1694 résultats

ABAUTRET (René).

Dieppe, le sacrifice des Canadiens. 19 août 1942.

Laffont, 1969, gr. in-8°, 250 pp, 12 pl. de photos hors texte, 6 cartes, annexes, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Ce jour-là)

808 morts, 558 blessés, 1536 prisonniers... Tel est le bilan de la journée de Dieppe. Première répétition des débarquements futurs ? Entreprise insensée et gratuite ? Ce livre répond et ressuscite la lutte de ces Canadiens héroïques qui se firent tuer sur le sol de France. — Pourquoi, ce jour de l’été 1942, Churchill et le Haut Commandement anglais décidèrent-ils de tenter ce débarquement de Dieppe qui fit couler beaucoup de sang et qui a fait couler, depuis, beaucoup d’encre ? Première répétition des débarquements futurs ? Démonstration pour satisfaire l’allié russe ?... C’est en reconstituant dans ses moindres détails l’opération du 19 août 1942 que René Abautret répond à ces questions, et à d’autres, de caractère tactique et technique. Nous assistons au déclenchement de l’engagement naval, nous remontons la vallée de la Saane derrière le pull-over à col roulé de Lord Lovat, nous suivons les Fusiliers Mont-Royal, nous pénétrons dans la ville en compagnie de Hickson, Hill, Dumais, Stapleton, et nous subissons le déchaînement de la riposte allemande, avant le tragique rembarquement. Ce livre redonne sa véritable place à ce premier acte du Jour J.

ABOULKER (Marcel).

Alger et ses complots.

P., Les Documents Nuit et Jour, 1945, in-12, 277 pp, broché, couv. très lég. abîmée, bon état. Rare

Souvenirs de l'auteur, réalisateur de films alors officier, entre son départ de Paris pour Alger en juin 1940 et l'arrivée du général de Gaulle dans cette ville en mai 1943. Marcel Aboulker (1905-1952) entre à Polytechnique en 1924. Écrivain et homme de radio, il se lance dans le cinéma dans les années 1930 sous le nom de Marcel Paul ; il est notamment assistant réalisateur sur Prisons de femmes de Roger Richebé, et passe à la réalisation en 1939. Revenu à Alger après 1940, il joue un rôle actif lors du débarquement américain de novembre 1942, évènement qu'il relate dans ce livre, paru en 1945.

ABSHAGEN (Karl Heinz).

Le Dossier Canaris.

Editions Chavane, 1949, in-12, 283 pp, traduit de l'allemand, broché, jaquette illustrée, bon état

"Collaborateur du général von Lahousen à la Section « Sabotage » de l'Abwehr (Services Spéciaux de l'Armée), Abshagen esquisse une biographie de l'amiral Canaris dont tout caractère apologétique n'est pas exclu. Il présente Canaris comme un technicien consciencieux, preoccupé de l'avenir de son pays, hostile à la violence, adversaire résolu de ses rivaux nazis et nourrissant une certaine admiration pour l'Angleterre. A l'arrière plan apparaissent les manifestations de la lutte entre le parti et l'armée et, plus precisément, le conflit entre leurs services secrets : si les relations entre le Sicherheitsdienst (S. D.) et l'Abwehr avaient été réglées par un protocole en dix points qui laissait en principe à l'Abwehr la recherche des renseignements militaires à l'étranger, le travail sur les arrières de l'ennemi (sabotage) et le contre-espionnage, les conflits étaient fréquents entre les deux services : querelles de compétence, empiétements réciproques, désir du S. D. d'étendre au maximum sa sphère d'activité. Hostile au national-socialisme, Canaris a dirigé cependant l'Abwehr de 1935 à février 1944. L'affirmation selon laquelle l'Amiral possédait des preuves de l'ascendance non-aryenne de Heydrich ne suffit pas à expliquer le maintien de Canaris à son poste ; on peut par contre admettre que les chefs de l'armée ressentaient le besoin de pouvoir se renseigner sans intermédiaire, grâce au réseau de l'Amiral, sur les manoeuvres du parti et des S.S. Les chefs de l'armée ont donc couvert Canaris. Celui-ci n'a d'autre part tenté à aucun moment d'abandonner son poste. Abshagen explique cette attitude par le désir de Canaris de ne pas laisser à une créature de Hitler l'outil que constituait l'Abwehr, mais aussi par le souci de protéger l'activité de son collaborateur Oster dont le groupe n'a cessé de préparer activement le renversement du national-socialisme. (...) La désertion d'un membre de l'Abwehr en Turquie devait provoquer la mise à l'écart de Canaris et la liquidation de l'Abwehr en février 1944. Trois jours après l'attentat contre le Führer, Canaris était arrêté ; le 9 avril 1945, il etait executé." (A. Fournier, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 1952)

ACCART (Capitaine).

On s'est battu dans le ciel.

Arthaud, 1945, in-12, 152 pp, présentation de l'auteur par Roland Dorgelès, 12 pl. de photos et une carte dépliante hors texte, broché, jaquette illustrée, bon état

Réflexions à chaud et critiques sur l’aviation française de la campagne de France par un pilote de chasse, grièvement blessé en mai 1940 à bord d’un Curtiss H-75. Le général Jean Accart (1912-1992) est un As de la Seconde Guerre mondiale, crédité de 12 victoires confirmées et de 4 probables.

ACCART (J.-M.).

Evadés de France. Prisons d'Espagne.

Arthaud, 1945, in-12, 156 pp, broché, bien complet de sa rare jaquette illustrée, bon état

Abattu en combat aérien le 1er juin 1940, J. Accart totalisait alors 15 victoires. Tandis que son escadrille se repliait au Maroc, le capitaine Accart, guéri de ses blessures, était nommé instructeur à Salon où était regroupé l'Ecole de l'Air. Après le 11 novembre 1942, il passa en Espagne, y fut interné – c'est l'objet de ce livre. Libéré, il gagna l'Afrique du Nord où il reçut le commandement du Groupe de Chasse "Berry" qui, basé en Angleterre se couvrit de gloire au cours de la campagne 1944-1945.

ACCOCE (Pierre).

Les Français à Londres, 1940-1941.

Balland, 1989 gr. in-8°, 341 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

"Les livres sur la France Libre sont suffisamment rares pour que nous ne manquions pas de signaler celui-ci qui intéresse la première année de son existence, celle d'une gestation particulièrement délicate. L'auteur nous apporte une brassée d'informations sur la lente croissance des effectifs des “Free French”, sur l'accueil plus que réservé qu'ils ont reçu de leurs compatriotes installés de longue date sur le sol anglais et sur l'attitude rien moins que courageuse de « gendelettres » français qui fuient – on ne sait jamais – le Royaume-Uni menacé d'invasion. P. Accoce a bien restitué l'atmosphère de tiraillements entre Churchill et de Gaulle, et le climat de coups fourrés entre celui-ci et le « patron » de la Marine à Croix de Lorraine, l'amiral Muselier, rival dérisoire (la suite algérienne le prouvera). L'ensemble mérite d'être lu..." (Claude Lévy, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 1990)

ACCOCE (Pierre) et Pierre QUET.

La Guerre a été gagnée en Suisse. L'affaire Roessler.

Perrin, 1966, in-8°, 318 pp, 16 pl. de photos hors texte, biblio, cart. éditeur, jaquette, bon état

Cette histoire d'espionnage ne ressemble à aucune autre. Par ses dimensions, la pression qu'elle exerça durant quatre ans sur la fortune des armes, elle a bouleversé le déroulement de la Seconde Guerre mondiale. De l'Histoire, tout court ! Allen Dulles, l'ex-patron de la Central Intelligence Agency, pouvait encore écrire en 1964 : «...Les Soviétiques exploitèrent une source fantastique, située en Suisse. Un nommé Rudolf Roessler. Il avait pour nom de code « Lucy ». Par des moyens qui n'ont pas encore été éclaircis aujourd'hui, Roessler obtenait des renseignements du haut commandement allemand, à Berlin. A cadence ininterrompue. Souvent moins de vingt-quatre heures après qu'eussent été arrêtées les décisions quotidiennes au sujet du front de l'Est... ». A cette époque pourtant, Allen Dulles connaissait Roessler. Puisqu'il dirigeait les services secrets U.S. à Berne et Zürich. Mais les Suisses protégeaient jalousement « Lucy ». Car cet émigré allemand travaillait aussi pour eux ! Voici donc, maintenant, l'affaire Roessler. Tous ses secrets, ses motivations. Un document explosif. Qui prouve combien les craintes de Hitler étaient fondées. Des Allemands le trahissaient. Des officiers de l'Oberkommando Wehrmacht. Dix hommes. Qui fuyaient tous les complots visant à renverser le Führer, pour mieux protéger leur minuscule centrale. Les dix compagnons de Rudolf Roessler, « leur conscience intellectuelle » comme ils le disaient. Ils traversèrent toutes les purges, discrets, effacés, efficaces. Ils ne vivaient pas à des kilomètres de Hitler mais dans ses pas, dans son ombre. Pour mieux abattre la Révolution brune, détruire à jamais ce règne qui devait durer mille ans...

ADAM (Georges), sous le pseudonyme de HAINAUT.

A l'appel de la Liberté.

Editions de Minuit, 1945, in-12, 92 pp, broché, couv. blanche à rabats imprimée en noir, bon état. Deuxième édition et première édition publique de ce texte paru dans la clandestinité en juillet 1944. Exemplaire numéroté sur Vélin. (Vignes, 25)

Un récit dont le héros, soldat français, est pris dans la tourmente de l'offensive allemande de mai 1940, est fait prisonnier et réussit à s'évader. Georges Adam, né à Carrières en Belgique, en juin 1908 et décédé à Paris en 1963, est un journaliste, romancier, poète, essayiste et traducteur. Il fut résistant pendant la seconde guerre mondiale.

[Affiche].

La France vous parle. Manifeste pour la nation française.

Quelque part en France, Combat, février 1943, in-folio (48 x 64,5), affiche pliée, cachet de la mairie de Perregaux (Algérie) en coin, état correct

Très rare affiche du mouvement de résistance "Combat" en deux couleurs, rouge et bleu. — « L'heure de la délivrance approche. Le gouvernement de Vichy suivra Hitler dans sa déroute. Il s'effondrera dans la boue et dans le sang... »

AGNELLI (Susanna).

Nous portions des costumes marins.

Fayard, 1975, in-8°, 252 pp, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Souvenirs d'enfance et d'adolescence (jusqu'à son mariage en 1945) par la petite-fille du fondateur de Fiat. Dans la seconde partie de l'ouvrage l'auteur évoque avec une vérité criante la réalité quotidienne de la vie pendant la guerre et l'extraordinaire confusion qui régnait en Italie lors du débarquement allié.

AIMOT (J.-M.).

Nos mitrailleuses n'ont pas tiré. Journal d'une section de D.A.T. de la région parisienne. Février-juin 1940.

Fasquelle, 1941, in-12, 210 pp, broché, dos recollé, état correct

Sous forme d'un journal rédigé au jour le jour, l'auteur (membre du PPF de Doriot qui deviendra par la suite un collaborationniste notoire) tente de faire revivre l'incompréhension des combattants français devant l'inaction qui, de février à mai 1940, semble frapper l'armée française. La Blitzkrieg, c'est-à-dire la guerre de mouvement, a pour effet de localiser les assauts, laissant désœuvrés et inutiles les combattants tant soit peu éloignés du front... — "Paris, 17 décembre. Un prix littéraire d'une valeur de 1.500 francs, le prix « des Deux Magots », créé et décerné par des journalistes, a été attribué aujourd'hui à M. Jean-Marie Aimot, pour son livre « Nos mitrailleuses n'ont pas tiré ». C'est le premier ouvrage sur la guerre de 1939, qui reçoit un prix littéraire." (Le Figaro, 1941)

ALAIME (Raymond).

Correspondance d'un artilleur mathématicien prisonnier au camp de Plauen (Saxe), 1940-1943.

Ives Rauzier, 2017 in-8°, 248 pp, un portrait en frontispice, 12 photos et 38 fac similés dans le texte, broché, couv. illustrée, bon état

Lorsque la guerre éclate, Raymond Alaime, professeur de mathématiques, doit rejoindre son régiment d’artillerie. Il entame une correspondance régulière avec son épouse. En mai 40, après quelques combats dans les Ardennes, Raymond doit abandonner sa pièce d’artillerie. Le 15 mai, il est fait prisonnier. De longues marches puis un train, le conduisent au camp de Plauen. Une autre vie commence rythmée par le courrier, l'incertitude sur son sort et un climat très rigoureux. Cette correspondance est un témoignage riche sur la vie quotidienne d’un prisonnier militaire qui occupa un poste original au sein du camp de travail.

ALARY (Eric), Bénédicte Vergez-Chaignon, Gilles Gauvin.

Les Français au quotidien, 1939-1949.

GLM/Perrin, 2006, fort gr. in-8°, 850 pp, 32 pl. de photos hors texte, 3 cartes et 23 tableaux, notes, sources et biblio, index, cart. souple illustré de l'éditeur, bon état

Ce livre raconte la vie de millions d'anonymes choqués par la défaite, l'Occupation, puis marqués par les libérations et la longue attente des lendemains meilleurs. Il constitue aussi la première histoire systématique de tous les Français, ceux de la métropole et ceux de l'empire colonial – les premiers, obnubilés par le redressement et la modernisation ; les seconds, tiraillés entre misère au quotidien et rêves de liberté. Il fallait entrer dans les fermes, les cuisines, les paroisses, scruter les rues pour entrevoir de nouvelles formes de sociabilité ; il fallait comprendre comment les Français vivaient avec les occupants, puis avec les libérateurs, comment ils s'aimaient, se rencontraient, se cachaient, faisaient la fête, trafiquaient ; bref, comment ils affrontaient la vie et la mort en cette décennie qui marquait la fin d'une époque.

ALBRECHT (Mireille).

La grande figure féminine de la Résistance : Berty.

Laffont, 1986 gr. in-8°, 349 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, bon état

Racontée par sa fille Mireille, voici l'histoire de Berthie Albrecht, dite Berty. Fille de protestants installés à Marseille, elle devient de 1935 à 1939, une ardente militante anti-nazie et anti-fasciste. En 1940, elle organise, à Lyon, avec son ami Henri Frenay, le mouvement Combat. Plusieurs fois arrêtée par la police de Vichy, elle échappe à la déportation. Arrêtée par la Gestapo en mai 1943, elle meurt dans la prison de Fresnes le 6 juin. Faite Compagnon de la Libération à titre posthume, elle repose dans le mémorial du Mont Valérien.

ALERME (Colonel).

Stratégie anglaise.

