Référence :17431

Le brigandage pendant la Révolution.

MARION (Marcel).

Plon, 1934, in-12, xiii-253 pp, une gravure en frontispice, broché, bon état

"C'est là une question fort importante, que M. Marcel Marion a eu l'heureuse idée de vouloir mettre au point, et sur laquelle, grâce à ses recherches aux Archives nationales, il nous apporte bon nombre de données nouvelles. L'intéressant volume apparaît souvent comme un recueil de faits divers, plutôt terrifiants. L'auteur indique très justement que, déjà sous l'Ancien Régime, la sécurité était loin de régner dans les villes et surtout dans les campagnes ; les cahiers de doléances de 1789 insistent fréquemment sur les dangers de la mendicité et du vagabondage, que l'on considérait comme de véritables fléaux. Les troubles politiques et sociaux de l'époque révolutionnaire, la détresse économique ont certainement contribué à accroître les actes de brigandage. M. Marion marque avec quelque complaisance les effets des troubles agraires de 1789-1790 et aussi de la désorganisation administrative qu'il attribue à la politique de la Constituante. A l'époque de la Terreur « rouge », les documents mentionnent moins de brigandages caractérisés, mais, remarque notre auteur, « sitôt la Terreur finie, le crime de droit commun réapparut avec une soudaineté, une violence, une généralité qui excluent l'hypothèse qu'à aucun moment il ait cessé ». Quoi qu'il en soit, il semble bien que le brigandage ait redoublé avec la Terreur blanche et les soulèvements contre-révolutionnaires, particulièrement actifs dans l'Ouest et dans certaines régions du Midi. Sous le Directoire, le fléau est à son comble, car les troubles ne sont pas éteints et la pénurie des finances publiques empêche la constitution d'une police vraiment forte et efficace. Le mal était bien profond, puisque, dans les deux premières années du Consulat, l'insécurité était encore très grande. M. Marion montre avec netteté les efforts du gouvernement consulaire pour rétablir l'ordre intérieur, et il insiste sur l'efficacité de la loi du 8 pluviôse an IX, qui créa des tribunaux spéciaux, sans jurys, pour juger les cas d'attaques à main armée et les sinistres exploits des « chauffeurs »." (Henri Sée, Annales de Bretagne, 1935)

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