8 pl. de photos hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
De Charleville à Asfeld, de Givet à Mouzon, de l'abbaye d'Orval à Rethel, l'auteur nous fait suivre le parcours de ces ardennais humanistes ou monstrueux, idéalistes ou criminels, partisans de la monarchie ou précurseurs de la jeune République, qui finiront tragiquement dans la charrette du bourreau Sanson pour effectuer leur dernier voyage. Par ces hommes, véritables ardennais, l'auteur vous fera revivre les grandes heures de la première République ; le procès de Fouquier-Tinville, le secret de Pache, maire de Paris, la fuite de Varennes et la disparition des bijoux de la Reine, la journée du 10 août 1792, la répression contre les prêtres, la vie dans les prisons du Mont-Dieu à la Conciergerie.
Le 9 Thermidor.
Hachette, 1965, in-8° carré, 153 pp, texte sur 2 colonnes, 108 gravures et fac-similés dans le texte et à pleine page, cart. illustré de l'éditeur, un mors lég. abîmé, bon état (Coll. L'Histoire par l'image)
La chute de Robespierre : les événements du 8 thermidor an II (26 juillet 1794) au 10 thermidor, qui ont abouti au renversement de Robespierre et des robespierristes, et qui marquent la fin du régime de la Terreur. Cet événement est parfois dénommé 9 Thermidor correspondant au jour de l'arrestation de Robespierre.
Hérault de Séchelles. Biographie. Suivi de : Théorie de l'ambition.
Julliard, 1995, in-8°, 209 pp, broché, couv. illustrée, bon état
Hérault de Séchelles est sans doute le plus oublié des principaux acteurs de la Révolution. Pourtant, à plus d'un titre, il mérite qu'on le redécouvre. Issu de la haute noblesse de robe, cousin de la duchesse de Polignac et protégé par la reine à ses débuts, il fut le seul - avec Robespierre - à être élu deux fois président de la Convention. Juriste éminent et membre du Comité de Salut public, il rédigea la Constitution de l'An I, dont la proclamation donna lieu à la plus extravagante des fêtes civiques organisée par David. Hérault avait connu la douceur de vivre des privilégiés sous la monarchie finissante. Partisan des formes extrêmes de la Révolution, cet épicurien ne jugea jamais bon de modifier ses habitudes. A le suivre, on voit combien, dans le Paris de la Terreur, on recherchait ces drogues d'oubli qu'étaient les plaisirs des sens, du jeu... et de la frivolité. Tout cela n'était pas du goût de Robespierre. Il y avait pis. Spiritualiste convaincu, l'Incorruptible voulait placer le régime de ses rêves sous la protection de l'Etre suprême. L'athéisme affirmé de Hérault pouvait nuire à la réalisation de ce grand projet. C'est la raison qui l'envoya à l'échafaud. Ecrivain brillant, Hérault n'eut guère le loisir d'exercer son talent. On trouvera ici, en plus de sa biographie, son oeuvre la plus achevée, cette "Théorie de l'ambition" qui retint l'attention de Stendhal.
Souvenirs de M. Berryer, doyen des avocats de Paris de 1774 à 1838.
P., Ambroise Dupont, 1839, 2 vol. in-8°, 400 et 438 pp, reliures demi-chagrin vermillon, dos à 4 nerfs soulignés à froid et ornés de filets, têtes mouchetées, couv. conservées, signets, rousseurs éparses, sinon bel exemplaire. "Avocat spécialisé dans les affaires de commerce, Berryer est avocat du Trésor public en 1791, puis travaille sous la Terreur comme sous-agent du Trésor. Ses souvenirs concernent essentiellement les aspects juridiques dont il s'occupa. Le volume 2 des souvenirs est classé par thèmes juridiques : problème des prises maritimes, législation des émigrés..." (Fierro 130, Tulard 137, Bertier 104).
Initiation à la Révolution française.
Perrin, 1989, pt in-8°, 371 pp, 8 cartes, un plan et un tableau, biblio, index, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état
Parmi les centaines de livres suscités par le Bicentenaire, rares sont les ouvrages généraux traitant de la Révolution française d'un bout à l'autre en décrivant et en expliquant l'enchaînement des faits. “L'initiation à la Révolution française” de Jean-Paul Bertaud comble cette lacune. Jean-Paul Bertaud montre remarquablement ce qu'étaient les Français en 1789. Paysans, ouvriers, petits-bourgeois, artisans, notables, philosophes, sans-culottes, tous aiment le roi, mais tous font plus ou moins la révolution. Contre elle, se dressent le noble au nom de la patrie ancienne, le prêtre réfractaire pour l'Eglise traditionnelle, le roturier au nom de sa foi ou par crainte du "peuple". Deux mondes immuablement affrontés ? Non pas. Le paysan de l'Ouest, "le coeur sacré de Jésus" à la poitrine, fut d'abord un assiégeant des châteaux. Suleau qui mourut pour le roi approcha d'abord des clubs où retentissait la voix de Danton. Camille Desmoulins, "premier républicain", resta longtemps fasciné par le monde ancien. Davout le noble fut général de la République... Cette initiation a l'immense avantage de respecter la trame chronologique, tout en s'attachant à faire sentir au lecteur l'atmosphère de ces jours, à approcher ces hommes, mélange de sensibilité et de vengeance, de générosité et de violence, qui mirent fin à l'Ancien Régime. Archives ouvertes, des centaines de chercheurs à travers le monde enquêtent, confrontent. Donner au lecteur le résultat de ces recherches est l'autre but de cette initiation. Elle désire, à la lumière des travaux les plus récents, commémorer la Révolution, c'est-à-dire restituer le bruissement des voix mêlées, en expliquant les paroles et montrer que tout se comprend, mais que rien n'est simple.
