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ACCART (J.-M.).

Evadés de France. Prisons d'Espagne.

Arthaud, 1945, in-12, 156 pp, broché, bien complet de sa rare jaquette illustrée, bon état

Abattu en combat aérien le 1er juin 1940, J. Accart totalisait alors 15 victoires. Tandis que son escadrille se repliait au Maroc, le capitaine Accart, guéri de ses blessures, était nommé instructeur à Salon où était regroupé l'Ecole de l'Air. Après le 11 novembre 1942, il passa en Espagne, y fut interné – c'est l'objet de ce livre. Libéré, il gagna l'Afrique du Nord où il reçut le commandement du Groupe de Chasse "Berry" qui, basé en Angleterre se couvrit de gloire au cours de la campagne 1944-1945.

Anonyme.

986 jours de lutte. La guerre nationale et révolutionnaire du peuple espagnol.

Editions Sociales, 1962, in-12, 229 pp, préface de François Billoux, traduction de Louise Mamiac, broché, couv. illustrée, bon état

"Traduction française d'une étude anonyme sur la guerre d'Espagne. Il ne s'agit pas d'une histoire complète, mais de la présentation de « quelques aspects, parmi ceux qui ont eu le plus d'influence sur le cours général des événements ». L'orthodoxie communiste est respectée (par exemple, le lecteur cherchera en vain le nom d'André Marty parmi les combattants des Brigades internationales...), et le ton manque de sobriété (« Accrochés au sol comme par les ongles et les dents, les soldats du peuple vendaient au prix de leur sang chaque pouce de terrain »)." (Revue française de science politique, 1963)

BARBIER (J.-B.).

Un frac de Nessus. Hommes politiques et diplomates au décapage.

Rome, L'Alveare, 1951, fort in-8°, 1400 pp, 2 cartes en couleurs hors texte, broché, dos lég. sali, bon état. Peu courant

Mémoires de l'auteur, Ministre plénipotentiaire, de la veille de la Première Guerre mondiale à l'administration de Vichy : la Pologne, la Turquie, le Japon, l'Espagne, Vichy... Un ouvrage qui fit du bruit dans lequel l'auteur décrivait et jugeait la politique extérieure de la France depuis le début de la première guerre mondiale jusqu'au lendemain de la seconde... — Jean-Baptiste Barbier débute dans la carrière diplomatique en avril 1915. De fin 1919 à 1923, il est en poste à Madrid (pp 143-214), de mars 1924 à février 1930 à Varsovie (pp 215-351), puis est Conseiller à Stamboul (Istanbul) jusqu'en septembre 1934 (pp 353-494), Conseiller à Tokyo de décembre 1934 à juin 1936 (pp 495-586), puis d'août 1936 à avril 1937 Conseiller à Madrid (l'Ambassade ayant en fait reflué à San-Sebastian) et ensuite Chargé d'affaires à Valence, où il crée de toutes pièces un poste diplomatique (pp 587-722). Renvoyé à Tokyo comme Conseiller de septembre 1937 à mai 1938 (pp 759-837), il est, de juin 1938 à novembre 1939, Ambassadeur à Caboul (Kaboul) (pp 839-1030). Après une cure en Suisse, il arrive à Vichy en juillet 1940, mais doit à nouveau rejoindre la Suisse pour se faire soigner et y séjourne pendant toute la guerre ; en 1945, il est mis à la retraite anticipée par le Gouvernement provisoire pour s'être abstenu d'adhérer au Gouvernement d'Alger. — "Un diplomate de carrière, mis à la retraite en 1945, raconte sa vie et exprime infatigablement sa rancune contre la République, le Front populaire, les Juifs, les instituteurs et le service des Œuvres françaises à l'étranger..." (Revue française de science politique, 1955)

BRENAN (Gerald).

Le Labyrinthe espagnol. Origines sociales et politiques de la guerre civile.

