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ABRANTÈS (Laure Junot, duchesse d').

Mémoires sur la Restauration, ou souvenirs historiques sur cette époque, la Révolution de 1830 et les premières années du règne de Louis-Philippe.

P., Imprimerie de Boulé, 1838, 6 vol. in-8°, reliures demi-basane tabac, dos lisses à filets (rel. de l'époque), dos & coupes légèrement usés, coins émoussés, rousseurs éparses, bon exemplaire

"La détresse financière a conduit la duchesse d'Abrantès à donner cette suite sur la Restauration à ses Mémoires. Malgré leur célébrité et leur richesse en anecdotes et en portraits, ils ne doivent être utilisés qu'avec beaucoup de précautions. Théophile Gautier, n'avait-il pas surnommé leur auteur la duchesse d'Abracadabrantès ?" (Bertier, 2).

ALMERAS (Henri d').

La Vie parisienne sous la Restauration.

Albin Michel, s.d. (1927), in-8°, 418 pp, 14 gravures dans le texte et 16 gravures hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

"M. d'Alméras a pris pour tâche de faire connaître au public les aspects divers de Paris sous les différents régimes. Il nous a, l'an dernier, décrit les rues, les lieux de réunion, les toilettes, les moyens de transport sous la Révolution, le Directoire, le Consulat et l'Empire. Il nous dit aujourd'hui comment vivaient, s'amusaient, aimaient, conspiraient les Parisiens de Louis XVIII et de Charles X. Grâce à une documentation sérieuse et au réel souci d'exactitude et d'impartialité qui anime l'auteur, l'oeuvre de M. d'Almeras présente un réel intérêt historique encore accru par les nombreuses gravures reproduites dans ses livres." (La Belgique artistique et littéraire, 1910)

ALMÉRAS (Henri d').

La Vie parisienne sous la Restauration.

Genève, Cercle du Bibliophile, s.d. (v. 1968), pt in-8°, 419 pp, 15 gravures, reliure simili-cuir bleu-nuit de l'éditeur, dos lisse orné, décor d'encadrement et fleuron doré au 1er plat, bon état

"M. d'Alméras a pris pour tâche de faire connaître au public les aspects divers de Paris sous les différents régimes. Il nous a, l'an dernier, décrit les rues, les lieux de réunion, les toilettes, les moyens de transport sous la Révolution, le Directoire, le Consulat et l'Empire. Il nous dit aujourd'hui comment vivaient, s'amusaient, aimaient, conspiraient les Parisiens de Louis XVIII et de Charles X. Grâce à une documentation sérieuse et au réel souci d'exactitude et d'impartialité qui anime l'auteur, l'oeuvre de M. d'Alméras présente un réel intérêt historique encore accru par les nombreuses gravures reproduites dans ses livres." (La Belgique artistique et littéraire, 1910)

BAUDSON (Emile) et Henri LABASTE.

Le peintre J. B. Couvelet et son temps, 1772-1830. Un artiste ardennais.

Charleville-Mézières, Editions de la Société des écrivains ardennais, 1934, gr. in-8°, 107 pp, 10 portraits et illustrations sur 8 pl. hors texte, tableau généalogique de la famille du peintre, biblio, broché, bon état. Edition originale publiée dans les Cahiers Ardennais, tiré à 1000 ex. sur Vélin bouffant, tous numérotés

Jean Baptiste Couvelet (1772-1830) est un peintre miniaturiste. — I. Les origines ; II. Enfance et jeunesse ; III. L'Ecole Centrale des Ardennes ; IV. Sa vie ; V. Le peintre et ses élèves ; VI. Ses œuvres. — On ne sait pas avec certitude s'il a été ou non l'élève de Jacques-Louis David. Nommé professeur de dessin de l'École centrale de Charleville le 4 avril 1798, Couvelet mène à la fois sa carrière de peintre et de professeur, réalisant un très grand nombre de miniatures et portraits dont celui du général Morin alors directeur de la manufacture d'armes de Charleville. En 1815, il est nommé adjoint à la commission des finances de Charleville alors occupée par les troupes prussiennes. Couvelet meurt à son domicile de Mézières en 1830.

BERTAUT (Jules).

Le Faubourg Saint-Germain sous la Restauration.

Editions de France, 1935, pt in-8°, 344 pp, reliure demi-chagrin noir à coins, dos à 4 nerfs filetés; auteur, titre, fleuron et caissons dorés, tête dorée, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état

"... M. Jules Bertaut a surtout fouillé la période qui va de la Révolution à la Troisième République et il excelle à restituer l’atmosphère que changeaient les événements, les oscillations des régimes, le bouillonnement des idées. Il a évoqué, en de véritables fresques, la Vie à Paris sous le Premier Empire, le Faubourg Saint-Germain sous la Restauration, la Province avant la guerre de 14, et bien d’autres aspects dans les décors et les mœurs du XIXe siècle. En érudit sérieux M. Jules Bertaut n’a jamais consenti, quelles que soient ses connaissances de la vie intime d’hommes et de femmes célèbres, aux falsifications de l’histoire romancée. Ses récits, attrayants, reposent sur des bases solides, ne quittent jamais une belle tenue littéraire et les chemins de la probité." (Georges Lecomte, Secrétaire perpétuel de l'Académie française, 1953)

BERTAUT (Jules).

Madame Récamier.

Grasset, 1947, in-12, 348 pp, 10 pl. de gravures et portraits hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

"M. Jules Bertaut, qui nous avait donné l'an dernier un excellent Talleyrand , publie aujourd'hui un bon portrait de Madame Récamier. On lui saura gré de faire revivre dans un style agréable les sociétés si diverses qui défilèrent tour à tour dans le salon de la séduisante Juliette. On y verra des mots et des anecdotes, parfois inédits et parfois connus, mais toujours contés avec esprit, des scènes de la vie parisienne alertement dessinées, des silhouettes amusantes de Lucien Bonaparte, de Benjamin Constant, de Ballanche, de Chateaubriand et surtout de Mme de Staël, dont le tempérament volcanique est très heureusement croqué. Un très bon récit historique, alerte, vivant et souvent très drôle." (B. Simiot, Hommes et mondes, 1947)

BEUGNOT (Jacques-Claude, comte).

Mémoires du comte Beugnot, ancien ministre (1783-1815). Publiés par le comte Albert Beugnot, son petit-fils. Tome II.

P., Dentu, 1868, in-8°, (4)-422 pp, deuxième édition, reliure demi-chagrin rouge, dos à 5 nerfs filetés orné de fleurons dorés, titres dorés, tête dorée (rel. de l'époque), bon état

Tome II seul (sur 2) : les derniers temps de l'Empire (1813), puis le ralliement aux Bourbons, avant d'être ministre de l'Intérieur puis de la Marine sous la première Restauration et enfin député à la Chambre introuvable où il s'opposa aux Ultras. "Source d'un grand intérêt pour l'histoire de la première Restauration et pour les années 1814-1817." (Tulard, 148 ; Bertier, 114)

BLANC (Robert).

Un pasteur du temps des Lumières : Benjamin-Sigismond Frossard (1754-1830).

Honoré Champion, 2000 gr. in-8°, 427 pp, préface de Daniel Robert, annexes, biblio, index, reliure cartonnée de l'éditeur, bon état (Coll. Vie des Huguenots)

Benjamin-Sigismond Frossard (1754-1830), par sa formation à la prestigieuse académie de Genève, par ses goûts, ses tendances philosophiques et ses engagements politiques, est véritablement un « homme des Lumières ». Sa carrière comporte plusieurs points forts. À Lyon, où il est pasteur depuis 1777, il se fait de nombreuses relations : Brissot, les Roland – mais il est aussi membre de la prestigieuse Société royale d'Agriculture. L'université d'Oxford lui décerne le Doctorat honoris causa. Il publie en 1789 “La Cause des esclaves nègres”, qui reste, en langue française, l'ouvrage le plus important et le plus complet contre la traite et l'esclavage. À Lyon, il joue, la Révolution venue, un rôle non négligeable dans l'administration de la ville, puis du département, en particulier pour réorganiser l'instruction publique. En 1802, à Paris, il est un des rédacteurs du mémoire dont l'administration impériale fera la base de la loi de 1802 organisant les cultes réformés. En 1809, il est chargé de créer, de toutes pièces, la Faculté protestante de théologie à Montauban décidée par l'Empereur et, nommé doyen, il s'acquitte de cette mission en dépit de nombreuses difficultés. Le protestantisme français lui doit beaucoup. Outre La Cause des esclaves, il a laissé de nombreux écrits et des traductions (Hugh Blair, Wilberforce) ainsi que ses cours à Montauban (celui de morale évangélique reflète ses tendances philosophiques), dont il est rendu compte. Robert Blanc, qui nous donne cette première biographie de B.-S. Frossard, dont il est le descendant direct, a pu notamment disposer d'un fonds important d'archives familiales. Préface du professeur Daniel Robert, professeur émérite à l'École des Sciences sociales.

BLOT (Jean-Yves).

La Méduse. Chronique d'un naufrage ordinaire.

Arthaud, 1982, gr. in-8°, 422 pp, broché, bon état

Le naufrage de la frégate amiral La Méduse au large des côtes du Sénégal le 2 juillet 1817...

BOIGNE (Eléonore Adèle d'Osmond, comtesse de).

Récits d'une tante. Mémoires de la comtesse de Boigne née d'Osmond (1781-1866), publiés d'après le manuscrit original par Charles Nicoullaud. Tomes I, II et III.

Plon, 1907, 3 vol. in-8°, xxxv-505, 434 et 448 pp, 2 portraits de la comtesse de Boigne en frontispices, pièces justificatives, reliures demi-percaline verte, dos lisses, pièces de titre basane havane, fleuron et double filet doré en queue (rel. de l'époque), dos lég. frottés, bon état (Tulard, 173 ; Bertier, 131)

Tomes 1, 2 et 3 seuls (sur 4) : Tome 1 : 1781-1814 ; Tome 2 : 1815-1819 ; Tome 3 : 1820-1830. Fragments. — Manque le dernier tome qui concerne la période 1831-1866. — «Seul le tome 1 intéresse l’Empire. Il est particulièrement riche en anecdotes sur l’opposition royaliste. » (Tulard, 173) — «Commencés en 1835 et tenus ensuite au jour le jour, ces mémoires intéressent la Restauration pour les vol. 2 et 3. Trait d’union entre la société impériale et les milieux liés à l’émigration, la comtesse de Boigne a joué un rôle non négligeable en 1814. Elle a ensuite suivi son père, ambassadeur, à Turin et à Londres, avant de se fixer définitivement en France. Après la Révolution de Juillet, elle a mis toute son influence au service du nouveau régime. Du fait de sa liaison intime avec Pasquier, elle a pu connaître bien des choses.» (Bertier, 131).

BOIGNE (Eléonore Adèle d'Osmond, comtesse de).

Récits d'une tante. Mémoires de la comtesse de Boigne née d'Osmond, publiés intégralement d'après le manuscrit original par Charles Nicoullaud.

Plon, 1908, 4 vol. in-8°, xxxv-505, 434, 448 et 547 pp, 3 portraits en frontispice, un fac-similé reco-verso, pièces justificatives, index, reliures demi-basane noire, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres, tomaisons et fleurons dorés (rel. de l'époque), dos lég. abîmés, mque la partie sup. du dos du tome 1, sinon bon état

Complet. Tome 1 : 1781-1814 ; Tome 2 : 1815-1819 ; Tome 3 : 1820-1830 ; Tome 4 : 1831-1866. Fragments. «Seul le tome I intéresse l’Empire. Il est particulièrement riche en anecdotes sur l’opposition royaliste (portraits de Mme Récamier, de Mme de Chevreuse, d'Alexis de Noailles, de Chateaubriand). Quelques détails peu connus sur le mécontentement suscité par les gardes d'honneur et la conscription. Mais on ne perdra pas de vue qu'il s'agit de l'œuvre d'un adversaire de l'Empire.» (Tulard, 173). Texte également capital pour l'Emigration (Fierro, 169), et, d'une façon générale, pour la Restauration : «Commencés en 1835 et tenus ensuite au jour le jour, ces mémoires intéressent la Restauration pour les vol. 2 et 3. Trait d’union entre la société impériale et les milieux liés à l’émigration, la comtesse de Boigne a joué un rôle non négligeable en 1814. Elle a ensuite suivi son père, ambassadeur, à Turin et à Londres, avant de se fixer définitivement en France. Après la Révolution de Juillet, elle a mis toute son influence au service du nouveau régime. Du fait de sa liaison intime avec Pasquier, elle a pu connaître bien des choses.» (Bertier, 131).

BOUILLY (Jean-Nicolas).

Mes récapitulations.

P., Louis Janet, s.d. (1836-1837), 2 vol. in-8°, xxiii-436 et 445 pp, un portrait en frontispice au tome 1, reliures demi-basane carmin, dos lisses avec titres, tomaisons, fleurons et triples filets dorés, tranches mouchetées (rel. de l'époque), bon état

Tomes 1 et 3 seuls (sur 3) — "Homme de lettres, auteur de nombreuses pièces de théâtre et d'opéras, Bouilly a laissé des souvenirs dépourvus de toute date, des portraits d'hommes de lettres, de compositeurs, d'interprètes masculins ou féminins, avec des anecdotes sur certaines représentations, la composition de quelques oeuvres." (Bertier de Sauvigny, 156)

BOYER (Général Pierre-François-Xavier).

Historique de ma vie. 1. Précis des événements auxquels j'ai pris part (1792-1836) – 2. Journal des événements arrivés en Algérie et plus particulièrement à la division d'Oran (depuis juillet 1830 jusqu'en juillet 1848).

La Vouivre, 1999, 2 vol. in-8° carré, xvi-241 et 255 pp, édition de Jacqueline Le Gallic-Holleaux et de Didier Paineau, texte sur 2 colonnes, 3 gravures dans le texte, 8 pl. hors texte et 8 cartes (pour le T. 1), une gravure dans le texte, 3 pl. hors texte et 4 cartes (pour le T. 2), index, brochés, bon état

De 1792 à 1848, Pierre Boyer participe aux campagnes de la Révolution et à celles de l’Empire. Il poursuit sa carrière militaire en Algérie, au temps de la conquête. Jeune officier, en Belgique puis en Catalogne, il participe aux campagnes victorieuses de la République. Il gravit rapidement les grades militaires. Après l’avènement de Bonaparte, il part en Italie, puis en Egypte. Échappant à la capture, il est choisi pour participer à la reconquête de la colonie de Saint-Domingue. Il est capturé à son retour par un navire anglais. Prisonnier, il résiste à sa façon, et finit par être échangé contre un officier anglais. Il retourne dans le tourbillon de l’Empire : l’Allemagne en 1806, la conférence d’Erfurt, le Portugal, l’Espagne. En 1813 il lutte contre les partisans, puis est refoulé avec le roi Joseph. La France est envahie, Napoléon a besoin de vétérans et rappelle Boyer en 1814. En 1815, il reprend du service puis est mis à la retraite. Après un long exil, Boyer continue sa destinée militaire, il repart en Egypte entraîner les soldats de Méhémet-Ali. Il revient en France et joue un rôle dans la chute de Charles X. Louis-Philippe l’envoie en Algérie. Boyer combat à Médéa puis est nommé gouverneur d’Oran. C’est lui qui, le premier, entreprend l’aménagement de la baie de Mers-el-Kébir, pour contre balancer le Gibraltar anglais. Rappelé en France, il ne cesse de suivre par le menu et de raconter l’impitoyable guerre contre Abd-el-Kader. Il arrête son récit en 1848, après la capture de l’émir et l’achèvement des installations de Mers-el-Kébir.

BOYER (Général Pierre-François-Xavier).

Historique de ma vie. 2. Journal des événements arrivés en Algérie et plus particulièrement à la division d'Oran (depuis juillet 1830 jusqu'en juillet 1848).

La Vouivre, 1999, in-8° carré, 255 pp, édité par Jacqueline Le Gallic-Holleaux et Didier Paineau, une gravure dans le texte, 3 pl. hors texte et 4 cartes, index, broché, bon état

De 1792 à 1848, Pierre Boyer participe aux campagnes de la Révolution et à celles de l’Empire. Il poursuit sa carrière militaire en Algérie, au temps de la conquête. Boyer combat à Médéa puis est nommé gouverneur d’Oran. C’est lui qui, le premier, entreprend l’aménagement de la baie de Mers-el-Kébir, pour contrebalancer le Gibraltar anglais. Rappelé en France, il ne cesse de suivre par le menu et de raconter l’impitoyable guerre contre Abd-el-Kader. Il arrête son récit en 1848, après la capture de l’émir et l’achèvement des installations de Mers-el-Kébir.

BROGLIE (Gabriel de).

Le Général de Valence, ou l'insouciance et la gloire. D'après les papiers inédits de Mme de Montesson, de Mme de Genlis, du général et de la comtesse de Valence.