Editions du centre d'études de l'Agence Inter-France, 1942, in-12, 304 pp, broché, bon état

Par le chroniqueur militaire de "Je Suis Partout". Né en 1878, Michel Alerme est admis à Saint-Cyr en 1897, il opte pour les Troupes coloniales à sa sortie et fait longuement campagne en Outre-Mer (Chine, Tonkin, Cochinchine, Madagascar, Afrique-Occidentale française et Mauritanie). En parallèle à sa carrière, il est chroniqueur militaire à L’Action française, directeur de l’Écho national d’André Tardieu. Cofondateur avec Dominique Sordet de l’Agence de presse Inter-France regroupant tous les journaux de la collaboration, Michel Alerme la préside jusqu’en 1944. Il se présente publiquement comme un militant antisémite et collaborationniste... Dans le monde de la collaboration, on tâchait de décrypter ce qu'allaient faire les Alliés, non sans œillères. Achevé à Paris le 25 août 1942, à la veille du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, ce livre sera rapidement démenti par les faits. Pour Rebatet, le colonel Alerme était pourtant "l'un des plus infaillibles prophètes que j'ai connu". Marcel Déat, lui, écrivait du colonel Alerme que c'était un "esprit original et toujours en mouvement" En 1944, après la chute du gouvernement de Vichy, il sera recherché et poursuivi mais réussira à se cacher. Il meurt à Paris en 1949 sans avoir été capturé.

ALEXANDROV (Victor).

La Mafia des SS.

Stock, 1978, in-8°, 340 pp, préface de Beate Klarsfeld, broché, bon état

"Le monde n'a jamais connu une organisation criminelle aussi efficace que la SS... A côté d'elle, la véritable Mafia fait figure de parent pauvre du crime. Car il s'agit bien de meurtres en masse et non pas d'actes isolés inspirés par un patriotisme exacerbé. Les assassinats commis par la SS se révèlent particulièrement sauvages et raffinés. Les victimes – des enfants, des vieillards, des femmes, des hommes – sont dénombrées et exécutées comme dans un abattoir par des tueurs, en comparaison desquels les tueurs de Chicago ne sont que des amateurs. (...) C'est la SS, en effet, qui a massacré à l'Est des millions de civils et qui est parvenue à rabattre et à exterminer six millions de Juifs dans l'univers concentrationnaire d'Auschwitz ou dans les fosses communes de Babi- Yar. « Sang, dureté », ainsi Himmler définissait-il l'homme SS dans son discours d'octobre 1943, à Poznan. Au-dessus des contingences politiques, la SS incarne fidèlement le mythe hitlérien ; elle exécute, en dehors de toute autorité autre qu'elle-même, les missions spéciales dont l'Etat hitlérien l'a chargée. (...) Victor Alexandrov ne décrit pas seulement avec lucidité l'histoire contemporaine et ses tragédies. Il l'a vécue, il la vit, souvent dangereusement..." (Beate Klarsfeld)

ALEXANDROV (Victor).

La vie d'Adolf Eichmann. Six millions de morts.

Plon, 1960, in-8°, 218 pp, broché, couv. illustrée lég. défraîchie, bon état

"Le procès qui s'est déroulé en Israël ne pouvait manquer de susciter une abondante littérature consacrée à Eichmann. Celui que V. A. appelle « le chef comptable du plus monstrueux génocide que l'histoire ait jamais connu » débuta très modestement « dans le rang » avant de rejoindre Heydrich et Himmler au sommet de la hiérarchie nazie. Son nom est désormais associé définitivement à la « solution finale » de la question juive, pour laquelle il n'a jamais manqué d'imagination. De la tragédie de Périgueux à celle de Budapest, de la piqûre de phénol au zyclon B, V. A. retrace les « exploits » d'Eichmann révélés par les services secrets israéliens." (Revue française de science politique, 1961)

ALLAINMAT (Henry).

Auschwitz en France. La vérité sur le seul camp d'extermination nazi en France : le Struthof.

Presses de la Cité, 1974, in-8°, 247 pp, 53 photos sur 24 pl. hors texte, 56 pages d'annexes, index, cart. éditeur, jaquette, bon état

Henri Allainmat a rencontré les survivants du Struthof. Il les a interviewés. Grâce à leur témoignage et à des documents de l'époque, il a reconstitué la vie au camp de Natzweiller, plus communément appelé le Struthof. On trouve dans les annexes une liste de décédés français à Natzweiler. — "L'auteur s'en réfère à Auschwitz parce que ce dernier camp est plus connu du grand public et que, bien que le crématoire et la chambre à gaz du Struthof soient du modèle artisanal à côté des installations perfectionnées d'Auschwitz qui, dans la phase finale, anéantissaient 4.000.000 d'êtres humains par an, l'horreur du traitement infligé aux prisonniers est semblable dans les deux camps. C'est le 10 septembre 1940 que la direction SS décide de créer un camp de concentration dans les Vosges, à 50 kilomètres de Strasbourg à Natzweiler-Struthof. Le 21 mai 1941, arrive le premier groupe de déportés, 150 Allemands, qui entament la construction du camp. Les déportés en effet construisent eux-mêmes leur camp et cela dans des conditions atroces. Finalement il comprendra 6 baraques réservées aux valides et 7 baraques occupées par l'infirmerie. En juin 1943, Himmler décide de regrouper au Struthof les prisonniers NN (Nacht und Nebel) de toutes les nationalités européennes. Allainmat est journaliste, aussi ne craint-il pas, pour raconter quelques-uns des épisodes les plus tragiques de l'histoire du Struthof, de reconstituer des conversations, ce qui fait se hérisser l'historien, mais permet de mieux recréer l'atmosphère. Il utilise des phrases courtes, parfois d'un mot seulement, en allant à la ligne après chaque phrase et réalise de vrais poèmes en prose. Mais il sait également faire œuvre d'historien en citant ses sources et en reproduisant de nombreux documents et extraits de documents. Du 25 octobre 1942 au 5 mai 1944 sévit au Struthof le sinistre Kramer, Hauptsturmfuhrer SS, qui finira sa carrière comme commandant du camp de concentration de Bergen-Belsen. Quatre chapitres sont consacrés aux soi-disant expériences scientifiques des médecins SS sur le typhus exanthématique et les effets des gaz ypérite et phosgene et aussi au professeur Hirt de l'université de Strasbourg, qui veut faire de son institut d'anatomie un centre de recherches raciales anthropologiques. Dans ce but, il collectionne les squelettes et les crânes, recherchant particulièrement ceux de commissaires politiques juifs. Le 31 août 1944, arrive l'ordre d'évacuer les détenus vers d'autres camps de concentration en Allemagne. Les trois jours suivants, 7.000 détenus sont évacués par train tandis que, durant la nuit du 1er au deux septembre 141 membres français du réseau de résistance « L'Alliance » sont exécutés. En annexe on trouve notamment la liste des 489 Français décédés au camp de Natzweiler-Struthof et un index des personnes citées." (Georges Hautecler, Revue belge de philologie et d'histoire, 1977)

ALLALI (Jean-Pierre).

Les derniers témoins. Paroles de déportés.

Safed Editions , 2004, in-8°, 254 pp, postface par Claude Bochurberg, glossaire, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Soixante ans après la libération des camps de la mort, les derniers témoins, peu à peu, disparaissent. Inéluctablement. Naturellement. Bientôt, les ultimes survivants du plus grand massacre de l'Histoire de l'humanité emporteront avec eux et pour toujours les souvenirs terrifiants de l'enfer nazi. C'est pourquoi il était urgent et nécessaire de rassembler le précieux témoignage des rescapés encore en vie. Afin que nul n'oublie et que la vérité soit inscrite à jamais dans un livre. Écrivain et journaliste, auteur de nombreux ouvrages sur le judaïsme, le racisme et l'antisémitisme, ancien rédacteur en chef de Tribune Juive, Jean-Pierre Allali, sous l'égide de la Commission "Shoah" du Consistoire de Paris, a rencontré et interrogé dix anciens déportés, neuf hommes et une femme : Julia Kac-Wallach, Samuel Adoner, Abraham Birnbaum, Alfred Elkoubi, Addy Fuchs, Moïse Jankielewicz, Maxi Librati, Marcel Stourdze, Charles Testyler et Marcel Wallach. Il raconte ici leur terrible expérience de la déportation et leur combat quotidien pour la conservation de la mémoire. Une contribution essentielle et salutaire à l'Histoire de notre époque qui servira d'exemple aux jeunes générations et à celles qui suivront. C'est un honneur pour la Commission Shoah du Consistoire de Paris d'avoir eu le mérite de mener à bien cette œuvre de témoignage inestimable.

ALLARD (Paul).

Comment est tombée la Ligne Maginot.

Editions de France, 1942, in-12, iii-117 pp, 3 cartes dans le texte, broché, bon état

Ecrit en 1942, l'ouvrage n'est que prétexte à une violente attaque contre les dirigeants d'avant-guerre (Daladier en tête, et tous les "fauteurs de guerre"). Nourri à la propagande vichyste, Paul Allard accumule les erreurs historiques sur les combats (La Ferté, la Sarre, le franchissement du Rhin) sans bien sûr jamais s'en prendre à la valeur du soldat français. Seul Prételat est placé au-dessus du lot avec son projet d'évacuation de la position fortifiée dès la fin mai.

ALLARD (Paul).

La Vérité sur l'affaire Corap. L'énigme de la Meuse.

Editions de France, 1941, in-12, 55 pp, une carte des opérations militaires sur double page, broché, bon état

Le général Corap dirigeait la IXe Armée. Chargé de défendre un secteur de l'Ardenne française, de Pont-à-Bar près de Donchery jusqu'à la jonction, à gauche, avec l'armée du général Corap, le général Charles Huntziger subit la percée de Sedan qui va s'étendre jusqu'à Dinant le 13 mai 1940. Pourtant, depuis le 10 mai, date de l'attaque allemande en Ardenne belge, la résistance à la frontière des Chasseurs ardennais de l'armée belge, notamment à Martelange, Bodange, Chabrehez et les difficultés rencontrées par la Wehrmacht, du fait des obstacles installés par le génie belge dans une région accidentée au réseau routier étroit et sinueux, avaient donné deux jours de répit à Huntziger pour se préparer. Mais les troupes françaises qu'il commande étaient composées de réservistes mal entraînés et mal équipés et le front français fut percé à la limite de la IIe armée d'Huntziger et de la IXe du général Corap. Dès lors, celui-ci estime ne plus pouvoir tenir ses positions car il n'avait plus de liaisons vers Sedan et se voit débordé sur sa droite alors qu'il est aussi débordé au centre. Il ordonne alors un repli précipité de ses unités mobiles qui se trouvaient entre Givet et Gembloux sur la position fortifiée de la frontière française, ce qui menaçait la 1re armée en Belgique qui combattait aux côtés de l'armée belge. Ce mouvement oblige la 1re et les Belges à abandonner leurs positions sur la trouée de Gembloux, le 15 mai, pour se replier sur la rive gauche de l'Escaut. Tenu pour responsable de la rupture du front, Corap est remplacé le 15 mai par le général Giraud... — "... Ainsi la 71e division de réserve, au témoignage de M. Paul Allard, n'avait-elle que 2 ou 3 canons de 2,5 cm, dont un parfaitement inutilisable. Peut-être l'auteur, citant un officier radio, noircit-il un peu le tableau, mais en eût-elle possédé trois fois plus, que pouvait-elle faire contre les 500 chars de la division Kirchner qui l'attaqua sur la Meuse, en amont de Sedan. Avec la 55e division, probablement tout aussi démunie et aux prises avec une autre grande unité blindée, elle reflua sur Stonne et Reaumont, abandonnant, dans la journée du 14 mai 1940, les passages de la Bar et les derrières de l'armée Corap à l'attaque tournante du Corps cuirassé Guderian..." (Revue militaire suisse, 1941)

ALLARD (Paul).

Les Responsables du désastre.

Editions de France, 1941, in-12, 249 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Une attaque violente contre les chefs politiques et militaires de la IIIe République. La 2e partie analyse les causes de la défaite. Par Paul Allard (1903-1985), journaliste qui s'est fait remarquer en 1929 en révélant les secrets de la censure pendant la Grande Guerre. Il collabore à Gringoire pendant la Seconde guerre. — 1. A la poursuite des responsables ; 2. Léon Blum, Pierre Cot et Guy La Chambre ; 3. Le responsable n°1 : Daladier et ses mauvais conseillers ; 4. Gamelin ; 5. Paul Reynaud.

ALRIC (Jorris).

L'Organisation de Résistance de l'Armée en Languedoc-Roussillon (R3).

Montpellier, Centre d'Histoire Militaire et d'Etudes, 1995, gr. in-8°, 132 pp, 22 pl. de photos hors texte, cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Etudes militaires)

Jorris Alric est né le 6 avril 1969 à Saint-Ouen (93). Il poursuit ses études à Montpellier. Lauréat du Concours National de la Résistance et de la Déportation en 1984, il est licencié d'histoire et titulaire d'un diplôme d'histoire régionale de l'Université Paul Valéry. Il obtient une mention très bien pour sa maîtrise consacrée à l'Organisation de Résistance de l'Armée en Languedoc-Roussillon. Soutenue en 1993, cette étude est fondée sur des sources du Service Historique de l'Armée de Terre et des Archives Nationales, et également sur de précieux fonds privés ainsi que d'irremplaçables témoignages. Cet ouvrage en est issu, et seule la première partie sur l'armée d'armistice a été fortement condensée.

[Alsace].

1939 : L'Evacuation.

Strasbourg, La Nuée Bleue, 1989, gr. in-8°, 287 pp, nombreux documents et photos dans le texte et à pleine page, broché, couv. illustrée, bon état (Revue Saisons d'Alsace, nouvelle série n° 105)

AMBROSE (Stephen E.).

Frères d'armes. Compagnie E, 506e régiment d'infanterie parachutiste, 101e division aéroportée ; du débarquement en Normandie au nid d'aigle de Hitler.

Albin Michel, 2002, gr. in-8°, 364 pp, traduit de l'américain, 8 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

À la veille du débarquement allié de 1944, une unité d’élite, la “Easy Company” de la 101e division aéroportée de l’armée de terre américaine – 140 hommes –, est parachutée dans l’arrière-pays normand. Au prix de combats meurtriers, elle va contribuer à bloquer la contre-offensive allemande. Puis, après une mission aéroportée en Hollande, la compagnie E se battra dans les Ardennes, avant de poursuivre sa marche héroïque jusqu’à Berchtesgaden, le nid d’aigle de Hitler... Historien, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, l’auteur a dépouillé les archives et rencontré les survivants pour composer, jour par jour, le récit de cette extraordinaire épopée.

AMBROSE (Stephen E.).

Pegasus Bridge. 6 June 1944.

