Crimes et criminalité en France sous l'Ancien Régime, 17e-18e siècles. Contributions de A. Abbiateci, F. Billacois, Y. Bongert, N. Castan, Y. Castan, P. Petrovitch.
Armand Colin, 1971, gr. in-8°, 268 pp, cartes et tableaux, une planche dépliante hors texte, bibliographie par régions et par délits, broché, couv. lég. salie, bon état (Coll. Cahiers des Annales)
"Six études portant sur des délits spécifiques (l'incendie et le duel) et sur l'ensemble du phénomène criminel, étudié par sondage sur les pièces d'instruction. Bien que rare, le duel est loin d'être négligeable, puisque, de 1700 à 1725, le Parlement de Paris a jugé 100 procès pour « duels, appels en duel ou complicité de duel ». Cela représente 1/10e des procès pour violences mortelles et 1/16e du total des causes criminelles. C'est surtout dans l'armée que subsiste le duel. La criminalité familiale, par contre, est assez répandue, tout au moins en Languedoc. Dans les affaires de meurtre, l'assassin et la victime sont le plus souvent de la même famille, la rivalité étant alors due à des questions de patrimoine. Malgré cette tension, les liens, en cas de menace extérieure, se resserrent brusquement. Qu'il soit paysan ou seigneur, le père de famille mobilise à ses côtés ses fils adultes qu'il charge de commettre des vols ou même des assassinats : il s'agit de préserver l'honneur. La criminalité à Paris, semble, au premier abord, être faible, puisque 87 % des délits poursuivis durant les 4 années étudiées (1755, 1765, 1775 et 1785) sont des vols généralement sans importance (mouchoirs, montres, linge...). Le crime contre les personnes ne représente que 7 % des cas. En fait, la place des violences dans la criminalité légale est nettement plus grande qu'aujourd'hui (plus de 5 % pour la période étudiée, contre moins de 1 % en 1961-65). Pour certains historiens, la société est passée d'une criminalité de la violence à une criminalité de la fraude. Autre caractéristique intéressante de l'époque : la délinquance sénile. La criminalité connaît en effet une poussée au 3e âge (au-delà de 50 ans) due vraisemblablement à l'isolement et à la misère..." (J.-C. Chesnais, Population, 1973)
La Gravure originale au XVIIIe siècle.
P., Aimery Somogy, 1963, in-8°, 255 pp, 167 reproductions dans le texte et à pleine page, biblio, index, imprimé sur papier vergé Saint-Alban des papeteries de Savoie, broché, couv. illustrée, bon état
Le XVIIe et le XVIIIe siècle (1610-1789).
P., De Gigord, 1935, gr. in-12, vi-496 pp, 148 gravures, 21 cartes et plans, cart. éditeur, état correct (Cours d'Histoire Jean Guiraud, classe de 2e)
Haendel.
Ramsay, 1980, gr. in-8°, 446 pp, aperçu bibliographiques, œuvres de Haendel, discographie, broché, couv.illustrée, bon état
Haendel personnifie l'apogée de la musique baroque aux côtés de Jean-Sébastien Bach, Antonio Vivaldi, Georg Philipp Telemann et Jean-Philippe Rameau, et l'on peut considérer que l'ère de la musique baroque européenne prend fin avec l'achèvement de l’œuvre de Haendel. Né et formé en Saxe, installé quelques mois à Hambourg avant un séjour initiatique et itinérant de trois ans en Italie, revenu brièvement à Hanovre avant de s'établir définitivement en Angleterre, il réalisa dans son œuvre une synthèse magistrale des traditions musicales de l'Allemagne, de l'Italie, de la France et de l'Angleterre.
Almanach Royal. Année M. DCC. LXVII. Présenté à sa majesté pour la première fois en 1699.
P., Le Breton, 1767, in-8° (190 x 117 mm), 535 pp, reliure plein veau, dos à 5 nerfs, titre, année et caissons fleuronnés dorés, doubles filets d'encadrement avec des fleurs de lys dans les angles et armes dorés au centre des plats, toutes tranches dorées (rel. de l'époque), dos, plats et coins frottés, coiffes arasées, bon état. Bon exemplaire très frais et sans rousseurs
Livre des Constitutions Maçonniques. Reproduction du texte original anglais de 1723, accompagnée d'une traduction française, d'une introduction et de notes et publiée par Mgr E. Jouin.
P., Revue internationale des sociétés secrètes / Emile-Paul frères, 1930, gr. in-8°, (4)-161 pp, qqs fac-similés, broché, couv. lég. effrangée, bon état
"En 1723, le pasteur James Anderson (1678-1739), écossais presbytérien émigré résidant à Londres, est chargé, selon lui, par cette Grande Loge de produire un livre de Constitutions destinées à réglementer toutes les Loges existantes (ou plutôt ralliées à cet organisme). La rumeur souffle qu’il a pour cela rassemblé tous les documents anciens disponibles et qu’il les a détruits. Premiers murmures de complot sur la Maçonnerie, émanant des Maçons eux-mêmes ! (...) Il faut signaler ce premier texte « officiel », ou législatif, le Livre des Constitutions dites d’Anderson, dans ses deux premières éditions, de 1723 et de 1738. Il est simplement officiel parce qu’il offre une série de règles à adopter sur divers points, et il est le premier de ce type, dans le domaine. Il ne contient pas de rituels, mais propose, si on le lit entièrement, de nombreux éléments permettant de comprendre la manière dont le Rite a été appréhendé en ses débuts londoniens. Il a été traduit en français, en 1742, par le Frère de La Tierce, et réédité plusieurs fois. Il existe aussi une traduction déjà ancienne en français des Constitutions de 1723, réalisée par Mgr Ernest Jouin, fondateur de la revue anti-maçonnique, Revue internationale des Société Secrètes (fondée en 1912, dont l’objectif était de faire la lumière sur le « péril maçonnique »), en 1930, avec une introduction et des notes, mais elle est devenue difficile à trouver..." (Philippe Langlet, Les deux colonnes de la Franc-Maçonnerie [thèse])
La vie quotidienne dans la Rome pontificale au XVIIIe siècle.
Hachette, 1962, in-8°, 271 pp, biblio, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
Toute l'Europe est agitée par les idées philosophiques, annonciatrices de révolutions, et pourtant, dans la Rome pontificale du XVIIIe siècle que nous révèle Maurice Andrieux, le temps semble s'être arrêté. Ne rien changer, ne rien déranger y est le mot d'ordre que tous, du pape jusqu'au dernier de ses sujets, s'emploient à faire respecter. Le moindre changement pourrait troubler la quiétude et la douceur de la vie qui sont incomparables dans ce pays plein de paradoxes où, selon un contemporain, "tout le monde commande et personne n'obéit, et pourtant les choses vont passablement"...
Mademoiselle Aïssé. Une amoureuse romantique sous la Régence.
Plon, 1952, in-8°, 297 pp, broché, couv. illustrée, bon état
"En écrivant Mademoiselle Aïssé, Maurice Andrieux renouvelle complètement le sujet. On s'attendrissait depuis plus d'un siècle, à la suite de Sainte-Beuve, sur les amours fameuses d'Aïssé, achetée en 1698 – elle avait quatre ans ! – au pied de Sainte-Sophie de Constantinople, par M. de Ferriol, conseiller du Roi, collectionneur et débauché notoire. L'enfant ravissante, élevée à Paris, oublia son pays natal au couvent des Nouvelles Catholiques, rue Sainte-Anne, et devint vite une jeune fille accomplie, une des jolies femmes les plus recherchées, chantée par Voltaire et les hommes de lettres du temps. Après avoir été la maîtresse de son vieux protecteur et résisté au Régent, elle tomba follement amoureuse du chevalier d'Aydie, gentilhomme périgourdin, familier du Luxembourg et du Palais-Royal et assez peu recommandable. La liaison célèbre dura de 1720 jusqu'à la mort d'Aïssé, en 1733. Mais Maurice Andrieux, réformant une thèse trop longtemps admise, prouve que d'Aydie a donné à Aïssé plus de souffrances que de joies. Il ne fit rien ni pour retrouver sa maîtresse, dont il eut une fille, ni pour l'assister au milieu de ses difficultés matérielles. Après avoir longtemps passé pour un modèle de fidélité amoureuse, d'Aydie devient un parfait monstre d'indifférence, l'exemple accompli de l'égoïsme masculin dans toute son horreur. Lisez ce récit et vous serez convaincu par les arguments de l'auteur." (Georges Huisman, Revue des Deux Mondes, 1952)
Le Dix-huitième siècle galant et libertin. Recueil de documents curieux et rares sur l'amour et les femmes galantes au XVIIIe siècle, précédé d'une introduction par le bibliophile Pol André.
Albin Michel, s.d. (1913), in-8°, xv-330 pp, 16 pl. de gravures hors texte, reliure demi-toile verte à coins, dos lisse avec titre et fleurons dorés, filets à froid, couv. illustrée conservée, bon état
"Le pamphlétaire libertin (...) écrit parce que cela lui fait plaisir d'écrire, et qu'il connait le goût de ses contemporains pour ces petites choses légères, spirituelles et gauloises, et que la société d'alors est elle-même légère, spirituelle et libertine." (Introduction). Le terme « pamphlet » désigne ici l'écrit libertin, excuse et légitime sa publication (ce recueil comportant surtout des fictions pornographiques : la “Correspondance de Mme Gourdan dite la comtesse”, “Les Lauriers ecclésiastiques ou les campagnes de l'abbé T.***”, la “Correspondance d'Eulalie ou Tableau du libertinage de Paris”). L'historien belge Hector Fleischmann n'en fut pas moins un vrai connaisseur des “Pamphlets libertins contre Marie-Antoinette” sur lesquels il avait fait paraître une étude pionnière en 1908. (Jean-Christophe Abramovici)
La Confession publique du Brocanteur. Aventure extraordinaire, arrivée au mois de Novembre 1769, sur un Vaisseau parti de l’Amérique pour Saint-Malo. Elle est rapportée fidellement par M*** qui y étoit présent, suivant le manuscrit que l’on a trouvé dans ses papiers.
P., Georges Andrieux, 1936, pt in-8°, (6)-48 pp, broché, couv. rempliées, bon état, envoi a.s. de l'éditeur (et expert en salles de ventes) Georges Andrieux
Réédition en fac-similé de luxe sur vergé, tirée à très petit nombre, de l'édition originale de 1776 de ce livre relatif aux salles de ventes du XVIIIe siècle. Exemplaire nominatif n° 1 (comme tous les exemplaires ! : « Pour ne froisser personne, tous les exemplaires de cette édition de luxe à tirage très restreint, portent le n° 1 ». Bel envoi autographe signé de Georges Andrieux.
Louis XV.
Fayard, 1989, fort in-8°, 1053 pp, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, tranche inf. lég. salie, bon état. On joint une critique du livre par Christian Jouhaud (Le Monde, 9 fév. 1990)
Louis XV est l'un des souverains les moins connus de notre histoire malgré ses 59 années de règne. Cet ouvrage foisonne d'informations et d'aperçus inédits. – "En bien des domaines, l' "amabilité" du XVIIIe siècle relève un peu du mythe, car à la façade brillante des Lumières répond un envers du décor surprenant de dureté et d'âpreté. Le roi lui-même en fut victime: s'il a le plus souvent choisi de grands ministres, s'il a pu garder à la France son rôle d'arbitre européen, s'il a voulu, et dans l'ensemble a su, assurer le bonheur de ses peuples, Louis XV - l'un des souverains les plus intelligents, les plus artistes, les plus cultivés, les mieux informés que nous ayons connus - a échoué à pacifier les esprits et à sauver l'Etat de la paralysie. Fêté dans les premières années de son règne comme un véritable prince charmant, le Bien-Aimé a vite dû se résigner à régner sous les clameurs d'une opinion manipulée par quelques groupes de pression, essentiellement des jansénistes et ces "Messieurs des parlements" (c'étaient d'ailleurs les mêmes). Dans cette lutte acharnée, il eût fallu à Louis XV l'habileté d'Henri IV, la brutalité de Richelieu, l'orgueil de Louis XIV – ou même les trois à la fois ! Or, bien qu'il les égalât au moins par l'intelligence, Louis XV était un homme secret, solitaire, introverti, doutant éternellement de soi. Et les femmes ne lui furent d'aucun secours : la Pompadour a flatté ses faiblesses plutôt qu'elle ne les a contrecarrées, la Du Barry s'est laissé entraîner dans des cabales qui la dépassaient... Ainsi s'explique que les réformes, les actes d'autorité aient mis si longtemps à venir – trop tard – et que la défaveur du roi auprès des Français ait perduré presque jusqu'à nos jours... Seul un historien possédant une érudition infaillible sur le fonctionnement de l'Etat et du gouvernement de l'ancienne France pouvait faire justice de tant de préjugés, et montrer que le long règne de Louis XV – 59 ans ! –, s'il fut difficile, doit pourtant compter parmi les grandes époques de notre histoire." (4e de couverture)
Journal et mémoires du marquis d'Argenson, publiés pour la première fois d'après les manuscrits autographes de la bibliothèque du Louvre, pour la Société de l'Histoire de France, par E. J. B. Rathery.
P., Vve Jules Renouard, 1859-1867, 9 vol. gr. in-8°, reliures demi-maroquin vert, dos à 5 nerfs filetés, titres et tomaisons dorés, filet à froid sur les plats (rel. de l'époque), rousseurs, bon état. Bel exemplaire
La meilleure édition de ces importants mémoires. René-Louis de Voyer de Paulmy, marquis d'Argenson (1694-1757), fils du célèbre lieutenant-général de police de Paris sous Louis XIV, fut l'un des hommes d'Etat les plus éclairés de son temps. Ministre des Affaires étrangères de 1744 à 1747, il fut le dernier homme d'Etat français à perséverer dans la politique anti-autrichienne. Ses “Considérations sur le gouvernement de la France”, publiés de façon posthume, furent lues à l'état de manuscrit par Voltaire, avec lequel il était lié. Ses mémoires sont l'une des meilleures sources qui nous soit parvenue sur la vie politique et littéraire sous le règne de Louis XV, véritable oeuvre de philosophie politique. Aucune édition intégrale de ces mémoires ne furent publiés : ses notes représentent 56 volumes manuscrits à la bibliothèque du Louvre ! Après une édition inutilisable publiée en 1825 en un volume, la bibliothèque elzévirienne publia la première « édition complète » en 5 volumes in-12 en 1857-1858. Tout de suite après la Société de l'Histoire de France entreprit une grande édition critique, encore partielle, mais la plus achevée qui ait été publiée.
La Reine Marie Leckzinska. (1703-1768).
P., Didier et Cie, 1870, in-12, iii-237 pp, 2e édition (la première en 1864 avait été publiée anonymement), 2 fac-similés repliés hors texte, pièces justificatives, reliure demi-chagrin vert, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), 1er plat de couv. conservé, bon état
"Etude élégante. L'image est ressemblante, bien qu'un peu flattée et embellie." (Sainte-Beuve, Nouveaux Lundis, VIII) — "Didier a publié, en 1864, une étude biographique, la Reine Marie Leczinska, par Mme la baronne de ***. Ce livre, qui a été très remarqué et très lu, surtout dans le noble faubourg, a pour auteur Mme la comtesse d’Armaillé, née de Ségur." (Georges d’Heilly, Dictionnaire des pseudonymes, 2e édition, 1869)
La Famille et l'enfant en France et en Angleterre du XVIe au XVIIIe siècle. Aspects démographiques.
P., SEDES, 1975, in-12, 193 pp, biblio, broché, qqs soulignures crayon, bon état (Coll. Regards sur l'Histoire)
Bonne mise au point sur l'histoire de la famille et de l'enfant, issue d'un cours professé en 1974-1975 à l'Université de Toulouse-le Mirail. Bibliographie critique (12 p.) in fine.
La Cour comme institution économique. 12ème Congrès International d'Histoire Economique Séville-Madrid, 24-28 août 1998 / Twelfth International Economic History Congress Seville-Madrid, 24-28 August 1998.
P., Editions de la Maison des sciences de l'homme, 1998, in-4°, 217 pp, broché, couv. illustrée, bon état. 16 études érudites en français (6), anglais (8), espagnol (1) et italien (1).
Longtemps négligées par les historiens, les cours royales et princières de l'Europe médiévale et moderne ont trouvé depuis vingt ou trente ans, grâce en particulier à Norbert Elias, une place centrale dans une histoire désormais plus attentive aux cultures, aux comportements et aux pratiques sociales des élites, et à leur influence sur le reste de la société. Les historiens de l'économie ont pourtant continué à les reléguer au second plan, comme ils l'ont fait d'ailleurs, jusqu'à une date toute récente, pour la majorité des institutions de l'économie d'Ancien Régime. Tout au plus acceptent-ils de leur appliquer des catégories d'analyse empruntée à l'anthropologie économique, et de parler d'économie de prestige, de dépense somptuaire et de destruction ostentatoire des richesses. Le tout situé dans une phase réputée "primitive" de l'émergence d'Etats qui cherchent à s'établir dans la durée, mais s'identifient encore avec une personne. Les études réunies dans ce livre partagent la même volonté de se libérer de ces stéréotypes, et de décrire la logique institutionnelle qui a présidé à l'émergence et à la consolidation d'un modèle original de gouvernement central. Celui-ci se retrouve hors d'Europe, à la même époque, sous d'autres formes : ainsi dans l'Empire ottoman, dans l'Inde prémogole et mogole, en Chine ou dans le Japon des Tokugawa. Il a pour originalité de juxtaposer, mais pour mieux réussir ensuite à les séparer, des fonctions administratives et d'autres, plus difficiles à définir, qui s'organisent autour du service personnel du prince. Comme les armées permanentes, dont elles précèdent la création, les cours regroupent des effectifs importants, mobilisent des ressources croissantes en argent et en nature, provoquent la mise en place de circuits économiques nouveaux, fixent des normes de consommation et de dépense, disciplinent les comportements individuels et collectifs, suscitent chez les acteurs des attentes et des stratégies rationnelles fondées sur une information partagée. Elles possèdent ainsi tous les traits que les économistes reconnaissent aujourd'hui aux institutions qui constituent le cadre non marchand nécessaire au fonctionnement de toute économie marchande.