P., Ruedo Iberico, 1975, gr. in-8°, xviii-280 pp, traduit de l'anglais, tableau chronologique, 9 cartes hors texte in fine, biblio, index, broché, soulignures au feutre rouge sur 13 pages, qqs rares annotations au crayon en marges, bon état

"Il y a environ quatre-vingt-dix ans, Karl Marx faisait remarquer que l’on connaissait fort mal l’histoire de l’Espagne : « Aucun pays, disait-il, n’est aussi mal connu ni aussi mal jugé du reste de l’Europe. » Il en voyait la raison dans le fait que les historiens, « au lieu de savoir apprécier la force et le dynamisme des organismes locaux, ont puisé leur information dans les archives des cours royales ». De nos jours, ce jugement contient encore une très large part de vérité. L’histoire classique de la Péninsule donne une idée fausse de la réalité. A quoi cela est-il dû ? Surtout à ce que l’Espagne étant si différente, sur le plan économique et social, des autres pays d’Europe occidentale, la plupart des mots avec lesquels on écrit l’histoire – féodalisme, autocratie, libéralisme, Église, armée, Parlement, syndicalisme, etc. – y ont un sens bien éloigné de celui qu’ils ont en France ou en Angleterre. Ce n’est qu’en insistant sur ce point, en décrivant un à un tous les rouages de l’appareil politique et économique, en élucidant les problèmes régionaux et en montrant de quelle façon les différents particularismes influent les uns sur les autres, que l’on parviendra à donner une idée exacte de la situation." — "La seule étude globale de l'anarchisme espagnol accessible au lecteur français jusqu'à une date récente était celle présentée de façon magistrale mais brève par Gerald Brenan dans deux chapitres de son “Labyrinthe espagnol”." (Guy Hermet, Revue française de science politique, 1971) — "Avec cet ouvrage, originellement publié en anglais en 1943, Brenan fut le premier à analyser la Guerre civile comme un affrontement à caractère social, directement lié aux problèmes du monde rural espagnol et susceptible d'être replacé dans le long terme." (Yusta Rodrigo Mercedes) — "L'une des études politiques et sociales les plus brillantes [sur] l'essence de l'Espagne. Ce qui est remarquable dans le compte rendu de Brenan sur la Seconde République espagnole de 1931 à 1936 est l'étonnante impartialité qui lui permet de résister à l'épreuve du temps." (Raymond Carr)

BROUÉ (Pierre).

La Révolution espagnole, 1931-1939.

Flammarion, 1973, in-12, 190 pp, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Questions d'histoire)

La révolution espagnole est pour tous une âpre guerre civile de trois années, préface et répétition de la deuxième guerre mondiale. Mais avant tout elle fut un profond mouvement des ouvriers et des paysans, aspirant à un ordre économique, social et politique nouveau, et se heurtant sur cette voie aux directions des organisations traditionnelles, partis et syndicats. Cet ouvrage met en relief les réfractions de ce heurt à l'intérieur du camp républicain. Pourquoi la contre-révolution armée a-t-elle eu l'initiative ? Pourquoi les organisations ouvrières et paysannes n'ont-elles pu réaliser cette unité au combat qui était l'aspiration de tous ceux qui leur faisaient confiance ? Pouvait-on mener de front guerre et révolution ? Quand Hitler et Mussolini parlaient en maîtres chez Franco, quel rôle Staline y jouait-il dans le camp des républicains ? Et le vieux débat entre « autoritaires » et «anti-autoritaires» à l'épreuve du feu...

CASSAGNAU (Robert).

A l'Est de Saint-Sébastien.

France-Empire, 1966, pt in-8°, 287 pp, 12 pl. de photos hors texte, broché, jaquette illustrée, bon état

"Panégyrique de l'action des nationalistes, et en particulier des carlistes, pendant la guerre civile espagnole. Les arguments de R. C. se fondent essentiellement sur quelques documents franquistes, et sur les impressions tirées d'un séjour de quelques heures à Irun et de quelques jours en Navarre. L'ouvrage contient toutefois une analyse précise des pourparlers entre les gouvernements de l'Espagne républicaine et de la France pendant les premiers jours de la rébellion militaire, ainsi que d'intéressantes informations sur les qualités des deux armées en présence." (Revue française de science politique, 1967)

CONSTANTE (Mariano).