Un jour, un homme, la Révolution.
Laffont, 1988, gr. in-8°, 261 pp, 4 pl. de gravures hors texte, 4 plans, 6 fac-similés, broché, couv. illustrée, bon état
Les petites gens de Paris dans la Révolution. J.-P. Bertaud, à partir des enquêtes de police et de justice, suit six journées d’insurrection du peuple de 1789 à 1795 et fait entendre les voix « de ceux que l’on disait du menu peuple ». Elles revendiquent le droit d’être entendues du roi, des députés... — "Ils s'appelaient Pierre Jean Mary, Jean Thomas Leblanc, Jean-Baptiste Morel et Pierre Toulin. Ils étaient écrivain public, bourrelier, journalier ou maître de mathématiques. Elles se nommaient Marie Jeanne Trumeau, vendeuse de volaille, Jeanne Martin, garde-malade ou Constance Evrard, cuisinière. Ils connaissaient le travail rare, le pain cher et l'interrogation inquiète des enfants qui, le soir venu, s'assemblaient autour de la table. Un jour, il y eut l'espoir : « le bon roi » réunissait à Versailles les États généraux et c'était promesse de voir reconnu leur droit de vivre. Il y avait, pensaient-ils, l'aristocrate qui toujours les voulait à genoux. Ils se révoltèrent. Ils furent vainqueurs de la Bastille, « martyrs » du Champ-de-Mars ou combattants du 10 août. Pour les sauver, ils avaient fait crédit à Louis XVI, puis aux députés. Ils finirent par ne compter que sur eux-mêmes pour établir une République qui serait le bonheur. Ils étaient salariés et boutiquiers, gens du commun. Leurs adversaires les dirent « brigands », « canaille », « sans-culottes ». On ne trouve leurs noms que dans les archives de la Police. Ils y racontent leur vie, leur Révolution. À travers leurs témoignages, ce livre est la narration de leur histoire. À deux siècles de distance, elle est aussi la nôtre."
Un jour, un homme, la Révolution.
Laffont, 1988, gr. in-8°, 261 pp, 4 pl. de gravures hors texte, 4 plans, 6 fac-similés, broché, couv. illustrée, soulignures stylo sur 40 des 60 premières pages, bon état, envoi a.s. à Max Gallo
Les petites gens de Paris dans la Révolution. J.-P. Bertaud, à partir des enquêtes de police et de justice, suit six journées d’insurrection du peuple de 1789 à 1795 et fait entendre les voix « de ceux que l’on disait du menu peuple ». Elles revendiquent le droit d’être entendues du roi, des députés... — "Ils étaient salariés et boutiquiers, gens du commun. Leurs adversaires les dirent « brigands », « canaille », « sans-culottes ». On ne trouve leurs noms que dans les archives de la police. Ils y racontent leur vie, leur Révolution..."
Les Parisiens sous la Révolution.
Amiot-Dumont, 1953, in-8°, 263 pp, broché, couv. lég. salie, bon état
Les derniers salons, les fêtes de la Révolution, un tour à la Convention, le théâtre « sans-culottisé », la vie dans les prisons, la monnaie fondante, la course au plaisir, la liberté retrouvée, le réveil de la société, etc.
Madame Tallien.
Fayard, 1954, gr. in-12, 124 pp, 28 gravures, reliure souple édiiteur, jaquette illustrée, bon état (Coll. L'Histoire illustrée)
Talleyrand.
Lyon, Lardanchet, 1946, in-8°, 288 pp, un portrait en frontispice, broché, bon état
Talleyrand.
Lyon, Lardanchet, 1946, in-8°, 288 pp, un portrait en frontispice, édition originale, un des 300 ex. numérotés sur Vélin du Marais, broché, bon état
Fêtes et Révolution en Sarthe.
Le Mans, Cahiers du Collectif républicain de commémoration, 1987, in-4°, 56 pp, 25 illustrations et cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (1789 en Sarthe, n° 2)
Sarthois de la Révolution, comment faisiez-vous la fête ? ; Des fêtes neuves ; Repères ou reposoirs dans la ville ; Trouble-fête au théâtre du Mans ; Révolution et cultures populaires.
Les Reines de France au temps des Bourbons. 4. Marie-Antoinette l'insoumise.
Editions de Fallois, 2002, fort in-8°, 735 pp, 32 pl. de gravures hors texte (dont 16 pl. en couleurs), généalogies, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Prix de la Biographie de l'Académie française)
L'Insoumise : un titre singulier, qu'appelle une image de Marie-Antoinette largement renouvelée par une relecture critique des sources. Contrairement à une légende tenace, elle n'est ni douce, ni timide. L'acharnement qu'elle déploie pour obtenir ce qu'elle désire n'a d'égal que la résistance qu'elle oppose à ce qui lui déplaît. Face aux servitudes écrasantes qui sont le lot d'une reine de France, elle se rebelle, refuse de se sacrifier à sa fonction, prétend mener une vie indépendante, conforme à ses goûts, sans mesurer qu'elle donne prise à la calomnie et s'aliène l'opinion. Mais son énergie, son intransigeance, longtemps galvaudées pour des objets frivoles, lui vaudront d'atteindre dans l'ultime épreuve à une authentique grandeur. A ses côtés, deux personnages de premier plan, sa mère, l'impératrice Marie-Thérèse, et son mari. Sur le roi Louis XVI, si maltraité par les biographes de la jeune femme, les documents d'archives apportent des révélations capitales. Toute l'histoire des relations conjugales du couple royal est donc reprise ici à zéro, sur des bases nouvelles. Fidèle à son goût pour la peinture de société, Simone Bertière a fait place à d'autres figures importantes de cette époque, de Louis XV vieillissant et de sa dernière maîtresse la Du Barry à quelques-unes des têtes d'affiche de la Révolution française, comme Mirabeau et Barnave. Tout un monde sur le point de sombrer dans la tourmente. C'est donc un quart de siècle d'histoire de France, un des plus tumultueux, qui est évoqué ici. Mais la politique, omniprésente, est présentée de façon aussi objective que possible, hors de tout esprit partisan. — S'appuyant sur une lecture nouvelle et rigoureuse des sources, Simone Bertière restitue ici sa vérité psychologique et historique à la dernière de ses Reines de France. Marie-Antoinette fut une femme rebelle aux servitudes écrasantes de sa fonction, aspirant à une vie indépendante et conforme à ses goûts. Sa mère – l'impératrice d'Autriche –, Louis XV, la comtesse du Barry, Axel de Fersen, Mirabeau et bien d'autres figures capitales de l'époque revivent dans ces pages. Sur le roi Louis XVI, les documents analysés par Simone Bertière apportent des révélations et, pour la première fois, l'histoire du couple apparaît sous son vrai jour. Le dernier volume d'une fresque historique qui a valu à son auteure de nombreuses récompenses littéraires.