Londres, 1985, pt in-8°, xx-156 pp, 12 pl. de photos hors texte., broché, bon état. Texte en anglais

Aux premières heures du matin du 6 juin 1944, un petit détachement de troupes aéroportées britanniques prend d'assaut les forces de défense allemandes et ouvre la voie à l'invasion de l'Europe par les Alliés. Pegasus Bridge fut le premier engagement du jour J, le point tournant de la Seconde Guerre mondiale. Ce récit captivant fait revivre une mission audacieuse si cruciale que, si elle avait échoué, toute l'invasion de la Normandie aurait pu échouer. Ambrose retrace chaque étape des préparatifs pendant de nombreux mois jusqu'à l'excitation minute par minute des affrontements au corps à corps sur le pont.

Amicale des Anciens d'Eysses.

Eysses contre Vichy, 1940-...

Tiresias, 1992, in-8°, 220 pp, 33 pl. de photos et documents hors texte, broché, bon état

Amicale d'Oranienburg-Sachsenhausen.

Sachso. Au cœur du système concentrationnaire nazi.

Plon, 1982, fort in-8°, 617 pp, 42 photographies hors texte et un index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Terre humaine)

Par l'un de ces paradoxes dont l'histoire est coutumière, le camp d'Oranienburg-Sachsenhausen est sans doute moins connu en France que d'autres bagnes hitlériens, alors qu'il était au cœur même du système concentrationnaire nazi. A trente kilomètres de Berlin, Himmler en avait fait le quartier générale de l'inspection centrale SS qui dirigeait, administrait, surveillait tous les camps. On y expérimentait les méthodes d'extermination massive avant de les appliquer dans d'autres camps, on entassait le fruit des rapines des SS dans toute l'Europe occupée, on se servait odieusement des déportés-cobayes pour des études pseudo-médicales, on camouflait les ateliers de fabrication de fausse monnaie et de faux papiers pour les agents secrets de Hitler, etc. Les quelque 8.000 Français passés dans ce camp, où sont morts la moitié des 200.000 détenus de vingt nationalités qui s'y sont succédé, ne constituent pas le contingent de déportés le plus important de notre pays. Ceci explique peut-être la discrétion observée à leur égard. Pourtant, le caractère spécifique d'Oranienburg-Sachsenhausen confère à leur tragique expérience une valeur toute particulière. Trois cents témoins ont apporté leur contribution à cette œuvre, jusqu'ici la plus complète et la plus diversifiée sur l'histoire des Français dans un camp de concentration nazi. La lecture en est d'autant plus attentive que Sachsenhausen est l'unique camp à être appelé, par les déportés eux-mêmes, d'un diminutif : Sachso. Parce qu'il a été le grand centre de la solidarité et de la résistance internationale contre les SS, Sachso est le défi des hommes en rayé au Sachsenhausen de leurs bourreaux. Rassemblés et présentés par l'Amicale d'Oranienburg-Sachsenhausen, ces témoignages sont de première importance pour une meilleure connaissance de l'univers concentrationnaire nazi. Après "Les Françaises à Ravensbruck", "Sachso" est un ouvrage collectif de déportés français dans un des camps de concentration allemands.

AMORETTI (Henri).

Lyon capitale (1940-1944).

France-Empire, 1964, pt in-8°, 418 pp, 16 pl. de photos hors texte, documents, biblio, index, broché, jaquette illustrée, état correct

AMOUROUX (Henri).

La Grande Histoire des Français après l'Occupation. Volume 5 : Septembre 1944–octobre 1945. Les Règlements de comptes. – La Page n'est pas encore tournée.

Laffont, 1999, in-8°, 1331 pp, 8 pl. de photos hors texte, 9 illustrations, 4 cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Bouquins)

Les Allemands avaient, en France, des collaborateurs de plume comme des complices dans le crime. A l'heure où l'armée allemande bat en retraite, la justice est parfois sommaire, comme l'indique le titre, “Les Règlements de comptes”, du premier tome de “La Grande Histoire des Français après l'Occupation”. Puis vient le rétablissement du pouvoir central avec le général de Gaulle, qui se rend en septembre 1944 à Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, dans des régions dominées par les FTP et le parti communiste. Cependant la guerre se poursuit sur le territoire national, mais les Français sont moins flattés par les succès de leurs soldats menés par de Lattre et Leclerc qu'inquiets des difficultés de leur vie quotidienne, accrues par les destructions d'une bataille intense et la paralysie des communications, alors que la population attendait de la Libération la fin de ses malheurs. L'année 1945, objet du dernier tome, “La page n'est pas encore tournée”, est riche en événements d'importance nationale : victoire des Alliés, retour des déportés et des prisonniers, procès du maréchal Pétain et de Pierre Laval, référendum constitutionnel, élections législatives. Mais de Gaulle, irrité par les attaques ou les réticences des partis politiques, démissionne en janvier 1946. Avec la retraite du Général, le rideau était-il tombé sur le grand drame qui avait débuté en 1940 ? Non. Un demi-siècle plus tard, les passions restent vives autour de problèmes sans réponses claires ou définitives, et les débats demeurent souvent simplistes ou simplificateurs. Toutefois les confidences de milliers de lecteurs et de lectrices à Henri Amouroux permettent de mieux comprendre les Français victimes et héros de cette période douloureuse.

AMOUROUX (Henri).

La Grande Histoire des Français sous l'Occupation. Tome 2 : Quarante millions de pétainistes (Juin 1940-Juin 1941).

GLM/Laffont, 1978, gr. in-8°, 550 pp, 8 pl. de photos hors texte, biblio, chronologie, cart. éditeur; jaquette illustrée, bon état

AMOUROUX (Henri).

La Grande Histoire des Français sous l'Occupation.

France Loisirs, 1985-1994 10 forts vol. gr. in-8°, 538, 574, 586, 581, 576, 583, 606, 820, 809 et 828 pp, 80 pl. de photos hors texte, biblio et index dans chaque volume, cart. éditeur, jaquettes illustrées, bon état

Complet en 10 volumes : 1. Le peuple du désastre (1939-1940). 2. Quarante millions de pétainistes (juin 1940-juin 1941). 3. Les beaux jours des collabos (juin 1941-juin 1942). 4. Le peuple réveillé (juin 1940-avril 1942). 5. Les passions et les haines (avril-décembre 1942). 6. L'impitoyable guerre civile (décembre 1942-décembre 1943). 7. Un printemps de mort et d'espoir (novembre 1943- 6 juin 1944). 8. Joies et douleurs du peuple libéré (6 juin - 1er septembre 1944). 9. Les règlements de comptes (septembre 1944 -janvier 1945). 10. La page n'est pas encore tournée (janvier-octobre 1945). — "L'Amouroux, comme on dit déjà, restera l'ouvrage de référence. Vous pouvez l'ouvrir en toute sécurité, rien n'y est écrit qui ne soit vérifié et inspiré par une stricte impartialité. Loin des polémiques et des passions, c'est en un mot, un livre d'histoire." (Jean Tulard)

AMOUROUX (Henri).

La Grande Histoire des Français sous l'Occupation. Volume 1 : 1939-1941. Le Peuple du désastre. – Quarante millions de pétainistes.

Laffont, 1997, in-8°, ix-1036 pp, avant-propos de Jean Tulard, 16 pl. de photos hors texte, 4 cartes, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Bouquins)

Période particulièrement complexe, les années 1940 influencent toujours notre présent. Voici, réunis en un seul volume, avec de nombreux ajours dont une chronologie très détaillée, les deux premiers tomes de la célèbre série d'Henri Amouroux, “La grande histoire des Français sous (et après) l'Occupation”. “Le Peuple du désastre” expose les raisons du plus grand drame de notre histoire : l'effondrement de notre armée, la fuite des populations, l'occupation des deux tiers du pays. “Quarante millions de pétainistes” permet de mieux comprendre les réactions psychologiques des Français de l'après-défaite : d'abord rangés derrière le maréchal Pétain, auquel l'Assemblée nationale, réunie à Vichy, a donné tous les pouvoirs, ils évoluent lentement et sensiblement, au fur et à mesure que les humiliations de l'occupant s'accentuent et que l'Allemagne, ayant perdu la bataille d'Angleterre, n'est plus assurée d'une victoire rapide. On connaît la méthode d'Henri Amouroux, elle a fait le succès de ses livres. Au scrupule de l'historien il ajoute le talent du journaliste et la passion de l'homme de coeur pour les humbles acteurs de l'Histoire : soldats des dernières barricades, hommes et femmes sur les routes de l'exode. (Guy Schoeller)

AMOUROUX (Henri).

La Grande Histoire des Français sous l'Occupation. Volume 3 : Avril 1942–décembre 1943. Les Passions et les Haines. – L'Impitoyable Guerre civile.

Laffont, 1998, in-8°, 968 pp, 8 pl. de photos hors texte, 9 illustrations, annexes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Bouquins)

Avec “Les Passions et les Haines” et “L'Impitoyable Guerre civile”, ce troisième volume de “La Grande Histoire des Français sous l'Occupation” aborde les événements les plus tragiques de quatre années dramatiques. Il dévoile les passions antisémites qui conduisent aux rafles de juillet (en zone occupée) et d'août 1942 (en zone non occupée), au départ de convois d'hommes, de femmes, d'enfants depuis Drancy vers Auschwitz, et qui provoquent les réactions des Eglises, notamment l'Eglise catholique, influente à Vichy. Année sombre, 1942 s'achève sur l'espoir qu'offre le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord le 8 novembre, mais aussi sur les tristesses de l'invasion de la zone libre, puis sur le sabordage de la flotte française à Toulon, flotte qui échappe aux Allemands, mais dont on se demandera toujours si – par une décision rapide – elle n'aurait pas pu rejoindre les Alliés. 1942 : année tournant de la guerre. 1943 : année de durcissement. Vaincus à Stalingrad, chassés bientôt de toute l'Afrique, les Allemands ont des exigences sans cesse accrues à l'égard de la France, comme de tous les pays occupés. Pour leurs usines, ils veulent des hommes : ce sera le Service du travail obligatoire. Pour maintenir l'ordre alors que les Français – qui devinent que le sort de l'occupant est scellé – renforcent la résistance, multiplient les attentats, créent les premiers maquis, les Allemands bénéficient, avec la Milice, d'une force supplétive qui mène le combat contre les communistes et les gaullistes (dont l'importance grandit depuis que de Gaulle a éliminé Giraud à Alger). A l'aide de documents irréfutables, Henri Amouroux reconstitue avec émotion et précision une "impitoyable guerre civile".

AMOUROUX (Henri).

La Vie des Francais sous l'Occupation. Edition revue et corrigée.

Succès du Livre, 1989, in-8°, 577 pp, biblio, cart. éditeur, jaquette illustrée

ANATOLI (A.).

Babi Iar. Roman-document traduit du russe.

Julliard, 1970, fort in-8°, 600 pp, cart. éditeur, sans la jaquette, état correct

ANDERSON (Benedict R. O'G.).

Java in a Time of Revolution. Occupation and Resistance, 1944-1946.

Ithaca and London, Cornell University Press, 1972, in-8°, xvii-494 pp, une carte de Java, biblio, index, reliure toile éditeur, sans la jaquette, bon état. Edition originale

Les Indes orientales néerlandaises furent occupées par l'Empire du Japon durant la Seconde Guerre mondiale de mars 1942 à 1945. Cette période marque la fin de la colonisation néerlandaise et les changements qu'elle provoqua rendirent possible en 1945 la révolution nationale indonésienne, encore impensable trois ans auparavant... — "Le 16 août 1945, Sukarno et Hatta, les deux principaux dirigeants du mouvement nationaliste, furent enlevés par les jeunes combattants républicains d’une garnison de Rengasdengklok : ces derniers souhaitaient les forcer à déclarer unilatéralement l’indépendance du pays, afin de profiter du vide laissé par la capitulation des troupes d’occupation japonaises. Sukarno céda à leur enthousiasme, mais usa d’un langage moins virulent que celui qu’ils préconisaient. Cet événement fit des “pemuda” une catégorie sociale et politique autonome, alors même que la diversité sociologique (et idéologique) des bandes de jeunes soldats écumant Java entre 1945 et 1949 mena par la suite à de nombreuses et durables divisions au sein de l’armée républicaine en gestation. Mais l’image des “pemuda” dépenaillés, armés seulement de piques de bambou, qui harcelaient dans les montagnes les convois de l’Armée des Indes, a été érigée en symbole de la nation en armes, c’est-à-dire de l’insurrection populaire spontanée contre un envahisseur inique..." (Romain Bertrand, Les pemuda en politique, 2003) — Né en Chine, de parents anglo-irlandais, Benedict Anderson (1936-2015) était spécialiste du Sud-Est asiatique. Il a enseigné les relations internationales à l’université Cornell, aux États-Unis.

ANDRIEUX (Général J.).

Une poignée d'as. France Libre, 1940-1945.

Presses de la Cité, 1976, in-8°, 264 pp, 16 pl. de photos hors texte, une carte, annexes, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

Étonnant destin à la vérité. Jacques Andrieux est né en Bretagne en 1917. Son père est au front, comme médecin. Homme de devoir, le médecin commandant Andrieux sera, en 1940, quelques mois après la défaite et l'occupation un des premiers résistants. Il sera arrêté en 1942 et mourra dans un camp de concentration. Son fils ne sera pas médecin comme l'aurait voulu son père. Le grec et le latin ne l'intéressent que bien peu. Par contre, les sports, oui, tous les sports, et les plus violents retiennent son attention. Puis il y a les avions légers qui viennnent survoler la lande, l'aéroclub voisin auquel le jeune Andrieux consacrera beaucoup de temps. Il est pilote. Quand vient l'heure des combats Jacques Andrieux devra, comme tant d'autres, attendre son affectation dans cette arme qui est pour lui, la seule, la vraie : la chasse. Trop tard, l'armistice est là : évasion de France pour rejoindre la France Libre. C'est un élève assidu qui apprendra l'anglais, car sans cette langue pas question de devenir chasseur dans la RAF, fût-on le plus phénoménal pilote évadé de France. Il a été présenté à Charles De Gaulle dès son arrivée. A 25 ans, Jacques Andrieux est au combat comme pilote dans la RAF. Ses carnets de vol se remplissent de récits évidemment brefs où l'aventure et le combat sont permanents. Jacques Andrieux, «Jaco» pour ses camarades, gagnera lentement ses galons... Le 11, il finira la guerre en Allemagne comme commandant du groupe de chasse français « Alsace ». Il reconnaît lui-même sa terrible chance. Il a, en effet, été touché dix-huit fois par la Flak allemande et a toujours réussi à ramener son avion. Son palmarès de guerre : 12 victoires aériennes, 14 attaques de bateaux, 17 missions spéciales... Il a détruit en combat d'appui au sol plus de soixante chars et véhicules protégés.

ANDRÉ (Thomas).

Leyte, 1944. La reconquête des Philippines et la fin de la marine japonaise.

Socomer, 1994, gr. in-8°, 98 pp, 21 photos, 5 cartes, forces en présence, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Les Grandes Batailles de l'Histoire)

Avec l'étude de Thomas André (50 pages), on trouve trois autres articles : L'Europe maritime de 1588 à 1648 (Bernard Crochet, 12 pp, 5 ill.), Les cannonières de l'Empire (Pierre Dufour, 14 pp, 7 ill.), Les Phéniciens (Fabrice Léomy, 14 pp, 6 ill.).