L'image de la France en Espagne pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle/La imagen de Francia en España durante la segunda mitad del siglo XVIII.
Presses de la Sorbonne Nouvelle, 1997, in-8°, 350 pp, index, broché, couv. à rabats, bon état
Il s'agit ici d'une étude sur l'Espagne de la seconde moitié du XVIIIe siècle, selon un point de vue systématiquement comparatiste : l'Espagne vue par la France et réciproquement la France vue par l'Espagne. Elle se compose de 18 études érudites (8 en français et 10 en espagnol) regroupées en cinq parties : Le poids de l'histoire – Modes et modèles français : la séduction et le rejet – Images littéraires – Regards espagnols sur l'étranger – Constantes et fluctuations dans l'appréciation du « caractère français ».
Essai sur l'Oratoire à Nantes au XVIIe et au XVIIIe siècles.
P., Nizet et Bastard, 1934, gr. in-8°, 150 pp, 2 planches hors texte, un plan, index, broché, bon état
"Le travail de M. l'abbé Bachelier comble une lacune de la littérature historique puisque, de 1613 à 1792, il donne une histoire d'ensemble d'un des plus importants collèges de l'Oratoire sous l'Ancien Régime. L'exposé, fort clair, qui se déroule sur un plan chronologique, apporte du nouveau ; particulièrement sur la construction des bâtiments, la nature et la valeur des rentes et fondations, les règlements (p. 69-70), les origines de la bibliothèque municipale, les rapports entre les Oratoriens et la municipalité. M. Bachelier a eu l'excellente idée de donner deux bonnes photographies : de la façade et de l'escalier du collège, de reproduire le plan Crucy de 1792, de publier, en appendice, un éloge en vers latins d'Innocent XI, des positions de thèses en 1682 et 1752, une liste de quatre-vingt-huit Nantais élèves du collège au XVIIIe siècle..." (E. Préclin, Revue Historique, 1935) — "Le collège de l'Oratoire, installé à Nantes en 1617, y fut jusqu'à la Révolution le principal établissement d'enseignement secondaire. M. A. Bachelier nous renseigne abondamment sur les circonstances de la fondation du collège, les conflits entre Oratoriens et Jésuites, les prétentions de l'Oratoire, devenu maître de la faculté des Arts à l'Université de Nantes, à s'attribuer dans la ville le monopole de l'enseignement secondaire ; il nous apprend comment la bibliothèque du collège devint, en 1753, bibliothèque publique municipale. Tout cet exposé est clair et précis. Un ouvrage solide et consciencieusement préparé et qui complète utilement la thèse principale de son auteur sur le Jansénisme à Nantes." (A. Rébillon, Annales de Bretagne, 1934) — "L'histoire de l'Oratoire nantais se développe entre les années 1613 et 1792. On trouvera dans le livre de M. Bachelier des détails savoureux concernant la vie du collège des Oratoriens ; études, recrutement, discipline, méthodes de travail, tout ce que le P. Lallemand avait déjà si bien indiqué, trouve ici des exemples concrets du plus grand intérêt. La fortune du collège oratorien subit, aux XVIIe et XVIIIe siècles, bien des vicissitudes. Il fallut se défendre contre les Jésuites, établis à Nantes depuis 1665, et contre les Dominicains, en 1686, et contre les maîtres de pension, ecclésiastiques et laïcs, qui s'installaient en grand nombre, tantôt favorisés, tantôt abandonnés par la municipalité. En fait, la belle période est terminée vers 1716, où, de 110 élèves, le cours de théologie n'en conserve plus qu'une vingtaine. Le collège s'abîmait, lui aussi, en une longue décadence : 75 pensionnaires en 1769, 63 en 1770, 53 en 1771, 52 en 1772, 40 en 1774, 11 en 1786. La chute était implacable : elle tenait à des causes que M. Bachelier a bien analysées..." (Joseph Dedieu, Revue d'histoire de l'Église de France, 1935)
Emilie, Emilie. L'ambition féminine au XVIIIe siècle.
Flammarion, 1983, in-8°, 489 pp, 2 gravures hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
L'ambition féminine à travers le destin de deux grandes dames du XVIIIe siècle : Madame du Châtelet et Madame d'Epinay. Madame du Châtelet fut la compagne de Voltaire, traduisit le grand œuvre de Newton et fut l'égale des savants de ce temps. Madame d'Epinay, amie de Grimm, imagina une nouvelle pédagogie, critique de Rousseau, et traça le destin des futures mères. Ces deux ambitieuses, au sens le plus noble du terme, refusaient d'accepter les limites que la société leur assignait. Elles voulurent se donner toutes les chances dont elles se sentaient capables, en dépit de leur sexe...
Le Pouvoir au féminin. Marie-Thérèse d'Autriche, 1717-1780. L'impératrice reine.
Flammarion, 2016, in-8°, 365 pp, 16 pl. d'illustrations en couleurs, une carte, un tableau généalogique, sources, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
"Les Français connaissent mal celle qui fut la mère de Marie-Antoinette. Pourtant, Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780) est l'une des grandes figures tutélaires de son pays. Je l'ai découverte par sa correspondance privée, dans laquelle elle se révèle guerrière, politique avisée, mère tendre et sévère. Mais cette mère-là n'est pas n'importe laquelle, c'est une femme au pouvoir absolu, hérité des Habsbourg, qui régna pendant quarante ans sur le plus grand empire d'Europe. Et, ce faisant, elle eut à gérer trois vies, parfois en opposition les unes avec les autres : épouse d'un mari adoré et volage, mère de seize enfants, souveraine d'un immense territoire. Cette gageure qu'aucun souverain masculin n'eut à connaître, j'ai voulu tenter de la comprendre : qui fut cette femme et comment elle put ou non concilier ses différents statuts. Prendre la mesure, en somme, de ses forces et faiblesses, de ses priorités et inévitables contradictions. Ce portrait, qui puise à des sources abondantes et souvent inédites, ne saurait être exhaustif : Marie-Thérèse garde bien des mystères. Cette femme incomparable en son temps, qui inaugure une nouvelle image de la souveraineté et de la maternité, ressemble, sous certains aspects, aux femmes du XXIe siècle." (E. B.)
Les Passions intellectuelles. II. Exigence de dignité (1751-1762).
Fayard, 2002 gr. in-8°, 460 pp, sources, index, broché, couv. illustrée, bon état
Les Passions intellectuelles éclairent de façon inédite la société des Lumières, cette "tribu" intellectuelle qui inaugure les temps modernes, ses grandeurs et ses faiblesses. Ce deuxième volume est entièrement consacré aux Encyclopédistes et à l'histoire. Plébiscités par l'opinion publique, ils doivent éprouver les valeurs d'indépendance d'esprit qu'ils exaltent au rang de leurs vertus morales. Différents problèmes internes et externes au groupe vont le faire voler en éclats à la fin des années 1750.
Condorcet (1743-1794). Un intellectuel en politique.
Fayard, 1989, fort in-8°, 659 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Lorsque la Révolution commence, le marquis de Condorcet occupe une situation privilégiée dans la société. Mathématicien célèbre à vingt-cinq ans, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences à trente-deux ans, il est membre de l'Académie française et inspecteur des Monnaies. Ami de Voltaire et d'Alembert, il apparaît comme le dernier des encyclopédistes. Il est célèbre dans toute l'Europe des Lumières et lié aux plus brillants esprits du temps. Disciple de Turgot, il a vécu à ses côtés ses réformes et sa disgrâce. Enfin il est le mari heureux de la belle et spirituelle Sophie de Grouchy. Cet homme comblé est aussi un homme passionné de justice. Il s'est élevé contre toutes les erreurs judiciaires de la fin de l'Ancien Régime. Ami des Noirs, il lutte contre l'esclavage et la traite. Ami des Protestants et des Juifs, il milite pour la reconnaissance de leur citoyenneté. Adversaire de la peine de mort, il soutient la cause de l'abolition. Et il est le seul à réclamer pour les femmes l'égalité entière des droits. Dès le début de la Révolution, cet intellectuel s'engage dans la lutte politique. Sous la Constituante, il se prononce parmi les premiers en faveur de la République. Député à la Législative, il propose son célèbre plan d'Instruction publique qui inspirera un siècle plus tard les fondateurs de l'Ecole républicaine. Député à la Convention, il refuse par conviction abolitionniste de voter la mort du Roi et rédige le projet de Constitution le plus démocratique qu'on ait élaboré jusqu'alors. Partisan de l'union des républicains, il se détache de ses amis Girondins sans pour autant rallier les Montagnards. Décrété d'accusation en juillet 1793, il se cache à Paris jusqu'en mars 1794. Il écrit alors l'Esquisse d'un tableau des Progrès de l'Esprit humain, son œuvre maîtresse. Pour ne pas compromettre la sûreté de celle qui l'héberge, il quitte son refuge. Arrêté, il est trouvé mort dans sa cellule le 29 mars 1794. Telle fut la vie de cet intellectuel engagé qui connut l'échec politique mais dont la pensée, selon le mot de Jean Jaurès, fait partie du patrimoine de la République. — "Intellectuel, philosophe, défenseur des Noirs, des Juifs, des femmes, abolitionniste convaincu et militant, et accompagné dans la vie par une femme aussi belle qu'intelligente, la célèbre Sophie à la tête bien faite, Condorcet ne pouvait qu'attirer le ministre de la Justice qui fit voter l'abolition de la peine de mort, et son épouse, philosophe, féministe et passionnée par le Siècle des lumières." (Michel Gazier, Télérama) – "Que devient "un intellectuel en politique" selon le sous-titre de ce livre ? Est-ce une pensée qui s'altère ? Le Condorcet des premiers temps, celui d'Elisabeth Badinter, est-il le même que le révolutionnaire de 1789 étudié par l'ancien ministre de la Justice ? La question qui traverse ce livre n'a rien de théorique. Elle est intime, brûlante même. Et la réponse que donne ce Condorcet est lumineuse." (Marianne Alphant, Libération) – "Les auteurs, sans doute parce qu'ils sont deux, se gardent d'intervenir en leur nom. Ils font œuvre d'historiens, non d'essayistes ... Mais quel beau travail, sobre, fouillé, habité de discrets élans, d'évidentes tendresses !" (Bertrand Poirot-Delpech, Le Monde) – "Il était grand temps de rendre à un intellectuel d'exception, philosophe et homme politique, la place éminente qui lui revient. Grâce à Elisabeth et Robert Badinter, c'est chose faite. Leur Condorcet répare une injustice trop longtemps perpétrée à l'endroit d'un homme éblouissant qui, justement, a consacré sa vie à combattre toutes les iniquités." (Claude Servan-Schreiber, Marie-France)
Une croissance : la Basse-Provence rurale (fin XVIe siècle - 1789). Essai d'économie historique statistique. (Thèse).
Ecole pratique des hautes études / SEVPEN, 1961, fort et gr. in-8°, 842 pp, tableaux, biblio, index, broché, bon état, envoi a.s.
Parmi les grandes thèses d’histoire rurale française, La “Basse-Provence” de René Baehrel occupe une place à part : la première à poser comme tel et dans son ensemble le problème de la croissance dans les économies agricoles d’Ancien Régime, elle contestait vigoureusement le privilège accordé à tel ou tel indicateur chiffré – et d’abord aux prix et à la démographie – dont les historiens de l’époque établissaient alors les séries longues, et dont ils tendaient à exagérer l’importance. L’auteur propose aux chercheurs une démarche volontairement empirique, procédant par hypothèses et approximations successives. Une leçon de méthode fondée sur ce qui est à ses yeux l’enseignement principal de la statistique : raisonner juste avec des chiffres faux. Déroutante pour certains, cette leçon a influencé en profondeur le développement de la recherche en histoire rurale.
Chronique de la Régence et du règne de Louis XV (1718-1763) ou Journal de Barbier, avocat au Parlement de Paris. Première édition complète, conforme au manuscrit autographe de l'auteur, accompagnée de notes et éclaircissements, et suivie d'un index.. Première [-huitième] série.
P., Charpentier libraire-éditeur, 1857 8 vol. in-12, index, reliures demi-basane fauve, dos à 5 nerfs pointillés et soulignés à froid, doubles filets dorés, pièce de titre et de tomaison chagrin carmin et noir, têtes dorées (rel. de l'époque), qqs coiffes arasées, qqs mors en partie fendus recollés, intérieurs propres et frais, bon état
Le Journal de Barbier dans sa première édition complète : ouvrage essentiel à la compréhension du XVIIIe siècle français, source de premier ordre pour le règne de Louis XV. Tous les volumes sont à la bonne date de 1857. — Première série : 1718-1726 (xii-468 pp) ; deuxième série : 1727-1734 (2 ff.-540 pp.) ; troisième série : 1735-1744 (2ff.-584 pp.) ; quatrième série : 1745-1750 (2ff.-511 pp.) ; cinquième série : 1751-1753 (2 ff.-455 pp.) ; sixième série : 1754-1757 (2ff.-617 pp.) ; septième série : 1758-1761 (2ff.-427 pp.) ; huitième série : 1762-1763 (2ff.-547 pp.) avec le fameux index rerum et nominum, si utile pour l’histoire des mœurs et de la politique, et dans ce huitième volume paraît aussi, à partir de la p. 129, le fameux “Journal de Police sous Louis XV” (1742-1743) (tenu pour le lieutenant général de police). — "Source essentielle. Esprit libre et indépendant, soucieux d'exactitude, bien renseigné grâce à ses relations, Barbier apporte un témoignage de premier ordre sur les affaires du temps, en particulier sur les mouvements de l'opinion publique et les faits de mentalité à Paris." (Michel Antoine, Louis XV)
Les Fonctions et les Devoirs des Officiers tant de l'infanterie que de la cavalerie.
Panazol, Editions Lavauzelle, 2002, in-8°, (20)-307 pp, une gravure en frontispice, un en-tête aux armes, 2 planches hors texte, reliure demi-basane acajou mouchetée de l'éditeur, dos à 4 faux-nerfs, bon état. Réimpression de l'édition de La Haye, 1740
Réimpression de ce traité formant le premier tome du “Cours de la science militaire”, collection publiée entre 1740 et 1757 dont chaque volume traite d'un sujet différent. Destiné au futur officier d'Infanterie ou de Cavalerie, il traite à la fois des hommes, des combats et de la tactique. L'auteur était capitaine et ingénieur ordinaire du roi de Sicile, le futur Charles III d'Espagne, auquel est dédié l'ouvrage.
Les Moralistes français au dix-huitième siècle.
Germer-Baillière, 1873, in-12, vii-234 pp, reliure demi-chagrin bleu, dos à, 5 nerfs, titres dorés, signet (rel. de l'époque), bon état
Jules Barni, professeur à l'académie de Genève, a introduit et traduit Fichte et les œuvres complètes de Kant en français.
De la Loi Naturelle, par M. ***.
P., Defer Demaisonneuve, 1790, 2 vol. in-8°, iv-344 et 291 pp, culs-de-lampe, reliures plein veau marbré, dos lisses ornés, pièces de titre et de tomaison basane rouge et verte, coupes filetées, tranches rouges (rel. de l'époque), un mors faible, bon état. Edition originale (Barbier, 2, 1337)
Jean-Jacques de Barrett (1717-1792) était d'origine écossaise, sa famille ayant suivi les Stuarts dans leur exil. Il fut nommé professeur de langue latine à l'École militaire en 1762 ; il en devint le directeur des études trois ans après. Franc-Maçon, il était troisième secrétaire de la Loge des Neuf Soeurs.
Lamarck ou le mythe du précurseur.
Seuil, 1979, in-8°, 186 pp, un portrait, biblio, broché, couv. illustré, bon état
Mémoires de Linguet sur la Bastille, et de Dusaulx sur le 14 juillet, avec des notices, des notes et des éclaircissemens historiques, par MM. Berville et Barrière.
P., Baudouin Frères, 1822, in-8°, xl-470 pp, reliure demi-veau blond glacé époque, dos lisse orné de fleurons et de filets dorés, tranches jaunes (Collection des Mémoires relatifs à la Révolution française). Bel exemplaire
Ardent, impétueux, injuste, excessif, cynique, rebelle, talentueux en diable, Linguet (1736-1794) consacra sa vie tout entière à la lutte : lutte contre les Lumières et les coteries littéraires, luttes contre les Parlements et l'injustice, lutte contre la puissance naissante de l'argent, lutte contre les dérives de l'administration royale et l'arrogance de la noblesse de cour... Tant d'ardeur et de hargne finirent par l'envoyer à la Bastille, où il resta deux ans. À sa libération, en 1782, il passa en Angleterre. Il y rédigea ces Mémoires, dont le succès fut immense et qui demeurent à ce jour le plus saisissant tableau de la vie quotidienne dans la célèbre prison. Pamphlétaire, philosophe, historien, économiste, journaliste, Linguet fut l'homme de toutes les audaces, de tous les paradoxes, de toutes les intuitions... — "Secrétaire du duc d'Orléans, Dusaulx fut vraisemblablement dans le secret de la préparation de l'insurrection parisienne du 12 juillet 1792 et se trouva à l'Hôtel-de-Ville lorsque la municipalité insurrectionnelle y supplanta les autorités légales. Il fut vraisemblablement aussi de la prise de la Bastille. Ses “Mémoires sur la Bastille” sont un historique, non des souvenirs. Ses vrais souvenirs se trouvent p. 267-324 de l'édition Berville et Barrière de 1821, sous le titre « L'oeuvre des sept jours, ou Notice tirée de mon journal, depuis le 12 juillet 1789 jusqu'au 18 du même mois inclusivement »." (Fierro, 496)
Marie-Antoinette et Axel Fersen.