Mémoires particuliers pour servir à l'histoire de la fin du règne de Louis XVI.
Genève, Mégariotis, 1976, fort in-8°, 436 et 438 pp, 2 tomes reliés en un fort volume in-8°, reliure simili-cuir éditeur, bon état (réimpression de l'édition de 1816)
Intendant de Bretagne de 1784 à 1788, d'abord favorable à la réunion des Etats généraux, puis partisan de dissoudre l'Assemblée nationale, Bertrand de Molleville fut ministre de la Marine d'octobre 1791 à mars 1792 et émigra en octobre de cette année. Ses mémoires constituent une source particulièremernt précise pour la vie politique de 1789 à 1792. (Fierro, 136)
Mémoires du baron de Besenval, avec une notice sur sa vie, des notes et des éclaircissemens historiques, par MM. Berville et Barrière.
P., Baudouin Frères, 1821, 2 vol. in-8°, xxx-432 et 395 pp, reliures demi-basane havane, dos lisse avec filets dorés, pièces de titre et d'auteur basane noire, tranches mouchetées (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, dos lég. frottés, bon état (Coll. des Mémoires relatifs à la Révolution française)
Fils d’un colonel des Gardes-Suisses et d’une cousine de la reine de France Marie Leczynska, le baron de Besenval est né en 1721. Il entre à dix ans au régiment des Gardes-Suisses. En 1758, au début de la guerre de Sept Ans, il est maréchal de camp et devient par la suite inspecteur-général des Suisses et Grisons, charge dont il se démettra à la disgrâce de Choiseul. La faveur de Besenval augmente à la Cour après la mort de Louis XV. Courtisan raffiné, brillant causeur, Besenval devient l’un des commensaux favoris de la reine Marie-Antoinette. En 1789, il est commandant militaire de l’Ile-de-France et de la garnison de Paris, et le 12 juillet, il décide de « retirer les troupes et de livrer Paris à lui-même ». Après un long emprisonnement, il est déféré devant le Châtelet pour crime de lèse-nation. Il est acquitté, mais sa santé est ébranlée et il meurt le 2 juin 1791.
Femmes sous la Révolution. La fin d'une société.
Plon, 1953, in-12, 256 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état
Les deux France (1799-1804).
Plon, 1949, in-8°, v-289 pp, 4 gravures hors texte (portraits de Georges Cadoudal, du général Pichegru, de Bonaparte en 1802, et une aquarelle de la réunion des conjurés à la ferme de la Poterie en 1804), broché, couv. illustrée d'un portrait de Bonaparte jeune lég. salie, envoi a.s.
"Dans ce nouveau livre, P. Bessand-Massenet montre coment, dans un pays tiraillé entre les partis, épuisé par les expériences idéologiques, Bonaparte réussit à mettre un terme à la guerre civile, à restaurer « l'unité de la famille française ». On devine les rapprochements passionnants que cette époque suggère sans cesse avec la nôtre ! L'auteur s'est abstenu de les souligner lui-même, mais les analogies abondent..." (C. Melchior-Bonnet) — "Le respect stendhalien que M. Bessand-Massenet porte aux « petits faits vrais » l'incite, lui aussi, à ne négliger aucun détail significatif, mais cette documentation si précieuse et rare nous est livrée sans le moindre pédantisme. Chez M. Bessand-Massenet, l'art efface le travail..." (A. Fraigneau) — Par Pierre Bessand-Massenet (1899-1985), fils de Léon Alloend-Bessand et de Juliette Massenet. En 1921, par un décret du Conseil d’Etat, il est autorisé à prendre le nom de Bessand-Massenet, car il descend, par sa mère, du compositeur Jules Massenet (1842-1912). Après des études de lettres, il entreprend, dès 1920, ses premières recherches historiques sur la période révolutionnaire aux Archives nationales ou départementales. De 1926 à 1939, il devient l’un des collaborateurs des éditions Grasset pour les livres d’histoire, puis administrateur des éditions Plon et créateur avec Maurice Bourdel (propriétaire de Plon) des éditions La Palatine, qu’il dirige jusqu’en 1972. Ancien élève de Théodore Gosselin, dit G. Lenôtre (1857-1935), et plus tard collaborateur du célèbre historien, il contribue à la parution chez Grasset, de 1932 à 1939, dans la collection La Petite Histoire, de recueils d’articles publiés par G. Lenôtre. Il est l’éditeur scientifique de Trois siècles d’histoire de France, chez Perrin en 1977. Pierre Bessand-Massenet est surtout connu par ses ouvrages consacrés à la Révolution française. Il s’est notamment spécialisé sur la période post-thermidorienne : Le chemin de César (prix Femina d’histoire pour le premier tome et prix Gobert de l’Académie française pour le second) ; Robespierre ; Le 18 brumaire ; Quand la France attendait Bonaparte ; etc.