ANGELI (Claude) et Paul GILLET.

Debout, Partisans ! Les communistes dans la Résistance. De la débâcle aux F.T.P.

Fayard, 1969, in-8°, 388 pp, 16 pl. de photos et documents hors texte, cart. éditeur, jaquette, bon état, bel envoi a.s. des auteurs à leur éditeur

"Écrit à partir d'informations recueillies auprès de quelque deux cents résistants communistes, ce livre retrace l'action des clandestins de ce Parti, de la débâcle de 1940 au début de 1942. Comme tel, il donne surtout une image de la manière dont les anciens résistants communistes se souviennent de cette période et de leurs exploits, encore que les mentalités et la vie quotidienne des précurseurs des F.T.P. soient reconstituées avec beaucoup d'exactitude." (Pierre Souyri, Annales ESC, 1971)

[Angleterre].

Tous sur le front, 1940-1941. Histoire officielle du rôle joué par la Défense Passive d'Angleterre.

London, His Majesty's Stationery Office, 1944, gr. in-8°, 160 pp, 172 photos, 4 cartes et croquis, broché, couv. illustrée, broché, dos lég. abîmé, bon état

"Ces pages racontent des actes. Elles évoquent le bombardement des villes et des ports de l'Angleterre et l'attitude de leur population devant cette épreuve..."

Anonyme.

Des voix sous la cendre. Manuscrits des Sonderkommandos d'Auschwitz-Birkenau.

Calmann-Lévy, Mémorial de la Shoah, 2005, in-8°, 442 pp, préface de Georges Bensoussan, 10 photos, 2 plans, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Entre 1942 et novembre 1944, l'Allemagne nazie assassine plus d'un million de personnes, en majorité des juifs européens, dans les chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau. Un Sonderkommando (unité spéciale), constitué de détenus juifs qui se relaient jour et nuit, est contraint d'extraire les cadavres des chambres à gaz, de les brûler dans les crématoires et de disperser les cendres. Quelques hommes ont transcrit cette abomination et enfoui leurs textes dans le sol de Birkenau. Cinq ont été retrouvés après la guerre. Les équipes étant liquidées et remplacées à intervalles réguliers, pas un seul de ces témoins n'a survécu. Ce sont trois de ces manuscrits, dans une nouvelle traduction du yiddish pour partie inédite en français, qui sont présentés ici. S'y ajoutent les dépositions, faites lors du procès de Cracovie en 1946, de trois rescapés des Sonderkommandos – qui confirment, entre autres, le massacre des juifs de Hongrie au printemps 1944 –, des documents d'histoire, des photographies, les archives allemandes.

ANTIER (Jean-Jacques).

Pearl Harbor. 7 décembre 1941.

Presses de la Cité, 1985, in-8°, 287 pp, 16 pl. de photos hors texte, 4 cartes, biblio (Coll. Troupes de choc)

ARAGON (Louis).

Servitude et grandeur des Français. Scènes des années terribles.

La Bibliothèque Française, 1945, in-12, 231 pp, broché, bon état

Recueil de nouvelles peu connu sur la Résistance où la conversion à la classe ouvrière semble s’essouffler, à la faveur d’un patriotisme revendiqué et affiché.

ARBELLOT (Simon).

J'ai vu mourir le Boulevard.

Editions du Conquistador, 1950, pt in-8°, 301 pp, 5 pl. de photos hors texte, index des noms cités, broché, couv. illustrée lég. salie, état correct

Souvenirs d'une vie journalistique, quand la presse parisienne siégeait sur les grands boulevards dans l'entre-deux-guerres et à Vichy. — L'entre-deux-guerres : Le temps des illusions ; Le Figaro de Robert de Flers ; L'or de François Coty ; A la recherche du temps perdu ; De quelques maîtres et petits maîtres ; Parlotes et agapes sur un volcan. – La Guerre et Vichy : Le temps retrouvé ; La presse à l'Hôtel de la Paix ; L'Etat à l'Hôtel du Parc ; Pierre Laval et la presse ; Promenade autour des sources. — Le livre s'achève avec la nomination de l'auteur comme Consul de France à Malaga au début de 1943.

Archives Ringelblum.

Archives clandestines du ghetto de Varsovie. Présentées et éditées par Ruta Sakowska. Tome 1 : Lettres sur l'anéantissement des Juifs de Pologne.

Fayard-BDIC, 2007, gr. in-8°, 334 pp, traduit du yiddish, de l'hébreu et du polonais, une photo d'Emanuel Ringelblum, qqs photos et fac-similés, un plan du ghetto, une carte, chronologie, biblio, 2 index, broché, couv. illustrée, bon état

L'abomination des camps d'extermination ne doit pas faire oublier l'autre épisode sinistre de l'histoire des Juifs de Pologne au temps de l'occupation nazie, le ghetto de Varsovie, et d'ailleurs ces deux choses sont intimement liées. Voici rassemblée et pour la première fois traduite en français une extraordinaire documentation accumulée clandestinement dans le ghetto même en 1941, 1942 et 1943 par Emanuel Ringelblum, historien de métier, et ses amis pour porter témoignage du martyre subi alors par les victimes. Enterrées pour empêcher une destruction certaine, retrouvées après guerre, plus de 6000 pièces – inscrites en 1999 au Registre de la mémoire du monde par le Comité international consultatif de l'Unesco – ont fait tout récemment l'objet d'une publication scientifique par les soins de l'Institut historique juif de Varsovie. S'y côtoient des textes officiels, des articles de la presse juive clandestine, des correspondances privées et mille autres reliques. Ces écrits, ces photographies nous procurent une information irremplaçable. A un titre ou à un autre, tous nous émeuvent au plus profond. La publication des archives est une façon de cultiver la mémoire, ce qui est indispensable, mais elle nous incite aussi à faire de l'histoire, ce qui est d'une absolue nécessité, tant il est vrai que l'évocation de la Shoah ne saurait se dispenser ni de l'une ni de l'autre.

ARGYROPOULO (Périclès A.).

La Politique européenne au jour le jour, 1942-1944.

P., Editions Minerve, 1945, pt in-8°, 245 pp, broché, dos recollé, qqs pages mal coupées, état correct. Rare

Articles publiés au Caire, dans le quotidien La Bourse Egyptienne, de décembre 1942 à juillet 1944, durant le séjour au Moyen-Orient de l'ancien ministre des Affaires étrangères de Grèce. — I. Politique générale ; II. URSS ; III. L'Allemagne ; IV. Questions balkaniques ; V. La Grèce au combat ; VI. La France renaissante.

ARIEH (Ben-Tov).

Face au génocide. La Croix-Rouge et les Juifs de Hongrie, 1941-1945.

Lausanne, Payot, 1997, in-8°, 232 pp, biblio, index, broché, bon état

ARMAND-MASSON (Claude).

Ligne Maginot, bastion inutile.

Fasquelle, 1942, in-12, 192 pp, 3 plans pleine page (profil de la casemate, sous-sol, rez de chaussée), broché, bon état

Ce livre, présenté comme un roman, est en fait un journal des derniers jours de la ''drôle de guerre'' (du 10 mai au 1er juillet 1940) vécus par les 26 hommes d'équipage de la casemate C24 situé en Lorraine, près de Crusnes entre Metz et Longwy. Les descriptions de la vie dans le confinement de la casemate sont riches en détails, notamment dans les moyens d'observations (périscope, épiscope, bloc-jumelle, projecteur, etc.). L'auteur traduit parfaitement l'amertume des soldats qui, sans avoir été vaincus, ont du remettre leurs armes aux troupes allemandes.

ARMSTRONG (Anne).

Capitulation sans conditions.

Presses de la Cité, 1963, in-8°, 281 pp, traduit de l'anglais (Unconditional Surrender: The Impact of the Casablanca Policy Upon World War II. Rutgers University Press, 1961), cart. éditeur, jaquette illustrée lég. abîmée, bon état

Le 24 janvier 1943, vers midi, à l'issue de la conférence de Casablanca, le président Roosevelt déclara devant les correspondants de guerre que le Premier ministre britannique W. Churchill et lui-même étaient « résolus à n'accepter qu'une capitulation sans conditions de la part de l'Allemagne, du Japon et de l'Italie ». Cette exigence devait désormais dominer jusqu'à la fin des hostilités les rapports des Alliés avec leurs ennemis et était destinée à avoir sur le monde de l'après-guerre des répercussions dont les conséquences sont aujourd'hui encore difficilement mesurables. C'est à l'examen sous tous ses aspects de cette décision capitale qu'est consacré le présent ouvrage...

ARNOULD (Roger).

Les Témoins de la nuit.

P., FNDIRP, 1975, in-8° carré (17,5 x 21), 318 pp, introduction de Marcel Paul, préface de Louis-Martin Chauffier, 29 photos à pleine page, biblio, index, reliure toile illustrée de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. L'Enfer nazi), envoi a.s. d'André Leroy (1913-1982), président de la FNDIRP, un des principaux organisateurs de la résistance de la jeunesse à l'occupation nazie pour la zone Nord, lui-même déporté à Buchenwald. Bien complet du dépliant volant en couleurs contenant une carte des principaux camps de concentration nazis et les codes distinctifs des déportés

Ce livre est l'un des 5 volumes édités par la F.N.D.I.R.P. (Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes) à l'occasion du 30e anniversaire de la libération des camps. Un recueil de témoignages des victimes de la barbarie nazie et du facisme.

ARON (Raymond).

Aron et De Gaulle. Textes choisis et préfacés par Jean-Claude Casanova.

Calmann-Lévy, 2022, in-8°, 400 pp, chronologie, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. Bibliothèque Raymond Aron)

Le général de Gaulle est le personnage qu'Aron évoque le plus régulièrement dans ses mémoires. De leur rencontre en 1940 à Londres, où les avait conduits leur commun refus de la défaite devant le totalitarisme nazi, jusqu'à la mort de de Gaulle, le destin des deux hommes est lié. Cet ouvrage regroupe l'essentiel des articles écrits par le philosophe sur l'homme politique dans les différents journaux et revues auxquels il a collaboré : depuis la Résistance et la Libération, jusqu'au départ de de Gaulle en 1969, en passant par la sortie du bourbier de la guerre d'Algérie et la rédaction de la Constitution. Aron approuve souvent l'action du général, notamment sur la Constitution, l'engagement contre le totalitarisme stalinien, la construction d'une défense nucléaire française indépendante ou la réforme de l'économie française. Mais le respect, voire l'admiration, de l'intellectuel pour le grand homme d'Etat n'éteint jamais ni le sens critique ni la liberté de l'esprit ; et Aron, quand il l'estime nécessaire, sait prendre ses distances avec de Gaulle : sur son anti-américanisme inutile, ses réticences à l'égard de la construction européenne, ou, de manière plus douloureuse en 1967, sa rupture avec Israël. La préface inédite de Jean-Claude Casanova restitue l'horizon politique et intellectuel dans lequel ces textes furent écrits, en même temps qu'elle jette un éclairage personnel sur ce que fut la relation complexe entre Aron et de Gaulle.

ARON (Robert).

Histoire de la libération de la France, juin 1944-mai 1945.

Fayard, 1959, fort in-8°, 779 pp, 6 cartes, biblio, index, broché, état correct

"Ce nouveau livre de R. A. fait suite à son Histoire de Vichy. Il faut rendre hommage à l'ampleur de l'enquête réalisée par l'auteur, ainsi qu'à son souci d'objectivité ; les passages dont l'intérêt est le plus général ont trait aux exécutions sommaires (que R. A. évalue à 35 000 environ) et à l'attitude hésitante et divisée des communistes devant la perspective d'une prise du pouvoir (pp. 633-637). Un livre indispensable aux historiens." (Revue française de science politique, 1959) — "Le nouveau volume consacré par M. R. Aron à l'histoire de la libération de la France présente les mêmes qualités de style et de clarté que celui consacré précédemment par l'auteur à l'histoire de Vichy. L'entreprise était à vrai dire encore plus délicate, surtout à partir du moment où l'auteur se proposait de la poursuivre d'un triple point de vue, désirant montrer aussi bien les combats contre l'ennemi que les rivalités entre alliés, ou les divergences entre divers groupes de résistants selon leurs antécédents ou selon leurs appartenances politiques. Il est d'ailleurs permis de se demander si cette décision a priori de l'auteur n'a pas été une source de disproportion dans son exposé. Il est bien certain que placer sur le même plan les querelles entre les F.F.I. et les F.T.P. et leur action contre l'ennemi risque d'accorder aux premières une importance sans rapport avec leur place exacte dans la libération du pays. Il est certain que l'auteur, indépendamment de ce découpage de son livre, a fait par ailleurs, dans toutes les parties de son ouvrage, une place primordiale, parfois même exclusive, à ce qu'on pourrait appeler les aspects politiques de la libération. (...) Un ouvrage qui a l'immense mérite d'être le premier à mettre un peu d'ordre et à tracer quelques grandes avenues dans la masse confuse des monographies locales et des témoignages contradictoires." (Jean Vidalenc, Revue Historique, 1960)

ARON (Robert).

Histoire de l'épuration. Tome III, volume 1 : Le monde des affaires, 1944-1953.

Fayard, 1974, in-8°, 396 pp, annexes, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. Les Grandes études contemporaines)

ARON (Robert).

Les Grands dossiers de l'histoire contemporaine.

Perrin, 1962, in-8°, 313 pp, 16 pl. de photos hors texte, biblio, cart. éditeur, rhodoïd, bon état

L'évasion de de Lattre de Tassigny – Procès et exécution de Pierre Pucheu – L'assassinat de Georges Mandel – La tragédie d'Oradour-sur-Glane – L'occupation des îles Anglo-Normandes – Le procès Brasillach – Pierre Laval, sa carrière politique – Pierre Laval, procès et mort – Le maréchal Pétain, sa carrière – Le maréchal Pétain, procès et condamnation – Les origines de la rebellion algérienne. — "Un livre important à plus d'un titre : d'abord parce qu'il constitue la première mise au point sérieuse d'un certain nombre de points discutés de l'histoire la plus proche; ensuite parce qu'il est – et restera – un bel exemple du souci du vrai, de l'impartialité, qualité par excellence de l'historien, mais qualité trop rare. Il traite de l'évasion de De Lattre aux procès Brasillach, Laval et Pétain..." (Revue des Deux Mondes)

ARSENIJEVIC (Drago).

Otages volontaires des SS.

France-Empire, 1984, in-8°, 365 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, état correct

L'activité de la Croix-Rouge pendant la deuxième guerre mondiale.

ASH (Bernard).

Norvège 1940.

Presses de la Cité, 1972, in-8°, 277 pp, traduit de l'anglais, 16 pl. de photos hors texte, 12 cartes, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

La campagne de Norvège vue surtout du côté anglais : centrée sur la bataille de Narvik, une excellente étude à compléter évidemment par les Mémoires de Churchill.