Perrin, 1972, in-8°, 449 pp, 16 pl. de gravures et fac-similés hors texte, annexe sur les archives Valence, biblio, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

En marge du manuscrit du général de Gaulle, “La France et son armée”, on peut lire, de la main du maréchal Pétain: "Qui est Valence ?" En effet cet homme, qui toute sa vie a occupé le devant de la scène, est pourtant resté dans les coulisses de l'histoire. Cyrus, vicomte puis comte de Valence, amant de Mme de Montesson, gendre de Mme de Genlis, homme à la mode sous Louis XVI, général de la Révolution, contraint à l'exil en 1793 en compagnie du futur roi Louis-Philippe, sénateur, général de Napoléon, fut employé en Espagne, en Russie, combattit les Alliés en mars 1814 à Besançon, commanda la défense de Paris pendant les Cent-Jours et négocia l'armistice avec Wellington au lendemain de Waterloo. Il acheva sa riche carrière comme pair de France de Louis XVIII. Disposant d'archives familiales complètes, l'auteur a su restituer une époque et faire revivre un homme attirant, séduisant, présent dans tous les salons comme sur tous les champs de bataille. — "Gabriel de Broglie examine le destin du général de Valence. Fils d'un général, il est lui-même général au début de la Révolution et participe à la campagne de 1792. Mais il suit Dumouriez lorsque celui-ci rejoint le camp autrichien. Dès lors, c'est l'exil jusqu'en 1800, mais Valence ne retrouvera un commandement, secondaire d'ailleurs, qu'en 1807 ; il fera les campagnes d'Espagne et de Russie. En réalité, ce qui donne de l'intérêt à la biographie de Valence, c'est sa femme Pulchérie, fille de la célèbre Mme de Genlis. Elle le trompa d'ailleurs sans vergogne. Mais, par les Genlis, Valence a gravité dans l'entourage de la famille d'Orléans et Gabriel de Broglie, en utilisant les papiers Valence-Genlis (propriétés de la famille du maréchal Gérard qui avait épousé une fille de Valence et de Pulchérie), a, dans une certaine mesure, renouvelé le sujet." (Jacques Godechot, Revue Historique, 1975) — Bien né et reçu partout, jeune courtisan à la mode, franc-maçon orléaniste, le comte de Valence a attiré l'attention de Gabriel de Broglie. Sa biographie dévoile les secrets de ce modèle de succès mondain. Celui qui a servi Louis XVI, puis les jacobins régicides, puis Napoléon, avant d'entrer à la Chambre des pairs sous la Restauration, est aussi le parangon des girouettes. Grâce à d'exceptionnelles archives familiales, Gabriel de Broglie suit, pas à pas, le jeune noble ambitieux d'une femme à une autre, puis le vieil aristocrate impotent d'un régime au suivant, toujours occupé à régner sur les salons et les cercles. Une certaine idée de la gloire. (Yves Bruley, Historia)

BURTIN (P. M. Nicolas).

Le Baron d'Eckstein. Un semeur d'idées au temps de la Restauration. (Thèse).

De Boccard, 1931, gr. in-8°, xviii-408 pp, un portrait hors texte, index, broché, bon état

Ferdinand Eckstein, aussi connu sous le nom de baron d'Eckstein (1790-1861), figure littéraire oubliée du XIXe siècle, est un philosophe et auteur dramatique danois principalement actif en France à l'époque romantique. Il fonde son propre journal, « Le Catholique » (1826-1829). Philosophe formé par l'idéalisme allemand et le traditionalisme catholique, il est, pendant les années 1830 et 1840, le principal représentant du mouvement de la renaissance orientale à Paris. Il affirme que l'étude des textes et des langues d'Orient est le plus urgent devoir des intellectuels de son temps. Sa défense passionnée de l'orientalisme le fait d'ailleurs surnommer « le baron sanskrit » ou « le baron Bouddha » (formule due à Heinrich Heine, alors aussi installé à Paris). — "... C'est d'Eckstein qui a vulgarisé et répandu la curiosité pour la pensée de l'Extrême-Orient ; c'est à d'Eckstein que Lamartine doit le plus clair de son orientalisme. Avant Renan, il a été l'un des grands agents du germanisme intellectuel en France, d'une action moins bruyante que celle de Cousin, mais plus profonde. Le « primitivisme », qui était surtout une mode avant lui, est devenu vraiment, avec lui, un objet d'études. Son esprit historique, sa philosophie de l'histoire, qui l'apparentent à Michelet ; son impartialité scientifique, qui lui valut l'estime d'un Renan, d'un Émile Egger ; ses études ésotériques mêmes, qui lui donnent, dans l'histoire de l'occultisme, une place voisine de celle de Nodier (mais il est plus sérieux), de Ballanche (mais il est moins brumeux) ; sa foi sincère de converti, qui n'épargne pas les vérités sévères aux écrivains religieux de son temps, lui auraient mérité, dans la pensée du XIXe siècle, une plus grande influence. Son influence politique, du moins, – surtout à la tête du “Drapeau blanc” et du “Catholique”, – est très nette. Distincte de celle de Joseph de Maistre, de Bonald, de Chateaubriand surtout, elle aurait pu imprimer, à l'action catholique de son temps, une orientation décisive, – la seule qui parût vraiment redoutable aux doctrinaires du “Globe”. Mais elle se confondit trop, après 1830, avec celle du groupe de “l'Avenir” et du groupe du “Correspondant”... Son “Catholique” représente une date historique : entre l'époque du “Conservateur”, où un Lamennais exprimait avec tant de fougue les passions des ultras, et l'époque du “Correspondant” et de “l'Avenir”, où le même Lamennais met la même fougue au service du libéralisme, il établit la transition naturelle. “Le Catholique” marque le passage de 1820 à 1830. Littérairement, d'Eckstein est incontestablement un inspirateur des novateurs, et le P. Burtin montre ce qui passe de son “Catholique” chez un Victor Hugo, par exemple dans la préface de “Cromwell”... Cet écrivain garde une place de premier plan, dans une lignée trop souvent ignorée, – celle de ces écrivains méconnus que j'appellerais volontiers les grands polygraphes : Walckenaer, Charles Nodier, Paul Lacroix, Ferdinand Denis... Ce sont des érudits capables de parler de tout, d'occultisme et de philologie, de Moyen Age et de folklore. Ils ont été des importateurs d'idées aussi bien par leurs conversations que par leurs écrits. lls continuent quelque peu la tradition des anciens érudits faméliques et querelleurs. Il y aurait à écrire sur eux un livre pittoresque, dont le P. Burtin vient de composer un chapitre important." (Pierre Moreau, Revue d'Histoire littéraire de la France, 1932)

CAPODISTRIA (Jean).

Aperçu de ma carrière publique depuis 1798 jusqu'à 1822. Précédé de Arthur de Gobineau : Capodistria.

La Vouivre, 1999, in-8° carré, iv-111 pp, édition de Thierry Rouillard, texte sur 2 colonnes, une carte hors texte, index, broché, bon état

Il est rare et extrêmement précieux de pouvoir lire les souvenirs d’un diplomate ayant eu une carrière aussi brillante et tragique que celle de Capodistria. Celui-ci resta au service de la Russie de 1798 à 1820, il devint le premier président de la Grèce en 1827, et mourut assassiné en 1831. En France il reste à peu près méconnu. L’Aperçu qu’il nous donne des rouages de la diplomatie russe à la fin de l’ère napoléonienne rend bien compte de la situation critique des alliés de 1813. De 1814 à 1820, les Puissances trafiquent des peuples et des frontières, créant des alliances éphémères pour s’assurer l’hégémonie en Europe. Depuis 1839, Gobineau préparait une longue étude sur le premier président de la Grèce qui parut dans la Revue des Deux Mondes en 1841. Son analyse biographique permet d’apprécier les silences et les détours du récit de Capodistria.

CASTRIES (Duc de).

La Fin des Rois, 1815-1848.

P., Jules Tallandier, 1979, 5 vol. in-8°, 378, 378, 378, 402 et 409 pp, 279 gravures à pleine page, tableau généalogique des derniers rois, chronologies, sources et biblio, imprimé sur vélin des Gorges de l'Andlau, reliures plein cuir lie-de-vin très ornées de l'éditeur (modèle gravé par Michel Vincent d'après un exemplaire de la bibliothèque de la Duchesse de Berry), têtes dorées, bon état

Complet. – Tome I : Louis XVIII à la recherche de son royaume. – II : Le Règne de Louis XVIII et la France de la Restauration. – III : Charles X. – IV : Le Roi des Français (Louis-Philippe). – V : L'écroulement de la Monarchie.

CASTRIES (Duc de).

Louis XVIII. Portrait d'un roi.

Cercle du Nouveau Livre d'Histoire, 1969, in-8°, 409 pp, biblio, reliure toile éditeur avec une vignette illustrée sur le premier plat, rhodoïd, bon état. Bien complet du volume de Suite iconographique qui manque la plupart du temps

CHARRIER-SAINNEVILLE (Sébastien-Claude Salicon), ancien lieutenant de Police à Lyon.

Compte rendu des événements qui se sont passés à Lyon, depuis l'ordonnance royale du 5 septembre 1816, jusqu'à la fin d'octobre de l'année 1817.

P., Tournachon-Molin et H. Seguin et Lyon, J. Targe, 1818, in-8°, (4)-150-66 pp, pièces justificatives, broché, couv. d'attente muette, intérieur propre et sans rousseurs, bon état. Edition originale

"Charrier-Sainneville (1768-1840), administrateur, était lieutenant de police à Lyon lorsque sa brochure "Compte Rendu des événements qui se sont passés à Lyon" attira l'attention du gouvernement sur la conspiration factice du 8 Juin 1817, et devint ainsi en butte à des haines puissantes, par suite desquelles il rentra dans la vie privée." (Quérard II, 140).

CHATEAUBRIAND (Céleste Buisson de Lavigne, comtesse de).

Mémoires et lettres de Madame de Chateaubriand. Un complément aux « Mémoires d'Outre-Tombe ».

P., Henri Jonquières, 1929, in-8°, lviii-301 pp, préface et notes par Joseph Le Gras, 8 pl. de gravures hors texte, index, broché, bon état (Coll. Jadis et Naguère)

En 1792, François-René de Chateaubriand, « l'homme couvert de femmes », pour reprendre le titre d'un roman, épouse « par distraction », puis l'oublie pendant plus de dix ans, Céleste de Lavigne, bretonne comme lui, jeune comme lui : elle a dix-sept ans, il en a vingt-quatre. Souvent délaissée pour les « Madames », elle n'en jouera pas moins, à partir de 1805, un rôle considérable auprès de son mari, présidera aux destinées de la Vallée-aux-Loups puis à celles de l'Infirmerie Marie-Thérèse, l'encouragera dans ses projets politiques, suivra de très près ses écrits et vouera aux gémonies tous ceux, sans exception, qui lui font une ombre quelconque. Dévote confite en prières ou ambitieuse fanatique, femme politique ou d'intérieur, tendre ou sèche, autant de facettes suggérées dans ses Cahiers, écrits de 1830 à 1833. Avec eux, les “Mémoires d'outre-tombe” ne sont jamais loin. Plus rapides, plus concis, plus virulents aussi, ils en sont un peu le contrepoint. D'un texte à l'autre, les nuances comme les ressemblances fascinent et rendent mieux compte de la communauté d'idées, des influences réciproques qui existaient entre l'écrivain et cette épouse qui, au fond, ne cessera jamais de l'admirer. — "Divisés en deux cahiers, le Cahier Rouge (1804-1815) et le Cahier Vert (1815-1844), ces mémoires constituent une apologie de Chateaubriand. La Restauration occupe les pp. 96-302." (Bertier, 238)

CHATEAUBRIAND (François-René de).

Mémoires, lettres et pièces authentiques touchant la vie et la mort de S.A.R. Monseigneur Charles-Ferdinand-d'Artois, Fils de France, Duc de Berry. Seconde édition.

P., Le Normant, 1820, in-8°, (4)-ii-302 pp, reliure plein veau naturel, dos lisse très orné, pièce de titre basane vermillon (rel. de l'époque), un cachet à moitié effacé sur la page de titre, mors proprement recollés, bon état

Seconde édition, parue la même année que l'originale, de cette célèbre et vibrante relation commandée à Chateaubriand par la Cour en hommage au duc de Berry. On trouve in fine le texte célèbre : "Il s'élève derrière nous une génération impatiente de tous les jougs, ennemie de tous les Rois ; elle rêve la république, et est incapable, par ses mœurs, des vertus républicaines". Le duc de Berry, deuxième fils du comte d’Artois (le futur Charles X) était sous la Restauration le chef du parti ultra-royaliste et l’espoir de la continuité dynastique des Bourbons. Il fut assassiné à la sortie du théâtre le 14 février 1820 par un fanatique isolé, Louvel.

COMBES de PATRIS (B.).

Un homme d'Etat de la Restauration : Le comte de Serre (1776-1824). D'après sa correspondance et des documents inédits.

Auguste Picard, 1932, gr. in-8°, xi-277 pp, préface par P. de La Gorce, un portrait en frontispice,

"Bien qu'il ne soit pas complètement ignoré du public, le nom du comte de Serre, il faut en convenir, n'est point resté populaire, et selon la remarque de M. Combes de Patris, cet homme d'Etat repose à Naples, « oublié dans la mort, comme il fut méconnu dans la vie ». Les historiens, eux, sont au courant du rôle considérable joué de 1815 à 1821 par celui qui, ayant appartenu, dans sa jeunesse, à l'ancien régime, au seuil de l'âge mûr fut mêlé à d'ardentes luttes parlementaires. La carrière de M. de Serre atteint son apogée sous la Restauration. Il est élu dépulé et ne tarde pas à montrer à la Chambre. Loin de s'enfermer dans le domaine de la théorie, il regarde la réalité et agit en ministre soucieux d'assurer l'avenir de la dynastie, Il défend la loi sur la presse et prononce à cette occasion un discours célèbre. M. Combes de Patris, pour qui ont été ouvertes les archives privées des héritiers du comte de Serre, n'a pas pu s'empêcher, en feuilletant les notes et la correspondance de celui qui, à la fin de sa vie, avec tant de dignité, représenta la France à Naples, d'admirer la loyauté de son caractère et la noblesse de sa pensée. « Doué d'une conception supérieure et lumineuse, a écrit Sainte-Beuve, fait pour embrasser et parcourir tout un ordre d'idées avec ampleur et véhémence, il y joignait des mouvements imprévus, de ces élans spontanés que seul peut suggérer le génie de l'éloquence. Ce génie débordait en lui. » Lamartine, qui le vit à Paris, où lui-même était en congé, au moment de son départ pour Naples, fui fruppé de sa simplicité alliée à tant de grandeur. « Victime de l'éloquence, a-t-il dit, ses accents lui survivront. Il n'y en eut jamais de si enflammés, depuis Vergniaud, à la tribune française. » Qu'ajouter à de telles paroles, si ce n'est lit phrase où Royer-Collard, l'ami et l'adversaire du comte de Serre, traduisit et sa fervente amit:é et sa douleur « Depuis que nous nous sommes séparés, il n'a pas cessé de me manquer, il me manquera toujours. »" (Marc Varenne, Le Figaro, 1932)

CONSTANT de REBECQUE (Benjamin).

Lettres de Benjamin Constant à Madame Récamier, 1807-1830, publiées par l'auteur des Souvenirs de Mme Récamier [Mme Lenormant].

Calmann-Lévy, 1882, in-8°, xl-365 pp, deuxième édition, en partie originale, avec une notice sur Benjamin Constant par L. de Loménie, reliure demi-chagrin havane à coins, dos à 5 nerfs filetés et soulignés à froid et fleurons dorés, pièce de titre basane brune (rel. viennoise de l'époque), mors lég. frottés, trace de mouillure claire sur les 4 premiers feuillets, bon état

Préface - Notice sur Benjamin Constant, par M. de Loménie. - Lettres de Benjamin Constant à Mme Récamier (1807-1830). - Appendice : I. Fragments inédits des mémoires de Benjamin Constant sur Madame Récamier (Première années du mariage de Madame Récamier. M. de Laharpe. Madame de Staël. Lucien Bonaparte) ; II. Idées sur la conservation du royaume de Naples au roi Joachim 1er ; III. Extrait des 'Mémoires sur les Cent-Jours', par Benjamin Constant.

COQUERELLE (Simone et Paul) et L. GENET.

La Révolution française et les débuts de l'Epoque contemporaine (1789-1848).

Hatier, 1970, gr. in-8°, 448 pp, très nombreuses illustrations (quelques-unes en couleurs) et cartes, cart. illustré de l'éditeur, bon état (Collection d'Histoire Hatier, programme 1957, classe de Seconde)

COURIER (Paul-Louis).

Collection complète des Pamphlets politiques et opuscules littéraires de Paul-Louis Courier.

Bruxelles, chez tous les Libraires, 1827, in-8°, xv-462 pp, un portrait en frontispice, reliure demi-basane fauve, dos lisse à doubles filets et titres dorés, tranches marbées (rel. de l'époque), coiffe sup. arasée, dorure effacée, intérieur propre, qqs rares rousseurs, état correct

"Les genres dans lesquels a brillé Courier (le dialogue, la correspondance, le pamphlet), genres courts, il les pratique comme si les Lumières voltairiennes, se résumant et s’aiguisant en lui, pouvaient faire échec à l’hypocrisie de la Restauration. Il est une preuve vivante que la littérature ne marche pas au pas cadencé et qu’elle n’est pas le reflet docile de la société, comme le prétendait M. de Bonald." (Marc Fumaroli)

COURIER (Paul-Louis).

Collection complète des Pamphlets politiques et opuscules littéraires de Paul-Louis Courier, ancien cannonier à cheval.