Grasset, 1931, pt in-8°, 269 pp, imprimé sur papier Alfax Navarre, reliure demi-basane havane, dos lisse avec titres et doubles filets dorés, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état
"Il convient à un livre comme celui-ci d'avoir des parties romanesques, mais je n'ai pas voulu qu'il fût un roman. Aucun épisode n'est fictif ; de rares détails sont supposés vrais, d'après des inductions vraisemblables ; je prends soin, là où elle se dérobe, de ne jamais violenter l'histoire. La discrétion des deux personnages, les ratures ou les lacunes dans le Journal de Fersen, dans ses lettres et celles de Marie-Antoinette rendent délicates à suivre les phases des sentiments. On serait aujourd'hui ridicule de qualifier « d'innocente idylle » une liaison si forte et tragique. Sur l'intimité de la Reine et de son ami je me garde pourtant d'une conclusion décisive. Ni l'un ni l'autre n'a fait d'aveux à personne – à personne du moins qui les ait trahis, – nul témoignage contemporain n'impose une présomption, encore moins une certitude. Quant aux rumeurs publiques, on sait le peu qu'elles valent à l'égard d'une femme assassinée chaque jour par les plus atroces calomnies et trop souvent insouciante de mettre contre elle les apparences..." (Avant-propos) — "C'est aussi dans un passé tragique que nous conduit M. Emile Baumann, à Versailles aux dernières années du dix-huitième siècle. Le roi Louis XVI gouverne son royaume avec une honnête bonne volonté et la reine Marie-Antoinette illumine la Cour de sa blonde, majestueuse et élégante beauté. Versailles est le lieu du monde où le luxe s'allie le mieux au bon goût. Son éclat attire les regards de l'étranger. On y vient de tous les points de l'Europe prendre des leçons et choisir des exemples de politesse raffinée. C'est dans ce but qu'y paraissent un prince de Ligne ou un Fersen, et c'est d'Axel Fersen, gentilhomme suédois, que M. Emile Baumann nous conte la merveilleuse et mystérieuse aventure. Axel Fersen a dix-huit ans, il est d'une beauté singulière, de haute naissance il vient de loin et il a, comme on dit, tout pour plaire. Il plait. S'il séduit, il l'est aussi. A peine a-t-il entrevu la Reine qu'il éprouve pour elle une ardente et muette admiration. Marie-Antoinette n'est pas insensible au charme du jeune Suédois. Elle le distingue et bientôt l'admet en sa société la plus particulière. Il ressemble si peu aux favoris auxquels elle s'est intéressée jusqu'alors : n'a-t-elle pas eu à se défendre des hardiesses de quelques-uns d'entre eux ? Oh Fersen ne leur ressemble pas. Il est discret, respectueux. La Reine le sent dévoué. Elle comprend qu'il pourra être pour elle un ami sur la fidélité de qui elle peut compter. Elle devine qu'il l'aime, d'un amour passionné, et elle-même n'éprouve-t-elle pas pour lui un sentiment plus tendre que l'amitié ? Lui a-t-elle donné plus que ses pensées et que son coeur ? Il serait ridicule, comme le dit M. Emile Baumann, de qualifier d' « innocente idylle » une liaison si forte et tragique, mais sur l'intimité de la Reine et de Fersen aucune conclusion décisive n'est possible. Ni l'un ni l'autre n'a fait d'aveux à personne. Nul témoignage contemporain n'impose une présomption, encore moins une certitude. Marie-Antoinette et Axel Fersen ont emporté leur secret avec eux. Ce qui subsiste de ce que fut leur amitié ou leur amour, c'est ce que, cet amour ou cette amitié eut de sévère, de poignant, d'héroïque. Ils s'unirent moins dans l'illusion des joies que dans l'attente d'un destin sinistre, mêlés tous deux au plus formidable des cataclysmes. En ces jours de malheur, si Marie-Antoinette ne cessa de montrer sa grandeur d'âme, Axel Fersen y donna les marques de son absolu dévouement. Il y fut présent par ses conseils et par ses actes. Il fit tout pour sauver la Reine, mais il y a des destinées qui n'échappent pas leur sanglante fatalité. Il en fut ainsi pour Marie-Antoinette et pour Axel Fersen. La sienne attendit plus de six années après la mort de la Reine pour se réaliser. Les dernières pages de l'émouvant et beau livre de M. Emile Baumann nous montrent Fersen déchiré par les mains brutales d'une populace imbécile et pardonnant à ses assassins, de même que MarieAntoinette, avant de partir pour l'échafaud, avait pardonné à ses bourreaux." (Le Figaro, 1931)
Mémoire à consulter pour Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, Ecuyer, Conseiller-Secrétaire du Roi, & Lieutenant-Général des chasses aux bailliage & capitainerie de la Varenne du Louvre, grande vénerie & fauconnerie de France, accusé. (Suivi de) Supplement au Mémoire à consulter pour Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, .., accusé en corruption de juge & calomnie. (Suivi de) Addition au Supplement du Mémoire à consulter, pour Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, .., accusé, servant de réponse à Madame Goezman, accusée ; au Sieur Bertrand Dairolles, accusé ; aux Sieurs Marin, gazetier de France, & Darnaud Baculard, conseiller d'ambassade, assignés comme témoins. (Suivi de) Requête d'attenuation pour le Sr Caron de Beaumarchais. (Suivi de) Quatrième mémoire à consulter pour Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, .., contre M. Goezman, juge accusé de subornation & de faux, Madame Goezman, & le sieur Bertrand, accusés ; les Sieurs Marin, gazetier ; Darnaud-Baculard, conseiller d'ambassade ; & consorts.
Sans lieu [Paris], 1774, in-12, 499 pp, cinq parties en un volume relié demi-veau havane époque, dos lisse orné de filets dorés, tranches jaunes. Manque la page de titre, sinon bon exemplaire sans rousseurs
Réédition en un volume au format in-12 des cinq mémoires de Beaumarchais dans l'affaire Goëzman. Le 17 juillet 1770, le financier Pâris-Duverney meurt et les dispositions qu'il a prises dans son testament en faveur de Beaumarchais sont contestées par le comte de La Blache, son légataire universel. Un procés s'ensuit et les biens de Beaumarchais sont finalement saisis lorsqu'en 1773 il publie à propos des agissements du rapporteur à son procès, le juge Goëzman, quatre mémoires dont l'esprit et la dialectique ont un retentissement considérable et font condamner le juge, le 26 février 1774. Ces mémoires singuliers sont encore le plus beau titre littéraire de leur auteur ; ils l'environnèrent d'une réputation bruyante qui alarma Voltaire lui-meme, jaloux de toute espèce de gloire et lui concilièrent je ne sais quelle faveur publique, dont il tira plus de force que de considération, mais qui n'en préparèrent pas moins le succés de tous ses ouvrages. (Michaud).
Mémoires de Beaumarchais dans l'affaire Goëzman. Nouvelle édition collationnée avec le plus grand soin sur les éditions originales et précédée d'une appréciation tirée des Causeries du Lundi par M. Sainte-Beuve.
P., Garnier Frères, 1859, in-12, xx-411 pp, reliure demi-chagrin noir, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés, tranches pennées (rel. de l'époque), bon état
Le 17 juillet 1770, le financier Pâris-Duverney meurt et les dispositions qu'il a prises dans son testament en faveur de Beaumarchais sont contestées par le comte de La Blache, son légataire universel. Un procès s'ensuit et les biens de Beaumarchais sont finalement saisis lorsqu'en 1773 il publie à propos des agissements du rapporteur à son procès, le juge Goëzman, quatre mémoires dont l'esprit et la dialectique ont un retentissement considérable et font condamner le juge, le 26 février 1774. Ces mémoires singuliers sont encore le plus beau titre littéraire de leur auteur ; ils l'environnèrent d'une réputation bruyante qui alarma Voltaire lui-même, jaloux de toute espèce de gloire et lui concilièrent je ne sais quelle faveur publique, dont il tira plus de force que de considération, mais qui n'en préparèrent pas moins le succés de tous ses ouvrages. (Michaud).
Lettres inédites de Beaumarchais, de Mme de Beaumarchais et de leur fille Eugénie. Publiées d'après les originaux de la Clements Library par Gilbert Chinard.
P., Librairie historique A. Margraff, et Baltimore, The John Hopkins Press, 1929, in-8°, 139 pp, minuscule perforation au milieu de l'ouvrage sans gêne pour la lecture
Lettres de Beaumarchais (1767-1792), lettres de Mme de Beaumarchais (1786-1816), lettres de la fille de Beaumarchais, une note inédite de Beaumarchais.
Théâtre complet. Lettres relatives à son théâtre. Texte établi et annoté par Maurice Allem.
Gallimard, 1949, in-12, 718 pp, préface, variantes, notes, bibliographie par Maurice Allem, reliure plein cuir souple de l'éditeur, dos lisse orné de filets dorés, jaquette, étui carton, bon état (Coll. Bibliothèque de la Pléiade)
Ce volume contient : Théâtre : Eugénie - Les Deux amis - Le Barbier de Séville - Le Mariage de Figaro - Tarare - La Mère coupable. Lettres. Volume épuisé. Une nouvelle édition des “Œuvres”, annotée par Pierre et Jacqueline Larthomas, augmentée des mémoires judiciaires, a été publiée en 1988 dans la Pléiade.
La Vie amoureuse de Julie de Lespinasse.
Flammarion, 1926, in-12, 190 pp, broché, bon état (Coll. “Leurs amours”)
Histoire de Bel-Ile. Texte établi et présenté par Nicolas Tafoiry.
Rennes, Editions Ouest-France, 2005, gr. in-8°, 329 pp, notes, broché, bon état
Les aléas de l'histoire n'ont pas voulu que paraisse, il y a deux siècles et demi, cette Histoire de Bel-Île. Pressé par ses compatriotes, le Révérend-Père François-Marie de Bel-Île avait pourtant rédigé au beau milieu du siècle des Lumières le premier essai historique consacré à ce territoire qui n'a jamais été le plus négligeable de France. Sans s'embarrasser des exigences de l'historiographie moderne, les lignes inédites de ce manuscrit dévoilent l'histoire d'une île depuis ses origines jusqu'en 1750. Des événements qui rythment ce passé aussi riche que mouvementé, du génie de l'endroit qui y est particulièrement développé, jusqu'aux préoccupations des insulaires... l'auteur nous livre, avec ce tableau complet, un véritable témoignage sur cette île où il naquit en 1677. Dans ce passionnant entretien, ses opinions, sentiments et souvenirs personnels donnent une forme éminemment humaine à ce qui ne serait ailleurs qu'une suite de dates et de faits. Ainsi, à travers l'histoire du Révérend-Père François-Marie de Bel-Île, ce sont, en quelque sorte, les Bellilois du XVIIIe siècle qui nous content leur passé, nous confient leurs attentes dans l'avenir et, ce faisant, nous révèlent leur présent qui est devenu notre histoire.
Grands voiliers autour du monde. Les voyages scientifiques, 1760-1850.
P., Pont-Royal, 1962, pt in-4°, 295 pp, très nombreuses illustrations et cartes en noir et en couleurs, biblio, reliure pleine toile bleue de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état
Les pionniers (Wallis, Carteret, Bougainville...) ; Le capitaine Cook ; Les héros du Pacifique (La Pérouse, d'Entrecasteaux...) ; La course à l'Australie (Baudin, Flinders), Les Russes dans l'aventure (Krusenstern, Kotzebue, Lutke) ; Les grands voiliers et les progrès de la science (Freycinet, Duperrey) ; Sur les traces de La Pérouse (Dumont d'Urville) ; Négoce et diplomatie (Laplace, Vaillant...) ; Les savants britanniques (Beechey, Fitzroy, Belcher) ; L'Antarctique (Dumont d'Urville,Wilkes, Ross).
Essai sur le Tiers-Etat rural ou les paysans de Basse-Normandie au XVIIIe siècle.
Genève, Mégariotis, 1974, in-8°, xv-316 pp, reliure simili-cuir bordeaux de l'éditeur, bon état, (réimpression de l'édition de Paris, 1892)
"L'Essai sur le tiers état rural en basse Normandie au XVIIIe siècle de M. l'abbé Bernier est loin de manquer d'intérêt. On doit tout d'abord reconnaître au livre une qualité essentielle ; l'auteur n'est pas un apologiste ardent de l'ancien régime, et il n'a point cherché à atténuer les ombres du tableau qu'il trace de la condition des paysans normands au XVIIIe siècle. Toute la première partie de l'ouvrage est en somme une critique amère de l'ancien état de choses. L'auteur montre quelles charges énormes pesaient sur le paysan, il note la mauvaise répartition des impôts, l'inégalité du service militaire, les exactions du seigneur et de ses agents ; il montre encore que le pouvoir royal a sa part de responsabilité dans cette situation déplorable : mauvaise organisation de la justice, excès des agents financiers, détestable entretien des routes. La royauté, par négligence plutôt que par respect du droit d'autrui, a laissé subsister sur le sol normand une grande partie de l'ancienne organisation féodale ; en un mot, pour parler comme M. Taine, le peuple fait les frais de deux gouvernements, l'ancien qui ne fonctionne plus, le nouveau qui fonctionne mal. Les ordres privilégiés ne sont pas épargnés par M. l'abbé Bernier ; il montre les abbayes ruinées par la commende et désertes ; les prêtres des campagnes vivant misérablement et obligés d'ajouter aux revenus de leur pauvre bénéfice ou à leur maigre casuel les produits d'un métier souvent indigne de leur caractère ; les gros décimateurs, les abbés commendataires, les évêques non résidents perçoivent la majeure partie des revenus de l'Église et quelques-uns ne donnent pas à leurs ouailles des exemples bien édifiants. Pour la noblesse, même décadence ; beaucoup de nobles, réduits à la misère, vivent côte à côte avec le paysan qu'ils méprisent et qui les abhorre ; les plus riches ont quitté le pays et se font remplacer par des agents tyranniques et exécrés ; ce ne sont plus comme autrefois des patrons toujours prêts à défendre leurs tenanciers, mais des maîtres exigeants et rapaces. De là entre les propriétaires et les possesseurs du sol une méfiance, une hostilité qui se montreront en 1789. Jusqu'ici, on le voit, le livre de M. l'abbé Bernier ne fait qu'ajouter des traits nouveaux et souvent pittoresques au tableau si souvent tracé de la situation de la France vers le déclin de l'ancien régime. La suite de l'ouvrage est plus nouvelle et non moins vraie. L'auteur, prenant le mot célèbre de Siéyès sur le tiers état, s'efforce de montrer combien, pris absolument, ce mot est faux. Non seulement depuis longtemps la haute bourgeoisie a envahi les rangs de la noblesse, mais encore dans la classe rurale il s'est produit, dès le milieu du XVIIIe siècle, une sorte de mouvement ascensionnel. Si pauvre qu'il soit, si écrasé d'impôts et de redevances qu'il paraisse, le paysan bas-normand arrive parfois, à force de privations, d'économie, à rassembler quelques livres, et beaucoup peu à peu transforment leur position ; de métayers, ils deviennent fermiers, de fermiers, propriétaires. Les exemples que cite M. Bernier sont à cet égard des plus probants ; l'auteur procède par monographies de famille ; il montre comment de cette masse de malheureux qui croupit dans une misère inouïe se détachent peu à peu des individus, soit plus heureux, soit plus entreprenants, qui, par d'habiles spéculations, par des achats hardis, arrivent à constituer cette petite bourgeoisie rurale, qui jouera un rôle décisif lors des élections de 1789. Ce travail de sélection, cet effort continu se poursuit encore aujourd'hui, mais cette fois aux dépens de la bourgeoisie dirigeante, issue de la Révolution. Le livre de M. l'abbé Bernier, écrit avec modération, d'après des documents d'archives très variés, est en somme d'une lecture intéressante et provoque la réflexion." (A. Molinier, Revue Historique, 1892)
Mémoires et lettres de François-Joachim de Pierre, cardinal de Bernis (1715-1758). Publiés avec l'autorisation de la famille, d'après les manuscrits inédits par Frédéric Masson. Tome 1.
Plon, 1878, in-8°, cxxiv-478 pp, un portrait en frontispice, reliure demi-percaline bronze, dos lisse, pièce de titre basane havane, fleuron et double filet dorés en queue (rel. de l'époque), bon état. Edition originale
Tome 1 seul (sur 2) : de sa naissance à septembre 1757. — Première édition de ces mémoires qui s'achèvent avec la disgrâce de Bernis (1715-1794) en 1758. Né en 1715, d'une lignée ancienne mais fort pauvre, François Joachim de Bernis affirme : "J'ai réussi à obtenir tout ce que je désirai fortement." Plusieurs recueils de petits vers galants lui valurent le surnom de Babet la Bouquetière et un fauteuil à l'Académie française dès l'âge de vingt-neuf ans. Mais c'est madame de Pompadour qui fit sa carrière. Ambassadeur à Venise, puis ministre des Affaires étrangères, il négocia avec bonheur le renversement des alliances. Au comble de la faveur, ayant en conscience, après Rossbach (1757), osé parler de paix, il tomba en disgrâce. Soulagé du pouvoir, il mena une existence opulente et facile à la cour pontificale où, cardinal ambassadeur, il fut aux yeux de tous "le roi de Rome" jusqu'à la Révolution qui le ruina. Dans ces Mémoires passent toute la complexité, le charme et la grandeur d'une figure unique : celle de l'aristocrate secrètement averti de son déclin.
De Candide à Atala.