ASTIER DE LA VIGERIE (Jean-Bernard d').

Qui a tué Darlan ?

Versailles, Editions de l'Atlanthrope, 1992, in-8°, 127 pp, 10 photos sur 7 planches, qqs fac-similés, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

"L'assassinat de l'amiral Darlan est resté un drame quelque peu mystérieux, l'exécution de son assassin Fernand Bonnier de la Chapelle l'est plus encore. Le fils d'un des « comploteurs » témoigne. Il est probable que le Comte de Paris fut mêlé à l'affaire, peut-être dans l'espoir d'une restauration, mais quel rôle joua-t-il exactement ? Celui du général de Gaulle est encore moins bien connu. Le sentiment est que chaque témoin n'a vu qu'une partie de la réalité et qu'il est quasi impossible de relier tous les fils. Plus on cherche à éclaircir et plus on obscurcit. La vie politique ne manque pas d'exemples de telles énigmes." (Revue française de science politique, 1993)

AUBOYNEAU (Robert) et Jean VERDIER.

La Gamelle dans le dos. Mai-juin 1940.

Fayard, 1972, gr. in-8°, 377 pp, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

La campagne de France du 4e bataillon du 510e régiment d'infanterie motorisé du 9 mai 1940 près de Saint-Quentin jusqu'au 4 juin à Dunkerque. Délaissant les grandes explications stratégiques et historiques, les auteurs, qui ont vécu cette période comme soldats, ont reconstitué jour par jour et presque heure par heure l'aventure d'une poignée d'hommes jetés dans la tourmente de la guerre-éclair. Une tragi-comédie qui a dépassé tous ses acteurs... Le résultat est saisissant : Courteline affrontant Hitler, Clochemerle dans le vrombissement des Panzers et sous le mugissement des Stukas... Dans ce récit, tous les faits sont réels, tous les personnages onnt existé. Seuls les noms et les numéros des unités, certaines dates, noms de villes et localités ont été modifiés par les auteurs.

AUBRAC (Raymond).

Où la mémoire s'attarde.

Odile Jacob, 1997, gr. in-8°, 373 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état. On joint une coupure de presse de 2007 sur Raymond Aubrac

Héros de la Résistance, adjoint du chef de l'Armée secrète, plusieurs fois arrêté, plusieurs fois évadé, Raymond Aubrac est l'un des derniers survivants du rendez-vous de Caluire, au cours duquel Jean Moulin fut arrêté. Sur ces événements et son parcours politique après-guerre, ses rencontres avec de Gaulle, ses quelques années auprès des communistes, son rôle essentiel dans les négociations secrètes qui ont accompagné la guerre du Viêt-nam, ses travaux au sein de l'ONU, il apporte ici un témoignage inédit, essentiel pour l'histoire de notre temps. — "Ceux qui attendaient avec impatience la publication des Mémoires de Raymond Aubrac ne seront pas déçus par ce livre tout en réserve et en pudeur contenue, qui retrace un demi-siècle d'histoire proche – et pas n'importe laquelle – : un « parcours de vie » compris entre les années de formation, autour de 1930 et celles de la retraite active venue à la FAO, en 1976. Comme un certain nombre d'élèves de grandes écoles de même milieu bourgeois que lui, il avait été très tôt attiré par le Parti communiste, mais il ne franchira définitivement le pas qu'après son entrée dans la Résistance, qu'il rejoint, à Lyon, dès l'automne 1940, au côté de l'impavide Lucie, sa jeune femme, dont il avait fait connaissance avant-guerre dans des centres d'étudiants communistes. En 1941, Raymond Aubrac occupe une place importante au sein du mouvement Libération-sud avec Emmanuel d'Astier, mais il accède aussi à des postes de responsabilité dans la coordination des mouvements de zone sud: à l'automne 1942, le général Delestraint le charge des problèmes d'armement de la future Armée secrète, et c'est à ce titre qu'il deviendra un des interlocuteurs privilégiés de Jean Moulin, avec lequel il sera arrêté à Caluire, le 21 juin 1945. Il nous donne ici un témoignage saisissant de sa vie de condamné à mort en sursis, entre les mains du sinistre Barbie, qui le poursuivra de sa haine par-delà la mort, quelque cinquante ans plus tard, dépité d'avoir été joué par l'évasion spectaculaire du « boulevard des Hirondelles » montée de toutes pièces par Lucie Aubrac. On trouve ici aussi d'utiles indications sur le séjour que Raymond fit à Alger auprès du gouvernement provisoire. Il décrit son accueil mitigé dans les sphères officielles et son envoi comme commissaire de la République de la Libération à Marseille : une entreprise périlleuse, rapidement interrompue par un rappel (janvier 1945), et que ne compensera pas dans son cœur la réussite du déminage de la France entre la fin de cette année et 1948..." (Claude Lévy, Vingtième Siècle, revue d'histoire, 1997)

AUBRY (Docteur Paul).

L'Agonie de Saint-Malo, 6 août - 14 août 1944.

Rennes, 1945, pt in-8°, 142 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, manque le 2e plat de couv., état correct

"Si l'essentiel du récit publié ici (les six premiers chapitres, l'épilogue et la note) est le journal de bord du Dr Paul Aubry, médecin-chef à la Défense passive de Saint-Malo, d'autres médecins chargés des différents quartiers ont aussi témoigné des combats pour la libération de la ville. Le chapitre VII est écrit par le Dr Raymond Nicolleau, le chapitre VIII ("Au fort national") est l'oeuvre du Dr Pierre Lemarchand et enfin "La capitulation de la garnison allemande du château" est racontée par le Dr Yves Lebreton. Tous les auteurs ont soigné les populations et les soldats victimes des bombardements alliés et des combats particulièrement rudes qui se déroulèrent dans la ville. Port du Mur de l'Atlantique érigé en "forteresse" et défendu par de nombreux soldats allemands, la ville est sévèrement pilonnée par l'aviation alliée. Les forces américaines qui assiègent le port obtiennent la reddition du Fort national le 14 août, et du reste de la garnison allemande le 17 août. Les défenseurs de l'île de Cézembre, pour leur part, ne se rendent pas avant le 2 septembre 1944. Le médecin-chef Aubry détaille l'organisation des secours au sein de l'hôtel-Dieu (où tous les lits ont été transportés dans les caves), la visite des abris de la Défense passive, l'accueil clandestin de blessés américains, mais aussi le soin aux soldats allemands de plus en plus nombreux. Après l'évacuation de la plus grande partie des civils, le médecin négocie à la fois avec les responsables français (maire, directeur de la Défense passive, sous-préfet) et le commandement allemand qui se montre particulièrement inflexible. Pour le Dr Aubry comme pour ses confrères, l'objectif n'en reste pas moins de protéger les blessés dont ils ont la charge et d'assurer au mieux la sécurité de leurs personnels." (Morgane Barey, « Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 1939-1945)

AUGUSTE (Capitaine).

Regards sur la Résistance Luçonnaise et le Maquis L 4.

Fontenay-le-Comte, Imp. Commerciale, Mme C. Bouron, 1946, in-12, 116 pp, préface de Léon Martin, Préfet de la Libération, 5 portraits photo sur 2 pl. hors texte, "le chant des déportés français" et "la chanson de marche du maquis" avec paroles et musique notée, broché, bon état, envoi a.s.

"Faire de la Résistance... C’était d’abord, et avoir le courage de le dire autour de soi, être convaincu de la victoire des Alliés et de l’écrasement nazi ; c’était cacher un ami, qui devait fuir la Gestapo ; c’était recueillir des aviateurs américains ou anglais perdus dans la nature, ravitailler ces hommes et les aider à rentrer dans leur pays. C’était recueillir tous les renseignements relatifs aux Boches, à leur nombre et leur mouvement, et les remettre à l’agent de liaison qui les portait à qui de droit. C’était transporter quelques journaux clandestins (…) et les glisser sous la porte des amis. C’était, dans une mission apparemment sans importance, remplacer au pied-levé un camarade empêché. C’était ravitailler un ami de Paris, traqué par la Milice, sans carte d’alimentation. C’était prendre auprès des prisons des nouvelles des camarades arrêtés pour rassurer les familles. C’était porter des colis à ses camarades, se procurer pour eux quelques vivres supplémentaires. C’était encore une foule de tâches toutes plus obscures les unes que les autres qui sont évidemment moins glorieuses que piloter un Mosquito ou un char de 50 tonnes, moins spectaculaires qu’une revue en fanfare, mais c’étaient des tâches nécessaires et dangereuses." (pp. 33-34)

AUJOL (Jean-Louis).

Le Procès Benoist-Méchin (29 mai - 6 juin 1947). Compte-rendu intégral des débats avec un avant-propos et une lettre de l'inculpé à son défenseur.

Albin Michel, 1948 fort in-8°, 610 pp, une photo en frontispice, broché, bon état

En 1941, Jacques Benoist-Méchin fit partie du gouvernement Darlan, comme responsable des relations avec l’Allemagne. Ami de Drieu La Rochelle et du ministre de la Propagande Paul Marion, il signa le manifeste ultra-collaborationniste que l’amiral Platon lança le 9 juillet 1944 appelant au limogeage de Laval et à la constitution d’un gouvernement entièrement acquis à l’effort de guerre allemand. En mai 1947, il fut condamné à mort par la Haute Cour, mais gracié par Vincent Auriol. Auteur d’une “Histoire de l’armée allemande” (1936), son talent d’historien fut reconnu par des personnalités aussi diverses que Mitterrand ou de Gaulle. Benoist-Méchin fut l’auteur d’un des premiers récits de captivité paru en France, en avril 1941 : “La moisson de Quarante. Journal d’un prisonnier de guerre”, qui fut traduit la l’année suivante en allemand et publié à Hambourg par Hanseatische Verlagsanstalt. Benoist-Méchin n’eut à subir qu’une courte captivité, au frontstalag 202, à Voves en Eure-et-Loir... du 25 juin au 15 août 1940. Les conditions de sa libération restent obscures. (Laurent Quinton)

AUPHAN (Amiral) et Jacques MORDAL.

La Marine française dans la Seconde Guerre mondiale.

France-Empire, 1967, fort pt in-8°, 650 pp, 12 pl. de photos hors texte, 17 cartes, index, cart. éditeur, jaquette illustrée (déchirure avec pt manque au 1er plat de la jaquette), bon état

Sanctuaire traditionnel de la discipline, la Marine française a subi de 1939 à 1945 une très rude épreuve. Partie pour se battre en mer, elle a vu successivement tous ses ports pris par l’intérieur, ne pouvant qu’évacuer, comme à Dunkerque, ce qui pouvait l’être sans laisser à l’ennemi un seul de ses bâtiments. L’Armistice de juin 1940 lui a imposé d’autres devoirs : défendre le patrimoine et faire vivre la métropole en liaison avec l’empire dans l’espérance de temps meilleurs, tandis qu’une poignée des siens poursuivait la guerre du côté de la France Libre. Les Anglais ont-ils demandé que la flotte passât de leur côté préalablement à tout armistice ? Comment s’explique le drame de Mers El-Kébir, le sabordage de l’escadre de Toulon, la riposte au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord et cent autres péripéties tragiques de la guerre. Ce livre vous le dira. Les deux auteurs qui l’ont écrit ont vécu intensément cette époque, l’Amiral Auphan aux postes les plus élevés de l’Amirauté française puis comme secrétaire d’Etat à la Marine, Jacques Mordal à la mer, à Dunkerque notamment, où il fut deux fois coulé et grièvement blessé. Tous les deux, depuis la guerre, se sont consacrés à l’étude de l’histoire et leurs travaux font autorité. Cet ouvrage s’appuie sur une documentation rigoureuse enrichie de multiples témoignages français et étrangers. Il a fait l’objet, il y a dix ans, d’une première édition en France, aux Etats-Unis et en Allemagne. L’édition française, aujourd’hui épuisée a obtenu en 1959 l’un des Grands Prix d’histoire de l’Académie française. Depuis lors le texte a été soigneusement revu et complété sur certains points au vu des publications étrangères les plus récentes ou des innombrables lettres reçues par les auteurs. Comme un manuel écrit sans passion mais sans cacher non plus l’aspect politique des problèmes, ce livre constitue une mise au point définitive de l’histoire trop souvent méconnue de la Marine française dans la Seconde Guerre mondiale. (2e plat de la jaquette)

AUPHAN (Amiral Paul).

Histoire élémentaire de Vichy.

France-Empire, 1971, gr. in-8°, 357 pp, 16 pl. de photos hors texte, annexes, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

Vichy vu de l'intérieur. Par l'amiral Gabriel Paul Auphan (1894-1982), chef de la Marine marchande (1940), chef d'état-major des forces maritimes puis secrétaire d'Etat à la Marine du gouvernement de Vichy. Il refusa la violation des conditions d'armistice et démissionna en novembre 1942. Condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité en 1946, il se présenta en 1955 devant la Haute Cour, qui lui infligea une condamnation de principe dont il fut aussitôt relevé.

AUVRAY (Capitaine Lucien).

Du désastre à la Victoire. Souvenirs de guerre (1939-1945).

La Pensée universelle, 1980, in-8°, 346 pp, 16 pl. de documents et photos hors texte, broché, bon état, envoi a.s.

1939 avec le 113e Régiment d'Infanterie jusqu'à l'armistice de 1940 et la suite. Premier passage en Afrique. Chez les coloniaux au Groupe de Camps du Sud-Est. Evasion pour l'Espagne. Avec l'Armée d'Afrique. Avec la 4e Compagnie du 2e Bataillon de Choc.

AYLMER-ROUBENNE (Madeleine).

J'ai donné la vie dans un camp de la mort.

France Loisirs, 1998, in-8°, 313 pp, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

"J'avais autre chose à dire que la vie des camps nazis. Elle est connue de tous ceux qui ont bien voulu la connaître... Je voulais témoigner d'autre chose, non de la mort mais de la vie. Je voulais témoigner mon triomphe par la naissance d'une enfant, et de sa survie..." Tout juste mariée en ce printemps 1944, Madeleine est déportée. Destination Ravensbrück. Etre enceinte n'offre aucun avantage dans ce camp. Bien au contraire. Mais Madeleine fera tout pour garder en vie l'enfant qu'elle porte, aidée par ses compagnes, toutes solidaires. En donnant la vie, elle-même naît une seconde fois, surmontant horreur et violence. C'est ce parcours qu'elle nous décrit, sa transformation profonde au sein d'un monde inhumain...

AZIZ (Philippe).

Au service de l'ennemi. La Gestapo française en province, 1940-1944.

Fayard, 1972, in-8°, 186 pp, broché, bon état

AZÉMA (Jean-Pierre).

1940. L'année terrible.

Seuil, 1990, in-8°, 381 pp, index, broché, bon état (Coll. XXe siècle)

AZÉMA (Jean-Pierre).

