Référence :47

Une société rurale au XIXe siècle. Les Paysans du Calvados, 1815-1895. (Thèse) .

DÉSERT (Gabriel).

Université de Lille III, Service de reproduction des thèses, 1975, 3 vol. in-8°, 1247-212 pp, pagination continue, 1247 pages dactylographiées + 212 pages d'appendices (biblio, sources, 83 annexes, 88 cartes et 46 graphiques), broché, bon état, envoi a.s. à Emmanuel Le Roy Ladurie

Thèse présentée devant l'université de Paris I le 8 mai 1971. — Né à Condé-sur-Noireau, cité de tradition industrielle, particulièrement textile, Gabriel Désert (1924-2004) se revendiquait volontiers « Bocain ». Il fut marqué par ce milieu mi-ouvrier mi-rural qui constitua l'un des sujets principaux de son travail d'historien. C'est donc tout naturellement que Gabriel Désert devint un spécialiste d'histoire économique et sociale, d'une histoire mesurable, d'une « histoire des classes, des catégories, des métiers... dans sa liaison évidente avec l'économie », mais, par « social », il entendait également une histoire de la vie quotidienne englobant aussi bien la culture, les loisirs que les besoins matériels. Bref, une volonté, voire une pratique, d'histoire globale puisque le politique et le religieux ne lui étaient pas étrangers. C'est tout aussi naturellement que son champ de prédilection fut la Normandie, la connaissance des hommes, des lieux, des archives... étant essentiels à la recherche historique. Sa thèse en constitue le premier élément. Une thèse préparée sous la direction d'Ernest Labrousse qui rêvait alors de renouveler l'histoire économique et sociale de la France en multipliant les monographies départementales. — "Lorsqu'il y a dix-sept ans je décidais d'entreprendre des recherches sur l'Histoire des Paysans du Calvados au XIXe siècle, mon but était de décrire un monde méconnu, bien que dominant, non de défendre quelque hypothèse. Je voulais appréhender la société rurale dans sa totalité, en dégager les composantes, donc attribuer une place égale au monde des Notables et au Peuple, aux exploitants et à la masse des salariés. En avançant dans mes recherches, je me suis rendu compte à quel point la vie des campagnards et son évolution, les rapports sociaux et leurs mutations, sont commandés par les structures et la conjoncture économiques. De multiples problèmes surgissaient. Ils me ramenaient sans cesse à l'Économie qui, ainsi, prenait le pas sur la Société. J'étais devant un choix. Devais-je étudier l'économie, la société, les mentalités, la politique, dégager les liens de dépendance existant entre ces divers domaines, esquisser une histoire totale, ou bien privilégier l'économique et le social, en pousser l'analyse plus à fond afin de mieux comprendre les évolutions, sacrifiant ainsi les mentalités ? J'ai finalement opté pour la deuxième solution. Elle répondait mieux à mes préoccupations, elle permettait de répondre aux interrogations que je me posais, en particulier à la plus importante d'entre elles : pourquoi l'agriculture locale a-t-elle connu un déclin relatif au XIXe siècle ? (...) Les renseignements ainsi collectés m'ont permis d'atteindre l'objectif fixé : reconstituer à grands traits l'histoire des paysans bas-normands, présenter les difficultés qu'ils ont rencontrées, expliquer les origines des mutations économiques et sociales enregistrées. Afin de bien dégager les caractères originaux du milieu socio-économique, il fallait, en premier lieu, brosser un tableau de l'économie et de la société au début du XIXe siècle, soit à la fin des guerres impériales. Le Calvados est alors un département très peuplé et peu urbanisé..." (G. Désert, Annales de Normandie, 1971)

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