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ALLAINMAT (Henry).

Auschwitz en France. La vérité sur le seul camp d'extermination nazi en France : le Struthof.

Presses de la Cité, 1974, in-8°, 247 pp, 53 photos sur 24 pl. hors texte, 56 pages d'annexes, index, cart. éditeur, jaquette, bon état

Henri Allainmat a rencontré les survivants du Struthof. Il les a interviewés. Grâce à leur témoignage et à des documents de l'époque, il a reconstitué la vie au camp de Natzweiller, plus communément appelé le Struthof. On trouve dans les annexes une liste de décédés français à Natzweiler. — "L'auteur s'en réfère à Auschwitz parce que ce dernier camp est plus connu du grand public et que, bien que le crématoire et la chambre à gaz du Struthof soient du modèle artisanal à côté des installations perfectionnées d'Auschwitz qui, dans la phase finale, anéantissaient 4.000.000 d'êtres humains par an, l'horreur du traitement infligé aux prisonniers est semblable dans les deux camps. C'est le 10 septembre 1940 que la direction SS décide de créer un camp de concentration dans les Vosges, à 50 kilomètres de Strasbourg à Natzweiler-Struthof. Le 21 mai 1941, arrive le premier groupe de déportés, 150 Allemands, qui entament la construction du camp. Les déportés en effet construisent eux-mêmes leur camp et cela dans des conditions atroces. Finalement il comprendra 6 baraques réservées aux valides et 7 baraques occupées par l'infirmerie. En juin 1943, Himmler décide de regrouper au Struthof les prisonniers NN (Nacht und Nebel) de toutes les nationalités européennes. Allainmat est journaliste, aussi ne craint-il pas, pour raconter quelques-uns des épisodes les plus tragiques de l'histoire du Struthof, de reconstituer des conversations, ce qui fait se hérisser l'historien, mais permet de mieux recréer l'atmosphère. Il utilise des phrases courtes, parfois d'un mot seulement, en allant à la ligne après chaque phrase et réalise de vrais poèmes en prose. Mais il sait également faire œuvre d'historien en citant ses sources et en reproduisant de nombreux documents et extraits de documents. Du 25 octobre 1942 au 5 mai 1944 sévit au Struthof le sinistre Kramer, Hauptsturmfuhrer SS, qui finira sa carrière comme commandant du camp de concentration de Bergen-Belsen. Quatre chapitres sont consacrés aux soi-disant expériences scientifiques des médecins SS sur le typhus exanthématique et les effets des gaz ypérite et phosgene et aussi au professeur Hirt de l'université de Strasbourg, qui veut faire de son institut d'anatomie un centre de recherches raciales anthropologiques. Dans ce but, il collectionne les squelettes et les crânes, recherchant particulièrement ceux de commissaires politiques juifs. Le 31 août 1944, arrive l'ordre d'évacuer les détenus vers d'autres camps de concentration en Allemagne. Les trois jours suivants, 7.000 détenus sont évacués par train tandis que, durant la nuit du 1er au deux septembre 141 membres français du réseau de résistance « L'Alliance » sont exécutés. En annexe on trouve notamment la liste des 489 Français décédés au camp de Natzweiler-Struthof et un index des personnes citées." (Georges Hautecler, Revue belge de philologie et d'histoire, 1977)

ALLALI (Jean-Pierre).

Les derniers témoins. Paroles de déportés.

Safed Editions , 2004, in-8°, 254 pp, postface par Claude Bochurberg, glossaire, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Soixante ans après la libération des camps de la mort, les derniers témoins, peu à peu, disparaissent. Inéluctablement. Naturellement. Bientôt, les ultimes survivants du plus grand massacre de l'Histoire de l'humanité emporteront avec eux et pour toujours les souvenirs terrifiants de l'enfer nazi. C'est pourquoi il était urgent et nécessaire de rassembler le précieux témoignage des rescapés encore en vie. Afin que nul n'oublie et que la vérité soit inscrite à jamais dans un livre. Écrivain et journaliste, auteur de nombreux ouvrages sur le judaïsme, le racisme et l'antisémitisme, ancien rédacteur en chef de Tribune Juive, Jean-Pierre Allali, sous l'égide de la Commission "Shoah" du Consistoire de Paris, a rencontré et interrogé dix anciens déportés, neuf hommes et une femme : Julia Kac-Wallach, Samuel Adoner, Abraham Birnbaum, Alfred Elkoubi, Addy Fuchs, Moïse Jankielewicz, Maxi Librati, Marcel Stourdze, Charles Testyler et Marcel Wallach. Il raconte ici leur terrible expérience de la déportation et leur combat quotidien pour la conservation de la mémoire. Une contribution essentielle et salutaire à l'Histoire de notre époque qui servira d'exemple aux jeunes générations et à celles qui suivront. C'est un honneur pour la Commission Shoah du Consistoire de Paris d'avoir eu le mérite de mener à bien cette œuvre de témoignage inestimable.

Amicale d'Oranienburg-Sachsenhausen.

Sachso. Au cœur du système concentrationnaire nazi.

Plon, 1982, fort in-8°, 617 pp, 42 photographies hors texte et un index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Terre humaine)

Par l'un de ces paradoxes dont l'histoire est coutumière, le camp d'Oranienburg-Sachsenhausen est sans doute moins connu en France que d'autres bagnes hitlériens, alors qu'il était au cœur même du système concentrationnaire nazi. A trente kilomètres de Berlin, Himmler en avait fait le quartier générale de l'inspection centrale SS qui dirigeait, administrait, surveillait tous les camps. On y expérimentait les méthodes d'extermination massive avant de les appliquer dans d'autres camps, on entassait le fruit des rapines des SS dans toute l'Europe occupée, on se servait odieusement des déportés-cobayes pour des études pseudo-médicales, on camouflait les ateliers de fabrication de fausse monnaie et de faux papiers pour les agents secrets de Hitler, etc. Les quelque 8.000 Français passés dans ce camp, où sont morts la moitié des 200.000 détenus de vingt nationalités qui s'y sont succédé, ne constituent pas le contingent de déportés le plus important de notre pays. Ceci explique peut-être la discrétion observée à leur égard. Pourtant, le caractère spécifique d'Oranienburg-Sachsenhausen confère à leur tragique expérience une valeur toute particulière. Trois cents témoins ont apporté leur contribution à cette œuvre, jusqu'ici la plus complète et la plus diversifiée sur l'histoire des Français dans un camp de concentration nazi. La lecture en est d'autant plus attentive que Sachsenhausen est l'unique camp à être appelé, par les déportés eux-mêmes, d'un diminutif : Sachso. Parce qu'il a été le grand centre de la solidarité et de la résistance internationale contre les SS, Sachso est le défi des hommes en rayé au Sachsenhausen de leurs bourreaux. Rassemblés et présentés par l'Amicale d'Oranienburg-Sachsenhausen, ces témoignages sont de première importance pour une meilleure connaissance de l'univers concentrationnaire nazi. Après "Les Françaises à Ravensbruck", "Sachso" est un ouvrage collectif de déportés français dans un des camps de concentration allemands.

Anonyme.

Des voix sous la cendre. Manuscrits des Sonderkommandos d'Auschwitz-Birkenau.

Calmann-Lévy, Mémorial de la Shoah, 2005, in-8°, 442 pp, préface de Georges Bensoussan, 10 photos, 2 plans, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Entre 1942 et novembre 1944, l'Allemagne nazie assassine plus d'un million de personnes, en majorité des juifs européens, dans les chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau. Un Sonderkommando (unité spéciale), constitué de détenus juifs qui se relaient jour et nuit, est contraint d'extraire les cadavres des chambres à gaz, de les brûler dans les crématoires et de disperser les cendres. Quelques hommes ont transcrit cette abomination et enfoui leurs textes dans le sol de Birkenau. Cinq ont été retrouvés après la guerre. Les équipes étant liquidées et remplacées à intervalles réguliers, pas un seul de ces témoins n'a survécu. Ce sont trois de ces manuscrits, dans une nouvelle traduction du yiddish pour partie inédite en français, qui sont présentés ici. S'y ajoutent les dépositions, faites lors du procès de Cracovie en 1946, de trois rescapés des Sonderkommandos – qui confirment, entre autres, le massacre des juifs de Hongrie au printemps 1944 –, des documents d'histoire, des photographies, les archives allemandes.

ARNOULD (Roger).

Les Témoins de la nuit.

P., FNDIRP, 1975, in-8° carré (17,5 x 21), 318 pp, introduction de Marcel Paul, préface de Louis-Martin Chauffier, 29 photos à pleine page, biblio, index, reliure toile illustrée de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. L'Enfer nazi), envoi a.s. d'André Leroy (1913-1982), président de la FNDIRP, un des principaux organisateurs de la résistance de la jeunesse à l'occupation nazie pour la zone Nord, lui-même déporté à Buchenwald. Bien complet du dépliant volant en couleurs contenant une carte des principaux camps de concentration nazis et les codes distinctifs des déportés

Ce livre est l'un des 5 volumes édités par la F.N.D.I.R.P. (Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes) à l'occasion du 30e anniversaire de la libération des camps. Un recueil de témoignages des victimes de la barbarie nazie et du facisme.

AYLMER-ROUBENNE (Madeleine).

J'ai donné la vie dans un camp de la mort.

France Loisirs, 1998, in-8°, 313 pp, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

"J'avais autre chose à dire que la vie des camps nazis. Elle est connue de tous ceux qui ont bien voulu la connaître... Je voulais témoigner d'autre chose, non de la mort mais de la vie. Je voulais témoigner mon triomphe par la naissance d'une enfant, et de sa survie..." Tout juste mariée en ce printemps 1944, Madeleine est déportée. Destination Ravensbrück. Etre enceinte n'offre aucun avantage dans ce camp. Bien au contraire. Mais Madeleine fera tout pour garder en vie l'enfant qu'elle porte, aidée par ses compagnes, toutes solidaires. En donnant la vie, elle-même naît une seconde fois, surmontant horreur et violence. C'est ce parcours qu'elle nous décrit, sa transformation profonde au sein d'un monde inhumain...

BARRINGTON (Georges).

Les débuts de Botany Bay. Souvenirs de Georges Barrington, ancien convict. Annotés d'après les documents d'archives et les mémoires par Albert Savine.

Louis-Michaud, 1911, pt in-8°, 190 pp, 35 gravures, reliure toile bleue, couv. conservée, bon état (Coll. historique illustrée)

George Barrington (1755-1804) aurait changé son vrai patronyme "Waldron" pour "Barrington" en hommage à l'acteur John Barrington (1715-1773) et aussi pour se donner une ascendance aristocratique. Acteur et pickpocket condamné à la déportation en tant que bagnard en Australie en 1790 et gracié vers 1796. Il a laissé plusieurs récits de voyages sur l'Australie et a inspiré l'image du héros picaresque pour les éditeurs britanniques.

BENOIST-LUCY (Chantal).

Sortie de l'Abîme, 1942-1945. Mémoire d'une déportée.

P., Les Editions d'Art et d'Histoire, ARHIS, 1994, gr. in-8°, 119 pp, préface de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, 10 dessins à pleine page (5 en couleurs), une carte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état, envoi a.s.

Arrêtée pour faits de Résistance fin 1942, condamnée à l'âge de 19 ans à la déportation et aux travaux forcés, Chantal Benoist-Lucy raconte avec une extrême pudeur le cauchemar d'une facette peu connue de la déportation : la vie des forçats traînés de forteresses en prisons, en camps, trimant toujours, dormant peu, mangeant moins encore, ne sachant jamais vers quelles tortures les conduirait leur prochain destin. Le récit alerte de Chantal Benoist-Lucy ressuscite l'ambiance souvent tragique, parfois cocasse, de la vie de bagnarde. L'auteur a su garder sa spontanéité et son sens de l'humour, pour décrire l'enfer de sa vie de déportée. Peu sont rentrés d'Allemagne, moins encore sont ceux qui survivent aujourd'hui pour témoigner de la vérité. Il fallait leur récit pour que demeure le souvenir.

BERNADAC (Christian).

Le Rouge-Gorge, le dernier camp. (Oranienburg Sachsenhausen).

France-Empire, 1980 pt in-8°, 284 pp, broché, couv. illustrée, bon état

« C’est par Orianienburg Sachsenhausen, « Le Dernier Camp », que j’aurais dû ouvrir cette longue enquête sur « l’univers concentrationnaire ». D'abord parce que mon père, Robert Bernadac, a été déporté à Orianenburg, et que cette longue absence marqua mon enfance, comme les récits qu’il fit à son retour impressionnèrent mon adolescence... » (4e de couverture). Rouge-Gorge était le pseudonyme attribué à Robert Bernadac par le réseau de résistance du camp d'Oranienburg Sachsenhausen.

BERNADAC (Christian).

Les Mannequins nus. I. Auschwitz.

France-Empire, 1971 pt in-8°, 318 pp, biblio, broché, jaquette illustrée, bon état

Poursuivant son hallucinante enquête sur les camps de la mort, Christian Bernadac aborde avec les « Mannequins nus », le premier dossier d'une nouvelle série consacrée aux camps de femmes. On ignore en général que l'enceinte d'Auschwitz abritait, à l'ombre des fours crématoires, un immense camp de femmes ; un camp où chaque déportée, dépouillée de cette enveloppe qui la rattachait à son passé, est précipitée dans un monde qu'elle est incapable de comprendre ou d'imaginer. Nue, elle n'a que quelques jours pour se fondre dans la masse, pour réaliser l'amalgame, pour n'être plus que le numéro matricule d'une série, d'un block, d'un kommando. Elle devient un « Mannequin nu », un objet. Ces femmes d'Auschwitz ont connu la pire existence concentrationnaire, mais elles ont su comme les hommes, peut-être mieux qu'eux, s'organiser, s'entraider, résister. Beaucoup, malgré la hiérarchie saris cesse préoccupée de trancher les franges de la masse, sont sorties de ce « troupeau de choses » pour ébranler le Système. Recherchant et retrouvant documents et témoignages inédits, Christian Bernadac retrace ces miracles quotidiens de la survie et de l'espoir. Peu à peu, de cet enchevêtrement de crânes tondus, émergent les visages paisibles du refus. Mala la Belge, Danielle la Française, Régina la Russe, Bella la Polonaise...

BERNADAC (Christian).

Le Train de la mort.

France-Empire, 1977 pt in-8°, 365 pp, annexes, broché, couv. illustrée, bon état

L'épopée, minute par minute, d'un des voyages les plus atroces vers Dachau, le train 7909. — "Au lendemain du débarquement de juin 1944, les différents services de police et de sécurité du Reich, pour une fois d'accord, estiment que la masse impressionnante des détenus des prisons de France ne doit en aucun cas grossir les effectifs des forces alliées d'invasion ou de la Résistance, mais au contraire participer dans les camps de concentration à l'effort de guerre allemand. Rassemblés dans le centre de triage de Compiègne, ces prisonniers alimentent les derniers grands convois de la déportation. Le 2 juillet 1944, ils sont plus de 2000 entassés dans les wagons à bestiaux du train 7909. Cent hommes par wagon. La température extérieure est de 34 degrés. Les gardiens, irrités par un sabotage de voie et un déraillement de locomotive, interdisent le ravitaillement en eau. Les déportés sombrent dans la folie...des bagarres éclatent ... Le 5 juillet, sur le quai de débarquement de Dachau sont alignés plus de cinq cents cadavres de « voyageurs ». Christian Bernadac a recherché et trouvé 340 survivants du train de la mort et 215 témoins extérieurs (cheminots, personnel de la Croix-Rouge, etc.) Cette enquête sans précédent et trois cents manuscrits inédits, rédigés spécialement pour ce livre ont permis à l'auteur de reconstituer minutieusement le voyage et l'histoire de chaque wagon. Ce livre hallucinant est unique dans le domaine de l'enquête historique, un genre ou Christian Bernadac s'est déjà particulièrement illustré..." (4e de couverture)

BERNADAC (Christian).