Bruxelles, chez tous les Libraires, 1827, in-8°, xv-558 pp, reliure plein veau marbré, dos lisse très orné, pièce de titre chagrin carmin, tranches citron (rel. de l'époque), qqs épidermures sur les plats, exemplaire très frais et sans rousseurs, bon état

Paul-Louis Courier (1772-1825) était officier d'artillerie, puis exploitant agricole et se disant vigneron tout en se rendant célèbre par ses pamphlets politiques. A partir de 1818, il entre dans l’opposition à la Restauration de manière de plus en plus affirmée. Jugé par Stendhal comme « l’homme le plus intelligent de France », le plus vif intérêt s’attacha à Courier dès qu’il fut publié. À la différence des libéraux, Courier fait preuve d’un intérêt permanent pour la question sociale. La misère le scandalise. — "En 1824, à l’apogée de son combat contre la Restauration, l’auteur persiste et signe. Epistolier puis pamphlétaire, Courier dénonce la cour et se moque de l’étiquette. Il avait déjà tiré quelques méchantes flèches contre Napoléon, instaurateur d’un nouvel esprit de cour et promoteur de népotisme. L’entreprise des frères de Louis XVI et de sa fille, tous trois soucieux de ressusciter un monde de revenants, attire ses foudres autant que l’Empire. Il dénonce la reproduction du modèle créé par Louis XIV et rappelle invariablement que le peuple existe..." (Jean-Pierre Lautman) — "Les genres dans lesquels a brillé Courier (le dialogue, la correspondance, le pamphlet), genres courts, il les pratique comme si les Lumières voltairiennes, se résumant et s’aiguisant en lui, pouvaient faire échec à l’hypocrisie de la Restauration. Il est une preuve vivante que la littérature ne marche pas au pas cadencé et qu’elle n’est pas le reflet docile de la société, comme le prétendait M. de Bonald." (Marc Fumaroli) — "S'il existe un mystère Paul-Louis Courier, c'est bien que son assassinat n'ait pas suffi à lui éviter de tomber dans l'oubli. On aurait pu imaginer qu'il resterait comme l'une des grandes figures de la résistance à la réaction, emblème du combat républicain. Il n'en fut rien. Pourtant, sa lecture vaut le détour, et les grands noms de la littérature de son temps ne s'étaient pas trompés, en saluant Courier comme l'une des meilleures plumes de sa génération." (Pierre-Yves Ruff)

COURIER (Paul-Louis).

Pamphlets politiques et lettres d'Italie.

Renaissance du Livre, s.d. (1909), in-12, 226 pp, cart. illustré de l'éditeur, décor floral sur le 1er plat, bon état

"Laissez le gouvernement percevoir des impôts et répandre des grâces ; mais, pour Dieu, ne l'engagez point à se mêler de nos affaires. Souffrez, s'il ne peut nous oublier, qu'il pense à nous le moins possible. Ses intentions à notre égard sont sans doute les meilleures du monde, ses vues toujours parfaitement sages, et surtout désintéressées ; mais, par une fatalité qui ne se dément jamais, tout ce qu'il encourage languit, tout ce qu'il dirige va mal, tout ce qu'il conserve périt, hors les maisons de jeu et de débauche." (Paul-Louis Courier, Lettre II au rédacteur du Censeur)

CUSSY (Ferdinand de Cornot, baron de Cussy).

Souvenirs du chevalier de Cussy, garde du corps, diplomate et consul général (1795-1866), publiés par le comte Marc de Germiny.

Plon, 1909, 2 vol. in-8°, iv-417 et 426 pp, un portrait en héliogravure hors texte, index, brochés

Tulard, 380, Bertier de Sauvigny, 294. Seuls les chapitres I à III concernent l'Empire : Entrée des alliés à Paris, Première Restauration et Cent-Jours. "Garde du corps en 1815, Ferdinand de Cussy ne suivit pas le roi à Gand mais revint dans l'armée après Waterloo pour s'engager dès l'année suivante dans la carrière diplomatique. D'abord en poste à Berlin où il connut Chateaubriand, et à Dresde, il devint directeur des consulats au ministère en 1825, consul à Bucarest en 1828, à Corfou en 1829. La Restauration occupe presque tout le premier volume et les 117 premières pages du second." (Bertier de Sauvigny). L'ouvrage est utile pour l'étude de l'histoire diplomatique de la Restauration et donne un bon tableau de la vie mondaine du temps. L'ouvrage se termine avec le coup d'état de Napoléon III en 1852.

CUSSY (Ferdinand de Cornot, baron de Cussy).

Souvenirs du chevalier de Cussy, garde du corps, diplomate et consul général (1795-1866), publiés par le comte Marc de Germiny. Tome II seul (sur 2).

Plon, 1909, in-8°, 426 pp, index, broché,

Le tome II concerne la période 1825-1866. D'abord en poste à Berlin où il a connu Chateaubriand, et à Dresde, puis Consul à Bucarest en 1828 et à Corfou en 1829, Cussy donne des renseignements utiles pour l'histoire diplomatique de la Restauration, ainsi qu'un bon tableau de la vie mondaine du temps. (Tulard, 380 ; Bertier, 294).

DANSETTE (Adrien).

Histoire religieuse de la France contemporaine. De la Révolution à la Troisième République.

Flammarion, 1948, pt in-8°, 528 pp, chronologie sommaire, biblio, broché, papier jauni, bon état (Coll. L'Histoire), envoi a.s. au philosophe Louis Lavelle

Un second volume est paru en 1951 : Sous la Troisième République. — "Ce volume apporte une synthèse brillante et bien informée. Mais l'auteur se trouvait avantagé ou désavantagé par l'état fort inégal des études consacrées aux différentes époques où tant de régimes se succédèrent en s'opposant. Pour la Révolution, pour le Premier Empire, il bénéficiait de l'effort accompli depuis quarante ans. Les trois premiers livres sont donc la meilleure partie de cette oeuvre ; ils présentent une mise au point complète et judicieuse ; la forme aisée, vivante, selon la bonne tradition des historiens français, dissimule une érudition solide, étendue, que seuls peuvent distinguer les spécialistes. M. Dansette excelle à ne pas écraser et se lit avec le plus grand intérêt..." (Jean Leflon, Revue d'histoire de l'Eglise de France, 1949)

DAUDET (Ernest).

Histoire de la Restauration, 1814-1830.

Hachette, 1882, in-12, 459 pp, reliure demi-chagrin carmin, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, année dorée en queue (rel. de l'époque), bon état. Edition originale

En 1882, Ernest Daudet donnait une Histoire de la Restauration, succincte, mais véridique dans l’ensemble, au sujet de laquelle Pontmartin écrivit : « L’essentiel est de constater qu’un homme jeune, sans liens avec le passé, sans souvenirs personnels, ait parlé de la Restauration, comme nul historien impartial et véridique n’oserait parler ni du gouvernement de 1830, ni de l’Empire, ni, à plus forte raison, des deux Républiques. » Ernest Daudet, en effet, rendait justice à ce régime si calomnié par les fanatiques amoureux, de la guerre qui grinçaient des dents au seul nom de la Sainte-Alliance. Il proclamait les services de Louis XVIII : « Le souverain qui mourait à soixante-neuf ans, avait régné pendant dix années, sans cesser un seul moment d’être à la hauteur des difficultés qui s’étaient dressées devant lui. L’histoire a compté des rois plus glorieux, elle n’en a pas compté de plus sages. Tant qu’il était resté sur les marches du trône, à la cour de son frère et dans l’émigration, il avait commis bien des fautes, et sa conduite en ce temps, comme celle du comte d’Artois, ne fut pas étrangère aux longs malheurs de sa Maison. Mais dès que, après la chute de l’Empereur, il eut mis le pied en France, ce fut un autre homme, libéral, éclairé, modéré même. Il demeura passionnément et fidèlement attaché à cette Charte qu’il avait octroyée. Il fut, dans le sens rigoureux du mot, un monarque constitutionnel. Après un règne qui n’était pas sans grandeur, il laissait prospère au dedans, respectée au dehors, cette France que, par deux fois, il avait trouvée ruinée et envahie, donnant ainsi au monde l’exemple de ce que peut, pour la grandeur des nations, le régime parlementaire, sincèrement pratiqué... »

DAUDET (Ernest).

L'ambassade du duc Decazes en Angleterre (1820-1821).

Plon, 1910, in-8°, iv-374 pp, broché, dos très lég. abîmé, bon état

"En faisant presque seulement parler les documents, notamment ceux des archives de la Grave, propriété de Decazes, et d'autres dont la source n'est pas indiquée, M. Ernest Daudet publie un ouvrage d'une lecture très attachante sur l'Ambassade de Decazes à Londres. On y trouvera des notes précieuses sur Londres même, sur le mémorable procès de la reine, de jolies lettres de la jeune duchesse-ambassadrice sur la société anglaise. Mais on y suivra surtout le déclin de l'amitié « paternelle » de Louis XVIII pour Decazes, en proportion de l'influence croissante de Mme du Cayla ; il s'y rencontre des pages réellement dramatiques à cet égard : sur la fuite de Decazes, le guet-apens préparé par les gardes du corps à son passage à Versailles, plus tard l'ordre qui lui fut donné de quitter Paris dans les huit jours malgré la maladie très grave de sa jeune femme, la défense au duc d'Angoulême de le voir à Bordeaux au retour d'Espagne : l'esprit de parti inspira rarement de pareilles folies et d'aussi ridicules méchancetés. Dans un ordre d'idées moins triste, on notera ce joli trait de Louis XVIII donnant à sa favorite un recueil des Évangiles richement relié et illustré, les feuilles de garde remplacées par des billets de 1000 francs : « Si jamais vous tombez dans l'adversité, vous trouverez dans ce saint livre un soulagement efficace. » M. Daudet reproduit en appendice une lettre de Decazes au duc d'Angoulême, en date du 2 janvier 1828, sur la situation politique : l'ancien ministre y démontre avec éloquence la nécessité d'une « administration nationale », avertissement très pressant, très clairvoyant et très inutile." (Edouard Driault, Revue Historique, 1912)

DECOURS (Catherine).

La dernière favorite. Zoé du Cayla, le grand amour de Louis XVIII.

Perrin, 1993, in-8°, 418 pp, 8 pl. de gravures hors texte, 3 tableaux généalogiques, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Voici la première biographie consacrée à la comtesse du Cayla qui, au dire de ses contemporains, joua un rôle non négligeable durant toute une partie de la Restauration. « La favorite gouverne la France », écrit alors le maréchal de Castellane. Issue de la meilleure noblesse parlementaire et d'un père devenu, pour cause de Révolution, conspirateur, aventurier et millionnaire, élevée avec Hortense de Beauharnais chez Madame Campan, Zoé-Victoire Talon connut, après son mariage avec un gentilhomme de la cour des Condé, une vie pleine d'aventures, de déconfitures et de rebondissements, qui devait la conduire aux Tuileries où, à sa façon, elle « régna sur la France ». Près d'elle, Louis XVIII apparaît sous un jour nouveau. Nous découvrons un roi passionné par la tâche de réconciliation qu'il s'était fixée, un homme gai, plein d'esprit et complètement amoureux de la jeune femme qu'il rencontra peu de temps après son ascension au trône. Il la combla de cadeaux, bâtit pour elle le château de Saint-Ouen et créa un duché pour son fils. Seule la mort devait les séparer.

DELEBECQUE (Jacques).

La première Restauration et les « fourgons de l'étranger ».

Nouvelle Librairie Nationale, 1914, in-12, 125 pp, broché, bon état

"Dans une brochure de ton intentionnellement modéré et de forme assez adroite, M. J. Delebecque s'efforce de servir les intérêts actuels du parti monarchiste en discutant la « calomnie » qui représente les Bourbons comme rentrés en France « dans les fourgons de l'étranger ». Il montre bien que les coalisés n'étaient pas d'accord sur le meilleur moyen de tenir la France en bride et sur le gouvernement qui la garderait le mieux enfermée dans ses anciennes limites. Mais il ne peut nier que les Bourbons aient sollicité l'intervention des alliés en leur faveur, que leur restauration ne se soit négociée chez Talleyrand en présence de l'empereur de Russie, du roi de Prusse et de deux généraux autrichiens, qu'ils n'aient finalement accepté les conditions des puissances étrangères, même relativement à leur futur gouvernement. Ils recommenceront en 1815 ; cette fois, ils accepteront, pour rentrer, d'abandonner des territoires. Et tout cela vraiment est autre chose qu'une restauration salutaire, due à « l'effort de quelques Français clairvoyants, malgré la mauvaise volonlé des puissances étrangères »." (Raymond Guyot, Revue Historique, 1917) — "Jacques Delebecque tient un rôle important à l'Action française du second avant-guerre à l'Occupation ; il a publié un court essai sur “La première Restauration et les « fourgons de l'étranger »” (1914), une étude d'histoire coloniale, “Gordon et le drame de Karthoum” (1935), et une “Vie du général Marchand” (1936)." (Philippe Boutry)

DELÉCLUZE (Etienne-Jean).

Deux romans d'amour chez Madame Récamier. Texte présenté par Louis Desternes.

Julliard, 1954, in-12, 239 pp, broché, bon état (Coll. Lettres nouvelles)

DESVERGIERS (Aglaé).

Mémoires de Mademoiselle Aglaé, comédienne, courtisane et femme de bien, 1777-1830. Précédée d'une introduction et d'une notice sur le chevalier Palasne de Champeaux [par Léonce Grasilier].

Albin Michel, s.d. (1924), in-8°, 412 pp, introduction de Léonce Grasilier, 16 pl. de gravures hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Tulard, 436 : "Fabrication par un teinturier des mémoires d’une comédienne". Fierro, 438. Oublié par Bertier. — "Ces Mémoires sont en elîet composés de trois parties bien distinctes. La première nous fait connaître, d'abord, la vie des baladins ; danseurs de corde, escamoteurs, nomades ; puis elle nous initie à celle des acteurs ambulants ou sédentaires de la province, à la fin du XVIIIe siècle. Mlle Aglaé nous prévient elle-même que cette partie a été transcrite avec beaucoup de fioritures et des détails très fantaisistes, par un certain chevalier de Champeaux... La seconde partie est entièrement due à la plume de ce chevalier. C'est une galerie dans laquelle l'écrivain a entassé pêle-mêle une foule de gens qui avaient eu le don de lui déplaire, et sur lesquels il déverse, avec une inlassable et monotone persistance, sa rancune, sa haine, l'injure et la calomnie. Il bave son fiel et sa bile contre ceux qui n'ont pas écouté ses flagorneries, accepté ses inventions, servi ses projets et satisfait ses ambitions. Mlle Aglaé répudie tout ce baquet et s'empresse de déclarer qu'elle a chassé l'auteur sans scrupules qui voulait lui faire endosser cette odieuse production. Dans la troisième partie, le chevalier de Champeaux n'est absolument pour rien, et l'on s'en rend compte à première vue. Le manuscrit est d'une autre main, d'une autre allure, et d'un ton infiniment plus convenable. Ce n'est plus le récit suivi de l'existence, mais une suite de petits tableaux, d'anecdotes qui n'ont de lien que la part, souvent très légère, que l'auteur y a prise. Parfois même, ce ne sont que des on-dit de seconde main. Or, si les faits de la première partie échappent au contrôle de l'historien, si les allégations de la seconde sont condamnées par les érudits, il n'en va pas de même pour la troisième. Le lecteur avisé, au courant des hommes et des choses du début du XIXe siècle, le fureteur attentif, aura tôt fait de se reporter aux sources, de contrôler la véracité de l'écrivain et de saisir parfois les inexactitudes de simple détail. En effet, dans les papiers publics, on trouve relatés presque tous les faits contenus dans cette dernière partie. Les journaux du temps parlent de Pelletier de Saint-Julien et de d'Eldeven, de Nadir Mirza Shah et de Méja ; les mémorialistes nous initient également à l'hydrothérapie singulière de Louis Bonaparte..." (Léonce Grasilier, introduction)

FRÉNILLY (François-Auguste Fauveau, baron de).

Souvenirs du Baron de Frénilly, Pair de France (1768-1828), publiés avec introduction et notes par Arthur Chuquet.

Plon, 1909, in-8°, xix-560 pp, nouvelle édition ornée d'un portrait en héliogravure hors texte, index, broché, couv. lég. salie, bon état

"Monarchiste ultra, admirateur de Charles X, mais très critique à l'égard de Louis XVI et de Louis XVIII, il manifeste une hostilité sans faille à la Révolution. Au 10 août, il fait partie des troupes qui protègent la retraite du roi vers l'Assemblée et le récit qu'il en fait est de premier ordre. Réfugié après les massacres de septembre à Loches, il n'émigre pas et décrit le mouvement révolutionnaire jusqu'au bout, de 1789 à 1800." (Fierro, 575) – "Les mémoires de Frénilly (1768-1828), nous donnent le point de vue d'un royaliste sur Napoléon. Ils évoquent la vie du Faubourg Saint-Honoré sous l'Empire : difficultés financières, salons parisiens, rapports avec les ralliés." (Tulard, 573) – "Esprit entier, le baron François-Auguste Fauveau de Frenilly (1768-1848) brosse des portraits pleins d'esprit et souvent très critiques de la cour et de la société de la Restauration. Son témoignage est intéressant et la franchise du personnage le préserve des semi-vérités." (Bertier, 438)

GENEVRAY (Pierre).

L'Administration et la vie ecclésiastiques dans le grand diocèse de Toulouse (Ariège, Haute-Garonne, arrondissement de Castelsarrasin) pendant les dernières années de l'Empire et sous la Restauration. (Thèse).

Toulouse, Privat ; P., Didier, 1941, gr. in-8°, 723 pp, biblio, index, broché, non coupé, couv. lég. salie, bon état (Bibliothèque méridionale, 2e série, tome 30). Edition originale

"M. P. Genevray nous donne sur l'administration et la vie ecclésiastiques pendant les dernières années de l'Empire et sous la Restauration une étude solide et compacte, appuyée sur un dépouillement minutieux des archives – nationales, départementales et diocésaines, – des journaux contemporains et des documents administratifs. (...) Un gros volume, d'une érudition très sûre,écrit dans une langue dépouillée et sobre, fort agréable à lire." (Louis Villat, Revue d'histoire de l'Église de France, 1943)

GIGNOUX (C.-J.).