Les Années rouges. De Guernica à Mauthausen.

Mercure de France, 1971, in-8°, 249 pp, broché, couv. illustrée, bon état. Peu courant

I. La guerre d'Espagne (1936-1939) ; II. En France (1939-1940) ; III. Mauthausen (1940-1945). — "Enrôlé volontaire à 16 ans en 1936 dans les rangs républicains, M. C. combattit durant toute la guerre d'Espagne, des Pyrénées à l'Ebre, se retrouva en 1939-40 dans un camp d'internement en France, se porta volontaire en 1940 pour combattre dans les rangs français contre les Allemands, fut fait prisonnier et envoyé pendant quelques mois dans un stalag et, de là, déporté à Mathausen où il vécut l'enfer concentrationnaire jusqu'en 1944 ; en 1945, ce fut enfin le retour en France, dans l'espoir de pouvoir un jour regagner l'Espagne. Ce sont ces neuf « années rouges » que M. C. raconte dans ce livre, avec simplicité ; témoignage personnel, mais qui laisse apparaître que si l'individu a pu survivre à une telle série d'épreuves, c'est dans une large mesure grâce à son engagement politique militant — il avait adhéré au P.C.E. dès les premiers mois de la guerre d'Espagne — et grâce à sa foi inébranlable dans la déroute finale du fascisme." (Revue française de science politique, 1972)

DANIEL (Yann).

Les Chemins de la Belle. Aragon 1936, Galicie 1942.

Quimperlé, La Digitale, 1990, in-8°, 229 pp, broché, couv. à rabats, bon état

"J'avais vingt ans en 1936, quand je suis parti faire la guerre en Espagne avec cinquante francs en poche et la plaie saignante de mon premier amour au coeur..." — "Passant de camps de travail en camps de représailles, prisonnier de guerre, puis déporté et enfin bagnard, Yann Daniel qui se donne volontiers pour un "anti-héros" écrit avec une simplicité dépouillée et un refus total d'apitoiement sur lui-même. Il ne cesse de rager et de rire, et de nous faire rire, avec une verve et une générosité qui forcent l'admiration. On songe parfois à Céline..." (Françoise d'Eaubonne)

DENJEAN (François).

Le Mouvement révolutionnaire en Espagne.

dans la Revue de Paris, 1921, gr. in-8°, 27 pp, broché

On trouve dans le même numéro Paris en août 1914. - Réponse au Général Messimy, par le Général Michel (7 pp), etc.

EHRENBOURG (Ilya).

La Nuit tombe.

Gallimard, 1966, in-8°, 366 pp, traduit du russe par Vladimir Volkoff, 15 photos sur 8 pl. hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, qqs annotations crayon, état correct (Coll. L'Air du Temps)

Dans “La Nuit tombe”, son nouveau volume de souvenirs, Ilya Ehrenbourg raconte le crépuscule menaçant que furent, pour le monde entier, les années 30 de ce siècle. En France, c'est le Front Populaire, les jours sombres de février 36, la révolution imminente. En Espagne, c'est une lutte sans merci à laquelle Ehrenbourg prend part de bout en bout, comme correspondant des Izvestia. Puis en France de nouveau, c'est la drôle de guerre, la débandade des gouvernements et des ambassades, l'entrée des Allemands à Paris. En Russie, c'est la terreur stalinienne qui s'appesantit, les hommes qui disparaissent tous les jours, le silence et l'épouvante qui s'installent. Avec son style tranchant et coloré de grand journaliste, Ehrenbourg raconte ce qu'il a vu – et il a presque tout vu – de cette époque déjà historique et pourtant si proche encore de la nôtre. Gide, Malraux, Hemingway, Companys, Machado ont été ses amis. Il les évoque parmi cent autres personnages célèbres, défunts ou vivants, qu'il traite tantôt avec toute l'affection du compagnon d'armes, tantôt avec la causticité piquante de l'homme de lettres.