La Collaboration (1940-1944).

PUF, 1975, pt in-12, 152 pp, chronologie sommaire, biblio, broché, couv. illustrée, qqs soulignures crayon, bon état (Coll. Documents Histoire), envoi a.s.

"Les deux visages de la collaboration : c'est, en effet, le titre qui conviendrait davantage au petit ouvrage que M. J.-P. Azéma a consacré à “La collaboration”. Il a considéré successivement ses deux aspects, « La collaboration avec l'Allemagne pour raisons d'Etat » et « Le collaborationnisme avec les nazis, c'est-à-dire la volonté avouée de coopérer avec le régime allemand et de l'imiter ». De l'une et de l'autre il a présenté les principaux acteurs et, pour le collaborationnisme, il a bien pris soin d'en montrer les principales facettes, soulignant au passage ses points communs et ses dissemblances (pp. 9-52). L'auteur s'est bien gardé – et il a eu raison – de considérer la collaboration – celle d'Etat surtout – comme un phénomène statique : elle a evolué entre juin 1940 et août 1944, ce qui a inévitablement entraîné un « reclassement des attitudes » (p. 52). M. J.-P. Azéma a donc esquissé un aperçu chronologique (pp. 52-74), qui lui permet de conclure sur le caractère « à tous les sens du terme pitoyable » de l'entreprise. « L'aventure » de la collaboration se solda par un échec qui ne se retourna pas seulement contre ses acteurs vichystes et parisiens, mais qui coûta matériellement cher aux Français. Si la collaboration visa jamais à les protéger contre l'occupant, le bouclier qu'elle leur offrit etait singulièrement « percé » (p. 78). Loin de maintenir l'unité nationale, celle-ci contribua encore à accentuer les dissensions à l'intérieur du pays, la Libération venue. Selon la formule de la collection, l'exposé présenté en introduction renvoie à des textes, documents et points de vue sur la question. Les uns et les autres ont été judicieusement choisis dans les mémoires, discours politiques, et jusque dans la presse clandestine de l'époque ; l'auteur a fait également appel aux travaux scientifiques publiés sur Vichy et l'occupation. On ne saurait donc assez vanter les qualités de ce volume." (Claude Lévy, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 1977)

AZÉMA (Jean-Pierre) et François BÉDARIDA (dir.).

1938-1948. Les années de tourmente, de Munich à Prague. Dictionnaire critique.

Flammarion, 1995, fort pt in-4°, 1137 pp, 40 planches hors texte d'illustrations en noir et en couleurs, 9 cartes, chronologie, liste alphabétique des articles, des auteurs, des illustrations, des cartes, index, reliure toile bleue de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état

1938-1948. Les années de tourmente cumulent sur le mode paroxystique les conflits d'un siècle pourtant riche en violences. De la "drôle de paix" à la guerre froide, à travers le choc des Etats et des économies, l'affrontement des idéologies s'expose dans toute sa nudité et sa brutalité : Fascisme, communisme et démocratie se livrent une lutte à mort. 1938 voit s'effondrer, au milieu des prodromes d'une nouvelle guerre, dans une atmosphère de veillée d'armes, l'ordre établi par les vainqueurs de 1914-1918. Sous les coups de la crise générale des années 30 – marquées par la débâcle économique, le fracas des idéologies totalitaires et l'exaltation de la force – de grandes turbulences, parties d'Europe, secouent bientôt la planète entière. Dorénavant, les armes sont appelées à trancher le destin du monde. Au seuil des années 40, il s'en faut de peu que disparaissent la liberté et les droits de l'homme. Ce n'est qu'après des années d'épreuves sanglantes et incertaines que les fascismes seront emportés dans la tourmente de la défaite et la honte des crimes découverts. L'année 1948 symbolise la glaciation de l'univers né de la Seconde Guerre mondiale, tout en consacrant la rivalité des deux Grands et l'installation dans la guerre froide. Tandis que la décolonisation progresse spectaculairement en Asie, avec les balbutiements de ce qui va devenir le tiers-monde, ce nouvel ordre va durer près d'un demi-siècle, jusqu'à la chute du système communiste. Ce dictionnaire critique a pour ambition d'embrasser la période charnière et fondatrice qui clôt le premier XXe siècle et ouvre le second. De Munich à Yalta, de l'ère des Empires à la décolonisation, du temps des crises à l'aube des Trente Glorieuses, de l'horreur d'Auschwitz à la bombe d'Hiroshima. Cet ouvrage regroupe 105 essais dus à des historiens de renom et ordonnés en six chapitres : La Violence et la guerre, Economies et idéologies, Géopolitiques, Acteurs, Lieux, événements et enfin Controverses et enjeux de mémoire. Bénéficiant de l'historiographie et de la recherche les plus récentes, remettant en perspective les interprétations, il propose au lecteur un regard novateur et réfléchi sur cette décennie et offre une vision originale et globale d'une époque dramatique dont notre présent est issu.

BADIA (Gilbert).

Histoire de l'Allemagne contemporaine (1917-1962).

Editions Sociales, 1962, 2 vol. in-8°, 342 et 399 pp, 36 pl. de photos et documents hors texte, carte, biblio, index, reliures skivertex vert de l'éditeur, titres et aigle allemand au 1er plat, bon état

"Récusant les explications faciles par le Destin ou par le Caractère allemands, Badia veut dresser, et dresse en effet, un panorama complet de la vie du peuple allemand depuis 1917, où les premiers craquements se font entendre dans le Deuxième Reich, jusqu'à la construction du mur de Berlin en 1961. Résumer sans être indigeste quarante-cinq années de conjoncture, de lutte des classes et des partis, de terreur, de guerre chaude et froide, de crises spirituelles et d'enthousiasmes collectifs, cela exige des qualités peu communes de synthèse. Le principal mérite de cette histoire marxiste est évidemment de concentrer l'attention sur le jeu des forces populaires. Pour la première fois, nous disposons en langue française d'une étude approfondie de la Gauche allemande, depuis la social-démocratie d'avant 1914 jusqu'à Ulbricht et Ollenhauer, en passant par les groupes de résistance socialistes et communistes. Inutile de dire à qui vont les préférences de l'auteur : à la minorité pacifiste de 1914, aux Spartakistes, à la tendance la plus orthodoxe du parti communiste allemand, au S.E.D. de 1946, à la République Démocratique allemande. Toutefois, ceux qui attendraient un tableau en blanc et noir des relations entre socialistes et communistes, une justification sans nuances de la tactique du P.C. face aux progrès du nazisme, seraient déçus... Les historiens ont encore trop tendance à considérer le nazisme comme un bloc, des origines à la chute ; mais du jour où nous pouvons étudier la République de Weimar comme si nous ignorions sa fin tragique – c'est ce que Badia a, en grande partie, réussi – , et la « mise au pas » en faisant abstraction des atrocités postérieures, alors s'établit la véritable distance entre ces périodes et nous-mêmes, alors le nazisme devient objet d'histoire." (Pierre Ayçoberry, Annales ESC, 1964) — Table : Le IIIe Reich : La conquête de l'Etat ; Réarmement et annexions à froid (1936-1939) ; La guerre victorieuse (1939-1941) ; De l'invasion de l'URSS à la chute du IIIe Reich ; Les deux Allemagnes : L'occupation. La scission. Le réarmement de l'Allemagne occidentale et ses conséquences ; L'Allemagne d'aujourd'hui : les deux Etats.

BADIA (Gilbert).

Histoire de l'Allemagne contemporaine (1917-1962).

Editions Sociales, 1975, 2 vol. gr. in-8°, 342 et 399 pp, 36 pl. de photos et documents hors texte, carte, biblio, index, brochés, couv. illustrées, bon état

"Récusant les explications faciles par le Destin ou par le Caractère allemands, Badia veut dresser, et dresse en effet, un panorama complet de la vie du peuple allemand depuis 1917, où les premiers craquements se font entendre dans le Deuxième Reich, jusqu'à la construction du mur de Berlin en 1961. Résumer sans être indigeste quarante-cinq années de conjoncture, de lutte des classes et des partis, de terreur, de guerre chaude et froide, de crises spirituelles et d'enthousiasmes collectifs, cela exige des qualités peu communes de synthèse. Le principal mérite de cette histoire marxiste est évidemment de concentrer l'attention sur le jeu des forces populaires. Pour la première fois, nous disposons en langue française d'une étude approfondie de la Gauche allemande, depuis la social-démocratie d'avant 1914 jusqu'à Ulbricht et Ollenhauer, en passant par les groupes de résistance socialistes et communistes. Inutile de dire à qui vont les préférences de l'auteur : à la minorité pacifiste de 1914, aux Spartakistes, à la tendance la plus orthodoxe du parti communiste allemand, au S.E.D. de 1946, à la République Démocratique allemande. Toutefois, ceux qui attendraient un tableau en blanc et noir des relations entre socialistes et communistes, une justification sans nuances de la tactique du P.C. face aux progrès du nazisme, seraient déçus... Les historiens ont encore trop tendance à considérer le nazisme comme un bloc, des origines à la chute ; mais du jour où nous pouvons étudier la République de Weimar comme si nous ignorions sa fin tragique – c'est ce que Badia a, en grande partie, réussi – , et la « mise au pas » en faisant abstraction des atrocités postérieures, alors s'établit la véritable distance entre ces périodes et nous-mêmes, alors le nazisme devient objet d'histoire." (Pierre Ayçoberry, Annales ESC, 1964) — Table : Le IIIe Reich : La conquête de l'Etat ; Réarmement et annexions à froid (1936-1939) ; La guerre victorieuse (1939-1941) ; De l'invasion de l'URSS à la chute du IIIe Reich ; Les deux Allemagnes : L'occupation. La scission. Le réarmement de l'Allemagne occidentale et ses conséquences ; L'Allemagne d'aujourd'hui : les deux Etats.

BADSEY (Stephen).

Normandy 1944. Allied Landings and Breakout.

London, Osprey, 1990, gr. in-8°, 96 pp, 66 photos, 19 pl. d'illustrations et cartes en couleurs, broché, couv. illustrée, bon état. Texte en anglais

BAECHLER (Christian).

Guerre et exterminations à l'Est. Hitler et la conquête de l'espace vital, 1933-1945.

Tallandier/GLM, 2012, in-8°, 524 pp, notes, 4 cartes, sources et biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

L'obsession de "l'espace vital" est inséparable, chez Hitler, du délire antisémite. A l'étroit dans ses frontières de 1919, le peuple allemand doit, selon lui, prendre le contrôle de toutes les contrées peu ou prou "germaniques", les "libérer", ainsi que le Reich, de leurs Juifs, y asservir ou y massacrer les Slaves qui s'y trouvent, enfin y implanter des paysans dont le "sang" n'est pas douteux. Au nom de cette double utopie, raciale et spatiale, l'Allemagne a engagé à l'Est pas moins de 12 millions d'hommes. Outre les millions de victimes des combats, plus de 18 millions de civils polonais et soviétiques, dont plus de 4 millions de Juifs, ont péri. A côté des victimes "ordinaires" des combats, il y eut la mort de millions de prisonniers russes, des massacres de masse "par balles", les camps d'extermination des Juifs (tous se trouvaient à l'Est), l'incendie de milliers de villes et de villages. C'est bien en Europe orientale que la barbarie nazie a atteint son paroxysme. Plusieurs générations d'historiens, en particulier des Allemands nés après guerre, ont accumulé les travaux savants sur cette question, mais il n'existait pas encore là-dessus de synthèse solide en langue française. Christian Baechler, l'un de nos meilleurs spécialistes de l'Allemagne, donne ici un livre magistral.

BAILLY (Jacques-Augustin).

La Libération confisquée. Le Languedoc 1944-1945.

Albin Michel, 1993, gr. in-8°, 481 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Les années 1944-1945, chargées de toutes les espérances de la Libération furent également le théatre d'enjeux politiques considérables et de rivalités pour la conquête du pouvoir qui finirent par occulter les objectifs même de la Résistance. (...) Par un examen minutieux des faits et sans arrière-pensée partisane, Jacques-Augustin Bailly prouve que les excès de l'épuration ne furent pas seulement dus aux débordements populaires, mais que certains chefs de la Résistance en furent les promoteurs.

BAKER (Joséphine) et Jo BOUILLON.

Joséphine.

Laffont, 1976, gr. in-8°, 310 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Vécu)

Biographie posthume de Josephine Baker écrite avec la collaboration de Jacqueline Cartier, par le mari de l'artiste dont elle vivait séparée, sur base des brouillons et documents qu'elle a laissé pour une autobiographie. Le panache et la générosité : deux mots qui résument toute la vie de Joséphine Baker. La vie ? Les vies plutôt, car la petite fille prodige de Saint-Louis du Missouri, qui triomphe à Paris avec la Revue Nègre, devient l'étoile inoubliable du Casino de Paris et des Folies-Bergère ; c'est aussi le lieutenant Baker des Forces Françaises Libres que le général de Gaulle fera décorer ; c'est l'infatigable militante qui, partout et d'abord en Amérique, lutte contre toutes les ségrégations raciales ; c'est la femme qui, pour donner l'exemple de la fraternité universelle, adopte dans tous les coins du monde et élève dans sa propriété des Milandes, des enfants perdus de toutes couleurs et de toutes religions. C'est Joséphine l'indestructible qui lutte pour ses enfants malgré. les dettes, la vente forcée des Milandes, Joséphine qui recommence une nouvelle carrière à soixante ans, triomphe encore et meurt en pleine gloire. Le panache : cette plume d'autruche d'où jaillissait la beauté d'un corps qui symbolisera toujours le grand spectacle. La générosité : car Joséphine, c'était d'abord le coeur.

BALDACCI (Aimé).

Souvenirs d'un français d'Algérie. II. Tirailleur algérien.

Editions Fernand Lanore, François Sorlot, éditeur, 1984, gr. in-8°, 222 pp, broché, bon état. Edition originale, exemplaire numéroté

Tome 2 des mémoires d'Aimé Baldacci, né à Alger le 1er janvier 1916, administrateur du Centre de documentation historique sur l'Algérie (CDHA). L'auteur, Français d'Algérie, est appelé sous les drapeaux comme E.O.R. en 1938. Maintenu en service pour cause de guerre possible, il est en Tunisie quand il apprend la déclaration de guerre et, après des mouvements incessants de la ligne Mareth en Tunisie à Sidi-Bel-Abbès en passant par Tatahouine et Sfax, il découvre avec chagrin la défaite de juin 1940. La vie et l'état d'esprit des Français d'Algérie à la fin des années 30 et lors de la "drôle de guerre" mais aussi une image très réaliste de la vie des unités autochtones dans les grands espaces de sables et de pierres du Grand Sud Saharien. — "... Il existe aussi un document important, les “Souvenirs d'un Français d'Algérie”, d'Aimé Baldacci (né à Alger en 1916) : les souvenirs racontent la vie privée et la vie professionnelle et aussi, de manière détaillée, l'histoire de l'Algérie, que l'auteur a connue : ces 8 volumes, parus de 1983 à 1997 (à compte d'auteur, sauf les volumes 2, 3 et 4 publiés chez Sorlot-Lanore) font plus de 2.600 pages : ce volume fait que ces livres ne peuvent être lus que par des Français d'Algérie et des spécialistes." (Jeannine Verdès-Leroux, Les Français d'Algérie, 2001)

BALDWIN (Ralph B.).