L'Holocauste oublié. Le massacre des tsiganes.

France-Empire, 1979 pt in-8°, 413 pp, annexe, broché, couv. illustrée, bon état

Renouant avec la tradition de ses grandes enquêtes historiques sur les camps d'extermination de la seconde guerre mondiale – dix ouvrages, dont les témoignages inédits constituent l'acte d'accusation le plus complet et le plus irréfutable contre la barbarie nazie – Christian Bernadac s'est attaché dans “L'Holocauste oublié” au martyre inconnu de ce peuple du voyage, les tsiganes, qui était condamné au même titre que les juifs, par les lois raciales du Reich. L'horreur et l'immensité de la « Solution finale » du problème juif ont le plus souvent masqué le massacre organisé des tsiganes européens. Aucun tsigane ne témoigna au procès de Nuremberg. Ce « silence » sur la disparition d'au moins 250.000 tsiganes trouve une explication logique dans l'absence de langue écrite tsigane, mais aussi et surtout dans la « mauvaise conscience » de tous ceux qui ont eu à coeur, pendant des siècles, de mépriser, insulter, poursuivre, rejeter, condamner ces bohémiens, romanichels ou autres « voleurs d'enfants et de poulets », marginaux non par atavisme, mais par la seule force des attitudes de leurs contemporains. Sait-on que les autorités françaises avaient commencé l'internement « des nomades » dans de véritables camps de concentration français, construits sur le territoire français dans les mois qui ont précédé la seconde guerre mondiale ? Christian Bernadac a retrouvé les archives de ces camps que l'on néglige aujourd'hui encore de mentionner. Ces documents et un ensemble inégalable de témoignages ont permis à l'auteur de retracer dans L'Holocauste oublié la longue persécution de ces familles marquées depuis « la fuite indienne » par une malédiction, en de nombreux points comparables à celle qui frappa la race juive. “L'Holocauste oublié”, une révélation qu'il faut – enfin – avoir le courage de découvrir et de lire.

BONNET (Marie-Josèphe).

Plus forte que la mort. L'amitié féminine dans les camps.

Rennes, Editions Ouest-France, 2015, in-8°, 174 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle, Odette Abadi, Simone Veil, Margarete Buber-Neumann, Odette Fabius, toutes les déportées témoignent de l'importance de l'amitié comme vecteur de survie, que ce soit à Ravensbrück, Auschwitz-Birkenau ou dans les commandos de travail forcé. "On ne pouvait pas vivre seules" disent-elles et nous découvrons dans ce livre comment elles ont pu s'appuyer sur une amie, une soeur, une mère, une religieuse, un groupe de résistantes patriotes, ou une inconnue dont un geste d'affection a pu les sauver du naufrage. Acte de résistance à la déshumanisation, l'amitié est aussi l'expression d'une expérience nouvelle de sororité/fraternité, qui tisse un lieu social "plus profond" que celui qu'elles connaissent à travers la solidarité familiale, politique, voire la sexualité. Par-delà les clivages sociaux qui subsistent, de manière parfois choquante, entre les déportées de nationalités différentes ou entre triangles rouges françaises et triangles noirs allemandes, "politiques" et "asociales", par-delà l'extrême misère générée par la violence nazie, l'amitié demeure cette force de vie humaine et sociale qui les sort de leur statut de victime. — Docteure en histoire, historienne d'art, écrivaine et conférencière, Marie-Jo Bonnet a participé au Mouvement de Libération des Femmes dès 1971 et soutenu la première thèse d histoire des femmes à l université de Paris VII, sur « Les relations amoureuses entre les femmes, XVI-XXe siècles », publiée en 1981 et rééditée en 1995 chez Odile Jacob. Elle a écrit plusieurs ouvrages sur les femmes, l'art et plus récemment, l'Occupation et la Résistance. Aux Editions Ouest-France, elle est l'auteur de "Les voix de la Normandie combattante", "Histoire de l'émancipation des femmes" et "Tortionnaires, truands et collabos".

BORLANT (Henri).

"Merci d'avoir survécu".

Seuil, 2011 in-8°, 187 pp, 28 photos et documents en noir et en couleurs, broché, couv. illustrée, bon état

En 1942, arrêté la veille de la rafle du Vel' d'Hiv, Henri Borlant est déporté dans le camp d'Auschwitz. Il a quinze ans. Dans ce témoignage, un adolescent raconte comment sa famille fut brisée, comment il a survécu aux camps de la mort, et comment il s'en est évadé. — Juillet 1942. À la veille de la rafle du Vel' d'hiv', Henri Borlant et sa famille vivent depuis trois ans dans une bourgade près d'Angers. Émigrés russes d'origine juive, les parents sont avant tout des français, naturalisés par décret peu avant la naissance d'Henri. Le père est tailleur. Ils ont neuf enfants. A la rentrée scolaire ces derniers sont inscrits d'office à l'école libre où ils reçoivent l'enseignement catholique. A la demande de l'abbé qui leur fait la classe, ils sont baptisés. A 13 ans, Henri devient catholique pratiquant. Le 15 juillet 1942 des soldats allemands l'arrêtent, lui, son père, son frère 17 ans et sa sœur 21 ans. Ils sont déportés directement d'Angers au camp d'Auschwitz Birkenau. Henri ne les reverra jamais. Il survit 28 mois à la faim, au froid, aux coups, aux humiliations, à la tuberculose, aux massacres quotidiens et aux fréquentes sélections pour la chambre à gaz. Fin octobre 1944 le camp est évacué vers l'Allemagne à l'approche de l'armée soviétique. D'Ohrdruf, qui dépend de Buchenwald, Henri réussit à s'évader à la veille de l'arrivée des Américains. 15 jours plus tard, il est à Paris où il retrouve sa mère et cinq de ses frères et sœurs. A 18 ans, il surmonte tous les obstacles et démarre ses études secondaires. Deux ans et demi plus tard il obtient son bac et entre à la faculté de médecine. Installé comme généraliste à Paris depuis 1958, il rechute de la tuberculose en 1974. Un long traitement induira un état dépressif. Il entreprend une psychanalyse. En 1992 on lui demande pour la première fois de témoigner. Depuis il n'a plus cessé de le faire publiquement, aussi bien en France qu'à l'étranger.

BORRAS (José).

Histoire de Mauthausen. Les cinq années de déportation des républicains espagnols.

Châtillon-sous-Bagneux, chez l'Auteur, 1989, gr. in-8°, 387 pp, 16 pl. de photos hors texte, annexes, biblio, index, illustrations, grand in-8, reliure pleine toile rouge éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, une illustration en noir au 1er plat, bon état. Edition originale

BOWER (Tom).

Klaus Barbie. Itinéraire d'un bourreau ordinaire.

Calmann-Lévy, 1984, gr. in-8°, 281 pp, traduit de l'anglais, postface de Serge Klarsfeld, 8 pl. de photos hors texte, sources, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

Pour des millions de Français, le nom de Barbie évoque la torture, les exécutions, l'arrestation de Jean Moulin, la déportation des enfants juifs d'Izieu et de milliers de résistants. Mais l'extradition spectaculaire de Klaus Barbie en février 1983 a fait surgir de nouvelles interrogations : comment avait-il pu s'échapper d'Europe ? Etait-il vrai qu'il avait collaboré avec la C.I.A., les gouvernements boliviens, voire les trafiquants de cocaïne ? A l'aide de témoignages originaux et de rapports inédits, Tom Bower a reconstitué la trajectoire humaine et politique suivie par Barbie. Grâce à une enquête menée depuis plusieurs années auprès des responsables de l'époque, il nous révèle la face cachée d'un homme capable des pires crimes contre l'humanité et nous fait comprendre ce qui a pu conduire un Allemand de l'entre-deux guerres à servir tous les pouvoirs. Cet ouvrage nous permet enfin de retracer l'itinéraire de ce bourreau « ordinaire », dont la France n'est pas près d'oublier la terrible trace. — "Un producteur de la B.B.C., qui s'était déjà intéressé au cas des criminels de guerre après la fin du second conflit mondial, nous livre la patiente enquête à laquelle il s'est livré, l'an dernier, sur le cas de Klaus Barbie. Ceux qui ont eu l'occasion de rencontrer Tom Bower au moment où il mettait son travail en route et qui ont pu en suivre les progrès ont lu avec intérêt la traduction française de l'ouvrage qu'il a publié en Grande-Bretagne, car il correspond bien aux objectifs qu'il s'était primitivement fixés : réunir le plus de témoignages oraux et de renseignements de toutes sortes pour cerner le personnage du « bourreau de Lyon ». Dans l'itinéraire que Tom Bower a tracé pour le lecteur, ce qui nous frappe de prime abord c'est, bien sûr, la banalisation de la trajectoire de Barbie : rien d'une « irrésistible ascension » comme celle des grands noms du IIIe Reich ; tout au plus, la carrière d'un de ces fils de la petite bourgeoisie allemande des années 30, attiré par le nazisme triomphant et qui gravit les premiers échelons de sa carrière de fonctionnaire du S.D. en donnant toute satisfaction à ses supérieurs hiérarchiques. Les fonctions qui seront réservées à ce policier modèle, l'occupation de l'Europe venue, lui permettront de donner la mesure de ses capacités en Hollande d'abord, puis, comme il a donné satisfaction dans son poste à Amsterdam, à Dijon – promotion enviable en raison de la situation de la ville au contact de la frontière suisse, d'une part, et de la zone non occupée, de l'autre, avant 1942 –, à Lyon enfin, où il sévira jusqu'à la fin de l'occupation. Les quelque 80 pages (pp. 32-116) qui ont été consacrées au séjour de Barbie dans cette région montrent bien que l'officier S.S. n'a pas été qu'un simple exécutant, mais « la dynamo » de la machine de répression nazie (ce qui lui vaudra d'ailleurs une brillante proposition pour le grade supérieur (Hauptsturmfiïhrer, à l'automne 1944). Quelque précis, et souvent puisés à des sources nouvelles, que soient les renseignements que nous apporte ici l'auteur, il faut le confesser, ce n'est pas là que se trouve l'essentiel de l'ouvrage : les Lyonnais (pris au sens large du terme) et, plus tard, leurs autres compatriotes de l'Hexagone, ont su à quoi s'en tenir sur le comportement du personnage en région RI ; la suite de l'itinéraire est bien plus édifiante. Certes, depuis une quinzaine d'années surtout, les médias n'avaient pas ménagé les scoops sur l'homme d'affaires Altmann, citoyen respecté en Bolivie et souvent confident et conseiller tous azimuts du pouvoir alors en place. Ce qui est le plus neuf dans le livre de Bower, c'est le récit détaillé qui nous est fait du « retournement » de Barbie par les services de contre-espionnage américain et britannique à la faveur de la « guerre froide », le jeu de cache-cache mené avec les autorités françaises désireuses de mettre la main sur « le boucher de Lyon » et, quand celui-ci ne se sent plus en sûreté en Europe, la fuite en Amérique du Sud par la « route des Rats » organisée avec l'accord officiel des services américains en Autriche (pp. 117-207). Les lecteurs apprendront également avec intérêt que la grande traque, qui a finalement abouti au début de 1983, avait failli avoir un dénouement heureux dix ans plus tôt, si le gouvernement Allende n'avait pas été renversé par le coup d'État militaire (pp. 13-21). Ils trouveront sur cette chasse maints détails savoureux et significatifs qui constituent la trame de cette hisoire d'un temps encore présent. Peut-être certains feront-ils la petite bouche devant un ouvrage plus journalistique qu'à proprement parler historique. Il n'en demeure pas moins que ce livre mérite d'être lu et médité en raison de ce qu'il nous apporte en toute objectivité." (Claude Lévy, Bulletin de la Société d'histoire moderne, 1984)

BRAYARD (Florent).

Auschwitz, enquête sur un complot nazi.

Seuil, 2012, gr. in-8°, 530 pp, notes, index, broché, couv. illustrée, bon état

On le sait depuis les procès de Nuremberg : la "solution finale de la question juive" était un secret d'Etat partagé par les plus hautes élites nazies. Eux connaissaient le sort des juifs européens déportés "à l'Est" : la mise à mort systématique, à Auschwitz ou ailleurs. A suivre son Journal, pourtant, Goebbels apparaît comme un cas à part. Il avait certes connaissance du massacre des juifs soviétiques puis polonais. Mais il crut durablement que les juifs déportés depuis Berlin étaient concentrés "à l'Est" dans des ghettos, dans l'attente d'une transplantation future, alors même qu'ils étaient systématiquement exterminés. Intime de Hitler et figure centrale du régime, Goebbels aurait-il été une exception ? S'appuyant sur une très large documentation, Florent Brayard fait ici le pari inverse : la singularité du cas Goebbels invite en réalité à repenser le secret qui entoura Auschwitz. Car les archives révèlent de nombreuses anomalies, passées souvent inaperçues, qui montrent indubitablement que la "solution finale" fut pendant longtemps présentée au sein de l'appareil d'Etat comme une simple transplantation. De fait, même dans le Reich nazi, le meurtre de tous les juifs européens constituait un acte hautement transgressif, que Hitler et Himmler avaient préféré cacher – autrement dit, un complot. La conférence de Wannsee en janvier 1942 ne fut donc pas le moment où ce meurtre fut révélé : il fallut attendre octobre 1943 et les fameux discours de Himmler à Posen. De l'aveu même de l'orateur, tout, ou presque, était alors achevé.

BRILLE (Ady).

Les Techniciens de la mort.

P., FNDIRP, 1976, in-8° carré (17,5 x 21), 317 pp, préface de Pierre Paraf, 46 photos à pleine page, biblio, index, reliure toile illustrée de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. L'Enfer nazi)

Ce livre est l'un des 5 volumes édités par la F.N.D.I.R.P. (Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes) à l'occasion du 30e anniversaire de la libération des camps. Pendaison, tortures, exécutions sommaires, expériences médicales, extermination massive... une multitude de techniques perpétrées par une des nation les plus civilisées. Une barbarie que l'on croyait révolue. Ce livre nous montre ce qui fut l'un des plus grand crime de l'histoire. Un crime systématisé par un régime au profit d'intérêts politiques et économiques. Un régime dont la doctrine était la déshumanisation.

BRUCHFELD (Stéphane) et Paul A. LEVINE.

« Dites-le à vos enfants ». Histoire de la Shoah en Europe, 1933-1945.

Ramsay, 2000 in-8°, 191 pp, traduit de l'anglais, préface de Serge Klarsfeld, nombreuses photos, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Sur la photo de couverture, des enfants attendent dans un petit bois. Ils sont en compagnie de femmes et de personnes âgées. C'est le printemps. Mais nous sommes en 1944. Tous, même les plus jeunes, portent l'étoile jaune. Ce sont des Juifs hongrois. Ils se trouvent à une centaine de mètres des chambres à gaz du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Ils ne savent pas que, bientôt, on va leur demander de se déshabiller. Puis on les enfermera dans une salle où ils seront gazés. Ensuite, leurs corps seront brûlés dans des fours ou dans des fosses voisines. Ce document vient d'un album constitué par un Allemand qui travaillait au camp. Ses photos montrent le sort qui attendait les déportés juifs à leur arrivée. Celle-ci figure sous l'intitulé : "Femmes et enfants inaptes". Le petit bois existe toujours. Des femmes et des enfants, il ne reste que cette photo. Voilà pourquoi l'enseignement de la Shoah est devenu indispensable. Pour que leur mémoire ne s'efface pas. Pour que les nouvelles générations sachent ce que des êtres humains sont capables de faire à d'autres êtres humains, au nom d'idéologies qui professent l'intolérance, la haine et la violence. Telle est la vocation de cet ouvrage, illustré de photos, et dont l'originalité est de présenter dans sa globalité l'histoire de la Shoah en Europe.