Restaurations, 1814-1821.

Laffont, 1947, in-12, 360 pp, broché, couv. illustrée, bon état

"Le relèvement de la France après les guerres de l'Empire et les débuts du régime représentatif à travers les vicissitudes politiques ou militaires sont les thèmes essentiels de cet ouvrage, qui accorde une grande place aux questions financières, en particulier à l'oeuvre du baron Louis, non sans quelques allusions à la vie politique la plus contemporaine." (J. Vidalenc, Revue Historique, 1951)

GIRARD (Louis).

Les Libéraux français, 1814-1875.

Aubier, 1985, in-8°, 277 pp, biblio, broché, couv. illustrée, soulignures crayon, bon état (Coll. historique)

"Ce livre, qui tient à la fois du manuel et de l'essai, rendra les plus grands services. Vingt-quatre chapitres denses suivent le fil chronologique et refusent les facilités du présent de narration. Des phrases concises retracent une histoire politique débarbouillée du jargon que certains disent sociologique... Les faits essentiels montrent, en action, les libéraux et leurs adversaires. Les textes constitutionnels racontent les avatars des droits politiques. L'exposé des doctrines s'agrémente du portrait des penseurs..." (Jacques Léonard, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1985)

GONTAUT (Joséphine de Montaut-Navailles, duchesse de).

Mémoires de Madame la duchesse de Gontaut, gouvernante des Enfants de France pendant la Restauration (1773-1836).

Plon, 1909, in-8°, 399 pp, broché, bon état

Gouvernante des Enfants de France pendant la Restauration, la duchesse de Gontaut a laissé de bons mémoires sur l'émigration et la Restauration. — "Témoignage hostile à Napoléon, d'une émigrée qui refusa de rentrer en France, bien que l'un de ses parents ait été un chambellan apprécié par l'Empereur." (Tulard, 644) — "Ecrits à l'âge de 80 ans, en 1853, ces souvenirs contiennent surtout des anecdotes sur la Cour." (Bertier, 479)

GRIVEL (Jean-Baptiste).

Mémoires du vice-amiral baron Grivel. Révolution–Empire.

Plon, 1914, in-8°, vii-417 pp, préface de G. Lacour-Gayet, 2 portraits et une gravure hors texte, broché, qqs rousseurs, C. de bibl., couv. salie, sinon bon état

"Source importante pour l'histoire de la marine impériale et de la garde de la marine, la guerre d'Espagne, les pontons de Cadix, la campagne de France." (Tulard, 653) — ''Au retour de la campagne d'Autriche (an XIII), qu'il fait avec le corps des marins de la garde, il est employé sous les ordres du commandant Daugier à l'exploration des côtes d'Italie, de Dalmatie et de l'État de Raguse, et prend part aux campagnes de l'an XIV, 1806 et 1807 en Prusse, en Pologne et dans la Poméranie suédoise, ainsi qu'à celles d'Espagne depuis 1808 jusqu'en 1812. Grivel est attaché, en 1808, en qualité de capitaine, au bataillon des marins de la garde de la division Dupont ; il est fait prisonnier à la bataille de Bailén, et conduit aux environs de la baie de Cadix, à bord d'un ponton, dont il parvient à s'évader avec une rare audace. Après avoir longtemps surveillé les allures et les habitudes du navire l'Argonaute, chargé d'approvisionner d'eau les divers pontons, il réussit à enlever ce navire à son équipage au mois de février 1810, y embarque à la hâte tous ses compagnons de captivité, et vient prendre vent au nord du fort Sainte-Catherine, après avoir été vainement poursuivi par une foule d'embarcations qui les mitraillent pendant plus de deux lieues. Cet acte de courage le ramène à la tête de sa compagnie des marins de la garde ; et ayant reçu l'ordre de croiser devant la baie de Cadix pendant le siège de cette ville, il s'empare de plusieurs bâtiments, et est chargé, au combat de Sainte-Marie, du commandement de l'avant-garde de la flottille aux ordres du capitaine de Saizieu. L'Empereur le fait officier de la Légion d'honneur le 27 avril 1811, pour sa conduite en Espagne, et en 1813 pendant la campagne de Saxe (1813), il est promu au rang de capitaine de frégate, et nommé chevalier de la Couronne de fer après avoir été blessé à Dresde, au passage de l'Elbe. L'année suivante, Grivel gagne son grade de capitaine de vaisseau dans la campagne de France, et contribue par son intrépide dévouement au salut de la cavalerie française à la bataille d'Arcis-sur-Aube. Nommé chevalier de Saint-Louis le 18 août 1814, et compris, en 1817, dans la nouvelle organisation de la marine, il commande, en 1818, la station française du Levant, et en 1823, à bord de l'Astrée, les forces navales françaises sur les côtes du Brésil. Il occupe longtemps ces parages, et y est nommé contre-amiral et commandeur de la Légion d'Honneur le 2 mai 1825.'' (Wikipedia)

GUIZOT (François).

Histoire parlementaire de France. Recueil complet des discours prononcés dans les Chambres de 1819 à 1848.

P., Michel Lévy, 1863-1864, 5 vol. in-8°, reliures demi-chagrin rouge à coins, dos à 5 nerfs, titres, tomaisons, fleuron et date en queue, têtes dorées, signets (rel. de l'époque), qqs rousseurs éparses, bon exemplaire. Rare. Edition originale

Recueil complet des discours prononcés dans les Chambres de 1819 à 1848, publié comme Complément des Mémoires pour servir à l'histoire de mon temps. Il constitue une manière de testament politique. La publication des discours parlementaires est un procédé propre au XIXe siècle, plus particulièrement aux orateurs de la Restauration et de la monarchie de Juillet. Outre Guizot, Chateaubriand, Constant, Broglie ou Pasquier l'ont employé, attestant de l'impact de l'éloquence parlementaire sur l'opinion publique. "L'intérêt se dédouble ici en raison des qualités mêmes de Guizot, "le modèle des orateurs-ministres" selon Emile Ollivier, reconnu comme le plus grand jouteur parlementaire de son temps avec Thiers. Ses discours, tour à tour profonds et spirituels, modérés et incisifs, railleurs et incantatoires, contiennent la meilleur définition de l'orléanisme, tant dans sa philosophie que dans sa pratique politique." (Benoit Yvert).

GÉRAUD (Edmond).

Un témoin des deux Restaurations (Edmond Géraud). Fragments de journal intime, publiés par Charles Bigot.

P., Marpon et Flammarion, s.d. (1892), in-12, 357 pp, un portrait en frontispice, reliure demi-basane fauve, dos à 5 nerfs filetés soulignés à froid et fleurons dorés, pièces d'auteur et de titre basane havane (rel. de l'époque), bon état

"Ecrivain facile, bourgeois bordelais, Edmond Géraud a manifesté une grande hostilité à l'Empire, qui lui a valu quelques ennuis. Aussi se croit-il en droit d'obtenir des faveurs de la Restauration et vient-il à Paris en compagnie de son ami, Maine de Biran. Dès 1817, déçu, il est de retour à Bordeaux. Bigot a édité des fragments relatifs à la vie politique et sociale bordelaise." (Bertier de Sauvigny, 459)

GÉRAUD (Edmond).

Un témoin des deux Restaurations (Edmond Géraud). Fragments de journal intime, publiés par Charles Bigot.

P., Marpon et Flammarion, s.d. (1892), in-12, 357 pp, un portrait en frontispice, reliure demi-chagrin vert bouteille, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), bon état

"Ecrivain facile, bourgeois bordelais, Edmond Géraud a manifesté une grande hostilité à l'Empire, qui lui a valu quelques ennuis. Aussi se croit-il en droit d'obtenir des faveurs de la Restauration et vient-il à Paris en compagnie de son ami, Maine de Biran. Dès 1817, déçu, il est de retour à Bordeaux. Bigot a édité des fragments relatifs à la vie politique et sociale bordelaise." (Bertier de Sauvigny, 459)

[HARCOURT, Paule de Saint-Aulaire, marquise d'].

Madame la Duchesse d'Orléans, Hélène de Mecklembourg-Schwerin.

P., Michel Lévy Frères, 1859, in-12, (4)-239 pp, nouvelle édition, reliure demi-basane verte, dos lisse avec titre et triples filets dorés (rel. de l'époque), dos et plats lég. frottés, bon état

Biographie d'après sa correspondance de la duchesse Hélène d'Orléans née Mecklembourg-Schwerin (1814-1858). Allemande, protestante et libérale, elle avait épousé en 1837 Ferdinand-Philippe d'Orléans, fils aîné de Louis-Philippe Ier et de la reine Marie-Amélie de Bourbon. Le décès accidentel de son mari, en 1842, endeuille la famille royale et inquiète les Orléans, car le prince était populaire et laisse de très jeunes enfants. En février 1848, le roi Louis-Philippe est poussé à l'abdication par sa famille et quitte le territoire français sans résister aux insurgés. Cependant, la duchesse d'Orléans n'est pas disposée à renoncer aux droits de ses deux enfants, le comte de Paris et le duc de Chartres. Elle se présente donc à l’Assemblée avec eux, accompagnée par son beau-frère, Louis d'Orléans, duc de Nemours, pour essayer de faire proclamer l’aîné roi des Français. Cette tentative est un échec : l'Assemblée proclame la République. Hélène de Mecklembourg-Schwerin gagne alors l'Allemagne avec ses enfants et c'est le début d'une longue période d'errance. Pendant la IIe République et les débuts du Second Empire, elle maintient ses positions politiques et continue à réclamer les droits du jeune comte de Paris. Elle empêche ainsi pendant longtemps les princes d'Orléans de se rapprocher du prétendant légitimiste au trône de France, Henri d'Artois, « comte de Chambord », et de réunir ainsi définitivement les monarchistes français. La bru de Louis-Philippe n'a pas suscité beaucoup de biographies : celle-ci connut un certain succès à sa sortie, puisque trois éditions successives parurent à peu de temps d'intervalle.

HARMAND (Jean).

Madame de Genlis. Sa vie intime et politique, 1746-1830, d'après des documents inédits.

Perrin, 1912, in-8°, xii-557 pp, préface d'Émile Faguet, 8 pl. de gravures hors texte, sources, biblio, broché, couv. lég. salie, bon état

"Étiennette-Félicité du Crest comtesse de Genlis a vécu un roman qui ne saurait être mis entre toutes les mains. Le désaccord piquant entre ses actes et ses préceptes, sa conduite et sa morale a égayé ou irrité ceux qui l'ont rencontrée dans la vie ou dans l'histoire, – contemporains ou érudits. La savante pécheresse vient de trouver grâce devant Jean Harmand qui l'a confessée avec sympathie, seule clef pour pénétrer l'âme des bons ou des méchants. Tout en mettant galamment à profit la littérature d'hier et d'aujourd'hui, cette biographie apporte sa part d'information nouvelle et précise plusieurs points litigieux. La biographie est le règne du détail : ce livre donne confiance par le souci d'exactitude et la loyauté de sa méthode. (...) La vie privée de Madame de Genlis ne nous importe guère qu'en raison de son rôle politique. M. Harmand me semble avoir trop accordé à l'ambition de son héroïne ; il lui a prêté une grande part du premier rôle qu'elle voulut jouer, en dépit de sa dénégation – et il s'en faut qu'elle l'ait tenue de fait. « Maîtresse des secrets de sa politique comme de ceux de son ménage... Mme de Genlis, à partir du voyage à Forges, régente sans conteste, le futur Égalité... A partir de 1772, le Palais Royal est aux mains de Mme de Genlis ; elle y régnera secrètement pendant près de vingt années » (p. 116). Plus loin (p. 207) : « Mme de Genlis embrassa les doctrines anti-aristocratiques, les inculqua à ses élèves et en persuada leur père... elle manœuvra ce pitoyable instrument... Le duc, aveuglé par sa haine contre Marie-Antoinette, se laissa faire, sans l'ombre d'une résistance, par sa chère Genlis. Pour le reste... ses amis du Palais Royal, principalement Laclos, s'en chargeront avant peu, reléguant Mme de Genlis au second plan. A eux certainement revient la grande responsabilité des actes du parti Orléanais. »..." (Amédée Britsch, Annales révolutionnaires, 1912)

JAL (Auguste).

Souvenirs d'un homme de lettres (1795-1873).

Genève, Slatkine, 1973, in-8°, 570 pp, reliure simili-cuir brique de l'éditeur, un mors fendu recollé, pt accroc à la coiffe inf., bon état (réimpression de l'édition de Paris, 1877)

Très vivants mémoires. — "Auguste Jal raconte les plaisirs de la table sous l'Empire, ses liens avec Fouché, les douze derniers jours de Napoléon en France. Des fragments sur les Cent Jours avaient paru dans la Revue des Deux Mondes du 1er octobre 1832." (Tulard, 730) — "Fervent bonapartiste, l'aspirant de marine Jal constitue en 1815 à Lyon une compagnie d'aspirants qui se porte au secours de Paris. Exclu de la marine, il commence une carrière de journaliste et d'hommes de lettres, donnant dans ses mémoires une vivante description des milieux politiques, littéraires et artistiques du temps. La mort l'a surpris avant que ses souvenirs ne dépassent le règne de Louis XVIII." (Bertier de Sauvigny, 540)

KÉRATRY (Auguste-Hilarion de).

La France telle qu'on l'a faite, ou suite aux documens pour servir à l'intelligence de l'histoire de France en 1820 et 1821, par M. Kératry, élu député du Finistère à la session de 1818.

P., Maradan, Delaunay, Pélicier, 1821, in-8°, (4)-259 pp, reliure demi-basane chagrinée fauve, dos à nerfs soulignés de filets dorés, auteur, titre et fleuron doré, filet à froid sur les plats (rel. postérieure), trace de mouillure ancienne, bon état

"Brochure politique d'un grand mérite où l'auteur présente un tableau fidèle des envahissements successifs de l'ancienne aristocratie et du clergé, dans toutes les branches du pouvoir. Ceux qui depuis 1789 n'avaient cessé d'être battus, voulaient maintenant traiter la France comme leur conquête." (Biographie universelle et portative des contemporains, 1836) — C’est dans ce livre que Auguste Hilarion de Kératry (1769-1859), homme politique, conseiller d’État, consacre un long passage à la mesure de suspension dont Victor Cousin (1792-1867) fait l’objet en novembre 1820, mesure de rétorsion prise par le gouvernement Villèle, alors que depuis décembre 1815, il est le suppléant de Pierre Paul Royer-Collard à la Faculté des lettres de Paris, dans la chaire d’histoire de la philosophie moderne. Ce soutien est d’autant plus important qu’il émane d’un homme d’un peu plus de cinquante ans, très connu (Kératry) et qu'il concerne un homme de vingt ans plus jeune (V. Cousin) dont la récente carrière d’enseignant menace d’être brisée par la censure dont il est l’objet.

LACRETELLE (Charles).

Histoire de France depuis la Restauration.

P., Marescq, 1844, 4 vol. in-8°, 447, 487, 488 et 564 pp, deuxième édition, index, reliures demi-veau glacé caramel, dos à 4 larges nerfs soulignés à froid et filets dorés, pièces de titre et de tomaison basane verte et carmin, roulettes en queue (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état

Charles Lacretelle (1766-1855) fut rédacteur parlementaire au Journal des Débats pendant l’Assemblée constituante ; au 18 fructidor, il fit deux ans de prison à la Force et au Temple. Il est l'auteur d'un Précis historique de la Révolution française en cinq volumes et d'une Histoire de France pendant le XVIIIe siècle qui lui valut un prix décennal de l'Institut ; il collabora à la Biographie universelle et fut professeur à la Faculté des Lettres. Lauréat et membre de l'Académie de Metz, il fut un des compagnons du « Déjeuner de la Fourchette ». Nommé à l'Académie française le 22 août 1811 en remplacement d'Esménard, il fut reçu le 7 novembre 1811 par le comte Louis-Philippe de Ségur. En 1827, il proposa à l'Académie un projet de supplique au roi pour protester contre la loi sur la presse ; cela provoqua un très vif incident à l'Académie et Lacretelle y perdit sa place de censeur des théâtres. Il vota Victor Hugo, et fit partie de la Commission du Dictionnaire. Son 'Histoire de France depuis la Restauration' paraît en 1831, munie d'une longue introduction portant sur l'Empire. C'est la première fois que Lacretelle écrit sur l'Empire. En fait, il commence à écrire sur le sujet à la fin de la décennie 1820. Mais, avec la Révolution de Juillet, il préfère écrire sur la Restauration qui vient de s'achever : il utilise les notes accumulées pour écrire son livre sur l'Empire pour composer l'introduction de son Histoire de la Restauration.

LAFUE (Pierre).

Louis XVIII.

Editions de France, 1944, in-8°, 310 pp, biblio, broché, couv. illustrée, état correct (Coll. Les Rois de France)

LAGRANGE (Arnaud de) et Bernard LUGAN.

Les Volontaires du Roi. Roman.

Presses de la Cité, 1989, in-8°, 303 pp, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s. (nom du destinataire effacé)

Ce roman mêle intimement la vie de Septime de Saint-Mayeul et des habitants de la province du Bourbonnais. De 1760 à 1829, Saint-Mayeul est allé au Canada avec le marquis de Montcalm, à Paris pour défendre le roi, à Lyon contre la Convention et surtout en Bourbonnais, où il est l'adversaire implacable de la noblesse libérale, de La Fayette et du duc d'Orléans, et fait la guerre à la République...

[LALLEMENT, Guillaume].