The Deadly Fuze: The Secret Weapon of World War II.

San Rafael, California, Presidio Press, 1980, in-8°, xxxii-332 pp, 50 photos et un dessin, 3 tableaux, annexes, index, reliure éditeur, jaquette illustrée (réparée avec du scotch), bon état. Texte en anglais

"Baldwin était membre de l'équipe du laboratoire de physique appliquée (APL) de l'université Johns Hopkins qui a mis au point et supervisé la mise en service de la « fusée à durée variable » (VT) pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces fusées de proximité, utilisées dans l'artillerie antiaérienne et antipersonnel, pouvaient détecter la présence de la cible et faire détonner l'explosif de l'obus à la distance optimale de celle-ci. Pendant les campagnes maritimes dans le Pacifique, les fusées VT ont amélioré la probabilité de tuer de chaque obus tiré contre les avions attaquants. Sur le théâtre européen, elles ont contribué à la défaite des bombes volantes allemandes V-1. Sur les deux théâtres, elles ont été utilisées avec un effet dévastateur pour tuer les troupes au sol en produisant des éclats d'obus à une altitude prédéterminée au-dessus des forces ennemies. Tout au long de la guerre, ni les Allemands ni les Japonais ne sont parvenus à comprendre la nature de ce dispositif terriblement efficace. Cet ouvrage intéressant et bien écrit sur un projet passionnant, est aussi une célébration du travail de l'équipe APL. Il deviendra vraisemblablement l'étude de base sur les fusées à durée variable. Baldwin nous fournit également un aperçu des efforts d'une démocratie mobilisée pour la guerre, et ses commentaires sur la recherche et le développement allemands (totalitaires) et américains (démocratiques) méritent d'être approfondis. "Deadly Fuze" est un ouvrage incontournable pour toute bibliothèque d'histoire militaire ou d'histoire des technologies et des sciences." (Edward C. Ezell, Military Affairs, 1981)

BALLANDE (Henri).

De l'Amirauté à Bikini. Souvenirs des jours sans joie.

Presses de la Cité, 1972, in-8°, 318 pp, 8 pl. de photos hors texte, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

Officier de marine, l'auteur a vécu dans l'intimité de l'amiral Darlan de 1939 à 1942 et a occupé des fonctions importantes à son état-major. Après le sabordage de la flotte à Toulon en 1942, il rallie l'Afrique du Nord où il se consacre à la réorganisation de la Marine avant de commander un croiseur léger lors du débarquement de Provence. En 1946, il assiste en observateur militaire aux expériences atomiques de Bikini.

[Bande dessinée] – Charlier (Jean-Michel) et Victor Hubinon.

Dans les griffes du Dragon Noir.

Dupuis, 1952, in-4°, deuxième édition, broché, dos agrafé, couv. illustrée, sans le bandeau «Les aventures de Buck Danny» qui n'apparaît pas sur les premiers albums de la série, dernier titre «Les Pirates du désert» au 2e plat de couv., bon état (BDM 5a, 1952)

La cinquième histoire des « Aventures de Buck Danny » de Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon. Elle est publiée pour la première fois dans le journal Spirou puis sous forme d'album en 1951. En pleine jungle birmane, Buck Danny et ses coéquipiers Tuckson et Tao ont rejoint Susan Holmes. Cette dernière, qui a échappé de justesse à un enlèvement, est en possession des plans ultrasecrets de la prochaine offensive pour la libération de la Birmanie contre les Japonais. Poursuivis de très près par le traître Mo-Choung-Young et les colonnes militaires du Kao-Deï, ils tentent de gagner la baie d'Along pour pouvoir être récupérés par un sous-marin allié. Pour cela, ils se doivent de traverser le territoire de la tribu sanguinaire des Moïs. Mais le péril auquel ils doivent échapper est d'autant plus important qu'ils ne doivent en aucun cas tomber entre les griffes du dragon noir, société secrète aux desseins bien inquiétants... Toute la magie des bandes dessinées de l'époque...

BARBARIT (Louis-Marie).

Le Souffle bleu. Itinéraire d'un jeune paysan vendéen.

Geste éditions, 2000, gr. in-8°, 271 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Témoignage)

"Entre 1936 et 1945, Benjamin qui a quinze ans au début de l'histoire, reçoit une centaine de lettres de sa mère, une paysanne du haut bocage vendéen. À partir de cette correspondance retrouvée, l'auteur a reconstitué l'itinéraire de Benjamin, son passage en quelque sorte de la terre à la ville. Le souffle bleu, reportage en direct sur une société rurale vendéenne très imprégnée d'influences religieuses et cléricales, nous plonge dans l'existence et les tourments d'un adolescent d'autrefois. Il nous fait vivre au sein d'une famille de paysans vendéens mais aussi au cœur d'une petite entreprise des années d'avant guerre et d'occupation. À travers ce récit attachant et émouvant qui prend souvent des allures de roman, Louis-Marie Barbant nous offre une vision inédite de cette période de « chagrin et de pitié » et le souvenir d'un monde disparu."

BARBIER (J.-B.).

Un frac de Nessus. Hommes politiques et diplomates au décapage.

Rome, L'Alveare, 1951, fort in-8°, 1400 pp, 2 cartes en couleurs hors texte, broché, dos lég. sali, bon état. Peu courant

Mémoires de l'auteur, Ministre plénipotentiaire, de la veille de la Première Guerre mondiale à l'administration de Vichy : la Pologne, la Turquie, le Japon, l'Espagne, Vichy... Un ouvrage qui fit du bruit dans lequel l'auteur décrivait et jugeait la politique extérieure de la France depuis le début de la première guerre mondiale jusqu'au lendemain de la seconde... — Jean-Baptiste Barbier débute dans la carrière diplomatique en avril 1915. De fin 1919 à 1923, il est en poste à Madrid (pp 143-214), de mars 1924 à février 1930 à Varsovie (pp 215-351), puis est Conseiller à Stamboul (Istanbul) jusqu'en septembre 1934 (pp 353-494), Conseiller à Tokyo de décembre 1934 à juin 1936 (pp 495-586), puis d'août 1936 à avril 1937 Conseiller à Madrid (l'Ambassade ayant en fait reflué à San-Sebastian) et ensuite Chargé d'affaires à Valence, où il crée de toutes pièces un poste diplomatique (pp 587-722). Renvoyé à Tokyo comme Conseiller de septembre 1937 à mai 1938 (pp 759-837), il est, de juin 1938 à novembre 1939, Ambassadeur à Caboul (Kaboul) (pp 839-1030). Après une cure en Suisse, il arrive à Vichy en juillet 1940, mais doit à nouveau rejoindre la Suisse pour se faire soigner et y séjourne pendant toute la guerre ; en 1945, il est mis à la retraite anticipée par le Gouvernement provisoire pour s'être abstenu d'adhérer au Gouvernement d'Alger. — "Un diplomate de carrière, mis à la retraite en 1945, raconte sa vie et exprime infatigablement sa rancune contre la République, le Front populaire, les Juifs, les instituteurs et le service des Œuvres françaises à l'étranger..." (Revue française de science politique, 1955)

BARDEL (René).

Quelques-uns des Chars, 1939-1940.

Arthaud, 1945, in-12, 206 pp, 5 cartes dans le texte, broché, bon état

Le 44e Bataillon de Chars de Combat. En 1943, le lieutenant Bardel, dans un ouvrage intitulé "Quelques-uns des Chars" a fait le récit émouvant de la vie du bataillon pendant la campagne de France.

BARDOUX (Jacques).

La délivrance de Paris. Séances secrètes et négociations clandestines. Octobre 1943 - Octobre 1944. Journal d'un sénateur.

Fayard, 1958, in-8°, 385 pp, broché, bon état

BARDÈCHE (Maurice).

Lettre à François Mauriac.

P., La Pensée libre, 1947, in-12, 195 pp, broché, bon état. Edition originale sur papier d'édition (il n'a été tiré que 50 ex. sur grand papier)

Lettre cinglante écrite par Maurice Bardèche, ancien élève de Normale sup, agrégé de lettres, balzacien fameux, emprisonné en 1945, et beau-frère de Robert Brasillach fusillé le 6 février 1945, à François Mauriac, gaulliste idolâtre. Pour la première fois depuis la Libération, un livre attaquait avec une extrême violence la législation de l'épuration. Ce texte pamphlétaire publié en 1947 se vendit à 80.000 exemplaires. Bardèche y défend l'idée de « collaboration », dédouane les fonctionnaires nommés par Vichy, remet en cause la légalité de la Résistance et critique les excès de l'épuration, il exprime cependant quelques réserves sur la création et les méthodes de la Milice.

BARIETY (Jacques) et Jacques DROZ.

Histoire de l'Allemagne. 3. République de Weimar et Régime hitlérien, 1918-1945.

Hatier, 1973, gr. in-8°, 224 pp, 7 cartes et tableaux, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. d'Histoire contemporaine)

"Deux historiens français, J. Bariety et J. Droz, dont les ouvrages sur l'Allemagne sont avantageusement connus, nous donnent conjointement une étude très ramassée sur la période cruciale qui va de l'effondrement du Reich wilhelminien a celui du IIIe Reich. Malgré son volume réduit, l'essentiel est dit et bien dit dans cette synthèse, qui reste lumineuse même quand les problèmes traités sont délicats et ardus. Chacune des deux grandes parties consacrées, l'une à la République de Weimar, l'autre à la période national-socialiste, est assortie d'une bibliographie raisonnée, de documents bien choisis, de cartes et de tableaux très éclairants. L'abondance de détails significatifs, peu ou pas connus, présuppose à la fois une étonnante connaissance des choses de l'Allemagne (et pas seulement de son histoire politique), la lecture des derniers ouvrages parus, ainsi que la fréquentation des archives de la Chancellerie du Reich. Les faits les plus importants sont rappelés et les portraits des principaux protagonistes retracés sans que l'ouvrage relève de la pure histoire évenementielle. Les auteurs n'ont garde d'oublier la psychologie des Allemands traumatisés par les catastrophes successives qui s'abattent sur eux : défaite, bouleversement politique, inflation et crise. Et, très opportunément, ils indiquent l'exploitation qui en est faite par les forces de conservation sociale. Même si certaines préférences des auteurs transparaissent parfois, l'effort d'objectivité est incontestable ; de même le courage avec lequel ils portent la main sur certains personnages jusque-là auréoles d'un nimbe de pacifisme ou de bonne volonté. Ainsi, ils ne partagent guère l'admiration sans bornes que vouent tant d'historiens à Stresemann... (...) Si nous nous sommes ainsi attardés à la critique du présent ouvrage, c'est qu'il en vaut largement la peine. Nous ne pouvons que le recommander chaleureusement." (Pierre Angel, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 1974)

BARILLET (Pierre).

Quatre années sans relâche.

Editions de Fallois, 2001, gr. in-8°, 334 pp, index, reliure demi-basane verte, dos à deux fois 3 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Exemplaire très bien relié, envoi a.s.

"Pendant les années 1940-44 marquées par la peur et les privations, l'adolescent que j'étais alors, comme tant d'autres garçons entre 17 et 20 ans, poursuivait ses études et s'éveillait aux mystères d'une sexualité encore confuse. Mais ma priorité, c'était le théâtre. Jean Cocteau, Charles Trenet, Christian Bérard étaient pour moi comme des astres, et les satellites gravitant autour d'eux formaient une constellation qui éclairait la nuit noire de l'Occupation. Grâce à leur parrainage, et surmontant une timidité presque maladive, je m'étais glissé dans les coulisses des principales salles parisiennes. De la loge de Jean Marais qui s'enroulait dans les drapés pourpres de la tragédie à celle d'Yvonne Printemps en train de réinventer son visage aux couleurs de Watteau, j'assistais à la métamorphose de ces mortels en demi-dieux, et je m'épanouissais dans ces zones privilégiées qui devenaient mon Olympe. Dans une véritable course d'obstacles de théâtre en théâtre, je me lançais à la conquête des vedettes alors régnantes qui fortifiaient mes ambitions, favorisaient mon apprentissage, et me préparaient à exercer ce "plus beau métier du monde" dont parle Sacha Guitry. Je m'installais dans le trompe-l'œil de cet univers exaltant où se racontaient de si belles histoires, en ignorant celle, tragique, qui s'écrivait au-dehors, et je me trouvais comme protégé de tous les dangers qui menaçaient le monde extérieur." (Pierre Barillet)

BARJAUD (Capitaine A.).

La Bataille de Normandie (juin-août 1944).

Le Mans, imp. Jean Martin, 1959, gr. in-8°, 79 pp, 6 planches sous serpentes hors texte (4 portraits photographiques à pleine page de Eisenhower, Montgomery, Patton et Leclerc et 4 photos sur 2 pl.), 10 cartes et croquis, biblio, broché, bon état

BARJOT (Amiral).

Histoire de la guerre aéro-navale.