BUBER-NEUMANN (Margarete).

Milena.

Seuil, 1986, in-8°, 277 pp, traduit de l'allemand par Alain Brossat, broché, bon état

En 1937, fuyant le nazisme, Margarete Buber-Neumann se réfugie en compagnie de son mari à Moscou. Accusée de "déviationnisme", elle est déportée en Sibérie, puis livrée à la Gestapo, et déportée à Ravensbrück. C'est dans ce camp qu'elle rencontre Milena Jesenska, célèbre journaliste tchèque, militante communiste, destinataire des Lettres à Milena de Franz Kafka. Un tiers du livre concerne l'horreur quotidienne du camp de Ravensbrück, le reste du livre est la biographie d'une femme exemplaire, la traversée d'une époque magnifique (Prague et Vienne dans la tourmente artistique et intellectuelle de l'entre-deux-guerres).

BUCHMAN (Jacob).

Mémoire de la Choa. Un rescapé raconte.

P., Bibliophane, 1982, in-8°, 146 pp, adaptation française de Henry Bulawko et Myriam Glikerman, 16 photos et fac-similés, illustrations originales de Muszka, broché, couv. illustrée, bon état

BÉON (Yves).

La planète Dora.

Seuil, 1985, gr. in-8°, 284 pp, broché, couv. illustrée, bon état

"En rédigeant ce livre, Yves Béon n'a pas seulement rendu « hommage à ceux qui, avec une incroyable dignité, souffrirent et moururent à Dora » ; les souvenirs qu'il a laissé parler fournissent un document de premier ordre sur un camp de concentration encore mal connu. Il avait 18 ans, lorsque, après un court séjour à Buchenwald, il fut expédié en convoi à Dora, où il arriva par une sinistre journée, le 13 mars 1944. Dora fonctionnait depuis le mois d'août précédent avec une main-d'œuvre prélevée sur le camp voisin de Buchenwald, qui alimentera en déportés d'autres satellites : Ellrich, Harzungen, dont les seuls noms glaçaient les intéressés. A Dora, située non loin de la ville de Nordhausen, les Allemands avaient fait construire, sous une colline du Harz, une usine de fabrication de fusées V2, puisque la base de Peenemünde qui les produisait jusque-là avait été détruite par les bombardements alliés. Le maître d'œuvre était une firme liée aux SS, la firme Zawatsky, qui sous-traitait à des entreprises de plus petite envergure ; les travailleurs ne coûtaient évidemment pas cher ni à vêtir ni à nourrir : il s'agissait de déportés chez lesquels, on s'en doute, la mortalité fut considérable. Yves Béon estime que l'effectif de Dora était d'environ 12.000 hommes, et qu'en raison des pertes plusieurs dizaines de milliers de Häftlingen s'y succédèrent entre le mois d'août 1943 et avril 1945, quand les Américains occupèrent le camp. L'un des éléments les plus intéressants de ce livre est la description de l'extrême clivage qui régnait à l'intérieur de cette usine souterraine. L'harmonie était loin de régner entre ces prisonniers venus des quatre coins de l'Europe : si les Français et les Belges faisaient assez bon ménage avec les soldats italiens raflés après l'armistice de Badoglio, les rapports étaient très tendus avec les Slaves, en particulier avec les Polonais. Quant aux Russes, ils occupaient le bas de l'échelle concentrationnaire. A plus forte raison, le clivage était marqué avec le personnel allemand : ingénieurs et contremaîtres évacués après blessure du front de l'Est, et personnel féminin de bureau bien pomponné, que la seule vue des déportés dégoûtait." (Claude Lévy, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 1986)

CATALA (Neus).

Ces femmes espagnoles, de la Résistance à la déportation. Témoignages vivants de Barcelone à Ravensbrück.

Tirésias, 1994, in-8°, 356 pp, préface de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, 8 pl. de photos et documents hors texte, broché, bon état (Coll. Ces oubliés de l'histoire)

CHAMBON (Albert).

81 490.

Editions de Paris, 2005, in-8°, 150 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Mémoires de déportation. Albert Chambon (1909-2002) est un diplomate et résistant français. Deux fois cité face à l’ennemi lors des opérations militaires de 1939-1940, Albert Chambon devint, sous l’Occupation, délégué national du Conseil national de la Résistance, chef du réseau Super-NAP, chargé de noyauter la haute administration, ce qui lui valut d’être déporté en 1944 à Buchenwald. Envoyé d'abord à Fresnes, après un interrogatoire d'une extrême brutalité, Albert Chambon est dirigé sur Compiègne, puis sur Buchenwald. Il est resté à jamais marqué par cette expérience indicible.

Collectif.

Camp de concentration Natzwiller-Struthof.

Nancy, Imprimerie Humblot et Cie, 1976, gr. in-8°, 91 pp, 43 photos, 2 plans et une carte, broché, couv. illustrée, bon état. Réalisé par le Comité National pour l'érection et la conservation d'un Mémorial de la déportation au Struthof

Le camp de Natzweiler-Struthof, dans le Bas-Rhin, seul camp de concentration nazi construit sur le territoire français. L’Alsace, annexée de fait au IIIe Reich en août 1940, va connaître tous les aspects du régime hitlérien, avec notamment la construction sur son sol d’un camp de concentration en 1941. A cette date, le système concentrationnaire nazi fonctionne déjà depuis plusieurs années sur le territoire allemand comme dans les pays soumis et occupés par la Wehrmacht. Le camp de Natzweiler-Struthof est l’un des éléments à part entière du système concentrationnaire nazi.

Collectif – LAFFITTE (Henri)(dir.).

Allach, Kommando de Dachau.

Amicale des Anciens de Dachau, 1982, in-8°, 233 pp, préface du colonel Charles Arnould, illustrations, 11 photos, plans, dessins, fac-similés, annexes, broché, couv. illustrée, bon état (prix de la Résistance 1985)

Remarquable ouvrage relatant, avec une précision impressionnante, l'histoire de ce camp de la mort dépendant de la "maison-mère" de Dachau dont il n'était pas très éloigné. Ce recueil de témoignages vécus a été réalisé par l'Amicale des Anciens de Dachau, sous la direction de Henri Laffitte. — Créé en 1943 à l’ouest de Munich, le camp annexe d’Allach a compté jusqu’à 10.000 détenus travaillant au profit des usines d’aviation de la firme BMW et voisinant avec des camps de travailleurs du STO et des camps de prisonniers de guerre. Il incluait également une fabrique de porcelaine. Le camp, qui vécut comme beaucoup d’autres, des instants d’angoisse extrême sur la conduite finale des SS, fut libéré le 30 avril 1945.

COMTE (Hubert).

La Force de la colère. Récits de Dachau.

Stock, 1987, gr. in-8°, 197 pp, liste des résistants ayant témoigné, broché, bon état

Témoignages de survivants français recueillis par l'auteur. Dachau, fondé dès 1933, était le camp des opposants au régime nazi, des politiques, des résistants.

CONSTANTE (Mariano).

Les Années rouges. De Guernica à Mauthausen.

Mercure de France, 1971, in-8°, 249 pp, broché, couv. illustrée, bon état. Peu courant

I. La guerre d'Espagne (1936-1939) ; II. En France (1939-1940) ; III. Mauthausen (1940-1945). — "Enrôlé volontaire à 16 ans en 1936 dans les rangs républicains, M. C. combattit durant toute la guerre d'Espagne, des Pyrénées à l'Ebre, se retrouva en 1939-40 dans un camp d'internement en France, se porta volontaire en 1940 pour combattre dans les rangs français contre les Allemands, fut fait prisonnier et envoyé pendant quelques mois dans un stalag et, de là, déporté à Mathausen où il vécut l'enfer concentrationnaire jusqu'en 1944 ; en 1945, ce fut enfin le retour en France, dans l'espoir de pouvoir un jour regagner l'Espagne. Ce sont ces neuf « années rouges » que M. C. raconte dans ce livre, avec simplicité ; témoignage personnel, mais qui laisse apparaître que si l'individu a pu survivre à une telle série d'épreuves, c'est dans une large mesure grâce à son engagement politique militant — il avait adhéré au P.C.E. dès les premiers mois de la guerre d'Espagne — et grâce à sa foi inébranlable dans la déroute finale du fascisme." (Revue française de science politique, 1972)

COURVOISIER (André).

Un aller et retour en enfer (Lyon-Berlin-Lyon).

France-Empire, 1986, in-8°, 319 pp, 12 pl. de photos et documents hors texte. Récit de deux années passées au camp de concentration de Sachsenhausen.

DECÈZE (Dominique).

L'esclavage concentrationnaire.

P., FNDIRP, 1975, in-8° carré (17,5 x 21), 318 pp, préface de Christian Pineau, 72 photos et documents, la plupart à pleine page, biblio, index, reliure toile illustrée de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. L'Enfer nazi)

Ce livre est l'un des 5 volumes édités par la F.N.D.I.R.P. (Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes) à l'occasion du 30e anniversaire de la libération des camps. Ce livre examine ce que fut le travail concentrationnaire. Exploitation méthodique des déportés jusqu'à la mort programmée et le renouvellement par l'arrivée d'autres déportés. Un mariage production-extermination au service des grandes firmes allemandes mais aussi de fortunes personnelles.

DELBO (Charlotte).

Une connaissance inutile (Auschwitz et après, II).

Editions de Minuit, 1994, in-12, 191 pp, broché, bon état (Coll. Documents)

Tome II seul (sur 3). Rescapée d'Auschwitz, l'auteur restitue par fragments l'indicible souvenir des camps. (Vignes, 592)

D'ERAMO (Luce) [nom de plume de Lucette Mangione].

Le détour. Dans l'Allemagne de 1944, une jeune italienne se perd et se retrouve.

Denoël, 1979, in-8°, 420 pp, traduit de l'italien, une carte et un plan, broché, couv. illustrée, bon état

Fille d'un dignitaire fasciste abreuvée d'idées fausses sur l'Allemagne, l'héroïne de ce récit décide en 1944 d'aller se faire sur place une opinion personnelle. Elle s'engage alors comme volontaire du travail et tombe de haut : c'est-à-dire parmi de misérables troupeaux d'ouvriers venus de France, de Russie, ou au milieu d'évadés marginaux délinquants, ou encore à Dachau, etc. Pour comble de malheur, elle reçoit un mur sur les reins, alors qu'elle déblayait des ruines et, paralysée des jambes, à l'heure ou le IIIe Reich s'écroule, elle mène une existence d'impotente quasi agonisante, sans cesse à deux doigts du mariage, de la mort ou de la folie, dans divers hôpitaux et train sanitaire...

DISTEL (Barbara) et Ruth JAKUSCH.

Le Camp de concentration de Dachau, 1933-1945.

Comité International de Dachau Editeur, 1979, gr. in-8° carré, 229 pp, 463 photos et documents reproduits, broché, bon état

DISTEL (Barbara), Ruth JAKUSCH.

Le camp de concentration de Dachau, 1933-1845.

Bruxelles, Comité International de Dachau, 1979, gr. in-8° carré, 229 pp, 463 photos, cartes et documents en fac-similé, broché, couv. illustrée, bon état

Plus de 200.000 prisonniers furent déportés à Dachau entre les années 1933 et 1945. plus de 42.000 y périrent. Le camp de concentration de Dachau fut le seul qui perdura pendant la totalité des douze années de la domination nazie. Durant cette période, le nombre et l’origine des prisonniers évoluèrent aussi fondamentalement que leurs conditions de vie et leurs chances de survie. (Dr. Barbara Distel)

DREXEL (Joseph).

Voyage à Mauthausen. Le cercle de résistance de Nuremberg.

France-Empire, 1981, gr. in-8°, 283 pp, traduit de l'allemand par Wanda Vulliez, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

DUNANT (Ghislaine).

Charlotte Delbo. La vie retrouvée.

Grasset, 2016, gr. in-8°, 598 pp, broché, bon état (Prix Fémina de l'essai)

Hommage à Charlotte Delbo, cet ouvrage se présente non comme une biographie mais plutôt comme un arrêt sur les temps forts de son existence et de son oeuvre. Tout d'abord secrétaire de Louis Jouvet pendant plusieurs années, ce qui confortera son amour pour le théâtre, elle sera arrêtée avec son mari, communiste, en février 1942, alors que tous deux travaillaient à la préparation du premier numéro des Lettres Françaises. Lui sera fusillé en mai 1942. Quant à elle, d'abord internée en France pendant dix mois, elle fera partie du convoi du 24 janvier 1943 qui la mènera à Auschwitz-Birkenau où elle demeurera presque un an avant d'être transférée à Ravensbrück durant seize mois jusqu'à sa libération en avril 45 et son retour en France en août de la même année. Ce parcours terrifiant, elle s'en délivrera dans l'urgence en écrivant d'un jet, à chaud, non, en crachant sur le papier, "Aucun de nous ne reviendra", son expérience du camp, ce monde d'épouvante, ce cri de détresse quasi indicible qu'elle devait arracher d'elle même, pour elle et ses compagnes. Ce texte, elle le gardera vingt ans secret avant qu'il ne soit publié... — "Ghislaine Dunant redonne vie à Charlotte Delbo, rescapée d'Auschwitz-Birkenau, qui raconta avec une délicatesse inouïe le destin des femmes qui l'ont accompagnée dans cet enfer. Pour beaucoup, sans doute, Charlotte Delbo n'était qu'un nom, une silhouette "années 1930" arborant un élégant fume-cigarette. Rendons grâce à Ghislaine Dunant d'avoir ressuscité cette figure tragique et attachante dans un très beau livre. La vie de Charlotte Delbo, secrétaire particulière de Louis Jouvet avant guerre (elle l'aide à "accoucher" de ses mises en scène), bascule un jour de 1942, lorsqu'elle est arrêtée avec son mari. Communistes et résistants, leur sort est scellé: il est fusillé par les Allemands, elle est jetée dans un wagon, direction Auschwitz-Birkenau. Elle y passera plus de deux ans, mais en réchappera. Les quarante années qu'il lui restera à vivre, elle les consacrera à raconter avec une délicatesse inouïe le destin des femmes qui l'ont accompagnée dans cet enfer. Sa "littérature concentrationnaire" a une légèreté miraculeuse. D'Auschwitz, elle écrit dans "Aucun de nous ne reviendra" que c'était "une gare où ceux qui arrivent ne sont jamais arrivés, ceux qui sont partis ne sont jamais revenus". Elle décrit la solidarité entre détenues, l'odeur de chair brûlée, le silence glacé, la féminité niée par les camps, les poèmes d'Apollinaire qu'elle se récitait pour ne pas sombrer. Alors, quand, trois décennies plus tard, le négationniste Faurisson ose mettre en doute l'existence des chambres à gaz, elle le clouera d'un : « Excusez-moi, monsieur, à Birkenau, j'étais privée de tout, même d'un appareil de photo »." 'Jérôme Dupuis, L'Express, 2016)

DURAND (Pierre).

Les armes de l'espoir. Les Français à Buchenwald et à Dora.