Choix de rapports, opinions et discours prononcés à la Chambre des députés par MM. Benjamin Constant, Foy, Manuel, Casimir Perrier, Girardin, Camille Jordan, Lafayette, Dupont (de l'Eure), Pasquier, de La Bourdonnaye, de Serre, Lainé, de Villèle, etc., etc. Session de 1819.

P., chez les principaux libraires, 1832, in-8°, 10-746 pp, un portrait gravé en frontispice, reliure demi-veau glacé havane, dos lisse orné en long, titre doré (rel. de l'époque), dos uniformément passé, coiffe sup. arasée, bon état

LAMOTHE-LANGON (Comte E.-L. de).

Les Après-dîners de Cambacérès, second consul, prince archichancelier de l'Empire, duc de Parme, etc., ou révélations de plusieurs grands personnages sur l'Ancien Régime, le Directoire, l'Empire et la Restauration. Précédé d'une notice historique et d'une préface par Lazare de Gérin-Ricard.

Fournier-Valdès, 1946, gr. in-8°, xiv-491 pp, broché, couv. rempliée illustrée d'un portrait en noir dans une fenêtre ovale, bon état (Coll. Les Grands mémoires historiques)

Nouvelle édition de de recueil de propos et anecdotes entendus au cours des soirées que Lamothe-Langon passa dans l'intimité de l'archi-chancelier d'Empire, et de quelques autres personnages d'importance (première édition en 1837). — "Pseudo-mémoires de Cambacérès fabriqués par Lamothe-Langon." (Tulard, 255) — "La Mothe-Langon était un industriel de la littérature para-historique et l'auteur de nombreux mémoires plus ou moins apocryphes." (Tulard, 829)

LANGERON (Roger).

Un conseiller secret de Louis XVIII : Royer-Collard.

Hachette, 1956, in-8°, 254 pp, un portrait en frontispice, biblio, broché, bon état

"La personnalité de Royer-Collard est assurément assez représentative de celle de ces hommes acharnés à jouer un rôle politique qui s'efforcent dans ce but de se mettre au service des régimes possibles sans trop chercher la logique ou la fidélité à leurs convictions du moment. Il ne semble pas, en effet, que la formation janséniste sur laquelle insiste à juste titre M. Langeron, et qui témoigne d'une curieuse survivance à la fin du XVIIIe siècle de courants de pensée plus anciens, ait beaucoup gêné son héros dans le maniement, si fréquent à cette époque, du serment de fidélité contradictoire. Membre de la commune de Paris jusqu'au moment de la crise girondine, député de la Marne au Conseil des Cinq-Cents il devait siéger pendant plus de quarante ans dans toutes les assemblées. Sa participation aux travaux du Conseil royal secret après fructidor lui valut de faire oublier sans peine sa nomination dans la Sorbonne impériale. Ses succès parlementaires pendant les mois libéraux de la Restauration allaient faire de lui le chef des doctrinaires et, par conséquent, un des dirigeants de l'opposition à Villèle, puis au régime et finalement un académicien et un des oracles du parlement sous la monarchie de Juillet. La sympathie que lui témoigne son biographe ne semble pas, à vrai dire, justifiée par cette carrière d'un éloquent opportunisme." (J. Vidalenc, Revue Historique, 1957)

LANGLADE (Jacques de).

Lady Blessington et le comte d'Orsay : l'égérie et le dandy.

Tallandier, 1987, in-8°, 278 pp, biographie des principaux personnages cités, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

A l'aide de nombreux documents anglais introuvables en France, Jacques de Langlade raconte avec élégance et bonheur la vie d'un couple exceptionnel et scandaleux à l'époque du règne des salons : Alfred d'Orsay (1801-1852) et Marguerite de Blessington (1789-1849). Ils sont inhumés dans une tombe en forme de pyramide, au cimetière de Chambourcy (Yvelines).

LANZAC de LABORIE (L. de).

Chateaubriand sous la Restauration.

dans le Correspondant, 1929, gr. in-8°, 22 pp, broché, bon état

On trouve dans le même numéro un article sur Georges Clemenceau (Edouard Trogan, 8 pp) ; etc.

LARDIER (Alexandre).

Histoire biographique de la Chambre des Pairs, depuis la Restauration jusqu'à l'époque actuelle. Précédée d'un Essai sur l'institution et l'influence de la pairie en France par C.-O. Barbaroux.

P., Brissot-Thivars, 1829, in-8°, xciv-152-329 pp, deux parties en un volume de XCIV-152 et 329 pp, reliure demi-toile muette, qqs feuillets restaurés, rousseurs, état correct. Peu courant

Dictionnaire alphabétique (Saffroy I, 9134). L'ouvrage fourmille de renseignements bibliographiques sur les principaux acteurs de la Restauration ; il montre en outre l'importance croissante de la Chambre des Pairs, de moins en moins docile à l'autorité de Charles X et du ministère.

LASSALLE (Alexandre de).

Histoire et politique de la famille d'Orléans. Révélations sur la mort du Prince de Condé. Correspondance inédite avec fac-simile d'autographes de Louis-Philippe, de Marie-Amélie, de la baronne de Feuchères, du Prince de Condé.

P., Dentu, 1853, in-8°, (4)-31-524 pp, 7 feuillets dépliants de fac-similés in fine, reliure demi-chagrin carmin, dos lisse à faux-nerfs à froid, titres et filets dorés (rel. de l'époque), rousseurs éparses, coiffe sup. lég. frottée, bon état

Edition originale : à la suite de la Révolution de Juillet et de la mort en exil de Louis-Philippe, l'auteur revient longuement sur l'attitude équivoque de la famille d'Orléans dans les affaires qui ont suivi la mort du dernier Condé. Ouvrage rempli de détails ignorés et de documents inédits sur le mystère jamais éclairci de la pendaison du prince de Condé. Rappellons qu'au matin du 27 août 1830, peu après l'avènement de la monarchie de Juillet, le prince de Condé fut retrouvé « pendu » par le cou par un double mouchoir noué par un noeud de tisserand... mais les pieds touchant le sol, à l'espagnolette de la fenêtre de sa chambre du château de Saint-Leu, qu'il avait acquis en 1816. Rien, dans la vie du prince, qui s'était couché normalement la veille, ne pouvait laisser penser à une tentation suicidaire. Aussitôt, les légitimistes firent circuler la rumeur de l'assassinat, et accusèrent Louis-Philippe et la reine Marie-Amélie d'en être les commanditaires pour permettre à leur dernier fils de capter l'immense héritage du prince. La thèse de l'assassinat affirmait sans preuve que le prince, bouleversé par les Trois Glorieuses et demeuré fidèle à la monarchie légitime, aurait décidé de révoquer son testament en faveur du jeune duc d'Aumale, de partir en exil et de léguer sa fortune au duc de Bordeaux. Averti de ces intentions, Louis-Philippe l'aurait fait étrangler par la baronne de Feuchères et le frère de celle-ci, qui auraient maquillé le crime en suicide...

LECLERCQ (Théodore).

Proverbes dramatiques.

P., Sautelet, 1827, 6 vol. in-8°, 417, 416, 393, iii-457, 447 et 454 pp, 3e édition, reliures demi-veau glacé vert olive, dos à 4 larges faux-nerfs guillochés, titres, tomaisons et fleurons dorés, palettes en queue, tranches marbrées (rel. de l'époque), coiffes sup. abîmées, rousseurs éparses, état correct

Sous la Restauration, Théodore Leclercq (1777-1851) publie les “Proverbes dramatiques”, ces petites pièces n’étaient pas destinées à la scène mais étaient reconnues pour leur finesse dans l’analyse des mœurs. — "On a bien oublié Théodore Leclercq, le « compagnon » de Joseph Fiévée : mais ses “Proverbes” se lisent fort bien encore aujourd'hui, ce sont des témoignages précieux pour l'historien. Ce receveur principal des droits réunis a mené sa vie dans l'ombre de Fiévée, il l'accompagna à Nevers, c'est lui qui faisait les honneurs de la préfecture. Et à Rochecorbon sous la Restauration le couple menait une vie fort tranquille (Auger l'a raconté dans ses souvenirs). Dès 1820, il lit et fait représenter ses “Proverbes”, ils eurent un succès considérable (Sautelet en donna cinq éditions...) : mais il semble bien que Fiévée y ait mis son esprit malicieux et qu'il en soit le co-auteur." (Guy Thuillier) — A propos des “Proverbes dramatiques” de Théodore Leclercq (1823), Stendhal loue cette vive et naïve esquisse de la « société parisienne depuis la Restauration ». (dans le “Courrier anglais”, t. II, p. 84).

LEDOUX-LEBARD (Denise).

Versailles, le Petit Trianon. Le mobilier des inventaires de 1807, 1810 et 1839.

Editions de l'Amateur, 1989, in-4°, 244 pp, préface de Yves Bottineau, nombreuses illustrations en noir et en couleurs, biblio, reliure toile gris-bleu de l'éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, sans la jaquette, bon état

L'histoire détaillée du Petit Trianon à travers son mobilier, depuis sa création jusqu'à la chute de Louis-Philippe. Une description pièce par pièce du Palais à travers l’ameublement et la décoration sous l’Empire et la Restauration. — "Conçu pour la très intelligente Madame de Pompadour, mais habité par la charmante Madame du Barry, le Petit Trianon semblait devoir être le petit palais d'amours illicites. Louis XVI, cependant, le donna à Marie-Antoinette et la Reine lui conféra sa légitimité. En fait, cette légitimité s'accompagna du glissement vers les joies d'une société de privilégiés, choisis par la souveraine au détriment de la sagesse politique. Mais si délicats furent les plaisirs goûtés en ces lieux et si tragiques les événements vécus ensuite par la Reine et certains des siens que le château, le Théâtre, le Temple de l'Amour, le Belvédère et le Hameau paraissent n'avoir existé, de manière globale, que pour et par Marie-Antoinette. Pourtant, une jeune femme charmante, qui n'était pas née princesse, mais le devint par mariage, la sœur de Napoléon Ier, Pauline Borghèse, a vécu au Petit Trianon, puis l'impératrice Marie-Louise ; enfin, sous Louis-Philippe, le duc et la duchesse d'Orléans, héritiers du trône, y résidèrent. Madame Ledoux-Lebard possède cet art rare de respecter les sortilèges tout en les enrichissant de vérités supplémentaires et nécessaires. Elle ajoute à Trianon l'évocation des habitants du XIXe siècle. Cette évocation, elle la fait surgir, avec l'érudition qu'on lui admire, grâce aux inventaires ; les allées et venues entre les descriptions et les objets constituent des itinéraires auxquels elle excelle. Nous retrouvons ainsi, dans leur cadre de vie, en 1807, Pauline Borghèse, en 1810, Marie-Louise et, en 1839, le duc et la duchesse d'Orléans. Comment la remercier suffisamment de construire la science et même, ce faisant, d'offrir des supports au rêve ?" (Yves Bottineau, préface)

LESCURE (Maurice).

Madame Hamelin. Merveilleuse et turbulente Fortunée (1776-1851).

L'Harmattan, 1995, gr. in-8°, 428 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Chemins de la mémoire)

Il s'agit de la biographie d'une créole amie de Joséphine, second couteau de l'Histoire, mais qui, de la Révolution française au Second Empire, connut nombre de célébrités.

LEVER (Evelyne).

Louis XVIII.

Fayard, 1988, in-8°, 597 pp, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, état correct

Louis XVIII ne fut pas toujours le roi podagre, accablé de goutte, dont la Restauration nous a laissé l'image... Bien au contraire, aucun roi de France, sans doute, n'eut de vie plus aventureuse et plus riche en rebondissements que lui. Ayant traversé la Révolution, l'Empire et les Cent-Jours dans les conditions les plus difficiles, prince errant reçu non sans réticences par les souverains européens, il parvint pourtant, en dépit de tout ce qui semblait s'y opposer, à assouvir (à deux reprises, en 1814 et 1815 !) son rêve de toujours : régner. Jamais il ne connut le doute ni sur sa légitimité, bien sûr, ni surtout sur son destin ; alors qu'en 1814 l'un de ses familiers lui disait : "Sire, vous êtes roi de France", n'eut-il pas l'aplomb - ou l'inconscience, c'est selon - de répliquer : "Ai-je jamais cessé de l'être ?" Aussi bien, il n'hésita pas à dater ses premiers actes de roi de la "19e année de [son] règne"... Histoire d'une ambition réalisée, la biographie du frère de Louis XVI nous fascine aujourd'hui encore par cette opiniâtreté, cette constance faisant fi des revers et des avanies.

LOUANT (Armand).

Une épistolière en Hainaut : Angélique de Rouillé, chatelaine d'Ormeignies (1756-1840).

Mons, Société des Bibliophiles belges, 1970, gr. in-8°, 358 pp, 7 pl. de portraits, gravure et fac-similé hors texte, notes, index, broché, bon état. Edition originale, un des 500 exemplaires sur vélin

Angélique de Rouillé, châtelaine d'Ormeignies près d'Ath en Hainaut, née Pollart d'Hérimez, mourait en 1840, âgée de quatre-vingt-trois ans. Elle laissait une correspondance de plusieurs centaines de lettres reçues, réunies aux minutes de ses réponses. La famille de la Barre d'Erquelinnes déposa ces précieux papiers aux Archives de l'État à Mons, le 18 janvier 1961, en même temps que d'autres documents. Leur ensemble constitue l'une des rares collections de cette nature conservée dans un dépôt public en Belgique. Les registres et pièces de gestion provenant de Louis de Rouillé, Parisien d'origine, mari d'Angélique, vinrent s'ajouter à ce premier noyau grâce à la générosité du comte et de la comtesse de Villermont, celle-ci née d'Ursel et issue de l'héroïne du livre, comme les la Barre. La descendance nombreuse et ramifiée de cette femme remarquable, devenue Française par son mariage, réunit les plus beaux noms de la noblesse belge ; celui de Rouillé se perpétue encore en France dans la branche d'Orfeuil. Cette documentation couvre la seconde moitié du 18e siècle, la révolution de 1789, l'émigration, l'annexion de la Belgique, l'Empire, les campagnes européennes de Napoléon, la Restauration, le régime hollandais imposé aux provinces belges par le congrès de Vienne, les soulèvements de juillet et de septembre 1830 à Paris et à Bruxelles, l'établissement d'un royaume indépendant sous Léopold de Saxe-Cobourg. Le caractère privé et confidentiel des écrits, leur spontanéité, l'absence de toute prétention littéraire en assurent la sincérité, sinon une parfaite objectivité. Angélique voit, observe et juge selon son optique et donne sa version personnelle des faits ; ses lettres reflètent des opinions forgées par les circonstances, influencées par un légitimisme presque maladif dont ses amis corrigent ou corroborent le ton parfois excessif. Elle sort vivante de sa correspondance, entraîne le lecteur dans un monde dont les actes, la pensée, le comportement social et politique, la sensibilité et l'éducation, les moeurs et les opinions, paraissent à la fois lointains et proches. Le présent ouvrage n'est pas l'oeuvre d'un polygraphe inventif, mais le fruit d'un long travail d'archiviste ; l'imagination n'y a point de place; on n'y avance rien qui ne soit vérifiable. Dans ce but, on a renvoyé le lecteur aux cotes d'inventaire des documents utilisés. Les corrections apportées à l'orthographe des textes cités n'en altèrent pas le sens. Une table d'identification des personnes et des lieux en facilite la consultation. Ainsi, l'homme cultivé ou curieux du style de vie d'une société oubliée, comme l'érudit et le chercheur y trouveront, les uns le plaisir d'une histoire vraie, les autres des éléments objectifs et fondés qu'ils pourront exploiter dans leurs travaux. Tout ne sera pas dit, car il y a trop à dire. On a fait un choix dans l'existence simple et cependant dramatique d'Angélique, en laissant les détails dans l'ombre pour mieux éclairer l'esprit de l'ensemble. Partant des riches matériaux dont on dispose, un romancier aurait pu écrire un “Guerre et Paix” belge. Moins ambitieux, on s'est borné à conter les heurs et malheurs d'une femme du monde belle, intelligente, membre de la Loge maçonnique d'Ath, sa ville natale, témoin de l'une des périodes les plus mouvantes et les plus contradictoires de l'histoire de l'Europe. Il arrive au réel de dépasser la fiction ! (Avertissement)

LUCAS-DUBRETON (J.).

Les Quatre Sergents de La Rochelle.

Firmin-Didot, 1929, in-8°, 152 pp, 8 pl. de gravures hors texte, vignettes et culs-de-lampe de J.-J. Dufour, sources et biblio, broché, bon état (Coll. Histoires de France)

Le 21 septembre 1822, quatre jeunes sergents du 45e régiment de ligne basé à La Rochelle sont guillotinés à Paris, en place de Grève. Leur crime est d'appartenir à la Charbonnerie, une organisation qui fait profession de comploter contre le régime. — "Un des épisodes les plus fameux de l'histoire de la Restauration, narré avec soin et sincérité." (Raymond Guyot, Revue Historique, 1931)

LÉVIS MIREPOIX (Emmanuel de, prince de Robech).

Un salon politique sous la Restauration. Correspondance de la marquise de Montcalm, née Richelieu, soeur du libérateur du territoire.

