Verdun. (Opfergang). Avec une préface inédite.
P., Editions du Sagittaire, Simon Kra, 1923, in-12, 224 pp, traduction de Benoist-Méchin, une photo de l'auteur en uniforme en frontispice, tiré sur papier vélin, broché, dos recollé, état correct (Coll. de la Revue Européenne)
Ecrit en campagne, devant Verdun, au printemps 1916, "Opfergang" paru en 1919, fut en 1923 le premier livre allemand relatif à la guerre à avoir été traduit en français sous le titre "Verdun". Il est probable qu’en France seuls les lecteurs de Romain Rolland savent encore de nos jours qui est Fritz von Unruh, dont le livre – « une des œuvres capitales de la guerre », disait Alexandre Vialatte – connut à sa sortie dans son pays d’origine un retentissement certain. Le livre raconte la vie d’une compagnie d’infanterie dont l'auteur évoque avec un lyrisme ardent les atroces souffrances. Mais une fois "Verdun" écrit, à savoir en juin 1916, son texte, bien que très patriotique, sera interdit de publication et, quand l’éditeur, immédiatement après la guerre, voudra le publier à la fois dans une version remaniée et dans un tout autre contexte, il n’en reprendra pas le titre, qui rappelait trop la défaite, choisissant Opfergang (holocauste) alors que « Verdun » était bien le titre primitif.