Quand la France attendait Bonaparte, 1794-1800.
Perrin, 1978, in-8°, 389 pp, 49 gravures et portraits dans le texte et à pleine page, reliure skivertex éditeur, demi-jaquette illustrée, rhodoïd, bon état
Un tableau assez noir de la France (mais surtout de Paris) des années 1793 à 1800.
La Révolution culturelle de l'An II. Elites et peuples 1789-1799.
Aubier, 1982, pt in-8°, 304 pp, nombreuses gravures, tableaux chronologiques, broché, bon état (Coll. Floréal)
Quand Ris et Orangis s'appelaient Brutus, ou la Révolution au village, 1789-1799.
Ris-Orangis, Groupe de Recherche d'Histoire Locale, 2006, in-4°, 252 pp, préface de Michel Vovelle, nouvelle édition revue et corrigée, nombreuses gravures et fac-similés, chronologie, sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état
En 1789 Ris (Orangis), un petit village d'Ile de France, en apparence très calme, se met à l'heure de la Révolution. Les 500 habitants se divisent en deux clans, l'un favorable au seigneur Anisson Dupéron et au curé Galopin Delamazure, l'autre se range derrière les "Notables", commerçants et propriétaires. Durant quatre années les deux clans vont s'affronter puis s'allier pour combattre un ennemi commun, le seigneur et abattre le nouveau curé après une intervention mémorable des sans-culottes Rissois à la barre de la Convention. Plus de curé ! Plus d'église ! Ris, désormais, s'appelle Brutus. L'an II de la République une et indivisible verra la grande fête civique de Brutus, le procès et l'exécution d'Anisson Dupéron.
Gloires et souvenirs militaires, 1792-1871.
Hachette, 1894, in-4°, viii-272 pp, 24 planches hors texte en couleurs, en-têtes et culs-de-lampe gravés par MM. Rougeron et Vignerot, d'après les aquarelles de MM. Alfred Pavis, Le Blant, Delort et Maurice Orange, la couverture et les 4 frontispices ont été exécutés par les mêmes graveurs, d’après les compositions et les aquarelles de M. A. Giraldon, reliure demi-veau blond à coins, dos lisse orné d'un fleuron doré, pièce de titre bleu-nuit, , plats de percaline bleu-nuit ornés d'un décor doré et polychrome, titre doré dans un cartouche rouge, tête dorée, gardes peignées, charnières intérieures renforcées, couvertures papier illustrées en couleurs (reliure de l’éditeur), imprimé sur papier couché, bon état. Edition originale
Belle édition illustrée. “D’après les mémoires du Cannonier Bricard, du Maréchal Bugeaud, du Capitaine Coignet, d’Amédée Delorme, du Timonier Ducor, du Général Ducrot, de Maurice Dupin, du lieutenant général Duc de Fezenzac, du Sergent Fricasse, de l’Abbé Lanusse, du Général de Marbot, du Maréchal Marmont duc de Raguse, de Charles Mismer, du Colonel de Montagnac, de Napoléon Ier, du Maréchal de Saint-Arnaud, du Comte Philippe de Ségur, du Général de Sonis, du Colonel Vigo-Roussillon.”
Les femmes enceintes devant le Tribunal révolutionnaire. D'après des documents inédits.
Perrin, 1911, in-8°, 229 pp, 6 gravures hors texte (dont le frontispice), broché, pt manque angulaire au 1er plat, bon état
"Auteur d'ouvrages consciencieux, M. le Dr Max Billard a choisi comme sujet de son dernier volume : Les femmes enceintes devant le tribunal révolutionnaire. On sait que les femmes enceintes condamnées échappaient au moins temporairement à la guillotine, que beaucoup invoquèrent cette situation pour retarder le fatal dénouement et tâcher de s'y soustraire, que quelques-unes même n'hésitèrent pas à abdiquer tout sentiment pour essayer de la justifier. Nombre de faits de cette nature ont été déjà cités incidemment dans les ouvrages relatifs à la Révolution et, spécialement, au tribunal révolutionnaire. M. le Dr Billard les a repris, précisés ; il en a ajouté beaucoup d'autres, pour en former un ensemble qui ne manque pas d'intérêt, on doit le reconnaître, et qu'il a fort bien exposé. Mais l'histoire même ne doit-elle pas garder une certaine pudeur, et la meilleure façon dont elle pourrait honorer d'infortunées victimes, alors qu'on connaît assez d'infamies commises à cette sinistre époque, ne serait-elle pas de laisser dans un oubli respectueux leurs effroyables angoisses ou leurs défaillances dignes d'une profonde pitié ?" (Revue des études historiques, 1911)
L'Essonne à l'heure révolutionnaire.