EHRENBOURG (Ilya).

Le Sceau du temps.

Moscou, Editions du Progrès, 1989, in-8°, 380 pp, traduit du russe, 35 pl. de photos hors texte, notes, broché, couv. illustrée, bon état

Recueil d'articles, impressions de voyage, essais et souvenirs d'Ilya Ehrenbourg. Choix des textes établi par A. Ouchakov.

HOARE (Sir Samuel).

Ambassadeur en mission spéciale.

P., Vent du Large, 1947, in-8°, 476 pp, traduit de l'anglais par Claude Micaud et Dominique Bagge, broché, bon état

C'est en Espagne, champ clos de la diplomatie et des services secrets, qu'envoyé en 1940 par Churchill, l'ambassadeur britannique Sir Samuel Hoare – Lord Templewood – exerça de 1940 jusqu'en octobre 1944 une action féconde, en maintenant l'Espagne hors du conflit. Ses mémoires donnent un excellent aperçu de la vie diplomatique au jour le jour et de ses exigences. Des anecdotes intéressantes et de beaux portraits de Franco, de Serrano Suner, de Jordana.

IBARRURI (Dolorès).

Mémoires de la Pasionaria.

Julliard, 1964, gr. in-8°, 437 pp, traduit de l'espagnol, broché, couv. illustrée à rabats un peu abîmée, état correct

Dolores Ibárruri Gómez (1895-1989), connue sous le nom de la Pasionaria, est élue députée des Asturies en février 1936. Quand la guerre civile éclate en juillet, elle se dresse pour défendre la république avec le célèbre slogan «No pasarán» (« Ils ne passeront pas »), prononcé, dès le 19 juillet, au balcon du ministère de l'Intérieur au moment de l'offensive franquiste contre Madrid. Elle est élue vice-présidente des Cortes en 1937. Elle a été secrétaire général du Parti communiste espagnol (PCE) entre 1942 et 1960, et présidente de ce parti entre 1960 et 1989.

[Littérature] – SIMON (Claude).

La Palace.

Editions de Minuit, 1962, pt in-8°, 230 pp, broché, couv. blanche imprimée en noir et bleu, broché, bon état. Première édition sur papier courant (Vignes, 407)

Une évocation de la Révolution espagnole, à laquelle Claude Simon avait pris part à Barcelone en 1936. Claude Simon décrit l'attente du combat pour un groupe de volontaires républicains à Barcelone durant la guerre d'Espagne, alors que la ville était agitée par les conflits entre anarchistes et républicains. L'observateur est immobile, le plus souvent dans la chambre d'un palace abandonné, en compagnie d'un Italien, d'un instituteur, d'un Américain. La présence de la guerre est donc saisie indirectement par des signes, fusils, portraits d'hommes politiques, slogans, etc.

[Opus Dei] – ARTIGUES (Daniel).

L'Opus Dei en Espagne, Son évolution politique et idéologique. 1 : 1928-1957.

P., Ruedo Iberico, 1968, gr. in-8°, 172 pp, biblio, index, broché, jaquette illustrée (lég. abîmée), bon état

Daniel Artigues est le pseudonyme de Jean Bécarud (1925-2014). Le tome 2 n'est jamais paru. — "Une étude originale consacrée à un mouvement qui s'apparente sur certains points à une franc-maçonnerie religieuse, et qui a profondément marqué la vie politique, économique et culturelle de l'Espagne depuis 1939. Le présent volume, traitant de la période qui prend fin en 1957, porte essentiellement sur la genèse et sur l'idéologie de l'Opus Dei. La qualité de l'information présentée dans ce premier volume conduit à souhaiter la publication rapide du suivant, qui doit traiter de la période écoulée depuis le remaniement ministériel de 1957 et la « venue au pouvoir » de l'Opus Dei." (Revue française de science politique, 1969)

PAZ (Abel).

Durruti. El proletariado en armas.

