La Sorcière.
Club français du livre, 1959, in-8°, xxxviii-346 pp, préface de Roland Barthes, reliure pleine toile rose décorée de l'éditeur, ouvrage réalisé d'après les maquettes de Jacques Daniel, exemplaire numéroté, bon état
Dans cet essai – qui se lit comme un roman –, le grand historien de la Révolution désensorcelle la sorcière : il la réhabilite, en montrant qu'elle n'est que le résultat d'une époque. Dans la société féodale du Moyen Age, elle est l'expression du désespoir du peuple. A travers la sorcière, c'est à la femme que Michelet s'intéresse : elle dont la servitude absolue la conduit à transgresser les règles établies par l'Eglise et le pouvoir. Il met en avant sa féminité, son humanité, son innocence : ce par quoi elle subvertit tout discours visant à la cerner. En l'arrachant aux terrifiants manuels d'Inquisition et aux insupportables comptes rendus de procès, en faisant sentir ce qu'il y a d'insaisissable dans la figure de la sorcière, il la rend à sa dimension poétique. La Sorcière de Jules Michelet fut longtemps interdit par la censure, mais publié sous le manteau et amputé par ses premiers éditeurs de pages essentielles. Découvrez ce chef-d’œuvre démoniaque à la sensualité inattendue. La jeune sorcière diaboliquement perverse, que met en scène le plus rationnel des historiens français, est un hommage à l’ambiguïté de la séduction exercée par le Dieu Pan sur ses adoratrices.