Editions Sociales, 1977, in-8°, 318 pp, préface de Marcel Paul, publié sous le patronage de l'Association française Buchenwald, Dora et Commandos, 16 pl. de photos hors texte, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

"Ce livre qui relate l'histoire des camps de concentration de Buchenwald et de Dora essentiellement à partir de 1944, a pour principal mérite de mettre en lumière l'organisation clandestine et la résistance des internés : entr'aide, actes de sabotage, préparation de l'insurrection qui devait libérer Buchenwald des S.S. quelques heures avant l'arrivée des troupes américaines, le 11 avril 1945. P. D. révèle les difficultés rencontrées : outre les horreurs du système concentrationnaire, les rivalités nationales et surtout politiques ont rendu souvent difficile la tâche du comité international clandestin qui présidait de fait à l'organisation des détenus. P. D. met particulièrement en relief le rôle des communistes, allemands et français, qui furent à l'origine de la résistance." (Revue française de science politique, 1977) — "Malgré l'abondance des témoignages publiés, l'importance et la valeur des études qui lui ont été consacrées, la lecture d'un livre comme celui-ci montre à quel point il demeure difficile, sinon impossible, à qui ne l'a pas vécue, d'atteindre la réalité profonde de l'univers concentrationnaire. On a certes l'impression que tout a été dit sur la vie et la mort, la faim et le travail, le sadisme des Kapos et la sauvagerie des S.S. et la monstruosité du système. Le livre de Pierre Durand nous montre cependant qu'il y a encore bien des aspects à en découvrir ou à pénétrer, si l'on veut aller au-delà des réalités concrètes les plus saisissantes. Militant communiste, déporté à 20 ans, l'auteur a connu personnellement Buchenwald ; mais il a aussi recueilli et utilisé les témoignages d'autres déportés : ainsi sur Dora, qui en a été un moment une annexe, celui du directeur de l'Ecole vétérinaire de Toulouse, rédigé après la Libération et demeuré inédit. Il fait remarquer à juste titre qu'un témoignage aussi frais est d'une valeur inestimable. Et ce n'est qu'un exemple. L'intérêt de son travail, c'est qu'il est centré sur un problème précis, celui de la situation des Français, de leur organisation, de leur Résistance – car, même dans les conditions inimaginables des camps de concentration, ce mot avait un sens. (...) Le travail de Pierre Durand, qui a rassemblé de nombreux documents, dont certains inédits, est ainsi un élément essentiel de notre connaissance du monde concentrationnaire. Il peut figurer en bonne place, à côté du livre classique de Eugen Kogon, “L'enfer organisé”, qu'il confirme très souvent. Lorsque la génération des témoins aura disparu, des ouvrages comme celui-là demeureront essentiels aux historiens qui voudront comprendre l'Allemagne nazie et le monde qui lui a résisté." (J.-M. D'Hoop, Revue Historique, 1978)

DURAND (Pierre).

Marcel Paul, vie d'un "pitau".

Messidor/Temps Actuels, 1983, in-8°, 320 pp, 16 pl. de photos hors texte, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. La Vérité vraie)

"Avec Pierre Durand, c'est à lire le récit d'une vie que nous sommes conviés – et quelle vie : celle d'un « pitau » (enfant des hôpitaux, donc de l'Assistance publique) qui devint ministre ; celle d'un leader syndicat qui fut aussi un héros de la Résistance ; celle d'un marin dont le destin fut lié à la fameuse « fée Électricité » ; celle de Marcel Paul, né avec le siècle, mort le jour du 11 novembre 1982." — Biographie de Marcel Paul (1900-1982), ouvrier électricien, conseiller municipal de Paris de 1937 à 1939. Résistant, déporté à Buchenwald, député de la Haute-Vienne de 1945 à 1947. Ministre de la Production industrielle de novembre 1945 à novembre 1946 (c'est sous son ministère qu'a été votée la loi de nationalisation de l'électricité approuvant le statut du personnel de ces deux industries, le 22 juin 1946). Il occupe successivement les mandats de président, secrétaire général et Président d'honneur de la fédération CGT de l'énergie de 1946 à 1982. Membre du comité central du PCF de 1945 à 1964. Président fondateur de la Fédération nationale des déportés, internés, résistants et patriotes (FNDIRP). — Une centaine de pages de l'ouvrage concernent la seconde guerre mondiale (la Résistance, la déportation à Buchenwald...)

ELINA (Odette).

Sans fleurs ni couronnes.

Chez l'auteur, 1982, in-8°, 99 pp, avec 12 dessins originaux de l'auteur, nouvelle édition, broché, couv. illustrée, bon état

"Lorsque je suis revenue d'Auschwitz en 1945, je ressentais avec une telle acuité ce que je venais de vivre qu'il m'était impossible de le garder pour moi. Je l'ai consigné dans des notes et des dessins. Cela a constitué Sans fleurs ni couronnes. Je ne regrette pas d'avoir écrit ces notes dès mon retour du camp parce que, à la longue, les souvenirs se déforment, ils s'édulcorent ou se dramatisent, mais toujours s'éloignent de la vérité. (...)" Jeune femme d'origine juive et communiste, Odette Elina (1910-1991) entre dans la Résistance dès 1940 ; "Hélène " intègre l'Armée secrète en 1942. Arrêtée par la Gestapo en avril 1944, elle est déportée à Birkenau. Publié en 1948, son témoignage sur la barbarie dans le camp et la libération par les Russes recèle une force étonnante : celui d'une femme peintre qui ne voulut pas se laisser dépouiller de sa culture et de son humanité. — "Odette Elina, artiste peintre, fut déportée par la Gestapo à Auschwitz-Birkenau en avril 1944 à titre de communiste, mais surtout et avant tout, parce qu'elle était juive. Entrée dès 1940 dans le réseau de la Résistance française, elle y aura comme fonction initiale d'établir la liaison entre les écrivains résidants de la zone Sud (notamment Mauriac, Aragon et Julien Benda) avant d'entrer en 1942 dans l'Armée secrète. Nous connaissons en fait très peu le parcours biographique d'Elina avant et après sa déportation, à part sa volonté exacerbée au sortir du Lager de témoigner de sa vie dans les Lager. “Sans fleurs ni couronnes”, publié initialement en 1948 dans la mouvance des premiers témoignages, passera inaperçu, aussi bien que “Si c'est un homme” de Primo Levi et tous les témoignages sur la Shoah qui parurent dans les années d'après-guerre..." (Isabelle Dumont)

FILLAIRE (Bernard)(dir.).

Jusqu'au bout de la Résistance.

Stock, 1997, fort gr. in-8°, 515 pp, nombreux dessins de Dominique Beccaria, broché, couv. illustrée, bon état (Prix littéraire de la Résistance)

Recueil de témoignages sur la déportation. Le livre des Déportés-Résistants par la FNDIR, l'UNADIF et Bernard Fillaire. L'originalité du livre est dans la succession des témoignages des rescapés classés dans l’ordre chronologique des épreuves qu’ils ont dû subir à la suite de leur engagement dans la Résistance. Les 25 chapitres se succèdent, depuis « Les racines de la Résistance » jusqu’ « Après les retours », en passant par toutes les phases de leur calvaire et la présence constante de la mort, de toutes les formes de l’élimination physique et de la dégradation morale. 33 annexes qui sont autant de témoignages inédits viennent compléter l’ouvrage. On lit ce livre avec une émotion profonde. Théme après thème et chronologiquement ces témoignages nous font percevoir, autant que possible du haut de notre confort, ce que les résistants, les déportés, les internés ont vécu et supporté dans l'horreur et l'innimaginable.

Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes.

Le Grand Livre des témoins.

Ramsay/FNDIRP, 1995, gr. in-8°, 350 pp, préface de Marie-Claude Vaillant-Couturier, postface de Lucie Aubrac, lexique, sources, broché, couv. illustrée, bon état

"Le monde était fermé pour eux. Le monde entier se réduisait à ce petit espace qui se terminait par des fils de fer barbelés, chargés d'un courant à haute tension. Au-delà, il y avait l'inconnu ou la mort." Soumis à des épreuves d'une incroyable inhumanité, revenus des prisons et des camps nazis, des déportés témoignent. René Moreau, Marie-Elisa Cohen, Yves Eyot, Aimé Bonifas, Léon Hoëbeke, Julien Unger, Pelagia Lewinska, Emile Pralong, Jeanne Niel, Julienne Jarles, Henri Verde, Charles Gelbhart, Sonia Apelgot, Suzanne Birnbaum, François Wetterwald, Roger Agresti, Charles Papiernik, René Wolfin, André Chauvenet... Leurs paroles, précieux recueil, s'enchaînent et se complètent sans qu'aucun commentaire extérieur ne vienne les interrompre. Elles rappellent que l'inconcevable s'est produit : Auschwitz, Treblinka, Buchenwald, Mauthausen, Dachau...

FÉNELON (Fania).

Sursis pour l'orchestre. Témoignage recueilli par Marcelle Routier.

Stock/Opera Mundi, 1982, in-8°, 396 pp, cartonnage toile grise de l'éditeur, jaquette illustrée (traces de scotch au dos de la jaquette), bon état

Au camp d'Auschwitz, il y avait un orchestre de femmes dirigé par Alma Rose, la nièce de Gustav Mahler. Fania Fenelon a fait partie de cet orchestre ; elle en est une des rares survivantes. C'est cette histoire, un des épisodes les plus étranges de l'Holocauste, qu'elle évoque dans ce livre : qu'on imagine le sinistre Docteur Mengele veillant entre deux expériences à ce que l'orchestre accueille en musique les trains acheminant un nouveau convoi de déportés ; ou le commandant du camp pleurant en écoutant la Rêverie de Schuman après avoir envoyé encore un contingent de prisonniers vers les chambres à gaz. Pour faire revivre ce cauchemar, Fania Fenelon a su trouver le ton qu'il fallait : une force sobre qui n'exclut pas une infinie compassion pour ses compagnes d'infortune, un humour aussi qui sans doute lui a permis de survivre.

FÉNELON (Fania).

Sursis pour l'orchestre. Témoignage recueilli par Marcelle Routier.

Stock, 1976, in-8°, 397 pp, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

Au camp d'Auschwitz, il y avait un orchestre de femmes dirigé par Alma Rose, la nièce de Gustav Mahler. Fania Fenelon a fait partie de cet orchestre ; elle en est une des rares survivantes. C'est cette histoire, un des épisodes les plus étranges de l'Holocauste, qu'elle évoque dans ce livre : qu'on imagine le sinistre Docteur Mengele veillant entre deux expériences à ce que l'orchestre accueille en musique les trains acheminant un nouveau convoi de déportés ; ou le commandant du camp pleurant en écoutant la Rêverie de Schuman après avoir envoyé encore un contingent de prisonniers vers les chambres à gaz. Pour faire revivre ce cauchemar, Fania Fenelon a su trouver le ton qu'il fallait : une force sobre qui n'exclut pas une infinie compassion pour ses compagnes d'infortune, un humour aussi qui sans doute lui a permis de survivre.

GALL (Matéi).

Rescapé. De la Shoah au stalinisme.

Imago, 2011, in-8°, 279 pp, broché, couv. illustré, bon état

Alors que le fascisme recouvre peu à peu l'Europe, Matei Gall, jeune Juif roumain né en 1920, s'inscrit au parti communiste clandestin. Rapidement arrêté, puis emprisonné, il a pour compagnon de captivité un certain Ceaucescu... Après l'entrée en guerre de la Roumanie aux côtés d'Hitler, il est déporté en Transnistrie, à Vapniarka. Dans ce terrible camp, il connaît le froid glacial de l'hiver ukrainien, les travaux harassants et la faim. Malgré les conditions épouvantables, par l'effet d'une solidarité exemplaire, il survit. En octobre 1943, il est transféré dans une autre prison, à Râbnita. Là, des Waffen SS exécutent tous les détenus. Agenouillé face au mur, Matei Gall échappe par miracle au massacre : la balle le frôle, mais ne l'atteint pas. Une fois la paix revenue, le soupçon pèse sur lui et il se retrouve confronté à la paranoïa stalinienne : "Matei a survécu, c'est donc un traître !" Menacé par ses anciens camarades, il n'aura d'autre choix que celui d'émigrer à l'Ouest. Le récit saisissant d'un acteur lucide pris dans la tourmente de son siècle.

GARBARZ (Moshè et Elie).

Un survivant. Pologne 1913-1929, Paris 1929-1941, Auschwitz-Birkenau-Jawischowitz-Buchenwald 1942-1945.

Plon, 1983, gr. in-8°, 251 pp, broché, couv. illustrée, bon état

HABIF (Karine) [propos recueillis par].

Le Jour d'après. Douze témoins de la libération des camps.

P., Editions Patrick Banon, 1995 gr. in-8°, 217 pp, une carte, annexes, broché, couv. illustrée, bon état

En 1945, les camps de concentration et d’extermination étaient libérés. Cette libération physique n’a pas été une délivrance totale pour ceux qui ont survécu à l’enfer de l’univers concentrationnaire et à l’entreprise de destruction orchestrée par l’Allemagne nazie. Que s’est-il passé le jour d’après la Libération pour ceux dont les nazis avaient voulu nier l’humanité ? Libres : comment ? pourquoi ? Douze témoins, six hommes et six femmes qui ont « tout simplement » survécu... et vécu, ont confié à l’auteur leur itinéraire personnel et leur combat quotidien pour réapprendre à vivre. — Sylvain Caen, libéré au cours de l'évacuation du camp de Flossenburg ; Adèle Mijoin, évadée au cours de l'évacuation du camp de Leipzig ; Henri Borlant, évadé avant l'évacuation du camp d'Ohrdruf ; Nadine Heftler, libérée au cours de l'évacuation du camp de Malchow ; Charles Baron, évadé au cours de l'évacution du camp de Landsberg ; Ida Grinspan, libérée au camp de Neustadt ; Nathan Rozenblum, libéré au camp d'Ebensee ; Sarah Montard, libérée au camp de Bergen-Belsen ; Joseph Huppert, libéré au cours de l'évacuation du commando de Sonneberg ; Frania Haverland, libérée au camp de Theresienstadt ; Yvette Lévy, libérée au camp de Weisskirchen ; Paul Schaffer, évadé au cours de l'évacution du complexe d'Auschwitz.

HEFTLER (Nadine).

Si tu t'en sors... Auschwitz, 1944-1945.