Barcelona, Editorial Bruguera, 1978, gr. in-8°, 602 pp, 64 planches de photos hors texte, qqs fac-similés, cartes et plans, biblio, index, reliure cartonnée de l'éditeur, jaquette illustrée, soulignures et annotations stylo sur une vingtaine de pages, bon état. Première édition en espagnol. Texte en espagnol. On joint le fac-similé de la carte d'un membre français des Milicias antifascistas de la Columna Durruti-Farras (1936)

Incarnation de la révolution espagnole, Buenaventura Durruti, né en 1896, a, durant toute sa vie, lutté pour l'avènement d'une société libertaire, juste et fraternelle, aux antipodes du système communiste coercitif. Ouvrier métallurgiste à 14 ans, Durruti s'engagea très tôt dans le combat politique et syndical. Après des années de lutte, de grèves, d'activités clandestines, d'emprisonnement et d'exil en Amérique latine, en France, en Belgique, en Allemagne, il rentre en Espagne en 1931 où il substitue l'action collective à la révolte individuelle. En juillet 1936, avec les anarchistes de la CNT et les militants de la FAI, il s'oppose au coup d'Etat franquiste. Organisateur, orateur, stratège, il est à l'avant-garde, tant dans les luttes quotidiennes que lors de l'insurrection de Barcelone ou sur le front d'Aragon où il tombera en novembre 1936. Fruit de longues années de travail et de recherche, nourri de nombreux documents inédits et de témoignages de première main recueillis dans plusieurs pays, ce livre est l'histoire d'un homme qui toujours refusa postes, honneurs et avantages et dont la mort fut pleurée par tout un peuple. Elle est aussi l'histoire de la révolution espagnole libertaire contre laquelle fascistes et staliniens conjuguèrent leurs efforts sous l'œil passif des démocraties occidentales. — Bien que la toute première édition de cet ouvrage ait été publiée en français (1972), cette première édition en espagnol a été tellement augmentée et revue que l'auteur la considérait lui-même comme la véritable édition originale.

ROBA (Jean-Louis).

Cieux de guerre. Biographie de Rodolphe de Hemricourt de Grunne, Espagne, Belgique, Angleterre.

Erpe, Uitgeverij De Krijger, 2005, in-8°, 188 pp, 70 photos, annexes, sources, broché, couv. illustrée, bon état

Rodolphe, Comte de Hemricourt de Grunne voit le jour à Bruxelles peu avant le premier conflit mondial. En 1935, le jeune homme enlisé dans la vie facile et mondaine de la capitale, rêve d’agir, de voir le monde, de construire quelque chose…Le brutal déclenchement de la Guerre Civile espagnole va le pousser à rejoindre le camp des « rebelles » où, par hasard, il pourra réaliser son plus grand rêve : voler ! Pendant trois années, opérant sur avions allemands ou italiens, l’ex-dandy bruxellois se révèlera comme un des meilleurs aviateurs de Guerre Civile. La carrière atypique de ce garçon non-conformiste, prouve que, pour des êtres volontaires, rien n’est intangible, rien n’est fixé d’avance. De Grunne sut se forger lui-même sa destinée à travers les conflits...

SKOUTELSKY (Rémi).

L'Espoir guidait leurs pas. Les volontaires français dans les Brigades internationales, 1936-1939.

Grasset, 1998, gr. in-8°, 411 pp, préface d'Antoine Prost, 9 cartes, sources, chronologie, index, broché, couv. illustrée, état correct