Editions du Grand Siècle, 1949, gr. in-8°, 295 pp, 2 lettres en fac-similé (du duc de Richelieu et de Lamartine), broché, couv. abîmée avec manques, papier jauni, intérieur correct, envoi a.s. à Jacques Madaule

"La liste même des correspondants dont les lettres ont été regroupées dans ce recueil suffit à montrer I'intérêt de cette publication : à côte d'une amie, Mme d'Orglandes, femme d'un pair de France fidèle défenseur des ultra-royalistes, la marquise de Montcalm avait gardé de nombreuses lettres du comte Alexis de Noailles, du marquis de Caraman, ambassadeur de France à Berlin, du cardinal de Bausset, de Mme de Genlis, du comte Molé, d'Astolphe de Custine, de Lady Elliot, de Mme Swetchine et de Lamartine. A côte de renseignements biographiques d'un intérêt indéniable, ces lettres apportent des indications précieuses sur les mouvements de l'opinion dans les milieux politiques, en particulier dans l'entourage du duc de Richelieu, ainsi que sur divers aspects de la vie mondaine ou, plus largement, de la vie sociale." (J. Vidalenc, Revue historique, 1951)

MAINE de BIRAN (Marie François Pierre Gonthier de Biran, dit).

Lettres politiques inédites à M. Lainé (1816-1818), publiées avec un avant-propos et des notes par A. de La Valette-Monbrun.

dans le Correspondant, 1913, gr. in-8°, 23 pp, broché, dos abîmé, état correct

On trouve dans le même numéro des études sur Une révolution probable dans l'art naval : le navire sans fumée ni cheminée, avec 4 croquis (E. de Geoffroy), L'odyssée d'un ami de Mme de Staël : Ferdinand Christin (2ème et dernière partie, Frédéric Barbey), La langue espagnole chez les Juifs du Levant (Mise de San Carlos de Pedroso), etc.

MARTIN (Jean).

L'Empire renaissant, 1789-1871.

Denoël, 1987, in-8°, 330 pp, 29 gravures sur 16 pl. hors texte, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. L'Aventure coloniale de la France)

La construction d'un nouveau domaine colonial a été largement amorcée au cours du demi-siècle qui a suivi Waterloo. Malgré l'échec de la politique émancipatrice des assemblées révolutionnaires, l'indifférence de Napoléon 1er à l'égard du problème colonial, les hésitations de la monarchie de Juillet et de Napoléon III face à l'encombrante et pénible conquête de l'Algérie, de solides points d'appui ont pu être construits outre-mer. De cette vaste fresque, que Jean Martin éclaire par les recherches les plus récentes, se détachent les portraits des conquérants et des défricheurs venus de France – marins, soldats, religieux, administrateurs, commerçants – comme ceux de leurs adversaires, souverains issus de la tradition ou chefs nés de l'insurrection : Bugeaud et Abd el-Kader en Algérie, Doudard de Lagrée et Francis Garnier en Indochine, Faidherbe et El-Hadj Omar au Sénégal, Toussaint-Louverture et Victor Schoelcher aux Antilles. — "... En l'espace d'un peu plus d'un demi-siècle, la France, rassemblant les débris épars de son ancien empire, parvient à jeter les bases de son expansion coloniale moderne. Dès la période qui sépare 1815 de 1870, malgré les succès et les avancées, c'est l'incertitude, l'absence de doctrine cohérente qui dominent. Il faut attendre la IIIe République pour voir le radical et saint-simonien Paul Leroi-Beaulieu assembler un corps de doctrine relativement homogène alors que la construction de l'empire était déjà largement entamée. Simultanément, la France découvrait un islam proche, peintres et écrivains faisaient connaître le visage d'un autre monde, d'autres peuples ; à ce titre l'« algérianisme » ouvrait la voie à l'orientalisme, tel Eugène Fromentin aussi grand peintre qu'il fut grand écrivain. Mais restaient à venir les véritables bâtisseurs d'empire que furent Brazza, Ferry, Lyautey qui achevèrent de 1880 à 1912 l'entreprise amorcée avant la funeste année de 1871. Ajoutons qu'outre un index des noms propres, l'épopée en tableau synoptique procure une vision globale et fournit un aide mémoire de cette aventure trop proche pour être connue comme elle le mérite, c'est-à-dire à l'exclusion de tout manichéisme." (Jean-Michel Vernochet, Politique étrangère, 1987)

MASSON (Frédéric).

Au jour le jour.

P., Ollendorff, s.d. (1910), in-12, xxiii-360 pp, broché, bon état. Edition originale, envoi a.s.

Malmaison ; Magenta ; La Corse ; La Maison des Carmes ; On meurt dans les Casernes ; Messieurs de la Science ; Les Maubreuil ; Les émigrés et la Restauration. — Recueil d’articles parus dans le Gaulois et l’Echo de Paris au long de l’année 1910, plus le texte de trois conférences données à l'Université des Annales sur les émigrés et la Restauration. Le livre comprend également un texte inédit sur la crue de janvier 1910, non publié car jugé trop sévère pour les ingénieurs auxquels il attribue la responsabilité de l’inondation de Paris : « l’eau n’est point venue de la rivière, elle est venue des trous qu’ont faits les ingénieurs de l’Etat, de la Ville et des compagnies particulières... » (p. 166-173).

MAZADE (Charles de).

L'opposition royaliste. Berryer, de Villèle, de Falloux.

Plon, 1894, in-12, 304 pp, broché, bon état

Charles de Mazade (1820-1893) publia divers travaux d’histoire, notamment dans la Revue des deux mondes, et fut élu à l’Académie en 1882. Peu avant sa mort il rédigea une étude sur l’opposition royaliste (Berryer, Villèle, Falloux) qui fut publiée en 1894.

[MENIN, Nicolas].

Cérémonies et Prières du sacre des rois de France, accompagnées de recherches historiques.

P., Firmin-Didot, 1825, in-16, 4ff-108 pp, reliure demi-veau glacé noir, dos lisse orné en long, titre doré (rel. de l'époque), bon état

Très rare cérémonial publié d'après Ménin par Motteley à l'occasion du sacre de Charles X, à Reims, le 29 mai 1825. Origine et ancienneté du sacre, pompe, décoration, procession, promesses et serments, bénédictions, intronisation, messe, festin royal, réception du Roi comme grand-maître de l’Ordre du Saint-Esprit, du toucher des malades, etc. Jolie impression de Didot, imitant les impressions elzéviriennes et reproduisant l'une de leurs marques typographiques sur la page de titre. Motteley était un grand collectionneur d'Elzevier. Il avait publié en 1823 une édition du catalogue de livres imprimés par Daniel Elzevier. (Barbier I, 554 ; Saffroy, 15286 : "publié par Motteley")

MERLAT-GUITARD (O.).

Louis-Napoléon Bonaparte de l'exil à l'Elysée.

Hachette, 1939, in-12, 286 pp, broché, couv. illustrée, bon état

"Un portrait de Louis Bonaparte jeune où Mme Odette Merlat-Guitard. nous décrit la vie du futur empereur « de l'exil à l'Elysée ». Après avoir posé le problème de la naissance de Napoléon III et nous avoir laissé dans le doute devant lequel il est resté lui-même à ce sujet, elle nous montre que Louis-Napoléon Bonaparte n'avait « rien de Napoléon Ier », comme osa le lui dire avec une brutale insolence le prince Napoléon, fils du roi Jérôme. Il avait au contraire de nombreux traits de ressemblance avec sa mère, la reine Hortense : superficiel, rêveur, sensible, inconséquent et changeant comme elle... (...) Ce qu'il avait de commun avec Napoléon Ier – comme d'ailleurs avec sa mère, – c'était une sensualité se satisfaisant en des amours ausst rapides que brutales. Le roi Louis, frère de Napoléon, souffrit beaucoup de l'inconduite de la reine Hortense, dont il vécut presque tout le temps séparé, et l'impératrice Eugénie, de celle de Napoléon III. Pendant les années de sa jeunesse, qu'il passa en Italie, il mena toujours de front ses aventures amoureuses et ses intrigues politiques avec les Carbonari pour renverser le gouvernement pontitical qui lui donnait asile à luil et à toute sa famille ; il fut rappelé maintes fois à l'ordre sur ces deux chapitres par son père Louis, qui n'avait d'ailleurs aucune influence sur lui. M. Merlat-Guitard décrit en plusieurs chapitres sa vie de conspirateur en Italie quand, avec son frère .Napoléon, il prit part à l'insurrection de la Romagne contre le Pape. Il y poursuivait ces rêveries politiques qui devaient lui faire commettre tant de fautes quand il fut empereur... (...) Après la vie mondaine qu'il avait menée en Angleterre, il passa plusieurs « années de recueillement » au château d'Arenenberg, près du lac de Constance, où sa mère avait fixé sa résidence. Comme Napoléon avait commencé par être officier d'artillerie, il étudia cette arme sur laquelle il écrivit un traité en môme temps qu'il publiait un livre qu'il mtitula “Rêveries politiques”. (...) Il sortit de ce recueillement reatif pour tenter de soulever contre le gouvernement de Louis-Philippe la garnison de Strasbourg et marcher à sa tête sur Paris, comme son oncle l'avait fait à son retour de l'île d'Elbe. Mme Merlat-Guitard raconte en détail la préparation de ce coup d'Etat et aussi son lamentable échec en moins de deux heures (30 octobre 1836). Toujours débonnaire envers la reine Hortense et son fils, Louis-Philippe, au lieu d'ordonner contre le prince des poursuites, le fit expédier aux Etats-Unis où son oncle, l'ancien roi d'Espagne Joseph, refusa de le recevoir. Le séjour au Nouveau Monde déplut à Louis-Napoléon, et il se retira en Angleterre, son pays de prédilection, où il mena une vie mondaine. Londres était une ville qui pour les plus ardents au plaisir (Louis-Napoléon était de ceux-là) ne manquait pas d'attraits. Les dandys et tout ce monde un peu équivoque qui évoluent autour de Gore House et de la belle lady Blessington, accueillirent de bon cœur le prince Louis qui devint un des hôtes favoris de Gore House et un ami de l'inquiétant comte d'Orsay. En même temps, le prince, devenu, depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, l'héritier de Napoléon Ier, poursuivait le rétablissement de l'Empire en écrivant une suite à ses “Rêveries”, les “Idées napoléoniennes”, qui parurent en 1839. Ce volume était à la fois un violent réquisitoire contre la Monarchie de juillet et un exposé du programme que prétendait réaliser le prince en le mettant sous le patronage de son oncte. It avait pour objet de rallier à la cause de l'Empire la bourgeoisie et les républicains et de rassurer les ouvriers. L'année 1840 fut une année difflcile pour la France et son gouvernement. La politique de Thiers en Orient, l'appui qu'il y prêta à Mehemet Ali, amena avec l'Angleterre une tension qui risquait d'amener la guerre et qui provoqua une crise ministérielle. Bonaparte crut le moment favorable pour une nouvelle tentative d'insurrection. Cette fois, il s'agissait de s'emparer du port de Boulogne avec une troupe venue d'Angleterre, puis de prendre cette ville comme base d'opérations pour une marche sur Paris. L'échauffourée de Boulogne (6 août 1840) dura moins que celle de Strasbourg : trois des conjurés furent tués, d'autres blessés ; le prince fut fait prisonnier. Cette fois on ne le lâcha pas ; avec 21 autres personnes il fut traduit devant la Cour des pairs pour « crime d'attentat à la sûreté de l'Etat » et malgré l'éloquence du grand orateur royaliste Berryer auquel il avait confié sa défense, il fut condamné ; le 9 octobre 1840, et enfermé au fort de Ham avec plusieurs de ses complices. Il y vécut plus de cinq ans jusqu'à son évasion, le 29 mai 1855, déguisé avec les vêtements d'un maçon qui s'appelait Badinguet. Moins de deux ans après, éclatait la Révolution de 1848 qui, en renversant la Monarchie de juillet et la remplaçant par la République, allait faire, de l'ancien détenu de Ham, d'abord un représentant du peuple, puis le président de la République, ce qui lui donna le moyen de préparer, cette fois avec succès, un coup d'Etat qui mit le comble à toutes ses ambitions en le portant au pouvoir d'abord comme prince président de la République, puis comme empereur. La dernière partie du livre de M. Merlat-Guitard décrit cette rapide ascension qui conduisit le fils de la reine Hortense au pouvoir suprême." (Jean Guiraud, La Croix, 26 février 1939)

METTERNICH.

Mémoires, documents et écrits divers (..) publiés par son fils le prince Richard de Metternich, classés par A. de Klinkowstrœm. Tomes I à V (sur 8).

Plon, 1880-1908, 5 vol. in-8°, xiv-372,545,631,610 et 678 pp, un portrait-frontispice à l'eau-forte, un fac-similé dépliant hors texte, index, 5 volumes reliés demi-basane brune époque, dos à faux-nerfs ornés de fleurons. Bon exemplaire

Tomes I et II : Depuis la naissance de Metternich jusqu'au Congrès de Vienne (1773-1815) ; tomes III à V. L'Ere de paix (1816-1835). Manque les tomes VI et VII : L'Ere de paix (1835-1848) et VIII : La période de repos (1848-1859). Ouvrage capital pour l'histoire de la première moitié du XIXe siècle (premier Empire, Restauration, Sainte Alliance). Tulard, 1017 : «La première partie qui englobe les deux premiers volumes est formée de documents concernant la mission de Metternich à Berlin, l'ambassade d'Autriche à Paris, la mission de 1810, les événements de 1814 et 1815. Cette source, naturellement fondamentale, encore qu'il ne s'agisse pas de mémoires écrits directement par Metternich, a suscité de vives polémiques, dans la mesure où elle est défavorable à Napoléon». Tulard (Dictionnaire Napoléon) : «Le grand portrait que [Metternich] devait tracer de [Napoléon] dans ses Mémoires (t.1, pp. 277-292) reste l'un des plus pénétrants de ceux écrits par des contemporains». Voir aussi Davois, II-235, et Bertier, 726.

MIQUEL (Jacques) et Aurélien PIERRE (dir.).

L'affaire Fualdès. Le sang et la rumeur.

Editions du Rouergue, Musée Fenaille, 2017, in-4°, 256 pp, chronologie, biblio, index, broché, couv. à rabats, bon état

Le meurtre de Fualdès, ancien procureur impérial de l'Aveyron, le 19 mars 1817, est l'une des plus célèbres affaires criminelles du dix-neuvième siècle. Formidable fiasco policier et judiciaire, elle a vu la naissance de la presse à sensation, des reporters dépêchés sur place faisant partager à la France puis à l'Europe entière, et jusqu'aux États-Unis, le feuilleton des évènements. Ce livre écrit par des historiens nous montre comment l'opinion s'emparant du fait divers sécrète une mythologie du crime. — Au matin du 20 mars 1817, le corps du procureur Antoine Bernardin Fualdès était retrouvé égorgé dans l’Aveyron. Une extraordinaire affaire commençait, retentissant fiasco policier et judiciaire sur lequel se sont penchées plusieurs générations d’historiens, de chercheurs et de criminologues. Deux cents ans après les faits, le musée Fenaille revient sur l’incroyable feuilleton qui passionna la France et toute l’Europe. Dans un pays usé par les guerres napoléoniennes, agité par des complots et des conspirations, l’affaire Fualdès agit comme un révélateur. Elle annonce le mariage entre la presse écrite et les chroniques judiciaires, le crime et les récits populaires, l’encre et le sang. En fait foi la profusion d’images produites : lithographies et estampes sont publiées par dizaines. La riche iconographie rassemblée dans ce livre témoigne de la postérité de l’affaire dans la culture populaire mais nous rappelle aussi que de grands artistes tels que Théodore Géricault s’emparèrent du sujet. Quant aux chansonniers, ils propagèrent une complainte qui sera fredonnée jusqu’à la fin du dix-neuvième siècle. Guidé tour à tour par le regard de différents historiens : Frédéric Chauvaud, Jean-Michel Cosson, Diane Joy, Dominique Kalifa, Jacques Miquel, Aurélien Pierre et Jean-Noël Tardy, le lecteur est invité à pénétrer les arcanes d’une chronique judiciaire dont nul ne saura sans doute jamais le fin mot. Récit collectif totalement fantasmé, l’affaire Fualdès nous rappelle comment, l’opinion s’emparant du fait divers, s’invente une mythologie du crime.

MONTCALM-GOZON (Armande Marie-Antoinette Du Plessis, marquise de).

Mon Journal pendant le premier ministère de mon frère, 1815-1818. Publié par Sébastien Charléty.

Grasset, 1935, pt in-8°, 368 pp, index, broché, couv. illustrée, pt morceau de scotch au dos, qqs rares marques au crayon en marges, bon état. Edition originale, ex. du SP, envoi a.s. de S. Charléty (nom du destinataire découpé)

Ce texte, inédit jusqu'à cette édition, apporte des précisions et quelques détails sur les luttes de partis au début de la Restauration. — "Soeur du duc de Richelieu, la marquise défend la politique modérée de son frère contre les ultras et tente dans son salon de rapprocher les diverses sensibilités monarchistes." (Bertier, 744) — "Le témoignage de la marquise de Montcalm, sœur de Richelieu, dont les Mémoires viennent d'être publiés et excellemment préfacés par M. Charléty. Cette grande dame, toute dévouée aux Bourbons et encore plus à son frère, a le salon politique le plus intéressant de Paris. Malgré sa santé précaire, elle reçoit tout ce qui compte en France et même en Europe. Autour de sa chaise longue se rencontrent Pozzo di Borgo, Capo d'Istria, le comte Apponyi. La comtesse de Boigne qui est mauvaise langue l'accuse d'avoir trop bonne opinion de ses mérites, mais il est vrai qu'elle en a, qu'elle est de bon conseil, qu'elle n'aime pas les opinions préconçues ni les discussions stériles, et que son jugement sévère sur Chateaubriand n'est pas sans psychologie. « Poussé par un orgueil actif que rien ne saurait arrêter, il veut à toute force être persécuté dans la crainte d'être un seul instant oublié. » Chateaubriand avait demandé un ministère, elle n'avait pu lui obtenir que l'Instruction publique sans le titre de ministre et sans entrée au Conseil, ce qu'il avait considéré comme au-dessous de lui..." (A. Albert-Petit, Revue de Paris, 1936)

MONTENON (Jean de).

