Faut-il autoriser les Congrégations ? Les Frères des Écoles chrétiennes, les Pères Blancs, les Missionnaires africains de Lyon, les Missionnaires du Levant, les Franciscains.
Plon-Nourrit et Cie, 1924, in-12, xiv-292 pp, reliure demi-maroquin carmin, dos lisse, titres dorés, couvertures et dos conservés, bon état. Edition originale sur papier courant
"La commission des Affaires Étrangères avait chargé Barrés, en 1922, de rédiger des rapports sur plusieurs projets de loi tendant à autoriser cinq congrégations : la société des missionnaires du Levant, la société des missions africaines de Lyon, la congrégation des Fransciscains français pour les missions à l'étranger, les Pères blancs et les frères des écoles chrétiennes. Ce sont ces rapports qui paraissent sous le titre : Faut-il autoriser les Congrégations ? Le livre de Barrés constitue une sorte d'histoire des missions au XXe siècle. Il établit avec clarté et impartialité le bilan des œuvres françaises à l'étranger. Quelques conclusions se dégagent qu'il convient de mettre en évidence. Tout d'abord l'application de la loi du 7 juillet 1904, concernant les congrégations, a eu ce résultat de tarir les vocations religieuses. En dix-huit ans la moyenne des novices entrés dans deux noviciats des frères des écoles chrétiennes a été de 8 ! De 1911 à 1920, les missionnaires africains de Lyon font 193 recrues, au lieu de 215 en 1890-1900, etc. La guerre ayant achevé de dépeupler les congrégations de sujets français, un fait se constate : le nombre des religieux étrangers augmente dans des proportions impressionnantes, de telle sorte que des instituts, d'origine purement française, deviendront internationaux et que leurs chefs ne tarderont pas à être des étrangers. Puisque nous ne suffisons plus à la tâche, des nations, qui autrefois ne se souciaient que peu des missions, veulent actuellement recueillir notre héritage. Parmi elles l'Allemagne se place en tête, puis viennent l'Italie, l'Amérique, la Hollande. Rien, à ce point de vue, n'est plus significatif que ce qui se passe actuellement au Japon et en Chine. Peu à peu, des vicariats s'y créent à nos dépens faute d'ouvriers français. Ainsi se vérifie le mot d'un éminent missionnaire : « Nous sommes à une période d'épanouissement missionnaire au point de vue catholique et d'effondrement au point de vue français »." (G. Mollat, Revue des sciences religieuses, 1925)