18 juillet 1936. En Espagne, des centaines de milliers de travailleurs font échouer un coup d'Etat visant à renverser la jeune République et le Front populaire sorti des urnes six mois plus tôt. La guerre civile commence. Tandis que Mussolini et Hitler soutiennent les factieux, en sous-main puis ouvertement, la solidarité avec les républicains s'organise dans le monde entier. Pendant plusieurs mois, la France vit à l'heure espagnole. On connaît ainsi l'engagement d'André Malraux, et son escadrille España. Ce sont en fait des dizaines, puis des centaines de volontaires qui passent les Pyrénées pour combattre les fascistes. Après la création des Brigades internationales par le Comintern – l'Internationale communiste –, des milliers d'autres leur emboîtent le pas. Parmi eux, un tiers sont français. Ainsi commencent les combats – et le mythe – des Brigades internationales. Mais qui sont-ils, ces volontaires français qui partent risquer leur vie ? Pourquoi s'engagent-ils ? Est-ce par idéologie ? Par goût de l'aventure ? Et que laissent-ils dans leur pays ? Comment ces hommes et ces femmes vivent-ils à Madrid et sur l'Ebre, dans les tranchées ou à l'arrière ? C'est leur vie quotidienne, au-delà des légendes, que nous conte Rémi Skoutelsky. Pour la première fois, on découvre le contingent français dans ses idéaux et ses combats. Grâce à des dizaines de témoignages, d'entretiens, et grâce à la consultation d'archives soviétiques inédites, Rémi Skoutelsky révèle une figure courageuse et méconnue, le brigadiste au destin anonyme. Ce sont des personnages inoubliables qu'il évoque au fil des pages, sans jamais cacher la part d'ombre et de cruauté d'une aventure fondatrice. Un essai qui fera date, au coeur des débats sur le communisme et sur l'engagement politique. — Ce livre est l'adaptation pour le grand public d'une thèse remarquée, soutenue en 1996 à l'université de Paris I. Rémi Skoutelsky souligne, dès l'introduction, l'étonnante originalité de son thème de recherche. En effet, les Brigades internationales sont un sujet dont on a beaucoup parlé mais dont le traitement historiographique laissait à désirer. D'une certaine manière, ce travail comble un vide. Cependant, si l'on peut qualifier ce livre de définitif sur les volontaires français en Espagne républicaine, il présente bien d'autres qualités dont deux nous semblent essentielles. Il est tout d'abord l'illustration que l'histoire de la guerre civile espagnole est loin d'être terminée et se renouvelle grâce à une approche historienne des archives, particulièrement et depuis quelques années, en Espagne. Ensuite, il est un exemple serein et dépassionné de recherche sur ce que l'on a coutume d'appeler les « archives de Moscou ». Il s'agit en fait d'une série de fonds (ceux des brigades elles-mêmes, mais aussi ceux de l'Internationale communiste ainsi que le fonds André Marty) conservés à Moscou au Centre russe de conservation et d'étude des documents en histoire contemporaine (CRCEDHC). Loin de s'appuyer seulement sur ces documents, l'auteur les confronte avec de nombreux fonds consultés en Espagne, mais aussi et surtout en France : archives préfectorales, départementales et du ministère de l'Intérieur. Il applique ensuite aux archives russes un traitement quantitatif sous la forme d'une base de données. C'est ce qui lui permet d'aboutir à un résultat convaincant, un livre d'histoire étranger à la polémique. Celui-ci est organisé autour d'une sociologie des brigadistes français. Mais il éclaire aussi de façon très complète l'organisation générale des brigades et n'oublie pas ceux qui allèrent combattre en Espagne hors de ce cadre. Un des principaux mérites de l'ouvrage est sans doute d'illustrer les aspects improvisés de la politique des partis communistes et d'aller à l'encontre d'un sentiment exagéré de continuité dans la politique du Komintern, tant du point de vue de son élaboration, de son application que des relations avec les partis nationaux. Il restitue ainsi à cette histoire son caractère vivant et contradictoire qu'une approche par trop téléologique nous interdit souvent de bien comprendre. R. Skoutelsky montre les brigades comme la rencontre entre un élan de solidarité de la part de nombreux ouvriers et la réaction politique du Komintern, mais aussi la vie propre du PCF. On voit alors comment se conjuguent sans schématisme les volontés personnelles et les logiques de parti. On touche du doigt le fait qu'à l'intérieur même des appareils politiques, à chaque niveau hiérarchique, de Marty au simple volontaire, les individus ne décident pas qu'en fonction d'un ordre venu d'en haut, d'une « ligne » qui agencerait les moindres détails en fonction d'un but unique. Dans l'analyse de l'identité des volontaires, R. Skoutelsky révèle que dans leur très grande majorité, il s'agissait d'ouvriers, dont il précise les catégories et les lieux de provenance. Il montre aussi que la moitié seulement étaient membres du PCF, même si 80 % faisaient partie d'une organisation ouvrière. Il répond en outre à une question difficile : pourquoi partir ? Les différentes raisons sont passées en revue, l'antifascisme, la solidarité ouvrière, l'engagement révolutionnaire et les considérations personnelles. L'auteur ne les hiérarchise pas précisément pour laisser entrevoir la particularité de chaque cas, de chaque décision. Il est aidé en cela par une utilisation systématique des notices du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français et par une série d'interviews réalisée pendant la thèse ou par d'autres avant lui. Ces sources ne sont cependant pas utilisées dans un but unique d'illustration ; elles complètent la base de données et permettent d'éclairer les thèmes qui échappent aux catégories. Ainsi, le traitement en série des informations ne désincarné pas les individus. Il faudrait aussi évoquer le quotidien de la vie du combattant, les problèmes du retour, de la réinsertion dans la vie et dans le parti communiste (pour ceux qui en étaient membres), et surtout l'engagement massif dans la Résistance et les problèmes de l'après-guerre, qui font l'objet de plusieurs chapitres excellents. L'auteur a ajouté en annexes une série de mises au point chiffrées, ainsi que quelques documents. (François Godicheau, Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2000)