P., del Duca, 1968, in-8°, 462 pp, 16 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio, index, broché, bon état (Coll. Histoire de la Littérature française)
"Ce volume, auquel a collaboré M. R, Ceillier, docteur es sciences naturelles, pour le chapitre consacré à Buffon, n'est pas le moins important de la grande histoire de la littérature que dirige, depuis des années, Mgr Calvet. L'époque qu'il étudie (de 1759, date de Candide, à 1801, date d'Atala) est bien, comme l'affirme l'auteur dans son avant-propos, « l'une des plus importantes de notre histoire littéraire ». On admettra avec lui que la date de 1759 (ou environ) est bien celle où « se rompt l'équilibre entre les forces antagonistes de tradition et de nouveauté » et où « la balance commence à pencher en faveur de ces dernières ». Autrement dit, la date – évidemment approximative, mais il faut choisir une date – du triomphe de l'esprit philosophique, lequel ne cesse pas évidemment d'être combattu, mais s'affirme de plus en plus fort et de plus en plus ouvertement. Voltaire, à Ferney, exerce une sorte de royauté intellectuelle. Inutile de justifier, d'autre part, le choix d'Atala comme point final de cette large évocation. Les prémices du génie de Chateaubriand ne sont pas seulement l'affirmation d'un goût littéraire nouveau (auquel n'ont pas manqué les précurseurs au XVIIIe siècle) ; on peut encore dater de ce moment la liquidation de l'aventure « philosophique » et le profond bouleversement de 1789 clôt incontestablement une époque dans l'histoire de la pensée." (R. Lespire, Revue belge de philologie et d'histoire)
Les Reines de France au temps des Bourbons.
Editions de Fallois, 1996, 4 vol. gr. in-8°, 543, 527, 559 et 735 pp, 112 planches de gravures hors texte (dont 48 en couleurs), une carte, chronologie, biblio, index, brochés, couv. illustrées, bon état (Prix de la biographie de l'Académie française)
Tome 1 : Les Deux Régentes (Marie de Médicis et Anne d'Autriche) ; Tome 2 : Les Femmes du Roi-Soleil ; Tome 3 : La Reine et la favorite ; Tome 4 : Marie-Antoinette l'insoumise.
Louis XIV.
Fayard, 1923, in-12, 414 pp, broché, papier jauni, bon état
"... M. Louis Bertrand nous fait assister au spectacle des efforts dans lesquels se dépense inlassablement l'énergie du Grand Roi, à travers les faiblesses inséparables de la nature humaine. Mais cherchez, dans un Atlas historique, d'abord la carte de la France en 1661, date où il commence à gouverner seul, puis celle de cette même France en 1715, et comparez les frontières. Comparez aussi l'anarchie intellectuelle de l'époque de Louis XIII et l'incomparable équilibre de la pensée française durant toute la seconde moitié du dix-septième siècle. Vous conclurez, comme lui, que le Roi qui obtint ces réussites fut un merveilleux ouvrir de la grandeur nationale... Remercions M. Louis Bertrand de nous apporter cette leçon avec son beau livre qui se trouve ainsi être, en même temps, une courageuse et, salubre action civique." (Paul Bourget, de l'Académie française)
Louis XIV.
P., L'Intelligence, Henri Jonquières, 1928, in-8°, xvi-345 pp, précédé d'une étude d'Henri Massis, portrait de Louis XIV gravé d'après Lefebvre en frontispice, reliure demi-basane fauve à coins, dos à 4 faux-nerfs, titres et filets dorés, couv. et dos conservés (rel. de l'époque), dos frotté, mors, coiffes et coins émoussés, un des 1000 ex. numérotés sur vélin Lafuma (sur un tirage total de 1120 ex.), état correct
"... M. Louis Bertrand nous fait assister au spectacle des efforts dans lesquels se dépense inlassablement l'énergie du Grand Roi, à travers les faiblesses inséparables de la nature humaine. Mais cherchez, dans un Atlas historique, d'abord la carte de la France en 1661, date où il commence à gouverner seul, puis celle de cette même France en 1715, et comparez les frontières. Comparez aussi l'anarchie intellectuelle de l'époque de Louis XIII et l'incomparable équilibre de la pensée française durant toute la seconde moitié du dix-septième siècle. Vous conclurez, comme lui, que le Roi qui obtint ces réussites fut un merveilleux ouvrir de la grandeur nationale... Remercions M. Louis Bertrand de nous apporter cette leçon avec son beau livre qui se trouve ainsi être, en même temps, une courageuse et, salubre action civique." (Paul Bourget, de l'Académie française)
Mémoires du baron de Besenval, avec une notice sur sa vie, des notes et des éclaircissemens historiques, par MM. Berville et Barrière.
P., Baudouin Frères, 1821, 2 vol. in-8°, xxx-432 et 395 pp, reliures demi-basane havane, dos lisse avec filets dorés, pièces de titre et d'auteur basane noire, tranches mouchetées (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, dos lég. frottés, bon état (Coll. des Mémoires relatifs à la Révolution française)
Fils d’un colonel des Gardes-Suisses et d’une cousine de la reine de France Marie Leczynska, le baron de Besenval est né en 1721. Il entre à dix ans au régiment des Gardes-Suisses. En 1758, au début de la guerre de Sept Ans, il est maréchal de camp et devient par la suite inspecteur-général des Suisses et Grisons, charge dont il se démettra à la disgrâce de Choiseul. La faveur de Besenval augmente à la Cour après la mort de Louis XV. Courtisan raffiné, brillant causeur, Besenval devient l’un des commensaux favoris de la reine Marie-Antoinette. En 1789, il est commandant militaire de l’Ile-de-France et de la garnison de Paris, et le 12 juillet, il décide de « retirer les troupes et de livrer Paris à lui-même ». Après un long emprisonnement, il est déféré devant le Châtelet pour crime de lèse-nation. Il est acquitté, mais sa santé est ébranlée et il meurt le 2 juin 1791.
Les Aventuriers français aux Indes (1775-1820).
Payot, 1932, in-8°, 248 pp, 8 pl. de gravures hors texte, une carte des Indes Orientales, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Bibliothèque historique)
Un livre qui évoque les militaires français entrés au service des princes indiens pour lutter contre l'Angleterre dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et les deux premières décennies du XIXe, Maurice Besson raconte tour à tour les vies hautes en couleurs et héroïques de René Madec, du colonel Gentil, de Claude Martin, du comte de Boigne, etc.
Un pasteur du temps des Lumières : Benjamin-Sigismond Frossard (1754-1830).
Honoré Champion, 2000 gr. in-8°, 427 pp, préface de Daniel Robert, annexes, biblio, index, reliure cartonnée de l'éditeur, bon état (Coll. Vie des Huguenots)
Benjamin-Sigismond Frossard (1754-1830), par sa formation à la prestigieuse académie de Genève, par ses goûts, ses tendances philosophiques et ses engagements politiques, est véritablement un « homme des Lumières ». Sa carrière comporte plusieurs points forts. À Lyon, où il est pasteur depuis 1777, il se fait de nombreuses relations : Brissot, les Roland – mais il est aussi membre de la prestigieuse Société royale d'Agriculture. L'université d'Oxford lui décerne le Doctorat honoris causa. Il publie en 1789 “La Cause des esclaves nègres”, qui reste, en langue française, l'ouvrage le plus important et le plus complet contre la traite et l'esclavage. À Lyon, il joue, la Révolution venue, un rôle non négligeable dans l'administration de la ville, puis du département, en particulier pour réorganiser l'instruction publique. En 1802, à Paris, il est un des rédacteurs du mémoire dont l'administration impériale fera la base de la loi de 1802 organisant les cultes réformés. En 1809, il est chargé de créer, de toutes pièces, la Faculté protestante de théologie à Montauban décidée par l'Empereur et, nommé doyen, il s'acquitte de cette mission en dépit de nombreuses difficultés. Le protestantisme français lui doit beaucoup. Outre La Cause des esclaves, il a laissé de nombreux écrits et des traductions (Hugh Blair, Wilberforce) ainsi que ses cours à Montauban (celui de morale évangélique reflète ses tendances philosophiques), dont il est rendu compte. Robert Blanc, qui nous donne cette première biographie de B.-S. Frossard, dont il est le descendant direct, a pu notamment disposer d'un fonds important d'archives familiales. Préface du professeur Daniel Robert, professeur émérite à l'École des Sciences sociales.
Frédéric le Grand.
Fayard, 2004, in-8°, 639 pp, 16 pl. de gravures et photos hors texte, 4 cartes et un plan, généalogie, chronologie, sources, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
Dans l'esprit d'un Français, Frédéric II est associé à la figure de Voltaire. Si tumultueuse que leur relation ait été, il lui apparaît d'abord sous les traits du roi-philosophe ami des Lumières. Probablement lui évoque-t-il encore le nom de Rossbach et le lamentable désastre du maréchal de Soubise, que l'on vit longtemps comme le signe du déclin de la monarchie française. Roi-philosophe, roi-capitaine, ces deux titres suffisent à lui valoir le qualificatif de "grand". De fait, Frédéric II domine de sa stature le XVIIIe siècle allemand. Kant ne l'appelle-t-il pas déjà "le siècle de Frédéric" ? Mais la gloire de Frédéric II ne s'arrête pas aux limites de l'Allemagne. Dans la hiérarchie des souverains du temps, il prend place aux côtés de Marie-Thérèse, sa grande rivale, et de Catherine II de Russie. La tradition reconnaît Frédéric II comme le modèle du "despote éclairé". S'identifiant à l'État, il s'en regarde comme le premier serviteur. Mais la réalité s'accorde-t-elle avec l'image ? Prétendant décider de tout, Frédéric pousse l'absolutisme jusqu'à sa pointe extrême et reste dans la mémoire collective comme un roi réformateur. Quand il met le principe de tolérance en pratique, son action se porte sur des domaines privilégiés par les Lumières. L'autre grande affaire du règne, le rang de la Prusse en Allemagne, pose le problème du rapport des forces au sein du corps germanique. Avec la conséquence que l'affaire prend aussitôt une dimension européenne. Elle ne peut laisser indifférente aucune des grandes puissances, la France garante des traités de Westphalie, l'Angleterre sa rivale et jusqu'à la Russie qui apparaît alors sur la scène européenne. Même si d'autres facteurs interférent, le conflit austro-prussien enfante deux grandes guerres en Europe. Mais s'il s'agissait d'un faux procès, tant en canonisation qu'en diabolisation ? Et si l'histoire était, une fois de plus, rattrapée par le mythe ?
Le Grand Règne.
Fayard, 2006 fort in-8°, 1277 pp, sources, références et notes, jalons chronologiques, index général, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
Depuis la publication, en 1986, de la désormais classique biographie du Roi-Soleil par François Bluche, le jugement de Voltaire, pour qui le temps de Louis XIV (1643-1715) fut « le siècle le plus éclairé qui fut jamais », est très largement partagé. Ce livre fameux est ici complété par “La Vie quotidienne au temps de Louis XIV”, qui évoque avec vivacité les travaux et les jours de tout un peuple, et par “Louis XIV vous parle”, qui reproduit, met en scène et analyse les propos et écrits du Roi tels que nous les ont transmis les textes les plus variés. La somme de ces trois ouvrages de référence dessine de Louis XIV, de son règne et de son royaume une fresque grandiose.
Maurice de Saxe.
Fayard, 1992 in-8°, 538 pp, 25 cartes et tableaux, tableau généalogique, repères chronologiques, notes, sources et biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
Maurice de Saxe, vainqueur légendaire de Prague en 1741 et de Fontenoy en 1745, est l'un des grands hommes de guerre de son temps. On réduit souvent la vie du maréchal de Louis XV à une série de stéréotypes pittoresques : général chanceux et aventurier infatigable, amoureux ardent mais peu exigeant sur la qualité de ses conquêtes, toujours tenu à distance par une Cour raffinée à cause de ses grossièretés de reître, fils de roi sans royaume qui aurait pu devenir duc de Courlande ou roi de Tobago... Européen avant l'heure, Maurice de Saxe est d'abord l'un des hommes du XVIIIe siècle qui a le mieux connu l'Europe de son temps. Saxon de coeur et Français d'adoption, il connaît aussi bien les Cours que les champs de bataille. Sa carrière militaire se double d'une réflexion sur la guerre. Ses campagnes, où il met en application ses intuitions tactiques, font de lui à la fois le successeur de Turenne et le précurseur de Frédéric II. En même temps, Maurice de Saxe pèse sur l'évolution de la politique décidée à Versailles. Acteur diplomatique discret, il reste un conseiller militaire écouté, jusque dans sa retraite fastueuse de Chambord, où il mène grande vie et où il choque par certaines de ses fantaisies, entre autres la compagnie de uhlans noirs de son régiment de cavalerie, Saxe-Volontaires.
Les lettres françaises dans les revues allemandes du XVIIIe siècle – Die französische Literatur in den deutschen Zeitschriften des 18. Jahrhunderts.
Peter Lang SA, 1997, in-8°, 388 pp, notes, index des noms, index des périodiques, broché, bon état. 21 études érudites (14 en français et 7 en allemand)
On trouvera dans ce volume les communications présentées du 23 au 25 mars 1995 à Reims durant le Colloque International organisé par le Centre d'étude des périodiques de langue allemande de Metz. L'objet de la rencontre était d'analyser l'image que les périodiques allemands du XVIIIe siècle ont proposée des lettres françaises. Les revues – dont le développement à l'époque des Lumières est remarquable – ont abordé, à partir d'innombrables comptes rendus et commentaires, dans le cadre général d'un discours de légitimation, toutes les grandes questions que posaient pour la jeune littérature allemande le poids et la fonction de la culture française en Europe. On trouvera donc toutes les attitudes possibles dans les diverses études de cas ici proposées : de l'acceptation des transferts jusqu'à une stratégie de refus et de démarcation. En fait, l'évolution du discours des revues sur la littérature française suit fidèlement celle de la littérature allemande elle-même de la Frühaufklärung au Romantisme et en traduit la situation et les besoins. Par ailleurs, à travers les opinions sur les auteurs français s'expriment bien souvent des jugements sur la nation voisine et sa culture, qui ont leur place dans l'histoire générale des relations franco-allemandes.
Au temps des cœurs sensibles.
Plon, 1948, in-8°, 254 pp, un portrait de Madame Suard en frontispice, broché, papier lég. jauni, bon état, édition originale, ex. du SP, envoi a.s.
Une étude des mœurs du XVIIIe siècle à partir de la correspondance de Suard et sa femme Amélie avec le petit monde des encyclopédistes (d'Holbach, Diderot, Condorcet, Marmontel, Julie de Lespinasse, etc.)
Le Royaume de Prusse.
P., Dentu, Dumaine, 1883, in-8°, ix-474 pp, pièces justificatives, reliure demi-toile verte, dos lisse, titres dorés et filets à froid (rel. de l'époque), bon état
Edition originale de cet ouvrage de référence. Par Edmond Bonnal de Ganges, conservateur des archives au Dépôt de la Guerre. — "Par ordre de la Prusse ! – Il y a environ seize ans, Gambetta fit attribuer à M. Bonnal, auteur d'un remarquable ouvrage sur les capitulations prussiennes après Iéna, les fonctions de directeur des importantes archives du ministère de la guerre, devenues vacantes par la mort de M. Camille Rousset. En 1883, le nouvel archiviste eut la malencontreuse idée de publier un autre ouvrage sous ce titre : “Le royaume de Prusse”. Consacré presque entièrement à l'œuvre de Frédéric II, ce livre appréciait des événements antérieurs à 1807 ; il avait donc une valeur purement historique. A peine avait-il paru, que M. Bonnal était mandé par ordre au bureau du colonel du service géographique. Là il était avisé qu'à la suite d'une note de l'ambassade de France à Berlin, le gouvernement avait résolu sa révocation. On promit d'ailleurs à M. Bonnal une compensation qu'il attend encore... Cependant le gouvernement avait pris ses mesures pour échapper à tout recours en justice. Préoccupé d'éviter le scandale d'un débat judiciaire qui aurait révélé son ignominie, la révocation de M. Bonnal avait été purement verbale ; de telle sorte que l'infortuné n'avait en main aucune pièce pouvant servir de base à une revendication judiciaire. Et pour comble de précaution, on avait omis de le remplacer. Mais enfin vint le jour – tout récent du reste – où, après des années de laborieux efforts, la victime des susceptibilités allemandes et de la couardise républicaine, obtint une pièce officielle constatant qu'il n'était plus archiviste de la guerre. Muni de cette preuve, il a introduit une instance actuellement pendante devant le Conseil d'Etat. Procès intéressant qui nous montrera à quel degré d'abaissement est tombée la République radico-dreyfusarde." (Journal du Loiret, 2 mars 1900)
Louis XVI, le Roi-Martyr.
Pygmalion, 1983, gr. in-8°, 317 pp, 8 pl. de gravures hors texte, index biographique, biblio, reliure simili-cuir bleu de l'éditeur, demi-jaquette illustrée, rhodoïd, bon état (Les Rois qui ont fait la France : Les Bourbons, 5). Edition originale reliée et numérotée, tirée à part
À la tête d'une France au zénith de sa postérité et de sa puissance, libérateur de l'Amérique, parvenu grâce à ses connaissances techniques à reconquérir la maîtrise des mers, Louis XVI pouvait être un roi digne de gloire ; il ne sut être qu'un roi martyr. Intelligent, instruit, perspicace, aimant son peuple et voulant le bien avec passion, il méconnut les choix qui auraient désarmé ses adversaires et évité une révolution. Cette biographie sans complaisance le montre tel qu'il fut, en butte à la funeste influence de Marie-Antoinette et de ses amis, finalement rejeté dans une solitude tragique. Son règne aurait pu être heureux. Il ne fut qu'une marche vers le supplice. Sa mort rédemptrice - il n'avait que trente-huit ans - éclaire d'un jour définitif sa vie et son caractère.
Louis XV, le Bien-Aimé.