Etréchy, Editions du Soleil natal, 1995, 2 vol. gr. in-8°, 190 et 178 pp, 42 pl. de gravures, cartes et fac-similés hors texte, qqs illustrations dans le texte, brochés, couv. illustrées, bon état
Tome I : 1789-1792. La Grande Peur. Les émeutes paysannes. Le meurtre du maire d’Etampes. – Tome II : 1792-1799. Les martyrs de Corbeil. Un curé « rouge ». La Terreur. Bara jeune tambour. La Bande d’Orgères. — D'Evry au Val-Saint-Germain, de Mennecy à Avrainville, de Ris à Angerville, de Mauchamps à Etampes, de Palaiseau à Dourdan, voici L'Essonne à l'heure révolutionnaire, à travers ces pages vivantes où le lecteur va de découverte en découverte. Deux volumes dessinent cette vaste fresque composée de faits précis qu'éclaire le regard porté par leurs contemporains, puis par les plus grands historiens de la Révolution. Après un premier tome allant des préludes de la Révolution, quand couvait l'orage, au 3 juin 1792 (fête nationale après la mort de Simonneau, le maire d'Etampes, sur le marché de sa ville), le deuxième tome nous conduit des massacres de Septembre 1792 au coup d'Etat de Brumaire (1799). Humbles paysans du Hurepoix et de Beauce, bouillants sans-culottes, figures de proue de l'Ancien Régime finissant et de la Révolution revivent en une galerie de portraits animée.
The Shadow of the Guillotine: Britain and the French Revolution.
London, British Museum Publications, 1989, in-4°, 232 pp, nombreuses gravures, notes, biblio, chronologie, glossaire, index, broché, couv. illustrée, bon état. Texte en anglais
La Révolution française a provoqué une profonde réaction en Grande-Bretagne. Ce catalogue est le premier à traiter des événements de la Révolution de 1789 à 1799 et de la réaction britannique du point de vue des images visuelles produites. Nombre de ces représentations sont totalement inconnues et sont d'une vivacité saisissante. Les réactions changeantes sont décrites dans les œuvres des principaux artistes, des livres enluminés de Blake aux gravures satiriques de Gillray, en passant par les médaillons de Wedgwood et les œuvres de cire sanglantes de Madame Tussaud. Malgré la gravité du sujet, de nombreuses œuvres sont pleines d'humour, car l'époque de la Révolution a également été la plus grande époque de la caricature britannique. — "La presse britannique, en particulier celle de Londres généralement copiée par les journaux du reste du royaume, réagit aux événements au jour le jour qui se déroulent en France en mettant volontiers l’accent sur la violence révolutionnaire. La presse est attentive au retournement de l’opinion britannique lié à l’entrée en guerre en février 1793, aux massacres de Septembre et à la prédominance de la guillotine dans l’imaginaire." (Rémy Duthille)
Biographical Anecdotes of the Founders of the French Republic, and of Other Eminent Characters, Who Have Distinguished Themselves in the Progress of the Revolution.
London, R. Phillips, 1797, in-12, x-432 pp, un grand tableau dépliant des proscriptions (Brissotins, Jacobins, Royalistes, de juin 1793 à septembre 1797) en frontispice, index, reliure demi-basane violine à coins, dos à faux-nerfs orné de caissons dorés. Bon exemplaire très proprement relié et sans rousseurs. Rare
Un des premiers dictionnaires biographiques de la Révolution française, avec des articles sur environ 130 révolutionnaires (ou contre-révolutionnaires) de Albitte à Wallot, en passant par Babeuf, Barras, Barnave, Napoléon Bonaparte, Brissot, Condorcet, Charlotte Corday, Dumouriez, Fabre d'Eglantine, Hoche, Lafayette, Louis XVI, Louis XVIII, Robespierre, Madame Roland, Voltaire, etc, etc. Texte en anglais.
16 Pluviôse, an II. Les colonies de la Révolution.
Denoël, 1989, in-8°, 204 pp, 28 gravures sur 16 pl. hors texte, une carte, biblio, index, broché, couv. illustrée, dos lég. frotté, bon état (Coll. L'Aventure coloniale de la France), envoi a.s. des deux auteurs
"Les hommes naissent égaux" : si la Déclaration des droits de l'homme le proclame dès août 1789, c'est seulement en 1794, le 16 pluviôse an II, que la Convention décide d'abolir l'esclavage – qui sera rétabli par Bonaparte et maintenu jusqu'en 1848. Au long débat qui oppose à Paris, devant les trois Assemblées, les "Amis des Noirs" à Barnave, porte-parole des planteurs du club Massiac, fait écho outre-mer le fracas des affrontements qui ponctuent chaque avancée révolutionnaire. Soubresauts vite apaisés dans les possessions de l'océan indien. Mais troubles répétés aux Antilles et surtout embrasement de Saint-Domingue, avec le bref triomphe du "Spartacus noir", l'ex-esclave devenu général de la République, Toussaint Louverture. Cet ouvrage qui veut être le tableau des colonies françaises au moment de l'application du décret du 16 pluviôse a pour principal intérêt de présenter à la fin de chaque chapitre des textes justificatifs dont certains ouvrent des perspectives nouvelles à la recherche : – L'attitude des esclaves vivant en France, entre la Déclaration des Droits et le décret de Pluviôse ; la réaction des autorités devant les réclamations, quand il y en eut. – Le décret du 16 juillet 1802, retirant la citoyenneté française à tous les Noirs et hommes de couleur. Ce décret montre évidemment que le rétablissement de l'esclavage eut des ressorts autres qu'économiques.
Causeries historiques. Les historiens de la Révolution et de l'Empire.
P., Bloud & Barral, s.d. (1897), in-8°, 416 pp, reliure demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. conservées, bel exemplaire
M. l'abbé Augustin Sicard ; Le patriote Palloy ; Paris révolutionnaire ; Le vrai chevalier de Maison-Rouge ; Le baron de Batz ; Georges Cadoudal et la chouannerie ; Le 18 Fructidor ; Quiberon ; Le capitaine La Tour d'Auvergne ; L'oeuvre scolaire de la Révolution ; Une conspiration sous le Consulat ; Emigrés et Chouans ; Les complots militaires sous le Consulat et l'Empire ; Eugène de Beauharnais ; etc.
Légendes révolutionnaires.