La Découverte, 1993, in-8°, 189 pp, préface de Pierre Vidal-Naquet, un plan d'Auschwitz, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Cahiers libres)

"En 1946, de retour d'Auschwitz, seule puisque ses parents y ont péri, Nadine Heftier écrit ses souvenirs publiés aujourd'hui sans retouches. Elle a alors dix-huit ans. Petite bourgeoise française dont le père a été baptisé, elle se trouve projetée dans l'univers carcéral, puis concentrationnaire. Son récit peut se lire, note Pierre Vidal-Naquet, comme une « initiation », au sens donné par les anthropologues à ce terme : adaptation à un univers nouveau et entrée dans l'âge adulte." (Annales ESC, 1993) — « Tu sais, si tu t'en sors, c'est une bien belle école... » Ces mots qui ont fourni son titre au livre de Nadine Heftler furent les derniers qu'elle entendit de son père, Gaston Heftler, sur la rampe de Birkenau, le 2 juin 1944. Je pense qu'il était nécessaire, qu'il était indispensable de publier ce livre, et je voudrais dire pourquoi. C'est le récit des onze mois passés par cette jeune fille dans les camps nazis et publié tel qu'elle l'a écrit en 1946, peu après son retour en France. Elle l'a écrit en quelque sorte en dialogue avec ses parents, avec son père dont elle fut séparée immédiatement, avec sa mère qui, épuisée, fut selon ce qui a été dit, sur place, à Nadine, gazée le 14 octobre 1944. Elle l'a écrit comme on rédige, pour ceux que l'on aime, le texte d'une stèle funéraire, un écrit, pour ceux qui n'ont pas de tombe. Ce texte, il fallait le publier tel quel, avec simplement quelques minuscules corrections relevant de l'orthographe ou de la syntaxe. Car il faut considérer ce livre d'abord comme un document, comme un fossile qui réapparaît après un enfouissement de plusieurs décennies. c'est d'abord à ce titre qu'il peut et doit intéresser, voire passionner, le lecteur d'aujourd'hui. Nadine Heftler n'est ni David Rousset, ni Primo Levi. Et pourtant, par delà le divers historique, elle nous apporte quelque chose d'essentiel et de nouveau : quoi ? Elle même. Qui est-elle ? Une enfant, une bourgeoise française de quinze ans. Qu'il y ait eu chez elle « initiation » au sens que les anthropologues donnent à ce mot, initiation à un monde dans lequel elle a voulu, avec acharnement, survivre, ne fait absolument aucun doute. Initiation au double sens de ce mot : adaptation à un univers nouveau, et changement de classe d'âge, entrée dans l'âge adulte. L'épisode central, celui qui donne la clef et le sens de tout le livre est évidemment la séparation d'avec la mère, suivie de la mort de celle-ci. « Jusque-là, en réalité, je n'existais pas, je n'avais aucune personnalité, aucune force en moi-même. Maman partie, j'avais la sensation de naître subitement à la vie. De zéro que j'étais, le mot n'est pas trop fort, il fallait que je devienne en quelques minutes une unité. » (Extraits de la préface de Pierre Vidal-Naquet)

HILBERG (Raul).

Holocauste : les sources de l'histoire.

Gallimard, 2001, in-8°, 234 pp, 8 pl. de photos et documents hors texte, index, broché, bon état (Coll. NRF essais)

Encore un ouvrage sur le génocide des Juifs d'Europe par les nazis, dira-t-on. Tel n'est pourtant pas le cas. Malgré ses dimensions modestes, cet ouvrage a l'ambition pionnière d'ouvrir la réflexion épistémologique sur l'histoire de ce qui, avant d'être un objet de méditations métaphysiques ou morales, est d'abord un événement : Par là, le génocide relève des procédures communes au métier d'historien ; du fait de sa nature, il présente toutefois des spécificités (type des sources matérielles, oralité des ordres décisifs, politique de destruction des témoignages, etc.) qui contraignent également à réfléchir à l'application de ces mêmes procédures. Ainsi, entre autres questions, comment exploiter des archives si on ignore les modalités de circulation de l'écrit au sein de la bureaucratie nazie ? Comment décrypter un texte selon que la réalité d'un fait est arasée par la banalité du langage administratif ordinaire ou occultée par les euphémismes d'un codage volontaire ? Comment utiliser un témoignage sans une réflexion préalable sur la différence de nature entre victimes, survivants et témoins ? Raul Hilberg analyse tour à tour les types de sources (pièces verbales, pièces documentaires, pièces diffusées ou confidentielles, non diffusées, témoignages) ; leur composition (signatures, séries, format, annotations, archivage, témoignages) ; leur style (formules d'usage, formules spéciales, mots spéciaux, symboles, vocabulaire codé, enjolivures, etc.) ; leur contenu (détails, lacunes, ouï-dire, omissions, fausses déclarations, inexactitudes, etc.) et leur exploitation (importance, caractère non échangeable, recoupement, diffusion : de la divulgation exceptionnelle à la rétention exceptionnelle). Il est question ici non pas du devoir de mémoire, mais de la nécessité de savoir comprendre les faits, par-delà mémoire et oubli.

HILL (Mavis) et L. Norman WILLIAMS.

Auschwitz en Angleterre. L'affaire Dering.

Calmann-Lévy, 1971, in-8°, 329 pp, traduit de l'anglais, préface de lord Denning, index, broché, bon état (Coll. Diaspora)

En 1964 en Angleterre, un médecin polonais soupçonné d'avoir collaboré à des « expériences médicales » à Auschwitz intente un procès en diffamation. Un étrange procès où le bourreau se présente en victime... — "Deux avocats anglais présentent le dossier d'un procès qui eut lieu à Londres en 1964. Le Dr Dering, résistant polonais mais antisémite, déporté à Auschwitz, intente un procès en diffamation à Léon Uris et son éditeur. L'auteur de l' “Exodus” avait mentionné le Dr Dering parmi les médecins nazis ayant opéré à Auschwitz des hommes et des femmes stérilisés aux rayons X. Les victimes et des médecins déportés témoignent contre le Dr Dering. Mais un déporté pouvait-il refuser l'exécution d'un ordre donné par les S.S. ? Le problème moral est jugé par le tribunal londonien qui accorde néanmoins le demi penny symbolique de dommages et intérêts au Dr Dering. Ce procès est non seulement un témoignage de la vie de l'univers concentrationnaire, mais encore des procédures judiciaires britanniques. Il retiendra certainement l'intérêt du moraliste et du criminologue." (Doris Bensimon, L'Année sociologique, Vol. 23, 1972)

HIRSCH (Jean-Raphaël).

Réveille-toi papa, c'est fini !

Albin Michel, 2014, fort in-8°, 654 pp, préface de Boris Cyrulnik, nombreuses photos dans le texte, 8 pl. de photos en couleurs hors texte, documents, biblio, index, broché, couv. illustrée (par Max Ernst) à rabats, bon état, envoi a.s.

Sigismond Hirsch, radiologue juif, originaire de Roumanie, un des fondateurs des Eclaireurs israélites de France, fut un grand résistant, particulièrement actif dans les réseaux des organisations juives du Sud-Ouest de la France. Déporté à Auschwitz, il est affecté au service de Josef Mengele. Rescapé, il sera un des fondateurs de la Sécurité sociale créée à la demande de De Gaulle après la Libération. Son fils, Jean-Raphaël, plus jeune résistant de France (médaillé à l'âge de douze ans), a suivi les traces de son père en devenant chirurgien. Ce livre a été bâti à partir du témoignage enregistré du père. Le regard de l'enfant sur le père est saisissant (par exemple à son retour des camps), l'auteur réussissant à combiner une vision personnelle émotive et des descriptions plus objectives. L'évocation de Mengele est particulièrement impressionnante. La psychologie de l'enfant caché et le traumatisme qui perdure à l'âge adulte sont évoqués avec talent. L'autre axe du livre, c'est la résilience, l'hymne à la vie, l'engagement pour Israël. Jean-Raphaël Hirsch a construit sa vie comme un guerrier : en luttant contre la cruauté nazie qui le priva de sa mère (assassinée à Auschwitz) à l'âge de neuf ans, en s'accrochant aux valeurs de l'engagement et du travail, en assumant sans hypocrisie sa réussite sociale et professionnelle.

HÖSS (Rudolf), Pery BROAD, Johann Paul KREMER.

Auschwitz vu par les SS. Mémoires de Rudolf Höss. Déclaration de Pery Broad. Journal de Johann Paul Kremer. Choix des textes et notes par Jadwiga Bezwinska et Danuta Czech.

Oswiecim, Edition du Musée d'Etat, 1974, in-8°, 352 pp, préface de Jerzy Rawicz, 27 photos, 3 plans dépliants hors texte, annexes, notes biographiques, biblio, index, broché, état correct

HÖSS (Rudolf), Pery BROAD, Johann Paul KREMER.

Auschwitz vu par les SS. Mémoires de Rudolf Höss. Déclaration de Pery Broad. Journal de Johann Paul Kremer. Choix des textes et notes par Jadwiga Bezwinska et Danuta Czech.

Oswiecim, Edition du Musée d'Etat d'Auschwitz-Birkenau, 1996, gr. in-8°, 258 pp, troisième édition, préface de Jerzy Rawicz, 40 pl. de photos et documents hors texte, annexes, notes biographiques, biblio, broché, soulignures stylo sur 4 pp, bon état

JULITTE (Pierre).

L'Arbre de Goethe.

Presses de la Cité, 1984, gr. in-8°, 322 pp, préface de Joseph Kessel, 13 illustrations, 2 photos et un plan sur 8 pl. hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

Le camp de Buchenwald et l'usine de fabrication des V2. — "Le livre de Pierre Julitte est bien autre chose qu'un recueil de frustes souvenirs ou qu'une patiente chronique tenue au jour le jour. On trouve rarement un témoignage de cette qualité, de cette intensité. Et l'aventure stupéfiante qu'il révèle au lecteur n'a pas, à ma connaissance, de pareille. (...)" (Joseph Kessel, préface)

KASPI (André)(dir.).

Conférences et séminaires sur l'histoire de la Shoah. Les Cahiers de la Shoah n° 2.

Liana Lévi, 1995, in-8°, 206 pp, 9 études par Etienne Fouilloux, Patrick Weil, Robert Frank, Sylvie Anne Goldberg, Esther Benbassa, Michaël R. Marrus, etc.

KESSEL (Sim).

Pendu à Auschwitz.

Solar, 1970, in-8°, 245 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Sim Kessel était boxeur français professionnel avant la seconde guerre mondiale. Résistant et juif, il fut arrêté à Dijon, puis envoyé à Drancy et déporté à Auschwitz. Il y fut interné pendant deux ans... Vingt-cinq ans plus tard, il témoigne. — "En décembre 1944, j'ai été pendu à Auschwitz. Un concours de circonstances exceptionnel, peut-être unique, m'a sauvé la vie. Je n'ai pas écrit le récit de mon aventure concentrationnaire pour en tirer avantage mais pour témoigner, pour que le souvenir des martyrs soit évoqué, pour que les jeunes, qui le plus souvent n'ont jamais entendu parler des camps, soient informés. Pourquoi ai-je attendu vingt-cinq ans avant de publier ce livre ? Les années ont passé sans que je trouve l’occasion et la force de rassembler mes souvenirs. La réadaptation à la vie a été longue. Trois années de torture quotidienne ne laissent pas seulement des traces physiques. Comme tous les rescapés, j'ai lutté contre l'obsession insupportable du souvenir, chaque page écrite me valait des nuits de cauchemars." (Sim Kessel)

KLARSFELD (Serge).

Pour mémoire. 10 documents de la Déportation.

P., Editions du Mémorial de la Shoah, 2005, in-folio, non paginé, 10 feuillets illustrés de reproductions photographiques de documents sur la Déportation, sous chemise cartonnée pleine toile rouge, lacets de fermeture, bon état. Rare

Deuxième édition imprimée en 500 exemplaires et destinée aux Amis du Mémorial de la Shoah. Documents : liste de déportation, le télex d'Izieu, lettres et photos de déportés, "certificat de non appartenance à la race juive", etc.

KLÜGER (Ruth).

Refus de témoigner. Une jeunesse.

Viviane Hamy, 1997, in-8°, 318 pp, traduit de l'allemand, glossaire, broché, couv. illustrée, bon état

« C'était la mort et non le sexe, le secret dont les grandes personnes parlaient en chuchotant, et sur lequel on aurait bien voulu en apprendre davantage. » Cet uppercut à la mâchoire, c'est la première phrase de « Refus de témoigner ». Ruth Klüger raconte son enfance viennoise ravagée, puis sa déportation à onze ans dans plusieurs camps de concentration. Refus de l'oubli, mais aussi refus de témoigner selon les codes de la sanctification des survivants. Il est difficile de dire l' « indocilité » du récit dont Ruth Klüger nous fait ici l'abrupt et magnifique présent. — "Refus de témoigner n'est pas un livre de plus dans la littérature consacrée à la Shoah. Monument littéraire qui prend l'histoire à contre-pied, le livre de Ruth Klüger pourrait bien être le pendant du “Si c'est un homme” de Primo Levi." (Marc Weitzmann, Les Inrockuptibles) – "Chaque page de ce livre admirable contient des phrases que l'on a envie de citer, de commenter, de prolonger en soi-même par une réflexion plus approfondie. Il n'y a donc qu'une solution. Elle est urgente ; lisez vous-même ce livre, séance tenante. Vous m'en direz des nouvelles." (Jorge Semprun, Le Journal du Dimanche) – "Un livre de douleur, non de désespérance. Un livre d'énergie et de lucidité. L'un des plus beaux, des plus stimulants qu'il m'ait été donné de lire depuis longtemps." (Michel del Castillo, Le Figaro). — “Refus de témoigner” a obtenu le Prix Mémoire de la Shoah en 1998.

KOGON (Eugen).

L'Enfer organisé. Le système des camps de concentration.

P., La Jeune Parque, 1947, in-8°, 355 pp, un plan d'un dispositif d'exécution dépliant hors texte, broché, bon état, mais il MANQUE 2 hors texte (un plan du camp et le tableau des insignes des déportés)

"Malgré son ancienneté et la publication de nombreux autres ouvrages sur les camps de concentration, celui d'E. Kogon conserve, vingt-cinq ans après sa parution, toute sa valeur en tant que témoignage d'un ancien détenu de Buchenwald et documentation sur l'ensemble des camps allemands. A travers la description minutieuse des effroyables conditions de vie dans les camps, E. K. a su expliquer l'organisation du système concentrationnaire et son rôle dans l'État nazi, et montrer combien la destruction systématique d'un si grand nombre d'êtres humains devrait peser sur la conscience de tous les Allemands." (Revue française de science politique, 1971)

KOTEK (Joël) et Pierre RIGOULOT.

Le Siècle des camps. Détention, concentration, extermination. Cent ans de mal radical.

JC Lattès, 2000, fort gr. in-8°, 805 pp, cartes, notes, biblio, broché, bon état

Images terribles, insoutenables, toutes les mêmes et toutes différentes... Le XXe siècle aura été celui des camps. La spirale des guerres, le cortège des génocides, l'abîme des totalitarismes auront fait des barbelés le symbole du Mal, retenant comme otages ou victimes les civils de tous temps et de tous lieux. Entreprise sans précédent, enquête exhaustive, ce livre établit l'histoire des camps, leur typologie, leur nature, leur fonction. De l'Afrique du Sud en 1900 à la Tchétchénie en l'an 2000, du génocide arménien aux purifications ethniques d'ex-Yougoslavie, de la Première à la Seconde Guerre mondiale, du Goulag à Auschwitz, de Mussolini à Vichy, de l'emprise soviétique sur l'Europe de l'Est aux terreurs rouges de l'Asie, en passant par l'Algérie, Cuba, la Grèce ou l'Indonésie, voici la somme attendue sur une tragédie universelle qui constitue le plus implacable miroir de l'histoire contemporaine.

LACOUR-GAYET (Michel).

Un déporté comme un autre, 1943-1945.