Pygmalion, 1982, gr. in-8°, 316 pp, 8 pl. de gravures hors texte, index biographique, biblio, reliure simili-cuir bleu de l'éditeur, demi-jaquette illustrée, rhodoïd, bon état (Les Rois qui ont fait la France : Les Bourbons, 4). Edition originale reliée et numérotée, tirée à part
Monté sur le trône à cinq ans et demi, Louis XV fut-il seulement l’amant prodigue de Mesdames de Pompadour et du Barry ? Un prince volage et futile dont la beauté continue de nous fasciner et qui s’attira l’amour puis la haine de son peuple ? Non, malgré les apparences, jamais roi, à l’exception d’Henri IV, ne se montra aussi conscient des problèmes de son pays et attentif à construire l’avenir. Nombre de ses réformes furent reprisent par Napoléon Ier. Sous son long règne, la Corse et la Lorraine devinrent françaises et l’économie nationale prit son envol. Louis XV fut un esprit secret, éclairé et sensible, soucieux d’épargner le sang des hommes.
Les Papiers de Boswell. Boswell veut se marier, 1766-1769.
Hachette, 1959, in-8°, 406 pp, traduit de l'anglais, préface de René Lalou, notes, broché, jaquette, bon état
"James Boswell, écrivain anglais du XVIIIe siècle, né à Edimbourg en 1740 et dont le père était un haut magistrat d'Ecosse, a bénéficié d'un renouveau de célébrité à la suite de la découverte, il y a vingt cinq ans, de ses « Papiers », lettres et journal intime. Deux volumes, tirés de ces papiers, ont déjà paru en France (Hachette) ; “Amours à Londres” (1762-1763) et “Boswell chez les princes” (voyages en Europe, les cours allemandes, Voltaire, J.-J. Rousseau, 1764). Ce troisième volume est consacré aux années 1766-1769. M. René Lalou, dans une substantielle et élégante préface, retrace l'existence des plus curieuses de Boswell durant cette période. Boswell, qui se destinait primitivement à l'armée, avait poursuivi à Edimbourg et en Hollande ses études de droit et était devenu avocat ; c'est ainsi qu'il sera amené à avoir pour client le Corse Paoli. Sa vie se partage entre Edimbourg et Londres où il retrouve les écrivains en renom de son temps. On en connaît le détail par les lettres de Boswell adressées à Temple, son camarade d'études et son ami intime, qui deviendra pasteur, et par les pages sauvées de son Journal. Cet avocat songe beaucoup aux femmes tout en s'enivrant parfois, ce qui l'entraîne dans des aventures imprudentes et peu recommandables ; il entretient des liaisons éphémères et ne manque pas de s'étendre longuement sur les unes et les autres, ce qui ne l'empêche pas de songer au mariage. Il est d'un caractère à s'enflammer facilement, aussi le voit-on successivement éperdument amoureux d'une jeune servante, fille d'un jardinier, mais supérieure à sa condition par son esprit et ses manières, de Belle de Zuylen, Hollandaise qui deiendra Mme de Charrière, de miss Boisville, de miss Catherine Blair, de Marie- Anne Boyd, jeune et belle Irlandaise, enfin de sa propre cousine, miss Margaret Mongomerie. Après s'être plus ou moins fiancé avec l'une ou l'autre, c'est Margaret que finalement il épousera. Dans ces « Papiers », où Boswell ne dissimule rien de lui-même, revivent les mœurs de l'Angleterre du XVIIIe siècle." (Revue des Deux Mondes, 1959)
Condorcet, le Philosophe dans la Révolution.
Hachette, 1962, in-8°, 320 pp, préface de Louis de Villefosse, biblio, index, cart. éditeur, rhodoïd, bon état, envoi a.s. On joint une coupure de presse du “Monde” sur le livre (par Maurice Vaussard)
"Biographie agréable à lire et utile : Condorcet, qui, comme le dit G.G. Granger dans un ouvrage récent (“La mathématique sociale du marquis de Condorcet”), est « le représentant le plus attardé mais peut-être le plus parfait de l'encyclopédisme », n'a guère été étudié depuis la thèse de Léon Cahen en 1904 ; la présentation de J. B., destinée au grand public, met l'accent sur les aspects « actuels » de l'œuvre de Condorcet, intellectuel « engagé »." (Revue française de science politique, 1963)
Julie de Lespinasse. Ses amitiés, sa passion.
Hachette, 1958, in-8°, 320 pp, biblio, broché, bon état
Théâtre choisi. Nouvelle édition, précédée d'une notice biographique par Victor Fournel et illustré de quatre gravures coloriées.
P., Laplace, Sanchez et Cie, 1883, in-12, lii-366 pp, 4 belles gravures finement coloriées par M. Henri Allouard, reliure demi-chagrin carmin à coins, dos à 5 nerfs filetés, titre et caissons ornés, doubles filets dorés sur les plats, tête dorée (rel. de l'époque), qqs rousseurs, bon état
Dès 1651, grâce à Sébastien Zamet, évêque de Langres, Boursault (1638-1701) s'installe à Paris. Le libertin Des Barreaux, qui lui montre « toute la tendresse et toute la bonté d'un Père », est le premier à découvrir en lui des « dispositions à la Poésie » et le guide à ses débuts. Corneille, suivant une indication moins sûre, l'appelle son fils et l'honore de ses avis. Pellisson le présente à Fouquet. Secrétaire des commandements de la duchesse d'Angoulême en 1660, il lui adresse sur son voyage de Sens une relation burlesque dont le succès détermine sa vocation de journaliste. En 1664, il se rend à Eu auprès de Mademoiselle et s'y lie avec Segrais. Il entretient d'étroites relations avec Charpentier, qu'il rencontre chez Mme Deshoulières, connaît Ménage, les Tallemant, plus tard (en 1694) La Fontaine, qui apprécie trois de ses épigrammes traduites de l'italien et visant le Sacré Collège. On le trouve aussi mêlé, avec La Fare et Chaulieu, à la Société du Temple. Il correspond avec Furetière, la comtesse de La Suze, Fieubet. Commensal du Président Perrault, c'est auprès de Condé qu'il cherche appui lorsqu'il perd le privilège de sa gazette. En 1671, sa Véritable Etude des souverains lui vaudrait une charge de sous-précepteur du Dauphin, grâce à la protection de Montausier, s'il avait su le latin. Receveur des tailles à Montluçon depuis 1762, il peut à ce titre tirer d'embarras Boileau en cure à Bourbon-l'Archambault et offrir de lui avancer jusqu'à deux cent louis. Mais en 1688, il se voit taxé de mansuétude excessive et révoqué par le fermier général Lejariel. Conscient de ses manques, il refuse de poser sa candidature à l'Académie en dépit de Thomas Corneille, qui voudrait l'y faire entrer. (B. Beugnot, Dictionnaire des journalistes)
Une créature du cardinal Dubois. Intrigues et missions du Cardinal de Tencin, d'après les Archives du Ministère des Affaires étrangères.
P., Emile-Paul, 1902, in-8°, 326 pp, un portrait en frontispice, broché, pt mque angulaire au 1er plat, bon état
« Dans l'histoire du XVIIIe siècle, nous dit M. B., le cardinal de Tencin ne joua qu'un rôle secondaire. Il avait caressé l'espoir de gouverner la France, mais ses talents et ses mérites ne se trouvaient pas proportionnés à son ambition. Sa physionomie n'en demeure pas moins fort curieuse, et fort intéressante aussi pour les événements auxquels il fut activement mêlé, sans parvenir à les diriger en maître. » Envoyé en mission à Rome en 1721, par Dubois, son protecteur et son maître en politique et en diplomatie, il ne fut pas le moins zélé et le plus scrupuleux des agents qui conquirent, à force d'intrigues, le chapeau du compagnon du Régent. Trop jeune pour se mettre en évidence sur le devant de la scène, il se tint dans les coulisses et, de toutes les grandes affaires qui se traitaient à Rome, il connut les dessous. Pour le remercier de son concours, Dubois le laissa à Rome, comme chargé d'affaires du roi. Il y séjourna de 1721 a 1724, et en revint archevêque d'Embrun. Il passa quinze années à Embrun (1724-1739). Son ambition, son besoin d'action le poussèrent à jouer un grand rôle dans les affaires religieuses et à se poser en adversaire intraitable des Jansénistes. En 1726, il dénonça un mandement de l'évêque de Senez, Soanen, un des premiers appelants de la bulle Unigenitus, et, en 1727, présida le concile d'Embrun où il fut condamné. Son attitude intransigeante ne laissa pas que de déplaire à la cour de France. Mais elle lui servit à la cour de Rome, avec laquelle il ne cessait d'entretenir des rapports. En 1739, il fut fait cardinal presque contre le gré de Fleury. Il repartit à Rome, où se trouvait son principal point d'appui. Par ses intrigues, il réussit à supplanter l'ambassadeur de France, Saint-Aignan, et fut de nouveau chargé d'affaires. Il dirigea la politique française pendant toute la durée du long conclave de 1740, qui se termina par l'élection de Benoit XIV... (P. Muret, Revue d’Histoire moderne et contemporaine, 1902)
Mémoires du marquis d'Argens. Un ami de Frédéric II. Publiés par Louis Thomas.
Aux Armes de France, 1941, in-8°, 210 pp, broché, papier lég. jauni, bon état
« Un tableau des plus curieux de la vie à la cour de Frédéric II, roi de Prusse ». Par Jean-Baptiste de Boyer, marquis d’Argens (1703-1771). Boyer d’Argens suivit la carrière des armes et eut une jeunesse fort licencieuse. Sa vie sentimentale impétueuse s’est particulièrement orientée vers les actrices de théâtre. Dès l’âge de quinze ans, il entra, malgré l’opposition de son père qui le destinait, en tant que fils aîné, à la magistrature, à l’armée où il restera jusqu’à la trentaine, ce qui poussa son père à le déshériter. Blessé devant Philipsbourg en 1734, il quitta le service et se retira en Hollande, afin d’y écrire librement ses pamphlets. Il attira l’attention du roi de Prusse par ses attaques contre le christianisme : ce prince l’appela à sa cour, en fit son chambellan, et le nomma « Kammerherr » directeur général de son Académie. Il s’offensa néanmoins de le voir épouser l’actrice Mademoiselle Cochois. Après avoir vécu 25 ans dans l’intimité de Frédéric II, le marquis d’Argens revint passer ses dernières années dans sa famille, à Aix. Ses écrits sont inspirés par la philosophie sceptique de l’époque. Robert Darnton considère que d’Argens a probablement été l’auteur du roman philosophico-pornographique “Thérèse philosophe, ou mémoires pour servir à l’histoire du P. Dirrag et de Mlle Eradice.”
Consumption and the World of Goods.
London and New York, Routledge, 1997, gr. in-8°, xxi-564 pp, 64 pl. de gravures hors texte, 8 figures, index, broché, couv. illustrée, bon état. Texte en anglais
"Depuis une trentaine d’années, les études se sont multipliées sur l’histoire de la consommation à l'époque moderne, soulevant de nombreux débats. L’impulsion a été donnée en bonne partie par les historiens anglo-saxons qui ont les premiers insisté sur l’importance de l’expansion du marché intérieur de leur pays entre la fin du XVIIe siècle et la fin du XVIIIe siècle. La production scientifique a été soutenue, avec pour point d’orgue les articles rassemblés par John Brewer et Roy Porter dans un livre phare, “Consumption and the World of Goods”. Les vingt-cinq articles brossent un panorama dynamique des concepts, des méthodes, des travaux en cours qui témoignent d’approches variées, aux problématiques stimulantes, qu’ils soient à dominante économique, culturelle, sociale, genrée..." (Natacha Coquery, “La diffusion des biens à l'époque moderne”, Histoire urbaine, 2011) — "There is something for everybody in this handsome volume, impeccably edited and produced." (Peter Earle, The Times Literary Supplement) – "A fascinating book ... brought together by two outstanding historians." (Keith Thomas, The Observer) – "This book deserves to be widely read." (Gary Mead, The Financial Times) — The study of past society in terms of what it consumes rather than what it produces is – relatively speaking – a new development. The focus on consumption changes the whole emphasis and structure of historical enquiry. While human beings usually work within a single trade or industry as producers, as, say, farmers or industrial workers, as consumers they are active in many different markets or networks. And while history written from a production viewpoint has, by chance or design, largely been centred on the work of men, consumption history helps to restore women o the mainstream. The history of consumption demands a wide range of skills. It calls upon the methods and techniques of many other disciplines, including archaeology, sociology, social and economic history, anthropology and art criticism. But it is not simply a melting-pot of techniques and skills, brought to bear on a past epoch. Its objectives amount to a new description of a past culture in its totality, as perceived through its patterns of consumption in goods and services. “Consumption and the World of Goods” examine history from this perspective, and is a unique collaboration between twenty-six leading subject specialists from Europe and North America. The outcome is a new interpretation of the seventeenth and eighteenth centuries, one that shapes a new historical landscape based on the consumption of goods and services.
Espaces maritimes au XVIIIe siècle.
Atlande, 1997, in-12, 256 pp, 6 cartes, 3 plans, 2 illustrations, chronologie, biblio, glossaire, index, broché, bon état
La Géographie des Philosophes. Géographes et voyageurs français au XVIIIe siècle. (Thèse).
Ophrys, 1975, gr. in-8°, 600 pp, 16 pl. de gravures hors texte in fine, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
"Après sa thèse de troisième cycle sur l'histoire de la connaissance des montagnes, Numa Broc vient de publier sa thèse de doctorat d'Etat sur la géographie des Philosophes. C'est un XVIIIe long qui est étudié, commençant en plein apogée de Louis XIV avec la création de l'Académie des Sciences et de l'Observatoire, et se terminant avec les débuts de Bonaparte. Cette vaste période a vu s'effectuer de grands voyages de découvertes, dont l'auteur étudie les résultats et, à partir d'une géographie des « positions », se développer une science en devenir. Une grande coupure se place vers 1763-1765, c'est-à-dire au lendemain de la guerre de Sept ans. La période qui précède cette date marque la « fin d'un humanisme » (c'est la première partie de l'ouvrage) et se termine par une stagnation de la découverte. La deuxième période, traitée dans la deuxième partie « Nouveaux regards sur le monde », est celle d'un renouveau de l'exploration et de la recherche coloniales, accompagné d'une réflexion sur les sciences de la terre et de l'homme sur la terre." (Max Derruau, Revue de géographie alpine, 1976)
Les Quakers en Amérique du Nord au XVIIe siècle et au début du XVIIIe. (Thèse).
Dervy-Livres, 1985, gr. in-8°, xi-402 pp, avant-propos de J. Henriette Louis, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Nouveau Monde)
"Le livre de Brodin sur les quakers d'Amérique est le seul ouvrage français qui ait jamais fait autorité dans ce domaine. Paru pour la première fois en 1935, ce texte est celui d'une thèse de doctorat dont la rédaction avait été encouragée par Albert Mathiez. L'ouvrage était depuis longtemps épuisé et sa réédition mérite d'être saluée et, compte tenu de sa qualité générale, applaudie. S'appuyant sur une documentation riche et de première main, Brodin fait le tour du quakerisme colonial dans ses principaux lieux – avec, on s'en doute, une prédilection particulière pour la Pennsylvanie et la Sainte Expérience qui en marqua l'histoire. Mais, si on le sent favorable au sujet qu'il explore, l'objectivité de sa démarche souffre peu de cette préférence. Du quakerisme et des quakers Brodin ne cache rien : ni les décennies de grâce, ni les conflits, ni les violences, ni les schismes, si bien qu'on en vient à regretter que l'étude entreprise s'arrête soudain au bord même du XVIIIe siècle commençant. Par bonheur, deux bibliographies complémentaires ont été ajoutées en annexe, dont le contenu va bien au-delà du siècle de Penn. D'une grande utilité, voilà un livre qui se recommande de lui-même à tout bon américaniste." (Bernard Vincent, Revue française d'études américaines, 1986) — "En donnant une nouvelle édition de la thèse, devenue introuvable, de P. Brodin sur les Quakers en Amérique du Nord, J. Henriette Louis ouvre sous d'heureux auspices la collection « Nouveau Monde ». Écrit il y a une cinquantaine d'années cet ouvrage n'a jamais vraiment été remplacé, en langue française du moins. Il relate les tribulations des pionniers de la Société des Amis outre-Atlantique, pieuse histoire qui eut ses héros, en l'occurrence souvent de maîtresses femmes, et ses martyrs. Il y a là une page somme toute peu connue de l'intolérance puritaine. Mais l'ouvrage intéressera également par la manière dont il évoque la constitution de l'État de Pennsylvanie, cette terre promise du mouvement quaker. Ici l'A., échappant à la tentation hagiographique, ne cache pas les limites de l'œuvre ni celles du fondateur, William Penn, ce favori de Jacques II. Surtout nous voyons peu à peu se mettre en place les éléments qui feront, par le truchement de Voltaire et de quelques autres, de l'extraordinaire aventure des « Kouacres » l'un des mythes de référence de l'époque des Lumières. Par la simplicité de leurs mœurs, leur refus viscéral des querelles théologiques, leur référence constante à la « Lumière intérieure », n'étaient-ils pas déjà des philosophes sans le savoir ? Une bibliographie en langue anglaise ajoute les orientations nécessaires à qui désirerait donner un prolongement à ce travail." (Jean Boissière, Dix-Huitième Siècle, 1986) — "Troisième édition (les deux premières réunies tirèrent à 300 exemplaires) d'une thèse de doctorat-ès-lettres soutenue en 1935. L'auteur fut proviseur du Lycée français de New York entre 1935 et 1976. En 1935, le sujet était neuf dans les Universités françaises, et P. B. apportait du nouveau. Son travail exploitait les archives anglaises et américaines accessibles ; il faisait également le tour de la littérature primaire et secondaire du sujet. Il dressait un intéressant tableau différencié de l'établissement des quakers dans les colonies américaines de langue anglaise. Entre 1656 et 1725 environ, soit sur un peu moins de soixante-dix ans, on voit les disciples de Fox devenir une force sociale, politique, économique, religieuse avec laquelle il faut compter, ne serait-ce que parce qu'elle pose problème : par ses refus (du serment, des armes, de certaines formes de politesse, etc.), par ses moeurs en général (leur ascétisme est soupçonné de toutes les déviations), par leur religion, tout à fait inacceptable à leurs concitoyens en majorité. Mais au fur et à mesure qu'ils arrachaient la tolérance à laquelle ils prétendaient – et qui marqua la législation de plusieurs colonies – on trouvait en eux des gens prêts à contribuer à la marche des sociétés. La « Sainte Expérience » pennsylvanienne ici longuement étudiée, récapitule d'une certaine façon tous les problèmes posés par les quakers aux autres colons de Nouvelle Angleterre et des colonies plus au sud ; elle dit bien aussi, dans ses succès et ses échecs, la charge utopique présente au coeur du message quaker. Peut-être l'A. fait-il un portrait un peu trop favorable des disciples américains de Fox. Les travaux relativement nombreux de ces dernières décennies sur William Penn et l'« Etat quaker » permettent aujourd'hui un jugement plus nuancé, au moins sur ce point. Tel qu'il est cependant, le livre réédité de P. B. rendra encore service." (Jean Séguy, Archives de Sciences sociales des Religions, 1986)
Correspondance secrète du comte de Broglie avec Louis XV (1756-1774). Publiée pour la Société de l’Histoire de France par Didier Ozanam et Michel Antoine.