Tours, Alfred Mame, 1895, gr. in-8°, 351 pp, un frontispice gravé (portrait de Marie-Antoinette) et 2 pl. hors texte, 8 gravures dans le texte, reliure demi-percaline verte à coins, dos lisse, pièce de titre basane havane, coiffes et coins émoussés, bon état
Le pacte de famine ; La Bastille sous Louis XVI ; La vérité sur les Girondins ; Le brigadier Muscar ; La légende de Leperdit (maire de Rennes en 1794-1795) ; L'enseignement avant 1789 et pendant la Révolution ; La Congrégation ; Les bourgeois d'autrefois. — "... Ce qu'on ne saurait trop admirer, c'est la prodigieuse érudition de l'auteur et la sûreté de sa méthode. M. Biré a lu tous les journaux, toutes les brochures, il a rapproché les textes, collationné les noms, comparé les dates. Et ce n'est point par orgueil, mais par un juste sentiment de la valeur et de la conscience de son oeuvre, que M. Biré nous dit lui-même : « Pas un fait n'est avancé sans une preuve, sans un document à l'appui. » Il est royaliste, et il ne s'en cache pas. Mais il est si consciencieux, il est si passionné pour l'exactitude, qu'il y a plaisir à discuter avec un adversaire aussi bien armé, comme l'a dit excellemment M. Aulard. M. Biré est un terrible démolisseur de légendes. Avec une impitoyable férocité, il a détruit un certain nombre de pieuses illusions acceptées sur la foi d'historiens tels que Ch. Nodier ou Lamartine. Il a fallu se rendre aux arguments sans réplique de l'impeccable justicier..." (Henri Cheguillaume, La Révolution française : revue historique, 1899)
Fêtes révolutionnaires à Paris.
PUF, 1979, gr. in-8°, 223 pp, préface de Jean Tulard, 71 gravures sur 48 planches hors texte, sources et biblio, reliure pleine toile blanche de l'éditeur, avec une vignette couleurs en médaillon au 1er plat, titres noirs au 1er plat et au dos, rhodïd, bon état
Des Américains chez les Charentais en 1796. John Trumbull, Joshua Barney, Nathaniel Sargent.
Chez l'Auteur, en dépôt à la Librairie historique Clavreuil, 1976, gr. in-12, 95 pp, une carte ancienne du pays d'Aunis, broché, bon état. Peu courant
Un artiste marchand de cognac : John Trumbull. Joshua Barney, marin américain au service de la France. Les vicissitudes de la “Rosanna”.
Deux Yankees et trois demeures parisiennes. Château des Ternes, Hôtel de Créqui, Hôtel de la Ferté-Senneterre.
Chez l'Auteur, en dépôt à la Librairie historique Clavreuil, 1980, in-8°, 94 pp, 12 gravures et fac-similés hors texte, texte français suivi de la traduction anglaise par Harold King, broché, bon état. Peu courant
Les Américains à Paris sous le règne de Louis XVI et la Révolution. Notices biographiques.
Chez l'Auteur, 1978, pt in-8°, 228 pp, une illustration sur double page (« Vue de Paris, prise de la maison ci-devant de Franklin », dessin à la plume de John Trumbull, daté de 1786), index, broché, couv. à rabats, bon état. Peu courant
"Yvon Bizardel a eu l'excellente idée de publier un annuaire des Américains vivant à Paris à la fin de l'Ancien Régime et au début de la Révolution. II en a exclu des noms trop connus, tels Jefferson ou Franklin. On y trouve des indications biographiques précieuses pour des hommes d'affaires, marins, officiers... qui eurent Paris pour domicile, sans aucune prescience des épisodes révolutionnaires." (Claude Fohlen, Revue Historique, 1980)
Histoire de la Révolution française. Edition populaire conforme à l'édition originale. Tome premier.
P., Jondé, s.d., (1865), pt in-4°, xii-560 pp, préface de George Sand, 123 portraits et gravures sur bois, reliure demi-basane verte, dos lisse avec titres et triples filets guillochés dorés (rel. de l'époque sans mention de tomaison), rousseurs, bon état
Tome I seul. Première édition en volume du texte de George Sand (paru dans L'Avenir national du 29 juin 1865), repris ici en préface. — "Le livre qu'on vient de lire a été, pendant dix-huit ans, l'occupation, le charme et le tourment de ma vie. (...) J'ai été élevé par des parents royalistes. L'horreur de la Révolution est le premier sentiment qui m'ait agité. (...) Mon grand-père fut guillotiné pendant la Révolution, et mon père eût été guillotiné comme lui, s'il n'eût réussi à s'évader de prison la veille du jour où il devait passer en jugement. Ce n'est donc pas sans quelque peine que je suis parvenu à me faire une âme capable de rendre hommage aux grandes choses de la Révolution et à ses grands hommes. Maudire les crimes qui l'ont souillée n'exigeait certes de moi aucun effort. Je plains quiconque, en lisant ce livre, n'y reconnaîtrait pas l'accent d'une voix sincère et les palpitations d'un coeur affamé de justice."
La Contre-Révolution. Partisans, vendéens, chouans, émigrés (1794-1800). Edition préparée et présentée par Armel de Wismes.
Le Meilleur Livre d'Histoire, 1961, gr. in-12, 286 pp, nombreuses gravures, reliure toile éditeur, numéroté
La dernière lettre. Prisons et condamnés de la Révolution, 1793-1794.
