L'Atlantide. Mythologie et cultes.
Monaco, Editions du Rocher, 1993, gr. in-8°, xxiv-281 pp, traduit de l'allemand par le docteur F. Gidon, préface de Jean Servier, 13 cartes, 26 figures dans le texte, broché, couv. illustrée, pt trace d'humidité en tête, sinon bon état (Gattefossé, Bibliographie de l'Atlantide n° 426 pour les éditions allemandes)
Anthropologue et explorateur, Leo Frobenius (1873-1938), auteur d'une somme monumentale sur l'Atlantide, est un des fondateurs de l'ethno-archéologie. Il tente ici d'établir un lien direct entre la civilisation du Bénin (Yoruba du Nigéria) et la Méditerranée orientale en soutenant l'hypothèse d'un transfert de la civilisation mère par des voies maritimes atlantiques vers l'Afrique jusqu'alors considérée sauvage. — "L’Atlantide a passionné les hommes depuis l’Antiquité. Mais jamais cette question n’a éveillé d’aussi remarquables échos que depuis l’an 1910, lorsque je repris son nom pour le jeter cette fois dans le domaine des controverses de l’ethnographie. Je formulai alors l’hypothèse que cette fable n’était pas seulement une fable. J’affirmai qu’il devait être possible de concevoir et d’assembler tout cela comme étant le souvenir d’une culture antérieure à celle de la Grèce. (...) J’affirmai alors que cette Atlantide était dans les souvenirs des peuples la dernière survivance d’une civilisation apparue dans un domaine situé sur la côte occidentale de l’Afrique. Mais lorsque l’hellénisme se développa dans la Méditerranée orientale, il sépara les uns des autres des peuples et des races qui pendant bien longtemps avaient pratiqué le commerce dans tout l’ensemble du bassin de la Méditerranée. (...) Et ces temps d’avant les Grecs étaient l’époque de Poséidon, le dieu des mers, dont les descendants, précisément, avaient construit la forteresse d’Atlantis." — Table : L'Atlantide – La mythologie et les hommes – Le peuple Yorouba – La société – La religion – Ifé, la ville sainte. Les dieux éminents – Le cortège des dieux – Edschou et la représentation du monde.
Kojo Tovalou Houénou, précurseur, 1887-1936. Pannégrisme et modernité.
P., Maisonneuve & Larose, 2004, gr. in-8°, 240 pp, 8 pl. de photos hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
"Dans le domaine de l'histoire de la pensée politique africaine, historiens et politologues avaient coutume de porter l'accent sur l'action et les textes produits par des leaders de langue anglaise. Or voici que des documents d'archives publiques comme privées et des témoignages oraux ont permis de sortir de l'oubli une grande figure de l'histoire du XXe siècle : Kojo Tovalou Houénou, né dans l'actuel Bénin en 1887 et mort à Dakar en 1936. Après avoir participé à la Première Guerre mondiale comme médecin-militaire, il se lance dans la vie publique en publiant un essai qui tente de démontrer l'égalité originelle des langues et des cultures. Il partira plus tard aux Etats-Unis afin de former avec les ténors du mouvement noir un front unique de revendication des droits civiques auprès de la Société des Nations. Au Sénégal, il participe à diverses campagnes électorales et apporte la dimension pannègre. Demeurent son expérience et ses idées. Leur valeur toujours actuelle peut se résumer en l'aspiration des Africains -solidaires tout d'abord d'eux-mêmes à une présence dynamique au monde moderne. Cette idée marqua plusieurs générations de ses contemporains qui l'ont connu et approuvé. Certains se retrouveront dans la vie publique après-guerre. Dans une Afrique à la recherche d'elle-même, le message tovalien serait à méditer."