P., Klincksieck, 1956-1961, 2 vol. gr. in-8°, cxiv-392 et xii-536 pp, 2 portraits en frontispices, un tableau dépliant et une planche hors texte, index, brochés, bon état
Le comte de Broglie était le chef du "Ministère secret" de Louis XV. Tome 1 : 1756-1766. Tome 2 : 1767-1774. — "La publication en deux volumes de la Correspondance secrète du comte de Broglie avec Louis XV par Didier Ozanam et Michel Antoine constitue un événement : c'est un modèle de publication de texte, reconstituant une série continue avec des bribes jadis dispersées aux quatre coins des archives publiques et privées. Une mine de notes double le texte et met au service du lecteur quantité de renseignements tirés, pour la plupart, d'archives inédites et souvent inutilisées ; à tel point que le lecteur le moins versé dans les dédales de la grande politique européenne du XVIIIe siècle suit, sans aucune peine, une correspondance secrète, dont la clarté n'est pas, a priori, l'apanage. Seule, la familiarité des auteurs avec ce monde infiniment complexe, avec cette société intelligente jusqu'à l'infirmité, des agents du Secret a permis ce tour de force. Le Secret a, désormais, son classique. La France a eu, pendant trente ans, de 1743 à 1774, deux diplomaties : une officielle dotée de grands moyens, une secrète plus effacée, mais pas nécessairement moins efficace. Didier Ozanam et Michel Antoine retrouvent les origines de cette situation, nullement paradoxale, dans les ambitions polonaises de Conti et le caractère de Louis XV. Secret de Conti, jusqu'en 1756, de la mort de Fleury au renversement des alliances ; secret de Broglie, de 1756 au partage de la Pologne et à l'orientation de Louis XV vers des réformes de structure qu'une mort prématurée ne lui a pas permis de poursuivre jusqu'à leur terme. (...) On le voit, le livre de Didier Ozanam et de Michel Antoine est, à son point de départ, un ouvrage d'histoire classique ; les exigences intellectuelles de ses auteurs lui ont conféré l'étonnante richesse d'une évocation, en profondeur, du XVIIIe siècle. L'histoire diplomatique ainsi renouvelée, coulée dans une langue digne de Voltaire, a sa large place au cœur de l'histoire générale : n'est-ce pas le plus bel éloge qui puisse être fait de cette Correspondance secrète, et surtout de la très belle étude qui la précède et la domine ?" (Pierre Chaunu, Annales ESC)
Le Tour du monde de l'amiral Anson (1740-1744). « Le Père de la Royal Navy ».
France-Empire, 1992, in-8°, 422 pp, un portrait de Georges Anson et une carte, broché, couv. illustrée, bon état
"Ce texte, précédé d'une très intéressante introduction de Christian Buchet reproduit presque in extenso la relation de voyage publiée à Amsterdam et Leipzig en 1749, qui connut de nombreuses éditions et des traductions en français, allemand, néerlandais et italien. Quelle aventure que cette circumnavigation qui vit disparaître cinq des six navires et périr plus des quatre cinquièmes de l'équipage ! Elle s'intègre dans l'opposition entre une Espagne qui vit alors des productions coloniales et une Angleterre qui souhaite contrecarrer ce régime de l'exclusif déjà battu en brèche par le traité d'Utrecht. L'Angleterre en réclama la révision et pour ce faire déclara la guerre. Le capitaine Anson avait pour mission notamment de s'emparer des principaux établissements espagnols de la côte pacifique de l'Amérique, tenter de soulever les populations locales et ruiner le commerce avec la métropole. Le récit, rédigé sour le contrôle d'Anson, est passionnant. Le passage du cap Horn et l'entrée dans le Pacifique, avec des bateaux en mauvais état, est des plus dramatiques. Le futur amiral sut faire face à toutes les situations, les plus imprévues et les plus dangereuses, en même temps qu'il prenait conscience de l'état d'impréparation de la Navy auquel il s'attaquerait dès son retour. Ouvrant la période des grandes navigations de la deuxième moitié du XVIIIe siècle au travers du Pacifique, dans un esprit scientifique et non de lucre, il prit conscience de géostratégique de certaines positions insulaires – ainsi des Malouines. Bon observateur des populations rencontrées, il influença la pensée des Lumières et nuança les jugements communément admis sur les Chinois." (Paule Brasseur, Revue française d'histoire d'outre-mer, 1994)
La Maréchale de Luxembourg (1707-1787). Souvenirs, documents, témoignages.
P., Emile-Paul, 1924, in-8°, viii-255 pp, un portrait en frontispice sous serpente, broché, dos défraîchi, état correct (Etudes sur le dix-huitième siècle)
"... Ce qui nous importe, c'est bien la grande dame assagie, l'amie de Rousseau, et M. Buffenoir ne nous égare pas en nous parlant d'elle avec une émotion tantôt discrète et tantôt éloquente. Le livre est commode. Il réunit des renseignements dispersés et toujours longs à rassembler. Il n'est pas mal informé. M. Buffenoir connaît bien Rousseau et son temps. Il a eu le juste scrupule de consulter les originaux mêmes des textes importants, les lettres du Maréchal et de la Maréchale de Luxembourg qui sont à la bibliothèque de Neuchâtel. C'était l'essentiel..." (Daniel Mornet, Revue d'histoire littéraire de la France, 1926)
Marc-Antoine Legrand, acteur et auteur comique, 1673-1728. (Thèse). Suivi de BERNARD (René). Le Bègue sur la scène française.
P., Droz, 1938 et 1945 2 vol. gr. in-8°, 199 et 42 pp, 10 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio et index dans le premier ouvrage, 3 pl. hors texte, liste des œuvres et index dans le second, les 2 volumes reliés ensemble en un volume demi-toile bleu-nuit à coins, dos lisse avec titres dorés, bon état (Bibliothèque de la Société des historiens du théâtre, XII et XX)
"Legrand fut un acteur médiocre, un auteur plus médiocre encore. Mais il avait du métier, de la verve, et le talent de mettre les rieurs de son côté ; cela, conclut avec raison et mesure Mlle B., suffit à le rendre « digne d'un souvenir ». Elle a donc recueilli, avec la plus louable diligence et une fort prudente critique, ce qu'on savait de ce curieux homme ; son livre, pourvu d'une bibliographie et d'un index très soigneusement établis, est consciencieux et fort agréable à lire." (M. Fuchs, Revue d'Histoire littéraire de la France, 1938)
Journal de la Régence (1715-1723), par Jean Buvat, écrivain de la Bibliothèque du Roi. Publié pour la première fois, et d'après les manuscrits originaux. Précédé d'une introduction et accompagné de notes et d'un index alphabétique par Emile Campardon.
P., Henri Plon, 1865, 2 vol. in-8°, 528 et 559 pp, index, reliures demi-chagrin lie-de-vin, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état
Edition originale de cette importante source pour l'histoire de la Régence, publiée avec une introduction et des notes par Emile Campardon. Ecrivain à la bibliothèque du roi, J. Buvat consigne les affaires politiques, les intrigues de la cour, les relations entre les nobles et les hommes de pouvoir, et des anecdotes relatives à l'actualité de l'époque. — "Longtemps, le Journal de la Régence a été distingué des autres chroniques contemporaines du fait du statut social de son auteur. Ce dernier, simple copiste à la Bibliothèque du Roi, se démarque en effet de ses collègues mémorialistes Barbier et Marais, tous deux avocats au Parlement. Cependant, la spécificité de son ouvrage tient surtout à la nature de son contenu qui ne correspond guère à la définition littéraire du journal. En effet, contrairement aux productions de Marais et de Barbier, le Journal de la Régence n'est pas un écrit intime, destiné tout au plus à un cercle restreint de familiers. Conçu comme un produit éditorial, il fut présenté par Buvat lui-même tantôt comme un « mélange », tantôt comme une « collection » visant à « rapporter tout ce qui s'est passé de plus considérable chaque jour ou à peu près ». S'interdisant toute appréciation personnelle sur les événements, ce dernier ne revendiqua d'ailleurs pas la qualité d'écrivain, mais celle, plus modeste, de « collecteur ». C'est ce rôle de second plan que s'attribue Buvat qui le distingue des autres chroniqueurs qui, eux, écrivirent au jour le jour pour exprimer et fixer les réflexions que leur inspiraient les « affaires du temps »..." (Patrice Peveri, Crime, histoire et sociétés, 1997)
Histoire de la Grande-Bretagne.
Hatier, 1977-1978, 3 vol. gr. in-8°, 223, 222 et 224 pp, biblio, broché, couv. illustrées, qqs soulignures crayon, bon état (Coll. d'histoire contemporaine)
Complet. 1 : L'essor de la puissance anglaise, 1760-1832 (par François-Charles Mougel) ; 2 : L'Angleterre triomphante, 1832-1914 (par François Bédarida) ; 3 : les temps difficiles, 1914-1977 (par Jacques Leruez et Jeannine Surel). — "... Ce que nous aimons dans ces livres, fruits d'une recherche considérable et d'une connaissance intime et concrète de l'Angleterre et des Anglais, mais aussi résultat d'un effort de synthèse particulièrement réussi, c'est la lucidité avec laquelle les auteurs ont cherché, et réussi la plupart du temps, à nuancer et quelquefois rectifier certaines idées préconçues, largement répandues sur l'évolution de la Grande-Bretagne." (Revue française de science politique)
Histoire de la Grande-Bretagne. 1 : L'essor de la puissance anglaise, 1760-1832. Par François-Charles Mougel.
Hatier, 1972, gr. in-8°, 224 pp, 6 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. d'histoire contemporaine)
L'abbé de L'Epée, instituteur gratuit des sourds et muets, 1712-1789.
Seghers, 1990, gr. in-8°, 352 pp, 8 pl. de gravures hors texte, généalogie, chronologie, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
"« Nous dirons le vrai si possible, et si possible aussi le vrai des pieux mensonges », écrit Maryse Bézagu-Deluy, en ouverture de sa biographie de l'abbé de l'Epée (1712-1789), le fondateur mythique de la langue des signes, qui a contribué de façon définitive à la réintégration des sourds dans la société française de la fin du XVIIIe siècle. Ce qui fait l'intérêt de cette biographie ne peut vraiment apparaître dans ces quelques lignes, parce qu'il tient à l'attention scrupuleuse avec laquelle l'auteur fait comprendre l'esprit d'une époque à travers les incidents d'une existence somme toute banale. Il repose aussi sur le plaisir de l'enquête qu'elle sait nous communiquer, lorsqu'elle nous montre par exemple les couches successives de narrations mensongères qui constitue l'épisode « décisif » de la rencontre de l'abbé et des deux jumelles sourdes-muettes marquant le début de ses efforts d'éducateur vers 1759. Le parti-pris de ne pas magnifier le « père » des sourds-muets, mais d'en faire un homme de son époque conduit M. Bézagu-Deluy à privilégier deux axes : tout d'abord, la chronique de la famille de l'abbé sur trois générations pendant lesquelles les hommes passent du statut de maçon à celui d'architecte du roi. Cette histoire d'une ascension sociale se double d'un tableau du jansénisme dont les idées triomphent dans les milieux intellectuels du XVIIIe siècle..." (Sonia Branca-Rosoff, Histoire de l'éducation, 1992)
Entre fêtes et clochers. Profane et sacré dans l'Europe moderne, XVIIe-XVIIIe siècle.
Fayard, 2002, gr. in-8°, 348 pp, notes, index, broché, couv. illustrée, bon état
Ce livre s'attache à cerner, sur deux siècles, à partir de quelles démarches les pouvoirs, les autorités, les sujets, les fidèles construisirent ou remodelèrent leur approche du profane et du sacré, ce qu'ils entendaient à travers ces appellations et quels types d'objets elles pouvaient désigner pour chacune de ces instances. Il tente aussi de saisir les rapports qui se jouaient entre l'un et l'autre terme et de mesurer les changements intervenus dans des relations que l'on pensait être bien définies et encadrées. C'est donc moins une histoire des manifestations du sacré qu'une histoire sociale et culturelle de son organisation avec le profane. On peut dès lors interroger l'aptitude de ces deux notions à révéler le fonctionnement social des cultures d'Ancien Régime, leur capacité à traduire leurs complémentarités, leur capillarité, leurs affrontements plus subtils que cette confrontation manichéenne et sans merci entre deux fractions du monde ; l'une, dominante et savante, imposerait son outillage mental à une majorité populaire définitivement dépossédée de son identité. L'image d'une conception univoque de ces notions, renforcée par les signes communs de la révélation chrétienne, est tout aussi exagérée. Car elle n'effaçait pas ce que chacun pouvait éprouver du sacré comme expérience subjective d'un autre ordre que l'ordre naturel où se cantonnait le profane.
Piraterie et contrebande au Fujian. L'administration chinoise face aux problèmes d'illégalité maritime (XVIIe-début XIXe siècle). (Thèse).
Les Indes savantes, 2011, gr. in-8°, 454 pp, glossaire, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Enserré entre les montagnes d'un côté et la mer de l'autre, doté d'excellent mouillages naturels, le Fujian est situé sur le passage de voies maritimes importantes reliant le nord au sud du pays et la Chine à l'Asie orientale et du Sud-Est. La province est traditionnellement tournée vers la mer. Une ouverture également imputable à sa topographie au relief enclavé, disposant d'un arrière-pays montagneux difficilement exploitable. Les innombrables criques qui percent la ligne côtière, la multitude d'îles et d'îlots avoisinants et les vallées insoupçonnées qui dorment à l'abri des escarpements du bord de mer, ont façonné, aux dires des fonctionnaires qui eurent à gérer ces lieux, un penchant pour les activités illégales : contrebande et piraterie notamment. Cet ouvrage explore les relations entre le pouvoir et la population côtière, ainsi que les politiques menées pendant près de deux siècles et demi pour tenter de contenir l'économie du littoral dans le cadre de la loi. L'étude apporte également une contribution neuve à la politique impériale de défense des côtes et d'organisation de la marine de guerre. C'est une contribution importante à l'histoire maritime de la Chine.
L'Espagne de Figaro. Essai sur l'Espagne du XVIIIe siècle.
La Pensée universelle, 1981, in-8°, 255 pp, 16 pl. de gravures hors texte, broché, bon état
L'Ere classique.
Fayard, 1949, fort in-8°, 798 pp, index, broché, bon état (Trilogie de l'Histoire de France, 2)
"Ce volume embrasse les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Il est fait à la fois d'exposés narratifs et de condensations synthétiques. Parmi ses pages les plus brillantes, on remarquera celles qui sont consacrées à l'élargissement des horizons français à l'époque des guerres d'Italie, aux traits spécifiques de la Renaissance française, aux idées de Richelieu, à l'éclat versaillais conjoint avec le réalisme colbertien, à la contexture idéologique et institutionnelle de l'Ancien Régime (un grand chapitre très nourri), à la séparation de la royauté et du peuple au temps de Louis XV, aux idées économiques et politiques sous Louis XVI. On remarquera que le XVIIIe siècle – originalité au regard des usages – occupe plus de la moitié du volume. Aussi bien les personnages de ce siècle sont-ils présentés à loisir, avec leur signalement humain, leurs caractéristiques d'esprit, leurs desseins et leur destin : le cardinal de Fleury, entre autres, est attentivement campé, et de façon assez neuve. Les écrivains et les philosophes sont généreusement lotis et jugés sans souci exagéré de docilité à l'égard des manuels littéraire en usage. De centre d'intérêt en centre d'intérêt, ce livre, écrit avec une élégante netteté, entraîne son lecteur à travers près de 800 pages sans jamais le lasser..." (H. Drouot, Revue Historique, 1953)
L'Ère classique.