Flammarion, 1961, in-8°, 441 pp, 12 pl. de photos hors texte, 20 cartes, broché, couv. illustrée, bon état

"Disparu en 1960, après avoir rempli les plus hautes fonctions de commandement naval, l’amiral Barjot était un des plus ardents protagonistes de l’arme aéro-navale. On pourrait donc craindre, à priori, qu’il ne force la note lorsqu’il s’en fait l’historien. Mais il n’en est rien. Son livre vaut par la mesure en même temps que par la netteté des vues générales qui permettent, à l’aide d’un éclairage particulier, de mieux comprendre certains aspects militaires du conflit. Sans doute l’ouvrage ne concerne-t-il pas uniquement la seconde guerre mondiale. On négligera donc la dernière partie, consacrée à l’après-guerre ; mais on aurait tort de se désintéresser des premiers chapitres qui exposent les débuts de l’arme aéro-navale, ses premiers problèmes techniques (celui de l’appontement, par exemple, qui demeure toujours une préoccupation essentielle pour les porte-avions), les résistances que rencontre son utilisation. On notera ainsi la lenteur avec laquelle les diverses marines ont élaboré peu à peu une doctrine d’emploi des porte-avions. Le porte-avions devait cependant se révéler arme essentielle et bouleverser la stratégie navale, surtout en Méditerranée et dans le Pacifique. Déjà, dans la campagne de Norvège, le manque d’aérodromes coûta cher aux Alliés, qui ne disposaient pas d’assez de porte-avions pour pallier cette insuffisance. En Méditerranée, l’entrée en guerre de l’Italie et la capitulation française bouleversaient les prévisions de 1939 et mettaient la marine anglaise dans une situation tragique. Cependant, grâce à Malte, « île porte-avions », et à l’emploi des navires porte-avions, la Royal Navy parvint à maintenir les communications vitales entre Gibraltar et Alexandrie, jusqu’à l’intervention massive de la Luftwaffe en janvier 1941. Alors s’ouvrit la période la plus dramatique pour les Anglais, qui ne devait prendre fin qu’avec la bataille d’El-Alamein. Mais l’Axe dut peut-être son échec à ce qu’il laissa subsister Malte. En fait, la réduction de l’île était prévue comme une étape intermédiaire entre la prise de Tobrouk et une offensive contre le canal de Suez (opération Sonnenblume). Mais la chute de Tobrouk, dans des délais inespérés, encouragea Rommel à passer tout de suite à l’étape finale. L’état-major allemand négligea Malte et ce fut « l’erreur fatale ». On retrouve là une idée souvent soulignée : Hitler n’a pas compris l’importance du secteur stratégique méditerranéen. Mais c’est la guerre du Pacifique qui permet à l’auteur de mettre le mieux en lumière l’importance de l’arme aéro-navale. Ce sont les Japonais, et après eux les Américains, qui ont fait du porte-avions, encore jumelé au cuirassé en Méditerranée, une unité autonome dont l’emploi bouleverse la stratégie maritime. S’il y a encore des batailles au canon, comme dans les parages de Guadalcanal, les succès décisifs sont dus le plus souvent à l’action de l’aviation embarquée : c’est vrai à Pearl Harbor, mais aussi à Midway et aux Mariannes ; il est remarquable toutefois que, là encore, la stratégie ne s’est pas adaptée aussitôt aux nouvelles possibilités techniques. Bien que précurseurs, les Japonais ont commis de lourdes erreurs qu’ils devaient payer chèrement. La « force de choc » qu’ils avaient constituée remporta d’abord des succès étonnants ; en quelques mois, ils avaient détruit la flotte cuirassée américaine du Pacifique, cinq grands bâtiments anglais, et ils menaçaient à la fois l’Inde et l’Australie, le tout au prix d’une soixantaine d’avions. Mais ils n’avaient pas utilisé à fond leurs porte-avions et n’avaient pas détruit les porte-avions américains : ils avaient sous-estimé l’arme essentielle. Ajoutons à cela qu’ils commirent ensuite l’erreur de monter l’opération de débarquement à Midway sans renoncer à un projet antérieur visant l’Australie. Cela les obligea à disperser leurs forces. Ce fut encore une erreur fatale ; la marine et l’aviation japonaise ne se remirent jamais des suites de la bataille de Midway, où leur puissance fut réduite de 50 %, tandis que les pertes américaines n’étaient que de 20 %. Les Américains n’allaient pas tarder à prendre l’offensive. C’est l'offensive Nimitz qui devait faciliter singulièrement les succès de Mac Arthur. Elle est marquée par la bataille des Mariannes, dont l’auteur compare l’importance à celle de Tsoushima ou du Jutland, la bataille de Leyte et bientôt l’effondrement du Japon. Pour finir, l’auteur relève quelques chiffres qui lui paraissent témoigner de la supériorité de l’aviation embarquée. De 1941 à 1944, l’aviation embarquée américaine a détruit 12 268 avions nippons, dont près de la moitié (5 824) au sol ; elle n’a elle-même perdu que 451 appareils. Le rapport (27 pour 1) est bien supérieur à celui obtenu par l’armée de l’air (7 pour 1). Les résultats des bombardements ont été bien meilleurs, parce que les avions embarqués, plus petits et manœuvrant mieux, étaient moins vulnérables que les bombardiers terrestres, de gros tonnage. L’arme aéro-navale devait se montrer aussi efficace contre les sous-marins : elle a à son actif 43 % des sous-marins allemands coulés en mer." (J.-M. d’Hoop, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 1962)

BARJOT (Dominique)(dir.).

Les Sociétés, la guerre, la paix. 1911-1946.

SEDES, 2003, gr. in-8°, 298 pp, notes, biblio, broché, couv. illustrée, qqs soulignures crayon, bon état (Coll. Regards sur l'Histoire)

La première moitié du XXe siècle a été marquée par deux conflits mondiaux d'une gravité exceptionnelle au point que l'historien G. L. Mosse a pu parler d'un processus de « brutalisation » de la guerre. Celle-ci, à la fois dans ses réalités et ses représentations, s'est accompagnée de mutations sociales d'une ampleur inconnue jusqu'alors : pertes militaires et civiles jamais vues pendant un laps de temps aussi court, utilisation grandissante d'armes de destruction massive, mobilisation quasi totale des économies, déplacements eux aussi massifs de population, déportations, emploi de plus en plus systématique du travail forcé et, par-dessus tout, extermination délibérée de certains peuples – au génocide arménien, dès le premier conflit mondial, a fait suite, à un niveau d'horreur jamais égalé, celui des juifs et des tziganes. À cet égard, il existe un devoir d'histoire, qui, en soi, justifie le choix de la question traitée dans le présent ouvrage. Ce devoir d'histoire a suscité une immense production historiographique dont le livre se fixe pour objectif d'exposer, à propos de chacune des grandes nations concernées (Allemagne, Espagne, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie-URSS) les grands débats et les conclusions essentielles. — Par Dominique Barjot, Jean-Paul Bled, Philippe Chassaigne, Olivier Dard, Olivier Faron, Didier Musiedlak, Yves-Henri Nouailhat, Nicolas Werth.

BARKER (A. J.) and John WALTER.

Russian Infantry Weapons of World War II.

London, Arms and Armour Press, 1971, in-8°, 197 pp, 86 photos, cart. éd., jaquette illustrée

BARLONE (Daniel).

La Route des sommets.

Monte-Carlo, Editions Regain, 1953, in-12, 267 pp, broché, trace de mouillure claire, couv. défraîchie, état moyen

Mémoires de guerre d'un officier des Forces Françaises Libres, à Londres dès octobre 1940, de Dunkerque à Berteschgaden en passant par Londres et Alger. — "On se plaît parfois à dire, en ce moment, que le général fut, et est, mal entouré. C'est assez inexact dans l'ensemble. De 1941 à mi-42, c'est pratiquement un triumvirat qui l'aide dans sa tâche : le capitaine de vaisseau Ortoli, un charmant marin (l'ancien commandant du Surcouf), d'une intégrité scrupuleuse, le commandant de Rancourt, un aviateur distingué, et Billotte. Puis le général a eu un « état-major particulier » (qui enfla, malheureusement, et admit près de lui des officiers souvent médiocres). En 42-43, les principaux membres y étaient : le lieutenant-colonel Antoine, le colonel Lombard, le lieutenant-colonel Pages, le commandant Barlone, Clarac du Vivier, quelques jeunes, dont Boissieu. Le tout sous la direction de Billotte, qui coiffait également le B.C.R.A.M. (Bureau central de renseignement et d'action militaire), sorte de S.R. de la France libre, avec Passy, Manuel, Saint-Jacques, etc. C'est en somme cette petite troupe qui mène la politique de la France libre..." (Jacques Branet, L'Escadron. Carnets d'un cavalier, 1968)

BAROZZI (Jacques).

La Libération de Paris.

Rennes, Ouest-France, 1980 gr. in-8°, 187 pp, très nombreuses photos, un plan sur double page, broché, couv. illustrée, bon état

Recueil de photographies réunies et présentées par] Jacques Barozzi. "Après une période d'occupation de 4 ans, 2 mois et 5 jours, Paris s'insurge, Paris se soulève, Paris se libère. Le 14 juin 1940, les allemands entraient dans Paris "Ville ouverte" ; le 25 août 1944 à 14 h 45, leur représentant dans la capitale : le général Von Choltitz, signait la capitulation. L'insurrection avait commencé le 19 août 1944. Il fallut une semaine pleine aux Parisiens pour se retrouver libres chez eux ; à peine plus que le temps prêté à Dieu pour faire le monde..."

BARTOV (Omer).

L'Armée d'Hitler. La Wehrmacht, les nazis et la guerre. Préface de Philippe Burrin.

Hachette, 1999, in-8°, 317 pp, broché, bon état

BARUCH (Marc Olivier).

Servir l'Etat français. L'administration en France de 1940 à 1944. (Thèse).

Fayard, 1997 gr. in-8°, 737 pp, préface de Jean-Pierre Azéma, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Prix Augustin Thierry)

"Le maintien de l'ordre public, indispensable à la vie de la nation, doit être assuré par des mains françaises, des bras français, des têtes françaises", déclarait en janvier 1942, devant la police parisienne réunie pour prêter serment de fidélité au maréchal Pétain, le ministre de l'Intérieur Pucheu. Mais revendiquer ainsi une pleine souveraineté – grâce à laquelle Vichy entendait construire, sur les ruines de la République, la France autoritaire, corporatiste et xénophobe de la Révolution nationale – était illusoire, dans un pays occupé aux trois cinquièmes et dont tous les actes étaient contrôlés étroitement par les Allemands. A partir d'une analyse minutieuse des rouages de l'Etat français, Marc Olivier Baruch démontre à quel point la revendication de servir face à l'ennemi dont se firent gloire les hauts fonctionnaires de Vichy revint trop souvent à servir l'ennemi. Pour n'avoir pas su, ou pas voulu, dépasser l'obligation d'obéissance formelle et réfléchir à la portée de ses actes, la plus grande part de la fonction publique française se trouva engagée, parfois à son corps défendant, dans la collaboration avec l'occupant nazi – jusque dans ses aspects les plus sombres, quand vint le temps de la répression et des rafles. Quelques rares fonctionnaires cependant sauvèrent l'honneur en s'engageant dans une action résistante, parfois au prix de leur vie; on ne saurait pour autant voir dans la masse, pour l'essentiel attentiste et au mieux résistante de la onzième heure, des serviteurs fidèles de Vichy autre chose qu'une bureaucratie d'abord soucieuse de préserver sa place dans l'Etat.

BASSECHES (Nicolas).

L'Armée inconnue. Caractère et évolution de l'armée russe.

Lausanne, Marguerat, 1942, in-8°, 172 pp, traduit de l'allemand (“Die unbekannte Armee: wesen und Geschichte des russischen Heeres”), broché, bon état, envoi a.s. (en français)

Une histoire de l'armée soviétique. — "L'armée russe, car c'est d'elle qu'il s'agit, a fait et fait encore l'objet de vives controverses entre ses admirateurs et ses détracteurs, mais à défaut de données concrètes, il est assez malaisé de se former une opinion, tant sur sa valeur que sur son organisation. Ainsi que nous en informe l'auteur dans son introduction, une haute personnalité du Reich aurait déclaré, peu après l'ouverture des hostilités russo-allemandes, que la puissance combative et l'armement de l'armée russe avaient été une cause d'étonnement pour chacun. Les succès, incontestablement remportés par les Russes ces dernières semaines ne font qu'accroître cet étonnement, aussi le livre de Basseches, objectif et minutieusement documenté, vient vraiment à son heure. Il nous sort un peu de l'ignorance dans laquelle le gouvernement des Soviets lui-même – par un service de faux renseignements habilement organisé – s'était ingénié à plonger les observateurs étrangers les plus perspicaces. En quelque 160 pages d'une lecture facile, l'auteur retrace le caractère de cette armée et son évolution depuis sa création, au lendemain de la révolution bolchevique, jusqu'à nos jours. Il explique comment l'armée rouge, après bien des erreurs et des tâtonnements, est arrivée à constituer une puissante machine de guerre en se faisant l'héritière des traditions séculaires des anciennes armées des tzars, tout en se dégageant de tout ce que celles-ci avaient d'archaïque et de désuet. Les premiers chapitres de l'ouvrage, consacrés à une étude minutieuse des armées impériales russes depuis le XIe siècle jusqu'à la chute de l'ancien régime, laisse percer le mystère qui a présidé à l'évolution des forces armées de l'URSS avec lesquelles il faudra dorénavant compter quelle que soit l'issue de la lutte dans laquelle elles se trouvent actuellement engagées. Le souci d'objectivité observé par l'auteur chaque fois qu'il aborde le credo politique qui anime l'armée russe – et l'on ne saurait faire abstraction de cet élément en parlant de cette armée – enlève à cette étude tout caractère de propagande en faveur d'une idéologie que nous répudions. La lecture de ce livre se recommande tout particulièrement aux officiers, qui y trouveront non seulement maintes données du problème russe restées jusqu'ici inconnues, mais encore des enseignements utiles à l'exercice de leur commandement, l'armée russe, tout comme la nôtre, ne recrutant pas ses cadres parmi une caste, mais cherchant à attirer à elle les élites de toutes les classes de la population." (Revue militaire suisse, 1943)

BASSE (Pierre-Louis).

Guy Môquet. Une enfance fusillée.

Stock, 2000, in-8°, 189 pp, 16 pl. de photos et 16 pl. de fac-similés hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

"Je vivais où vécut Guy, ce voyou merveilleux. Nous avions le souci de ne jamais prendre la chose écrite à la légère. Guy ou les poètes les plus déterminés faisaient dans mon esprit le même voyage. La liberté ou la mort. Dix-sept ans et demi, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine... (...) Tous ces risques, tous ces secrets, et cette énergie de la victoire contre les salauds, abandonnés dans la terre rouge de la sablière. Toutes ces aventures, ces soirées à faire trembler les familles, les cinémas, les marchés ; il avait mouillé la chemise, Guy, pour que nous puissions l'ouvrir, notre gueule. Qui s'en souviendrait ?" Guy Môquet a été fusillé le 22 octobre 1941 au camp de Châteaubriant, avec vingt-six autres camarades, héros discrets de la Résistance. Pierre-Louis Basse, journaliste, reconstitue leurs dernières heures, grâce à des photos, des lettres et des témoignages inédits.

BATAULT (Georges).

Comment la guerre a éclaté. D'après le Livre bleu britannique et le Livre jaune français.

P., Union Latine d'Editions, 1940, in-8°, 374 pp, présentation de Maximilien Vox, 8 pl. de photos hors texte, broché, bon état (Coll. "Guerre 39")

Publié pendant la « drôle de guerre », un livre attribuant les responsabilités du conflit à Hitler et à l'Allemagne par l'historien et philosophe suisse Georges Batault (1887-1963). C'est lui qui cacha Jean Paulhan dans son appartement parisien du 17 rue Marbeau, lorsque celui-ci fut dénoncé comme juif par la femme de Marcel Jouhandeau en mai 1944.

BAUDY (Nicolas)(pseud. de Nicolas Neumann).

Les Créneaux de Weimar. Roman.

Albin Michel, 1961, in-8°, 267 pp, broché, couv. lég. salie, bon état. Edition originale (il n'est pas annoncé de grand papier), prière d'insérer, envoi a.s.