Eugène Sue, le roi du roman populaire.
Hachette, 1962, pt in-8°, 448 pp, biblio, cart. toile jaune avec un portrait en couleur d'Eugène Sue contrecollé au 1er plat (reliure éditeur), rhodoïd, bon état
Biographie très complète et vivante. Voir notamment p. 370 et suiv., la lettre à l'éditeur Hetzel, du 14 décembre 1852, dans laquelle Süe analyse son parcours politique, de la contre Révolution au socialisme utopique. Mais qui se souvient d'Eugène Süe (1804-1857) ? Pourtant sa popularité fut immense. Des milliers de lecteurs suivaient, dans la presse (le Journal des débats ou Le Constitutionnel), les épisodes haletants des Mystères de Paris et du Juif errant, sous le regard soupçonneux des autorités, qui y voyaient des écrits séditieux, socialistes. Ses livres étaient interdits. L’Église l'excommuniait. Converti à un socialisme militant, il devint député, fut proscrit et dut quitter la France pour Annecy-le-Vieux, dans le Duché de Savoie, où il mourut en 1857. 3.000 personnes suivirent son enterrement. L'armée était mobilisée pour prévenir les débordements ! — "Sous une élégante reliure de toile citron, ornée de la reproduction en couleurs du portrait d'Eugène Sue par Lépaule conservé au Musée Carnavalet, M. Jean-Louis Bory publie une biographie très complète de l'auteur des Mystères de Paris, du Juif errant et de vingt autres romans populaires qui connurent le plus vif succès. Eugène Sue fut successivement médecin, marin, joyeux viveur, feuilletoniste célèbre, fondateur du Jockey-Club et agitateur politique, avant de finir ses jours, le 3 août 1857, en Savoie, où il avait été banni par le neveu de son parrain devenu l'empereur Napoléon III. Romancier confirmé, M. Jean-Louis Bory s'est révélé un biographe de mérite en ce livre bien documenté, où il peint son héros mais où il évoque aussi les milieux différents dans lesquels il vécut. On ne pourrait adresser à l'auteur qu'un seul reproche : celui d'avoir accumulé tant de précisions que certains de ses chapitres en sont un peu alourdis... Mais, à une époque où le goût de la recherche disparaît chez trop d'historiens, on ne saurait se plaindre que la moisson de M. Bory ait été trop belle." (A. Gavoty, Revue des Deux Mondes, 1962)