La France et la Presse étrangère en 1816 : Mission confiée à Baudus par le duc de Richelieu. Correspondance secrète inédite.

P., Perrin, 1933, gr. in-8°, x-186 pp, introduction de Albert Rivaud, un portrait de Amable de Baudus de Villenove en frontispice, broché, bon état

"M. de Montenon publie, d'après des archives privées, le dossier d'une correspondance inédite, datée de 1816, entre le duc de Richelieu et Amable de Baudus, chef d'une sorte de « bureau de presse » aux Affaires étrangères, qu'il voulait charger de créer, hors du territoire, un journal de propagande française. Certains de ces documents sont d'intérêt actuel." (Raymond Guyot, Revue Historique, 1934) — "Après Waterloo, le comte d'Hauterive proposa au duc de Richelieu la création à l'étranger d'un journal "sérieux", modéré, où les intérêts français seraient prudemment et intelligemment défendus ; Amable de Baudus de Villenove (1761-1822), qui fut chargé de missions analogues sous le Consulat, est tout désigné, par sa connaissance des hommes et des choses, pour le diriger. Il ne fera pas de "propagande" à l'aveuglette, sans connaître les résistances, les ennemis à combattre, les amis éventuels à encourager et à soutenir..." (Introduction)

MOUNIER (Claude-Philibert-Edouard).

Souvenirs intimes et notes du baron Mounier, secrétaire de Napoléon Ier, pair de France, directeur général de la Police, publiés par le comte d'Hérisson.

New Delhi, Facsimile Publisher, 2015, in-8°, vii-332 pp, broché, bon état. Complet, mais le livre a été broché par erreur par l'éditeur indien avec la couverture d'un autre ouvrage (Raymond Koechlin. “Souvenirs d'un vieil amateur d'art de l'Extrême-Orient”)

Reprint de l'édition Ollendorff de 1896. — Ouvrage publié par le comte d'Hérisson. Fils du célèbre conventionnel, le baron Mounier servit tour à tour tous les régimes. Il fut secrétaire de Napoléon Ier, Pair de France et Directeur général de la Police et tint honorablement sa place dans le Dictionnaire des girouettes. — "Ce baron Mounier, fils du constituant, a, comme dit l'éditeur, servi tous les gouvernements avec le même scepticisme, avec la même préoccupation exclusive de ses intérêts particuliers, et dans cette suite de notes qui vont du 11 avril 1831 au 25 octobre 1842, il parle trop de lui-même, des discours qu‘il prononce, des affaires de sa famille. Mais il retrace les procés que jugea la chambre des pairs et il raconte de temps à autre des anecdotes curieuses sur les principaux personnages de l'Empire et de la Restauration. Il revient à plusieurs reprises sur les relations incestueuses de Napoléon avec ses soeurs. On regrettera qu'il n'ait pas noté plus souvent les détails de toute sorte que lui donnait Sémonville (voir surtout les historiettes sur les « coucheries » de Pauline, pp. 21 et 217)." (Revue critique d'histoire et de littérature, 1896) — "Ces mémoires ne commencent qu'en 1831. On y trouve toutefois quelques traits – assez rares – de première main sur Napoléon." (Tulard, 1073)

[MUSSET-PATHAY, Victor-Donatien de Musset, dit].

1828. Nouveaux mémoires secrets, pour servir à l'histoire de notre temps.

P., Brissot-Thivars, 1829, in-8°, 457 pp, reliure demi-chagrin vert bouteille, dos à 4 nerfs guillochés, couv. et dos conservés, bon état. Bel exemplaire

Par l'écrivain et haut fonctionnaire Victor-Donatien de Musset-Pathay, ou Victor de Musset (1768-1832), le père de Paul et d'Alfred de Musset. — "Historien et hommes de lettres, Musset-Pathay se serait servi des souvenirs inédits du député de Cayrol pour écrire cette chronique de l'année 1828, qui ne constitue pas à proprement parler de véritables mémoires." (Bertier, 760).

PAIRAULT (François).

Regnaud de Saint-Jean d'Angely ou la fidélité à l'Empereur (1760-1819).

Saintes, Le Croît Vif, 2015, in-8°, 359 pp, 16 illustrations (dont 8 en couleurs) sur 8 pl. hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Regnaud de Saint-Jean-d'Angély, voilà un homme qui a vécu une période cruciale. Raconter sa vie permet d'évoquer de larges morceaux de notre histoire, depuis la révolte des parlements à la fin du XVIIIe siècle jusqu'au retour des Bourbons en 1815. Il traverse la Révolution, le Consulat et l'Empire, figurant quelquefois dans l'ombre, mais plus souvent au premier plan, comme initiateur de grandes réformes ou d'actions essentielles. Le parcours politique de Michel Regnaud apparaît assez cohérent bien que parfois difficile à saisir au cours d'une période extrêmement mouvementée... Il choisit Bonaparte qu'il rencontre en Italie en 1796 et dont il gagne rapidement la confiance. Avocat brillant, orateur talentueux, il devient le porte-parole officiel du Premier Consul puis de l'Empereur des Français, participant avec ardeur à la rénovation des institutions administratives, judiciaires, ecclésiastiques, civiles et sociales de la France, afin de créer un édifice nouveau, solide et durable que Taine a appelé le Régime moderne. Membre éminent du Conseil d'Etat, il est l'un des principaux rédacteurs du Code civil de 1804. Napoléon couvre de titres et d'honneurs son homme de confiance, le nommant secrétaire de l'Etat de la Famille impériale et comte de l'Empire. Dans les années fastes Regnaud mène une vie mondaine intense avec son épouse, Laure de Bonneuil, l'une des femmes les plus ravissantes de son temps. Ils donnent de grandes fêtes dans leur magnifique propriété du Val, près de l'Isle-Adam, où tout l'Empire est reçu. Mais c'est au centre de la petite ville de Saint-Jean d'Angély, la cité de sa mère où il avait passé son enfance et fait ses débuts comme avocat et dont il voulut porter le nom lorsque l'Empereur l'anoblit, que s'élève depuis 1863 une statue de bronze ; celle-ci le représente en tenue de conseiller d'Etat, ayant à ses pieds les livres du Code civil.

PASQUIER (Etienne-Denis).

Histoire de mon temps. Mémoires du chancelier Pasquier. Publiés par M. le duc d'Audiffret-Pasquier. Tome premier : Révolution, Consulat, Empire, I. – 1789-1811.

Plon, 1894, gr. in-8°, xi-536 pp, un portrait gravé sous serpente hors texte, broché, bon état

Tome 1 seul (sur 6) des Mémoires de Pasquier : les 3 premiers volumes concernent la Révolution, le Consulat et l'Empire et les 3 suivants la Restauration de 1815 à 1830. Pasquier vécut longtemps (1767-1862), et servit tous les régimes ; ses mémoires font défiler tous les personnages intéressants des trente premières années du XIXe siècle. – "Pasquier savait en général tout ce qui peut se savoir" selon le duc de Broglie, et Jean Tulard rappelle l'appréciation de Taine qui jugeait que Pasquier était le témoin le mieux informé et le plus judicieux pour la première moitié du XIXe siècle. (Fierro 1133, Tulard 1120, Bertier 786, Le Clère 785)

PETIT (J.-A.).

Histoire contemporaine de la France.

Victor Palmé, 1881-1886, 9 vol. in-8°, * pp, reliures pleine toile verte, pièces de titre de maroquin vert, C. de bibl. annulés, bon état

Tome I. La Révolution (xvi-540 pp). Tome II. La Terreur (401 pp). Tome III. Réaction thermidorienne (501 pp). Tome IV. Directoire (485 pp). Tome V. Consulat (499 pp). Tome VI. Empire (587 pp). Tome VII. Restauration & Cent-Jours (448 pp). Tome VIII. Louis XVIII (496 pp). Tome IX. Charles X (550 pp). Manque les deux derniers volumes sur La Monarchie de Juillet (T. X) et la République de 1848 (T. XI).

PEYRONNET (Charles-Ignace, comte de).

Pensées d'un prisonnier.

P., Allardin, 1834, 2 vol. in-8°, xv-317 et 319 pp, mention de troisième édition, reliures demi-basane havane époque, dos lisses ornés (rel. de l'époque), bon exemplaire. Peu courant (Bertier, 806)

Réflexions politiques du comte de Peyronnet (1778-1854) écrites dans la prison de Ham, où il fut détenu après la Révolution de 1830. Député ultra, ministre de la Justice de Charles X de 1821 à 1828, Peyronnet se fit détester par les lois répressives qu'il proposa et fit adopter. Au lendemain de la révolution de 1830, il comparut avec MM. de Polignac, Chantelauze et Guernon-Ranville devant la cour des Pairs, sous l'inculpation de haute trahison, et fut condamné avec ses collègues à la prison perpétuelle et à la dégradation civique. Enfermé au fort de Ham, il obtint la remise de sa peine le 17 octobre 1836, à la faveur de la grâce collective décidée à l'instigation du premier ministère Molé.

PFAFFENHOFFEN (François Simon comte de Pfaff de).

Affaire du comte de Pfaffenhoffen.

P., Imprimerie de Pihan Delaforest, 1832-1836, in-8°, 198-(2) pp, suivi de “Mon dernier ajournement ”(1835, 8 pp), broché, couverture imprimée, bon état. Rare

Exposé des faits par le baron autrichien Pfaffenhoffen, le « persécuteur » de Charles X. Etabli en Angleterre, il prêta d'importantes sommes d'argent aux princes en exil, futurs Louis XVIII et Charles X, et aida à la formation de l'armée de Condé et des régiments pour le roi d'Angleterre. Les dettes contractées par le gouvernement anglais et par les Bourbons ne furent jamais acquittées et le comte de Pfaffenoffen fit de nombreux procès pour recouvrer son argent. Avec beaucoup d'opiniâtreté, il poursuivit Charles X jusque dans son deuxième exil en Angleterre et en Bohême. Terrible sort pour un roi : un huissier et une révolution... L'ouvrage contient : Exposé des faits dans la cause du comte de Pfaffenhoffen contre sa majesté Charles X, comte de Ponthieu – Arrêt de la Cour royale de Paris, du 15 décembre 1832 – Réponses rapides à la consultation des avocats à la Cour royale de Paris, du 31 mars 1835 – Arrêt contradictoire de la Cour royale de Paris (3e Chambre), intervenu le 11 mars 1836.

PONIATOWSKI (Michel).

Louis-Philippe et Louis XVIII. Autour du journal de Louis-Philippe en mars 1815.

Perrin, 1980, fort in-8°, 541 pp, 16 pl. de gravures hors texte, biblio, tableaux généalogiques, index, reliure skivertex éditeur, demi-jaquette illustrée, rhodoïd, bon état

"En mars 1815, Napoléon débarquait à Golfe-Juan, provoquant par ce retour inattendu de l'île d'Elbe le départ précipité de Louis XVIII. Arrivé à Lille, où se trouvait alors Louis-Philippe, venu organiser la résistance des garnisons du Nord, le roi lui signifia séchement sa mise en disponibilité. Le duc d'Orléans, au lieu de suivre la cour réfugiée à Gand, préféra se retirer en Angleterre. C'est là qu'il allait écrire et éditer, en 1816 "Mon Journal du mois de mars 1815". pour expliquer son attitude jugée trop indépendante et détachée de la cause du roi."

PONTMARTIN (A. de).

Mes Mémoires. Enfance et jeunesse.

P., Dentu, 1882, in-12, 312 pp, reliure demi-percaline havane, dos lisse, pièce de titre basane noire et double filet doré en queue (rel. de l'époque), bon état. Edition originale (Bertier, 822)

Mémoires sur les dernières années de la Restauration et sur la Monarchie de Juillet : son enfance à Avignon, ses études à partir de 1826 à Paris, la révolution de juillet 1830 et ses débuts dans la littérature.

PRAVIEL (Armand).

L'assassinat de Monsieur Fualdès.

Perrin, 1922, in-12, xxiii-323 pp, préface de Marcel Prévost, reliure demi-percaline prune à coins, dos lisse avec titres, fleuron et doubles filets dorés (rel. de l'époque), papier jauni, bon état (Coll. Drames judiciaires d'autrefois)

L’affaire Fualdès est une affaire judiciaire qui défraye la chronique de 1817 à 1818 dans la France de la Restauration et n’a cessé par la suite de susciter les passions. L’ancien procureur impérial Fualdès est égorgé dans la nuit du 19 au 20 mars 1817 à Rodez, puis son corps jeté dans les eaux de l’Aveyron. C’est la France tout entière, puis l’Europe et même l’Amérique qui bientôt se passionnent pour cette énigme de province appelée à devenir une des plus célèbres affaires judiciaires du XIXe siècle. Il s’y mêle des considérations politiques puisque l’assassiné est accusé d’être bonapartiste, que ses agresseurs sont au contraire dans la mouvance royaliste et que le premier procès les condamnant à mort est cassé à la fin de l’année 1817... — "Ce roman qui, comme l’indique son titre, relate la célèbre affaire Fualdès en y apportant une nouvelle solution, est d’abord paru en 1922 dans “La Revue de France”, avant d’être édité en volume. La psychologie joue un rôle de premier plan, mais on remarque aussi une attention particulière accordée à la description des lieux, principalement de la ville de Rodez telle qu’elle pouvait apparaître à l’époque de la Restauration. À la lecture du texte, on comprend que la description de la ville est redevable d’une documentation très sérieusement établie par l’auteur, tout comme l’est la solution proposée à l’énigme historique que constitue la mort de Fualdès. Pour Marcel Prévost, la justesse des sentiments représentés par Praviel, sa virtuosité dans la reconstitution des décors et son analyse minutieuse des passions publiques ayant entouré l’affaire font du texte un modèle à suivre pour le roman historique. Sans réserve, il affirme ainsi : « on est sûrs de l’impartialité de l’historien : ses conclusions ont de grandes chances d’être celles mêmes de l’histoire (...). Il fournit un exemple, à mon avis caractérisé et réussi, du roman historique d’aujourd’hui et de demain : documentation attentive et complète, parfaite connaissance des lieux, le domaine de l’imagination réduit à une claire distribution du récit et la mise en scène la plus probable »." (Pierre-Olivier Bouchard, Le roman historique de 1900 à 1930 : entre rupture et continuité, 2017)

PUYMAIGRE (Comte Alexandre de).

Souvenirs sur l'émigration, l'Empire et la Restauration. Publiés par le fils de l'auteur.

Plon, 1884, in-8°, vii-448 pp, reliure simili-cuir vert, dos lisse avec titres, fleurons et filets dorés, couv. conservée, qqs rousseurs, bon état

Mémoires d'un grand intérêt : "Il traite de son émigration en 1791, l'armée de Condé, la guerre en Allemagne, puis son départ pour la Russie." (Fierro, 1212) ; "Ecrits tardivement sous la Monarchie de Juillet, mais leur intérêt n'en est pas moins grand : le retour des émigrés, Paris au moment de l'affaire Cadoudal, l'entrée dans l'administration des droits réunis, les villes hanséatiques et l'écroulement de la domination française en Allemagne, Paris en 1814. Excellent appareil critique." (Tulard, 1195) — "Les Souvenirs du comte Alexandre de Puymaigre sont écrits avec une évidente sincérité par un homme qui a été mêlé de près à d'importants événements et qui les a jugés avec impartialité. Bien qu'officier de l'armée de Condé et plus tard serviteur dévoué de la Restauration, M. de Puymaigre n'était rien moins qu'un fanatique ; ce n'était même pas un homme de caractère. A l'armée de Condé, il fut un brave soldat, mais, comme presque tous ses compagnons, il donnait au plaisir et au jeu le temps qui n'était pas pris par la guerre. Nous le voyons échanger des serments d'amour éternel avec une jeune noble polonaise, puis l'oublier pour l'as de pique ; plus tard, à Paris, en cinq mois il ruine sa santé dans le désordre, et dépense au jeu jusqu'aux diamants laissés par sa mère. On pardonnerait encore tous ces désordres en songeant que c'étaient là les mœurs ordinaires de la haute société du XVIIIe s.; ce qui est plus grave, c'est que ce légitimiste entre dans l'administration impériale au lendemain de l'assassinat du duc d'Enghien ; ce qui est plus grave, c'est que ce légitimiste, qui passe son temps à déblatérer contre le régime impérial, dénonce un pauvre diable de marchand de vins qui tenait des propos malséants sur l'empereur ; il pousse M. de Vaublanc, le préfet, à faire un rapport à Fouché, et le jacobin dénoncé est jeté en prison et menacé de déportation. il ne se donne pas d'ailleurs pour plus courageux ni plus généreux qu'il n'est ; il raconte sans vergogne comment, lors du choléra de 1832, il planta là sa terre et ses paysans pour s'en aller chercher refuge en Italie. Tous ces aveux dépouillés d'artifice nous permettent d'accorder pleine confiance à M. de Puymaigre quand il se dépeint comme le plus intègre et le plus équitable des fonctionnaires et quand il juge ses contemporains. Ses récits sur l'armée de Condé ajoutent plus d'un trait curieux et pittoresque à ce que nous savons sur la vie et les sentiments des émigrés. Le récit de son séjour à Hambourg pendant les derniers temps de la domination française est plus important encore, et ceux qui voudront juger Davout devront tenir compte des souvenirs de M. de Puymaigre ; enfin il devra être consulté sur les hommes de la Restauration qu'il a tous connus et dont il parle sans haine ni passion ; il a tant vu de choses et d'hommes qu'il n'est prompt ni à l'enthousiasme ni à l'indignation, ni à l'étonnement. Il est indulgent et perspicace." (G. Monod, Revue Historique, 1884)

RECOULY (Raymond).