Fayard, 1949, fort in-8°, 798 pp, index, reliure demi-toile bordeaux, dos lisse avec titres dorés et filets à froid, tranches mouchetées (rel. de l'époque), bon état (Trilogie de l'Histoire de France, 2)
"Ce volume embrasse les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Il est fait à la fois d'exposés narratifs et de condensations synthétiques. Parmi ses pages les plus brillantes, on remarquera celles qui sont consacrées à l'élargissement des horizons français à l'époque des guerres d'Italie, aux traits spécifiques de la Renaissance française, aux idées de Richelieu, à l'éclat versaillais conjoint avec le réalisme colbertien, à la contexture idéologique et institutionnelle de l'Ancien Régime (un grand chapitre très nourri), à la séparation de la royauté et du peuple au temps de Louis XV, aux idées économiques et politiques sous Louis XVI. On remarquera que le XVIIIe siècle – originalité au regard des usages – occupe plus de la moitié du volume. Aussi bien les personnages de ce siècle sont-ils présentés à loisir, avec leur signalement humain, leurs caractéristiques d'esprit, leurs desseins et leur destin : le cardinal de Fleury, entre autres, est attentivement campé, et de façon assez neuve. Les écrivains et les philosophes sont généreusement lotis et jugés sans souci exagéré de docilité à l'égard des manuels littéraire en usage. De centre d'intérêt en centre d'intérêt, ce livre, écrit avec une élégante netteté, entraîne son lecteur à travers près de 800 pages sans jamais le lasser..." (H. Drouot, Revue Historique, 1953)
The Eighteenth Century. Planned by the late Lord Acton. Edited by A. W. Ward, G. W. Prothero, Stanley Leathes.
Cambridge, 1925, fort in-8°, xxxvii-1019 pp, reliure toile éditeur. Vol. 6 de la Cambridge Modern History
Le Cardinal Dubois et la Régence de Philippe d'Orléans.
P., Amyot, 1861, in-12, x-228 pp, reliure demi-percaline olive, dos lisse avec pièce de titre basane noire et date en queue, couv. (salie) conservées (rel. fin XIXe), rousseurs assez soutenues, bon état (Les Cardinaux-Ministres)
Paris galant au dix-huitième siècle. Casanova à Paris. Ses séjours racontés par lui-même, avec notes, additions et commentaires de Gaston Capon.
P., Jean Schemit, 1913, in-8°, xii-510 pp, index, broché, couv. rempliée, bon état. Peu courant
Les séjours de Casanova à Paris tiennent une grande place dans ses Mémoires. L'aventurier décrit avec une verve pétillante et quelquefois avec un cynisme effronté les intrigues nombreuses qu'il réussit à mener, tant pour ses plaisirs que pour ses intérêts, dans ce Paris – Le Paris galant de Louis XV – si favorable aux gens hardis et sans scrupules. Les aventures extraordinaires qu'il raconte ont piqué la curiosité des historiens qui recherchent et discutent encore la part de vérité qu'il faut accorder à ces récits. La tâche est difficile si l'on songe aux nombreux déplacements de Casanova qui renouvelle ses exploits dans toutes les villes de l'Europe. Aussi, M. Gaston Capon a-t-il eu la bonne idée de réunir en un volume les différents voyages de Casanova à Paris et, laissant au texte toute sa saveur, M. Gaston Capon a, au moyen de nombreuses notes, faites d'après des documents pour la plupart inédits, contrôlé tout ce qu'avance Casanova, identifié les personnages dont il est question, relevé les erreurs qui s'y trouvent et ajouté encore quelques anecdotes qu'il a retrouvées dans divers fonds d'archives et dont l'aventurier avait sans doute perdu le souvenir. Ainsi présentés, les voyages de Casanova à Paris offrent le double intérêt d'une lecture amusante et d'une documentation aussi précieuse qu'exacte sur les moeurs du XVIIIe siècle. (L'éditeur)
Georges Roux, dit de Corse. L'étrange destin d'un armateur marseillais (1703-1792).
Marseille, Editions Jeanne Laffitte, 1990, gr. in-8°, 234 pp, 25 pl. d'illustrations hors texte (gravures, photos, cartes, fac-similés), 2 fac-similés dans le texte, pièces justificatives, sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Excellent tableau de la société marseillaise du XVIIIe siècle. L'histoire de l'ascension d'un petit Vénitien devenu important notable de la ville de Marseille, ses fastes, son élévation au marquisat, puis sa chute et sa mort solitaire.
L'Impératrice et l'Abbé. Un duel littéraire inédit entre Catherine II et l'Abbé Chappe d'Auteroche.
Fayard, 2003, gr. in-8°, 632 pp, longue introduction par Hélène Carrère d'Encausse (pp. 11-66), 18 gravures, broché, bon état
La Russie est-elle un pays d'Europe ? Ou un pays barbare que l'Europe doit écarter ? Le roi Louis XV penche pour la première formule et, pour le démontrer, envoie en Russie en 1761 un savant, membre de l'Académie des sciences, l'abbé Chappe d'Auteroche. Le récit de l'abbé, au terme d'un voyage qui le conduit jusqu'en Sibérie, est publié en 1767. C'est la première relation de ce type sur la Russie, plus poussée, mieux fondée que le livre que publiera Custine en 1839. Récit ravageur, violemment hostile à tout ce qui est russe, et qui connaît un grand succès, mais sera depuis lors ignoré. Catherine II, montée sur le trône en 1762, est passionnément attachée à la culture française, à l'esprit français, aux philosophes et savants français, ses amis. C'est la pensée française qu'elle prétend importer en Russie. Pourtant, le livre de l'abbé, surtout par le succès qu'il rencontre, provoque sa fureur. Et la conduit à une démarche inédite pour un chef d'Etat qui ne se contente pas de régner, mais gouverne activement un immense empire : elle répond elle-même. Sa réponse, l'Antidote, publiée en 1770, ouvrage de près de 500 pages où elle attaque et contredit l'abbé ligne à ligne, est une œuvre étonnante. Polémique, mais aussi exposé de sa propre conception de la Russie et critique de l'esprit français, arrogant, méprisant, convaincu de sa supériorité. La confrontation des deux ouvrages, que l'ample préface complète et éclaire, contribue à la connaissance contemporaine de la Russie et de son histoire au moment où celle-ci s'impose à l'Europe.
La Marquise de Pompadour. Le règne d'une favorite.
Hachette, 1955, in-8°, 254 pp, reliure demi-chagrin fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre chagrin vert et vermillon, fleurons dorés, couv. illustrée conservée, bon état
Biographie de Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour, duchesse de Menars (1721-1764) — "Des livres de ce genre, composés pour l'agrément du public, ne peuvent être et ne sont pas des livres d'érudition. Ils ne peuvent valoir que par l'agencement, la disposition, l'ordonnance de l'exposé, et par la façon dont l'auteur met en vedette son héros ou son héroïne. Sous ces réserves, on peut affirmer que cette biographie de Mme de Pompadour est un des modèles de ce genre hybride. A cette marquise tout est rapporté. C'est elle qui mène la lutte contre le Parlement rebelle, effectue le renversement, des alliances pour se venger des quolibets injurieux de Frédéric II, fait et défait les ministres pour des raisons personnelles, est la créatrice de l'Ecole Militaire ! etc., etc. Il faut reconnaître que l'auteur a fait tous ses efforts pour rendre sa narration agréable : beaucoup de citations en prose et en vers de mémorialistes et satiriques contemporains, forme soignée, assez vive et pittoresque d'où sont à peu près totalement absentes les fautes de gout et la vulgarité. On tiendra compte aussi, de la prudence et de la modération manifestées par M. Carré dans ses jugements. Pour Mme de Pompadour, il reste à égale distance de la rigueur excessive des Goncourt et de l'indulgence de Nolhac. Seuls les frères Pâris ne trouvent pas grâce devant lui : il n'a vu en eux que les « partisans s 'enrichissant par les fournitures aux armées » ; ils furent autre chose, en particulier Pâris-Duverney qui est, lui le véritable créateur de l'Ecole Militaire." (Louis André, Revue d’Histoire moderne et contemporaine)
Justice et répression en Languedoc à l'époque des Lumières. (Thèse).
Flammarion, 1980, in-8°, 313 pp, cartes et tableaux, biblio, broché, couv. à rabats, bon état
Thèse soutenue par Mme Nicole Castan, le 22 juin 1978, à l'Université de Toulouse-Le Mirail, devant un jury présidé par M. le doyen Jacques Godechot, et composé de MM. Albert Soboul, Pierre Chaunu, Jean Meyer et Bartolomé Bennassar. Unanime, le jury déclara Nicole Castan digne du doctorat es lettres, avec la mention très honorable. — "En cette fin du XVIIIe siècle, qu'espérer d'une justice criminelle qui ne pèse que pour 5 sols par habitant sur le budget de l'Etat, qui ne dispose d'aucune méthode de laboratoire pour interpréter les indices ne même de fichiers d'identité pour repérer les criminels, qui attend tout d'une observation directe, mais tardive, de ses petits juges et d'une sollicitation logique par l'interrogatoire ou l'audition des témoins ? Cette procédure a besoin de la relative faveur d'un public intéressé, mais elle reste assez redoutable par le manque de garanties qui entoure son instruction et la cruauté des peines qu'elle inflige pour dissuader petits et grands notables comme simples domiciliés, des excès de la vengeance privée ou de l'usurpation brutale . Elle rend la seule implication trop effrayante pour le sédentaire maître de quelques biens. Mais peut-elle faire face à une mobilité déferlante dans les dernières décennies du siècle parmi les désagrégations des communautés terriennes et la ruée des vagabonds en quête d'aventure ou d'emploi ? Telle est la question adressée par Nicole Castan à ce classique Midi des fortes structures juridiques, municipales et familiales. Elle y rencontre l'art traditionnel de régler les comptes sans offrir prise ni appel à la justice et les stratégies efficaces de l'investissement ou le l'obsession des tribunaux. Elle montre aussi une inertie et une diligence rigoureuses qui veulent contenir à peu de frais mais à grande peine les tensions de désordre, de désespoir et d'envie dans une société qui est restée sous la loi de l'héritage." — "Justice et répression. La justice de l'Ancien Régime est fréquemment absente. « Transiger à tout prix » est le premier commandement. La communauté, encore très soudée, est organisée pour se défendre elle-même. Le criminel qui lui appartient n'est pas dénoncé. L'arbitrage des entremetteurs naturels est souvent sollicité. L'origine sociale des entremetteurs est d'ailleurs pleine d'intérêt. L'arbitrage nobiliaire, observe Mme Castan, décline. « La puissance sociale de la noblesse change de base. Elle est fondée désormais tout autant sur la richesse que sur l'estime » (p. 31). On se fait très souvent justice soi-même. La communauté encourage, comprend et protège les justiciers. De même est ratifiée la vengeance d'un mari bafoué dans son honneur. Enfin la justice est invisible quand « l'exécution ne suit pas ». Le port d'armes est chose commune. Des tyranneaux de village terrorisent impunément. Sans parler du grand banditisme... (...) Mme Castan est une historienne sans préjugés. Elle ne cherche qu'une chose : comprendre le tout social, comprendre le corps politique dont tous les éléments sont solidaires. Il en résulte qu'elle jette une lumière très claire sur le tempérament de l'ancienne société française." (Jean de Viguerie, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1981) — "Nous avons aussi déjà rendu compte ici de la brillante soutenance de thèse de Mme Castan. On regrettera évidemment que les nécessités de l'édition aient amené l'auteur à publier son travail en deux ouvrages séparés, chez deux éditeurs différents. On n'en omettra pas pour autant l'importance de cette publication, car l'ensemble constitue, comme l'a souligné Pierre Chaunu, qui préface “Les criminels de Languedoc : Les exigences d'ordre et les voies du ressentiment dans une société pré-révolutionnaire (1750-1790)” (Toulouse, Publications de l'Université de Toulouse-Le Mirail, 1980), une œuvre « extrêmement originale et neuve » qui « pour la première fois a osé attaquer nettement de front toute la continuité du conflit ». Le premier des deux ouvrages s'intéresse plus précisément, comme le montre son titre, aux mécanismes judiciaires ; le second aux criminels et à la criminalité. Le talent de Madame Castan a réussi à faire non seulement qu'ils sont d'une lecture aisée et d'un intérêt sans cesse soutenu, mais encore qu'ils se complètent parfaitement. On peut sans crainte parler de chefs-d'œuvre car il n'est plus désormais d'étude de la criminalité à l'époque moderne qui puisse se faire sans les utiliser comme point de départ et comme référence permanente." (Jean-Pierre Poussou, Annales du Midi, 1982)
Vivre ensemble. Ordre et désordre en Languedoc (XVIIe-XVIIIe siècles).
Julliard, 1981, gr. in-12, 286 pp, 36 illustrations sur 16 pl. hors texte, sources, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Archives)
Vivre ensemble : maison, famille, parenté, classe d'âge, communauté, territoire tissent les liens de la sociabilité provinciale d'Ancien Régime. Solidarités et hiérarchies, affrontements aussi y sont vécus selon des règles d'autant plus contraignantes qu'elles sont presque toujours tacites : elles fixent les rôles, le rang, les stratégies. Ainsi, au-delà du désordre des jours, un ordre plus profond s'impose à ces hommes dont la vie tout entière se passe sous le regard d'autrui, puisqu'il faut vivre là où l'on naît avec ce que l'on a reçu, avec les autres.
Le maréchal de Saxe. Amours et batailles.
Hachette, 1937, in-8°, 254 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Marie-Antoinette.
Perrin, 1978, in-8°, 574 pp, 16 pl. de gravures hors texte, sources, reliure skivertex vert de l'éditeur, 2 portraits sur les gardes, bon état
"Avec la précision, la clarté, l'érudition et le style très vivant qui ont fait sa renommée, André Castelot nous entraîne à la découverte de l'une des souveraines les plus fascinantes et controversées de l'histoire de France, une reine au destin tragique que seuls la verve et l'art du grand historien pouvaient à ce point magnifier. Puisant dans une immense masse d'archives, de mémoires et de correspondances souvent oubliés, il nous offre un chef-d'oeuvre coloré et passionnant." Constamment rééditée de 1958 à 2009, la Marie-Antoinette d'André Castelot est non seulement le plus grand de ses innombrables succès, mais reste sans doute le best-seller des biographies, toutes époques et tous personnages confondus. Près d'un million d'exemplaires vendus en librairie. On s'accorde pour estimer, malgré le temps qui passe et les nombreuses biographies parues depuis, que celle de Castelot "n'a pas pris une ride".
Marie-Antoinette, d'après des documents inédits.
Amiot-Dumont, 1954, in-8°, 372 pp, 3e édition revue et corrigée, 4 pl. de gravures hors texte, sources, reliure demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs filetés, auteur, titre et symboles révolutionnaires dorés, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état
"Avec la précision, la clarté, l'érudition et le style très vivant qui ont fait sa renommée, André Castelot nous entraîne à la découverte de l'une des souveraines les plus fascinantes et controversées de l'histoire de France, une reine au destin tragique que seuls la verve et l'art du grand historien pouvaient à ce point magnifier. Puisant dans une immense masse d'archives, de mémoires et de correspondances souvent oubliés, il nous offre un chef-d'oeuvre coloré et passionnant."
Mirabeau.
Fayard, 1986, in-8°, 596 pp, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
La Révolution aurait-elle pu prendre un tour différent et aboutir à une rénovation de l'Ancien Régime sans sacrifier la monarchie et sans verser le sang ? Mirabeau aurait-il, s'il n'était mort en 1791, été le modérateur des excès ? Est-ce là le véritable aspect d'un homme que l'on considère souvent, au contraire, comme le responsable principal du déclenchement des événements de 1789 ? Fut-il un homme corrompu monnayant auprès de factions antagonistes son fabuleux talent oratoire ou bien doit-on voir en lui un véritable génie politique, fort en avance sur les esprits de son temps, ou encore la victime d'une vie privée orageuse qui le déconsidéra aux yeux de l'opinion ? Si l'on veut reprendre dès les origines une existence qui se présente comme l'un des plus passionnants romans d'aventures que connut le XVIIIe siècle, bien des jugements hâtifs sont à réviser.
Voltaire : un homme, un siècle.
P., Bibliothèque Nationale, 1979, pt in-4°, 243 pp, 49 gravures, la plupart hors texte, liste des ouvrages cités, 737 numéros décrits avec notices explicatives (par Annie Angremy, Madeleine Barbin, Michel Brunet, Marie-Laure Chastang), broché, couv. illustrée, état correct (Catalogue de l'exposition organisée à l'occasion du bicentenaire de la mort de Voltaire)
Le Prince-Evêque de Varmie, Ignace Krasicki, 1735-1801. (Thèse).
P., chez l'Auteur, 1940, in-8°, 316 pp, biblio, index, broché, bon état
La thèse d'un des meilleurs spécialistes de la littérature polonaise de son temps. Paul Cazin (1881-1963) a soutenu sa thèse de doctorat sur l'œuvre d’Ignacy Krasicki à l'Université de Lviv en 1932 et devait le refaire à Paris en 1939, mais la guerre a retardé cette soutenance à la fin de 1949 (Lyon). Ignacy Krasicki (1735-1801) est un poète, fabuliste, écrivain, dramaturge, journaliste, encyclopédiste et traducteur polonais. Il est considéré comme le principal poète (« le prince des poètes ») des Lumières polonaises, le La Fontaine polonais, et on lui doit le premier roman polonais, les “Aventures de Nicolas Doswiaczynski”.
Un colonial au temps de Colbert. Mémoires de Robert Challes, écrivain du Roi, publiés par A. Augustin-Thierry.