SPID, 1946, in-12, 286 pp, 8 plans, index, broché, bon état, bande éditeur conservée. Rare

"Réfractaire au Service du travail obligatoire, Michel Lacour-Gayet [le fils de Jacques Lacour-Gayet] est arrêté par la Gestapo le 5 septembre 1943 à Paris alors qu'il s'apprête à gagner l'Espagne clandestinement. Emmené rue des Saussaies pour y être interrogé, il ne tente pas de cacher la vérité sur ses intentions et se retrouve emprisonné à Fresnes. Décrite avec forces détail, la rudesse de la vie carcérale qu'il découvre ne l'empêche pas de connaître des instants de « gaieté » (85) au contact de deux jeunes hommes de son âge avec qui il se lie d'amitié. Conduit le 16 novembre 1943 au camp de Royallieu, il en est brutalement extrait au début du mois de décembre et dirigé vers la caserne de la rue de la Pépinière, centre de rassemblement pour les départs des travailleurs en Allemagne. Michel Lacour-Gayet se résigne alors à accepter la proposition qui lui est faite de partir travailler en Allemagne dans le cadre du STO, profitant des trois jours de liberté qui lui sont octroyés afin de fêter Noël avec ses parents. Et pourtant, de retour rue de la Pépinière le 27 décembre 1943, il se voit interné sans explication à la prison du Cherche-Midi puis réintègre le camp de Royallieu le 3 janvier 1944. Le 20 du même mois débute un atroce voyage en wagons à bestiaux qui s'achève à Buchenwald. Placé en quarantaine, Michel Lacour-Gayet découvre avec effarement le fonctionnement du système concentrationnaire qu'il expose avec un soin méticuleux. Tombé gravement malade, il parvient à se rétablir puis est affecté à de durs travaux de terrassement. Tentant un jour d'échapper à ce harassant travail, il est découvert par un kapo russe qui l'inscrit pour un départ en kommando. Il parvient le 4 avril 1944 au camp de Hadmersleben qu'il décrit avec un regard quasi clinique. Le sort des déportés belges et français y est terrible : ils sont maltraités par les déportés russes et polonais qui usent d'une violence égalant celle des kapos et des SS. L’auteur peut heureusement compter sur quelques camarades avec qui il travaille à la transformation d'une mine de sel en usine d'aviation. Son sort s'améliore quelque peu lorsqu'il est affecté dans la dite usine où il côtoie des civils allemands qui l'informent des avancées de l'armée Rouge et lui donnent parfois des cigarettes ou de la nourriture. Le 10 avril 1945, les déportés du camp de Hadmersleben sont évacués à pied et embarqués quatre jours plus tard sur des péniches naviguant sur l'Elbe, sans but apparent. Le 8 mai 1945, les déportés se réveillent pour constater l'absence de leurs gardiens. Michel Lacour-Gayet retrace à partir de cette date son itinéraire, en le retranscrivant tel quel, d’après les notes prises au jour le jour sur un carnet déniché par hasard. Se trouvant dans la zone soviétique, lui et ses camarades parviennent par leurs propres moyens à gagner la zone américaine et la ville de Pilsen d'où un avion les rapatrie vers la France, le 28 mai 1945." (Manuel Valls-Vicente, « Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 1939-1945)

LAFFITTE (Jean).

Ceux qui vivent.

Les Editeurs Français Réunis, 1958, in-12, 380 pp, broché, bon état

"Ouvrier de formation, adhérent du Parti communiste depuis 1933, Jean Laffitte (1910-2004) est secrétaire politique de Jacques Duclos jusqu'en 1939. Prisonnier de guerre, il s'évade en novembre 1940 et participe activement au développement du Front national et des FTP, en région parisienne puis pour l'ensemble de la zone occupée. Arrêté le 14 mai 1942 à Saint-Mandé par la police française, il est interné à la prison de la Santé, à Fresnes et au fort de Romainville, d'où il est déporté le 27 mars 1943 en direction de Trèves dans un petit convoi d'ex-otages, en compagnie des membres du groupe "Valmy". Il est transféré trois jours plus tard à Mauthausen où il est soumis pendant plusieurs mois à des expériences alimentaires. Transféré le 9 mars 1944 à Ebensee, il y devient le responsable de l'organisation clandestine française. Libéré le 6 mai 1945 par les troupes américaines, il rentre en France le 24 mai suivant. Jean Laffitte témoignage de son expérience de déporté dans “Ceux qui vivent”, parus en 1947." (EGO 39-45. Ecrits de Guerre et d’Occupation)

LANGBEIN (Hermann).

Hommes et femmes à Auschwitz.

Fayard, 1975, in-8°, 527 pp, traduit de l'allemand, biblio, sources inédites, broché, bon état (Coll. Les Grandes études contemporaines)

D’origine viennoise, Hermann Langbein, a été interné dans plusieurs camps, dont celui d’Auschwitz, où il a exercé les fonctions de secrétaire du médecin-chef, un poste d’observation incomparable. Après la libération, ses responsabilités successives dans les organisations d’anciens déportés lui ont permis, mieux que personne, de recueillir tous les témoignages possibles, de consulter tous les documents sur Auschwitz. Il a également interrogé des anciens SS. Mais il ne se borne pas ici à relater ses souvenirs ou ceux d’autrui. Il ne se borne pas non plus à retracer l’historique de ce camp de concentration : il dépeint le comportement des hommes, tous les hommes, qu’ils soient déportés ou gardiens, dans les conditions extrêmes où ils se trouvaient placés, à Auschwitz. Le jargon du camp, les chiffres, les enfants, les types de détenus, la musique et l’art, les médecins nazis, la sexualité, la résistance, tous les aspects d’Auschwitz y sont disséqués.

LANGBEIN (Hermann).

La Résistance dans les camps de concentration nationaux-socialistes, 1938-1945.

Fayard, 1981, gr. in-8°, 512 pp, traduit de l'allemand, biblio, index, broché, bon état (Les Nouvelles études historiques)

"Refusant dès l'abord la thèse de la soumission absolue des déportés au système concentrationnaire nazi, H.L. démontre l'existence de la résistance interne aux camps, résistance qui a pris de multiples formes : évasions, révoltes, sabotages, etc. Très bien documenté, ce gros livre est aussi émouvant et chaleureux. Pour H.L., « même dans une situation limite, l'humanité est plus forte que l'inhumanité »." (Revue française de science politique, 1982) — Est-il vrai que les détenus des camps de concentration nationaux-socialistes se soient laissés conduire comme des moutons à l'abattoir, qu'ils aient supporté passivement la tyrannie de gardiens très inférieurs en nombre? Non, répond Hermann Langbein, même là où l'inhumanité pouvait se déchaîner sans frein ni masque, l'humanité n'a jamais été complètement étouffée: l'existence de la résistance à l'intérieur des camps le prouve. Dans une première partie, l'auteur étudie le milieu, fait ressortir les différences entre camps anciens et camps récents, expose le fonctionnement de l'administration autonome des détenus, examine les sources et leur critique (examen très émouvant quand on pense à ce que ces quelques manuscrits ont représenté de sacrifices et de souffrances pour ceux qui sont parvenus à les soustraire aux tortionnaires), les circonstances et les buts, différents selon les camps et les époques. La deuxième partie est consacrée aux acteurs : Allemands en proie à de terribles tensions intérieures ; communistes que l'habitude de la discipline, de la hiérarchie et de la solidarité rend très aptes à la résistance ; Polonais, les plus controversés avec leur élite d'officiers et d'intellectuels, trop souvent d'un chauvinisme et d'un antisémitisme féroces ; Français méprisés et divisés, etc. La troisième partie examine les faits de résistance : sauvetage de vies, rupture de l'isolement, évasions, rébellions et sabotages, lutte contre la démoralisation. La quatrième partie, enfin, se penche sur les problèmes de la dernière période : l'évacuation. Comme dans “Hommes et Femmes à Auschwitz”, on est frappé ici par la hauteur de vue et la conscience exigeante de l'auteur : il n'avance pas un fait qui ne s'appuie sur un témoignage – ou sur plusieurs lorsque des divergences existent. Livre grave, qui ne laisse rien dans l'ombre ni rien au hasard, “La Résistance dans les camps de concentration nationaux-socialistes (1938-1945)” est la seule étude complète et impartiale sur ce sujet. — Hermann Langbein est depuis plusieurs années secrétaire du Comité international des Camps. Autrichien né à Vienne en 1912, membre des Brigades internationales en Espagne, il fut d'abord interné dans divers camps français, puis à Dachau (1941), à Auschwitz (1942) et à Neuengamme (de 1944 à la fin de la guerre). Il a consacré de nombreuses publications aux KZ nazis, dont “Hommes et Femmes à Auschwitz” (1975).

LAURAN (Annie).

La casquette d'Hitler ou le temps de l'oubli.

Editeurs Français Réunis, 1974, in-8°, 207 pp, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

Trente ans après, la déportation dans le souvenir de ceux qui la subirent.

LECLAIRE (Robert).

Matricule 89.874. Poèmes de captivité (1940-1945), Thale - Quedlinburg.

P., Editions de la Revue Moderne, 1946, in-12, 125 pp, broché, non coupé, bon état, envoi a.s.

LEPRÊTRE (Xavier).

De la Résistance à la déportation. Compiègne-Royallieu 1940-1944.

Compiègne, Chez l'Auteur, 1994, gr. in-8°, 222 pp, 68 photos, documents en fac-similé et cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état. Bien complet du feuillet d'errata recto-verso volant

LEROY (Roger), Roger LINET, Max NEVERS.

1943-1945 : la Résistance en enfer.

Messidor, 1992, in-8°, 375 pp, 16 pl. de photos hrs texte, une carte du système concentrationnaire nazi, broché, bon état, envoi a.s. de Roger Leroy

Après la première partie de ses mémoires, racontée dans '1933-1943 : la traversée de la tourmente', Roger Linet poursuit son récit, avec ses compagnons Roger Leroy et Max Nevers, sur leurs actes de résistance en camp de concentration. – A leur retour : Roger Leroy, devenu artisan carrossier en voitures automobiles à Villejuif (Val de Marne) jusqu’à l’age de la retraite, a déployé l’essentiel de son activité militante au poste de Secrétaire général de l’amical nationale des déportés de Natweiler-Struthof, aux cotés du président fondateur de l’amicale (de la libération à 1982). Membre de la commission exécutive du comité national du Struthof, officier de la légion d’honneur et commandeur de l’ordre national du Mérite. – Roger Linet, devenu secrétaire de l’Union syndicale CGT de la Métallurgie de la région parisienne en 1945 et membre du comité exécutif de la fédération des métaux, fondé en 1947 le syndicat CGT de Renault-Billancourt et en sera le secrétaire général de 1952 à 1956, élu membre du comité central du Parti Communiste Français et député de la Seine. En 1958, il devient directeur du centre de rééducation professionnelle Suzanne-Masson. il est président de l’amical nationale de Natweiler-Struthof, officier de l’ordre national du Mérite, officier de la légion d’honneur. – Max Nevers, permanent à l’Union de la jeunesse de France (UJRF) dans l’Yonne en 1945 et maire adjoint de Lézinnes, est boucher-charcutier à Amboise. En 1958, il devient directeur de la Société bovine Amboisienne. Ses activités militantes essentielles sont consacrées à la déportation : président départemental (Indre et Loire) et membre du bureau exécutif de la FNDIRP, secrétaire général de l’amical nationale des déportés de Natweiler-Struthof, il est officier de la légion d’honneur.

LE VERNOY (Y. Alec).

Sans tambours ni trompettes. Une extraordinaire histoire vraie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Albin Michel, 1989, gr. in-8°, 377 pp, broché, couv. illustrée, bon état

S'évadant en Afrique du Nord après la défaite de 1940, Alec Le Vernoy prend part à des opérations au sein de la guérilla tunisienne, en vue de saboter les convois allemands. Blessé quatre fois, arrêté quatre fois, il raconte ses rocambolesques évasions – en kayak sur la Méditerranée par exemple – mais aussi son passage au camp de concentration de Sachsenhausen où il est témoin des pires atrocités. Evadé encore une fois, il rejoint alors les rangs de la Résistance. Dans ce récit grave et allègre, où Alec Le Vernoy mêle souvenirs, exploits et passions ; l'aventure individuelle de la guerre se révèle à la fois fantastique et dérisoire. De Vichy à Alger, Gibraltar, Tunis, Malte, Bizerte, Berlin, Madrid – un récit picaresque, le roman vécu de la guerre.

MALET (Emile)(dir.).

Résistance et mémoire d'Auschwitz à Sarajevo.

Hachette, 1993, in-8°, 487 pp, préface de Jacques Chaban-Delmas, 8 pl. de photos hors texte, broché, bon état

Textes du Colloque "Résistance et Mémoire, les leçons de la mémoire" tenu à Lyon en octobre 1992.

MANSON (Jean), F.N.D.I.R./U.N.A.D.I.F.

Leçons de ténèbres. Résistants et déportés.

Plon, 1995, in-4° à l'italienne, 255 pp, préface de Maurice Schumann, texte sur 2 colonnes, 219 photographies et documents, chronologie, biblio, lexique, cart. éditeur, bon état

Parce qu'ils étaient résistants, ils sont tombés aux mains des nazis. Ils ne savaient pas où on les conduisait. Chacun a vécu une saison en enfer, ils sont morts par milliers. Aujourd'hui, les survivants racontent comment les choses se sont réellement passées. Pour qu'une trace demeure, et que ce soit celle de la vérité.

MANVELL (Roger) et Heinrich FRAENKEL.

Le Crime absolu. Historique du génocide. Les exterminateurs : Streicher, Hoess, Ilse Koch, etc. Les communautés de la mort. Dachau, Auschwitz, Orianenburg.

Stock, 1968, in-8°, 319 pp, 5 plans hors texte, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

"Un livre accablant sur la nature et l'importance des crimes nazis. R. L. et H. F. essaient d'en faire mieux comprendre l'aspect diabolique en étudiant les caractères des principaux acteurs et en restituant l'atmosphère des camps de concentration d'après des témoignages de déportés. On regrettera que le problème de la dénazification et de l'attitude des Allemands à l'égard de leur passé ait été traité trop succinctement. Une vingtaine de pages rappellent les tristes précédents de l'entreprise nazie." (Revue française de science politique)

MAUREL (Micheline).

Un camp très ordinaire.

Editions de Minuit, 1957, in-12, 191 pp, préface de François Mauriac, broché, bon état

"Micheline Maurel (1916-2009) était professeur de lettres à Lyon en 1941-1942, quand elle entra dans la Résistance et fut arrêtée et déportée en 1943 à Neubrandebourg, près de Ravensbrück. Son récit décrit le quotidien d'un camp de femmes pendant les vingt mois où elle fut emprisonnée. Il a obtenu le Prix des critiques et le Prix de la Résistance." (Vignes, 275)

MAUREL (Micheline).

Un camp très ordinaire.

Editions de Minuit, 1957, in-12, 191 pp, préface de François Mauriac, reliure pleine toile moutarde (très lég. salie), dos lisse, pièce de titre basane caramel, couv. conservée, bon état

"Micheline Maurel (1916-2009) était professeur de lettres à Lyon en 1941-1942, quand elle entra dans la Résistance et fut arrêtée et déportée en 1943 à Neubrandebourg, près de Ravensbrück. Son récit décrit le quotidien d'un camp de femmes pendant les vingt mois où elle fut emprisonnée. Il a obtenu le Prix des critiques et le Prix de la Résistance." (Vignes, 275)

MEDZIANAGORA (G.) et G. JOFER.

Objectif extermination. Volonté, résolutions et décisions de Hitler.

Editions Frison Roche, 1994, in-8°, 135 pp, broché, couv. illustrée, bon état

MESNARD (Philippe).

Témoignage en résistance.

