Mes Cahiers, 1896-1923. Présenté par Guy Dupré.
Plon, 1993, gr. in-8°, xxvii-1128 pp, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état
Les Cahiers sont un miroir le long de la vie et l’œuvre de Maurice Barrès, qui oscillèrent entre égotisme et nationalisme. C’est aussi la matrice de ses romans. L'un des derniers grands documents sur le monde littéraire et politique de la IIIe République. On y croise notamment Jean Jaurès, Émile Zola, Alphonse Daudet, Paul Bourget, Anatole France et tous les figurants d’un théâtre lyrique sur lequel roulent le feu de la vie, l’obsession de la mort, la vulnérabilité des hommes. — "Don prodigieux de 'reporter'. Admirable quand il relate (mariage d'Arthur Meyer). Pages surprenantes (récit d'une visite à l'hôpital de la Pitié), comparables aux meilleures de 'Choses vues' de Hugo... La connaissance et l'acceptation de ses limites, de ses manques, de ses faiblesses (souvent il se les exagère) donnent à ces pages un accent qui saisit le cœur. Et comment ne point admirer l'expression, presque toujours parfaite, d'une volonté si constamment appliquée à obtenir de soi le meilleur ?" (André Gide) — "Peut-on sauver Barrès, faire relire aujourd’hui ses Cahters ? Le temps serait-il venu de tirer l’auteur du Culte du moi et des Déracinés, mort en 1923, de l’enfer où il séjourne depuis un bon demi-siècle ? Barrès est un antimoderne exemplaire car nul ne fut plus ambivalent, plus joueur que lui à l'égard de la modernité, à la fois partie prenante de celle-ci, l'exténuant dans sa vie, mais lui résistant dans ses conséquences politiques et sociales, égotiste à la Stendhal ou à la Baudelaire, mais réactionnaire à la Balzac ou à la Barbey d'Aurevilly. Barrès entama la rédaction de ses cahiers le 11 janvier 1896, au lendemain des funérailles de Verlaine. Les Cahiers semblent relever du genre des souvenirs, mais l’entreprise se révèle vite plus diverse, plus complexe..." (Antoine Compagnon)