Laffont, 1984, gr. in-8°, 285 pp, préface de Michel Vovelle, 8 pl. de gravures hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné place de la Révolution : la Terreur s’installe en France, féroce, implacable avec la loi des suspects du 17 septembre. Pendant plusieurs mois, Paris va vivre au rythme sinistre des charrettes qui se succèdent place de la Révolution ou place du Trône Renversé. Ceux qui sont ainsi conduits à l’échafaud n’ont souvent été jugés que quelques heures plus tôt par le Tribunal révolutionnaire. La dernière lettre est celle qu’ils trouvaient la force d’écrire à leurs proches dans ces derniers instants, mais qui était automatiquement interceptée par la bureaucratie révolutionnaire et n’atteignait jamais son destinataire. Éparpillées dans diverses séries des Archives nationales, ces lettres constituent un document exceptionnel aussi bien sur la vie quotidienne dans les prisons de la Terreur que sur la sensibilité collective de tous ces hommes et de toutes ces femmes face à la mort. À travers leurs lignes percent tour à tour résignation, courage, rancoeur, désespoir, peur : nous avons là une véritable palette des sentiments. L’émotion est derrière chaque phrase, chaque mot.
Un pasteur du temps des Lumières : Benjamin-Sigismond Frossard (1754-1830).
Honoré Champion, 2000 gr. in-8°, 427 pp, préface de Daniel Robert, annexes, biblio, index, reliure cartonnée de l'éditeur, bon état (Coll. Vie des Huguenots)
Benjamin-Sigismond Frossard (1754-1830), par sa formation à la prestigieuse académie de Genève, par ses goûts, ses tendances philosophiques et ses engagements politiques, est véritablement un « homme des Lumières ». Sa carrière comporte plusieurs points forts. À Lyon, où il est pasteur depuis 1777, il se fait de nombreuses relations : Brissot, les Roland – mais il est aussi membre de la prestigieuse Société royale d'Agriculture. L'université d'Oxford lui décerne le Doctorat honoris causa. Il publie en 1789 “La Cause des esclaves nègres”, qui reste, en langue française, l'ouvrage le plus important et le plus complet contre la traite et l'esclavage. À Lyon, il joue, la Révolution venue, un rôle non négligeable dans l'administration de la ville, puis du département, en particulier pour réorganiser l'instruction publique. En 1802, à Paris, il est un des rédacteurs du mémoire dont l'administration impériale fera la base de la loi de 1802 organisant les cultes réformés. En 1809, il est chargé de créer, de toutes pièces, la Faculté protestante de théologie à Montauban décidée par l'Empereur et, nommé doyen, il s'acquitte de cette mission en dépit de nombreuses difficultés. Le protestantisme français lui doit beaucoup. Outre La Cause des esclaves, il a laissé de nombreux écrits et des traductions (Hugh Blair, Wilberforce) ainsi que ses cours à Montauban (celui de morale évangélique reflète ses tendances philosophiques), dont il est rendu compte. Robert Blanc, qui nous donne cette première biographie de B.-S. Frossard, dont il est le descendant direct, a pu notamment disposer d'un fonds important d'archives familiales. Préface du professeur Daniel Robert, professeur émérite à l'École des Sciences sociales.
Les Mystères de Paris en l'an 1789. Les grandes et petites affaires qui ont marqué l'année, extraites des archives inédites des commissaires de police.
P., Sylvie Messinger, 1989, gr. in-8°, 237 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
Écouter la voix de la Révolution, entrer en conversation avec nos pères, voilà ce que nous permet ce livre qui ne ressemble à aucun autre. Les archives des commissaires-enquêteurs au Châtelet de Paris ont été systématiquement exploitées par Michel Bloit et Pascal Payen-Appenzeller. Ils se sont intéressés à 1789, l’année du passage, et ont étudié les affaires publiques ou privées, importantes ou sans grande portée apparente, qui montrent comment le vent de l’histoire souffle dans les rues, les maisons, et sur la vie des communautés et des individus. À côté des révélations concernant les émeutes du faubourg Saint-Antoine, vous découvrirez les suites, macabres ou insolites, de la journée du 14 juillet, vous y verrez la démocratie à l’œuvre, à Paris et en banlieue. Une galerie de caractères, de la saveur dans le langage et dans les gestes, un livre goûteux qui montre la Révolution à la fois dans ses aspects les plus concrets et les plus symboliques à travers une série d’enquêtes en forme de nouvelles, Les Mystères de Paris en l’an 1789 vous invitent au spectacle de l’histoire. — Pascal Payen-Appenzeller a été le collaborateur de Jacques Hillairet pour le Dictionnaire historique des rues de Paris.
Récits d'une tante. Mémoires de la comtesse de Boigne née d'Osmond (1781-1866), publiés d'après le manuscrit original par Charles Nicoullaud. Tomes I, II et III.
Plon, 1907, 3 vol. in-8°, xxxv-505, 434 et 448 pp, 2 portraits de la comtesse de Boigne en frontispices, pièces justificatives, reliures demi-percaline verte, dos lisses, pièces de titre basane havane, fleuron et double filet doré en queue (rel. de l'époque), dos lég. frottés, bon état (Tulard, 173 ; Bertier, 131)
Tomes 1, 2 et 3 seuls (sur 4) : Tome 1 : 1781-1814 ; Tome 2 : 1815-1819 ; Tome 3 : 1820-1830. Fragments. — Manque le dernier tome qui concerne la période 1831-1866. — «Seul le tome 1 intéresse l’Empire. Il est particulièrement riche en anecdotes sur l’opposition royaliste. » (Tulard, 173) — «Commencés en 1835 et tenus ensuite au jour le jour, ces mémoires intéressent la Restauration pour les vol. 2 et 3. Trait d’union entre la société impériale et les milieux liés à l’émigration, la comtesse de Boigne a joué un rôle non négligeable en 1814. Elle a ensuite suivi son père, ambassadeur, à Turin et à Londres, avant de se fixer définitivement en France. Après la Révolution de Juillet, elle a mis toute son influence au service du nouveau régime. Du fait de sa liaison intime avec Pasquier, elle a pu connaître bien des choses.» (Bertier, 131).