Stock, 2007, in-8°, 420 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

On a souvent répété que l'expérience concentrationnaire était indicible. Et pourtant de très nombreux textes, œuvres ou films s'efforcent d'en témoigner en cherchant le langage et les images capables d'approcher ce qui est au-delà de l'imaginable. A partir d'un vaste corpus littéraire et cinématographique, Philippe Mesnard étudie les différentes formes d'expression mobilisées par les témoins, écrivains et artistes. Il distingue ainsi quatre configurations testimoniales : l'écriture réaliste supposée transparente (chez Vassili Grossman, David Rousset et d'autres), l'écriture "transcendante" qui transpose la réalité sur une scène symbolique (comme dans Le Dernier des Justes d'André Schwartz-Bart ou La Vie est belle de Roberto Benigni), la "configuration critique" ménageant la place du vide et de la perte (par exemple chez Imre Kertész, Robert Antelme ou Claude Lanzmann) ou encore l'écriture "pathique", émotionnelle, bousculant le récit pour en faire surgir la violence extrême. Ces écritures varient selon les auteurs, les moments et les contextes de leur production, chacune ajuste, entre distance et proximité, son rapport à al catastrophe. Mais toutes utilisent les ressources de la culture contre ce qui, détruisant l'homme, la détruisait aussi. Telle est la résistance polyphonique du témoignage dont Philippe Mesnard donne ici une analyse originale, ample et synthétique qui fera référence.

MIALET (Jean).

Le Déporté. La haine et le pardon.

Fayard, 1981, gr. in-8°, 325 pp, broché, couv. illustrée, bon état

« Au coeur de l'été 1975, je suis revenu sur les lieux dans lesquels, trente ans plus tôt, j'avais connu la condition de déporté. Ni à Buchenwald, ni à Dora, ni à Harzungen, je n'ai ressenti la peur, la colère ou la haine. Le temps a guéri des blessures que j'avais cru définitives. C'est à cette époque, pourtant, que j'ai pris la décision de rappeler, avec les moyens dont je disposais, ce qu'avaient été les camps nazis. Trop de contemporains les avaient oubliés. Certains niaient jusqu'à leur existence. Surtout, je voyais se développer l'idée que la barbarie est un produit exotique, réservé, en somme, à ces Khmers rouges dont on découvrait alors les méfaits. Aussi, à mon retour en France, ai-je repris les mémoires dans lesquels, en 1945, à l'hôpital d'Argelès-Gazost, à peine sorti des camps, j'avais craché mon âme. Je n'ai jamais oublié Dora, antre d'où sont sortis les V1 et les V2, ancêtres du Spoutnick, des fusées Apollo et des missiles, porteurs des armes nucléaires dont j'aurai été, au milieu d’une tribu lamentable de sous-prolétaires et pour une part minuscule, l'un des premiers constructeurs. Je l'aurai été à mon corps défendant et le coeur rempli d'une rage dont la virulence avait frappé les lecteurs de mes mémoires. Ici, j'ai voulu retracer l'histoire de cette haine, de son déchaînement à Dora, le cimetière des Français, et aussi, à travers d'obscurs cheminements, de sa disparition. » — Par Jean Mialet, né en 1920 à Sarrebrück (Sarre), fils d'officier, saint-cyrien lui-même, promotion 1942, Arrêté en juillet 1943, il a été déporté à Buchenwald et à Dora. A son retour de déportation, son état de santé lui interdit le métier militaire.

MICHELET (Edmond).

Rue de la Liberté. Dachau 1943-1945.

Seuil, 1955, in-8°, 248 pp, un plan, broché, qqs soulignures crayon, bon état. Edition originale sur papier courant (il a été tiré 25 ex. numérotés sur vélin Neige)

"La « rue de la liberté » est, par dérision, l'allée centrale du camp de Dachau, où E. M. fut détenu près de vingt et un mois, du 15 septembre 1943 au 27 mai 1945. Proclamant, après tant d'autres, « tristement la vie triste », E. M. assure : « Ni sains, ni saufs. Décourageante formule et vraie ... une certaine candeur nous est à tout jamais interdite ». Il écrit un livre attachant dont on n'oublie aisément ni le ton, ni le témoignage, ni, finalement, la sérénité." (Revue française de science politique, 1961) — "Le livre tiré par Edmond Michelet de ses notes de Dachau constitue un des documents les plus vivants et les plus honnêtes sur l’aventure concentrationnaire (...) : avec une objectivité remarquable, Michelet décrit ce que fut la vie d’un résistant français qui a dû et pu tenir près de vingt mois dans un block de Dachau ; il analyse les conflits qui surgissaient entre classes de détenus – politiques et « droit commun » – allemands, latins et slaves ; il démonte la curieuse machine politique qui avait fini par s’organiser, l’équilibre des pouvoirs dans une cité d’esclaves hantés par la mort et qui, pourtant, ne cessaient de regarder vers la vie. Une galerie de beaux portraits psychologiques alterne avec des scènes dramatiques et de larges fresques, comme l’épidémie de typhus de l’hiver 44-45 et la pagaïe ubuesque d’une libération de fantômes. Le témoignage du chrétien, qui dit ce qu’il a tiré de sa foi, est porté sans ostentation et avec noblesse. Et il n’était pas possible de faire ressortir plus honnêtement l’ambiguïté d’une aventure où l’homme a révélé les pires côtés de sa nature (...) mais aussi ses virtualités héroïques et son irrépressible spiritualité." (Pierre-Henri Simon) — "Un témoignage de première importance sur l'expérience concentrationnaire." (O. Wieviorka)

MICHELET (Edmond).

Rue de la Liberté. Dachau 1943-1945.

Seuil, s.d. (1988), pt in-8°, 249 pp, un plan, broché, bon état

"La « rue de la liberté » est, par dérision, l'allée centrale du camp de Dachau, où E. M. fut détenu près de vingt et un mois, du 15 septembre 1943 au 27 mai 1945. Proclamant, après tant d'autres, « tristement la vie triste », E. M. assure : « Ni sains, ni saufs. Décourageante formule et vraie ... une certaine candeur nous est à tout jamais interdite ». Il écrit un livre attachant dont on n'oublie aisément ni le ton, ni le témoignage, ni, finalement, la sérénité." (Revue française de science politique, 1961) — "Si, après dix ans écoulés, Edmond Michelet prend la décision de livrer au public ses souvenirs de résistance et de déportation, ce n'est pas, dit-il, pour combler une lacune : il se réfère souvent à des ouvrages qui, selon lui, ont donné le ton juste de l'expérience concentrationnaire. II répond à une question posée par ses compagnons de route : Comment se sont comportés les chrétiens dans les camps ? Comment un chrétien a-t-il pu garder l'intégrité de sa foi au sein de l'enfer ? Edmond Michelet brosse la fresque de ses souvenirs de prison et de camp en retraçant le cadre dans lequel il les a vécus, en faisant revivre toutes les phases de l'existence du concentrationnaire, mais en insistant surtout sur les personnalités rencontrées, croyantes ou incroyantes, qui ont su préserver en elles « l'humain » et le respecter chez les autres. II trace ainsi d'émouvants portraits de disparus : le jeune juif agnostique qui récitait du Claudel, le jeune poète, chef incontesté du petit groupe de Dachau que Michelet appelle « les intellectuels délirants », ou tous ces « gens bien élevés » aujourd'hui entrés dans la légende de la Résistance, le général Delestraint, Jacques Renouvin, l'instituteur Georges Lapierre. II évoque tous ces « gens bien élevés », les incroyants, les prêtres, ceux qui restaient des hommes, ceux qui, communistes, athées, aidèrent les catholiques fervents à professer leur foi à Dachau, ceux qui, étrangers ou même Allemands antinazis, pleuraient de joie à la libération de Paris. Michelet trace un nouvel atlas des nationalités dans les camps; mais, avec une impartialité non dépourvue d'humour, il insiste sur les individualités rencontrées, car, pour lui, le caractère individuel, quand il est bien affirmé, prime le caractère national, ce qui n'empêchait pas un antifasciste espagnol et un antifasciste italien de se jeter à la tête les réalisations de leur dictateur respectif en revendiquant pour chacune d'elles la superiorité. Un des aspects importants de la Rue de la Liberté, c'est l'évocation dans le camp des brassages de races, de nationalités, de religions, d'appartenances politiques, d'horizons philosophiques et, primant le tout, la multiplicité des circonstances qui avaient conduit les deportés au camp..." (Olga Wormser, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 1956) — "On n'a pas assez dit que le livre tiré par Edmond Michelet de ses notes de Dachau constitue un des documents les plus vivants et les plus honnêtes sur l'aventure concentrationnaire. Les défauts propres à ce genre d'ouvrages, la dispersion de l'attention sur des anecdotes, l'abus du pathétique et des superlatifs d'horreur sont parfaitement évités : avec une objectivité remarquable, Michelet décrit ce que fut la vie d'un résistant français qui a dû et pu tenir près de vingt mois dans un block de Dachau; il analyse les conflits qui surgissaient entre classes de détenus – politiques et « droit commun » –allemands, latins et slaves ; il démonte la curieuse machine politique qui avait fini par s'organiser, l'équilibre des pouvoirs dans une cité d'esclaves hantés par la mort et qui, pourtant, ne cessaient de regarder vers la vie. Une galerie de beaux portraits psychologiques alterne avec des scènes dramatiques et de larges fresques, comme l'épidémie de typhus de l'hiver 44-45 et la pagaïe ubuesque d'une libération de fantômes. Le témoignage du chrétien, qui dit ce qu'il a tiré de force de sa foi, est porté sans ostentation et avec noblesse. Et il n'était pas possible de faire ressortir plus honnêtement l'ambiguïté d'une aventure où l'homme a révélé les pires côtés de sa nature dans la cruauté des bourreaux et dans la déchéance des faibles, mais aussi ses virtualités héroïques et son irrépressible spiritualité, dans la vertu de ceux qui ont préservé au fond de cet abîme la puissance de leur volonté, les élans de la charité et la fraîcheur de l'espérance. " (Pierre-Henri Simon)

MICHEL (Jean).

Dora. Dans l'enfer du camp de concentration où les savants nazis préparaient la conquête de l'espace. Avec la collaboration de Louis Nucera.

JC Lattès, 1975, in-8°, 442 pp, broché, bon état

"Mémoires d'un des esclaves de Himmler dans l'enfer du camp de concentration de Dora où les savants nazis préparaient la conquête de l'espace."

MOINE (André).

La Déportation et la Résistance en Afrique du Nord (1939-1944).

Editions Sociales, 1972 pt in-8°, 310 pp, 8 pl. de photos hors texte, biblio, broché, couv. illustrée lég. salie, bon état (Coll. Souvenirs)

"Qui connaît la déportation en Afrique de nombreux antifascistes et patriotes, dès le printemps 1941 ? Bien peu ! Car il s'agit d'une déportation méconnue. Avec la collaboration d'une centaine de ceux qui vécurent ce drame, utilisant des témoignages directs, l'auteur a reconstitué l'itinéraire de ces hommes et de leurs frères de combat d'Algérie, du Maroc et de Tunisie. Pour beaucoup il s'agira de véritables révélations. L'ouvrage constitue aussi une auscultation psychologique de la vie concentrationnaire et une analyse historique d'événements trop restés dans l'ombre, notamment pour l'Afrique du Nord." (4e de couv.) — "Recueil de souvenirs et de témoignages de Français déportés en Afrique du Nord dès 1939-40, ce livre ajoute à la masse des documents historiques concernant la dernière guerre mondiale. A. M. revendique pour ces insoumis de la première heure la qualité de « résistants » glorieusement reconnue à leurs successeurs dans la France occupée. Le dossier est intéressant, la thèse soutenue fragile." (Revue française de science politique, 1973)

NOVAC (Ana).

J'avais 14 ans à Auschwitz.

Presses de la Renaissance, 1982, in-8°, 238 pp, traduit du hongrois, broché, couv. illustrée, état correct

"Je suis née femme, juive, pauvre et, comme si cela ne suffisait pas, en Transylvanie, une région que deux petits peuples se disputent depuis des siècles en deux langues..." Ainsi, débute l'histoire tragique d'Ana Novac, 14 ans, matricule 1555. Surnommée la « Anne Frank roumaine ». Ana Novac (née Zimra Harsányi) est née dans la Transylvanie roumaine en 1929 et vivra à Paris de 1969 à sa mort en 2010. C'est une écrivain, survivante de la shoah. A 11 ans, elle se retrouva « citoyenne » hongroise quand les nazis attribuèrent la Transylvanie à leur allié hongrois. A 14 ans, elle fut déportée à Auschwitz. Elle parvint à écrire un journal dans le camp avec des morceaux de papiers trouvés. Elle y décrit les conditions de voyages de la Transylvanie à Auschwitz, puis à Plaszów, son quotidien de déportée. En 1945, elle récupéra la nationalité roumaine. Ana Novac devint, après la guerre, auteur dramatique en Roumanie, qu’elle fuit au milieu des années 50. A Berlin-Ouest, où elle s’installa, elle écrit pour le théâtre. La première édition de son journal a été édité en France en 1968 (Julliard) sous le titre “Les beaux jours de ma jeunesse”.

OBREJAN (Maurice).

L'étrange destinée d'un homme trois fois français - Auschwitz III (178177 F).

La Pensée universelle, 1994, in-8°, 285 pp, préface de Pierre Bloch, ancien ministre, broché, bon état, envoi a.s.

PACCOU (Christiane).

S’évader des convois de déportation.

S.l., s.n. (chez l'auteur), 1996, in-4°, (2)-80 pp, sources et biblio, broché, bon état

Mémoire de DEA réalisé sous la direction de André Kaspi et Annette Wieviorka (Université Paris I - Panthéon Sorbonne)

PILAR (Iouri).

Rien que la vérité.

Moscou, Ed. en langues étrangères, s.d. (v. 1955), pt in-8°, 194 pp, qqs illustrations, reliure toile ornée d'un dessin, jaquette illustrée, bon état. L'auteur a été prisonnier de juillet 1942 à 1945 dans différents camps nazis, notamment deux ans à Mauthausen. Ce qu'il a vu et vécu dans ce camp de la mort forme la trame de son livre.

PINEAU (Christian).

La Simple Vérité, 1940-1945.

Editions Phalanx, 1983, fort in-8°, xvi-609 pp, préface de Mme Gilberte Pierre-Brossolette, 8 pl. de photos hors texte, annexes, broché, bon état, bande éditeur conservée, envoi a.s. de Gilberte Pierre-Brossolette

Mémoires de résistance et de déportation : le syndicalisme dans la Résistance ; le général de Gaulle et la Résistance intérieure ; les derniers jours de Jean Moulin ; l'enfer de Buchenwald. — Haut fonctionnaire au ministère du Ravitaillement jusqu'en septembre 1942, Pineau est arrêté pour faits de Résistance, s'évade, passe à Londres, mais, repris, est déporté à Buchenwald. Il sera plusieurs fois ministre après la guerre. — "« Ceci n'est pas un véritable livre d'histoire. C'est seulement le récit d'une aventure vécue, celle de la résistance et de la déportation. » Cet avertissement de l'auteur ne fait que rendre plus sensible la grande richesse humaine de ce livre et son incontestable valeur de document. Fondateur de Libération-Nord, organisateur et chef du réseau « Phalanx », un des premiers porte-parole de la résistance auprès du général de Gaulle, et de celui-ci auprès de celle-là, emprisonné à Montluc, déporté pendant un an et demi à Buchenwald, Ch. Pineau est un des hommes les mieux qualifiés pour restituer l'atmosphère générale de cette tragique période. En Annexe 2, intéressante confrontation de deux versions d'une déclaration remise par le général de Gaulle à Ch. P. à l'intention de la résistance intérieure." (Revue française de science politique)

POLIAKOV (Léon).

Auschwitz.

Julliard, 1964, in-8°, 222 pp, 8 pl. de photos et documents hors texte, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

Réédition en plus grand format et sous forme reliée de ce livre paru originellement dans la collection "Archives" au format de poche.

POLIAKOV (Léon).

Auschwitz.