Louis-Philippe, roi des Français. Le chemin vers le trône.

Editions de France, 1930, pt in-8°, iv-434 pp, 2 cartes et une planche double de fac-similés hors texte, reliure demi-chagrin noir, dos à 5 nerfs filetés, titres et fleurons dorés, couv. conservées, bon état

Seul volume paru. — "M. Recouly nous rappelle d'abord que la biographie de Louis-Philippe n'a pas encore été écrite dans son détail. C'est l'œuvre qu'il entreprend et qu'il mène, dans ce premier volume, jusqu'à 1830, jusqu'au trône. « Avec ses hauts et ses bas, ses grandeurs et ses misères, ajoute-t-il, ses longues années d'exil, ses voyages à travers les deux continents, le roman de son mariage, le mélange savamment dosé d'opposition frondeuse et de loyalisme envers le souverain légitime, cette existence est une des plus curieuses qui soient, pour ne rien dire de son règne, une des périodes les plus heureuses à courp sûr de notre histoire. » «La plus heureuse », reste au contraire à prouver : la monarchie de Juillet inaugure cette ère de la prépondérance de la banque dans le gouvernement, de l'usine dans le monde social, de la baisse des salaires, du chômage et de la disette, pour finir. Bizarre bonheur ! Nous sommes curieux de savoir ce que l'auteur nous montrera dans les volumes qui suivront. Pour celui-ci s'il n'éclaire pas beaucoup les rapports avec la franc-maçonnerie, par contre il insiste sur l'âpreté proverbiale du roi-bourgeois et va jusqu'à intituler le chapitre : ça, de l'argent ! ça, de l'argent ! Par contre aussi toute la fin du livre se passionne pour l'attitude « double » du possible successeur. « Il y a dans son caractère quelque chose d'un peu tortueux. Il ne suit pas volontiers la ligne droite, préférant les zigzags et les détours »... Le sujet a donc éveillé chez l'auteur un très réel intérêt qui nous promet l'impartialité. Enfin il a donné une excellente bibliographie, chapitre par chapitre, ce qui n'est pas non plus à dédaigner." (Alphonse-Marius Gossez, Revue d'Histoire du XIXe siècle-1848, 1931)

RUMIGNY (Marie-Théodore Gueilly, comte de).

Souvenirs du général comte de Rumigny, aide de camp du roi Louis-Philippe (1789-1860), publiés par R.-M. Gouraud d'Ablancourt.

P., Emile-Paul, 1921, in-8°, xvi-378 pp, broché, bon état

Deux importants chapitres sur le Premier Empire : la campagne de Russie et Waterloo (Tulard, 1288). Le reste des mémoires concerne l’entourage du roi Louis-Philippe jusqu’en 1848. — "Intéressants et souvent objectifs" (Tulard, 1288) — "Il décrit avec un sens certain de l'observation la cour et l'entourage des Orléans, les intrigues politiques..." (Bertier, 889) — "À partir de 1824 ces souvenirs, notés, semble-t-il, au jour le jour, ne manquent pas d'intérêt." (Revue Historique, 1923)

RÉCAMIER (Jeanne-Françoise-Julie-Adélaïde, dite Juliette).

Souvenirs et correspondance tirées des papiers de Madame Récamier.

P., Michel Lévy, 1859, 2 vol. in-8°, xxvi-462 et 582 pp, reliures demi-veau glacé bleu nuit, dos lisses avec titres, tomaisons et doubles filets dorés, roulettes en tête et palettes en queue (rel. de l'époque), bel exemplaire (Tulard, 1214 ; Bertier, 853)

Edition originale rare. Madame Récamier avait commencé à rédiger elle-même ses Mémoires, cependant elle demanda qu'ils soient détruits à sa mort. Tout ne fut pas anéanti et des fragments figurent dans ce recueil : séjour au couvent, première entrevue avec Mme de Staël, destitution de Bernard, exil de Mme de Staël et affaire Moreau. —"Recueil dû à Mme Lenormant, nièce et fille adoptive de Mme Récamier, qui a rédigé l'introduction. Guizot aurait été consulté sur certains points de rédaction..." (Tulard, 1214) — "Courtisée en 1814 par Wellington et Benjamin Constant, Madame Récamier fut à partir de 1817 l'amie de Chateaubriand, qui lui resta fidèle lorsque des revers de fortune l'eurent obligée à se retirer à l'Abbaye-aux-Bois. Ces mémoires ont été détruits en conformité avec les dispositions testamentaires de Madame Récamier." (Bertier de Sauvigny, 853).

RÉCAMIER (Jeanne-Françoise-Julie-Adélaïde, dite Juliette).

Souvenirs et correspondance tirées des papiers de Madame Récamier.

P., Michel Lévy, 1859, 2 vol. in-8°, xxvi-462 et 582 pp, reliures demi-chagrin bleu nuit, dos à 4 petits nerfs soulignés à froid, titres, tomaisons et fleurons dorés (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, C. de bibl., qqs annot. crayon, plats lég. frottés, bon état (Tulard, 1214 ; Bertier, 853)

Edition originale rare. Madame Récamier avait commencé à rédiger elle-même ses Mémoires, cependant elle demanda qu'ils soient détruits à sa mort. Tout ne fut pas anéanti et des fragments figurent dans ce recueil : séjour au couvent, première entrevue avec Mme de Staël, destitution de Bernard, exil de Mme de Staël et affaire Moreau. —"Recueil dû à Mme Lenormant, nièce et fille adoptive de Mme Récamier, qui a rédigé l'introduction. Guizot aurait été consulté sur certains points de rédaction..." (Tulard, 1214) — "Courtisée en 1814 par Wellington et Benjamin Constant, Madame Récamier fut à partir de 1817 l'amie de Chateaubriand, qui lui resta fidèle lorsque des revers de fortune l'eurent obligée à se retirer à l'Abbaye-aux-Bois. Ces mémoires ont été détruits en conformité avec les dispositions testamentaires de Madame Récamier." (Bertier de Sauvigny, 853).

SAMSON (Joseph-Isidore).

Mémoires de Samson de la Comédie-Française.

P., Ollendorff, 1882, in-12, xxi-338 pp, mention de 3e édition, un portrait de Samson dessiné par G. Jacquet en frontispice, préface de Adèle Samson, reliure demi-chagrin noir, dos lisse orné en long, titre doré (rel. de l'époque), une photo d'époque de Samson en habit collée au dos de la première garde, qqs rousseurs éparses, bon état

Publiés par sa fille, les mémoires du célèbre acteur romantique (1793-1871), qui fourmillent d'anecdotes utiles pour l'historien (par exemple le récit de l'investissement de Paris par les alliés en 1814 ou la bataille d'Hernani). Comédien et auteur dramatique, sociétaire de la Comédie-Française (de 1827 à 1863) et professeur au conservatoire (à partir de 1850), Samson fut un acteur modeste et fin, mais il est bien plus connu en tant que professeur de la mythique Rachel, la célèbre tragédienne... — "Les souvenirs de théâtre de ce comédien nous emmènent à l'époque de la Restauration à Dijon, Besançon, Rouen, enfin à Paris, où Samson entre à la Comédie-Française, pp. 118-273." (Bertier, 909) — "J'avais été reçu sociétaire en 1827, mais la faveur publique abandonnait notre théâtre. Une nouvelle école littéraire s'était élevée, et la presse, dans les mains de ses nouveaux adeptes, battait en brèche la Comédie-Française. Son passé, son présent, ses auteurs, ses acteurs, rien n'échappait à l'épigramme et parfois à l'outrage. Les classiques effrayés voyaient les rangs de leurs adversaires se grossir chaque jour de tous les jeunes esprits qui naissaient à la vie et aux combats littéraires. C'étaient de jeunes conscrits s'élançant avec audace contre une armée dont la vieillesse et. la mort éclaircissaient les rangs si nombreux jadis. Hugo était le chef autour duquel se ralliait la jeunesse. Ce fut dans ces circonstances que la lecture d'Hernani fut demandée. Aux auditeurs ordinaires, c'est-à-dire aux sociétaires membres du comité, se joignirent d'autres auditeurs invités par le poète, parmi lesquels figuraient, entre autres, MM. Villemain et Alexandre Dumas. (...) La première représentation d'Hernani fut une véritable bataille littéraire. Le parti romantique y était en grande majorité et le peu de classiques épars dans la salle se sentaient sous la surveillance sévère des amis de l'auteur, dont les frénétiques applaudissements et les bruyantes acclamations avaient tous les caractères de la fureur. Mme Hugo eut une ovation dans sa loge..."

SAPORI (Julien).

L'exil et la mort de Joseph Fouché. Entre légende romanesque et vérité historique.

Parçay-sur-Vienne, Editions Anovi, 2007, gr. in-8°, 140 pp, préface de Michel Kérautret, 16 illustrations en noir et en couleurs sur 8 pp hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Joseph Fouché, ministre de la Police de Napoléon puis de Louis XVIII, acheva sa vie en exil sur les terres de l'empire autrichien de 1816 à 1820, dans les villes de Prague, Linz puis Trieste, où il mourut des suites d'une pneumonie. Cette période est la moins connue de sa vie. Dès cette époque pourtant commence à se bâtir autour de l'ancien homme d'Etat une légende romanesque dont l'image s'impose aujourd'hui encore à certains historiens : Fouché serait un être surhumain et diabolique, une personne abjecte et sanguinaire... Le destin se devait donc de lui réserver une fin de vie particulièrement misérable et une mort placée sous le signe de la vengeance divine. Qu'en est-il exactement ? Est-il vrai que sa jeune femme l'ait honteusement trahi à Prague avec un bellâtre ? Sommes-nous certains que son cercueil fut renversé par le vent lors de ses obsèques ? Son corps fut-il vraiment enterré assis dans une "baignoire-sabot" ? Historien de la police, Julien Sapori a mené l'enquête. Exploitant une documentation considérable, notamment des archives et publications autrichiennes et italiennes, il nous fait découvrir une réalité plus simple : un Fouché inattendu, bon mari et bon père de famille, vivant son exil paisiblement, bien que soumis à la surveillance tatillonne des sbires de Metternich.

STEGMANN von PRITZWALD (Sigurd) et François PASCAL.

Répertoire des familles nobles de l'Empire et de la Restauration titulaires d'un majorat sur demande.

SPM, 2005, fort in-8°, 651 pp, sources et biblio, reliure simili-cuir vermillon, titres et fleurons dorés au 1er plat et au dos, bon état

L'Empire, tout comme la Royauté restaurée, a récompensé le mérite par des titres de noblesse. Ces titres étaient liés à la personne, donc non transmissibles. Ils ne pouvaient être transmis par héritage – à moins qu'il ne fut créé une fondation appellée majorat. Ce majorat devait assurer à l'héritier les moyens de satisfaire aux obligations de son rang. Deux sortes de majorats furent institués. Ce sont ces derniers 208 majorats qui sont étudiés ici, ainsi que 233 majorats de la Restauration. Cet ouvrage répertorie 441 majorats créés, ainsi que les familles qui ont ainsi pu transmettre leur titre de noblesse. Récapitulatif chronologique, commentaires généraux, index des personnes citées. — "Les dictionnaires consacrés à la noblesse du Premier Empire nous donnent la liste des membres qui la composent, les titres, la date des anoblissements, les armes et même la descendance, mais ils laissent de côté le majorat. Cet ouvrage se propose de pallier ce manque."

TAILLANDIER (Isabelle).

La Villégiature à Dieppe sous la Restauration : une pratique aristocratique.

Luneray, Editions Bertout, 1990, in-12, 126 pp, préface d'Alain Corbin, 10 gravures dont 9 hors texte, biblio, broché, bon état

THUREAU-DANGIN (Paul).

Le Parti libéral sous la Restauration.

Plon, 1876, in-8°, xvi-522 pp, reliure demi-maroquin vert, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, tête dorée, couv. conservées, bel exemplaire sans rousseurs. Edition originale, envoi a.s.

"Excellente synthèse." (Benoît Yvert, Politique libérale, 244) — Table : L'opposition libérale avant 1820 ; Les conspirations (1820-1824) ; Une génération nouvelle : la jeunesse de M. Thiers, le Globe, les normaliens du Globe ; L'opposition constitutionnelle sous M. de Villèle (1824-1827) ; La question « cléricale » sous M. de Villèle ; Les libéraux et M. de Martignac (1828-1829) ; Le dernier conflit (1829-1830).

TOLEDANO (A.-D.).

La Vie de famille sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.

Albin Michel, 1943, in-8°, 248 pp, 16 gravures hors texte, biblio, index, broché, bon état

VALYNSEELE (Joseph).

Les Maréchaux de la Restauration et de la Monarchie de Juillet, leur famille et leur descendance.

P., Chez l'auteur, 1962, gr. in-8°, xx-432 pp, préface de Fleuriot de Langle, index, broché, bon état (Saffroy III, 34277)

"Suivant la technique qui valut à deux de ses précédents ouvrages : “Les maréchaux du 1er Empire, leur famille et leur descendance” et ”Les princes et ducs du 1er Empire non maréchaux, leur famille et leur descendance”, d’être couronnés, respectivement, par l’Académie française et l’Académie des Sciences morales et politiques, M. Joseph Valynseele, dans ce nouveau livre, nous fait connaître les officiers qui furent appelés à porter, sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, le titre de « maréchal de France », remplaçant celui de « maréchal d’Empire » . On peut considérer que ces pages rentrent dans nos études, car dix-sept des maréchaux promus par Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe, ont servi sous la Révolution et sous l’Empire. Nos lecteurs n’en seront nullement étonnés. L’adhésion de ces soldats au gouvernement monarchique leur est connue, de même que le changement de climat qui, bien avant la chute et l’expulsion de la branche aînée des Bourbons, s’opéra dans l’armée. Sous prétexte de « royaliser » celle-ci, on avait, dans les premières années de la Restauration, introduit, dans les cadres et les hauts grades, l’ancienne classe privilégiée et l’émigration. Mais, avec la promulgation de la loi du 10 mars 1818, les talents et les services prirent le pas sur la faveur. Cette mesure, vraiment libérale, fut, on le sait, l’œuvre du maréchal Gouvion Saint-Cyr, à qui avait été confiée la direction des affaires militaires. Celui-ci, qui était resté, au fond, le disciple fidèle de la Révolution, dont il avait, étant jeune, embrassé les principes avec ardeur, ne rechercha pas plus les bonnes grâces des Bourbons qu’il ne s’était appliqué à se concilier celles de Napoléon. Son projet de loi sur le recrutement de l’armée était un véritable code de l’égalité militaire, qui faisait reposer l’avancement sur le principe d’ancienneté. Ces règles strictes soulevèrent, naturellement, de très vives critiques de la part des royalistes purs, qui se plaisaient encore à considérer les hautes dignités militaires comme leur propriété exclusive. Mais Gouvion Saint-Cyr sut répondre, avec son inflexible logique, et aussi son obstination bien connue, à toutes les attaques, et, traitant la question comme elle devait l’être, c’est-à-dire comme une question nationale, obtint, finalement, gain de cause. (...) Avec l’excellente méthode que nous avons caractérisée à propos de ses deux premiers volumes, M. Valynseele nous donne, avec bonne foi et sans parti pris, tout ce que nous pouvons désirer savoir sur chacun de ces maréchaux et sur sa famille : états de service, écrits, lieu de sépulture, ascendance, frères et sœurs, épouse, postérité. Il utilise, pour cela, les éléments connus, qu’il complète, très souvent, par de sérieuses et fructueuses recherches personnelles. (...) Ce solide ouvrage, qui constitue une nouvelle preuve de l’extraordinaire et féconde activité de M. Valynseele, est, par certains côtés, d’une lecture attrayante. C’est ainsi qu’il nous révèle, au passage, que tels descendants de Mouton ont Necker pour aïeul, et que d’autres sont petits-neveux de Turgot ; que l’on trouve, dans la postérité du même personnage, un pilote et officier de liaison du régiment Normandie-Niemen, décoré de l’ordre de l’Etoile Rouge ; qu’un descendant de Sébastiani s’est allié à une petite-nièce du pape Léon XIII ; que deux descendantes de Molitor se sont alliées au petit-fils de Matisse et l’arrière-petit-fils de Gounod...." (Edouard Vellay, Annales historiques de la Révolution française, 1963)

VÉRON (Louis-Désiré).

Mémoires d'un bourgeois de Paris. Chronique de la vie mondaine et littéraire de 1815 à 1852. Textes choisis et présentés avec un avant-propos et un index par Pierre Josserand.

P., Guy Le Prat, 1945, 2 vol. in-12, 243 et 251 pp, 8 pl. de gravures hors texte, index, brochés, bon état (Coll. Jadis et Naguère)

Mémoires très plaisants, de première importance pour la petite et la grande histoire de la première moitié du 19e siècle, documentation vivante sur la fin de l'Empire, la Restauration, et le début du Second Empire. — "Docteur en médecine, Louis-Désiré Véron (1798-1867) souhaitait devenir le mémorialiste de Paris au XIXe siècle, dans la lignée de L'Estoile et de Barbier. Rédacteur à "La Quotidienne" en 1828, fondateur de la "Revue de Paris" en 1829, il consacre près de la moitié de ses mémoires à la fin de l'Empire et à la Restauration. On y trouve de nombreux portraits d'hommes politiques ou de lettres, d'artistes, de médecin, de très nombreuses anecdotes. Ces mémoires représentent bien la mentalité de la bourgeoisie du temps." (Bertier, 986 ; Tulard, 1476 ; Vicaire VII, 1019)