Récits d'une tante. Mémoires de la comtesse de Boigne née d'Osmond, publiés intégralement d'après le manuscrit original par Charles Nicoullaud.
Plon, 1908, 4 vol. in-8°, xxxv-505, 434, 448 et 547 pp, 3 portraits en frontispice, un fac-similé reco-verso, pièces justificatives, index, reliures demi-basane noire, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres, tomaisons et fleurons dorés (rel. de l'époque), dos lég. abîmés, mque la partie sup. du dos du tome 1, sinon bon état
Complet. Tome 1 : 1781-1814 ; Tome 2 : 1815-1819 ; Tome 3 : 1820-1830 ; Tome 4 : 1831-1866. Fragments. «Seul le tome I intéresse l’Empire. Il est particulièrement riche en anecdotes sur l’opposition royaliste (portraits de Mme Récamier, de Mme de Chevreuse, d'Alexis de Noailles, de Chateaubriand). Quelques détails peu connus sur le mécontentement suscité par les gardes d'honneur et la conscription. Mais on ne perdra pas de vue qu'il s'agit de l'œuvre d'un adversaire de l'Empire.» (Tulard, 173). Texte également capital pour l'Emigration (Fierro, 169), et, d'une façon générale, pour la Restauration : «Commencés en 1835 et tenus ensuite au jour le jour, ces mémoires intéressent la Restauration pour les vol. 2 et 3. Trait d’union entre la société impériale et les milieux liés à l’émigration, la comtesse de Boigne a joué un rôle non négligeable en 1814. Elle a ensuite suivi son père, ambassadeur, à Turin et à Londres, avant de se fixer définitivement en France. Après la Révolution de Juillet, elle a mis toute son influence au service du nouveau régime. Du fait de sa liaison intime avec Pasquier, elle a pu connaître bien des choses.» (Bertier, 131).
Le dernier avocat général au Parlement de Bretagne, Hippolyte Loz de Beaucours, 1746-1830.
Peyronnet, 1955, in-8°, 302 pp, 5 pl. de portraits et 2 tableaux généalogiques dépliants hors texte, index, broché, bon état
"Le général de Boisboissel a fort bien fait de mettre en lumière la figure de son aïeul. Loz de Beaucours appartenait à une famille d'ancienne noblesse, possédant la seigneurie de ce nom en Bothoa, dans la partie « continentale » de l'évèché de Cornouaille, relevant du comté de Quintin et dont le manoir était une modeste habitation comptant seulement deux pièces, vastes sans doute, par étage. Entré au Parlement avec l'achat d'une charge de conseiller, en 1775, à vingt-neuf ans, il devint, quatre ans après, avocat général, à la place de Duparc-Porée, et le demeura jusqu'à la fin de l'institution. Les archives copieuses qu'il a laissées (il aimait écrire), nous éclairent sur ses opinions. C'était un magistrat libéral, membre de la Chambre de Lecture Rennaise, partisan de l'égalité devant l'impôt et de concessions au Tiers dans la distribution des places. Paisible par nature, modéré par raison, il ne fut pas écouté et émigra. Le Comte d'Artois le dissuada de s'engager dans la conjuration de la Rouerie. Rentré dès 1801, il paya sa hâte de six mois de prison à Sainte-Pélagie, mais ayant donné à l'Empereur ses deux fils, dont l'un servit à l'armée, et l'autre dans la diplomatie, il fut nommé Conseiller à la Cour d'Appel de Rennes en 1811 et remplit ces fonctions, sauf l'intervalle des Cent-Jours, jusqu'à sa retraite en 1823 (il avait soixante dix-sept ans). Il est mort à Rennes peu de jours avant la chute de la monarchie légitime à laquelle l'attachaient ses préférences. Dans les abondants papiers qu'il a occasionnés ou griffonnés, l'auteur a trouvé les éléments d'une étude qui fait apparaître avec les traits du personnage, l'atmosphère qui l'enveloppait. Les vicissitudes subies par ses domaines tant de la part des chouans que des administrateurs révolutionnaires n'en forment pas le moins curieux chapitre..." (B.-A. Pocquet du Haut-Jussé, Annales de Bretagne, 1956)
Les lettres françaises dans les revues allemandes du XVIIIe siècle – Die französische Literatur in den deutschen Zeitschriften des 18. Jahrhunderts.
Peter Lang SA, 1997, in-8°, 388 pp, notes, index des noms, index des périodiques, broché, bon état. 21 études érudites (14 en français et 7 en allemand)
On trouvera dans ce volume les communications présentées du 23 au 25 mars 1995 à Reims durant le Colloque International organisé par le Centre d'étude des périodiques de langue allemande de Metz. L'objet de la rencontre était d'analyser l'image que les périodiques allemands du XVIIIe siècle ont proposée des lettres françaises. Les revues – dont le développement à l'époque des Lumières est remarquable – ont abordé, à partir d'innombrables comptes rendus et commentaires, dans le cadre général d'un discours de légitimation, toutes les grandes questions que posaient pour la jeune littérature allemande le poids et la fonction de la culture française en Europe. On trouvera donc toutes les attitudes possibles dans les diverses études de cas ici proposées : de l'acceptation des transferts jusqu'à une stratégie de refus et de démarcation. En fait, l'évolution du discours des revues sur la littérature française suit fidèlement celle de la littérature allemande elle-même de la Frühaufklärung au Romantisme et en traduit la situation et les besoins. Par ailleurs, à travers les opinions sur les auteurs français s'expriment bien souvent des jugements sur la nation voisine et sa culture, qui ont leur place dans l'histoire générale des relations franco-allemandes.