Julliard, 1964, in-12, 222 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, bon état (Coll. Archives)

Les tonnes d'archives centralisées vingt ans après par le Centre de documentation juive à Paris - notes de services S.S., plans secrets des nazis, témoignages des survivants - permettent à Léon Poliakov de présenter ici, pour la première fois, la vie de chaque jour dans ce haut lieu du génocide. Voici comment fonctionnait l'industrie de la mort.

RAJSFUS (Maurice).

Drancy, un camp de concentration très ordinaire, 1941-1944.

Levallois-Perret, Manya, 1991, in-8°, 414 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Contrairement à une légende tenace, Drancy ne fut pas qu'un simple camp de transit. À seulement quelques kilomètres de Paris on entrait dans la mort. La violence et les souffrances physiques infligées aux déportés montrent à quel point Drancy était bien un camp de concentration très ordinaire. D'août 1941 à août 1944, 67.000 Juifs de France ont transité par le camp de Drancy. Moins de 2.000 d'entre eux reviendront des camps d'extermination. Avec l'appui de nombreuses archives et de très riches témoignages, le livre jette une lumière crue sur le fonctionnement de ce camp et surtout sur le rôle central de la police et de l'administration française dans son organisation. Placé sous l'autorité de la préfecture de police, il fut administré et gardé uniquement par des policiers et des gendarmes français jusqu'en juin 1943. Grâce à des archives inédites et de nombreux témoignages, ce livre dévoile des faits historiques trop vite passés sous silence...

REINER (Silvain).

Et la Terre sera pure. Euthanasie, génocide, stérilisation : les atroces expériences médicales du IIIe Reich.

Fayard, 1969, in-8°, 346 pp, reliure toile éditeur, jaquette, bon état

“Et la Terre sera pure” est l'histoire d'un crime : celui des médecins nazis qui ont mis leur art au service du cauchemar hitlérien. Dès 1938, le Troisième Reich fait pratiquer l'euthanasie de grabataires, d'enfants arriérés et de déficients mentaux, dans le but avoué d'éradiquer les tares de la nation et de purifier la race allemande. Mais, à partir de 1941, les camps de la mort offrent aux SS l'occasion de planifier et d'étendre leurs expériences aux prisonniers – juifs, polonais, homosexuels ou gitans –, soumis à des froids intenses, à la submersion, à l'asphyxie, à la gangrène ou aux produits chimiques, sous prétexte d'évaluer l'endurance du corps humain, et particulièrement celui des soldats. A Auschwitz, le docteur Mengele se distingue par son "zèle", reculant les limites de l'horreur, tandis que Himmler soumet des jeunes filles à ses travaux de "démographie positive", conséquence ultime des thèses de Hitler...

REINER (Silvain).

Et la Terre sera pure. Les expériences médicales du IIIe Reich : l'engrenage de la barbarie.

L'Archipel, 1997, gr. in-8°, 348 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

Et la Terre sera pure est l'histoire d'un crime : celui des médecins nazis qui ont mis leur art au service du cauchemar hitlérien. Dès 1938, le Troisième Reich fait pratiquer l'euthanasie de grabataires, d'enfants arriérés et de déficients mentaux, dans le but avoué d'éradiquer les tares de la nation et de purifier la race allemande. Mais, à partir de 1941, les camps de la mort offrent aux SS l'occasion de planifier et d'étendre leurs expériences aux prisonniers – juifs, polonais, homosexuels ou gitans –, soumis à des froids intenses, à la submersion, à l'asphyxie, à la gangrène ou aux produits chimiques, sous prétexte d'évaluer l'endurance du corps humain, et particulièrement celui des soldats.A Auschwitz, le docteur Mengele se distingue par son "zèle", reculant les limites de l'horreur, tandis que Himmler soumet des jeunes filles à ses travaux de "démographie positive", conséquence ultime des thèses de Hitler. Pour rédiger ce livre-témoignage, qui fit l'objet d'une première édition chez Fayard en 1969, Silvain Reiner a recueilli les confidences des survivants et de leurs proches et a étudié les comptes rendus des médecins nazis, ainsi que tous les documents existant sur leurs actes de barbarie.

RENOUARD (Jean-Pierre).

Un uniforme rayé d'enfer.

Monaco, Editions du Rocher, 1993, in-8°, 139 pp, lettre-préface de Maurice Druon, broché, couv. illustrée, bon état

Jean-Pierre Renouard (1922-2014) entre dans la Résistance avec son jeune frère Jacques, en septembre 1941, en livrant des valises d'armes de poing à Jean Guyot, dit Gallois, patrons de plusieurs réseaux de la Résistance. Finalement membres du réseau de Dominique Ponchardier, les deux frères sont arrêtés par la Gestapo en mai 1944 et incarcérés au fort du Hâ à Bordeaux, avant d'être déportés au camp de concentration de Neuengamme, près de Hambourg. Son frère Jacques meurt à 20 ans, le 31 décembre 1944, au camp de concentration de Sachsenhausen, près de Berlin. Jean-Pierre Renouard est libéré du camp de Bergen-Belsen, le 15 avril 1945, par les troupes britanniques... — « Je n’ai rien lu, aucune étude, aucun témoignage, qui m’ait procuré un tel sentiment de la réalité concentrationnaire, de son horreur et de ses grandeurs ; et je ne pense pas qu’il en soit qui puisse mieux en donner le sentiment à tous ceux qui auraient pu la connaître, comme à ceux qui étaient trop jeunes alors ou qui sont nés depuis, que ces images, ces instants, ces fragments gravés dans la mémoire la plus profonde, et resurgis quand le temps permet d’en supporter l’aveu, et de surmonter la double pudeur de l’horreur et de la grandeur. L’absence d’effet et d’artifice dans le style, qui est simple et droit, contribue à la noblesse de l’ensemble. Le document est fascinant – si j’ose parler de document et de fascination – aussi bien pour le médecin qui veut comprendre la pathologie concentrationnaire, que pour l’historien, pour le psychologue, le philosophe et même le théologien. Il y a dans ses pages le suprême talent de la vérité. » (Maurice Druon)

RICHET (Pr. Charles, Jacqueline et Olivier).

Trois bagnes. (Buchenwald, Ravensbruck, Dora).

J. Ferenczi & fils, 1945, in-12, 211 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, bon état

Souvenirs de la prison de Fresnes puis de la déportation du professeur de médecine Charles Richet, qui dirigeait un réseau de Résistance (à Buchenwald), de Jacqueline Richet (à Ravensbrück) et d'Olivier Richet (à Dora).

RITVAS (Grigori).

Grégoire.

P., Edition Spéciale, 1972, in-8°, 350 pp, traduit et adapté du yiddish par Henry Bulawko, 4 pl. de photos hors texte, 2 documents en annexe, broché, couv. illustrée, bon état

"Juif, il endossa l'uniforme nazi. Lituanien, il combattit dans l'armée soviétique. Par trois fois, il s'évade des camps de la mort. Ce petit ferblantier nommé Grégoire finira la guerre comme capitaine dans la Résistance française." Le capitaine FFI Gregory Ritvas, juif lituanien transformé en « musulman tatar » et évadé de l'« Ostlegion » où il était chef d'une section de mitrailleuses, libérera la ville du Puy, le 18 juin 1944...

ROSENBERG (Göran).

Une brève halte après Auschwitz.

Seuil, 2014, in-8°, 375 pp, traduit du suédois, 19 photos et une carte dans le texte, broché, couv. illustrée, bon état

Chaque chemin qui part d'Auschwitz est un miracle individuel, à la différence du chemin vers Auschwitz, qui est un enfer collectif identique pour tous. L'itinéraire au départ du camp emprunte les trajectoires les plus variées, bifurque vers les destinations les plus imprévisibles et traverse les lieux les plus inattendus. Et de même que chacun de ces chemins au départ d'Auschwitz est une exception, chacun des êtres qui ont emprunté l'un d'entre eux constitue, lui aussi, une exception.Dans ce livre personnel et intense, Göran Rosenberg suit les traces de son père, survivant du ghetto de Lodz et du camp de concentration d'Auschwitz, jusqu'à la petite ville industrielle suédoise de Södertalje. L'auteur interroge ce lieu, où le jeune David Rosenberg descend du train un soir d'août 1947 pour tenter de reconstruire sa vie. Ce lieu où lui-même, le fils, ouvrira les yeux et qu'il fera sien.Ce lieu, une impasse pour son père, enfermé dans le silence et rattrapé par les ombres du passé qui obscurcissent à jamais les espoirs de l'après-guerre. Parcours individuel et destin collectif, témoignages intimes et documents d'archives s'imbriquent ici en un récit subtil et bouleversant.

ROTHMAN-LE DRET (Catherine).

L'Amérique déportée. Virginia d'Albert-Lake, de la Résistance à Ravensbrück.

Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1994, gr. in-8°, 189 pp, sources, index, broché, couv. illustrée, bon état

ROUSSET (David).

L'Univers concentrationnaire.

Editions du Pavois, 1946, in-12, 190 pp, broché, papier jauni comme toujours, bon état (Prix Renaudot 1946). Edition originale sur papier courant

Rescapé du camp de Buchenwald, David Rousset fut le premier déporté à décrire les mécanismes et la logique des camps de concentration que le nazisme a portés aux paroxysmes de l'horreur. Son témoignage dénonce implacablement les différentes strates bureaucratiques et idéologiques de ce système. Il rend également hommage à ces hommes et à ces femmes qui, au pire de l'inhumanité, ont su garder un sens de la solidarité et de l'espoir. Une analyse aussi magistrale qu'émouvante, écrite dans un style clair et dense, pour essayer de comprendre l'incompréhensible. Un texte essentiel et désormais classique. — Durant l’Occupation, David Rousset (1912-1997) participe à la reconstitution du Parti ouvrier internationaliste clandestin. Il est arrêté par un inspecteur français et deux allemands, le 16 octobre 1943. Il est torturé rue des Saussaies pendant une journée, emprisonné à Fresnes, puis déporté à Buchenwald, puis envoyé aux camps de Porta Westphalica et de Neuengamme. Devant l'avancée des Alliés, il est déplacé avec les autres survivants plus au Nord, cette dernière marche de la mort se termina pour lui dans le kommando de Woebbelin près de Schwerin avec les déportés déplacés du camp de Neuengamme. Après la guerre, il publie "L'Univers concentrationnaire", ouvrage fondamental sur les camps nazis qui obtient le Prix Renaudot en 1946.

ROUX (Catherine).

Triangle rouge.

France-Empire, 1968, pt in-8°, 254 pp, avant-propos de Geneviève Anthonioz de Gaulle, 32 pl. hors texte de dessins originaux de Jeannette L'Herminier, broché, jaquette illustrée, bon état, envoi a.s. de Catherine Roux « À notre chère sœur de captivité ... qui a connu le pire de notre épreuve à Ravensbruck... » et dédicace a.s. de Jeannette L'Herminier (Prix littéraire de la Résistance 1968)

Souvenirs de déportation à Ravensbrück et à Holleischen. Agée de 24 ans lors de son arrestation, Catherine Roux –matricule 35 282 – fut marquée du "triangle rouge" de ceux qui faisaient de la résistance... — "Voici le livre du courage. Pas de la peur, et Dieu sait pourtant qu'elles lui étaient promises ces femmes traquées, arrêtées, torturées, jetées dans les prisons, puis franchissant le seuil de l'univers concentrationnaire parmi les coups, les cris, les aboiements des chiens... Certaines d'entre elles ont rejeté la peur, ne lui ont même pas livré leurs songes. « Dévêtue, battue, piétinée, cravachée, échevelée... », Catherine Roux entend les agents de la Gestapo lui assurer « qu'elle est juive, qu'ils le prouveront scientifiquement », et de s'armer d'un mètre-ruban de couturière pour mesurer l'écart entre ses deux yeux. Innocente et douce, elle interroge: « Il paraît que les Juifs ont des écailles sur le ventre, en plus ? » Catherine sourit après avoir manqué son suicide avec une « épingle anglaise, arme dérisoire ». « C'est dit je ne mourrai pas cette nuit. » C'est qu'elle est un « vrai petit coffre-fort bourré de secrets »... Ne portait-elle pas sur elle, au moment de son arrestation, le Plan d'insurrection pour le jour du débarquement ? (...) A Ravensbrück, Catherine découvrira le pire : la férocité dans le cœur de certains hommes et elle rencontrera avec épouvante ses sœurs dans l'univers concentrationnaire : leurs yeux sans regard, leurs lèvres sans sourires, leurs visages devenus inhumains. C'est l'heure de vérité où le courage n'affronte plus seulement la peur, mais le désespoir. Il n'est pas une d'entre nous qui, ayant dû traverser ce feu, n'en ait pas gardé l'âme brûlée. (...) De la tendresse, il y en a beaucoup aussi dans les dessins de Jeannette l'Herminier qui illustrent « Triangle Rouge ». Dans notre Block de quarantaine – nous avons fait partie du même convoi des 27.000 – elle croquait nos silhouettes avec un méchant crayon et quelques fragments de papier ou de carton « récupérés »..." (Geneviève Anthonioz de Gaulle, avant-propos)

ROVAN (Joseph).

Contes de Dachau.

Julliard, 1987, in-8°, 243 pp, broché, couv. illustrée, bon état

Joseph Rovan a été interné au camp de concentration de Dachau du 5 juillet 1944 au 29 mai 1945. Moins d’un an, et pourtant les souvenirs de ces jours interminables tiennent dans la mémoire une place démesurée. Ils ont, au cours des décennies, pris la forme de récits que l’auteur, après les avoir médités et racontés à ses proches, s’est décidé à présenter au public. Conformément à ce que fut Dachau à partir de 1943, l’horreur y est presque toujours sous-jacente, comme au second degré et peut-être, par là, plus envahissante. Au printemps de 1945, il y avait entre cent cinquante et deux cent morts par jour : presque exclusivement de misère et d’épidémies... L’horreur a mille visages, et parfois elle ne parvient pas tout à fait à effacer un sourire.

SAMUEL (Jean) et Jean-Marc Dreyfus.

Il m'appelait Pikolo. Un compagnon de Primo Levi raconte.

Laffont, 2007, in-8°, 223 pp, 8 pl. de photos et documents hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

A l'été 1944, à Auschwitz, le futur grand écrivain Primo Levi rencontrait Jean Samuel, un jeune juif alsacien, comme lui déporté, comme lui confronté à l'indicible. Par affection, il lui donna le surnom de Pikolo. Trois années plus tard, dans son chef-d'œuvre “Si c'est un homme”, Primo Levi faisait de Pikolo un personnage mythique, incarnation de la dignité conservée jusque dans l'horreur, de l'humanité que rien ne peut détruire. Témoin oublié, héros discret, Jean Samuel est un survivant qui a longtemps gardé secrètes ses blessures. Après soixante ans de silence, il raconte aujourd'hui ses souvenirs d'Auschwitz, sa rencontre avec Primo Levi et les moments exceptionnels qu'ils ont vécus ensemble, la marche de la mort, leurs incroyables retrouvailles, l'amitié quasi miraculeuse qui a lié les deux hommes jusqu'à la mort de l'écrivain. Enfin, il livre au lecteur les lettres que Primo Levi et lui se sont échangées, spontanées, profondes, d'autant plus émouvantes qu'elles n'étaient pas destinées à être lues par d'autres qu'eux deux, qui avaient en commun les images ineffaçables de l'enfer.

SANGUEDOLCE (Joseph).

Résistance, de Saint-Etienne à Dachau.

Editions Sociales, 1973, pt in-8°, 174 pp, préface de Benoît Frachon, introduction de Maurice Moissonnier, 4 pl. de photos hors texte, broché, état correct (Coll. Souvenirs)