Plon, 1931 pt in-8°, xxii-301 pp, broché, bon état
"Ecrivain du Roi, qu'on ne le prenne point pour un historiographe officiel. Ce titre désigne une sorte d'administrateur de la marine, gérant de magasins à bord des vaisseaux ; et c'est la charge modeste que notre auteur, fils d'un garde d'Anne d'Autriche, dut à l'amitié de Seignelay, fils de Colbert, dont il avait été un peu le camarade d'études. Vingt-quatre ans de voyages et quelque expérience personnelle en Acadie, lui ont donné des vues sur les entreprises coloniales, dont il indique avec assez de justesse les causes de faiblesse et les dangers. Des chapitres sur le Canada au temps de Colbert, sur l'Acadie, sur les projets de Crouzat au Mississipi contiennent des renseignements intéressants et des idées assez curieuses, sans parler d'une vive diatribe contre les Réguliers en général et les Jésuites en particulier. Ainsi se justifie la mention « Un colonial au temps de Colbert ». Mais ce n'est là que la plus petite partie de l'ouvrage qui nous est présenté. Il est question en effet dans ces Mémoires, écrits vers 1716, surtout de personnages et d'événements du règne de Louis XIV ; c'est une chronique, assez souvent scandaleuse, écrite, dit l'auteur lui-même, « sans aucun ordre de suite ni de temps », où il raconte de multiples anecdotes, presque toujours peu édifiantes, sur de grands ou de petits personnages de son temps : On y trouvera Mazarin, Fouquet, Colbert, Louvois, Pontchartrain, « à la cervelle mal timbrée » auquel l'auteur semble avoir des raisons personnelles d'en vouloir, le duc d'Orléans et le Roi lui-même ; une grande place est accordée aux partisans, maltôtiers et autres coquins sur lesquels s'acharne notre auteur dans un bon tiers de son ouvrage. Un Dangeau bourgeois, ainsi le définit M. A. Augustin-Thierry, qui publie ces Mémoires ; mais combien plus acre et plus virulent..." (Léon Dutil, L'Archer, 1932) — "M. Augustin-Thierry, en une intéressante introduction, résume l'histoire du personnage. « Ecrivain du roi » embarqué sur les vaisseaux des Compagnies privilégiées, Challes a notamment accompagné Du Quesne-Guiton dans son voyage jusqu'au golfe du Bengale. Challes n'était pas protestant, mais favorable au jansénisme, et comme tel, ennemi des jésuites dont il démasque les intrigues en toute circonstance ; ses Mémoires parlent des trente dernières années du règne de Louis XIV. (...) On croit facilement que « tout est dit » sur le règne de Louis XIV : des Mémoires comme ceux-ci renferment cependant maint trait nouveau ; il faut remercier M. Augustin-Thierry d'en avoir, et si bien, assuré la publication." (Bulletin historique et littéraire de la Société de l'Histoire du Protestantisme français, 1931) — "Ces mémoires sont remplis de faits scandaleux ou déplaisants imputés à des personnages importants que l'auteur se vante à tout bout de champ d'avoir personnellement connus, sans le démontrer le moins du monde. L'ouvrage ne vaut que par le style piquant et vif de sa partie anecdotique." (Robert Le Blant, Revue d'histoire des colonies) — Robert Challes (1659-1721) fit ses classes au collège de la Marche avec Jean-Baptiste Colbert de Seignelay. Après des études de droit, il s'embarqua pour la Nouvelle-France où il dirigea une entreprise de pêche, qui n'eut pas de succès. Fait prisonnier par les Anglais au Canada, il revint en France en passant par Lisbonne et Cadix. Nommé écrivain du roi sur un navire de la Compagnie des Indes orientales à destination de l'Inde et du Siam, il en rapporta une relation de voyage initialement destinée à Seignelay. Il vécut ensuite à Paris comme avocat avant d'être exilé à Chartres. Sa carrière d'écrivain fut si discrète qu'une partie de son œuvre, qu'on lui attribue aujourd'hui, resta, de sa propre volonté, anonyme.
L'Angleterre, l'Isthme de Suez et l'Egypte au XVIIIe siècle. Autour d'une route.
Plon, 1922, in-8°, 382 pp, notes, broché, bon état. Peu courant
"On aurait tort de croire que la rivalité de la France et de l'Angleterre au sujet de l'Egypte date du XIXe siècle. En réalité, les origines, de cet antagonisme sont bien plus anciennes. Dès le début du XVIIIe siècle, les deux, pays eurent leur attention attirée sur l'importance de l'isthme de Suez pour un commerce plus direct et plus rapide avec les Indes, mais ce furent les diplomates français qui virent les premiers le profit que l'on pouvait en retirer. L'occupation de l'Inde par l'Angleterre finit par ouvrir les yeux aux hommes politiques et aux commerçants d'outre-Manche. Diverses tentatives pour faire passer les marchandises par Suez leur occasionnèrent bien des difficultés : opposition du sultan, pillage de caravanes par les indigènes, insuccès diplomatiques à Constantinople, etc. De son côté, la France ne restait pas inactive pour contrecarrer ces projets. Un instant, la Russie compliqua encore la querelle par des vues intéressées sur l'Egypte. Les tribulations subies, par les Français en Egypte et le souci d'abattre la puissance de l'Angleterre amenèrent le Directoire à organiser l'expédition de Bonaparte. Celle-ci ouvrit définitivement les yeux aux Anglais qui dès lors ne songèrent plus qu'à étendre leur domination sur l'isthme de Suez considéré comme la meilleure route des Indes. On sera reconnaissant à M. François Charles-Roux d'avoir étudié avec tant de sagacité les origines de la compétition entre Anglais et Français à propos de l'Egypte." (Raymond Janin, Echos d'Orient)
Voyage à Canton, capitale de la province de ce nom, à la Chine; par Gorée, le Cap de Bonne-Espérance, et les Isles de France et de la Réunion; suivi d'observations sur le voyage à la Chine, de Lord Macartney et du Citoyen Van-Braam, et d'une Esquisse des arts des Indiens et des Chinois.
Amsterdam, Time-Life Books, 1984, in-8°, viii-607 pp, reliure plein cuir havane de l'éditeur, dos à 4 faux-nerfs, pièces de titre cuir carmin avec titres et filets dorés, doubles filets d'encadrement et titre dorés au 1er plat, tranches dorées, bon état (Coll. Classiques de l'exploration). Réimpression de l'édition de Paris, 1799 (Cordier, Bib. Sinica, 2105)
Récit d'un voyage en Chine par Joseph François Charpentier de Cossigny, ancien Ingénieur du Roi, ayant fait sa carrière à l'Ile de France (Ile Maurice). Ce voyage vers la Chine fut entrepris en 1753, sous le règne de Louis XV. L'auteur ne fit paraître ses mémoires que plus de quarante ans après son périple. — "Tout ce qui regarde l'Inde et la Chine paraît avoir droit à la curiosité du public. Il s'est empressé de lire les relations des ambassades anglaise et hollandaise, auprès de l'empereur de la Chine. On y trouve en effet des détails très curieux... (...) Cependant ces deux ouvrages [de Macartney et Van Braam] m'ont paru incomplets dans bien des points, inexacts dans quelques-uns, fautifs dans quelques autres. Leurs auteurs n'ont pas pris, sur les arts et sur la législation des Chinois, les renseignements que les circonstances les mettaient à portée d'obtenir. Ils ne nous ont pas fait connaître l'esprit des lois qui sont le plus opposées à nos usages, à nos mœurs, à nos principes. Ces considérations m'ont déterminé à faire part au public de mes observations sur les deux ouvrages que je viens de citer. Je les ai étendues, lorsque le sujet m'a paru susceptible de développement, ou lorsqu'il m'a conduit à des résultats qui peuvent intéresser le lecteur. (...) Enfin je donne une esquisse incomplète des arts des Chinois, sur lesquels j'ai pris des notions dans le cours de mes voyages à la Chine ; mais dont une partie exige des recherches plus exactes. En attendant, l'esquisse que je donne des arts des Chinois, ne sera peut-être pas sans utilité. Elle détaille quelques procédés nouveaux ; elle en indique d'autres qui sont totalement ou partiellement inconnus en Europe ; elle donne quelques recettes dont l'efficacité est constatée par l'expérience. Elle mettra les artistes ingénieux sur la voie des découvertes."
Histoire de l'édition française. Tome 2 : Le livre triomphant, 1660-1830.
Fayard, 1990, gr. in-8°, 909 pp, 22 illustrations, biblio, index, broché, bon état
Du milieu du XVIIe siècle aux années 1830, c'est le temps d'un apogée pour le livre imprimé, plus présent et plus familier, porteur de savoirs neufs et guide pour les pratiques. Après la Fronde, une tutelle plus rigoureuse du pouvoir monarchique modifie profondément les conditions de l'activité d'édition. Des censures plus sévères, d'Eglise ou d'Etat, sont imposées à ceux qui écrivent et produisent les livres. Le régime des privilèges favorise les libraires de la capitale aux dépens de leurs confrères des provinces. Du coup se trouvent encouragées les audaces de ceux qui, malgré les risques encourus, publient, dans et hors le royaume, livres contrefaits et livres prohibés. Jusqu'aux commencements du XIXe siècle perdure un " ancien régime typographique " que caractérise la stabilité du processus de fabrication du livre, guère changé depuis Gutenberg, et la domination du capital marchand sur l'activité typographique. La croissance du nombre de titres publiés, qu'ils soient livres, périodiques ou libellés, doit s'accommoder des contraintes anciennes. Comme le précédent, ce tome s'efforce de croiser deux histoires. La première étudie les hommes, les techniques, les gestes. Histoire de choix et de concurrences, de réussites et d'échecs, d'atelier et de boutique. Histoire de la décision et de l'engagement personnels, du labeur et de la peine grâce auxquels un texte devient un livre. Mais cette histoire en appelle une seconde : celle des objets et des lectures qui s'en emparent. Le livre, en effet, est une marchandise, produit d'une technique et d'une économie, mais une marchandise destinée à une fin culturelle. Entre 1660 et 1830, ses formes se modifient, ses emplois se multiplient, ses lectures se transforment. De ce point de vue, les décennies qui entourent la Révolution sont décisives. De là, le parcours de cet ouvrage qui propose d'abord trois approches, centrées sur le processus éditorial, le commerce du livre et les usages de l'imprimé, de la période 1660-1780, avant de rassembler en une dernière partie, menée de 1780 à 1830, les innovations, fragiles ou durables, d'un demi-siècle aux bouleversements nombreux.
Une histoire des élites, 1700-1848. Recueil de textes présentés et commentés.
P., Mouton, 1975, in-8°, 376 pp, broché, bon état (Coll. Le Savoir historique)
"L'auteur, spécialiste de l'histoire de la noblesse à la fin de l'Ancien Régime, donne un recueil de textes brièvement commentés et précédés d'introductions substantielles dans leur relative concision. Les textes sont presque tous empruntés à des historiens de notre époque, mais parfois aux œuvres du XVIIIe siècle. Ils illustrent la démonstration de l'auteur. Le volume se lit avec intérêt et agrément. L'idée directrice explique le choix des limites chronologiques : au cours de ce long siècle, l'évolution a été rapide, sans révolution véritable. Définies de fait comme de droit, non pas en termes idéologiques ou sociologiques, mais empiriques, les élites se sont reconnues et ont été acceptées par la naissance et la richesse, accessoirement par le mérite et les talents (sans que le rôle des services et des talents se soit accru largement avec le temps). L'accent s'est lentement déplacé de la naissance à la richesse ; mais il s'agit toujours de la propriété foncière. Le notable, noble ou grand bourgeois est issu de la Révolution, mais déjà les années pré-révolutionnaires voyaient se profiler ce nouveau personnage social. La Révolution, de ce point de vue, réside dans l'intégration de la fortune au rang de privilège, ce que sanctionne le cens. Il faut attendre 1830 pour que la richesse autre que foncière se voie reconnaître les mêmes droits que la propriété. L'armée a suscité une certaine promotion sociale au cours des guerres, mais les talents des sciences et des arts ont été récompensés à dose homéopathique, moins par l'Empire que par les rois. Avec la propriété, comme toujours, le moyen de promotion a été le service du souverain et de l'État. On dira donc que la fusion des élites en cours dès le XVIIIe siècle est presque réalisée en 1848. La thèse, admise par la majorité des historiens contemporains, gomme à l'excès l'influence de la Révolution. Mais il faut convenir que la flambée de 1792 à 1794 fut brève autant qu'inoubliable ; l'évolution a prédominé, mais elle imposa ses inerties et sa lenteur." (L. Girard, Revue belge de philologie et d'histoire, 1982)
Louis XV.
Perrin, 1996, fort gr. in-8°, 598 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état
Roi de France à cinq ans, l'arrière-petit-fils de Louis XIV grandit sous la Régence de son oncle Philippe d'Orléans, dont Jean-François Chiappe fait un brillant portrait. Devenu majeur à treize ans (1723), il attendra encore plusieurs années avant de prendre les affaires en main. Grand monarque, intimidant parce qu'intimidé, il reste simple en son intérieur, pharaonique dès qu'est en cause Sa Majesté. Homme de guerre, il la déteste. Bien-Aimé de ses peuples, il encourt la vindicte des coteries religieuses et politiques. Victime de ses sens, il n'en est pas prisonnier. Son pire ennemi : lui-même. Doté d'un savoir prodigieux et servi par une mémoire hors du commun, il a le savoir-faire mais pas le faire-savoir. Nemrod infatigable, il invente la bureaucratie, mais tempérée comme le clavecin. Tenant de l'absolutisme, il ne le confond pas avec l'arbitraire. L'autorité en haut, les libertés en bas, il s'inscrit ainsi dans le droit fil de l'œuvre capétienne. Il pave les routes, jette des ponts, perce des canaux, multiplie par trois la vitesse en usage sous les règnes précédents. Sous son impulsion, la France change de visage. Il reconstruit Rennes, Bordeaux, Aix... Paris lui doit des églises et des palais. Roi des humbles, il se préoccupe d'améliorer l'agriculture, le sort des manœuvriers, des six corps de commerçants. Il bannit les mauvaises pratiques des financiers et en termine avec la persécution des réformés. Une seule pensée le guide : l'amour de ses peuples. Louis XV leur donne la gratuité de la justice, l'égalité devant l'impôt. Et s'il perd une partie de notre premier empire colonial, il agrandit le royaume (la Lorraine et la Corse). Néanmoins, à la fin de sa vie et pendant plus d'un siècle, il devint le Mal Aimé. Pourquoi ? La réponse apparaît simple. Il n'avait point assez défendu les Pères jésuites (et ils s'en souvenaient). Il s'était aliéné, par ses réformes, le Parlement, le clergé et les "esprits forts". Enfin, en s'alliant à la maison d'Autriche, il avait heurté l'opinion dont la sympathie allait à la Prusse. Résultat : on n'évoquait plus que ses petites amours et ses incomparables favorites, la marquise de Pompadour et la comtesse Du Barry, en mettant en cause leur influence. Louis XV fut longtemps au purgatoire, mais l'étude objective de son œuvre lui vaut d'en être sorti.
Actualité de Cl. N. Ledoux. Son oeuvre en Franche-Comté : les Salines royales d'Arc-et-Senans.
S.l.n.n. (Centre International de Réflexion sur le futur), 1970, gr. in-8°, 44 pp, 15 pl. de gravures et plans hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Á la frontière entre le Doubs et le Jura, le sel jaillit de la terre et la façonne depuis des siècles. Hier à l’origine d’une industrie florissante, il nous a laissé un patrimoine riche : les Salines royales d’Arc-et-Senans à l’architecture fascinante, signée Claude-Nicolas Ledoux. Brochure réalisée en septembre 1970 à l'occasion de l'ouverture du Centre International de Réflexion sur le Futur (Fondation Cl. N. Ledoux) dans les Salines de Chaux d Arc-et-Senans.
Etudes sur le XVIIIe siècle - II.
Strasbourg, Faculté des Lettres Modernes, 1982, in-8°, 356 pp, broché, dos muet, bon état. 7 études érudites par Jean-Paul Schneider, Jacques Rustin, Paul Hoffmann, Ginette Herry, Duarte Mimoso-Ruiz, Claude Klein, Olivier H. Bonnerot.
Gens de robe et gibier de potence en France du Moyen Age à nos jours. Actes du colloque d'Aix-en-Provence (14-16 octobre 2004).
Marseille, Images En Manoeuvres Editions, 2007, gr. in-8°, 384 pp, broché, couv. illustrée, bon état. 20 études érudites.
Les séances de rentrée du Parlement de Paris au XVIe siècle (Marie Houllemare) ; L'exécution publique et la parole rituelle à Paris au XVIIe siècle (Pascal Bastien) ; De la justice royale à la justice républicaine : un procès criminel à rebondissements, 1787-1795 (Marie-Yvonne Crépin) ; La justice seigneuriale face à ses administrés au XIIIe siècle (Laure Verdon) ; L'élaboration du justiciable. La justice royale et le clerc dans la Provence de Charles II (fin du XIIIe s. - début du XIVe s.) (Thierry Pécout) ; Le travailleur moderne au miroir de la jurisprudence française, de la Belle Epoque à la crise des années 1930 (Olivier Tholozan) ; Les plaintes contre magistrats dans la France du XIXe siècle (Jean-François Tanguy) ; De Vichy à la Libération, la justice en procès : années noires ou années troubles ? (Jean-Marie Guillon) ; L’épuration en procès. Regards et représentations sur la répression de la collaboration dans la France libérée (Patricia Boyer) ; Le prisonnier, son créancier et le juge justiciables et justice royale à Paris au XVe siècle (Julie Mayade-Claustre) ; Les vaudois et la justice (La Tour-d'Aigues, Vaucluse, 1543) (Gabriel Audisio) ; Justice et esprit de parti en Corse dans la première moitié du XIXe siècle (Karine Lambert) ; etc.
Images du peuple au XVIIIe siècle. Colloque d'Aix-en-Provence, 25 et 26 octobre 1969.
Armand Colin, 1973, gr. in-8°, 357 pp, 21 pl. de gravures hors texte, dont une en frontispice, broché, annotations crayon sur 2 études (24 pp), bon état (Centre aixois d'études et de recherches sur le XVIIIe siècle). 28 communications érudites
L'image du peuple au travail dans les planches de l'Encyclopédie (Jacques Proust), Meslier et le peuple (Roland Desné), La représentation du peuple chez un prédicateur, François Léon Reguis (1725-1789) (Guy Besse), Présence et rôle du peuple dans la tragédie française de 1683 à 1715 (Jean-Marie Goulemot), Le silence du peuple chez Prévost (Jean Sgard), La notion de peuple dans la correspondance de Blin de Sainmore (Michèle Sicault et Marc Bouloiseau), etc.