VILAPLANA (Antonio Ruiz).

Sous la foi du serment. Une année en Espagne nationaliste.

P., Jean Flory, 1937, in-12, 270 pp, broché, bon état

Ouvrage hostile aux Franquistes. "L'auteur a été « greffier du Juge d'instruction » à Burgos jusqu'en juin 1937. Ce témoin est le type classique du fonctionnaire juridique. En écrivant son livre il entend rester l'homme qu'il était en vivant les faits qu'il raconte : individu moyen en un certain sens, manifestement occupé des soucis réels de la vie quotidienne et particulièrement du souci de « la carrière », mais à la fois profondément honnête, animé d'un esprit sincère de légalité, de justice et d'humanité. Un tel homme a supporté sans protester pendant une année toutes les « actions » du régime « nationaliste », restant fidèle à sa fonction qui consistait alors surtout dans l'enregistrement des cadavres « inconnus ». Mais lentement le refoulement de sa conscience s'affaiblit et les limites étroites du métier ne suffisent plus à la tromper. Enfin le moment arrive où l'honnêteté foncière de cet homme se manifeste comme sa vocation personnelle. La mesure est pleine. L'exécution stupide du jeune poète-musicien Antonio José et le dédain que montrent les officiers italiens et allemands de l'armée d'invasion pour les hommes et les femmes de race espagnole achèvent de libérer en cet homme la force propre à lui faire remonter le courant. En s'engageant dans une fonction extra-quotidienne la personne s'actualise en lui. Spontanément il quitte la zone occupée par les généraux rebelles, et arrivé en France il se met à rédiger ce livre, le premier et probablement le dernier de sa vie. Ce petit événement se produit immédiatement après la prise de Bilbao. c'est-à-dire en dépit de tout raisonnement opportuniste, juste au moment où à Paris et ailleurs certains intellectuels libéraux espagnols s'ingénient à découvrir les vertus du fascisme. La vérité subjective évidente de cet homme et de son réveil moral, car il ne s'agit pas d'une conversion politique, garantit au lecteur la vérité objective du contenu extraordinaire de son constat. Ce texte est plein de sang et de larmes. Il nous montre les exploits d'une volonté exterminatrice tenace, à la fois froidement systématique dans ses méthodes et follement aveugle dans ses buts. C'est tout autre chose que l'explosion terrible et souvent criminelle de la colère du peuple que nous avons vu se produire à un moment donné dans l'autre camp..." (Paul-Louis Landsberg, Esprit, 1938)