Vie de saint Etienne d'Obazine, texte établi et traduit.
Clermont-Ferrand, Faculté des Lettres, 1970, gr. in-8°, 256 pp, texte établi et traduit par Michel Aubrun, 2 cartes, biblio, index, broché, bon état (Publications de l'Institut d'Études du Massif central, fasc. VI)
"Obazine (mieux que Aubazine), situé à une quinzaine de kilomètres à l'est de Brive, sur un promontoire boisé qui domine les gorges du Coiroux, conserve les restes d'une ancienne abbaye cistercienne et de son église. M. Aubrun publie dans ce volume une édition critique, accompagnée d'une traduction française, du texte latin de la vie de saint Etienne, le fondateur de cette abbaye, d'abord modeste hermitage, agrégé ensuite à l'ordre de Cîteaux. C'est un document historique d'une réelle valeur, contenant des indications concrètes sur la société rurale de l'époque, le XIIe siècle, et sur Etienne lui-même qui, de façon spontanée, refit en ces lieux une expérience qui fut celle des premiers moines de Gaule et d'Egypte. En plus des notes, soit critiques soit historiques, l'éditeur, dont le travail est particulièrement soigné, a dressé des index des noms de personnes, de lieux et de termes techniques." (A. Guillaumont, Revue de l'histoire des religions, 1973) — "En 1922, J. de Ribier attirait l'attention sur l'intérêt de l'histoire de l'abbaye d'Obazine et de ses origines {L'abbaye d'Obazine en Bas-Limousin. Étude historique et archéologique. Positions des thèses de l'École des Chartes). Mais la vie du fondateur, saint Etienne, méritait une édition critique, qui n'existait pas encore. Aussi faut-il saluer avec reconnaissance l'actuelle publication de la Vita Stephani, pourvue de variantes de manuscrits, d'une traduction française, de notes, d'une introduction et de glossaires, car la Vita apporte une contribution importante à l'histoire de la vie monastique au XIIe s. Etienne d'Obazine est mort en 1159. Sa biographie a été écrite en deux fois (par un même moine) : le livre I vers 1166, pendant l'abbatiat de Géraud, successeur d'Etienne ; les livres II et III « quatorze ans plus tard » au dire de l'auteur, donc vers 1180. Le biographe a été disciple du saint homme. Petit enfant, il avait été confié par ses parents au monastère de Port-Dieu (dépendant de La Chaise-Dieu) ; puis, revenu dans le monde, il avait suivi Etienne « qui avait attiré à lui presque tous mes parents ». Il prit l'habit religieux à Cîteaux même, des mains de l'abbé Rainard ; deux ans plus tard, Etienne le rappela à Obazine et lui conféra la bénédiction monastique. Depuis lors, il ne quitta plus les lieux. Il fait donc appel à ses souvenirs personnels pour parler du fondateur. Quand ceux-ci font défaut, il a recours à des témoins directs. L,e portrait qui est fait du saint ne manque pas d'un certain talent : contraste entre la petite taille et la physionomie chétive d'Etienne et son rayonnement spirituel. Au total, cet ouvrage sera un excellent instrument de travail." (Marianne Mahn-Lot, Cahiers de Civilisation Médiévale, 1972)